Des Gens Et Des Livres

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DES GENS ET DES LIVRESJuifs, chrtiens, Iraniens

"L'islam , greffon judo-chrtien sur le vieux tronc du paganisme arabe"...1

"Opra (coulisses de) : Est le paradis de Mahomet sur terre. (G. Flaubert, Dictionnaire des Ides Reues).2

. Prsentation.De nombreuses religions, sectes et hrsies cohabitaient dans le Proche-Orient, et particulirement en Arabie, sans vritables affrontements dorigine strictement religieuse: paens arabes, chrtiens byzantins, persans ou thiopiens, juifs arabiss ou non, mazdens et dautres encore. Les sources musulmanes ne peuvent pas les ignorer, dforment leurs doctrines et leurs situations, et dcrivent les traitements divers qui leur sont ensuite imposs . La question des influences juives, chrtiennes et mmes perses, videntes et intangibles, sur la religion cre par Muhammad est un sujet tabou pour les rudits musulmans, un sujet de controverse pour les chercheurs occidentaux , bien que le phnomne soit gnralement reconnu comme une vidence6 , un fait parfaitement admis et dmontrable7. Cela n'enlve pas de caractre d'originalit la construction mohammdienne , car une synthse est une cration, malgr3 4 5

tout. Le systme musulman s'est construit en raction au judasme et au christianisme, par le rejet et la surenchre, jusqu' des proportions des plus ridicules, en captant la source les traditions prcdentes et en les dformant son profit. Cest ds le dbut que se sont construits les dramatiques malentendus qui font souffrir lHumanit jusqu nos jours. L'ingalit entre musulmans et infidles. (Ibn Taimiya, Trait de droit public 152-3).8Ali ibn Abu Talib et Amir ibn Suayb (...) rapportent cette tradition: -Les croyants sont gaux en matire de sang ; ils forment un seul bloc en face des autres hommes. Le plus humble dentre eux rpondra de leur parole. On ne devra pas tuer un musulmans qui a tu un infidle ; quiconque bnficie dun pacte est inviolable dans les limites de ce pacte. On retrouve ce hadith chez Hanbal, Abu Dawud et dautres traditionnistes.

La conception du dialogue inter-religieux par un thologien modr.9Or, nous, Musulmans, nous nentendons rien cder, en matire de dogme ou de pratiques religieuses. Nous estimons quil ne sied point quon ravale lidal et les rgles de la vie religieuse au niveau des gnrations dpraves et dsaxes, mais dlever au contraire, ces gnrations au niveau de la foi dans sa puret et son intgrit.

1

Coll. , Histoire des Religions, I Paris 1970, "Les religions des smites orientaux", p.307. Ed. Gothot-Mersch, Paris 1979, p. 544.

2

Selon lusage franais, les noms des fidles de religions nont pas de majuscules, contrairement aux noms de peuples. Pour le cas des Juifs, lhsitation est possible. Ici, ils seront surtout considrs comme peuple.3

Sur un plan strictement scientifique, il est impossible d'utiliser l'expression trop courante: "Religions du Livre" ; ou gens du livre (AHL AL KITAP) c'est un abus de langage, une expression coranique qui n'a aucun sens en dehors de l'islam: il n'y a en effet aucun livre commun accept par les trois principales religions rvles ; M. Sharon, Encyclopaedia of the Qur'an, sv. People of the Book; sur la manipulation exerce partir de ce concept, cf. Z.Saritoprak, S. Griffith, Fethullah Glen and the 'People of the Book': A Voice from Turkey for Interfaith Dialogue, The Muslim World 95, 2005; W. St. Clair Tisdall. "The Book" of the "people of the book", The Moslem World , vol. 2, 1919; pour sens spcifiquement juif, cf. Mosh Halbertal, Le peuple du Livre: canon, sens et autorit , Paris 2005.4

Cf. la mtaphore boulangre de Wellhausen, Reste, p. 242: Les asctes chrtiens ont jet la semence spirituelle de lislam... Le levain ne provient pas dIsral , mais plutt et en majeure partie la farine, laquelle fut apporte plus tard.5

6

Les influecnes rciproques comme un phnomne historique absolument normal, mais qui contrarie souvent les discours religieux; cf. J. Barr, "The question of religious influence: the case of zoroastrism, judaism, and christianity", JAAR 53, 1985.

7

I. Golziher, Introduction to Islamic Theology and Law, Princeton, 1981, p. 4-5: Les plus importantes tapes de l'histoire de l'islam furent caractrises par l'assimilation d'influences trangres ( ... ) Muhammad, son fondateur, ne proclamait pas d'ide nouvelle. Il n'enrichissait pas les conceptions antrieures sur les relations entre l'homme et le transcendantal ou l'infini. ( ... ) Le message du prophte arabe fut une composition clectique d'ides religieuses et de rgles. Ces ides lui furent inspires par des contacts avec des juifs, des chrtiens, et d'autres encore qui l'avaient profondment impressionn. ; contra: J. Fck , "Die Originalitt des arabischen Propheten", Zeitschrift der Deutschen morgenlndischen Gesellschaft 90 , 1936.8

Ibn Taimiya, Le Trait de droit public, Trad. annote par Henri Laoust, Damas 1948. S. H. Boubakeur, Trait moderne de thologie islamique, Paris 2003 (troisime dition) , p. 115.

9

Chapitre 1

Des dieux parmi dautres dieuxHnothisme, polythisme, monothismeLa distinction entre mono- et poly-thisme nest pas satisfaisante sil faut dcrire une religion antique2 . En effet, celle-ci combinent naturellement lide dune multitude (poly) de divinits peuplant lunivers et la toute-puissance dune (hna) divinit locale, conue comme suprme et suffisante dans le ressort de son sanctuaire, pour la population qui lentoure. Dans le monde smitique , cest justement et prcisment, le cas de la religion arabe, qui fonctionne selon ce principe, et autour de la notion de el ilah , le dieu . Cest pour cela que lislam attaque essentiellement le polythisme6 par langle de lassociation dautres dieux la figure dominante du dieu . Dans les premiers temps de sa mission, Muhammad vite le dbat sur le polythisme, jusqu lincident des Versets Sataniques : la rvlation est clairement hnothiste8 , avant de devenir monothiste . Voici quelques documents qui permettent dclairer une situation complexe et ambige.1 3 4 5 7 9

Eloge de l'idoltrie. (D. Hume, The Natural History of Religion). 10 Les loges de lidoltrie sont rares, en voici donc un :

"Lidlatrie est pratique avec cet avantage vident que, en limitant le pouvoir et les fonctions de ses divinits, elle admet naturellement les dieux des autres sectes et des autres nations au partage de la divinit et rend toutes les diverses divinits, aussi bien que les rites, les crmonies ou les traditions, compatibles les uns avec les autres. Au contraire, les monothistes ne reconnaissent qu'un seul objet de dvotion et la vnration d'autres divinits est, considre comme absurde et impie. Qui plus est, cette unit de l'objet de, dvotion semble naturellement exiger l'unit de la foi et des crmonies, et, fournit aux hommes intrigants un prtexte pour accuser leurs adversaires d'athisme et les dsigner comme objet de vengeance aussi bien divine qu'humaine. Comme chaque secte monothiste est convaincue que sa propre foi et que son adoration sont pleinement agrables la dit et, comme nul ne conoit que la mme dit pourrait tre satisfaite par des rites et des principes diffrents, les diffrentes sectes prouvent mutuellement de l'animosit et dversent l'une sur l'autre ce zle et cette haine sacrs, qui sont les plus implacables des passions humaines. L'esprit de tolrance des idoltres, aussi bien dans les temps reculs qu'aujourd'hui, est tout fait vident pour quiconque est un tant soit peu vers dans les rcits des historiens ou des voyageurs... L'intolrance des religions qui ont dfendu l'unicit de Dieu est aussi remarquable que le principe contraire chez les polythistes. L'esprit troit, implacable des juifs est bien connu. L'islam a dbut sur des principes encore plus sanglants, et mme ce jour il voue toutes les autres sectes la damnation, sans toutefois les condamner au feu et au bcher."11

1. Lhnothisme, hritage du Moyen-OrientDans cet ensemble gographique, depuis les origines sest manifeste une tendance qui privilgie une puissance divine, en parallle avec lessor des institutions monarchiques. Lide est simple : un roi, un dieu : la centralisation politique correpond une unification religieuse. Mais cela ne fait pas disparatre pour autant la foule des divinits. Simplement, lide de dieu dominant et protecteur de son peuple simpose. Vers une conception plus brutale, il ny a quun pas : ce dieu devient le dieu national, dun caractre dabord protecteur, puis plus agressif, aussi bien chez les Assyriens que chez les Hbreux. Le dieu de Muhammad est le lointain avatar de cet volution, pouss lextrme. (Bukhari, Sahih 81/38, 2).12 Selon Abu Hurayra, l'envoy d'Allah a dit : -Certes Allah a dit : Quiconque sera l'ennemi dun de mes lus, je lui dclarerai la guerre. 1. Lhritage msopotamien. Avec lmergence de puissances imprialistes, le Moyen-Orient se dote de divinits qui, de protectrices du peuple, deviennent les soutiens et les guides des armes conqurantes. Cest une vraie guerre des dieux qui se livre alors, les plus forts, masculins, ouraniens, barbus et brutaux, soumettant les autres dieux et les hommes.13 La prdominance du dieu Marduk. (Epope de lEnuma Elish, Babylone).

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Ils rigrent pour lui un trne princier. Faisant face ses pres, il sassit, prsidant. Tu es le plus honor des grands dieux Tes ordres sont sans rivaux, ton pouvoir est celui dAnu. Toi, Marduk, tu es le plus honor des grands dieux... Elever ou abaisser, ceci est dans ta main.... Personne parmi les dieux ne transgressera tes limites... Assur, le dieu national des Assyriens. (Grande inscription de Khorsabad). Palais de Sargon, le grand roi, le roi puissant, roi des armes, roi dAssyrie, vice-roi des dieux Babylone, roi des Sumriens et Accadiens, favori des grands dieux. Les dieux Assur, Nebo, Merodach mont donn la royaut sur les peuples et ils ont propag la mmoire de mon nom glorieux jusquau bout de la terre.... Les grands dieux mont rendu heureux par la constance de leur affection et ils mont accord lexercice de la souverainet sur les autres rois Kiakku de Sinukhta a mpris le dieu Assur et a refus de se soumettre lui. Je lai pris, et saisi ses 30 chars et 7350 soldats... Jaudid de Hamath, un forgeron, ntait pas le maitre lgitime du trne, infidle et impie et il convoitait le royaume de Hamath... Jai dcompt les troupes du dieu Assur... Je lai assig avec ses troupes... Assurlih, de Kar Alla, Itti dAllapur avaient pch contre Assur et mpris sa puissance. jai repouss Assurlih.... Jai attaqu et conquis Kibaba, prfet de la ville de Kharkhar.... Jai tabli le culte du dieu Assur, mon matre, ici... Dalta dEllip sest soumis moi et sest consacr au culte dAssur.15

2. Lhritage gyptien. La rforme monothiste dAkhnaton est bien connue, depuis que Freud la lie la naissance du monothisme et la figure (gyptienne) de Mose.1716

Les prmisses gyptiens. Aton, dieu principal des Egyptiens. (Hymne Aton). Splendide est ton lever lhorizon du ciel,18

vivant Aton, crateur de toute vie ! Quand tu tes lev dans le ciel dorient tu emplis toute terre de ta beaut. Tu es beau, tu es grand, tu rayonnes, haut au-dessus de la terre ; tes rayons embrassent toutes les contres, autant que tu en as cr. Tu es R19 , tu atteins leurs limites,

tu les lies pour ton fils bien-aim. Bien que tu sois lointain, tes rayons sont sur la terre, On te voit mais ta route est invisible. Quand tu disparais loccident du ciel, le monde est dans lobscurit comme dans la mort. On dort dans les chambres, la tte couverte, le regard ne peut rien apercevoir. Si bien que si lon drobait des biens placs sous la tte, on ne le remarquerait mme pas. Chaque lion quitte sa tanire, chaque serpent mord, rgne lobscurit, la terre est dans le silence, car celui qui la faite repose dans son horizon. La terre sillumine quand tu te lves sur lhorizon ; quand tu brilles comme Aton dans le jour, tu chasses lobscurit ; lorsque tu lances tes rayons les Deux-Terres20 sont en fte.

3. Lhritage perse. Avec la rforme de Zarathoustra, le mazdisme volue vers un monothisme, domin par la figure dAhura-Mazda21 , qui rejette les dieux des autres peuples .22

Ahura Mazda, le puissant dieu des Perses. (Inscription de Perspolis). Par la faveur dAhura Mazda, voici les pays que jai mis en ma possession ct du peuple perse, qui me craignent et qui mapportent tribut... Le roi Darius dit : quAhura Mazda et les dieux de la maison royale me viennent en aide. Puisse Ahura Mazda protger le pays des envahisseurs, de la famine et du mensonge ! Quil ne vienne sur le pays ni ennemi, ni famine, ni mensonge ! Pour cela, je prie cette faveur de la part dAhura Mazda et les dieux de la maison royale. Puissent Ahura Mazda et les dieux de la maison royale maccorder cette faveur !23

4. Lhritage hbraque. On a souvent trop tendance isoler les Hbreux, puis les Juifs de leur contexte

proche-oriental, sous prtexte de leur rle ultrieur dans la marche du monde. Ils sont au contraire parfaitement intgrs au systme, et co-existent avec leurs voisins selon les mmes rgles queux24 . Lcrasante source documentaire quest la Bible dforme finalement notre vision de la situation : les Hbreux ont t hnothistes et non monothistes : ils ne rejetaient pas lexistence des autres dieux, puisquils les combattaient.25

Le prcdent dans le Dcalogue. (Exode 20,1-6).26 Dieu27 pronona toutes ces paroles, disait ; Moi, Yahweh28 , je suis ton dieu qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude. Tu n'auras pas d'autres dieux en dehors de moi. (...) Tu ne te prosterneras pas devant elles et tu ne les serviras pas ; car moi, je suis Yahveh, ton dieu, un dieu jaloux qui punit l'iniquit des pres sur les enfants, sur la troisime et sur la quatrime gnration pour ceux qui me hassent, mais faisant misricorde jusqu' mille gnrations ceux qui m'aiment et gardent mes commandements.29

Le prcdent biblique : le refus du polythisme. (Psaumes 16/2). Je dis au seigneur : -Cest toi le seigneur ! Je nai pas de plus grand bonheur que toi ! Les divinits de cette terre, ces puissances qui me plaisaient tant, augmentent leurs ravages ; on se rue leur suite. Mais je ne leur offrirai plus de libation de sang , et mes lvres ne prononceront plus leurs noms?30

2. Le polythisme arabe.Le systme arabe est clairement polythiste31 : une multitude de puissances entourent et assistent ltre humain dans sa vie quotidienne et dans les grands moments de son existence. Les sources musulmanes, dont le Coran, en portent la trace indlibile : l'islam est ses dbuts une religion arabe d'origine polythiste .32

(Corpus coranique d'Othman 26/71). Nous adorons des idoles et nous restons auprs d'elles en retraite33 . Les dieux arabes soumis au dieu assyrien. Cette inscription exceptionnelle nomme six dieux arabes des plus archaques ; elle montre surtout que ds cette poque (-VII sicle), lide dun dieu qui simpose aux autres, par la force, est rpandue . Les Assyriens restent polythistes et sont favorables aux dieux de leurs ennemis, pour se les concilier. Ils sont aussi hnothistes, puisque selon eux, Assur domine les autres dieux : force militaire, puissance politique, domination religieuse sont lis indissolublement, 1500 ansme 34 35

avant l'islam. (Inscription dEsarhaddon). Jai rpar les idoles de Atarsamayn, Day, Nuhay, Rudayu, Abirillu et Atarquruma, les dieux des Arabes ; et je les ai renvoy ( lui) aprs avoir t dessus une inscription proclamant le pouvoir suprieur de mon dieu Assur, mon seigneur, et de mon propre nom.36

Les dieux arabes assimilits aux dieux grecs. (Hrodote, Histoires III 8). Dionysos37 est, avec Ourania , la seule divinit qu'ils reconnaissent, et ils se coupent les cheveux, disent-ils, la manire de Dionysos lui-mme. Ils ont les cheveux coups en rond et les tempes rases. Dionysos s'appelle chez eux Orotalt , et Ourania Alilat .38 39 40

Un premier indice dorigine astrale des dieux arabes. (Arrien, Anabase dAlexandre 7, 20, 1). Il existe une histoire courante selon laquelle Alexandre avait entendu que les tribus des Arabes ne vnraient que deux dieux, Ouranos et Dionysos. Ouranos, parce quils descendaient de lui, et parce quil contenait en lui toutes les toiles et le soleil en particulier, dont les meilleurs avantages et les plus vidents arrivaient dans toutes les directions vers les hommes. Dionysos, cause de son voyage en Inde.41 42

Un panthon rduit, vu de lextrieur. (Strabon, Gographie XVI 1, 1).43 Comme il avait appris que les Arabes ne rendent hommage qu deux divinits seulement, celles qui dispensent aux hommes les biens les plus indispensables la vie, savoir Zeus et Dionysos, il supposait quil pourrait aisment devenir leur troisime divinit.44

Imprcation polythiste. (Inscription safatique). Par Odeynat ibn Ward ibn Anam ibn Kuhayt ibn Aum ibn Kuhayl de la tribu de Naghbar. Allt ! Shay al Qaum ! Gad Awidh ! Baalshamin ! Dhushara !46 Laide pour lui ! La ccit, la claudication... et la vermine pour celui qui effacera cette inscription !45

Des dieux tribaux. (ibn Kalbi, Livre des Idoles 7 c). Les Kalb prirent Wadd comme idole Dumat al Jandal. Les Madhig et les gens de

Jurash adorrent Yagut. Le pote dit : -A toi le salut de Wadd ; nous ne pouvons pas nous amuser avec les femmes, car la religion est stricte. Les idoles domestiques la Mecque. (ibn Kalbi Livre des Idoles 28c). Chaque famille mecquoise avait une idole dans sa maison qui elle rendait un culte. Quand un membre de la famille tait sur le point de partir en voyage il allait, avant de quitter sa maison, toucher lidole. A son retour, son premier geste, dans la maison, tait daller encore toucher lidole.47

Les idoles domestiques de Mdine. (Maqrizi). Il dit : chaque clan des Aws et des Khazraj, (...) avait une idole dans un chambre appartenant lensemble du clan, quils honoraient et vnraient et qui ils sacrifiaient. (...) Chaque noble avaient une de ces idoles. Dans la maison dAmir ibn al Jamuh, il y avait un idole appele Saf (...)48

La fabrication des idoles. (Waqidi 64). Aprs la conqute de la Mecque, le hraut de Muhammad proclama que touts ceux qui croyaient en Allah et en son messager devaient briser chaque idole quils avaient dans leurs maisons. Les musulmans commencrent les briser. Ikrima ibn Abu Jahl entendit parler dune idole dans une des maisons des Quraysh, et il y alla pour la briser. Durant la jahilliya, selon le rcit, Abu Tijrat les fabriquait et les vendait. (...) Chaque Quraysh dans la Mecque avait une idole dans sa maison.49 50

Le dsespoir des fidles des dieux traditionnels. (Corpus coranique d'Othman 71/22-23).51 Ils ont perptr une immense perfidie et se sont cris : -Nabandonnez pas vos divinits ! Nabandonnez ni Wadd ni Suwa, ni Yagut ni Yauq ni Nasr ! Les versets sataniques (Corpus coranique d'Othman 53/19-25). Avez vous considr Al Lat et Al Uzza et Manat, cette troisime autre ? Ce sont les sublimes desses et leur intercession est certes souhaite. Avez-vous le mle et, lui, la femelle ! Cela, alors, est un partage inique ! Lhomme a t-il ce quil dsire? A Allah appartiennent la vie dernire et premire.52 53 54

La diversit de la situation religieuse arabe. (Masudi, Prairies d'or 1122-5).55

Les Arabes, l'poque de la Jahiliyya, taient partags dans leurs opinions religieuses. Les uns proclamaient l'unicit de Allah, affirmaient l'existence du Crateur, croyaient la rsurrection et tenaient pour certain que Allah rcompenserait les fidles et punirait les pcheurs. Dj, dans cet ouvrage et dans d'autres de nos crits, nous avons parl de ceux qui, pendant la priode de l'Intervalle56 , appelaient les hommes la connaissance du Seigneur tout-puissant et veillaient leur attention sur ses signes miraculeux. De ce nombre taient Quss ibn Sayda57, Ryab ash Shanni, le moine Bahira, ces deux derniers appartenant aux Abd al Qays. D'autres, parmi les Arabes, confessaient le Crateur, affirmaient la cration58 du monde, et avaient la conviction qu'au jour de la rsurrection, les hommes seraient ramens la vie, mais ils niaient la mission des prophtes et se montraient attachs au culte des idoles. Ce sont ceux-l qui Allah fait dire : -Nous ne les adorons que pour qu'ils nous rapprochent tout prs d'Allah59 . Ce sont encore eux qui allaient visiter les idoles en plerinage et entreprenaient des voyages dans ce dessein, qui gorgeaient des victimes60 en leur honneur, leur offraient des sacrifices, se sacralisaient et se dsacralisaient pour elles. D'autres encore croyaient au Crateur ; mais, traitant de mensonges la mission des prophtes ainsi que la rsurrection, ils penchaient pour les opinions des matrialistes61. Ce sont ceux l'impit desquels Allah fait allusion et dont il signale l'infidlit, quand Il dit : Les impies ont dit : Il n'existe que cette vie immdiate. Nous mourons et nous vivons, et seule la fatalit62 nous fait prir63 . Mais Allah les rfute par cette parole : -De cela ils n'ont nulle science ; ils ne font que conjecturer. D'autres penchaient vers le judasme ou le christianisme. Il y en avait qui, ne suivant d'autre voie que celle de l'orgueil64, se laissaient aller toute la fougue de leurs passions. On trouvait, chez les Arabes, une catgorie qui rendait un culte aux anges qu'elle prtendait filles de Allah, et qu'elle adorait pour obtenir leur intercession auprs d'Allah. Ce sont ceux dont Allah parle dans le verset : Ils donnent les filles Allah alors qu'ils ont ce qu'ils dsirent65. Et d'autre part, Il dit encore : -Avez-vous considr al Lat et al Uzza, et Manat, cette troisime autre? Avez-vous le mle et Lui, la femelle? Cela, alors, serait un partage inique !66

3. Tendances hnothistes en Arabie.Pour les Arabes aussi la tendance se rvle : Allah, le dieu est prsent, comme le dieu qui est prsent et anonyme, le dieu que lon espre sans savoir son identit, ou le divin en gnral. Dans les rites, on peroit bien une hirarchie qui existe dans le panthon que les hommes ont difi.67 Trs longtemps, sans doute durant des annes, Muhammad restra hnothiste68 , ne rejettant pas les autres dieux, et se faisant le champion du Seigneur de la Ka'ba, au dtriment des autres puissances . Lors une clbre altercation avec Abu Sufyan, il vante la puissance dAllah face Hobal, cest--dire quil reconnait lexistence de ce dernier...69

Des dieux pour chacun, un dieu pour tous. (ibn Kalbi, Livre des Idoles 22 e ; 23 a). Les Thaqif rservaient leur culte al Lat, tout comme les Quraysh le faisaient pour al Uzza. Et, comme les autres, les Aws et les Khazraj honoraient tout particulirement Manah. Mais tous honoraient al Uzza.70 71

Le dlit dhnothisme des Nizar. (ibn Kalbi, Livre des idoles 4b-d). Ils mlaient cependant leur ihlal des lments trangers. Tel tait, par exemple,

l'ihlal des Nizar : Nous voici, Allah, Nous voici ! Nous voici ! Tu n'as pas d'associ qui ne t'appartienne. Et qui ne soit toi corps et biens. Ainsi proclamaient-ils, dans cette formule de dvouement que Allah est un ; mais ils lui associaient leurs divinits, tout en lui accordant sur elles un pouvoir absolu. Allah (...) dit son prophte (...) : La plupart d'entre eux ne croient point en Allah sans tre des associateurs . C'est--dire qu'ils ne proclament que je suis un, et ils reconnaissent en cela mon tre, que pour me donner des associs parmi mes cratures.72

Le meilleur des dieux. (Corpus coranique d'Othman 23/111). Une fraction de mes serviteurs disaient : -Seigneur ! nous croyons. Pardonne-nous et fais-nous misricorde car tu es le meilleur des misricordieux .73

(Corpus coranique d'Othman 15/95-6). Nous te suffisons face aux railleurs, qui placent, ct dAllah, une autre divinit. (Corpus coranique d'Othman 50/23-5). Jetez dans la ghenne74 tout infidle indocile, interdicteur du bien, hostile et sceptique, qui a plac ct dAllah une autre divinit. La hirarchie sacre. (ibn Kalbi, Livre des Idoles 14 b-c). Prenant al Lat tmoin, Aws ibn Hagar dit : Par al Lat, par al Uzza et par leurs fidles ; par Allah, Allah est plus grand quelles... Puis ils prirent al Uzza, qui tait plus rcente qual Lat et que Manah. (Corpus coranique d'Othman 26/213). Ne prie donc, ct dAllah, aucune autre divinit, car tu serais parmi les tourments. (Corpus coranique d'Othman 2/160). Parmi les hommes, il en est qui prennent, en dehors dAllah, des pardres75 quils aiment comme on aime Allah. Mais ceux qui croient sont les plus ardents en lamour dAllah. Quand ils verront le tourment, puissent ceux qui sont injustes voir que la force est Allah entirement et quAllah est redoutable. La part dAllah et des autres dieux dans les rituels. (Corpus coranique d'Othman 6/137).

Les associateurs donnent Allah une part de ce quil a fait crotre de la terre et des troupeaux. Ceci, prtendent-ils est Allah et ceci ceux que nous lui avons associs. (Tabari, Histoire des Prophtes et des Rois III 203). La premire affliction tait la dfaite, et la seconde leur crainte qu'Abu Sufyan ne ft venu au haut de la montagne pour recommencer le combat. Cependant Abu Sufyan s'cria : -Triomphe Hobal ! Le prophte dit Omar de rpondre76 : -Allah est au-dessus de Hobal et plus puissant. Ensuite le prophte dit ses compagnons : -Venez, ils sont au-dessus de nous. Pome de Zuhayr. Ne cache pas ce qui est dans nos mes venant d'Allah, Parce que, que cela soit bien cach et dissimul, Allah le saura ! Soit ce sera effac, soit mis dans un livre, soit rang pour attendre le jour du dcompte, ou arrivera bientt. Pome d'Abdullah ibn al Abras.77 Il est celui que les gens attendent de vnrer, et ceux qui cherchent Allah ne seront pas dus. Par Allah, toutes les bndictions seront trs proches ; mentionner un peu seulement d'entre elles revient faire avancer la victoire. Allah n'a pas d'associs, et il est celui qui sait ce que les coeurs cachent.

4. Les efforts musulmans.Cest une tendance tardive dans la prdication de Muhammad, un mouvement difficile, marqu par des efforts terribles, pour que lui mme se le figure, et pour que le public laccepte. Le Coran garde toutes les traces de cette construction douloureuse, laborieuse et imparfaite. En rfrence : le dogme musulman de lunicit. (Corpus coranique d'Othman 112). Dis : Il est Allah unique Allah le seul Il na pas engendr et na pas t engendr, nest gal lui personne. Abandon des dieux et destructions des idoles. (ibn Hisham, Conduite de l'envoy d'Allah 52). Kab ibn Malik al Ansari a dit :78

-Nous avons abandonn Al Lat et Al Uzza et Wudd. Nous leur avons arrach leurs colliers et boucles doreilles .79

Le rejet du polythisme : un pome de Zayd ibn Amir. (ibn Hisham, Conduite de l'envoy d'Allah 145). Dois-je rendre un culte un seigneur ou mille? Sil y en a autant que vous dites, je renonce Allat et al Uzza, toutes les deux comme devrait toute personne sense. Je ne vnrerai pas al Uzza et ses deux soeurs ni ne rendrait visite aux deux idoles des Banu Amir. Je ne vnrerai pas Hobal bien quil fut notre seigneur du temps o javais peu de sens

W.M. Watt, Belief in a high god in pre-islamic Mecca , Journal of Semitic Studies, 1971 ; M.J.Kister, Labbaya allahuma labbayka, on a monotheistic aspect of the jahiliyya practice , Jerusalem Studies in Arabic and islam, 1980 ; G. Ryckmans, Les inscriptions monothistes sabennes , Miscellanea Historia Alberti de Meyer, Louvain, 1946; Andr Lemaire, Naissance du monothisme : point de vue d'un historien, Paris, 2003; S. A. Cook, Primitive monotheism, Journal of Theological Studies 1931; A.F.L. Beeston, "Himyarite monotheism", Studies in the History of Arabia, Pre-Islamic Arabia. Proceedings of the Second International Symposium on Studies in the History of Arabia, 1979 volume II, Riyadh 1984; Tilman Seidensticker, Der Islam: vom "Hochgottglauben" zum Monotheismus?Polytheismus und Monotheismus in den Religionen des Vorderen Orients 2002 .1

2

A. Brelich, Der Polytheismus, NUMEN 7-1960; J. Rudhardt, Sur la possibilit de comprendre une religion antique ,id. 10-19633

ILAHAT. J. Teixidor, The pagan God, Popular religion in the greco-roman Near East, Princeton, 1977, p. 13. D.B. Mc Donald, Encyclopdie de l'Islam 2 III p. 1120-1.

4

5

6

Ou Association, SHIRK ; cf. M.I. Surty, The quranic concept of al shirk (polytheism), Londres 1982 (conception islamique) ; M. Mir, Encyclopaedia of the Qur'an, sv. polytheism and atheis; M. Lecker, Polytheism in northern Arabia on the eve of Islam, M. Kister et al. (eds.), Polytheism in the Land of Israel and its Neighbours in Antiquity, Jerusalem (sous presse); P. Crone, 'How did the Quranic Pagans Make a Living?', Bulletin of the School of Oriental and African Studies, 68 , 2005. C. Brockelmann, Allah und die Gtzen, der Ursprung der islamischen Monotheismus , Archiv fr Religionwissenschaft 21, 1922.7

8

De hno-, "un" en grec, distinguer de mono-, "un seul", exclusif des autres; E. A. Knauf, "Nomadischer Henotheismus? Bemerkungen zu altnordarabischen Stammesgottern." XXII. Deutscher Orientalistentag vom 21. bis 25. Mrz 1983 Stuttgart, 1985. T. Welch, Allah and the other supernatural beings : the emergence of the quranic doctrine of tawhid , J.A.A.R., thematic issues, 1979; Robert Karl Gnuse, No Other Gods. Emergent Monotheism in Israel, Sheffield, 1997. .9

10

Rdition d' Oxford, 1976, p. 59; J. S. Boys Smith, Hume's dialogues concerning natural religion, Journal of Theological Studies 193611

Cette dernire remarque est juste et s'explique pour des raisons thologiques, que l'on verra plus tard: l'islam prohibe comme chtiment le bcher car ce serait comme devancer le feu de l'enfer pour les damns, et fruster de la punition la divinit.12

Bukhari, Les Traditions Islamiques ("L'Authentique"), ed. V. Houdas/ W. Marais, Paris, 1900-4.

13

J. Bottro, La Religion babylonienne, Paris,1952 ; Mythe et rite de Babylone, Paris, 1985 ; Naissance de Dieu. La Bible et lhistorien, Paris, 1986 ; Msopotamie. Lcriture, la raison et les dieux, Paris 1987. ANET, ed. Pritchard 1955, p. 60-72; J. Black, A. Green, Gods, demons and symbols of ancient Mesopotamia,1992 .14

15

H. Frankfort, G. Loud et Th. Jacobsen, Khorsabad I : Excavations in the Palace and at the City Gate, Oriental Institute Publications n38, Chicago, 1936 ; G. Loud et Ch. Altman, Khorsabad II : the Citadel and the Town, Oriental Institute Publications n40, Chicago, 1938 ; F. Safar, The temple of Sibitti at Khorsabad , Sumer n13, 1957, pp. 219-221.16

Amnophis IV, autour de 1350 avant J.-C. S. Freud, L'Homme Mose et la religion monothiste, Paris 1939.

17

Akhenaton, Hymne Aton ; Akhenaton, Le grand hymne Aton : en 4 langues : hiroglyphes, franais, anglais, arabe, (trad. Jean-Yves Barr, Martine Lahache et Samir Mgally), Paris, 2002 ; cf. une norme bibliographie, trs ingale :M. Gabolde, Akhnaton. Du mystre la lumire, Paris, 2005, S. Freud, L'homme Mose et la religion monothiste, Vienne 1934-1938 (red. en Folio Essai).18

19

Le dieu du soleil. La Haute et la Basse Egypte. "Le Sage Seigneur" en persan. Cf. partie V, sur le mazdisme. Inscriptions de Darius Perspolis (Dpe,Dpd) ed. P. Lecoq.

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Cf. l'exemple des juifs en garnison en Egypte, dans A. Vincent, La religion des JudeoAramens d'Elphantine, Paris 1937; J. Starcky, Le Nom Divin El, Archiv Orientalni 1949; Ren Dussaud, Yahwe fils de El, Syria: Revue d'Art Oriental et d'Archologie 1957; Jesus-Luis Cunchillos, Le Dieu Mut, Guerrier de El , Syria: Revue d'Art Oriental et d'Archologie 1985; Roland de Vaux, El et Baal, le dieu des Pres et Yahweh, Ugaritica 1969; Umberto Cassuto, Il Nome Divino El nell' Antico Israel, Studi e Materiali di Storia delle Religioni 1932; E.L. Abel, The Nature of the Patriarchal God El Sadday, Numen 48-59, 1973; O. Eissfeldt, El and Yahweh, Journal of Semitic Studies 1956.25

Cest davantage contre lidoltrie que les dirigeants politico-religieux de ce peuple luttaient. Ed. TOB. El.

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Le ttragramme divin, dont la signification reste un objet de dbat ; on y retrouve sans doute la notion d' "existence".

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Les idoles. Le fait de verser le sang des victimes sacrifies terre. Glenys Davies (ed.), Polytheistic Systems, Edinburgh 1989

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Corpus coranique 4/51, 60, 117 ; 6/136, 138 ; 10/ 18, 29 ; 13/ 38 ; 14/ 36 ; 37, 44 ; 16/1 ; 17/ 13 ; 22/73 ; 23/90 ; 38/17 ; 48/26 ; 53/19 ; 71/ 23.33

AKIFIN.

Par lintermdiaire des Perses, cette conception se rpand au Proche-oreint, chez les hbreux et les chrtiens (avec un dcalage chronologique) ensuite chez les musulmans.34

Dune certaine faon, les Assyriens sont les prcurseurs dans linvention dune puissance divine guerrire, nationale, imprialiste et dominatrice. Ainsi, les hritiers des Assyriens dAssur sont les Hbreux de Yahv, les Perses dAhura-Mazada, et les Arabes dAllah.35 36

Datation : 680-669 ; Pritchard p. 291 (IV 1-13) ; commentaire in Weiss-Romarin, JSOR 16-1932, p. 32. Le dieu de la joie, du vin, de l'altrit et de la transformation, chez les Grecs. Une desse cleste, assimile Aphrodite par les Grecs. Cf. Ruda? Allt : la desse . Ed. Savinel, Paris, 1984. Le ciel personnifi chez les Grecs. Ed. A. Tardieu. Alexandre le Grand. R.Dussaud 1907, p. 168. Sur toutes ces divinits,cf. partie IV. Arafat 1968, p. 11 avec une comparaison avec les Lares romains.

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M. Lecker, Idol Worship in pre-islamic Medina (Yathrib), Le Museon, 106,1993, p. 331-346, prsentant un extrait de lHistoire Universelle de Maqrizi.48 49

Cit par M. Lecker, Was idol-worship declinig on the eve of islam? p. 4.

Le fils du pire ennemi de Muhammad la Mecque, devenu ensuite et par raction un musulman plus fanatique que les autres.50

51

Corpus coranique, ed. R. Blachre, Paris, 1999. Cf. en partie IX les documents concernant ce texte important.

52

Version alternative canonique des versets sataniques : "Ce ne sont que des noms dont vous les avez nomms. Allah ne fit descendre, avec elles, aucune probation. Vous ne suivez que votre conjecture et ce que dsirent vos mes alors que certes, vos pres, est venue la direction de leur seigneur. "53

Le mot qaraniq pourrait voquer soit des toiles, soit des grues (geranos en grec), soit des jeunes filles ; cf. J. Burton, These are the high flying cranes , Journal of Semitic Studies 15 (1970) ; p. 246-265 ; F. Winnet, The daughters of Allah , Muslim World 30, 1940.54

55

Masudi, Les Prairies d'Or, Traduction franaise de C.-A.-C. Barbier de Meynard et A. Pavet de Courteille, revue et corrige par C. Pellat ... Paris, 1971-2 (red).56

FATRA. Un prtre chrtien qui prchait durant les foires. HUDUTH. Corpus coranique 39/4. BUDN. AHLK AD DAHR. DAHR. Corpus coranique 45/23. UNJUHIYYA. Corpus coranique 16/59. Corpus coranique 53/19-22.

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I. Gajda, Monothisme en Arabie du Sud pr-islamique, Chroniques Ymnites 10, 2002; id. "The Earliest Monotheistic South Arabian Inscription ", Archologische Berichte aus dem Yemen ( paratre); id. "Les dbuts du monothisme en Arabie du Sud", Journal Asiatique, ( paratre); E. A. Knauf, "Nomadischer Henotheismus? Bemerkungen zu altnordarabischen Stammesgottern." In Ed. W. Rolling, XXII. Deutscher Orientalistentag vom 21. bis 25. Mrz 1983 im Tubingen, Stuttgart, 1985; G. W. B. Bowersock, "Polytheism and Monotheism in Arabia and the Three Palestines," Dumbarton Oaks Papers 51, 1997; Pierre Lory , Sur la notion de Dieu dans la religion arabe antislamique ", Cahiers dEtudes Arabes 2, 1988; Tilman Seidensticker, Der Islam: Vom "Hochgottglauben" zum Monotheismus? Polytheismus und Monotheismus in den Religionen des Vorderen Orients dir. Manfred Krebernik, Jrgen van Oorschot. Mnster 2002.68

Th. Nldeke, Arabs (ancient) , E.R.E. I, p. 664 : En tout cas, il est extrmement important que Muhammad nait pas juger ncessaire de fabriquer une divinit entirement nouvelle et quil se soit content de dbarasser le Allah paen de ses compagnons, en le soumettant une sorte de purification dogmatique. (...) Sil navait pas t habitu depuis sa plus tendre enfance lide quAllah tait le dieu suprme, en particulier la Mecque, il ne se serait certainement pas pos en aptre du monothisme. 69

Cf. partie IV, sv. Allah et Rabb. La tribu de Taif, prs de la Mecque. Les deux tribus arabes de Yathrib, future Mdine. Corpus coranique 12/106.

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La dnomination judasante du dieu ; cf. partie IV. Il s'agit d'un partitif, qui continue d'voquer la pluralit -ou la multiplicit- des divinits : il existe de nombreuses surprises de ce genre dans le corpus des textes coraniques.73

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L'enfer. Divinits annexes, accessoires, mineures; en arabe, ANDAD.

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Un indice de plus de la place minente d'Omar : dans cette circosntance, il est le "prophte du prophte", en parlant sa place.77

Cit par A. Dashti, p. 15.

TAWHID ; on qualifie parfois cette sourate de credo musulman ; sa datation est incertaine. Son contenu, sec et simple, ne prte en effet pas confusion.78 79

Ce cri du coeur vient de nouveau convertis.

Chapitre 2

Des idoles et des pierres

5. Prsentation.Le mot idoltrie lui-mme est dorigine monothiste et sert qualifier, pjorativement, les autres systmes. En ralit, lidole nest pas le miroir de la divinit, mais le dieu luimme. La distinction aboutit forcment des incomprhensions entre les deux systmes. Ce nest non plus prcisment un animisme2 , comme on a cru au XIX sicle, du temps de lorientalisme colonial. Il est important de noter que le dbut de lapostolat de Muhammad ne contient aucune attaque contre les idoles ; cest un moment o le nouveau prophte peut esprer une solution de compromis avec laristocratie des Quraysh. Plus tard, le rejet de lidoltrie consacre la rupture : cest toucher au coeur de la religion et aux structures de la socit . Il reprend en fait un vieux thme hbraque et lidoltrie devient un mal absolu dtruire . Dans la pratique, idoles, pierres brutes et autels se mlent, tant par leur apparence que par leurs fonctions rituelles. La distinction opre entre ceux-ci trouve son origine dans lrudition musulmane.1 me 3 4 5

6. La litholtrie.6Dans toute le Proche-Orient antique, la manifestation privilgie du sacr rside dans les pierres ou rochers dapparence ou dorigine extra-ordinaire , comme des mtorites : les btyles , maisons du dieu , ou plus souvent ansb, en arabe.7 8 9 10

1. Les btyles des Hbreux.Dans les textes les plus anciens de cet immense corpus, on peut reprer des survivances de ce culte, attest aussi chez les Hbreux, et souvent rejet par eux. Il ne faut pourtant pas oublier que le systme traditionnel est largement majoritaire dans toute la rgion, et qu'il continue de fonctionner parmi les Hbreux : contrairement ce que disent ces textes, la norme reste le polythisme et le ritualisme, dont on repre partout la persistance.11 La version biblique de la cration des btyles12 (Gense 35/14). Et Dieu sleva au dessus de lui, au lieu o il lui avait parl. Jacob rigea une stle lendroit o il lui avait parl, une stle de pierre, sur laquelle il rpandit une libation et versa de lhuile13 . Et Jacob appela Btyle le lieu o Dieu lui avait parl. La puissance du rocher (Juges 6,21-22). Lange du seigneur tendit lextrmit du bton quil avait la main et toucha la viande et les pains sans levain. Le feu jaillit du rocher et consuma la viande et les pains sans levain. Puis lange du seigneur disparut ses yeux. Le rocher dIsral (Deutronome 32). Je proclamerai le nom de notre seigneur. Lui, le rocher, son action est parfaite, tous ses cheminements sont judicieux ; cest le dieu fidle, il ny a pas en lui dinjustice, il est calme et droit. (...) Le rocher qui ta engendr, tu las nglig ; tu as oubli le dieu qui ta mis au monde.14 15

(Cantique de David, Samuel 2, 22, 30-46). Car par toi j'enfonce les bataillons - Par moi Dieu, je franchis les murailles. Dieu, sa voie est parfaite, la parole de Dieu est prouve. Yahweh est un bouclier - pour tous ceux qui se confient en lui. Car qui donc est Dieu en dehors de Yahweh - et quel est le Rocher, si ce n'est notre Dieu? C'est Dieu qui me ceint de force et qui rend ma voie parfaite. (Tabari, Tafsir I, p. 460). Allah a cr la pierre en dessous du pied dAbraham, avec quelque chose ressemblant de largile, de telle faon que son pied senfonce dedans. Ce fut un miracle. (...) Trois pierres sont descendus du Jardin : la pierre dAbraham, le rocher des Fils dIsral, et la Pierre Noire, quAllah a confie Abraham comme une pierre blanche. Elle tait blanche comme le papier,16 17

mais elle devint noire cause des pchs des fils dAdam. (Muslim, Sahih 2-513).18 D'aprs Abu Hurayra19, le prophte a dit : Les Isralites se lavaient tout nus20, les uns regardant les parties intimes des autres ; tandis que Mose se mettait l'cart pour se laver. -"Par Allah, dirent les Isralites, ce qui empche Msa de se laver parmi nous, c'est qu'il a une varicocle". Un jour que celui-ci tait all se laver, il posa ses vtements sur une pierre. Celle-ci s'empara de ses vtements et s'enfuit et Msa de se mettre sa poursuite, en criant : -"Pierre, mon vtement ! Pierre, mon vtement !". La pierre s'arrta et c'est alors que les isralites purent voir les parties intimes de Msa ; ils dirent alors : -"Par Allah ! Msa n'a aucune infirmit". Il reprit son vtement et se mit ensuite frapper la pierre. Abu Hurayra ajouta : "Par Allah ! Ces coups imprimrent sur la pierre six ou sept marques".21

2. Les btyles arabes.Lactuelle pierre noire de la Mecque est le tmoin rsiduel de cette litholtrie , particulirement dveloppe chez les Arabes. Cest mme un aspect de leur religion qui a fascin les observateurs trangers.22

La distinction entre btyle et idole. (ibn Kalbi, Livre des Idoles 47d). Si lidole est faite de bois, dor ou dargent, limage de lhomme, elle sappelle shanam ; si lidole est simplement une pierre, elle sappelle watan. La litholtrie. (ibn Kalbi, Livre des Idoles 28a ; 29 b-d). Les Arabes s'engourent d'idoltrie : les uns rigrent un temple, les autres une idole. Ceux qui ne pouvaient faire construire de temple ni riger de statue dressaient simplement une pierre devant le Temple ou tout autre endroit de leur choix et faisaient autour d'elle une procession rituelle, comme autour du Temple. Ces pierres furent appeles ansab . S'il s'agissait de formes humaines, on les appelait al asnam, sinon, c'taient des awtan. Les processions rituelles qu'on excutait autour d'elles s'appelaient dawar. Si quelqu'un, au cours d'un voyage, faisait halte quelque part, il ramassait quatre pierres et en choississait la plus belle pour en faire son dieu ; les trois autres servaient de trpied sa marmite. A son dpart, il abandonnait la pierre et il en agissait de mme lors d'une autre halte. Les Arabes avaient lhabitude de sacrifier gros et menu btail en lhonneur de ces pierres et de leur prsenter des offrandes.23

(Tafsir al Jalalayn 45).Vois-tu celui qui prend sa passion pour sa propre divinit? Et Allah l'gare sciemment et scelle son oue et son coeur et tend un voile sur sa vue....: Que penses-tu d'un homme qui prend sa passion pour une divinit en sorte que, lorsqu'il voit une idole meilleure que la sienne, il abandonne cette dernire pour adorer l'autre. (...) D'aprs Sayd ibn Jubayr, les Quraysh adoraient une pierre pour un laps de temps. S'ils trouvaient une autre meilleure qu'elle, ils l'abondonnaient pour adorer la deuxime.

Des btyles portables.24

(ibn Kalbi, Livre des Idoles 37 b). Parmi ces idoles, (..) al-Fazari dit : je pousse devant moi mes chamelles et j'emporte mes btyles sur la croupe de ma monture. Les gens de ma tribu se seraient-ils dresss en matres contre moi ?25

La mtaphore du btyle-autel sacrifice. (ibn Kalbi, Livre des Idoles 37 e ; 38 a). Toujours sur le mme thme, Amir ibn Wayla (...) dit, en voquant une guerre qu'il avait connue, aux premiers temps de l'islam : -Ah ! Tu ne le sais pas ! dans plus d'une attaque sans cesse renouvele et accrue, l'image des cailles qui vont boire par vols successifs, j 'ai affront leurs troupes avec mon cheval Ward qui, comme un btyle, se dressait les attendre, dj couvert par le sang des victimes. La sacralit des btyles. (ibn Kalbi, Livre des Idoles 37 c). Au cours dun guerre, lun des Banu Damra jura : -Jai jur par les btyles et par le voile sacr .26

Les btyles des bdouins. (Yaqut IV 622).27 Le culte des pierres chez les Arabes dans leurs campements prenait son origine dans leur profond attachement aux idoles du sanctuaire .28

Les btyles du foyer. (ibn Sad, Tabaqat IV 1, 159).29 Lorsquune fraction de tribu, nayant pas un dieu, campait dans un endroit, un homme allait se chercher quatre pierres dont il dressait trois pour sa marmite et choisissait la plus belle comme un dieu quil adorait. Sil en trouvait par la suite une plus belle, il lchangeait contre elle. Au campement suivant, il en prenait une autre.30

La pierre noire de Dhu Shara. (Suda, s.v. Theos Ares ). Lidole est une pierre noire, quadrangulaire, aniconique. Sa hauteur est de quatre pieds et sa largeur de deux pieds. Il repose sur une base recouverte dor. Ils lui offrent des sacrifices et lui versent le sang des victimes32 . Telle est leur libation.31

La dfense du btyle. (ibn Kalbi, Livre des Idoles 31d, 32a). Il nexiste pas de guerre sainte dans le cadre du polythisme ; mais il existe des guerres sacres, o il est question de semparer dun sanctuaire, dune idole, dune offrande ou de les protger. Pour dfendre le btyle , les Hatam et les Bahila lui livrent bataille. Il tua, ce jour-l, une centaine dhommes parmi ceux qui assuraient le culte de lidole, de la tribu de Bahila. Il fit un carnage parmi les Hatam en terrassant deux cent des Banu Quhafa ibn Amir ibn Hatam. (...) Ils taient venus dfendre leur btyle blanc, mais ils se heurtrent, devant lui, des lions que le choc des sabres fait rugir.33

Linstabilit du culte.

34

(Bukhari, Sahih 64/70, 4). Nous adorions les pierres ; quand nous en trouvions une meilleure, nous jetions la premire pour adopter la seconde. Lorsque nous ne trouvions pas de pierres, nous amoncelions un monticule de terre, nous y amenions une brebis et nous la trayions sur ce tertre, puis nous faisions une procession autour du tertre .35

La pierre noire dEmse. (Hrodien, Histoire des empereurs V).36 Tous deux deux taient consacrs au dieu : tel est le dieu que vnre la population locale et qui s'appelle en phnicien Elaiagabal . On avait construit en son honneur un trs grand temple orn d'une grande quantit d'or et d'argent et d'un trs grand luxe de pierres prcieuses. Ce dieu ne reoit pas seulement un culte des gens du pays. tous les satrapes et les rois barbares du voisinage rivalisent entre eux pour lui adresser, chaque anne, de magnifiques offrandes. Quant sa statue cultuelle, elle n'est pas, comme chez les Grecs ou les Romains, sculpte de main d'homme et ne vise pas reprsenter la divinit. C'est une trs grande pierre, circulaire en bas et pointue l'extrmit suprieure, de forme conique et de couleur noire. Les gens du pays en parlent solennellement comme d'une statue tombe du ciel, ils en montrent certaines petites prominences ou incisions, et veulent qu'on voie en elle l'image inacheve du soleil parce qu'ils la regardent effectivement ainsi. C'est donc ce dieu que Bassianus tait consacr (le culte lui en avait t confi parce quil tait l'an).37 38

Les pierres dresses. (ibn Hisham, Conduite de l'envoy d'Allah, notes). Hind bint Mabad ibn Nadla pleurant Amir ibn Masud et Khalid ibn Nadla ses deux oncles les Banu Asad a dit (ils avaient t tus par al Numan ibn al Mundhir al Lakhmi40 et celui-ci avait dress deux pierres droites sur eux, qui sont Kufa). (...)39 41

3. Les btyles musulmans.Il subsiste dans la tradition musulmane des preuves que les conceptions animistes lgard des pierres na pas disparu avec la cration de l'islam. Lexemple le plus manifeste est bien sur celui de la pierre de la Ka'ba . Ladoration de ce bout de roche a paru aux yeux de beaucoup (y compris des hirarques tels qu'Omar) comme un aspect plutt malsain, dangereux, particulirement obscur du culte musulman.42

Des pierres qui parlent. (Hadith : rcit de Abdullah ibn Umar). Lenvoy de Allah a dit : vous devrez combattre les Juifs jusqu ce que certains dentre eux se cachent derrire des pierres. Les pierres les trahiront en disant : - Abdullah, il y a un Juif qui se cache derrire moi ; alors tue-le.43

(Tirmidhi, Hadith 3630). Il a t tabli, par des traditions authentiques, que les rochers et les montagnes disaient laptre d'Allah : -Paix sur toi, aptre d'Allah ! Ali a dit : -Chaque fois que nous sortions dans les environs de la Mecque, dans les premiers temps de la prophtie, les arbres44 et les rochers que nous rencontrions disaient :

-Paix sur toi, aptre d'Allah ! Les pierres de la rvlation . (ibn Sad, Tabaqat I 1 102).45 Toute pierre et tout arbre par lesquels il passait sexclamaient : -Salut toi, envoy dAllah ! Il regardait droite, gauche et derrire lui, et ne voyait rien. Terminologie. (Tabari, Tafsir 2/158). Explication des termes. Safa est le pluriel de Safat qui dsigne le rocher lisse. Marwa dsigne habituellement le petit caillou et a pour pluriel marw. A cet endroit, ces mots dsignent uniquement deux petites montagnes qui ont t appeles ainsi par les Arabes et qui sont situes dans l'enceinte sacre non loin de la Kaba. C'est pourquoi ces noms sont dfinis par l'article ce qui indique qu'il ne s'agit pas de Safa et Marwa quelconques mais au contraire qu'ils sont parfaitement connus. En vrit, Safa et Marwa font partie des rites d Allah c'est--dire des lieux rituels que Allah disposa pour ses serviteurs en guise de lieux de perception et de connaissance et auprs desquels ils peuvent l'adorer, soit par des prires , soit par l'invocation , soit par les uvres obligatoires qu'il leur a imposes de faire ces endroits, comme le septuple parcours entre Safa et Marwa.46 47 48 49 50 51 52

Rituels autour de la pierre noire. (ibn Battuta).53

La Pierre noire est place six empans au-dessus du sol. Le plerin de haute taille doit se courber pour la baiser et celui qui est petit doit allonger le cou. Elle est encastre dans langle est, deux tiers d'empan de large et un empan de long et quelques nuds. Mais on ignore de combien elle est enfonce dans le mur. Elle est en quatre morceaux recolls ensemble, car on dit que le Qarmate54 - quAllah le maudisse ! - l'a brise. On raconte aussi que cest un d'autre qui la brise en frappant avec un gourdin. Les plerins empressrent alors de tuer cet homme et, par la mme occasion un grand nombre de Maghrbins prirent55 . La Pierre est enserre dans une plaque d'argent dont la blancheur ait ressortir le noir de noble pierre. Quand on la regarde, On est bloui par sa splendeur, linstar d'un mari qui voit sa femme pour premire fois. Le plerin qui baise la pierre prouve une sensation dlicieuse qui lui fait souhaiter de ne pas en dtacher ses lvres. C'est l une des particularits inhrentes et une sollicitude divine. il nous de rappeler ce que disait l'envoy d'Allah : C'est la main droite dAllah sur terre56. Que Allah nous donne la grce de la baiser et de toucher et permette qui le dsire d'y parvenir ! Dans la partie intacte de la Pierre noire droite de celui qui baise, se trouve un petit point blanc brillant comme grain de beaut sur cette face resplendissante. On peut voir les plerins, lorsqu'ils accomplissent leurs tournes, s'crouler les uns sur les autres pour baiser la pierre, tant l'affluence est grande. D'ailleurs, il est rare quon puisse accomplir ce rite sans tre bien bouscul. Il en est de mme pour entrer dans la noble maison. Les tournes rituelles dbutent partir de la Pierre noire qui situe dans le premier angle que rencontre le plerin accomplit ses tournes. Aprs avoir bais la Pierre, il recule un peu, la Ka'ba tant sa gauche, puis il tourne, l'angle irakien au nord, l'angle syrien l'ouest, langle ymnite au sud, puis revient l'est de la pierre noire.

La mfiance face au btyle. (Bukhari, Sahih 2/679). Rcit de Zayd ibn Aslam, daprs ce que disait son pre : Jai vu Omar ibn Khattab qui embrassait la pierre noire et qui lui disait ensuite : -Si je navais pas vu laptre dAllah tembrasser, je ne le ferai pas...57

Le toponyme Btyle .

(Yaqut, Gographie I 490-1).58 Batil est le nom dune montagne du Najd, spare des autres sommets de la chane ; cest aussi le nom dun torrent des Banu Dubyan et dune montagne rougetre qui se dresse face Damh, dans le pays des Banu Kilab ; il y a l un vieux uits qui sappelle al batila. A Khaghar existe un monument dpoque adite , carr la base et rtrci vers le haut, atteignant 80 coudes ; il est appel Batil Khaghar. On donne galement le nom de Batil al Yamama un sommet isol lhorizon, en raison mme de son isolement des autres montagnes. Cest enfin le nom dun point deau appartenant aux Banu Amir ibn Rabia ibn Abdallah, tout proche du mont Batil.59

Les vestiges des idoles au XIXme sicle. (C. M. Doughty, Voyages dans lArabie Dserte, ).60Nous nous levmes, et j'allai avec le kadi61 et mon hte, visiter un bloc de pierre gisant devant la maison du magistrat. Ils disent que c'est une idole, el Uzza. la lumire de leurs lanternes, j'aperus une masse brute de granit cailleux et gris, sans inscriptions, un des mille rochers de ces montagnes, qui par hasard s'tait trouv ici avant la fondation de Tayf. Frotter et baiser la pierre noire encastre dans le mur de la Ka'ba, est jusqu' nos jours un rite de la religion mahomtane, de mme qu'on peut voir de pauvres dvots dans les pays de l'Arabie septentrionale se presser en foule pour baiser le chameau porteur du mahmal62 , son retour de La Mecque et la ferveur avec laquelle ils frottent leur vtement contre lui. Mais le kdi et le colonel Mohammed me dirent : -Il y a de maudites gens de la ville, qui lorsqu'ils sont malades viennent ici la nuit se frotter secrtement contre cette pierre. Les pierres (dirent-ils ensuite) rendaient des oracles, aux jours de l'ignorance, et servaient de truchement Sheytan. .... Le sherif63 , me dit le colonel Mohammed, tenait que je visse et-fusse inform de tout, et mon hte m'encouragea faire des dessins de tout ce que je verrais Tayf. Zeyd et un autre Bshi furent commis pour maccompagner. Au matin, j'allai visiter les trois idoles de pierre qu'on montre Tayf. El Uzza, que j'avais vue dans la petite place du march (aux bouchers), a quelque vingt pieds de long. Prs de 1extrmit de la partie suprieure il y a un creux qu'ils appellentmakam ar ras, "l'emplacement de la tte". C'tait, disent-ils, la bouche de l'oracle. Ils appellent el-Hubbal une autre pierre plus petite qui gt sur un terrain en pente, devant la porte du canonnier en chef C'est aussi un bloc de granit brut, long de cinq ou six pieds et fendu dans le milieu par un coup de sabre de notre seigneur Ali 64 . Comme Kheybar, un derwsh65 , qui s'tait approch pour me regarder et qui poussait des cris plaintifs, fut aussitt chass par les Bshis. Puis un homme vnrable, de la classe moyenne des citoyens, passa par-l. Lorsqu'il me vit devant la pierre, il dit en soupirant : -Hlas ! Il n'y a aucun lieu des Mostemn qu'ils n'aient pntr, et maintenant ils viennent ici ! Nous sortmes de la ville par une porte proche de la belle mesjid d'Abdullah, le fils d'Abbas, l'oncle de Mahomet. Il y a une gracieuse harmonie dans cette ancienne btisse blanche, qui a deux coupoles. Une partie des murs a t dernirement reconstruite. Un peu l'extrieur de la porte, nous arrivmes au troisime de ces fameux btyles. lis appellent cette pierre,-el Lta [la Vnus des Arabes, dit Hrodote]66 . C'est un rocher informe, presque aussi long que lUzza, mais moins haut et du mme granit gris. Je vis l'extrmit d'un foret de mineur - avec une meurtrissure - dans le flanc de la pierre ! Le fait, me dirent-ils, d'un constructeur de la route, deux ans auparavant. L'iconoclaste artificier avait voulu ruiner Sheytan67 avec une charge de poudre, mais pas plus qu'un clat ne s'tait spar de la dense masse cristalline, et cela sert manifester la nature du minral.

7. Les idoles.Comme dans le cas des autres religions antiques, le culte traditionnel consiste aussi honorer des objets forme humaine, qui sont pourtant les divinits part entire, et non leur simple reprsentation. La rhtorique musulmane contre elles reprend des thmes juifs et chrtiens68 : on dnigre leur inutilit, leur inefficacit et leur origine humaine . Les idoles sont dans le Coran ni plus ni moins que la souillure dont on doit se garder absolument sous peine de dchance et contamination. Il existe dans le fait tout une gamme entre le btyle naturel et lidole anthropomorphique, les uns et les autres s'influenant mutuellement.69 70

1. Les ddicaces didoles.Ce type de documents est trs courant dans lpigraphie arabe. De grands rois ou de modestes bergers rdigent des textes accompagnant leur offrande, souvent une statue de la divinit. Ceci montre que lidoltrie est fait partie intgrante du rituel. Offrande dune statue de Dhu Gabat (inscription de al Ula). Abdelyagut fils de Zaydlah de la famille de Saman a offert la statue Dhu Gabat, avec laquelle elle est honore. Quelle soit exhalte la maison illustre avec la montagne de Dedan. Quelle soit heureuse.71 72

Idoles phalliques. (inscription de Raybun). Untel fils duntel a ddi Athtar 94 phallus votifs de ....7473

Ddicace de statues. (inscription de Marib-Ymen). Ilsaad Madayan a ddi Ilumquh, matre de Awwan, ces trois statues qui sont en bronze, pour sa sauvegarde et celle des ses fils Musaylum , Qawsun, Hawfatat descendant de Madayan. Et pour que Ilumquh lui accorde des enfants masculins et agrables. Par Attar et Ilumquh.75 76 77

2. Les idoles dArabie centrale.Les textes musulmans permettent de dcouvrir quelques dieux des Arabes, quand la divinit a jou un rle dans la construction de lislam . Ces idoles ont le dfaut dtre aisment reprables, et aussi fragiles : cest une explication importante de leffondrement si rapide de lancien systme.78

(Bukhari, Sahih, 60/442). Toutes les idoles ont t vnres par les peuples de No, et par les Arabes plus tard. Ainsi, lidole Wadd tait vnre par la tribu des Kalb Dumat al Jandal. Celle de Suwa tait lidole des Murad Ban ; Ghutayf al Jurf prs des Saba ; Yauq tait lidole des Himyarites79 , de la branche des Dhul Kala.... Les idoles tribales. (Abu Talib, Tabrir al Maqal). Les idoles des Arabes, qui se trouvaient contre la Ka'ba taient du nombre de 360, chacune pour une tribu. Chaque tribu tait compose de plusieurs subdivisions et chaque subdivision avait elle aussi une idole. Cela resta comme cela, pour un long moment, jusqu ce quils se mettent se rpandre partout.80

Multitude des idoles. (ibn Kalbi, Livre des idoles 28d). LorsquAllah envoya son prophte qui leur prcha le monothisme et les exhorta adorer

Allah tout seul, sans aucun autre associ, les Arabes scrirent : - Il rduisit tous les dieux en un seul ; cest l chose tonnante . Il sagissait, dans leur esprit, des idoles.82

81

Les idoles des Ghatafan. (Abu Talib, Tabrir al Maqal).83 Voici lhistoire des Ghatafan (...) : Ils vivaient ensemble avec les autre fils dIsmal. (...) Zalim alla jusqu al Uzza des Ghatafan qui se trouvait contre la Kaba et la dplaa un endroit qui tait entre Nakhla du nord et Nakhla du sud. Il dplaa aussi dautres idoles des Ghatafan, en installant une Honayn et une Ukaz. (...) Les Ghatafan avaient coutume de transporter leur idole de Rabia partout o ils allaient. Description dune idole. (ibn Kalbi, Livre des Idoles 50 b). J'ai demand Malik ibn Harita : Dcris-moi Wadd, fais qu'en quelque sorte je le voie. Il me rpondit : C'tait la statue d'un homme grand, le plus grand que puisse tre un homme. Il portait deux habits, vtu de l'un et drap de l'autre. Un sabre la taille, un arc sur l'paule, il tenait de ses mains une lance orne d'un fanion et un carquois garni de flches. Idoles domestiques. (ibn Kathir, Sira 58).84ibn Ishaq a dit : "Chaque famille arabe avait chez elle une idole qu'elle adorait. Lorsqu'un homme parmi eux entreprenait de faire un voyage, il se frottait cette idole avant de monter sa monture. C'tait la dernire chose qu'il faisait avant de partir en voyage. En revenant de son voyage, il faisait la mme chose, avant mme de retrouver sa famille. Et lorsque Allah envoya Muhammad , avec le message de l'unicit, les Quraysh dirent : Rduira-t-il les divinits un seul dieu ? Voil une chose vraiment tonnante.85

3. La dtestation forcene des idoles.Assez vite , Muhammad a eu lide dattaquer liconisme et lidoltrie, reprenant ainsi la politique des rois hbreux, et une tendance profonde du monde smitique. Ctait une faon habile de contester le pouvoir social et politique de sa tribu, en pratiquant un vandalisme facile. On sait les consquences de cette dcision, dans le domaine de lart, et de la conception du monde et de lhumain en gnral : rejet des reprsentations humaines, animales, vivantes, et au-del, grande difficult pour les musulmans se figurer lide de luniversalit de ltre humain, et celle de son intgrit corporelle. Qui sest dailleurs interrog sur linfluence de cette prohibition sur la dficience ou labsence dhumanisme, de conception de ltre humain autonome et crateur, dans le monde musulman? LHistoire humaine montre bien quil na jamais exist dHumanisme sans image visible, relle et vritable de lHomme. Ironiquement, un observateur pourra noter que ladoration du personnage de Muhammad, sur plus de mille ans, sapparente une idoltrie, qui sombre souvent dans le grotesque et qui remplace le culte envers la divinit elle-mme.86 87

Les instructions du Dcalogue. (Exode 20, 4).

Tu ne te feras pas d'image taille, ni aucune figure de ce qui est en haut dans le ciel, ni de celui est en bas sur la terre, ni de ce qui est dans les eaux sous la terre. Le rejet coranique des idoles. (Corpus coranique d'Othman 22/31). Evitez la souillure des idoles ! Lidole de Salomon. (Corpus coranique d'Othman 38/34). Certes, nous tentmes encore Salomon, et nous plames sur son trne un fantme . Mais Salomon vint rsipiscence.88

Lattachement aux idoles, critiqu par le Coran. (Corpus coranique d'Othman 26/69-77). Communique lhistoire dAbraham, quand il dit son pre et son peuple : -Quadorez-vous? Ils rpondirent : -Nous adorons les idoles et, tout le jour, nous faisons devant elles des retraites pieuses89 . Il demanda : -vous entendent-elles quand vous les priez? Vous sont-elles utiles? vous sont-elles nuisibles? Ils rpondirent : -Non ! mais nous avons trouv nos anctres ainsi faisant. Il reprit : -Avez-vous considr ce que vous adorez, vous, vos anctres les plus anciens? Certes ces idoles sont un ennemi pour moi. Je nadore que le seigneur des mondes. Le traitement ultrieur des idoles. (ibn Jubayr).90

Nous avons t surpris de dcouvrir la porte des Banu Shayba de randes et longues marches en pierre, ressemblant des bancs, ranges devant les trois portes des Banu Shayba. C'est, dit-on, les idoles que les Quraysh adoraient avant l'islam. La plus grande est Hobal et elle est place entre les deux autres. Elles sont renverses sur la face afin qu'on les foule aux pieds et que tous les fidles les mettent mal par la semelle de leurs chaussures. Rien n'y a fait, mme pas leurs adorateurs ! Louange l celui qui est unique ! Il n'y a d'autre divinit que lui ! A propos de ces pierres, la vrit c'est que le prophte (...) ordonna le jour de la conqute de la Mecque de briser les idoles et de les brler. Alors ce qu'on nous a racont est donc faux ! Ce ne serait que des pierres apportes l qui ont t prises pour des idoles cause de leur dimension !

Le danger anthropomorphique. (ibn Khaldun, Muqaddima VI 15).

91

Ce qui vient d'tre dit montre clairement toute la diffrence qu'il y a entre les opinions des premiers musulmans thologiens sunnites d'une part, et celle des modernes et des innovateurs, mutazilites et anthropomorphistes, de lautre. Parmi les modernes, il y a des extrmistes appels a1 mushabibiha, qui affirment explicitement l'anthropomorphisme. On raconte que l'un deux a dit : -Except la barbe et les parties honteuses de Allah92 , interrogez-moi sur ce que vous voulez93 . C'est une impit manifeste, d'interprter ces propos en leur faveur, en supposant que ces gens voulaient ainsi donner la liste exhaustive ces attributs fallacieux et suivre l-dessus l'opinion de autorits. Allah nous garde ! Les ouvragres des partisans de la Sunna sont pleins d'arguments pour rpondre ces innovateurs et les rfuter amplement avec des preuves solides94 .

8. Lidole dAllah.De trs nombreux versets coraniques laissent entrevoir limage dune divinit possdant les attributs dun personne humaine, ou dune statue . Ces versets dits ambigus par la thologie ont provoqus dinnombrables et striles disputes entre pieux savants. Il ne faut oublier que durant la constitution de ces textes, la rgle est lidoltrie, et il est parfaitement normal que leur influence se fasse sentir jusque l. La rponse de la science est donc sans quivoque ce propos. Inutile de dire combien ce sujet provoque des ractions pouvantes parmi les docteurs de la religion.95

La thse du corps dAllah. (Ibn Khaldun , Prolgomnes, Livre III).1Les corporalistes (ceux qui donnent un corps Dieu, les anthropo-morphistes) procdrent de la mme manire quand ils affirmrent la corporit. Ils disaient que le corps de Dieu ntait pas comme les *53 (autres) corps. Bien que le motcorps ne soit pas employ dans les traditions sacres quand il y est question de Dieu, ces hommes p.77 osrent attribuer Dieu un corps, en prenant la lettre (quelques textes dune signification obscure). Ils allrent mme plus loin et affirmrent la corporit (de ltre suprme), mais en y mettant les mmes r-serves queux (les Hanbelites). Voulant aussi sauver la doctrine de lexemption, ils se servirent dune expression renfermant une contra-diction et une absurdit : Dieu, disaient-ils, est un corps, mais non pas comme les (autres) corps. (Cette distinction ne vaut rien, car) le mot corps (djism), en langue arabe, dsigne ce qui a de lpaisseur et des limites. On en donne (il est vrai) dautres dfinitions : tantt cest ce qui subsiste par soi-mme et tantt cest ce qui est compos da-tomes, etc. Mais ces formules appartiennent aux thologiens scolas-tiques, qui les avaient adoptes en laissant de ct le sens attribu au mot corps dans la langue arabe. Aussi les corporalistes se jetrent-ils non seulement dans linnovation, mais dans linfidlit : ils assignrent Dieu un attribut imaginaire qui ferait croire son imperfec-tion et dont aucune mention ne se trouve ni dans le Coran ni dans les paroles du Prophte.

1. Le trne dAllah.Limage du trne96 est largement atteste, et mme trs populaire dans le texte coranique97 . Elle correspond une tradition moyen-orientale associant le dieu la royaut.98

(Epope de lEnuma Elish, Babylone). Ils rigrent pour lui un trne princier. Faisant face ses pres, il sassit, prsidant.99

(1 Rois 22, 19). J'ai vu le Seigneur assis sur son trne et toute l'arme des cieux debout auprs de lui, sa droite et sa gauche. (Psaume 65/7). Yahv, ton trne est ternel. (Corpus coranique d'Othman 20/5). Le bienfaiteur, sur le trne, se tient en majest.

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(Corpus coranique d'Othman 9/130). Sils se dtournent, dis-leur : Allah est mon suffisant.

Nulle divinit excepte lui. Sur lui je mappuie. Il est le seigneur du trne immense. (Corpus coranique d'Othman 69/17). Les anges seront sur ses confins et huit dentre eux, en ce jour, porteront le trne de ton seigneur, sur leurs paules.101 (Corpus coranique d'Othman 40/7). Les anges qui portent le trne et ceux qui sont autour de lui glorifient la louange de leur seigneur. (Corpus coranique d'Othman 57/4). Cest lui qui cra les cieux et la terre en six jours , puis qui sassit en majest sur le trne.102

(Bukhari, Sahih 63/ 12, 2). Le prophte a dit : -Le trne dAllah a frmi de joie loccasion de la mort de Sad ibn Moath.

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Le trne de Gabriel. (Az Zuhri J).104 Le prophte en parla. il dit : -Un jour que je marchais, je vis lange qui tait venu moi Hira sur un trne entre ciel et terre. Je fus frapp dpouvante.105

2. La main dAllah.La main des idoles arabes est une partie de la statue particulirement honore : cest la main qui donne et qui reoit, et elle a donc un rle central dans les systmes religieux contractuels. Souvent, elles sont dune matire plus prcieuse que la statue elle-mme, en or par exemple .106

(Corpus coranique d'Othman 48/10). Ceux qui te prtent serment dallgeance prtent seulement serment dallgeance Allah, la main dAllah tant pose sur leurs mains. (Corpus coranique d'Othman 67/1). Bni soit celui en la main de qui est la royaut et qui est puissant sur tout chose. (Corpus coranique d'Othman 2/256). Allah - nulle divinit except lui -, est le vivant, le subsistant. Ni somnolence ni sommeil ne le prennent. A lui ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. Quel est celui qui intercdera auprs de lui, sinon sur sa permission ? Il sait ce qui est entre les mains des hommes et derrire eux, alors qu'ils n'embrassent de sa science, que ce qu'il veut. Son trne s'tend sur les cieux et la terre. Le conserver ne le fait point ployer.107

Il est l'auguste, l'immense. (Lettre de Urwa sur la bataille de Badr). Quand le prophte vit ce quils avaient fait, il il quitta la prire, ayant entendu linformation que lesclave avait donne. Il assurent tous que le messager dAllah a dit : -Par celui dans la main duquel repose mon esprit, vous lavez battu quand il disait la vrit, et vous le laissez quand il ment.108

(Malik, Muwatta 21, 13, 25). -Le messager dAllah dit : -Non ! Par celui qui me tient dans sa main !109 La vtement quil a drob du butin de Khaybar que nous avons distribu brlera avec lui en enfer...

3. La face dAllah."La face d'Allah"110 est une formule biblique courante, que Muhammad emploie largement, parce quelle doit voquer la terreur de lhomme soumis au spectacle de la puissance divine. Le soleil aveuglant a srement jou son rle dans l'laboration de cette image efficace. (Mohamet, Coran 55/26-7). Tous ceux qui sont sur la terre sont prissables, alors que subsistera la face de ton seigneur qui dtient la majest et la magnificence. (Corpus coranique d'Othman 11/38-9). Il fut rvl No (...) : construis larche sous nos yeux et sur notre rvlation. (Corpus coranique d'Othman 52/48). Supporte le jugement de ton seigneur, car tu es sous nos yeux. Glorifie la louange de ton seigneur quand tu te lves ! (Corpus coranique d'Othman 75/22-3). Des visages, ces jours-l, encore brillants, vers leur seigneur tourns, tandis que dautres visages, ce jour-l, seront rembrunis, pensant quil leur sera inflig un chtiment.

9. La rpression de lidoltrie.Le thme du rapport aux idoles est omniprsent dans lAncien Testament111 , un peu moins dans le Nouveau. Ces doctrines iconoclastes survivent dans leurs commencements dans un monde rempli didoles qui constituent la norme rituelle ce stade. Plus tard, une fois les idoles dtruites ou dtournes, ces prescriptions semblent hors-propos.112 Ici, on prsentera essentiellement les conceptions prcdant lislam. Pour ce dernier et son rapport l'image, des parties entires de ce travail pourront tre consultes .113

La lutte des rois dIsral. (2 Rois, 23, 4-12).114 Le roi (Josias) ordonna ... de faire sortir du temple de Yahweh tous les ustensiles quon avait fabriqus pour Baal et pour Astart et pour toute larme des cieux. On les brla hors de Jrusalem, dans les champs du Cdron, et on emporta la poussire Bthel. Il chassa les

prtres des idoles, tablis par les rois de Juda115 , qui brlaient de l'encens sur les hauts lieux dans les villes de Juda et aux environs de Jrusalem, et ceux qui offraient de l'encens Baal, au soleil, la lune, aux, signes du zodiaque et toute l'arme du ciel. Il fit sortir le trpied de la maison de Yahw, hors de Jrusalem, dans la valle du Cdron : il le brla dans la valle du Cdron, il le rduisit en poussire et il jeta cette poussire sur les spulcres des enfants du peuple. Il abattit les maisons des prostitues, qui taient dans la maison de Yahweh116 et o les femmes tissaient des tentes pour Astart.117 Il fit venir tous les prtres des villes de Juda, et il souilla tous les hauts lieux o les prtres avaient brul de l'encens, depuis Gabaa jusqu' Bersabe. Il dtruisit les hauts lieux des portes, celui qui tait l'entre de la porte de Josu, gouverneur de la ville, et celui qui tait gauche de la porte de la ville. Toutefois, les prtres des hauts lieux ne montaient pas l'autel de Yahweh, Jrusalem, mais ils mangeaient des pains sans levain au milieu de leurs frres. Il souilla Topheth, dans la valle des fils d'Ennom, afin que personne ne ft passer son fils ou sa fille par le feu pour Moloch. Il fit disparatre les chevaux que les rois de Juda avaient consacrs au soleil l'entre de la maison de Yahweh, prs de la chambre de l'eunuque Nathan-Mlech, qui tait dans les dpendances, et il livra au feu le char du soleil. Les autels qui taient sur la terrasse de la chambre haute d'Achaz, qu'avaient faits les rois de Juda, ainsi que les autels qu'avait faits Manass dans les deux parvis de la maison de Yahw, le roi les dtruisit, les enleva de l et en jeta la poussire dans le torrent du Cdron. La chute de idoles . (Discours de Jean de Saroug). Toute la terre tait obscurcie et attriste car elle tait pleine didoles comme autant de pierres dachoppements : le monde navait plus ni connaissance ni pudeurr ; il tait incompltement devenu tranger la doctrine divine ; lerreur ayant prvalu faisait loi en tous lieux et la vrit navait mme plus un seul refuge.118

Observation chrtienne. (Jean de Damas, Sur les Hrsies 100,1). Ils119 taient idoltres et adoraient ltoile du matin et Aphrodite, quils appelaient prcisment Khabar dans leur langue, ce qu veut dire grande . Donc, jusqu lpoque dHraclius , ils ont ouvertement pratiqu lidoltrie.120 121

(Corpus coranique d'Othman 14/38-39). Et quand Abraham dit : seigneur ! rends cette ville sre et dtourne-nous, moi et mes fils d'adorer les idoles ! Elles ont, seigneur ! gar beaucoup dhommes. Celui qui me suivra sera issus de moi, mais qui me dsobira... Car tu es absoluteur et misricordieux. Un vestige animiste. (Corpus coranique d'Othman 55/6). La plante herbace122 et larbre se prosternent.Hawting 1999, p. 45 : Idols and idolatry in the Koran ; C.M.N. Eire, War against the idols, Cambridge, 1986 ; M. Halbertal, A. Margalit, Idolatry, Cambridge Mass., 1992 ; E. Bevan, Holy images, an inquiry into Idolatry and image-worship in ancient paganism and christianity, Londres, 1940; W. Atallah, De quelques prtendues idoles Bagga, Sagga, etc..., Arabica 20, 1972 ; G. R. Hawting, Encyclopaedia of the Qur'an, sv. idolatry and idolaters ; id.,id., sv. idols and images; Hashim al-Tawil, Early Arab Icons: Literary and Archaeological Evidence for the Cult of Religious Images in Pre-Islamic Arabia, PhD dissertation, Iowa, 1993; Th. W. Overholt, The falsehood of idolatry: an interpretation of Jer. x. 116 , Journal of Theological1

Studies 1965; Eugne Goblet d'Alviella, "Les origines de l'idolatrie.", Croyances, rites, institutions II , Paris, 1911; D . R u d m a n , " T h e T h e o l o g y o f t h e I d o l F a b r i c a t i o n P a s s a g e s i n S e c o n d I s a i ah,"OTE121999;MichaelB.Dick,PropheticParodiesofMakingtheCultIma g e , i n M . B . D i c k , e d . B o r n i n H e a v e n , M a d e o n E a r t h : T h e M a k i n g o f t h e C u l t I m a g e i n t h e A n c i e n t N e a r E a s t , W i n o n a L a k e , 1 9 9 9 ; T. C. G. Thornton, The destruction of idols sinful or meritorious? , id. 1986. Idoltrie peut se rendre par IBADA AL ASNAM "culte des idoles" ; il ny a pas de vritable mot pour rendre le sens de rejet de lidle en arabe : le terme est MUSHRIK, de la racine ASHRAKA, associer ; ce sont donc les associateurs , plutt qu idoltres ou mme polythistes .2

Cf. pourtant S.M. Zwemer, The Influence of Animism on Islam , Londres, 1920.

Le fils du pire ennemi de Muhammad, Ikrima ibn Jahl, est lui-mme fabriquant didoles ; mais ce dtail est peut-tre une autre faon de le dconsidrer, en mme temps que le systme quil reprsente (mme mcanisme dans lextrait des Actes des Aptres sur le passage de Paul Ephse). Ces nouveaux systmes n'arrivent pas considrer que les "polythistes" ont un attachement sincre leur religion.3

Dans lAncien Testament, nombreuses attaques contre les idoles : Nombres 33,52, 2 Rois 11, 18, Ezchiel 7, 20, etc.4

Les islamistes saoudiens issus du mouvement des ikhwans ont accus la monarchie saoudienne didoltrie envers la monnaie nationale, le ryal.5

6

E. G. Gobert, "Essai sur la Litholtrie," Revue africaine, 92 1948; P. Michel, Le culte des pierres dans louest smitique, Chronozone 10, 2004.7

SAKHRA.

BATIL. ; BATILA au fminin dsigne une source ou un puit prs du btyle; M.-J. Roche, "Les btyles." Le Monde de la Bible 14 1980; K. Tmpel, Baitylia, Paulys Real-Encyclopdie der Klassischen AltertumsWissenschaft, Volume II. Stuttgart,1896;R. Wenning, "The Betyls of Petra." BASOR 324, 2001; Uzi Avner, Nabataean standing stones and their interpretation. ARAM 11, 1999 ; P. Arnaud, Naiskoi monolithes du Hauran, J.M. Dentzer ed. , Hauran I, Paris 1985.8

Cf. les exemples rupestres de Ptra (L. Nehm, p. 73-74, 94, et A. Kammerer II, pl. 74) ; les btyles survivants sont trs rares, aprs des sicles de destructions forcenes ;cf. un groupe de piliers photographi, in M.A. Nayeem,Prehistory and propohistory of the Arabian Peninsula I, Saudi Arabia, 1990, p. 87.9 10

Massebt en hbreu.

11

Ronald S. Hendel, "Aniconism and Anthropomorphism in Ancient Israel," in The Image and the Book: Iconic Cults, Aniconism, and the Rise of Book Religion in Israel and the Ancient Near East, ed. Karel van der Toorn. Louvain 1997; E.L. Cherbonnier, "The Logic of Biblical Anthropomorphism," Harvard Theological Review 551, 1962; Rimmon, Kasher, "Anthropomorphism, Holiness and Cult: A New Look at Ezekiel 40-48." ZAW 110, 1998; James Barr, "Theophany and Anthropomorphism in the OT," Vet. Test. Sup 7, 196012

La doctrine tente de faire driver l'idoltrie du monothisme : cette querelle d'anciennet, rgle par l'archologie depuis longtemps, agite aussi l'islam (cf. plus bas).13

Les rites traditionnels dans le polythisme. Mose. Yeshurun : Isral. Commentaire du Coran. Jardin du paradis.

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Source internet : Compendium of Muslim Texts, msa-usc (Muslim Students Association, University of California).19

Ce hadith musulman se place lui-mme en contexte juif : la litholtrie est partage par les deux systmes. Ici, dans le texte musulman, la pierre est anime, comme dans les systmes animistes considrs comme primitifs; S. M. Zwemer, Animism in islam, The Muslim World 7, 191720

La nudit est pourtant strictement interdite par la Torah.

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Une pierre marque devient justement un btyle : elle se distingue des autres et obtient ainsi une forme de sacralit. H. Lammens, Le culte des btyles et les processions religieuses chez les Arabes pr-islamites (sic) , in LArabie occidentale avant lHgire, Bulletin de lInstitut franais darchologie orientale, tome 17, 1920 Beyrouth, 1928 ; F. Lenormant, Les bthyles , Revue d'Histoire des religions 3, 1881; Otto Eissfeldt, Der Gott Bethel, ARW 1930; C. Graesser, Standing Stones in Ancient Palestine, Biblical Archaeologist 1972; U. Avner, Nabataean Standing Stones and their Interpretation, ARAM 11, 1999/2000; M. Hutter, Kultstelen und Baityloi: Die Ausstrahlung eines syrischen religisen Phnomens nach Kleinasien und Israel. Religionsgeschichtliche Beziehungen zwischen Kleinasien, Nordsyrien und dem Alten testament. Ed. B. Janowski, Freiburg 1993.22 23

Dresses .

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Il existe un bas-relief de Palmyre qui reprsente la procession d'un btyle dos de chameaux (in R. Dussaud, La Syrie); M. I. Rostovtzeff The Caravan-Gods of Palmyra, The Journal of Roman Studies, 22- 1: Papers Dedicated to Sir George Macdonald K.C.B. 1932 .25

ibn Kalbi prcise : Les Quraysh, cause de sa conduite, lui avaient interdit laccs la Mecque . Les voiles couvrant les diffrentes KABA (KISWA). Cit par Fahd 1968. Pour cet auteur, la pierre est mobile et reprsente lidole qui est fixe. Ed. Bewley. YANSUB.

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Le dieu Ars de la guerre : simple transcription phontique, les fonctions des deux divinits tant tout fait dissemblables.31

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Les victimes sont animales. W. Atallah traduit par idole ; mis il sagit dans le texte dun silex blanc .

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Cet exemple est prsent pour critiquer lautre systme, trop instable, face la vraie religion, imperturbable.34 35

Document important, qui montre ce qutait le rituel dans sa simple expression. Ed. D. Roques, Paris 1990; G. W. B. Bowersock, "Herodian and Elagabalus," Yale Classical Studies 24, 1975. Hliogabale (nom hellnis) et son frre Bassianus ; Le dieu de la montagne .

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ibn Hisham, Conduite de l'envoy d'Allah, n. 325. Prince lakhmide, donc chrtien ; cf. partie VI.

40

Sur le territoire des Lakhmides chrtiens. Il n'est pas sr que Kufa, sous ce nom- ait existe ce moment. La ville ne se dveloppe qu'au moment de l'invasion musulmane, pour devenir un vaste camp militaire et un centre de distribution du butin.41 42

CF. parties IV et VI. Cf. partie XII sur les discours anti-judaques et leur immense varit. ASHJAR. Ed. Bewley. SHAAYR. Corpus coranique 2/158. MASHAR. MALAM. DUA. DHIKR. SAYI. Ed. de la Pliade, trad. Chedaddi, p. 490-491.

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Shiites extrmistes qui refusent toute autorit politique en dehors de la puissance divine : sorte d'anarchisme thocratique.54

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L'auteur est justement maghrbin. Indice anthropomorphique persistant.

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Omar, qui par bien des aspects fige le dogme musulman nest pas dupe de la compromission avec la tradition. Il est moins fascin que Muhammad par la religion traditionnelle. Il vit aussi une poque o les concessions ne sont plus ncessaires pour assoir son pouvoir.57

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Cit par Fahd 1968. Les Ad, cf. partie I. Trad. J.-C. Reverdy, Paris, 2002 , p. 1337-1343. Juge sous les Ottomans. Le voile venu d'Egypte dans la caravane du plerinage.

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Un chrif est un descendant suppos de Mahomet par l'un de ses deux petits-fils, al-Hassan ben Ali et alHusayn ben Ali ; des milliers de personnages ont profit de cette ascendante imaginaire pour asseoir leur

puissance politique ; le plurielachrf dsigne les nobles arabes, cest--dire les familles Omeyyades, Abbassides et Alides.64

Ali est surtout connu pour son habilit et sa force manier le sabre. Le sabre est d'ailleurs son emblme ; cf. partie XV.65

Mystique mendiant. Cf. partie IV. Satan, en arabe ; cf. partie V. Christoph Dohmen, Heit semel Bild, Statue? , Zeitschrift fr die alttestamentliche Wissenschaft 1984

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G.R. Hawtings, The idea of idolatry and the emergence of Islam : from polemic to history, Cambridge, 1999 ; W.N. Arafat, Facts and fiction in the history of pre-islamic idol-worship , Islamic Quarterly, 1968, p. 9-21.69 70

Chabbi 1997, Des btyles mecquois aux idoles coraniques , p. 52. S. Fars-Drappeau, p. 131. Serviteur du Secourable . Inventaire des inscriptions sud-arabiques, t. V A, n 92.

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Les religions traditionnelles aiment clbrer le culte de la nature et de la vie, jusque dans ses manifestations les plus intimes et les plus videntes. La continence ou la prdation sexuelles ne sont pas les normes de ces systmes.75

A. Jamme, 1970, n 757. Cf. le prophte concurrent de Muhammad en 631. Le dieu principal en Arabie du sud ; cf. partie III. Cf. partie IV, pour chaque cas. Peuple situ l'est du pays de Saba, dans le Ymen actuel .

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I. Abbas, Two hitherto unpublished texts on pre islamic religion , Actes du 8eme congrs darabisants et dislamisants de lUnion Europenne, 1976, p. 14.80 81

Corpus coranique 38/4. Il sagit dune confdration de tribus bdouines du centre de lArabie. I. Abbas, id. p. 14. ibn Kathir, Sira (Conduite de l'envoy d'Allah), ed. M. Boudjenoun, Paris 2007. Corpus coranique 38/5. Mais pas au commencement de son apostolat ; cf. partie VIII. Cf. partie VIII.

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Allusion la rechute de Salomon dans lidoltrie ; le mot employ est JASAD, un corps, une effigie. La traduction par ce terme est donc infidle.88

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Les mmes pratiques par Muhammad au moment de son extase mystique ; cf. partie VIII. ibn Jubayr, Relation de voyages, ed. de la Pliade, trad. P. Charles-Dominique, p. 143. Ed. de la Pliade, trad. Cheddadi, p. 913.

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Un Allah considr inconsciemment comme masculin, ce qui n'est gure surprenant dans le cadre procheoriental.93

Ces propos auraient t prononcs par un cetain Dawud al Jawaribi. On voit quun esprit rput ouvert, comme celui-ci, refuse absolument les penses dviant de la doctrine.

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Pour la poursuite de lanthropomorphisme dans lislam primitif, cf. J. van Ess, The youthful god : anthropomorphism in early islam , The University Lecture in religion, Arizona State University, 1988 ; D. Gimaret, Dieu l'image de l'homme, les anthropomorphismes de la sunna et leurs interprtations par les thologiens, Paris 1979.95

Par raction pieuse, les premiers souverains musulmans refusent de sasseoir sur un trne. Le fondateur de la dynastie ommmeyade y consent, pour imiter les autres souverains, et en prtextant son excessive corpulence.96

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J. J. Elias, Encyclopaedia of the Qur'an, sv. throne of God; Said al-Qahtani et Muhammad al-Utaymin (isl.), Le Quran nous protge ! : par son verset du Trne, 2003 Cf. partie IV et pour le phnomne chez les Hbreux et les Juifs : Isae 6/1, 66/1 ; Daniel 7/9, Psaumes 11/ 4, 103/19, Ezchiel 1, 10 pour le trne sur un char); J . C . G r e e n f i e l d , B a a l s T h r o n e a n d I s a i a h 6 : 1 , i n A . C a q u o t e d . M l a n g e s b i b l i q u e s e t o r i e n t a u x e n l h o n n e u r d e M . M a t h i a s D e l c o r . N e u k i r c h e n e r , 1 9 8 5 E . B o r o w s k i , " C h e r u b i m : G o d ' s T h r o n e ? ", B A R 2 1 , 4, 1 9 9 5; D . L a u n d e r v i l l e , , " E z e k i e l ' s T h r o n e - C h a r i o t V i s i o n : S p i r i t u a l i z i n g t h e M o d e l o f D i v i n e R o y a l R u l e , " C B Q 6 6 , 2 0 0 4 ; E. Will, "Du Motb de Dusars au Trne d'Astart." Syria 63, 198698 99

ANET, ed. Pritchard 1955, p. 60-72.

ARSH ; cf. le mtab, le trne vide des divinits arabes, par exemple Ptra (L. Nehm, p. 73-74); F. Rosenthal, The empty throne, Studia Islamica 32, 1952; James R Davila, Bruce Zuckerman, The Throne of 'Ashtart Inscription,Bulletin of the American Schools of Oriental Research 1993100

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L'image provient de la Bible: I Chroniques 13,6; 1 Samuel 4,4. Reprise du thme de la Gense.

102

Le propos serait du au fait que la civire du mort avait trembl, parce quelle portait un martyr ; le mort est le premier reponsable du masssacre des juifs des Banu Qurayza ; cf. partie XI.103

104

Cit dans Watt 1958. C. le trne des dieux en Orient, partie III.

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F. M. Deny, Encyclopaedia of the Qur'an, sv. hands; B. Th. Drew, The two hands of God, The Muslim World53, 1963; H.J Drijvers, Une main votive en bronze, trouv Palmyre, ddie Baalshamin, Semitica 27-1977. Le culte de la main se poursuit avec la dvotion prononce pour le talisman dit "main de Fatma" (ou Ftima), d'origine incertaine.

Le verset du trne est un des plus rcits par les musulmans. Le trne reste lattribut de la divinit et de la royaut.107

La lettre dUrwa est un document qui nest pas connu de la biographie officielle ; elle figure dans la version intgrale des Histoires de Tabari, Histoire des prophtes et des rois , (ed. State of New York University) 12841288 ; cf. Watt,Mahomet Mdine 1960, p. 22. On considre ce document comme tant l'un des plus anciens de l'Histoire des dbuts de l'islam.108

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La formule est habituelle de la part de Muhammad dans ses phases d'exhaltation et de colre, comme s'il se transportait par l'invocation dans un autre tat.110

WAJH ALLAH.

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Ronald S. Hendel, "Aniconism and Anthropomorphism in Ancient Israel," in ed. Karel van der Toorn, The Image and the Book: Iconic Cults, Aniconism, and the Rise of Book Religion in Israel and the Ancient Near East, Louvain 1997; Th. J. Lewis, Divine images and aniconism in Ancient Israel , Journal of the American Oriental Society 118, 1998112

Sur la survivance des images et les dbats les concernant, cf. G. Beauc, J.-F. Clment (ed.), L'image dans le monde arabe, Paris 1995 ; S. Naef, Y a t-il une "question de l'image" en islam?, Paris 2004.113

Cf. partie XV, sur la destruction des idoles et des sanctuaires, et la partie IV, pour une prsentation des dieux. Ed. TOB. Le royaume de Juda est centr autour de Jrusalem, au contraire du royaume d'Isral. Des hirodoules, prostitues sacres, selon une coutume millnaire au Proche-Orient. Cf. partie IV. Trad. Martin, Zeitung d. Deutsch. Morgenland. Gesellschaft 29, p. 107.

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Les musulmans ,