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IRIS MIRANDA + PIERRE CAMBON
estampes
Musée des Beaux-‐Arts -‐ Agen 13 mars > 4 mai 2015
Ce printemps, le musée des Beaux-‐Arts d’Agen met à l’honneur l’œuvre gravée d’Iris Miranda et de Pierre Cambon, deux jeunes artistes vivant et travaillant à Agen et dans le Lot-‐et-‐Garonne.
Le travail foisonnant d’IRIS MIRANDA se nourrit de l’observation minutieuse du réel et de réminiscences
des émerveillements de l’enfance, où la légèreté rencontre sa part d’ombre. L'homme, l'animal, la nature
sont les thèmes imbriqués et récurrents qu'elle travaille ; mais il n'est pas seulement question de
description minutieuse du monde tel qu'il est. On trouve dans son travail des associations inhabituelles,
parfois troublantes, il y a toujours un pas de côté, une ouverture aux possibles de l'imaginaire et à
d'énigmatiques relations entre les êtres vivants.
PIERRE CAMBON travaille le corps comme un témoignage silencieux du vivant. Ses images refusent la
simple narration anecdotique pour mettre en questionnement notre humanité dans son existence à la
fois lumineuse et misérable. Ses questionnements empruntent des chemins de traverses où
photographie, dessin, gravure multiplient les combinaisons pour se retrouver sur un même territoire :
celui de l’équilibre.
Deux univers, deux graveurs mis en dialogue, deux regards qui se croisent, une sorte de cabinet de
curiosités secret de près de 60 œuvres qui se révèlent dans les salles du musée d'Agen.
A noter : des matrices (plaques gravées) et des outils du graveur seront présentés, témoignant des pratiques des artistes au quotidien et permettant de mieux comprendre les enjeux de la gravure.
RENSEIGNEMENTS : Musée des Beaux-‐Arts d'Agen, place du Dr Esquirol, 47000 AGEN. Tél : 05 53 69 47 23 ! mel : [email protected] ! www.agen.fr/musee
CONTACT : Marie-‐Dominique Nivière, conservatrice du musée / 05 53 69 48 50 / [email protected] Exposition organisée par le Musée d'Agen.
IRIS MIRANDA `
Née en 1979 à Grasse, d'une famille de paysans et d'artistes, Iris Miranda a connu dans la ferme de ses parents, une enfance en liberté et une curiosité sans borne pour la nature. Le souvenir des jours d'enfance heureux à la campagne, les vagabondages et rêveries dans la nature, l'émerveillement devant les planches gravées des livres de sciences naturelles qu'elle se plaisait à feuilleter ont construit son langage pictural et son monde. Et c'est tout naturellement qu'elle s'oriente vers la gravure en s'inscrivant à l'Ecole d'art de La Cambre à Bruxelles, d'où elle sort diplômée en 2004. Elle vit et travaille maintenant près de Port-‐Sainte-‐Marie dans le Lot-‐et-‐Garonne. « Les techniques de gravure que je pratique demandent du temps, qui m'est nécessaire pour que l'image se construise progressivement, de par la matérialité du support et la trace de l'outil, pour qu'elle génère sa dynamique autonome pour ensuite m'échapper…Une part inconnue et inaccessible de moi-‐même se découvre et s'affirme par fragments au fil de ce processus ; chaque image me crée, plus que je ne la crée ; un monde s'invente, qui est bien plus que l'idée que j'aurais pu m'en faire, dit-‐elle Les gravures d'Iris Miranda fascinent parce qu'elles renvoient à une représentation minutieuse et poétique d'un monde réel, peuplé d'humains et de petits animaux qui captent notre regard. Légères et graves, ses œuvres restent pourtant insaisissables, gardant leur part d'imaginaire, de mystère et d'ombre. Dans son univers, personnages et animaux cohabitent au sein d'un monde harmonieux, profondément silencieux, mais semblent pourtant partager une même interrogation. Laquelle ? La nature d'Iris Miranda est un microcosme proche, intime, peuplé d'êtres vivants, calmes, en observation, en réflexion, partis sans doute à la découverte du sens profond et caché de leur existence.
Ce monde fantastique des herbes et des champs, est passé au noir et au blanc par le choix de l'artiste. ll en devient plus mystérieux, moins bavard que lorsqu'il était coloré. Il y gagne ainsi en expressivité sans que l'on comprenne tout à fait ce qu'il murmure, nous laissant simplement ressentir, deviner les secrètes relations entre les êtres vivants. Parfois il arrive que les personnages (souvent des femmes qui ressemblent à l'artiste), dans des histoires sans paroles, s'expriment, mais de leurs bouches sortent des poissons qui eux-‐mêmes semblent avoir des choses à se dire…
La feuille de papier est pleine, dense de noirs profonds, habitée de tendresse et d'interrogations silencieuses. Elle est accueillante et ressemble à un refuge : environnement à la fois paisible et vivant de l'herbe où l'on s'est allongé, tiédeur des couvertures et du sommeil qui dessine des arabesques enveloppantes. Du côté de l'ombre, les bois gravés Aiguillon ou Faune et flore, Au temps en emporte, (réminiscences des écorchés des anciennes planches
d'anatomie), se sustentent de la sève de la terre, du miel des abeilles, dans un réseau de veines/racines nourricières qui emmène dans un même élan, de la terre jusqu'aux nuées, celui de l'éternel et fluide recommencement de la vie.
Je ne distingue plus le monde de moi-‐même,
Je suis l’ample feuillage et les rameaux flottants, Je suis le sol dont je foule les cailloux pâles Et l’herbe des fossés où soudain je m’affale
Ivre et fervent, hagard, heureux et sanglotant.
Emile Verhaeren, La multiple splendeur, 1906 (extrait du poème Ma Maison)
CONTACT Iris Miranda ! Lieu-‐dit "Las Graves" ! 47130 Port-‐Sainte-‐Marie
06 37 43 84 45 ! irismiranda[arobase]linuxmail.org http://mirandairis.blogspot.fr
PIERRE CAMBON Pierre Cambon, né en 1970, vit et travaille à Agen. Graphiste de formation, il pratique la photographie depuis son adolescence et découvre la gravure en taille-‐douce en 2005. Depuis, il combine ses deux passions, gravure et photographie, à travers la redécouverte d'un procédé ancien de reproduction, l'héliogravure. Ses photos prennent, par la gravure qui approfondit les effets, une dimension poétique, mélancolique, et ne sont pas sans évoquer les images oniriques des photographes pictorialistes du début du XXe siècle. Son travail met en scène, avec une grande économie de moyens, le dialogue silencieux du corps humain et du temps, montrant sa beauté et sa fragilité, évoquant sa disparition. Ainsi dans la série De l'effacement, les corps se dématérialisent dans la lumière. Effet résultant du processus de réalisation de l'œuvre : le corps du modèle peint en blanc est photographié en mouvement sur un fond blanc, l'appareil étant réglé en pose longue. L'artiste parvient ainsi à capturer, à ralentir l'écoulement du temps, suscitant une émotion, explorant le champ de l'invisible à "la quête d'un blanc, d'une lumière ténue, d'une lueur fragile" comme il l'écrit. Les Vanités qui font suite, s’approchent au plus près de l'intime : de ce cadrage serré, de cet espace refermé sur l'essentiel, sourd une méditation sur la mort, sur la nature transitoire et fragile de la vie.
Dans la série des Etendues, les figures endormies, gisantes, données à voir têtes en bas, nous entrainent dans l'apesanteur de leurs rêves, dans l'imaginaire de mondes inconnus, cachés dans les plis du sommeil, hors du temps. Le processus de création participe à cet effet : le modèle recouvert d'un drap, est allongé sur un matelas dans le noir ; l'artiste balaye l'ensemble,
comme en le "peignant", avec une lampe dont la lumière est captée par l'appareil photo surplombant la scène. Il en résulte une troublante présence, un état d'abandon révélés par la lumière. Le corps du dormeur atteint ici une légèreté toute aérienne, magnifiée par la lumière presqu'irréelle émanant des plis silencieux et expressifs du drap. La gravure de Pierre Cambon est veloutée, chargée de grains, parfois de griffures, exacerbant les accidents de la matrice (ces imperfections participant à la beauté de l'œuvre), dans une heureuse
correspondance, un fragile équilibre entre forme et fond. Equilibre qui rend sensible la dualité entre le flou et le net, le vivant et le mort, l'ombre et la lumière. Là où il y a de la lumière, il y a nécessairement de l’ombre, là où il y a de l’ombre, il y a nécessairement de la lumière. Sans lumière il n’y a pas d’ombre, et, sans ombre, pas de lumière... Haruki Murakami, 1Q84, livre II -‐ Juillet/septembre, Belfond, 2011
CONTACT Pierre Cambon ! 34 rue d’Amour ! 47000 Agen
06 11 37 27 56 ! cambon-‐graphiste[arobase]wanadoo.fr http://www.pierre-‐cambon.fr
L'ESTAMPE
Une estampe est une œuvre d'art originale obtenue par l'impression d'une matrice sur un support, habituellement du papier. On distingue trois grandes familles de procédés : la gravure en relief (gravure sur bois, sur linoléum), en creux (sur métal : taille-‐douce) ou à plat (lithographie, sérigraphie). L’estampe se distingue de la peinture ou du dessin car elle est imprimée et peut être éditée à plusieurs exemplaires. Iris Miranda utilise la gravure sur bois et la gravure en taille-‐douce tandis que Pierre Cambon grave ses œuvres en taille-‐douce en passant par le procédé de l'héliogravure
La gravure en relief ou taille d'épargne
La taille d'épargne porte bien son nom puisque l'artiste "épargne" le dessin sur le bloc de bois ou de linoleum, laissant intact le motif qui sera imprimé. Ce sont les reliefs, et non les creux, qui reçoivent l'encre et forment le motif à l'impression. La gravure en relief se distingue par l'uniformité de ses noirs qui présentent tous la même intensité. La gravure sur bois peut être en couleur : plusieurs plaques sont alors imprimées successivement sur la même feuille.
Coupe d'une matrice de gravure en relief : en rouge les parties encrées
La gravure en creux ou en taille-douce
Si le bois est le médium privilégié de la gravure en relief, le métal est celui de la gravure en creux ou gravure en taille-‐douce qui a donné son nom à la presse utilisée. Cette presse, qui est formée de deux rouleaux entre lesquels avance la plaque recouverte de son papier, exerce une forte pression afin que le papier aille "chercher" l'encre dans le creux des tailles.
coupe d'une matrice de gravure en creux : en rouge les parties encrées
On distingue deux principaux types de procédés : la taille directe et la taille indirecte à l'acide.
" La taille directe L'artiste grave directement sur la plaque avec un outil à pointe métallique, pointe sèche ou burin. L'encre est déposée sur la plaque, puis essuyée pour ne rester que dans les creux du métal. Le papier humidifié est alors placé sur la plaque puis l'ensemble est passé sous la presse.
" La gravure à l'acide ou eau-forte Dans ce procédé, le métal est creusé par l'action de l'acide. La plaque de métal est recouverte d'un vernis sur lequel l'artiste dessine avec une pointe, mettant le métal à nu. En plongeant la plaque dans l'acide, les parties évidées par la pointe qui ne sont plus protégées par le vernis, sont alors "mordues", creusées. Le vernis résiduel est ensuite enlevé, la plaque est encrée puis passée sous la presse selon la même méthode que pour la taille directe. Contrairement à la gravure sur bois, les creux correspondent aux noirs et les surfaces aux blancs. Plus les traits sont profonds, plus ils sont noirs à l'impression. La gravure en creux permet d'obtenir des détails plus précis et des textures plus fines et plus variées.
L'héliogravure ou photogravure en taille-douce
L’héliogravure apparaît avec la photographie. Ce procédé permet de fabriquer, à partir de photographies originales, des matrices qui sont imprimées en taille-‐douce. L'artiste procède ainsi : la photographie originale est transférée sur un support transparent qui est déposé sur une plaque métallique recouverte d'un film polymère photosensible. L'ensemble est ensuite insolé aux ultraviolets en chambre noire. Ce traitement "creuse" le film et produit la matrice. Celle-‐ci, comme pour le tirage des gravures en creux, est ensuite encrée, puis passée avec le papier humidifié sous la presse à taille-‐douce.
Pour en savoir plus : André Béguin, Petit dictionnaire technique de l'estampe sur www.estampe.net
Photos disponibles pour la presse
IRIS MIRANDA
Iris Miranda Grande figure II, 2015 Gravure sur bois en couleur H : 120 cm – L : 50 cm Collection de l'artiste Photo : Iris Miranda
Iris Miranda Gimme shelter, 2014 Gravure sur bois H : 50 cm – L : 40 cm Collection de l'artiste Photo : Iris Miranda
Iris Miranda Songe d'une journée d'été, 2014 Gravure sur bois H : 50 cm – L : 40 cm Collection de l'artiste Photo : Iris Miranda
Iris Miranda Replis, 2015 Gravure à la pointe sèche sur plexiglas H : 20 cm – L : 15 cm Collection de l'artiste Photo : Iris Miranda
PIERRE CAMBON
Pierre Cambon Vanité, 2013-‐2014 Héliogravure sur papier H : 40 cm – L : 40 cm Collection de l'artiste Photo : Pierre Cambon
Pierre Cambon De l’effacement, 2013-‐2014 Héliogravure sur papier H : 30 cm – L : 40 cm Collection de l'artiste Photo : Pierre Cambon
Pierre Cambon De l'effacement, 2013-‐2014 Héliogravure sur papier H : 80 cm – L : 49 cm Collection de l'artiste Photo : Pierre Cambon
Pierre Cambon Les étendues, 2014 Héliogravure sur papier H : 80 cm – L : 49 cm Collection de l'artiste Photo : Pierre Cambon
IRIS MIRANDA + PIERRE CAMBON
Estampes ! EXPOSITION ! INFORMATIONS PRATIQUES !
Lieu
Musée des Beaux-‐Arts d’Agen Place du Docteur Esquirol • 47000 Agen
Dates
13 mars " 4 mai 2015
Horaires
Ouvert tous les jours de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h sauf le mardi et le 1er mai
Contact
Marie-‐Dominique Nivière, conservatrice du Musée des Beaux-‐Arts d’Agen marie-‐[email protected] 05 53 69 48 50
Téléphone
05 53 69 47 23 (accueil)
Fax
05 53 69 47 77
Courriel
Site internet
www.agen.fr/musee
Localisation
sur l’axe Bordeaux-‐Toulouse, à 110 km de Toulouse, et 140 km de Bordeaux
Droits d’entrée (musée+exposition)
plein tarif (individuel) : 4,90 € tarif réduit (groupe à partir de 10 personnes) : 4€ gratuit : moins de 18 ans, étudiants de 26 ans, demandeurs d’emploi, adhérents d'Arimage (Amis du Musée d'Agen) Passmusée d'Agen : 15€ (entrées illimitées toute l'année au musée, collections permanentes et expositions au musée)