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Directeur de la publication, Rédacteur en chef: Service de communication de l'A.R.I.G.O.T.

N° 8 – novembre-décembre 2011

Le Bloc Notes de L'ARIGOT – N° 8 novembre-décembre 2011 Page 1/12

Le sommaire

Le mot du Présidentpage 2

Articles du semestreQu'est-ce qu'un artiste ? page 3L'orgue aux 60 jeux page 4

compte RENDU Assemblée générale page 10

Photographie de Marie-Pierre LARTIGUE Concert du 15 août 2011: Anne COULON-PROUST

Chers amis,

L’année liturgique qui s’annonce sera marquée par trois événe-ments majeurs : • tout d’abord le récital qui sera

donné le 1er dimanche de l’Avent (27 novembre 2011) par Sarah SOULARUE, titulaire du grand orgue de l’église Saint Gervais et Saint Protais de Gisors, qui marquera le 40ème

anniversaire de la mort de Marcel DUPRÉ.

• ensuite, le 20ème anniversaire en septembre 2012 de la nomi-nation de Lionel COULON comme titulaire du grand orgue de la cathédrale de Rouen (nous lui laissons le temps de choisir le programme de son concert !)

• et pendant que nous en sommes aux anniversaires, n’oublions pas que notre association a été fondée en 1997, il y aura donc 15 ans l’an prochain .

Je voudrais enfin vous faire partager un article paru dans la revue Ste Cécile de janvier 1922 et dont le sujet reste très actuel : « Qu’est-ce qu’un artiste ?», par Camille SAINT-SAËNS(décédé un mois plus tôt).

Jacques HAMEL, Président de L'A.R.I.G.O.T.


Le motdu Président

Monsieur HAMEL, présentant les œuvres interprétées lors du concert organisé le 15 août 2011


« Qu'est-ce qu'un artiste ? » « De même qu'il y a plusieurs maisons dans la demeure du Père, il y en a plusieurs dans la maison d'Apollon – L'art est immense. Il a le droit de descendre dans les abîmes, de s'insinuer dans les replis secrets des âmes ténébreuses ou désolées. Ce droit n'est pas un devoir.Les artistes grecs, dont les œuvres nous émerveillent, n'étaient pas profonds ; leurs déesses de marbre sont belles, et la beauté leur suffit.Est-ce que nos sculpteurs d'autrefois, les CLODION, les COYSEVOX, étaient profonds ? Est-ce que FRAGONARD est profond ? Est-ce que LA TOUR est profond ? Est-ce que MARIVAUX est profond ? Est-ce qu'ils ne font pas tous grand honneur à l’École française ? Tous ont leur prix, tous sont nécessaires. La rose, avec ses fraîches couleurs et son parfum, est, à sa façon, aussi précieuse que le chêne altier est vigoureux. Les grâces, les sourires seraient-ils donc choses négligeables ? - Ah ! Combien j'en sais qui affectent de les dédaigner et qui regrettent, dans leur cœur, de ne pas les avoir !Il faut à l'art des artistes de toute espèce, et nul ne saurait se flatter d'embrasser, à lui seul, l'art tout entier. »

Camille SAINT-SAËNSarticle paru dans la revue Ste Cécile de janvier 1922

Articlesdu Semestre

Buste d'atlante utilisé comme cariatide au buffet du Grand Orgue


« L'orgue aux 60 jeux» Dans la solennité de sa consécration, la cathédrale de Rouen accueillit la foule des fidèles dès les cérémonies inaugurales des 24 et 25 juin 1956. Elle a recouvré en même temps la voix de son grand orgue. Une voix scintillante, nuancée, subtile, mul-tiple, universelle, capable de prier, de chanter, d'entraîner, d'aider à l'élé-vation au – dessus de soi – même, et comme l'a dit Péguy : « Voici le seul élan qui sache un peu monter... »Ce premier devoir accompli, reste l'autre mission des temps modernes : se mettre à l'unisson des grands ensembles vocaux et instrumentaux afin d'en soutenir les accents, les dominer ou s'effacer devant eux.Nos grandes orgues ne sont plus à l'échelle humaine, plutôt à celle du sanctuaire pour les proportions duquel elles sont conçues et réalisées, installées, mises en service.

En la cathédrale de Rouen, l'orgue JACQUOT - LAVERGNE, ainsi désigné par les noms des maîtres organiers qui en ont établi le méca-nisme dans leurs ateliers vosgiens de Rambervillers, est à la taille d'un édifice réputé pour l'étendue de ses espaces, la résonance sous ses voûtes, à vingt-huit mètres de hauteur, la ronde des circuits qui circulent sur un long périmètre et se répandent dans la triple nef, entre les piliers normands aux colonnades élancées.Eh oui, c'est ainsi que les sources sonores émanent en grandes ondes de la tribune aux sombres boiseries.

La reconstruction du grand orgue (Photographie « ELLEBE »)


Elles débouchent entre les bustes des atlantes qui servent de cariatides, au centre des tourelles de la « montre », toute brillante de ses tuyaux d'étain. De telles sources doivent prendre voix et gagner en volumineuse ampleur, sans étouffer les timbres. Bref, leur consistance harmonieuse doit résister aux cent trente-cinq mètres de la longueur médiane, à l'instar de Chartres qui en a cent trente, et Notre Dame de Paris cent vingt-sept.Il y faut des orgues inspirées par l'esprit du compositeur, animées par le jeu de l'organiste titulaire, M. Marcel LANQUETUIT, ou celui de

son suppléant, Mlle Marie-Thérèse DUTHOIT. Donc une usine formidable agencée par les soins des constructeurs d'après la conception de Maître Marcel DUPRÉ qui fut cette fois l'architecte de ce chef d’œuvre.On dit d'un paquebot qu'il est fait de tôles assemblées et percées de trous. Un orgue est fait de tuyaux calibrés, placés sur des sommiers. Ils sont emplis d'air que l'on appelle « du vent » et il en sort soit le murmure de la forêt, soit le rugissement de la tempête à l'usage de plusieurs milliers d'auditeurs. L'usine est nécessaire. La voici établie.Dire qu'elle a mille tuyaux serait trop peu. Il y en a, à Rouen, 4 618, depuis le conduit géant haut de trente – deux pieds propre à créer l'ut de la bombarde jusqu'à l'infinitésimal, long comme est large le petit doigt d'une petite main nécessaire à flûter l'ut du Piccolo : sept millimètres.Ces 4 618 tuyaux de toutes tailles ont besoin d'air. Ils disposent d'un poumon peu ordinaire. Le leur produit soixante-trois mètres cubes d'air à la minute dans sa soufflerie électrique.Les commandes qui déclenchent l'arrivée de l'air sont pareillement électriques.


Un sommier en forme d'ogive retournée

Les moyens du déclenchement se trouvent rassemblés sur la console des claviers (quatre claviers à dominos et un clavier de pédalier) à occurrence de cent sept registres, dont soixante – huit de jeux et quarante – cinq boutons de combinaisons. Car il convient de préparer celles – ci en les enregistrant par avance. Une centrale électrique y est affectée. Le bâti de ces combinaisons nécessite 1 152 électros, et 21 287 soudures, les contacteurs agissant sur les commandes des électros dites de combinaison en utilisant un ou plusieurs des 4 017 contacts en argent, les prises de contact étant d'or et d'argent. Dans cette catégorie, du moins, il n'est plus vrai que le silence soit d'or. C'est le son.Voilà ce que l'on peut dire de manière sommaire sur cet établissement de soixante jeux que les calculs du Maître Marcel DUPRÉ ont débarrassé des faiblesses encore attachées en 1860 – date de la construction de l'orgue remplacé – aux transmissions par machines


L'UT (32 pieds) de la bombarde et tenu à la main par un ouvrier (à droite de la photo), le plus petit

tuyau, dernier UT du piccolo : 7 m/m

La console du clavier

Le bâti de combinaisons. 1.152 électros. 21.287 soudures


pneumatiques et au tira-ge des jeux par verget-tes désuètes, gênantes, et lentes à manier. Le milieu du XX e siècle s'est chargé d'accélérer la vitesse de change-ments de sons de ma-nière électrique et ins-tantanée. Il est permis d'espérer que les grandes orgues de la cathédrale de Rouen feront école, un tel ser-viteur paraissant digne

du maître qui les a conçues, en utilisant les richesses de son expérience confrontées avec celles de Marcel LANQUETUIT, son élève et son frère en grand orgue.Dans une cathédrale, la registration en fresque correspond à un ensemble de colorations particulières. Rouen a achevé avec ce grand orgue une installation de grande cité comme il est peu de groupements au monde, à l'exception de Paris. Le Cavaillé-Coll aux trente-cinq jeux de Saint Godard, le merveilleux instrument de Saint Ouen, le très chantant Cavaillé-Coll de Blosseville – Bonsecours, le grand orgue récemment restauré de Saint Patrice, adjoints au charmant dix-huit jeux de la chapelle d'Ernemont et au petit orgue de la très grande et très belle abbaye Saint Georges à Saint Martin de Boscherville, ont pour couronnement de leur gamme le très beau soixante jeux du Jacquot- Lavergne de Notre Dame de Rouen.

Entête de correspondance du facteur d'orgues ayant restauré l'orgue précédemment construit en 1860,

Contacteurs des commandes des électros de combinaisons : 4.017 contacts en argent. Prises de contacts or et argent.


Rouen parachève ainsi un équi-pement musical qui pourrait lui permettre de devenir le plus beau centre français de l'orgue. Ce serait justice dans cette vieille cité qui a toujours été celle des organistes. Il ne tient d'ailleurs qu'à elle d'accueillir les grands maîtres du roi des instruments. Déjà, elle possède depuis peu un institut d'art sacré. Ce n'est pas pour rien qu'il porte avec le nom de TITELOUZE une réputation d'organiste née dans cette même église métropolitaine et cathédrale et qui est venue jusqu'à nous à travers plusieurs siècles. TITELOUZE n'a fait que précéder au XVIe siècle une grande lignée de compositeurs et d'organistes, et c'est tel héritage que porte et que portera le grand orgue de la cathédrale de Rouen.

André RENAUDINarticle paru dans le numéro 3 de la 9ème année de« LA REVUE DE ROUEN » en mars 1957

Né le 27 octobre 1900 à Lons-le-Saunier, M. André RENAUDIN, fut un écrivain et journaliste rouennais. En septembre 1924, il créa l'hebdomadaire « Rouen Gazette ». Président du Comité Normand du Récital d'Orgue qu'il fonda en 1948. Rédacteur en chef adjoint à « Paris-Normandie », Chroniqueur à « Liberté-Di-manche ». Membre de l'Académie de Rouen en 1961. Il décédera au mois de janvier de l'année 1997.


Contacteurs des commandes des électros de combinaisons : 4.017 contacts en argent. Prises de contacts or et argent.



L'Assemblée Générale de l'A.R.I.G.O.T. s'est tenue le vendredi 8 avril 2011 à 18h30 au siège de l'Association -3 rue Saint Romain à Rouen – sous la présidence de Jacques HAMEL, Président.Après l'approbation du procès-verbal de l'Assemblée Générale du 27 mars 2010, Monsieur HAMEL a présenté son rapport moral sur l'année écoulée.Celui-ci est adopté à l'unanimité

des membres présents.Les concerts organisés pour l'association en 2010 ont été les suivants:Pour le 10ème anniversaire de sa nomination à l'orgue de chœur de la cathédrale, Monika DABROWSKA BEUZELIN a reçu «carte blanche» pour le concert du dimanche de Laetare du 14 mars 2010, avec Mlle LAURENT (soprano), Jean GADOULLET (baryton), le jeune Chœur Saint Evode et Lionel COULON.Le 6 juin 2010, le concert d'orgue et de flûtes à bec avec Ghislaine BROUTIN-DUMENIL, Agnès LECOQ et François GAUTIER à l'orgue ont réalisé une remarquable prestation.Le concert du 15 août 2010, orgue et trompettes: avec Lionel COULON (orgue) Frédéric AUBIN et Thomas PESQUET (trompettes) a remporté un succès; la cathédrale était comble.Les Heures Musicales de l'Avent nous ont permis d'accueillir le dimanche 28 novembre Alain MABIT, le dimanche 5 décembre Nicolas PIEN. Le concert du 19 décembre 2010 avec les trompes de Saint Hubert de Rouen a dû être reporté au dimanche 3 avril 2011 en raison du mauvais temps.Sont déjà prévus pour 2011 : Le concert du 15 août avec Lionel COULON et Anne COULON-PROUST.

compte rendu de l'Assemblée Générale

De gauche à droite Messieurs COULON, HAMEL et GUERIF


Le concert du premier dimanche de l'Avent pour l'anniversaire de Marcel DUPRÉ et celui du troisième dimanche avec l'ensemble de cuivres d'Yvetot (Arnaud BALIGOUT) ; la classe de trompette du conservatoire de Rouen (Guy MESLER) et Lionel COULON (orgue).Rapport financier par le trésorier, M. DUVAL : Du rapport financier, on peut noter les prévisions suivantes :

– Actif : 45 898 €– Passif : 40 000 €– Fonds disponible : 42 000 €– Affectations : 3 847 €– Charge : 4 345 €– Entretiens des orgues : 843 €– Vente des disques : 3 000 €– Dons : 665 €

A noter des ressources en hausse pour nos concerts. Vente des disques : M. COURRIET-BOSSAN a proposé la vente de nos disques à 17€ au lieu de 15€ à l'accueil de la Cathédrale et de partager la marge supplémentaire entre l'A.R.I.G.O.T et la paroisse qui achètent les disques à 13€ au lieu de 12€. L'assemblée approuve cette proposition au moins jusqu'à la fin de la saison. Il est à noter que la vente de nos disques se poursuit de façon intéressante.Renouvellement du tiers du Conseil d'administration : Les mandats de Mmes CATOIRE et VIGARIÉ et de M. DUVAL arrivent à expiration, ceux-ci sont réélus pour la poursuite de leurs fonctions respectives dans l'association.Cotisations:Membre actif : 20 €Membre de soutien : à partir de 30 €Travaux sur les orgues:Des travaux de relevage du G.O. (nettoyage, rebouchage des fuites et accords) seraient nécessaires à effectuer pour assurer son alimentation essentielle en air.L'ordre du jour étant épuisé. La séance est levée à 19 h 15.

Monsieur GUÉRIFSecrétaire de l'association


Pour les fêtes de fin d année, pensez à offrir un cadeau' original …

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Depuis 2009, les Agences de la Région Nord de DEKRA SYSTEMESsoutiennent L'A.R.I.G.O.T. en participant à la réalisation de ce bulletin.

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