DNB 2013 - Epreuve orale d’Histoire des Arts - Ca va jazzer ! - Pour aller plus loin…

Ca va jazzer !

Le jazz, c’est quoi ? :

Jazz (Petit Larousse 2013) : (Abréviation de Jazz-band) : musique afro-américaine créée au

début du XXe siècle par les communautés noire et créole du sud des Etats-Unis, et fondée

pour une large part sur l’improvisation et une mise en valeur spécifique du rythme, le swing.

Le jazz est une musique métisse qui réunit cultures africaines et cultures occidentales.

Big Band (Petit Larousse 2013) : grand orchestre de jazz (par opposition à Combo) : abrév. de

combinaison : petite formation de jazz n’excédant pas 6 à 8 musiciens.

Scat (Petit Larousse 2013) : (onomatopée anglo-américaine) : style d’improvisation vocale

dans lequel les paroles sont remplacées par des onomatopées.

Au début du XXe siècle, la communauté noire américaine crée un genre musical

profondément original fondé sur l’improvisation et sur un nouveau traitement des

sonorités et des phrasés…

Racines du jazz :

- Le jazz est issu du (Negro)Spiritual et du Gospel, des chants sacrés protestants.

Le Spiritual reprend les thèmes de l’Ancien Testament, le Gospel, plus moderne, s’attache à

chanter les épisodes de la vie de Jésus (Nouveau Testament)

- Le Ragtime est une musique composée destinée au piano (♫ cf. The Entertainer, Scott Joplin)

Le jeu est rapide et syncopé

- Le Blues, d’abord complainte vocale puis forme instrumentale, se caractérise par une carrure

(12 mesures souvent) et l’emploi de notes spécifiques, les blue notes (gamme blues)

Caractéristiques du jazz :

- Traitement particulier du son ; l’instrumentiste transpose les effets de la voix et fait varier

les paramètres du son (timbre, hauteur, durée, intensité)…

- Mise en valeur spécifique du rythme : mesure à 4 temps, accentuations… Le swing

(balancement) est l’aboutissement d’une recherche rythmique spécifique du jazz, il conduira

naturellement vers le rock’n roll, le twist et le madison dans les années 60…

- Libre court à l’improvisation

Des origines au swing :

- Le jazz apparaît à la fin du XIXe dans les villes du Sud des Etats-Unis. Il prend son essor à

la Nouvelle-Orléans mélangeant diverses musiques jouées dans la ville : fanfares des rues

(marching bands), orchestres de bastringues et ragtime Improvisation !

- Dans les années 1920, le jazz se propage dans le Nord, vers Chicago. Le style New Orleans

dixieland évolue et l’orchestre apparaît, avec un vrai soliste de jazz : Louis Armstrong.

- Dans l’entre-deux-guerres, à New York, les Big bands, grands orchestres de jazz, font fureur

(cf. Glenn Miller)… Le swing apparaît et tout le monde danse pour oublier les moments

difficiles !

Première forme artistique à s’être développée aux Etats-Unis, le jazz trouve ses origines

dans les chants religieux (negro spirituals, gospel songs), les chants de travail (work

songs) et la musique rurale (blues)…

Durant tout le XXe, il va influencer de nombreux courants musicaux (musique

symphonique, opéra, comédie musicale, musique de cinéma…)

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A l’écoute, on repère des caractéristiques propres au jazz :

Le swing (balancement) et l’accentuation du temps faible (syncope)

Le traitement du son, du timbre

Le phrasé

L’improvisation (sur une grille harmonique)

Les negro spirituals : chants religieux noirs, interprétés a cappella se sont développés au XIXe

siècle. Ils appartiennent à une tradition orale, anonyme et communautaire des esclaves africains

que l’on a importés par bateaux aux Etats-Unis pour travailler dans les champs de coton, de tabac, de

canne à sucre durant la colonisation…

Ces chants peuvent avoir un caractère lent et mélancolique (sorrow songs) ou très joyeux (jubilees) ;

les textes, souvent codés, parlent d’espoir, de liberté, de Dieu… Ils deviendront les gospel songs

au XXe…

On utilise le principe du « call and response » (question/réponse), sorte de chant responsorial

entre le soliste et le chœur qui répond

Les work songs : sont de forme simple et non accompagnée, ce sont des chants de travail des

esclaves noirs dans les champs de coton sur le Mississippi ou sur les voies ferrées…

Le gospel : chant de délivrance, le gospel (« évangile ») trouve son inspiration dans la religion

chrétienne. Il est devenu dans les années 1930 aux Etats-Unis la principale musique religieuse des

populations Noires marginalisées et pauvres…

Reprenant les rythmes du berceau africain et les mélodies liturgiques européennes, il s’est

développé en même temps que le jazz et le blues qu’il a beaucoup influencés.

Le blues : Le nom « blues » vient de la phrase « To be blue » (broyer du noir en français !)

Né au début du XXe au sud des Etats-Unis, cette musique profane, généralement vocale, est

l’expression de la souffrance, de la dureté de la vie et des injustices éprouvées par les esclaves

africains et leurs descendants. Le blues prend la forme de chants accompagnés à la guitare, au piano

ou à l’harmonica, basés sur 3 accords inlassablement répétés pendant 12 mesures (une carrure).

La gamme traditionnelle est simplement une gamme pentatonique (de 5 sons), souvent en mode

mineur, à laquelle on a ajouté une note (la quinte diminuée : blue note)

Ex : do mib fa fa# sol sib do…

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Le ragtime : Né de la danse noire Cakewalk et des musiques de saloon, le ragtime est extrêmement

populaire dans l’Amérique des années 1900-1915. Principalement associé au piano, il est parfois

joué par d’autres instruments : guitare, banjo, fanfare…

On introduit les syncopes dans la mélodie, ceci crée un effet de décalage…

Le dixieland : est la première imitation du jazz New Orleans par des musiciens blancs.

Le premier enregistrement de jazz voit le jour en mars 1917 par l'Original Dixieland Jass Band

Une jam session : Une jam session (littéralement « séance d'improvisation » en anglais) ou un bœuf

est une séance musicale improvisée, basée sur des standards lorsqu'il s'agit de jazz et à laquelle

peuvent se joindre différents musiciens. On dit alors que l'on fait une jam.

Washboard : La planche à laver ou washboard est un instrument de musique de percussion apparu à

La Nouvelle-Orléans. C'est un ustensile sanitaire (pour laver le linge avec du savon !) détourné de sa

fonction originelle et adapté à un jeu musical par le détournement d'autres objets usuels, tels des dés à

coudre.

De manière générale, un ensemble jazz se compose normalement de :

- Un piano

- Une contrebasse (ou guitare basse parfois) qui joue en pinçant les cordes (pizz.)

- Une batterie (qui va jouer de manière plus feutrée, intime, avec les balais…)

- Un ou plusieurs instruments à vent : trompette, trombone (cuivres : embouchure) /

saxophone, clarinette (bois : anche) et un ou une soliste (voix)

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Glenn Miller [1904-1944]: quelques éléments de biographie :

- Glenn Miller (Alton Glenn Miller) est un tromboniste et chef d'orchestre de jazz

américain, né le 1er mars 1904 à Clarinda (Iowa) et disparu, probablement au-dessus de la

Manche, le 15 décembre 1944

- Vers 1921 : premiers contrats pro. dans un orchestre de dixieland (jazz joué par des blancs),

les « Senter’s Sentapeeds »

- 1936 : il monte son propre Big Band (après avoir aidé Tommy et Jimmy Dorsey en 1934),

mais le succès n’est pas au rendez-vous et il doit dissoudre l’orchestre !

- 1938 : 2e tentative : c’est enfin une réussite ! L’Orchestre participe à de nombreuses émissions

radiophoniques (BBC…), enregistre des disques et enchaîne les tubes, il apparaît même dans

des films comme « Sun Valley Serenade » (1941) et « Orchestra Wives » (1942).

Promu au grade de capitaine, il dirige alors le « Glenn Miller Army Air Force Band », un

orchestre de jazz et de danse militaire qui donne des concerts (plus de 800) « pour le moral

des troupes », participe à des centaines d'émissions radiophoniques et enregistre de nombreux

disques à succès

- 1944 : il meurt dans un accident d’avion au dessus de la Manche

La musique de l'orchestre de Glenn Miller, à la frontière entre le jazz et la musique de danse,

appartient à la mémoire collective en évoquant immédiatement la Seconde Guerre

mondiale, la libération, et plus largement les années 1940.

La vie de Glenn Miller a été portée à l'écran en 1953 par Anthony Mann sous le titre français

Romance inachevée (The Glenn Miller Story). Le rôle du chef d'orchestre était interprété par

l'acteur James Stewart.

Quelques titres incontournables de ce Big Band :

In the Mood

Moonlight Serenade

Tuxedo Junction

Pennsylvania 6-5000

Chattanooga Choo Choo

American Patrol

Song of the Volga boatmen

Saint Louis blues March

Ils ont souvent été repris au cinéma, notamment par Woody Allen

Georges Gershwin [1898-1937]: quelques éléments de biographie :

- George Gershwin est un compositeur américain, né Jacob Gershowitz le 26 septembre 1898

à Brooklyn (New York) et mort le 11 juillet 1937 à Hollywood (Californie)

- Né dans une famille juive prolétarienne originaire de Saint-Pétersbourg, totalement

autodidacte, George Gershwin fait ses débuts comme pianiste d'orchestre à Broadway. Son

frère, Israël dit « Ira », lyriciste, écrit la plupart des textes de ses chansons que s'arrachent

bientôt Al Jolson, Fred Astaire, Ginger Rogers ou le producteur Ziegfeld.

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- Créateur du jazz symphonique, il fait triompher ses comédies musicales. À Paris, il

rencontre Maurice Ravel ; à Vienne, il se lie d'amitié avec Alban Berg. Véritable star, ami

d'Arnold Schönberg (avec qui il joue au tennis mais dont il ne comprend pas la musique), il

s'installe à Hollywood pour composer des partitions cinématographiques ou des

chansons populaires. Bien d'autres de ses œuvres sont devenues de grands standards de

jazz grâce entre autres à Ella Fitzgerald, Louis Armstrong… et de nombreux autres chanteurs

ou acteurs. Il meurt des suites d'une désastreuse intervention chirurgicale au cerveau.

Rhapsody in blue, 1924 :

Rhapsody in Blue est une œuvre pour piano et orchestre ou harmonie composée par George

Gershwin en 1924, qui combine des éléments de musique classique et de jazz.

L'œuvre a été orchestrée par Ferde Grofé à trois reprises, en 1924, 1926 et finalement en 1942. La

première eut lieu lors d'un concert intitulé An Experiment in Modern Music le 12 février 1924 à

l'Aeolian Hall de New York, interprétée par l'orchestre de Paul Whiteman, commanditaire de l'œuvre,

avec George Gershwin au piano.

Le Cambridge Music Handbook estime que « Rhapsody in Blue a établi la réputation de Gershwin

comme compositeur de renom et est depuis devenue une des plus populaires œuvres orchestrales

américaines ».

Cf. l’extrait de Fantasia 2000 vu en classe (4 histoires créées sur la musique de Gershwin)

LIENS YOUTUBE

Un (negro) spiritual : Oh Freedom!: http://youtu.be/yHmUPqI6w9g

Un autre spiritual : Steal away: http://youtu.be/0J8f_1RYubw

Field hollers et work songs : http://youtu.be/ZXlCB31i_5U

Un gospel (plus animé): Oh happy day: http://youtu.be/xdzoeCuVs7w

Blues & Country music 1931 : http://youtu.be/iupUpe5Acv0

Un ragtime: The Entertainer (Scott Joplin): http://youtu.be/fPmruHc4S9Q

Un Dixieland bien connu : When the saints go marching in :

http://youtu.be/6Q0zZ0VdlUM

Le scat: http://youtu.be/IoiC-twgVoI

Le scat (Louis Armstrong) : http://youtu.be/vdL_CJVZ2zg

Une démo de washboard : http://youtu.be/8-hwlo74D-4

L’heure de la leçon (jazz à l’âme) : http://youtu.be/XHsOv-E7C88

Une formation de jazz : Dave Brubeck Quartet interprète Take five :

http://youtu.be/SVGotpIxkGU

Glenn Miller : In the mood : http://youtu.be/c2aqHGaSxRI

Glenn Miller : American Patrol : http://youtu.be/FhZ-yTIXXYI

Georges Gershwin : Rhapsody in blue : http://youtu.be/qLTManObB40

Fantasia 2000 (extrait) : Rhapsody in blue : http://youtu.be/8rR367GrFhk

Gershwin : Summertime : Ella Fitzgerald et Louis Armstrong :

http://youtu.be/MIDOEsQL7lA

Gershwin : I got rhythm : http://youtu.be/TQu6QgWcqcc