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Dossier pédagogique Carmen 11 octobre 2019 Contacts Service Culturel | Mairie de Challans 02 51 49 18 99 [email protected]

Dossier pédagogique Carmen · Maxime Béduneau a commencé l’apprentissage de la guitare classique à l’école de musique de Trélazé (49). En 2004 il intègre le Conservatoire

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Page 1: Dossier pédagogique Carmen · Maxime Béduneau a commencé l’apprentissage de la guitare classique à l’école de musique de Trélazé (49). En 2004 il intègre le Conservatoire

Dossier pédagogique

Carmen

11 octobre 2019

Contacts

Service Culturel | Mairie de Challans

02 51 49 18 99

[email protected]

Page 2: Dossier pédagogique Carmen · Maxime Béduneau a commencé l’apprentissage de la guitare classique à l’école de musique de Trélazé (49). En 2004 il intègre le Conservatoire

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SOMMAIRE

I. Pourquoi venir au spectacle ? .......................................................................................................................................... 4

II. Préparer la venue au spectacle ....................................................................................................................................... 4

III. Le temps du spectacle ................................................................................................................................................... 9

IV. Après le spectacle ........................................................................................................................................................ 20

V. Annexes ........................................................................................................................................................................ 26

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Préambule

Par l’intermédiaire du service culturel, la ville de Challans accueille chaque année près de 4 000

élèves sur les spectacles vivants, les rencontres d’artistes ou encore les visites du théâtre.

En effet, la volonté municipale est d’accompagner les plus jeunes dans leur démarche de

spectateur en favorisant les rencontres et les expériences sensibles. L’important est de permettre

à tous de recevoir les spectacles dans les meilleures conditions possibles afin de connaître le

plaisir d’être spectateur, tout en se familiarisant avec l’univers du spectacle vivant.

L’objectif de ce dossier est de proposer aux enseignants différentes pistes pédagogiques. Sous la

forme d’une boîte à outils, ce document vise à faciliter le travail d’accompagnement des élèves aux

spectacles de la saison culturelle. Il appartient à chaque enseignant d’adapter ces propositions à

l’âge et aux connaissances de ses élèves.

Le dossier se décline en quatre parties :

1. Pourquoi venir au spectacle ?

2. Préparer la venue au spectacle

3. Pendant le spectacle

4. L’après-spectacle

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I. POURQUOI VENIR AU SPECTACLE ?

Donner à chacun le goût du spectacle vivant

Partager ensemble une découverte, une émotion

Favoriser l’expérience sensible

Éveiller la curiosité

Développer l’esprit critique

Entretenir l’imagination

II. PRÉPARER LA VENUE AU SPECTACLE

Avant d’aller voir un spectacle, l’idéal est de susciter la curiosité des enfants, leur donner envie !

La préparation de la sortie au spectacle n’est donc pas à négliger. S’il ne faut surtout pas tout dire

sur le spectacle qui va être vu, il est souvent motivant et productif d’aiguiser l’appétit des jeunes

spectateurs et de créer ainsi un horizon d’attente. Parler de la sortie au spectacle, c’est aussi

rassurer les plus jeunes sur ce qui va se passer (changement de lieu, pénombre de la salle de

spectacle, images, sons…) et ainsi les mettre dans des bonnes conditions pour apprécier la

représentation.

Le spectateur tient une place importante dans le déroulement du spectacle. En effet, sans

spectateur il n’y a pas de spectacle ! Par définition, le spectacle dit « vivant » se déroule sous nos

yeux et il fait sens dans l’interactivité et l’énergie partagée entre les artistes et les spectateurs. Si

les réactions spontanées ne sont pas à bannir à tout prix, elles doivent néanmoins s’inscrire dans

le respect des artistes et des autres spectateurs. On peut expliquer aux élèves que d’une part ils

ne sont pas seuls dans la salle et que d’autre part, s’ils entendent et voient les artistes, ces mêmes

artistes les entendent et les voient aussi. Il est donc nécessaire de faire comprendre aux enfants,

sans toutefois être trop rigide, pourquoi on ne se comporte pas au théâtre comme dans n’importe

quel lieu. Chaque lieu possède des règles pour préserver le plaisir et le bien vivre-ensemble et il

convient donc à chacun d’adopter une attitude adaptée.

Afin de préparer la venue au spectacle, 3 types d’outils vous sont proposés :

« En tête d’affiche » pour travailler sur la curiosité avant le spectacle

La recette de l’apprenti-spectateur et des exemples d’abécédaires pour réfléchir au

comportement du spectateur

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1. « En tête d’affiche »

Ȧ partir de l’affiche du spectacle, les visuels et les informations qu’elle contient, l’enseignant peut

organiser un moment d’échange pour susciter la curiosité et l’envie d’aller voir le spectacle.

L’étude de l’image favorise l’expression orale des élèves. Ils sont invités à formuler leurs idées,

leurs émotions, leur point de vue, tout en faisant travailler leur imaginaire. L’analyse de l’affiche

peut permettre de formuler les premières hypothèses sur le contenu du spectacle (situation des

personnages, lieux, genre…) Elle est également l’occasion pour l’enfant d’apprendre à recueillir

des informations et d’acquérir un vocabulaire approprié aux domaines et techniques artistiques qui

lui seront utiles dans son futur parcours de spectateur. Comprendre à quoi sert une affiche et

quelles sont les informations qu’on y trouve est un bon moyen de se familiariser avec le monde

culturel.

Les pistes pédagogiques :

S’imprégner de l’univers du spectacle

Découvrir les professions liées au spectacle vivant

Identifier les acteurs culturels

Aborder l’aspect marchand du spectacle vivant (les logos des partenaires et financeurs)

Pour aller plus loin :

Après avoir échangé autour du spectacle, il est possible d’envisager la réalisation d’une affiche par

les élèves. Cette action leur permet de hiérarchiser les informations dont ils disposent sur une

affiche, de développer leur sens artistique et de prendre connaissance des contraintes qu’il faut

respecter pour la réaliser.

L’affiche créée avant le spectacle revient à un travail d’imagination et d’appropriation du spectacle.

Lorsque celle-ci est réalisée après le spectacle, c’est au contraire l’occasion pour l’élève

d’exprimer plastiquement son ressenti du spectacle. C’est aussi apprendre à définir les éléments

importants qui doivent apparaître sur une affiche.

Cet exercice peut aussi être imaginé en deux temps : une proposition d’affiche avant le spectacle

et une proposition après le spectacle afin de comparer les perceptions. Pour cela, prendre une

feuille A3, la plier en deux. Sur la partie supérieure, l’élève dessine ce qu’il s’attend à voir (à partir

du résumé du spectacle, des discussions en classe pour préparer la sortie au théâtre). Sur la

partie inférieure, l’élève dessine ce qu’il a vu, ce qui l’a le plus marqué et qui lui semble

représentatif du spectacle. On ouvre la feuille et on compare les deux. L’élève apprend à justifier

ses choix.

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2. La recette de l’apprenti-spectateur et abécédaire du spectateur

Ingrédients pour savourer un bon spectacle :

Une bonne dose de curiosité Une pincée d’envie Un soupçon d’attention Saupoudrer le tout d’imagination

Préparation

Se mettre en appétit en regardant les affiches

Penser à aller aux toilettes pour parcourir ce voyage sans halte

Débrancher tous les appareils électroniques pour brancher les « organiques »

Goûter cet instant où le silence s’installe et où la lumière s’éteint pour passer dans

l’univers du spectacle

Dégustation

Laisser reposer sa langue et son ventre pour mieux dévorer le spectacle avec les yeux et

les oreilles

Goûter aux différentes saveurs d’images, de sons, d’univers, de personnages…

Digestion

Partager ses émotions, ses sensations, en respectant les goûts et les couleurs de chacun

Recette de l’apprenti-spectateur

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Abécédaire du spectateur

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Le droit de ne pas lire. Le droit de sauter des pages. Le droit de ne pas finir un livre. Le droit de lire n’importe quoi. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible). Le droit de lire n’importe où. Le droit de grappiller. Le droit de lire à haute voix. Le droit de nous taire. » Daniel Pennac,

Comme un roman

Pour aller plus loin :

Ȧ partir des ces différentes formes d’écriture autour des règles de spectateurs, il est possible de

proposer aux élèves de rédiger à leur tour une recette, un abécédaire ou encore d’imaginer les

droits et les devoirs du spectateur. Cette démarche permettra de les responsabiliser et de les aider

à comprendre l’importance d’adopter un comportement adapté au lieu.

Les dix droits du spectateur

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Né en 2015 du désir de faire découvrir au grand public le répertoire méconnu de la guitare

classique l’ensemble vendéen « La Palmera » propose cette fois de redécouvrir le célèbre opéra

de Georges Bizet : Carmen.

Opéra-comique créé en 1875, cette œuvre, fleur du romantisme, demeure encore aujourd’hui la

plus jouée au monde.

Histoire tragique d’amour et de jalousie, le trio de guitares accompagné par une danseuse, nous

fait revivre les émotions de cette pièce incontournable, aux sons emblématiques de l’Espagne.

III. LE TEMPS DU SPECTACLE

1. Présentation du spectacle

Carmen

Concert-découverte

D’après l’opéra de Georges Bizet

Avec le trio « La palmera » et la danseuse Géraldine Gahon.

Théâtre Le Marais

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L’équipe artistique Maxime BÉDUNEAU Maxime Béduneau a commencé l’apprentissage de la guitare classique à l’école de musique de

Trélazé (49).

En 2004 il intègre le Conservatoire de Nantes où il obtient un diplôme d'études musicales (DEM)

en guitare et musique de chambre en 2006 puis un prix de perfectionnement l’année suivante.

Après plusieurs masters class en France et en Espagne, il part s’installer en Allemagne (Essen) où

il prépare un master « d’interprétation guitare classique ».

En 2012, ayant obtenu un poste de professeur à Challans, il décide de rentrer en France.

En 2015 Maxime Béduneau rejoint le trio « La Palmera ».

En 2018, il obtient le concours d’assistant d’enseignement artistique.

Basile GAHON Basile Gahon commence la guitare à l’école de musique municipale de Fontenay-le-Comte.

Il poursuit sa formation au conservatoire de La Rochelle puis au conservatoire de Nantes où il

obtient un premier prix de guitare classique et de musique de chambre.

Il intègre ensuite un perfectionnement à l’école normale supérieure de musique de Paris.

Il participe à des stages et masters class et rejoint le Centre de Formation des Enseignants de la

Danse et de la Musique (CEFEDEM) de Poitiers où il obtient le DE (diplôme d’état) ainsi qu’un

Diplôme universitaire de pédagogie (DU).

Il s’intéresse également au Jazz et aux musiques improvisées et joue dans diverses formations

(Bexa, Carré VIB, …). Il accompagne également le conteur Jérôme Aubineau depuis 2006 sur

plusieurs spectacles.

Il joue partout en France mais aussi en Suisse, en Belgique, en Serbie…

Il est professeur de guitare au conservatoire de musique Marin Marais des Sables d’Olonne.

Matthieu VILM

Matthieu Vilm débute l’apprentissage de la guitare à l’école de musique de Saint-Jean-de-Monts

dans la classe d’Ivan Roméo.

Ȧ l’âge de 19 ans, il intègre la classe de guitare de l’Ecole Nationale de Musique de Saint-

Germain-en-Laye où il obtient en 2003 une médaille d’or en guitare et en musique de chambre

puis le diplôme de perfectionnement en 2004. La même année, il obtient le concours d’assistant

d’enseignement artistique et intègre le conservatoire à rayonnement intercommunal « Vibrato »

situé à Saint-Jean-de-Monts.

Parallèlement, il poursuit sa formation de concertiste à l’Ecole Normale de Paris.

De 2004 à 2007, il se produit en tant que soliste. En 2016, au sein du trio « La Palmera » avec

Maxime Béduneau et Basile Gahon, il donne une série de concerts en Vendée autour d’un

programme de musique d’Espagne et d’Amérique du sud.

Géraldine GAHON Géraldine Gahon commence la danse modern’jazz à l’âge de 10 ans puis quelques années plus

tard la danse classique. Adolescente, elle participe aux concours de la Fédération française de

danse et intègre de nombreux stages qui lui permettent de goûter à différentes écritures

chorégraphiques et lui donnent l’envie d’enseigner à son tour. En 2003, après s’être perfectionnée

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à plusieurs techniques de danse, elle obtient le diplôme d’état en danse contemporaine aux

Rencontres Internationales de Danse Contemporaine (RIDC) à Paris et enseigne depuis auprès

d’enfants, adolescents et adultes en milieu associatifs à Fontenay-le-Comte. Elle intervient

également en milieu scolaire depuis onze ans.

Parallèlement à son travail d’enseignante, elle mène des projets artistiques avec la compagnie «

Les Séraphins », des duos danse/guitare avec Basile Gahon et dispense des formations à l’école

de cirque d’Alexandre Del Perugia à Pontempeyrat (43).

En 2016, elle suit le cursus d’analyse fonctionnel du corps dans le mouvement dansé (AFCMD) au

Pôle Aliénor d’Aquitaine à Poitiers. Elle obtient sa certification en 2018.

Note d’intention

Le spectacle est construit autour de deux suites orchestrales tirées de l’opéra Carmen de Georges

Bizet et compilées à titre posthume par son ami Ernest Giraud.

L’idée du trio « La Palmera » de le transcrire pour guitares classiques (aussi appelées guitares

espagnoles) permet de mettre en lumière les sonorités typiques de l’Espagne avec ses airs

inoubliables comme « les Toréadors » ainsi que « L’amour est enfant de bohême » qui

s’accordent à merveille à la guitare. Ainsi, quelques airs célèbres de cet opéra ont été choisis et

arrangés pour ce trio de guitares.

EQUIPE ARTISTIQUE

Sur scène Trio La Palmera (Maxime Béduneau, Basile Gahon, Matthieu Vilm) : guitare Géraldine Gahon : danse

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2. Le contexte artistique et culturel

L’univers du spectacle

1. L’Opéra-comique Carmen

Carmen est un opéra-comique en quatre actes composé par Georges Bizet (1838-1875) sur un

livret de Henry Meilhac et Ludovic Halévy, d’après la nouvelle éponyme de Prosper Mérimée.

Cet ultime opéra de Bizet a été créé le 3 mars 1875 à l’Opéra-Comique à Paris. Considérée

comme un renouveau dans l’opéra français, cette œuvre marque un retour au lyrisme, dans la

lignée des opéras de Rameau, de Gluck ou encore de Berlioz. Carmen est, encore aujourd’hui,

l’un des opéras les plus joués dans le monde.

L’histoire

Carmen, jeune bohémienne enjôleuse, est une femme libre au tempérament rebelle. Elle

déclenche une bagarre dans la manufacture de tabac où elle travaille. Le brigadier Don José,

chargé de la mener en prison, tombe sous le charme et la laisse s’échapper. Pour l’amour de

Carmen, il va tout abandonner : sa fiancée Micaëla et son métier pour rejoindre les contrebandiers.

Mais il est dévoré par la jalousie, et Carmen va se lasser de lui et se laisser séduire par le célèbre

torero Escamillo…

Carmen c’est avant tout de l’émotion, de l’amour, des trahisons, un crime passionnel, des hors-la-

loi… le tout à Séville, dans les années 1820. Tout commence sur une place de la ville, entre la

caserne de police et une usine de cigares. Don José est brigadier à la caserne tandis que Carmen,

la gitane qui charme tous les hommes (et fait enrager les femmes), y travaille comme ouvrière.

Railleuse, elle y provoque une bagarre et finit par marquer avec son couteau une croix sur le front

de son adversaire. Carmen doit être emprisonnée. Mais le brigadier Don José (pourtant déjà fiancé

à une jeune fille blonde et naïve du nom de Micaëla) est ensorcelé par la belle brune et la laisse

s’enfuir.

À l’acte II on se retrouve dans la taverne de Lillas Pastia, repère de la pègre, où Carmen chante et

danse pour séduire le torero Escamillo. Survient Don José, fou de jalousie pour la gitane dont il est

tombé éperdument amoureux. Une bagarre éclate. Mais Carmen reproche à son amant de ne pas

l’aimer assez pour déserter et s’enfuir avec elle. Il lui déclare alors son amour et accepte de la

suivre dans une scène d’un lyrisme passionné, et introduite par un solo de cor anglais.

À l’acte III : rien ne va plus entre les deux amants, devenus contrebandiers dans les montagnes

alentours. Carmen n’aime plus Don José, et Micaëla (sa fiancée qu’il a quitté) est à sa recherche.

C’est alors que Escamillo, le torero bad boy, fixe à Carmen un rendez-vous aux prochaines

corridas. Au dernier acte, tout finit de nouveau sur une place de Séville. Aux portes des arènes, la

foule acclame Escamillo qui s’avance avec Carmen à son bras. Don José apparaît, et supplie

Carmen de lui revenir, mais elle le repousse. Plus tard, l’amant rejeté la poignarde avant de se

rendre à la police.

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Le contexte de création

Au regard de la popularité mondiale de Carmen aujourd’hui, il est bien difficile d’imaginer que, lors

de sa création à l’Opéra-Comique de Paris, le 3 mars 1875, l’œuvre connut un échec retentissant.

En 1875, le genre de l’opéra-comique est tout à fait à la mode. Sous le Second Empire (1852-

1870), il était tombé dans un déclin relatif, au profit des opérettes d’Offenbach. Mais après la chute

de Napoléon III, il est préféré à l’opérette, jugée trop frivole (mais dont l’opéra-comique se

rapproche pourtant beaucoup).

On est alors en plein dans la période de l’ordre moral : dans les premiers temps de la IIIè

République, au lendemain de la défaite de la France à Sedan et de l’écrasement de la Commune

de Paris (1870-71), ce sont les monarchistes et les conservateurs catholiques qui gouvernent la

France, et souhaitent la «remoraliser» afin d’éloigner le spectre de la Commune. On ferme les

cabarets et les cafés, lieux fréquentés par la gauche radicale et qui font concurrence à la messe

du dimanche matin. On révoque les fonctionnaires sortis du rang, on établit un couvre-feu…

Dans ce contexte de rigueur morale, le personnage de Carmen, femme libre de corps et d’esprit,

choque les spectateurs. Lors de la première, le IVè acte se joue dans un climat glacial, face à un

public familial (et notamment de jeunes filles à marier amenées là par leurs parents) qui n’apprécie

pas du tout la liberté et la sensualité du personnage de Carmen. C’est l’acte final de l’opéra qui

choque le plus. Celui-ci se termine sur l’assassinat de Carmen par son amant déchu, Don José,

fou d’amour et de jalousie pour la séductrice gitane. La mort d’une femme sur scène, volage qui

plus est, c’est le comble de l’immoral !

Encore aujourd’hui, Carmen dérange. En 1982, l’opéra fait scandale en Chine car la représentation

est jugée scabreuse, tandis qu’en 2014 le West Australian Opera de Perth en Australie avait retiré

de l’affiche l’opéra de Bizet, car la direction avait jugé qu’il faisait l’apologie du tabac. Le critique

Cameron Woodhead s’était moqué de cette censure politiquement correcte, en remarquant que

Carmen n’avait pas été annulé pour «sa représentation du crime organisée ou de la violence

domestique, mais à cause de l'usine de cigarettes où travaille le personnage principal».

2. Les créateurs de Carmen

Georges Bizet en quelques dates 1838 Naissance du compositeur à Paris, le 25 octobre 1848 Entrée au Conservatoire de Paris dans la classe d’Antoine Marmontel, le 9 octobre 1852 Obtention de son premier prix de piano au Conservatoire de Paris 1855 Obtention de son premier prix d’orgue au Conservatoire de Paris. Composition de la Symphonie en ut majeur 1856 Participation au concours d’opérette organisé par Jacques Offenbach et obtention du premier prix 1857 Grand prix de Rome pour sa seconde participation. Il quitte Paris pour Rome, le 21 décembre 1861 Décès de sa mère, le 8 septembre à Paris 1869 Il épouse Geneviève Halévy, fille de son ancien professeur de composition Jacques Halévy 1871 Naissance de son fils Jacques le 10 juillet 1872 Création de L’Arlésienne, le 1er octobre 1875 Création de Carmen, le 2 mars. Il meurt à Bougival le 3 juin

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Prosper Mérimée en quelques dates 1803 Naissance de l’écrivain le 2 septembre à Paris

1811 Il effectue ses études au lycée Napoléon (Henri IV)

1823 Il obtient une licence de droit

1826 Il mène une vie de dandy et fréquente les cercles littéraires

parisiens

1828 Il commence la rédaction de nouvelles qui vont établir sa réputation

1831 Il rentre, grâce à diverses protections, dans la haute administration.

Nomination comme chef de cabinet du ministre du Commerce

1834 Nomination comme inspecteur général des monuments historiques

ce que lui permet de nourrir sa passion pour l’archéologie et les voyages

1845 Mérimée publie Carmen qui connaît un faible succès

1849 Il effectue la traduction de Pouchkine

1853 Nomination comme sénateur à vie

1856 Il souffre de graves troubles de la respiration et commence à se rendre dans le midi à

Cannes

1870 Le 23 septembre, il meurt à Cannes où il est enterré (cimetière anglais)

3. Les thèmes abordés dans cette œuvre

L’exotisme

Avec Carmen, Bizet continue dans la veine exotique qu’il a déjà exploitée dans son opéra

précédent, Dajmileh (1872).

L'impérialisme britannique et la colonisation du XIXè siècle entraînent une ouverture géographique

inconnue jusqu'alors. En France, cette ouverture géographique aboutit à un intérêt pour ce qui

n'est pas français, ce qui est étranger, ce qu'on qualifie souvent d'exotique.

La curiosité et le goût pour le différent qui jouent un rôle important, tout comme le désir de

s'évader, d'atteindre des horizons inaccessibles, de partir en aventure, comme le narrateur de

Carmen, de sortir du quotidien. L'exotisme, dans le domaine de la littérature, s'est répandu au XIXè

siècle avec Baudelaire, Chateaubriand, Pierre Loti, Mérimée ou encore Jules Verne. Les textes

exotiques par excellence sont les rapports de voyages comme Les Mille et une nuits, Robinson

Crusoé…

L’écriture de Mérimée, influencée par le Romantisme, s’inspire de l’exotisme découvert lors de ses

voyages à travers la Méditerranée. Cette connaissance du terrain se complète par des recherches

documentaires et des relations d’amitié avec d’autres intellectuels espagnols comme Eugeniade

Montijo. L'exotisme est aussi la peinture de la couleur locale. Carmen représente l'Espagne du

Sud et son exotisme. La représentation visuelle de cela a bien été saisie dans l'opéra de George

Bizet (1838 1875).

L’amour impossible Le thème de l’amour est sans aucun doute le thème principal de cette œuvre. Bien que les deux

personnages principaux : Carmen et Dom José soient amoureux, cet amour restera impossible.

Leur relation est notamment rendue difficile en raison de leur grande différence culturelle et sociale

et de leur difficulté à communiquer.

En effet, leurs différentes conceptions de la vie et la façon avec laquelle celle-ci doit être vécu

conduit inévitablement à la mort de Carmen. Dans cette œuvre Don Josée est présenté comme

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une personne aspirant à une vie stable et tranquille tandis que Carmen a une grande soif de

liberté. Leur amour est également teinté de jalousie et de violence avec les autres prétendants des

protagonistes : Micaëla, jeune paysage fiancée de Dom José et Escamillo, célèbre torero lui aussi

amoureux de Carmen.

Les ingrédients du spectacle

1. Le répertoire

1 Le prélude

Il a un caractère inquiétant et frissonnant qui marque le thème du destin funeste, un goût de

passion impossible, dont on devine d’emblée qu’il se règlera par le sang.

2 La Habanera

La cloche sonne. C'est l'heure de la pause pour les cigaretières de la manufacture qui font l'éloge

de la fumée du tabac.

Une ouvrière, la plus attendue de toutes ne tarde pas à apparaître, c'est Carmen.

Elle expose sa philosophie de l'amour, quelque peu pessimiste, dans la célébrissime habanera

« L'amour est un oiseau rebelle »

L'amour est un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser et c'est bien en vain qu'on l'appelle s'il lui convient de refuser [...] L'amour est enfant de bohème Il n'a jamais jamais connu de loi Si tu ne m'aimes pas je t'aime si je t'aime prends garde à toi.

3 La Séguédilla

On apprend que Carmen s'est moquée d'une ouvrière. Puis s’en suit une bagarre au cours de

laquelle Carmen marque le visage de son adversaire au couteau. La bohémienne se fait conduire

en prison. Carmen commence à amadouer son aimable gardien Don José et chante la séguedille :

Près des remparts de Séville chez mon ami Lillas Pastia j'irai danser la séguedille et boire du Manzanilla [...] j'emmènerai mon amoureux mon amoureux ? Il est au diable je l'ai mis à la porte hier mon pauvre cœur est très consolable mon cœur est libre comme l'air j'ai des galants à la douzaine [...]

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qui veut m'aimer, je l'aimerai.

Le trop sensible geôlier délie la corde et laisse s'échapper sa prisonnière.

4 Intermezzo

Interlude avant l’entracte. (Dans l’opéra cet interlude est situé entre l’acte III et IV).

5 Danse Bohémienne

Des officiers se trouvent dans la taverne, repère notoire de contrebandiers.

Carmen chante la « chanson bohème ».

On entend des exclamations qui viennent de l'extérieur de la taverne : « Vivat le torero, vivat

Escamillo. »

6 Arrangement de Misirlou (trad.) par Basile Gahon

Escamillo s'est couvert de gloire aux dernières courses de Grenade. Il rentre dans la taverne

aperçoit Carmen et lui fait des avances.

De qui Carmen est-elle amoureuse ?

7 Arrangement de la Malaguena (trad. ) par Basile Gahon

Carmen demande à Don José de la suivre dans la montagne avec les contrebandiers…

Don José, qui surveille le camp, tire sur un inconnu mais le manque. Cet inconnu n'est autre

qu'Escamillo qui est venue pour obtenir les faveurs de Carmen.

Les deux hommes ne tardent pas à s'affronter.

Escamillo invite Carmen aux courses de Séville et quand il est parti, Don José lance à Carmen: «

Prends garde à toi, Carmen, je suis las de souffrir ! ».

Une place à Séville, devant les murs et l'entrée des arènes.

8 L’aragonaise (interlude)

Arrive Escamillo, accompagné de Carmen, radieuse dans un costume éclatant.

Il entre dans l'arène.

9 Le toréador

Dans l'arène retentissent les cris de joie du public qui salue le triomphe d'Escamillo.

Dans le même temps Don José apparaît et supplie Carmen de le suivre.

Devant son refus obstiné, il en vient à la menacer. La jeune femme lui répond : « Jamais Carmen

ne cédera : libre elle est née, et libre elle mourra…

Don José, fou de désespoir, la frappe à mort avec un poignard, alors qu'Escamillo apparaît

entouré de la foule qui l'acclame.

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2. Les danses

Habanera : danse, née vers 1830 à Cuba mais qui peut également être un genre musical latino-

américain, ou catalan.

Les habaneres catalanes s'accompagnent uniquement de certains instruments à cordes, comme

la guitare et le luth.

Seguidilla : danse espagnole d'origine andalouse apparue au XVIIè siècle. Elle se danse encore

de nos jours, surtout en Andalousie.

Les pas de cette danse sont très variés. Ils empruntent notamment ceux du fandango de la jota

aragonaise et principalement celle où les danseurs cambrent majestueusement le corps et les

bras, en se rapprochant et s'écartant alternativement. Il arrive que les danseurs frappent

soudainement le talon très bruyamment comme une percussion complémentaire au claquement

des castagnettes (zapateado).

Aragonaise : "danse d'Aragon" une région d’ Espagne qui est traditionnellement accompagnée de

guitares, de castagnettes et d'applaudissements à la main.

La malagueña : est un rythme ternaire traditionnel espagnol et particulièrement de Malaga. Elle a

été créée à partir d'une danse accompagnée de chants au XIXè siècle.

"Malagueña", est aussi une composition appropriée à la danse folklorique ou classique, jouée en

Espagne souvent par un grand orchestre ou très souvent chantée avec des mandolines et

guitares.

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Pour aller plus loin : quelques pistes pédagogiques

En histoire des arts

- Découvrir l’Opéra en tant que lieux (opéra de Sydney, opéra de Paris…)

- Voir différentes réadaptation de l’opéra Carmen dans le monde du spectacle et au cinéma

(Chaplin, Saura, Godard)

En musique

- S’intéresser au genre de l’Opéra (compositeur, actes, livret…)

- Parler de la notion d’orchestre (familles d’instruments…)

- Découvrir la guitare classique et ses caractéristiques

- Découvrir l’univers des chanteurs d’Opéra (tessitures : soprano, alto, ténor, basse…)

- S’intéresser aux œuvres du compositeur Georges Bizet (1838-1875)

- Ecouter d’autres versions musicales de Carmen

En danse

- Explorer le répertoire de Carmen à travers la danse chez différents chorégraphes (Marius Petipa,

Roland Petit, Antonio Gades, Mats Ek, Denis Plassard, Jiri Kylian…)

En français

- Lire la nouvelle de Prosper Mérimée et étudier les différences entre l’opéra de Bizet et la nouvelle

- Parler de l’amour et de ses différentes formes en littérature à travers les siècles (Prosper

Mérimée, Théophile Gautier…)

En sciences humaines

- Parler de l’expression du sentiment amoureux de nos jours, du rapport à l’autre et faire un écho

entre hier et aujourd’hui dans sa représentation dans le monde artistique

En art plastique

- S’intéresser aux différentes représentations illustrées de Carmen (affiches, peintures,

illustrations

- S’intéresser aux artistes qui ont représenté des scènes de tauromachie comme Picasso ou Goya

En histoire-géographie

- Evoquer l’Espagne, son histoire, ses traditions (l’Espagne andalouse, le peuple gitan, le

flamenco, la corrida…)

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3. La rencontre « En bord de scène »

Dans la mesure du possible, au cœur de la salle de spectacle, un temps d’échange avec les

artistes a lieu après la représentation. Cette rencontre « en bord de scène » fait de l’enfant un

spectateur privilégié. Ȧ cette occasion, les artistes abordent leurs parcours, dévoilent les phases

d’élaboration du spectacle. Cette rencontre-discussion est également l’occasion pour les élèves de

poser des questions et d’évoquer avec les artistes leur ressenti du spectacle. Cette expérience

donne à l’élève une approche de la scène et du spectacle, côté coulisses.

Pour aller plus loin :

Cette rencontre peut être préparée en amont. Tel un journaliste, les élèves peuvent imaginer une

liste de questions à poser aux artistes. Les réponses viendront alors nourrir un éventuel article sur

le spectacle ou bien la rédaction d’un entretien.

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IV. APRÈS LE SPECTACLE

Donner aux élèves la possibilité d’exprimer leur ressenti, de construire une critique argumentée,

d’acquérir des références et des outils d’analyse du spectacle est essentiel pour qu’ils puissent

devenir des spectateurs avertis. Avant de réaliser un travail de retour sur le spectacle, il est

important de rappeler aux élèves qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. L’interprétation

d’un spectacle est propre à chacun car celui-ci convoque en nous des émotions, fait appel à des

souvenirs ou à des expériences qui nous sont tout à fait personnels. L’important est de leur

permettre un espace d’échange et de partage constructif et bienveillant afin qu’ils osent parler,

émettre leur avis sans retenue ni complexe et qu’ils soient en mesure de construire une lecture

critique et argumentée du spectacle.

Il est possible d’imaginer « l’après-spectacle » en trois temps :

1/ Le temps du souvenir : s’attacher au sensible, faire appel à ses émotions, retrouver les

images, les sons, les mots du spectacle...

2/ Le temps de l’analyse : Aller plus loin dans l’approche du spectacle, le remettre dans un

contexte social, artistique et culturel, tisser des liens entre la société, l’actualité, le monde

et la lecture qui en est faite par les artistes.

3/ Le temps de l’expression critique : mettre des mots sur ses émotions, faire entendre le

ressenti que chacun éprouve face à l’œuvre, partager autour du spectacle, organiser sa

pensée…

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1. Le temps des souvenirs

Cette activité vise à solliciter la mémoire immédiate et sensorielle des élèves en prenant appui sur

l’expérience sensible qu’ils viennent de vivre, car le spectacle est avant tout un moment d’émotion.

Faire ressurgir chez les élèves les sensations vécues pendant le spectacle c’est leur donner envie

de revivre l’expérience et donc pourquoi pas d’aller voir d’autres spectacles.

Le réveil du corps

On peut aider et guider les élèves dans le temps qui doit rappeler les images, les sons et les

sensations de la représentation en s’appuyant sur un réveil du corps et des sens. Pour cela on

réalise un exercice à la fois basé sur la relaxation et sur la concentration.

On demande à chacun de s’installer dans l’endroit de son choix le plus confortablement possible

(s’asseoir, s’allonger au sol, s’adosser, croiser ou allonger les jambes...) et de fermer les yeux,

relâcher la tête, la nuque. On instaure le silence et demande aux élèves de se concentrer sur leur

respiration, de faire le vide.

L’enseignant guide ce temps de remémoration en demandant à chacun de retrouver ses

souvenirs: retracer le chemin de l’école au théâtre (en bus, à pieds…), l’arrivée dans le théâtre (qui

nous a accueilli quand on est arrivé dans le hall du théâtre ?, quels sont les visages ou les images

qui ont retenu notre attention ?) puis l’entrée dans la salle (à côté de qui j’étais assis ? faisait-il

froid ou chaud ? Y avait-il du monde ? Y avait-il déjà un décor sur le plateau ou le rideau était-il

fermé ?), les derniers instants avant le début du spectacle (je faisais quoi, je pensais à quoi ?), la

lumière s’éteint, le silence se fait, le spectacle commence…

On peut aussi proposer aux élèves de se souvenir avec précision d’un accessoire ou d’un

costume, d’une musique ou d’un effet sonore... Bien sûr la mémoire de chacun est sélective et ici

c’est l’enseignant qui guide et choisit, selon sa lecture du spectacle, les moments qui lui semblent

cruciaux, mais l’important est d’amener les élèves vers la précision presque « anatomique » de la

reconstruction d’une image du spectacle pour ensuite nourrir une analyse précise.

Quelques temps encore pour se replonger, se remémorer et aborder ensuite le voyage retour avec

délicatesse, revenir à son point de vue dans la salle et ouvrir doucement les yeux.

Le but de cet exercice est de permettre un recentrage et une mobilisation des sens et de la

mémoire.

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Mettre des mots sur ses sensations

Ȧ la suite de ce temps de remémoration, on peut demander aux élèves de noter les quelques

mots, images et sensations qui leur viennent à l’esprit ou bien leur demander de noter ce dont ils

se souviennent en débutant toujours leurs phrases par « je me souviens ».

On peut également demander aux élèves d’imaginer un portrait chinois du spectacle :

- Si le spectacle était une couleur ce serait…

- Si le spectacle était une musique ce serait…

- Si le spectacle était une matière ce serait…

- Si le spectacle était une odeur ce serait…

- Si le spectacle était une émotion ce serait…

- Si le spectacle était un animal ce serait…

- Si le spectacle était un objet ce serait…

- Si le spectacle était un élément de la nature ce serait…

Portrait chinois du spectacle

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2. Le temps de l’analyse

Pour aider à l’analyse et à la lecture raisonnée du spectacle, on peut prendre appui sur une grille

qui met en avant les différents champs d’un spectacle vivant : forme, récit, organisation, espace,

son… Il s’agit alors de revenir avec le plus de précisions possibles sur certains éléments du

spectacle, sans entrer dans le subjectif. Cette phase s’intéresse davantage à tout ce qui participe à

la construction d’un spectacle, s’interroger sur la forme pour mieux saisir le fond. Par la suite, la

description la plus précise et objective possible servira de matière à l’élève pour élaborer une

analyse critique et argumentée du spectacle.

Grille d’analyse du spectacle (à adapter à l’âge des élèves)

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3. Le temps de l’expression critique

Après s’être remémoré le spectacle et après avoir passé en revue tous les éléments qui

construisent ce dernier, il est bon d’accompagner l’élève dans l’élaboration d’une lecture critique et

argumentée du spectacle. Les deux étapes précédemment citées, à savoir le temps du souvenir et

le temps de l’analyse, permettent à la fois de prendre appui sur l’expérience sensible vécue

pendant la représentation tout en s’appuyant sur des connaissances solides du spectacle (Cf grille

d’analyse du spectacle). La matière alors « collectée » au cours des activités précédentes permet

de justifier son point de vue.

Cette démarche critique nécessaire à la formation d’un spectateur averti peut prendre différentes

formes. Les différents exercices ludiques proposés ci-dessous visent à apprendre aux enfants à

ordonner leur pensée.

Quelques pistes pédagogiques

L’annonce radio : préparation d’une annonce radio qui fasse la promotion du spectacle ou

l’intervention d’un critique ou d’un spectateur faisant par de son avis sur le spectacle, qu’il

soit bon ou mauvais.

L’interview : écrire l’interview du ou des artistes ou bien du metteur en scène par un

journaliste.

L’article de journal : rédiger un article de journal revenant sur la représentation du spectacle

avec des citations de spectateurs, des artistes ou du metteur en scène.

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V. ANNEXES

1. Affiche du spectacle

2. Extrait du spectacle

3. Fiche d’écoute musicale

4. Atelier autour de l’Opéra

5. Fiche “Retour de spectateur”

6. Mots et métiers du spectacle vivant

7. Bibliographie

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Parole « L’amour est un oiseau rebelle», Carmen

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Atelier autour de l’opéra :

LES IDÉES REÇUES SUR L’OPERA

Objectif :

Répertorier les idées reçues sur l’opéra pour les identifier, les interroger, les faire changer…

Description de la séquence :

La classe est divisée en groupes.

Des petits carrés de papier blanc sont distribués à chaque groupe.

Chaque groupe écrit sur ces petits papiers toutes les idées qui lui passent par la tête sur l’opéra

Les petits bouts de papier sont ensuite classés dans deux sacs à idées :

Chaque groupe tire une idée au hasard dans chaque sac et la lit à voix haute.

Puis un temps d’explorations et de réflexions lui est donné pour trouver des exemples et défendre

ses deux idées auprès des autres groupes : recherches sur internet, improvisation, dessins,

écriture d’un texte, performance vocale et musicale, réalisation d’un clip…

Le temps de restitution collective est suivi d’un temps de débat sur chacune des idées présentées

à la classe.

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Bibliographie

Ouvrages

LACOMBE, Hervé, Georges Bizet, Paris, Fayard, 863 p.

L’avant-scène Opéra, Carmen, ouvrage collectif, éditions Premières loges, 2007.

MÉRIMÉE, Prosper, Carmen, Paris, Larousse, Coll. Petits Classiques, 155 p. (Texte intégral, dossier pour

aborder l’œuvre, bibliographie et filmographie)

CD

Carmen, direction Michel Plasson, Orchestre National du Capitole de Toulouse, avec Angela Gheorghiu et

Roberto Alagna, EMI, 2003.

Carmen, direction Claudio Abbado, London Symphony Orchestra, The Ambrosian Singers, avec Teresa

Berganza et Plácido Domingo, Deutsche Grammophon, 1978.

Carmen, direction James Levine, The Metropolitan Opera Chorus and Orchestra, avec Agnès Baltasa et

José Carreras, Deutsche Grammophon, 1988.

DVD

Carmen, direction Philippe Jordan, London Philharmonic Orchestra, Glyndebourne Chorus, avec Anne

Sofie von Otter et Marcus Haddock, BBC, 2003.

Carmen, direction Antonio Pappano, Orchestra and Chorus of the Royal Opera House, avec Anna Caterina

Antonacci et Jonas Kaufmann, DECCA, 2008.

Web

https://www.francemusique.fr

www.cndp.fr

Pour aller plus loin sur les arts vivants http://en-scenes.ina.fr

Source du dossier : France musique et Opéra de Reims