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A des m e d e c i r i s au regard du Programme québécois de dépistage du cancer du sein WP 870 B727 2002 277i RÉGIE RÉGIONALE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX DE QUÉBEC IISÏSJIDE LA SANTÉ PUBLIQUE

des medeciris A au regar ddu Programme québécois de dépistage du … · 2012-12-10 · Sylvain Boutet, Jean-Claude Gagnon et Benoît Grenier du Centre médical de Cap-Rouge. •

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A d e s m e d e c i r i s

au regard du Programme

québécois de dépistage

du cancer du sein

W P

870

B 7 2 7

2002

277i

RÉGIE RÉGIONALE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX

DE Q U É B E C

I I S Ï S J I D E LA SANTÉ PUBLIQUE

H/P m pnln

Institut national da santé publique du Québec 4835, avenue Christophe-Colomb, bureau 200

Mi mil ni! f i i m M I n n

Étude exploratoire des perceptions des médecins

au regard du Programme québécois de dépistage du cancer du sein

Groupe de travail Actions médecins

5ous la direction de :

Francine Borduas, M.D.®

En collaboration avec :

Lyne 5auvageau® Johanne Biais, M.D.® Geneviève Doray®

Louise Moreault, M.D 0

Alain-Philippe Lemleux, M.D.®

^Direction de la santé publique de la Régie régionale de la santé et des services sociaux de Québec

^Coordination des services régionaux du Programme québécois de dépistage du cancer du sein

et

Février 2002

Personne à contacter''boïir obtenir un exemplaire du présent rapport : • V^VAf^ fv . M ™ Sylvie Bélanger

Direction de la santé publique de Québec

2400, avenue d'Estimauville

Beauport (Québec) GlE 7G9 Téléphone : (418) 666-7000, poste 217

Télécopieur: (418)666-2776

Courriel : [email protected]ç.ca

Prix du rapport : 7,49 $, incluant TPS et frais postaux

Payable à /'avance à l'ordre du CHUQ-CHUL

Pour toute information supplémentaire relative à ce document, vous pouvez communiquer avec :

Francine Borduas, M.D.

Téléphone : (418) 666-7000, poste 516

Référence bibliographique :

B O R D U A S , Francine, Lyne S A U V A G E A U , Johanne BLAIS, Geneviève D O R A Y , Louise M O R E A U L T ,

André-Philippe L E M I E U X ! Étude exploratoire des perceptions des médecins au regard du Programme québécois de dépistage du cancer du sein, Beauport, Direction de la santé publique de Québec, Régie régionale de la santé et des services sociaux de Québec, 2002, 40 p.

»

Cette publication a été versée dans la banque S A N T E C O M

Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Canada, 2002

Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 2002

ISBN : 2-89496-193-6

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

Remerciements

Nous tenons à remercier toute les personnes qui ont collaboré à ce projet de recherche et l'ont

soutenu. Certaines personnes ont toutefois apporté une.contribution significative :

• Les médecins Michel Turgeon, Michel Sirois et Johanne Théorêt, qui ont bien voulu organiser les

entrevues de groupe;

• Les médecins de famille et les gynécologues de la région de Québec qui ont accepté de

participer aux entrevues téléphoniques et aux groupes de discussion, notamment :

o René Lesieur, Michel Turgeon, Denise Nadeau du Centre médical Sainte-Foy;

o Pierre Beaupré, Paule Boisvert, Louis Latulippe, Gaétan Lavoie, Céline Leclerc, Jean Maziade,

Yves Plaisance, Bernard Plante et Johanne Théôret de l'Unité de Médecine familiale du CLSC

Haute-Vi Ile-des-Rivières;

o Marie Tetu, Denys St-Pierre, Denis Lamonde, Jacques Leblanc, Elaine Gagnon, Michel Sirois,

Sylvain Boutet, Jean-Claude Gagnon et Benoît Grenier du Centre médical de Cap-Rouge.

• Le groupe de travail de la Direction de la santé publique de Québec sur la mobilisation des

femmes pour leurs suggestions aux étapes importantes de ce projet, et en particulier Louise

Grégoire, coordonnatrice de l'équipe « Organisation des services et évaluation » pour ses

commentaires sur le rapport final;

• Finalement, nous tenons à souligner l'excellent travail de Claire Marmen, secrétaire à la Direction de la santé publique.

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

T A B L E DES MATIÈRES

Liste des tableaux 5

1 Introduction 6

2 Objectif s de la recherche 7

3 Méthodologie 8

3.1 Collecte des données quantitatives,

description des variables et analyse des données 8

3.2 Collecte des données qualitatives 9

4 Résultats en rapport avec le profil des médecins 11

4.1 Comparaison entre les médecins receveurs

et non-receveurs de rapports de mammographie de dépistage 11

4.2 Caractéristiques des médecins

ayant reçu des rapports de mammographie de dépistage 13

5 Résultats : perceptions des médecins à l'égard du P Q D C S J 19

5.1 Avantages du PQDCS 19

5.2 Inconvénients du PQDCS.. 20

5.2.1 Inconvénients liés à l'organisation du programme .....20

5.2.2 Inconvénients liés au suivi médical 20

5.2.3 Inconvénients liés à l'effet sur la perception des femmes 21

5.3 Le contexte de pratique j 23

5.4 Solutions proposées J .24

5.4.1 Solutions concernant le programme 24

5.4.2 Solutions concernant la sensibilisation des femmes t 25 j 5.4.3 Solutions concernant le role du médecin 26

5.5 Discussion des résultats qualitatifs 26

Conclusion 30

Annexes 33

Annexe 1 : Questionnaire d'entrevue téléphonique 34

Annexe 2 : Schéma d'entrevue de groupe 35

Bibliographie 37

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 Répartition des médecins en fonction du nombre

de rapports de mammographie de dépistage reçus 10

Tableau 2 Comparaison entre les médecins receveurs et les médecins non-receveurs

de rapports de mammographie de dépistage

selon les caractéristiques étudiées 11

Tableau 3 Mammographies de dépistage reçues (nombre, pourcentage et moyennes)

en fonction de la spécialité du médecin 13

Tableau 4 Mammographies de dépistage reçues (nombre, pourcentage et moyennes)

en fonction du sexe du médecin 13

Tableau 4.1 Mammographies de dépistage reçues

par les médecins de famille (nombre, pourcentage et moyennes)

en fonction du sexe du médecin 14

Tableau 4.2 Mammographies de dépistage reçues par les gynécologues

(nombre, pourcentage et moyennes)

en fonction du sexe du médecin 14

Tableau 5 Mammographies de dépistage reçues (nombre, pourcentage et moyennes)

en fonction du nombre d'années de pratique du médecin 15

Tableau 5.1 Mammographies de dépistage reçues

(nombre, pourcentage et moyennes) en fonction

du nombre d'années de pratique du médecin de famille 15

Tableau 5.2 Mammographies de dépistage reçues

(nombre, pourcentage et moyennes) en fonction

du nombre d'années de pratique du gynécologue 15

Tableau 6 Mammographies de dépistage reçues (nombre, pourcentage et moyennes)

en fonction du lieu de pratique du médecin 16

Tableau 7 Mammographies de dépistage reçues (nombre, pourcentage et moyennes)

en fonction du district de CLSC du médecin 17

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

1 INTRODUCTION

Le cancer du sein est la seconde cause de mortalité par cancer chez la femme et est au nombre des

priorités en matière de santé et de bien-être du Québec et de la région de Québec. Le Programme

québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) est le moyen privilégié dont s'est doté le

Québec, ainsi que la région de Québec, afin de réduire de 25 % la mortalité par cancer du sein sur

une période de dix ans. Pour atteindre une telle efficacité, le programme devra rejoindre, sur une

base régulière, 70 % de l'ensemble des femmes âgées entre 50 et 69 ans.

Les données les plus récentes sur le taux de participation des femmes montrent qu'avec un taux d'un

peu plus de 50 %, la région de Québec se situe parmi les plus performantes du Québec, m ê m e si ce

résultat reste bien en deçà du taux requis afin d'atteindre l'objectif visé. Les données sur la

participation des femmes de la région de Québec révèlent que la majorité d'entre elles adhèrent au

P Q D C S à la suite d'une prescription médicale. Ce résultat concorde avec les données de la

littérature qui indiquent que la recommandation faite par le médecin est le facteur qui influe le plus

sur la décision de la femme de passer une mammographie1

. Une étude cas-contrôle , réalisée dans

une unité de médecine familiale (UMF) de la région de Montréal, démontre par ailleurs toute

l'efficacité d'une telle stratégie : 58,8 % des femmes ayant reçu une prescription de leur médecin

ont passé une mammographie pendant la période expérimentale, comparativement à 13 % des

femmes du groupe témoin. Dans cette étude, les chercheurs ont estimé que les médecins avaient

recommandé la mammographie de dépistage à 89 % des femmes admissibles dans le groupe

expérimental, et ce, peu importe le motif de consultation.

À la suite de ce constat, et dans le but d'accroître la participation des femmes, un groupe de travail

de la Direction de la santé publique de Québec, en collaboration avec la Coordination régionale des

services du PQDCS, a réalisé la présente étude exploratoire sur la perception des médecins de la

région de Québec au regard du PQDCS.

Des entrevues préalables ont servi à établir le questionnaire d'entrevues individuelles et de groupe.

Au cours des entrevues préalables, les médecins ont manifesté des insatisfactions et relevé des

irritants relativement au PQDCS. Ces données préliminaires rejoignent les résultats d'une étude

quantitative récente réalisée à Montréal (Enquête sur les opinions des médecins omnipraticiens de fa région montréalaise concernant les recommandations sur le dépistage du cancer du sein et de la

prostate). Les sources d'insatisfaction sont surtout liées aux processus administratifs ainsi qu'à certains aspects cliniques de la prise en charge des patientes dans le cadre du PQDCS. Le groupe de

travail a émis l'hypothèse que ces insatisfactions réduisent la promotion du P Q D C S auprès des

femmes de 50 à 69 ans.

1 S.A. George /Barriers to Breast Cancer Screening : An Integrative Review0, Health Care for Women International, 21, 2000, p. 53-65.

2 M. D. Beau lieu, D. Roy, F Be land, M. Falardeau, 6. Hébert, « Dépistage du cancer du sein : L'intervention du médecin de famille est-elle efficace 7»L'Union Médicale du Canada, 1994, p. 154-162.

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

2 OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

La présente recherche a pour but de définir des stratégies pour améliorer la référence médicale,

directe et indirecte; au PQDCS. Pour ce faire, l'équipe de recherche a choisi :

1) d'établir le profil des médecins de la région de Québec en fonction du nombre de rapports de

mammographie de dépistage reçus;

2) de dégager les perceptions des médecins à l'égard du PQDCS. De façon plus précise, ce

deuxième volet vise à mettre en évidence les avantages et les inconvénients du P Q D C S perçus

par les médecins;

3) de recenser les solutions retenues dans la littérature et celles proposées par les médecins

interrogés.

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

3 MÉTHODOLOGIE

Afin d'atteindre les objectifs de l'étude, nous avons effectué une double collecte de données. Une

première, d'ordre quantitatif, permet de comparer le profil des médecins qui ont reçu des résultats

d'examen de dépistage du cancer du sein à celui des médecins qui n'en ont pas reçu selon différents

paramètres : sexe, expérience, année d'obtention du diplôme, spécialité, lieu de pratique. Cette

première analyse quantitative est complétée par l'identification des variables qui influencent le

nombre d'examens de dépistage reçus par les médecins. La seconde collecte de données, réalisée à

partir d'entrevues individuelles et de groupe, a permis de connaître les éléments de satisfaction,

d'insatisfaction ou d'incompréhension des médecins à l'égard du PQDCS et les solutions qu'ils

proposent pour inciter leurs patientes admissibles à participer au programme.

3 . 1 C o l l e c t e des d o n n é e s q u a n t i t a t i v e s , d e s c r i p t i o n des v a r i a b l e s e t a n a l y s e des d o n n é e s

La banque de données des médecins de la région de Québec a été constituée à partir de la banque de

données provenant de l'ensemble des femmes qui ont passé une mammographie de dépistage entre le

13 mai 1998 et le 30 septembre 1999. Les données ont été « inversées » afin de mettre en évidence

les médecins qui ont reçu les résultats de mammographies de dépistage. Au total, 889 médecins ont

reçu des résultats de mammographie de dépistage pendant la période étudiée. De ce nombre, 159

ont été retirés, soit parce que leur nom ne figurait pas dans XAgenda 2000 de l'Association des médecins omnipraticiens de Québec (AMOQ), soit parce que la ville de pratique principale inscrite

dans XAnnuaire médical du Collège des médecins du Québec se situait à l'extérieur de la région de Québec. Ainsi, 730 médecins pratiquant dans la région de Québec ont reçu au moins un résultat de

mammographie de dépistage du cancer du sein entre le 13 mai 1998 et le 30 septembre 1999.

La banque de données a été complétée par l'ajout les 261 médecins de famille qui n'ont pas reçu de

résultat de mammographie de dépistage. La banque de données exploitée pour les besoins de ce

rapport comprend au total 991 médecins pratiquant dans la région de Québec et 26 228 résultats

de mammographie de dépistage du cancer du sein. Le nombre d'examens de dépistage obtenu

correspond au nombre total de résultats de mammographies de dépistage reçus pendant la période

d'observation, soit du 13 mai 1998 au 30 septembre 1999.

Les variables retenues pour l'analyse du profil des médecins sont le sexe, le nombre d'années de

pratique, la spécialité, le lieu de pratique et la ville de pratique. Les données correspondant à ces

variables ont été extraites de XAgenda 2000 de l'Association des médecins omnipraticiens de Québec et de X Annuaire médical du Collège des médecins du Québec des années 1998 à 2000.

Le nombre d'années de pratique correspond au nombre d'années écoulées depuis l'obtention du

permis de pratique médicale. Le lieu de pratique a été répertorié à partir de XAgenda 2000 de l'AMOQ. Le lieu de pratique figurant dans l'étude correspond, pour les médecins de famille, au lieu

déterminé dans les pyramides de communication de XAgenda 2000. Le lieu de pratique principal des médecins spécialistes a été obtenu dans le répertoire des médecins spécialistes que comprend

également XAgenda 2000. Il n'a donc pas été possible de tenir compte du fait que la plupart des

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

médecins travaillent en proportion variable dans des établissements différents. Les lieux de

pratique rapportés sont les suivants : clinique privée (CP), clinique privée spécialisée (CPS), unité de

médecine familiale (UMF), centre hospitalier (CH), CLSC, et la catégorie « autres ». Cette dernière

comprend en majorité des médecins pratiquant principalement dans des organismes publics ou

parapublics tels que la Société de l'assurance automobile du Québec, la Régie de l'Assurance maladie

du Québec, la Direction de la santé publique du Québec, etc.

Trois catégories ont été retenues pour qualifier la spécialité du médecin : « médecin de famille »,

« gynécologue » et « autres ». La catégorie « autres » comprend des médecins d'une dizaine de

spécialités différentes où se retrouvent majoritairement des internistes et des chirurgiens

généraux.

Le territoire de CLSC correspond au territoire où se situe le lieu de pratique principal du médecin.

Les territoires de CLSC rapportés sont ceux qui prévalaient au cours de la période de l'étude, soit

de mai 1998 à septembre 1999. Plusieurs territoires ont été regroupés depuis.

Pour analyser les données quantitatives, nous avons d'abord comparé les caractéristiques des

médecins qui ont reçu des rapports de mammographie de dépistage à celles des médecins qui n'en

ont pas reçus. Dans un deuxième temps, des comparaisons ont été effectuées au sein du groupe de

médecins ayant reçu des rapports de mammographie de dépistage pendant la période étudiée. La

variable dépendante retenue pour cette comparaison est la moyenne géométrique. Les tests de

signification statistique, les chi carrés et les écarts-types ont été calculés pour la moyenne

géométrique. Les distributions de fréquence pour le nombre de mammographies de dépistage reçues

étant très fortement asymétriques, la moyenne arithmétique calculée ne reflétait pas le nombre de

rapports reçus par le « médecin type». Ainsi, un faible nombre de médecins a reçu un très grand

nombre de rapports de mammographie de dépistage. Dans un tel contexte de distribution fortement

asymétrique, l'utilisation de la moyenne arithmétique donne une image faussée de la pratique

moyenne de l'individu moyen de sa classe. La moyenne géométrique permet au contraire de

caractériser l'individu qui se trouve au centre de la distribution de fréquence, soit le « médecin

type ». Toutefois, la moyenne arithmétique est également présentée pour l'intérêt du lecteur.

3 . 2 C o l l e c t e des d o n n é e s q u a l i t a t i v e s

Les données nécessaires à l'analyse qualitative ont été recueillies à l'aide d'entrevues téléphoniques

et d'entrevues de groupe. Les entrevues ont été réalisées auprès de médecins de famille et de

gynécologues pratiquant dans la région de Québec.

Les entrevues individuelles et de groupe avaient comme objectifs de faire ressortir les perceptions

des médecins à l'égard du PQDCS et d'explorer des pistes de solutions pour favoriser la promotion

du PQDCS et l'intégration de mesures préventives dans la pratique médicale.

Ces entrevues individuelles et de groupe visaient l°à déceler les facteurs facilitants de même que

les barrières empêchant une utilisation optimale du programme de dépistage du cancer du sein par

les médecins qui sont peu, moyennement ou très engagés dans le programme à titre de receveurs de

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

rapports de mammographie de dépistage; 2° à déterminer les changements de pratique que suppose

l'utilisation optimale du programme de dépistage du cancer du sein; 3° à explorer les solutions

applicables au programme actuel ou les améliorations qui en favoriseront la promotion et l'utilisation.

Les participants aux entrevues individuelles ont été sélectionnés à partir de la banque de données

des médecins de la région de Québec ayant reçu des résultats d'examens de dépistage du cancer du

sein entre le 13 mai 1998 et le 30 septembre 1999. L'échantillon était le suivant :

• 4 médecins de famille et 2 gynécologues ayant reçu peu de résultats de mammographie de

dépistage (19 et moins);

• 2 médecins de famille et 1 gynécologue ayant reçu un nombre moyen de résultats de

mammographie de dépistage (entre 20 et 79);

• 4 médecins de famille et 2 gynécologues ayant reçu beaucoup de résultats de mammographie

de dépistage (plus de 80 résultats).

En octobre 2000, un des médecins du groupe de travail entrait en contact téléphonique avec les

médecins sélectionnés, afin de les informer des objectifs de l'entrevue, du temps requis, en plus

d'obtenir leur consentement afin qu'une agente de recherche réalise l'entrevue. Les entrevues

individuelles ont été enregistrées avec le consentement verbal des participants.

Au total, 15 médecins ont été contactés. Après de multiples difficultés pour joindre les médecins

malgré des rendez-vous fixés à l'avance, 6 d'entre eux ont pu participer à l'entrevue téléphonique :

1 médecin de famille qui avait reçu moins de 20 rapports, 1 médecin de famille qui en avait reçus plus

de 80, 3 gynécologues qui en avaient reçus plus de 80 et 1 gynécologue qui en avait reçus entre 21 et

80.

i Les médecins qui! ont participé aux entrevues de groupe étaient tous des médecins de famille et

appartenaient à deux principaux milieux de pratique : clinique privée et unité de médecine familiale.

Les entrevues, d'une durée de 60 minutes chacune, ont été réalisées entre le 2 mai et le 3 juillet

2001. Quatre médecins de la Clinique de Sainte-Foy ont participé à la rencontre du 2 mai 2001, 11

médecins de l'UMF du CLSC-CHSLD Haute-Ville-des-Rivières ont été présents à celle du 6 juin 2001

alors que huit médecins de la Clinique Cap-Rouge ont participé à la rencontre du 3 juillet 2001.

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

4 RÉSULTATS EN RAPPORT AVEC LE PROFIL DES MÉDECINS

La présente section fait état des résultats portant sur les caractéristiques des médecins de la

région de Québec selon le nombre de rapports de mammographie de dépistage reçus. Dans un

premier temps, les médecins ayant reçu des rapports de mammographie de dépistage et ceux qui

n'en ont pas reçus ont été comparés entre eux. Par la suite, les caractéristiques des médecins ayant

reçu au moins un rapport de mammographie de dépistage ont été analysées.

4 . 1 Compara ison e n t r e les m é d e c i n s r e c e v e u r s e t n o n - r e c e v e u r s de rappor ts de m a m m o g r a p h i e de d é p i s t a g e

Le tableau 1 présente la répartition des médecins selon le taux de réception de rapports de

mammographie de dépistage : 0,1, entre 2 et 19, entre 20 et 79, et 80 ou plus. Le tableau que les 92

médecins de la catégorie « 80 résultats dé mammographie de dépistage et plus » ont reçu plus de la

moitié de tous les rapports de dépistage envoyés pendant la période étudiée. En d'autres termes,

moins de 10 % des médecins recensés dans la banque de données reçoivent plus de 50 % de tous les

rapports de mammographie de dépistage. Inversement, 68,1 % des médecins recensés dans la

banque ont reçu 9,6 % des rapports de mammographie de dépistage.

Tableau 1 : Répartition des médecins en fonction du nombre

de rapports de mammographie de dépistage reçus

nombre de rapports de

mammographie de dépistage reçus

Nombre de médecins % de médecins

nombre de rapports de

mammographie de dépistage

% du nombre de rapports

de mammographie de dépistage

0 261 26,3 % 0 0,0 %

1 127 12,8 % 127 0,5 %

Entre 2 et 19 288 29,0 % 2 375 9,1%

Entre 20 et 79 223 22,5 % 9 449 36,0 %

80 ou plus 92 9 ,3% 14 277 54,4 %

Total 991 100,0 % 26 228 100,0 %

Le tableau 2 compare la répartition des médecins receveurs et des médecins non-receveurs de

rapports de mammographie de dépistage selon les caractéristiques suivantes : le sexe, la spécialité,

le nombre d'années de pratique, le lieu de pratique principal ainsi que le territoire de CLSC.

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

Tableau 2 : Comparaison entre les médecins receveurs et les médecins non-receveurs

de rapports de mammographie de dépistage selon les caractéristiques étudiées

Mon-receveurs Receveurs Valeur p Chi carré

n % n %

Sexe Féminin 98 37,5 270 37,0 p=0,8720

Sexe Masculin 163 62,5 460 63,0 Chi carré=0,0260

Médecin de famille 257 99,2 547 76,0

Spécialité Gynécologue

Autres

0

2

v.m.=2

0,0

0,8

50

123

v.m.=10

7,0

17,1 Non valide

0 7 2,7 0 0,0

1-5 ans 44 17,0 22 3,1

Années 6-15 ans 77 29,7 186 25,8 p<0,0001

de pratique 16-29 ans 98 37,8 385 53,5 Chi carré=87,62

30 ans ou + 33

v.m.=2

12,7 127

v.m.=10

17,6

Clinique privée 97 39,6 423 58,8

Clinique privée spécialisée 1 0,4 20 2,8

Lieu de pratique

UMF

CH

18

82

7,4

33,5

60

161

8,3

22,4 p<0,0001

Chi carré=54,97

CLSC 23 9,4 38 5,3

Autres 24

v.m.=16

9,8 17

v.m.=ll

2,4

Charlesbourg 20 8,2 82 11,4

Charlevoix 32 13,1 4 0,6

Du berger-Les Saules 3 1,2 30 4,2

De La Jacques-Cartier 16 6,6 45 6,3

Territoire Orléans 15 6,2 81 11,3 p<0,0001 de CLSC Portneuf 9 3,7 36 5,0 Chi carré=89,17

Québec Basse-Ville 48 19,7 154 21,4

Québec Haute-Ville 36 14,8 106 14,7

Sainte-Foy-Sillery 65

v.m.=17

26,6 182

v.m.=10

25,3

v.m. = valeurs manquantes

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

Le tableau 2 montre d'abord que les données comparatives portant sur la spécialité ne sont pas

valides puisque pour les non-receveurs, la catégorie «autres» n'est pas complète. En effet, la

banque de données comprend l'ensemble des médecins généralistes et gynécologues présents dans la

région de Québec au moment de l'étude, mais elle ne comprend pas l'ensemble des médecins

pratiquant dans les autres spécialités. Les groupes de médecins « receveurs » et « non-receveurs »

diffèrent sur le plan statistique pour toutes les variables étudiées sauf pour le sexe. En ce qui a

trait au nombre d'années de pratique, le tableau montre que les médecins ayant reçu des résultats

de mammographie de dépistage se retrouvent en proportion moindre dans les catégories qui

comportent moins de 15 ans de pratique. Par ailleurs, ces derniers se retrouvent dans une proportion

plus élevée dans les catégories comprenant plus de 16 ans d'expérience.

Pour ce qui est du lieu de pratique, les. groupes de receveurs et les groupes de non-receveurs

présentent une différence significative, Les médecins pratiquant en clinique privée et en clinique

privée spécialisée se retrouvent dans une proportion plus élevée dans le groupe de receveurs.

Inversement, les médecins pratiquant en centre hospitalier et en CLSC se retrouvent davantage,

toutes proportions gardées, dans la catégorie des « non-receveurs ». En ce qui concerne le

territoire de CLSC, des analyses statistiques supplémentaires nous indiquent que le territoire de

Charlevoix est responsable d'environ 80 % des différences observées entre receveurs et non-

receveurs pour cette variable. Cette différence s'explique par le fait que pendant la période sous

examen, le PQDCS n'était pas démarré dans le territoire de Charlevoix.

4 . 2 C a r a c t é r i s t i q u e s des médec ins a y a n t reçu des r a p p o r t s de m a m m o g r a p h i e de d é p i s t a g e

Les tableaux 3, 4, 5, 6 et 7 visent à dégager les caractéristiques des médecins receveurs de

rapports de mammographie de dépistage. Les caractéristiques étudiées sont la spécialité, le sexe, le

nombre d'années de pratique, le lieu principal de pratique et le territoire de CLSC. La comparaison

entre médecins s'effectue en fonction du nombre moyen de rapports de mammographie de dépistage

reçus. Pour la période couverte, soit du 13 mai 1998 au 30 septembre 1999, ce nombre s'élève à

35,9. Cette moyenne est obtenue par l'exclusion de l'ensemble des médecins qui n'ont pas reçu de

rapport de mammographie de dépistage.

Les plus grandes variations quant au nombre moyen de rapports de mammographie de dépistage

reçus sont observées au tableau 3 qui porte sur la spécialité du médecin. Les gynécologues ont reçu

en moyenne 148,1 rapports de mammographie de dépistage pendant les 16,5 mois de l'étude contre

33,6 pour les médecins de famille et 3,6 pour les spécialistes autres que gynécologues. Les moyennes

géométriques sont, elles aussi, fortement dissemblables, soit 82,2 rapports de mammographie de

dépistage pour le gynécologue de pratique moyenne contre 15,3 pour le médecin de famille et 2,2

pour les spécialistes autres que gynécologues. Les gynécologues reçoivent en moyenne un très grand

nombre de rapports de mammographie de dépistage mais leur contribution générale, compte tenu de

leur faible nombre, demeure en deçà de 30 %. Les médecins de famille reçoivent quant à eux plus de

70 % de l'ensemble des rapports de mammographie de dépistage faites dans le cadre du programme.

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

Tableau 3 : Mammographies de dépistage reçues

(nombre, pourcentage et moyennes) en fonction de la spécialité du médecin

Médecins Mammographies

de dépistage i

Mammographies de dépistage par médecin

Mammographies de dépistage par médecin

Valeur p Chi carré

Kniskall-Wallis

n % n % Moy. arith. Moy. géo. (1C)

Médecin de famille

547 76,0 18 372 70,1 33,6 15,3 {13,6; 17,3)

Gynécologue 50 6,9 7 405 28,3 ! 148,1 82,2 {56,0:120,6) p<0,0001 Chi

carré=206,739 Autres 123 17.1 440 1,7 1 3,6 2,2 {1,9:2,6)

p<0,0001 Chi

carré=206,739

Total 720 100,0 26 217 100,0 ; 36,4

v.m. 10 11

Le tableau 4 compare le nombre, le pourcentage et les moyennes de rapports de mammographie de

dépistage reçus en fonction du sexe du médecin. Les médecins de sexe féminin ont reçu en moyenne

44,7 rapports de mammographie de dépistage contre 30,8 pour les médecins de sexe masculin. Le

médecin de sexe féminin de « pratique moyenne a reçu 15,1 rapports alors que le médecin de sexe

masculin de « pratique moyenne » en a reçu 10,53

.' Cette différence entre les hommes et les femmes

est significative sur le plan statistique.

Tableau 4 : Mammographies de dépistage reçues

(nombre, pourcentage et moyennes) en fonction du sexe du médecin

Médecins Mammographies

de dépistage

Mammographies de dépistage par médecin

Mammographies dë dépistage par médecin

Valeur p Chi carré

Kruskall-Wallis

n % n % Moy. arith. Moy. géo. OC)

Féminin 270 .37,0 12 073 46,0 44,7 15,1 (12,4; 18,4)

Masculin 460 63,0 14 155 54,0 30,8 10.5 {9,0; 12,1) p<0,0031

Total 730 100,0 26 228 100,0 35,9 Chi carré=8,766

v.m. 0 0

3 La . distribution du nombre de rapports de mammographie de dépistage étant très fortement asymétrique, la moyenne géométrique permet de donner une vision plus juste de l'individu qui a une pratique moyenne. Dans de telles conditions, la moyenne arithmétique est « gonflée»parce que quelques individus reçoivent un très grand nombre de rapports de mammographie de dépistage. Dans une distribution normale, la moyenne arithmétique et la moyenne géométrique sont semblables.

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

Tableau 4.1 : Mammographies de dépistage reçues par les médecins de famille

(nombre, pourcentage et moyennes) en fonction du sexe du médecin

Médecins

n %

Mammographies de dépistage

n %

Mammographies de dépistage par médecin

Moy. arith.

Mammographies de dépistage par médecin

Moy. géo. (IC)

Valeur p Chi carré

Kruskall-Wallis

Féminin 226 41,3 9 695 52,8 42,9 {357:50,.t) 21,7 (17,8:35,7) p<0,0031

Chi

carré=4,9083

Masculin 321 58,7 8 677 47,2 27,0 (24,0; 30,1) 13,8 (11,8:16,0) p<0,0031

Chi

carré=4,9083 Total 547 100,0 18 372 100,0

p<0,0031

Chi

carré=4,9083

v.m. 0 0

p<0,0031

Chi

carré=4,9083

Tableau 4.2 : Mammographies de dépistage reçues par les gynécologues

(nombre, pourcentage et moyennes) en fonction du sexe du médecin

Médecins

n %

Mammographies de dépistage

n %

Mammographies de dépistage par médecin

Moy. arith.

Mammographies de dépistage par médecin

Moy. géo. (IQ

Valeur p Chi carré

Krushall-U/allis

Féminin 12 24 2 272 30,7 189,3 (90,5:288,2) 136,7 (84,9: 219,9)

p<0,2805

Chi

carré=1,1648

Masculin 38 76 5133 69,3 135,1 (93,1177,1) 70,0 (43,6:112,3) p<0,2805

Chi

carré=1,1648 Total 50 100,0 7 405 100,0

p<0,2805

Chi

carré=1,1648

v.m. 0 0

p<0,2805

Chi

carré=1,1648

Le tableau 5, montre que le nombre moyen de rapports de mammographie de dépistage reçus croît

en fonction du nombre d'années de pratique. Ainsi, à un nombre d'années de pratique élevé

correspond un nombre moyen de rapports de mammographie de dépistage élevé. Cette croissance

s'observe systématiquement pour les trois premières catégories d'expérience retenues soit

« 1-5 ans», «6-15 ans», « 16-29 ans». Toutefois, le nombre de rapports de mammographie de

dépistage reçus par le médecin de pratique moyenne ayant 30 ans de pratique ou plus diminue de

façon notable. Ce dernier est similaire, sur le plan statistique, au médecin de pratique moyenne

comptant entre 6 et 15 ans d'expérience. Cette diminution pourrait notamment s'expliquer par une

diminution du nombre d'heures de pratique pour les médecins de cette catégorie. Les sous-analyses

effectuées par spécialités et présentées aux tableaux 5.1 et 5.2 montrent que le nombre d'années

de pratique semble avoir moins d'influence, chez les gynécologues que chez les médecins de famille,

sur le nombre moyen de rapports de mammographie de dépistage reçus.

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

Tableau 5 : Mammographies de dépistage reçues (nombre, pourcentage et moyennes)

en fonction du nombre d'années de pratique du médecin

Médecins Mammographies

de dépistage

Mammographies de dépistage par médecin

Mammographies de dépistage par médecin

Valeur p Chi carré

Kruskall-Wallis

n % n % Moy. arith. Moy. géo. (IC)

1-5 ans 22 3,1 204 0,8 9,3 4,3 {2,4:7,5)

6-15 ans 186 25,8 4 378 16,7 23,5 10,9 {9,0:13,3) p<0,0001

Chi 16-29 ans 385 53,5 16 670 63,6 43,3 16,2 {13,6:19,1)

p<0,0001

Chi

50 ans ou + 127 17,6 4 965 18,9 39,1 7,9 {:5,7:10,9) carré=32,98

Total 720 100,0 26 217 100,0

v.m. 10 11

Tableau 5.1 : Mammographies de dépistage reçues (nombre, pourcentage et moyennes)

en fonction du nombre d'années de pratique du médecin de famille

Médecins

n %

Mammographies de dépistage

n %

Mammographies de dépistage par médecin

Moy. arith.

Mammographies de dépistage par médecin

Moy. géo. (IC)

Valeur p Chi carré

Kruskall-Wallis

1-5 ans 19 3,5 197 1,1 10,4 {5,1:15,6) 4,9 {2,7:9,1)

p<0,0001

Chi carré=32,61

6-15 ans 165 30,2 3 598 19,4 21,8 {18,1:25,6) 10,9 {9,6:14,0)

p<0,0001

Chi carré=32,61

16-29 ans 301 55,0 12 206 66,4 40,6 {35,3: 45,6) 19,7 {23,1:35,3) p<0,0001

Chi carré=32,61 30 ans ou + 62 11,3 2 371 12,9 38,2 {25,1:51,4) 13,5 {8,7:21,0)

p<0,0001

Chi carré=32,61

Total 547 100,0 18 372 100,0

p<0,0001

Chi carré=32,61

v.m. 10 11

p<0,0001

Chi carré=32,61

Tableau 5.2 : Mammographies de dépistage reçues (nombre, pourcentage et moyennes)

en fonction du nombre d'années de pratique du gynécologue

Médecins Mammographies

de dépistage

Mammographies de dépistage par médecin

Mammographies de dépistage par médecin

Valeur p Chi carré

KrusKall-Wallb

n % n % Moy. arith. Moy. géo. (IC)

6-15 ans 8 16 753 10,2 94,1 (58,2; 130,1) 77,1 (45,7:130,0)

16-29 ans 28 56 4 274 57,7 152,6 {105,2:200,0) 107,0 {72,6:157,7) p<0,5681

Chi carré=l,13 30 ans ou + 14 28 2 378 32,1 169,9 (65,5; 274,2) 50,4 {17,2:147,4) p<0,5681

Chi carré=l,13

Total 50 100,0 7 405 100,0

v.m. 10 11

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

Le tableau 6, montre que le nombre moyen de rapports de mammographie de dépistage varie de

façon importante selon le lieu principal de pratique du médecin. Ce lieu reflétant la spécialité du

médecin, la catégorie «clinique privée spécialisée » donne des résultats similaires à ceux des

gynécologues. Quant aux lieux de pratique des médecins de famille, l'analyse de rang indique des

résultats similaires pour le « médecin type » travaillant en CLSC, en CH et dans la catégorie

« autres ». De la même façon, le « médecin type » d'une clinique privée et celui d'une U M F sont

similaires entre eux lorsque l'analyse de rang est effectuée, malgré une différence sur le plan

statistique.

Tableau 6 : Mammographies de dépistage reçues (nombre, pourcentage et moyennes) en fonction du lieu de pratique principal du médecin

Médecins Mammographies

de dépistage

Mammographies de dépistage par médecin

Mammographies de dépistage par médecin

Valeur p Chi carré

KrusKall-U/altis

n % n % Moy. arith. Moy. géo. (1C)

Clinique privée 423 58,8 16 073 61,4 38,0 17,8 (15,5:20,5) Clinique privée spécialisée 20 2,8 3 129 12,0 156,5 75,8 (.37,9:151,6)

UMF 60 8,3 1082 4,1 18,0 11.1 (8,4:14,7) p<0,0001

Chi CH 161 22,4 5 510 21,0 34,2 5,9 (4,5:7,7) p<0,0001

Chi

CLSC 38 5,3 307 1.2 8,1 4,9 (3,5:6,9) carrés 111,64

Autres 17 2,4 88 0,3 5,2 2,4 (1,4:4,2) Total 719 100,0 26 217 100,0

v.m. 11 11

Le tableau 7 présente la répartition des médecins receveurs en fonction du territoire de CLSC au

moment de l'étude. Les moyennes géométriques, qui caractérisent le médecin de pratique moyenne,

varient fortement par territoire de CLSC. Le tableau montre que trois groupes de territoires se

distinguent. Le territoire de Charlevoix, où les femmes n'avaient pas accès à un centre de dépistage

désigné au moment de l'étude, affiche la moyenne la plus faible. A l'opposé, les médecins des territoires de Duberger-Les Saules, de La Jacques-Cartier et d'Orléans ont les moyennes

géométriques les plus élevées, entre 18,1 et 32. Le «médecin type» des territoires de

Charlesbourg, de Portneuf, de Sainte-Foy/Sillery, de Québec Haute-Ville et de Québec Basse-Ville

a reçu entre 9 et 12 rapports de mammographie de dépistage.

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

Tableau 7 : Mammographies de dépistage reçues (nombre, pourcentage et moyennes) en fonction du territoire de CLSC du médecin

Médecins Mammographies

de dépistage

Mammographies de dépistage par médecin

Mammographies de dépistage par médecin

Valeur p Chi carré

Kroskall-U/allis

n % n % Moy. arith. Moy. géo. (IC)

Charlevoix 4 0,0 6 0,0 1.5 1,3 {0,8:2,3)

Charlesbourg 82 11.4 2 841 10,8 28,4 12,3 (8,6:17,5)

Du berger-Les Saules 30 4,2 1432 5,5 47,7 32,0 (21,4:48,0)

De La Jacques-Cartier 45 6,3 2 061 7,9 45,8 29,5 (21,2:40,9)

Orléans 81 11.3 3 065 11,7 37,8 18,1 (13,2:24,7) p<0,0001

Portneuf 36 5,0 716 2,7 19,9 12,4 (8,7:17,7) Chi carré=46,68

Québec Haute-Ville 106 14,7 4 530 17,3 42,7 12,2 (8,7:17,0)

Chi carré=46,68

Québec Basse-Ville 154 21,4 6 372 24,3 41,4 9,6 (7,3:12,7)

Sainte-Poy-Sillery 182 25,3 5194 19,8 28,5 9,5 (7,6:12,0)

Total 720 26 217

v.m. 10 11

>• Discussion des résultats quantitatifs

Le nombre d'années de pratique et la spécialité semblent les facteurs les plus importants qui

expliquent le nombre de rapports de mammographie de dépistage reçus. Etant donné que le médecin

vieillit au même rythme que ses patientes, l'âge de celles-ci peut expliquer, du moins partiellement,

la différence entre les médecins receveurs et non-receveurs de rapports de mammographie de

dépistage. L'expérience est aussi corrélée avec le nombre moyen de rapports de mammographie de

dépistage reçus.

Le lieu de pratique du médecin reflète en partie la spécialité de ce dernier. Le nombre moyen de

rapports de mammographie de dépistage reçus par les médecins pratiquant en clinique privée

spécialisée (obstétrique-gynécologie, sein) est similaire à celui des gynécologues, soit 156,5 versus 148,1. Le même constat vaut pour la moyenne géométrique, soit 82,2 versus 78,8.

Des différences significatives sur le plan statistique sont par ailleurs constatées pour les lieux de

pratique des médecins de famille. Ces différences s'expliquent fort probablement par l'organisation

du travail, le volume et le type de patients de même que par le type de tâches effectuées. Ainsi, en

UMF, l'enseignement aux résidents compte parmi les tâches des médecins de famille. En CLSC, les

médecins travaillent généralement dans le cadre de programmes tels que périnatalité, santé

mentale, maintien à domicile, qui ne s 'adressent pas à la population visée par le PQDCS. Par ailleurs,

les habitudes de consultation des femmes de 50 à 69 ans, à qui s'adresse le PQDCS, sont peu

connues. Ces facteurs pourraient influencer le nombre et la répartition des rapports de

mammographie de dépistage.

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 18

5 RÉSULTATS : PERCEPTIONS DES MÉDECINS À L 'ÉGARD DU P Q D C 5

5 . 1 A v a n t a g e s du PQDCS

Le programme et ses modalités semblent assez bien connus des médecins interrogés et comportent

selon eux de nombreux avantages. En général, ils accueillent très favorablement le P Q D C S et disent

faire la promotion directe du programme auprès de leurs patientes de 50 à 69 ans. Ainsi, selon les

médecins de famille et les gynécologues interrogés, la grande majorité des femmes de 50 à 69 ans

qui les consultent acceptent d'adhérer au PQDCS.

Le rappel systématique effectué au moyen de lettres d'invitation est perçu comme une méthode

efficace pour inciter la patiente à prendre rendez-vous pour sa mammographie. Certains médecins y

voient un bon moyen de sensibiliser la population à l'importance du dépistage du cancer du sein et de

rejoindre le plus grand nombre de femmes possible. Par exemple, certaines femmes qui n'ont pas de

médecin de famille ou qui n'osent pas demander un examen des seins ne profiteraient pas d'examens

de dépistage du cancer du sein si elles n'étaient pas formellement invitées à faire partie du

programme.

De plus, le P Q D C S offre un suivi systématique aux femmes de 50 à 69 ans qui y adhèrent. Les

corridors de services réservés aux participantes du programme sont connus des médecins, appréciés

et perçus comme efficaces. En outre, son système de relance semble utile et les délais d'attente

pour les examens complémentaires, en cas d'investigation diagnostique, sont considérés comme

relativement courts, ce qui est aussi un aspect très apprécié.

Avantages du PQDCS

• Sensibilise la population à l'importance du dépistage précoce du cancer du sein.

« Offre un suivi systématique aux femmes de 50 à 69 ans.

• Offre un système de relance efficace.

• Réduit les délais d'attente pour les examens complémentaires pour les femmes participant

au programme.

• Réserve des corridors de service aux participantes.

• Augmente les chances de rejoindre des femmes qui, autrement, ne profiteraient pas de

mammographie de dépistage.

I

20

5 . 2 I n c o n v é n i e n t s du PQDCS

5.2 .1 Inconvénients liés à l'organisation du programme

>• Des problèmes logistiques et organisationnels

Lorsqu'ils font état des difficultés éprouvées dans le cadre du PQDCS, la plupart des médecins,

médecins de famille et gynécologues évoquent surtout les problèmes logistiques et organisationnels

que pose l'application du PQDCS. Les problèmes mentionnés sont souvent associés à des situations

particulières vécues auprès des patientes. Les médecins se plaignent tous de la lourdeur des

rapports d'examens de mammographie de dépistage. Ces rapports, qui comprennent quatre pages

même pour les cas de résultats normaux, alourdissent le volume des dossiers médicaux. Ils sont

perçus comme de la paperasse inutile qui nuit au travail du médecin.

»• Des problèmes d'acheminement et d'interprétation de la lettre de résultat envoyée aux femmes

En ce qui concerne la lettre de résultat envoyée aux femmes, certains médecins mentionnent des

problèmes d'acheminement et en soulignent les conséquences possibles sur les patientes. Par

exemple, certaines patientes auraient reçu leur résultat avant le médecin. Cette situation, bien que

peu fréquente, peut causer un stress non négligeable à la patiente tant qu'elle n'a pas été rassurée

par son médecin qui peut parfois être difficile à rejoindre. Dans d'autres cas, une lettre de résultat

normal peut amener la patiente à croire que tout va bien et qu'elle n'a pas à revoir son médecin

traitant.

5.2.2 /nconvén/ents liés au suivi médical

>» La prise en charge des cas anormaux : à qui la responsabilité ?

Bien que la plupart des médecins interrogés considèrent que le PQDCS facilite leur travail en

offrant le suivi systématique des patientes de 50 à 69 ans, certains semblent inquiets quant au suivi

des femmes dont les mammographies sont anormales. Ils jugent que la prise en charge de ces

femmes par le centre de dépistage et le Centre de référence pour investigation désigné reste floue

et n'incite pas les patientes à revoir leur médecin traitant. Des médecins de famille rapportent des

situations où la prise en charge complète de l'investigation, y compris la biopsie sous scopie, a été

faite par le radiologiste du centre de dépistage. La plupart des médecins de famille estiment avoir

un role à jouer dans la prise en charge des cas anormaux et considèrent que le médecin traitant

devrait pouvoir demander des investigations même si le cliché compressif ou le rapport de l'examen

complémentaire indique « normal ». La prise en charge des patientes au moment d'une investigation

diagnostique devrait donc être clarifiée puisque dans le cadre actuel du PQDCS, elle risque de créer

certains malentendus entre les femmes et leur médecin.

Les problématiques que soulève la prise en charge des patientes ayant des mammographies

anormales mettent en1

évidence une certaine confusion quant au rôle des différents professionnels

concernés par un programme de dépistage comme le PQDCS. Les médecins interrogés émettent

différents points de vue sur le rôle de chaque professionnel (gynécologue, radiologiste, médecin de

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 21

famille) dans le cadre du programme. Diverses questions se posent : qui investigue et jusqu'où ?qui

assure le suivi de la patiente ?et selon quelles modalités ?

Ce sont surtout les gynécologues qui manifestent leur insatisfaction quant au temps et à l'énergie

qu'exige le suivi des femmes inscrites au PQDCS et dont les résultats d'examens de dépistage sont

anormaux. De même, les gynécologues interrogés jugent que l'information que nécessitent le

programme et les résultats des examens prend du temps par rapport au temps accordé aux autres

examens gynécologiques importants.

Certains gynécologues considèrent que le radiologiste ou les membres de l'équipe des centres de

dépistage désignés devraient assumer l'investigation dans le cas des examens complémentaires. Pour

les gynécologues interrogés, la prise en charge complète des femmes par les CDD pendant les

examens complémentaires est souhaitable. Certains médecins de famille estiment, quant à eux, que

les patientes devraient pouvoir bénéficier d'une prise en charge par leur médecin traitant et

déplorent la position des gynécologues.

Dans l'ensemble, les médecins interrogés sont d'accord avec le fait que les examens

complémentaires (agrandissements, clichés compressifs) puissent être effectués par les équipes

des CDD en autant que le médecin traitant soit informé des procédures et des résultats de ces

examens.

^ Mammographie de dépistage ou mammographie diagnostique ?

Les médecins interrogés font remarquer que dans le cadre du programme, la prescription d'une

mammographie de dépistage pour les femmes de moins de 50 ans, sans raison médicale explicite,

devient plus compliquée (pourtant, selon eux, la prescription du médecin traitant devrait suffire à ce

qu'une femme puisse subir une mammographie de dépistage). Cette situation a pour effet d'inciter le

médecin à prescrire une mammographie diagnostique plutôt qu'une mammographie de dépistage.

5.2.3 Inconvénients liés à l'effet sur la perception des femmes

> Quelques effets pervers du PQDCS

Certains médecins de famille constatent aussi que le PQDCS entraîne quelques effets pervers,

comme celui de donner aux femmes l'illusion d'une prise en charge. Par ailleurs, le dépistage

augmente les possibilités d'avoir des résultats d'examens anormaux qui doivent être contrôlés. Le

processus d'investigation engendre souvent chez les femmes beaucoup d'angoisse, ce qui ne les incite

pas à consentir à d'autres mammographies de dépistage.

Selon les médecins de famille qui ont participé aux entrevues, l'examen clinique des seins demeure

un important outil d'investigation complémentaire étant donné que 10 % des lésions ne sont pas

visibles à la mammographie de dépistage (faux négatifs). Ils considèrent de fait que l'examen

clinique des seins joue un rôle important dans le dépistage du cancer du sein. Un médecin de famille

rapporte ainsi un cas où malgré une investigation complémentaire normale, une biopsie a été

demandée après examen clinique des seins. Or, cette biopsie devait révéler un cancer du sein. De

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 21

telles situations mettent en lumière le problème des faux négatifs après l'investigation

complémentaire.

Selon plusieurs médecins de famille, les femmes risquent enfin de percevoir la mammographie de

dépistage comme une solution de remplacement complète à l'examen clinique des seins, ou de croire

qu'avant 50 ans elles n'ont pas à faire l'auto-examen des seins et à se préoccuper de la santé de

leurs seins.

Inconvénients du PQDCS

1 Liés au programme

* L'application du PQDCS entraîne surtout des problèmes logistiques et organisationnels

(lourdeur des rapports, alourdissement de la tâche, suivi des patientes).

• L'envoi de la lettre de résultat aux femmes peut provoquer de l'angoisse en cas de

résultat anormal, et de la confusion par rapport au dépistage du cancer du sein.

2 Liés au suivi médical

• Le rôle des professionnels associés au processus de suivi et de prise en charge en cas

d'anomalies à la mammographie n'est pas clairement défini; cette confusion quant à

l'identification du médecin traitant ou du responsable du suivi peut créer des

malentendus entre les femmes et les médecins concernés.

• L'insatisfaction des gynécologues est plus manifeste que chez les omnipraticiens quant à

l'alourdissement de la tâche que suppose l'application du PQDCS.

• Dans le cadre du programme, la prescription d'une mammographie de dépistage à une

femme de moins de 50 ans devient plus difficile.

3 Liés à l'effet sur la perception des femmes

• La mammographie de dépistage peut être perçue comme une façon de remplacer

l'examen clinique des seins.

• Le PQDCS peut engendrer l'illusion d'une prise en charge complète.

* Le PQDCS augmente les possi bi lités d'avoir des résultats d'examens anormaux

nécessitant un contrôle et peut provoquer une angoisse qui n'incite pas les femmes à participer au programme.

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 21

5 . 3 Le c o n t e x t e de p r a t i q u e

Le PQDC5 : un programme utile pour les femmes qui consultent

Les médecins sont conscients que, comme l'indique du reste la littérature, la recommandation du

médecin traitant est un facteur déterminant dans la décision des femmes d'adhérer au programme

de dépistage du cancer du sein. Par ailleurs, bien que le PQDCS permette d'atteindre un plus grand

nombre de femmes, il rejoint davantage, selon la plupart des médecins de famille, les femmes

appartenant à des milieux aisés, déjà sensibilisées à la prévention et qui consultent autrement que

pour une urgence ou à la clinique sans rendez-vous. Les médecins travaillant en UAAF, par exemple, estiment qu'ils n'arrivent pas à atteindre les femmes qui ne sont pas rejointes par le PQDCS. Selon

eux, les femmes plus vulnérables ne fréquentent généralement pas les cabinets de médecins pour

des visites de suivi ou pour un examen médical périodique.

Selon les médecins interrogés, certains contextes de pratique, comme la clinique sans rendez-vous

et les urgences ne se prêtent pas à la promotion d'un programme de dépistage et favorisent peu la

prévention. Or, soulignent les médecins, peu de femmes de 50 à 69 ans sont suivies régulièrement

par un médecin de famille. De plus, la pratique de la médecine familiale est large et couvre un

ensemble de problématiques, et les médecins de famille donnent priorité à certaines problématiques de santé et aux actes préventifs qui s'y rattachent. Les médecins trouvent parfois difficile

d'intégrer l'ensemble des mesures préventives et disent manquer de moyens et d'outils pour diriger

leurs patientes vers le PQDCS.

Des points de vue différents quant aux recommandations et au suivi des femmes

Les recommandations des gynécologues et des médecins de famille quant à la participation des

femmes au PQDCS diffèrent légèrement. Ainsi, certains médecins de famille disent recommander

davantage le programme aux femmes qui présentent des facteurs de risque ou au cours de l'examen

général annuel d'une femme de 50 ans ou plus, alors que la plupart des gynécologues interrogés

recommandent d'emblée le programme aux femmes qui les consultent dès qu'elles ont atteint l'âge de

50 ans. Le fait que le filet de sécurité offert dans le cadre du PQDCS soit peu utilisé par les

femmes de 50 à 69 ans, qui n'ont souvent pas de médecin de famille qui les suit régulièrement, peut

expliquer en partie que les gynécologues soient les principaux receveurs des rapports de

mammographies de dépistage sans en être nécessairement les prescripteurs.

La participation d'une infirmière dinicienne

Les médecins de famille interrogés semblent favorables à l'idée qu'une infirmière clinicienne fasse

de l'éducation aux patientes, se charge des appels de relance et peut-être effectue des examens

cliniques dés seins à l'intérieur de leur établissement, comme dans une unité de médecine familiale

ou un CLSC; actuellement, le contexte du cabinet privé se prête peu à ce type d'organisation. Ils

sont cependant très défavorables au rôle que pourrait jouer une infirmière clinicienne dans un

cabinet de médecins spécialistes.

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 21

Le contexte de pratique

• Le PQDCS est un programme utile pour les femmes qui consultent.

« Les habitudes de consultation des femmes de 50 à 69 ans sont peu connues; certains

médecins considèrent que peu de femmes de 50 à 69 ans sont suivies par un médecin de

famille.

• Certains contextes de pratique ne favorisent pas la référence des patientes vers le

programme (clinique sans rendez-vous et urgence).

« La médecine familiale couvrant un ensemble de problématiques, les omnipraticiens peuvent

avoir quelque difficulté à intégrer l'ensemble des mesures préventives dans leur pratique.

+ Cer-ta\r\s médecins de famille recommandent davantage le programme aux femmes qui

présentent des facteurs de risque ou au cours de l'examen général annuel d'une femme de

50 ans ou plus.

• Les gynécologues disent prescrire d'emblée le programme aux femmes de 50 ans ou plus.

• Les gynécologues souhaitent une prise en charge complète des femmes par les entres de

dépistage.

• Certains médecins de famille considèrent que les patientes devraient également bénéficier

d'une prise en charge par leur médecin traitant.

• Les médecins sont favorables à l'idée qu'une infirmière clinicienne puisse faire l'éducation

aux patientes et du counseling téléphonique dans des établissements comme les CLSC mais

non dans les cliniques médicales.

5 . 4 S o l u t i o n s p r o p o s é e s

5.4.1 Solutions concernant le programme

»- Améliorer les aspects « techniques » du PQDCS

Les médecins proposent de simplifier le rapport, de manière à ce que seule l'information pertinente

pour le suivi de la patiente s'y retrouve : nom et date de naissance de la patiente, date de l'examen,

résultat de l'examen (normal ou anormal). Les numéros de téléphone pour les examens

complémentaires devraient être mis davantage en évidence. Dans le cas d'un résultat anormal, le

radiologiste devrait inclure au rapport une description de la lésion et une recommandation de suivi

ou de consultation. Les médecins de famille estiment que les photos informatisées sont inutiles et

superflues mais apprécieraient avoir plus d'information sur la lésion et des recommandations leur

permettant d'informer leur patiente.

> Publiciser les information concernant le PQDC5

L'information concernant le PQDCS a été largement diffusée au cours de l'implantation du

programme. Des médecins déplorent toutefois ne pas avoir eu d'information nouvelle depuis le

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 21

lancement du programme. Ils estiment qu'une mise à jour de l'information leur permettrait de mieux

expliquer aux patientes certaines caractéristiques du programme, telles que les nouvelles techniques

d'investigation et les nouveaux appareils de mammographie.

Des questions relatives au fonctionnement du PQDCS sont soulevées par les médecins. Ils

demandent ainsi quel fichier est utilisé pour relancer les femmes et si toutes les femmes de plus de

50 ans reçoivent systématiquement la lettre d'invitation (les médecins remarquent que certaines de

leurs patientes n'ont pas reçu la lettre). Par ailleurs, les femmes qui n'ont pas consulté pour une

mammographie de dépistage après l'envoi de la première lettre, à 50 ans, sont-elles

automatiquement rappelées aux 2 ans? De même, les femmes qui ont accepté de participer au

programme sont-elles automatiquement rappelées aux deux ans ?

Selon les médecins interrogés, le rapport de mammographie pourrait être utilisé comme moyen de

diffusion pour tout type d'information concernant le programme (information scientifique et

technique, trucs pour les femmes, rappels, etc.). L'information devrait être concise (au plus sept

lignes), mise en évidence sur la page couverture du rapport (présentation colorée) et renouvelée

périodiquement. Certains éléments comme la formation particulière donnée aux technologues en

radiologie affectés à la mammographie et la qualité de l'équipement radiologique utilisé pour les

mammographies, devraient en outre être davantage publicisés auprès des médecins et des femmes.

5.4.2 Solutions concernant la sensibilisation des femmes

>• Sensibiliser les femmes dans leur milieu

La référence des patientes vers le PQDCS doit s'inscrire dans une démarche plus vaste, qui inclut

par exemple l'élaboration d'outils d'éducation susceptibles de sensibiliser les femmes à la prévention

et de valoriser le rôle du médecin de famille pour l'ensemble des actes préventifs. Afin de rejoindre

les femmes les plus vulnérables, qui ne consultent pas, l'éducation et la sensibilisation des femmes

devraient passer par les milieux de vie mêmes des femmes et les lieux qu'elles fréquentent au

quotidien, soit les pharmacies, les épiceries, les salles de bingo ou les centres communautaires.

L'inscription au groupe de médecins de famille proposée par la Commission Clair pourrait être une

façon de rejoindre les femmes qui ne consultent pas et qui sont par conséquent difficiles à cibler.

Rappeler l'importance de l'examen clinique des seins

Étant donné les différentes interprétations possibles que font les femmes lorsqu'elles reçoivent la

lettre de résultat, et afin de s'assurer que les femmes prendront rendez-vous avec leur médecin

traitant, certains médecins proposent que la lettre envoyée aux femmes ne mentionne pas les

résultats de mammographie mais qu'elle les invite plutôt à prendre rendez-vous avec leur médecin

pour en savoir davantage. D'autres proposent que la lettre d'invitation envoyée aux femmes rappelle

l'importance de l'examen clinique des seins. De même, ils souhaiteraient que l'examen clinique des

seins devienne un outil de dépistage plus utilisé et qu'il fasse partie des examens complémentaires

dès qu'une mammographie de dépistage est anormale, et ce, même si l'investigation technique

complémentaire révèle un résultat normal.

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 21

5.4.3 Solutions concernant le rôle du médecin

> Valoriser le rôle du médecin pour l'ensemble des actes préventifs

Afin de rejoindre le plus de femmes possibles, certains médecins de famille rencontrés suggèrent

de profiter de l'examen médical périodique pour remettre aux patientes une fiche ciblant les

besoins et les mesures préventives à privilégier par tranche d'âge. Cette fiche pourrait, entre

autres, être remise aux femmes pendant leur suivi de grossesse, ce qui permettrait une

sensibilisation précoce, avant l'âge de 50 ans, à l'importance du dépistage du cancer du sein.

Cette fiche pourrait servir au médecin, elle pourrait être un aide-mémoire général sur l'ensemble

des examens préventifs et s'avérer une méthode de rappel plus efficace que certaines affiches ou

autocollants déjà existants.

5 . 5 D iscuss ion des r é s u l t a t s q u a l i t a t i f s

Plusieurs facteurs sont susceptibles de faciliter ou de contraindre la participation des médecins à la

prestation de services préventifs. Les raisons qui les poussent à s'y engager sont liées

principalement à des facteurs d'ordre cognitif et organisationnel, tels que les connaissances, les

attitudes, les aptitudes, les renforcements ou les motivations (Woolf, 2000). L'attitude générale

des médecins face à la prévention et à la place accordée à celle-ci dans la pratique, ainsi que la

croyance des médecins en l'efficacité du dépistage et de la mammographie, (Battista et ai, 1986; Battista et ai., 1990) sont des exemples de facteurs cognitifs qui peuvent influencer leur adhésion à une pratique préventive, comme le dépistage précoce du cancer du sein.

Selon la littérature, l'omnipraticien, en tant que médecin de première ligne, apparaît comme le mieux

placé pour faire de la prévention auprès de la population ciblée, celle-ci ayant tendance à consulter

les omnipraticiens plus régulièrement que les spécialistes pour des besoins immédiats (Rochette et a!., 1996; Beaulieu et ai, 1994). Cependant, le contexte de pratique ne se prête pas toujours à la promotion d'un programme de dépistage, comme à l'occasion des consultations en clinique sans

rendez-vous. Les médecins interrogés, dans le cadre de cette étude accueillent favorablement le

PQDCS et croient en son efficacité. Ils le considèrent comme un bon moyen de sensibiliser la

population à la nécessité du dépistage précoce du cancer du sein et croient important d'y contribuer

par leur pratique. Ils rappellent cependant que la condition première de la réussite du PQDCS est la

possibilité de rejoindre un pourcentage élevé de la population visée (femmes de 50 à 69 ans) et ils

s'interrogent sur leur capacité, dans leur contexte de pratique, à satisfaire à l'ensemble des

attentes formulées par le programme, soit parce que leur charge de travail ne leur permet pas

d'effectuer le suivi requis, soit parce que leurs conditions de pratique ne se prêtent pas à la

prévention. En outre, le contexte de pratique du médecin est de moins en moins un contexte de

médecine familiale et il ne peut établir avec ses patients le suivi que nécessite le processus de

prévention (Courteau et ai, 1999).

> Stratégies pour améliorer la pratique préventive

Aucune méthode ou stratégie ne peut garantir l'amélioration de la pratique préventive; l'efficacité

des stratégies varie selon la situation et le contexte. Les raisons qui incitent les médecins à des

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 21

changements de pratique sont toujours liées à un contexte de pratique particulier (Woolf, 2000).

Chaque contexte a sa propre dynamique; il est donc nécessaire de comprendre comment

l'organisation de la pratique influence la manière dont sont orientés les services préventifs. La

pertinence des changements proposés dépend de la capacité de ces changements à répondre aux

besoins, motivations et attentes exprimés par les médecins (Miller et ai, 1998).

La confusion entre les rôles des différents acteurs dans le processus de dépistage (médecins de

famille, infirmières et patientes) et l'absence de consensus entre les médecins sur les services à offrir et leur fréquence (Costanza et ai, 1992) sont des exemples d'autres facteurs liés au

contexte de travail qui ne favorisent pas l'adoption de mesures préventives. Par ailleurs, les

conditions de pratique et les exigences logistiques et administratives qu'impose l'application du

PQDCS sont, selon les médecins interrogés, souvent inadaptées et lourdes à porter; certaines de

ces exigences sont même parfois qualifiées d'« irritants ».

Selon les données recueillies, l'amélioration des aspects logistiques et organisationnels du

programme, notamment la simplification du rapport de mammographie de dépistage, pourrait

favoriser la promotion de mesures préventives reliées au dépistage du cancer du sein. De même, la

clarification des rôles et responsabilités, des professionnels concernés en cas d'anomalies révélées

par la mammographie ainsi que la valorisation du rôle du médecin de famille pour l'ensemble des

actes préventifs pourraient contribuer à l'amélioration des pratiques préventives.

Les médecins améliorent leurs pratiques préventives lorsqu'ils ont accès à des méthodes

d'intervention combinées. Ces méthodes permettent une formation continue, facilitent l'évaluation

de la pratique individuelle ainsi que la planification et l'amélioration des visites de consultation et

permettent aux médecins d'accorder plus de temps à la mise en place d'un système de support (MeBride et ai, 2000).

>• Programme de prévention et changement de pratique

Le fait d'adhérer aux objectifs d'un programme de prévention n'est pas toujours suffisant pour

amorcer un changement de pratique et le maintenir (Miller, 1998; Kristiansen et ai, 1995). Tout changement de pratique est l'aboutissement d'un processus et se fait par étapes (Woolf, 2000).

Plusieurs des améliorations proposées par les médecins rencontrés dans les groupes de discussion

rejoignent les données de la littérature, en particulier la nécessité de préciser le rôle des médecins

omnipraticiens (Courteau et ai, 1999) et celui des infirmières (Mahloch et ai, 1993), de mettre en place un système efficace de suivi des femmes rejointes (McPhee et ai, 1993) et de diversifier les façons de rejoindre les groupes cibles (information dans les milieux de travail et les milieux

communautaires, multiplication des relais d'information) (McFall et ai, 1994).

Selon les données de la littérature, la recommandation du médecin est un déterminant clé de la

décision d'une femme d'adhérer à un programme de prévention et suscite chez elle un changement

de comportement en ce qui a trait à l'auto-examen des seins et à la mammographie (Giveon et ai, 2000). Bien que les médecins rencontrés semblent conscients de l'influence de leurs

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 21

recommandations sur le choix des femmes à adhérer au programme de dépistage du cancer du sein,

le message soulignant que la recommandation du médecin est un déterminant clé de l'adhésion d'une

femme à un programme de prévention gagnerait à être diffusé dans l'ensemble de la communauté

médicale. De plus, les médecins pourraient être sensibilisés au fait que la patiente est plus réceptive

aux recommandations de son entourage, et particulièrement à celles de son médecin, dans les

semaines qui suivent la lettre invitant à participer au programme.

En ce qui concerne le role des médecins de famille, il semble important « de reconsidérer les

stratégies utilisées jusqu'à maintenant pour associer aux efforts de recrutement des femmes dans

les programmes de dépistage par mammographies et de prendre en compte leur contexte de

pratique » (Courteau et ai, 1999). Des études recommandent cependant que le dépistage du cancer du sein passe de plus en plus par la sensibilisation et la responsabilisation de tous les médecins

entrant en contact avec la population cible. (Courteau et ai, 1999; McFall et ai, 1994). En effet, un nombre important de femmes de 50 à 69 ans, en particulier les plus âgées d'entre elles, souffrent

de maladies chroniques et seront amenées à consulter des médecins spécialistes autres que des

gynécologues ou des omnipraticiens. La littérature indique toutefois que ces médecins ne semblent

pas profiter de leurs contacts avec cette population cible pour la sensibiliser à la prévention, ceux-

ci tenant pour acquis que les gynécologues et les omnipraticiens l'ont déjà fait (Courteau et ai, 1999). La plupart des auteurs insistent aussi sur l'importance d'une formation continue permettant

d'améliorer les connaissances sur les facteurs de risque et le dépistage et de développer une

meilleure confiance quant à la capacité de faire l'examen clinique des seins (Ackermann et ai, 1994; Carney et ai, 1995).

>• Stratégies promotionnelles et approches des populations à privilégier

Comme le rappellent les médecins interrogés pour cette étude, un programme du type du PQDCS est

utile et efficace surtout pour les femmes qui consultent autrement que dans un contexte de

médecine sans rendez-vous. Cest pourquoi il importe non seulement d'inciter les médecins à intégrer

des mesures préventives à leur pratique, mais aussi de prévoir des mécanismes d'information dans

les milieux de vie et de travail des femmes par la multiplication des relais d'information (McFall et ai, 1994). Il convient donc de reconsidérer les stratégies utilisées jusqu'à maintenant (Courteau et ai, 1999), pour rejoindre les femmes visées.

Les systèmes de rappel proposés dans la littérature sont multiples. Quelques-uns sont utilisés à

l'intérieur même de la pratique. Parmi l'ensemble des méthodes composant le système de rappel,

certaines semblent plus efficaces pour la mammographie : les « checklists » insérées dans les

dossiers médicaux, les rappels écrits dans les dossiers, les systèmes de rappel par ordinateurs, les

tableaux indiquant la date de la dernière mammographie, les lettres et les caries postales (Taplin et ai, 1994), les questionnaires (matériel éducatif) et l'assistance d'un professionnel pour prendre des rendez-vous. Certaines combinaisons de méthodes, qui sollicitent à la fois le médecin, le personnel et

la patiente, sont particulièrement efficaces (McPhee et ai, 1993). Ainsi, les femmes semblent apprécier le fait de recevoir une lettre de leur médecin pour les inviter à passer une mammographie.

Cette méthode apparaît plus efficace que l'envoi d'une carte ou qu'un simple appel téléphonique

(Mayer et ai, 1994). Les médecins interrogés confirment d'ailleurs que le rappel systématique par

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 21

les lettres d'invitation est une méthode efficace pour inciter les patientes à prendre un rendez-

vous;

Un appel téléphonique, s'il est accompagné de counseling et d'une prise de rendez-vous rappelant aux

femmes de passer une mammographie, aura aussi plus d'influence sur la participation des femmes au

programme de dépistage (Costanza et ai, 2000). Dans les semaines suivant la lettre d'invitation du PQDCS, la femme est plus réceptive aux recommandations de son médecin ou de son entourage à

participer au programme, d'où l'importance de diffuser, auprès de l'ensemble de la population

médicale et des intervenants concernés par le PQDCS, le message soulignant que la recommandation

du médecin est un déterminant clé de la décision d'une femme d'adhérer à un programme de

prévention. Les médecins rencontrés approuveraient également l'idée qu'une infirmière clinicienne

puisse faire de l'éducation aux patientes et du counseling téléphonique dans des établissements

comme les CLSC, mais non dans une clinique médicale spécialisée comme le bureau d'un gynécologue.

Selon les médecins interrogés, une autre façon d'augmenter la participation des femmes est de

publiciser les informations concernant le programme, notamment la qualité des équipements utilisés

et la formation des technologues affectés à la mammographie dans les centres de dépistage

désignés.

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 21

CONCLUSION

Cette étude exploratoire aura permis de préciser le profil des médecins de la région de Québec en

fonction du nombre de rapports de mammographie de dépistage reçus, de connaître les perceptions

des médecins à l'égard du PQDCS ainsi que de recenser les solutions retenues dans la littérature et

celles proposées par les médecins interrogés pour favoriser la référence des femmes vers le

PQDCS.

Il ressort, dans l'ensemble, que le Programme québécois de dépistage du cancer du sein est connu et

apprécié des médecins. Il permet d'offrir un suivi systématique aux femmes de 50 à 69 ans qui y

adhèrent. Son système de relance semble utile et les délais d'attente pour les examens

complémentaires, en cas d'investigation diagnostique, sont considérés comme relativement courts.

Les corridors de services réservés aux participantes du programme sont connus des médecins,

appréciés et perçus comme eff icaces.

Selon les données recueillies au cours de cette étude, diverses mesures pourraient améliorer le

fonctionnement du P Q D C S et augmenter le taux de recommandation médicale au programme.

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 21

Pistes d'action pour améliorer la participation des femmes et la référence médicale au PQDCS

Volet Programme • Améliorer les aspects techniques du rapport de mammographie de dépistage. Quand les

résultats sont normaux, alléger et simplifier le rapport. En cas d'anomalie, joindre le rapport

du radiologiste au rapport de dépistage puisque les médecins ont besoin d'une description

des anomalies pour informer et diriger leur patiente.

• Publiciser, auprès des médecins et de la population, les informations relatives au programme,

notamment la qualité des équipements, la formation des technologues des CDD et des CRID,

et les corridors de service réservés aux femmes participant au PQDCS.

• Produire une lettre d'invitation plus succincte, visuellement plus attrayante.

Volet Médecins • Diffuser aux médecins une information ponctuelle en rapport avec le programme ou avec des

sujets d'actualité reliés au cancer du sein. L'information diffusée devrait être concise,

apparaître bien en évidence et être renouvelée périodiquement.

• Clarifier le mode de fonctionnement quant à la prise en charge et au suivi de la patiente en

cas d'anomalies à la mammographie. Ceci implique :

• de considérer la position des médecins omnipraticiens qui souhaitent être partie

prenante du suivi ou du moins, être informés des étapes et des résultats de

l'investigation;

• de considérer la position des gynécologues interviewés qui proposent la prise en charge

par les personnes et organismes directement concernés par le programme (radiologistes,

cliniques spécialisées, chirurgiens).

• Valoriser le rôle du médecin de famille pour l'ensemble des actes préventifs. Une fiche

d'aide à la pratique, destinée à rappeler les mesures préventives pour chaque tranche d'âge,

pourrait être distribuée aux médecins. Une telle fiche pourrait être remise aux patientes

avant l'âge de 50 ans afin de les sensibiliser aux mesures préventives et les inciter à

prendre soin de leur santé

• Intégrer des capsules de prévention à l'envoi d'information aux médecins ou à l'occasion d'activités de formation.

• Créer des outils accessibles sur le W e b pour les médecins, axés sur des informations

concernant le programme ou sur des sujets d'actualité reliés au cancer du sein, et qui

pourraient les aider les médecins à répondre aux interrogations de leurs patientes.

• Mettre en place un système de communication avec les médecins.

Volet Population • Renforcer le message que la mammographie ne remplace pas l'examen clinique des seins.

• Outre la recommandation du médecin au cours des consultations médicales, la sensibilisation

des femmes au dépistage du cancer du sein passe par leur milieu de vie et les lieux qu'elles

fréquentent (centres communautaires, épicerie, pharmacie, etc.).

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 21

Cette étude exploratoire des perceptions des médecins au regard du P Q D C S aura permis de tracer

le profil des médecins recevant le plus grand nombre de rapports de mammographie de dépistage

dans la région de Québec, d'explorer les perceptions des médecins au regard du P Q D C S et d'évaluer

des pistes de solutions susceptibles de favoriser la référence des patientes vers le PQDCS. Les

résultats de cette étude pourront profiter aux différents intervenants concernés par le programme

dans le but d'améliorer le fonctionnement et la participation des femmes au P Q D C S dans la région

de Québec.

Francine Borduas, M.D.

Répondante - Groupe Travail Actions médecins, Direction de la santé publique de Québec

Lyne Sauvageau, agente de recherche. Direction de la santé publique de Québec

Johanne Biais, M.D., coordination des Services régionaux Cancer du Sein

Geneviève Doray, agente de recherche. Direction de la santé publique de Québec

Louise Moreault, M.D., Direction de la santé publique de Québec

Alain-Philippe Lemieux, M.D., Direction de la santé publique de Québec

A M M E X E 5

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 21

Annexe 1 : Questionnaire d'entrevue téléphonique

1. Quels sont, selon vous, les avantages du Programme québécois de dépistage du cancer du

sein ?

2. Quels sont, selon vous, les inconvénients du Programme québécois de dépistage du cancer

du sein ?

3. Prescrivez-vous des mammographies de dépistage et des mammographies diagnostiques

dans le cadre du PQDCS ?

4. En quoi le programme de dépistage du cancer du sein facilite ou nuit à votre pratique de

tous les jours ?

5. Comment voyez-vous votre rôle comme médecin dans lé cadre du P Q D C S ?

A

6. Encouragez-vous vos patientes à adhérer au programme de dépistage ?Etes-vous en faveur

de la promotion directe du programme auprès des femmes ?Comment sélectionnez-vous les

femmes que vous encouragez à participer au programme ?

7. Quelles devraient être les améliorations à apporter au P Q D C S pour améliorer la qualité du

service pour vous et vos patientes ?

8. Autre chose ?

Étude exploratoire des perceptions... PQDCS 35

Annexe 2 : Schéma d'entrevue de groupe

Le point de vue du clinicien

concernant l'intégration de mesures préventives dans la pratique

au regard de la promotion/sensibilisation

au Programme québécois de dépistage du cancer du sein

Thème - sujet Exemples - modalités

Moyens

Pour publiciser les avantages de participer au

programme de dépistage du cancer du sein

Corridors de services privilégiés pour les

participantes au programme

Information concernant le CRID format,

meilleur véhicule

Utilisation du Bulletin Santé publique comme

véhicule d'information

Outils

Pour répondre aux questions de la patiente sur le

cancer du sein et la mammographie

Réponses aux questions courantes relatives à la

mammographie

• Feuillet d'information pour patientes ?

• Argumentaire pour répondre aux

appréhensions des femmes face à la

mammographie

Tableau HTS/Risque de cancer du sein

Outils les plus utiles pour le médecin ?

Méthodes de rappel

Pour intégrer le dépistage cancer du sein dans la

pratique quotidienne (examen médical périodique

et suivi de maladies chroniques)

Aide-mémoire, autocollant

Autres systèmes de rappel ?

Comment penser au dépistage cancer du sein ?

Comment penser poser la question : avez-vous

reçu votre lettre d'invitation à participer au

programme ?

Moyens

D'améliorer les aspects « techniques » du

programme

Volume des rapports de dépistage

Annexer le rapport du radiologiste

Possibilité pour les centres de dépistage

d'effectuer des examens complémentaires

Modalités de suivi et de prise en charge

Autres mesures ?

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 21

Thème - sujet Exemples - modalités

Outils

Pour la patiente

Mini-quizz sur la santé des femmes

Tableau d'évaluation des risques (MCV, cancer du

sein) à compléter par la patiente

Feuillet d'information sur les risques de cancer

du sein

Feuillet d'information P Q D C S

Autres outils ?

Utilisation d'Internet

Comme véhicule d'information

Références, information, messages sur un site

W e b

Comment réagiriez-vous si information

directement aux patientes dans les journaux ou

sur Internet en invitant les patientes à discuter

avec leur médecin ?

Partage de la tache

Avec d'autres professionnels de la santé

Système de rappel par les infirmières

Autres modalités ?

Un déterminant majeur

L'opinion du médecin traitant

Selon la littérature, le fait de dire à une patiente

que vous êtes d'accord avec le programme de

dépistage du cancer du sein constitue un facteur

déterminant dans la participation des femmes au

programme, qu'en pensez-vous ?

Quelle est selon vous, la meilleure façon de

diffuser le message aux patientes à l'effet que

leur médecin d'accord avec le programme de

dépistage du cancer du sein ?

Vos suggestions

En rapport avec le P Q D C S

Sur la diffusion des messages concernant la

prévention du cancer du sein

Etude exploratoire des perceptions... PQDCS 21

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