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7 TITRE 3 LA G.R.H CHAPITRE II LES RELATIONS HUMAINES DANS L’ENTREPRISE I. ANALYSE THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE L’HOMME ET LE TRAVAIL A. TAYLOR (1856-1915) : l’organisation scientifique du travail L’idée de Taylor repose fondamentalement sur une vision motivationnelle brutale: l’homme est rétif au travail, « il n’aime pas ça ». Il est obligé de travailler pour gagner sa vie et satisfaire ainsi ses besoins de survie et de sécurité. Il recherche, avant tout, un maximum de rétribution pour un minimum de contribution. Cette conception conduit logiquement à l’Organisation Scientifique du Travail. Quels que soient ses états d’âme, l’homme doit être pris dans un système, dans une mécanique où il n’a pas le choix. Il devra effectuer sa tâche à l’intérieur d’une cadence. Cette tâche sera d’ailleurs le plus souvent une opération, un geste parcellaire concourant à réaliser un produit quelconque. Trois principes clés ont été retenus par TAYLOR : Application de l’OST par l’ouvrier : l’ouvrier doit appliquer les procédures Scientifiques de travail. Son travail est observé, contrôlé en permanence Ergonomie pour perfectionner, organiser les postes de travail, réduire la pénibilité ; Chronométrage de la production ; Amélioration de la productivité. B. FAYOL (1841-1925) et la gestion administrative du travail Fayol s’est intéressé aux managements de l’entreprise. Pour lui toute organisation doit remplir six fonctions (technique, commerciale, financière, sécurité, comptable et administrative). La fonction administrative (fonction de direction) est chargée de cinq tâches (POCCC) : Prévoir qui consiste en une anticiper l’évolution de l’entreprise. ----classes préparatoires ECT----Management ---2010/2011 1

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TITRE 3 LA G.R.H

CHAPITRE II LES RELATIONS HUMAINES DANS L’ENTREPRISE

I. ANALYSE THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE L’HOMME ET LE TRAVAIL

A. TAYLOR (1856-1915) : l’organisation scientifique du travail

L’idée de Taylor repose fondamentalement sur une vision motivationnelle brutale: l’homme est rétif au travail, « il n’aime pas ça ». Il est obligé de travailler pour gagner sa vie et satisfaire ainsi ses besoins de survie et de sécurité. Il recherche, avant tout, un maximum de rétribution pour un minimum de contribution.Cette conception conduit logiquement à l’Organisation Scientifique du Travail. Quels que soient ses états d’âme, l’homme doit être pris dans un système, dans une mécanique où il n’a pas le choix. Il devra effectuer sa tâche à l’intérieur d’une cadence. Cette tâche sera d’ailleurs le plus souvent une opération, un geste parcellaire concourant à réaliser un produit quelconque.

Trois principes clés ont été retenus par TAYLOR :

Application de l’OST par l’ouvrier : l’ouvrier doit appliquer les procédures Scientifiques de travail. Son travail est observé, contrôlé en permanence

Ergonomie pour perfectionner, organiser les postes de travail, réduire la pénibilité ; Chronométrage de la production ; Amélioration de la productivité.

B. FAYOL (1841-1925) et la gestion administrative du travail

Fayol s’est intéressé aux managements de l’entreprise. Pour lui toute organisation doit remplir six fonctions (technique, commerciale, financière, sécurité, comptable et administrative).La fonction administrative (fonction de direction) est chargée de cinq tâches (POCCC) :

Prévoir qui consiste en une anticiper l’évolution de l’entreprise. Organiser : mettre en place les moyens afin d’atteindre les objectifs. Commander : gérer les hommes, donner des ordres ou des directives. Coordonner : harmoniser pour faire converger vers le même objectif. Contrôler : vérifier si l’entreprise ne s’écarte pas de l’objectif fixé.

La capacité essentielle des responsables de l’entreprise est la capacité administrative.

C. L’Ecole des Relations Humaines :Elton Mayo (1880-1949) Elton Mayo constate, suite à son expérience à la Western Electric (1924), que :

l’individu est sensible à l’intérêt et l’estime qu’on lui porte. Les récompenses non financières jouent un rôle plus important dans la motivation. L’importance des groupes qui définissent leurs propres normes. la quantité du travail accomplie n’est pas déterminée par sa capacité physique (vision

taylorienne) mais sa capacité à intégrer un groupe et de sa motivation et du style de commandement mis en oeuvre.

D. La pyramide des besoins de Maslow  (1908-1972):

Maslow distingue cinq catégories de besoins qui sont hiérarchisés. Il incite les dirigeants de l’entreprise à les prendre en compte pour définir les meilleures relations sociales.

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Il distingue plusieurs types de besoins :

les besoins physiologiques: manger, se vêtir, se nourrir, dormir.. les besoins de sécurité : protection de soi au niveau physique et moral

les besoins sociaux d’appartenance à un groupe : besoin de s'intégrer à un groupe, d'être reconnu et estimé par ce groupe

les besoins d’estime : respect de soi, des autres, considération…

les besoins d'accomplissement personnel :

recherche du meilleur de soi-même.

Selon Maslow, les motivations des salariés varient en fonction de leur culture et de leur classe sociale. Lorsque les besoins physiologiques sont satisfaits, les besoins supérieurs, par nature illimités, peuvent constituer des sources permanentes de motivation.

E. Les théories X, Y de Mac Gregor (1906-1964) :

Le psychologue américain Mac Gregor (théorie X/Y) a montré que le travail, par nature, n'est pas forcément désagréable : les entreprises doivent considérer que l'homme est capable de prendre des initiatives, de se fixer des objectifs, de prendre des responsabilités : le travail peut, dès lors, devenir une source d'accomplissement personnel.

Conception de l’homme au travail selon la théorie X

Le travail est une nécessité. L’homme n’aime pas les responsabilités.

L’homme est individualiste et ne se préoccupe pas de ses congénères.

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les besoins physiologiques

Les besoins de sécurité

Les besoins sociaux d’appartenance

Les besoins d’estime

Recherche Du meilleur De soi-même

Pyramide de Maslow

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l’homme n’aime pas les changements.

l’homme est facilement manipulable.

Conception de l’homme selon la théorie Y

l’homme cherche dans le travail une certaine satisfaction ; l’homme cherche donc à améliorer ses résultats.

l’homme recherche les responsabilités.

l’homme cherche à adhérer aux objectifs de l’entreprise.

l’homme cherche alors à être créatif.

l’homme recherche le dialogue et l’information.

F. La théorie des facteurs d’hygiène et de motivation d’Herzberg.

Enfin, le psychologue américain Fred Herzberg démontre scientifiquement que, pour motiver l'homme dons son travail, il faut satisfaire ses besoins d'estime et d'accomplissement. Il distingue deux types de facteurs :

Les facteurs d’hygiène : Ils sont liés à l’environnement du travail : salaires, œuvres sociales, relations sociales, système d’information et de communication, ambiance.

Les facteurs de motivation : Ils sont relatifs au contenu du travail : initiative, autonomie, responsabilité, évolution professionnelle…

G. L’approche du management participatif : LICKERT

Ne nie en rien la pensée précédemment développée, elle la poursuit et l’enrichit. En référence aux thèses de F. Herzberg, l’homme aspire non seulement à la satisfaction de ses besoins primaires et d’appartenance mais aussi à son propre développement. L’expression de soi, la réalisation de soi, le développement de son potentiel sont la royale de la maximisation de son efficacité individuelle. Dans la pensée taylorienne, l’homme travaille parce qu’il y est obligé, parce qu’il doit survivre, « il perd sa vie en la gagnant »; dans la vision de l’école des relations humaines, il travaille par amour ou contre dépendance vis-à-vis de son groupe, de son clan et de son chef. Dans l’approche du management participatif, il travaille parce qu’« il aime ça »; ses activités et ses tâches sont sources d’enrichissement, d’expression et d’autoréalisation. le terme participatif ne renvoie pas à l’autogestion, mais vise simplement à signifier que chacun participe à la production des résultats de l’unité et de l’entreprise.

II. LES STYLES DE COMMENDEMENT

La manière de diriger le personnel varie d’une entreprise à l’autre. Cela dépend certes de la son environnement, son personnel, etc. Les différents styles de commandement ont été étudiés par plusieurs auteurs au cours du Temps.

A. .Le style autoritaire ou autocratique.

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Le style est directif. Le manager décide de tout et impose une forte pression. le manager ne consulte pas les subordonnés. Une sorte d’ hiérarchie forte et des décisions imposées.

B. Le style paternaliste.

Caractérisé par la centralisation et la motivation par récompense. Le manager prend les décisions importantes. Il laisse aux employés les décisions peu importantes. Il distribue des sanctions et des récompenses. Il prend en compte les besoins de son personnel et lui accorde des avantages sociaux.

C. Le style Délégation (ou consultatif).

Les subordonnés sont consultés sur les décisions à prendre. Le supérieur prend la décision finale.

D. Le style participatif.

Le style participatif, qui se caractérise par l’établissement d’objectifs, une participation des salariés aux décisions, une communication facilitée et la distribution matérielle .Travail en commun pour élaborer des solutions. (Ex : cercles de qualité). Le manager joue un rôle d'arbitre.

Analyse de Likert

L’analyse de Rensis Likert, après enquête auprès d’un grand nombre d’entreprises, distingue 4 styles de direction qu’il présente dans son livre « Le gouvernement participatif ».

Gouvernement despotique

Gouvernement bienveillant

Gouvernement consultatif

Gouvernement participatif

Style autoritaire Style paternaliste Style consultatif Style participatifVision taylorienne du chef.

Le chef tient compte de la nécessité des relations humaines.

Le chef consulte ses subordonnés.

Le chef fait participer les subordonnés à la décision, il délègue.

Fondé sur la crainte et le respect des ordres reçus. Pas de consultation des subordonnés, communication à sens unique.

Fondé sur une autorité bienveillante. Faible décentralisation. Récompense comme moyen d’incitation.

La décision est prise après avoir écouté l’avis des salariés. Le travail en équipe est encouragé. Mais les subordonnés ont peu d’influence.

Les décisions sont prises de manière consensuelle. La coopération est forte, l’information circule librement.

C’est le quatrième type de direction qui a la faveur de Likert,  il est partisan de la responsabilité de groupe, de la décision par consensus et de la fixation d’objectifs par le groupe.

III. LA COMMUNICATION INTERNE.

A. Définition

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La communication interne est le processus de transmission d'informations. Elle regroupe un ensemble des actions de communication au sein d’une entreprise à destination de ses salariés afin de les informer sur la vie de l'entreprise et les sensibiliser aux enjeux du moment.

B. Rôle social et informationnel de la communication interne.La communication interne est un outil de cohésion sociale qui:

informe les salariés de l'entreprise et évite les rumeurs; facilite l'adhésion du personnel à la politique de l'entreprise; instaure un dialogue social et limite les conflits. permet une meilleure coordination des actions de chacun. Permet aux salariés de s’exprimer directement ou collectivement sur les salaires, la

durée du travail et l’organisation du travail.

C. Les formes de la communication interne

D. Les outils de la communication interne. La communication écrite : C'est la forme la plus répandue, ses principaux outils sont:

le journal d'entreprise pour diffuser tous les types d'informations; la note de service, le compte rendu de réunion; la revue de presse sur l'environnement et la collection d'articles citant L’entreprise; la plaquette, le rapport annuel, le livret d'accueil; le tract syndical; les tableaux, panneaux d'affichage; tes boîtes à idées, les enquêtes...

La communication orale : Elle peut être formelle ou informelle. La communication orale formelle est celle des réunions, formations, séminaires,

entretiens, journaux téléphonés, lignes téléphoniques destinées au personnel. Une trace écrite des communications orales formelles est souvent conservée.

La communication orale informelle regroupe tous les échanges inter-personnels, à la cafétéria, dans les ascenseurs, à la photocopie, pendant les repas,... Ces pratiques de bouche à oreille déforment l'information et colportent les rumeurs.

La communication technologiqueLa communication d'entreprise intègre les évolutions technologiques:

la vidéo interne (des journaux vidéo sont diffusés dans les halls d'attente ou au restaurant de l’entreprise);

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Haut de hiérarchie

Bas de hiérarchie

Haut de hiérarchie

Bas de hiérarchie

Communication transversale

Communication transversale

Communication descendante

Communication ascendante

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la vidéo transmission qui permet de tenir des réunions à distance; la messagerie électronique (chaque salarié dispose d'une boîte à lettres électronique).

E. Rôle des instances de représentation du personnel

Les instances de représentations de personnel se composent en général de deux grandes entités : le délégué du personnel ou syndical et comité d’entreprise

1. Les représentants du personnel

Les instances de représentations de personnel se composent en général de deux grandes entités : le délégué du personnel ou syndical et comité d’entreprise Elus dans les entreprises, cette institution de proximité veille à la bonne application du droit du travail dans l'entreprise.A noter: que le délégué du personnel est à distinguer du délégué syndical qui représente dans l'entreprise un syndicat et qui a le monopole de négociation avec l'employeur.

Les syndicats assurent la défense des intérêts des salariés, au niveau national et à l’échelle de l’entreprise. Ils assurent un rôle de communication important au sein de l’entreprise en transmettant aux salariés les informations qu’ils auront obtenues lors des comités d’entreprise. En cas de conflit avec l’employeur, les syndicats peuvent engager des actions de protestation (grèves, manifestations, pétitions...).

 Les syndicats sont aussi des acteurs du dialogue social entre l’État, les employeurs et les salariés. En effet, les syndicats reconnus comme représentatifs dans leur secteur d’activité peuvent signer avec l’État ou le patronat des conventions collectives qui règlent les conditions de travail pour l’ensemble des salariés.

Les syndicats assument aussi un rôle de gestionnaire d’organismes fondamentaux pour la vie des salariés (paritarisme). À parité avec les organisations patronales, ils gèrent les caisses nationales d’assurance maladie, d’allocations familiales et de retraites.

2. Le Comité d'Entreprisea. Définition

C’est un comité composé de représentants élus et syndicaux dans les entreprises de 50 salariés et plus, Ce comité assume des attributions économiques d’une part, sociales et culturelles d’autre part et dispose, pour ce faire, des moyens matériels et financiers nécessaires. Le seuil de 50 salariés est un seuil d’obligation, rien n’empêche une entreprise dont l’effectif est inférieur de mettre en place un comité d’entreprise si elle le souhaite.

b. Rôles le comité d'entreprise formule, a

son initiative, et examine à la demande du chef d'entreprise toute proposition de nature à améliorer les conditions de travail, d'emploi et de formation professionnelle des salariés ainsi que leurs conditions de vie dans l’entreprise.

Le Comité d'Entreprise étudie les incidences sur les conditions de travail des décisions de l'employeur concernant l'organisation du travail, la technologie, les conditions d'emploi et d'organisation du temps de travail.

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il assure une expression collective des salariés permettant une prise en compte permanente de leurs intérêts dans les décisions relatives à la gestion et à l'évolution économique et financière de l'entreprise, à l'organisation du travail, à la formation professionnelle et aux techniques de production.

le comité d'entreprise est informé et consulté préalablement à tout projet d'introduction de nouvelles technologies lorsque celles-ci sont susceptibles d'avoir des conséquences sur l'emploi, la qualification, la rémunération, la formation ou les conditions de travail du personnel. À ce niveau le code introduit, en outre, une innovation en faisant participer le comité d’entreprise aux négociations dans les entreprises occupant plus de cinquante salariés.

SYNTHESE   :

La relation entre homme et travail à l’intérieur des entreprises a beaucoup évolué. On est passé par plusieurs phases :1re phase : C’est le système généralisé de management taylorien 2e phase : Avec l’école des relations humaines et les études menées sur la motivation des salariés au travail, un nouveau style de direction est apparu : le management consultatif paternaliste. 3e phase : On assiste à une réduction des niveaux hiérarchiques dans l’entreprise. Les lignes de décisions sont raccourcies. Les dirigeants commencent à consulter le personnel. C’est le management consultatif.4e phase : La prise de décision est décentralisée, c’est-à-dire que le pouvoir de décision est transféré à des personnes situées à un échelon hiérarchique inférieur. Ce transfert de pouvoir est cependant limité et contrôlé.

La communication interne est le processus de transmission d'informations. Elle regroupe un ensemble des actions de communication entreprises au sein d’une entreprise à destination de ses salariés. Elle joue un rôles informatif et social notamment a travers les instance de représentation.

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