Upload
jean-marie-manus
View
220
Download
2
Embed Size (px)
Citation preview
c’est pour b%zm3?% !
N fallait s’attendre, a la r6ouverture de la session parlementaire, ii une avalanche de questions au ministre dMgu6 ii la Santb Izi propos du pi6tinement
-du dbpistage du cancer co/orectai (CCR.l, questions de novo ou questions anciennes laisskes sans rbponse... et pour cause,
L e climat general des ques-
tions est I’incomprehension
de la non-decision d’une mise en
place dun dbpistage national du
CCR par recherche de sang
occulte dans les selles (l’Hemoc-
cult est plebiscite), aiors qu’on
assiste & l’amplification du depis-
tage national du cancer du sein
par mammographies.
Dgpister d&s l’ad&mne
Le 23 octobre au S&at, le sena-
teur Jean-Francois Picheral inter-
peilait S&~olene Royal, ministre de-
legus B la Famille et a I’Enfance,
rep~sentant Bernard Kouchner.
c< Deuxieme cause de mortalite par
cancer, tous sexes ~on~ondus, le
cancer colorectal, par sa frequen-
ce elevee, doit faire i’objet d’un
depistage efficace.
Son pronostic s’esf am&ore au
tours des vingf dernieres annees,
/es deux facteurs determinants
&ant la baisse de la morfalite ope-
ratoire et, pour une part pius faible,
un diagnostic plus precoce. if
semble done que ce soit sur ce
dernier point que les efforts doi-
vent desormais se porter J.
Le parlementaife a explique &Se-
golene Royal que des lesions be-
nignes (adenomes) precedent le
CCR in situ pendant des an&es,
ce qui permet d’envisager des stra-
tegies de prevention primaire et
secondaire rapides, des traitements
efficaces justifiant le depistage
dans la population B risque.
Enfin, le senateur Picheral a souli-
gne : cc Recommande par /‘Or-
ganisation mondiaie de la san-
te, I’Hemocc& seul test i avoir et6
pour ~heure largement &value sur
des echantillons de population,
s’adresse aux personnes de 60
A 74 ans.. ~ Son efficacite semble
ne plus faire de doufe dans les
rn~~ieux medicaux *.
Organisation et contr6le qualit
Mme Royal, pour M. Kouchner, est
convenue de *c i’enjeu de San%
publique JJ quest ce depistage,
qui doit permettre de diminuer
la mortalite, et a rappelle que
c’est l’une des priorites du gou-
vernement dans son plan revele
le 1 e’ fevfier 2000.
La preuve : it concernera (note2 ie
verbe au futur) les 50-74 ans, invi-
tes a un depistage biennal, le test
&ant remis par le medecin traitant
puis Iu n par un grinner forme se-
ion les criteres p&is de qua/it& *
soumis a un controle de qualite.
Revue Franpise des Laboratoires, janvier 2002, No 339
Depistage necessitant une or-
ganisation rigoureuse, l’implica-
tion des les professionnels de
sante concern&s, l’information
du public sur les suites d’un test
positif (acres invasifs), qu’ii faut
reussir a mobiliser.. . La fin 2001
devait marquer I’engagement de
10 departements dans cette de-
marche d’assurance qua&, avec
comme objectif la g~n~ralisation
du depistage en 2003.
C’est ce qu’a repondu M. Kouch-
ner lui-meme a plusieurs ques-
tions de senateurs et de deputes,
qui precise que les patients de-
pistes seront suivis en gastro-
enterologie.
Concernant la lecture des tests
renvoyes aux LABM , le mini&e a
precise au depute Pierre-Andre
Wiltzer que <q /es laboratoires qui
passeronf convention avec Ms-
suran~e-maladie s~engageroni A
mettre en ceuvre un programme
d’assurance quake defini par un
cahier des charges finalis par
le groupe technique sur fe de-
pisfage du cancer du &/on-
rectum, place aupres du Direc-
teur general de la Sante pa.
Volonti? politique
On peut se demander pourquoi le
depistage est repousse a 2003.
En 1998, une conference de
consensus de I’Anaes indiquait que
* le depistage du cancer colo-
rectal est possible par la re-
char&e de saignement occul-
te dans les selles dans le cadre
de campagnes de dkpisfage de
masse soumises B des condi-
tions strictes de realisation ‘*.
Cun des pionniers du dtlpistage du CCR par recherche du sang
dans ies selies, ie Pr Jean Faivre
(CHU de Dijon), nanti de son ex-
p&ence spsctaculaire de depistage
en Bourgogne, explique dans son
iivre ~pid~rnio~~ie et pr~venf;on du
cancer colorectai (‘I : (( Le depis-
fage de masse correspond B une
demarche valid&e quail est temps
de mettre en place.. II est bien
etabli qu’il est possible de dimi-
nuer de 15 a 20 % la mortalife en
faisanf un test ~erno~~u~f toils tes
deux ans, a condition que plus de
ta moifie de la popuiat;on concer-
nee participe regulierement au de-
pistage et qu’une coloscopie soit
faite en cas de test positif ‘j.. . Concernant le test Hemoccult -
dont on sait les controverses qu’il
suscite -, le Pr Faivre precise : cs C’est un test de seiecfion, non
de diagnostk?, qui s adresse aux
personnes de 50 a 74 ans ne re-
levant pas d’aufres strategies de
d~p;sfage (coloscopie d’emblee -
NDLR). C’est un test simpie, sans
dangec bien accepte, dent ie co&
est faibk. Sa specificit& est excel-
lenfe (98 o/o), sa valeuf p&tic&e e/e-
vee (40 % pour un adenome ou
un cancer) mais sa sensibilite n’est
que de 50 B 60 % Y
cc II a manque j.usqu ki aux autorites
sanifaires la volonte poiifique pour
prendre /es decisions permettanf
~org~iser ce depistage “, conclut
J. Faivre, qui confirme la mobilisa-
tion acquise d’avance des gastro-
enterologues francais.
J.-M. M.
(” Springer Bditeur, 2001, dfsjmnibk? aupr&s de /‘Association nation& pour le d&&age du cmcei coiorectai (Andecaco, pr&idente Ma&+ Cari//o~ : 29 rue de A&z, 94170 l.e Pemux. T&I. : 01 48 72 37 75. E-maif : an~ecacu~wa~adoo.fr *I Lire aussi RFL 329 : (2001) 12. n A /a recherche du cancer du cd/on : &@?ge n’est pas diagnostic “.
13