4
MARDI 30 OCTOBRE 2012 – 20H Dianne Reeves, chant Peter Martin, piano Romero Lubambo, guitare Reginald Veal, contrebasse Terreon Gully, batterie Fin du concert vers 21h30.

Dianne Reeves, chant Peter Martin, piano Romero Lubambo ...content.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_12372.pdf · MARDI 30 OCTOBRE 2012 – 20H Dianne Reeves, chant Peter Martin,

  • Upload
    lecong

  • View
    221

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Dianne Reeves, chant Peter Martin, piano Romero Lubambo ...content.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_12372.pdf · MARDI 30 OCTOBRE 2012 – 20H Dianne Reeves, chant Peter Martin,

MARDI 30 OCTOBRE 2012 – 20H

Dianne Reeves, chantPeter Martin, pianoRomero Lubambo, guitareReginald Veal, contrebasseTerreon Gully, batterie

Fin du concert vers 21h30.

30/10 DIANE REEVES.indd 1 25/10/12 11:25

Page 2: Dianne Reeves, chant Peter Martin, piano Romero Lubambo ...content.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_12372.pdf · MARDI 30 OCTOBRE 2012 – 20H Dianne Reeves, chant Peter Martin,

Dianne Reeves

Dans la famille des divas du jazz d’aujourd’hui, elle est la flamboyante. Dianne Reeves a enflammé cet été les scènes de Bordeaux et de Marciac devant un Orchestre National de Bordeaux Aquitaine transcendé. Les arrangements de son directeur musical et pianiste, Peter Martin, avaient transformé les pupitres classiques en sections de big band. Là-dessus, Dianne a pu étendre toute la palette de ses moyens vocaux assez exceptionnels pour effacer toute sensation d’effort.

Pas la moindre tension apparente. Comme chez Sarah ou Ella, les deux funambules qui l’ont précédée. Mais une intensité scénique à vif, comme chez Dinah Washington ou Betty Carter, qui sont davantage ses mères spirituelles. La classe des virtuoses dilettantes, la gouaille de l’expérience… Depuis la fin des années quatre-vingt, quand elle a atteint la trentaine (elle est née le 23 octobre 1956), elle a constamment combiné les arabesques du scat – l’improvisation en onomatopées, à la manière d’un instrument – et l’implication dans les textes pour nous faire croire qu’elle chante son autobiographie d’amours déçues et d’espoirs d’un monde harmonieux.

Adolescente, elle brillait déjà au sein de l’orchestre de son lycée. « Alors que je chantais au sein de la formation de mon lycée, j’ai été invitée à me produire dans le cadre d’une conférence de la National Association of Jazz Educators. Clark Terry m’a entendue et m’a engagée. Tout en poursuivant mes études à l’Université du Colorado, j’ai travaillé plusieurs années avec lui. Très profitable, cette expérience a marqué mes véritables débuts. Clark m’a appris les bases du métier et l’importance de la mélodie », confiait-elle à Jazzman en 1997. Elle prit ensuite la tangente des musiques latines et brésiliennes, puis tourna avec Sérgio Mendes et Harry Belafonte dans la foulée de son premier album en 1982. Dans ces années-là, la marque des traditions africaines, des musiques du monde et de la pop sont encore prépondérantes. C’est après sa signature sur le prestigieux label Blue Note qu’elle va embrasser le jazz à pleine voix, voici vingt ans. Elle va enchaîner dans les années quatre-vingt-dix par une série de coups de maître entamée avec I Remember et poursuivie par un New Morning enregistré à Paris qui révèle qu’elle n’est jamais aussi brillante qu’en concert, quand elle lâche tout pour la générosité gourmande du public. Il lui arrive d’être à des sommets de musicalité juste en s’amusant à présenter ses musiciens en chantant…

Le fameux lâcher prise après lequel courent tous les artistes de scène. Les musiciens et chanteurs, bien sûr, mais aussi les comédiens et danseurs. Ce n’est donc pas un hasard si le cinéma lui a aussi donné rendez-vous : Good Night and Good Luck (Bonne nuit et bonne chance) de George Clooney en 2005 notamment. Il faut dire que Dianne Reeves est une enfant de la balle : son père, disparu quand elle n’avait que deux ans, était chanteur et sa mère trompettiste. Le fait d’être la cousine de George Duke, pianiste adepte de tous les claviers électriques et producteur à succès, l’a probablement aidée à remporter quatre Grammy Awards entre 2001 et 2006 :

30/10 DIANE REEVES.indd 2 25/10/12 11:25

Page 3: Dianne Reeves, chant Peter Martin, piano Romero Lubambo ...content.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_12372.pdf · MARDI 30 OCTOBRE 2012 – 20H Dianne Reeves, chant Peter Martin,

elle reste la seule vocaliste à avoir été lauréate trois années de suite : en 2001 pour In The Moment – Live in Concert, en 2002 pour The Calling – Celebrating Sarah Vaughan et en 2003 pour A Little Moonlight…

Il y a cinq ans, au journaliste Thierry Pérémarti qui l’interrogeait sur sa réaction aux critiques qui lui reprochaient à ses débuts de contourner le jazz, elle répondit avec beaucoup de lucidité : « Les gens qui ont écrit ces choses-là ne comprennent pas que le jazz exige que vous obteniez votre propre voix, quelque chose d’unique qui est caché en vous et qu’il faut vous servir des choses qui vous ont influencé pour déterminer cette unicité. Par le passé, j’ai écouté des tas de musiques différentes, dansé sur les chansons de Motown, écouté beaucoup de jazz ; j’étais capable de m’exprimer dans des styles très variés, il ne me manquait que de me trouver moi-même. Je ne voulais pas paraphraser Sarah Vaughan ou Ella Fitzgerald qui étaient encore en vie et je ne voulais pas devenir Carmen McRae, je voulais éviter que les gens me disent “oh ! vous me rappelez celle-ci ou celle-là”. Toutes ces critiques m’ont rendue plus solide. Leonard Feather n’a pas été tendre avec moi à mes débuts. Il m’a même blessée, mais pas suffisamment pour me faire abandonner la route que j’avais empruntée. Je respecte les opinions de chacun, cela dit Feather a par la suite aimé l’album Art & Survival. Quand je vois que les critiques ont assassiné certains disques de Wayne Shorter ou de Herbie Hancock à leur sortie alors que ces enregistrements sont considérés de nos jours comme des classiques, rien ne m’inquiète. Le jazz est une aventure, un voyage… Un parcours d’amour ! Comme tout métier, il vous demande de savoir vous servir de vos outils, du moins c’était la règle du jeu par le passé. Aujourd’hui, malheureusement, c’est devenu un parcours commercial, sanctionné par des chiffres de ventes de disques. Les jeunes en payent le prix. S’ils ne possèdent pas leur propre voix dès leur premier disque, ils sont fichus. L’industrie n’a aucune patience. »

La bête de scène et professionnelle accomplie voue également une partie de son temps à l’enseignement. Les qualités qui lui semblent indispensables à ceux qui voudraient se lancer dessinent son autoportrait : « Il faut être mû par la passion avant tout ! Avoir une excellente voix figure en dernier sur la liste. Il faut avant tout posséder de très bonnes connaissances musicales afin de communiquer clairement ses idées. L’outil le plus important à la disposition d’un chanteur, ce sont les paroles. Il lui faut la capacité de les transmettre. Ensuite, il s’agit de perfectionner sa voix, d’être en parfait contrôle de celle-ci comme on l’est d’un instrument de musique. Il faut être capable de pousser cet instrument mais aussi d’en connaître les limites. L’illustration la plus claire serait Bobby McFerrin. Bien qu’il n’utilise pas les paroles des chansons comme vecteur principal, il se connecte, il établit un lien avec le public. Il comprend sa voix au plus haut point. »

Alex Dutilh

Les partenaires média de la Salle Pleyel

Imp

rim

eur

Dia

rtis

t |

Lic

ence

s : E

.S. n

°1-1

05

68

49

, n°2

-10

56

85

0, n

°3-1

05

68

51.

30/10 DIANE REEVES.indd 3 25/10/12 11:25

Page 4: Dianne Reeves, chant Peter Martin, piano Romero Lubambo ...content.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_12372.pdf · MARDI 30 OCTOBRE 2012 – 20H Dianne Reeves, chant Peter Martin,

30/10 DIANE REEVES.indd 4 25/10/12 11:25