NOTES DE RECHERCHE

DIRECTIONS POUR L'INVESTIGATION EN SOCIOLOGIEDE LA TELEVISION: THEORIE, PROBLEMATIQUES et

TECHNIQUES

Axel GRYSPEERDT

Dans un ouvrage intitulé «Télévision et Parti-cipation à la Culture », l'auteur examine les attitu-des d'écoute et de vision de la télévision dans lesmilieux des travailleurs et constate notamment quesi la télévision est un moyen de communication so-ciale important pour le monde ouvrier, il n'en estpas moins vrai qu'il existe encore de nombreusesbarrières et de nombreux rejets culturels de la partdes travailleurs. La télévision elle-même apparaîtcomme un phénomène social extrêmement complexequi entraîne des fonctions et des disfonctions dansles publics qu'elle prétend toucher.

Dans cet article, l'auteur constate qu'il est troptôt pour parler d'une véritable sociologie de latélévision malgré le grand nombre de travaux con-sacrés à ce media et qu'il n'existe pas un modèled'interprétation valable pour l'ensemble des champscouverts par la recherche en télévision. Toutes lesproblématiques de la télévision comme phénomènesocial (notamment les fonctions et disfonctions,l'aliénation sociale, le langage télévisueI...) ne sontpas encore examinées aujourd'hui. C'est seulement,prétend l'auteur, de la confrontation des résultats derecherches entreprises sur la télévision avec lesmodèles théoriques des sociologies élaborées (socio-logie des conflits, sociologie des classes sociales,sociologie de l'évolution, etc ... ) et de l'approfondis-sement des méthodologies de recherches, que surgi-ront à la fois les formulations adéquates et les voiesd'interprétation permettant la création d'une véri-table sociologie de la télévision.

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Bien qu'il existe aujourd'hui un grand nombre de recherchesen sciences sociales dont l'objet est le moyen de communicationsociale «télévision» ou son public, il est difficile de prétendrequ'une véritable sociologie de la télévision est constituée. Ilapparaît en effet d'une part que plusieurs recherches se con-tredisent et d'autre part que la grande majorité des recherchespubliées sous forme de livres ou d'articles ne s'inscrivent pasdans un cadre théorique solide. Que les résultats de certainesrecherches soient contradictoires, cela apparaît d'ailleurs demanière relativement fréquente dans les travaux concernantles mass-media en général surtout lorsqu'il s'agit de mesurerles effets de ceux-ci. Analysant l'influence du cinéma sur ladélinquence juvénile, l'U.N.E.S.C.O. (cité par Thoveron, 1971:10) constate que « tout ce que nous savons en toute certitudesur le cinéma et l'enfance, c'est que nous n'en savons pasgrand'chose de certain ». De même le rôle des media dans laformation des opinions a été vu successivement comme déter-minant, - et l'on parlait alors d'une persuasion directe, immé-diate et complète -, comme indirect et comme conservateur.Parti de l'hypothèse d'un large brassage des cerveaux, on enarrive à voir aujourd'hui que les media exercent une influen-ce beaucoup plus réduite sur les attitudes et les comportements.Cette contradiction dans les résultats apparaît finalement com-me une des conditions qui rendront possible, après moult tâ-tonnements, l'avènement d'une sociologie de la télévision. Lefrein très puissant à cet avènement pourtant s'exprime parl'absence d'une théorie valable aujourd'hui dans le domaine.Le chercheur confronté aux problèmes posés par la télé-

vision se heurte à cette lacune et, s'il relève des renseigne-ments multiples quant au public de la télévision par exemple,ou au système de pouvoir dans lequel celle-ci, ou encore aulangage de la télévision, ne parvient pas à leur donner uneinterprétation qui transcende le cadre accidentel. Une multi-tude de recherches se confirment sans pouvoir fonder un mo-dèle interprétatif commun.

C'est à propos de cette faiblesse essentielle et en vue de pro-poser des voies de solution transitoires et préalables à la créa-tion d'une véritable sociologie de la télévision que les présenteslignes sont écrites. Elles s'appuient sur l'idée qu'il est trop tôtaujourd'hui pour parler d'une sociologie de la télévision con-

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stituée et que le seul espoir de celle-ci réside dans l'insertiondes problématiques dans des sociologlès plus générales et mieuxstructurées et dans l'utilisation, lors d'enquêtes empiriques, desinstruments techniques les plus raffinés. Cette note est com-plémentaire à un premier ouvrage consacré à l'analyse de «latélévision et la participation à la culture» (Gryspeerdt, 1971).Cet ouvrage permet d'élaborer ici quelques réflexions quant àune future sociologie de la télévision, son propos étant, de soncôté, l'étude qualitative des attitudes des téléspectateurs issusdu monde du travail vis-à-vis de la télévision et l'élaboration,àpartir de données empiriques, d'un plan de politique culturelle,dans et pour la télévision. Les résultats de cette recherche mon-trent surtout qu'alors que la télévision est un des principauxmoyens de communication sociale pour les ouvriers favorisantdans leurs milieux à la fois les possibilités de contacts sociaux,le tourisme culturel et la soif de distraction ainsi que la recher-che de modèles de comportement, les contenus des émissions lesplus appréciés (les mieux compris et les plus regardés) par lestravailleurs sont ceux qui appartiennent à leurs types de cul-ture respectifs: culture des ouvriers/culture des employés;culture des manuels/culture des intellectuels. On peut dire queles ouvriers n'ont pas adopté devant la télévision des attitudesprofondément nouvelles, mais ont simplement adapté devantl'instrument télévisuel leurs attitudes traditionnelles. De plusl'explication des phénomènes de compréhension ou d'appré-hension des messages se rapproche des lois générales de la dif-fusion culturelle: le niveau d'instruction et la catégorie socio-professionnelle y jouent un grand rôle.

Télévision et Sociologie

L'insertion des problématiques de la télévision considéréecomme phénomène social dans des sociologies plus élaboréeset plus globales permettrait à la fois de doter les recherchesd'un cadre théorique qui pourrait se vérifier dans des enquêtesempiriques et d'autre part de profiter de nouvelles pistes d'in-vestigations quant aux manières d'aborder la réalité télévisuel-le. Il en est ainsi par exemple d'une confrontation des thèsesrelatives à la télévision et de la sociologie du changement social,de la sociologie des classes sociales ou encore de la sociologie de

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l'aliénation. L'analyse du fait social «télévision» par rapportaux modèles existants permettrait de contrôler au mieux le rôlequ'il joue dans la société. L'aliénation sociale, qui actuellementn'est approchée que de loin dans les études consacrées à latélévision, pourrait fournir, par sa confrontation avec les théo-ries de Gorz (1967), Touraine (1965) ou Marcuse, à la foisun cadre de référence et un ensemble d'hypothèses de base. Demême situer la recherche en télévision au sein de la sociologiedes conflits permet l'établissement de pistes de recherches jus-qu'à présent négligées. Or il est indéniable que la place desmoyens de communication sociale dans les conflits sociaux ainsique la création de nouveaux types de conflits par les moyens decommunication sociale sont des phénomènes encore mal connusà l'heure actuelle. Il s'agit pourtant d'un problème capitalpour l'avenir de nos sociétés. La confrontation par Cazeneuvedes recherches partielles avec les théories de l'évolution paraîtainsi extrêmement heureuse. Dans son ouvrage intitulé «lespouvoirs de la télévision» (Cazeneuve, 1970), l'auteur françaischerche à situer l'analyse des phénomènes télévisuels par rap-port aux modèles proposés par des sociologues de l'évolution:F. Tënnies, David Riesman et Marshall McLuhan. De même,l'intégration des phénomènes de langage, de compréhension,d'analyse de récits dans les voies des sociologies de la diffusionculturelle et de la consommation culturelle élargit le domainedes lois observées et confronte les multiples hypothèses néesdes relations entre l'art, la culture ou les politiques culturel-les et la société.

Ainsi en plus de l'avantage méthodologique, cette insertionde la recherche sur le phénomène de la télévision dans les socio-logies tracerait de nouveaux et peut-être plus riches domainesd'investigation. Car il est vrai qu'aujourd'hui la grande majo-rité des travaux tournent autour de thèmes devenus tradition-nels.

Il en est ainsi des questions d'audience (très bien traitées,mais hélas souvent superficielles et surtout souvent basées surdes idées démesurément vicieuses), des questions d'influence(où l'on constate souvent un désaccord entre différents cher-cheurs), de la comparaison inter-media et de l'analyse desfonctions (qui s'appuie surtout sur la distraction). Or, les nou-velles pistes surgissent ailleurs et permettront de combler des

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fossés importants. Tant il est vrai qu'il reste encore aujourd'huides inconnues fondamentales.

Télévision et langage

Qu'il me soit permis de citer deux exemples, le premierrelatif au langage télévisé, le second à la valeur pédagogiquedes émissions. Il s'agit dans les deux cas de phénomènes enrelation étroite avec la structure socio-économique existante etd'éléments qui peuvent être éclairés à la lueur des théories dessociologies culturelles. Dans le cas du langage, on constate qu'àl'exception de quelques recherches partielles, il n'existe aucuneétude qui aurait considéré quelle culture ou quel type de cul-ture est réellement transmis par le moyen de la communicationsociale. Les analyses de contenu opérées se sont jusqu'à présentlimitées à quelques thèmes bien définis, ou sont restées tropsuperficielles. De plus l'instrumentation méthodologique en ma-tière d'analyse de contenu des messages télévisuels reste quasi-ment inexploitée voire quasiment inexistante. Les mêmes rai-sons conduisent à l'absence de recherches systématiques enmatière de mesure pédagogique d'expériences d'éducation per-manente par la télévision (1).

Même les recherches de contrôle et les recherches étagéesdans le temps ne sont pas nombreuses. Et sur cette base sim-pliste, certains voudraient immédiatement élaborer une Socio-logie de la télévision, sans passer par le stade transitoire del'insertion de la Télévision dans les sujets sociaux de plus gran-de ampleur.

On ne risquerait pas de se tromper en disant que le mal re-levé à propos de la sociologie de la télévision est commun auxsociologies des mass-media et même à la sociologie des moyensde communication sociale. A l'exception d'une sociologie del'information rarement envisagée, les travaux risquent de som-

(1) Il est vrai que ces expériences sont relativement rares. Une premièreexpérience d'éducation permanente pour adultes par l'Université des Ondesréalisée par la télévision belge (RTB) porte sur une série d'émissionsconsacrées à la vie de l'entreprise effectuées en collaboration avec lessyndicats (F.G.T.B. et C.S.C.) .Une recherche Sur la valeur pédagogiquede cette expérience, qui s'appuie notamment sur la constitution de groupesde travailleurs autour d'animateurs au sein des organisations sociales, estmenée actuellement par la Fondation Travail-Université.

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brer dans l'anecdote pour la bonne raison que les schémas inter-prétatifs manquent cruellement.

Techniques de recherche en Télévision

Quant à l'effort en matière de techniques de recherches, latélévision est probablement le domaine dans lequel il est leplus faible. Il n'existe à notre connaissance qu'un ouvragesérieux relatif aux méthodes de recherche spécifiques à latélévision en tant que phénomène social. L'ouvrage de WilliamA. Belson, The impact of television, methode and findings inprogram research, 1967, comprend quatre parties; les recher-ches préparatoires à la confection des messages télévisés, lestechniques d'analyse de compréhension des émissions, l'étudede l'influence des programmes et la mesure de l'impact socialde la télévision. Si l'ouvrage apporte de nombreuses indicationsméthodologiques sur l'analyse des publics spécifiques, targetaudience, et l'approche de la compréhensibilité, il n'envisagequasiment pas les méthodes d'analyse de contenu propres auxémissions télévisées et ignore les techniques mathématiques oustatistiques élaborées (2).

En analyse de contenu cependant, il convient de citer sur-tout les travaux de Melvin L. Defleur consacrés aux différentesprofessions exercées par les personnages apparaissant dansdes émissions de divertissement à la télévision. Dans un articleparu dans la revue Public Opinion Quarterly (Defleur, 1964),le sociologue américain constate notamment qu'il existe parrapport aux caractéristiques démographiques de la régionétudiée, une large sur-représentation des professions mascu-lines et des professions libérales au détriment des professionsmanuelles ou féminines. De plus, il fait remarquer que les pro-fessions dont le prestige est le plus élevé dans la hiérarchie desprofessions (ingénieur, prêtre, juriste, enseignant et cadresupérieur) sont présentées de manière plus attrayante et vuesavec un œil plus favorable que les autres professions Ses autresconstatations concernent à la fois le pouvoir, les stéréotypes

(2) Il faut signaler qu'on doit au même auteur un travail antérieurintitulé Techniques 101'measuring the effeei« 01 exposure to the MassMedia, publié en 1961 par la London School 01 economies and politicalscience.

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et les fonctions liées aux professions montrées par le moyende communication sociale.Les modèles d'analyse de compréhension, si fréquents en ma-

tière de lisibilité de textes écrits, restent rares ou inexploitésen matière d'émissions télévisées. Pourtant certaines formulesauraient intérêt à être perfectionnées, notamment celles quifont appel aux phénomènes de réception (compétence, compré-hension, apréciation technique, crédibilité, ... ). Ainsi la formulesuivante mériterait d'être testée.R (XI) - C (I+C') + K (V+cr) dans laquelle R (XI) repré-

sente la réception du message télévisé par un individu XI et où

C'l 1V = +- AtK-C' 2 .

C = Compréhension par XI de M1 = Intérêt pour M porté par Xl

C' = Compétence de Xl dans le domaine de MM = MessageC'l - Compétence de M dans le domaine de MAt = Appréciation techniqueK = Constantecr = Crédibilité de XI en MLimites de la formule: de 0 à 4 K2.

Dans un domaine proche, le laboratoire de pédagogie expé-rimentale de l'Université de Liège dirigé par le Professeur deLandsheere développe un ensemble de techniques de recherchequi portent sur l'analyse du vocabulaire (de Landsheere, 1970).

Etudes et sondages empiriques

Quant aux études et sondages empiriques dans lesquels JeanCazeneuve et Jean Oulif voyaient, il y a quelques années, «lagrande chance de la télévision ~.(Cazeneuve et Oulif, 1963), ilsne donneront que des renseignements superficiels, difficilementexploitables, tant que le raffinement des hypothèses de basene sera pas tenté. Or, le recours à l'informatique permetaujourd'hui une grande prouesse dans l'approche des facteursexplicatifs. Malgré cela, les études empiriques qui font appel

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aux techniques d'analyse multivariée, d'analyse factorielle oude tests complexes de signification font encore défaut. Il sembleque les applications dans le domaine de la télévision des métho-des d'analyse quantitative des données sont relativement peufréquentes. Il faut cependant citer les travaux de B. Emmet(1966), R. Frank (1967), B. Westley, M. Lynch (1962) auxEtats-Unis et de Segers (1964) en Europe.Rares sont les analyses factorielles utilisées dans l'étude du

phénomène «télévision ». Bruce Westley et Mervin Lynch(1962) de l'université de Wisconsin appliquent pourtant une«multiple factor amalusis » aux données concernant l'audiencedes.programmes de la télévision publique auprès d'adultes habi-tant Madison. D'autres travaux s'appuyant sur les mêmes tech-niques de « factorisation» ont été menées par Richard Carter,William Massy (1962) et Ronald Frank. Leur principal avan-tage est de mettre en évidence le fait que la vision des émissionstélévisées est une vision sélective.Segers (1964), quant à lui, s'inspire d'un modèle «techni-

que» vérifié par C. Stouthard et proche de l'A.I.D. mis au pointà l'université de Michigan, pour déterminer quels sont les fac-teurs qui expliquent l'appartenance des téléspectateurs au grou-pe de grande écoute des programmes ou au groupe d'écouteplus faible que la moyenne. Son application de la méthode du«contraste maximal» ou «des groupes contrasté succes-sifs» (3), porte sur l'analyse du comportement d'écoute despossesseurs de télévision en fonction du temps d'écoute priscomme variable dépendante. Analysant une vingtaine de varia-bles indépendantes parmi lesquelles figurent notamment lejugement positif ou négatif porté sur les premier et secondprogrammes télévisés, la religion et l'âge, il en arrive à laconclusion que la manière de regarder la télévision est influen-cée aussi bien par le jugement porté sur les programmes et lapossibilité effective de regarder (densité de téléviseurs, tempsde la soirée libre ou occupé, etc ... ) que par des phénomènessociologiques comme la pratique religieuse. A notire connais-sance, c'est la première fois que «la technique de l'arbre» est

(3) Les expressions « technique de l'arbre» ou « technique de dicho-tomiaation en chaîne» sont parfois utilisées en référence à cette méthoded'analyse (Klaus Liepelt, 1968: 13-32).

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appliquée à des données récoltées à propos de la télévision. Maisil est probable qu'au Etats-Unis, et dans un plan' de recherchecommerciale, par exemple de marketing, l'A.LD. a déjà permisde dichotomiser des groupes de téléspectateurs.

Conclusion

C'est de la multiplication des applications au domaine de latélévision des techniques les plus élaborées dans les sciencessociales et de la confrontation des résultats que pourra surgirun jour une analyse quantitative sérieuse des phénomènes so-ciaux liés à l'apparition de la télévision et à son utilisation ma-sive. On doit fort probablement rechercher la faiblesse enméthodologie quantitative dans la formation insuffisante dessociologues et des spécialistes de la communication sociale etdans la quasi-inexistence d'un troisième cycle d'enseignementconsacré aux techniques de recherche. Mais, comme il a été dità plusieurs reprises dans cette note, l'inexistence actuelle d'unevéritable sociologie de la télévision trouve aussi ses causes ail-leurs, notamment: 1. dans l'éparpillement des recherches res-treintes en dehors des grands schémas interprétatifs proposéspar les sociologies de l'évolution, de l'aliénation sociale, de ladiffusion culturelle, des conflits, des classes sociales, ... 2. dansla quasi-absence de méthodes de recherches spécifiques à latélévision comme phénomène social.

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