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JUILLET / SEPTEMBRE JULY / SEPTEMBER 2017 2017 Oratoires Valdocco du XXI e siècle Aux mains des terroristes Bethléem, maison du pain

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JUILLET / SEPTEMBREJULY / SEPTEMBER

20172017

Oratoires Valdocco du XXIe siècle

Aux mains des terroristesBethléem, maison du pain

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ÉditeurROMÉO TROTTIER s.d.b.

Édition électronique : INTERSCRIPT Sherbrooke

Distribution :PRÉPARATIONS POSTALES DE L’ESTRIE

Dépôt légal :Bibliothèque nationaledu CanadaISSN 261085

Envoi de publicationEnregistrement no 40007764

BULLETINDE LAFAMILLESALÉSIENNECANADIENNE

SOMMAIRE

Salésiens et SalésiennesCoopérateurs et coopératricesVolontaires de Don Bosco (V.D.B.)Anciens, Anciennes et Amis de Don Bosco :Tout un monde, toute une FAMILLEont été suscités par SAINT JEAN BOSCOpour répondre aux appels des jeunesdans un esprit de service et d’amitié.À la suite de leur Père, ils ont à cœurla destinée et le bonheur des JEUNES.Ils les aident à réussir leur avenir.

Fondé en 1877 par saint Jean Bosco, le Bulletin Salésien, porte-voix de la pensée du grand éducateur et de ceux qui se reconnaissent en lui et continuent sa mission, est publié dans 58 éditions en 29 langues. Le Carrefour Salésien, bulletin salésien pour le Canada, est membre de l’Association des médias catholiques et œcuméniques (AMéCO).

LEBU

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SALÉSIEN DANS

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Le Message du Recteur Majeur Père Ángel Fernández Artime Jésus s’est arrêté à Kakuma ...................................................................................... 4

L’Oratoire du Valdocco aujourd’hui .............................................................................. 7Don Bosco vu par Umberto Eco ................................................................................... 9La vie sur la cour .......................................................................................................... 9Synode jeunes 2018 ..................................................................................................... 10450 ans de la naissance de St François de Sales : 21 août 2017..................................... 11Aux mains des Terroristes .............................................................................................. 12Comment un pape émérite passe sa journée ................................................................. 16Figure salésienne 11, Le Père Titus Zeman (1915-1969) ................................................ 17La prière du cœur ......................................................................................................... 18L’oratoire, une oasis de paix ......................................................................................... 19Flash sur Guadalajara ................................................................................................... 20Notre été au nom de Marie ........................................................................................... 22La Parole de Dieu « n’est pas une cage ou un piège, mais une graine » ......................... 24Vie au Salésien de Sherbrooke ..................................................................................... 25Nouveau Leadership ..................................................................................................... 26Bethléem et ce four qui unit les chrétiens et les musulmans. ......................................... 27Vie Salésienne au Canada (Salesian life in Canada) ...................................................... 30Prions pour nos défunts ................................................................................................ 31Le poster de l’Étrenne 2017 .......................................................................................... 32

Page couverture : Le berceau de la Congrégation Salésienne, c’est le Valdocco de Turin, au nord de l’Italie. Ce n’est pas d’abord une relique, c’est une fourmilière d’activités intense : basilique, oratoire, école, lieu renommé de pèlerinage et tourisme, etc. Chaque angle nous parle de son fondateur. Ici les pèlerins sont des jeunes du Salésien de Sherbrooke en août 2017, « Sur les Pas de Don Bosco ». Les fenêtres derrière eux donnent sur les lieux d’habitation du saint éducateur. (Photo, Alain Léonard, sdb)

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LES « VALDOCCO » DU MONDEL’oratoire comme institution n’est pas l’invention de Don

Bosco. Le mot est intimement associé à l’œuvre romaine de saint Philippe Neri (1515-1595). Les membres de sa Congrégation s’appellent d’ailleurs « Oratoriens ». Don Bosco a le mérite de l’avoir adopté et popularisé. Au sujet de sa récente visite à Kakuma, au Kenya, Don Angel Fernandez, le Recteur Majeur des salésiens, écrit : « Ici j’ai rencontré un autre Valdocco du 21e siècle, avec un profil totalement africain. » L’oratoire est, selon son règlement, « une maison qui accueille, une église qui évangélise, une école qui éduque à la vie, une cour pour

rencontrer des amis. » C’est le profil de toute institution salésienne. Le célèbre romancier Umberto Eco, – Le Nom de la Rose – qui a fréquenté dans sa jeunesse l’oratoire salésien d’Alessandria, écrit, « L’Oratoire est la grande révolution de Don Bosco. »

Depuis le kidnapping du P. Tom au Yemen en mars 2016, la Famille salésienne suppliait le ciel pour sa libération. On peut penser que Dieu toucha le cœur des ravisseurs puisqu’il fut libéré après 18 mois. Le Recteur Majeur exprimait bien les sentiments de tant de gens dans une lettre qu’il fit parvenir à la Famille salésienne le 13 septembre : « Mes chers frères Salésiens SDB et chère Famille Salésienne, après tout ce que je viens de vous dire, qui explique les circons-tances humaines de cet heureux dénouement, je voudrais manifester la profonde gratitude qui remplit mon cœur – et qui est certainement aussi celle de vous tous – au Seigneur qui, pendant tous ces longs mois, a accompagné le P. Thomas au plus profond de sa solitude et peut-être aussi de sa crainte. Rendons grâce à Dieu, dans sa Providence, pour ce moment de joie que nous sommes en train de vivre. » Les photos de la rencontre du P. Tom avec le pape François expriment bien l’émotion de ceux qui participaient à cette rencontre historique.

La situation des chrétiens au Moyen-Orient, berceau du christianisme, est extrêmement préoccupante depuis quelques années : en Syrie, Iraq, Israël et même l’avenir des communau-tés chrétiennes du Liban n’est pas assuré. Alors que les chrétiens représentaient 20 % de la population il y a cent ans, les chrétiens de toute obédience, cible de persécutions, ne sont plus que 2 % ou 3 %. Bethléem, lieu de naissance de Jésus, est-il un cas à part ? On pourrait le penser, en partie du moins. Chrétiens et musulmans cohabitent dans la tolérance, le respect et la fraternité (art. p. 27). Un musulman y déclare : « Lorsque nous, musulmans, entendons les cloches de l’église, c’est comme si nous étions en train d’écouter l’appel à la prière. », Bethléem veut dire « maison du pain. » Geste prophétique du P. Belloni, fondateur de l’œuvre salésienne à Bethléem ? Le grand four à pain pour assurer la subsistance de l’œuvre est devenu un très important moyen d’unir les chrétiens et les musulmans dans ce lieu cher aux chrétiens.

Un grand événement à venir : SYNODE JEUNES 2018. Le pape François invite : « Chers jeunes, nous voulons vous entendre ; nous voulons vous écouter ! »

P. Roméo Trottier sdb

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Ami(e)s lecteurs, je désire partager avec vous ce que j’ai éprouvé en vivant une pro-fonde expérience humaine. Il s’agit de la visite que j’ai faite, avec d’autres Salésiens, au Camp de Réfugiés des Nations Unies à Kakuma (Kenya), il y a quelques semaines. Vous pouvez facilement imaginer la force de l’impact d’une visite à un camp de réfu-giés. Il faut y ajouter une motivation parti-culière et importante : je n’y suis pas allé pour rencontrer les réfugiés du Sud Soudan, du Rwanda, du Burundi et du Congo, entre autres, mais pour saluer avec toute mon affection mes frères salésiens de cette magni-fique communauté où cinq Salésiens pro-venant de Tanzanie et du Kenya vivent avec ces 150 000 personnes, dont de nombreux enfants, adolescents et jeunes.

La communauté vit au milieu du Camp des Réfugiés depuis de nombreuses années déjà. C’est inhabituel mais c’est ainsi. Ce n’est pas seulement permis mais souhaité par le Comité responsable des Nations Unies car l’œuvre salésienne est un impor-tant élément générateur de vivre ensemble, de sociabilité, d’éducation et de formation.

J’ai vu un autre Valdocco du XXIe siècleEn arrivant dans la ville de Kakuma, à la

frontière du douloureux Sud Soudan ensan-glanté aujourd’hui par de terribles conflits tribaux internes, on se retrouve au milieu du peuple Turkana, un peuple de quelque 340 000 personnes qui vivent dans cette zone du Nord Est du Kenya, aride et très chaude. À travers le lit d’un fleuve totalement

Jésus s’est arrêté à KakumaJ’ai vu, au milieu d’une souffrance immense, les Salésiens qui tiennent ouverte une maison

d’espérance, de consolation, de vivre ensemble et d’éducation

Le Message du Recteur Majeur

PÈRE ÁNGEL FERNÁNDEZ ARTIME

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à sec, on arrive au Camp des Réfugiés des Nations-Unies. On y rencontre les races et les tribus les plus variées, les habitudes et les confessions religieuses les plus diverses. Au milieu de cette « Babel » humaine, nos frères salésiens continuent à être, pour beaucoup de ces personnes, ce qu’a été Don Bosco pour les jeunes du Valdocco. Ici, j’ai ren-contré un autre Valdocco du XXIe siècle, avec un profil totalement africain.

Plus de 250 jeunes fréquentent chaque jour le Centre de Formation Professionnelle où œuvrent des instructeurs et les Salésiens eux-mêmes, pour enseigner un métier : menuiserie, installations électriques et élec-troniques, ébénisterie, administration, secré-tariat, etc. Des professions simples, en somme, qui puissent permettre à des jeunes de vivre dignement lorsqu’ils auront quitté le camp, une fois rétablies les conditions de paix et de survie là où ils désirent s’établir. Chaque jour, la nourriture est assurée pour ces jeunes et pour beaucoup d’autres. Les aliments sont fournis en grande partie par les Nations-Unies qui garantissent tous ces services. Nous avons mangé avec eux : d’énormes plats de riz assaisonnés d’une très grande joie et de grands sourires. Ils m’ont fait visiter leurs petits ateliers et ce qu’ils étaient en train d’apprendre.

L’immense majorité d’entre eux étaient de jeunes adultes.

J’ai senti que cette maison était une véri-table école de vie. Apprendre un métier, c’est important, mais ce qu’ils apprennent chaque jour vaut encore davantage : vivre ensemble dans la diversité, dans la paix et la concorde, unir leurs forces pour un but commun, respecter les opinions, les expres-sions culturelles et religieuses de chacun.

J’ai eu l’occasion de saluer la responsable des Nations-Unies pour ce qui concerne l’œuvre salésienne. Elle était venue se joindre à nous et partager le bol de riz. J’ai été très content d’entendre de sa bouche qu’elle a la plus grande estime pour la pré-sence de nos confrères, et qu’elle évalue positivement cette collaboration entre Nations-Unies et Congrégation Salésienne en ce coin du monde.

Aller au-delà du fleuve à secJe l’ai remerciée de nous avoir permis de

travailler au milieu de ces jeunes, non pas dans un simple rôle d’assistance ou pour la survie, comme cela pouvait être le cas au début, mais pour les préparer à la vie et leur donner une espérance solide en un avenir plus ou moins proche.

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J’ai beaucoup apprécié l’atmosphère joyeuse de la maison et du milieu. Les jeunes se sentent vraiment chez eux pendant les nombreuses heures où ils la fréquentent. Et nous ne sommes pas les seuls, même si les Salésiens sont les seuls non réfugiés à pou-voir résider dans le camp. Quelle joie de sentir la proximité du jeune Évêque qui nous a assurés de sa pleine communion et de sa collaboration ! Avec nous, certes, mais aussi avec une communauté de religieuses avec qui nous partageons depuis des années la mission au milieu des Turkana.

Notre rêve est de fonder une seconde communauté salésienne, non plus dans le Camp des Réfugiés mais sur le territoire Turkana, au-delà du lit du fleuve à sec, et pouvoir ainsi mieux développer l’école professionnelle avec des classes plus nom-breuses et d’un niveau plus élevé, pour servir également les jeunes de la région Turkana.

La communauté gère aussi une paroisse pour les catholiques du Camp de Réfugiés ainsi que neuf autres chapelles sur un très vaste territoire : ils mettent un soin particu-lier à la vie de foi dans le Seigneur Jésus des personnes qui le demandent. On sent vrai-ment que la Pâque est devenue réalité aussi dans le Camp des Réfugiés car Jésus est mort pour tous, et spécialement pour les derniers, les plus pauvres, les déplacés, les rejetés et les ignorés de ce monde.

Je suis rentré, le cœur plein de joie d’avoir touché de mes mains, au milieu de tant de pauvreté, une si grande humanité et la pré-sence réelle du Dieu d’Amour.

Je souhaite à tous le plus grand bien pos-sible mais, surtout, que vous soyez toujours sensibles aux besoins des jeunes, des femmes et des hommes comme ceux-ci qui nous ont accueillis comme des amis et des frères. I

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Aujourd’hui, 8 décembre, Solennité de l’Immaculée, marque la naissance du pre-mier oratoire salésien de Don Bosco, celui du Valdocco. En cette année qui célèbre le Bicentenaire de la naissance de Don Bosco, les Salésiens tournent les yeux vers les lieux où tout a commencé. Voici un aperçu sur l’ora toire de Valdocco aujourd’hui, à 173 ans exactes de son institution, à travers les paroles du directeur, le P. Gianni Moriondo.

Comment fonctionne l’oratoire et qui y travaille ?

Il est organisé par tranches d’âge (écoles primaires, secondaires, jeunes, adultes) avec

espace et responsables propres, et y tra-vaillent, en totale collaboration, quatre associations : sport, théâtre et musique, volontariat et formation des jeunes, forma-tion adultes et gérance / bar. Ils sont nom-breux à y travailler : un salésien, une sœur, trois éducateurs salariés, deux postulants, plusieurs Salésiens Coopérateurs et de volon-taires jeunes et adultes, de nombreux parents – qui considèrent l’engagement dans l’ora-toire comme une vocation, une passion.

Naturellement tout n’est pas rose : l’inté-gration des migrants de 1re et 2e génération, les difficultés économiques de beaucoup de familles, peu de sensibilité spirituelle et peu

L’Oratoiredu Valdocco aujourd’huiInterview du directeur de l’Oratoire du Valdocco, Turin

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de participation à des initiatives externes, la dégradation sociale du quartier, la diminu-tion de la contribution publique…

Quelles sont les activités principales et quel est votre « fleur à la boutonnière » ?

L’Oratoire favorise toutes les activités qui plaisent aux enfants et aux jeunes : le sport, le théâtre, la musique, le chant, la danse, les promenades, les sorties, les laboratoires manuels et en général les moments de diver-tissement et de jeu libre. Il organise aussi des activités qui, peut-être plaisent moins, mais qui sont fondamentales : la récupé ration scolaire, la catéchèse sacramentelle, les rencontres forma-t ives de groupes, la messe du dimanche, les célébrations péniten-tielles, la prière quotidienne. La « fleur à la boutonnière » est l’ETE-JEUNES, qui couvre les 14 semaines de vacances, où les diverses réalités de l’oratoire collaborent en harmo-nie et équilibre en impliquant un grand nombre de jeunes préparés par le cours d’animateurs.

Comment peut-on comprendre qu’il s’agit d’un oratoire salésien ?

À l’entrée il y a une statue de Don Bosco avec les bras grand ouverts et accueillants et il y a un règlement

qui affirme clairement que l’oratoire « est une maison qui accueille », « une église qui évangélise », un « milieu qui éduque à la vie », « une cour pour rencontrer des amis ». En plus de ces éléments statiques, c’est le système préventif de Don Bosco, vécu par tous les collaborateurs qui le caractérise comme « salésien ».

(L’interview complète, réalisée par le jeune salésien Antonio Carriero, est dispo-nible sur le site de la Pastorale salésienne des Jeunes du Piémont.)

ANS

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Don Bosco vu par UMBERTO ECO

Vendredi 19 février 2016 décédait Umberto Ecco. On vous propose ici de redécouvrir ce qu’il disait de Don Bosco. Sémiologue et lin-guiste, il est l’un des penseurs les plus impor-tants de l’Europe de la fin du XXe siècle. Romancier érudit et célèbre (« Le Nom de la Rose »), il a fréquenté dans sa jeunesse l’Ora-toire des salésiens de Don Bosco à Alessandria durant les années de la Seconde Guerre mon-diale et l’immédiat après-guerre.

« L’Oratoire est la grande révolution de Don Bosco. Il l’invente, puis il l’exporte vers le réseau des paroisses et de l’action catholique ; mais le noyau est bien présent quand le génial réformateur entrevoit que la société indus-trielle requiert de nouveaux modes d’agréga-tion, d’abord pour la jeunesse, et ensuite pour les adultes. Alors, il invente l’Oratoire salé-sien : une machine parfaite dans laquelle chaque canal de communication, du jeu à la musique, du théâtre à la presse, est géré selon ses caractéristiques propres et avec un mini-mum de moyens, est réutilisé et discuté lorsque la communication parvient du dehors.

« L’Oratoire est la grande révolution de Don Bosco. »

La génialité de l’Oratoire est qu’il prescrit à ceux qui le fréquentent un code moral et religieux, mais il accueille néanmoins ceux qui

ne le suivent pas. Dans ce sens, le projet de Don Bosco investit toute la société de l’ère industrielle.

Ce qui a manqué à cette société indus-trielle, c’est son « projet don Bosco », c’est- à-dire quelqu’un ou un groupe d’hommes ayant la même imagination sociologique, le même sens des temps, la même inventivité dans l’organisation. Sans un tel cadre, aucune force idéologique n’est capable d’élaborer une politique globale des communications de masse, et elle est forcée de se limiter à occuper (de façon vaine et souvent dommageable) des sommets des grands dinosaures. Qui comptent beaucoup moins qu’on ne croit. »

in L’Espresso du 15 novembre, 1981 Don Bosco Aujourd’hui

La vie sur la courLe moment de la récréation a toujours

été pour Don Bosco un moment fonda-mental ; fondamental certes pour les jeunes et leur besoin de changer d’air, de décompresser, de se défouler, d’aller à la rencontre de leurs pairs, mais aussi fondamental pour nous éducateurs, pour aller à la rencontre des jeunes, en toute simplicité, par des discussions infor-melles, des jeux et toute une palette de diverses activités. C’est un réel moment de re-création, où chacun et chacune nourrit l’autre de ce qui l’anime.

La vie sur la cour telle que Don Bosco l’a toujours voulue est celle d’une pré-sence bienveillante partagée qui ne s’im-pose pas, mais qui permet la liberté de la rencontre.

Catherine Blanchard, DBA

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Protagonistes dans l’Église et la société : le cardinal Rodriguez Maradiaga

sur le Synode des Jeunes

« Nous ne voulons pas répondre seu-lement aux questions qui viennent de notre cerveau, ni échanger nos connaissances, autrement nous disons toujours les mêmes choses ; nous voulons approfondir vraiment la réalité des jeunes d’aujourd’hui », ceux qui « fréquentent la paroisse » mais aussi « ceux qui n’ont jamais mis un pied dans une église, qui sont en prison, dans la drogue ou dans le crime organisé ». C’est le regard du car dinal salésien Oscar Andrés Rodriguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa, Honduras, sur le prochain Synode des Évêques (octobre 2018) sur le thème « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ».

Le cardinal salésien, très proche du Pape François et pour cela nommé par lui Coordinateur du groupe des cardinaux voulu par le Pape pour le conseiller dans le gouvernement de l’Église, a exprimé ces considérations le 27 avril dernier, durant une rencontre à l’Université Pontificale du Latran à Rome.

Selon le Recteur de l’Université, Mgr Enrico dal Covolo, sdb, l’événement « s’in-sère dans l’itinéraire de préparation au Synode » et son but a été celui « d’entendre les attentes des jeunes vis-à-vis du Synode lui-même ».

Pour cela, le Card. Rodriguez Maradiaga a parlé à grand rayon sur tout l’univers des

jeunes, les attentes de l’Église sur eux et leur désir de changement. Le prélat a souligné deux options fondamentales pour la jeu-nesse d’aujourd’hui : « rendre les jeunes protagonistes » et les « faire rentrer en la communauté ». Sur le premier aspect il a dit que « les jeunes ne sont pas que de numé-ros », ils ont la possibilité d’être protago-nistes, mais pour le faire, ils doivent sortir de l’isolement où ils se trouvent, et que cela dépend en partie des modalités modernes de communication qui, dans l’illusion de créer communauté, bien au contraire, créent la solitude. Et c’est dans cette optique que le prélat a rappelé « l’une des caractéristiques de l’après-Concile », c’est-à-dire celle de « vouloir créer des communautés de jeunes et non simplement des groupes de jeunes : communautés où l’on partage la foi, les idéaux et les programmes de vie ».

Étant protagonistes, les jeunes pourront en tirer de grands bénéfices pour le bien commun, « l’un des principes/base de la doctrine sociale de l’Église » ; car il a affirmé : « quand il y a beaucoup de jeunes qui ont de grands idéaux et qui ne se cherchent pas seulement eux-mêmes, mais veulent changer la communauté, la politique changera ».

ANS

SYNODE JEUNES

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Don Bosco s’est inspiré à son nom et à sa spiritualité en fondant la Congrégation des Salésiens dont l’attention se concentre sur la croissance et l’éducation des jeunes généra-tions, avec un soin tout particulier pour les jeunes des classes moins aisées, en préférant le dialogue et la douceur, la joie et l’esprit de famille.

Né en Savoie, au château de Sales, près de Thorens, le 21 août 1567, François mou-rut à Lyon, usé par les fatigues apostoliques – comme le sera quelques siècles plus tard Don Bosco – le 28 décembre 1622.

Prêtre zélé et infatigable travailleur dans la vigne du Seigneur, ayant vu le peu de résultats obtenus à partir de la chaire de pré-dication, il se concentra sur la publication de feuilles volantes, que lui-même glissait

sous les portes des maisons ou qu’il placar-dait aux murs, obtenant ainsi, à cause de cette activité publicitaire, le titre de patron de « tous ces catholiques qui, avec la publica-tion de journaux ou autres écrits, illustrent, promeuvent et défendent la doctrine chré-tienne ». (Pie XI, Enc. ‘Rerum omnium’, 26 janvier 1923).

Évêque de Genève, il fut l’un des grands maitres de spiritualité des derniers siècles, suivant la maxime : « Si je me trompe, je veux le faire par trop de bonté plutôt que par trop de rigueur ». En cela, ne ressemble-t-il pas au Pape François ?

Inscrit dans la liste des Bienheureux en 1661, François de Sales fut canonisé en 1665 et proclamé Docteur de l’Église en 1887 par le Pape Léon XIII.

de la naissance de St François de Sales :

450 ans

21 août 2017

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Comment avez-vous passé ces 18 mois d’enlèvement et comment vos ravisseurs vous ont-ils traité ?

C’était vraiment une longue attente et je ne savais pas quoi faire si je ne priais pas. J’ai eu les jambes et les mains attachées pen-dant quelques jours seulement.

J’ai passé le temps à prier autant que pos-sible, pour autant d’intentions que possible. J’ai habituellement dormi, j’ai prié, je pen-sais aux leçons techniques que j’avais l’habitude de donner, et, mentalement, j’en préparais quelqu’une ... Et le soir, je m’en-dormais. Tous les jours c’était comme ça, et je n’avais aucune communication avec le monde extérieur, et je ne savais pas non plus où j’étais.

Mes ravisseurs ne m’ont pas fait du mal ni m’ont torturé. Ils m’ont donné à manger 3 fois par jour et une fois ils m’ont demandé des détails sur moi, ma famille, les endroits que j’avais visités, les gens que je connais ... J’étais leur prisonnier et j’étais assis toute la journée sur un coussin spongieux avec les mains et les jambes attachées, et quand j’étais fatigué, j’allais dormir un peu ou du

moins je m’endormais, et mes jours sont passés de cette façon.

Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez entendu parler de la mort des religieuses et d’autres personnes dans l’attaque d’Aden ?

C’était le 4 mars 2016, vendredi. Après l’adoration eucharistique et la bénédiction eucharistique du matin pour les cinq sœurs, j’ai pris mon petit déjeuner. Ensuite, j’ai passé quelque temps dans la chapelle dans la prière personnelle. À 8h40, juste à l’exté-rieur de la maison des sœurs, j’ai entendu un coup de feu et, presque immédiatement après, un des attaquants m’a bloqué les mains et j’ai lui dit d’être indien. Il m’a mis sur une chaise, près de la salle de sécurité, près de la porte principale de l’institut. Les sœurs étaient déjà occupées au service des personnes âgées. Le chef des assaillants est allé là où elles travaillaient et il est revenu avec deux sœurs ; puis il est retourné cher-cher et il est revenu avec deux autres sœurs, et il les a laissées près de la porte principale. Il est allé encore chercher la cinquième sœur, mais il n’a pas réussi à la trouver. Alors il est revenu à la porte principale, où il avait laissé

Aux mains des Terroristes

Avant son enlèvement

Entretien avec Père Tom

Père Tom Uzhunnalil a répondu à des questions exclusives pour ANS.

Par Don Harris Pakkam, SDB

Le salésien missionnaire indien Père Tom Uzhunnalil, saisi au Yémen en mars 2016, a été libéré le 12 septembre. La libération et la livraison ont eu lieu par un opérateur humanitaire, en communication et en liaison avec le Sultanat d’Oman, et grâce aussi à l’engagement personnel du Pape François qui y a mis toute son influence.

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Reçu par le Pape François au lendemain de sa libération

Lors de sa libération

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les deux sœurs, les a portées hors de ma vue et il a tiré dessus d’elles ; il est revenu et a pris les deux autres sœurs qui étaient proches de moi et il a tiré dessus. Tout cela s’est produit à l’intérieur de l’institut. Je n’ai prié que Dieu d’être miséricordieux envers les sœurs et avoir pitié des persécuteurs. Je n’ai pas pleuré ni j’ai eu peur de la mort.

Puis il m’a pris et m’a mis dans le coffre de la voiture, qui était garée près de l’institut des sœurs, et a fermé la trappe. Puis il est entré dans la chapelle de la maison, a pris le tabernacle avec le Saint Sacrement et il l’a jeté dans le coffre de la voiture où j’ai été enfermé. Et ils m’ont enlevé de cette façon.

J’ai senti une grande angoisse. J’ai prié Dieu d’être miséricordieux envers les sœurs et d’autres victimes et de pardonner aux meurtriers. J’ai prié au Seigneur de me don-ner la grâce et la force d’accepter sa volonté et de rester fidèle à Dieu, afin que je sois fidèle à la mission pour laquelle il m’a voulu ici sur cette terre.

Combien la vie de prière et le charisme salésien vous ont-ils aidé dans votre expérience de prisonnier ?

La plupart du temps, quand j’étais réveillé, jour ou nuit, était consacrée à la prière. Je commençais la journée avec l’Angélus, suivi d’un Notre Père et d’une Ave Maria pour cha-cune des sœurs tuées, et je continuais à prier pour ma Province, la Congrégation, la paroisse

et la famille, en me rappelant combien de per-sonnes et d’intentions j’ai pu et en priant pour eux. J’ai aussi prié pour mes ravisseurs, demandant au Seigneur de les pardonner et de les convertir. Je n’avais pas d’hosties ni de vin, pas de missel ou lectionnaire, mais je célébrais la messe spirituellement tous les jours. Je l’ai offert au Seigneur tous les jours, et pour les lectures, je me souvenais de quelques épi-sodes de l’Ancien ou du Nouveau Testament, et pour l’Évangile, un miracle, une parabole ou un épisode dans la vie de Jésus et je médi-tais sur eux. J’ai aussi prié pour tous les salé-siens morts, ma famille, les paroissiens et toutes les personnes que je connaissais. J’ai continué à prier pour de nombreuses inten-tions. J’ai aussi prié pour ma libération, si elle avait été la volonté du Seigneur. J’ai souvent prié le chapelet aussi. Parfois, cependant, je ne pouvais pas prier parce qu’ils parlaient en arabe et je ne pouvais me concentrer sur rien dans mon esprit.

Comment ont été effectués les tournages des vidéos ?

Tout était bien conçu. Ils m’avaient dit d’avance qu’ils auraient fait un appel vidéo pour obtenir une rançon, je ne pouvais faire que les obéir. Ils ont trébuché et ont fait des bruits comme s’ils me frappaient, mais jamais ils m’ont fait du mal.

Ils espéraient que ces vidéos conduiraient rapidement au paiement de la rançon.

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Aden, j’ai pesé 82 kg, lorsque j’ai été pesé après ma sortie, j’ai atteint 55 kg. Mainte-nant, je reprends. Je suis sûr que j’irais bien, parce que la grâce de Dieu et les prières de tant de personnes m’aident.

Pour l’avenir, je n’ai d’autres projets que de faire la volonté de Dieu, qui sera exprimée à travers mes Supérieurs dans la Congré-gation Salésienne. Certainement je voudrais revenir en Inde et remercier tous et ren-contrer tous mes gens, mais j’attendrai que les médecins disent que je peux voyager. Cela peut prendre du temps et je suis prêt à attendre encore un peu.

ANS (Agence de Nouvelles Salésiennes)

Le Supérieur Général, le Recteur Majeur, lui remet sa propre croix.

W

Comment vous sentez-vous maintenant que vous avez été libéré ?

Le Seigneur m’a fait un grand miracle et m’a donné une autre vie. S’il m’a sauvé, cela signifie qu’il a encore un plan pour moi et qu’il veut que je sois en vie pour Lui et que je sois un témoin. Je veux remercier le Dieu tout-puissant, les autorités de l’Église en Inde et le Vatican, la Congrégation salésienne, ma famille et toutes les personnes qui ont prié pour ma libération. Certes, c’est grâce aux prières que ma vie a été épargnée.

Comment vous sentez-vous après avoir rencontré le Saint-Père ?

C’est une autre grande grâce qui m’a été accordée à cause de mon emprisonnement. J’ai pleuré profondément devant lui, j’ai par-tagé mon expérience avec lui. Il était si empathique, compatissant et préoccupé par moi et il a embrassé deux fois mes mains. Je n’aurais rien attendu de cela, j’ai eu une nouvelle vie et j’ai demandé au Saint-Père de remercier tous les gens pour les prières offertes en ma faveur dans le monde entier.

Quels sont vos prochains projets ? Voulez-vous revenir en Inde maintenant ?

À l’heure actuelle, je me sens physi que-ment faible, mais avec les médicaments et la nourriture, je commence à me sentir mieux. Je dois faire des examens médicaux et j’espère revenir bientôt. Quand j’étais à

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Le pape émérite lit, prie, reçoit des visiteurs, explique Mgr Gänswein

La journée du pape émérite Benoît XVI « commence par la messe, tous les jours à la même heure », a indiqué son secrétaire per-sonnel Mgr Georg Gänswein. Il a évoqué le « rythme de vie » du pape émérite à l’an-tenne de Radio Vatican en allemand le 19 mars 2017. « Le pape Benoît est de bonne humeur ! » a-t-il assuré.

Le pape émérite « lit, il prie, il écoute la musique, il a des visiteurs, a raconté son secrétaire, chaque jour il marche également un peu (en priant) le chapelet ». « L’orga nisa-tion concrète de la journée » de Benoît XVI « est très claire », dit Mgr Georg Gänswein, qui est aussi préfet de la Maison pontificale.

« Tous les dimanches », il « fait une belle prédication » pour son entourage. « Il aime bien avoir un cahier de prédication sur lequel il prend des notes, mais il prêche librement, a ajouté Mgr Gänswein. Et nous essayons de garder ce qu’il dit. »

« De temps en temps » le pape émérite fait « une visite » et il a souvent des visiteurs : « des personnes de différentes nations, d’âges différents, de professions diffé-rentes (…). Pas seulement des personnes qu’il a connues dans le passé, mais aussi d’autres qui ont fait sa connaissance au cours de l’année ou même qui ne l’ont encore jamais rencontré. Il y a tellement de

demandes… Il faudrait qu’il fasse des heures supplémentaires ! »

Dans la lecture, « ses intérêts sont très vastes », a noté Mgr Gänswein : « il reste un théologien – mais il ne lit pas que de la théologie ». « L’Osservatore Romano (en ita-lien) est l’une de ses lectures, chaque jour, poursuit-il, et il lit aussi d’autres choses pour s’informer et savoir ce qui se passe dans le monde. »

Le pape regarde aussi la télévision. « Quand son frère est là, les nouvelles sont en allemand, a raconté son secrétaire. Quand son frère n’est pas là, il regarde – puisqu’il vit en Italie – les nouvelles en italien. »

Zenit.org

Comment un pape éméritepasse sa journée

La journée de Benoît XVI « commence par la messe, tous les jours »

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Comment un pape éméritepasse sa journée

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champ pour pouvoir lui payer ses études en ajoutant : « Si j’étais mort, vous auriez bien trouvé les sous pour mes funérailles. S’il vous plaît, utilisez cet argent pour mes études. »

Zeman conservera toujours cette même détermination : lorsque le régime communiste s’instaure en Tchécoslovaquie et persécute l’Église, le P. Titus prend la défense de la place du Crucifix dans les lieux publics (1946), payant son engagement de son renvoi de l’école où il enseignait. Échappé providentiel-lement à la dramatique « Nuit des barbares » et à la déportation des religieux (13-14 avril 1950), il décide de franchir avec les jeunes Salésiens le Rideau de fer, en direction de Turin où l’accueille le Recteur Majeur, le P. Pierre Ricaldone. Après deux passages réussis (été et automne 1950), l’expédition échoue en avril 1951. Le P. Zeman subit alors une première semaine de tortures puis dix mois de déten-tion préventive, toujours atrocement torturé, jusqu’au procès du 20-22 février 1952. Il sera alors condamné à douze années de détention (1952-1964) et presque cinq années de liberté conditionnelle, toujours surveillé par des espions et persécuté (1964-1969).

En février 1952, le Procureur Général requiert à son encontre, pour espionnage, haute trahison et traversée illégale des fron-tières, la peine de mort, commuée en 25 ans de détention dure et sans sursis. Le P. Zeman est cependant fiché comme « homme destiné à l’élimination » et fait l’expérience de la vie des camps de travaux forcés. Il est contraint à la manipulation sans protection de l’uranium radioactif ; il passe des centaines de jours en cellule d’isolement, avec une ration de nourri-ture six fois moindre que celle des autres déte-nus. Il tombe gravement malade, atteint d’affections cardiaques, pulmonaires et neuro-logiques. Le 10 mars 1964, ayant effectué la moitié de sa peine, il sort de prison, en liberté

FIGURE SALÉSIENNE 11 LE PÈRE

Titus Zeman (1915-1969)

À l’occasion de la béatification du Vénérable Titus Zeman, SDB, qui a eu lieu le 30 septembre à Bratislava (Slovaquie), le Recteur Majeur, le P. Ángel Fernández Artime, a envoyé une lettre à tous les Salésiens du monde et aux membres de la Famille Salésienne. Voici un extrait de cette lettre qui esquisse l’histoire du nouveau Bienheureux, victime martyre du commu-nisme de l’ex-Tchécoslovaquie.

« Titus Zeman naît à Vajnory, près de Bratislava (Slovaquie), le 4 janvier 1915, aîné de dix enfants d’une famille plutôt humble. À l’âge de 10 ans, il guérit de manière inattendue par l’intercession de la Vierge Marie, et lui promet d’« être son fils pour toujours » et de devenir prêtre salésien. Il réalise ce rêve en 1927, après avoir résisté pendant deux ans à l’opposition de sa famille à qui il avait demandé de vendre un

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conditionnelle pour une période de 7 ans. Il est physi quement méconnaissable et vit une période de souffrance intense, spirituelle aussi à cause de l’interdiction qui lui a été infligée d’exercer publiquement le ministère sacerdo-tal. Il meurt après avoir été amnistié, le 8 jan-vier 1969. …

Tandis que je partage avec vous la joie de l’Église et de la Famille Salésienne de Slovaquie, j’invite toutes nos communautés et les Groupes de la Famille Salésienne à célé-brer dignement la mémoire du nouveau bien-heureux, à connaître le témoignage de son martyre et à invoquer son intercession pour la persévérance et la fécondité des vocations.

Que Notre Dame Auxiliatrice, à qui le jeune Titus a promis d’être « son fils pour toujours ! », bénisse et accompagne de sa maternelle présence le chemin vocationnel de chacun de nous. »

CLa prière du cœurLa prière du cœurUn fermier indien se rend dans une grande ville pour le marché.

Le soir, alors qu'il s'apprête à prier, il s'aperçoit qu'il a oublié son livre de prières. Alors il se tourne, de tout son cœur, vers le Seigneur : « Ma mémoire est si faible que je ne peux dire une seule prière sans mon livre ! Alors, voici ce que je vais faire ce soir : très lentement, je vais réciter cinq fois les lettres de l'alphabet. Et toi, Seigneur, qui connais toutes les prières, tu mettras toutes les lettres ensemble pour former cette prière dont je ne me souviens plus. »

Le Seigneur dit : « De toutes les prières entendues, celle-ci est la plus belle et la meilleure ; car elle est vraiment sortie d'un cœur simple et sincère ! »

Jean-Emmanuel et Laure-HélèneDBA

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Depuis les débuts, l’oratoire est, pour Don Bosco et pour ses jeunes, une oasis dans le désert de la ville industrielle qui se développe tout autour. Pas tellement une manière de se retrouver, mais plutôt une manière d’être, un style. Les jeunes s’y retrouvent chaque dimanche : ils jouent, ils font du bruit, ils s’amusent et prient ensemble. La revue « Notizie », magazine de la Région Piémont, dédiant un approfondis-sement de cette réalité à l’occasion du bicentenaire de Don Bosco, en a parlé avec le P. Mauro Zanini, directeur de l’Oratoire Don Bosco d’Asti.

Que représente aujourd’hui l’oratoire salésien au Piémont ?

C’est encore une maison, une cour et une église qui accueillent et aident à faire croitre les jeunes et leurs familles. C’est un endroit

où on se sent aimés et où on apprend à aimer, une manière propre aux jeunes pour vivre leur appartenance à l’Église qui accueille, qui aide à cheminer dans la foi et rend les jeunes protagonistes et non pas spectateurs de leur propre vie.

Qui sont les jeunes qui jouent et grandissent dans les cours salésiennes ?

Ils appartiennent toujours davantage à des cultures et couleurs diverses. En beau-coup de cas, ils vivent des situations de pauvreté et ils arrivent à l’oratoire par des nombreux chemins et avec des motivations différentes : notre travail est celui de cher-cher à les rendre plus « riches » et les aider à découvrir les talents et les ressources qu’ils possèdent.

Qu’y a-t-il de changé dans l’oratoire par rapport au vivant de Don Bosco ?

Les personnes sont changées ainsi que le contexte où elles vivent. La richesse et la pau-vreté existaient alors comme aujourd’hui, même si avec des connotations diverses. Apparemment intégrés et « connectés » au monde, un grand nombre de jeunes tendent toujours plus à s’isoler et se marginaliser et, comme pour Don Bosco, nous aussi nous devons nous « déranger » pour aller à la ren-contre des jeunes là où ils sont.

ANS

L’oratoire, UNE OASIS DE PAIX

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Chapala: délégations ÉU-Est et Canada

Sr. Leslye traite de la formation initiale

Un groupe joyeux, dynamique, fraternel

Flash sur GuadalajaraFlash sur Guadalajara

Lieu de rencontre: Maison Nazareth

La délégation canadienne avec Noémi (centre), Sr. Leslye ( dr.) et Francisco (3e g.)

Chapala: spectacle pendant le diner

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ainsi que Sr. Leslye Sandigo, fma, déléguée mondiale, le délégué mondial sdb, Don Giuseppe Casti, lui, ayant été retenu à Rome par affaires urgentes. Le conseiller mondial pour notre région, Francisco Burciaga, et le coordinateur provincial de Guadalajara, Alejandro Corona, et leur vaillante équipe avaient soigneusement planifié la rencontre.

Le thème de la rencontre était : « Nous sommes famille, frères et sœurs coopéra-teurs, sans frontières. » Les conférences et ateliers étaient centrés sur la formation et sur l’encyclique du Pape François, Amoris Laetitia. En voici quelques titres :

– L’expér ience fami l ia le de Jésus de Nazareth (Juan J. Bartolomé, sdb)

– La Famille, école d’amour, de vocation et d’humanisation (Beatriz Gil).

– Réalité et défis de la famille (Martin Calderón)

– Nous sommes famille : chaque foyer, une école de vie et d’amour (Noemi Bertola)

– Coopérateurs Salésiens : frères dans la foi (p. Alejandro Zepeda)

Il y eut d’agréables moments de fraternité. Lors des repas et des pauses-santé, bien sûr, mais aussi lors d’une soirée folklorique samedi soir. Chaque pays était invité à pré-senter un aspect de sa culture. Un autre moment agréable fut la promenade touris-tique à Chapala sur les rives du lac portant le même nom, le plus vaste du Mexique. Ces photos se veulent un hommage visuel et un mot de reconnaissance à l’hospitalité et la fraternité que nous avons rencontrées chez des sœurs et frères en Don Bosco.

Guadalajara, Mexique : rencontre

des salésiens coopérateurs

Guadalajara, Mexique : rencontre

des salésiens coopérateurs

Du 24 au 27 août avait lieu à Guadalajara au Mexique la 4e rencontre des conseils provinciaux des salésiens coopérateurs de la Région InterAmérique. Cette région de l’Association des Salésiens Coopérateurs comprend tous les pays allant du Canada jusqu’à Panama, y compris les Antilles. La composition des régions SC dans le monde est généralement la même que pour la Congrégation des salésiens. Toutefois pour la région InterAmérique, ce n’est pas tout à fait le cas puisque celle des salésiens (SDB) comprend en plus les pays suivants de l’Amérique du Sud, c.-à-d. le Venezuela, la Colombie, l’Équateur, la Bolivie et le Pérou.

Quelque 80 participants se retrouvèrent à la Maison Nazareth pour des activités plutôt intenses. La délégation du Canada était composée de Rosa D’Addario, coordinatrice nationale, Pierre Larocque, administrateur, tous deux de Montréal, Carla Comin, de Surrey, BC, conseillère pour la formation, et le p. Roméo Trottier, délégué national sdb. La province USA-Est était représentée par Jim Dolan et son épouse Paula, Ana D. Alvarado et le p. Thomas Dunne, délégué provincial sdb. La coordinatrice mondiale, Mme Noemi Bertola était venue de Rome,

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NOTRE ÉTÉ AU NOM DE MARIE

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« C’est elle qui a tout fait », disait Don Bosco.

Je suis convaincu que la Sainte Vierge « continue à tout faire ».

C’est elle qui nous donne Jésus et, par sa présence et avec son aide, elle nous pousse tous à vivre toujours dans une foi profonde.

Dans notre hémisphère, l’été est presque synonyme de « vacances ». Je pense à de nombreux Salésiens et à leurs collaborateurs qui, en cette période, organisent toutes sortes d’activités de vacances pour les jeunes. C’est magnifique de penser qu’au cœur de cette période, il y a la très belle fête de l’Assomption de Marie au ciel.

Et j’ai pensé à une vieille histoire qui parle d’un Maître qui, se penchant à sa fenêtre donnant sur la place du marché, vit un de ses élèves, un certain Haikel, qui se hâtait, tout affairé. Il l’appela et l’invita à le rejoindre :

— « Haikel, as-tu vu le ciel ce matin ?

— Non, Maître.

— Et la route, Haikel ? L’as-tu vue, ce matin ?

— Oui, Maître.

— Et maintenant la vois-tu encore ?

— Oui, Maître, je la vois.

— Dis-moi : qu’y vois-tu ?

— Des gens, des chevaux, des charrettes, des marchands qui s’agitent, des paysans qui se réchauffent, des hommes et des femmes qui vont et viennent, voilà ce que je vois.

— Haikel, Haikel, l’avertit le Maître avec bienveillance, dans cinquante ans, dans deux fois cinquante ans, il y aura toujours une route comme celle-ci et un autre mar-ché semblable à celui-ci. D’autres voitures amèneront d’autres marchands pour acquérir et vendre d’autres chevaux. Mais je n’y serai plus, toi non plus. Alors, je te le demande, Haikel, pourquoi cours- tu si tu n’as même pas le temps de regarder le ciel ? »

Le voilà, le don de Marie en cette fête de son Assomption : l’invitation à regarder le ciel. Nous ne pouvons pas oublier les pre-miers mots écrits par Don Bosco dans le

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Manuel La Jeunesse Instruite : « Ouvre tes yeux sur les beautés du monde et regarde tout ce qui existe au ciel et sur la terre. »

Les fêtes de Marie, organisées en de nom-breuses parties du monde, sont des guides pour la vie et des invitations pressantes à ne pas oublier le ciel, même au cœur de nos activités nombreuses et agréables, au milieu de la détente et de la nature.

La « disciple missionnaire »

Il y a peu, je me trouvais au Mexique. Le 11 mai, j’ai eu la grâce de présider le pèlerinage annuel de la Famille Salésienne mexicaine et la messe solennelle dans l’Insigne Basilique Nationale de la Vierge de Guadalupe. Une fois encore, j’ai pu voir, sentir et toucher du doigt la foi du peuple de Dieu et son amour pour la Madone, Mère de Jésus et notre Mère.

Et le soir, un cadeau plus spécial encore nous attendait : l’opportunité de visiter la petite pièce qui conserve l’image de la Vierge, et pouvoir ainsi la contempler de près et même de la « toucher ». Là se trouve ce fameux tissu en fibres végétales prove-nant de l’agave, appelé tilma, une sorte de pèlerine dont se revêtaient les indigènes simples de cette région dans les années 1500.

Vous connaissez tous plus ou moins l’histoire ; donc je n’en dis pas plus. Mais depuis 1531, l’icône de la Mère du Dieu Vivant s’est miraculeusement imprimée d’une manière absolument inouïe dans un tissu qui ne dure habituellement pas plus d’une vingtaine d’années, et encore, quand il est très bien entretenu. Et celui de Guadalupe a plus de 500 ans d’âge. Ce « Prodige de Guadalupe », comme on l’ap-pelle, consiste en une série de signes (la conservation du tissu, les couleurs, etc. mais

aussi la foi et la dévotion du peuple) qui mettent en évidence la proximité, la pré-sence, la tendresse, la maternité et l’aide de Marie, la Mère de Jésus avec le peuple de Dieu, et qui s’étend à tous les peuples et cultures du monde. Soit au Tepeyac, la col-line où Elle est apparue à l’Indigène saint Juan Diego, soit en tout autre point de la terre où elle a voulu être présente de diffé-rentes manières, surtout dans la foi de ses enfants, sa présence, sa proximité et son aide se font sentir, et nous poussent tous à vivre dans une foi profonde.

Marie, dans le « Prodige de Guadalupe », depuis 500 ans jusqu’à aujourd’hui, a voulu apparaître comme Mère qui porte en son sein « le Dieu Unique et Véritable, l’Auteur de la vie ». Elle, l’humble servante, se pré-sente toujours en lien avec Lui, son Fils, le Fils de Dieu. Elle ne veut donc pas appa-raître seule, mais se montrer en voulant l’annoncer Lui, en voulant le « montrer » Lui. Voilà comment elle se manifeste en tant que disciple missionnaire qui donne Jésus aux peuples, à nous aujourd’hui, et à chaque fils et fille de Dieu vivant sur cette terre.

De la coupole de la basilique

Notre-Dame de Guadalupe est « notre » Auxiliatrice qui se fait proche de tout homme et de toute femme et qui « montre » Jésus. Sur la colline du Tepeyac, elle portait Jésus en son sein, non pas pour elle-même mais pour le faire connaître. Au Valdocco, dans le magnifique tableau de Lorenzone peint selon les indications de Don Bosco, elle porte son enfant sur son bras pour le donner, pour le montrer, pour le donner à voir.

Une semaine après, j’ai pu célébrer la fête de Notre Dame Auxiliatrice au Valdocco, avec des milliers de fidèles venus de tous les coins d’Italie et du monde. J’ai éprouvé la

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même émotion qu’à Guadalupe, avec une tonalité toute salésienne, parce qu’Elle, la Mère, est invoquée et acclamée sous le nom si cher à Don Bosco, sur les terrains de jeu où vécurent, jouèrent et cheminèrent jusqu’à la sainteté Dominique Savio, Michel Rua, Philippe Rinaldi, Don Bosco, les innom-brables jeunes de l’Oratoire et les premiers Salésiens.

J’imagine facilement un pont invisible entre Guadalupe et le Valdocco. Au Valdocco nous avons prié pour les Mexicains que j’avais rencontrés à Guadalupe. Je le leur avais promis, et lorsque je leur ai fait cette promesse, la Famille Salésienne de Guadalupe a applaudi longuement et chaleureusement.

Au Valdocco, j’ai clairement compris ces paroles de Don Bosco : « C’est Elle qui a tout fait », et je sais avec certitude que la Vierge Marie « continue à tout faire ».

Du Tepeyac, de la coupole de la Basilique, des nombreuses églises que les Salésiens lui ont consacrées en Afrique, Marie veille sur tous les jeunes et les Salésiens du monde, pour que personne ne rate le chemin du ciel : c’est là que Don Bosco nous attend tous.

Don Angel Fernández Artime, Recteur Majeur

CLa Parole de Dieu

« n’est pas une cage ou un piège, mais une graine »Angélus du 16 juillet 2017

La Parole de Dieu « n’est pas une cage ou un piège, mais une graine qui peut porter du fruit… si nous l’accueillons », a souligné le pape François lors de l’angélus du 16 juil-let 2017, place Saint-Pierre.

Introduisant la prière mariale, le pape a médité sur l’Evangile du jour, la parabole du semeur. Il a notamment mis en garde contre « le cœur superficiel, qui accueille le Seigneur, veut prier, aimer et témoigner, mais ne persévère pas, se lasse et ne “décolle” jamais… un cœur sans épaisseur, où les cailloux de la paresse l’emportent sur la bonne terre, où l’amour est inconstant et passager. Mais celui qui accueille le Seigneur seulement quand cela lui va, ne porte pas de fruit ».

Le pape a encouragé à un examen de conscience : « Demandons-nous si notre cœur est ouvert pour accueillir avec foi le grain de la Parole de Dieu. Demandons-nous si en nous les pierres de la paresse sont encore nombreuses et grandes ; identifions et appelons par leur nom les ronces des vices. Trouvons le courage de faire un bon assainissement du terrain, un bel assainisse-ment de notre cœur, en portant au Seigneur dans la Confession et dans la prière nos pierres et nos ronces ».

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VIEVIEau Salésiende Sherbrooke

Accueil 2e Sec. au Camp Savio

Acti-Santé: sortie en vélo

Matinée WIXX: 5e et 6e, invités du Salésien au Centre Québecor

Moniteurs de Bosco bicycle 2017,

invités de la communauté

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Nouveau supérieur salésien des États-Unis-est et Canada

Le 29 juillet s’est déroulée la cérémonie de l’installation du nouveau Supérieur de la Province Salésienne des États-Unis est et Canada, le P. Timothy Zak. Présents à la cérémonie : le P. Timothy Ploch, conseiller pour la Région Inter-Amérique, le P. Fabio Attard, conseiller général pour la Pastorale des Jeunes, le P. Guillermo Basañes, conseil-ler général pour les Missions, et plus de 100 Salésiens, Filles de Marie Auxiliatrice, Salésiens Coopérateurs et autres membres de la Famille Salésienne. Le Père « Tim » succède au P. Steven Shafran qui a démiss ionné pour cause de maladie.

Les sœurs salésiennes du Canada et des États-Unis-est forment maintenant une seule province depuis le 19 août sous le patronage de saint Joseph, avec à sa tête Sr. Joanne Holloman. La Famille salésienne a exprimé sa reconnaissance à Sr. Elizabeth Purcell (2009-2017) du Canada et Sr. Karen Dunn (2011-2017) des ÉU-est pour leur ser-vice dévoué comme provinciales.

Nouveau LeadershipNouveau Leadership

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Bethléem et ce four

qui unit les chrétiens et les musulmans.

Les histoires de la coexistence entre les croyants en Christ et l’Islam. Voyage en Cisjordanie, où les salésiens accompagnent et soutiennent la population en renforçant les liens entre les deux communautés.

Par Cristina Uguccioni

Cette histoire – sur les traces de la bonne semence de la proximité d’un monde de tensions et de conflits – a commencé dans la seconde moitié du XIXe siècle lorsque le Père Antonio Belloni, prêtre de Ligurie, est allé en mission en Terre Sainte. Là-bas, il a fondé une petite congrégation engagée dans l’éducation des jeunes et il a ouvert des structures dans trois endroits. A Bethléem, il a inauguré un grand orphelinat, où les enfants commencent à vivre et étudier, et un grand four pour assurer la subsistance de l’œuvre.

Les années passent et, souhaitant assurer la continuité à sa congrégation, le prêtre commence à cultiver le désir de rejoindre les Salésiens. Il fait une proposition à son ami Don Bosco, qui accepte. En 1891, les pre-miers salésiens sont arrivés en Terre Sainte et se sont mis à travailler avec le Père Belloni.

Des nombreuses œuvres, un seul but.

Aujourd’hui en Palestine, les Salésiens (de dix nationalités) continuent à opérer dans les structures héritées par le prêtre de Ligurie et en ont fondé de nouvelles. À Bethléem, l’orphelinat, qui n’a plus d’étu-diants internes, est une école profes-sionnelle : 150 garçons âgés de 15 à 18 ans suivent les cours de trois ans, tandis que 160 des 18 à 30 ans suivent les cours d’un an. Un grand oratoire a été ouvert auquel on a ajouté un musée de berceaux de Noël et un centre artistique pour la production d’arte-facts en perles, olives et céramique, fabri-qués selon la tradition locale.

Pendant ce temps, à partir de la fin du XIXe siècle, le four continue d’offrir un bon pain. Des nombreuses activités, un seul but : éduquer les jeunes pour les préparer à faire face à la vie, renforcer les liens sociaux, soutenir la population en prenant soin de ceux qui en ont le plus besoin.

Bonnes relations

« Ici, à Bethléem, où les chrétiens représentent 33 % de la population (environ 12 000 per-sonnes), nos œuvres sont fréquentées par de jeunes chrétiens et musulmans (en majorité) et

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les gens des deux religions y travaillent. La coexistence a toujours été bonne et des relations d’amitié sincère sont nées », a déclaré le Père Piergiorgio Gianazza : 72 ans (dont 56 au Moyen-Orient) il est vice-provincial de la pro-vince salésienne du Moyen-Orient (qui com-prend 6 nations), il vit à Bethléem et enseigne la théologie dogmatique à Jérusalem, à la section affiliée à la Faculté de Théologie de l’Université Pontificale Salésienne de Rome.

Le système éducatif

Les parents musulmans inscrivent très volontiers leurs enfants à l’école salésienne, qu’ils considèrent comme un excellent centre d’éducation. « Ils se rendent compte que nous ne distinguons pas la foi et ils montrent une sincère appréciation pour le système éducatif de Don Bosco dont les piliers sont la raison, la religion et l’amour, c’est-à-dire le dialogue et la confrontation, la reconnais-sance de la dimension religieuse comme dimension constitutive de l’être humain. Un style accueillant et bienveillant dans les rela-tions », explique le père Piergiorgio. « Nos étudiants musulmans sont, à certains égards nos premiers missionnaires parmi les gens, car, grâce à leur vive expérience scolaire, ils peuvent démentir ceux qui continuent à considérer les chrétiens comme des incroyants et des colonisateurs ».

L’opérateur musulman

Parmi les membres du personnel, il y a Khader Abdel Qader Dadara : – un musul-man, 43 ans, marié et père de 5 enfants, res-ponsable du nettoyage de l’école – qui dit : « J’aime servir ici : je travaille avec un chré-tien avec qui je m’entends bien, nous nous aidons mutuellement. Malheureusement, le coût de la vie à Bethléem est élevé et pour

moi, comme pour beaucoup de mes conci-toyens, le salaire n’est jamais suffisant pour supporter les dépenses familiales. Entre les 50 employés des œuvres salésiennes, les relations sont bonnes, non conditionnées par les rôles ou par la foi professée. Le res-pect mutuel et la performance honnête des tâches sont des valeurs partagées ».

Le bon pain

Parmi les œuvres héritées par Don Belloni, il y a un four où, sous la supervision des salésiens, six personnes travaillent. Pendant longtemps, cette boulangerie a sou-tenu principalement les orphelins et les étu-diants de l’école. Elle est devenue un point de référence pour toute la population depuis la Deuxième Intifada, lorsque, en 2002, Bethléem a vécu des jours très difficiles, nous dit le Père Piergiorgio : « Notre four a réussi à fournir du pain à tous, même gratui-tement ; je me souviens qu’il fonctionnait ininterrompu, jour et nuit. Ensuite, une grande partie des gens a commencé à faire ses achats ici et 120 familles nécessiteuses dans la ville (dont nous nous occupons) reçoivent nos produits à un coût mensuel symbolique. Je suis ravi qu’à Bethléem, dont le mot en hébreu signifie la « maison du pain », il y a une boulangerie qui nourrit la population, aide les personnes les plus vul-nérables et soutient les liens entre chrétiens et musulmans ».

La situation dans la ville

Selon Khader, cette ville, qui, depuis des siècles, a été habitée par des chrétiens et des musulmans, se distingue par la tolérance, le respect, la fraternité entre les fidèles des deux religions. « Nous recherchons la compréhen-sion mutuelle et les bonnes relations de

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voisinage. Les conversations et discussions qui se déroulent entre nous ne deviennent jamais des rixes. Lorsque nous, musulmans, entendons les cloches de l’église, c’est comme si nous étions en train d’écouter l’appel à notre prière ». Et il ajoute : « Mes relations personnelles avec les chrétiens sont amicales. Nous nous respectons, parta-geons les moments de joie et de tristesse, nous essayons toujours de nous entendre et de vivre en paix ».

Les pèlerins chrétiens et la décision d’Arafat

Dans la ville, la coexistence entre les fidèles des deux religions est pacifique. Le Père Piergiorgio souligne : « Il n’y a jamais eu d’affrontements entre les deux commu-nautés ni des actes de fanatisme. Arafat a statué que dans huit villes palestiniennes – y compris Bethléem – doit toujours être élu un maire chrétien : cette décision a indubitablement favorisé les relations nor-males entre les deux communautés. Même l’afflux continu de pèlerins chrétiens, qui soutiennent l’économie locale et les nom-breux travaux éducatifs, sociaux et sani-taires construits par les chrétiens au bénéfice de la population, contribuent à maintenir un climat pacifique. Des projets intéressants ont également été lancés pour renforcer les liens et promouvoir la com-préhension mutuelle : par exemple, cer-tains intellectuels chrétiens et musulmans ont créé un groupe qui publie une revue, Al l iqà (La Rencontre), dans laquelle chaque sujet est traité d’une manière pro-fonde, des deux points de vue : c’est une initiative louable, à laquelle j’ai également participé avec des écrits. »

Le rôle des religions

« Les gens de religion différente qui vivent vraiment leur foi et réussissent à vivre ensemble dans la concorde, témoignent que les religions favorisent la fraternité et la paix », déclare le Père Piergiorgio : « Malheu-reusement, des problèmes surviennent lorsque les religions sont exploitées à des fins politiques ou économiques qui modi-fient son essence. » Khader conclut : « Je pense que la coexistence pacifique entre des personnes de différentes confessions montre au monde que le langage de l’amour, de la tolérance, du pardon et de la compré-hension évite l’extrémisme. Ici, nous nous sommes engagés à élever une nouvelle génération, plus instruite, plus consciente : les garçons et les filles peuvent marcher main dans la main. Certes, il y a des diffé-rences entre musulmans et chrétiens, mais nous avons des principes communs : la morale, la loi de Dieu » .

Source : http://www.lastampa.it/vaticaninsider/ita

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Salesian life in Canada

Vie Salésienne au CanadaVie Salésienne au Canada

Salesian life in Canada

Retraite canadienne des salésiens animée par le P. Gilles Mongeau, sj , à Caledon, ON

St Gregory, Hamilton: serious but joyful moment at camp

Bro. Branden Gordon,SDB, from Toronto,

renews his vows of religion at retreat,

his parents present

Sherbrooke: la communauté planifie l’année au Camp Savio. Excellent travail ! Suit le repas...

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• Aline Marcoux, 72 ans, décédée le 13 mai : la mère du Rév. Yves Samson (‘82), Serge (‘83) et Nancy.

• Fr. George Williams, SDB, the former English Speaking Region Councillor passed away in Manchester, England on June 6 at the age of 101. He was a member of the General Council (1971-1983), then residing in Rome.

• Maur i ce Désau te l s , 75 ans , décédé à St-Hyacinthe, le 15 juin. Il était le père de François, ancien président du C.A. du Salésien et grand-père de Philippe (2016) et de Mathieu, anciens du Salésien.

• Robert Vincent, 81 ans, décédé à Montréal le 27 juin : l’oncle de Pierre Larocque, adminis-trateur au conseil provincial des Salésiens Coopérateurs du Canada.

• Fr. Harry Peterson, SDB, 86 years old, died in Santiago, Chili, on July 2. As a young priest, he worked at St.Patrick’s High School in Sherbrooke.

• Liliane Lavallée, 75 ans, décédée à Montréal le 4 juillet ; la tante de Pierre Larocque, salésien coopérateur du Centre Ste-Claire.

• Edward Hudson, 92 years old, passed away in Mississauga, ON, on July 5. He was the father of Jill Conroy and the father- in-law of Joe Conroy, coordinator of the Toronto Salesian Cooperator Centre, both Salesian cooperators.

• Fr. Richard Cressman, SDB, 88 years old, passed away on July 3, in Tampa, FLA; he was a confrere of the Mary Help of Christians Community, Tampa.

• Fr. John DiFiore, SDB, 65 years old, passed away in West Palm Beach, FLA, on July 25.

• Victor Alois Leunens, Jr, 48 ans, décédé à Sherbrooke le 26 juillet : un ancien du Salésien (1986).

• Liliane Cusson Rancourt, 81 ans, décédée à Sherbrooke le 29 juillet. Elle fut pendant de nombreuses années secrétaire pédago gique au Séminaire Salésien, Sherbrooke.

• Marie-Louise Bertin, 85 ans, de Beresford, N.B., décédée le 7 août ; elle était la sœur de Sr. Alphonsine Roy, fma, de la communauté de Toronto.

• Fr. Romano Venturelli, SDB, 76 years old, died in Edmonton, AB on August 14 after a long illness. He was pastor of St.John Bosco Parish, Edmonton, and had been the pastor of St.Dominic Savio and then of Maria Ausiliatrice in Montreal, a parish he had founded. After the funeral at the St.Joseph Basilica in Edmonton and a memorial Mass at Maria Ausiliatrice in Montreal, he was interred at the St.Francis of Assisi Cemetery in Montreal on August 24.

• R i cha rd McLe rnon , 67 an s , décédé à Sherbrooke, le 14 août : le père d’Antoine (1997) et d’Ariane (2000), anciens du Salésien.

• Pierre Paquette, 60 ans, décédé à Sherbrooke le 18 août, Ancien du Salésien (1975), il était l’époux de Mme Johanne Duquette, secrétaire pédagogique au Séminaire Salésien, et papa de Marie-France et de Simon, anciens du Salésien.

• Olivia Theckston, 100 years old, died in Surrey, BC on August 20 ; she was a Salesian Cooperator of Our Lady of Good Counsel Centre.

• P. Adriano Bregolin, sdb, 68 ans, décédé le 23 août en Italie ; directeur de la commu nauté de Florence, il avait été le vicaire général de la Congrégation Salésienne pendant le rectorat de Don Pascual Chavez.

• Fr. Larry Lorenzoni, SDB, died on September 5, in San Francisco, CA.

• Yves Lacoste, 54 ans, décédé à Sherbrooke : père de Magalie, ancienne du Salésien.

• Sylvia Lacharité, 78 ans, décédée à Sherbrooke le 15 septembre. Salésienne coopératrice, elle était la sœur de Sr. Patricia, fma, missionnaire au Kenya, et la grand-mère de Maggie et William Cassin, anciens du Salésien.

PRIONS POUR NOS DÉFUNTS

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CARREFOUR SALÉSIEN135, rue Don-Bosco NordSherbrooke, QC J1L 1E5(Canada)

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CARREFOUR SALÉSIENest publié tous les trois moispar les Salésiens de Don Bosco.

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IMPRIMERIE H.L.N. INC.SHERBROOKE, QUÉBEC

Date de parution – octobre 2017

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