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Dire ce qu’il faut ou « L’ Assaut du Bon Sens » FREDERIC AMOUDRU

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Dire ce qu’il

faut

ou

« L’ Assaut du Bon Sens

»

FREDERIC AMOUDRU

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Je dédie ces lignes à tout ce qui vaut la peine de vivre :

mon épouse, mes enfants, mes parents, mes amis et bien sûr, mon pays, La

France.

Correspondance.

Je suis bien sûr à l’écoute de vos commentaires, suggestions, critiques et

condamnations à [email protected]

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Table des matières

Avant-propos ...........................................................................................- 5 -

Une vie d’ailleurs et d’ici ......................................................................... - 9 -

L’identité et l’immigration .................................................................... - 23 -

Le changement dans le peuple .......................................................... - 24 -

La judéité .......................................................................................... - 44 -

L‘identité ultra-marine. ..................................................................... - 77 -

L’identité noire en Europe ................................................................ - 83 -

Alors que voulons-nous ? ................................................................. - 140 -

Le Grand Compromis .......................................................................... - 145 -

Les clandestins ................................................................................. - 149 -

Le maintien des étrangers en France. .............................................. - 153 -

Le tourisme ...................................................................................... - 157 -

Les étudiants .................................................................................... - 159 -

Le regroupement familial. ............................................................... - 166 -

L’asile ............................................................................................... - 173 -

Les mineurs étrangers isolés. ........................................................... - 182 -

Des Juges et des Lois au service de la colonisation. ........................... - 188 -

L’Islam et la France ............................................................................. - 198 -

Le Communautarisme paisible n’est pas un mal. ................................ - 219 -

La France et sa pyramide victimaire .................................................. - 224 -

Une France efficace dans un monde qui ne fait pas de prisonniers ... - 253 -

Un pays socialiste qui s’ignore............................................................ - 254 -

La Prime d’Activité. ......................................................................... - 263 -

Petit voyage dans les grandes terres du Gaspillage Français .............. - 271 -

Le scandale permanent des Intermittents du Spectacle. .................- 272 -

Les associations ou le trou noir de la République .......................... - 278 -

SNCF ou le chemin de fer vers l’enfer. ............................................. - 301 -

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La dérive insensée du transport urbain .......................................... - 304 -

Le plus grand chenil fiscal du Monde. ............................................ - 308 -

Le gouffre de l’Outre-Mer. ............................................................... - 310 -

Restructurer l’Administration du Territoire ...................................... - 320 -

La Justice, l’Ecole, l’Ecologie, la Corse. .............................................. - 329 -

Une vraie justice.............................................................................. - 330 -

Le bon sens à l’école ........................................................................ - 336 -

Le bon sens écologique ................................................................... - 342 -

En finir avec l’ambiguïté corse. ........................................................ - 351 -

La France dans le Monde .................................................................... - 353 -

Une diplomatie plus réaliste. .......................................................... - 354 -

Repenser l’aide au développement et recréer la France-Afrique.... - 363 -

L’impasse économique d’Emmanuel Macron. .................................... - 371 -

L’hypocrite lamentation sur la « désertification » ........................... - 391 -

Réduire efficacement la fracture territoriale .................................. - 394 -

Alors qu’est-ce qu’on attend ? ......................................................... - 403 -

Taxer à mort les revenus du capital ................................................ - 422 -

Montée et chute du Front National. ................................................... - 435 -

Réformer l’UE et non la détruire. ....................................................... - 470 -

Hommes et Femmes ........................................................................... - 500 -

Un papa, une maman sinon pas d’enfants. ......................................... - 527 -

Apologie du progressisme. ................................................................. - 530 -

Et maintenant qu’allons-nous faire de tout ce temps? ........................ - 547 -

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Avant-propos

Ce livre n’est pas un nième discours sur l’identité, l’immigration ou l’Islam.

Il n’est pas question ici de sublimer un passé idéalisé, de glorifier une «

France Eternelle » parée de toutes les vertus. Pas de repentance, ni d’hymne

à la diversité non plus. Pas de pamoisons devant « l’autre » ni de haine à

son égard.

Ce n’est pas davantage un pamphlet libéral prônant le désengagement de

l’Etat et une confiance béate dans les mécanismes de marché.

En fait dans cet ouvrage je me suis essayé à une mode très en cours, celle du

« en même temps », chère à notre Président mais avec des combinaisons

assez différentes.

Je crois écrire au nom d’une certaine France qui n’est pas en colère, qui ne

crie pas, qui ne casse rien, qui ne se plaint pas tout le temps, qui ne déteste

personne (sauf les cons et les salauds), qui aime la France d’abord mais l’Eu-

rope aussi, qui travaille mais sait vivre et jouir, qui paie ses impôts sans trop

rechigner mais regarde sans complaisance les excès qui nous minent.

Cette France-là est tolérante mais attachée à ce qu’elle est, un peuple cultu-

rellement et ethniquement européen, en tout cas en Métropole. Elle voyage,

s’émerveille à Angkor-Vat ou devant le Taj Mahal, aimait l’Egypte avant

qu’elle ne devienne dangereuse, danse volontiers sur les airs entrainants du

monde entier, ne rechigne à gouter aucune cuisine.

Elle aime la diversité mais considère que l’homogénéité a aussi de grandes

vertus.

Elle est ouverte mais se sent « envahie » car objectivement elle l’est.

Elle est anti-raciste mais ne veut plus admettre d’être mise en cause à toute

occasion et de ne pouvoir dire qu’elle est aussi victime d’un racisme de mi-

norités.

Elle n’est pas islamophobe mais se méfie d’une religion dont certaines va-

leurs sont manifestement en opposition avec les nôtres.

Elle est fortement hostile à l’antisémitisme mais constate qu’il est issu d’une

« diversité » tant vantée par ceux qui en sont aujourd’hui les victimes. Elle

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a vomi elle aussi quand un personnage odieux a qualifié de « détail » les

chambres à gaz mais rappelle que la France n’a pas été exterminatrice et que

la Shoah n’étant pas de notre fait, elle n’a pas à être une obsession mémo-

rielle pour notre peuple.

Elle considère que la Sécurité et la Tranquillité devraient figurer dans notre

devise au même titre que la Liberté, l’Egalité et la Fraternité.

Elle est modérément et raisonnablement nationaliste, attachée à l’Union

Européenne mais foncièrement hostile à une fédéralisation qu’on lui im-

pose.

Elle ne désapprouve pas ou plus vraiment « le mariage pour tous » mais se

raidit devant « l’enfant pour tous » car pour elle une famille cela sera tou-

jours un papa et une maman « si Dieu ou le destin le veut ».

Elle est fidèle à notre modèle social mais sait parfaitement qu’il est insoute-

nable dans sa démesure actuelle.

Elle est hostile aux discriminations, à toutes les discriminations, y compris

à celles que l’on qualifie de « positives » car elle est attachée à la méritocratie

républicaine qui a fait ses preuves.

Elle aime un Etat fort et ses services publics pour tous mais considère inte-

nable nos déficits abyssaux et permanents et dangereuse notre dette

himalayenne.

Elle se méfie de l’outrance qu’elle soit « patriotique » ou « prolétarienne ».

Elle reste de marbre devant les envolées lyriques, les coups de mentons, les

accents dramatiques de tribuniciens (ennes) aux jugements simplistes et

aux solutions ruineuses.

Elle critique la technocratie et les « élites » mais reconnait qu’elles ont aussi

fait beaucoup pour ce pays et qu’on ne peut pas s‘en passer.

Elle regrette la dureté du capitalisme et de la compétition globale mais ne se

fait aucune illusion sur l’existence « d’alternatives » qui élimineraient les

inégalités et nous feraient vivre dans un « Jean-Luc et Marine au pays des

merveilles ».

Le libre-échange lui parait indispensable mais quand certains pays exagè-

rent et nous font du mal elle considère que les taxer est une bonne solution.

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Elle a un attachement sentimental et parfois familial à l’agriculture et à la

ruralité mais réalise parfaitement que les micro-communes isolées et les

fermes trop petites n’ont aucune chance de survie et doivent se regrouper.

Bref c’est la France de beaucoup d’ « en même temps » qui en 2017 s’est

sentie trahie par un candidat austère pour les Français mais généreux avec

lui-même, n’a même pas considérée voter pour une excitée dépassée par la

fonction qu’elle briguait et s’est résignée à élire un Président trop euro-

péiste, trop mondialiste, trop immigrationniste mais jeune, talentueux,

intelligent, compétent et réformateur. Elle a été conséquente avec la logique

des institutions de la Vème République en contribuant à lui donner une ma-

jorité claire pour gouverner.

Mais ce n’est pas parce qu’elle a voté qu’elle n’a plus rien à dire.

Ce que je veux écrire n’a pas la prétention de refléter ni la totalité ni l’exac-

titude de ce qu’elle pense mais je vais tenter l’aventure de dire ce qu’il faut

pour qu’elle soit entendue.

Mais qu’ai-je d’intéressant ou de lisible à écrire ?

J’ai l’ambition dans ce livre de parler comme un Français moyen conserva-

teur mais progressiste, identitaire européen anti-immigrationniste mais

anti-raciste, libéral mais pas libre-échangiste suicidaire, social mais pas au

prix de la ruine du pays, individualiste mais attaché aux solidarités essen-

tielles, chrétien de culture mais non-croyant et laïc intransigeant, européen

convaincu mais euro-réformiste et anti-fédéraliste.

Ce corpus idéologique est celui d’une France qui veut partir à l’as-

saut de nos problèmes avec pour armes ni fusils, ni pavés, ni

pamphlets incendiaires mais du Bon Sens et qui embrasse tous

les sujets de notre société : l’identité, l’immigration, le social, le

sociétal, le rôle de l’Etat, l’économie, l’aide au développement,

l’Outre-Mer, l’Europe, etc

En ce qui me concerne je ne suis pas un produit du « système » mais je ne

suis pas antisystème comme les populistes de caniveau que je méprise pro-

fondément car j’estime que rien ne peut fonctionner sans « système » et

sans « élites ». Nous en avons toujours eu un système et des élites, nous en

avons besoin et la beauté de la démocratie c’est qu’à intervalle régulier nous

pouvons en changer, tout du moins en partie.

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A Paris je ne connais personne, je ne fais pas partie de la caste techno-éco-

nomico-politique, mon « réseau » est inexistant. Mon compte en banque est

mieux garni que la grande majorité de mes concitoyens mais j’ai la préten-

tion de penser comme des millions de Français et j’ai juste très envie de le

partager avec tous ceux qui communient dans une prière commune : ren-

dez- nous la France !!

Ce livre je prétends qu’il reflète ce que ressent un grand nombre d’entre

nous et je sais qu’il y a une arrogance considérable à poser ce postulat mais

toute entreprise quelle qu’elle soit est une forme d’arrogance alors j’assume.

Si je me suis trompé et que vous ne vous reconnaissez pas dans ce qui va

suivre j’aurais eu au moins le bonheur d’y croire un moment et de coucher

sur le papier ce rêve.

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Une vie d’ailleurs et d’ici

La France, est un pays où je n’ai passé qu’une partie de ma vie car j’ai eu la chance – oui la chance – de vivre près des deux tiers de celle-ci en Afrique, en Asie et dans le reste de l’Europe.

C’est grâce à cette existence un peu nomade -que je me permettrais de vous décrire en quelques phrases- que j’ai appris à aimer ce pays que j’ai long-temps admiré mais délaissé car je lui préférais l’exotisme des territoires lointains.

De retour après des années d’un exil volontaire et heureux je me suis pas-sionnément plongé dans la vie de ce pays.

Je me suis mis en colère contre nos absurdités nationales , noyé dans un réseau social chronophage comme Twitter où j’ai écrit pas mal de conneries mais que je n’ai pas effacées par honnêteté , engagé en politique dans un parti dit « extrême » dont j’ai fini par découvrir la nullité, plongé dans des centaines de pages d’études pour mieux appréhender les données et les faits qui caractérisent notre pays, passionné pour les élections qui ont rythmé ces dernières années, indigné de toutes les attaques qu’a subies la France de la part de gens qu’elle avait accueillis, désolé devant les échecs écono-miques et que nous subissons et qui nous minent collectivement.

J’ai redécouvert ce qu’est de prendre des transports en commun bondés, de me frotter avec les classes populaires et moyennes que j’avais oubliées, d’être écrasé d’impôts car j’ai le fieffé culot d’appartenir à la France aisée ayant fait le choix du grand large, de la mondialisation et de la finance pour finalement reprendre le chemin de mes racines avec le grand amour de ma vie, ma femme depuis 30 ans.

Cet ouvrage n’a nulle vocation à être autobiographique mais il me semble que pour mieux partager ce que l’on pense il est bon de se dévoiler un peu.

Je suis issu de ce que l’on pourrait appeler la moyenne bourgeoisie admi-nistrative.

Cette classe de « serviteurs de l’Etat » qui, il faut bien le dire, a fait la force de la France par son sérieux et sa probité.

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Au milieu des années 50 deux jeunes nordistes se rencontrent : ma mère, fille d’ingénieur et directeur technique de ce qui était encore un grand groupe textile – Boussac – et mon père fils d’un professeur de Lettres à l’Université Catholique de Lille.

L’un et l’autre voulaient quitter ce Nord encore prospère mais étriqué et un peu sinistre pour l’aventure du « vivre ailleurs ».

Diplômé en Droit et ayant appris l’Arabe mon père partit pour le Maroc afin de travailler dans la Justice Chérifienne.

Encore sous Protectorat, ce pays relativement épargné du climat délétère d’une Algérie minée par le racisme des uns et le ressentiment des autres, s’orientait doucement et sans guerre vers une indépendance qui intervint en 1956.

Ma mère le rejoint à Rabat et eue le bonheur de faire la classe en tant qu’ins-titutrice à de petites Marocaines. Souvenir ému qu’elle garde précieusement malgré l’âge.

Je naquis en 1960 à Lille et très vite je fus embarqué vers la Libye, première destination de mon père qui après la décolonisation put intégrer, comme quelques anciens fonctionnaires de l’ex- Empire, le Ministère des Affaires Etrangères.

Il s’ensuivit de nombreux autres postes, Khartoum, Dar-es-Salaam, Tana-narive, Bujumbura au Burundi où dans un Lycée Français minuscule j’obtins mon BAC. Muni de ce sésame je dû prendre à contrecœur le chemin de la Métropole pour y entamer des études d’« héritier » : « Sciences- Po » et l’Institut National des Langues Orientales option Arabe et Swahili avec pour objectif de réussir le Concours d’Orient des Affaires Etrangères et de reprendre cette vie nomade dont je rêvais.

Mais cela ne se passa pas exactement comme je l’avais planifié.

J’ai assez rapidement découvert que ce qui m’intéressait ce n’était pas la Diplomatie mais l’Aide au Développement. Ma passion pour l’Afrique me poussait dans des révoltes intérieures profondes face à cette immense pau-vreté et le naufrage du continent dans la corruption et le chaos. Je voulais absolument être un acteur du progrès pour cette terre que j’adorais.

Diplôme de « Sciences-Po » en poche je poursuivis mes études dans un Ins-titut d’Administration des Entreprises à Paris afin d’acquérir les bases de que l’on appelait déjà le « management ».

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Postés au Congo où mon Père était 1er Conseiller à l’Ambassade de France mes parents firent jouer de leurs relations pour m’obtenir un poste de Vo-lontaire du Service National sur mon continent d’adoption et ce fut le Gabon.

Pays pétrolier sans grand intérêt culturel j’y coulais des jours heureux de jeune expatrié entre un boulot pas trop prenant mais intéressant à la Mis-sion d’Aide et de Coopération et les agréments offerts par une ville assez moderne et littorale.

Nous sommes fin 1984, ma mission s’achève et mon projet d’intégrer le Mi-nistère de la Coopération s’effondre avec les conséquences de la politique de rigueur lancée par Laurent Fabius en 1983. Gel des recrutements.

Je suis le bec dans l’eau et désoeuvré à Paris quand me revient à l’esprit le petit stage de fin d’études que j’avais fait dans une modeste banque d’af-faires où un de mes cousins par alliance avait un poste de responsabilité.

Pourquoi pas la banque, mais j’étais toujours taraudé par l’envie de repartir. Mes années d’études à Paris avaient été entrecoupées de retours en Afrique où je rejoignais les parents chaque fois que les vacances universitaires me le permettaient.

Donc mon objectif devint la banque mais à l’international.

Je me suis fait gentiment envoyé au bain par les grandes banques françaises (BNP, Paribas, Société Générale, Indosuez) et je finis dans un établissement improbable : la Bank of Commerce and Credit International à Paris.

Drôle de maison. Un établissement à capitaux arabes, géré par des Pakista-nais avec un siège au Luxembourg, un quartier général à Londres mais – crucial à mes yeux - présent un peu partout dans le monde. Si l’on y ajoute que c’est le seul job que j’avais trouvé je n’ai pas hésité longtemps.

Et me voilà embarqué dans une expérience professionnelle unique.

Une clientèle d’un peu partout : Liban, Colombie, Moyen-Orient, Iran, etc. L’Anglais comme langue de travail et l’impression d’être un immigré dans mon propre pays car tout le management ou presque est étranger et issu de pays de ce que l’on appelait encore le « tiers-monde ».

Nous étions à l’époque où les formidables surplus pétroliers des pays du Golfe devaient être recyclés et ces redoutables hommes d’affaires du sous-continent avaient réussi à convaincre les Emirats Arabes Unis et d’autres que leurs intérêts seraient mieux défendus par des frères en religion tenus

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par l’obligation d’honnêteté imposée par le Coran que par des banquiers occidentaux – considérés comme rapaces entre les rapaces.

Moi qui avait solidement ancré dans l’esprit le schéma du blanc donneur d’ordres à l’homme de couleur je me retrouvais dans la situation inverse. Des patrons pakistanais ou indiens nous donnaient des instructions et ma-nifestaient une légère condescendance à l’égard des employés locaux (« locals » en Anglais ») que nous étions.

A cela s’ajoutait un évident sentiment de revanche de gens issus de grands pays qui avaient subi la domination occidentale depuis des lustres.

J’ai quitté cette banque au bout de 2 ans car je sentais que d’une part le business qui s’y pratiquait était assez louche et que je passerai toujours der-rière un jeune Pakistanais envoyé de Londres ou directement de Karachi. J’y avais appris les bases du métier et surtout un Anglais des affaires impec-cable.

Bien m’en a pris. Peu après mon départ une grande partie de l’équipe de direction de Paris tombait dans un piège de la DEA américaine à Miami.

Mes ex-patrons avaient tout simplement monté un système de blanchiment d’argent de la drogue dont les bénéficiaires n’étaient autres que deux agents de la DEA se faisant passer pour des trafiquants cherchant à recycler leurs Dollars. Quelques années plus tard, minée par les mauvais prêts et les scan-dales la BCCI s’écroulait.

Je garde un souvenir particulier de cette expérience. C’est quand même grâce ces gens que j’ai trouvé mon premier job et que je me suis frotté à un monde professionnel cosmopolite et multiculturel.

Entre temps j’avais réussi à intégrer une banque française de taille moyenne et de bonne réputation – le Crédit du Nord, filiale de Paribas - pour m’oc-cuper de leur département Afrique –Sub-Saharienne. Je reçus plus tard la responsabilité additionnelle de l’Inde à l’occasion d’un drame : un cancer foudroyait ma jeune collègue qui avait en charge le sous-continent.

Ce poste fut l’occasion pour moi de reprendre un contact direct avec l’Afrique en y voyageant régulièrement et en particulier en Afrique du Sud qui entamait la sortie de l’Apartheid et de découvrir l’Asie avec l’Inde.

C’est probablement en visitant ce pays que j’ai commencé à me distancer du continent de ma jeunesse en réalisant la formidable énergie du monde asia-tique.

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Le désir de revivre ma jeunesse faisait peu à peu place à l’ambition de réus-sir et je réalisais qu’une Afrique en plein marasme ne m’offrirait que peu de perspectives.

Mais cela ne se ferait pas tout de suite.

Fin 1989, un poste se crée à Londres et on me le propose. Notre fille Marine venait de naitre et nous voilà partis pour la City.

3 années passionnantes. En charge de la clientèle des sociétés françaises implantées au Royaume-Uni je bénéficie du déferlement d’investissements et d’acquisitions françaises après la signature de l’Acte Unique en 1986 qui unifiait pour de bon le marché européen.

Les Britanniques vendent et privatisent à tout-va et nos grandes entreprises se ruent sur l’occasion. On se plaint aujourd’hui de voir certains de nos fleu-rons se faire racheter mais nous avons la mémoire un peu courte. Les groupes français ont été pendant de longues années des prédateurs voraces.

Malgré la taille modeste du Crédit du Nord à Londres nous parvenons à tirer notre épingle du jeu et à participer à de belles opérations impliquant nos champions nationaux de l’époque (Rhône-Poulec, la SAUR, la Générale des Eaux, la Lyonnaise des Eaux, Plastic Omniun, etc).

Sur le plan personnel c’est l’arrivée de notre fils. La découverte de la Grande-Bretagne fut souvent un enchantement. On ne peut pas dire que nous nous y soyons bien amusés mais on ne s’y est jamais ennuyés.

Toutefois l’Asie était devenue mon nouvel horizon.

Je lorgnais nos rares postes asiatiques et en particulier le plus exotique d’entre eux : Jakarta en Indonésie.

Mais ici encore ce ne fut pas ce qui se réalisa.

En fait tout se passa dans un hôtel en Turquie où nous venions de débarquer pour quelques jours de vacances.

A notre arrivée à la réception, à peine mon nom décliné on me demande de rappeler d’urgence le patron de la succursale à Londres.

Inquiet, craignant un pépin avec un de nos clients, je monte dans la chambre et demande la communication – nous sommes en 1992, il n’y avait pas de portable.

Sans préalable mon patron me dit « Fréderic, veux-tu aller à Singapour ? » J’hésites un instant et je lui dis « où ? ». « SINGAPOUR ! » En quelques

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mots il me précise le poste. Envahi d’émotion je lui demande quelques heures de réflexion même si ma décision avait été prise dans la seconde.

Je raccroche et je me tourne vers Corinne qui n’avait pas pu entendre la conversation et je l’entends me dire « on va à Singapour, c’est ça ? ».

Nous n’avons jamais réussi à élucider cet éclair d’intuition qui fut la sienne mais peu importe, la discussion fut courte - va pour Singapour !

Nous y arrivons fin 1992, accueillis à l’aéroport par mon nouveau patron avec un souriant «Welcome to Paradise».

Et une forme de paradis ce le fut.

Une ville-Etat bien organisée, en plein boom économique, sure, vibrante d’un multiculturalisme maitrisé, matinée d’un ordre rigoureux ne laissant nulle place à la politique, aux contestations sociales et encore moins aux revendications communautaires.

Une majorité chinoise au pouvoir maitrisant une minorité malaise objecti-vement cantonnée aux basses œuvres, une communauté indienne très présente dans le Droit, la Médecine, le Commerce et bien sûr une impor-tante communauté expatriée d’un peu partout. Européens, Américains, Japonais travaillant presque tous pour les multinationales implantées dans ce qui était déjà devenu un centre névralgique du business en Asie. Le tout fonctionnant grâce aussi à un lumpenprolétariat de bonnes Philippines, de tâcherons Bangladais et Népalais, et de travailleurs du bâtiment étrangers pour satisfaire à la frénésie de construction de la Ville du Lion traduction du nom malais Singapura.

Nous y passâmes plus de 10 ans.

Dire que ce furent « nos plus belles années » est probablement vrai.

Des voyages dans presque toute l’Asie et une petite expédition mouvemen-tée en Australie.

Bali, Lombok, Phuket, le Triangle d’Or, Angkor, la Birmanie, le Sud de la Chine, la Malaisie, les Maldives, le Sri-Lanka bref une litanie de décou-vertes, de rencontres insolites, de situations délicates et de souvenirs impérissables. Corinne me dit qu’on a englouti en voyages le prix d’un ap-partement; pas de regrets de mon côté.

Je travaille et je me déplace beaucoup surtout en Thaïlande et en Indonésie. Du Crédit du Nord je passe sur place à la prestigieuse Banque Paribas dans

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le cadre d’un transfert intra-groupe puis je vis la grande fusion entre cette dernière et BNP en 2000.

Mes responsabilités s’accroissent car la région est frappée en 1997 par une crise financière terrible déclenchée par Georges Soros qui emporte plus par-ticulièrement le Sud-Est Asiatique.

Le rôle de Singapour comme pôle financier régional nous avait amené à or-ganiser le financement de tous les grands groupes industriels des pays voisins en Dollars ou en Yen. La dévaluation abyssale du Bhat thaïlandais, de la Rupiah indonésienne et du Ringgit malaisien mène quantité de socié-tés prestigieuses à qui les banques internationales avaient prêté beaucoup d’argent au bord de la faillite.

C’est une véritable catastrophe. En quelques semaines des centaines de cré-dits tombent en défaut avec à la clé des dizaines de milliards de Dollars menacés pour le secteur bancaire.

Pour Paribas puis pour BNP Paribas après la fusion on me confie la respon-sabilité de gérer nos engagements et la restructuration de ces dettes avec une petite équipe.

Comme vous pouvez l’imaginer, la violence de ce choc a de fortes consé-quences économiques et sociales pour ces pays.

La souffrance est grande à la fois pour les classes populaires et les classes moyennes mais même les grandes familles entrepreneuriales dont l’essen-tiel de la richesse est investi dans leurs boîtes voient leur situation se dégrader considérablement.

Je ne vais pas vous raconter cette partie de ma vie mais c’est peu dire qu’elle fut excitante. Des négociations tendues, des menaces, des ruptures, des ré-conciliations, des centaines d’heures de réunions pour s’entendre sur les termes des restructurations, des visites d’usines, des conférences de presse pour annoncer des accords et quelque fois des enquêtes menées avec des détectives spécialisés pour tracer des actifs dissimulés ou tout simplement volés par des débiteurs aux abois.

Je me débrouille plutôt bien, de nombreux crédits sont correctement rené-gociés, de l’argent commence à être remboursé et un beau jour de début 2003 on me propose de devenir le Directeur Général de BNP Paribas à Bombay ou Mumbai.

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J’ai 42 ans, je suis issu de Paribas et on me confie un bastion historique de la BNP. Soyons honnêtes, je n’étais pas le premier sur la liste mais 3 ou 4 refus de cadres plus connus, rechignant à s’installer dans cette ville dan-tesque me firent monter en première ligne.

Corinne était très hésitante. Mumbai n’avait pas bonne réputation. Il ne s’agissait pas de la sécurité qui n’était pas en cause malgré l’immense pau-vreté qui y régnait mais des conditions de vie générale : circulation, pollution, misère, hygiène, etc.

De la vitrine léchée et policée de l’Asie jaune qu’était Singapour nous plon-gions dans le chaos indien.

On dit des grandes métropoles mondiales qu’elles ne dorment jamais mais au moins le bruit s’atténue au cœur de la nuit. Pas à Bombay.

Le bruit y est permanent pour une raison assez simple. Les Indiens condui-sent la main sur le klaxon même à 2 heures du matin !

Au-delà de ce petit détail, la capitale économique de l’Inde était probable-ment un des plus beaux exemples d’une ville victime de l’anarchie et de l’incurie administrative de la plus grande démocratie du Monde.

Une ville conçue pour accueillir 2 millions d’habitants et qui en comptait déjà quand nous y arrivons entre 12 et 15 millions. Personne ne le savait vraiment. Une formidable vague migratoire de campagnes plus ou moins éloignées avait déversé des millions de pauvres gens dans des bidonvilles grandissants et une insalubrité sordide.

Des embouteillages monstres comme partout mais assez folkloriques. Des chiens errants se faufilant partout, des vaches naturellement, des men-diants se glissant avec dextérité entre les voitures tambourinant à votre fenêtre, exhibant leurs membres déformés, blessés ou volontairement am-putés, un klaxonnement incessant et des flics sans illusion et sans résultat.

En l’absence d’un Lycée français digne de ce nom nos enfants intègrent la localement prestigieuse American School of Bombay où on éduque les en-fants d’expatriés mais également une partie de l’élite indienne qui en a les moyens. Les prix sont exorbitants mais la banque prend en charge ces frais.

Ici encore beaucoup de découvertes : le Rajasthan et ses palais Moghols, le Kerala et ses lagunes immenses et mystérieuses les fameuses « backwaters », les fabuleuses grottes d’Ajanta abritant des statues bouddhistes millé-naires construites sur plusieurs siècles par des moines opiniâtres, Ellora et

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son merveilleux temple creusé à même le basalte et tant d’autres chef d’œuvre laissés par les peuples envahisseurs ou autochtones. Goa enfin avec son ambiance bien particulière de plages immenses, de villages adorables et de « bouiboui » où flottait une omniprésente odeur de schnouf.

Pour moi c’était la responsabilité d’équipes presque exclusivement locales. Le cout exorbitant des expatriés induit par les loyers ahurissants de Mum-bai et la très grande qualité des cadres indiens ne rendaient nécessaire qu’une poignée d’« expats »

Et je dois confesser ici mon immense bonheur à avoir travaillé dans ce pays.

La façon la plus juste de décrire l’Inde c’est la cohabitation d’un capital in-tellectuel remarquable, d’une énergie et d’un courage du quotidien extraordinaire de la part de la population et d’un Etat lamentable car la classe politique de ce pays est nulle.

Les élites dégoutées par le fonctionnement chaotique du pays et les salaires misérables de la fonction publique se sont réfugiées dans le secteur privé dont l’organisation et la qualité sont à peu près inversement proportion-nelles à celle de l’Administration qui s’est tout de même améliorée depuis quelques années.

Cela produit des choses étranges comme ces campus à l’américaine des grandes sociétés informatiques indiennes truffés de titulaires de PhD ren-dus très difficilement accessibles par des infrastructures dignes du tiers-monde ou des immeubles modernes entourés de bidonvilles plus ou moins misérables.

Mais se frotter à l’élite indienne c’est un stimulant extraordinaire.

Ces gens pétillent d’intelligence, habitués à se confronter à un environne-ment défaillant de toutes parts ils sont imaginatifs, créatifs, se battent, bossent comme des chiens pour trouver des solutions là où l’on ne voit qu’une impasse.

L’élite économique indienne est fière d’être indienne, elle est attachée aux traditions multi-millénaires du pays, patriote malgré toutes les tares de son Etat, mécène et charitable. Elle admire toutefois l’Occident et veut être re-connue comme membre de la classe dirigeante mondialisée.

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Elle va à Davos -le grand conclave annuel de ce qui compte politiquement et financièrement dans ce monde -achète des sociétés américaines et euro-péennes et envoie ses enfants étudier dans les meilleures universités occidentales.

Ce sont des hommes et des femmes d’affaires impitoyables, bâtisseurs d’empires encore peu connus chez nous à quelques exceptions près, leur gout du pouvoir est bien plus grand que leur appétit de richesse qu’ils exhi-bent toutefois avec délectation lors des mariages féériques qui rythment la vie sociale de Mumbai et New Delhi.

Je demandais un jour à un de ces entrepreneurs s’il était intéressé à vendre son groupe à une boite française qui voulait faire une importante acquisi-tion en Inde en y mettant le prix fort. Il me répondit par la négative. Revenant à la charge et vantant la somme considérable qu’il tirerait de cette vente je me suis vu opposer un désintérêt pour cet argent.

Ce qu’il perdait en échange était sans prix. Le prestige et le pouvoir de diri-ger des milliers d’hommes et de femmes, d’influer sur la vie des communautés autour de ses usines, d’être sollicité par des hommes poli-tiques, de ressentir ce sentiment de puissance, de domination et de responsabilité qu’éprouvaient autrefois nos grands industriels avant de de-venir des financiers.

De mes équipes indiennes j’ai gardé un souvenir ému.

Des années après je reçois encore des mails pour me demander de mes nou-velles, me souhaiter mes fêtes.

Ma vie professionnelle était très riche. BNP Paribas participait au finance-ment des conglomérats indiens et des filiales des multinationales implantées sur place. Avec mes équipes j’ai sillonné le pays à la rencontre de nos clients.

Mais c’est aussi l’époque où les dérives de la finance mondiale ont com-mencé à se faire sentir même dans un pays très régulé comme l’était l’Inde.

Dès le début des années 2000 nous entrons dans la phase d’accélération de l’épidémie de produits financiers dits « dérivés ». Assez opaques pour les clients et hautement rémunérateurs pour les banques ces instruments de-viennent l’alpha et l’oméga du métier et le mot d’ordre impératif : « vendre des dérivés ! ».

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Des experts bâtissent des produits protégeant les entreprises contre les évo-lutions des taux de change et de taux d’intérêt et cette protection intègre une forte rémunération pour la banque ce qui représente un cout élevé pour le client. Personne n’étant idiot dans le business, les directeurs financiers des sociétés commencent à exiger des produits moins couteux et on arrive à les fabriquer en transférant de plus en plus de risques sur le client avec des scénarios rassurants faisant apparaitre des pertes pour lui que dans des hypothèses considérées comme très improbables.

A ce petit jeu nous, comme d’autres, avons gagné beaucoup d’argent et les bonus ont suivi.

J’en ai bénéficié, je ne le cache pas. Toutefois les limites très strictes fixées par la banque centrale de l’Inde – la Reserve Bank of India – avaient permis de restreindre le développement de ce marché et quand la grande crise a frappé en 2008 les effets furent contenus. Ouf !

A côté de cela la vie sociale de Mumbai était harassante et chatoyante.

Les soirées, les cérémonies et les fêtes se sont succédées à un rythme infer-nal.

Nous avions trouvé un bon équilibre. Les « teufs » entre expatriés alter-naient avec les réceptions indiennes auxquelles nous étions invités grâce à mon statut de patron d’une grande banque internationale.

Les années passant, nos parents vieillissant loin de nous, nos enfants par-tant faire leurs études en Angleterre nous décidons qu’il va falloir quitter Mumbai et revenir en Europe. Par ailleurs la crise financière qui a débuté à l’été 2007 commence à impacter notre activité. On nous disait de « lever le pied » car les nuages s’accumulaient sur la finance mondiale, du coup le business devenait moins intéressant.

Plus vertueuse que d’autres, BNP Paribas traverse cette crise sans trop de dommages et est choisie en 2009 par le gouvernement belge pour reprendre Fortis, fleuron de la finance de nos voisins septentrionaux, détruite par son exposition aux produits risqués.

C’est là qu’une nouvelle opportunité s’ouvre à moi. Fortis avait une filiale polonaise totalement « plombée » par des crédits douteux et de nombreux contentieux liés à des produits dérivés vendus à tort et à travers. Un chan-gement de management s’impose et on me demande de devenir le DG de cette entité.

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Petite hésitation, mais Varsovie est à 2 heures de Paris et le « challenge » professionnel en vaut la peine. Nous acceptons ….mais ce n’est qu’après coup que l’on m’annonce que je dois apprendre le Polonais ! Une des langues les plus difficiles du Monde.

Le gag c’est que j’ai commencé à me plonger dans les « méthodes » de Po-lonais sur les plages d’Ibiza à l’été 2009 quelques mois avant de rejoindre mon nouveau poste. Pas facile de se concentrer quand on est entouré de naïades entièrement nues, le naturisme sauvage étant la règle sur l’Ile de la Fête.

Nous rejoignons la capitale de la Pologne le week-end du 11 Novembre 2009 dans un froid polaire, un brouillard à couper au couteau et une ville désertée car la population très catholique est partie fleurir et illuminer les cimetières où reposent les anciens. Je dirais plus tard à mes collègues que j’avais eu l’impression d’avoir débarqué à Tchernobyl.

Les années polonaises furent très différentes des précédentes. Redresser une banque tout en apprenant une langue nouvelle c’est déjà difficile mais rendre heureuse son épouse qui ne s’intègre pas dans un environnement qu’elle trouve blafard c’est mission impossible.

Quel paradoxe que cette montmartroise clairement à Droite qui avait réussi à parfaitement s’immerger dans le monde asiatique multiculturel mais qui ne s’adaptait pas à ce pays blanc et catho.

Ayant appris le Polonais en quelque mois à la surprise de mes collabora-teurs je me lance dans la tâche qui m’attend. Ce furent les 5 ans les plus difficiles de ma carrière.

Je n’en parlerai pas davantage mais ce qui me marqua le plus c’est l’identité de ce pays d’Europe encore véritablement européen.

La Pologne est presque tout ce que nous ne sommes pas ou plus.

Un pays fier de son passé pourtant tourmenté, sans complexes, sans mino-rités dissonantes, sans femmes voilées et hommes barbus en djellabas, les prières de rue aux cris d’Allah Akbar relèvent là-bas du cauchemar, on se retourne avec curiosité quand on voit un Black, pas de gauchistes dévastant les centre-villes, ni de syndicats jusqu’au-boutistes.

Les églises sont pleines surtout lors des Fêtes. Il y est inconcevable pour un journal satirique comme « Charlie Hebdo » de dessiner un Pape en train de sodomiser un enfant, de qualifier Jean Paul II de « pape de merde »

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(élégant non ?) et d’appeler à « chier dans tous les bénitiers de l'Eglise » (jamais ce genre d’invitations pour les synagogues par contre !) .

Les croix ornent les salles de classe des écoles comme de nombreux établis-sements publics. Les femmes sont libres, s’habillent de façon assez sexy surtout en Eté et sans risque de se faire harceler par des hommes obsédés. On se marie à l’Eglise parce que c’est la tradition et qu’on a encore la foi, on divorce lorsque l’on ne s’aime plus. Les blagues anticléricales sont mal vues mais critiquer les hommes politiques est monnaie courante. Les homos vi-vent tranquilles mais sont discrets.

On évoque souvent la guerre et la lâcheté des Français qui n’ont jamais res-pecté les termes de l’Alliance Franco-Polonaise qui prévoyait que l’on attaque l’Allemagne nazie si celle-ci lançait ses troupes sur Varsovie. C’est là-bas que j’ai appris un blague polonaise nous concernant : « combien de vitesses a un char français ? « 5 …..1 marche avant et 4 marche arrière. »

Par contre on y aime les Anglais qui se sont bien battus contre les Nazis et ont intégré des dizaines de milliers de patriotes polonais dans la lutte et les Américains qui ont fait plier l’URSS et ont permis « la chute du mur ».

La Pologne c’est aussi la terre principale de l’Holocauste et pour moi et Co-rinne la visite glaçante des vestiges du camp de Treblinka dont on sort en se demandant pourquoi on a laissé un seul SS vivant après la guerre.

Quand on est Polonais on bosse et on accepte les vicissitudes de la vie éco-nomique. On perd son job, on en recherche un autre. On ne gagne pas assez ou on ne grimpe pas assez vite, on va voir ailleurs. Les grèves sont rares et bloquer le pays est hors de question.

Ce n’est pas le Paradis. Beaucoup de petites retraites, on vire sans ménage-ments les femmes qui reviennent de congés maternité à rallonge. Les plans sociaux sont expéditifs, les indemnités chômages minimalistes.

Les hôpitaux publics ne sont pas géniaux. Beaucoup de routes sont mal en-tretenues et la mortalité routière est terrible.

Mais l’économie marche bien, le chômage chute, le pouvoir d’achat grimpe. La France se désindustrialise la Pologne fait le chemin inverse.

La dette est de 60% du PIB, et les déficits publics en dessous des 3%.

5 ans de Pologne nous ont suffi mais j’ai gardé un très bon souvenir de ce pays qui n’est pas très beau mais habité par un grand peuple.

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Le retour en France fut l’occasion d’une véritable redécouverte mais ma car-rière y connut sa fin début 2018. Je ne suis plus « banquier ».

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L’identité et l’immigration

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Le changement dans le peuple

Le débat sur l’identité s’est imposé en France car depuis une quarantaine d’années l’immigration maghrébine et sub-saharienne a transformé en pro-fondeur le paysage humain de notre pays.

La théorie du « Grand Remplacement » est très mal vue car elle émane d’une frange d’intellectuels dont l’idéologie ravive les souvenirs de cette pé-riode de notre histoire où certains affirmaient – en toute impunité d’ailleurs – que les Juifs dénaturaient la race française. La « Shoah », crime entre les crimes, symbolise pour les générations qui se sont suivies depuis la guerre ce que les théories raciales peuvent générer. Ainsi toute discussion qui in-tègre la dimension « race » sent le soufre ou plutôt le gaz.

Les crimes inouïs commis à cette époque annihilent toute possibilité de ré-flexion sur notre identité dans sa composante ethno-culturelle.

Par ailleurs le terme même de « Remplacement » est polémique car il est bien évident que les Français de souche européenne sont encore nettement majoritaires dans notre pays et que leur nombre absolu n’a pas baissé. Je lui préfère celui de «lent remplacement ».

On a toujours voulu retirer à l’identité française métropolitaine sa compo-sante ethnique historique –blanche pour être précis - pour ne pas créer de tensions raciales, pour ne stigmatiser personne. Le débat sur ce sujet lancé par Sarkozy a fait vomir toute une partie de notre intelligentsia parce qu’il pouvait aboutir à une véritable réflexion sur cette dimension pourtant évi-dente.

Souvenons-nous de cette expression qui fut utilisée un temps en France mais l’est un peu moins aujourd’hui : les « minorités visibles », clairement définies comme les populations d’origine arabe, africaine et autre et dont on dénonçait l’insuffisante visibilité dans l’espace publique (média, poli-tique, etc)

Mais s’il y a « minorités visibles » il y a par voie de conséquence une « ma-jorité » visible elle aussi, non ?

Eh bien oui, il y a une majorité ethnique historique dans ce pays, celle du peuple originel alimenté par les apports migratoires des autres pays euro-péens qui nous entourent.

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Notre histoire migratoire et notre glorieux passé maritime nous a doté de concitoyens extra-européens et de territoires lointains aujourd’hui peuplés pour l’essentiel de gens qui pour des tas de raisons ne sont majoritairement pas Blancs. L’Outre-Mer c’est aussi la France et de ce fait, associer « France » et « Blanc » exclut des centaines de milliers de concitoyens aussi « de souche », produits d’une Histoire compliquée : Africains transposés de leur terre natale vers les « Iles à Sucre » par la Traite, Indiens et Chinois venus librement à la Réunion pour couper la canne et commercer, Polynésiens, Kanaks, Amérindiens peuples autochtones devenus Français car envahis et soumis par nos ancêtres.

Toutes ces collectivités ont développé des identités propres très métissées mais avec des dominantes : africaine et créole dans les Caraïbes, blanche à Saint-Pierre et Miquelon et Saint-Barthélemy, polynésienne et mélané-sienne dans le Pacifique sans oublier une importante composante blanche en Nouvelle Calédonie. La Réunion étant un kaléidoscope et un « melting-pot » d’ailleurs assez réussi fait de Blancs, d’Africains, d’Indiens et de Chi-nois. Mais alors que les péripéties de l’Histoire ou notre expansionnisme créait des « France » lointaines aux identités singulières et numériquement faibles nous, Européens, Chrétiens, Juifs et non-croyants, représentons le peuple historique de la France dite « Métropolitaine » ou géographique-ment européenne. Ce peuple au milieu du XXème siècle n’était pas tout à tout à fait mono-ethnique mais presque.

Depuis, avec les besoins de main-d’oeuvre de l’après–guerre, les liens tissés au cours de l’époque coloniale, la communauté de langue, un laxisme d’Etat face à l’immigration clandestine, des législations françaises et européennes de plus en plus protectrices pour les droits des immigrés existants et des migrants même clandestins, le biais idéologique pour la « diversité », la nullité crasse du mouvement national anti-migratoire (j’en parlerais plus tard) on a abouti à ce que nous connaissons aujourd’hui: une France mé-tropolitaine pluri-ethnique profondément différente de celle qui prévalait il y a encore un demi-siècle.

L’INSEE, l’INED et autres institutions tentent de nous faire croire que tout cela n’est qu’une illusion et que nous sommes victimes d’une propagande raciste et identitaire.

L’arabisation, l’africanisation et l’islamisation de notre société est pourtant une évidence.

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La République qui veut ignorer les races et les religions ne peut l’admettre mais les individus que nous sommes ne peuvent l’ignorer. Nos yeux et nos oreilles nous le disent quotidiennement. Le nier me rappelle la lecture de mon enfance et ces passages où le Capitaine Haddock une bouteille de Whisky à la main, titubant et les yeux de travers disait à Tintin : « Moi ivre, mais pas du tout, hips ! ». Plus sérieusement elle me fait penser aux discours lénifiants des dirigeants des pays du Bloc de l’Est qui expliquaient à une population qui faisait la queue pour tout, la chance qu’ils avaient de vivre dans un pays gratifié de la félicité communiste et cible de la propagande malveillante des impérialistes occidentaux.

A ceux qui contestent ce que vous voyons tous les jours on a envie de genti-ment répondre : Afflelou !

Quand mes parents revenus du Maroc en 1960 se sont installés dans les HLM flambants neufs de Viry-Châtillon tout était propre. Pas de tags, pas de dealers, pas de jeunes désoeuvrés trainant leur ressentiment, pas de ro-déo de motos et très peu d’insécurité.

A l’époque ces cités étaient essentiellement blanches et en plus il y avait du boulot pour tout le monde. Les principaux problèmes de l’époque c’était le logement et les transports, pas l’identité.

Lorsque l’on revoit les photos de mai 1968 avec une grande partie de la jeu-nesse lycéenne et universitaire française dans la rue je mets quiconque au défi d’identifier un nombre significatif de visages de type africain ou maghrébin. A cette époque la jeunesse de ce pays était européenne.

Ce qui ne l’a pas empêchée d’ailleurs de mettre un bordel inénarrable et de n’être pas si loin que cela de faire chuter la Vème République.

De la même façon quand on nous montre pour un motif ou un autre des images d’archives de cette époque - les publics de stade, de show TV, d’in-terviews, de reportages, de micros-trottoirs – on voit un peuple européen pour l’essentiel.

Aujourd’hui pas un film, pas une pub, pas un magazine, pas un reportage n’omet de nous montrer la diversité ethnique française.

Le sport est sans doute le domaine où le « changement de peuple » ou « dans le peuple » est le plus évident.

Quand j’aimais encore le foot français notre équipe nationale était majori-tairement européenne mais pas exclusivement.

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En 1984 Michel Platini fils d’immigrant italien soulevait au Parc des Princes la Coupe d’Europe que nous venions de gagner contre l’Espagne. C’était une grande équipe européenne qui venait d’en battre une autre mais un Jean Tigana, jeune français d’origine malienne, nous disait que nous n’étions pas une société fermée, mono-ethnique. Deux ans plus tôt en Espagne l’équipe de France déjà menée par Platini avait pour défenseur le grand Marius Tré-sor, fils de Guadeloupe, adoré du public français.

Aujourd’hui quand cette équipe des Bleus s’apprête à jouer la Coupe du Monde 2018 elle est la seule où la composante africaine est aussi impor-tante.

Sur les 23 joueurs sélectionnés 10 sont clairement d’origine africaine ou maghrébine.

Je n’invente rien allez donc sur le site de la FFF et cliquer sur « la dernière sélection ».

Ces joueurs sont souvent nés en France donc ce n’est pas une génération de sportifs fraichement naturalisés.

Le Foot est le grand sport des classes populaires et la composante immigrée en France y a traditionnellement été forte et pour une raison simple: les immigrés ont toujours représenté une bonne partie du prolétariat de notre pays.

Mais voilà, autrefois la classe populaire était européenne. Par ailleurs il n’existait pas, ou moins, cette véritable immigration du sport qui irrigue aujourd’hui tout.

On grandissait le ballon au pied dans les petits stades du coin, on était formé par le club local, on se faisait connaitre dans l’équipe première et on faisait carrière en France et plus rarement ailleurs en Europe. Les clubs n’allaient pas chercher aux quatre coins de l’Afrique ou d’Amérique du Sud des joueurs car nous avions assez de jeunes qui rêvaient de devenir profession-nels et se battaient pour cela.

Aujourd’hui des jeunes nous en avons pleins mais on continue à aller cher-cher des talents au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Maghreb, au Brésil.

De nos jours ces les joueurs de ces équipes professionnelles n’ont plus au-cun lien avec la ville pour laquelle ils tapent le ballon.

Les clubs parisiens, lillois, lyonnais, marseillais et tous les autres n’ont qua-siment rien à voir avec les villes qu’ils représentent. Le « mercato » a

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totalement brouillé la relation charnelle entre une équipe, ses joueurs et sa ville.

La maghrébinisation et l’africanisation du foot français est encore plus fla-grante dans les équipes amateurs et corporatistes. Assistez un jour à des matchs des petites ligues (National, National 2, National 3) ou dans les ligues régionales !

J’exagère ? Entrez sur le site de la Fédération Française de Football et l’une des premières images qui s’offre à vous est celle de 3 Noirs dans un vestiaire face caméra avec la légende « Découvrez la nouvelle collection football ama-teur ». Pas un Blanc sur la photo qui aurait pu être prise dans un club sénégalais.

Ce qui est vrai du Foot l’est maintenant également de presque tous les sports : Athlétisme, Judo, Basket, Handball, Escrime, etc.

On va me dire « et alors, si ce sont eux les meilleurs, qu’est-ce que cela peut faire ? »

C’est vrai, et c’est la bonne réponse ! Le sport professionnel ou amateur de haut niveau est méritocratique et aveugle à l’origine sociale et ethnique et c’est ce qui lui donne ses lettres de noblesse mais il n’échappe pas aux lois de la statistique, si une grande partie du sport français s’est largement dés-européanisée c’est que la composante non-européenne de la population a considérablement augmenté.

Mais avons-nous besoin du petit écran et du cinéma pour être confronté à la profonde mutation ethnique de notre pays ? On la voit partout : dans les transports en commun, les magasins, les marchés, les brocantes, la rue, les Urgences des Hôpitaux, les cours d’écoles, les piscines, les stades, les locaux de Pôle Emploi, de la CAF, des Impôts, etc.

Je vis dans une grosse banlieue de plusieurs dizaines de milliers d’habitants du département des Hauts-de-Seine réputé « bourgeois ».

Un jour de 2010 alors que nous venons d’installer notre maison achetée de-puis peu j’ouvre le courrier, je tombe sur le magazine de la Commune que j’ouvre et que je parcours. J’arrive au Carnet des Naissances qui porte le joli titre de « Bienvenus aux Petits (noms des habitants de la ville) ». Mon re-gard glisse sur les noms sans intérêt particulier mais quelque chose retient mon attention. Je relis plus précisément et là, force est de le constater : la

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moitié des prénoms et des noms ont une consonance africaine ou arabo-musulmane.

J’ai pris l’édition de février 2018 qui ressemble à toutes les précédentes dans sa composition. C’est un document absolument public et accessible en ligne mais que je ne peux reproduire car la Commune s’y opposerait et je ne veux pas non plus me prendre des procès en mettant les noms alors je vais sim-plement vous donner tous les prénoms, 169 au total et vous vous ferez votre opinion.

Amir, Jonah, Yao, Bilel, Sarah, Saikash, Zaïn, Mira, Jaden, Aymen, Esra, Ayoub, encore Ayoub, Romy, Marius, Emilian, Inès, Leyna, Kheira, Paula, Thomas, Nahel, Ines, Samaï, Arya, Adrien, Bilel, Naïa, Mohammed, Naïm, Isaac, Amaya, Augustin , Valentin, Youssouph, Edera, Anas, Alexander, Noham, Rayan, Nathanael, Salahaldin, Aram, Victor, Augustin, Luna, Celeystone, Souleymane, Luna, Yama, Kaïs, Dania, Neyla, Camille, Ariola, Alessio, Orso, Raphaël, Souleïman, Sidra, Elyas, Bachir, Sophie, Valentin, Souleïman, Ismaël, Kassim, SreyaAngela, Lilwenn, Eden, Zoé, Steffy, Sacha, Zyed, Rama-toulaye, Isaac, Meyar, Maël, Daniel, Shaïnice, Massine,Lorenzo, Nathan, Daria, Jaden, Imane, Youba, Emmy, Liyah, Julia, Clara, Sha-nah, Noam, Binta, Dora, Mohamed,Benjamin, Naomi, Noeh, Djiguy, Sarah, Fatima, Hajar, Hana, Maryam, Kaïs, Zakaria, Ulysse, Ma-thilde, Béatrice, Madeleine, Martin, Ahmed, Aïcha, Irina, Melvil, Matéo, Joude, Lyah, Aaliyah, Etienne, Samuel, Kenzo,Louise, Adam, Elissa, Oussama, Zoé, Anaïs, Cheikh, Emmett, Ava, Yasmine, Logan, Aymen, Yacine, Farouk, Auguste, Anastasia, Hania, Amayas, Fadwa, Stella, Matys, Jean-Paul, Axel, Adam, Ismaël, Abdel, Emma, Clara, Louis, Mailane, Antonin, Jayden, Ylan, Isaiah, Souleymane, Sheylia-nah, Eliza, Liam, Lina, Nahil, Victoria, Aliyah, Lloyd, Talia, Souad, Sakina, Chems, Léonide, Sylvia, Gaspard, Myron, Matisse, Inaya, Riteye. L’usage par pas mal de familles européennes de prénoms inconnus dans nos calendriers rend l’analyse un peu compliquée mais associés aux noms de famille que je n’ai pas mis, les différences d’origine deviennent évidentes croyez-moi et mon ratio de 50/50 entre enfants européens et non-euro-péens est très réaliste.

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Ma commune n’est pas « atypique ». Une Maire de Droite, une rue piétonne assez bourgeoise, des quartiers pavillonnaires coquets mais aussi des cités comme dans tant de villes de France avec une forte poussée démographique émanant des populations arabo-africaines.

Je souhaite belle et longue vie à ces bambins dans ce pays qui est le leur, ou va le devenir, mais arrêtons de prendre les gens pour des cons.

Bien sûr qu’il y a un « changement de peuple » ou « changement dans le peuple » et avec nos politiques migratoires actuelles (« très-gratoires » plaisante mon vieux Père qui s’en fout un peu) le basculement aura lieu dans les décennies qui viennent, 3 ou 4, difficile à dire mais c’est inéluc-table.

Ce n’est pas la prophétie d’un Blanc en proie à une névrose obsessionnelle mais une certitude que je partage avec une alliée totalement improbable.

Elle s’appelle Léonara Miano, écrivaine africaine, franco-camerounaise, lauréate de plusieurs prix dont le Fémina 2013. Auteure d’une œuvre riche, belle et intelligente, écrite dans un Français meilleur que le mien, elle dé-fend une identité « afropéenne » et participe à la lutte antiraciste et anti-identitaire…l’identité des Blancs bien sûr, pas la sienne.

Je l’ai découvert dans une émission de novembre 2013 de « Ce Soir ou Ja-mais » un talk-show animé par Frédéric Taddei et qui portait sur les questions d’immigration.

Elle est confrontée à Elisabeth Levy, journaliste de droite qui en se dandi-nant sur son siège dit que « les Français n’ont pas de problèmes avec les différences de couleur » mais que « les Etrangers -comprenez les Arabes et les Noirs –devraient faire peut-être des efforts d’intégration » et qu’ « il faut comprendre que nous ayons des craintes identitaires ».

Léonara Miano, calme et droite dans ses bottes, lui répond presque péda-gogiquement que l’afflux des migrants sub-sahariens est une « facture du colonialisme », que nous devons « payer », que les peuples d’une Afrique Noire « pillée » par les multinationales n’ont d’autre choix que d’aller cher-cher une vie meilleure en Europe.

Que la « mutation » - comprenez le « changement de peuple » - a commencé et que « vous » (donc nous Européens) deviendrez « culturellement » mi-noritaires. Elle voulait évidement dire « ethniquement minoritaires » mais n’a pas osé aller jusque-là.

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Elle affirme que ce n’est pas grave, que nous ne devons pas avoir peur car « la fin du monde connu » d’autres peuples l’ont vécue (Amérindiens, etc) et que nous devons en prendre notre parti.

Tout cela est dit sans animosité aucune, sans militantisme, sans provoca-tion.

Elle ne fait que dire l’évidence au vu de notre réaction soumise à cette marée montante, lente mais inexorable.

Une sympathique romancière qui ne sait pas très bien de quoi elle parle et prend ses désirs pour des réalités?

Lisez Stephen Smith professeur d'études africaines à l'université Duke, en Caroline du Nord depuis 2007 et qu’Emmanuel Macron a cité dans son ré-cent interview face à Bourdin et Plenel.

Il a d'abord été correspondant en Afrique pour l'agence Reuters et RFI. Il est entré au service Afrique du quotidien français Libération en 1986 puis il en devint responsable.

En 2000, il rejoint Le Monde dont il prend la direction du département « Afrique » ainsi qu'à partir de 2002 le poste de chef adjoint du service « Étranger ». Pas le pédigrée d’un excité de Droite.

Que dit-il dans son dernier ouvrage au titre révélateur ‘La ruée vers l'Eu-rope - La jeune Afrique en route pour le Vieux Continent » ?

Qu’il y a aujourd'hui 500 millions d'habitants dans l'UE et 1,25 milliard d'Africains en face, dont 40 % ont moins de... 15 ans ! En 2050, il y aura 2,5 milliards d'Africains pour 450 millions d'Européens.

La jeune Afrique va venir chercher de meilleures chances de vie sur le

Vieux continent, c'est inscrit dans les faits. Il pense qu’au moins 100 mil-

lions d’Africains se mettront en route et il nous suggère bien

tranquillement de nous y soumettre. Dans une interview à Jeune Afrique

du 6 mars 2018 il livre des chiffres incroyables :

« 42% des Africains âgés de 15 à 25 ans déclarent vouloir partir selon un sondage Gallup. « L’Afrique est un continent en instance de départ »

« Au Togo, un tiers des adultes a tenté sa chance dans la loterie américaine des permis de résidence – 55 000 green cards par an, pour le monde entier – qui sont offerts aux « candidats de la diversité » aux États-Unis.»

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« Il faudrait actuellement créer 200 millions d’emplois par an pour les primo-arrivants sur le marché du travail en Afrique. On en loin »

« Les migrants tournent le dos à un continent « en panne » dont les insuf-fisances leur semblent irréparables à l’échelle d’une vie humaine.»

Il n’y aucun besoin d’aller écouter les délires d’un Renaud Camus auteur identitaire radical pour se convaincre de la réalité du scénario du « rempla-cement ». Il suffit d’écouter cette auteure noire érudite, brillante et ce prof d’université américain blanc et grand spécialiste de l’Afrique pour com-prendre ce qui nous attend.

Face à cette réalité incontestable on peut définir 4 types de réactions:

-La vénération de la mixité, du métissage, de la diversité, de « l’autre » qui nous apporte tant » et qui est ici « chez lui », de « la France est à tout le monde ! »

-L’indifférence du « et alors ? » incarnée par cette phrase extraordinaire de Lionel Jospin qui en 1989 disait à la journaliste Elisabeth Schemla : « qu’est-ce que vous voulez que cela me fasse que la France s’islamise ? » J’es-père qu’on la lui rappelle tous les jours.

-La timide reconnaissance d’un « problème » avec en parallèle l’admission d’une certaine impuissance à le traiter ou s’y opposer en raison des « Prin-cipes de la République et de l’Humanisme ».

-La revendication identitaire, la volonté d’en finir avec l’immigration et de contenir la progression de l’Islam.

On reconnaitra la gauche radicale et militante dans la première catégorie, la gauche bien- pensante dans la seconde, le Centre et la Droite classique dans la troisième et une fraction du LR et le FN que je refuse de qualifier d’Extrême Droite dans la dernière.

A ce stade je ne peux résister à l’envie de dire toute ma détestation pour la troisième catégorie. Ces gens qui rêvent baisse d’impôts, défiscalisent tant qu’ils peuvent mais parlent « Pape François », pestent contre l’immigra-tion en privé mais font du « Jacques Attali » en public.

Ils m’ont inspiré un grand moment de dégout lors de l’épisode du projet de camp de migrants à Rocquencourt à l’Automne 2016.

Nous sommes au cœur de la banlieue chic, catho bien-pensante des Yvelines constituée des communes de Bougival, Louveciennes, le Chesnay, aux portes de Versailles.

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Le gouvernement de Manuel Valls veut disperser les migrants dans toute la France et gratifie la « bourgitude » de l’ouest parisien d’un centre d’accueil dans un site désaffecté de l'Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique,

Grosse émotion chez les « De Quelquechose ». Des migrants près de chez nous ?!

Mais, mais, mais ……on n’a pas l’habitude! Et le prix de nos maisons…… et Marie Charlotte qui risque de croiser des migrants les couilles pleines quand elle va à son tennis en jupette !

Alors se développe une grosse mobilisation avec réunions, pétitions, etc.

Le 16 Novembre, manifestation devant la Mairie de Louveciennes avec les édiles locaux qui sont tous « contre ». Le Maire de Louveciennes, Pierre François Viard –LR prend la parole.

Ses premiers mots sont pour dire que la France doit dignement accueillir les migrants, qu’il faut soulager la misère mais……malheureusement ce pe-tit coin de Paradis -épargné par la colonisation de peuplement – ne peut accueillir ces pauvres gens dignement, que le lieu choisi n’est pas le bon, qu’ils sont trop loin des transports, etc.

Ce personnage lamentable expliquait sans honte que cette zone privilégiée de la région parisienne, blindée de fric, ne pouvait pas recevoir les coloni-sateurs.

Il fallait les mettre ailleurs. Il ne le suggérait pas mais par défaut c’est dans les communes qui en ont déjà beaucoup qu’il faut les installer ……« les pe-tits blancs » ont l’habitude …….ou dans les communes rurales qui se dépeuplent « ça les fera revivre » !

Ces habitants de la France d’en bas n’ont rien à perdre, leur logement ne vaut déjà pas grand-chose tandis que ceux des bourges frisent ou dépassent le million d’Euros. Et puis les filles et les femmes des quartiers populaires ont l’habitude.

Elles ne sont pas à un harcèlement, à une réflexion salace ou à un attouche-ment près. Marie-Odile, elle, cela risque de la choquer !

Le type me révoltait. Non pas parce qu’il ne voulait pas de « bronzés » chez lui mais à cause de son hypocrisie. Les migrants oui ….mais pas chez les bourges cathos ! J’avais dix fois plus de respect pour les quelques porteurs

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de pancartes « des migrants pour Louveciennes ». Eux au moins assu-maient leurs convictions.

Je pensais aussi à Nathalie Bouchard, Maire LR « humaniste » de Calais qui les considérait comme « une richesse culturelle » mais ne supportait plus ce que la « jungle » de Calais faisait subir à la population locale.

Il faut les accueillir mais pas chez nous les pauvres calaisiens ! Installez-les chez d’autres Français !

Tous ces gens me dégoutent.

Moi j’assume être dans cette catégorie qui dit « pas de nouveaux migrants chez moi et nulle part ailleurs dans mon pays ». « Ni chez les riches, ni chez les pauvres, ni en ville, ni à la campagne, ni à Saint-Denis, ni à Marnes-la-Coquette, ni à Paris, Lyon ou Bordeaux et pas davantage à Trifouillis-les-Oies. »

Est-ce que cette « fermeture » est le reflet d’un manque d’éducation, d’une méconnaissance des « autres », d’une peur du déclassement social, d’un ra-cisme non-assumé qui seraient les caractéristiques de la France identitaire qui pour faire simple est vue par les élites comme bête et pauvre ?

Je pense que vu ma jeunesse africaine, mes diplômes, mon parcours pro-fessionnel, mon passé itinérant et mes aveux sur ma situation financière on ne me catégorisera pas dans la France « d’en bas », périphérique, brisée par la mondialisation, inquiète du lendemain.

Non en effet je ne suis pas un de ces prétendus « front bas » frustré et fauché fantasmés par les immigrationnistes.

Je suis un identitaire aisé, réfléchi, calme, bienveillant et comble du comble antiraciste, le produit d’une longue maturation que nombre de mes compa-triotes ont également connu au fil des années même si nos parcours individuels sont très différents.

La coexistence raciale je l’ai connue dès mon plus jeune âge et elle a baigné toute ma jeunesse.

A l’Institut National des Langues Orientales où j’ai passé deux ans après mon BAC pour apprendre l’Arabe et le Swahili (langue de l’Afrique Orien-tale) on a du mal à devenir raciste car si l’on n’aime ni les peuples ni leur culture on ne se « prend pas la tête » à apprendre, avec passion de surcroit, des langues très difficiles (surtout l’Arabe qui s’écrit de droite à gauche dans

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un alphabet totalement différent) et leur Histoire particulièrement com-plexe.

Enfant j’ai découvert le racisme en France de la part d’un certain nombre de nos concitoyens et je vais vous raconter une anecdote qui me reste mal-gré les plus de 40 ans qui m’en séparent. 1972. Après plusieurs postes successifs en Libye, Soudan et Tanzanie mon père est rappelé à Paris pour deux ans. A l’époque se loger était difficile dans la capitale et mes parents décident que ma mère et moi allons passer un an dans la banlieue lilloise dont nous sommes originaires. Les liens de ma famille avec les milieux ca-tholiques du Nord me permettent d’entrer au prestigieux Collège de Marcq-en-Baroeul. Tout juste sorti de mon Afrique chérie je dois avouer que mon adaptation ne fut pas facile mais ce n’est pas le sujet. Je m’étais fait un ca-marade qui un jour m’invite chez lui pour goûter et là nous rencontrons son père qui me dit avoir fait la Guerre d’Algérie et me pose des questions. Très vite il me demande si vivre au milieu des « bicots » et des « nègres » cela n’avait pas été trop dur.

Déjà un peu facétieux je lui répondais qu’au contraire c’était génial et que je ne rêvais que d’une chose, y retourner car c’était là-bas que je me sentais bien, que les Arabes et les Noirs étaient gentils et accueillants. Effarement du bonhomme. Inutile de vous dire que cette camaraderie s’arrêta nette.

Quelque mois plus tard ce garçon situé à quelques rangs devant moi dans le bus scolaire ouvrait la fenêtre pour cracher ostensiblement sur deux Maghrébins en scooter qui attendaient au feu à coté de nous provoquant le rire de certains élèves et l’indifférence des autres.

Le racisme ordinaire de la France d’alors qui explique tout de même pas mal de choses. Le Collège, mis au courant, le sanctionna.

Jeune en Afrique j’ai souvent été témoin de propos, de gestes ou de com-portements de Blancs vis-à-vis de Noirs qui me révulsaient. Parmi les innombrables exemples l’un d’eux a imprimé définitivement ma mémoire. Un jour alors que je me dirigeais vers le club de tennis de Bujumbura au Burundi au volant de la voiture de mes parents je fus témoin d’un accident au cours duquel un vieux Noir un peu clodo avait été renversé par une moto.

Avec le motard désolé j’ai mis le vieil homme un peu crade dans notre belle voiture et je l’ai conduit à l’Hôpital où après avoir dû pas mal insister il fut pris en charge. Quelques jours plus tard le beau-père belge de ma copine de l’époque, professeur coopérant à l’université nationale et secrétaire de la section locale du Parti Socialiste Belge (cela ne s’invente pas), me confiait

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que dans ce genre de situation il valait mieux laisser les Africains « se dé-brouiller entre eux. »

Mais j’ai aussi appris qu’à côté de la laideur du racisme blanc qui n’était d’ailleurs le fait que d’une minorité il y avait quelque chose d’aussi dur et de sanglant : le tribalisme.

J’ai vécu au Burundi où en 1976, peu avant la prise de fonction de mon père à l’Ambassade de France, plus de 300.000 Hutus, peuple paysan bantou, étaient massacrés non pas par des Blancs mais par les Tutsi, peuple d’ori-gine nilotique, qui s’était imposé dans ce pays plusieurs siècles auparavant et avait continué après la décolonisation.

20 ans plus tard au Rwanda c’était au tour des Hutus de découper à la ma-chette 800.000 Tutsis hommes femmes, enfants, vieillards et bébés faisant dire à un vieux missionnaire « Il n’y a plus de Diables en Enfer, ils sont tous au Rwanda. »

Dans l’éducation qui m’était inculquée par des parents qui aimaient l’Afrique, le racisme blanc était odieux car nous, les Européens, étions un peuple développé, chanceux d’avoir tout ou presque alors que les autres n’avaient rien ou presque.

A ce titre, nos standards moraux et comportementaux devaient être exem-plaires par rapport à ceux de peuples que l’on considérait comme « en devenir ».

J’étais abreuvé de la « bonne » littérature. Ma mère, socialiste jusqu’à la mort de Mitterrand et à qui je dois aussi une bonne partie de mon ouver-ture d’esprit, me faisait lire Frantz Fanon, Martiniquais noir, qui a rejoint à 22 ans De Gaulle et s’est battu courageusement pour la libération de la France avant de devenir médecin psychiatre et un auteur anti-colonialiste et anti-raciste. « Le Monde », « le Nouvel l’Observateur », « Jeune Afrique » que nous recevions par la valise diplomatique étaient les journaux de référence à la maison et bien sûr l’ineffable « Le Canard Enchainé ».

« Le Figaro » était considéré comme un journal de droite simpliste et sans profondeur analytique. Mais, paradoxe, le journal d’extrême-droite « Mi-nute » autrefois très structuré, arrivait avec le lot de la presse française et je le lisais.

Nous étions un petite famille -juste nous trois- dans laquelle on discutait beaucoup à table et à 90% de politique. C’est au gré de ces conversations

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que tombaient dans mes oreilles toutes les turpitudes des régimes poli-tiques locaux, tous leurs échecs économiques sans parler bien sûr des scandales qui n’étaient pas dans la presse du pays, totalement muselée, mais étaient connus des diplomates. Et puis il y avait ce sentiment d’incurie dont parmi des dizaines d’exemples l’un m’avait frappé.

La France était depuis la décolonisation engagée dans un important pro-gramme de formation de médecins locaux dont beaucoup, avec des bourses de l’Etat français, venaient étudier dans notre pays.

Le problème c’est que, diplôme en main, ceux qui revenaient (certains ne rentraient même pas) se montraient très réticents à aller pratiquer dans les Hôpitaux de province et refusaient carrément les hôpitaux de brousse où pourtant vivait la grande majorité de la population. Intrigues, copinage et piston leurs permettaient d’échapper à leur devoir.

Ils avaient bien sûr leurs raisons, la principale étant que leurs épouses ne voulaient pas s’enterrer dans des bleds impossibles et qu’eux même ne voyaient pas ce que soigner les pauvres bougres de brousse allait apporter à leur carrière.

Moyennant quoi c’étaient les jeunes médecins coopérants français qui au titre du Service National exerçaient dans ce que l’on appelait à l’époque les Postes Médicaux Isolés souvent accompagnés de leurs femmes ou de leurs fiancées. 2 ans dans la campagne africaine, loin de tout et avec une charge d’âmes incroyable. J’en ai rencontré et en particulier au Burundi, à 6 heures de piste de Bujumbura, la capitale, où une virée entre potes nous avait amené.

Nous étions hébergés par deux couples. Le premier un jeune médecin et sa femme et un second nettement plus âgé, un infirmier anesthésiste et son épouse.

Leur hôpital financé par la France était une ile de lumière à tous les sens du terme. A des dizaines de kilomètres à la ronde il n’y avait qu’eux et toutes les pathologies et les urgences se présentaient. Même des cas qu’ils étaient censés envoyer à la capitale car trop compliqués. Mais ils savaient que per-sonne ne viendrait chercher ces gens oubliés. Alors ils tentaient tout y compris des opérations difficiles et stressantes. C’était l’infirmier en fin de carrière qui ayant tout vu dans sa vie de bloc-opératoire guidait et encoura-geait le médecin hésitant et novice. Ils faisaient concrètement infiniment plus pour ce peuple d’Afrique que tous les intellos progressistes que j’ai lu ou entendu.

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Des médecins comme ceux-là on en a envoyé des milliers et un jour peut-être un « repenti de la repentance » s’abaissera à écrire un ouvrage pour raconter la grande épopée de la médecine française d’Afrique et ce que tous ces hommes et femmes ont sauvé comme vies et soulagé comme souf-france.

Rêvons plus loin: il serait l’hôte de Laurent Ruquier dans « On N’est Pas Couché » et affronterait un Yann Moix indigné que l’on puisse dire des choses positives sur la France en Afrique ou une Rokhaya Diallo, invitée pour l’occasion, hystérique et toutes griffes dehors devant cet exemple de propagande néo-colonialiste et de paternalisme raciste.

Bref mon éducation me disait « tu es un blanc donc tu dois être exemplaire

pour racheter les fautes immenses de ta race » et en parallèle il y avait mon

vécu celui d’une complexité bien plus grande où figuraient aussi des « mau-

vais noirs » qui se foutaient comme d’une guigne de leur peuple, qui «

piquaient dans la caisse », qui nommaient des membres de leurs clans aux

postes clés, répondaient à la contestation au mieux par la prison et plus sou-

vent par l’assassinat.

Je voyais au travers de tous ces exemples que les élites nouvelles, à qui nous avions cédé la place et qui se gargarisaient de cette pensée anti-colonialiste et antiimpérialiste que nos élites de Gauche avaient érigée en nouveau « Nouveau Testament », étaient très loin d’être exemplaires. Mais ce qui m’horripilait le plus et a développé en moi une forme de résis-tance intellectuelle étaient les discours de ces leaders verbeux, incompétents et notoirement prévaricateurs dénonçant notre impérialisme comme source des difficultés de leurs pays alors que nos services secrets savaient précisément où ils planquaient le fric qu’ils volaient; souvent en Suisse ou à Monaco et dans nos banques.

A Sciences-Po où je suis entré en 1979 nous étions en plein « Tiers-mon-disme ». Toutes les belles consciences de la Gauche et du Centre y enseignaient. Y sévissait en particulier un certain Stéphane Hessel, « grand humaniste », à qui un jour, tremblotant un peu de mon incroyable impu-dence, je demandais en plein amphi si les malheurs de l’Afrique n’étaient pas autant liés à l’incurie et à la corruption des élites qu’à l’exploitation néo-coloniale. Il me foudroya d’une réponse méprisante qui en substance me disait « je ne vais pas m’abaisser à répondre à une telle bêtise ». Humilié, je compris que dans ce temple du progressisme il y avait ce qu’il fallait penser et le reste.

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Je me rebellais ainsi déjà intérieurement contre cette hiérarchie raciale des devoirs et des fautes qui étaient moralement plus grands quand il s’agissait de nous les Blancs.

Je ne l’ai jamais admise.

Je suis né en 1960 année charnière dans une décolonisation qui a séparé la France de son Empire. Je ne suis en aucun cas, comme tous les Français nés à mon époque ou après, responsable de ce que fut la Colonisation. L’His-toire nous a appris à en connaitre les réalisations, l’apport civilisationnel, la langue qui unit, l’éducation, la santé, les infrastructures, l’administration publique, et tant d’autres apports mais aussi l’aliénation culturelle, les abus, les humiliations, les crimes et dans une certaine mesure l’exploitation éco-nomique.

Mais c’est bien d’un passé dont on parle.

Certains parmi nous affirment que nous devons en être fiers. Certes un peuple d’une quarantaine de millions d’habitants avait conquis des terri-toires immenses que représentaient les cartes de géographie qui faisaient rêver nos parent ou grands-parents sur leurs bancs d’école.

Mais De Gaulle et d’autres avaient compris que l’avenir de la France était d’abord et avant tout européen même si nous gardions l’espoir d’une forme de tutelle sur ces ex-colonies promises à l’époque à un grand développe-ment économique grâce à leurs ressources naturelles dont les « patriotes » condamnaient la perte.

En effet on oublie trop souvent que ceux qui aujourd’hui dénoncent viole-ment « l’invasion » dont nous sommes l’objet sont les fils et filles charnels ou spirituels de ceux qui à l’époque vilipendaient le « bradage » de l’Empire jusqu’à prendre les armes contre celui qui avait présidé à la Libération de la France.

C’est ainsi que nos destins ont divergé.

Nous n’étions plus les tuteurs de peuples « mineurs » mais des Français résolument tournés vers la construction européenne, ce mythe unificateur et pacificateur auquel j’adhérais pleinement et qui devait clore définiti-vement le chapitre des grandes boucheries qui avaient détruit notre continent et broyé des millions de nos semblables.

Tout ce qui précède a fait grandir en moi une identité forte, faite d’une réelle fierté d’appartenir à un peuple –les Européens ou Blancs- dont je mesurais

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l’écrasante supériorité technologique et organisationnelle et d’une sainte horreur pour les propos et les comportements insultants, dégradants pour les hommes et les femmes dont nous étions les hôtes dans les pays qui étaient redevenus les leurs et que j’aimais tout simplement. Un amour sans paternalisme, sans suprémacisme, celui qu’un enfant, un adolescent puis un jeune homme éprouve pour la terre qui fut douce et généreuse avec lui auquel s’ajoutait une curiosité insatiable et une véritable fascination pour ces civilisations et ces arts que je ne considérais nullement comme « primi-tifs » mais que je trouvais tout simplement beaux.

Cette double culture faite de « blanchitude » assumée et d’immersion heu-reuse parmi les peuples avec lesquels nous vivions m’a permis de ne jamais voir de contradiction entre respecter voire admirer les identités extra-euro-péennes et être attaché à cette dernière.

Mes gouts musicaux de jeunesse s’en ressentaient. Au-delà des classiques ABBA, Boney M et Jean-Jacques Goldman, un de mes chanteurs préférés s’appelait Johnny, pas « l’idole des jeunes » avec sa voix splendide, son manque de culture, d’idéal et de vrai message, délinquant fiscal à l’occasion et laissant finalement derrière lui une affaire d’héritage sordide. Méritait-il d’ailleurs cet hommage national que Macron lui a accordé dans un geste de démagogie et de populisme qui ne lui ressemble pas ? « Mon » Johnny était sud-africain né en Angleterre d’une mère juive d’Europe de l’Est et d’un père anglais.

Johnny Clegg, qui devint « le Zoulou Blanc », commença son apprentissage musical lorsque gamin et décrocheur scolaire il s’échappait des quartiers blancs de Johannesburg, défiant les lois de l’Apartheid, pour aller chanter et danser avec les migrants noirs des townships et son mentor Mntonga-nazo Mzila. Il forma plus tard un duo extraordinaire avec un musicien et danseur zoulou Sipho Mchunu qui les mena sur le chemin du succès inter-national avec ce mélange de musique afro-pop, celte et rock accompagnée de danses zoulous de toute beauté.

Ce chanteur africain blanc était un admirateur de Nelson Mandela et il lui consacra un tube mondial « Asimbonanga ».

La musique de Johnny Clegg est une déclaration d’amour à l’humanité noire et à l’Afrique où il n’était qu’un immigré puisque sa mère s’y installa avec lui bien après sa naissance. Le « zoulou blanc » est un type extraordinaire qui rend hommage à la terre où il vit et au peuple majoritaire qu’il côtoie. A la différence de beaucoup de rappeurs de nos « cités », dans ses chansons il ne

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nique pas ta mère, ne viole pas ta sœur, ne t’encule pas, n’insulte pas les femmes, ne « fume » pas un flic, ne déverse pas un torrent de haine sur son pays. Il ne se trémousse pas avec des pouffes siliconées « et putes et sou-mises » qui mériteraient de porter le panneau « je suis une vraie conne et je fais honte aux femmes mais je m’en fous tant qu’on me paie ».

Il fallait que je lâche ce Scud sur les aspects vomitifs de cette sous-culture musicale de nos cités : c’est fait.

J’ai aussi découvert au cours de ma vie qu’affirmer sa fierté d’être Juif, Noir, Indien, Chinois, Amérindien, Papou, Maori, Arabe, Aborigène est tout à fait normal et même plutôt bien vu et en aucun cas perçu comme raciste. Lors de mon séjour en Inde combien de fois ai-je entendu des leaders politiques ou économiques locaux vanter le « génie indien ». J’ai appris que tout le monde avait le droit de revendiquer ce qu’il est dans son identité ethno-religieuse et l’exprimer….. sauf les Blancs chrétiens ou athées d’ailleurs. Peuple encore dominant tant sur le plan scientifique, technologique, écono-mique, financier et militaire –même si nous sommes très challengés par l’Asie – notre identité doit se faire discrète. Elle ne doit d’ailleurs en aucun cas faire référence au groupe ethnique qui est le nôtre. Nous sommes démo-crates, laïques, humanistes, fraternels, tout ce que vous voulez mais pas blancs.

Pour ma part j’estime appartenir à un groupe humain au destin exception-nel et aux réalisations immenses dans tous les domaines, même s’il faut tempérer cela par une reconnaissance du côté obscur, parfois sinistre, de cette lumière.

En même temps j’éprouve un respect viscéral et un intérêt profond pour tout ce qui n’est pas Blanc et Chrétien et un sentiment absolu d’égalité entre tous, quelles que soit nos différences de niveau de vie ou de développement matériel.

Je sais que pour la bien-pensance la première affirmation constitue déjà un quasi délit d’opinion que la deuxième partie n’atténue en rien.

Je vais aggraver mon cas car j’estime que ce peuple européen peut revendi-quer la « propriété » de sa terre historique: l’Europe.

Une propriété qui n’est ni fermée, ni exclusive mais où nous devrions pou-voir tranquillement inscrire dans le marbre un droit inaliénable : celui d’y rester très majoritaire alors que nous faisons face à la montée en puissance numérique évidente des alter-identités. J’ajoute qu’au fur et à mesure de la

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croissance démographique des populations afro-arabo-musulmanes leurs revendications vont s’aiguiser, se raidir et c’est normal.

Ils sont eux aussi héritiers et porteurs d’une identité visible, historique et forte, ils ont de plus en plus le nombre pour eux, ils vivent dans une société qui se veut ouverte, repentante et honteuse quant à sa propre identité eth-nique, il est donc humain de leur part de vouloir compter, peser, influencer voire conquérir.

Malgré la pression écrasante de la bien-pensance autodestructrice nous sommes maintenant une majorité à dire vouloir préserver pour la France métropolitaine et plus généralement pour notre continent cette nette majo-rité de peuplement européen avec son héritage culturel, ses traditions, ses valeurs et cela dans une coexistence fraternelle, bienveillante, égalitaire et respectueuse des diversités.

Cela relève d’un ethno-conservatisme qui n’a rien de «nauséabond».

Il n’a rien de comparable et même de très loin avec les délires racistes de l’entre-deux guerre et l’obsession de la « pureté ». Le racisme a une défini-tion très précise : « ….c’est une idéologie qui, partant du postulat de l'existence de races au sein de l'espèce humaine, considère que certaines ca-tégories de personnes sont intrinsèquement supérieures à d'autres.»

Nous ne nous considérons absolument pas supérieurs à qui que ce soit.

Il existe un niveau de développement qui pour l’instant met les nations « blanches » globalement « au-dessus du panier », en compagnie de quelques nations « non-blanches » –asiatiques pour l’essentiel - qui en adoptant peu ou prou nos modèles nous ont rattrapés.

Est- ce que cela fait de nous des « êtres supérieurs » par rapport aux autres?

En aucun cas. Encore une fois nous sommes ce que nous sommes là où nous sommes, ni plus ni moins.

En ce qui me concerne j’ai de l’admiration pour le paysan sénégalais qui cultive son champs d’arachides avec des moyens dérisoires, qui n’a pas le dixième de mes compétences financières et le centième de ce que je possède matériellement. Il a une résilience, une capacité à survivre dans un environ-nement difficile qui m’est totalement inconnue. Transplanté dans sa situation je mourrai de faim et de maladie dans les mois qui suivent.

Dans mon entreprise nos séminaires me permettaient de rencontrer nos collègues cadres-dirigeants des filiales du Maghreb et d’Afrique Noire.

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C’étaient toujours de beaux moments d’échanges avec des hommes et des femmes d’horizons différents mais avec qui je partageais des compétences équivalentes et des problématiques communes.

Pour traiter du parallèle subliminal qu’établissent les immigrationnistes entre ethno-conservatisme et l’Hitlérisme je rappelle aux utilisateurs mal-honnêtes de notre passé tragique que cette idéologie était basée sur une hiérarchie globale des races, une haine fanatique des Juifs, une volonté d’expansion géographique aux prix de conquêtes sanglantes et l’asservisse-ment des peuples « inférieurs ». Tout cela accompagné d’un système politique parfaitement totalitaire.

Quelle comparaison possible, même ténue, avec une aspiration de préser-vation identitaire majoritaire dans le cadre d’une société déjà multiraciale et multiculturelle

-qui a d’ailleurs vocation à le rester- régie par un système farouchement dé-mocratique, égalitaire, légaliste et pluraliste ?

Aucune.

Mais ce dont je ne veux pas c’est du scénario Léonara Miano. Je me fous de savoir que je serai sans doute mort avant de voir la France devenir une na-tion

« afroarabopéenne ». Je m’y oppose de toute mes forces même si cela doit me valoir les qualificatifs les plus injurieux.

Mais à force d’être toujours sur la défensive sur notre identité nous en ou-blions la force et l’acceptation générale de la revendication identitaire des « autres ». Est-ce si choquant de vouloir rester ce que nous sommes là où nous sommes ?

Je vais entreprendre de présenter 3 affirmations identitaires qui sont franches incontestées et respectées.

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La judéité

Je vais donc commencer par les Juifs, à qui je vais consacrer un long cha-pitre en raison de leur influence morale sur notre société souvent positive par son humanisme et son progressisme mais parfois contestable.

Je sais qu’il est injuste de faire des généralisations avec des gens qui ont chacun un lien particulier qui va du très fort au très faible avec leur religion ou leur « héritage », comme tous les peuples d’ailleurs, mais aucun sujet ne peut être abordé sans une certaine généralisation.

Nos concitoyens de la lignée de Moise sont environ 500.000 en France.

Ils affirment leur judéité – mélange ethnique et religieux – sans complexe et ils ont parfaitement raison. Ils se déclarent -et c’est leur droit même si on est aussi en droit de le contester absolument – « le peuple élu de Dieu », les intercesseurs entre Dieu et le reste de l’humanité. En effet bien que Dieu se soit révélé auparavant aux Patriarches, aux Matriarches et à Moïse, la pre-mière mention de l'élection du peuple d'Israël dans sa collectivité se trouve dans le Livre de l'Exode (19:5-6): « Désormais, si vous êtes dociles à Ma voix, si vous gardez Mon alliance, vous serez mon trésor entre tous les peuples! Car toute la terre est à Moi, mais vous, vous serez pour moi une dynastie de pontifes et une nation sainte » ou encore « Car tu es un peuple consacré à YHWH, ton Dieu, et c'est toi qu'il a choisi, YHWH, pour lui être un peuple spécial entre tous les peuples répandus sur la terre». Leur présence ici est extrêmement ancienne et ils sont à cet égard au moins autant « de souche » que les héritiers des Gaulois et des Francs.

Leur Histoire dans notre pays, comme dans la plupart du reste de l’Europe, est marquée par de nombreuses persécutions. Non-chrétiens dans un monde qui pendant très longtemps ne tolérait guère la différence religieuse on leur a à peu près tout fait.

Massacres, spoliations, conversions forcées, expulsions, ghettoïsation, stig-matisation, insultes, etc. Les persécutions allaient et venaient par vagues, se calmaient, reprenaient, se cristallisaient sur un incident. Ceci dit la posi-tion sociale, intellectuelle et artistique souvent enviable que les Juifs ont construit sur notre continent à travers l’Histoire et avant le génocide montre que tout ne fut pas « nuit et brouillard ».

Même après la Révolution émancipatrice et l’avènement de la République, la société française a montré son puissant potentiel antisémite comme lors

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de l’Affaire Dreyfus, les invraisemblables campagnes anti-juives de l’entre-deux guerres et le comportement abject du Régime de Vichy à leur égard.

La victoire contre le nazisme et la révélation de la Shoah dans toute sa bar-barie ont mis un terme à ces persécutions et l’antisémitisme est devenu inacceptable et réprimé par la Loi, comme de juste.

C’est aussi un fait que cette communauté malgré son poids numérique très limité jouit d’une place importante dans notre pays.

Médecins, journalistes, artistes, avocats, hauts-fonctionnaires, cadres diri-geants, écrivains, philosophes, artistes, hommes et femmes d’Etat, beaucoup de Français de confession ou tout simplement de culture israélite occupent le « haut du panier ». Et cela ne me pose aucun problème.

Vraiment aucun, car j’attribue ce succès au fonctionnement de notre sys-tème méritocratique, au culte de l’éducation et de la réussite qui règne dans la plupart des familles juives qui ne sont ni plus ni moins âpres au gain ou à la recherche du pouvoir que les autres mais veulent le meilleur pour eux et leurs enfants. Il en résulte l’existence d’une élite française juive et c’est une très bonne chose.

L’image du Juif riche et puissant est évidemment parfaitement caricaturale mais il est difficilement contestable que c’est une population dont la situa-tion professionnelle, le revenu et le patrimoine moyen est plutôt au-dessus de la moyenne et elle le doit au travail et au talent de ses membres et pas à un « complot » comme les théories « soraliennes » pourries essaient de nous faire croire.

J’ai plus de mal avec le fait que 70 ans après la fin de l’Holocauste, soit l’es-pace de temps de 2 voire 3 générations, grandit une posture victimaire omniprésente et une affirmation identitaire légitime quand elle est juive mais nauséabonde si elle est euro-athéo-chrétienne ou inquiétante quand elle est musulmane.

Le moindre acte antisémite devient un évènement national. Une famille se fait agresser à Sarcelles et les JT s’en emparent. La même mésaventure ar-rive à une famille non-juive et cela fait une manchette dans un journal local.

Critiquer la colonisation de peuplement juive dans les territoires de Cisjor-danie et vous êtes un antisioniste donc un antisémite mais parler de colonisation de peuplement arabo-africaine en France et vous êtes qualifiés par les mêmes, sauf exception, d’odieux racistes.

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Etre un identitaire juif qui s’installe sur une terre grâce à une présence mi-litaire dénoncée par la communauté internationale comme illégale et vous êtes, pour les uns, le juste propriétaire d’une Samarie-Judée qui appartenait à vos ancêtres et pour les autres « un problème » qu’il faut traiter avec beau-coup de délicatesse. Les mêmes qui considèrent la colonisation européenne comme « un crime contre l’humanité » -dixit Emmanuel Macron à Alger - se contentent de molles protestations contre le traitement des Palestiniens qui sont au moins aussi « colonisés » que ne l’étaient les Algériens lorsque nous occupions leur pays.

Un Français qui clame « on est chez nous » dans une manifestation du FN est pour le CRIF et les organisations juives un raciste et un xénophobe qu’il faut considérer avec mépris et méfiance. Mais pour eux un colon israélien qui en Cisjordanie estime que son peuple a reçu de Dieu cette terre il y a quelques milliers d’années et que les Arabes présents depuis des siècles sont des squatteurs mérite compréhension voire sympathie.

La communauté juive de Sarcelles appelle son centre-ville « la petite Jéru-salem » et cela fait sourire. Imaginons les « rebeux » appeler le centre d’Argenteuil « la petite Alger » ! Là, cela ne passerait pas du tout.

On s’émeut qu’en Autriche la Droite nationaliste catholique puisse entrer au Gouvernement, en Israël la droite radicale religieuse, ouvertement ex-pansionniste et franchement arabophobe est installée au pouvoir aux côtés d’un Likoud totalement décomplexé.

Le racisme un monopole blanc chrétien, vraiment ?

Une anecdote m’avait frappé en parcourant la presse internationale il y a quelques années.

En 2014,- le fils de Benjamin Netayanhu, Yair, 23 ans, a une histoire d’amour avec une blonde Norvégienne, Sandra Leikanger, étudiante à Tel-Aviv. Un mariage n’est pas exclu.

Gros émoi en Israël mais pas seulement car cette affaire secoue également les réseaux sociaux de la diaspora.

La jeune femme est aux yeux de nombreux juifs une « shiksa » Shiksa (ou « shikse » désigne en yiddish une femme non-juive, plus spécifiquement une jeune fille fiancée ou mariée à un homme juif. Le terme dérive du terme hébraïque sheketz, qui signifie la chair d'un animal considéré tabou par la Torah. Comme le mariage d'un homme Juif avec une femme non-juive est aussi un tabou, le mot s'applique à elle. Sympa, non ?

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Les partis religieux israéliens s’emparent de l’affaire. « C’est un gros pro-blème, avait déclaré avec emphase un membre du parti Shaas, ultraorthodoxe, au Jerusalem Post. En tant que Premier ministre d’Israël et du peuple juif, il doit afficher une responsabilité nationale à travers les valeurs qu’il défend au sein de son propre foyer.» Traduction : maintenir la filiation puisque le judaïsme se transmet par la mère.

Le parti Levah, encore plus extrémiste et nationaliste, ordonne à Netanya-hou de forcer son fils à rompre avec la Norvégienne, parlant même d’une possible « destruction du peuple juif » si le jeune homme épouse une non-juive. Eh bien, ils n’y vont pas mollo, hein ! Et ces gens-là ont pignon sur rue en Israël et ne sont pas poursuivis pour incitation à la haine raciale.

L’oncle de Yair, frère de Sara Netanyahou – femme du Premier Ministre, accuse son neveu, je cite « de cracher sur la tombe de ses grands-parents ». Rien de moins !

La famille de la jeune Sandra s’est fendue d’une déclaration disant que leur fille se convertirait au judaïsme, qu’ils étaient très fiers, etc. Rien à faire.

Ne vous y trompez pas cette affaire a vraiment fait du bruit. Les protesta-tions contre cette atteinte à la « pureté de la race juive » n’étaient pas le fait d’une toute petite bande d’excités mais a donné lieu à des talk-shows, à des éditoriaux, à une déclaration du cabinet du Premier Ministre, à de vrais dé-bats dans la société israélienne et dans la diaspora.

Reconnaissons qu’il y avait un nombre important de Juifs pour considérer que cette affaire était ridicule mais pas d’indignation nationale contre des propos qui sont tout bonnement sidérants voire franchement « nauséa-bonds » de la part d’une bonne partie de la classe politique et de la société israélienne. Tout simplement parce qu’en Israël et dans une grande partie de la diaspora le débat identitaire autour de la judéité est parfaitement lé-gitime.

Il y a des « puristes » et des « libéraux » ils ne sont pas d’accord, se détestent parfois mais personne ne considèrerait que parler de l’identité juive et vou-loir la préserver est « immonde ». La presse occidentale qui a fait écho de cette polémique fut très mesurée. On s’étonnait de cette réaction des mi-lieux religieux, on commentait les faits, on moquait un peu cette bigoterie. Mais pas question de dénoncer cette manifestation de racisme caractérisée.

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Imaginons maintenant l’inverse. Le fils du Premier Ministre hongrois, Vik-tor Orban, sort avec une jeune juive et parle de l’épouser. Ce faisant il provoque une levée de boucliers de la part de la Droite locale appuyée par les milieux chrétiens qui condamnent une attaque contre la race blanche et le christianisme. Toute l’Europe s’enflammerait contre cette abominable manifestation d’antisémitisme. Les Hongrois se verraient obliger de se jus-tifier, de s’expliquer. Les journaux de toute l’Europe et des USA dissèqueraient la résurgence de la « bête immonde » et je ne parle pas du monde juif qui pointerait du doigt la montée de l’antisémitisme en Europe Centrale.

On irait naturellement chercher dans la position ambigüe de la Hongrie du-rant la Seconde Guerre Mondiale l’origine de cette horreur. Je précise que le Maréchal Horthy – d’ailleurs calviniste comme Orban aujourd’hui - n’a jamais accepté de livrer les Juifs de Hongrie aux Nazis et cela fut la cause de son assassinat par Hitler qui avait ordonné le sabotage de son avion. Passons.

En France les écoles confessionnelles parlent très tranquillement d’identité juive sur leur site web comme l’ORT dans son onglet « valeurs » :

« Education tout au long de la vie, excellence académique, innovation, identité juive et vivre ensemble sont les valeurs d'ORT France »

Ozar Hatorah qui est un réseau qui comprend 23 établissements scolaires sur le territoire national n’est pas en reste.

« La philosophie d’Ozar Hatorah, et ce depuis sa création, consiste à inté-grer des élèves de tous horizons sociaux et de leur transmettre l’amour de la Torah et de renforcer leur identité juive et leur pratique de la Torah et des commandements »

Vous aurez un mal fou par contre à trouver ce genre de projet pédagogique clairement identitaire sur les sites web des écoles catholiques où on s’at-tache à être le plus vague possible sur le lien avec le christianisme et où les plus hardies se risquent à évoquer la transmission des « valeurs chrétiennes » mais ne parlent pas « d’identité chrétienne ».

C’est sans doute pourquoi dans ces écoles on trouve des enfants juifs et des enfants musulmans alors que la présence de petits « goims » dans les écoles juives, connues pour leur excellent niveau, doit relever de la recherche de

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l‘aiguille dans une botte de foin. Je ne suis même pas certain que les éta-blissements que j’ai cités, d’ailleurs conventionnés et financés par l’Etat, acceptent les non-Juifs.

Dans les textes rien ne doit l’empêcher mais dans la réalité le « désolé nous n’avons pas de place » doit prévaloir et puis si vous insistez car l’école juive conventionnée est la meilleure de votre quartier et que cela ne vous dérange pas que votre fils ou fille apprenne la Torah on vous dira, à mon avis, très gentiment qu’il ou elle ne se sentira pas à l’aise, qu’il ou elle aura du mal à s’intégrer, etc.

Pour démontrer que je ne suis pas dans l’affabulation sur ce communauta-risme scolaire je partage avec vous ce petit moment de sidération que m’a value la lecture de cet article sur le site de la ligue « Judaisme Massorti » :

« La Haute Cour de Londres a entendu mardi (nous sommes en mars 2008 ) une plainte pour discrimination raciale déposée à l’encontre d’une école juive de Londres, accusée d’avoir refusé d’admettre un enfant de 11 ans parce que sa mère n’est pas née juive.

L’avocate de la famille de l’enfant a demandé à la Cour de statuer sur le fait que la politique d’admission de la Jewish Free School, une école finan-cée par des fonds publics dans le nord-ouest de la capitale, était illégale car basée sur "l’origine ethnique" plutôt que sur la foi.

Dinah Rose (l’avocate de l’école) a expliqué que l’école jouissait d’une excel-lente réputation et que, ne pouvant accueillir tous les candidats, elle devait procéder à une sélection.

Mais selon l’avocate, elle accorde sa préférence à ceux dont le "statut juif" est reconnu par l’United Synagogue, un mouvement orthodoxe, principal groupe au sein de la communauté juive britannique. Dans la tradition ju-daïque, est considéré juif celui qui est né de mère juive ou est converti en accord avec la Loi juive.

Or dans le cas présent, l’United Synagogue, tout en admettant que le père de l’enfant était juif, n’a pas reconnu la judaïté de la mère, qui s’était con-vertie du catholicisme avant la naissance de son fils mais sans embrasser la tradition juive orthodoxe.

Vous êtes encore assis ?

Un autre évènement un peu particulier fut assez éclairant sur la vision iden-titaire qui prévaut au sein d’une partie de ce peuple.

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Début décembre 2010, plusieurs dizaines de rabbins de diverses localités israéliennes, fonctionnaires de l’Etat car Israël n’est pas un pays laïque, ont émis une « opinion rabbinique» interdisant sous peine de punition de louer ou de vendre un bien immobilier à un non- Juif. En voici un extrait

« La Tora interdit de vendre à un étranger une maison ou un champ de la terre d'Israël. Quiconque vend ou loue un appartement à des non-Juifs dans un quartier où vivent des Juifs cause un grand tort à ses voisins, vu que le mode de vie des nonJuifs est différent de celui des Juifs, qu'ils nous persécutent et viennent s'immiscer dans notre existence.

Les voisins et connaissances [d'un juif qui vend ou loue à un arabe] doivent prendre leurs distances de lui, s'abstenir de faire des affaires avec lui, lui refuser à la synagogue le droit de monter lire la Tora et l'ostraciser d'autres façons similaires jusqu'à ce qu'il revienne sur cet acte néfaste. »

Au total environ 300 rabbins signèrent cette sympathique déclaration.

Pour être juste cela fit scandale en Israël. Même Netanhayou con-damna. Inutile de vous dire qu’aucun de ces rabbins ne fut sanctionné ni sur le plan disciplinaire, ni sur le plan pénal. On peut le comprendre quand on sait qu’un sondage réalisé juste après cette polémique révéla que 48% des interrogés était contre la position de ces rabbins et ……44% pour. Intéressant, non ?

Parmi les signataires : Shlomo Aviner né et éduqué en France avant d’émi-grer en Israël en 1966 qui a aussi produit des trucs sympas comme cette déclaration du 15 février 2009, quelques jours après les élections à la Knes-set dans laquelle il indiquait que selon la loi-juive des non-juifs ne pouvaient être élus à la Knesset. « Israël est un État juif et les juifs sont ceux qui (doivent) diriger l'État juif ». Mais que dirions-nous de notre Eglise Catholique si des centaines de prêtres signaient des documents pareils visant les non-Chrétiens ?

Notre pays serait plié de honte, l’Eglise s’abimerait en excuse à cause de ces « mauvais bergers », une profonde introspection sur le « comment en est-on arrivé là ? » secouerait le pays. Les auteurs seraient naturellement traduits en justice pour incitation à la haine raciale.

Mais la comparaison hypothétique que je viens de faire est absurde car jamais au grand jamais quelques centaines de prêtres catholiques ou de pasteurs protestants d’ailleurs ne signeraient un texte de cette nature. C’est tout simplement impensable dans notre culture.

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Tout ce qui précède ne vise absolument pas à stigmatiser la puissance de la revendication et de la préservation identitaire juive mais de simplement si-gnaler qu’elle existe et que cela ne choque personne ou presque. Moi elle ne me dérange pas non plus car au fond je m’en fous.

Mais si les Juifs ont le droit et la légitimité historique, aux yeux de presque toute notre classe politique, de nos médias et de notre intelligentsia, d’être identitaire et d’asseoir cette identité sur une terre………… et bien nous aussi !

Mon identité européenne ne pue pas plus que l’identité juive de mon voisin et sa préservation n’est pas plus nauséabonde que celle que revendiquent mes chers concitoyens de confession ou de culture israélite.

Ils se sentent tous ou presque liés à l’Etat d’Israël et le soutiennent, cela m’indiffère totalement, mais qu’ils ne viennent pas me donner des leçons d’immoralité sur le lien entre une terre et une identité ethno-religieuse puisque leur « seconde patrie » avouée est l’essence même de ce lien et je vais vous le prouver avec des extraits de la, d’ailleurs très belle, déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël de mai 1948 et que je commenterais :

ERETZ-ISRAEL (le Pays d’Israël) est le lieu où naquit le Peuple juif. C’est pa-reil pour nous -Français -ici - en France.

C’est là que se forma son caractère spirituel, religieux et national. C’est vrai pour nous aussi.

C’est là qu’il acquit son indépendance et créa une culture d’une portée à la fois nationale et universelle. On ne changerait pas une virgule pour parler de la France.

C’est là qu’il écrivit la Bible et en fit don au monde. Je ne suis pas sûr du tout que la Bible fut un don à qui que ce ne

soit d’autres que les Juifs mais peu importe. En tout cas en ce qui

concerne la France nous avons fait don au Monde de la Déclara-

tion Des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Le fait que nous n’ayons pas été victime de la Shoah - dont je rappelle qu’elle ne fut qu’un accélérateur de la création d’Israël et non sa cause – ne nous ôte pas le droit de revendiquer un territoire pour notre peuple, dont les Juifs font partie, et ils sont les derniers à pouvoir nous contester ce droit.

Je dis tout cela car la grande majorité des intellectuels et artistes juifs qui ont une place particulière dans notre société ont toujours été à la pointe du

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combat contre l’affirmation identitaire européenne et contre la fermeture de nos frontières à l’immigration de masse extra-européenne.

C’est leur droit mais peut-être une erreur car notre identité est maintenant et solidement inclusive de la judéité alors que c’est avec l’immigration de masse afro-arabo-musulmane qu’est revenu un antisémitisme violent même si les motivations sont très différentes de celles de nos ancêtres.

Il faut aussi avoir le courage de mettre en lumière ce que je qualifierais vo-lontiers de « pro-sémitisme d’Etat », extrêmement irritant pour les « Goîms » et dont la force fut révélée lors de ces terribles jours de janvier 2015 où après le massacre de Charlie Hebdo avait lieu la tuerie de l’Hyper Cacher qui visait des Juifs et avait fait 4 victimes.

Après ce carnage les principaux personnages de l’Etat, le Président, le Pre-mier

Ministre, le Président de l’Assemblée Nationale et du Sénat s’étaient dépla-cés tous les 4 à la Synagogue de la Victoire pour pleurer ce lâche attentat, geste normal pour honorer la communauté juive frappée par un crime an-tisémite.

Là où les choses ont commencé à prendre un tour particulier ce fut lorsque les familles des victimes ayant demandé à faire enterrer leurs morts en Israël ce qui était un peu curieux puisqu’ils étaient Français ou Tunisiens mais relevait après tout d’une décision familiale, Hollande prit la décision de déléguer un Ministre d’Etat, Ségolène Royal, pour représenter la France aux funérailles et y faire un discours ahurissant dont je vous le livre ici l’in-tégralité.

Aujourd’hui, en ce cimetière de Givat Shaul, je viens rendre l’hommage so-lennel de la Nation française aux quatre victimes d’un lâche et misérable assassinat.

Nos pensées vont à Yohan Cohen et Yoav Hattab, exécutés au seuil de leur vie d’adulte en voulant protéger leurs compagnons. Nos pensées vont aussi à Philippe Braham et François-Michel Saada, deux hommes respectés et estimés. A leurs familles et à leurs amis réunis ici, je veux adresser les con-doléances de la République française et partager leur détresse.

Ils ont tous les quatre été tués parce que juifs. C’est la plus révoltante des morts.

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Aujourd’hui nos pensées sont tournées vers vous. Votre douleur est la nôtre, votre douleur est celle de la France toute entière qui pleure avec vous vos enfants, vos frères et vos amis lâchement assassinés.

La France souffre aujourd’hui comme vous et se rappelle, avec vous, de Myriam, Gabriel, Arieh et Jonathan, eux aussi juifs, eux aussi lâchement assassinés parce que juifs.

L’antisémitisme n’a pas sa place en France. C’est là, aussi, le message des millions de Français qui se sont retrouvés dimanche dans les rues du pays tout entier. « Je suis Charlie ! « » mais aussi « Je suis juif ! » raisonnaient à l’unisson dans les rues du pays.

Dimanche, le Chef de l’Etat s’est rendu à la Grande Synagogue de Paris, pour témoigner de cette solidarité et de cette détermination car la France, je le redis, sans les juifs la France n’est pas la France comme l’a dit le Pre-mier Ministre.

L’histoire a créé une relation indestructible entre la République et les juifs de France. Les valeurs de liberté et de fraternité qui défilaient dimanche entre la place de la République et celle de la Nation, étaient celles de Vol-taire mais aussi de Zola et de Jaurès qui s’étaient déjà levés pour défendre l’honneur outragé du capitaine Dreyfus. Aujourd’hui cette histoire encore nous oblige et la République sera, comme elle l’a toujours été, au rendez-vous de ces valeurs.

Je veux vous assurer, ici, de la détermination sans faille du Gouvernement français à lutter contre toutes les formes d’actes antisémites et c’est pour-quoi le président de la république a annoncé que la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sont en 2015 la grande cause de la Nation tout entière.

Je sais l’effroi et la peur légitimes que suscitent de tels actes. Mais je veux vous redire ceci avec force : chaque coup porté à un Juif est un coup porté au peuple Français. La France gagnera ce combat contre l’antisémitisme, elle s’en donne des moyens exceptionnels aujourd’hui en protégeant avec détermination les lieux de vie, de culte, d’enseignement de la communauté juive de France.

La France compte en son sein la première communauté juive d’Europe.

C’est sa fierté, une part de sa grandeur, une composante essentielle de son identité. Elle contribue aujourd’hui comme hier au rayonnement de notre pays, elle lui a tant offert. Il est de notre responsabilité de préserver la

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place qui est la sienne dans notre pays : nous mènerons ce combat sans faiblesse et sans compromis.

C’est ce que nous devons aux victimes que nous pleurons aujourd’hui. Nous leur devons aussi la reconnaissance officielle de la Nation.

Vous êtes la République et la République a comme plus haute distinction la Légion d’Honneur.

C’est pourquoi au nom du Président de la République, je m’adresse à vous Philippe Braham François-Michel Saada Yohn Cohn Yohv Attab je vous fais chevaliers dans l’ordre de la Légion d’Honneur et je vais re-mettre les insignes à vos familles en deuil.

J’ai lu et relu ce texte et je dois avouer qu’il m’a mis très mal à l’aise.

«Mourir en tant que juif est la plus révoltante des morts?»

Ah bon, et tous les autres de nos concitoyens qui meurent à cause de ce qu’ils sont ?

Une femme violée et tuée par un pervers sexuel parce qu’elle est une femme ? Non ce n’est pas aussi révoltant.

Un enfant torturé et assassiné par un pédophile parce qu’il est un enfant ? Non ce n’est pas aussi révoltant.

Un homosexuel battu à mort parce que « pédé » ? Non, pas aussi révoltant.

Un Curé qui est égorgé parce qu’il est un Curé ? Non, pas aussi révoltant.

Un policier et sa femme poignardés parce que défenseur de la République et de la paix civile. Non, pas aussi révoltant.

Tous ces non-juifs tués pour ce qu’ils sont à un titre ou à un autre ne méri-tent pas ce pinacle de la reconnaissance, de la souffrance et de l’abomination que représente la mort pour cause d’appartenance au peuple juif.

Ségolène Royal reprend ensuite cette formule inouïe de Manuel Valls : « Sans les Juifs, la France ne serait plus la France ». Phrase qui vient d’être répétée par Jean-Yves Le Drian à l’occasion du meurtre de Mireille Knoll en mars à Paris.

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Nous les 66 millions de « Goim » ne serions plus capables de porter le destin de ce pays ou de l’incarner si cette communauté de quelques centaines de milliers d’individus décidait – hypothèse absurde et non désirée par la com-munauté nationale – de faire une Alya géante !

Les Juifs n’ont aucune raison de quitter ce pays qui est pleinement le leur mais dire que sans eux cette grande et puissante nation « ne serait plus la France » est incroyablement méprisant pour tous les non-Juifs de ce pays. Alors pour M. Valls, S. Royale et JY Le Drian que serait la France sans les Juifs?

Une nation sans guides et sans boussole, un vaisseau sans équipage, un ba-teau fantôme, des universités sans profs, des hôpitaux sans médecins ? Un France qui erre au gré des courants, un pays sans histoire sans culture et sans avenir?

Bien sûr que non.

J’ai vécu 5 ans en Pologne dans un pays sans Juifs, ce qui est regrettable même si les

Polonais eux ne le regrettent pas vraiment, et je n’ai pas eu l’impression de vivre dans un trou noir. Au contraire, j’y ai trouvé une nation fière, intéres-sante, courageuse et dynamique.

L’Allemagne s’est reconstruite et est redevenue la première puissance euro-péenne avec une population juive qui n’a pas dépassé 30.000 personnes jusqu’en 1990 et a commencé à lentement augmenter pour atteindre 200.000 aujourd’hui. Ce ne sont d’ailleurs pas les Allemands qui ont appelé les Juifs à revenir mais ces derniers qui constatant l’éradication de l’antisé-mitisme ont décidé de s’y ré-établir et c’est très bien. Nul ne peut nier que la population juive allemande était intégrée, patriote, son élite était bril-lante et a contribué au rayonnement de ce pays avant l’hitlérisme. Elle lui a donné le génial Einstein, Sigmund Freud, le compositeur Meyerbeer, le poète Heine, le musicien Mendelssohn et bien d’autres. Mais dire que sans les Juifs la France ou l’Allemagne ne seraient plus ce qu’ils sont est ridicule.

Mais on peut aussi se poser la question: que seraient ces Juifs sans la France ?

Décrire également une communauté de 500.000 personnes représentant largement moins de 1% de la population comme une « composante essen-tielle de notre identité » n’est pas davantage acceptable parce que cela n’est pas vrai.

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A côté des 280 synagogues de ce pays il existe aussi 45.000 églises et 2.000 mosquées mais il y a surtout des dizaines de millions de gens qui ne croient ni en Jésus, ni en Allah ni en Yahvé et à qui « on casse un peu les pieds » comme l’a dit Jean-Luc Mélenchon assez justement.

Les Juifs, petite communauté à l’échelle de ce pays, sont une composante de notre identité et de notre nation mais l’adjectif « essentielle » était ab-surde. Leur persécution était inadmissible, leur sublimation n’a pas de sens.

Et puis il fallait que la ministre socialiste évoque Dreyfus. Mais que vient-il faire dans cette histoire ?

Alfred Dreyfus, fils d’un industriel de l’Est et marié à la fille d’un diaman-taire, est juif comme sa femme. En 1895 il est accusé de trahison car on lui attribue la fuite de documents secrets au profit de l’Allemagne puis victime d’une campagne antisémite virulente dans une France qui l’était à 50%. Il passe 4 ans à Cayenne au Bagne de l’Ile du Diable dans des conditions dif-ficiles mais certainement pas celles de « Papillon ». Il revient en 1899.

Dreyfus après de longues procédures et le soutien d’une bonne partie de l’opinion publique, de la presse, de nombreux hommes politiques et de mi-litaires fut réhabilité en 1906, réintégré dans l'armée avec le grade de chef d'escadron et est nommé chevalier de la Légion d'honneur.

Il sera nommé Lieutenant-Colonel après la fin de la première guerre mon-diale et élevé au rang d’Officier de la Légion d’Honneur. Il mourut à 75 ans en 1935 ce qui était un bel âge pour l’époque.

Dreyfus doit rester dans notre mémoire collective comme un grand symbole d’injustice, une « cause célèbre » dont il faut entretenir le souvenir, une tache indélébile sur une Armée française antisémite qui aurait ourdi un complot contre ce capitaine.

La vérité c’est que Dreyfus était patriote (comme toute sa famille d’ailleurs) et que l’Armée lui donna toute sa place comme en témoigne les lignes sui-vantes que j’ai trouvé sur le site « Judaisme.sdv.fr :

« Après un court séjour au collège SainteBarbe, il entre comme interne au collège Chaptal. Il passe son baccalauréat en 1876 et retourne à Sainte Barbe préparer l'Ecole Polytechnique. Il y est reçu 182ème après un an de préparation.

Il en sort 128ème en 1880, sous-lieutenant.

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En 1880, il choisit l'artillerie et entre à l'école d'application de Fontaine-bleau. Il en sort en 1882, 32ème sur 97. Affecté à la 1ère division de cavalerie du 31ème régiment, il est promu Lieutenant en 1885. En 1889, adjoint au Directeur de l'Ecole de Pyrotechnie de Bourges, il est promu Ca-pitaine.

Le 21 avril 1889, le capitaine Dreyfus reçoit confirmation de son admission à l'Ecole Supérieure de Guerre. Sorti avec le numéro 9 et men-tion Très Bien en 1892, il est désigné pour servir comme stagiaire à l'Etat-Major de l'Armée.»

Antisémite une armée qui permet à un Juif de faire ce parcours remar-quable ?

Dreyfus ne fut pas la victime d’un complot de l’Etat-Major de l’Armée en raison de ses origines. Découvrant qu’il y avait des fuites, l’Etat-Major ne s’est pas dit « A t’-on un Juif sous la main pour lui faire porter le chapeau ? » ou bien « Il y a des fuites, cela ne peut être qu’un Juif pour faire cela ! »

Dreyfus fut confondu à tort pour une histoire de similitude d’écriture et à cause de la malveillance antisémite évidente d’une poignée d’officiers le tout dans un contexte très particulier :

- L’extrême nervosité d’une France dont la rivalité avec l’Allemagne ne faisait que grandir.

- Un climat d’antisémitisme entretenu par une presse nationaliste vi-rulente.

- Un Etat-Major entêté qui ne voulait pas reconnaitre son erreur.

Mais reconnaissons que Ségolène Royal ne fut pas la première à exalter la mémoire de Dreyfus. Le mercredi 12 juin 2006 Jacques Chirac s’était rendu à l'Ecole Militaire à Paris pour rendre l'Hommage de la Nation à Alfred Dreyfus. « Cette cérémonie nationale a été organisée cent ans jour pour jour après la réhabilitation, le 12 juillet 1906, de l'officier juif alsacien, injus-tement accusé de trahison au profit de l'Allemagne. »

Hommage de la Nation pour un homme qui en toute objectivité ne fut en aucun cas un héros mais simplement la victime d’une injustice qui fut reconnue et en grande partie réparée ! Tenez-vous bien, Chirac fut critiqué par Jack Lang pour n’avoir pas transféré les cendres de Dreyfus au Panthéon !

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Rien de tout cela pour le Caporal Dauphin ni son ami Brugière dont l’his-toire nous est racontée par Pascal Priestley dans un article sur TV 5 Monde le 10 novembre 2017.

« Né à Tauve, une bourgade de Haute-Auvergne, dans une famille de dix enfants, Joseph Dauphin est paysan, à ses heures cantonnier du hameau voisin. Il a 32 ans lorsque la guerre éclate en août 1914 ; marié et père d'un jeune fils. Cela ne l'empêche pas d'être envoyé au front, 70ème bataillon de chasseurs à pied, matricule 1507, où il se distingue par son courage.

Promu caporal pour « sa belle conduite au feu », Croix de guerre avec étoile de bronze. Trois citations : il a « tenu un fossé jusqu'à épuisement des mu-nitions », secouru un officier blessé près des lignes ennemies, s'est une autre fois « élancé à l'assaut avec courage malgré le tir intense » de ceux d'en face. En juin 17, peu après la boucherie du Chemin des Dames, son bataillon se voit refuser une permission très espérée. Colère. Avec d'autres et un peu sous l'effet de l'alcool largement distribuée dans l'armée, le caporal s'insurge. Quelques coups de feu sont tirés en l'air. Des « propos séditieux » sont lancés. Dauphin est arrêté. Un peu naïf, il se dit que c'est bien fichu pour sa per-mission. C'est en réalité le conseil de guerre qui l'attend.

Peu ou mal défendu, son cas sans doute aggravé par son maigre grade, il est condamné à mort plus pour l'exemple que pour son pauvre crime le 6 juin. Le 12 juin à l'aube, il est fusillé à la ferme de Fété (Aisnes). « L'exécu-tion se passa sans incident », note le Journal de marche du 70ème bataillon.

Compagnon de Tauves incorporé dans le même régiment, François Bru-gière, a été désigné pour faire partie du peloton d'exécution.

Il a refusé : « si l'on m'oblige à tirer, la balle ne sera pas pour mon cama-rade mais pour le commandant du peloton ». Il sait, lui, ce qui l'attend. Envoyé dans un bagne militaire d'Algérie, il y meurt d'épuisement deux mois plus tard. »

Personne ne s’est levé pour Dauphin, Brugières et tous ces pauvres types, révoltés d’être de la chair à canon de Généraux qui traitaient la troupe comme du bétail et l’envoyaient se faire faucher par dizaines de milliers en quelque jours.

Pas de « J’accuse » enflammés contre ces procès expédiés en quelques mi-nutes qui vous envoyaient devant un peloton d’exécution même quand vous

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vous étiez bien battus auparavant. La mort, le déshonneur. Pas de réhabili-tation, pas d’hommage national pour ces gens sans intérêt car non-symboliques.

Quand l’Armée déshonore et brime le Capitaine Dreyfus, la France doit se souvenir de cette infamie pour des temps immémoriaux et Madame Royal au nom de la République se doit à Tel-Aviv de rappeler cette dette éternelle au peuple juif.

Quand elle fusille froidement un pauvre paysan, un « sans-dents » de l’époque, héros de la guerre qui a piqué une cuite et fait le con un soir de grande déprime après 3 ans d’enfer, c’est une péripétie de l’Histoire que l’on commence à nous raconter discrètement un siècle après.

Pour un capitaine juif victime d’une injustice et rendu digne d’un hommage national, d’une place dans nos livres d’Histoire, d’une référence émue dans un discours officiel combien de soldats, de sous-officiers, d’officiers qui ne furent victimes que de leur devoir, qui offrirent leur vie pour la Nation et qui demeurent dans l’anonymat de leur héroïsme ordinaire récompensé par une simple médaille ?

Dans ce discours la Ministre Royale qui parle au nom de la République laïque évoque aussi une relation indestructible entre la République et les Juifs de France et de terminer par ces mots « vous êtes la République ! ».

A-t-on jamais entendu un tel message émanant de la tête de l’Etat à l’égard des Catholiques, des Protestants, des Musulmans ou des Bouddhistes ?

Rendons justice aux Juifs du fait que ce n’est pas l’un d’entre eux qui a pro-noncé ou écrit ces phrases inouïes mais S. Royal et M. Valls, ce dernier sans doute mû par le désir de démontrer son attachement à sa nouvelle épouse de l’époque.

Ce n’est pas une thèse de ma part mais une déclaration on ne peut plus claire de la sienne lors d’un interview à Radio J fin janvier 2017.

“J’assume, je suis lié de manière éternelle à Israël”, a-t-il assuré, en réponse à une question du journaliste sur une phrase prononcée par le candidat so-cialiste en 2011.

“Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël”, avait-il alors déclaré à la radio locale Judaica Strasbourg.

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Je ne sais pas ce qu’Anne Gravoin en a pensée mais à sa place cela m’aurait gêné car cette talentueuse violoniste est née française et de parents français. Est-ce à dire que le fait d’être juif fait de vous un Israélien?

Ils viennent de se quitter donc clap de fin pour cette incongruité.

Une des grandes et belles oeuvres de la Révolution fut la complète émanci-pation des Israélites. En décembre 1789 le comte de Clermont Tonnerre prononça à la tribune de l’Assemblée Nationale un admirable discours « Il faut tout refuser aux Juifs comme nation et tout accorder aux Juifs comme individus. Il faut qu'ils ne fassent dans l'État ni un corps politique ni un ordre. Il faut qu'ils soient individuellement citoyens»…. « comme tous les autres Français » aurait-il dû ajouter

S’en était fini des Juifs comme Français « pas comme les autres », comme « différents des autres » et tant mieux.

Pour en revenir à l’hommage rendu à ces quatre victimes du terrorisme isla-miste et antisémite il est parfaitement évident qu’aucune autre composante ethno-religieuse de notre communauté nationale n’aurait bénéficié de mots aussi puissants en particulier de la part de la Gauche.

Imaginons ce qui n’a rien d’invraisemblable: le meurtre de 4 Européens chrétiens devant une Eglise par un djihadiste ou de 4 Maghrébins musul-mans dans un magasin halal par un excité de l’ultra-droite identitaire.

Ils recevraient tous naturellement un hommage mais pas avec les mots du cimetière de Givat Shaul, pas avec un biais communautaire aussi vibrant.

Pas question de dire que mourir parce que Chrétien ou Musulman est « la plus révoltante des morts » car la première place de ce podium victimaire est déjà occupée et définitivement.

Pour les Chrétiens, on condamnerait la barbarie, on dénoncerait le terro-risme, on passerait un tiers du discours à dire qu’il ne faut pas faire d’amalgame, que l’Islam est une religion de paix et d’amour (applaudisse-ments), que ces crimes n’ont rien à voir avec cette belle religion (applaudissements), que l’Imam du coin est présent (applaudissements), que des fidèles de la mosquée voisine sont venus (applaudissements) et que nous devons « rester unis » (ovation).

Pour les victimes musulmanes on s’indignerait de cet acte islamophobe abo-minable, on affirmerait que la République ne laisserait pas faire, que le racisme serait toujours combattu, que l’extrême-droite et la droite dure sont

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moralement responsables à cause de leurs discours de haine (applaudisse-ments). On rappellerait les autres actes de racisme de notre histoire. Pose de plaque, manifestation annuelle, etc.

Mais on ne dirait pas que « sans les Catholiques la France ne serait plus la France » ce qui est déjà infiniment plus proche de la vérité, pas davantage bien sûr pour les Musulmans. Pas d’exaltation du lien indéfectible qui lie la République à l’une ou l’autre de ces communautés. Pas de référence au fait qu’elles constituent une composante essentielle de notre identité car cela ne serait pas laïque.

A Tel-Aviv au cimetière Givat Shaul, une République juste et neutre aurait dit que l’antisémitisme était intolérable, que mourir parce que juif était ré-voltant, que les Juifs font partie intégrante de notre communauté nationale et que la France combattrait toujours et impitoyablement ceux qui s’atta-quent à toute composante de notre Nation.

Mais alors quelle explication à cette invraisemblable logorrhée ?

Elle se trouve dans la relation fusionnelle entre le socialisme français et les Juifs de France et puis il y a aussi le souvenir de la Shoah et le « plus jamais ça ».

Ce génocide dont nous ne portons nullement la responsabilité puisqu’il fut conçu et exécuté par les Nazis est censé hanter notre pays pour un nombre indéfini de décennies et justifier une véritable hiérarchisation victimaire.

Mais quel lien entre un génocide motivé par des considérations de pureté raciale et de haine à l’égard de la domination fantasmée des Juifs sur la po-pulation européenne et les crimes de quelques fanatiques issus de l’immigration musulmane ?

Aucun bien sûr. Mais à chaque fois que cette partie de notre population est attaquée pour ce qu’elle est, à l’échelle de quelques individus ou parfois d’un seul, alors il faut battre le rappel des déportés, des camps, des chambres à gaz, des fours crématoires.

En ce qui me concerne je refuse de hiérarchiser les assassinés entre ceux qui sont sacrés en raison de l’Histoire et ceux qui sont moins importants comme le fait la classe politique de notre pays et la Gauche en particulier.

Nous formons une grande famille de gens égaux, aucune partie de notre so-ciété ne doit bénéficier d’un statut moral qui la met au-dessus de la

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communauté nationale à l’occasion d’actes criminels qui n’ont qu’un lien très distendu avec un passé sinistre.

Avoir été humilié, déporté et gazé fait de vous une victime de la barbarie et vue l’ampleur et le caractère particulièrement méthodique voire scienti-fique de ce génocide il est et restera un moment particulièrement atroce de l’Histoire de l’Humanité.

Mais deux générations après on n’est plus une victime. Il n’y a pas de trans-mission sans fin de la souffrance de génération en génération. Que l’on arrête de me faire croire que quand on est né bien après la guerre on porte encore les stigmates des horreurs d’un passé largement révolu.

Et puis disons les choses franchement il y a 15 millions de Juifs dans le Monde, or on parle de cette foi et de cette communauté comme si elle était une des grandes religions ou un des grands peuples de ce Monde.

On nous dit qu’il existe 3 grands monothéismes. Numériquement c’est faux : il y en a deux, le Christianisme et l’Islam. Le Judaïsme est minuscule.

Il y a dans le monde moins de Juifs que de Mormons et trois fois moins que de Tadjiks.

Personne ne doit être jugé sur la base de la taille de son groupe ethnique ou religieux mais on peut aussi dire gentiment à une communauté qui exalte sa place particulière dans l’Humanité qu’elle est micro-minoritaire à l’échelle de 7 milliards d’individus.

Cette prétention à être un élément majeur de l’universalité fut parfaitement et magnifiquement illustrée par Jacques Attali dans une interview sur Pu-blic-Sénat en 2010.

Parlant du cas délicat du statut de Jérusalem dans le conflit israélo-palesti-nien ce grand intellectuel dont j’ai apprécié certains ouvrages comme le magnifique « 1492 » dit en substance que Jérusalem devrait être la capitale planétaire d’un gouvernement mondial car « c’est là que tout le monde se rencontre ».

Euh…. pardon mais qui se rencontre à Jérusalem à part des Juifs dont c’est « la ville éternelle », des Palestiniens habitants multiséculaires qui tentent de s’y maintenir et des touristes chrétiens ? Qu’est-ce que les milliards d’Hindouistes, de Bouddhistes, de Shintoïstes et les innombrables non-croyants en ont à faire de Jérusalem?

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La journaliste Stéphanie Bonvicini reçoit cette affirmation sans moufeter car elle est devant le Dieu vivant de la pensée juive mais imaginons-la de-vant une Marion Le Pen affirmant que Rome devrait être la capitale de l’Europe car c’est la capitale du Christianisme? Elle aurait hoqueté, mani-festé sa désapprobation par une moue de dégout et bien sur une véritable polémique serait née de cette « provocation ».

Et que dire de Marek Halter écrivain français juif qui s’étonnait que lors de la « marche blanche » pour Mireille Knoll assassinée à Paris en mars 2018 il n’y avait « que quelques milliers de gens », des Juifs, des intellectuels et des personnalités politiques pour l’essentiel. « Où est le peuple » ? s’inter-rogeait-il en rappelant que pour la profanation du cimetière juif de Carpentras de mai 1990 frauduleusement attribuée par les médias au FN, 500.000 personnes étaient descendues dans la rue alors qu’il n’y « avait pas de mort » précisait-il.

Combien fallait-il de gens dans la rue pour que le meurtre au caractère antisémite non-prouvée de cette vieille dame soit justement condamné par les Français ? 1, 2 millions?

Toutefois il faut avouer que cette sublimation du peuple juif est également présente au sein du monde chrétien avec des trucs totalement insensés comme ce que l’on peut lire sur le site français « Bibliquest » : « Moïse a joué un rôle important dans l’histoire d’Israël, le peuple de Dieu ».

Eh bien non ! Dieu s’il existe, n’a pas « son peuple » ! Quant à la tardive révélation de sa Loi plusieurs milliers d’années après l’apparition de l’homme sur terre à un berger (Moise) dans un coin de désert cela fait plutôt sourire.

La Droite radicale évangélique américaine est pour sa part dans un délire « judéïste » qui inquiète sur l’état de santé mental de ces gens.

En témoigne par exemple ce que dit Laurie Cardoza-Moore, une activiste chrétienne pro-israélienne dans une tribune publiée dans Haaretz, peu avant la récente décision du président américain d'annoncer le transfert de l'ambassade des Etats-Unis de TelAviv vers la ville sainte :

"Nous, chrétiens américains, saluons l'obéissance de Donald Trump à la Parole de Dieu à propos de Jérusalem".

Ce sont des prédicateurs influents comme Jerry Falwell initiateur du mou-vement Chrétien Sioniste qui à partir de la présidence de Ronald Reagan

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ont fait basculer une partie de l’Amérique blanche conservatrice et reli-gieuse dans une Israélo-mania sidérante.

Et puis ces Américains-là ont des convictions: ils sont plus islamophobes que le militant de base du FN, ont sur l’avortement des vues qui feraient passer Christine Boutin pour une « salope », considèrent les Noirs comme le faisaient les Confédérés avant la Guerre de Sécession, quant aux homos ils les prennent ni plus ni moins que pour des dégénérés dont une bonne réédition de la punition de Dieu sur Sodome nous dépolluerait.

Ah ben oui, on a les soutiens que l’on mérite !

J’ai aussi très envie de dire que si on arrêtait de nous emmerder avec « l’antisémitisme en France » cela nous ferait des vacances.

La République n’a jamais été antisémite. La IIIème, la IVème et la Vème ont compté 4 Premiers Ministres juifs (Blum, Mendés-France, Debré et Fa-bius), d’innombrables ministres, 2 Présidents du Conseil Constitutionnel (Badinter et Fabius) et une ribambelle de hauts fonctionnaires.

Combien de Chrétiens ont occupé des fonctions de ce type en Israël depuis sa création ?

Parlons par exemple du « décret Crémieux » – Député juif – qui obtenait en 1871, alors que la France était en pleine débâcle et que 2 armées prus-siennes campaient aux portes de Paris, que les 37.000 Juifs d’Algérie deviennent automatiquement citoyens français alors que les Algériens arabes devaient en faire la demande et comme vous pouvez l’imaginer l’ob-tenaient rarement. Antisémite la France qui vaincue, humiliée et assiégée se préoccupait du sort de quelques dizaines de milliers de Juifs qui ne par-laient même pas Français dans une terre qui comptait plus de 2 millions d’Arabes ?

La vérité c’est que depuis la fin de l’ancien régime en 1789 soit près de 250 ans la France a connu 4 ans d’antisémitisme d’Etat et cela sous un régime d’occupation par une nation qui avait fait de l’annihilation de ce peuple son objectif central.

Et tout ce qui précède me donne l’occasion de prendre une position claire sur un sujet connexe. Merah et Coulibaly, enfiévrés, par des propagateurs de haine, se voulaient vengeurs des arabes victimes d’Israël. Ils ont payé de leur vie leurs crimes abjects.

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Ce conflit qui s’éternise depuis près de 70 ans alimente un sentiment anti-israélien et anti-occidental profond dans une bonne partie de la population arabe et musulmane à travers le monde.

ne paix juste nous aurait évité de nombreuses dérives extrémistes et une fracture profonde entre l’Occident et le monde musulman mais plusieurs facteurs s’y sont opposés.

Le terrorisme puis l’irréalisme politique palestinien.

L’erreur stratégique dramatique de l’OLP lorsqu’elle a choisi de soutenir Saddam Hussein contre le Koweït en 1990 ce qui a indigné et dégouté les monarchies pétrolières qui soutenaient la cause palestinienne.

La montée en puissance en Israël d’un sentiment d’invincibilité et surtout de la mouvance ultra-sioniste qui a pour les Palestiniens une sympathie comparable à celle de nos « pieds –noirs » pour les Arabes sur le bateau de retour vers la France.

Et pour parachever le tout un soutien inconditionnel de la classe politique américaine sous la haute surveillance de la toute-puissante AIPAC dont voici la définition selon Wikipédia :

L’American Israel Public Affairs Committee est un lobby créé en 1951 aux États-Unis visant à soutenir Israël. L'AIPAC soutient fortement la droite israélienne, et est réputé proche du Likoud. L'AIPAC s'appuie sur un réseau de plus de soixante-dix organisations juives qui lui sont affiliées, dont les représentants siègent à son comité directeur. Chaque année, l'AI-PAC organise une conférence à Washington avec la présence de haut responsables politiques des deux pays tels que Hillary Clinton, Bill Clinton, Barack Obama, Joe Biden, Donald Trump, George W. Bush, Benjamin Ne-tanyahu, Paul Ryan, Ariel Sharon ou Ehud Olmert.

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Il est considéré comme un des lobbies les plus puissants des États-Unis (ce n’est pas moi qui le dit)

Objectifs principaux

• Faire du lobbying pour défendre les intérêts israéliens • S'assurer du veto des États-Unis contre toute résolution de l'ONU

condamnant les actions israéliennes

• Assurer une aide financière généreuse envers Israël • Assurer une aide militaire généreuse envers Israël • Préparer la future génération de leaders pro-Israéliens • Surveiller les votes et les propos des politiciens américains concer-

nant tout ce qui est lié de près ou de loin à Israël

• Coordonner et orienter les donations des donateurs juifs américains aux politiciens candidats aux élections

Aux USA il y a une règle simple si vous voulez exister sur la scène politique, médiatique ou artistique: vous êtes au strict minimum un ami d’Israël, mieux, vous êtes un grand ami d’Israël et l’optimum, vous affirmez votre soutien indéfectible et inconditionnel à l’Etat juif.

Un dirigeant israélien est chez lui aux USA et l’illustration la plus monu-mentale de cette réalité fut la venue de Benjamin Netanyahou au Congrès des Etats-Unis le 3 mars 2015, organisée secrètement par l’Ambassadeur d’Israël et le Président de la Chambre des Représentants, pour dénoncer le projet d’accord sur le nucléaire avec l’Iran voulu par Barack Obama, un homme perçu comme très « borderline » par Netanyahou puisque simple « ami d’Israël », le service minimum en quelque sorte.

Fait inouï qui démontre une désinvolture absolue, le Premier Ministre israélien n’avait même pas prévenu le Président Barack Obama de son invi-tation par le Président de la Chambre pour s’adresser à la représentation du peuple américain !

Quel pays, quel peuple au monde pourrait infliger un tel affront à l’exécutif américain et sur son propre sol ?

Le rapport de puissance et de population entre les USA et Israël est à peu près celui qui existe entre nous et le Gabon.

Pouvons-nous imaginer Ali Bongo et son Ambassadeur en France « convo-quer » le Congrès (Assemblée Nationale + Sénat) à Versailles pour y dénoncer la politique de la France en Afrique Centrale?

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Mais encore plus marquant fut l’accueil réservé à « Bibi » qui venait fronta-lement attaquer l’Administration américaine.

Lorsque l’on regarde la vidéo de ce discours on en reste sans voix.

Des Congresmen et des Congreswomen qui se jettent sur leurs pieds toutes les deux minutes pour ovationner ce dirigeant étranger et témoigner de leur amour indéfectible à son peuple. Chaque fois que le mot « Israël » ou « Juif » est mentionné on se lève et on applaudit à tout rompre.

Il fait appel à Moise et à son histoire de libération d’esclaves que les histo-riens modernes considèrent comme largement inventée et le Congrès chavire, à l’évocation de la Shoah c’est la pamoison.

Il nous livre ces mots révélateurs : « Vous soutenez Israël parce que vous savez que l’Histoire d’Israël n’est pas seulement l’Histoire du peuple juif mais aussi celui de l’esprit humain qui refuse sans arrêt de succomber aux horreurs de l’histoire ». Rien que cela !

Tout cela pour empêcher un accord nucléaire ultra-négocié qui ne convient pas à Israël - car jamais assez dur et humiliant - avec une nation de 80 mil-lions de Perses musulmans dont, il faut le reconnaitre, une partie n’aime pas l’Etat juif.

Mais la puissance de la communauté juive américaine, la France l’a égale-ment mesurée lorsqu’ en 2014 dans un acte d’une lâcheté inouïe le gouvernement Valls s’est incliné devant les autorités américaines qui nous réclamaient pour les Juifs américains 50 millions d’Euros afin de les indem-niser d’avoir été transportés par les trains de la SNCF vers les camps de concentration durant la seconde guerre mondiale ! Les « quelques milliers » de déportés survivants américains devaient ainsi recevoir environ 100 000 dollars chacun, selon Mme Sparacino-Thiellay, Ambassadrice pour les droits de l’Homme, « en charge de la dimension in-ternationale de la Shoah, des spoliations et du devoir de mémoire », qui, quelques semaines plus tôt était venue à la Commission du Souvenir du CRIF pour faire l’habituel acte de contrition de la France. Le marché était simple, « si la SNCF veut faire du business aux USA vous devez verser 50 million d’Euros ! »

Face à cela comment ne pas comprendre les jeunes des cités qui réclament aussi des dédommagements pour l’esclavage et la colonisation surtout

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quand le Président de la République a déclaré cette dernière « crime contre l’humanité » !

Bref. Avec la plus grande puissance du Monde détenant un droit de veto au Conseil de Sécurité et l’exerçant à chaque fois qu’Israël le lui demande il est impossible pour les Nations-Unies de faire pression pour que Tel-Aviv fasse sa part du chemin pour parvenir à un accord raisonnable avec les Palesti-niens qui, il faut bien le dire, sont accrochés à deux revendications totalement irréalistes : la re-division de Jérusalem et le retour de plusieurs centaines de milliers de réfugiés palestiniens.

Oh, bien sûr le Likoud et leurs alliés de l’ultra droite religieuse vous diront qu’ils sont prêts à la paix mais leurs conditions sont si effarantes et si hu-miliantes pour le camp adverse que n’importe lequel des dirigeants palestiniens qui les accepterait se condamnerait à mort. Les Israéliens di-sent vouloir la paix avec les Palestiniens, sans doute, mais à leurs conditions et à leurs conditions seulement. Et on peut comprendre cette intransi-geance car ils constatent que leur stratégie du grignotage fonctionne. Chaque jour s’installe en Judée-Samarie une famille de colons de plus, se construit une maison juive de plus.

Par ailleurs le poids politique de ces derniers est devenu tel qu’aucun gou-vernement israélien ne pourra concéder de son propre gré un retrait des colonies et aucun gouvernement palestinien ne pourra accepter une « indé-pendance » purement factice avec une part considérable de son territoire occupée par des Juifs religieux nationalistes et une présence militaire israé-lienne considérable pour les protéger.

Cette colonisation était très marginale à l’époque Travailliste puisqu’il n’existait en mai 1977 lorsque le Likoud (la Droite) arrive au pouvoir que 31 colonies qui comptaient 4.400 habitants en dehors de Jérusalem-Est. Elle a pris un essor considérable avec le Premier ministre Menahem Begin qui pour faire passer auprès de son électorat le retrait du Sinaï dans le cadre de l’accord de paix avec l’Egypte a étendu la législation israélienne à la bande de Gaza et à la Cisjordanie et a entamé un processus de colonisation systé-matique.

Aujourd’hui ce sont plus de 500.000 colons illégaux qui occupent plus de 40% de la Cisjordanie au travers de 150 colonies qui constellent cette terre et font des Palestiniens les spectateurs impuissants du grignotage quotidien de leur pays.

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En France, la situation n’est pas aussi caricaturale qu’aux USA.

Sous De Gaulle, la France s’affirmait comme l’amie du monde arabe et était réservée à l’égard de l’expansion d’Israël comme l’a montré son refus de li-vrer les fameuses « vedettes de Cherbourg ».

De la priorité à l’amitié franco-arabe nous sommes passés à une politique d’équilibre entre l’Etat juif et ses voisins à partir de l’arrivée des Socialistes au pouvoir en 1981. Nous soutenons depuis « la solution à deux Etats » mais sans jamais franchir le pas fondamental qui aurait pu faire basculer la po-sition de l’UE toute entière et changer la donne : la reconnaissance officielle de la Palestine en tant qu’Etat comme l’ont fait 135 autres pays arabes, afri-cains, asiatiques (Inde, Chine etc) sud-américains (Argentine, Chili ,etc ) et européens (Portugal, Islande, Suède, Russie, Serbie, Slovaquie, Monténé-gro, République Tchèque , Pologne , Hongrie, etc) et le Vatican.

En fait une institution pèse de plus en plus lourd sur la politique moyen-orientale de la France. Au départ modeste organisation communautaire, le CRIF, a emboité le pas de l’AIPAC, et s’est structuré et s’organisé pour devenir un véritable lobby communautaire et pro-Israélien.

On ne peut pas reprocher à cette organisation de ne pas annoncer la couleur car son site internet est très clair.

Nos missions :

Transmettre la mémoire de la Shoah

Combattre l’antisémitisme

Affirmer notre solidarité avec Israël

Défendre les droits de l’homme.

Notons qu’en décembre 2014 et à la fureur de cette institution, l’Assemblée Nationale et le Sénat votaient chacun une résolution demandant au gouver-nement français de reconnaitre la Palestine en tant qu’Etat indépendant.

Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères, avait annoncé de-vant les députés que la France allait engager une ultime initiative pour la paix au ProcheOrient avec l’ensemble de la communauté internationale et qu’en cas d’échec des négociations, la France reconnaîtrait l’État palesti-nien.

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Faisant abstraction de ses lointaines origines juives ce grand homme d’Etat français dont le destin fut brisé par l’affaire du « sang contaminé » était prêt à se confronter à la Droite israélienne ultra-identitaire et expansionniste et ses relais français. Fabius c’est l’exemple même de cette élite républicaine non-communautariste qui fait honneur à ces nombreux Français d’origine juive qui sont et se sentent Français avant tout.

Mais c’était sans compter avec Manuel Valls, qui fidèle à sa nouvelle idylle, faisait capoter cette initiative qui changeait tout, sous le fallacieux prétexte que cela affaiblirait la position de la France dans la négociation qui devait se tenir à Paris en 2016 et n’a bien sûr strictement rien donné.

Soutenir la solution à deux Etats mais en ne reconnaissant que l‘un d’entre eux laisse au bon vouloir de l’Etat israélien -qui n’en a aucun - de faire avan-cer ce processus.

Nous devons diplomatiquement prendre parti dans cette affaire en exigeant le retrait des colonies, de toutes les colonies, pour que le peuple palestinien puisse créer un Etat qu‘il mérite au même titre que les 190 autres peuples du monde.

Il n’est pas question de devenir anti-israélien mais de faire justice aux Pa-lestiniens en leur reconnaissant un droit souverain sur à peine 22% de ce qu’était la Palestine originelle c’est-à-dire la Cisjordanie et Gaza.

Nous avons bien reconnu le Kosovo, ce pays à moitié mafieux, sécession-niste de la Serbie et dont la légitimité nationale est hautement contestable !

Israël est un pays de 8.7 millions d’habitants qui a le droit de vivre en paix et en sécurité – celle-ci est garantie par les USA - mais le monde arabe qui compte plus de 380 millions de personnes est d’une importance géostraté-gique et économique bien supérieure.

Nos exportations vers Israël s’élèvent à moins de 1.5 milliard d’Euros, celles vers le Proche et Moyen Orient (hors-Israël) à 14 milliards et 14 Milliards de plus vers l’Afrique du Nord.

Les chiffres sont sans appel.

Choisir notre camp sur le plan diplomatique ce n’est pas la victoire d’une communauté sur une autre en France car nous ne devons laisser aucune confession influencer nos choix de politique étrangère et pas davantage notre politique migratoire.

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Les Juifs de France n’ont jamais posé de problème de « vivre-ensemble », les Arabo-Musulmans en posent non pas globalement mais par la multipli-cité des cas individuels toutefois cette réalité n’a pas à s’inviter dans nos grands choix géostratégiques.

Nous pouvons considérer comme une richesse la présence de 500.000 Juifs en France, souhaiter arrêter l’immigration du monde afro-arabo-musul-man et « en même temps » reconnaitre la Palestine. Il n’y a aucune contradiction. Les domaines ne sont pas les mêmes et les intérêts non plus.

Un tel choix provoquerait une levée de boucliers avec à sa tête le CRIF qui accuserait le Gouvernement français de faire le jeu de l’antisémitisme, de donner raison aux terroristes, etc. Peu importe, en tant que nation souve-raine nous devons ignorer les pressions communautaristes sur notre politique étrangère d’où qu’elles viennent.

Enfin reconnaitre la Palestine n’est pas une faute morale.

La vérité c’est que les Palestiniens ont été victimes d’une injustice immense. Nullement impliqués dans les persécutions séculaires des Européens contre les Juifs se terminant avec l’apothéose de l’horreur qu’a constituée la Shoah, les Palestiniens ont payé de la perte de leur terre historique la compensation que nous devions aux Juifs : un pays où ils pourraient se sentir en sécurité.

Ce n’était pas à eux de s’acquitter de cette dette légitime mais aux auteurs de l’Holocauste : les Allemands et les Autrichiens, inventeurs et exécuteurs zélés de la Solution Finale.

C’est à ces derniers qu’un beau morceau de territoire, le plus beau, aurait dû être prélevé pour y installer les Juifs d’Europe dans un territoire vidé des génocidaires et protégé pour toujours.

Au lieu de cela et bien avant, les dirigeants occidentaux, britanniques en particulier, avaient cédé aux lubies irrédentistes d’un identitaire mystique, Théodore Herzl, et permis une immigration de masse dont l’objectif était clair depuis le départ et cela 50 ans avant Hitler : rétablir un Etat juif en Palestine plus de 15 siècles après sa disparition.

Il est vrai qu’il existait déjà une population juive indigène sous l’Empire ot-toman et avant. Ils vivaient principalement dans les villes de Jérusalem, Safed, Tibériade et Hébron.

Toutefois cette présence a fluctué dans le temps avec la formation et la dis-parition de différentes communautés. En 1880, avant le début de

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l’immigration, environ 25 000 Juifs étaient profondément ancrés en Pales-tine depuis plusieurs générations. Ils formaient moins de 5% de la population de Palestine ce qui veut dire qu’il y avait 475.000 Arabes.

Le début d‘une immigration juive moderne et basée sur la nationalité coïncide avec la fondation du mouvement sioniste. On en date la naissance en tant que mouvement politique en 1882 alors que des Juifs d’Europe de l’Est commencèrent à s’entendre pour établir des colonies agricoles en « Terre Promise ». Ces groupes se coalisèrent pour la première fois en 1897, lors de la première conférence sioniste à Bâle, en Suisse.

Les deux premières vagues d’immigration juive eurent donc lieu sous l’Em-pire ottoman. La première aliya, entre 1882 et 1903 amena 20 000 à 30 000 Russes qui fuyaient les pogroms largement inspirés par la monarchie russe. Entre 1903 et 1914, lors de la seconde aliya, 35 000 à 40 000 autres Russes, majoritairement des socialistes, s’établirent en Palestine et fondè-rent les Kibboutzim. Ces nouveaux arrivants furent également à l’origine de la construction de Tel-Aviv.

Cette immigration resta assez marginale en comparaison de la population de Palestine. En effet, à la veille de la Première Guerre mondiale, les 80 000 Juifs de Palestine ne constituaient qu’un dixième de la population totale du pays.

De plus, l’immigration juive sous l’Empire Ottoman ne représentait qu’une fraction de l’émigration juive hors d’Europe durant cette période. À titre de comparaison, sur les 2,4 millions de Juifs qui quittèrent alors notre conti-nent, 2 millions d’entre eux s’installèrent aux USA.

Avec la Première Guerre mondiale, et la famine qui suivit, l'ensemble de la population de la Palestine diminua. La communauté juive ne comptait plus alors que 60 000 membres.

Mais l’immigration repris de plus belle après la fin de la guerre quand l’Em-pire ottoman fut démantelée et la Palestine tomba sous mandat britannique.

La Grande-Bretagne était d’accord pour la création d’un foyer national juif en Palestine comme en atteste la lettre rédigée en 1917 par Lord Balfour sans bien sûr demander l’avis des Arabes mais en leur garantissant « que

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rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine ».

La « Déclaration Balfour » donnait une base juridique à l’immigration juive et ainsi l’encouragea. Du coup les troisième et quatrième vagues d’immigra-tion amenèrent respectivement 35 000 Juifs d’URSS, de Pologne et des pays baltes entre 1919 et 1923 et 82 000 juifs des Balkans et du Proche-Orient entre 1924 et 1931. Au début des années 30, 175 000 Juifs vivaient en Palestine, soit moins de 20 % de la population.

Parallèlement, l’Immigration Act de 1924 aux États-Unis freina fortement l’immigration en provenance de l’Europe en fixant des quotas très limitatifs par pays. L’Europe de l’Ouest aussi se mit à restreindre les arrivées. Les Juifs n’avaient plus trop le choix et celui de la Palestine s’imposait davan-tage.

À partir de 1932, avec la victoire du nazisme en Allemagne et l’intensifica-tion de la persécution en Autriche et en Tchécoslovaquie, l’immigration en Palestine augmenta considérablement. Entre 1932 et 1939, la Palestine ab-sorba 250 000 migrants juifs soit près de 50% du flux migratoire de cette population hors de l’Europe.

Contrairement au mythe sioniste d’une Palestine terre quasi-vide qu’ils ve-naient réoccuper sans gêner personne, dès la fin de la domination ottomane et le début du mandat britannique en 1918, les Palestiniens se sont opposés à l’arrivée massive des migrants et ont demandé aux Britanniques un Etat palestinien arabe. Des manifestations sont régulièrement organisées dans toute la Palestine dès 1919.

En avril 1920, des émeutes font une dizaine de morts et près de 250 blessés à Jérusalem à la veille de la conférence de San Remo qui doit avaliser la mise en place du mandat.

Après l'échec du roi Fayçal dans la prise de contrôle de la Syrie, dans la-quelle la Palestine aurait constitué une province, le nationalisme palestinien prend de l'ampleur. De nouvelles émeutes éclatent en 1921.

En 1929, les Arabes massacrent soixante-sept Juifs, dont un tiers d’étu-diants à l’académie talmudique de Hébron, et des maisons ainsi que les synagogues sont pillées.

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Ils revendiquent leur indépendance et réclament l’arrêt de cette immigra-tion dont ils comprennent parfaitement l’objectif. Des contacts avec l'Allemagne sont pris par certains leaders palestiniens dès mars 1933.

Cet épisode de rapprochement et de franche sympathie d’une partie de la résistance palestinienne avec les Nazis qui s’explique très bien par l’im-muable « l’ennemi de mon ennemi est mon ami » constitue d’ailleurs un argument perpétuellement avancé par les sionistes pour déconsidérer la cause palestinienne. Des images tournent en boucle sur les sites des amis d’Israël montrant la fameuse poignée de main entre le Mufti et Hitler.

Avec ce type d’arguments la Croatie n’aurait jamais dû devenir un Etat et les Serbes auraient dû être autorisés à l’occuper indéfiniment puisque pendant la Guerre entre 1941 et 1945 ce pays fut gouverné par l’Oustacha, un mou-vement fasciste et antisémite soutenu par l’Eglise catholique, une belle majorité de la population et par les Nazis qui avaient aidé ces fanatiques sanguinaires à accéder au pouvoir. Leur leader Ante Pavelic a laissé une mer de sang derrière lui.

Ce criminel qui fit exécuter 35.000 Juifs, des centaines de milliers de Serbes et 25.000 Roms réussit à fuir en Argentine grâce à l’aide d’une partie du clergé catholique en Autriche et à Rome (où il séjourne 2 ans dans un cou-vent) qui organisait l’exfiltration des criminels de guerre nazis ou pronazis. Il parait que Pie XII n’était pas au courant !

Revenons à nos moutons.

Dans les années 30 ni les autorités britanniques, ni les commissions d'en-quête envoyées par Londres, ni les conférences et les négociations bilatérales ne parviennent à trouver une solution qui permettent de mettre Juifs et Arabes d’accord et les incidents se multiplièrent, durement répri-més par les Britanniques qui firent tout pour faire cesser la révolte arabe, usant du couvre-feu et d'assassinats ciblés.

Une partie de l'élite politique arabe disparaît avec la répression. Plus de 120 Arabes ont été condamnés à mort pendant la révolte et 40 ont été pendus. Beaucoup de chefs politiques ont dû quitter la Palestine pour fuir la répres-sion. La violence diminue à partir de 1936, pendant un an environ, après la proposition britannique de réunir une commission d'enquête, la Commis-sion Peel, pour comprendre la raison de la révolte. Cette commission va préconiser la création de deux États, un État arabe et un État juif. Cette proposition est alors acceptée par les dirigeants juifs : Chaim Weizmann et

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David Ben Gourion. Les Palestiniens ne veulent pas en entendre parler et leur leader de déclarer « Nous nous battrons contre le partage du pays et contre l'immigration juive. Nous n'accepterons aucun compromis. »

C’est cet épisode que de nombreux Juifs utilisent pour démontrer la mau-vaise foi arabe. « Vous voyez bien, c’est eux qui ne voulaient pas partager « ! Nous on était d’accords ! »

Ouais enfin, moi si j’avais été arabe palestinien je n’aurais accepté ni la co-lonisation de masse de Juifs revenant après 15 siècles ni la division d’une terre où vivaient mon peuple depuis des générations.

Après ce rejet, la révolte reprend en 1937, continue en 1938 et s'arrête en 1939 grâce au renfort d’environ 20 000 soldats britanniques pour apporter leur soutien aux 14 500 déjà sur place. Elle aurait fait plus de 5 000 victimes arabes, 300 Juifs et 262 Britanniques. La plupart des leaders nationalistes ayant participé à la révolte se réfugient dans les pays arabes voisins.

Les Britanniques en tirent quand même certaines conclusions et décident de limiter l'immigration des Juifs en Palestine et de restreindre l'acquisition des terres par ces derniers. Les choses se calment pendant la guerre mais dès 1944 l’Irgoun organisation nationaliste juive lance une campagne d’at-tentats contre les autorités culminant avec l’explosion de l’Hôtel King David où résidait la haute administration britannique et qui fit des dizaines de morts. Face à la surenchère nationaliste tant juive qu’arabe, le Royaume-Uni décide de remettre son mandat à l’ONU.

La partition de la Palestine est prononcée à New-York en novembre 1947 et déclenche de violents incidents puis la première guerre entre Israéliens et Arabes en 1948 dont il faut bien dire que ces derniers n’ont pas à être fiers vue la façon dont ils se font faits étriller par une population en sous-nombre mais courageuse et organisée.

C’est un peu comme si en 1940 ce n’est pas l’Allemagne qui nous avait écrasé en 6 semaines mais la Belgique.

Israël existe et ne sera plus jamais remis en cause. C’est une réalité qui s’im-pose à tous mais qui ne résulte en rien d’un processus juste ou moral mais de circonstances historiques qui ont permis à un peuple de créer un Etat sur une terre qui appartenait à un autre peuple grâce à sa foi, sa vaillance, sa détermination et son intelligence.

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Toutefois il y a quelque chose que j’ai profondément admiré chez les Israé-liens: la chasse aux Nazis à travers le monde et leur assassinat quand ils le pouvaient. La seule chose que je regrette c’est qu’ils n’aient pas pu en tuer davantage car clairement nous Européens n’avons pas fait le job.

Par ailleurs c’est un Etat qui à l’égard de ses citoyens se comporte comme une véritable démocratie.

Mais je crois que l’on peut sans hésitations nier que ce pays partage les mêmes valeurs que nos démocraties occidentales quand on voit comment depuis une trentaine d’années les forces de défense israéliennes tirent à balles réelles sur des manifestants palestiniens lanceurs de pierres et tuent des gamins ou de jeunes adultes. Cette asymétrie dans la violence n’est pas digne d’une démocratie.

Si les manifestations contre la Loi Travail de Myriam EL Khomri avaient été traitées « à l’israélienne » par notre Police ce sont des dizaines de jeunes casseurs d’extrême gauche que l’on aurait dû enterrer.

Les Israéliens pensent que leur sécurité est inversement proportionnelle à la brutalité dont ils font preuve à l’égard des gens qui les haïssent du coup la haine mutuelle ne fait que croitre.

C’est un conflit peut-être insoluble mais reconnaitre officiellement un pays au peuple palestinien qui se bat depuis 70 ans pour son droit à une existence légale serait juste mais nos gouvernants n’osent pas tout simplement parce qu’Israël n’est pas d’accord et que nos hommes politiques ont la trouille du CRIF.

Les Serbes n’étaient d’accord non plus pour la sécession du Kosovo qui à la différence de la Cisjordanie n’était pas une terre illégalement occupée mais une partie de leur pays depuis des temps immémoriaux.

Ils n’avaient pas un lobby puissant pour défendre leur cause ici en France et ailleurs. Il n’y a pas un AIPAC ou un CRIF serbe capable de peser sur chaque député, chaque sénateur, chaque ministre avec cet argument choc et intimi-dant: reconnaitre la Palestine c’est être antisémite.

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L‘identité ultra-marine.

Venons-en à l’identité des peuples de l’’Outre-Mer dont j’ai parlé précédem-ment. Il est bien évident que chacun des territoires qui la forment a une identité propre et qu’on ne me fasse pas croire que l’identité créole, kanak, polynésienne, mahoraise ce n’est que les « Valeurs de la République ».

Prenons les Antilles et son héros Aimé Césaire qui est révéré en France comme chantre de la Négritude. C’était un identitaire pur et dur. Sa vision était celle d’un peuple afro-caraïbe défini par son origine ethnique et qui revendiquait son indépendance vis-à-vis d’une Métropole blanche honnie.

Cela vaut d’ailleurs la peine de se pencher sur que l’on pouvait écrire en tant qu’identitaire noir dans la France d’après 1945.

Je vous livre un court passage d’une de ses œuvres, le « Discours sur le Colonialisme » qui date de 1950.

« Oui, il vaudrait la peine d'étudier, cliniquement, dans le détail, les dé-marches d'Hitler et de l'hitlérisme et de révéler au très distingué, très humaniste, très chrétien bourgeois du XXe siècle qu'il porte en lui un Hitler qui s'ignore, qu'Hitler l'habite, qu'Hitler est son démon, que s'il le vitupère, c'est par manque de logique, et qu'au fond, ce qu'il ne pardonne pas à Hi-tler, ce n'est pas le crime en soi, le crime contre l'homme, ce n'est pas l'humiliation de l'homme en soi, c'est le crime contre l'homme blanc, c'est l'humiliation contre l'homme blanc, et d'avoir appliqué à l'Europe des pro-cédés colonialistes dont ne relevaient jusqu'ici que les arabes d'Algérie, les coolies de l'Inde et les nègres d'Afrique [...] »

Cet homme à qui il est de bon ton de rendre hommage, dont des places, des rues, des lycées, des écoles, et quantité d’autres bâtiments publiques por-tent le nom, considérait donc les « bourgeois blancs » comme des Nazis, notre histoire coloniale assimilable à l’invasion sanglante de l’Europe par Hitler et notre comportement à l’égard des colonisés comparable à la Shoah.

Non mais vous le savez bien, seule l’outrance abjecte est blanche et de droite elle ne peut pas être noire et progressiste !

Ne pas rééditer Céline car il a eu des propos antisémites c’est normal mais se pencher sur les écrits de Césaire dont certains passages sont ignobles à

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l’égard de tout un peuple et notre Histoire, pas question. On ne touche pas à l’icône noire !

Il ne voyait ni l’instituteur qui transmettait le savoir sans considération de race, ni le médecin qui soignait toutes et tous, ni l’ingénieur qui concevait les infrastructures au profit de la collectivité dans son ensemble.

Découvrons par curiosité le parcours de cet « opprimé », victime du « na-zisme français », tel qu’il est décrit par Wikipédia ;

De 1919 à 1924, Aimé Césaire fréquente l’école primaire de Basse-Pointe, commune dont son père est contrôleur des contributions, puis obtient une bourse pour le lycée Victor-Schœlcher à Fort-de-France. En septembre 1931, il arrive à Paris en tant que boursier pour entrer en classe d’hypok-hâgne au lycée Louis-le-Grand.

À Paris, il côtoie d'autres étudiants noirs d'horizons différents et fréquente le salon littéraire de Paulette Nardal. Il découvre ainsi le mouvement de la Renaissance de Harlem et fait la connaissance de Claude McKay.

Le jeune Aimé Césaire et son ami guyanais Léon Gontran Damas, qu’il connaît depuis la Martinique, découvrent progressivement une part refou-lée de leur identité, la composante africaine, victime de l'aliénation culturelle caractérisant les sociétés coloniales de Martinique et de Guyane.

Diable, un « Nègre » comme il se définissait lui-même, victime de ce que les Indigènes de la République appelleraient aujourd’hui le « racisme d’Etat » se voyait octroyé par cette société coloniale oppressive et raciste -puisque blanche- une bourse pour le meilleur Lycée de Fort-de-France puis une autre pour un des plus prestigieux Lycées parisiens totalement inaccessible à l’époque à l’écrasante majorité des jeunes issus des milieux populaires blancs de Métropole !

En septembre 1934, Césaire fonde, avec d’autres étudiants antillo-guya-nais et africains (parmi lesquels le Guyanais Léon Gontran Damas, le Guadeloupéen Guy Tirolien, les Sénégalais Léopold Sédar Senghor et Bi-rago Diop), le journal L'Étudiant noir. C’est dans les pages de cette revue qu’apparaîtra pour la première fois le terme de « Négritude ». Ce concept, forgé par Aimé Césaire en réaction à l’oppression culturelle du système colonial français, vise à rejeter d’une part le projet français d’assimilation culturelle et à promouvoir l’Afrique et sa culture, dévalorisées par le ra-cisme issu de l'idéologie colonialiste.

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Ayant réussi en 1935 le concours d'entrée à l'École normale supérieure dont il sort diplômé en 1938 avec un mémoire : Le Thème du Sud dans la littérature noire américaine des États-Unis. Épousant en 1937 une étu-diante martiniquaise, Suzanne Roussi, Aimé Césaire, licencié en lettres, rentre en Martinique en 1939, pour enseigner, tout comme son épouse, au lycée Schœlcher.

Extraordinaire aliénation d’un homme éduqué et promu par la République grâce aux valeurs universalistes qui étaient déjà les nôtres dans l’entre-deux guerre et qui a passé la plupart de sa vie à nous expliquer que ladite Répu-blique – « blanche » - était raciste et discriminatoire.

Mais voilà Césaire était noir donc son affirmation identitaire émaillée d’ac-cusations à la lisière du racisme contre notre peuple étaient légitimes.

De l’autre côté du globe et nettement plus tard un certain Jean-Marie Tjibaou devait incarner aussi un grand mouvement identitaire et indépen-dantiste celui des Kanaks de Nouvelle-Calédonie.

Son parcours ressemble un peu à celui de Césaire et ici aussi je m’inspire de ce que Wikipédia nous livre.

Fils aîné de Wenceslas Tii Tjibaou, chef de la tribu de Tiendanite, également instituteur dans l'enseignement privé catholique, Jean-Marie est donné à six ans au père Rouel, à la mission mariste de Waré, à Hienghène.

Il est orienté vers l'engagement religieux par un père missionnaire et entre à neuf ans, au petit séminaire, poursuit ses études au grand séminaire et effectue son noviciat. Il est ordonné prêtre en 1965 et rejoint Nouméa en 1966.

Il commence alors à s’intéresser à la politique locale et se rapproche de l'Union Calédonienne (UC), principale force politique de l'archipel à l’époque, de tendance centriste, démocrate chrétienne, pluriethnique et autonomiste.

Il quitte le pays en 1968 pour suivre des cours à l'Institut de sociologie de la faculté catholique de Lyon, puis d'ethnologie à l'École pratique des hautes études en 1970.

Il y suit notamment les enseignements de Jean Guiart (successeur de l’im-mense Claude Lévi-Strauss), et spécialiste du pays coutumier kanak. Il y

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prépare une thèse portant sur les effets de l'adaptation de la société tradi-tionnelle kanak au monde moderne. Toutefois, le décès de son père en 1970 le pousse à interrompre ses études et à revenir en Nouvelle-Calédonie.

Il délaisse alors sa vocation religieuse, demandant et obtenant en 1971 sa réduction à l'état laïc, pour entreprendre une carrière militante.

Tjibaou a donc fréquenté la réputée Université Catholique de Lyon puis L'École pratique des hautes études (EPHE) grand établissement français d'enseignement supérieur. Encore une victime du racisme blanc !

En 1984 il fédère la nébuleuse des mouvements kanaks dans un parti dont le nom ne cache pas sa dimension identitaire : le Front National de Libéra-tion Kanak et Socialiste qui se nourrit du ressentiment d’une partie de la population indigène face à ce qu’elle perçoit comme une aliénation écono-mique et culturelle par la population blanche dite « caldoche » issue de la colonisation et « soutenue » par la Métropole.

Sans doute peu d’entre nous se souviennent de cette période très difficile et parfois sanglante qui va de 1984 à 1988 et se termine par les accords de Matignon signés par Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou.

C’est peu de dire qu’à l’époque cette lutte kanak fut saluée par la Gauche et une grande partie des intellectuels français pour qui ces autochtones avaient bien raison de se rebeller contre une double colonisation à la fois politique et de peuplement.

Tjibaou meure dans des conditions tragiques en 1989 assassiné par un des siens qui ne lui pardonnait pas d’avoir fait la paix avec les « Blancs. »

Mon propos n’est pas d’attenter à la mémoire de cette idole antillaise et in-tellectuel remarquable ni de ce héros kanak mais de dire les faits.

Un des grands écrivains français a développé une vision parfaitement iden-titaire de la société antillaise, opposant Blancs colons et Noirs victimes et suscitant un mouvement de sympathie et d’adhésion indéniables dans « son peuple » c’est-à-dire les Français afro-caraïbes détenteurs à ses yeux d’un pays, les Antilles, tandis que Tjibaou, lui, entrainait les Kanaks, citoyens français de plein droit à reprendre leurs terres et à réaffirmer leur identité ethnique et culturelle face aux Blancs.

Ces peuples sont d’ailleurs, à mon avis, très attachés aux équilibres eth-niques qui sont nés de cette histoire du peuplement.

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Imaginons la réaction des Antillais s’ils devaient subir une invasion - je dis n’importe quoi – de dizaines de milliers de Russes, blancs et fauchés, qui débarqueraient en Guadeloupe-Martinique à la recherche du soleil, d’une vie meilleure, pèseraient sur le système social et de santé, concurrence-raient les locaux pour les HLM et les jobs, génèreraient un surcroit de délinquance et de criminalité, harcèleraient les filles. La société afro-ca-raïbe ne le supporterait pas.

Elle se dresserait, parlerait de colonisation, de destruction de son identité. Les mots « les blancs dehors ! » ou « on est chez nous ! » prononcés avec colère finiraient par sortir des bouches noires ou créoles exaspérées.

Et vous savez quoi ? Cela serait parfaitement normal car ils subiraient ef-fectivement un changement de peuple insupportable car les Antilles sont des iles dont l’identité afro-caraïbe est à la fois historique, respectable et incontestable.

La situation à Mayotte que j’évoquerai dans le chapitre sur l’Outre-Mer est tendue mais elle le serait infiniment plus si la population « immigrée », qui représente la proportion insensée de 40%, n’était pas composée de frères de sang, de religion et de langue.

Si au lieu de migrants comoriens, des Tamouls hindouistes, des Malgaches protestants, des Chinois bouddhistes, des « petits blancs » sud-africains, envahissaient l’ile ce n’est pas quelques dizaines de Gendarmes qui parvien-draient à séparer des communautés hostiles mais une armée. Les Mahorais noirs et musulmans, peuple originel ne seraient-ils pas légitimes à dire « ça suffit ! » ? Bien sûr que si !

Si on se replonge dans nombre d’ouvrages sur la décolonisation, écris par des auteurs « progressistes » ou « engagés » on retrouvera d’ailleurs tou-jours une certaine admiration pour le combat identitaire des peuples colonisés.

Les cultures africaines, arabes ou asiatiques avaient été étouffées ou conta-minées par l’influence blanche et ces populations devaient s’en défaire, refuser l’assimilation, les normes occidentales, le modèle « blanc » impé-rialiste, etc.

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Personnellement je n’ai jamais été choqué par ces revendications car j’ai toujours considéré qu’il y avait un lien fondamental entre un peuple, sa cul-ture et sa terre, que l’arrivée en masse de populations allogènes pouvait, in fine, détruire ou marginaliser le peuple des origines.

Petit j’ai toujours voulu être l’Indien dans nos jeux de cow-boys ce qui ar-rangeait bien mes copains ! J’ai toujours pensé l’annihilation amérindienne par les Blancs comme une des grandes tragédies de l’Histoire contempo-raine, celle de peuples devenus minoritaires et marginalisés sur leurs terres ancestrales et il ne m’a pas échappé que c’est une immigration qui fut la cause de leur perte. Sitting Bull, Crazy Horse, Cochise et bien d’autres ont tenté de sauver leurs nations contre les migrants que nous étions, ils ont échoué car nous étions les plus forts.

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L’identité noire en Europe

Elle s’exprime chez nous de façon très ouverte et de diverses manières.

Le magazine français « NOFI » s’affirme être « la première plateforme d’échange, d’information, de réseautage et de réflexion sur le quotidien de la communauté noire ».

Le journal « NEGUS » se présente comme : « Un journal qui analyse, qui propose un autre regard. Celui de toute une partie de notre société qui n’est pas représentée. Ces Noirs qui souhaitent avoir un journal qui portera leur voix au plus haut.

Depuis la France, NEGUS fait résonner toute cette diaspora : de Cayenne aux Antilles, de la Polynésie à Antananarivo, de Brazzaville à Douala, de Marrakech à Abidjan avec une distribution aux quatre coins du monde francophone.

80 ans après l’Etudiant Noir, participer à NEGUS, c’est entrer dans la lé-gende, faire l’expérience de la nouveauté et affirmer haut et fort sa différence dans les kiosques » et qui ajoute. « Abonne toi au journal Négus et soutiens la presse noire ».

Les magazines ouvertement destinées aux femmes africaines et antillaises comme « Amina » et « Brune » mais aussi le site de vente en ligne « Noir et Fier », la « Black Fashion Week»

Lisez cet article absolument surréaliste que j’ai trouvé dans l’édition de NOFI de Novembre 2016.

« Le Magazine Afro-Britannique Blackhair a « accidentellement » mis un mannequin blanc en première page » nous dit NOFI. (Merde il se passe des trucs graves dans ce monde !) La suite est gratinée. Je cite

« Après que les lecteurs se soient offusqués du fait que le modèle en couver-ture du magazine Blackhair n’était pas noire le magazine a publié une déclaration et le mannequin a présenté des excuses.

« Cet incident crée le malaise » rajoute NOFI.

Ah ben voui c’est vraiment choquant ! Nous les Blancs on est prié de trouver génial qu’« Elle », « Marie –Claire » ou «Cosmopolitan» mette en couver-ture une femme noire ou métis mais une blanche dans un magazine noir c’est une honte !

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Comme l’indique également NOFI « le magazine n’a pas été le seul à faire son méa culpa …. En effet Emily Bador notre fausse femme noire s’est elle aussi platement excusée sur son compte instagram».

Ben encore heureux, sa…pe !

Et ses excuses valent le détour :

Je présente mes profondes et sincères excuses à tout le monde pour cela et aux femmes noires en particulier. Je tiens à préciser qu’il me semble que ce shooting photo date de quand j’avais environ 15 ans et je n’avais pas com-pris ce qu’était l’appropriation culturelle ou son impact sur une personne de couleur. Je n’étais pas instruite, ce qui n’est évidemment pas une excuse, ignorante et immature.

Ayant grandie dans une ville très blanche, je n’avais aucune idée des luttes auxquelles les femmes noires faisaient face et combien de fois elles aient persécutées pour leurs cheveux. (oh voui, les pogroms contre les che-velures afro on s’en souvient tous !) Je ne comprenais pas à quel point on disait constamment aux femmes noires que leurs cheveux naturels étaient inappropriés/peu professionnels pour le lieu de travail ou à quel point on disait aux jeunes filles qu’elles ne pouvaient pas aller à l’école avec des cheveux naturels.

L’honneur est sauf, Emily s’est excusée « platement », elle s’est roulée par terre de remord d’avoir à son insu fait la « une » d’une revue noire, d’avoir souillée de sa sale face de Blanche ce magazine afro. Ok Emily on t’épar-gnera donc d’être tondue !

Un autre évènement, très récent celui-là, a aussi attiré mon attention.

Il s’agit de la projection du film « Ouvrez la Voix » à l’Assemblée nationale le jeudi 19 avril 2018 suivi d’un débat organisé par la députée de La France Insoumise, Danièle Obono, en présence d’Amandine GAY, réalisatrice du film et Rokhaya Diallo théoricienne du « racisme d’Etat français » dont le synopsis était : « Ouvrir la voix » est un film documentaire sur les femmes noires issues de l’histoire coloniale européenne en Afrique et aux Antilles. Le film est centré sur l’expérience de la différence en tant que femme noire et des clichés spécifiques liés à ces deux dimensions indissociables de notre identité « femme » et « noire ». Il y est notamment question des intersections de discriminations, d’art, de la pluralité de nos parcours de vies et de la nécessité de se réapproprier la narration. »

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Nous avons ici un lien on ne peut plus clair (si on peut dire) entre identité et race mais lisez ce qu’en a pensé le journal « Le Monde » dans un article de Thomas Sotinel d’octobre 2017 : « Le résultat, foisonnant, passionnant, est canalisé par une forme austère, résolument militante, qui privilégie l’énoncé des grandes questions au surgissement des individualités à l’écran. Si l’on prend son parti du choix de la réalisatrice, on trouvera dans Ouvrir la voix, un matériau d’une extrême richesse.» « Entre-temps, on aura embrassé ou effleuré les discriminations scolaires et professionnelles, la place des femmes d’origine africaine dans l’imaginaire éro-tique des Blancs, le rapport de chacune à la religion (catholique, musulmane ou juive, puisque l’une des femmes filmées est de mère juive polonaise et de père musulman gambien), le statut des lesbiennes dans la communauté noire… »

Je vous laisse imaginer la polémique que créerait un film sur les femmes blanches dont le synopsis nous parlerait « des deux dimensions indisso-ciables de notre identité « femme » et « blanche »! Mieux, on y parlerait de la place des femmes d’origine européenne dans l’imaginaire érotique des Noirs ».

Qu’écrirait-on alors dans Le Monde ? A mon avis on dénoncerait le racisme insoutenable de ce film, on ferait des parallèles avec la propagande du IIIème Reich et son obsession de la pureté de la race blanche. On vomirait devant l’évocation d’un fantasme érotique des Noirs sur les Blanches.

Coté « assos », nous avons le Conseil Représentatif des Associations Noires ou CRAN qui est une organisation 100% identitaire et au service des Noirs.

Sa cause est ethnique au plus pur sens du terme. Elle a bénéficié d’appuis très explicites venant de notre classe politique. Lors des Etats Généraux de cette nouvelle organisation en avril 2006 son Président qui avait notam-ment souligné que "défendre la cause noire, c'est la meilleure façon d'éviter les conflits et d'assurer la cohésion sociale" recevait en 2007 le soutien de Patrick Devedjian (à l’époque influent leader UMP) qui voyait dans le CRAN "l'espoir d'un très puissant instrument d'intégration et d'amélioration de la situation des Noirs".

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Roselyne Bachelot (elle aussi UMP) qui s’était dite une fervente apôtre de la discrimination positive affirmant de surcroit que « l’espace politique de-vait se réapproprier la question noire par exemple en rendant visible la représentation noire dans la représentation nationale».

Conclusion de ce long développement sur l’identité.

Il y a des affirmations identitaires acceptables dans notre pays pour l’intel-ligentsia bien-pensante, elles sont juives, noires ou de couleur mais exclusivement. Pas question que les Blancs chrétiens ou non-croyants puis-sent associer leur identité et la couleur de leur peau. La dimension ethnique de notre identité est présumée illégitime, non-fréquentable, indéfendable, ah j’oubliais ….. NAUSEABONDE !

« Black is beautiful ! » fait applaudir, « Israël Lumière des Nations ! » (Je n’invente rien) sera au pire accueilli dans un silence révérencieux en Eu-rope et par des « Alléluias » aux USA, mais « White is great » est un slogan néo-nazi qui sera conspué.

Faites venir un historien Noir engagé dans une université occidentale pour parler de la Traite et de toutes les misères que les Noirs ont subi aux mains des Blancs (il sera en général beaucoup moins disert sur les atrocités entre Noirs eux-mêmes et entre Noirs et Arabes qui jalonnent aussi l’Histoire de ce continent) et imaginez-le finir par une tirade sur la fierté d’être Noir et vous aurez plusieurs centaines d’étudiants blancs qui l’applaudissent cha-leureusement. Un silence lourd et réprobateur accueillera la question suivante émise par une forte tête dans mon genre: « Professeur est-ce que la traite transatlantique ne s’est pas greffée sur des pratiques esclavagistes interafricaines préexistantes où des tribus conquérantes réduisaient en es-clavage les vaincus ?

Est-ce que les malheureux que l’on mettait dans ces cales atroces pour un voyage abominable n’avaient-ils pas été capturés et vendus à des Blancs par des Noirs ? ».

Mais un écrivain ou un professeur d’Histoire qui expliquerait que les Euro-péens / Blancs ont été les humains les plus créatifs, les plus innovants et les plus entreprenants de ces derniers siècles. Qu’ils raflent encore l’écrasante majorité des Prix Nobel, qu’ils déposent la grande majorité des brevets à

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l’échelle mondiale, que le top 500 des entreprises mondiales est très large-ment composé d’entreprises nord-américaines et européennes, etc, provoquerait un malaise et une polémique.

Un Césaire qui revendique la possession des Antilles, leur indépendance ou leur autonomie – il a varié sur ce sujet - au bénéfice du peuple Afro-Ca-raïbes, la préservation d’une identité antillaise dont il a toujours souligné la nature « nègre » est un intellectuel qui mérite un souvenir ému et respec-tueux.

Un blanc ordinaire qui chante ici « on est chez nous » est au pire un facho, au mieux un pauvre type qui ne sait pas ce qu’il dit et pour la franco-maro-caine Sophia Aram, chroniqueuse sur France Inter, « un gros con ».

Et bien il est temps de dire mes amis notre part de vérité : nous sommes des millions à penser que si la France métropolitaine ne reste pas très majori-tairement de peuplement européen, alors elle n’est plus la France et que le flux ininterrompu depuis des décennies de migrants non-européens nous « défrancise » un peu plus tous les jours.

Nous considérons que l’immigration importante et continuelle de popula-tions allogènes finit par déformer, altérer l’identité de notre société et que nous n’avons aucune raison de l’accepter, de nous pousser, de nous re-mettre en question, de déployer des ressources considérables pour que notre pays soit compatible avec les aspirations identitaires fortes de gens qui voient dans la croissance de leur nombre la légitimation d’une transfor-mation de notre civilisation.

Nous ne sommes pas d’accord pour que nos descendants vivent dans une Euro-Africano-Arabie où l’Islam sera devenue la première religion et où ses préceptes imprègneront notre société et je vais largement revenir sur cette question plus loin.

Cette revendication identitaire profonde nous l’affirmons et le rasement de mur auquel nos élites nous assignent quand il s’agit de notre « européanité » nous ne l’acceptons plus.

Nous ne la brandissons pas non plus comme un étendard, nous ne la jetons à la figure de personne, nous ne voulons prendre la terre d’aucun peuple africain, arabe ou asiatique au nom de je ne sais quel texte sacré ou d’un Dieu qui nous en aurait donné le droit mais nous revendiquons nous aussi « un lien éternel » entre la terre de France métropolitaine et son peuple des

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origines –européen - ainsi que le droit d’y rester dominant sur le plan nu-mérique - et numérique seulement - car cette domination garantit la primauté de notre civilisation.

Au-delà de ce postulat identitaire européen presque idéologique, la « blan-chitude » faisant pendant à la « négritude », à la « judéité » et à l’Oumma, le refus de la poursuite de certains flux migratoires s’inscrit aussi dans un « reality-check » -un rappel à la réalité - de ce qu’ils ont produit comme ré-sultats sur notre société et des difficultés qu’ils ont créé, tout en acceptant que les responsabilités ne sont pas toutes du même côté, le « notre » ou le « leur ».

La vérité c’est que si les migrants européens d’après-guerre ont été plutôt bien accueillis en raison des compatibilités culturelles entre nos peuples ceux d’Afrique du Nord et plus tard d’Afrique sub-saharienne ont rencontré un spectre de réactions minoritairement positives, majoritairement mé-fiantes et réticentes avec des poches de racisme et de rejet très expressives.

J’ouvre ici une longue parenthèse sur la Guerre d’Algérie qui a mon avis a eu un important et durable impact sur notre relation à « l’Arabe »

Il y a des guerres justes et d’autres qui le sont moins. Le combat des « poilus » pour défendre la patrie face au militarisme allemand, l’anéantissement par tous les moyens du nazisme et de l’impérialisme japonais étaient de belles causes.

Le sanglant conflit algérien opposait une puissance qui défendait la domi-nation d’une minorité issue d’une colonisation de peuplement « populaire » et blanche refusant d’être mise au même niveau que les indigènes musul-mans.

Mon père me dit souvent que la transformation de la Régence d’Alger en Colonie après la conquête de ce nid de pirates barbaresques puis en Dépar-tement français a été une erreur magistrale.

Alors qu’au Maroc et en Tunisie nous imposions un Protectorat qui fixait certaines limites à notre domination et un minimum de respect pour les Arabes de la part des colons européens la situation devint toute autre en Algérie.

Là-bas le Pied-Noir souvent de condition modeste était chez lui et l’Arabe, devait rester à sa place –en dessous- et se «tenir tranquille».

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Ce racisme n’était d’ailleurs ni généralisé ni toujours malveillant et brutal. Beaucoup de nos concitoyens d’Algérie pensaient qu’ils représentaient la civilisation et le progrès face à l’obscurantisme et à l’arriération.

On s’occupait de Mouloud s’il tombait malade, on le félicitait pour la nais-sance de son dernier enfant. Madame faisait la causette avec Fatima qui faisait le ménage, demandait des nouvelles du vieux père malade au bled et lui donnait trois jours pour aller le voir.

La République construisait aussi des écoles, ouvrait des routes, des dispen-saires de campagnes. Des enseignants progressistes étaient envoyés de Métropole. Des Arabes devenaient pharmaciens, médecins, avocats, ingé-nieurs, officiers mais cette promotion passait mal dans la société pied-noir qui craignait cette concurrence croissante car elle se doutait bien qu’il fau-drait faire de la place à ces indigènes.

Mes parents connaissaient à Casablanca, un pharmacien algérien qui avait décidé de partir au Maroc car il était boycotté par les Blancs dans sa ville natale où il avait ouvert son officine.

Mais à côté de cela il y avait des choses un peu étonnantes c’est le moins que l’on puisse dire comme ce truc que j’ai découvert en étudiant notre histoire coloniale. Il s’agit des thèses de « l'École algérienne de psychiatrie » dirigée longtemps par le docteur Antoine Porot un des fondateurs de la psychiatrie coloniale et qui prévalaient encore largement dans les années 50 (je précise les années 50 du XXème siècle pas du XIXème !): « Hâbleur, menteur, vo-leur et fainéant, le Nord-Africain musulman se définit comme un débile hystérique, sujet, de surcroît, à des impulsions homicides imprévisibles ».

« L’indigène nord-africain, dont le cortex cérébral est peu évolué, est un être primitif dont la vie essentiellement végétative et instinctive est surtout réglée par le diencéphale ».

« L’Algérien n’a pas de cortex, ou, pour être plus précis, il est dominé, comme chez les vertébrés inférieurs, par l’activité du diencéphale ».

Euh……..on pouvait encore défendre des théories pareilles sur un territoire de la République après la Libération ? Et ben apparemment oui ! Si au ni-veau de professeurs de médecine un racisme aussi scientifique pouvait exister on imagine bien qu’au niveau des couches populaires blanches il de-vait être un peu plus cru.

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Mais ce sont les évènements de Sétif et Guelma qui ont signé l’arrêt de mort d’un processus pacifique menant à l’inéluctable: l’indépendance d’une na-tion arabe sur une terre arabe dans l’amitié avec la France et le maintien d’une communauté française importante et équitablement traitée.

On est le 8 mai 1945 à Sétif petite ville de l’Est algérien et on célèbre la vic-toire sur le nazisme. Une provocation d’Algériens indépendantistes tourne au drame quand un Inspecteur de Police énervé abat froidement Bouzid Saal un jeune scout musulman porteur du drapeau de l’indépendance inter-dit et qui refuse de le ranger.

La foule arabe se répand dans les rues et tue, mutile des dizaines d’Euro-péens, une centaine au total avec une sauvagerie indescriptible. A partir de là la République n’est plus pacificatrice et juste : ramener l’ordre, trouver les coupables et les châtier avec l’exemplarité qui prévalait à l’époque : la peine de mort. Elle devient vengeresse et collectivement punitive. Il faut calmer les velléités d’indépendance et faire passer le gout du sang blanc aux « ratons » en les noyant dans le leur.

Comme ce qui se passa à Madagascar où après une révolte sanglante dans la ville de de Moramanga qui tua entre 150 et 300 soldats et colons souvent dans des conditions atroces, nous avons fait exécuté des milliers de Mal-gaches la plupart totalement innocents par des troupes coloniales déchainées.

Un exemple frappant fut le massacre pur et simple de 166 opposants poli-tiques enfermés dans 3 wagons stationnés en gare de Moramanga et sur lesquels l’Armée tira pendant plus d’une heure pour dissuader la population locale de les libérer.

Ceux qui n’avaient pas été tués pendant la fusillade furent emmenés dans une forêt, exécutés et jetés dans une fosse commune.

Revenons à l’Algérie et Sétif.

Pendant plusieurs jours dans un territoire de la République, le Constanti-nois, on a tué des Arabes parce qu’Arabes - comme les émeutiers avaient tué des Blancs parce que Blancs - ou vaguement suspects de sympathie in-dépendantiste.

Des milices de « pieds-noirs » souvent constituées d’immigrés espagnols, italiens et maltais devenus Français « ratonnent » à tout va. Une « Nuit de Crystal » mais dont les cibles sont les « bicots ».

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Peu importe que 134.000 Arabes d’Algérie venaient de rentrer d’Europe où ils avaient combattu contre le nazisme et pour libérer la France.

Pour les Historiens un tant soit peu objectifs cette répression féroce et aveugle mal contrôlée par de Gaulle qui avait d’autres chats à fouetter en Métropole a été le point de départ de ce qui devint « l’insurrection » pour les uns et la guerre d’indépendance pour les autres.

La peur s’est installée chez les petits blancs qui demandaient une répression exemplaire pour les « rebelles » et la haine dans toute une partie de la po-pulation arabe qui avait décidé qu’il fallait mettre les Français dehors. Il a manqué un Nelson Mandela et un Frederick de Klerk à l’Algérie.

La minorité européenne sure de ses droits et qui estimait, pas tout à fait à tort, avoir « construit l’Algérie moderne », comptait sur une armée de cons-crits métropolitains pour défendre « leur Algérie » contre les « fellaghas ». La décolonisation en fut lamentable.

Entre un De Gaulle qui voulait en finir au plus vite, une OAS qui voulait faire payer aux Algériens la perte de la domination française et une partie du FLN assoiffée de vengeance tout est partie en vrille.

Les pieds noirs aimaient sincèrement l’Algérie et lui avaient apporté beau-coup. Leur départ massif et précipité, sans doute regretté par beaucoup d’Algériens modérés pris entre deux feux, a été une catastrophe dont ce pays ne s’est jamais complètement remis.

Je parle de cette guerre car avec l’arrivée des rapatriés d’Algérie s’est diffu-sée dans la société française, une certaine méfiance vis-à-vis de l’Arabe et accessoirement du Musulman qui a influencé un pays qui commençait à connaitre –besoin de main d’oeuvre oblige- un afflux de migrants d’Afrique du Nord.

Cette population n’était pas la bienvenue pour une franche majorité de Français.

Les Lois républicaines et l’antiracisme de la Gauche ont fait que bon an mal an on a été obligé de les accepter, comme les Africains plus tard, mais nier que les immigrés arabes puis africains aient été longtemps en but au ra-cisme dans notre pays est absurde.

Sur les chantiers et dans les usines des années 60-70 être Arabe n’était pas toujours une partie de plaisir. Certes on bossait, on touchait un salaire et on arrivait à envoyer des économies aux familles restées « au pays ». Mais à

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côté de cela on était encore souvent un « bougnoul » (plus tard ce fut le tour des « nègres ») parfois conspué par des contremaitres qui vous expliquaient que ces « gens-là » ne comprenaient que le rapport de force et qu’il fallait être dur avec eux pour les faire travailler…..mais que c’était «pour leur bien». Ah !

Les foyers pour travailleurs et parfois les bidonvilles étaient la règle et la solitude de ces hommes, liée à l’éloignement familial, ne nous regardait guère. « On leur donne du travail et c’est déjà bien, chez eux ils crèveraient de faim ! ».

On leur fournissait des putes en fin de parcours pour des séances d’abattage afin d’assouvir les besoins sexuels de types souvent jeunes dont on ne vou-lait pas qu’ils se lâchent sur « nos femmes ».

Sur un plan au moins nous étions corrects: la sécurité et la médecine du travail.

On pourrait se dire qu’on a été un peu salaud mais pour avoir vécu en Asie je peux vous dire que Singapour et Hong-Kong fonctionnaient encore dans les années 90 et au-delà avec des comportements vis-à-vis des immigrés que nous avons commencé à modifier dans les années 70.

Je ne parle même pas du Golfe où les travailleurs du sous-continent indien étaient traités comme des chiens et le sont à peine moins encore au-jourd’hui.

Pour nous tout change avec l’instauration du regroupement familial. Ce su-jet a été amplement abordé et analysé par d’autres et avec beaucoup de talent donc je ne vais pas revenir dessus. Je souhaite simplement dire que cette mesure était juste.

J’ai été immigré/expatrié presque toute ma vie et dans aucun pays on ne m’a empêché de venir avec ma femme et mes enfants.

Le problème fut l’extension de la notion de « famille » qui s’étendit contre toute raison aux ascendants et aux collatéraux et surtout un système d’allo-cations familiales inconditionnelles et sans limitation du nombre d’enfants bénéficiaires qui constitua une puissante incitation nataliste pour une po-pulation déjà prolixe.

Bref ce qui avait été conçu en ayant en tête les immigrés espagnols et por-tugais ayant 2 voire 3 enfants a aussi été utilisé par d’autres mais avec des familles beaucoup plus nombreuses.

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Ce cher Giscard d’Estaing n’avait juste pas imaginé que l’éboueur Diallo ou le tourneur Mohammed avaient aussi envie que Manuel ou Pedro de retrou-ver le soir en rentrant chez eux un foyer avec une femme (plusieurs parfois) et des bambins.

Mais le résultat c’est que nous sommes passés d’une immigration du travail à une immigration de peuplement dont une part importante n’était pas eu-ropéenne, que du travailleur immigré discret dont le souci principal était de nourrir sa famille restée au pays on est progressivement passé à la famille immigrée qui s’installait et voulait vivre comme chez elle, à la naissance d’une jeunesse maghrébine et africaine qui, éduquée dans nos écoles, re-vendiquait sa place dans la société dont elle s’estimait exclue -à tort ou à raison - par un racisme larvé dont elle et leurs parents étaient plus ou moins victimes.

Il en résulta de nombreux incidents au début des années 80 qui culminèrent avec la Marche pour l'égalité et contre le racisme surnommée par les médias Marche des beurs, du 15 octobre 1983 au 3 décembre 1983 .

Elle fut la première du genre dans notre pays et marquait l’apparition d’une contestation ethnique en France métropolitaine. Nous n’avions jamais connu avant de « marche des Ritals », « des Portos », des « Polaks » ou d’autres.

A partir de là s’est installé un débat profond sur l’intégration des non-eu-ropéens d’ailleurs toujours non-résolu entre les tenants du « c’est de leur faute » et ceux du « c’est de notre faute ».

Mais je voudrais à ce stade introduire immédiatement une importante cla-rification.

Je ne crois pas que nous devrions être abusé par la thématique du « on avait pas de problèmes avant » parce qu’on avait pas ou peu de « bronzés».

Alors que la problématique identitaire s’est introduite avec l’immigration de masse nous donnant l’impression qu’avant « tout allait bien » il faut sim-plement avoir un peu de mémoire pour se rappeler que notre pays a connu dans un passé assez récent d’autres lignes de fracture très profondes et très violentes.

Quelques cités s’enflamment pendant 3 semaines après la mort de 2 gamins en 2005 à Clichy-sous-Bois dans un poste électrique et nous nous indignons à juste titre mais souvenons-nous quand même ce que des centaines de mil-liers d’enfants de bourgeois ont fait à ce pays en 1968.

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Au nom de l’envie de baiser librement et de secouer une société jugée trop archaïque la France a été, pendant des semaines, plongée dans l’anarchie.

La Police et la Gendarmerie ont été insultées, caillassées, blessées. Des rues entières ont été dévastées. Les institutions démocratiques ont été mena-cées. Le sang-froid et la méfiance de classe de la CGT et du PCF pour ces « fils et filles à papa » en délire ont sauvé le régime. Quel paradoxe quand on y pense !

Les enfants de la bourgeoisie et des classes moyennes ont failli faire explo-ser le système et ce sont des forces de l’ordre issues des classes populaires et les ouvriers qui ont permis de sauver la République.

Cette « chienlit » pour reprendre l’expression du Général était blanche. Pendant ce temps les immigrés arabes ou africains restaient tranquillement dans leurs taudis ou les dortoirs de la SONACOTRA sans bouger.

Tout à fait autre chose. Dans les années 80-90 une partie de notre popula-tion est en rébellion ouverte contre l’Etat, il s’agit d’une frange extrémiste de petits commerçants et artisans (200.000 environ) regroupés au sein de la Confédération de Défense des Commerçants et Artisans (CDCA) présidée par un personnage trouble assassiné en 2001, Christian Poucet.

C’est en regardant un documentaire sur RMC Découverte que je suis tombé sur cette véritable jacquerie faite d’opérations « coups de poings », de ma-nifestations violentes, d’attaques de bâtiments publics, de refus de payer les cotisations sociales et de menaces de mort à l’égard de juges.

Lisez plutôt cet article des Echos du 2 novembre 1995.

« La manifestation-commando organisée par la Confédération de défense des commerçants et des artisans (CDCA) lundi à Bordeaux s'est soldée par un lourd bilan : 29 blessés, dont 21 policiers, deux bâtiments administratifs incendiés (les locaux d'une caisse de retraite et d'assurance-maladie), des véhicules de polices endommagés et des vitres brisées.

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La CDCA, organisation extrémiste, minoritaire dans la profession, avait organisé plusieurs autres manifestations à Grenoble et dans le sud de la France pour réclamer « une réforme en profondeur du système social des indépendants " et « la libre concurrence des caisses de retraite et de mala-die ». Derrière ce leitmotiv, se manifeste un refus pur et simple de payer les cotisations sociales.

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La Cour des comptes a révélé récemment que le mouvement de boycot-tage des cotisations avait entraîné, en 1993, un préjudice de 850 millions au détriment des caisses de retraite et d'assurance-maladie des professions indépendantes. Les exactions commises n'ont guère ému la CDCA, qui, loin de les condamner, a « remercié l'ensemble de ses adhé-rents » et « demandé à tous les professionnels indépendants de rester mobilisés ».

Alain Juppé, Premier ministre et maire de Bordeaux, a déclaré « qu'au-cune négociation ne pouvait aboutir dans un tel climat de violence contraire à toute forme de dialogue et de débats », qualifiant ces incidents de « folie furieuse ». Il s'est rendu sur place pour constater l'ampleur des dégâts. Jacques Barrot, ministre du Travail, a qualifié ces débordements de « méthodes qui relèvent du plus pur banditisme de droit commun ».

Pas de « rebeux » ou de « renois » dans ces rangs. Que des gens « bien de chez nous ! ».

Christian Poucet le leader du mouvement lui fut condamné à 12 mois de mois de prison ferme en Décembre 1996. Pourquoi ? Une broutille !

Lors d'un meeting à Perpignan en 1996, il avait déclaré "Je suis prêt à abattre un magistrat. C'est un appel au meurtre ! ». Le magistrat visé, Do-minique Vogglimacci, qui a dû bénéficier d’une protection rapprochée, était en charge d'un lourd dossier concernant la gestion du mouvement de Chris-tian Poucet mi-syndicat, mi-mafia.

Des menaces également lancées au cours de sa garde à vue comme : « Nous ferons de mon pays un champ de bataille. » Ou encore: « Je vais monter au palais de justice chercher le juge par la peau du cul. »

Plusieurs centaines de ses adhérents avaient la veille du procès, malgré l'interdiction préfectorale, manifesté violemment, dans la ville, obligeant les forces de l'ordre à lancer plus d'une trentaine d'assauts.

Notre bien-aimé monde agricole a de son côté collectionné ces 30 ou 40 dernières années les blocages, les attaques contre les camions étrangers, contre les forces de l’ordre et les bâtiments publics pour exprimer sa colère. La liste est tout simplement si longue qu’il y faudrait un bouquin entier pour les citer et les décrire.

Prenons simplement cet article du Figaro écrit par Eugénie Bastié et publié le 20/09/2014. Extraits :

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« La Bretagne, terre de révolte contre l'État

L'incendie du centre des impôts de Morlaix rappelle que l'attaque des sym-boles de l'autorité de l'Etat est une tradition dans une Bretagne régionaliste et paysanne, terreau propice à la «jacquerie».

Des producteurs en colère ont mis le feu dans la nuit de vendredi à samedi au centre d'impôts de Morlaix dans le Finistère après avoir incendié au préalable un bâtiment de la Mutualité Sociale Agricole. Ils souhaitaient ainsi manifester leur colère contre « les contraintes administratives et fis-cales», mais aussi les difficultés induites par l'embargo russe et l'effondrement des cours.

Les deux principaux motifs de la révolte: la fiscalité et la crise d'une agri-culture productiviste qui peine à écouler sa surproduction.

Des braises qui ne demandent qu'à s'enflammer, soufflées par un nationa-lisme breton combatif depuis les années 1960. De la destruction de radars à l'attaque de la préfecture, la fronde contre l'Etat passe par la destruction de ses symboles.

8 juin 1961: prise de la sous-préfecture de Morlaix par 1500 agri-culteurs en colère

Le 8 juin 1961, après des semaines de blocage, barrage de routes, sabotage de poteaux électriques, défilé de tracteurs, 1500 agriculteurs bretons - pro-ducteurs de choux fleurs et d'artichauts - s'emparent de la sous-préfecture de Morlaix et bouclent la ville à l'aide de 200 tracteurs.

Cette prise constitue le pic d'une crise comparable à celle qui agite actuel-lement les légumiers bretons: surproduction, effondrement des cours, difficulté à s'adapter à une modernisation agricole toujours plus produc-tiviste...

Années 1970: attentats contre les « symboles de l'Etat colonial français»

Dans les années 1970, le nationalisme breton renaissant prend les armes et multiplie les attentats contre les symboles de «l'Etat colonial français»: gendarmeries (Brest 1974), palais de justice (Brest, 1975), bâtiments de la direction centrale de l'Agriculture (Quimper, 1975), et contre de multiples centres d'impôts. Après une légère accalmie dans les années 1980 suite aux

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réformes de décentralisation, les bâtiments administratifs sont à nouveau pris pour cibles dans les années 1990: ANPE, palais de justice, centre d'im-pôts. En 1999, l'hôtel des impôts de Morlaix a déjà été pris pour cible par un attentat qui n'a pas fait de blessés.

Février 1994: incendie du Parlement de Bretagne

En février 1994, les marins pêcheurs sont en pleine crise: baisse du prix du poisson, concurrence exacerbée par l'Union européenne…

Des milliers de personnes descendent dans la rue pour manifester. En marge de ces manifestations, un incendie, déclenché par une fusée de dé-tresse, éclate dans le Parlement de Bretagne de Rennes. Le monument classé, construit au XVIIe siècle est partiellement détruit.

Hiver 2013: mouvement des «bonnets rouges»

Lors de la révolte dite des «bonnets rouges» en novembre 2013, en réaction à la volonté du gouvernement d'instaurer une «écotaxe» pour faire payer les poids-lourds pollueurs , de nombreuses dégradations matérielles ont eu lieu.

« Oui mais tout cela n’était pas bien méchant » peut-on me dire. Vraiment ?

Lisons plutôt ce qui s’est passé à Montredon dans l’Aude en 1976 comme nous le relate Sylvie Bonnet sur France Info le 01/03/2016

« Montredon 1976 : l'affrontement sanglant toujours dans les mémoires audoises.

Hiver 1976. La crise viticole est à son paroxysme dans l'Aude. Le 4 mars, après une série d'interventions, les manifestants bloquent le pont de Mon-tredon, près de Narbonne, pour verrouiller la route nationale 113 et la voie ferrée. Vers 14h30, deux compagnies de CRS arrivent sur les lieux. Des coups de fusil de chasse retentissent. Les CRS répliquent. Le commandant Joël le Goff, 42 ans, est mortellement touché. Juste après, un vigneron, Emile Pouytès, 50 ans, reçoit une balle dans le front et meurt à son tour. La fusillade, qui fait de nombreux blessés, s'arrête au bout de vingt minutes. Dans la soirée, la “démobilisation provisoire” est décrétée.

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Pour tous, c'est la sidération. Viticulteurs et pouvoirs publics sont abasour-dis devant ce déchaînement de violence. »

Un article de La Dépêche Publié le 09/04/2012 nous éclaire encore davan-tage sur cet épisode incroyable de violence paysanne.

« Narbonne. Montredon, 1976: un ancien CRS raconte

Un ancien officier des CRS raconte dans un livre à paraître prochainement les événements de Montredon, survenus le jeudi 4 mars 1976. Ce livre, « L'Embuscade de Montredon-des-Corbières : révélations sur une affaire d'État », est le premier à prendre comme point de vue celui des CRS. Ce jour-là, au pont de Montredon-des-Corbières, les hommes de la CRS 26 de Toulouse et de la CRS 24 d'Agen arrivent sur le site vers 14 h 50. « Au plus haut niveau de l'état, on savait ce jour-là que des viticulteurs présents étaient armés. On a tout de même envoyé les CRS sans les prévenir », dit le livre. Aussitôt arrivés, la fusillade a éclaté.

Elle a duré une demi-heure. Joël Le Goff, commandant de la CRS 26, est tué. Du côté des viticulteurs, Émile Pouytes, d'Arquettes-en-Val, meurt lui aussi.

Collatéralement aux victimes civiles, vingt-huit CRS seront blessés par balle ou chevrotine, dont certains très grièvement.

« Curieusement, malgré toutes les victimes, personne ne sera condamné. À la volonté d'apaisement s'oppose la notion d'enterrement d'une affaire politicofinancière », déclare Alain Crosnier. « J'ai rencontré de nombreux anciens fonctionnaires d'état qui savaient beaucoup de choses, sans jamais pouvoir me les confier. Souvent aussi des documents, des preuves ont dis-paru ».

Un CRS tué et des dizaines d’autres blessés par balles et pas un paysan mis derrière les barreaux ! La vérité c’est que face aux actes de délin-quance de la paysannerie, l’Etat a souvent fait profil bas dans un souci d’apaisement.

Hostiles à la République les immigrés des cités ? Je ne sais pas, mais en tout cas ils ne seraient pas les premiers à l’avoir attaquée.

Certains vous diront que quand ce sont des « Gaulois » c’est de la lutte so-ciale et corporatiste qui dérape un peu, quand ce sont des « bronzés » c’est une remise en question fondamentale de notre civilisation!

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Je ne fais pas ce genre de différence. Jacobin, je ne supporte pas les attaques contre la République quelle que soit l’origine des auteurs.

Mais une fois que l’on a essayé d’être équilibré, de démontrer que nous sommes loin d’être un peuple non-violent, accueillant à tous, dénué de toutes responsabilités dans les ratés de l’immigration extra-européenne, que les immigrés sont loin d’être les seuls à avoir recours à la violence pour soutenir leurs revendications ou exprimer leur colère, il faut aussi dire les choses et faire un bilan à peu près objectif des divers flux de populations qui se sont installées dans notre pays.

C’est très difficile à réaliser car on refuse de mettre dans le domaine public les éléments qui pourraient aider les chercheurs en sciences humaines à le dresser.

Nous en sommes largement réduits à partager nos expériences person-nelles, à lire entre les lignes, à observer les réseaux sociaux, à tout simplement regarder ce qui nous entoure.

Je vais commencer par livrer mon vécu, celui de mes proches et reconnaitre que notre rapport personnel à cette thématique migratoire est infiniment complexe.

De retour de Pologne début 2015 j’ai pris pendant plusieurs mois le TER qui mène de cette commune à la Gare Saint-Lazare. Train qui n’a rien de tou-ristique comme vous pouvez l’imaginer et pourtant !!!

Nous sommes nombreux et nous venons d’à peu près partout dans le monde avec 3 groupes principaux : Européens, Africains et Maghrébins/Arabes. Quelques Chinois ou Indiens/Sri-Lankais/Pakistanais viennent compléter le tableau.

Je n’ai jamais assisté à un incident sérieux. Deux petites embrouilles que je vais vous narrer. Un train bondé un soir de semaine, deux « djeuns » restent assis sur leurs strapontins. Une « souchienne » leur demande de se lever pour faire de la place. L’un s’exécute l’autre reste assis. Le ton monte et le récalcitrant menace la jeune femme : « Toi, je vais te retrouver » ! Nous sommes quelque uns à l’apostropher. Cela se calme. A Asnières la demoi-selle descend, échange de regards noirs mais cela s’arrête là.

Quelques mois plus tard je reviens de Bruxelles et je prends mon train de banlieue vers 21.00. La rame s’apprête à partir quand 3 jeunes potes maghrébins se présentent aux portes. S’ensuit une embrouille. L’un d’eux

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assez excité ne veut pas monter, les deux autres insistent et bloquent la porte.

Devant moi une petite jeune fille leur demande de laisser partir le train. Pas de réaction, le petit manège continue.

Elle réitère sa demande de façon plus soutenue mais en restant polie et là une pluie d’insultes lui tombe dessus de la part de l’agité. « Salope, connasse etc. »

De mon strapontin je l’interpelle en lui disant de cesser ses injures. C’est à mon tour de me faire traiter de tous les noms. En un instant je suis sur mes pieds et je lui fais face. Nouvelles insultes.

Un Maghrébin adulte s’interpose très vite, un Africain prend le type par le bras et l’entraine plus loin. L’incident s’arrête là. La jeune femme me re-mercie. Tout se calme. Nous arrivons à Colombes et là une petite tape sur l’épaule me fait sursauter.

Je réalise que l’un des « djeuns » s’était assis à côté de moi, il me glisse « excusez-nous monsieur ! » Je suis à la fois surpris et ému. Je lui mets le bras autour de l’épaule et je lui réponds « ce sont des choses qui arrivent! ». Tout le monde sourit. Moment de réconciliation. Ils descendent aussi. Le « ra-geux » me suit et veut discuter. Il me dit que je n’avais pas à intervenir, je lui réponds qu’on ne parle pas comme cela à une femme. On se regarde on se serre la main, on se sépare.

J’ai connu un moment plus « chaud » quelques années auparavant dans une ile dalmate avec un Croate blanc à moitié bourré qui en dévalant une petite rue avait obligé deux touristes un peu âgées à se jeter sur le côté.

Je lui fais un signe de tête désapprobateur, il me crache une insulte par la fenêtre, je lui réponds un « connard » sonore. On s’est fait face sur le port. Cela aurait pu mal tourner et là on ne s’est pas séparé en se serrant la main mais en se détestant.

Mon lieu d’affectation a changé en 2016 et je fus transféré à Rueil-Malmai-son. Plus de train à prendre pour Paris mais un bus de Colombes à Nanterre puis une station de RER.

Ce bus je l’ai affectueusement surnommé le « Bamako-Alger. »

D’abord je ne crois jamais avoir vu un « visage pâle » au volant.

Ici encore mais de façon plus accentuée je m’immergeais dans un monde qui n’avait rien d’européen.

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Pour faire simple : un petit tiers de Blancs, un tiers de Noirs, un tiers de Maghrébins et occasionnellement des Roms.

Quant aux femmes, une bonne moitié porte un vêtement qui témoigne de leur foi musulmane.

Je vous rappelle que nous sommes entre 2 villes des Hauts-de-Seine, Dé-partement réputé « bourgeois », et non pas dans la « populaire » Seine-Saint-Denis.

Je dois confesser sans doute au grand dam de certains que je n’ai jamais vécu une situation de stress particulier, je n’ai jamais été insulté (sauf par une Blanche obèse qui m’a dit « fait chier ! » quand j’ai voulu m’asseoir sur un siège où elle avait déposé ses courses) ou agressé, je n’ai jamais vu ou entendu une Blanche se faire harceler par un « renoi » ou un « rebeu ».

On s’ignore largement les uns les autres mais sans se regarder de travers, on se sourit aussi. On s’excuse quand on gêne. Une jeune Noire me fait gen-timent remarquer au moment où je descends du bus que mon portefeuille a glissé.

On cède sa place aux vieux et aux femmes enceintes sans considération de race ou de religion apparente. On est juste des gens qui vont et viennent.

La sortie des écoles de Nanterre est un peu plus folklorique. Le Français des « djeuns » nécessite un interprète. Ils sont un peu « sans-gène », par-lent fort, s’interpellent, s’insultent amicalement. Ce n’est pas la jeunesse de Versailles, ça c’est sûr, mais est-ce que la jeunesse des classes populaires européennes est si différente ?

Mes deux anciens potes de bureau ne sont pas des Français de souche. Ils ne sont pas les prétextes ou les faire-valoir du « raciste » qui a « son ami juif » ou « son ami noir ».

Ils existent bel et bien, sont de vrais potes et ils se reconnaitront. Au pas-sage je signale que je n’ai pas d’amis juif mais un psy sépharade sympa et très compétent qui m’a tiré d’insomnies chroniques qui me minaient. Merci à vous Gilles !

L’un Arabe chrétien avec un prénom qui pourrait être musulman et un type levantin sympathique et affirmé, l’autre Chinois avec un prénom qui ne fi-gure nulle part dans nos calendriers et le physique classique du Han. Ils sont à leur manière des exemples d’intégration.

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Le premier était venu faire une grande école en France et a quitté le Liban avec sa femme et un enfant pendant la guerre civile avec très peu d’argent et devint banquier.

Leurs trois enfants dont deux portent des prénoms clairement arabes sont de « brillants sujets », sortis de nos meilleures grandes écoles et créateurs d’entreprises. Unis à des « gauloises » ils sont Français jusqu’au bout des ongles.

Mon « chinois » a une histoire bien différente. Son père fuyant le commu-nisme s’est réfugié à Hong-Kong puis réalisant la dureté de cette ville ultra-capitaliste sa femme et lui ont choisi la France pour y vivre et élever leurs enfants comme un certain nombre de leurs concitoyens.

Parcours assez classique. On s’endette jusqu’au cou pour ouvrir un petit res-tau ou une boutique, on bosse sans arrêt, pas de week-end, peu de vacances. Rentrés de l’Ecole de la République les gosses ne vont pas « trainer dans les rues » mais font leurs devoirs et aident en salle et en cuisine. Le résultat: celui que produit la combinaison d’une culture confucianiste et de la méri-tocratie républicaine : des enfants qui font de brillantes études et à la clé des postes de cadres supérieurs dans de grandes entreprises françaises.

Pas de complexe de « racisé » mais le culte de l’effort et de la réussite dans une France qui ne fait pas de cadeaux aux immigrés mais qui offre à ceux qui se battent la possibilité de grimper aussi vite et parfois plus loin que les lointains descendants de Vercingétorix et de Clovis.

Ils sont tous les deux les exemples vivants que l’altérité ethnique doublée de prénoms et de noms clairement non-européens ou non-chrétiens ne sont nullement un obstacle pour réussir dans notre société. Des gens comme eux la France en compte des centaines de milliers.

Ma femme n’a pas le même vécu quant à l’immigration. Quinqua mignonne au physique agréable et au vêtement discret elle a subi plusieurs harcèle-ments de rue faits de propositions salaces, d’attouchements, dont une claque sur la fesse sur le quai de la Gare de Colombes. Les auteurs: des Maghrébins.

Elle admet que dans sa jeunesse c’étaient des cadres blancs qui au bureau la serraient d’un peu trop près mais pas avec cette vulgarité.

Jeune serveuse à Nice dans les années 80 elle a aussi connu la « racaille » de l’époque qui se foutait de l’Islam mais se comportait en terrain conquis.

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Récemment un vol à l’arraché en plein devant notre maison l’a secouée. Un grand Black s’est rué sur elle pour lui dérober une chaine en or.

Il ne lui a pas porté de coups mais les quelques dizaines de secondes durant lesquelles elle a résisté et crié ont laissé des traces psychologiques.

Au Commissariat on lui demande de regarder des photos de suspects po-tentiels Noirs, il y en a des pages et des pages.

Ce qui l’a aussi marquée c’est la réaction tardive de nos voisins – tous Eu-ropéens. De l’empathie mais pas beaucoup de courage comme on le constate trop souvent lors de ces agressions de femmes où il faut bien le dire l’auteur est très souvent d’une certaine couleur -souvent la même - et la vic-time de l’autre, souvent la même aussi.

Et pourtant personne ne bouge parmi les mâles Européens pour défendre l’une des leurs.

La peur du coup de couteau ! Il faut bien l’admettre, on pas envie de se faire « planter » même pour une femme en détresse.

Se battre aux poings et ramener des cocards peut-être mais risquer sa vie aux mains de voyous qui manient le couteau», hmmmmm !

Mes vieux parents qui vivent à Bougival dans une tranquille partie des Yve-lines ont un rapport à l’immigration qui ne prête guère à l’exaltation identitaire.

Une résidence « classe moyenne », dans l’ensemble assez « gauloise » et une diversité mesurée. Un gardien maghrébin charmant et serviable. Une voisine d’origine algérienne qui se met en quatre quand ils ont un souci de santé, une aide-ménagère portugaise incroyablement dévouée. Je suis heu-reux de les avoir.

Mon père garde de ses années de diplomate un sentiment d’affection et de compréhension pour l’Afrique au nord comme au sud du Sahara où il a fait toute sa carrière.

Homme de Droite et humaniste assumé il a une détestation profonde pour tout ce qui stigmatise les Arabes et les Noirs, musulmans ou non, et les dé-signe comme les responsables de tout ce qui ne va pas dans notre pays.

Ma mère est un paradoxe. Exaspérée par l’afflux migratoire elle n’en est pas moins bénévole à la Croix-Rouge du coin où elle s’occupe des déshérités que l’assistance sociale envoie. Et comme vous pouvez l’imaginer, à l’exception

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de quelques retraitées souvent portugaises aux pensions étriquées, les bé-néficiaires ne sont « pas d’ici ».

Pour ma belle-mère très âgée et plus tout à fait autonome beaucoup d’aides à domiciles, toutes Noires. Plutôt gentilles et attentionnées, pas toujours super-motivées mais indispensables.

S’occuper des très vieux pour le SMIC peu de Blancs veulent encore le faire et surtout pas dans les grandes agglos où il y a des boulots mieux payés ou en tout cas plus enthousiasmants que de laver, faire manger ou conduire aux toilettes des personnes qui n’ont plus toute leur tête et dont l’hygiène corporelle souffre des délabrements du temps. Beaucoup de gens le disent, les Antillaises et les Africaines le font avec patience et une réelle humanité car le respect des anciens est une des grandes valeurs de cette culture.

Quant à nos enfants ce sont de purs produits du multiculturalisme nouveau.

Ayant été éduqués à la très cosmopolite American School of Bombay puis dans les universités britanniques notre préoccupation identitaire est un mystère pour eux. Blancs, Noirs, Arabes, Indiens, Chrétiens, Musulmans, Hindouistes …. « What the fuck » ? Ce qui compte c’est d’être sympa et cool.

Mais au-delà de la vision identitaire du « on est chez nous » qui intègre mon appartenance au peuple européen de Métropole que j’assume autant que le cafetier d’Hénin-Beaumont il faut aussi avoir une vision honnête sur la ré-alité du bilan de nos immigrations. Elles n’ont pas produit les mêmes effets sur la France.

Les migrants européens dans leur écrasante majorité se sont assimilés. Ils n’ont pas été accueillis à bras ouverts et n’ont bénéficié d’aucun traitement de faveur de la part de l’Etat et des organismes sociaux. Ils ont eux aussi connu les HLM et les Cités mais leur intégration a été très forte.

Les « Macaronis », les « Portos » les « Espingouins » et les « Polak » ont apporté à la France des « nuances de blanc ». Plutôt brunes et basanées du Sud et blondes et pâles de l’Est.

Pas plus de crimes, de délinquance, d’incivilités que leurs hôtes. Des accents prononcés qui disparaissent à la deuxième génération tout comme la langue maternelle que l’on oublie.

Des mariages « mixtes » avec la population autochtone et une grande dilu-tion dans le creuset national avec pour seul élément distinctif des

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patronymes qui fleurent bon la Méditerranée ou les grandes plaines polo-naises.

Il y a une immigration dont on ne parle plus guère tant elle est ancienne c’est celle des Arméniens. Chassés par les génocidaires turques et kurdes (et oui on oublie souvent leur active participation à cette horreur) ils sont des dizaines de milliers à être arrivés à Marseille entre 1922 et 1924. Ils sont aujourd’hui environ 600.000 en France – plus que les Juifs - et se sont fon-dus dans la population nationale même si l’attachement aux traditions et le souvenir du grand massacre restent vifs.

Si l’on se replonge dans le vocabulaire populaire de l’époque ils avaient fran-chement des « têtes de métèques » et les mémoires des vieux Arméniens en témoignent : on ne leur pas épargné les quolibets et les gestes de mépris.

Mais ici encore la volonté de s’en sortir et la machine assimilationniste a fonctionné.

De cette communauté Chrétienne d’Asie Centrale aux caractéristiques eth-niques prononcées est née une partie vivante et vibrante de notre communauté nationale qui aime la France et le dit, ne fait pas de son géno-cide un instrument d’influence massive, ne met pas au centre de son engagement politique et moral le lien avec l’Arménie et ne nous explique pas qu’Erevan est le centre du Monde.

J’ajoute car cela va être un point de mon analyse que vers la fin des années 70 arrive en France la vague des boat-people indochinois soit environ 130.000 hommes femmes et enfants en quelque mois. L’immigration ve-nant de Chine en petit nombre mais de façon continue nous irrigue depuis des décennies. Pas de « péril jaune. Tous ces gens se sont intégrés sans trop de difficultés malgré une forte altérité ethnique grâce à un courage, une énergie et des valeurs de famille et de travail remarquables.

Les milliers de réfugiés iraniens (musulmans chiites) de la chute du Shah et de la Révolution Islamique, les exilés de la Guerre du Liban (Chrétiens et Musulmans), presque tous issus de la bourgeoisie ou de la classe moyenne locale se sont dilués dans la mayonnaise française grâce à une forte volonté de vivre avec nous et une éducation « occidentale » acquise dans les lycées francophones de Téhéran ou de Beyrouth.

Les immigrations africaines au sens large présentent, elles, un bilan beau-coup, beaucoup plus contrasté.

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Je vais essayer de livrer une opinion faite de lucidité, de respect et d’équi-libre donc hors de question d’appliquer des généralités stigmatisantes

D’abord il y a des tas de gens biens dans ces populations, sans doute une nette majorité.

Par « gens biens » j’entends, sans condescendance, des individus ou des familles qui vivent avec le souci du « vivre ensemble », travaillent, paient leurs loyers, leurs impôts quand ils en sont redevables, respectent leurs voi-sins, disent « bonjour », et « excusez-moi » quand ça se fait et ne font pas plus de bruit que la moyenne. Leurs enfants sont éduqués, encouragés, sou-tenus malgré des conditions sociales pas toujours faciles. Un jeune Noir ou Maghrébin élevé dans une famille même modeste dans laquelle l’éducation et le travail scolaire figurent parmi les priorités parentales, qui étudie dans une classe qui n’est pas pourrie par une indiscipline permanente et qui échappe aux bandes, a toutes les chances de faire un parcours comparable à celui d’un jeune européen vivant dans les mêmes conditions.

Et très heureusement cette situation est majoritaire ce qui fait que nous voyons quantité de « djeuns » qui ne posent aucun problème et vivent leur vie tranquillement. Certains sont Policiers, Gendarmes, Pompiers, Soldats, Français avant tout et patriotes aussi.

Ces gens ne sont pas parfaits…..« nous » non plus.

Il y a aussi une vraie violence des cités et elle a une composante ethnique très établie.

Mais soyons clairs il est hors de question d’attribuer à un ou plusieurs groupes ethniques des prédispositions criminogènes.

Dans l’Histoire de la violence toutes les races ont contribué et la race blanche y a pris une part considérable partout et de tout temps.

Il est évident que ce que nous vivons résulte de facteurs culturels et sociaux induits par les erreurs dramatiques de notre politique d’immigration.

Là où chez les Blancs, Jaunes, Arabes Chrétiens d’Orient, Juifs la dérive hors-système et asociale est marginale, elle est proportionnellement plus fréquente parmi les immigrés du continent africain. Tout le monde le sait.

Incivilité, délinquance, violence verbale, sexisme, harcèlement féminin – plutôt des blanches, pas des « sœurs » - antisémitisme, trafic de came, chô-mage chronique, fraude sociale, clandestinité, échec scolaire, radicalisation religieuse et depuis quelques années le terrorisme.

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Il serait totalement injuste de faire porter à ces immigrés le monopole de ces « difficultés » (sauf pour le terrorisme qui est bel et bien le fait de membres de la seule communauté maghrébine) mais ils en prennent vrai-ment très largement plus que leur part. Pas en tant que communauté bien sûr, mais par une telle multiplication de cas individuels qu’elle crée une « collectivisation » du phénomène avec des raccourcis et des amalgames qui sont certes injustes mais qui reflètent un ras-le-bol que les différences eth-niques accentuent.

On aura beau essayer de nous raconter des « salades » sur l’invalidité d’une telle théorie puisqu’il n’y a pas de statistiques raciales pour la confirmer mais notre vécu collectif nous le confirme.

Nous savons aussi que ces populations multiplient les handicaps :

- Parents souvent peu éduqués et à faibles revenus - Familles monoparentales fréquentes - Concentration ethnique sur certains territoires - Fortes différences culturelles avec le peuple majoritaire

- Affectation dans les quartiers difficiles de jeunes instituteurs et pro-fesseurs manquant d’expérience.

Les racistes ou les excédés disent « ils sont comme ça ». Non, « ils ne sont pas comme ça » mais la réalité c’est que l’intégration dans notre société se révèle considérablement plus aléatoire pour ces populations.

Essayant de comprendre si l’origine ethnique ou religieuse jouait un rôle majeur sur leur sur-représentation dans la délinquance et la criminalité j’ai fini par avoir une véritable révélation en regardant « Gomora », série pal-pitante qui raconte de façon extrêmement fidèle les crimes de la Mafia napolitaine jusqu’à une époque récente.

C’est sidérant de cynisme et de brutalité meurtrière. On ne se contente pas de se tuer entre mafieux, on tue aussi les gêneurs, les témoins, les policiers, les transporteurs de fonds, les gens qui vous manquent de respect, la fille adolescente d’un rival dont on veut se venger.

Une partie de la ville est mise en coupe réglée avec des zones de non-droit absolu. Les jeunes font pétarader leurs motos à toute heure, les rodéos ur-bains sont courants. Tout le monde se fout des règles ou presque.

Si on dépasse le cadre de Naples et on s’intéresse aux quatre grandes fa-milles que sont la Cosa Nostra sicilienne, la Camorra napolitaine, la

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Ndrangheta calabraise et la Sacra Corona Unita des Pouilles on nage dans le sang.

Je suis tombé sur l’histoire d’un certain Giovanni Brusca le tueur le plus prolifique de la Mafia sicilienne avec 150 meurtres à son actif dont le fa-meux juge Giovanni Falcone. Des hommes bien sûr mais également des femmes et des enfants et parmi ces crimes, un a soulevé le cœur des Italiens pourtant rompus aux horreurs de ces bandits sans scrupules.

Voulant faire taire un repenti du nom de Santo di Matteo, Brusca kidnappe son fils de 11 ans en 1993.

Il le séquestre et le torture pendant 26 mois en envoyant régulièrement des photos macabres à la famille. Lassé, il le fait étrangler puis dissoudre dans l’acide pour que sa famille ne puisse pas l’enterrer. Un « Fofana italien » en quelque sorte.

Les crimes sont incessants et pour ne prendre qu’un exemple parmi d’autres il y a quelques mois sur une paisible route des Pouilles un commando exé-cute un rival mais ajoute à l’addition deux types sans histoires qui passaient par là et qui constituaient des témoins gênants.

Le prétendu code d’honneur de la Mafia italienne selon laquelle on ne tue-

rait pas les innocents, les femmes et les enfants est une farce. Quand il

faut, il faut ! Mais pourquoi je fais référence à ce banditisme cruel et très

déstabilisateur ?

Parce que ces gens sont des Blancs catholiques. Il ne s’agit pas d’immigrants arabes, africains et musulmans mais des « Italiens de souche » qui portent la croix à leur cou, vont à la messe, se marient et font baptiser leurs enfants à l’Eglise devant des prêtres qui d’ailleurs ne peuvent pas ignorer leurs ac-tivités criminelles, se signent devant une statue de la Sainte Vierge. Les dealers et les tueurs ne s’appellent pas Mohammed, Yacine ou Amin mais Gianfranco, Luigi ou Paolo. Et très franchement nos trafiquants « rebeux » sont à côté de ces types des « enfants de cœur ». Les filles et les femmes s’y mettent aussi d’ailleurs. Une victoire du paritarisme !

Parfois ce sont les racailles étrangères et locales qui se rencontrent.

A l’heure actuelle – Printemps 2018- un énorme scandale secoue la Grande-Bretagne. Il porte sur l’exploitation sexuelle de centaines de jeunes an-glaises blanches et pauvres sur les 30 dernières années par des gangs indo-

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pakistanais musulmans. Ces faits qui ont eu lieux dans les villes de New-castle, de Rotherham et de Telford soulèvent le cœur d’autant que de sérieux soupçons pèsent sur les autorités qui n’auraient peut-être pas été aussi punitives que nécessaire en raison du caractère inter-ethnique de ces scandales.

Ces types sont des salauds et certains ont été jugés et très sévèrement con-damnés. On veut y voir du racisme sexuel avec d’un côté des Musulmans qui veulent se taper des blanches considérées comme des putes impures et de l’autre des gamines sans défense livrées à des prédateurs. La première partie est vraie en ce qui concerne ces individus, cette frange ultra-minori-taire de l’immigration « paki » qui a aussi « sa racaille » mais il faut dire également que les filles appartiennent à ce que les Britanniques appellent eux-mêmes « the white trash » (« les déchet blancs ») cette classe de petits blancs laminés par la désindustrialisation fulgurante de ce pays où dans certaines régions on est chômeur de père en fils et de mère en fille depuis 30 ou 40 ans, où la prostitution, la drogue, la violence et le hooliganisme se sont solidement installés.

Les policiers de ce pays, très majoritairement Blancs et peu suspects de par-tialité raciale pour les « pakos » expliquent qu’il leur était extrêmement difficile de démêler la prostitution volontaire ou consentie de l’exploitation sexuelle tant, au sein de ces populations « de souche » marginalisées, la sexualité est précoce et la location de son corps fréquente pour compléter les aides sociales.

Et puis on peut aussi se souvenir de ce que les milices serbes blanches chré-tiennes orthodoxes ont fait subir aux femmes musulmanes pendant la guerre de Bosnie et magnifiquement évoqué dans le film d’Angelina Jolie « Au pays du sang et du miel » : le viol systématique des femmes du camp adverse pour humilier, salir, blesser. Violer les femmes d’une autre race n’est pas l’apanage d’une race ou d’une religion.

Venons-en au terrorisme.

Il nous a frappé au sol d’une façon très cruelle depuis 2015 en particulier et les auteurs étaient tous des islamistes pour la plupart issus de nos cités. Nous y voyons une attaque civilisationnelle et nous avons raison.

Le terrorisme islamique en France se nourrit de la présence de plusieurs millions de Musulmans avec tout de même une précision : il est le fait quasi exclusivement de sunnites maghrébins.

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Les Africains musulmans – à part Coulibaly jeune d’origine malienne « coa-ché » par les frères Kouachi – et les Chiites ne nous attaquent pas.

J’entends parfois que cette punition nous est infligée en raison de notre in-gérence dans les affaires du Moyen-Orient mais il n’y a aucun attentat en Pologne qui a pourtant participé à la Guerre en Irak et en Afghanistan aux cotés des USA, a même accueilli des centres d’interrogations pour Talibans et s’est jointe à la coalition contre Daesh.

Ce pays serait donc une cible idéale et légitime pour les « fous d’Allah » mais ce pays catholique n’est visé par aucun attentat pour une raison simple : il n’y a quasiment pas de Musulmans en Pologne, il n’y a donc aucun relais et encore moins un vivier énorme d’ennemis de l’Occident comme celui que la Droite et la Gauche ont laissé se construire ici en France contre notre gré.

« En même temps » un autre acte de terreur (je n’ai pas dit terrorisme) m’a glacé à cette époque. Le crash du vol 9525 de la Germanwings le 24 mars 2015 qui a tué près de 150 personnes.

N’était-ce pas simplement une histoire de suicide d’un pilote déséquilibré?

Vouloir mourir est une chose, vouloir emmener ses proches dans le suicide cela peut encore se comprendre.

Mais pour planifier, préparer le meurtre de masse de braves gens, de bébés, de lycéens, de retraités comme l’a fait Andreas Lubitz en testant son scéna-rio au volaller, en incitant son Commandant de Bord à aller pisser, en verrouillant la porte pour qu’il ne puisse revenir, en programmant une longue descente vers la montagne, en entendant sans broncher ce Comman-dant tambouriner à la porte et le supplier d’ouvrir, les cris de terreur des passagers (audibles à la lecture de la boite noire) qui ont compris qu’ils al-laient mourir et cela pendant de longues, agonisantes minutes dans le confinement atroce de cette boite dont on ne peut s’échapper, ….. il faut être sans pitié.

De la terreur pure, abjecte, infligée délibérément et en conscience par un co-pilote en pleine possession de ses moyens comme en témoignent le vol précédent sans incident, une « check- list » détaillée au départ de Barcelone et un décollage effectué par Lubitz lui-même.

Faire cela dans un état second, en proie à une névrose obsessionnelle qui vous coupe de tout ? Je n’y crois pas.

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Andreas n’était pas religieux, il n’a pas crié Allah Akbar, il n’était activé par personne, ne soutenait aucun Califat, ne croyait peut-être en rien. Il était blanc, fils d’un ingénieur et d’une pianiste. Famille paisible.

Un jeune homme qui a choisi de mourir en avion, qui aurait pu louer un petit zinc et se jeter contre une montagne mais a préféré emmener 150 in-nocents et leur infliger des moments d’angoisse et de panique indescriptibles.

Laurent Obertone qui a consacré un livre à ce drame l’a appelé « Le Diable du Ciel ». Diable ou terroriste où est vraiment la différence quand on est la victime ?

Ne vous méprenez pas sur l’intention de ce long développement qui n’est pas de relativiser la criminalité ou le terrorisme mais de rappeler simple-ment que le crime crapuleux ou de masse n’a pas forcément de couleur et de religion. Tout le monde en est capable même si les motivations diffèrent.

Il est en général le résultat de facteurs psycho-socio-économiques com-plexes et n’a pas grand-chose à voir avec l’origine ethnique sauf quand à cette ethnicité se superposent pauvreté, manque d’éducation, abdication parentale, exaltation religieuse, etc.

Seulement tout est question de proportion et de perception.

Que cela soit juste ou non un peuple hôte tolère toujours moins bien les incivilités, la délinquance et la criminalité de ses « invités » surtout quand ils présentent une forte altérité ethnique et /ou religieuse. C’est humain. Quand ces derniers ont une propension à insulter, agresser, harceler, voler, violer et tuer qui est proportionnellement nettement supérieure à la popu-lation locale alors cela devient insupportable pour cette dernière et c’est exactement ce que nous vivons.

Si l’on y ajoute un terrorisme barbare à caractère religieux la marmite en ébullition déborde.

Mais le problème est loin d’être seulement sécuritaire.

Alors que d’autres communautés immigrées ont pris l’ascenseur social pour monter à divers étages, Africains et Maghrébins sont dans l’ensemble et avec des exceptions notables restés au rez-de-chaussée, ce qui naturelle-ment nourrit un ressentiment ethno-social, un sentiment d’injustice, d’exclusion.

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Ici encore gardons-nous de jugements trop hâtifs car nous voyons de plus en plus de ces jeunes intégrer nos administrations publiques et y réussir, entrer dans nos entreprises comme cadres, devenir entrepreneurs mais soyons honnêtes le compte n’y est pas.

Nos entreprises, surtout les PME, ne comptent qu’un nombre infime de cadres issus de cette immigration pourtant présente depuis 2 à 3 généra-tion. Des boites ils en créent mais ce sont le plus souvent des TPE (VTC, Kebab, petit commerce, etc), leur mortalité est très élevée et leur croissance au rang de PME et d’ETI rarissime.

L’immigration d’Afrique et du Maghreb, prise globalement, a apporté au moins autant de problèmes et de couts qu’elle n’a créée de richesses.

Il est vrai que nous sommes bien contents de trouver ces populations pour faire beaucoup de ces tâches peu qualifiées, pénibles ou socialement peu valorisées que nous ne voulons plus faire en tout cas aux salaires actuels proposés pour ces jobs. Mais force est de constater qu’économiquement et socialement ces gens restent assez généralement collés au plancher social.

Les tableaux suivants qui proviennent de l’exercice de Recensement effec-tué par l’INSEE en 2014 m’ont fait tomber de ma chaise.

Le chômage en France n’est pas exactement ce que l’on décrit, il est en fait très fortement différencié. Notre office statistique recensait 8% de chômage sur la population totale en 2014 ce qui était un peu inférieur aux chiffres du Ministère du Travail en raison des différences de méthodologie. Mais ce qui est intéressant ce sont les proportions.

Au sein de la population française le taux était de 7.6 %.

Pour les citoyens de l’UE résidents en France le taux était de 8.1%

Et maintenant accrochez –vous …..19.4% dans la population africaine au sens large mais un pic de 21.8 si l’on prend le sous-groupe de l’Afrique Noire !.

Le plus effarant c’est le taux d’inactifs c’est-à-dire dans la nomenclature INSEE ni les jeunes de moins de 15 ans qui sont théoriquement à l’école, ni les gens qui sont au travail bien sûr, ni les chômeurs qui sont référencés comme tels, ni même les retraités.

Ce sont donc les jeunes de plus de 15 ans qui ne font rien, les femmes au foyer et tous les autres inactifs. Leur taux est de 6.5% parmi les Français de

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naissance, il bondit déjà à 11,2% parmi ceux qui ont acquis la nationalité française donc quantité de « droit du sol ».

Il monte à 9.8% pour les ressortissants de l’UE.

Il atteint le chiffre ahurissant de 21.7% chez les Africains au sens large avec des pics très élevés chez les Maghrébins.

Quant aux Turcs ils battent tous les records à 32.4%.

On pourra me dire « ah oui mais regardez la proportion de retraités est très élevée chez les Français (27%) et bien plus faible chez les Africains 15%) ». Cela s’explique très bien par le fait qu’à part les Algériens qui prennent vo-lontiers leur retraite en France en raison du climat assez délétère qui règne dans leur pays, les autres Maghrébins vont profiter de leur retraite française dans leur terre natale où la vie est nettement moins chère et c’est bien leur droit. Quant aux sub-sahariens arrivés massivement en France plus tard, beaucoup n’ont pas atteint l’âge de la retraite.

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La dépendance aux aides sociales et en particulier au RSA est considérable

quant au logement je vous livre dans le tableau suivant des chiffres très of-

ficiels qui viennent toujours du recensement de l’INSEE de 2014.

Alors que la population non-immigrée donc française de souche est 13% à utiliser les logements HLM la proportion est de 51% chez les Algériens, 45% chez les Marocains, 39% chez les Tunisiens et 48% chez les Africains.

Regardons maintenant les migrants européens. Les Portugais, Espagnols et Italiens qui sont venus pauvres dans notre pays, ils sont propriétaires dans la même proportion que les Français soit au 55% et au-delà et sont propor-tionnellement très peu nombreux dans nos HLM. Les Maghrébins sont propriétaires à hauteur d’un quart d’entre eux quant aux Africains ils sont à peine 15%.

Pour compléter ces chiffres assez effarants j’ai trouvé des éléments qui pro-viennent d’une part de l’OCDE et d’autre part de deux chercheurs Lionel Ragot et Xavier Chojnicki.

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Les chiffres quand on les analyse montrent qu’entre notre système d'aides et les logements sociaux qu'il faut construire pour héberger les immigrés, notre pays dépense beaucoup pour eux qu’ils soient de première génération ou leurs enfants et petits-enfants. Combien au juste ? Les chiffres de l’INSEE ne permettent pas de le préciser, mais l’addition se monte en di-zaines de milliards d'euros par an.

Toutefois comme les migrants et leurs descendants payent aussi des im-pôts et des cotisations, et que, souvent jeunes, ils pèsent peu sur notre système de retraite, leur « bilan comptable » n'est finalement pas tellement déséquilibré assurait Jean-Christophe Dumont, responsable des migra-tions à l'OCDE, lors d’une interview au magazine Capital en 2015.

Ce que ce monsieur ne dit pas c’est que les immigrants n’ont pas tous la même contribution aux impôts et aux cotisations sociales et ne représentent pas les mêmes charges sociales en fonction de leur origine.

Comme on l’a bien vu dans les tableaux ci-dessus il y a des populations beaucoup plus au chômage que d’autres et beaucoup plus consommatrices de logements sociaux que les autres.

Le fisc ne nous donnera pas de statistiques ethniques mais je vous parie que plus de 80% des immigrants adultes originaires du continent africain ne paient aucun impôt sur le revenu contre environ 50% pour la population générale.

Lionel Ragot et Xavier Chojnicki, qui ont étudié l'immigration et ont publié en 2012 « L’Immigration coûte cher à la France. Qu’en pensent les écono-mistes ? » reconnaissent malgré leur biais immigrationniste manifeste que les Etrangers de première génération recourent plus souvent que les natifs aux minimas sociaux, notamment les Africains, dans une proportion de presque quatre fois plus.

Plus inquiétant : la situation de leurs descendants n'est pas toujours meil-leure que celle de leurs parents. Globalement moins diplômés que les enfants de Français, les fils d'extracommunautaires sont trois fois plus sou-vent au chômage que les natifs (24%, contre 8%). Et le pire est encore pour les jeunes, dont plus de quatre sur dix n'ont pas d'emploi (44%). Pas éton-nant qu'ils soient nombreux à toucher le RSA.

D’après ces auteurs ils (les Africains) perçoivent aussi plus d'al-locations familiales que les autres.

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Mais de façon très surprenante ces économistes nous disent que cette forte natalité (3,3 enfants par femme, contre 1,9 pour les natives) est « une bonne nouvelle pour notre système de retraite » !

On voit mal comment ils peuvent financer nos retraites s’ils sont beaucoup plus au chômage que les autres et ont des revenus faibles!

La propagande habituelle des idéologues de « la colonisation bienfaitrice ».

Voilà donc la réalité économique de l’immigration démontrée par les chiffres. Les migrants européens se sont intégrés par le travail, ont épargné et ont investi en France, les Africains au sens large ont un taux de chômage élevé, sont massivement locataires d’HLM, leur dépendance aux aides so-ciales est plus élevée que la moyenne et leurs enfants connaissent une ascension sociale bien plus difficile.

La bien-pensance nous dira que si l’intégration économique et sociale n’est pas bonne c’est de notre faute, que notre modèle est mauvais, que nous ne savons pas nous adapter, que c’est notre racisme qui les exclut.

Désolé mais pourquoi les migrants Indochinois et Chinois, qui sont aussi distants ethniquement de nous que ne le sont les Arabes et les Noirs se sont intégrés dix fois mieux ?

Les explications sont nombreuses et la plus répandue d’entre elles c’est la « ghettoïsation », l’enfermement des populations arabo-africaines dans des territoires de « sous-France » où on les délaisserait, les discriminerait, les priverait de services publics et d’emploi. Ce mythe me fait frémir d’indigna-tion.

Ghetto ! Terme qui, il faut le rappeler, désignait les quartiers où les Juifs étaient priés de vivre pour ne pas « contaminer » ou « souiller » les Chré-tiens.

Alors donc nous aurions des ghettos qui en plus d’être réservés aux non-Blancs seraient « abandonnés » et victimes d’un « Apartheid social » comme le disait Manuel Valls dans sa démagogie victimaire ?

C’est un mensonge.

Il suffit comme je l’ai fait de sillonner le « 9-3 » pour mesurer l’étendue de cette imposture.

Premièrement il n’y a pas de communes « d’où les Blancs sont partis ».

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Il y coexiste souvent des zones pavillonnaires plutôt « gauloises » ou « im-migrées blanches » et des cités HLM plutôt « rebeu » et « renoi » mais sans exclusive, sans assignation raciale clairement identifiable.

Ces communes sont plutôt plus moches que les autres c’est vrai mais ce n’est pas un élément déterminant dans l’intégration.

Dans toutes ces banlieues il y a exactement les mêmes services et infrastruc-tures publics que dans les banlieues des classes moyennes : écoles, crèches, collèges , lycées, stades, piscines, bibliothèques, MJC, parcs et jardins (qui connait le superbe et immense Parc Jean Valbon de La Courneuve incluant un Centre Equestre et un Poney-Club qui vaut bien ceux de la banlieue Ouest), Caisses des Allocations Familiales, agences de Pôle Emploi , centres d’apprentissage, cinémas, dispensaires, hôpitaux, assistantes sociales, as-sociations diverses et variées, animations culturelles, pharmacies et médecins quand ils n’ont pas été chassés par la délinquance et bien sûr ………..les transports. J’invite mes lecteurs à consulter le guide des transports de la Région Parisienne et du « 9-3 » en particulier.

Lorsque l’on regarde la carte du réseau ferré on a l’impression d’y voir une pieuvre géante dont les innombrables tentacules vont chercher les gens dans les coins les plus reculés. Mais si l’on y superpose le réseau d’autobus et de trams on a alors le sentiment que cette pieuvre est étroitement enser-rée dans une gigantesque toile d’araignée celle de toutes les lignes qui sillonnent la région et fonctionnent bien sauf quand les racailles caillassent les bus. Il faut moins de temps en train pour aller à Paris de Mitry-Mory ville paumée de Seine-et-Marne à 25 km de la capitale que pour venir de Louveciennes, la très huppée commune de cadres sup des Yvelines, aussi éloignée. Il faut autant si ce n’est plus de temps en train ou RER pour venir des très « chicos » Versailles et Saint-Germain-en-Laye que de Saint-Denis ou Clichy-sous-Bois.

Ainsi les termes de « ghettos » ou « d’apartheid » sont honteux dans l’irres-pect qu’ils témoignent pour ceux qui ont vraiment vécu et l’un et l’autre, les Juifs pendant des siècles et les Noirs aux Etats Unis et en Afrique du Sud.

La Gauche passe son temps à dire que « les mots ont un sens » pourtant elle n’hésite jamais à travestir l’Histoire pour se doter de slogans cinglants mais faux.

La théorie de l’abandon des banlieues développée par les élus de Gauche et reprise par Jean-Louis Borloo qui nous propose maintenant un plan dingue à 48 milliards d’Euros pour ces territoires est une imposture.

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Comme on le voit le débat sur l’immigration non-européenne est objective-ment compliqué et ne résiste pas aux simplifications, aux catégorisations abruptes.

Mais une fois que l’on a tout dit et tenté de tout expliquer en restant le plus équilibré possible il reste une réalité factuelle : les ratages de l’intégration sont beaucoup plus fréquents et nombreux avec les immigrés pauvres du continent africain qu’avec les « autres immigrés », Européens du Sud et de l’Est, Chinois-Indochinois, Chrétiens d’Orient, etc .

Alors nous avons 3 solutions :

- Continuer à faire comme si de rien n’était et nous accrocher à l’illusion d’un « mieux plus tard »

- Tordre notre modèle méritocratique pour « discriminer positivement » les nouveaux arrivants et dépenser toujours plus pour les intégrer.

- Arrêter de faire ce que l’on peut et faire ce que l’on doit c’est-à-dire remettre complètement à plat notre politique d’immigration avec un objectif d’efficacité et d’utilité sociale, sociétale et économique. C’est mon espérance et je crois celle de millions de Français et d’Euro-péens.

Il est temps de dire des choses simples, et d’être révolutionnaire en matière d’immigration : faire preuve de bon sens.

L’immigrationnisme idéologique de la Gauche et « l’ humanisme » peureux et hypocrite du Centre et de la Droite émasculée cela suffit !

Le mélange, le métissage, la diversité comme une fin en soi on en a marre !

Non les apports de l’extérieur ne sont pas tous bons ou adaptés et ne nous enrichissent pas forcément! L’arrivée du voile islamique, de la polygamie, du mariage forcé, de l’excision et de l’infibulation des petites filles même si c’est le fait d’une minorité de ces « minorités » nous révoltent.

La résurgence de l’antisémitisme – dont on s’était largement débarrassé après la guerre – porté par une partie de la communauté afro-arabo musul-mane est un scandale même s’il résulte en partie de la lutte pro-migratoire de l’intelligentsia juive de gauche.

Le surcroit de délinquance d’une jeunesse sous-intégrée pourrit la vie quo-tidienne d’une partie de notre population.

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L’effondrement du niveau scolaire dans des territoires entiers de la Répu-blique qui nous font d’ailleurs plonger dans les classements PISA est catastrophique pour l’avenir.

Le taux de chômage de plus de 20% dans la population étrangère extra-eu-ropéenne contribue à plomber l’UNEDIC.

Le terrorisme qui se nourrit de la haine d’une frange minoritaire de la com-munauté maghrébine à notre égard a non seulement tué des centaines de personnes mais elle représente une lourde charge pour nos forces de l’ordre et nos forces armées constamment sur le qui-vive. La lèpre de l’islamisme a également nécessité des restrictions historiques dans nos libertés pu-bliques.

Alors le temps est venu de laisser la place au pragmatisme et à l’intérêt su-périeur de la France et des Français.

Ce ne sont plus les considérations humanitaires et « droits de l’hommistes » qui doivent dicter notre politique migratoire mais ce qui est bon pour nous et ce qui ne l’est pas.

Si tant est que nous ayons encore besoin d’immigration dans un pays qui aligne 6 millions de gens inemployés ou sous-employés alors ce ne sont plus les grands principes qui finissent par nous exploser à la figure qui doivent prévaloir mais une question simple: avons-nous besoin de cette personne, que nous apporte-telle maintenant, concrètement et pas dans 10 ou 15 ans (peut-être) ?

Mes contradicteurs crieront à l’abandon d’une grande tradition française de l’accueil.

Je leur réponds par avance que ces 40 dernières années nous avons mis à bas nombre de « traditions ».

L’avortement était une horreur lourdement punie, nous l’avons légalisée puis banalisée.

La peine de mort a été considérée depuis la nuit des temps comme une sanc-tion juste pour qui avait volontairement et sciemment pris une vie, nous l’avons abolie.

Hier, aller en prison quand on y était condamné était incontournable, au-jourd’hui les aménagements de peine permettent à de vrais voyous ou à des gens ayant commis des actes graves de ne pas voir l’arrière d’un barreau. Beaucoup d’entre nous y voient d’ailleurs une régression civilisationnelle.

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La tradition était de se marier quand on voulait fonder une famille et l’Etat ne reconnaissait que les couples unis devant le Maire pour bénéficier d’avantages sociaux et fiscaux. Aujourd’hui le concubinage a la même valeur que le mariage.

L’homosexualité était un « vice » toléré pour autant qu’il était discret. Nous avons autorisé les gays à parader au titre de leur « fierté », à se marier et summum de la transgression civilisationnelle, à adopter des enfants.

Les traditions voulaient que la femme soit une citoyenne dépendante, nous l’avons totalement émancipée.

Ce qui précède montre que les « traditions » peuvent être ba-layées par les réalités et les aspirations nouvelles.

Aujourd’hui des millions de Français aspirent à une nouvelle approche de l’immigration et veulent que l’on remette en cause des principes qui ont prouvé leur nocivité quand ils ne sont pas appliqués avec raison.

Nous savons parfaitement dans notre vécu collectif, qui n’a nul besoin d’agi-tateurs » ou de « propagateurs de haine », que nous avons de vraies difficultés avec une immigration dont la typologie est bien établie mais nos élites ne veulent en tirer aucune leçon car le faire les obligerait à admettre un lien entre origine ethnoculturelle et problématique d’intégration.

Inacceptable pour la Gauche et la bien-pensance pour laquelle cela s’appa-rente à du racisme.

Difficile pour la Droite dite modérée, intellectuellement terrorisée par le po-litiquement et le racialement correct.

Admettre que l’Histoire de l’immigration montre qu’une famille polonaise, portugaise, chinoise/indochinoise et chrétienne d’Orient s’insère en géné-ral plus facilement qu’une famille africaine ou maghrébine c’est hiérarchiser les races.

Les moins débiles reconnaitront qu’il y a des « problèmes » mais que la bonne réponse c’est de faire davantage d’efforts pour les moins intégrables. Et puis quoi encore !

C’est l’approche d’Emmanuel Macron et de sa République en Marche.

Avec eux nous allons continuer à nous voiler la face au nom de l’humanisme et de nos traditions d’accueil qui font de notre peuple le cobaye des expéri-mentations de cohabitation inter-ethnique de masse voulues par nos élites

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et l’antiracisme politique et qui refusent de voir les difficultés que posent la coexistence entre populations très différentes.

Nous allons continuer la « longue marche » vers une « France nouvelle » dans laquelle un jour, pas si lointain, la Basilique Saint-Denis sera symbo-liquement transformée en Musée de la Diversité, où au nom du pragmatisme des centaines d’Eglises seront converties en mosquées, où des Blancs seront écartés de postes qu’ils méritent car des quotas pour les « racisés » auront été mis en place, où une justice parallèle traitera des af-faires de droit privé entre Musulmans, où dans des territoires entiers de notre pays un vêtement « décent » sera exigé de la part des femmes, où enseigner la théorie de l’évolution sera déconseillée car « provoquante », où être Juif sera devenu tellement problématique que les jeunes partiront, où l’homosexualité sera redevenue quelque chose qu’il vaut mieux cacher sauf dans des zones préservées, où parler de problèmes posés par l’immigration vous mènera directement en prison, etc…

Scénario ridicule, vraiment ?

Je m’entends encore rire il y a 40 ans quand le père de ma copine de l’époque, médecin coopérant belge aux antipodes du racisme et exerçant dans les pires bleds d’Afrique, évoquait le jour où nous aurions à faire face à une population qui se retourne contre nous et à l’afro-arabisation de quar-tiers entiers de notre pays. Nous y sommes, non ?

Nous sommes des millions à penser que ce que je décris plus haut n’est pas une loufoquerie d’identitaire obsédé et que nous devons vraiment réagir avant qu’il ne soit trop tard car quoiqu’en disent les béats, les inconscients et les complices notre modèle républicain ne tiendra pas devant une pous-sée alter-identitaire de cette puissance.

Lorsque dans une génération, au mieux deux, le peuple des origines qui a bâti cette nation, ses institutions et ses règles sera numériquement repoussé dans une majorité marginale ou une minorité il ne sera plus maitre de son destin.

Il devra composer, négocier, reculer sur son mode de vie et ses valeurs de-vant des gens qui diront « nous aussi nous sommes chez nous et nos valeurs valent bien les vôtres », « vous nous devez réparation pour le passé », etc

Si nous voulons éviter cela à nos descendants notre politique migratoire doit maintenant être fondé sur un principe fondamental : l’intérêt de la France et de ses citoyens et surtout la préservation de notre civilisation.

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Michel Rocard nous disait en son temps que nous ne pouvions accueillir toute la misère du monde mais que nous devions en prendre notre juste part.

Je ne sais pas ce qu’est notre « juste part » de la misère du monde et je ne veux pas la connaitre.

Les plus humanistes nous disent que c’est tous ceux qui se présentent à nos portes car ils ont fait l’effort et parfois pris des risques importants pour nous demander un asile qu’il soit politique ou non, la possibilité d’une nouvelle chance, une nouvelle vie.

Les autres, tenants de la formule rocardienne, naviguent à vue.

Ils fixent des règles qui n’ont rien de juste mais relèvent d’une forme de ré-signation, d’indifférence ou de laxisme. Ils ont par ailleurs accepté que le droit migratoire devienne une véritable catégorie des Droit de l’Homme en tout cas dans les pays occidentaux.

Nous sommes soumis à de nouvelles injonctions :

- accepter « l’autre » est une obligation morale, ne pas le faire est « inhumain ».

- l’arrivée de « l’autre » chez nous ne peut que nous faire du bien puisqu’il est « l’autre ».

- et même si nous n’avons nul besoin de cet « autre » voire que son arrivée n’’est pas souhaitable, ce qui compte ce n’est pas ce dont nous avons besoin ou ce que nous souhaitons mais le besoin ou l’en-vie de « l’autre » de s’installer chez nous. Son désir de venir doit primer sur notre volonté ou même notre capacité à l’accueillir. Il est un frère ou une sœur de cette grande humanité dont nous faisons partie et c’est la solidarité qui doit primer sur nos intérêts.

Pour la bien-pensance l’immigration est un droit humain contrarié par les tendances racistes d’une population autochtone qui refuse d’admettre les bienfaits de l’addition, du mélange, du partage, de l’échange.

Si on est malheureux dans son pays on a le droit d’en choisir un autre pour s’y établir et faire sa vie. S’y opposer est immoral ou injuste.

Que le potentiel de candidats à la migration des pays pauvres vers les pays « riches » se chiffre en dizaines de millions d’individus et plus probable-ment en centaines de millions est un « sujet » mais qui n’éteint pas l’obligation d’accueillir la misère qui se présente à nos portes.

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L’appel d’air créé par une facilitation de l’accès à nos pays ? Une simple question de régulation, d’organisation et d’argent !

Il n’y a pas assez d’écoles, de logements, de places d’Hôpitaux et surtout d’emplois pour ces nouveaux arrivants ? Et alors il suffit de construire, quant aux emplois et bien on verra, on les formera et en attendant on leur donnera des aides et des allocations pour vivre décemment!

Mais avec quel argent ? L’argent il en y a, il suffit de le prendre où il est, chez les riches, dans les grandes entreprises, dans les banques !

Et le bouleversement identitaire ? Mais c’est quoi l’identité ? Insinuez-vous que d’avoir une population de plus en plus arabe, africaine et j’en passe, est un problème ? Ah vous révélez votre vrai visage, en fait vous êtes ra-ciste et vous ne valez pas mieux que les théoriciens de la pureté ethnique de l’entre 2 guerres, et on voit où cela nous a mené. »

Soudain l’ombre de la Shoah plane sur cette conversation virtuelle. Refuser la submersion migratoire extra-européenne vous ramène aux portes d’Auschwitz et de Mauthausen. Vous portez moralement l’uniforme de la Waffen SS.

Mais au-delà de l’aspect moral de l’obligation de l’accueil les immigration-nistes invoquent 4 autres grands arguments :

Ils considèrent d’abord que la colonisation que nous subissons n’est qu’un juste retour des choses.

Et historiquement ils n’ont pas tort.

Nous Européens n’avons demandé nulle permission pour nous emparer et coloniser des territoires immenses.

Les motivations n’étaient pas tellement éloignées de celles qui mettent au-jourd’hui les migrants sur les routes de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Fuir la misère, la pauvreté ou simplement l’absence de perspectives.

Fuir une terre devenue infertile, une sécheresse, l’expulsion par un proprié-taire d’une terre dont vous n’étiez qu’exploitant.

Fuir une persécution religieuse ou politique, une discrimination, un père abusif, la prison, une police qui vous traque, des dettes, un mariage forcé, etc Chercher fortune tout simplement.

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N’est-ce pas l’Histoire de la colonisation blanche de l’Amérique du Nord, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de la Nouvelle-Calédonie, de l’Algérie, du Brésil, de l’Argentine, etc

« Ah oui mais ces terres étaient vides » ……ou presque.

Presque en effet mais suffisamment peuplées quand même pour nécessiter des guerres de « pacification », d’anéantissement souvent.

La dépossession des terres indiennes est archi-connue mais combien d’autres « petites exterminations » en Afrique, en Asie ou en Océanie pour réduire les récalcitrants ou se faire de la place pour cultiver ou exploiter des mines ?

Supérieurs technologiquement et numériquement nous avons pris ce que nous voulions.

Pas d’angélisme non plus. Les populations qui nous précédaient ne se pri-vaient pas de se massacrer, de se piller, de réduire en esclavage les vaincus et parfois de les bouffer ou les sacrifier. Le Monde n’était pas un Paradis avec pour seul prédateur l’Homme Blanc mais il faut reconnaitre qu’il fut au cours de ces derniers siècles le plus efficace dans l’œuvre de conquête et d’annihilation.

Tout cela est vrai mais c’est du passé et il n’est pas plus opposable aux Européens d’aujourd’hui que celui du nazisme aux Allemands contempo-rains.

Les Européens du XXIème siècle ne sont pas comptables d’un « avant » dont ils ne sont pas responsables.

Il n’y a aucune facture à payer et si on nous la présente répondons claire-ment : « allez-vous faire voir ! »

Le deuxième argument c’est que les migrants fuient des pays devenus invivables et que nous en serions historiquement responsables en raison des effets pérennes du colonialisme.

Tous les pays dont proviennent les migrants sont éminemment vivables pour autant que les peuples de ces territoires et les élites qui les dirigent s’emploient à les exploiter intelligemment.

Comment se fait-il que parmi les pays les plus prospères du monde se trou-vent en Scandinavie (dont seule la Norvège a du pétrole) où le froid est glaçant la majorité de l’année et le sol ingrat ?

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Comment les Japonais ont-ils pu construire une nation puissante sur une ile dont les deux-tiers du territoire sont constitués de montagnes infertiles?

Comment les Israéliens ont-ils réussi à faire du désert du Néguev une terre agricole qui produit une bonne partie des fruits et légumes du pays ?

Comment Taiwan, ile majoritairement montagneuse et rocheuse qui n'offre que très peu d'espaces cultivables et habitables et ne détient que peu de res-sources naturelles, est devenue un « tigre économique » et dispose d’un revenu par habitant proche du nôtre.

Alors comment peut-on accepter que l’Afrique, continent immense avec une densité moyenne de 40 habitants aux km2 (quatre fois inférieure à la nôtre) véritable trésor géologique qui contient tout (pétrole, gaz, minerais et pierres précieuse), traversé de fleuves immenses, doté de forêts magni-fiques, de côtes splendides, d’un potentiel touristique exceptionnel, de la faune sauvage la plus belle du monde soit le point de départ de migrations de masse?

Rien ne le justifie sauf le fait des Africains eux-mêmes. Ils ont fait de ce continent béni des Dieux un gâchis incroyable. Nous n’avons pas été des colonisateurs tendres et altruistes, mais la traite négrière s’est arrêtée il y a près de deux siècles et nous avons rendu aux peuples de ce continent les rênes de leur destin il y a 60 ans avec des infrastructures et des systèmes administratifs rodés.

Durant ce laps de temps les peuples asiatiques ont fait à des degrés divers des pas de géants en terme de développement économique et humain.

Un pays comme la Corée du Sud ravagé par la guerre et dénué de toute res-sources naturelles avait en 1960 un PIB par habitant équivalent à celui de la Côte d’Ivoire riche de ses cultures tropicales et d’infrastructures mo-dernes.

N’ayons pas la cruauté de faire une comparaison sur leur situation respec-tive actuelle. Libéré du Communisme, le peuple chinois a construit en 40 ans une puissance économique mondiale par son travail, son courage et sa discipline et a sorti de la pauvreté des centaines de millions de personnes.

En 2010, le Professeur Danny Quah de la London School of Economics, re-marquait : « Ces trois dernières décennies, à elle seule, la Chine a tiré plus de gens de la pauvreté extrême que tous les autres pays du monde pris en-semble. En effet, la diminution, entre 1981 et 2005, de 627 millions du chiffre des personnes pauvres vivant avec un dollar par jour, dépasse le total

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de la baisse mondiale de cette même forme de pauvreté, qui passe pour la même période, de 1,9 milliards à 1,4 milliards ». La Chine est responsable de 100% de la réduction du nombre de personnes vivant dans la pauvreté dans le monde. En 1981, d’après les données de la Banque Mondiale, 972 millions de personnes vivaient en Chine avec moins de 37,5 dollars par mois. En 2008, ce nombre était tombé à 173 millions, en 2009, il était tombé à 157 millions.

Par conséquent, 662 millions de personnes ont été tirées de la pauvreté ex-trême en Chine en 2008 et 678 millions si on va jusqu’à 2009.

En contraste, le nombre de personnes vivant en pauvreté extrême a aug-menté hors de Chine de 50 millions entre 1981 et 2008- le nombre de personnes sorties de la pauvreté était inférieur à la hausse de la population. Cela est dû au à la hausse du nombre de personnes en situation de pauvreté extrême en Afrique sub-saharienne. La Chine est donc responsable de 100% de la réduction du nombre de personnes vivant dans la pauvreté extrême. »

Traitons maintenant de cette mythologie d’une Afrique privée de son har-monieux et naturel développement par le colonialisme en comparant le sort des pays qui furent colonisés et ceux qui ne le furent pas.

Prenons un premier exemple qui est celui de l’Ethiopie.

Ce pays qui fut longtemps l’Empire d’Ethiopie, avant le renversement d’Hailé Sélassié en 1974 par une junte de militaires marxistes, n’a pas subi la colonisation européenne si ce n’est une courte et partielle occupation ita-lienne entre 1936 et 1941 qui n’eut aucune influence durable sur le pays.

En 1960 quand l’Afrique accède à l’Indépendance, l’Ethiopie est un pays misérable semi-féodal. La comparaison avec son voisin du sud, le Kenya ancienne colonie britannique, est absolument frappante.

En 1963 lorsque l’Union Jack fait place au nouveau drapeau kenyan au pa-lais du gouverneur britannique à Nairobi nous sommes dans un pays relativement prospère. La capitale est considérée comme le joyau de l’Afrique Orientale. C’est là que se situaient les meilleurs hôpitaux de toute la région.

Son port Mombasa était le plus développé. Le pays était sillonné de routes bien entretenues. Un chemin de fer traversait le pays d’Est en Ouest dans le cadre plus global des East African Railways qui avec leurs 5.893 kilomètres de voies ferrées maillaient les 3 ex colonies d’Ouganda, du Tanganyika et du Kenya dont 2.778 kilomètres pour ce seul pays.

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Certes l’économie était encore largement entre les mains des compagnies coloniales et les fermiers blancs exploitaient les meilleures terres tandis que les commerçants indiens étaient partout présents.

En 1960 l’Ethiopie de son côté n’est pas tout à fait au moyen-âge mais n’en est pas très loin.

Sa seule ligne de chemin de fer longue de 750 kilomètres était celle cons-truite entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème par les Français, reliant le port de Djibouti et la capitale éthiopienne.

Une entreprise qui ne fut pas facile pour les constructeurs qui se heurtèrent à la résistance des commerçants locaux et au lobby caravanier qui voyait dans le train une « concurrence déloyale » vis-à-vis du chameau. Eh oui comme quoi cette notion est de toutes les époques et de tous les lieux.

Inutile de vous préciser que les fiers et indépendants Ethiopiens n’ont cons-truit rien d’autre par eux-mêmes pendant toute la première partie du 20 siècle et….la deuxième !

Ce n’est qu’en 2011 que cette ligne devenue trop étroite et inopérable fut reconstruite par les Chinois, les « nouveaux blancs » de l’Afrique.

Il est difficile de trouver des statistiques vraiment anciennes pour l’Ethiopie tant son niveau de développement était bas.

Voyons déjà où en étaient ces deux pays en 1990 selon l’OCDE.

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Trente ans après l’indépendance l’ex-colonie britannique avait un revenu par habitant en Parité de Pouvoir d’Achat environ 4 fois supérieur à celui du pays non-colonisé.

L’écart s’est réduit entre 1990 et 2016 tout en restant majeur car après avoir assez longtemps vécu sur l’héritage colonial avec le sage Président Jomo Kenyatta, nationaliste africain pragmatique qui mourut en 1978, le pays s’« africanisa » pour de bon avec son cortège de corruption, de coups d’Etats, de sanglant conflits politico-ethniques qui ont nui à l’économie du pays alors que de son côté l’Ethiopie, libérée entre 1987 et 1991 de sa dictature marxiste et malgré le couteux conflit avec l’Erythrée entre 1998 et 2000, pouvait développer un peu son économie.

Autre exemple, celui du Liberia sur la côte Ouest de l’Afrique.

Il fut créé par les USA en 1821 pour accueillir les esclaves noirs libérés. Dès 1847 le Liberia obtient l’indépendance et l’élite noire-américaine installée par les Blancs prend le pouvoir.

Elle va le garder pendant plus d’un siècle et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle n’a pas hésité à exploiter sans scrupules les populations noires autochtones et à laisser le pays sombrer dans la corruption, l’injustice so-ciale, l’incurie et la discrimination à l’égard des « nègres » locaux.

Au point qu’en 1980 un Sergent de l’armée, Samuel Doe – noir autochtone -, renverse le régime, fait assassiner le Président, en l’éventrant (et oui cela ne s’invente pas), et ses ministres et instaure une dictature sanglante. Fa-vorisant son ethnie d’origine il provoque la colère des autres tribus et une rébellion nait en 1989 animée par Prince Johnson et Charles Taylor. En 1990 Doe est assassiné dans des conditions qui malgré tous ses crimes cho-queront le monde. Cette petite république va entrer dans une période de folie où la violence la plus cruelle, la plus sauvage va faire 150.000 morts sur une population de 3 millions et se terminer par la prise du pouvoir par Charles Taylor en 1997 qui entre temps avait exporté en Sierra Leone voi-sine ses techniques de terreur et de pillage économique et lui a valu après son départ du pouvoir en 2003 d’être poursuivi et condamné par la Cour Pénale Internationale.

Le Liberia, petit pays jamais colonisé, gouverné par une élite noire depuis 170 ans, truffé de ressources naturelles - diamant, bois, latex , café, cacao, mais surtout le fer- est un des pays les plus pauvres du monde. La durée de vie y est de 57 ans, le taux de mortalité infantile se situe à environ 15 %. Un

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cauchemar qui ne peut en aucun cas être attribué à un pouvoir colonial blanc.

Dernier exemple de ce qu’a donné un pays non-colonisé, peuplé quasiment exclusivement d’afro-caraïbes: Haïti.

Cette partie de l’ile de Saint Domingue est devenue en 1804 la première Ré-publique noire indépendante du monde.

Son Premier chef d’Etat Jean-Jacques Dessalines fit exécuter la plupart des quelques 10 000 Blancs restés sur l’île et dans sa Constitution de 1816 le pays interdit à tout blanc d’acquérir la nationalité haïtienne et de détenir un bien immeuble dans la République. Mais vous devez vous tromper le ra-cisme noir cela n’existe pas ! Ben désolé mais je n’invente rien.

A partir de là s’écrit l’histoire tragique d’un gâchis inouï.

Il faut reconnaitre que les premières décennies furent handicapées par l’in-demnité de 90 millions de Francs-Or que la nouvelle république accepta de payer à la France pour reconnaitre l’indépendance du pays mais cette dette fut éteinte en 1883.

Il se trouve toutefois encore des Haïtiens pour dire que c’est de la faute de cette dette si 130 ans après son remboursement le pays est misérable !

Délire victimaire mis à part, Haïti est une caricature tragique de mal-gou-vernance qui aboutit à ce que ce pays pourtant doté d’une vraie richesse agricole (café, sucre, cacao, riz, etc) et minière (carbonate de calcium, marbre, argile, ciment, gypse, lignite, pétrole, bauxite, or, argent) figurait bien avant le terrible tremblement de terre de 2010 parmi les nations les plus misérables du monde se classant 163ème sur 188 dans les Indices de Développement Humain du Programme des Nations Unies pour le Déve-loppement et doté d’un PIB par habitant de 1.800 USD par an ce qui le met au dernier rang des pays de la région et de très loin.

Mais le plus frappant c’est le sort qu’a connu le pays qui constitue la deu-xième partie de l’Ile de Saint Domingue, la République Dominicaine qui fut originellement dominée par les Haïtiens noirs mais se libéra de leur tutelle en 1844 pour former un pays indépendant et heureusement pour elle. La population dominicaine partiellement d’origine amérindienne est beau-coup plus mixte que celle d’Haïti et comporte une composante blanche significative. Dans ce que j’ai pu lire sur ce pays il est très mal vu de dire à un Dominicain qu’il est noir même si sa couleur de peau peut le laisser sup-poser. Le Haïtien noir immigré y est méprisé et exploité.

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Quel est aujourd’hui la réalité économique de cette république voisine d’Haïti ?

Difficile de trouver un contraste plus frappant.

Le PIB par habitant y est de 17.000 Dollars par habitant soit près de 10 fois supérieur à celui d’Haïti et l’espérance de vie est de 63 ans pour les habi-tants de cette dernière et de 73 ans pour les Dominicains. A l’Est, un pays à niveau de vie intermédiaire où le taux de pauvreté est de 37% et à l’Ouest un océan de misère où le taux de pauvreté est de 78% et celui de la pauvreté extrême de 56%.

Pour comprendre les parcours économiques et sociaux très divergents de ces deux pays voisins il ne faut pas chercher dans une différenciation en termes de ressources naturelles ou de fragilité face aux cataclysmes clima-tiques.

L’explication je l’ai trouvée sur le site web de « Haïti en Marche » peu sus-ceptible de complaisance pour sa voisine : « Selon Frank Moyans, le choix d'utiliser le qualificatif Indien comme une véritable catégorie raciale, a permis au Dominicain d'éviter d'être Noir. Tout simplement. En se définissant comme Indien ('Indio'), les Domini-cains ont pu, provisoirement, résoudre un drame profond qui remplit toute leur histoire de nation : celui d'être un peuple de couleur, mais dirigé par une élite quasiment blanche, et qui n'a pas voulu accepter la réalité de sa couleur ni son Histoire. »

Tout est dit dans ce texte qui dévoile bien involontairement l’explication de la différence de destin entre les deux pays.

Malheureusement pour Haïti, l’élite (si tant est que l’on peut la qualifier d’élite) qui la dirige depuis des décennies, est tout simplement lamentable, elle cumule l’incompétence et la corruption à un degré qui défie l’imagina-tion. Celle de la République Dominicaine a fait un bien meilleur job. Est-ce que la différence ethnique des deux élites dirigeantes est une explication ? Chacun se fera son opinion.

Mais revenons en Afrique.

L’Ouganda, protectorat britannique doté d’une agriculture magnifique, d’un potentiel touristique remarquable et baigné par l’immense et riche Lac Victoria, véritable mer intérieure au centre de l’Afrique obtenait l’indépen-dance en 1962 avec à la tête du pays un certain Milton Oboté, nième

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exemple de leader socialisant qui impose rapidement un régime autoritaire à parti unique avec l’aide du chef de l’Armée Idi Amin Dada et nationalise à tout va.

L’économie commence à se casser la figure et, « coup de Brutus », Idi Amin Dada chasse Oboté et prend le pouvoir en 1971. Il fait plonger ce pays dans 9 ans de terreur et d’horreur qui achèvent de ruiner l’économie.

Un autre exemple magnifique de destruction fut celui du Ghana qui portait le nom évocateur de « Gold Coast ».

Pays truffé de matières premières et objectivement riche, la bien nommée « Côte de l’Or » obtenait son indépendance de la Grande –Bretagne en 1957 avec à sa tête un anticolonialiste « panafricaniste » de haute volée, Kwame Nkrumah. Il africanisa rapidement l’administration et engagea son pays dans une « soviétisation » de l’économie. Il créa une pléthore d’entreprises publiques plus inefficaces et déficitaires les unes que les autres financées par le pillage des fonds des organismes de régulation des grandes cultures locales qui avaient été créés par les britanniques (cacao -dont le pays était le plus grand producteur mondial - et café) et une fixation des prix aux agri-culteurs parfaitement injuste.

En février 1966 l’Armée prend le pouvoir et justifie ce coup de force par la grave crise économique ghanéenne, une dette extérieure insupportable, l’épuisement des réserves de change, les pénuries, le chômage, la dévalua-tion de la monnaie ainsi que la dérive totalitaire du Convention People’s party (CPP) du président déchu. Pour être juste la Junte qui prit le pouvoir n’arrangea rien. Après la chute du leader mégalomane s’ensuivit près de 20 ans de gestion désastreuse de l’économie et d’une succession de coups d’Etat.

Si nous regardons du côté des anciennes colonies françaises il est un cas qui mérite le détour c’est celui de la Guinée-Conakry. En 1958 le pays dit « non » au projet de Communauté Franco-Africaine proposé par De Gaulle et ob-tient son indépendance immédiate avec à sa tête le charismatique Sékou Touré. Ce sinistre personnage plongea ce pays, lui aussi riche en ressources naturelles et en cadres locaux de qualité formés en Métropole, dans un chaos innommable. A l’habituelle nationalisation et africanisation, Sékou Touré y a ajouté une brutalité affreuse. Son grand truc c’était la « Diète Noire » qui consistait à enfermer ses opposants réels ou supposés dans des geôles infâmes sans nourriture et ……sans eau. Cette dictature sanglante et

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débilitante dura jusqu’en 1984, la Guinée ne s’en est jamais remise car ses successeurs n’avaient ni sa mégalomanie ni sa brutalité mais l’incompé-tence et la corruption continuèrent.

A Madagascar où j’ai vécu entre 1974 et 1977 nous avons assisté impuissants à la collision de ce paquebot prometteur dans lequel la France avait beau-coup investi avec l’iceberg marxiste d’un taré nommé Didier Ratsiraka, ancien élève de l’Ecole Navale, qui a coulé ce pays en quelques années et n’a jamais pu refaire surface.

Ce sont les Mobutu puis les Kabila qui ont fait du Congo, « scandale géolo-gique » par son extrême richesse, un pays de misère noire.

C’est Robert Mugabe tyran ridicule à force d’être caricatural qui en 20 ans a réussi à ruiner l’ex-Rhodésie du Sud, devenue le Zimbabwe, alors que la minorité blanche raciste et ségrégationniste l’avait fait prospérer avant de céder le pouvoir aux Noirs. Des millions de Zimbabwéens ont dû choisir l’exil pour ne pas crever de faim.

Et que dire du Nigéria pays immense indépendant depuis 1960 et qui a tout : pétrole (6ème exportateur mondial), cacao, caoutchouc, etc mais ravagé par une corruption dantesque scientifiquement organisée par l’élite afri-caine locale et une natalité effroyable qui a provoqué un quadruplement de la population en 55 ans (de 50 millions en 1960 à 200 millions aujourd’hui). Résultat ce pays est 160ème dans le classement de l’Indice de Développe-ment Humain et le taux de pauvreté est de 46%.

La réalité dans tout cela c’est, qu’il s’agisse du Libéria, de l’Ethiopie ou d’Haïti, l’absence de passé colonial et de domination blanche n’a en rien constitué un facteur de progrès et de développement favorable par rapport aux pays qui l’ont subie.

Colonisée ou pas l’Afrique, livrée à ses élites, à ses militaires, à ses dictateurs tous plus ou moins incapables, corrompus, pilleurs et brutaux a sombré pendant des décennies. Sa croissance récente toujours incertaine et dépen-dante d’une géopolitique complexe ne peut compenser le retard gigantesque accumulé et cela dans un contexte d’explosion démographique d’une ampleur incroyable. 285 Millions d’habitants en 1960 ……1.2 mil-liards en 2016. Une multiplication par 4.3 contre 2.5 en Asie dans le même temps

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En troisième et quatrième lieu nous serions aussi responsables directement ou indirectement de guerres et d’une exploitation économique néocoloniale qui forcent les peuples à quitter leur terre.

C’est largement faux.

Depuis son indépendance l’Afrique a connu guerres, massacres et géno-cides. Dans la grande majorité des cas les Blancs n’y ont joué aucun rôle significatif si ce n’est celui, parfois, d’aider ou de pencher pour un camp ou l’autre.

Les haines tribales, les conflits pour l’exploitation des matières premières ou pour les frontières et les différences idéologiques ont constitué de puis-sants ferments de confrontations qu’aucune main étrangère n’avait besoin d’instrumentaliser pour les déclencher. Au Burundi, au Rwanda et au Kivu des millions d’Africains ont trouvé la mort aux mains d’autres Africains de-puis la fin de la colonisation européenne. Les atrocités et les viols sont légions.

A la fin des années 80 alors que le pouvoir blanc s’oriente vers la fin de l’Apartheid et que la libération de Mandela approche des combats commen-cent dans le Natal province Est de l’Afrique du Sud entre partisans de l’ANC et du mouvement Zulu traditionnel qui fera entre 4 et 5.000 morts, le plus souvent à l’arme blanche.

En 2003, au Darfour dans l’est du Soudan des bandes de cavaliers musul-mans arabes ont exterminé, violé et volé des noirs musulmans.

Et ce n’est rien par rapport à la guerre à laquelle se sont livrés Arabes mu-sulmans et Noirs chrétiens ou animistes dans le sud du pays entre 1983 et 2005 (seconde guerre civile soudanaise) et a fait 2 millions de morts après en avoir fait 500.000 entre 1955 et 1972 (première guerre civile souda-naise).

En Sierra Leone et au Libéria dans les années 80 et 90 des milices rebelles se sont livrées à des exactions d’une barbarie que même des SS n’auraient pas osé commettre. La guerre civile en Sierra Leone (mars 1991-début jan-vier 2002), déclenchée par la rébellion du Front Révolutionnaire Uni (RUF), a été l'une des plus atroces de l'histoire récente en Afrique, avec 120 000 morts et des milliers de civils mutilés. Les Blancs n’avaient rien à voir avec cette boucherie.

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Quant à la thèse d’une migration rendue incontournable par le pillage de l’Afrique à cause des prix injustes que nous payons pour les matières premières végétales ou minérales cultivées ou extraites sur ce continent elle est absurde. Il faut d’abord rappeler que l’Afrique n’est pas le seul continent économi-quement dépendant de l’exploitation de ses matières premières. C’est aussi le cas du continent américain et plus particulièrement sa partie sud, une bonne partie de l’Asie, la Russie et bien sur l’Australie. Ainsi l’argument « vous nous avez exploité voire pillé donc il est normal que l’on vienne s’installer là où la richesse se trouve puisqu’il n’y en a plus chez nous » serait applicable à une grande partie du Monde.

Mais la grande question au fond est « qu’est-ce que le juste prix d’une ma-tière première ? »

Comment en définit-on le cours équitable? Pour tout un courant de pensée cela ne peut pas être celui fixé par le marché puisqu’il est par définition vi-cié, truqué, manipulé, etc.

Alors on fait comment ?

Aucune réponse sérieuse n’a jamais été apportée à cette question sauf par une partie du monde et sur une matière première : le pétrole.

L'OPEP fut créée le 14 septembre 1960, lors de la Conférence de Bagdad, principalement à l'initiative de l'Iran.

Son objectif : la mise en place d’une organisation de producteurs afin de réguler à leur avantage les prix d’une matière première importante pour leurs économies. À l'origine, seuls cinq pays en étaient membres : l'Arabie saoudite, l'Iran, l'Irak, le Koweït et le Venezuela. Ils seront rejoints par le Qatar en 1961, l'Indonésie en 1962, la Libye en 1962 Abou Dhabi en 1967, qui avec six de ses voisins formera les Émirats Arabes Unis en 1971, l'Algérie en 1969 , le Nigeria en 1971, l'Équateur en 1973, le Gabon en 1975.

C’est peu dire que le monde occidental a vu d’un très mauvais oeil la nais-sance de ce cartel qui s’employa d’abord à peser sur nos compagnies pétrolières pour obtenir des fiscalités plus avantageuses aux pays produc-teurs puis infligea au monde la fameuse crise de 1973 avec le quadruplement du prix de l’or noir qui eu un effet absolument considérable sur l’économie mondiale et aboutit à un transfert de richesses important des pays industrialisés vers les pays dit du tiers-monde.

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Face à ce phénomène le monde occidental militairement et économique-ment surpuissant s’inclina, ce qui démolit toutes les théories complotistes sur l’impossibilité des pays producteurs de matières premières à s’organiser pour mieux faire valoir leurs intérêts.

Alors pourquoi ce qui a été vrai du pétrole n’a pas pu l’être pour le café, le cacao, la banane, le cuivre, la bauxite, etc ? Qui empêchait le Brésil, le Ghana, la Côte-d’Ivoire, le Kenya, l’Indonésie et d’autres de former des as-sociations de producteurs pour peser sur les prix du café et du cacao ?

Qui aurait interdit au Chili, la Zambie et au Congo, les 3 géants du cuivre pendant des décennies de s’allier pour mieux valoriser leur exportation phare ?

Personne.

Les prix des matières premières hors-pétrole ont beaucoup fluctué, ils ont été très élevés, très bas, fortement rémunérateurs puis plus du tout. Il y eut des années fastes et des années de disette mais la grande problématique a longtemps été la faible transformation locale des produits laissant aux mul-tinationales la partie la plus rentable de la chaine de valeur.

Si l’Afrique et d’autres pays en développement ont souffert des prix de leurs ressources naturelles c’est essentiellement à cause de leur incapacité à se coaliser et à valoriser leurs ressources et pas en raison d’un « complot » des nations riches pour exploiter le tiers-monde.

Pour illustrer cette problématique de l’injustice des termes de l’échange il me revient une anecdote que m’avait narré mon père quand nous vivions en Tanzanie entre 1969 et 1972. Le chef de l’Etat Julius Nyerere était un saint-homme, un vrai brave type, l’antithèse du leader africain kleptocrate et tribaliste. Il avait commencé à ruiner l’économie de son pays en la collec-tivisant mais c’était un pur et un doux.

Le pays était un des leaders mondiaux de la production de sisal qui servait alors à la fabrication des cordages et subissait une forte baisse des cours de cette matière première.

Nyerere expliquait à son peuple la très grande injustice dont son pays était victime par l’exemple suivant : à l’indépendance en 1961 il fallait une tonne de sisal pour acheter un tracteur (je ne me souviens plus des proportions mais peu importe) et il en fallait 2, 10 ans plus tard ! Preuve de l’échange inéquitable que le monde occidental imposait à la malheureuse Afrique.

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Ce qu’il ne disait pas c’est que les fabricants de cordages européens et amé-ricains avaient commencé à préférer le nylon plus facile à utiliser et pas plus cher, ce qui faisait chuter la demande pour la fibre végétale et donc son cours. Par ailleurs le tracteur de 1961 et celui de 1971 était peut-être le même en apparence mais il avait évolué, plus fiable, plus puissant, plus efficace. Alors que les ingénieurs occidentaux avaient apporté de la valeur ajoutée au tracteur, le paysan tanzanien produisait toujours le même sisal brut et ne lui avait procuré aucune caractéristique supplémentaire.

C’est l’un des grands malentendus avec les pays producteurs de matières premières qui ont longtemps considéré la perte progressive du pouvoir d’achat de leurs produits bruts face aux produits industriels qu’ils devaient importer comme une injustice. Ils ne voyaient tout simplement pas que les seconds intégraient de plus en plus d’innovation, de matière grise alors que ce qu’ils vendaient était toujours la même matière sans aucune transforma-tion ou valorisation.

Franchement je ne sais pas ce qu’il faut faire pour sauver l’Afrique.

Christian Dutheil de la Rochère, grand amoureux de ce continent et Ambas-sadeur de France à Brazzaville que mes parents (mon père était son Premier Conseiller) avaient invité un soir à la maison pour un diner en petit comité alors que jeune homme je venais passer mes vacances universitaires chez eux au début des années 80, me disait : « Vous savez Frédéric le seul espoir pour l’Afrique c’est la recolonisation administrative » en d’autres termes remettre des Blancs aux commandes jusqu’à ce qu’ils aient pu créer et transmettre une culture de bonne gouvernance durable et soutenable.

Il avait techniquement raison et politiquement tort.

Les Africains préfèreront toujours un pouvoir noir à un pouvoir blanc et ils ont parfaitement raison.

Je suis le premier à dire « l’Afrique aux Africains » mais il faut y rajouter sans hésiter et sans complexe « les Africains en Afrique » qu’ils soient du Nord, du Centre ou du Sud et cela est naturellement vrai aussi des popula-tions du Moyen Orient, d’Afghanistan, du Pakistan, etc.

Pour conclure ce chapitre je dirais avec la plus totale conviction et une cer-taine expérience que les malheurs de l’Afrique sont pour l’essentiel d’origine africaine et la solution ne repose pas dans le déversement de ses victimes et de ses surplus démographiques vers nos pays.

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Nous auto-responsabiliser des drames et des échecs de ce continent est ab-surde et accepter la colonisation de peuplement de notre terre au nom d’une dette historique ou d’un devoir moral est totalement inacceptable en tout cas pour cette France née après la décolonisation, identitaire modérée et bienveillante dont je fais partie.

Quant à toutes les belles idées sur le développement de l’Afrique comme le plan d’électrification de Jean-Louis Borloo -papillon des plans à milliards - rien ne marchera tant que la gouvernance du continent n’aura pas changé en profondeur et ici nous ne pouvons qu’aider, attendre et espérer.

Il reste une dernière catégorie de gens dont je veux parler. Les fatalistes qui considèrent que l’immigration est naturelle, inarrêtable et que nous devons en prendre notre parti le moins mal possible.

Ils sont aux migrations ce que les climato-septiques sont aux gaz à effet de serre. Ils minimisent les effets nocifs, ils disent que c’est utopique de lutter contre, que la nature y pourvoira, etc.

Inarrêtable vraiment ?

On ne me fera jamais croire que nous sommes capables d’envoyer la sonde « Rosetta » en orbite de la comète Tchouri et d’expédier le petit atterrisseur « Philae » se poser sur son sol –prouesse technique inouïe réalisée en 2014 au prix tout de même d’un budget d’un milliard d’Euros – mais que nous ne serions pas en mesure de démanteler les réseaux de passeurs criminels qui gangrènent l’Afrique du Nord et tout particulièrement la Lybie.

Avec nos systèmes d’écoute et d’observation, nos moyens en terme de ren-seignement, nos avions de combat, nos drones capables d’opérer des frappes chirurgicales aux dommages collatéraux limités, nos commandos-marine surentrainés capables d’opérations furtives nous pouvons annihiler ces gens (les passeurs pas les migrants bien sûr) et si nous ne le faisons pas c’est par lâcheté pure et simple.

Ah mais nous n’avons pas de mandat des Nation Unies ! Cela nous a gêné pour effectuer des frappes sur la Syrie (que je ne condamne pas) en réponse à des attaques chimiques supposées ?

La migration de masse de l’Afrique vers l’Europe ne peut pas se faire à la nage.

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Elle nécessite des bateaux dont la construction est visible pour nos satel-lites. Quant aux barcasses et aux canots ils sont incapables de parvenir jusqu’à nos côtes et seule notre complicité peut permettre à leurs occupants de rejoindre l’Europe.

Ceci me permet de finir ce chapitre pour dénoncer l’Italie. Celle-ci déclare avoir été « abandonnée » par l’Europe face au déferlement des « réfugiés ». Les Italiens sont des hypocrites. Ils sont très directement responsables de ce phénomène en ayant mis leur marine au service des passeurs en étroite collaboration avec les bateaux des « humanitaires » véritables taxi de la mer pour les migrants.

C’est en assurant l’après-vente de ces passeurs criminels responsables de milliers de morts, en positionnant leurs navires au plus près des côtes li-byennes que les Italiens rassurent des migrants prêts à embarquer sur des esquifs dangereux car persuadés qu’on les récupèrera quelques miles plus loin.

Nos voisins se donnaient le beau rôle, « sauveurs de naufragés » qu’une fois à terre ils dirigeaient vers la France et la frontière autrichienne.

Ils s’imaginaient simple pays de transit d’une colonisation de peuplement de l’Europe septentrionale. Manque de bol les pays voisins ont commencé à se défendre et à refouler ces hordes, du coup ils s’entassent en Italie.

Constatant que leur prétendue « générosité » se retournait contre elles, les autorités italiennes ont travaillé avec les Libyens pour mettre un frein à ce scandale.

Au fait, était-elle si désintéressée cette mobilisation de la Marina Militare ? On peut se poser la question quand on lit cet excellent article du magazine Slate.com du 12 juin 2016 intitulé « Les migrants ont remis à flot la marine italienne » écrit par Elisabeth Braw : (extraits)

« En 2015 le gouvernement italien a décidé de débloquer 5,4 milliards d’eu-ros pour la construction de nouveaux navires. Cette enveloppe a été approuvée avec très peu d’opposition (le seul vote défavorable venant du Mouvement 5 étoiles, un parti de protestation anti-establishment) «grâce à un lobyying rondement mené par le directeur de la marine militaire ita-lienne, qui a également réussi à sensibiliser les responsables politiques à la nécessité de sauver les milliers de migrants d’Afrique du Nord qui es-saient de traverser la Méditerranée», rapporte le site Defense News.

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« Les opérations de sauvetage ont fait des marins des héros et permis aux services navals de s’assurer un financement au long cours » rajoute le magazine.

A mes amis italiens je dis gentiment et sur ce point précis: «va-fancullo » !

Pour le reste je vous aime comme la plupart des Français d’ailleurs.

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Alors que voulons-nous ?

Nous ne sommes pas dans une démarche d’exploitation, de conquête ou d’impérialisme mais de défense de notre terre historique et de son origina-lité identitaire faite de la combinaison d’un peuple –les Européens – et d’une civilisation athéo-chrétienne matinée de judaïsme.

La mélopée sur le thème du malheureux migrant qui fuit la misère, une per-sécution véritable ou inventée, une absence de perspectives, des policiers brutaux et des conflits, nous l’entendons mais elle ne fend pas notre armure.

Nous savons que ce qu’endurent de nombreux migrants pour rejoindre l’Europe relève du calvaire et que nous avons beaucoup de chance de ne pas devoir être amené à faire les mêmes choix terribles.

Même si tout cela nous émeut nous ne cédons pas à cette incantation.

Cette surdité à la misère et la persécution comme justification à la colonisa-tion de peuplement nous l’assumons totalement pour l’intérêt des générations futures de ce pays à qui nous léguons déjà tant de dettes éco-nomiques, sociétales et environnementales.

Pourquoi nous sommes aussi « impitoyables » ?

Parce que notre pays est « plein », y compris de gens qui y rendent la vie difficile, qu’il doit emprunter pour payer ses factures, que son découvert à la banque n’a jamais été aussi élevé et que la patience complaisante de ses banquiers ne nous rassure pas, qu’il n’arrive plus entretenir correctement ses infrastructures, qu’il ne parvient pas à rendre heureux son peuple loin de là.

Nous posons comme postulat qu’en matière migratoire notre intérêt doit maintenant primer sur l’humanisme car ce dernier nous a entrainé dans des dérives dont le prix est considérable tant sur le plan économique que social, sociétal et sécuritaire.

Le « qu’est ce qui est bon pour nous » doit s’imposer face aux « qu’est ce qui est bon pour eux ».

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Le droit de venir chez nous et de s’y maintenir est un privilège que nous devons octroyer en fonction de nos besoins et non une contrainte qui s’im-pose à nous du fait d’un nouveau « Droit-de-l’Homme-à-Migrer-Où-bon-Lui-Semble-Que-Cela-VousPlaise-Ou-Non ».

On appellera cela de l’égoïsme et bien oui c’est très exactement cela.

Mais ce n’est pas chrétien de ne pas vouloir partager son pays avec les pauvres !

Jésus a dit que …….

Je sais mais je ne suis pas un bon chrétien, ça vous va comme réponse ?

En ce qui me concerne je me fiche éperdument des injonctions du Pape François. Qu’il s’occupe en priorité des innombrables scandales qui peu-plent son Eglise et qu’il fasse la promotion du contrôle des naissances dans les pays pauvres.

On me dit que le Christ nous ordonne de nous laisser envahir, je n’y crois pas une seconde, mais si c’est vraiment le cas et bien tant pis pour le Christ !

Je ne crois pas au Jugement Dernier, ni au Paradis ni à l’Enfer donc je ne m’inquiète pas de mon sort dans l’au-delà.

Par contre je ne me lasserais jamais de visiter nos églises et cathédrales, de me signer à l’entrée par respect pour la foi de mes ancêtres, de bruler une bougie pour ceux que j’aime et glisser une pièce dans le tronc pour l’entre-tien de ce fabuleux patrimoine. Je demande aussi à cette Gauche anti-chrétienne d’arrêter d’opportunément mettre en exergue la parole de l’Eglise sur ce thème alors qu’elle l’exècre dans presque tous les autres do-maines.

On nous dit que nous devons lutter contre le réchauffement climatique pour sauver notre planète, que nous devons adopter des comportement éco-res-ponsables pour transmettre un environnement durable.

J’adhère pleinement à cette nouvelle philosophie « écolo » et je soutiendrai même, plus tard, que la pauvreté de certains ne doit plus constituer une excuse pour continuer à saloper la vie de tous.

Mais je soutiens qu’à coté de cette lutte primordiale se situe une autre né-cessité toute aussi pressante : celle de configurer le paysage humain de

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notre pays en fonction de nos aspirations profondes et de notre expérience du vivre-ensemble qui est loin d’être heureuse avec tout le monde.

Notre environnement n’est pas fait que de l’air que nous respirons, des ca-ractéristiques de notre climat, de la qualité de nos sols, du taux de pesticides dans nos aliments, de la beauté de nos paysages, de l’entretien de nos bâti-ments historiques, de la qualité de nos infrastructures. Notre « cadre de vie » pour utiliser ce terme générique est aussi fait des rapports que nous en-tretenons avec celles et ceux avec qui nous vivons au quotidien.

Et sur ce point je réaffirme ce que j’ai déjà mentionné précédemment, la transformation lente mais indéniable – et inéluctable si nous ne faisons rien- de la France métropolitaine en une « Euro--Afro-Arabo-Islamie » ne constitue pas l’environnement humain que des millions de Français souhai-tent pour leurs descendants.

Nous ne sommes pas des imbéciles bornés. Nous sommes d’accord pour de-voir à nos compatriotes issus de l’immigration extra-européenne un effort supplémentaire pour permettre un avenir de coexistence harmonieuse et fraternelle. C’est dans notre intérêt car nous voulons vivre en paix.

Mais nous ne sommes pas d’accord pour permettre le maintien en France des immigrés Etrangers qui ne se sont manifestement pas intégrés – et nous verrons les critères plus tard.

Nous trouvons totalement inacceptable que des gens qui se sont clan-destinement introduits dans notre pays puissent y demeurer grâce à la complicité d’associations financées par nos impôts et qui sont régularisés au « fil de l’eau » comme récompense d’avoir réussi à violer nos lois le plus longtemps possible sans se faire attraper.

A ce titre nous ne supportons plus de voir les principes fondamentaux éta-blis par les rédacteurs de notre Déclaration de Droits de l’Homme et du Citoyen, censés protéger notre peuple, être utilisés contre lui avec une légi-slation qui multiplie les obstacles au renvoi chez eux d’illégaux et d’indésirables rendant vains les efforts d’une Police/Gendarmerie qui en a marre de se faire balader.

Nous ne sommes pas d’accord du tout pour laisser se poursuivre des flux qui pérennisent les problèmes que nous connaissons et que nous avons tant de mal à régler. Nous ne voulons plus continuer à accueillir chaque an-née des dizaines de milliers de migrants africains, arabes, pakistanais, sri-lankais, bangladais, afghans, au titre du regroupement familial qu’il soit le fait d’Etrangers ou de Français qui épousent des étrangers ou d’un prétendu

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asile politique qui cache au moins 80% de migrants économiques ou de simples clandestins.

Nous ne comprenons pas pourquoi et nous trouvons même de moins en moins acceptable que des gens qui ne contribuent à rien et ne paient rien bénéficient sans limite de temps et de moyens de soins médicaux gratuits au titre de l’AME de plus en plus couteux pour notre société.

Mais nous ne voulons pas non plus, comme le souhaitent les nationalistes extrémistes, remettre en cause la libre-circulation et la libre-installa-tion et donc l’immigration potentielle de nos frères et sœurs – oui nos frères et sœurs ! - européens dans notre pays. Ils ont magnifiquement contribué à notre développement économique par leur travail et ils nous ont enrichi de leurs apports intellectuels, scientifiques, musicaux, culinaires, artistiques et littéraires.

Savorgnan de Brazza était grand explorateur et libérateur d’esclaves mort en 1905 à qui le Congo indépendant a rendu un hommage vibrant en ac-cueillant ses cendres et ceux de sa famille dans un mausolée construit pour l’occasion en 2006. Il était italien et fut naturalisé français.

Pablo Picasso était espagnol mais a passé la plupart de sa vie en France.

Frédéric Chopin et Marie Curie étaient Polonais, l’un a marqué notre mu-sique classique par une oeuvre exceptionnelle et l’autre a tant représenté pour la science de notre pays que ses cendres et celles de son mari ont été transférées au Panthéon en 1995.

Je finirai par Romain Gary né en Lituanie de parents juifs. Il s’installa à Nice en 1928 avec sa mère. Naturalisé français en 1935, il rejoint la France Libre en tant qu’aviateur. Combattant courageux et compagnon de la Libération il devient capitaine en mars 1945. Ecrivain, diplomate, cinéaste il a écrit des œuvres magnifiques comme « les racines du ciel » et « la promesse de l’aube ». Deux fois Lauréat du Goncourt.

Je n’ai cité que ceux-là – des vraies « chances pour la France » - mais il y a tant d’autres de ces immigrés européens qui ont contribué à faire de la France un grand pays.

Désolé, mais ces personnages qui ont marqué notre Histoire connaissent que peu d’équivalents venant du Sud de la Méditerranée et de l’Afrique sub-saharienne.

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Ah si, il y a les footballeurs ! Je m’en fous des footballeurs. On va aussi m’op-poser tous ces travailleurs qui ont « reconstruit » la France. Rendons-leur hommage mais cela fait bien longtemps qu’ils sont à la retraite ou morts. Leurs descendants sont des Français. La population immigrée extra-euro-péenne actuelle est largement constituée de gens qui sont venus après 1974, année à partir de laquelle nous avions déclaré que nous n’étions plus un pays d’immigration.

Je n’ai pas non plus en mémoire de jeunes Italiens, Portugais, Polonais, Chi-nois/Indochinois, Arméniens, Chrétiens d’Orient et Juifs massacrants nos concitoyens avec des Kalachnikov, des camions ou des couteaux aux cris de « Vive le Christ Roi » ou « Israël vaincra ! »

Attention, « pas d’amalgame! », « ce n’est pas l’islam ! » va-t-on me jeter au visage.

Ok mais dans ce cas les Croisades et l’Inquisition ce n’était pas le Christia-nisme, la Shoah ce n’était pas le National-Socialisme, les Goulags et les millions de morts de Mao et de Pol Pot ce n’était pas le Communisme.

L’Islamisme est un enfant de l’Islam et le Djihadisme est un enfant de l’Isla-misme.

Nous devons aussi rester ouverts aux peuples de ces pays qui ont largement accueilli nos concitoyens en quête « d’ailleurs » ou nos expatriés c’est– à- dire les NordAméricains, les Australiens, les Néo-Zélandais, les Singapou-riens, les Gabonais, les Israéliens, les Emiratis et qui sont d’autant plus les bienvenus qu’ils sont peu nombreux à désirer s’installer chez nous définiti-vement et ne se font remarquer que par un accent prononcé.

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Le Grand Compromis

Le refus de la poursuite de l’immigration est une réaction de défense saine et légitime mais nous ne pouvons rester dans un statu quo stérile quant aux problèmes identitaires et sociaux que nous connaissons.

Il existe une issue satisfaisante pour tout le monde ou tout au moins pour la population de souche qui n’est ni raciste ni idéologiquement acharnée ou résignée à notre destruction et les immigrés historiques qui ont choisi la France, s’y sont installés et intégrés sans forcément « s’assimiler » -ce qui est leur droit le plus total- et y vivent paisiblement.

Elle s’appelle le Grand Compromis et elle repose sur deux piliers : en paral-lèle à la réduction draconienne de l’immigration extra-occidentale nous acceptons la diversité de notre société et nous en facilitons l’intégration sans exigence assimilationniste.

La concorde entre nous tous quelles que soient nos origines en échange de l’arrêt du remplacement de peuple ! Voilà le deal.

En d’autres termes nous laissons à tout un chacun la possibilité de vivre sa vie selon ses croyances et ses envies sans que cela crée en permanence des interrogations et des polémiques – dans le respect bien sûr des principes républicains qui excluent toute insertion du moindre communautarisme dans nos lois ou nos règlements.

Cela veut dire qu’une femme qui se baigne en Burkini ne doit plus être un sujet d’étonnement, de polémique ou d’interdiction, le voile des jeunes filles à l’Université ne doit plus poser de problème, la barbe et la djellaba dans la rue n’ont plus lieu de nous alarmer.

Un rassemblement religieux islamique ne nous regarde pas tant que n’y sont pas proférés des propos hostiles à la République, aux autres commu-nauté religieuses et aux femmes.

Des drapeaux marocains ou algériens brandis par des « rebeux » pour célé-brer la victoire de leur équipe nationale ou préférée ne devraient pas nous choquer davantage que l’exhibitionnisme de faux prêtres ou de fausses bonnes sœurs de la Gay Pride dont l’intention est d’humilier ou ridiculiser la religion de nos ancêtres et celle d’une partie de nos concitoyens !

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Les « youyous » lors d’un mariage ne menacent pas notre civilisation.

La construction d’une mosquée n’est pas un drame et ne justifie pas davan-tage d’opposition que celle d’une église, d’une synagogue ou d’un temple bouddhiste.

Bref tant que l’expression de son identité propre ne porte pas atteinte à l’ordre public et à la liberté des autres elle doit être admise sans suspicion et sans haine. La sérénité de notre avenir pluri-communautaire se situe dans la combinaison de deux approches : d’une part l’acceptation sereine et bienveillante des alter-identités minoritaires dans notre pays associée à un effort d’intégration supplémentaire de notre part et d’autre part l’affirma-tion franche et cordiale de notre volonté implacable à préserver en Métropole l’essence de notre identité ethno-culturelle européenne et sa pré-éminence par la quasi suppression des flux migratoires qui la condamnent à devenir minoritaire.

Cela se traduit par un message simple et fraternel mais indiscutable à nos concitoyens arabes, africains et autres: « Vous êtes ici chez vous mais vous êtes assez nombreux comme ça! »

Quant aux étrangers en situation régulière qui vivent déjà chez nous, ce que nous devons leur dire est limpide : « Si vous vivez paisiblement dans notre pays et que vous y êtes économiquement et socialement intégrés vous pou-vez y rester voire devenir Français, sinon vous devez nous quitter ».

On nous demande plus d’argent pour les banlieues pourquoi pas, mais pas question si parallèlement on n’arrête pas les flux qui resservent le plat tous les 10 ou 15 ans du : « il faut 5 ou 10 milliards ! ».

Aux identitaires qui trouveraient que tout cela est trop « soft » et pas assez radical je dis que ce qui sauvera notre identité c’est la RELUTION.

La relution est un terme tout droit venu de la finance et qui signifie tout simplement l’inverse de la DILUTION.

Le remplacement « grand » pour certains et « lent » pour moi aboutit à diluer notre peuple européen de métropole dans une population où la com-posante africaine et arabe ne fait que croitre. La relution consiste à renverser paisiblement cette dérive.

L’arrêt de l’immigration extra-européenne stoppera les flux qui alimentent la dilution.

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Le départ imposé aux illégaux et à ceux qui sont indésirables dans notre pays par leur incapacité à s’y intégrer économiquement et socialement ou par leur radicalité religieuse avérée réduira un peu le nombre actuel.

La normalisation du taux de fécondité des immigrants non-européens de la génération des « milléniaux » -qui est une réalité - et la solidité de celui des femmes européennes fera le reste. Cela suppose tout de même que nous re-lancions l’incitation fiscale nataliste pour les classes moyennes et aisées de notre pays. A cet effet il faut un relèvement du plafond du quotient familial que les socialistes ont abaissé à 1.500 Euros par demi-part. François Fillon voulait le remonter à 3.000 Euros pour chaque enfant ce qui était un gros cadeau fiscal et pas assez progressif mais 1.500 pour le premier enfant (demi part) , 2 .000 pour le second (demi-part) , 5.000 pour le 3ème (une part) et 6.000 Euros pour le quatrième (une part) serait juste et ciblerait très bien cette population qui gagne correctement sa vie, peut élever une famille nombreuse et paie l’impôt sur le revenu ce qui n’est pas le cas ou peu le cas de la très grande majorité de l’immigration africaine et maghrébine trop pauvre.

Dans mon exemple nous passerions d’une économie d’impôts de 9.000 Eu-ros par an pour 4 enfants à l’heure actuelle à 14.500 Euros. Effet nataliste garanti.

Dans 15 ou 20 ans la question identitaire cessera de nous hanter car nous aurons fini par intégrer les populations allogènes et cela d’autant mieux que leur part relative dans la population aura légèrement baissé et que nous au-rons cessé de leur prêter une attention anxieuse et suspicieuse.

C’est un combat pacifique que nous gagnerons sans aucune discrimination ethnique ou religieuse dans nos lois ou dans les faits, sans mépris, sans stigmatisation, sans « remigration» de masse comme le souhaitent les ex-trémistes.

Ce sont nos bébés -notre « revanche des berceaux » -, nos Policiers et Gen-darmes gardiens de nos frontières contre les colonisateurs qui feront que nous resterons ce que nous sommes là où nous sommes, ici sur cette terre de France que nous avons hérité de nos ancêtres et que nous voulons trans-mettre sans l’avoir trop dénaturée.

Les « progressistes » ou les « collabos de la colonisation » m’opposeront que cette approche repose sur un ciblage ethnique ou religieux insidieux qui est totalement contraire à nos principes.

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Je répète qu’il n’est pas question de créer des discrimination ethniques et religieuses.

Il se trouve que l’application d’un Droit révisé et la prise en compte de cri-tères économiques et sociaux parfaitement neutres et de considérations sécuritaires qui le sont un peu moins aboutiront au règlement du problème.

Passons au solution pratiques car les incantations ne servent à rien.

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Les clandestins

Traitons d’abord du problème des clandestins dans notre pays. En Métro-pole ils sont dans leur grande majorité issus de l’immigration illégale afro-maghrébine ainsi que du Moyen –Orient, d’Asie centrale ou du sous-conti-nent indien auquel il faut ajouter des milliers de Balkaniques qui, à mon avis, ont vocation à être considéré comme Européens (Albanais, Bosniaques en particulier) et doivent pouvoir s’installer chez nous. Je sais que cela va faire hurler les islamophobes mais les peuples de culture musulmane des Balkans pratiquent un Islam très différent de celui de leurs co-religion-naires du reste du Monde. Ils sont dans leur immense majorité des Européens laïques.

Dans les DOM-COM les illégaux sont Sud-Américains, Haïtiens et Como-riens.

Les Européens de l’UE n’étant par définition pas des clandestins en France que reste-t-il ?

Quasiment personne car on imagine mal que nous ayons des dizaines de milliers de Canadiens, d’Américains ou d’Australiens « sans-papiers », n’est-ce pas ?.

Il y a donc un recoupement extrêmement important entre l’illégalité au re-gard du séjour en France et « extra-européanité » ou « extra-occidentalité ».

En traitant sans faiblesse cette question nous pouvons réduire déjà le poids de cette immigration d’au moins 300.000 personnes sur les 400.000 individus environ qui violent nos lois ce qui est loin d’être négli-geable. Soyons honnêtes : atteindre 0 « clandos » est impossible.

Les illégaux ne sont pas des criminels ni des agresseurs même si collective-ment ils nous font subir une agression.

Nous devons les traiter sans haine, sans mépris et sans violence si ce n’est pour répondre à la leur.

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Ils doivent être correctement nourris, mis à l’abri et soignés pour ce qui re-lève de l’urgence mais il faut leur appliquer de façon inflexible la règle suivante: illégalité du séjour = expulsion. Systématiquement, massive-ment et aussi rapidement que possible.

Il est insensé de découvrir que des gens ont réussi à vivre clandestinement dans notre pays depuis des années.

Aucune régularisation ne doit pouvoir récompenser la capacité à violer les lois du séjour sur longue durée et cela quelles que soient « les preuves d’intégration ».

Ce n’est qu’en fixant un telle règle et en la faisant connaitre par-tout que l’inclination à venir vivre illégalement en France va fortement décliner.

Aucun droit social, aucun secours public sauf d’urgence absolue ne doit pouvoir bénéficier à quelqu’un qui n’accepte pas de décliner son identité et son statut.

Pas d’aide médicale gratuite pour un clandestin sans intégration dans un Centre de Rétention Administratif et pas de soins dans les hôpitaux sans déclaration automatique et immédiate à la Police ou la Gendarmerie.

« Je suis Australien » est ma devise dans ce domaine. Aucune tolérance, aucune faiblesse aucune complaisance, aucune compassion devant la viola-tion de nos frontières. La sanction est non-violente. Prendre un avion pour rentrer chez soi n’est pas équivalent à être enfermé dans un wagon plombé et déversé dans un « camp de la mort » comme l’immigrationnisme ambiant tente de l’instiller insidieusement dans nos esprits.

Les migrants tentent leur chance ? Ils doivent apprendre qu’ils n’en ont au-cune s’ils ne respectent pas scrupuleusement des règles qui sont connues.

Notre « non » au viol de notre territoire doit avoir la même force que la voix d’une femme qui ne veut pas être pénétrée. Il ne se discute pas et il ne se transgresse pas.

Mais pour réduire le nombre de clandestins il faut naturellement multiplier les contrôles qui seront forcément très ciblés et s’excuser par avance auprès de nos concitoyens et des résidents réguliers qui ont « le type clandestin » -mais ne le sont pas - de ce qui pourra leur apparaitre comme du harcèle-ment en tout cas sur les quelques années que nécessitera le dégagement des illégaux.

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Il reste à traiter maintenant des moyens pour parvenir à faire appliquer la volonté des Français sur les questions migratoires et rapatrier les étrangers frappés d’un Ordre de Quitter le Territoire Français.

Très peu de migrants obéissent spontanément à cette injonction. Il faut donc après interpellation les mettre dans des Centres de Rétention Admi-nistrative.

Or savez-vous combien de places sont disponibles dans ces centres ? 1.755 !

Nous estimons le nombre de clandestins à 400.000 et nous disposons d’un nombre ridicule de places dans ces centres essentiels pour organiser les re-conduites.

Ils sont évidemment totalement saturés et cela a donné lieu à la remise en liberté à Lyon d’Ahmed Hanachi, clandestin et barbare islamiste qui poi-gnarda mortellement deux jeunes femmes à la Gare Saint-Charles le 1er octobre 2017.

Par ailleurs nous avons une durée de rétention maximum de 90 jours (ex-ceptionnellement extensible à 135 jours) ce qui permet à des Etrangers qui refusent de donner leur identité et donc leur pays d’origine de « jouer la montre » afin d’être relâchés par des Juges des Libertés complices de la co-lonisation. En Allemagne la durée de rétention est de 180 jours. Notre durée de détention doit être portée à 6 mois également mais cela suppose que ces centres soient « humanisés » car ils ne sont pas conçus pour accueillir des personnes et encore moins des familles sur longue durée.

Nous verrons plus loin qu’un des freins aux expulsions se situe dans les mé-thodes d’éloignement actuelles: des rapatriements individuels par avion mobilisant 2 policiers pour une personne et des refus d’embarquer fré-quents qui retardent, repoussent voire annihilent le travail des forces de l’ordre ……et de la Justice quand elle condescend à défendre la France.

Il faut en revenir à un procédé occasionnellement utilisé dans le passé qui consiste à organiser des rapatriements groupés ou « charters » sécurisés. Avec 20 Gendarmes et Policiers on peut renvoyer 200 clandestins et là pas de protestations de passagers à prendre en compte et pas de Commandant de Bord qui font de la résistance.

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La mauvaise volonté des Etats à accepter le retour de leurs ressortissants est souvent invoquée pour expliquer la lenteur et la difficulté des expul-sions. La solution réside dans le partage de l’aide au retour, qui doit être augmentée, entre les individus bénéficiaires et les Etats d’origine car il est indiscutable que pour ces pays le retour de leurs concitoyens n’est pas une bonne nouvelle.

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Le maintien des étrangers en France.

Nous avons des millions d’Etrangers qui résident légalement dansnotre pays et la grande majorité d’entre eux participe tranquillement et utilement à la vie de notre pays.

Mais ce n’est pas le cas de tous loin de là et ici encore nous devons faire preuve de pragmatisme et de bon sens.

Le maintien dans notre pays n’est pas un droit sacré. On peut en tant qu’Etranger vivre dans un pays et devenir « indésirable ». Ce qualificatif pas très élégant couvre les gens qui représentent une charge insupportable pour la société française ou qui ont un comportement portant sérieusement at-teinte à l’ordre public ou au « vivre-ensemble ».

J’introduis d’ores et déjà un principe : le RSA qui n’est en vérité qu’un pal-liatif de l’indigence ne peut bénéficier qu’aux gens de ce pays car ils n’en ont pas d’autres. La France n’a par contre aucune raison d’entretenir des indi-gents étrangers sauf s’ils peuvent justifier d’une longue durée de séjour régulier (10 ans au minimum au lieu de 5 à l’heure actuelle) et d’un mini-mum d’années de cotisations (7 ans au minimum). Définissons déjà les étrangers qui ne sont pas indésirables. Ils ont ceux :

- qui travaillent et cotisent à nos systèmes sociaux.

- qui bénéficient d’allocations-chômage pour lesquelles ils ont forcé-ment cotisé.

- qui sont en « Fin de Droits » mais ont au moins 10 ans de présence régulière en France et peuvent prétendre au RSA.

- qui bénéficient d’une retraite, d’une pension d’invalidité ou d’accident du travail.

- ou qui n’entrent dans aucune de ces cases mais disposent de moyens financiers propres leur permettant de vivre dans notre pays sans dé-pendre de nos systèmes sociaux.

et bien sur les conjoints de tous ces gens.

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Ceux qui sont indésirables sont :

- Les auteurs de vols, d’escroqueries, de fraudes sociales et fiscales pour un montant significatif.

- Les criminels bien sûr mais aussi les auteurs de coups et blessures vo-lontaires ayant été condamnés à au moins 1 an de prison même avec sursis.

- Les grands délinquants routiers (responsables d’accidents avec graves dommages corporels ou décès en état d’ivresse ou d’intoxication aux stupéfiants, conducteurs sans assurance et sans permis avec récidive, conduite en grave état d’ivresse ou de consommation de stupéfiants avec récidive).

- Les personnes connues pour leur adhésion à des idéaux prônant la vio-lence et inscrits dans le « haut du spectre » du Fichier des Signalements Pour la Prévention de la Radicalisation à caractère Ter-roriste (FSPRT) qui a atteint le chiffre insensé de 18.550 individus.

- Les personnes sans emploi n’ayant plus droit aux allocations-chô-mage, qui ont moins de 10 ans de présence régulière et moins de 7 ans de cotisations et qui ne devraient pas être éligibles au RSA.

Pour ceux-ci, il doit y avoir interruption du droit au séjour et obligation de quitter le territoire français dans les 3 mois, assortie d’une aide au retour incitative pour la dernière catégorie, c’est-à-dire les gens à qui nous n’avons rien à reprocher sur le plan juridique ou sécuritaire mais qui ne sont pas ou ne sont plus économiquement intégrés dans notre pays.

Les renouvellements de cartes de séjours doivent aussi être l’occasion de faire le bilan d’une présence en France et différents critères devront être pris en compte.

Le principe général étant que si l’intégration économique et sociale est cor-recte c’està-dire un travail à peu près régulier, des enfants mineurs en parcours scolaire et sans incidents sérieux avec la justice, etc la famille se verra renouveler sa carte.

Si par contre nous sommes dans le cas d’individus ou de familles sous-inté-grées avec de fréquentes périodes de chômage pour les parents et/ou des problèmes récurrents avec la justice et/ou ont des enfants mineurs qui sont délinquants avérés et/ou sont inscrits sur le FSPRT la carte ne doit pas être renouvelée et une aide au retour doit être proposée à cette famille.

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Tout renouvellement des cartes de séjours doit se faire désormais pour une durée de 5 ans au lieu de 10.

Avec une telle réforme le maintien en France de dizaines de milliers de per-sonnes se révèlera impossible et le choix du retour indemnisé s’imposera comme la seule solution.

Elle fera scandale chez les « professionnels de la solidarité » et la Gauche en général mais la France du bon sens trouvera cela parfaitement normal.

Si on admet des Etrangers en France c’est pour qu’ils contribuent positi-vement même modestement à la vie du pays, s’ils n’ont que des problèmes, des couts et des risques sécuritaires à nous apporter alors leur présence de-vient indésirable.

La pression idéologique et l’agitation des lobbys immigrationistes nous ont fait perdre la notion de l’utilité ou de la pertinence, même relative, de la présence d’un Etranger en France pour la remplacer par une obligation de lui assurer son maintien envers et contre tout.

Je vous livre à ce titre une anecdote incroyable et fortement révélatrice de la mentalité nauséabonde qui règne dans une partie de notre classe poli-tique.

Pascal Canfin, membre du parti écologiste EELV, est nommé le 16 mai 2012 par François Hollande, Ministre Délégué auprès du Ministre des Affaires Etrangères chargé du Développement du premier gouvernement Ayrault.

Le 26 avril 2013, à l'occasion d'un déplacement programmé au Mali, Pascal Canfin refuse d'embarquer dans un avion dans lequel était présent un Ma-lien qui était expulsé de France sous escorte policière après une peine de 8 ans de prison pour attaque à main armée et viol aggravé sur mineure.

Tenez-vous bien, Canfin avait téléphoné de la salle d’embarquement pour tenter de faire suspendre l'opération de reconduite à la frontière par Manuel Valls, ce dernier et il faut lui en donner crédit, avait refusé.

Invitée de i>TÉLÉ ce 30 avril, sa collègue écologiste du gouvernement, Cé-cile Duflot, avait dit "partager son ressenti" (celui de Pascal Canfin) et avait pointé du doigt la question de la "double peine".

Donc pour une partie de cette Gauche dévoyée, expulser un violeur de mi-neure et un bandit est inacceptable.

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Ce sont des dizaines de milliers de « Canfin » qui, au sein des partis de Gauche, des médias bien-pensants, des assos et des groupes de pression pro-migrants, harcèlent depuis des décennies les autorités de ce pays pour que la colonisation puisse devenir un droit inaliénable.

Pratiquant sans vergogne le chantage à la dénonciation de racisme, de xé-nophobie et d’inhumanité ils demandent sans cesse plus d’Etrangers en France, plus de règles et de lois pour assurer leur maintien sur notre terri-toire quels que soit leur comportement et leur niveau d’intégration et enfin se mobilisent pour empêcher l’applications des décisions d’éloignement ar-rachés après des procédures interminables.

Ces gens sont de véritables adversaires de la République et du peuple fran-çais.

S’agissant de l’arrêt des flux entrants nous devons

traiter les différents canaux qui permettent l’en-trée d’étrangers.

Il y en a essentiellement 4

Le tourisme

Les études

Le regroupement familial

L’Asile

Les Mineurs Etrangers Isolés (MIE)

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Le tourisme

La France doit rester un pays ouvert à ceux qui veulent la découvrir, profiter de son art de vivre et de sa beauté, rendre visite à des parents ou amis, pro-duire des spectacles, participer à des conférences, des festivals, des évènements sportifs, etc.

Pour les Européens, la France est en « accès ouvert » et pour nombre d’Etrangers un visa n’est pas nécessaire pour venir chez nous pour une du-rée de 3 mois.

Par contre toute une série de nationalités est soumise à un régime de visa dont l’obtention est nécessaire pour entrer dans notre pays de façon légale.

L’écrasante majorité des gens repart avant la fin de ce visa mais certains restent et demeurent dans l’illégalité.

Les pays source de l’immigration illégale sont connus.

Il suffit donc de créer un système de caution pour l’obtention d’un visa de tourisme.

Vous êtes Algérien et vous voulez venir en France pour rendre visite à des parents, pas de problèmes, mais vous devez déposer une caution bancaire ou cash de 1.500 Euros par adulte 1.000 Euros par enfant pour obtenir votre visa.

Vous la récupérez en rentrant en Algérie en vous présentant en personne au Consulat de France le plus proche.

C’est une discrimination par l’argent va-t-on me répondre et une offense à ces pays.

Je répondrais que le bon sens doit prévaloir.

Certains pays sont astreints à une demande de visa et pas d’autres donc la discrimination existe déjà.

L’exigence d’une caution de retour effectif renforcerait ce dispositif et se ba-serait sur les statistiques de séjour irréguliers dont nous disposons et que nous opposerons aux critiques qui nous seraient faites.

La menace de mesures de réciprocité ne me gêne nullement. Qu’est-ce que cela peut nous faire si ces pays imposent à nos touristes les mêmes mesures ?

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Ce ne sont pas les destinations qui manquent ! Ils ont besoin de nos tou-ristes nous en avons déjà bien assez qui viennent de pays avec qui nous n’avons aucun problème d’immigration illégale.

S’agissant des hommes d’affaires, artistes, chercheurs, etc de ces pays et qui veulent se rendre chez nous ils sont en général connus de nos services con-sulaires sur place et peuvent bénéficier d’un régime beaucoup plus souple.

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Les étudiants

Les études supérieures constituent une source non-négligeable d’immigra-tion en France et je n’étonnerai personne en disant que la majorité des étudiants étrangers en France viennent du Maghreb et d’Afrique sub-saha-rienne.

En tant que nation nous avons fait le choix d’offrir à nos jeunes qu’ils soient Français ou enfants d’Etrangers résidant de façon permanente en France la quasi-gratuité de nos universités et je soutiens ce choix fondamental.

Mais au nom de quoi cette gratuité serait offerte à des jeunes de pays étran-gers dont les parents ne contribuent en rien au financement de notre société?

Pourquoi le fils ou la fille d’un prospère avocat marocain établi à Rabat vien-drait – il/elle « faire son Droit » en France aux frais du contribuable français ou étranger résidant légalement en France ?

Pourquoi le fils ou la fille d’un cadre chinois viendrait-il/elle faire gratuite-ment une Licence puis un Master d’Economie chez nous alors qu’il ou elle paierait et cher pour faire lesdites études au Canada, aux USA, en Angle-terre ou en Australie ?

Est-ce juste que la progéniture d’un ministre africain étudie dans notre pays avec les mêmes droits d’inscription qu’un jeune Français alors que cette fa-mille ne paie pas un sou d’impôt dans ce pays et le plus souvent pille le sien?

La réponse à cette question a déjà été donnée : « pour assurer le rayonne-ment de la France et pour y attirer des talents! » Je dis « foutaises » !

Le rayonnement de la France ne nous intéresse que s’il a un impact positif sur l’économie de notre pays. Or la géographie de cette immigration estu-diantine gratuite en France c’est très largement celle de notre ex-empire colonial qui aujourd’hui contribue très marginalement à nos échanges et à nos investissements.

Les chiffres que je vais vous livrer sont ceux de Campus France qui gère la question.

Il y avait en 2015 - et le nombre croît d’années en années - environ 310.000 étudiants étrangers en France sur un total d’environ 2.5 millions soit une proportion de 12.5 % ce qui est loin d’être négligeable.

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De ces 310.000 environ 225. 000 sont en université. Comme il y a 1.6 mil-lion de jeunes dans ces établissements cela fait une proportion de 14%.

Toutefois nous devons aller plus loin car une partie d’entre eux est issue de l’UE et hormis le cas très spécifique de la Grande-Bretagne qui matraque nos étudiants mais qui va sortir de l’Union nous devons continuer à offrir cette gratuité à ces jeunes comme leurs pays l’offrent aux nôtres.

La lecture des statistiques de Campus France est édifiante : 43% des étu-diants étrangers en France sont issus du continent Africain dont 23.2% pour la seule Afrique du Nord.

Or l’Afrique dans son ensemble représente 5.5% de nos exportations et je ne plaisante pas. Ce sont les chiffres officiels du Ministère de l’Economie et des Finances.

Quant à nos investissements dans ces pays ils sont parfaitement marginaux.

Il faut aller tout en bas de tableau pour identifier 2 pays africains, le Maroc et l’Egypte, dans lesquels nous avons des investissements significatifs mais qui restent ridicules au regard du total de nos investissements étrangers dans le monde qui représentent plus de 1.000 milliards d’Euros.

Les étudiants de l’UE – zone économiquement fondamentale pour nous - représentent moins de 20% du total.

Le reste de l’Europe représente 6%.

S’agissant de l’Amérique du Nord (USA + Canada) qui concentre plus de 25% du PIB mondial seuls 2.6% de nos étudiants étrangers en proviennent ! Ridicule.

L’Amérique du Sud : moins de 5%

Quant à l’Asie elle représente 17.5% avec la Chine nettement en tête.

Qu’est-ce que cela veut dire pour la France de « rayonner » sur le Maghreb et l’Afrique francophone qui globalement ne représente pas grand-chose sur la scène mondiale et très peu pour notre économie comme les chiffres plus hauts l’ont montré.

Ce ne sont pas ces jeunes Africains qui viennent étudier ici et souvent ne veulent pas en repartir qui vont permettre à notre pays de redevenir une grande puissance économique.

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On nous dira que leur venue « enrichit » notre propre jeunesse grâce au partage de cultures et d’expériences différentes. Pour ceux d’entre nous qui ont vu le drôlesque et un peu affligeant spectacle de la conférence de Ma-cron à l’Université de Ouagadougou en Décembre 2017 on est en droit de se poser des questions sur la validité de cette affirmation.

Il y aussi de nombreux étudiants chinois dont on nous dit que c’est très utile pour notre pays. Vraiment ? Alors comment expliquer le déficit dramatique de nos échanges avec ce pays. Ces jeunes rentrés au pays (car, eux, ils ren-trent) contribueraient à notre influence en Chine ? Vous verrez quelques lignes plus loin que c’est tout simplement faux.

Il y aura bien sûr l’argument de la promotion de la Francophonie et de ce que nous apporte le fait que 250 millions de gens parlent notre langue dans le Monde. Je ne suis prêt à faire aucun compromis sur notre politique d’im-migration pour faire vivre ce grand mythe national qui est le rôle de notre langue dans notre grandeur supposée.

Je vais ici encore être très brutal. La Francophonie ne nous sert à rien tout au moins sur le plan économique. Où le Français est–il une langue officielle ou largement parlée ? A l’exception du Québec, dans des pays relativement ou franchement pauvres qui sont économiquement très marginaux. Je ne dis pas que nous devrions abandonner la défense de notre langue mais hors de question de compromettre notre politique migratoire pour l’entretien de cette « danseuse ».

On nous expliquera aussi que les formations que nous dispensons gratuite-ment aux jeunes Africains contribuent au développement de ces pays.

Pour qui s’intéresse un peu à ce continent naufragé comment peut-on pré-tendre que les générations de prétendues élites qui sont passées par nos universités ont ramené dans leur pays les modèles de gouvernance et de développement qui permettent le décollage économique et social.

J’ai pris la liste du FMI de 2016 des pays classés en fonction de leur PIB par habitant corrigé de leur Parité de Pouvoir d’Achat et voici où se place notre ancien Empire.

Le Gabon riche de ses ressources pétrolières se situe à la 69ème place, l’Algé-rie et son gaz à la 86ème , la Tunisie à la 102ème, avec le Maroc on tombe à la 117ème place, le Congo Brazzaville malgré son pétrole est 129ème, la Côte d’Ivoire 146ème, le Cameroun 148ème ,le Tchad 161ème, le Sénégal 160ème, le Bénin 165ème,le Mali 166ème,la Guinée 170ème , le Togo 178ème, Madagascar

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180ème, le Niger 180ème, la République Démocratique du Congo largement sous influence française et belge 188ème et la Centrafrique 189ème.

Bref ce que le Monde compte parmi les pays les plus mal gérés, les plus cor-rompus et les plus pauvres ont vu pas mal de leurs jeunes, devenus des cadres ou dirigeants locaux, passer par nos universités ou nos écoles. Nos études supérieures gratuites n’ont en rien contribué au développement de l’Afrique francophone.

A bout d’arguments on invoquera une étude de Campus France qui fait le bilan économique suivant je cite : « Alors que le coût de ces étudiants étran-gers pour le budget de l’État peut être évalué à 3 milliards d’euros environ, l’apport des étudiants à notre économie se monte à 4,65 milliards d’euros dont :

3 250 millions € en consommation quotidienne de biens et services

563 millions € en frais d’inscription et de scolarité

364 millions € en dépenses de transport aérien auprès d’opérateurs fran-çais ;

466 millions € de dépenses des proches qui rendent visite aux étudiants»

Je ne suis pas du tout convaincu que ce prétendu « gain » s’applique aux étudiants des pays les plus pauvres. Ils se serrent la ceinture au maximum, vivent en « cités universitaires » où ils ne paient presque rien et évincent des étudiants français qui eux doivent de débrouiller pour leur logement.

Les universités françaises sont surtout un moyen d’immigration pour la jeu-nesse de l’Afrique francophone qui une fois son diplôme en poche fait tout ce qu’elle peut pour demeurer en France et concurrencer une jeunesse lo-cale précarisée sur un marché du travail difficile.

Les arguments de l’influence et du rayonnement de la France par nos uni-versités, justifiant leur gratuité pour les Etrangers, sont un tissu de conneries et la preuve se situe, comme souvent, dans la comparaison.

L’Allemagne a 340.000 étudiants étrangers – à peine plus que nous alors que c’est un pays à la fois plus peuplé et plus riche - avec une forte progres-sion assez récente qui fait que notre voisin a longtemps accueilli moins d’étudiants étrangers que nous.

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Mais qui peut nier qu’économiquement l’Allemagne nous domine de la tête et des épaules, exporte deux fois plus que nous et cela depuis bien long-temps.

Ceci démontre que la prétendue corrélation entre accueil d’étudiants étran-gers, gratuitement de surcroit, et rayonnement économique mondial est une fumisterie.

Mais penchons-nous un instant sur les origines des étudiants étrangers en Allemagne et nous verrons très rapidement l’énorme différence avec la France.

Désolé si le texte est en Anglais mais il suffit de regarder les chiffres. Alors

que l’Afrique Noire et l’Afrique du Nord représentent 43% des effectifs chez

nous c’est 9.7% en Allemagne, 134.000 chez nous, moins de 25.000 chez

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eux. Par contre 44% de leurs étudiants étrangers sont européens contre 25%

chez nous.

La France accueille 4.000 étudiants indiens mondialement reconnus comme très bons, l’Allemagne en reçoit 14.000.

Nos voisins reçoivent près de 7.000 étudiants turcs eux aussi excellents comme en témoignent la vigueur de l’économie de ce pays et la qualité de ses entreprises, en France ils sont moitié moins (3.300) alors que nous ac-cueillons 3.800 étudiants guinéens dont le pauvrissime pays a un PIB 100 fois inférieur à celui de la Turquie qui est de surcroit un grand partenaire économique de la France (14 milliards d’échanges bilatéraux par an).

En Allemagne il y a 7.000 étudiants iraniens, fils et filles d’un pays majeur (PIB de 315 milliards d’Euro) contre 1.600 en France soit 400 de moins que les Togolais, gens charmants issus d’un pays « qui n’existe pas » (PIB de 4 milliards d’Euros !).

Nous avons plus d’étudiants sénégalais que russes.

Par rapport à l’Allemagne nous avons dans ce domaine « tout faux » comme dans d’autres d’ailleurs.

Nous attirons en masse les jeunes des pays les plus pauvres, les moins in-novants et scientifiquement les plus en retard.

L’Allemagne accueille les jeunes cerveaux des pays qui comptent, la France, elle, fait venir ses « amis ».

Revenons aux étudiants chinois. Nous en accueillons 28.000, les Allemands 30.000 mais l’Allemagne exporte 77 milliards d’Euros vers la Chine et nous……18 milliards ! Renversant, non ?

On voit bien que la présence et le nombre d’étudiants d’un pays donné a un impact nul ou quasi-nul sur la supposée influence que nous pouvons exer-cer sur le pays en question et les retombées économiques que nous pouvons en espérer.

Il n’y a donc aucune raison pour que les études universitaires soient quasi-gratuites pour les jeunes Etrangers qui viennent en France. L’Allemagne le fait mais elle n’a pas les difficultés que nous avons. Les jeunes allemands ne doivent pas se battre pour accéder à des universités surpeu-plées et sous-financées.

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La Suède a introduit en 2011 des frais universitaires pour les étudiants non-UE qui vont de 8 à 14.000 Euros selon les disciplines ce qui a déclenché une forte baisse des candidatures étrangères mais son système universitaire reste un des meilleurs du Monde et l’économie de ce pays est très perfor-mante. La Suède un pays xénophobe et réactionnaire ?

Pour les écoles privées le principe est simple, elles font ce qu’elles veulent sauf si elles reçoivent des subventions de l’Etat ou d’une collectivité locale. Dans ce cas elles doivent facturer des frais plus élevés pour les étudiants des pays étrangers.

Conclusion : pour nos universités ou nos grandes écoles nous devons ins-taurer des frais reflétant au moins une bonne partie du cout réel pour les Etrangers qui viennent étudier. Ceci ne doit pas nous empêcher d’accorder des bourses chaque année pour des jeunes qui ont été identifiés pour leur talent et leur mérite.

En instaurant de tels droits nous rendrons notre monnaie de la pièce aux anglo-saxons qui taxent nos enfants quand ils veulent faire des études chez eux, nous ferons payer ceux dont les parents ne contribuent en rien au fi-nancement de notre système éducatif et nous ne toucherons pas à la solidarité et à l’union des Européens en exonérant les jeunes de l’UE de cette nouvelle tarification.

Il est indiscutable que cela réduira considérablement le nombre de candi-dats et réduira en particulier les flux de l’immigration estudiantine africaine qui est la principale bénéficiaire de cette gabegie.

Nous aurons fait d’une pierre trois coups.

Réduire la surpopulation universitaire qui prive des jeunes Français ou de jeunes étrangers dont les parents vivent légalement en France de leur juste place dans les établissements de la République.

Apporter des ressources financières nouvelles à nos universités.

Réduire l’immigration.

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Le regroupement familial.

Examinons maintenant la dernière grand source d’immigration qu’est le regroupement familial.

Le tableau suivant qui provient du Ministère de l’Intérieur nous montre que l’immigration familiale représente bien la composante principale des titres de séjours accordés et que par ailleurs le Maghreb constitue –toutes caté-gories de titres confondus - la principale source d’immigration dans le pays avec une proportion de + de 30%.

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La question est assez complexe puisque les chiffres plus précis nous indi-

quent que la principale cause de regroupement n’est pas l’Etranger qui fait venir sa famille mais le Français qui fait venir son conjoint étranger.

On ne va certainement pas empêcher un Français d’épouser ou de se pacser avec un Etranger car c’est son droit fondamental. Mais ce droit ne doit pas être opposable à notre politique migratoire.

Quand un Français d’origine maghrébine va se marier « au bled » ou qu’un

« Gaulois » défraichi épouse une gogo-girl dont il est tombé amoureux dans un bar de Pattaya ou bien encore quand une jeune française s’éprend d’un beau Californien lors d’un stage dans la Silicon Valley, ils exercent leur droit. Mais ce droit ne doit pas nous créer automatiquement l’obligation d’accueillir ce conjoint.

On va me brandir la fameuse règle de la Convention Européenne des Droits de l’Homme qui dans son article ARTICLE 8 dispose que :

1/ Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance.

2/ Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, au bien-être économique du pays, à la défense de l'ordre et à la prévention des infractions pénales, à la protection de la santé ou de la morale, ou à la protection des droits de li-bertés d'autrui"

C’est en vertu de cet alinéa 1er que nous sommes tenus d’accepter le regrou-pement familial.

Personnellement je pense que la France n’a absolument aucune raison d’ad-hérer à cette convention. Nous avons une longue tradition de respect des droits de l’homme certains disent même que nous avons inventé le concept. Notre justice est indépendante et sérieuse.

Il n’y a donc aucune justification à ce qu’une cour supranationale même si elle siège à Strasbourg vienne nous dicter nos obligations et que nous sui-vions sa jurisprudence et ses jugements. Dénonçons cette convention et débarrassons-nous de la tutelle de cette Cour Européenne des Droits de l’Homme qui complexifie tout notre système judiciaire.

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Ceci étant posé nous pouvons fixer un quota annuel de titres accordés et ce en vertu du deuxième alinéa qui nous donne le droit de prendre en compte notre « bien-être économique » et qui doit nous permettre de limiter les entrées.

L’idée des quotas n’est pas nouvelle mais ses modalités d’application sont essentielles et rarement discutées.

20.000 entrées par an est le chiffre que je propose. Il est suffisamment faible pour ne pas impacter notre pays et suffisamment élevé pour réfuter l’accusation de « fermeture ».

La question essentielle devient : comment alloue-t-on ce quota ?

La formule que je propose n’est pas très compliquée.

Elle prend en compte 3 critères et 1 mécanisme modérateur:

Prenons le nombre de citoyens d’un pays donné déjà établis en France, leur proportion dans la population étrangère et le nombre de Français établis dans ledit pays - qui va créer le ratio de réciprocité.

Un mécanisme modérateur corrigerait l’écrasement créé par la dispropor-tion entre le nombre d’Etrangers d’un pays donné installés en France et le nombre de Français installés chez eux (le ratio de réciprocité) il serait fixé à 50% et nous verrons comment il fonctionnerait.

Il y a aura également un plancher de 20 personnes pour tout pays.

Un exemple concret, au hasard l’Algérie.

Il y a selon les chiffres du Ministère de l’Intérieur 564.000 cartes de rési-dents algériens en France. Cela parait peu mais acceptons-le.

Combien y a-t-il de Français en Algérie : 41.212 selon nos autorités consu-laires en Algérie. Autant vous dire que la grande majorité sont des binationaux mais peu importe.

Nous avons donc un ratio de 7 à 100. 7 Français vivant en Algérie pour 100 Algériens vivant en France. C’est le ratio de réciprocité.

Combien les Algériens représentent–ils dans la population immigrée ? Tou-jours selon l’Intérieur nous avons 2.942.000 titres de séjours valides fin 2016.

Les Algériens représenteraient donc 19% de la population étrangère (564.000 / 2.942.000)

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Ils auraient donc droit à un quota de 3.800 personnes par an (20.000 x 19%) mais cela c’est avant la prise en compte du ratio de réciprocité plus haut.

(3.800 x 7/100 cela ne ferait plus que 266 Algériens admis par an en France au titre du regroupement familial.

C’est évidemment un chiffre très faible donc pour éviter une telle dérive le mécanisme modérateur fixé à 50% limitera l’effet du ratio de réciprocité sur le chiffre initial ce qui donnera la possibilité à 1.900 Algériens de venir chaque année au titre du regroupement familial au lieu d’au moins dix fois plus à l’heure actuelle. Prenons maintenant le cas des USA.

Il y a 157. 000 Français installés aux USA, j’ai du mal à trouver le nombre d’Américains établis en France mais les dernières statistiques de l’INSEE de 2011 parlent de 34.000. Arrondissons à 40.000 pour cet exercice soit un ratio d’environ 4/1 en notre faveur.

Ils représentent donc 1.3 % de la population étrangère et auraient donc droit à un quota de 260 visas par an mais le ratio correctif est en leur faveur : 260 x (4 /1) = 1.040 ce qui est bien suffisant pour ce pays.

Les Maliens seraient 200.000 en France. Ce chiffre est à affiner car je ne parviens pas à le vérifier sur le site du Ministère de l’Intérieur. Le nombre de Français au Mali est de 8.056 avec là encore pas mal de binationaux soit un ratio de 4/100

Les Maliens étant environ 6.8% de la population étrangère ils auraient donc un quota théorique de 1.360 personnes par an, le ratio de réciprocité ramè-nerait ce chiffre à 54 personnes (1.360 x 4/100) mais le modérateur à 50% permettra la venue de 680 Maliens chaque année.

Dernier exemple celui de nos amis Canadiens.

Ils seraient 100 .000 en France grâce en particulier aux Québécois et ils au-raient donc un quota de 3.3 % soit 660 personnes par an mais la présence de 150.000 Français au Canada leur affecte un ratio favorable de 1.5 /1 et porte donc le chiffre à 990 par an.

En pratique le mécanisme serait assez simple à appliquer.

Un enregistrement sur une liste par pays avec un numéro alloué comme lorsque l’on va dans une succursale de la CAF ou des Impôts pour un ren-dez-vous et on est appelé chronologiquement sans aucune possibilité de céder son tour ce qui créerait un marché noir.

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On peut également créer au sein de la liste nationale une priorisation pour les époux ainsi que pour les enfants au détriment des parents collatéraux ou des ascendants.

Le chiffre de 20.000 sera sans doute franchi mais pas de beaucoup.

On voit donc que ce mécanisme n’intègre aucun critère racial ou religieux mais de la proportion et de la réciprocité basées sur la nationalité. Dans les faits il limite l’immigration des communautés extra-occidentales déjà très fortement représentées dans l’hexagone mais ne gênera pas les pays occi-dentaux qui sont peu demandeurs de regroupement familial.

Il ne crée aucun problème au sein de l’UE puisque les citoyens de l’Union ne sont pas concernés.

Par ailleurs et c’est capital, il ne porte pas sur les visas de tourisme, ni les visas étudiants et pas davantage sur les Diplomates et leurs conjoints + en-fants. Les Etrangers qui viennent dans le cadre de contrats de travail délivrés par des entreprises sérieuses dûment agréées se verront attribuer, à la demande de ladite entreprise, des visas spécifiques pour une durée dé-terminée. Ainsi un ou une cadre indien(ne) de Tata Consulting qui viendrait passer 3 ans en France dans la filiale française de ce groupe pourrait venir avec son époux(se) et ses enfants sans que ceuxci ne rentrent dans le cadre du quota. Par contre s’il veut faire venir sa sœur, son père, son frère ou un cousin ils rentreront dans le cadre du quota pour l’Inde.

C’est avec ce type de visa que j’ai vécu et travaillé à Singapour et en Inde ainsi que des dizaines de milliers de nos expatriés dans les pays aux pra-tiques migratoires restrictives. Nous l’avons toujours accepté voire considéré comme normal.

Ainsi nous n’exposerons ni nos touristes, ni nos étudiants ni nos cadres ex-patriés à des mesures de rétorsion.

Il est certain que pour les Maghrébins, les Africains, les Pakistanais, les Sri-Lankais, les Indiens, etc, installés en France souhaitant au titre d’un titre de séjour standard faire venir des proches, la durée de l’attente pourra être longue voire très longue.

Mais ils ne sont visés ni au titre de leur couleur de peau ou de leur croyance mais au titre de leur nationalité et avec des critères transparents.

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Les jeunes Maghrébins ou Africains qui veulent se « marier au bled » de-vrons s’armer de patience ou faire du regroupement familial vers le pays de leur bien aimé(e).

Le Français qui voudra ramener son ou sa chérie pourra consulter un outil du Ministère de l’Intérieur qui lui fournira en ligne l’estimation du temps d’attente pour obtenir le visa.

On m’accusera de racisme déguisé de faire de la discrimination anti-pauvres, etc.

Je m’en moque éperdument.

Par ailleurs la discrimination par nationalité existe déjà puisque les citoyens de l’UE peuvent non seulement circuler et s’installer comme ils le souhai-tent en France mais ils disposent en plus du droit de vote aux élections municipales.

Aux yeux de nos lois migratoires existantes il existe donc déjà différents types de situations avec des droits et des obligations différentes selon la na-tionalité.

Ajouter un critère numérique ne constitue pas une discrimination. C’est un choix motivé, rationalisé et parfaitement opposable. On ne vous dit pas que vous n’avez pas le droit de venir, on vous demande d’attendre votre tour. Un peu comme pour ces centaines de milliers de demandeurs de logements sociaux qui ont un droit mais qu’ils ne peuvent exercer car il n’y en a pas assez. On les met sur des listes interminables et on les soumet à une attente qui ne l’est pas moins. Pourquoi la permission de venir s’installer en France ne serait pas contingentée ? Elle le serait globalement puis par pays car nos relations, nos liens et même nos intérêts ne sont pas les mêmes avec tous les pays du Monde.

Nos amis, alliés et grands partenaires économiques que sont les Américains, Canadiens, Australiens, etc, qui ne nous envahissent pas et qui accueillent un grand nombre de Français chez eux seraient très vexés si nous leur op-posions des quotas de regroupement familial artificiellement faibles car appliqués proportionnellement à chaque nationalité en fonction du nombre de gens déjà installés chez nous. On se fiche par contre totalement de la mauvaise humeur que créerait chez les Algériens, les Marocain, les Maliens ou les Sénégalais la mise en place des mesures qui freineraient considéra-blement leur colonisation de peuplement de notre pays.

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La seule chose qui m’importe c’est d’être efficace sur l’objectif de limitation de l’immigration et de rester parfaitement fidèle aux principes républicains de nondiscrimination au titre de la race, de la religion ou du sexe et en mi-nimisant le potentiel de rétorsion sur mes concitoyens installés à l’Etranger.

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L’asile

Le dévoiement du Droit d’Asile est aujourd’hui au centre du débat public.

Je vais y consacrer un long développement.

L’Europe occidentale a accueilli des millions de réfugiés dans son Histoire mais jusqu’à une époque récente et à l’exception notable des Arméniens – Caucasiens chrétiens « génocidés » par des Musulmans turques ou kurdes - et des Indochinois Chrétiens ou Bouddhistes, l’immense majorité d’entre eux était des Européens chrétiens, israélites ou non- croyants qui fuyaient une guerre, un conflit, des persécutions religieuses ou politiques.

Qu’il s’agisse des Juifs « pogromisés » à différentes époques, des Russes Blancs exilés du Léninisme, des Républicains espagnols, des victimes du Nazisme des premières années (avant la « solution finale ») , des Allemands chassés par l’avancée des troupes soviétiques à la fin de la guerre puis des Européens du Centre et de l’Est fuyant les dictatures communistes, nous avons principalement accueilli des gens qui peu ou prou nous ressemblaient ou n’étaient pas perçus comme un facteur d’altération de notre civilisation ou notre mode de vie.

Les exils numériquement limités d’opposants politiques aux régimes mili-taires d’Amérique Latine des années 70 et 80, des Libanais fuyant la guerre civile ou des Iraniens effrayés par la Révolution Islamique n’ont pas déclen-ché de réactions hostiles au sein de nos populations.

Même ceux d’entre eux qui étaient musulmans étaient « occidentalisés » et ils ne nous posaient aucun problème dans un monde où l’Islamisme était loin de nos villes, ne voilait pas encore les femmes dans nos banlieues, ne tuait pas nos concitoyens.

Avec l’implosion de la Syrie dans une guerre civile atroce, le renversement de Kadhafi par la France et le Royaume- Uni toutes les digues ont sauté.

Le flux est devenu un tsunami et l’image d’un gamin mort noyé gisant sur une plage a légitimé la levée des dernières barrières -en tout cas pour un temps- générant une arrivée massive de migrants très majoritairement mu-sulmans.

De la même façon, les noyés africains de Méditerranée occidentale partis d’une Libye décomposée faisaient ployer les Européens sur ce nouveau front.

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Toutefois devant le raz de marée et sous la pression d’une opinion publique de plus en plus rétive, les gouvernements ont dû agir et freiner ce que j’ap-pelle sans complexe une véritable colonisation de notre continent.

Mais ce long, douloureux et souvent tragique épisode doit nous faire réflé-chir sur nos prétendues obligations en matière d’asile.

Nous sommes 500 millions dans l’UE sur une planète qui compte 6.5 mil-liards d’autres humains.

La plus grande partie de ce monde vit en paix mais il existe de nombreux pays assis sur des poudrières faites de conflits politiques, ethniques et reli-gieux qui peuvent éclater sous nos yeux.

Un an avant la guerre civile en Syrie qui aurait pu imaginer que des millions de gens allaient bientôt chercher refuge en dehors de leur pays et en parti-culier chez nous.

En posant le principe que nous avons le devoir moral d’accueillir les réfugiés de guerre ou les persécutés d’où qu’ils viennent nous nous exposons à une responsabilité illimitée ou presque.

Au plus fort de l’exode syrien je demandais frénétiquement sur Twitter ce que nous devrions faire si le baril de poudre pakistanais explosait un jour.

Je m’explique. Le Pakistan est un pays de plus de 200 millions d’habitants où cohabitent dans une coexistence fragile des Balouchs, des Sindhis, des Pendjabis, des Pashtouns, des Muhajirs (réfugiés musulmans de la parti-tion de l’Inde en 1947).

A cette mosaïque ethnique travaillée par des rivalités séculaires se rajoute une division religieuse entre une majorité sunnite et une forte minorité chiite d’environ 30 millions.

Ce pays ne tient que grâce à une armée disciplinée, puissante et fortement attachée à l’unité nationale. Si un jour elle devait se fracturer sur des lignes ethno-religieuses nous aurions un des pires conflits imaginables sur le mo-dèle de ce qui s’est produit en Somalie. Il jetterait sur les routes des millions de gens.

Le cas pakistanais est un peu hypothétique je le reconnais mais un autre légèrement plus proche l’est bien moins.

Parlons de l’Afghanistan où se perpétue un conflit larvé mais sanglant entre le Gouvernement islamique « modéré » et les Talibans qui n’ont en rien renoncé à reprendre le pouvoir et imposer un régime théocratique basé sur

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l’application rigoureuse de la Sharia. Ils contrôlent 40% du territoire et seule l’aide militaire américaine permet au régime de Kaboul de se mainte-nir.

Si ce dernier devait finir par s’effondrer combien des 32 millions d’Afghans prendrait le chemin de l’exil pour fuir la tyrannie islamique. 2 -3 millions ?

Que l’on ne me rit pas au nez car il y a déjà de nombreux réfugiés afghans en Europe, 180.000 ont demandé l’asile dans l’UE en 2016.

Prenons le Nigéria, poudrière où se mêlent antagonismes ethniques, frac-ture religieuse entre Chrétiens et Musulmans doublée d’un terrorisme islamique incarné par Boko Haram le tout dans une pauvreté colossale. Une explosion de ce pays est, si ce n’est prévisible, en tout cas fort possible.

Que nous dira-t-on si ces gens se présentent à nos frontières ? Que nous devons faire notre devoir ?!

Devons-nous être le déversoir des convulsions de notre monde ?

Pourquoi aurions-nous à subir les conséquences de situations créées par d’autres.

Prenons le cas du Sud-Soudan. Voilà un pays qui, après 50 ans d’une guerre sanglante entre Noirs chrétiens et animistes d’une part et Arabes musul-mans de l’autre, a réussi à se constituer en République du Soudan du Sud en 2011.

Dès 2013 un conflit inter-ethnique éclate entre les deux principaux leaders politiques du pays soutenus chacun par l’une des 2 ethnies principales du pays : les Dinkas et les Nuers. Cette guerre civile émaillée d’atrocités sans nom a fait selon le HCR plus de 2 millions de réfugiés sur une population de 12 millions principalement en Ouganda, Ethiopie, Kenya et Centra-frique.

Bien évidemment un certain nombre d’entre eux prennent le chemin de l’Europe car les conditions de vie dans les camps des pays limitrophes sont exécrables.

13 .000 militaires et policiers y ont été envoyés par l’ONU dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour le Sud Soudan (MINUSS !) avec des ré-sultats à la hauteur de la signification du sigle de la mission.

Que peut-on faire de plus ?

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Envoyer des troupes américaines et européennes pour mettre ce pays sous tutelle et nous enfermer dans un bourbier où nous serons accusés de tout et par tous ?

Voilà donc un conflit qui se passe à plusieurs milliers de kilomètres de chez nous et sur lequel nos moyens d’action sont extrêmement limités mais dont nous devons subir les conséquences par des flux de migrants qui ne vien-nent pas chercher un asile temporaire mais une installation définitive.

Même topo avec l’Erythrée.

Rattachée contre son gré par l’ONU à l’Ethiopie en 1950 sous la férule de l’Empereur Hailé Sélassié dans une structure fédérale, l’Erythrée est finale-ment purement et simplement annexée en 1962, année qui constitue le point de départ d’une longue guerre d’indépendance qui aboutira à la sépa-ration et à la souveraineté de ce pays en 1993 sous la houlette d’un des leaders de la lutte de libération, Isaias Afwerki, un Chrétien orthodoxe.

Dès le début de son mandat, il instaure un régime avec parti unique et sans élections, une économie centralisée avec rôle prépondérant de l'État et une forte restriction de la liberté de la presse.

Mais la séparation d’avec l’Ethiopie ne marque pas la fin des hostilités entre les deux pays. En mai 1998, une nouvelle guerre éclate sur le tracé de la frontière. Elle fait environ 100 000 morts. Le conflit cesse en 2000 avec les accords d'Alger qui conduisent au déploiement des Casques Bleus sans mettre fin aux tensions, le tracé de la frontière entre les deux États restant contesté par l'Éthiopie.

Cette guerre donne l’occasion à Isais Afwerki de passer de l’autoritarisme à la dictature personnelle pure et simple assortie d’une obligation de service militaire de 18 mois dans des conditions très dures et extensible selon les caprices du régime.

Du coup de nombreux Érythréens quittent leur pays (plus de 300 000 en dix ans selon l'agence aux réfugiés de l'ONU), pour des raisons écono-miques ou politiques ou simplement échapper au service militaire, et cherchent un asile dans des pays proches (Éthiopie, Djibouti, Soudan, Yé-men, Arabie saoudite, Israël, etc,) mais aussi en Europe. Ils constituent une partie importante des personnes qui tentent de traverser la Méditerranée clandestinement pour venir chez nous.

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Frappé de sanctions tant par l’Union Africaine que l’ONU pour ses liens troubles avec les Djihadistes somaliens c’est un pays isolé sur lesquelles les pressions ne font pas effet. Là aussi que peut-on faire? Une version éry-thréenne de l’invasion de l’Irak ou de la destitution de Kadhafi ?

Nous sommes impuissants à régler une situation dont nous devons subir les conséquences en Europe au nom du Droit d’Asile et de l’Humanisme.

Pour les directeurs de conscience qui peuplent nos plateaux de télévision notre obligation morale est d’accueillir dignement tous ceux qui se présen-tent « parce que l’on ne peut pas faire autrement », que les refouler serait « inhumain » voire « monstrueux », que nous avons « toujours de la place » et « qu’il suffit que l’on se pousse » pour ces malheureux.

Que l’on a qu’à « taxer les riches » pour financer ce nouvel afflux. Que l’on doit faire abstraction des différences flagrantes de culture avec ces popula-tions.

Les opposants à ces arrivées de masse sont qualifiés « d’agitateurs de peur et de haine », on nous explique que ces populations migrantes adopteront nos us et coutumes, etc, etc.

La question du nombre est écartée puisque c’est une question de morale, d’humanité.

En effet quelle est la légitimité à accepter 1 million de réfugiés de guerre en Europe et à en refuser 5 ou 10 millions que techniquement nous pourrions effectivement recevoir en y consacrant les efforts nécessaires et en « parta-geant » ?

La raison et la trouille de la montée des populismes prévalant quand même au sein de nos élites dirigeantes, on essaie de trouver des solutions mé-dianes qui ménagent les hystériques de l’accueil et les anti-migrants devenus franchement majoritaires.

On fixe des critères bancals, on déboute beaucoup de demandeurs mais on ne se dote pas des moyens pour les faire effectivement partir donc ils restent et vont jouer avec le système pendant des années.

Et puis de guerre lasse après des procédures interminables et couteuses, des expulsions empêchées par la jungle de règles qui protègent les illégaux, des pétitions d’associations immigrationnistes et des interventions d’artistes, d’intellectuels ou de religieux on finit par discrètement régulariser.

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Face à ce cirque qui insupporte des millions de nos concitoyens nous devons mettre en place un quota annuel de titres de séjour au titre de l’asile en France. 10.000 au lieu des 30.000 titres environ que nous délivrons chaque année.

Nous ne renonçons pas à l’asile, nous le contingentons.

A l’OFPRA de fixer les critères de priorisation.

Je me fiche de savoir que c’est une forte régression de notre tradition ac-cueil.

Les traditions cela se change. Notre Histoire est faite de changements pro-fonds par rapport au passé et aux « traditions ». Il se trouve que le monde a trop changé pour que nous puissions continuer à respecter des principes que nous ne pouvons plus appliquer de façon raisonnable.

Je ne veux plus d’une France « terre d’asile » sans limite quantitative car ce droit est devenu un véritable canal d’immigration en provenance de l’Afrique sub-saharienne, du Maghreb et de l’Asie Centrale et nous amène des populations avec qui le « vivre ensemble » se révèle souvent probléma-tique comme je l’ai déjà longuement évoqué.

Notre législation sur l’asile doit présumer l’entrée sans titre dans notre pays comme illégale et la demande d’asile systématiquement rejetée si les formes n’ont pas été respectées.

Nous devons faire savoir au Monde que la France refoulera systématique-ment les gens qui viennent sans visa dans le pays d’où ils ont franchi notre frontière. Pour nous c’est assez simple puisque nous n’avons de frontières terrestres qu’avec les pays de l’UE ou la Suisse donc nous ne sommes jamais en situation de renvoyer quelqu’un dans un pays réputé « non-sûr » pour un demandeur d’asile.

Pour celui qui vient par mer ou par air c’est le renvoi immédiat par vol ou trajet de retour dans le pays de départ pour défaut de visa assortie d’une invitation à déposer une demande d’asile auprès de l’Ambassade de France dans le pays où il a embarqué. Il faut pour cela équiper nos ambassades de personnels détachés de l’OFPRA.

J’ai vécu ce type en situation en Inde. J’attendais un de mes collègues ve-nant de Singapour à l’aéroport de Bombay. Au bout d’un moment mon

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portable sonne et il me dit qu’il doit reprendre l’avion car il ne s’était pas rendu compte que son visa indien n’était plus valable.

Si un Gambien arrive par un vol de Royal Air Maroc en provenance de Rabat et n’a pas de visa et demande l’asile, on le met dans le vol qui repart et on lui suggère de faire sa demande d’asile au Consulat à Rabat.

Pour ceux enfin qui ont échappé à la vigilance de notre Police de l’Air et des Frontières aucune demande ne sera prise en compte sauf à intégrer un Centre de Rétention Administrative durant la période d’examen de leur dossier qui sera traitée en priorité.

Ils n’en sortiront que pour vivre librement en France si un titre de séjour leur est accordé ou pour être mis dans un avion.

C’est dur mais c’est la seule réponse possible au scandale de ces plus de 80% de déboutés qui ne quittent pas notre territoire alors qu’ils en ont l’obliga-tion.

Venir en France sans papier ou s’y maintenir illégalement doit maintenant représenter la certitude de se voir refuser l’entrée, de ne pas être régularisé et d’être effectivement expulsé. Ce n’est pas là la marque d’un « Etat fasciste et xénophobe » et j’en veux pour preuve ce qu’a fait l’Australie, grande na-tion démocratique.

En 2013 elle a mis en place l’Opération Frontières Souveraines (« Operation Sovereign Borders ») qui établit un principe absolument fondamental celui du refoulement et de la non-régularisation quasi-systématique des per-sonnes qui se sont introduites illégalement en Australie c’est-à-dire sans visa dûment délivré.

L’Australie, immense pays sans chômage et qui a un besoin pressant d’im-migrants accueille moins de 20.000 réfugiés par an mais aucun d’entre eux n’a pu s’introduire illégalement. Pour être accepté comme refugié en Aus-tralie il faut en faire la demande en dehors d’Australie et attendre la réponse.

La France bien moins grande, bien plus peuplée et affectée d’un chômage de masse et de sévères problèmes d’intégration avec les populations qui gé-néralement sont celles qui se prévalent de l’asile ne peut plus se permettre cette folie.

« Mais nous sommes tous des êtres humains ! » bêlent les membres des « assos » immigrationnistes.

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Oui bien sûr mais les êtres humains se sont organisés en nations avec des règles d’appartenance, d’entrée et de séjour. Les « collabos de la colonisa-tion » ne veulent pas de ces règles !

Et bien nous, nous ne voulons pas de leur idéologie destructrice et leur chantage moral on se torche le derrière avec.

Toutefois ce durcissement face au flux de réfugiés doit s’accompagner d’un effort de solidarité financière et matérielle plus important pour les organi-sations multilatérales et les ONG dignes de confiance afin de leur donner des ressources adéquates pour subvenir aux besoins des populations en dif-ficulté. Le Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies, organisation admirable, nous enjoint d’accueillir plus de réfugiés, nous de-vons leur répondre « non » et de façon très ferme mais lui proposer à la place une augmentation substantielle des aides que nous lui versons chaque année.

Nous lui attribuons en direct la somme misérable 40 million d’Euros, tota-lement insuffisante au regard des moyens de notre pays et des besoins colossaux de cette organisation dont le budget avoisine les 7 milliards de Dollars. Le cout de l’asile en France est tel que porter notre contribution à 100 Millions en contrepartie d’une nouvelle politique ultra-restrictive serait gagnante–gagnante pour la France et le HCR.

Le Programme Alimentaire Mondial fait aussi partie de ces organisations qui allègent la misère du monde et nous lui consacrons 10.5 millions d’Eu-ros de façon récurrente et en 2016 nous avons abondé ce fonds de 14 millions d’Euros pour des actions d’urgences portant le total à 25 millions.

Est-ce raisonnable que l’aide officielle directe de la France en matière de lutte contre la faim se situe à des niveaux aussi ridicules?

Médecins Sans Frontières et Médecins Du Monde et bien d’autres ONG pra-tiquent un chantage moral odieux sur nos populations en assimilant le rejet des migrants ou leur renvoi à de la non- assistance à personne en danger.

A ce titre je leur dis d’aller au diable et que leur diatribe ne me fera pas changer de position par contre si leur travail remarquable pour traiter des populations en manque de soins nécessite des dizaines de millions d’Euros supplémentaires alors nous devons leur apporter ces fonds.

Nous refusons la colonisation de peuplement et de voir s’installer chez nous une part de la misère du monde mais nous devons prendre notre juste part du cout de la solidarité à l’égard de ceux

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qui fuient la guerre et les persécutions et à l’égard des pays rive-rains qui les accueillent.

De « l’hypocrisie » diront certains en lisant ceci.

Si vous voulez ! Franchement vos jugements moraux au service de la dé-molition de notre pays je me les mets où vous pensez !

La question de ce que subissent les riverains des pays d’exode m’a valu un solide débat familial.

Les « humanistes » du clan me demandant pourquoi ceux qui ont le mal-heur d’être frontaliers de pays en guerre ou dirigés par des despotes devraient porter seuls le poids des migrations qui en découlent. A cela ma réponse est simple : la solidarité de proximité.

A chaque région du monde ses responsabilités en matière d’asile et de rè-glement des situations qui provoquent les exodes.

Le conflit syrien est inter-musulman et inter-arabe.

La guerre du Soudan du Sud est tribale et inter-africaine

La dictature érythréenne et les problèmes qu’elle génère relève de l’Union Africaine.

Notre devoir en tant que pays riches mais éloignés des zones de conflits est d’apporter des ressources financières, une aide médicale et matérielle à tous ces pays qui portent le poids de leurs voisins exilés, mais pas de devenir le lieu d’installation définitive des réfugiés d’autres continents.

Nous ne devons pas laisser notre maison être envahie mais nous devons donner de l’aide à ceux qui en ont besoin.

Si pour cela mes impôts doivent augmenter de quelques dizaines d’Euros par an j’y suis prêt comme des millions de Français qui entre la colonisation et une contribution légèrement accrue préfèrerons sans conteste la seconde solution d’autant qu’au bout du compte l’arrivée des migrants finit par nous couter très cher et se retrouve dans nos prélèvements.

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Les mineurs étrangers isolés.

Si l’immigration de masse extra-occidentale pose problème, les Mineurs Isolés Etrangers (MIE) ou Mineurs Non-Accompagnés (MNA) sont un peu comme une grenade dégoupillée dont la taille augmente constamment.

Un MIE comme son nom l’indique est un jeune de moins de 18 ans qui a migré illégalement dans notre pays. Mais la particularité de notre Droit c’est qu’il est inexpulsable. Pourquoi ?

En raison de l’interprétation parfaitement démagogique de l’article 2.1 de la très belle et noble Convention Internationale Relative aux Droits de l’En-fant de 1989 et qui stipule :

Article 2

1. Les Etats parties s’engagent à respecter les droits qui sont énoncés dans la présente Convention et à les garantir à tout enfant relevant de leur juridiction, sans distinction aucune, indépendamment de toute consi-dération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou autre de l’enfant ou de ses parents ou représentants légaux, de leur origine nationale, ethnique ou sociale, de leur situation de fortune, de leur incapacité, de leur naissance ou de toute autre situation.

2. Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées pour que l’enfant soit effectivement protégé contre toutes formes de discrimination ou de sanction motivées par la situation juridique, les activités, les opi-nions déclarées ou les convictions de ses parents, de ses représentants légaux ou des membres de sa famille.

Le terme « tout enfant » s’est étendu aux jeunes clandestins qui étant « pro-tégés » ne peuvent être renvoyés dans leur pays même s’il leur est absolument impossible (ou à leurs défenseurs) de démontrer qu’ils sont l’objet des situations qui justifient l’asile pour les adultes.

Ainsi trainent dans les villes de notre pays des jeunes Marocains, Algériens, Tunisiens et autres dont il n’est pas question d’examiner s’ils relèvent de l’asile ou pas car dans leur cas la question ne se pose même pas. La seule chose que nous essayons de faire c’est de vérifier, par des examens médi-caux, si ce ne sont pas des faux mineurs mais là encore nous devons faire face aux accusations des « assos » qui « nazifient » le procédé.

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Ce qui est absolument frappant c’est que les mineurs de notre pays peuvent être sanctionnés pour des délits ou des crimes et selon les circonstances à partir de l’âge de 13 ans mais immigrer clandestinement en France à 17 ans n’est pas un délit puisque l’Etat vous doit protection.

Cette aberration n’avait pas de conséquences trop sérieuses tant que le nombre et le cout était marginal mais ce n’est plus le cas. Il faut reconnaitre au triangle « assos-passeurs-migrants » une grande dé-termination et créativité pour parvenir à leurs fins et il ne leur a pas fallu longtemps pour réaliser tout le potentiel de ce dispositif.

Faire migrer un jeune c’est évidemment la perspective d’obtenir le regrou-pement familial pour le reste du clan un jour. Malin, non ?

Nous assistons donc très logiquement à une véritable explosion du nombre des MIE un peu partout et en particulier aux USA où ils sont des centaines de milliers. Mais nous ne sommes pas en reste.

Selon un rapport d'information au Sénat datant de juin 2017 , leur nombre a grimpé de façon exponentielle ces dernières années: de 4.000 en 2010, ils sont passés à 13.000 en 2016 et on «pourrait dépasser 25.000» en 2017.

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Ce sont essentiellement des garçons (à 95%), âgés de 15 à 18 ans (84%) et originaires d'Afrique (70%) même si les origines se diversifient avec des ar-rivées du Bangladesh, d’Afghanistan, d’Inde, etc.

Leur profil diffère sensiblement de celui des migrants adultes: beaucoup

sont « mandatés » par leur famille, leur parcours est bien souvent organisé

par des filières, et ils cherchent plus « des opportunités économiques » que

l'asile, affirme le rapport.

Pas mal de ces jeunes présentent un risque élevé de dérive dans la délin-quance. Eh bien oui soyons un peu honnêtes !

Ils sont déstructurés, mal éduqués, blessés par la vie dès le plus jeune âge, nos services débordés peinent à les prendre correctement en charge, ils ont donc statistiquement beaucoup plus de chance que la moyenne à dériver dans la marginalité, la délinquance voire la criminalité.

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« Raison de plus pour bien les accueillir et y consacrer plus de moyens » disent les humanistes professionnels. « Raison de plus pour ne pas les ac-cepter » affirme le pragmatique que je suis.

Mais au fait que nous coute cette grandeur d’âme qui nous caractérise ?

J’avoue ne pas avoir cru les chiffres la première fois que je suis tombé dessus mais à force de recoupements il m’a bien fallu admettre cette invraisem-blable réalité.

Chers lecteurs on boucle les ceintures car on va traverser un gros trou d’air, vous êtes prêts ? Ok : 1 milliard d’Euros en 2016 comme le montre le tableau suivant préparé par l’iFRAP.

Ce chiffre vous parait pharaonique, moi il me scandalise.

L’Etat veut rogner les avantages sociaux comme il l’a fait avec la baisse de 5 Euros par mois des APL, il augmente la CSG et franchement il n’a pas le choix mais dans le même temps au nom d’une solidarité devenue folle on nous vole -oui « voler » est le terme approprié - des centaines de millions d’Euros en ne prenant pas les mesures qui s’imposent pour mettre

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un terme à cette dérive totalement délirante. Mais le meilleur est pour la suite car ce chiffre concernait les 13.000 MNA présents en 2016, or ils étaient, selon les prévisions, passés à 25.000 en 2017 ce qui faisait dire à l’iFRAP que le cout allait passer à 1.9 milliards par an. Un MNA coute envi-ron 60.000 Euros par an à la collectivité. C’est inimaginable mais ce sont des données tout à fait officielles.

Comment un gouvernement composé de gens à priori sains d’esprit peut accepter un fardeau aussi insupportable pour notre pays ?

Quand est ce que le bon sens va enfin s’imposer face aux bons sentiments qui nous ruinent implacablement ?

Que faire ? C’est très simple : dénoncer dans un premier temps la Conven-tion Internationale Relative aux Droits de l’Enfant de 1989 et y ré-adhérer avec une annexe prévoyant pour la France la possibilité de remettre à leurs pays d’origine les Mineurs Non-Accompagnés.

Vous n’avez jamais vu un mineur prendre l’avion seul ? Moi si, assez souvent même. Ils font l’objet d’une prise ne charge particulière c’est tout.

Je rajoute un paragraphe assez court sur le Droit du Sol.

Il n’est nul besoin de le supprimer, il suffit de lui apporter deux modifica-tions.

Lorsque l’on nait d’une mère en situation irrégulière on est présumé ne pas être né en France au titre du Droit du Sol et ne pas pouvoir se prévaloir de son lieu de naissance en France pour prétendre à la naturalisation à sa ma-jorité.

Lorsque l’on est étranger né en France et éligible à la naturalisation mais que l’on a un passé de mineur délinquant, l’Etat doit pouvoir s’opposer à l’attribution de la nationalité française (en fonction de la gravité de vos actes) à votre majorité et vous traiter comme un Etranger indésirable à votre majorité.

Avec ces deux amendements on résout 90% du problème sans revenir sur un principe considéré comme fondamental.

Pour finir je voudrais répondre par avance à ceux qui arguent que toutes restrictions à la colonisation de peuplement sont dans la logique de la fer-meture et du MUR !

Ah ce fameux « mur » dont on nous rebat les oreilles depuis des années !

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Ce morceau de maçonnerie est devenu un enjeu sémantico-idéologique.

Le mur c’est mal, le pont c’est bien.

Ce qui est très embêtant c’est que nous vivons dans un océan de murs. Ils sont la protection et l’isolation de nos logis grands ou petits. Ils nous pré-servent du froid, de la chaleur et des intempéries mais ils assurent aussi notre intimité, délimitent notre propriété qui est encore un droit et surtout nous défendent contre les intrus.

C’est aussi entre ces murs que nous naissons, que nous grandissons, que nous étudions, que nous travaillons, que nous sommes soignés, que nous faisons l’amour et concevons nos enfants, que nous les élevons et que nous finissons par mourir.

Le Mur une horreur ? Celui de Berlin oui car il enfermait mais peut-on dire la même chose de la Grande Muraille honorée par l’UNESCO comme un des sites exceptionnels du patrimoine humain ? Son but était de protéger un grand peuple contre les invasions barbares et elle fut assez efficace.

Nous serions donc individuellement (appartement ou maison) et collective-ment (bâtiments d’entreprise ou d’administration, écoles, etc) légitimes à nous trouver « entre des murs » et faire un choix entre ceux qui peuvent pénétrer chez nous et ceux qui ne le peuvent que sous certaines condi-tions……..mais en tant que peuple nous n’aurions pas le droit de posséder des frontières – murs virtuels – qui marquent la limite de notre pays qui est après tout notre propriété collective !

Et bien si ! N’en déplaise aux abolitionnistes des nations et des nationalités, la frontière matérialisée par le matériau de notre choix constitue la délimi-tation de notre communauté et nous avons un droit fondamental, indiscutable, incontestable : celui d’en assurer la garde et d’en refuser le franchissement à ceux qui ne remplissent pas les conditions de l’accès que nous avons fixé souverainement. On critique Donald Trump car il veut mettre un terme au franchissement constant et grandissant d’illégaux qui se moquent comme d’une guigne du droit du peuple américain à décider de qui entre ou pas chez lui. Il a 100% raison en tout cas sur ce point. Une frontière n’est pas une fermeture, c’est une limite, un filtre. Et oui nous vou-lons filtrer.

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Des Juges et des Lois au service de la

colonisation.

L’un des problèmes majeurs de la lutte contre l’immigration de masse se situe au sein même des institutions de la République. En sus des problèmes que posent les textes souvent très protecteurs pour les migrants nous de-vons faire face au combat de nombreux magistrats contre la volonté du peuple de France d’arrêter cette colonisation.

Je vais illustrer cette charge lourde mais que confirmeraient sans hésiter les Policiers et Gendarmes de notre pays.

Des lois existent mais elles sont appliquées avec réticence par une magis-trature largement à Gauche, contestées par des ONG qui font du droit du migrant une grande cause humanitaire, obstruées par un maquis inextri-cable de recours et de règles dont les objectifs sont clairs : rendre le plus difficile possible, le plus cher possible et le plus long possible la sanction logique de l’immigration illégale : « l‘éloignement » ou plus prosaïquement l’expulsion.

Savez-vous par exemple qu’après avoir essuyé un refus de l’OFPRA qui a en général bien fait son travail, un réfugié peut faire appel devant la Cour Na-tional du Droit d’Asile qui refait quasiment le travail. Si la décision est à nouveau négative le demandeur peut introduire un nouveau recours devant la CNDA:

Le recours en révision et/ou le recours en rectification d’erreur matérielle

En cas de confirmation de ce refus, notre demandeur d’asile peut se pour-voir devant le Conseil d’Etat pour contester la décision de la CNDA.

Si le Conseil d’Etat confirme également cette dernière, le manège continue de tourner puisqu’il reste la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Le tout étant grandement facilité par l’Aide Juridictionnelle qui fait financer par l’Etat, donc nous, tous ces recours.

Voilà déjà un premier problème majeur. Au nom de quoi une décision en matière de droit d’asile, qui a déjà fait l’objet de 3 procédures peut être con-testée une quatrième fois voire une cinquième fois.

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Nous ne sommes pas devant une situation où quelqu’un est condamné à quoi que ce soit, vous demandez à vous installer en France, votre cas est examiné 3 fois et rejeté 3 fois par des spécialistes et vous pouvez continuer à faire tourner la machine quasi indéfiniment comme l’a montrée l’affaire « Léonarda » où pour expulser cette famille d’innombrables procédures fu-rent nécessaires !

Nous devons changer notre législation de façon à ce qu’en matière d’asile la décision définitive de la CNDA ne puisse être contestée devant aucune autre juridiction.

Mais il faut aussi s’arrêter sur toutes ces situations où des juges de notre

pays jugent contre notre pays alors que de dernier ne cherche qu’à se dé-

fendre. La liste est interminable mais je vais prendre deux décisions

récentes.

A son arrivée à la tête de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse avait pris une décision qui avait beaucoup ému la Gauche et les assos immigration-nistes, la fin de la réduction de 75 % du tarif du Pass Navigo pour les clandestins. Vous êtes un touriste qui est entré régulièrement dans notre pays et vous prenez un forfait pour une semaine, vous payez plein-pot. Vous êtes une femme au foyer qui ne bénéficie pas du remboursement de 50% de votre Pass par votre entreprise vous payez plein-pot. Vous êtes un provin-cial qui vient passer une semaine dans la capitale de votre pays vous payez vos transports à 100%.

Vous vous êtes introduit illégalement dans ce pays et vous vous y maintenez contre notre volonté eh bien vous avez le bénéfice d’une règle qui coute 43 millions à la Région.

Le Tribunal Administratif de Paris a annulé en janvier 2018 cette décision qui avait été transposé par le syndicat des transports de la Région, manifes-tant ainsi le biais idéologique de nos juges en faveur de l’illégalité du séjour en France.

Une autre décision toute aussi scandaleuse a eu lieu le 26 janvier 2018. Ce jour-là le Tribunal Administratif de Pau refusait de renvoyer un migrant vers l'Italie en invoquant ses "droits fondamentaux", alors que ce Soudanais faisait partie d'un groupe de 38 migrants ayant porté plainte contre ce pays pour "tortures, traitements humains et dégradants" à leur arrivée en Eu-rope.

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Ces 37 Soudanais et un Erythréen, arrivés via l'Italie, avaient porté plainte le 11 janvier 28 auprès du procureur de Pau sur les conseils bien sûr d’assos spécialisées dans la lutte pour l’immigration clandestine, prétendant avoir subi à leur arrivée en Italie des mauvais traitements ou tortures, notam-ment parce qu'ils refusaient de donner leurs empreintes digitales, procédure obligatoire pour les migrants illégaux.

C'est en invoquant la plainte d'Omer, Soudanais de 25 ans, que le juge avait annulé la décision administrative de son retour vers l'Italie au nom de l'ac-cord de Dublin, qui prévoit que le pays d'arrivée d'un migrant dans l'UE soit aussi celui qui gère sa demande d'asile.

Cette décision scandaleuse n’était pas la première puisque le Tribunal Ad-ministratif de Rennes avait déjà annulé deux transferts vers l'Italie en affirmant qu'il y avait 'des défaillances systémiques dans la prise en charge des demandeurs d'asile en Italie'" Donc non seulement nos forces de Police et de Gendarmerie doivent faire face au crime organisé, aux passeurs et aux assos complices dans leur lutte contre le fléau de l’immigration illégale mais ils sont également en butte à la lutte idéologique de certains de nos magis-trats qui tordent le Droit afin de faire prévaloir le droit des illégaux à violer nos lois. Car comment interpréter autrement ces accusations incroyables contre notre voisin italien ?

Qu’ont t-ils fait ces juges si ce n’est de prêter une oreille complaisante à des avocats qui avaient « coaché » leurs clients dans la fabrication de récits biai-sés, confirmés par des ONG italiennes aussi engagées et enragées que les nôtres dans la collaboration avec la colonisation et avaient obtenu des cer-tificats médicaux « gonflés » de la part de médecins sympathisants.

Au terme de cette course d’obstacles mis sur le chemin de la défense de ce pays et quand les adversaires de la République ont épuisé leurs munitions juridiques il reste une dernière manœuvre pour empêcher la Loi d’être ap-pliquée: « le refus d’embarquer ».

Je vous livre ci-dessous des extraits de récits que j’ai trouvé sur la « toile » avec mes commentaires.

Le premier vient du site StreetPress en date du 21 septembre 2016.

« Le 27 juillet, Sékouba se fait contrôler à la sortie de son travail. Sans-papiers, ni titre de séjour, il est emmené au centre de rétention de Vin-cennes. La Police a déjà essayé d’expulser quatre fois le jeune malien vers

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son pays d’origine (mon commentaire : vous imaginez le cout de toutes ces tentatives!). Le 7 septembre, l’opération tourne mal. Les po-liciers font monter Sékouba dans l’avion. Il crie, se débat, alors à bord, les passagers s’indignent ou s’inquiètent – qui a envie de voyager avec un agité - l’expulsion est annulée.

Le 10 septembre, à quelques heures de sa libération après 45 jours passés au centre de rétention, plusieurs policiers de la police aux frontières se pré-sentent à nouveau dans sa chambre pour l’emmener à Roissy. Sékouba prévient ses proches. « On est allé directement à l’aéroport pour informer les passagers du vol de ce qui allait se passer » raconte sa sœur. »

Nouveau cirque et une fois de plus la pression des passagers fait le reste. Le jeune homme redescend de l’avion… mais est emmené en prison. Sékouba est finalement présenté à la Justice.

Au Tribunal et en présence de militants RESF et de proches de Sékouba la Présidente annonce à Sékouba la raison de son renvoi devant le tribunal :

« Vous vous êtes soustraits à une reconduite à la frontière le 10 septembre 2016. Acceptez-vous d’être jugé aujourd’hui ou demandez-vous un report ? »

Il accepte.

Mais voilà, après quelques minutes d’audience, la présidente réalise qu’il y a un problème de procédure. Le parquet s’est emmêlé les pinceaux dans la citation à comparaître.

« Au bluff, la présidente propose à Sékouba de poursuivre l’audience, mal-gré le vice de forme. L’intéressé refuse. Et son conseil de rebondir : « Avec ce nouveau fait, je ne peux que conseiller à mon client de refuser de com-paraître.

La présidente, bougonne, est obligée de suspendre l’audience. Après sus-pension, la présidente reconnaît l’erreur. Sékouba est libre. Le parquet battu par K.O » se réjouit le site.

Un autre rapporté par Lucas Hugou sur le site médiacit.info en date du 17 février 2015.

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Samedi 14 février 2015, les policiers accompagnent Armen K à l’aéroport de Toulouse-Blagnac d’où il devait prendre l’avion pour l’Arménie. En si-tuation irrégulière sur le territoire français depuis 2011, il refuse dans un premier temps de monter à bord de l’appareil et aurait par la suite simulé un malaise. « Ma vie est en danger là-bas (j’ajoute : en danger en Ar-ménie ???), c’est pourquoi j’ai entamé une grève de la faim il y a trois semaines », raconte l’accusé pour justifier son état de faiblesse. Pourtant, le procès-verbal fait état d’un individu qui se débat pour ne pas embar-quer. « J’étais attaché, je ne pouvais pas me débattre », se défend-il avant d’ajouter être « tombé quand on m’a détaché ». Les forces de l’ordre ont alors fait appel à un médecin qui a indiqué que le prévenu est en état de prendre l’avion, mais celui-ci refuse d’embarquer et « fait le poids mort ». Des contradictions qui prouvent la culpabilité d’Armen K pour la procu-reure qui requiert 4 mois d’emprisonnement à son encontre.

Pour la défense, la procédure n’a pas été respectée. Selon l’avocate, la mise en rétention est illégale dans ce dossier car selon une circulaire de 2012, les étrangers ayant des enfants en France doivent être assignés à résidence et pas envoyés en centre de rétention comme ce fut le cas pour son client.

Elle demande donc à la cour de prendre en compte la situation familiale du prévenu qui a une petite fille de 3 ans née en France. « Repartir de force sans son épouse et son enfant était inacceptable pour lui, il voulait proté-ger sa vie familiale », plaide-t-elle avant de demander la relaxe de son client.

Finalement, le tribunal condamne Armen K à 2 mois de prison avec sursis sur un délai de 5 ans. La juge rappelant après la sentence que sa situation est toujours irrégulière et qu’il doit la clarifier au plus vite.

Il est relâché et va se fondre dans la nature multiplier les recours afin de se faire régulariser.

On continue. Novembre 2016, un réfugié Soudanais, Baker A, devait être expulsé mardi soir vers le pays qu’il a fui. Mais l’homme a procédé à un refus d’embarquement au moment de monter dans l'avion.

N’ayant pas dépassé les 45 jours de détention administrative permis, il a été replacé en détention administrative jusqu’à une date ultérieure. Il va re-commencer son cirque et les assos se mobilisent pour lui.

Un dernier pour la route librement inspiré de faits rapportés par le site « larotative.info » le 14 juillet 2014.

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Nous sommes en juillet 2014. Charmant est congolais, il vit depuis 2010 en France en situation irrégulière. Il est arrêté le 11 février 2014 puis transféré le lendemain au Centre de Rétention Administrative (CRA) de Oissel (Seine-Maritime) et condamné à être expulsé le 14. Il est alors immédiate-ment amené à l’aéroport où il refuse de monter dans l’avion.

On tente à nouveau de l’expulser le 16 et il refuse à nouveau d’embarquer sur le vol Air France. On l’amène alors devant le juge de la liberté et de la détention (JLD). Celui-ci le libère le 17 février puisqu’il est père non-marié d’une enfant dont la mère est réfugiée en France.

l retourne au CRA pour récupérer ses affaires, les policiers qui l’escortent depuis le tribunal l’informent que le procureur a fait appel de la décision.

Ils l’emmènent immédiatement en garde à vue où l’on lui annonce que le procureur demande à ce qu’il soit jugé pour refus d’embarquement.

Alors il décide de refuser de répondre aux questions des policiers et de si-gner diverses déclarations. Au cours d’une altercation avec les Policiers il mord l’un d’eux. Le policier qui a été mordu a porté plainte pour violences. Le 19 février 2014, il est jugé et condamné pour violences sur personne dé-positaire de l’autorité publique et refus d’embarquement. Le procureur a requis 12 mois d’emprisonnement assortis de 2 ans d’interdiction du terri-toire français. Le juge le condamne finalement à 8 mois de prison et 2 ans d’interdiction du territoire. Évidemment, l’avocat fait appel de cette déci-sion. Lors de l’audience de l’appel, le 22 mai 2014, le fait qu’il soit le père d’une petite fille de 14 mois semble jouer en sa faveur. Le 11 juin, il est à nouveau condamné à 8 mois d’emprisonnement mais l’interdiction de ter-ritoire est levée donc il peut rester en France. Cependant, le préfet insiste pour qu’il quitte le territoire, arguant du fait que sa fille est à la charge de sa mère puisqu’il n’a pas de travail. Le 1er juillet, le préfet signe la notifica-tion d’expulsion du territoire.

Il est libéré de la prison de Rouen le 12 juillet à 10 heures. 3 policiers l’at-tendent à la sortie pour l’informer qu’il est sous le coup d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF). Ils l’emmènent immédiate-ment au CRA de Oissel. Le 13 juillet, les policiers le sortent du CRA pour le faire embarquer dans un vol Air France. Il est amené dans l’avion. Là, il commence à pleurer et crier. Il demande de l’aide aux passagers, précisant qu’il serait en danger au Congo. De nombreuses personnes protestent – normal le vol est plein d’Africains et les policiers finissent par le faire des-cendre de l’avion. Il est alors ramené au CRA et la comédie va recommencer.

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Ces histoires de refus d’embarquer sont légions. Je pourrais en faire un livre entier Elles témoignent déjà de la longueur des séjours irréguliers (3- 4 ans) et de la facilité qu’ont ces gens de vivre tranquillement dans ce pays sans papiers.

Le stratagème du refus d’embarquer est simple, créer le maximum de bruit et de stress dans l’appareil, simuler un malaise de façon à ce que le Com-mandant de Bord refuse le passager, demande son débarquement et tout recommence.

Vous imaginez les efforts qui ont été déployés, le temps et le travail policier et judiciaire dépensé pour aller de l’arrestation jusqu’à la décision d’expul-sion qui est finalement annihilé par un refus de respecter nos Lois ?

Il faut en revenir à un procédé d’ailleurs occasionnellement utilisé dans le passé qui consiste à organiser des rapatriements groupés ou « charters » sécurisés comme je l’ai évoqué plus haut.

Ah oui mais pour les bonnes consciences c’est « dégueulasse ».

N’y a-t-il pas un côté « déportation » dans ces transports de masse ? Cela ne rappelle rien ? Les trains, les wagons plombés, non ?

Et bien voilà l’ombre de la Shoah qui plane à nouveau sur nous.

Si j’étais Juif je serais d’ailleurs indigné que l’on puisse constamment établir des parallèles insidieux, jamais déclarés, mais toujours sous-jacents entre la barbarie de la Shoah et une politique migratoire même restrictive.

A la fin de ce long chapitre j’en viens à la conclusion que la lutte contre l’im-migration clandestine nécessite une large « déjudiciarisation » du traitement des situations irrégulières en raison de la complexité des procé-dures et de la connivence d’une large partie de la Magistrature avec l’idéologie de la colonisation de peuplement libre et sans frein.

En d’autres termes il faut que le Ministère de l’Intérieur reprenne le manche dans cette affaire et que le rôle du juge se limite à constater la régularité ou non du séjour en France en cas de contestation.

Y a-t-il oui ou non un titre de séjour ou une demande de titre de séjour ou une demande d’asile en cours et dont les délais ou les recours n’ont pas ex-piré ?

Et il ne peut plus y avoir d’entre les deux. On ne peut pas être vierge et en-ceinte à la fois. Ou bien on a un titre de séjour en règle mais que l’on a perdu et la préfecture peut facilement le confirmer, ou bien on est détenteur d’un

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récépissé de demande de titre de séjour (travail, asile, regroupement fami-lial, etc) en cours de validité et là encore c’est facilement constatable.

Si l’on n’est ni dans le premier cas ni dans le deuxième l’expulsion doit être automatique et sans recours supplémentaire.

Il doit en être de l’infraction aux règles du séjour comme des infractions au code de la route. La sanction une fois constatée est expéditive.

Vous êtes flashé ? Vous recevez quelques jours plus tard une prune assortie d’un retrait de points. 130 Euros cela peut être lourd pour un ménage, les retraits de points très problématiques pour des gens qui ont besoin de con-duire pour travailler.

Aucune organisation humaniste ne va venir à votre secours et franchement c’est normal.

Les règles sont connues, il suffit de les respecter. J’ai pris ma part de PV et je les assume tous. Manque d’attention, énervement, retard, envie d’aller plus vite. Tout était de ma faute.

Aucun juge ne m’écouterait sérieusement si je justifiais une demande d’an-nulation de la sanction par le stress du monde moderne, la voix inquiète de ma mère au téléphone me demandant de venir la voir, nos amis qui nous attendent au restaurant depuis une demi-heure parce qu’on a été pris dans un embouteillage, etc.

C’est 130 Euros et 3 points et gare à vous si vous ne payez pas. Au suivant !

Le clandestin provoque son illégalité et la connait parfaitement. La Loi il s’en fout. Il ne veut pas la respecter car elle ne correspond pas à son besoin ou à son attente Elle est un obstacle à une aspiration qu’il juge légitime.

Nous pouvons tous le comprendre mais face à cela notre réponse doit être simple, clinique, systématique: l’éloignement.

Pour cela nous devons d’abord retirer aux juges la possibilité de nous en-gluer dans la mélasse humanistico-victimo-justificatoire et retirer aux illégaux la possibilité de multiplier les procédures.

Seule une approche binaire et sèche nous sauvera de cet envahissement.

C’est un combat juridique long et dur que nous, le peuple, devons engager pour faire changer les lois par nos élus et ne plus permettre aux juges de

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décider à notre place de ce qui est bon ou non pour nous en matière migra-toire, pour qu’ils ne puissent plus réduire à néant avec la complicité des « assos » le travail de nos Policiers et Gendarmes.

Le juge n’a pas à traiter des motivations, des raisons, des circonstances, des excuses ou des conséquences de la migration. Il doit se contenter de pro-noncer la sentence qu’impose l’évidence. : vous êtes ou vous n’êtes pas en situation régulière.

Vous êtes en situation illégale vous devez partir et vous pouvez avec votre avocat nous livrer une diarrhée de raisons pour justifier qu’il ne faut pas le faire, désolé vous partez sauf si votre état de santé ne vous permet pas pour l’instant de voyager.

Le dialogue qui doit désormais prévaloir dans les prétoires est le suivant :

-Madame le Juge, il ne faut pas expulser mon client car dans son pays il est menacé. Ici en France il a entamé un parcours d’intégration, il prend des cours pour devenir cuisinier, il aide à la distribution des repas aux sans –abris du Secours Catholique, le Père Victor de la Paroisse Saint-Lu-cien a envoyé une lettre de soutien que voici. En outre mon client a une petite amie qui vient de tomber enceinte.

-Je suis désolée Maitre mais la demande d’asile de votre client a été défini-tivement rejetée et la Préfecture des Hauts-de-Seine a refusé de régulariser son séjour. Il doit donc quitter le territoire. Il sera conduit séance tenante au CRA de Roissy d’où il sera embarqué sur un vol à destination de Brazzaville organisé par la Police des Frontières. Affaire suivante »

-Madame le Juge. Ma cliente est venue rendre visite à sa famille avec un visa de tourisme il y a 18 mois mais lors de son séjour sa cousine est tombée en grave dépression et son oncle et sa tante très désemparés lui ont de-mandé de rester pour les aider. Leila n’a commis aucun délit, elle est très appréciée de la communauté, donne des cours du soir aux enfants en re-tard scolaire, souhaite devenir aide-maternelle.

Son expulsion provoquera un grave trouble psychologique pour sa cousine convalescente, par ailleurs on a diagnostiqué un cancer à son oncle.

Leila a également de gros problèmes relationnels avec son Père à Casa-blanca qui veut la marier de force à un homme plus âgé.

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Ma cliente a conscience d’être en infraction et s’engage à demander la ré-gularisation de son séjour auprès de la Préfecture, etc»

-Maitre. Votre cliente a dépassé la validité de son visa de tourisme. Sa de-mande de visa de séjour a été rejetée par la Préfecture. Elle doit donc quitter le territoire et sera conduite au CRA de Roissy pour y être embar-quée vers Casablanca d’où elle pourra déposer une demande de visa de séjour au Consulat de France. Affaire suivante.

-Monsieur le Juge, mon client sud-soudanais qui a fui son pays en guerre a connu l’enfer pour arriver en Italie, a subi dans ce pays des mauvais traitements de la part des policiers italiens, a vécu dans ces camps sor-dides indignes d’un être humain comme en atteste les témoignages des ONG « l’Italie à tout le Monde », « Bienvenue aux Migrants » et « Médecins du Monde ». Il n’a pas voulu déposer une demande d’asile en Italie car il souhaitait passer en Angleterre où vivent des membres de sa famille. Après plusieurs mois d’errance à Calais il souhaite abandonner son projet afin de s’établir en France et suivre un parcours d’intégration.

-Maitre en débarquant en Italie votre client a été informé par l’intermé-diaire d’un interprète de ses droits et obligations au titre de l’asile dans l’Union Européenne et en particulier de la nécessité de déposer une de-mande dans ce pays.

Il a choisi pour des raisons qui lui incombent de ne pas suivre ces instruc-tions et a franchi illégalement la frontière française. En conséquence j’ordonne son transfert au poste frontière de Menton–Vintimille et sa re-mise aux autorités italiennes. Affaire suivante. »

Dans toutes ces situations aucun recours ne doit être possible car l’existence ou la non-existence d’un titre de séjour est factuelle.

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L’Islam et la France

Nous avons beaucoup associé immigration et Islam et c’est normal puisque cette religion s’est massivement introduite dans notre pays grâce à la venue de migrants. Aucune science ne peut nous prévoir l’avenir de cette religion en France et nous en sommes donc réduits à nos convictions construites par notre expérience et peut-être certains préjugés.

Pour moi un Islam devenu numériquement majeur en France sera une me-nace pour notre civilisation et en particulier pour la liberté et l’égalité des femmes dans notre société comme c’est le cas dans de nombreux pays d’Islam. Nous avons aussi compris ce que cette religion représentait pour nous et de façon concrète depuis que nous vivons avec au quotidien par la présence de millions de ses fidèles et depuis que certains d’entre eux ont pris les armes contre notre peuple.

Mais avant le long développement que je vais consacrer à cette religion je veux aussi très calmement mettre sur la table que si au lieu d’avoir 500.000 Juifs avec qui nous avons une relation fraternelle et apaisée et 6 millions de Musulmans avec qui « c’est plus compliqué » nous avions les chiffres in-verses la situation serait aussi tendue mais pour des raisons différentes.

Nous aurions des quartiers juifs, des centaines de milliers de Loubavitch ultrareligieux, des milliers d’adhérents à la Ligue de Défense Juive, des écoles confessionnelles très nombreuses, des journaux juifs, une vie com-munautaire puissante, une force économique liée au dynamisme et à l’esprit d’entreprise de ses membres et un CRIF pesant de tout son poids.

Nous n’aurions pas de terrorisme et c’est une différence fondamentale, pas d’incivilités, d’agressions, de trafic de drogue mais nous serions en proie à une profonde jalousie sociale, un sentiment puissant d’« ils sont partout », « ils tiennent tout », « ils contrôlent tout et décident de tout », etc . La crainte de la perte de notre identité européenne céderait la place à un sen-timent de « dépossession », de « concurrence déloyale » sans doute largement injustifié mais perçu comme tel.

Ce fut le cas en Pologne où un antisémitisme féroce mais non-génocidaire précéda l’invasion nazie.

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La population juive y était de 3 millions soit 10%. Sa place dans la culture, les sciences et dans l’économie, le commerce surtout, était considérable.

Jacques Lanzman dans son remarquable film « Shoah » de 1985 prend le temps d’interroger des vieux villageois polonais qu’il a commencé à rencon-trer dès 1973 et qui avaient encore des souvenirs précis de l’avant-guerre. Ils expliquent qu’ils vivent aujourd’hui dans les (belles) maisons autour de la place principale mais qu’avant la guerre c’étaient les Juifs qui habitaient là. Lanzman leur demande où eux demeuraient avant : « dans les cabanes derrière ». Et ils se lâchent un peu, l’un d’eux dis que les Juifs avaient de l’argent, que leurs femmes étaient bien habillées, etc. Dialogue curieux, in-confortable entre le journaliste français qui se doute bien que son interlocuteur se réjouissait intérieurement du « départ » des Juifs et l’autre qui tout en ne tenant aucun propos condamnable n’affichait aucune posture expiatoire.

Ce n’était pas lui que les avait tués, il ne l’aurait sans doute pas fait s’il avait pu, mais il ne regrettait pas forcément que d’autres l’ai fait à sa place.

6 millions de Chinois seraient également un problème.

Tout cela pour dire que la présence massive de populations à l’identité af-firmée et différente de celle de du peuple majoritaire est porteuse de tensions.

Mais soyons clairs sur un point : l’islam est un problème en France car nos élites ont laissé une religion profondément étrangère à tout ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes acquérir un poids numérique considé-rable.

Si nous n’avions que 500.000 Musulmans dans ce pays nous ne connai-trions pas le dixième des problèmes de vivre-ensemble que nous connaissons aujourd’hui.

Notre relation à l’Islam a d’ailleurs profondément évolué dans le temps et pas dans le bon sens.

Dans ma jeunesse, dans les années 70-80 cette obédience n’était pas un su-jet majeur en France.

C’était une religion étrangère et peu visible. Le djihadisme était inconnu, les Musulmans étaient « discrets » tant dans leur habillement que dans leur pratique religieuse et leurs revendications communautaires.

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J’ai offert il y a quelques mois à mon épouse un ouvrage sur l’Orientalisme qui nous rappelle qu’il fut une époque où nous étions fascinés et séduits par cette civilisation.

Mais comme je l’ai écrit précédemment la Guerre d’Algérie et les atrocités commises par certains fellaghas -par définition musulmans- qui parais-saient plus barbares que les exactions perpétrées par nos soldats - ont commencé à doucement instiller le sentiment que ces gens étaient « pires que nous » mais le temps faisant son oeuvre cela passa.

Le terrorisme palestinien des années 70-80 n’était pas particulièrement frappé du sceau religieux. Il était perçu comme odieux par beaucoup, justi-fié par d’autres mais plus « arabe » que « musulman ».

La révolution iranienne avait interpellé et la prise d’assaut de l’Ambassade des USA avait choqué mais on y voyait plus une exaltation patriotique contre une Amérique jugée très impérialiste qu’une attaque globale contre notre monde.

L’attaque de Saddam Hussein contre le Koweit avait plus une dimension politique que religieuse. Il représentait pour beaucoup d’Occidentaux le sa-trape oriental, cruel, brutal, clanique, mégalomane mais l’Islam n’était pas véritablement en cause d’autant que ce pays laïque traitait bien les Chré-tiens.

Puis les choses ont fondamentalement changé avec le 11 septembre 2001 et Al Qaeda car pour la première fois une nation occidentale amie et alliée était frappée par une attaque terroriste massive dont l’inspiration était claire-ment anti-occidentale et islamique.

Parallèlement et depuis un moment l’Islam commençait à se muer lente-ment chez nous en une religion visible et revendicatrice.

Les affaires de voile dans les écoles, l’apparition de ces accoutrements tota-lement à rebours de la liberté vestimentaire militante des femmes occidentales, les attentats du GIA en France, le massacre des moines fran-çais de Tibhirine en Algérie attribué à des groupes islamistes, les crimes de Merah, les attentats sauvages de 2015 à nos jours et plus généralement la présence croissante dans notre quotidien d’une population ostensiblement différente transformait l’indifférence, la curiosité voire la sympathie d’une majorité d’entre nous à l’égard de cette religion et de ceux qui s’en récla-ment en méfiance, en crainte, et parfois en haine.

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On nous dit qu’on a tort, qu’on doit tous s’aimer, que l’Islam est une religion de paix et d’amour mais beaucoup d’entre nous n’y croient pas.

Notre méfiance est profonde, peu importe qu’elle soit rationnelle ou non, notre expérience nous suffit et nous savons qu’en la matière les erreurs sont irréversibles.

Si nous laissons numériquement progresser l’Islam nous atteindrons un point de non-retour à partir duquel la France sera obligée d’accepter de prendre en compte cette religion dans son Droit et faire des concessions civilisationnelles pour avoir la paix.

Nous ne voulons pas être les cobayes d’un laboratoire géant où nous essaye-rions de moderniser ou de « franciser » l’Islam ! Nous ne voulons pas prendre le risque de compter sur notre « modèle républicain » qui n’a ja-mais affronté un tel défi pour domestiquer une religion devenue profondément anti-occidentale et portée de surcroit par une population étrangère.

C’est en Europe que le Christianisme a évolué, sous la contrainte du pro-gressisme, pas au Moyen-Orient, c’est donc en terre d’Islam que la religion du Prophète doit, si elle le veut et le peut, accéder au XXIème siècle.

La plus grande menace est pour les femmes. Nous sommes une société de tradition chrétienne. Le christianisme, à qui on peut reprocher beaucoup, est toutes choses égales par ailleurs, le plus féminisé des monothéismes. La Vierge-Marie, une femme et une mère - est priée depuis des siècles au même titre que le Père Tout-Puissant.

Citez-moi une prière aussi belle que le « Je vous salue Marie » dans la tra-dition musulmane ou juive d’ailleurs. Nous avons autant de Saintes que de Saints. Depuis l’origine, dans nos Eglises hommes et femmes prient Dieu et communient côte-à-côte alors que les musulmanes restent largement par-quées en retrait et encouragées par le Prophète à prier chez elles.

Si la hiérarchie catholique était et reste masculine combien d’ordres mona-cal se sont créés au même titre que ceux des hommes ? Des dizaines.

L’art Chrétien a toujours mis en lumière Marie Mère du Christ et d’autres femmes liées à l’Histoire biblique.

Je ne fais pas l’apologie du Catholicisme car je suis non-croyant malgré les Baptêmes, Communions et le Mariage religieux que la tradition m’a impo-sée sans contraintes mais je suis convaincu d’une chose, le rôle central de la

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femme dans notre religion a permis à notre société d’accepter son émanci-pation.

Dans la tradition islamique la femme était essentiellement source de plaisir, procréatrice et mère.

Dans la nôtre elle a été infiniment plus que cela.

Elle fut reine, cheffe de guerre, régente, princesse, mécène, cavalière, chas-seresse, artiste, aéronaute, aventurière, écrivaine, scientifique, révolutionnaire, courtisane au grand jour, etc

Quelle musulmane peut-on mettre en face d’une Madame de Sévigné, Ma-dame de Staël, Elizabeth Vigier- Lebrun, Georges Sand, Olympe de Gouges, Camille Claudel, Virginia Woolf, Rosa Luxembourg, Marie Curie et j’en ou-blie des milliers.

Consultez sur Wikipédia la liste des femmes exploratrices et vous serez si-dérés de sa longueur. Toutes sont issues de notre monde occidental.

Donnez-moi dans le désordre chronologique l’équivalente musulmane d’une Jeanne d’Arc, d’une Isabelle la Catholique Reine de Castille, d’une Catherine de Russie, d’une Marie de Médicis, d’une Elizabeth Première, d’une Marie-Thérèse d’Autriche, d’une Reine Victoria dans les royaumes islamiques contemporains qu’ils soient Arabes, Ottomans ou Moghols ?

Alors que ces derniers faisaient défigurer les sublimes statues Jain et Boud-dhistes à travers l’Inde du Nord, quand ils les trouvaient, nos peintres et sculpteurs magnifiaient, avec la permission de l’Eglise et parfois son sou-tien, la beauté de la femme et de l’homme dans des oeuvres sublimes qui ont traversé les siècles.

Non l’Islam n’a rien de remarquable à apporter à une société qui, à juste titre, a fini par mettre la femme au même rang que l’homme et qui lui a, depuis très longtemps, permis d’exister et de rayonner au grand jour quand leurs homologues en terre d’Islam étaient cachées, voilées, marginalisées.

Aucune valeur de l’Islam n’est un enrichissement pour nous. La charité, la solidarité, la spiritualité et la fraternité ? Merci nous avons déjà cela en stock.

Le propos qui précède ne s’inscrit pas dans la mouvance islamophobe qui balaie notre pays depuis les attaques djihadistes.

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Je ne juge pas l’Islam, je dis simplement que les valeurs qu’il porte ne cor-respondent pas à ce que nous avons fait et ce que voulons faire de notre société.

Je ne prétends pas que notre façon de voir les rapports hommes-femmes, notre acceptation de l’homosexualité, notre goût pour la liberté sexuelle, le plaisir, la nudité, l’alcool, la musique, l’art, la caricature, la pornographie (pour certains) est supérieure ou s’inscrit plus haut dans une échelle de va-leurs à laquelle tous les peuples du Monde doivent adhérer.

Je ne suis ni un suprémaciste ethnique ni un étalonneur de valeurs mais nous sommes ce que nous sommes là où nous sommes et nous sommes chez nous.

Cette « propriété » de la terre de France et de son histoire ne nous donne pas le droit non plus d’imposer aux « autres » qui vivent ici paisiblement un mode de vie, des croyances ou un style vestimentaire particulier car nous sommes d’abord et avant tout une terre de liberté.

Pour rester fidèles à notre devise nationale – la Liberté figurant en tête- nous devons laisser aux Musulmans le droit de pratiquer leur religion libre-ment et le droit de se vêtir comme ils le souhaitent dans les strictes limites de nos lois appliquées sans aucune faiblesse.

Pour l’identitaire que je suis ces mots ont eu du mal à venir mais ils sont le fruit d’une longue réflexion.

Les femmes voilées choquent une société qui a totalement libéré la femme des tabous qui l’entouraient et en particulier vestimentaires. Mais cette li-bération s’est-elle fait sans heurts ?

Les premières mini-jupes, les premiers bikinis et plus tard les monokinis suivis encore plus tard des strings n’ont –ils pas choqué la frange tradition-nelle de notre pays ?

Le déferlement de la pornographie autrefois discrète, cachée, n’a-t-elle pas indigné des millions de gens attachés à une certaine pudeur.

Les filles qui demandaient la pilule à 15 ans n’ont-elles pas provoqué un sentiment de malaise dans la France encore assez catholique de l’époque.

Aujourd’hui nous avons des femmes qui font le choix – plus ou moins vo-lontaire - d’une pudeur extrême au nom d’une foi qui le leur commande.

Dans ma pratique des transports en commun j’en côtoie de tous les âges portant des vêtements arabo-islamiques, Burqa exclue. Elles consultent

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leurs smartphones, papotent avec des copines qui sont souvent habillées à l’occidentale, parlent Français (souvent très bien) ou Arabe et parfois un mélange des deux.

Au début cela me révulsait en particulier durant les périodes d’attentats. Et puis je m’y suis fait. Aucune ne m’a jamais agressée. Les jeunes sont plutôt timides, les mamans s’occupent de leurs enfants, les vieilles sans doute un peu sourdes parlent fort.

Pas de prosélytisme, pas de regards haineux, pas de propos antagonistes ou de provocations.

Un petit monde, un peu à part, qui vit sa vie avec ses normes sociétales qui ne sont pas exactement les nôtres mais ne nous sont pas hostiles.

Les affaires de Burkini m’ont interpellé comme tout le monde.

Nous en sommes arrivés à une situation où une femme presque nue sur une plage est normale mais une femme vêtue d’une combinaison qui cache son corps est un scandale.

Bien sûr que cela me choque mais tout comme les filles au seins nus et aux fesses largement exposées choquaient ma mère il y a 40 ans.

Au nom de quoi la quasi-nudité féminine qui n’est évidemment plus un pro-blème devrait devenir une règle qui s’impose à toutes les femmes de ce pays ?

En fait cela gêne deux parties de notre société.

Les hommes occidentaux qui trouvent inique que leurs homologues maghrébins se « rincent l’œil » alors que leurs femmes sont cachées à notre regard et les féministes qui craignent le retour de la pudibonderie.

La liberté c’est que les femmes prudes, même à l’extrême, puissent se bai-gner dans le vêtement qu’elles souhaitent et que les femmes qui aiment exposer leur corps puissent gouter au plaisir de la plage avec presque rien sur elles.

Tant que tout le monde se fout la paix et que les premières ne reprochent pas leurs tenues aux secondes et inversement il n’y a pas matière à que-relles.

Nous ne pouvons pas davantage imposer la langue française pour les prêches dans les mosquées car cela frapperait une religion et une seule de l’obligation de prêcher dans notre langue.

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Impose-t-on cela aux Catholiques polonais, aux Orthodoxes russes, aux Evangélistes américains, aux Protestants scandinaves, aux Juifs orthodoxes bref à toutes ces communautés expatriées ou installées de longue date en France qui ont leur service religieux et dans leur langue.

Il ne peut y pas y avoir dans notre pays une liberté religieuse à religion va-riable.

Les Musulmans de France ont exactement les mêmes droits que les fidèles des autres obédiences religieuses. Ce qui m’amène à la question des mos-quées. Même si le peuple français ne met plus guère les pieds dans ses Eglises sauf pour les visiter ou pour quelques grands évènements de la vie (baptêmes, mariages, funérailles) il est passionnément attaché au formi-dable patrimoine religieux que nous ont légué nos ancêtres et que la République entretient du mieux qu’elle le peut. La réalité c’est que l’Islam est, elle, la religion la plus mal logée de France.

Cela tient à la relative pauvreté des Musulmans de France qui n’ont que peu de moyens pour financer des constructions couteuses.

La Loi de 1905 ne permet pas à l’Etat et aux Communes de participer direc-tement à l’édification de nouveaux lieux de cultes et quand des Etat étrangers musulmans prêtent leur concours on soupçonne une tentative d’infiltration ou de noyautage de l’Oumma de France.

Ce n’est pas à l’Etat d’organiser cette religion sur nos terres mais il doit for-cer les communes à recevoir sans animosité les projets de construction de mosquées tant qu’elles s’intègrent harmonieusement dans le paysage ur-bain et qu’elles ne prennent pas des proportions qui mettent mal à l’aise la population majoritaire. Les guérillas malsaines de certains Maires contre la construction d’une mosquée dans leur ville témoignent d’une intolérance religieuse indigne de notre pays.

Quant au financement, laissons les musulmans sourcer les fonds dont ils peuvent disposer au sein de leur communauté ou bien à l’étranger à condi-tion qu’ils passent les filtres qui ont été mis en place pour bloquer l’entrée d’argent sale ou douteux.

Si la Russie peut financer une splendide Eglise orthodoxe dans un des plus beaux quartiers de Paris je ne vois pas ce qui s’oppose à ce que le Qatar en fasse de même pour une belle mosquée dans une de nos banlieues.

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Le terrorisme islamiste et certaines des valeurs de cette religion, qui nous heurtent, ont fait du Musulman un suspect et de toute cette religion une menace potentielle.

C’est compréhensible mais finalement injuste et il est temps de revenir à l’apaisement car nous en sommes arrivés à des absurdités qui choquent même l’identitaire assumé que je suis comme cette polémique ridicule liée à l’émission « The Voice » du 3 février 2018.

Ma femme adorant cette émission je regardais ce soir-là. En milieu de pro-gramme se présente sur scène une charmante jeune fille, Mennel Ibtissemn, qui portait un turban sur la tête.

Son visage était parfaitement découvert, son Français impeccable et sans accent « racaille ».

Elle chante une chanson occidentale « Hallelujah ». Elle glisse un couplet en Arabe ce qui ne devrait pas nous choquer puisque la grande majorité de ce qui se chante dans cette émission ne l’est pas en Français.

Mais voilà il se trouve qu’elle avait écrit 2 ans avant des tweets très déplacés après l’attaque terroriste de Nice dont l’un disait « Les vrais terroristes, c’est notre gouvernement ». Je dois avouer qu’en tant que participant aux réseaux sociaux sur Twitter je lisais beaucoup de commentaires de ce type et ils émanaient aussi et souvent de « blancos ».

Mennel s’est excusée mais cela n’a pas suffi, les pressions extrêmes qu’elle a subies lui ont fait quitter cette émission. Ce n’est pas un drame national mais cela alimente le sentiment de discrimination dans une partie de la jeu-nesse musulmane.

Mais au fait, a-t-on été aussi sévère avec d’autres « people » français qui se sont permis de soutenir des théories complotistes très choquantes et qui portent sur les évènements du 11 septembre 2001 ?

Libération le 17 septembre 2009 relate l’interview de mathieu Kasssowith à l’émission Ce soir Ou Jamais. Il dit:

Le problème c'est de savoir ce qui s'est passé sur cette journée très très spé-ciale (...). J'ai eu la chance de travailler sur le document «Apocalypse» sur la deuxième guerre mondiale. Le devoir de mémoire, c'est dire: est-ce-que ça s'est déjà passé et est-ce qu'on peut en tirer des conséquences? La mon-tée de Hitler et du nazisme, c'est l'invention d'un système de communication extrêmement bien huilé.

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Toutes ces choses, on l'a déjà vécu. Goebbels a dit « Plus le mensonge est gros, plus il passe». Donc on doit se poser la question de ce qui s'est passé le 11 septembre.

Il poursuit en mettant en doute la version officielle du 11 septembre. Cela ne vous dérange pas l’association insidieuse de la montée du nazisme et du doute émis sur la véracité de la « version » de l’Administration Bush sur les attentats ? Le journal Slate dans son édition du 17/09/2009 écrivait :

Et voilà, c'est reparti. 16 février 2007, Marion Cotillard dans l'émission «Paris dernière»: «Je pense qu'on nous ment sur énormément de choses: Coluche, le 11 septembre». 5 septembre 2008, Jean-Marie Bigard, chez Laurent Ruquier: « c'est un mensonge absolument énorme, quoi ». Mais quelle mouche a piqué nos people ? Il n'y a guère qu'en France qu'on entend aussi régulièrement des personnalités publiques évoquer les théories du complot. Il faut dire qu'il n'y a aussi qu'en France qu'on publie régulière-ment des livres comme « L'Effroyable Imposture » de Thierry Meyssan ou le tout récent «11 septembre: les vérités cachées » d'Eric Raynaud, objet du dérapage de Kassovitz.

Ce qui frappe, en tous cas, en mettant ces propos bout à bout, c'est l'im-mense confusion qui semble régner dans le cerveau de nos stars. Bigard tire son savoir sur le 11 septembre 2001 de « Lose Change, un truc sur le-quel on a accès sur internet (sic) »: «quand même on est absolument sûrs et certains maintenant que les deux avions, qui se sont soi-disant écrasés sur la forêt et le Pentagone, n'existent pas, il n'y a jamais eu d'avions, ces deux avions volent encore». Les avions n'existent pas, et en même temps, ils volent encore, prodige digne des plus grands illusionnistes. Avec un peu de bon sens, Cotillard évite d'extrapoler sur le rapprochement qu'elle sug-gère entre le 11 septembre et la mort de Coluche. Mais ensuite, elle se lance:

« c'était un gouffre à thunes parce qu'elles (les tours) ont été terminées il me semble en 73 et pour recâbler tout ça, pour mettre à l'heure de toute la technologie (sic), c'était beaucoup plus cher de faire des travaux et caetera que de les détruire ». La destruction du World Trade Center et du Penta-gone s'expliquerait donc par un besoin de « mettre à l'heure de toute la technologie». Intéressant.

Ces trois personnalités du showbiz français, connues et écoutées donc te-nues de se montrer plus responsables qu’une jeune femme à l’époque largement inconnue laissaient lourdement entendre que ces attaques qui

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ont fait 2.977 morts hommes, femmes, enfants, pompiers, policiers, etc étaient le résultat d’un complot. Complot de qui d’ailleurs ?

Marion Cotillard semble dire que c’est un coup du propriétaire des tours qui s’est dit que tuer près de 3.000 personnes était la bonne méthode pour faire rembourser par les assurances ses immeubles vieillissants.

Bigard prétend que deux des 4 avions qui ont disparu, ceux du Pentagone et de Pennsylvanie avec 90 passagers à bord, volent toujours avalisant ainsi la thèse d’un complot gouvernemental.

Est-ce que ces affirmations ou ces insinuations ne sont pas révoltantes ? Accuser des individus ou les autorités américaines d’avoir organisé le mas-sacre de 3 .000 innocents soi pour des raisons financières soi pour justifier des guerres ultérieures ne sont pas dégueulasses ou tout au moins extrême-ment douteuses? Pas au point de les écarter des studios ou des planches.

Mais pour la petite « rebeu enturbannée » pas de pitié. La parole ou le vê-tement d’un ou d’une musulmane doit être interprété, analysé, extrapolé.

L’éditorialiste du Figaro Yvan Rioufol voyait dans cette jeune fille une émis-saire de « l’Islam politique », la porteuse « d’un corpus politique, d’une idéologie totalitaire ». Il assimilait cette parure à une provocation à l’égard des Iraniennes qui souhaitent se dévoiler, aux femmes kurdes qui se battent les cheveux au vent.

Est-ce que certains identitaires ne sont-ils pas devenus complètement fous ?

Chanter « Hallelujah » une chanson écrite par un juif, Léonard Cohen, qui fait référence au roi David et Bethsabée et être traitée d’islamiste? Mais vous êtes tarés ou quoi ?

Lors de l’hommage national, immérité à mes yeux, de mes concitoyens à Johnny Halliday on pointait le fait qu’il n’y avait pas de « bronzés » ce qui était censé démontrer leur déloyauté à notre culture !

Pas de « rebeus » et de « renois » pour saluer Johnny donc ils sont contre notre civilisation ! Ridicule.

Mais en sus de son turban que le magazine Valeurs Actuelles, fidèle à ses diatribes, qualifiait de « voile » et de quelques tweets malvenus, Mennel avait commis l’impardonnable : soutenir la cause palestinienne.

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Se prendre les identitaires radicaux en pleine face c’est une chose mais mettre de surcroit la main dans le nid des frelons ultra-sionistes, alors que l’on veut réussir dans la chanson, c’est suicidaire.

Non jeune fille, il y a des codes dans ce pays qu’il faut connaitre.

On a encore le droit de ne pas être un soutien inconditionnel d’Israël, mais critiquer ce pays au titre de son traitement des Palestiniens c’est s’affirmer comme une extrémiste en puissance puisque le Palestinien est par essence un terroriste et bien évidemment un antisémite.

Il faut comprendre Mademoiselle qu’en France est en train de naître comme aux USA, une alliance entre la droite identitaire et les milieux sionistes ra-dicaux. Etrange virage de la pensée de cette frange de notre société qui a si longtemps eu la plus grande méfiance à l’égard des Juifs (et je suis modéré) et les considèrent maintenant comme des alliés objectifs dans la lutte civi-lisationnelle contre les Musulmans. Leurs grands-parents applaudissaient Pétain auteur d’un infâme « statut du juif » et aujourd’hui ils sont dans l’union sacrée contre les Mahométans.

« Valeurs Actuelles » que j’ai acheté un temps puis que j’ai abandonné, mal-gré ma sympathie pour leur libéralisme et leur bons sens économique, symbolise assez bien cette nouvelle convergence avec son journaliste phare, le très à droite Jean-William Goldnadel, qui a rendu un peu obsolète le ser-vice de presse de l’Ambassade d’Israël à Paris et pourrait être nommé porte-parole du CRIF sans que personne ne s’en rende compte. Ceci dit je partage à peu près 100% de son analyse sur l’immigration.

Passons.

J’ai pensé un moment que le vêtement musulman (je ne parle pas de la burqa) était une provocation, un défi, un avertissement « nous allons vous soumettre! », « nous vous détestons ! ». C’est peut-être le cas pour un petit nombre mais la réalité c’est que de nombreux Musulmans veulent simple-ment affirmer tranquillement leur identité et ne veulent pas s’occidentaliser ou se franciser.

Dans de nombreux pays d’Islam les femmes occidentales expatriées ou tou-ristes et de nombreuses « locales » ne sont nullement tenues de se vêtir « à la musulmane » et leur habit occidental n’est pas perçu comme une provo-cation, comme une forme d’impérialisme culturel, comme l’illustration d’un projet politique, comme un retour des croisades.

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A Rabat, Casablanca, Marrakech, Alger, Tunis, Amman, Damas, Abu Dhabi, Dubaï, Beyrouth, Istanbul, Ankara, Mascate, Jakarta des femmes se croi-sent, se fréquentent, elles sont habillées différemment.

Les musulmanes sont majoritairement vêtues à la mode musulmane mais beaucoup ne le sont pas. Les Européennes, les Américaines, les Asiatiques, qui y vivent s’habillent à leur façon et il n’y a aucun souci de cohabitation entre ces affirmations identitaires par le tissu.

Lorsque mon épouse se baladait en jupe ou pantalon dans les rues de Mum-bai où la grande majorité des femmes sont vêtues d’un sari, habit traditionnelle des Indiennes depuis des générations, personne ne lui repro-chait de manifester sa « différence », de revendiquer une identité hostile et symbolique d’un pouvoir colonial qui avait asservi ce grand pays pendant des siècles.

Alors quoi, nous Français allons tomber dans le Maccarthysme du voile ou du turban ?

Cela suffit cette diabolisation des Musulmans qui fait furieusement penser à celle dont les Juifs ont longtemps souffert dans ce pays. Certes on ne les accusait pas de tuer des gens ou de vouloir transformer notre pays en théo-cratie islamique mais de « tenir l’économie, la presse, le cinéma ».

Le Juif était un « profiteur, obsédé par l’argent et qui fera absolument tout pour en obtenir, y compris ruiner les plus infortunés, un tricheur, un pro-fiteur, un malhonnête » lisait-on dans la littérature antisémite. Il était également vu comme « révolutionnaire et anticapitaliste, parfois même communiste, qui ne cherche que le détriment de la population ».

Alors disons-nous les choses franchement.

Les fidèles du Prophète sont nombreux et ici pour toujours.

L’Islam est devenue une grande religion de France, je n’en suis pas ravi, mais ce ne sont pas les mesquineries, les vexations, les manifestations de haine qui la feront partir. D’abord il y a de tout dans cette communauté : des convaincus, des pratiquants assidus, des tièdes, des occasionnels, des non-pratiquants, des femmes très voilées, moyennement voilées, peu ou pas voilées du tout. Il y a aussi une relation à l’Islam qui peut être assez différente entre Maghrébins, Africains, Turcs et Balkaniques.

L’Histoire nous a montré que sauf à pratiquer une persécution totalitaire aucune religion ne cède devant la malveillance, au contraire, cela renforce

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la foi et la volonté de se battre pour elle et mobilise toute la communauté autour d‘une cause commune.

L’Islam doit pouvoir se sentir aussi bien en France que les autres obédiences à condition qu’elle accepte de s’y comporter comme les autres religions c’est-à-dire dans le respect de la primauté des Lois de la République sur les Lois de Dieu.

Il n’existe pas de preuve tangibles que cela ne soit pas le cas pour la grande majorité des Musulmans qui veulent simplement vivre tranquillement ici.

J’en viens maintenant à un autre sujet sensible qui est celui du Halal et du porc.

Pour les Musulmans et les Juifs notre cher cochon est un animal dont la consommation est impensable car il serait « impur ».

S’ils choisissent de croire en ces interdits d’un autre âge qu’aucune étude scientifique ne soutient grand bien leur fasse. Tant qu’ils ne tentent pas de nous empêcher d’en manger tout va bien.

Le problème semble se poser dans les cantines scolaires où la croissance considérable du nombre d’élèves musulmans a mis cette question sur la table.

J’ai passé plus de 6 ans en Inde, pays tolérant et multi-religieux où s’oppo-sent deux grandes cultures alimentaires « veg » et « non-veg ». Vous l’aurez compris il s’agit des végétariens et non-végétariens.

Là -bas cela n’a rien de folklorique. Une grande partie de la population con-sidère que l’assassinat d’un animal pour le manger est profondément choquant mais estime qu’elle n’a pas le droit d’empêcher ceux qui n’adhè-rent pas à cette croyance d’y renoncer.

Conséquence : à peu près tous les établissements publics ou privés, collec-tifs ou récréatifs vous proposent les deux types de nourriture sans opprobre pour les uns ou les autres. Il en est de même pour un diner entre amis.

Moi je ne vois absolument pas le problème à proposer à des élèves pour qui le porc est inconsommable un plat de substitution. « Ah oui mais avant ce n’était pas un problème » ! Ben oui mais avant c’était avant, comme disait l’autre. Aujourd’hui des centaines de milliers de jeunes Musulmans ou de culture musulmane peuplent nos écoles, nos collèges et nos lycées. En quoi une persécution alimentaire ridicule améliorerait la cohabitation ?

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Est-ce que nous n’avons pas nous-même des tabous alimentaires incompré-hensibles pour certains peuples ?

Mange-t-on du chien, du dauphin ou de la baleine, régulièrement consom-més en Asie?

Servir ces chairs parfaitement digestes provoquerait un scandale chez nous tandis que le massacre annuel de millions de vaches, veaux, moutons et agneaux ainsi que d’autres mammifères, ne pose aucun problème de cons-cience à la très grande majorité d’entre nous.

Alors le tabou religieux musulman sur le porc (tout comme pour les Juifs) serait le signe d’un obscurantisme menaçant mais le refus de manger nos animaux de compagnie et les mammifères marins serait rationnel ! Ab-surde.

Par contre dans la République laïque et civilisée il n’est plus acceptable que des rites religieux portent atteinte à la condition animale. L’étourdissement de la bête par électronarcose avant sa mise à mort doit devenir une obliga-tion sur le territoire français et si possible dans toute l’Europe.

Nous ne pouvons plus accepter que des « traditions » viennent se mettre en travers d’une approche plus humaine de la vie animale et de sa mort. La liberté religieuse doit s’arrêter à la frontière des torts ou des souffrances qu’elle impose au monde animal.

Accepterions-nous un instant que notre vieux chien que nous amenons chez le vétérinaire pour mettre fin à ses souffrances soit égorgé sans aucune anesthésie par un vétérinaire qui nous dirait que cela correspond à ses « traditions »?

L’égorgement à vif provoque une mort de plusieurs minutes chez les bovins. Et tout cela au nom de croyances millénaires avec le même genre de justifi-cation que l’excision et l’infibulation des petites filles dans certaines communautés.

Nous avons toléré ceci beaucoup trop longtemps.

Mais si l’abattage rituel sans étourdissement est un scandale, il existe chez nous un spectacle barbare qui persiste par respect pour nos traditions : la corrida avec mise à mort.

Ce moment de sadisme pour un public de « voyeurs » de mort est indigne de la France.

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Les défenseurs de cette pratique barbare nous expliquent que ce sport est un honneur pour le taureau, qu’il lui permet de montrer son courage et sa fougue à un public qui le respecte et l’admire. Ils vont même jusqu’à nous dire que la Corrida est une forme d’amour pour cet animal. Que son sacri-fice en est, en quelque sorte, la preuve.

Une bête rentre dans une arène chauffée à blanc entourée de cris qui l’ef-fraient, elle est harcelée par des picadors qui la blessent avec des lances terminées par des pointes d’acier qui rentrent dans sa chair, les « peones » et leurs banderilles viennent rajouter à sa souffrance et à sa fureur et pen-dant ce temps des amateurs de frissons malsains applaudissent et emmènent même leurs enfants assister à cette abomination.

En fait ils sont encore bien plus méprisables que le Toréador qui, lui au moins, risque sa peau.

Je me suis égaré mais celle-là il fallait que je la place.

Pour en revenir aux Français musulmans, que devons-nous réclamer à ces derniers ? Rien de plus ou de moins que ce que nous demandons à tous les citoyens : le respect des lois et des autres.

Nous n’allons pas fixer un code de bonne conduite à une communauté que nous n’imposons à aucune autre.

Les lignes qui précèdent n’occultent pas la crise terroriste que nous venons de vivre. Je dis simplement que quelles que soient nos craintes et face à la réalité de la menace islamiste dans notre pays nous ne pouvons mettre à l’index toute une communauté.

Je suis convaincu de l’existence d’une frange radicalisée dans la population maghrébine et beaucoup plus rarement africaine. Elle nous hait pour ce que nous sommes.

Mais dans notre pays des tas de gens haïssent la société dans laquelle on vit et pour toutes sortes de raisons sans que l’on puisse les en bannir.

Les groupuscules de l’ultra-gauche qui affichent ouvertement leur détesta-tion de notre ordre social, méprisent la classe moyenne, haïssent la bourgeoisie et vouent à nos forces de l’ordre une haine féroce qui se mani-feste par l’apologie du meurtre de policiers ou gendarmes ne constituent-ils pas la partie immergée d’un iceberg de puissant ressentiment social qui se-rait prêt à déferler sur notre pays si les circonstances le permettaient ?

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Les tags qui fleurissent sur les murs de nos universités écris par les petits « nazillons rouges » sont insoutenables et témoignent de leur violence. Exemple : « frapper vite, frapper fort, un bon flic est un flic mort ! » et tant d’autres de la même veine.

Que deviendrions-nous avec l’extrême-gauche au pouvoir ? Certes elle n’im-poserait pas la charia, ne couperait pas les mains et ne voilerait pas les femmes mais elle spolierait la classe moyenne aisée par une fiscalité confis-catoire, ouvrirait grandes les portes de l’immigration de masse, traiterait les criminels en victimes, ferait sombrer notre économie dans le chaos.

Les peuples du Venezuela ou de Cuba ne vivent-ils pas une forme de vio-lence en étant privé de tout ?

Il y a peut-être dans notre pays quelques centaines de milliers de Musul-mans qui aimeraient que notre pays devienne une République Islamique mais je prétends qu’un nombre tout aussi important de Français rêve d’une société collectiviste avec un pouvoir totalitaire qui nous imposerait un mode de vie « égalitaire » et mettrait en prisons ceux qui ne sont pas d’accord.

Je n’invente rien. Plus de 600.000 Français ont voté en 2017 pour Philippe Poutou et Nathalie Arthaud. De sympathiques idéalistes inoffensifs ?

Moi je lis les textes et voici quelques extraits de leur pensée politique que l’on peut découvrir sur le site officiel du Nouveau Parti Anticapitaliste fondé par le gentil postier Olivier Besancenot.

Le NPA se définit comme un parti qui défend « un projet de transformation révolutionnaire de la société, pour une rupture radicale avec ce système dont nous n’avons rien à attendre. » « Ainsi, les anticapitalistes d’un pays impérialiste doivent avant tout lutter contre leurs capitalistes nationaux, leur propre État impérialiste et son ar-mée. C’est dans ce sens que nous soutenons l’expropriation, par les travailleurs et le peuple du pays concerné, des entreprises françaises qui exploitent les travailleurs et les ressources des pays opprimés.

Et que partout où l’armée française (ou d’autres pays impérialistes) est présente, nous soutenons les résistances populaires et la défaite militaire des armées impérialistes». « La paix est incompatible avec ce système : “ le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage ” (Jean Jaurès). »

« Nous utilisons, défendons et faisons vivre les droits démocratiques pour mener le combat politique. Il n’est pas possible de mettre l'État et les

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institutions actuelles au service d’une transformation politique et sociale. Ces organismes, rodés à la défense des intérêts de la bourgeoisie, doivent être renversés pour fonder de nouvelles

institutions au service et sous le contrôle des travailleurs et de la population. »

« Le socialisme, l’écosocialisme, c'est le pouvoir des travailleurs et travail-leuses dans tous les domaines et à tous les échelons de la vie politique, économique et sociale.

C'est la démocratie des producteurs/trices associé-e-s décidant librement et souverainement quoi produire, comment et à quelles fins.

« Une domination de classe ne peut pas être éliminé par voie de réformes. Les luttes peuvent permettre de la contenir, de lui arracher des mesures progressistes pour les classes populaires, pas la supprimer. En 1789, la do-mination de la classe privilégiée de l'Ancien Régime n'a pas été abolie par des réformes. Il a fallu une révolution pour l'éliminer. Il faudra une révo-lution sociale pour abattre le capitalisme. ».

Lutte Ouvrière longtemps portée par Arlette Laguiller et représentée cette fois-ci par Nathalie Arthaud affiche aussi la couleur :

« LO est une organisation communiste ». « Etre communiste aujourd’hui signifie défendre l’idée d’un renversement révolutionnaire de la société ca-pitaliste par le prolétariat pour bâtir un monde dirigé par la population elle-même. »

C’est avec cette idéologie qui nie la démocratie que l’on a établi les Goulag, que des millions de Chinois ont été exécutés durant la Révolution Culturelle et que les Khmers Rouges ont liquidé un bon quart du peuple cambodgien.

Ce sont des jeunes liés à, ou influencés par, ces mouvements qui sèment la violence et le chaos à chaque grande manifestation sociale ou écologique.

Bien que les uns (extrémistes religieux) et que les autres (extrémistes poli-tiques) veulent détruire notre société et nos institutions républicaines nous ne pouvons bannir ni les uns, ni les autres s’ils sont Français car on est libre de penser ce que l’on veut –politiquement et religieusement - dans notre pays.

C’est la puissance de cette grande majorité raisonnable et paisible soutenue par des forces de l’ordre fidèles à la République qui fait que ni un trotskiste, ni un islamiste ne pourront imposer son idéologie destructrice à notre

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peuple mais à deux conditions : que la misère ne se répande pas dans ce pays d’une part et que les Musulmans ne deviennent pas une communauté plus puissante qu’elle ne l’est déjà aujourd’hui.

Alors laissons l’Islam vivre sa vie tout en nous montrons d’une rigueur

absolue à l’égard de ceux qui franchissent la ligne rouge des Lois de la

République. Et je vais vous donner un exemple: celui des femmes qui

portent la burqa.

Nous nous interrogeons tous sur la réalité de la répression de cette infrac-tion dont la symbolique est forte. La Burqa c’est l’étendard féminin de l’islamo-fascisme. Le porter en France est un geste militant de femmes libres qui manifestent leur soutien à une vision totalitaire et tyrannique de notre monde incarnés par les Talibans en Afghanistan et Daesh en Méso-potamie.

Imagine-t-on ce que serait la réaction de notre société et de l’Etat si des jeunes Françaises se baladaient dans certains quartiers de Versailles avec les signes symbolisant le fascisme ou se saluaient en levant le bras la main tendue ?

Nos policiers ferment –ils les yeux sur ordre pour éviter les troubles dans les Cités? Certains d’entre nous le pensent.

Nous ne devons rien laisser passer et en aucun cas céder à la peur d’une émeute pour s’empêcher de faire des contrôles dans les quartiers où ces pra-tiques existent.

Je dirais même qu’il faut les chercher là où elles sont, dans les quartiers islamisés pour les interpeller afin de montrer que la République est partout chez elle.

Mais la verbalisation à 150 Euros ne suffit pas car la récidive de ces provo-cations existe, financée par des adversaires de la République comme l’homme d’affaire algérien Rachid Nekkaz qui pour nous défier payait les amendes de ces vipères de l’Islam de haine.

La loi doit être modifiée pour que la récidive en la matière se traduise par une courte peine de prison ferme suivie, pour les étrangères, de la suppres-sion de leur carte de séjour et de leur expulsion ainsi que de leur compagnon si l’on peut établir sa complicité.

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A tous les Musulmans respectueux de la République nous devons le respect et à tous ceux qui défient la République nous devons la sanction d’une jus-tice impitoyable.

Par contre le Burkini ne doit pas être interdit sur les plages car il ne consti-tue ni un trouble à l’ordre public, ni un signe de ralliement à une organisation terroriste, ni une atteinte à la pudeur. Il peut l’être sur les con-cessions privées ainsi que dans les piscines au titre du règlement intérieur ou bien de règles d’hygiène.

Ainsi, nous les garçons nous ne pouvons pas nous baigner dans une piscine publique en short de bain, le slip est exigé.

A l’Université publique le voile ne saurait être interdit car il n’est pas ima-ginable que nous imposions à une religieuse d’un ordre chrétien de retirer son voile si elle vient y faire des études.

Dans les écoles, les jeunes filles ou les jeunes garçons qui refusent de parti-ciper aux cours d’éducation physique même si ceux-ci sont mixtes doivent être sanctionnés. Les certificats médicaux de complaisance pour les exemp-ter des cours de piscine doivent être contestés et un examen par la médecine scolaire doit être imposé. Les refus de se soumettre doivent être réprimés.

Les entreprises doivent pouvoir interdire le voile, mais également la mini-jupe, le bustier suggestif, le short et cela sans justification particulière et sans risque de se voir assigner en justice pour discrimination.

Bref l’Islam doit pleinement avoir droit de cité mais les dérives anti-répu-blicaines d’une petite frange de ses fidèles, objectivement absentes des autres confessions, doivent être durement traitées.

Les peureux et les lâches nous diront que nous risquons de fabriquer des martyrs et de radicaliser une partie de cette communauté.

Pour imposer la laïcité à une France encore très catholique la IIIème Répu-blique n’avait pas hésité à réprimer. Il n’y a aucune raison pour que nous soyons moins rigoureux à l’égard des islamistes que nous l’avons été contre les Congrégations pourtant peuplées de religieux bien pacifiques.

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L’Islam ne menace notre société que si les provocations de cer-

tains de ses membres ne sont pas sanctionnées et sa croissance

numérique n’est pas stoppée grâce à une nouvelle politique mi-

gratoire suffisamment intelligente pour éviter l’accusation de

discrimination religieuse ou raciale.

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Le Communautarisme paisible

n’est pas un mal.

Je vais aborder ce sujet avec beaucoup de décontraction car le communau-tarisme je le connais bien pour l’avoir vécu depuis l’enfance et non pas en victime mais en acteur.

J’ai grandi dans une Afrique post-coloniale où la communauté blanche vi-vait dans un entre-soi quasi total.

Nous avions nos quartiers, les plus beaux, nos clubs pas officiellement in-terdits aux locaux mais pas loin et bien sur nos écoles – lycées français, américains, britanniques - qui n’étaient pas exclusivement blancs mais presque. La sélection se faisant par l’argent.

Les diners en ville réunissaient des expatriés occidentaux avec de temps à autre une épouse « locale ». Seul le milieu diplomatique se faisait un devoir d’inviter des dignitaires du pays.

Les épouses se réunissaient pour des activités (bridge, scrabble, peinture, etc) servies par du personnel autochtone.

La relation à la population locale était contrastée. Les « vieux coloniaux » comme on les appelait adoraient l’Afrique, houspillaient les indigènes, les traitaient parfois avec un mépris sidérant. Après quelques verres ils n’avaient pas de mots assez durs pour les qualifier mais nombre d’entre eux ne pouvaient concevoir de vivre ailleurs. Leur racisme était souvent bon en-fant et paternaliste et il ne leur empêchait pas de se taper les « beautés locales ». Ils faisaient « suer le burnous » mais ils payaient aussi de leur personne.

A la différence des précédents, les expatriés temporaires, diplomates ou coopérants, passaient d’un pays à un autre, bénéficiaient de conditions ma-térielles très confortables, étaient protégés par leur statut et n’avaient pas un sou investi sur place. Il y avait une chose qui tapait dur et tout le monde, la malaria, qui n’était pas raciste et pouvait tuer surtout sous sa forme dite « pernicieuse ».

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Quand je repense à ces années je ne peux m’empêcher d’imaginer comment un identitaire africain pouvait ressentir la présence de cette communauté certes peu nombreuse mais bien visible par son opulence relative.

Beaucoup plus tard, à Singapour, dans un pays développé à majorité chi-noise mais où résidaient d’importantes communautés expatriées, ce communautarisme était palpable mais parfaitement normalisé. Chaque grand pays avait son école/lycée: américain, anglais, canadien, français mais aussi japonais.

Il y avait un British Club, un American Club, un Dutch Club dont nous étions membre, un Swiss Club ultra chic.

Plusieurs clubs de golf que fréquentaient aussi la bonne société chinoise passionnée de ce sport. La communauté française avait son association qui organisait des soirées très sympas.

Nos diners entre amis étaient aussi très « communautaires ».

Aucun racisme mais juste l’envie de se retrouver entre nous, de parler des choses qui nous intéressaient, de « taguer » les « locaux » (grande activité des expatriés où qu’ils soient), de se plaindre des « bonnes » philippines qui nous déchargeaient des tâches ménagères et gardaient nos enfants quand nous sortions le soir. Il est vrai qu’elles volaient parfois un peu et faisaient des heures sup. en se prostituant occasionnellement le Dimanche après la Messe pour envoyer plus d’argent à leurs familles qu’elles ne voyaient qu’une fois par an.

Nous nous faisions d’ailleurs un point d’honneur d’être moins exploiteurs et plus humains que de nombreuses familles chinoises qui traitaient ces femmes fort mal ou plus simplement comme des esclaves.

Plus tard à Bombay où nous étions une infime minorité même reflexe, même entresoi sauf pour Corinne et moi et quelques patrons de boites étrangères qui avions le privilège d’être régulièrement invités chez des In-diens que nous connaissions par nos activités professionnelles.

Donc quand on parle du « communautarisme » maghrébin et africain des

cités et des quartiers je souris un peu. Merde ils font comme nous ! Mais

parlons de ce communautarisme. De quoi s’agit-il ?

De la concentration géographique volontaire de ces populations dans les quartiers, les cités ou les banlieues les moins pimpants de notre pays ?

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Peut-on croire que la plupart des familles immigrées ne troquerait pas vo-lontiers Saint-Denis pour Neuilly, un HLM pour un immeuble pierre de taille, un lycée « à problèmes » pour un établissement chic et calme où leurs enfants pourraient étudier calmement ?

Il y a deux mensonges sur cette question : celui de l’assignation résidentielle ségrégationniste organisée par l’Etat ou les Communes via les offices d’HLM proféré par la Gauche d’une part et un choix délibéré de vivre en communautés afin de librement reproduire des comportements, des habi-tudes, des pratiques « indigènes » comme l’affirment les milieux identitaires d’autre part.

La vérité est plus simple l’assignation géographique est financière.

Les petits budgets vont dans les zones à bas cout de logement. Comme les immigrés africains et maghrébins sont pauvres en arrivant et généralement le restent en raison de leur faible mobilité sociale, ils s’établissent et demeu-rent à vie dans des territoires qui deviennent des « ghettos », terme que j’ai dénoncé plus haut.

En France il y a une forte corrélation entre pauvreté urbaine et immigration extraeuropéenne. C’est comme ça.

Nous n’avons rien créé ou provoqué, nous n’avons pas « parqué » des po-pulations dans des cités ou des quartiers, elles se sont installées là parce que les loyers étaient les plus bas ou elles y ont été installées car c’est là que leur budget le leur permettait et que les communes avaient accepté d’y implan-ter des logements sociaux tandis que d’autres résistaient des quatre fers.

Quand vous cumulez une forte différenciation ethnique, culturelle et sociale et que se concentrent des gens partageant ces mêmes caractéristiques sur un même espace le communautarisme se crée automatiquement.

Est-ce que ce phénomène de sectorisation géographique de la pauvreté et la reproduction d’un modèle identitaire est typiquement non-Blanc ?

Prenons par exemple la communauté italienne aux USA. Plus de 4.5 mil-lions d’Italiens ont émigré entre 1860 et 1920 vers cette « terre promise ». Ils ont développé longtemps un modèle très communautaire avec des quar-tiers bien spécifiques. Ils sont allés jusqu’à importer la Mafia qui fut sans conteste la plus grande organisation criminelle que le pays a dû combattre dans son histoire. 10 fois plus efficace, plus dangereuse et plus nocive que toutes les bandes de racaille de notre pays réunies.

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Le communautarisme n’a rien de spécifique à une race ou à une religion. C’est un réflexe humain.

On peut se demander pourquoi un tel phénomène n’a pas eu lieu avec les populations européennes qui ont immigré en France et se sont rapidement assimilées.

L’explication est assez simple : Italien, Espagnol, Portugais ou Polonais vous étiez un Blanc qui migrait dans un pays blanc, un Chrétien qui s’ins-tallait dans un pays de tradition chrétienne. Vous affrontiez la barrière de la langue certes mais un travail assez abondant vous absorbait facilement et l’école de la République faisait de vos marmots des petits Français. La mobilité sociale a fortement joué en faveur de ces populations. La conjonc-ture économique de l’époque les y a aidée et il faut aussi le dire, ils se démerdaient mieux. Ils étaient plus entreprenants, ont créé des boîtes qui ont grandi, ils ont fait attention à l’éducation de leurs enfants qui se sont fait une place dans notre société. La promotion sociale les a dispersée géo-graphiquement dans l’espace urbain et la similitude ethnique les a fondu dans le paysage humain du pays.

Et les Chinois et Indochinois alors ? Combien sont –ils d’abord ? Pas des millions mais des centaines de milliers ce qui fait déjà une grande diffé-rence. Nous avons certes un China Town dans le 13ème arrondissement. C’est sans doute un des quartiers les plus sûrs de la Capitale même si la prostitu-tion s’y développe.

Le communautarisme africain et arabe ce sont nos gouvernements qui l’ont créé et eux seuls en laissant s’installer dans notre pays des millions de gens qui nous ressemblent peu ou pas.

On ne peut pas reprocher à des populations, pauvres et pas très aimées par leurs hôtes, de se regrouper territorialement et de se réfugier ou de se com-plaire dans leur identité. Il est incroyablement hypocrite de la part des immigrationnistes de Droite comme de Gauche de dénoncer ou de se la-menter d’une intégration ratée. Ils avaient été prévenus.

Ils n’avaient qu’à chercher leur inspiration dans les paroles du plus grand des Français contemporains, De Gaulle, qui avait clairement fait le choix de l’indépendance algérienne pour préserver l’identité européenne de la Mé-tropole. Ses successeurs ont permis la colonisation à rebours.

Honte à eux mais nous allons devoir « vivre avec » selon les principes sacrés qui sont les nôtres ; ces 3 mots qui constituent notre devise, Liberté, Egalité,

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Fraternité et doivent le rester mais à une précision près : il ne peut pas exister de Liberté à coloniser la France même « pacifiquement ».

Notre Liberté c’est aussi celle de dire « non » à ceux dont nous ne voulons pas même si en l’exerçant nous ne faisons pas preuve de « solidarité » ou d’« humanisme ».

L’Egalité oui, mais entre des gens qui sont ici par le droit de la nationalité ou au titre d’une résidence légale et pas avec ceux qui s’y sont introduits ou qui s’y maintiennent frauduleusement. Il ne peut y avoir d’Egalité entre l’illégalité et la légalité.

Quant à la Fraternité elle a toujours été conçue comme celle qui doit unir les citoyens de ce pays et par extension ceux qui y vivent avec notre consen-tement pas avec les envahisseurs.

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La France et sa pyramide victimaire

Il y a un autre sujet qui me tiens à cœur, celui des indignations asymé-triques.

Dans notre vision du monde seul un Blanc peut être raciste et seule la vio-lence d’extrême-droite menace la société je vais en donner des exemples bien précis.

L’histoire assez atroce de Guy Georges magnifiquement montrée dans le Film « L’affaire SK3 » m’a marquée.

Fils de George Cartwright, soldat afro-américain et d'Hélène Rampillon, femme un peu paumée qui avait déjà eue un enfant hors-mariage avec un autre soldat américain, Guy Rampillon naît le 15 octobre 1962 à Vitry-le-François. Il est rapidement abandonné par sa mère et rejeté par ses grands-parents maternels.

Sa mère n'ayant pas signé les papiers officiels d'abandon, il ne peut être adopté.

Le 2 février 1966, la DDASS constate « l'état d'abandon » de Guy Rampillon qui devient pupille de l'État. Afin de faciliter son adoption, par décision de justice on change son nom de naissance (Rampillon) qui est celui de sa mère pour le remplacer par un patronyme (Georges) provenant du prénom de son père.

Il est finalement adopté mais sa scolarité est chaotique et sa violence fait surface. A 14 ans, il tente d'étrangler de ses mains une de ses sœurs adop-tives, handicapée mentale. À 16 ans, il récidive en agressant une autre jeune fille, en tentant de l'étrangler avec un pied de tabouret. Dans les deux cas, il semble avoir agi par pulsion.

Toute sa jeunesse est caractérisée par la délinquance et les agressions sexuelles.

S’installant à Paris vers 18 ans , Georges vole et se prostitue auprès d'une clientèle masculine.

C'est le 16 novembre 1981 qu'il sévit pour la première fois dans la Capitale en agressant la jeune Nathalie L., dans son immeuble alors qu'elle rentrait chez elle. Après avoir été violée, elle est poignardée et laissée pour morte

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par Guy Georges. La jeune femme survit pourtant à l'agression. Georges n'est pas inquiété, la justice concluant à un non-lieu. Il s'agit de la première agression connue qui précède une longue carrière.

En juin 1982, il agresse Violette K. dans un parking souterrain du 16 e ar-rondissement : il la viole, la poignarde et tente de l'étrangler. La jeune femme parvient à s'enfuir. Guy Georges est interpellé quelques jours plus tard et il est condamné à 18 mois de prison qu'il purge partiellement dans une prison de Lorraine. Vous vous rendez compte de la justice de ce pays ! Seulement 18 mois de taule pour cette agression gravissime et les juges de ce pays clament qu’ils ne sont pas laxistes !

Un soir cependant où il a obtenu une permission de sortie pour « bonne conduite », il agresse Pascale Nix dans sa voiture : celle-ci est poignardée mais parvient à s'échapper.

La police arrête Georges le soir même : il est défendu devant la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle à Nancy par Maître Jean-Pierre Morin qui obtient une peine de dix ans d'emprisonnement au lieu des quinze requises par l'avocat général. Incroyable mais vrai.

Bénéficiant d'un régime de semi-liberté au bout de 6 ans (il doit seulement dormir en prison), il en profite un soir de janvier 1991 pour ne pas se pré-senter à la prison de Caen dont il dépend. Il s'enfuit alors à Paris et vit dans différents squats de l'est de la capitale. Guy Georges tue pour la première fois et sa victime sera la jeune Pascale Escarfail, 19 ans. Il la repère dans la rue, la suit, pénètre chez elle et la viole. La jeune femme se débat. Elle est frappée de trois coups de couteau à la gorge. Une semaine plus tard, Georges rentre tranquillement à la prison de Caen et il n’est pas inquiété pour cette violation caractérisée de son statut puisqu’il est libéré le 4 avril 1992. Le 22 avril 1992, à peine 3 semaines après sa sortie de prison il agresse la jeune Éléonore D. dans un hall d'immeuble mais une fois de plus sa vic-time s'échappe et prévient les forces de l'ordre qui l'arrêtent.

Il est condamné à cinq ans de prison dont deux fermes, une peine inouïe de complaisance au vu de tous les actes de violence déjà commis et de son ex-trême dangerosité pour les femmes.

Ressorti en 1993, il récidive et assassine Catherine Rocher (27 ans) dans un parking souterrain après l'avoir violée, le 7 janvier 1994. Il n'est pas in-quiété. Six jours après ce crime, il agresse avec l'aide d'un couteau une animatrice radio travaillant pour Radio Nostalgie, Annie Le Fléouter, sous le porche du logement où elle réside.

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« Le tueur de l'Est parisien » se manifeste à nouveau le 8 novembre 1994 en assassinant Elsa Benady (22 ans) dans le parking souterrain de sa résidence dans le 13e arrondissement. Un mois plus tard, l'architecte néerlandaise Agnès Nijkamp (33 ans) est retrouvée par son compagnon violée et égorgée dans son appartement du 11ème arrondissement.

Déjà 4 meurtres à l’actif de ce sauvage qui vit dans des squats, errant et passant ses journées à boire et à voler dans les commerces.

Six mois plus tard, Elisabeth Ortega échappe de peu à une tentative de meurtre du tueur. Malheureusement pour l'avancement de l'enquête, elle décrit dans un portrait-robot son agresseur comme ressemblant à un maghrébin et non au métis qu'est Guy Georges. Du fait de cette erreur, l'en-quête piétine. C'est alors Hélène Frinking, jeune fille de 27 ans, qui est violée et tuée dans son appartement en juillet 1995 en rentrant d'une soirée.

Cette année-là, l'affaire du « tueur de l'Est parisien » commence à faire la une des médias, les enquêteurs parvenant à faire le lien entre les différents crimes. Mais ils ont alors peu de preuves : une trace de pied relevée lors de l'homicide d'Hélène Frinking, un portrait-robot très vague, et deux traces ADN du même auteur laissées sur deux scènes de crime.

Le 25 août 1995, Guy Georges est presque démasqué après une attaque manquée chez Mélanie Bacou, dans le quartier du Marais.

Reconnu et dénoncé à la police, il s’en sort car, en raison d’un dysfonction-nement incroyable de notre système judiciaire, les faits qui lui sont reprochés ne sont pas considérés comme une agression à caractère sexuelle, lui qui a pourtant déjà été condamné plusieurs fois pour ses attaques crimi-nelles contre des femmes. Du coup il n'est pas condamné.

Fort de cette impunité Guy Georges va redoubler d’agressivité. En sep-tembre 1997, après une tentative de viol manquée contre Estelle F. , c'est Magali Sirotti, étudiante de 19 ans, qui est violée puis poignardée dans son appartement. Valérie Lauzanne est agressée dans son escalier le 28 octobre 1997, puis c'est Estelle Magd (25 ans) qui est retrouvée le 16 novembre 1997 à son domicile, violée et égorgée dans son lit le jour précédent. Ce sera la dernière victime du tueur que la presse surnomme désormais « la bête de la Bastille ».

Après le meurtre d'Estelle Magd, en cette fin d'année 1997, les enquêteurs, appartenant jusque-là à quatre groupes différents de la Brigade criminelle générant un manque de coordination préjudiciable à l’enquête ont réussi à

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établir un lien entre les différents crimes, et admettent la présence d'un tueur en série dans Paris. Conscient que cela commence à chauffer pour lui, Guy Georges quitte temporairement Paris.

Il y revient cependant quelques mois plus tard. C'est à ce moment-là que l'enquête scientifique porte enfin ses fruits et que le laboratoire de géné-tique moléculaire du CHU de Nantes parvient à identifier et à recouper les traces d'ADN laissées sur les scènes de crimes comme étant celles de Guy Georges.

Il est finalement arrêté, jugé et condamné à la prison à perpétuité mais la Justice une fois de plus fait preuve de son insupportable laxisme en ne fixant la peine de sureté qu’à 22 ans au lieu de la peine incompressible de 30 ans ce qui fait que ce barbare qui a tué 7 femmes et en agressé 14 autres va sortir en 2023.

Son épopée pose d’abord le problème de la complaisance de la Justice à l’égard d’un homme évidemment dangereux et depuis longtemps. Il y a des juges qui font plus de mal à ce pays que quantité de voyous ou de bandits.

Mais ce qui est frappant c’est que Guy Georges évoluait dans le très cosmo-polite Est-Parisien où l’on trouve quantité de jeunes et jolies femmes de toutes les couleurs, or toutes ses victimes 7 tuées, 1 réchappée par miracle plus toutes celles qu’il a agressé et tenté de violer étaient blanches. Pas une maghrébine, pas une noire, pas une indienne.

Et pourtant jamais le mot de racisme n’a été prononcé. Il est juste impos-sible statistiquement que Guy Georges n’ait pas croisé la route d’une proie issue du monde extra-européen. Pourtant ce n’est qu’à des blanches qu’il s’est attaqué.

Mais pour la bien-pensance il ne pouvait y avoir de caractère raciste dans ces meurtres barbares car un Noir -même à moitié - ne peut nourrir de tels sentiments pour un Blanc ou une Blanche. Seul ce dernier peut être capable de haine et de pulsions meurtrières à l’égard de quelqu’un d’une autre race. Le nombre incalculable de femmes européennes de ce pays qui ont été vic-times de harcèlements de rue et de viols par des Maghrébins et des Noirs ne peuvent en aucun cas penser que si elles ont été attaquées c’est parce qu’elles étaient blanches! Elles ont été victimes de sexisme ou de violences sexuelles mais jamais d’une haine ou d’un fantasme particulier lié à la cou-leur de leur peau, à leur supposée promiscuité sexuelle, à leur blondeur, etc.

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Le Noir qui a attaqué ma femme aurait–il agressé une autre Noire pour lui prendre son petit collier ? Sincèrement je ne le pense pas ! On n’attaque pas les « sœurs » ou les « mères des frères et des sœurs ».

Combien de femmes arabes ou africaines se font sexuellement agresser par des Blancs dans ce pays ? Aucune statistique ne me permet de l’affirmer mais je l’affirme quand même : ces faits sont rarissimes. L’inverse n’est pas rare du tout.

Nous savons tous qu’une véritable omerta règne dans ce pays sur les crimes interraciaux et en particulier à caractère sexuel pour ne pas exciter les ten-sions et je peux le comprendre au nom de l’ordre public et du sacro-saint « vivre ensemble » mais cette impossibilité de regarder les choses en face ne nous permet pas d’éclairer le débat sur notre politique migratoire.

Il y a aussi dans notre pays des meurtres qui comptent beaucoup plus que d’autres aux yeux au moins d’une partie de la classe politique française et des médias

Je vais vous rappeler plusieurs faits divers et le traitement politico-média-tique qui en a été fait.

Brahim Bouarram est poussé le 1er mai 1995 dans la Seine à proximité du pont du Carrousel à Paris, par un manifestant en marge du défilé annuel du Front National en l'honneur de Jeanne d'Arc. Le fleuve est en crue et le courant assez fort ; ne sachant pas nager, il se noie. Il a 29 ans et est père de deux enfants.

Le Président de la République François Mitterrand vient le 3 mai, entre les deux tours de l'élection présidentielle, se recueillir sur les berges de la Seine, à la verticale du pont du Carrousel, à l'endroit où Brahim Bouarram a été jeté dans le fleuve, au cours d'une manifestation regroupant plus de 10. 000 personnes

L'accusé principal Mickaël Fréminet, âgé de 19 ans au moment des faits, est condamné le 15 mai 1998 par la Cour d'assises de Paris à huit ans de prison ferme pour meurtre. La cour condamne également Christophe Calame (mi-litant de L'Œuvre française), David Halbin (cuisinier, adhérent au FN) et David Parent à cinq ans de prison dont quatre avec sursis, pour non-assis-tance à personne en danger. Philippe Bilger, l'avocat général du procès, regrette aujourd’hui un procès politique et reconnaît que sous la pression des associations qui se sont portées parties civiles, il a soutenu la thèse du meurtre alors que, pénalement, la qualification la plus juste pour Mickaël

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Fréminet aurait été celle de « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

En 2003, le maire de Paris Bertrand Delanoë, au nom des citoyens de Paris, honore la mémoire de Brahim et de toutes les victimes du racisme (jamais blanches) par la pose d'une plaque commémorative sur le quai rive droite, en amont du pont.

Le 1er mai 2017, également entre les deux tours de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron se rendent sur le pont, en hom-mage à Brahim Bouarram en présence du fils de ce dernier et de Bertrand Delanoë.

L’affaire Said Bouarach

Le mardi 30 mars 2010, vers 19 h 10, un jeune homme du nom de Dan Lam-pel arrive à l’entrée du magasin Batkor de Bobigny pour acheter du matériel de peinture. Mais le magasin est déjà fermé et l’agent de sécurité et maître-chien Saïd Bourarach ne veut peut pas le laisser entrer. Pour des raisons qui restent assez incompréhensibles à ce jour une bagarre se déclenche entre les deux protagonistes avec des coups et des injures. Saïd sort sa bombe de gaz lacrymogène sans l’utiliser. Dan Lampel s’en va en lançant à Saïd : « On va te tuer ». Il retourne à sa voiture où l’attendait sa copine, et en ressort alors aussitôt, torse nu, et muni d’un cric. Il crie à Saïd Bourarach : « On va revenir tout casser ! »

Cinq minutes plus tard, appelés par Dan Lampel, arrivent quatre hommes de 18 à 26 ans : son frère Michaël et des cousins ou amis, Lucien Dadoun, Dan Sellam et David L., . Certains d’entre eux attaquent Saïd Bourarach qui lâche sa chienne sur eux et utilise sa bombe de gaz lacrymogène. Les in-sultes fusent, les coups de poing et de cric pleuvent sur le vigile qui part se réfugier dans le magasin, mais un des hommes menace de tuer son chien resté dehors. Saïd Bourarach, ressort malgré le danger pour récupérer son compagnon mais l’agression continuant il doit s’enfuir le long du canal de l'Ourcq dans lequel il finit par plonger et se noyer.

L’hypothèse du plongeon provoqué par les agresseurs est privilégiée par l’entourage du vigile, qui d’après eux était un bon nageur et ne se serait pas noyé s’il n’avait pas été violenté au préalable.

Le mardi 30 mars 2010, moins d’une heure après l’agression, les agresseurs présumés sont appréhendés et mis en garde à vue.

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Dan Lampel a 19 ans au moment de l’agression du vigile et 23 au moment du procès. Il est issu d’une famille juive de condition modeste dont le père est décédé plusieurs années auparavant. Son casier judiciaire indique des faits de violences, de refus d’obtempérer et des usages de stupéfiants récur-rents. Un policier de Seine-SaintDenis qui suit l’affaire dit que « Saïd Bourarach a été agressé par de jeunes « feujs » du style « 9-3 en force ».

Les services du renseignement connaissent l’engagement de Dan Lampel à la Ligue de Défense Juive en 2008, au moment de l’affaire de la rue Petit où trois jeunes juifs avaient été battus alors qu’ils se rendaient dans une syna-gogue du XIXe arrondissement de Paris. Ils indiquent que Dan Lampel et son frère Michaël avaient fait savoir à la LDJ qu’ils étaient prêts à se battre contre les agresseurs qui avaient frappé les trois jeunes gens sans pour au-tant passer à l’action.

Dan Lampel, à mon avis sur les conseils de son avocat et des assos commu-nautaires très gênées par cette affaire, a adressé au journal Libération un droit de réponse aux révélations de la presse où il se présente comme un défenseur de la tolérance communautaire, conteste les informations sur son passé judiciaire et affirme que Saïd Bourarach avait une part de responsa-bilité dans la bagarre.

Cependant, selon le journaliste Willy Le Devin qui a suivi l’affaire, des pro-pos injurieux envers les musulmans sur la page Facebook de Lampel, son adhésion à des groupes tels que « Le sionisme par passion », montrent la virulence de son militantisme. Par ailleurs, début 2011, quelques mois après être sorti de détention provisoire, Dan Lampel a agressé verbalement un gardien de square noir et, selon des témoins, aurait proféré des propos ra-cistes à son encontre. Pour cette affaire, il a été condamné à une peine de prison avec sursis. A part cela il est pour la tolérance communautaire !

Le procès s’ouvre le 17 mars 2015 au palais de justice de Bobigny. Le 25 mars, la représentante du ministère public déclare dans son réquisitoire : « On ne reproche pas ici aux accusés un mobile raciste, on ne leur reproche pas non plus d’avoir voulu la mort de ce vigile, on leur reproche des vio-lences physiques et psychologiques qui ont causé cette mort ». Mouais !

Le verdict est rendu le 26 mars : Dan Lampel est condamné à 9 ans de pri-son, les autres prévenus sont condamnés à des peines allant de 4 à 6 ans de prison et en novembre 2015, le tribunal de Bobigny condamne les quatre agresseurs de Saïd Bourarach à verser 549 000 € de dommages-intérêts aux proches de la victime.

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La couverture médiatique de l’affaire, bien que réelle, fut discrète et a sus-cité une « indignation à géométrie variable » ce qui, selon le Monde, a accru dans certaines couches de la population française (on imagine lesquelles) le sentiment d’injustice.

Pascal Boniface, géopolitologue français estime que les « médias et les res-ponsables politiques ont fait le moins de commentaires possible, silence, comme toujours, justifié par le souci de ne pas dresser les communautés les unes contre les autres. Le résultat est exactement l’inverse ».

Lors du conseil municipal de Bobigny du jeudi 1er avril 2010, la maire de Bobigny, Catherine Peyge (PCF), a refusé la tenue d’une minute de silence demandée par la famille, des amis, des employés de Batkor ainsi que des habitants désirant rendre hommage à la victime.

Aucun homme politique n’a pris la peine de communiquer le moindre sen-timent sur cet homicide.

Selon Libération, les médias ne se seraient intéressés qu’au volet judiciaire de l’affaire sans se pencher sur la personnalité des auteurs, ce qui fait dire à Maître Ahcène Taleb, l’avocat de la famille Bourarach, qu’« une chape de plomb préoccupante et regrettable a été posée sur cette histoire »

Saïd Bourarach est enterré à Berkane dans le Maroc oriental. Comme nous le voyons dans cette affaire tout a été fait pour écarter la dimension raciste car il n’est pas question que puisse exister le moindre crime raciste commis par un Juif même si son racisme, au moins apparent, fut démontré lors des insultes proférées contre le gardien de square noir en 2011.

Je ne sais pas si dans cette affaire Said Bourarach a été victime d’une agres-sion à caractère raciale ou non - qui au demeurant serait tout à fait exceptionnelle tant les actes de violence sont rares dans cette communauté paisible.

Ce dont je suis absolument certain et ce que j’affirme c’est que si au lieu d’un Dan Lampel sympathisant ultra-sioniste à l’époque, on avait eu sur le banc des accusés un Jean Dupont et sa bande de petits voyous proches de l’ex-trême droite avec un scénario rigoureusement similaire alors la motivation raciale aurait été évidemment retenue par le Procureur sur instruction du Ministre de la Justice et le Juge d’Instruction se serait exécuté. La classe politique se serait mobilisée, surtout à Gauche. Les médias se seraient très largement emparés de cette affaire en faisant ressortir le racisme qui pré-vaut dans cette mouvance politique, auraient insinué que tout cela c’est de

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la faute du FN, auraient établi un parallèle avec l’affaire Brahim Bouarram. Des manifestations auraient eu lieu. Said Bourarach aurait été élevé au rang de héro et de nouvelle victime du racisme blanc. Le Canal de l’Ourcq serait devenu un lieu de pèlerinage de l’antiracisme.

Mais ce sont des Juifs qui s’en sont pris à toi Said donc tu n’es qu’une vic-time ordinaire !

Clément Méric, héros tragique de l’anarchisme.

Le 5 juin 2013 Clément Méric, militant libertaire et d'extrême gauche,

membre de l’Action antifasciste Paris-Banlieue et de Solidaires étudiant-e-

s, meurt à la suite d'une rixe avec un groupe des Jeunesses Nationalistes

Révolutionnaires d'extrême droite.

Cela commence par deux groupes de trois personnes, un de militants de l'Action Antifasciste Paris-Banlieue, l'autre de militants des Jeunesses Na-tionalistes Révolutionnaires, qui se rencontrent par hasard le 5 juin 2013, en fin d'après-midi, alors qu'ils sont à une vente privée de vêtements Fred Perry, au 60 de la rue de Caumartin, dans le 9e arrondissement de Paris.

Un militant d'extrême-gauche interpelle d'abord les nationalistes, qui se trouvent dans la salle de vente, en leur disant, de son propre aveu : « Alors les nazis, on fait ses courses ? » Selon les nationalistes, le groupe d'antifas-cistes aurait alors continué à les provoquer, menaçant de les « attendre en bas », tandis qu'eux-mêmes auraient demandé aux antifascistes de les lais-ser faire leurs courses.

Les militants d'extrême-gauche quittent l'espace de vente vers 18 heures et se postent un peu plus loin rue Caumartin, au pied des marches de l'église Saint-Louis-d'Antin pour attendre « les fachos ». Ils appellent aussi du ren-fort et le jeune Clément Méric les rejoint un peu plus tard avec la ferme intention de « choper » les nationalistes à leur sortie. Ces derniers termi-nent leurs courses et se sachant « attendus » appellent du renfort par téléphone et en particulier Esteban Morillo.

Un vigile, alerté par une cliente des tensions entre les deux groupes, tente d'abord de calmer les nationalistes, puis descend à la rencontre des antifas-cistes. Selon le vigile, Clément Méric aurait alors déclaré : « Ce sont des gens qui ne devraient même pas être vivants », ou, dans une autre version du même témoin, « Ces gens-là ne devraient pas exister ».

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Le genre de propos que l’on tient dans ces milieux au sujet de ses « ennemis » et que leurs héros Mao, Castro et Pol-Pot ont généreusement mis à exé-cution.

Lorsque le vigile retourne dans le magasin, Clément Méric le suit. En mon-tant, il croise les nationalistes dans les escaliers et envoie à 18 h 27 un dernier SMS à ses amis : « ils descendent ».

En redescendant de la salle de vente où il est resté quelques minutes, Clé-ment Méric aurait de nouveau croisé les nationalistes, désormais rejoints par Esteban Morillo, dans la cour de l'immeuble. Et selon ces derniers le jeune anarchiste leur aurait dit « On vous attend ».

Au lieu d'esquiver l'affrontement comme le vigile le leur avait conseillé, les nationalistes partent alors directement à la rencontre des antifascistes, qui attendent depuis une quarantaine de minutes sur le parvis de l'église Saint-Louis-d'Antin.

Une rixe éclate alors sans que l'on sache qui initie le combat, les deux groupes se renvoyant mutuellement cette responsabilité. Esteban Morillo porte au moins deux coups à Clément Méric, dont celui qui provoque sa mort comme le montrera plus tard l’autopsie.

Clément Méric est transporté à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière dans un état de mort cérébrale. Il est déclaré mort le lendemain.

Tragédie stupide causée par la radicalité des deux bords. Ce qu’il faut aussi savoir c’est que Méric sortait d’une leucémie qui explique sa faiblesse.

Confrontation absurde entre deux jeunes qui avaient la vie devant eux. Mé-ric était le fils de deux enseignants de droit de l'université de Bretagne occidentale à Brest. Elève brillant il obtient un baccalauréat scientifique avec mention très bien et entre à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris en 2012. Il commence à militer à l'âge de 15 ans à la Confédération nationale du travail, anarcho-syndicaliste et au sein d’un autre groupuscule contre le « fascisme », les droits des Etrangers (à nous coloniser plus et mieux ) et l'égalité hommes-femme.

Il est également « antifa », membre de l'Action antifasciste Paris-Banlieue et, selon une source policière, « il était connu des services spécialisés comme appartenant à un groupe de militants d'extrême gauche qui recher-chaient la confrontation avec des militants d'extrême droite, notamment la

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vingtaine d'activistes (20 ! wouaw çà c’est une petite armée fasciste mena-çante pour la démocratie) constituant le noyau dur des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires. »

Esteban Morillo lui est un immigré de 21 ans d'origine populaire né à Cadix (Espagne) qui a grandi à Neuilly-Saint-Front, petite commune rurale de l'Aisne où il a suivi un apprentissage de boulanger. Il est connu pour ses sympathies néofascistes et la Gendarmerie découvre lors d’une enquête des drapeaux à croix gammée et des insignes SS et Totenkopf. Mais cela ne dé-bouche sur aucune inculpation.

En mai 2011, il fait l'objet d'un « fichage Stic » pour port illégal d'arme de sixième catégorie (armes blanches, poings américains, etc). Il a un casier judiciaire vierge. Installé en région parisienne depuis fin 2011, il était agent de sécurité.

Incidemment le 12 mai 2015, un des skinheads protagonistes de la bagarre est agressé de manière préméditée à coups de planche par deux antifascistes qui ont été placés en examen à la suite de ces faits. Preuve s’il en est que ce sont les « anars » qui cherchent la bagarre.

En mars 2017 la juge d'instruction envoie les quatre skinheads aux assises. Esteban Morillo et son ami Samuel Dufour sont accusés de violences volon-taires ayant entrainé la mort de Clément Méric sans intention de la donner, avec les circonstances aggravantes d'action en réunion et usage ou menacee d'armes. Ils seront jugés fin 2018.

Ce qui est fascinant dans cette tragédie c’est l’exploitation poli-tico-médiatique qui en fut faite.

L’état de mort cérébrale de Clément Méric a été annoncé quelques heures après les faits sur le blog d’Alexis Corbière, conseiller de Paris alors secré-taire national du Parti de gauche (PG).

Le 6 juin, des rassemblements sont organisés en l'hommage à la victime dans plusieurs villes de France dont Brest, Nantes, Marseille, Paris, Rennes, Strasbourg, Lille. Une soixantaine de cortèges rassemblent environ 15 000 personnes, dont 5 000 à 6 000 à Paris et environ 10 000 autres en province.

Le 7 juin des centaines d’amis de Clément Méric manifestent dont certains aux cris de « un flic, une balle, justice sociale ».

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D'autres manifestations de soutien ont lieu le 8 juin et réunissent environ 6 000 personnes, dont 4 000 à Paris.

Quinze jours après les faits, le 23 juin, environ 6 000 personnes, selon la police, ont défilé à Paris, sous une bannière « le fascisme tue, l'islamophobie tue ». La manifestation a été l'occasion de vandalisme.

Une manifestation de soutien à Esteban Morillo, prévue le 14 septembre, a été interdite par la préfecture de police de Paris, tout comme la contre-ma-nifestation prévue le même jour, pour des raisons de sécurité. En France les anarchistes peuvent manifester tant qu’ils veulent mais pas les fachos.

Un an après les événements, le 7 juin 2014, 3 500 personnes selon la police, plus d'un millier selon Le Monde, manifestent à Paris en mémoire de Clé-ment Méric.

Deux ans après les événements, le 6 juin 2015, plusieurs manifestations sont organisées dans de grandes villes de France. À Paris, place de la Bas-tille, environ 2 200 personnes selon la préfecture de police se sont rassemblées pour rendre hommage au jeune homme.

Trois ans après les événements, le 4 juin 2016, encore une marche à Paris en qui dégénère en dégradations et en affrontements entre antifascistes et forces de l'ordre.

Que l’extrême gauche, importante en France et propriétaire de la rue, ait

manifesté son soutien à un de ses membres parait normal. C’est la réac-

tion de l’Etat qui est plus surprenante.

Dès le lendemain des faits le jeudi 6 juin François Hollande , alors qu’il vient d’arriver pour une visite d'Etat de trois jours au Japon, "condamne", "avec la plus grande fermeté l'agression" dont a été victime Clément Méric,"dans une altercation avec un groupe de skinheads", il indique que "tous les élé-ments conduisent à penser que c'est un groupe de skinheads sans doute avec un motif politique" qui est l'auteur de l'agression. "Ces violents per-sonnages méritent la plus lourde des sanctions", déclare le chef de l'Etat, s’immisçant dans une enquête qui ne faisait que commencer et ajoutant que "ces groupes qui depuis trop longtemps créent le désordre doivent être réprimés".

" Il a donné des instructions les plus fermes pour que les auteurs de cet acte odieux puissent être interpellés dans les plus brefs délais.

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Toutes les conclusions devront être tirées de l’enquête concernant les agresseurs" pouvait-on lire sur la page officielle de l'Elysée, accompagné d'un message de soutien adressé à la famille.

A l’Assemblée Nationale les députés avaient observé "un temps de recueil-lement et d'indignation" à la demande de Claude Bartolone le Président socialiste de l’Assemblée.

Dès le 6 juin à Paris, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls exprime sa « totale détermination à éradiquer cette violence qui porte la marque de l’ex-trême droite » et le 8 juin 2013, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault annonce qu'il demande au ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, « d’enga-ger immédiatement » une procédure en vue de la dissolution des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), sur la base d’éléments antérieurs et « plus larges » dont personne n’ avait jamais entendu parler malgré la promp-titude à révéler les turpitudes des « fachos ». Le Conseil des ministres du 10 juillet 2013 prononce la dissolution de Troisième Voie et des JNR.

La mort de Clément Méric fut l’objet d’une couverture médiatique et poli-tique considérable. Elle fut présentée comme le résultat d’une violence d’extrême droite imprégnant le pays et menaçant la démocratie.

Il existe en France un nombre infime de skinheads, heureusement, et leur violence occasionnelle au demeurant profondément inacceptable et con-damnable ne représente qu’une goutte d’eau dans la violence politique et sociale qui prévaut en France.

Elle est en particulier ridicule par rapport à celle de l’extrême gauche qui utilise toutes les occasions et toutes manifestations pour casser, bruler et blesser des policiers ou gendarmes.

Ce jeune anarchiste issu de la bourgeoisie intellectuelle de gauche, n’est pas mort dans un guet-apens de l’extrême droite comme ont tenté de nous le faire croire au début de cette affaire les politiques et les journalistes mais dans une rixe dont la responsabilité incombe à ce groupe de jeunes « anars » qui ont clairement cherché la confrontation avec leurs ennemis « fachos ».

Personne ne s’est « battu pour ses idées » et Méric n’est pas mort pour dé-fendre la France contre un péril fasciste inexistant. Si son adversaire incarnait la nostalgie ultra-marginale de la peste brune, Méric était membre

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lui de groupuscules qui appellent au renversement des institutions démo-cratiques, cultivent le souvenir du Maoisme et du Guevarisme et font l’apologie du meurtre de policiers.

La vérité dans cette affaire c’est que l’émotion et l’indignation ont été le ré-sultat direct de l’affiliation politique de l’auteur des coups qui comme le rappelle la Justice n’étaient pas destinés à tuer.

Si Clément Méric avait été le militant d’extrême droite et Esteban Morillo celui de l’extrême gauche nous savons tous que l’exploitation politique de ce drame aurait été toute autre.

On aurait immédiatement parlé d’une rixe qui a mal tourné, de la provoca-tion des militants néo-fascistes, de la « légitime défense » face à la résurgence des « heures sombres ». Aucune réaction des politiques qui s’en seraient remis au « travail de la Justice ». Aucune manifestation n’aurait eu lieu pour la mémoire de ce jeune homme.

Quelques mois plus tard se produit la mort d’un autre garçon. Il s’appelait Antoine de Saint Nicolas et il avait 20 ans.

Nous sommes la nuit de la Saint Sylvestre 2013 dans les jardins du Troca-déro à Paris vers 3 heures du matin. Un groupe de jeunes dont fait partie Antoine fait la fête quand quatre à six Maghrébins se rapprochent d’eux. Soudain, un des inconnus tente d'arracher le sac d'une jeune femme qui ac-compagne Antoine. Ce dernier réagit en tentant de repousser le voleur.

Des coups sont échangés, puis l'agresseur sort un couteau avant d'en plan-ter la lame dans le thorax du jeune garçon. Très grièvement blessé, Antoine s'écroule. Un de ses amis sort des jardins et alerte les policiers déployés dans le quartier. Des membres de la Croix-Rouge, présents sur place, por-tent aussitôt secours à Antoine. En vain, il meurt en quelques minutes.

Originaire de Massy, dans l’Essonne, il faisait ses études au lycée profes-sionnel Jean Perrin à Longjumeau et poursuivait son apprentissage dans une boucherie. Il ne demandait rien à personne, sinon le droit de fêter comme tout le monde la Saint-Sylvestre.

Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur s’est fendu d’un communiqué con-damnant « fermement cet acte meurtrier qui fauche la vie d'un jeune homme et endeuille les festivités de la nouvelle année et présente ses con-doléances attristées à la famille » mais ni lui ni un autre ministre et encore moins la Maire de Paris ne se sont déplacés.

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Les policiers de la brigade criminelle ayant récupéré l'ensemble des images des caméras de vidéosurveillance couvrant le secteur découvrent une autre agression, commise quelques instants après le meurtre d'Antoine, au ni-veau de l'avenue Kléber, à moins de 500 m de distance des jardins du Trocadéro. Le même groupe avait tenté de s'emparer du téléphone portable d'un passant. Ce dernier a résisté et a été légèrement blessé au couteau par un de ces voyous.

À la suite de ce meurtre, un important travail d’investigations techniques fut effectué, que ce soit en termes de prélèvements de traces et d’indices ou de visionnage d’images de caméras vidéo disposées sur la voie publique et dans les transports parisiens et permit d’identifier les auteurs présumés des faits. Bien connus des services de police, notamment pour usage de stupé-fiants Mohamed N., 34 ans, et Najib C.-J., 30 ans, tous deux tunisiens, dont l’un en situation irrégulière, sont interpellés et inculpés pour meurtre. Deux autres hommes, soupçonnés d’avoir également participé à cette mortelle agression, avaient pris la fuite à l’étranger quelques jours seulement après le meurtre.

Un hommage tout simple rassemblant une centaine de personnes eurent lieu pour Antoine. Fin de vie pour un jeune homme sans histoires qui a croisé la route d’un groupe de Maghrébins prêts à tuer pour un sac. Pour les politiques c’est un simple fait divers bien triste rien de plus. Pas de déclara-tion du Président de la République, pas de minute de silence à l’Assemblée Nationale, pas de couverture médiatique particulière, pas de manifestations et de gens qui cassent et attaquent la Police en mémoire d’Antoine.

Fabienne, enseignante assassinée.

C’est un beau jour d’été à Albi le 4 juillet 2014 et pourtant un drame affreux va se nouer dans l’école maternelle Édouard-Herriot, dans le quartier po-pulaire de Lapanouse. Nous sommes le dernier jour de classes avant les grandes vacances, et Rachida H., une marocaine naturalisée espagnole con-nue pour ses troubles du comportement accompagne ce jour-là sa fille de 6 ans à l'école. Une fois dans la salle de classe, Rachida sort un couteau de cuisine de son sac à main et frappe l’institutrice de 34 ans, Fabienne Terral-Calmès, mère de 2 enfants et enseignante exemplaire devant ses 14 petits élèves. La lame de 16 centimètres atteint le thorax de Fabienne qui s'agenouille en se tenant le ventre. La femme repart avec sa fille pour rejoindre son domicile.

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« Je l'ai tuée, vous pouvez appeler la police…», aurait-elle dit en quittant l'école. Cette criminelle ne sera pas jugée car il parait que « son discernement était aboli ».

Mickael jeune chrétien arménien.

Nous sommes à Marseille le Lundi 12 janvier 2015 au Lycée Camille Jul-lian. Une querelle verbale éclate en cours d’EPS entre Mickael et une autre élève alors qu’ils jouent au basket. Une embrouille débile sur une histoire de passe de ballon pas faite ou mal faite.

Une élève d’origine maghrébine particulièrement vindicative, Sophia, s’in-terpose dans la dispute en s’en prenant à Mickael et appelle ses cousins pour qu’ils lui fassent la peau, selon ses propres paroles.

Après son cours, se sentant menacé, Mickael téléphone à son frère et son cousin qui lui conseillent de sortir et de se diriger vers la voiture où ils l’at-tendent. Mais tout s’enchaîne trop vite pour ce pauvre garçon. A la sortie du lycée, il est en train d’envoyer un texto à son frère pour savoir où les re-joindre et n’a pas le temps de voir deux voyous en scooter qui s’abattent sur lui.

Mickael reçoit « plusieurs coups de matraque télescopiques et quatre coups de couteau notamment aux avant-bras, au pubis et un dernier coup fatal sous l’aisselle qui aurait sectionné l’aorte », comme le précise le Procureur de la République, Brice Robin.

Son cousin et son frère arrivent trop tard : le jeune Michael est en train de se vider de son sang et les pompiers, qui arrivent 35 minutes plus tard, n’ont rien pu faire.

Les attaquant sont deux jeunes Maghrébins Zakari , âgé de 17 ans, et Reda , connu des services de polices et condamné à quatorze reprises (vols avec violences, trafics de stupéfiants). Dans la journée du 15 janvier, Reda poste sur son compte facebook un message sans équivoque : « je vous baise tous…Oui si je peut je t’arrange mais si tu te manques sur ma tête que je t’allonge. AIR BEL 13011 sa va me manque un jours ou l’autre je sortirai je vous aime » (Sic). Pas de remords d’avoir assassiné un jeune garçon pour une histoire de ballon. Mais ce que reflète aussi cette affaire c’est le climat de tension entre une partie de la population maghrébine et les Arméniens chrétiens, immigrants aussi, mais bien intégrés dans la Cité Phocéenne.

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La communauté arménienne s’est indignée de ce crime atroce et l’a mani-festé mais le gouvernement est resté discret. Pas de visite d’un ministre ou de Valls. Il ne faut pas attiser les tensions et stigmatiser la violence extrême de certains jeunes d’une communauté omniprésente à Marseille.

Eva Bourseau était une ravissante toulousaine de 23 ans qui étudiait l’Histoire et l’Archéologie. Elle avait malheureusement un grave problème de drogue qu’elle « dealait » à l’occasion pour financer sa consommation. Mais ce n’est pas la drogue qui l’a tuée mais la brutalité inouïe de deux étu-diants d’origine maghrébine Taha Mrani Alaoui (21 ans) et Zakariya Banouni (18 ans) qui le 27 juillet 2015 au matin après une soirée de came ont quitté son appartement au petit matin puis sont revenus pour la voler et la tuer. « Zak » lui a cassé la mâchoire à l’aide d’un coup-de-poing amé-ricain et Taha lui a défoncé le crâne avec un pied-debiche mais elle n’était toujours pas morte alors « Zak » a continué à lui donner des coups de poing américains jusqu’à ce que ce dernier se casse. Frustrant non ? Alors il la « finit » en l’étranglant.

Son agonie aura duré une bonne dizaine de minutes. Mais que faire du corps ? Paris-Match le raconte : Le temps d’envisager un ou deux scénarios im-probables et l’idée jaillit du cerveau de Taha : « J’ai pensé à la série “Breaking Bad”, déclare-t-il un mois et demi plus tard, j’ai demandé à Za-kariya Banouni s’il connaissait la série et s’il se rappelait la scène où ils mettaient le corps dans l’acide. » Celui-ci acquiesce. « Une bonne idée », selon Taha.

Après quelques heures de sommeil, le duo s’organise. Zakariya achète trois bidons de 5 litres d’acide chlorhydrique.

Le lendemain, Taha se procure un grand bac en polyéthylène et le soir même ils retournent dans l’appartement d’Eva. Las, le corps entre difficile-ment dans cette caisse et la quantité d’acide est insuffisante. Pas de quoi décourager les deux comparses, qui reviennent le lendemain avec 12 litres d’acide supplémentaires.

Jusqu’à la soirée du lundi 3 août – date à laquelle les proches d’Eva, inquiets de son silence, alertent les pompiers –, Taha et Zakariya multiplient les vi-sites dans l’appartement afin de calfeutrer les issues et suivre la décomposition du corps mais le 3 aout 2015 les pompiers mettent un terme à cette barbarie en enfonçant la porte de la jeune fille et la découvre dans un bain d’acide en train de se décomposer. Identifiés et interpellés ces deux individus ont même essayé de se dédouaner en disant avoir agi pour le

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compte d’un jeune Français d’origine vietnamienne, étudiant et dealer à ses heures, mais qui n’y était pour rien.

On va nous expliquer lors du procès en décembre 2018 que c’est la drogue qui est responsable et pas ces jeunes étudiants qui auraient agi sous l’effet de stupéfiants. Ben voyons ! Cela faisait en tout cas bien longtemps que leur effet s’était dissipé quand ils ont décidé de se livrer au scénario atroce de la dissolution du corps dans l’acide. Pour Eva, pas de réaction politique, pas d’émotion nationale pour ce crime barbare.

Nous sommes à Montpellier le 2 novembre 2017.

Ce devait être un soir de fête pour Joachim, jeune Montpelliérain qui étu-diait la géographie à l'université Paul Valéry. Le jour-même il venait de récupérer les clés de son nouvel appartement, situé près du cours Gambetta.

Le soir même vers 22.00 h il se dispute dans la rue avec sa compagne qui se met à pleurer. Un truc d’amoureux assez classique dont on ne se mêle pas mais la scène a un témoin : un Algérien de 29 ans, Mohamed Guendouz qui vient lui demander pourquoi elle pleure.

Joachim lui demande de se mêler de ses oignons, le ton monte entre les deux garçons: “Il y a eu une bousculade, un échange de noms d'oiseaux”, raconte une source proche du dossier. Mais chacun se sépare et Joachim pense que l’incident est clos.

Quelques minutes plus tard, l'Algérien qui a été chercher un couteau chez lui remonte en courant la rue Saint-Guilhem pour retrouver le jeune fran-çais. Il le repère et l’approche par derrière, le contourne et le poignarde deux fois aux thorax. Les secours sont immédiatement appelés : malgré tous leurs efforts, le jeune homme décède sur place. Pour les policiers montpel-liérains débute alors une véritable course contre la montre. Alors que le procureur de permanence arrive sur place et saisit la brigade criminelle du SRPJ de Montpellier, le recueil des témoignages débute, ainsi que l'exploi-tation des images de vidéosurveillance qui couvrent le quartier et qui ont filmé le crime. Des investigations qui payent car au milieu de la nuit ils iden-tifient l’agresseur et Mohammed Guendouz est interpellé.

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Sans profession, cet homme qui a mené une vie itinérante entre la région parisienne et Montpellier a derrière lui un lourd passé de délinquance et de violences, notamment pour des agressions au couteau, qui lui avaient valu une incarcération à Fresnes. Il était ensuite venu à Montpellier, où il avait à nouveau été incarcéré pendant plusieurs mois pour des violences : il était sorti en août 2016, et passait depuis la majeure partie de ses journées à boire dans la rue.

Joachim est aussi mort du laxisme insensé d’un Etat qui n’a jamais expulsé cet Algérien dangereux. Le Procureur de la République de Montpellier, Christophe Barret, déclarait lors d’une conférence de presse juste après les faits et avec une impudence qui fait froid dans le dos que le suspect « avait un titre de séjour tout à fait régulier » alors que l’instant d’avant il précisait le palmarès de ce type : « six condamnations pour des délits routiers et deux pour violence avec arme l’une en 2013 à trois ans de prison dont un an avec sursis et l’autre en 2015 à un an ferme ».

Dans quel pays de fous vivons-nous pour qu’un voyou étranger condamné pour deux agressions armées puisse garder son titre de séjour et rester en France?

Rappelons que c’est à Nicolas Sarkozy que nous devons la régression de la « double peine » avec sa loi de 2003 qui a permis de réduire de moitié les Interdictions de Territoire Français et donc à deux fois plus de délinquants ou pire de rester en France. Le grand matamore avait cédé aux assos immi-grationnistes.

Dans ces cinq affaires que je viens de citer – extraits d’une liste qui est in-terminable - et qui met en évidence la violence meurtrière d’un certain nombre d’immigrés maghrébins il ne fut jamais question dans la presse ou dans la bouche des politiques de la « menace » que faisait peser sur ce pays une partie de la population immigrée, ni de racisme contre les Blancs bien sûr.

J’ai hésité à évoquer l’affaire Mireille Knoll car elle est très sensible. Tant pis je me lance même si je risque de me prendre les organisations commu-nautaires en pleine figure.

Française de confession juive et très âgée, cette femme apparemment sym-pathique et généreuse malgré ses faibles moyens a été sauvagement tuée à coup de couteaux par deux types marginaux, un Maghrébin qui habitait l’immeuble et un SDF apparemment « de chez nous ».

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Cette horreur a inspiré une réelle émotion car le meurtre aurait eu un ca-ractère antisémite.

L’analyse un peu précise de ce que l’on sait du dossier c’est-à-dire à peu près tout puisque les détails sont dans la presse porte à s’interroger sur la réalité de cette accusation.

Le principal inculpé un « rebeu » de 27 ans connaissait Madame Knoll de-puis 20 ans, venait chez elle régulièrement pour discuter. Les familles se connaissaient.

Le jour du meurtre, Yacine a passé une partie de la journée chez la vieille dame.

Les membres de la famille qui sont passés la voir dans la journée ne se sont pas particulièrement émus ou inquiétés de sa présence alors qu’il buvait du Porto chez elle, puisqu’ils n’ont pas appelé la Police. Ce type qui a un passé judiciaire épais, connu pour avoir eu des problèmes d’alcool, être psycholo-giquement instable n’était pas fiché S, n’était pas connu pour entretenir des idées antisémites, connaissait la religion de cette femme pourtant non- pra-tiquante comme le précise la presse et avec qui il avait manifestement une relation d’amitié.

« Elle le considérait comme un fils ».

De qui est cette déclaration ? Du vrai fils de Mireille Knoll, Daniel.

« Il lui rendait des services et en échange elle lui donnait un petit billet » raconte une voisine a France-Inter seule organe de presse qui semble avoir gardé la tête froide dans cette affaire en pointant les nombreuses incohé-rences de cette caractérisation.

Alors donc, en quelques heures ce gars sans doute ivre appelle un pote pour piquer ce qu’ils peuvent à cette pauvre femme et la tue par « antisémitisme », « parce que juive » comme l’a affirmé Macron – Président de la Répu-blique, censé être garant de l’indépendance et de la sérénité de la Justice - alors que l’enquête venait de commencer, que rien n’a encore été prouvé et encore moins jugé ?

Mais qui peut croire une fable pareille? Qui devient antisémite en quelques heures ?

Merah et Kouachi ont assassiné par antisémitisme mais Yacine ?

Mais est-ce Yacine qui a tué ou le SDF prénommé Alex donc à priori pas musulman ?

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On n’en sait rien puisque les deux crapules s’accusent mutuellement.

Alors certes Yacine est arabe donc par nature susceptible d’être antisémite n’est-ce pas ! C’est marrant d’ailleurs, quand un Arabe tue un Juif le motif antisémite est une évidence l’inverse étant impossible comme l’a montrée l’affaire Said Bourarach que j’ai évoqué plus haut.

Toutefois quand un Arabe tue un Français de souche et ce n’est pas rare comme je l’ai montré…..cela n’a jamais de motivation raciale.

Bref.

La raison de cette caractérisation douteuse trouve son origine dans une autre affaire beaucoup plus trouble : l’assassinat de Sarah Halimi le 4 avril 2017 à Paris.

Cette juive pratiquante a été tuée par un voisin de 27 ans, Kobili Traoré, un Français musulman d’origine malienne dans des circonstances assez sor-dides puisqu’il l’a battue puis défenestrée. Pendant les faits il aurait proféré les mots « sheitan », diable en arabe et des bouts de sourate du Coran.

Kobili Traoré était shooté au cannabis et dans un état délirant au point qu’il fut conduit immédiatement en unité psychiatrique où il est enfermé depuis des mois en attendant son procès.

La caractérisation de crime antisémite ne fut pas retenue par la Juge d’Ins-truction et cela a déclenché une véritable campagne de la part du CRIF et d’autres organisations pour que meurtre de Sarah Halimi ne soit pas seule-ment atroce mais antisémite.

La juge a tenu près d’un an mais tout le monde s’y est mis, y compris le Président de la République qui en Juillet 2017 a déclaré dans un discours officiel commémorant la Rafle du Vel d’Hiv que la Justice devait faire toute la clarté sur la dimension antisémite de ce meurtre s’ingérant ainsi dans une instruction en cours.

La présence de Netanyahou à Paris pour cette occasion n’ayant bien sur rien à voir avec prise de position du Président. Ben non enfin qu’est-ce que tu vas chercher ?

Alors, à mon avis, fort de l’expérience de l’affaire Halimi, le juge d’instruc-tion de l’affaire Mireille Knoll s’est dit, « si je ne qualifie pas ce crime d’antisémite on va me tomber sur la gueule et insinuer au mieux que je ne fais pas mon boulot et au pire que je suis un complice de l’islamisme anti-sémite ».

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Un juge cela veut être indépendant mais il y a des limites ! « Se faire » Sar-kozy, des ministres, des patrons ou des Français lambda ok, mais se prendre le CRIF dans le pif c’est plus délicat. Dans les premiers cas vous serez sou-tenus par une majorité de la presse et de l’opinion car vous défendez un des principes sacrés de notre République, la séparation des pouvoirs, dans le second vous serez bien seul car abandonné de tous.

Mireille Knoll est devenue en quelque heures un symbole.

On l’a dit avoir échappée à la Rafle du Vel d’Hiv. Sa mère était au courant en quittant Paris en juillet 1942 qu’une rafle allait se produire ? Elle se savait sur la liste ? Tous les Juifs de Paris ont été raflés ? Bien sûr que non mais il faut à tout prix relier quelque part cette affaire à la Shoah.

Jean-William Goldnadel, avocat de la famille, dit que « ce drame rappelle les pogroms lorsque vols et violences contre les Juifs allaient de pair ».

Raphaël Glucksman, jeune essayiste fils du philosophe juif André Glucksman, parle lui d’« héritiers des SS » dans un Tweet.

Délire total, outrance insupportable que personne n’ose dénoncer par peur d’être taxé d’antisémitisme.

Pour Mireille, une référence à ce drame dans le discours en hommage à Ar-naud Beltrame par le Président de la République qui plus tard s’est rendu à ses obsèques, kippa sur la tête, une déclaration solennelle des Présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat, une « marche blanche » organisée par le CRIF au cours de laquelle comme le dit France Inter « la classe politique a joué des coudes pour être présente ».

Benjamin Netanyahou a appelé Daniel Knoll pour lui témoigner la solida-rité d’Israël.

Maintenant je vais vous parler de Jean-Georges et Viviane tués à Marseille en décembre 2013.

Le 20 décembre, on retrouve dans son appartement un homme, Jean-Georges X, âgé de 69 ans violé, sodomisé pour être précis, et poignardé de dizaines de coups de ciseaux.

Quelques jours plus tard le Jour de Noël c’est au tour d’une femme de 88 ans, Viviane X, d’être violée, d’avoir le crâne fracassé puis d’être étranglée.

Pourquoi ces victimes n’ont pas de noms de famille ? Vous allez com-prendre.

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Le 5 Janvier 2014, la Police arrête un jeune maghrébin marginal de 17 ans originaire des quartiers Nord de la cité phocéenne qui reconnait ces faits plus le viol d’une femme de 77 ans qui a échappé par miracle à la mort. Au-cun nom ne peut être révélé en raison de la minorité de l’auteur. Il m’a fallu de la patience pour trouver ces quelques éléments.

Une « Marche blanche » de portée nationale avec des élus, des leader poli-tiques, des artistes et des intellectuels, un Président qui se rend à leurs obsèques une croix au cou, une déclaration des Présidents des Assemblées, des talk-show en boucle pour parler de ces crimes atroces ? Vous plaisantez !

Ce n’étaient que de vieux Français ordinaires, sans intérêt, victimes d’une violence bien établie et qu’il ne faut surtout pas dénoncer pour ne pas stig-matiser la communauté des auteurs.

Au fait Marek Halter, vous qui vous êtes étonné que le peuple de France ne soit pas descendu dans la rue pour Mireille, combien de gens ont participé à une « marche blanche » pour Laura et Mauranne sauvagement poignar-dées par un islamiste Tunisien Gare Saint-Charles à Marseille début octobre 2017 ? Y en-t-il eue une seulement?

A leurs obsèques il n’y avait ni Macron, ni Wauqiuez, ni Le Pen, ni Castaner, (Mélenchon est allé se recueillir Gare Saint-Charles) et aucun Ministre comme Gérard Collomb (Intérieur), Françoise Nyssen (Culture) et Jean-Michel Blanquer (Éducation), ni le Président du Sénat tous présents pour la Marche Blanche de

Mireille Knoll. Pas davantage le Président de Région Renaud Muselier pour Laura et Mauranne alors que Valérie Pécresse Présidente de la Région Ile-De-France était en tête du cortège parisien pour Mireille Knoll.

Pas non plus de Ligue de Défense Chrétienne qui chasse les élus dont elle ne veut pas comme ce fut le cas avec la Ligue de Défense Juive à Paris.

Pour représenter l’Etat il y avait le Préfet de Région mais aussi les Maires de Marseille, d’Aix et celui du village.

Un hommage local pour des mortes provinciales. Des « souchiennes », chairs à couteaux de notre folle politique d’immigration mais qui ne sont en rien symboliques parce que ce sont simplement les filles assassinées d’un peuple qui doit être discret dans sa peine et ne doit pas pointer du doigt l’origine de ses agresseurs et ne surtout pas demander que l’on en tire des conséquences.

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Il y a donc dans ce pays les assassinés qui comptent et ceux qui comptent moins.

Tout dépend des auteurs et des victimes.

Un Juif tué « parce que Juif » (même quand on n’en est pas sûr) : l’horreur absolue.

Un gouvernement mobilisé, des médias en émoi, une Nation qui doit être en deuil et devrait descendre massivement dans la rue si elle veut être à la hauteur des attentes du peuple juif.

Pour Brahim Bouarram poussé par un skinhead blanc dans la Seine: indi-gnation nationale contre « la montée du racisme », visite de François Mitterrand sur les lieux du crime, apposition d’une stèle et cérémonie tous les 1er Mai. Visite de Macron en mai 2017.

Pour Clément Méric jeune anarchiste mort accidentellement dans une rixe avec des jeunes d’extrême droite qu’il a largement provoquée : encore une indignation nationale, intervention du Président, du Premier Ministre, du Ministre de l’Intérieur minute de silence à l’Assemblée, des politiques de tous bords qui s’expriment pour condamner la montée du fascisme qu’il faut combattre.

Pour Antoine, Fabienne, Mickael, Eva, Joachim, Jean-Georges, Vivianne et tant d’autres de Français assassinés pour des motifs sordides par des Maghrébins dans une liste déjà très longue : des faits divers que la Jus-tice doit instruire et punir. « Nothing special » comme on dit en Anglais. Aucune référence à une violence criminelle immigrée qui est pourtant une réalité dans ce pays.

Un Arabe mort noyé à la suite d’une agression par des Juifs : seule la com-munauté maghrébine et des comités antiracistes se mobilisent. La presse met la pédale douce, quant aux « politiques » ils sont aux abonnés absents.

Les tués émouvants d’un côté, ceux pour lesquels on doit s’indigner, mani-fester, montrer notre solidarité et de l’autre ceux qui meurent parce que le crime zéro n’existe pas et qu’il faut bien « vivre avec » et que l’on ne peut les honorer tous.

L’asymétrie du respect et du souvenir, l’inégalité dans la mémoire.

Il existe aussi une autre réalité dans notre pays : la présomption de racisme à l’égard de nos forces de l’ordre et qui s’est manifestée jusqu’au sommet de l’Etat.

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En février 2016 un jeune africain, Théo, fut victime – lors d’un contrôle po-licier - d’une blessure anale importante mais qui n’engageait en rien son pronostic vital et avait été apparemment causée par l’entrée de la matraque télescopique d’un des agents.

La France des banlieues s’enflamme un peu, les médias s’en emparent et commencent à instiller la petite musique du racisme policier sans utiliser directement le mot.

Une partie de la sphère intello-artistico-sportive et communautaire soutient le jeune homme avec une tribune à charge écrite par Steevy Gustave, un Martiniquais militant anti-raciste, et signé par des artistes et des sportifs de la diversité et la ligue des Kassovitz-Bruel-Balasko-Benguigui-Roumanoff, etc , tous bien heureux de jouir de leur fric grâce à la protection policière et qui ne voudraient jamais vivre dans les Cités, mais sont prompts à attaquer les flics quand un incident se produit.

L’enquête ne permettait en rien de déterminer si cette matraque avait pé-nétré dans son anus volontairement ou accidentellement vue la violence de l’altercation entre les policiers et Théo et que montre bien la vidéo. Moi il ne me viendrait pas à l’idée de me battre avec des Policiers mais bon……

Pourtant 5 jours après les faits le Président Hollande va au chevet de ce type accréditant la thèse d’une bavure policière blanche à l’égard d’un Noir.

Quelques mois plus tard en Octobre 2016 à Viry-Châtillon deux policiers sont attaqués au cocktail Molotov par une bande black-beur.

Une policière est grièvement brûlée aux mains et aux jambes tandis que le diagnostic vital de l’autre très grièvement brûlé est engagé. On voit ici le caractère parfaitement intentionnel, criminel et gravissime de l’acte com-mis par ces racailles contre deux flics blancs.

Mais le Président ne s’est jamais rendu à leur chevet. Ils ont eu une médaille que leur a remis le Ministre de l’Intérieur mais il n’était pas question de leur donner le caractère de victimes emblématiques de la violence raciale.

La violence raciale c’est le fait des Blancs, skinheads ou flics, jamais des « autres ».

Peut-être va-t-on m’accuser de tout raciser et bien lisez l’extrait de la tri-bune sous la plume de Steevy Gustave à laquelle j’ai fait référence :

« Dans ce pays des droits de l'Homme, y a-t-il une justice pour les hommes à la peau sombre et une pour ceux qui portent l'uniforme ?»

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Ah voilà ! La Justice de ce pays dont le laxisme est décrié par toute une po-pulation qui voit les voyous et les délinquants récidivistes et criminels dont beaucoup sont issus de l’immigration « à peau sombre » s’en tirer avec des peines mineures et bénéficier « d’aménagements » serait hostile aux Noirs et aux Arabes ! Quelle farce !

Qui introduit expressément la dimension ethnique dans cette affaire Théo? Steevy Gustave, un antillais « anti-raciste » !

Pourquoi voir dans cet incident une violence raciste ?

Pour accréditer la théorie de la bavure policière raciste, Théo dit qu’un des flics l’aurait traité de « bamboula » mais devrait-on croire sur parole ce type qui a d’abord affirmé que les policiers lui avaient enlevé son pantalon pour finalement reconnaitre qu’il avait glissé car trop grand et mal attaché.

Cette famille Luhaka est–elle au-dessus de tous soupçons de fraude et de manipulations ?

Le parquet de Bobigny avait ouvert en juin 2016 (antérieurement au viol présumé de Théo) une enquête pour « suspicion d’abus de confiance et es-croquerie » entre 2014 et 2016 contre l'association Aulnay Events que présidait un des frères de Théo et qui aurait en 18 mois détourné 678 000 euros de subventions publiques accordées au titre des « emplois aidés » tout en laissant 350 000 euros de cotisations sociales impayées. Huit membres de cette famille auraient reçu de l'association 170 000 euros, dont 52 000 virés sur le seul compte de Théo.

Une « information judiciaire contre X pour escroquerie en bande organisée » a été ouverte dans cette affaire. Mickael Luhaka se défend en disant qu’il s’est « loupé » par manque d’expérience en gestion.

Les héros victimes du racisme policier blanc pourraient-ils être des frau-deurs et des menteurs ?

Voyons ce que donnera cette information judiciaire à moins que l’on dise au juge de la mettre en sourdine pour ne pas « stigmatiser ».

Au fond dans toute cette affaire il est possible que le policier directement incriminé se soit mal conduit.

Il doit y avoir des racistes et plus souvent des fonctionnaires exaspérés ou à bout dans ce corps confronté sans arrêt à la haine et la violence d’une partie de la population immigrée mais ce qui était profondément inacceptable

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c’est l’attitude du Président de la République et cette image de partialité dont il a fait preuve.

Tout ce qui précède me convainc que dans notre société il existe une véri-table hiérarchie de l’indignation face aux violences et aux incidents et aux crimes interraciaux, inter-religieux ou politiques.

C’est une pyramide.

Tout à fait en bas se trouvent les « indigènes » de ce pays c’est-à-dire les Européens.

En ce qui les concerne les choses sont assez clairs. Un acte de violence de leur part à l’égard de quelqu’un d’une autre race, d’un Musulman ou d’un Juif est présumé raciste, islamophobe ou antisémite. Mais la même violence perpétrée contre l’un d’entre eux n’est jamais –jamais- raciste car la seule race raciste c’est la nôtre.

Des Maghrébins et des Noirs qui harcèlent, agressent et violent des femmes blanches: de la simple délinquance sexuelle, aucune trace de racisme là-de-dans. Des Maghrébins qui tuent froidement des jeunes Blancs pour des peccadilles. De la pure statistique criminelle.

C’est d’ailleurs assez extraordinaire que dans un pays qui compte des mil-lions d’Arabes et d’Africains au milieu d’une population encore majoritairement européenne et en présence d’une importante criminalité inter-raciale, quasiment unidirectionnelle, jamais un crime raciste n’est perpétré par un non-Blanc contre un Blanc. Ça n’existe pas, mieux pour la bien-pensance et la Justice ce n’est pas possible.

Un peu plus haut sur la pyramide se situent les Asiatiques dont on admet sur le bout des lèvres qu’ils peuvent faire l’objet d’une violence qui les cible pour ce qu’ils sont et venant de certains immigrés qui les jalousent.

Nous arrivons maintenant aux Arabes et aux Noirs. Ils sont d’abord et par définition victimes des Blancs. Ils sont incapables de racisme et de christia-nophobie. Il existe toutefois une exception en ce qui les concerne, l’antisémitisme, qui lui est bel et bien reconnu comme présent chez ces communautés. Un Arabe qui tue un Européen c’est un crime lambda mais s’il tue un Juif alors on passe dans une toute autre dimension.

Les Juifs eux sont victimes de tout le monde et il est compréhensible qu’après les tueries de Toulouse et de l’Hypercacher, les meurtres de Sarah Halimi et Mireille Knoll indignent.

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Cela doit être particulièrement douloureux pour l’élite intellectuelle et ar-tistique juive qui, presque dans son ensemble et depuis longtemps, a été à la pointe de la lutte en faveur de l’immigration de masse arabo–africaine et qui réalise qu’elle a largement contribué à faire renaitre dans notre pays cette idéologie mortifère.

Aujourd’hui seuls les intellectuels Zemmour, Finkelkraut dénoncent cette erreur historique.

Une fois posé ce postulat je tiens à faire une mise au point essentielle.

La réalité de la criminalité dans notre pays est tout de même la suivante : la majorité des Blancs tués le sont par d’autres Blancs et nous avons notre lot d’atroces criminels : Francis Heaulme, Michel Fourniret violeur , pédophile et tueur en série de 7 jeunes filles au moins et assistée par sa femme « fran-çaise de souche », Nordal Lelandais tueur de Maelys et peut-être d’autres, Hubert Caouissin qui a sauvagement assassiné 4 membres de sa belle-fa-mille dont deux enfants – les Troadec - pour une sordide histoire d’héritage, Jacques Rançon surnommé « le tueur de la Gare de Perpignan » mais aussi Tony Meilhon bourreau de la jeune Laetitia et bien d’autres criminels « de chez nous ».

La majorité des Arabes tués le sont par d’autre Arabes, les Africains par d’autre Africains, etc

La raison en est simple. De nombreux crimes sont passionnels ou sexuels et ont lieu au sein de la famille au sens large auquel il faut rajouter les san-glants règlements de compte entre trafiquants.

Il n’y a donc pas une criminalité unidirectionnelle dont les Blancs seraient les seules victimes et les auteurs des non-Blancs.

Mon point est simplement de dénoncer le fait que face au crime, l’indigna-tion est sélective et racialement ou politiquement orientée.

Tout dépend de qui est visé et pourquoi, mais ce qui est sûr c’est que l’Eu-ropéen n’est jamais visé parce que Blanc alors que tous les autres sont peu ou prou victimes potentielles du Blanc, du facho du flic ou de l’antisémite.

Et bien ce peuple indigène de Métropole en a marre.

Il considère qu’après des décennies de repentance, de manifestations anti-racistes, d’hommages aux « autres » victimes de « nous », de « pas d’amalgame » quand nous sommes assassinés, il est temps de dire ce qu’il faut :

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La perte de la vie des « nôtres » aux mains des « autres » est aussi insupportable moralement, politiquement et médiatiquement que la mort des « autres » aux mains des « nôtres ».

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Une France efficace dans un monde qui ne

fait pas de prisonniers

Après l’identité et l’immigration qui sont deux sujets civilisationnels ma-jeurs et entremêlés abordons d’autres grands problèmes de notre pays : sa socialisation excessive, ses gaspillages.

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Un pays socialiste qui s’ignore.

Les déboires de l’économie française ont déjà été archi-commentées et ana-lysées.

Chacun y va de son explication et de ses solutions.

Je ne propose ici que de faire preuve de bon sens.

Nous sommes un peuple éduqué et intelligent.

Nous savons que la compétition économique mondiale est incontournable, que le commerce et les échanges ont fait progresser l’humanité.

Nous savons que le système capitaliste est injuste et inégalitaire mais que toutes les autres formules qui ont été essayées ont conduit au désastre.

Une société sans pauvres et défavorisés est inatteignable sauf à imposer une charge financière écrasante aux plus performants, aux plus talentueux, aux plus dynamiques, aux plus chanceux et tout cela au prix d’une démotivation profonde qui pousse à l’exil professionnel et fiscal, à la délocalisation et à l’appauvrissement général.

La pauvreté et le déclassement social sont affligeants mais ils constituent aussi un puissant facteur de mobilisation et d’effort pour tous ceux qui ne veulent pas y tomber.

J’ai toujours pensé qu’une économie de marché laisse structurellement sur le bord du chemin environ 10% de la population. Ceux qui ne savent pas, ne peuvent pas, ne veulent pas se battre ou qui n’ont tout simplement pas de chance.

Familles décomposées, parents à la dérive, choix de vie ratés, échec scolaire, accidents, chômage, divorce, etc les causes ne manquent pas pour torpiller, miner ou abimer la vie de centaines de milliers de nos concitoyens.

10% de casse sociale c’est triste mais c’est formidable par rapport à 90% de l’humanité qui elle a des taux de pauvreté considérablement plus élevés. Et encore faut-il s’entendre sur la notion de pauvreté.

Chez nous être pauvre c’est avoir un revenu de solidarité, un logement très peu cher, la médecine gratuite, de la nourriture pour presque rien distri-buée par des organismes caritatifs, l’éducation gratuite des enfants, les

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transports publics, l’eau et l’électricité, un minimum de chauffage, les trans-ports publics et un peu de loisirs. Dans beaucoup d’autres pays cela veut dire la simple survie et la précarité totale.

La liste des gens à qui nous devons en France des efforts de solidarité, de

l’aide, des exonérations d’impôts et taxes, des subsides, des services publics

Les familles et surtout les mères isolées

- Les petits retraités

- Les jeunes

- Les étudiants

- Les handicapés et leur famille

- Les chômeurs avec des régimes insensés comme celui des intermit-

tents du spectacle

- Les pauvres

- Les refugiés

- Les immigrés clandestins

- Les mineurs isolés étrangers

- Les personnes âgées dépendantes

- Les petits agriculteurs

- Les femmes violentées

- Les enfants abandonnés ou maltraités

- Les victimes de catastrophes naturelles

- Les sans-domiciles fixes

- Les anciens prisonniers en réinsertion

- Les drogués, les alcooliques

- Les malades

- Les veuves

- Les orphelins

- Et des tas de « j’en ai oublié »

- cela s’ajoute toutes les solidarités territoriales: les DOM-COM, les

« quartiers défavorisés », les territoires ruraux, les ZEP, les zones de

montagne, la Corse, les Pays en Développement, etc

Pour tous, une devise, un leitmotiv, une revendication « Il faut plus de moyens !. Comprenez « Il faut plus d’argent ! ». Et faire mieux avec ce que l’on a ? «Ultra-libérâââl !!!! » me crie mon mauvais génie.

Les chiffres de la solidarité au sens large donnent le vertige.

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Le budget de dépenses de l’ensemble des régimes obligatoires de base de sécurité sociale atteint 477 milliards d’Euros comme le prévoit le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2018 et se répartit ainsi :

Mais cela ne représente pas la totalité de la dépense sociale puisque nous devons y rajouter

L’indemnisation chômage : 36 milliards

Les retraites complémentaires : 73 milliards

L’Action Sociale des Communes : 3 milliards

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Les deux tableaux ci-dessous sont cruciaux.

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Le premier nous montre que nous figurons en tête des pays grands et moyens de l’OCDE en terme de dépenses sociales sur notre Produit Inté-rieur Brut. Nous sommes la barre jaune tout à fait à droite.

Mais c’est le second qui est le plus effarant. Nous sommes à la quatrième ligne en partant du haut. Il nous montre comment la part de ces dépenses sur le PIB a progressé depuis 1980 et cela en comparaison avec les autres pays.

En 1980 notre dépense sociale atteignait 20.2% du PIB, nous sommes pas-sés à 31.5% en 2016 soit un bond de 11.3 points.

Aucun pays « sérieux » – à l’exception du Japon- n’a laissé ce chiffre explo-ser à ce point.

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Allemagne : de 21.8% du PIB en 1980 à 25.3% en 2016 soit + 3.5 points de PIB

Pays-Bas : de 23.3 à 22% soit une baisse de 1.3 point de PIB

Roy. Uni : de 15.6 à 21.5% soit une hausse de 5,9 points de PIB

Suède : de 24.8 à 27.1% +2.3 points de PIB

Belgique : de 23.1 à 29% + 5.9 points de PIB

Sur la même période, l’Italie est passée de 17.4 % du PIB à 28.9% (+11.5), L’Espagne de 15% à 24.6%, le Portugal de 9.5% à 24.1%. Mais si pour ces deux derniers la hausse est spectaculaire le niveau atteint reste assez proche de la moyenne de l’OCDE qui est à 21%. Ce sont la France et l’Italie qui cu-mulent une progression insensée et un niveau actuel himalayen.

Aux zigotos qui passent leur temps à nous dire que nous sommes un pays « ultralibéral » il faut montrer ces chiffres. Nous sommes en fait le pays le plus socialisé de l’OCDE et celui qui a connu le rythme de socialisation le plus rapide.

La raison en est assez simple. Les hommes et femmes politiques qui nous gouvernent depuis 40 ans ont eu pour préoccupation première de distribuer toujours plus, de couvrir toujours davantage de risques et de besoins et pour ce faire de multiplier à l’infini les programmes et sous-programmes à voca-tion sociale.

Regardons comment sont dépensés ces quelques 700 milliards de presta-tions.

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Nous voyons qu’en 4 ans nous avons laissé progresser la dépense de 66 mil-liards d’Euros, plus de 10% dont près de 30 milliards pour la seule branche-vieillesse (+11% en 4 ans).

Nos retraités qui gueulent contre la hausse de leur CSG devraient prendre connaissance de ces chiffres!

La Caisse de Allocations Familiales, pour ne parler que d’elle, publie chaque année un guide de ses prestations qui fait 17 pages.

Commençons par la Famille

À partir du premier enfant :

La prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) qui inclut plusieurs éléments :

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a) La Prime à la Naissance ou à l’Adoption b) L’Allocation de Base c) Le Complément de Libre Choix du Mode de Garde d) La Prestation Partagée d’Education de l’Enfant

L’allocation de rentrée scolaire (Ars),

L’allocation de soutien familial (Asf),

L’allocation journalière de présence parentale (Ajpp),

L’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (Aeeh),

À partir du deuxième enfant :

Les allocations familiales (Af),

À partir du troisième enfant :

Le complément familial (Cf),

Pour le Logement nous avons :

L’aide personnalisée au logement (Apl),

L’allocation de logement familiale (Alf),

L’allocation de logement sociale (Als),

Et cerise sur le gâteau la Prime de Déménagement qui atteint presque 1.000 Euros pour les familles modestes et ayant plus de 3 enfants.

Venons-en à ce que la CAF appele les « Compléments de Revenus » et qui incluent

Le revenu de solidarité active (Rsa),

L’allocation aux adultes handicapés (Aah),

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Les bénéficiaires du RSA touchent en sus la Prime de Noël selon le barème suivant

Ce geste de l’Etat pour 2.5 millions de ménages lui coute 500 million d’Eu-ros.

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La Prime d’Activité.

C’est un petit bijou de folie sociale qui a été inventé quand on s’est rendu compte que l’existence du RSA décourageait de prendre un emploi car on se retrouvait dans une situation ou en travaillant au SMIC on gagnait à peine plus qu’en ne foutant rien.

Le montant de la prime atteint (source ministère du Travail) :

- 130 euros par mois pour un célibataire payé au Smic

- 300 euros par mois pour un parent isolé au Smic

Le tout coûte au pays la somme rondelette de 4.7 milliards d’Euros.

Voyons ensemble ce modèle de complexité.

Les Bénéficiaires de la prime d'activité sont les personnes exerçant une ac-tivité professionnelle et dont les revenus ne dépassent pas certains plafonds. Pour un célibataire sans enfant, ce plafond est fixé à 1,3 SMIC.

La prime d'activité peut être donc versée aux salariés, mais aussi aux tra-vailleurs indépendants qui remplissent les conditions pour la toucher.

Selon la situation familiale du bénéficiaire, ces plafonds de ressources men-suels sont fixés à environ :

• 1 500 euros nets pour une personne seule ;

• 2 200 euros pour un couple sans enfant où un seul membre travaille ainsi que pour un parent isolé avec un enfant ;

• 2 900 euros pour un couple de deux enfants dont les deux membres travaillent.

Pour les indépendants, il est tenu compte de leur dernier chiffre d'affaires annuel connu qui ne doit pas dépasser une certaine limite. Ces chiffres d'af-faires sont fixés aux plafonds suivants :

• 82 200 euros pour les commerçants ; • 32 900 euros pour les professions libérales ;

• 32 900 euros pour les artisans et prestataires de service.

Les jeunes actifs ayant entre 18 et 25 ans peuvent la toucher s'ils remplissent les conditions exigées.

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Les étrangers qui résident en France peuvent également en bénéficier s'ils sont ressortissants de l'Espace économique européen ou de la Suisse ou, à défaut, s'ils sont depuis au moins 5 ans en situation régulière en France.

Un jeune en stage ou en apprentissage peut toucher la prime d'activité dès lors que ses revenus sont d’au moins 899,34 euros par mois en 2017 (78 % du Smic net 2017).

Revenus pris en compte :

Les plafonds de ressources prennent en compte l'ensemble des revenus du ménage.

En revanche, certaines aides ne sont pas intégrées dans l'évaluation des res-sources du bénéficiaire. C'est notamment le cas de la prime de naissance, du complément de libre choix du mode de garde ou de l'allocation de ren-trée scolaire (ARS). A l'inverse, les APL, l'allocation de soutien familial ou le complément familial majoré sont pris en compte dans la limite de cer-tains forfaits.

Le montant de la prime d'activité n'est pas le même pour tous. Il est évalué à partir des revenus des bénéficiaires d'une part, et de leur situation fami-liale d'autre part.

Le gouvernement a fourni plusieurs exemples de montants de la prime d'ac-tivité pour des bénéficiaires qui se trouveraient dans différentes situations.

Ainsi, un célibataire travaillant à temps plein au SMIC touche un peu plus de 130 euros par mois de prime d'activité. Une mère isolée avec un enfant qui travaille à tiers temps touche, elle, 220 euros par mois. Pour un couple avec deux enfants dont un parent est à plein temps au SMIC et l'autre à mi-temps, le montant de la prime d'activité atteint 230 euros mensuels.

Il existe une bonification individuelle qui peut également s'ajouter au mon-tant de la prime d'activité.

Cette bonification peut être attribuée pour chaque personne en activité membre du foyer dès lors que ses revenus d'activité sont égaux ou supé-rieurs à 0,5 Smic.

Il est même possible de toucher une prime d'activité majorée si vous êtes parent isolé avec au moins un enfant à charge ou femme enceinte.

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En fait contrairement à ce que l’on nous raconte en permanence quasiment personne ne vit avec un SMIC en France puisqu’il faut y rajouter cette prime.

Mais les aides de la CAF ne s’arrêtent pas là car il faut y ajouter l’action sociale c’est-à-dire :

a) Les loisirs et les temps libres des enfants, des jeunes et des familles.

Les Caf subventionnent les accueils de loisirs sans hébergement en dehors du temps scolaire et pendant les vacances. Elles soutiennent leur dévelop-pement dans le cadre du contrat «enfance et jeunesse ». Pour favoriser l’accès aux loisirs, ainsi que le départ en vacances des en-fants et des adolescents, la plupart des Caf accordent aussi des aides financières aux familles (Pass’sports-loisirs, aide aux vacances...) ou à des structures conventionnées. Elles soutiennent financièrement les centres sociaux et les structures de l’animation après scolaire.

b) Le soutien aux familles

Arrivée d’un enfant, maladie, séparation, les moments où l’on peut se sen-tir « débordé» sont nombreux nous dit la CAF. Pour vous aider à surmonter ces étapes, elle finance des services d’aide à domicile. Objectifs : accompagner et conseiller les parents tant dans leur rôle que dans leur organisation. Des travailleurs sociaux vous informent sur les lieux d’accueil enfants-pa-rents, les contrats locaux d’accompagnement à la scolarité, les services de médiation familiale et les actions mises en place par les réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (Reaap). Les travailleurs sociaux peuvent aussi accompagner les familles confrontées à un changement de situation ou à un événement social ou économique qui perturbe l’équilibre de la vie familiale.

C) Le logement

Outre les allocations logement, les Caf peuvent aider les familles confron-tées à de graves difficultés pour régler leur loyer et/ou leurs charges (emprunt, énergie, eau). Les familles modestes peuvent aussi bénéficier du Fonds de solidarité logement (Fsl), financé en partie par les Caf. Enfin, ces dernières peuvent accorder – sous conditions – des prêts pour les équipements de première nécessité du logement.

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Les Caf peuvent prendre en charge une partie des frais de formation au Bafa (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) et au Bafd (brevet d’aptitude aux fonctions de directeur). Ces aides permettent de financer une partie des frais d’inscription au stage de base (et/ou d’approfondissement).

Tout cela coute environ 6 milliards d’Euros au Fond National d’Action So-cial.

Mais qui paie pour cette débauche insensée de dépenses sociales ?

Les classes moyennes et aisées pressurées comme jamais et les entreprises.

Face à cette avalanche de dépense qui ensevelit ce pays il faut au moins quelques mesures de bons sens.

La première serait de de restructurer le RSA afin d’en priver les hommes et les femmes qui n’ont ni problèmes de santé, de famille ou d’âge et qui se sont tout simplement installés dans le non-travail alors que des offres d’emploi et de formations qualifiantes existent.

Après un cumul de 12 mois de RSA consécutifs vous ne pourriez plus y avoir droit automatiquement et vous devriez passer devant une commission qui évaluera sérieusement votre situation et vous radiera du dispositif si vous ne pouvez démontrer que vous êtes dans l’impossibilité de retrouver du tra-vail.

Le cumul dans le temps depuis l’âge adulte jusqu’à la retraite des verse-ments de RSA ne devrait pas dépasser 60 mois. Là encore si vous demandez plus il va falloir le justifier sérieusement. Cela forcera les gens à se bouger et cela permettrait de réduire la facture du RSA de 2 milliards d’Eu-ros par an sur les plus de 10 milliards que coute ce dispositif tous les ans et viendrait participer au financement de la baisse des charges de entreprises de 25 milliards dont je vais parler plus loin serait.

La deuxième serait de mettre fin immédiatement aux 200.000 « Emplois Aidés » renommés «Parcours Emploi Compétences », gabegie qui coute encore 1.5 milliard d’Euros à l’Etat (après un beau coup de ra-bot d’un milliard effectué par Macron).

On va hurler à la « casse sociale » et à la « chasse aux pauvres »

Nous avons toutes les raisons du monde d’aider les gens qui connaissent une mauvaise passe et aucune raison de subventionner ceux qui ont laissé tomber, se débrouillent entre le cumul du RSA et de tous les autres aides et font du « black » pour mettre du beurre dans les épinards.

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A ceux qui prétendent qu’un revenu de survie est un droit je réponds oui quand on n’est clairement plus en situation de retrouver un emploi mais quand un homme ou une femme de 40 ans en bonne forme physique vous disent qu’ils ne peuvent ni trouver de boulot ni se former pour en trouver un alors il faut clairement leur dire : « désolé mais on ne va pas pouvoir continuer comme cela » et comme par miracle ces gens trouveront un job.

La troisième consiste à réduire une indemnisation du chômage déraisonnable.

Elle représente chaque année environ 36 milliards d’indemnités (alloca-tions de retour à l’emploi ou ARE) versées auquel il faut ajouter près de 6 milliards de cout de fonctionnement de Pôle Emploi et ses 54.000 em-ployés.

Son déficit s'élevait à 3,6 milliards d'euros en 2017 mais selon les prévisions de l’UNEDIC il reculerait à 2 milliards dès cette année, et à 595 millions l'année prochaine. Hypothèses optimistes mais tant mieux si cela se réalise.

Le tableau suivant extrait d’un tableau de l’UNEDIC nous montre que notre système d’indemnisation est trop généreux donc trop couteux.

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Le principal problème se situe dans la durée d’affiliation avant de pouvoir bénéficier des Assedic. 4 mois en France pour toucher autant de mois d’in-demnités. A part la Suède riche et généreuse et l’Italie qui ne vous indemnise que pour la moitié de votre durée d’affiliation aucun autre pays n’offre de telles conditions. Ailleurs il faut entre 6 et 12 mois d’affiliation minimum avant d’être indemnisé au lieu de 4 chez nous.

Notre durée maximale d’indemnisation pour les chômeurs est de 24 mois pour 24 mois d’affiliation et plus pour les seniors. A part les Pays-Bas tous les pays de l’UE font moins bien.

L’Allemagne indemnise 12 mois pour une durée d’affiliation de 24 mois.

Nous cumulons la durée d’affiliation la plus courte (4 mois), une durée d’in-demnisation parmi les plus longues (24 mois), jusqu’à 36 mois pour les seniors et un niveau d’indemnisation (aussi appelé taux de remplacement) de 70% en moyenne également en tête de l’Europe.

Mais le problème essentiel repose sur le montant astronomique de la dette de l’UNEDIC totalement garantie par l’Etat : plus de 36 milliards d'euros. Elle doit être remboursée au moins en partie car l’assurance-chômage est un amortisseur indispensable en cas de crise et c’est d’ailleurs grâce à elle que beaucoup de gens ont pu traverser la dure période de 2008-2017 sans tomber dans la pauvreté.

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Mais pour qu’elle reste un amortisseur il faut que sa dette pha-raonique se dégonfle à un moment pour être en mesure de se regonfler en cas de nouvelle crise que l’on ne peut nullement ex-clure.

Si nous devions faire face à un nouvel accident conjoncturel - générateur de déficits pour ce régime - avec une dette à ce niveau alors nous explosons en vol.

Il faut donc que l’UNEDIC dégage des excédents pour pouvoir commencer à rembourser et cela suppose des efforts.

Des économistes nous expliquent qu’en fait l’UNEDIC n’est pas déficitaire car les cotisations s’équilibrent à peu près avec les recettes mais qu’elle est plombée par deux facteurs :

- Une contribution de 10% de ses recettes au cout de Pôle Emploi donc environ 3.5 milliards

- Le trou béant et scandaleux de l’indemnisation des intermittents du spectacle : 1 milliard.

Ils ont raison sur le deuxième point mais tort sur le premier.

Si l’UNEDIC ne paie pas pour Pole-Emploi, qui paie ? Il faut bien assurer le financement de cet organisme qui gère l’assurance-chômage et essaie – avec de médiocres résultats il est vrai - de recaser les sans-emplois.

C’est un peu comme si on disait que la Sécurité Sociale est équilibrée ….si on lui retire ses frais de fonctionnement ou qu’une entreprise n’est pas en perte car ses ventes sont au même niveau que ses achats sans tenir compte des frais de personnel et de gestion !

Pour permettre à l’UNEDIC de générer les surplus nécessaires au rembour-sement progressif de sa dette il faut restructurer les conditions de l’indemnisation avec 4 mesures :

- Relever à 6 mois au lieu de 4 la durée d’affiliation avant de pouvoir être indemnisé.

- Réduire à 18 mois maximum l’indemnisation des 18- 40 ans, à 21 mois les 4050 ans, 24 mois les 50-55 ans et monter progressivement à 36 mois pour les 55-59 ans et au-delà.

- Réformer profondément l’indemnisation des intermittents du spec-tacle (je vais en reparler)

- Réduire le cout de Pôle Emploi.

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Toutefois il faudra aider les Français et les Etrangers en situation régulière et intégrés avec l’arrêt de l’immigration et l’expulsion des clandestins car on ne peut pas en même temps précariser nos conci-toyens, les soumettre à des conditions d’indemnisation du chômage plus rigoureuses et continuer à les mettre en concurrence avec des gens qui, eux, prendront tous les jobs et dans n’importe quelles conditions pour s’en sor-tir.

La combinaison de la pénurie de main-d’oeuvre créée par la fer-meture du robinet migratoire et une approche nettement plus restrictive sur le versement du RSA, des ARE et la fin des Emplois Aidés fera des miracles. Des patrons en recherche de force de tra-vail et des gens qui ont vraiment besoin de travailler se rencontreront forcément. Ici aussi ce n’est que du bon sens.

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Petit voyage dans les grandes terres du

Gaspillage Français

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Le scandale permanent

des Intermittents du Spectacle.

Parmi les solidarités ahurissantes figure l’indemnisation des intermittents du spectacle. Ils sont infiniment moins utiles que nos cheminots mais eux ont droit à un statut totalement dingue que l’on ne veut pas toucher car tous ces gens ont l’oreille complaisante du pouvoir.

Quelques chiffres.

En 2016, l’emploi des intermittents du spectacle (« IdS ») concerne 262 000 salariés et génère 2,3 milliards d’euros de masse salariale pour un total de 103 millions d’heures travaillées. Les salariés intermittents du spectacle, majoritairement des hommes, rési-dent principalement en Île-de-France (43,7%) ce qui explique certaines choses.

Ces premiers éléments donnent déjà le vertige car 103 millions d’heures tra-vaillées par an pour 262.000 personnes cela fait 393 heures par an. Cette catégorie de travailleurs travaille en moyenne 4 fois moins que la moyenne des salariés français et je ne parle même pas des indépendants. Pour être juste, précisons qu’il existe une forte disparité dans le nombre des heures travaillées.

Comme le montre le tableau ci-dessous un peu moins de 25% des IdS tra-vaillent plus de 720 heures par an (cumul des deux barres bleue pâles supérieures) et représentent environ les 2/3 de la masse salariale (cumul des deux barres bleues foncées supérieures) ce qui signifie que la très grande majorité ne fout rien à longueur d’années.

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Etant très fréquemment au chômage – entre deux cachets- les IdS ont donc un régime très profondément déficitaire avec un chiffre qui approche le mil-liard d’Euros malgré la réformette de 2016.

Ce qui est absolument invraisemblable dans ce régime c’est que les cotisa-tions versées au titre de l’assurance-chômage par cette branche d’activité sont environ 5 fois inférieures aux indemnisations versées. Un peu plus de 200 millions cotisés pour plus d’1 milliard versé. C’est absolument in-sensé.

En fait l’indemnisation-chômage, qui pour tous les autres salariés est un revenu de substitution fortement décoté en cas de perte d’emploi, droit chè-rement payé par les employeurs et les employés en terme de cotisations, constitue pour les intermittents un véritable salaire de substitution entre deux jobs. En effet leur taux de remplacement est nettement plus favorable que celui des salariés.

Cette situation est d’autant plus injuste que l’intermittence n’est pas l’apa-nage des intermittents. Une autre catégorie de salariés est soumise à la précarité : il s’agit des intérimaires.

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Mais eux cotisent 2.5 moins qu’ils ne touchent ce qui reste assez pénalisant pour l’UNEDIC mais moins extravagant que le rapport de 1 à 5 des saltim-banques de tous poils.

Regardons-y de plus près.

Si un IdS travaille 507 heures sur 12 mois soit en moyenne 42.5 heures par mois – 4 fois moins qu’un salarié à temps plein - il peut bénéficier d’une indemnisation de 12 mois avec un niveau d’indemnisation proche de sa pré-cédente rémunération.

Pour un salarié du Régime Général on ne touche d’indemnités que pour la durée pour laquelle on a cotisé. 4 mois cotisés (ce qui est le minimum) = 4 mois indemnisés et avec une décote de 25% et plus selon votre salaire.

Donc pour faire simple, 507 heures de travail sur 12 mois pour un IdS = environ 1600 heures indemnisés (12 mois) alors que pour un salarié du Ré-gime Général 560 heures travaillées = 4 mois) = 560 heures indemnisées (4 mois également) soit environ 3 fois moins en nombre d’heures.

En fait ce n’est pas complètement de leur faute même s’ils défendent âpre-ment leur statut.

La cause de ce scandale national tient à l’explosion du nombre de ces inter-mittents.

Ils étaient environ 120.000 au début des années 2000 et 262.000 en 2016.

Qui peut croire que les besoins culturels de notre pays aient doublé en une quinzaine d’années ou bien que nous étions un désert en la matière avant le début du nouveau siècle ?

Cette croissance totalement déraisonnable a plusieurs origines :

-l’extension du champs d’application de ce régime à des catégories toujours plus nombreuses de personnels liés au monde du spectacle. Le nombre de professions qui y est rattaché est tout simplement ahurissant.

- la montée du chômage dans les métiers classiques qui a rendu plus attrac-tive des vocations considérées comme très précaires par le passé mais qui le sont devenues de moins en moins avec ce statut insensé.

Les emplois dans le monde du spectacle n’augmentant pas au rythme des prétendants il est arrivé ce qui devait arriver: l’augmentation des périodes de chômage entre les cachets et le recours croissant aux indemnisations et pour des périodes plus longues.

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Les défenseurs de ce régime inique pour les autres travailleurs qui naturel-lement le subventionnent expliquent que ces calculs ne veulent rien dire et qu’en fait le vrai déficit est de 320 millions d’Euros car c’est ce que couterait cette catégorie de salariés s’ils étaient au régime général.

Cette affirmation est évidemment fallacieuse car avec le régime général quantité d’intermittents du spectacle se retrouveraient au RSA et abandon-neraient ces métiers pour en exercer de plus réguliers.

Il y aurait moins de concurrence, plus d’emplois stables ou de contrats re-nouvelés, moins de périodes indemnisées et des rémunérations plus avantageuses. Nous serions dans un modèle juste et équilibré. Les gens ta-lentueux pourraient vraiment vivre de leur activité, les « mauvais », les « ratés » ou les malchanceux abandonneraient rapidement libérant le marché aux « bons ».

Au lieu de cela, le régime actuel permet à quantité de gens de gagner dé-cemment leur vie – nettement mieux qu’avec des minimas sociaux – en ne travaillant qu’un nombre d’heures ridicule par rapport aux autres salariés.

Ce scandale dure car nous touchons ici à une des « vaches sacrées » de ce pays :

L’ART et la CULTURE ! Ils sont déifiés, surtout par la Gauche. On peut sou-mettre nos policiers, gendarmes, militaires, personnels des hôpitaux et des EHPAD à des vies de chien au nom du « devoir » mais le monde du spectacle : « pas touche ! » et je vais vous livrer une anecdote à la fin de ce chapitre qui l’illustre très bien.

Les artistes et tous ceux qui gravitent autour doivent être protégés, la pré-carité -qu’ils ont choisi en pleine connaissance de cause - doit être compensée.

Ils se sacrifient pour la Nation sur l’Autel de la Déesse « Art et Culture » alors nous devons leur en être reconnaissant en leur consentant un statut parfaitement rocambolesque qui n’existe pas d’ailleurs dans la plupart des autres pays européens. Le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie ne sont pas des pays d’art et de culture ?

Il n’y a pas que le coté totémique de cette obsession artistico –culturelle dans notre pays pour justifier cette situation. En fait près de la moitié des IdS vivent en Ile-deFrance et très franchement beaucoup plus souvent à Pa-ris que dans les banlieues car la mixité sociale c’est bien mais pour les « beaufs ».

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En fait c’est un lobby ultra-puissant qui joue de sa connivence et de sa proxi-mité avec les élites parisiennes. Oh bien sûr ce ne sont pas les figurants ou les techniciens de l’ombre qui entrent en jeu mais tout ce petit monde d’ar-tistes que nos élus et nos dirigeants adorent fréquenter. C’est quand même vachement plus branché de diner avec une actrice qu’avec un ou une cadre d’une multinationale Ces gens chient sur les « politiques » mais ces derniers ne leur en veulent pas et préservent un statut à la limite de l’abus de biens sociaux à l’échelle nationale.

Soyons honnêtes les IdS font partie des nombreuses « danseuses » de la République Sociale Française qui en compte bien d’autres et qui toutes nous coutent chères individuellement et nous ruinent collectivement.

Les IdS ne sont pas en accusation. Ce ne sont ni des profiteurs, ni des privi-légiés, ils ont simplement réussi à imposer à une classe politique lâche et complaisante des conditions exorbitantes qui ne sont plus acceptables pour un pays qui ne doit son salut qu’aux rachats massifs de notre dette par la Banque Centrale Européenne.

Réduire l’indemnisation des Saltimbanques de la République est une néces-sité et constitue un acte de justice sociale à l’égard des autres travailleurs sans strass et sans paillettes qui eux ne bénéficient pas de ces largesses et comble du comble les financent avec leurs cotisations-chômage.

Je vous avais promis une anecdote. En 2015 le gouvernement se penche sur la situation financière dégradée de Radio France, ce truc dingue avec ses 7 stations dont certaines ont une audience faible comme FIP, Mouv’ et France Musique ou sont totalement sur-dimensionnés come Radio Bleue avec ses 44 stations locales. Le tout coute 700 millions d’Euros en subventions de l’Etat pour moins de 80 millions de recettes publicitaires et autres donc une dépense nette pour le pays de plus de 600 millions.

La Cour des Comptes avait en particulier pointé le scandale du cout des or-chestres de Radio France. Des orchestres ? Oui car RF en a deux : L’Orchestre National de France et l’Orchestre Philarmonique de Radio France qui chacun coute environ 20 millions d’Euros donc 40 millions à deux et génèrent des recettes de moins de 10% de ce montant.

La CdC dans sa grande sagesse avait recommandé qu’on les fusionne pour réduire les couts mais c’était sans compter sans la mobilisation du monde culturel qui brandissait le « rayonnement de la France » -toujours là pour justifier d’innombrables gaspillages – afin d’empêcher cette mesure de bon sens qui mettait certes sur le carreau 120 musiciens.

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Paris et la France perdraient de leur attractivité et de leur rayonnement cul-turel parce que Radio France n’aurait plus qu’un orchestre philarmonique ? Il se trouve que la Ville de Paris dispose elle aussi d’un ensemble musical de 120 personnes : l’Orchestre de Paris…….et je viens de découvrir l’Or-chestre National d’Ile de France avec 95 musiciens !

Paris et sa région auraient donc 3 grands orchestres philarmoniques si on en supprimait un et cela ne serait pas suffisant pour notre pays alors qu’il compte 17 autres ensembles orchestrales en régions ?

Bien sûr que si……………. mais là encore le lobby culturel ultra-connecté au pouvoir a réussi à faire prévaloir le gaspillage sur le bon sens.

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Les associations ou le trou noir de la République

Il faut faire le ménage dans les subventions aux associations.

Celles-ci ont un budget cumulé de 85 milliards d’Euros et sont financées à hauteur de 49% par la nébuleuse étatique (Etat, collectivités, etc) selon le Centre d’Economie de la Sorbonne ou 45% par l’INSEE.

Si l’on prend l’hypothèse la plus favorable, celle de l’INSEE cela veut dire que la puissance publique consacre environ 38 milliards aux « assos »……..38 milliards ! Ces chiffres n’incluent pas les réductions d’impôts dont bénéficient les dons et toutes les niches fiscales dont bénéficient les assos qui se chiffrent à 2.8 milliards.

Pour bien comprendre le financement des assos il faut appréhender toutes les sources possibles : les cotisations, les dons et legs, les ventes de presta-tions à des utilisateurs.

Du coté des financements publics il y a les subventions mais aussi les paie-ments effectués par l’Etat, les collectivités locales et les organismes sociaux pour une foultitude de services rendues par ces assos aux Administrations ou au public.

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Toujours selon le Centre d'Economie de la Sorbonne, L'État distribue direc-tement ou indirectement 22,5 % de cette somme de 38 milliards, les communes 26 %, les départements 22,5 %, les Régions 11 %, les organismes sociaux et l'Europe 18 %.

Le Projet de Loi de Finance (Budget l’Etat) de 2018 indique 4.7 milliards d’Euros de subventions directes de l’Etat (et à peu près le même montant par les collectivités) à 56.850 associations pour un montant moyen de 82.500 Euros mais avec une dispersion gigantesque comme le montre le tableau suivant :

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Ainsi plus de la moitié des assos reçoivent moins de 6.400 euros autant dire des cacahuètes. Ceci montre la formidable dispersion de l’effort de L’Etat et induit une totale incapacité à mesurer l’efficacité voire l’utilité de ces sub-ventions qui sont distribuées sur un périmètre d’activités absolument incroyable.

Pour prendre la mesure de l’absurdité de la dépense de l’Etat en faveur du monde associatif (hors collectivités territoriales et « sécurité sociale ») il faut se plonger dans un document qui s’appelle le « jaune budgétaire », qui accompagne chaque année le Budget et liste toutes ces subventions jusqu’à la plus petite.

L’une des grandeurs de notre pays c’est la transparence sur ses largesses. Pour celui qui s’en donne la peine tout est disponible en ligne.

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J’ai donc fait cet effort et il m’a profondément déprimé et révolté. Notre pays criblé de déficits, ployant sous une dette monumentale continue à se com-porter comme un châtelain qui distribue ses faveurs au bon peuple.

En se promenant à travers ces pages on se croit au Marché aux Puces où l’on trouve de tout, depuis le colifichet africain à 2 balles, le pot-de-chambre de Mémé ébréché à 5 Euros mais aussi le meuble Louis XV à 50.000 Euros.

La lecture est amusante pour le polémiste, pénible pour le contribuable mais utile pour comprendre le fonctionnement de notre République. On y voit parfaitement le poids du clientélisme avec ces dizaines de milliers de micro-contributions qui résultent évidemment de demandes de centaines de Députés, de Sénateurs, de Conseillers Généraux, de Maires, de patrons d’assos, de groupes de pression petits ou grands.

Il en effet impossible d’expliquer autrement cet invraisemblable foutoir où se côtoient des aides significatives à des organisations nationales dont l’uti-lité publique est absolument incontestable, que l’Etat peut contrôler peu ou prou, et une myriade de micro-versements à des entités dont certaines sem-blent sortir directement de l’imaginaire d’un auteur de conte pour enfants.

Il est frappant de voir que pour une même cause on multiplie les dons à des assos qui ont des objets identiques, semblables ou proches mais sont inca-pables de fusionner pour avoir une taille critique, que différents ministères font des dons à la même assos qui vient ainsi gratter à toutes les portes y compris les Régions, Départements et Communes. Le grand truc étant de se faire financer au niveau national par Paris puis de créer des filiales lo-cales qui elles vont taper dans les caisses locales. Pas con, non ? Les Ligues de Droit de l’Homme, LICRA, SOS Racisme et bien d’autres vont sonner à tous les étages du millefeuille administratif.

Pour chaque subvention le Ministère responsable est censé faire figurer un objet mais pour des milliers d’entre elles il est précisé : « Non renseigné par le ministère » : circulez il n’y a rien à voir ou savoir!

Il ne faut en vouloir à nos fonctionnaires de ne pouvoir commenter toutes ces lignes. C’est impossible tant il en y a !

Chacune de ces oboles aura bien sur un défenseur qui vous dira à quel point c’est important de soutenir les éleveurs de bécassines du Haut-Poitou, les boulistes de Trou-Du-Cul sur Loire, les retraités de Mabite-sous-Jarretière, les peintres de Roqueburne-sur-Mesboules, les bridgeurs de Foutre-La-Gouttière , les danseurs de Zouk de la Ferté Saint-Aubin, les aéromodélistes

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de Colmar , les anciens du 14ème Régiment Colonial de Tizi-Ouzou à Saint-Fifrelin, les femmes battues de Je-Ne-SaisOù-Sur-Sarthe, les mal-logés du 14ème arrondissement de Paris, etc. Mais il ne faut pas oublier les géné-reuses donations de l’Etat à toutes les associations de fonctionnaires ! Il y en a pour plus d’une centaine de millions d’Euros ! On parle souvent du « millefeuille administratif » mais le financement pu-blic des « assos » c’est le plat de spaghettis à l’échelle d’un pays, le pognon étant représenté par la sauce tomate généreusement versée grâce à nos im-pôts.

Un fois mon venin répandu il faut aussi dire l’autre vérité : celle de ces cen-taines de milliers de Français qui se dévouent, qui consacrent 2, 5 ,10 heures par semaine à une assos sans recevoir un sou et sans attendre quoique ce soit de qui que ce soit en retour.

Il y a aussi ceux qui donnent et sont forcément perdants puisque seuls les 2/3 du montant sont déduits de leurs impôts. Ils sont ce bon côté de notre pays, son visage sympathique et humain.

Mon objet n’est pas de remettre en cause la beauté du mouvement associatif qui est globalement aimé de nos concitoyens mais de dire que notre pro-pension à vouloir que l’Etat fasse tout et subventionne le reste est profondément intenable.

Il y a en réalité au maximum 200 associations qui ont individuellement un véritable impact pour le pays dans sa globalité car elles sont structurées, elles couvrent toute la France ou presque, ont des process, des objectifs clairs et des moyens de mesurer leur efficacité. Ce sont les seules que l’Etat devrait subventionner.

Le reste c’est de la dispersion, de la dissipation , du grattage de Parmesan, de l’arrosage à la volée d’argent public pour répondre à un besoin insatiable d’assistance, d’intervention, de protection, de prise en compte de tous les problèmes et aléas de la vie, de tous les sujets d’intérêt, de toutes les expres-sions culturelles ou artistiques, de toutes les mémoires même les plus confidentielles, de toutes les particularités écologiques, de toutes les initia-tives économiques et de tout ce qui peut créer du lien social. Ah oui le sacro-saint « lien social » qui, ajouté à la « diversité » et à la « parité », est devenu la « parole d’évangile » du XXIème siècle. Toucher au lien social c’est comme renverser une madone dans un village du sud de l’Italie ou de l’Es-pagne il y a un siècle. Un sacrilège !

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Et que les identitaires se calment, ce ne sont pas seulement les assos immi-grationnistes ou youkoulélés qui remplissent les pages mais des trucs bien de chez nous, qui fleurent le pays profond.

Pour la pensée humaniste, l’Etat au sens large ne doit pas laisser le moindre espace, interstice ou recoin du besoin humain sans une forme de réponse. Le « je ne peux rien faire pour vous » même dans des domaines marginaux, non-vitaux, annexes ou franchement folkloriques est une honte, un aban-don, une trahison.

Il faut non seulement qu’il fasse énormément directement et dans presque tous les sphères comme le montre l’énormité de notre dépense publique et sociale mais lorsqu’il ne peut se glisser partout alors il faut que la pluie de subventions publiques arrose le terreau du monde associatif qui lui ira pa-lier aux défaillances honteuses de cette Mère Indigne qui ne fait pas ce que tout le monde exige d’elle dans tous les domaines, tout le temps et peu im-porte le cout.

Il faut que cette folie s’arrête car elle nous ruine. Nous devons fixer claire-ment ce qui ressort du rôle de l’Etat et là où son argent doit être investi. Pour les ultra-libéraux, le champ est restreint, pour les socialistes et les po-pulistes il est sans limite, pour la France raisonnable il y a un périmètre vaste mais qui connait tout de même des bornes au-delà desquelles on doit recourir à la solidarité individuelle, à la générosité populaire nationale ou locale soutenue pas un traitement fiscal favorable comme c’est déjà le cas.

Au-delà de cette limite l’argent public n’a pas sa place car il ne peut être partout et que la petitesse des sommes demandées – « juste une petite pièce Monseigneur « ! – n’est pas un argument recevable car l’invraisemblable multiplicité des quémandeurs fait exploser la caisse.

Une image me revient, celle de la touriste non-avertie qui dans une rue de Bombay commence à faire l’aumône sans se montrer ferme sur ses limites. En dix minutes c’est l’attroupement et chacun y va de son moignon, de sa plaie, de sa bosse, de son handicap. 10 roupies, juste 10 roupies Madame ! demandé par 5 puis 10, puis 15 puis 20 personnes et quand les billets sor-tent les enjeux montent. Non Madame 20 roupies s’il vous plait, ce n’est rien pour vous !

Ils ne sont pas vraiment agressifs mais ils deviennent vite oppressants. La comparaison est excessive certes mais ô combien parlante pour ceux qui, au pouvoir, doivent subir le harcèlement des défenseurs d’une « bonne cause ».

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Les assos en France ne mendient pas mais elles demandent avec des : « c’est votre devoir! », « vous ne pouvez pas vous désintéresser de la situation de……. (liste sans fin) ! « comment peut-on ne pas s’occuper de….. ? », « il faut aider ….. » Et elles détiennent aussi un argument important : l’emploi.

Au-delà des grandes assos utiles dont les subventions ne doivent pas être remises en cause et qui emploient déjà pas mal de monde, la myriade des autres ont aussi un, deux, trois permanents à temps plein ou partiel. Leur supprimer leurs dose d’argent public c’est mettre des gens au chômage !

Il faut donc gaspiller pour employer !

Nous devons tailler à la tronçonneuse dans cette jungle impénétrable qui n’a rien d’un biotope éco-positif mais qui a tout du puit de deniers public dans lequel on déverse à flot continu. Il faut avoir le courage d’affronter le concert d’anathèmes, de jérémiades, de gémissements, de menaces des élus de tous bords et de tous niveaux, des milliers d’assos qui vont crier au meurtre, des syndicats vent-debout, et des mouvements politiques qui sa-vent que c’est indispensable mais par pur opportunisme diront que « ce n’est pas comme cela qu’il faut s’y prendre », qu’il faut « dialoguer », « écou-ter », « comprendre » pour au final caler ou rabioter à la marge.

Je vais vous livrer de vrais exemples qui font frémir d’indignation quand on connait l’état des finances publiques de notre pays et je vous recommande de bien vous accrocher à votre siège car le risque d’en tomber est considé-rable.

De ce magma j’ai extrait quelques dizaines d’exemples du « jaune budgé-taire » de 2017 (qui récapitule ce qui fut donné en 2016) afin que vous touchiez du doigt l’étendue du pillage de nos revenus et de notre épargne par la dilapidation de nos impôts. J’ai pris de tout, du petit, du moyen, du gros, j’y ai ajouté quelques commentaires que le cocasse de la situation m’inspirait.

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OBSERVATOIRE DE L’IMMATERIEL - PARIS 247. 653 Euros Ca commence bien, non ? GROUPE ARTISTIQUE DES AGENTS DU MINISTÈRE DES AFFAIRES SOCIALES – PARIS 32.202 Euros ASSOCIATION BIENVENUE EN FRANCE – PARIS. 50.000 Euros Objet : Faire découvrir les traditions et les différents aspects de la culture fran-çaise aux épouses de diplomates. Le rayonnement de la France je vous dis ! ASSOCIATION DEMOCRATIQUE DES FRANCAIS À L'ETRANGER 105.000 Euros L’Assos des expatriés socialistes ASSOCIATION « NOTRE EUROPE DE PARIS 2 » 360.000 Euros Objet: Diffusion d'analyses et de recommandations auprès des décideurs natio-naux et européens. Stimuler le débat sur les enjeux européens. Promouvoir la participation de la société civile. BIBLIONEF –PARIS 5.000 Euros Objet : Projet d'accès au livre en langue française au Tadjikistan Non ce n’est pas un gag ! COLLECTIF EUROPANOVA - PARIS 37.000 Euros Objet : Conférence internationale Europa. Un des innombrables colloques et conférence où on répète en boucle « qu’il faut + d’Europe » COLORS OF EUROPE - NOISY SUR ECOLE 5.000 Euros Objet : 4ème festival of Europe , « l'Europe c'est vous »- COMITÉ CONTRE L'ESCLAVAGE MODERNE 12.350 Euros

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CONSEIL FRANCO-FRITANNIQUE -PARIS 30. 000 Euros COULEURS VARIEES DE BONNEUIL SUR MARNE 4.000 Euros Objet: Organisation d'une tournée sportive et solidaire en Palestine ENSEMBLE CONTRE LA PEINE DE MORT -PARIS 280.000 Euros Mais il n’y a plus la peine de mort en France ! Ah oui mais c’est pour la combattre ailleurs dans le Monde. EPLT - ECOLOGISTES POUR LE TIBET - MASSY 3.000 Euros EURADIONANTES NANTES 20.000 Euros Radio européiste. INSTITUT KURDE DE PARIS 55.000 Euros JAMPA, AIDE AUX ANCIENS PRISONNIERS D'OPINION TIBETAINS A POISSY 10.000 Euros MOUVEMENT EUROPEEN FRANCAIS – PARIS 105.000 Euros

ORGANISATION CITOYENNETE UNIVERSELLE –MONTREUIL 10.000 Euros PARLEMENT EUROPEEN DES JEUNES -PARIS 20.000 Euros UNION DES FRANÇAIS À L'ÉTRANGER - PARIS 105.000 Euros L’assos des expatriés de Droite et du Centre. CONFÉDÉRATION FRANÇAISE POUR L'ADOPTION (à l’étranger) 65.000 Euros DE PAULINE A ANAËLLE ARGENTAT (ASSOS D’ADOPTION) 6.000 Euros Objet: Missions en Russie. ENFANCE AVENIR – MONTESSON

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18.000 Euros LES AMIS DES ENFANTS DU MONDE 22.000 Euros LUMIERE DES ENFANTS DE LANNION 15.000 Euros ASSOCIATION DE PARENTS D'ENFANTS ACCIDENTÉS PAR STRANGULATION -PARIS 5 .000 Euros OFFICE DE TOURISME DE BRY- SUR-MARNE 3.000 Euros OUTIL POESIE OUVRIERE PARCAY-LES-PINS 5.000 Euros RANDO ACCUEIL - MONTGERMONT

15.000 Euros SYNDICAT DES PECHEURS DE ROUBAIX-TOURCOI 17.000 Euros Ne riez pas ! PICARDIE NATURE - AMIENS 242.939 Euros OISEAU MIGRATEUR PALEARCTIQUE - PARIS 210.000 Euros GROUPE MAMMALOGIQUE BRETON -SIZUN 28.438 Euros GROUPE MAMMALOGIQUE DE NORMANDIE - EPAIGNES 64.186 Euros GROUPE MAMMALOGIQUE HERPETOLOGIQUE DU LIMOUSIN 47.048 Euros Et un groupe papalogique il n’y en a pas ? GROUPE D'ETUDE DES INVERTEBRES

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ARMORICAINS - RENNES 26.674 Euros Il doit bien y avoir dans les 500 pages celle des Vertébrés Poitevins ! GROUPE CHIROPTERES CORSE - CORTE 46. 334 Euros GROUPE CHIROPTERES DE PROVENCE SAINT PAUL-SUR-UBAYE 84.000 Euros Mais au fait c’est quoi les chiroptères, con ? Et ben c’est les chauve-souris, con ! INSECTARIUM DE LA REUNION 26.802 Euros LES AMIS DES MARAIS DU VIGUEIRAT -MAS THIBERT 250.472 Euros CONFERENCE PERMANENTE DE COORDINATION ASSOCIATIVE MIDI-PYRENEES 114.127 Euros Il y en a un dans toutes les Régions. COMITÉ FRANÇAIS DES OLYMPIADES DES MÉTIERS -PARIS 225.000 Euros RAYON DE SOLEIL DE L'ENFANT ETRANGER –PARIS 18.000 Euros ALLIANCE ISRAELITE UNIVERSELLE de PARIS 140.000 Euros FONDS SOCIAL JUIF UNIFIÉ -PARIS 29.100 Euros ASIA CENTRE -PARIS 7.000 Euros Objet: Etude du fait religieux dans les métropoles chinoises contemporaines. Non je vous assure que ce n’est pas une blague ! ASNIERES COMMUNE VIVANTE – ASNIERES SUR SEINE

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5.000 Euros Achat et installation de panneaux photovoltaïques au Cap Vert ASSOCIATION DES DIRECTEURS D'IUT - CACHAN 68.000 Euros ASSOCIATION DES LAURÉATS ZELLIDJA –PARIS 10.000 Euros ASSOCIATION POUR LE LOGEMENT DU PERSONNEL DES ADMININISTRATION FINANCIÈRES 20.916.200 Euros ASS.POUR LA GESTION DE LA RESTAURATION DES ADMINISTRATIONS FINANCIÈRES-PARIS 10.120.000 Euros 10 millions d’Euros pour subventionner les cantines des fonctionnaires de Bercy qui sont les mieux payés de l’Administration ! Il faut y ajouter 6 millions d’Euros pour les cantines non-parisiennes. PLACE DES ARTS BIBLIOTHÈQUE DISCOTHÈQUE 1.235.004 euros Un autre machin pour les agents des Finances. EDUCATION ET PLEIN AIR FINANCES PARIS 25.985.569 Euros 26 millions d’Euros pour les colonies de vacances des agents du Ministère des Finances ! ASSOCIATION TOURISTIQUE SPORTIVE ET CULT. DES ADMINISTRATIONS FINANCIÈRES 3.459.511 Euros CLUB SPORTIF DU MINISTÈRE DES FINANCES 588.976 Euros Donc pour le seul Ministère des Finances nous en sommes à 62 millions d’Euros de subventions aux assos internes ! AGENCE DE DÉVELOPPEMENT DES RELATIONS INTERCULTURELLES POUR LA CITOYENNETÉ 58.467 Euros Objet: promotion des valeurs et de la citoyenneté - formation d'acteurs et diffusion d'outils PROMOTION ET DÉFENSE DES ÉTUDIANTS

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75.600 Euros CENTRE EUROPÉEN DE PROMOTION DE L'HISTOIRE - PARIS 1.823.175 Euros Objet: Déterminer le rôle du polyphormisme génétique chez l'homme dans les maladies complexes, pour mieux les comprendre, les diagnosti-quer et participer au développement d'une médecine personnalisée. SKEMA BUSINESS SCHOOL - LILLE 1.560.880 euros ECOLE DES HAUTES ETUDES COMMERCIALES - ROUBAIX 2.947.320 euros Pourquoi diable subventionne t-on des écoles de commerce privées ? ASSOCIATION ST YVES - ANGERS 5.989.140 euros Objet : Aide à l’enfance dans le Morbihan. ASSOCIATION FORMIRIS - PARIS 8.674.000 euros Objet : Fédération des associations pour la formation et la promotion Profession-nelles dans l'Enseignement catholique

ASSOCIATION DES EVEQUES FONDATEURS DE L'INSTITUT CATHOLIQUE

PARIS

6. 583.100 euros Et on dit que ce pays a oublié ses racines chrétiennes ! ASSOCIATION DÉPARTEMENTALE POUR LA SAUVEGARDE DE L'ENFANCE ET DE L'ADOLESCENCE DE BUXEROLLES 104.400 euros FÉDÉRATION FRANÇAISE DES MOTARDS EN COLÈRE DU GERS - AVIGNON 600 Euros Les motards en colère du Gers à Avignon en voilà une cause qui vaut la peine !

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UNION SPORTIVE SUBAQUATIQUE - LE PONTET 1.000 Euros Objet: Développement de compétences physiques et psychosociales par le média de la Plongée. Et par le média de la « brouette chinoise » on ne le subventionne pas ? COMPAILLONS RESEAU FRANCAIS CONSTRUCTION PAILLE 19.656 Euros Objet : Professionnalisation de la construction en paille. Pour la construction en papier-mâché cela viendra ! ASSOCIATION POUR LA DIFFUSION INTERNATIONALE FRANCOPHONE DE LIVRES,OUVRAGES ET REVUES PARIS 75.000 Euros Objet: Ateliers de lecture au Congo. Incroyable mais vrai ! CELEBRATIONS 2016 ST PIERRE ET MIQUELON 23.000 Euros Objet: Commémoration du bicentenaire de la rétrocession de l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon à la France CENTRE POUR UNE INITIATIVE ARABE DE REFORME - PARIS 20.000 Euros Objet Formation universitaire et professionnelle de syriens CONFERENCE FORMATION EXCEL TOURISME - PARIS 60.000 Euros Objet :Promotion de l'enseignement supérieur dans le domaine du tourisme FORUM ORGAN SOLID INT ISSUES - PARIS 10.000 Euros Objet : « Leadership, quand le genre s'en mêle ». Hallucinant, non ?

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FRANCE AMERIQUE LATINE - GENTILLY/PARIS 35.000 Euros Objet : Campagne de solidarité avec les peuples victimes de l'extractivisme au Pérou / Réalisation d'un cycle de conférences sur l'Amérique Latine. J’ai trouvé la définition : La notion d' extractivisme est un concept large, et po-lysémique qui désigne les moyens et stratégies d'exploitation industrielle de la Nature, quand il s'agit d'extraire (sans retour et directement dans le milieu na-turel) des ressources naturelles pas, peu, difficilement, lentement ou couteusement renouvelables. LES BANCS PUBLICS- MARSEILLE 20.000 Euros Objet: Tournée européenne de la pièce « Antigone of Shatila » (Syrie) REDAELIM- PARIS 5.000 Euros Objet: Participation de femmes indiennes et cambodgiennes au colloque panafri-cain sur la spiruline à Cotonou. Probablement une de mes préférées ROOZ- CRETEIL 70.000 Euros Objet : Participation au journal en ligne "Rooz Online" C’est quoi ce machin ? Un site web de journalistes iraniens en exil ! Je ne déconne pas. YERKIR EUROPE- LYON 12.000 Euros Objet : Comment construire la paix entre Arméniens et Turcs. 12.000 euros cela m’étonnerait que cela suffise ! 09 CAMEROUN - FOIX 94.000 Euros Objet: Chirurgie spécialisée au centre médical de Nkolndongo au Cameroun ACTED –PARIS 800.000 Euros Objet : Autonomisation des femmes vulnérables dans le district de Jbeil – CASPER 2015-89 / Enfants des rues pour le Tadjikistan. Non je ne me suis pas trompé d’un ou deux zéro. 800.000 Euros pour les femmes tadjiks !

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ASSOCIATION FRANÇAISE DES VOLONTAIRES DU PROGRES 6.250 .000 Euros 6 millions d’Euros cela mérite une petite explication. En 1963 De Gaulle veut que la France ait l’équivalent du Peace Corp américain créé par Kennedy et dont le but est d’envoyer des jeunes faire de la solidarité dans les pays du Sud. Ces 800 à 900 jeunes s’ajoutent aux milliers de jeunes qui font déjà un service national dans la coopération. Effarant. ASSOS. FRANCAISE DES COMMUNES ET REGIONS D'EUROPE 150.000 Euros AVOCATS SANS FRONTIERES - TOULOUSE 44.470 Euros BATIK INTERNATIONAL - PARIS 175.000 Euros Pour vous donner une idée de ce qu’est ce machin voici comment il se définit: « Tel un batik composé de fils entrelacés, nous tissons des liens entre les acteurs et actrices originaires d’Europe, d’Asie et de Méditerranée». CITES UNIES FRANCE - PARIS 500.000 Euros Objet : Faciliter les relations entre l'Etat et les collectivités locales + Soutien coo-pération décentralisée franco-tunisienne FONDATION DES ARCHITECTES DE L'URGENCE 100.000 Euros FONDS POUR LA PROMOTION DES ETUDES REALABLES, DES ETUDES TRANSVERSALES ET DES EVALUATIONS 110.000 Euros Leur devise : « Les migrations, une ressource durable pour des territoires soli-daires » ASSOCIATION NATIONALE DES ARBRES ET HAIES CHAMPÊTRES 93.680 Euros ASSOCIATION POUR LE DEVELOPPEMENT DU BASSIN VERSANT DE LA BAIE DE BOURGNEUF 83.617 Euros SOCIETE POUR L'ETUDE ET LA PROTECTION DE LA NATURE EN BRETAGNE 550.883 Euros

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CENTRE DE RECHERCHE ET D'OBSERVATION SUR LES CARNIVORES 106.553 Euros INSTITUT DE FORMATION DES CONSEILLERS PRUD'HOMAUX SALARIÉS CGT 1.513.104 Euros Objet: Formation des conseillers prud'homaux INSTITUT SYNDICAL D'ÉTUDES ET DE FORMATION JURIDIQUES CFDT 873.744 Euros CULTURE ET LIBERTE - PARIS 40.163 Euros Objet: Formation économique, sociale et syndicale AGENCE RHÔNE ALPES DE VALORISATION DE L'INNOVATION SOCIALE- LYON 108.680 Euros ASSOCIATION POUR LE DÉVELOPPEMENT DES FOYERS 1.874.918 Euros Objet: accompagnement du plan de traitement des Foyers de Travailleurs Migrants. ASSOCIATION DE LA FONDATION ÉTUDIANTE POUR LA VILLE PARIS 75.000 Euros VOISINS ET CITOYENS EN MÉDITERRANÉE - MARSEILLE 6.000 Euros S UNIR ET ACCOMPAGNER L’ACTION ASSOCIATIVE DE VESOUL 65.300 Euros SITE DE PROXIMITE DES BOUTIERES- ST MARTIN DE VALAMAS 43.147 Euros POUR LE DEVELOPPEMENT D'UNE DYNAMIQUE DE L'ECONOMIE LOCALE -PARIS 373.220 Euros LES LICENCIES DE SOMFI – ARGENTINE 3.000 Euros

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ATELIERS ENTREPRENEURIAT HUMANISTE 21.000 Euros INSTITUT DE RECHERCHES ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 3.092.968 Euros FONDATION JEAN JAURÈS - PARIS 1.450.000 Euros FONDATION GABRIEL PÉRI- PANTIN 710.000 Euros Objet: Actions en faveur d'une meilleure compréhension de l'histoire du PCF et du mouvement ouvrier. Celle–là m’a occasionnée la venue du SAMU pour réani-mation. 710.000 Euros pour réhabiliter les cocos ! FONDATION DANIELLE MITTERRAND – FRANCE LIBERTÉS 300.000 Euros Objet: Plaidoyers pour la défense des droits des peuples au sein de l'ONU, sou-tiens aux projets sur le droit à l'eau, opération Transparence : 4ème phase de l’enquête sur service public, prix de l’eau et coupures illégales, etc INSTITUT FRANÇOIS MITTERRAND - PARIS

395 .000 Euros Objet: Célébration du centenaire de la naissance de François Mitterrand Projets en lien avec les Archives Nationales ; Colloques / Actions scientifiques ; Participation à des séminaires, à des réunions et à des tenues de stands. ASSOCIATION GEORGES POMPIDOU - PARIS 175.000 Euros Objet : Publication et activités éditoriales - Organisation de colloques, de manifes-tations scientifiques et de vulgarisation pour le grand public - Création du "Mémorial virtuel Georges Pompidou FONDATION CLAUDE POMPIDOU- PARIS 30.000 Euros LES FRANCS ARCHERS DE SAINT-BARTHELEMY 5.000 Euros ST BARTH TENNIS CLUB 30.000 Euros

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ST BARTH MULTIHULLS SAINT BARTHELEMY (catamarans de luxe) 30.000 Euros CINE SAINT BARTH SAINT BARTHELEMY 15.000 Euros CLUB AERONAUTIQUE DE SAINT BARTHELEMY 10.000 Euros Vous savez c’est l’Ile des Milliardaires et ceci n’a pas de rapport avec le cyclone de 2017 puisque ce sont des subventions versées en 2016. Plus honteux que cela j’ai rarement vu ! LA PÉTANQUE AVRANCHINAISE 10.000 Euros Jolie trouvaille, non ? LE PLUS PETIT CIRQUE DU MONDE 20.000 Euros 3 M MIZIK MOUN MATINIK - VITRY SUR SEINE 12.000 Euros Vous n’aimez pas la musique Martiniquaise, raciste ! LIONS CLUB DE SAINT REMY DE PROVENCE 2.000 Euros Le Lions Club est une assos bon-chic-bon-genre du même style que le Rotary. PENSION FAMILLLE BAUER THERMOPYLES PLAISANCE - PARIS 2.000 Euros Objet: création d'une vidéo sur la pension de famille dans son quartier. Si, si c’est bien dans le Jaune Budgétaire de l’Etat ! ASSOCIATION D’ETUDE DE LA COLONISATION EUROPEENNE 2.500 Euros Je n’ai pas résisté à l’envie de vous donner la raison-d’être de cette assos. « L'ob-jectif de l'APECE est de favoriser les recherches et leur diffusion autour de la période dite "intermédiaire" entre les deux grandes phases de l'expansion colo-niale européenne 1750-1850. ASSOCIATION POUR LA DEFENSE DE LA MUSIQUE BOKAY 4.000 Euros Je n’ai rien trouvé à ce sujet si ce n’est qu’il s’agisse apparemment d’une musique martiniquaise.

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COMITE DES ULTRAMARINS PR LA MEMOIRE D'A. BARBES 2.500 Euros ACADEMIE DE CUIVRES EN DOMBES 5.700 Euros AMIS DU PARC DU PARC NATUREL REGIONAL DE CORSE 156.929 Euros AMAZONA Un site ornithologique de Guadeloupe 28.300 Euros AMIS DU SITE NATUREL LAC DE REMORAY LABERGEMENT-SAINTE-MARIE 117.000 Euros Un lac minuscule de 95 hectares ! ASSOCIATION DES ENTOMOLOGISTES DE PICARD 10.779 Euros FREDON MAIRIE DE CAURO - CORSE 30.000 Euros ?????. Rien sur le net. On ne va pas leur demander ce que c’est. Ils risquent de sortir le fusil ! ASSOCIATION DE GESTION DE LA RESERVE NATURELLE DE CHERINE 174.628 Euros Un coin de marécages dans l’Indre. OFFICE FRANÇAIS DE LA FONDATION POUR L’EDUCATION À L’ENVIRONNEMENT EN EUROPE- PARIS 40.000 Euros Objet : Actions pédagogiques à l'environnement CENTRE REGIONAL DE PHYTOSOCIOLOGIE 482.726 Euros Vous n’aviez jamais entendu parler de cette science en voici la définition : « La phytosociologie est la discipline botanique qui étudie les communautés végé-tales et leur relation avec le milieu, en se basant sur des listes floristiques les plus exhaustives possibles. »

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CLUB DES JURISTES- PARIS 30.000 Euros TCHOK EN DOC MARTINIQUE 20.000 Euros Objet : Ateliers de découverte du cinéma documentaire et d'initiation à la réalisation de films documentaires. INTER SERVICE MIGRANTS- PARIS 35.000 Euros Objet :Formation des acteurs intervenant auprès des femmes primo-arrivantes ISM INTERPRETARIAT - PARIS 40.000 Euros Objet : information des migrants LA MAISON DES FEMMES - ASNIERES SUR SEINE 15.000 Euros SOL § CIVILISATION - PARIS 25.000 Euros Objet: Participation à la promotion et aide à un développement fondé sur le rôle de l’homme comme acteur des territoires. Wouaouh çà c’est un programme ! CENTRE DE DOCUMENTATION, D'ÉDUCATION ET D'ACTION CONTRE LES MANIPULATIONS MENTALES ROGER IKOR 17.500 Euros

COMITE ACTION ECON. RUMILLY-ALBY DEVELLOPEMENT 9.000 Euros CLUB EXPORT MAYOTTE 4.475 Euros Gratiné quand on sait que Mayotte n’exporte rien ou presque. OUSSAIDI - BOUTIQUE GESTION MAYOTTE 356.130 Euros Objet : Aide à la création d’entreprise

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OUDJEREBOU- COUVEUSE D' ENTREPRISE DE MAYOTTE 89.000 Euros Ah, mais laisse-moi tranquille tu ne vois pas que je couve ! M'SIKANO SOLIDAIRES POUR L'EMPLOI – SADA – MAYOTTE 68. 127 Euros MAECHA ESPOIR -ACOUA – MAYOTTE 54 ;394 Euros OBSERVATOIRE DES LOYERS DE L’AGGLO. DE PARIS 729.150 Euros

Je n’ai pas pu vous faire découvrir l’océan des officines « d’aide au retour à l’emploi ou à l’insertion » qui sous des dénominations diverses recevaient 243 millions d’Euros en 2016. Une mention, très positive celle-là, qui s’adresse à une organisation remarquable : « l’Ecole de la Seconde Chance », une vraie réussite pour les jeunes en galère et qui veulent en sortir. Mais à côté de cela une litanie sur des pages et des pages de micro-« machins » -Maison de l’Emploi , Mission Locales, etc - qui ne servent pas à grand-chose et tout le monde le sait, les chômeurs les premiers.

Comme vous pouvez le constater je n’exagérais pas en parlant de « jungle » car les assos c’est un écosystème qui va du puceron au jaguar, du brin d’herbe à l’arbre géant et sa canopée.

Devant ce phénomène l’expression « c’est du grand n’importe quoi » aurait la pudeur de ces euphémismes célèbres comme le « Houston, nous avons un problème » de l’astronaute Jim Lovell lorsqu’il communiqua à la NASA l’explosion d’un réservoir d’oxygène à bord d’Apollo 13.

Non mes amis on est au-delà du « grand n’importe quoi » on est en face d’une gigantesque évaporation de précieux argent public qui est envoyé dans la nature avec la puissance d’une lance à incendie.

De cet amas il faut dégager 3 milliards d’économies pour participer au financement de la baisse des charges pour nos entreprises dont je vais parler plus loin. On raye d’un trait de plume avec 1 an de préavis des di-zaines de milliers de ces contributions en ne gardant que ce qui est clairement stratégique et du niveau de l’Etat central : santé, dépendance,

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handicap, enfance, formation, mal-logement, soutien aux forces de l’ordre et ce en faveur des associations à vocation nationale.

Même avec ce coup de faux les assos ne perdraient qu’environ 10% du fi-nancement public et en garderait environ 32 milliards.

Beaucoup de petites structures plus ou moins bidons disparaitront et l’im-pact pour le pays sera nul. Les plus sérieuses arriveront à mobiliser des dons privés en y consacrant plus d’efforts.

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SNCF ou le chemin de fer vers l’enfer.

Nous exigeons des trains ponctuels et sûrs partout en France mais est ce que nous réalisons le gouffre que représente le système ferroviaire français.

La SNCF a accumulé environ 60 Milliards d’euros de dettes dont environ 9 Milliards a été directement repris par l’Etat.

Les administrations publiques versent chaque année environ 9 Md€ à la SNCF, ce qui correspond à environ 42 % de ses charges sur le territoire na-tional. Environ 6.7 Milliards sont en fait des quasi-subventions pour faire fonctionner les lignes d’Ile-deFrance, les TER des autres régions et les lignes inter-cités (les anciens Corail) nonrentables dont le déficit croissant atteint 400 millions.

S’agissant des seuls trains régionaux et du Transilien, les usagers ne sup-portent que 30 % de leur coût selon un rapport de 2011 du centre d’analyse stratégique et un rapport de la Cour des comptes de 2016. Est-ce normal que les voyageurs de ces trains ne paient même pas le tiers du cout d’usage de ce moyen de transport ? Je trouve cela profondément inacceptable.

Mais toutes ces subventions ne suffisent pas puisque les fonds propres du groupe SNCF sont très négatifs, signes de pertes cumulées (- 7,2 Milliards d’Euros) et l’Etat devra tôt ou tard reprendre une partie de ses dettes ou la recapitaliser.

Mais disons-le franchement il y en a marre d’entendre que les problèmes de la SNCF c’est la faute au TGV. Les Français le voulaient ce putain de TGV et ils en étaient super fiers. Alors pour une fois on pourrait être un tout petit peu de bonne foi et se dire que ce prodige de technologie et qui constitue une instrument économique fantas-tique il faut l’ASSUMER !

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L’immense scandale reste le régime des retraites de cette entreprise pu-blique. Ainsi les contributions de l’Etat et du régime général des salariés du secteur privé au financement de son régime spécial de sécurité sociale s’élè-vent à près de 4 Md€, soit plus de la moitié des prestations versées. Et la raison en est simple pendant longtemps un employé de la société nationale pouvait partir à la retraite à taux plein à

55 ans pour les sédentaires et à 50 ans pour les roulants chiffres qui furent péniblement porté respectivement à 57 ans et 52 ans pour les employés nés après 1967 à la suite d’un bras de fer entre Sarkozy et les syndicats de che-minots en 2010. Vous vous rendez compte de ce scandale inouï ! Un gratte-papier de la SNCF peut se retirer peinard à 55 ans alors qu’un alter-ego dans le privé doit au minimum attendre 62 ans ! Un camionneur qui fait un bou-lot crevant, stressant et dangereux doit bosser lui jusqu’à 57 ans pour bénéficier d’une forme de pré-retraite mais qui n’est évidemment pas à taux plein.

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Quant aux pilotes de ligne dont on aura du mal à nous convaincre qu’ils n’ont pas une responsabilité écrasante, un travail exigeant, une vie itiné-rante et des horaires décalés eh bien eux ne peuvent pas partir à taux plein avant 60 ans.

C’est donc au total près de 13 milliards par an que la collectivité dépense pour avoir des trains dans ce pays et que nous finançons par nos impôts ou par plus de dettes ce qui revient au même.

Si la SNCF se ruine lentement il existe un autre domaine où la raison a dé-serté le terrain.

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La dérive insensée du transport urbain

Il s’agit du transport public urbain. L’Union des Transport Publics qui fé-dère les nombreux acteurs du secteur explique la dérive insensée du financement de ce transport essentiel pour nous tous.

Elle met en exergue une baisse de 8 points depuis 10 ans du ratio recettes-dépenses d'exploitation (hors investissements), à 31%, alors que les inves-tissements ont été soutenus durant cette période. Ce qui veut dire qu’à l’heure actuelle les recettes des billets et des abonnements représente moins d’un tiers de ce que coute l’exploitation de ces réseaux et encore moins si on tient compte des investissements.

"Il y a un effet ciseau entre des charges qui progressent de 6%, pour financer notamment une offre qui n'a cessé de se développer, et la dépense par voyage qui ne cesse de reculer", avait expliqué en 2014 Sophie Boissard, présidente de la commission législation et affaires européennes de l'UTP, et responsable à la SNCF de la stratégie immobilière. Et d'ajouter : "Les tarifs unitaires ne progressent quasiment pas.

En dix ans, le ticket unitaire et l'abonnement mensuel ont respectivement progressé de 1% et 1,1% en euros constants, tandis que l'abonnement annuel a reculé de 6,6%".

Résultat, a-t-elle lancé, "la part contributive des utilisateurs de transport (billets et abonnements) est extrêmement faible". En effet celle-ci n'a cessé de diminuer depuis plusieurs années, contrairement à l'Allemagne où elle a augmenté de 41 à 49% nous ; nous sommes passés de 39 à 31%.

On fait tout à l’envers dans ce pays et après on explique que c’est la faute à l’Euro si on ne s’en sort pas !

"Il y a 20 ans, les usagers et les contribuables payaient chacun 50% du coût du transport. Aujourd'hui, les usagers payent 30%, les contribuables 70%, alertait Jean-Pierre Farandou, vice-président de l'UTP et président du di-rectoire de Keolis.

« Le sujet est très simple. Combien paye l'usager qui utilise le service et combien payent les contribuables, car c'est la somme des deux qui finance le système. Moins l'usager paye, plus le contribuable paye", ajoutait -t-il.

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Et depuis 2014 la dérive n’a fait que s’accentuer avec le Pass Navigo à 70 Euros pour toutes les zones en Région Parisienne décidé par les Socialistes toujours en pointe sur la démagogie sociale et qui a généré une perte de revenus de 400 millions financée par une augmentation du Versement Transport de 190 millions pour les entreprises et par 210 millions de sub-ventions supplémentaires de la Région donc nos impôts en tout cas pour ceux qui en paient.

Ainsi les gens qui avaient fait un effort financier supplémentaire pour se loger près de Paris payaient un peu moins cher leur Pass Navigo que ceux qui s’étant éloignés davantage avaient pu acheter ou louer plus grand ou moins cher. Avec cette initiative les usagers franciliens ne paient plus qu’en-viron 28% du cout réel du transport public urbain de cette région. Un véritable scandale.

On a ainsi instauré un concept qui est celui de la décorrélation entre le che-min parcouru et le prix payé. Un habitant qui vit à 30 kilomètres de Paris paiera la même chose que celui qui vit dans Paris. La question qui se pose

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est pourquoi dans ce cas un Paris-Marseille couterait plus cher qu’un Paris-Nantes ou soyons fous un Paris-Lille.

Mais au fond allons jusqu’au bout de la logique, déclarons la gratuité géné-rale des transports publics dans ce pays : trains, bus, trams, métro. Vides ou pleins ils roulent de toute façon au nom du « service public » alors à quoi bon faire payer l’usager ! Mettons tout à la charge du contribuable (et sur-tout de l’entreprise la vache à lait favorite des Français) qui est aussi souvent un usager. Le cadre qui prend exactement le même train que la se-crétaire avec les mêmes contraintes, le même confort, les mêmes horaires, les mêmes retards, la même distance finira avec l’impôt par payer beaucoup plus cher que cette dernière. Justification : la justice sociale. Mais la vraie justice sociale n’est-elle pas d’instaurer la gratuité de l’eau, de l’électricité, du gaz, du fioul, du pain et de toute une série de produits de base ?

La liste des aides qui aboutissent à la gratuité ou la quasi-gratuité des trans-ports pour les moins favorisés ou les gens en « galère » est longue comme un jour sans pain et varie d’une Région à une autre, d’une Commune à une autre. Elle se traduit évidemment par une charge fiscale supplémentaire pour les autres.

J’ai adoré l’autre jour l’intervention d’un Délégué Syndical SUD Rail dans l’émission les « Grandes Gueules » de RMC et qui a eu les couilles de dire que si la SNCF perdait autant de fric c’était peut-être aussi en raison de l’in-vraisemblable multiplicité des « réduc » dont bénéficient des catégories entières de Français. Les vieux, les jeunes, les pauvres, les familles, les chô-meurs, etc.

La SNCF est un service public social à qui on demande d’être une entreprise performante dans un marché qui va s’ouvrir à la concurrence. Ils sont fous ces Gaulois !

Nous verrons plus loin comment notre système multiplie les mécanismes qui à prestation égale de service public fait payer plus cher un citoyen com-paré à un autre alors que la progressivité de l’impôt sur le revenu est censée avoir fait le job de cette péréquation sociale.

Payer son transport même à une fraction de son cout est en train de devenir un acte de civisme et le tableau suivant issu d’une étude de l’Union des Transport Publics l’illustre très bien. Il indique le montant mensuel de dé-penses des Français pour se déplacer en transports publics.

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Près de la moitié d’entre nous dépense moins de 20 Euros et près de 75% paie moins de 40 Euros pour ce qui constitue un aspect essentiel de notre vie quotidienne.

Le bon sens dans toute cette question de la mobilité c’est qu’un service pu-

blic cela se paie ou par l’impôt ou par le billet/abonnement.

Qu’une partie du cout soit pris par la collectivité donc l’Impôt ok mais nous sommes allés beaucoup trop loin et nous devons revenir à un ratio 50/50.

La moitié de la dépense globale assurée par le contribuable et l’autre moitié par l’usager ce qui suppose de remonter progressivement mais sen-siblement les prix des abonnements et des billets.

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Le plus grand chenil fiscal du Monde.

Avec ses plus de 450 niches fiscales ou « dépenses fiscales » en langage ad-ministratif coutant environ 93 milliards en 2017, la France est non seulement championne du monde de la discipline par tête d’habitant mais démontre également l’effarante propension de nos politiques et hauts-fonc-tionnaires à micro-gérer l’économie.

Pour être honnête le coût de ces « niches » est extrêmement concentré. En effet, dix dépenses représentent à elles seules plus de 50% du coût total des dépenses fiscales.

Voici les chiffres en milliards d’Euros :

Crédit d'Impôt en faveur de la Compétitivité et de l'Emploi : 20.9

Crédit d'Impôt en faveur de la Recherche : 5.8

Crédit d'impôt au titre de l'emploi d'un salarié à domicile : 4. 7

Abattement de 10 % sur le montant des retraites : 4.1

Taux de TVA de 10% pour les travaux d'amélioration, de transformation,

d'aménagement et d'entretien des logements achevés depuis plus de deux

ans : 3.6

Taux de TVA de 10% sur la restauration : 2. 7

Taux de TVA de 2,10 % applicable aux médicaments: 2.5

Taux de TVA de 5,5% pr la rénovation de certains habitats: 2.1

Taux réduit de taxe intérieure sur le gazole : 2.0

Exonération des toute une série de prestations sociales de l’assiette du cal-

cul de l’Impôt sur le Revenu : 1. 9

Total : 50.5

Il y en a donc 440 autres qui représentent 43 Milliards avec des quantités

de micro-mesures qui relèvent du clientélisme, du « coup de pouce » donné

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à des gens ou des secteurs d’activité qui gueulent plus fort que les autres ou

ont réussi à convaincre des Députés complaisants.

Eh bien il faut dégager 5 milliards dans tout ce bordel pour financer les 25 milliards de baisses de charges pour les entreprises que j’évoquerai dans un chapitre suivant.

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Le gouffre de l’Outre-Mer.

Disons-nous la vérité : l’Outre-Mer est un désastre pour la France. Ce n’est pas une « danseuse » mais une troupe de Music-Hall.

On nous abreuve de conneries sur l’immense emprise maritime que nous apportent ces territoires, sur « l’or bleu », etc.

Lisons cet extrait révélateur d’une note de l’Institut d’Emission des DOM filiale de la Banque de France intitulée « L’économie bleue dans l’Outre-mer » et datée du 29 janvier 2018. « Grâce à l’Outre-mer, qui concentre 97% de ses surfaces maritimes, la France dispose du deuxième domaine maritime au monde (11millions de km²), ce qui représente un atout géopolitique et économique majeur. Le caractère littoral ou insulaire des départements et territoires ultramarins tourne nécessairement ces économies vers la mer et confère à leurs activi-tés maritimes d’importants potentiels de développement. L’émergence d’une économie bleue est ainsi une réalité dans l’Outre-mer. Pour autant, le poids économique des activités liées à la mer reste modéré au regard des potentialités identifiées (quel euphémisme !). Selon le périmètre retenu pour cette étude, les activités maritimes représentent 2,4 % de l’emploi marchand (12.500 emplois) et 3,5 % du tissu entre-preneurial marchand (8.800 entreprises) dans l’Outre-Mer en 2015 (mon commentaire : et encore ces entreprises sont dans leur écrasante majorité unipersonnelles donc minuscules).

« L’or bleu » de l’outre-mer français génère 12.500 emplois !

Nous voyons que toute cette propagande sur la « richesse maritime » que nous apporte l’Outre-Mer est une vaste foutaise. On pourrait s’attendre à ce que ces territoires qui, à l’exception de Saint-Pierre et Miquelon, sont baignés de soleil et de mers paradisiaques exploi-tent leur énorme potentiel touristique et en faire un moteur de l’économie locale.

Il n’en est rien et un chiffre est à cet égard frappant.

Le secteur touristique emploie en moyenne 9,1 % des effectifs salariés du secteur marchand Domien pour un total de près de 28 000 salariés contre 8,1 % en métropole ce qui est évidemment un chiffre ridicule vu que pour ces territoires (à l’exception de la Nouvelle-Calédonie riche de son nickel)

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le tourisme est la seule véritable ressource après l’effondrement de l’écono-mie sucrière il y a déjà plusieurs décennies.

A cet égard certaines comparaisons laissent pantois.

Prenons la petite ile de La Barbade dans les Antilles. Avec ses 431 km2, ses 97 km de plages et ses 290.000 habitants elle accueille près d’un million de touristes par an dont de très nombreux croisiéristes. 14.000 emplois directs en dépendent et ce business génère pour l’ile environ 800 millions d’Euros de chiffre d’affaire ce qui représente 12% du PIB de ce mini-Etat.

La Guadeloupe, archipel magnifique , avec des bijoux comme Les Saintes ou Marie Galante, son vaste et superbe Parc National de la Guadeloupe au-tour du Volcan de la Soufrière, ses 1.628 km2, ses plages innombrables, son aéroport flambant neuf et de grande capacité et sa population chaleureuse et fortement éduquée de 475.000 habitants reçoit moins de 600.000 visi-teurs par an mais il y a un hic, sur ce chiffre 150.000 viennent y rendre visite à leur famille ce qui inclut les Guadeloupéens résidents en Métropole qui vont en vacances « au pays » et dépensent nettement moins localement que le vrai touriste.

Tout ceci génère un chiffre d’affaires de 600 millions d’Euros ou 6% du PIB local soit 200 millions de moins que la petite Barbade et la moitié en pour-centage de PIB.

Comment expliquer ce décalage inouï alors qu’objectivement notre chère Guadeloupe a bien plus à offrir.

Mais tout simplement parce que La Barbade indépendante n’a pas le choix, elle ne peut pas compter sur la manne providentielle d’une métropole qui l’arroserait de subsides en tout genre. La Guadeloupe elle bénéficie de cette perfusion permanente.

Je poursuis : la Guadeloupe importe pour 2.5 milliards de produits chaque année et n’exporte que pour……. 220 millions. Ce chiffre effroyable montre bien que cette économie est profondément non-productive.

Pour revenir à la comparaison avec La Barbade cette dernière a aussi un commerce extérieur très déficitaire en raison de sa dépendance énergétique totale mais elle parvient à exporter pour environ 420 millions Euros de pro-duits. Ce micro-pays arrive à vendre 200 millions d’Euros de plus que notre Guadeloupe qui dispose d’un territoire quatre fois plus grand et une popu-lation presque deux fois supérieure ! Ces chiffres illustrent à quel point la théorie victimaire de ces territoires qui arguent de leur éloignement pour

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expliquer leur non-contribution sidérale à la création nationale de richesse est fausse. On peut être un territoire caraïbe et produire quelque chose.

Un article du 2 février 2018 du journal local France Antilles peu susceptible de malveillance pour les DOM disait la chose suivante : « Le produit inté-rieur brut, chacun le sait, sert à mesurer la croissance économique d'un pays, ou d'un territoire donné. Celui de la Guadeloupe est largement supé-rieur à ceux des États de la zone, mais il reste inférieur à la moyenne hexagonale : de l'ordre de 8,1 milliards d'euros….La spécificité de notre PIB, c'est qu'il est, très largement, dominé par la dépense publique. Cette dépense publique - État, collectivités locales et sécurité sociale - atteint 6,4 milliards annuels. Le ratio entre dépense publique et PIB est donc de 79%. C'est énorme, si l'on songe qu'en moyenne métropolitaine, il n'est que de 56,6%.

La dépense publique constitue donc un facteur majeur du PIB. Et c'est d'autant plus vrai qu'elle n'est couverte qu'à 40% par les prélè-vements - fiscalité nationale et locale, cotisations sociales - perçus en Guadeloupe. Le total de ces prélèvements est de l'ordre de 2,6 milliards. » Ce qui est dit en clair c’est que non seulement cette ile ne vit que margina-lement de son activité économique et que celle-çi ne finance la dépense publique et sociale locale par les taxes, impôts et cotisations levés sur place qu’à hauteur de 40%, le reste donc 60% vient de la Métropole soit 3.8 mil-liards d’Euros pour la seule Guadeloupe !

Je ne veux pas dénigrer « Gwada » comme l’appelle familièrement ses ha-bitants car La Martinique et la Guyane ne font guère mieux et sont presque vertueuses par rapport à La Réunion qui, elle, détient la Palme d’Or du « foutage de gueule» économique.

En 2016, ce territoire de plus de 800.000 habitants a importé pour 4.85 milliards d’Euros et a exporté pour 315 millions soit un taux de couverture de 6.5%...... encore plus fort que la Guadeloupe et son taux lamentable de 9%!

Une fois de plus la comparaison de voisinage est accablante.

L’Ile Maurice distante de 226 km et qui n’a aucune ressource naturelle autre que le tourisme importe pour 4.1 milliards mais exporte pour 1,92 milliards d’euros de marchandises :

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Préparations et conserves de poissons,

Sucres de canne ou de betterave et saccharose

T-shirts et maillots de corps, en bonneterie

Chemises et chemisettes, pour hommes ou garçonnets

Costumes ou complets, ensembles, vestons

Poissons, comestibles, congelés

Appareils d'émission pour la radiotéléphonie,

Diamants travaillés,

Chandails, pull-overs, cardigans, gilets et...

Vanille

Maurice fait 6 fois plus d’exportation que la Réunion qui se contente de vendre un peu de sucre et du rhum !

La Réunion, ile sublime, reçoit moins de 450.000 touristes par an (dont pas mal de Réunionnais travaillant en Métropole qui viennent « au pays » pour les vacances) alors que Maurice à 40 mn d’avion, plus petite, plus densé-ment peuplée et moins riche en paysages en reçoit 1.3 million !

Comment expliquer cette honte ! Et bien il y a les Mauriciens d’un coté qui se battent, se démènent, trouvent des solutions et les Réunionnais de l’autre, irrigués, perfusés, alimentés par la Métropole.

Pourquoi se crever le cul quand l’argent tombe du ciel ?

A Port-Louis on se demande chaque jour comment développer l’économie pour améliorer le sort d’une population qui ne peut compter que sur elle-même, à Saint -Denis de la Réunion on se préoccupe principalement des inégalités sociales avec la Métropole.

Il faut dire la vérité, ces Département lointains sont économiquement inexistants et ne survivent que grâce à une dépense publique et sociale par habitant démentielle. Si l’ensemble de la France vivait au rythme écono-mique et social de l’Outre-Mer, nous trouverions la situation du Venezuela enviable !

Comment expliquer cette insanité ?

La raison est politique, idéologique et partiellement économique.

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Les DOM-COM représentent des voix aux élections nationales. On a dit par exemple que l’accession au pouvoir du socialiste qui nous a mal gouverné de 2012 à 2017 était lié au vote massif des Domiens en sa faveur.

Idéologique, car demander à ces bouts de France de contribuer à la richesse nationale, de se « bouger le cul », relève de la stigmatisation, du racisme et du colonialisme. Nous leur devons tout, ils ne nous doivent rien.

Nous devons déjà être reconnaissants qu’ils ne nous traduisent pas de-vant le « Tribunal de Nuremberg du Colonialisme et de la Traite », qu’ils nous pardonnent d’avoir arraché d’Afrique leurs arrière-arrière grands-parents pour les faire bosser dans les plantations de canne à sucre.

Ils sont Français, ils doivent avoir le niveau de vie des Français, les infras-tructures des Français, les services publics de leurs concitoyens de Métropole.

Et votre contribution à la création de richesse du pays?

« On est loin, on subit des handicaps structurels, nous sommes abandonnés par la Métropole, etc ! »

Une culture de l’excuse archi-rodée que les comparaisons avec les terri-toires indépendants voisins agacent. Si l’on pousse un peu l’argumentation cela se termine invariablement par un : « Vous êtes raciste, vous » !

L’Outre-Mer c’est la mauvaise conscience de ce pays. Il faut raquer et fermer sa gueule. Et puis ce ne sont que « quelques milliards » oui enfin une bonne quinzaine de milliards quand même.

Alors que faire ? C’est assez simple : réduire de façon programmée les trans-ferts publics de la Métropole pour les ramener à un niveau plus raisonnable. Disons que les DOM-COM devront contribuer localement à hauteur d‘au moins 50% au financement de la dépense publique et sociale sur place. Cela n’est pas discriminatoire car aucun Département de Métropole ne contri-bue si peu même la Corse.

Nous avons vu qu’à la Guadeloupe nous étions à 40%, passer progressive-ment à 50% c’est demander à ce territoire de contribuer 600 millions supplémentaires par an et pour ce faire il faut augmenter la recette fiscale locale par une croissance de l’activité économique ou baisser la dépense pu-blique ou les deux. Les moyens d’y arriver doivent être laissés à la main des autorités locales. La baisse de 25 milliards d’Euros de charges patronales

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que nous devons faire bénéficierait aux entreprise locales. Qu’elles en tirent parti !

Si les DOM-COM sont incapables d’avoir une activité économique produc-tive même réduite alors diminuons au moins la charge pour la Métropole !

Une telle approche provoquera la révolution dans ces territoires ce qui n’a aucune importance. Les DOM-COM peuvent se mettre en grève générale illimitée, l’impact sur l’économie française sera proche de 0.

S’ils menacent de « tout casser » il faut simplement leur répondre que l’on ne reconstruira pas avec l’argent de la Métropole mais avec le leur.

Je ne veux que du bien à mes concitoyens d’Outre-Mer mais il faut avoir le courage et l’honnêteté de dire que « trop c’est trop » ou plutôt « pas assez c’est pas assez ».

Cette complaisance dans la non-production, la non-génération de richesse au niveau local alors que des territoires indépendants voisins démontrent leur capacité à se débrouiller vu qu’il n’ont pas le choix est devenu inaccep-table pour une France écrasée d’impôts et de déficits publics et sociaux.

Les Français de Métropole doivent élever la voix face à ce scandale perma-nent et ne plus se laisser imposer de « fermer leur clapet » sous prétexte que demander des comptes à l’Outre –Mer c’est mal, car « la solidarité s’im-pose ».

Il ne peut y avoir de solidarité que s’il y a un effort commun pour participer au bien commun or il est manifeste que les DOM-COM sous-exploitent leurs atouts, leurs richesses naturelles et la main d’oeuvre dont ils disposent car ils ont l’immense privilège de pouvoir se le permettre puisque nous Français de Métropole payons la facture de ce laxisme, de cette indolence économique.

On ne peut et on ne veut plus continuer comme cela !

Je vais finir ce chapitre avec Mayotte.

Quand allons-nous mettre de l’ordre dans la situation totalement ahuris-sante de ce caillou que Giscard d’Estaing, contre tout bon sens, a accepté de retenir dans la communauté française lors de l’indépendance des Comores en 1974 et que ce dingue de Sarkozy a départementalisé augmentant ainsi son attractivité pour les migrants comoriens et le cout pour la collectivité nationale ?

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Mayotte est une bombe démographique.

Sa population a été multipliée par 7 en 50 ans et atteint selon les chiffres officiels 256.000 habitants, chiffre sous –estimé en raison de la présence massive de clandestins, ce qui donne un ratio démentiel de 627 au Km2. Près de la moitié de la population a moins de 18 ans. La croissance démo-graphique frôle les 4% par an ce qui fait qu’à ce rythme la population aura doublé d’ici 20 ans pour atteindre un demimillion et ce territoire sera un champ de mines social dont le cout pour la France va exploser.

Il n’y aucune raison pour que la vague migratoire s’arrête car les Comores voisines ont 800.000 habitants avec une densité de plus de 400 au km2 ce qui est énorme pour un pays misérable dont le revenu par tête de 600 euros par an est l’un des plus bas du monde alors que celui de Mayotte est de plus de 10 fois supérieur.

La population comorienne croit à 2.5% par an alors que l’économie elle se développe au rythme de 1% à 2% par an, équation impossible qui rend l’exode incontournable.

Aujourd’hui la population mahoraise est à bout et n’en déplaise à la bien-pensance gaucho-immigrationniste, les gens qui crient « les étrangers de-hors » dans les rues de Mamoudzou ne sont pas des Blancs néo-pétainistes, racistes, islamophobes, fermés, intolérants, égoïstes.

Ce sont en fait des Français noirs et musulmans qui ne veulent plus de cette invasion de leur territoire par des gens qui ont la même couleur de peau, la même langue et la même religion qu’eux mais qui dégradent profondément la vie quotidienne dans l’ïle en alimentant l’insécurité, en saturant le sys-tème de santé, en polluant le marché de l’emploi déjà très déséquilibré avec une offre de travail « au black » de Comoriens aux abois prêts à bosser pour trois fois rien.

Nous ne faisons pas ce qu’il faut pour arrêter cette folie. Nous continuons à discuter gentiment avec les autorités voisines trop contentes d’exporter vers Mayotte une partie de la misère explosive de l’archipel et ce d’autant que, même très pauvres, les migrants à Mayotte envoient de l’argent « au pays ».

La solution existe. Elle nécessite une très grande fermeté et l’abandon d’une diplomatie feutrée avec les autorités de Moroni.

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Le problème se situe dans l’ile d’Anjouan d’où part la quasi intégralité des illégaux qui embarquent dans des petits canots de pêches à moteur, les fa-meux kwassa-kwassas, pour faire les 70 kilomètres de mer dangereuse entre les deux iles.

Il faut y déployer quelques dizaines de Gendarmes et de Policiers travaillant officiellement avec la Police locale pour démanteler les réseaux de passeurs, arrêter les bateaux de clandestins en partance et les détruire, le tout appuyé par une unité de Zodiacs de la Marine Nationale elle aussi basée à Anjouan et qui inter-ceptera les « kwassa-kwassas » qui auront échappé à la vigilance des forces terrestres, les remorqueront vers l’ile comorienne et les détrui-ront.

Avec un tel dispositif le flux ne s’arrêtera pas totalement car le désir de dé-part est trop fort mais il diminuera de 90% ou plus ce qui est bien suffisant pour gérer la situation à Mayotte.

On m’objectera que les Autorités comoriennes n’accepteront pas cette solu-tion attentatoire à leur souveraineté.

C’est ici qu’il faut écarter les diplomates aux fesses serrées du Quai d’Orsay pour mettre devant le gouvernement comorien des hommes et des femmes solides qui mettront un marché très clair sous le nez de nos amis: coopérer avec la France ou se passer de notre générosité qui est indispensable à la survie de l’archipel puisqu’elle représente entre 25 et 45% des flux d’aides dont bénéficie le pays et la réduction à presque 0 des visas de tourisme pour les Comoriens qui veulent se rendre en France visiter leur famille.

Si par fierté les Comoriens devaient refuser alors nous devrions nous même patrouiller les eaux de cette ile même si c’est une violation de la souverai-neté de cet Etat totalement défaillant qui ne pourra opposer que des protestations sans effets.

C’est brutal, inélégant et non-diplomatique mais « rien à foutre » car la poursuite de la stratégie actuelle est inopérante et mène Mayotte au chaos.

La répression n’est pas une réponse suffisante, nous devons également aug-menter massivement, en la multipliant par 3 ou 4, l’Aide au Développement pour les iles comoriennes voisines de Mayotte grâce au changement de stra-tégie que je propose pour notre aide au développement dans le chapitre sur ce sujet.

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VGE et Sarkozy nous ont mis dans une situation invraisemblable mais on ne peut plus se contenter de se lamenter de leurs décisions catastrophiques, il faut agir et sans les contorsionnements, les atermoiements et les compro-mis foireux habituels qui ne règlent rien.

Il faudra aussi s’attaquer au problème de la surnatalité car le taux de fécon-dité y est de 5 enfants par femmes ce qui est absolument insoutenable pour une ile qui n’a pas une économie susceptible de faire vivre une population locale en forte expansion.

Car comme pour les autres DOM-COM les chiffres économiques sont ter-ribles mais en pire. Le commerce extérieur de l’ile témoigne de la totale inexistence d’une économie locale : 505 millions d’Euros d’importations pour 12 millions d’exportations ! Le tourisme est balbutiant avec 50.000 visiteurs par an ce qui n’est rien pour un territoire qui a de vrais atouts tou-ristiques.

Il faut donc que le planning familial devienne une priorité absolue pour Mayotte.

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Après la gabegie et le gaspillage attaquons-nous à cet Etat gargantuesque que nous voulons partout, tout le temps mais qui finit par se ruiner et nous ruiner.

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Restructurer l’Administration du Territoire

Nous souhaitons des services publics de proximité partout en France même quand les réalités démographiques locales imposent des rationalisations profondes.

Prenons l’exemple de l’Administration Préfectorale avec ses 25.000 fonc-tionnaires. Nous avons 1 Préfecture par Département ce qui est normal mais il faut y ajouter 233 Sous-Préfectures qui sont censés assurer la proxi-mité de l’Etat avec la population.

En 1929 à une époque où la voiture était rare et où les moyens de télécom-munications quasi –inexistants nous vivions avec 279 Sous-Préfectures.

Alors qu’aujourd’hui quasiment chaque Français a sa voiture, en tout cas en Province, le pays est sillonné de bonnes routes ce qui met la plupart des Préfectures à moins d’une heure de n’importe quel point d’un Département et où enfin la relation digitale avec l’Administration s’est considérablement développée nous maintenons ces structures en grand nombre pour que la population « ne se sente pas abandonnée ». Absurde.

En vérité il faut supprimer en masse ces sous-préfectures et n’en maintenir que dans des Départements de grande taille géographique et /ou doté de territoires véritablement enclavés.

Les services seront concentrés dans les Préfectures et on pourra réaliser des économies de personnel, de locaux et d’une foultitude de dépenses annexes.

Puisque nous parlons « territoire » je vais aborder la question de notre or-ganisation administrative et chose rare je vais soutenir un des points du programme présidentiel de Marine le Pen : la suppression des Régions.

En France nous aimons un Etat à la fois fort et présent à nos côtés ce qui est très bien mais à la condition que nous le fassions rationnellement.

Nous savons qu’il y a trop de strates dans notre structure administrative c’est le fameux « millefeuille » mais je préfère la lasagne qui par sa taille et sa sauce riche illustre mieux le problème.

Les Français sont attachés à la proximité de l’Etat mais la Région est tout sauf proche et cette distance s’est encore accrue avec la création de véri-tables monstres comme l’Auvergne-Rhône-Alpes, La Nouvelle-Aquitaine,

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L’Occitanie, le Grand-Est, le Centre avec la folle réforme de Novembre 2014.

La Région en France c’est débile pour 4 raisons principales :

Elle est devenue géographiquement trop grande avec la réduction de 22 à 12.

Cela ne correspond pas une cohérence ou à une logique économique terri-toriale. Elle est en fait une imitation pâle et inutile du système allemand.

Ses couts de fonctionnement sont élevés (administration + assemblée ré-gionale)

Et pire que tout cela, la Région française n’a – à la différence du Lander allemand qui est le pilier d’un système véritablement fédéral - que des at-tributions et des moyens limités qui pourraient parfaitement être pris en charge à un autre niveau déjà existant.

Si on lit la liste de ses compétences on pourrait être impressionné :

- Le développement économique - L’aménagement du territoire - La prévention et la gestion des déchets

- La gestion des transports non-urbain des transports mais également celle des transports régionaux de voyageurs

- La formation professionnelle et l’apprentissage - La construction, l’entretien et le fonctionnement des Lycées

- Le développement des Ports et Aéroports

Quand on voit cela on s’attend à des budgets importants n’est-ce pas ? Il n’en est rien.

Le budget global de dépenses des 12 régions de Métropole atteint 31 mil-liards d’Euros soit environ 2.5 milliards d’Euros en moyenne par région.

Cela représente à peine 5% de la dépense totale des Administrations Pu-bliques au sens large, 684 milliards (hors « Sécu ») qui se répartit en 438 milliards pour l’Etat et les organismes qui lui sont rattachés et 245 milliards pour les collectivité locales (Communes, Département – Régions, etc).

Les Départements ont un budget qui atteint les 70 milliards d’Euros si on additionne celui de la Métropole de Lyon mais qui exclut Paris qui est à la fois une Commune et un Département.

Les Communes ont quant à elles un budget global de 93 milliards d’Euros.

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Si on ajoute à ces 3 chiffres les budgets des syndicats intercommunaux (14-15 milliards) et ceux des Organismes Divers d’Administration Locale liées aux collectivité ou ODAL* (38 milliards) on arrive bien à environ 245 mil-liards.

* Les ODAL regroupent principalement : des établissements publics locaux : centres communaux d'action sociale (CCAS), caisses des écoles, services départementaux d'incendie et de secours (SDIS);les éta-blissements publics locaux d'enseignement : collèges, lycées d'enseignement général et professionnel (à noter : les salaires des enseignants sont versés par l'État et ne constituent donc pas une dépense des administrations publiques locales) ;les associations récréatives et culturelles financées majoritairement par les collectivi-tés territoriales ;- les chambres consulaires (commerce et industrie, agriculture et métiers).

Les Collectivités Locales c’est environ 1,9 million d’agents : les 3/4 dans les régions, départements et communes, et 1/4 dans les divers organismes rat-tachés à ces collectivités et cela ne prend naturellement pas en compte la Fonction Publique Hospitalière avec ses 1,161 million d’agents.

Voyons comment se répartit cette fonction publique territoriale :

Nous voyons bien qu’avec leurs 81.000 fonctionnaires les Régions ne pèsent rien et que c’est bien dans les Communes, les Départements et les ODAL que tout se joue.

Mais pourquoi faut-il rationaliser cette administration territoriale?

Mais parce que là aussi nous engloutissons des sommes folles.

Le cout de personnel de cet ensemble est d’environ 71 milliards dont 37 mil-liards pour les Communes, 13 Milliards pour les Départements et 3.5

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milliards pour les Régions plus 17.5 milliards qui s’engouffrent dans les syn-dicats intercommunaux (2 milliards) et les établissements publics locaux (ODAL) dont j’ai donné la définition plus haut avec le chiffre inouï de 15.5 milliards.

Les chiffres de la dépense de fonctionnement (hors frais de personnel et frais financiers liés à la dette) donnent le vertige.

18 milliards pour les Communes, un peu plus de 5 Milliards pour les Dépar-tements,

3.2 Milliards pour les Régions, 7 milliards pour les syndicats intercommu-naux et …… 26 milliards pour les ODAL.

La France c’est « la valse à mille temps » des milliards.

Alors soyons sérieux et regardons les choses en face. Il faut fusionner les Régions et les Département mais certainement pas au détriment de ces der-niers qui sont avec les Communes véritablement les piliers de notre organisation territoriale dont les Préfectures sont le ciment.

Les Régions ne servent à rien et des rationalisations évidentes de compé-tences sont possibles entre administration territoriales et je vais le démontrer.

Reprenons ce que les Régions sont censés faire et les budgets en face (total de 31 milliards je le rappelle)

Les Lycées absorbent 5.5 milliards du budget des Régions. De leur côté les Départements s’occupent des Collèges pour lesquels ils dépensent environ 5.5 milliards aussi entre les dépenses de fonctionnement et d’investisse-ment. Il y a également les Communes qui elles financent les écoles primaires et les maternelles publiques.

Question toute bête : qu’elle est la différence de nature entre l’entretien d’un Lycée, d’un Collège et d’une Ecole qui justifie que 3 niveaux différents d’ad-ministration locale s’occupent de leur gestion (qui ne comprend évidemment pas la gestion du personnel enseignant qui relève de l’Educa-tion Nationale) ?

La réponse est simple : aucune. C’est globalement le même boulot et la même expertise requise.

La seule explication rationnelle à cette débilité c’est le partage des attribu-tions pour que chacun puisse mieux justifier de son existence.

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Le Département pourrait parfaitement prendre en charge la gestion des 3 niveaux de lieux d’enseignement et cette rationalisation évidente permet-trait des réduire les effectifs dédiés à cette tâche.

Cela ne peut pas se faire au niveau communal car beaucoup de communes n’ont pas les 3 types d’établissements et cela n’a aucune raison de se traiter au niveau régional trop lointain.

La seule structure territoriale qui est à la fois proche des parents et des chefs d’établissements, et dans laquelle cohabitent écoles, collèges et lycées c’est bien le Département.

Prenons maintenant un autre aspect de l’activité des Régions qui est la formation professionnelle et l’apprentissage. Qu’est-ce que ces activités viennent faire dans la compétence territoriale ?

Dans la formation professionnelle et l’apprentissage il y a plusieurs do-maines.

L’Etat prend directement en charge la formation de ses agents.

Les entreprises savent mieux que quiconque s’occuper de la formation de leurs employés car elles connaissent leurs besoins et il en est de même de l’apprentissage qui se fait largement sur le lieu de travail.

Les 1.100 Centres de Formation d’Apprentis (les CFA) jouent un rôle essen-tiel puisqu’ils assurent la formation professionnelle théorique qui se poursuit par des stages en entreprise. Ils sont gérés par des organismes pri-vés (associations, entreprises, etc.), des chambres de métiers ou de commerce et d'industrie et des organismes publics (lycées, etc.).

Les CFA se répartissent en deux catégories :

-les CFA à convention nationale qui sont directement financés - totalement ou partiellement - par l'État qui passe une convention avec ces établisse-ments.

-les CFA à convention régionale - qui sont les plus nombreux - sont financés notamment par la taxe d'apprentissage qui est complétée par des subven-tions régionales.

Mais là encore quel est le rôle de la collectivité locale ? La pédagogie étant sous la tutelle de l’Education Nationale et la gestion à la charge des divers organismes que j’ai cités plus haut que reste-t-il ?. L’argent. Le rôle de Ré-gion c’est de subventionner.

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Mais y a-t-il besoin d’une structure comme celle-ci pour donner des sous à un établissement de formation ? Evidemment non. Là encore le Départe-ment ou l’Etat peut parfaitement le faire.

Avant de passer au plat de résistance que représente le Transport regardons en quoi consiste « l’action économique des Régions ».

Cela représente 4.7% des dépenses soit la somme absolument ridicule d’1 milliard d’Euros auquel il faut ajouter 1.5 milliards consacrés aux investis-sements.

Donc 2.5 milliards c’est à dire rien compte tenu de l’ampleur du sujet.

A cela il faut ajouter les fonds européens. Vous savez c’est cet argent que l’on donne à Bruxelles et qui nous le renvoie pour aider nos Régions. Comme si nous n’étions pas capables de nous occuper du financement de nos territoires et qu’il fallait que des fonctionnaires bruxellois viennent mettre leur nez là-dedans. Je traiterai de cette aberration dans la section sur l’Europe.

Pour moi les choses sont claires : l’action économique locale doit redevenir une compétence conjointe de l’Etat et du Département. Il faut redonner ce rôle à ce qui était la DATAR dont je vais parler plus loin et qui s’appelle aujourd’hui le Commissariat Général à l’Egalité des Territoires.

Venons-en aux transports régionaux qui constituent le plus gros budget des régions avec plus de 6 milliards d’Euros de dépenses de fonctionnement et 2.7 milliards d’investissements.

C’est la principale justification de l’existence de la Région car il est difficile de nier que le transport des voyageurs au niveau local peut être trans-com-munal voire transdépartemental quand on va au boulot tous les matins.

Je vous livre ci-dessous en toute transparence les chiffres de transport fer-roviaire régional de la SNCF.

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L’écrasante majorité de cette commutation quotidienne est le fait des Fran-ciliens avec 1.2 milliards de voyageurs par an contre 330 millions pour toutes les autres régions réunies.

Si on retirait de ce dernier chiffre ce qui ressort du transport banlieue –centre-ville des agglomérations de Lyon et Marseille-Aix on doit descendre en dessous de 200 millions donc « que dalle » !

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Mais soyons clairs sur un point essentiel. Qui s’occupe véritablement de ces transports ? Essentiellement la SNCF bien sûr. C’est elle qui gère, opère, investit.

Donc pour conclure on justifie largement l’existence de toute une structure territoriale – la Région - qui complexifie l’administration du pays, génère des couts importants (élus, fonctionnaires, bâtiments, frais divers) pour « s’occuper » d’une problématique de transport qui concerne essentielle-ment une région, l’Ile-de-France et accessoirement 2 agglomérations.

C’est totalement dingue et cela d’autant plus que les grandes structures de coordination qui assurent l’écrasante majorité du transport que sont le STIF pour la région parisienne, SYTRAL pour Lyon et La Régie des Trans-ports Métropolitains pour Marseille-Aix- Provence comportent bien plus de représentants locaux (communes) que régionaux.

Pourquoi nos gouvernants restent sourds à ces évidences?

Parce que la Région représente le totem, le Mont du Temple d’une religion qui se nomme DECENTRALISATION.

Elle nait dans les faits avec les Lois Deferre de 1982 juste après l’arrivée de

Mitterrand et de la Gauche au pouvoir. Elle répondait à la demande des élites locales qui considéraient qu’elles étaient plus à même d’apprécier les besoins et les priorités de leur territoire que ne l’était un Etat centralisé et lointain.

Peu importe que nous venions de sortir des 30 Glorieuses où la France gérée de Paris avait non seulement connu une période économique faste mais également un formidable aménagement du territoire national qui n’oubliait personne.

De 1945 au début des années 80 notre pays non-décentralisé s’est couvert d’infrastructures nouvelles: routes autoroutes, hôpitaux, HLM, ponts, bi-bliothèques, stades, piscines, maison de la jeunesse, etc

La Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régio-nale (DATAR) crée en 1963 joua un rôle crucial dans la répartition de l’effort de développement et d’investissement sur l’ensemble du pays. Les hauts fonctionnaires qui la dirigeaient étaient animés de cet esprit jacobin d’une France une et indivisible dont chaque morceau comptait. Travaillant avec les Conseil Généraux et les Préfets ils sillonnaient les Départements écoutant, discutant et faisant remonter à Paris les besoins locaux.

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Ils avaient surtout une vision d’ensemble.

Les décisions se prenaient dans la Capitale, c’est vrai, mais qui peut dire qu’elles étaient mauvaises ou insuffisantes ? Qui peut dire que Paris et sa région étaient mieux traités que le reste?

Ce qu’il y avait de frustrant pour les barons locaux c’est absence de prise directe sur les décisions.

Quand Paris avait décidé c’était généralement plié.

Le pouvoir et l’argent, étaient tous deux loin, difficile à influencer ou capter. Sur le terrain le patron c’était le grand commis de l’Etat, le Préfet. Puissant, incorruptible, neutre car mobile, il ne s’en laissait pas compter et exerçait une tutelle souvent lourde et tatillonne qui agaçait les élus locaux.

La décentralisation se fut aussi au fur et à mesure de son développement l’émergence de toute une bureaucratie locale dont le nombre et le cout ex-plosa sans d’ailleurs que cela se traduise par une baisse des effectifs et des dépenses de fonctionnement des administrations centrales. Des jobs à dis-tribuer c’est de l’influence et du pouvoir pour les nouveaux seigneurs de la démocratie locale.

Pour simplifier l’organisation administrative de ce pays il faut aussi re-grouper les communes afin qu’il en reste environ 20.000 ce qui parait beaucoup par rapport à l’Allemagne qui en compte 12.000 pour plus de 80 millions d’habitants et l’Italie qui en a environ 8 .000 pour 61 millions de citoyens.

La différence c’est que nous sommes géographiquement un grand pays de 650.000 km2 dont la taille correspond à peu près au cumul de nos deux grands voisins.

20.000 communes est un chiffre raisonnable qui combine la proximité et la rationalité et 15.000 micro-communes en moins cela représentera des cen-taines de millions d’économies de frais de fonctionnement et des impôts locaux en moins.

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La Justice, l’Ecole, l’Ecologie, la Corse.

Nous voulons des hôpitaux proches de chez nous et à taille humaine mais avec tous les services nécessaires, avec un haut niveau de qualité et à un prix abordable. Nous estimons que le personnel hospitalier devrait être mieux payé et moins stressé mais la dette de nos hôpitaux publics atteint déjà 30 milliards d’Euros, le déficit pour 2017 atteindrait lui 1.7 milliards. Mais quand le gouvernement augmente le « forfait hospitalier » de 2 Euros on crie au scandale !

La santé est un sujet trop vaste pour que je l’aborde mais ici aussi il faut faire preuve de bon sens. Une santé de qualité à un cout supportable pour la communauté nationale doit bien sûr être gérée rationnellement. Les pe-tits Hôpitaux sont soi souséquipés car n’ayant pas une masse critique pour absorber l’amortissement des technologies de pointe soi des gouffres finan-ciers. Ni l’un ni l’autre n’est acceptable.

Ce qui est en tout cas certain c’est que la baisse de l’immigration et le renvoi des clandestins allègera la pression sur cette institution capitale et au-jourd’hui à bout de souffle.

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Une vraie justice.

Nous plaignons nos policiers et gendarmes victimes d’horaires infernaux et de vie de famille disloquées mais nous laissons des juges complaisants re-lâcher des délinquants récidivistes faute de place de prison ou par idéologie anti-pénale.

Nous manquons cruellement et de magistrat et de places de prison puisque nous avons un des plus faibles budgets de la Justice d’Europe avec moins de 0.2% de PIB alors que les autres pays y consacrent des sommes nette-ment supérieures en % du PIB comme le montrent les statistiques suivantes émanant du Conseil de l’Europe.

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Ainsi en France le budget de la Justice, une des valeurs fondamentales de notre société, ne représente que 0.2% du PIB donc loin derrière la plupart des autres pays et se situe à 7 milliards d’Euros tandis que celui de la Culture domaine certes important mais, à mes yeux, moins crucial que le premier dépasse les 10 Milliards d’Euros.

Comme dans toute civilisation où la Loi du Talion a été supprimée et où la société doit rendre justice nous nous devons de réprimer les actes qui bri-sent le pacte social et ceux qui portent atteinte aux personnes.

Cette sanction qui permet le maintien de l’ordre et la tranquillité publique ne peut être appliquée dans des conditions humaines et constructives tant que nous ne consacrerons pas à la Justice le budget qu’elle mérite.

-Oui les juges sont parfois trop laxistes dans l’application des peines,

-Oui trop de gens ne vont pas en prison alors qu’ils le devraient,

-Oui les prisonniers vivent dans des conditions souvent dégueulasses ce qui n’est pas digne de notre civilisation,

-Oui trop de gens subissent en préventive des délais insupportables avant d’être enfin jugés ou simplement relaxés,

et

-Oui les prisonniers manquent cruellement de moyens pour travailler et s’éduquer afin de réintégrer la société quand ils auront effectué une peine juste et à la hauteur de la gravité de leurs actes et non pas « adaptée » ou « minorée » par une magistrature qui ne croit pas à l’efficacité de l’incarcéra-tion tant celle-ci n’assure plus le rôle social qui est le sien.

La prison doit punir, c’est à cela qu’elle sert en tout cas à mes yeux et à ceux de millions de Français, mais la privation de liberté, l’enfermement est en soi une telle sanction qu’il est totalement inacceptable d’y ajouter la saleté, la vétusté, l’indignité, l’insécurité, la promiscuité et l’oisiveté.

Construire et moderniser nos prisons est cent fois plus important qu’une quantité de dépenses publiques et sociales dont l’utilité est plus que dou-teuse et quand nous aurons fait ce choix évident alors les juges n’auront plus l’argument du surpeuplement et du sous-développement social des prisons pour minimiser les peines.

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Les peines de substitution je suis radicalement contre et quand on nous dit que le bracelet électronique est une lourde sanction pour un délinquant je me demande de qui on se moque. Prononcer des peines de prison sans y envoyer les gens est d’une hypocrisie sans nom.

Nous devons aussi faire l’expérience de prisons plus petites, moins sécuri-sées, moins surveillées (donc moins chères) et plus humaines pour tout le monde (gardiens aussi) à destination de délinquants considérés non-dan-gereux et auteurs de délits sans « atteinte aux corps humain » donc sans violence physique. La sanction de l’évasion ? Aller dans la vraie prison.

J’ai été contre la suppression de la peine de mort dans les années 80 mais j’ai admis la logique philosophique de l’abolition. La société civilisée ne tue pas de sang-froid.

D’accord, mais quand un humain a commis des crimes atroces et en con-naissance de cause alors il s’est définitivement retranché de notre monde. Il est un devenu un chien enragé que l’on n’exécute pas pour ne pas être aussi sauvage que lui mais on l’envoie finir sa vie en prison. Sa rémission, son repentir, sa réhabilitation ne nous regarde plus. S’il ou elle est croyant c’est une affaire entre Dieu et lui /elle, sinon c’est à sa conscience qu’il/elle doit répondre.

Ainsi la peine dite « à perpétuité » doit voir la « période incompressible » relevée à

40 ans au lieu de 30 ans aujourd’hui et la peine de sureté minimale relevée à 30 ans au lieu de 22 ans à l’heure actuelle. Ces durées sont assimilables à une « vraie perpétuité ».

Abordons maintenant un sujet compliqué mais qui empoisonne notre so-ciété.

Je veux faire ici le procès de l’interdiction du commerce et de la con-sommation du Cannabis.

L’usage de cette drogue douce concerne environ 700.000 fumeurs quoti-diens et un nombre incalculable de consommateurs occasionnels.

L’Institut Terra Nova avait révélé en 2014 que le budget de la lutte contre le Cannabis était de 500 millions d’Euros par an. Pouvons-nous imaginer le temps insensé passé par nos Policiers et Gendarmes pour traquer les petits dealers, les appréhender et les revoir peu après sur leurs « lieu de travail ».

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Quand est-ce que nous allons réaliser que la légalisation et la régularisation de cette consommation peut non seulement libérer nos forces de l’ordre pour des taches plus importantes mais également rapporter des recettes fis-cales à l’Etat ?

Ce pays est déjà shooté aux psychotropes, (calmants et somnifères). D’après un rapport l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) d’avril 2017, 64,6 millions de boîtes de benzodiazépines anxiolytiques et 46,1 mil-lions de boîtes d’hypnotiques ont été vendues en 2015 et c’est près de 13,4% de la population française qui avait consommé en 2015 au moins une fois une benzodiazépine (anxiolytique principalement) », précise le rapport.

Nous picolons aussi allègrement et cela nous tue. Selon les chiffres de l'INSEE et de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, 49.051 personnes sont mortes en France à cause de l'alcool en 2015. Le tabac et la consommation excessive d'alcool sont les deux pre-mières causes de mortalité prématurée en France.

En 2015, le nombre de malades imputés à la consommation d'alcool est de 1,2 million.

Il joue également un rôle causal dans de nombreux autres décès (accidents, suicides, cancers…) Près d'un tiers des décès liés à l'alcool ont été provoqués par des cancers (15.000), contre 12.000 par maladies cardiovasculaires, 8.000 par maladies digestives, et 3.000 par maladies mentales et troubles du comportement.

La France fait partie des pays où l'alcool est le plus meurtrier.

Les statistiques des morts dues aux drogues en France sont élo-quentes :

• Tabac 78.966 (2015) • Alcool 49.051 (2015) • Héroïne 53 • Opioïdes licites 43 • Cocaïne 30

• Cannabis 6

Quand est ce que nous bannirons l’alcool et les cigarettes de ce pays ?

Jamais bien sûr !

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Alors arrêtons cette hypocrisie couteuse et légalisons la consommation du cannabis en la taxant raisonnablement.

Le cannabis est mauvais pour les jeunes et en quantité excessive c’est vrai mais c’est aussi vrai de l’alcool et du tabac qu’ils consomment également.

Appliquons donc à cette substance les mêmes règles de précaution, de pré-vention et d’information sur les effets nocifs que celles que nous appliquons à d’autres produits dont l’usage en quantité importante ou excessive est dé-conseillé (alcool, tabac).

500 millions d’économies pour la chasse à ce trafic que nous pourrions ré-allouer à la lutte contre l’immigration clandestine, à la traque des chauffards et des voyous de la route qui provoquent des morts et des blessés par milliers tous les ans et évidemment à l’amélioration des conditions de travail de nos forces de l’ordre.

La légalisation et l’officialisation de ce commerce génèrera environ 1 mil-liard d’Euros de taxes donc de recettes fiscales et une suggestion de ma part: celle de vendre le cannabis dans nos Bureaux de Tabacs. Nous regrettons la fermeture de ces établissements qui contribuent à mailler la vie sociale de nos communes eh bien voilà un moyen de leur amener des revenus supplé-mentaires et de le leur confier la collecte d’une taxe dont ils s’acquittent très efficacement s’agissant du tabac.

Ce milliard donnons le à notre Ministère de la Justice qui en a bien besoin !

Et comment ne pas savourer par anticipation la fin de la rente des racailles de nos banlieues et cités ? Mon vieux père avec qui je m’engueule régulière-ment et affectueusement me dit que ce trafic permet à toute une population de vivre, qu’il s’agisse des dealers, des veilleurs, des « nourrices » qui plan-quent la came et le cash, etc et de leurs familles.

Il faudrait donc laisser cette impasse perdurer car elle alimente une écono-mie parallèle et qu’elle aurait une « utilité sociale » ?

Je me révolte à la seule évocation de cet argument. Que la légalisation du cannabis provoque la baisse du niveau de vie des voyous et de ceux qui gra-vitent autour d’eux ne me pose aucun problème et si d’aventure ils devaient

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recourir à d’autres expédients comme le vol, le racket ou pire pour le res-taurer alors ils devront être écrasés sous le poids de la punition républicaine.

La légalisation du cannabis c’est retirer à la ra-

caille immigrée un moyen

de se faire de l’argent sur la jeunesse de ce pays

et d’alimenter les caisses

d’un Etat qui lui travaille pour

tous les citoyens !

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Le bon sens à l’école

J’ai une vision simple peut-être simpliste de l’école.

La classe est le lieu de la transmission du savoir et cela ne peut se faire effi-cacement que dans le calme et le respect mutuel. C’est particulièrement crucial pour les jeunes des couches populaires pour qui l’éducation est la plus grande -voire la seule - richesse que peut leur donner la République.

Je ne prétends pas avoir la moindre opinion digne d’intérêt en matière pé-dagogique mais je veux dire que si les Hussards Noirs de la République ont pu faire autant pour ce pays c’est que leur autorité était peu ou pas contes-tée. L’école ou le Lycée était leur royaume, pas de démocratie, pas de familiarité, pas de laisser-aller. Une discipline tatillonne prévalait, sans doute inadaptée et inapplicable dans le monde d’aujourd’hui, mais nous sa-vons tous que nous sommes passés d’un excès à l’autre.

Il n’est pas question de revenir aux coups de règles, aux bonnet d’ânes ou aux humiliations publiques il n’en demeure pas moins que nous devons à tout prix faire revenir l’esprit de Jules Ferry, celui d’une Education Natio-nale intransigeante, que dis-je inflexible, sur certaines valeurs et certains comportements.

L’éducateur doit être respecté et les « fouteurs de merde » mis à la porte, une fois, deux fois puis définitivement.

L’école doit être sourde et aveugle à l’environnement économique et social qui est le sien.

Elle n’est pas là pour comprendre, analyser, relativiser, s’accommoder, s’adapter.

Elle doit transmettre à tous les jeunes qui lui sont confiés les savoirs fonda-mentaux correspondant à leur classe et à leur filière.

Il n’est pas question que des problèmes de discipline perturbent à ce point les cours que l’on se retrouve à ne pas finir le programme dans le quartier Des Tarterêts à Corbeil-Essonnes et qu’on le boucle sans problème et dans la compréhension de presque tous à Versailles.

« L’ennemi de classe » ce n’est pas le bourgeois, le riche, le PDG mais le voyou qui empêche un enseignant de remplir sa mission et les enfants de pauvres de se concentrer pour absorber des connaissances ardues que leurs

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parents souvent peu lettrés ne pourront pas les aider à acquérir après les cours.

Le monde est trop dur, la société trop exigeante pour qu’une poignée d’in-dividus quelle que soit leurs raisons, leurs parcours, leurs excuses bloquent ou freinent le seul véritable instrument de l’ascension sociale de leurs ca-marades. Je les préfère dans la rue que dans la classe.

Et si par pseudo- humanisme ou par lâcheté des enseignants ou des chefs d’établissements ne les éloignent pas de l’enceinte scolaire alors ce sont tous les autres enfants du peuple qu’ils trahissent, tous ceux qui ont compris que pour s’en sortir il faudra être aussi instruit que les enfants des classes moyennes ou aisées et qui sont prêts à se plier au minimum de discipline et aux règles de « l’apprendre ensemble ».

Je vais également aborder un sujet qui fut brûlant et dont je ne sais s’il est encore d’actualité. Je veux parler de la contestation par certains élèves du contenu de certains enseignements.

Il s’agit pour l’essentiel de la Shoah et de la théorie de l’évolution.

L’Ecole de la République ne doit jamais, jamais, accepter de voir son en-seignement contesté dans ses classes. L’élève peut penser ce qu’il veut de ce qu’on lui transmet, il peut d’ailleurs en dehors des cours et sur les réseaux sociaux critiquer ce qu’il a appris. Mais en cours on écoute, on pose des questions quand c’est son tour, on débat calmement quand l’enseignant in-vite à la discussion mais on ne refuse pas d’écouter et on ne contredit pas.

La relation enseignant-élève n’est pas égalitaire. Elle est « top-down » comme on dit en Anglais.

S’agissant des jeunes certes très minoritaires, qui manifestent leur hostilité à l’évocation de la Shoah et de l’antisémitisme sous le prétexte que l’on ne met pas sur le même pied d’égalité l’esclavage et la souffrance palestinienne ou contestent que nous sommes le résultat d’une longue évolution et non pas créés ex–nihilo « le sixième jour », la réponse ne doit pas être pédago-gique mais disciplinaire.

Il est hors de question d’argumenter, de justifier, d’abréger, de négocier, de céder ne serait-ce qu’un pouce de terrain. Ces élèves doivent être sanction-nés et leurs parents mis en cause. Le message qui doit leur être adressé doit être cinglant. Si vous n’acceptez pas notre vision de l’Histoire ou de la Science et que nous jugeons juste d’enseigner alors vous n’avez rien à faire dans ce pays.

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Imaginons quelques instants que l’indépendance de l’Algérie ne se soit pas déroulée dans les conditions tragiques que l’on connait, que des centaines de milliers de « pied-noirs » aient décidés de rester dans le pays qui les a vus naitre et envoient leurs enfants dans les bons lycées nationaux fran-cophones d’Alger, d’Oran ou de Constantine. Imaginons maintenant la réaction de l’Education Nationale algérienne voire de toute la société de ce pays si des jeunes issus de l’immigration européenne contestaient bruyamment le récit très négatif de la colonisation, de la guerre et de la décolonisation vus du côté algérien?

Projetons-nous dans une classe d’un quartier mixte d’une ville d’Afrique du Sud où des jeunes Blancs contesteraient l’injustice et les crimes de l’Apar-theid, dénigrerait Nelson Mandela. Tout le pays s’en indignerait y compris nombre de Blancs qui stigmatiseraient le comportement de ces élèves.

Mais l’Education Nationale doit aussi faire le ménage chez elle.

Face à des jeunes en quête de repères, l’enseignant doit être exemplaire, dans sa tenue, dans son comportement, dans son expression et surtout dans son assiduité. Il incarne la République dans son œuvre éducative. Si l’on exige des élèves qu’ils laissent à la porte de la classe leurs problèmes fami-liaux, leurs querelles, leurs frustrations, leurs humeurs et bien ils doivent avoir en face d’eux une personne qui se consacre pleinement à eux et qui est aussi exemplaire que possible.

Et c’est ici qu’il faut dénoncer un phénomène absolument inacceptable qui est l’absentéisme des enseignants. Il existe une polémique sur ce phéno-mène. Des études officielles tendraient à montrer qu’ils ne sont pas plus absents que d’autres fonctionnaires mais d’autres études contestent ces conclusions. Difficile de trancher mais pour les parents d’élèves, les heures de cours non-assurées ne sont pas une lubie ou le fruit de leur imagination.

L’enseignement public doit redevenir partout un lieu de sérieux, de ri-gueur, de performance éducative car c’est là que se crée la seule richesse que nous avons : le génie de notre peuple.

Les mauvais profs et ceux qui sont absents de façon récurrente doivent pou-voir être virés, ceux qui enseignent les sciences et les matières difficiles doivent pouvoir être mieux payés que les autres. Les élèves perturbateurs ou « branleurs » doivent transférés dans des centres d’éducation renforcée et surtout pas balancés dans l’enseignement professionnel ou technolo-gique qu’ils pourrissent.

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La revalorisation du salaire de nos enseignants est aussi une né-cessité mais il n’est pas question que le cout de l’éducation nationale déjà extrêmement élevé augmente.

La solution existe et elle fut révélée par l’Institut Thomas More – un think-tank plutôt européen et libéral, qui a très bien analysé le problème français en comparant notre système avec celui de l’Allemagne, une fois de plus, meilleure que nous.

Un article de Patrick Fauconnier publié dans le Nouvel Obs du 07 décembre 2013 mais qui garde toute son actualité nous explique cela très bien.

Extraits :

« Une fois de plus la France se demande comment fait l’Allemagne pour être si performante. Cette fois-ci il ne s’agit pas d’industrie, ni d’exporta-tions ou d’innovations, mais d’enseignement. En 2001, l’Allemagne fut catastrophée par les résultats de la première édition de l’enquête Pisa, pu-bliée par l’OCDE, qui compare le niveau de formation des collégiens du monde entier, et que notre voisin d’OutreRhin avait jugé humiliants. Pour se redresser, les Allemands ont impliqué à fond les enseignants. Et cela a bien fonctionné pour une raison simple : chez notre voisin d’Outre-Rhin, les profs gagnent 34% de plus qu’en France. C’est une preuve de considé-ration qui motive leur implication.

21.500 écoles de plus en France

Pourtant, globalement, la France dépense 20 milliards de plus que l’Alle-magne pour son système éducatif primaire et secondaire. Pourquoi cet argent ne se retrouve pas dans la poche des profs ? La réponse est claire-ment décrite par une étude publiée en 2012 par un think tank libéral, l’Institut Thomas More.

Certains objecteront que nous pourrions puiser nos données à une source moins engagée. En fait, peu importe l’orientation idéologique de cet insti-tut, seuls nous intéressent ici les chiffres qu’il a réunis, qui proviennent d’Eurostat et de l’OCDE , et qui n’ont pas été démentis.

Cette étude montre que ce qui nous coûte le plus, et de loin, ce n'est pas le trop plein de profs, c’est la lourdeur de l’organisation de notre système éducatif primaire et secondaire. Nous gérons 49.160 établissements, là où les Allemands n’en ont que 28.181. Nous avons 21.500 écoles de plus que nos voisins, avec les frais que cela induit ! Certes notre démographie n’est

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pas la même, mais 132% d’écoles en plus c’est beaucoup, tandis que notre population est 20% inférieure à celle de l’Allemagne. Chez nous, 50% de la dépense éducative va à des frais de gestion et de structures, contre 34% en Allemagne. Et c'est au détriment de la masse salariale des profs qui, chez nous ne représente que 31% de la dépense contre 51% en Allemagne. Les deux facteurs sont inversés : chez nous des frais de gestion, chez eux des frais de salaires.

16.200 euros de moins pour les profs français

On a souvent dit que nos profs étaient mal payés parce qu’ils sont trop nombreux par rapport au nombre d’élèves. D’après cette enquête, ce n’est pas vrai : nous avons une moyenne de 14,25 élèves par enseignant contre 15,48 en Allemagne (le niveau bas de ce chiffre moyen étant sans doute dû au fait qu’il est calculé sans tenir compte du ratio d’enseignants en forma-tion, en détachement, en disponibilité, etc). Certes, si on montait au même taux de nombre d'élèves par enseignant que l'Allemagne, cela signifierait une réduction de 56 000 postes.

Mais l'économie qui en résulterait est dix fois inférieure à l'économie que permettrait une réorganisation de nos établissements.

Nous avons 708.551 enseignants contre 758.728 en Allemagne. La raison du sous paiement des profs français est donc bien due à la mauvaise orga-nisation de notre système. Nous n’avons pas su regrouper nos établissements. C'est la France des 36 000 communes. Nous comptons en moyenne 205 élèves par établissement contre 417 en Allemagne. Notre dé-pense par élève se monte à 24% du PIB par habitant, contre 17% en Allemagne. Mais notre surplus provient beaucoup plus de frais de gestion que de frais d’enseignement.

L’étude aboutit à la conclusion que si nous avions le même nombre d’élèves par établissement et le même niveau de dépenses publiques par établisse-ment qu’en Allemagne, nous dépenserions 13,6 milliards d’euros en moins. En supposant que cette somme soit reversée à nos 700.000 enseignants, leur revenu bondirait d’environ 20.000 euros par an, rejoignant celui de leurs collègues allemands… Autrement dit, au lieu de vivre toute fermeture d’école comme une tragédie, nous devrions, en France, prendre conscience qu’une organisation plus concentrée, plus coopérative, mois dispersée se-rait une grosse source d’économies de gestion à redéployer vers l’investissement pédagogique.

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A ce jour, on a beaucoup disserté de ce qu’il convient de faire pour "refon-der l’école", mais cette approche concernant l’arbitrage entre nos dépenses de gestion et nos dépenses d’enseignement n’a jamais été soulevée ».

Bravo à l’Obs - que je déteste pour son immigrationnisme idéologique mais qui est au sommet de la qualité journalistique – pour cet article lumineux et qui pose la vraie question : pouvons-nous encore nous permettre cette vision de la France de nos chères campagnes, de nos territoires ruraux que l’on veut préserver quoique qu’il en coute, du village paumé qui doit avoir son école ? Tout cela n’est plus tenable.

Vouloir être une nation moderne nécessite de faire des choix qui sont durs et le nonchoix permanent qui est la marque de fabrique de notre pays n’est pas soutenable.

Si on veut des profs correctement payés il faut dépenser moins d’un côté pour dépenser plus de l’autre au sein même de la Dépense Intérieure d’Edu-cation de la France qui avec un montant de 150 milliards d’euros consacre à son système éducatif 6,7 % du PIB.

On pourra me répondre que ce n’est pas un ratio très élevé par rapport à certains autres pays européens mais comme on claque un fric fou dans quantité d’autres domaines et que la dépense publique coule ce pays il faut là aussi faire un choix. Si on veut dépenser globalement plus pour l’éduca-tion alors il faudra réduire d’autant la dépense publique ailleurs. Des candidats ? Non, alors il faut s’y mettre et regrouper nos élèves dans des établissements plus grands et moins nombreux afin de baisser les couts d’entretien et de fonctionnement, il faut aussi accélérer la digitalisation de l’administration de l’Education Nationale pour en réduire les effectifs et re-déployer cette économie vers les salaires des instits et des profs qui sont des combattants du quotidien, les façonneurs du peuple de demain et les vrais passeurs du savoir.

Tout cela prendrait du temps mais en 10 ans on peut déjà faire de vrais pro-grès si on s’y met courageusement.

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Le bon sens écologique

Nous savons bien que l’automobile contribue à la génération des gaz à effets de serre et que les particules fines produites par les véhicules diesel et par-ticulièrement les plus anciens provoquent la mort prématurée de plusieurs centaines de personnes par an mais nous n’avons pas le courage d’interdire purement et simplement les véhicules les plus polluants facilement identi-fiables par les vignettes Crit’Air.

En période de pic de pollution on interdit les véhicules non-classés c’est-à-dire immatriculés avant 1997 et ceux de la catégorie 5 qui sont entrés en circulation entre 1997 et 2001. Qu’est-ce qu’on attend pour bannir pure-ment et simplement de toutes nos villes et pourquoi pas de toute la France les véhicules qui ne respectent pas au moins la Norme Euro 3 pour les voitures et Euro III pour les camions ce qui correspond aux véhicules entrés en circulation avant 2001 et qui ont donc déjà plus de 15 ans. Cela repré-sente 6.2 millions de poubelles écologiques dont 5.2 millions de véhicules particuliers.

La raison de l’inaction de nos dirigeants? Ne pas pénaliser les « pauvres » qui seraient les détenteurs des véhicules les plus anciens et les plus nocifs. Il existe donc un droit social à nuire à ses concitoyens. On mène une guerre féroce aux fumeurs dans les lieux publics sous prétexte que la fumée des cigarettes pourrait être nocive à la santé des usagers mais on laisse des mil-lions de véhicules très polluants pourrir notre atmosphère car le droit à conduire prime sur la santé publique.

Cela suffit cette culture victimaire du « pauvre » qui au-delà de tout ce qui est déjà fait pour lui au niveau social détient en plus le droit de tous nous empoisonner avec sa bagnole pourrie. Et cela devrait s’appliquer à toutes voitures, bus et camions des autres pays européens qui ne doivent plus pou-voir accéder à notre territoire si elles ne respectent pas ces normes.

Que peuvent faire ces gens sans voiture va-t-on me dire ? Ils n’ont pas à s’en priver mais ils doivent se débarrasser de leur « poubelle » et racheter des véhicules d’occasion plus récents et qui ne coutent pas très chers.

Un exemple : une Peugeot 206 mise en circulation en 2005 donc respectant la norme Euro 3 coute environ 3.500 Euros.

« Ah mais 3.500 Euros pour un pauvre vous ne vous rendez pas compte !!!»

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Ma réponse : « et bien qu’il se démerde »

Passons au nucléaire.

Cette énergie est magnifique car elle est très puissante et décarbonée, en clair elle ne produit pas de gaz à effet de serres. Pour une frange de la population elle serait dangereuse en cas d’accident et à ce titre il faudrait l’arrêter. L’activité humaine la plus mortelle dans ce pays c’est la conduite automo-bile. Depuis les années 50 date à laquelle nous avons mis en service nos premières centrales près d’un demi-million de gens sont morts sur les routes plus un nombre incalculable d’handicapés à vie et de blessés.

On estime à 48.000 par an le nombre de gens qui chaque année meurent des effets de la pollution atmosphérique dont l’automobile et l’industrie sont les principaux facteurs.

Le ski, activité on ne peut plus pacifique tue en moyenne une vingtaine de personnes par an.

La baignade est également tueuse puisqu’environ 400 personnes se noient chaque année dans notre pays.

Le fait de se chauffer provoque tous les ans une centaine de décès au mo-noxyde carbone.

La merveilleuse énergie renouvelable et décarbonée que constitue l’hydroé-lectricité que de nombreux écologistes contestent aussi pour d’autres raisons a tué 443 personnes en 1959 avec la rupture du barrage de Malpas-set.

Combien de gens le nucléaire a tué de Français depuis son entrée en pro-duction: 0

Allons ailleurs dans le monde.

Tchernobyl fut une terrible catastrophe, elle s’est produite dans une cen-trale de merde située dans un pays qui à l’époque méritait le même qualificatif. Venons-en à l’accident gravissime de Fukushima qui cristallise toutes les

angoisses.

Combien a-t-il fait de morts ? Pour le Ministère de la Santé japonais l’accident pourrait (conditionnel) être responsable de 1.700 cancers mortels à moyen et long terme. Et selon

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des organisations de médecins anti-nucléaires 25.000 personnes ont été soumises à des doses de radiations nuisibles pour leur santé.

Mais tous ces chiffres sont noyés –désolé pour le jeu de mot scabreux- par ceux du Tsunami, parfaitement naturel lui : 18.000 morts. Donc si on est logique il faut peut-être fermer les centrales japonaises mais il faut surtout évacuer les populations qui vivent près des côtes et les réins-taller à des kilomètres à l’intérieur des terres car malheureusement ce pays en zone très sismique va connaitre de nouvelles vagues tueuses. On peut même se demander s’il est bien raisonnable de laisser 127 millions de Japonais vivre dans un pays où un tremblement de terre menace en per-manence de tuer des gens comme ce fut le cas à Kobé en 1995 et qui fit …..6.437 morts. Et oui mon Général ! Du coup ne serait—il pas plus prudent de déménager ce peuple dans l’Out-back australien ou les grandes plaines nord-américaines?

Il est archi-légitime de rester une grande nation nucléaire dont l’essentiel de l’énergie provient de cette production totalement décarbonée et renou-velable pour des générations mais avec un impératif de sécurité absolu car comme nous le savons la puissance destructrice de cette fission est extrême et les conséquences d’un accident très lourdes et très longues. Il faut donc nous montrer intraitable sur la durée de vie de nos centrales et refuser les chantages économiques que nous fait EdF et rester sourds aux promesses et protestations des ingénieurs nucléaires. 40-45 ans et pas plus ! Après on la ferme.

Cela coute cher c’est vrai mais c’est le prix de notre indépendance énergé-tique et d’une production à empreinte écologique quasi-nulle à laquelle nous sommes attachés. Il faudra donc que nos factures d’électricité reflètent le cout de ce choix. Cela coute cher c’est vrai mais c’est le prix de notre indépendance énergé-tique et d’une production à empreinte écologique quasi-nulle à laquelle nous sommes attachés. Il faudra donc que nos factures d’électricité reflètent le cout de ce choix. On ne peut pas repousser la durée de vie de nos centrales et augmenter les risques d’accidents –mêmes faibles – par calcul financier et par peur que les Français fidèles à eux-mêmes gueulent pour leur sacro-saint pouvoir d’achat.

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Ceci étant posé nos gouvernants et Hollande en tête, avec son obsession de faire de la COP 21 à Paris un succès diplomatique personnel, a joué un très mauvais tour aux Français. Le formidable effort que la France a consenti en se dotant d’une énorme source d’énergie non-émettrice n’a pas été sérieusement pris en compte dans les objectifs de réduction de gaz à effet de serre fixés pour chaque pays. La France qui a le taux d’émission de gaz à effet de serre le plus bas du G20 s’est engagée sur une réduction de 40% de réduction de ses émissions d’ici 2030, par rapport au niveau de 1990, ce qui est l’objectif global de l’UE à 28. Donc le pays d’Europe qui partait avec l’empreinte carbone l’une des plus basse s’engageait à baisser autant que les autres.

Ainsi on voit que la France qui avait un taux d’émission de 9.1 tonnes par habitant doit réduire de 37% d’ici 2030 ce qui est exactement la même pro-portion que l’Allemagne qui elle partait de 12.31. Nous nous sommes donc fixés de passer à 5.74 d’ici 2030 alors que les Alle-mands resteront 2 tonnes au-dessus de nous ainsi que les Belges, les Britanniques, les Danois et bien d’autres. La Suède fait mieux mais elle un potentiel hydro-électrique colossal qui lui assure 45% de son électricité. Lisons la propagande de notre gouvernement sur son site avec mes com-mentaires en italique:

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« La France a diminué ses émissions de plus de 10 % entre 1990 et 2013, bien au-delà de son objectif dans le cadre du protocole de Kyoto, qui était de ne pas les augmenter. Cela représente une baisse de 21 % par habitant. Rapportée à la production intérieure brute (PIB), la diminution des émis-sions a été de 55 %. La France est ainsi l’un des pays industrialisés les moins émetteurs de gaz à effet de serre : elle représente seulement 1,2 % des émis-sions mondiales alors qu’elle contribue à 4,2 % du PIB mondial. Avec la loi relative à la transition énergétique, la France s’est fixée deux ob-jectifs principaux :

40% de réduction de ses émissions d’ici 2030, par rapport au niveau de 1990.

75 % de réduction de ses émissions d’ici 2050, par rapport au niveau de 1990.

Pour ce faire, elle s’est engagée sur l’évolution du mix énergétique :

Porter à 32 % la part des énergies renouvelables dans la consomma-tion énergétique finale (hors nucléaire bien naturellement) en 2030. Ceci va représenter un effort énorme compte tenu du fait que la plupart de ces énergies doivent être subventionnées d’une façon ou d’une autre ( avantages fiscaux, prix d’achat plus élevés).

« La France a diminué ses émissions de plus de 10 % entre 1990 et 2013, bien au-delà de son objectif dans le cadre du protocole de Kyoto, qui était de ne pas les augmenter.

Cela représente une baisse de 21 % par habitant. Rapportée à la production intérieure brute (PIB), la diminution des émis-sions a été de 55 %. La France est ainsi l’un des pays industrialisés les moins émetteurs de gaz à effet de serre : elle représente seulement 1,2 % des émis-sions mondiales alors qu’elle contribue à 4,2 % du PIB mondial.

Avec la loi relative à la transition énergétique, la France s’est fixée deux ob-jectifs principaux :

• 40% de réduction de ses émissions d’ici 2030, par rapport au niveau de 1990.

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• 75 % de réduction de ses émissions d’ici 2050, par rapport au niveau de 1990.

Pour ce faire, elle s’est engagée sur l’évolution du mix

énergétique :

• Porter à 32 % la part des énergies renouvelables dans la consomma-

tion énergétique finale (hors nucléaire bien naturellement) en 2030. Ceci va représenter un effort énorme compte tenu du fait que la plu-part de ces énergies doivent être subventionnées d’une façon ou d’une autre ( avantages fiscaux, prix d’achat plus élevés).

La France a aussi donné les orientations stratégiques pour mettre en œuvre dans tous les secteurs d’activité la transition vers une économie bas-car-bone sur la période 2015-2028 (Stratégie Nationale Bas Carbone - SNBC):

• Réduction de 54 % des émissions dans le secteur du bâtiment, dans lequel les gisements de réductions des émissions sont particulière-ment importants : déploiement des bâtiments à très basse consommation et à énergie positive, accélération des rénovations énergétiques, éco-conception, compteurs intelligents ;

• Réduction de 29% des émissions dans le secteur des transports sur la période 2015-2028 : amélioration de l’efficacité énergétique des vé-hicules (véhicule consommant 2L /100 km), développement des véhicules propres (voiture électrique, biocarburants, …) ;

• Réduction de 12 % des émissions dans le secteur de l’agriculture grâce au projet agro-écologique : méthanisation, couverture des sols, maintien des prairies, développement de l’agroforesterie, optimisa-tion de l’usage des intrants ;

• Réduction de 24 % des émissions dans le secteur de l’industrie : effi-cacité énergétique, économie circulaire (réutilisation, recyclage, récupération d’énergie), énergies renouvelables ;

• Réduction de 33 % des émissions dans le secteur de la gestion des dé-chets : réduction du gaspillage alimentaire, écoconception, lutte contre l’obsolescence programmée, promotion du réemploi et meil-leure valorisation des déchets.»

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Ici encore ce sont des milliards d’argent public qui vont devoir être mobi-lisés pour aider, inciter, faciliter. D’après ce que j’ai lu la facture va se situer autour de 5 milliards par an.

Et comment on va payer les milliards nécessaires au démantèlement des vieilles centrales ?

Et bien on ne sait pas trop et on s’oriente vers ce compromis foireux qui consiste à faire durer les centrales le plus longtemps possible (50 ans) pour repousser le plus tard possible leurs fermetures et les couts connexes. Hon-teux et dangereux.

Je ne peux terminer cette section sans dénoncer la trahison de Notre Dames des Landes.

Mi-janvier 2018 après des années de polémique le Premier Ministre Edouard Philippe sur ordre d’Emmanuel Macron et sans doute sous la pres-sion de Nicolas Hulot abandonnait le projet de nouvel aéroport de NDDL.

La chouannerie anarcho-écologiste avait gagné un combat qu’elle avait mené avec conviction et détermination.

L’Ouest de la France était trahi. L’Etat se reniait, les élus locaux étaient ba-foués et plus grave encore le vote clair du peuple de Loire-Atlantique, seul concerné dans cette affaire puisque tant l’aéroport existant que le projet se situaient chez eux, était ignoré. Cette consultation aujourd’hui minimisée me fait penser, à une autre échelle bien sûr, au référendum sur le Traité Constitutionnel Européen de 2005.

On demande au peuple de se prononcer sur un sujet qui le concerne après un débat ouvert et juste, il le fait, et…….on se torche le cul avec son bulletin de vote.

Dans cette affaire Emmanuel Macron à qui je reconnais de nombreuses qualités a fait sienne la devise de Louis XIV : « l’Etat c’est moi ! » Certes des experts furent consultés mais quelle légitimité avaient-ils face à la volonté populaire exprimée librement et démocratiquement.

Imagine-t’on Teresa May s’asseoir sur les résultats de la consultation du 23 juin 2016 au cours duquel les britanniques ont exprimé à une courte majo-rité et avec des clivages régionaux très affirmés leur volonté de sortir de l’UE ?

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Est-ce que des manifestations et des occupations de certains quartiers de Londres ou la farouche opposition d’une minorité ferait plier la démocratie britannique ?

Est-ce qu’elle déciderait de réunir 3 experts pour finalement dire qu’au vu du rapport le Brexit n’est pas une bonne idée ? En aucun cas.

NDDL n’était pas une idée loufoque lancée par des fous du bétonnage comme on essaie de nous le faire croire. Ce projet a représenté un travail énorme avec des études d’impact très poussées, il a affronté des dizaines de combats judiciaires qu’il a tous gagné. Sa gestation commence d’ailleurs à peu près à la même époque que celle de Roissyen-France et il suffit de parcourir la toile pour se rendre compte que ce qui est devenu la plus grande plate-forme aéroportuaire de France et un pôle économique remarquable s’est aussi réalisée face à une forte opposi-tion locale. Alors que NDDL détruisait 1.600 hectares de bocages, « Roissy » bousillait 2.915 hectares de terres agricoles sur 7 communes soit sensible-ment plus que NDDL.

Dans la logique de celle qu’a choisie Macron on aurait dû étendre Le Bour-get qui, coïncidence, se situe très exactement à la même distance de Paris que l’aéroport actuel se trouve de Nantes : 13 kilomètres.

Mais à l’époque l’Etat était fort et ne capitulait pas devant quelques milliers de ProlBo (« prolos bohèmes »), de traine-savates, de marginaux.

L’économie de l‘extension de Nantes-Atlantique et de la création de NDDL étaient assez comparables si on prenait en compte tout ce qu’un nouveau pôle aéroportuaire régional apporte à son environnement.

La vraie question c’était la destruction écologique, celle d’un bocage paré de vertus dignes de la forêt de Brocéliande. Mais de qui se moque-t-on au juste ?

Les 1.600 hectares concernés n’étaient pas constitués d’arbres remar-quables, de marais exceptionnels, de landes majestueuses.

Rien de tout cela. NDDL c’est d’abord et avant tout un espace agricole et en fait d’ « espace naturel » elle ne compte que deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique : - les bois et landes de Rohanne et des Fosses Noires, 47 hectares - les bois, landes et bocage au Sud-Ouest de Notre Dame-des-Landes, 154 hectares.

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Il ne s’agissait en aucune façon de raser une forêt et il était prévu de com-penser autant que possible les destructions par des créations d’espace naturels ailleurs dans le Département.

Et de quoi parle-t-on sérieusement ? De 1.600 hectares en comparaison des 29 millions d’hectares de terres agricoles en France soit 0.005% !

Des espèces étaient menacées certes. Si vous lisez la liste vous découvrirez essentiellement des grenouilles.

L’aéroport de NDDL était voulu par le peuple de l’Ouest de la France et dans la logique de la décentralisation l’Etat aurait dû faire respecter cette volonté et faire appliquer la Loi. Il ne l’a pas fait, c’est inacceptable.

Moi si j’étais Nantais je rendrais au gouvernement la monnaie de sa pièce. Je bloquerais les routes, j’occuperais le site de Nantes-Atlantique, j’empê-cherais la construction de l’extension, je casserais les vitrines, etc.

Et si les « braves gens » se mettaient à se comporter comme les voyous, les libertaires et les extrémistes minoritaires afin de faire respecter leur volonté majoritaire !!!

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En finir avec l’ambiguïté corse.

Macron va faire inscrire la spécificité corse dans Constitution cédant par la même à la pression des séparatistes. Il a tort.

Parfois une Nation a besoin d’exemples pour maintenir son unité.

Les Corses ont élu une majorité de nationalistes à leur Assemblée Territo-riale ces derniers mois et ceux –ci se revendiquent de cette légitimité populaire pour exiger un statut de large autonomie et la reconnaissance d’une nation corse.

Si cette « nation » existe alors elle ne peut pas cohabiter avec la nation fran-çaise dans la même république. Nous ne voulons pas devenir un jour un pays morcelé par des régionalismes qui au fil des reculs de la République se seront érigés en « nation » basque, occitane, provençale, alsacienne, bre-tonne, vendéenne et pourquoi pas un jour des minorités ethniques devenues majoritaires localement qui revendiqueront une identité locale lé-gitimée par le nombre.

L’unité de notre République vaut bien le départ de cette communauté qui malgré le courage, le sacrifice et la loyauté d’une partie de sa population dans les luttes de notre nation est dans une ambiguïté qui devient pénible.

En mettant les Simeoni et les Talamoni à la tête des institutions de l’Ile, la majorité des Corses nous a fait un bras d’honneur. Prenons le pour ce qu’il est : un message que nous devons entendre et un défi que nous devons re-lever. Pas en nous contorsionnant, pas en bricolant les règles de notre république unique et unitaire, pas en comprenant ou en acceptant une spé-cificité que 300 kilomètres de Mer et un paysage partiellement montagneux justifieraient.

Une Corse indépendante me va très bien. Une « danseuse » de moins pour ce pays qui se ruine en subventions pour des collectivités revendicatrices et non-productives. Une Corse indépendante devra se couvrir de béton pour accueillir les millions de touristes dont elle aura besoin pour assurer un ni-veau de vie à peine comparable à ce dont elle bénéficie aujourd’hui. Elle devra créer sa monnaie qui ne vaudra pas tripette et les épargnants corses verront leurs économies perdre massivement de leur pouvoir d’achat. Pour entrer dans l’UE elle devra faire la queue derrière la Serbie, la Macédoine, le Monténégro, l’Albanie qui sont déjà sur les rangs.

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Elle pourrait rejoindre la république italienne et obtenir le statut de la Sar-daigne qu’elle envie mais avec une perte de niveau de niveau de vie assez significative puisque son PIB par habitant de près de 27.000 Euros est très supérieur à celui des Sardes qui ne dépasse pas 18.000 Euros. Mais quand on est un ou une fière Corse on ne marchande pas sa liberté. Plutôt pauvre qu’enchainé ! Qu’à cela ne tienne ! Nous serions des millions à souhaiter bonne chance à une Corse qui arrête-rait de nous casser les couilles avec son histoire, son identité, sa langue, ses traditions et sa fameuse « spécificité » qui appliquée à chaque région histo-rique de notre pays le fracturerait irrémédiablement. Son départ n’aurait strictement aucun impact sur notre économie tant elle est insignifiante. Ses ressources naturelles ? Elle n’en a pas.

Son espace maritime, nous n’en manquons pas, nous ne savons même pas comment exploiter ce que nous avons déjà. Ses plages ? Il y en a d’aussi belles en Croatie et en Grèce et on y séjourne très agréablement pour beau-coup moins cher.

Alors soyons francs et directs avec nos amis corses. C’est la France ou l’In-dépendance. C’est notre République ou votre République.

330.000 Corses aussi sympathiques soient-ils ne vont pas dicter à notre na-tion de 66 millions de citoyens les règles d’appartenance à cette grande communauté. Il y des fois où aucun compromis n’est possible. On refuse aux Musulmans en France ce que l’on appelle aux Canada les « accommo-dements raisonnables » pour leur permettre de bénéficier du Droit Islamique dans certains domaines et on a bien raison, il n’est pas davantage question de céder à la pression identitaire corse.

En France on ne pratique pas le concubinage institutionnel c’est le mariage ou rien.

Nous devons être conséquents et offrir une bonne fois à la Corse la possibi-lité d’un référendum pour ou contre l’indépendance. La définition du corps électoral sera un peu compliquée mais on y arrivera. Rien ne doit être fait pour que les Nationalistes puissent arguer que le scrutin fut biaisé et en contester le résultat. Le Canada a eu le courage de laisser aux Québécois ce choix comme l’a fait le Royaume-Uni avec l’Ecosse. Nous n’avons absolu-ment rien à perdre. Ce sont les Corses qui ont quelque chose à perdre dans cette affaire et s’ils préfèrent une liberté pauvre à un attachement confor-table grand bien leur fasse.

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La France dans le Monde

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Une diplomatie plus réaliste.

La France se veut une grande nation diplomatique et pour se faire entretient un réseau de 162 Ambassades et 16 Représentations Permanentes auprès d’organismes internationaux. A cela s’ajoute un réseau consulaire de 235 postes et 877 établissements culturels et scientifiques. C’est totalement absurde car très onéreux et parfaitement inutile.

Le cout de notre diplomatie est de 3 milliard d’Euros et cela inclut notre démentiel réseau diplomatique dans le monde, les contributions aux or-ganisations internationales, les opérations de maintien de la paix, le service aux Français de l’étranger, la diplomatie culturelle et d’influence, et le nouveau programme « Présidence française du G7 » pour 2018 et 2019).

Le Royaume-Uni grande puissance européenne dotée d’une population équivalente et d’un ex- empire colonial encore bien plus considérable que le nôtre avec des géants comme l’Inde, le Pakistan ou le Nigéria dépense environ 1 milliard de moins.

Pourquoi ? Parce les Britanniques ne sont pas des pédants, des prétentieux, des grands seigneurs aux chaussettes trouées. Entre 2011 et 2015 ils ont dé-cidé d’adapter leur outil diplomatique aux nouvelles réalités :

- d’abord celle d’un monde ultra-connecté où Chefs d’Etat et Mi-nistres peuvent communiquer avec leurs homologues avec une extraordinaire facilité et de façon sécurisée.

- L’Union Européenne et ses structures de rencontres permanentes entre nos dirigeants et hauts fonctionnaires rend obsolète le main-tien d’une présence autre que symbolique dans des « trous » comme La Valette (Malte), Nicosie (Chypre), Luxembourg, Riga (Lettonie), Tallin (Estonie) ou Ljubljana (Slovénie) alors que nos ministres et hauts fonctionnaires se voient constamment à Bruxelles ou lors de réunion bilatérales.

- les représentations locales n’apportent plus que de façon marginale une information véritablement exceptionnelle au regard de tout ce qui est déjà disponible sur les réseaux d’informations ouverts.

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L’économie prime. Et dans cette perspective il faut être clair, à peine une cinquantaine de pays représente un véritable enjeu en matière de business pour la France. Si on y ajoute nos anciennes possessions coloniales et des nations qui peuvent avoir un intérêt stratégique du point de vue de nos ap-provisionnements en matière premières ou de flux de migrants on peut porter le chiffre à 100. Le reste c’est de l’esbroufe, de la plantation de dra-peaux, des postes pour des hauts-fonctionnaires très bien rémunérés et dans l’ensemble une charge budgétaire considérable car plus le pays est « tordu » plus cela coute cher en primes d’éloignements, en suivi, en sécurité locale, etc. Je le sais, je l’ai vécu en tant que fils de Diplomate.

Imaginez-vous que nous avons des ambassades au Cap-Vert, iles sans au-cun intérêt au large du Sénégal, au Burundi en guerre civile permanente, au Rwanda qui nous accuse d’avoir aidé le génocide de 1995, au Zimbabwe ar-chi-ruiné, en Zambie qui produit du cuivre mais ne nous achète rien ou presque, en Guinée-Bissau un confetti troudebalesque de l’ex-empire colo-nial portugais, en Namibie et au Botswana qui sont certes 2 pays qui « marchent bien » selon les critères africains mais sont des micro-économies. Rajoutons à cette liste des pays encore plus improbables comme le Libéria, l’Erythrée, les 2 Soudans.

Mais la cerise sur le gâteau c’est tout de même l’Ambassade aux Seychelles, ce petit coin de Paradis où on envoie les amis, les méritants qui ont fait leur temps, etc.

En Amérique du Sud nous sommes en Uruguay, au Paraguay, en Bolivie et en Equateur pays mineurs de ce continent que l’on peut suivre en accrédi-tant notre ambassadeur dans un pays voisin (Chili, Pérou, Brésil, Argentine).

Nous avons toute une Ambassade au Suriname, pays de 500.000 habitants voisin de la Guyane qui nous alimente d’une effroyable immigration clan-destine vers notre DOM. Est-ce que notre Ambassade sert à quelque chose quand on voit l’invasion que l’on subit par le fleuve Maroni qui sépare la Guyane de sa voisine?

Notre drapeau flotte dans chacun des 5 pays de l’Amérique Centrale - Gua-temala, Honduras, San Salvador, Nicaragua et Panama alors que seul ce dernier est un peu stratégique avec le canal mais que n’utilisent quasiment pas les navires français. Les autres pays étant des « sous-trous ».

6 Ambassades dans les Caraïbes (Cuba, Haïti, la Jamaïque, la République Dominicaine, Trinité-et-Tobago, Sainte-Lucie).

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La justification débile de nos diplomates étant que nous avons trois DOM dans la région (Martinique, Guadeloupe, Guyane) donc « il faut que l’on soit présent » alors que nos territoires n’ont que des relations commerciales dé-risoires avec leurs voisins.

L’Asie n’est pas en reste avec des ambassades au Népal, à Brunei, au Laos, au Cambodge pays forts sympathiques dont les deux derniers ont appartenu à notre Indochine mais qui sont économiquement insignifiants et où la langue française a été largement remplacée par l’Anglais sauf dans le milieu touristique.

En Europe et en Asie Centrale qu’est-ce que nous foutons en Islande, en Moldavie, au Monténégro, au Kosovo, en Géorgie, au Tadjikistan, en Armé-nie et au …… Kirghizistan ?

Quand on échange avec des diplomates de haut niveau et qu’on leur de-mande assez franchement à quoi servent toutes ces représentations dans des pays improbables, « non-bancables » comme on dit dans le jargon de mon ancienne profession la réponse existe. Elle vient sous la forme d’un velouté onctueux composé d’ingrédients savants : « influence de la France », « postes d’observation », « problématiques régionales », « présence d’une (minuscule) communauté française », « futurs potentiels et hypothé-tiques contrats (pour un vague projet qui ne verra pas le jour où sera raflé par les Chinois) », « effet réseau » dont je vais vous donner un exemple plus loin, « on a baissé les couts dans des structures qui ont été (marginalement) redimensionnées », « les Allemands y sont ! », etc »

Bref les hommes et les femmes du Quai d’Orsay sont passés maitres dans la défense de l’indéfendable ou la justification de l’injustifiable mais recon-naissons qu’ils ne sont pas les seuls dans notre monde administratif car la concurrence de leurs collègues de Métropole est rude dans la course au gas-pillage d’argent public.

Il est vrai que la géostratégie du Caucase cela fait davantage rêver que le sauvetage de la bonneterie dans l’Aube ou le manque de personnel dans les mouroirs à vieux du Sud des Cévennes.

Sauf que les relations délicates entre les Etats d’Asie Centrale on s’en bat un peu les couilles tandis que les jobs dans nos régions et nos vieux que se chient dessus c’est beaucoup plus proche de nous.

A Bombay nous nous étions liés d’amitié avec le Consul Général et son épouse (d’origine indienne) qui étaient à la fois charmants et faisaient bien « le job ».

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Cet ami dont je tairai le nom nous annonce un jour que le Ministère lui at-tribue avant sa retraite « un bâton de Maréchal », un poste d’Ambassadeur venant couronner une longue carrière au service de la France. Destination: Katmandou au Népal.

Je ne savais même pas à l’époque que nous avions une Ambassade dans ce pays qui à part de très hautes montagnes, de fabuleux circuits de trekking et de l’eau en quantité n’a strictement rien.

Je le cuisine un jour en toute amitié sur la raison d’une implantation (an-cienne) sur le « toit du Monde », il me livre sans illusions la justification officielle : « un poste d’observation dans un pays charnière entre l’Inde et la Chine, la source de grands fleuves qui irriguent l’Inde, la présence d’ONG françaises et puis les nombreux alpinistes et les trekkers français.

J’étais content pour lui car ce poste d’Ambassadeur il l’avait amplement mé-rité mais la question demeurait « qu’est-ce qu’on fout au Népal ? ».

Même question pour la Moldavie petit pays pauvrissime collé sur le flanc est de la Roumanie et dont la seule ressource est l’exportation de sa popu-lation et les charmes de ses jeunes filles.

L’explication est comme un billard à plusieurs bandes, elle est complexe. Voici un dialogue virtuel avec un diplomate:

« La Moldavie est importante pour la Roumanie et la Roumanie est im-portante pour nous ». « Ah ! » « Ce territoire est à la charnière entre la Roumanie qui fait partie de l’UE et l’Ukraine qui voudrait en faire partie !» « Ouais mais quel rapport avec la nécessité d’avoir une Ambassade ? » « Mais l’observation bon sang. La Russie occupe une petite enclave en Mol-davie qui s’appelle la Transnistrie (je n’invente rien) avec sa 14ème Armée ». « Et alors ? » « Mais enfin c’est évident….. il faut suivre ce qui s’y passe » !

Et l’on peut passer en revue comme cela tous les « trous » ou les « pays de m…. », comme dirait Trump à juste titre, dans lesquels une bâtisse porte fièrement le fanion tricolore avec un staff plus ou moins étoffé et couteux et on se fera servir par nos diplomates une goulash fumante d’arguments bi-dons qui ne résistent à aucune analyse sérieuse et où l’intérêt réel de la France est évidemment inexistant.

C’est assez simple en fait. « Les Affaires Etrangères », a besoin de postes d’Ambassadeurs pour sa légion d’énarques qui grouillent dans ce Ministère.

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Il faut bien caser tout ce beau monde ! On n’a pas assez de gendarmes, de policiers, d’infirmières ou d’inspecteurs du travail mais des agents de ce Mi-nistère on a plein: 14.000.

Toutefois avec l’épée de Bercy dans les reins le Quai d’Orsay fait des efforts il rabote, il grignote, il écrête.

186 postes supprimés en 2017 …..1.3 % du total !

Il tient bon toutefois sur la densité de son réseau, car tout est là. Un grand réseau cela signifie une quantité de postes à l’étranger avec des salaires for-tement bonifiés et une fiscalité qui ne porte que sur la partie française du package ! C’est aussi des tas de gens à Paris qui lisent, analysent, synthéti-sent des rapports contenant des foules d’informations comme celles-ci :

De Tbilissi (Géorgie) à Paris : « le Secrétaire d’Etat à la Défense de Géorgie m’a confié lors d’un cocktail que son Ministre était inquiet de l’ar-rivée de deux nouvelles automitrailleuses russes en Ossétie du Sud. »

A Paris : « Ah, il faut faire une note au Ministre ! Cela peut annoncer un renforcement des tentatives de déstabilisation de la Géorgie par Moscou.

Franchement j’en ai rien à foutre de la Géorgie, et vous ?

De Harare (Zimbabwe) à Paris : « Le Ministre des Mines du Zimbabwe a annoncé son intention de concéder un permis de recherche de Tungstène dans la province de Torbauyo à un groupe chinois».

A Paris : « Ah çà M. Le Directeur c’est dans la droite ligne de la stratégie d’appropriation des ressources minérales de l’Afrique par la Chine. Il faut qu’on bouge, il faut définir une stratégie ! ». Ah bon et qu’est-ce que l’on va y faire totoche?

De Tegucigalpa (Honduras) à Paris : la reprise de l’activité du volcan « Jecrachemestripes » menace la récolte de café du Honduras.

A Paris : On va faire une petite note au sous-directeur Amérique qui y va dans 15 jours.

Super, le sous-Directeur va dire au volcan de se calmer.

De La Paz (Bolivie) à Paris : « Le Président vénézuélien Nicolas Maduro est en visite officielle en Bolivie pour y chercher l’appui du Président Evo Moralès dont le régime est proche du chavisme (mouvement d’Hugo Chavez prédécesseur de Maduro et qui a détruit le pays). Nicolas Maduro souhaite

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obtenir un concours financier de la Bolivie, seul ami dans la région, pour faire face à une crise sans précédent ».

A Paris. Faisons une note au Ministre en insistant sur ce nouveau signe de l’agonie financière du Venezuela qui risque de sombrer totalement ».

Et qu’est-ce qu’on va y faire ? Un article bien fait dans un journal spécialisé sur la région nous aurait donné la même info.

J’ai pris 4 exemples qui semblent folkloriser le rôle de nos diplomates ce qui n’est pas la réalité car une grande partie de ce qui est fait dans ce Ministère et nos représentations est important mais il y a aussi une masse considé-rable de travail qui ne sert à rien car trop éloigné des intérêts de notre pays. Et ce travail sans impact identifiable nous coute de l’argent et cela n’est plus acceptable.

Franchement les Français s’en foutent éperdument de notre « influence » si cette dernière n’a pas d’effet au moins un tant soit peu réel et positif pour notre pays et tout particulièrement son économie.

La bonne image de la France au sein de la population kirghize cela nous apporte quoi ?

Le développement du Français dans les basses vallées d’Arménie du Sud cela signifie concrètement quoi pour nous ?

Le suivi de la situation au Mozambique certes un grand pays au sud de l’Afrique mais avec qui nous ne faisons rien cela se traduit par quoi ?

L’observation du jeu stratégique du Népal entre la Chine et l’Inde qu’est-ce qu’on en a à battre, franchement ?

Face à ces mises en cause les hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay peuvent dire que leur Département ne représente qu’un peu plus de 1% du Budget de l’Etat, qu’ils participent au rayonnement de la France « qui n’a pas de prix » et que des gaspillages il en y a d’énormes ailleurs.

La seule petite différence c’est que le gaspillage d’argent public en France a le petit mérite d’alimenter en partie l’économie du pays, une mauvaise ali-mentation mais une alimentation quand même. Quand on gaspille pour et à l’étranger cela n’a pas le même résultat.

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Et puis les milliards d’économies il faut les trouver un à un et on ne peut demander le même effort à des dépenses vitales, essentielles à la paix so-ciale, à la sécurité du pays et à celles qui relèvent du prestige et de l’influence extérieure.

Les Britanniques ont eu à faire face à une problématique similaire celle de baisser une dépense publique pourtant moins suffocante pour le pays que la nôtre et ils ont pris le taureau par les cornes, la rationalisation profonde et la baisse des dépenses de leur Foreign Office en est un exemple.

Enfin rien ne nous empêche d’être intelligent et d’allouer une partie des économies sur les dépenses inutiles pour renforcer notre action diploma-tique là où elle est insuffisante. Ne-vaut-il pas mieux fermer l’Uruguay et le Paraguay et se renforcer au Brésil qui est un grand partenaire de la France ?

N’est-il pas plus utile de fermer la plupart des 12 postes parfaitement exo-tiques des Caraïbes et d’Amérique Centrale pour être plus présent au Mexique, économie majeure de la région ?

S’agissant de notre stratégie, ayons les ambitions de nos moyens et de nos priorités. L’Alliance Atlantique est fondamentale et notre présence dans l’OTAN nonnégociable. Nous sommes une grande nation occidentale, les Américains sont nos amis, nos alliés et il n’y a aucune raison que cela change. On ne doit pas les suivre aveuglement quand ils font des conneries comme en Irak et nous devons défendre becs et ongles nos intérêts mais nous devons rester dans la grande famille transatlantique car être un allié important de la plus grande puissance du monde c’est plus intelligent que de « se la jouer » comme ce fut le cas lors de l’invasion de l’Irak.

Oh qu’il était beau le duo Chirac-De Villepin. Ah quels frissons lors de ce discours à l’ONU où l’on dénonçait l’aventurisme américain ! Pour quel ré-sultat ? Aucun. Les USA ont fait leur guerre sans nous et avec d’autres. Ils ne nous demandaient même pas de la faire avec eux mais de ne pas les faire chier. On les a beaucoup agacés même si nous avions raison sur le fond.

u’ont fait les Allemands ? Ils étaient contre et ils l’on dit mais sans éclats de voix, sans faire de scandale, sans casser de vaisselle, moyennant quoi ils ont traversé cette crise sans participer à cette aventure et sans se brouiller avec une Amérique où ils ont des intérêts importants.

De Gaulle qui n’aimait pas les Ricains parce qu’ils l’avaient traité comme un sous-fifre pendant la guerre voulait d’une Europe qui allait « de l’Atlantique

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à l’Oural » sauf que pour les Russes cela n’inclut qu’à peine un tiers de leur territoire, exclut la partie la plus riche en ressources –la Sibérie- et ne cor-respond absolument pas à leur ambition d’être un grand empire euro-asiatique.

L’amitié franco-russe est une belle idée et la non-livraison des frégates Mis-tral à la Russie, joli coup militaro-économico-stratégique de Sarkozy, fut une erreur phénoménale du « Capitaine de Pédalo » qui lui a succédé. C’est sous la pression des Polonais que nous avons rompu nos engagements avec Moscou en nous faisant miroiter leur propre programme de réarmement qui comprenait des contrats d’achat d’hélicoptères et de missiles anti-mis-siles. Je le sais car je vivais là-bas à l’époque et je connaissais nos diplomates à Varsovie. Les Polonais nous ont baisé. Nous avons certes gagné un appel d’offres pour la livraison par Airbus Helicopters de 50 hélicoptères CARACAL pour un total d’environ 3.1 milliards d’Euros en 2015 mais as-sorti de conditions absolument extravagantes comme le rapporte un article de La Tribune du 7 octobre 2016 : « Sur le plan économique, Airbus Group avait l'intention de créer 6.000 emplois en Pologne, dont 3.800 avec le projet d'Airbus Helicopters. Des emplois directs créés principalement à Lodz, Radom et Deblin (1.250 emplois) avec les chaines d'assemblage. En termes de valeur, les « offset » proposés étaient supérieurs à la valeur nette du contrat de fourniture des 50 Caracal (2,5 milliards d'euros hors TVA, ou 10,8 milliards de zlotys). Soit le chiffre d'affaires réel pour Airbus Heli-copters. Mais le ministère du Développement a demandé au constructeur de compenser 100% du montant du contrat (2,5 milliards d'euros) et éga-lement de compenser le montant de la TVA polonaise. Soit 23% supplémentaires. Ce qui a conduit Airbus Helicopters à proposer des « off-set » d’un montant équivalent à 3,13 milliards d'Euros ».

Du jamais vu dans des négociations internationales de ce type!

Pendant que nous faisions un doigt d’honneur aux Russes qui avaient l’in-tention de payer rubis sur l’ongle des frégates construites en France, à Saint Nazaire et par nos ouvriers, pour 1.7 milliards de Dollars soit plus de 1.2 Milliards d’Euros, les Polonais nous faisaient « sauter à la corde » au point que ce contrat d’hélicoptères ne représentait plus que très peu de travail pour nos ouvriers ici en France.

Un simple changement de gouvernement à Varsovie en 2015 suivi par des mois de prétendues négociations avec une équipe totalement pro-améri-caine et décidée à faire capoter la signature de ce contrat aboutit à une rupture en Octobre 2016.

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Se fâcher avec les Russes pour se faire enculer par les Polonais ! Ça c’était de la mauvaise alliance atlantique ! La bonne approche aurait consisté à dire que nous condamnions les actions de la Russie en Ukraine mais que cette dernière ne faisant pas partie de l’Alliance nous n’avions aucune raison de rompre un contrat primordial avec une amie de la France : la Russie.

L’OTAN oui ! Mais sans sacrifier l’amitié franco-russe même si Moscou cha-touille les doigts de pied de nos partenaires d’Europe de l’Est.

Je n’ai pas beaucoup de choses très intelligentes à dire en matière de stra-tégie diplomatique si ce n’est de marteler : nos intérêts, nos intérêts, nos intérêts !

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Repenser l’aide au développement

et recréer la France-Afrique.

La France n’est pas un acteur mineur dans l’aide aux pays pauvres car avec son budget de 8,7 milliards en 2017), elle est le 5ème contributeur mondial d’Aide Publique au Développement.

Nous n’avons donc pas à rougir et cela devrait nous donner des arguments suffisants pour envoyer au bain toutes les « belles âmes » qui ici ou ailleurs nous enjoignent de faire plus et en particulier d’accueillir encore plus de pauvres chez nous pour que nous partagions davantage.

Nous avons un problème et il trouve son explication dans le tableau ci-des-sous qui décrit la distribution géographique de notre aide.

Après les indépendances la politique de la France a été de concentrer son

action sur ce qu’on appelait les « Pays du Champs » c’est-à-dire l’ancienne

Afrique coloniale incluant Madagascar.

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Et puis au fil des années de beaux esprits ont pensé que l’aide était un outil d’influence et qu’il fallait déborder du pur cadre de « notre Afrique » pour s’intéresser aux Caraïbes, aux anciennes colonies belges, aux ex-colonies portugaises, aux pays anglophones du continent africain puis à l’Asie avec l’Indochine et plus récemment à l’Amérique Latine.

8.7 milliards c’est à la fois beaucoup et rien en comparaison des besoins du monde pauvre et le risque existe, comme dans beaucoup de domaines, de se disperser, de saupoudrer avec à la clé la dilution et la perte d’impact.

C’est très exactement ce qui nous est arrivé. Pour être très honnête nos hauts fonctionnaires du développement -grands amateurs d’exotisme - en ont eu marre de tourner en rond sur cette « France –Afrique » alors que d’autres pays plus excitants étaient aussi demandeurs d’aide. Le Mali, le Burkina, la Côte d’Ivoire, le Tchad, etc… pfff y en marre ! Hissons les voiles et allons voir ailleurs !

D’une stratégie très ciblée sur des pays avec qui nous avions les liens du passé et de la langue nous sommes passés au papillonnage à l’échelle mon-diale.

Le plus bel exemple de cet essaimage se situe dans le réseau et le champs d’intervention de l’Agence Française de Développement principal outil de notre politique d’aide.

La page d’accueil de son site web est d’ailleurs révélatrice avec ce titre ron-flant et typique de cette haute fonction publique française qui a une incroyable capacité à péter plus haut que son cul : « Un Monde en Commun ». En effet pour l’AFD le terrain de jeu c’est : …… le Monde. Ainsi elle se glorifie d’être active dans 108 pays, d’avoir un réseau de 85 agences et de travailler sur 2.500 projets.

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Ceci est tout simplement délirant car ayant évidemment des moyens limi-

tés par nos contraintes budgétaires, cette agence fait du saupoudrage, de

l’émiettage, du jet de graines à la volée sur un ranch à l’australienne.

Quelques exemples tirés du site de cette noble institution :

- Lutte contre les violences à l'encontre des femmes et des jeunes filles dans l'espace public du quartier Luis Cabral à Maputo au Mozam-bique.

- Construction d’un institut de formation professionnelle pour jeunes albinos à Eldoret au Kenya.

- Soutien au projet "Acteurs de la citoyenneté" de l'ONG ESSOR au Nord-Est du Brésil.

- Financement de la Conférence « Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie » en Equateur.

- Renforcement de la production et de l'enseignement agricole dans une perspective post-conflit en Colombie.

- Réintroduction des cours de français dans le système éducatif pri-maire guatémaltèque (je ne blague pas)

- Deuxième appui au programme mexicain de lutte contre le réchauffe-ment climatique (PECC).

- Projet de connexion de mini-centrales hydroélectriques et améliora-tion de l'efficacité énergétique sur le réseau électrique du Sri-Lanka.

- Festival Mingalabar au Myanmar. Vous n’avez pas la moindre idée de ce que c’est, moi non plus !

- Appui aux populations indigènes de Ouest-Kalimantan (Bornéo – In-donésie) pour une gestion des ressources naturelles basée sur les connaissances locales et des mesures d'atténuation et adaptation au dérèglement climatique.

- Financement des visites scolaires au Yankari Game Reserve (parc ani-malier) au Nigeria. (Je vous jure que c’est sur leur site !)

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- Renforcement des capacités pour les associations travaillant avec les instances parlementaires au Ghana.

- Prévention de la maltraitance des enfants, protection et réinsertion de jeunes filles victimes de violences sexuelles aux Philippines

- Appui à la mise en oeuvre du schéma directeur de la justice au Laos

Cela continue comme cela sur des pages et des pages.

Ainsi au lieu de se fixer comme mission de fortement prendre en main les problèmes d’une partie du monde pauvre sur laquelle nous pouvons avoir un impact réel grâce à un effort très concentré nous avons choisi l’expansion globale, la mondialisation de l’aide au nom d’une vision totalement dépha-sée d’une France « grande puissance » ayant des responsabilités mondiales, universelles.

Le désastre de cette approche nous est apparue en pleine lumière avec 4 exemples concrets

- La grave et sanglante crise politique qu’a connue la Côte-d’Ivoire de 2000 à 2011 avec l’intervention de 4.600 soldats français au titre de l’Opération Licorne et un épilogue musclé en avril 2011 pour chasser Laurent Gbagbo. 11 ans durant lesquels ce rare exemple de relative ré-ussite africaine a plongé économiquement et socialement.

- L’effondrement de l’Etat malien et de son armée face à quelques mil-liers de djihadistes en pick-up qui n’ont pu être arrêtés que grâce à une intervention militaire directe et in extremis de la France.

Sans la décision ferme de François Hollande, le Mali devenait un Daesh sahélien. Cout pour la France : 650 millions d’Euros.

- La guerre civile en Centrafrique, pays totalement à la dérive, que nous avons dû étouffer avec une nouvelle intervention militaire (l’Opération Sangaris) décidée encore par Hollande pour éviter un génocide ethno-religieux qu’on nous aurait accusé d’avoir permis par notre inaction. Cout pour la France : 200 millions d’Euros !

- L’explosion de l’immigration illégale des Comores vers Mayotte qui devient un problème national dont même les JT métropolitains se sai-sissent et qui là aussi nous coute une fortune.

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C’est notre désengagement relatif depuis 20-25 ans de cette Afrique à qui nous ne consacrons plus que 40% de notre aide qui explique ces catastrophes et bien d’autres moins médiatisées.

L’Afrique francophone sub-saharienne est orpheline sans la France.

Ce propos mettra en fureur les anti-colonialistes professionnels mais pour les peuples c’est une réalité. Dans la plupart de ces pays, la visite d’un Pré-sident français n’est pas un évènement comme les autres. On attend toujours beaucoup de ce que les vieux Africains appellent encore « la Mé-tropole».

« Je t’ai demandé de partir mais pourquoi m’as-tu quitté ? » est la phrase qui à mon avis illustrerait le mieux la relation entre ces peuples et le nôtre.

Dans les années 80-90 nos élites ont voulu commencer à « passer à autre chose ». La « France-Afrique » avait un coté ringard, néocolonial et puis on y avait aussi subi de vrais revers avec des pays qui étaient partis en vrille à cause de leurs conversions aux chimères soviéto-marxistes, à des conflits politico-tribaux incontrôlables et la corruption, fléau majeur de ce conti-nent.

L’Afrique c’était vraiment très compliqué. Pour arrêter des dérives folles il fallait s’impliquer fortement mais on tombait dans l’ingérence et laisser faire c’était assister au lent naufrage de ces territoires. On a essayé de navi-guer entre ces deux écueils mais avec peu de succès.

En France nous avons connu les « 30 glorieuses » en Afrique cela a plutôt été les « 50 malheureuses ». Ce continent a incroyablement peu progressé et souvent régressé en termes économiques et humains.

Sur les 50 derniers pays du classement du PNUD de l’Indice de Développe-ment Humain 39 sont africains et la plus grande partie de «notre Afrique» y figure.

Nous devons recentrer notre aide au développement sur notre ancien empire colonial africain avec sans doute l’ancien Congo Belge aujourd’hui République Démocratique du Congo, un géant de 80 millions d’habitants en pleine déliquescence.

Pourquoi faire l’impasse sur l’Indochine va-t-on me dire? Parce qu’elle s’est complètement intégrée dans l’économie du continent.

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Au Viet Nam, Laos et Cambodge nous sommes passés en 2ème division, la jeune génération parle américain et ce sont les Japonais, les Taiwanaises, les Singapouriens, les Chinois et bien sûr les Américains qui dominent. Les

Ambassadeurs qui comptent sont ceux du Japon (premier bailleur de fonds), de Chine et des Etats-Unis auquel il faut rajouter le Représentant de la Banque Asiatique de Développement dominée par Tokyo qui avec ses énormes moyens assure le plus gros du financement du développement.

Nous sommes présents mais « nous ne faisons pas la différence ». Nous sommes appréciés mais nous comptons relativement peu. Les amoureux de l’Indochine seront vent debout contre un « abandon » mais leurs arguments sont sentimentaux.

Si nous « replions les gaules » de notre aide dans ces 3 pays cela rouspètera un peu, mais notre retrait dans ce domaine n’aura qu’un impact minime et sera rapidement comblé par les géants de la région. Economiquement l’im-pact pour la France sera nul puisque ces pays ne nous achètent rien ou presque.

C’est donc au Sud de la Méditerranée que tout se joue pour nous en matière d’aide. Non pas avec une logique économique car nous devons être mercan-tilistes avec les nations marchandes mais pas avec la misère du monde.

Avec ces pays-là, la principale considération doit être » développementale ».

C’est là que nous pouvons peser car 300 millions d’habitants au sud du Sa-hara plus les 75 millions du Maghreb dont la majorité vit dans la pauvreté voire la très grande pauvreté c’est à notre portée, c’est « dans nos moyens » ……… pas le Monde entier.

Tout justifie ce recentrage, ce retour aux sources.

- Nos liens historiques qui sont restés forts malgré le temps.

- Nous accueillons une importante diaspora franco-africaine en France qui peut jouer un rôle important car elle a la légitimité ethnique et elle a absorbée la compétence et la pratique d’une gouvernance rigoureuse. Un Ambassadeur français noir un peu « musclé » passera difficilement pour un raciste et un néo-colonialiste.

- Ces pays sont une source d’immigration non-désirée pour nous et ce « new deal Afrique – France » fera avaler la pilule amère d’une politique migratoire devenue ultra-restrictive.

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- La langue commune est un formidable outil de partage pour travailler ensemble.

- Il y a une réelle demande de pays plus ou moins en perdition qui sa-vent que seule la France a la capacité de les aider à s’en sortir.

- Et enfin nous avons avec ce continent un lien économique très parti-culier, unique au monde. La Zone Franc. Un espace de 15 pays dont la monnaie -le Franc CFA - est arrimée à l’Euro par la Banque de France. Ce Franc est la monnaie forte du continent, celle qui inspire confiance car elle ne se casse pas la gueule à toute occasion. C’est une oasis de stabilité monétaire et c’est une invention française avec aucun autre équivalent dans le monde d’une monnaie de pays émergents ayant une parité fixe avec une grande monnaie mondiale et soutenue par une grande banque centrale occidentale, la nôtre.

Cela ne veut évidemment pas dire que nous devions rétablir une domination politique sur ces pays. Mais y consacrer les moyens dont nous disposons, qui ainsi concentrés seraient considérables - de fait notre aide doublerait en montant pour ces pays –, nous donnerait la possibilité d’influer plus forte-ment dans leur gouvernance souvent assez déplorable.

Pas de dirigisme ou de tutelle mais une « gouvernance assistée » pour les pays en grande difficulté voire « très assistée » pour ceux qui sont à la dérive ou dans le trou et il y en a pas mal (Mali, Burkina, Tchad, Madagascar, Centre-Afrique, Togo, Bénin, Comores, Congo-Kinshasa, Guinée, Ni-ger…….)

Et les premiers à envisager favorablement ce nouveau départ seront les jeunes Africains qui ont mesuré l’étendue du désastre, du pillage, du gâchis, de la destruction de leur avenir par des dirigeants incompétents et corrom-pus (pas tous évidemment).

Le retour doit être « soft », il doit ménager les susceptibilités nationales sans fléchir sur la qualité de la gouvernance, la neutralité tribale, la mérito-cratie au sein des Administrations, la saine gestion des Finances Publiques, etc

Co-piloter avec les élites des pays qui nous sont liés par l’Histoire et la Langue le redressement, le développement économique et social, la sortie de la misère de ces peuples qui quelque part nous « aiment encore » -et c’est réciproque -est un très beau projet. Il est réaliste, à notre portée et nécessaire.

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L’économie est le cœur du réacteur de nos

sociétés. Rien n’est possible sans la richesse

qu’elle créé. Une fois de plus nous avons un

Président qui ne s’attaque pas ou mal au vrai

problème : notre sous-compétitivité

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L’impasse économique d’Emmanuel

Macron.

Quand j’ai commencé à travailler sur la partie économique de ce livre, je suis tombé sur un texte extrêmement difficile à digérer émanant de Minis-tère de l’Economie et des Finances et plus précisément de la Direction Générale du Trésor :

« Avec 60,6 millions d’habitants et un PIB de 1672 Md€ en 2016, l’Italie est la 8ème puissance économique au monde, et la 3ème de la zone euro, dont elle représente 17,8% de la population et 15% du PIB.

Aujourd’hui, l’économie italienne est dominée par les services (74% du PIB), mais l’industrie manufacturière conserve une place importante (16% du PIB) en particulier dans les secteurs des machines et équipements, de l’industrie agroalimentaire, de la métallurgie et du textile-habillement, ce qui en fait – l’Italie - la deuxième puissance industrielle euro-péenne après l’Allemagne ».

Avec tout le respect que nous devons à nos amis italiens ce qui précède est renversant, révoltant, outrageant, inimaginable.

L’industrie française produit moins en France que ce que l’indus-trie italienne produit en Italie.

Ainsi la valeur ajoutée générée par nos usines ici atteint environ 313 mil-liards d’Euros alors que les usines italiennes génèrent là-bas 321 milliards.

Croyez-le ou non l’Italie exporte à peine moins que la France (417 milliards contre 453 milliards en 2016) et son excédent commercial atteignait 52 mil-liards alors que nous affichions un déficit de près de 50 milliards. Les choses se sont encore dégradées en 2017 avec un déficit qui a explosé à plus de 60 milliards d’Euros côté français.

oilà le bilan économique effroyable d’une Droite et d’une Gauche qui parta-gent cette responsabilité. L’Italie connait bien sûr d’autres problèmes très sérieux mais sur le plan industriel elle n’a pas connu le massacre qu’ont in-fligé à la France les dingues qui nous gouvernent depuis 30 ans.

Nous avons un nouveau Président qui séduit. Plus qu’à un Kennedy il me fait penser à ce que fut Valery Giscard d’Estaing à son arrivée au pouvoir.

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Jeune, policé, cultivé, bardé de diplômes, ambitieux, moderne, européen convaincu et technocrate abouti. Les « marcheurs » contesteront peut-être cette comparaison et dans ce cas je les invite à relire le parcours et les réali-sations de celui qui fut – à mes yeux, après le Général le meilleur Président qu’ai eu la France à ce jour.

Macron a aussi détendu la France dans certains domaines. A ce long quin-quennat raté de François Hollande au cours duquel toutes les radicalités se sont enflammées et le terrorisme nous a frappé comme jamais, son élection et les premiers mois de son mandat ont largement calmé le pays même si certains Français râlent comme à leur habitude quand les réformes indis-pensables - et qu’ils savent indispensables - les touchent.

Mais tout cela n’a qu’un temps et ce qui va compter ce sont les résultats économiques.

Le projet du Président est de réformer la France mais comme certains de ses prédécesseurs il fait l’erreur de ne pas cibler suffisamment le rayon laser sur la tumeur qui débilite la France : sa sous-compétitivité.

La flexibilisation du marché du travail précarise les travailleurs français en-tend-t-on ici et là, et d’une certaine façon c’est vrai car faciliter les licenciements sans toucher au fond du problème de notre économie qui est le cout du travail est une pilule empoisonnée pour notre population.

Nous ne voulons pas quitter l’Euro car, à raison, nous craignons une tem-pête financière qui frapperait notre pays mais également tous les autres qui seraient également obligés de la quitter car notre départ rendrait impossible le maintien de l’Italie, de l’Espagne, du Portugal et bien évidemment de la Grèce. Mais nous nous cabrons devant la condition indispensable à notre maintien dans la monnaie commune : une amélioration importante de la compétitivité-cout de nos entreprises, donc la baisse du cout du travail.

Non pas par la baisse des salaires comme les populistes imbéciles clament à longueur de journées pour nous faire peur mais par une réduction supplé-mentaire des cotisations sociales payées par nos entreprises.

En la matière les choses sont parfaitement claires car démontrées par des chiffres précis et difficilement contestables.

Je vous livre dans les pages suivantes quelques tableaux qui illustrent très bien la situation.

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La banque BNP Paribas publie régulièrement un Petit Atlas de l’Economie Française avec des infographies très bien faites sur des points clés.

Ci-dessous nous avons ce que l’on appelle les Comptes des Entreprises c’est-à-dire la consolidation statistique de tous les résultats des entreprises im-plantées en France (hors secteur financier c’est-à-dire essentiellement les banques et les compagnies d’assurance).

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BNP Paribas qui source ses chiffres des bases de l’organisme statistique eu-ropéen Eurostat nous compare avec quelques pays voisins de taille comparable et avec la moyenne de la Zone Euro.

Le premier chiffre est celui de la Valeur Ajoutée Brute ce qui correspond tout simplement à la valeur de ce que les entreprises vendent (hors TVA et taxes diverses) moins la valeur des matières qu’elles consomment (hors TVA et taxes diverses) pour produire les biens et services en question.

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C’est tout simplement ce qu’on appelle communément la « Marge Brute » produite pas les entreprises de notre pays.

Le problème commence avec la ligne suivante : la « Rémunération des Sa-lariés » qui chez nous absorbe 65.8% de la Valeur Ajoutée Brute contre 58.6% en moyenne dans la Zone Euro et 59.6% en Allemagne et réduit donc fortement la rentabilité de nos entreprises par rapport à leurs voisines.

Est-ce que nos sociétés nous paient trop ? Regardons les deux lignes d’après qui sont absolument fondamentales :

a) les « Salaires et Traitements » versés aux employés et

b) les « Cotisations Employeurs » versées par les sociétés.

Nous pouvons voir que les 576 milliard d’Euros de salaires, traitements et primes versés par nos entreprises aux salariés absorbent 49.8% de la valeur ajoutée brut ce qui est tout à fait comparable au chiffre de l’Allemagne notre plus grand concurrent (49.6%) et seulement un peu supérieur à la moyenne de la Zone Euro qui est à 46.4%. Le seul problème étant l’Italie avec qui nous sommes en compétition dans de nombreux domaines et où les salaires ne mangent que 41.1% de la VAB.

On peut en déduire que les salaires en France ne sont pas la cause principale de la faible compétitivité de notre économie productive. En d’autres termes nous ne sommes pas « trop payés ».

C’est la ligne suivante qui pose un très gros problème : les cotisations so-ciales patronales payées par les employeurs (pas celles payées par les salariées !).

Elles représentent un total de 185 milliards d’Euros par an c’est-à-dire le même chiffre que ce que payent les entreprises allemandes qui génèrent 700 Milliards de VAB de plus que les nôtres !

Ces cotisations absorbent 16% de la richesse produite par nos boites contre 10% en Allemagne, 11% en Espagne, 9.8% au Royaume-Uni. Seule l’Italie s’approche de nos pourcentages avec 14.7% mais qui compense le niveau plus faible des salaires de l’autre côté des Alpes comme nous l’avons vu quelques lignes plus haut.

Si nous raisonnons de façon très simple et nous disons que la ponction so-ciale sur nos entreprises ne devrait pas être proportionnellement supérieure à ce qu’elle est chez notre voisin et principal rival l’Allemagne (10% de la VAB) alors ce n’est plus 185 Milliards que les sociétés françaises devraient

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payer mais 115 Milliards (1.156 milliards de VAB x 10%) soit 70 Milliards de moins que ce qu’elles acquittent aujourd’hui.

S’agissant de l’autre grande économie de l’Europe, le Royaume-Uni nous voyons que la rémunération des salariés charges sociales comprises ab-sorbe 62.4% de la Valeur Ajoutée Brute des entreprises (hors secteur financier) contre 65.8 % en France. En espèces sonnantes et trébuchantes cela représente une surcharge de 40 milliards d’Euros de cout du travail pour nos boîtes par rapport aux boîtes britanniques. Et ici aussi ce ne sont pas les salaires français qui sont en cause puisque je le rappelle nos entreprises consacrent 49.8% de la valeur ajoutée pour payer nos salaires et nos primes contre 52.6% au Royaume-Uni mais l’écrasante charge de 16% de la VAB consacrée aux cotisations patronales ici contre les 9.8% payés là-bas qui aboutit à ce différentiel. Mais je voudrais partager avec vous deux autres tableaux qui illustrent par-faitement le drame de l’économie française et complète la démonstration du précédent.

Le premier nous montre à quel point notre cout du travail est élevé mais plus grave encore nous voyons avec les petits losanges bleus que nous sommes le pays qui fait le plus peser sur les entreprises le cout de la protec-tion sociale avec près de 35%.

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Le deuxième, page suivante, publié par l’institut COE-REXECODE repré-sente l’évolution du cout du travail dans l’UE basé sur les données d’Eurostat.

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Ces chiffres nous indiquent le cout moyen horaire d’un salarié en France charges patronales incluses et après prise en compte de la réduction que représente le Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi ou CICE.

Le premier enseignement c’est que malgré le Pacte de Responsabilité et le CICE le cout moyen du travail, tous secteurs confondus, reste plus élevé en France qu’en Allemagne et cela malgré le fait que le salaire moyen allemand est plus élevé. La raison comme nous l’avons vu précédemment : l’in-croyable niveau des charges qui pèsent sur nos entreprises.

Mais le plus intéressant c’est le rythme de progression.

Si l’on prend l’année 2000 comme base, le cout moyen du travail a pro-gressé de 52.5% jusqu’au 1er trimestre 2017 alors qu’en Allemagne la hausse n’a été que de 36%. Nous avions un écart du cout du travail horaire d’envi-ron 2 Euros en notre faveur en 2000 nous sommes 1.5 Euros plus chers en 2017. Dément !

Si nous prenons l’industrie la situation est un peu différente. Là le cout ho-raire allemand est plus élevé car nous sommes au coeur du modèle économique du pays : de la qualité et du savoir-faire dans la production manufacturière avec des ouvriers et techniciens bien payés.

Reprenons la situation en 2000. A L’époque notre cout moyen horaire dans l’industrie était de 24.0 Euros contre 28.5 chez nos voisins soit une diffé-rence de 18.75% en notre faveur.

Mais si nous regardons l’évolution des chiffres on constate que nous rattra-pons presque l’Allemagne dès 2004 et qu’en 2012 nous sommes toujours à leur niveau.

Ce n’est qu’à partir de 2013-2014 qu’un écart se creuse à nouveau grâce à une plus forte dynamique des salaires en Allemagne et à la mise en oeuvre des baisses de charges et du CICE en France dont je reparlerais dans un instant. En 2017 ils sont à 41.4 Euros de l’heure et nous sommes à 38.7 l’écart est revenu à 7.2%.

« Et bien nous sommes moins cher ! » va-t-on me dire. C’est vrai mais pas suffisamment moins cher.

Une différence de cout du travail industriel d’environ 15% est nécessaire pour que nous soyons dans la course avec nos amis et rivaux d’Outre-Rhin.

Nous savons tous que les produits et les équipements allemands ont une qualité ou une réputation de qualité qui est telle que le « Made in France »

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- à l’exception du luxe, de l’aéronautique et de quelques autres rares sec-teurs – est moins côté que le « Made in Germany » et a besoin d’une différence de prix pour se vendre contre un produit allemand.

Or les seules mesures visant à redresser la compétitivité de nos entreprises qu’a pris Macron c’est le maintien de la trajectoire de réduction de l’Impôt sur les Sociétés fixés par Valls en son temps c’est-à-dire revenir au taux de 25% en 2022 !!!

Le RoyaumeUni est déjà tombé à 19% avec des charges patronales bien moindre comme je l’ai montré plus haut. Très novateur le nouveau Prési-dent !

Pire encore : la conversion du CICE en baisse de charges.

Macron avait présenté cette mesure comme sa contribution au redresse-ment de la compétitivité-couts de nos entreprises. Non seulement il n’y a aucune additionnalité dans cette proposition mais il y aura sans doute une légère régression et il faut reconnaitre l’immense bêtise du MEDEF et des organisations patronales dans toute cette affaire.

Je m’explique.

En 2013-2014 les Socialistes alarmés par la hausse du chômage avaient ins-tauré le Pacte de Responsabilité qui réduisait les charges patronales pour les salaires au SMIC et proches du SMIC de 10 milliards d’Euros, abaissé la fiscalité des entreprises de 10 milliards et surtout créé le fameux et tant dé-crié CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi) qui accordait une ristourne de 6% payé par l’Etat aux employeurs sur tous les salaires jusqu’à 2,5 fois le SMIC pour un total de 20 milliards d’Euros. Le patronat avait crié à « l’usine à gaz ». Le mécanisme était selon eux illisible et incompréhen-sible pour les TPE-PME.

C’était effectivement très compliqué. Il fallait d’abord prendre une calculette (ouah ça c’est déjà complexe !) mettre le chiffre du salaire brut de l’employé et multiplier par 0.06. Cela vous donnait l’économie de cout du travail sur un employé puisque l’Etat vous retirait ce montant de votre Impôt sur les Sociétés et si nous ne faisiez pas de bénéfice il vous le versait directement.

Prenons un exemple tout simple. Michel a un salaire brut de 2.000 Euros par mois. La société Dupont SA qui l’emploie touche donc une ristourne de

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l’Etat de (2.000 x 0.06 x 12) = 1.440 Euros par an qui seront déduits de l’IS de la société.

Résultat Michel coute à son employeur 1.440 Euros de moins par an qu’avant le CICE. Dur à piger, non ? A mon avis un élève de Seconde était capable de comprendre cela.

Les andouilles de la bande à Gattaz ne voulaient rien savoir. Ils voulaient que ce CICE soit converti en baisse de charges patronales. Finaud, Macron leur a dit « banco».

Sauf qu’après coup ils ont pris leurs calculettes et se sont rendus compte –comme je l’avais écrit dans des tweets à l’époque - qu’ils allaient « se faire baiser».

C’est très simple à comprendre.

Le CICE est un crédit d’impôt donc c’est un montant net que l’Etat vous rend ou vous verse. Il n’est plus imposable derrière. Il est pour votre poche.

Dans mon exemple plus haut la Société Dupont SA touche 1.440 Euros par an de ristourne de l’Etat pour Michel.

Si au lieu de la ristourne de 1.440 Euros on baisse les cotisations patronales de Michel du même montant l’entreprise est perdante. Pourquoi ?

Parce qu’une baisse de charge c’est une baisse de cout pour l’entreprise. Et une baisse de cout cela entraine une hausse du profit. Super. Sauf que la baisse de charges de 1.440 Euros sur le salaire de Michel aboutissant à une hausse du bénéfice de 1.440 Euros, la société va payer plus d’Impôt sur les Sociétés c’est-à-dire 1.440 x 33% = 475 Euros ! Vous économisiez 1.440 Eu-ros NET sur le salaire de Michel avec le CICE et avec la baisse des charges vous n’économisez plus que 965 Euros. Béta non ?

Le MEDEF, réalisant son énorme bourde, demande des compensations c’est-à-dire une baisse de charges supérieures pour que l’effet net reste à 1.440 Euros par mois dans mon exemple.

J’ai un peu simplifié mais au final non seulement les charges patronales res-tent trop élevées puisqu’il n’y a pas de baisse de charges prévues au-delà de ce que le CICE représentait (20 milliards) mais de surcroit les entreprises risquent de payer plus d’impôts.

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On est en droit de se demander comment un homme d’Etat qui connait bien les chiffres et l’évidente problématique de notre compétitivité ne nous en-gage pas dans une démarche plus courageuse.

Son choix s’est porté sur la flexibilisation du marché du travail qui ne coute bien sur rien à l’Etat et sur un « énorme effort de formation » de 15 milliards d’Euros sur 5 ans dans le cadre d’un Grand Plan d’Investissement de 57 milliards sur la même période.

L’analyse de Macron est assez simple : si nous ne sommes pas compétitifs c’est parce que nos travailleurs, nos jeunes et surtout nos chômeurs ne sont pas assez bien formés.

Que les 32 milliards consacrés chaque année à la formation continue soient en partie perdus personne n’en doute. Les méandres de ce système com-plexe où les formations plus ou moins bidons ou inutiles et les couts de fonctionnement de la multitude d’organismes créent un environnement fa-vorable à l’évaporation.

Réformer tout cela fait partie du plan du Président et c’est une bonne chose.

Mais est-ce que des Français mieux formés pourront combler le gap de qua-lité et de fiabilité réel ou perçu avec leurs collègues allemands nous permettant de les concurrencer plus efficacement sur le marché national, européen et mondial sans être au moins un peu moins cher ? J’en doute très sérieusement.

L’amélioration de la formation par une meilleure allocation des sommes qui y sont déjà consacrées en les axant davantage sur l’industrie ou les services exposés à la concurrence étrangère aurait dû compléter un nouvel effort significatif de baisses des charges et donc du cout du travail. For-mer des gens qui resteront trop chers à employer dans nombre de secteur où le facteur cout est important est une impasse.

Le pari de Macron c’est que la France s’en sortira par le numérique, do-maine où l’innovation apporte tellement de valeur ajoutée que le cout du travail compte peu.

Donc cap sur l’innovation, les industries de pointe où des techniciens et des ingénieurs fabriqueront des produits dont le prix ne sera pas un grand en-jeu. C’est vrai que l’on paie les smartphones et les i-phones de dernière génération un prix fou qui laisse une marge énorme aux Samsung et Apple

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qui sont à la pointe de cette technologie. Sur les biens de haute technologie ou à forte désirabilité on se préoccupe moins de l’étiquette que des capacités et des fonctionnalités.

Quant à ceux qui ne seront pas dans cette course ils feront les boulots de services auxiliaires. Il faut bien préparer des Pizza pour les « tecnos » ou les « geek » et les livrer, des restos et des bars où ils dépenseront leurs copieux salaires doublés de bonus et de stock-options, des hôtels pour leur voyages d’affaires, des artisans pour décorer et réparer leur appartements ou mai-sons, des banquiers pour vendre aux épargnants les actions émises par leurs boîtes, etc.

Il faut donc s’attendre à une dernière vague de désindustrialisation qui éli-minera les ultimes vestiges de notre appareil productif « traditionnel ».

Ce scénario ne me satisfait pas, pas plus qu’à des millions de Français mais il a un avantage politique majeur. Il coute beaucoup moins cher qu’une nou-velle baisse significative des charges pesant sur les entreprises.

Le cœur du dispositif Macron c’est le Grand Plan d’Investissement qui de-vrait couter 57 milliards sur 5 ans.

J’en ai copié ci-dessous la synthèse très bien faite par le Cabinet du Premier Ministre sur son site internet.

« Ce Grand plan d'investissement (GPI) est fondé sur quatre priorités : accélérer la transition écologique (20 milliards d’euros), édifier une so-ciété de compétences ou l’effort de formation dont on vient de parler (15 milliards d’euros), ancrer la compétitivité sur l’innovation (13 milliards d’euros) et construire l’État numérique (9 milliards d’euros).

Pour ces quatre priorités, le financement se répartit comme suit :

1. Accélérer la transition écologique

• 9 milliards d’euros pour améliorer l’efficacité énergétique des logements des ménages modestes et des bâtiments pu-blics. Les bâtiments sont en effet responsables de 20% des émissions de gaz à effet de serre ;

• 4 milliards d’euros pour améliorer la mobilité quotidienne des Français, car les transports sont responsables du tiers des émissions de gaz à effet de serre ou de particules fines ;

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• 7 milliards d’euros pour financer la hausse de 70% de la ca-pacité de production d’énergies renouvelables. Il s'agit d'accélérer la transition écologique (projets de villes durables et in-telligentes, développement de nouvelles sources d’énergie…) et de financer les initiatives pour le changement des comportements des individus et des entreprises. 2. Renforcer les compétences et l'emploi

Les objectifs du GPI dans ce domaine :

• former et accompagner vers l'emploi 2 millions de per-sonnes peu qualifiées, afin d'apporter une réponse concrète au chômage des moins qualifiés, dont le taux de chômage atteint 18% ;

• financer des expérimentations dans l’éducation nationale et accompagner les transformations du premier cycle uni-versitaire, afin d’améliorer la formation initiale des jeunes, leur orientation au lycée comme à l’université et leur insertion profession-nelle.

3. Consolider l'innovation et la compétitivité

• 3,5 milliards d’euros pour soutenir l’excellence scientifique française. Il s’agit en priorité de consolider l’émergence de grandes universités intégrées de rang mondial, dynamisant l’ensemble du système d’enseignement supérieur et de recherche ;

• 4,6 milliards d’euros pour améliorer l’innovation dans les entreprises, au cœur de la compétitivité française. Le Grand plan d'investissement encouragera notamment la prise de risque dans les secteurs de demain, comme l’intelligence artificielle, l’exploitation des mégadonnées, les nanotechnologies ou la cybersécurité ;

• 5 milliards d’euros pourraient être investis pour accélérer l’adaptation des outils et le changement des pratiques de l’agriculture, la pêche, l’agroalimentaire et le secteur forêt-bois, qui sont des secteurs essentiels.

4. Construire l’État numérique

• 4,4 milliards d’euros pour rendre l’État plus agile et amé-liorer la qualité et l’accessibilité des services publics. Le Grand Plan d’Investissement vise à rendre 100% des services publics

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dématérialisés (hors délivrance des titres d’identité) et doit permettre de réduire durablement la dépense publique à l'horizon 2022 ;

• 4,9 milliards d’euros pour accélérer la numérisation du

système de santé et de cohésion sociale. Il s'agit notamment de

développer les maisons de santé dans les territoires en manque de

médecins, de moderniser les équipements hospitaliers et de soutenir

la recherche médicale. Le Grand plan d'investissement n'aug-

mentera pas le déficit public

Son financement repose en effet sur plusieurs types de leviers :

• des prêts, fonds propres ou fonds de garantie (11 milliards d’euros), notamment grâce à une mobilisation exceptionnelle de la Caisse des dépôts et consignations ;

• une activation ou une réorientation d’investissements exis-tants (12 milliards d’euros) ;

• de nouvelles mesures budgétaires (24 milliards).

Enfin, le GPI financera le Programme d’investissements d’avenir 3 (10 mil-liards d’euros), dont les priorités étaient définies mais pas encore financées.

Franchement il n’y a rien à jeter. Tout cela fait du sens. Juste un détail majeur qui se situe dans la section « financement » et que j’ai souligné en rouge : 12 des 57 milliards seront en fait des réaffectations de budgets déjà prévus par le gouvernement précédent donc l’effort supplé-mentaire net de Macron est de 45 milliards sur 5 ans donc 9 milliards annuels.

On est donc très loin des 25 – 30 milliards annuels de baisse des charges patronales nécessaires pour remettre en selle des pans entiers de notre in-dustrie, de notre agriculture et de nos services exposés à la concurrence extérieure.

Macron a fait le choix de la facilité tout en nous expliquant qu’il est un grand réformateur.

Cette adresse politique il en a fait preuve en privilégiant la hausse de pouvoir d’achat des salariés via la « manip » sur les cotisations maladies versus la hausse de la CSG qui en net va peser sur plus de 40% des retraités.

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Maline, aussi la suppression progressive de la taxe d’habitation qui était peut-être partiellement injuste mais qui avait tout de même le mérite de faire contribuer à l’effort fiscal une grande partie de la classe populaire et la frange basse de la classe moyenne qui échappe déjà totalement ou très lar-gement à l’Impôt sur le Revenu.

Il en résultera une concentration encore plus forte de l’imposition sur une minorité de Français même si on leur assure que leur niveau d’imposition n’augmentera pas.

On bénéficie tous de cette société mais un nombre croissant de nos conci-toyens ne paient rien ou très peu pour celle-ci alors que la France de la réussite même moyenne, elle, est éreintée et subit par ailleurs une quantité d’initiatives de « justice sociale » et disons-le franchement de discrimina-tions. Ainsi les tarifs des cantines scolaires, des crèches, des colonies de vacances, des centres aérés dépendent de vos revenus alors que la prestation rendue est la même pour tous.

Il est en est de même des allocations familiales, de l’Allocation de Rentrée Scolaire, de la Prime à la Naissance ou à l’Adoption réservées aux pauvres donc massivement aux immigrés alors que la progressivité de l’Impôt sur le Revenu est censée assurer une fois pour toute la justice sociale.

Plus controversée la « flat tax » à 30% sur les revenus du capital et la fin de l’impôt sur la fortune financière avec le remplacement de l’ISF par l’IFI. Vo-ler un peu moins les gens aisés ne fait pas de vous « le Président des riches. »

Bref en privilégiant le pouvoir d’achat et l’investissement écologique, numé-rique et intellectuel au détriment de la baisse du cout du travail Emmanuel Macron ne va traiter qu’une partie du problème et laisser de côté une ques-tion fondamentale.

Nous serons un pays moins énergivore, moins polluant et plus connecté, peuplé de gens bien formés mais trop chers à employer. Je grossis le trait à dessein mais nombre de chefs d’entreprises et de cadres conscients confir-meront cette perspective.

Pour s’en convaincre il suffit de lire la fiche de paie d’un cadre moyen dans ce pays. La colonne « charges patronales » est juste terrifiante et je com-prends franchement qu’il existe une tendance croissante dans les sociétés à externaliser, « junioriser » et virer.

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Ce qui est vrai des « dinosaures » de 57 ans comme moi l’est de plus en plus pour les « quadras » dont les couts sont tels pour les employeurs que la ten-tation est forte de délocaliser même les activités à forte consommation de managers en Pologne ou au Portugal où ils coutent de 40 à 50% moins cher. Il en faut des écarts de productivité et de compétence pour combler ce genre de différence et malheureusement pour nous l’avance que nous avons en matière grise se réduit sans arrêt. Tous les gens qui comme moi ont eu des collaborateurs cadres non-français à l’étranger savent que l’on trouve des gens de très bon niveau et à des prix bien moindres dans de nombreux pays d’Europe et je ne parle que d’elle. Il y a aussi l’Inde, le Maroc, etc.

Le refus du Président de mener le vrai combat de la compétitivité, forcé-ment impopulaire car nécessitant des vrais choix et des efforts ne fera que retarder l’heure de la purge et aggraver sa sévérité.

Le seul candidat qui avait un programme économique cohérent lors de la Présidentielle, François Fillon, proposait un paquet de baisses de charges et d’impôts de 40 Milliards financés par des économies. 25 de ces 40 mil-liards constituaient une nouvelle baisse de charges patronales et 15 milliards étaient destinés à la baisse de l’Impôt sur les Sociétés et autres taxes.

Avec Macron la France va voir son chômage baisser un peu mais seulement car sa dépense publique reste titanesque et ce n’est pas les 120.000 réduc-tions de postes dans la Fonction Publique qui vont réellement faire bouger le curseur. Nous allons continuer à laisser notre pays dramatiquement dé-pendant d’un secteur public dont la prodigalité créée de l’emploi directement et indirectement.

Si la hausse des taux d’intérêts et un retour d’aversion des marchés pour le surendettement devait survenir dans un contexte de baisse d’intervention de la BCE alors nous subirons le double uppercut. Celui d’un secteur privé qui sera resté souscompétitif alors que nous aurions besoin d’une forte con-tribution de sa part pour compenser une baisse vraiment sérieuse de la dépense publique nécessaire pour réduire drastiquement les déficits qui s’aggravent en général quand l’économie va moins bien.

Cette pusillanimité est d’autant plus triste que nous aurions pu faire d’une pierre, deux coups magistraux : permettre la réindustrialisation du pays et réaliser pour la France un grand acte de justice, la déconcentration écono-mique, thèmes que j’aborderais dans le chapitre suivant.

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Bref il faut qu’Emmanuel Macron réanime les anciennes propositions de la Droite portant sur les baisses additionnelles de charges patronales et à hauteur de 25 milliards d’Euros au minimum.

Avec un tel montant nous tirons largement un trait sur nos problèmes de compétitivité-prix en tout sur la gamme de produits qui est celle d’un pays développé comme le nôtre.

« Et comment tu financerais cela gros malin? » me lanceront les esprits cha-grins.

5 sources principales dont j’ai mentionné certaines précédemment et d’autres sur lesquels je reviendrai en détail plus loin

- 10 milliards de droits de douanes sur les produits chinois, viet-namiens et bangladais

- 5 milliards de réduction de notre contribution au budget de l’UE

- 5 milliards de suppression de niches fiscales (j’en ai parlé plus haut)

- 3 milliards de suppression de subventions aux associations (j’en ai parlé plus haut)

- 2 milliards d’économies sur le RSA (j’en ai parlé plus haut)

Les trois dernières mesures peuvent être d’application très rapide car elles relèvent de notre seule décision. Les deux premières nécessitent un bras de fer avec Bruxelles et nos partenaires européens et prendront de 18 mois à 2 ans. Il faut donc leur trouver un substitut provisoire : une hausse de 1% sur la TVA intermédiaire à 10% et de 1% également sur la TVA à 20% nous menant respectivement à 11% et 21% ce qui rapporte exactement 8.5 mil-liards. Une fois que nous avons obtenus gain de cause sur les deux premiers points nous revenons à 10 et 20%.

Cela ferait hurler le bon peuple pour son bien-aimé pouvoir d’achat mais de nombreux pays de l’UE ont des taux à ce niveau ou plus élevés.

Belgique 21%

Danemark 25%

Espagne 21%

Finlande 24%

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Hongrie 27%

Irlande 23%

Italie 22%

Lettonie-Es-

tonie

21%

Slovénie 22%

Suède 25%

Avec la suppression des contrats aidés mentionnés dans un chapitre précé-dent on dégage encore 1.5 milliards et nous sommes donc à 10 milliards.

Comment trouve-t-on les 5 milliards qui manquent ?

La perte de TVA en France due à la fraude dépasse les 20 milliards mais sa sanction comme celle de la fraude fiscale et sociale en général est insuffi-sante. Il faut un nouveau durcissement des sanctions pénales pour les fraudes économiques qui ne vous envoient presque jamais en prison dans ce pays. Au pire vous vous en sortez avec une amende et une peine avec sursis. Cela ne doit plus être le cas.

Fraude fiscale matérielle et intentionnelle = prison ferme et pour des durées significatives doit devenir la règle dans notre pays. Vidons nos prisons des Etrangers non-criminels en les renvoyant chez eux et les dealers de canna-bis qui les encombrent et mettons-y des commerçants, des artisans, des chef d’entreprises et des particuliers qui volent la nation en ne payant pas ce qu’ils doivent. Résultat : une forte hausse de la collecte car beaucoup de fraudeurs se disent qu’ils ne risquent pas grand-chose. Il faut que cela change.

Mais le plus important c’est comment on va allouer cette manne :

D’abord il ne faut plus se contenter d’en faire bénéficier les plus bas salaires mais l’appliquer à tous les salaires jusqu’à 3 fois le SMIC (4.500 Euros brut) pour que le cout du travail de nos ouvriers ou de nos employés qualifiés, de nos techniciens supérieurs, de nos cadres moyens et de nos jeunes ingé-nieurs baisse également. Mais il faut surtout concentrer cet effort supplémentaire sur la France périphérique et donc n’en faire bénéficier que les emplois qui se trouvent en dehors du Grand Paris et des zones les plus riches de la Région Ile-de-France et peut-être aussi en exclure la Métropole de Lyon, de Nantes, de Bordeaux et bien sûr de Toulouse qui sont déjà les

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grands gagnants de la mondialisation. Elles n’auront pas à se plaindre puisqu’on ne leur retire rien.

Concentrer ainsi cette manne de 25 milliards sur environ 70-80% de la base salariale éligible constituerait une opération radicale pour réduire la frac-ture territoriale que je vais aborder maintenant.

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L’hypocrite lamentation sur la « désertification »

Nous déplorons la mort des centres-villes de la France périphérique ce qui est aussi très dur pour les commerçants pour qui la valeur du fonds de com-merce représentait une forme d’épargne et qui voient celle-ci fondre puisque dans la plupart de ces territoires plus personne n’est disposé à payer quoique que ce soit pour le rachat d’un fonds.

Mais à qui la faute si ce n’est à nous consommateurs qui préférons, et de loin, faire nos courses dans des super ou des hypermarchés où nous trou-vons à la fois un choix considérable, des prix attractifs, des facilités de parking généralement gratuit et toute une gamme de services connexes (station-service, boutiques, etc)

Que vous viviez à Bourges, Reims, Quimper, Avignon, Bourg-en-Bresse le week-end vous prenez votre voiture petite ou grande récente ou vieille et vous allez faire le plein de provisions à quelques kilomètres de là.

Sommes-nous prêts à renoncer même partiellement à cette commodité et à cette compétitivité-prix pour permettre à des commerces de centre-ville de prospérer ?

J’en doute fortement.

Il en est de même de la désertification des campagnes. C’est bien beau de la regretter mais il n’y a pas de campagnes vivantes sans agriculteurs. Or qui parmi nous rêve d’un avenir d’exploitant agricole pour ses enfants? Qui dit à son fils ou sa fille « tu ne veux pas devenir agriculteur ? » Mettons même de côté la question du modèle économique, qui veut vivre dans des petites localités de quelques centaines d’habitants certes calmes, charmantes et conviviales mais éloignées de la première ville de 15 ou 20 kilomètres?

Nous sommes navrés et préoccupés par la double agonie celle des cam-pagnes qui est ancienne et celle plus récente des villes petites et moyennes avec son cortège de commerces qui ferment et de centre-ville fantômes.

Mais admettons qu’il en est des villages et des villes comme des individus et des entreprises, certains réussissent mieux que d’autres, s’enrichissent ou s’appauvrissent, progressent ou régressent.

Notre pays comporte aujourd’hui de véritables villes qui n’étaient que des villages il y a un siècle et des villes qui dans le même temps ont perdu une

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part importante de leur population, qui meurent doucement en quelque sorte.

Prenons Argenteuil dans la banlieue parisienne qui a aujourd’hui plus de 100.000 habitants. En 1906 il n’y avait que 13.000 Argenteuillais.

La Grand-Combe dans le Gard est passée de 14.500 habitants en 1954 à 5.130 en 2015 en raison de la fermeture de la mine de charbon qui lui avait value une période faste dans la deuxième moitié du XIXème siècle et la pre-mière partie du suivant.

Deux autres exemples frappants : Roubaix et Toulouse. La première, long-temps décrite comme le « Manchester français » grâce à sa puissante industrie textile, avait une population de 124.365 en 1901 et Toulouse 149.841.

Un peu plus d’un siècle plus tard, en 2015, la ville du Nord était retombée à 96.000 minée par la fin du textile en France alors que Toulouse n’a fait que progresser et a connu une véritable explosion avec l’arrivée d’Airbus dans les années 70 ce qui la met au 4ème rang des villes françaises avec 471.941 habitants juste derrière Lyon.

C’est la vie économique d’un pays et il est absurde de s’en indigner.

Nous devons traiter la question de notre géographie humaine avec réalisme.

Il n’y a pas d’avenir démographique pour nos campagnes ! Tenter par tous les moyens de sauver les bourgades est un combat d’arrière-garde couteux et perdu d’avance même si des centaines de million d’Euros déver-sées retarderont l’inéluctable.

La rationalisation agricole va se poursuivre. Les exploitations moyennes nonspécialisées par exemple dans le bio ou insuffisamment innovantes mourront et je suis franchement contre la fixation de prix « minimum et rémunérateurs » comme le réclament le monde paysan mais on y reviendra plus loin.

Ce n’est pas notre autosuffisance alimentaire qui est en jeu. Nous pouvons rester parfaitement indépendants sur le plan alimentaire avec moins d’agri-culteurs plus productifs.

Toutefois nous voulons manger mieux et pour cela il faut moins d’engrais, de pesticides, de fongicides, et de toutes les saloperies chimiques que nos paysans ont déversé sur les terres de France depuis des décennies par pres-sion économique mais aussi par appât du gain. Mais la culture naturelle est

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globalement moins productive même si les techniques s’améliorent. Donc il faut payer un peu plus cher les produits alimentaires que nous consom-mons. Pour les classes aisées et moyennes ce choix n’est pas financièrement trop significatif mais il l’est bien davantage pour les classes populaires. Eh bien elles devront faire des choix. On met moins de cochonneries dans son caddie. On se passe de coca, on réduit le vin et la bière, on bannit les sucre-ries pour les gosses, les boissons énergisantes qui coutent « une blinde », on arrête les clopes, on se fait « moins plaisir » pour se donner à soi et à ses enfants une alimentation saine.

La part de l’alimentaire a régulièrement décliné dans nos dépenses. Redon-nons à ce pilier de notre existence, « le bien-manger », la place qu’il mérite.

Mais pour revenir à la question de notre paysage humain j’affirme que l’ave-nir de la France repose sur ses villes moyennes, celles de 10.000 habitants (incluant les communautés de communes de cette taille ou les petites com-munes attenantes à ces ensembles) jusqu’à celles de 200.000 habitants. Elles sont plus de 1.000 et maillent véritablement notre territoire et ce sont elles qui déclinent le plus.

C’est grave pour la France car c’est dans ces villes que le lien social existe encore, que l’urbanisme à taille humaine est possible, que la vie locale est forte. C’est avec cette masse critique de population que l’on peut maintenir des services publics de qualité à un cout raisonnable. Ces villes ont égale-ment leur périphérie avec des villages qui les satellisent et bénéficient de l’effet de diffusion.

Au lieu d’une France où ne prospèrent que Paris et sa petite couronne, Lyon et sa métropole, Nantes, Bordeaux et Toulouse et où tout le reste stagne, décline ou meurt plus ou moins lentement il faut une politique qui fasse revivre les Tarbes, Perpignan, Cahors, Montauban, Limoges, Saint-Etienne, Rodez, Metz, Roubaix-Tour-coing, Pau, Lorient, Quimper, Vannes, Cholet, Bourges, Bézier, Amiens, Besançon, et tant d’autres.

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Réduire efficacement la fracture territoriale

Pour rééquilibrer socialement et économiquement notre pays il faut réduire cette fracture territoriale dont on nous parle constamment. Pour y arriver il n’y a qu’un seul moyen : la discrimination positive économique. Les très grandes métropoles ont une force gravitationnelle qui attire naturelle-ment l’activité et les talents et absorbe tout au détriment de leur périphérie comme en témoigne le tableau suivant qui illustre la domination ahuris-sante de l’Ile-de-France sur l’emploi marchand dans ce pays.

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Selon France Stratégie, la seule aire urbaine de Paris concentre près de 6 millions d’emplois ce qui est équivalent aux douze autres métropoles régio-nales (NantesRennes, Lille, Strasbourg, Bordeaux, Montpellier, Nice, Aix-Marseille, LyonGrenoble, et Rouen). C’est dingue !

Tout aussi grave est la concentration de la création d’emplois sur quelques régions comme le montre la carte suivante Ile-de-France, Rennes, Nantes, Bordeaux Toulouse et Lyon.

C’est pourquoi le nouveau programme de baisses de charge patronales de 25 milliards évoqué précédemment ne doit bénéficier qu’à la France dite « périphérique », celle des régions et des villes qui ont subi le choc de la désindustrialisation et de la dépopulation des campagnes environnantes.

Elle a en effet besoin d’un énorme « choc de compétitivité » pour renaitre économiquement et cette renaissance qui doit venir de l’activité marchande résoudra tous les problèmes ou presque.

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Car le business qui marche génère d’abord de l’emploi et de la richesse qui se diffuse, irrigue, entraine, stimule, facilite et surtout alimente les finances publiques locales qui du coup peuvent investir. C’est comme cela que l’Alle-magne marche et bien mieux que nous.

Redonner de l’attractivité-cout est essentiel pour que, dans le choix de l’im-plantation ou du développement, les entreprises surmontent la force magnétique de la planète francilienne et des grandes métropoles régionales.

Se plaindre du dépérissement de la France périphérique sans lui donner la dose de fortifiants nécessaire pour la ressusciter est une hypocrisie. Penser que les investissements publics, les milliards déversés en infrastructures nouvelles, en internet haut-débit et autres « goodies » compenseront les handicaps économiques territoriaux qui se sont construits au fil du temps est une coupable illusion.

Ainsi au lieu de disperser cet effort de baisse des charges sur toute la France on en exclurait une grande partie de la région qui est déjà économiquement omnipotente et écrasante pour le reste du pays, l’Ile-de-France. On ne peut toutefois en priver toute l’Ile-de-France car elle aussi contient des zones pé-riphériques en souffrance.

En sortant du champs bénéficiaire une zone qui comprend la Métropole du Grand Paris c’est-à-dire la capitale et les communes avoisinantes plus la partie blindée de fric des Yvelines (le polygone Versailles, Saint Quentin et Saint Germain en Laye) qui a déjà les sièges de presque tout le CAC 40 y compris nos méga-banques et magnétise toutes les professions de services qui gravitent autour de ce « big business » (avocats d’affaires, agences de com, boites de formation, sociétés de conseils en tout genre, etc) on retire environ 20% de l’emploi marchand de ce pays de l’épure et on en fait béné-ficier le reste.

Il reste toutefois un point extrêmement délicat qui est celui de savoir si l’on sort aussi de ce champs bénéficiaire les métropoles régionales qui « carton-nent » comme Lyon, Toulouse (Airbus), Bordeaux et Nantes.

Il ne faut pas les exclure si l’on veut renforcer les grandes métropoles régio-nales capables de rivaliser avec Paris mais il faut les sortir si on veut se concentrer sur la France qui souffre. Je penche plutôt pour la deuxième so-lution.

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Réindustrialiser

Le deuxième objectif qu’atteindrait cette mesure de baisse de charges géo-graphiquement ciblée serait de grandement bénéficier à l’industrie, car où se trouvent nos usines et où peuvent-elles s’étendre ou se construire ? Sure-ment pas à Paris et dans ses banlieues, ni à Lyon, Bordeaux, Toulouse, Nantes et leurs métropoles déjà saturées par l’urbanisme et bien pourvues en emploi de services.

Les règles de l’UE nous empêchent de privilégier spécifiquement un secteur sauf exception mais différencier le niveau de charges sociales sur une base territoriale fait encore partie de nos prérogatives.

Ainsi l’avantage compétitif donné à la France périphérique lui permettrait de se réindustrialiser car c’est chez elle que se trouve ce qui nous reste d’industrie (hors aéronautique) et qu’il existe des terrains libres et pas chers pour construire de nouvelles usines.

Un dernier coup de main pour l’Agriculture

Venons-en à l’agriculture dont la problématique est intimement liée à la souffrance de la France périphérique. Il faut trouver une solution structu-relle et pérenne à ses problèmes.

La difficulté de ce secteur c’est que les années où les prix sont bons les agri-culteurs gagnent de l’argent mais souvent pas assez pour compenser celles où les prix sont mauvais.

La paysannerie demande du coup des prix qui lui assurent une « rémunéra-tion correcte » ce qui veut dire un prix plancher mais bien évidemment pas un prix plafond. Donc les mauvaises années ils sont protégés et les bonnes ils engrangent.

Ce système est totalement inacceptable. Nous ne voulons pas revenir aux délires des « prix garantis » qui ont créé des surplus ingérables et couteux pour l’ancêtre de l’UE, la CEE.

L’agriculture c’est une infinité de produits qui chacun à leur tour connais-sent des périodes difficiles : tantôt c’est le lait, tantôt le vin, tantôt la viande, régulièrement vient sur le tapis la question du prix des fruits et légumes. Bref cela n’arrête jamais. Il y a toujours une partie du monde agricole qui à tort ou à raison se plaint à un instant donné.

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Monter un système de prix minimas garantis pour une poignée de produits serait parfaitement injuste pour les autres et l’étendre à toute la production créerait une usine à gaz insensée.

Par ailleurs on ne voit pas pourquoi on accorderait à l’agriculture ce que l’on accorde à aucun autre secteur marchand : une rémunération ou un prix mi-nimum garantis.

Des millions de postes de travail ont été supprimés dans ce pays aux cours des dernières décennies dans différentes branches d’activité et un nombre considérable d’indépendants ont perdu leur affaire en raison de l’insuffi-sance de revenus que leur travail générait.

Avec des « prix garantis » on aurait sauvé les mines de charbon du Nord et du Sud, celles de fer de Lorraine, des hauts-fourneaux un peu partout en France, des filatures, des menuiseries industrielles, des usines d’électro-mé-nager, etc… La liste est très longue.

Avec des « rémunérations correctes garanties » des dizaines de milliers de petits commerçants ou artisans n’auraient pas fermé leurs portes à travers l’hexagone. Combien de marins-pêcheurs, courageux travailleurs de la mer, ont dû arrêter leur métier essentiel pour notre alimentation car il n’était plus assez rémunérateur ?

Par ailleurs n’oublions pas deux choses

1) les 9 milliards d’Euros que la PAC verse chaque année à nos agriculteurs et le tableau ci-dessous illustre ce qu’ils touchaient en subventions en 2016. 46.000 Euros en moyenne pour une exploitation bovine destinée à la vente de la viande. 47.000 Euros pour une exploitations mixte viande et lait. Mais merde, quelles autres catégories de « producteurs » touchent des aides pa-reilles dans ce pays ? Et qui paie à la fin si ce n’est le consommateur/contribuable que nous sommes ?

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2) l’énorme effort de solidarité en faveur du régime s’assurance so-ciale du monde agricole -la MSA - comme le montre le tableau suivant.

Ainsi sur les 32.8 milliards de prestations versées en 2016, 32% seulement étaient financées par les agriculteurs eux-mêmes soit 10.5 milliards.

Environ 10 milliards venaient des autres régimes de sécurité sociale (31%) donc très majoritairement des salariés et près de 9 milliards (27%) étaient apportés par l’Etat. Disons-le clairement la MSA est un gouffre financier que le Français moyen subventionne massivement mais ça vous n’entendrez jamais personne le rappeler aux agriculteurs.

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Ce déficit effroyable n’est d’ailleurs pas lié à un traitement très favorable mais à la démographie épouvantable de ce régime qui compte, pour simpli-fier, plus de 2 retraités pour un actif.

Comme on le voit l’agriculteur dans ce pays est massivement aidé mais per-sonne n’ose le lui dire en face car il gueule plus fort que tout le monde et fout la trouille avec ses opérations coups de poing.

On connait les maux du monde rural français, trop d’exploitations encore trop petites, trop de normes, trop de dettes dans certaines filières et trop de charges.

Il y a un moyen simple d’apporter une ultime bouffée d’oxygène à nos pay-sans.

Il s’agirait d’exonérer de CSG et de CRDS les cotisants salariés et non-sala-riés du régime agricole ce qui réduirait leurs charges d’environ 2.3 milliards d’Euros par an (2.12 milliards pour la CSG et 200 millions pour la CRDS) soit environ 21% des charges sociales totales qu’ils acquittent. Il y devrait y avoir un plafonnement de ces exonérations pour éviter un effet d’aubaine en faveur des agriculteurs les plus riches.

Comment financer ce nouvel effort en faveur de ce monde rural qui nous est cher mais qui nous coute cher ?

En augmentant de 1% la TVA sur les produits alimentaires en la passant de 5.5% à 6.5% ce qui rapporterait à peu près le montant recherché.

Il y a là une grande logique. Les Français se disent attachés à la ruralité et à sa survie mais cela a un prix qu’il faut acquitter d’une façon ou d’une autre.

Comme on dit en Anglais « you have to put your money where your mouth is ! » ce qui traduit dans notre langue pourrait se dire « joignez l’acte à la parole et mettez la main au portefeuille » !

Supprimer ces 2 cotisations pour les producteurs agricoles leur permettrait d’accroitre leurs revenus nets et donc leur capacité à encaisser les périodes difficiles. Le montant n’est pas négligeable. 2,3 milliards de baisse de CSG-CRDS répartis sur 1,1 million de cotisants cela représente une économie moyenne de 2.100 Euros par an et par cotisant ou 175 euros par mois.

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Par ailleurs les exploitations agricoles qui emploient de la main-d’œuvre sa-lariée bénéficieraient de leur part des 25 milliards de baisse de cotisations patronales auquel j’ai fait référence plus haut.

Il existe une autre mesure qui pourrait aider une partie de notre agriculture mais sans accroitre la charge pour le pays : consacrer 1 milliard par an au remboursement de la dette des exploitations les plus fragiles et les plus en-dettées. Les prix sont évidemment un facteur essentiel pour la vie d’une exploitation mais le service de la dette pèse également beaucoup dans la tré-sorerie.

L’inflation des normes tout comme le besoin d’investir pour rester dans la course ont plongé de nombreuses petites exploitations dans un endettement menaçant. Sauver la ruralité française c’est aussi alléger cette charge.

De ce milliard, 500 millions pourraient venir de la réallocation des 9 mil-liards de subventions de la PAC en réduisant un peu les aides dont bénéficient les exploitations les plus riches. Les autres 500 millions vien-draient du solde de la hausse de 1% sur la TVA des produits alimentaires non- absorbée par la suppression de la CSG-CRDS.

Après ces ultimes et considérables efforts, la collectivité nationale doit dire au monde agricole : « On s’arrête là, on a fait tout ce que l’on a pu pour vous, si cela ne suffit pas alors changez de métier, faites autre chose ! ». Cela peut paraitre un peu sec mais à un moment donné il faut savoir dire aux gens la vérité.

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Alors qu’est-ce qu’on attend ?

Si cette approche du redressement économique par une nouvelle baisse des charges patronales (et la suppression de CSG-CRDS pour le monde agricole comme on vient de l’évoquer) parait assez évidente pourquoi l’hôte de l’Ely-sée ne veut pas l’adopter ?

D’abord parce que la financer nécessite de prendre les mesures que j’ai in-diquées plus haut qui ferons râler les Français et nous fera entrer dans une rude bagarre avec nos partenaires européens. Pour un Président très euro-péiste ce n’est pas « top ».

Mais il faut admettre que cette approche du retour de compétitivité par la baisse des charges patronales rencontre une forte opposition dans certains milieux économiques, parmi les syndicalistes et dans une partie de la classe politique.

On se souvient tous des attaques très dures des « Frondeurs » du PS, de l’extrême gauche et du FN contre le Pacte de Responsabilité /CICE et « le cadeau de 40 milliards fait aux patrons sans contrepartie ».

Et de fait cette mesure ne permit pas une réduction rapide du chômage et un redressement de la compétitivité française qu’une baisse de notre déficit commercial abyssal (plus de 60 milliards d’euros par an) aurait récompen-sée.

Tout d’abord le Gouvernement n’avait pas le choix car la France allait dans le mur. Les 40 milliards « rendus » au patronat n’étaient pas un cadeau mais la réduction d’un racket qui saignait le « protégé » au point de menacer sa capacité à alimenter les caisses du « parrain ».

Pour expliquer le semi-échec de ces mesures je vais utiliser une comparai-son moins polémique.

Disons que le Docteur Valls a administré à l’Entreprise France malade un antibiotique sous-dosé.

Nous savons à peu près tous ce que cela produit : on va un peu mieux mais on ne guérit pas.

Or c’est très exactement ce qui s’est passé. La situation des finances pu-bliques et sociales ainsi que la « fronde » n’ont pas permis à un

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gouvernement de l’époque de remettre vraiment à niveau la compétitivité de nos boîtes en les délestant d’un fardeau trop lourd.

Le couple Hollande-Valls a fait la moitié du chemin. C’était mieux que de ne rien faire mais ce n’était pas suffisant. Donc très logiquement nous n’avons pas eu les résultats escomptés.

Mais il est vrai qu’il y a un débat de fonds qu’il faut traiter qui est celui de ce que feraient nos entreprises de la manne que représenterait de nouvelles baisses de charges vu ce qu’ils ont fait du « cadeau » précédent de 40 mil-liards.

Il fallait être singulièrement naïf pour penser que la réaction des entreprises à ce premier stimulus serait rapide.

Premièrement il faut quand même se dire que le comportement des chefs d’entreprise répond aussi à des ressorts psychologiques et que l’aversion ou tout au moins le manque de confiance de ces derniers envers François Hol-lande était réel. Par ailleurs la flexibilisation du marché du travail qui était la seconde composante essentielle d’un programme pro-entreprise est ve-nue très tard dans le quinquennat (aout 2016) et fut insuffisante.

Les gens à peu près objectifs reconnaissent que les mesures prises ont tout de même permis de limiter la casse et de créer quelques dizaines de milliers d’emploi à l’époque et la récente et légère baisse du chômage dont bénéficie E. Macron est aussi largement le résultat différé de ces mesures mises en place par la précédente équipe gouvernementale. Des chefs d’Etat qui bé-néficient du job de leurs prédécesseurs mais dont les effets sont arrivés trop tard il y en a plein les livres d’Histoire.

Ce qui a beaucoup agacé les anti-libéraux dans toute cette affaire c’est la hausse des dividendes payées par les très grandes sociétés concomitam-ment à ces « cadeaux » et qui leur font dire tout ce qu’on « donne » aux patrons repart dans les poches des actionnaires.

Prenons le CAC 40 c’est-à-dire les sociétés qui ont la plus grosse valeur boursière sur le marché français et qui sont emblématiques puisque repré-sentatives du « Grand Capital Mondialisé. »

Le 29 aout 2017, le journal Libération peu suspect de complaisance à l’égard des « riches » publiait un graphe très intéressant qui illustrait l’évolution du paiement de dividendes par ces entreprises du CAC 40 et je reproduis ici:

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Que voyons-nous : que le niveau a retrouvé celui d’avant la crise. Pendant 4 ans les sociétés ont moins distribuées et leur situation financière s’amélio-rant elles versent davantage.

Mais ce qui transparait dans cette polémique c’est au fond l’illégitimité de la rémunération de l’actionnaire. Pour les populistes les entreprises sont là pour payer des salaires aux travailleurs, payer des cotisations pour faire marcher la machine sociale, payer des impôts pour faire fonctionner l’Etat et quant aux actionnaires s’il reste un petit bout on veut bien le leur donner mais non sans les taxer à mort.

Revenons-en d’abord au prétendu scandale des dividendes du CAC 40. En 2017, les premiers de la liste sont Total, Sanofi et BNP Paribas. Ces trois sociétés-là devancent nettement leurs suivants.

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Voici ce qu’elles ont versées l’année dernière en additionnant les rachats d’actions et les dividendes versés : Total (6 milliards d’euros), Sanofi (5,66 milliards) et BNP Paribas (3,37 milliards). A elles trois ces entreprises re-présentent 30 % de la distribution du CAC.

Du quatrième au dixième rang du CAC 40, les plus grosses redistributions de résultats sont les suivantes : Axa (2,8 milliards), Engie (2,4 milliards), L’Oréal (2,35 milliards), LVMH (2,06 milliards), Vinci (1,76 milliard), Crédit Agricole (1,71 milliard) et Société Générale (1,69 milliard).

Les 10 premières font un total de 30 milliards sur 56.

Mais y a-t-il pillage des richesses de la France, succion du sang de nos tra-vailleurs ?

En fait les « grands du CAC » se sont mondialisés au fil des ans. L’esprit de conquête des cadres français, parfois ex-haut fonctionnaires, le génie de nos ingénieurs, le savoir-faire de nos techniciens et ouvriers ont permis la créa-tion de géants mondiaux que même nos rivaux allemands nous envient. Mais dans la réalité d’aujourd’hui ce sont aussi les travailleurs et les con-sommateurs de nombreux autres pays qui font la richesse et la puissance de ces groupes qui ont gardé leur siège en France, sont dirigés encore très lar-gement par des Français sortis de nos meilleures écoles et emploient des millions de nos compatriotes.

Donc ce n’est pas la valeur ajoutée des seuls travailleurs Français et les achats des seuls consommateurs nationaux, loin de là, qui contribuent à la profitabilité de nos champions.

Prenons quelques données qui le montrent.

Où Total extrait –il du brut et du gaz? En Amérique, en Mer du Nord, en Asie Centrale, au Moyen-Orient, en Afrique et en Indonésie.

Où travaillent les salariés du groupe pétrolier français ? 1/3 chez nous, pas plus.

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Sanofi est un leader mondial de la santé. Il produit sur 87 sites industriels

dans 38 pays.

Sa R&D est repartie entre la France, l’Allemagne, les USA, le Canada, le Ja-pon et la Chine.

Sur les 110.000 salariés qui travaillent dans le groupe, 25.000 sont en France.

Enfin si on prend BNP Paribas c’est tout aussi frappant.

192.000 collaborateurs dans 74 pays dont 58.000 en France.

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Je ne vais pas insister mais si l’on prend le reste du CAC on retrouve peu ou prou une grande similarité de situation avec une importante internationa-lisation de l’activité (avec des ventes et des bénéfices largement réalisées à l’étranger) et une forte proportion de salariés travaillant en dehors de France.

Par ailleurs ce que ne disent pas les contempteurs de « l’argent » c’est que ces sommes versées sont lourdement taxées une fois de plus dans les mains de ceux qui les reçoivent.

La combinaison de la CSG et de l’impôt sur les revenus du capital a rapporté à l’Etat et à la Sécu en 2016 environ 27 milliards dont 12 milliards au titre de la CSG et 15 milliards au titre de l’impôt sur le revenu !!!

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L’instauration du PFU à 30% va faire baisser cette charge de 1.9 milliards donc on dépassera toujours les 25 milliards d’Euros.

Si l’Etat baissait les charges d’un montant supplémentaire de 25 milliards et que contre toute logique les entreprises n’utilisaient pas cet argent pour investir et recruter que se passerait-il?

En simplifiant un peu, les bénéfices augmenteraient de 25 milliards qui s’acquitteraient d’environ 6.25 milliards d’Impôts sur les Sociétés en nous projetant déjà sur le taux de 25% prévu pour 2022 et si le solde était distri-bué sous forme de dividendes il serait taxé à hauteur de 5.6 milliards si on prend pour hypothèse le taux de PFU de 30%. Donc pour un pari de 25 mil-liards, l’Etat prend le risque d’être perdant de 13 milliards (25 – 6.25 – 5.6) si les entreprises de notre pays ne répondaient pas à ce nouveau stimulus.

Hypothèse parfaitement invraisemblable tant les entrepreneurs français supplient depuis des années qu’on leur donne les mêmes armes que leurs rivaux pour se défendre en France et être conquérant sur les marchés exté-rieurs. Malgré le poids de charges écrasantes et d’une fiscalité record par rapport à leurs concurrents ils ont réussi à survivre mais en faisant le choix de la délocalisation et de la mondialisation de leur chaine de valeur.

Et si en tant que nation et que peuple on faisait le pari de les aider à produire plus en France et en particulier dans la France en dés-hérence pour qu’ils nous donnent des jobs ?

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Maintenant je souhaiterais m’attaquer à 5 théma-tiques favorites des populistes :

« Les salaires scandaleux des PDG »

« Les inégalités n’ont fait que se creuser »

« Les PME il n’y a rien de mieux »

« Il faut taxer à mort les revenus du capital »

« La dette c’est de la faute des banques et en plus ce n’est pas un problème ».

Prenons un PDG qui gagne 6 millions d’Euros brut par an dans une très grande entreprise.

Il s’acquittera pour commencer d’environ 550.000 Euros de cotisations so-ciales dont une montagne de CSG. Ensuite il lui faudra verser 2.6 millions d’impôt sur le revenu.

La collectivité lui aura donc repris plus de 3 millions sur les 6.

Je vous fais grâce de l’ISF qu’il devait verser jusqu’à cette année mais ne disparaitra pas totalement puisque qu’avec des revenus pareils on a des ac-tifs immobiliers qui seront taxés à l’IFI.

Les employés à bas salaires qui se sentent lésés par cette rémunération

« exorbitante » devraient se dire que plus de la moitié le leur revient indi-rectement car ils sont les vrais bénéficiaires de l’Etat Social qui ne leur fait payer aucun impôt sur le revenu, leur verse la Prime d’Activité, les APL et la farandole d’autres avantages octroyés sous condition de revenus : crèches quasi gratuite, cantines scolaires à prix dérisoire, chèques vacances, colo-nies d’hiver et d’été pour les enfants à une fraction du cout réel, Allocation de Rentrée Scolaire, bourses universitaires, etc.

Thomas Piketty et quelques autres dénoncent depuis quelques années le creusement des inégalités entre les plus riches et le reste.

Je ne le conteste que partiellement mais il faut introduire quelques élé-ments d’explication.

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Nous devons d’abord comprendre ce que la révolution digitale a créé comme richesse boursière pour une infime minorité.

Dans les années 80 les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Mi-crosoft) n’existaient pas ou à peine. Aujourd’hui elles représentent une capitalisation boursière de 3.000 milliards de Dollars soit l’équivalent du PIB allemand et encore ces 5 géants ne sont que la partie immergée de l’ice-berg.

Les fondateurs et les milliers de cadres dirigeants et supérieurs de ces so-ciétés qui ont énormément bénéficié de l’attribution d’actions gratuites et de stock-options sont devenus des multimillionnaires en à peine une décen-nie, leur enrichissement est phénoménal et explique une partie de ce fossé croissant entre les plus fortunés et les prolos.

La deuxième explication tient aux effets conjugués de la globalisation et de l’explosion démographique dans les pays émergents.

En fait c’est très simple. Avec le libre-échange et la circulation du capital ce dernier est allé chercher plus de rentabilité dans les pays qui offraient une main-d’oeuvre nombreuse, peu protégée et peu payée mais de mieux en mieux formée. La délocalisation industrielle massive opérée par le capita-lisme des 30 dernières années a été rendue possible par l’effondrement des droits de douanes à nos frontières qui a permis l’exportation vers nos pays d’un volume croissant de produits fabriqués dans les nouveaux pays indus-trialisés, Chine en tête.

Ainsi après avoir subi une première ponction massive sur leurs revenus nets disponibles avec les crises pétrolières de 1973 puis 1981 et la flambée des prix de l’énergie qui en a résulté, les classes populaires occidentales ont vu leur capacité à extraire une juste part de la croissance des bénéfices mise à mal par la concurrence de leurs alter-ego dans les pays en développement.

La vérité c’est que le libre-échange et son corollaire, la globalisation, a per-mis au capital un gigantesque arbitrage entre les peuples.

Délaissant des classes ouvrières occidentales décidément trop exigeantes et trop revendicatrices, le fric est allé exploiter les crève-la-faim du Monde en-tier tout en s’assurant que ce qu’ils produisaient pourrait se vendre dans les pays riches avec le moins d’obstacles tarifaires ou non-tarifaires possibles.

Les populistes européens diront que c’est de la faute de l’Union Européenne mais c’est faux. Celle-ci a tout simplement suivi un grand mouvement mon-dial très largement initié par les économistes et le business anglo-saxons.

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Et ce n’est d’ailleurs pas tout à fait une coïncidence si les Etats–Unis et le Royaume-Uni sont les pays qui ont payé le plus lourd tribut en terme de déficit de leur balance commerciale.

500 milliards de Dollars en 2016 pour les premiers –ce qui me permet au passage de souligner la connerie sidérale de ceux qui prétendent que les USA sont « protectionnistes » -et plus de 150 milliards de Dollars pour nos voisins d’Outre-Manche.

Mais si la globalisation a appauvri une grande partie des classes populaires productives occidentales cela n’a pas été le cas de toute une catégorie de population qui elle s’est adaptée à cette mondialisation et en a grandement profitée.

Il y a d’abord les cadres du monde financier qui ont non seulement réussi à massivement financiariser nos économies, à en tirer des revenus considé-rables sous forme de salaires, bonus et de stock-options, mais en plus à échapper très largement aux conséquences de l’effroyable crise qu’ils ont contribué à créer et qui nous a explosé à la figure en 2007-2008.

C’est probablement un des pires scandales de l’histoire économique con-temporaine : l’impunité légale mais plus encore financière de l’immense majorité de ceux qui ont failli faire sauter le système, sauvé in extremis par les gouvernements donc les contribuables et les banques centrales. Les res-ponsables de ce carnage ne sont probablement pas plus que quelques milliers : dirigeants de banques, patrons de salles de marchés, traders très seniors, cadres d’agences de notations, gouverneurs de banques centrales, fonctionnaires dans les autorités de régulation et de tutelle et bien sur les légions d’avocats d’affaires sans qui cette gigantesque bulle n’aurait jamais eu de base juridique et n’aurait donc jamais vu le jour.

C’est d’ailleurs une profession que s’en tire toujours à bon compte dans ces immenses scandales qu’il s’agisse des subprimes ou des schémas d’optimi-sation ou de fraudes fiscales à grande échelle. L’opprobre s’abat sur tous les acteurs de la finance sauf les avocats qui moyennant des honoraires phéno-ménaux proposent, facilitent, organisent, rédigent et défendent ces actes de banditisme économique. C’est marrant mais je n’ai jamais entendu Marine Le Pen, ancienne avocate, dénoncer les dérives de sa profession alors que pour les banquiers elle a mis le paquet!

Toutefois il faut absolument préciser que les institutions ont, elles, énormé-ment payé pour les turpitudes de certains de leurs cadres. Selon un rapport du Boston Consulting Group, le total de toutes les amendes payées pour des

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délits financiers dans le monde entier entre 2007 et 2016 atteindrait 321 milliards de dollars.

Dans les gagnants de la mondialisation on trouve aussi les cadres moyens, supérieurs et dirigeants-actionnaires des entreprises industrielles et de ser-vices mondialisées, qui bien que globalement moins généreuses que les banques et les sociétés financières savent aussi distribuer les fruits de la croissance mais pas à tout le monde.

Ceux qui innovent, rationalisent l’outil de production, organisent les délo-calisations, assurent la tutelle des filiales à l’étranger, informatisent et digitalisent, optimisent les impôts, développent les ventes, s’occupent avec succès des plans sociaux, gèrent les finances et la comptabilité et effectuent des contrôles toujours plus poussés dans un monde de plus en plus régulé, se voient attribuer des bonus, des actions gratuites et des stock-options.

Le tableau ci-dessous de l’INSEE illustre mon propos.

Avec respectivement 72.100 (première ligne) et 82.300 (septième ligne) Eu-ros de salaire brut annuel moyen les cadres de la finance et de l’industrie sont nettement au-dessus du lot.

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Après les cadres de la finance, de l’industrie et des services il y a également toutes les professions qui gravitent autour : avocats, auditeurs, experts-comptables, consultants mais également restaurants hauts de gamme, bou-tiques de luxe et enfin …….et les propriétaires immobiliers des « villes-monde », Paris en tête, qui ont vu la valeur de leur patrimoine exploser ces 30 dernières années.

Une fiscalité de plus en plus captatrice –en tout cas en France – a permis de limiter les gains nets des « globalisés » mais pas suffisamment pour empê-cher le fossé de s’élargir et cela s’explique très bien.

La compétition mondiale nécessite l’engagement des « talents » au service de l’entreprise et de la réalisation de ses objectifs d’où le choix de bien les traiter dans le partage des profits.

Juste ou pas c’est la dure réalité de la globalisation.

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Mais sachons une chose : même cette classe privilégiée est aujourd’hui me-nacée car après avoir sacrifié la classe des ouvriers et des petits employés les sociétés françaises – commencent à « arbitrer » le personnel d’encadre-ment et de maitrise qui est une composante majeure des couts de ressources humaines car à ce niveau il n’y a ni de baisse de charges ni de CICE.

Les informaticiens, comptables et ingénieurs indiens mais aussi marocains, portugais, polonais etc, sont devenus très compétitifs et ont de moins en moins besoin d’un pilotage de cadres expatriés français, leurs cadres le fai-sant très bien et moins cher. Alors pourquoi se gêner ?

La délocalisation des fonctions de support et de contrôle qui avaient bien survécu à la délocalisation industrielle va connaitre une profonde vague de rationalisation.

C’est au tour des cadres de connaitre les plans sociaux ou les toutes nouvelles « ruptures conventionnelles collectives ».

Les classes populaires ne pleureront pas et c’est bien compréhensible tant l’encadrement français a exécuté avec zèle – sans avoir trop le choix non plus – la mise à mort professionnelle de centaines de milliers de « bras cas-sés, de « poids morts », de « personnels en surplus » et a réalisé les « synergies » que les Directions Générales exigeaient pour rester dans la course à la profitabilité et « valoriser l’entreprise » c’est-à-dire maximiser sa valeur boursière – essentielle pour des patrons dont une bonne partie du patrimoine est constituée d’actions gratuites ou de stock- options.

Restons calme, rationalisation ne veut pas dire disparition, le gros des ba-taillons subsistera mais il y aura de la « casse » même au sein de nos fleurons et surtout pour les « seniors », chers et plus tout à fait « dans le coup » face à la révolution digitale.

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Les TPE-PME seraient le salut de l’économie nationale.

Les chiffres nous disent le contraire. Regardons ensemble ce tableau syn-thétique que l’on trouve dans le rapport annuel de l’INSEE qui s’intitule « Les Entreprises en France » et en l’occurrence son édition 2017.

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Sur les 14.9 millions de salariés du secteur privé (y compris les micro-entre-preneurs qui se salarient), 4.2 millions travaillent dans les Grandes Entreprises et 3.6 millions dans les Entreprises de Taille Intermédiaires (les ETI) alors que PME et micro-entreprises emploient respectivement 4.2 mil-lion et 2.7 millions personnes.

Donc dans le match « grands » contre « petits » les premiers représentent 52% de l’emploi salarié en France.

Le Chiffre d’Affaires cumulé GE+ ETI représente 2.500 milliards d’Euros soit 64.5% du CA total des entreprises en France qui atteint 3.877 milliards d’Euros.

S’agissant des exportations de biens et services le verdict est encore plus frappant. Les PME et Micro-entreprises exportent pour 106 milliards d’Eu-ros sur un total de 682 soit 15.5%.

Toutefois les 2 tableaux suivants - qui viennent également du rapport an-nuel de l’INSEE - sont très éclairants sur la problématique chronique des PME françaises : leur profitabilité insuffisante.

Si nous prenons le premier tableau nous voyons dans l’avant dernière co-lonne à droite un ratio – le taux de marge - qui est en fait le rapport entre l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) et la Valeur Ajoutée Brute. L’EBE pour faire simple c’est le résultat avant frais financiers, amortissements et impôts d’une entreprise ce que l’on peut aussi appeler la marge nette.

Quant à la VAB dont j’ai donné la définition plus haut c’est la marge brute.

C’est donc un ratio crucial pour mesurer la rentabilité d’une entreprise. Comme nous le voyons les ETI françaises ont un ratio de 21% tandis que les grandes entreprises françaises ont elles un ratio de 40%.

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Si l’on prend les PME on trouvera le ratio équivalent dans la dernière co-lonne à droite et on a un chiffre moyen de 18% et de 17% dans l’industrie manufacturière ce qui est beaucoup trop bas.

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En matière d’Impôts sur les Sociétés, le tableau suivant toujours issu de l’INSEE mérite d’être examiné.

On constate que GE et ETI assurent 28.2 (15.4+12.7) milliards des 48.8 mil-liards collectés sur toutes les entreprises soit 57.5% mais ce chiffre mérite une petite correction car il faut tenir compte des crédit d’impôts (des rem-boursements) dont le fameux CICE pour avoir la contribution nette par type d’entreprises.

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Si on tient compte de ces éléments les GE et ETI ne contribuent plus qu’à hauteur de 13.6 milliards alors que les PME et Micro-entreprises versent net 9.7 milliards soit un total de 23.3 milliard. Ici encore ce sont donc les grandes et moyennes-grandes entreprises qui sont en tête avec 58.3% de la contribution nette totale.

Les chiffres sur les investissements et la Recherche & Développement sont encore plus défavorables pour les PME et les MIC. Je ne les évoquerai même pas.

A l’heure du bilan il faut se rendre à l’évidence, la France a au moins autant besoin de ses champions nationaux que des centaines de milliers de petites boîtes qui ont toutefois le mérite singulier d’apporter de l’emploi de proxi-mité dans tout le pays.

Je vais régler un vieux compte avec les démagogues qui nous expliquent que

« les banques « ne font pas leur boulot » et ne prêtent pas aux PME. Ce sont des menteurs et le tableau ci-dessous le montre bien.

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Les PME ont un encours de crédit de 385 milliards d’Euros sur un total de 740 milliards. Ils représentent ainsi la majorité des emprunts bancaires dans ce pays. Les banques françaises prêtent aux PME qui « tiennent la route » mais elles sont aussi prudentes et ne financent pas n’importe quoi, n’importe qui et n’importe comment comme l’on fait les banques italiennes aujourd’hui terriblement plombées par leurs crédits inconsidérés aux PME de la Péninsule.

Notre secteur bancaire est très sain et il le doit à la qualité de ses décisions de prêter ou non, pour combien et sur quelle durée.

Quant aux entrepreneurs qui ne sont pas contents eh bien ils n’ont qu’à fi-nancer leurs projets avec leur propre argent ou celui d’investisseurs prêts à les suivre. Pour les Français insatisfaits des « méchantes- banques- qui-ne-prêtent-pas-assez-aux –petites-entreprises je les invite à jouer aux ban-quiers eux-mêmes avec les nouvelles plateformes de financement participatif tels que Lendix, Unilend, et plein d’autres. Le principe de ces sites est assez simple. Ils vous présentent, après un minimum de vérifica-tions et d’analyses, des sociétés qui cherchent de l’argent pour leur projets d’investissements ou pour leur fonctionnement. C’est vous qui prêtez et qui touchez les intérêts. Si la boite se casse la gueule c’est pour votre pomme même si le site vous aidera à essayer de récupérer votre argent. Pareil pour les entrepreneurs. Votre banque ne vous suit pas « parce qu’elle ne s’inté-resse qu’à la spéculation financière gnagnagnagna » et bien adressez-vous donc à ces nouveaux acteurs de la finance !

Arrêtez de geindre, prenez-vous en main avec toutes les possibilités qu’of-frent la révolution digitale !

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Taxer à mort les revenus du capital

C’est la grande marotte des populistes de l’extrême gauche à l’extrême droite. Ils ont tous les deux, avec les socialos, dénoncé « le cadeau fait aux riches » avec le remplacement de l’ISF par l’IFI et l’instauration de Prélève-ment Forfaitaire Unique de 30% sur la plupart des revenus du capital.

Il faut quand même expliquer à ces gens qui sont assez prompts à aller « faire les poches de leurs concitoyens » que le capital a essentiellement deux sources : l’épargne et la transmission (l’héritage surtout).

Comment vous la constituez votre épargne ? En allant braquer une banque ou en faisant des économies ? Et est-ce que par hasard les économies que vous faites ce n’est pas ce qui vous reste après avoir dû faire face à toutes vos obligations financières y compris les impôts qui vous flinguent quand vous gagnez correctement votre vie ?

Eh bien oui, vos économies c’est ce qui reste de votre salaire donc de votre travail après les cotisations sociales, les courses, la bagnole, l’essence taxée à fonds les ballons, les gosses, les vacances, les loyers ou les traites, l’élec-tricité, le gaz et toute la TVA qui va avec et enfin …..ce que ramasse le fisc en impôts locaux et sur le revenu.

Vous ne l’avez pas volé cet argent que vous avez mis de côté, vous l’avez épargné, il a déjà été taxé et d’autant plus lourdement que vous gagnez bien votre vie.

Alors quand vous le placez il faudrait vous défoncer la gueule parce que vous touchez des revenus dessus ? Et pourquoi ? Au nom de quoi ? Vous êtes qui et vous faites quoi pour notre société vous les pickpockets de l’argent hon-nêtement gagné ?

Vous n’aimez pas que d’autres gagnent plus que vous et soient plus riches que vous ? Et bien bougez-vous le cul. Créez votre boite.

Retournez faire des études pour avoir plus de diplômes et améliorer votre fiche de paie. Faites des heures sup ou prenez un deuxième boulot !

La deuxième source de capital c’est la transmission ou succession et là en-core vous passez à la caisse.

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Prenons un cas. Vous avez la chance d’avoir des parents qui ont de l’argent et à leur décès vous touchez 500.000 Euros. L’Etat ramasse 78.000 Euros soit 15.6 %

Mais pour être très honnête ce n’est pas énorme car si j’ose dire vous vous êtes contentés de naitre.

La taxation sur les transmissions devrait être plus lourde ou en tout cas plus rapidement et fortement progressive.

Je vous livre ci-dessous le barème actuel.

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On voit tout de suite où se situe le problème et la création des inégalités.

D’abord on se demande pourquoi on crée un abattement de 100.000 Euros entre parents et enfants. 100.000 Euros ce n’est déjà pas si mal !

Ensuite le plus gros problème se situe sur la tranche de 15.932 à 552.324 Euros avec un taux de 20%.

Reprenons mon exemple de cet héritage dont votre part est de 500.000 Eu-ros ce qui est tout de même un paquet de fric pour le commun des mortels d’autant que l’héritage moyen en France est assez faible comme le montre le tableau suivant.

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Sur ces 500.000 Euros il y en a déjà 100.000 qui ne s’acquittent d’aucun impôt puisque c’est la zone d’abattement, donc déjà vous n’êtes en fait taxé que sur 400.000 Euros.

La justice sociale voudrait que l’on paie l’impôt à partir du premier Euro, disons 5% jusqu’à 50.000 Euros puis on passe à 10% jusqu’à 100.000 Eu-ros.

On grimpe à 15% de 100 à 200.000 Euros. Entre 200 à 400.000 on paie 20% puis 25% jusqu’à 800.000, 30% jusqu’à 1.200.000, 35% jusqu’à 1.600.000, 40% entre 1.600.000 et 2.000.000 et 45% au-delà.

Dans ce cas mon héritier à « 500 plaques » va payer non pas 78.000 Euros mais 97.500 Euros soit environ 20%, ce qui parait juste puisque cet argent ne représente aucun effort de la part du récipiendaire. Et tout le système de donation doit marcher pareil.

Taxer trop faiblement la transmission de patrimoine de la classe moyenne aisée est le meilleur moyen de maximiser le creusement des inégalités entre ceux qui n’ont rien et le morceau de la population qui globalement détient le plus (les « moyens riches »).

Trop taxer les gros patrimoines c’est maximiser le risque qu’ils se barrent.

Pour les déconnos-populistes la dette publique de 2.200 milliards que nous avons accumulée serait de la faute d’une loi passée en 1973 que ces anti-sémitobanquiers appellent la « Loi Rothschild-Pompidou ».

Pour faire très simple cette loi posait le principe que l’Etat devait désormais financer ses besoins sur les marchés financiers au lieu d’emprunter à la Banque de France.

La vérité oblige à dire que l’Etat, sauf en temps de guerre, empruntait peu et à court terme à la Banque de France car nous n’avions pas de déficits – on était un pays sérieux - et on recourait régulièrement à ce que l’on appelait à l’époque « les Emprunts d’Etat » que les épargnants allaient souscrire dans leurs banques ce qui rapportait beaucoup de commissions à ces der-nières.

D’abord pourquoi certains l’appellent « Pompidou-Rothschild ». Pompidou on peut comprendre car elle a été passée alors qu’il était Président, mais pourquoi Rothschild ? Parce que Pompidou avait travaillé 4 ans, oui 4 ans, dans cette banque entre 1954 et 1958.

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Voilà un homme qui a commencé à bosser en 1935 comme prof, a fait la guerre puis a été haut-fonctionnaire et qui est insidieusement accusé par la facho et la gauchosphère d’avoir mis en place cette loi pour complaire à ces anciens employeurs –« des banquiers juifs » -qu’il avait quitté 15 ans plus tôt. Le complotisme « excrémental » est une réalité dans ce pays comme dans d’autres et il a toujours été porté par les extrêmes.

Vous vous souvenez de la campagne de 2017 et du slogan « le banquier ma-cron » des populistes. Sur ses 14 ans de carrière avant de lancer sa campagne, Macron a passé 3,5 ans dans la Banque Rothschild. Croyez-en un expert on ne de-vient pas « banquier » en 3,5 ans ! En tout cas les Français n’ont pas eu d’état d’âme à massivement élire un « banquier », question de compétence peut-être !

Bref la Loi de 1973 n’a pas été votée pour permettre aux banques de faire fortune sur le dos de l’Etat d’autant qu’à l’époque les grandes institutions lui appartenaient puisque tant la BNP, que la Société Générale et le Crédit Lyonnais avaient été nationalisées après la guerre.

Et puis à cette époque on ne se doutait pas que notre pays allait s’engager dans une course folle à l’endettement qui contrairement à ce que racontent les démagogues n’est pas le résultat des intérêts que l’Etat a dû payer sur une petite dette créée il y a 40 ans et qui a fait « boule de neige » depuis.

En fait c’est l’accumulation année après année de déficits dont la plus grande partie provenait de l’excès de dépenses (avant intérêts de la dette) sur les recettes qui a créé le trou mais il est indiscutable que les intérêts ont contribué à le creuser toujours plus profondément. C’est un peu comme la plongée, vous palmez pour descendre mais cela va encore plus vite avec des plombs.

Aujourd’hui nous sommes effectivement « plombés » car la charge d’inté-rêts représente un fardeau très lourd malgré des taux artificiellement bas permis par la politique de la BCE. environ 40 milliards par an !

Comment en est-on arrivé là ? C’est très simple. Vous dépensez chaque an-née plus que vous ne gagnez et votre banquier augmente votre plafond de découvert tous les ans à hauteur de votre déficit car vous êtes un très bon client avec un gros patrimoine. Mais bien sûr il vous colle des agios qui d’après les ducon-la joie « gavent » les banques. Sauf que l’argent que prê-tent les banques c’est celui des épargnants, votre Assurance-Vie par

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exemple, et que l’essentiel du « gavage » leur revient même si les banquiers se servent au passage.

Il y a un principe que même Madame Michu peut comprendre. Quand on ne rembourse jamais sa dette et qu’on emprunte toujours plus pour finan-cer ses excès on paie de plus en plus d’intérêts qui viennent se rajouter au principal et ainsi de suite.

C’est l’histoire de la dette du monde entier. Le rôle des banques ? Elles ont facilité cette folie mais avec votre argent donc si vous dites qu’il ne faut pas rembourser la dette c’est vous qui perdrez votre argent car non seulement votre Assurance-Vie ne vaudra plus rien mais votre banque fera faillite puisqu’une bonne partie de son capital est investie en obligations d’Etat. Vous pouvez bien sûr la nationaliser mais c’est avec votre argent qu’il faudra la recapitaliser.

Et le rôle de l’Etat là-dedans ? Aucune banque ne vous force à lui emprunter. Elle peut vous tenter, mais c’est vous qui signez les papiers et prenez le po-gnon.

L‘Etat ce n’est pas le jeune couple un peu foldingue qui emprunte sans sa-voir ce qu’il fait ou la petite retraitée qui s’est fait embobiner par un démarcheur de crédit à la consommation.

Quand vous êtes la France avec une Assemblée et un Sénat constitués de représentants du peuple parfaitement conscients de ce qu’ils font ou de ce qu’ils votent, que vous avez des ministres tous issus des meilleures écoles où on enseigne l’économie et les dangers du surendettement, des hauts-fonctionnaires reconnus comme parmi les meilleurs du monde vous êtes pleinement responsables de vos décisions. Si nous empruntons comme des dingues c’est que nous sommes dingues !

Et puis le plus grand des banquiers français, Michel Pébereau longtemps Président de BNP puis BNP Paribas, n’a-t-il pas été le plus fervent avocat d’un « retour sur terre », de l’arrêt de la « rave » et de la distribution de coke ?

En 2005 il créait et présidait une commission composée de 20 membres dont des économistes, des élus, des statisticiens, des journalistes, des in-dustriels, des enseignants. Une très belle concentration des têtes les mieux faites de ce pays dont la dette venait de dépasser les 1.000 milliards d’Euros. On a plus doublé ce montant depuis !

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Que disait ce rapport ? Que nous devions continuer à nous éclater, à em-prunter toujours plus pour que les banques se « gavent » encore davantage ? Selon la propagande populiste cela aurait été logique puisqu’il avait été rédigé sous la présidence d’un « banquier ».

Pas du tout et même au contraire. Michel Pébereau et les experts qu’il avait réuni préconisaient :

De revenir à l'équilibre budgétaire en 5 ans au maximum en stabilisant les dépenses en euros courants et en modulant l'intensité de l'effort en fonction de la conjoncture.

De ne pas diminuer le niveau global des prélèvements obligatoires pen-dant la phase de retour à l'équilibre.

D’affecter intégralement les recettes exceptionnelles au désendettement.

Une fois l'équilibre atteint, d’utiliser les finances publiques pour réguler le cycle économique.

De faire de la réduction des dépenses inefficaces la priorité du gouverne-ment et du Parlement pendant la phase de retour à l'équilibre.

De moderniser profondément la politique de ressources humaines des ad-ministrations publiques donc de diminuer le nombre de fonctionnaires

De changer la logique de nos politiques de croissance, d'emploi et de cohé-sion sociale en concentrant les moyens publics au lieu de les disperser, particulièrement dans les domaines des politiques de l'emploi, de l'ensei-gnement supérieur et de la recherche. En faisant vraiment le choix de la cohésion sociale, c'est-à-dire accepter de concentrer les moyens beaucoup plus qu'aujourd'hui sur les situations et les risques jugés essentiels.

Rien de tout cela n’a été fait ou de façon homéopathique.

Sarkozy a fait littéralement exploser la dette sous son quinquennat en en rajoutant 500 milliards en 5 ans !

La faute à la crise ! C’est en partie vrai mais il n’a pas mené une lutte résolue contre les dépenses publiques inutiles.

Pendant son mandat le nombre de fonctionnaires dans les collectivités lo-cales n’a fait que croitre.

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Si la Révision Générale des Politiques Publiques a entraîné la suppression de quelque 150.000 postes de 2007 à 2012,"le nombre total de fonction-naires a continué à augmenter pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy", assurait en 2017 à Europe 1 Agnès Verdier-Molinié, directrice de l'iFRAP, un think-tank libéral qui analyse les politiques publiques. L'explication : la RGPP a concerné seulement les effectifs de l'Etat, et pas ceux des deux autres grands domaines du service public que sont l'administration hospi-talière et les collectivités territoriales. Résultat : fin 2012, il y avait au global 300.000 fonctionnaires de plus qu'en 2007, selon l'Insee. Hollande a lui présidé à une augmentation de la dette d’environ 350 milliards.

Au final il est vrai que les banques ont donné à l’Etat ses premiers « joints » puis de plus en plus, quand le « shit » n’a plus suffit on est passé à la « coke » et là encore ce n’était pas assez alors on a plongé dans l’héroïne et avec des grosses doses.

Les banques « fournissent » c’est exact mais cela fait aussi un moment qu’elles disent qu’il faudrait commencer à se calmer, à réduire la consom-mation de dette, à équilibrer les budgets, à arrêter la démagogie.

Et puis si l’Etat en tant que personne morale est devenu complètement shooté et « accro» , les hommes et les femmes qui nous dirigent ne sont accros à rien qui ne fasse perdre le sens des réalités.

Le sevrage dont nous avons besoin n’est d’ailleurs pas effroyable car réduire de 80 milliards (notre déficit) une dépense publique globale de 1.260 mil-liards cela représente 6%. Quel ménage ou entreprise en difficulté n’a pas été capable de réduire sa dépense de 6% ?

Les Grecs, les Espagnols, les Portugais, dos au mur, ont fait des efforts bien supérieurs.

Imaginons que vous gagniez 3.000 Euros par mois, que vous en dépensiez 3.180 tous les mois et qu’un beau jour votre banquier vous dit « Monsieur Dupont votre découvert a atteint 20.000 euros et je n’augmenterai pas votre plafond » !

Vous rentrez chez vous et avec votre compagne ou compagnon vous faites les comptes et je vous garantis que vous allez les trouver les 180 Euros d’économies par mois pour rester dans les clous !

Une entreprise qui fait un chiffre d’affaires de 10 millions de chiffres d’af-faires mais a 10.600 millions de dépenses et se retrouve un peu plus dans

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le rouge tous les ans n’a d’autre choix que de baisser ses couts de 600.000 Euros voire bien davantage.

La France peut le faire et doit le faire avant que les banques et les investis-seurs disent « stop » car alors là en général cela fait très mal. Les marchés financiers dont nous sommes devenus totalement dépendants sont très cy-clothymiques. La France est bien sûr une grande puissance donc le risque de voir les investisseurs déserter brutalement notre dette est faible mais ce qui n’est pas faible du tout c’est le risque - pour une quantité de raisons possibles que nous sommes incapables de prévoir- de nous voir imposer une hausse des taux qui sera d’autant plus élevée que notre dette est impor-tante.

Ces marchés je les connais bien puisque je les ai pratiqués depuis 30 ans. Se mettre dans leurs mains est déraisonnable.

Certes il faut du courage pour ramener à 0 notre déficit dans un délai bref car cela va quand même faire mal quelque part et nous sommes tellement polarisés sur notre pouvoir d’achat que nous ne réalisons pas à quel point nous hypothéquons l’avenir.

Si les taux d’intérêts historiquement et incroyablement bas remontent de seulement 1% notre charge d’intérêts va augmenter de 21 milliards par an au bout de 7 ans, la la durée nécessaire pour qu’en moyenne la vieille dette à taux très bas soit remplacée par la nouvelle dette à taux plus élevée. 21 milliards !

J’ai crée un petit graphe pour vous montrer ce que cela donne.

Si cela remonte de 2% c’est 42 milliards par an au bout de 7 ans. Comment on les paye? En s’endettant encore plus !

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Et tout cela exclut bien sur un scenario de nouvelle crise financière. Si nous avons une réplique du tremblement de terre de 2008 même à un bien moindre niveau nous explosons en vol.

Quand on connait l’effroyable accumulation de dettes au niveau mondial que même le FMI commence à trouver menaçante rien ne nous permet d’écarter d’un revers de la main une telle hypothèse.

Trop de dettes c’est un comme un élastique trop tendu, un bateau trop chargé, un conducteur toujours au-delà de la vitesse autorisée. Le risque que « ca pète » est démultiplié.

E. Macron ne fait pas le job en la matière. Le déficit budgétaire prévu pour 2018 c’est encore 83 milliards d’Euros. La réduction du nombre de fonctionnaires est ridicule. Les baisses d’impôts comme celle de la taxe

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d’habitation et les mesures de hausse de pouvoir d’achat sont complètement à côté de la plaque. Ce n’était pas la priorité.

La preuve notre déficit va encore augmenter de près de 7 milliards entre 2017 et 2018 (de 76 à 83 milliards).

Le Président actuel fait comme son prédécesseur, il compte sur une combi-naison hypothétique : une croissance économique solide pour les 4 prochaines années qui permet une augmentation des recettes fiscales et en parallèle une légère modération de la hausse des dépenses publiques. Les deux courbes doivent se croiser c’est-à-dire un déficit 0 en 2022.

Vous aimez la mer ? Eh bien imaginons deux voiliers qui naviguent, l’un s’appelle « Dépenses » et vogue en tête avec un spinnaker (le Spinnaker est une voile creuse hissée à l’avant du voilier qui accélère la vitesse) qui s’ap-pelle « intérêts de la dette ». Il est suivi à quelques miles nautiques par le voilier « Recettes » qui tente depuis des années de le rattraper. L’Amiral Macron demande à « Dépenses » de réduire un tout

petit peu sa voilure, ce qui fait beaucoup râler son équipage, et espère que « Recettes » toutes voiles dehors va profiter du bon alizé qui souffle pour tout doucement rattraper son rival dans 4 ans.

Véronique jeune élève-officier de la Marine lève le doigt après le briefing.

« Amiral, si le vent faiblit est-ce que « Recettes » ne va pas avoir du mal à rattraper « Dépenses » et ne serait-il pas plus sage de demander à ce der-nier de réduire sa voilure davantage pour être sûr que quel que soit le vent « Recettes » le rattrape ? »

L’Amiral Macron lui fait un beau sourire et lui répond : « Vous savez l’équi-page de « Dépenses » est déjà très en colère que je lui demande un tout petit effort alors un peu plus et j’aurais une mutinerie » !

Véronique ne se démonte pas : « Mais Amiral c’est vous qui commandez ! » L’Amiral ne répond pas.

Puis c’est au tour de l’élève-officier Alexandre de prendre la parole: « Ami-ral la météo prévoit un bon vent-arrière pour les 4 prochaines années mais si elle se trompe, que le vent devient contraire et qu’une forte houle se lève que va-t-il se passer ?

L’Amiral balaie l’hypothèse d’un haussement d’épaule mais un officier un peu courageux prend la parole : « En fait « Dépenses » est un bateau très particulier, si le temps devient mauvais il va de plus en plus vite tandis que

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« Recettes » lui, ralentit fortement et leur écart va s’accroitre ». En langage budgétaire cela veut une augmentation du déficit et de la dette !

Dans la vraie vie l’officier courageux est un fonctionnaire de Bercy et au Mi-nistère des Finances on admet que le « rythme d'ajustement structurel n’est pas très fort" ce qui en jargon policé de technocrate veut dire que le gouver-nement ne fait pas d’efforts suffisants.

Une tempête économique et financière imprévue et toutes les belles projec-tions de notre gouvernement volent en éclat et nous entrons dans une nouvelle période critique, alourdis par une dette astronomique.

Que les choses soient claires : faire des efforts cela ne consiste pas à raboter partout comme on le fait y compris dans des domaines cruciaux de notre système social mais en faisant des coupes franches et nettes là où l’argent de l’Etat, le nôtre en l’occurrence, est gaspillé où n’a pas lieu d’être dépensé.

La santé, l’éducation, la vieillesse/dépendance, le logement, la sécurité, la défense, la justice, la lutte contre la grande précarité, les infrastructures na-tionales et celles de notre quotidien, la protection des consommateurs, la compétitivité de nos entreprises, la lutte contre la fraude fiscale et sociale voilà ce que nous voulons voir préserver à tout prix même si, ici aussi, nous devons combattre les gaspillages et rechercher l’efficacité sans tendre le sys-tème à l’extrême.

L’immigration, la culture bohème secondaire et accessoire, l’indemnisation des branleurs, les routes qui ne mènent nulle part, les trains qui sont vides, les villages paumés qui coutent une blinde à préserver, l’Outre-Mer qui ne produit rien , une Europe qui nous pompe, les myriades d’ « assos à la con » arrosées d’argent public, les innombrables organismes publics qui ne ser-vent à rien ou presque…..tout cela il faut y mettre bon ordre en maniant la faux s’il le faut et pas la pince à épiler ou le rasoir babyliss.

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Les dernières années ont vu la montée du Front National, phénomène politique ma-jeur, qui a fini par faire un flop tout aussi

majeur.

C’est de cela dont je veux traiter dans le cha-pitre qui suit.

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Montée et chute du Front National.

La nation a eu longtemps mauvaise réputation car on y associait le nationa-lisme, une idéologie considérée souvent injustement comme responsable des pires malheurs de l’Europe pendant la première moitié du XXème siècle.

J’ai décidé de parler du nationalisme et de le défendre car je ne pense pas que les excès, et les crimes du passé commis au nom de cette idéologie doi-vent la disqualifier pour l’éternité.

Après tout que n’a-t-on pas fait au nom du Christ et pourtant le Christia-nisme est toujours là et bien vivant.

Par ailleurs le terme de nationalisme n’est pas toujours honni.

C’est sans rejet idéologique que l’on parlait des nationalistes algériens dont une partie de la Gauche « portait les valises », irlandais dans leur lutte contre le Royaume-Uni, corses (aujourd’hui à la tête de l’assemblée insu-laire), basques, du nationalisme arabe incarné par le Général Nasser, de celui de Soekarno en Indonésie, etc

En France nous avons vécu des années dans une forme de nationalisme rai-sonnable et modéré, cela s’appelait le Gaullisme. Celui du Général bien sûr et pas celui de Chirac ou de Sarkozy, les falsificateurs qui ont repris à leur compte le nom mais pas le contenu.

Pour mieux nous marquer les anti-France ont une belle formule au service de leur combat: « le nationalisme c’est la guerre ! ».

Mais est-ce que cette déclaration de François Mitterrand reprise par Ma-cron correspond à une réalité historique ?

La vérité c’est que le nationalisme n’a été qu’un facteur dans les conflits qui ont émaillé notre histoire.

Les ambitions personnelles de nos souverains ont joué un rôle fondamental dans toutes les guerres européennes avant la Révolution.

Etait-ce le nationalisme qui a poussé Napoléon dans ses conquêtes ab-surdes, sanglantes et ruineuses ou une furieuse mégalomanie ?

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En fait c’est la Ière et la IIème guerre mondiale qui constituent pour les anti-nations les exemples majeurs de ce que le nationalisme peut-produire.

Mais où est le nationalisme dans ces conflits terribles ?

Pour la « Grande Guerre » on en connait la cause : l’assassinat de l’archiduc d’Autriche et sa femme par un Serbe qui voulait la libération de la Bosnie- Herzégovine de l’occupation austro-hongroise et la réunification avec la Serbie.

Il y a beaucoup de cause de ce type que l’on a qualifié ailleurs et plus tard de « lutte de libération ».

La réaction furieuse de l’Empire d’Autriche-Hongrie contre la Serbie n’est pas une réaction nationaliste puisqu’il s’agissait d’un ensemble pluri-natio-nal mais celle d’une monarchie blessée à mort qui demandait justice pour l’héritier du Trône et sa compagne.

La solidarité de la Russie avec la Serbie qui fut le véritable déclencheur de la guerre n’était pas basée sur un concept de nationalisme mais d’une fra-ternité ancienne basée sur une communauté de langue et de religion, le christianisme orthodoxe.

La déclaration de guerre à la France par l’Allemagne n’était pas la manifes-tation d’un nationalisme allemand mais de la volonté de Guillaume II et de ses Généraux de casser l’armée française qu’ils jugeaient à nouveau mena-çante après des années de réarmement et d’irrédentisme sur l’Alsace-Lorraine.

Ce n’est pas simplifier l’Histoire que de reconnaitre que ce sont les monar-chies plus ou moins absolues de Serbie, de Russie, d’Autriche-Hongrie et d’Allemagne qui ont entrainé toute l’Europe dans la guerre. Les nations dé-mocratiques qu’étaient la France et la Grande-Bretagne ont subi cette guerre qui leur a été déclarée.

Il en fut de même pour la deuxième guerre mondiale dont les auteurs furent une dictature nationaliste, raciste et expansionniste en Europe et son alter-ego en Asie.

Un pays peut être « nationaliste » sans être belliqueux. Qui peut nier que la Chine est un pays nationaliste, cela n’en fait pas une nation militairement agressive.

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Qu’y a-t-il de comparable entre le nationalisme européen d’aujourd’hui qui est avant tout économique et se limite à vouloir protéger, un peu, des tra-vailleurs et des emplois par du protectionnisme douanier et les calculs de monarques absolus ou la folie de tyrans exaltés du passé ?

Qu’est-ce qu’il y a de commun entre un droit de douane appliqué exception-nellement et de façon ciblé et un Panzer qui dévale des Ardennes sur les plaines de France?

Macron parle de nationalisme et de guerre parce que Trump veut taxer de l’acier et de l’aluminium importé mais alors que dire des 5 dernières guerres des USA : Corée, Vietnam, Guerre du Golfe, invasion de l’Afghanistan et invasion de l’Irak ? C’étaient de bonnes guerres parce qu’elles n’étaient pas « nationalistes »?

Est-ce que le libéralisme ce n’est pas aussi la guerre ? N’est- ce pas au nom du libre commerce que l’on a fait la guerre à la Chine au XIXème siècle pour qu’elle ouvre ses ports ?

N’est-ce pas le protectionnisme qui a permis à la Corée, à la Chine, à l’Inde et au Brésil de s’industrialiser massivement ?

En fait on en revient toujours à la même chose: le blanc qui veut se protéger (un peu) est un arriéré nationaliste «va-t’en guerre » tandis que le « sous-développé » qui érige des barrières douanières pour créer son économie exerce son droit au développement.

Venons-en au nationalisme en France.

Jean-Marie Le Pen est sans doute l’homme politique qui a remis la nation et l’identité nationale au cœur du débat politique.

Il l’a fait avec un style, un ton et des propos qui ont rendu odieux ces con-cepts aux yeux et aux oreilles de très nombreux Français qui, aidés par une presse viscéralement hostile à ce personnage et à ses idées, en sont arrivés à associer ce patronyme avec racisme, antisémitisme, outrances et plus ra-rement violence.

Il faut dire que JMLP y a mis du sien.

J’ai très tôt suivi le FN et ses péripéties. Il y a quelque chose qui m’a marqué c’est l’œuvre de JMLP en tant qu’éditeur de musique avec sa société de pro-duction la SERP (Société d'Etudes et de Relations Publiques) qu’il crée en 1962

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Pour démarrer Jean-Marie Le Pen publie un album de bandes enregistrées clandestinement lors d'un fameux procès : celui de Jean-Marie Bastien-Thiry. Cet officier félon avait organisé plusieurs attentats pour assassiner le Général de Gaulle, Président de la République, dont celui du Petit-Clamart, le 22 août 1962. Arrêté, jugé, il est fusillé en mars 1963. De Gaulle ne l’a pas gracié car non seulement ce salopard ne s’était pas mouillé en envoyant ses lieutenants exécuter cette basse œuvre mais en plus il avait failli tuer sa femme, Yvonne, qui était dans la DS présidentielle et il ne pouvait pas ne pas le savoir.

Ce disque à la gloire du lieutenant-colonel rebelle vaut à l'entreprise une première poursuite judiciaire, un seul petit mois après sa création, pour "complicité d'offense au président de la République.

Puis entre 1963 et les années 90, date à laquelle son déclin est irréversible, la société distribue un catalogue essentiellement guerrier et identitaire. Les exemples sont légion : de la commémoration de la bataille de Camerone de la Légion étrangère à des chansons de campagne pour le Front national, en passant par des chorales guerrières de la Renaissance, des discours de Phi-lippe Pétain et un répertoire de chants nazis très complet.

Ce qui lui vaut d’être condamné le 18 décembre 1968 pour "apologie de crimes de guerre et complicité" en raison de son disque Voix et chants de la révolution allemande - Le IIIè Reich dont la pochette annonçait fière-ment « La montée vers le pouvoir d'Adolf Hitler et du Parti national-socialiste fut caractérisée par un puissant mouvement de masse, somme toute populaire et démocratique, puisqu'il triomphera à la suite de consul-tations électorales régulières, circonstances généralement oubliées... »

Jean-Marie Le Pen est condamné à deux mois de prison avec sursis et 10 000 francs d'amende.

Pour JMLP cela relevait de la « diversité idéologique » que d’éditer

• Un quadruple album délicatement intitulé Le IIIè Reich – qui sera suivi de trois albums autour du même thème;

• Un album intitulé Adolf Hitler – discours d'un dictateur;

• Trois albums nommés Les Waffen SS;

• Un triple album autour des jeunesses hitlériennes intitulé Hitlerju-gend 19261945;

• Un disque de discours de Pétain;

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• Un autre de poèmes déclamés par le collaborationniste Robert Brasil-lach et considéré comme le plus "émouvant" par le père de la dirigeante du FN.

Il y avait aussi des doubles albums autour de la marine nazie, des chars na-zis, les discours de Mussolini, des chants de guerre des Chouans de Vendée, un album de chansons de l'Action Française, etc..

Le Nazisme a foudroyé l’Europe, massacré des millions d’Européens, humi-lié la France mais JMLP trouvait compatible avec son combat national de raviver et de mettre en valeur les chants de guerre de nos bourreaux 20 ans à peine après la fin de leur terreur sauvage.

Son soutien à Pétain et sa compréhension vis-à-vis de la Collaboration qui a souillé l’honneur de notre peuple pour des générations m’ont toujours ré-vulsé.

J’ai détesté ses saillies à la lisière de l’antisémitisme et du racisme.

C’est pourquoi lorsque Marine le Pen a pris la tête du mouvement j’ai éprouvé un certain espoir. Vivre l’émergence d’un nationalisme français moderne et modéré, débarrassé des oripeaux ignobles de la nostalgie fas-ciste, de la supériorité raciale et de la haine des Juifs.

Les premiers discours de MLP furent encourageants et ses prises de dis-tance très franches d’avec les nièmes dérapages de son père me firent prendre la carte à l’été 2014. Mon expérience professionnelle assez riche m’a permis d’accéder dès mars 2015 au comité économique du parti, le CAP Eco. Nous étions une trentaine d’horizons assez divers. Il régnait dans ce groupe qui se réunissait une fois par mois une atmos-phère assez détendue et somme toute sympathique…… sauf lorsque l’on parlait d’économie. Hostile à la sortie de l’Euro et de l’UE je fus assez vite considéré comme au pire un « banquier » et au mieux une bizarrerie, mais la tolérance et l’intelligence de l’animateur de ce groupe a toujours permis des débats parfois virils mais toujours intéressants.

J’ai donc vécu d’assez près la préparation du naufrage de MLP en 2017. Cette femme, piètre organisatrice et aisément influençable comme l’a

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magnifiquement illustré son aveu public et télévisé d’avoir succombé à « un coup de foudre intellectuel » pour un petit énarque dénommé Florian Phi-lippot a entrainé le FN vers une cinglante défaite à la Présidentielle puis à l’humiliation totale des Législatives où le mouvement a obtenu 8 députés sur 577. Résultat, celle qui se présentait comme la « candidate du peuple » n’a même pas pu former un groupe à l’Assemblée Nationale. LAMENTABLE ! Ces législatives ne furent pas un fiasco mais une beigne monumentale qui montre la défiance profonde du pays à l’égard de ce mouvement qui pré-texte un système électoral qui a pourtant permis aux Cocos de faire 2 sièges de plus et à l’extrême gauche d’en avoir 15 et de pouvoir constituer un Groupe, eux ! La branlée des législatives n’a qu’une cause : la démobilisa-tion totale d’un électorat FN dégouté par sa candidate.

Revenons à la préparation de ces élections.

En résumé : une véritable hystérie anti-européenne, une méconnaissance réelle des dossiers économiques, une approche parfaitement inconstitu-tionnelle de la sortie de l’Euro et de l’UE, une démagogie sociale qui « tirait la bourre » à la gauche radicale de Mélenchon ont présidé à la conception du programme présidentiel de 2017.

A cela il fallait ajouter des rivalités internes qui frisait la haine entre la petite « camarilla » qui entourait Philippot et les cadres « histo-riques».

Bref quand les « 144 propositions » sont sorties en février 2017, la messe était dite. Le programme économique basé sur une sortie rapide, parfaite-ment acrobatique et improbable de l’Euro décrédibilisait largement la candidature Le Pen. Puis quand celle-ci consciente de l’impact désastreux de cette proposition changeait de pied entre les deux tours et nous expli-quait soudainement que ce n’était plus une priorité alors le peu de crédibilité qui lui restait s’évanouissait. La sortie de l’UE et de l’Euro sans en sortir vraiment mais en sortant quand même mais plus tard. Bandant !

Enfin son numéro de « Madame-Sans-Gène » lors du débat de l’entre deux tour et le choix du Maire d’Yerres (ne lisez pas trop vite) comme Premier Ministre ont convaincu les Français que non, décidément non, il n’était pas question de confier un pays aussi important à des gens aussi peu sérieux.

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Tant pis pour l’immigration et l’identité. « Mieux vaut les bronzés que la faillite ! » se sont dit quantité de gens pourtant exaspérés par l’assaut migratoire sans même parler des attentats islamistes.

Il y eu aussi toutes ces bizarreries qui ont émaillé ces années pré-électorales et témoignaient de la confusion qui régnait dans ce parti.

Le soutien inconditionnel à Tsipras, Premier Ministre grec issu de l’extrême gauche dans son bras de fer avec l’Europe et qui a réussi le triple exploit de faire replonger son pays dans une crise profonde en 2015 alors qu’il com-mençait à doucement réémerger après plusieurs années d’austérité et de réformes, puis d’infliger à son peuple des mesures encore pires que celles de ces prédécesseurs et enfin d’ouvrir grande la porte de la Grèce aux mi-grants tout en les canalisant vers l’Europe de l’Ouest.

Le Brexit de son côté avait été célébré comme un succès, comme l’annonce de ce qui allait se passer en France un an plus tard. Les slogans « le Frexit maintenant ! » fleurissaient au FN alors que tous les sondages montraient un attachement réel de nos concitoyens à l’UE même s’ils sont très critiques à son égard.

Mais ce qu’il y avait de plus savoureux c’est que le plus virulent des « Brexi-ters », Nigel Farage, se refusait absolument à former un groupe avec le FN au Parlement Européen et utilisait pour justifier son refus des qualificatifs on ne peut moins flatteur pour les Le Pen.

Lors des Régionales de 2016 le FN se faisait le chantre du « patriotisme économique régional » qui devait organiser la préférence aux entreprises d’une région pour les marchés publics de ladite région. Le parti de la France « une et indivisible » voulait partitionner notre marché national ce qui aurait abouti à ce qu’une entreprise nantaise soit pénalisée face à une entreprise marseillaise si elle voulait participer à un appel d’offres de la région PACA et inversement. Ce n’était plus seulement « la France aux Français » mais « le Nord aux Nordistes », « le Sud aux Sudistes », etc.

Les annonces répétées de la faillite imminente du système bancaire euro-péen par les « experts économiques » du mouvement reflétaient en fait une méconnaissance profonde de la résilience d’une union monétaire solide. Combien de fois ai-je entendu dans nos réunions des rigolos qui se voyaient déjà à Bercy dire que nos banques allaient « se casser la figure ».

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Il y a eu également l’escroquerie intellectuelle qui a consisté à expliquer aux Français que leur argent était menacé par les nouvelles règles de sauvetage des banques qui pouvaient effectivement et en tout dernier ressort impli-quer la conversion dans le capital d’une banque en faillite les sommes au-delà de 100.000 euros sur les comptes courants ou à terme.

Qui a plus de 100.000 Euros sur son compte courant ou à terme dans la population française? 100.000 ménages ? Je n’en suis même pas sûr tant les gens qui ont des économies ont appris à les placer en Assurance-Vie qui n’était absolument pas concernée par ces nouvelles règles.

S’agissant de ce placement, très populaire dans la population française, les mêmes « experts » ont tenté de nous affoler en parlant de « confiscation » voire de « spoliation » quand avec beaucoup de sagesse le gouvernement a adopté en 2016 des mesures (la Loi Sapin 2) permettant de geler temporai-rement les demandes de remboursement d’Assurance-Vie en cas de crise très grave sur les marchés financiers. Pourquoi était-ce sage ? Eh bien tout simplement parce que si tous les détenteurs de parts dans un fonds investi en obligations d’Etat paniquent et demandent à se faire rembourser, le fonds doit vendre massivement son portefeuille et comme tout le monde fera pareil, que se passe t’il quand une vague massive de ventes rencontre une faible demande d’achat : l’effondrement des prix ! Donc au fil des jours la décote sur votre portefeuille passera de 2 à 5 puis à 10, 20 30 voire 40% !

En cas de panique le devoir de l’Etat est de calmer les choses, de faire baisser la tension de remettre de l’ordre, de recréer la confiance. Quand j’expliquais cela à « l’expert de l’économie » il me répondait que je ne comprenais rien à la politique et qu’il fallait faire peur aux Français afin de les faire voter pour le Front.

Lors de l’affaire Volkswagen, quand un institut américain a fait éclater ce qui allait devenir un scandale mondial sur la tricherie aux tests diesel il se disait au CAP Eco que c’était un complot américain pour tuer l’industrie automobile européenne. En fait sans l’ International Council on Clean Transportation (ICCT) une ONG indépendante californienne les cons-tructeurs automobiles européens auraient pu continuer à nous empoisonner en toute impunité puisque nos organismes de contrôle tant nationaux qu’Européens s’étaient fait berner. Le seul vrai complot dans

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cette affaire c’était celui d’entreprises européennes contre leurs clients et les citoyens de ce continent.

La visite à la Trump Tower après l’élection présidentielle américaine fut, on peut l’imaginer, « un grand moment de solitude ». MLP faisait penser à une groupie dépitée qui n’avait pas pu voir son idole.

Quelle injustice pour la « pom-pom girl en chef » de Donald en France qui indiquait que son élection serait bonne pour nous et pour la paix car l’af-freuse Hillary Clinton était par comparaison une « va-t’en guerre ». On a vu ce que cela a donné. Une escalade considérable avec la Corée du Nord avec des menaces d’usage de l’arme nucléaire comme jamais on en a eu, de très fortes tensions avec la Russie sur la Syrie avec des frappes et une surenchère qui nous rapproche dangereusement d’une guerre de moins en moins froide, une remise en cause de l’accord avec l’Iran, etc.

Quelle erreur de jugement de MLP, mais comment s’en étonner. Pour en revenir à l’élection américaine MLP était résolument contre Hillary Clinton non pas en raison d’une prétendue vision guerrière de cette dernière mais par souci de plaire à Vladimir Poutine, seul chef d’Etat à lui manifester un certain soutien.

En effet Hillary appuyait l’Ukraine face à ce qui n’est plus ni moins que l’in-vasion de la partie orientale de ce pays par des milices fournies et armées par Moscou. Celles qui ont froidement abattu en plein vol un avion de la Malaysian Airlines tuant 298 passagers dont une majorité d’Européens.

Par ailleurs la patronne du FN ne pouvait que mépriser le gouvernement de Kiev qui affirmait haut et fort sa volonté d’appartenir un jour à cette « mau-dite Union Européenne ».

Sur la monnaie unique comment oublier cette phrase magnifique et mémo-rable de Marine Le Pen le 30 avril 2017 lors d’une interview au Parisien ? « Je pense que l’Euro est mort » disait-elle avec l’air d’une technicienne con-vaincue ajoutant des commentaires sur la politique de la BCE qui démontrait qu’elle n’en comprenait pas le sens. Alors que j’écris ces lignes en avril 2018 l’Euro est en pleine forme et l’économie européenne va mieux.

La théorie de la sortie rapide, longtemps défendue, reposait sur des hypo-thèses parfaitement invraisemblables. Laissons de côté les violents mouvements de marché qui en auraient découlé et que Marine Le Pen écar-tait avec la fameuse citation de Gaulle « la politique de la France ne se fait

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pas à la Corbeille (la bourse) ». Sauf que le monde économique et financier a terriblement changé depuis l’époque du Général mais en est t-elle cons-ciente ?

Pour sortir de l’Euro qui est la monnaie de l’UE - même si quelques pays ont été exemptés dès le départ de la monnaie unique - il n’y avait que deux so-lutions juridiques : sortir de l’UE ou bien renégocier le Traité de Lisbonne.

Dans le premier cas nous voyons le temps que cela prend au Royaume-Uni dont le référendum de sortie date de juin 2016 au terme d’une campagne assez longue.

Dans le deuxième il fallait l’unanimité des membres de l’UE car le sujet est d’une telle nature que les textes européens exigent le consentement de tous. Et il fallait de surcroit l’accord du Parlement Européen.

Vous imaginez la difficulté, la complexité, la durée et surtout l’invraisem-blance du résultat, celle d’obtenir l’accord de tous les pays de l’UE pour une telle aventure. Face à ces objections incontournables basées sur le Droit et son respect, la réponse des « experts » était simple : bafouer la Constitution dans l’intérêt supérieur de la Nation.

Les plus juristes de la bande des souverainistes emmenés par l’économiste de la gauche radicale Jacques Sapir proposait lui d’appliquer l’Article 16 de la Constitution pour sortir de la monnaie unique.

Il fallait y penser ! Pour mes amis lecteurs qui ne sont pas spécialistes de ce paragraphe important bien que quasiment jamais appliqué depuis 1958 , il donne la possibilité au Président de la République de prendre les « pleins pouvoirs » mais il faut lire le contenu de disposition :

« Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internatio-naux sont menacés d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est inter-rompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier ministre, des

Présidents des Assemblées ainsi que du Conseil constitutionnel. »

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Ainsi pour ces hippies du Droit Constitutionnel la sortie de l’UE et de l’Euro passait par l’activation d’un article de la Constitution prévu pour assurer la continuité de l’Etat dans une France soumise à la guerre civile ou au chaos.

Et de fait il ne fut utilisé qu’une seule fois : du 23 avril au 29 septembre 1961, après la tentative de coup d’Etat de quatre généraux félons en Algérie qui menaçaient de renverser la République. Même pendant les très inquiétants évènements de mai 68 De Gaulle n’a pas osé l’utiliser.

D’autres « experts », à peu près aussi exotiques, disaient que l’on ignorerait simplement les traités européens - qui sont intégrés dans notre Constitu-tion - et que l’on passerait outre aux inévitables sanctions du Conseil Constitutionnel car ce qui compte c’est « la volonté du peuple » rajoutant que Marine le Pen voulait de toute façon supprimer ce « machin ».

Cela démontrait une fois de plus la méconnaissance tragique des bases de notre système démocratique.

Ignorer les décisions du « ConsCons » ce n’était pas possible car elles s’im-posent à toute la fonction publique française. Vous imaginez les hauts-fonctionnaires de ce pays appliquer des ordres inconstitutionnels de la Pré-sidente et s’exposer un jour à des poursuites d’une gravité exceptionnelle?

Plus drôle encore : il se disait que la Présidente donnerait des ordres au Gouverneur de la Banque de France pour permettre le changement de mon-naie. Problème : le Gouverneur de cette institution est indépendant et ne peut ni ne doit recevoir d’ordres de l’Etat. On peut être pour ou contre cette situation mais c’est comme ça et on ne peut la changer avant d’avoir quitté l’Euro. Solution des « experts » : menacer le Gouverneur de le virer s’il n’obéit pas. Nouveau problème : le Gouverneur est inamovible avant la fin de son mandat et ne peut être remplacé sauf en cas de fautes très graves et cette décision ne relève même pas du gouvernement mais du Conseil Géné-ral de la Banque lui aussi indépendant du pouvoir.

Des amateurs je vous dis !

Donc l’essentiel du programme économique reposait sur une hypothèse parfaitement irréalisable. Sortir vite et dévaluer.

Et pour finir il faudra faire un jour faire la comptabilisation de toutes les fois où MLP et ses lieutenants ont qualifié l’UE de « dictature totalitaire ».

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Drôle de dictature et de régime totalitaire qui offre à son pire opposant tous les moyens de dire tout le mal qu’il en pense.

Moi qui ait passé quelques mois au Parlement à travailler occasionnelle-ment et à titre gratuit pour un des Députés de ce parti - avec l’idée complètement folle de contribuer à la création d’une équipe économique sérieuse -, que n’ai-je pas entendu sur cette institution peuplée de « bandits », de « traitres », de « vendus », de « corrompus » et comble de l’ironie « d’incompétents ». Ah…quand le cul-de-jatte se moque de l’unijambiste!

La France n’était qu’une « poupée de son » manipulée par le « Politburo bruxellois » actionné en sous-main par la « nouvelle Bismarck ».

Rarement dans ma vie j’ai entendu autant de caricatures aussi outrancières. Tout cela reflétait le manque de réflexion, l’amateurisme, la désorganisa-tion interne, la com pour la com, le buzz à tout prix. Une idée par jour et peu importe si aucune étude d’impact n’était faite.

Mais j’ai eu aussi de bons moments avec la joyeuse bande des Député Euro-péens FN finalement assez sympathiques. Ah les bons restos de Strasbourg et de Bruxelles où nous avons passé des soirées arrosées et conviviales !

J’ai découvert aussi l’univers fascinant du Parlement Européen.

J’aurais pu continuer à y travailler mais mes critiques acerbes sur Twitter et sous mon vrai nom contre « la patronne » et certains de ses adjoints ont fini par se savoir et elle a demandé, à juste titre, que je débarrasse le plan-cher.

Je ne peux pas être loyal à l’incompétence et à l’amateurisme donc je n’ai rien regretté.

J’y ai par contre rencontré des assistants parlementaires doués et intelli-gents mais assez désabusés par l’état de leur mouvement.

Le débat du deuxième tour a été commenté cent fois mais je voudrais sim-plement dire une chose à ce sujet. On ne rate pas un débat du 2ème tour ! Surtout quand on a prétendu pendant 5 ans que l’on se préparait à fond pour la « mère de toutes les batailles ». Quand on a tant dénoncé et tant prétendu on peut perdre, on peut ne pas convaincre mais on n’a pas le droit de se rater à ce point.

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Dans cette affaire, MLP n’a pas fait d’erreur comme elle l’indique, elle n’a tout simplement pas été professionnelle.

Face à un enjeu aussi crucial que le débat du 2ème tour on se prépare, on s’isole, on se repose, on fait des balades en forêts, on relit au calme des notes qui doivent être prêtes depuis longtemps, on demande à son médecin un bon somnifère au cas où l’on n’arrive pas à trouver le sommeil.

On fait un ou deux points rapides avec ses conseillers mais on les met vite dehors pour se retrouver avec soi-même car dans ce rendez-vous avec les Français on doit être ce que l’on est et non la candidate de pondeurs de notes.

Mais la question est de savoir si une MLP détendue et reposée aurait offert un spectacle très différent.

Franchement j’en doute.

Ce débat dans toute sa dureté, sa solennité et son sérieux c’est ce que l’on appelle en Anglais « the acid test ». Il n’y a plus de textes préparés par d’autres qu’il suffit de lire avec emphase, on est seul avec ce que l’on a ap-pris, compris, construit. Ce débat est long, dense, impitoyable et il couvre des champs très divers. Pour tenir il faut faire appel à toutes ses ressources.

Dans ce combat je pense que la cheffe du FN a prouvé ce dont elle est ca-pable, tout ce dont elle est capable et rien de plus que ce dont elle est capable.

Elle s’est révélée pour ce qu’elle était vraiment : une femme passionnée, vo-lontaire, convaincue, ricaneuse et moqueuse mais fondamentalement pas douée.

Et il ne faut pas lui en vouloir pour cela.

Une entreprise familiale ne se transmet pas forcément avec succès d’une génération à la suivante.

Avocate non-dénuée de talents mais dénuée de clients car portant un nom frappé d’infamie par les outrances d’un père installé dans la provocation sulfureuse, MLP a dû se réfugier au FN de papa pour y trouver un job et un salaire.

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Contrairement à tous les autres candidats du deuxième tour depuis le début de la Vème République elle n’a exercé aucune fonction de responsabilité ni dans l’Administration, ni dans le secteur privé et pas davantage dans une collectivité locale aussi modeste soit-elle.

Même le moins enthousiasmant des Présidents qu’a connu notre pays, François Hollande était diplômé d’HEC, de Sciences-Po puis de l’ENA dont il est sorti 8ème.

Il fit son service militaire assez brillement finissant lieutenant de réserve. Il donna des cours d’économie à Sciences-Po, devint président de la Commu-nauté de Communes de Tulle en 1993 puis Président du Conseil Général de Corrèze de 2001 à 2008.

Comparée à ces prédécesseurs du deuxième tour, De Gaulle, Pompidou, VGE, Mitterrand, Chirac, Sarkozy et même Ségolène Royal qui fut Ministre avant de se présenter en 2007, Marine le Pen offrait une carrière faite de postes d’élus gagnés car placée éligible dans des élections à la proportion-nelle.

Son CV est objectivement l’un des plus creux qu’il est permis de lire dans la famille politique française.

Ce que l’on a pas appris dans la « vraie vie » on ne peut pas l’acquérir par la proximité intellectuelle avec un Florian Philippot et sa petite équipe.

Ainsi aucun des candidats du deuxième tour n’a laissé, depuis que le débat télévisé fut instauré en 1974 et qui opposa VGE à Mitterrand, un tel senti-ment de malaise au sein de ses supporters et de dérision chez ses adversaires.

Aucun leader politique de premier plan en France n’avait avant elle et lors d’un moment aussi crucial exposé à ce point ses faiblesses, son agressivité et ses carences. Involontairement elle a humilié une cause et son peuple.

Marine le Pen a reflété à elle seule l’état du FN.

Ces gens n’étaient non seulement pas prêts à prendre le pouvoir en 2017 mais ils n’avaient surtout pas le minimum de compétence requis pour gérer la 5 ou 6ème économie du monde.

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D’ailleurs MLP n’a jamais fait mystère de son mépris pour les « sachants » accusés de ne rien savoir.

Il se trouve qu’en mai 2017 les Français n’ont pas hésité et qu’entre le « sachant » appliqué et la brouillonne impétueuse, entre la « technocratie » et la « cratie » de rien du tout, ils ont clairement choisi la première solution.

Sa sèche défaite aux Régionales de 2016 dans les Hauts-de-France pourtant meurtris par tous les maux dénoncés par MLP : désindustrialisation, chô-mage, précarité, immigration de masse, criminalité, etc, ne laissait présager rien de bon. Mai 2017 ne fut qu’une confirmation.

Je n’ai eu l’occasion de parler à MLP qu’à deux reprises et brièvement mais il y a des gens dont vous sentez instinctivement qu’« ils ne vont pas le faire ».

Lors d’un cocktail au Parlement Européen après sa défaite je me présentais en lui expliquant en quelques mots mon background et surtout mon atta-chement profond au professionnalisme, au fact-checking et à l’analyse. Elle m’a répondu que la politique c’était « une question de foi » et m’a tourné le dos.

Elle m’a sans doute trouvé prétentieux et je l’ai trouvée légère. Elle a tout de même fait 10.6 millions de voix et moi 0. Respect.

Mais cette description sans complaisance du passif de MLP doit s’accompa-gner d’une appréciation juste de l’actif afin de compléter le Bilan.

MLP n’a jamais laissé apparaitre un quelconque antisémitisme ou racisme. Les questions économiques et sociales ont été élevées dans la hiérarchie des priorités. Mal traitées, mais traitées. Le FN se dotait d’un programme glo-bal.

Par ailleurs il est indéniable que ses coups de boutoirs ont fait bouger les lignes sur de nombreux sujets. L’insoutenabilité de l’afflux migratoire, l’acuité de la crise identitaire, l’amour de la Nation, le scandale du travail détaché à bas cout, l’insécurité, le crime économique de l’évasion fiscale à grande échelle, la situation désastreuse de notre commerce extérieur, les effets de l’Euro sur notre compétitivité, la déshérence de la France périphé-rique : tous ces thèmes ont été portés au centre du débat politique national et âprement débattus.

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A ce titre, le FN rénové de MLP fut utile au débat public, à la prise de cons-cience par l’establishment politico-médiatique que ces questions ne pouvaient plus être méprisées car fleurant trop la « France popu ».

Mais au final il faut bien admettre que les Le Pen sont la malédiction du mouvement national français.

Ces gens ont cette incroyable capacité à transformer l’or en plomb.

L’or il l’avait découvert avec le renouveau du sentiment national, l’attache-ment au pays et à son identité, la perception d’une agression migratoire, la colère face au fédéralisme européiste et le rejet du néolibéralisme anti-na-tional qu’éprouvaient des dizaines de millions de Français, mais par leurs outrances, leurs maladresses, leur manque de professionnalisme ils ont ré-ussi à tout flanquer par terre.

Il est clair que leurs adversaires politiques et les médias ne les ont pas mé-nagés mais c’est la loi du genre.

Le FN a tenté de se refonder lors de son Congrès de mars 2018 mais cela n’a rien donné. On prend à peu près les même et on continue.

Il y a déjà eu ce coup de génie : l’invitation de Steve Bannon au congrès.

« Nous ne sommes pas d’extrême droite » dit–elle mais elle fait acclamer un type que même Trump a fini par virer tant il sentait le souffre. La France n’est ni religieuse, ni réactionnaire, ni raciste, ni homophobe : tout ce avec quoi flirte l’ultra-droite américaine.

Alors soyons lucides : avec une leader médiocre entourée de connivents et de dépendants on ne peut pas construire une organisation performante.

Marine le Pen est certes une femme forte, courageuse et déterminée mais cela ne suffit pas pour faire émerger un nouveau mouvement national iden-titaire acceptable pour les Français.

Car pour qu’un nouveau nationalisme de type « gaullien » puisse être asso-cié au pouvoir en France il lui faut deux qualités essentielles: la compétence et la modération.

La première est essentielle car quoi qu’en pense Madame de Contre-Tout et nombre de populistes, notre peuple a une certaine confiance dans ses élites.

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Il leur reproche beaucoup de choses mais se doute bien que les trahisons, les mensonges, les turpitudes –parfois- de cette classe qui nous gouverne sont tout de même préférables au manque total d’expérience et à l’amateu-risme.

La modération est d’autant plus nécessaire quand, à tort et à raison, on vous fait porter l’héritage d’une idéologie qui en Europe fut marquée au sceaux de la déraison, de l’extrémisme et de la violence la plus folle. La dénoncia-tion de tout et avec véhémence mais sans solutions concrètes, juridiquement applicables et raisonnablement finançables c’est de la poudre aux yeux, du vent.

Mais le plus sûr gage de l’échec de « la refondation » c’est la nouvelle vision européenne de MLP et son approche sur l’Euro.

Elle n’a toujours pas compris que l’appartenance de la France à l’UE et à l’Euro est irréversible.

Modérant un peu son discours très radical sur l’Europe voici ce qu’elle pro-pose dans sa conférence de presse du 22 janvier 2018 qui s’intitule « Réponse à la résolution discutée à l’Assemblée nationale et au Bundestag pour les 55 ans du traité de l’Elysée »

« L’autre modèle que nous défendons et qui procède d’une idée de l’Europe conforme à l’histoire et aux valeurs de notre continent, une idée de l’Europe soucieuse de la diversité de ses nations, respectueuse de ses peuples et ga-rante de la légitime souveraineté de ses États : cette Europe c’est une Europe à la carte, une Europe dans laquelle les pays viendront librement s’allier sur telle ou telle politique, sur tel ou tel projet.

Ou encore :

« Notre projet pour l’Europe sera radicalement différent vous l’aurez com-pris.

Il reposera sur la défense de la souveraineté française, et non la dictature de la Commission.

Il reposera sur le choix des peuples libres et non sur celui des technocrates soumis aux groupes d’intérêts.

Il reposera sur la défense d’une Europe des peuples et non d’une Union Eu-ropéenne au bénéfice presque exclusif de l’Allemagne,

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Il reposera sur des coopérations bilatérales des Etats, en fonction de leurs intérêts respectifs »

Et enfin plus loin dans le texte :

Une Europe dans laquelle les pays restent entièrement souverains et si-gnent librement des accords avec tel ou tel autre pays.

Derrière ce langage se trouve une réalité : le démantèlement de l’UE.

Car il est évident que lorsque que l’on parle de l’Union des Nation Euro-péennes en terme de coopération « à la carte », de relations bilatérales, de projets communs à géographie et géométrie variable il n’y a plus d’union.

D’ailleurs existerait-il encore un « marché commun », celui qui a libéré les échanges de marchandises, de capitaux et d’hommes en plusieurs étapes entre 1957 et 1986 dans le schéma de MLP ? Ce n’était pas le cas dans son programme présidentiel où elle se proposait de taxer tous les produits en-trant en France y compris ceux de l’UE.

Bref « l’union » de MLP c’est le grand détricotage et surtout la fin de l’Eu-rope institutionnelle.

Car dans son schéma on voit mal à quoi serviraient le Parlement Européen et encore moins la Commission que MLP considère comme une dictature « détentrice de tous les pouvoirs ».

C’est d’ailleurs assez effrayant de lire une ancienne Députée de ce même Parlement écrire de telles contre-vérités. Je ne suis même pas sûr que c’est par malveillance mais plutôt par ignorance car pour comprendre le mode de fonctionnement de l’UE faut-il encore faire l’effort de lire quelques do-cuments.

La Commission est en fait détentrice de très peu de pouvoirs car tout ce qu’elle propose doit être approuvé d’abord et avant tout par le Conseil Eu-ropéen qui regroupe les Chefs d’Etats mais également par le Parlement Européen dans lequel Madame Le Pen a siégé pendant 3 ans.

Pour ceux qui comme moi ont eu la chance de vivre de l’intérieur cette « machine européenne » pendant quelques mois on peut en faire une critique acide mais ni celle d’être anti-démocratique et pas davantage d’être dans les mains des Commissaires. Ce que dit MLP est tout simplement faux.

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Les vrais patrons ce sont les Présidents et Premiers Ministres des 28 et bien-tôt 27 membres de l’Union qui forment le Conseil Européen.

Il est évident que le projet d’Union des Nations Européennes tel qu’il est conçu n’a aucune chance de convaincre tant il représente un formidable saut en arrière pour les 450 millions d’Européens.

Quant à l’Euro nous sommes dans le délire le plus complet puisqu’en sep-tembre 2017, la Députée assurait sur BFMTV que la sortie de l'euro n'était plus un "préalable", ajoutant que le retour à une "souveraineté monétaire clôturerait" un processus plus vaste.

Donc arrivée au pouvoir, elle commence à détricoter l’UE et elle prévoit de sortir de l’Euro au bout de 5 ans. Et on fait comment pour parvenir à un accord à 27 sur un schéma qui est très largement inacceptable pour une franche majorité d’Européens? Qui est d’accord en Europe pour défaire 70 ou 80 % de ce que représente l’UE ? Une petite minorité et toutes les élec-tions aussi bien en France qu’ailleurs en Europe (sauf au Royaume-Uni bien sûr) l’ont montré.

Y compris en Italie où les partis dits euroseptiques ont considérablement modéré leur discours. La « Liga » alliée au FN au Parlement Européen a écartée de sortir de l’UE et de l’Euro depuis qu’elle s’est associée à la droite italienne et est arrivée en tête aux dernières élections législatives.

Il y a une aspiration à une UE plus respectueuse des nations mais pas à un passage par-dessus bord du bébé et de sa poussette.

En fait Marine Le Pen n’a sur le fond pas évolué sur sa vision de l’Europe. Elle a simplement compris que la véhémence – parfois même la violence - de ses propos contre la construction européenne lui avait donné une image très négative auprès d’un peuple qui reste attaché à ce mythe fondateur d’une ère nouvelle.

Du coup elle a ré-emballée son « Europe des Nations » sous un cello-phane plus présentable, plus doux au toucher et plus beau à regarder : l’Union des Nations Européennes. Mais cela ne trompe personne. Son Union n’en est pas une.

L’autre aspect essentiel de sa déclaration du 22 janvier touche à la relation francoallemande et à la relation transatlantique. Je la cite à nouveau :

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Le traité de l’Elysée était une réponse du chef de la France libre à la volonté de domination américaine sur le Vieux Continent.

Le général de Gaulle avait bien conscience que les Etats-Unis avaient pour dessein d’utiliser la construction européenne comme un outil de vassalisa-tion de l’Europe : je le cite : « il y aurait peut-être un fédérateur mais il ne serait pas européen ».

Le général de Gaulle souhaitant que la France, qui était alors sur le point de devenir une puissance nucléaire, devienne le centre de gravité de l’Eu-rope, proposa de construire une Europe européenne et entrepris donc de convaincre les cinq autres pays formant alors la CEE.

C’est ainsi qu’il proposa à l’Allemagne un traité d’amitié et de coopération dont l’un des objectifs était de séparer l’Allemagne (de l’Ouest à l’époque) de son tout puissant protecteur américain.

Le général de Gaulle proposa alors un traité qui ne mentionnait ni les États-Unis d’Amérique, ni la Grande-Bretagne, ni l’OTAN, ni les accords du GATT. Et c’est bien ce traité qui fut signé le 22 janvier 1963 par la France et l’Al-lemagne.

Mais, lors du vote de ratification par le Bundestag, sous pression améri-caine, les Allemands votèrent unilatéralement un préambule qui comporte les quatre points que de Gaulle avait voulu exclure du Traité de l’Elysée.

Ainsi s’est constitué le socle d’une construction européenne germano-cen-trée et soumise aux États-Unis.

De Gaulle était clairement visionnaire lorsqu’il expliqua à Alain Peyre-fitte que « L’Europe supranationale, c’est l’Europe sous commandement américain ». C’est toujours vrai aujourd’hui. Bref je ne vois pas l’intérêt de célébrer ce traité dont la ratification par l’Allemagne fut un mauvais procédé contre la France et une trahison de la vraie idée de l’Europe.

Les Britanniques eux-mêmes sont certainement favorables à une nouvelle organisation si l’UE était remplacée par une Europe des Nations libres et souveraines.

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Et je ne parle pas de convergence du modèle social lorsque l’Allemagne construit son système sur le principe de précarisation généralisée, soutenu par l’importation d’une main d’œuvre étrangère peu exigeante.

Marine Le Pen fait référence à plusieurs choses :

Tout d‘abord « l’infidélité » que nous aurait fait la RFA en rappelant son attachement à l’Alliance Atlantique. Il faut vraiment manquer de toute culture historique pour faire ce procès à l’Allemagne. En 1963 on sortait de 2 grandes crises, celle de Cuba bien sûr qui nous avait amenée au bord du conflit nucléaire mais aussi, beaucoup plus importante pour nos voi-sins, la construction du « mur de Berlin ». En pleine guerre froide face à une Russie agressive, menaçante, surarmée, à une époque où partout en Europe des Partis Communistes puissants faisaient l’apologie de la « dic-tature du prolétariat » et étaient ouvertement prosoviétiques, qui pouvait constituer un vrai rempart contre l’URSS ? La France, alors que notre pays avait permis la montée en puissance du nazisme en ne mou-fetant pas devant la remilitarisation illégale de la Rhénanie en 1936, le dépeçage de la Tchécoslovaquie en 1938 et a enfin lâchement trahi la Pologne en 1939 en se retranchant derrière sa Ligne Maginot malgré un Traité par lequel nous nous étions engagés à attaquer l’Allemagne si cette dernière envahissait nos amis polonais ?

Qui outre-Rhin pouvait sérieusement penser que les Français vien-draient se faire tuer pour défendre la terre de Goethe contre l’Empire soviétique?

Seuls les USA et leur formidable force de frappe et de dissuasion consti-tuaient un rempart contre le communisme russe.

L’autre thématique est celle de la vassalisation de l’Europe aux USA par le biais de l’UE.

MLP confond l’UE et l’Alliance Atlantique qui fut instituée en 1949 face à une URSS qui avait commencé à non seulement vassaliser l’Europe Cen-trale mais à lui imposer son régime politique et économique totalitaire.

La CEE est venue en 1957 et il est tout à fait exact que les Américains ont soutenu cette initiative et pour une raison très simple. Ils avaient dû contre leur gré venir au secours de l’Europe victime de la « folie des Empires » qui nous plongea dans la boucherie guerrière de la Première Guerre Mondiale et qui 20 ans plus tard était frappée par l’horreur du nazisme européen.

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A chaque fois des dizaines de milliers de jeunes Américains se sont fait tuer pour un continent que leurs ancêtres et parents avaient quitté parce qu’ils y crevaient de faim ou y étaient persécutés.

Alors n’était-il pas raisonnable de leur part d’apporter leur plein appui à une communauté européenne basée sur la paix, le commerce et le progrès social ? Les anti-européens disent et écrivent que ce fut une construction américaine et en veulent pour preuve le fait que Jean Monnet a bénéficié de fonds américains.

L’aide américaine au projet européen ne faisait qu’appuyer la volonté pro-fonde d’une quantité de braves gens de créer un cadre nouveau qui, cette fois-ci et pour de bon, éviterait de nouvelles guerres. S’y opposaient les na-tionalistes et les communistes. Que les « Pères Fondateurs » aient eu une vision fédéraliste de l’Europe nouvelle est à peu près incontestable mais à très long terme. Ils étaient parfaitement conscients que la construction de-vait se faire pierre par pierre, bloc par bloc.

La question est de savoir si les USA ont continué à pousser pour un modèle fédéral après la création de la CEE. Strictement rien ne l’atteste.

Les Américains voulaient la paix et faire du business avec l’Europe et son Marché Commun qui facilitait l’activité des nombreuses filiales de leurs multinationales sur notre continent.

Quant à une hypothétique vassalisation de l’Europe aux USA, MLP fait là encore l’impasse sur le « fact-checking » le plus élémentaire et témoigne de sa dépendance à des conseillers paresseux.

Prenons Airbus qui figure parmi les rares réalisations européennes qui trouvent grâce à la patronne du FN. Il se trouve que les USA ont été très hostiles à ce projet franco-allemand qui remettait en question leur supré-matie mondiale dans l’aéronautique civile. Ils ont d’ailleurs, au fil des années, engagé des procédures contre l’avionneur accusé de bénéficier d’aides d’Etat.

A Singapour je fus à la fin des années 90 pris à parti en tant que Français dans un diner d’hommes d’affaires par des Américains qui se scandalisaient du succès croissant de ce grand rival qui avait forcé la disparition de McDonnell Douglas (le fabricant de la longue lignée des DC) et sa fusion avec Boeing.

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Même dans le domaine ultra-sensible des avions de combat, les USA ont vu apparaitre sur la scène, au-delà de Dassault et de son Rafale, un autre chas-seur bombardier purement européen l’Eurofighter Typhoon produit à partir 1994 par un consortium Britannique-Allemand-Italien et Espagnol pour équiper les armées de l’air de ces pays qui traditionnellement ache-taient américain.

Affront suprême, 48 Eurofighters seront vendus à l’Arabie Saoudite marché captif des USA dans ce domaine. Pas très fidèles les vassaux !

Par contre les pays de l’Europe de l’Est ont toujours préféré les chasseurs et les bombardiers américains.

C’est certes une frustration pour nous mais les pays concernés répondent très tranquillement que bénéficiant du parapluie militaire américain à moindre frais puisque notre effort de défense en Europe est ridicule com-paré à celui des USA, il est tout de même normal de leur acheter du « matos. »

Regardons maintenant les chiffres du commerce extérieur de 2016 entre le « suzerain » américain et le « vassal » européen.

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Comme nous le voyons l’UE a un énorme excédent commercial sur les USA et cela n’est pas récent. Le plus grand bénéficiaire étant le plus « vassalisé » des « vassaux » : l’Al-lemagne.

L’UE est vassalisée par les USA mais lui inflige des excédents commer-ciaux cuisants dont se plaint amèrement l’idole de MLP Donald Trump : curieuse combinaison, non ?

Regardons un autre facteur d’influence économique que sont les investis-sements. Ici encore les faits et les chiffres que MLP déteste tant, car elle ne les consulte pas, sont sans pitié pour les théories foireuses.

Selon Eurostat en 2015 le stock d’investissements des pays de l’UE aux USA atteignait 2.560 milliards d’Euros tandis que celui des USA dans l’UE se chiffrait à 2.381 milliard d’Euros comme le montre le tableau à la page sui-vante. Tout cela me parait bien équilibré pour une relation de vassal à suzerain.

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Cet anti-atlantisme n’est qu’une manœuvre pour tenter de rassembler les « gaullistes » dont elle pense qu’ils sont restés fidèles aux rêves du Général, Président de ce qui était encore une grande nation. Ils ne sont pas idiots, ils voient bien que ni la France ni le Monde ne sont ce qu’ils étaient il y a 50 ans.

Avant d’en venir à l’attaque contre le modèle économique néo-libéral alle-mand qui est toujours très prévalant dans le discours de MLP et de Jean-Luc Mélenchon je ne peux que trouver savoureuse sa référence au Royaume-Uni dont elle dit que : « Les Britanniques eux-mêmes sont certainement favorables à une nou-velle organisation si l’UE était remplacée par une Europe des Nations libres et souveraines ». Cette phrase est un peu paradoxale au milieu d’un discours ouvertement antiatlantiste et condamnant la vassalisation de l’Europe à l’Oncle Sam. S’il existe un pays en Europe qui constitue le parfait exemple de soumission et d’alignement aux USA c’est bien notre voisin d’Outre-Manche !

L’Allemagne serait donc pour « notre Marine » un pays de « précarisation généralisée ». J’ai d’abord vérifié la définition de « précarité ». La précarité est une forte incertitude de conserver ou récupérer une situation acceptable dans un avenir proche. » Dans un pays où sévit le plein-emploi, où les services so-ciaux sont impeccables, le logement abondant et globalement moins cher qu’en France on vivrait dans l’incertitude du lendemain ? C’est bizarre cette commisération pour les Allemands. Ont– ils conscience de la triste situation que leur assigne MLP ?

Pas dans les chiffres en tout cas.

J’ai consulté l’Indicateur de Développement Humain calculé par le Pro-gramme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). C’est un chiffre qui fait la synthèse (on l’appelle indicateur composite ou synthétique) de trois séries de données :

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• La santé / longévité (mesurées par l’espérance de vie à la naissance), qui permet de mesurer indirectement la satisfaction des besoins ma-tériels essentiels tels que l’accès à une alimentation saine, à l’eau potable, à un logement décent, à une bonne hygiène et aux soins mé-dicaux.

• Le savoir ou niveau d’éducation. Il est mesuré par la durée moyenne de scolarisation pour les adultes de plus de 25 ans et la durée attendue de scolarisation pour les enfants d’âge scolaire. Il traduit la satisfaction des besoins immatériels tels que la capacité à participer aux prises de décision sur le lieu de travail ou dans la société.

• Le niveau de vie (logarithme du revenu brut par habitant en parité de pouvoir d’achat), afin d’englober les éléments de la qualité de vie qui ne sont pas décrits par les deux premiers indices tels que la mobi-lité ou l’accès à la culture.

Nos malheureux voisins sont au 5ème rang mondial avec un coefficient de 0.926. Nous arrivons …….23ème avec un chiffre de 0.897.

Les élections sont aussi un bon indicateur de la précarité en ce qu’il favorise les partis anti-système. Pas de bol là non plus.

Alors qu’en France au premier tour des Législatives de 2017 le vote en faveur des partis « antis » de l’extrême gauche au FN en passant par la France In-soumise frôlait les 30 % après avoir fait encore mieux au 1er tour de la Présidentielle (près de 40%), en Allemagne les élections au Bundestag de fin 2017 ne permettait à la gauche radicale de Die Linke et au parti d’extrême droite AfD de réunir cumulativement que 23% des voix.

Alors qu’elle est la réalité ? Il y a en Allemagne un taux de pauvreté qui est légèrement supérieur à celui de la France, environ 17% contre 14%. C’est un paradoxe mais cela s’explique par le fait que chez nos voisins on trouve plus de travailleurs pauvres donc des gens qui se cassent le cul à aller bosser pour des bas salaires alors qu’en France on est plus facilement au chômage - net-tement plus généreux de notre côté de la frontière - ou au RSA. L’autre réalité c’est qu’une part importante de ces bas salaires affecte les travailleurs étrangers et non les Allemands qui sont globalement assez bien payés.

Il n’y a donc rien qui ressemble à une précarité généralisée en Allemagne qui a un système moins démagogique, moins couteux pour les entreprises en terme de charges sociales et donc plus favorable à la compétitivité et à l’emploi. Nous sommes dans le schéma inverse.

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Nous avons choisi de ruiner notre pays et notre appareil productif avec le cout exorbitant d’une fonction publique pléthorique et d’une protection so-ciale démesurée tout en nous engageant dans une monnaie forte.

Si vous permettez cette image nous reprochons à nos voisins d’avoir moins bu, moins dansé, moins pris de vacances, moins dépensé pour tout et n’im-porte quoi et de nous retrouver avec plus de dettes et une maison en moins bon état.

Mais gardons-nous de la vision absurde d’une société allemande spartiate entièrement tournée vers le productivisme.

On vit en Allemagne, on fait la fête, l’amour, on danse, on rit, on part beau-coup en vacances, on cultive son jardin, on va au théâtre, à l’Opéra, aux concerts, on achète des fringues, des belles bagnoles, etc

L’idée qu’on ne « sait vivre » que chez nous et que nos voisins sont des rustres enchainés à leur travail pour payer leurs retraites est d’une bêtise digne de ce populisme de caniveau dont nous afflige nos leaders commu-nistes ou « patriotes ».

Etre plus efficace ne veut pas dire être plus exploité ou exploiteur que les autres.

Je vais maintenant m’en prendre à ce mythe selon lequel pour pouvoir con-currencer les Allemands il nous faudrait une monnaie faible. Nous aurions des caractéristiques tels que nous ne serions en désavantage structurel. Les-quels ?

Un pays magnifique – un des plus visité du monde- baigné par 4 mers. Une population éduquée, productive et innovante. Une immense tradition in-dustrielle. Une agriculture riche qui allie les productions septentrionales et méditerranéennes.

Une administration publique d’excellente qualité et intègre. Un réseau d’in-frastructures exceptionnel.

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En réalité nous n’avons aucun handicap structurel si ce n’est notre incapacité à gérer ce pays avec plus de bon sens.

L’économie française a un très bon moteur mais qui est mal ré-glé. Son carburateur – l’entreprise - est étouffé par un excès de taxes et de charges. Il développe donc moins de puissance que les autres voitures qui elles vont plus vite. Voilà tout !

Les Allemands seraient industriellement « meilleurs » que nous. C’est assez vrai mais cela ne justifie pas une dévaluation de 15 ou 20%. Une réduction des charges excessives pesant sur nos entreprises nous permettrait de ré-duire la distance avec notre rival allemand. Le rattraper est objectivement impossible et ne s’est jamais produit mais amoindrir l’écart est tout à fait réalisable et sans casse sociale ni destruction des principales solidarités.

Une théorie débilissime aussi en vogue au sein du clan anti-Euro assigne à notre démographie plutôt dynamique et au poids de notre jeunesse un cout tel que nous devrions entrer dans une logique de dévaluation monétaire pour le compenser.

Selon les chiffres de l’OCDE des Dépenses d’Education du primaire au post-secondaire non tertiaire en % du PIB année 2014 on ne constate strictement aucun lien entre bonne ou mauvaise santé économique et niveau de dé-penses publiques pour l’éducation.

Notre dépense d’éducation tel que définie plus haut atteint 3.8% du PIB et nous sommes plutôt en tête de peloton alors que l’Allemagne n’y consacre que 3.1%.

L’Italie et l’Espagne, font partie de la zone Euro et dépensent peu pour l’édu-cation puisqu’elles ont une démographie faible, mais cela ne les empêchent pas d’être dans une situation économique difficile.

Les Pays-Bas dépensent quasiment autant que nous, sont dans la zone Euro et ont des économies florissantes.

La Belgique consacre 4.5% de son PIB à l’éducation donc nettement plus que nous et se trouve dans une situation bien meilleure que la nôtre.

Le Royaume-Uni qui n’est pas dans l’Euro et se trouve à 4.8% soit 1% de plus que nous et a une économie en pleine forme.

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Il n’y a donc aucune corrélation avérée entre un faible niveau de dépense d’éducation et une bonne situation économique. On pourrait même penser que c’est le contraire.

Une fois de plus tout cela n’a rien à voir car c’est la qualité de cette dépense qui compte.

La patronne du FN s’en prend aussi à une Europe « germano-centrée ». c’est à dire dominée par l’Allemagne.

L’Allemagne s’est affirmée comme le leader de l’Europe pour trois raisons.

La première que personne ne pouvait prévoir à la création de la CEE fut la réunification de l’Allemagne ce qui démographiquement lui a permis de nous distancer très nettement et d’accroitre la taille de son économie.

La deuxième tient à la position géographique de nos voisins, aux confins de l’Europe centrale, qui leur a permis de tirer admirablement parti du décol-lage économique de ce que l’on a appelé la Nouvelle Europe (Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie, etc)

Et enfin la France s’est affaiblie. Nos choix économiques et sociaux désas-treux, notre incapacité à comprendre que l’Euro nous imposait de privilégier la compétitivité sur la générosité nous ont fait reculer.

Et pour être très franc je trouve que l’Allemagne traite encore la France avec beaucoup de respect et de considération malgré l’écart énorme de puissance économique et financière qui s’est creusé entre nous.

MLP dans sa critique a partiellement raison sur un point. Il concerne le ca-ractère obsessionnel du couple franco-allemand au détriment de la prise en compte de nos propres intérêts.

Dans ce duo il n’est pas question d’être en désaccord ou de casser de la vais-selle quand on n’est pas content. Elle marque un point lorsqu’elle dit que l’on parle infiniment plus de l’Allemagne en France que l’inverse. Ceci dit nous parlons aussi considérablement plus des USA que les Américains ne parlent de nous. A l’inverse en Belgique en tout cas francophone la France est un sujet de conversation quotidien alors que l’on n’évoque que très rare-ment ici ce qui se passe outreQuiévrain. Tout cela ne prouve pas grand-chose.

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La réalité c’est que l’influence de notre pays dans l’UE ne tient plus qu’à ce lien privilégié auquel l’Allemagne consent encore pour des raisons histo-riques et économiques puisque nous sommes son plus gros marché sur le continent. Mais cela ne fonctionne que si nous admettons une marche de l’UE qui corresponde aux vœux de Berlin.

Dans le quasi huis-clos de ce couple déséquilibré nous pouvons « faire la tête », pinailler, rouspéter, lever les yeux aux ciel, être en retard, prétendre que l’on a mal à la tête pour repousser au lendemain le « passage à la casse-role » mais à la fin des fins c’est eux qui fixent le cap.

Nous sommes comme une épouse un peu frivole et excentrique mariée à un type sérieux qui tient les comptes. Il écoute calmement Madame se plaindre de « ne plus avoir rien à se mettre » devant sa garde-robe bien remplie mais lui rappelle qu’elle a encore dépensé 10.000 euros en robe et bijoux le mois dernier.

Elle le traitera de goujat et de rustre mais finira par le rejoindre dans son lit et remplir son devoir conjugal et essaiera de faire un peu moins de shopping le lendemain.

La « refondation » aurait pu être l’occasion d’une vision et d’un projet euroréformiste anti-fédéral mais toujours « unioniste ». MLP a choisi de rester constante et d’écarter pour longtemps son parti d’une participation au gouvernement de la France. Je dis « participation » car le FN même re-nommé RN n’a strictement aucune chance d’obtenir dans un avenir prévisible les 200 Députés, au minimum, sur 577 à l’Assemblée Nationale qui lui seraient nécessaires pour diriger une coalition.

Il peut dans le meilleur des cas espérer un scénario « à l’autrichienne » (al-liance des Conservateurs et des Nationalistes) c’est-à-dire recueillir suffisamment de voix pour obtenir entre 80 et 100 élus au Palais Bourbon et devenir incontournable pour une majorité dirigée par la Droite.

Mais pour que cela puisse arriver il existe plusieurs conditions:

- La première d’entre elles c’est le départ de MLP de la tête du mouve-ment car elle constitue intrinsèquement un obstacle à toute alliance avec la Droite traditionnelle. Son nom à lui seul est, à tort ou à raison, profondément rédhibitoire. La Droite déteste viscéralement cette fa-mille et la calamiteuse prestation de l’« héritière » en 2017 l’a de surcroit décrédibilisée au-delà de toute rédemption. Par ailleurs son

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image dans l’électorat est mauvaise comme le montre le Baromètre Politique de l’Institut Elabe de mars 2018 avec 76% des sympathisants de Droite qui lui sont défavorables ou très défavorables, 92% chez les sympathisants de LREM et 83% à Gauche. C’est une personnalité ul-tra-clivante sauf au FN où elle est encore appréciée.

- La deuxième c’est un renouvellement important de la direction et des élus de ce mouvement qui se sont trop longtemps enfermés dans une posture outrancière et affrontés très brutalement avec leurs adver-saires de la Droite.

- La troisième c’est un « aggiornamento » complet sur la question éco-nomique, européenne et monétaire. La sortie de l’Euro doit être non pas reportée mais enterrée. Le projet européen doit être réformiste. La ligne économique doit être pragmatique, libérale et sociale mais sans la démagogie ridicule qui a prévalu jusqu’à présent.

On pourra me dire que dans cette configuration le FN n’a plus rien d’origi-nal. Faux.

Il y a une place importante voire pivotale dans le paysage politique français pour un mouvement national et identitaire modéré et républicain.

Dur sur l’immigration, ferme sur l’identité, intraitable sur la criminalité et la délinquance, Euro-septique mais constructif, libéral mais sélectivement protectionniste (hors-UE), défenseur d’un Etat fort et protecteur.

MLP ne veut pas de compromis sur la souveraineté car c’est intimement contraire à ses convictions.

Sa vision de la France est celle d’une nation libre et indépendante comme le sera le Royaume-Uni dans quelques mois mais elle n’a pas l’opinion pu-blique en sa faveur sur ce point crucial.

Elle ne comprend pas pourquoi notre vieux et fier pays devrait partager sa souveraineté avec d’autres. La nécessité de s’accorder à 27 sur quantité de sujets, de négocier sans cesse, de faire des compromis pas toujours pleinement conformes à nos intérêts, de devoir verser des milliards d’Euros à l’Union, tout cela la hérisse. Elle a à l’égard de la haute administration européenne une aversion totale, renforcée par les poursuites engagées contre son parti et contre elle dans le

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cadre de l’« affaire des Assistants Parlementaires » où à mon avis elle est en tort. Faut-il d’ailleurs qu’elle soit une piètre juriste pour avoir laissé son mouve-ment se livrer à des pratiques qui étaient ouvertement et évidemment contraires aux textes d’ailleurs clairs et bien écrits du Parlement Européen.

MLP a, comme les « émigrés » de la Révolution revenus sous la Restaura-tion, « rien appris et rien oublié » selon la magnifique phrase de Talleyrand.

Elle reste sur une ligne inéligible car c’est en quelque sorte sa fierté, sa dif-férence, son oriflamme.

« Peu importe que je perde du moment que je reste fidèle à moi-même. » Elle est un peu comme Henri V plus connu sous le nom de Comte de Cham-bord, petit-fils de Charles X à qui échut la possibilité de restaurer la monarchie parlementaire en France après la Commune de Paris mais qui insista pour que la France se donne à nouveau le drapeau blanc à fleurs de lys, symbole de l’absolutisme royal et auquel même les députés royalistes n’étaient pas favorables. Il échoua et tant mieux pour la France qui devint une république.

La position de MLP est honorable mais c’est une condamnation à vie pour tous ceux qui pensent qu’il vaut mieux co-gouverner avec 50% de son idéal que de s’opposer vainement avec 100% de ses convictions.

Le problème c’est que sans le FN, MLP n’est plus rien. Le contraire n’étant pas vrai.

Que faire à 50 ans quand on n’a jamais fait que de la politique dans sa vie? Comment reprendre une carrière d’avocate à cet âge ? Qui prendra MLP dans un conseil d’administration d’une grande société et lui versera de gé-néreux jetons de présence ? Qui paiera un kopek pour qu’elle donne une conférence ? Qui lui confiera la présidence de comités inutiles mais rému-nérés comme le « système » sait si bien le faire avec ses serviteurs en capilotade ? Qui la paiera pour ses conseils ou son carnet d’adresse? Per-sonne.

Alors elle va s’accrocher, se battre pour rester et se trouver dans des posi-tions éligibles où elle touchera des indemnités d’élu. Quoiqu’elle en dise son égo lui fera rechigner à toute idée de passer le relais à un dirigeant plus cré-dible.

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Et pourtant il y a en fait des personnages qui peuvent raisonnablement s’im-poser comme les leaders valables d’une mouvance nationaliste identitaire raisonnable et rationnelle.

Il s’agit de Nicolas Bay.

Il est Vice-Président du FN et patron de la délégation du mouvement au Parlement Européen. Il n’a pas à son passif le nom Le Pen et l’appartenance à cette famille qui commence à nous lasser. Calme, compétent, mesuré, look « techno», il inspire une certaine confiance et il connait bien le dossier eu-ropéen, crucial pour l’avenir du pays. La différence de personnalité et d’envergure est criante lorsque l’on compare son discours pour la venue d’Emmanuel Macron au Parlement Européen mi-avril 2018 et celui que ré-serva MLP à François Hollande en Octobre 2015.

Cette dernière avec un ton à la limite de l’invective traita le Chef d’Etat fran-çais avec une suffisance et un mépris qui humiliait tout le pays et ne la grandissait pas.

Nicolas Bay délivra au contraire un speech remarquable à la fois intelligent et mordant mais empreint de la civilité et du minimum de respect qu’un élu de la Nation doit au chef de la Nation.

Il est une femme qui, proche de cette famille politique, est également pro-metteuse : Emmanuelle Ménard, épouse du Maire de Bézier. Elle n’est pas membre du FN mais pourrait y entrer. Elle est assez novice en politique mais c’est une « bucheuse ». Députée assidue et remarquée, éloignée des diatribes marinistes, ancienne journaliste qui connait le Monde, « catho tradi » mais sans excès, euro-septique mais tempérée elle a tout pour faire partie de cette relève de la compétence et de la crédibilité dont ce mouve-ment a tant besoin.

Et Marion là-dedans ? Sympa, intelligente, affable, brillante, communicante talentueuse, plus libérale sur le plan économique que sa tante, catho « tradi » , identitaire mais très anti-UE ce qui la pénalise dans la conduite d’un rapprochement avec la Droite.

Jean Messiha vaut un petit coup de projecteur. 47 ans, né en Egypte, ce Chrétien Copte immigre avec ses parents à 8 ans, grandit en Province dans un milieu modeste et devient Français à 20 ans.

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C’est un pur produit de la méritocratie républicaine malgré un nom et un type arabe qui ne semblent pas lui avoir empêché de faire un parcours re-marquable. Pas de chance pour les théoriciens du « racisme d’Etat » ou de « l’apartheid social » selon qui quand on est « bronzé » on ne peut pas ré-ussir en France.

Sciences Po, DEA d’Economie et ENA puis Ministère de la Défense. Auteur d’une thèse assez brillante sur l’Euro en 1999 il a rejoint MLP en 2014.

Créateur d’un très discret groupe de hauts fonctionnaires soutenant la pa-tronne du FN pour 2017 et devenu encore plus discret depuis. « Coordinateur » d’un programme présidentiel désastreux en fait piloté par Philippot, enfermé dans une posture ultra –identitaire pour compenser ses origines pourtant parfaitement respectables voilà un homme de qualité, dé-bateur talentueux et fidèle à MLP jusqu’à la naïveté. Après la « plantade » de mai 2017 il expliquait que les 2 échecs de MLP ressemblaient au parcours de François Mitterrand qui finalement gagna à la troisième tentative.

François Mitterrand et Marine Le Pen, quelle comparaison mprobable !

Un homme que je n’aimais pas mais qui fut 6 fois Ministres sous la IVème République, Président de Conseil Général, Maire, dont la culture était im-pressionnante et le talent indéniable.

Quant à Louis Aliot, personnage affable, arrivé en tête dans l’élection au Congrès du FN en mars il a aussi une ambition et une appétence au travail réputée très modérée ce qui ne prédispose pas à la prise du pouvoir. Mais plus grave son antigaullisme viscéral et largement documenté de fils de pied-noir qui « n’a jamais pardonné » n’en fait pas le candidat adéquat pour une alliance avec une Droite qui à tort plus qu’à raison se dit encore gaul-liste.

Mais puisque nous avons beaucoup évoqué l’Europe au travers de cette cri-tique du parti Le Pen le moment est venu de « dire ce qu’il faut » sur cette Union.

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Réformer l’UE et non la détruire.

Ma génération et celle de mes parents ont été nourries d’une véritable ob-

session, disons même une religion : l’Europe

Cet endoctrinement je l’ai vécu et je l’assume : oui j’aime l’Europe et oui je pense que tout ce qui peut nous rassembler sans nous annihiler est bon. J’aime l’idée de l’unité des peuples de ce continent, j’aime son drapeau, son hymne, son Parlement « Tour de Babel » où se croisent femmes et hommes de toute l’Europe, où se mélangent les accents du Sud, du Nord, de l’Est et de l’Ouest, les Latins, les Celtes, les Germains, les Slaves, les Baltes, les Grecs, les Scandinaves, etc. On nous serine que la diversité est une richesse, mais Bon Dieu n’avons-nous pas déjà une formidable diversité sur notre continent ?

Je ne reproche nullement à l’UE de s’être élargie au rythme où elle l’a fait. L’inclusion des pays de l’Europe Centrale et de l’Est sortis du Communisme a été un des grands moments de notre Histoire commune car nous avons su sacrifier un peu de nos intérêts nationaux pour faire entrer nos frères et sœurs dans la grande famille européenne.

Varsovie, Prague, Zagreb, Sofia, Bratislava, Budapest, Vilnius etc sont de fières ville de ce continent magnifique et leurs habitants ont autant de droits que nous à vivre dans cette communauté. Je vais plus loin : il faut « finir » l’Europe. Elle n’est pas complète, il manque la Serbie, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine l’Albanie mais pas le Kosovo que nous n’aurions jamais dû reconnaitre et qui n’a qu’à se réunir à la Serbie s’il veut faire partie de l’UE, ni l’Ukraine qui fait partie du glacis russe et qui hurlera à la trahison mais tant pis…. Et encore moins la Turquie qui est aussi euro-péenne que je suis une star de The Voice.

Après cet élargissement final nous devons clore DEFINITIVEMENT les ad-missions et le faire savoir. Au-delà nous ne sommes plus dans l’Europe géographique ou historique. C’est l’Europe à 32 et on en bouge plus. On fait comme les USA. Ils ne se sont pas élargies au Canada, au Mexique et à l’Amérique Centrale que je sache ?

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Après il y a évidemment la problématique de ce que nous voulons être : une vague association de pays qui coopèrent si et quand cela les arrange - la vi-sion de MLP, une union de nations qui mettent beaucoup de choses en commun mais conservent de nombreuses souverainetés ou enfin une fédé-ration où les nations ne seront plus que des Etats à la mode américaine dotés de quelques compétences résiduelles.

Je me situe clairement dans la seconde catégorie et je rejette avec la même force la déstructuration voulue par la patronne du FN et la fédéralisation inexorable de Macron.

Mais prenons des exemples concrets.

Les ultra-nationalistes veulent la fin de Schengen et le rétablissement des frontières entre tous nos pays. Ils sont fous. Les flux d’hommes et de mar-chandises entre nous sont devenus tels que le contrôle individuel des personnes et des véhicules créerait un véritable chaos.

Nous devons rester attachés à cette immense conquête qu’est la libre circu-lation et installation mais avec une qualification essentielle, cette liberté doit être celle des Européens en Europe. Elle ne doit pas s’appliquer systématiquement aux résidents Etrangers en Europe.

Un Allemand est libre d’aller et venir et s’installer en France mais pourquoi cela s’appliquerait à un Afghan résident en Allemagne même en situation régulière? Notre union est celle des peuples de ce continent pas nécessaire-ment celle des Etrangers qui séjournent dans chacun des pays.

Il faut bien sûr être pragmatique. Aucun pays européen ne voit de problème à ce qu’un Américain légalement établi en Europe puisse librement se bala-der sur notre continent mais pourquoi accepterions-nous que les centaines de milliers de Syriens, Afghans, Pakistanais, etc que l’Allemagne a laissé en-trer, et va continuer à le faire, puissent voyager au sein de l’UE comme ils leur semblent.

Chaque pays européen a une sensibilité à l’immigration extra-européenne ou extra-occidentale qui lui est propre, par ailleurs nos besoins d’immigra-tion sont très différents : de nombreux pays sont véritablement menacés de dépeuplement car les couples portugais, allemands, espagnols, polonais, italiens etc sont inconsciemment engagés dans une logique de suicide col-lectif. Ce n’est pas notre cas et nous n’avons aucune raison de nous retrouver dans une situation où la politique migratoire d’un pays de l’UE puisse nous

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impacter. Imaginons un pays qui ouvre grandes ses portes puis plus tard durcit son modèle social, provoquant l’exode des Etrangers qu’il a accueilli vers d’autres pays européens pour y chercher des conditions plus favo-rables!

Schengen doit être profondément refondé autour de deux principes fonda-mentaux :

- Libre-circulation et installation des Européens qui sont par-tout chez eux dans cette union.

- Pas de libre-circulation des Etrangers sauf accord spéci-fiques pays par pays.

Et ce n’est pas si difficile à mettre en œuvre : lorsqu’un pays européen ac-corde un visa de long séjour à un étranger il interroge tous les autres pays pour obtenir leurs accords. Si un pays le rejette, l’étranger ne pourra s’y rendre qu’après avoir obtenu un visa spécifique du pays en question s’il sou-haite s’y rendre.

Pour les visas de tourisme c’est pareil.

Tout cela devra être informatisé pour que les délais de délivrance soient ra-pides.

Si l’Allemagne continue à accueillir des centaines de milliers de migrants – ce qui est prévu- et bien la Pologne ou la France pourra s’opposer à ce que ces migrants puissent librement se rendre chez elle.

L’Etranger se verra notifier par les autorités allemandes que sa carte de sé-jour ne l’autorise pas à franchir la frontière de l’Oder ou du Rhin sans visa et que s’il le fait il s’expose à être interpellé et pénalisé par les autorités po-lonaises ou françaises.

Pour les Américains, Australiens, Singapouriens, Néo-Zelandais, Cana-diens, Taiwanais, Singapouriens, Coréens, Chiliens, Argentins, Emiratis, Gabonais et quelques autres pays qui ne sont pas des sources d’immigration indésirable leur résidents légaux chez nous auront la liberté de circulation en Europe au titre d’accord bilatéraux que nous autoriserons l’UE à signer avec eux.

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Le Marché Commun aussi appelé Marché Unique est irréversible. On ne va pas rétablir de frontières douanières entre nous ni se taxer les uns les autres.

Mais nous n’avons pas tous la même problématique ou les mêmes difficul-tés commerciales avec les pays-tiers.

L’Allemagne est ravie de son commerce équilibré avec la Chine, formidable débouché pour l’industrie allemande. Le nouvel Empire du Milieu en re-vanche nous écrase, nous Français, de ses excédents insupportables avec 25 milliards d’Euros (Chine continentale + Hong Kong). Que l’Allemagne ne souhaite pas se protéger contre ce que j’appelle « le dumping systémique chinois » c’est son affaire mais au nom de quel principe notre voisin pourrait s’opposer à ce que nous recourions à des mesures de protection contre le saccage de notre économie ?

Ici il en est comme de la problématique de Schengen, pas de restrictions pour les produits européens dans le marché commun mais s’agissant des produits étrangers nous devons pouvoir agir sélectivement pour nous dé-fendre quand nos intérêts nationaux fondamentaux sont attaqués. Et comment ne pas reconnaitre que nous avons un très sérieux problème avec la Chine dont la Commission Européenne se moque comme d’une guigne dans son libre-échangisme aveugle et sourd.

Même Emmanuel Macron a dit publiquement que le déficit massif avec Pé-kin n’était pas acceptable. Mais combien d’autres Président et Ministres l’ont fait avant lui sans que les Chinois, goguenards et indifférents, changent leur stratégie d’exportation à outrance aidée par une monnaie sous-évaluée, une main d’oeuvre surexploitée et tout cela à une échelle gigantesque.

La seule chose que les Chinois comprendront ce sont des sanctions doua-nières que la Commission soutenue par l’Allemagne et les pays du Benelux refuseront absolument d’appliquer car les premiers exportent massivement en Chine et leurs groupes y ont quantité d’usines et les seconds car ils sont avec les ports d’Anvers et de Rotterdam, les grands logisticiens de ce pillage de l’Europe.

Et le mot de « pillage » n’est pas outrancier quand on sait que ce sont envi-ron 130 milliards de déficits que la Chine inflige à l’UE.

Il est évident que là aussi le pragmatisme doit prévaloir car on ne peut pas laisser chaque pays décider de mettre des droits de douanes sur un pays

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tiers à son bon vouloir au risque de créer une situation chaotique sur le mar-ché européen.

Cette possibilité doit exister si et seulement si un pays subit ce que j’appelle un déficit structurel, de longue durée et exorbitant. La Chine est le plus grand dénominateur commun entre Européens en la matière et nous auto-riser à surtaxer ses produits devrait être possible.

Je reviendrai sur ce point.

Il y a aussi le travail détaché. C’est très énervant je peux le comprendre mais quand sur ce sujet on discute avec des chefs d’entreprises on commence à se demander si cet afflux n’est pas tout simplement lié au fait que quantité de jobs ne trouvent plus preneurs auprès des Français.

Si l’on ajoute l’agriculture et le bâtiment, secteurs à jobs pénibles, on trouve environ 50% des détachés. Combien de Français veulent travailler sur des chantiers ou dans les champs ? Qui à part les Roumains accepte de faire le ramassage des fruits et légumes ?

Ce qui n’est pas acceptable c’est la fraude mais elle existe car nous n’avons pas assez d’inspecteurs du travail ou des URSSAF. Voilà un secteur où on aurait besoin d’avoir plus de monde au lieu de multiplier les jobs « à la con » dans la culture, l’animation, le sport, etc.

Je vais être franc et direct. Il n’est pas question de supprimer la Directive Détachement et cela pour 4 raisons essentielles.

- Elle permet à nos entreprises de trouver de la main-d’oeuvre pour des jobs que les Français ne veulent pas faire ou à des salaires prohibitifs

- Nous avons plus de 170.000 Français cadres, profs et techniciens qui travaillent dans l’UE sous ce régime. Ce qui fait un solde net de 350.000 travailleurs en France à comparer avec un total de 17 millions dans le secteur marchand soit 2%.

- Les travailleurs détachés en France comme dans les autres pays « riches » d’Europe sont issus des pays les plus pauvres ce qui représente une forme de solidarité intra-UE. Et pour aller au fond des choses je préfère cent fois un détaché polonais qu’un réfugié afghan.

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- Enfin, si nous mettions en place les nouvelles baisses de charges de 25 milliards d’Euros proposées plus haut alors l’avantage comparatif (horsfraude) d’un travailleur détaché par rapport à un travailleur fran-çais qui s’est déjà beaucoup réduit deviendrait quasi-nul.

La réforme que l’UE vient de conclure sur cette question est une bonne chose même si on peut vivement regretter le fait qu’il faudra 4 ans pour qu’elle entre en vigueur.

La Politique Agricole Commune n’a aucune raison d’être remise en cause. Ce qu’il faut faire c’est mettre nos normes au niveau de celles de nos concurrents européens et pas au-dessus comme on le fait trop souvent, dé-velopper des labels locaux de qualité -bien contrôlés et fiables - pour les consommateurs qui souhaitent des produits ayant des caractéristiques éthiques et écologiques supérieures aux normes. Ils seront un peu plus chers comme c’est le cas pour le bio aujourd’hui et c’est normal.

Des millions d’entre nous seront prêts à cet effort mais on ne peut l’imposer à tous d’autant que les normes de l’UE sont déjà très protectrices.

La compétitivité de notre agriculture nous la retrouverions avec la part des 25 milliards de baisse de charges patronales qui reviendrait à ce secteur combinée à la baisse de 2.5 milliards de CSG-CRDS que nous lui concéde-rions au prix d’une hausse de 1 point de la TVA sur les produits alimentaires comme je l’ai proposé plus haut.

Sur le plan institutionnel il y a aussi des choses qui ne vont pas.

Le préambule du Traité de Lisbonne qui constitue le texte constitutionnel de l’UE actuel inclut des biais fédéralistes que je conteste absolument.

Ainsi figurent des phrases comme :

« RÉSOLUS à mettre en œuvre une politique étrangère et de sécurité com-mune, y compris la définition progressive d'une politique de défense commune, qui pourrait conduire à une défense commune, conformément aux dispositions de l'article 42, renforçant ainsi l'identité de l'Europe et son indépendance afin de promouvoir la paix, la sécurité et le progrès en Eu-rope et dans le monde, »

RÉSOLUS à poursuivre le processus créant une union sans cesse plus étroite entre les peuples de l'Europe, dans laquelle les décisions sont prises

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le plus près possible des citoyens, conformément au principe de subsidia-rité, »

Ces deux phrases symbolisent l’objectif « états-uniens » de l’UE actuelle car après une monnaie commune, une diplomatie commune et une armée com-mune qu’est-ce qui nous différenciera des USA ?

Il faut bien le dire, Nicolas Sarkozy nous l’a bien « mis à l’envers » dans cette affaire avec le Traité de Lisbonne, nouveau pas vers la dilution des nations européennes dans une structure post-nationale.

Ici aussi il faut se lever et dire stop.

Nous ne voulons pas aller dans cette direction et pour bien marquer cette volonté, nous devons exiger une réforme de l’UE qui comprend au moins 10 mesures symboliques et essentielles :

- La suppression du paragraphe sur la notion « d’union toujours plus étroite » qui affiche clairement l’intention fédéraliste.

- La révision du mode de décision au sein du Conseil Européen afin de renforcer la possibilité pour un grand Etat comme le nôtre de bloquer des initiatives contraires à nos intérêts.

- La suppression de la fonction de Haut Représentant de l’Union pour les Affaires Etrangères et de son Service Européen de l’Action Exté-rieure qui incarne la volonté de Bruxelles de doter l’UE d’un véritable rôle diplomatique au niveau mondial.

- La suppression du Comité des Régions de l’UE. Qu’est-ce que c’est que ce bidule dont nous n’avez jamais entendu parler ? Je vais y revenir

- En liaison avec le point précédent la profonde refonte de la politique d’aide régionale de l’UE.

- Le relèvement du nombre de Députés au Parlement Européen pour les grands pays sous-représentés.

- Le renforcement des grands pays au sein de la Commission.

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- Le changement de mode de calcul de la contribution au budget de l’UE

- Recréer des grands projets industriels européens

- Reprendre une partie de notre souveraineté douanière pour contrer le pillage de notre économie par certains pays prédateurs.

La première mesure est assez simple, il faut retirer cette phrase un point c’est tout, donc je n’y reviendrai pas.

Sur la deuxième il faut d’abord se pencher sur les règles de la prise de décisions au Conseil Européen qui constitue le vrai centre du pouvoir dans l’UE. Les voici : La majorité qualifiée est atteinte si elle regroupe au moins 55 % des États membres représentant au moins 65 % de la popula-tion de l’Union européenne. Un tel système attribue donc une voix à chaque État membre tout en tenant compte de leur poids démographique.

Le traité de Lisbonne prévoit également une minorité de blocage com-posée d'au moins quatre États membres représentant plus de 35 % de la population de l’Union.

Pour mémoire nous représenterons 15% de la population de l’Union après le départ du Royaume-Uni.

Cette capacité du Conseil à statuer à la majorité est évidemment la caracté-ristique d’un système qui tend vers le fédéralisme puisqu’ une majorité d’Etats peut imposer sa volonté à d’autres nations de l’Union. C’est l’essence même de l’abandon de souveraineté au nom de l’efficacité décisionnelle.

Il faut être réaliste sur les possibilités de changement dans ce domaine cru-cial.

Revenir à un droit de veto pour chaque Etat sur tous les sujets est impos-sible car le mécanisme décisionnel se gripperait et il n’y aura jamais d’accord entre les Etats membres pour un tel recul sur le plan institutionnel.

L’instauration d’un droit de veto pour les « grands Etats » serait lui massi-vement rejeté par les petits et moyens pays.

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Il y n’y a en fait qu’une solution : abaisser le ratio de la minorité de blocage à 3 Etats et 25% de la population de l’Union ce qui la rend nettement plus atteignable pour un pays comme le nôtre.

Rassembler autour de la France, qui pèse pour 15%, 2 autres pays ou plus avec 46.5 millions d’habitants au moins est tout de même autrement plus facile que 3 autres et 93 millions comme c’est le cas aujourd’hui.

La troisième consiste à supprimer le rôle diplomatique de l’UE avec l’élimination du poste de Haut Représentant de l’Union pour les Af-faires Extérieures et de son service.

Regardons la définition de sa mission :

• Conduit la politique étrangère et de sécurité commune de l'Union

• Contribue par ses propositions à l'élaboration de cette politique et l'exécute en tant que mandataire du Conseil, et assure la mise en œuvre des décisions adoptées dans ce domaine ;

• Préside le Conseil des Affaires étrangères ;

• Est l'un des vice-présidents de la Commission. Il veille à la cohérence de l'action extérieure de l'Union. Il est chargé, au sein de la Commis-sion, des responsabilités qui incombent à cette dernière dans le domaine des relations extérieures et de la coordination des autres as-pects de l'action extérieure de l'Union ;

• Représente l'Union pour les matières relevant de la politique étran-gère et de sécurité commune, conduit au nom de l'Union le dialogue politique avec les tiers et exprime la position de l'Union dans les orga-nisations internationales et au sein des conférences internationales ;

• Exerce son autorité sur le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) et sur les délégations de l'Union dans les pays tiers et auprès des organisations internationales.

La différence entre la description de la fonction du Secrétaire d’Etat améri-cain aux Affaires Etrangères et celle du Haut Représentant de l’UE doit avoir l’épaisseur d’un papier à cigarettes.

La Haute Représentante actuelle Madame Mogherini dispose aussi du Ser-vice de l’Action Extérieure.

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Il suffit de lire le texte que lui consacre le site « touteL’Europe.eu » officine au service de la disparition des Etats-Nations d’Europe, pour bien com-prendre l’objectif de sa création.

« Par l'instauration de ce service diplomatique, l'Union européenne entend parler d’une seule voix et espère acquérir une véritable présence sur la scène internationale. Depuis le début de l'année 2011, le SEAE constitue donc le service diplomatique de l'Union européenne, à la fois à Bruxelles et à l'étranger ».

La feuille de route est tracée et les antinationaux ont fixés la destination: « Une seule voix » celle de Bruxelles bien entendu.

En 2016 le SEAE était composé de 4.237 agents, dont 1.953 dans son siège bruxellois et 2.284 dans ses 139 délégations dans le Monde qui sont consi-dérées comme des Ambassades et les « Chefs de Délégation » ont rang d‘Ambassadeurs. Le budget du SEAE est d'environ 660 millions d'euros.

C’est donc une véritable diplomatie européenne supra-nationale que tant la Droite que la Gauche française ont laissé se créer.

Pour être honnête le rôle du Haut Représentant est encore modeste et au-cun pays-tiers ne comprend très bien qui il doit écouter, les Ministres des Affaires Etrangères des grands pays de l’UE ou la Haute Représentante de l’UE ?

C’est précisément pour cette raison que les euro-fédéralistes poussent à un renforcement constant de cette fonction afin qu’elle finisse par devenir la voix d’une diplomatie fédérée qui aura le pas sur les diplomaties nationales.

Une fois que nous aurons post-nationalisé cette attribution ultra-régalienne que sont les Affaires Etrangères, la Défense suivra sans efforts.

Etant donné que « la guerre est la poursuite de la diplomatie par d’autres moyens » on nous dira que cela n’a pas de sens d’avoir une diplomatie fé-dérale si nous ne disposons pas d’une armée fédérale. Tout cela est d’une logique implacable et il faut reconnaitre aux adversaires de nos nations une vision à long terme implémentée avec patience. Ils savent quand il ne faut pas appuyer trop fort de peur de réveiller les consciences nationales, ils tis-sent leur toile avec une patience et une constance de Pénélope. Quand les circonstances s’y prêtent ils insèrent une nouvelle brique dans l’édifice

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qu’ils construisent étage par étage. Leur stratégie est simple : avancer, con-solider puis avancer à nouveau. L’Etat-Nation lui recule pas à pas mais parfois c’est un véritable saut en arrière comme à Lisbonne avec Sarkozy qui appartient à cette liste de Présidents qui ont « défait la France » comme l’écrivait assez justement Louis Aliot dans un livre pas mal.

Cette stratégie atteindra son objectif si les nationalistes modérés et « unio-nistes » n’infligent pas aux européistes des défaites et des retraits.

Retirer à la Commission la responsabilité et au Parlement Européen la su-pervision de la « Politique Extérieure et de Sécurité Commune » pour la confier à un organe strictement inter-gouvernemental de coopération serait une grande victoire car cela constituerait l’effondrement de tout un pan du plan fédéraliste. Les Délégations Européennes devront être fermées et dans chaque pays existera, comme c’est déjà le cas, un cadre de discussion et de coopération formel entre les ambassades des pays de l’UE avec une présidence tour-nante qui correspond à celle de l’Union. Ainsi les diplomaties nationales doivent reprendre toute leur place et la notion de « diplomatie européenne » ou de « défense européenne » pilotée par une structure communautaire doit disparaitre afin d’affirmer avec la plus grande netteté l’absence de perspectives supra-nationales en la ma-tière. La coopération inter-gouvernementales oui, l’abdication progressive de ces prérogatives qui sont l’essence d’une nation, non !

Il y a un autre domaine moins connu où l’UE s’est peu à peu introduite. Il s’agit de l’aide au développement via le Fond Européen de Développement. Doté d’un budget de 30,5 milliards d’euros sur la période 2014 – 2020.

Le FED soutient les actions visant à promouvoir le développement écono-mique, social et humain ainsi que la coopération régionale dans les pays et territoires en voie de développement.

Il est à noter que le FED est financé par des contributions volontaires des Etats membres et reste ainsi hors du budget de l'UE.

Combien la France contribue t’-elle à ce « machin » qui constitue une du-plication pure et simple de notre propre politique d’aide et de coopération ? 17.8% soit 5.5 milliards d’Euros sur 7 ans ou 775 millions d’Euros par an.

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Pourquoi diable avons-nous besoin de l’UE pour cela ?

Eh bien parce que pour les européistes, l’UE a besoin de tous ces éléments d’influence et de quasi-souveraineté pour se légitimer en tant que puissance supranationale

Nous devons sortir du FED et réintégrer les centaines de millions annuels que nous lui consacrons au renforcement de notre propre politique d’aide qui doit être profondément repensée comme je l’évoquerai plus tard.

Quatrièmement il faut mettre fin au Comité des Régions qui est une assemblée de 350 représentants locaux et régionaux des pays de l’Union siégeant à Bruxelles et permettant aux pouvoirs infranationaux de faire entendre directement leur voix au sein du système institutionnel de l'UE. En fait cette institution fait partie de la stratégie de l’UE de miner les Etats-Nations en renforçant le lien direct entre Bruxelles et les Régions des pays-membres. Le supprimer revient à envoyer un message très fort à la bureaucratie européenne : « vos seuls interlocuteurs sont les Etats, vous n’irez pas en dessous de ce niveau car nous ne sommes pas un ensemble fédéral ».

La mesure numéro 5 est étroitement liée à la précédente. Dans le schéma actuel une partie de l’argent que la France paye à Bruxelles revient dans nos territoires par le canal de 5 fonds européens. Du budget cumulé annuel de 50 milliards dont disposent ces fonds, nos territoires en reçoivent un peu plus de 2 milliards ce qui permet aux bureaucrates européens de mettre leur nez dans nos politiques de développement territorial dont ils ne devraient pas se mêler. Les 2 milliards devraient être reversés à l’Etat qui se chargera de l’allouer aux territoires selon les priorités qu’il a défini.

Il y a 2 autres aspects du fonctionnement de l’UE qui sont tout simplement inacceptables. Prenons d’abord la représentation des différents pays au Parlement Européen.

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Les chiffres sont clairs et même si la nouvelle répartition après le départ du

Royaume-Uni va nous permettre de marginalement améliorer ce ratio

puisque nous allons passer de 74 à 79 Députés Européens soit 1 pour

841.000 habitants au lieu de 891.000 ce ratio est insensé quand on voit que

nous sommes 2, 3 4 5 ou 10 fois moins bien représentés que d’autres

peuples.

Le Parlement Européen a décidé de ne pas réallouer la totalité des sièges

laissés vacants par le Royaume-Uni aux grands pays puisque seuls 27 sièges

ont été redistribués : à l’Espagne (de 54 à 59), l’Italie (de 73 à 76), les Pays-

Bas (de 26 à 29), l’Irlande (de 11 à 13) ou encore la Pologne (de 51 à 52) et

de 74 à 79 pour la France.

46 sièges des 73 ont été laissés « en réserve » pour des futures adhésions ou

des listes « transnationales »

C’est inacceptable et nous devons exiger que ces sièges soient tous réalloués en priorité aux grands pays (dont la France bien sûr) qui sont encore très sousreprésentés (nous avons à peine 10% des sièges à ce Parlement) et cela renforcerait notre influence.

Si de nouvelles adhésions devaient avoir lieu il faudra alors réduire la re-présentation des « nains » ou des petits pays sur-représentés.

Il est délirant d’avoir fixé à 6 députés le minimum pour les micros pays car du coup cela crée un phénomène de tassement terrible pour les grands pays. Malte, sympathique cailloux de 300.000 habitants au milieu de la Méditer-ranée mérite au mieux 4 représentants, le Luxembourg pareil, Chypre et l’Estonie 5 et si on rectifie ainsi tout le long de la chaine nous atteindrons des chiffres qui pourront dégager de la marge pour accueillir à terme les derniers candidats.

Il existe une autre aberration qui est de la composition de la Commis-sion Européenne et qu’il faut corriger. Dans le système actuel chaque pays se voit attribuer un Commissaire européen donc 27 après le départ du Royaume-Uni. Le caractère absolument délirant de cette structure c’est que les grandes puissances de l’Union n’en ont pas davantage que les « nains ».

1 Commissaire maltais, 1 Commissaire français. On nous explique que cela n’a pas d’importance car un Commissaire n’est pas censé représenter un

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pays. Qui est dupe de cette supercherie ! Il est essentiel que la Commission ait une composition qui prend en compte l’importance des pays.

Ainsi cet organe très important est aujourd’hui présidé par un Luxembour-geois, son prédécesseur était un Portugais et pendant une longue période, mais l’attribution des postes intègre une véritable prime à la petitesse du pays.

Voici la liste des 6 Vice-Présidents de la commission actuelle.

Andrus ANSIP - Vice-président - Marché unique numérique – Estonie

Valdis DOMBROVSKIS - Vice-président - Euro et Dialogue social, et Stabi-lité financière, Services financiers et Union des marchés de capitaux - Lettonie

Jyrki KATAINEN - Vice-président - Emploi, Croissance, Investissement et Compétitivité - Finlande

Federica MOGHERINI - Vice-présidente - Haute représentante pour les af-faires étrangères et la politique de sécurité - Italie

Maroš ŠEFČOVIČ - Vice-président - Energie - Slovaquie

Frans TIMMERMANS - Vice-président - Meilleure réglementation, rela-tions interinstitutionnelles, Etat de droit, Charte des droits fondamentaux, Développement durable - Pays-Bas

4 des 6 Vice-Présidents sont issus de petits voire de très petits pays comme l’Estonie et la Lettonie.

Les 2 grands pays fondateurs que sont l’Allemagne et la France représentant près d’un tiers de la population de l’Union et plus d’un tiers de sa puissance économique n’ont que 2 de leurs citoyens dans une structure clé qui en compte 27.

Il ne s’agit pas d’humilier ou de rabaisser les petits états membres mais d’être juste.

Il est profondément et totalement inacceptable que dans un exécutif aussi important les grands pays fondateurs soient aussi sous-représentés au vu de leur poids humain et économique.

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D’importants changements s’imposent car il devient insupportable d’être les moteurs de cette UE mais de rester cachés sous le capot en laissant de nombreux postes stratégiques à des « schtroumpfs » pour satisfaire leurs egos nationaux.

L’Allemagne, la France et l’Italie devraient avoir chacun 2 Commissaires ou 1 si le Président de la Commission est issu d’un de ces pays. Les pays moyens 1 et les petits pays devraient en avoir 1 en alternance tous les 10 ans ou 15 ans pour les plus petits.

La huitième réforme doit traiter de notre contribution au budget de l’UE.

Avant d’en arriver là je commencerais par évoquer un aspect important de notre relation avec l’Europe : celui de notre gravissime déficit commercial avec le reste de l’UE une fois que le Royaume Uni nous aura quitté.

La situation actuelle est la suivante : il existe un seul pays de l’Union avec qui nous avons un confortable excédent commercial, il s’agit du Royaume-Uni qui est bon an mal an nous achète chaque année 10 milliards de plus que ce que nous lui vendons. Quittant l’UE l’année prochaine nos voisins d’outre-manche ne seront plus dans cette statistique.

Nos relations avec le reste de l’UE sont très déficitaires à l’exception de l’Es-pagne avec qui notre commerce est équilibré. Avec la Zone Euro nous avons perdu 43 milliards d’Euros en 2017 dont une grande partie représentée par le déficit avec l’Allemagne solidement installé au niveau de 16-17 milliards, 9 milliards avec les Pays-Bas, 4 milliards avec la Belgique, 6 milliards avec l’Italie, etc.

Deux petits bémols toutefois.

Le premier c’est que ce déficit très lourd doit être relativisé par la masse des échanges en jeu. On exporte environ 214 milliards d’Euros vers vos parte-naires de l’Eurozone et on leur achète 257 milliards. Au petit jeu d’une guerre commerciale entre nous on a aussi beaucoup à perdre.

Le deuxième c’est l’importance du solde touristique avec ces pays et qui nous est favorable de plusieurs milliards d’Euros par an.

Plus délirant les 2.5 milliards d’Euros de déficit avec la petite république tchèque qui est hors-zone Euro et déverse chaque année dans notre pays des

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centaines de milliers de bagnoles dont pas mal de Peugeot Citroën (108 et C1) fabriquées là-bas.

Au total nous avons 5 milliards de déficit avec les pays dits « de l’Est » (Po-logne, Hongrie, Slovaquie, Pays Baltes, Roumanie , Bulgarie etc)

D’ailleurs avec c’est dernier c’est le lait, le beurre et la crémière : un accès totalement libre à nos marchés et sans aucun droit de douane ce qui favorise fortement ces pays à bas couts de main-d’œuvre, bénéficiant d’aides régio-nales importantes dont une partie atterri dans les poches des entreprises locales sous forme de subventions diverses (je vais en parler dans un ins-tant) et enfin la libre exportation de main d’oeuvre vers nos pays grâce à la Directive Détachement.

Pour utiliser un langage de Vaudeville, être cocu c’est déjà désagréable mais entretenir l’amant de sa femme cela commence à faire beaucoup !

Face à ce déséquilibre commerciale avec beaucoup de nos partenaires les populistes apportent deux réponses : d‘une part la sortie de l’Euro et la dé-valuation du Franc qui rendrait nos produits plus compétitifs et d’autre part l’instauration de taxes qui viseraient aussi les importations européennes.

S’agissant de l’Euro nous en avons déjà parlé quant à taxer les produits im-portés du reste de l’UE c’est la fin du marché commun donc de l’Union.

Il existe un moyen de corriger au moins partiellement cette situation par le biais de notre contribution au budget de l’UE et en particulier notre contri-bution nette c’est-àdire la différence entre ce que nous payons (environ 21 milliards par an) et ce que nous recevons (12 à 13 milliards) et qui se situe donc selon les années entre 8 et 9 milliards.

Pourquoi un pays qui subit un tel dommage à son économie par les déficits commerciaux importants qu’il supporte avec la plupart de ses partenaires devrait y ajouter une forte subvention au fonctionnement d’un système qui économiquement joue contre lui.

Dans sa démesure et sa logique du « tout casser » Marine Le Pen voulait la suppression des trois (monnaie unique, marché unique et contribution nette) mais son insistance pour sensiblement réduire la facture de l’UE pour la France était parfaitement légitime. Au titre de nos déficits commerciaux nous enrichissons déjà la plupart de nos partenaires alors il n’y a aucun scrupule à dire « on a déjà donné « même si c’est sous une autre forme.

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Dans la remise à plat de certains aspects de cette Union il faut avoir un mes-sage simple mais assorti de la même fermeté dont Maggie Thatcher a fait preuve en son temps quand elle disait « I want my money back » …….et qui fut couronnée de succès. La Grande-Bretagne grâce à l’opiniâtreté de « la Dame de Fer » réussit à baisser sa contribution de plusieurs milliards d’Eu-ros.

Garder la monnaie et le marché uniques d’accord mais continuer à payer une contribution nette aussi importante alors que nous subissons des défi-cits aussi prononcés, non ! Et cela d’autant que cet argent serait utile pour aider au redressement de notre économie. Il ne s’agit en aucun cas de le récupérer pour l’engloutir dans le trou sans fonds de nos dépenses pu-bliques et sociales mais de l’utiliser pour dynamiser la compétitivité de nos entreprises et reconquérir des parts de marché en Europe avec la baisse des charges.

Dans le mécanisme de calcul de la contribution d’un pays au budget euro-péen il faut introduire ces éléments d’excédents et de déficits commerciaux au sein de l’Union afin de faire payer plus les gagnants et moins les perdants comme nous.

Il faut également prendre en compte non plus le Produit National Brut pour mesurer la richesse d’un pays, chiffre qui joue un rôle crucial dans la for-mule de calcul actuel pour savoir qui paie quoi, mais le PNB corrigé de la Parité de Pouvoir d’Achat. C’est un peu compliqué mais je m’explique. Si on utilise le chiffre du PNB les habitants de certains pays paraissent pauvres mais cela ne prend pas en compte le cout de la vie dans ces pays. Lorsque je vivais en Pologne je voyais bien que les salaires étaient plus faibles qu’en France mais quantité de choses y sont aussi beaucoup moins chers : le loge-ment, la nourriture, les transports, les divertissements, etc. La « parité de pouvoir d’achat » rétablit la vérité de l’écart de niveau de vie entre les habi-tants des différents pays.

Je vais prendre quelques exemples sur la base de chiffres un peu ancien (2013) et établis par le très sérieux FMI et qui nous donne la différence entre le PIB par habitant et celui corrigé de la parité de pouvoir d’achat (PPA)

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(En USD) PIB par hab PIB par habitant

PPA

France 44.099 39.813

Allemagne 44.999 43.475

Pologne 13.435 23.273

Portugal 20.995 25.643

Slovaquie 17.706 26.616

Suède 58.014 43.407

Pays-Bas 50.816 46.440

Quels enseignements tirer de ces quelques éléments ?

Que certains peuples sont en fait moins riches qu’on ne le pense et d’autres bien plus aisés qu’on ne le dit car les écarts de cout de la vie sont considé-rables.

Les Français, les Suédois et les Néerlandais subissent par exemple des prix de l’immobilier élevés ce qui n’est pas le cas des Allemands et ceci explique que les trois premiers pays que je viens de citer corrigent beaucoup vers le bas quand on passe du PIB au PB corrigé de la PPA mais pas l’Allemagne.

En Pologne et Slovaquie le cout de la vie est bas et les logements peu chers ce qui fait qu’on y vit beaucoup mieux avec le même salaire qu’en France et ce qui se voit dans le bond entre PIB et PIB PPA.

Or l’UE effectue depuis des années des transferts massifs vers ces pays à faible PIB par habitant donc apparemment pauvres mais qui le sont bien moins que cela une fois que le chiffre brut est corrigé de la Parité de Pouvoir d’Achat. Qui paie ? Les couillons de Français et d’autres ……avec leurs im-pôts. Eh bien il serait peut-être temps d’appuyer sur le bouton « pause » et de revoir cela.

Avec toutes ces corrections j’ai la conviction que nous pouvons baisser de 5 milliards d’Euros par an notre contribution nette au budget européen et cela participerait au financement des 25 milliards d’Euros de baisses de charges pour nos entreprises que j’ai déjà évoqué.

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Avant d’en terminer avec la question budgétaire je vais traiter du scandale que représente certaines subventions européennes. Il s’agit de celles versées par l’UE aux entreprises des pays émergents de l’Union. J’étais aux pre-mières loges en Pologne. En tant que Directeur Général d’une banque je faisais la tournée de nos entreprises clientes et dont la majorité était des sociétés locales. Le nombre de fois où je suis tombé sur un entrepreneur polonais heureux qui m’expliquait avoir pu créer sa société, l’avoir moder-nisée et développée grâce à des subventions européennes qui pouvaient atteindre 50% des investissements requis est incalculable. Je n’exagère pas en disant qu’une bonne partie du tissu industriel de ce pays a été recréé grâce à ces dotations qui se substituaient purement et simplement au capital privé local. Cela est bien sûr vrai pour d’autres pays de l’Est.

Ainsi, un exemple parmi d’autres, la montée en puissance de la filière boi-sameublement polonaise qui a largement liquidé la nôtre doit beaucoup à des aides bruxelloises qui ont permis à ce pays de se doter des machines les plus récentes opérées par des ouvriers payés moitié moins que chez nous. Comment résister quand vos concurrents bénéficient non seulement d’une main d’oeuvre à bas cout mais également de machines derniers cris dont ils ne payent que 50% du prix ?

Une image m’est restée de mon séjour à Varsovie. En 2014 le premier mi-nistre polonais de l’époque Donald Tusk avait décidé de fêter avec ses collègues à Bruxelles une grande victoire : le budget record d’aides que son pays avait obtenu de l’UE : 110 milliards d’Euros sur la période 2014-2020 et dont une bonne partie allait irriguer la modernisation des entreprises lo-cales. Les TV nationales nous montraient le magnifique gâteau qui avait été confectionné pour cette belle fête : une superbe piècemontée faite de billets de 500 Zloty (la plus grosse coupure) en sucre.

J’aime beaucoup ce pays donc j’étais content pour eux mais je savais que nous Français aurions à acquitter 20 milliards sur les 110 et dont une partie allait permettre à nos amis d’acheter des machines allemandes ou japo-naises pour mieux concurrencer nos propres entreprises.

Dans les prochains mois vont se décider à Bruxelles les enveloppes d’aides pour ces pays couvrant la période 2021-2028. Il faut espérer que notre gou-vernement ne va plus accepter que les aides européennes bénéficient au secteur privé.

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En neuvième position je ferais figurer la nécessité pour l’Europe de se doter de projets concrets et positifs pour nos économies. Le droit des envahisseurs à s’installer chez nous et la destruction de nos Etats-Na-tions mobilisent beaucoup les européistes mais pourquoi ne pas faire une chose plus utile et plus structurante pour l’économie de notre continent : La création d’un Airbus de la mer par exemple.

La construction navale civile européenne a été sauvagement détruite par l’Asie ces 50 dernières années.

L’UE est avec les USA le plus grand ensemble marchand du monde avec une écrasante majorité de nos importations et de nos exportations effectuées par mer. 75 % du commerce extérieur de l’UE et 40 % de son commerce intérieur se font par mer.

L’Europe s’est repliée sur la construction de navires de passagers ou paque-bots de luxe qui représentent à eux seuls 83 % des commandes des chantiers européens mais ne représente qu’une part infime de ce qui se construit mondialement en tonnage et en valeur. Il y a également la construction na-vale militaire mais qui est extraordinairement compliquée car chaque fois que l’on exporte on est pris dans des obligations de production locale comme ce fut le cas pour les contrats que la DCNS (maintenant Naval Group) a signé avec le Pakistan, l’Inde et pire encore celui qu’elle vient de gagner en Australie dont le chiffre est impressionnant (35 milliards d’Euros pour 12 sous-marins) mais dont l’essentiel sera réalisé sur les chantiers d’Adelaïde.

Toute la partie marine marchande évidemment essentielle a quasiment dis-paru au profit de l’Asie.

Un article très intéressant du journal l’Opinion du 20 octobre 2016 nous livrait les éléments suivants : « En 1965, le continent représentait 60 % de la construction navale mondiale. En 2013, il ne pèse plus que 2 à 3 % du volume », indique Patrick Boissier (ancien patron de la DCNS). « L’Europe s’est fait déposséder par les pays à faible coût », avec son lot de fermetures de chantiers et ses conflits sociaux. Certaines industries nationales, comme au Royaume-Uni ou en Belgique, n’ont pas survécu. D’autres – la France par exemple – ont pris le tournant vers le haut de gamme. Ces navires « complexes » sont de trois types : les navires de croisière, les « non-cargo vessels » (câbliers, bateaux de pêche ou de soutien offshore, etc.) et les bâ-timents militaires »

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La reconquête de cette industrie stratégique n’est pas une utopie (à la diffé-rence de la volonté de créer des GAFA européens) car nous avons deux atouts majeurs :

- Plusieurs des plus grandes compagnies maritimes mondiales sont eu-ropéennes dont une française CMA-CGM, une allemande Hapag Lloyd, une italienne MSC et bien sur le géant danois Maersk premier mondial. Ainsi l’Europe contrôle près de la moitié de la flotte mondiale (670 millions de tonnes en port lourd) ; le shipping européen pèse près de 70 Milliards de Chiffre d’Affaires.

- Les 1.200 ports européens représentent 3,7 milliards de tonnes de marchandises et 385 millions de passagers pour 3 millions d’emplois.

- Nous avons encore de superbes chantiers à Gdansk (Pologne), Brême (Allemagne), Saint-Nazaire évidemment et à Monfalcone à coté de Trieste en Italie. Les compétences ont été maintenues grâce aux insti-tuts techniques et aux universités que nous avons pu garder.

Reconquérir une partie de ce marché permettrait la création de dizaines de milliers d’emploi directs et indirects mais pour ce faire il faut une forte vo-lonté politique européenne et surtout accepter de subventionner sans vergogne cette renaissance.

Cela provoquerait des protestations en Corée du Sud à qui nous dirons que nous sommes désolés et en Chine (premier constructeur mondial) à qui nous devrons faire une bras d’honneur vue la destruction systématique et organisée que ce pays a infligé à nos industries.

Les Américains s’en foutent car cela fait longtemps qu’ils ont laissé tomber toute ambition maritime non-militaire.

Nous devrions évidemment appliquer sur nos grandes compagnies mari-times européennes que j’ai citées plus haut des pressions amicales mais fermes pour acheter « européen ».

Pour finir il faut aborder la question de notre souveraineté écono-mique et des graves problèmes commerciaux que nous avons avec certains pays prédateurs comme : la Chine (mais pas qu’elle !) et ses excé-dents de destruction massive.

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Toutes les hypothèses et toutes les raisons ont été invoquées pour expliquer les incroyables excédents commerciaux chinois et leurs effets dévastateurs sur certaines économies occidentales mais également sur de nombreux pays en développement qui ont tout simplement vu des pans entiers de leur in-dustrie disparaitre face à une concurrence chinoise imbattable tant sur les marchés extérieurs que sur leurs propres marchés domestiques.

La question que l’on peut se poser est la suivante : pourquoi face à une si-tuation aussi insupportable et depuis aussi longtemps aucune mesure n’a été prise en Europe pour forcer la Chine à limiter son agressivité commer-ciale ?

Il y a 4 raisons principales :

Idéologique d’abord : « le libre-échange c’est bien et si vous avez des déficits c’est que vous n’êtes pas bons ! » Démerdez-vous, trouvez des avantages comparatifs, innovez, faites ce que vous voulez mais ne touchez pas à la sa-cro-sainte liberté de commercer sans contrainte » !

La deuxième est diplomatico-économique : personne ne veut être le premier à se dresser contre la Chine de peur de menacer ses intérêts économiques et ses espoirs de véritablement profiter un jour de la croissance chinoise. C’est comme au Mikado, le premier qui bouge perd.

Seul Trump semble prendre les choses en mains en raison de l’énormité de son déficit et de la puissance des USA. L’UE avec ses profondes divisions sur le sujet est incapable de bouger.

Troisièmement les grandes multinationales américaines et européennes sont les alliés objectifs des autorités chinoises par leur lobbying actif pour empêcher nos pays d’engager des mesures de rétorsions commerciales contre ce pays car elles y ont réalisé des investissements importants et con-tinuent, malgré tous les déboires et discriminations qu’elles y subissent, de considérer la Chine comme leur « terre promise » de croissance. Parmi ces géants il en est un qui est totalement vent debout contre toutes « mauvaises manières » à l’égard de la Chine : Airbus. L'avionneur européen qui a long-temps dominé ce marché veut encore progresser dans l'Empire du Milieu, dont les besoins en avions neufs sont estimés à plus de 7.000 sur les vingt ans à venir.

Ces commandes sont la contrepartie du partenariat industriel noué par Air-bus avec l'industrie aéronautique chinoise.

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Depuis 2008, le constructeur européen, partenaire du chinois Avic, as-semble des A320 en Chine. Pour chaque avion « Made in China », Pékin commande un avion «Made in Europe». Pékin mène toutefois une politique de l'équilibre entre Airbus et Boeing. Le président Xi Jinping avait d’ailleurs passé commande de 300 Boeing lors de sa visite aux États-Unis en 2017. Parallèlement, la Chine acquiert des compétences dans tous les métiers avec la ferme intention de s'immiscer dans le duopole occidental sur le marché des avions de plus de 110 places. La firme nationale COMAC vient de réussir la certification de son premier avion.

La peur panique de nos dirigeants c’est de froisser la Chine et de perdre ce marché pour notre grand champion aéronautique sans qui - disons le fran-chement - notre déficit avec la Chine passerait d’affreux à atroce puisque sur les 18 milliards que nous avons vendu à ce pays en 2017 plus de 6 mil-liards sont liés à notre avionneur soit plus d’un tiers.

Le tableau suivant extrait du rapport annuel de notre Direction des Douanes est on ne peut plus parlant sur ce point. Dans nos exportations vers ce pays il y a les avions, très nettement devant, et après ce n’est pas tout à fait le désert mais la steppe. Du côté chinois on voit qu’ils nous vendent beaucoup et de tout. Nous nous laissons donc écraser par ce géant pour protéger un secteur d’activité : l’aéronautique ! Paris se bat pour Toulouse et le reste de la France n’a qu’à subir.

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Il y a enfin les consommateurs eux-mêmes qui sont les premiers à apprécier cette manne de produits dont la qualité s’est nettement améliorée avec le temps et dont les prix restent très attractifs. Taxer les produits chinois c’est s’attaquer au Dieu des Dieux, au Zeus de l’Olympe : le pouvoir d’achat !

Mais si la Chine fait de la destruction massive elle entraine dans son sillage deux autres pays asiatiques dont on ne parle jamais mais qui eux aussi com-mencent à se joindre à la curée.

Le Vietnam et le Bangladesh. Le premier évoque la guerre éponyme, le delta du Mékong, le film l’Amant, etc mais qui se doute que ce pays nous inflige un déficit commercial de 3.5 milliards d’Euros par an ?

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En fait c’est assez simple il ne nous achète presque rien à part quelques Air-bus de temps à autre et nous inonde de produits électroniques et vestimentaires.

Le plus effarant étant la montée en puissance ultra rapide de ce déficit qui était de 2.5 milliards en 2015 et s’est creusé d’un milliard supplémentaire en 2 ans !

Le Bangladesh avec qui nous sommes perdants de plus de 2 milliards par an est encore plus caricatural. Il ne nous achète rien (moins de 200 millions par an) et déverse sur notre marché 2.5 milliards de produits textiles.

C’est en partie à ce pays que nous devons l’effondrement du textile nord-africain qui même avec ses salaires très bas ne peut lutter contre des ou-vriers qui gagnent environ 55 Euros par mois !

Face à tous ces situations ubuesques que font nos dirigeants ? Rien ou presque.

J’exagère…ils font des voyages, des missions, des sommets bilatéraux pour venir expliquer à ces pays qu’il faut nous acheter plus, ce qui a une efficacité comparable à celle de péter dans une voile pour faire avancer un bateau.

Alors que faire ?

C’est assez simple: il faut d’abord dé-radicaliser le libre-échangisme qui est devenu une véritable sharia économique.

Nous avons à faire à des gens aussi dogmatiques et fanatiques que les isla-mistes de nos cités. Leur discours est beaucoup plus policé, leur manières plus élégantes, ils ne voilent pas leurs femmes, ne tirent sur personne mais nous enferment dans une burqa idéologique dont toute tentative de fuite est taxée de l’anathème suprême : protectionniste! « L’antisémite de l’économie » en quelque sorte.

Le protectionnisme même raisonnable et ciblé sur les plus gros tricheurs est pour les libéraux une forme de fascisme.

C’est comme la lutte contre l’immigration de masse pour la Gauche, elle fleure le parfum de la peste brune des années 30.

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Dans leur obscurantisme ils me font penser à l’église catholique en Afrique qui lutte contre la contraception car contraire au dogme même si la natalité explosive du continent le mène à sa perte.

Contre ces enragés il faut faire preuve de bon sens et de pragmatisme. Quand des échanges deviennent trop déséquilibrés il faut faire ce que nous faisons dans nos propres sociétés face à de trop grandes inégalités ou désé-quilibres: prendre des mesures correctives.

Et dans ce domaine il n’y a pas 36 solutions, quand le dialogue économique a depuis longtemps montré son inutilité il faut actionner le seul levier qui marche : la taxation.

Concrètement il faut remettre en cause - dans des situations exceptionnelles - un principe du marché unique qui est le Tarif Douanier Commun fixé par Bruxelles.

Ce mécanisme consiste à imposer les droits de douanes de l’UE – devenus quasiment inexistants – à un produit dans le pays où il est importé et à le laisser se balader dans le reste de l’union sans plus être taxé. Ainsi un pro-duit chinois qui entre par le port d’Hambourg sera taxé en Allemagne puis pourra transiter vers la France sans être taxé chez nous.

Nous devons absolument récupérer le droit de surtaxer les produits chinois, vietnamiens et bangladais lorsqu’ils entrent sur notre territoire directement mais également lorsqu’ils transitent par un autre pays de l’UE. C’est un peu compliqué techniquement mais tout à fait faisable.

Pourquoi ces trois pays ? Parce qu’ils nous infligent des dommages structu-rels, durables et importants (plus de 30 milliard de déficits à eux trois) et que des mesures de rétorsions de leur part auraient assez peu d’effets sur notre économie puisqu’ils nous achètent très peu et que cela ne concerne pour l’essentiel qu’Airbus.

Des représailles chinoises il y en aura bien sûr car ils nous imposeront une taxation réciproque sur nos propres produits.

Airbus ne devrait pas en souffrir massivement car la Chine ne veut en aucun cas dépendre uniquement de Boeing et frapper Airbus c’est aussi s’attaquer à l’Allemagne, immense partenaire européen de Pékin.

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Les vrais perdants seront les fabricants du luxe, des spiritueux et des grands vins, les LVMH, Rémy-Cointreau. Vues leurs marges colossales ils s’en re-mettront.

Une surtaxe de 20% sur les produits de ces trois pays nous rapporterait plus de 10 milliards d’Euros et aiderait à financer les 25 milliards de baisses de charges dont nos entreprises ont besoins pour redevenir globalement com-pétitive.

On va me dire que ce sont les consommateurs français qui paieront la fac-ture. En effet mais quoi de plus normal que de les sanctionner pour leur contribution – pas toujours volontaire ou consciente – à la destruction de notre économie par leur chasse effrénée aux prix les plus bas.

Je me souviens de l’interview de cette française dans un grand magasin à qui on demandait si elle était prête à payer quelques Euros de plus pour acheter un T-Shirt français. « Ah ben non, cela ampute mon pouvoir d’achat. » Gourdasse !

Il y a par contre une chose qu’il ne faut surtout pas faire, suivre les populistes incompétents dans leurs préconisations de la campagne de 2017 : nous pro-téger produit par produit, filière par filière.

L’illustration de cette « zozoïtude » en « FN majeur » j’en fus le témoin lors d’une interview du plus souriant mais sans doute pas du mieux renseigné des dirigeant de ce mouvement, David Rachline. Il prenait la défense des pépiniéristes de Fréjus qui subissaient, sur une fleurette dont j’ai oublié le nom, la rude concurrence de l’Espagne.

Et lorsque Jean-Jacques Bourdin lui demandait si selon le programme du FN, il fallait alors taxer les fleurs espagnoles il répondit par un « oui » franc.

Cet homme n’avait pas pris la précaution de jeter un œil sur le commerce franco-espagnol qui fait rare- est équilibré. Que voit-on quand on lit les sta-tistiques d’échanges avec nos voisins d’Outre-Pyrénées ?

Nous nous achetons et nous nous vendons des tas de choses et dans des do-maines très divers avec au final un solde légèrement positif pour nous en 2017, année pourtant tragique pour le commerce extérieur français.

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Que feraient nos amis espagnols si on commençait à taxer leurs produits qui gênent certains de nos producteurs ? Ils resteraient les bras-croisés, se la-menteraient poliment, se diraient que la France ayant une grande armée et des bombes nucléaires ils doivent se soumettre ?

Bienheureux les simples d’esprit! Ils se vengeraient bien évidemment et ils taxeraient à leur tour nos produits.

Mais pour être juste un autre personnage de la politique, à gauche cette fois, avait déjà parlé plus vite qu’il ne réfléchissait sur ces questions. Le Tartarin du Made in France, sieur Montebourg, était parti en guerre en 2012 contre les voitures coréennes accusant Hyundai et Kia de dumping.

Si produire des voitures de bonne qualité avec des garanties de 7 ans c’est du dumping alors soit ! Montebourg n’a pas poursuivi dans cette voie car ses adjoints à Bercy lui ont mis sous le nez des chiffres que ce grand benêt n’avait pas pris la peine de lire. Les statistiques du commerce avec la Corée. Et là, patatras, nos échanges sont équilibrés.

Si nous suivions ces protectionnistes « à la petite semaine » nous aurions donc à Bercy deux queues : celle de ceux qui viendraient réclamer des pro-tections pour leurs produits et celle de ceux qui voudraient s’y opposer car ils subiraient des mesures de rétorsions des pays visés sur les leurs.

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Je vais aborder la relation homme-femme et la famille, sujets qui me tiennent à cœur et où là aussi le bon sens a toute sa place.

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Hommes et Femmes

L’égalité Homme-Femme est une formidable conquête et le fait que cette dernière est partout dans l’espace public, y prend toute sa place, puisse tra-vailler dans tous les domaines – TOUS- et y occuper tous les postes est une des plus belles avancées de la civilisation occidentale et de celles qui s’y ap-parentent.

Mais il ne peut pas y avoir un droit à la parité car cela crée un formidable injustice. La parité n’est au fond qu’une proportionnalité. Il y a 50% de femmes donc il faudrait qu’elles détiennent 50% de tout. Il doit y avoir 50% de Ministres, de Députés, de PDG, de Directeurs, de cadre supérieurs, etc.

Si l’on adopte cette approche au lieu d’en rester à la réussite au mérite sans discrimination aucune alors d’autres groupes humains vont réclamer la même proportionnalité. Si les femmes ont droit à la parité donc à la propor-tionnalité quid des autres « discriminations ». En se basant sur les statistiques l’injustice faite aux minorités est criante. La proportion de Noirs et de Maghrébins dans la haute sphère politique, administrative et économique est ridicule par rapport à leur poids numérique dans la popu-lation.

Qu’y a-t-il de choquant dans ce cas à ce que le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN) demande la juste représentation des Noirs à tous les niveaux de notre société.

Les Arabes s’y mettront et ils n’auront pas tort.

Il est intolérable qu’une femme plus qualifiée et plus compétente qu’un homme se voit nier un poste ou une promotion au motif qu’elle est une femme mais symétriquement au nom de quelle morale une femme serait préférée à un homme plus expérimenté et plus compétent pour un poste convoité afin de créer la « parité » ou plus subtilement la « diversité » ?

Plusieurs arguments sont avancés.

Les hommes se coopteraient entre eux ! Ben voyons et pourquoi donc ? Parce qu’ils se font des cadeaux réciproques dans la course au pouvoir ou à l’argent ? Il faut vraiment ne jamais avoir travaillé dans une entreprise pour croire à une telle foutaise.

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Par ailleurs de très nombreux patrons reconnaissent la richesse qu’apporte la diversité homme-femme même au plus haut niveau.

Les femmes subissent le poids de la maternité qui les handicape dans leur carrière ! Prenons cet argument au sérieux. Mais alors ce n’est plus la fémi-nité qui est en question c’est bien la maternité. Ce qui fait que la compensation doit se faire au bénéfice des mères et non des femmes. Par ailleurs va-t-on compenser de la même façon une femme qui a eu un enfant et celle qui en a eu trois ? Celle qui a les moyens de se payer une nounou et celle qui n’en a pas, celle dont le mari met la main à la pâte et celle qui élève seule son ou ses enfants.

Mais allons plus loin pour être juste. Est-ce que la situation de Marie, diplô-mée de Sciences Po, ex-Erasmus, la trentaine sans enfants, issue de la bourgeoisie versaillaise- père avocat et mère prof de philo - est comparable à celle de Laëtitia. Celle-ci trentenaire également, a grandi dans un petit pavillon du 9-3 élevée par sa mère infirmière et qui à force de se battre, de payer ses études par des petits boulots a décroché le même diplôme que Marie mais s’exprime moins bien, fait moins « smart », a fait des stages dans des boites moins prestigieuses car son père ou sa mère n’avait de rela-tions à activer, a aussi moins voyagé que sa copine, vit plus loin de son travail et galère davantage dans les transports en commun.

Ne parlons même pas de Fatou, jeune française d’origine guinéenne qui, elle, a été élevée dans une fratrie de 5 avec des frères souvent inquiétés par la Police, a vécu dans un immeuble « africain » et un quartier où régnaient les dealers, n’a jamais pu compter dans ses études sur un père largement absent car vivant avec une autre et une mère femme de ménage qui ne par-lait qu’un Français approximatif. Travailleuse acharnée dans son collège de banlieue, elle est remarquée par ses profs et envoyée dans un Lycée d’Ex-cellence puis elle est admise à Sciences Po par la troisième voie. Fatou a une petite fille que le père n’a pas reconnue.

Mais il y a également Paul qui est fils de petits agriculteurs qui se sont sai-gnés pour lui payer des études et qui a ramé pour entrer dans une école de commerce.

Jeu de rôle dans le monde de « l’égalité réelle » voulue par les « néo-fémi-nistes ». Une décision de nomination doit –être prise car le poste de directeur-adjoint du marketing est vacant suite à une démission.

Un petit comité se réunit présidé par Jean-Etienne patron RH de la division.

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On commence à discuter des 4 candidats en lice.

Paul est immédiatement écarté car il faut nommer une femme puisque la division est en déficit de parité. Cela parait assez dégueulasse non ? Pas pour les « Femen de la parité » qui pensent qu’il doit payer pour les injus-tices passées faites aux femmes.

Il reste 3 femmes.

ais là je me permets d’entrer dans la salle et pour emmerder le monde je prétends mordicus qu’il faut aussi se pencher sur le passé de « discrimina-tion » des trois femmes qui sont éligibles.

Moi je mets tout de suite Marie, cette « fille de bourge », hors-course et pour un bon moment sans même m’intéresser à sa compétence et ses mérites car il y a déjà une énorme surreprésentation statistique des classes privilégiées dans la hiérarchie de l’entreprise. Place aux jeunes des classes populaires !

Cela doit donc se jouer entre Laetitia et Fatou.

Laetitia a un avantage sur Fatou, elle parle nettement mieux l’Anglais.

Mais cette dernière est maman, élevant de surcroit son enfant seule, elle habite loin et se tape 1 heure de RER le matin et le soir.

Et puis argument suprême, elle est issue de ces minorités ethniques qui ne sont pas du tout représentées dans la hiérarchie. On choisira donc Fatou pour que triomphe « l’égalité réelle » celle qui prend tout en compte.

Les femmes qui s’insurgent le plus contre la « discrimination » faite à leur sexe sont très souvent issues des classes moyennes ou aisées et veulent leur « juste place » dans la structure du pouvoir politique et économique. Ok mais allons au bout de la logique et adressons toutes les discriminations. Celles qui font que les enfants des classes populaires ont considérablement moins de chances d’atteindre des postes de cadres.

Un fils d’ouvrier est beaucoup plus « discriminé » que la fille d’un directeur de recherche au CNRS.

Une fille de petits commerçants de la France rurale a statistiquement infi-niment moins de chance de réussir qu’une fille de médecin des Hauts-de-Seine.

Vous voulez réparer les injustices Mesdames et bien allons-y. Créons un al-gorithme géant où seront intégrées toutes les caractéristiques socio-

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ethnico-sexo -géographico discriminantes avec une savante formule per-mettant d’attribuer à chacun et chacune des points qui rétabliront « l’égalité réelle » entre tous.

A ce jeu la femme noire, musulmane, homosexuelle et mère célibataire gagne à tous les coups.

C’est la version moderne de la révolution Culturelle de Mao qui envoyait aux champs les enfants des « privilégiés».

L’égalité des droits et l’interdiction de toute discrimination basée sur le sexe, la race ou les origines qui fait déjà l’objet d’un cadrage législatif précis, complet et rigoureux n’est pas suffisant pour les féministes. Il faut une « égalité réelle » apparemment bafouée par un complot sociétal au sein du monde du travail organisé par je ne sais qui et dont l’objet serait de payer les femmes moins que les hommes à compétences égales, à postes égaux et à travail égal et de moins les promouvoir que leurs collègues masculins.

C’est une assertion d’ailleurs assez étonnante.

Tout d’abord je ne comprends pas comment la Fonction Publique puisse faire l’objet de cette critique puisque les salaires sont totalement normés et non-discrétionnaires à l’exception des primes qui elles sont liées au rende-ment.

La Loi Sauvadet de 2012 fixe un quota de 40% de femmes dans les flux de promotions qui devait être atteint en 2017 et rien ne permet d’exclure qu’après un dernier coup de boutoir on arrivera au 50/50. Donc cela se passe ainsi: les qualités et les mérites de chacun ne sont plus les critères primordiaux. S’il y a 10 postes à pourvoir 4 sont réservés à des femmes. Si seules 3 d’entre elles méritent vraiment une promotion et 7 hommes, une 4ème femme sera préférée au 7ème homme.

A quand des quotas dans l’Administration pour les homosexuels, les trans-genres, les minorités ethniques, les provinciaux, les ruraux, les enfants des classes populaires ?

Quand j’ai vu cela je me suis cru en Inde. Là-bas il règne aussi un système de quotas que l’on appelle « reservations » afin de compenser les « inégali-tés de caste ». Je n’arrive même pas à comprendre comment notre Conseil Constitutionnel a pu valider un concept aussi contraire au principe de l’éga-lité républicaine.

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S’agissant du secteur privé cela fait déjà de nombreuses années que les grandes entreprises et les ETI ont adopté des chartes sur l’égalité des sa-laires et de traitement entre hommes et femmes.

Pour qui connait un peu ce type d’organisation on s’interroge d’ailleurs sur l’existence de ces prétendues pratiques discriminatoires contre le « sexe faible » car les Départements de Ressources Humaines de ces boites sont truffés de femmes et pas aux postes subalternes. Fermeraient-elles les yeux ou seraient-elles complices de cette conspiration qui toucherait leurs col-lègues ?

Qui peut sérieusement y croire?

Je n’ai pas pris de décision sexuée dans ma carrière et je suis extrêmement loin d’être une exception parmi les cadres supérieurs males des grandes et moyennes entreprises françaises.

J’ai fait des remarques et des blagues sexistes « entre mecs » comme des tas d’hommes en situation de pouvoir mais quand il s’agissait de décider d’une augmentation ou d’une promotion, une femme n’était pas une « gonzesse » mais une collaboratrice jugée sur ses compétences, son engagement et bien sûr ses résultats. S’agissant des PME, monde que je connais moins, j’ima-gine par contre que la situation puisse y être un peu différente en raison d’une moindre contrainte réglementaire (les entreprises de 50 salariés et + doivent elles conclure un accord relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes) et d’un plus grand paternalisme.

Pour étayer leurs dires les « victimes » s’appuient sur des statistiques qui montreraient qu’à postes égaux, les femmes gagneraient en moyenne 9% de moins que leurs collègues masculins.

Mais qu’est-ce que c’est un « poste égal » ?

Je vais vous livrer une fois de plus une expérience personnelle.

Lors de ma prise de fonction en Pologne j’avais relevé que notre Comité de Direction ne comprenait aucune femme et j’ai très rapidement promu notre responsable RH à cet organe de gouvernance avec une belle hausse de sa-laire à la clé.

Deux ou trois ans plus tard elle me faisait gentiment remarquer qu’elle n’était pas aussi bien payée que ses collègues masculins qui étaient au même niveau hiérarchique qu’elle puisque directement sous ma responsa-bilité, en N-1 pour utiliser le jargon du business.

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Mais la raison était très simple. Elle se comparait à des gens qui avaient des responsabilités bien supérieures. Les RH c’est très important mais moins que les systèmes d’information (« l’informatique ») et les opérations, moins que les divisions « business » qui ont de très important enjeux de rentabilité et moins que la Finance /Comptabilité/Fiscalité.

Elle était un peu moins bien payée non pas en tant que femme mais en tant que titulaire d’un poste à enjeu et à compétences requises moindres. C’est vrai que pour être patron de l’informatique d’une banque il faut au moins être ingénieur et un bon, pour être Directeur Financier il faut avoir des com-pétences comptables et fiscales pointues, pour être patronne des RH il faut avoir une bonne formation en sciences humaines, être intelligente et avoir un bon relationnel. Un service RH qui ne marche pas très bien c’est un pro-blème, des systèmes d’information qui dysfonctionnent ou des états comptables mal tenus ce sont des désastres.

La réalité est qu’il est quasiment impossible d’établir une comparaison ri-goureuse entre les postes.

Des jobs peuvent avoir des niveaux hiérarchiques similaires, des tailles d’équipes similaires, requérir des niveaux de BAC + similaires mais ne pas être comparable en terme de responsabilité et surtout de valeur de marché. Un ingénieur du Corps des Mines est un BAC + 5 mais il vaut nettement plus cher qu’un Master 2 de Droit des Affaires qui est un BAC+6. Et l’autre réalité c’est que dans les entreprises les femmes seront plus souvent pa-tronnes du département des ressources humaines, de la communication, du marketing, que des systèmes d’information, de la finance, de la production qui sont mieux payés car considérés plus «techniques».

Prenons un autre exemple virtuel mais tellement typique que chacun s’y re-connaitra. Jérôme et Nathalie ont 25 ans sortent tous d’eux HEC avec d’excellents résultats. Ils sont recrutés par une grande multinationale fran-çaise à des postes équivalent et à salaires égaux.

Nathalie se voit confier un poste de chargé d’affaires export sur l’Asie et Jé-rôme sur l’Amérique Latine.

Ils voyagent beaucoup réussissent et voient leurs rémunérations s’amélio-rer tous les ans.

Au bout de 2 ans Nathalie tombe amoureuse de Marc, cadre dans une autre société et ils se marient quelque mois plus tard. Jérôme lui a rencontré Lu-cie, prof de lettres, et vivent ensemble.

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1 ans après avoir convolé en juste noces Nathalie tombe enceinte et au bout de quelques mois explique que sa grossesse commence à poser problème pour des voyages longs et fatigants, elle demande à « lever le pied » puis part en congé maternité. Ce poste essentiel ne pouvant rester non-pourvu c’est Julien un garçon de l’équipe de Nathalie qui va monter en puissance pendant l’absence de sa patronne d’équipe.

Nathalie revient pleine d’entrain mais trouve le poste sur l’Asie trop con-traignant pour son nouveau rôle de maman et demande une zone où les voyages sont moins longs.

Coup de chance le patron de la Zone Europe de l’Est vient de démissionner.

Nathalie reprend le poste sans augmentation car ce nouveau périmètre de business ne le justifie pas. Toutefois même si les trajets sont moins longs il lui faut voyager une fois par semaine et s’absenter une nuit ou deux laissant la petite aux soins de Marc qui lui aussi doit se déplacer beaucoup. Des ten-sions s’installent dans le couple en raison de ces problèmes de calendrier.

Nathalie décide de voyager moins et délègue davantage à son adjointe Marie une jeune femme ambitieuse qui « marche bien » et le fait savoir.

Pendant ce temps Jérôme lui se donne à fond, aidé par la sédentarité du poste de son épouse que la maternité n’a nullement gênée grâce à son ap-partenance à l’Education Nationale.

Le patron de l’Export décide de le promouvoir patron de toute la région Amérique avec une hausse de salaire.

Nathalie retombe enceinte au bout de 2 ans et après discussion avec Marc décide de garder l’enfant car elle adore être mère. Nouveau souci avec les voyages après quelque mois d’une grossesse difficile et c’est Marie qui va assurer l’intérim avec la ferme intention de « cartonner » pendant le congé maternité de sa patronne. Cette dernière revient après quelques mois, assez fatiguée, et ne se voit pas reprendre le rythme d’avant d’autant que sa rela-tion avec Marie devient houleuse en raison des intrigues de celle-ci pour lui piquer son job.

Elle s’en ouvre au patron des RH qui lui propose un poste de responsable commercial pour l’Ouest de la France.

Voyages plus courts, elle pourra rentrer tous les soirs chez elle ou presque.

Elle prend le poste proposé toujours sans véritable augmentation car ce n’est pas une promotion, et Marie lui succède avec un joli bond salarial.

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Mais voilà, le marché français est très dur, la concurrence féroce et la con-joncture pas terrible, les résultats sont donc un peu décevants.

Deux ans plus tard Marc qui a rencontré une charmante jeune femme dans sa boite lui avoue sa relation. Choc terrible pour Nathalie mais qui fait face, demande le divorce et la garde des enfants.

S’ensuit une période compliquée. Ses performances s’en ressentent et la Di-rection Générale compréhensive décide de lui retirer son poste commercial et de lui confier un job sédentaire et moins stressant à la RH.

Jérôme lui a continué son ascension et se voit confier la Direction de l’im-portante filiale américaine du Groupe à Philadelphie, son salaire augmente sensiblement. Lucie est ravie de s’expatrier et se met en disponibilité.

A 40 ans Nathalie est maintenant stabilisée, elle a retrouvé un compagnon sympa et ses enfants sont des ados autonomes. Elle est à deux niveaux hié-rarchiques en dessous de Jérôme qui entre temps est revenu en France comme patron de la Division Export, la division qu’ils avaient rejointe tous les deux au même âge et au même salaire.

Marie, elle, a maintenant 35 ans, ne s’est pas mariée et a fait le choix d’avoir des enfants plus tard, elle a fait une jolie carrière et se retrouve patronne d’une grosse filiale en Italie.

Jérôme gagne 100.000 Euros par an primes inclues et touche des stock-option.

Marie elle émarge à 80.000 Euros. Nathalie responsable d’équipe est à 70.000 Euros. Ayant accès à la paie du groupe elle jette un oeil sur les par-cours et les niveaux de rémunération de Jérôme et Marie de 5 ans sa cadette.

Elle tombe de sa chaise et trouve injuste qu’avec le même diplôme que ces deux collègues et un intelligence tout à fait comparable elle soit si loin der-rière.

J’ai un autre exemple et vécu celui-là. Nous avions en Pologne une femme d’un très bon niveau et ce n’est pas son comportement poliment froid et distant avec les « mâles dominants » qui lui avait permis de gravir les éche-lons et d’être remarquée. Détectée comme « Haut Potentiel » tant à Varsovie qu’au Siège à Paris elle figurait en tête de liste pour des postes à sa mesure dans le réseau du Groupe. Un gros job lui est proposé à Francfort assorti d’une très belle rémunération. Un vrai tremplin pour sa carrière.

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Elle nous indique son intérêt, fait un voyage exploratoire à Francfort, ren-contre l’équipe dirigeante sur place. Tout se passe bien, nos collègues allemands la trouvent super.

Mais elle demande à réfléchir. Et sa réflexion dure 3 semaines. Un beau jour elle nous annonce que finalement elle laisse tomber car elle a deux petites filles, que son mari ne veut pas quitter son boulot à Varsovie, qu’elle ne veut pas que la famille se sépare même si Francfort est à une heure de vol et qu’elle pourra revenir chaque week-end, etc.

Ce refus la retire des « Haut Potentiels » car la mobilité en est une condition. Elle est restée mais sa carrière a un peu végété.

Le plus amusant c’est que j’avais une situation quasiment symétrique et contemporaine avec le directeur d’une grosse équipe de la banque à Varso-vie. Cadre bulgare très talentueux, marié et père lui aussi de 2 petites filles mais dont la maman ne voulait pas quitter Sofia. Parlant parfaitement le Russe il avait accepté un premier poste à Moscou où il avait fait forte im-pression ce qui lui avait valu d’être promu à la Direction d’un département visible à fort enjeu à Varsovie où il réussissait d’ailleurs très bien. En discu-tant un jour il m’avait révélé son mode de vie.

Tant à Moscou qu’à Varsovie il vivait seul la semaine et prenait l’avion tous les weekends pour retrouver les siens. Astreinte énorme quand on sait qu’il devait aussi voyager durant la semaine.

L’une et l’autre avait eu sa chance de prendre l’ascenseur de la promotion avec des contraintes toutefois. L’une ne l’avait pas saisie, l’autre si.

On va me dire que je ne peux pas généraliser sur la base de ces deux exemples très concrets mais combien de patron de RH qui liront ces lignes ne hocheront pas de la tête et se remémoreront des situations similaires ?

Quand on a eu des responsabilités comme les miennes on a vu quantité de femmes talentueuses et prometteuses faire des choix de vie qui les sortaient de la course au sommet de la pyramide.

Il n’y a aucun reproche à faire. Mon adjointe polonaise voulait vivre la joie d’être maman, de retrouver ses petites filles le soir, de leur raconter une histoire avant de dormir et de protéger son couple qu’elle pouvait craindre menacée si elle était absente 5 jours sur 7. Elle n’a pas voulu sacrifier cela pour une chance de « grimper » et de devenir un jour une « top gun ». Son collègue a fait le choix inverse tout en adorant sa famille et en comptant sur son épouse pour s’occuper au quotidien des « petites».

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Si l’on fait le bilan aujourd’hui on a une femme qui peut-être estime stagner et un homme en pleine ascension professionnelle.

Ce n’est de la faute de personne et surement pas de l’organisation qui a été juste. Les femmes veulent atteindre les sommets, aucun problème, mais avec les mêmes règles que pour les hommes. Pas question de discrimination positive basée sur le sexe, pas plus que sur la race, l’origine sociale, etc.

Il y a une autre réalité que les féministes refusent de regarder en face : la présence faible des femmes dans les écoles d’ingénieurs qui sont un des grands vecteurs de réussite professionnelle dans notre pays.

28% des étudiants en école d’ingénieur sont des femmes ce qui est déjà gros handicap mais la perte s’accroit puisque celles-ci ne représentent que 21% des ingénieurs professionnels. Elles se diluent dans d’autres postes.

Mais ce taux de participation de moins d’un tiers a fortement progressé ces dernières années. En l’an 2000 il était de l’ordre de 23%.

Les grandes écoles du « pouvoir économique » que sont Polytechnique, Centrale, Les Mines Paritech, Les Pont et Chaussées, Telecom Paris ont un taux de féminisation aux alentours de 20% quant à l’ENA elle affiche un taux de 35%.

La raison est assez simple : les jeunes filles pourtant aussi douées en sciences que les garçons sont davantage rebutées par la dureté de nos classes préparatoires aux grandes écoles d’ingénieurs. Il n’y a aucune dis-crimination à l’entrée pour les femmes, écrites ou non-écrites, les bizutages sont devenus anodins et aucun comportement sexiste n’est toléré. Elles « calent » à cause du caractère harassant de ces 2 années où la vie extra-sco-laire doit largement être mise entre parenthèse.

Ainsi comme le montrent tous les tableaux suivants les femmes sont aussi voire plus nombreuses que les hommes dans l’enseignement supérieur et particulièrement en médecine mais leur polarisation sur les sciences hu-maines et économiques au détriment de la voie royale des « sciences exactes » leur nuit gravement.

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Si les statistiques ne suffisaient pas à me convaincre, nous avons vécu cette situation avec notre chère fille, bonne élève de l’Ecole Américaine de Bom-bay et bien notée en sciences. Quelques semaines avant les épreuves du Baccalauréat International elle nous annonce sa volonté de faire des études de psychologie. J’en étais abasourdi. Je proteste, je lui explique que c’est absurde qu’elle peut se construire une carrière bien plus attrayante en fai-sant des études scientifiques. Rien n’y fait : « c’est ma vie ! ».

Alors que l’année touche à sa fin, l’école dans la grande tradition anglo-saxonne organise, ce que nous avions autrefois et que notre égalitarisme imbécile a supprimé : la « distribution des prix ».

Nous sommes là assis dans le gymnase de l’école aménagé pour l’occasion et le nom de notre fille retentit « prix de … Biologie ! »

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Elle redescend de l’estrade son trophée en main et je la fusille du regard. Après de très bonnes études en Angleterre et en France elle travaille dans une grande entreprise française à l’étranger et nage dans le bonheur mais je suis certain qu’avec des études scientifiques de haut niveau dont elle était parfaitement capable elle serait plus haut dans la hiérarchie d’une boite de taille similaire.

Alors oui pour toutes les raisons que j’ai évoquées plus haut et peut-être un résidu de machisme dans les PME et des secteurs très spécifiques les femmes n’occupent pas 50% des top jobs et subissent des différences de sa-laires.

Face à cette situation on voudrait nous orienter vers une société où règne-rait une nouvelle forme de communautarisme celui du genre, le « néo-féminisme », qui pose comme principe que les entreprises ne sont plus seu-lement tenues de respecter des lois déjà précises et rigoureuses contre la discrimination mais doivent de surcroit « égaliser » les salaires et les par-cours professionnels pour que partout nous soyons dans la parité des postes et des rémunérations.

Des femmes ont d’ailleurs créé de véritables syndicats de femmes. Je prends l’exemple de Financ’Elles qui se déclare « être la première fédération de réseaux de promotion de la mixité intra-entreprises du secteur financier et s’est donné pour mission de contribuer à améliorer et surtout accélérer l’accès des femmes au sommet des organisations du secteur de la finance.

Vous ne lisez nulle part dans cette profession foi la volonté de défendre une compétence et un engagement féminin sous-évalué, sous-recompensé mais l’affirmation d’une revendication : arriver au sommet au titre de la mixité.

Tous les 4 Membres d’Honneur et les 31 Membres du Conseil Exécutif sont des femmes. Pas un homme et cela de façon délibéré et statutaire.

Mais pourquoi protesterait-on alors contre les « Indigènes de la République » ou autres associations qui sont réservées aux gens « racisés » ? En quoi une organisation racialiste est plus choquante qu’une organisation « genrée ».

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A quand une reconnaissance dans les entreprises de syndicats afro-arabes qui se donneraient pour objectif d’améliorer et surtout d’accélérer l’accès des peuples racisés au sommet des organisations du sec-teur de la finance » pour plagier les termes de Financ’Elles ?

Dans ces conditions je dis aux hommes de ce pays « défendez-vous les gars ! » On vous accuse déjà d’êtres blancs, d’avoir eu des pères et des grands-pères racistes, colonialistes, sexistes, harceleurs et maintenant vous devez aussi laisser passer votre tour car les femmes d’aujourd’hui doivent se rat-traper des injustices faites à leurs mères et leurs grand-mères.

Messieurs, il est temps de créer des associations d’hommes afin de défendre le principe de la primauté de la compétence et de la performance sur celui de diversité « genrée » ou autre, battez –vous pour vos camarades à qui une juste promotion serait refusée car elle est réservée à une femme au lieu d’être réservée au meilleur peu importe son sexe.

A travail égal, salaire égal et promo égale: banco !

La réunion urgente à laquelle Mélanie ne peut participer à 17.30 car « elle doit filer à cause de sa nounou » ! Eh bien on la reporte au lendemain. C’est super-urgent et le patron gueule : « Désolé chef, mais Mélanie n’est pas dispo (et ce n’est pas la première fois) ». « Mais faites-la sans Mélanie, Bon Dieu ! » « Et pourquoi nous aussi on ne se barrerait pas à 17.30 ? » « On a envie de voir nos gosses, d’aller faire un tennis avec un pote, de se faire un jogging avant que la nuit tombe »

Nouveau dialogue.

« Il est où Frédéric aujourd’hui ? » « Il est resté chez lui car son fils a mal à la tête » Et Luc ? » « Il vient de partir en congé paternité pour 3 mois ! ». Et Marlène ? euh elle est en retard car sa garde d’enfants a loupé son train ! »

Les patrons veulent de la parité, il leur faut leur en donner les gars! De toute façon vous aurez 50% des postes puisque ce n’est plus le seul mérite qui compte mais ce que vous avez ou non entre les jambes. Alors, prenez des jours quand vos enfants sont malades, évitez les horaires à rallonge, rechi-gnez devant les postes à l’étranger qui vont soi séparer votre famille soi obliger votre compagne à abandonner son poste. Le patronat cède à la dé-magogie paritariste ambiante et bien messieurs faites leur sentir ce que produit une organisation qui n’est plus « drivée » par le mérite et la compé-tence mais par l’égalitarisme du genre.

Qu’on ne se méprenne pas sur mon propos.

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D’abord nul ne peut nier que les femmes ont longtemps subi des discrimi-nations, des chantages sexuels, des abus en tout genre.

Toutefois je m’étonne un peu de la discrétion du mouvement féministe sur certaines inégalités.

Depuis 1945 les femmes sont devenues des citoyennes à part entière après avoir obtenu un droit de vote incroyablement tardif.

Dès lors il y avait une égalité symbolique que les femmes auraient dû reven-diquer afin d’affirmer leur équivalence avec les hommes: celle de l’honneur de se préparer à se battre -et éventuellement le faire- pour défendre notre pays.

Dès la Libération, le Service Militaire fut réintroduit en France et n’était-ce pas l’occasion pour les féministes de revendiquer pour les filles l’apprentis-sage des armes à côté des garçons afin de combattre un jour peut-être un ennemi commun ? Et ce combat eu lieu avec la Guerre d’Algérie. La France y a envoyée 1.5 millions de conscrits pour un service qui fut de 18 mois et parfois de 30.

23.000 jeunes soldats y sont morts. Que cette guerre fut juste ou non n’est pas le sujet.

Seuls les jeunes hommes l’ont faite.

Comment pouvons-nous alors nous étonner que notre société fut aussi longtemps sexiste quand on établissait comme principe que seuls les hommes avaient vocation à se faire tuer ou blesser pour protéger la nation alors même que les femmes étaient devenues des citoyennes égales?

Une femme est parfaitement capable de porter un fusil, de piloter un avion ou un hélicoptère, de conduire un char, d‘actionner un canon et nous en avons de beaux exemples aujourd’hui avec des femmes dévouées au pays. Je ne vais pas accuser les féministes de duplicité mais disons que leur éga-litarisme a été un peu sélectif. Egales pour tout, sauf pour le service militaire qui devait rester l’apanage des garçons. Quand j’évoque ce sujet à la maison la vaisselle vole car mon épouse répond avec colère que les femmes rendent un autre service à la nation celui de mettre des enfants au monde.

J’ai un peu de mal à admettre cet argument car je ne vois pas le lien entre défendre le pays et faire des enfants qui d’ailleurs reste un choix strictement personnel.

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Mettre les filles au même niveau que les garçons face à l’obligation militaire aurait fait mille fois plus pour combattre la misogynie et la condescendance masculine que les discours enflammés sur l’égalité.

Je clos cette parenthèse.

Une femme qui a commencé sa carrière dans les années 60 et 70 n’a pas forcément été traitée avec équité au début de sa carrière. Mais les choses ont vite changé et un des plus grands symboles de cette révolution c’est l’image d’une femme sur les Champs Elysées le 14 juillet 1973. Elle s’appe-lait Anne Chopinet et elle portait l’étendard de l’Ecole Polytechnique dont elle était sortie majore dans la première promotion qui accueillait des femmes depuis sa création. Après cela la bastille masculine a progressive-ment été conquise.

Dans les années 80 la féminisation au mérite s’installe dans l’administra-tion et dans le privé. Depuis les années 90 la discrimination contre les femmes au travail devient résiduelle pour quasiment s’éteindre au tournant du siècle.

Une femme qui aujourd’hui approche de la retraite peut penser qu’elle n’a pas eu la carrière qu’elle méritait. C’est déjà beaucoup moins vrai des femmes quinquas et c’est faux pour les quadras et en dessous.

Mais la victimisation est devenue un moyen de faire avancer sa cause ou ses intérêts. Peu importe s’il n’y a plus de « victimes » nous sommes dans la transmission victimaire.

Je ne suis pas en train d’insinuer que les femmes seraient moins profession-nelles, moins rigoureuses ou moins travailleuses que les hommes. Nullement.

Mais entre bien faire son travail et concourir pour les meilleurs postes il y a une différence. Et dans cette compétition un certain nombre de femmes se battent selon les mêmes règles que leurs collègues masculins et elles en ré-coltent les mêmes lauriers.

Prenons l’exemple emblématique de Clara Gaymard diplômée de Sciences-Po et énarque, mère de neuf enfants et qui après une carrière incroyable est devenue grâce à sa compétence et un travail acharné la patronne de General Electric France au nez et à la barbe de cadres supérieurs masculins de ce groupe.

Poursuivons avec Isabelle Kocher patronne d’Engie (ex Gaz de France).

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Ancienne élève de l’École normale supérieure de la rue d'Ulm (promotion 1987), agrégée de physique, ingénieur du Corps des mines et titulaire d’un DEA d’optique quantique. N’en jetez plus ! Elle devient ingénieur général des mines. De 1991 à 1997, on lui confie le projet de réorganisation des ate-liers de production au sein de la Société européenne de propulsion (aujourd'hui dans le groupe Safran). De 1997 à 1999 c’est le budget des té-lécommunications et de la défense au ministère de l'Économie. De 1999 à 2002, elle est conseillère pour les affaires industrielles au cabinet de Lionel Jospin, Premier ministre où elle participe notamment à la création d'EADS, Areva et Thales.

Elle entre dans le groupe Suez en 2002. En 2007, elle y prend la direction de la Lyonnaise des Eaux. En 2011, elle devient directrice générale adjointe de GDF Suez, chargée des finances.

En octobre 2014, elle est nommée Directrice Générale Déléguée du groupe GDF Suez

Est-elle arrivée à ce poste grâce à une « préférence féministe » d’un grand patronat honteux de compter si peu de femmes dans ses rangs ?

J’en doute mais même si par hasard cela a un tout petit peu joué en sa fa-veur, son parcours, son brio, sa compétence ont fait 90% de la différence pour la choisir au lieu d’un homme, pas 50% !

Je suis tombé il y a quelques jours en écoutant BFM Business sur un autre exemple de cette méritocratie féminine non-biaisée. Il s’agit de Christel Bo-ries, patronne d’Eramet, grande société minière et métallurgique française active dans le manganèse, le nickel et les alliages.

Un CV en acier trempé. Diplômée de l’Ecole des Hautes Etudes Commer-ciales (HEC), elle a d’abord exercé en tant que consultante en stratégie dans des cabinets de conseil. Elle a ensuite rejoint le groupe belge Umicore, hé-ritier de la fameuse Union Minière du Haut Katanga un des fleurons de l’industrie coloniale du Royaume. Elle a par la suite évolué au sein du groupe Pechiney à des postes de responsabilité.

Après l’acquisition de Pechiney par Alcan, elle devient membre du Comité Exécutif d’Alcan et Présidente et CEO d’Alcan Packaging (2003-2006), puis d’Alcan Engineered Products (2006-2010) devenu ensuite Rio Tinto Alcan.

En 2011 elle devient la patronne de Constellium société d’aluminium.

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En 2013, elle rejoint le secteur de la pharmacie comme Directeur Général délégué d’Ipsen qu’elle quittera en 2016 pour devenir patronne d’Eramet.

Je ne la connais pas mais je suis prêt à parier une réaction assez violente de sa part à toute insinuation de favoritisme féministe pour lui permettre d’ac-céder à ce poste dans un secteur d’ailleurs assez peu féminisé. C’est avec sa tête et son boulot qu’elle est arrivée là.

Je vais finir avec Christine Lagarde, une des femmes les plus admirées des Français. C’est au terme d’une carrière marathon de 18 ans au sein d’un des plus grands cabinets juridiques américain et mondial Baker & McKenzie que cette femme française, d’origine provinciale, prend la tête ce cette or-ganisation.

C’est à ce titre qu’elle est remarquée par Nicolas Sarkozy qui la fait ministre puis la propose pour la tête du FMI après le déshonneur que nous a infligé Dominique Strauss Khan et ses frasques sexuelles.

Une autre statistique existe qui est accablante pour les tenants de la thèse d’une infériorité de la femme dans l’entreprise tant en matière de rémuné-ration que de qualité de poste résultant d’un complot sexiste organisé par les hommes.

Il y a un domaine où aucune discrimination n’existe et ne peut exister qui est celui de la création d’entreprises.

Aucun homme ne peut empêcher une femme de créer sa boite d’en être la patronne, de la développer et de permettre à des collaboratrices de briller.

Elles sont aussi compétentes et combatives que les hommes dans le monde de l’entreprise et ne brilleraient pas de mille feux car bridées par des phal-locrates qui leur barrent la route ? Ok acceptons ce postulat.

Le problème c’est que cette belle histoire de victimisation se voit indirecte-ment contredite par les statistiques de la création d’entreprises. En 2016, 36% des sociétés créées le sont par des femmes et non seulement il y a moins de femmes que d’hommes chez les entrepreneurs, mais leurs entre-prises sont plus petites et font moins de chiffre d’affaires. Les dirigeantes emploient en moyenne 0,7 salarié, contre 1,1 pour leurs homologues mas-culins (n’oublions pas que l’écrasante majorité des entreprises n’emploient pas de salariés). Et c’est normal puisque selon le cabinet

Compta-Online seules 12,6% des sociétés fondées par des femmes comptent plus de deux employés!

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La majorité des entreprises fondées par des entrepreneures sont donc per-sonnelles et tendent à ne pas apporter des revenus nécessaires aux femmes qui les ont créées.

La même disparité se retrouve, accentuée, dans le volume d’activité : les entreprises dirigées par des hommes ont dégagé plus de 2 fois plus de chiffres d’affaires que celles des leaders féminines (150 K€ contre 71 K€).

Par quelle aberration socio-économique les femmes seraient d’excellentes « entrepreneuses internes » dont les carrières et les rémunérations seraient handicapées par une hiérarchie masculine anti-féminine mais dans le même temps seraient nettement moins nombreuses que les hommes à créer des business et les développeraient moins ?

Enfin je ne peux m’empêcher de vous livrer ce passionnant sondage réalisé en octobre 2017 par Randstad une des plus grandes entreprises mondiales de recrutement.

Je vous rappelle la vulgate néo-féministe: les femmes sont brimées au travail par les hommes.

A la question « Préférez-vous avoir un homme ou une femme comme Ma-nager ? » avec la précision : « Résultats récoltés uniquement auprès des salariées de sexe féminin. »

En France : 61% des femmes répondent préférer……… un homme comme manager et 39% une femme. En Allemagne c’est 57 – 43. En Italie 63-37, mais au Royaume-Uni c’est 46-54 !

Et patatras ! Voilà que la majorité des femmes françaises préfèrent des pa-trons masculins.

J’imagine la consternation des « meufs paritaristes ». « Mais les cheffes vous discriminent forcément moins que les mecs puisque ce sont des femmes comme vous ! », « C’est comme si un Noir exploitait un Noir, ça n’existe pas ça ! » « Merde les filles, faut pas déconner, vous ne pouvez pas répondre des trucs pareils, vous cassez la baraque ! »

En fait les « patronnes » ne sont pas plus « féministes » que les « patrons ».

Elles sont arrivées au top à la force du poignet comme leurs collègues mas-culins, elles ont sous les yeux les dossiers avec les réalisations et les compétences de tous les membres de leur équipe et la « parité » cela ne leur

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parle pas tant que cela car elles ont des objectifs à atteindre. Juliette, Mar-tin, André ou Sandrine, Mohammed ou Yasmina peu importe il faut produire, « délivrer » selon l‘anglicisme à la mode.

Nos morphologies sont différentes mais nos capacités intellectuelles et notre combativité sont les mêmes. Ce n’est pas une course d’obstacles où les haies sont surélevées pour les femmes. Elles sont à la même hauteur et c’est normal puisque nous ne sommes pas dans une compétition physique. C’est comme les compétitions d’Echec ou de Bridge, on ne sépare pas les filles des garçons car elles font appel à l’intellect et pas aux muscles.

Pour les « communautaristes du genre » il faut en fait séparer virtuellement l’entreprise en deux, les hommes d’un coté et les femmes de l’autre, pas dans l’espace physique qui lui doit rester mixte, mais dans l’attribution des postes et des salaires avec une correspondance parfaite ou presque. On ne s’intéresse plus à l’individu mais à son genre. Une femme doit équivaloir à un homme et vice-versa.

Mais la réalité sociologique c’est que moins de femmes que d’hommes s’en-gagent dans cette bataille et avec la même ténacité. Absolument pas pour des raisons génétiques ou physiologiques mais à cause d’une part de choix de vie où la maternité joue un rôle crucial mais aussi en raison d’une ambi-tion professionnelle ou un carriérisme moins prononcé que chez les hommes.

Et cela c’est un choix dans lequel l’Etat n’a pas à intervenir. Il n’a pas à dé-créter que cette inégalité dans l’appétit à prendre des risques, à créer des entreprises ou à accéder au pouvoir dans celles qui existent, doit être com-pensé par une inégalité dans l’application des règles du jeu méritocratique. Exhorter les femmes à prendre d’assaut la citadelle masculine par leur tra-vail : oui à 100%.

Tordre notre modèle pour qu’elles occupent 50 % des places et qu’elles tou-chent le même salaire qu’un homme même si objectivement et par un souci d’équilibre vie privée –vie professionnelle parfaitement légitime elles sont globalement un peu moins engagées dans la compétition qu’un homme plus ambitieux…..et bien non ! Et l’inverse est vrai : pas question de payer un homme aussi bien qu’une femme si elle est plus performante ! Il y a aussi des femmes qui font des choix de carrières plus exigeants que certains hommes, qui se défoncent davantage, qui font des sacrifices que pas mal de types ne veulent pas faire. Pourquoi seraient-elles payées pareil?

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Elles méritent d’être au-dessus de leurs homologues masculins qui ne sont pas au même niveau d’engagement et de performances.

Ma philosophie est simple : on laisse notre zizi, notre libido, nos préjugés, notre couleur de peau, nos convictions religieuses, nos problèmes person-nels, nos états d’âmes, à la porte de l’entreprise.

On vient pour travailler dans un climat fait de camaraderie, de respect mu-tuel qui n’exclut pas l’autorité, d’émulation, de coopération, de co-production mais aussi de compétition.

Le rôle du management est de récompenser chacun aussi objectivement que possible en fonction de sa contribution sans prise en compte du sexe, de la race, de la religion, de la taille de la famille, de l’origine ou de la situation sociale, du lieu d’habitation, du temps de trajet maison-bureau, de la pré-sence ou de l’absence d’aide-ménagère, de parents aidants ou non, de maris ou d’épouses coopératives ou pas.

L’entreprise pour moi ce n’est ni l’assistance sociale, ni le cabinet du psy, ni le réparateur des inégalités créées par la Société.

C’est le lieu où se crée la richesse que l’Etat prélève partiellement par la suite pour assurer ses rôles, pour rendre notre communauté plus juste et plus agréable à vivre.

Mais attention je n’ai parlé ici que de la situation professionnelle des femmes et en particulier de toutes ces femmes cadres qui veulent utiliser les justes luttes du passé pour accélérer ou faciliter leur ascension profes-sionnelle en se drapant dans le manteau de l’injustice subie par leurs prédécesseurs.

Mais des victimes il y en a encore, ce sont toutes ces femmes qui subissent la testostérone non -maitrisée de leurs collègues ou leur patrons masculins. Cette lutte reste d’actualité et sans doute pour longtemps.

La campagne « #balance ton porc » a fait polémique. Comme souvent avec les mouvements de balancier longtemps retenus elle a été brutale et certains hommes en ont payé un prix disproportionné mais elle fut utile.

N’en déplaise aux « sessanoc » (lisez à l’envers) qui ont signé dans Le Monde le 8 janvier 2018 une pétition pour le « droit à être importunée » et trouvent la drague insistante légitime – c’est quoi d’ailleurs la différence entre la « drague insistante » et le « harcèlement » ? - les hommes doivent

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comprendre que nous sommes entrés dans une ère nouvelle de la relation sexuelle homme-femme : celle de la séduction mutuelle.

Il est extrêmement facile à un homme de montrer son intérêt à une femme. Un sourire, un regard appuyé, une conversation engagée gentiment et pour-suivie de commun accord. Un « vous êtes libre à déjeuner ? » qui peut se poursuivre par « un verre ? »,« un petit diner ? » puis un « dernier verre ? ». Bref la drague cool, sympa où l’homme joue son rôle « d’initiateur » et non celui de « prédateur ». Et pourquoi pas la femme initiatrice d’ailleurs ?

Certains d’entre nous n’ont pas encore assimilé que « non », « stop », « je ne veux pas » ou « je ne veux plus » ne sont pas des expressions sans im-portance de mijaurées qui ne savent ce qu’elles veulent mais des injonctions dont le non-respect sépare le désir sexuel de la délinquance. Pour ceux-là le couperet doit tomber.

Mais dans ce nouveau monde la femme doit aussi jouer le jeu. Etre claire, honnête et prudente.

On coupe tout de suite court à la drague déplacée d’un responsable hiérar-chique, avec politesse et humour si possible pour ne pas le vexer inutilement. On enlève avec un sourire froid la main sur l’épaule qui n’a rien à y faire.

On ne dit pas merci à un compliment sur votre robe, votre mini-jupe, votre nouvelle coupe de cheveu quand on sent qu’il n’a rien de désintéressé. On ne feint pas d’apprécier une remarque sur votre beauté.

On ne monte pas seule dans l’appartement d’un mec qu’on a rencontré le soir même et avec qui on a pas envie de coucher.

On ne se « bourre pas la gueule » en compagnie d’un type qu’on a jamais vu ou que l’on sait vouloir vous « culbuter » sans que cela soit réciproque.

Beaucoup d’affaires de viols sont en fait le résultat de « malentendus » où l’homme a cru qu’elle était d’accord alors qu’en fait elle ne l’était pas vrai-ment.

Mais moi ce qui m’indigne ce sont les « viols après coup » si vous me par-donnez ce jeu de mot un peu graveleux.

Ces plaintes qui attaquent et peuvent bousiller la vie d’un mec quand une femme n’a pas osé dire « non » mais le regrette après, qu’elle a laissé faire

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au début –comme si des baisers et des attouchements n’étaient pas des pré-ludes d’un enchainement naturel - puis s’est ravisée alors que l’acte avait commencé mais n’a pas osé dire stop, de celles qui ont cédée à un chantage implicite pour satisfaire un patron insistant afin de s’attirer ses faveurs pro-fessionnelles et découvrent 5 , 10 , 15 ans après qu’elles n’en avaient pas envie et que c’était donc un viol ou un abus de faiblesse.

Je ne peux plus supporter non plus les excuses de ces femmes qui acceptent de vivre un calvaire avec un homme, laissent leurs enfants se faire abuser puis le tuent sous prétexte que c’était la seule façon de se défaire de son emprise. Je n’aurais pas gracié Jacqueline Sauvage et j’ai applaudi à la con-damnation en appel à 20 ans de prison de Cécile Bourgeon pour le meurtre de la petite Fiona alors que la première Cour d’Assises ne l’avait condamnée qu’à 5 ans car bien sûr ce meurtre ne pouvait être que l’œuvre du compa-gnon, « rebeu » de surcroit.

Le jury populaire de la cour d’assise d’appel de la Haute-Loire- composé exclusivement de femmes n’est pas tombé dans le piège grossier de la victi-misation institutionnalisée et a condamné cette femme criminelle et cette mère indigne à la même peine que son compagnon.

Cela suffit cette présomption de faiblesse ou d’infériorité. Vous êtes main-tenant et depuis longtemps libres, protégées, égales, suivies, aidées, etc.

Cela suffit les « j’aurais dû dire non » ou « j’aurais pas dû dire oui « , « j’ai pas osé refuser », « j’ai fermé les yeux sur le viol de mes enfants par leur père car j’avais peur », « mon nouveau mari frappait mes enfants mais je ne disais rien car je ne voulais qu’il s’en aille » et le fameux « j’étais sous son emprise ! » qui me fait hurler tant il est devenu un argument facile pour masquer la lâcheté voire la complicité.

J’ai été indigné de la libération anticipée de Michelle Martin la compagne et complice monstrueuse de Marc Dutroux qui n’a fait que 8 ans de prison sur les 30 ans auxquels elle a été condamnée grâce à l’indulgence ignoble de juges belges qui ont avalé l’histoire de « l’emprise » de Dutroux sur son épouse et excuse implicitement une femme qui a laissé en pleine connais-sance de cause crever de soif et de faim deux gamines enlevées par son mari et retenues dans la cave de sa propre maison. On se demande d’ailleurs comment les pères de ces petites filles ne prennent pas un f……

Bref.

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L’émancipation et l’égalité de la femme a sa contrepartie : la responsabilité pleine et entière de ses actes.

Je suis un féministe convaincu et c’est pourquoi le double jeu du « nous sommes vos égales » quand cela vous avantage mais « nous sommes fragiles » quand cela vous arrange est devenu insupportable au XXIème siècle dans une société occidentale, moderne et civilisée comme la nôtre.

Toutefois il faut que la Justice française soit exemplaire face à la violence physique faite aux femmes lorsqu’elle est clairement avérée.

Lorsque nous étions en Pologne nous avions une aide-ménagère qui vivait chez nous. Fille dont on s’est rendu compte qu’elle n’était pas très claire et qui picolait un peu.

Elle aimait bien raconter sa vie et nous dit un jour que son ex-compagnon l’avait sévèrement tabassée quelques années auparavant au point de l’en-voyer à l’Hôpital pour plusieurs jours. Il en avait pris pour trente ans pour tentative de meurtre!

Dans ce pays d’Europe Centrale les femmes ont moins peur des hommes qu’ici car elles savent qu’ils savent que la sanction sera terrible s’ils portent la main sur elles. En France nous ne punissons pas assez durement les types qui s’en prennent à la meilleure moitié de ce pays. On ne peut pas parler de laxisme mais il faut passer à l’exemplarité des peines pour réduire au maxi-mum ce mal.

Il faut que les hommes sachent que dans une affaire de coups et blessures volontaires ils écoperont toujours du maximum de la peine si la victime est une femme.

Et bien c’est très simple il faut inclure le fait d’avoir agressé une femme dans les circonstances aggravantes qui augmentent systématiquement et très si-gnificativement la sévérité de la peine pour l’auteur masculin. On va me dire que je suis en pleine contradiction car c’est une forme de discrimination positive que je rejette pour la sphère professionnelle.

Je l’assume parfaitement car dans cette dernière la force physique ne joue aucun rôle alors que dans la violence faite aux femmes elle est indiscutable. Trop d’hommes cognent des femmes ou leurs femmes dans ce pays et sont insuffisamment punis.

Dans une société juste un homme ne doit pas être discriminé contre une femme dans ce qui relève de ce que j’appellerais « la vie normale » mais dès

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lors que l’on entre dans la violence physique, sexuelle ou pas, la société doit être sans pitié pour l’homme agresseur.

L’éducation doit jouer tout son rôle dans la baisse de ce fléau mais cela ne suffit pas. Le « si tu me frappes tu iras en prison et pour longtemps ! » ve-nant d’une femme à un homme violent doit prendre tout son sens et constituer une menace parfaitement crédible.

Ceci étant posé je vous avoue mon incrédulité quand j’ai consulté le Code Pénal sur les violences physiques volontaires.

« Toute victime de coups et blessures peut faire condamner leur auteur à des sanctions pénales et obtenir des dommages et intérêts s’il en résulte pour elle un préjudice et (ou) un arrêt de travail prescrit par un médecin.

Le code pénal parle désormais de violences volontaires ou de violences lé-gères selon la gravité des blessures infligées.

Contraventions de police pour coups et blessures.

L’auteur de violences légères, c’est à dire n’ayant produit aucune incapa-cité de travail de la victime, risque une amende de 750 euros.

Bon ok.

En cas de violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure ou égale à 8 jours, l’amende peut être portée à 1500 euros (art R.624 et R.625 du code pénal).

Alors cela je ne le comprends pas. On vous casse la figure au point de ne pouvoir aller travailler pendant 8 jours et l’auteur ne va même pas en pri-son. Dingue !

Délits pour coups et blessures.

L’auteur de l’infraction risque une amende de 45000 euros et un emprisonnement de 3 ans de prison si les coups et blessures vo-lontaires ont occasionné une incapacité totale de travail de plus de 8 jours.

Donc si vous avez eu 8 jours d’incapacité l’agresseur s’en tire avec une amende mais si c’est 9 jours il risque trois ans. ABSURDE

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En tout état de cause, chaque fois qu’une circonstance aggravante prévue par les textes est retenue contre l’auteur des violences (ex: victime de moins de 5 ans, personne âgée, enceinte, ..), la peine est réprimée par 5 ans d’em-prisonnement et 75000 euros d’amende ou même par 10 ou 15 ans de prison et 150000 euros d’amende en cas de mutilation ou infirmité perma-nente en découlant.

Ce qui m’ennuie dans ce pays c’est que si un mec un peu éméché coince un soir une femme dans une ruelle, lui malaxe la poitrine, introduit sa main dans son slip, pénètre son intimité de ses doigt et l’embrasse de force mais sans aucun coup et lésions il encourt une peine de prison ferme de plusieurs années. La femme est sensée avoir subie un traumatisme important et du-rable. Tout cela me parait très normal.

Par contre si un jeune type pas très costaud a la mauvaise idée de faire une remarque à un mec pas clair pour un acte d’incivisme et se prend une volée de coups de poings et de coups de pieds qui lui vaut une ITT de 8 jours, des ecchymoses apparentes et laisse le jeune psychologiquement traumatisé ce n’est qu’« une embrouille entre mecs ». L’agresseur aura 1.500 Euros d’amende sauf s’il est récidiviste.

Si par contre le jeune homme porte une kippa ou il est homosexuel alors boum l’agresseur va en taule car il y a facteur aggravant.

Dingue, non ?

Les actes de violences volontaires devraient être plus sévèrement punis -avec de la prison -car ils sont la manifestation d’une rupture fondamentale du contrat social que représente l’usage de la force quand elle n’est pas dans le cadre de la légitime défense.

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Un papa, une maman sinon pas d’enfants.

L’homosexualité m’indiffère, l’homoparentalité me dérange profondément et jusqu’au fond de mon âme de non-croyant.

Pour moi et je crois pour la France du bon sens, permettre à un couple ho-mosexuel d’officialiser sa relation avec la même force juridique que celui d’un couple hétérosexuel me parait plutôt un progrès.

La nature n’a jamais empêché deux êtres de même sexe de s’aimer et de se témoigner de leur amour par des gestes qui ne nous regardent pas.

La nature n’a par contre jamais permis autre chose que la conception d’un enfant par l’accouplement d’un homme et d’une femme.

Le mariage gay est une technicalité juridique, fonder une famille passe par l’accomplissement d’une loi de la Nature irréalisable pour un couple de même sexe.

C’est comme çà. La nature est peut-être injuste mais comme elle l’est avec un enfant de 10 ans qu’elle fauche d’un cancer.

L’impossibilité de concevoir pour un couple gay n’est pas une maladie ou un accident, c’est une impossibilité matérielle que Dieu ou mère nature a voulu.

L’adoption qui elle aussi existe depuis des temps immémoriaux n’a jamais concerné que des couples « normaux ». Elle répare une maladie, la stérilité, ou l’incapacité d’une femme de concevoir sans mettre sa vie ou celle de son enfant en danger.

De plus en plus encadré et surveillé en tout cas dans nos pays c’est une forme de compensation que nous avons trouvé pour corriger un mal fonc-tionnement de la nature.

Rien de tout cela dans l’adoption homosexuelle qui, elle, veut contourner une immanence.

Les gays brandissent leur volonté d’être comme les autres en termes de pa-rentalité.

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Il faut calmement leur dire que ce n’est pas possible, que s’ils ont parfaite-ment le droit de s’aimer et l’acter devant la société ils n’ont par contre pas vocation à fonder une famille. Ce n’est pas une discrimination c’est la re-connaissance d’une évidence.

Il n’est pas plus injuste de priver les homosexuels de la création d’une fa-mille qu’il ne l’est d’en priver un frère et une sœur adultes qui s’aiment d’un véritable amour.

On va me dire que j’assimile l’homosexualité et l’inceste. Et alors ? Ils ont été au moins aussi tabous l’un que l’autre dans nos sociétés et depuis des siècles !

La République va aussi très loin dans ses interdictions de mariage. Lisez cette liste :

Le mariage est ainsi strictement interdit :

• entre ascendants et descendants,

• entre 2 frères, entre 2 sœurs et entre un frère et une sœur,

• entre 2 demi-frères, entre 2 demi-sœurs et entre un demi-frère et une demi-sœur,

• entre un oncle ou une tante et une nièce ou un neveu (les parents des premiers étant les grands-parents des seconds).

• entre ascendants et descendants adoptés, • entre un oncle ou une tante et une nièce ou un neveu adopté (les

parents des premiers étant les grands-parents des seconds).

• entre l'adoptant et les descendants de l'adopté ou l'adopté et les des-cendants de l'adoptant,

• entre enfants adoptifs d'une même personne

• entre l'adoptant et l'ex-époux de l'adopté ou entre l'ex-époux de l'adoptant et l'adopté.

• Les personnes divorcées ou veuves ne peuvent épouser : ni un en-fant de leur ex-époux, ni un parent de leur ex-époux. Autrement dit, il est interdit : un enfant d'épouser l'ex-mari/femme d'un de ses parents ,et à un parent d'épouser l'ex-mari/femme de son enfant (ex-gendre ou exbru).

Mais si ces gens sont adultes, sains d’esprit et s’aiment, pourquoi pas?

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Pourquoi deux femmes adultes, bien dans leurs têtes et consentantes qui aiment sincèrement le même homme ne peuvent-elles pas l’épouser et l’in-verse bien entendu car il serait insupportable d’admettre la polygamie sans accepter son opposé c’est-àdire la polyandrie ?

Pour une raison simple. La transgression civilisationnelle parfaitement as-sumée par la Gauche et son bras armé Christiane Taubira n’était possible que pour une communauté : les homosexuels.

Ils ont le nombre, une réelle puissance économique et une influence intel-lectuelle incontestable.

La France du bon sens ne veut pas d’un retour sur le « mariage pour tous » afin de ne pas créer une « martyrologie gay » mais elle veut revenir sur « l’enfant pour tous ».

Un couple homosexuel n’a pas vocation à adopter un enfant ni en France, ni à l’étranger sauf si le pays en question le leur permet et qu’ils demeurent en dehors de France.

Il existe bien entendu une injustice qui est celle de la possibilité pour une femme homosexuelle de concevoir un enfant alors que ce n’est pas le cas d’un homme.

C’est la nature, on n’y peut rien et très franchement je crois que nous sommes très nombreux à nous sentir infiniment plus confortable avec la situation d’une mère homosexuelle qui élève un enfant éventuellement avec une compagne qu’un couple d’homme.

Préjugé peut-être mais il est toutefois partagé puisque la Justice confie la garde des enfants à la femme dans les 3 /4 des cas de divorce et il faut vrai-ment qu’elle soit une mère indigne ou qui ne souhaite les avoir pour s’en voir privée.

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Apologie du progressisme.

Dans une certaine Droite il est devenu « tendance » de dénoncer les méfaits d’un progressisme qui aurait miné nos valeurs, bradé notre identité, nous aurait abandonné au mondialisme, à la « merchandisation », aurait fait de nous des travailleurs « jetables », désolidarisé nos générations, fait triom-pher la théorie du genre, détruit l’école, etc

Rien de tout cela n’est complètement faux mais en face on ne met rien.

Le progressisme et son produit, le progrès, cela ne compte pas ou cela ne vaut pas la peine de s’y attarder tant on est enragé à vouloir en dénigrer les effets indésirables. L’homme de Droite que je suis veut rendre hommage à tout ce que les progressistes et le progrès ont apporté au monde et à ce pays.

Je ne vais pas m’en prendre aux religions mais force est de constater qu’elles n’ont pas été les plus ferventes supportrices de la marche du progrès.

Le travail scientifique fut longtemps mal jugé par les tenants de l’ordre divin en ce qu’il dissipait petit à petit le mystère de notre création, de notre exis-tence, de nos maladies et de notre mort, de la marche du monde.

La science nous a sevré petit à petit de « l’opium du peuple », mot cruel de Marx mais non dénué de fondement.

Le progrès ce fut aussi la remise en cause parfois violente ou même san-glante d’un ordre social et sociétal établi privilégiant certains au détriment de tous les autres, la fin de l’esclavage, les premiers droits sociaux, l’éman-cipation de la femme, le vote pour tous, la liberté sexuelle, le choix de procréer quand on le souhaite, la lutte contre les racismes et l’homophobie.

Je vais ouvrir ici une parenthèse pour m’en prendre gentiment à ces pen-seurs conservateurs qui assignent à « mai 68 » le rôle de déclencheur d’un grand déclin séculaire qui frapperait la morale, l’ordre et les valeurs tradi-tionnelles de notre civilisation.

Je m’étonne d’abord de leur manque de perspective historique. Mai 68 ne fut qu’une « petite révolution » à l’échelle de notre passé mouvementé.

Passons sur 1789 et les années qui suivirent et les changements archi-pro-fonds qu’elles apportèrent.

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1830 la France a à sa tête un roi ultra-conservateur et très con entouré d’une coterie de nostalgiques de l’Ancien Régime. Face à une assemblée libérale qui veut un régime parlementaire il tente un coup de force en imposant un cabinet réactionnaire. S’en suit la Révolution de Juillet aussi appelée « les 3 Glorieuses » où le peuple de Paris construit des barricades et s’oppose frontalement à l’armée. 800 morts côté peuple, 200 coté soldats.

Charles X abdique et Louis Philippe, Bourbon patriote et constitutionna-liste, devient Roi des Français malgré le vœu majoritairement républicain du peuple de Paris. 18 ans plus tard c’est à son tour de partir devant une nouvelle insurrection populaire au prix de 350 morts et 500 blessés.

22 ans s’écoulent avant la Commune de Paris, insurrection gravissime qui dura 2 mois et qui prit fin avec ce que l’on a appelé la « semaine sanglante » qui permit la reprise de Paris par le pouvoir légitime mais au prix de 7.000 à 8.000 morts, d’innombrables exactions et exécutions sommaires.

Comment passer sous silence la révolution sociale que marqua l’avènement du Front Populaire et ce printemps-été 1936 marqué par 12.000 grèves dont 9.000 avec occupation et 2 millions de grévistes et qui déboucha sur les Accords de Matignon et des immenses avancées sociales.

1947, la Guerre est finie mais le monde ouvrier durement mis à contribution pour le redressement économique du pays est en colère attisé par une CGT et un PCF au fait de leur puissance. Dès avril 1947 les grèves commencent et touchent les uns après les autres des grandes entreprises et les services publics. Elles culminent en novembre 1947 puis reprennent avec la très grande grève de 340.000 mineurs de charbon de l’automne 1948 qui para-lyse 2 mois la production d’une matière à l’époque essentielle pour l’économie et le chauffage. L’Etat envoie l’Armée avec des blindés.

Toute cette période fut marquée par de grandes violences, quelques morts mais des milliers de blessés.

Alors remis dans ce contexte la révolution estudiantine de 1968 parait bien civilisée. Une mort accidentelle, de nombreux blessés mais légers et souvent chez les CRS.

Quand on y pense qu’est-ce que cette insurrection a changé dans la société française qui ne s’est pas produit ailleurs en Europe de façon à peu près contemporaine?

La libération sexuelle ? Elle avait commencé en Europe du Nord avant nous.

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Sommes-nous d’ailleurs devenus un peuple plus sexué que les autres ? Non mais allô il faut voyager les gars !

Nos jeunes filles ne sont ni plus précoces ni plus « faciles » que leur copines italiennes, espagnoles, allemandes, ou mêmes les catholiques polonaises qui comme partout pratiquent le sexe hors-mariage. Il n’y a ni plus de cocus ni plus de divorce ici qu’ailleurs.

L’émancipation des femmes?

Le Royaume-Uni a autorisé l’avortement dès 1967.

Ce ne sont ni le Cohn-Bendit des barricades ni la Simone Veil devenue gloire nationale plus grâce à son statut d’ancienne déportée qu’à son véritable rôle qui ont fait le plus pour les femmes.

Les vrais « transformateurs » s’appelaient Lucien Neuwirth, Brandt, Thom-son et Moulinex.

Le premier, de père juif, grand résistant, Compagnon de la Libération, se battit contre presque toute la majorité parlementaire du Général de Gaulle à l’Assemblée Nationale pour que la contraception devienne légale en France en 1967 un an avant « sous les pavés, la plage ! ».

Il réussit à convaincre le Général au départ réticent. Grâce à cette loi les Françaises pouvaient faire l’amour sans l’angoisse d’avoir un enfant non-désiré. Quelle révolution !

On se demande d’ailleurs comment avec cette extraordinaire facilité de ne pas concevoir qui existe aujourd’hui on arrive à jeter dans les incinérateurs plus de 200.000 futurs petits garçons et petites filles tous les ans dont l’écrasante majorité ne sont pas le produit d’un viol, d’un rapport forcé, ne présentent aucune anomalie génétique et ne menacent en rien la santé de leur mère. Les petits et petites avortés sont les kleenex de l’amour moderne, ils finissent au même endroit.

Les 3 autres étaient les marques d’appareils électro-ménagers qui ont pro-fondément changé la vie quotidienne des Françaises et leur ont permis de mieux combiner leur vie professionnelle et celle de mère car il faut bien le dire leurs compagnons leur ont encore longtemps laissé les tâches ména-gères et ne s’y sont mis qu’il y a une vingtaine d’années.

La femme française d’après 1968 a-t-elle été à la pointe de la conquête de l’égalité par rapport à ses consoeurs européennes ? Rien ne permet de l’af-firmer et en 2017 la France fait partie de ces pays qui n’ont jamais eu (à part

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le très bref mandat de Edith Cresson – 10 mois) un chef d’Etat ou de Gou-vernement de sexe féminin à la différence de la Grande-Bretagne, des pays scandinaves, de l’Allemagne, de l’Irlande, des Pays-Bas, de la Pologne, des Pays Baltes, de la Croatie, de Malte. Durant les 5 ans de mon séjour en Po-logne j’ai rencontré de nombreuses femmes d’affaires, cheffes ou co-cheffes d’entreprises avec leurs maris. A mon avis plus que j’en aurais rencontré en France dans les mêmes fonctions.

Ah, et il y a la « féminisation » de la société qui aurait ôté aux hommes leurs couilles et aurait affaibli la France selon Eric Zemmour.

Ainsi changer de temps en temps les couches des bébés, faire sa part de mé-nage, rester à la maison pour garder le petit si sa femme a un diner entre copines, avoir une patronne au lieu d’un patron, etc serait une forme de ré-gression sociétale ! Le Français d’après 68 aurait sa perdu sa virilité mais en avait-il tant avant ?

Incontestablement en 14-18 avec l’héroïsme inouï de nos hommes et des alliés qui ont repoussé aux prix de souffrances et de pertes inimaginables l’envahisseur.

Mais 20 ans après ce n’était plus la même danse.

Hitler nous provoque, nous calons. Réarmement en 35, remilitarisation de la Rhénanie en 36, les Sudètes en 38 et en 39 alors que nous nous étions engagés par Traité à attaquer l’Allemagne si elle envahissait la Pologne nous déclarons la guerre mais nous nous planquons derrière la Ligne Maginot.

Quelques mois plus tard c’était la débâcle. 5 millions de soldats français soutenus par des milliers d’avions et de chars –autant que les Allemands et de bonne qualité contrairement à toutes les légendes qui ont été inventées pour nous justifier - se couchaient devant la Wehrmarcht.

C’est terrible de dire cela, mais c’est la vérité. On nous raconte que l’Armée française s’est bien battue et pour preuve on avance le chiffre de 100.000 morts. Il est faux. Les dernières données du Ministère de la Défense qui datent de 2010 après des années de recherche font état de 58.829 morts au combat.

Nous avons tenu 45 jours. La Pologne beaucoup plus petite, totalement sous-armée et attaquée sur 2 fronts avec les Nazis à l’Ouest et les Soviets à l’Est a tenu 35 jours et perdu 67.000 hommes.

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Pas de Leningrad ou de Stalingrad en France. Pas de combats acharnés pour défendre la patrie. Quelques petits actes de bravoure dans un océan de re-traites, de décrochages, de replis tactiques et puis des redditions massives.

Ma mère me raconte encore cette blague cruelle que lui avait rapporté son père de retour de sa captivité en Allemagne et que s’échangeaient les pri-sonniers dans les Stalag : « Heureusement qu’il y avait les Pyrénées ……sinon on se retrouvait à Gibraltar ! » En l’occurrence il avait été pris à Dunkerque.

Qui peut croire que De Gaulle ne put compter que sur à peine 3.000 hommes lorsqu’il créa la « France Libre » alors que des dizaines de milliers de soldats polonais et plusieurs centaines de pilotes rejoignaient la RAF. 225.000 soldats de ce vaillant pays participèrent à la libération de l’Europe de l’Ouest contre environ 250.000 Français dont la moitié de coloniaux maghrébins et africains.

La Résistance a existé, des milliers d’hommes et de femmes ont risqué leur vie pour la France et beaucoup l’ont perdu mais elle fut marginale. Fin 40 il n’y avaient que quelques milliers de résistants, fin 42 ils étaient quelques petites dizaines de milliers. Ce n’est qu’en début 1944 que le chiffre dépasse les 200.000 pour environ 20 millions d’hommes dont 15 millions en âge de se battre soi environ 1.5%.

Rien à voir avec ce qui se passa en Pologne qui dès 42 comptait une armée de libération intérieure de 100.000 hommes, chiffre qui passa à 200.000 début 1943. Rien de comparable chez nous avec le soulèvement de Varsovie qui dura plus deux mois (aout-septembre 44) et opposa une force patriote de plusieurs dizaines de milliers d’hommes aux Nazis et leur infligea des pertes incroyables avant d’être écrasée.

Le combat des « Partisans » yougoslaves fut héroïque comme celui des pa-triotes grecs.

Je n’insulte pas la mémoire de nos combattants et de nos résistants, je dis simplement que le mythe de la « virilité » française d’avant 1968 doit être relativisé. 1940-1944 moment crucial dans notre histoire vit l’écrasante ma-jorité des hommes de notre pays s’accommoder de l’occupation nazie.

Quand on n’est pas capable de défendre son pays on n’est plus en mesure de jouer les durs avec les femmes.

Faut-il regretter le fait que le comportement des hommes en matière de conquête sexuelle a beaucoup changé et positivement ? La drague lourde et

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insistante, les remarques salaces, les sifflets, les mains baladeuses sont plus rares chez les hommes en tout cas de souche européenne. Est-ce un mal ?

Le harcèlement est combattu plus durement, les viols pris bien plus au sé-rieux qu’autrefois et lourdement condamnés. Avant 68 une fille ou une femme violée « l’avait bien cherchée », dire «non» avant de passer à l’acte c’était «trop tard, il fallait y penser avant»!

Au bureau un patron fait beaucoup plus attention à sa relation avec les femmes qui l’entourent.

Les petites claques sur les fesses, la main lascivement posée sur l’épaule de l’assistante bien roulée, les commentaires sexués, les chantages voilés pour une promotion « canapé » ce n’est pas fini mais c’est nettement plus rare car les hommes savent que cela peut très vite et très facilement tourner mal pour eux. Est-ce une régression ?

Et puis il y avait les coups.

La libération de la femme et la remise à sa place de l’homme a aussi signifié un changement lent mais fondamental, la lutte contre la violence faite aux femmes. Je ne pouvais l’imaginer mais j’ai découvert qu’une de mes tantes que je savais avoir été trompée était aussi battue et régulièrement sans ja-mais s’en plaindre car « cela ne se fait pas ». Dans la société patriarcale « corriger » sa compagne faisait plus ou moins partie du standing d’un homme viril. Je me souviendrai toute ma vie de cette bouteille de vin qui est venue percuter le visage de ma grand-mère lancée par mon grand-père furieux des commentaires de sa femme sur la guerre. J’étais enfant et si-déré.

Enfin on nous parle de la dévalorisation des valeurs traditionnelles

Première cible : l’hédonisme ou la volonté de jouir de la vie.

C’est assez marrant car c’est avec la même condescendance que la grande-bourgeoisie et la Droite françaises considéraient les premiers « congés-payés » de 1936. On moquait ces hordes d’ouvriers, de mineurs et d’em-ployés qui prenaient d’assaut les trains pour se prélasser sur les plages.

L’hédonisme est un terme extrêmement ancien et pour cause, jouir de la vie a toujours été une aspiration humaine sauf qu’elle fut très longtemps le pri-vilège d’une minorité.

Ils n’étaient pas hédonistes les grand-bourgeois avec leur « cocottes », leurs soirées au Théâtre leurs soupers galants ? Ah mais ils allaient à la Messe !

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Pas jouisseurs les fils de propriétaires terriens ou de bourgeois qui culbu-taient sans trop leur demander leur accord les filles de ferme ou les boniches et les renvoyaient si elles tombaient enceintes ?

N’y avait pas de l’hédonisme avec la naissance de la mode à la portée de toutes à la fin du 19ème siècle, l’ouverture des grands magasins comme Grands Magasins du Louvre en 1855, À la Belle Jardinière en 1856, les Grands Magasins du Printemps en 1865, la Samaritaine apparue aussi en 1865, les Magasins Réunis en 1890 à Nancy, les Galeries Lafayette à Paris, en 1896.

Le vers n’était-il pas déjà dans le fruit avec ces femmes frivoles qui voulaient être belles et dépensaient l’argent de leurs maris ?

La contestation de l’autorité, surtout par les jeunes ?

Je ne crois pas que mai 68 ait généré une détérioration de l’autorité qui ne soit pas en ligne avec la revendication générale des jeunes du monde occi-dental d’être plus écouté, mieux pris en compte et parfois disons-le franchement plus respecté car on ne peut pas nier que la société ait été long-temps assez sourde et condescendante à leur égard.

J’entendais Michel Onfray dire l’autre jour que « l’on n’avait plus peur de la Police, de la Justice et de la Prison », que cette dernière était une sorte de « rite initiatique ».

Mais c’est qui « on » ? Vous ou moi, qui lisez ces lignes ?

Nous sommes probablement bien au-delà de 90% à ne pas vouloir avoir de problèmes avec l’appareil policier et judiciaire sauf en tant que victimes qui vient se plaindre. Non mais franchement qui dans ne pays a envie ou n’a pas peur d’aller en prison à part quelques dizaine de milliers de voyous issus des quartiers?

Certaines de nos écoles et nos rues sont dans l’état où elles sont bien davan-tage en raison du comportement rebelle et antisocial d’une petite partie de la jeunesse immigrée arabo-africaine et une part encore plus marginale de la jeunesse « de souche » que d’une défiance à l’égard de l’autorité de la part de la jeunesse française en général.

Ce n’est pas mai 68 qui a abimé ce pays c’est l’immigration de masse et le développement exponentiel du trafic de drogue.

On divorce beaucoup c’est vrai.

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Autrefois on restait sans plus s’aimer, on se déchirait, on s’engueulait, ou on avait une vie à coté, surtout les hommes.

Mon grand-père maternel, paix à son âme, était l’incarnation de cette hypo-crisie bourgeoise. Catholique pratiquant, père exigeant avec la vertu de ses filles, il avait pourtant une maitresse qu’il avait établi et avec qui il vivait.

Ma grand-mère femme remarquable pendant la guerre qui avait fidèlement attendu son mari, institutrice rigoureuse et dévouée, un peu héritière des hussards noirs de la République, enfermée dans les principes du « on ne divorce pas » a passé les 30 dernières années de sa vie dans un certain con-fort matériel que son mari lui assurait mais dans un désert sentimental, ponctué de quelques cuites pour noyer son chagrin.

Née 30 ans plus tard elle aurait sans doute divorcé, pris sa part du patri-moine et refait sa vie.

La pornographie a explosé. Oui et c’est aussi grâce à elle si de nombreux jeunes hommes et femmes apprennent à mieux se donner du plaisir. On peut lui reprocher par contre ses dérives graveleuses, sadomasochistes, hu-miliantes pour les femmes contre lesquelles les Femen se mobilisent peu d’ailleurs. Mais est-ce que le mai 68 français en est responsable ? Ce sont aux USA et dans les pays de l’Est que l’on produit le plus de porno et le plus hard.

On serait devenu égoïste, on ne s’occuperait plus de nos gosses et de nos vieux. C’est faux. Nous sommes au contraire une société où l’activité asso-ciative, le bénévolat, la générosité est massive. Les « Restos du Cœur » en sont un exemple, comme le Téléthon, les Solidays pour le Sida, etc. Les « marches blanches » de soutien aux familles victimes d’enlèvements ou de meurtre d’un proche sont nombreuses.

Pas de solidarité et de proximité quand les collègues de la maman de Mae-lys, infirmière au centre hospitalier de Pontarlier, lui donnent 572 jours de leurs RTT pour permettre de se reconstruire?

La fin de la famille ?

Il y a moins d’enfants français abandonnés qu’il n’en y a jamais eu. Nous sommes globalement de bons parents même si la jeune génération préfère la pédagogie aux baffes ce qui fait râler les vieux comme moi quand ils en-tendent une maman sermonner gentiment un enfant insupportable à qui on flanquerait volontiers une belle fessée.

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Les garçons et les filles sans boulot et sans tunes, « Tanguy » ou « Tan-guettes », peuvent squatter chez papa et maman pendant des années. Autrefois les pères mettaient à la porte les fils qui ne foutaient rien et les filles étaient priées de se trouver un mari.

Il y a moins d’autorité ou d’autoritarisme de la part des parents qu’il n’y en avait, c’est certain mais tellement plus d’embrassades, de câlins, de discus-sions, d’échanges, de jeux, d’émotions.

Mes parents et la mère de ma femme tous dans le grand soir de l’âge me disent que, jeunes, ils n’ont quasiment jamais connu de gestes de tendresse de leurs géniteurs.

Ils étaient éduqués sans doute aimés mais avec le minimum de partage et surtout pas de ces gestes « inconvenants » qui aujourd’hui témoignent de l’amour que nous avons pour nos enfants et de celui qu’ils nous portent.

Qui peut imaginer ne pas prendre son fils ou sa fille dans ses bras l’étreindre et lui coller des bisous après une longue absence, une représentation théâ-trale au collège qui vous a fait rire ou vous a ému, un BAC réussi contre toute attente, l’annonce d’un mariage ou d’un bébé et enfin l’arrivée du grand départ celui où on va se séparer pour toujours.

Quelle grand-mère n’a pas eu la gorge nouée sur son lit d’Hôpital en sentant couler les larmes de sa petite-fille qui a compris que c’était la dernière fois. Que de souvenirs avant de partir, ces « je t’aime Mamie» de la petite Adeline venant chercher du réconfort alors que ses parents se séparent.

Comme beaucoup de pères post-68 j’ai eu mon lot de « tu fais chier papa!», « sors de ma chambre ! », « t’es relou ! » , « elle est moche ta caisse ! » « mais t’es nul putain ! »

J’avais démarré cette dérive avec mon propre père à un degré bien moindre. Quant à lui une simple critique lui aurait value une claque décolleuse de mâchoire de son pater familias.

A côté de cela tellement plus de complicité qu’hier et a fortiori qu’avant-hier. De bon moments, de rires, de « déconnades », de confessions, d’en-gueulades franches et de réconciliations les larmes aux yeux ! Du temps passé à instruire, comme cette maman – ma femme - qui à Singapour passe chaque après-midi du temps avec son fainéant de fils qui ne fiche rien et à qui il faut faire rentrer le savoir au burin de l’amour maternel, les sermons d’un père, moi, sur le déclassement social et à la clé la fabrication quelques années plus tard d’un ingénieur plein de promesses.

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On ne délaisse pas davantage les vieux qu’on ne le faisait.

Il y en a juste beaucoup plus qu’avant, ils vivent bien plus longtemps et dé-veloppent des pathologies et des dépendances que nous ne pouvons plus gérer.

Ma belle-mère très âgée qui vit encore chez elle fait l’objet d’une prise en charge incroyable à un cout modeste avec 3 journées par semaine dans un centre d’agréments pour seniors, tous les jours des personnes passent la la-ver, lui donner à manger, lui faire prendre ses médicaments. Ma femme passe plusieurs heures par semaine avec elle.

Ce n’est pas mai 68 qui a séparé les jeunes des vieux mais la révolution in-dustrielle, l’exode rural et l’urbanisation de masse avec de nouvelles contraintes dans la relation entre des enfants mariés, installés dans des lo-gements à leur taille et des vieux parents avec leurs habitudes et leurs caractères.

Assez avec ce mythe de la douce France pastorale. Avant 1968 et depuis des décennies les jeunes quittaient les campagnes, les bleds pour aller à la ville, dans les usines ou dans les mines. Allaient-ils rendre visite tous les week-end à Pépé et Mémé ?

Combien de Marius laissant César sans nouvelles pendant des années, de Lucien et de Marie partis aux Colonies et qui n’en sont jamais revenus, d’Er-nestine petite bretonne émigrée à Paris faire la bonne et qui ne pouvaient revenir au Ker (village) qu’une fois l’an si elle avait mis assez d’argent de côté?

Qui n’a pas lu « la Terre » de Zola qui se déroule pourtant dans une cam-pagne céréalière plutôt prospère n’a pas idée de l’âpreté au gain, de l’obsession de la possession, de la hantise de manquer, de la dureté des rap-ports entre les fils et le père et les frères entre eux, du ras-le bol- de la bru « bonne à rien » houspillée par la bellemère, des haines tenaces entre villages voisins dans cette France profonde.

En visite dans la Somme il y a quelques années nous sympathisons avec le patron dans la petite soixantaine d’un restaurant du Crotoy donnant sur la magnifique baie de la rivière éponyme et le village de Saint-Valery. Il nous dit que ces deux patelins ne s’aimaient pas beaucoup et que dans sa jeunesse chaque dimanche après le match de foot on se « foutait sur la gueule » pour un motif ou un autre et qu’en hiver il n’était pas rare de voir des traces de sang dans la neige, témoignages d’un nez cassé ou d’une arcade éclatée.

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Harmonieux le maquis corse où des vendettas absurdes tuaient tous les ans son lot de jeunes et de moins jeunes?

Non bien sur tout n’était pas noir, il y avait aussi des solidarités, des beaux moments de communion, des fêtes, des processions, l’Angélus sonnait mais ce n’était pas non plus le paradis loin de là.

La télé est devenue conne et nous abêti avec des jeux débiles. C’est en partie vraie mais à côté de cela un choix énorme et le vaste monde de l’internet qui permet à quiconque souhaitant s’instruire, de découvrir des choses nou-velles ou de se divertir « intelligemment ». Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce phénomène n’a rien de français. La bêtise des télés italiennes est à pleurer. Les télé allemandes érotisent beaucoup, les télénovelas espa-gnoles sont d’une mièvrerie affligeante, les jeux télévisés des chaines polonaises ne sont pas plus smart et éducatives que les nôtres.

Non cher Eric Zemmour mai 1968 n’a pas fait basculer une France humaine, sérieuse, catholique, respectueuse, pudique, vertueuse et virile dans un lu-panar, un monde sans règles, sans valeurs, sans repères et sans hommes.

La mort du Général de Gaulle ne fut pas la « mort du père » comme vous l’écrivez dans cet article insensé du Figaro Magazine daté du 2 mars intitulé « La grande désintégration ».

Vous nous racontez une histoire invraisemblable de désagrégation de notre société occidentale après 1968. Mais qu’y avait-il avant de si immuable, de si indestructible? Pour les phallocrates est-ce que le droit de vote des femmes en 1945 ne constituait pas déjà le commencement de la fin ?

Est-ce que notre humiliante défaite à Dien Bien Phu n’a pas dévalorisé « l’homme blanc » au moins aussi efficacement que les chemises à fleurs des zozos du Quartier Latin ?

Vous écrivez que le Général était « le dernier homme avant les adolescents féminisés ».

Vraiment des lavettes ces milliers de soldats et soldates du feu qui chaque année risquent leur vie et la perdent parfois pour combattre les flammes

« Féminisées » Claire Mérouze, pilote de Rafale et 15 autres pilotes de chasse qui n’ont pas une paire de boules entre les jambes mais les ont dans la tête, ces milliers de jeunes filles qui armes à la main patrouillent avec les mecs nos rues pour les protéger des terroristes ? Des lavettes ces policières et ces gendarmettes cibles, comme les hommes, des voyous et des bandits?

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Des « pleureuses » ces joueuses du XV de France dont un placage laisserait plus d‘un mec dans les vaps pour un bon moment ?

« Féminisée » Maggie Thatcher qui envoya ses troupes flanquer une raclée aux généraux argentins qui avaient envahis les Malouines en 1982 pensant qu’une femme ne tiendrait pas tête â des « hombres» dotés de « cojones » de taureaux mais qui finirent par rentrer à la maison la queue entre les jambes.

Pas dignes de codiriger la France avec leurs homologues masculins ces di-zaines de milliers de femmes ingénieurs, médecins, pilotes de ligne, chercheuses, énarques, etc

Sans courage ou force de caractère une Marine le Pen dont on peut au de-meurant contester les idées?

Et que dire de l’explosion des sports extrêmes pratiqués par des hommes comme des femmes et qui requièrent une sacrée paire de ce que vous pensez dans le slip ou dans la tête ? Déjà essayé de vous lancer seul d’une montagne en parapente cher Eric? Le marathon est devenu un sport de masse or qu’est-ce sinon un phénoménale exercice de virilité où se mêlent hommes et femmes ? Après 10 kilomètres votre corps implore pitié, la souffrance est grande mais c’est une volonté inébranlable, un mental d’acier, un courage physique incontestable qui vous font parcourir les 32 suivants. On a décrit le chemin de l’Everest comme une autoroute tant sont nombreux les hu-mains majoritairement occidentaux des deux sexes qui viennent affronter la montagne la plus dangereuse du Monde.

Non ce n’est pas la « révolution des pavés » qui a rendu l’homme blanc moins guerrier mais l’absence de guerre de masse. La dernière, celle d’Al-gérie, terminée par le « dernier homme » fut le dernier conflit de conscrits et quand on voit le gâchis politique et humain qu’elle représenta tout comme celle d’Indochine on peut se demander si cela en valait la peine.

La paix surtout quand elle est longue adoucit les mœurs, relativise l’impor-tance de la force physique fait plus de place au bien-être, au social au sociétal. Cela a été le cas de nombreuses civilisations.

Mai 1968 ne fut qu’un soubresaut dans une évolution générale vers plus d’égalité, de justice de droits et de bonheur pour tous.

Ne donnons pas aux jeteurs de pavés ou aux pseudos intellos de ce Prin-temps plus d’importance qu’ils n’en ont eu.

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Ils étaient une montée de sève dans un arbre qui grandissait depuis long-temps.

Le progrès c’est aussi j’ose le dire le matérialisme, grande conquête de l’homme.

Sous ce vocable frappé d’anathème car opposé au spiritualisme sensé être beaucoup plus noble se trouve tout ce qui fait que nous vivons mieux, en meilleure santé, plus longtemps, que nous pouvons découvrir le monde, suivre ce qui s’y passe, communiquer avec ceux que l’on aime ou ceux avec qui nous avons à faire, commercer plus facilement et plus rapidement, tra-quer plus efficacement les criminels.

N’en déplaise à ce cher Michel Onfray, oui c’est génial d’avoir une voiture, une télé, un PC, un portable, des appareils électro-ménagers, de surfer sur le web, de monter dans un avion pour visiter un pays, retrouver des amis, passer un week-end en amoureux ou conclure une affaire, de commander par téléphone oun sur son smartphone une pizza si on a ni envie de cuisiner ni de sortir.

Qui n’a pas eu un moment d’émotion en voyant Mamie découvrir qu’avec Skype elle pouvait parler à sa petite-fille partie apprendre l’Anglais en Aus-tralie.

C’est formidable de non seulement soigner tant de maladies qui nous tuaient jeune, de gagner de plus en plus de bataille contre le cancer et les maladies rares, de réparer nos membres abimés par le temps ou par l’acci-dent, de doter les handicapés d’outils qui leur redonne la possibilité de mener une vie la moins anormale possible.

Le progrès a révolutionné les conditions de travail. Les caissières d’autrefois tapaient sur leur clavier des chiffres à longueur de journées, travail haras-sant et débilitant. Les lecteurs de code barre n’ont pas rendu cette tâche plus excitante intellectuellement mais ils en ont considérablement réduit la pé-nibilité.

Il en est de même pour les ouvriers de l’industrie automobile autrefois tenus de répéter indéfiniment les mêmes gestes. Les chaînes de montage mo-dernes se sont largement robotisées laissant à l’humain des tâches moins routinières et physiquement moins dures.

La construction de routes, métier très éprouvant il y a encore 30 ans s’est tellement mécanisé que rares sont les hommes que l’on voit encore sur les chantiers. Les métiers du transport se sont considérablement humanisé

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avec le GPS, des systèmes de conduite beaucoup plus ergonomiques, des cabines beaucoup plus confortables qui permettent un repos plus répara-teurs, des aides à la manutention qui touchent aussi tout le monde de la logistique.

Je pourrais multiplier ces exemples sur des pages et des pages.

Oui nous travaillons mieux, nous nous déplaçons mieux et plus vite grâce à ce que le progrès technologique nous a apporté.

La condition des travailleurs a extraordinairement évolué et nous le devons en grande partie à tous ceux et celles qui souvent au dépens de leur carrière, plus rarement de leur liberté et pire encore de leur vie ont luttés pour leurs camarades. Ils étaient souvent caricaturaux, excessifs, parfois brutaux mais sans ces syndicalistes des pans entiers de notre droit social n’existeraient pas. Le militantisme ouvrier a été un puissant facteur de progrès.

Malgré tous les procès fait à la « malbouffe » que dénonce souvent Natacha Polony on mange globalement mieux que par le passé car on a à notre dis-position une infinité de produits dont l’hygiène est de mieux respecté malgré des accidents propres à toute activité humaine. Trop facile d’ignorer ce qu’il y avait et surtout ce qu’il n’y avait pas dans les gamelles ou les auges des ouvriers, paysans et petits employés du passé. Trop facile de ne pas se souvenir que dans les années 50, 15.000 personnes mouraient chaque an-née d’intoxications alimentaires !

Quoiqu’on en dise la société actuelle est statistiquement plus sure et moins criminogène que celle qu’a connue nos parents et grand parents en tout cas pour les homicides.

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Le taux d’élucidation des crimes est plus élevé grâce à la police scientifique, du coup plus de coupables sont jugés et moins d’innocents sont condamnés. Nous sommes aussi devenus beaucoup plus intolérants à la délinquance routière qui va du nonrespect des règles du code de la route à l’ivresse au volant.

En mai 1973 Michel Tauriac cinéaste français et la Sécurité Routière avait sollicité le concours de la population de Mazamet soit 16.600 personnes pour illustrer le carnage de l’année 1972 qui avait vue mourir sur les routes de France autant de gens que la population de cette ville du Tarn sans comp-ter les plus de 385.000 blessés causés par cette boucherie.

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Les habitants de Mazamet jouèrent le jeu et à 14.30 le 17 mai 1973 ils se couchèrent dans les rues pendant une heure provoquant une onde de choc et une profonde prise de conscience.

En relisant les coupures de presse de l’époque je réalise avec stupéfaction qu’à Droite comme à Gauche ils se trouvaient beaucoup de gens pour dé-noncer la « persécution des automobilistes » avec les limitations de vitesse, le port obligatoire de la ceinture et les contrôles.

Ecoutez les discours de ceux qui aujourd’hui hurlent contre les radars, « pompes à fric de l’Etat », ce sont les enfants spirituels de ceux qui préfé-raient la liberté de tuer et de se tuer à la contrainte de la sécurité, qui se raillaient des campagnes contre l’alcool au volant, qui maudissaient les Po-liciers et le Gendarmes qui les verbalisaient.

Grâce à cette lutte contre ce que j’appelle la criminalité routière qui a ôté la vie à une de mes cousines, fauchée sur son vélo à 20 ans par un camionneur bourré, que l’on a réduit à environ 3.500 par an la mortalité routière et à environ 80.000 le nombre de blessés alors que le nombre de voitures a presque triplé.

Le progrès c’est aussi plus de considération pour l’humain : des handicapés que l’on ne considère plus que comme un poids, une aide psychologique beaucoup plus développée pour ceux qui subissent des chocs, des trauma-tismes ou des troubles permanents , des mobilisations plus rapides et plus fortes pour dénoncer des massacres ou des atteintes aux droit de l’homme dans le Monde, des sanctions imposés à des régimes criminels , des tribu-naux internationaux pour juger des génocidaires, des réunions planétaires où vaille que vaille on fait des progrès dans la résolution des problèmes communs d’un monde unique.

Les opposants à la Théorie du Genre qui gaussent volontiers le féminisme ne peuvent nier que la condition de la femme et son accession à l’égalité fut le fruit d’une lutte qui n’eut pas l’âpreté et la dureté des luttes sociales mais fut difficile et longue, qu’il a fallu à des femmes le courage de se lever, de s’exposer aux quolibets, aux caricatures aux insultes, à une forme de mar-ginalisation pour que leur cause triomphe face à une phallocratie non-dénuée bien sûr d’amour et de tendresse.

Et je le dis franchement tout ce qui peut contribuer à l’école et ailleurs à éliminer les assignations « genrées » sont bonnes. Le camion de pompier au garçon et la poupée « bimbo » à la petite fille, le bleu pour l’un et le rose pour l’autre : non, non absolument non !

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Quant aux mères qui entrainent leurs filles dans des concours de « mini-miss » dès le plus jeune âge ou les féminisent à outrance elles ne méritent qu’un qualificatif : connasses !

Le progrès enfin ce sont tous ces préjugés et toutes ces haines qui sont au-jourd’hui attaquées et pénalisées : le sexisme, le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme, l’homophobie.

On va me dire que je dresse un tableau idéalisé de la marche historique de notre société et que j’en gomme tous les aspects négatifs : pollution, hyper-concentration urbaine, désertification rurale, solitude des vieux, etc.

Tout n’est pas idéal ni parfait mais en France et en Europe en tout cas nous vivons dans un monde meilleur et plus juste que celui de nos parents.

Le combat pour plus de paix, de bonheur et de bien-être doit continuer mais la seule contrainte que se dresse devant nous c’est de le faire dans la cons-cience des contraintes que l’économie concurrentielle de marché nous impose. La générosité sociale, la « distribution » a des limites, celle de notre capacité à créer des richesses que nous pouvons ensuite justement repartir entre les « meilleurs » que l’on ne peut démotiver et les « moins bons » que l’on ne peut laisser tomber.

Mais si j’ai rendu ici hommage aux hommes et femmes de progrès qui ont fait que notre société est finalement « pas mal du tout » quoiqu’en disent les réactionnaires et les déclinistes ou les fanatiques du « toujours plus » je veux aussi faire le procès de ceux qui nous imposent des amalgames inac-ceptables ou veulent créer des droits exorbitants.

Je vais d’abord m’attaquer à l’immigrationisme qui n’est pas pour moi une forme de progressisme. Le négationnisme de notre identité n’est pas un hu-manisme pas plus que la collaboration à la colonisation de peuplement n’est une solidarité que l’on devrait admirer.

Etre « humain » ne veut pas dire que l’on doive accepter que d’autres hu-mains s’installent en masse chez nous contre notre gré.

Ce n’est pas inhumain de ne pas vouloir élargir notre communauté à des peuples dont nous avons vu à quel point leur arrivée en force peut transfor-mer, et pas dans le sens du progrès, notre civilisation et notre mode de vie.

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Et maintenant qu’allons-nous faire

de tout ce temps?

Nous sommes en Macronie pour au moins encore 4 ans.

Ce Président n’est pas celui des riches, du CAC 40, des villes, des start-ups. Il ne regarde pas de haut les pauvres, les campagnes, les fonctionnaires et les ouvriers.

Il fait des réformes nécessaires trop longtemps retardées par des politiciens lâches.

Il n’est pas caricatural.

Il est le produit d’un système méritocratique très exigeant et nul ne peut nier son engagement et son incroyable capacité de travail.

Mais la vérité c’est que pour cet homme, la France n’est pas la bonne dimen-sion. Elle est trop petite pour lui. Son costume est européen.

Diluer la souveraineté française dans un ensemble européen germano-fran-çais où la technocratie parisienne jouerait un rôle important lui parait beaucoup plus légitime et excitant que de défendre les prérogatives d’une vielle nation un peu dépassée.

L’identité européenne est une notion qui le dépasse. Il répondrait sans hé-siter à la mode Jospin « mais qu’est-ce que voulez que cela me fasse si la France s’araboafricano-islamise ! »

Difficile de savoir ce qu’économiquement et socialement ce quinquennat va donner mais ce qui est sûr c’est qu’en 2022 nous serons encore un peu moins un pays de peuplement européen que nous ne le sommes aujourd’hui, l’immigration arabo-afro-musulmane aura poursuivi inexorablement sa lente conquête et notre pays aura abandonné un peu plus de sa souveraineté à une Europe qui se fédéralise pas à pas avec la constance du jardinier.

Rien n’est jamais inéluctable, ni définitivement écrit pour une nation im-mortelle. Tout dépend de son peuple.

Si nous voulons devenir un grand cocktail d’ethnies (où celle des Européens sera devenue minoritaire), de cultures et de communautés dans un Etat

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semi-indépendant qui sera largement gouverné depuis Bruxelles et Franc-fort (siège de la BCE), le Centre-Gauche réincarné dans La République en Marche, le Centre-Droit de l’UDI et les « Constructifs » dissidents des « Les Républicains » nous y mènent lentement, progressivement mais surement.

La France, « Texas » ou « Missouri » d’Etats Unis d’Europe dont le « Was-hington » sera en Belgique, dont le Capitole s’appellera le Parlement Européen, une France où des quotas de minorités « racisés » s’imposeront dans tous les domaines je pense que je la verrai de mon vivant si le Destin me laisse encore une vingtaine d’années à vivre et si, en tant que peuple, nous ne réagissons pas.

Mais réagir comment ?

En votant, en manifestant et en s’exprimant calmement mais fermement face à un pouvoir et à certaines élites qui ne veulent pas entendre ce que nous avons à dire et ce que nous voulons.

Aujourd’hui je pense que Les Républicains et Laurent Wauquiez sont la moins mauvaise des solutions mais cela ne suffit pas car une bonne partie de l’électorat FN se dit que la Droite nous baisera à nouveau comme l’a fait Sarkozy en son temps.

« Le Karcher, mon cul ! », quant à l’Identité Nationale et l’Immigration il n’a ni protégé l’une, ni freiné l’autre.

La Droite alliée au Centre ne pourra jamais défendre l’Identité et la Souve-raineté car le « marais » comme l’appelait De Gaulle est « européiste » sur le plan institutionnel mais « l’européanité » de son peuple il s’en fout roya-lement.

Sans le Centre, la Droite ne peut gouverner alors il lui faut une nouvelle alliance avec ce peuple qui n’est ni vraiment de droite et encore moins de gauche, qui se pare du titre ronflant et un peu ridicule de « patriote » alors qu’il est tout simplement nationaliste.

C’est le peuple FN qui au fond partage beaucoup de valeurs et d’aspirations avec le peuple de Droite.

Il a suivi Marine le Pen dans la débâcle et a envie d’autre chose.

Il sait qu’elle ainsi qu’une bonne partie de son Etat-Major « n’a pas le niveau » et les mènera nulle part.

Qu’il faut l’inviter à partir poliment mais indiscutablement.

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Que le parti doit vraiment se refonder et devenir tout simplement un mou-vement nationaliste et identitaire modéré et raisonnable, euro-réformiste et socio-libéral dirigé par des gens sérieux et compétents avec qui la droite pseudo-gaulliste pourra s’allier sans se « boucher le nez » pour que la France reste la France dans une Europe unie et respectueuse de notre iden-tité profonde et millénaire.

Le pouvoir du peuple s’exerce par son bulletin de vote et la prochaine occa-sion se situe l’été prochain pour les élections européennes.

Pour tous ceux qui ne veulent pas de la poursuite de la dilution identitaire et de l’euro-fédéralisation se pose un vrai dilemme.

Le LR n’a pas la vigueur que beaucoup d’entre nous souhaitent sur ces sujets mais voter pour le FN c’est renforcer Marine Le Pen alors qu’il faut vraiment qu’elle se prenne un râteau afin de la forcer à quitter la tête du mouvement, de permettre une véritable refondation et une union de la Droite et du FN vraiment refondé avant 2022.

Alors je voterai pour le LR même si je ne me satisfais pas de son approche sur l’identité, l’immigration et l’Europe.