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Critique du dialogue
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Dialogue du film Pépé le Moko
- Je te le jure sur la tête de mon père.
- Oh, qu'est-ce que tu risques, il a été guillotiné !
- T'as tort de penser à des trucs. T'as pas l'habitude. C'est ça qui te fait
mal à la tête.
- Garde tes salades. Et puis, lâche ton oseille.
- Vous parlez comme un jardinier.
T'es pas une femme, t'es un régime !
- Tu as peur pour ta peau ?
- Qu'est-ce que tu veux, c'est la seule que j'aie...
SECRETS DE TOURNAGE
"M. Julien Duvivier a regardé ses souteneurs et ses voyous en face. Il ne les
flattes pas. Son ouvrage vaut mieux que son titre crapuleux et raccrocheur. On
y trouve même quelques scènes dures et violentes [...]. Si l'on entre dans le
détail de ce film, on observe le soin de M. Duvivier à serrer d'aussi près que
possible la vraisemblance. [...] Il me semble cependant que cette atmosphère
est bien étouffée, bien morne, et que, malgré le pittoresque indigène, M.
Duvivier n'a pas su échapper complètement au souvenir de la " rue sans joie "
des Allemands, qui poursuit les cinéastes sous tous les climats dès qu'ils
abordent les lieux de la prostitution et du crime. C'est égal, presque tout, dans
Pépé le Moko, est vigoureusement mis en page." (François Vinneuil (alias Lucien
Rebatet), L'Action française n°36, février 1937)
" (...) Julien Duvivier trouve son originalité en sacrifiant délibérément le côté "
action " au profit de la peinture d'un milieu, la casbah, et d'un personnage
d'homme traqué, se souvenant soudain de sa jeunesse et risquant sa liberté et
sa vie pour la retrouver [...]. Sans littérature, d'un rythme sûr, solide, souple, le
drame est mené avec une belle maîtrise, fortement concentré dans le temps et
dans l'espace : pendant moins de quarante-huit heures, sur quelques arpents
de ville d'Alger. " (Cinéma 58, juillet-août 1958)
Suite et remake
En 1938, John Cromwell tourna une version américaine de Pépé le Mokointitulée
Algiers, avec Charles Boyer et Hedy Lamarr.
- En 1948, John Berry dirigea une autre version, Casbah, avec Tony Martin et
Yvonne De Carlo.
- Il y eut même une parodie faite par l'acteur italien Toto, Toto le Mok, réalisée
par Carlo Ludovico Bragaglia en 1949.
Les lieux de tournage
La casbah d'Alger fut entièrement reconstituée en studio à Paris. Les raccords
d'extérieurs furent filmés à Marseille et à Sète. Seuls quelques plans
documentaires (utilisés au début du film) furent réellement tournés à Alger.
Julien Duvivier ne se cachera jamais, pour Pépé le Moko, d'avoir pris pour
modèle les films de gangsters américains. Max, le truand joueur de bilboquet
rappelle par exemple, dans Scarface de Howard Hawks, George Raft, le
gangster à la pièce de monnaie.
- Julien Duvivier eut beaucoup de mal à convaincre les producteurs de Pépé le
Moko d'engager Mireille Balin. Ils pensaient qu'elle manquait encore
d'expérience pour tenir un rôle d'une telle importance. Duvivier organisa donc
un rendez-vous entre les producteurs et l'actrice, qu'il maquilla et coiffa comme
la Gaby de Pépé le Moko. Ils furent convaincus et lui firent aussitôt signer son
contrat. Pépé le Moko fut son premier grand rôle.
- En interprétant Tania, la grande chanteuse Fréhel fait dans Pépé le Moko une
de ses rares apparitions au Cinéma.
- Le scénario de Pépé le Moko fut tout d'abord proposé à Jean Renoir, qui le
refusa. C'est ainsi qu'il atterrit entre les mains de Julien Duvivier.
- Pépé le Moko est adapté du roman homonyme de Pierre Ashelbe, qui travailla
le scénario avec Julien Duvivier.
- Jean Gabin et Mireille Balin eurent une liaison sur Pépé le Moko.