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L es prochains Jeux olympiques d’hiver de Pékin en 2022 sont déjà sous les feux de l’actualité. En Suisse, des PME sont aussi très concernées par cet événement à ve- nir. Elles sont quatre entreprises suisses à avoir élaboré un concept pour le site dédié aux disciplines nordiques, dont le bureau vau- dois BG Ingénieurs. Il s’agit d’un projet unique en son genre, imprégné de symbolique et d’es- prit d’innovation suisse. Un concours interna- tional d’idées avec préqualification avait été lancé pour la planification de nombreuses nouvelles installations d’envergure. Des équipes du Canada, d’Australie, de France, de Finlande et de Suisse ont ainsi été sélectionnées pour le concours d’idées relatif à la planification des sites de compétition du saut à ski, du ski de fond et du biathlon. L’équipe suisse présente un projet dirigé par Generis, et constituée d’architectes, ingénieurs et écono- mistes des entreprises Fanzun, Küchel Architects et, donc, BG Ingénieurs Conseils. Le Comité olympique a été séduit par l’idée de «L’Anneau», une construction fonctionnelle en forme d’anneau olympique. Combinée avec le tremplin de saut à ski – lui-même modelé comme le battement d’ailes d’un oiseau –, cette construction fait symboliquement référence au «Nid d’Oiseau» de Pékin, qui avait déjà accueilli la fête d’ouverture des Jeux d’été de 2008. Le projet suisse, «l’Anneau», a séduit les organisateurs chinois. BG Ingénieurs fait fort. Les commémorations ont ceci d’intéressant qu’elles permettent de mettre un coup de projecteur sur l’époque dans laquelle nous vivons. Il ne vous aura pas échappé qu’en 2018, Mai 68 souffle ses 50 bougies. Le plus grand conflit social de l’histoire française suscite des avis tranchés; célébration ou enterrement, c’est selon. Mais qu’on le veuille ou non, la révolte anti-autoritaire des jeunes étudiants a marqué de sa déflagration la politique, la culture ainsi que l’économie, et cela bien au-delà des frontières françaises. Car si cette contestation devenue iconique a tant imprimé les esprits, c’est parce qu’elle s’est propagée jusque dans les usines et les bureaux, avec des millions de salariés en grève. Leurs revendi- cations, comme le droit au confort et au divertissement, ont depuis pris une place plus importante dans la société d’aujourd’hui. «Je ne veux pas perdre ma vie en la gagnant», ce slogan chevelu ne sonne pas creux en 2018, en particulier auprès des jeunes générations. Quant au patriarcat rigide, qui modelait également les rapports hiérarchiques «patrons-travailleurs» ainsi que l’emploi féminin, il a laissé place à plus d’autonomie et de responsabilisation pour la plupart. Pour un mieux-être? Pas forcément, à en croire le succès florissant des ouvrages traitant de burn-out, de chefs toxiques ou d’«ubérisation» de la société. Et que dire de l’importance prise dans nos vies par internet, les réseaux sociaux et les technologies, ainsi que de leurs conséquences sur nos jobs? Pas sûr que les enfants du Flower Power l’aient vu venir… Les graines plantées il y a cinquante ans n’ont certes pas poussé comme l’entendait l’utopie soixantante-huitarde. Reste que Mai 68 a bel et bien jeté ses pavés dans le monde du travail contemporain. Ne serait-ce que parce que jamais on ne s’est autant interrogé sur le sens même du travail, à une époque où la robotisation et l’intelligence artificielle bouleversent toutes les certitudes sur l’avenir. Elisabeth Kim L’œil en coin Mai 68-mai 2018: «Je ne veux pas perdre ma vie en la gagnant» Vaud.digital, la nouvelle plateforme Innovaud, en collaboration avec le SPECo, a lancé lors de l’événement «Forward, la digi- talisation, c’est mon affaire» à l’EPFL une nouvelle plate- forme. L’objectif de Vaud.digi- tal est de «cartographier» tous les acteurs de la transformation digitale basés dans le canton de Vaud. Plus de 300 laboratoires de recherche, accélérateurs, start-up, PME et grandes entre- prises en font d’ores et déjà partie (lire PME Magazine de mars). La plateforme, gratuite, attend ceux qui n’y seraient pas encore répertoriés et qui innovent dans le domaine du digital, précise Patrick Barbey, directeur d’Innovaud (photo). Un fleuron quitte Fribourg La société américaine Actuate International n’a plus de pro- duction à Fribourg. Le groupe avait été implanté par la Promotion économique du canton de Fribourg en 2001. C’était la filiale suisse du groupe Actuate Corporation, un fournisseur de logiciels et des technologies de l’informa- tion. La société a eu jusqu’à une trentaine d’employés dans ses bureaux de Villars-sur- Glâne. Mais elle vient de déser- ter les locaux qu’elle occupait dans le quartier industriel de Moncor, selon La Liberté. Avec ce départ, le canton perd une dizaine d’emplois. Des ingénieurs vaudois aux JO de Pékin 11 PME MAGAZINE | MAI 2018

Des ingénieurs vaudois aux JO de Pékin L - bg-21.com · Mai 68-mai 2018: «Je ne veux pas perdre ma vie en la gagnant» ... partie (lire PME Magazine de mars). La plateforme, gratuite,

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Les prochains Jeux olympiques d’hiver de Pékin en 2022 sont déjà sous les feux de l’actualité. En Suisse, des PME sont

aussi très concernées par cet événement à ve-nir. Elles sont quatre entreprises suisses à avoir élaboré un concept pour le site dédié aux disciplines nordiques, dont le bureau vau-dois BG Ingénieurs. Il s’agit d’un projet unique en son genre, imprégné de symbolique et d’es-prit d’innovation suisse. Un concours interna-tional d’idées avec préqualification avait été lancé pour la planification de nombreuses nouvelles installations d’envergure.

Des équipes du Canada, d’Australie, de France, de Finlande et de Suisse ont ainsi été sélectionnées pour le concours d’idées relatif à la planification des sites de compétition du saut à ski, du ski de fond et du biathlon. L’équipe suisse présente un projet dirigé par Generis, et constituée d’architectes, ingénieurs et écono-mistes des entreprises Fanzun, Küchel Architects et, donc, BG Ingénieurs Conseils. Le Comité olympique a été séduit par l’idée de

«L’Anneau», une construction fonctionnelle en forme d’anneau olympique. Combinée avec le tremplin de saut à ski – lui-même modelé comme le battement d’ailes d’un oiseau –, cette construction fait symboliquement référence au «Nid d’Oiseau» de Pékin, qui avait déjà accueilli la fête d’ouverture des Jeux d’été de 2008.

Le projet suisse, «l’Anneau», a séduit les organisateurs chinois. BG Ingénieurs fait fort.

Les commémorations ont ceci d’intéressant qu’elles permettent de mettre un coup de projecteur sur l’époque dans laquelle nous vivons. Il ne vous aura pas échappé qu’en 2018, Mai 68 souffle ses 50 bougies. Le plus grand conflit social de l’histoire française suscite des avis tranchés; célébration ou enterrement, c’est selon. Mais qu’on le veuille ou non, la révolte anti-autoritaire des jeunes étudiants a marqué de sa déflagration la politique, la culture ainsi que l’économie, et cela bien au-delà des frontières françaises.Car si cette contestation devenue iconique a tant imprimé les esprits, c’est parce qu’elle s’est propagée jusque dans les usines et les bureaux, avec des millions de salariés en grève. Leurs revendi-cations, comme le droit au confort et au divertissement, ont depuis pris une place plus importante dans la société d’aujourd’hui. «Je ne veux pas perdre ma vie en la gagnant», ce slogan chevelu ne sonne pas creux en 2018, en particulier auprès des jeunes générations. Quant

au patriarcat rigide, qui modelait également les rapports hiérarchiques «patrons-travailleurs» ainsi que l’emploi féminin, il a laissé place à plus d’autonomie et de responsabilisation pour la plupart. Pour un mieux-être? Pas forcément, à en croire le succès florissant des ouvrages traitant

de burn-out, de chefs toxiques ou d’«ubérisation» de la société. Et que

dire de l’importance prise dans nos vies par internet, les réseaux sociaux et les technologies, ainsi que de leurs conséquences sur nos jobs? Pas sûr que les enfants du Flower Power l’aient vu venir…

Les graines plantées il y a cinquante ans n’ont certes pas poussé comme

l’entendait l’utopie soixantante-huitarde. Reste que Mai 68 a bel et bien jeté ses pavés dans le monde du travail contemporain. Ne serait-ce que parce que jamais on ne s’est autant interrogé sur le sens même du travail, à une époque où la robotisation et l’intelligence artificielle bouleversent toutes les certitudes sur l’avenir. Elisabeth Kim

L’œil en coin

Mai 68-mai 2018: «Je ne veux pas perdre ma vie en la gagnant»

Vaud.digital, la nouvelle plateforme Innovaud, en collaboration avec le SPECo, a lancé lors de l’événement «Forward, la digi-talisation, c’est mon affaire» à l’EPFL une nouvelle plate-forme. L’objectif de Vaud.digi-tal est de «cartographier» tous les acteurs de la transformation digitale basés dans le canton de Vaud. Plus de 300 laboratoires de recherche, accélérateurs, start-up, PME et grandes entre-prises en font d’ores et déjà partie (lire PME Magazine de mars). La plateforme, gratuite, attend ceux qui n’y seraient pas encore répertoriés et qui innovent dans le domaine du digital, précise Patrick Barbey, directeur d’Innovaud (photo).

Un fleuron quitte Fribourg La société américaine Actuate International n’a plus de pro-duction à Fribourg. Le groupe avait été implanté par la Promotion économique du canton de Fribourg en 2001. C’était la filiale suisse du groupe Actuate Corporation, un fournisseur de logiciels et des technologies de l’informa-tion. La société a eu jusqu’à une trentaine d’employés dans ses bureaux de Villars-sur-Glâne. Mais elle vient de déser-ter les locaux qu’elle occupait dans le quartier industriel de Moncor, selon La Liberté. Avec ce départ, le canton perd une dizaine d’emplois.

Des ingénieurs vaudois aux JO de Pékin

11PME MAGAZINE | MAI 2018