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DON JUAN REVIENT DE LA GUERRE
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DOSSIER DE PRESSE
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SOMMAIRE Communiqué de presse 3
Mot du metteur en scène 5
Entretien autour de la pièce 6
L’auteur 9
Bibliographie sélective 11
Équipe de création 12
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DON JUAN REVIENT DE LA GUERRE D’ÖDÖN VON HORVÁTH
Don Juan, héros mythique, a perdu de sa superbe. Il revient dans son pays vaincu, marqué par des bouleversements sociaux et un monde en pleine mutation. Sur sa route, il rencontre 35 personnages féminins qui n’apparaissent qu’une ou seulement quelques fois avant de disparaître. Avec son découpage cinématographique et ses 24 tableaux, la pièce présente une multiplicité de scènes formant une fresque au souffle épique. Le Groupe de la Veillée donne voix à Ödön von Horváth, auteur incontournable de la dramaturgie du XXe siècle et c’est Florent Siaud, qui avait dirigé Illusions d’Ivan Viripaev en 2015, qui raconte cette fois l’errance de ce héros désenchanté. Le Don Juan de von Horváth et ses spectres féminins Avec ses 35 personnages féminins, le monde que nous présente cette pièce embrasse tous les visages d’une Allemagne en perte de repères et qui fuit en avant, comme notre Don Juan courant vainement après un idéal dont il ignore qu’il a disparu. Il cherche obstinément la jeune fiancée qu’il a jadis abandonnée et l’entrevoit partiellement dans toutes les femmes qui croisent sa route – une artiste, une veuve, une prostituée, une serveuse …
« Don Juan est peut-être le vestige d’un monde désuet qui n’a pas de lucidité sur ce qu’est devenu le monde ? Est-ce que cela a changé ? Notre monde, sur le déclin, n’est-i l pas peuplé de Don Juan qui courent à leur propre perte. » F. Siaud
La portée politique du texte à la lumière de l’actualité Doté d’une sensibilité lucide et visionnaire, von Horváth nous rappelle qu’un peuple est une communauté d’êtres humains, d’aspirations, de trajectoires subissant les conséquences des crises sociales et économiques et qu’il convient de le penser dans cette complexité. Il invite ainsi à avoir une approche humaine de l’Histoire : les catastrophes historiques viennent des souffrances accumulées dans l’intime. Cette réflexion sur la façon dont l’individu et le peuple sont interdépendants est plus que jamais d’actualité. Pour Florent Siaud, on constate bien qu’aujourd’hui, les grandes démocraties occidentales n’écoutent plus suffisamment la réalité des classes populaires, se rendant sourdes aux tragédies invisibles de la vie quotidienne.
Une pièce chorale en 24 tableaux.
35 destins de femmes transformés
par la vie et la guerre.
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Ödön von Horváth Fils d’un diplomate austro-hongrois, von Horváth passe son enfance balloté entre différents pays d’Europe. Après ses études à Munich, il se consacre à l’écriture et s’installe à Murnau puis à Berlin où il obtient en 1931 le prix Kleist, plus haute distinction dans le domaine théâtral de l’époque, pour Légendes de la forêt viennoise. Bien que sa popularité ne cesse de croître, l’engagement politique de ses pièces suscite la colère du régime nazi. Qualifié d’ « auteur dégénéré », il est contraint à l’exil. Il rejoint alors Vienne où il achèvera certaines œuvres majeures dont Figaro divorce, Don Juan revient de guerre, Le Jugement dernier, avant de fuir la ville. Après une période d’errance à travers l’Europe, il mourra accidentellement à Paris, tué par la chute d’une branche en face du théâtre Marigny. Une équipe de création hors-pair
Pour sa toute nouvelle production, le Groupe de la Veillée a réuni une imposante équipe d’artistes. À la barre, Florent Siaud, metteur en scène finaliste aux Prix de la critique de l’AQCT, s’est entouré de concepteurs qui l’accompagnent dans la plupart de ses mises en scènes. Il dirige des interprètes que nous aurons plaisir à retrouver et d’autres à découvrir : Evelyne de la Chenelière, Kim Despatis, Maxim Gaudette, Marie-France Lambert, Danielle Proulx, Évelyne Rompré, Mylène Saint-Sauveur.
Don Juan revient de la guerre
Texte : Ödön von Horváth Traduction : Hélène Mauler, René Zahnd
Mise en scène : Florent Siaud Avec : Evelyne de la Chenelière, Kim Despatis, Maxim Gaudette,
Marie-France Lambert, Danielle Proulx, Évelyne Rompré, Mylène Saint-Sauveur Assistance à la mise en scène : Valéry Drapeau
Scénographie et costumes : Romain Fabre Éclairages : Nicolas Descoteaux
Conception sonore : Julien Éclancher Vidéo : David Ricard
Assistance aux costumes : Catherine Goerner Potvin
L'Arche est agent théâtral du texte représenté arche-editeur.com
28 février – 25 mars 2017 l Théâtre Prospero
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LE MOT DU METTEUR EN SCÈNE
Chez Ödön von Horváth, Don Juan n’est plus un aristocrate de Séville ; c’est un soldat allemand
qui sort éprouvé de la Première Guerre Mondiale. En revenant le jour de l’armistice de 1918, il
redécouvre un pays en pleine mutation, où l’on apprend le Boston et prépare le « Grand soir »,
pendant que le chômage de masse explose et que l’inflation s’envole. À travers chacune des
trente-cinq femmes qu’il rencontre sur son chemin, il perçoit la facette d’un idéal perdu : celui
de sa jeune fiancée, dont il cherche les traces dans les cendres d’une Allemagne humiliée et en
perte de repères. Classé parmi les « auteurs dégénérés » par les Nazis peu après leur
accession au pouvoir en 1933, von Horváth mêle ici l’art de croquer les scènes isolées, où
chaque personnage dévoile une blessure amère, au souffle épique du récit collectif. Par petites
touches mélancoliques, c’est le paysage d’une société bouleversée que son style
cinématographique fait ressurgir. Von Horváth nous rappelle que l’Histoire est comme une roue
qui tourne incessamment dans le même sens ; des mêmes causes, naissent les mêmes maux.
Or nous l’oublions. Nous voyons bien que les humiliations infligées par les vainqueurs en 1918
ont en partie conduit au conflit de 1939 et que, loin de les avoir méditées, nous les
reproduisons à notre époque, avec une amnésie consternante au Proche-Orient, en Grèce et
dans nos propres démocraties occidentales. En pointant ce phénomène plus que d'autres, von
Horváth nous invite à avoir une approche humaine et lucide de l'Histoire : les catastrophes
historiques viennent des souffrances accumulées dans l'intime ; ce sont elles qui nourrissent
les grands cataclysmes historiques. Son théâtre est là pour nous rappeler qu’un peuple, c'est
une coalescence d'êtres humains, d'aspirations, de trajectoires plus ou moins malmenées par
les décisions politiques et les crises économiques et qu’il convient de le penser dans cette
complexité. Aborder le théâtre de von Horváth aujourd’hui nous incite non pas seulement à
constater l’arrivée de la catastrophe ; dans le marasme ambiant, il nous donne à voir sa genèse
pour nous donner encore une chance, à nous, d’y échapper par un sursaut de clairvoyance.
Florent Siaud
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ENTRETIEN AUTOUR DE LA PIÈCE
- Valéry Drapeau : les pièces d’Ödön von Horváth (1901-1939) ont longtemps été méconnues du public français et québécois…
Florent Siaud : Et pourtant, c’est un auteur incontournable de la dramaturgie du XXe siècle !
D’ailleurs, au cours des dernières décennies, ses pièces, en particulier Casimir et Caroline,
Figaro divorce, Don Juan revient de la guerre, Légendes de la forêt viennoise, ont conquis les
grands théâtres européens. Peu à peu, son œuvre s'est à nouveau imposée pour ce qu'elle est :
une proposition singulière hantée par les remous caractéristiques des années 1920 et 1930. La
dramaturgie de Brecht, qui lui est en partie contemporaine, l'a peut-être passagèrement
éclipsée. Pourtant, l'écriture insidieuse et amère de von Horváth mérite de revenir sur le devant
de la scène, ne serait-ce que pour son étrange souffle mélancolique et sa lucidité aveuglante. Il
se distingue par sa capacité à forger des formes inédites, comme ce Don Juan revient de la
guerre, texte dans lequel un héros mythique mais fatigué rencontre 35 personnages féminins
qui n’apparaissent qu’une ou seulement quelques fois avant de disparaître. Dans ce scénario
fragmenté, on sent l’influence cinématographique : la multiplicité des scènes compose
progressivement une fresque au souffle épique, où les plans se succèdent pour donner accès à
l’âme désemparée de toute une civilisation en déclin.
- Quelle est la nécessité de présenter cette pièce aujourd’hui ?
Ce qui est frappant, c’est qu’écrivant cette pièce en 1937, von Horváth n’a pas choisi de parler
de l’Allemagne malmenée par Hitler mais au sortir de la Première Guerre Mondiale. Elle est alors
non seulement vaincue mais aussi humiliée par les conditions infamantes du Traité de
Versailles, prévoyant la réduction drastique de ses forces militaires, l’occupation dégradante
par l’ennemi d’une partie de son territoire et le paiement aux vainqueurs de « réparations »
pharamineuses. En optant pour ce contexte, von Horváth a sans doute voulu aider ses
contemporains de 1937 à penser l’Allemagne hitlérienne à la lueur du contexte qui l’a
enfantée : l’après-guerre, une société déboussolée, la conjoncture économique
catastrophique.
C’est en cela que ce texte me semble capital pour nous. L’Histoire est comme une roue qui
tourne incessamment dans le même sens ; des mêmes causes, naissent les mêmes mots. Or
nous l’oublions. Nous voyons bien que les erreurs commises par les vainqueurs en 1918 ont en
partie conduit au conflit de 1939 et que, loin de les avoir méditées, nous les reproduisons à
notre époque, avec une amnésie consternante.
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- Parallèlement à cette facette sombre d’une Allemagne déchue, von Horvath dévoile celle d'une société en pleine effervescence…
Cela reflète le paradoxe qui caractérisait l’Allemagne de l’époque : tout le monde marchait vers
le gouffre sans le savoir, et parfois avec une insouciance débridée. Le tout, dans le bruit
chaotique de la ville moderne. Les tramways et les trains se développent et facilitent les trajets,
des foules substantielles se croisent sans se regarder dans les artères de villes qui se
modernisent, on redécouvre la danse, on flirte sans conséquence, on va au spectacle ou au
cinéma. Le temps s’accélère, la vitesse impose sa loi, le bruit s’intensifie, mais on discerne de
moins en moins l’horizon, le futur. Avec ses 35 personnages féminins et ses 23 scènes
hachurées, le monde que nous présente Don Juan revient de la guerre, embrasse tous les
visages d’une Allemagne polyphonique et illisible, où l’illusion règne en maîtresse. Entre le gris
mois de novembre de l’armistice de 1918, la sensualité des années folles et les vertiges de
l’inflation, l’Allemagne ne sait plus sur quel pied danser. Elle fuit en avant, comme notre Don
Juan qui court après un idéal dont il ne sait pas qu’en fait, il est mort !
- Comment as-tu choisi de représenter cette contradiction à travers la scénographie, la vidéo, les lumières et le son ?
Avec les concepteurs, nous avons travaillé à rendre sensible ce mouvement caractéristique de
l'époque qu'on voit dans les films des années 1920. Écho à ces sensations, c’est finalement un
espace étiré et courbe qui s’est imposé : il va donner l’impression d’agrandir la salle pour
laisser aux personnages la possibilité de venir d'horizons opposés pour mieux se croiser.
- Tu parlais de Brecht, un point qu’ils avaient pourtant en commun, c’est bien cette méfiance des grandes masses et de ses représentations…
Ils s'inscrivent dans une lignée dramaturgique assez proche. Leurs écritures ont en commun de
ne pas séparer la notion d’individu de celle de masses. Elles les articulent de façon dialectique,
en nous disant en substance : un peuple c'est un ensemble de douleurs intimes et de destins
individuels intriqués ensemble dans un devenir commun. En pointant ce phénomène plus que
d'autres, von Horváth nous invite à avoir une approche humaine de l'Histoire : les catastrophes
historiques viennent des souffrances accumulées dans l'intime ; ce sont elles qui nourrissent
les grands cataclysmes historiques. Cette réflexion sur la façon l'individu et le peuple sont
interdépendants est plus que jamais d'actualité. Le théâtre de von Horváth est là pour nous
rappeler qu’un peuple, c'est une coalescence d'êtres humains, de trajectoires plus ou moins
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malmenées par les décisions politiques et les crises économiques et qu’il convient de le penser
dans cette complexité. Sans quoi, le pire peut vite se retrouver à nos portes.
- Le texte contient 35 personnages féminins, pour 6 comédiennes dans le cas de ta présente mise en scène. Comment as-tu choisi de les partager ?
Dans sa préface, von Horváth est clair : il n'a pas l'illusion que ses 35 personnages féminins
seront interprétés par 35 comédiennes différentes. Il cherche de la diversité mais aussi des
types, des profils qui reviennent comme un fil invisible. Chaque comédienne est distribuée
dans 4 à 6 rôles. Bien sûr, nous cherchons pour chaque personnage une couleur, une vérité
émotionnelle. Cet objectif sera appuyé par les multiples changements de costumes. Au fond,
cette diversité de femmes joue une seule et même tragédie, qui achemine Don Juan vers sa
mort. Elles incarnent la notion d'une fatalité suivant inéluctablement son cours. C'est pour cela
que je leur ai confié certaines phrases menaçantes, énoncées de façon simultanée et chorale.
Dans les petites histoires peut alors surgit les avertissements tragiques du chœur grec.
- Qu'en est-il de cette surexposition féminine, par rapport à la seule figure masculine du texte ?
Dans ce texte, les femmes incarnent pour moi l'Allemagne nouvelle ; cette catégorie de la
population qui, avec la conscription et l'embrigadement des hommes sur le front, est passée du
foyer à l'usine, aux postes syndicaux et même aux fonctions médicales de premier plan. Ces
femmes-là, c'est la société contemporaine des années 1920, revisitée par une figure lunaire
surgie des restes de l'Ancien Monde : Don Juan. Sa mise en contact avec les femmes met en
lueur l'épuisement d'un système impérialiste à bout de souffle, en ruine, orgueilleux, aveugle.
Pour moi, le Don Juan de von Horváth incarne à lui tout seul ce déclin de l'Occident.
- Pourquoi l’auteur aurait-il choisi le cas de cette figure masculine populaire, plutôt qu’une autre, pour montrer la perte de tout un empire ?
Parce que Don Juan, chez Molière, Mozart ou Tirso de Molina, incarne par excellence
l'aristocrate condescendant, n'utilisant autrui que pour assouvir ses pulsions et sa soif de
pouvoir sur les êtres ; Don Juan, c'est la classe dominante, le privilège, et le pouvoir fondé sur
un système politique fonctionnant par hérédité. C'est bien tout cela que le personnage de Don
Juan représente historiquement. Il est le vestige d’un monde désuet qui n’a pas de lucidité sur
ce qu’est devenu le monde. Est-ce que cela a changé ? Notre monde, sur le déclin, n’est-il pas
peuplé de Don Juan qui courent à leur propre perte ?
Entretien réalisé le 3 décembre 2016.
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L’AUTEUR ÖDÖN VON HORVÁTH
Ödön Joseph von Horváth naît le 9 décembre 1901 à Susak,
dans la banlieue de Fiume (aujourd’hui Rijeka) en Croatie.
Son père est attaché au consulat royal d’Autriche-Hongrie. Sa
mère est issue d’une famille de médecins militaires. A en croire
Horváth lui-même, il est « un mélange typique de cette vieille
Autriche-Hongrie : hongrois, croate, tchèque, allemand – il n’y a
que la composante sémite qui me fasse, hélas, défaut. » En 1902, la famille s’installe à
Belgrade, où son frère voit le jour un an plus tard. En 1908, les von Horváth rejoignent Budapest.
Ödön y est d’abord élevé en langue hongroise par des précepteurs puis lorsque son père est
nommé à Munich, il reste seul à Budapest comme interne de l’école de l’archevêché. Il y reçoit
une éducation religieuse très poussée et ne rejoint sa famille qu’en 1913. Ses mauvais résultats
et ses conflits avec son professeur de religion entraînent un changement d’établissement, puis
un redoublement. « Pendant ma scolarité, note Horváth, « j’ai changé quatre fois de langue
d’enseignement, et à presque chaque classe j’ai changé de ville. Le résultat était que je ne
maîtrisais aucune langue parfaitement. Quand je suis venu en Allemagne pour la première fois,
je ne pouvais pas lire les journaux, ne sachant pas les lettres gothiques, bien que ma langue
maternelle fût l’allemand. A quatorze ans seulement j’écrivis ma première phrase en
allemand. »
Lorsque la Première Guerre Mondiale éclate, Edmond von Horváth est appelé sous les
drapeaux, mais ne tarde pas à reprendre son poste à Munich. En 1916, Ödön est inscrit à
Presbourg (aujourd’hui Bratislava), dans le seul lycée de langue allemande où son niveau
médiocre lui permet de s’inscrire. Peu avant la fin de la guerre, son père est affecté à Budapest,
où toute la famille se retrouve. Le 11 novembre 1918, les Alliés concluent l’armistice ; cinq
jours plus tard est proclamée la République populaire de Hongrie. Dès 1919, la dictature des
Soviets contraint la famille à l’exil, à Vienne puis à Munich, dont Ödön fréquentera l’Université
jusqu’en 1922, suivant des cours de psychologie, de littérature allemande, d’esthétique et
d’études théâtrales, de sociologie, de métaphysique.
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En 1923, après un séjour dans la résidence familiale de Murnau, au pied des Alpes Bavaroises,
où il écrit plusieurs textes théâtraux ainsi que des Contes sportifs publiés dans divers journaux
et revues, Ödön von Horváth voyage à Paris et décide à son retour de s’installer à Berlin.
De 1924 à 1928, tandis que Hitler est en prison pour sa tentative de putsch, von Horváth noue
des liens dans le milieu théâtral berlinois. Premières créations : Révolte à la cote 3018 (1926,
Hambourg) ; Sladek, soldat de l’armée noire (1929, Berlin), inspiré par les assassinats
politiques de l’extrême-droite, suscite la colère des national-socialistes. Son engagement
politique est confirmé par Nuit italienne (1931), qui oppose violemment la droite et la gauche.
La même année il écrit Légendes de la forêt viennoise, qui remporte le prix Kleist, distinction
prestigieuse entre toutes. Des lectures publiques et un important entretien radiophonique font
connaître l’oeuvre de Horváth, dont la popularité ne fait que croître.
En janvier 1933, Hitler devient chancelier du Reich. Un ministère de l’Éducation Populaire et de
la Propagande est créé et dès le 10 mai, on brûle des livres sur les places publiques, dont ceux
de Horváth. De nombreux théâtres renoncent à présenter ses pièces. Il quitte alors l’Allemagne
pour Vienne. Malgré les difficultés, Horváth achève au cours de cette période certaines de ses
oeuvres majeures : Figaro divorce, Don Juan revient de guerre, Le Jugement dernier, ainsi
qu’un conte de fées, Vers les cieux. Son roman Jeunesse sans Dieu, publié en 1937, remporte
aussitôt un grand succès et est traduit en plusieurs langues.
Le 12 mars 1938, les troupes nazies entrent en Autriche, qui est ensuite rattachée à
l’Allemagne : c’est l’Anschluss. Horváth fuit l’Autriche trois jours plus tard, via Budapest et la
Tchécoslovaquie.
Il repasse par la Hongrie, puis Trieste, Venise, Milan, Zurich et Amsterdam où il doit négocier un
nouveau contrat avec son éditeur. Il hésite entre la Suisse, l’exil aux États-Unis, ou Paris, où un
voyant lui a annoncé qu’aurait lieu l’évènement décisif de sa vie. Finalement, il décide de partir
pour l’Amérique après un dernier séjour à Paris. La veille de son départ, il va voir Blanche-
Neige de Walt Disney dans un cinéma des Champs-Elysées, puis repart à pied vers son hôtel,
lorsqu’une tempête éclate. Plusieurs passants sont ensevelis sous des branches brisées. Tous
s’en tirent sauf Ödön von Horváth qui meurt le crâne fracassé, face au Théâtre Marigny.
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BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE D’ÖDÖN VON HORVÁTH
• Meurtre dans la rue des Maures (Mord in der Mohrengasse, 1923) ; • Le Belvédère (Zur schönen Aussicht, 1926) ; • Le Funiculaire (Die Bergbahn (reprise de Revolte auf Côte 3018), 1928) ; • Sladek, soldat de l'armée noire (Sladek, der schwarze Reichswehrmann (reprise de Sladek
oder Die schwarze Armee), 1929) ; • Le Congrès (Rund um den Kongreß, 1929) ; • La Nuit italienne (Italienische Nacht, 1930) ; • Légendes de la forêt viennoise (Geschichten aus dem Wienerwald, 1931) ; • Foi, Amour, Espérance (Une petite danse de mort) (Glaube, Liebe, Hoffnung (Ein
Totentanz), 1932) ; • Casimir et Caroline (Kasimir und Karoline, 1932) ; • L'Inconnue de la Seine (Die Unbekannte aus der Seine, 1933) ; • Allers et retours (Hin und her, 1934) ; • Don Juan revient de guerre ou l'Homme de neige (Don Juan kommt aus dem Krieg, 1935) ; • Figaro divorce (Figaro läßt sich scheiden, 1936) ; • Pompéi (Pompeji. Komödie eines Erdbebens, 1937) ; • Un village sans hommes (Ein Dorf ohne Männer, 1937) ; • Vers les cieux (Himmelwärts, 1937) ; • Le Jugement dernier (Der jüngste Tag, 1937).
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L’ÉQUIPE DE CRÉATION
FLORENT SIAUD _ Metteur en scène
Florent Siaud est artiste associé du Groupe de la Veillée et du
théâtre Prospero, suite à son travail de direction de deux
créations et à sa participation à une semaine dédiée à la
dramaturgie contemporaine étrangère – Territoires de paroles –
initiée au Prospero en 2016. Florent est également directeur de
sa propre compagnie de création théâtrale franco-québécoise,
Les songes turbulents.
Ancien élève de la section théâtre de l’École normale supérieure de Lyon, agrégé de lettres et
docteur en études théâtrales, Florent Siaud a été dramaturge ou assistant à la mise en scène
en France (Théâtre national populaire de Villeurbanne, Théâtre de la Ville, Théâtre des Champs
Elysées, Opéra national de Paris, Opéra Comique, Opéra royal de Versailles, etc.), en Autriche
(Mozartwoche de Salzbourg, Theater an der Wien et bientôt au Staatsoper de Vienne), en
Allemagne (Musikfest Bremen) et au Canada (Usine C, Espace Go, La Chapelle, Centre national
des Arts d’Ottawa, etc.). En 2014, il est sélectionné par l’Académie du Festival international
d’Aix-en-Provence pour suivre le workshop « atelier en création » sous la direction du
dramaturge anglais Martin Crimp.
Avec sa compagnie Les songes turbulents, il a mis en scène La mort de Tintagiles de
Maeterlinck (Théâtre Kantor, Lyon), Dido and Aeneas de Purcell (Scène conventionnée pour la
musique des DHA), l’opéra buffa La Capricciosa Corretta (Conservatoire national supérieur de
musique de Paris), Epic Falstaff de Fabien Waksman (amphithéâtre de l’Opéra Bastille, Paris),
Quartett de Heiner Mu ̈ller (La Chapelle, Montréal, prix de la critique pour la meilleure
interprétation féminine de la saison à Montréal), Il Combattimento di Tancredi e Clorinda de
Monteverdi (Théâtre d’Herblay, Festival de Pontoise, Stadtheater de Sterzing, Opéra
d’Auvergne, Théâtre de Rungis).
Dernièrement à Montréal, il a présenté La dispute de Marivaux (Est, studio-théâtre Alfred-
Laliberté, 2015) et 4.48 Psychose de Sarah Kane (La Chapelle, 2016). Sa première création avec
le Groupe de la Veillée fut Illusions d’Ivan Viripaev (théâtre Prospero) en 2015.
13
LES ACTRICES _ ACTEURS
EVELYNE DE LA CHENELIÈRE
Evelyne de la Chenelière, auteure et comédienne, a écrit
plusieurs pièces montées au Québec ainsi qu’à l’étranger, et
traduites en plusieurs langues. Que l’on pense à Des fraises en
Janvier, Henri & Margaux, Aphrodite en 04, L’Héritage de
Darwin, Bashir Lazhar (adapté au cinéma par Philippe
Falardeau) ou Le plan américain (récipiendaire du prix de la
meilleure pièce du Festival Primeurs à Saarbrücken en
Allemagne en 2009), sa création est une méticuleuse observation de la nature humaine. En
2006, elle reçoit le prix littéraire du Gouverneur général pour son recueil intitulé Désordre
public. En 2009, la pièce Les pieds des anges a été nominée pour le Prix Littéraire du
Gouverneur Général (2009) et Le Grand Prix de littérature dramatique (2010). Sa
pièce L’imposture, également finaliste du Prix du Gouverneur général (2010) a été présentée à
l’automne 2009 au TNM, dans une mise en scène d’Alice Ronfard.
Découverte au théâtre par Jean-Pierre Ronfard, elle a depuis été de plusieurs productions au
Nouveau Théâtre Expérimental et elle y travaille régulièrement en tandem avec Daniel Brière.
Leur dernière création, Ronfard, nu devant son miroir, a été présentée en mars 2011 à l’Espace
libre. En 2011, elle publie également un premier roman, La concordance des temps, aux éditions
Leméac. Ce roman est adapté au théâtre et joué à l’usine C en décembre 2013. En 2012, sa
pièce Une vie pour deux (La chair et autres fragments de l’amour), est créée à Espace Go,
reprise au Centre National des Arts et fera l’objet d’une tournée en 2015. Son dernier texte,
Lumières, lumières, lumières, a été mis en scène par Denis Marleau à l’automne 2014. Il s’agit du
spectacle qui marque le début d’une résidence artistique de trois ans au théâtre Espace Go.
14
KIM DESPATIS
Depuis sa sortie de l’École Nationale de Théâtre du Canada en
2011, Kim a eu la chance de travailler avec plusieurs metteurs en
scène connus dont, Serge Denoncourt pour Les trois
Mousquetaires, Qui a peur de Virginia Woolf?, Les liaisons
dangereuses, Martine Baulne pour Août-un repas à la campagne,
René-Richard Cyr pour Contre le temps, Le balcon et Catherine
Vidal pour Robin et Marion. Elle sera aussi de la distribution de Peer Gynt sous la direction
d’Olivier Morin en 2017. En 2014, dans la Salle intime du Prospero, Kim a interprété en solo le
rôle d’Aicha dans l’adaptation théâtrale du roman de Sophie Bienvenu, Et au pire, on se mariera.
Nous pouvons aussi la retrouver au petit écran depuis deux saisons dans le rôle de Donatienne
de la série Les pays d’en haut.
MAXIM GAUDETTE
Dès sa sortie du Conservatoire d’art dramatique de Montréal en
1997, Maxim Gaudette fait vite partie de l’univers théâtral
montréalais. Sous la direction de différents metteurs en scène tels
Claude Poissant, Denise Filiatrault, Martin Faucher, Serge
Denoncourt, Alice Ronfard, René Richard Cyr, Brigitte Haentjens
et Olivier Kemeid, il s’est taillé une place de choix parmi ses pairs.
Au petit écran, il a joué dans plusieurs émissions à succès
telles L’ombre de l’épervier, Fortier, Grande Ourse, Trauma, Bluemoon, ainsi que l’Auberge du
chien noir, où il s’est vu décerner le prix Gémeaux du meilleur acteur de soutien dans un
téléroman. L’un des rôles marquants de Maxim fut sans contredit celui de Charles dans la
série Les Rescapés, réalisée par Claude Desrosiers de 2009 à 2012.
Au cinéma, on se souvient de son interprétation troublante du tueur dans le film Polytechnique,
réalisé par Denis Villeneuve, pour lequel il fut récompensé d’un Jutra et du Genie du meilleur
rôle de soutien. Maxim a participé à plusieurs autres productions cinématographiques
dont Cheech de Patrice Sauvé, Les 3 p’tits cochons de Patrick Huard, Incendies de Denis
Villeneuve et aussi Lac Mystère d’Érik Canuel.
15
Dernièrement, on l’a vu dans le film d’Anne Émond Les êtres chers, qui lui a valu une
nomination au Gala du cinéma québécois, ainsi qu’aux Prix écrans canadiens en 2016, et sur
scène pour la reprise de 1984 mis en scène par Edith Patenaude.
MARIE-FRANCE LAMBERT
Marie-France Lambert se forme au théâtre au Cégep de Saint-
Hyacinthe. Elle fait ses premiers pas sur scène au TNM dans
Phèdre (mise en scène d’Olivier Reichenbach en 1988). En 1994,
elle interprète Martine dans Les Muses orphelines, mise en scène
de René-Richard Cyr, qui sera joué plus d’une centaine de fois
dans les salles québécoises. Pour ce rôle elle sera nominée pour
le prix du meilleur rôle de soutien au Gala des Masques en 1995. Cette même année marque le
début de sa collaboration avec le metteur en scène Claude Poissant. Elle joue sous sa direction
de nombreux rôles dont ceux de Dora Hand dans Le Cygne (Espace GO, 1995), d’Atalide dans
Bajazet (Espace Go, 1998), Madeleine dans Louisiane Nord (Théâtre PàP, 2004) et dans Après
moi, le déluge au Quat’sous, en 2012.
Elle joue sous la direction de René-Richard Cyr dans Le langue à langue des chiens de roche
(Théâtre d’Aujourd’hui, 2000) – rôle pour lequel elle est à nouveau en nomination en 2002 pour
le prix de la meilleure interprétation féminine au Gala des Masques – puis une troisième fois en
2007 pour Le Vrai Monde, production du théâtre Jean Duceppe. Elle joue dans Jean et Béatrice
(Théâtre d’Aujourd’hui, 2001), Une si belle chose (Théâtre du Rideau Vert, 2001), Farces
conjugales (Théâtre du Rideau Vert, 2002), Aube (FTA et Théâtre d'Aujourd'hui, 2002), Les
Précieuses Ridicules (TNM, 2003), Top Girls (Espace Go, 2005), Au retour des oies blanches
(Théâtre du Rideau vert, 2006). Elle fait aussi partie de la distribution de Savannah Bay en 2007
(Espace Go) et Sextett joué à Montréal, et à Paris, au Théâtre du Rond Point en 2009. On la voit
dans Hamlet (TNM, 2010) et Attends-moi (Théâtre de La Manufacture, 2011). Elle est
l’interprète solo de Tu iras la chercher de Guillaume Corbeil (Espace Go, 2014, repris FTA 2015)
et sera de l’équipe du Journal d'Anne Frank (TNM, 2014 + tournée Québec). Elle a également
participé à de nombreuses séries télévisées. Avant la retraite, présenté en 2014 au Prospero,
marque sa première collaboration à une production du Groupe de la Veillée.
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DANIELLE PROULX
Depuis plus de 40 ans, Danielle Proulx mène une carrière
remarquable, tant au théâtre qu’à la télé et au cinéma.
Comédienne aux talents multiples, elle marqua notre imaginaire
dans plusieurs productions, dont Jamais deux sans toi, Les
Héritiers Duval, Cornemuse, Mon meilleur ennemi, Zac, ainsi que
Aveux. Depuis deux ans, elle continue de nous surprendre dans
son interprétation d’Henriette Boulier, dans la série Unité 9.
Au grand écran, sa performance saisissante dans Portion d’éternité, lui vaudra, en 1989, le prix
d’interprétation au FFM de Montréal. Nous la verrons, par la suite, dans Amoureux fou, L’enfant
d’eau, Truffes, Le Déserteur, M. Lazhar, C.R.A.Z.Y, rôle pour lequel, en 2006, elle se verra
remettre le prix de la meilleure actrice dans un rôle de soutien aux Galas des prix Jutra et Genie.
Si Danielle Proulx ne cesse de s’illustrer au cinéma et à la télévision, son parcours théâtral n’en
est pas moins impressionnant. Elle participe à plus d'une trentaine de créations dirigées par de
grands metteurs en scène : Vie et Mort du roi boiteux (Jean-Pierre Ronfard) La Tempête (Alice
Ronfard), Tonalités et Masculin, Féminin (Michel Laprise) Les trois sœurs (Denis Bernard), Les
belles-sœurs (Serge Denoncourt), Vincent River et L’Opéra de Quat’Sous (Robert Bellefeuille),
Faits pour s’aimer (Michel Poirier) et Transmissions (Justin Laramé). En 2012, elle renoue avec
le Nouveau théâtre expérimental, en participant à la création de la trilogie L’Histoire révélée du
Canada français de 1608-1998 (Daniel Brière et Alexis Martin). Après sa participation à la
production Danse de mort, mise en scène par Gregory Hlady en 2012, elle retrouve le Groupe
de la Veillée en 2015 pour la pièce Le Joueur.
ÉVELYNE ROMPRÉ
Diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 1997,
Évelyne Rompré se taille une place de choix dans le milieu théâtral.
Elle a joué, entre autres, dans La tempête de Shakespeare dans une
mise en scène par Robert Lepage. Elle a aussi été de Ines Pérée et
Inat Tendu dans une mise en scène de Jean-Pierre Ronfard (pièce
qui lui a permis de remporter un Masque, le Prix Nicky Roy et le Prix
Paul Hébert en 2000). Elle était dans Les troyennes, Titanica, La robe des grands combats,
Antigone, Woyzeck, Vacarmes, Cabaret perdu, Unity, Mil neuf cent dix-huit, Opium, Treize à
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table, L’histoire du roi Lear, Haute pression, Le dernier feu, et Orphelins. L’Académie québécoise
du théâtre lui décerne un Masque en 2004 pour son rôle dans Unity, Mil neuf cent dix-huit. Plus
récemment, elle a participé aux pièces suivantes : La ville, Lumières, lumières, lumières et
Débris. À l’automne 2015, elle était de la distribution de Ils étaient tous mes fils au théâtre Jean-
Duceppe.
À la télévision, elle a joué dans Temps dur de Louis Choquette ainsi que dans Stan et ses stars,
rôle qui lui a valu une nomination au Gémeaux en 2008. Elle était aussi dans Destinées et Tactik.
Depuis 2009, nous pouvons la voir dans le téléroman L’auberge du chien noir et tout
récemment dans la série Karl et Max.
Au cinéma, elle joue dans Une jeune fille à la fenêtre, Histoire de famille et C’est pas moi je le jure.
Elle a aussi été du film de François Delisle, Deux fois une femme et ce travail lui a valu une mise
en nomination aux Jutra en 2011 dans la catégorie Meilleure Actrice.
MYLÈNE SAINT-SAUVEUR Mylène St-Sauveur a fait ses débuts au grand écran lorsqu’elle
était toute jeune. Elle s’est fait connaître du grand public dans le
filmL’incomparable Mlle C de Richard Ciupka. Nous avons
ensuite pu la voir dans Familia de Louise Archambault, Maurice
Richard de Charles Binamé, Voleur de chevaux de Micha
Wald, 5150 rue des Ormes d’Éric Tessier. Elle a aussi incarné
une jeune danseuse dans le film Sur le rythme du réalisateur Charles-Olivier Michaud et a
apparu dans Columbarium de Steve Kerr.
Au petit écran, Mylène a tourné dans de nombreuses téléséries; Le Négociateur, Nos été
III, Les Invincibles I & II, Les Parents, Tactik,Roxy, Toute la vérité, Destinées, Les jeunes loups I
et II. En plus d’avoir incarné le rôle d’une jeune secrétaire paresseuse dans la
comédie Complexe G I et II sur les ondes de TVA. En 2016, elle incarne le personnage de Léa
Vale dans la série Sur-Vie du réalisateur Yves-Christian Fournier.
On peut également suivre le travail de Mylène dans différentes séries web, telles queTout seul
ensemble, Fabrique-moi un conte etEnquêtes romantiques.
En 2015 elle n’incarna nulle autre qu’Anne Frank sur les planches du Théâtre du Nouveau
Monde.
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LES CONCEPTEURS ROMAIN FABRE / Scénographie et costumes
Diplômé de l’École nationale de théâtre du Canada, Romain se consacre aussi bien à la
conception de décor que de costume. Il travaille avec Olivier Kemeid et la compagnie Trois
Tristes Tigres, depuis leur premier texte jusqu’à plus récemment Moi dans les ruines rouges du
siècle (2012), ou Furieux et désespérés (2013), écrit et mis en scène par Olivier Kemeid,
Théâtre d’aujourd’hui, 2012 et 2013. Il a aussi collaboré notamment avec Claude Poissant (Tom
à la ferme de Michel Marc Bouchard, Théâtre d’Aujourd’hui 2011; Je voudrai me déposer la tête
de Jonathan Harnois; Espace GO, 2007); Martin Faucher (Disparu(e)(s), de Frédéric Sonntag,
théâtre Prospero, 2012); Marc Beaupré (Don Juan uncensored, d’après Molière, Théâtre La
Chapelle 2012; Samedi il pleuvait, d’Annick Lefebvre, Théâtre aux Écuries, 2013), ou encore
Sylvain Bélanger et Catherine Vidal. Parallèlement il intervient régulièrement dans le domaine
scolaire et universitaire.
JULIEN ÉCLANCHER / Son
Julien Éclancher est diplômé d’un BTS en audiovisuel spécialisé en son (LISA, Angoulême),
d’une licence en Cinéma et Arts du Spectacle (Bordeaux III) et d’une maîtrise recherche-
création en média expérimental (UQAM) dans laquelle il a développé une approche particulière
du concept d’espace sonore et de narrativité audio.
Spécialisé dans les problématiques liées à la narrativité sonore, à l’espace et au traitement de la
voix ampli!ée, il travaille au théâtre avec Denis Marleau et Stéphanie Jasmin (Lumière lumière
lumière, Espace GO, 2014; L’Histoire du Roi Lear, TNM, 2012), Florent Siaud (Quartett, La
Chapelle, 2013) et, au cinéma avec Philippe Grégoire (Aquarium, 2011; Qu’un seul homme,
2014).
Il a proposé en 2013 sa première installation sonore : Point d’Écoute Impossible, suivie d’une
série de conférences. Julien intervient à l’UQAM dans divers cours de création sonore.
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NICOLAS DESCÔTEAUX / Éclairages
Officiant dans les arts de la scène depuis de nombreuses années, Nicolas Descôteaux a à son
crédit plus d’une centaine de conceptions d’éclairages tous pour des créations originales et
plus d’une cinquantaine d’évènements spéciaux à travers le monde. Il applique sa sensibilité et
son expertise technique pour conceptualiser une vaste variété de productions en théâtre, en
art du cirque, en opéra ou encore en muséologie. Son style est inspiré par le contraste des
rythmes et des émotions et par l’évocation de la beauté et de la vérité. Dansant avec les
impressions, les perceptions et le ressenti, sa touche délicate d’ombre et de lumière peint les
artistes comme les décors sur scène pour créer une image tridimensionnelle et rejoindre les
spectateurs. Toujours à la recherche de nouvelles idées et de techniques, continuant à de
développer sa propre esthétique à travers de précieuse collaborations avec des créateurs de
renom, Nicolas poursuit sa quête de peintre de l’éphémère.
Récemment il a créé, entre autres, les lumières pour ID Arena, un spectacle conçu pour les
arénas en Russie, Quai Ouest à L’Opéra du Rhin à Strasbourg, Othello au Centre Segal,
L’histoire révélé du Canada, un trilogie de 7 heures, Barbu un cabaret de cirque, Fleuve une
exposition, Berlin m’appelle… une performance, L’opéra Les dialogues des Carmélites, l’opéra
Combattimento et la pièce Quarttet tous deux mis en scène par Florent Siaud.
En nomination pour ses créations d’éclairages par l’Académie québécoise du théâtre en 1995
et 1998, et boursier du Conseil des arts et des lettres du Québec, en 1999, 2001 et 2010, pour
des recherches sur la lumière et son application à la scène; il continue à parfaire son art tant à
Montréal que sur les scènes du monde. Toujours fasciné par la lumière, la photographie est
maintenant une extension à sa carrière de créateur.
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Source l Le Groupe de la Veillée
Relations de presse Karine Cousineau Communications 514 382-4844 [email protected]