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Commissions de consensus V. Wolff Document de travail ETATS DES LIEUX PREALABLES A L’ELABORATION DU GLOSSAIRE

Document de travail ETATS DES LIEUX PREALABLES A©rents_ANMDA/Récapitulatif... · par rapport à soi et aux autres, logique de synchronicité entre éléments distincts. Ces trois

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Commissions de consensus

V. Wolff

Document de travail

ETATS DES LIEUX PREALABLES A

L’ELABORATION DU GLOSSAIRE

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1

Sommaire

Accompagnement ................................................................................................................................... 2

Accueil ..................................................................................................................................................... 7

Adolescent ............................................................................................................................................. 17

Atelier .................................................................................................................................................... 24

Ecoute .................................................................................................................................................... 28

Evaluation des situations ....................................................................................................................... 33

Information............................................................................................................................................ 38

Orientation ............................................................................................................................................ 42

Parents................................................................................................................................................... 46

Partenariat ............................................................................................................................................. 53

Pluridisciplinarité (multi-, inter-, trans-) ................................................................................................ 62

Prévention ............................................................................................................................................. 67

Réseau ................................................................................................................................................... 72

Santé ...................................................................................................................................................... 81

Soin et prise en charge médicale .......................................................................................................... 86

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Accompagnement

1. Etymologie – sens commun

ACCOMPAGNER : de compagnon (cum panis) le partage du pain / image archétypale de l’Evangile, le partage de pain suppose une communauté de destin. Le verbe accompagner conjugue deux idées : celle « d’être avec » et celle de mouvement, de déplacement en commun. Le terme d’accompagnement évoque, par le partage, quelque chose de substantiel pour l’existence humaine. Si la notion d’accompagnement est apparue depuis une vingtaine d’années, elle est restée longtemps informelle et ce n’est que depuis la fin des années 1990 que l’on note son développement conceptuel.

Barreyre J-Y et Bouquet B., Nouveau dictionnaire critique d’action sociale, Paris, Bayard, 2006

2. Quelques références

Paul, M. L’accompagnement, une posture professionnelle spécifique, L’Harmattan, 2004

L‟accompagnement se définit comme un processus dynamisant trois logiques : logique relationnelle établie entre deux personnes d’inégales puissances, logique de déplacement par rapport à soi et aux autres, logique de synchronicité entre éléments distincts. Ces trois logiques renvoient à trois principes : principe de similitude, principe dynamique de changement, principe d’altérité.

Pour l‟auteure, le consensus autour du mot accompagnement repose essentiellement sur le paradigme de responsabilisation et d’empowerment. Si le mot d‟ordre est « ne pas se

substituer à autrui », il consiste surtout à impliquer. Dans le champ de l‟action sociale, la culture de l‟accompagnement est consubstantielle de celle du projet. Ces deux cultures reposent sur l‟action et l‟implication. Inciter à agir, mobiliser, c‟est impliquer et responsabiliser.

L‟auteure définit la notion contemporaine d‟accompagnement par un ensemble de caractéristiques propres : asymétrique, contractualisé, circonstanciel, temporaire, comobilisateur.

Barreyre J-Y et Bouquet B., Nouveau dictionnaire critique d’action sociale, Paris, Bayard, 2006

Le recours à la notion d‟accompagnement n‟est pas un choix fortuit. D‟autres termes existent qui font référence à d‟autres pratiques d‟action sociale : aide, assistance, tutelle, soutien, suivi (…). Ce qui spécifie l‟accompagnement conventionné, c‟est le fait qu‟il suppose au départ un libre arbitre

des futurs partenaires, qui débouche sur une relation volontaire où la place et le rôle de chacun, comme l‟objet de la relation et sa durée, sont clairement définis. (…) Cependant, le présupposé de départ –la liberté de choix- n‟est pas une réalité dans toutes les situations sociales où se met en place un accompagnement ; loin s‟en faut. Cette diversité des situations, du point de vue du libre arbitre, se comprend à partir de quatre catégories :

- Les procédures institutionnelles (leurs cadres, leurs contraintes) et les tactiques des

acteurs vis-à-vis d‟elles - Les motifs de l’accompagnement - Les présupposés, les préjugés des futurs contractants par rapport à

l’accompagnement contractualisé ou non

- La relation intrinsèque entre l’accompagnement et le contrat : il n‟est pas rare que tel

ou tel texte officiel confonde l‟un et l‟autre.

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3. Vers une définition pour un glossaire ANMDA

3.1 Extraits de documents relatifs aux MDA

Extrait du cahier des charges des MDA

L’une des missions des MDA est l’accompagnement éducatif, social et juridique

Extrait de la charte de l’ANMDA

Les MDA sont des dispositifs créés depuis 1999 sur le territoire français afin de favoriser l’accès aux aides, accompagnement et soins pour les adolescents en souffrance physique, psychique et sociale.

Extrait du rapport : « Les maisons des adolescents », rapport de Marc Buisson et Francis Salles, février 2009, Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, Ministère de la Santé et des Sports

Le rapport Couty sur les missions et l’organisation de la santé mentale et de la psychiatrie, présenté en janvier 2009, rappelle que « les maisons des adolescents, structures dédiées spécifiquement aux adolescents, veulent répondre à des besoins clairement identifiés de ces populations ; un lieu d’information, de parole, d’écoute des jeunes et des parents, un lieu d’accompagnement, d’orientation et de soins ».

3.2 Travaux de groupes du 29.05.13

- Définition : L’accompagnement suppose d’être à côté de… Il suppose empathie, évaluation, appréciation des attentes et besoins. Il se traduit par une ou des actions et suppose un arrêt. Il peut être effectué de façon indirecte par l’accompagnant et être proposé individuellement ou collectivement.

- Principaux points de divergence :

Les réunions d’échange et de partage sur une situation entre professionnels, sans la présence de l’usager, sont-elles un temps d’accompagnement ? Faut-il caractériser une fin à l’accompagnement ?

- Principaux points de convergence : L’accompagnement suppose d’être à côté de / notion de retrait / pas à la place de … Accompagner leur donner des outils pour avancer. Veiller à la temporalité pour tenir un lien dans un temps / l’accompagnement s’inscrit dans la durée.

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3.3 Analyse du vocable dans les rapports d’activité :

Public accompagné :

- Adolescents - Parents/famille - Autres professionnels : travail en partenariat dans le cadre de projets communs (ex : formation,

réunion thématique, etc.), travail en partenariat dans le cadre de l’accompagnement des adolescents et de leur famille

L’accompagnement peut être :

- individuel ou en collectif - assuré par un ou plusieurs professionnels - généraliste ou spécialiste

Les différents domaines d’accompagnement :

Selon les champs de compétences professionnelles : - éducatif - social - juridique - psychologique - socio-éducatif - etc. Selon les problématiques rencontrées : - à la parentalité - aux soins - des jeunes en situation d’absentéisme ou de décrochage scolaire - dans les projets de réorientation de la vie personnelle ou professionnelle - etc.

Dimension multidisciplinaire et interinstitutionnelle

Pour plusieurs MDA, l’accompagnement se veut être « multidisciplinaire (travail pluriel) et interinstitutionnel (travail en réseau) ».

Dans ce contexte, une attention particulière est portée au maintien de la cohérence et de la continuité de l’accompagnement.

Temporalité de l’accompagnement

De nombreuses MDA différencient l’accompagnement de l’aide ou du soutien ponctuel. Dans cette perspective, l’accompagnement s’inscrit dans la durée.

Plusieurs MDA remarquent qu’elles veillent à adapter le rythme des interventions en fonction des besoins repérés.

Séparément ou en commun

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La fin d’accompagnement peut être :

- concertée - à l’initiative de l’usager - à l’initiative du professionnel - caractérisée par une orientation vers des structures/professionnels extérieurs

Exemples de pratiques relatives à la temporalité de l’accompagnement :

Une MDA dresse une typologie des accompagnements en fonction du nombre d’entretiens : Accompagnement de 1 à 3 entretiens

Il s‟agit de bilans, d‟évaluations, de parcours bénéficiant de réorientations vers des services et partenaires externes à la MDA (services sociaux, hospitaliers, structures d‟insertion professionnelle ou structures spécialisées, etc. : Centres de ressources Autisme, etc.) ou de suivis courts (information, écoute, aide éducative…)

Accompagnements de 4 à 8 entretiens Accompagnements de plus de 9 entretiens

(…) Concernant les parcours plus longs, les jeunes sont majoritairement accompagnés par plusieurs professionnels de l‟équipe. Le recours au diagnostic médical est souvent nécessaire, même si le fil conducteur de l‟accompagnement est à caractère socio-éducatif. Les situations sont souvent plus complexes et les problématiques fortement intriquées. Pour une minorité de suivis, la prise en charge peut être exclusivement médicale.

Début et fin d’accompagnement

Une MDA met en place des réunions entrée/sortie :

Elles permettent d‟étudier la situation de jeunes pouvant intégrer ou sortir d‟un dispositif d‟accompagnement mis en place avec une mission locale.

Différentes formes d’accompagnement

Exemples de formes d’accompagnement :

La forme d’accompagnement décidée en fonction de l’évaluation

Une MDA remarque que la forme de l‟accompagnement « (accompagnement « physique », appel ou courrier, participation à une synthèse institutionnelle) est pensée et proposée selon (son) évaluation du fonctionnement psychique du jeune, mais aussi des capacités de soutien de sa famille et de son entourage proche. »

L’accompagnement mobile

Une MDA met en place un dispositif mobile d‟accompagnement de jeunes

Une équipe mobile pour aller à la rencontre des jeunes et des parents en grande difficulté et précarité rendant impossible un déplacement vers les structures d‟aide, d‟accompagnement et/ou de soin

3 groupes-ressources institutionnels et pluri-professionnels à disposition des acteurs de l‟adolescence formés à l‟identification et au repérage des conduites à risques d‟adolescents et dédiés à une ou plusieurs communauté(s) de communes

Une offre de formations concernant les pratiques/problématiques de l‟adolescence.

(…)

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L’accompagnement de professionnels

Dans le cadre de son accompagnement de professionnels, une MDA organise « des réunions d‟aide à la réflexion qui peuvent être une ressource pour les professionnels en situation d‟impasse dans des situations complexes. »

Une MDA met en place un « accompagnement de projets »

Interventions à la demande des professionnels / sensibilisation et actions de prévention auprès du public

A long terme ou ponctuel

Permet par exemple d‟être présent dans certaines communes pour accompagner leurs réflexions concernant les projets de jeunesse ou liés à la parentalité

3.4 Liste de récurrences

Les MDA assurent un accompagnement auprès des adolescents et de leur famille

Les MDA assurent un accompagnement auprès des professionnels

L’accompagnement peut être individuel ou collectif

L’accompagnement peut être assuré par un ou plusieurs professionnels

L’accompagnement peut être généraliste ou spécialiste

L’accompagnement peut être éducatif, social et juridique

L’accompagnement et le rythme d’intervention proposé dépendent des attentes et de l’évaluation des besoins repérés

L’accompagnement se veut être multidisciplinaire (travail pluriel) et interinstitutionnel (travail en réseau)

Une attention particulière est portée au maintien de la cohérence et de la continuité de l’accompagnement

Etc.

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Accueil

1. Etymologie – sens commun

ACCUEIL-ACCUEILLIR : du latin « accolligere » qui signifie « cueillir ensemble», « recueillir, rassembler ». L’ancien français (XIè-XIVès) et les dialectes connaissent pour ce verbe de nombreux sens, « réunir », « associer » et aussi « saisir, prendre » (1080). L’accueil désigne la manière de recevoir quelqu’un, de se comporter avec lui quand on le reçoit ou quand il arrive abord, traitement. Le terme signifie aussi le fait d’être accueilli, reçu réception. Il est intéressant de s’attarder sur les synonymes liés à la fonction d’accueillir : admettre-annoncer-agréer ; et ceux liés à la personne accueillante que l’on désigne comme affable, avenante, engageante. Nous ne manquerons pas de remarquer l’importance accordée par la signification sémantique aux notions de RECEPTION, de RASSEMBLEMENT et d’ACCEPTATION.

REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

2. Quelques références

Formarier, M. Approche du concept d’accueil, entre banalité et complexité, in Recherche en soins

infirmiers N° 75, 2003

L‟accueil est complexe et se définit en regard de plusieurs concepts : le lien social, les interactions sociales et l‟acte de soin.

Le lien social

« FISCHER (1996) considère que le fait d‟accueillir l‟autre n‟est pas une finalité mais seulement une première phase, l‟ouverture du lien social ; c‟est ce dernier qui donne un sens à l‟accueil. Cette phase ritualisée, voire protocolisée, n‟est pas sans conséquences sur la relation qu‟elle inaugure ».

Les interactions sociales

« Dans les situations d‟accueil, les représentations des partenaires (soignants, patients, familles)

vont servir de grille d‟interprétation aux interactions. Elles vont définir les significations cognitives et affectives que chacun attribue à la situation, afin de déterminer les attentes concernant le comportement et l‟attitude de l‟autre (…). Au-delà des représentations, les interactions sociales vont être médiatisées par un ensemble d‟éléments et en particulier, le statut et le rôle des partenaires, la finalité de la tâche, et le temps. SORSANA (1999) parle d’interactions sociales « symétriques », lorsque les deux personnes se considèrent comme partenaires dans la situation, même si elles n‟ont pas le même rôle ni la même fonction et qu‟elles ne mettent pas en œuvre des niveaux cognitifs semblables. Les interactions sociales sont dites « asymétriques » quand les deux personnes se situent sur un mode inégalitaire ; exemple : expert/novice – dominant/dominé – etc. (…) Pour que l‟interaction sociale soit symétrique, chaque personne doit faire l‟effort de comprendre la logique et les attentes de l‟autre, et le considérer comme un partenaire » .

L’accueil comme première phase de l’acte de soin

Il nécessite deux pré-requis : Reconnaître le patient comme partenaire dans la relation et la distance relationnelle dans les soins. Il se décompose en trois étapes : sécuriser la personne accueillie, connaître la personne et permettre l‟adaptation de la personne à sa situation et à son environnement (…)

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Dans le cadre médico-social, nous pouvons constater actuellement une évolution du concept d‟accueil, qui devient une prestation à part entière.

Barreyre J-Y et Bouquet B., Nouveau dictionnaire critique d’action sociale, Paris, Bayard, 2006

Dans le domaine de l'action sociale, l'acte d'accueillir est une pratique en lui-même. L'accueil est l'acte de recevoir des personnes qui font état d'un besoin psychologique ou matériel. Outre la posture éthique demandée par la position d'accueillant, c'est une démarche interactive qui permet de relativiser les distinctions entre accueillants et accueillis et de laisser place à l'accueilli comme acteur. Institutionnellement, l'accueil désigne une fonction des organisations sociales qui s'entend comme une réponse à l'exclusion. Il est ainsi connoté de façon positive et se trouve rattaché à la fonction pratique et à la dimension éthique de l'institution sociale. Il y a plusieurs types d'accueil :

- L‟accueil organisationnel - fonctionnel : services d'accueil et d'orientation, simple hébergement temporaire et limité à une dimension matérielle dans un centre de passage, ou intégration au long cours dans une famille investie comme lieu d'éducation et d'affection, par exemple dans le cas du placement d'un enfant séparé de sa famille ou de certains adultes dépendants du fait de l'âge, du handicap ou de la maladie, etc.

- Ou l‟accueil plus virtuel, téléphonique... Entre ces deux façons – dans les murs et virtuel –, l'accueil apparaît très important, car une aide

quelconque ne peut s'imaginer sans une dimension d'accueil.

WARD, J. (sous la dir.) Santé : intervention sociale, Paris, Masson, 1997, 245 pages

Objectifs et fonctions de l'accueil

L 'objectif f inal d 'un accueil réussi est la valor isat ion de l 'usager. Nous avons tous besoin de signes d'attent ion. Face à l 'autre, nous portons la demande d 'ê t re «reconnu comme exis tant», d 'êt re accuei l l i comme la personne que l 'on es t . L 'accue i l , su r tou t dans le soc ia l , cons t i tue la première démarche de cette reconnaissance. La personne accueillie prend ou perd consistance selon les qualités de cet accueil. Un accuei l de qual ité répond à quatre grandes fonct ions (tableau I) . I l passe d'abord par une bonne orientation. Elle rassure l 'usager, diminue son angoisse. Trop souvent encore, dans les administrations, on trouve un usager perdu ou attendant son tour à un guichet pour, une fois son tour venu, s'entendre dire qu'il aurait dû patienter à côté. L'intégration peut se traduire par un simple regard, un sourire et l 'indica t ion d'une sal le d'attente; c 'est aussi donner ses horaires de réception, i ndiquer de quel travailleur social l'usager dépend. L'usager attend aussi une information, aussi succincte soit -elle. Un refus sans explication ou un «je ne sais pas» peut être perçu comme une agression, une non-prise en considération des difficultés rencontrées, et peut provoquer inhibition ou agressivité en retour. Accueillir une personne, c'est être désireux de lui venir en aide, cette aide pouvant se traduire par un secours, une assistance et bien souvent par une simple présence et une écoute attentive.

Tableau I. Les quatre fonctions de l'accueil Objectifs Moyens

Orienter Guider, indiquer, conduire, donner des repères, accompagner

Signalisation correcte

Attention et initiative de la part des travailleurs sociaux…

Intégrer Présenter, installer, familiariser, introduire, initier, inclure,….

s'assurer du confort

donner des repères

informer des droits et contraintes

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Informer Renseigner, expliquer, conseiller surveiller les codes utilisés (surtout éviter les sigles), le vocabulaire, la syntaxe

susciter des questions, adapter les réponses, c'est-à-dire ne pas donner une masse d'informations trop importante qui perturberait l'usager

s'assurer que l'autre entend, comprend

Aider Ecouter, soutenir, soulager, réconforter, secourir, assister

disponibilité, engagement, initiative, analyse, interprétation

repérer les différents niveaux de la demande

surveiller la communication non verbale, au-delà du symptôme, le corps est un discours à décoder

la présence est déjà un soutien, l'écoute silencieuse est déjà une aide

Savoir mener un entretien d'accueil

L'accueil se déf ini t comme une act ion, mais aussi comme une manière d'accueillir, de prendre, d'accepter, de recevoir quelqu'un. Savoir -faire et savoir-être sont à utiliser dans un entretien d'accueil.

Les étapes d'un entretien d'accueil

L'accueil est une situation d'interaction qui nécessite pour être réussie, au-delà d'une atti tude d'empathie, un contrôle du temps de l 'entretien en passant par plusieurs phases. Les questions à se poser : - quel est le résultat concret à atteindre ? - qu'est-ce que je peux faire ? Avec quoi ? Et comment ?

- sur quoi est-ce que je dois centrer mon attention ? L'étape d'accrochage L'objectif de cette phase est de créer, dès le premier contact, un terrain de relation favorable, une situation psychologique chez l 'usager qui le met dans de bonnes dispositions. Les moyens sont : sourire, garder le contact visuel à tout moment, utiliser le nom de la personne (c'est une marque d'intérêt), veiller aux conditions de confor t de l 'usager, le t ranqui l l iser, rassurer , met t re en conf iance, détendre l'atmosphère. Lors de cette première étape, l'attention est centrée exclusivement sur la personne L'étape exploratoire L'objectif de cette phase est d'identifier l'usager, son cas, sa personnalité. Pour cela il faut prendre le temps de l'écouter, le questionner, reformuler et l'aider à s'exprimer, vérifier, noter. Lors de cette deuxième phase, l'attention est centrée sur le problème. L'étape de conclusion

L 'ob ject i f de ce t te phase es t de t ra i te r au mieux le cas, la demande, prendre ou faire prendre une décision. Pour cela les moyens sont : rendre un service comme téléphoner pour l'usager, donner un renseignement, expliquer un phénomène, orienter et guider, faire attendre et parfois même éconduire si nécessaire. Lors de cette troisième étape, l'attention est centrée sur l'action.

Trop souvent, par manque de temps, le travailleur social élude la première phase, l'attention portée à la personne, parfois même l'écoute du problème, pour se centrer sur l'action. Cette primauté de l'action nuit à la qualité du travail social et peut être en inadéquation avec les difficultés rencontrées par l'usager. Autre écueil possible ; le travailleur social peut être perçu comme un pourvoyeur d'aides, toute la dimension relationnelle ayant disparu. Certa ins usagers mani festent leur souf f rance, leur angoisse par leur violence, leurs pleurs, leur alcoolisation; d'autres sont inhibés.

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L'ut i l isat ion des techniques d'accuei l devrai t prévenir l 'agressivi té ou l'hostilité des usagers. Toutefois, si un usager se présente d'emblée comme agressif, il s'agira d'être d'autant plus à l'écoute (le questionner calmement, reformuler, l'aider à s'exprimer autrement), l'accueillir et le reconnaître en tant que personne, pour faire tomber cette agressivité qui est souvent liée à des expériences antérieures d'incompréhension ou de non-reconnaissance.

3. Vers une définition pour un glossaire ANMDA

3.1 Extraits de documents relatifs aux MDA

Extrait du rapport : « Les maisons des adolescents », rapport de Marc Buisson et Francis Salles, février 2009, Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, Ministère de la Santé et des Sports

L’accueil « doit être libre, sans rendez-vous au moins la première fois, gratuit, anonyme, avec des horaires adaptés dans un lieu unique et par une équipe pluridisciplinaire qui propose un traitement global et unifié des difficultés des adolescents en souffrance. »

Extrait de la Charte de l’ANMDA

L’un des objectifs généraux des MDA est de « favoriser l’accueil en continu par des professionnels divers pour faciliter l’accès de ceux qui ont tendance à rester en dehors des circuits plus traditionnels. »

3.2 Travaux de groupes du 29.05.13

- Définition 1 :

« Accueil généraliste – réactivité – disponibilité. Manière de recevoir et de rencontrer un jeune, une famille, des professionnels avec réactivité, disponibilité, en toute confidentialité. »

- Définition 2 :

« L’accueil c’est instaurer une relation. Ensemble de conditions liminaires ou de postures qui permettent d’instaurer une relation. Instaurer une relation pour permettre la formulation d’une demande ou de questions. Cela suppose une présentation explicite de l’accueillant, de « ce pourquoi » l’accueil est proposé »

- Principaux points de divergence :

o La réflexion commune des représentations que l’on peut avoir des différents types d’accueil (ex : pré-accueil)

o La notion d’orientation, d’évaluation de l’état d’urgence

- Principaux points de convergence : o L’accueil c’est surtout une relation o Ce qui suppose des conditions liminaires humaines et matérielles o Quelque soit le qualificatif qui accompagne le terme d’accueil

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o Accueil = manière de recevoir (physiquement ou non) et de créer la rencontre dans la confiance avec un jeune, une famille, des professionnels, avec réactivité et disponibilité, en toute confidentialité

3.3 Analyse du vocable dans les rapports d’activité :

Public accueilli :

- Adolescents - Parents /famille - Autres professionnels : visite et présentation réciproque de structures, travail en partenariat

dans le cadre de projets communs (ex : formation, réunion thématique, etc.), travail en partenariat dans le cadre de l’accompagnement des adolescents et de leurs parents

- Stagiaires : majoritairement issus du secteur du social ou sanitaire, accueillis pour un stage au sein de la MDA ou pour une présentation de la structure

Accueil en individuel ou en collectif

- Accueil individuel : consultations ou entretiens individuels,…

- Accueil collectif : ateliers, rencontres aux thématiques ciblées, visite et présentation réciproques de structures, réunions d’information sur la MDA, …

Les professionnels chargés de l’accueil

- Secrétaire - Professionnel - Accueil en binôme

Assuré par deux personnes (élus, bénévoles ou professionnels)

Les moyens matériels :

L’accueil implique :

- un espace adapté et aménagé permettant d’accueillir, tout en respectant la confidentialité des échanges

- une organisation permettant de gérer, si besoin, les flux et temps d’attente, ainsi que les appels téléphoniques et les courriers électroniques

Certaines MDA mettent en place des espaces libres d’accès et disponibles pour les adolescents : - espace d’information facile à « identifier » et disposant d’une documentation relative aux

différents partenaires : structures, institutions, associations, pouvant répondre aux préoccupations des adolescents (promotion et prévention santé, addictions, orientation professionnelle et scolaire, offre des centres sociaux et culturels, des services jeunesse…).

- espace de ressources informatiques - espace « café », etc. Ces moyens sont sources de préoccupations pour plusieurs MDA confrontées à des locaux jugés exigus ou inadaptés au développement de modalités d’accueil adaptées.

Séparément ou en commun

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La localisation des dispositifs d’accueil

- Les dispositifs d’accueil sont localisés au sein des MDA et au sein de structures partenaires intervenant en faveur des jeunes (notamment les Points d’accueil écoute jeunes et les Espaces Santé Jeunes). Ces dispositifs font l’objet d’une élaboration et d’une construction collectives, le plus souvent formalisées dans le cadre d’une convention partenariale.

Modalités d’accueil :

- Accueil par internet : La réception de demandes d’informations ou de rendez-vous par internet apparaît peu développée au sein des MDA. Le site internet est le plus souvent adressé aux autres professionnels impliqués dans la prise en charge des adolescents sur le territoire. Il permet de décliner les modalités de fonctionnement de la MDA.

- Accueil téléphonique Dans certaines MDA, le public privilégie le téléphone pour toute prise de contact.

- Accueil physique De nombreuses permanences d’accueil permettent un accueil physique sont ouvert à tous, et sans rendez-vous.

Accueil, évaluation et orientation :

L’accueil et la première écoute permettent de dépister et de saisir l’origine et la nature de la demande ou des besoins. Cette première écoute, conditionne la suite du processus, depuis la simple réponse à une question ponctuelle, jusqu’à l’accompagnement vers l’élaboration d’un parcours plus durable, en mobilisant les ressources internes ou externes de la MDA.

Trois principales modalités d’évaluation et d’orientation en fonction du type de demande :

- Si la demande est ciblée, une réponse immédiate est apportée : en terme de rendez-vous ou d’orientation auprès d’un professionnel particulier (psychologue, assistante sociale par exemple)

- Si la demande est précise mais non ciblée, il est proposé un rendez-vous auprès d’un professionne ou d’un binôme de professionnels intervenant à la MDA qui se charge d’accueillir, d’évaluer, de déterminer avec le jeune et/ou sa famille quel est le type d’accompagnement approprié, l’orientation à proposer.

- En situation de non-demande, ou demande floue, voire nombreuses : Ces demandes sont le plus souvent traitées par une première concertation entre professionnels de la MDA, afin de penser la réponse à apporter.

La temporalité de l’accueil :

La préoccupation majeure des MDA est de préserver une capacité d’accueil caractérisée par la disponibilité et la réactivité.

Ces politiques d’accueil se jouent à la fois au niveau :

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- de l’organisation des dispositifs d’accueil (ex : les permanences d’accueil qui se veulent ouvertes à tous, les structures qui envisagent une certaine souplesse de l’agenda pour accueillir « l’imprévu », etc.)

- et de la posture des accueillants (il s’agit avant tout d’offrir une qualité d’écoute et de prendre le temps nécessaire lors de la première rencontre, fondatrice du lien avec l’accueilli de nombreuses réflexions sur la manière d’offrir des points d’accroche au public adolescent souvent inscrit dans un parcours erratique).

Les MDA veillent à favoriser l’accueil en continu par les divers professionnels et à s’adapter à la temporalité de la demande.

Dans cette perspective, l’accueil doit permettre d’évaluer l’urgence éventuelle, mais il peut aussi s’inscrire sur le long terme pour les situations complexes : l’accueil peut ainsi se dérouler sur plusieurs mois dans le cas de rendez-vous annulés ou de contacts sporadiques.

Les différentes formes d’accueil :

- L’accueil généraliste - L’accueil libre - Le pré-accueil - L’accueil avec ou sans rendez-vous - L’accueil de première ligne

Exemples de formes d’accueil :

Guichet unique

La MDA « est d‟abord un lieu d‟accueil, sur le principe d‟un « guichet unique » où les adolescents, les parents d‟adolescents, les professionnels peuvent être reçus pour toute information et toute forme de demande. Des entretiens individualisés, sans rendez-vous, donnent lieu à une évaluation, un soutien ponctuel, une aide et si besoin une orientation, soit vers les partenaires des champs sociaux, éducatifs ou/et judiciaires, soit de façon plus spécifique vers nos partenaires du champ sanitaire avec lesquells nous entretenons un lien privilégié »

Accueil de première ligne

« Lieux d‟écoute disséminés sur l‟ensemble du territoire facilitent l‟accueil d‟adolescents qui ont tendance à rester hors des circuits traditionnels ; et formalisent également un partenariat effectif avec des collectivités locales et/ou territoriales ».

Permanence à visée informative sur la MDA

« Ce type d'accueil se distingue d'un 1er RDV. Il permet aux jeunes et aux adultes de repérer les lieux et le fonctionnement de Rouge Cargo, ce temps de rencontre permettra peut-être l'émergence et /ou l‟élaboration d'une demande ici ou plus tard… »

Premier accueil systématique

« Dans tous les cas, la situation est accueillie a minima une première fois au sein de l‟espace accueil, pour être évaluée par l‟équipe en interne, même si elle a fait l‟objet d‟une orientation par un professionnel, et ce, afin de garantir la prise en charge globale de la situation, en fonction de déterminants multiples. La communication entre les deux espaces accueil et consultation est assurée par des outils écrits permettant des orientations réciproques sur la base d‟échanges d‟informations dont le niveau et le contenu sont validés avec l‟intéressé(e). Les situations sont reprises en réunions cliniques, sous la responsabilité du médecin pédopsychiatre ».

Hétérogénéité des pratiques

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Accueil bifocal

« Cet accueil permet de contenir la crise et de redonner du sens, de la pensée sans forcément aboutir à une prise en charge régulière. La suspension du temps et des actes pour simplement parler, retrouver le fil rouge de l‟histoire, les enjeux familiaux et la différence de chacun ont un effet apaisant sur la crise qui est surtout une urgence au changement, et à la prise de conscience de ce qui fait conflit ; depuis la souffrance qui prend sens, les décisions peuvent être éclairées et les sujets en crise retrouvent leur capacité à choisir là où ils croyaient être au pied du mur . Il y a deux foyers, deux points de vue, deux institutions qui ont valeur et fonction de porter le symptôme énoncé lors de la demande de premier rendez-vous, à la dimension de sa complexité, de la globalité de la personne. Le parti pris est d‟éviter un seul abord, un seul centrage sur un problème qui fixerait trop vite l‟adolescent et le professionnel dans un type de solution, de prise en charge. (…)

Définition : Deux professionnels de services différents de la MDA, dont un membre du CATTP Ado. Sur rendez-vous. Trois à cinq rencontres.

Ces deux institutions portent le symptôme énoncé lors de la demande de premier rendez-vous. Le fait d‟accueillir globalement, sans idée préconçue et sans urgence, permet l‟éclairage mutuel du problème avec chacun. L‟entretien bifocal suspend l‟acte, la décision, le temps au profit d‟un espace de pensée qui accueille ce qui pose problème, souffrance, crise.

Fonctionnement: Demande formulée par le jeune ou les parents Etude de la demande en réunion MDA (choix du binôme) Rendez-vous proposés au jeune seul, aux parents seuls ou « à qui vient » Orientation en fonction des entretiens »

Les entretiens d’accueil et d’accompagnement « L‟accueil du public de la MDA s‟organise autour de 3 types d‟accueil : - le premier accueil : à travers des contacts physiques ou téléphoniques ou au cours d‟un premier

entretien pour évaluer la demande - l’accompagnement individualisé (entretiens de suivi et d‟accompagnement) : autour

d‟entretiens individuels pour comprendre, évaluer plus finement les besoins et accompagner vers des prises en charge si besoin - les passages divers : passages informels, échanges, discussions, accompagnement de projet

de jeunes ».

Les outils de l’activité d’accueil

Certaines MDA mettent en place des « fiches d’accueil » pour enregistrer les premières demandes, qu’elles se manifestent par le biais de l’accueil téléphoniques ou physique. La fiche peut être complétée par le professionnel ou par l’usager.

Les dossiers des usagers sont parfois ouverts et complétés dès le premier accueil. Les pratiques sont très hétérogènes : « dossier accueil » différent d’un « dossier parcours », outils spécifiques de communication entre les professionnels d’un « espace accueil » et d’un « espace consultation », etc.

Dans le cas des accueils collectifs (ex : réunion thématique), certaines MDA mettent en place une évaluation à compléter par les personnes accueillies en fin de rencontre.

Une MDA fait état d’une charte d’accueil, signée par les professionnels.

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Caractéristiques de l’accueil :

- Accueil anonyme Certaines MDA préfèrent la mention « anonymat possible »

- Accueil gratuit - Accueil sans autorisation parentale

Une MDA justifie l’absence d’autorisation parentale nécessaire dans le cadre d’accueil, au nom du principe d’accès aux soins

- Accueil confidentiel Une MDA précise que « la confidentialité est la base de l’accueil. Le secret professionnel et les règles du partage d’informations dans le cadre des temps de synthèses doivent être respectés. L’adolescent et/ou sa famille doivent obligatoirement être informés, et le personnel doit avoir leur accord, quant à la transmission d’informations les concernant. »

- Accueil pour tous sans restriction géographique Une MDA explique dépasser les strictes frontières de son territoire. Cependant, elle précise que les adolescents sont vite limités par les contraintes liées à leur mobilité et sont donc tributaires de leurs parents ou d’un professionnel pour leur trajet.

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3.4 listes de récurrences

L’accueil est anonyme

L’accueil est confidentiel

L’accueil est gratuit

L’accueil est sans autorisation parentale

L’accueil est sans rendez-vous (au moins la première fois)

L’accueil se veut disponible et réactif

L’accueil permet l’évaluation de l’urgence de la situation

L’accueil peut s’inscrire sur le long terme (dans le cadre de contacts sporadiques)

L’accueil se fait dans un espace adapté

L’accueil se fait avec des horaires adaptés

L’accueil se fait sans restriction géographique

L’accueil se fait à l’échelle du territoire de compétence

L’accueil est libre

L’accueil s’adapte à la temporalité de la demande

Certaines MDA pratiquent un accueil collectif (réunions thématiques, etc…)

L’accueil permet la rencontre avec une équipe pluridisciplinaire

Certaines MDA mettent en place des outils supports à l’activité d’accueil : fiche d’accueil, charte d’accueil, etc

L’accueil peut être téléphonique, physique ou électronique (par internet)

L’accueil permet de dépister et de saisir l’origine et la nature de la demande ou des besoins

Certaines MDA mettent en place des espaces libres d’accès et disponibles pour les adolescents : espace d’information disposant d’une documentation, espace informatique, espace « café », etc.

L’accueil est assuré parune équipe pluridisciplinaire

L’accueil est assuré par divers professionnel

Etc.

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Adolescent

1. Etymologie – sens commun

ADOLESCENT : emprunté au latin adolescens, de adolescere (grandir) Adolescere s’oppose à abolere (abolir) et est en rapport avec alere (nourrir aliment).

1. Jeune garçon, jeune fille à l’âge de l’adolescence 2. Qui est propre aux adolescents

ADOLESCENCE : emprunté au latin adolescentia, de adolescens

1. Age qui suit la puberté et précède l’âge adulte (environ 12 à 18 ans chez les filles, 14 à 20 ans chez les garçons, les limites variant selon les civilisations)

2. Par métonymie : l’adolescence = les adolescents (livres pour la jeunesse et l’adolescence)

REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

2. Quelques références

Pas de définition consensuelle ni permanente

L’adolescence est une période de transition entre une dépendance infantile et une position plus autonome. Cette période est marquée par d’importantes transformations biologiques, psychologiques, comportementales et sociales, qui sont appréhendées différemment selon les individus, les cultures et les sociétés.

Pour l’OMS, on évoque au sens large la période de 10 à 24 ans, divisée par de nombreux spécialistes en trois phases :

o Pré et péri pubertaire : de 10 à 14-15 ans o Phase de socialisation et d’émancipation : 14-19 ans o Phase d’émancipation et d’entrée dans la jeunesse : 20 à 25 ans

Les textes règlementaires français supposent une majorité sexuelle à 15 ans et une majorité légale à 18 ans

REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

Les étapes de la croissance biologique sont généralement considérées comme étant au nombre de trois – croissance, épanouissement, déclin -, tandis que la vie humaine, qui n’est pas exclusivement biologique, comporte plutôt quatre périodes : enfance, adolescence (correspondant à la notion de jeunesse), âge adulte et vieillesse. C‟est que l‟être humain ne

croît pas seulement : il mûrit. Une relation étroite unit l‟adolescence, âge de maturation, à l‟âge adulte, car il est impossible de penser l‟un sans l‟autre : alors que l‟adolescent est un adulte en devenir, un adulte se faisant, en formation, l‟adulte est le terme de ce devenir, il est l‟homme fait. C‟est pourquoi l‟adolescence a un statut particulier par rapport aux autres âges de la vie : l‟enfance est fermée sur elle-même et en même temps protégée, elle est souvent l‟objet de nostalgie et est envisagée comme un état d‟innocence ou de perfection provisoire ; l‟âge adulte est lui aussi fermé

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sur lui-même, car c‟est un état terminal, qui ne connaît plus l‟évolution que sous la forme, maîtrisée, du projet ou de la réalisation de soi.

A la différence de ces deux périodes, l’adolescence n’a pas cette clôture rassurante : l’adolescent est tout entier en devenir, il est emporté par la vie vers un terme qu‟il ignore encore.

Commençant par une crise qui déchire le monde stable de l‟enfance, l‟adolescence est la tentative jamais assurée de venir à bout de cette crise. Ce processus de maturation est en fait le modèle de toutes les maturations de l‟être humain. Alors que tous les changements qui nous affectent ne remettent jamais en cause notre identité, comme c‟est le cas pour le fait de changer d‟apparence physique, de voix ou d‟idées, voire de vêtements, la particularité la plus étrange de l‟adolescence est que ce changement nous fait en même temps devenir un autre : passé à travers l‟adolescence, étant devenu un adulte, l‟être humain n‟est plus, ne sera plus jamais un enfant. L‟adolescence concentre toutes les valeurs de la maturation humaine, du changement qui affecte ontologiquement l‟être qui le subit, qui le fait devenir quelqu‟un d‟autre. L‟adolescence pose donc deux questions : atteint-on vraiment un état terminal, fini (et si oui, comment devient-on un adulte ?), et quelle est l‟épreuve de passage qu‟endure l‟adolescent pour sortir de l‟enfance ?

(…)

Pour déterminer les limites concrètes de l‟adolescence en tant que période, il est nécessaire de la situer à l‟intersection de deux facteurs essentiels dans la vie humaine : le fait biologique, qui

fait coïncider le début de l‟adolescence avec la crise de la puberté, et avec les transformations sexuelles et corporelles qu‟elle induit en transformant l‟enfant de fond en comble ; mais aussi le fait social ou culturel, c‟est-à-dire la réponse à la question de savoir comment discipliner les

forces qui se déclenchent à l‟adolescence, qu‟il faut utiliser pour construire une personnalité adulte. Un des deux facteurs est constant, car il est lié à la physiologie humaine, l‟autre est variable selon les cultures et les milieux sociaux, même si le processus a dans tous les cas une fin, qui correspond à l‟incorporation des forces de la puberté, à leur résorption dans une identité stable.

C‟est à la psychanalyse et à son créateur, Freud, que revient le mérite d‟avoir su analyser

l‟adolescence dans cette double dimension, à la fois naturelle (sexuelle, pubertaire) et culturelle (psychique, identitaire). (…)

Synthèse d’autres éléments :

- Différentes distinctions des périodes de la vie selon les civilisations

La division périodique de la vie humaine dans la civilisation remonte traditionnellement à Hippocrate. Elle est acceptée et reprise par Aristote qui fait état de huit périodes de sept ans chacune. Dans la Rome antique, on ne compte plus que sept périodes.

- Différentes visions de l’adolescence dans les sociétés modernes et traditionnelles

Dans les sociétés traditionnelles, l‟adolescence est une forme de saut direct de l‟enfance à l‟âge adulte consommé à travers l‟unicité d‟un rite de passage extérieur, pris en charge par la communauté (ex : circoncision) caractère rituel, ponctuel et extérieur (social)

Dans les sociétés modernes, il s‟agit d‟un passage vécu, d‟une maturation existencielle, d‟une construction de soi. C‟est un « roman de formation » que chacun négocie intérieurement et à sa manière caractère évolutif et intérieur

PERRET, A. « L’adolescence comme « moment limite ». Entre rupture et continuité », Neuropsychiatrie de l’Enfance et de l’adolescence, Vol. 61, 2013, pp. 219-223

L‟adolescence constitue un moment propice à la révélation de l‟inconscient et de la dynamique psychique qu‟il sous-tend. Elle est un moment clinique spécifique, témoignant d‟une histoire singulière faite du désir qui a inscrit l‟adolescent à une place et autour d‟un certain nombre de signifiants et d‟une rencontre actuelle avec la castration. Le temps de l‟adolescence peut être qualifié de « moment limite » au regard des enjeux psychiques fondateurs qui le déterminent, qui en font une période à la fois périlleuse et potentiellement source de changement.

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Site internet de l’OMS :

« On compte aujourd‟hui plus d‟ 1,75 milliard de jeunes âgés de 10 à 24 ans, ce qui représente une part importante de la population mondiale. Les adolescents (âgés de 10 à 19 ans) ont des besoins spécifiques en termes de santé et de développement.

Ils sont nombreux à être confrontés à des obstacles qui compromettent leur bien-être, tels que la pauvreté, l‟impossibilité d‟accéder aux services de soins ou à l‟information sanitaire, ou encore un environnement malsain. Des interventions qui répondent à leurs besoins peuvent sauver des vies et donner naissance à une nouvelle génération d‟adultes productifs capables d‟aider leurs communautés à progresser. »

http://www.who.int/features/factfiles/adolescent_health/fr/index.html

3. Vers une définition pour un glossaire ANMDA

3.1 Extraits de documents relatifs aux MDA

Extraits du cahier des charges des MDA

« Alors que ce sont encore trop souvent les aspects négatifs de l’adolescence qui sont mis en avant, il est utile de rappeler que la grande majorité des adolescents, 8 d’entre eux sur 10, n’éprouve pas de difficultés particulières. Ceux qui souffrent, ceux qui vont mal doivent pouvoir être accompagnés et bénéficier d’un suivi. C’est généralement le cas, parce que les professionnels sont alertés, lorsque les troubles psychopathologiques s’extériorisent par des passages à l’acte mettant en question l’équilibre social. Cela devient beaucoup plus difficile à réaliser lorsque la souffrance est intériorisée, s’exprime à bas bruit ou dans le registre psychosomatique (ce qui est plus fréquent chez les filles). » « (…) certaines manifestations psychopathologiques s’expriment électivement à cette période (dysmorphophobies, émergences de pathologies psychiatriques lourdes, troubles des conduites alimentaires, tentatives de suicide…). » « Les maisons des adolescents ont pour vocation de mettre en œuvre les objectifs généraux suivants :

- Apporter une réponse de santé et plus largement prendre soin des adolescents en leur offrant les prestations les mieux adaptées à leurs besoins et attentes, qui ne sont pas actuellement prises en charge dans le dispositif traditionnel.

- Fournir aux adolescents des informations, des conseils, une aide au développement d’un projet de vie. (…) »

« Les objectifs opérationnels qui en découlent consistent à :

- (…) Développer chez ces professionnels une culture commune sur l’adolescence. ( …) » « S’il reste souhaitable de maintenir l’accueil d’un public adolescent large, les maisons des adolescents s’adressent en priorité à des adolescents en proie à des difficultés faisant que leurs familles, les professionnels et les institutions atteignent, isolément, les limites de leurs compétences.

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Il appartient aux décideurs locaux d’élargir l’accueil à un public adolescent plus large en fonction des besoins identifiés localement et des ressources du territoire. » « Ce sont des structures ouvertes où les adolescents peuvent se rendre librement et gratuitement sans qu’une autorisation préalable des parents soit nécessaire »

Extraits de la charte de l’ANMDA

« Pluridisciplinarité et pluripartenariat sont les conditions nécessaires pour assurer un accueil adapté à la pluralité des adolescences (dont on connaît la grande variabilité selon les âges, le sexe, les lieux, les histoires personnelles et l’environnement social), leur garantissant ainsi autant que possible un parcours d’aide, d’accompagnement et de soin cohérent. »

« Les MdA sont un lieu généraliste s’adressant à tous les publics adolescents. A ce titre, elles

n’ont pas pour vocation à se spécialiser « exclusivement » dans la prise en compte de certains

publics adolescents. »

Extraits du rapport : « Les maisons des adolescents », rapport de Marc Buisson et Francis Salles, février 2009, Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, Ministère de la Santé et des Sports

« Le public auquel s’adressent les Maisons des Adolescents mérite tout d’abord d’être mieux et plus précisément défini, car souvent des structures qui sont associées au réseau des Maisons des Adolescents sont ouvertes à des tranches d’âges qui vont au-delà de la définition commune de l’adolescence. C’est le cas des points d’accueil écoute jeunes (PAEJ) qui s’adressent aussi à des adultes jeunes dont l’âge peut atteindre 25 ans. Certes l’Organisation Mondiale de la Santé considère qu’une politique de santé pour les adolescents doit s’adresser à un public de 10 à 24 ans, mais l’OMS souligne immédiatement après que les adolescents entre 10 et 19 ans ont des besoins spécifiques en termes de santé et de développement. Il est d’évidence que sur les tranches d’âge supérieures les questions sociales, de logement, d’emploi ne recoupent pas totalement les préoccupations majeures des adolescents ayant plus naturellement vocation à être accueillis en structure dédiée. Il nous semble pour ces motifs qui plaident pour des actions ajustées à un public homogène, qu’il est nécessaire de définir un « cœur de cible » dans une tranche d’âge plus restreinte, celle des 11/12 ans allant jusqu’à 19/20 ans, nous apparaissant la mieux adaptée. Nous mesurons et l’ensemble de nos interlocuteurs lors de notre mission également, que l’accueil des jeunes nécessite une attitude d’ouverture et d’écoute quel que soit à quelques mois ou années près l’âge de l’usager dont il faut par ailleurs assurer quelquefois le suivi. Nous préconisons dans ces conditions de retenir un public ciblé sur les « années collège et lycée » qui garantit une bonne homogénéité des préoccupations tant des adolescents que des parents. Sur cette tranche d’âge en effet plus de 90 % des adolescents sont scolarisés en collège ou lycée et ils vivent également pour 90 % d’entre eux en foyer familial avec des parents, ensemble ou séparés. »

« Comme le déclare la Défenseure de Enfants dans son rapport thématique 2007, «l’adolescence n’est pas une maladie. La plupart des adolescents vont bien. Quelques uns cependant se trouvent emportés, engloutis parfois, dans ce tourbillon de transformations du

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corps et de l’esprit qui les conduit vers l’âge adulte. Les « années collège » sont cruciales car… C’est durant cette période que commencent à s’exprimer les manifestations spectaculaires et douloureuses de la souffrance psychique : il faut savoir les repérer, les évaluer et orienter le jeune et ses parents dans des lieux adaptés d’accueil, d’écoute et de prise en charge ».

3.2 Analyse du vocable sur les flyers :

Pas de définition du terme adolescent

Deux pratiques différentes quant à l’identification de l’âge du public : - Beaucoup ne délimitent pas l’âge

- D’autres affichent des tranches d’âge restrictives (ex : « pour tous les jeunes de 12 à 21 ans »)

3.3 Analyse du vocable chez les partenaires :

Sur le site internet du numéro d’appel » Jeunes Violences Ecoute » ( 0808 807 700) : - Public accueilli par les maisons des adolescents : « Adolescents (tranche d'âge : 13 à 21

ans ou 12 à 25 ans si PAEJ sur place) »

http://www.jeunesviolencesecoute.fr/espace-professionnels/comment-reagir/informations-psy/maisons-des-adolescents.html

Sur le site du ministère des affaires sociales et de la santé :

- « Les maisons des adolescents actuellement ouvertes accueillent tout jeune de 13 à 20 ans

qui se pose des questions dans le champ de la santé, de la famille, de la sexualité, du mal-

être, du droit, des dépendances, de la scolarité… »

http://www.sante.gouv.fr/maisons-des-adolescents.html

3.4 Analyse du vocable dans les rapports d’activité :

La majorité des MDA renseigne l’âge du public accueilli

Extrait d’un rapport d’activité : Répartition de l’âge :

10-12 ans : 96 patients, soit 10,93 % (11,47 % en 2011)

13-14 ans : 297patients, soit 33,83 % (34,77 % en 2011)

15-16 ans : 252 patients, soit 28,7 % (29,03 % en 2011)

17-18 ans : 180 patients, soit 20,50 % (20,91 % en 2011)

19-20 ans : 50 patients, soit 5,70 % (3,7 % en 2011)

+ de 20 ans : 3 patients, soit 0,34 % (0,12 % en 2011)

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Certaines MDA précisent la répartition de genre (parfois selon les tranches d’âge)

Extrait d’un rapport d’activité :

Pour caractériser le public accueilli, certaines MDA recensent la situation au regard de la

scolarité et/ou de l’emploi

Extrait d’un rapport d’activité : Il s‟agit d‟une population majoritairement scolarisée qui vit chez ses parents : 25 % de collégiens, 40 % de lycéens, 18 % d‟étudiants, Sans activité : 5 % Dispositif réinsertion/mission locale : 3 % Le reste du monde du travail (formation en alternance ou travailleurs) : 9 %

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La majorité des MDA relève le motif de recours du public et les problématiques rencontrées

A cet égard, certaines relèvent un recours et des problématiques davantage liées aux soins, d’autres

relient ces éléments aux dimensions sociales ( dépend de l’organisation de la structure et les

prestations spécifiques offertes).

Extrait d’un rapport d’activité : Ainsi à l‟accueil sans rendez-vous, les jeunes viennent plus fréquemment pour des problématiques familiales, somatiques et scolaires que « psychiques » : Problématiques familiales dans 62 % des cas, Problématiques somatiques dans 62 % des cas, Problématiques scolaires dans 51 % des cas, Cf. bilan accueil libre Problématiques psychiques dans 47 % des cas, Problématiques traumatiques dans 13 % des cas, Problématiques sociales dans 7 % des cas. Extrait d’un rapport d’activité :

3.4 Suggestions

Définir les caractéristiques des l’adolescent accueilli au sein des MDA :

Alignement sur la définition de l’OMS ?

MDA = structure ouverte où les adolescents peuvent se rendre librement et gratuitement

Préciser vocation accueil généraliste…

…Priorité à l’accueil des adolescents qui souffrent, vont mal, rencontrent des difficultés

Préciser problématiques sociales et de santé spécifiques à l’adolescence ?

Préciser un critère restrictif de l’âge ?

Préciser cible public « années collège et lycée » ?

Préciser la vocation à la construction d’une culture commune de l’adolescence

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Atelier

1. Etymologie – sens commun

ATELIER : de l’ancien français astelle, attelle attelle

1. Lieu de travail, d’artisans, d’ouvriers 2. Section d’une usine où des ouvriers travaillent à un même ouvrage 3. Lieu où travaille un artiste (peintre sculpteur) ou ce lieu transformé en logement

• L’ensemble des élèves, des artistes qui travaillent en atelier sous la direction d’un maître 4. Dans la franc-maçonnerie, compagnie de francs-maçons groupés sous un même vocable 5. Groupe de travail

REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

2. Vers une définition pour un glossaire ANMDA

2.1 Extraits de documents relatifs aux MDA

Extrait du cahier des charges des MDA

Actions en direction des adolescents : « Elles peuvent être individuelles (consultations médicales, entretien avec un psychologue, entretien dans le cadre de la planification familiale, consultation de diététique…) mais également collectives (groupes de parole, ateliers thérapeutiques…) »

Extrait du rapport : « Les maisons des adolescents », rapport de Marc Buisson et Francis Salles, février 2009, Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, Ministère de la Santé et des Sports

Les adolescents « seront reçus de façon individuelle (sous forme d’entretiens, de consultations

médicales, infirmières, de psychologue, de diététicienne…) soit de façon collective (sous forme de

groupe de parole, d’ateliers thérapeutiques ou d’interventions dans les établissements scolaires). »

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2.2 Travaux de groupes du 29.05.13

- Définition :

« Travail de groupe (au moins 3 personnes) avec une médiation spécifique L’atelier n’a pas forcément une vocation thérapeutique La dimension collective est prépondérante La présence de chacun est souhaitée pendant la pleine durée de l’atelier Il débute et finit par un temps et une durée définie d’au moins 2h30 L’atelier a une durée éphémère sur l’année Il réunit deux adultes au moins et un nombre d’adolescents volontaires à cet atelier Un objectif doit être préalablement défini

- Point de convergence : o Activité à médiation

- Principaux points de divergence : o Utilise d’autres médias que la parole o Travaux de groupes destinés à produire quelque-chose o Activité éducative ou de soin o Activité encadrée des éducateurs ou des soignants o Prise en charge d’adolescents présentant des difficultés de verbalisation o Facilite la rencontre de l’adolescent car évite le vécu intrusif et curieux de l’adulte propre

à l’entretien de face à face o Activité thérapeutique annoncée comme telle et animée par un professionnel qualifié

Question : Que signifie le travail en atelier pour les animateurs et les participants ? quelle est la

plus-value du travail en atelier ?

2.3 Analyse du vocable dans les rapports d’activité :

Public des ateliers

- Adolescents - Parents - Professionnels

Exemple d’atelier à destination des professionnels

Une MDA met en œuvre des ateliers destinés aux professionnels sur la base d‟une « méthodologie originale « inter formation » : - Exposé d‟un conférencier - Présentation d‟une situation portée par un professionnel du département Les membres du pôle ressource avec l‟aide d‟intervenants extérieurs s‟associent à 10 professionnels d‟un territoire de département pour aborder une déclinaison thématique autour d‟un aspect essentiel de la vie des adolescents, santé, sexualité, etc..). (…) Ces ateliers seront suivis d‟une évaluation des satisfactions et des progressions des connaissances »

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Différents types d’ateliers

- Ateliers théâtres - Ateliers relaxations - Ateliers vidéo - Ateliers parole - Ateliers d’écriture - Ateliers d’art-thérapie, - Etc.

Domaines interdépendants

- Clinique / thérapeutique - Pédagogique / informatif - Artistique / Loisir

Qualification variée des animateurs

- Infirmiers (psy.) - Psychologues - Assistants sociaux - Enseignants - Artistes - Etc.

Le plus souvent les ateliers sont co-animés par deux professionnels

Ateliers organisés avec des partenaires (PAEJ, PJJ

- Pluralité de partenaires potentiels (PAEJ, PJJ, etc.)

- Les ateliers se déroulent parfois dans les locaux des structures partenaires

Ateliers généralistes ou spécialisés

- Ateliers généralistes (ouverts à tous) - Ateliers spécialisés (destinés à un public particuliers

Exemple d’atelier spécialisé :

Une MDA met en œuvre des ateliers destinés aux usagers d‟établissements médico-sociaux du département qui hébergent ou accompagnent de jeunes handicapés, et aux services hospitaliers qui prennent en charge de jeunes malades chroniques…)

Ateliers occasionnels ou réguliers

Les ateliers se déroulent à un rythme défini tout au long de l’année (avec Intégration possible de l’atelier en cours d’année ou non) ou sont élaborés de façon occasionnelle

Exemple d’atelier régulier :

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Une MDA propose un « atelier parole » hebdomadaire, animé par une éducatrice et une infirmière au sein d‟un lycée : « Ce dispositif est proposé aux jeunes afin de reprendre confiance en leurs capacités d‟échange et d‟écoute. Oser la rencontre à travers sa parole et la parole des autres. Petit à petit, avoir moins peur de s‟exprimer, de proposer ses idées, voire de les confronter à celles des autres ».

De nombreux ateliers organisés autour de la valorisation de la prise de parole

Travail sur l’amélioration de « l’estime de soi » des participants

Extrait d’un rapport d’activité :

Les ateliers « présentent l‟intérêt de la dynamique de groupe pour les ados inhibés dans la relation à l‟autre et la médiation pour les ados « empêchés de penser » et gênés dans la verbalisation. »

2.4 Suggestions

Activité associant adolescents et professionnels autour d’une médiation (culturelle artistique, sportive, culinaire…)

Outil à dimension collective qui crée une dynamique participative et interactive

Objectif : expression individuelle et collective / partage de ressentis ( ?)

Vocation : amélioration de l’estime de soi des adolescents participants ( ?)

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Ecoute

1. Etymologie – sens commun

ECOUTE : déverbal de écouter. L’ancien déverbal a été emprunté par l’angl. scout « éclaireur » I.

6. (Deb XIIe au XVIe ) Guetteur, sentinelle 7. (1401) Guet, poste de guet 8. (1864) Détection de l’activité ennemie par le son.

II. 1. (XXe) Le fait d’écouter, de prêter attention aux sons et de leur attribuer un sens (écoute des

paroles) ou une valeur (musique) 2. Action d’écouter (qqn), de prêter attention à ce qu’il dit. Etre à l’coute de qqn : être très

attentif à ce qu’il dit à son comportement. 3. (1915) Action d’écouter (une émission de radio, de télévision) audience – à l’écoute

ECOUTER : fin IXe : eskolter « prêter l’oreille », au figuré : « accueillir favorablement » / emprunt

ancien au bas latin ascultare auscultare : ausculter

1. (fin IXe) S’appliquer à entendre, prêter son attention à (des bruits, des paroles)

2. (fin IXe) Accueillir avec faveur (ce que dit qqn), jusqu’à y apporter son adhésion, sa confiance

3. (1628) Se laisser guider par (un sentiment, un principe)

REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

2. Quelques références

Rézette, S. « L’écoute active » in Psychologie clinique et soins infirmiers, 2008, pp.41-46

« Quelles différences faire entre écouter et entendre ? « Entendre » peut désigner un acte involontaire : on entend un bruit sans y prêter plus d‟attention. « Entendre » est aussi un synonyme de « comprendre ». En psychologie clinique et en psychanalyse, « entendre » ce que dit la personne qui vient consulter nécessite une acceptation du transfert et une « écoute » particulière : « entendre » signifie alors tenter de percevoir le discours latent derrière le discours manifeste. En d‟autres termes, on n‟écoute pas seulement ce qui est dit volontairement (le discours manifeste, consciemment maîtrisé), mais on essaie de percevoir le message qui se cache derrière les mots et qui peut se révéler par une attitude corporelle, certains gestes, une mimique particulière. »

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L’écoute active – définition commune

Elle désigne l‟attention portée à l‟ensemble des messages verbaux et non verbaux émis par une personne afin de leur donner une signification. L‟écoute active permet de clarifier le message exprimé et de décoder la dimension affective généralement non verbalisée.

Robertis, C. de. Méthodologie de l’intervention en travail social, Bayard, 1995

« La clarification implique dans ce cas une action attentive du TS, pour laquelle il utilise trois moyens : l‟écoute, l‟observation et le questionnement pertinent.

L’écoute est la première source d‟information. Contrairement à ce que l‟on pourrait penser, écouter

n‟est pas seulement entendre. Ecouter implique une concentration de l‟attention, un effort réel pour percevoir la signification du message émis tant dans le contenu des mots utilisés que dans le contenu non verbal qui l‟accompagne. Ainsi, écoute et observation sont deux activités complémentaires du TS qui essaie de comprendre. L’observation implique la perception des

messages non verbaux, gestuels et corporels exprimant les sentiments du client (tension, abattement, joie, etc.).

L‟écoute et l‟observation ne sont pas toujours suffisantes pour comprendre toutes les données de la situation. D‟une part le client peut présenter sa situation de façon confuse, désordonnées ou incomplète, d‟autre part le TS peut avoir du mal à déchiffrer la signification des messages qui lui sont adressés.

Deux activités de clarification peuvent alors se suivre : le TS réordonne les éléments de la situation du client (tant objectifs que subjectifs) tel qu‟il les a compris et teste ainsi auprès de lui la pertinence de sa compréhension. Ou, il pose des questions complémentaires centrées sur le problème exposé, parfois il peut expliquer pourquoi cette question s‟impose et qu‟est ce qui l‟amène à demander plus d‟information. » (= questionnement pertinent)

Marcelli, D. Les « maisons d’adolescents : le défi de l’accueil et de l’écoute » in Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence, Vol 59, 2011, pp1-4.

« L‟écoute qui ne se complète pas d‟une évaluation risque alors de se refermer sur elle-même : combien d‟adolescents régulièrement reçus, qui par une infirmière scolaire, qui par une assistante sociale, qui par un éducateur ou simplement par un « écoutant », prétextent de ces rencontres, pour ne pas s‟engager plus avant dans une démarche de soin, voire même continuent de s‟aggraver. Dans ces conditions, seule une écoute active complétée d‟une évaluation soigneuse de l‟ensemble des secteurs de la vie de l‟adolescent et pas seulement de ce dont il parle volontiers, permet d‟ouvrir le champ d‟investigation et d‟éviter un enfermement dans une fascination réciproque. Car le risque de l‟écoute siège précisément dans une possible collusion relationnelle où l‟écoutant comme l‟écouté se trouvent embarqués dans une séduction réciproque, plus inconsciente que consciente »

3. Vers une définition pour un glossaire ANMDA

3.1 Extraits de documents relatifs aux MDA

Extrait du cahier des charges des MDA

Les missions des maisons des adolescents « s’articulent autour de l’accueil, l’écoute, l’information et l’orientation. »

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Extrait de la charte de l’ANMDA

« Le travail de prévention est un axe fort des MDA. Elles s’adressent en ce sens aussi bien aux adolescents qu’à leurs parents ou aux éducateurs en charge de ces adolescents. En particulier une écoute appropriée des professionnels de l’adolescence doit pouvoir être développée au sein des MDA. »

Extrait du rapport : « Les maisons des adolescents », rapport de Marc Buisson et Francis Salles, février 2009, Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, Ministère de la Santé et des Sports

« L’ouverture de l’offre de service dans une « vision généraliste » tant aux adolescents qu’à leur famille. Il s’agit d’éviter une perception de ghetto réservée à telle ou telle problématique médicale ou d’addiction, pour identifier les Maisons des Adolescents comme des lieux d’écoute et de ressources, pour prendre en charge ou éventuellement accompagner vers une orientation plus ciblée, les situations qui seront toujours au moins sommairement évaluées. »

« La « porte d’entrée » des Maisons des Adolescents doit être aussi large et généraliste que possible. Complémentaire et surtout pas répondante, avec les autres dispositifs existants, qu’ils soient sanitaires ou sociaux, le premier contact en Maison est écoute de caractère très polyvalent destiné avant tout à décrypter la demande pour l’orienter dans le réseau constitué vers une offre ou une possibilité de prise en charge pertinent. Souvent les Points d’Accueil Ecoute Jeunes (PAEJ) existants jouent ce premier rôle d’écoute et d’accueil ; ils ont naturellement vocation à être partie à la Maison des Adolescents. »

3.2 Analyse du vocable dans les rapports d’activité :

Public « écouté »

- Adolescents - Parents/famille

L’écoute peut être

- assurée par un ou plusieurs professionnels - généraliste ou spécialiste

Objectifs de l’écoute

- Clarification de la demande, des besoins, des problèmes rencontrés - Aide à l’émergence de la demande ou à la reconnaissance des difficultés - Evaluation de la situation - Orientation et/ou réponse adaptée à la situation

Extrait d’un rapport d’activité :

Séparément ou en commun

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« L‟écoute et la réponse apportées ont vocation à éclairer les problématiques, à accompagner les demandes, et à les orienter si besoin, vers les structures ou professionnels requis de façon pesée, évaluée et concertée, au bon moment. »

Modalités de l’écoute

- Ecoute téléphonique (« échange téléphonique d’écoute et d’aide ») - Ecoute dans le cadre d’un accueil physique.

Temporalité de l’écoute

L’écoute peut être ponctuelle lors d’un accueil ou se dérouler tout au long d’un accompagnement

Extrait d’un rapport d’activité « Pour une part des autres, l'écoute proposée à l'accueil suffira à ce qu'ils en attendaient – ou à ce qu'ils peuvent accepter comme échange ; c'est aussi dans ces cas que nous pouvons noter "écoute ponctuelle", ou "porte laissée ouverte". »

L’écoute des parents

La parole des parents n’est pas écoutée « au nom » des adolescents

Extraits d’un rapport d’activité :

« A quelles place les adultes se situent-ils et dans quelle posture éthique vis-à-vis des adolescents ? Il s‟agit qu‟ils se fassent tout d‟abord analyseur de leur propre position subjective. Ce sont d‟abord aux professionnels d‟être à l‟écoute des enjeux psychiques, qui les traversent avant de pouvoir parler « au nom » des adolescents. »

Intérêt des partenariats pour l’écoute d’un public adolescent « nomade »

Pour plusieurs MDA, l’écoute se pratique avec l’aide de partenaires ( possible lieux d’écoute MDA au sein des locaux des partenaires) et de manière pluridisciplinaire.

Dans ce contexte, une attention particulière est portée au maintien de la cohérence et de la continuité de l’accompagnement.

Extraits de rapports d’activité :

« Les lieux d‟écoute (PAEJ, points d‟écoute communaux…) « disséminés sur l‟ensemble du territoire facilitent l‟accueil d‟adolescents, qui ont tendance à rester en dehors des circuits traditionnels ; et formalisent également un partenariat effectif avec des collectivités locales et/ou territoriales. » « On le sait, l'accueil, l'écoute, le suivi et l'orientation des adolescents ne peut se comparer selon qu'il s'agit d'un adolescent connu ou pas. On sait aussi que les structures recevant des

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adolescents ont un taux importants de « turnover », les adolescents pratiquant allègrement le nomadisme en matière d'écoute et de soins (ce qui milite d'ailleurs pour des dispositifs multiples, mais articulés).»

3.3 Liste de récurrences

Les MDA représentent des lieux d’écoute « généraliste »

L’écoute a pour objectif une clarification de la demande / une évaluation de la situation dans le but d’orienter l’adolescent et/ou de trouver une réponse adaptée à sa situation

Une écoute active dans le but de répondre aux besoins de l’adolescent et/ou de l’orienter

Les MDA offrent une écoute large et généraliste permettant d’orienter l’adolescent dans le réseau constitué de dispositifs existants ou vers un accompagnement au sein leur établissement

Une attention particulière est portée au maintien de la cohérence et de la continuité de l’accompagnement

Etc.

Suggestions :

- Ecoute à destination des parents et des adolescents, dans une logique d’ouverture, d’accueil

bienveillant, de réceptivité et de compréhension

- Ecoute centrée sur la personne dans une perspective d’empathie, de respect et de considération de son point de vue

- Les professionnels s’inscrivent dans une disposition d’écoute active afin de faciliter la communication, de permettre aux personnes accueillies de formuler les difficultés rencontrées et de révéler leur dimension affective

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Evaluation des situations

1. Etymologie – sens commun

EVALUATION : dérivé de évaluer 1. Action d’évaluer 2. Valeur, quantité évaluées

EVALUER : de l’ancine fançais value, « valeur »

1. Porter un jugement sur la valeur, le prix (de qqch) estimer, priser. Faire évaluer par un expert expertiser

2. Fixer approximativement apprécier, estimer, juger

REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

2. Quelques références

Robertis, C. de. Méthodologie de l’intervention en travail social, Bayard, 1995

Les phases de la méthode d‟intervention peuvent se décrire, en ordre logique, de la façon

suivante :

- Repérage du problème social ou de la demande

- Analyse de la situation

- Evaluation préliminaire et opérationnelle

- Elaboration d‟un ou plusieurs projets d‟intervention par le TS, confrontation de ce projet avec

ceux du client et de l‟organisme employeur, aboutissant au contrat

- Mise en œuvre du projet commun et des interventions choisies

- Evaluation des résultats

- Clôture de l‟action

(…)

Evaluation préliminaire et évaluation opérationnelle

Il s‟agit ici de construire, à partir des éléments recueillis dans l‟analyse de situation, une synthèse

et une interprétation des données, de formuler des hypothèses de travail. L‟évaluation est une

synthèse explicative, le travailleur social met en rapport les différents éléments repérés, tant sur le

plan particulier que sur le plan général, il s‟attache particulièrement à mettre en lumière les

interrelations entre les divers facteurs (matériels, affectifs, sociaux, physiques, intellectuelles,

relationnels) et de les saisir dans leur dynamique. Seront ainsi décryptées les forces internes et

externes sur lesquelles l‟intervention pourra s‟appuyer, de même que les points plus faibles ou

moins dynamiques. L‟évaluation aboutit à l‟élaboration d‟un projet d‟intervention.

(…)

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Définition de termes

La plupart des auteurs en travail social séparent deux démarches :

a) comprendre de quoi il s’agit et énoncer des hypothèses de travail qu’ils nomment

diagnostic psychosocial, bilan psychosocial, etc.

b) et mesurer le chemin parcouru dans l‟action, les changements produits, le degré de résolution

des problèmes, qu‟ils nomment évaluation des résultats ou évaluation périodique ou évaluation

finale.

Certains auteurs utilisent les termes diagnostic et évaluation comme synonymes ou parlent

d‟évaluation diagnostique.

Le terme diagnostic, emprunté au langage médical, signifie « connaissance » (dia-gnôsis) et est

défini comme l‟ « identification d‟une maladie par ses symptômes ». Le diagnostic est peu utilisé

actuellement en travail social probablement à cause de sa référence au modèle médical, mais

aussi parce que la démarche diagnostique du travailleur social est de nature profondément

différente de celle de la médecine. En effet, nous ne pouvons nullement parler de « maladie

sociale » (individuelle ou collective) qui pourrait être décrite d‟après ses symptômes, son étiologie,

son évolution, etc. et se retrouver, avec des variables minimes, avec le même « tableau clinique »

d‟une personne à l‟autre ou d‟un groupe social à l‟autre. Par ailleurs, la démarche de diagnostic

médical et de diagnostic social est aussi différente quant à son déroulement dans le temps :

le diagnostic médical est un préalable au traitement, la maladie n‟est pas traitée avant d‟être définie

et connue, elle peut, à la rigueur, être soulagée dans ses symptômes mais nullement guérie.

Tandis qu‟en travail social, la connaissance et la compréhension de la situation ne sont pas une

étape séparée de l‟action ; l‟intervention précède parfois la compréhension et elle est presque

toujours simultanée. « Un médecin, d‟ordinaire, n‟a pas le sentiment d‟intervenir (..) simplement

parce qu‟il écoute le patient et l‟examine. Son intervention véritable ne commence qu‟avec le

traitement, après avoir fait tout le nécessaire pour arriver à un diagnostic. (…) En revanche, nous

(TS-psychiatre) intervenons et modifions la situation dès l‟instant où nous entrons en scène, que

nous le voulions ou non ».

Le terme évaluation nous semble davantage convenir pour expliciter la démarche du travailleur

social. Evaluation veut dire « estimation de la valeur, du nombre, de l‟importance ou de la grandeur

des choses ». Appréciation et expertise sont ses synonymes. Evaluer signifie donc apprécier

de façon approximative, donner une opinion sur quelque chose en tant qu’expert. (…).

Au cours de ce chapitre, nous utiliserons le terme évaluation. Il nous semble définir, mieux qu‟un

autre, ce qu‟est la démarche du travailleur social qui, face à la situation du client, essaie de

connaître, de comprendre, d’agir en fonction en fonction des hypothèses de travail, et de

mesurer, au fur et à mesure, le chemin parcouru.

Perlman, H., L’aide psychosociale interpersonnelle, citée par Robertis, C. de. Méthodologie de l’intervention en travail social, Bayard, 1995

Helen Perlman dans son livre L’aide psychosociale interpersonnelle, établit trois types

d‟évaluations d‟après les axes de contenus de celle-ci (…).

1) L’évaluation dynamique est centrée sur la dynamique du présent, c‟est-à-dire sur les forces

qui entrent activement en jeu dans le complexe personne-problème-situation. Cette évaluation

« cherche à établir de quelle difficulté il s‟agit, quels facteurs psychologiques, physiques ou

sociaux contribuent à la créer (ou la provoquent), quelle répercussion elle a sur le bien-être de

l‟individu (et celui des autres), quelle solution est recherchée, quels moyens existent dans le

client, dans sa situation, quels organismes et quelles ressources peuvent influer sur le

problème ».

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2) L’évaluation clinique est centrée sur le fonctionnement psychique d‟une personne et, pour

l‟auteur, revient au psychiatre. Il s‟agit d‟identifier les troubles de la personnalité et de définir la

nature de la maladie dont elle souffre.

3) L’évaluation étiologique est centrée sur les causes des difficultés actuelles, et cherche dans

l‟histoire du client non pas les causes immédiates et récentes, mais celles éloignées

appartenant au passé. « Se rapporte (…) plus souvent au début et à l‟histoire vécue d‟un

problème, d‟ordinaire au problème qui résident dans la structure et la personnalité du client ».

Vinter, R. ., Readings in group work practice, cité par Robertis, C. de. Méthodologie de l’intervention en travail social, Bayard, 1995

(…) Robert Vinter propose dans son livre sur le service social de groupe une classification des

différents types d‟évaluation – que lui aussi appelle diagnostic – selon le moment où l‟on se trouve

dans le processus d‟action.

L‟auteur différencie une première évaluation immédiate, rapide, faite dès la première prise de

contact avec le client et qu‟il appelle l‟évaluation préliminaire. Vient ensuite une évaluation plus

fine et approfondie qui tient compte d‟un nombre plus important d‟éléments de l‟étude de situation,

et qui aboutit à l‟énoncé d‟hypothèses de travail et un projet d‟intervention, c‟est l’évaluation

opérationnelle. Et finalement, en cours et à la fin de l‟action, l‟évaluation proprement dite qui

consiste à mesurer les changements qui se sont produits et que nous appellerons l‟évaluation des

résultats (périodique ou finale).

3. Vers une définition pour un glossaire ANMDA

3.1 Extraits de documents relatifs aux MDA

Extraits du cahier des charges des MDA

« D’une manière générale, les missions des maisons des adolescents s’articulent autour de:

L’accueil, l’écoute, l’information, l’orientation L’évaluation des situations La prise en charge médicale L’accompagnement éducatif, social et juridique »

Extraits de la charte de l’ANMDA

« Les missions des MDA peuvent varier selon l’existant sur un territoire donné. Au cœur du

dispositif, il est toutefois indispensable de retrouver une plate-forme d’évaluation des

manifestations adolescentes, la possibilité de dispenser, au moins à court terme, des soins

somatiques et psychiques, et, si un suivi au long cours est impossible, la possibilité d’une

orientation rapide et adaptée ».

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Extrait du rapport : « Les maisons des adolescents », rapport de Marc Buisson et Francis Salles, février 2009, Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, Ministère de la Santé et des Sports

« L’ouverture de l’offre de service dans une « vision généraliste » tant aux adolescents qu’à leur famille. Il s’agit d’éviter une perception de ghetto réservé à telle ou telle problématique médicale ou d’addiction, pour identifier les Maisons des Adolescents comme des lieux d’écoute et de ressources pour prendre en charge ou éventuellement accompagner vers une orientation plus ciblée les situations qui seront toujours au moins sommairement évaluées. Il convient d’affirmer que ce qui fédère le public visé n’est pas la pathologie ou l’assuétude, mais l’âge et les préoccupations partagées ».

« La Maison des Adolescents est l’occasion d’ouvrir une offre de service sans rendez-vous, au moins pour le premier contact, où sont proposés des informations, des conseils, des lieux d’écoute, d’orientation, d’évaluation, de prise en charge, si besoin est, des adolescents seuls… mais aussi des parents qui le souhaiteraient spontanément ».

3.2 Analyse du vocable dans les rapports d’activité :

Différents niveaux d’évaluation en fonction du type de demande et des modalités de recours à

la MDA

Immédiate, intermédiaire, finale Différents professionnels chargés de l’évaluation : secrétaire, travailleur social,

Deux configurations fréquentes

Entretien d’accueil et/ou entretien d’évaluation souvent mené par deux professionnels, appartenant à un champ disciplinaire différent

Réunion d’équipe pluridisciplinaire permettant l’évaluation des situations

Extrait d’un rapport d’activité

Un important travail a été effectué autour de ces fiches de demande, de l‟accueil téléphonique. Ainsi :

le plus souvent, c‟est la secrétaire qui effectue une proposition de rendez-vous (évaluation ou bien rendez-vous spécialisé) ou bien qui réoriente.

lorsque la demande se révèle peu claire ou plus complexe, elle est traitée au cours de la réunion hebdomadaire de la M.D.A. afin de déterminer la réponse la plus pertinente possible.

lorsque la situation présentée au téléphone/en accueil physique le nécessite, la secrétaire fait appel à un professionnel (infirmier, éducateur, psychologue,…) qui prend le relais (cas

fréquent de parents « débordés » par l‟actualité des relations avec leur enfant). Extrait d’un rapport d’activité On peut d‟ailleurs définir deux types d‟entretiens : les entretiens d’évaluation et d’orientation et

les entretiens d‟accompagnement.

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Les premiers offrent la possibilité aux personnes de préciser la demande en nommant les

interrogations et les difficultés qu’elles rencontrent. Une fois le premier entretien réalisé, la

situation fait l‟objet d‟une réflexion d‟équipe pour évaluer la demande et orienter la personne vers

l‟accompagnement le plus adapté (en interne ou vers les dispositifs existants). Dans certaines

situations, il est nécessaire d‟accorder plusieurs entretiens d‟évaluation et d„orientation pour faire

émerger la réelle demande.

Les seconds offrent la possibilité aux personnes d‟être accompagnées par un professionnel de la

structure si les dispositifs existants ne peuvent pas répondre à la demande ou si les principes de

fonctionnement (la libre adhésion, l‟anonymat, la gratuité et le non-jugement) correspondent bien

aux attentes de la personne. La durée de l‟accompagnement et, par conséquent, le nombre

d‟entretiens est très variable selon les situations.

Seuls les professionnels qualifiés de la MDA (infirmières, assistante du service social, conseillère, psychologue et éducateur spécialisé) assurent les entretiens. D‟ailleurs, quand la demande est clairement précisée par la personne pour la première fois, l’entretien d’évaluation et d’orientation est réalisé par le professionnel le plus à même de répondre aux interrogations et aux difficultés

3.3 Liste des récurrences

L’évaluation des situations vise à comprendre les problèmes ou les difficultés rencontrées par les adolescents et par leurs parents

Elle est centrée sur les difficultés à résoudre

Elle s’inscrit dans la perspective d’une approche globale de la personne et d’une prise en compte de son environnement social et affectif

Elle part des éléments recueillis dans l’analyse de situation, et permet une synthèse et une interprétation des données

C’est la démarche du (des) professionnel (s) qui essaie(nt) de connaître, de comprendre et d’agir en fonction d’hypothèses de travail

Au sein d’une MDA, l’évaluation des situations se veut pluridisciplinaire pour « proposer aux adolescents la richesse de regards croisés, allant du médical au social et du juridique à l’éducatif »

L’évaluation est processus continu et dynamique

Elle est toujours provisoire, discutée entre les professionnels en fonction de l’évolution de la situation du jeune accueilli

Etc.

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Information

1. Etymologie – sens commun

INFORMATION : issu du lat. informatio, informare, signifiait « conception », « explication (d’un mot) » I.

9. Ensemble des actes qui tendent à établir la preuve d’une infraction et à en découvrir les auteurs instruction

II. 1. Renseignement (sur qqun, sur qqch) 2. Action de s’informer, prendre des renseignements 3. Renseignement ou évènement qu’on porte à la connaissance d’une personne, d’un public, à

l’aide de mots, de sons, d’images 4. Action d’informer l’opinion sur les évènements de la vie publique

III. Elément ou système pouvant être transmis par un signal ou une combinaison de signaux (message) appartenant à une structure commune (ou code) ; ce qui est transmis

REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

2. Quelques références

REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

Informer, c‟est, considérant que la vérité existe, tenter de la chercher et de la dire ; les

professionnels de la presse et de l‟audiovisuel, les journalistes, s‟en tiennent généralement à cette définition

Robertis, C. de. Méthodologie de l’intervention en travail social, Bayard, 1995

L‟information : Cette forme d‟intervention a pour objectif d’armer le client avec des connaissances suffisantes afin qu’il puisse faire des choix et faire valoir ses droits en toute connaissance de cause. Le

TS lui apportera toute l‟information nécessaire en rapport avec sa demande, le type de problème qu‟il affronte et qu‟il essaie de résoudre. En règle générale, l’information est de deux ordres : tout d‟abord elle est législative et administrative ; ensuite elle concerne les organismes sociaux et les ressources à disposition

de la population du secteur. L‟information législative et administrative consiste à mettre le client au courant de ses droits, de

ce qui est prévu pour lui dans la législation, par exemple : les droits et les devoirs des assurés sociaux lorsqu‟ils sont au chômage, les différentes modalités de divorce, les allocations d‟adulte handicapé, etc. Elle consiste aussi à informer le client sur le fonctionnement administratif des

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divers organismes chargés de l’application de la législation : adresse, téléphone, horaires,

(…). Lorsque le TS donne des informations législatives et administratives, il est souvent nécessaire de s’assurer que le client a bien compris. Les labyrinthes législatifs et institutionnels peuvent

représenter pour lui des barrières infranchissables (…). S‟il est vrai qu‟en principe le TS informe mais ne fait pas de démarches à la place du client, il est vrai aussi qu’il est nécessaire de s’assurer des capacités réelles du client à les mener à bien. (…)

Les TS sont aussi amenés à donner des informations sur les ressources et les organismes sociaux existants sur le secteur. Pour cela il est indispensable qu’il les connaisse de façon précise, non seulement ceux de son secteur de travail, mais aussi ceux du quartier, la ville, et

même parfois les villes environnantes. (…) Dans le cadre d’un travail de groupe, l’information sur les ressources et équipements de l’environnement est essentielle, elle permet aux participants de choisir un programme d‟activité

en connaissance de cause et d‟utiliser prioritairement les équipements existants à proximité. (…) De plus en plus souvent les TS organisent des réunions pour informer la population de

leurs droits, des changements de législation, de l‟organisation ou la création d‟équipement, etc. Cette formule peut toucher une population plus large que la clientèle habituelle du travailleur social.(…) Toute intervention d’information doit tenir compte de l’interlocuteur auquel on s’adresse afin de choisir les moyens de communication les plus adaptés et les plus efficaces, parfois

aussi les plus percutants. Les diverses techniques de l‟écrit (publicité, tracts, brochures, ….) de l‟audio-visuel (films, panneaux, photos,…) et de l‟audio tout court (…radio…) peuvent être utilisées avec profit en les adaptant aux circonstances, aux moyens dont on dispose et à la population à laquelle on s‟adresse.

Olivero, A. et Palazzolo J., « Informer le patient en psychiatrie : entre pratique clinique et réflexion anthropologique », in Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique, Volume 166, Issue 3, April 2008, pp. 163–171.

La question de l‟information du patient en psychiatrie est actuellement au cœur des débats, car si cette information est reconnue nécessaire par la majorité des cliniciens, un nombre encore insuffisant de soignants l‟inscrivent de manière effective au sein de leur pratique. Par la nature même de sa spécialité, qui l‟immerge probablement plus que tout autre dans l‟intimité de la personne humaine, le professionnel du soin est quotidiennement confronté aux questions suivantes : Que puis-je dire ? À qui puis-je le dire ? De quelle façon ? Chacun sait, par exemple, qu’informer est l’un des moyens les plus sûrs d’apaiser l’angoisse. C‟est l‟inconnu qui crée l‟anxiété, et c‟est donc son dévoilement qui permet au patient

de retrouver sérénité, apaisement et primauté du raisonnement sur des affects submergeants. L‟information tient ici une place particulière parce que la maladie psychiatrique atteint les systèmes de compréhension, de discernement et d‟exercice de la volonté, voire ce qui fonde la véritable autonomie de la personne. C’est alors une gageure de communiquer utilement avec le patient et de lui délivrer les informations qui lui permettront déjà de comprendre sa maladie et d’envisager une issue grâce à un traitement. En ce sens, l’information fait déjà partie de la prise en charge thérapeutique. Son adaptation à chaque patient est un travail complexe et continu, et se situe bien loin des simples directives paramétrées d’une loi ou des développements de la jurisprudence. De telles interrogations légitimes sont omniprésentes dans la pratique clinique, et cet article,

qui propose une approche réflexive anthropologique, a pour objectif de réaliser une mise au point concernant cette problématique, objet de nombreuses controverses. Nous exposerons ici les bouleversements qu‟entraînent chez le sujet, non seulement l‟entrée dans la maladie mentale, mais également l‟entrée dans l‟univers psychiatrique lors de son hospitalisation. Une fois ce contexte éclairé, il s‟agira de définir la nature non pas de, mais des diverses informations auxquelles le patient a accès en psychiatrie.

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3. Vers une définition pour un glossaire ANMDA

3.1 Extraits de documents relatifs aux MDA

Extraits du cahier des charges des MDA

« Il est également important de mieux répondre au besoin d’information et d’accompagnement des parents, qui sont des partenaires pour tout ce qui concerne la santé de leurs enfants, considérée dans sa dimension physique, mais également psychique, sociale ou éducative. »

L’un des objectifs général des MDA est de « Fournir aux adolescents des informations, des conseils, une aide au développement d’un projet de vie. »

Les missions des MDA s’articulent notamment autour de : « L’accueil, l’écoute, l’information, l’orientation »

Extraits du rapport : « Les maisons des adolescents », rapport de Marc Buisson et Francis Salles, février 2009, Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, Ministère de la Santé et des Sports

« Le rapport Couty sur les missions et l'organisation de la santé mentale et de la psychiatrie présenté en janvier 2009 qui rappelle que "les maisons des adolescents, structures dédiées spécifiquement aux adolescents, veulent répondre à des besoins clairement identifiés de ces populations ; un lieu d'information, de paroles, d'écoute des jeunes et des parents, un lieu d'accompagnement, d'orientation et de soins". » « (…) la Maison des Adolescents est l’occasion d’ouvrir une offre de service sans rendez-vous, au moins pour le premier contact, où sont proposés des informations, des conseils, des lieux d’écoute, d’orientation, d’évaluation, de prise en charge, si besoin est, des adolescents seuls… mais aussi des parents qui le souhaiteraient spontanément. » « Un site national d’information apportant un éclairage sur l’atteinte des objectifs, la localisation des Maison des Adolescents ouvertes ou en projet validé, pourrait être positionné sur un site web existant et fréquenté par le public ciblé. » « L’utilisation d’internet pour améliorer la lisibilité de l’information vers et pour les adolescents et leurs parents est aujourd’hui incontournable(…) si l’émergence de pulsions morbides favorisées par le web peut (…) constituer un danger, internet peut aussi constituer une aide potentielle pour organiser et diffuser l’information surtout vers un public adolescent qui utilise quotidiennement ce support. Dans un premier temps, il s’agira de fournir aux adolescents et à leur famille les clés d’accès aux dispositifs existants, locaux, régionaux ou nationaux et aux procédures d’alertes téléphoniques ou informatiques. Nous recommandons dans cet esprit de prendre appui sur des sites et des structures ayant déjà fait leurs preuves et fréquentés par le public ciblé. Le site « fil santé jeunes » rattaché à l’INPES (Institut de Prévention et d’Education à la Santé) reçoit, rappelons-le, plus de 1000 appels téléphoniques par jour et un million de visites par an par internet. Il serait commode et facile d’ouvrir une rubrique Maison des Adolescents sur laquelle tout d’abord se trouveraient toutes les informations utiles du registre officiel (Localisation géographique et adresse téléphonique au minimum). »

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3.2 Analyse du vocable dans les rapports d’activité :

Actions d’information à destination

des adolescents

de leurs parents

et des professionnels

Actions collective et/ou en entretien individualisés

Actions collectives souvent co-animées avec des partenaires

o parfois menées au sein de locaux de partenaires

Information dans une logique de réseau

Extraits de rapports d’activité :

Exemple d’une action d’information collective : Les formations proposées (Café-INFOS) et l‟information diffusée par la MDA (Courrier du Résoado) permettent aux professionnels de première ligne de disposer de connaissances et d‟outils améliorant la détection des jeunes nécessitant une consultation spécialisée, mieux connaître les ressources locales, favoriser les diagnostics partagés et les échanges intersectoriels

Les limites de l’information : .Ainsi, il est avéré que la prévention ne doit pas se limiter à l’information (sur les effets d‟une

drogue, sur les dangers d‟un comportement…). Celle-ci n‟est pas suffisante et peut même se révéler contre-productive. La prévention doit introduire de la pensée et de la parole là où les tensions ne trouvent à se décharger que dans des passages à l‟acte

3.3 Liste des récurrences

Les MDA sont un lieu d'information, de paroles, d'écoute des adolescents et des parents

Les actions d’informations répondent aux besoins présentés par les personnes accueillies. Ces besoins peuvent être spontanément formulés par les personnes et/ou repérés par les professionnels

Les interventions d’information peuvent avoir lieu dans le cadre d’entretiens individualisés ou d’actions collectives

Elles peuvent être pluridisciplinaire et utiliser différents supports écrits ou audio-visuels (plaquettes, newsletter, vidéos, radio, etc.)

Toute action d’information doit tenir compte de l’interlocuteur auquel on s’adresse afin de choisir les moyens de communication les plus adaptés et les plus efficaces

Dans tous les cas, les informations dispensées au sein des MDA tiennent compte des ressources et les dispositifs existants sur le secteur

Constitution d’un pôle ressource-information visant à fédérer et animer le réseau des professionnels de l’adolescence du secteur

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Orientation

1. Etymologie – sens commun

ORIENTATION : IV.

10. Détermination des points cardinaux (d’un lieu, d’un plan). Capacité à se situer et à se repérer dans le temps et dans l’espace

11. Action de donner (à un mouvement) une direction déterminée 12. Fait de donner une direction déterminée

V. 5. Fait d’être orienté d’une certaine façon position, situation 6. Fig. tendance ex : modifier l’orientation d’une politique

REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

2. Quelques références

Robertis, C. de. Méthodologie de l’intervention en travail social, Bayard, 1995

Mettre en relation : Il s‟agit ici de faciliter au client l’élargissement de son cadre relationnel (…). La relation établie

avec le TS constitue déjà une première ouverture. Elle peut être utilisée comme tremplin pour en introduire d‟autres (…). La relation établie avec le TS peut aussi être utilisée afin de faciliter au client ses rapports aux institutions (…). Ouverture et découverte : (…) Par rapport à cette exploration et/ou découverte, le TS peut informer le client sur ce qui existe, peut le stimuler à prendre des contacts, l’accompagner et éventuellement lui faciliter sa démarche auprès des groupes et des équipements (…). Ce qui est essentiel c‟est de favoriser

chez le client une ouverture et un regard autre sur lui-même et sur son environnement

3. Vers une définition pour un glossaire ANMDA

3.1 Extraits de documents relatifs aux MDA

Extraits du cahier des charges des MDA

« D’une manière générale, les missions des maisons des adolescents s’articulent autour de : L’accueil, l’écoute, l’information, l’orientation (…) »

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Extrait de la charte de l’ANMDA

« Les missions des MDA peuvent varier selon l’existant sur un territoire donné. Au cœur du dispositif, il est toutefois indispensable de retrouver une plate-forme d’évaluation des manifestations adolescentes, la possibilité de dispenser, au moins à court terme, des soins somatiques et psychiques, et, si un suivi au long cours est impossible, la possibilité d’une orientation rapide et adaptée. Les MDA s’appuient donc sur un réseau de partenaires identifiés, couvrant les champs du soin (somatique et psychique, ambulatoire et hospitalier), de l’éducatif, du social, de la réinsertion et du juridique ainsi que les services des collectivités locales. L’articulation avec les établissements relevant de l’éducation nationale et de l’éducation spécialisée doit être forte, en particulier avec les services de santé scolaire. »

Extraits du rapport : « Les maisons des adolescents », rapport de Marc Buisson et Francis Salles, février 2009, Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, Ministère de la Santé et des Sports

« Le rapport Couty sur les missions et l'organisation de la santé mentale et de la psychiatrie présenté en janvier 2009 qui rappelle que "les maisons des adolescents, structures dédiées spécifiquement aux adolescents, veulent répondre à des besoins clairement identifiés de ces populations ; un lieu d'information, de paroles, d'écoute des jeunes et des parents, un lieu d'accompagnement, d'orientation et de soins". » « L’ouverture de l’offre de service dans une « vision généraliste » tant aux adolescents qu’à leur

famille. Il s’agit d’éviter une perception de ghetto réservé à telle ou telle problématique médicale ou d’addiction, pour identifier les Maisons des Adolescents comme des lieux d’écoute et de ressources pour prendre en charge ou éventuellement accompagner vers une orientation plus ciblée les situations qui seront toujours au moins sommairement évaluées. Il convient d’affirmer que ce qui fédère le public visé n’est pas la pathologie ou l’assuétude, mais l’âge et les préoccupations partagées » « La « porte d’entrée » des Maisons des Adolescents doit être aussi large et généraliste que possible. Complémentaire et surtout pas redondante avec les autres dispositifs existants qu’ils soient sanitaires ou sociaux, le premier contact en Maison est une écoute de caractère très polyvalent destiné avant tout à décrypter la demande pour l’orienter dans le réseau constitué vers une offre ou une possibilité de prise en charge pertinente. Souvent les Points d’Accueil Ecoute Jeunes (PAEJ) existants jouent ce premier rôle d’écoute et d’accueil ; ils ont naturellement vocation à être partie à la Maison des Adolescents » « La Maison des Adolescents est l’occasion d’ouvrir une offre de service sans rendez-vous, au moins pour le premier contact, où sont proposés des informations, des conseils, des lieux d’écoute, d’orientation, d’évaluation, de prise en charge, si besoin est, des adolescents seuls… mais aussi des parents qui le souhaiteraient spontanément » « La Maison des Adolescents constitue donc une structure d’accueil immédiat, hors urgence ou situation de crise aiguë ; par l’adhésion fédérative de ses membres, elle garantit la continuité de la prise en charge et la coordonne en formulant les orientations souhaitables ; elle veille à optimiser tous les dispositifs de prise en charge et souligne éventuellement les carences ou les imperfections par une évaluation régulière. On peut aujourd’hui formuler l’espoir, dès lors qu’une majorité de départements seront « équipés », de constituer autour de ces Centres de Ressources une politique territoriale de « guichet unique » pour l’Adolescent. »

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« Comme le déclare la Défenseure de Enfants dans son rapport thématique 2007, « l’adolescence n’est pas une maladie. La plupart des adolescents vont bien. Quelques- uns cependant se trouvent emportés, engloutis parfois, dans ce tourbillon de transformations du corps et de l’esprit qui les conduit vers l’âge adulte. Les « années collège » sont cruciales car… C’est durant cette période que commencent à s’exprimer les manifestations spectaculaires et douloureuses de la souffrance psychique : il faut savoir les repérer, les évaluer et orienter le jeune et ses parents dans des lieux adaptés d’accueil, d’écoute et de prise en charge ».

3.2 Analyse du vocable dans les rapports d’activité :

S’entend en amont et en aval de la MDA

o Personne orientée vers la MDA / personne orientée vers un professionnel hors MDA

Actions d’information à destination

des adolescents

de leurs parents

et des professionnels

Orientation dans une logique de réseau

Orientation adaptée

o A la nature des besoins, de la demande et/ou du problème

o Aux dispositifs existants sur le territoire et à leurs modalités de fonctionnement

Extrait de rapports d’activité :

Lorsqu‟une situation posée à la Maison des adolescents relève d‟une prise en charge par un

organisme tiers, le travail de l‟Accueillant-écoutant est d‟assurer la continuité de soin : faire

adhérer la personne à cette orientation pour une prise en charge

(…)

Des adolescents présentant une situation complexe (intrication de problèmes sociaux, familiaux,

judiciaires, psychologiques…) pour une évaluation spécialisée et une orientation adéquate

suivant la nature des problèmes

La maison des adolescents de XXX est d‟abord un lieu d‟accueil, sur le principe d‟un « guichet

unique » où les adolescents, les parents d‟adolescents, les professionnels peuvent être reçus pour

toute information et toute forme de demande. Des entretiens individualisés, sans rendez-vous,

donnent lieu à une évaluation, un soutien ponctuel, une aide et si besoin une orientation,

soit vers les partenaires des champs sociaux, éducatifs ou/et judiciaires, soit de façon plus

spécifique vers nos partenaires du champ sanitaire avec lesquelles nous entretenons un lien

privilégié. Il s‟agit des CMP, du Centre de Thérapie Familiale, ou en interne aux MDA, des

professionnels des équipes mobiles pour adolescents si la situation le nécessite.

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3.3 Suggestions

Les MDA s’appuient sur un réseau de partenaires identifiés, grâce auquel elles sont en mesure de formuler les orientations souhaitables pour les adolescents, les parents et les professionnels chargés de l’adolescence

L’orientation fait suite à l’écoute de la demande exprimée et à l’évaluation du problème ou des besoins existants

Suivant leur mission diagnostique de l’existant sur leur territoire, les MDA sont en mesure de proposer des orientations ajustées en lien avec la/les problématiques rencontrées par les personnes

La démarche d’orientation ne se limite pas à la simple indication des coordonnées d’un professionnel susceptible de recevoir la personne

Il convient de veiller à l’adhésion de la personne vis-à-vis de l’orientation proposée, éventuellement de l’aider dans ses démarches voire d’effectuer une liaison directe avec le professionnel vers qui la personne est orientée

L’intervention d’orientation implique également un travail de continuité de soin et de cohérence des parcours. Il s’agit de ne pas multiplier les interlocuteurs à destination de personnes quelquefois fragilisées

Etc

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Parents

1. Etymologie – sens commun

PARENT, ENTE : issu du latin parentes « le père et la mère », substantif de parere (« produire », puis « enfanter »)

- Les parents : le père et la mère géniteur, procréateur - Etre vivant (animal, humain) par rapport à l’être de même espèce qu’il a engendré

(parents biologiques) - Les ascendants ancêtre ; aïeul, bisaïeul, trisaïeul,… Dans la tradition biblique : Adam

et Eve (nos premiers parents, les parents du genre humain) - Personne avec laquelle le locuteur ou la personne dont il est question dans le discours a

un lien de parenté (mes parents, ses parents) famille, proche (les proches) ; ensemble des parents parenté, parentèle

- Personne liée à d’autres par un lien de parenté (parents à plaisanterie en Afrique) - Analogue, semblable apparenté

REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

2. Quelques références

Pas de définition consensuelle ni permanente

La parentalité est un néologisme datant de la fin du XXe siècle, issu de la sphère médico-psycho-sociale, pour définir la fonction d’être parent dans ses aspects juridiques, politiques, socio-économiques, culturels et institutionnels.

Les sociétés occidentales connaissent un récent bouleversement des schémas de relations familiales et de filiations marqués par de nouvelles pratiques (accroissement du nombre de divorces et de familles monoparentales, développement de lois autorisant le mariage homosexuel, voire l’ouverture à la GPA pour les couples homosexuels, etc.).

Les textes règlementaires français identifient l’autorité parentale comme " un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant".

Séraphin G. « Introduction. « La filiation recomposée : origines biologiques, parenté et parentalité » », Recherches familiales 1/2007 (n° 4), p. 3-12.

Pour introduire ce dossier thématique, définissons les trois termes qui permettent, selon nous, de penser la filiation contemporaine. La première composante de la filiation est ce que l’on peut appeler les « origines biologiques » : il s‟agit du lien, établi par la génétique, qui relie ego à ses géniteurs. La seconde composante, la « parenté », est le lien généalogique, établi par

l‟Institution, qui inscrit juridiquement ego dans une ou plusieurs lignée (s). C‟est l‟Institution, par la coutume ou par la loi, qui arroge à ego sa parenté. La troisième composante, la « parentalité », s’inscrit plutôt dans le caractère domestique du rapport familial intergénérationnel : il s‟agit

du lien qui se construit dans « un foyer » entre ego, souvent un enfant, et ceux (ou celle/celui) qui

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en assurent la charge, l‟éducation et qui, dans la vie quotidienne, font autorité. Ego peut ainsi appeler « parents » ceux qui l‟ont engendré (origine biologique), qui en sont juridiquement les parents (parenté) ou qui tiennent un rôle parental dans le foyer (parentalité). Bien entendu, un seul parent peut également répondre à ces trois composantes. Ces trois termes permettent toutefois d‟analyser plus en détail la diversité des relations et des liens de filiation formalisés établis au sein de la famille, la définition et les contours de cette dernière évoluant si on la fonde plus spécifiquement sur l‟une ou l‟autre de ces composantes.

D‟un point de vue biologique, juridique ou social, des règles plus ou moins bien établies suggèrent,

définissent, instaurent, voire imposent, des liens parentaux qu‟ego peut ou doit établir avec ses divers types de parents ou ses divers types d‟enfants, en termes de droits et de devoirs : dation du nom, succession ou héritage – de titre, de statut ou de biens –, obligations diverses dont l‟obligation alimentaire, interdits tel que l‟inceste... Pour chaque type de lien, ces obligations et droits diffèrent, se superposent ou se recoupent, sachant que cette architecture générale est sans cesse en renégociation. Être « parent de... » ou « enfant de... » n‟est pas seulement une relation interpersonnelle, mais également une relation très fortement institutionnalisée.

Dans une société définie, l’individu se construit alors comme personne ou comme sujet dans son rapport à l’Institution familiale, puisqu‟elle lui fixe des références et des limites qui lui

permettent aussi d‟effectuer des choix de vie. Selon ces aspects, aucun individu n‟est sans famille : certes, parfois il n‟a pas de liens de parenté avec des ascendants ou des descendants, mais il a toujours des origines biologiques (même si elles peuvent lui demeurer méconnues) et il se construit assez souvent une parentalité.

L’Institution familiale ne se définit alors elle-même que dans le cadre d’une société instituée. La famille se construit par la société, mais la société elle-même se construit aussi par la

famille. Lorsque nous définissons la famille en privilégiant les origines biologiques et la parenté, nous mettons en avant le caractère instituant de la famille : la famille fait société, puisqu‟elle assure la transmission et la reproduction, tout en articulant la distinction entre les sexes et les générations. Lorsqu‟au contraire, nous mettons en exergue la parentalité, l‟aspect relationnel devient l‟axe principal d‟observation et d‟analyse : la famille fait société, puisqu‟elle en constitue l‟un des noyaux dans lequel se tissent et perdurent l‟éducation, les liens de solidarité, etc.

C. Delawarde (et al.) « Aider les parents à être parents ? Modèles et pratiques des programmes

« evidence-based » d’aide à la parentalité », Annales Médico-psychologiques, revue

psychiatrique , Paris, 2013, p. 1-7.

L‟adolescence constitue un moment propice à la révélation de l‟inconscient et de la dynamique psychique qu‟il sous-tend. Elle est un moment clinique spécifique, témoignant d‟une histoire singulière faite du désir qui a inscrit l‟adolescent à une place et autour d‟un certain nombre de signifiants et d‟une rencontre actuelle avec la castration. Le temps de l‟adolescence peut être qualifié de « moment limite » au regard des enjeux psychiques fondateurs qui le déterminent, qui en font une période à la fois périlleuse et potentiellement source de changement.

L‟appui à la fonction parentale constitue aujourd‟hui une préoccupation croissante des gouvernements de nombreux pays développés. En France, l‟investissement des pouvoirs publics s‟est nettement accru depuis une vingtaine d‟années avec la mise en place de plusieurs dispositifs de droit commun (Réseaux d‟Écoute, d‟Appui et d‟Accompagnement des Parents, Points Info Familles, lieux d‟accueil parents/enfants…), la création de nouvelles instances permettant de favoriser la coordination et l‟articulation de ces dispositifs (Comité National de Soutien à la Parentalité), le lancement d‟une politique nationale de soutien à la parentalité, et la publication de divers rapports gouvernementaux [5] and [25].

Parallèlement à l‟investissement croissant des politiques familiales et sociales dans l‟appui à la fonction parentale, les politiques de santé publique se sont récemment engagées dans ce champ. La parentalité, et plus particulièrement les pratiques parentales, y sont envisagées comme un modérateur de santé pour l‟enfant, et les « mauvaises pratiques parentales » sont considérées comme un facteur de risques de troubles (troubles du comportement, troubles psychiques, conduites à risques, consommation de substances psychoactives, absentéisme et échec scolaire,

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délinquance) chez l‟enfant et de nombreuses difficultés sanitaires et sociales ultérieures. À l‟inverse, des attitudes parentales « positives » seraient des facteurs de protection essentiels au bon développement social, psychologique et cognitif de l‟enfant [38]. Plusieurs plans gouvernementaux ont donc mis en avant la nécessité de développer des actions de prévention et de promotion de la santé mentale ciblant les parents [26], [27] et [29], et plusieurs recommandations et rapports émanant de différentes instances de santé publique ont été produits [14] et [15]. Parmi les objectifs visés se trouve notamment le développement des compétences parentales par la mise en place de programmes visant à « réduire les risques et promouvoir les facteurs de protection dans le développement social, physique et émotionnel de leurs

enfants [13] ».

3. Vers une définition pour un glossaire ANMDA

3.1 Extraits de documents relatifs aux MDA

Extraits du cahier des charges des MDA

« Il est également important de mieux répondre au besoin d’information et d’accompagnement des parents, qui sont des partenaires pour tout ce qui concerne la santé de leurs enfants, considérée dans sa dimension physique, mais également psychique, sociale ou éducative. » Les maisons des adolescents ont notamment pour vocation de mettre en œuvre l’objectif général suivant : « Constituer un lieu ressource sur un territoire donné pour l’ensemble des acteurs concernés par l’adolescence (parents, professionnels, institutions). De ce point de vue les maisons des adolescents auront un rôle d’appui à jouer dans la mise en œuvre des entretiens de santé. » « Ce sont des structures ouvertes où les adolescents peuvent se rendre librement et gratuitement sans qu’une autorisation préalable des parents soit nécessaire. » « Les maisons des adolescents s’adressent principalement aux adolescents, mais également à leurs familles et aux autres partenaires intervenant dans le secteur de la santé, de l’éducation, de la justice, de la culture, du sport, de la sécurité… Actions en direction des familles :

- Elles doivent faire l’objet d’une réflexion partagée notamment pour ce qui concerne la place des parents dans la prise en charge.

- Elles peuvent être individuelles ou collectives. - Elles s’organisent en articulation avec les réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement

des parents (REAAP), ainsi qu’avec les Points info famille (PIF). » « L’accompagnement éducatif, social et juridique : Les structures existent, multiples, qui remplissent chacune leur rôle. Ce qui peut manquer, c’est l’approche et l’aide pluridisciplinaires qui semblent s’imposer. Les différents acteurs, la famille, l’école et les différentes institutions ayant des adolescents en charge (aide sociale à l’enfance, protection judiciaire de la jeunesse…), les professionnels de santé ont du mal à partager une analyse et à coordonner leurs actions. »

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« S’il reste souhaitable de maintenir l’accueil d’un public adolescent large, les maisons des adolescents s’adressent en priorité à des adolescents en proie à des difficultés faisant que leurs familles, les professionnels et les institutions atteignent, isolément, les limites de leurs compétences. »

Extraits de la charte de l’ANMDA

« Au-delà des adolescents, les MdA s’adressent aussi aux adultes en charge de ces adolescents, et

en particulier aux parents. Les missions des MdA peuvent ainsi, selon les cas, prévoir de développer

des structures de soutien spécifique à la parentalité, ou de s’adosser à celles existantes »

« Les MdA constituent entre elles un réseau national appelé « Association Nationale des

Maisons des Adolescents ». Cette mise en lien vise à appuyer le développement, sur l’ensemble

du territoire français, de nouvelles maisons des adolescents afin d’assurer aux populations

concernées (adolescents, familles et professionnels) un service de qualité homogène. Elle vise en

outre à développer les réflexions locales, régionales, nationales et européennes autour des

MdA. »

Extrait du rapport : « Les maisons des adolescents », rapport de Marc Buisson et Francis Salles, février 2009, Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, Ministère de la Santé et des Sports

« Le rapport Couty sur les missions et l'organisation de la santé mentale et de la psychiatrie présenté en janvier 2009 qui rappelle que "les maisons des adolescents, structures dédiées spécifiquement aux adolescents, veulent répondre à des besoins clairement identifiés de ces populations ; un lieu d'information, de paroles, d'écoute des jeunes et des parents, un lieu d'accompagnement, d'orientation et de soins". »

« Les Maisons des Adolescents ont vocation à réunir les dispositifs sanitaires, sociaux, éducatifs et juridiques dont les jeunes peuvent avoir besoin pour faire face aux difficultés qu’ils rencontrent.

Pour cela, il est indispensable qu’elles se fixent trois cibles :

Les adolescents eux –même (…)

Un accueil libre (…)

Les parents et les familles, qui sont associés de façon effective à la prise en charge des adolescents concernés ; cette implication peut prendre la forme d’entretiens ou de forums organisés à intervalles réguliers. »

« La Maison des Adolescents est l’occasion d’ouvrir une offre de service sans rendez-vous, au moins pour le premier contact, où sont proposés des informations, des conseils, des lieux d’écoute, d’orientation, d’évaluation, de prise en charge, si besoin est, des adolescents seuls… mais aussi des parents qui le souhaiteraient spontanément. »

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« Nous préconisons dans ces conditions de retenir un public ciblé sur les « années collège et lycée » qui garantit une bonne homogénéité des préoccupations tant des adolescents que des parents. Sur cette tranche d’âge en effet plus de 90 % des adolescents sont scolarisés en collège ou lycée et ils vivent également pour 90 % d’entre eux en foyer familial avec des parents, ensemble ou séparés. »

« Le service rendu peut être globalement approché par les jours et les horaires d’ouverture au public ciblé adolescents et parents. »

« Les recommandations figurant dans le présent rapport conduisent à affirmer qu’elles doivent veiller à conserver les caractères spécifiques qui les différencient des autres structures s’occupant des adolescents : prise en charge globale médicale, médico-sociale, sociétale des adolescents, association étroite des familles, implication et formation de l’ensemble des professionnels au contact des adolescents, notamment sur le repérage des signes d’alerte (personnels de l’éducation nationale, soignants, magistrats…).

3.2 Analyse du vocable dans les rapports d’activité :

Diversité des actions menées

Accueil parents Groupes de parole Ateliers Conférences Actions collectives de soutien à la parentalité

o sur le thème général de la parentalité ou sur un thème précis (addictologie) Etc.

Extrait d’un rapport d’activité :

Exemple d‟actions « parentalité Il s'agit de rencontres entre parents sur leurs préoccupations sans thème-support autre que le point commun d'être parent d'adolescent(s) et souhaiter en parler. Le contenu est à l'initiative des participants.

Deux possibilités sont ouvertes aux parents : - venir pour un accueil collectif libre, sans rendez vous. - s'engager pour un temps donné et limité de trois rencontres (sur un trimestre en gros).

Le soutien à la parentalité

Le soutien à la parentalité permet de prévenir la dégradation des situations familiales et

d’aider à la résolution en situation de crise

Il ne s’agit pas de se substituer aux parents mais de les accompagner et de leur donner les

moyens d’assurer ou de développer leur rôle parental

Les actions collectives permettent aux parents de partager leurs expériences et de

s’entraider

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Articulation de l’accueil et de l’accompagnement des parents avec les partenaires

o Travail en partenariat et/ou en réseau (tantôt formalisé, tantôt non / tantôt subventionné,

tantôt non)

Extrait d’un rapport d’activité :

Les actions à l'adresse de parents d'adolescents sont l'initiative d'un groupe de travail pluridisciplinaire réunissant des professionnels de différents champs travaillant en libéral et/ou en institution, réseau fédéré autour de PassAge – Maison de l'Adolescent. Le collectif se réunit environ une fois par mois (hors période estivale) pour partager et réfléchir à partir des situations rencontrées, de l'animation des groupes, ou d'autres supports (textes) nourrissant la réflexion sur la parentalité et le soutien aux parents au moment de l'adolescence de leurs enfants. C'est ce collectif qui fait vivre les initiatives nées de sa réflexion. La communauté de réflexion et de travail entre professionnels libéraux et institutionnels enrichit non seulement l'action menée en commun, mais également leurs différentes pratiques singulières et l'articulation entre celles-ci. > Une subvention du REAPP (via Art'dolescence) a été utilisée pour pérenniser le dispositif en indemnisant (de manière très modique) les thérapeutes libéraux qui s'investissent dans ce collectif en donnant du temps pour animer les actions. Ce financement est à rechercher chaque année, avec toute la précarité que cela sous-entend…

Les parents sont parfois accueillis en première intention par des partenaires (ex. : PAEJ) puis

orientés vers la MDA

Les professionnels de la MDA peuvent aussi les orienter vers des dispositifs existants,

adaptés à leurs besoins ou à leur situation (ex. : associations de parents, etc.)

Relativiser la place des parents : l’adolescent au centre de l’accueil et de l’accompagnement

Extrait d’un rapport d’activité : (…) les adolescents effectuent peu, par eux-mêmes, une demande de prise en charge à la MDA. Il

est donc important de prendre la mesure du décalage qui peut exister entre le motif de la demande émis lors de la prise de contact par un parent, un professeur et le mal-être du jeune dont il est question, qui n‟en est peut être pas encore à solliciter de l‟aide ou bien qui a une problématique tout autre que celle repérée par son entourage. Dans ce « décalage » se situent les interventions des professionnels qui effectuent les premiers entretiens d‟accueil, d‟évaluation »

La majeure partie des entretiens d’accueil et d’accompagnement se fait avec l’adolescent

seul

Les parents sont souvent associés dans un second temps (entretiens de restitution, etc.)

Certains accompagnements se font uniquement avec les parents seuls (minorité des

actions)

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Beaucoup de demandes de parents inscrites dans l’immédiateté à relativiser

La demande initiale émane souvent de mères en difficulté pour communiquer, pour poser un

cadre éducatif, et/ou inquiètes pour l’avenir de leur enfant)

Le motif de recours à la MDA s’inscrit souvent dans un contexte de conflit familial ou dans

une situation complexe (addictions, rupture familiale ou conjugale, etc.) où les parents ses

sentent dépassés

Extrait d’un rapport d’activité : Les demandes immédiates sont le fait de parents qui expriment alors être arrivés dans une sorte

d‟impasse et ont bien du mal à envisager une solution à court terme. Le travail consistera alors à aider à inscrire des démarches d‟aide dans une temporalité, faire en sorte que l‟étayage soit consistant

o La demande initiale émane souvent de mères en difficulté pour communiquer, pour poser un

cadre éducatif, et/ou inquiètes pour l’avenir de leur enfant)

o Le motif de recours à la MDA s’inscrit souvent dans un contexte de conflit familial ou dans

une situation complexe (addictions, rupture familiale ou conjugale, etc.) où les parents se

sentent dépassés

3.3 Liste des récurrences

MDA = lieu ressource sur un territoire donné pour l’ensemble des acteurs concernés par l’adolescence et notamment pour les parents

« Les parents sont considérés comme partenaires pour tout ce qui concerne la santé de leurs enfants, considérée dans sa dimension physique, mais également psychique, sociale ou éducative »

Les parents et les familles sont associés de façon effective à la prise en charge des adolescents

Cette implication peut prendre la forme d’entretiens ou d’actions collectives (groupe de parole, conférences, etc.) organisées à intervalles réguliers

Les MDA veillent à répondre au besoin d’information et d’accompagnement des parents, notamment dans les situations où ils atteignent isolément les limites de leurs compétences

L’accompagnement de la famille est pensé en articulation avec les dispositifs existants (REAP, PIF, etc.) et avec les différentes institutions ayant des adolescents en charge (école, employeur, ASE, PJJ, etc.)

L’accompagnement de la famille est pensé dans une logique de partage d e s c o m p é t e n c e s e t d e c o o r d i n a t i o n d e s a c t i o n s , pour favoriser la cohérence du parcours du jeune accueilli selon son s o u h a i t e t s e s b e s o i n s

Réflexion partagée sur la place des parents dans l’accompagnement (adolescent au centre / ne pas se substituer aux parents mais soutenir les compétences parentales)

Etc.

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Partenariat

1. Etymologie – sens commun

PARTENARIAT : de partenaire, issu de l’anglais parternship Système associant, pour une commune, des partenaires économiques ou sociaux ; fait d’être partenaire de qqun dans un tel système

PARTENAIRE : issu de l’anglais partner

1. Personne alliée avec (qqun) contre d’autres joueurs ; personne avec qui l’on danse cavalier

2. Personne qui a des relations sexuelles avec une autre personne 3. Collectivité (pays, commune, entreprise…) avec laquelle une autre a des relations, des

échanges, une activité commune ; PARTENAIRES SOCIAUX : ensemble des organisations professionnelles représentatives (syndicales et patronales) qui participent conjointement à des négociations sur les conditions de travail

REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

2. Quelques références

RNRSMS, Le partenariat dans le travail social, Créteil, 2010

En ligne : http://rnrsms.ac-creteil.fr/spip/IMG/doc/Le_partenariat_dans_le_travail_social-7-1.doc

La démarche de partenariat s’est généralisée dans le champ social notamment à partir des

lois de décentralisation. Les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs sociaux sont de

plus en plus complexes et les dispositifs d‟action sociale associent de nombreux acteurs du secteur

public et de la société civile. Dans ce contexte, travailler ensemble, unir les compétences, les

ressources et les efforts, mutualiser les moyens, produire de la synergie est devenu une nécessité

pour assurer un accompagnement de qualité pour l‟usager. Le partenariat entre institutions est

considéré aujourd’hui comme un principe d’action indispensable à la mise en œuvre des

politiques publiques.

Lyet, P. « Les transactions partenariales dans les interstices de l'action sociale », Pensée plurielle, 2010/2 n° 24, p. 13-30.

L‟émergence d‟une nouvelle logique d‟action publique territorialisée dans les années 1980 s‟est traduite par le développement de nouveaux dispositifs (Ion & Ravon, in Ion, 2005) en rapport avec l‟action sociale. Les principes qui organisent ces dispositifs correspondent au modèle construit par Patrice Duran et Jean-Pierre Thoenig (1996) : programmes qui sont au confluent de plusieurs politiques publiques ; pilotage par des organes composés de plusieurs institutions présentes sur le territoire ; collaboration d‟agents de structures diverses (ce qui a été popularisée par le terme de partenariat) ; construction du contenu de l‟action et définition des règles de fonctionnement par les acteurs locaux, dans un objectif de transversalité des interventions. Pour Bruno Palier (2002), cette évolution traduit la mise en place d’un nouveau régime de la protection sociale qui s’oppose sur plusieurs plans au régime classique : « secteurs cloisonnés les uns des autres (maladie, accident du travail, vieillesse, famille) [pour le “régime classique”] versus

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traitement transversal de l’ensemble des problèmes sociaux rencontrés par une même personne [pour le “nouveau régime”] ;administrations centralisées dans la gestion d’un risque ou d’un problème versus partenariat contractualisé avec l’ensemble des acteurs (administratifs,politiques, associatifs, économiques) susceptibles d’intervenir ;

“administration de gestion” versus “administration de mission” ; “centralisation et administration pyramidale” versus “décentralisation et territorialisation” ». Ces évolutions supposent de la part des professionnels le développement d‟une capacité à travailler avec des intervenants et des institutions issus d‟autres secteurs d‟action publique, dans une dynamique de coconstruction techniciens-politiques et de copilotage des dispositifs, et elles conduisent à ce que les innovations se développent aujourd‟hui dans les interstices de l‟action sociale dans le cadre de ce que j‟appellerai une gouvernance partenariale

RNRSMS, Le partenariat dans le travail social, Créteil, 2010

Définition et contexte du partenariat :

(…)

Le « partenariat » a fait l’objet d’une définition officielle :

« Coopération entre des personnes ou des institutions généralement différentes par leur nature et

leurs activités. L’apport de contributions mutuelles différentes (financement, personnel,…) permet

de réaliser un projet commun. »

Source : Commission de terminologie et de néologie du domaine social,

Ministère de l’emploi et de la solidarité

Philippe Brachet, centre la définition du partenariat sur la relation :

Le partenariat, c’est la relation entre plusieurs acteurs pour parvenir à un résultat

commun : ils sont partenaires dans sa réalisation.

Philippe Brachet, Partenariat et services publics, l’Association des directeurs de bibliothèques départementales

de prêt, 2006, En ligne sur le site de l’ADBDP

Julien Damon insiste sur le fait qu‟il n‟a y pas « un » partenariat mais plusieurs :

Certains, se gaussant d’une certaine emphase rhétorique autour de ce terme qui devient parfois

«interpartenariat », « multipartenariat » ou encore « partenariat interinstitutionnel », critiquent la

magie du verbe et son peu de substance. D’autres célèbrent les pratiques partenariales qui

jalonneraient une mutation des politiques, de l’acte unilatéral vertical de l’Etat, vers de libres

coopérations horizontales ajustées par les « partenaires » à l’échelle des territoires. Certains

considèrent que l’horizon du partenariat réinvente la démocratie, et exaltent un mode

d’administration qui effacerait les clivages entre intérêt national et intérêt local, voire entre

intérêt général et intérêt privé. D’autres contestent l’opacité des pratiques (négociations,

arrangements, marchandages) qu’il couvre, et y décèlent un danger pour la démocratie et/ou

pour la République.

Au-delà des débats de fond, tous les « partenaires » vous le diront : il n’y a pas un, mais des

partenariats. Cette déclinaison plurielle du partenariat est même infinie. Ses formes vont de la

simple information ponctuelle, à la fusion institutionnelle. (…)

« Le partenariat, Retour sur une notion d’un quart de siècle », référence «Partenariat et politiques sociales »,

Revue de droit sanitaire et social, vol. 45, n° 1, 2009,pp. 149-162.

Article en ligne sur le site de J. Damon :

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Fabrice Dhume définit le partenariat comme :

« Une méthode d’action coopérative fondée sur un engagement libre, mutuel et contractuel

d’acteurs différents mais égaux, qui constituent un acteur collectif dans la perspective d’un

changement des modalités de l’action – faire autrement ou faire mieux - sur un objet commun -

de par sa complexité et/ou le fait qu’il transcende le cadre d’action de chacun des acteurs -, et

élaborent à cette fin un cadre d’action adapté au projet qui les rassemble, pour agir ensemble à

partir de ce cadre. »

« Du travail social au travail ensemble, le partenariat dans le champ des politiques sociales »,

Ed. ASH, 2001.6, cité dans Qu’est-ce que le partenariat ?

Contribution à la construction d’un espace de sens, Mars 2002, ISCRA, en ligne

Il souligne les multiples possibilités de définir le mot partenariat, apparu dans le dictionnaire au

milieu des années 1980, et le qualifie de « mot magique », de « nouveau paradigme-fétiche»,

« d’outil publicitaire », utilisé tant dans les entreprises que dans les politiques publiques. Il

dénonce ainsi une manipulation, invite à ne pas confondre le mécénat et le partenariat et affirme

que la banalisation du terme se fait au détriment d‟une véritable relation de partenariat. (…)

Corinne Merini insiste sur le contexte du partenariat, analysé dans un système d‟actions :

Le mot partenaire vient de l'anglais "partner". Il est défini comme une "personne associée dans".

Il apparaît la qu'il n'est pas possible :

- de parler de partenariat d'une manière universelle et générale,

- de penser que celui-ci est identique à la fois dans les objets et dans les milieux

différents et variés où il est appliqué,

- de ne pas en préciser l'objet.

Dire : "partenariat égale personne associée dans" nécessite de contextualiser les situations

d'ouverture mises en place (…).

Le colloque INRP de 1993 a défini le partenariat comme étant "le minimum d'action commune

négociée visant à la résolution d’un programme reconnu commun". C’est-à-dire que le

partenariat ne se situe pas dans le projet ni dans le dogme mais authentiquement dans

l'action, dans une action commune et négociée (qui n’a rien à voir avec la délégation et ou la

sous-traitance (…)

« Le partenariat : histoire et essai de définition », Actes de la Journée nationale de l’OZP (Observatoire des

zones prioritaires), 5 mai 2001. En ligne sur le site de l’OZP

Michel Chauvière définit le partenariat dans le Nouveau dictionnaire critique d‟action sociale. Il

l‟introduit comme un élément de la « panoplie des normes et moyens contemporains de l‟action publique » qui « voisine avec le projet, le contrat, l’évaluation, mais aussi la cogestion et le paritarisme... ». (…)

Philippe Brachet situe le partenariat dans les services publics en lien avec les attitudes des

responsables à l‟égard des usagers :

« ●l’information (au sens de la maxime " nul n‟est censé ignorer la loi "). Elle est diffusée

uniformément et hiérarchiquement à partir du sommet ; ●la consultation se définit par le refus du décideur de partager aucun aspect du processus avec

les interlocuteurs (date, ordre du jour, décisions...) ; ●la concertation, elle, se distingue de la consultation à partir du moment où les décisions prises

tiennent compte des points de vue exprimés ; ●le partenariat relève de la concertation en général, mais suppose, en plus, une certaine

institutionnalisation de sa pratique, un affichage clair par la direction du domaine qui lui est ouvert ainsi qu‟une stabilité dans la reconnaissance mutuelle des partenaires. Les deux premières attitudes relèvent de la souveraineté, les deux dernières, de la participation. »

« Partenariat et services publics », Publié le 13 septembre 2006 - en ligne sur l’ADBDP

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Partenariat et autres formes de travail en commun

Collaboration et coopération constituent le premier niveau de ces échanges. Elles supposent des

relations voire même des rencontres, une communication d‟informations réciproques. Elles

reposent sur une interdépendance plus ou moins importante mais parfois nécessaire entre

professionnels et peuvent aboutir à des accords plus ou moins formels mais n‟exigent pas de

négociations préalables à la recherche d‟un but commun.

« L’idée de coopération s’inscrit dans une certaine idée du développement humain où

s’établit un rapport d’interdépendance nécessaire entre les sujets ; c’est l’idée que l’on

ne peut être soi qu’avec d’autres (5) A la question « qu’est-ce que le sujet ? », on peut

répondre « ce qui, dans l’homme et la femme, reste ouvert à la recherche d’un sens, d’un partage

(6) » c'est-à-dire ce qui se construit dans l’inter—l’interrelation, l’interaction, l’interpellation du

monde et des autres.

La coopération, c’est à la fois une façon de penser le rapport entre les personnes et un projet,

avec sa méthode et ses manières de le réaliser. C’est dans l’espace/temps du projet coopératif

que se négocient, s’entrecroisent, se conjuguent ou se déchirent parfois l’intérêt individuel et

l’intérêt collectif ».

« Une autre idée de la coopération : l’exemple des groupes d’entraide mutuelle », Martine Dutoit,

Vie sociale n°1/2010, p. 167. Sommaire de la revue en ligne

(…) La coordination suppose une organisation élaborée, une concertation, un but commun.

« Agencement d’actions dans le dessein de rationnaliser et de rendre cohérent. Mode de régulation, elle met en œuvre des objectifs et des conditions étroitement dépendantes du contexte dans lequel elle est envisagée. Elle est un des mots clés de l’action sociale, dispositif institutionnel souffrant de dysfonctionnement et nécessitant une mise en ordre. La coordination concerne particulièrement deux champs : celui de l’action sociale polyvalente et celui de la vieillesse ».

« Nouveau dictionnaire critique d’action sociale », B. Veysset-Puijalon, Ed. Bayard, 2006, p. 146-147

Coordination et coopération sont souvent associées :

« Au moment où les Agences régionales de santé (ARS) se mettent en place et où se développent

les groupements de coopération, les politiques publiques sont à l’heure du

décloisonnement, de la transversalité. De toutes parts s’exprime un sentiment d’échec face

aux organisations compartimentées. Même si la thématique n’est pas neuve, (…), l’actualité

législative et réglementaire, depuis les ordonnances Juppé de 1996 dans le domaine de la santé

et la loi du 2 janvier 2002 pour l’action sociale et médico-sociale, est particulièrement marquée

par la double problématique de la coopération et de la coordination : coopération, car les

structures, comme les acteurs, ne peuvent plus fonctionner dans l’indifférence aux autres ;

coordination, car la reconnaissance des autres ne peut se limiter ni au gré à gré, ni au coup par

coup (…) ».

« Coopérer, coordonner : nouveaux enjeux », Marcel Jaeger,

Vie sociale n°1/2010- introduction, p. 9, En lien sur le site de la revue

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P. Lyet, L’institution incertaine du partenariat. Une analyse socio-anthropologique de la gouvernance partenariale dans l’action sociale territoriale, Paris, L’Harmattan, 2008

Si la présence des institutions (employeurs) dans ces dynamiques est minimale, Si les processus engagés sont précaires, S‟il y a absence d‟un véritable pouvoir institutionnalisé qui pourrait arbitrer et garantir les options prises par le collectif, Ces actions n‟en sont pas moins travaillées par une dynamique instituante et organisante : • des valeurs sont partagées, • des conceptions sont débattues, • des projets sont coconstruits

et leur mise en œuvre conduit les acteurs à mettre en place un collectif régulateur qui se voit

reconnaître une légitimité par les acteurs de terrain et par les hiérarchies de ceux-ci pour : • arbitrer entre des options différentes, • valider les pratiques, répartir les différentes activités produites par le collectif, • trouver des solutions pratiques.

Les partenariats posent des problèmes de structuration mais c’est justement parce qu’ils sont insuffisamment structurés qu’ils permettent la créativité des acteurs

3. Vers une définition pour un glossaire ANMDA

3.1 Extraits de documents relatifs aux MDA

Extraits du cahier des charges des MDA

« Il est également important de mieux répondre au besoin d’information et d’accompagnement des parents, qui sont des partenaires pour tout ce qui concerne la santé de leurs enfants, considérée dans sa dimension physique, mais également psychique, sociale ou éducative. » « Le projet de maison des adolescents s’appuie sur un diagnostic des besoins du territoire et de l’existant. (…) Ce diagnostic doit être partagé a minima par les partenaires suivants : éducation nationale, justice, conseil général et autres collectivités locales, acteurs de la santé et de l’action sociale (ARH, DRASS, DDASS, missions locales…). Il doit également en tant que de besoin associer les autres acteurs concernés (police, gendarmerie...). » « Les maisons des adolescents s’adressent principalement aux adolescents, mais également à leurs familles et aux autres partenaires intervenant dans le secteur de la santé, de l’éducation, de la justice, de la culture, du sport, de la sécurité… »

« Actions en direction des partenaires :

Des professionnels de la MDA peuvent :

- intervenir, à la demande des professionnels, au sein des institutions, établissements et services

- recevoir les membres d’une équipe venant présenter la situation d’un adolescent qu’ils ont en charge

- apporter un concours dans l’élaboration des contenus d’une formation destinée à des professionnels.

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Les maisons des adolescents ont le souci de participer à la sensibilisation des professionnels intervenant auprès d’adolescents. Elles ont vocation à être des lieux ressources avec notamment un centre documentaire sur la santé des adolescents ».

« Elaboration du projet :

Il est recommandé, dès la phase d’élaboration du projet, la mise en place d’un comité de pilotage réunissant les principaux partenaires et les instances régionales concernées : ARH, URCAM, DRASS. Les acteurs principaux formalisent leurs apports et leurs engagements respectifs par voie de convention. Ils veillent à associer l’ensemble des professionnels concernés par l’adolescence: représentants d’institutions (culture, sport, police et gendarmerie, missions locales), du monde associatif et du secteur privé… Ces partenaires s’organisent en réseau afin de développer la prévention et d’éviter les ruptures de prise en charge ». « Suivi de la mise en œuvre de la maison des adolescents :

Les partenaires ayant conventionné en vue de la création d’une maison des adolescents mettent en place un comité local de suivi qui a, entre autres, la mission d’évaluer la réalisation des objectifs fixés. Les modalités de cette évaluation doivent avoir été définies en commun dès le début du projet ».

Extraits de la charte de l’ANMDA

« Les Maisons des Adolescents se veulent des espaces pluridisciplinaires et pluripartenarials. Leur pluridisciplinarité, essentielle dans leur conception, implique la possibilité d’y faire intervenir, tant dans leur création que dans leur fonctionnement quotidien, des professionnels d’horizons et de formations variées. Cette pluridisciplinarité permet de proposer aux adolescents la richesse de regards croisés, allant du médical au social et du juridique à l’éducatif. Cette pluridisciplinarité s’inscrit dans un réseau pluripartenarial, soit existant préalablement aux MdA, soit à créer autour des MdA dont une des vocations est de devenir le support des réseaux adolescents. Pluridisciplinarité et pluripartenariat sont les conditions nécessaires pour assurer un accueil adapté à la pluralité des adolescences (dont on connaît la grande variabilité selon les âges, le sexe, les lieux, les histoires personnelles et l’environnement social), leur garantissant ainsi autant que possible un parcours d’aide, d’accompagnement et de soin cohérent.

Le pluripartenariat s’inscrit dans un décloisonnement indispensable des structures juridiques porteuses des MdA, afin de favoriser les partenariats financiers, théorico-cliniques et humains. »

« Les missions des MdA peuvent varier selon l’existant sur un territoire donné. Au cœur du dispositif, il est toutefois indispensable de retrouver une plate-forme d’évaluation des manifestations adolescentes, la possibilité de dispenser, au moins à court terme, des soins somatiques et psychiques, et, si un suivi au long cours est impossible, la possibilité d’une orientation rapide et adaptée. Les MdA s’appuient donc sur un réseau de partenaires identifiés, couvrant les champs du soin (somatique et psychique, ambulatoire et hospitalier), de l’éducatif, du social, de la réinsertion et du juridique ainsi que les services des collectivités locales.

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L’articulation avec les établissements relevant de l’éducation nationale et de l’éducation spécialisée doit être forte, en particulier avec les services de santé scolaire ».

Extraits des statuts de l’ANMDA

L’un des objets de l’ANMDA est de « faire valoir et de représenter les intérêts des dispositifs conjuguant donc une dimension pluri partenariale et pluri disciplinaire, ayant vocation à l’accueil des jeunes et au développement d’un travail dit en « réseau » et relevant des missions de service public »

Extrait du rapport : « Les maisons des adolescents », rapport de Marc Buisson et Francis Salles, février 2009, Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, Ministère de la Santé et des Sports

« Les raisons invoquées pour expliquer les non ouvertures et qui ressortent des réponses au questionnaire sont diverses :

- des partenariats initiaux insuffisamment structurés à l’origine et qui se sont délités avec le temps ; il s’agit là d’un point qui revient fréquemment dans les réponses reçues ; il sera repris dans les préconisations car la notion de partenariat constitue un des fondamentaux incontournables d’une Maison des Adolescents.

- L’absence de convention écrite entre partenaires désirant créer une maison des adolescents est quasi générale, de même que la signature d’une simple lettre d’intention par chacun des partenaires.

- Les conditions de mise à disposition de certaines catégories de personnels, soit par des collectivités territoriales, soit par l’éducation nationale par exemple, ne sont pas suffisamment précisées et retardent souvent les mises en service.

- des enjeux de pouvoir ou de préséance entre les partenaires, notamment lorsque des collectivités territoriales sont impliquées. L‘absence de comité de pilotage, constitué dès la phase d’élaboration du projet, représente un handicap certain à sa concrétisation, de même que la non désignation d’un « chef d’orchestre », par ce même comité, pour piloter le dossier le plus en amont possible. (…) »

« Il est constaté un modeste intérêt des collectivités territoriales pour les Maisons des Adolescents, à quelques notables exceptions près ; elles ont initié très peu de projets, n'ont pas eu un rôle moteur dans la finalisation des partenariats, ont refusé ou retardé leur participation financière aux projets initiés par d'autres ».

« Toujours est-il que le montage financier initial pour les Maisons des Adolescents est généralement adossé à un système de financement croisé et aux flux étroitement complémentaires, les uns favorisant l’investissement, les autres l’exploitation. Ce montage est généralement incitatif et mobilisateur pour les promoteurs. Par contre, après la phase de démarrage, seuls, les crédits alloués par la DHOS au titre du programme spécifique, destinés à soutenir les actions de coordination des partenaires (en général frais de personnel) sont réputés renouvelables et attribués de manière pérenne. Les coûts de fonctionnement classiques, d’entretien de structures… n’ont pas de couverture garantie dans le temps et ces incertitudes sont amplifiées par le régime des mises à disposition de

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moyens humains, financiers ou en nature qui sont la plupart du temps conditionnés par le renouvellement annuel de l’accord des différents partenaires. Nous citerons une fois encore à titre d’illustration les difficultés éprouvées au niveau d’une importante Maison des Adolescents pour avoir l’assurance d’obtenir le renouvellement de la mise à disposition d’un poste d’enseignant dans un contexte de contractions de postes au Ministère de l’Education Nationale. Les promoteurs et responsables de Maison des Adolescents sont réellement soucieux de la solidité et de la pérennité des engagements financiers des partenaires initiaux, craintes qui les conduisent quelquefois à précariser les quelques emplois complémentaires qui sont ouverts au recrutement. »

Parmi les 5 items qui nous apparaissent aujourd’hui porter les fondements de la politique des Maisons des Adolescents, se trouve « La volonté suffisamment marquée des partenaires (par une lettre d’intention cosignée par exemple) de mise en commun de moyens et de fonctionnement en réseau. En raison de difficultés de gouvernance que nous avons quelquefois observées, nous préconisons la mise en place d’un Comité de Pilotage du projet et la désignation d’un « chef d’orchestre » dans ce document d’intention, pour pérenniser la fédération des partenaires institutionnels initiaux ».

Parmi les principes essentiels des MDA : « les partenaires fédérés par la Maison des Adolescents s’engagent à constituer par des mises à disposition de moyens humains, matériels ou financiers un Centre de Ressources (pas nécessairement un Centre de Référence) à vocation territoriale. Le maillage du territoire considéré, généralement le département ou partie de ce dernier, s’appuiera sur des compétences reconnues et existantes qui seront coordonnées en réseau ».

Afin de dépasser les difficultés de gouvernance, le rapport préconise : « L’existence nécessaire d’un partenariat pluri-institutionnel nécessite obligatoirement la passation d’une convention. (…) Nous préconisons, dès les toutes premières rencontres institutionnelles, la signature d’un document d’intention, cosigné par toutes les parties, solennel mais simple ».

« S’agissant d’indicateurs d’efficience, puis de performance, il sera utile à terme de rapporter le coût global de fonctionnement – sommation de tous les coûts supportés par des partenaires différents - à la file active par exemple. Pour l’heure une exigence dans ce domaine serait dissuasive et contre-productive par rapport à un objectif de généralisation ».

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3.2 Analyse du vocable dans les rapports d’activité :

Le terme « partenaires » désigne plusieurs situations

o Les professionnels qui composent et contribuent au fonctionnement des MDA

o Les partenaires externes qui participent à la mise en œuvre d’actions ponctuelles avec les

MDA

o Les partenaires vers qui les adolescents accueillis sont orientés

o Les financeurs

Pluralité des vocables :

o partenariat

o pluri-partenariat (plus fréquent)

o multi-partenariat

o etc.

Partenariats avec des institutions et/ou des professionnels

Partenariats formalisés/conventionnés ou non

Partenariats avec des acteurs de différents secteurs professionnels :

o santé o social o juridique o éducatif o etc.

Partenariat pour des projets et/ou des actions collectives et/ou des prises en charges

individuelles

3.2 Liste des récurrences

Les MDA s’inscrivent dans une logique de pluridisciplinarité et pluripartenariat

Il s’agit de « Favoriser la synergie des acteurs et la mise en œuvre de prises en charge globales pluri- professionnelles et pluri-institutionnelles (à la fois médicales, sociales, éducatives, voire judiciaires). » (Charte)

La logique partenariale vise à articuler différentes politiques et pratiques professionnelles dans une dynamique territoriale…

… pour développer chez les professionnels « une culture commune sur l’adolescence » (Charte)

…pour que les institutions et les intervenants originaires de professions différentes arrivent à travailler ensemble …

.... pour assurer la cohérence des actions menées en faveur des jeunes sur le territoire concerné

Cf lien avec définitions « réseau » et « pluridisciplinarité »

Etc.

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Pluridisciplinarité (multi-, inter-, trans-)

1. Etymologie – sens commun

PLURIDISCIPLINARITE : Caractère de ce qui est pluridisciplinaire PLURIDISCIPLINAIRE : de pluri et disciplinaire

Qui concerne plusieurs disciplines ou domaines de recherche multidisciplinaire et aussi interdisciplinaire

REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

2. Quelques références

Darbellay, F., « Vers une théorie de l’interdisciplinarité. Entre unité et diversité », Nouvelles perspectives en sciences sociales : revue internationale de systémique complexe et d'études relationnelles, vol. 7, n° 1, 2011, p. 65-87

Les réflexions théoriques sur et autour de l’interdisciplinarité témoignent d’une forte polysémie dans les termes utilisés pour désigner ce mode de décloisonnement et d’articulation entre deux ou plusieurs disciplines. On peut aisément repérer une configuration

sémantique parfois nébuleuse, où se côtoient les termes de monodisciplinarté, de polydisciplinarité, de métadisciplinarité, de multidisciplinarité, d‟interdisciplinarité, ou encore de transdisciplinarité. Il se dégage au moins un point commun de cette multiplicité sémantique : tous les termes s‟ancrent sur le concept noyau de disciplinarité, tout en le nuançant par l‟usage de divers préfixes (pluri-, uni-, poly-, multi-, mono-, inter-, trans-, etc.)qui reconfigurent successivement et de manière complémentaire l‟idée nodale de discipline.

Disciplinarité :

Du point de vue de la construction des sciences, une discipline se caractérise par une institutionnalisation-standardisation des pratiques de recherche et d’enseignement dans une communauté scientifique donnée, socialement et historiquement située et régie par un

paradigme qui définit les présupposés et les objectifs des savoirs à construire. La disciplinarité implique donc la juxtaposition institutionnelle de plusieurs communautés de spécialistes, réparties en autant de facultés, de départements et de laboratoires autonomes. Une discipline est une «catégorie organisationnelle » au sens de Morin : Elle institue la division et la spécialisation du travail et elle répond à la diversité des domaines que recouvrent les sciences. Bien qu‟englobée dans un ensemble scientifique plus vaste, une discipline tend naturellement à l‟autonomie, par la délimitation de ses frontières, le langage qu‟elle se constitue, les techniques qu‟elle est amenée à élaborer ou à utiliser, et éventuellement par les théories qui lui sont propres.17

La spécialisation des connaissances, par la démultiplication des approches, des postures épistémologiques, des langages disciplinaires et des méthodes, opère ainsi un découpage fragmentaire de plus en plus poussé des objets d‟étude18 . Ces communautés de spécialistes sont plongées dans un certain isolement académique, bloquant apparemment toute possibilité de dialogue interdisciplinaire. (…)

Pluri-/multidisciplinarité : Dans une perspective pluri- ou multidisciplinaire, un objet d’étude donné ou un problème théorique et/ou pratique à résoudre sont abordés de manière successive et juxtaposée sur la

base de deux ou de plusieurs points de vue disciplinaires disjoints, sans véritable interaction entre eux. Ce dispositif confirme en quelque sorte l‟institutionnalisation et la standardisation des pratiques d‟enseignement et de recherche que nous mentionnons ci-dessus à propos de la

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disciplinarité. L’approche pluridisciplinaire reste ainsi dans le champ d’attraction de la disciplinarité, elle en reproduit le principe par l’addition-juxtaposition de plusieurs disciplines, sans nécessairement chercher les zones d’interaction entre elles.

Comme le remarque en effet Schlanger: « la notion même de discipline implique la pluralité des disciplines [...]. Elle suppose une organisation du savoir qui renonce au rêve totalisant, à l‟intuition holistique de l‟unité systématique du savoir »20 »

Un objet de recherche donné, qu‟il soit en l‟occurrence psychologique, social ou anthropologique, est analysé séquentiellement par une série de disciplines indépendantes, via une opération de découpage-segmentation. Cette simple juxtaposition-addition de disciplines conforte l‟hétérogénéité des points de vue sur le(les) objet(s) analysé(s). L‟exemple des traditionnels séminaires ou colloques pluridisciplinaires est, à ce titre, tout à fait représentatif (…).

Inter-disciplinarité :

Sur une base pluridisciplinaire, l’interdisciplinarité marque le pas dans la mise en interaction de deux ou de plusieurs disciplines : le préfixe inter- signifie bien ce qui est “entre”, soit la

relation de réciprocité entre plusieurs disciplines dans laquelle on se situe pour décrire, analyser et comprendre la complexité d‟un objet d‟étude commun. L’interdisciplinarité va au-delà de la simple juxtaposition de plusieurs points de vue disciplinaires, elle vise la collaboration entre spécialistes d’horizons disciplinaires différents et complémentaires, voire l’intégration entre les disciplines. L’interdisciplinarité traduit le «désir d’une connivence élargie »21 entre plusieurs champs disciplinaires, elle est fondée sur un partage consenti des objectifs, des méthodes et des langages spécifiques à chacune des disciplines impliquées dans le processus de co-production des connaissances. L‟approche interdisciplinaire vise en effet à contrer «l‟aveuglement du

spécialiste » 22, récusant le «caractère territorial du pouvoir par le savoir » pour y substituer un « pouvoir partagé». L‟interdisciplinarité désigne une façon particulière d‟interroger le savoir pour qu‟il ne voile pas la vérité sous l‟horizon totalitaire de ses acquisitions. Mais elle ne peut réaliser cette tâche que dans une confrontation de plusieurs disciplines à propos ou à partir d‟un même objet. En questionnant un même objet d‟étude, les spécialistes mettent en question leur discipline et reconnaissent que celle-ci est une façon originale de comprendre et de parler, éprouvée à partir d‟une réflexion sur un objet préalablement sélectionné. C‟est donc bien la pratique de l‟échange interdisciplinaire qui permet une juste appréciation de la discipline sous les deux aspects de la prise de conscience de sa relativité et de la découverte de sa radicale spécificité2.

Transdisciplinarité :

Bien que nous n‟abordions pas de manière spécifique la transdisciplinarité dans les limites de cette contribution, signalons néanmoins qu‟elle recouvre différentes orientations complémentaires. Selon une première orientation à visée plus épistémologique 26, la transdisciplinarité représente un processus de connaissance qui va au-delà (trans-) des frontières disciplinaires. La transdisciplinarité se définit alors comme une vision globale et intégré qui réorganise les savoirs disciplinaires en vue de la compréhension d’un objet d’étude complexe et « qui ne se

contenterait pas d‟atteindre des interactions ou des réciprocités entre recherches spécialisées, mais situerait ces liaisons à l’intérieur d’un système total sans frontières stables entre les disciplines »27

Selon une deuxième orientation plus pragmatique, participative et appliquée, la transdisciplinarité peut être pensée comme un processus de recherche qui intègre dans sa propre réalisation les acteurs politiques, sociaux, économiques et citoyens pour la résolution de problèmes complexes (environnement, violence, santé, etc.) : les acteurs externes au domaine scientifique

sont amenés à participer activement à la co-construction des connaissances, en partenariat avec les spécialistes du domaine concerné28. Il faut enfin relever que la transdisciplinarité s‟applique également à l‟exploration des relations complexes qui se tissent dans la mise en dialogue entre les cultures scientifiques issues des sciences humaines et sociales, ainsi que des sciences techniques, de la vie et de la nature29

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3. Vers une définition pour un glossaire ANMDA

3.1 Extraits de documents relatifs aux MDA

Extraits du cahier des charges des MDA

« Les structures existent, multiples, qui remplissent chacune leur rôle. Ce qui peut manquer, c’est

l’approche et l’aide pluridisciplinaires qui semblent s’imposer. Les différents acteurs, la famille,

l’école et les différentes institutions ayant des adolescents en charge (aide sociale à l’enfance,

protection judiciaire de la jeunesse…), les professionnels de santé ont du mal à partager une

analyse et à coordonner leurs actions ».

Extraits de la charte de l’ANMDA

« Les Maisons des Adolescents se veulent des espaces pluridisciplinaires et pluripartenarials.

Leur pluridisciplinarité, essentielle dans leur conception, implique la possibilité d’y faire

intervenir, tant dans leur création que dans leur fonctionnement quotidien, des professionnels

d’horizons et de formations variées. Cette pluridisciplinarité permet de proposer aux adolescents

la richesse de regards croisés, allant du médical au social et du juridique à l’éducatif. Cette

pluridisciplinarité s’inscrit dans un réseau pluripartenarial, soit existant préalablement aux MdA,

soit à créer autour des MdA dont une des vocations est de devenir le support des réseaux

adolescents. Pluridisciplinarité et pluripartenariat sont les conditions nécessaires pour assurer un

accueil adapté à la pluralité des adolescences (dont on connaît la grande variabilité selon les âges

le sexe, les lieux, les histoires personnelles et l’environnement social), leur garantissant ainsi

autant que possible un parcours d’aide, d’accompagnement et de soin cohérent. Le pluripartenariat

s’inscrit dans un décloisonnement indispensable des structures juridiques porteuses des MdA, afin

de favoriser les partenariats financiers, théorico-cliniques et humains ».

Extraits des statuts de l’ANMDA

L’un des objets de l’ANMDA est « De faire valoir et de représenter les intérêts des dispositifs

conjuguant donc une dimension pluri partenariale et pluri disciplinaire, ayant vocation à l’accueil

des jeunes et au développement d’un travail dit en « réseau » et relevant des missions de service

public ».

Extrait du rapport : « Les maisons des adolescents », rapport de Marc Buisson et Francis Salles, février 2009, Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, Ministère de la Santé et des Sports

« Cet accueil doit être libre, sans rendez-vous au moins la première fois, gratuit, anonyme, avec

des horaires adaptés, dans un lieu unique et par une équipe pluridisciplinaire qui propose un

traitement global et unifié des difficultés des adolescents en souffrance ».

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« Le caractère pluridisciplinaire de l’offre de prise en charge qui par ailleurs doit être pluri-

institutionnelle afin de matérialiser la volonté de rassembler un maximum de moyens existants et d’

énergies coordonnées autour des adolescents ».

3.2 Analyse du vocable dans les rapports d’activité :

Multiplicité de vocables

o Pluridisciplinaire (= terme le + fréquent)

o Multidisciplinaire

o Interdisciplinaire

Le caractère pluridisciplinaire est le plus souvent évoqué

o Les réseaux et/ou relations avec les partenaires (min.)

o Les équipes qui composent les MDA (maj.)

+ leurs actions « accueil pluridisciplinaire », « réunions pluridisciplinaires » etc.

Vocables majoritairement employés : pluridisciplinaires et inter-institutionnels

Le terme d’inter-disciplinaire est essentiellement évoqué en référence à des travaux de groupes

/ conférences /actions collectives associant les réflexions théoriques et pratiques

Extrait d’un rapport d’activité

La thématique du décrochage scolaire a déjà été travaillée en groupe de travail pluridisciplinaire

à l‟initiative de la MDA. Cette problématique interroge à la fois les champs scolaires, psychologiques et sociologiques. A la lumière des expériences québécoises, il apparait que les jeunes décrocheurs seraient confrontés à des problématiques à la fois familiales, scolaires et de dépression personnelle. Se pose par conséquent la question des signes avant-coureurs du décrochage et de leur traitement.

Intérêt de mener un travail à la fois théorique (connaissance déjà capitalisées), statistique (chiffres nationaux et locaux), et une recherche de terrain, éventuellement à l‟appui des structures MDA et partenaires (SPEA, Education Nationale, Grande Ecluse). Nécessité de distinguer les jeunes qui décrochent pendant les années collèges de ceux qui sortent du système scolaire après 16 ans sans qualification.

L‟idée serait d‟élaborer ensuite un document qui définisse les attendus et conditions de projets de recherches qui pourraient ensuite être proposés à des étudiants ou chercheurs en sociologie – sciences de l‟éducation – ingénierie sociale et/ou éthique. Idée de favoriser une recherche interdisciplinaire.

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3.2 Suggestions

Citer la charte : La pluridisciplinarité des MDA e s t u n é l é m e n t essentiel de leur conception et « implique la possibilité d’y faire intervenir, tant dans leur création que dans leur fonctionnement quotidien, des professionnels d’horizons et de formations variées. Cette pluridisciplinarité permet de proposer aux adolescents la richesse de regards croisés, allant du médical au social et du juridique à l’éducatif. Cette pluridisciplinarité s’inscrit dans un réseau pluripartenarial, soit existant préalablement aux MdA, soit à créer autour des MdA dont une des vocations est de devenir le support des réseaux adolescents».

Préciser et spécifier l’existence d’actions à caractère « pluridisciplinaire » et « interdisciplinaire » ?

Cf lien avec définitions « réseau » et « partenariat »

3.3 Suggestion complémentaire : définir le terme « réunion d’équipe

pluridisciplinaire » ?

Les MDA veillent à mettre en place des réunions d’équipe regroupant les professionnels de

différentes disciplines intervenants au sein de l’établissement.

Ces réunions, organisées à un rythme régulier (quotidien, hebdomadaire… ?), sont des moments de travail pluridisciplinaires et pluri-institutionnels qui permettent

o une meilleure transmission de l’information, o une réflexion commune des professionnels qui concourent au fonctionnement de

l’établissement o l’élaboration de diagnostics partagés o et la co-construction de projets d’intervention, de prises en charge et

d’accompagnement.

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Prévention

1. Etymologie – sens commun

PREVENTION : emprunté au bas latin praeventio « action de devancer, de prévenir en avertissant »… I.

1. Mesure de précaution préventif 2. Fait de mettre quelqu’un en accusation. Détention préventive ; situation d’un prévenu

II. 1. Opinion antérieure à tout examen parti pris, préjugé. Avoir des préventions, de la

prévention contre qqun 2. Figure par laquelle on répond d’avance à une objection prévue 3. Ensemble de mesures préventives contre certains risques ; organisation chargée de les

appliquer PREVENTIF : dérivé du latin praeventus « prévenir »

1. Qui tend à emêcher une chose fâcheuse de se produire, de nuire 2. Qui a rapport, qui est appliqué aux prévenus. Détention préventive

REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

2. Quelques références

FLAJOLET, A., Rapport ministériel sur « Les disparités territoriales des politiques de prévention sanitaires », Paris, la Documentation française, Avril 2008

Annexe 1 : la prévention : définitions et comparaison

Définition de l’OMS

La prévention selon l‟Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 1948 : "la prévention est l'ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents et des handicaps"

Il s'agit d‟en distinguer trois types : - La prévention primaire : ensemble des actes visant à diminuer l'incidence d'une maladie dans

une population et donc à réduire, autant que faire se peut les risques d'apparition de nouveaux cas. Sont par conséquent pris en compte à ce stade de la prévention les conduites individuelles à risque, comme les risques en terme environnementaux ou sociétaux. - La prévention secondaire : est de diminuer la prévalence d'une maladie dans une population.

Ce stade recouvre les actes destinés à agir au tout début de l'apparition du trouble ou de la pathologie afin de s'opposer à son évolution ou encore pour faire disparaître les facteurs de risque.

- La prévention tertiaire : qui intervient à un stade ou il importe de diminuer la prévalence des

incapacités chroniques ou des récidives dans une population et de réduire les complications, invalidités ou rechutes consécutives à la maladie.

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RS Gordon (1982) : une classification sur la population cible

- La prévention universelle est destinée à l'ensemble de la population, quel que soit son état de

santé. Le domaine de l‟éducation en santé fait donc partie intégrante de cette acceptation de la prévention

- La prévention sélective s'exerce en direction de sous-groupe de population spécifique :

automobilistes, travailleurs en bâtiment, jeunes femmes etc. La promotion de l'activité physique ou la contraception constituent des exemples d'actions de prévention sélective.

- La prévention ciblée est non seulement fonction de sous-groupes de la population mais aussi et

surtout fonction de l'existence de facteurs de risque spécifiques à cette partie bien identifiée de la population (glycosurie chez les femmes enceintes)...

La définition retenue par la mission

« Une définition de la "prévention globale" entendue comme la gestion de son capital santé :

Gestion active et responsabilisée par la personne de son capital santé dans tous les aspects de la vie. L‟action de promotion de la santé, de prévention des maladies ou d'éducation thérapeutique est déclenchée par ou des professionnels. Une participation active de la personne ou du groupe ciblé est systématiquement recherchée.

Quatre actions types sont retenues pour une "prévention globale" : - Par les risques, qui est celle mise en œuvre actuellement et concerne le champ sanitaire, - Par les populations, dans une logique d'éducation à la santé entendue globalement, - Par les milieux de vie, qu‟il s'agit de rendre sains et favorables, - Par les territoires, pour bénéficier de la connaissance et de la proximité du terrain et des populations. »

3. Vers une définition pour un glossaire ANMDA

3.1 Extraits de documents relatifs aux MDA

Extraits du cahier des charges des MDA

Les partenaires qui participent au projet de mise en place d’une maison des adolescents « s’organisent en

réseau afin de développer la prévention et d’éviter les ruptures de prise en charge. »

Extrait de la charte de l’ANMDA

« Le travail de prévention est un axe de travail fort des MdA. Elles s’adressent en ce sens aussi bien

aux adolescents, qu’à leurs parents ou aux éducateurs en charge de ces adolescents. En particulier

une écoute appropriée des professionnels de l’adolescence doit pouvoir être développée au sein

des MdA. »

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Extraits du rapport : « Les maisons des adolescents », rapport de Marc Buisson et Francis Salles, février 2009, Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, Ministère de la Santé et des Sports

L’un des items porteur des fondements de la politique des Maisons des Adolescents est : l’ouverture

de l’offre de service dans une « vision généraliste » tant aux adolescents qu’à leur famille. Dans cette

perspective « (…) On veillera simplement à l’intention affichée d’organiser un accueil large porteur

d’une approche de Santé Publique - avec prise en charge mais aussi prévention – et d’évaluer les

conditions d’accessibilité par la pertinence de la localisation, l’amplitude et la souplesse des horaires

d’ouverture. »

« (…) il convient d’apporter une réponse de santé publique aux problématiques de

l’adolescence – prise en charge et prévention – et de garantir une continuité de prise en compte

dans et par le réseau constitué. Celui-ci embrasse des champs d’action qui sont médicaux, sociaux

voire sociétaux. »

« Les maisons des adolescents doivent concourir à la stratégie nationale volontariste de

prévention et de lutte contre les addictions. »

3.2 Analyse du vocable dans les rapports d’activité :

Public destinataire des actions de prévention :

- Adolescents

- Parents

+Actions d’informations et de réflexion à l’usage des professionnels

La prévention peut se faire dans le cadre

- D’un accueil / accompagnement individualisé

- D’une action collective (plus fréquemment évoquée dans ce cadre)

La prévention passe par

- L’accueil

- L’écoute

- L’information

- L’orientation

Actions de prévention entreprises en lien avec les partenaires

- PAEJ, collèges, lycée, Centre de planification familiale, CMP, PJJ, Prévention spécialisée…

- Actions de préventions co-animées (MDA + partenaires)

- Actions de prévention au sein des locaux des partenaires

- Contribution de professionnels des MDA à l’action des équipes mobiles de prévention (ex :

équipe mobile de prévention des risques en milieu festif d’une municipalité)

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Actions de prévention inscrites dans des réseaux existants

- Ex : réseau départemental de prévention suicide, etc

Différents domaines :

- Le mal-être

- La relation à l’autre et à son environnement

- La sexualité

- Les comportements alimentaires

- etc

Extrait de rapports d’activité :

Une action de prévention en établissement scolaire

« Sur la commune XX, « la reconduction de l‟action « Sécurité routière et conduites à risque » en

lien avec les établissements scolaires a permis de rencontrer environ 500 jeunes sur une journée.

Le temps de préparation a été d‟une vingtaine d‟heures. »

Une action de prévention avec un centre de planification familiale

« Mise en place à la MDA d‟une action de prévention « Addiction et Sexualité », en partenariat

avec le Centre de Planification et d‟Education Familiale (CPEF) de l‟Hôpital de Roanne, autour de

questions anonymes (transmis sous enveloppes en amont) posées par 6 jeunes filles d‟un Centre

Educatif Renforcé (CER).

Une action de prévention dans le cadre du CLS

Objectif opérationnel :

Prévenir les conduites à risque et l’aggravation de la souffrance psychique chez les jeunes en

déployant, en zone blanche, une action partenariale de prévention qui mobilise ce public autour de

sa santé.

Un Res‟Ado Régional bénéficie d‟une subvention dans le cadre du Contrat Local de Santé afin de

développer avec les professionnels de santé et les partenaires institutionnels et associatifs, une

démarche de prévention et d‟éducation à la santé de proximité, dénommée « Paroles en Tête ».

Cette action vise à :

responsabiliser les jeunes par rapport à leur santé, à leur citoyenneté en suscitant leur intérêt face à ces questions, favoriser le dialogue parents/enfants, renforcer la synergie entre partenaires autour des jeunes.

Elle consiste à :

- concevoir des outils de prévention à partir de la demande exprimée par les jeunes, - créer un temps et des espaces de paroles imaginés au plus près du public cible,

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- tenir des cycles de conférence destinés aux familles et aux jeunes sur les thèmes retenus par les adolescents, - mobiliser l‟ensemble du réseau partenarial œuvrant dans le champ de l‟adolescence, dans sa conception (cohérence des outils de prévention) ; dans sa mise en œuvre (formation commune préalable des intervenants) et dans le suivi (évolution de l‟action au vu des résultats partagés). Public cible :

Jeunes de 13/18 ans résidant dans le périmètre du CLS. Territoire de l’action :

Périmètre du CLS. Intervention ayant lieu à l‟intérieur des établissements scolaires et hors établissements.

3.3 Liste des récurrences

Le travail de prévention est un axe de travail fort des MdA

S’adresse aux adolescents, aux parents et aux professionnels de l’adolescence

Dans la perspective d’un accueil généraliste et d’une approche de santé publique

Il s’agit de favoriser l’accès aux soins

Il s’agit de prévenir les ruptures de l’adolescent (avec la famille, avec l’école, avec la société)

Le travail de prévention s’exerce en veillant à garantir une continuité de prise en charge dans et par le réseau constitué

En lien avec les dispositifs existants (fil santé jeune/PAEJ…) et les stratégies nationales (ex lutte contre les addictions)

Répondre questionnement s dans des domaines aussi divers que le mal-être, la sexualité, la scolarité, la relation avec les parents et la famille, la consommation de substance psycho-active etc.…

Prévenir les risques et les mises en danger dans ces différents domaines

Etc.

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Réseau

1. Etymologie – sens commun

RESEAU : resel « petit filet de pêche ou de chasse », issu de l’ancien français reiz, rez A.

1. Tissus à maille très large filet 2. Filet pour la capture d’animaux 3. Maillage de fil de fer servant à interrompre le passage

B. 1. Forme produite par un ensemble de lignes entrelacées ou entrecroisées plus ou moins

régulièrement entrelacement, entrelacs. D’un réseau réticulaire, articulé 2. Ensemble de vaisseaux, de nerfs, etc. qui se ramifient ou s’entrecroisent 3. Réseau de diffraction : dispositif constitué par une plaque transparente ou par une surface

métallique (…) qui diffracte les ondes électromagnétiques 4. Répartition (des éléments d’une organisation) en différents points

C. 1. Ensemble des voies de communication, des conducteurs électriques, des canalisations, etc.

qui desservent une même unité géographique, dépendent de la même compagnie. Réseau de chemin de fer…

2. Ensemble des moyens et des voies de transmission permettant la diffusion d’informations (d’un émetteur vers des récepteurs)

3. Ensemble des moyens et des voies de transmission permettant l’échange d’informations 4. Ensemble d’éléments interconnectés ; la structure ainsi formée (dépourvue de centre, à la

différence d’une structure pyramidale)

REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

2. Quelques références

RNRSMS, Le partenariat dans le travail social, Créteil, 2010

En ligne : http://rnrsms.ac-creteil.fr/spip/IMG/doc/Le_partenariat_dans_le_travail_social-7-1.doc

Partenariat et réseau font parfois l‟objet d‟une étude comparative. Ils ont en commun de reposer

sur une dynamique d’acteurs qui entretiennent des relations privilégiées, formant un

système plus ou moins complexe, plus ou moins organisé. (…)

« Dans le champ organisationnel, le réseau permet d’introduire une synergie et une

mise en projet ; en tant que système fonctionnel, il organise les institutions, les

services par fonctions et non plus par dispositifs. Bien plus récent dans l’intervention sociale

que le partenariat, le travail en réseau est rentré en force dans ce champ dans les années quatre

vingt dix. Il y met en relation des acteurs non seulement de différentes fonctions mais

aussi de différentes disciplines. Le réseau est ainsi d’emblée multiréférencé et ne fait pas

forcément écho à une professionnalité ou à une structure organisée spécifiques. Il fonctionne

sur un principe de complémentarité et non pas d’autorité, de réciprocité et non pas de

hiérarchie. Il est associé aux notions de confiance, de réciprocité, de sociabilité. Les acteurs de

terrain sont concernés par la problématique qui les réunis et les mobilise, à la différence parfois

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de certains partenaires institutionnels qui sont des agents mis à disposition de la population sur

des dispositifs qu’ils ne choisissent pas ». (…)

Le terme de réseau substitue à une vision statique de la réalité une vision dynamique

qui met l’accent sur la circulation, la communication, la coordination et la régulation, il a une

connotation systémique puisqu’il est pensé en terme de flux et de systèmes dynamiques, qui

relient des ensembles spatiaux organisés, assurant les relations internes des systèmes et des

sous-systèmes et les relations externes entre les différents systèmes. Il est utilisé alors dans

le sens de liens entre individus et aussi de situations collectives faites de connexions

d’acteurs. L’analyse systémique envisage l’organisation en tant que système. L’accent est mis

sur les interactions entre les éléments du réseau, la finalisation (les objectifs, les missions, les

fonctions), l’ouverture plus ou moins grande sur l’environnement.(…)

Pour le Ministère du travail et des affaires sociales, « un réseau est un ensemble

organisé de plusieurs personnes physiques ou morales, dites acteurs du réseau,

dispersées dans une zone territoriale donnée, de compétences différentes et

complémentaires qui agissent pour un objectif commun, selon des normes et des

valeurs partagées, sur la base d’une coopération volontaire pour améliorer la prise en

charge d’une communauté». Il est question dans ces textes d’intervenants et d’acteurs, et non

pas de partenaires. (…)

Spatialité et temporalité

S’il n’existe pas d’organisation humaine sans réseau, il existe à l’inverse des

partenariats sans réseau, c'est-à-dire sans liens entrecroisés et tissés ensemble. Une

assistante sociale de polyvalence peut très bien avoir comme partenaire un éducateur d’une

structure d’accueil pour enfants, sans que celui-ci soit en lien pour autant avec la psychologue du

Centre Médico-Psychologique qui suit la mère de cet enfant et qui travaille avec l’assistante

sociale…Le réseau bien plus que le partenariat fait intervenir la relation à l’espace et au temps

dans une temporalité et une territorialisation de la rencontre, alors que le partenariat fait

essentiellement référence aux personnes, à leur statut, à leurs fonctions ».

« Du partenariat au travail en réseau : un changement de regard en travail social », Evelyne

Simondi

En ligne sur le Site RéseauEval,

« La loi du 2 janvier 2002 incite fortement les établissements du secteur sanitaire et

social et leurs services à organiser leur action en termes de convention, de

coordination, de complémentarité et de continuité de prise en charge de la personne.

Cette préconisation – qui s’inscrit dans une volonté d’un meilleur accompagnement de la

personne, de l’usager – se transforme de plus en plus en injonction : travailler en réseau,

décloisonner, développer les partenariats. (…)

Le réseau interroge le sens de la participation.

Pour les professionnels y participant, c’est une remise en cause de leur « pouvoir »,

entendu comme perception globale dans un système qui demeure très hiérarchisé. La redéfinition

de la place de chacun peut entraîner une souffrance. Déjà, les diverses relations en jeu dans le

travail sont source d’injonctions paradoxales (2) elles-mêmes générant de l’incompréhension, du

conflit, de l’épuisement professionnel. L’inscription dans un réseau peut accentuer les

tensions entre collègues et partenaires (3).

« Réseau… Attention, fragile ! », Laurence Hardy,

Doc’ANIMATION en gérontologie, n°14, janvier/mars 2007, p.84

(2) L’injonction paradoxale peut être marquée par une multiplication d’ordres, pas forcément cohérents pour la personne qui doit

les mettre en œuvre et qu’il est donc difficile voire impossible d’exécuter. Le paradoxe découle d’une obligation de penser une

chose et son contraire. (3) : Le partenariat relève d’une collaboration institutionnelle, souvent maîtrisée par les responsables hiérarchiques. Le réseau

se porte sur un autre plan, plus près des problématiques des usagers.

La loi 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de

santé définit précisément les réseaux de santé :

Chapitre V : Réseaux

Article 84

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74

I. - Il est inséré, dans le titre II du livre III de la sixième partie du code de la santé publique, un

chapitre Ier ainsi rédigé

« Chapitre Ier

« Réseaux de santé

« Art. L. 6321-1. - Les réseaux de santé ont pour objet de favoriser l'accès aux soins, la

coordination, la continuité ou l'interdisciplinarité des prises en charge sanitaires,

notamment de celles qui sont spécifiques à certaines populations, pathologies ou

activités sanitaires. Ils assurent une prise en charge adaptée aux besoins de la

personne tant sur le plan de l'éducation à la santé, de la prévention, du diagnostic que des

soins. Ils peuvent participer à des actions de santé publique. Ils procèdent à des actions

d'évaluation afin de garantir la qualité de leurs services et prestations. « Ils sont constitués entre

les professionnels de santé libéraux, les médecins du travail, des établissements de santé, des

centres de santé, des institutions sociales ou médico-sociales et des organisations à vocation

sanitaire ou sociale, ainsi qu'avec des représentants des usagers. (…)

En lien sur le site du Journal officiel

Régis Dumont, co-auteur de l‟ouvrage « Travailler en réseau », (éd. Dunod, 2004), propose une

approche comparée du partenariat et du réseau. Il clarifie les concepts de réseaux

professionnels et de partenariat, tout en montrant leur complémentarité. Il situe le réseau

professionnel formel dans une dynamique de projet commun orientée vers l‟innovation. Le

partenariat, formalisé par des chartes et des conventions porteuses de valeurs partagées, offre à

l‟usager une amélioration de la qualité de la prestation issue du travail en réseau.

Ses propos, lors d‟une intervention, ont fait l‟objet d‟une synthèse :

Extrait de la synthèse :

Pour répondre à la double contrainte de l’environnement, le travail en réseau et le partenariat

se conjuguent dans la complémentarité. Le premier développe une logique d’acteur par

une recherche de l’innovation « sur mesure », le second s’inscrit dans une logique

institutionnelle qui élabore des méthodologies d’intervention visant la transversalité

des situations. Par sa spécificité liée à la formalisation, le partenariat offre à l’usager une

amélioration de la qualité de la prestation issue du travail en réseau, quelque soit l’interlocuteur.

Source : Travail en réseau et partenariat en travail social et médico-social, Synthèse de

l’intervention de Régis Dumont, faite par Jean-Marie Simon, en ligne sur Arsea

http://www.arsea.fr/publications.php

Berlioz, G. La dynamique de travail en réseau : de la théorie à la pratique

Texte de Gilbert Berlioz produit pour les 5° journées nationales des MDA, Grenoble, 29/30 septembre 2011.

Introduction : le réseau est la mode, sans être nouveau

La notion de réseau « n‟est pas innovante en soi puisqu‟elle a déjà largement été utilisée dans

d‟autres secteurs (médiaux, informatiques, bancaires, mafieux…) avant de nomadiser vers le

secteur social et médio-social. On pourrait dire que celui-ci la (re) découvre, mais ne l‟invente pas.

Son appropriation assez récente est révélatrice de plusieurs changements pour le secteur :

- la recherche d’une nouvelle approche, non défensive, pour appréhender des

problématiques sociales complexes qui nécessitent à la fois spécialisation des approches et

continuité des parcours. Face à cela, on observe une volonté des acteurs pour dépasser les

approches intstitutionnelles classiques ;

- l’expérimentation d’une ouverture et d’une transformation des pratiques qui délace les

lignes entre les frontières disciplinaires

- la prise de conscience que la qualité des prises en charge des adolescents en grande

difficulté ne se construit pas seulement sur la valeur propre à chaque intervenant et à chaque

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structure (mes missions, mes publics) mais qu‟elle dépend de la qualité de leur articulation

et de leur ajustement. (…)

Institutions, dispositifs, réseau : des logiques qui influencent les pratiques… et les

praticiens

(…) Pour caractériser la pratique de réseau, il est nécessaire de chercher ce qui la distingue des

logiques institutionnelles et des logiques de dispositif.

Le fait institutionnel comme impensé professionnel

La logique institutionnelle est répandue de manière si profonde dans les cultures professionnelles,

que les praticiens n‟en ont souvent pas conscience. (…) L‟institution fonctionne sur la base d‟un

« dénivelé hiérarchique » structurel qui ne met pas en présence des égaux. Elle est de nature

prescriptive et la régulation s‟y effectue du haut vers le bas.

Le dispositif : une organisation mécanique construite sur le respect de la procédure

(…) Le dispositif apparaît comme une organisation de type plutôt « mécanique » qui doit produire

une série d‟effets (les résultats) quels que soient les opérateurs concernés. Dans ce cadre, moins

que la compétence des agents, c‟est davantage le respect des procédures qui est au cœur de son

fonctionnement.

La pratique de réseau est fondée sur la logique coopérative de ses membres

Un réseau est une organisation qui doit permettre la circulation de flux (électrique, financiers,

informations,…). En l’espèce, il va s’agir ici de faire circuler des situations d’adolescents et

de construire des parcours. Autrement dit, d’assurer une continuité de la prise en compte

des adolescents (et de leurs familles) à partir d’une discontinuité des actions, des missions,

des intervenants, etc.

Un réseau est un ensemble de relations entre un ensemble d‟acteurs : plus ou moins organisé, plus

ou moins spécialisés. (…) Il se construite, il s‟élabore. Et a contrario des logiques institutionnelles,

son enjeu ne se situe pas dans l‟affirmation d‟une identité ou d‟un statut. (…) On observe

facilement trois avantages à cela :

- éviter que la pression de cas trop lourds ne pèse que sur une seule institution ou une seule

équipe

- assure une démultiplication des ressources mobilisables au-delà du seul périmètre

institutionnel

- articuler les réponses pour éviter la répétition et l‟accroissement des difficultés par un effte de

recouvrement ou de déplacement

Pour conclure…

(…) nous voudrions attirer l‟attention sur les trois risques majeurs qui peuvent menacer la

pratique de réseau :

- le réflexe prescripteur qui neutralise immédiatement les dynamiques coopératives en

augmentant les défenses et les évitements (« ce ne sont pas mes missions (…))

- transformer le réseau en intra-institution (…)

- une consommation des énergies plus importante pour fédérer que pour agir (…)

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Institutionnalisation et financement des réseaux de santé

Les ordonnances de 1996 officialisent la reconnaissance de deux types de :

- les réseaux inter-hospitaliers agrées par les directeurs d‟ARH liés à l‟organisation

hospitalière, sont régis par le code de la Santé publique

- et les réseaux expérimentaux de soins, agrées par le ministre chargé de la Sécurité

sociale, sont régis par le Code de la Sécurité sociale

Leurs triples objectifs sont identiques :

- assurer la continuité et la coordination des soins,

- favoriser une orientation adéquate des patients,

- apporter des réponses graduées aux besoins de santé en optimisant l’offre de

soins

La dichotomie d‟appartenance Santé Publique/Sécurité Sociale est ensuite remise en cause. La loi

du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé permet

d’unifier la définition des « réseaux de santé ». Cette loi

- positionne le patient/usager au cœur du système de santé.

- introduit une définition unique des réseaux, dont les objectifs d‟un réseau sont : d’apporter une plus-value au regard de la prise en charge du patient et de l’offre de soins ainsi que des priorités de santé publique, de favoriser l’accès aux soins, la coordination, la continuité et l’interdisciplinarité des prises en charge, d’entrer dans une démarche de qualité et d’évaluation des actions.

La LFSS 2002 inscrit au sein de l‟Objectif National des Dépenses d‟Assurance Maladie (Ondam) la

création d‟une enveloppe destinée au financement pérenne des réseaux : la Dotation Nationale

de Développement des Réseaux (DNDR).

En 2007 le Fond d‟Intervention pour la Qualité et la Coordination des Soins (FIQCS) est crée. Il

permet la fusion du Fonds d‟Aide à la Qualité des Soins de Ville (FAQSV) et de la DNDR pour un

fond unifié.

En 2009 : La loi « HPST » a pour objectif principal l‟amélioration du système de santé, jugé trop

cloisonné et centralisé. Il s‟agit d‟adapter les politiques aux besoins et aux spécificités de chaque

population, de chaque territoire. Une compétence de plus en plus forte est alors donnée à la région

à travers la création des ARS, leur accordant la gouvernance publique des établissements de santé

et des ESMS.

Dans ce contexte, la DNDR est divisée en dotations régionales, avec pour objectif de fédérer

les acteurs locaux et décideurs autour des objectifs nationaux et locaux de santé publique

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3. Vers une définition pour un glossaire ANMDA

3.1 Extraits de documents relatifs aux MDA

Extraits du cahier des charges des MDA

Actions en direction des familles : « Elles s’organisent en articulation avec les réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP), ainsi qu’avec les Points info famille (PIF). »

Elaboration du projet d’une MDA : « Les acteurs principaux formalisent leurs apports et leurs engagements respectifs par voie de convention. Ils veillent à associer l’ensemble des professionnels concernés par l’adolescence: représentants d’institutions (culture, sport, police et gendarmerie, missions locales), du monde associatif et du secteur privé… Ces partenaires s’organisent en réseau afin de développer la prévention et d’éviter les ruptures de prise en charge. Si les besoins du territoire le justifient, un réseau de santé, au sens de l’article L 6321-1 du code de la santé publique, peut également être mis en place ».

Extraits de la charte de l’ANMDA

« Les Maisons des Adolescents se veulent des espaces pluridisciplinaires et pluripartenarials. Leur pluridisciplinarité, essentielle dans leur conception, implique la possibilité d’y faire intervenir, tant dans leur création que dans leur fonctionnement quotidien, des professionnels d’horizons et de formations variées. Cette pluridisciplinarité permet de proposer aux adolescents la richesse de regards croisés, allant du médical au social et du juridique à l’éducatif. Cette pluridisciplinarité s’inscrit dans un réseau pluripartenarial, soit existant préalablement aux MdA, soit à créer autour des MdA dont une des vocations est de devenir le support des réseaux adolescents. Pluridisciplinarité et pluripartenariat sont les conditions nécessaires pour assurer un accueil adapté à la pluralité des adolescences (dont on connaît la grande variabilité selon les âges, le sexe, les lieux, les histoires personnelles et l’environnement social), leur garantissant ainsi autant que possible un parcours d’aide, d’accompagnement et de soin cohérent. Le pluripartenariat s’inscrit dans un décloisonnement indispensable des structures juridiques porteuses des MdA, afin de favoriser les partenariats financiers, théorico-cliniques et humains. » « Les missions des MdA peuvent varier selon l’existant sur un territoire donné. Au cœur du dispositif, il est toutefois indispensable de retrouver une plate-forme d’évaluation des manifestations adolescentes, la possibilité de dispenser, au moins à court terme, des soins somatiques et psychiques, et, si un suivi au long cours est impossible, la possibilité d’une orientation rapide et adaptée. Les MdA s’appuient donc sur un réseau de partenaires identifiés, couvrant les champs du soin (somatique et psychique, ambulatoire et hospitalier), de l’éducatif, du social, de la réinsertion et du juridique ainsi que les services des collectivités locales. L’articulation avec les établissements relevant de l’éducation nationale et de l’éducation spécialisée doit être forte, en particulier avec les services de santé scolaire » « Les MdA constituent entre elles un réseau national appelé « Association Nationale des Maisons des Adolescents ». Cette mise en lien vise à appuyer le développement, sur l’ensemble du territoire français, de nouvelles maisons des adolescents afin d’assurer aux populations concernées (adolescents, familles et professionnels) un service de qualité homogène. Elle vise en outre à développer les réflexions locales, régionales, nationales et européennes autour des MdA. Cette association se veut un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics afin de défendre

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les principes communs aux MdA et d’être si besoin, leur porte-parole auprès de leurs interlocuteurs institutionnels.L’adhésion à cette association implique l’acceptation des principes énoncés dans cette charte ».

Extraits des statuts de l’ANMDA

L’ANMDA a notamment pour objet

« De faire valoir et de représenter les intérêts des dispositifs conjuguant donc une dimension pluri partenariale et pluri disciplinaire, ayant vocation à l’accueil des jeunes et au développement d’un travail dit en « réseau » et relevant des missions de service public

De développer des réflexions sur les questions relatives au sens ainsi qu’aux modalités des interventions de ces dispositifs, notamment du travail en réseau, afin de mieux définir la place des MDA dans les diverses propositions d’aide et de soin faites aux adolescents et à leurs parents, dans leur lien avec les dispositifs de l’enseignement et de la formation, de la santé, de la protection de l’enfance, de l’action sociale, de la justice et de prévention ».

Extrait du rapport : « Les maisons des adolescents », rapport de Marc Buisson et Francis Salles, février 2009, Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, Ministère de la Santé et des Sports

« Lieux de rencontres et d’échanges, les Maisons des Adolescents ont vocation à rassembler tous les professionnels, collectivités territoriales et structures associatives amenés à intervenir, à un titre ou à un autre, auprès des adolescents. Sont concernés à ce titre : l’Education nationale, la Justice, la Police, la Gendarmerie, les Conseils généraux et autres collectivités territoriales, les acteurs de santé (médecine libérale et établissements hospitaliers) et de l’action sociale (ARH, DRASS, DDASS, missions locales…), les autres structures de prise en charge existantes (PAEJ, Fil Santé, Espaces Jeunesse, inter-secteurs de psychiatrie infanto- juvénile), avec lesquels elles ne doivent pas faire double emploi, et tout le milieu associatif. Ce travail en réseau est primordial pour assurer une prise en charge globale. Dans ce contexte, les Maisons des Adolescents doivent impérativement avoir accès à des lits d’hospitalisation r éservés à cet effet et à aux consultations qu’elles ne peuvent pas assurer elles-mêmes ». Parmi les items qui portant les fondements de la politique des Maisons des Adolescents : - La volonté suffisamment marquée des partenaires (par une lettre d’intention cosignée par

exemple) de mise en commun de moyens et de fonctionnement en réseau. En raison de difficultés de gouvernance que nous avons quelquefois observées, nous préconisons la mise en place d’un Comité de Pilotage du projet et la désignation d’un « chef d’orchestre » dans ce document d’intention, pour pérenniser la fédération des partenaires institutionnels initiaux.

(…) - S’agissant du contenu du projet, il est essentiel que le réseau constitué permette l’accès à une

séquence d’hospitalisation ou de prise en charge à temps plein chaque fois qu’elle s’avère indispensable.En d’autres termes, il n’est pas souhaitable qu’un projet de Maison vise avant tout à ouvrir un centre fonctionnant à temps partiel si la Maison des Adolescents n’apporte pas la garantie préalable d’une prise en charge possible à temps plein pour les cas les plus difficiles dans le réseau constitué ».

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« Il convient d’apporter une réponse de santé publique aux problématiques de l’adolescence – prise en charge et prévention – et de garantir une continuité de prise en compte dans et par le réseau constitué. Celui-ci embrasse des champs d’action qui sont médicaux, sociaux voire sociétaux ». « La « porte d’entrée » des Maisons des Adolescents doit être aussi large et généraliste que possible. Complémentaire et surtout pas redondante avec les autres dispositifs existants qu’ils soient sanitaires ou sociaux, le premier contact en Maison est une écoute de caractère très polyvalent destiné avant tout à décrypter la demande pour l’orienter dans le réseau constitué vers une offre ou une possibilité de prise en charge pertinente. Souvent les Points d’Accueil Ecoute Jeunes (PAEJ) existants jouent ce premier rôle d’écoute et d’accueil ; ils ont naturellement vocation à être partie à la Maison des Adolescents ». « (…) enfin les partenaires fédérés par la Maison des Adolescents s’engagent à constituer par des mises à disposition de moyens humains, matériels ou financiers un Centre de Ressources (pas nécessairement un Centre de Référence) à vocation territoriale. Le maillage du territoire considéré, généralement le département ou partie de ce dernier, s’appuiera sur des compétences reconnues et existantes qui seront coordonnées en réseau ».

3.2 Analyse du vocable dans les rapports d’activité :

Le « réseau » désigne plusieurs situations

Réseaux existants préalablement à la MDA

Réseaux créés, développés, et/ou formalisés par la MDA

Réseaux externes à la MDA

Réseaux internes à la MDA

Les réseaux évoqués sont tantôt formalisés, tantôt non

o + tantôt financements spécifiques, tantôt non

Le terme « réseau » est généralement associé au terme « pluridisciplinaire » (+ accessoirement

au terme « interinstitutionnel »)

Mise en réseau d’acteurs issus de différents secteurs professionnels :

santé social juridique éducatif etc.

Principaux objectifs du travail en réseau :

Impulser une réflexion et développer ou participer à des actions de prévention dans le

champ de la santé (au sens large du terme)

Constituer un pôle ressource-information de l’adolescence

Prise en charge globale favorisant la continuité et la cohérence des parcours des jeunes

accueillis

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3.3 Liste des récurrences

L’une des vocations des MDA est de devenir le support des réseaux adolescents

Dans cette perspective, les MDA développent leurs activités en articulation avec les différents dispositifs existants sur le territoire

Elles veillent à impulser une réflexion, à développer ou participer à des actions de prévention dans le champ de la santé (au sens large du terme)

Le travail pluridisciplinaire et inter-institutionnel en réseau permet une prise en charge globale favorisant la continuité et la cohérence des parcours des jeunes accueillis

Cf lien avec définitions « pluridisciplinarité» et « partenariat »

Etc.

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Santé

1. Etymologie – sens commun

SANTE : issu du lat. sanitem, sanitas, « santé » (du corps et de l’esprit ) et « raison », « pureté ». 13. Bon état physiologique d’un être vivant et notamment d’un être humain ; fonctionnement

régulier et harmonieux de l’organisme pendant une période appréciable, indépendamment des anomalies ou des traumatismes qui n’affectent pas les fonctions vitales (un aveugle, un manchot peuvent avoir la santé). La santé correspond à une idée de la norme (opposée à la pathologie) ; elle n’est pas seulement l’absence de maladies, de symptômes pathologiques, mais suppose l’absence de menace prévisible et d’un certain bien être physique.

14. Fonctionnement plus ou moins harmonieux de l’organisme considéré le plus souvent sur une période assez longue. Etat de santé, être dans tel état de santé.

15. Equilibre et harmonie de la vie physique ou psychique. Santé du corps, santé de l’esprit. 16. Etat physiologique et psychique satisfaisant d’un groupe social. SANTE PUBLIQUE : ensemble

des connaissances et des techniques propres à prévenir les maladies, à préserver la santé, à améliorer la vitalité et la longévité des individus pas une action collective.

17. REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

2. Quelques références

1946 Préambule de la constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé :

« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas

seulement en une absence de maladie ou d‟infirmité.

La possession du meilleur état de santé qu‟il est capable d‟atteindre constitue l’un des droits

fondamentaux de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques,

sa condition économique ou sociale.

La santé de tous les peuples est une condition fondamentale de la paix du monde et de la sécurité ; elle dépend de la coopération la plus étroite des individus et des Etats. »

Évolution du concept :

Auparavant, la santé était considérée comme étant l'état contraire de la maladie. S'occuper de l'accès à la santé revenait à lutter contre les maladies. La définition de l'O.M.S. marque le passage à une définition POSITIVE de la santé. Ce n'est pas

la simple absence de maladie ou d'infirmité. La prévention et les soins ne sont pas les seuls moyens au service de la santé. La coopération entre les individus et les Etats est fondamentale.

Elle implique l‟élaboration de lois, de règlements, d‟orientations politiques en environnement, en aménagement du territoire... La santé de la population devient une responsabilité collective.

1977-79 : conférence d’Alma-Ata et adoption par l’OMS de la stratégie de la « Santé pour tous » 1986 : conférence et Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé

Fixe l’objectif de la santé pour tous d’ici à l’an 2000 et au-delà.

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Inspirée avant tout par l‟attente, de plus en plus manifeste, d‟un nouveau mouvement en faveur de la santé publique dans le monde, cette conférence s‟est concentrée sur les besoins des pays industrialisés, sans négliger pour autant ceux des autres régions. La promotion de la santé a pour but de donner aux individus davantage de maîtrise de leur propre santé et davantage de moyens de l’améliorer. Pour parvenir à un état de complet bien

être physique, mental et social, l‟individu ou le groupe doit pouvoir identifier et réaliser ses ambitions, satisfaire ses besoins et évoluer avec son milieu ou s‟y adapter. (…) La promotion de la santé ne relève donc pas seulement du secteur de la santé : elle ne se

borne pas seulement à préconiser l‟adoption de modes de vie qui favorisent la bonne santé ; son ambition est le bien-être complet de l‟individu. Précise les conditions indispensables à la santé :

La santé exige un certain nombre de conditions et de ressources préalables, l‟individu devant pouvoir notamment : * se loger, * accéder à l‟éducation, * se nourrir convenablement, * disposer d‟un certain revenu, * bénéficier d‟un éco-système stable, * compter sur un apport durable de ressources, * avoir droit à la justice sociale et à un traitement équitable. Tels sont les préalables indispensables à toute amélioration de la santé. Cette charte a identifié divers types de mesures destinées à promouvoir la santé :

l‟établissement d‟une politique publique saine, la création de milieux favorables, le développement

d‟aptitudes personnelles et la réorientation des services de santé.

Autres conférences mondiales (OMS) de promotion de la santé : 1988 (Adélaïde), 1991 (Sundsvall), 1997 (Jakarta), 2000 (Mexico), 2005 (Bangkok)

* La santé est un droit fondamental de l'homme et un investissement social. * Les gouvernements doivent investir dans les politiques pour la santé et dans la promotion de

la santé afin d'améliorer l'état de santé de tous ses citoyens. * Leurs buts principaux sont d'instaurer un environnement physique et social propice, de faciliter

les choix des citoyens en faveur de la santé, de combler l'écart de santé entre les personnes défavorisées et les autres...

3. Vers une définition pour un glossaire ANMDA

3.1 Extraits de documents relatifs aux MDA

Extraits du cahier des charges des MDA

La santé des adolescents est considérée « dans sa dimension physique, mais également psychique, sociale ou éducative ».

Les MDA poursuivent notamment les objectif généraux suivants :

- Apporter une réponse de santé et plus largement prendre soin des adolescents en leur offrant les prestations les mieux adaptées à leurs besoins et attentes, qui ne sont pas actuellement prises en charge dans le dispositif traditionnel. (…)

- Constituer un lieu ressource sur le territoire pour l’ensemble des acteurs concernés par l’adolescence (parents, professionnels, institutions). De ce point de vue, les maisons des adolescents auront un rôle d’appui à jouer dans la mise en œuvre des entretiens de santé. (…) Elles ont vocation à être des lieux ressources avec notamment un centre documentaire sur la santé des adolescents.

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Le porteur du projet peut être notamment un établissement de santé, une association, une collectivité locale.

Les acteurs de santé du territoire sont associés dans :

- Le diagnostic des besoins du territoire et de l’existant préalable à la mise en œuvre du projet de MDA

- Les prestations proposées par la MDA dans une logique de travail pluridisciplinaire, de partenariat, voire de réseau garantir une continuité de la prise en charge

Extrait du rapport : « Les maisons des adolescents », rapport de Marc Buisson et Francis Salles, février 2009, Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, Ministère de la Santé et des Sports

Au fondement de la politique des MDA visitées ou questionnées, on trouve notamment :

« L’ouverture de l’offre de service dans une « vision généraliste », tant aux adolescents qu’à leur famille.

Il s’agit d’éviter une perception de ghetto réservé à telle ou telle problématique médicale ou d’addiction, pour identifier les MDA comme des lieux d’écoute et de ressources pour prendre en charge ou éventuellement accompagner vers une orientation plus ciblée, les situations qui seront toujours au moins sommairement évaluées. Il convient d’affirmer que ce qui fédère le public visé n’est pas la pathologie ou l’assuétude, mais l’âge et les préoccupations partagées.

Il conviendra par cette approche généraliste d’écarter tout projet porteur de déviances, par exemple en favorisant la prise en charge de pathologies trop exclusives, trop spécifiques ou de nature psychiatrique. On veillera simplement à l’intention affichée d’organiser un accueil large, porteur d’une approche de la Santé Publique – avec prise en charge mais aussi prévention – et d’évaluer les conditions d’accessibilité par la pertinence de la localisation, l’amplitude et la souplesse des horaires d’ouverture. »

3.2 Analyse du vocable dans les rapports d’activité

Prise en compte des 3 dimensions de la santé :

Nombre de MDA soulignent l’importance de prendre la santé à la fois dans sa dimension physique, psychique et sociale.

Exemple de pratiques veillant à une approche de la santé au sens large :

« L‟objectif de la consultation de médecine est donc bien « de permettre une réelle évaluation de l’état de santé de ces adolescents au sens large (OMS) du terme, en tentant d‟apporter des

réponses précises et détaillées à leurs questionnements et une prise en charge globale et non segmentée de leur situation, sans rupture dans le temps ni les lieux ». Dans ce contexte, l‟accompagnement d‟infirmier de liaison permet d‟assurer, pour l‟adolescent, « une continuité entre l‟intérieur et l‟extérieur du babiné et donc un lien à la fois avec les intervenants de santé, mais aussi avec les intervenants des milieux sociaux et éducatifs ».

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Approche territoriale

Certaines MDA ont formalisé un réseau de santé.

Les fonctions de coordinateur médical sont envisagées en termes de santé publique.

Prévention et promotion la santé :

Nombre de MDA mettent en place (seules ou en partenariat) des ateliers, conférences, rencontres d’informations et d’échanges autour de thématiques de santé (sexualité, troubles des conduites alimentaires…).

Ces actions sont désignées sous des qualificatifs hétérogènes « de prévention » et « d’éducation à la santé et à la citoyenneté », « de promotion de la santé », etc.

Exemple de pratiques de prévention / promotion de la santé :

« Actions de prévention ou de promotion de la santé à direction des adolescents

* En partenariat avec les services de prévention spécialisée une action auprès des élèves de collège, au sein de leur collège, autour de la thématique du « harcèlement à l‟école » (thème éducation nationale 2012)

* Deux interventions (deux demi-journées) en Mars avec un binôme éducateur/psychologue MDA »

Configurations de partenariat avec les acteurs de santé

Principaux partenaires : services de santé scolaires, hôpitaux, professionnels libéraux, espace santé jeune, Fila santé jeune, ARS, ateliers santé-ville, CPAM, …

Les configurations de partenariat sont multiples (formalisées ou non) : orientation vers des structures externes, mise à disposition de professionnels, travail au sein de locaux commun, etc.

Exemple de pratiques de partenariat avec les acteurs de santé :

Une MDA a installé en son sein des dispositifs qui existaient antérieurement, dont un centre de santé des adolescents (CMP ado).

Une MDA travaille en étroite collaboration avec les PAEJ. Ces derniers « ont mis en place les permanences santé par les infirmiers des MDA dans les missions locales de leurs secteurs. Les infirmiers remarquent que ces jeunes sont orientés judicieusement à leur permanence, respectant les limites d‟âge d‟une MDA (jusque 20 ans inclus). A l‟issue du premier rendez-vous, ils bénéficient d‟une orientation adéquate en matière de soin. Les publics des plus de 20 ans sont ré-orientés sur les structures ad hoc (…).

3.3 Liste de récurrences

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Les MDA apportent une réponse de santé au sens large du terme

Les MDA apportent une réponse de santé dans une dimension territoriale

Les MDA effectuent des actions de prévention et de promotion de la santé

Les MDA ont une approche de la santé généraliste

Les MDA constituent un lieu ressource pour les questions de santé des adolescents

Etc.

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Soin et prise en charge médicale

1. Etymologie – sens commun

SOIGNER : issu du latin médiéval soniare, « prendre soin », « pourvoir aux besoins matériels », du francique sunnjôn « s’occuper de ». Le verbe, qui a anciennement en français des variantes de type songner, a signifié « avoir soin de, être préoccupé ». Il signifie aussi s’occuper du bien-être, du contentement ou de la santé de quelqu’un.

MEDICAL de MEDECINE : du verbe latin mederi, « soigner » remède. Ensemble de techniques et de pratiques qui a pour objet la conservation et le rétablissement de la santé ; art de prévenir et de soigner les maladies humaines

REY, A., Dictionnaire culturel en langue française, Paris, le Robert, 2005.

2. Quelques références

Emmanuelli, X. Emmanuelli, J. Au secours de la vie, la médecine d’urgence. Paris, Gallimard, 1996,

144 pages.

« La langue anglaise fait la différence entre le cure et le care, entre le soin et le « prendre soin ». Quantité de temps, qualité du spécialiste, type de matériel et de médicaments utilisés, temps de séjour en hospitalisation, soins intensifs et réanimation, nombre d‟examens… : le soin est facilement quantifiable et peut bénéficier d‟un enseignement de masse. Le « prendre soin » est beaucoup plus subjectif. Qualité de l‟accompagnement, gestes destinés à soulager, rassurer, entourer : autant de notions inhérentes à la pratique médicale mais insaisissables par essence, peu quantifiables et difficiles à enseigner. »

Colloque Le soin dans tous ses états Les sixièmes journées internationales des jeunes chercheurs

en sciences sociales, 18-19 octobre 2012 - Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales et l’Ecole

Doctorale PIEMES – Université Paul-Verlaine, Metz.

Axe : Les objets sociaux du soin

« Cet axe a pour objectif de compléter et de prolonger les réflexions (…) par une extension de

l‟acception de « soin » qui désormais ne s‟arrête pas à son sens usuel. Il s‟agira ici de s‟appuyer

sur l‟ensemble du réseau sémantique du soin : care, cure, cura. Le soin ainsi entendu est tout à la

fois souci de l‟autre, écoute et réparation d‟une situation caractérisée non plus tant d‟un point de

vue pathologique mais sous l‟angle du malheur (on glisse ainsi de la maladie au malheur).

Considéré depuis cet angle, les activités de soin s‟étendent du secteur médical au secteur de

l‟action sociale ou du travail social. Ce sont des pratiques d‟entretien, de gestion et de réparation

et/ou de renforcement des formes de solidarité (privées ou publiques). On peut penser aux activités

effectuées dans les métiers du travail social et médico-social en général mais aussi au travail

associatif par exemple en termes de solidarité intergénérationnelle. »

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Lombrail, P. « Inégalités de santé et d’accès secondaire aux soins », in Revue d’épistémologie et de

santé publique 55, 2007 pp.23-30

L‟accès aux soins désigne « l‟utilisation en temps utile des services de santé par les individus de façon à atteindre le meilleur résultat possible en termes de santé ». Il existe des inégalités d‟accès aux soins primaires et secondaires. Inégalités d’accès aux soins primaires : concernent l’entrée dans le système de santé

- Renoncement aux soins (lié à des obstacles sociologiques, psychologiques et matériels…)

- Refus de soins des professionnels Inégalités d’accès secondaires : caractérisent la manière dont se déroulent les soins après un premier contact

Inégalités par construction Au niveau clinique : par exemple, les recommandations de pratiques cliniques prennent peu en

compte les FDR psychosociaux des maladies

Au niveau systémique : le paradigme dominant du soin réparateur oriente les pratiques et les

financements majoritairement sur le soin curatif des individus malades faiblesse des dispositifs

de prévention et faiblesse de l‟articulation du secteur médicosocial avec le curatif

Inégalités par omission

Elles peuvent être attribuées à l‟inertie d‟un système de santé, dont les acteurs méconnaissent à la

fois l‟ampleur des inégalités de santé et le rôle de rattrapage qu‟ils pourraient jouer, dans le

fonctionnement quotidien de leur cabinet ou de leur établissement (ex. : peu de programmes

d‟accompagnement aux dépistages du cancer à destination des personnes démunies, malgré la

valeur de ces programmes démontrée à l‟étranger).

3. Vers une définition pour un glossaire ANMDA

3.1 Extraits de documents relatifs aux MDA

Extrait du cahier des charges

L’une des missions des MDA est la prise en charge médicale

Les MDA ont pour vocation de mettre en œuvre les objectifs généraux suivants :

* « Apporter une réponse de santé et plus largement prendre soin des adolescents en leur offrant les prestations les mieux adaptées à leurs besoins et attentes, qui ne sont pas actuellement prises en charge dans le dispositif traditionnel * Garantir la continuité et la cohérence des prises en charge »

Extrait de la charte

« Loin de tout esprit d’hégémonie, les MDA apportent par leur création un atout supplémentaire dans le territoire défini, soit par la création, soit par la mise en commun de moyens matériels ou humains afin de rendre plus facile et plus cohérent l’accès aux soins des adolescents en souffrance. ( …) Les missions des MDA peuvent varier selon l’existant sur un territoire donné. Au cœur du dispositif, il est toutefois indispensable de retrouver une plate-forme d’évaluation des manifestations adolescentes, la possibilité de dispenser, au moins à court terme, des soins somatiques et psychiques, et si un suivi au long cours est impossible, la possibilité d’une orientation rapide et adaptée. »

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Extrait du rapport : « Les maisons des adolescents », rapport de Marc Buisson et Francis Salles, février 2009, Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, Ministère de la Santé et des Sports

Selon le professeur Marcel RUFO, « l’originalité de la Maison des Adolescents réside dans le fait qu’elle propose une prise en charge globale de l’adolescence car il s’agit plus d’une médecine du sujet dans un statut – psycho social, affectif, voire médical -, que d’une prise en charge spécialisée par organe ou maladie. L’adolescent doit retrouver, dans ce lieu, tous les moyens de construire son avenir ».

3.2 Analyse du vocable dans les rapports d’activité :

L’intervention médicale/soignante se situe à divers degrés dans le parcours de santé de l’adolescent :

- Dans l’accès aux soins - Dans la prévention - Dans le soin et la prise en charge médicale effective - Dans l’orientation

L’intervention médicale/soignante :

- Concerne l’adolescent et éventuellement ses parents - Peut être assurée par un ou plusieurs professionnels - Peut être généraliste ou spécialiste

Les principaux personnels médicaux présents au sein des MDA :

- Prédominance des disciplines psy. (psychiatre, pédo-psychiatre, psychologue, …) - Médecin généraliste - Nutritionniste - Infirmier - Etc.

Hétérogénéité des effectifs, des configurations structurelles, de l’offre médicale et soignante proposée

De nombreuses MDA bénéficient d’un poste de coordinateur médical

Il est généralement chargé de :

- Coordonner (souvent en collaboration avec un coordinateur administratif) le travail multidisciplinaire et interinstitutionnel dans le cadre des missions de la MDA

- Mobiliser et mettre en lien les différentes instances/ressources dont le réseau MDA dispose

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- Consolider les liens existants et rechercher de nouveaux partenariats, dans une dynamique de réseau

- Participer aux évaluations cliniques et à la prise en charge du public - D’apporter un éclairage clinique et médical auprès des équipes internes et externes

De nombreuses MDA bénéficient d’un poste d’infirmier de liaison

En lien avec les consultations médicales (généralistes ou spécialisées), ce dernier peut :

- Intervenir en amont de la consultation en évaluant la pertinence de la demande, les prises en charge antérieures

- Participer pleinement au temps de consultation (binôme médecin/infirmier) - Accompagner en fin de consultation, afin d’évoquer la suite de la prise en charge, accompagner

vers des examens complémentaires, une hospitalisation, une orientation vers une autre consultation et soutenir l’adolescent et sa famille dans la prise en charge proposée

L’accès aux soins Une attention particulière est portée aux actions et aux postures permettant de favoriser l’accès aux soins. L’accompagnement à l’accès aux soins est principalement entendu comme - l’accompagnement vers l’émergence d’une demande - la mise en place d’un lien de confiance - le travail multipartenarial et interinstitutionnel permettant de garantir la cohérence et la

continuité de la prise en charge

Exemples de pratiques relatives à l’accès aux soins :

L‟accueil sans rendez-vous « a été pensé pour favoriser l’accès aux soins d‟un adolescent ou d‟un jeune adulte et permettre le cheminement psychique qui conduit à la demande de soins ».

Lors de la mise en place du dispositif d‟une MDA, « il est apparu que malgré une situation départementale assez riche en matière d‟offre de soins aux adolescents, certains d‟entre-eux n‟y ont pourtant pas accès. Il s‟agit essentiellement d‟adolescents dont les parcours de vie et de soins sont marqués par la destructivité et la rupture de liens, ne permettant pas la prise en

charge médicale cohérente. Ainsi les institutions rencontrées (PJJ, ASE, Clubs de prévention, foyers…) nous ont exprimé un réel besoin de globalisation du suivi du jeune ».

« Cette population à morbidité complexe, compliquée, voire à pathologies plurielles (en référence aux enquêtes INSERM et CREAI) est caractérisée par son errance, sa faible compliance aux traitements, sa précarité d’accompagnement et son absentéisme ».

« Les adolescents étant beaucoup dans l’immédiateté, il est préférable quand ils acceptent une consultation que le délai d’attente pour ce rendez-vous ne soit pas trop long ».

« La qualité du soin passe par la confiance qui trop souvent est mise à mal chez les adolescents

reçus ».

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3.3 Liste de récurrences

L’intervention médicale/soignante se situe à divers degrés dans le parcours de santé de l’adolescent (accès aux soins, prévention, soins et prise en charge médicale effective, orientation)

L’intervention médicale/soignante peut concerner l’adolescent et éventuellement ses parents

L’intervention médicale/soignante peut être assurée par un ou plusieurs professionnels

L’intervention médicale/soignante peut être généraliste ou spécialiste

Certaines MDA disposent d’un poste de coordinateur médical

Certaines MDA disposent d’un poste d’infirmier de liaison

L’intervention médicale/soignante et le rythme d’intervention proposé dépendent des attentes et de l’évaluation des besoins repérés

L’intervention médicale/soignante se veut être multidisciplinaire (travail pluriel) et interinstitutionnelle (travail en réseau)

Une attention particulière est portée au maintien de la cohérence et de la continuité du soin/de la prise en charge médicale

Etc.