Description d'une médaille de Siris, dans la Lucanie / par A.-L. Millin

8/12/2019 Description d'une mdaille de Siris, dans la Lucanie / par A.-L. Millin ...

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I

DESCRIPTI ON

DUNE MDAILLE

DE SIRIS,'

DANS LA LUCANIE;

PAR A. L. MILLIN.

Conservateur du Cabinet des Mdailles, desPierres graves et des ntiques, la Bibliothque du Roi; chevalier de la Lgion-dHonneur, membre de l'Institut, membre honorairede l'Acadmie royale de Naples.

A PARIS,CHEZ C. WASSERMANN, LIBRAIRE,BUE DAUPHINE,N27.

1814.


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DESCRIPTION

Dune [Mdaille de Sz'ris, dans laLucanie.

LES personnes qui fot leur tudede la gographie ancienne, connoissentla belle mdaille incuse dont Winckel

man n a le premier donn la description

(1);elle a

pour types,dun ct

,

(l) Gestizzclzte derKunst;Vicnn. , 1776 , p.1 38.VINCKELMANN,Wer/Fb, 1809. Il]. Band. S. '166.Trad. z'lal. de M. CARLO FEA; I, 164. JANSEN,trad. fran. I, 221


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( 0 )I

Un buf dun assez haut relief, avec lemotSznnos,et de lautre le mme animal profondment empreint avec le mot

Pyxoes.Il

yavoit alors deux

exemplaires nde cette prcieuse mdaille; lun dansle Cabinet royal de Capa dzMonte doil a pass, par la ngligence de celui quien avoit la garde (1), entre les mains-dun amat eur

napolitain; lautre , quiappartenoit la riche et prcieuse collection de M. le duc de Noya , a subi le

mme sort. Jai entendu raconter ) .Na

ples, quaprs _avoir circul aussi dansdiffrentes

mains,celui-ci toit entr

enn dans le Cabinet du roi de France:

la chose me parot imp0ssible. La mdaille du Cabinet du Roi a t cde en

(1)'Ed ogg'per neglzgenza(per cIze altro nondieu ( dz' chi doueva avers gelom custodia epasmtain altre mam, dit M. le Chevalier Aan1rr , Spiegazzbne dz un antic'o vaso trovato nelle ravine diLocri, p. 64.


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( I I )change le 17 daot 1764,par M. duHodent, qui lui avoit dja vendu , deuxans avant, la collection de M. de Cleves,dont cet amat eur avoit fait lacquisition. La premire dition de lHistoirede lArt a paru dans cette mme anne ,et lexemplaire de M. le Duc_deNoyatoit encore alors dans sa maison. Cela

me fait prsum?quil existe trois exemplaires de cette mdaille : un chez unamat eur napolitain; un autre dans desmains qui nou s sont inconnues ' et letroisime au.Cabinet du Roi de France.

Ds que cette mdaille eutt dcrite par Winckelmann , elle,devint extrmement clbre. Daprsson systme surles trusques, ce savant antiquaire ytrouvoit une preuve de leur.tablisserment dans la grande Grce; ce systmea t depuis victorieusementrfut.Labb Lanzi cite cette mdaille pourla forme des caractres, et cause dela langue qui a t employe dans ses


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( l2 )deux inscriptions. Il prtend que luneest crite ltrasqz, et lautre enlatin Le savant abb Barthlemi a

fait usage de ce monument, ainsi quede plusieurs autres monnoies de lagrande Grce, pour tablir lpoque desdiffrentes mdailles dont le type esten cr eux (a). Eckbel a fait mention dansson

grandTrait lmentaire

(3),en

parlant des villes de.la Lucanie. delamdaille de Sins. M. Mionet en a r

pandu des soufres (4), et imprim sparment les inscriptions (5) , la gure

quildonne de cette monnoie est la

meilleure qui en ait t publie.

(1) Par m nomi dz' due popoli a'i Lumnia;lano scrt'llo a letrusca laltro*a la latina. LANZI,Saggio sopm la hngua etruoca , I , 111.

(2) Palogr. numixm. Voy. Mm. de lAcadm.des Belles-Lettres. XLVII, 165.(3) Doctrin. nummor . , I , 160.() Descn};t. des Md. antiq., t. I, p. 151.(5) Id. , pl. XXXII, fig. 19, 20.


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( 13 )Jai acquis Tarente (I) la mdaille

dont je donne ici la gravure, dlementexcute par M. La Guiche , dont on

connot le talent. Le type est le mmeque celui de la pice qui a t publie ;mais le nombre, larrangement des lettres dans les inscriptions et leur forme ,offrent des diffrences dont je parleraibientt.

Siris, o cette mdaille a t frappeavoit t btie lextrmit de la Lu

canie, su es bords du golfede Tarente.Son histoire est lie celle des villes

voisines , Hracle , M taponte, et Sybaris. Elle fut fonde par des Troyens (a)dans un site dont Archiloque (3)a vantla douceur et la fertilit. Les nouveaux

(1) Voyezmes Lettres

lInstitut, p. 52,et

Magasin Encyclopdique, t. II, p. 52.2)Lxco P1111. , Cassandr. , V, 978.

Arnmv., XII, 25. 'Archiloque vivoit vu";

760avant Pre vulgaire.2


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( 14 )Colons furent bientt troubls dans leur

possession. Des Ioniens qui , sous lergne dAlyattesou celui de Crsus

toient partis de Colophon sarrtrent.

en Italie , prirent Siris dassaut, et ycommirent_ beaucoup de cruauts. On ymontrait une statue de Minerve quiavoit clign les yeux pour tmoignerlhorreur

quelleprouvoitdes

outragesquon faisoit souffrir ses supplians (1).Il rgne une grande confusion dans

ces traditions ; car , selon Lycophron (a),ce furent les Troyens qui trouvrent les

Xuthide; ,cest -dire

,les Athniens

descendans de. Xuthus , quil appelle,Ionieps, cause de leur origine tablis Siris, et qui les massacrrent. Ce s p e c _ ytacle affreux t cligner les yeux lastatue de Minerve

Laphria quonyadov

(i) Arum , m , 25 , daprs Time et Aristote.(a) Cassandr. , 978 990.


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( I'5 )roit, sur-tout quand elle vit son autelteint du sang de Letarchus, ls de Saprtresse; mais les rcits des Historiens,

mritent toujours dtre Prfrsceux des potes quand ceux-ci ne sontpas dun temps trs-recul. Heyne asavamment concili (1) les traditionsqui ont t suivies par Strabon (2),

Athne (3)et J ustin Labb Barthlemi place ver s lanne 580 aVant notrere la prise de Siris (5)par les Colophoniens dAthne, qui sont les mmesque les Ioniens de Strabon unis aux

habitans deMtaponte,

deSybaris, etde Crotone, coaliss contre cette ville.

Strabon ajoute que les Colophqnien's

(x) Opuscula academ. , Il , 237 et notef.(a) Gogr., VI, 264.(3) 21111217.,X11, 25.(4) Hist. , LXX, 2(5) Loco cztat. , p. 167.


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( 16 )donnrent Siris le nom de Polieum (1).Il faut cependant que le premier nomait toujours prvalu, car cest celuidont se servit

Thmistocle plusde cent

ans aprs linvasion de ce peuple , lorsque sadressant Eurybiade, qui ilconseillait de tenir ferme Salamine,il lui dit: Si vou s ddaignez mon avis

,les cent vaisseaux

que jecom

mande nou s donneront bientt uneville plus puissante quAthnes...... Nous irons, avec nos femmes , nos enfans et nos esclaves Siris, en Italie, su laquelle nou s avons dantiques droits, et o les oracles nou sOnt appris que nou s devons fonder une colonie

Cette interprtation des oracles toitconforme la tradition

queles

premiers(1)Srnan., Gogr. VIII, C. 62.(a) Hnon., I, 16.


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( I7 )fondateurs de Siris toient dorigineionienne. Cest pourquoi le clbre Mazocbi (I) prtendoit que le nom de Sirisdrivit du mot hbreu Shir (cantique),dans la langue des enfans dIon qui,selon lui, toit le mme que Javan , lsde Japhet et petit-ls de No Quoiquil en soit, la proposition que tThmistocle prouve que'cette partie delItalie toit regarde depuis longtempscomme le refuge des Grecs qui cherchoient une nouvelle patrie, et cetteopinion subsista pendant une longuepriode de temps.

Les Colophoniens, qui stoient ta

blis Siris, y avoient rpandu la_corruption Le 111xe de ses habitans galoitcelui des Sybaritains. Ils se paroient de

(i) Mazocm , Tub. HeracI. Prodr. , p. 73.(2) Gens. , X, a(3) A E L I A N H Y Lvan, I, 19.


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( 13 )tuniques ornes de eurs et retenuespar de largeset riches ceinturesCette ville, nerve par la mollesse,

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