35
D’El Feija à Ichkeul par monts et villages L’écotourisme au Nord Tunisien

D’El Feija à Ichkeul - Ministère du Tourisme - … GTZ-2.indd 1 3/11/04 14:08:06 Editeur : Direction Générale des Forêts Said Helal 43, rue Alain Savary. 1002 Tunis en coopération

Embed Size (px)

Citation preview

D’El Feija à Ichkeulp a r m o n t s e t v i l l a g e s

L’écotourisme au Nord Tunisien

Cover GTZ-2.indd 1 3/11/04 14:08:06

Editeur : Direction Générale des ForêtsSaid Helal43, rue Alain Savary. 1002 Tunisen coopération avec ECO Consulting GroupBP 753. 1080 Tunis

Textes : Tahar AyachiPhotos : page titre, 6, 10, 24, 25 M. Turki; p. 36 J. GräbenerToutes les autres : Bernd Steinhauer-Burkart

Layout : Bernd [email protected] Caractère é[email protected]

LES PARCS NATIONAUX TUNISIENS

N° Parc national Gouvernorat Date de création Superficie (ha)1 Iles Zembra et Zembretta Nabeul 1er avril 1977 3911

2 Bou-Hedma Sidi Bouzid et Gafsa 18 décembre 1980 16.4483 Chaambi Kasserine 18 décembre 1980 6.7234 Ichkeul Bizerte 18 décembre 1980 12.6005 Bou-Kornine Ben Arous 17 février 1987 1.9396 El Feïdja Jendouba 11 juin 1990 2.6327 Djebil Kebili 24 octobre 1994 150.0008 Sidi Toui Médenine en cours 6.315

TOTAL PARCS NATIONAUX CRÉÉS 197.0481 9 Djebel Zaghouan Zaghouan en projet 1.92010 Dghoumès Tozeur en projet 10.00011 Om-Chieh Gabès en projet 12.000

TOTAL PARCS NATIONAUX 220.9681

1 Sʼy ajoute la Réserve Biologique Marine

LES AIRES PROTÉGÉES TUNISIENNES

Aires protégées Superficie (ha) Pourcentagedu territoire

SUPERFICIE NATIONALE 16.412.500 100,00 %Parcs nationaux 197.048 1,20 %Réserves de faune 760 0,00 %Réserves naturelles 20.842 0,13 %Zones humides 111.185 0,68 %

TOTAL DES AIRES PROTEGEES2 340.810 2,08 %2 Sʼy ajoutent les forêts récréatives

CARTE DES RESSOURCES FORESTIERES ET PASTORALES DE TUNISIE

LOCALISATION DES PARCS NATIONAUX

Légende

Parcs nationauxResineuxFeuillusMaquis et garrigues arborésParcours steppiquesParcours des milieux salésHydrologie de surface

50 0 50 100 Kilomètres

Projection U.T.M. (Sphéroïde Clakel880) Zone 32

Réalisée par Ghazi Gader - Copyright DGF - 2004

Cover GTZ-2.indd 2 3/11/04 14:08:36

Von el Feija nach Ichkeuld u r c h B e r g e u n d D ö r f e r

Ökotourismus in Nordtunesien

Cover GTZ-2.indd 3 3/11/04 14:08:53

1

INTRODUCTIONLa Tunisie, les tourismes et la forêt

La Tunisie s'est éveillée au tourisme international, début des années 60, sous lesigne du balnéaire. Le pays est doté d'un littoral long de 1.300 Km, bordé de plages le plus souvent sablonneuses, parfois rocheuses et dont la Côte du Corail,qui va de Tabarka à Bizerte, constitue un parfait échantillon.

Le développement du tourisme dans cette région, l'aménagement d'une zone tou-ristique intégrée et d'un aéroport international à Tabarka et l'amélioration duréseau routier ont mis en évidence la nécessité d'enrichir la gamme des attractionsproposées. La mise en place de circuits pour la découverte des richesses archéologi-ques de l'arrière pays et l'entretien d'un modeste réseau d'activités cynégétiques àl'initiative d'opérateurs privés sont venus répondre à cette préoccupation.

Aujourd'hui, l'évolution du tourisme international aussi bien que le développe-ment du tourisme intérieur, à caractère familial, s’orientent vers les circuits verts,écologiques. C'est la raison pour laquelle l'Administration forestière a entrepris demettre à la portée du public les richesses forestières de cette région : Parcs, réserves,circuits forestiers seront ainsi accessibles dans le cadre d'un partenariat liantl'Administration, les opérateurs privés et les usagers des forêts.

Entre 1977 et 1990, huit parcs nationaux ont vu le jour à travers l’ensemble du territoire national. Caractérisé par la diversité de leurs biotopes, chacun de cesparcs est représentatif des paysages et des écosystèmes spécifiques à sa région et sonmicroclimat.

D’une superficie variable allant de 400 ha pour le Parc National des îles de Zambraet Zambretta à 154 000 ha pour le Parc National de Djebil, les objectifs de créa-tion de ces parcs sont :

• La conservation des diversités biologiques du pays et notamment desespèces de la faune et de flore sauvages qu’elles renferment, constituantainsi des réserves de gènes ;

• La régénération des espèces végétales devenues rares et la réintroductionde certaines espèces animales disparues ;

• La recherche scientifique relative à la biologie et à l’écologie du milieunaturel ;

• L’éducation, l’information et la sensibilisation du public dans le domainede la protection de la nature ;

• Le développement des activités socioéconomiques des régions environ-nantes des parcs ;

• La création de pôles d’attraction pour le tourisme écologique, adaptésaux possibilités du milieu naturel et de l’infrastructure existante.

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:52 Page 1

2

Aujourd’hui, l’essentiel des activités de l'administration forestière est orienté versle maintien des acquis et l’atteinte des trois derniers objectifs, à savoir : faire desparcs nationaux un lieu privilégié pour l’éducation et l’information environne-mentale, une destination pour le tourisme écologique et un espace de développe-ment des activités socio-économiques de la région par la promotion des produits deterroirs et de l’artisanat local.

Pour atteindre ces objectifs, plusieurs écomusées ont été créés au niveau de diffé-rents parcs dont le premier fut celui du Parc National d’Ichkeul (1986). Depuis, 6autres écomusées ont été installés dont celui du Parc National de El Feija, réaliséen 2001.

Suite au lancement de la création des écomusées, considérés comme principauxoutils d’éducation environnementale et de tourisme écologique au niveau des parcs,la réflexion est aujourd’hui orientée vers la création d’infrastructures d’accueil etde gestion des parcs en coopération avec le secteur privé et la population riveraine.

Le domaine forestier de l'Etat couvre une superficie de 970.000 hectares, soit unecouverture forestière de l'ordre de 12% de la superficie du pays, non compris lapartie désertique, les chotts et sebkhas. L'objectif, à l’horizon 2010, est de portercette proportion à 15%. Pour ce faire, il importe non seulement d'intensifier l'ef-fort de reboisement, mais également d'alléger significativement la pression exercéesur ce domaine par une population qui en dépend et qui s'élève à un million d'indi-vidus, soit le dixième de la population totale.

Les forêts tunisiennes ont une importante fonction en matière de conservation de labiodiversité et de la protection des sols et des terres agricoles. En même temps, il luiest demandé de faire vivre une population de plus en plus nombreuse, ce qui risquede compromettre le fragile équilibre instauré depuis des générations et leur milieud'accueil; notamment par une demande accrue de bois de feu, de terres de culture etde pâturage.

Dans un premier temps, l'effort de l'Administration a porté sur la multiplicationdes villages ruraux réunissant les commodités d'une vie décente: électricité, eaucourante, gaz butane, sur des améliorations pastorales et sur la mise en valeuragro-forestière des clairières. Aujourd'hui, cette Administration entame l'implica-tion des populations dans la gestion durable des ressources forestières. Des plansd'aménagement et d'exploitation ont été conçus sur la base d'une approche inté-grée, participative, prenant d'avantage en considération les conditions socio-éco-nomiques et les préoccupations des populations concernées qui sont associées auchoix des options à retenir. Cette association est considérée comme étant le garantdu développement durable des ressources forestières et des populations qui en béné-ficient.

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:52 Page 2

3

QUELQUES INFORMATIONS UTILES

Le DINAR, monnaie du pays, est subdivisé en milli-mes. Fin 2004, 1 EUR valait environ 1.5 DT. Letaux de change est publié tous les jours par laBanque Centrale. Les billets d'EUR peuvent êtrechangés à l'aéroport ou à la BANQUE. Les distri-buteurs de billets acceptent les cartes de crédit et lescartes bancaires de UE.

L'aéroport principal est Tunis – Carthage, à 3 heu-res de route de Tabarka et à 1 heure de Bizerte. Lepetit aéroport de Tabarka offre quelques liaisonsdirectes avec l'Europe.Des FERRY modernes relient Tunis à Barcelone,Marseille, Gênes et autres ports européens.

Les ressortissants de l'UE n'ont pas besoin de VISA.A l'intérieur de la Tunisie, vous voyagerez en AUTO-CAR, en minibus - appelé louage -, ou en TRAIN.Des VOITURES DE LOCATION sont disponiblesdans les grandes villes.

Les prix modestes des TAXI sont affichés aucompteur.

Toutes les catégories d'HOTELS existent. Tabarkaen compte 6 de haut de gamme. Selon la catégorieet la saison, les PRIX varient entre 30 et 50 EURpar personne / nuit. Des arrangements : demi - pen-sion ou pension complète sont proposés à des prixtrès intéressants.

La langue officielle est l'ARABE. Le FRANCAISest largement parlé.

La Tunisie est un pays musulman. L'ALCOOL estservi dans les hôtels et les restaurants classés touris-tiques.

L'ARTISANAT régional dans le Nord et le Nord-Ouest propose surtout des poteries, des sculpturesen bois et des tapis berbères.

L'OFFICE NATIONAL DU TOURISME conseillele touriste à l'aéroport et dans les villes. Il distribuedes prospectus en plusieurs langues. Si vous le sou-haitez, vous y trouverez des guides payés en fonctiondu circuit choisi.

LE CLIMAT de la Tunisie est méditerranéen, les étéssont chauds et secs. En hiver, il peut neiger dans lesmontagnes du Nord.

970 000 ha y sont couverts de forêts, surtout de pinset de chênes. Depuis l'Antiquité, la culture du blécaractérise le Nord et les oliveraies le Centre. AuSud, les grands oasis de Tozeur, de Kébili et Douz,avec leurs palmeraies, marquent la transition vers leSahara.

Avec EUR 2100 par habitant, les Tunisiens ont deloin le revenu le plus élevé du Maghreb.L'association au marché européen est en cours etsera achevée en 2008.

La population est d'environ 10 millions dont les 2/3se concentrent dans les villes. Un million deTunisiens tire la plus grande partie de ses revenus dela forêt.

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:52 Page 3

4

C'est au fond d'une crique, entourée de hauteursboisées, que se niche la ville de Tabarka. Avec sesbâtiments aux toits inclinés et recouverts de tuilesrouges, avec la forteresse qui domine le promon-toire contrôlant l'accès à son minuscule port et samarina toute neuve, Tabarka a des allures de petitecité de la côte méridionale européenne. Et ce n'estpas par hasard.

Bien qu'érigée sur les ruines d'une cité antique,Thabraca, dont il reste aujourd'hui quelques vesti-ges éparpillés un peu partout en ville, en particu-lier la fameuse "basilique" d'époque romaine quisert aujourd'hui de cadre à diverses manifestationsculturelles et artistiques, Tabarka est une ville decréation relativement récente. C'est l'îlot deTabarque (aujourd'hui relié à la côte par un isthme)qui a été colonisé en premier, au XVI ° siècle, parune riche famille de négociants génois à la faveur detractations avec le pouvoir établi à Tunis. LesGénois y ont érigé la forteresse qui surplombe larade pour se livrer en toute sécurité au commerceavec l'arrière-pays, afin d'en exporter vers l'Europe

quelques produits : céréales, laine, bois etc. et sur-tout pour cueillir le corail, alors très recherché, etpratiquer la pêche au large des côtes.

Au XVII ° siècle, avec la Compagnie Royaled'Afrique, les Français prenaient le relais desGénois. Mais c'est à la fin du XIX°, avec l'établisse-ment du protectorat français sur la Tunisie en 1881,que commença l'extension de l'implantation endirection de la côte. En 1908, une communautéeuropéenne d'un millier de personnes composée deFrançais mais également d'Italiens, de Maltais etd'Espagnols, puisa abondamment dans les ruinesantiques pour aménager sur la rive une cité nou-velle.

Cette population vivait du produit de la mer, enparticulier le corail, pêché sans retenu, et des res-sources de l'arrière-pays, en particulier le liège oula bruyère. Mais, déjà, s'éveillait la vocation touris-tique de l'endroit. Les colons de la région du NordOuest, enclavés dans les profondeurs de la campa-gne, s'étaient mis à se rendre à Tabarka pour les

TABARKA

1

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:52 Page 4

5

vacances d'été afin de profiter de son climat tem-péré et de la mer.

A l'indépendance du pays, en 1956, la communautéeuropéenne regagna progressivement les divers paysd'origine. Elle fut remplacée au même rythme parla population autochtone qui avait été refoulée surles hauteurs voisines. La vie allait se poursuivre àTabarka au rythme des activités héritées de l'époquecoloniale, lente et paisible, jusqu'au milieu desannées 60 lorsque, avec le lancement de son festivald'été sous le fameux slogan : "Ne bronzez pasidiot!" , la ville allait, pendant plusieurs semaineschaque année, se transformer en foyer culturel et deloisirs de première importance en Méditerranée,avec des galas produisant les plus grandes manifes-tations musicales contemporaines et classiques, uneuniversité d'été réunissant les sommités du gothaintellectuel méditerranéen, etc.

Mais c'est surtout à partir des années 90 que date lelancement de Tabarka au tant que véritable pôletouristique moderne. Une vaste zone touristique y

a été ménagée dotée d'unités hôtelières haut degamme, implantée à la lisière de la ville, enchasséeentre mer et hauteurs boisées. Dans le même élan,les pouvoirs publics se sont employés à désenclaverla ville et la région par l'amélioration du réseau decommunications terrestres avec le reste du pays, eten particulier la capitale, par l'élargissement desaxes reliant Tabarka aux principales villes ou la per-cée de nouvelles liaisons à travers la montagne.L'aménagement d'un aéroport international etd'une marina sont venus élargir les horizons de laville et de la région et les porter au loin, directe-ment à l'autre rive de la Méditerranée.

Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùftexdmfds-faezf vfdte Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcdfqds fdqffeez-feff dsffck Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijhkkhuf Photo 4: exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dfeerpadfqreiagfmfmqlfPhoto 5: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffck

2

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:52 Page 5

6

3

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:52 Page 6

7

Parallèlement à ces réalisations, l'effort a étémis sur la diversification du produit proposéaux visiteurs. Et c'est ainsi qu'à côté des agré-ments balnéaires classiques: plage et sportsnautiques, on a assisté au développement desactivités subaquatiques, à l'établissement decircuits de randonnées pédestres et équestres,sans parler des excursions vers les nombreuxsites archéologiques de la région. L'une desplus belles réalisations dans ce domaine restele superbe terrain de golf de 18 trous dû aucélèbre bâtisseur de golfs américain RoualdFream, l'un des plus beaux parcours deMéditerranée.

Enfin, dans le domaine de l'animation cultu-relle, Tabarka a su renouer avec sa vocationancienne de ville festivalière et, depuis plu-sieurs années, elle ponctue la belle saison debelles manifestations d'envergure internatio-nale : festivals de jazz, de raï, de musique afri-caine, etc.

Aujourd'hui, Tabarka offre au visiteur l'as-pect d'une ville typée, accueillante, qui vittournée vers un avenir prometteur mais aurythme ancestral des côtes méditerranéenneslorsque, en fin de journée, les files de prome-neurs s'étirent le long de la jetée en borduredes fameuses Aiguilles ou quand les familless'évadent sur les verdoyantes hauteurs voisinespour jouir de la vue incomparable qui plongevers la ville aux toits rouges enchâssés dans unécrin vert et bleu.

Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùf-texdmfdsfaezf vfdte Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcdfqdsfdqffeezfeff dsffck Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijh-kkhuf Photo 4: exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dfeerpadfqreiagfmfmqlfPhoto 5: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffck

4

5

6

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:52 Page 7

8

Avec le pin, le chêne constitue la deuxième forma-tion forestière de Tunisie. Son domaine couvre leshauteurs septentrionales du massif montagneuxnord du pays : la chaîne des Mogods, dans la partieest, et celle de Kroumirie, dans la partie ouest.Dans cette dernière région subsiste l'une des derniè-res et des plus belles forêts de chêne zen d'Afriquedu nord, une variété autochtone, le chêne - liège,variété la plus répandue, couvre le reste de la chê-naie. La superficie totale occupée pas cette essences'élève à 73.000 hectares, environ.

Le liège à proprement parler est l'écorce produitepar le chêne liège et qui constitue la production

principale de cet arbre. Il est récolté une fois tousles 12 ans (c'est le démasclage) qui s'effectue selondes normes et des techniques spécifiques. Le prome-neur en forêt de chêne-liège ne manque pas d'obser-ver que les arbres ont été "déshabillés" de leurécorce jusqu'à une certaine hauteur qui, en fait,égale deux fois la circonférence de cet arbre. Onextrait de la sorte une couche appelée liège mâle quifournit le "liège crevassé", utilisé dans l'industriepour la fabrication de divers produits, dont lesfameux bouchons. Sous cette couche en subsiste uneautre, plus fine, plus souple que la précédente etqu'on appelle liège de reproduction ou "couchefemelle"; celle-là est enduite d'un produit de cou-

LES FORÊTS DE CHÊNE

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:52 Page 8

9

leur rouille et sera récoltée 12 ans plus tard.

La production de liège est passée de 11.000 tonnesen 1972 -75 à 9.000 tonnes entre 1990 et 1999.Depuis l'an 2000, elle a retrouvé son volume de11.000 tonnes, générant des récoltes d'environ 7,5millions de DT. En moyenne, 70% de la productionsont exportés pour une valeur de 9 millions de DT.

En dehors du bouchon - de loin le produit le plusvalorisant - le liège entre dans la confection de pan-neaux de liège aggloméré servant à des usagesdivers, en particulier l'isolation thermique etsonore ou la décoration. Il est également utilisé

8

9

7

10

dans la confection d'objet d'artisanat local, commeles pots pour plantes des forêts.

Enfin, les chênaies fournissent du bois, de l'ordre de50.000 m3 par an, généralement utilisés en bois deservice ou en bois de feu et de carbonisation. Ensous-bois, prospèrent diverses espèces arborescentes: lentisques, myrte, bruyère, genêt, fougère etc.cueillis pour l'extraction d'essences entrant dansl'industrie cosmétique, pharmaceutique et autres.

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:52 Page 9

10

AÏN DRAHAM ET BÉNI MTIR

"La source de l'argent" : voilà ce que Aïn Drahamveut dire. Cette dénomination est probablement due aufait que, lors de sa création, en 1882, cette localitéaménagée par l'armée française sur une route stratégi-que conduisant en Algérie, à peu de kilomètres de là, aabrité une garnison militaire qui a donné à l'endroitune certaine vitalité commerciale.

A part sa fonction militaire, blottie sur les flancsd'une montagne recouverte de chêne liège à une alti-tude de 820 mètres en amont de Tabarka, Aïn Drahams'est érigée très tôt en pôle touristique régional. Cettevocation lui est venue de son cadre naturel, de la dou-ceur de son climat en été, du manteau de neige qui, fré-quemment, la recouvre en hiver et des loisirs combinésqu' offrent ses montagnes, forêts et sources d'eauxabondantes : randonnées, chasse et cures thermalesd'eaux chaudes.

Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùf-texdmfdsfaezf vfdte Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcdfqdsfdqffeezfeff dsffck Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijh-kkhuf Photo 4: exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dfeerpadfqreiagfmfmqlfPhoto 5: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffck

11

12

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:52 Page 10

11

Le développement du tourisme, avec l'implanta-tion d'unités hôtelières de haut standing, a entraînél'extension de la ville, aujourd'hui devenue un cen-tre administratif régional ; mais cela n'a rien altéréde son charme sylvestre.

A moins d'une dizaine de kilomètres d'AïnDraham, la localité jumelle de Béni Mtir est enretrait des trépidations touristiques. Dans un décormontagneux tapissé de chênes-liège, elle surplombepaisiblement un plan d'eau artificiel : la retenue dubarrage sur l'oued Béni Mtir.

Mais ce cadre buccolique n'est pas la seule caracté-ristique de l'endroit. Le visiteur est d'abord frappépar l'allure de la localité qu'on croirait tout droittransplantée d'un coin de Savoie en terre tuni-sienne. En effet, ce village a été érigé par unesociété française en charge des travaux d'aménage-ment du barrage démarrés en 1949 et achevés en1955 pour accueillir le personnel du chantier. A lafin des travaux, coïncidant avec la proclamation de

l'indépendance du pays, les promoteurs ont remisl'agglomération aux autorités qui, pour en assurerla survie en l'absence d'autres ressources que cellestirées de la forêt, ont œuvré pour en faire une petitestation touristique. Après une hibernation de quel-ques années qui a profité surtout à Aïn Draham,cette vocation touristique est à nouveau à l'ordre dujour.

13

14

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:52 Page 11

12

BULLA REGIA

Bulla Regia se taille une place à part dans le pano-rama archéologique tunisien. C'est un site enclavé etqui, pour une fois, n'a pas été aménagé sur une émi-nence. Résultat : un climat très contrasté, très froid enhiver et très chaud en été qui a généré une étonnantespécificité architecturale antique : les fameuses villasromaines souterraines que les familles habitaient en été.

Bulla la Royale : son titre provient probablement del'époque où cette cité était, aux confins de la provinceromaine d'Afrique et des royaumes numides qui s'éten-daient à l'ouest, une principauté autonome. Ce statutne dura pas longtemps avant l'annexion de ce terri-toire par Rome convoitant les riches plaines environ-nantes.

15

18

1617

19

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 12

13

Très vite, cette localité accéda au rang privilégiéde colonie romaine, ce qui donnait à ses citoyens lesmêmes droits qu'à ceux de Rome. Et elle connut,aux II° et III° siècles, une ère de grande prospéritédont témoignent aujourd'hui, outre les villas amé-nagées en sous-sol et décorées de somptueux pave-ments en mosaïque, d'imposants édifices publics quitémoignent de l'opulence de la cité et du raffine-ment du genre de vie qui y prévalaient : bainspublics d'hiver et d'été, amphithéâtre, théâtre,bibliothèques, temples etc. De passage dans la ville,au V° siècle, Saint Augustin fustigea le genre de viequ'y menait la population et l'incita à imiterl'exemple de ses frères de Chemtou voisine, décritscomme plus pieux et plus assidus aux prières…

En face du site, une aire de repos a été aménagéepour accueillir les visiteurs.

Jouxtant l'aire de repos, un antiquarium jettequelque éclairage sur le passé du site, en particuliersur la période relativement peu connue du grandpublic qui précède le rattachement de ce territoire àl'empire romain.

20

22

23

24

21 25

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 13

CEMTOU

L'antique Simitthu, probablement fondée par legrand roi numide Massinissa au milieu du II° siècleavant J.C. est l'un des rares sites archéologiques à nousavoir livré des éléments en abondance sur l'organisa-tion et la vie d'une cité numide avant sa totale romani-sation, à partir de la fin du premier siècle avant J.C. Levestige le plus imposant de cette époque-là est assuré-ment le sanctuaire érigé au sommet de la "montagne demarbre" dont des fouilles, entreprises dans le cadre dela coopération tuniso-allemande depuis la fin desannées 60, ont permis de reconstituer les soubasse-ments ainsi qu'une partie de la façade exposée dans lemusée du site. Celui-ci renferme toutes les trouvaillesfaites sur place et les expose au visiteur selon uneméthode hautement didactique tout en étant forte-ment ludique.

C'est l'important gisement de marbre, le fameux mar-mor numidicum qui a suscité la convoitise desRomains. Un immense camp-prison renfermait desesclaves impériaux et des condamnés aux travaux forcéscontraints à extraire le marbre et à le transformer. Lagestion de ce camp a engendré l'installation perma-nente de toute une population et donné naissance à uneville dotée de tous les services et loisirs inhérents à unecité romaine de moyenne importance : tribunal,amphithéâtre, aqueduc et ponts, lieux de culte.

L'exploitation de la carrière de marbre a été inter-rompue avec la conquête arabe, au VII° siècle; elle arepris au XIX° siècle avec des capitaux français, maiss'arrête à nouveau au milieu du siècle dernier avecl'épuisement de la veine. Les installations pour le traitement de marbre qui avaient été implantées enplein site archéologique - et datant du XIX° siècle -ont été couvrées!! et classées patrimoine de l'archéolo-gie industrielle, les premières du genre en Afrique duNord.

14

Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùftexdmfdsfaezfvfdte Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcdfqds fdqffeezfeffdsffck Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijhkkhuf

26

27

28

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 14

Marmor Numidicum

Toutes les carrières de marbre du pourtour méditerranéenantique étaient propriétés de l'empereur de Rome. Le mar-bre entrait dans le revêtement de tous les édifices impériauxde prestige ainsi que dans les villas des riches. Il servait éga-lement à la confection des éléments de décoration.

Le marmor numidicum était particulièrement recherchépour la finesse de sa texture et pour les délicates nuances deses coloris. On le retrouve disséminé un peu partout dansl'empire romain, là où les empereurs avaient érigé des pied-à-terre.

Une vaste aile du musée de Chemtou est consacrée à lafilière "marmor": son extraction, sa transformation, sontransport, etc.

15

29 30

31 32 33

34 35

36 37

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 15

El FeijaChemtou

Bulla Regia

Aïn Draham

Tabarka

16

38

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 16

Ichkeul

Bizerte

17

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 17

LE PARC NATIONAL D'EL FEIJA

Adossé à l'Algérie en gradins de théâtre antique,densément boisé, El Feija se déploie comme unrideau de verdure et surplombe l'extrémité de cetentonnoir qui, en contrebas, à partir de la petiteville frontalière de Ghardimaou, va s'élargissanten véritable boulevard et défile sur près de 200kilomètres jusqu'à la côte méditerranéenne, ducôté d'Utique ou de Carthage : La riche vallée del'oued Medjerda prend sa naissance ici, au sortirde gorges réputées d'accès difficile, ce qui, enpartie, peut expliquer l'histoire de la région.

On est ici en plein pays Kroumire, une régionmontagneuse, fortement accidentée, avec desvaux étroits, encaissés parmi des pics dont l'alti-tude varie de 550 à 1.150 mètres, caractéristi-ques qui en ont fait un véritable domaine natu-rellement mis en défens. La forêt s'y étend surplus de 15.000 hectares et n'accueille pas plus de12.000 habitants.

Cette forêt est le reliquat d'un manteau forestierbeaucoup plus étendu, venu du fond des âges,avec deux essences dominantes : le chêne zen et lechêne liège, la zainaie étant considérée commel'une des meilleures forêts de chêne zen d'Afrique.

C'est dans cet espace qu' a été délimité et amé-nagé, à partir de juin 1990, le parc national d'ElFeija, qui couvre une superficie de 2.637 hecta-

18

Photo 1: fmqlsfefflù fekrvxcf dsfù dfck eùftexdmfds-faezf vfdte Photo 2: dfck eùftextefmqlsfefflkr vxcdfqdsfdqffeezfeff dsffck Photo 3: fm fekzkr vxsfefflùfekzkr vxceraecijhkkhuf Photo 4: exte fmqlsfefflù krvxcf dsfù dfeerpadfqreiagfmfmqlfPhoto 5: dfck eùftextefmqlsfefflkr vxcf dsffck

39

40

41

42

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 18

res. Et, outre les essences citées plus haut, cetteforêt abrite arbres, arbrisseaux et toutes sortesde plantes médicinales et aromatiques et de raci-nes, telle la bruyère ; Elle abrite également unefaune nombreuse et variée dont, assurément, leplus noble représentant est un cervidé, le cerf deBerbérie, qui contrairement à l'ours brun, aulion de l'Atlas ou au bœuf sauvage, disparusdepuis longtemps, a fait in extremis l'objet d'uneopération de sauvetage.

En vérité, le parc d'El Feija est venu s'ajouter àun noyau beaucoup plus ancien : une réserve de417 hectares aménagée en 1961 pour abriter unequinzaine de têtes de cerfs de Berbérie, capturésparmi les derniers représentants d'une espèce surle point de disparaître d'Afrique du Nord et dontil ne restait plus que quelques dizaines d'indivi-dus qui transhumaient des deux côtés de la fron-tière tuniso-algérienne.

Aujourd'hui, on n'en dénombre pas moins de 2000 têtes vivant sur 2.400 hectares en compagniede 22 autres espèces de mammifères, dont le san-glier, commun sur toutes les hauteurs de Tunisie,le renard, le chacal, l'hyène, la loutre, la man-gouste, la genette, le porc-épic; etc. Une tren-taine de cerfs, biches et faons sont retenus en per-manence dans un enclos pour des soins ou pour leplaisir des visiteurs, tandis que des couples ontété répartis sur d'autres parcs nationaux, commecelui d'Hammam Lif, dans la banlieue sud de lacapitale, pour y réintroduire cette espèce.

19

Photo 1: fmqlsfefflù fekrvxcf dsfù dfck eùftexdmfds-faezf vfdte Photo 2: dfck eùftextefmqlsfefflkr vxcdfqdsfdqffeezfeff dsffck Photo 3: fm fekzkr vxsfefflùfekzkr vxceraecijhkkhuf Photo 4: exte fmqlsfefflù krvxcf dsfù dfeerpadfqreiagfmfmqlfPhoto 5: dfck eùftextefmqlsfefflkr vxcf dsffck

43

44

45

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 19

20

Il est recommandé d'accéder au parc d'El Feija par laroute y conduisant en venant de la localité deGhardimaou. Cette route s'enfonce dans le parc parson entrée sud, traverse la belle forêt de chêne-liègeen longeant la réserve de cerfs et conduit directe-ment à l'accueil. Là, on peut prendre quelque reposdans l'aire spécialement aménagée à cet effet. Onpeut également être conseillé pour le circuit àemprunter et, surtout, on peut visiter le pavillon oùsont exposés les produits de la forêt ou l'enclos quiaccueille quelques dizaines de cervidés, certains poury être soignés, d'autres au titre de témoins.

La visite peut se poursuivre par l'escalade de KefNakcha, un piton rocheux qui émerge de la forêt à

46

50

47

48

49

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 20

21

un point culminant des hauteurs du par cets'élance à la verticale su une hauteur de 64mètres. On atteint son sommet par un escaliertaillé dans la roche. De là, la vue embrasse tout lepar cet découvre, à l'ouest, les hauteurs du reliefalgérien voisin, et à l'est le commencement de lasuperbe vallée de la Mejerdah.

Autre point cardinal du parc : l'écomusée qui aété aménagé sur une esplanade surplombant laréserve et, par-delà, la ville de Ghardimaou et laplaine de Jendouba. Là, on peut faire plus ampleconnaissance avec le parc, ses caractéristiquesphysiques et biologiques, selon les dernières tech-niques muséographiques, à grand renfort d'effetset d'accessoires audiovisuels.

Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùftexdmfds-faezf vfdte Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcdfqds fdqffeez-feff dsffck Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijhkkhuf Photo 4: exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dfeerpadfqreiagfmfmqlfPhoto 5: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffck

51

52

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 21

22

LES PRODUITS DE LA FORÊT

La forêt qui couvre le relief du nord du pays secompose essentiellement d'essences autochtones(chêne zen, chêne liège, pin d'Alep, etc.) et d'essen-ces acclimatées à la faveur d'incessantes campagnesde reboisement, tels l'eucalyptus, l'acacia, le pinpignon, plus particulièrement présents sur les mol-les hauteurs des Mogods, dans le Nord - Est.

Ce patrimoine forestier, avec son sous-bois, fournità la population de Kroumirie-Mogods, estimée à300 mille personnes, des ressources exploitées demanière artisanale depuis des temps immémoriauxou qui se sont développées relativement récemmentà la faveur d'une dynamique économique nouvelleliée à certains secteurs industriels ou au tourisme.Au premier rang de ces ressources, le liège, exploitésur de très vastes périmètres. Le liège est en partieexporté, en partie traité sur place dans des usines, àTabarka, pour la fabrication de bouchons ou depanneaux entrant dans l'isolation ou la décorationd'intérieur.

53

5455

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 22

Outre le liège, la forêt fournit du bois servant auchauffage ou à la cuisson, des racines de bruyèreservant à la fabrication de pipes, ainsi que des plan-tes aromatiques et médicinales pour l'extractiond'essences utilisées localement et, faute de circuitsde commercialisation, exportées en faibles quanti-tés sur l'Europe. Autre ressource dispensée par laforêt, plus rémunératrice, celle-là : l'apiculture. Lemiel "naturel" parfumé aux arômes de la forêt(thym, romarin, eucalyptus) est très recherché parles Tunisiens.

Signalons enfin l'épanouissement d'un artisanatnouveau engendré par le développement du tou-risme dans la région, celui des objets (utilitaires oudécoratifs) en bois tourné ou sculpté, ainsi quedivers articles en fibres végétales. Mentionnons enparticulier les pots en liège dans lesquels ont étéélevés des plants de fougère et qui sont très deman-dés pour la décoration des intérieurs. Tous ces arti-cles sont proposés à la vente dans des stands quis'égrènent tout le long de la route Tabarka – AïnDraham ou dans les marchés de ces deux localités.

23

Photo 1: fmqlsfefflù fekrvxcf dsfù dfck eùftexdmfds-faezf vfdte Photo 2: dfck eùftextefmqlsfefflkr vxcdfqdsfdqffeezfeff dsffck Photo 3: fm fekzkr vxsfefflùfekzkr vxceraecijhkkhuf Photo 4: exte fmqlsfefflù krvxcf dsfù dfeerpadfqreiagfmfmqlfPhoto 5: dfck eùftextefmqlsfefflkr vxcf dsffck

56

57

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 23

24

LA POPULATION FORESTIÈRE DE LA TUNISIE

Vers 1950, la population tunisienne s'élevait à environ 3.5millions d'habitants. Aujourd'hui, elle en compte 10, dont 1million d'individus vit dans des périmètres forestiers, parmilesquels 300.000 environ dans les massifs de Kroumirie et desMogods. Ces chiffres traduisent la pression accrue à laquelleest soumis le milieu forestier et les menaces qui pourraientpeser sur son équilibre.

Certes, l'exploitation des ressources forestières n'ont-ellesjamais été intensives, puisque, le plus souvent, se limitant à lasatisfaction des besoins essentiels de la vie quotidienne : boisde chauffage ou de cuisson, pour l'aménagement d'habita-tions, d'abris pour les bêtes ou de clôtures pour protéger lespotagers contre l'intrusion des sangliers, pâturages pour mai-gres troupeaux de caprins ou d’ovins.

Mais, l'amélioration du niveau général de la vie, en particu-lier par la généralisation des soins médicaux, s'est traduite parun net recul de la mortalité chez les populations rurales et unaccroissement sensible de leurs effectifs. Cela s'est traduit éga-lement par l'accroissement en proportion de l'exploitation desressources disponibles.

Photo 58: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùftexdmfdsfaezf vfdte Photo 59: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcdfqds fdqffeezfeff dsffck Photo 60: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijhkkhuf Photo 61: exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dfckeerpa dfqreiagfmfmqlfPhoto 62: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijhkkhuf

60

61

62

58 59

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 24

25

Une première réaction a eu lieu dans les années 60 pour faireface aux risques encourus par le patrimoine forestier. Entreautres mesures adoptées, celle de la création de villages fores-tiers pour regrouper les gens et les faire bénéficier de commo-dités qui sont de nature à enrayer le gaspillage des ressourcesnaturelles. Parallèlement, la restriction imposée à l'élevage descaprins (destructeurs des sous-bois et des jeunes plants d'ar-bres) s'est accompagnée de la multiplication des chantiers dereboisement et de conservation des sols et des eaux, créantainsi de nouvelles ressources matérielles susceptibles d'allégerla pression sur le fragile équilibre du milieu forestier .

Aujourd'hui, la population continue de jouir des droitsd'usage traditionnels : ramassage de bois mort, récolte desemences et de fruits d'espèces forestières pour l'usage domesti-que, le pacage des animaux et la mise en culture de certainesclairières. De même, elle bénéficie d'un soutien accru de la partdes autorités de tutelle et d'organisations non gouvernementa-les pour tirer le meilleur profit des ressources forestières,notamment par la distillation de diverses essences aromatiqueset médicinales ou par l'apprentissage d'activités artisanales.Comme nouvelle structure participative, les groupementsforestiers d'intérêt collectif mènent des opérations pilote dedéveloppement intégré dans le cadre de plans de développe-ment communautaire et de gestion durable des écosystèmesforestiers.

Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùftexdmfdsfaezf vfdte Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcdfqds fdqffeezfeff dsffck Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxceraecijhkkhuf

63

64

65

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 25

26

Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfùdfck eùftexte Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkrvxcf dsffck Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkrvxcijhkkhuf Photo 4: exte fmqlsfefflù kr vxcfdsfù dfckefmqlfPhoto 5: dfck eùftexte fmqlsfefflkrvxcf dsffck

67

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 26

ICHKEUL

C'est le site symbole de la protection de la nature enTunisie. En 1980, il était classé parc national aprèsavoir été inscrit sur trois conventions internationa-les : patrimoine mondial de l'UNESCO, réserve dela biosphère et convention de Ramsar.

Le site se compose d'un jebel boisé de 511 m de hau-teur qui domine, à l'ouest, une riche plaine agricoleet, à l'est, un vaste plan d'eau peu profonde, dont lahauteur varie de 2 à 3 mètres en hiver et de 1 à 1,5

m en été. Ce milieu développe un microclimat qui leclasse parmi les zones dites humides, propices à lasurvie d'espèces végétales et animales très nom-breuses (oliviers sauvages, orchidées, cyclamens, demême que des oiseaux, des reptiles, batraciens,invertébrés, poissons et mammifères dont le pluspetit au monde, une variété unique de souris).

Ichkeul a une deuxième caractéristique qui en faitun véritable carrefour de migrations et un quartierd'hivernage pour de très nombreuses espèces d'oiseaux : c'est son eau, dite saumâtre qui, en hiver,

27

66

68

69

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 27

28

71

72

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 28

29

est abondamment additionnée d'eaux douces provenant des six oueds quise déversent dans son lit, ce qui situe sa salinité à 5 grammes / litre ; enété, la baisse du niveau de l'eau provoquée par la raréfaction de l'eaudouce crée un appel de l'eau de mer qui s'engouffre dans le lac par lecanal de Bizerte voisin en remontant le cours de l'oued Tinja. La salinitéde l'eau de l'Ichkeul monte alors à 20 grammes / litre. Cette caractéristi-que a la propriété de favoriser la germinaison et la croissance d'un trèsvaste herbier comprenant de multiples variétés de plantes et de grainesqui tapissent les berges et le fond du lac.

La douceur du climat, la variété et l'abondance de la nourriture attirentchaque année, d'octobre à mars, de très nombreuses colonies d'oiseauxmigrateurs, jusqu'à 200 mille individus : foulque, macroule, filigulemilouin, canard siffleur, oie cendrée etc. que l'on peut observer à loisir àpartir de lucarnes spécialement aménagées à cette intention dans l'éco-musée du parc.

Le troupeau de buffles d'eau, descendant d'un groupe ayant servi dansl'armée royale de Tunisie il y a près d'un siècle et demi avant d'être lâchédans les marais de l'Ichkeul, ajoute une touche "exotique" à l'endroit .

Soltane el ghalla

Plante ramenée dans les bagages des réfugiés andalous chassés d'Espagneaprès la découverte de l'Amérique dont il est originaire, le cactus s'estparfaitement acclimaté en terre tunisienne, donnant un fruit, le figuierde barbarie, qui est considéré par les connaisseurs comme le "Sultan desfruits", tant sa saveur est délicate.

Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcfdsfù dfck eùftexte Photo 2: dfck eùftextefmqlsfefflkr vxcf dsffck Photo 3: fm fekzkr vxsfefflùfekzkr vxcijhkkhuf Photo 4: exte fmqlsfefflù krvxcf dsfù dfckefmqlfPhoto 5: dfck eùftextefmqlsfefflkr vxcf dsffck

70

73

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 29

30

BIZERTELa ville occupe une position-clé en Méditerranée,au carrefour des routes maritimes menant de l'est àl'ouest et du nord au sud pour les conquêtes et lecommerce. Cette position stratégique explique quetoutes les puissances qui, à tour de rôle, ont dominéle pourtour méditerranéen se soient donné rendez-vous à Bizerte, des Phéniciens aux Français en pas-sant par les Grecs, les Romains, les Vandales, lesByzantins, les Arabes, les Espagnols et les Turcs.Chacun y a laissé son empreinte, si ce n'est sous

75

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 30

31

forme de monuments, c'est au moins, sous forme deprofil humain, de patronyme, de technique artisa-nale ou de recette de cuisine.

Et c'est riche de tout ce legs que le Bizertin accueilleses hôtes, que ce soit au café maure du vieux port,derrière des remparts défendus par d'imposantescitadelles, dans les méandres de la médina, ou dansle quartier européen, réplique d'une petite citéfrançaise de province tranquille.

En été, une superbe devanture maritime, laCorniche, outre sa belle plage, offre au visiteur unejoyeuse ambiance méditerranéenne entretenue parune multitude de commerces, dont de nombreuxrestaurants spécialisés en fruits de mer.En été, une superbe devanture maritime, la corni-che, outre sa belle plage, offre au visiteur unejoyeuse ambiance méditerranéenne entretenue parune multitude de commerces, dont de nombreuxrestaurants spécialisés en fruits de mer.

Photo 1: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùftexte Photo 2: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffck Photo 3: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxcijhkkhuf Photo 4: exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dfckefmqlfPhoto 5: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffck

74

76

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 31

32

Entre les deux pôles touristiques de la côte nord,Bizerte et Tabarka, le pays est resté dans sa totalitédédié à l'agriculture, à la sylviculture et, dans unemoindre mesure, à la pêche. Autant dire que lanature y est restée souveraine, respirant au rythmedes saisons et réglant le cours de la vie des popula-tions autochtones qui tirent leur subsistance desressources qu'elle leur offre et qui ne sont qu'excep-tionnellement transformées sur place. Il en résulteune rare harmonie entre l'homme et son environne-ment. Aussi bien, les principaux repères touristi-ques dans la région sont-ils d'ordre physique, éco-logique ou artisanal.

Signalons, à 1,5 kilomètre de la Corniche deBizerte, le Cap Blanc, un promontoire gréseux, nu,qui, dans le prolongement du massif montagneuxet boisé mogod s'enfonce dans la Méditerranée endirection de l'Europe : c'est le point le plus au nordde l'Afrique.

De là, la côte fuit en sinuosités rocheuses serrées,vers l'ouest, faisant alterner caps et criques parfoisassez ouvertes et sablonneuses jusqu'à Cap Angelaou, plus loin Cap Serrat, tous deux équipés de pha-res pour guider la navigation au large.

Sidi Mechreg est un petit port de pêche situé nonloin de la localité de Sejnane, chef lieu de la régionde même appellation célèbre pour sa poterie dontles techniques de fabrication et les procédés dedécoration sont parmi les plus anciens et les plusélaborés de la poterie traditionnelle tunisienne.Confectionnées exclusivement par les femmes habi-tant les hauteurs voisines avec un pâte d'argile spé-ciale, les objets sont modelés et non tournés etdécorés de motifs géométriques ou figures, stylisésavec une coloration d'origine végétale ou minérale.

Cap Negro, à l'ouest de Sidi Mechreg, est un

Photo 76: fmqlsfefflù fekr vxcf dsfù dfck eùfPhoto 77: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffck Photo78: fm fekzkr vxsfefflù fekzkr vxcijhkkhuf Photo 78:exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dkefmqlfPhoto 79: dfck eùftexte fmqlsfefflkr vxcf dsffckPhoto 80: exte fmqlsfefflù kr vxcf dsfù dkefmqlf

77

78

79

80

81

0k Catalogue GTZ Nouv.txt 4/11/04 9:53 Page 32