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Depuis la nuit des temps. ¨¨¨¨ ¨¨¨¨¨ Photo : Tan. Article de Charlotte Yonge. [email protected] tél 06 16 79 59 44. Photos : Merci aux Familles de Sommeils Partagé. Merci a Patrick Auffret pour soutien en traduction. 1

Depuis la nuit des temps. - Accueil · Le cododo depuis la Nuit des Temps. Comment marche l’organisme humain durant le sommeil. 1. le sommeil paradoxal n’est pas du tout le même

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Depuis la nuit des temps.¨¨¨¨

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Photo : Tan.Article de Charlotte Yonge. [email protected] tél 06 16 79 59 44.

Photos : Merci aux Familles de Sommeils Partagé.Merci a Patrick Auffret pour soutien en traduction.

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Le cododo depuis la Nuit des Temps.

Comment marche l’organisme humain durant le sommeil.1. le sommeil paradoxal n’est pas du tout le même chez l’adulte et l’enfant. Un fœtus passe 90% de son temps de sommeil en phase de sommeil paradoxal et seulement 10% en phase de sommeil profond. A la naissance, le sommeil d’un bébé est partagé de la manière suivante : 50% paradoxal / 50% profond. A l’âge de 3 mois, la répartition devient : 40% paradoxal / 60% profond. A 6 mois : 30% paradoxal / 70% profond. A 2 ans : 25% paradoxal / 75% profond. Ces mesures sont à comparer à celles faites chez les adultes de 30 - 50 ans qui ont montré : 15 à 19% du temps de sommeil en phase paradoxale, et donc 81 à 85% en phase de sommeil profond. Ceci est biologiquement normal. Un parent qui veut minimiser ses réveils la nuit aura donc intérêt à dormir avec son bébé. (Cf. "Sleep behaviour Laboratoire", J. McKenna ou "Être parent le jour et la nuit aussi", Dr.Sears)

2 L’hormone Prolactine, présente chez les hommes en faible quantité et en plus grande chez les femmes, augmente de façon significative durant la grossesse. La prolactine permet à une femme de rester non fertile. Quand une femme allaite, ses niveaux de prolactine sont très élevés. Plus fréquentes seront les tétées, plus élevé sera le niveau de prolactine. Quand une mère allaite la nuit, ses taux de prolactine sont particulièrement élevés. Ceci explique pourquoi les mères allaitantes ont plus de lait la nuit et aux heures de repos. La Prolactine est responsable du sommeil paradoxal chez

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la mère qui allaite et lui permet ainsi un niveau de récupération nettement amélioré, par rapport à une mère non allaitante, bien qu'ayant été réveillée plusieurs fois pendant la nuit durant le sommeil.La Prolactine rend une personne particulièrement sensible. Les hommes d’une certaine caste hindoue qui passent une grande partie de leur journée en méditation ont des niveaux de prolactine particulièrement élevés. Ils ont aussi des petits “seins”, caractère typique des hommes en surpoids.

3. De nombreuses études montrent une augmentation immédiate du niveau de l’hormone Ocytocine quand la main d’un bébé touche le sein d’un mère. Un flot d'ocytocine envahit la mère et produit une montée de lait. L’ocytocine est aussi connue pour son effet somnifère.

4. Il ressort d'une étude dans 49 pays illettrés le constat suivant : où il y a des niveaux élevés de portage, contact et toucher, les niveaux d’agression sont bas. A contrario, où les niveaux de portage, contact et toucher sont moins élevés, les niveaux d’agression sont plus élevés. (Cf. Prescott &

Wallace NICHD & California medical School U.S.A)

5. Les besoins des adultes dans les sociétés non-chasseuses / cueilleuses pour un sommeil optimal sont : absence de mouvement, silence, obscurité. (Cf. "La peau et le toucher", (A. Montagu)

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6. Depuis l'aube de l'humanité, sur toute la planète, les besoins des bébés pour un sommeil optimal sont : mouvement, voix, contact. (Cf. "La peau et le toucher", (A. Montagu.)

7. Quand un bébé est séparé de sa mère la nuit, une angoisse primitive envahit le bébé; il en résultera des nuits agitées pour toute la famille. (Cf. "La peau et le toucher", (A. Montagu)Petit historique de la séparation Mère-Enfant.

Petit historique de la séparation Mère-Enfant.8. Les médecins du 19e siècle s’occupaient des diagnostics et traitements des maladies. Le domaine féminin était méconnu et intouchable, donc malsain même pour un bébé vulnérable aux maladies. (Cf. "Good Nights", Drs J. Gordon & Goodavage).

9. Vers la fin du 18e siècle, les “moralistes” estimaient que le mari était le seul à pouvoir toucher le corps de sa femme. L’État, qui avait besoin de soldats, s’est bien rendu compte que les femmes qui n’allaitaient pas la nuit tombaient plus rapidement enceintes, aussi dormir avec un bébé est-il vite devenu déconseillé. (Cf. "Three in a bed", D. Jackson).

10. Au milieu du 19e siècle, les publicités pour les lits une place déclaraient que “respirer l’haleine d’un autre la nuit était non hygiénique”. (Cf. "Family Bed", Tine Thevanin, p. 58.)

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11. La révolution industrielle a "éclaté" les familles nombreuses vivant en proximité, partant les mères ont perdu l’aide précieuse venant d’autres membres de la famille. Il leur était fortement conseillé “d’aider” les bébés à atteindre une indépendance précoce. (Cf. "Family Bed", Tine Thevanin, p. 58.)

12. Au 19e siècle, les médecins (connus pour leurs niveaux de prolactine très bas) racontaient aux parents que pleurer était bénéfique aux bébés. (Cf.

"Three in a Bed", D. Jackson, p. 56 & 58).

13. Pendant plusieurs siècles, l'infanticide était une pratique commune chez les familles pauvres et chez les mères isolées. Afin de protéger les bébés, le cododo a été interdit. (Cf. McLaughlin, 1988, p.120.)

14. Le sommeil solitaire semble exister depuis toujours dans notre société, mais à l'échelle planétaire, c'est un phénomène extrêmement récent.

Les effets de l'absence de sommeil partagé.

15. Dans une étude sur les enfants qui dorment isolés, comparés aux enfants qui partagent les heures de sommeil avec leurs parents, les enfants dormeurs solitaires ont été observés comme plus difficiles à contrôler, moins épanouis, plus souvent sujets à des crises de colère, gérant moins

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bien le stress, plus peureux que les enfants qui partagent le sommeil. (Cf. Heron, 1994).16. Dans une autre étude, les enfants ayant pratiqué le cododo ont exprimé un plaisir de vivre certain. (Cf. Mosenkis, 1998).

17. Une 3e étude a montré que les enfants dormeurs solitaires ont plus souvent recours aux professionnels psychiatriques pour des désordres émotionnels et comportementaux (Cf. Forbes & Weiss, 1992).

18. Les garçons ayant pratiqué le cododo montre une plus grande estime de soi, moins de sentiments de culpabilité, moins d'angoisses. Les filles montrent moins de gêne dans les contacts physiques et témoignages d'affection. (Cf. Lewis et Janda, 1998.)

19. Les enfants ayant pratiqué le cododo montraient moins de sensibilité aux pressions de leur entourage ("peer pressure" en anglais) que d’autres enfants de leur âge. (Cf. "Goodnights", Gordon & Goodavage, 2002.)

20. Depuis que la psychologie existe, c'est reconnu que les enfants qui ont eu des parents “réceptifs, attentifs, accessibles” ont beaucoup plus de chance d’être heureux plus tard dans leur vie. (Cf. Ainsworth, 1982, 1984.)Il n’est donc pas étonnant que les enfants se sentent si bien dans leur peau quand leur parents ont été présents et accessibles de nuit comme de jour.

21. Des adultes qui ont dormi en solitaire sont souvent plus dépendants de leurs parents que ceux qui ont pratiqués le cododo. (Cf. Mosenkis, 1998.)

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22. A l’âge de 3 ans, les garçons avaient plus de difficultés à se séparer de leurs parents que les garçons du même âge qui dormaient

régulièrementavec leurs parents. (Cf. Forbes & Weiss, 1992.)

23. La majorité des adultes ayant dormi avec leurs parents se considèrent comme plus indépendants que d’autres. (Cf. Gordon & Goodavage, 2002.)

24. Une étude sur les singes montre que le niveau de cortisol est plus élevé en cas de détresse émotionnelle que de détresse physique. Quand on laisse pleurer les bébés singes jusqu’à ce qu'ils s'endorment tout seuls, on observe des niveaux de cortisol aussi élevés après la modification de comportement qu’avant. Ceci, même après 80 séparations. (Cf. Coe, et al, 1985.)

25. Aucun autre mammifère sur notre planète ne s’occupe de sa progéniture que le jour. (Cf. Salwiczekde Max-Planck Institute for Behavioural Psychology, Allemagne.)

26. Humains et primates ont en commun 98% de code génétique. Les primates allaitent leurs jeunes jusqu'à l'apparition des dents permanentes et partagent le sommeil jusqu'à l’équivalent d’âge de 5 ans humains. D’autres mammifères allaitent jusqu’à des âges similaires en prenant en

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compte les moyens de vies. (Cf. J.Anderson, PhD., University of Stirling. Écosse.)

27. Beaucoup de pédiatres considèrent toujours les vomissements de stress et le fait de cogner la tête contre les barres des lits à barreaux comme un comportement “normal” chez les bébés et jeunes enfants. (Cf. "Goodnights", Drs J. Gordon & Goodavage.

28. Même le Dr Ferber, “regrette ses mots” dans un article paru dans le “New Yorker” magazine en 1999. (Cf. "Solve Your Child’s Sleep Problems", Dr Ferber, 1985.)Il avait écrit : “Dormir seul [pour le bébé] sans angoisse est une étape importante dans l'apprentissage de séparation d'avec ses parents et pour sa vision de lui-même comme indépendant.”. Dans son interview au "New Yorker", il dit “Comme je regrette d’avoir écrit ces phrases. Je disais ces choses en accord avec la seule littérature qui existait à l’époque. C’est un concept totalement généraliste qui n’a aucun sens et n’est pas juste.” (Seabrook 1999.)

29. Le sujet “faire ses nuits” est un sujet à la mode dans les sociétés industrialisées. En dépit de la réalité nocturne observée, à force de se l'entendre répéter, les parents s'attendent à ce que leurs bébés “fassent leurs nuits” dès l'âge de 6 mois.“Le développement d’un long sommeil ininterrompu aussi tôt que 6 mois est extrêmement étonnant, révolutionnaire même, compte-tenu du fait que les êtres humains comme les autres primates sont adaptés physiologiquement aux tétées fréquentes et au contact immédiat avec leur mère.” N.B. : le lait maternel se digère dans les 20 à 40 minutes après ingestion. (Cf. Elias et al, 1986.)

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30. Malgré l'explosion du nombre des enfants allaités au sein, les attentes de “faire ses nuits” restent fondées sur les études des bébés au biberon des années 50. (Cf. "Goodnights", Gordon & Goodavage, p.85, 2002.)

31. 80% des bébés allaités dorment avec leurs parents. Dans le lit, avec la mère, les bébés ne se réveillent pas plus souvent. En dépit des pires avertissements des psychologues, c’est dans le lit familial que tout le monde dort le plus et le mieux. (Voir "Prolactine", Gordon & Goodavage, p.86, 2004.)

32. 17% des Français (interrogés seuls) disent ne jamais partager la nuit ou le lit avec leurs enfants. (Cf "Elle Magazine", 1998)

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Photo : Tan.

CODODO et SEXUALITEFaire l’amour dans un lit est un concept culturel, comme le sommeil solitaire. Beaucoup de parents adeptes du lit familial constatent un véritable attachement dans leur vie sexuelle “parce que les vieux schémas rigides cèdent face à la créativité et la variété que demande une vie sexuelle active.” Des dizaines de témoignages (anonymes) existent, dont voici quelques extraits :

“On était encroûté. Le lit familial nous a permis de nous en sortir.” (Mère de 3 enfants)

“Ca fait bientôt 2 ans qu’on n’a pas fait l’amour dans notre lit. Cela ne nous manque pas et notre vie sexuelle est superbe et variée, fréquente et satisfaisante “ (Mère d’un bambin)

“Nous avons l’impression d’être encore des adolescents” (Mère d’un bébé)

“Je suis de nature créative, ceci a simplement rehaussé ma créativité.” (Père de 3 enfants)

“Une vidéo de "Télétubbies" est devenue notre alliée. Je crois qu’on frissonne tous les 2 quand on entend le générique des "Télétubbies".” (Mère d’un bambin)

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“Notre rendez-vous préféré est quand nos enfants passent quelques heures chez des copains, nous louons une vidéo et commandons un repas à nous faire livrer pour regarder le film. Puis nous faisons l’amour dans une maison sans enfant. Nous préférons rester à la maison avec une vidéo et un repas livré au lieu de sortir parce qu’un repas séparé d’un film nous éloignerait trop longtemps de notre bébé." (Mère de 2 enfants)

“Mon mari a une longue pause déjeuner. C’est sympa.” (Mère de 4 enfants 'cododotés')

“Nous attendons jusqu'à ce que notre fille soit absorbée par un programme informatique.” (Mère d’écolière)

“Quand notre fils fait une sieste, nous allons doucement dans la chambre d’amis. Je crois que ça augmente les sensations... ” (Mère d’un bambin)

“Nous prenons le temps ensemble sous la douche. C’est décidément plus spontané qu’avant. S’il y a un moment, on se saute dessus.” (Mère de 3 enfants)

“Une fois, on a fait l’amour sur le tapis de bain chez ma belle-mère pendant un séjour. Elle jouait avec notre bébé en pensant que nous nous douchions et nous nous préparions pour notre soirée.” (Une jeune mère)

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Où faire l'amour ? Le “TOP TEN” des endroits élus.

1: Canapé.2: Sol de salon.3: La douche.4: Chambre d’amis.5: Le jardin.6: Voiture.7: Comptoir de cuisine ou table de salle à manger.8: Chambre de bébé (sans bébé)9: Sol de salle de bain ou lavabo de salle de bains.10: Dehors, en vacances de camping.

Un conseil de parents d'adolescents (qui ne sont plus dans le lit familial) :“La vie est facile quand votre enfant est petit. Avec un bébé ou bambin, ils restent où on les pose et on a toute la maison pour soi. Plus tard, l’adolescent aura toute la maison pour lui et il ne vous restera que votre chambre pour vous. Trouvez-vous des coins et des moments pour faire l’amour maintenant qu’il vous reste du temps."

Témoignage:

Le cododo à temps partiel : encore une autre approche…

Témoignage de ses parents, Mónica et Fabrice.

« Dormir avec son enfant, des nuits plus calmes pour bébé et pour les parents »Novembre 2005. j’accompagne ma femme à une 1ère réunion de la Leche League, peu convaincu et pleins de préjugés.

Je me suis senti un peu comme un intrus dans cette réunion avec ces bébés de 3 mois, 9 mois, 2 ans qui tétaient leurs mamans à tout bout de sein…je veux dire à tout bout de champ.J’ai pensé très fort à ma femme qui assiste parfois à nos conversations entre mecs où nous commençons à parler foot, les mérites comparés de telle ou telle formation, le transfert de tel joueur, bref dans un cas comme dans l’autre, ce n’est pas évident d’intervenir et d’avoir quelque chose d’intéressant à dire.Et puis je tombe sur cette brochure sur le cododo. (co-sleeping). J’avoue que jusqu’à ce moment là je ne me suis jamais posé la question sur la place du bébé. Pour moi, elle aura son couffin, sa chambre, nous notre lit, notre chambre…et les moutons seront bien gardés !

Quelques semaines plus tard, Luna arrive et nous commençons nos nuits, hachées et éreintantes pour nous deux. Je suis « de garde » jusqu’à 2 heures du matin pour que Monica puisse se reposer un peu puis c’est sa maman qui prend la

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relève. En fait je m’affale sur un futon devant la tv et le bébé dort à coté de moi dans son couffin. Ensuite j’amène le couffin dans notre chambre et nous continuons à dormir. Si le bébé se réveille, sa maman le prend et l’allaite. C’est plus simple pour tous les trois. Bébé qui mange quand il a faim, maman qui n’a pas à sortir du lit (ou presque pas)… et papa qui peut aller travailler le lendemain presque en pleine forme.

J’appris beaucoup plus tard que cette technique porte un nom : du bedside sleeping (lit cote à cote). Comme M Jourdain avec la prose, nous faisions du cododo sans le savoir !

Assez naturellement, vers 4 mois nous l’avons mis dans son lit (qu’on nous avait offert à sa naissance), dans sa chambre car le couffin devenait étroit, qu’on n’avait tout simplement pas de place pour mettre son lit dans notre chambre et que notre lit est trop étroit pour 3. Elle dort depuis assez facilement toutes ses nuits après la tétée du soir. Lorsque nous sentons qu’elle n’est pas bien (pleurs, un peu malade, les dents qui poussent, agitation…) ou quand sa chambre nous a paru trop froide (début de l’hiver), nous n’hésitons pas à la mettre dans notre lit, entre nous deux. Là, rassurée, non seulement elle se rendort plus vite mais nous aussi. Mieux encore, sentir le bébé juste à côté de soi, son odeur, sa respiration, le sentir totalement abandonnée me donne un sentiment d’apaisement. Je peux dire que les nuits de cododo sont des nuits absolument reposantes. A tel point qu’il est arrivé que sa maman me signale au petit matin qu’elle s’est mise à pleurer au milieu de la nuit ou qu’elle a tété, je suis étonné car je me suis rendu compte de rien.

Le cododo n’est pas systématique chez nous. Je crois qu’il n’est pas nécessaire de se forcer pour en apprécier les effets. Il n’est sans doute pas applicable pour certains (travail de nuit ou astreinte). En tout cas je recommande d’essayer et peux témoigner que ça n’a pas traumatisé ni le bébé ni les parentsFabricePapa d’un bb d’1 an

Suite au discours ci-dessus de Fabrice, ainsi qu’à ma propre expérience, moi (Mónica) j’apporterais la conclusion suivante : le plus important : ne pas écouter les avis des uns et des autres mais s’écouter, soi-même et son bébé. Si le bébé dort mieux avec les parents (et je reste persuadée que c’est le cas, tout de moins les premiers mois) et que ce n’est pas contraignant pour les parents, pourquoi s’en priver ??? Si le bébé est à l’aise dans son lit, qu’il s’endort paisiblement et qu’il ne pleure pas, pourquoi s’obliger à faire du cododo ? Personnellement, je prône pour la tolérance vis-à-vis de toutes les méthodes, pourvu qu’elles visent le confort des parents et du bébé et le respect des besoins des uns et des autres. Moi, j’aurais été incapable de dormir séparée de mon bébé les premiers mois ; c’est exactement ça qui m’aurait empêché de dormir et pas le cododo ! D’autre part, j’aurais aussi été incapable (pourtant j’ai essayé !) de me lever la nuit pour l’allaiter dans la chambre (assise!…cela me paraissait interminable…) puis revenir dans mon lit avec, par conséquente, les difficultés pour me rendormir. C’était

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donc bien moins fatigant avec le cododo. Mais maintenant, notre fille ne se réveille presque plus la nuit et elle ne tète la nuit que très rarement. Si c’est le cas, je ne me pose pas la question : je la prend et la mets dans notre lit et tout le monde content ! Mais si ce n’est pas le cas, elle s’endort paisiblement dans mes bras (et mon sein) vers 20h30-21h, je la pose dans son lit et elle se réveille le lendemain entre 7h30 et 9h avec un grand sourire…et moi, j’avoue, je dors tout de même mieux sans un bébé qui a l’habitude de s’étaler au point de me pousser en dehors du lit (si, si !) alors pourquoi changer une méthode qui marche ? Voilà….écoutez-vous, écoutez votre bébé…et trouvez ce qui fonctionne au mieux pour les 3, en fonction de la situation de chacun, du moment, etc. Néanmoins, quelle que soit la méthode choisi, je pense que c’est essentiel de s’assurer que des consignes basiques de sécurité sont respectées et que personne fait quoique ce soit à contre-cœur. Témoignage IsabelleQuand Cyldric est né, nous ne connaissions pas le cododo, et l'idée qu'ilétait pratiqué depuis très longtemps partout dans le monde sauf en Europe --oserais-je dire "sauf en France?" -- ne nous avait même pas effleuré... Des parents, des amis et les lectures habituelles nous avaient conforté dans l'idée que Cyldric dormirait dès le début dans sa chambre, voisine de la nôtre. A la fin de ma grossesse, une dernière lecture avait commencé à semer le doute : si après 3 mois, un bébé devait dormir seul, il était bien plus pratique de l'avoir dans la chambre parentale, dans son propre berceau avant ce sacro-saint cap de 3 mois.Malgré tout, nous avions décidé d'essayer directement la chambre séparée, sans nous poser d'autres questions, nous verrions bien !!Premier hic, Cyldric arrive plus tôt que prévu (3 semaines, mais il n'est pas prématuré, c'est une erreur de terme...), et sa chambre n'est pasfinie… Donc, déculpabilisés par cette fameuse lecture, il dort dans sonberceau collé à notre lit pendant quelques nuits. Pendant ce temps, je me renseigne, et s'insinue en moi un doute... Pourquoi 3 mois ? Pourquoi ce bouquin n'a-t-il pris en compte que l'aspect pratique, et pas les besoins d'un bébé ? Pourquoi un bébé doit-il faire ses nuits à cet age ?Bref, une porte commencait à s'ouvrir.En discutant avec d'autres mamans de bébés allaités, je me rends compte que ce cap des trois mois est une pure théorie, que dans la pratique, un bébé ne tète plus la nuit quand il n'en ressent plus le besoin, et que ce cap peut être très variable d'un enfant à l'autre...Mais, bon, Cyldric est toujours dans son berceau, et j'espère qu'il fera -vite-ses nuits, et prendra alors possession de son lit et de sa chambre, même si quand la journée il s'endort au sein et que nous faisons une sieste ensemble, je ne me pose pas de questions et trouve ça bien agréable. Survient alors le deuxième hic : Cyldric se met à avoir des vomissements violents, imprévisibles, de jour comme de nuit... Impossible dans ces conditions de le laisser dormir seul... Le temps de trouver la cause, et 2-3

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semaines se passent. Un régime d'éviction des protéines de lait de vache réglera le problème... Mais entre temps un RGO s'est installé... Et son sommeil est continuellement agité, entrecoupé toutes les heures de réveils en hurlant... Je suis hantée par des visions ou je le revois vomissant et pleurant. Et une nuit, je craque... Je le prends dans notre lit... Et le miracle : il ne se réveille que pour téter, il est apaisé, dort sereinement à notre contact...Cyldric a alors 2 mois et demi... Nous prenons contact avec un pédiatre consultant en lactation pour lui raconter notre parcours : il confirme l'intolérance aux PLV, et il nous dit que si notre bébé dort paisiblement avec nous, c'est que c'est là qu'il doit dormir et pas ailleurs... Cela nous permet de déculpabiliser...Entre temps, je continue de me renseigner, j'apprends... J'apprends que le cododo est une pratique répandue, j'apprends que non, ce n'est pas dangereux pour bébé, j'apprends que oui, il quittera un jour notre lit, que oui il fera ses nuits "quand même"... Et puis nous nous sentons si bien à 3... Le RGO se règle par une séance d'ostéopathie et de kinésithérapie... Le temps passe, tous les problèmes sont réglés, Cyldric dort bien, se réveille à peine pour boire (il tète 3 ou 4 fois dans un demi-sommeil.) Faut-il qu'il intègre sa chambre... ? Faut-il lui "apprendre" à faire ses nuits ?? J'analyse d'abord mes sentiments et me dis que je n'en ai pas très envie... De plus, les tétées nocturnes ne me gênent pas, elles entretiennent la lactation, j'ai repris le boulot et il faut aussi que Cyldric compense... Alors, on en discute avec le papa... J'appréhendais un peu : il a entendu les mêmes choses que moi, a été éduqué comme moi...Bonne surprise : tout ce qui compte, c'est le sommeil de notre fils et notre bien être à tous les 3... Le sourire de notre bébé lorsqu'il se réveille le fait craquer...A ce moment, je l'informe que ça peut durer encore des mois, voire desannées, que pour le prochain bébé, Cyldric n'aura peut être pas encore quitté notre chambre... Il me suit à 100 %, se sent bien comme ça, et m'annonce qu'il faut mettre le matelas par terre, car bientôt, la barrière que nous avions achetée ne sera plus suffisante...Cyldric a maintenant 17 mois, notre matelas est toujours par terre, et nos nuits, à 3 (voir 4 quand le chat s'y met !)sont douces et reposantes.Le lit pour bébé décore une chambre qui sert de salle de jeux...Avec le recul, je me dis que mon instinct me parlait quand je faisais des siestes avec mon bébé, mais que si je n'avais pas pu en discuter avec d'autres mamans et me renseigner par moi-même, j'aurai enfoui ça tout au fond de moi, ne m'écoutant pas et n'écoutant pas mon bébé...Conclusion : écoutez votre bébé et votre cœur de mère (et de père), ils sauront vous guider !Isa et Cyldric. (23/07/2003)

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Alex s’étire après une bonne nuit dans le lit familial.

Témoignage de Dominique

Je m’appelle Dominique. Je vie avec Fred, mon mari, notre fils Pierre-Gabriel (2,5 ans) et notre fille Alix (1 an). Nous partageons une chambre pour dormir, et presque un lit.Nous dormions sur un futon avec Alix, et le matelas de Pierrot est à côté de moi. Etant donné qu’il n’y a presque pas de différence de hauteur entre nos matelas, je peux me rouler sur le matelas de Pierrot ou vice-versa.La plupart du temps Alix dort entre son père et moi mais il lui arrive de se trouver dans l’espace de son grand frère, cela dépend de quel sein elle a pris avant de s’endormir. Alix partage notre futon depuis le jour où elle est rentrée de la maternité où elle est née (et où elle dormait dans mon lit aussi). Pierrot avait passé ses nuits dans un couffin quand il est rentré de la maternité et depuis ses 6 mois, sur un petit matelas à coté de notre lit. Curieuesement je le trouvais lové dans mes bras chaque matin. Rétrospectivement, je ne suis plus étonnée parce que son matelas à l’époque était plus fin que celui qu’il a maintenant qui mesure le standard 90cm. Je pense qu’il a dû sentir le froid du sol à travers un matelas aussi fin.J’ai allaité Pierrot jusque ses 14 mois, puis avec le cœur lourd, je me suis laissée persuader de lui refuser le sein au profit des biberons. Tout cela parce que mon mari préférait partager nos relations intimes dans la chambre et non pas dans le salon. C’est à ce moment là où Pierrot a quitté notre chambre pour dormir dans une chambre a lui. Seulement, bien que Pierrot ne prenne plus mon sein, il s’est mis à se réveiller à des moments réguliers dans la nuit. C’était désormais moi qui me réveillais sur le sol à côté du matelas de Pierrot le matin. Avec mon ventre de nouveau en expansion, cela ne me convenait pas. J’étais enceinte de 7,5 mois quand j’ai décidé que ce n’était pas mon rôle unique d’aller auprès de Pierrot dans la nuit. Alors j’ai proposé à Fred un choix : Soit il se déplaçait la nuit pour être auprès de son fils, ou bien on

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installait le matelas de Pierrot à côté de notre lit dans notre chambre. Quel surprise ! Fred a décidé de partager notre chambre avec notre enfant au lieu de se déplacer la nuit. De temps en temps Fred râle en disant qu’il veut sa femme rien que pour lui sans enfants. Dans quelque temps, cela sera le cas. Pierrot me dit que quand Alix sera assez grande, ils vont aménager leur 2 matelas dans l’autre chambre. Il me demande un matelas plus large, avec des ressorts dedans pour sauter dessus. Il me dit qu’il me dira quand le moment sera venu. Alors jusqu’à ce que nos enfants se sentent prêt, ils sont les bienvenus dans ou à côté de notre lit. Depuis que Fred a fait son choix, je ne me suis jamais trouvée debout dans la nuit à l’exception de quand les enfants sont malades et cela n’arrive pas très souvent. Je suis, je crois, réveillée dans la nuit quand Alix tète mais je suis incapable de dire combien de fois. Je crois bien que cela varie d’une nuit à l’autre même. Les seuls moments ou j’ai des difficultés à m’endormir est quand mon amour de partenaire garde la lumière allumée pour lire. (il garde des horaires tardifs.)Partager le sommeil avec nos enfants est un des plus précieux moments de ma vie. J’essaie de savourer ces années de petite enfance. Mon cœur se réjouit de leur innocence et de leur amour inconditionnel. Quand je suis stressée et sans patience, la simplicité de leur amour et confiance en moi me donne la force de me calmer. J’ai moi-même partagé le lit avec ma grand-mère jusque l’âge de 7 ans. Peut-être c’est pour cela que l’idée de partager le sommeil avec nos enfants ne m’est pas étrange. De toutes les façons, le sommeil partagé est ce qui marche le mieux pour notre famille. Dominique Berlereau.

Carole au téléphone durant la sieste de Marie, 5 mois

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Témoignage Mary & Alistair.Mon mari (psychologue) et moi (prof. de maths), avons discuté pour savoir comment nous allions organiser nos nuits quand Ferrier serait là.. Mon mari voulait que notre bébé dorme dans un lit à part. Je voulais qu’il soit avec nous dans notre lit. Finalement, on a trouvé une compromis, en achetant une panier en osier censé se situer à côté de notre lit conjugal. Quand Ferrier est arrivé, le fruit de mon corps, et de ses chromosones, nous avons été si émerveillés à la maternité, on ne s’est pas posé de question, Ferrier, à dormi toujours avec l’un ou avec l’autre. Il allait de soi alors selon moi, dès que nous sommes rentrés de la maternité, que Ferrier dormirait encore et toujours entre nous dans notre lit. Alistair, mon mari, avait quelques soucis d’ordre théorique, mais en fait il était tout aussi heureux d’avoir son fils à son coté. Il avait un peu peur de l’écraser, alors pendant les premières quelques nuits il dormait mal, mais il a pris plus confiance en lui très vite. Au bout de quelques semaines par contre, Alistair a essayé de me persuader qu’il serait peut-être dans l’intéret de notre bébé ( ! ) qu’il dorme comme on en été convenu avant sa naissance. J’étais d”accord pour faire une essai. Je connaisais bien mon bébé désormais, mais je connaissais aussi très très bien mon mari. Alors, on s’est couché et je suis restée, allongée, à compter les minutes. Alistair s’est levé pour faire le tour de notre lit pour verifier que notre bébé dormait bien puis il s’est recouché. Au bout de 5 bonnes minutes, il s’est levé de nouveau, à fait le tour de notre lit et a regardé notre fils dormir, puis il s’est recouché. Encore quelques minutes se sont passées, et mon mari s’est levé de nouveau pour faire le tour de notre lit pour jeter un coup d’oeil sur notre fils puis se recoucher. Quelques minutes encore, et il a répété la démarche. Finalement, en voyant que je ne dormais pas non plus, mon mari m’a regardé avec un air très sérieus et il m’a dit “ je pense que je me sentirais plus rassuré s’il dormait entre nous.”Alors, Ferrier à quitté son panier et il est revenu dans notre lit. Je trouve que le panier etait très pratique pour ranger tout les dou-dous que nous avons accumulés en cadeaux jusqu’au moment où je l’ai vendu. Je ne pense pas que Ferrier va dormir dans notre lit de façon indéfinie bien que l’idée me plaise. J’ai besoin de lumière la nuit pour voir Ferrier et la lumière dérange mon mari qui se lève tôt le matin. Ferrier restera dans notre lit jusqu’au moins son premier anniversaire, puis, on verra. Je savoure le précieux temps trop court qu’il partage pendant ses nuits avec nous et Alistair partage ce sentiment. Quand

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notre bébé se réveille le matin, il a des sourires radieux, et toujours de bonne humeur (s’il n’a pas super faim) et nous sommes les parents privilégiés qui profitent des bruits de bébé qui dort. Je suis triste quand je pense au nombre de parents qui ne connaitront pas ces moments avec leur bébés. Pour ma part, je n’échangerais ces moments êphémère pour rien au monde, même pas pour plus de sommeil. Mary MackayJames.

Ferrier dort, boit, sur Mary dans son écharpe jaune, accompagnié de Sidonie

dans son écharpe beige et sa maman Mélania à Paris.

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