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Ioir iui trouver des applications tnerapeutiques. Le cannabis est un psychodysleptique. II peut engendrer des reactions psychotiques et une alternance de phases apathiques et phases violentes. Meme quand le moment de la consomma- tion est eloigne, il conserve son influence. Le THC, compte tenu de son metabolisme et II de sa liposolubilite, subit un stockage au ni- l veau des graisses de reserve. II peut connaitre un relargage brutal sous I'effet d'un stress et II de la liberation des catecholamines. II repas- I se alors darts le torrent circulatoire et exerce son action au niveau du SNC. La modifica- I I tion de comportement donne lieu & I'iwesse can- nabique. Cette influence & distance peut per- sister jusqu'& un mois awes une prise. On I avarice que les atteintes cerebrales seraient I & type d'apoptose des neurones : en tous cas, la neurotoxicite est certaine. II Outre les accidents de la route et les dents rou- I tiers, le cannabis est implique & I'origine des violences sexuelles, et probablement dans | nombre d'accidents du travail. On notera ! d'ailleurs que le depistage des toxicomanies existe dej& depuis un certain temps en me- | decine du travail, notamment pour les sala- | ries occupant des postes & risque requerant vigilance personnelle et securite vis-a-vis des I autres travailleurs. | UAcademie nationale de medecine preconi- se I'extension de la detection & tous les accidents i | corporels de la circulation et du travail, aux actes de violence ainsi Iors de toute mani- festation psychiatrique aigu~. Elle recom- i mande aussi de developper la recherche sur les determinants psycho-sociaux de la consom- mation de drogues, les facteurs de vulnera- | bilite individuelle, ainsi que les alterations neurobiologiques consecutives & la prise de ces substances isolees ou en association. J.-M. M. Sources : Colloque - Accidents, conduite, stup~- fiants : au sujet de la nouvelle reglementation ,, de I'association CAAM (Conduites addictives et aptitudes m~dicoprofessionnelles, president : Pr Paul Lafargue) ; S~ance th~matique . Drogues ilficites d'aujourd'hui et sant~ ,, de I'Academie natio- nale de m~decine ; notamment les travaux de Patrick Mura (Laboratoire de biochimie- toxieologie, CHU de Poitiers). C'~ D#cret d'applicatJon 2001-751 (27.08.2001) du texte de Ioi du Code de la route de 1999 (Journal officiel du 19.06.1999). (2) Line expertise collective de I'lnserm (Cannabis, quels effets sur le comportement et [a sant~ ? - novembre 2001) a ~t# consid~r~e comme . relativi- sant . les dangers de la consommation de cannabis. biologiques ,, rture vaccinale ic i oqueluche, maladie benigne obliga- toire de la petite enfance. Ce cliche est suranne, dangereux meme, et paradoxal. II cache une lacune, souvent ~voquee par RFL : I'absence de contrele biologique du titre d'anticorps anciennement acquis (mala- die, vaccination). Le paradoxe, c'est la recrudescence de la coqueluche chez le petit enfant, malgre la strategie vaccinale fran?aise (> 90 % de vaccines & 24 tools), avec 2 vaccins : & germe entier en primo-vaccination (efficacite superieure a 90 %) et acellulaire (rappels). Passee inaperc;ue Du fait de son etiquette ,, benigne ,,, la co- queluche n'a pas trop attire I'attention sur I'un des sujets des amphis de vaccinologie pe- diatrique du dernier Medec. Nous avons note la communication du Dr Benoft Soubeyrand, directeur medical d'Aventis Pasteur MSD (Lyon) au sujet de la vaccination coquelu- cheuse.., de I'adulte. En deux Pots : dans les annees 1960, on introduit ce vaccin en Fran- ce et 40 ans apres on volt une recrudescen- ce des cas et des complications - 1 570 hos- pitalisations en 1997, 13 % des deces en reanimation pediatrique (1999-2000), troi- sieme cause de deces par infection, mais la pre- miere chez les enfants de moins de 2 tools. En fait, les enfants non encore ou imparfaite- ment vaccines sont victimes des adolescents et des adultes (re)devenus vecteurs. - Le por- tage de la bacterie est d~ & fa diminution de I'immunit~ au fil du temps qui, jusqu'& I'ave- nement des vaccins coquelucheux acellu- /aires, ne pouvait etre entretenue par des in- jections de rappe/par vaccins ~ germes entiers, trop reactogenes apr&s I'&ge de 7 ans ,,, dit B. Soubeyrand. I Le rappel, ce n'est pas que pour les enfants Premiere reaction fran?aise, en 1998, apres constat chez tes enfants vaccines d'une re- sensibilisation & la coqueluche entre 8 et 10 ans I'inclusion au calendrier vaccinal d un rappel pour les 11-13 ans avec le vaccin acel- lulaire, elabore ~. partir d'antigenes bacteriens purifies et dote d'une tres bonne tolerance. Une enquete epidemiologique {'> cornmentee au Medec a justifie cette decision. Si la vaccination anti-coquelucheuse a eu pour benefice la quasi-disparition de la trans- I mission d'enfant & enfant, il fallait expliquer la resurgence de la maladie. LPasteur, Centre ]ueluche et des hor- ~queluche serait due ipr~s I'~ge de ice de ,, rappel natu- faible circulation ination infantile. lueluche (adoles- lit de symptSrnes adapter le choix des nouvelle situation direct (culture, PCR) ps agglutinants ou ues). Mais les fantai- lines techniques sont lie I'Elisa ! Explication : les vecteurs de Bordetella per- tussis sont les adultes, jeunes parents notam- Pent, et ceux ayant echappe au rappel. Ce phenomene a pu 6tre relie & un autre : le nombre de consultations d'adultes pour une - touxper- sistante ,, (plus de ? jours et moins d'un tools) sans etiologie evidente. En I'absence totale d'une strategie de depistage biologique de ces coqueluches peu symptomatiques, que I'on diagnostique ,, & condition d'y penser -, cette etu- de a montr~ ce qu'on dolt etre ce depistage, fau- te de mieux. On a recherche la prevalence de la coqueluche chez 217 patients dont 195 (90 %) avaient une toux paroxystique. Les analyses utilisees etaient la serologie, la PCR ou la culture. De fait, ?0 cas de coque- luche ont ete decouverts, soit une prevalence de 32 0/o (positifs : 1 culture, 36 PCR, 40 serolo- gies) : 33 % des patients avaient eu la coque- luche darts I'enfance, 60 % avaient ete vaccines. Ainsi, 12 & 32 % des toux chroniques de I'adul- te sont dues & la coqueluche ! Compte tenu du risque pour I'enfant non vaccine, le rappel des adultes par vaccin acellulaire est & I'erdre du jour. II pourraJt ~tre combine avec celui du tetanos, de la polio et de la diphterie (fin 2002 ?). La decision est imperieuse : les adultes sont responsables de 45 % des cas infantiles en 1999 contre 36 % dej& en 1996. Et bientSt ce serait toute la population de plus de 20 ans qui serait contaminante.., y compris les meres, dont I'&ge moyen & la naissance de leur pre- mier enfant est de 30 ans r J.-M. M. ('~ Pr Serge Silberg et coiL, D~partement de m&decine g~n#rale, CHU Necker, Paris ; Centre national de r~l~rence des bordetelles, Institut Pasteur ; Association pour I'aide & la m~decine preventive (AMP) ; Soci#t# de formation th~rapeutique du g~n~raliste (SFTG). Revue Fran?aise des Laboratoires, septembre 2002, N° 345 9

Des lacunes « biologiques å dans la couverture vaccinale

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Page 1: Des lacunes « biologiques å dans la couverture vaccinale

Ioir iui trouver des applications tnerapeutiques. Le cannabis est un psychodysleptique. II peut engendrer des reactions psychotiques et une alternance de phases apathiques et phases violentes. Meme quand le moment de la consomma- tion est eloigne, il conserve son influence. Le THC, compte tenu de son metabolisme et II de sa liposolubilite, subit un stockage au ni- l veau des graisses de reserve. II peut connaitre • un relargage brutal sous I'effet d'un stress et II de la liberation des catecholamines. II repas- I se alors darts le torrent circulatoire et exerce • son action au niveau du SNC. La modifica- I

I tion de comportement donne lieu & I'iwesse can- nabique. Cette influence & distance peut per- • sister jusqu'& un mois awes une prise. On I avarice que les atteintes cerebrales seraient I & type d 'apoptose des neurones : en tous • cas, la neurotoxicite est certaine. II Outre les accidents de la route et les dents rou- I tiers, le cannabis est implique & I'origine des • violences sexuelles, et probablement dans | nombre d 'acc idents du travail. On notera ! d'ailleurs que le depistage des toxicomanies • existe dej& depuis un certain temps en me- | decine du travail, notamment pour les sala- |

ries occupant des postes & risque requerant • vigilance personnelle et securite vis-a-vis des I autres travailleurs. |

UAcademie nationale de medecine preconi- • se I'extension de la detection & tous les accidents i

| corporels de la circulation et du travail, aux actes de violence ainsi Iors de toute mani- • festat ion psychiatr ique aigu~. Elle recom- i mande aussi de developper la recherche sur les determinants psycho-sociaux de la consom- • • mation de drogues, les facteurs de vulnera- | bilite individuelle, ainsi que les alterations neurobiologiques consecutives & la prise de ces substances isolees ou en association.

J.-M. M.

Sources : Colloque - Accidents, conduite, stup~- fiants : au sujet de la nouvelle reglementation ,, de I'association CAAM (Conduites addictives et aptitudes m~dicoprofessionnelles, president : Pr Paul Lafargue) ; S~ance th~matique . Drogues ilficites d'aujourd'hui et sant~ ,, de I'Academie natio- nale de m~decine ; notamment les travaux de Patrick Mura (Laboratoire de biochimie- toxieologie, CHU de Poitiers).

C'~ D#cret d'applicatJon 2001-751 (27.08.2001) du texte de Ioi du Code de la route de 1999 (Journal officiel du 19.06.1999). (2) Line expertise collective de I'lnserm (Cannabis, quels effets sur le comportement et [a sant~ ? - novembre 2001) a ~t# consid~r~e comme . relativi- sant . les dangers de la consommation de cannabis.

b i o l o g i q u e s ,, rture vacc ina le

ic i

oqueluche, maladie benigne obliga- toire de la peti te enfance. Ce cl iche

est suranne, dangereux meme, et paradoxal. II cache une lacune, souvent ~voquee par RFL : I 'absence de contrele biologique du titre d'anticorps anciennement acquis (mala- die, vaccination). Le paradoxe, c'est la recrudescence de la coqueluche chez le petit enfant, malgre la strategie vaccinale fran?aise (> 90 % de vaccines & 24 tools), avec 2 vaccins : & germe entier en primo-vaccination (efficacite superieure a 90 %) et acellulaire (rappels).

P a s s e e i n a p e r c ; u e

Du fait de son et iquette ,, benigne ,,, la co- queluche n'a pas trop attire I'attention sur I'un des sujets des amphis de vaccinologie pe- diatrique du dernier Medec. Nous avons note la communication du Dr Benoft Soubeyrand, d i recteur medical d'Aventis Pasteur MSD (Lyon) au sujet de la vaccinat ion coquelu- cheuse.., de I'adulte. En deux Pots : dans les annees 1960, on introduit ce vaccin en Fran- ce et 40 ans apres on volt une recrudescen- ce des cas et des complications - 1 570 hos- pital isat ions en 1997, 13 % des deces en reanimation pediatr ique (1999-2000) , troi- sieme cause de deces par infection, mais la pre- miere chez les enfants de moins de 2 tools. En fait, les enfants non encore ou imparfaite- ment vaccines sont victimes des adolescents et des adultes (re)devenus vecteurs. - Le por- tage de la bacterie est d~ & fa diminution de I'immunit~ au fil du temps qui, jusqu'& I'ave- nement des vaccins coquelucheux acellu- /aires, ne pouvait etre entretenue par des in-

• jections de rappe/par vaccins ~ germes entiers, trop reactogenes apr&s I'&ge de 7 ans ,,, dit B. Soubeyrand.

I L e r a p p e l , c e n ' e s t p a s • q u e p o u r l es e n f a n t s

Premiere reaction fran?aise, en 1998, apres constat chez tes enfants vaccines d'une re- sensibilisation & la coqueluche entre 8 et 10 ans I'inclusion au calendrier vaccinal d un

• rappel pour les 11-13 ans avec le vaccin acel- lulaire, elabore ~. partir d'antigenes bacteriens purifies et dote d'une tres bonne tolerance.

• Une enquete epidemiologique {'> cornmentee au Medec a justifie cette decision. Si la vaccinat ion ant i -coquelucheuse a eu

• pour benefice la quasi-disparition de la trans- I mission d'enfant & enfant, il fallait expliquer la

resurgence de la maladie.

L Pasteur, Centre ]ueluche et des hor- ~queluche serait due ipr~s I'~ge de ice de ,, rappel natu-

faible circulation ination infantile. lueluche (adoles- lit de symptSrnes adapter le choix des nouvelle situation

direct (culture, PCR) ps agglutinants ou ues). Mais les fantai- lines techniques sont lie I'Elisa !

Explication : les vecteurs de Bordetella per- tussis sont les adultes, jeunes parents notam- Pent, et ceux ayant echappe au rappel. Ce phenomene a pu 6tre relie & un autre : le nombre de consultations d'adultes pour une - touxper- sistante ,, (plus de ? jours et moins d'un tools) sans etiologie evidente. En I'absence totale d'une strategie de depistage biologique de ces coqueluches peu symptomatiques, que I'on diagnostique ,, & condition d'y penser -, cette etu- de a montr~ ce qu'on dolt etre ce depistage, fau- te de mieux. On a recherche la prevalence de la coqueluche chez 217 patients dont 195 (90 %) avaient une toux paroxystique. Les analyses utilisees etaient la serologie, la PCR ou la culture. De fait, ?0 cas de coque- luche ont ete decouverts, soit une prevalence de 32 0/o (positifs : 1 culture, 36 PCR, 40 serolo- gies) : 33 % des patients avaient eu la coque- luche darts I'enfance, 60 % avaient ete vaccines. Ainsi, 12 & 32 % des toux chroniques de I'adul- te sont dues & la coqueluche ! Compte tenu du risque pour I'enfant non vaccine, le rappel des adultes par vaccin acellulaire est & I'erdre du jour. II pourraJt ~tre combine avec celui du tetanos, de la polio et de la diphterie (fin 2002 ?). La decision est imperieuse : les adultes sont responsables de 45 % des cas infantiles en 1999 contre 36 % dej& en 1996. Et bientSt ce serait toute la population de plus de 20 ans qui serait contaminante.., y compris les meres, dont I'&ge moyen & la naissance de leur pre- mier enfant est de 30 ans r

J.-M. M.

('~ Pr Serge Silberg et coiL, D~partement de m&decine g~n#rale, CHU Necker, Paris ; Centre national de r~l~rence des bordetelles, Institut Pasteur ; Association pour I'aide & la m~decine preventive (AMP) ; Soci#t# de formation th~rapeutique du g~n~raliste (SFTG).

Revue Fran?aise des Laboratoires, septembre 2002, N ° 345 9