DESIGN WITH NATUREDESIGN WITH NATURE Etude de cas concret : Le Bureau H+N+S et l’aménagement du territoire aux Pays Bas face à la montée des eaux Vanessa Catracchia – Anabelle

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Vanessa Catracchia – Anabelle Rahal – Mathieu Schwaiger

Juin 2010-2011

Table des matières

Les quatre premiers chapitres s’attachent à resituer le contexte dans lequel le projet du bureau H+N+S s’insère. Le cinquième chapitre se concentre sur le projet proprement dit, reprenant la structure classique des études de cas menées dans ce cours.

Table des matières

Problématique de l’eau aux Pays-Bas ....................................................................................................................................................................... Page 1

1. Contexte ............................................................................................................................................................................................................................. Page 1

2. Historique ........................................................................................................................................................................................................................... Page 3

3. Enjeux ................................................................................................................................................................................................................................. Page 5

Le bureau H+N+S .................................................................................................................................................................................................... Page 6

1. Présentation du bureau ..................................................................................................................................................................................................... Page 6

2. Philosophie ........................................................................................................................................................................................................................ Page 7

Le système de l’aménagement du territoire aux Pays-Bas ........................................................................................................................................ Page 9

La « NOTA ruimte » ............................................................................................................................................................................................................. Page 11

Le projet « Ruimte voor de Rivier » ....................................................................................................................................................................... Page 12

1. Caractéristiques du projet ............................................................................................................................................................................................... Page 12

2. Mesures mises en place .................................................................................................................................................................................................. Page 15

3. Exemples concrets de projets .......................................................................................................................................................................................... Page 16

« Ruimte voor de rivier » concrètement : Projet de détournement de la rivière Ijssel ............................................................................ Page 17

1. Contexte et enjeux .......................................................................................................................................................................................................... Page 17

2. Cartographie des acteurs ................................................................................................................................................................................................. Page 20

3. Historique du projet ........................................................................................................................................................................................................ Page 22

4. Outils urbanistiques utilisés ............................................................................................................................................................................................. Page 35

Principales leçons ................................................................................................................................................................................................. Page 38

Lexique ................................................................................................................................................................................................................ Page 40

Bibliographie ........................................................................................................................................................................................................ Page 42

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La problématique de l’eau aux Pays-Bas

1.Contexte:

Une grande partie des Pays-Bas est un delta au niveau duquel un grand nombre de fleuves européens se jettent dans la mer. Le pays se caractérise par le passage d’un environnement sec et sablonneux à « haute » altitude, à un environnement humide, argileux et tourbeux dans le bas pays. La côte néerlandaise est constituée d’un estuaire et de dunes allongées qui font office de frontière entre la mer du Nord et le pays. La limite entre le haut (+1m par rapport au niveau de la mer) et le bas-pays (-2,5m) est aisément identifiable dans la première carte ci-contre. Une autre limite marquant la structure spatiale des Pays-Bas est la ligne constituée des digues « primaires » et de leurs fondations protégeant le pays de la mer. Les réseaux routier, ferroviaire et maritime sont particulièrement denses. La structure en Delta du pays permet l’implantation de nombreux ports au rayonnement international (Rotterdam et Amsterdam notamment). Ces grands ports sont reliés à l’arrière pays grâce à l’important réseau de canaux et de fleuves traversant le pays. Notons encore la création de centres ICT (Information and communication Technology) dont celui d’Amsterdam est un des plus importants d’Europe. Autour de ces centres gravitent de nombreuses entreprises actives dans le domaine des télécommunications.

Les cartes sont tirées de la brochure : MINISTRIE VAN VROM, LNV, VENW EN EZ, « NOTA : Ruimte voor ontwikelijk. »

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Les liaisons principales étant concentrées dans le sud-ouest du pays et les villes se développant généralement le long des réseaux, le nord est relativement vide et préservé de l’urbanisation. Le développement de l’industrie a été relativement peu important en comparaison du sud-est du pays.

Les 4 grandes villes du pays à savoir Amsterdam, Rotterdam, La Haye et Utrecht se sont progressivement étendues de façon à englober les villes périphériques. Ainsi aujourd’hui il est difficile de distinguer la ville de Delft de celle de La Haye, la première n’étant plus qu’un faubourg de la deuxième. Ce paysage métropolitain fortement urbanisé forme ainsi l’image d’une bonne partie du territoire néerlandais.

Hors de cette zone, principalement dans le haut-pays, on retrouve des sols dédiés à l’agriculture ou recouverts de forêts.

Le paysage a été fortement modelé par la lutte de l’homme contre la mer. Outre les nombreuses infrastructures de protection : digues, barrages, écluses ; certains territoires ont été totalement créés par l’homme. La province d’Overijssel tout au Nord a été créée de toutes pièces en reprenant de l’espace sur la mer. Des territoires sont ainsi situés à plus de 6 ,75 mètres en-dessous du niveau de la mer, ce qui constitue un record en Europe mais apporte également son lot d’inquiétude face aux changements climatiques et à la montée des eaux qu’ils provoquent…

Les cartes sont tirées de la brochure : MINISTRIE VAN VROM, LNV, VENW EN EZ, « NOTA : Ruimte voor ontwikelijk. »

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2. Historique de la gestion de l’eau aux Pays-Bas :

Au 9ème siècle, le pays a perdu des espaces importants suite à la montée des eaux. Cette perte oblige les habitants à trouver des moyens techniques pour lutter contre les inondations. Au 13ème siècle, les Néerlandais subissent de fortes crues. Les moyens mis à leur disposition à cette époque pour se protéger des inondations étaient de fuir les terres pour se réfugier sur les hauteurs. Au même moment débute le travail de mise en valeur des tourbières, les zones caractérisées par un sol humide. Leur travail est de rendre les tourbières urbanisables en empêchant les eaux d’y pénétrer. En 1421, les inondations de la région de Saint Elisabeth font plus d’un millier de victimes. L’urbanisation des zones inondables reste dangereuse. Toutefois, à la même époque, les Néerlandais trouvent le moyen de bloquer les eaux. Ils construisent des digues autour des tourbières et des terres argileuses très peu peuplées du pays. Entre le 13ème et le 15ème siècle, les Néerlandais construisent des moulins à vent. Cette technique permet de mettre un terme à l’appauvrissement des terres et de fournir un drainage des lacs.

Illustrations tirées de la brochure : RUIMTE VOOR DE RIVIER AFDELING COMMUNICATIE, « Room for the river », Utrecht.

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Au 15ème siècle, les communautés partagent ensemble les coûts excessifs qu’engendre la maintenance des digues et des écluses. C’est à cette époque que se met en place l’administration des eaux. Cette administration fut fondée par les propriétaires terriens qui, par un système de taxation, prirent en charge l’étendue des travaux de maintenance. Le 17ème est l’âge d’or des Pays-Bas. La modernisation des techniques entraine des travaux considérables comme le drainage de 18.000 hectares du lac de HAARLEMERMEER, emplacement actuel de l’Aéroport d’Amsterdam (Schiphol). Le premier grand projet du 20ème siècle fût de construire un barrage pour fermer le Zuiderzee, la connexion avec la mer du Nord. Malgré l’amélioration des techniques, la problématique de l’eau aux Pays-Bas est toujours présente. L’eau continue à envahir les terres comme nous le montre cette image des inondations de 1953 où la combinaison des courants du Nord-Ouest et les marées printanières ont inondé les provinces de Zeeland et le Sud de la Hollande. On dénombra plus de 1800 victimes. Après les dégâts engendrés par de fortes crues de 1993 et 1995, les Néerlandais mettent en place une nouvelle approche, ils décident de « construire des maisons sur l’eau ».

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3. Enjeux :

Gagné en grande partie sur la mer, le pays a maintenant à faire face aux changements climatiques.

Les modifications climatiques entrainent avec elles la fonte des glaciers du pôle Nord. Ces changements font monter de plus en plus vite le niveau de l’eau dans les mers et cours d’eau. Les inondations se multiplient entrainant avec elles des dégâts importants et quelquefois des pertes humaines. Les répercutions des changements climatiques se font ressentir sur les personnes qui vivent le long des cours d’eau, ce qui touche plus de 4 millions de Néerlandais. Ces personnes vivent dans des zones inondables qui se situent à plus d’un mètre en dessous du niveau de la mer.

« Un autre facteur, lié à l’évolution du climat, et auquel les ingénieurs hydrauliques devront faire face, est l’inévitable changement de la météo: les Pays-Bas vont recevoir des températures plus élevées et, par conséquent, des taux de précipitations en hausse. » www.economie-d-eau.com

On risque d’avoir une augmentation des précipitations dû à une augmentation de la température de saison de 1 à 6°. La conséquence sera une augmentation du niveau d’eau dans les rivières et des débordements de plus en plus réguliers. Tous les cours d’eau ne pourront pas faire face à la montée des eaux. Les zones inondables deviendront de moins en moins habitables. Sachant que plus de 19% de la population vit en zones inondables, la situation est préoccupante.

« L’eau qui ne peut plus se disperser dans le sol en hiver est de nature à causer des problèmes.. Mais paradoxalement, en été, de l’eau qui ne peut se disperser dans le sol contribuera elle à l’assèchement des sols. La pollution de l’eau deviendra très importante ». www.economie-d-eau.com

Si, en ce qui nous concerne, les changements climatiques peuvent parfois s’apparenter à une problématique lointaine dont les conséquences ne nous toucheront pas directement, pour les Néerlandais, il en va de leur propre survie.

Tiré de la brochure : H+N+S, « (Hoog)water als uitdaging »

Carte représentant ce qui reste des Pays-Bas avec une montée d’un mètre du niveau de la mer

Tirée de : http://eije.nl/website/WATER.html

http://www.economie-d-eau.com/�

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Le bureau H+N+S

1. Présentation du bureau :

Architectes paysagistes H + N + S est un bureau pour la conception paysagère, de vision et de recherche.

Lodewijk van Nieuwenhuijze, Dirk Sijmons et Jandirk Hoekstra sont les gestionnaires de ce bureau, avec 25 autres membres du personnel.

Les plans élaborés par ce bureau couvrent toutes les échelles du territoire: du national au régional, à l’environnement immédiat.

Le bureau travaille pour des clients divers, provinciaux et municipaux, les autorités gouvernementales, les acteurs du marché, des groupes d’intérêt et des particuliers.

H+N+S a été fondé en 1990 par Lodewijk van Nieuwenhuijze, Dirk Sijmons et Dick Hamhuis qui fut plus tard remplacé par Jandirk Hoekstra. Les trois designers ont élaboré le plan Ooeivaar avec l’eau et la nature pour une nouvelle génération de plans régionaux.

Entre 1990 et 1995, des projets de type régionaux ont été les premiers à être réalisés par ce bureau. L’étude se concentra sur la planification de l’avenir des tourbières. Le plan régional a mis clairement l’accent sur le développement dans les rivières (repenser des ponts, suppression de terres, etc.)

Image tirée de : http://www.hnsland.nl

Plan Ooeivaar Image tirée de : http://www.hnsland.nl

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Outre les défis de l'eau au niveau régional, il y aussi la recherche de nouvelles formes de relations entre la campagne et la ville.

En 2001, les architectes paysagistes H+N+S ont reçu le prix national de la culture du Prince Bernard. En 2002 Dirk Sijmons a reçu le prix Rotterdam-Maaskant pour sa contribution à la théorie du paysage et son rôle dans le débat national.

Dirk Sijmons était également conseiller du gouvernement néerlandais pour l’aménagement paysager, il a été nommé architecte paysager des Pays-Bas pour la période 2004-2008.

2. Philosophie du bureau :

La plupart du travail du bureau H+N+S se fait aux Pays-Bas. Ce pays, pour eux, est une œuvre d’art inachevée, un lieu où la fonction et l'esthétique se rejoignent. La clé de tout cela? La gestion de l’eau – C’est de cela que dépend le territoire néerlandais.

Dans leurs projets de conception, ils sont réalistes et optimistes. Ils partagent le point de vue des personnes et ils prennent en considération les processus qui façonnent leur paysage. Plutôt que de refuser les modifications dans le paysage, ils prennent en considération les changements les plus importants et façonnent un environnement à la fois dynamique et magnifique. Ils cherchent un résultat de paysage plein d'identité, avec un positionnement clair dans le cours de l'histoire.

Le groupe s’efforce d’intégrer les points de vue de disciplines différentes qui apportent de nouveaux concepts. C'est pourquoi il y a participation de spécialistes d'autres disciplines - l'urbanisme, l'écologie, l'hydrologie, l'ingénierie, l'histoire, l'administration publique: quel que soit le travail requis… Le mécanisme du paysage (hydrologie, écologie, l'histoire, le transport, le lieu de décision) est une source de fascination. Dans toutes leurs créations, ils essaient de montrer cette fascination. En plus de la recherche formelle et spatiale, ils ajoutent donc une expression symbolique et un sens.

Vue aérienne digue-Afferden Dreumel

Profil technique digue-Afferden Dreumel



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Les entreprises privées, le gouvernement et les individus peuvent tous être impliqués dans le processus de planification avec indication de l’échelle : niveau national, régional ou échelle locale. Le but du travail de conception à H + N + S est d’obtenir une expression, une image qui reflète souvent la complexité qui interpénètre les exigences du projet.

En résumé, cinq éléments qui résument la vision du bureau :

L’ambition

Les architectes paysagistes de H+N+S se proposent d’opérer à la pointe de ce domaine. L’agence s’investit dans la recherche et l’expérimentation et elle est toujours à la recherche de projets innovants.

L’art

Les Pays-Bas constituent la zone principale de travail du bureau H+N+S. L’utilité et la beauté sont à relier entre elles et l’eau est considérée comme la base du paysage néerlandais et elle forme les bases de l’aménagement paysage.

Le travail intégré

Le reflet de la conception dans le bureau est très important. Presque tous les projets de collaboration se font avec des spécialistes de diverses disciplines (urbanisme, écologie, hydrologie, génie, administration, etc.) selon le type et l’échelle du projet.

La méthode

Il s’agit d’un travail en petites équipes, dont l’expérience de l’architecte paysagiste expérimenté peut se refléter sur la jeune génération.

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Système de l’aménagement du territoire aux Pays-Bas :

Auparavant décentralisé et principalement indicatif, le système néerlandais a progressivement évolué vers un système de plus en plus centralisé. Il s’agit ici de montrer la dynamique à l’œuvre. Veuillez vous référer au lexique pour une définition plus précise de chaque plan.

L’aménagement du territoire est encadré par la loi WRO (Wet op de ruimtelijke ordening) et les NOTA’s, notes ayant valeur de loi et votées par la Première Chambre. Il existe trois niveaux décisionnels aux Pays-Bas : l’Etat, la Province et la Commune. Cette dernière avait un rôle central en étant la seule à pouvoir produire un document contraignant. Les plans et programmes créés par les administrations supérieures n’avaient qu’une valeur indicative jusqu’il y a peu. Seule la Province avait un droit de regard sur les plans d’affectation communaux appelés « bestemmingsplannen ». Avant 1994 le système était donc composé de plans indicatifs, l’équivalent de nos schémas en Belgique, et du plan d’affectation communal comme seul plan contraignant. La « main mise » communale sur l’aménagement du territoire va progressivement perdre de son importance, nous retiendrons ici seulement quelques faits marquants illustrant bien le phénomène de recentralisation en cours :

1994 : loi NIMBY : Les autorités nationale et provinciale peuvent accorder des dérogations à des projets que l’autorité communale a refusés. Cette année voit aussi la création des « plus’régios ». Au nombre de 8 elles rassemblent plusieurs communes autour d’une métropole centrale comme Amsterdam, Utrecht ou Arnhem. Nouvelle initiative qui tend à montrer que le périmètre communal est trop petit pour une série de décisions importantes.

1994 : Loi TRACE : Les autorités supérieures imposent la localisation des grandes infrastructures à la Commune.

Avant 1994 :

Depuis 2008 :

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1996 : Loi relative au nivellement : les plans provinciaux concernant les nivellements sont imposés aux communes qui doivent revoir leur « bestemmingsplan.» en fonction des directives provinciales.

2008 : La loi WRO a été profondément modifiée lors de la réforme de 2008, continuant dans la logique de recentralisation déjà à l’œuvre depuis 1994. La réforme a notamment créé les « inpassingsplannen » à traduire littéralement par plans d’incorporation. Ces plans réalisés aux niveaux national ou provincial doivent obligatoirement être « incorporés » aux plans communaux dans un délai d’1 à 4 ans.

Le bestemmingsplan communal reste le pion central de l’aménagement du territoire mais il doit dorénavant prendre en compte de multiples plans venant des niveaux supérieurs. Si un projet d’une certaine importance, privé ou public, ne cadre pas avec les plans communaux en vigueur, la commune est obligée de revoir son bestemmingsplan pour l’accorder au projet. Cette mesure tend à contrer le nombre énorme de dérogations accordées par les communes jusque là. (plus de 50% des permis étaient accordés par dérogation).

Différent du système belge, le système néerlandais peut être défini comme un système en « entonnoir ». Les politiques sectorielles (économie, écologie, transport,…) créées à différents niveaux de pouvoir sont intégrées dans un seul et unique plan : le bestemmingsplan communal.

Plans et programmes influençant le bestemmingsplan :

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La NOTA « Ruimte » :

Comme vu précédemment les NOTA’s sont au sommet de la législation sur l’aménagement du territoire néerlandais. On pourrait les assimiler à des déclarations de politique générale. Elles sont votées par les chambres néerlandaises et sont donc contraignantes. La NOTA « Ruimte » votée en 2006 va notamment entraîner la réforme de la loi WRO, principale loi sur l’aménagement du territoire aux Pays-Bas. La NOTA « ruimte » fait suite au constat dressé alors : le pays doit faire face à des inondations toujours plus importantes et le système en place, trop décentralisé, ne permet pas de mener à bien des politiques d’envergure.

La NOTA fixe 4 objectifs clés :

• Améliorer la compétitivité internationale du pays, • Promouvoir des villes fortes et une campagne en plein essor, • Aménager le territoire selon les valeurs nationales et internationales. • Veiller à la sécurité (sécurité publique, les inondations, activités dangereuses et

les transports)

La NOTA, outre le fait qu’elle oblige à réformer la loi WRO, va imposer la création d’une série de plans et programmes destinés à mettre en œuvre les objectifs énoncés ci-dessus. Généralement ces plans sont des ex-PKB appelés depuis 2008 « structuurvisie » Le projet « Ruimte voor de rivier », décrit plus en détails dans les pages suivantes, est donc un PKB, schéma national rendu contraignant car contenant des options essentielles. (article 19 de la loi WRO)

Carte issue de la NOTA illustrant les grands axes du Pkb « Ruimte voor de rivier » :

Documents et plans initiés par la NOTA « ruimte »

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Le projet « Ruimte voor de rivier »1

1. Les caractéristiques du projet :

Depuis des siècles, l’espace réservé aux rivières ne cesse de diminuer alors que de plus en plus de gens vivent en zone inondable. Aujourd’hui, on ne compte pas moins de 4 millions de Néerlandais qui vivent le long des rivières. La carte ci-joint nous montre l’évolution de l’urbanisation de 1830 à 2000. On constate la diminution importante des lits de rivières et l’augmentation de l’habitat à ces endroits. Diminuer les risques d’inondation : Le gouvernement néerlandais a mis en place en 2007 le projet « Ruimte voor de rivier ». Ce projet a pour but la requalification de 39 sites répertoriés le long des rivières comme points stratégiques d’inondation lors des fortes crues. C’est par l’ensemble des opérations visant à augmenter le débit d’eau de 1m³/sec (passer de 15m³/ sec à 16m³/ sec) que le gouvernement cherche à améliorer la situation actuelle. Objectifs du projet : 1. « Améliorer le débit d’eau du Rhin pour 2015, le fleuve devra supporter un débit de 16 m³/sec au minimum. » C'est-à-dire, cibler les affluents qui se jettent dans le Rhin, où ils se jettent et où intervenir de manière à diminuer le plus possible les conséquences des inondations. 2. « Mettre en place des mesures qui n’affectent pas l’environnement naturel du lieu »1

Prendre en compte la biodiversité existante, l’améliorer mais surtout ne pas la détruire. Essayer que l’intervention s’intègre le plus possible au cadre actuel du site. 3. « Prévoir les changements climatiques futurs. »

A la suite des changements climatiques observés ces dernières années, il est possible que le débit d’eau auquel le projet veut arriver ne soit pas suffisant. Les auteurs des différents projets devront prendre en compte la possibilité que la situation actuelle ne soit plus la même dans le futur.

1 Ce chapitre tire ses chiffres et informations du site : http://www.ruimtevoorderivier.nl/ consulté le 20 Février 2011 Illustrations tirées de la brochure : RUIMTE VOOR DE RIVIER

AFDELING COMMUNICATIE, « Room for the river », Utrecht.

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Carte représentant les 39 points stratégiques d’intervention. Carte tirée de la brochure : RUIMTE VOOR DE RIVIER AFDELING COMMUNICATIE, « Room for the river », Utrecht.

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Planning du projet :

Le document « Ruimte voor de rivier » a été rendu « opposable aux tiers » par l’article 19 de la loi WRO à cause des « options essentielles » qu’il comporte.

Budget total: 2,3 milliard d’euros

Planning: 2007 20151 fin des travaux

Débit actuel : 15 m³/sec => 16 m³/ sec1

Trois niveaux de pouvoir interviennent dans le projet:

Au niveau national:

Le ministre des transports et de la gestion de l’eau est responsable de la mise en place du programme « Ruimte vor de rivier ».

Au niveau provincial:

RIJKSWATERSTOOT => direction générale de la gestion de l’eau s’occupe essentiellement de mettre en place les objectifs à atteindre et le programme à suivre en ce qui concerne le projet.

Au niveau local:

Les fonctionnaires communaux vérifient si les projets proposés sont conformes avec le programme.

Ils prennent en charge le contrôle et le suivi des projets sur place.

La série de mesures présentées à la page suivante se retrouvent dans le programme proposé au niveau national. Ces mesures servent de base de projet et sont spécifiques à certains sites.

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2. Mesures mises en place :

« Abaisser les niveaux des plaines inondables »:

Par une diminution d’une partie de la plaine inondable, permettre à la rivière d’avoir un niveau d’eau plus élevé.

« Baisser les brise-lames »:

Lorsque le niveau d’eau est élevé, les brise- lames constituent un obstacle à l’écoulement de l’eau de la rivière. Les rabaisser permettrait d’augmenter le débit de l’eau.

« Déplacer les digues »:

Pousser les digues vers l’intérieur des plaines pour augmenter la zone inondable.

« Enlever les obstacles »1: enlever, modifier les obstacles qui se trouvent dans le lit de la rivière où cela est possible et ainsi augmenter le débit d’eau.

« Déplacer les polders »:

Déplacer les polders vers les terres de chaque côté de la rivière pour permettre à la rivière de s’étendre sur cette zone.

« Bassin de stockage de l’eau »:

Création d’un bassin annexe qui permet de stocker l’eau en cas de forte crue.

Bassin d’orage.

« Renforcer les digues»:

Renforcer les digues dans les zones où il n’est pas possible d’effectuer d’autres mesures.


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3. Exemple concret de projet :

Diminution des brise-lames de la rivière Waol:

Actuellement:

Le cours d’eau, affluent du Rhin, est utilisé comme voie navigable et son trafic fluvial est important.

Il est longé de brise - lames qui font monter le niveau d’eau lors des fortes crues.

Objectifs:

Le projet en cours vise à réduire les lames d’1 mètre de chaque côté pour diminuer l’obstacle que rencontre l’eau. Il y a actuellement un total de 750 brise- lames sur 75 Km1.

Au final, le débit du cours d’eau devra augmenter jusqu’à un minimum de 16 m³/sec1.

Création de canaux de dérivation:

• Actuellement:

Le projet vise la plaine de Scheler et Oldeneler qui est en zone agricole et en zone inondable.

• Objectifs:

Le gouvernement lance une démarche pour dévier la rivière Ijssel et ainsi permettre à la faune et la flore de se propager.

Il crée une excavation de 20 mètres de profondeur pour permettre une diminution du niveau d’eau dans la rivière de 8 centimètres..


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« Ruimte voor de rivier » concrètement : Projet de détournement de la rivière Ijssel

Kampen se situe à l’embouchure de la rivière Ijssel, affluent du Rhin, qui se jette dans la mer d’Ijssel toute proche. Le détournement de la rivière Ijssel à proximité du village de Kampen intervient dans le cadre du PKB « Ruimte voor de rivier ». Outre la problématique des inondations frappant périodiquement le centre de Kampen, la réflexion va intégrer d’autres questions d’aménagement du territoire laissées en suspens jusque là. Le bureau H+N+S va endosser le rôle de conception et d’animation des débats tout au long du processus. Ces enjeux pas toujours présents en début de processus sont pour certains apparus lors de la phase de participation de la population.

1. Contexte et enjeux :

L’eau : une nouvelle voie de contournement pour l’Ijssel. « Avec digues, barrages et stations de pompage, nous nous sommes battus pendant des siècles contre l'influence de l'eau. Prouesses technologiques, qui nous ont fait un nom et apporté « la gloire » sur la scène internationale. Mais il faut bouger. Nous voulons donner à l'eau plus d'espace, nous voulons que notre pays soit prêt pour le prochain changement climatique. »2

L’objectif premier du projet est de sécuriser durablement une vaste zone autour de Kampen. Le programme « Ruimte voor de rivier » a identifié le delta d’Ijssel comme un point chaud, une zone où des mesures sont nécessaires. Pour 2015, le gouvernement néerlandais a décidé d’agir pour augmenter la capacité de débit du Rhin qui devrait atteindre jusqu'à 16.000 mètres cubes par seconde. Mais en raison du changement climatique, des experts prévoient un débit qui augmenterait de 18.000 mètres cubes par seconde à Lobith entre 2050 et 2100. Avec un approfondissement de son lit d'été sur une longueur de 22 kilomètres, le débit de la rivière Ijssel devrait atteindre les 16.000m³en 2015. Vu les menaces pesant sur Kampen en terme d’inondation, cette mesure ne suffit pas. Le gouvernement néerlandais a donc décidé de créer le contournement de Kampen afin de pouvoir faire face à la montée des eaux dans les rivières. Le contournement passe notamment par la création de digues importantes, ce qui pourrait être un obstacle infranchissable pour de nombreux projets d’aménagement du territoire à postériori. On imagine évidemment mal comment procéder à une opération d’extension de la ville si elle est clôturée par des digues de plusieurs mètres de haut. D’autres préoccupations, dont certaines déjà anciennes, ont été intégrées au projet de contournement afin d’arriver à une solution intégrée et durable.

2 PROJECT-IJSSELDELTA, Nu de kansen grijpen Veilig wonen, werken en recreëren in IJsseldelta Zuid : Masterplan, Kampen, août 2006

H+N+S Landschapsarchitecten,

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Ligne ferroviaire de Hanze.

En cours de construction, la « ligne de Hanze » est une voie ferrée dont la mise ne fonction est prévue pour ...2013. Le chemin de fer sera, grâce à la ligne passant par Kampen et Zwolle, le lien entre Amsterdam et le nord du pays. Projet rendu possible notamment grâce à un tunnel sous le « Drontermeer ». La nouvelle gare qui sera créée à Kampen offre des opportunités pour le développement d'un nouveau centre d'activités. La Hanzelijn donne à la région une nouvelle relation: Kampen, Zwolle et Dronten sont de plus en plus interconnectés. La relation entre l'ouest et le nord du pays est renforcée. La région reçoit une plus grande accessibilité et jouera désormais un rôle de position centrale dans le pays.

La mise à niveau du réseau routier. La route nationale N50 traversant Kampen se connecte avec les autoroutes A28 et A50 à Emmeloord en province de Flevoland. Autoroutes dont l'expansion de la capacité de deux voies à trois puis quatre est prévue. Dans le développement de la déviation, cet élargissement est pris en compte. La mise à niveau de la N50 de Kampen est donc à réfléchir vu qu’elle est un maillon important dans le réseau routier néerlandais. Le N307 de Kampen à Dronten fait partie de la N23, la route de Zwolle- Alkmaar- Amsterdam. Encore une fois, il est prévu une expansion de deux à quatre voies. Il est donc nécessaire de renforcer la capacité des nationales traversant Kampen. L'objectif étant régional, il est pris en charge par les provinces de Hollande du Nord,

Flevoland et Overijssel. Il existe également un passage difficile sur une écluse du nom de Roggebot qui est considérée comme un goulot d’étranglement. La cohabitation entre voitures et navires est donc à améliorer.

Le problème du logement: habiter et travailler dans la région. Kampen passera à 60.000 habitants en 2030 contre 49.000 à l’heure actuelle. Face à la perspective d’installation de nombreux jeunes dans la commune, la construction de maisons s’avère nécessaire. La municipalité cherche donc des possibilités d'expansion du logement dans la région. A terme, ce sont quatre à six mille nouveaux logements qui doivent être créés. La création du raccourci est une opportunité pour mettre en place une vaste opération de planification de nouvelles zones résidentielles. H+N+S Landschapsarchitecten,


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L’ambition de renforcer les loisirs Kampen est une ville sur la rivière IJssel. La relation avec les lacs frontaliers est encore limitée. Les loisirs aquatiques et le tourisme de vacances ne sont pas encore bien développés dans la région. Une fois de plus, le projet de contournement peut être une opportunité pour créer de nouveaux lacs de plaisance ou des camps de loisirs. Une connexion piétons-vélos, pensée en même temps que le reste du projet, pourrait renforcer les liens entre les zones boisées, les points d’eau de la province voisine de Flevoland et les zones de loisirs et agricoles environnantes de Kampen. L’attention a été portée dès le départ sur le fait que les activités récréatives utilisaient l’eau de différentes façons qui étaient parfois incompatibles entre elles. Dès le début le zonage a été pensé de manière à séparer les activités aquatiques extensives et intensives (baignades, activités nautiques, passage de bateaux de plaisances). Un défi « naturel ».

La création du raccourci est également une opportunité d’améliorer le maillage vert. Les lacs frontaliers et vert-bleu Ijssel d'Arnhem à Kampen appartiennent tous deux au Réseau écologique national. Le parc naturel de Enk d’environ 30 hectares fait partie de cette « écolo- structure ». Les plans actuels comprennent l'expansion de l'Enk par une autre zone verte de 30 hectares. Le contournement est une opportunité pour l’agrandissement de ce parc. Le projet du delta d’Ijssel permettrait, avec le contournement, de créer une forêt presque continue d’une superficie d'environ 300 hectares de nature nouvelle. La voie de contournement est permet d’envisager d'ajouter le chaînon manquant entre l'IJssel et les lacs de la province voisine.

Voici une carte reprenant les différents enjeux :


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2. Cartographie des acteurs :

Production personnelle

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Le tableau de la page précédente illustre bien l’effet « entonnoir » du système de l’aménagement du territoire aux Pays-Bas. Le bestemmingsplan communal est le maillon final de la chaine de décision. Il concentre les enjeux de chaque niveau de pouvoir.

On voit également les effets des mesures mises en place pour décentraliser l’aménagement du territoire. On se retrouve clairement ici dans une optique « top-down » où l’initiative vient du plus haut niveau de pouvoir obligeant les niveaux inférieurs à agir.

La population est associée au projet dès le départ de la réflexion. Elle sera extrêmement active allant même jusqu’à concevoir une variante au projet initial qui sera prise en compte lors de l’établissement du plan final.

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2. Historique du projet :

Initié par le PKB « Ruimte voor de rivier » découlant lui-même de la NOTA « Ruimte », le projet s’est déroulé en plusieurs étapes pour aboutir au bestemmingsplan communal. La première étape est la réalisation du « Plan MER » qui est un plan régional. Le processus a débuté par la définition du tracé du contournement, étape qui a mené à la réalisation d’un Masterplan. Masterplan qui, décliné sous forme de 3 variantes, amènera à l’élaboration du Plan MER. Ensuite la deuxième étape amène à la création du « Besluit MER » qui joue le rôle d’Etude d’Incidence Environnementale. Tout ce processus sera synthétisé dans le bestemmings plan communal, aboutissement de toute la chaine de décision.

MMA ,Meest mileuvriendelijk Alternatieve, peut être traduit par : Option la plus respectueuse de l’environnement.

« GOW » est à traduire par : Alternative de développement régional.

Production personnelle

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Si la NOTA « ruimte » n’est adoptée qu’en 2006, le projet du delta d’Ijssel Sud commencé en 2004 l’anticipe déjà. Le projet national de création de la ligne de Hanze était déjà en cours et prévoyait sa construction pour 2013. Cette relative urgence poussait les acteurs à ne pas perdre de temps, la ligne ferroviaire devant être intégrée dans la réflexion globale pour amener à un projet cohérent…

PLAN MER : Première décision : le choix du tracé.

Dès 2004, les différents acteurs institutionnels énoncés ci-dessus (à l’exception des ministères) et H+N+S planchent sur cinq scénarios. Le 31 mars 2005, une semaine après le début du processus de participation, ils sont rendus publics. Les riverains, les entreprises, les groupes d'intérêt et d'autres contribuent à la discussion :

Avril-mai 20053: Le processus de participation vise les riverains et groupes sociaux afin de les informer et de leur permettre de penser à l'avenir du delta de l’Ijssel Sud. Il s'agit d'une période de six semaines dont les habitants disposent afin d'exprimer leur point de vue sur les scénarios et les éléments présentés à la page suivante. Ce projet est soutenu par des expositions, réunions d'information et de discussion et un site web4

Juin 2005: Le rapport de participation est présenté aux villes de Kampen et Zwolle ainsi qu’à la province d’Overijssel. Celles-ci font un certain nombre de choix et établissent un cadre.

.

Octobre 2005 : Sur la base des choix est développé le scénario préféré. Il est présenté à la population. Le scénario privilégié est ensuite transformé en un accord de collaboration.

Décembre 2005: Un « pacte final » est adopté. La proposition de la région va à l’Etat pour approbation. 3 Schéma issu de : PARTNERS IJSSELDELTA, « Nu de kansen grijpen Veilig wonen, werken en recreëren in IJsseldelta Zuid Masterplan modification » et traduction personnelles, Utrecht. 4 Ce site est : http://www.ijsseldeltazuid.nl/ijsseldelta-zuid/

http://www.ijsseldeltazuid.nl/ijsseldelta-zuid/�

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Choix Mesures Conséquence Qualité du contournement: accent mit sur la trame bleue/verte Passage sous la voie ferrée de Hanze et la N50. Ecoulement libre de l’eau dans la « mer de Dronten ». Création d’un chenal via la « mer de Dronten ». Milieu environnemental « dynamique ». Navigabilité en option, pas évident.

Déblaiement ou rehaussement des terres Route de terre remplacée par ouvrages d’art. Déplacement de l’écluse Roggebot, relèvement des digues, augmentation de la capacité de drainage, création d’un chenal. Création d’une écluse sur l’Ijssel, creusement du chenal de navigation, construction de ponts.

Fonction agricole limitée. Obligation de modifier le bestemmingsplan, obligation d’un plan « loi TRACE »? Inondations quelques fois par an. Passage fluvial très limité. Effet « barrière » du projet. Beaucoup d’espace aménageable, grande flexibilité.

Qualité du contournement, espace limité, concentration Passage sous la voie ferré de Hanze, la N50 et la N23. Ecoulement libre de l’eau dans la « mer de Vosse ». Milieu environnement canalisé. Navigabilité souhaitable.

Contournement étroit. Route de terre remplacée par ouvrages d’art. Digues « traversables » Seuil du niveau d’eau fixe dans l’Ijssel Création d’une écluse sur l’Ijssel, creusement du chenal de navigation.

Le contournement restreint d’autres fonctions. Obligation de modifier le bestemmingsplan, obligation d’un plan « loi TRACE » ? Creusement d’un chenal, inondations quelques fois par an. Pas navigable à marée haute, nécessite des ponts de taille importante. Espace limité, grande flexibilité.

Qualité du contournement : maintien/amélioration des qualités paysagère. Passage par-dessus la voie ferrée de Hanze, la N50 et la N23. Débit régulé pour l’Ijssel et la « mer de Vosse ». Milieu environnemental statique. Navigabilité impossible.

Nouvelles digues du contournement coïncident avec digues existantes. Prévu pour les inondations d’une fréquence de 500 ans. Ouvrages d’art permettant de réguler le débit en entrée et sortie du contournement. Polders maintenus

Large et grand bassin d’inondation. Pas de modification du plan TRACE. Pas de limitation de la fonction agricole. Espace limité, grande flexibilité.

Scénario 2 : Tracé « concentration»

Scénario 1 : Tracé « sud »

Scénario 3 : Tracé « polder »

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Qualité du contournement : ajout d’un bras de rivière et de plaines inondables. Passage sous la voie ferré de Hanze, la N50 et la N23. Ecoulement libre de l’eau dans la « mer de Vosse ». Milieu dynamique de plaine Navigabilité sous condition

Creusement de la rivière Route de terre remplacée par ouvrage d’art. Digues « traversables » avec régulation de débit. Seuil du niveau d’eau fixe dans l’Ijssel, consommation d’eau. Création d’une écluse sur l’Ijssel, creusement du chenal de navigation, construction de ponts.

Scénario qui nécessite un maximum d’excavation. obligation d’un plan loi TRACE ? Plaines inondées quelques fois sur l’année. Nécessite des ponts de taille importante. Beaucoup d’espace aménageable, grande flexibilité

Qualité du contournement: accent mit sur la trame bleue/verte Passage par-dessus la voie ferrée de Hanze et la N50, et sous la N23. Ecoulement libre de l’eau dans la « mer de Vosse ». Milieu environnemental statique au sud de la voie ferrée, dynamique au nord. Navigabilité en option.

Déblaiement ou rehaussement des terres Route de terre remplacée par ouvrage d’art. Digues « traversables » et brise-lames. Débit réglable à l’entré et dans le tunnel. Création de ponts.

Fonction agricole limitée. Extension du tunnel, obligation d’un plan « loi TRACE ». Digues traversables nécessaire. Prévu pour les inondations d’une fréquence de 500 ans. Beaucoup d’espace aménageable, grande flexibilité.

Il ressort des résultats de la participation que les gens croient que le contournement doit être conçu pour les bateaux de plaisance. La voie de contournement devrait économiser l'espace. La communauté « Kamperveen » va concevoir son propre scénario pour une partie du raccourci, visant à préserver la structure sociale de Kamperveen, un village de la commune de Kampen concerné de près par le tracé du contournement. La grande majorité des gens a une préférence pour le scénario « Kamperveen ». Celui-ci ressemble fort au scénario « frontalier » dont voici à droite une représentation. Le bureau H+N+S retravaille le scénario sur base de ces propositions.

Scénario 4 : Tracé « rivière »

Scénario 5 : Tracé « frontalier »

Illustrations et cartes : H+N+S Landschapsarchitecten

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Le scénario choisi et retravaillé fait office de master plan. Master plan 5

:

La conception du contournement Il se compose de deux digues. L'espace entre les digues permet la tenue d’activités de loisirs nautiques. Le raccourci est navigable depuis l’Ijssel jusqu’à la mer. La voie de contournement n'est pas en communication directe avec l’embouchure de l’Ijssel. Seuls les flux à marée haute pénètrent dans la dérivation. En outre l'entrée, près des vieilles digues, est conçue comme une serrure. Les bateaux de plaisance peuvent néanmoins toujours entrer et sortir. La profondeur navigable sera d'environ deux mètres, la hauteur des digues et écluses de moins de quatre mètres. Serrures et obstacles La voie de contournement, finalement assez rectiligne, suit le chemin le plus court possible. A marée haute, l'eau de l'Ijssel se déverse dans la mer. Par conséquent, il ya un blocage, juste au sud de l’écluse Roggebot. L'eau de la rivière IJssel ne peut ainsi pas circuler dans les eaux maritimes à marée basse. Variation des niveaux d'eau L’écluse Roggebot peut être élargie pour permettre à l'eau de la mer de se déverser dans le raccourci. Cette nouvelle « porte » est toujours ouverte, sauf lors de violents orages sur la mer, une fois tous les dix ans où elle est alors fermée. L’écluse protège donc le contournement des tempêtes. La connexion ouverte sur la mer et les vents changeants influe fortement sur le niveau de l’eau dans le raccourci. Niveaux d’eau qui par conséquent fluctuent énormément.

Polder La voie de contournement n'est pas « étanche » à l'eau. Les zones naturelles et de loisirs sont inondables. Plusieurs fois par an, pendant les périodes de fortes crues, la partie inférieure de la dérivation est inondées, le vent poussant l’eau de la mer vers l’intérieur des terres. Après un certain nombre de jours le niveau revient à la normale grâce au drainage.

5 Illustrations issues de : PARTNERS IJSSELDELTA, « Van Masterplan naar voorkeursalternatief », Zwolle, Mars 2008.

Hameaux de Kamperveen et Kampereiland

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Nature et loisirs La voie de contournement est navigable pour les embarcations de plaisance grâce à un canal de 2 mètres de profondeur. Nature et loisirs peuvent très bien vivre ensemble. Le « lit » du contournement possède un relief varié permettant une végétation diversifiée. De vastes zones sont donc peu profondes, d’autres sont en eau profonde, certaines contiennent des roseaux, d'autres parties sont marécageuses ou permettent de faire paître les bovins. La conception de la dérivation permet le transfert des paysages de l'estuaire vers l'IJssel. Près de l'entrée on retrouve des zones relativement sèches et des prairies naturelles. Dans la partie centrale du raccourci sont concentrées les prairies humides traversées par un réseau de rivières et de lacs, comme dans la réserve naturelle d’Enk, évoquée dans le chapitre relatif au contexte. Ces zones sont également dédiées à la protection des roseaux des marais. Près de la sortie le contournement se ramifie peu à peu permettant de retrouver des marécages. La réserve « Zuiderzee » à Enk présente le même paysage. Au nord de l’écluse de Reeve, on retrouvait de la tourbe aujourd’hui disparue à cause des nombreuses inondations. Au sud de la Reeve les tourbières sont intactes. Le contournement fait ainsi la transition paysagère entre la tourbe et le sol sablo-argileux de Kamperveen et Kampereiland. Le raccourci donne lieu à une division naturelle entre les zones agricoles de Kamperveen et les aménagements urbains de la nouvelle Kampereiland. Des formes de logement « innovantes » La construction du raccourci offre des opportunités uniques de développer un habitat de haute qualité et écologiquement responsable. H+N+S a développé des logements « qui prennent en compte les possibilités de l’eau ».Les maisons seront placées derrière des digues pour éviter toute inondation, solution qui va évoluer par la suite. La population de Kampen a augmenté ces dernières années en raison d’un important taux de natalité. Taux qui ne devrait pas repartir à la baisse dans les prochaines années. La production de logements va probablement changer de façon spectaculaire car il avait sensiblement diminué ces dernières années à Kampen. La commune néerlandaise prévoit un besoin en logements d’environ 4000 habitations en 2020 et environ 6.000 nouveaux logements s’avèreront nécessaires en 2030.

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Alternative 1 de développement régional6

La première solution (GOW1) est formée par la combinaison d'un raccourci avec les zones naturelles à l'intérieur de la digue et d'une extension de la marina actuelle près de l’écluse de Roggebot. L’habitat est conçu comme un quartier résidentiel « verdoyant » qui est en lien étroit avec l'habitat existant et le paysage de polders. Protégé par des digues, il reprend le concept du masterplan. L’habitat développé est donc plus traditionnel que dans les autres options « GOW ». Cette alternative est en outre supposée réduire la « chirurgie » nécessaire, en particulier le travail préparatoire nécessaire qui est réduit au minimum, l’habitat adoptant une structure traditionnelle non en contact avec l’eau. Pour cette même raison, le port de plaisance existant est étendu en occupant des installations déjà existantes (hangars abandonnés, etc.). Cette solution est également conçue pour limiter autant que possible les changements du niveau des eaux dans le raccourci.

Alternative 2 de développement régional La seconde alternative est l'alternative qui a été choisie pour devenir le plan MER. Le raccourci se compose de deux zones de niveaux différents comme l’imaginait déjà le masterplan. Une écluse au milieu du canal permet le passage d’un niveau à l’autre. L’habitat est créé en terres humides, inondables. Il est séparé du reste du contournement par une écluse intégrée à la digue principale. L’écluse joue le rôle de verrouillage entre les secteurs résidentiels et le contournement presque toujours ouvert dans le cas où le niveau d’eau est trop élevé.

Dans la partie ouest du raccourci, à proximité de la zone résidentielle, de nouvelles zones de loisirs et un port de plaisance sont créés. Le port intègre un nouveau point de vente pour les résidants, demande faite par la population. Le port de plaisance permet facilement d’atteindre la mer.


GOW 1 : Raccourci vert+canal

GOW 2 : Raccourci bleu+ polders

GOW 3 : raccourci bleu

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Alternative 3 de développement régional La troisième alternative est conçue comme un continuum de zones humides. L’objectif est de tirer au maximum parti des possibilités de la nature dans un système non-artificiel. Le système suppose une évolution organique des processus naturels. Dans cette alternative la déviation est considérablement élargie. Sur certaines îles sont créées des maisons dont la hauteur des fondations atteint au moins la digue, assurant ainsi que les maisons sont à sec. Dans ces îles existent également des possibilités de loisirs (par exemple le vélo et les sentiers pédestres) et des amarrages pour les bateaux. L’écluse de Roggebot reste intacte et il n’y a pas de nouvelles serrures au sud de l'île Reeve. Il suppose également que le quota de logements nécessaires pour Kampen ne peut être atteint dans sa zone ouest, mais qu’ils seront réalisés autre part.

Plan MER :

L’alternative « GOW » 2 est considérée comme la plus respectueuse de l’environnement. Le plan MER, ci-contre7

La solution retenue pour l’habitat est une solution hybride proposant de l’habitat « en îles » et de l’habitat en zone inondable protégé par une écluse. Il s’agit d’un mélange des propositions faites par les « GOW » 2 et 3.

, la reprend donc dans ses grandes lignes, quelques modifications sont néanmoins apportées.

On assiste également à la « perte » de certaines préoccupations solutionnées dans le master plan. Le plan MER qui se concentre sur le périmètre du contournement ne représente pas les

options telles que les zones d’extension d’habitat ou d’activité économique qui sont situées hors périmètre.

La nouvelle gare a été intégrée à la réflexion.


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BESLUIT MER : Etude d’Incidence Environnementale.

Si l’élaboration du plan MER fait intervenir la participation de la population, le « besluit MER », beaucoup plus technique, est d’avantage le fait d’experts. Si on peut rapprocher la définition du « besluit MER » de la définition d’un EIE en Belgique, elle diffère en deux point essentiels. Il est d’abord mené alors que la période de conception est en cours. Les préoccupations environnementales dégagées par le « besluit MER » vont donc pouvoir influencer la conception même du projet. Ensuite, le travail par variantes déjà en cours lors du plan MER est reproduit ici. Le « besluit MER » contient donc plusieurs alternatives et ne se limite pas à calculer l’impact environnemental d’un seul projet déjà figé comme le fait l’EIE en Belgique.

Les variantes qui gardent ici les grandes lignes du Plan MER, diffèrent selon les solutions techniques mises en œuvre ou selon la flore des différentes zones du contournement. Nous nous contenterons donc ici de commenter l’alternative qui a été choisie.

Illustrations issues de : H+N+S LANDSCHAPSARCHITECTEN, « Ontwerp Alternatieven en Voorkeursalternatief, Bypass Kampen », Novembre 2009.

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Alternative choisie :

Par souci de lisibilité nous présentons ici le « besluit MER » sous forme de croquis et schéma, le plan « officiel » est situé à la page 36 de ce rapport.


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Alternative choisie :

Le « Besluit MER » est l’aboutissement de la réflexion à l’échelle régionale. Pas moins de 16 alternatives ont été élaborées depuis le choix du tracé jusqu’ à ce plan final.

La zone résidentielle est protégée par les digues et une écluse a son propre point d’eau séparé du contournement. La zone intérieure contient un petit port pour l’amarrage des bateaux des résidants (1100 places) ainsi qu’un espace de baignade. Les logements sur l’île possèdent de « belles vues sur les eaux libres » de la dérivation, un pavillon de loisirs sera construit. Il y a une douce transition entre la zone résidentielle et l’eau du contournement. Le contact des habitations avec l’eau est recherché. Les coupes ci-dessous sont l’ébauche d’une réflexion sur ce que pourrait donner la transition eau-habitat. La zone située au nord du chenal est une zone de loisirs qui est accessible par des chemins pédestres. Les sentiers de randonnée sont situés sur la digue pour offrir un changement de perspective en permanence. L’emplacement des pistes cyclables sur le côté sud du contournement est toujours en discussion, la peur que les cyclistes abîment la nature freine le projet. La cohabitation loisirs-nature semble quand même poser certains problèmes. Le fait que l’eau s’écoule librement permet de mettre en place des espaces différenciés. Outre des marécages, on retrouve ainsi des éléments de terrasse, de broussailles humides, de champs boueux et de prairies inondables. Plus haut vers les anciennes digues et l’entrée du chenal on trouve des prairies sèches. La plupart des plaines inondables seront entièrement dédiées à la pâture.

On voit ici que la fonction agricole a été prise en considération. Les bovins ou autres « brouteurs » pourront s’abreuver dans les canaux d’irrigation et de drainage s’écoulant dans le chenal de dérivation.


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Chiffes clé : Contournement :Surface: 470 hectares, et 350 hectares de nature et 120 hectares de canaux et de digues naturelles Déblayage et rembayage de la surface: 110 acres, y compris des installations de loisirs (plage, lac et l'aménagement paysager à l'intérieur de la digue) Logement près de l’écluse de Reeve : 1300 Création de 800 logements près de la nouvelle gare. Création de 1700 maisons dans le lotissement « Het Onderdijks »

voir http://www.hetonderdijks.nl/ Longueur des nouvelles digues: 15 km Anciennes digues à adapter: 3,5 km Construction de 3 ponts, du viaduc de la N307, du tunnel de la ligne de

Hanze, de barrage de tempête, d’écluses. Lit de la rivière approfondi de 1m.

1. Zone de l’écluse « Roggebot »

La culture du seigle et des installations agricoles seront déplacées ici pour permettre la création du contournement. L’écluse se voit ajouter une barrière de tempête. La N307 sera déplacée afin de pouvoir emprunter cette barrière. La zone de loisirs Sud-Est de l’écluse Roggebot sera composée d'un port, d’un camping, d’un club de canoës. D’autres fonctions de divertissement devraient y voir le jour. A ce jour, le déplacement de la N307 n’est pas encore définitif, la réflexion est en cours.

2. Zone « Noordeind » Il semblerait que l’aménagement de cette zone pose encore des problèmes avec les riverains. La discussion est toujours en cours. 3. Résidentiel de transition La zone résidentielle est sans doute le l’intervention clef du projet. Elle aura en outre un impact paysager important étant visible tant depuis le contournement que du centre de Kampen. La relation entre l'habitat et le raccourci et la manière dont la transition entre les deux zones se fera doit encore être affinée. L'emplacement et la matérialisation de la digue protégeant les habitations doivent encore être pensés.

4. « Etang du moulin » Une double digue est créée. L’étang du moulin et l’espace entre les digues doivent encore être travaillés. Le trajet exact des chemins est encore à définir. 5. Infrastructure autour du nœud des nationales. L'ouverture de la digue, le secteur résidentiel, le pont, la voie de contournement et leurs liens avec les principales infrastructures (N307, voir ferrée de Hanze) ont encore besoin d’être détaillés. Le nœud des nationales est crucial pour le projet car il influence directement un certain nombre de fonctions de la ville de Kampen. 6. Nœud « urbain » Un espace public permettra un contact entre le nouveau quartier résidentiel et le contournement. La conception est aussi également encore en cours. 7. Anciennes digues, entrée. Illustrations issues de : H+N+S LANDSCHAPSARCHITECTEN, « Ontwerp Alternatieven en Voorkeursalternatief, Bypass Kampen », Novembre 2009.

http://www.hetonderdijks.nl/�

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La nouvelle digue demande une modification de la route reliant Dolle à Kampen. Les aménagements de l’écluse et de la zone inondable sont encore sujet à changement. Mais la préoccupation principale est bien de diminuer les risques d’inondation par l’intermédiaire du projet. Outre la création du contournement, une autre mesure parallèle a été prise dans le cadre du PKB « Ruimte voor de rivier » L'approfondissement du lit d'été de 1 mètre offre sur la totalité du parcours une réduction du niveau maximal de l’eau le long de la rivière de 24 cm. Si cette mesure a un impact positif sur les risques d’inondation, de nombreux inconvénients apparaissent : l'appauvrissement de l'érosion hydrique à l'intérieur de la digue, la perte de valeurs naturelles dans les zones en dehors des digues, etc. L’accent mis sur la création de nouveaux espaces naturels dans le contournement vise à contrebalancer les aspects négatifs engendrés par la mesure d’approfondissement du lit d’été de l’Ijssel. Mais comme le montre le graphique cette mesure ne suffit pas, le contournement de Kampen est donc nécessaire. Le projet permet au final d’atteindre les objectifs du PKB « ruimte voor de rivier » à savoir l’augmentation des capacités de débit de l’IJssel jusqu’à 16.000 m³ d’eau à la seconde.

En rouge la mesure consistant à approfondir le lit d’été de la rivière et qui permet de faire baisser le niveau de l’eau de 24 cm. En bleu, le contournement qui fait baisser le niveau d’eau de plus de 60 cm évitant ainsi inondations et permettant l’appropriation des berges basses en été.

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4. Outils urbanistiques utilisés : On le voit le « besluit MER » laisse encore planer des zones d’ombres sur les futurs aménagements du contournement. Il a été néanmoins transposé dans un bestemmingsplan communal. On peut constater une perte d’information entre le « besluit MER » et le plan communal qui est un plan de zonage. Le bestemmingsplan qui ne mentionne que les affectations des zones ne peut retranscrire toute la richesse du travail effectué en amont. Mais il ne faut pas perdre de vue que le bestemmingsplan est accompagné de prescriptions écrites. De plus la commune Kampen a réalisé indépendamment de ce projet une « structuurvisie Kampen 2030 », qui intègre également des éléments du « besluit MER ». Outre le bestemmingsplan, un plan régional a dû être adapté au projet. La province a en effet des compétences notamment dans le choix de l’implantation des grands réseaux de transport auxquels touche ce projet et elle a également des compétences en matière de parcs naturels et de leur mise en réseau. Au final le projet aura accouché des plans officiels suivants :

• Modification du Streekplan Overijssel 2000+, plan provincial/régional. • Plan MER, plan régional. • Besluit MER, EIE régionale/provinciale. • Bestemmingsplan communal.

Coût du projet :

Streek plan Overijssel 2000+ :

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Besluit MER

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Bestemmingsplan

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Principales leçons :

+ Un système en entonnoir : Le système néerlandais concentrant toutes les préoccupations de tous les niveaux de pouvoirs dans un seul plan permet la création d’une solution intégrée. On est loin du système belge multipliant les plans et documents sectoriels qui gravitent autour d’un seul et même projet d’aménagement du territoire. (EIE, certificat PEB, permis d’environnement, etc.)

+ Une EIE « intelligente » : Contrairement aux EIE en Belgique, ici le « besluit MER-EIE » est réalisé pendant la phase de conception du projet. L’EIE peut ainsi véritablement influencer le fond du projet. L’EIE n’est pas ici qu’un simple contrôle environnemental d’un projet figé.

+ Une relative urgence : La peur d’une catastrophe est très présente aux Pays-Bas. La plupart des brochures concernant l’aménagement du territoire commencent par un constat alarmiste de la situation climatique. Le problème de la montée des eaux et des précipitations sans cesse plus abondantes est perçu comme urgent à régler sous peine de mettre le pays en péril. Cette « épée de Damoclès » force les différents acteurs à regarder dans la même direction et à ne pas s’opposer au projet du delta de l’Ijssel qui est primordial en vue de combattre les inondations.

+ Un processus à la fois ascendant et descendant : La dynamique de recentralisation du système de l’aménagement du territoire permet de traiter des problèmes de l’ordre de l’échelon national plus efficacement. La « cascade » de plan initiés à l’échelle nationale et se répercutant sur les autres niveaux de pouvoirs jusqu’à l’échelon local permet au projet de « passer » par les différentes autorités sans écueils. Ce système « Top Down » permet la réalisation de projets nationaux importants sans que les pouvoirs locaux y fassent obstacle.

La population est consultée dès le début du processus. La discussion est néanmoins déjà contrainte par le PKB « Ruimte voor de rivier » qui permet de fixer un cadre au débat. Le choix d’un travail sous forme d’alternative est profitable à une participation citoyenne qui évite le phénomène NIMBY.La participation a permis de faire surgir des enjeux non pris en compte au départ et a même accouché d’une variante réalisée par les habitants eux-mêmes. (cfr. communauté de Kamperveen)

+ Un travail par variantes : Plus de 16 variantes ont été conçues pendant le projet. Ce travail a le mérite de permettre une exploration des nombreuses solutions possibles et de sans doute permettre l’élaboration d’un plan final plus riche et prenant en compte toutes les préoccupations qui ont pu surgir lors du travail sur les variantes. Il permet également une « participation de la population plus intelligente » dans le sens où il ne s’agit pas ici de soumettre à approbation un projet unique et figé mais de permettre un choix entre différentes variantes…

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-… Mais on peut se demander si la masse de travail réalisée n’est pas trop importante au vu du résultat obtenu. Toute la richesse du travail accompli est finalement transcrite sous la forme d’un plan de zonage, forme sous laquelle il est impossible de retranscrire toutes les subtilités du projet. Critique à tempérer quelque peu car il existe des prescriptions accompagnant le bestemmingsplan et une structuurvisie communale reprenant les grandes lignes du besluit MER.

- Une volte face surprenante : Après des décennies à avoir lutté contre les inondations et la montée du niveau de la mer à coup de solutions techniques colossales, les autorités néerlandaises décident maintenant de donner « un espace » à la rivière. Si on peut trouver des arguments pour soutenir cette décision, on assiste tout de même à un changement de comportement complet. Comme vu dans ce rapport le PKB « Ruimte voor de rivier » entraîne la destruction de digues et brise-lames auparavant perçus comme étant les seuls moyens de contrer les inondations.

- Construire dans l’eau : Les Néerlandais ont pris le parti de construire sur l’eau considérant que des solutions techniques efficaces existent. La directive européenne cadre sur l’eau 2000/60/CE a obligé les états membres à réaliser des cartes des zones inondables à risque. Aux Pays-Bas elles sont consultables en ligne : http://www.risicokaart.nl/. Le citoyen néerlandais peut tout de même construire sur ces zones. Dans ce cas il a la responsabilité de se protéger des risques lui-même. Non contents de construire en zone inondable, les Néerlandais construisent sur l’eau elle-même. Plusieurs pays, dont la France, réfléchissent à modifier leur législation pour pouvoir construire en zone inondable. Le président Sarkozy évoquait cette problématique dans son discours sur le « Grand Paris » : http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/quand-sarkozy-voulait-construire-en-zones-inondables_227990.html

http://blauw-architecten.nl/document/water-riet-luxe-watervillas-nesselande/

http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:32000L0060:FR:NOT�

http://www.risicokaart.nl/�

http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/quand-sarkozy-voulait-construire-en-zones-inondables_227990.html�

http://blauw-architecten.nl/document/water-riet-luxe-watervillas-nesselande/�

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Lexique :8

Plans communaux :

Bestemmingsplan : Plan d’affectation, le seul contraignant vraiment le citoyen. Tout projet d’aménagement du territoire s’y réfère. Un bestemmingsplan contient :

• une description des affectations contenues dans le plan en précisant par affectation le but ou les objectifs attribués aux terrains inclus dans le plan en vue d’un bon aménagement du territoire ainsi que, le cas échéant, une description dans les grands axes de la manière dont on tend vers ce but ou ces objectifs avec ce plan;

• une ou plusieurs cartes explicatives sur lesquelles les affectations des terrains situés dans la zone couverte par le plan sont mentionnées à une échelle de 1 :10.000 au moins;

• au besoin, des prescriptions concernant l’utilisation des terrains et des constructions; • au besoin, des règles auxquelles le bourgmestre et les échevins ou le conseil communal sont tenus pour l’élaboration ou la modification du plan et pour l’octroi

d’une dérogation ou la fixation d’exigences complémentaires. • un commentaire exposant les idées qui sous-tendent le plan et les résultats des études, des concertations et des consultations.

Un plan d’affectation peut être rédigé en détail ou globalement. Il est renouvelé tous les 10 ans. On peut le définir comme un plan de secteur à l’échelle communale. Il peut être élaboré sur l’ensemble du territoire communal ou seulement une partie. Structuurvisie : Ex structuurplan, il définit les grands axes de développement de la commune. Il n’est pas obligatoire. On peut le définir comme l’équivalent du schéma de structure communal belge.

8 Ces définitions sont tirées de : UNION ÉCONOMIQUE BENELUX, « Aperçu des systèmes d’aménagement du territoire dans le Benelux », Editeur responsable: B.M.J. Hennekam, Secrétaire général

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Plans provinciaux :

Streekplan : Le principal instrument avec lequel l’administration provinciale peut concrétiser sa politique d’aménagement du territoire est le plan régional. Un tel plan régional présente pour l’ensemble de la province ou une partie de celle-ci les grands axes du futur développement.

Un plan régional comporte:

• une description dans les grands axes du développement le plus souhaitable;

• une ou plusieurs cartes sur lesquelles ces grands axes sont présentés autant que possible et s’accompagnant d’un commentaire dans lequel sont présentées les idées qui sous-tendent le plan ainsi que les résultats des études et concertations pertinentes.

Un plan régional revêt un caractère indicatif et est contraignant pour la province qui l’a établi. Les limites dans lesquelles la province peut déroger au plan sont mentionnées dans celui-ci. L’administration provinciale ne peut déroger aux décisions qualifiées d’ « essentielles ». Si elle le souhaite néanmoins, il faut réviser le plan. Un plan régional peut aussi contenir des décisions politiques concrètes à prendre en compte lors de la fixation des plans communaux et régionaux. Plans nationaux :

Pkb: planologische kernbeslissingen : Cette procédure a reçu en 1985 une base légale dans la Loi sur l’Aménagement du Territoire. Le gouvernement publie en vertu de la procédure prévue pour les décisions planologiques majeures une intention politique (entourée la plupart du temps de beaucoup de publicité et d’informations). Tout un chacun a la possibilité de communiquer son opinion à ce sujet. L’intention politique est aussi envoyée au Sénat et à la Chambre des députés. Une concertation administrative est menée en même temps entre le(s) ministre(s) responsable(s) et les pouvoirs subordonnés. Le Conseil VROM est aussi informé de l’intention politique. La Chambre des députés peut déjà donner dans cette phase sa première réaction à l’aide de questions écrites. Le gouvernement réexamine son intention sur base des avis exprimés dans le cadre de la consultation et de la concertation administrative ainsi que sur base des avis émis et prend ensuite sa décision en précisant quelles modifications ont été reprises et lesquelles pas et pourquoi. Cette décision gouvernementale est soumise à l’approbation de la Chambre des députés. Après examen, la Chambre des députés envoie sans délai le plan au Sénat. Ce dernier ne peut pas apporter de modifications dans le plan qui lui est soumis et ne peut que marquer son accord ou son désaccord sur celui-ci. Après cette procédure, le texte forme la base de la politique que le gouvernement mène dans le domaine concerné. La politique formulée dans un Pkb revêt généralement un caractère indicatif.

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Bibliographie :

Présentation :

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UNION ÉCONOMIQUE BENELUX, « Aperçu des systèmes d’aménagement du territoire dans le Benelux », Editeur responsable: B.M.J. Hennekam, Secrétaire général.