Des captures récentes effectuées par piégeage lumineux, piégeage
d’interception (vitre et filet cryldé) et par collecte au piochon,
nous ont permis de découvrir deux Phileurini nouveaux pour la
Guyane.
Amblyoproctus dechambrei n. sp.(Figures 1 et 2)
Holotype (Figure 1) : un mâle ( mm), piste de Papinabo, route de
Dégrad Saramaka, Kourou, Guyane, 5-XII-2007, au filet cryldé, Y.
Ponchel, in coll. IRSNB (Bruxelles).
Paratypes : 5 mâles et 3 femelles. 5 mâles et une femelle, RN ,
pk 70, Guyane, 0-I-2008, par élevage sur morceaux de tronc
d’essence indéterminée, Y. Ponchel, in coll. Y. Ponchel ; une
femelle, piste de Papinabo, Kourou, Guyane, 20-XI-2008, au filet
cryldé, in coll. Ponchel ; une femelle, montagne des Singes,
Kourou, Guyane, 7-XI-2007, au filet cryldé, D. Faure, in coll. D.
Faure.
Description du mâle Tégument brun rougeâtre clair, brillant et
glabre. Taille de 0 à mm. Écusson noir. Les élytres avec une tache
noire triangulaire autour de l’écusson et se prolongeant le long de
la suture. Clypéus triangulaire, court, l’apex relevé. Cavité
céphalique profonde. La tête porte deux courtes cornes légèrement
divergentes. Clypéus lisse, front légèrement ponctué sur le bord de
la cavité. Pronotum non rebordé sur la marge postérieure. Sillon
médian peu profond, limité en avant par deux faibles tubercules.
Ponctuation forte et dense. Élytres sans côtes. Ponctuation formée
de points moyens régulièrement alignés entre lesquels se trouvent
des petits points denses.
Pygidium portant une ponctuation fine et éparse. Tibias
antérieurs tridentés. Paramères de l’édéage allongés et dilatés
avant l’apex (Figure 2).
Description de la femelle Les cornes céphaliques se réduisent à
deux tubercules arrondis. La cavité céphalique est absente.
Étymologie Cette espèce est dédiée amicalement à Roger-Paul
Dechambre pour son soutien incomparable dans mes débuts
entomologiques.
Cette espèce est proche d’Amblyoproctus cornutus Dechambre,
2008, elle s’en distingue par ses élytres bicolores et par la forme
des paramères, qui ne sont pas recourbés vers l’intérieur.
Biologie Cette espèce a pu être élevée à partir de quelques
larves prélevées dans une souche d’arbre mort sur pied. Le cycle
complet est d’un an. La période d’apparition des adultes se situe
de novembre à janvier, ce qui correspond à la transition entre la
saison sèche et la saison des pluies. Les émergences ont lieu après
les premières pluies. Les Amblyoproctus Kolbe, 90 sont rarement
attirés au piège lumineux. Les principales méthodes de collecte
sont le filet cryldé, le piège vitre ou le prélèvement dans des
souches décomposées. On les capture pratiquement toute l’année,
essentiellement en forêt. Avec les quatre espèces décrites
dernièrement de Guyane par Roger-Paul DECHAMBRE [2008], cette
espèce représente la onzième espèce connue pour la Guyane et la
treizième espèce néotropicale. Cette richesse peut s’expliquer par
l’intensité des prospections entomologiques dans cette partie de
l’Amérique du Sud.
L’Entomologiste, tome 65, 2009, n° 6 : 301 – 304
Deux nouvelles espèces de Phileurini de Guyane française
(Coleoptera Dynastidae)
Yannig PONCHEL
11 rue Auguste Renoir, F-97310 Kourou
(Guyane)[email protected]
Résumé. – Description, discussion et illustration
d’Amblyoproctus dechambrei n. sp. et de Hemiphileurus gloriae n.
sp. de Guyane.
Summary. – Description, discussion and illustration of
Amblyoproctus dechambrei n. sp. and Hemiphileurus gloriae n. sp.
from French Guiana.
Mots clés. – Coleoptera, Dynastidae, Phileurini, Amblyoproctus,
Hemiphileurus, nouvelles espèces, Guyane.
L’Entomologiste, tome 65, n° 6 303
Les espèces d’Amblyoproctus se répartissent ainsi :– A.
amazonicus Endrödi, 977 de Guyane
française et du Brésil (Bassin amazonien) ;– A. arianorum
Dechambre, 2008 de Guyane
française ;– A. bituberculatus Dechambre, 2008 de Guyane
française ;– A. boondocksius Ratcliffe, 988 de Guyane
française et du Brésil (Bassin amazonien) [RATCLIFFE, 1988]
;
– A. centroamericanus Ratcliffe, 2003 du Costa Rica et du Panama
[RATCLIFFE, 2003] ;
– A. chalumeaui Endrödi, 977 de Guyane française, du Brésil
(Bassin amazonien), du Pérou, d’Équateur, de Colombie et du
Nicaragua ;
– A. cornutus Dechambre, 2008 de Guyane française ;
– A. dechambrei n. sp. de Guyane française ;– A. ocellatus
Lamant-Voirin, 995 d’Équateur
[LAMANT-VOIRIN, 1995] ;– A. piliger (Perty, 830) de Guyane
française,
du Brésil (Bassin amazonien), d’Équateur, du Pérou et de
Colombie. [ENDRÖDI, 1978 et 1985] ;
– A. rugosus (Erichson, 847) de Guyane française et du Pérou
;
– A. squamosus Dechambre, 2008 de Guyane française ;
– A. torulosus Kolbe, 90 de Guyane française, du Brésil (Bassin
amazonien), du Venezuela et de Colombie.
Hemiphileurus gloriae n. sp. (Figures 3 et 4)
Holotype (Figure 3) : un mâle (22 mm), RN pk 80, Guyane,
0-II-200, au piège lumineux, Y. Ponchel, in coll. Ponchel
(Kourou).
Paratypes : 2 mâles et 3 femelles. Un mâle, montagne des Singes,
Kourou, Guyane, 0-X-2008, au filet cryldé, in coll. Ponchel ; un
mâle, RN 2, pk 25, Guyane, 5-X-2008, au piège vitre, J.-L.
Giuglaris, in coll. Ponchel ; une femelle, Cacao, X-2000, in coll.
Ponchel ; une femelle, RN pk 84, 0-IX-2008, au filet cryldé, in
coll. Ponchel ; une femelle, piste d’Apatou, 3-IX-2008, au piège
lumineux, P.-H. Dalens, in coll. Ponchel.
Description du mâle Noir, brillant, de stature allongée et
plate. Taille de 22 à 24 mm.
Clypéus lisse et triangulaire, l’apex relevé ; les carènes
clypéales obtuses. La tête porte deux petites cornes parallèles
plus ou moins longues suivant la taille des spécimens. Cavité
céphalique profonde. Pronotum rebordé, présentant un sillon médian
peu profond avec de petits points, interrompu par deux faibles
tubercules au niveau du tiers antérieur et par une déclivité plane
rejoignant la marge antérieure. Ponctuation fine et éparse, les
points plus espacés de chaque côté du sillon. Saillie prosternale
courte et tronquée. Élytres avec des points profonds disposés en
stries régulièrement séparées par des interstries convexes.
Pygidium portant une fine ponctuation avec de courtes soies. Tibias
antérieurs quadridentés. Paramères courts et arrondis, dilatés
avant l’apex, présentant une courte dent peu visible en vue
frontale.
Description de la femelle Les cornes céphaliques se réduisent à
deux tubercules arrondis. La cavité céphalique est absente.
Étymologie Cette espèce est dédiée chaleureusement à ma femme
Gloria pour son soutien à ma passion entomologique.
Cette espèce, avec ses tibias quadridentés, est proche
d’Hemiphileurus quadridentatus Ratcliffe, 200 décrit du Guatemala
[RATCLIFFE, 2001]. Elle s’en distingue principalement par la forme
de ses paramères qui ne possèdent qu’une seule dent.
Remerciements. – Nous remercions vivement Jean-Louis Giuglaris,
Pierre-Henri Dalens et Denis Faure pour la communication de leurs
intéressantes collectes ainsi que Julien Touroult pour sa
relecture.
Références bibliographiques
DECHAMBRE R.-P., 2008. – Quatre nouvelles espèces
d’Amblyoproctus Kolbe, 90 de Guyane française (Coleoptera,
Dynastidae). Coléoptères, 4 () : -6.
ENDRÖDI S., 1985. – The Dynastinae of the World. La Haye, W.
Junk, 800 p.
ENDRÖDI S., 1978. – Monographie der Dynastinae 8. Tribus
Phileurini amerikanische Arten II. (Coleoptera). Folia entomologia
hungarica, 3 (2) : 85-64.
Deux nouvelles espèces de Phileurini de Guyane française
(Coleoptera Dynastidae)
304 L’Entomologiste, tome 65, n° 6
LAMANT-VOIRIN K., 1995. – Sept nouvelles espèces de Phileurini
(Col. Scarabaeoidea – Dynastinae). Bulletin de la Société
Entomologique Suisse, 68 : 43-52.
RATCLIFFE B.C., 1988. – New species and distribution of
neotropical Phileurini and a new Phileurine from Burma (Coleoptera:
Scarabaeidae: Dynastinae). The Coleopterists Bulletin, 42 () :
43-55.
RATCLIFFE B.C., 2001. – New species of Hemiphileurus Kolbe
(Coleoptera: Dynastinae) from Mexico, Guatemala, Colombia and
Brazil. The Coleopterists Bulletin, 55 (4) : 433-443.
RATCLIFFE B.C., 2003. – The Dynastine Scarab Beetles of Costa
Rica and Panama (Coleoptera: Scarabaeidae: Dynastinae). Bulletin of
the University of Nebraska State Museum, 6 : -506. •
Yannig PONCHEL
Photographies numériques d’insectes : erratum
Ce Scarabaeus (Coleoptera Scarabaeidae) présenté dans
L’Entomologiste, tome 65, n° 2, p. 94,comme S. sacer est en fait
Scarabaeus isidis (Laporte de Castenau, 1840), espèce d’Afrique de
l’Ouest.
Merci à Yves Cambefort pout cette rectification
d’identité.(clichés Henri-Pierre ABERLENC)
