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DIABÈTE Pour savoir avec certitude si vous l’avez, vous devez vous faire tester. On peut faire un lien direct entre l’histoire de la colonisation et les moins bons résultats en matière de santé des femmes, des filles et des personnes de diverses identités de genre autochtones. Des élé- ments comme le régime des pensionnats, la rafle des années 60 et la famine forcée ont perturbé les systèmes de parenté, les croyances et les cultures autochtones; il en est résulté un traumatisme qui se transmet de génération en génération. Les inégalités dans les soins de santé ont entraîné des taux et un risque élevés de diabète de type 2 (Crowshoe et autres, 2018). Des problèmes plus généraux, comme la pauvreté et l’insécurité alimentaire, jouent un rôle dans les taux élevés de diabète que connaissent les populations autochtones. Selon des données récentes, les femmes autochtones sont plus susceptibles de développer un diabète gestationnel que les femmes non autochtones. Dans un rapport de 2011, l’Agence de la santé publique du Canada fait état de diagnostics de 4,8 % dans les populations des Premières Nations, 4,0 % chez les Inuits et 2,2 % chez les Métis, par comparaison à 0,5 % dans la population non autochtone. Qu’est-ce que le diabète? Le diabète est une maladie chronique où le corps ne produit pas assez d’insuline ou ne peut pas utiliser l’insuline qu’il produit. L’insuline est l’hormone produite par le pancréas qui permet au corps de transformer le glucose (sucre) des aliments en énergie. S’il n’y a pas assez d’insuline, le sucre reste dans le sang et cause une hyperglycémie, c’est-à-dire un taux de sucre élevé. Le diabète de type 1 se produit lorsque le système immunitaire détruit les cellules productrices d’insuline dans le pancréas, empêchant le corps de fabriquer assez d’insuline. Le diabète de type 2, la forme la plus commune, se produit lorsque le corps ne fabrique pas assez d’insuline ou ne peut pas l’utiliser correctement. Le diabète gestationnel est une forme temporaire de diabète, qui se développe pendant la grossesse, où le corps de la mère ne peut pas produire assez d’insuline, ce qui peut entraîner des niveaux élevés de sucre dans le sang. Après la naissance du bébé, les niveaux de sucre dans le sang retournent souvent à la normale, mais le risque est plus grand que la mère développe le diabète de type 2 plus tard dans sa vie. Comment savoir si on a le diabète ou si quelqu’un en est atteint? Parmi les symptômes de diabète, mentionnons : l’envie d’uriner souvent, la prise de poids, une plus grande fatigue, avoir souvent soif, avoir plus souvent des infections, des coupures et des hématomes (bleus) qui ne guérissent pas (NADA, 2011). Si vous avez ces symptômes, vous pouvez vous faire tester pour le diabète par votre fournisseur de soins de santé. Il y a trois types de tests de dépistage du diabète : 1. une analyse du sang qui permet au médecin de déterminer les niveaux de sucre dans le sang; 2. une analyse du sang à jeun, c’est-à-dire que le test est fait après avoir jeûné (c’est-à-dire s’abstenir de manger) pendant une certaine période; 3. un test de tolérance au glucose par voie orale; dans ce cas, les niveaux de sucre dans le sang sont mesurés après qu’on vous a fait boire un liquide sucré (Healthline, 2018).

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DIABÈTE

Pour savoir avec certitude si vous l’avez, vous devez vous faire tester.

On peut faire un lien direct entre l’histoire de la colonisation et les moins bons résultats en matière de santé des femmes, des filles et des personnes de diverses identités de genre autochtones. Des élé-ments comme le régime des pensionnats, la rafle des années 60 et la famine forcée ont perturbé les systèmes de parenté, les croyances et les cultures autochtones; il en est résulté un traumatisme qui se transmet de génération en génération. Les inégalités dans les soins de santé ont entraîné des taux et un risque élevés de diabète de type 2 (Crowshoe et autres, 2018). Des problèmes plus généraux, comme la pauvreté et l’insécurité alimentaire, jouent un rôle dans les taux élevés de diabète que connaissent les populations autochtones.

Selon des données récentes, les femmes autochtones sont plus susceptibles de développer un diabète gestationnel que les femmes non autochtones. Dans un rapport de 2011, l’Agence de la santé publique du Canada fait état de diagnostics de 4,8 % dans les populations des Premières Nations, 4,0 % chez les Inuits et 2,2 % chez les Métis, par comparaison à 0,5 % dans la population non autochtone.

Qu’est-ce que le diabète? Le diabète est une maladie chronique où le corps ne produit pas assez d’insuline ou ne peut pas utiliser l’insuline qu’il produit. L’insuline est l’hormone produite par le pancréas qui permet au corps de transformer le glucose (sucre) des aliments en énergie. S’il n’y a pas assez d’insuline, le sucre reste dans le sang et cause une hyperglycémie, c’est-à-dire un taux de sucre élevé.

Le diabète de type 1 se produit lorsque le système immunitaire détruit les cellules productrices d’insuline dans le pancréas, empêchant le corps de fabriquer assez d’insuline.

Le diabète de type 2, la forme la plus commune, se produit lorsque le corps ne fabrique pas assez d’insuline ou ne peut pas l’utiliser correctement.

Le diabète gestationnel est une forme temporaire de diabète, qui se développe pendant la grossesse, où le corps de la mère ne peut pas produire assez d’insuline, ce qui peut entraîner des niveaux élevés de sucre dans le sang. Après la naissance du bébé, les niveaux de sucre dans le sang retournent souvent à la normale, mais le risque est plus grand que la mère développe le diabète de type 2 plus tard dans sa vie.

Comment savoir si on a le diabète ou si quelqu’un en est atteint? Parmi les symptômes de diabète, mentionnons : l’envie d’uriner souvent, la prise de poids, une plus grande fatigue, avoir souvent soif, avoir plus souvent des infections, des coupures et des hématomes (bleus) qui ne guérissent pas (NADA, 2011). Si vous avez ces symptômes, vous pouvez vous faire tester pour le diabète par votre fournisseur de soins de santé. Il y a trois types de tests de dépistage du diabète :

1. une analyse du sang qui permet au médecin de déterminer les niveaux de sucre dans le sang;

2. une analyse du sang à jeun, c’est-à-dire que le test est fait après avoir jeûné (c’est-à-dire s’abstenir de manger) pendant une certaine période;

3. un test de tolérance au glucose par voie orale; dans ce cas, les niveaux de sucre dans le sang sont mesurés après qu’on vous a fait boire un liquide sucré (Healthline, 2018).

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Prévention Ces mesures comprennent, entre autres : avoir un régime alimentaire équilibré, faire de l’exercice régulièrement, viser un poids santé, surveiller le niveau de sucre dans le sang, éviter de fumer et de consommer de l’alcool, prendre les médicaments prescrits par le médecin en suivant ses directions, voir le dentiste régulièrement, se faire vérifier les yeux régulièrement. Il est important aussi de subir régulièrement un examen de dépistage du diabète, surtout si on a déjà eu le diabète gestationnel. Certaines personnes n’ont pas toujours accès à ces mesures préventives pour des raisons comme des prix élevés et la difficulté d’obtenir des aliments sains. Faites votre possible et, si vous vous sentez à l’aise, parlez à votre fournisseur de soins de santé de créer une approche particulière qui fonctionne pour vous.

On ne peut pas guérir du diabète, mais on peut prendre des mesures pour le prévenir et réduire le risque de complications liées au diabète.

Traitement Même si on ne peut pas guérir du diabète, les personnes qui en sont atteintes peuvent vivre en santé longtemps si elles sont déterminées à gérer la maladie au quotidien. Voici des moyens de gérer le diabète :

Facteurs de protectionAvant la colonisation, le diabète était moins un problème pour les populations autochtones. Les modes de vie traditionnels comprenaient souvent beaucoup d’activité physique et il était plus facile de se procurer des aliments traditionnels sains (NADA, 2011). Cela faisait partie d’une approche holistique de la santé, qui englobait le bien-être physique, mental, émotionnel et spirituel. Beaucoup sont d’avis que cet éloignement des modes de vie et des régimes alimentaires traditionnels, remplacé par un mode de vie moins actif et la consommation d’aliments transformés à l’excès, à contenu élevé en sucre, en sel et en gras saturés, a mené à des taux plus élevés de diabète (NADA, 2011, p. 53).

Le diabète touche tous les aspects de nos vies et il est important de prendre soin non seulement de notre santé physique, mais aussi de notre santé émotionnelle, mentale et spirituelle. Pour certaines personnes, les liens à la culture, aux cérémonies, au temps passé sur le territoire et au fait d’apprendre à connaître les sources d’aliments traditionnels peuvent ouvrir la voie à un mode de vie plus sain et plus équilibré. Pour d’autres, cela peut signifier de trouver une activité qui vous plaît et vous fait bouger, comme pratiquer des sports, marcher, faire du jogging, aller à la pêche, faire du canot ou jardiner (NADA, 2011). La notion d’auto-soin varie d’une personne à l’autre, mais il est important de vous rappeler que vous méritez de prendre du temps pour vous-même et de prioriser votre santé.

faire régulièrement de l’activité physique;

surveiller ce qu’on mange;

gérer son poids;

médicaments : le diabète de type 1 est traité avec de l’insuline, tandis que le diabète de type 2 est géré par l’activité physique et la planification des repas et peut nécessiter aussi des médicaments ou de l’insuline;

gestion du stress;

tenter de maintenir un niveau sain de tension artérielle (Diabète Canada, 2018)

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MIEUX-ÊTRE MENTAL

Qu’est-ce que la dépression? Comment savoir si on en est atteint ou si quelqu’un qu’on connaît en est atteint?La dépression clinique est « un trouble complexe de l’humeur dans lequel interviennent divers facteurs, notamment la prédisposition génétique, la personnalité, l’état de stress et la chimie du cerveau » (CAMH). Au nombre des symptômes de dépression, mentionnons : des modifications de l’appétit et du poids, de la difficulté à dormir, la perte d’intérêt pour des activités qui nous plaisent normalement, l’isolement des amis ou des membres de la famille, l’irritation, la fatigue, la difficulté à se concentrer, des pensées suicidaires et l’angoisse accrue (CAMH).

D’un point de vue autochtone, on peut comprendre le mieux-être mental de manière holistique. Des facteurs comme le bien-être physique, spirituel et émotionnel, ainsi qu’un lien à la culture et au territoire, jouent un rôle dans le mieux-être mental (CGIPN, 2018). Cette perspective diffère des compréhensions biomédicales occidentales de la santé mentale, qui ont défini la santé mentale principalement comme une absence de maladie mentale (CGIPN, 2018). Il est difficile de comparer la santé mentale entre populations autochtones et non autochtones, à cause de ces différences culturelles de compréhension (CGIPN, 2018).

En raison de l’histoire de la colonisation et des processus colonisateurs qui se poursuivent au Canada, les femmes et les personnes de diverses identités de genre autochtones ont souvent des taux élevés de résultats défavorables en matière de santé mentale, comme la dépression et l’angoisse. Les effets traumatisants du régime des pensionnats autochtones et de la rafle des années 60 se transmettent de génération en génération et sont encore ressentis aujourd’hui. Des réalités vécues comme la pauvreté, l’insécurité alimentaire et le chômage contribuent aussi aux résultats défavorables en matière de santé mentale.

Tour le monde ressent un certain degré d’angoisse ou d’anxiété, mais ce sentiment est habituellement peu fréquent et il ne nuit pas aux activités quotidiennes. L’angoisse peut également être grave et causer de la détresse, des perturbations et avoir des effets néfastes sur de nombreux aspects de la personne qui la ressent. Entre autres symptômes d’anxiété ou d’angoisse, citons : des pensées anxieuses, des craintes irrationnelles ou extrêmes, la difficulté de gérer les tâches quotidiennes, l’évitement de situations que l’on craint, des crises de panique, etc. (CAMH).

Qu’est-ce que l’angoisse? Comment savoir si on ressent de l’angoisse ou si c’est le cas de quelqu’un que l’on connaît?

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TraitementIl y a de nombreux moyens de traiter la dépression et l’anxiété ou l’angoisse. Les approches occidentales du traitement de la dépression comprennent les antidépresseurs, la thérapie cognitive comportementale (TCC) et le soutien psychosocial (CCNSA, p. 16). La TCC s’est également révélée efficace dans le traitement de l’anxiété (CCNSA[2], p. 21).

Les approches occidentales du traitement de la dépression et de l’anxiété ne sont pas toujours efficaces pour les Autochtones et certains chercheurs préconisent une programmation culturellement appropriée qui aborde la guérison à un niveau individuel et communautaire. La programmation qui intègre à la fois le savoir autochtone traditionnel et les approches occidentales s’est également révélée efficace (CCNSA).

Facteurs de protection Malgré ces réalités, les données récentes indiquent que le mieux-être mental chez les populations autoch-tones s’améliore constamment. La Phase 3 de l’En-quête régionale sur la santé des Premières Nations du Centre de gouvernance de l’information des Premières Nations (CGIPN) indiquait que près des deux-tiers (66,1 %) des adultes autochtones ont déclaré qu’ils étaient susceptibles d’être bien, tandis qu’un cinquième (17,4 %) signalaient une détresse mentale de modérée à grave (CGIPN, 2018, p. 74). Dans l’ensemble, dans cette enquête, la majorité des adultes autochtones catégor-isaient leur santé mentale comme étant bonne, très bonne ou excellente (CGIPN, 2018, p. 72). Les autochtones sont confrontés à des obstacles mul-tiples au mieux-être mental, mais, malgré ces facteurs de stress additionnels, la recherche démontre que les Autochtones sont résilients (CCNSA[2], 2015). On a reconnu un certain nombre de facteurs qui protègent contre les résultats négatifs en matière de santé mentale et qui font la promotion de la résilience dans les popula-tions autochtones. Les facteurs de protection compren-nent des soutiens sociaux de grande qualité, passer du temps sur le territoire, la continuité culturelle, avoir des modèles de comportement positifs et l’apprentissage de la culture et des traditions (CCNSA[2], 2015). Bien que ces facteurs de protection soient valables pour certaines personnes, il ne faut pas oublier qu’en matière de mieux-être mental, le cheminement de

Jeunesse, J’écoute : cette organisation offre un soutien anonyme et sans jugement aux jeunes et aux adolescents. 1-800-668-6868 jeunessejecoute.ca

Talk 4 Healing [en anglais seulement]: aide culturellement sécuritaire en ligne pour les femmes autochtones qui vivent dans le nord de l’Ontario. 1 855 554 HEAL/4325 www.talk4healing.com

Native Youth Crisis Hotline [en anglais seulement] : 1 877 209 1266

Ligne d’écoute d’espoir pour le mieux-être des Premières Nations et des Inuits: offre une évaluation fondée sur la culture, aiguillages et soutien en période de crise et intervention face au suicide. Besoin de parler? 1 855 242 3310

[Voir aussi : www.canada.ca/fr/services-autochtones-canada/services/sante-premieres-nations-inuits/ressources-sensibilisation-espoir-pour-mieux-etre.html]

Kamatisiaqtut Help Line [en anglais et en inuktitut] : offre des évaluations particulières à la culture et un soutien, en anglais ou en inuktitut, aux personnes qui vivent au Nunavut ou au Nunavik. 1 800 265 3333

chaque personne est particulier et valide. Ce qui fonctionne pour une personne peut ne pas s’appliquer à une autre et vous pouvez devoir essayer plusieurs approches avant de trouver ce qui fonctionne pour vous. Si vous avez de la difficulté ou si c’est le cas de quelqu’un qui vous est cher, parlez à quelqu’un en qui vous avez confiance ou demandez de l’aide :

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SANTÉ BUCCODENTAIRE

Qu’est-ce que la maladie parodontale? Comment savoir si on a cette maladie ou si quelqu’un qu’on connaît en est atteint?

gencives et de nettoyages périodiques par une ou un professionnel en soins dentaires, on peut développer la maladie parodontale (CCNSA, 2013). Les deux formes les plus courantes de la maladie parodontale sont la gingivite et la parodontite. La plus courante est la gingivite, qui « est causée par une accumulation de plaque et de tartre et peut causer rougeur, enflure et saignement » (CCNSA, 2013).

La parodontite est plus grave et elle peut se produire lorsque la gingivite n’est pas traitée correctement. « L’inflammation se répand au-delà de la gencive et cause une perte du tissu osseux et conjonctif qui soutient les dents » (CCNSA, 2013, p. 1). Les professionnels des soins dentaires peuvent diagnostiquer la parodontite « à l’aide de radiographies (rayons X) et d’un examen clinique » (CCNSA, 2013, p. 1).

La santé buccodentaire, c’est la santé des dents, des gencives et des structures dentaires connexes (ASPC, 2018). La santé buccodentaire est un aspect intégral de la santé globale et du bien-être d’une personne pendant la durée de sa vie (FNIGC). Les dents et les gencives d’une personne exercent une influence sur son bien-être physique, mental et social (ASPC, 2018). La santé buccodentaire est liée aussi à d’autres maladies comme le diabète, la démence et la maladie cardiovasculaire, et elle peut jouer un rôle dans la fréquence de ces maladies (ASPC, 2018).

Dans la phase 3 de l’Enquête régionale sur la santé des Premières Nations, le Centre de gouvernance de l’information des Premières Nations (FNIGC) a constaté que les deux tiers (66,0 %) des adultes des Premières Nations évaluent la santé de leurs dents et leur bouche comme étant bonne, très bonne ou excellente, tandis qu’un tiers des adultes (34 %) évaluaient leur santé buccodentaire comme médiocre ou mauvaise (FNIGC, 2018, p. 99).

Pour les communautés autochtones, les résultats médiocres en matière de santé buccodentaire, comme la maladie parodontale, sont liés à des facteurs plus généraux comme la pauvreté, le manque d’accès à des aliments sains et des obstacles à l’accès à des soins dentaires culturellement appropriés. Pour beaucoup de communautés éloignées, il n’y a pas de dentiste à proximité et il peut être difficile d’en trouver un. Pour améliorer les résultats en matière de santé buccodentaire, il faut que toutes les femmes, les filles et les personnes de diverses identités de genre autochtones aient accès à des soins culturellement appropriés.

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PréventionIl y a un certain nombre de choses que vous pouvez faire pour pratiquer une bonne santé buccodentaire afin de prévenir la maladie, y compris :

Avantages en matière de santé dentaire pour les Premières Nations et les Inuits au Canada Beaucoup de services dentaires et de services d’orthodontie sont couverts par le programme de Services de santé non assurés (SSNA) de Santé Canada pour les citoyens des Premières Nations qui ont le statut d’Indien inscrit et les Inuits bénéficiaires de revendications territoriales. En Colombie-Britannique, la First Nations Health Authority (FNHA) offre des avantages en matière de santé pour aider à répondre aux besoins des citoyens des Premières Nations de la province qui ne sont pas couverts par une assurance maladie provinciale, territoriale ou d’une autre tierce partie. Votre prestataire de soins dentaires pourra vous dire quels soins sont couverts par les SSNA ou un autre programme. Les services couverts comprennent le nettoyage, les obturations dentaires (ce qu’on appelle aussi plombages), les appareils orthodontiques (les « broches ») et les examens généraux, s’ils ne sont pas couverts par l’assurance provinciale ou territoriale.

Appels à l’action Il y a actuellement un grand écart entre les personnes qui bénéficient d’avantages en matière de santé dentaire au Canada. Les citoyens des Premières Nations qui n’ont pas le statut d’Indien inscrit et les Métis ne sont inclus dans aucun programme existant. Des organisations comme l’AFAC ont demandé au gouvernement fédéral de combler cet écart et d’assurer l’égalité en matière de santé à toutes les femmes, les filles et les personnes de diverses identités de genre autochtones.

Pour obtenir de l’information sur les Services de santé non assurés, consultez la page Web de la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits de Services aux Autochtones Canada (www.canada.ca/fr/services-autochtones-canada/services/sante-premieres-nations-inuits.html) ou appelez le Centre de prédétermination dentaire, sans frais, au 1 855 618 6291.

Pour obtenir de l’information sur les avantages offerts par la FNHA (en Colombie-Britannique seulement), consultez le site Web de l’organisme : www.fnha.ca/benefits ou téléphonez sans frais au : 1-800-321-5003.

vous brosser les dents deux fois par jour;

utiliser du fil dentaire (appelé aussi soie dentaire) tous les jours, pour nettoyer entre les dents ainsi qu’au-dessus et au-dessous des gencives;

utiliser un rince-bouche qui contient du fluorure;

consulter une ou un professionnel de la santé régulièrement;

réduire votre consommation de boissons et d’aliments sucrés;

réduire la consommation de tabac et d’alcool.

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TUBERCULOSE

Comment peut-on l’attraper? La tuberculose peut se transmettre par les microbes dans l’air quand quelqu’un qui a la tuberculose des poumons ou de la gorge tousse, éternue, parle ou chante et les microbes peuvent rester dans l’air pendant des heures (Centers for Disease Control and Prevention, 2011). On peut être infecté en respirant des microbes de la tubercu-lose dans l’air, même si la maladie ne devient pas néces-sairement active. La tuberculose n’a pas toujours été un problème pour les populations autochtones; elle est arrivée au Canada avec les colons européens au cours des années 1700. La tuberculose s’est répandue dans les communautés des Premières Nations, des Métis et des Inuits au début de la colonisation. Des facteurs comme la famine, le confine-ment dans les réserves, les pensionnats autochtones et des logements insalubres ont favorisé la diffusion rapide de la maladie (Association canadienne de santé publique, 2018).

Tuberculose active Tuberculose latente

Quelle en est la cause? La bactérie de la tuberculose

La bactérie de la tuberculose

Y a-t-il des symptômes? Oui Non

Est-ce contagieux? Oui Non

Les populations autochtones continuent d’avoir des taux élevés de tuberculose active. Les communautés inuites ont des taux encore plus élevés que ceux des populations des Premières Nations et des Métis. En 2016, on a signalé 1 737 cas de tuberculose active au Canada. Sur les 333 cas signalés dans des populations autochtones, 63 % étaient citoyens de Premières Nations, 34 % Inuits et 3 % Métis. En 2016, les taux de tuberculose parmi les Inuits dans l’Inuit Nunangat, étaient de 300 fois le taux des non-Autochtones nés au Canada (ITK, 2018)

Qu’est-ce que la tuberculose? La tuberculose est une maladie causée par des bactéries qui portent le plus souvent atteinte aux poumons; la maladie se communique d’une personne à l’autre par l’air qu’on respire. Les bactéries peuvent également se répandre dans tout le corps, infectant des régions comme les reins, la colonne vertébrale et le cerveau (Centers for Disease Control and Prevention, 2011).

Comment savoir si on a la tuberculose ou si quelqu’un qu’on connaît en est atteint? Bien des gens n’ont aucun symptôme de tuberculose, parfois pendant des années. Quand ils se manifestent, les symptômes peuvent être : une toux persistante, des douleurs dans la poitrine, cracher du sang ou du flegme, se sentir très fatigué, ne pas avoir faim, faire de la fièvre. On peut généralement diagnostiquer la tuberculose la-tente au moyen d’un test cutané administré par un pro-fessionnel médical. La tuberculose active des poumons nécessite un test de laboratoire et une radiographie de la poitrine pour confirmer l’infection. Si vous avez été en contact avec quelqu’un qui a la tuberculose ou qui manifeste des symptômes de la tuberculose, vous devez vous faire vérifier par votre médecin ou dans un centre de santé local.

La tuberculose latente peut se développer en tuberculose active, ce

qui n’arrive toutefois que chez environ 10 % des gens qui sont infectés.

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PréventionOn peut prendre certaines mesures préventives pour éviter de répandre la tuberculose, notamment :

TraitementLa tuberculose est évitable et elle est guérissable. Les antibiotiques peuvent guérir la tuberculose s’ils sont pris correctement. Assurez-vous de bien suivre les directions quand vous prenez un médicament prescrit par votre prestataire de soins de santé.

Pour savoir avec certitude si vous

l’avez, vous devez vous faire tester.

Appels à l’action En 2017, le gouvernement du Canada et des dirigeants inuits se sont réunis et se sont engagés à établir un groupe de travail pour éliminer la tuberculose dans tout l’Inuit Nunangat d’ici 2030, avec une réduction de 50 % de la tuberculose active d’ici 2025 (ITK, 2018).

Voici certaines recommandations spécifiques pour s’attaquer à la tuberculose parmi les populations autochtones :

' investissements dans la technologie de détection rapide de la tuberculose;

' faciliter l’accès en temps opportun aux antibiotiques utilisés pour traiter la tuberculose, notamment la rifapentine;

' campagnes de sensibilisation et d’éducation culturellement appropriées;

' initiatives de mobilisation communautaire;

' financement pour contrer les inégalités dans les déterminants sociaux de la santé, comme le logement, la pauvreté et l’insécurité alimentaire.

se laver les mains régulièrement; se couvrir la bouche quand on tousse.

Même si la tuberculose est évitable et guérissable, des problèmes plus généraux, comme les logements surpeuplés, l’insécurité alimentaire et la pauvreté continuent de contribuer aux taux élevés de tuberculose active dans les populations autochtones. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement fédéral de mettre en œuvre les appels à l’action énumérés ci-dessous.

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Agence de la santé publique Canada. (2018). La tuberculose en 2016. Consul-tation : www.canada.ca/fr/sante-publique/services/rapports-publications/releve-maladies-transmissibles-canada-rmtc/numero-mensuel/2018-44/numero-3-4-1-mars-2018/article-1-tuberculose-2016.html

Association canadienne de santé publique. (2018). L’histoire de la santé pub-lique au Canada. La tuberculose et les peuples autochtones. Consultation : www.cpha.ca/fr/la-tuberculose-et-les-peuples-autochtones

Centers for Disease Control and Prevention [Centres pour le contrôle des maladies]. (2011). Tuberculosis: General Information. Consultation : www.cdc.gov/tb/publications/factsheets/general/tb.htm

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ITK (Inuit Tapiriit Kanatami). (2018). Ending Tuberculosis- Backgrounder. [Mettre fin à la tuberculose – Fiche d’information] Consultation : www.itk.ca/ending-tuberculosis-backgrounder/

Statistique Canada. (2016). « Femmes au Canada : rapport statistique fondé sur le sexe », « Les femmes des Premières Nations, les Métisses et les Inuites». Canada. Consultation : www150.statcan.gc.ca/n1/pub/89-503-x/2015001/article/14313-fra.htm

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