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Des habitations plus sûres pour les enfants Manuel à l’usage des communautés

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SécuriJeunes Canada est le programme national de prévention des blessures de SickKids. Notre vision consiste à créer un Canada sans danger et sans blessures pour les enfants et les adolescents. Chef de file national, SécuriJeunes Canada assure la promotion de stratégies efficaces en matière de prévention des blessures non intentionnelles. Nous faisons progresser la sécurité et réduisons le fardeau des blessures pour les enfants et les adolescents du Canada en créant des partenariats et en appliquant une démarche globale.

SécuriJeunes Canada souhaite remercier les nombreuses personnes qui ont participé à la rédaction de ce manuel de leur contribution et de leur assistance.

Docteure Shelina Babul, de la B.C. Injury Research and Prevention Unit

Lacey Hoyland, des Community Health Services de Capital Health

Lidia Kemeny, de la Safety Station, du British Columbia’s Children’s Hospital

Docteur Colin Macarthur, du Bloorview MacMillan Children’s Centre

Steve McFaull, du Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT), Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique du Canada)

Wendy McNalley, de Sécurité des produits de consommation de Santé Canada

Barbara Morrongiello, Ph.D., de l’Université de Guelph

Sharon Vanderburg, de l’Algoma Health Unit

Docteure Lynne Warda, d’IMPACT (Injury Prevention Centre of Children’s Hospital)

© SécuriJeunes Canada, 2006

Ce manuel est consultable à partir du site Web de SécuriJeunes Canada <www.securijeunescanada.ca>.

Des exemplaires supplémentaires de ce manuel sont disponibles, sur demande, aux coordonnées ci-dessous :

SécuriJeunes Canada180, rue Dundas Ouest, bureau 2105Toronto (Ontario) M5G 1Z81 888 723-3847<www.securijeunescanada.ca>

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Résumé

Introduction

Section 1 — Blessures des enfants à domicile • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 5 Qui est exposé à des risques?

Quelles sont les causes des blessures à domicile? Où les blessures se produisent-elles? Quels types de blessures se produisent à domicile?

Pourquoi les blessures se produisent-elles?

Section 2 — Planifier l’utilisation de méthodes d’intervention et de modèles conceptuels efficaces • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 14

Les trois domaines d’intervention — Quelles méthodes employer?

Modèles conceptuels

Section 3 — Concevoir des interventions d’amélioration de la sécurité des habitations • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 24

Éléments probants sur l’efficacité des interventions d’amélioration de la sécurité des habitations Comprendre les obstacles à l’efficacité des interventions

d’amélioration de la sécurité des habitations

Section 4 — Concevoir des modalités d’évaluation efficaces • • • • • • • • • • • • • • • • 29

Planifier avec efficacité S’entourer de spécialistes Se procurer des données sur la prévention des blessures Taille de l’échantillon Financement

Section 5 — Recommandations sur les meilleures pratiques d’amélioration de la sécurité des habitations pour les enfants • • • • • • • • • • • • • • • • • 33

Justification des recommandations en matière de meilleures pratiques

Section 6 — Outils • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 40

Outil d’évaluation de la sécurité des habitations

Informations sur le développement de l’enfant et les blessures

Renseignements sur les accessoires de sécurité pour les habitations

Principaux messages sur la sécurité à domicile pour les parents

Section 7 — Ressources • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 54

Informations et données sur les blessures Évaluation Financement des travaux d’évaluation Actions revendicatrices Sécurité des produits Formation à la prévention des blessures Création de coalition

Section 8 — Annexe • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 59 Exemples de programmes exemplaires

Exemples de méthodes d’évaluation exemplaires

Bibliographie • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 66

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Résumé

De nombreux organismes de tout le Canada administrent des programmes d’amélioration de la sécurité des habitations. SécuriJeunes Canada a élaboré ce manuel, grâce au soutien financier de Royal & SunAlliance, pour vous aider à élaborer, mettre en œuvre et évaluer des programmes exemplaires de réduction du nombre de blessures des jeunes enfants à domicile.

Les jeunes enfants, de la naissance à l’âge de cinq ans, sont particulièrement vulnérables aux blessures à domicile. Selon le Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT)1, 66 pour cent de toutes les blessures des enfants de moins de cinq ans se produisent à domicile. Les services d’urgence de tout le Canada reçoivent chaque année plus de 20 000 enfants à la suite de blessures survenus à domicile2: environ 60 enfants se blessent si grièvement chaque jour à la maison qu’ils doivent être transportés à l’hôpital. Le fardeau des blessures à domicile est comparable aux États-Unis, où c’est le type de blessures le plus fréquent chez les enfants, de la naissance à l’âge de quatre ans3.

Ce sont des chutes, des brûlures, des empoisonnements, des étouffements, des étranglements et des noyades qui sont le plus souvent à l’origine des blessures à domicile4. Les chutes représentent plus de la moitié de toutes les blessures; les enfants peuvent tomber d’un meuble, dans les escaliers et par une fenêtre5. Ce sont les liquides brûlants et l’eau du robinet excessivement chaude qui sont le plus souvent à l’origine des brûlures. Les brûlures dues aux liquides chauds peuvent entraîner des hospitalisations plus longues et des traitements à vie6. Ce sont les médicaments, les produits de nettoyage domestique et de soins personnels qui sont le plus souvent à l’origine des empoisonnements7. Les étouffements surviennent le plus souvent à cause des aliments, alors que les étranglements des trottineurs et des enfants d’âge pré-scolaire sont

le plus souvent consécutifs à leur enchevêtrement dans le cordon d’un store8. Les noyades se produisent le plus souvent dans des baignoires ou des piscines9.

Les nourrissons sont particulièrement vulnérables aux blessures graves. Ils sont plus susceptibles d’être hospitalisés — huit à dix fois plus fréquemment que n’importe quel autre groupe d’âge10. Ce sont les chutes qui sont la cause de blessure la plus fréquente chez les nourrissons, qui peuvent tomber d’un lit, d’une table à langer, dans les escaliers ou d’un siège d’auto pour nourrisson placé en hauteur, par exemple sur une table ou une chaise. De telles chutes se traduisent souvent par des traumatismes crâniens et des blessures au cou11. Ces chutes peuvent parfois entraîner des commotions cérébrales bénignes, aux séquelles définitives pour l’enfant blessé12.

Le risque de blessure culmine entre le premier et le deuxième anniversaire des jeunes enfants13. Les garçons sont plus susceptibles de se blesser que les filles14. Le risque de blessure semble particulièrement élevé pour les jeunes enfants qui habitent dans des quartiers où les revenus sont faibles, dans des logements de mauvaise qualité et dont le niveau d’instruction des mères est faible15,16.

Les jeunes enfants sont plus susceptibles de se blesser dans le séjour, la chambre et la cuisine quand ils sont chez eux. Chez d’autres personnes, ils sont plus susceptibles de se blesser dans le séjour ou dans la cour17.

Les enfants sont vulnérables dans les habitations, parce que celles-ci sont conçues pour des adultes. Les hauteurs, les espaces et les aménagements sont construits pour être utilisés par des adultes et assurer leur confort, mais ils présentent fréquemment des dangers pour les enfants.Les escaliers sont utiles et se trouvent dans la plupart des habitations, mais les jeunes enfants doivent acquérir le sens de l’équilibre, la perception de la profondeur

1 Le Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT) collecte des données à partir des services d’urgence de dix hôpitaux pédiatriques et cinq hôpitaux généraux. Les données du SCHIRPT ne permettent pas de recenser toutes les blessures au Canada, mais de brosser le profil des blessures dans l’ensemble du pays.

2 Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique du Canada), 2005

3 Runyan, 2004, p. 61-644 Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique

du Canada), 20055 Santé Canada, 1997, p. 1396 Ray, 1995, p. 463–4667 McGuigan, 1996, p. 121–127

8 1998 Vital Statistics9 Société canadienne de la Croix-Rouge, 200310 Institut canadien de la santé infantile, 2000, p. 21–2211 Pickett, 2003, p. 365–37012 Santé Canada, 1997, p. 14113 Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique du

Canada), 200514 Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique du

Canada), 200515 Ramsay, 2003, p. 404–411 16 Hussey, 1997, p. 217–22717 Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique

du Canada), 2005

1Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

« Un but sans un plan n’est qu’un souhait. »

Antoine de Saint-Exupéry

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et la coordination motrice nécessaires pour monter et descendre les escaliers sans risque.

Les parents et les responsables d’enfant sur- ou sous-estiment fréquemment les aptitudes des enfants. De plus, l’évolution de ces dernières peut être rapide. Bien que les grandes lignes du développement de l’enfant fassent ressortir les progrès à accomplir par les enfants, elles ne permettent pas de prédire quand ces évolutions se produiront pour chaque enfant. Un enfant pourra, par exemple, un jour donné, rester allongé sans bouger dans le lit pendant que le parent tend le bras pour prendre une couche. Le jour suivant, le même enfant pourra tomber du lit en roulant sur lui-même18.

La majorité des parents savent que les enfants peuvent se blesser à domicile, mais ils ne prennent pas toujours leurs dispositions pour protéger leurs enfants des blessures. Ils pensent souvent que les blessures font normalement partie de l’enfance et qu’elles ne seront pas graves. Les parents pensent peut-être également qu’en enseignant aux enfants les règles de sécurité, ils les protègent des blessures. Les parents pensent peut-être aussi que les enfants ont moins besoin d’être surveillés, s’ils connaissent les règles de sécurité. Mais les très jeunes enfants — surtout les trottineurs — ne suivent pas nécessairement les règles, même s’ils les connaissent19.

On reproche souvent aux parents et aux responsables d’enfant de ne pas assez surveiller leurs enfants, mais il est difficile de classer la surveillance en différentes catégories à l’aide de mots simples. La surveillance est conditionnée par un grand nombre de variables — présentes chez le responsable, l’enfant et le milieu. Ces variables rejaillissent sur la perception, par la personne qui en est responsable, du risque de blessure pour un enfant donné. Il faudrait tenir compte de toutes ces variables dans la définition du degré de surveillance qui s’impose pour protéger un enfant du danger20.

Les professionnels de tout le Canada conçoivent, mettent en œuvre et évaluent des programmes de prévention des blessures à domicile depuis plus de 40 ans. Très peu de programmes se servent de la réduction du nombre de blessures chez les enfants pour mesurer leurs résultats. Une analyse documentaire entreprise dans le but de trouver des données scientifiques sur l’efficacité de la modification du cadre de vie a permis

de constater l’existence de trois études seulement sur ce thème. Aucune de ces trois études ne faisait état d’une diminution du nombre de blessures à la suite de l’intervention. Une d’entre elles a mis en évidence une diminution du nombre de consultations médicales. Huit autres études ont mesuré leurs résultats à partir de l’utilisation des accessoires de sécurité. Sept d’entre elles ont fait apparaître une augmentation de l’utilisation de ces accessoires. Les accessoires dont l’utilisation avait augmenté de manière statistiquement significative étaient vraisemblablement des accessoires passifs comme les cache-prise électriques, les verrous pour les portes de placard, les dispositifs de sécurité pour les fenêtres et l’abaissement de la température de l’eau chaude21.

Les programmes de prévention des blessures axés sur une seule cause de blessure se sont révélés efficaces. Le programme Children Can’t Fly de la ville de New York a, par exemple, permis de réduire le nombre de chutes par la fenêtre de 50 pour cent et de décès de 35 pour cent, deux ans seulement après son début22. Le projet Smoke Alarm, d’Oklahoma City, a réduit de 80 pour cent le nombre de domiciles où le risque d’incendie était très élevé 23.

Les programmes liés aux services de santé peuvent également constituer une méthode de réduction du nombre de blessures plus efficace. Une étude a démontré qu’une visite à domicile après la blessure d’un enfant était en mesure de diminuer le nombre de consultations médicales ultérieures24. Selon une autre étude, les familles qui se procuraient des accessoires de sécurité dans un centre de ressources en milieu hospitalier étaient plus susceptibles de s’en servir25.

Les programmes qui s’appuient sur une approche du développement communautaire à stratégies multiples se sont également révélés efficaces. Le modèle des communautés sûres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a également donné des résultats positifs dans la diminution du nombre de blessures chez les jeunes enfants26.

2Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

18 Morrongiello, 2004, p. 433–44619 Morrongiello, 1996, p. 383–38820 Saluja, 2004, pp. 17–2221 Lyons, 2003, pp. 1–4122 Spiegal, 1997, p. 1143

23 Towner, 2001, p. 249–25324 King, 2001, p. 382–38825 Gielen, 2002, p. 33–3926 Coggan, 2000, p. 130–134

Résumé

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Cette recherche permet de conclure qu’il faut tenir compte des points suivants pendant l’élaboration de vos programmes exemplaires d’amélioration de la sécurité des habitations.

• Ciblez les groupes à risque élevé :

- parents de nourrisson;

- parents de trottineur (entre 1 et 2 ans);

- parents de garçon;

- famille de milieu socio-économique modeste, habitant un quartier où le revenu des résidents est faible et les habitations de mauvaise qualité.

• Ne traitez qu’une seule cause de blessure à la fois.

• Mettez au point des méthodes d’intervention différentes pour des causes de blessure différentes.

• Mettez au point une intervention ciblée après une blessure ou dans le cadre d’un service de santé. Cela pourra augmenter la réceptivité des parents et la crédibilité du programme et, ainsi, son efficacité.

• Mettez au point des modalités d’évaluation des habitations qui portent sur les facteurs parent-enfant et les facteurs liés au milieu, qui exposent les enfants à des risques de blessure.

• Fournissez aux parents des renseignements sur la prévention des blessures adaptés à l’âge et au stade du développement de l’enfant.

• Sensibilisez les responsables d’enfant à la vulnérabilité de leur propre enfant aux blessures et à leur gravité éventuelle.

• Prévoyez des modalités d’évaluation qui mesurent les résultats obtenus par rapport aux blessures.

Les habitations devraient être des lieux sans danger pour que les enfants effectuent leurs apprentissages et s’épanouissent. Ce n’est malheureusement pas le cas, puisque les enfants se blessent principalement à domicile. On peut rendre celui-ci moins dangereux pour les jeunes enfants, à l’aide des pratiques exemplaires, des outils et des ressources présentés dans ce manuel.

Résumé

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Introduction

Les blessures non intentionnelles sont la principale cause de décès et d’invalidité chez les enfants canadiens. Au moins 900 enfants et adolescents décèdent chaque année des suites de blessures évitables27. Ce chiffre équivaut à 17 enfants par semaine, soit 30 salles de classe remplies d’enfants chaque année. Chaque année, 40 000 jeunes Canadiens sont hospitalisés à la suite de blessures et ils sont beaucoup plus nombreux à se rendre aux urgences, aux cliniques et en cabinet médical28. Les blessures non intentionnelles coûtent globalement aux Canadiens 8,7 milliards de dollars par an environ29 et celles des enfants 4 milliards de dollars environ30.

Un grand nombre de ces blessures sont prévisibles et évitables. Selon les estimations des chercheurs, 90 pour cent des blessures non intentionnelles pourraient être évitées grâce à des méthodes d’intervention qui ont fait leurs preuves, comme le port de casques et l’utilisation des sièges d’auto.

L’objectif de ce manuel consiste à fournir aux professionnels qui interviennent dans les collectivités des informations à jour sur l’ampleur du problème des blessures non intentionnelles à domicile chez les jeunes enfants, de la naissance à cinq ans, et de leur proposer des méthodes d’intervention qui ont fait leurs preuves pour réduire le nombre de ces blessures. Des méthodes d’intervention et des outils à l’efficacité prouvée scientifiquement serviront à guider les professionnels dans les étapes de la conception de programmes d’amélioration de la sécurité des habitations adaptés à leur collectivité.

Ce guide est conçu pour vous permettre de :

• comprendre qui se blesse à domicile, les types de blessures, ainsi que le lieu, les circonstances et les causes de ces blessures;

• analyser la situation locale en matière de sécurité des enfants à domicile;

• concevoir un plan d’action complet pour améliorer la sécurité des enfants de votre collectivité à leur domicile.

Les termes « parent » et « responsable d’enfant » sont employés de manière interchangeable. Ils servent l’un comme l’autre à désigner toutes les personnes qui s’occupent d’enfants. Les termes « prévention des blessures » et « sécurité » sont également employés de manière interchangeable.

Le changement peut durer longtemps. Nous vous conseillons de concevoir l’amélioration de la sécurité des habitations comme un travail de longue haleine. En fait, c’est l’intérêt prolongé porté à cette question qui fait durer et croître la sensibilisation des intéressés, ainsi que leur soutien. De plus, cet intérêt prolongé permet d’affecter efficacement les moyens indispensables au fur et à mesure de leur disponibilité. Lisez tout le manuel, mais n’utilisez que ce qui est pertinent et « faisable » pour vous. Nous espérons que votre détermination à améliorer la sécurité des habitations dans votre collectivité sera durable et que ce manuel contribuera à rendre leurs domiciles moins dangereux pour les enfants de votre collectivité.

Les enfants sont parmi les personnes les plus vulnérables aux blessures à domicile. La recherche démontre que les mesures éducatives, les interventions sur l’environnement et les mesures de mise à exécution des lois et des règlements ont toutes un rôle à jouer dans l’amélioration de la sécurité des domiciles pour les enfants. Nous sommes persuadés que les enfants et, à dire vrai, toutes les personnes, sont en droit de vivre chez elles dans la sécurité.

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27 Tableaux de données de Santé Canada, Surveillance des blessures en direct, 200528 Tableaux de données de Santé Canada, Surveillance des blessures en direct, 2005

29 SAUVE-QUI-PENSE, 1998 30 Santé Canada, Fardeau économique de la maladie-en ligne, 1998

Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

« Nous donnons sa chance à chaque enfant avec, pour l’essentiel, la conséquence suivante : la garantie de l’égalité des chances, non pour devenir l’égal des autres, mais pour devenir différent — pour réaliser le potentiel physique, intellectuel et spirituel unique, quel qu’il soit, en sa possession. »

John Fischer

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Qui est exposé à des risques?

Quelles sont les causes des blessures à domicile?

Où les blessures se produisent-elles?

Quels types de blessures se produisent à domicile?

Pourquoi les blessures se produisent-elles?

Section 1Les blessures des enfants à domicile

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Section 1Les blessures des enfants à domicile

Savoir quels enfants se blessent à domicile, quels types de blessures ils subissent, ainsi que le lieu, les circonstances et les causes de ces blessures constitue la première étape de l’élaboration, de la mise en œuvre et de l’évaluation d’actions efficaces axées sur l’amélioration de la sécurité des enfants à domicile. Cette section est une introduction à l’ampleur du problème des blessures des enfants à domicile.

Qui est exposé à des risques?Le Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT) est une source de données qui permet de définir l’ampleur du problème des blessures des enfants à domicile. Le SCHIRPT collecte des données à partir des services d’urgence de dix hôpitaux pédiatriques et cinq hôpitaux généraux. Les données du SCHIRPT ne permettent pas de recenser toutes les blessures au Canada, mais de brosser le profil des blessures dans l’ensemble du pays. En 2002, c’est à la suite de blessures à domicile que 68 pour cent des enfants de moins de cinq ans ont été admis dans les services d’urgence31.

• Chaque année, plus de 20 000 enfants sont admis aux services d’urgence, à la suite de blessures survenues à domicile, soit l’équivalent d’un stade de hockey rempli d’enfants blessés.

• Chaque année, près de 900 enfants sont blessés avec suffisamment de gravité pour être hospitalisés, soit l’équivalent de 30 salles de classe.

• Chaque jour, au moins 60 jeunes enfants se blessent à domicile dans l’ensemble du pays, soit l’équivalent de deux autobus remplis d’enfants.

Le fardeau des blessures à domicile est comparable aux États-Unis, où c’est le type de blessures le plus fréquent chez les enfants, de la naissance à l’âge de quatre ans32.

Les nourrissons sont le groupe d’âge le plus vulnérable de tous et ils sont les plus susceptibles d’être hospitalisés, huit à dix fois plus fréquemment que n’importe quel autre groupe d’âge33.

Selon une étude effectuée à Kingston, en Ontario, et portant sur 990 nourrissons blessés, l’état de santé de 21 pour cent d’entre eux a exigé une intervention médicale lourde. Les causes d’hospitalisation étaient principalement les suivantes pour ce groupe d’âge : fractures (58 pour cent), blessures à la tête (19 pour cent) et brûlures (9,5 pour cent). Les chutes étaient la cause de blessure la plus fréquemment signalée et se traduisaient le plus souvent par des traumatismes crâniens (36 pour cent), des blessures superficielles (26,3 pour cent) et des fractures/luxations (12,2 pour cent). Les chutes représentaient 95 pour cent des fractures du crâne34.

Les traumatismes crâniens sont particulièrement préoccupants chez les nourrissons, parce que leurs séquelles peuvent durer toute la vie. Des problèmes de perte de mémoire, de maîtrise du langage et d’orientation spatiale peuvent persister plusieurs mois après un traumatisme crânien, même bénin.

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Tableau 1. Blessures survenant à l’intérieur et à proximité de résidences privées — Base de données du SCHIRPT de 1997 à 2003; de la naissance à l’âge de quatre ans

Année Nombre de cas Pourcentage du nombre total de cas

1997 23 890 73,9 %

1998 22 870 72,4 %

1999 21 782 70,8 %

2000 21 102 70,0 %

2001 20 927 68,9 %

2002 20 335 68,2 %

20031 17 862 66,0 %

Total 148 768 70,1 % (moyenne)

« La connaissance est l’essentiel de ce que distillent nos institutions, corroboré par l’expérience. »

Elbert Hubbard

31 Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique du Canada), 2005

32 Runyan, 2004, p. 61-64

33 Institut canadien de santé infantile, 2000, p. 21–2234 Pickett, 2003, p. 365–370

Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

1 Au moment de cette analyse, l’année 2003 était achevée à 85 %.

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Étant donné la fréquence des chutes, même un petit pourcentage de cas graves représente un lourd fardeau35.

Les garçons sont plus susceptibles de se blesser que les filles. Les données du SCHIRPT révèlent que ce sont les garçons qui ont subi 56 pour cent des blessures36.

La majorité des enfants se blessent pendant leur première et leur deuxième année, plus qu’à aucun autre moment de la période comprise entre leur naissance et l’âge de quatre ans37. C’est en effet à cet âge que le rythme du développement physique et moteur est plus rapide que celui de la capacité intellectuelle de comprendre les dangers.

Les blessures des enfants sont conditionnées — croit-on — par le statut socio-économique (SES), mais les facteurs entrant en jeu et leur interaction avec les blessures sont mal connus. On peut mesurer le statut économique de diverses façons, notamment à partir du niveau d’études, de la situation familiale et du niveau de revenu. Des études donnent à penser que les parents au niveau d’études moins important connaissent peut-être moins bien le développement de l’enfant et la prévention des blessures et sont peut-être plus susceptibles de mal apprécier les aptitudes des enfants, ce qui augmente le risque de blessure38.

Une étude récente a démontré que le niveau d’études des parents constituait la principale variable du risque de blessure chez les enfants. Un niveau d’études moins important était plus susceptible d’être lié à la mono-parentalité, au revenu tiré d’aides gouvernementales et à un nombre d’enfants plus important au foyer. Aux yeux de ces parents, leurs enfants disposaient de moins d’endroits sécuritaires pour jouer et ils étaient moins susceptibles d’accompagner leur enfant à l’hôpital en cas de blessure39. Un rapprochement a été établi entre un statut socio-économique plus faible et la mono-parentalité. De plus, selon des études effectuées dans ce domaine, les parents qui élèvent seuls leurs enfants surveillent moins leurs jeunes enfants et disposent de moins de ressources pour leur approche parentale40.

Quelles sont les causes des blessures à domicile? Les causes des blessures chez les jeunes enfants sont étroitement liées au stade de leur développement.

Nourrissons (de la naissance à un an)

Les bébés sont plus « lourds du haut », ce qui veut dire que leur tête est volumineuse par rapport au reste de leur corps. Ce phénomène rejaillit sur leur équilibre et les prédispose aux chutes41. Les bébés apprennent à rouler sur eux-mêmes en grandissant et peuvent tomber de surfaces situées en hauteur comme les tables à langer, les lits de bébé, les chaises hautes ou les plans de travail, à moins que ceux-ci soient protégés par une rambarde ou par un dispositif de retenue. Les nourrissons tombent des lits ou des lits d’enfant en jouant, en dormant ou en essayant d’en sortir. Près d’un tiers des chutes se produisent à partir d’un lit d’adulte. Les nourrissons se glissent souvent en dehors des sièges de bébé pendant qu’on les transporte42. Les bébés commencent à ramper à environ six mois. Ils deviennent de plus en plus actifs, et s’exposent à un plus grand risque de chute. Les chutes des nourrissons se produisent dans les escaliers dans 20 pour cent des cas environ43.

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Groupe d’âge

(années)

Nombre de cas1

Pourcen-tage des cas

Pourcen-tage de garçons

Nombre/10 000

SCHIRPT2

Nourris-sons (<1)

20 931 14,1 % 53,8 % 7 589

1 41 823 28,1 % 56,2 % 7 425

2 37 079 24,9 % 56,5 % 7 040

3 27 678 18,6 % 57,4 % 6 611

4 21 255 14,3 % 58,7 % 5 982

Total 148 766 100,0 %

Tableau 2. Répartition des blessures survenant à l’intérieur et à proximité de résidences privées suivant l’âge et le sexe — Base de données du SCHIRPT de 1997 à 2003; de la naissance à l’âge de quatre ans

1 L’âge était inconnu dans deux cas.2 L’utilisation du nombre de cas sur 10 000, à l’intérieur d’un même

groupe d’âge (au lieu du pourcentage par groupe d’âge) permet de compenser l’inégalité de la répartition selon les âges, à l’intérieur de la base de données.

35 Santé Canada, 1997, p. 14136 Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique du

Canada), 200537 Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique du

Canada), 200538 Morrongiello, 1996, p. 383–388

39 Ramsay, 2003, p. 404–41140 Hussey, 1997, p. 217–22741 M Sewell, 1993, p. 464–46642 Santé Canada, 1997, p. 13943 Santé Canada, 1997, p. 139

Section 1 — Blessures des enfants à domicile

Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

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Les nourrissons sont susceptibles de se brûler gravement, parce que la peau d’un bébé brûle plus profondément, plus rapidement et à une température plus basse que la peau d’un adulte, plus épaisse. Une fois que les bébés commencent à se mettre en position debout, ils peuvent tendre les bras et toucher des objets chauds ou des surfaces chaudes, renverser des liquides brûlants ou tirer sur les cordons électriques des bouilloires ou des fers à repasser, ce qui peut occasionner de graves brûlures et échaudures44.

La tête des jeunes enfants est relativement volumineuse par rapport à leur corps, ce qui est une cause d’étranglement fréquente. Le corps peut se glisser dans des espacements, comme ceux des barreaux largement espacés des lits d’enfant, mais la tête peut être trop volumineuse pour pouvoir suivre et l’enfant se retrouve pendu par le cou. Les suffocations des enfants se produisent le plus fréquemment dans les lits, les lits d’enfant ou les berceaux45.

Chez les bébés âgés d’environ neuf mois, la tendance naturelle à porter les objets à la bouche augmente le risque d’empoisonnement et d’étouffement46. Les voies respiratoires des nourrissons et des tout-petits sont étroites et elles peuvent s’obturer facilement, ce qui leur fait courir un plus grand risque de suffocation ou d’étouffement. Les jeunes enfants acquièrent une plus grande mobilité en rampant et en marchant, ce qui met davantage les produits toxiques à leur portée47.

Les habiletés motrices, qui permettent de garder la tête hors de l’eau ou de sortir de l’eau, font défaut aux jeunes enfants. Un nourrisson ou un tout-petit peut se noyer dans moins de cinq centimètres d’eau (deux pouces). Les noyades ou quasi-noyades des enfants surviennent le plus souvent dans les baignoires48.

Trottineurs (un à deux ans)

Les trottineurs se blessent souvent à la maison à cause de leur curiosité aiguisée, leur besoin de s’activer et leur intérêt pour l’exploration de leur cadre de vie. La mobilité de l’enfant augmente à cet âge et la curiosité l’emporte sur l’habileté d’évaluer les risques. Les trottineurs sont particulièrement enclins à tomber de haut parce que leur habileté à escalader est plus développée que leur sens de l’équilibre ou que leur faculté de raisonner. Les trottineurs peuvent grimper sur une surface située en hauteur, comme une bibliothèque, mais, à cause de leur aptitude cognitive

limitée, ils ne se rendront pas compte que celle-ci manque de stabilité ou qu’ils doivent en descendre. Au plan physique, à cause de l’immaturité de leur motricité, ils ont du mal à ne pas lâcher prise en escaladant, ce qui occasionne des chutes fréquentes49.

Les chutes par les fenêtres, de meubles hauts comme les lits superposés ou dans les escaliers entraînent souvent de graves blessures, à la tête en particulier50. Environ dix pour cent des blessures à la tête consécutives à une chute chez les trottineurs se produisent dans les escaliers51. De plus, un trottineur qui commence à peine à marcher tombe facilement : les arêtes, les surfaces dures, telles que le coin d’une table basse, peuvent lui infliger des blessures.

Leur mobilité et leur curiosité prédisposent également les trottineurs aux brûlures. Selon l’étude d’une unité pédiatrique de soins aux brûlés sur les enfants âgés de cinq ans au plus, 70 pour cent des patients étaient âgés de moins de deux ans. Deux tiers de ces brûlures s’étaient produites pendant la préparation d’aliments ou de boissons chaudes ou au cours des repas. Des flammes ou l’eau brûlante de baignoires étaient à l’origine des autres blessures. Parmi les enfants brûlés pendant que leur famille préparait des repas, 44 pour cent avaient été ébouillantés par des boissons chaudes placées sur une table, 19 pour cent par des bouilloires électriques et environ 19 pour cent par des théières ou des cafetières placées sur une table52.

L’intérêt naturel des trottineurs pour l’exploration, ajouté à leur habileté souvent surprenante à saisir des objets, à escalader et à manipuler, leur permet d’accéder à des objets qui peuvent provoquer leur étouffement ou les attirent dans des situations dans lesquelles ils peuvent se retrouver pendus ou coincés53. Les cordelettes et les cordons de store sont fréquemment à l’origine d’étranglements54.

La tendance naturelle à porter les objets à la bouche se prolonge chez les trottineurs au-delà de leur petite enfance et augmente le risque d’empoisonnement et d’étouffement. La plus grande dextérité des trottineurs leur permet d’ouvrir des tiroirs et des flacons — même ceux munis de couvercles de sécurité pour enfants. Les enfants sont trop jeunes à cet âge pour tirer parti de l’étiquetage ou des informations de prévention des empoisonnements55.

44 Wilson, 1991, p. 86–87 45 1998 Vital Statistics 46 Wilson, 1991, p. 86–8747 Wilson, 1991, p. 86–87 48 Société de la Croix-Rouge canadienne, 200349 Site Web de l’American Academy of Pediatrics, consulté 2003

50 Wilson, 1991, p. 86–87 51 Santé Canada, 1997, p. 13952 Ray, 1995, p. 463–46653 Site Web de l’American Academy of Pediatrics, consulté 200354 1998 Vital Statistics 55 Site Web de l’American Academy of Pediatrics, consulté 2003

8Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 1 — Blessures des enfants à domicile

Page 13: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Les trottineurs sont attirés par l’eau, mais leur motricité ne leur permet pas de redresser leur corps hors de l’eau, s’ils y tombent. Les noyades des trottineurs se produisent dans les piscines d’arrière-cour (33 pour cent), les baignoires (10 pour cent) et les grands plans d’eau comme des rivières, des étangs ou à la plage (45 pour cent). Les trottineurs se noient, dans la majorité des cas, quand ils marchent ou jouent près de l’eau, sans avoir l’intention de nager et sans qu’un adulte ne sache souvent qu’ils se trouvent près de l’eau56.

Enfants d’âge préscolaire (trois à cinq ans)

La coordination et le développement moteur se poursuivent chez les enfants d’âge préscolaire. Ils peuvent grimper plus haut et courir plus vite. Les enfants continuent à se blesser en tombant, mais ces chutes sont tout aussi susceptibles de se produire à partir de l’escalade délibérée d’équipements d’aire de jeu que dans les escaliers.

Le risque de tomber par les fenêtres est particulièrement élevé chez les jeunes enfants. Le SCHIRPT a recensé, de 1991 à 1995, 135 admissions d’enfants âgés d’un à quatre ans à l’hôpital, à la suite d’une chute par la fenêtre. Les blessures à la tête, au visage et au cou représentaient 60 pour cent des blessures consécutives à ces accidents. Les fractures étaient le type de blessures le plus fréquent57.

Les enfants d’âge préscolaire risquent de se brûler, parce qu’ils aiment imiter leurs parents. Ils voient un de leurs parents se servir de la cuisinière, du barbecue ou d’un fer à friser et ils veulent en faire autant. Ils commencent également à comprendre la relation de cause à effet. Ils peuvent, par exemple, pousser sur un allume-cigare pour voir sa flamme, sans comprendre qu’elle brûle58.

Les enfants d’âge préscolaire peuvent se retrouver coincés ou s’étrangler pendant leurs jeux d’imagination. C’est l’utilisation inhabituelle des objets qui peut provoquer des blessures. Un coffre à jouets peut, par exemple, faire office de maison. Un petit enfant grimpe dans sa « maison », mais son lourd couvercle pourra retomber sur lui quand il essaiera d’en sortir. Les enfants d’âge préscolaire sont toujours exposés aux empoisonnements, parce que leur goût pour l’exploration continue à inspirer leur comportement et leurs jeux59.

Où les blessures se produisent-elles?Selon le SCHIRPT, 88 pour cent des blessures à domicile, de la naissance à l’âge de quatre ans, se produisent au propre domicile des enfants. Les autres blessures, soit 12 pour cent d’entre elles, se produisent dans et à proximité d’autres résidences privées60.

Le SCHIRPT ne précise malheureusement pas, dans la majorité des cas, la pièce où l’enfant s’est blessé. Dans le cas contraire, c’est dans le salon que les blessures s’étaient produites le plus souvent. Vingt et un pour cent des blessures se sont produites dans le salon, 17 pour cent dans la chambre à coucher, 10 pour cent dans la cuisine et huit pour cent dans les escaliers. Il est intéressant de noter que seulement quatre pour cent des blessures se sont produites dans la salle de bains. Dans les autres habitations que celles des enfants, les blessures se sont produites le plus souvent dans le salon, la cour et dans les escaliers61.

56 Société de la Croix-Rouge canadienne, 200357 Santé Canada, 200058 Zuckerman, 1985, p. 17–2959 Site Web de l’American Academy of Pediatrics, consulté 2003

60 Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique du Canada), 2005

61 Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique du Canada), 2005

9Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 1 — Blessures des enfants à domicile

Type de blessureNombre de

casPourcentage

des cas

Chutes 86 528 58,2 %

Brûlures 5 399 3,6 %

Empoisonnement 5 105 3,4 %

Morsures de chiens 1 1 546 1,0 %

Asphyxie, menace pour la respiration 242 0,2 %

Noyade/quasi-noyade 109 0,1 %

Véhicule motorisé (reculant dans une allée de garage, enfant se précipitant sous les roues d’une voiture)

92 0,1 %

Autre 49 747 33,4 %

Total 148 768 100 %

Tableau 3. Blessures survenant à l’intérieur et à proximité de résidences privées — Base de données du SCHIRPT de 1997 à 2003; de la naissance à l’âge de quatre ans

1 Ce manuel ne traite pas des morsures de chiens, parce que le comportement des animaux ne fait pas partie de notre domaine d’expertise. Consultez des spécialistes du comportement des animaux pour vous renseigner sur les causes des morsures de chiens et sur les moyens à employer pour réduire leur nombre.

Page 14: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Quels types de blessures se produisent à domicile?

Dans près de 20 pour cent des cas, les blessures des enfants, de la naissance à l’âge de quatre ans, entraînaient une fracture, une entorse ou une luxation. Les blessures à la tête représentaient également une proportion importante de leurs blessures, près de 14 pour cent des blessures étant des traumatismes crâniens fermés bénins62.

Pourquoi les blessures se produisent-elles?

Les blessures à domicile des nourrissons, des trottineurs et des enfants d’âge préscolaire sont conditionnées par l’aménagement matériel de l’habitation, les convictions, l’attitude et les comportements des parents, le stade de développement de l’enfant et sa surveillance.

Aménagement matériel de l’habitation

Les enfants sont vulnérables chez eux, parce que les habitations sont conçues pour les adultes. Les hauteurs, les espaces et les aménagements sont construits pour être utilisés par des adultes et assurer leur confort, mais ils présentent fréquemment des dangers pour les enfants. Les escaliers sont utiles et se trouvent dans la plupart des domiciles, mais les jeunes enfants doivent acquérir le sens de l’équilibre, la perception de la profondeur et la coordination motrice nécessaires pour monter et descendre les escaliers sans risque.

10

Tableau 4. Blessures survenant à l’intérieur et à proximité du propre domicile de l’enfant — Base de données du SCHIRPT de 1997 à 2003; de la n aissance à l’âge de quatre ans

Type de résidence Emplacement précis

Nombre de cas

Pourcentage des cas

Maison, sans autre précision salonchambrecuisineescaliers (intérieurs et extérieurs) jardincour, champsalle de bainshall d’entrée, entréesous-solsalle à mangerallée de garage, trottoir, chaussée balcon, terrassegarage, abri d’autobuanderie pièce de détente sans fenêtre, bureau, bibliothèque, atelier de bricolage, autreinconnu

130 062 27 396 22 57013 730 11 007 9 546 5 330 3 719 2 880 1 748 1 726 1 219 496 291 247 141 28 016

99,7 %

AppartementHall d’entrée, entréeescaliers (intérieurs et extérieurs) jardin, cour, champ (à proximité des abords)ascenseurzone de stationnementsalonchambre à coucherautreinconnu

248 61 37 22 19 9 9 8 16 67

0,2 %

Chaletjardin, cour, champsalonchambre à coucherdans/près plan d’eau naturelescaliersautreinconnu

128 27 14 11 8 8 15 45

0,1 %

Ferme jardin, cour, champ étable, grangeautreinconnu

47 16 15 10 6

<0,1 %

Total 130 485 100,0 %

62 Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique du Canada), 2005

Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 1 — Blessures des enfants à domicile

Tableau 5. Nature des blessures survenant à l’intérieur et à proximité de résidences privées — Base de données du SCHIRPT de 1997 à 2003; de la naissance à l’âge de quatre ans (1)

Nature de la blessure Nombre de cas

Pourcentage des cas

Lacérations 38 927 26,2 %

Hématome, érosion des tissus mous 21 247 14,3 %

Traumatisme crânien fermé bénin 20 637 13,9 %

Fracture 17 653 11,9 %

Corps étranger 8 118 5,5 %

Luxation 7 152 4,8 %

Brûlure 5 401 3,6 %

Empoisonnement 5 105 3,4 %

Entorse/foulure 4 629 3,1 %

Subluxation du coude 3 290 2,2 %

Œil (globe) 2 331 1,6 %

Traumatisme dentaire 2 327 1,6 %

Commotion cérébrale 896 0,6 %

Amputation partielle 389 0,3 %

Blessure intracrânienne 213 0,1 %

Noyade, quasi-noyade 109 <0,1 %

Blessure interne 60 <0,1 %

Absence de blessure détectée 4 062 2,7 %

Autre 6 222 4,2 %

Inconnue 2 384 1,6 %

Total 151 152 100,0 %

1 Trois blessures au plus sont répertoriées par patient; la première blessure est la seule à figurer dans ce tableau.

Page 15: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

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Section 1 — Blessures des enfants à domicile

Convictions, attitude et comportements des parents

Les parents sont conscients des risques de blessure. Selon une enquête effectuée en 1996, plus de la moitié des parents savaient que les blessures étaient la principale cause de décès chez les enfants, et 70 pour cent des parents étaient convaincus que les blessures étaient évitables. Plus le niveau d’études des parents était élevé, plus ils étaient convaincus que les blessures pouvaient être évitées63. La recherche démontre que, malgré ces connaissances et ces convictions, les parents ne pensent pas souvent à prévenir les blessures ni à agir pour diminuer les risques dans le cadre de leurs activités quotidiennes. Certains parents sont également persuadés que les blessures enseignent des leçons aux enfants et qu’elles sont les conséquences naturelles du jeu. D’autres parents ne parlent pas des comportements à risque avec leurs enfants, par crainte que ces discussions n’incitent leurs enfants à les adopter64.

De récentes enquêtes démontrent que les parents croient que les garçons sont plus susceptibles de se blesser que les filles. Ils attribuent les blessures des enfants à des caractéristiques innées chez les garçons et, chez les filles, à l’inconscience des risques. Les parents tolèrent une prise de risque supérieure chez les garçons, alors qu’ils enseignent aux filles à éviter les risques65. Les pratiques des mères en matière de sécurité n’évoluent pas au fur et à mesure que les garçons grandissent, mais elles prennent moins de dispositions pour assurer la sécurité des filles au fur et à mesure que celles-ci grandissent. Les mères peuvent, par exemple, se tenir encore sous les cages à grimper pendant que les garçons les escaladent.

En revanche, pour les filles du même âge, elles peuvent s’éloigner de cinq pieds pour les surveiller d’un banc. Les mères avaient l’impression que la protection des garçons demandait plus de travail que celle des filles66.

Une étude a permis de constater que les mères adoptent différentes pratiques en matière de sécurité, selon la cause de blessure éventuelle. Les pratiques de protection contre les brûlures, les coupures et les chutes étaient conditionnées par les caractéristiques de l’enfant et du parent. Pour la noyade, la suffocation, l’étranglement et l’étouffement, les pratiques des mères en matière de sécurité étaient fondées sur la conviction que ces blessures pouvaient être graves et que leur propre enfant y était vulnérable. Pour l’empoisonnement, les pratiques adoptées en matière de sécurité dépendaient de la quantité de travail exigé par sa mise en œuvre, ainsi que de la gravité de cette blessure. Aucune pratique n’était systématiquement employée par toutes les mères, tout au long de l’étude, dans le domaine de la sécurité. Les mères prenaient plus de précautions pour protéger leurs enfants des brûlures, des noyades et des empoisonnements que des chutes67.

Cette étude a également permis de constater que les pratiques en matière de sécurité variaient d’une pièce à l’autre. Aucune méthode de prévention n’était employée dans toutes les pièces. Les méthodes appliquées par les mères dépendaient de leurs buts et de leurs valeurs, de la pièce et de leur perception de la nécessité de les appliquer. Dans le salon, par exemple, les mères étaient réticentes à employer des méthodes de modification de l’environnement, parce qu’elles ne voulaient pas changer l’apparence de cette pièce. Des méthodes d’intervention axées sur les parents et l’enfant étaient, par conséquent, plus fréquemment utilisées. Dans la salle de jeu, les mères étaient plus susceptibles d’employer des méthodes de modification de l’environnement, parce que c’était l’espace de l’enfant et qu’on pouvait y tenir compte de ses besoins68. L’emploi exclusif des méthodes d’intervention axées sur l’enfant ou sur les parents ne protégeait pas efficacement contre les blessures. Si une méthode d’intervention axée sur les parents et une méthode de modification de l’environnement étaient employées dans la même pièce, alors le nombre de blessures baissait chez les enfants. Les méthodes d’intervention axées sur l’enfant n’étaient efficaces à elles seules dans aucune pièce69.

63 Hu, 1996, p. 101–10464 Morrongiello, 1996, p. 383–38865 Morrongiello, 1998, p. 33–4466Morrongiello, 2004, p. 285–297

67Morrongiello, 2004, p. 285–29768Morrongiello, 2004, p. 433–44669Morrongiello, 2004, p. 433–446

11

Type de méthode d’intervention Définition

Axée sur les parents Surveillance ou modification du comportement des parents

Axée sur l’enfant Enseignement des règles de sécurité aux enfants

Modification de l’environnement

Modifications de l’aménagement physique de l’espace, notamment en y ajoutant des accessoires de sécurité

Tableau 6. Définitions des méthodes d’intervention axées sur les parents, les enfants et sur la modification de l’environnement

Page 16: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Développement de l’enfant

Le facteur du développement de l’enfant occupe une place importante dans la compréhension des blessures chez les enfants. Les aptitudes et les habiletés des enfants sont en évolution constante. La recherche a permis de constater que les parents ne modifient pas souvent leurs attentes par rapport aux aptitudes de leur enfant en fonction du stade de son développement. Les responsables d’enfant surestiment ou sous-estiment souvent les aptitudes d’un enfant, ce qui l’expose à des risques que les parents ne prévoient pas. Les responsables d’enfant surestiment la connaissance de la sécurité par les enfants et leur capacité à gérer le risque de blessure par leurs propres moyens. L’enseignement des règles de sécurité à de très jeunes enfants peut, en fait, les exposer à un risque de blessure supérieur. La connaissance d’une règle, surtout chez un trottineur, n’entraîne pas nécessairement son respect71. Le développement normal et sain d’un enfant contribue au risque de blessure. L’escalade, l’exploration, le toucher et le goût sont des modalités d’apprentissage pour les enfants. Les parents se sentent souvent tenaillés entre le désir de laisser leurs enfants explorer et la nécessité de les protéger des blessures.

Surveillance

On critique souvent le manque de surveillance des parents, mais il est difficile de classer la surveillance en différentes catégories, à partir de termes simples.

La recherche a recensé un certain nombre de méthodes de classification de la surveillance. La proximité, l’attention et la continuité constituent un ensemble de catégories. La proximité définit la distance qui sépare l’enfant de la personne qui en est responsable, à n’importe quel moment. L’attention définit la qualité de l’observation de l’enfant par la personne qui en est responsable ou la concentration de cette dernière. La continuité peut se définir par les différents degrés de surveillance : surveillance constante, surveillance épisodique ou surveillance inexistante. Les modalités de surveillance suivantes sont des exemples de surveillance constante : écoute permanente à partir d’un emplacement qui ne permet pas de voir l’enfant, observation constante à partir d’un autre emplacement ou observation constante à partir d’un emplacement où l’enfant est à portée de main. Les modalités de surveillance suivantes sont des exemples de surveillance épisodique : écouter par intermittence à partir d’un emplacement qui ne permet pas de voir l’enfant et s’assurer que tout va bien (en allant voir l’enfant de temps en temps). La surveillance est inexistante en cas d’absence de personne responsable à proximité de l’enfant ou d’attention portée à l’enfant72.

D’autres chercheurs ont défini ainsi les différents degrés de surveillance : la surveillance directe, la surveillance par délégation et la surveillance auditive. La surveillance directe désigne l’observation de l’enfant. La surveillance par délégation désigne l’observation de l’enfant par une autre personne. La surveillance auditive désigne l’écoute de l’enfant à partir d’une autre pièce73. D’autres chercheurs ont néanmoins classé, en différentes catégories, d’autres variables présentes chez les responsables d’enfant, les enfants et l’environnement. Ces variables conditionnent la perception du risque que court un enfant par la personne qui en est responsable et lui dictent le choix de la conduite à tenir74.

La portée de l’influence de ces facteurs et la fréquence de leur intervention dépendent du stade du développement de l’enfant, des dangers présents dans l’environnement et du type de blessure que l’enfant est plus susceptible de subir75. Par exemple, alors qu’un jeune enfant doit être à portée de main à tout moment quand il est dans une baignoire pour éviter sa noyade, la surveillance épisodique d’un enfant de cinq ans qui joue dans sa chambre peut suffire à assurer sa sécurité.

70Morrongiello, 2004, p. 433–44671 Morrongiello, 2004, p. 433–44672 Saluja, 2004, p. 17–22

73 Saluja, 2004, p. 17–2274 Saluja, 2004, p. 17–2275 Saluja, 2004, p. 17–22

12Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 1 — Blessures des enfants à domicile

Table 7. Récapitulation des méthodes d’intervention employées par les parents, selon la pièce de la maison70

Lieu Méthodes d’intervention

Résultats

Salle de bain Modification de l’environnement;Axée sur les parents.

Les méthodes de modification de l’environnement ont réduit le nombre de blessures.

Salon Axée sur les parents; Axée sur l’enfant.

Les méthodes d’intervention axées sur les parents ont réduit le nombre de blessures.

Salle de jeu Modification de l’environnement; Axée sur l’enfant.

Les méthodes de modification de l’environnement ont réduit le nombre de blessures.

Chambre Axée sur l’enfant; Modification de l’environnement.

Les méthodes de modification de l’environnement ont réduit le nombre de blessures.

Cuisine Modification de l’environnement; Axée sur les parents; Axée sur l’enfant.

Les méthodes de modification de l’environnement ont réduit le nombre de blessures.

Escalier Axée sur les parents; Modification de l’environnement.

Les méthodes de modification de l’environnement ont réduit le nombre de blessures.

Page 17: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Une enquête a été effectuée auprès des parents pour étudier le degré de surveillance des enfants de deux à six ans. Elle a permis de constater que les enfants étaient souvent hors de la vue des parents, qui se trouvaient dans une autre pièce. Les parents ont déclaré vérifier régulièrement que l’enfant allait bien, à des intervalles de plus en plus longs au fur et à mesure que l’enfant grandissait. Les parents ont déclaré surveiller les enfants en se trouvant à proximité d’eux plutôt qu’en participant directement à leurs activités. Près de la moitié des enfants se levaient de leur lit systématiquement ou souvent avant leurs parents76.

Une autre étude a analysé la relation entre le type de surveillance exercée par les parents et le risque de blessure pour les jeunes enfants. Elle a permis de constater que les blessures étaient les plus susceptibles de se produire quand la surveillance était inexistante

ou épisodique. Le taux de fréquence des blessures était le plus bas quand la surveillance des garçons comme des filles était constante. Le taux de fréquence des blessures était supérieur quand la surveillance des garçons était épisodique. Mais, pour les filles, le taux de fréquence des blessures en cas de surveillance épisodique était inférieur. Le chercheur a avancé l’explication suivante pour cet état de fait : les filles adoptent peut-être des comportements à risque qui laissent davantage aux parents le temps d’intervenir, alors que, dans le cas des garçons, leurs comportements aboutissent plus rapidement à des blessures77.

76 Pollack-Nelson, 2002, p. 121–126 77 Morrongiello, 2004, p. 433–446

13Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 1 — Blessures des enfants à domicile

Page 18: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Les trois domaines d’intervention Quelles méthodes employer?

Modèles conceptuels

Section 2Planifier l’utilisation de

méthodes d’intervention et de modèles conceptuels efficaces

Page 19: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des
Page 20: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Section 2 Planifier l’utilisation de méthodes

d’intervention et de modèles efficaces

C’est par l’emploi d’une méthode multidimensionnelle que l’amélioration de la sécurité des enfants de votre collectivité à leur domicile sera la plus efficace. Les mesures éducatives, les mesures de modification de l’environnement et les mesures de mise à exécution des règlements et des lois constituent les facteurs modifiables de la prévention des blessures.

Les trois domaines d’intervention — Quelles méthodes employer?Les professionnels de la prévention des blessures n’emploient souvent que des mesures éducatives. Bien qu’elles jouent un rôle important dans la sensibilisation à un problème ou l’amélioration de sa connaissance, les mesures éducatives ne sont pas en mesure d’assurer la prévention des blessures à elles seules. Les études d’évaluation démontrent que les programmes qui appliquent une synthèse des trois modes d’intervention sont plus efficaces que les programmes qui n’emploient qu’un seul mode d’intervention78. Les programmes de prévention des blessures peuvent opérer des modifications importantes et durables qui réduisent le taux de blessure ou la gravité des blessures, à condition d’associer ces trois modes d’intervention.

Des partenariats peuvent contribuer à la réussite de votre programme d’action quel que soit votre choix de méthodes d’intervention. Les organismes du secteur de la santé, les organismes communautaires, les services de police, les concepteurs de produits, les fabricants, les concepteurs, les planificateurs, les médias et les responsables politiques peuvent faire bénéficier votre programme d’action de leurs compétences et de leurs connaissances et le perfectionner. Ces personnes peuvent recenser les dangers présents dans la collectivité, promouvoir l’adoption de normes et défendre la cause des modifications de l’environnement et des modifications législatives. La contribution des agents de la sécurité des produits aux partenariats communautaires peut être précieuse. Ils disposent de connaissances et de compétences en matière d’éducation, de sensibilisation du public, de relations avec les médias et de modifications législatives. Ils peuvent alerter rapidement les professionnels sur la présence de produits dangereux au sein de votre collectivité.

La collaboration avec des programmes apparentés peut améliorer les résultats de votre programme d’action. Les programmes d’approche parentale qui, par exemple, enseignent aux jeunes parents à risque élevé comment jouer avec leur nouveau-né peuvent se traduire par une amélioration de la surveillance qui, par ricochet, pourra diminuer le risque de blessure79. Le modèle des communautés sûres est le parfait exemple du rôle que peuvent jouer les partenariats dans la réussite de votre programme d’action. La section 7 — Ressources contient une liste de ressources qui pourront vous aider à bâtir des coalitions.

Prévoyez des interventions auprès des médias pour améliorer votre programme d’action. Communiquez aux médias des données sur les blessures pour démontrer l’incidence des blessures sur la vie de tous les jours dans votre collectivité. Les prestataires de soins de santé et les personnes ayant survécu à des blessures sont d’excellents porte-parole à la suite de tragédies vécues dans votre collectivité. Faites preuve d’imagination créatrice pour retenir l’attention des gens. Le nom d’un programme de la ville de New York, Children Can’t Fly est le parfait exemple d’un slogan bien trouvé pour un programme de prévention des chutes par les fenêtres.

Mesures éducatives — faire évoluer les connaissances, l’attitude et les comportements des parents

De nombreux programmes d’amélioration de la sécurité des habitations visent à faire évoluer les connaissances, l’attitude et les comportements des parents. Les théories de la modification des comportements apportent des éclaircissements sur les causes des blessures et les modalités de modification des comportements. Huit facteurs ont été recensés dans l’adoption de nouveaux comportements. Selon ces théories, une personne doit remplir les conditions suivantes pour adopter un comportement donné et doit donc :

• s’y engager personnellement ou le prévoir;• ne pas en être empêchée par des obstacles

présents dans l’environnement;

15

« Planifier, c’est faire entrer le futur dans le présent pour pouvoir agir sur lui dès maintenant. »

Alan Lakein

78 Speller, 1998 79 Christoffel, 1999, p. 162–175

Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Page 21: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

• disposer des compétences nécessaires;• être convaincue que les avantages excèdent

les inconvénients; • être consciente que les pressions exercées

pour l’adoption de ce comportement sont supérieures à celles exercées pour sa non-adoption;

• être consciente de la conformité de ce comportement à ses valeurs;

• réagir positivement à son adoption; • se savoir capable de l’appliquer dans

des situations différentes.

Si les trois premiers facteurs sont présents, la personne sera plus susceptible d’adopter un comportement. Les cinq variables restantes le renforceraient. Cette analyse peut être appliquée à la mise à l’essai régulière des détecteurs de fumée. Si le propriétaire d’une habitation est convaincu qu’un incendie peut se déclarer chez lui et est persuadé de l’utilité de la mise à l’essai régulière des détecteurs de fumée, s’il y a accès et s’il sait comment faire, il sera plus susceptible de les mettre régulièrement à l’essai. De plus, si une personne est persuadée que cette mise à l’essai mérite d’y consacrer du temps et des efforts, si elle sait que ses voisins mettent également leurs détecteurs à l’essai, si elle est persuadée que la responsabilité de cette mise à l’essai lui incombe, si celle-ci ne lui inspire aucune réaction négative et si elle peut l’effectuer dans des situations différentes, la probabilité de la mise à l’essai des détecteurs de fumée par ce propriétaire d’une habitation augmentera80. Si vous projetez d’agir sur ces différents facteurs, l’efficacité de votre programme d’action pourra s’en trouver renforcée.

L’évaluation initiale d’une habitation porte sur les caractéristiques de la personne responsable de l’enfant, de l’enfant et de l’environnement et ses enseignements sont précieux pour planifier un programme d’action. Cette évaluation devrait également porter sur les connaissances, les convictions et les comportements de la personne responsable, sur sa perception des connaissances et du comportement de l’enfant, les dangers présents dans l’habitation, l’emploi d’accessoires de sécurité et les modifications apportées à l’environnement de l’habitation. La recherche a démontré l’intervention de tous ces facteurs dans le risque de blessure des enfants à domicile81,82. Un bon exemple d’outil pour ce type

d’évaluation a été élaboré par la B.C. Injury Research and Prevention Unit pour le programme Chilliwack Safe Baby Program. Cet outil figure dans la section 6 — Outils.

Il est souhaitable que les informations communiquées aux personnes responsables d’enfant traitent du développement de l’enfant. Les enfants sont souvent exposés à des dangers à cause de comportements propres à chaque stade de leur développement. Chaque stade du développement des enfants les expose à différents degrés de risque par rapport à différents types de blessures. Les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables aux blessures à cause de leurs comportements d’exploration, de leur force, mobilité, coordination et habiletés cognitives limitées, ainsi que de leur manque d’expérience83. Le programme A Million Messages de Capital Health, en Alberta, est un bon exemple d’articulation des messages de prévention des blessures avec des tâches adaptées aux stades du développement. Un exemplaire de cet outil figure à la section 6 — Outils.

Les programmes destinés aux jeunes enfants devraient cibler principalement les parents et les responsables d’enfant — non les enfants. Les parents surestiment souvent les connaissances des enfants en matière de sécurité et leur capacité à gérer le risque de blessure par leurs propres moyens. Les programmes qui enseignent les règles de sécurité aux enfants peuvent donner aux parents une impression de sécurité trompeuse et leur faire croire, à tort, que les enfants peuvent se tirer d’affaire par leurs propres moyens84.

80 Gielen, 2003, p. 65-7681 Morrongiello, 2004, p. 433–44682 Morrongiello, 2004, p. 285–297

83 Santé Canada, 1996 84 Morrongiello, 2004, p. 433–446

16

Section 2 — Planifier l’utilisation de méthodes d’intervention et de modèles conceptuels efficaces

Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Page 22: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

L’intervention sur l’environnement

« Ce que les hommes créent, nous pouvons le recréer85. » La raison d’être des lieux et des produits consiste à rendre nos vies plus faciles ou plus agréables, mais leurs dangers éventuels ont souvent été négligés. Les voitures, par exemple, ont été conçues à l’origine en fonction de la vitesse et du confort. La sécurité des conducteurs, des passagers ou des piétons n’ont pas été beaucoup prises en considération. Les progrès des routes et de la conception des véhicules rendent les voyages de plus en plus sûrs. De la même façon, dans le cadre d’une habitation, on considère qu’une cage d’escalier ouverte est belle. Or, pour un petit enfant, cette cage d’escalier peut présenter un danger.

Vous pouvez intervenir sur l’environnement en prévoyant de le modifier de diverses façons, au cours de la phase de planification de votre programme d’action :

• réduire ou éliminer la nécessité de disposer d’un aménagement présentant un risque (acheter une maison de plain-pied sans escalier);

• modifier l’environnement physique (installation d’une balustrade dans les escaliers);

• ajouter des produits particuliers à l’environnement (barrières de sécurité);

• comprendre les modalités d’utilisation de ces produits (barrière de sécurité différente en haut des escalier de celles qui séparent des pièces);

• traitement de l’environnement social (attitude par rapport à la fermeture de la barrière)86.

Modification de l’environnement des habitations par des accessoires de sécurité

De nombreux programmes d’amélioration de la sécurité des habitations assurent la formation des responsables d’enfant pour les aider à modifier l’environnement de leur domicile. Ces programmes peuvent également renseigner sur les accessoires de sécurité offerts gratuitement ou à prix réduit ou permettre d’en profiter. Ces accessoires sont installés gratuitement pour les familles à faible revenu ou à risque élevé dans le cadre de certains programmes. La fourniture d’accessoires de sécurité ne suffit pas, à elle seule, à garantir que leur utilisation permettra de réduire le nombre de blessures. Les accessoires

de sécurité peuvent, eux aussi, donner une impression de sécurité trompeuse aux parents. Ils pourront moins surveiller leurs enfants ou croire que des enfants plus âgés peuvent surveiller les plus jeunes, si un accessoire de sécurité a été installé. Ces accessoires doivent également être utilisés systématiquement. L’installation d’une barrière n’évitera pas une blessure, si elle reste ouverte.

L’évaluation, au cours de la phase de planification de nouveaux programmes d’amélioration de la sécurité des habitations, des convictions et de l’attitude des responsables d’enfant par rapport aux pratiques de sécurité à domicile, ainsi que celle de leur perception du risque de blessure de leur propre enfant, pourront apporter des éclaircissements sur les modalités d’utilisation des accessoires de sécurité les plus efficaces pour prévenir les blessures.

Une description détaillée des accessoires de sécurité d’utilisation fréquente dans les habitations figure dans la section 6 — Outils. Vous y trouverez également des informations sur les détecteurs de monoxyde de carbone, les fiches de contrôle de la température de l’eau chaude, les verrous et les loquets, les cache-prise, les barrières de sécurité, les détecteurs de fumée, les enrouleurs de cordons de store, les dispositifs de sécurité et les arrêts de fenêtre. Chaque type de produit est décrit; la recherche sur l’efficacité de son utilisation est présentée, ainsi que les instructions pour son utilisation et son coût. Des solutions de remplacement à prix abordable sont également présentées, quand elles existent.

17Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 2 — Planifier l’utilisation de méthodes d’intervention et de modèles conceptuels efficaces

85 Christoffel, 1999, p. 163 86 Christoffel, 1999, p. 162–175

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Mise à exécution des politiques et des lois — intégration de la réglementation à votre travail de planification

L’adoption de législations et de normes à respecter par les produits pour réduire les risques de blessure constituent les modalités de mise à exécution des politiques et des lois. Les législations peuvent être de compétence municipale, provinciale, territoriale ou fédérale. Les codes du bâtiment, les règlements municipaux ou les normes régissant les produits utilisés à domicile sont susceptibles d’être modifiés. L’évaluation des points forts, des points faibles et des lacunes de la législation en vigueur vous permettra, en la passant en revue, de cerner les domaines à modifier. Une fois cette législation adoptée, sa mise à exécution sera d’une importance capitale.

Un amendement adopté, en 1976, au code de la santé de la ville de New York, est un exemple de loi efficace. Celle-ci a rendu obligatoire l’installation, par tous les propriétaires, de dispositifs de sécurité aux fenêtres des appartements où vivaient des enfants de moins de dix ans. Cette loi a été mise au point à la suite de travaux de recherche démontrant qu’un programme communautaire avait diminué de 50 pour cent le nombre de chutes par les fenêtres (en les faisant passer de 108 à 52) dans le Bronx et le nombre de décès de 35 pour cent (en les faisant passer de 45 à 37), sur l’ensemble de la ville, en deux ans. Ce programme comportait des mesures éducatives communautaires, des consultations individuelles pour les familles à risque élevé, des interventions de promotion dans les médias et la distribution de dispositifs de sécurité pour les fenêtres87. La tendance à la baisse de ces chutes s’est poursuivie. La ville de new York n’a signalé que trois cas de chute évitable en 200288.

Sécurité des produits

L’obligation d’utiliser des produits moins dangereux est un mode d’intervention essentiel pour améliorer la sécurité de l’environnement des habitations. La connaissance des normes de sécurité régissant les accessoires de sécurité pour les habitations vous permettra de constater la présence éventuelle de produits dangereux dans les habitations ou de nouveaux produits dangereux sur le marché. La Loi sur les produits dangereux réglemente certains accessoires de sécurité pour les habitations. La raison d’être de

cette loi consiste à interdire la vente, l’importation de produits dangereux et la publicité en leur faveur. Les meubles pour enfant peints à la peinture au plomb et les jouets comportant des matériaux toxiques ou des métaux lourds entrent, par exemple, dans le champ d’application de cette loi.

Si un produit vous inquiète, le service de la sécurité des produits de Santé Canada renseigne sur les retraits du marché et les mises en garde. Les décisions en matière de retraits du marché et de mises en garde sont prises après enquête diligentée à partir d’incidents signalés au Canada et analyse des informations sur les retraits du marché, rendues publiques par la U.S. Consumer Product Safety Commission. Celles-ci permettent de savoir si les mêmes produits ou des produits semblables sont également en vente au Canada. Les informations sur les blessures, les incidents et les problèmes de sécurité liés à l’utilisation de produits sont répertoriées. Ces rapports donnent lieu à des enquêtes. Les coordonnées des bureaux régionaux de la sécurité des produits et le site Web de la sécurité des produits de consommation figurent à la section 7 — Ressources.

Si la sécurité d’un produit appelle de graves réserves, Santé Canada effectuera une enquête à ce sujet. L’interdiction des marchettes pour bébé au Canada est un exemple de l’élimination des produits dangereux du marché.

Avant 1989, les marchettes pour bébé étaient à l’origine, chaque année, de plus de 1 000 blessures par an chez les jeunes enfants, au Canada. Les blessures provoquées par les marchettes sont plus graves que celles provoquées par n’importe quel autre produit pour enfant. En 1989, la Canadian Juvenile Products Association (CJPA) et le gouvernement du Canada ont créé une norme d’application volontaire exigeant la fabrication de marchettes trop larges pour pouvoir passer par les portes, ce qui équivalait à leur interdiction, en raison de l’inexistence de ce type de produit. Après la cessation d’activité de la CJPA, l’interdiction volontaire n’a plus été mise en application avec la même rigueur. Les principaux commerces de détail du Canada ont continué à respecter cette interdiction volontaire, mais des marchettes se vendaient toujours par des canaux non officiels, comme les ventes de garage, les marchés aux puces ou les vendeurs ambulants.

18Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 2 — Planifier l’utilisation de méthodes d’intervention et de modèles conceptuels efficaces

87 Spiegal, 1997, p.1143–1147 88 Spiegal, 1997, p. 1143

Page 24: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Les parents pouvaient également se les procurer aux États-Unis ou les importer par Internet. Les marchettes étaient souvent transmises au sein des familles ou données par des amis.

Une étude effectuée en 1996 au Canada a permis de constater que 70 pour cent des marchettes à l’origine de blessures étaient d’occasion et que 30 pour cent d’entre elles avaient été achetées aux États-Unis89. La présence de marchettes, malgré l’interdiction volontaire, se traduisait chaque année par plus de 100 consultations aux urgences, au Canada90. Une enquête publiée au printemps 2003 par SécuriJeunes Canada et Johnson & Johnson a démontré qu’un tiers des parents (32 pour cent) se servaient ou s’étaient servis récemment de marchettes à roulettes pour leurs jeunes enfants. Les constatations de cette enquête ont permis d’estimer à 500 000 le nombre de marchettes toujours présentes au domicile des Canadiens. Santé Canada a publié en 2003 une mise en garde sur l’utilisation des marchettes, puis a envisagé de les interdire. La Sécurité des produits de consommation a lancé une évaluation de la norme de l’industrie. Cette évaluation a comporté une analyse des anciennes propositions de réglementation et la consultation intense des parties prenantes. L’interdiction des marchettes pour bébé sur le marché canadien a été recommandée à l’issue de cette évaluation. L’interdiction envisagée a été pré-publiée dans la Gazette du Canada, le journal officiel du gouvernement du Canada. Cette annonce a indiqué le nombre de jours de pré-publication de cette réglementation et les coordonnées où faire parvenir des observations. Les entreprises, les organismes communautaires et les particuliers que cette interdiction affecterait ont été consultés pour que cette démarche tienne compte de leurs avis.

SécuriJeunes Canada et ses partenaires ont appuyé la recommandation d’interdire les marchettes, ainsi que plus de 300 parents, médecins, professionnels de la santé publique et membres de la collectivité, qui ont écrit à Santé Canada. Au bout du compte, Santé Canada a interdit la vente et l’importation des marchettes pour bébés, ainsi que la publicité à leur sujet, en avril 2004 — une première mondiale!

De nombreux accessoires de sécurité pour habitation portent une étiquette de la CSA ou de l’ULC, qui indique la conformité de ces produits à une norme en

vigueur. L’Association canadienne de normalisation (CSA) élabore des normes en réponse à des besoins variés, dont la sécurité des produits et du public. Ces normes sont élaborées par des comités qui représentent divers secteurs d’activité. Les normes recommandées sont ensuite affichées pour que le public fasse connaître ses observations. Les normes de la CSA régissent divers produits, dont les casques et les détecteurs de fumée, et sont répertoriées dans son site Web. Les Laboratoires des assureurs du Canada (ULC) mettent à l’essai divers produits, pour évaluer leur sécurité et les homologuent, y compris les systèmes de détection de fumée. Le site Web de l’ULC contient de plus amples renseignements sur cet organisme. Les adresses des sites Web de la CSA et de l’ULC figurent à la section 7 — Ressources.

Modèles conceptuels Avant le début de votre travail de planification, il est utile d’appliquer un cadre de référence aux blessures à domicile pour mieux comprendre les facteurs de risque qui conditionnent la sécurité dans les habitations. Quatre modèles sont présentés, aux caractéristiques propres à chacun d’eux. On peut les utiliser conjointement ou séparément.

19Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 2 — Planifier l’utilisation de méthodes d’intervention et de modèles conceptuels efficaces

89 Morrison. 1996, p. 180–182 90 Site Web de la Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique du Canada), consulté 2005.

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Matrice de Haddon

La matrice de Haddon s’articule autour de trois catégories de facteurs et de trois phases pour analyser les risques de blessure. Les trois facteurs sont les suivants : l’hôte (la personne blessée), le vecteur (la force ou l’énergie à l’origine de la blessure) et l’environnement (physique et social). Les trois phases sont le pré-événement, l’événement et le post-

événement — l’événement étant le moment où la blessure se produit. Les programmes de prévention des blessures sont axés sur la phase du pré-événement. Le tableau 8 vous permettra peut-être d’appliquer la matrice de Haddon pour planifier un programme d’action dans les trois domaines d’intervention : l’éducation, les modifications de l’environnement et la mise à exécution des politiques et des lois.

20

Hôte(parent) Vecteur (dangers dans les habitations)

Environnement physique

Environnement social

Éducation Comment pouvons-nous faire comprendre aux parents que les blessures peuvent être graves?

Comment pouvons-nous informer les parents sur les comportements qui font courir des risques aux enfants?

Comment pouvons-nous expliquer aux parents que les enfants ne suivent pas toujours les règles de sécurité?

Comment pouvons-nous enseigner aux parents les dangers présents dans les habitations?

Comment pouvons-nous faire comprendre aux parents que leur perception des risques doit reposer sur leurs propres caractéristiques et sur celles de l’enfant et de l’environnement?

Comment l’éducation peut-elle améliorer la sécurité dans les habitations?

Comment pouvons-nous éduquer, sensibiliser et créer un mouvement de soutien pour que la sécurité des habitations soit valorisée?

Modification de l’environnement

Quelles informations pouvons-nous communiquer aux parents sur le choix de produits sans danger pour leur domicile?

Comment pouvons-nous garantir l’accès des familles aux accessoires de sécurité pour leur domicile?

Comment pouvons-nous modifier l’environnement physique?

Comment pouvons-nous défendre la cause de la sécurité des habitations?

Mise à exécution des politiques et des lois

Que pouvons-nous faire pour que les parents sachent comment choisir des produits qui ne présentent aucun danger pour leur enfant?

Comment pouvons-nous garantir que les produits présents dans les domiciles ne présenteront aucun danger?

Comment pouvons-nous défendre les intérêts des parents qui n’ont pas les moyens d’améliorer la sécurité de leur domicile?

Comment pouvons-nous influencer les lois et les politiques qui améliorent la sécurité des habitations?

Tableau 8. Utilisation de mesures éducatives, de mesures de modification de l’environnement, de mise à exécution des politiques et des lois, ainsi que de la matrice de Haddon dans la phase de planification des programmes d’action

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Section 2 — Planifier l’utilisation de méthodes d’intervention et de modèles conceptuels efficaces

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Tableau 9. Application de l’approche axée sur la santé de la population aux facteurs de risque de blessure à domicile (Note : liste non exhaustive.)

21

Réaction individuelle

Réaction individuelle

Environnement social

Environnement physique

Patrimoine génétique

Prospérité/bien-être

Santé et fonctionnement

Interventions des services

de santé

Enfant Responsable Enfant

Stade du développement

Âge de l’enfant

Sexe de l’enfant

Expérience de l’approche parentale

Conviction

Style d’approche parentale

Connaissance de la prévention des blessures

Connaissance des accessoires de sécurité

Capacité d’installer les accessoires de sécurité

Perception des habiletés et des compétences de l’enfant

Surveillance

Niveau d’études

Importance attachée à la sécurité du domicile

Politique/promotion des mesures d’amélioration de la sécurité des habitations

Appartenance ethnique

Taille de la famille

Escalier

Meubles

Fenêtres

Terrasses

Eau brûlante

Surfaces brûlantes — cuisinière, foyers à gaz

Boissons brûlantes

Prises électriques

Briquets/allumettes

Médicaments

Produits de nettoyage

Alcool

Cigarettes

Baignoires

Piscines

Cordons de stores ou de rideaux

Oreillers/bordures de protection

Aliments

Objets acérés

État physique de l’habitation

Tempérament

Niveau d’activité

Comportement de prise de risque

Capacité cognitive

Conditions socio-économi-ques

Sentiment de bien-être de la personne responsable

Présence de maladies

Mesures éducatives pour modifier les connaissances, l’attitude et les comportements

Modification de l’environnement physique du domicile

Revendication de l’adoption d’une législation et de normes

Le cadre de référence de la santé de la population

Le cadre de référence de la santé de la population apporte une autre perspective à la phase de planification de votre programme d’action. Il fait ressortir les relations entre les nombreux facteurs qui conditionnent la santé et le risque de maladie ou de blessure. Il tient compte de la complexité de la santé et propose un cadre de référence pour des consultations individuelles, des programmes communautaires, des politiques, une évaluation et de la recherche à l’échelle du continuum de

la santé. On présente souvent ce modèle sous la forme d’un diagramme faisant ressortir toutes les interrelations entre les réactions individuelles, les facteurs présents dans l’environnement, les facteurs génétiques, le bien-être et la prospérité, la santé et le fonctionnement les interventions des services de santé qui rejaillissent sur une personne malade ou blessée91. Le tableau 10 applique le cadre de référence de l’approche axée sur la santé de la population aux facteurs de risque de blessure à domicile.

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Section 2 — Planifier l’utilisation de méthodes d’intervention et de modèles conceptuels efficaces

91 Site Web de l’Agence de santé publique du Canada, consulté 2005

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22

Figure 1. Application du modèle logique du programme au programme de prévention des blessures

Intrants Activités Extrants Résultats immédiats

Résultats finaux

Produits présents dans les

habitations

Intervenants

Responsables politiques

Enfants

Environnement du domicile

Concepteurs de domicile

Fabricants

Parents/ Responsables

d’enfants

Améliorer :la mise à exécution; la sécurité des produits;la défense des intérêts.

Augmenter la collaboration entre les intervenants.

Augmenter le nombre d’actions sur la sécurité des habitations.

Réduire le nombre d’enfants blessés à domicile.

Améliorer les connaissances et les compétences des intervenants.

Améliorer la sécurité des produits et la législation de protection des enfants à domicile.

Sensibiliser aux questions de sécurité des habitations.

Améliorer l’évaluation des programmes d’amélioration de la sécurité des habitations.

92 W.K. Kellogg Foundation, 2004, p. 1–6

Modèle logique du programme

Le modèle logique du programme est une méthode systématique et visuelle de planification, de mise en œuvre, d’évaluation et de communication des activités que vous projetez et des résultats que vous espérez obtenir. Il se présente sous la forme d’un diagramme de circulation pour relier les résultats, les activités,

les méthodes, les partis pris et les principes de votre programme. Le modèle logique du programme se présente de plusieurs façons, mais la majorité d’entre elles s’appuient sur les composantes, les activités, les groupes cibles, les résultats et les objectifs à court et à long terme92. La figure 1 est un exemple d’application du modèle de logique du programme à un programme d’amélioration de la sécurité des habitations.

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Section 2 — Planifier l’utilisation de méthodes d’intervention et de modèles conceptuels efficaces

Augmenter les connaissances; Faire évoluer attitude;Faire évoluer les comportements.

Améliorer l’environnement;Créer des aménagements physiques plus sûrs dans les habitations;Améliorer l’utilisation des accessoires de sécurité.

Former les intervenants.

Améliorer l’accès aux sources de données.

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La théorie écologique de la perception du risque

La théorie écologique de la perception du risque est un modèle qui peut servir à la planification d’interventions individuelles pour les familles. Cette théorie situe la perception individuelle du risque dans le cadre d’un contexte social et culturel. Ce sont les caractéristiques

de la personne responsable de l’enfant, de l’enfant et de l’environnement qui, selon ce modèle, conditionnent la perception du risque par la personne responsable de l’enfant. Des méthodes d’intervention actives ou passives sont choisies à partir de cette perception du risque pour prévenir les blessures.

23

La ligne de conduite décidée par un parent par rapport aux escaliers, pendant que son trottineur apprend à marcher, dépend des facteurs ci-dessous.

• Les convictions du parent (caractéristiques de la personne responsable de l’enfant)

• Quel est le degré de gravité du danger présenté par les escaliers?

• Que sait-il sur le nombre d’enfants qui se blessent dans les escaliers?

• Quelle est sa perception du risque couru par son propre enfant dans les escaliers?

• Les actions de l’enfant (caractéristiques de l’enfant)

• Comment l’enfant réagit-il face aux escaliers et à d’autres situations où il doit grimper?

• Les escaliers eux-mêmes (modification des caractéristiques de l’environnement)

• Quelle est la raideur des escaliers? Sont-ils recouverts de moquette? Y a-t-il d’autres enfants?

C’est à partir de ces réponses que les parents évaluent le degré de risque auquel leur enfant est exposé individuellement et appliquent des méthodes d’intervention actives ou passives pour le diminuer94.

Figure 2. Application de la théorie écologique au choix de méthodes de prévention des blessures93

93 Saluja, 2004, p. 17–22 94 Saluja, 2004, p. 17–22

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Section 2 — Planifier l’utilisation de méthodes d’intervention et de modèles conceptuels efficaces

Caractéristiques de la personne responsable;Expérience de l’approche parentale;Convictions;Style d’approche parentale;Connaissances; Perception.

Caractéristiques de l’enfant; Stade du développement;Tempérament;Niveau d’activité;Prise de risque; Capacité cognitive.

Caractéristiques de l’environnement;Présence de risques/dangers.

Perception du risque.

Méthodes passives de prévention des blessures.

Méthodes actives de prévention des blessures;Surveillance;Formation.

Déterminants dynamiques de la perception du risque

Contexte social et culturel

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Éléments probants sur l’efficacité des interventions d’amélioration de la sécurité

des habitations

Comprendre les obstacles à l’efficacité des interventions d’amélioration de la sécurité

des habitations

Section 3Concevoir des interventions

d’amélioration de la sécurité des habitations

Page 30: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des
Page 31: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Section 3 Concevoir des interventions d’amélioration

de la sécurité des habitations

Éléments probants sur l’efficacité des interventions d’amélioration de la sécurité des habitations

Modification de l’environnement

Les programmes de modification de l’environnement des habitations pour diminuer le nombre de blessures chez les jeunes enfants ont appliqué les méthodes d’intervention suivantes : consultations assurées par des professionnels, formation au sein de divers cadres communautaires et services de santé et visites à domicile pour évaluer l’environnement des habitations, informer, fournir des documents instructifs et renseigner sur les accessoires de sécurité pour les habitations. Certains programmes ont fourni ces accessoires de sécurité à des familles à risque élevé. Il s’agissait de barrières de sécurité, de détecteurs de fumées, de cache-prise, de fiches de contrôle de la température de l’eau chaude et de verrous et de loquets.

Une analyse documentaire de l’évaluation des programmes de modification de l’environnement des habitations a été menée à bien par la Cochrane Review. Parmi les onze études recensées, trois d’entre elles mesuraient leurs résultats à partir de la diminution du nombre de blessures. Aucune de ces études n’a constaté de diminution du nombre de blessures. Une étude a constaté une baisse importante du nombre de consultations médicales après l’intervention95. La section 8 — Annexe contient un résumé de ces études.

Cette même analyse documentaire a fait état de huit études signalant avoir mesuré leurs résultats à partir de la diminution du nombre de dangers présents dans les habitations. Selon sept de ces études, une certaine diminution du nombre de dangers a été constatée. Ces études ont permis de constater une augmentation de l’utilisation de cache-prise, de l’installation de verrous aux portes de placard et de dispositifs de sécurité aux fenêtres chez les groupes de personnes ayant bénéficié de ces interventions.

Les résultats de deux interventions se sont traduits, dans de nombreux cas, par l’abaissement de la température de l’eau chaude96. Consultez la section 8 — Annexe pour obtenir de plus amples renseignements sur ces études.

Consultations individuelles en services de santé

Les études des retombées des consultations individuelles assurées par des prestataires de soins de santé dans le cadre de divers services de santé ont également fait l’objet d’une analyse systématique. Deux études de contrôle randomisé ont été recensées : elles constataient peu ou pas d’effets sur les blessures bénignes et une diminution du nombre d’hospitalisations qui n’était pas statistiquement significative97.

Une étude a comparé les effets des consultations assurées par un pédiatre et de l’aiguillage vers le centre de sécurité d’un hôpital avec ceux d’une visite à domicile, en plus des consultations et de l’aiguillage. Aucune différence n’a été constatée entre les blessures survenues dans les deux groupes. Les parents qui s’étaient rendus au centre de sécurité, qu’ils aient bénéficié ou non d’une visite à domicile, étaient cependant plus susceptibles de disposer d’eau chaude à une température plus basse, d’un détecteur de fumée en état de fonctionnement, d’escaliers systématiquement protégés par des barrières de sécurité et de verrouiller les endroits où les produits toxiques étaient entreposés98.

25

« Une génération plante les arbres et c’est une autre génération qui bénéficie de leur ombre. »

Proverbe chinois

95 Lyons, 2003, p. 1–4196 Lyons, 2003, p. 1–41

97 DiGuisepi, 2000, p. 53–8298 Gielen, 2002, p. 33–40

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Programmes communautaires

Une méthode d’intervention communautaire, s’inspirant du modèle des communautés sûres de l’Organisation mondiale de la santé, s’est traduite par une diminution du taux d’hospitalisation des enfants, à la suite de blessures, sur une période de deux ans. Les taux d’hospitalisation ont augmenté pendant la même période, dans une communauté de référence. Les données recueillies par un sondage téléphonique n’ont pas permis de constater une diminution globale du nombre de blessures signalées chez les enfants, mais une diminution du nombre de blessures signalées exigeant un traitement médical. L’augmentation de l’installation de clôtures autour des piscines et de l’utilisation de barrières de sécurité dans les escaliers a également été signalée99.

Programmes axés sur une seule cause de blessure

Les programmes de prévention des blessures à domicile axés sur une seule cause réduisent manifestement le nombre de blessures. Le projet Smoke Alarm d’Oklahoma City s’est traduit par la réduction de 80 pour cent du nombre d’habitations présentant un risque élevé d’incendie. Le taux de blessure pour 100 incendies a diminué de 74 pour cent dans la zone ciblée par la campagne. Les taux ont parallèlement augmenté légèrement dans le reste de la ville. Des mesures éducatives associées à l’adoption d’une loi ont réduit efficacement le nombre de chutes par les fenêtres. En deux ans, le programme Children Can’t Fly de la ville de New York a fait diminuer le nombre de chutes par les fenêtres de 50 pour cent et de décès de 35 pour cent101.

Visites à domicile

Les programmes de visites à domicile peuvent servir à sensibiliser les parents et à soutenir les familles pour améliorer l’état de santé et le bien-être des jeunes enfants. Ils proposent un éventail de services aux personnes responsables d’enfant, dont des formations aux soins prénataux et aux soins des nourrissons. La formation des parents englobe des informations sur le développement de l’enfant, l’acquisition de compétences de résolution de problèmes et d’aptitudes à la vie quotidienne, des formations, des informations sur les débouchés professionnels et des relations avec les services communautaires. Ces séances de formation

peuvent se prêter au traitement de la sécurité des habitations.

Les programmes de visites à domicile réussissent le mieux dans les conditions suivantes :

• ils commencent pendant la petite enfance;

• ils assurent des services personnalisés en fonction des points forts, des facteurs de risque et des besoins propres à chaque famille;

• ils comportent des évaluations de suivi régulières pour recenser les progrès, redéfinir les actions prévues en fonction des besoins des familles et préparer les familles à s’occuper de leurs enfants à la fin des services de visite à domicile;

• ils permettent aux visiteurs familiaux d’établir une relation privilégiée avec les familles et de gagner leur confiance;

• ils sont axés sur les connaissances des parents en matière de développement de l’enfant;

• Ils favorisent l’accès à d’autres services susceptibles d’assister les familles;

• Ils emploient des visiteurs à domicile qui disposent de compétences et de connaissances en développement de l’enfant, approche parentale et soins de santé102.

Comprendre les obstacles à l’efficacité des interventions d’amélioration de la sécurité des habitationsConnaissances et compétences des intervenants

Les intervenants ne disposent pas toujours des compétences ou des connaissances nécessaires pour réussir à mettre en œuvre ces programmes. Une récente évaluation des conseils donnés par des professionnels de la santé, dont des médecins de famille, des pédiatres et des visiteurs à domicile, fait ressortir ce besoin de formation. Des questions sur l’âge auquel un enfant peut effectuer des activités courantes, sans risque, ont été soumises à des professionnels de la santé. Les variations de l’âge donné dans chacune des réponses atteignaient neuf ans. De plus, plus de 50 pour cent des réponses s’écartaient de deux ans au moins des âges recommandés à partir des données scientifiques103. La recherche démontre les progrès des connaissances et des pratiques en matière de prévention des blessures grâce à la formation104. L’éducation à la prévention des blessures devrait être régulière et s’appuyer sur les meilleurs éléments probants disponibles en matière d’efficacité. La section 7 — Ressources contient des ressources de formation théorique et pratique.

99 Coggan, 2000, p. 130–134100 Towner, 2001, p. 249–253101 Spiegal, 1997, p. 1143

102 Olds, 1986, p. 65–78103 Tomlinson, 2004, p. 301–305104 Marsh, 1998, p. 47–56

26Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 3 — Concevoir des interventions d’amélioration de la sécurité des habitations

Page 33: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Familles à risque élevé

Le manque de temps et l‘insuffisance du financement font partie des obstacles susceptibles d’empêcher les intervenants d’intégrer la prévention des blessures à leur travail auprès des familles à risque élevé. Les intervenants peuvent également rencontrer de la résistance de la part de familles vivant dans des conditions stressantes, qui les prédisposent difficilement à réserver un accueil favorable aux actions de sensibilisation. Certaines familles refusent peut-être de reconnaître les bienfaits des services de visite à domicile ou ne font peut-être pas confiance aux personnes leur proposant une assistance. Ces familles sont parfois confrontées à un grand nombre de problèmes, plus prioritaires que la prévention des blessures105.

Une formation supplémentaire sur les besoins des familles à risque élevé s’impose pour que les intervenants puissent leur venir en aide. Les services devraient être coordonnés pour ces familles. Les programmes qui favorisent la cohésion et la participation communautaire des familles à risque élevé peuvent réduire le risque de blessure chez les jeunes enfants. Les programmes qui ciblent l’approche parentale et l’amélioration du statut socio-économique des familles sont susceptibles de réduire davantage le nombre de blessures que ceux qui n’agissent que sur l’un ou l’autre de ces facteurs106. Le programme Bébés en santé, enfants en santé de l’Ontario est un exemple de programme qui assure des services de meilleure qualité aux familles à risque élevé.

Accès aux données

Les données sur les blessures peuvent être difficiles à trouver. Le recueil des données n’est pas normalisé à l’échelle du pays. Les informations recueillies peuvent être fragmentées, surtout à l’échelle locale. Les données relatives aux blessures permettent aux intervenants de montrer l’ampleur du problème des blessures dans leur collectivité et de mesurer la réussite de leurs programmes d’action. Les données de la surveillance des blessures leur permettent de faire connaître quels enfants se blessent, quand les blessures se produisent chez les enfants, le nombre de blessures recensées et les lieux où elles se produisent. La section 7 — Ressources contient des liens vers les organismes qui communiquent des données sur les blessures.

Convictions sociétales en matière de blessures

Bien que les parents pensent que les enfants sont vulnérables aux blessures, ils ne prennent pas souvent

les mesures qui s’imposent pour réduire le risque de blessure. Cette attitude s’explique par l’opinion répandue au sein de la société selon laquelle les blessures sont des « accidents », et que, dans la plupart des cas, il n’y a pas grand-chose à faire pour les prévenir. Une autre opinion s’ajoute à la précédente en matière de blessures des enfants : si seulement les parents avaient exercé une meilleure surveillance, cette blessure aurait été évitée. La modification des convictions sociétales exige une démarche à stratégies multiples, y compris de marketing social, de modification de l’environnement et de la législation et de mise à exécution des lois et des politiques. Le modèle des communautés sûres, qui associe un grand nombre de partenaires au sein de la collectivité, s’est révélé en mesure de réduire le nombre de blessures.

Promotion de la modification des normes et de la législation

Les programmes de prévention des blessures par la modification de l’environnement, soit en redéfinissant la conception des produits, soit en modifiant les lois, peuvent être très efficaces. L’emploi de couvercles de sécurité pour les enfants sur les flacons de médicament a, par exemple, réduit de 35 pour cent le nombre de cas d’empoisonnement traités par les services d’urgence107. Les personnes qui revendiquent ce type de modifications sont confrontées à un ensemble de difficultés qui leur sont propres. La modification éventuelle d’un produit, de la norme ou des lois régissant des produits peut se heurter à une certaine réticence. La conception des produits peut ne pas tenir compte de la sécurité des enfants ou ne pas respecter les normes. Même quand il existe des normes à respecter par les produits, celles-ci ne tiennent pas toujours compte de la sécurité des enfants. Les fabricants et les législateurs peuvent être réticents à modifier leurs produits ou les lois, si ces modifications sont onéreuses ou font augmenter le prix de vente des produits. Les groupes de lobbyistes peuvent s’employer à convaincre le public et le gouvernement de l’inutilité de procéder à des modifications, même si les risques auxquels un produit expose ses utilisateurs sont étayés par des données sanitaires.

105 Carter, 1992, p. 115–117106 Soubhi, 2001, p. 47–51

107 Howes, 1978

Section 3 — Concevoir des interventions d’amélioration de la sécurité des habitations

27Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Page 34: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

La modification d’une législation existante ou l’adoption d’une nouvelle législation se heurtent aux mêmes contraintes, puisqu’elles associent un large éventail d’acteurs, dont les motivations sont souvent contradictoires. La revendication et le lobbying en faveur de produits ne présentant aucun danger et de l’adoption de normes exigent des compétences uniques. Trouver une solution qui concilie tous les points de vue exige énormément de temps et

des compétences en négociation. La création de partenariats pourra renforcer vos actions. Si les demandes de modifications des lois et des normes qui régissent les produits aboutissent, leur incidence sur la diminution du nombre de blessures pourra se faire sentir longtemps. La section 7 — Ressources contient des liens vers des organismes de défense des intérêts qui assurent des formations et diffusent des ressources.

28Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 3 — Concevoir des interventions d’amélioration de la sécurité des habitations

Page 35: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Planifier avec efficacité

S’entourer de spécialistes

Se procurer des données sur la prévention des blessures

Taille de l’échantillon

Financement

Section 4Concevoir des modalités

d’évaluation efficaces

Page 36: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des
Page 37: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Section 4Concevoir des modalités d’évaluation efficaces

Voici les principales questions à vous poser pendant l’élaboration de vos modalités d’évaluation.

• Existe-t-il des évaluations de programmes d’action comparables et quelles méthodes ont été employées?

• Les méthodes de prévention des blessures en cours d’utilisation sont-elles efficaces?

• Les buts fixés en matière d’organisation du programme ou de comportements ont-ils été atteints?

• Comment vais-je mesurer les progrès accomplis et enregistrer les résultats?

• Comment peut-on améliorer l’efficacité du programme108?

Des méthodes d’évaluation formative, d’évaluation des moyens d’action et d’évaluation des résultats peuvent permettre de répondre à ces questions. Le tableau 11 récapitule les différents types d’évaluation et les situations dans lesquelles les employer.

L’évaluation formative sert à la conception de nouveaux programmes d’action. Ce type d’évaluation peut servir à produire de premières idées de programme avec des groupes cibles, expérimenter des outils ou sonder des groupes cibles pour recenser leurs connaissances et leurs convictions. Elle permet de répondre aux questions suivantes : « Que les participants savent-ils ou que pensent-ils déjà? Quels enseignements tirer de notre sondage? » On emploie souvent des groupes de discussion pour recueillir ces informations.

L’évaluation des moyens d’action est quantitative et comporte des comptages. Elle vous permet de démontrer, preuves à l’appui, dans quelle mesure un programme de prévention est mis en œuvre et la qualité de son exécution. Les questions posées sont les suivantes : « Qu’avons-nous fait concrètement? » (Combien de brochures avons-nous distribuées? Combien d’accessoires de sécurité avons-nous distribués ou installés?) « Quand et où avons-nous accompli ces actions? Par qui, à qui et pour qui? » (À combien de personnes avons-nous rendu visite?) « Quelles ont été l’homogénéité et la qualité du programme dans les divers lieux d’intervention? »

L’évaluation des moyens d’action peut servir à comprendre l’incidence de la conception du programme sur les données relatives aux résultats109.

La majorité des programmes de prévention des blessures à domicile emploient des méthodes d’évaluation formative ou d’évaluation des moyens d’action pour mesurer leurs résultats. Très peu de programmes emploient des méthodes d’évaluation des résultats. Les quelques analyses de résultats qui ont été effectuées ont démontré, dans une large mesure, la quasi-absence ou l’absence de diminution du nombre de blessures à domicile par les pratiques actuellement en vigueur. Après toutes les actions judicieuses effectuées par les intervenants, pourquoi les programmes d’amélioration de la sécurité des habitations sont-ils si peu à être évalués en fonction de la diminution du nombre de blessures?

L’évaluation des résultats n’est pas facile à accomplir, mais, étant donné le manque actuel de preuves incontestables pour démontrer l’efficacité des programmes d’amélioration de la sécurité des habitations, il est indispensable d’employer davantage cette méthode d’évaluation. Elle exige une planification efficace, de savoir comment et où se procurer des données relatives aux blessures, les compétences requises pour mener à bien des analyses statistiques complexes, du temps pour collecter les données et un échantillon de plus grande importance que celui qui existe peut-être dans votre collectivité. La mesure des résultats de votre programme d’action sur le nombre de blessures permet d’apporter la démonstration de son incidence sur votre collectivité. L’évaluation des résultats est également un moyen efficace d’apporter la preuve de la réussite de votre programme d’action quand vous entrerez en concurrence avec d’autres organismes pour obtenir son financement110.

30

« Si vous ne savez pas où vous allez, vous vous retrouverez probablement ailleurs. »

Laurence J Peter

108 Christoffel, 1999, p. 311109 Christoffel, 1999, p. 318–319

110 Christoffel, 1999, p. 309–333

Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Page 38: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

31

Tableau 10. Types d’évaluation 111

Évaluation formative coût /avantages

Évaluation des moyens d’action

Évaluation des résultats immédiats

Évaluation des résultats finaux

Ce type d’évaluation met à l’essai les projets de programme, les messages et le matériel avant leur mise en place et leur utilisation. Des évaluations en entrevues individuelles ou en groupes de discussion peuvent contribuer à la définition de la démarche à employer pour traiter les questions ci-dessous :

• perceptions de la vulnérabilité d’un enfant aux blessures à domicile;

• connaissances des accessoires de sécurité pour les habitations;

• connaissance du développement de l’enfant et du risque de blessure.

Questions à aborder

• Qui essayons-nous d’atteindre?

• Que savent-ils et que croient-ils?

• Que voulons-nous changer?

• Communiquons-nous avec efficacité?

Ce type d’évaluation est quantitatif et exige de procéder à des comptages. Voici quelques exemples de variables pouvant être mesurées.

• Nombre de responsables d’enfant informés.

• Nombre d’interventions effectuées et de citations dans les médias.

• Nombre d’accessoires de sécurité installés dans les habitations.

• Nombre de documents distribués.

Questions à aborder

• Que faisons-nous précisément?

• Qui le fait?

• Comment est-ce fait?

• Comment ce que nous faisons se compare-t-il avec ce que nous avions l’intention de faire?

• Qu’avons-nous appris?

• Que changerions ou ne changerions-nous pas?

Ce type d’évaluation combine des mesures quantitatives et qualitatives et emploie des outils comme des sondages et des observations. Voici quelques exemples de facteurs à mesurer.

• Modification des connaissances, de l’attitude et des convictions en matière de sécurité des enfants à domicile (sondage);

• Augmentation du nombre d’habitations où des accessoires de sécurité sont installés (pré- et post-observation).

Questions à aborder

• Quels sont les résultats de notre programme?

• Comment ces résultats se comparent-ils à nos attentes?

Ce type d’évaluation permet de savoir si un projet a fait diminuer le nombre de blessures et de décès.

Ces données peuvent permettre de mesurer les progrès consécutifs à l’intervention.

Questions à aborder

• Quels facteurs ont pu contribuer à la diminution du nombre de blessures à domicile chez les enfants, aux lieux ciblés ou dans la collectivité dans son ensemble?

• Quels enseignements ont été tirés sur les activités et les facteurs les plus efficaces pour améliorer la sécurité des enfants à domicile?

Planifier avec efficacité

Les 15 étapes suivantes ont été définies pour garantir l’efficacité de la planification d’une évaluation efficace :

1. définir par écrit des buts et des objectifs précis et mesurables pour votre programme d’amélioration de la sécurité des habitations;

2. préciser et définir un ensemble d’activités à accomplir pour atteindre les buts et les objectifs de votre programme d’action;

3. dresser la liste des questions auxquelles l’évaluation formative, l’évaluation des moyens d’action et des résultats doivent permettre de répondre;

4. recenser les ressources indispensables pour mener à bien votre évaluation et comparer cette liste à l’inventaire des ressources disponibles;

5. définir des priorités réalistes pour l’évaluation, en fonction des ressources et du temps disponibles;

6. désigner nommément une personne pour superviser l’évaluation;

7. choisir des méthodes correspondant aux questions auxquelles répondre pour évaluer votre programme d’action;

8. recenser des sources de données éventuelles et élaborer des formulaires de collecte de données en fonction de ces sources;

9. mettre au point un calendrier d’évaluation;

10. mener à terme l’évaluation formative du matériel;

11. recueillir des données de référence;

12. analyser et interpréter ces données;

13. communiquer une rétroaction en vous appuyant sur ces constatations pour améliorer le programme d’action;

14. communiquer toutes les constatations, positives et négatives, en temps opportun;

15. analyser la démarche d’évaluation112.

111 Adapté du manuel Walk This Way, du groupe de travail de U.S. Safe Kids, 2003. 112 Christoffel, 1999, p. 312

Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 4 — Concevoir des modalités d’évaluation efficaces

Page 39: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

S’entourer de spécialistes

Votre propre collectivité locale ou organisme recèle peut-être des spécialistes de l’évaluation. Les collèges, les universités, les conseils de planification sociale, les autorités sanitaires et les centres de ressources en prévention des blessures comptent dans leurs rangs des spécialistes de l’évaluation qui pourraient souhaiter évaluer une initiative communautaire. Vous pourriez identifier des chercheurs dans votre domaine d’intervention grâce à des sites Web, des rapports annuels et des articles de revue. Faites preuve d’imagination pour envisager quel établissement pourrait s’associer à votre programme d’action. Des professeurs d’une faculté de psychologie, de sciences de la santé, de travail social, de sciences infirmières ou d’études de la famille pourraient apporter leur aide. Un de leurs étudiants pourrait vouloir travailler sur un projet. Prévoyez selon quelles modalités vous aimeriez recevoir leur aide et présentez-leur un plan d’action détaillé, mentionnant les objectifs et les échéances.

Les conseils de planification sont un autre type d’organisme-ressource. Ils pourraient vous mettre en relation avec des programmes d’action comparables ou tisser des liens avec d’autres domaines d’intervention au sein de votre collectivité. Ils peuvent disposer de sources de données et de spécialistes pour vous permettre d’accéder à des données et de les analyser. La section 7 — Ressources contient les coordonnées des conseils de planification locaux, des autorités sanitaires, des réseaux provinciaux, territoriaux et nationaux, ainsi que des centres de prévention des blessures.

Votre propre organisme peut compter en son sein une personne ou un service compétent en évaluation. Comme leur temps et leurs ressources peuvent également être sollicités par d’autres, vous devrez peut-être expliquer clairement les avantages de l’évaluation de votre programme d’action. Votre organisme peut également compter des épidémiologistes dans ses rangs. Ils sont compétents en analyse de données et sont peut-être disponibles pour participer à la rédaction de rapports. Ils savent également comment se procurer des données sanitaires au sein de votre organisme et auprès d’autres sources.

L’acquisition de compétences supplémentaires en évaluation peut être utile pour planifier des programmes de prévention des blessures à domicile efficaces. Des cours sont proposés aux universités et collèges locaux, en ligne ou dans le cadre de conférences. La section 7 — Ressources contient des renseignements sur ces cours.

Se procurer des données sur la prévention des blessures

On peut se procurer les taux de blessure des jeunes enfants à domicile grâce au Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT). Quinze hôpitaux répartis sur l’ensemble du territoire répertorient leurs propres taux de blessure chez les enfants. Un des sites du SCHIRPT contient peut-être des informations sur votre région. Même si votre hôpital local ne fait pas partie du SCHIRPT, il pourra peut-être vous communiquer quand même des données sur les blessures des enfants. Les registres des traumatismes, Santé Canada et l’Institut canadien d’information sur la santé sont également des sources d’information. La section 7 — Ressources contient les coordonnées des organismes qui communiquent des données sur les blessures.

32Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 4 — Concevoir des modalités d’évaluation efficaces

Page 40: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Taille de l’échantillon

Le nombre de jeunes enfants blessés à domicile est peut-être modeste dans votre région, même si le programme que vous dispensez s’adresse à de nombreuses familles. Si la taille de votre échantillon est trop petite, vous ne pourrez pas savoir si les changements dont votre programme est à l’origine sont significatifs ou si d’autres facteurs en sont à l’origine. Des relations avec d’autres organismes qui dispensent des programmes comparables vous permettraient de disposer d’un échantillon plus important et augmenteraient la valeur de votre travail de mesure des résultats. Vous pourrez trouver des programmes comparables grâce à vos autorités sanitaires régionales ou au centre régional de prévention des blessures ou en faisant connaître ce

besoin grâce à des listes de diffusion spécialisées en prévention des blessures. Vous pourriez également mettre ainsi en commun vos ressources, votre expertise et vos ressources financières pour mener à bien une évaluation d’une plus grande portée.

Financement

Des sources de financement externes sont souvent utiles pour des évaluations de résultats à long terme. Si votre plan d’action est solide et, surtout, si vous avez créé des partenariats pour le mettre en œuvre, des programmes gouvernementaux ou des fondations pourront vous apporter les fonds nécessaires pour embaucher un spécialiste de l’évaluation. La section 7 — Ressources contient une liste d’éventuelles sources de financement.

33Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 4 — Concevoir des modalités d’évaluation efficaces

Page 41: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Justification des recommandations en matière de meilleures pratiques

Section 5Recommandations sur les

meilleures pratiques d’amélioration de la sécurité des

habitations pour les enfants

Page 42: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des
Page 43: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Section 5Recommandations sur les meilleures

pratiques d’amélioration de la sécurité des habitations pour les enfants

Une intervention en prévention des blessures donne de bons résultats, à condition qu’un certain nombre de composantes essentielles en fasse partie depuis sa phase de planification. Qu’il s’agisse d’une nouvelle initiative ou de la poursuite d’un programme d’action existant, certains des éléments ou tous les éléments ci-dessous peuvent être intégrés à sa phase de planification.

35

« Une vision sans action n’est qu’un simple rêve. Une action sans vision ne fait que passer le temps. Une vision suivie d’actions peut changer le monde. »

Joel A. Barker

Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

• parents de nourrisson (naissance à un an);

• parents d’enfants âgés d’un à deux ans;

• parents de garçons;

• familles résidant dans un quartier où le statut socioéconomique et les revenus sont faibles et les habitations de mauvaise qualité.

Cibler les groupes à risque élevé :

• se mettent en place après une blessure ou dans le cadre d’un service de santé;

• sont axées sur une seule cause de blessure;

• s’appuient sur une évaluation des habitations qui tient compte des éléments suivants :

- caractéristiques de la personne responsable de l’enfant;

- caractéristiques de l’enfant;

- caractéristiques de l’environnement;

• ciblent principalement la personne responsable de l’enfant et non l’enfant;

• augmentent les connaissances des personnes responsables d’enfant sur l’âge et le stade du développement des enfants et sur leur rôle dans les blessures;

• persuader les personnes responsables d’enfant que leur propre enfant est vulnérable aux blessures et que celles-ci peuvent être graves;

• sont communautaires et comportent des mesures éducatives, des mesures de modification de l’environnement et de mise à exécution des politiques et des lois.

Prévoir des interventions qui :

• sont mises au point en début de phase de planification;

• s’appuient sur les résultats;

• font appel à des groupes témoin randomisés et non randomisés.

Prévoir des évaluations qui :

Page 44: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Justification des recommandations en matière de meilleures pratiques

Programmes ciblant les personnes responsables de nourrissons (naissance à un an) :

• le taux d’hospitalisation des nourrissons est de huit à dix fois supérieur à celui de n’importe quel autre groupe d’âge 113;

• les chutes sont la cause de blessure la plus fréquente114;

• les chutes se produisent de meubles, de sièges d’auto et dans les escaliers ou quand on laisse tomber le nourrisson de manière non intentionnelle115;

• les chutes se traduisent le plus souvent par des blessures à la tête (36 pour cent), des blessures superficielles (26,3 pour cent) et des fractures/luxations (12,2 pour cent)116;

• les chutes sont à l’origine de 95,8 pour cent des fractures du crâne117.

Programmes ciblant les personnes responsables d’enfants âgés d’un à deux ans :

• le risque de blessure culmine entre un et deux ans118;

• le développement physique et moteur est plus rapide que celui de l’aptitude cognitive à comprendre les dangers;

• les parents surestiment la capacité de l’enfant à suivre les règles de sécurité119 ;

• les programmes devraient cibler les parents et les responsables d’enfant et non les enfants eux-mêmes.

Programmes ciblant les garçons :

• les garçons sont plus susceptibles de se blesser que les filles120;

• les parents tolèrent davantage de prise de risque chez les garçons121.

Programmes ciblant les familles résidant dans un quartier où le statut socioéconomique et les revenus sont faibles et les habitations de mauvaise qualité :

• le niveau d’études des parents est vraisemblablement plus faible;

• la personne à la tête de la famille est plus susceptible d’être seule, de percevoir des aides gouvernementales et de vivre avec plus d’enfants à domicile122;

• les parents sont conscients que leurs enfants disposent de moins de lieux sûrs pour jouer123;

• les parents sont moins susceptibles de conduire leur enfant à l’hôpital en cas de blessure124;

• Les programmes qui ciblent des modifications des lois et des règlements pour résoudre le problème des habitations de mauvaise qualité et qui revendiquent des aires de jeu sans danger sont sans doute bénéfiques pour ces familles125,126;

• Les programmes qui assurent la promotion de la « cohésion et de la participation communautaire » pour les familles à risque réduisent sans doute le risque de blessure chez les jeunes enfants. Les programmes qui ciblent à la fois les aptitudes parentales et le statut socio-économique des familles réduisent certainement mieux le nombre de blessures que ceux qui n’agissent que sur l’un ou l’autre de ces facteurs127.

Prévoir des interventions qui se mettent en place après une blessure ou dans le cadre d’un service de santé :

• les interventions qui prévoyaient des visites à domicile et l’accès à des accessoires de sécurité à prix réduit, après l’examen d’un enfant dans un service d’urgence, se traduisaient par une nette diminution des consultations médicales ultérieures128;

• les parents qui se rendaient au centre de sécurité d’un hôpital, étaient plus susceptibles d’utiliser des accessoires de sécurité à domicile, qu’ils aient reçu une visite ou non129.

Prévoir des interventions axées sur une seule cause de blessure :

• Le projet Smoke Alarm d’Oklahoma City s’est traduit par la réduction de 80 pour cent du nombre d’habitations présentant un risque élevé d’incendie. Le taux de blessure pour 100 incendies a diminué de 74 pour cent dans la zone ciblée par la campagne. Les taux ont parallèlement augmenté légèrement dans le reste de la ville130.

• En deux ans, le programme Children Can’t Fly de la ville de New York a fait diminuer le nombre de chutes par les fenêtres de 50 pour cent et de décès de 35 pour cent131.

36

113 Institut canadien de santé infantile, 2000, p. 21–22114 Pickett, 2003, p. 365–370115 Pickett, 2003, p. 365–370116 Pickett, 2003, p. 365–370117 Pickett, 2003, p. 365–370118 Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique

du Canada), 2005119 Morrongiello, 2004, p. 433–446120 Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique

du Canada), 2005121 Morrongiello, 1998, p. 33–44

122 Ramsay, 2003, p. 404–411123 Ramsay, 2003, p. 404–411124 Ramsay, 2003, p. 404–411125 Faelker, 2000, p. 203–208126 Shenassa, 2004, p. 633–638127 Soubhi, 2001, p. 47–51128 Lyons, 2003, p. 1–41129 Gielen, 2002, p. 33–40130 Towner, 2001, p. 249–253131 Spiegal, 1997, p. 1143

Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 5 — Recommandations sur les meilleures pratiques d’amélioration de la sécurité des habitations pour les enfants

Page 45: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Prévoir des interventions dont les outils d’évaluation des habitations s’appliquent aux caractéristiques de la personne responsable, de l’enfant et de l’environnement :

• les mères adoptent des pratiques différentes en matière de sécurité, selon la cause de blessure éventuelle132;

• les pratiques de sécurité diffèrent d’une pièce à l’autre133.

Prévoir des interventions qui augmentent les connaissances des personnes responsables d’enfant sur l’âge et le stade du développement des enfants et sur leur rôle dans les blessures :

• les parents adaptent rarement leurs attentes par rapport aux aptitudes de leur enfant en fonction du stade de son développement134;

• les parents sous-estiment ou sur-estiment souvent les aptitudes d’un enfant, ce qui les expose à des risques non prévus par leurs parents135;

• les parents surestiment les connaissances de leurs enfants en matière de sécurité et leur capacité à gérer le risque de blessure par leurs propres moyens136.

Prévoir des interventions qui persuadent les personnes responsables d’enfant que leur propre enfant est vulnérable aux blessures et que celles-ci peuvent être graves :

• les parents ne pensent pas souvent à prévenir les blessures ou à prendre leurs dispositions pour diminuer les risques dans le cadre de leurs activités quotidiennes137;

• certains parents croient aussi que les blessures enseignent des leçons à leurs enfants et qu’elles sont des conséquences normales du jeu138.

Prévoir des interventions communautaires qui comportent des mesures éducatives, des mesures de modification de l’environnement et de mise à exécution des politiques et des lois :

• les interventions appliquant le modèle des communautés sûres de l’Organisation mondiale de la santé ont manifestement réduit les taux d’hospitalisation des enfants139.

Prévoir des évaluations qui s’appuient sur les résultats et font appel à des groupes témoins randomisés et non randomisés :

• très peu de programmes de prévention des blessures à domicile évaluent leurs résultats140;

• les quelques analyses de résultats qui ont été effectuées ont démontré, dans une large mesure, la quasi-absence ou l’absence de diminution du nombre de blessures des enfants à domicile par les pratiques actuellement en vigueur141.

37Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 5 — Recommandations sur les meilleures pratiques d’amélioration de la sécurité des habitations pour les enfants

132 Morrongiello, 2004, p. 285–297133 Morrongiello, 2004, p. 285–297134 Morrongiello, 2004, p. 433–446135 Morrongiello, 2004, p. 433–446136 Morrongiello, 2004, p. 433–446

137 Morrongiello, 1996, p. 383–388138 Morrongiello, 1996, p. 383–388139 Coggan, 2000, p. 130–134140 Lyons, 2003, p. 1-41141 Lyons, 2003, p. 1-41

Page 46: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

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Footnote:

2

Outil d’évaluation de la sécurité des habitations

Informations sur le développement de l’enfant et les blessures

Renseignements sur les accessoires de sécurité pour les habitations

Principaux messages sur la sécurité à domicile pour les parents

Section 6Outils

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Section 6Outils

Outil d’évaluation de la sécurité des habitations

La B.C. Injury Research and Prevention Unit a mis au point un outil d’évaluation de la sécurité des habitations à utiliser avec les familles qui participaient au programme Chilliwack Safe Baby. Cet outil a été conçu et modifié à partir d’autres outils, publiés et non publiés. Ce questionnaire était complété deux mois

avant l’intervention et, à nouveau, six et douze mois après celle-ci. Ce questionnaire se compose de trois parties — données démographiques, évaluation des risques et blessures signalées par les clients. L’attitude des parents et les dangers présents dans le domicile sont évalués dans la partie du questionnaire consacrée à l’évaluation du risque. Les informations tirées de cet outil peuvent servir à l’évaluation de votre programme d’action.

39

« Soyez enclin à agir – voyons quelque chose de concret se produire dès maintenant. Vous pouvez décomposer ce plan de grande ampleur en petites étapes et franchir sa première étape immédiatement. »

Indira Gandhi

B.C. Injury Research and Prevention UnitProgramme Chilliwack Safe Baby — Questionnaire à deux mois de l’intervention

1. Quel est l’âge actuel de votre bébé?___________ mois Garçon Fille

2. Quel est votre lien de parenté avec ce bébé? Mère Père Autre ______________

3. Est-ce votre premier bébé? Oui Non

4. Si non, quel est l’âge de vos autres enfants? ____________________________________

5. Merci d’indiquer votre âge : _________ ans

6. Situation familiale : célibataire séparé(e)/ marié(e) veuf/veuve divorcé(e)

7. Êtes-vous parent unique? Oui Non

8. Êtes-vous actuellement : locataire propriétaire autre _____________(type d’habitation)

B. ÉVALUATION DES RISQUES : Cette section permet aux chercheurs de notre étude de recueillir des informations susceptibles de révéler des différences, entre les habitations des personnes des différents groupes de notre étude, qui constitueront une base de référence.

9. Quelle est, selon vous, la gravité du problème des blessures (ou des accidents) des bébés à domicile, par rapport aux autres problèmes de santé que peuvent subir les bébés?

Problèmetrès grave

Problèmegrave

Problèmeassez grave

Problèmemineur

Pas un problème

Presque toutesévitables

Tout à faitévitables

Assezévitables

Pas trèsévitables

Pas du toutévitables

10. Pensez-vous que la plupart des blessures (accidents) des bébés pourraient être évitées?

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A. DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES (Partie 1) : Cette section permet aux chercheurs de cette étude de réunir des informations générales sur les familles de nouveaux bébés, susceptibles d’influencer les constatations.

(prière de préciser)

Page 49: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

40

11. Quelle est, selon vous, la probabilité qu’au moins un enfant de moins d’un an se blesse à Chilliwack dans les prochains jours? (Prière d’encercler une réponse sur une échelle de 1 à 5, où 1 représente Pas du tout probable et 5 Très probable)

Pas du tout probable Très probable

Brûlures 1 2 3 4 5Hématomes 1 2 3 4 5Coupures 1 2 3 4 5Blessures à la tête 1 2 3 4 5Fractures 1 2 3 4 5Empoisonnements 1 2 3 4 5

Risques de chute à votre domicile

12. Le hall et l’escalier sont-ils suffisamment éclairés (pour prévenir les chutes)? Oui Non

13. Les couloirs et les escaliers sont-ils encombrés? Oui Non

14. De nombreux bébés se blessent en tombant d’une surface située en hauteur (par exemple, une table à langer). Tout en faisant de votre mieux, vous est-il arrivé de laisser

votre bébé sans surveillance pendant une fraction de seconde : Jamais 1 ou 2 fois

À l’occasion Parfois

15. Votre bébé rampe-t-il? Oui Non

16. Selon quelle fréquence votre bébé utilise-t-il une marchette? Souvent Parfois Jamais

Risque d’étouffement/étranglement à votre domicile

17. Le coffre à jouets est-il équipé d’un couvercle léger,

d’aucun couvercle ou d’un mécanisme de fermeture sûr? Oui Non

18. Rangez-vous toujours les petits objets et aliments sur lesquels votre enfant pourrait s’étouffer hors de sa portée (les objets qui peuvent glisser dans un rouleau de papier toilette présentent un

danger d’étouffement)? Oui Non

19. Les cordons de vos stores sont-ils long et à la portée de votre enfant? Oui Non

Risques d’incendie/brûlures à votre domicile

20. Le café, les liquides et les aliments brûlants sont-ils placés

hors de la portée de votre enfant? Oui Non

21. Disposez-vous d’un extincteur en état de fonctionnement Oui Non (pour éteindre un petit incendie ou dégager une voie d’évacuation)?

22. Votre eau chaude est-elle réglée à une température non dangereuse? Le code sanitaire autorise des réglages compris entre 43°-54° C (110°-120° F). Nous recommandons un réglage à 49° C (120° F) au plus pour éviter de

s’ébouillanter à l’eau chaude du robinet. Oui Non Ne sais pas

Risques d’empoisonnement à votre domicile

23. Les médicaments et les vitamines sont-ils rangés hors de la portée de votre enfant? Oui Non

24. Les plantes sont-elles placées hors de la portée de votre enfant? Oui Non

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Section 6 — Outils

Page 50: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Risques de noyade à votre domicile

25. Votre enfant est-il toujours surveillé par un adulte dans la baignoire? Oui Non

26. Les piscines de votre propriété ou de votre quartier sont-elles protégées

contre leur utilisation par des enfants sans surveillance (p. ex., clôture)? Oui Non

27. Utilisez-vous actuellement un des accessoires suivants dans votre domicile?

(Prière de cocher toutes les cases correspondant à vos réponses) Oui Non

41

Oui Non

Sans objet dans mon domicile

Enrouleurs de cordon de store

Verrou de tiroir

Protège-coins

Butées de porte

Cache-prise

Fiche de contrôle de la température de l’eau

Numéro du centre antipoison/ numéros d’urgence près du téléphone

Détecteurs de fumée

Barrières de sécurité dans les escaliers

28. Utilisez-vous d’autres accessoires de sécurité à l’heure actuelle? ––––––––––––––––––––––––––––––

–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

29. Au cours de ces deux derniers mois, l’enfant de cette enquête a-t-il subi une blessure accidentelle qui a été traitée par un médecin ou dans un hôpital? Oui Non

30. Si oui, le nombre de blessures accidentelles, subies par l’enfant de cette enquête et traitées par un médecin ou dans un hôpital est de : –––––––––––––––––––

31. Si oui, quel était l’âge de votre bébé au moment de sa blessure? ____________ mois

32. Combien de ces accidents/blessures se sont produits au cours de ces deux derniers mois

au domicile ou dans le jardin?_________________________ (prière d’indiquer un chiffre)

C. BLESSURES SIGNALÉES PAR LES CLIENTS :Cette section permet aux chercheurs de l’étude de recueillir des informations sur les blessures survenues au sein des familles de nouveaux bébés des groupes que nous étudions.

(prière d’indiquer un chiffre)

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Section 6 — Outils

Page 51: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

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33. Quel a été le type de blessure le plus grave qu’il a subi?

Fractures osseuses Brûlure Luxation

Foulure ou entorse Coupure, éraflure ou hématome

Blessure interne

Empoisonnement par produit ou liquide

Traumatisme dentaire Commotion cérébrale

Blessures multiples Ne sais pas Autre

34. Quelle partie du corps a été blessée?

Yeux Tête ou cou Visage ou cuir chevelu

Bras ou mains

Jambes ou pieds Dos ou colonne vertébrale

torse Épaule

Hanche Endroits multiples Ne sais pas

35. Prière d’expliquer ce qui s’est passé (type et circonstances de la blessure) : –––––––––––––––

––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

D. DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES (Partie II) :Cette section permet aux chercheurs de cette étude de réunir des informations générales sur les familles de nouveaux bébés, susceptibles d’influencer les constatations.

36. Situation par rapport à l’emploi :

m’occupe de la maison à temps plein

emploi rémunéré, à temps plein ou partiel

chômage autre____________________

37. Niveau d’études :

école secondaire collège université école professionnelle

autre _____________

38. Pouvez-vous estimer le revenu total de votre ménage?

Moins de 20 000 $ 20 000 $ – 40 000 $ 40 000 $ - 60 000 $ plus de 60 000 $

39. Combien de personnes vivent-elles à votre domicile? ___________ (prière d’indiquer un chiffre)

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Section 6 — Outils

(prière de préciser)

(prière de préciser)

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Informations sur le développement de l’enfant et les blessures

Le programme A Million Messages de Capital Health permet aux professionnels de la santé de communiquer aux parents des informations cohérentes sur la

prévention des blessures. Ces messages s’articulent avec les stades du développement de l’enfant. L’outil des visiteurs à domicile, présenté ici, fait partie des outils élaborés pour ce programme.

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ATTENTES POUR LE PERSONNEL

MESSAGES CLÉS RESSOURCES

Nouveau-né

Parler des questions de prévention des blessures liées au syndrome du bébé secoué et aux chutes.

SYNDROME DU BÉBÉ SECOUÉ

L’approche parentale peut être parfois écrasante et décourageante, en particulier si les parents sont stressés par le manque de sommeil, leur manque de disponibilité et les autres facteurs de stress de leur vie. Si c’est ce que les parents ressentent, conseillez-leur de mettre leur bébé en lieu sûr, la plupart du temps dans un lit pour enfant, de remonter les côtés du lit et de s’accorder 10 à 15 minutes de détente ou de rechercher du soutien. Le syndrome du bébé secoué se produit en un éclair. « Faites une pause — ne secouez pas. »

CHUTES

• Les chutes sont la principale cause de blessure à domicile.

• Quand vous changez un bébé, maintenez-le en place avec la main, quand vous vous tournez pour prendre quelque chose. Ne laissez jamais un bébé sans surveillance.

• Dépliant du syndrome du bébé secoué (s’il n’a pas déjà été remis aux parents);

• Vidéo sur le syndrome du bébé secoué.

Au cours du premier mois

Faire le tour du domicile avec les parents pour compléter la liste de vérification de la sécurité du nouveau-né à domicile.

Les parents peuvent éviter la plupart du temps à leurs enfants de se blesser en prêtant attention à leur cadre de vie.

CHUTES

• Les enfants ne sont pas encore mobiles, ce qui donne aux gens une impression de sécurité trompeuse.

• Les chutes se produisent à cet âge quand les enfants sont placés dans une position peu sûre ou qu’ils sont laissés sans surveillance.

• Liste de vérification de la sécurité du nouveau-né à domicile;

• Safe and Secure (s’il y a lieu).

2 mois

Rappeler aux parents que les chutes constituent encore le plus grand risque de blessure pour leurs enfants.

C’est la surveillance qui permet avant tout d’éviter de nombreuses blessures.

CHUTES

• Ne laissez jamais un enfant sur un meuble en hauteur, comme une table à langer, un lit, un sofa, une machine à laver, une table ou un plan de travail.

• Attachez toujours les lanières de sécurité entre les jambes de l’enfant et autour de sa taille, en l’installant dans une chaise haute, une balançoire, etc.

• Aimant du syndrome du bébé secoué (s’il n’a pas déjà été remis aux parents).

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ATTENTES POUR LE PERSONNEL

MESSAGES CLÉS RESSOURCES

4 mois

Rappeler aux parents que le risque de chute augmente avec la mobilité.

Expliquer aux parents que les échaudures constituent le risque de brûlure le plus fréquent pour ce groupe d’âge.

C’est la surveillance qui permet avant tout d’éviter de nombreuses blessures.

CHUTES

• Insistez sur l’importance de l’installation de barrières de sécurité en haut des escaliers.

• N’utilisez de marchette sous aucun prétexte.

ÉCHAUDURES ET BRÛLURES

• Réglez la température de l’eau chaude à 49 °C (120 °F). Vérifiez la température de l’eau du bain en y plongeant la main en entier avant de faire prendre son bain à l’enfant.

• Placez les liquides et les aliments brûlants à l’écart des enfants. Les liquides chauds peuvent ébouillanter pendant une demi-heure après avoir été portés à ébullition.

6 mois

Rappeler aux parents que c’est en étant assis le plus longtemps possible dans un siège orienté vers l’arrière et correspondant à leur poids que les enfants sont le plus en sécurité.

Faire le tour du domicile avec les parents pour compléter la liste de vérification de la sécurité à domicile à 6 mois.

C’est la surveillance qui permet avant tout d’éviter de nombreuses blessures.

ACCIDENTS DE VÉHICULE MOTORISÉ

• C’est en étant assis dans un siège orienté vers l’arrière le plus longtemps possible que les enfants sont le plus en sécurité. C’est en y demeurant jusqu’à leur premier anniversaire que leur sécurité sera la mieux assurée.

• Les sièges pour enfant orientés vers l’avant doivent comporter une courroie d’attache supérieure à utiliser en plus de la ceinture de sécurité. Il est souvent difficile de les installer correctement : les cliniques mensuelles et gratuites d’inspection des sièges d’autos permettent de recevoir de l’aide dans la communauté.

CHUTES

• Dès que les enfants peuvent se tenir debout, les matelas des lits devraient être baissés et éloignés des fenêtres.

• Ne placez pas de jouets volumineux, ni d’animaux en peluche dans les lits ou les parcs, pour que les enfants ne puissent pas grimper sur eux pour en sortir.

• Dépliants sur les sièges d’auto pour enfant;

• Calendrier des cliniques d’inspection des sièges d’auto;

• Liste de vérification de la sécurité à domicile à 6 mois.

8 mois

Parler avec les parents du risque d’étouffement dès que les enfants peuvent tendre les mains pour prendre des objets et les porter à la bouche.

C’est la surveillance qui permet avant tout d’éviter de nombreuses blessures.

ÉTOUFFEMENT

• C’est à cause d’aliments à éviter comme les bonbons durs, les arachides, le pop-corn, le raisin, la gomme à mâcher et les hot-dogs que les enfants s’étouffent le plus souvent.

• Les fruits et les légumes durs, comme les pommes et les carottes, devraient être râpés.

• Placez tous les petits objets hors de la portée des enfants.

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ATTENTES POUR LE PERSONNEL

MESSAGES CLÉS RESSOURCES

12 mois

Recenser les produits toxiques présents au domicile et trouver un endroit où les ranger.

Faire le tour du domicile avec les parents pour compléter la liste de vérification de la sécurité à domicile à neuf mois.

C’est la surveillance qui permet avant tout d’éviter de nombreuses blessures.

EMPOISONNEMENT

• Les remèdes contre le rhume et la fièvre sont les produits toxiques les plus courants. Installez des verrous aux placards bas qui contiennent des produits toxiques comme des produits de nettoyage, des savons, des vitamines et des médicaments ou placez-les hors de portée des enfants.

• Les sacs à main, sacs et valises posés sur le sol sont susceptibles de contenir des médicaments ou des produits toxiques : ils sont donc à placer hors de portée des enfants.

• Insistez sur le fait que c’est à la maison que la plupart des cas d’empoisonnement sont gérés avec le plus d’efficacité. Appelez le centre antipoison avant d’aller aux urgences. 1-800-332-1414

• Autocollant du centre antipoison;

• Liste de vérification de la sécurité à domicile à 12 mois.

18 mois

Expliquer avec insistance aux parents que les ceintures de sécurité ou les sièges d’appoint ne peuvent pas protéger les enfants tant qu’ils ne pèsent pas au moins 40 livres.

C’est la surveillance qui permet avant tout d’éviter de nombreuses blessures.

ACCIDENTS DE VOITURE

• C’est dans les sièges d’auto pour enfant que les enfants sont le plus en sécurité, tant qu’ils ne pèsent pas 40 livres, quelle que soit leur taille. Ce n’est que grâce à un siège d’appoint qu’une ceinture de sécurité s’ajustera correctement sur le corps d’un enfant.

• Les enfants peuvent se précipiter dans la circulation ou jouer dans les allées de garage : assurez-vous par conséquent que des enfants ne se trouvent pas derrière des véhicules faisant marche arrière.

CHUTES

• Les enfants marchent et grimpent sur des surfaces plus hautes. Ils peuvent pousser des meubles contre des plans de travail pour atteindre des endroits plus élevés.

• L’utilisation de balançoires ou d’équipement d’aire de jeu exige une surveillance constante.

24 mois

Recenser les endroits du domicile où le risque de noyade est le plus élevé pour les enfants.

C’est la surveillance qui permet avant tout d’éviter de nombreuses blessures

ÉTOUFFEMENT

• Les petits jouets ou objets comme les pièces de monnaie, les cachets, les boutons et les ballons éclatés ou dégonflés sont dangereux.

• Ne laissez pas les enfants s’approcher des cordons de store et de voilage.

• Suivez les recommandations sur l’âge d’utilisation des jouets. Elles sont conçues pour des raisons de sécurité et non en fonction du niveau intellectuel de l’enfant.

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ATTENTES POUR LE PERSONNEL

MESSAGES CLÉS RESSOURCES

30 mois

Rappeler aux parents les types d’objets sur lesquels les enfants sont les plus susceptibles de s’étouffer ou de suffoquer.

C’est la surveillance qui permet avant tout d’éviter de nombreuses blessures.

ÉTOUFFEMENT

• Les petits jouets ou objets comme les pièces de monnaie, les cachets, les boutons et les ballons éclatés ou dégonflés sont dangereux.

• Ne laissez pas les enfants s’approcher des cordons de store et de voilage.

• Suivez les recommandations sur l’âge d’utilisation des jouets. Elles sont conçues pour des raisons de sécurité et non en fonction du niveau intellectuel de l’enfant.

36 mois

S’assurer qu’un détecteur de fumée en état de fonctionnement est installé.

C’est la surveillance qui permet avant tout d’éviter de nombreuses blessures.

ÉCHAUDURES ET BRÛLURES

• Des détecteurs de fumée devraient être installés à votre domicile et mis à l’essai chaque année.

• Enseignez à votre enfant les dangers des allumettes et des briquets.

• Faites des exercices d’évacuation incendie en famille.

42 mois

Inciter les enfants à jouer, mais… « les blessures, c’est pas du jeu. »

C’est la surveillance qui permet avant tout d’éviter de nombreuses blessures.

CHUTES

• Apprenez à votre enfant à porter systématiquement un casque homologué pendant les activités de plein air comme la bicyclette, le patin à roues alignées et le traîneau.

• Le matériel d’aire de jeu permet de s’amuser, mais peut également être dangereux : une surveillance constante s’impose donc.

Pré-scolaire (4-5 ans)

Traiter la sécurité des piétons et recommander l’utilisation du siège d’appoint tant que l’enfant ne pèse pas 80 livres ou n’a pas 8 ans.

VÉHICULE MOTORISÉ

• Les sièges d’appoint rendent les ceintures de sécurité beaucoup plus efficaces pour les petits corps. Les ceintures de sécurité ne protègent pas efficacement les enfants tant qu’ils ne pèsent pas 80 livres environ.

• Les enfants apprennent par l’exemple : comportez-vous avec cohérence.

• Les enfants ne sont pas en mesure de traverser une rue tout seuls et sans danger avant l’âge de 9 ans environ.

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Renseignements sur les accessoires de sécurité pour les habitations

De nombreux programmes de prévention des blessures renseignent sur ces accessoires. Cette section contient des renseignements sur un certain nombre d’accessoires employés couramment pour assurer la

sécurité des habitations. Les différents modèles en vente sur le marché, la recherche sur leur efficacité, leur coût et leur installation sont présentés pour chaque accessoire. Des solutions de remplacement à prix abordable sont également indiquées lorsqu’elles existent.

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Accessoire Description Importance Efficacité Coût InstallationSolution de

remplacement à prix abordable

Détecteurs de monoxyde de carbone

Les détecteurs de monoxyde de carbone contrôlent le niveau de la concentration de monoxyde de carbone (CO) et font rapidement entendre un signal d’alerte dès que le CO s’accumule dans un domicile.

Le CO est un gaz toxique incolore et inodore qui se dégage à partir de la combustion d’un combustible fossile. Il inhibe l’utilisation de l’oxygène par le corps. Les sources de dégagement de CO sont fréquemment les suivantes dans les habitations : appareils défectueux ou mal installés (cuisinière ou tuyau de ventilation au-dessus de celle-ci, ouvertures de cheminées bouchées ou obturées, tuyau de ventilation du ballon d’eau chaude décroché, sèche-linge, barbecues utilisés à l’intérieur et fumées d’échappement provenant d’un garage mitoyen142.

On estime que 1 000 personnes décèdent chaque année des suites d’une intoxication au monoxyde de carbone et des milliers d’entre elles sont transportées aux services d’urgence des hôpitaux143.

C’est chez les jeunes enfants, les personnes de plus de 65 ans et celles ayant des maladies cardiaques ou respiratoires que le risque est le plus élevé.

Une étude a permis de constater que le niveau de CO des habitations équipées de détecteurs était cinq fois inférieur au niveau de CO des habitations sans détecteurs144.

18 $ – 70 $ Ils doivent être installés conformément aux instructions du fabricant.

Tous les détecteurs de CO sont homologués par le Conseil canadien des normes et portent des étiquettes telles que CSA, CGA, ULC ou UL.

Les détecteurs de CO doivent être placés, dans une habitation, à proximité de chaque zone de sommeil et de sa source de chauffage145.

Assurer l’entretien annuel de tous les appareils de chauffage à combustion et veiller à ce que les tuyaux de ventilation des poêles à bois et des foyers à gaz soient dégagés, en plus d’employer des détecteurs de CO, afin de réduire au maximum le risque d’intoxication au CO.

Aucune solution de remplacement.

142 Conseil public du commissaire des incendies sur la sécurité-incendie, consulté 2005.143 Conseil public du commissaire des incendies sur la sécurité-incendie, consulté 2005.

144 Krenzelok, 1996, p. 484–486145 Conseil public du commissaire des incendies sur la sécurité-incendie, consulté 2005

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Accessoire Description Importance Efficacité Coût InstallationSolution de

remplacement à prix abordable

Fiches de contrôle de la température de l’eau chaude

Les fiches de contrôle de la température de l’eau chaude servent à mesurer la température de l’eau chaude domestique.

Les fiches de contrôle de la température de l’eau chaude ne sont pas des thermomètres de bain. Ces derniers servent à mesurer la température de l’eau d’un seul bain, chaque fois qu’un enfant prend un bain. Les thermomètres en forme de canard, d’hippopotame ou les thermomètres électroniques en sont quelques exemples.

Les fiches de contrôle de la température de l’eau chaude ne se trouvent pas en magasin. Renseignez-vous auprès de SécuriJeunes Canada pour savoir comment les commander.

À 60 °C, l’eau chaude peut provoquer des brûlures au troisième degré en six secondes. À 54 °C, l’eau chaude peut provoquer des brûlures au troisième degré en 30 secondes. L’abaissement de la température de l’eau chaude à 49 °C fait passer le temps nécessaire pour brûler à 5 à 10 minutes. La majorité des chauffe-eau sont préréglés à 60 °C au Canada.

La semaine SécuriJeunes 2001 a été axée sur la prévention des brûlures et, en particulier, la prévention des brûlures à l’eau chaude du robinet. L’évaluation de ce programme a révélé que 42 000 parents ont contrôlé la température de l’eau chaude du robinet et que 21 000 ont abaissé la température du réglage de leur chauffe-eau. La comparaison entre les parents ayant été sensibilisés par ce programme et ceux ne l’ayant pas été a fait apparaître que les parents sensibilisés était 195 fois plus susceptibles de contrôler la température de leur eau chaude et 3,28 fois plus susceptibles de l’abaisser que les parents non sensibilisés146.

Entre 1992 et 1994, l’évaluation de la South Wales Scalds Prevention Campaign, en Australie, a permis de conclure que 67 % des personnes sondées ont pris des mesures pour éviter les brûlures à l’eau chaude du robinet chez elles (abaissement de la température de leur eau chaude ou installation d’accessoires de sécurité pour ne pas s’ébouillanter) et que la température du ballon d’eau chaude a été abaissée dans près d’un domicile sur cinq (19,6 %) d’enfants âgés de 0 à 4 ans, à la suite de cette campagne.

Les participants ont été 90 % à mesurer la température de leur eau chaude grâce aux fiches de contrôle de la température. Cette campagne s’est traduite par une nette diminution de la gravité des cas de brûlure à l’eau chaude du robinet constatés dans les hôpitaux de la région, bien que le nombre de ces cas n’ait pas diminué significativement. Le nombre d’hospitalisations de 10 jours et plus a diminué de 30 % et celui des hospitalisations de 5 à 9 jours de 11 %147.

2 $– 7 $ L’eau chaude du robinet est trop chaude pour un bain, quand elle est employée seule, surtout pour un enfant. Ajoutez toujours de l’eau froide avant de mettre l’enfant dans son bain.

Contrôlez la température de l’eau en plaçant votre coude ou votre avant-bras dans l’eau. Vous devriez théoriquement avoir l’impression qu’elle est « à peine chaude ».

N’oubliez pas de bien mélanger l’eau pour éliminer les poches chaudes.

146 Macarthur, 2003, p. 112–116 147 New South Wales Health Department, 1998, p. 1–71

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Accessoire Description Importance Efficacité Coût InstallationSolution de

remplacement à prix abordable

Verrous et loquets

Les verrous et les loquets sont des mécanismes de fermeture des placards et des tiroirs qui empêchent les jeunes enfants de les ouvrir.

Les verrous et les loquets permettent de conserver les produits toxiques hors de la portée des jeunes enfants148.

Aucun élément probant n’a pu être trouvé pour démontrer leur efficacité. Il est peut-être nécessaire de remplacer ces accessoires une fois que l’enfant grandit et que sa dextérité et sa compréhension augmentent.Les loquets sont à contrôler régulièrement, puisque la plupart d’entre eux sont en plastique et que leur mécanisme a tendance à cesser de fonctionner à l’usage.

3 $ – 30 $ Tous les verrous ne s’adaptent pas à toutes les portes, ni à tous les tiroirs et placards.

Il est plus facile d’installer un verrou ou un loquet, si la face intérieure des placards et des tiroirs comporte une lèvre à laquelle le loquet peut s’accrocher.

Des placards et des plans de travail en mélanine ont tendance à se trouver dans les habitations neuves ou rénovées, ce qui complique l’installation des loquets standards149.

Élastiques épais ou loquets à crochet et œillet, placés en hauteur et hors de la portée de l’enfant.

Cache-prise Le type d’accessoire le plus courant est le cache-prise de plastique, qui s’emboîte dans les prises murales standards.

D’autres types de cache-prise se vissent sur la plaque de la prise, s’ajustent au milieu de la prise ou comportent un mécanisme d’obturation.

Les cache-prise sont conçus pour empêcher les décharges électriques et les brûlures. Ils cachent les ouvertures des prises murales électriques pour empêcher les enfants d’y enfoncer des objets métalliques comme des clés et des épingles.

Les blessures qui se produisent à domicile à cause de l’électricité sont dues la plupart du temps au contact de la bouche avec des câbles électriques ou des prises murales, soit directement, soit par l’intermédiaire de métaux conducteurs.

Ces blessures sont les plus fréquentes chez les enfants de moins de 6 ans.

Elles se produisent le plus souvent pendant la préparation des repas150.

La capacité des enfants de 2 à 4 ans à retirer les cache-prise de plastique a fait l’objet d’une étude. Tous les enfants pouvaient retirer le type de cache prise à surface ovale, de 1/16ème de pouce d’épaisseur. Environ la moitié des enfants de 4 ans et un tiers des enfants de 2 ans pouvaient retirer ceux à surface ovale et de 3/16ème de pouce d’épaisseur151.

50 cents – 5 $

Les cache-prise s’enfoncent dans les prises murales. Certains types de cache-prise s’y vissent.

Du ruban adhésif peut servir à recouvrir les prises murales électriques. On peut également placer des meubles lourds devant les prises murales, à condition de ne pas les placer contre elles, pour diminuer le risque d’incendie.

148Chien, 2000, p. 264–269149 Reynolds, 2000, p. 5–9

150 Baker, 1989, p. 59–62 151 Ridenour, 1997, p. 387–392

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Accessoire Description Importance Efficacité Coût InstallationSolution de

remplacement à prix abordable

Barrières de sécurité

Il existe deux principaux types de barrières :

Les barrières ancrées par des accessoires métalliques sont fixées aux murs ou aux montants de porte par des vis et des plaques.

Les barrières qui s’ajustent par pression sont maintenues en place par la force de la pression appliquée à l’huisserie d’une porte.

Il existe de nombreuses conceptions, hauteurs et styles de barrière. Certaines barrières comportent un treillis de plastique, d’autres des barres ou des montants verticaux.

Les hauteurs des barrières s’échelonnent de 60 à 78 cm.

D’autres s’achètent en plusieurs parties à emboîter pour s’ajuster aux coins et aux recoins de certaines habitations.

Les barrières de sécurité servent à empêcher les nourrissons et les trottineurs de tomber dans les escaliers ou de passer d’une pièce à l’autre.

Aucun élément probant n’a pu être trouvé pour démontrer l’efficacité des barrières dans la prévention des chutes, mais des blessures ont été liées à l’utilisation ou à l’utilisation incorrecte des barrières de sécurité.

Au Canada, dans environ 40 % des cas, ce sont des enfants de moins d’un an qui se sont blessés à cause de barrières de sécurité. La majorité de ces blessures se sont produites dans des zones d’activité ou de sommeil. Ces blessures étaient dues à la mauvaise utilisation ou installation des barrières dans les zones d’activité (p. ex., les barrières étaient laissées ouvertes, n’étaient pas fermées par les personnes responsables des enfants ou les enfants poussaient sur les barrières ou s’appuyaient sur elles)152 .

Toutes les barrières ne sont pas conformes aux normes en vigueur. Les barrières en accordéon ou celles qui comportent de larges ouvertures en forme de V en haut ou en forme de losange sur les côtés ne peuvent pas être vendues au Canada. Elles présentent en effet un risque d’étranglement parce que la tête d’un enfant peut se coincer dans ces ouvertures.

Les barrières ont été réglementées en vertu de la Loi sur les produits dangereux en 1989, pour les rendre moins dangereuses. Entre 1971 et 1990, les barrières de sécurité ont été à l’origine de 2 décès et 15 blessures. Après l’adoption de la nouvelle réglementation, il n’y a eu aucun décès et 3 blessures seulement entre 1990 et 2004153.

Les barrières sont conçues pour des enfants de 6 à 24 mois. Dès que le menton de l’enfant arrive à la hauteur de la barrière ou qu’il a 2 ans, elle n’est plus efficace. Un enfant de cet âge pourrait en effet essayer de sauter ou d’escalader la barrière.

35 $ –150 $ Les barrières devraient être systématiquement installées et utilisées en suivant les instructions des fabricants.

Ce sont des barrières ancrées par des accessoires métalliques qui devraient être installées en haut et en bas des escaliers.

Les barrières devraient être installées de façon à ce que le mécanisme de verrouillage soit situé sur le côté opposé à l’enfant.

Rappelez à tous les membres de la famille de refermer systématiquement la barrière après utilisation.

Les enfants sont moins susceptibles d’escalader une barrière aux montants verticaux.

On peut fermer les portes des escaliers et celles qui permettent de passer d’une pièce à l’autre avec un loquet et un crochet.

50

152 Site Web de la Division de la surveillance de la santé et de l’épidémiologie (Agence de santé publique du Canada), consulté 2005.

153 Santé Canada, 2004

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Accessoire Description Importance Efficacité Coût InstallationSolution de

remplacement à prix abordable

Détecteurs de fumée

Il existe deux types de détecteurs de fumée.

Les détecteurs de fumée à ionisation conviennent mieux à la détection d’incendies rapides et à flammes. Ce type d’incendie représente 70 % des incendies d’habitation.

Les détecteurs de fumée photoélectriques conviennent mieux à la détection d’incendies lents.

Les détecteurs de fumée sont régis par la Loi sur les produits dangereux. Les performances obligatoires de ces accessoires sont définies par les Laboratoires des assureurs du Canada (ULC). La responsabilité de s’assurer de la conformité des détecteurs de fumée aux normes de l’ULC incombe aux fabricants, importateurs et détaillants 154.

Vérifier la présence de l’autocollant de l’ULC à l’achat de ces accessoires.

Les détecteurs de fumée réagissent à la présence de fumée dans une habitation, pour avertir les familles d’un incendie et leur éviter les blessures qui pourraient s’ensuivre.

Selon le Bureau du commissaire des incendies de l’Ontario, les décès sont moins courants parmi les personnes qui disposent de détecteurs de fumée en service.

Présence de détecteurs de fumée activés : 12 décès pour 1 000 incendies d’habitation.

Aucun accessoire activé : 17 décès pour 1 000 incendies d’habitation 155.

Des travaux de recherche sur les mesures éducatives, les mesures de modification de l’environnement et des lois ont fait ressortir des résultats inégaux pour la promotion de l’utilisation et de l’entretien des détecteurs de fumée 156.

Le projet Smoke Alarm, d’Oklahoma City, a permis de réduire de 80 % le risque d’incendie et le taux de blessure de 74 % dans la zone ciblée. Le reste de la ville a connu parallèlement une faible augmentation157.

L’entretien est le principal problème qui nuit à l’efficacité des détecteurs de fumée.

Une étude effectuée à Londres, en Angleterre, a permis de constater qu’un petit nombre seulement de détecteurs de fumée avaient été installés et étaient entretenus, à l’issue d’une opération de distribution de ces accessoires dans un quartier à faible revenu158.

L’évaluation de trois programmes, dans trois États, est parvenue à des constatations comparables. Une étude de suivi à trois ou quatre ans a permis de constater que les habitations dans lesquelles ces programmes étaient intervenus n’étaient que 64 % à disposer d’au moins un détecteur de fumée en état de fonctionnement. Ces détecteurs de fumée étaient défectueux pour les raisons suivantes : piles manquantes, hors service et débranchés159.

16 $ – 65 $

Le Code national du bâtiment du Canada exige l’installation de détecteurs de fumée dans toutes les nouvelles habitations et tous les nouveaux autres bâtiments résidentiels. Au moins un détecteur doit être installé par étage. En 1995, le code a rendu obligatoire l’installation d’un détecteur de fumée par zone de sommeil et le raccordement des détecteurs entre eux. Ces exigences ont été ajoutées au code du bâtiment de la majorité des provinces et territoires160.

Santé Canada conseille de prendre les prendre les dispositions suivantes.

Installation des deux types de détecteur ou utilisation des deux types de technologie.

Installation de détecteur de fumée à l’extérieur de chaque chambre et zone de sommeil, ainsi qu’à chaque étage de votre domicile.

Respect des instructions du fabricant pour l’installation, la mise à l’essai et le nettoyage des détecteurs de fumée.

L’alimentation des détecteurs de fumée peut être à pile ou ceux-ci peuvent être directement raccordés au circuit électrique de l’habitation 161.

Changez les piles à la fréquence recommandée par le fabricant. Les responsables de la sécurité incendie conseillent souvent de se baser sur le changement d’heure pour se rappeler de changer les piles des détecteurs de fumée.

Aucune solution de remplacement.

154 Santé Canada, 2005155 Conseil public du commissaire des incendies sur la sécurité-incendie, consulté 2005.156 Warda, 1999, p. 217-225157 Mallonee, 2000, p. 164–173

158 DiGuiseppi, 2002, p. 995–999159 Shultz, 1998, p. 165–171160 Institute for Research in Construction, 2000 161 Santé Canada, 2005

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Accessoire Description Importance Efficacité Coût InstallationSolution de

remplacement à prix abordable

Enrouleurs de cordon de store de fenêtre

Les enrouleurs permettent d’attacher tous les cordons libres et de les maintenir hors de la portée des enfants162.

Ces accessoires prennent des formes très diverses, selon leur conception : taquets, mécanismes de tension, attaches, mécanismes de déverrouillage, mécanismes de rétraction, boîtiers de protection et glands de sécurité.

Les enrouleurs de cordon de store et de rideaux sont conçus pour éviter les étranglements.

Vingt-trois décès de jeunes enfants consécutifs à un étranglement par un cordon de store se sont produits au Canada entre 1989 et 2004163 .

Aux États-Unis, 183 décès ont été signalés de 1981 à 1995. Les enfants de moins de trois ans représentaient 93 % des décès.

Aucune preuve de l’efficacité de cet accessoire n’a pu être trouvée.

50 cents

– 6 $

Ces accessoires sont à installer sur le mur et à proximité du haut du store ou des rideaux, pour être hors de la portée des enfants.

Les lits d’enfant, les lits, les chaises hautes et les parcs ne devraient pas être placés à proximité d’une fenêtre ou d’une porte de patio, dont le cordon du store est à portée d’un enfant.

• Pinces;

• Pinces à linge;

• Grandes attaches à usage industriel;

• Nouer le cordon pour l’attacher hors de la portée d’un enfant;

• Raccourcir le cordon;

• Couper le cordon en deux et attacher ses extrémités avec des glands de plastique ou une attache de sécurité164;

• Utiliser des voilages sans cordon, comme les tentures ou les stores flamands.

Dispositifs de sécurité pour fenêtre / arrêts de fenêtre

Les dispositifs de sécurité forment une barrière, comme les barres de sécurité, mais leur poids est plus léger et leur espacement réduit. Ils sont équipés d’un mécanisme d’ouverture rapide qui permet l’évacuation de l’habitation en cas d’incendie.

Les arrêts de fenêtre les empêchent de s’ouvrir de plus de 10 cm.

La recherche démontre que les chutes par les fenêtres se produisent à la fois dans les grandes villes et les petites collectivités.

Les blessures les plus graves se produisent dans les immeubles d’habitation, mais les habitations à deux ou trois étages posent également ce problème165.

Le programme Children Can’t Fly de la ville de New York, qui comportait des volets de sensibilisation communautaire, de consultations individuelles, de promotion dans les médias et de distribution de dispositifs de sécurité pour fenêtre, a été en mesure de faire diminuer le nombre de chutes par les fenêtres de 108 à 52 (50 %) dans le Bronx et les décès de 45 à 37 (35 %), à l’échelle de la ville, en deux ans. Cette action a conduit à l’adoption d’une loi obligeant les propriétaires de plusieurs logements à prévoir des dispositifs de sécurité pour les fenêtres des appartements où vivent des enfants de moins de 10 ans166. Cette tendance à la baisse du nombre de chutes s’est poursuivie. La ville de New York n’a signalé que 3 chutes évitables en 2002167.

Dispositifs de sécurité

40 $ – 100 $

Arrêts de fenêtre

2 $ – 10 $

Les dispositifs de sécurité ne sont pas installés dans la fenêtre.

Les arrêts de fenêtre sont vissés dans le châssis de la fenêtre.

Fermer et verrouiller systématiquement les fenêtres quand les enfants sont présents.

Empêcher les fenêtres de s’ouvrir de plus de 10 centimètres avec des vis, des équerres ou des chaînes.

Les meubles doivent être placés à l’écart des fenêtres, surtout dans une chambre d’enfant.

Il est important de rappeler aux parents que les moustiquaires ne sont pas conçues pour prévenir les chutes, mais exclusivement pour empêcher les insectes d’entrer. Les moustiquaires peuvent facilement céder sous le poids d’un enfant.

162 Health Canada, 2003163 Health Canada, 2004164 Health Canada, 2003

165 Lehman, 1993, p. 121 166 Spiegal, 1997, p.1143–1147167 New York City Department of Health and Mental Hygiene, 2005

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Principaux messages sur la sécurité à domicile pour les parents

Les jeunes enfants, de la naissance à l’âge de cinq ans, sont plus susceptibles de se blesser à domicile que partout ailleurs.

Les nourrissons, de la naissance à un an, sont le groupe d’âge le plus susceptible de se blesser.

Les chutes sont la principale cause des blessures à domicile.

• Les chutes peuvent occasionner de graves blessures — des fractures et des blessures à la tête.

• Les nourrissons sont particulièrement vulnérables. Ils tombent des lits, des tables et des autres meubles. Ils tombent même des sièges d’auto et des sièges d’enfant. Ces blessures sont plus graves si ces sièges sont placés sur un meuble.

L’enseignement des règles de sécurité aux trottineurs peut les exposer à un risque de blessure supérieur. Les parents surveillent peut-être moins leurs enfants s’ils pensent que ceux-ci connaissent les règles de sécurité. Les trottineurs peuvent connaître les règles, mais ne sont pas susceptibles de les suivre. Cette connaissance peut donner une impression de sécurité trompeuse aux parents. Ce sont la surveillance et les modifications de l’environnement qui protègent le mieux les trottineurs des blessures.

Utilisation des accessoires de sécurité :

• Les dispositifs de sécurité pour fenêtre et les arrêts de fenêtre sont efficaces pour empêcher les jeunes enfants de tomber par les fenêtres.

• Les détecteurs de fumée sont efficaces pour prévenir une famille d’un incendie, mais leurs piles doivent être changées deux fois par an.

• Les détecteurs de monoxyde de carbone sont efficaces pour prévenir une famille de l’augmentation des niveaux de monoxyde de carbone.

• Les fiches de contrôle de la température de l’eau chaude sont efficaces pour renseigner les familles sur la température de l’eau chaude à leur domicile.

C’est en permanence qu’il faut veiller à la sécurité de votre enfant.

Modifiez l’environnement de votre domicile au fur et à mesure de la croissance et du développement de votre enfant. Réfléchissez au prochain ensemble d’habiletés que votre enfant va apprendre à maîtriser, à ce qu’elles lui permettront de faire en plus et à ce qu’il pourra atteindre ou ouvrir. Procédez aux modifications qui s’imposent pour que votre enfant demeure en sécurité.

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Section 6 — Outils

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Informations et données sur les blessures

Évaluation

Financement des travaux d’évaluation

Actions revendicatrices

Sécurité des produits

Formation à la prévention des blessures

Création de coalition

Section 7Ressources

Page 64: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des
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Section 7Ressources

Informations et données sur les blessures Sources d’information nationales

Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) <www.cihi.ca>

Surveillance des blessures en direct de Santé Canada <http://dsol-smed.phac-aspc.gc.ca/dsol-smed/is-sb/index_f.html>

Inventaire des sources de données des blessures et des activités de surveillance de l’Agence de santé publique du Canada

<http://www2.itssti.hc-sc.gc.ca/clf/clfinventory.nsf/Home?OpenForm&lang=f>

Ce site contient une base de données interrogeable sur les orga-nismes qui fournissent des données sur les blessures. Cette base de données est interrogeable par région, thème ou organisation.

Système canadien hospitalier d’information et de recher-che en prévention des traumatismes (SCHIRPT) <http://www.phac-aspc.gc.ca/injury-bles/chirpp/index_f.html>

Le SCHIRPT recueille des données sur les blessures à partir de 15 sites dans tout le Canada. Vous pouvez vous adresser à la personne chargée localement de la coordination du SCHIRPT pour obtenir des données locales sur les blessures. Les sites sont les suivants :

Janeway Children’s Health and Rehabilitation Centre, St. John’s Tél. : (709) 777-4550 [email protected]

IWK – Grace Health Centre for Children, Women and Families, Halifax Tél. : (902) 470-8054/8050 [email protected]

Centre de santé publique de Québec Tél. : (418) 666-7000, poste 305 [email protected]

Hôpital Ste-Justine, Montréal Tél. : (514) 345-4931, poste 2869 [email protected]

Hôpital de Montréal pour enfants Tél. : (514) 412-4400, poste 23167 [email protected]

Hôpital pour enfants de l’est de l’Ontario Tél. : (613) 737-7600, poste 4106 [email protected]

Kingston General Hospital, Kingston Tél. : (613) 549-6666, poste 2738 [email protected]

The Hospital for Sick Children (SickKids), Toronto Tél. : 416 813-7836 [email protected]

Children’s Hospital of Western Ontario, London Tél. : (519) 685-8300, poste 57323 [email protected]ôpital de la zone de Sioux Lookout, Sioux Lookout(recueil de données supplémentaires à partir de cinq postes infirmiers) Tél. : (807) 737-5813 [email protected]

Children’s Hospital, Winnipeg Tél. : (204) 787-2444 [email protected]

Alberta Children’s Hospital, Calgary Tél. : (403) 229-7069

[email protected]

British Columbia’s Children’s Hospital, Vancouver Tél. : (604) 875-3044/2422 [email protected]

Stanton Yellowknife Hospital, Yellowknife(recueil de données supplémentaires à partir de cinq postes infirmiers) Tél. : (867) 669-4326 [email protected]

Baffin Regional Health Board, Nunavut Administrateur B. P. Sac 200, Iqaluit (Nunavut) X0A 0H0

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« Le courage d’imaginer différemment est notre plus grande ressource, qui ajoute de la couleur et du suspense à toute notre vie. »

Daniel Boorstin

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Page 66: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Organismes-ressources provinciaux

Colombie-Britannique B.C. Injury Research and Prevention Unit Centre for Community Child Health ResearchL408–4480, rue Vancouver (Colombie-Britannique) V6H 3V4 Tél. : (604) 875-3776<http://www.injuryresearch.bc.ca>

Alberta Alberta Centre for Injury Control & Research4075 RTF, 8308, 114ème rue Edmonton (Alberta) T6G 2E1Tel: (780) 492-6019<http://www.med.ualberta.ca/acicr>

Saskatchewan Saskatchewan Prevention Institute 1319, rue Colony Saskatoon (Saskatchewan) S7N 2Z1 Tél. : (306) 655-2512<http://www.preventioninstitute.sk.ca>

Manitoba IMPACT — Injury Prevention Centre of Children’s Hospital820, rue Sherbrook Winnipeg (Manitoba) R3A 1R9 Tél. : (204) 774-6511 <http://www.hsc.mb.ca/impact>

Ontario Registre ontarien des traumatismes (ROT) 90, avenue Eglinton Est, bureau 300 Toronto (Ontario) M4P 2Y3 Tél. : 416 481-2002 <http://secure.cihi.ca/cihiweb/dispPage.jsp?cw_page=statistics_results_source_otr_f&cw_topic= Ontario%20Trauma%20Registry%20(OTR>

Québec Unité connaissance-surveillanceInstitut national de santé publique du Québec945, avenue Wolfe, 3ème étageSainte-Foy (Québec) G1V 5B3 Tél. : 418-650-5115, poste5700

Nouveau-Brunswick Service provincial d’épidémiologieSanté publique et Services médicaux C.P. 5100Fredericton (Nouveau-Brunswick) E3B 5G8Tél. : (506) 453-2536

Nouvelle-ÉcosseChild Safety LinkIWK Health Centre5850/5980, avenue University, C.P. 9700Halifax (Nouvelle-Écosse) B3K 6R8Tél. : (902) 470-6496 ou 1 866 288-1388<www.childsafetylink.ca>

Terre-Neuve Janeway Children’s Health and Rehabilitation Centre Newfoundland Drive St. John’s (Terre-Neuve-et-Labrador) A1A 1R8 Tél. : (709) 777-4550 <http://www.hccsj.nl.ca/about/facilities/janeway.html>

Territoires du Nord-Ouest Stanton Territorial Health Authority550, chemin Byrne Road, B.P. 10Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest) X1A 2N1 Tél. : (867) 669-4111<www.srhb.org>

Nunavut Baffin Regional Hospital B.P. Sac 200Iqaluit (Nunavut) X0A 0H0Tél. : (867) 979-5231

Autres organismes-ressourcesServices de santé publique régionaux/provinciaux Consultez votre répertoire des services de santé publique Services de police locaux/régionaux Consultez votre répertoire des services de police locaux Hôpitaux et registres des traumatismes locaux Consultez votre répertoire des hôpitaux et des registres

des traumatismes locauxServices provinciaux/régionaux des coroners et des

médecins légistes Consultez votre répertoire des coroners et des médecins

légistes locaux Conseils de planification sociale provinciauxConseils de planification sociale au Canada<www.ccsd.ca/subsites/spclist.htm>

Organismes-ressources aux États-Unis

<www.safekids.org>

National Center for Injury Prevention and Control – Centers for Disease Control and Prevention<http://www.cdc.gov/ncipc/>

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Section 7 — Ressources

Page 67: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Évaluation Injury Prevention Program Evaluation Manual, 2001

Consultable à partir du site Web de la B.C. Injury Research and Prevention Unit (BCIRPU). <www.injuryresearch.bc.ca> Tél. : (604) 875-3776 Courriel : [email protected]

Evaluating Health Promotion Programs Workbook, 2002 Consultable à partir du site Web de la Health

Communication Unit, du Centre for Health Promotion, de l’Université de Toronto. <www.thcu.ca> Tél. : 416 978-0522 Courriel : [email protected]

Société canadienne d’évaluation <www.evaluationcanada.ca>

Program Evaluation Guide de SAUVE-QUI-PENSE <www.smartrisk.ca>

Evaluation Checklists Project de The Evaluation Center <www.wmich.edu/evalctr/checklists>

Financement des travaux d’évaluation

Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) <http://www.cihr-irsc.gc.ca/f/193.html>

Fondations communautaires du Canada <http://www.cihr-irsc.gc.ca/f/193.html>

Population Health Fund — Northwest Territories Health and Social Services

<www.hlthss.gov.nt.ca/Features/Programs_and_Services/comm_wellness/pop_fund/population_health_fund.asp>

Fondation ontarienne de neurotraumatologie <http://www.onf.org/francais/index.htm>

Actions revendicatrices

SécuriJeunes Canada – Politiques publiques et actions revendicatrices

<www.securijeunescanada.ca>

Advocacy Institute <www.advocacy.org>

Sécurité des produits

Sécurité des produits de consommation de Santé Canada <http://www.hc-sc.gc.ca/cps-spc/index_f.html> Tél. : 1 866 662-0666

Bureaux régionaux :

Vancouver (Colombie-Britannique) Tél. : (604) 666-5003 [email protected]

Edmonton (Alberta) Tél. : (780) 495-2626 [email protected]

Calgary (Alberta) Tél. : (403) 292-4677 [email protected]

Saskatoon (Saskatchewan) Tél. : (306) 975-4502 [email protected]

Winnipeg (Manitoba) Tél. : (204) 983-5490 [email protected]

Hamilton (Ontario) Tél. : (905) 572-2845 [email protected]

Toronto (Ontario) Tél. : (416) 973-4705 [email protected]

Montréal (Québec) Tél. : (514) 283-5488 [email protected]

Longueuil (Québec) Tél. : (450) 646-1353 [email protected]

Québec (Québec) Tél. : (418) 648-4327 [email protected]

Moncton (Nouveau-Brunswick) Tél. : (506) 851-6638 [email protected]

Halifax (Nouvelle-Écosse) Tél. : (902) 426-8300 [email protected]

St. John’s (Terre-Neuve-et-Labrador) Tél. : (709) 772-5455 [email protected]

57Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 7 — Ressources

Page 68: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Avis et mises en garde de Santé Canada sur la sécurité des produits de consommation

<http://www.hc-sc.gc.ca/cps-spc/ advisories-avis/index_f.html>

Gazette du Canada

Journal officiel du gouvernement du Canada auquel vous pouvez également vous abonner. <http://canadagazette.gc.ca/index-f.html>.

Conseil canadien des normes

<www.scc.ca>

Association canadienne de normalisation (CSA)

<www.csa.ca>

Underwriters Laboratories Inc. (ULC)

<http://www.ul.com>

U.S. Consumer Product Safety Commission (CPSC)

<www.cpsc.gov>

Formation à la prévention des blessures

Formation canadienne en prévention et contrôle des traumatismes

www.canadianinjurycurriculum.ca/

National Training Initiative for Injury and Violence Prevention — University of North Carolina

<http://www.injuryed.org/training.htm>

The Center for Injury Research and Control — Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health

<www.jhsph.edu/InjuryCenter/index.html>

Département de santé publique du Karolinska Institute

<www.phs.ki.se/csp/who_education_en.htm>

Création de coalition

Développer les capacités des communautés sécuritaires : une carte de route [2004]

Fondation pour des collectivités sécuritaire Toronto (Ontario) M4Y 1T1 Tél. : 416 964-0008 <www.safecommunities.ca>

Developing Effective Coalitions — An Eight Step Guide The Prevention Institute

Oakland (Californie) <www.preventioninstitute.org>

Tamarack — An Institute for Community Engagement

<www.tamarackcommunity.ca>

58Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 7 — Ressources

Page 69: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Exemples de programmes exemplaires

Exemples de méthodes d’évaluation exemplaires

Section 8Annexe

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Section 8Annexe

Exemples de programmes exemplaires

The Chilliwack Safe Baby Program — B.C. Injury Research and Prevention Unit

Le programme Chilliwack Safe Baby aide les parents à recenser les risques présents à leur domicile, à prévoir quelles mesures prendre pour les diminuer et à agir pour rendre l’environnement de leur domicile moins dangereux, grâce notamment à des accessoires de sécurité. Ce programme a été conçu pour diminuer le nombre de cas de blessures à domicile chez les nourrissons. Une évaluation a été mise au point pour déterminer l’efficacité de ce programme. Les bébés ont été répartis aléatoirement entre trois groupes, à l’occasion de la consultation de l’immunisation à l’âge de deux mois, d’avril 2001 à août 2003. Le groupe 1 a reçu une trousse de sécurité à domicile gratuite et un manuel d’évaluation du domicile. La trousse de sécurité à domicile contenait des protège-coins, une carte portant les numéros d’urgence, dont celui du centre antipoisons, des verrous pour les placards, des enrouleurs de cordon de store, des fiches de contrôle de la température de l’eau chaude, un détecteur de fumée, des butées de porte, des cache-prise et un bon de réduction sur le prix d’achat d’une barrière de sécurité. Le groupe 2 a reçu les informations gratuites sur la sécurité à domicile et la trousse avec les accessoires, et a bénéficié également de l’évaluation de leur habitation et de la visite à domicile d’un infirmier ou d’une infirmière de santé publique. Le groupe 3 a reçu les services et l’information standards dispensés par le personnel infirmier à la consultation des deux mois. Chaque groupe comptait environ 200 familles. Aux consultations à deux, six et douze mois, tous les parents ont complété un questionnaire pour mesurer la qualité de leur évaluation du risque et leurs pratiques en matière de sécurité et de blessures.

Des résultats préliminaires ont fait apparaître des taux de blessure identiques entre les trois groupes. Les parents qui avaient reçu la trousse de sécurité à domicile et la visite d’un infirmier ou d’une infirmière de santé publique étaient cependant plus susceptibles d’utiliser les cache-prise, l’autocollant sur les poisons, les cartes de contrôle de la température de l’eau, ainsi que les verrous et les loquets.

Adressez-vous à B.C. Injury Research and Prevention Unit, L408–4480 Oak Street, Vancouver (Colombie-Britannique) V6H 3V4; Tél. : (604) 875-3776; <www.injuryresearch.bc.ca> pour obtenir de plus amples renseignements sur ce programme.

Programmes axés sur les familles des quartiers où le statut socio-économique des résidents est faible

Creating Safer Homes — Algoma Health Unit

L’Algoma Health Unit a mis au point un programme de prévention des blessures dans le cadre de son programme Healthy Babies, Healthy Children. Le projet Creating Safer Homes commence par une première évaluation de l’habitation par un visiteur ou une visiteuse à domicile et la famille pour évaluer les besoins de celle-ci en matière de sécurité. Cette évaluation porte sur les blessures qui se sont déjà produites au domicile, les convictions de la personne responsable de l’enfant sur les blessures des enfants à domicile, les pratiques de sécurité et la formation éventuelle de la personne responsable de l’enfant aux premiers soins. Des accessoires de sécurité sont fournis aux personnes responsables d’enfant et l’installation des accessoires est organisée, si nécessaire. L’évaluation du programme portera sur l’attitude et les convictions des responsables d’enfant, le nombre d’accessoires de sécurité utilisés et le nombre de blessures. La fin de l’évaluation finale est prévue pour l’automne 2006168.

Adressez-vous à Health Promotion, Algoma Health Unit, 126, rue Queen Est, Sault Ste. Marie (Ontario); Tél. (705) 942-3103; <www.ahu.on.ca> pour obtenir de plus amples renseignements.

Programmes dispensés en service de santé

Safety Resource Center — Johns Hopkins Hospital

Les buts du Safety Resource Center consistent à rendre les accessoires de sécurité des habitations plus accessibles et leur prix plus abordable pour les familles à faible revenu, dispenser des informations personnalisées et sensibiliser à la prévention des blessures à l’hôpital. Le centre vend les accessoires de sécurité à un prix inférieur de 10 à 15 pour cent aux prix de vente en magasin et est ouvert à toute personne de la communauté. Les médecins sont incités à aiguiller vers le centre sur un formulaire d’ordonnance. Des évaluations ont été effectuées pour améliorer les pratiques des parents en matière de sécurité par des consultations médicales, des visites au Safety Resource Center et des visites à domicile.

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« Quand une nouvelle idée ouvre l’esprit d’un homme, son esprit ne reprend jamais ses dimensions d’origine. »

Oliver Wendell Holmes

Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

168 McDonald, 2003, p. 129–137

Page 72: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

Les résultats de l’évaluation ont fait apparaître une absence de différences significatives entre les pratiques en matière de sécurité des familles ayant bénéficié de consultations médicales et d’un aiguillage au Safety Center et celles des familles ayant bénéficié de consultations médicales, d’un aiguillage au Safety Center et d’une visite à domicile. Les familles s’étant présentées au centre utilisaient un nombre d’accessoires de sécurité significativement supérieur169. Les familles qui n’étaient pas dans ce cas étaient plus susceptibles de compter cinq personnes dans leur ménage, dont le revenu et le niveau d’études étaient susceptible d’être plus faible. En réponse à la question sur leur absence de passage au centre, les horaires d’ouverture et l’inutilité de ses services ont été les deux raisons invoquées. La présentation des services dispensés par le centre a suscité l’intérêt de la majorité des parents170.

The Safety Station — British Columbia’s Children’s Hospital

La Safety Station est un centre de sécurité des habitations et d’accessoires de prévention des blessures chez les bébés qui exerce son activité dans le cadre d’un hôpital. La Safety Station fournit des informations sur tous les domaines de la sécurité des enfants, de la naissance à l’âge de cinq ans. Une gamme importante d’accessoires de sécurité pour les habitations sont en vente à ce magasin. Les produits peuvent être achetés à l’hôpital ou en ligne. Les bénéfices de la Safety Station servent à soutenir financièrement l’œuvre de Safe Start, le programme de prévention des blessures du British Columbia’s Children Hospital.

Adressez-vous au British Columbia’s Children’s Hospital, pour obtenir de plus amples renseignements sur ce programme, aux coordonnées suivantes : 4480, rue Oak– D612, Vancouver (Colombie-Britannique) V6H 3V4; tél. : (604) 875-3273; numéro d’appel sans frais en Colombie-Britannique : 1 888-331-8100; <http://www.cw.bc.ca/safetystation>.

Intervention à but unique

S.A.F.E. (Smoke Alarms for Every) Baby Program — milieu rural du Manitoba

Le S.A.F.E. Baby Program, dispensé en milieu rural au Manitoba, vise à réduire le nombre de vies perdues et le taux de blessure et de perte de biens élevé, associés à des incendies d’habitation, en remettant un détecteur de fumée à chaque famille de nouveau-né, résidant en dehors de Winnipeg. Des trousses de sécurité ont été remises aux familles de nouveau-né, dans les hôpitaux ruraux du Manitoba, entre juillet 1999 et juillet 2001. Ces trousses de sécurité contenaient un détecteur de fumée, un thermomètre de bain, des cache-prise et des informations sur la sécurité des habitations.

Une évaluation en trois étapes a été menée à bien par IMPACT, l’Injury Prevention Centre of Children’s Hospital. Les parents ont complété un sondage avec une infirmière ou un infirmier de santé publique, à la consultation du post-partum, une semaine après la naissance du bébé. Les parents qui y ont consenti ont été sondés par téléphone. Des données sur les incendies, les décès et les blessures, collectées à partir de multiples sources ont été comparées avant et après l’étude.

Les résultats ont révélé que 97 pour cent des familles qui y étaient admissibles ont reçu une trousse. Au moment du sondage téléphonique, 69 pour cent des parents avaient installé les détecteurs de fumée, qui ont sonné dans 96 pour cent des cas quand ils ont été mis à l’essai. Les taux d’incendies résidentiels, de décès chez les enfants ou les adultes ou de blessure chez les adultes n’ont pas évolué de manière significative pendant l’étude. Le taux de blessure des enfants a connu une baisse, mais qui n’était pas statistiquement significative171.

Adressez-vous à IMPACT, Injury Prevention Centre of Children’s Hospital, NA 335 – 700, avenue McDermot Avenue, Winnipeg (Manitoba) R3E 0T2; tél. : (204) 787-1873; <www.hsc.mb.ca/impact>, pour obtenir de plus amples renseignements sur ce programme.

Législation et information sur les chauffe-eau dans l’État de Washington

La loi de l’État de Washington a rendu obligatoire le pré-réglage de tous les nouveaux chauffe-eau à 49 °C, en 1983. Un programme éducatif était également en place pour sensibiliser à la prévention des brûlures et promouvoir la conservation de l’énergie. Une évaluation a été menée à bien en 1988, pour déterminer les effets de cette législation sur les taux de brûlure et la température de l’eau chaude du robinet. Elle a permis de constater une baisse du taux d’admission à l’hôpital d’enfants ébouillantés à l’eau du robinet : ce taux est en effet passé de 5,5 par an dans les années soixante-dix à 2,4 par an. La surface totale du corps brûlée, la mortalité, les greffes, les cicatrices et les durées d’hospitalisation ont toutes diminué. Cinquante habitations ont été sélectionnées, dont les chauffe-eau avaient été installés après l’adoption de la loi et 50 autres habitations dont les chauffe-eau avaient été installés avant la loi, afin de contrôler la température de l’eau chaude du robinet. Parmi les 100 habitations, l’eau chaude du robinet était inférieure à 54 °C dans 77 pour cent d’entre elles en moyenne — 84 pour cent pour les chauffe-eau installés après la législation et 70 pour cent pour ceux installés avant172.

61

169 Gielen, 2002, p. 33–39170 McDonald, 2003, p. 129–137

171 IMPACT 172 Erdman, 1991, p. 572–577

Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 8 — Annexe

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Programmes qui informent sur la sécurité à domicile en fonction de l’âge de l’enfant et du stade de son développement

A Million Messages — Capital Health

A Million Messages est destiné à normaliser les messages de prévention des blessures, communiqués aux parents, par le personnel de santé publique, à l’occasion des consultations de l’enfant en clinique de santé. Ces messages s’articulent avec les grandes étapes du développement de l’enfant. A Million Messages est dispensé dans les cliniques d’immunisation et lors des visites à domicile et de suivi, ainsi que dans les cours prénataux du programme Partir du bon pied en Alberta.

L’évaluation du programme a permis de constater que ce modèle permettait de communiquer des messages simples et qui atteignaient les publics ciblés. Selon quatre-vingt-quatorze pour cent des responsables d’enfant sondés, des messages de prévention leur ont été communiqués lors de leur consultation à la clinique de santé infantile. Les informations sur la sécurité à domicile étaient riches d’enseignement pour les responsables d’enfant sur les thèmes suivants : objets à ne pas mettre à la portée des enfants, empoisonnements et chutes. Selon 46 pour cent des répondants, ces informations ont modifié leur comportement. Le personnel infirmier de santé publique a fait état de l’utilité et de la facilité d’utilisation de ce modèle pour communiquer des messages de sécurité173. Le programme A Million Messages a été intégré en 2002 à un programme de visites à domicile pour les familles à risque élevé. Une formation a été assurée au personnel de neuf organismes, en coordination avec les services pour les enfants et les autorités sanitaires locales. Ces outils ont été modifiés pour se prêter à des rencontres plus fréquentes pendant une période plus longue.

Adressez-vous à Community Health Services, Capital Health, #300 – 10216 -124 Street, Edmonton (Alberta) T5N 4A3 <www.cha.ab.ca/kidsafe>, pour obtenir de plus amples renseignements.

Programmes à multiples modes d’intervention

Le Waitakere Safe Community Injury Prevention Project

Le Waitakere Safe Community Injury Prevention Project est un projet communautaire de prévention des blessures pour tous les âges et toutes les blessures. Il repose sur le modèle des communautés sûres de l’Organisation mondiale de la santé, qui se caractérise notamment par l’intégration de tous les groupes d’âge et de tous les environnements dans ses objectifs, ainsi que par son travail de planification à long terme. Les programmes Communautés

sûres mettent également à profit les informations des responsables politiques, des représentants d’organisations non gouvernementales et des travailleurs de santé publique locaux pour recenser les problèmes et mettre en œuvre des actions. Ce modèle tient compte du fait que ce sont les personnes qui vivent dans une collectivité particulière qui sont les plus aptes à résoudre ses problèmes de blessure. Le Waitakere Safe Community Injury Prevention Project a mis en place des groupes de travail, qui associent des représentants d’organismes communautaires ainsi que des particuliers à leurs travaux, dans différents domaines prioritaires.

Le Waitakere Safe Community Injury Prevention Project était axé sur trois grands domaines de la prévention des blessures : l’information des responsables d’enfant, la promotion de l’utilisation des accessoires de sécurité à domicile et la défense de la cause de la diminution des dangers et de la modification de l’environnement par des membres de la communauté. Les responsables d’enfant ont été sensibilisés aux thèmes suivants : l’emploi correct des systèmes de retenue pour enfant, la prévention des brûlures, l’utilisation de détecteurs de fumée et la prévention des chutes. Une évaluation de ce projet sur trois ans a fait ressortir la baisse des taux d’hospitalisation. Ce programme a permis de sensibiliser à la prévention des blessures et à augmenter la fréquence des comportements liés à la sécurité, comme l’installation de détecteurs de fumée, la protection des vidanges et l’utilisation de barrières de sécurité174.

62

173 Capital Health, 2003 174 Coggan, 2000, p. 130–134

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Section 8 — Annexe

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Exemples de méthodes d’évaluation exemplaires175

CLAMP, M. et KENDRICK, D. « A Randomized Controlled Trial of General Safety Advice for Families with Children Under 5 Years », British Medical Journal,1998, no 316, p.1576-1579.

Participants

Familles d’enfants de moins de cinq ans inscrites à un cabinet de médecine générale. Le groupe de l’intervention comptait 83 participants et le groupe témoin 82 participants.

Intervention

Les familles du groupe de l’intervention ont reçu des conseils de sécurité et des dépliants de promotion des avertisseurs de fumée, des barrières de sécurité, des pare-feu, des verrous de placard, des cache-prise et des mécanismes de fermeture automatique de porte. Les familles recevant des aides gouvernementales après vérification de ressources ont pu bénéficier d’accessoires de sécurité à prix réduit. Les familles du groupe témoin ont reçu les soins de santé habituels.

Résultats immédiats

Les familles du groupe de l’intervention ont adopté des pratiques de sécurité par rapport aux fenêtres, aux pare-feu, aux cache-prise, aux avertisseurs de fumée et aux dispositifs de fermeture automatique des portes.

Résultats finaux

Augmentation de l’utilisation des accessoires de sécurité.

KELLY, B., SEIN, C. et MCCARTHY, P. « Safety Education in Pediatric Primary Care Setting », Pediatrics, 1987, vol. 79, no 5, p. 818-824.

Participants

Parents d’enfants de six mois, suivis dans un centre de soins primaires pour les enfants bien portants. Le groupe de l’intervention comptait 85 participants et le groupe témoin 86 participants.

Intervention

Les membres du groupe de l’intervention ont bénéficié d’une éducation à la sécurité de routine, mais non normalisée, assurée par leur pourvoyeur de soins principal à l’occasion des consultations pour enfants bien portants, plus une intervention d’éducation à la sécurité de l’enfant, en trois parties. Un travailleur communautaire a évalué à l’aveugle neuf dangers physiques dans les habitations et a calculé un score de danger à un et douze mois. Les dangers physiques mesurés étaient les suivants : accès à des objets dangereux (couteaux, allumettes et médicaments); meubles aux coins pointus; prises électriques non protégées; absence de détecteur de fumée et température de l’eau chaude supérieure à 52 °C. Les accidents signalés par les parents et répertoriés dans les dossiers des hôpitaux ont été recensés. Le groupe témoin n’a bénéficié que de l’éducation à la sécurité de routine, mais non normalisée.

Résultats immédiats

Le score de danger physique moyen était de 2,4 dans le groupe de l’intervention et de 3,0 dans le groupe témoin. Aucun résultat lié à des dangers précis n’a donné lieu à un compte rendu.

Résultats finaux

Aucune différence dans le nombre de blessures constatées pour le groupe de l’intervention et pour le groupe témoin.

63

175 Des résumés de ces articles ont été fournis par la Cochrane Review, Modification of the Home Environment for the Reduction of Injuries, 2003. .

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Section 8 — Annexe

Page 75: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

GIELEN, A., MCDONALD, E., WILSON, M., HWANG, W., SERWINT, J., ANDREWS, J. et WANG, M. « Effects of Improved Access to Safety Counseling, Products, and Home Visits on Parents’ Safety Practices: Results of a Randomized Control Trial », Pediatric Adolescent Medicine, 2002, no 156, p. 33–40.

Participants

Médecins résidents du service de pédiatrie d’un grand hôpital universitaire urbain. Parents et tuteurs de nourrissons âgés de six mois. Le groupe de l’intervention comptait 113 participants et le groupe témoin 103 participants.

Intervention

Les médecins ont suivi une formation en deux parties sur la sécurité des habitations. Les parents du groupe de l’intervention ont bénéficié de consultations en sécurité et d’un aiguillage vers le centre de sécurité des enfants, assurés par les résidents, et de la visite d’évaluation de la sécurité d’un travailleur de santé communautaire, entre la visite à six mois et à neuf mois à la clinique des nourrissons. Le centre de sécurité informe sur des accessoires de sécurité comme des barrières de sécurité, des avertisseurs de fumée et des thermomètres pour l’eau chaude et permet de se les procurer. Les familles du groupe témoin ont bénéficié de toutes les prestations décrites ci-dessus, à l’exception de la visite à domicile.

Résultats immédiats

Aucune différence significative n’a été constatée dans les pratiques de sécurité des deux groupes de l’étude. Les participants qui étaient allés au centre de sécurité étaient plus susceptibles de disposer d’une température de l’eau chaude inférieure, d’un détecteur de fumée en état de fonctionnement, de barrières de sécurité à tous leurs escaliers ou à toutes leurs portes et de ranger leurs produits toxiques sous clé ou de les avoir déplacés, qu’ils aient bénéficié ou non d’une visite à domicile.

Résultats finaux

Aucune différence d’augmentation de l’utilisation des accessoires de sécurité constatée entre les deux groupes de l’étude, mais augmentation de l’utilisation des accessoires, après passage au centre de sécurité.

KNATCHER, M., LAUNDRY, G. et SHARPIRO, M. « Liquid –Crystal thermometer use in Pediatric Office Counselling about Tap Water Burn Prevention », Pediatrics, 1989, vol. 83, no 5, p. 766-771.

Participants

Parents fréquentant le service de soins ambulatoires et les consultations externes pédiatriques d’un grand hôpital urbain et dont un membre du ménage avait moins de 18 ans. Le groupe de l’intervention comptait 263 participants et le groupe témoin 240 participants.

Intervention

Le groupe de l’intervention et le groupe témoin ont reçu tous les deux une brochure d’information, le danger de l’eau chaude du robinet leur a été présenté en une minute, ils ont reçu des instructions pour évaluer la température et abaisser celle de leur thermostat et ils ont rempli un questionnaire de recueil des données de référence après leur passage à la salle d’attente. Les membres du groupe de l’intervention ont également reçu gratuitement un thermomètre à cristaux liquides pour mesurer la température maximale de l’eau chaude du robinet. Une entrevue téléphonique de suivi a été organisée un mois plus tard.

Résultats immédiats

La température de l’eau chaude a été vérifiée par 46,4 % des membres du groupe de l’intervention, mais par 23 % seulement des membres du groupe témoin.

Les ménages où la température de l’eau chaude dépassait 54,4 °C et où le chauffe-eau était accessible étaient 77,3 % à signaler avoir abaissé le réglage, qu’ils aient reçu le thermomètre ou non.

Résultats finaux

Température de l’eau chaude plus basse dans le groupe de l’intervention.

64Sécurijeunes Canada Des habitations plus sûres pour les enfants 2006

Section 8 — Annexe

Page 76: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

KENDRICK, D., MARSH, P., FIELDING, K. et MILLER, P. « Preventing Injuries in Children: Cluster Randomized Controlled Trial in Primary Care », British Medical Journal, 1999, no 318, p. 980-983.

Participants

Tous les enfants âgés de trois à douze mois, inscrits auprès de 36 cabinets de médecine générale participant à l’étude. Le groupe de l’intervention comptait 1 100 participants et le groupe témoin 1 019 participants.

Méthodes

Les participants du groupe de l’intervention ont reçu les conseils d’un expert en surveillance des blessures, correspondant à des âges précis : 6–9 mois, 12–15 mois et 18–24 mois. Des accessoires de sécurité (barrières de sécurité, pare-feu, verrous de placard et détecteurs de fumée) ont été fournis, pour un prix abordable, aux familles recevant des aides gouvernementales après vérification de ressources. Des contrôles de sécurité ont été effectués à domicile par des travailleurs de santé. Les dangers physiques contrôlés lors des visites à domicile n’ont pas été précisés. Les services habituels ont été dispensés aux participants du groupe témoin.

Résultats immédiats

Aucune différence significative n’a été constatée entre les deux groupes pour la fréquence :

• d’au moins une blessure ayant donné lieu à des soins médicaux;

• d’au moins une visite à un service de traumatologie et d’urgence à la suite d’une blessure;

• d’au moins une admission en soins primaires à la suite d’une blessure ou d’au moins une admission à l’hôpital à la suite d’une blessure.

Résultats finaux

Aucune diminution des taux de blessure.

KING, W., KLASSEN, T., LEBLANC, J., BERNARD-BONNIN, A., ROBITALLE, Y., PHAM, B., COYLE, D., TENENBEIN, M. et PLESS, B. «The Effectiveness of a Home Visit to Prevent Childhood Injury », Pediatrics, 2001, vol. 108, no 2, p. 382–388.

Participants

Les participants de moins de huit ans conduits aux services d’urgence de cinq hôpitaux dans quatre centres urbains du Canada. Le groupe de l’intervention comptait 601 participants et le groupe témoin 571 participants.

Méthodes

Des assistants de recherche ont effectué des visites à domicile pour constater les dangers présents dans les habitations des membres du groupe témoin et du groupe de l’intervention. Ces derniers ont reçu une trousse d’information sur la prévention des blessures, des bons de réduction sur les accessoires de sécurité, des instructions précises sur les mesures de sécurité et une lettre des chefs de projet des sites concernés sur la nécessité d’adopter durablement des comportements de prévention. Les dangers évalués ont été les suivants : accès à des objets petits et dangereux, absence de contenants de médicaments de sécurité, température de l’eau chaude supérieure à 54 °C, détecteurs de fumée défectueux, absence d’extincteurs d’incendie, absence de barrière de sécurité, marchettes pour bébé, facilité d’ouverture de la porte du sous-sol, absence de casque de cycliste et de système de retenue dans les autos. Les participants du groupe témoin ont reçu une brochure d’information générale sur la sécurité et une notification en cas de non-fonctionnement d’un détecteur de fumée. Un contact a eu lieu avec tous les participants à quatre et huit mois.

Résultats immédiats

À huit mois, le taux de visite consécutive à une blessure par année était de 0,23 pour le groupe de l’intervention de 0,31 pour le groupe témoin.

Constatation de la diminution du nombre de domiciles à la température de l’eau chaude supérieure à 54 °C et sans extincteurs. Autres changements sans importance et non significatifs.

Des modifications dans la sécurité des habitations ont été signalées par 62 pour cent du groupe de l’intervention et 23 pour cent des habitations témoins.

Résultats finaux

Nombre de consultations médicales statistiquement inférieur pour le groupe de l’intervention.

Température de l’eau chaude statistiquement inférieure et présence d’extincteurs d’incendie statistiquement supérieure pour le groupe de l’intervention.

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Section 8 — Annexe

Page 77: Des habitations plus sûres pour les enfants - Manuel à l'usage des

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« Quelque part, quelque chose d’incroyable attend d’être connu. »

Carl Sagan

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