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    [Paru dans : Diplomatie - Magazine, 3, mai-juin 2003, p. 75-77.]

    La question berbre dans le Maghreb contemporain : lments de comprhension et

    de prospective

    Salem CHAKER(Professeur de berbre lInalco)

    1. Le poids dmographique des berbrophones : des minorits "encombrantes"

    En premier lieu, on insistera fortement sur limportance du paramtre dmographique :en Afrique du Nord, du moins en Algrie et au Maroc, les berbrophones sont certesminoritaires, mais ils constituent des minorits consquentes puisquon peut les valuer 20-25% de la population algrienne et 35-40% de la population marocaine. Ces donnesdmographiques contiennent dj un lment de comprhension essentiel de la tension qui atoujours rgn autour de la question berbre en Afrique du Nord : les berbrophones ne sont

    pas des minorits insignifiantes que lEtat central pourrait facilement "oublier", grer etintgrer1. Ce sont des masses dmographiques considrables, concentres sur des rgionsgnralement bien individualises et qui, de ce fait mme posent structurellement un

    problme aux Etat concerns. En clair, une remise en cause des Etats-nations actuels est unepotentialit objectivement inscrite dans la dmographie.

    Du point de vue de la stricte observation du rel social, le "danger berbre", le risquede "sparatisme berbre", rgulirement brandi par les courants idologiques dominants auMaghreb, nest pas seulement un mythe. On peut mme considrer que si les Berbresconstituait un ensemble gographique compact, mme transfrontalier (comme les Kurdes parexemples), et non un chapelet discontinu de rgions berbrophones, il est assez probable quelhistoire rcente du Maghreb aurait t fort diffrente et quil existerait dj un Etat berbreen Afrique du Nord.

    2. Un environnement idologique globalement dfavorable

    La configuration qua prise la revendication berbre, notamment en Kabylie, depuisune trentaine danne ne peut se comprendre quen rfrence un contexte idologique et

    politique fondamentalement hostile lidentit berbre. Hostilit structurelle qui a induit uneaffirmation ractive, dabord des lites, puis de la population dans son ensemble, focalise

    principalement (mais non exclusivement) sur la langue. Car, la revendication berbre est etreste dabord linguistique et culturelle : en Kabylie par exemple, depuis 1980, le slogan Berbre, langue nationale et officielle runit tous les acteurs de la revendication.

    1 Ce qui est en revanche possible dans des pays comme la Tunisie o les berbrophones reprsententmoins de 1% de la population globale.

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    Lhostilit la berbrit est en fait partage par tous les courants idologiquesdominants, tous fortement reprsents dans les appareils idologiques (dEtat ou non)maghrbins.

    Dabord larabo-islamisme, dont il convient de rappeler quil est consubstantiel desEtats maghrbins, puisque ds les tout dbuts des projets nationalistes, tant algrien que

    marocain, les Etats-nations projets sont expressment dfinis comme arabes et musulmans.Et les diffrentes constitutions et textes dorientation fondamentaux depuis les indpendancesnont jamais vari sur ce point : les Maghrbins sont arabes et musulmans . Cettedfinition de lidentit nationale fait partie de ce qui est considr par les courantsidologiques dominants et par les Etats comme des options fondatrices et irrversibles .Cest ce qui a induit dans les deux pays principaux concerns, lAlgrie et le Maroc, avec biensr dimportantes nuances dans les applications, les politiques dites darabisation , visant la fois lradication du franais, langue de lancienne puissance coloniale, et du berbre,ralit en contradiction vidente avec laffirmation de larabit essentielle de la nation.

    Ensuite le centralisme jacobin, bien entendu directement hrit de lexpriencepolitique de la France. On noubliera pas que les lites nord-africaines, politiques et autres,

    sont majoritairement de formation franaise et que la constitution des champs politiquesmaghrbins a t profondment influence par lexprience historique de la France. Mme leslites arabophones, formes au Moyen-Orient, partagent en fait le mme stock de rfrences,notamment en matire de conception de lEtat, travers le nationalisme arabe dont on sait quelinspiration principale a t le modle franais ( une nation, un territoire, une langue, unes etindivisibles ). En Algrie, cette conception a t puissamment renforce par une influencedurable des modles de fonctionnement politique staliniens, dans le Mouvement national dj,

    puis dans lAlgrie indpendante du Parti unique (FLN). Jacobinisme et autoritarismepolitique ne pouvaient videmment dvelopper quune approche rpressive vis--vis de ladiversit linguistique et culturelle.

    Enfin, surtout en Algrie, les conditions historiques une colonisation ngatrice etouvertement assimilationniste a induit un nationalisme ractif exacerb, en particulier pourtout ce qui touche aux questions didentit. Il y a de, manire lourde, un complexe identitairemaghrbin qui sest constitu dans le regard de la France coloniale.

    Cest cet ensemble de facteurs qui expliquent la prgnance en Afrique du Nord duspectre de la "scession berbre", cette suspicion permanente "datteinte lunit de la

    Nation" face la revendication de reconnaissance de la langue berbre : toute mise en avantdu paramtre berbre apparat comme une remise en cause des fondements dfinitoires de la

    Nation et de lEtat.

    3. La Kabylie : une rgion "en pointe" : Les facteurs dune mergence identitaire

    Dans la prsentation de la rdition de mon ouvrage Berbres aujourdhui (1998),jcrivais : il est prudent de parler dsormais dun problme kabyle, propre lAlgrie,mme si aux plans historique et civilisationnel, voire thique, le problme berbre est celui detout le Maghreb. .

    Car effectivement, un regard objectif sur les donnes socio-politiques contemporainesamne admettre que la "question berbre" ne se pose pas dans les mmes termes dans toutesles rgions berbrophones. La Kabylie est la seule rgion o il existe un mouvementrevendicatif berbre puissant et prenne, ayant un ancrage populaire indiscutable, ainsi quelont montr les trs nombreuses manifestations et protestations depuis 1980. Ailleurs, tant en

    Algrie quau Maroc, il existe bien un mouvement associatif, parfois dense et revendicatif,

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    (dans les domaines chleuh et rifain, notamment), mais pas, du moins jusqu prsent, derevendication populaire.

    Depuis ce que lon a appel le printemps berbre (1980), la Kabylie est dans unerelation de tension ouverte quasi-permanente avec ltat central algrien. Manifestations,

    grves, grves scolaires, affrontements et meutes, arrestations ponctuent de manire cycliqueles relations entre les autorits et la rgion. Depuis 1980, il ne sest gure pass deux annesconscutives sans que la rgion nait connu dimportants mouvements de protestation :imposantes manifestations pour la reconnaissance du berbre en 1991, grve scolaire quasitotale de plus de six mois en 1994-1995 pour lenseignement de tamazight, affrontementsviolents en juin-juillet 1998 aprs lassassinat, dans des conditions troubles, du chanteurMatoub Lounes Les derniers vnements du printemps noir 2001, qui ont fait plusdune centaine de morts, et install une situation de violence durable dans la rgion,constituent un paroxysme qui confirme bien une thse que je dveloppe depuis de nombreusesannes : il existe une rupture profonde et globale, aux causes multiples, entre la Kabylie etltat central algrien.

    Pourquoi cette spcificit kabyle ? La question peut dautant moins tre esquive, queles donnes anthropologiques fondamentales et les expriences historiques sur la longue duredes diverses rgions berbres sont trs comparables. Les facteurs explicatifs semblent tousdcouler de lhistoire rcente :

    La Kabylie est la seule rgion berbre possdant des lites modernes (francophones)nombreuses et de formation ancienne ds le dbut du XXe sicle ; sur ce plan, le contrasteavec les Aurs ou les rgions berbrophones marocaines est saisissant.

    La Kabylie est la seule rgion berbre o la culture politique de type moderne estdimplantation ancienne et large, principalement travers lexprience de lmigrationouvrire massive vers la France depuis prs dun sicle, et travers lexprience duMouvement national algrien.

    La Kabylie est la seule rgion qui a connu une acculturation occidentale (franaise)profonde, par le biais dune scolarisation ancienne et significative et par le biais delmigration. Cette acculturation touche en profondeur le tissu social, y compris rural etfminin. La France, les valeurs rpublicaines sont des rfrences trs prsentes, mme chezles analphabtes kabyles. Et ce nest pas un hasard si les deux partis politiques algriensreprsentatifs (FFS et RCD), clairement rpublicains et lacs, sont des partis ancragesociologique kabyle.

    Mais la rupture a sans doute aussi des causes sociales spcifiques plus immdiates.Sur le plan social, lchec de ltat algrien a, en Kabylie, une dimension particulire quil

    convient de souligner et qui amne considrer que la rgion est dans un vritable cul-de-sac,situation que les autorits ont laiss se mettre en place et saggraver aprs 1962. Pendant toutle XXe sicle, la surpopulation structurelle de la rgion a pu trouver un exutoire dans unemigration massive vers les grandes villes dAlgrie et vers la France, o les Kabyles ontlongtemps constitu la forte majorit de limmigration algrienne. La fin de la colonisationfranaise a aussi t une vritable bouffe doxygne pour la Kabylie car son surcrotdmographique a pu se dverser sur Alger et sa rgion ; sa population adulte masculine,souvent scolarise, a pendant une quinzaine dannes, facilement pu y trouver travail etlogement. Ces "soupapes de scurit" nexistent plus : lmigration de masse vers la Franceest arrte depuis 1974 et Alger est une mgalopole surpeuple o svissent chmage et criseaigu du logement.

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    Les nouvelles gnrations kabyles ne trouveront plus le salut ailleurs. Cest sans doutece qui permet de comprendre la radicalisation des protestations en Kabylie depuis 2001, avecle mouvement dit des archs (Cf. 5).

    4. Evolutions rcentes : dcrispation et stratgies de neutralisation

    Les dernires annes ont t marques par un assouplissement sensible des positionsdes Etats centraux vis--vis de la "question berbre", tant en Algrie quau Maroc.Progressivement, mme si les textes fondamentaux et la politique linguistique concrtedemeurent globalement inchangs, on est pass depuis 1990 dune hostilit dclare unetolrance la marge .

    Les moments les plus remarquables de cette dcrispation sont : la cration en 1990 et1991 des Dpartements de Langue et Culture Berbres au sein des universits de Tizi-Ouzouet Bjaa en Kabylie ; le discours royal du 20 aot 1994, par lequel Hassan-II se dclaraitfavorable lenseignement des dialectes berbres ; la cration en mai 1995 du HautCommissariat lAmazighit auprs de la Prsidence de la Rpublique algrienne et

    louverture de cours facultatifs de berbre dans lenseignement moyen (collges) etsecondaire (lyces) dans certains tablissements, surtout en Kabylie ; en fin 2001, la crationau Maroc de lInstitut Royal pour la Culture Amazigh et, en mai 2002, la modificationconstitutionnelle qui reconnat au berbre le statut de langue nationale en Algrie (larabetant langue officielle et nationale ).

    Mais, paralllement, la politique darabisation a rgulirement t raffirme enAlgrie (loi de gnralisation de la langue arabe entre en vigueur le 5 juillet 1998), entranantune raction immdiate violente en Kabylie. Et, surtout, en Algrie comme au Maroc, lesmesures prises en faveur du berbre restent trs marginales et sans effets rels sur les

    politiques linguistiques et culturelles et sur les dynamiques sociolinguistiques lourdes ; onsemble bien loin dune quelconque perspective de "compromis historique" entre les Etatsalgrien et marocain et la berbrit.

    En particulier, et cest l un lment remarquablement commun dans lapprocheofficielle de la question dans les deux pays, est explicitement exclue toute forme dereconnaissance de droits linguistiques et culturels des populations berbrophones, que lonrefuse de considrer comme des minorits ethnolinguistiques, susceptibles de bnficier de la

    protection des instruments juridiques internationaux relatifs aux droits des groupeslinguistiques et culturels minoritaires ; le discours officiel est clair sur ce plan : la langue etla culture berbres ne sont pas la proprit dune rgion (ou de rgions) particulire(s), maisun lment du patrimoine culturel commun et indivis de la Nation 2.

    Cette approche "patrimonialiste" dont les sources idologiques et juridiques sonttypiquement franaises ! , doit tre analyse (et est perue par les militants berbres) commeune tentative de dpossession et de neutralisation dune revendication dont on craint les effetsdstabilisateurs sur les fondements et les formes mmes des Etats-nations maghrbins.

    4. Lavenir : une ligne de fracture probable

    Contrairement aux projections faites dans les annes 1960 par la quasi totalit desspcialistes occidentaux de sciences sociales, les indpendances algriennes et marocainesnont pas fait disparatre le paramtre berbre du champ politique, bien au contraire. La

    2 Voir, par exemple, les attendus du dcret algriens du 28 mai 1995 portant cration du HautCommissariat lAmazighit.

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    dilution dans le creuset arabe ne sest pas opre, et plusieurs rgions berbrophones se posentdj comme des acteurs politiques collectifs, et des potentialits dvolutions similairesexistent presque partout, en Algrie comme au Maroc.

    Les politiques linguistique et culturelle agressives, mais aussi lchec flagrant despolitiques de dveloppement avec ses implications sociales lourdes, constituent les deux

    principaux ferment de lmergence berbre, actuelle et venir. Et, comme il est peuvraisemblable que ces donnes et tendances fondamentales soient inverses dans lesprochaines annes, dans aucun des deux pays, il y a fort parier que lmergence identitairevoluera inluctablement vers une mergence politique, en termes de projets berbresspcifiques.

    Cest de fait ce qui vient de se produire en Kabylie au cours des dernires annes : larevendication linguistique berbre y a pris une forme ouvertement autonomiste. Cela a tdj explicitement le discours des jeunes manifestants kabyles de juin 1998, aprs lassassinatdu chanteur Matoub Lounes et les derniers vnements de dsobissance civile massive (

    partir davril 2001) y ont favoris lmergence dun mouvement politique favorable une

    large autonomie de la Kabylie (le Mouvement pour lAutonomie de la Kabylie ), dont il estcertes difficile dapprcier limpact, mais qui pourrait bien constituer lavant-garde dunedynamique politique globale. Du reste, le mouvement des archs (comits de villages et detribus) qui a pris la direction de la contestation en Kabylie depuis deux annes, bien quesinterdisant tout discours de type ethnique ou autonomiste, dveloppe, sciemment et demanire constante, une stratgie de rupture et dopposition frontale avec lEtat central :autrement dit, si le programme ( la plate-forme dEl-Kseur ) nest pas autonomiste, on a

    bien affaire une gestion politique de rupture.

    La vritable inconnue rside en fait, en Kabylie comme ailleurs, dans la faon dont lesdynamiques en cours seront relayes par les acteurs politiques et les lites berbres qui,majoritairement pour linstant, restent nettement en retrait sur ce terrain, parce quencore trs

    profondment intgrs aux projets dEtat-nation algrien ou marocain.

    La "question berbre", et en particulier sa "version kabyle", seront donc trscertainement dans les annes venir des lieux dinstabilit et dvolutions importantes enAfrique du Nord.

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