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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie (Faculté DEGS) Département ECONOMIE °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Option : ADMINISTRATION °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° °° Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme de Maîtrise es-Sciences Economiques INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER ET DEVELOPPEMENT : LIENS THEORIQUE ET EMPIRIQUE, CAS DU QIT MADAGASCAR MINERALS IMPETRANTE: RAMAMONJISOA Fenohasina Annick Olivia ENCADRE PAR : Docteur ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy DATE DE SOUTENANCE : 29 Mai 2013 Année Universitaire : 2011-2012

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion

et de Sociologie (Faculté DEGS)

Département ECONOMIE

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Option : ADMINISTRATION

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme de Maîtrise es-Sciences Economiques

INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER ET DEVELOPPEMENT : LIENS THEORIQUE ET

EMPIRIQUE, CAS DU QIT MADAGASCAR MINERALS

IMPETRANTE: RAMAMONJISOA Fenohasina Annick Olivia ENCADRE PAR : Docteur ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy

DATE DE SOUTENANCE : 29 Mai 2013

Année Universitaire : 2011-2012

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion

et de Sociologie (Faculté DEGS)

Département ECONOMIE

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Option : ADMINISTRATION

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme de Maîtrise es-Sciences Economiques

INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER ET DEVELOPPEMENT : LIENS THEORIQUE ET

EMPIRIQUE, CAS DU QIT MADAGASCAR MINERALS

IMPETRANTE: RAMAMONJISOA Fenohasina Annick Olivia ENCADRE PAR : Docteur ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy

DATE DE SOUTENANCE : 29 Mai 2013

Année Universitaire : 2011-2012

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REMERCIEMENTS

La réalisation de ce travail a pu être menée à terme grâce à la contribution d’un

certain nombre de personnes, à qui je tiens à exprimer mes remerciements les plus

sincères.

Plus particulièrement à :

₋ Monsieur Le Doyen de la Faculté de Droit, d’Économie, de Gestion et de

Sociologie de l’Université d’Antananarivo,

₋ Monsieur Le Chef de Département Économie de l’Université de la Faculté DEGS

;

₋ Messieurs les membres de jury qui ont bien accepté d’apporter leur jugement sur

ce travail ;

₋ Au corps professoral de l’Université, à qui sans eux nous n’aurions jamais pu

établir le présent document ;

₋ Mon Encadreur Pédagogique Monsieur ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy

pour sa grande disponibilité, générosité, lui, qui n’a pas hésité à prodiguer des

conseils précieux dans l’établissement du présent travail ;

₋ Toutes les personnes, de près ou de loin, qui m’ont soutenu moralement, sans

lesquelles, ce travail n’a pas pu être réalisé.

Mes parents et ma famille méritent une mention spéciale pour leur

soutien et encouragements tout au long de la rédaction de ce mémoire.

Merci infiniment !

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LISTE DES ABREVIATIONS

IDE: Investissements Directs Étrangers

QMM: Qit Madagascar Minerals

QIT: Quebec Iron and Titanium

IPF: Investissement de Portefeuille

PED: Pays En Développement

LGIM : Loi sur les Grands Investissements Miniers

DCPE: Document Cadre de Politique Économique

PGRM: Projet de Gouvernance des Ressources Minérales

ONG: Organisme Non Gouvernemental

SDR: Schéma de Développement Régional

PDI: Programme de Développement Intégré

ONE: Office National de l’Environnement

PGE: Plan de Gestion Environnemental

ABC: Anosy Business Center

ICAR: International de Crédit Agricole Rural

IFRA: Institution Financière de le Région Anosy

OMNIS: Office des Mines Nationales et des Industries Stratégiques

DCPM: Document Cadre de Politique Minière

BCM: Banque Centrale de Madagascar

BAD: Banque Africaine de Développement

PAS: Programme d’Ajustement Structurel

FMN: Firme Multinationale

FMI: Fonds Monétaire International

PIB: Produit Intérieur Brut

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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION .......................................................................................................................................... 1

PREMIERE PARTIE ....................................................................................................................................... 3

CONCEPTS THEORIQUES SUR LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS ET LE DEVELOPPEMENT……… 3

CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS SUR LES IDE……………………………………………………………………………………………………….5 1.1. PARTICULARITÉS DES IDE PAR RAPPORT AUX AUTRES FINANCEMENTS EXTÉRIEURS ................ 5

1.1.1. Les IDE ......................................................................................................................................... 5 1.1.1.1. L’Investissement direct à l’étranger et la relation d’Investissement direct avec l’étranger........ 5 1.1.1.2. Les transactions des capitaux d’investissement direct ............................................................. 6 1.1.1.3. L’entreprise d’investissement direct ....................................................................................... 6 1.1.1.4. Liens directs et indirects, et investisseur direct ....................................................................... 7

1.1.2. Les autres financements externes ................................................................................................. 7 1.1.2.1. Les investissements de portefeuille ........................................................................................ 7 1.1.2.2. Investissements ou flux au titre de dette privée ..................................................................... 8 1.1.2.3. L’aide publique au développement ........................................................................................ 9 1.1.2.4. La dette publique................................................................................................................... 9

1.2. LES ASPECTS DES IDE À MADAGASCAR .................................................................................... 9 1.2.1. La politique d’attractivité des IDE .................................................................................................. 9 1.2.2. Les stratégies d’investissement à l’étranger ................................................................................ 11

1.2.2.1. La stratégie d’accès aux ressources naturelles ...................................................................... 12 1.2.2.2. La stratégie horizontale ou de marché.................................................................................. 12 1.2.2.3. La stratégie de minimisation des coûts ou verticale .............................................................. 13

1.2.3. Les déterminants des IDE ............................................................................................................ 14 1.2.3.1. Les théories explicatives des IDE .......................................................................................... 14 1.2.3.2. La théorie de l’entreprise multinationale .............................................................................. 15 1.2.3.3. Les mécanismes de la concurrence spatiale .......................................................................... 16

1.2.4. Historique et évolution des IDE à Madagascar ............................................................................. 20 1.2.4.1. Historique des IDE à Madagascar ......................................................................................... 20 1.2.4.2. Évolution des IDE à Madagascar ........................................................................................... 21

CHAPITRE II. CONCEPTS THEORIQUES SUR LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT………………………………… …29 2.1. INVESTISSEMENT ET CROISSANCE SELON KEYNES ET LES POSTKEYNÉSIENS……………………………29 2.1.1. La fonction d’investissement keynésienne et l’effet multiplicateur ..........................................29

2.1.1.1. La fonction d’investissement keynésienne ............................................................................ 29 2.1.1.2. L’effet multiplicateur ........................................................................................................... 31

2.1.2. La théorie du double déficit ....................................................................................................... 32 2.2. IMPACTS DES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS SUR LA CROISSANCE .........................................28

2.2.1. Liens entre croissance et IDE....................................................................................................... 33 2.2.2. Théories sur les avantages des IDE .............................................................................................. 33

DEUXIEME PARTIE: LIENS EMPIRIQUES ENTRE PROJET ILMÉNITE ET DÉVELOPPEMENT………………………………………………………………………………………………………………………..37

CHAPITRE III: LES CONTRIBUTIONS DU PROJET QMM AU DÉVELOPPEMENT SOCIO-ÉCONOMIQUE………………………………………………………………………………………………………………………………37

3.1. ASPECT ÉCONOMIQUE DU PROJET QMM ...............................................................................37 3.1.1 Description du projet .................................................................................................................. 37 3.1.2 Présentation de sa région d’implantation : la région de l’Anosy ................................................... 40

3.2. APPORTS AU DEVELOPPEMENT LOCAL…………………………………………………………………………………….42

3.2.1. Le Plan de DéveloppementIntégré………………………………………………………………………………………………………………………………………………….42 3.2.2 . Apports du projet dans le domaine sanitaire ..................................................................................................... 43

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3.2.3.Contributions à la protection de l’environnement et la biodiversité ..................................................................... 44 3.2.4. Développement du milieu des affaires et des micro-finances ...................................................... 44

3.3. Part de l’exploitation d’ilménite sur la croissance économique en tant que secteur porteur……………… 46 3.3.1. Le port d’Ehoala et sesimpacts sur les recettes d’exportation ............................................... 46 3.3.2. Augmentation des recettes fiscales ...................................................................................... 47 3.3.3. Impacts sur le niveau d’emplois ........................................................................................... 48

3.3.4. Impacts surlacroissance…………………………………………………………………………………………………….....................................49

CHAPITRE IV. LIMITES DU PROJET EN TERMES DE DÉVELOPPEMENT ET DE RÉDUCTION DE LA

PAUVRETÉ………………………………………………………………………………………………………………………………………………50.

4.1. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ............................................................................................50 4.2. LES PERTES ENGENDRÉES PAR LE PROJET ...............................................................................51

CONCLUSION .............................................................................................................................................53

LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES

ANNEXES

BIBLIOGRAPHIE

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INTRODUCTION

A l’heure de la mondialisation, l’attention des acteurs de développement se porte

avec de plus en plus d’acuité sur les Investissements Directs Etrangers. Ces derniers

seraient un moyen de compenser l’insuffisance des ressources pour le développement.

Suivant un mouvement de balancier, les positions critiques à l’égard des firmes

multinationales, dominantes lors des années 60 et 70, ont ainsi peu à peu laissé la place à

des analyses qui reposent sur les investissements étrangers favorisent le développement.

Pour les pays en développement, qui se trouvent confrontés au problème de

financement de leur activité économique avec des ressources domestiques souvent

insuffisantes, le volume des IDE s’est considérablement accru au cours des années 90. A

Madagascar, malgré les crises récurrentes et leurs impacts négatifs sur l’économie, les

Investissements Directs Étrangers dans le domaine de l’extraction minière ne cessent

d’augmenter ces derniers temps. Les investisseurs retiennent que Madagascar est un pays

pourvu des ressources minérales et offre des gisements de première qualité, et un

producteur important de minéraux et des gemmes. De son côté, l’État malgache retient, lui

aussi, le secteur minier pour être l’un des piliers du développement économique, et que le

potentiel minier du pays constitue un moteur capable de stimuler la croissance, et le

développement durable.

De ce fait, plusieurs projets sont en pleine expansion dans toute l’Ile, dont les deux

qui sont révélés plus grands reviennent à Sherrit avec le projet Ambatovy, en vue

d’exploitation de nickel et de cobalt, et à Rio Tinto avec son projet Qit Madagascar

Minerals dans l’exploitation d’ilménite à Taolagnaro. Et c’est sur ce dernier que la présente

analyse est consacrée.

Cependant, malgré l’évolution accrue des investissements miniers, la pauvreté ne

cesse de s’aggraver dans le pays, en dépit des efforts de Rio Tinto QMM dans la mise en

œuvre de différents programmes de développement, le pays reste toujours l’un des pays les

plus pauvres du monde, du fait que ces investissements sont réalisés au profit des pays

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industrialisés. La contribution du secteur minier au développement économique et social

du pays reste alors très faible.

Ce constat incite alors à mener une analyse sur la relation entre les investissements

miniers et le développement, et c’est la raison du choix de ce thème du mémoire :

« Investissement Direct Étranger et développement : liens théorique et empirique, cas du

Qit Madagascar Minerals », afin d’étudier ce que ce type d’investissement peut apporter

sur le tissu économique et social ; s’il constitue un vrai moteur ou un frein du

développement. De ce fait, dans quelle mesure l’IDE en particulier minier contribue-t-il au

développement socio-économique de Madagascar ?

Etant donné que les théories des investissements étrangers remontent aux Classiques

en supposant que les besoins en matières premières des pays industrialisés et la rareté des

capitaux dans les pays en développement, amènent un flux important des capitaux privés

vers ces derniers, et que les IDE sont fortement liés au développement récent des relations

économiques internationales à travers la mondialisation, avec l’explosion des flux

internationaux des capitaux depuis 1980, il est donc nécessaire d’analyser l’évolution des

théories sur l’investissement étranger depuis les quinze dernières années, où l’essor

économique spectaculaire de la Chine et de l’Inde grâce aux flux d’IDE venant des pays

industrialisés a fini par convaincre les pays africains que les IDE sont incontournables pour

sortir du cercle vicieux de la pauvreté. Le travail permet alors d’apporter des réflexions à

l’élaboration d’une politique permettant d’attirer les IDE.

Appuyé par des données secondaires, c’est-à-dire des données existantes auprès des

organismes, et avec l’utilisation des littératures spécifiques sur les IDE, notamment sur

l’investissement minier, la présente analyse comporte deux parties essentielles. La

première est consacrée aux concepts théoriques sur l’IDE et le développement et leurs liens

théoriques, suivie de la deuxième partie, qui développera les liens empiriques entre projet

ilménite et développement.

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PREMIERE PARTIE

CONCEPTS THEORIQUES SUR LES INVESTISSEMENTS DIRECTS

ETRANGERS ET LE DEVELOPPEMENT

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INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE

Les Investissements Directs Étrangers ont augmenté de façon spectaculaire au

cours des vingt dernières années. Cette croissance étonnante contribue à l’interpénétration

grandissante des économies au niveau mondial. Les entreprises multinationales ont

multiplié l’étendue géographique de leurs opérations, créant « une chaîne

d’approvisionnement globale ». Ces IDE ont des effets sur la croissance économique.

Pour Madagascar en particulier, depuis quelques années, le pays est devenu une terre

d’accueil des IDE grâce aux efforts notoires entrepris par le Gouvernement en matière de

promotion des IDE, notamment ceux dans le domaine de l’extraction minière.

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CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS SUR LES IDE

1.1. PARTICULARITÉS DES IDE PAR RAPPORT AUX AUTRES FINANCEMENTS

EXTÉRIEURS1

1.1.1 Les IDE

L’IDE figure parmi les sources de financements extérieurs, mais il présente des

spécificités par rapport aux autres, tant sur leurs avantages que sur leurs caractéristiques.

Étant donné que le développement d’un pays nécessite obligatoirement des moyens

financiers suffisants qui répondent aux besoins d’investissements, l’IDE comme tous les

fonds étrangers constitue alors une source de devises étrangères pour le pays accueillant, et

surtout, il sert principalement à combler l’insuffisance des financements internes.

1.1.1.1. L’Investissement direct à l’étranger et la relation

d’Investissement direct avec l’étranger

Un investissement direct à l’étranger désigne l’ensemble des ressources (apports au

capital social ou bénéfices réinvestis) que, à un moment donné, un investisseur direct laisse

à la disposition d’entreprises apparentés, c’est-à-dire celles avec lesquelles il est en relation

d’investissement direct ; ou encore celles qui appartiennent à une société mère ou qui sont

membres d’un même groupe multinational, sans avoir nécessairement de liens directs ou

indirects entre elles.

Quant à la relation d’investissement direct avec l’étranger, elle sert à désigner tout

lien direct entre un résident d’un pays et une entreprise établie à l’étranger, ou entre un

non-résident à l’extérieur de ce pays, et une entreprise établie sur le territoire national qui

permet à ce résident ou à ce non-résident, investisseur direct, d’avoir une influence

significative dans la gestion de l’entreprise concernée, c’est-à-dire l’entreprise

d’investissement direct ; et qui témoigne d’un intérêt durable de l’investisseur direct dans

ladite entreprise. 1 BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR-DIRECTION DES ETUDES ET DES RELATIONS INTERNATIONALES, INSTAT, Etudes sur les IDE à Madagascar, juillet 2011

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Il existe une relation d’investissement direct lorsque l’investisseur direct détient au

moins 10% du capital ou 10% des droits de vote.

1.1.1.2. Les transactions des capitaux d’investissement direct

Les transactions des capitaux d’investissement direct se décomposent en capital

social et bénéfices réinvestis. Le capital social est la participation au capital des

succursales, toutes les actions des filiales et des entreprises affiliées, sauf les actions

privilégiées non participantes qui sont considérées comme des titres de créance. En ce qui

concerne les bénéfices réinvestis, ils correspondent à la part qui revient à l’investisseur

direct, au prorata de sa participation directe au capital, sur les bénéfices qui ne sont pas

distribués sous forme de dividendes par les filiales ou par les entreprises affiliées, ainsi que

les bénéfices des succursales qui ne sont pas versés à l’investisseur direct.

Faut-il rappeler qu’il existe également d’autres transactions d’investissement direct,

ou encore transactions liées aux dettes interentreprises, c’est-à-dire les entreprises issues

d’un même groupe. Celles-ci couvrent les emprunts et les prêts de ressources financières, y

compris les titres d’emprunt, et les crédits fournisseurs, entre des investisseurs directs et les

filiales, succursales et entreprises apparentées, tels qu’ils ressortent des créances et des

engagements interentreprises respectivement. Cela inclut aussi bien les prêts des

investisseurs directs aux filiales que les prêts des filiales aux investisseurs directs. Aucune

distinction n’est établie ici entre les investissements à court et à long terme.

1.1.1.3. L’entreprise d’investissement direct

L’entreprise d’investissement direct est une entreprise dans laquelle un investisseur

direct qui est un résident hors du pays d’hôte, détient au moins 10% des actions ordinaires

ou des droits de vote, dans la cas d’une entreprise constituée en société, ou l’équivalent,

dans le cas d’une entreprise non dotée d’une personnalité morale distincte. Les entreprises

d’investissement direct comprennent les entités qui sont identifiées en tant que : filiales,

entreprises affiliées et succursales. Elles sont qualifiées de filiales si un investisseur non

résident détient plus de 50% du capital ; entreprises affiliées si un investisseur détient au

maximum 50% du capital, et succursales quand elles sont filiales à 100% ou encore

entreprises à participation n’ayant pas de personnalité morale distincte, appartenant

directement ou indirectement à l’investisseur direct.

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1.1.1.4. Liens directs et indirects, et investisseur direct

On parle de lien direct lorsqu’un investisseur direct étranger détient directement une

entreprise d’investissement direct. Il s’agit donc d’un lien indirect dans le cas où

l’investisseur direct étranger détient une filiale ou une société affiliée qui, elle-même

détient directement ou indirectement une entreprise d’investissement direct.

Quant à l’investisseur direct, il peut être une personne physique, une entreprise

publique ou privée dotée ou non d’une personnalité morale distincte, un groupe de

personnes physiques ou d’entreprises qui sont associées, un Gouvernement ou un

organisme officiel une succession, un trust, ou une autre structure analogue, qui possède

une entreprise d’investissement direct dans une économie, autre que celle dont

l’investisseur direct est résident.

Les membres d’un groupe d’associés constitué par des personnes physiques ou des

entreprises sont réputés du fait que leur part globale du capital est égale à 100% ou plus,

avoir sur la gestion de l’entreprise une influence analogue à celle d’un particulier ayant une

participation du même ordre de grandeur.

1.1.2 Les autres financements externes

1.1.2.1. Les investissements de portefeuille

Ce sont aussi des investissements privés étrangers. Ils sont souvent appelés

investissements indirects étrangers. Contrairement aux IDE, ils ne donnent pas le droit aux

investisseurs de participer à la gestion de l’entreprise. Ils signifient tout simplement une

participation des investisseurs au capital de l’entreprise. Ils se matérialisent par un simple

achat d’obligation, d’action, ou de titres. C’est un simple placement financier effectué par

un investisseur étranger. Une grande partie du capital de l’entreprise est détenue par les

investisseurs étrangers. Ils comprennent, outre les titres de participation et les titres

d’emprunt sous forme d’obligation et autres titres d’emprunt, les instruments du marché

monétaire, ainsi que les produits financiers dérivés tels que les options. En sont exclus

tous les instruments précités qui figurent aux rubriques investissements directs et avoirs de

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réserve. Les principaux éléments des investissements de portefeuille, dans les avoirs

comme dans les engagements, sont les titres de participation et les titres de créance, qui

sont les uns et les autres négociés ou négociables sur des marchés financiers organisés et

sur d’autres marchés de capitaux.

Il convient de rappeler que les titres de participation sont tous les instruments et

documents reconnaissant à leurs porteurs des droits sur la valeur résiduelle des actifs des

entreprises constituées en sociétés, après règlement de tous les créanciers, en cas de

liquidation de la société.

Concernant les titres de créances, ils comprennent les obligations et les autres titres

d’endettement, d’une part ; les instruments émis sur le marché monétaire ou les titres de

créance négociables, ainsi que les produits financiers dérivés ou instruments secondaires

tels que les options qui, normalement n’atteignent pas le stade de la livraison effective et

sont utilisés à des fins multiple comme la couverture des risques, ou le placement ou le

commerce, d’autre part.

1.1.2.2 . Investissements ou flux au titre de dette privée

C’est une source de financement extérieur qui se manifeste par une dette contractée

par des sociétés privées, soit des prêteurs officiels constitués par des institutions

financières internationales, telles que la Banque Mondiale, et les banques régionales de

développement comme la Banque Africaine de Développement ou BAD, soit auprès des

banques ou des sociétés industrielles ou commerciales privées étrangères.

La dette privée peut être publiquement garantie ou non garantie. Les dettes

contractées auprès des institutions financières internationales sont toujours sous la garantie

de l’État, tandis que celles auprès des banques ou sociétés industrielles et commerciales

privées étrangères sont contractées sans garantie. Ce sont souvent les grandes sociétés

privées qui ont des activités touchant le domaine international telles que les banques, les

entreprises de sidérurgie, sociétés de transport maritime ou aérien…, et qui bénéficient de

dettes non garanties.

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1.1.2.3. L’aide publique au développement

Elle désigne l’ensemble des contributions effectuées par les administrations

publiques des pays développés aux pays en développement. Elle comprend l’aide sous

forme de dons, les apports financiers conditionnés par un taux d’intérêt largement inférieur

au taux réel appliqué sur le marché, les allègements de la dette et la coopération technique.

1.1.2.4. La dette publique

C’est un financement extérieur obtenu à partir des emprunts contractés par l’État ou

les organismes publics, soit auprès des institutions financières internationales, soit auprès

des administrations publiques nationales.

Il faut souligner que les IDE et les IPF sont des capitaux privés. Les IDE comme les

IPF ne sont pas des endettements extérieurs mais des investissements étrangers, c’est-à-

dire des apports de fonds privés. Tandis que le flux au titre de la dette privée, la dette

publique et l’aide publique au développement, s’il ne s’agit pas de dons sans contrepartie,

sont des endettements extérieurs.

1.2. LES ASPECTS DES IDE À MADAGASCAR2

Pour pouvoir étudier les aspects des IDE à Madagascar, il est nécessaire avant tout

d’aborder la politique d’attractivité des IDE, les stratégies d’investissement à l’étranger,

ainsi que les éléments qui déterminent les IDE.

1.2.1. La politique d’attractivité des IDE3 inclut dans le DCPE

A l’heure de la mondialisation, l’attention des auteurs de développement se porte

avec de plus en plus d’acuité sur les IDE. Et la nouvelle figure dominante de cette

mondialisation, l’économie multinationale va privilégier la dimension des flux

2 RAZAFINDRAKOTO Mireille, Les déterminants des IDE à Madagascar, Quelle leçon peut-on tirerde l’expérience asiatique et mauricienne, Projet Madio, n°9517/E, Oct. 1995, p.2 3 PRIMATURE, Document Cadre de Politique Economique, DCPE, cadre de développement du secteur minier et programmes en cours, p.199-200, 2008

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d’investissement direct à l’étranger et la mobilité des activités productives des firmes d’un

territoire à l’autre. La définition d’une politique de promotion des IDE est devenue alors

une activité très concurrentielle. Chaque pays fait actuellement des efforts afin de proposer

un environnement juridique favorable par le biais du Code des Investissements, des

politiques économiques ainsi que des conditions de production les plus attractifs. Les

Gouvernements prennent des mesures de plus en plus ciblées dans le but d’attirer des

capitaux étrangers.

Il convient de rappeler toutefois, que le grand retournement dans l’attitude des pays

d’accueil vis-à-vis des investissements étrangers et des FMN est au cœur de la

problématique nouvelle de l’attractivité. Le constat de ce changement radical d’attitude qui

a fait passer les États de la suspicion et du contrôle des investissements étrangers à

l’attraction et à la promotion constitue le point de départ. Il coïncide avec l’émergence de

la globalisation comme configuration prédominante de l’économie mondiale. Il est le

résultat de deux tendances majeures.

D’une part, un changement radical dans la stratégie de localisation de leurs activités

par les grandes firmes. Il répond à la fois, à l’exacerbation de la concurrence sur le marché

mondial, et à la recherche d’une forte rentabilité commandée par les critères de nouveaux

actionnaires.

D’autre part, la mutation des modèles de référence pour la définition de la politique

économique, et pour le développement qui avaient inspiré la plupart des Gouvernements

du Nord comme au Sud durant les années 60 et 70. L’évolution des attitudes vis-à-vis de

l’investissement direct répond donc à la pression exercée par les firmes et au choix

politique des États

A Madagascar, la promotion des IDE a été une des stratégies du MAP pour l’atteinte

d’une croissance économique soutenue. Et en étant conscient que c’est l’investissement

minier qui est le meilleur moyen pour y parvenir, le pays a mis en place des stratégies dans

le domaine du secteur minier. À vrai dire, Madagascar de par sa richesse en géo-diversité

et ses potentialités minérales, présente un intérêt particulier pour le développement des

mines industrielles. C’est pour cette raison que le Gouvernement malgache a entrepris des

réformes dans le secteur minier pour attirer l’investissement privé et augmenter les

avantages économiques directs et les revenus du pays.

Ainsi, le DCPE ou Document Cadre de Politique Économique, a mis en exergue le

nouveau rôle de l’État, en le changeant d’un rôle opérateur à un rôle de régulateur, et tant

que promoteur du développement durable des ressources minérales. En 1999, un Code

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minier moderne a été établi. Les réformes fiscales ultérieures ont conduit à la création de la

Loi sur les Grands Investissements Miniers ou LGIM, offrant aux investisseurs un dossier

de déclaration compétitif, basé sur les règles de l’art international. Et cette loi a été

promulguée en 2002.

En 2000, une amélioration a été apportée à ce code, et le montant d’éligibilité à la

LGIM a été diminué à 50 millions de dollars. Le Bureau de Cadastre Minier a été ouvert

également en 2000, avec comme principe : « Premier arrivé, premier servi », afin

d’octroyer des permis miniers, et pour une gestion transparente du système. Un texte

réglementaire entre les mines et l’environnement permet de gérer les impacts générés par

les activités minières sur l’environnement.

A partir de la mi-2005, le Ministère de l’Énergie et des Mines par le biais du Projet

de Gouvernance des Ressources Minérales (PGRM) a davantage augmenté son cadre

d’application pour faciliter le développement durable des investissements à grande échelle

dans les mines.

L’adoption du Document Cadre de Politique Minière (DCPM) marquant un

recentrage décisif a fait passer donc l’État malgache d’un rôle d’opérateur à celui d’un

facilitateur des investissements privés, et de régulateur de l’activité minière avec le

désengagement de l’État des activités productives, des opérations de recherche

commerciale, de production et de commercialisation. L’État se limite alors à des

opérations de recherche à finalité de service public et évite toute situation pouvant mettre

en cause sa neutralité.

Le Gouvernement malgache considère que la politique minière ci-dessus formulée

répond à l’attente du pays dans la contribution du secteur à son développement, et cela

constitue pour la Grande Ile la meilleure politique d’attractivité ou d’appel des capitaux.

1.2.2. Les stratégies d’investissement à l’étranger4

Dans la globalisation, les stratégies d’investissement des firmes génèrent une

concurrence aigue entre les territoires. En d’autres termes, l’attractivité d’un pays ne peut

être définie sans prendre en compte les finalités des implantations à l’étranger des

entreprises.

4MICHALET C.-A, La séduction des nations ou comment attirer les investissements, Economica, Paris, 1999, p.47-53

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12

1.2.2.1. La stratégie d’accès aux ressources naturelles

La stratégie d’accès aux ressources naturelles ne requiert pas de longs

développements. D’une part, sa rationalité est évidente, et d’autre part, elle n’est pas

caractéristique de l’économie multinationale ou globale. Il est déjà noté qu’elle constituait

la principale stratégie d’investissement à l’étranger de l’économie internationale dès le

XVIème siècle.

Bien évidemment, les ressources naturelles sont exploitées à l’étrangers car pour des

raisons climatologiques ou géologiques, elles sont peu abondantes, voire inexistantes sur le

territoire d’origine des firmes. L’importance relative des ressources les plus recherchées

s’est considérablement modifiée au cours de l’histoire.

Actuellement, les métaux précieux ou les épices ont été supplantés par le pétrole ou

les minerais servant aux alliages, mais, fondamentalement, il s’agit toujours d’exploiter les

ressources minières ou de développer l’agrobusiness pour l’exportation vers les pays

d’origine des firmes.

1.2.2.2. La stratégie horizontale ou de marché

Elle s’applique aux décisions d’investissement à l’étranger qui visent, d’une part, à

produire pour le marché local d’implantation et, d’autre part, qui sont effectuées dans des

pays qui ont un niveau de développement équivalent. La stratégie peut donc être qualifiée

d’horizontale car elle concerne les flux d’investissements croisés Nord-Nord qui se

développent entre les États-Unis, l’Europe et le Japon, c’est-à-dire au sein de la triade. Ces

flux constituent les deux tiers du montant total des investissements directs, de même que

les flux commerciaux intra-branches Nord-Nord constituent une forte majorité du

commerce international.

La stratégie horizontale est aussi caractérisée par la nature intra-industrielle des flux.

Non seulement les produits et des techniques de production ne diffèrent guère d’un pays à

l’autre mais, en outre, les investissements croisés sont réalisés dans les mêmes secteurs

d’activités. Les multinationales qui suivent cette stratégie opèrent donc sur des marchés

imparfaits de caractère oligopolistique ou monopolistique.

Force est de constater que cette stratégie est actuellement la plus répandue. Les

investissements directs qui en résultent représentent à l’heure actuelle au moins les deux

tiers des flux totaux ; en termes de stock, la proportion est encore plus élevée.

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13

1.2.2.3. La stratégie de minimisation des coûts ou verticale5

La stratégie de minimisation des coûts peut être qualifiée de verticale car en

opposition avec la stratégie précédente, les flux d’investissement sont orientés dans le sens

Nord-Sud exclusivement. L’inégalité de développement est le fondement de cette stratégie

et donne aux flux un caractère unilatéral et non plus croisé. Les pays moins développés

n’effectuent pas d’investissement direct dans les économies de la triade. L’inégal

développement entre les partenaires a une autre conséquence : les investissements directs

sont déterminés par la différenciation des dotations factorielles. Il en résulte qu’à la

différence des investissements horizontaux, les investissements verticaux sont

intersectoriels et non pas intra-branches.

Par ailleurs, les filiales de production sont étroitement spécialisées. Le choix de leur

localisation vise à faire coïncider leur fonction de production avec les dotations factorielles

des pays d’accueil. La stratégie verticale génère un réseau internalisé à l’intérieur duquel

circule entre les différentes unités du groupe de composants, des produits intermédiaires et

de la technologie. Elle conduit à un processus d’intégration verticale entre les économies

du Nord et celles du Sud, qui permet une minimisation des coûts.

Il s’agit de souligner que la compétitivité des firmes qui suivent la stratégie verticale

est fondée principalement sur les coûts des biens et services produits et non plus sur leur

qualité ou sur leur différenciation comme dans le cas de la stratégie horizontale.

5 BRAINARD S.-L, An empirical assesment of the proximity concentration trade off between multinational sales and trade,NBER, Working Paper,n°4581,1993

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1.2.3. Les déterminants des IDE

1.2.3.1. Les théories explicatives des IDE6

La principale théorie explicative est celle du cycle de Vernon7, en 1966: « Une firme

qui innove au Nord acquiert un avantage comparatif, qui lui permet d’exporter sur les

marchés des autres pays, c’est-à-dire le Sud ». Peu à peu, cependant, cet avantage

comparatif disparaît car son innovation est imitée au Sud. Lorsque le produit arrive à

maturité au Nord la firme préfère délocaliser sa production au Sud où la demande est forte

les coûts de production plus faibles et la technologie de production désormais maîtrisée.

Au-delà des avantages comparatifs, certaines firmes peuvent détenir des avantages

spécifiques internes tels que la production le marketing, l’organisation et l’innovation.

La théorie transactionnelle de la firme soutient, en outre, que ces avantages sont

mieux exploités à l’intérieur de l’entreprise que par le marché. Dès lors, les firmes ont

intérêt à devenir multinationales, plutôt que d’exporter leur production sur le marché

mondial.

Les imperfections de la concurrence peuvent aussi être à l’occasion de s’implanter à

l’étranger pour menacer les positions oligopolistiques de certains acteurs ou créer des

barrières à l’entrée ou pour profiter de la présence de rendements croissants comme dans

la nouvelle géographie économique de KRUGMAN.8 Les pays connaissent alors des

cycles d’investissements internationaux entrants et sortants, en fonction de l’évolution des

trois catégories d’avantages.

Dans la même perspective, MUCCHIELLI9 , formule, en 1985, l’approche

synthétique, dans laquelle l’incitation pour une firme à exporter ou à se délocaliser dépend

de la comparaison de ses avantages compétitifs internes à savoir l’organisation et

l’innovation, par rapport aux avantages comparatifs du pays d’accueil qui sont les coûts

des facteurs et la taille des marchés. La délocalisation l’emporte si les premières dépassent

les seconds, sinon il est préférable d’exporter.

6 VILLIEU Patrick, Macroéconomie-l’investissement, La Découverte, Paris, 2000, p.64 7 VERNON R.,International investment and international trade in the product single,QJE, 1966 8 KRUGMAN P., Increasing returns and Economic geography, Journal of political economy, 1991, p.483-499 9MUCCHIELLI J.-L, Déterminants de la localisation et firmes multinationales, Revue économique, n°4 Juillet 1992, p.647-660

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Ces démarches sont importantes, car elles intègrent les niveaux micro et macro-

économiques, en comparant les atouts des firmes et ceux des territoires.

1.2.3.2. La théorie de l’entreprise multinationale10

La théorie moderne de l’entreprise multinationale distingue deux sous-questions qui

composent la question générale. D’abord, pourquoi un bien est-il produit dans deux pays

plutôt que dans un seul ? C’est la question de localisation.

En second lieu, pourquoi la production dans les différentes localisations est-elle faite

par la même entreprise plutôt que par des entreprises séparées ? C’est la question

d’internalisation.

La théorie de localisation ne soulève pas de difficultés de principe. Cette localisation

est souvent déterminée par les ressources. Par exemple, l’extraction de l’aluminium est

localisée là où se trouvent les gisements de bauxite, et la fusion de l’aluminium est

localisée près de sources d’électricité à bas prix. Les facteurs qui déterminent les décisions

de multinationales quant à la localisation des productions ne diffèrent pas beaucoup des

facteurs qui déterminent la structure du commerce en général.

Quant à l’internalisation, il ya toujours des liaisons étroites entre les opérations d’une

multinationale dans les différents pays. La production d’une filiale sert souvent d’intrant

dans la production d’une autre filiale la technologie mise au point dans un pays peut être

utilisée dans les autres, un service de gestion peut coordonner les activités des usines de

plusieurs pays Ce sont ces transactions qui font l’unité de la FMN et on peut présumer que

la firme existe précisément pour faciliter ces transactions.

Toutefois, les transactions internationales ne doivent pas nécessairement être

effectuées à l’intérieur d’une entreprise. L’existence des multinationales doit donc venir de

ce qu’il s’avère plus profitable d’effectuer ces transactions à l’intérieur d’une entreprise

plutôt que par des négociations entre entreprises. En ce sens, on peut dire que l’existence

des multinationales résulte d’un motif d’internalisation.

10 FONTAGNE Lionel, MAYER Thierry, Les choix de localisation des entreprises, in Revue L’économie Mondiale 2006/ CEP II, La découverte, Paris, 2005

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1.2.3.3. Les mécanismes de la concurrence spatiale11

La concurrence grandissante entre les pays pour attirer les IDE a pour conséquence

que les investisseurs ont maintenant le choix parmi un nombre croissant de localités

possibles. Ainsi, les FMN localisent leurs unités de production là où elles espèrent qu’elles

seront les plus profitables. De plus, comme l’ère contemporaine est caractérisée par la

globalisation et l’importance de l’information, les investisseurs sont alors de plus en plus

exigeants et sélectifs concernant le choix des pays où ils investissent leurs capitaux.

Ils se soucient tout d’abord des bénéfices potentiels, ainsi que des risques liés à ces

bénéfices. Le pays hôte peut-il alors s’assurer que rien ne va éroder les bénéfices

escomptés suivant des paramètres tels que la corruption, le manque de qualification au

niveau local, les obligeant à importer de la main-d’œuvre, et en conséquence un

accroissement des coûts et une diminution des profits.

Pour les investisseurs à la recherche de ressources stratégiques, les facteurs

principaux utilisés pour évaluer et choisir des pays où ils investiront sont tout d’abord les

ressources naturelles, plus précisément la disponibilité des ressources. Ensuite, les

infrastructures, dont les infrastructures physiques telles que les routes, les ports, les

aéroports, la télécommunication ; les infrastructures industrielles comme la sous-traitance,

les services, les industries en amont…, l’existence des infrastructures éducatives comme

les écoles et les universités.

A cela s’ajoute d’autre facteur tel que le cadre politique. Ainsi, les investisseurs

étrangers exigent une stabilité politique économique et sociale, l’orientation du secteur

privé et la privatisation des entreprises d’État. Ils requièrent également la mise en place des

accords internationaux sur le commerce et l’IDE, ou encore la mise en œuvre d’une

politique commerciale des règlementations, des garanties et des mesures incitatives Les

systèmes légaux tels que la propriété intellectuelle, la concurrence et le loi du travail, ainsi

que l’administration fiscale qui nécessitent une forte action étatique jouent aussi un rôle

majeur. Les coûts sont aussi des facteurs importants pouvant influencer la décision

d’investir. Le coût de travail est bien entendu central ici, mais beaucoup d’autres éléments

11 MICHALET C-A, La séduction des nations ou comment attirer les investissements, Economica, Paris, 1999, p.72-83

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entrent dans la formation des coûts de production. De plus, les politiques publiques telles

que la fiscalité et les subventions, régionales en particulier, peuvent intervenir sur ces

coûts. Cela concerne surtout les coûts, la qualité, la disponibilité et la productivité de la

main-d’œuvre qualifiée ou formable ; ou encore les coûts des intrants, des composantes ou

des matières premières. Viennent s’ajouter à cela le transport, la communication, les coûts

de l’énergie et l’eau, ou la taxation, les coûts de financement, l’accès et la disponibilité des

devises étrangères, ainsi que les incitations et les sanctions qui constituent des conditions

d’exécution pour l’investissement et le commerce.

Entre autre la promotion et l’appui des affaires sont des facteurs non négligeables.

Cela renferme surtout la disponibilité et l’efficacité de l’information et de l’assistance ; la

promotion interne et externe, et l’optimisation des investisseurs, ou encore l’efficacité

administrative des agences de promotion d’investissement. Un dernier déterminant, mais

qui est le plus grand c’est l’intensité de la concurrence. Ici, les coûts de transactions sont

importants. En leur absence, chaque firme fait face partout à la même concurrence, le

nombre et localisation des concurrents n’interviennent pas dans ses choix de localisation.

A l’inverse, en présence des coûts de transactions, la distance protège de la concurrence et

chaque firme cherche à éviter les régions dans lesquelles sont déjà présents de nombreux

concurrents.

Il convient de souligner que l’importance de chacun des facteurs cités ci-dessus varie

selon le type d’investissement. Dans l’exemple de l’exploitation minière à Madagascar, les

compagnies examinent avant tout et de manière approfondie la disponibilité et la qualité

des ressources naturelles.

Les tableaux suivants résument le cas de Madagascar, plus précisément ses atouts et

sers faiblesses en matière d’investissement étranger.

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18

Tableau 1 : Les principaux atouts de Madagascar en matière d’investissement

étranger

Source : BCM-Direction des Etudes et des Relations internationales, INSTAT, Etude

sur les IDE à Madagascar, Juillet 2011

Le coût de la main d’œuvre, caractéristique des PED, est le facteur qui encourage les

dirigeants des entreprises à capitaux étrangers à s’investir à Madagascar, 69,8% d’entre

eux le confirment. Vient s’ajouter ensuite l’existence et la qualité de l’infrastructure de

télécommunication (11,4%), suivi par les coûts des matières premières (4,3%) et les

caractéristiques du marché (4%).

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Tableau 2 : Les principaux handicaps de Madagascar

Source : BCM-Direction des Etudes et des Relations internationales, INSTAT, Eude

sur les IDE à Madagascar, Juillet 2011

En ce qui concerne les faiblesses, la grande majorité des entrepreneurs (62,5%)

précise que l’instabilité politique représente le facteur de blocage principal au

développement de ses activités. Ce facteur est suivi par la fiscalité (13%) et le problème de

l’accès au financement (6,9%).

Ce qui amène à analyser l’historique et l’évolution des IDE à Madagascar.

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1.2.4. Historique et évolution des IDE à Madagascar

1.2.4.1. Historique des IDE à Madagascar12

A Madagascar, le concept des IDE est inséparable des régimes politico-économiques

successivement appliqués dans le pays au fil du temps.

Lors de la Deuxième République, qui est marquée par le régime socialiste où la

philosophie marxiste a été fortement appliquée, les IDE étaient négligés. C’étaient plutôt la

politique de nationalisation et l’investissement à outrance qui étaient dominants. En 1979,

le pays se heurte à une situation de cessation de paiement suite à un endettement excessif,

d’où le recours au FMI. C’est là qu’a débuté le PAS, suivi de la mise en œuvre d’une

politique de réformes structurelles, et la mise en place d’un système économique libéral,

vers la fin des années 80.

Depuis le début des années 90, l’ouverture économique est devenue une condition

pour le développement aussi bien sur le plan international que national. De son côté,

Madagascar a essayé de s’intégrer aux nouvelles règles commerciales tout en s’engageant

dans une politique de réformes structurelles. Ainsi, le secteur privé est devenu le moteur de

la croissance. Les IDE constituent l’élément souhaité dans la stratégie de croissance à

travers les atouts qu’ils apportent. Attirer l’investissement étranger est alors devenu une

activité concurrentielle. De plus, le pays s’oriente vers une économie de marché et

reconnaît les avantages des IDE, surtout eux dans le domaine de l’exploitation minière. Si

dans les années 70 et 80, les prêts publics étaient considérés par Madagascar comme tous

les autres pays en développement, comme le moyen efficace pour financer le déficit de la

balance des biens et services, actuellement, ce sont les IDE qui sont favorisés et estimés en

tant que moyens permettant à un pays à faible revenu à augmenter sa production et à

améliorer le niveau de vie de sa population.

12 BANQUE MONDIALE, L’ajustement structurel en Afrique : réformes, résultats et chemin à parcourir, Washington, D.C, 1994 DURUFLE Gilles, L’ajustement structurel en Afrique : Sénégal, Côte d’Ivoire, Madagascar, Karthala, 1998, p.168

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1.2.4.2. Évolution des IDE à Madagascar

Suite à des efforts que Madagascar fait en vue d’inciter les investisseurs étrangers à

investir leurs fonds sur le territoire malgache, notamment dans le domaine

d’investissement minier plusieurs grands projets miniers se sont développés, surtout après

la crise de 2002. En 2007 par exemple, les IDE à Madagascar ont connu une augmentation

spectaculaire à l’occasion d’investissements importants dans le secteur minier. Ils se sont

chiffrés à 829 millions de dollars soit 11,2%13 du PIB.

Afin de voir l’évolution des IDE à Madagascar depuis 2002, il est nécessaire

d’analyser l’évolution des flux et les stocks des IDE depuis 2002.

Flux des IDE

Le flux des IDE entrants met en relief l’entrée de financement en provenance

d’économie du reste du monde au cours d’une période donnée vers notre secteur productif.

L’analyse des flux permet de cerner le dynamisme de l’économie du pays. Par définition,

le flux d’investissement concerne les mouvements, les modifications de la valeur des

investissements faits par une unité de production durant une période.

13Source : INSTAT

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Graphique 1 : Evolution des flux d’IDE entrants de 2002 à 2010

Source : BCM-Direction des Etudes et des Relations Internationales, INSTAT, Etude

sur les IDE à Madagascar, juillet 2011.

L’année 2002 a été marquée par une baisse spectaculaire des IDE suite à la crise

politique et économique que le pays a vécu. Mais cela est résolu et que les IDE ne cessent

d’accroitre jusqu’à une nouvelle crise en 2009. L’année 2010 a été marquée par une baisse

significative du flux d’IDE entrants. Le taux d’accroissement en valeur a affiché un niveau

de l’ordre de -33% par rapport à l’année 2009. L’effet de la crise, mondiale et nationale,

s’est fait a priori ressentir durant cette année 2010 au niveau des entreprises à capitaux

étrangers. Un phénomène de désinvestissement est une des manifestations probantes de ce

phénomène. Malgré la crise locale, certaines grandes entreprises continuent donc de

réaliser leur programme d’investissement dans le pays.

Force est de constater que le capital social qui désigne la participation au capital des

succursales, toutes les actions privilégiées non participantes qui sont considérées comme

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des titres de créance, a contribué à la baisse des flux d’IDE par rapport à l’année

précédente. De plus, une régression des bénéfices réinvestis a été aussi enregistrée, les

bénéfices réinvestis signifient tout simplement la part qui revient à l’investisseur direct, au

prorata de sa participation directe au capital, sur les bénéfices qui ne sont pas distribués

sous forme de dividendes par les filiales ou par les entreprises affiliées, ainsi que les

bénéfices des succursales qui ne sont pas versés à l’investisseur direct.

Toutefois, une note positive a été enregistrée au niveau du flux des capitaux du

poste« autres transactions », qui couvrent les emprunts et les prêts e ressources

financières, y compris les titres d’emprunts, et les crédits-fournisseurs, entre les

investisseurs directs et les filiales, succursales et entreprises apparentées, tels qu’ils

ressortent des créances et des engagements interentreprises compte à recevoir et à payer),

respectivement.

Ainsi, la performance enregistrée en 2010 a permis d’attirer un flux d’IDE de l’ordre

de 1689,1 milliards d’Ariary, soit l’équivalent de 808 millions de dollars américains.

Analyse des flux d’IDE par branche d’activité

L’analyse des flux d’IDE de l’année 2010 met en exergue encore une fois la place

occupée par les entreprises. Le niveau des flux reçus par le pays en dépend largement.

Le tableau suivant donne la répartition des flux d’IDE par branche bénéficiaire.

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24

Tableau 3. Les flux d’IDE par branche d’activités en 2009 et en Unité : milliards MGA.

Branches 2009 2010

Agriculture 14,15 -0,84

Pêche, aquaculture 18,81 34,70

Activités de fabrication 99,63 41,50

Production et distribution de gaz,

électricité, et d’eau

0,26 0,23

Construction et BTP 31,92 53,60

Commerce 30,93 18,40

Hôtels et restaurants 37,49 36,10

Transports 10,89 2,85

Activités financiers 59,68 57,40

Immobilier et services aux

entreprises

7,56 10,50

Distribution pétrolière 65,38 58,20

Télécommunication 85,81 16,50

Autres 0,16 -0,07

Total hors « extractives » 462,67 329,06

Activités extractives 2069,84 1360,00

TOTAL 2532,51 1689,06

Source : : Etude sur les IDE à Madagascar, Banque centrale de Madagascar-

Direction des études et des relations internationales, INSTAT, Juillet 2011

En termes de croissance, le flux d’IDE reçu en 2010 par la branche « Activités

extractives » a baissé de 34% par rapport à l’année précédente. Cette baisse annonce la fin

des travaux de construction au niveau de deux grands projets : le QMM, dans le sud du

pays, qui est déjà en phase d’exploitation ; et le projet Ambatovy, dont la fin des travaux

de mise en place est l’année 2011.

Au niveau des branches « hors extractives », après une hausse des flux d’IDE en

2009, une baisse de l’ordre de -29% a été constatée pour l’année 2010. Cette variation

vient de la baisse probante des flux d’IDE enregistrée par les branches de la

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« Télécommunication » et des « Activités de fabrication ». La contribution de ces branches

à la variation globale est respectivement de l’ordre de -2,7% et de -2,3%.

Pour l’année 2010, les flux d’IDE ont été surtout dirigés vers les branches de la

« Distribution des produits pétroliers » (18%), des « Activités financières » (17%), de la

« Construction et BTP » (16%), des « Activités de fabrication » (13%), des « Hôtels et

restaurants » (11%), et de la « Pêche aquaculture » (11%).

Le flux enregistré dans chacun de es secteurs est supérieur à 30 milliards d’Ariary.

L’origine des flux d’IDE

Compte tenu de l’importance des IDE reçus par la branche « Activités extractives »,

les pays investisseurs au niveau de cette branche dominent dans l’ensemble l’origine des

flux d’IDE.

Tableau 4. Répartition du flux d’IDE selon les pays d’origine par toutes branches

confondues

Unité: Milliards MGA

Pays toutes branches confondues 2009 2010

Canada 682,12 512,08

Japon 462,47 362,37

Corée du Sud 468,64 347,64

France 112,55 153,43

Chine 17,63 127,92

Ile Maurice 254,55 58,81

Italie 30,87 36,51

Suisse 3,15 29,99

Réunion 4,15 23,93

Luxembourg 30,79 21,19

Royaume-Uni 449,12 16,48

Autres 16,47 -1,31

TOTAL 2532,51 1689,06

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Source Etude sur les IDE à Madagascar, Banque centrale de Madagascar-

Direction des Etudes et des relations internationales, INSTAT, Juillet 2011

Tableau 5. Répartition du flux d’IDE selon les pays d’origine dans les activités hors

extractives

Unité: Milliards MGA

Pays hors activités

extractives

2009 2010

France 112,54 153,43

Ile Maurice 254,14 56,37

Italie 30,87 36,51

Suisse 3,15 30,05

La Réunion 4,15 23,94

Luxembourg 30,79 21,19

Japon -6,60 13,72

Royaume-Uni 25,59 7,12

Hong-Kong 32,58 2,87

Allemagne 0,41 1,65

Tunisie 0,00 0,90

Autres -24,96 -18,69

TOTAL 462,67 329,06

Source : Etudes sur les IDE à Madagascar, Banque Centrale de Madagascar-

Direction des études et des relations, INSTAT, Juillet 2011

Dans l’ensemble, les premières places sont donc naturellement occupées par les

investisseurs de la branche « Activités extractives » pour l’année 2010. 30,3% des flux

d’IDE reçus en 2010 proviennent des investisseurs issus de Canada. Cette performance est

liée aux investissements vers le projet Ambatovy. Les investisseurs du Royaume-Uni, par

contre, n’ont pas été plus actifs par rapport aux années antérieures. Avec un poids de

17,7% des flux d’IDE en leur provenance en 2009, l’année 2010 a vu ce taux descendre

jusqu’à 1%. Ce phénomène est surtout lié à la fin des investissements de la part de QMM,

entré dans la phase d’exploitation.

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Faut-il noter la percée des investisseurs chinois au cours de l’année 2010. Le poids

du flux d’IDE venant de la Chine est passé de 0,7% à 7,6% entre 2009 et 2010, et se

retrouve essentiellement dans la branche «Activités extractives ». Parmi ce groupe

d’investisseurs miniers, ceux de la France continuent à maintenir leurs investissements

dans la Grande Ile. En effet, la France est le quatrième pays pourvoyeur de fonds, en

termes d’IDE en 2010, les IDE français sont passés de 4,4% à 9,1% en 2009.

Hors activités extractives, sept pays sortent du lot en 2010, à savoir : La France, l’Ile

Maurice, l’Italie, la Suisse, l’Ile de la Réunion, le Luxembourg, et le Japon, avec un niveau

Des flux d’IDE supérieur à 10 milliards d’Ariary.

Stocks d’IDE

L’évolution des stocks d’IDE dans le pays a connu deux périodes différentes. La

première correspondant aux années antérieures à 2006, a été caractérisée par une faible

pénétration des IDE dans l’économie avec un rythme de croissance en valeur de 23%

jusqu’en 2005. La deuxième période, marquée par la mise en œuvre de deux plus grands

projets miniers, de 2006 à maintenant, a vu l’expansion des IDE. Il convient de rappeler

que par définition, le stock d’investissement est la situation ou le montant des

investissements faits par une unité de production à une date donnée.

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Graphique 2 : Evolution du stock d’IDE de 2000 à 2009

Source : BCM-Direction des Etudes et des Relations Internationales, INSTAT,Etude

sur les IDE à Madagascar, juillet 2011.

En 2007, le grand boom qui a été enregistré était relatif à la mise en œuvre des

investissements en construction pour le besoin des projets miniers tels que l’exploitation de

l’ilménite par le QMM, et celle du cobalt et du nickel par le projet d’Ambatovy.

Compte tenu de la progression des réalisations des programmes d’investissement au

niveau de ces deux projets, l’accroissement du stock d’IDE diminue en rythme.

Entre 2007 et 2010, la croissance en valeur des stocks d’IDE n’a cessé de reculer :

avec une croissance de 112% en 2007, l’année 2010 n’a enregistré qu’un taux de 22%.

Le poste « capital social » et celui des « bénéfices réinvestis » ont connu une baisse

par rapport à l’année 2009. Celui des « autres transactions » affichait une croissance, en

matière de stocks d’IDE.

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Chapitre II. CONCEPTS THEORIQUES SUR LA CROISSANCE ET LE

DEVELOPPEMENT

2.1. INVESTISSEMENT ET CROISSANCE SELON KEYNES ET LES POSTKEYNÉSIENS

2.1.1. La fonction d’investissement keynésienne et l’effet

multiplicateur14

2.1.1.1. La fonction d’investissement keynésienne

La demande d’investissement de la théorie keynésienne présente certaine similitude

avec celle du modèle néoclassique, en particulier sur le fait que le volume d’investissement

demandé par les entrepreneurs diminue lorsque le taux d’intérêt augmente. Au-delà de

cette ressemblance, il est nécessaire, cependant, de mettre en exergue les apports de

Keynes dans e domaine.

Keynes dynamise l’analyse néoclassique de l’investissement, et pour cela, envisage

une succession des périodes to, t1,…, tn durant lesquelles l’investissement produit ses effets.

Cet aspect dynamique le conduit naturellement à introduire l’incertitude, le risque, et donc

les anticipations Ces idées essentielles concernant l’investissement sont synthétisées dans

le concept de l’efficacité marginale du capital. L’entrepreneur a immobilisé au temps t0 la

valeur d’un investissement brut (Ib), valeur qui s’est métamorphosé en montant

prévisionnel d’une série d’annuités anticipées : K1, K2Kn au temps t1, t2,…,tn avec un taux

de rendement anticipé r vérifiant l’égalité :

푰풃 =푲ퟏퟏ + 풓 +

푲ퟐ(ퟏ + 풓)ퟐ+ ⋯+

푲풏(ퟏ + 풓)풏

Lorsque l’investissement concerne la dernière unité du capital, le taux de rendement

anticipé s’appelle efficacité marginale du capital. Keynes s’approprie la loi des rendements

décroissants présentée dans la théorie néoclassique, et en déduit que le rendement réel et

anticipé des unités successives du capital diminue. Autrement dit, l’efficacité marginale du

capital est décroissante.

14 VILLIEU Patrick, Macroéconomie : l’investissement, La Découverte, Paris, 2000, p.21

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Il a conclu alors que tant que l’efficacité marginale du capital est supérieure au taux

d’intérêt, l’entrepreneur réalise un profit positif en empruntant la valeur ΔK pour bas,

l’immobiliser au sein de son entreprise. Il cessera cette opération lorsque l’efficacité

marginale diminue et devient égale au taux d’intérêt.

Aussi, la théorie de la demande d’investissement keynésienne qui accepte, toutes

choses égales par ailleurs, l’influence du taux d’intérêt sur le volume d’investissement,

comporte une composante subjective, en prenant en compte les anticipations des

entrepreneurs ( prévisions et risque sur un laps de temps beaucoup plus long), par la

médiation de l’efficacité marginale du capital ; anticipation plus ou moins optimiste selon

le contexte économique, social, politique ( crise, conflits sociaux,…).

Dans le cas d’anticipation pessimiste, le taux de rendement anticipé prévu est ramené

à un niveau particulièrement bas, des pertes en capital étant éventuellement envisagées.

Peut-on dire alors que le plus difficile dans la décision d’investissement est de prévoir les

recettes futures. Dans certain cas, il existe des risques technologiques. Il est possible que

l’entreprise utilise une technologie nouvelle qui pourrait se révéler non fiable. Dans la

plupart des cas, il y a des risques liés au marché. Existe-t-il un marché pour le produit ? A

quel prix sera-t-il vendu ? Quelle rémunération les salariés demanderont-ils dans l’avenir ?

Quels seront le prix des facteurs de production ? Donc, l’entreprise doit admettre qu’il

existe une part d’incertitude.

2.1.1.2. L’effet multiplicateur

L’effet du multiplicateur peut se présenter de la manière suivante. Si Y représente la

production, I l’investissement, C la consommation, I° l’investissement exogène, G les

dépenses publiques, c la propension marginale à consommer et k le multiplicateur ; alors :

C= c Y

I=I° (variable exogène)

Y=C+I+G

Y= c Y + I° + G Y= (I°+ G) / (1-c)

훥푌 = 훥퐺훥푌 = 푘훥퐺

Ici, on considère une économie fermée, mais en économie ouverte, il faudrait

introduire deux nouvelles variables : les exportations et les importations. Le multiplicateur

d’investissement peut se traduire alors comme étant le rapport entre une variation donnée

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31

des dépenses d’investissement et le changement de la production nationale qui en pourrait

résulter.

L’exemple suivant permet d’éclaircir ce multiplicateur. On suppose un accroissement

de l’investissement ΔI provoqué par exemple par un regain d’optimisme de la part des

entrepreneurs. L’égalité mise en évidence en comptabilité nationale : I=S entraîne ΔI=ΔS.

Cependant, Keynes admets que la propension marginale à épargner reste constante dans

l’intervalle du temps considéré : = 푠 = 푐표푛푠푡푎푛푡푒훥푆 = 푠훥푌훥푌 = 훥푆

Or, ΔI=ΔS훥푌 = 훥퐼 = 훥퐼

Ce qui signifie qu’un accroissement de l’investissement, ΔI, se traduit par un

accroissement du revenu national ΔY. ΔY= 훥퐼traduit alors une relation causale de

l’investissement vers le revenu national: Y se révèle fonction de l’investissement, d’où le

rôle moteur de l’investissement.

Bref, l’augmentation de l’investissement qui est déterminée par le taux d’intérêt et

les anticipations des entrepreneurs, engendre une augmentation du revenu national par

l’effet multiplicateur, ce qui entraîne par la suite un accroissement du niveau d’emploi,

d’où la croissance. Le multiplicateur a donc un effet positif sur l’économie.

2.1.2. La théorie du double déficit 15

Les rôles des firmes internationales dans les relations économiques entre différents

pays font jeter beaucoup d’encres au sein de la littérature. Ceci s’explique par la nature

stratégique qui les anime, celle d’optimiser les avantages et de minimiser les coûts, faisant

que 2/3 du commerce international s’effectue entre ces firmes elles-mêmes.

La théorie du double déficit permet d’appréhender la place des IDE dans les pays en

développement en tenant compte du cercle vicieux de développement qui s’enchaîne. Ce

modèle expose que les PED doivent surmonter deux obstacles majeurs pour se développer

c’est-à-dire en assurant au moins, à titre d’exemple, le doublement du revenu par tête. Or

ceci ne sera obtenu qu’à un taux de croissance de 8% par an, l’équivalent d’un taux

d’investissement de l’ordre de 27% du PIB. Pourtant, le taux d’épargne des PED dépasse

15 KEZA Jean-Placide, Valeurs culturelles et échec de l’aide au développement, L’Harmattan, 2005, p. 236

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rarement les 15% du PIB alors que le financement de cet investissement en dépend. Les

doubles déficits concernent ainsi la déficience de l’épargne interne, et la carence en termes

d’épargne externe désignant les devises. En l’absence de solutions et mesures pertinentes,

le recours à l’aide extérieur devient inévitable.

C’est dans ce contexte qu’entrent en jeu les IDE comme alternative en apportant à la

fois des capitaux qui contribuent à augmenter autant le stock de capital et d’épargne

existant que les ressources en devises. Les IDE sont considérés ici comme la forme la

moins coûteuse de capitaux étrangers car on n’en paie pas d’intérêt à la différence de prêt.

Pour surmonter ses problèmes de déficit, les PED doivent s’efforcer d’attirer des IDE

afind’atteindre leurs objectifs de croissance et de développement.

En dépit des critiques relatives aux IDE, la théorie précitée fait l’objet de controverse

lorsqu’il s’agit de développer les pays pauvres par les IDE.

2.2. IMPACTS DES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS SUR LA CROISSANCE

L’analyse des impacts des IDE ressortit à deux grands courants de pensée, dont les

principales caractéristiques peuvent être brièvement rappelées ici. Selon la théorie

néoclassique, les flux d’IDE correspondent à une adaptation des firmes aux conditions des

marchés nationaux et internationaux en termes de coûts des facteurs résultant des dotations

factorielles. Les capitaux devraient donc aller des pays où ils sont abondants vers ceux où

ils sont rares car, dans ces derniers, les rendements des nouveaux investissements devraient

être plus élevés.

Cette réaffectation des capitaux améliorerait l’allocation des ressources, permettrait

de valoriser les avantages comparatifs et devrait présenter des gains importants pour le

pays d’accueil, notamment la hausse du revenu national, des recettes d’exportations,

l’amélioration de la productivité et la hausse des rémunérations des travailleurs à terme.

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2.2.1. Liens entre croissance et IDE

Dans un premier temps, il y a lieu de préciser que les effets des IDE dépendent du

niveau du capital humain. En effet, les capitaux ne vont pas forcément là où ils sont les

plus rares, car les rendements des investissements sont plus importants là où la main-

d’œuvre est la mieux formée et les infrastructures les plus développés. Ce qui explique

pourquoi les capitaux se dirigent, en fait, là où leur présence est déjà forte. Dans les pays

où le niveau de capital humain est très faible, les effets des IDE sont négatifs.

Les IDE ont tout d’abord un impact positif sur la balance commerciale du fait qu’ils

développent les exportations. Cet impact des IDE sur le commerce extérieur est souvent

considéré comme fondamental pour les PED, pour lesquels il s’agit de pallier à court

terme, le manque de devises. Par ailleurs, les IDE ont un impact positif sur la croissance, et

la croissance un impact positif sur la réduction de la pauvreté. Ce lien peut se faire

notamment par l’intermédiaire du marché du travail. L’impact des IDE sur la réduction de

la pauvreté passe notamment par la création d’emplois.

Les IDE constituent, en outre, un des principaux moyens dont disposent les pays en

développement pour accéder aux technologies. Ces transferts de technologies dans les pays

en développement dépendent de la capacité d’absorption locale, de l’adéquation de cette

technologie aux besoins du pays, ainsi que des compétences des salariés.

Force est de constater que les IDE ne peuvent pas remplacer les politiques

gouvernementales indispensables, notamment pour la fourniture de services publics tels

que l’énergie ou l’eau, mais pour la plupart des pays, surtout les pays en développement,

les IDE restent le moyen le plus efficace de lutter contre la pauvreté.

2.2.2. Théories sur les avantages des IDE

Deux points se révèlent importants dans les avantages des IDE, en tant que fonds

privés. Premièrement, dans la stratégie de développement économique d’un pays, le pays

bénéficiaire n’est pas dans l’obligation de rembourser le montant des capitaux investis dans

l’économie nationale. C’est un élément qui le distingue de l’aide publique au

développement, de l’investissement ou flux au titre de la dette privée et de la dette

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publique, mais qui le ressemble à l’investissement de portefeuille. Deuxièmement, les IDE

n’engendrent pas de charges financières à l’économie nationale.

Entre autre, ils jouent le rôle de catalyseur. Ils accomplissent ceci en transférant la

gestion et les qualifications techniques, en améliorant les normes de qualité et de service,

en encourageant les liens avec les établissement des recherche, en stimulant l’émergence

des fournisseurs de biens et services, et en influençant la politique d’éducation à un niveau

national. Intégrer l’investissement étranger dans l’économie locale renforce alors la

sécurité de l’investissement lui-même, et contribue en même temps au développement d’un

secteur local d’entreprenariat.

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Le schéma ci-après illustre les principaux avantages tirés des IDE 16:

Politique d’attractivité des IDE

IDE

Avantages directs :

-

- -

-

16 MAINGUY Claire, Les IDE dans les PED, la diversité des impacts,in Revue Région et développement, L’Harmattan, Paris, 2004, p.70

-Création d’emplois

-Amélioration des conditions de travail

-Développement des services

- Développement des infrastructures

-Création des valeurs ajoutées

- Création des revenus distribués

-Création des dividendes

- Recettes d’exportation

-Recettes fiscales

-Revenus liés aux:

Dépenses d’exportation

Depenses de service

Dépenses d’investissements

sur le marché local

Avantages indirects :

-Libre circulation des informations

-Création de demande auprès des entreprises locales

Diminution des prix et des coûts de production

-Développement des services et des infrastructures

-Concurrence en matière de prix et de qualité

-Investissements et diversification des actes

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Création d’un pôle de développement

- Investissement de toute sorte

-Diversification des produits et des activités productives

-Création de nouveaux emplois, et de revenus

-Recettes d’exportation et recettes fiscales

-Et plusieurs successions des effets multiplicateurs de la demande

et de revenus

-Amélioration de la balance des capitaux

-Amélioration de la balance commerciale

-Amélioration de la balance des services

-Amélioration de la balance courante

-Développement de la balance des paiements

-Amélioration de la recette publique

-Amélioration du budget de l’État

Développement

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37

PARTIE II.

LIENS EMPIRIQUES ENTRE PROJET ILMENITE ET

DEVELOPPEMENT

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Introduction de la deuxième partie

Avec un grand volume d’investissement et une durée de vie très longue, le Projet

QMM promet le développement des autres secteurs productifs par un effet d’entrainement

et contribue à la création d’emploi, aux recettes publiques et à divers secteurs de

l’économie. Cependant, sa réalisation présente des effets pervers sur l’économie et

l’environnement, et risque de compromettre les mesures de réduction de la pauvreté et de

favorisation du développement. A cet effet, une intervention étatique s’avère être la base

de toute recommandation pour optimiser les impacts du Projet QMM et des IDE en

général.

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39

CHAPITRE III. CONTRIBUTIONS DU PROJET ILMÉNITE AU

DÉVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE

3.1. ASPECT ÉCONOMIQUE DU PROJET QMM

3.1.1. Description du projet17

La compagnie canadienne QIT Fer18 et Titane, filiale de Rio Tinto, débuta une

compagne d’exportation minière dans la région de Fort-Dauphin, dans l’Anosy, au Sud-est

de Madagascar. Cette campagne visait l’exploitation de l’ilménite, un sable minéralisé,

recherché par le bioxyde de Titane qu’il contient et qui sert essentiellement de base à la

production de pigments blancs utilisés dans les peintures et colorants. Qit Madagascar

Minerals, où QIT désigne Quebec Iron and Titanium, est une société dont le capital est

détenu à 80% par Rio Tinto et 20% par l’État malgache, par le biais de l’OMNIS.

En Août 2005, après avoir obtenu les autorisations préalables, la compagnie prit la

décision d’investir. Durant près de vingt ans, de multiples études, négociations et décisions

avaient alimenté la chronique, autant locale, nationale qu’internationale, autour de rôle de

ce projet minier de grande envergure. Celui-ci était, selon les points de vue, soit la source

d’une dégradation irréversible d’un environnement déjà mis à mal, soit le moteur d’un

développement régional pouvant contribuer à régler la question de la pauvreté dans le Sud-

est de l’Ile.

Le projet prévoit l’exploitation successive de trois zones, à commencer par celle de

Mandena, la plus proche de la ville de Fort-Dauphin, avec un secteur central contenant

700millions de tonnes, et d’une teneur de 5% ; que suivra dans une vingtaine d’années, la

zone de Petriky, à quelques kilomètres au Sud de la ville et contenant 400millions de

tonnes, d’une teneur de 4,5% ; et enfin, la zone de Sainte-Luce, au Nord de la ville,

s’étendant sur une distance de vingt à cinquante-cinq kilomètres avec des réserves de

600millions de tonnes, d’une teneur de 4,5%.

17 REVERET Jean-Pierre, Investissement minier et développement, l’exploitation de l’ilménitedans la régionde Taolagnaro , revue Etudes Rurales n°178, 2006 18 L’appelation initiale de QIT fer avait été rapidement malgachisée dans les villages sous la forme de «kitifera »

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Les sables minéralisés recherchés, l’ilménite et le zircon, sont surnommés « sables

noirs » du fait de leur couleur, et ils sont mélangés au sable de silice blanc, qui compose les

plages. Ils se présentent, entre la côte et une chaîne de montagnes, dans les trois zones

distinctes citées ci-dessus, qui totalisent une superficie de 6000 hectares. On trouve ce

sable jusqu’à une profondeur qui varie de 12 à 20 mètres. Son extraction se fait donc à ciel

ouvert, suivant une technique utilisée depuis une cinquantaine d’année en Australie.

Après avoir retiré le couvert végétal, on creuse un bassin de 500 mètres de long, sur

300 mètres de large, et environ 15 mètres de profondeur. Une drague et une usine de

séparation flottante y avancent lentement en aspirant tous les sables à l’avant du bassin,

selon un tracé prédéterminé. Lorsqu’est séparé le minerai utile de la silice sans valeur

économique, celle-ci est redéposée derrière le bassin d’extraction, qui avance ainsi de

quelques mètres par jour. Le minerai est ensuite transporté vers une deuxième usine de

séparation, situé sur le site minier, qui sépare l’ilménite, le zircon et la monazite. Sans

valeur économique, la monazite légèrement radioactive, est remise en place dans le milieu

d’où elle a été extraite.

Avec une production prévue à 750000 tonnes d’ilménite, et 35000 tonnes de zircon

par an, dont le prix est estimé respectivement à 75 dollars et 650 dollars en 2006, Rio

Tinto, à travers sa filiale QMM, a pu investir 585 millions de dollars en 2005. Ce qui a

entraîne une performance économique de Madagascar en 2007.

3.1.2. Présentation de sa région d’implantation : la région de l’Anosy19

Pour une analyse approfondie de la relation entre ce secteur minier et le

développement durable, il est nécessaire de présenter le portrait de cette région dans

laquelle le projet s’est implanté, à savoir l’Anosy. Cette région de la province de Tuléar

couvre une superficie de près de 6000 km2. Elle est bordée, au sud et à l’ouest, par la

région de l’Androy, au nord, par la province de Fianarantsoa. Elle s’étend entre l’océan

Indien à l’est, et deux impressionnantes chaînes de montagnes, à l’ouest. Taolagnaro ou

Fort-Dauphin, avec 50000 habitants environ, est la seule ville à proximité immédiate du

projet. Le milieu naturel de l’Anosy regroupe, proche les uns des autres, quantité de

paysages, d’écosystèmes et d’espèces animales et végétales, ce qui en fait l’une des régions

les plus diversifiées de Madagascar, et explique l’intérêt que lui porteront les organisations

19 QMM, Projet ilménite-Etude d’impact social et environnemental, vol I, chapitre 2, 2001, p.17

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de conservation. Ses habitants, les Antanosy sont l’un des dix-huit groupes de populations

qui constituent le peuple malgache.

Cette région est d’une très grande pauvreté, et les indicateurs de développement

humain y sont inférieurs à ceux de la moyenne nationale. Les activités économiques de la

région reposent, d’une part sur la culture et la transformation du sisal, un végétal dont on

fait de la ficelle ; d’autre part, sur un tourisme en développement et sur les différents

services de l’État. Le sisal est cultivé dans la partie sèche de la région. Les plantations

appartiennent à cinq compagnies présentes dans la région, et qui comptent plus de 6000

employés.

Dans la région, le tourisme, encore limité, est en plein essor. La beauté des paysages,

les plages, l’accueil des habitants, le climat, la faune et la flore, ainsi que l’histoire locale,

sont autant des facteurs qui confèrent à l’Anosy un potentiel touristique de premier ordre.

Les activités liées à la pêche, dont la préparation et l’exportation de langouste et

autres produits de la mer comme les algues, sont importantes par les villages côtiers de

l’Anosy, et bien sûr pour Taolagnaro. Les villageois pratiquent aussi une pêche de

subsistance. Toutes ces activités se font à petite échelle, et, par ailleurs, la pêche

industrielle est absente dans la région. L’un des secteurs les plus dynamiques à Taolagnaro

est celui des ONG. Alors que quatre seulement étaient actives en 1989, elles étaient 36 en

2000. Les ONG constituent une source d’empli et un facteur de dynamisme local non

négligeable.

En milieu rural, la pauvreté est encore plus grande qu’en milieu urbain. La

population dépend d’une agriculture de subsistance, complétée par des activités de collecte

de bois, des plantes médicinales, et de tressage. Dans certains villages, la pêche reste

encore l’activité très dominante, mais la plupart du temps, cela ne permet pas d’avoir une

quantité de nourriture suffisante, et le riz, aliment de base préféré, doit souvent être

remplacé par le manioc, moins cher.

Après avoir décrit le projet et sa région, la question qui se pose est maintenant :

comment au-delà de l’exploitation de l’ilménite, la lutte contre la pauvreté est-elle devenue

partie intégrante de ce projet, le plaçant ainsi au cœur des enjeux du développement de

cette région ? Ce qui mène à développer la deuxième section.

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3.2. APPORTS AU DEVELOPPEMENT LOCAL

3.2.1. Le Plan de Développement Intégré20

QMM admis que l’acquisition des terres peut toucher les revenus des personnes qui y

habitent ou qui y travaillent, ou qui en dépendent. Les principes de QMM en matière de

négociation et d’indemnisation ont été guidés en premier lieu par « The way we work » de

Rio Tinto, mais aussi en conformité avec des cadres réglementaires tels que le Plan de

Gestion Environnementale, le Code Minier de l’État malgache, et les politiques de

sauvegarde de la Banque Mondiale. Dans le cas du projet portuaire, par exemple, des

mesures d’indemnisation des personnes touchées, c’est-à-dire celles comprises dans les 80

ménages qui sont obligées de déplacer, sot prises.

Ce plan de développement a été mis en place à partir de 2007, et touche les secteurs

clés de la pêche, de l’artisanat, de l’élevage, de l’agriculture, de la santé et de l’éducation.

Certains éléments du PDI sont opérationnels depuis 2002, sous plusieurs formes. Ceux-ci

comprennent : l’écotourisme et d’autres activités génératrices de revenus ; l’amélioration

de l’agriculture ; les activités de gestion des ressources naturelles au niveau de la

collectivité ; les plantations ; l’amélioration des méthodes de pêche ; la réhabilitation et la

gestion des zones de conservation ; l’amélioration des services communautaires en matière

d’éducation et de santé ; les programmes d’alphabétisation des adultes ; et les programmes

de prévention des maladies sexuellement transmissibles et de VIH/SIDA.

Entre autre, QMM a lancé un programme nommé « Fagneva » au mois de Juillet

2010, C’est un programme communautaire qui s’étalera sur cinq ans. Il est mis en œuvre

en collaboration avec les représentants de l’État au niveau local, les représentants des

communautés et les autres acteurs du développement régional.

Rio Tinto QMM a élaboré ce programme dans le cadre de sa contribution volontaire

au développement durable de Taolagnaro. Ce programme se base sur les enjeux régionaux

définis dans le Schéma de Développement Régional ou SDR, et en cohérence avec les

différents documents de planification des partenaires : Plan d’Urbanisme Directeur, plan

régional de développement, et plan communal de développement. Dans le SDR, QMM est

considéré comme le moteur de développement qui doit engendrer des effets d’entraînement

20 www.riotintomadagascar.com

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sur les autres secteurs ; mais il appartient à l’État et à la Région de mettre en place les

autres éléments, tels que le tourisme, l’agriculture, l’élevage ou la pêche.

Ainsi, ce programme comporte six projets, à savoir : « Taolagnaro Marevaky » pour

l’assainissement et l’embellissement de la ville ; « Fagnina » dans le domaine de la

gouvernance ; « Fihamy » pour le sport ; jeunesse et culture ; « Vasia » qui concerne

l’éducation ; « Taolagnaro Milamy » en matière de sécurité publique et routière ; et

« Fagnoitsy » pour l’économie. Chaque projet comporte à son tour plusieurs sous-projets.

Le programme « Fagneva » intervient essentiellement dans la ville de Taolagnaro et ses

environs.

3.2.2. Apports du projet dans le domaine sanitaire21

QMM est conscient qu’un personnel en bonne santé contribue au succès de

l’entreprise, voilà pourquoi il s’est engagé à prévenir de nouveaux cas de maladies

professionnelles, afin de réduire ces cas, d’évaluer et de contrôler systématiquement des

risques d’exposition sur le lieu de travail. La santé et la sécurité au travail est également

une valeur fondamentale et une priorité majeure chez Rio Tinto QMM. Cela se traduit par

un engagement à s’attaquer aux problèmes de santé publique. Travaillant en étroite

collaboration avec des experts de renommée internationale, et avec le soutien de

l’organisme gouvernemental y afférent, Rio Tinto a mis en œuvre un vaste programme

d’éducation et de prévention du VIH/SIDA au sein du personnel et de collectivité

comprenant : la formation d’éducateurs pairs ; les campagnes de conseil et dépistage

volontaire ; l’éducation communautaire par le biais de la radio par exemple ; les

partenariats avec d’autres ONG œuvrant dans le domaine.

Par ailleurs, comme le paludisme a toujours été une menace pour la santé dans le Sud

de Madagascar, et l’augmentation de la densité de la population, ainsi que l’absence

d’assainissement dans les zones urbaines surpeuplées, risquent d’augmenter l’incidence de

la maladie, un programme de prévention du paludisme est mis en œuvre pour contrôler la

présence du moustique par vaporisation et la distribution de moustiquaires imprégnés. Ces

initiatives s’accompagnent de la construction de centres de santé de base dans les zones

rurales, d’où sont issus de nombreux employés de Rio Tinto QMM.

21 www.riotintomadagascar.com

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3.2.3. Contributions à la protection de l’environnement et la biodiversité22

La particularité de Rio Tinto QMM vis-à-vis des autres groupes au sein de Rio Tinto

est que Madagascar figure parmi les sites les plus riches au monde pour sa biodiversité. Le

projet minier est ainsi localisé dans un environnement naturel très sensible avec un taux

d’endémisme élevé et un écosystème littoral unique. Des paramètres socio-économiques

très complexes entraînent aussi une forte pression sur l’environnement naturel. Sans autres

alternatives, la population se tourne vers les ressources naturelles pour satisfaire ses

besoins. La déforestation pour les cultures sur brûlis ou « tavy » et pour la fabrication de

charbon de bois reste le plus grand facteur de destruction massive des habitats naturels.

C’est pour cette raison que Rio Tinto QMM s’est engagé à protéger l’environnement sur

lequel dépend la survie de la majorité d’une population vivant en-dessous du seuil de la

pauvreté.

De plus, le Plan de Gestion Environnemental (PGE), rattaché au Permis

Environnemental octroyé par le Gouvernement par l’intermédiaire de l’Office National de

l’Environnement ou ONE, en 2001, l’oblige à respecter la conservation de la biodiversité

sur les sites où le projet opère, et à appuyer la conservation au niveau de la région. En

2002, par exemple, QMM a établi un « DINA », qui est un contrat social traditionnel et

uniquement malgache, destiné à gérer les éventuelles sources de conflit social ; en

cogestion en vue de la gestion des ressources naturelles et des zones de conservation sur le

site minier de « Mandena ». Tout cela a permis la plantation de 700 hectares d’espèces à

croissance rapide hors du gisement minier, plus 300 hectares avec la Région ; la création

de 1100 hectares d’Aires Protégées ; la gestion de deux pépinières pour une production de

250000 plantes par an etc.

A cela s’ajoute les efforts sur le renforcement des capacités des communautés en

gestion et éducation environnementale, et la création d’un centre de recherche écologique

avec essais concluants de restauration et de réhabilitation de divers écosystèmes.

3.2.4. Développement du milieu des affaires et des micro-finances23

L’économie locale de Taolagnaro est peu développée, ce qui incite Rio Tinto QMM

à travailler en partenariat avec les autorités locales, ainsi qu’avec les ONG, afin de

22 QMM, Projet ilménite, annexe 6, 2001 23 www.riotinto.com

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favoriser un milieu d’affaires positif et épanouissant pour les petites et moyennes

entreprises. En effet, les entreprises émergentes ont besoin des compétences techniques et

managériales dans le but d’obtenir des marchés auprès d’autres sociétés locales, régionales

ou nationales. Une dépendance exclusive de QMM en tant que source unique de marchés

est ainsi évitée, et les revenus de la population seront alors assurés après la fermeture de la

mine.

En ce qui concerne les entreprises en développement, elles comprennent

essentiellement : les services de conseil en matière commerciale ; les ressources de

formation pour les entrepreneurs et les petites entreprises ; l’orientation, l’évaluation et

l’accréditation des petites entreprises émergentes ; l’éducation et la mise en conformité

avec les procédés commerciaux et les normes de qualité reconnues ; les initiatives en

faveur d’une politique d’achat sur place, de la part d’autres sociétés locales ; ainsi que la

promotion de produits accessibles et adaptés, grâces aux banques.

Quant aux micro-finances, QMM a capitalisé et cogéré un programme pilote de

microcrédit à l’intention de la collectivité qui avoisine le site minier. En effet, dans la

région de Taolagnaro, l’un des premiers obstacles à la participation des habitants aux

opportunités économiques était l’absence de micro-finance, autrement dit l’accès aux petits

crédits mis à la disposition des pauvres.

Actuellement, QMM stimule l’économie locale par la création de structures d’appui

telles que l’Anosy Business Center ou ABC, l’établissement de micro-finance et le centre

local de formation. Un programme de micro-finance à part entière, sous la direction de

l’International de Crédit Agricole Rural ou ICAR, et de l’Institution Financière de la

Région Anosy ou IFRA est alors en ce moment accessible à 16000 clients, composés des

artisans, des commerçants, des agriculteurs, de petits entrepreneurs, et salariés qui étaient

dans l’impossibilité d’accéder au secteur bancaire informel. Viennent s’ajouter à cela les

appuis du QMM dans le domaine d’éducation, par le biais du programme RISE, dont les

bénéficiaires sont environ 1300 enfants. Ce programme, lancé le Vendredi 25 Janvier

2013, et qui signifie littéralement « Misandratra », est un programme d’éducation, fruit du

partenariat entre Rio Tinto QMM et Pact Madagascar.

Dans le secteur du tourisme, QMM travaille étroitement avec l’Office Régional de

Tourisme afin de développer et de promouvoir le tourisme dans la région de l’Anosy,

notamment à Taolagnaro.

En matière d’infrastructures urbaines, la commune urbaine de Taolagnaro est en

pleine régression. Une bonne partie des routes qui étaient en mauvais état ont été

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réhabilitées et bitumées. Des terminaux électriques ont ravitaillé les différentes

installations industrielles du port d’Ehoala, et au centre de développement socio écologique

de Mandena. La capitale de l’Anosy a également bénéficié d’une partie de cette

électrification rurale, si bien qu’elle ne rencontre plus aucun problème de délestage.

3.3 . Part de l’exploitation d’ilménite sur la croissance

économique en tant que secteur porteur

3.3.1. Le port d’Ehoala et ses impacts sur les recettes

d’exportation24

Depuis l’ouverture du port en eaux profondes à proximité de Taolagnaro, la région a

pris de nouveau souffle. Le sisal redevient par exemple rentable ; en effet, il fallait naguère

le transporter à grand frais par camions à Tamatave. Actuellement, la filière permet de

créer des emplois. Avec ses trois quais, de 75, 150 et 275 mètres, au tirant d’eau de seize

mètres, il est devenu l’un des principaux hubs d’éclatement régional.

Par conséquent, les régions de l’Anosy et de l’Androy recèlent d’immenses

potentialités d’exportations. L’année 2012, par exemple, l’exportation de letchis est

facilitée par ce port et ils arrivent en Europe après deux semaines de bateau seulement

grâce au parc de containers réfrigérés.

Depuis l’ouverture du port d’Ehoala, en Juillet 2009, le port a vu plus de 250 escales

de navires de toutes catégories, plus de 10000 containers manutentionnés, plus de 750000

tonnes : vrac, hydrocarbures et containers, et près de 5000 touristes croisiéristes. Ce port,

utilisé seulement une semaine par mois pour l’exportation de l’ilménite produite par

QMM, serait sans doute alors, un concurrent sérieux au port mauricien si le statut de Port

Franc devait aboutir grâce aux 400 hectares de terres pleines, un atout logistique unique

dans la région, et qui permettait de stocker et de réexporter les marchandises.

Il y a lieu de préciser que le système de port franc ressemble à celui des zones

franches. Il est utilisé surtout pour attirer les investisseurs. En effet, un port franc ne se

limite pas aux seules activités portuaires, mais qui peut aussi transformer des produits

avant de les réexporter. Avec la présence de ce port, Madagascar peut augmenter ses

recettes d’exportation. En effet, QMM devra exporter à peu près 750000 tonnes d’ilménite 24MAGAZINE MEMENTO, le mensuel économique de l’Océan Indien, n°390, Madagascar, Juin 2012

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chaque année. Depuis le début des exportations d’ilménite par QMM en Mai 2008, 109000

tonnes au total ont été envoyées au Canada. L’année 2012, la Compagnie a pu enregistrer

584000 tonnes à la fin du mois de Novembre, et cela s’est approché de 660000 tonnes à la

fin de l’année. La compagnie prévoit d’exporter jusqu’à 750000 tonnes par an, soit près de

60000 tonnes par mois.

3.3.2. Augmentation des recettes fiscales

Les moyens utilisés pour attirer les investissements étrangers montrent que la

convergence des intérêts entre Rio Tinto et le Gouvernement malgache passe notamment par la

fiscalité. En termes de recettes fiscales et douanières, l’État devrait pouvoir compter sur des

revenus de l’ordre de 7 à 15 millions de dollars par année sous forme de taxes, de droits de

douanes, et de redevances minières, lorsque l’exploitation aura atteint sa vitesse de croisière de

750000 tonnes par année, selon l’évaluation du QMM. Depuis Mai 2008, par exemple, QMM a

ainsi payé 11 millions de dollars de taxes et droits divers à l’Etat.

En plus de ces revenus fiscaux, les dividendes annuels en provenance de l’OMNIS

pourraient atteindre six millions de dollars après dix ans d’exportation. Force est de constater

que le début des exportations signifie également le début du paiement de redevance pour l’Etat.

Elle s’élève à 2% de la valeur FOB, c’est-à-dire sans les taxes, le frais de transport et

d’assurance du minerai. Le montant t de cette redevance en Ariary évoluera donc selon le cours

de l’ilménite sur le marché international et la fluctuation de la valeur de la monnaie nationale

par rapport au dollar. Par ailleurs, le montant des taxes et impôts s’élèvera à 21 millions de

dollars lorsque la production atteindra sa quantité maximum, et que le chiffre d’affaires annuel

de 6 millions de dollars devrait rapporter 7 à 9 millions de dollars à l’économie malgache au

début de l’exploitation, et atteindra, par la suite, 26 millions de dollars par an.25

25 QMM, Projet ilménite, vol II, 2001, p.6-12

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3.3.3 Impacts sur le niveau d’emplois26

Sur le plan des impacts économiques, les emplois directs connaissent un pic lors de

la période de construction, mais il s’agit essentiellement de main-d’œuvre étrangère avec

donc peu d’effets structurants. En période de fonctionnement, QMM évoque environ 600

emplois directs et 1100 emplois induits.

Il convient de rappeler qu’avant même le début de sa construction, QMM a évalué le

potentiel de la main-d’œuvre locale à satisfaire les besoins du projet. Les villageois qui

habitent à proximité des différents sites de construction ont été identifié, et les candidats

ont été pré-qualifiés grâce aux sélections et aux formations. Les sous-traitants sont tenus

d’embaucher la main-d’œuvre issue de cette base de données, à chaque fois que possible,

avant de chercher ailleurs. En conséquence, sur les 4500 personnes embauchées par Rio

Tinto QMM, et par ses sous-traitants, au cours de la phase de la construction, 2500 étaient

des Malgaches originaires de région de l’Anosy, et 1100 étaient des travailleurs malgaches

migrants, issus d’autres régions. Seuls 900, soit 20% sont des expatriés.

Malgré ces diverses contributions, QMM ne se place pas entièrement comme étant

la réponse au développement du pays, ce qui va être développé dans le chapitre suivant.

Il y a lieu de préciser qu’en 2008, les investissements liés à l’installation des

infrastructures minières et portuaires du projet QMM ont eu un effet significatif sur le PIB

du pays qui affichait une croissance de 7%, pour un PIB de 8,2 milliards de dollars.27

26 QMM, Projet ilménite, vol II, 2001, p. 6-9 27 www.riotintomadagascar.com

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3.3.4. Impacts sur la croissance28

Avec le secteur minier, Madagascar peut accroitre son taux de croissance économique. En

effet, ce secteur est d’une grande opportunité économique pour le pays. En 2008 par

exemple, le taux de croissance est estimé à 7,1% malgré la conjoncture économique

mondiale assez défavorable. Une hausse de 0.9 point a été enregistrée par rapport à l’année

2007. Cette croissance pour 2008/ est soutenue par l’accoissement des IDE, notamment

ceux dans les activités extractives, effectués par le groupe Rio Tinto. Le taux

d’investissement en 2008 était de 36% du PIB.

En 2009, le taux de croissance du PIB est estimé à 7.5%. Cette croissance s’explique

par l’exportations dans dans les grands projets miniers notamment QMM à Taolagnaro. Le

secteur secondaire a pu enregistrer un taux de croissance fort de 11.1% ; Cet accroissement

résulte de la forte expansion de l’industrie extractive qui est expliquéé par le début de

production d’ilménites par la compagnie QMM. Et cette croissance du PIB total devrait

boosté au-delà de 4% par an cahque année, grâce à ce grand projet minier.

28www.tintotintomadagascar.com

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50

CHAPITRE IV. LIMITES DU PROJET EN TERMES DE DÉVELOPPEMENT ET

DE RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ

4.1. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX

En premier lieu, faut-il rappeler que le processus d’exploitation des sables

minéralisés proposé par QMM se décline en quatre étapes principales, soit : l’extraction

minière, qui comprend les opérations d’extraction par dragage du sol et de séparation des

grains de sable d’ilménite et de zircon, soit 5% du volume de sable total, des grains de

sable de silice ; suivie après de l’utilisation d’une usine de séparation où les minéraux

d’ilménite et de zircon sont triés à l’aide de spirales et des séparateurs électrostatiques et

magnétiques ; vient ensuite le transport pour l’acheminement des minéraux du site minier

vers l’usine de séparation, puis de l’usine vers le port ; et enfin l’exportation des minéraux

à partir des infrastructures portuaires29.

Toutes ces étapes comportent des impacts, autant sur les milieux physique et

biologique qu’humain, et s’inscrivent à la fois durant la phase de construction (port et

infrastructures), et la phase d’exploitation (extraction des sables et séparation des

minéraux), en s’échelonnant sur une période qui pourrait aller jusqu’à 60 ans30. A ce

propos, en dépit des mesures prises par Rio Tinto QMM dans le processus d’évaluation

environnemental, ces impacts négatifs ne le placent pas comme une réponse aux problèmes

de développement de Madagascar en général, et de la région de Taolagnaro en particulier.

Par ailleurs, toutes les ressources qui sont des richesses de cette région vont tous être

exploitées, car Rio Tinto comte regarder déjà l’horizon 2020 actuellement. Ses équipes

s’attèlent déjà à effectuer les études techniques pour l’ouverture d’une deuxième mine,

celle de Sainte-Luce, située au nord de Taolagnaro. Donc, les impacts sur l’environnement

vont encore s’amplifier. Le réseau écologique mondial « Les Amis de la Terre » a même

mentionné au mois de Novembre que l’exploitation de l’ilménite par Rio Tinto QMM à

Taolagnaro a des impacts désastreux.

29 QMM, Projet ilménite, vol II, 2001, p.4-12 30 Ibid, chap. 5

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4.2. LES PERTES ENGENDRÉES PAR LE PROJET

Comme il a été déjà développé, le développement du pôle de Taolagnaro est lié à la

mise en œuvre du programme d’exploitation des sables minéralisés du secteur Mandena

par QMM, et à la construction des infrastructures connexes, soit un port en eau profonde

sur la pointe d’Ehoala ; une réserve foncière adjacente au port ; une route publique menant

de la route nationale 12, ou RN 12 au port ; une carrière et une route privée reliant la

carrière au port, carrière à partir de laquelle seront extraits les matériaux requis pour la

construction ; ainsi qu’un campement des travailleurs qui les hébergent pendant la période

de construction. Cela entraîne des pertes pour les habitants, vivant autour de cette zone,

bien que le projet QMM ait essayé de les compenser.

Des enquêtes réalisées en 2005 de Tecsult International31 a permis de montrer que

ces pertes sont essentiellement des pertes d’habitations, des pertes de cultures, des pertes

de production arboricoles, et des pertes de pâturages. Et ce sont les pertesde cultures qui

sont les plus élevées. Quant aux superficies agricoles perdues selon les zones

d’intervention du projet QMM, cela concerne essentiellement la riziculture, des autres

cultures commerciales, des cultures de subsistance, des arbres fruitiers, des autres arbres

utilitaires ainsi que des aires de pâturages ou en friche. Et d’après leurs enquêtes, ce sont

les cultures de subsistance qui ont perdues plus de superficies.

Par ailleurs, dans tous les villages, une question revenait de façon systématique et

portait sur la disponibilité, après l’exploitation minière, du « mahampy »32, une plante

locale qui pousse dans les lieux marécageux. Ce roseau revêt un double signification, à la

fois économique et culturelle. Économique, car les objets que les femmes fabriquent à

partir de cette plante tels que les chapeaux, les paniers, les nattes, représentent une de leurs

seules ressources financières, indispensables en période de soudure. Culturelle, parce que,

mieux que toute autre ressource du site, celle-ci symbolise la nature du rapport complexe

qu’entretiennent les villageois avec l’espace exploité non habité. Au-delà des usages

marchands, ce roseau sert à tresser la natte qui servira de linceul. Ce qui entraîne une

grande perte si cette plante va disparaître après l’exploitation.

31 Enquête socio-économique d’ECR pour Tecsult International, Déc.2004 et Janv.2005 32 REVERET Jean-Pierre, Investissement minier et développement,Revue Etudes Rurales, n°178, 2006, p.222

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D’autres éléments vont aussi limiter le projet, ce sont surtout les problèmes sociaux

potentiels tels que l’inflation, l’augmentation de la demande des services, la migration vers

la région ainsi que le changement de mode de vie.

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53

CONCLUSION

Le développement socio-économique d’un pays nécessite obligatoirement des

moyens financiers suffisants, répondants aux besoins d’investissements. Les IDE figurent

parmi les sources de financements extérieurs, et constituent comme tous les fonds

étrangers, une source de devises étrangères pour leur pays d’accueil, et servent

principalement à combler l’insuffisance des financements internes. Ainsi, le niveau de

recours d’un pays aux financements externes est entièrement conditionné par sa situation

économique. Il dépend aussi de l’importance donnée par le pays au type de financement,

ou encore au niveau de relation d’un pays avec d’autres.

Pour les pays industrialisés, ils financent leurs dépenses d’investissements par ses

propres moyens, grâce à son niveau d’épargne national très élevé. Mais un pays à faible

croissance, comme la plupart des pays en développement, il compte sur les financements

externes, notamment sur les investissements étrangers pour soutenir ses programmes de

développement.

Pour Madagascar, de par ses potentialités minérales, ces investissements étrangers se

concentrent surtout sur les activités extractives. Cela est rendu possible par un rôle majeur

de l’État à travers une politique d’attractivité, et la mise en œuvre de diverses actions afin

de faciliter le développement des investissements à grande échelle dans les mines. La

compagnie canadienne avec son projet Qit Madagascar Minerals, filiale de Rio Tinto, fait

partie, et constitue même l’un de ces grands projets miniers, elle est déjà en phase

d’exploitation de l’ilménite dans le Sud-est du pays.

Comme la lutte contre la pauvreté est une priorité pour le Gouvernement malgache,

ce projet s’engage à mettre en œuvre de divers programmes de développement. Au-delà de

l’exploitation de l’ilménite, les questions de la conservation de la biodiversité et la lutte

contre la pauvreté sont devenues partie intégrante de ce projet, la plaçant ainsi au cœur des

enjeux du développement aussi bien régional que national.

Pourtant, bien que l’investissement minier augmente en valeur à Madagascar, leurs

retombées au niveau local sont encore minimales, et leur contribution au développement

sur le plan national très faible.

A ce propos, le secteur minier pourrait-il toujours prendre place parmi les acteurs

significatifs de la vie économique malgache ?

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LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES

Tableau 1: Les principaux atouts de Madagascar en matière d’investissement étranger

Tableau 2 : Les principaux handicaps de Madagascar

Tableau 3 : Les flux d’IDE par branche d’activité en 2009 et en 2010

Tableau 4 : Répartition du flux d’IDE selon les pays d’origine, toutes branches

confondues

Tableau 5 : Répartition du flux d’IDE selon les pays d’origine dans les activités

extractives

Graphique 1 : Evolution des flux d’IDE entrants

Graphique 2 : Evolution du stock d’IDE de 2000 à 2009

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ANNEXES

ANNEXE 1 : LGIM

Loi n°2001-031 du 08 octobre 2002 établissant un régime spécial pour les grands

investissements dans le secteur minier malagasy (LGIM) modifiée par la Loi n°2005-022

TITRE PREMIER DES DISPOSITIONS GENERALES

CHAPITRE PREMIER DU CHAMP ET DES CRITERES D'APPLICATION, AINSI QUE DE

L'INTERPRETATION

Article premier. De l'Objet de la Loi.

La présente loi établit le régime spécial en matières des changes, fiscale,

douanière, ainsi que juridique, applicable aux grands investissements dans le secteur

minier, tels que définis ci-dessous. Bénéficient de ce régime les Investisseurs, le

Titulaire et l'Entité de Transformation, le cas échéant, qui réalisent les grands

Investissements dans le secteur minier visés à l’article 4 ci-dessous, dont l’éligibilité est

certifiée conformément aux dispositions du Chapitre II du présent Titre.

Article 2 (nouveau).- De la Relation entre cette Loi et la Garantie de Stabilité

Selon le Code Minier. Les dispositions de la présente loi sont stabilisées au profit des

titulaires de permis miniers qui optent pour la garantie de stabilité exposée au Titre VIII

du Code Minier en vigueur à la date de l’option. Par conséquent, le titulaire d'un permis

de recherche minier qui s'engage à investir au moins le montant minimum pour

bénéficier de la stabilité selon « les dispositions du Code Minier en vigueur à la date de

l’option », et qui réalise cet investissement, pourra ainsi

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• s'assurer de la stabilité des dispositions de la présente loi pendant la durée

de stabilité garantie conformément « aux dispositions du Code Minier en vigueur à la date

de l’option » ;

• « S’assurer de la stabilité du seuil de l’éligibilité et des taux des changes pour le

calcul de l’éligibilité de son investissement pendant 30 mois ; »

• obtenir éventuellement la certification de l'éligibilité d'un Investissement dans

un Projet conformément aux dispositions de la présente loi pendant cette durée ; et

• bénéficier des dispositions de la présente loi pendant la Durée de l'Eligibilité.

Par ailleurs, les investisseurs dont le financement du Projet excède le seuil précisé

à l'article 4, mais qui ne souhaiteraient pas obtenir la certification de l’éligibilité de leur

investissement au régime spécial établi par la présente loi, peuvent opter pour la

garantie de stabilité prévue par le Code Minier « en vigueur en ce moment ». Le cas

échéant, ils bénéficient de la garantie de stabilité dans les conditions prévues par le Code

Minier « en vigueur en ce moment ».

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ANNEXE 2 : CODE MINIER

REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA

Tanindrazana - Fahafahana – Fandrosoana

Loi n° 2005 – 021 portantmodification de certaines dispositions de la Loi n°99-022 du

19août 1999 portant Code Minier.

EXPOSE DES MOTIFS

La réforme du secteur minier malagasy instaurée par la Loi nº 99-022 du 19 août

1999 portant Code Minier (ci-après dénommé le « Code Minier ») et la création de

nouvelles structures de gestion du secteur ont permis une rationalisation, un

assainissement et un accroissement important de l’activité minière faite à la fois par des

grandes sociétés minières internationales, des opérateurs industriels d’origine nationale

et des petits exploitants nationaux. Les résultats de cette réforme sont positifs mais

modestes jusqu’à présent. Les nouvelles procédures et structures étant bien assises, le

moment est propice pour introduire les améliorations qui se sont révélées nécessaires et

désirables pour réaliser davantage les objectifs de la réforme.

Il s’agit principalement de :

• réduire la taille des carrés qui sont les unités de base composant les périmètres

miniers, de 2,5 kilomètres de côté à 625 mètres de côté ;

• apporter la précision afférente à l’application du principe de désengagement de

l’État des activités de production,

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• définir la nature juridique des groupements de petits exploitants ;

• préciser les rôles respectifs des Provinces Autonomes, des Régions et des

Communes dans l’encadrement du secteur, et améliorer le recouvrement et la répartition

des recettes de la redevance minière à leur profit ;

• donner à l’État la possibilité d’octroyer des permis par voie de concours à la suite

d’une étude de préfaisabilité géologique dans le cadre d’une réservation temporaire de

zones ;

• modifier la durée du permis de recherche « R »

• instituer le « couloir d’orpaillage » ;

• ajuster la progression des seuils pour les différentes durées de la garantie de

stabilité par suite de la réduction du seuil d’éligibilité au régime spécial des grands

investissements miniers de 1.000 milliards de FMG soit 200 milliards d’Ariary à 50

milliards d’Ariary ;

• définir un cas de contravention ;

• clarifier diverses dispositions, et introduire de nouvelles mesures nécessaires

pour améliorer la gestion du secteur.

La loi a ainsi pour objet de modifier les dispositions du Code Minier dans le sens

expliqué ci-dessous.

* La pierre angulaire du Code Minier a été l’institution du Cadastre Minier dont la

responsabilité est de gérer les permis miniers, en mettant en œuvre un système cadastral

utilisant comme unité le carré de 2,5 km de côté. Si la mise en marche du Cadastre Minier

a généré des impacts très positifs sur le secteur minier malagasy, elle a en même temps

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permis de révéler l’existence d’une difficulté technique liée à la trop grande dimension du

carré, qui ralentissait le développement des exploitations à petite et moyenne échelle.

Pour résoudre cette difficulté et permettre aux opérateurs de prendre des

périmètres qui correspondent mieux à leurs zones d’intérêt, la principale modification de

la loi est de réduire les dimensions du carré qui est actuellement de 2,5 km de côté à 625

mètres de coté (article 2 - « Carré »). Sur le plan pratique, un ancien carré correspond

désormais à 16 nouveaux carrés. La présente loi modifie les références aux carrés du

Code Minier en conformité avec la nouvelle taille des carrés.

* En outre, en application du principe de désengagement de l’État des activités de

production, et pour éviter au secteur public de concurrencer les opérateurs privés, un

alinéa 2 est ajouté à l’article 9 pour préciser l’interdiction. Par ailleurs, la formulation

générale des dispositions actuelles en ce qui concerne l’interdiction de l’exercice de

l’activité minière par certaines catégories de personnes est apparue, dans certains cas,

peu compatible avec les usages courants à Madagascar. C’est ainsi que des précisions

sont données dans les nouvelles dispositions de l’article 10.

* De plus, la nature des Groupements des petits exploitants ou des orpailleurs

nécessite quelques éclaircissements qui sont donnés aux articles 11-1 et suivants. Il s’agit

essentiellement de conférer une personnalité juridique propre à ces groupements.* En

outre, la présente loi donne une définition des Collectivités Territoriales Décentralisées

pour l’application du Code Minier, et précise les compétences attribuées respectivement

aux Provinces Autonomes, aux Régions et aux Communes ainsi que leur participation aux

différentes recettes parafiscales. En particulier, étant donné le souci du Gouvernement de

favoriser les Régions comme structures privilégiées pour la promotion et la coordination

du développement économique et social en milieu rural, et étant donné que les

Communes sont la base du développement, les articles 42 et 47 du Code Minier sont

modifiés pour permettre le transfert de la compétence pour l’octroi des permis réservés

aux petits exploitants, des Directeurs Interrégionaux du Ministère chargé des Mines aux

autorités compétentes des Collectivités Territoriales Décentralisées. L’article 14 est

modifié pour remplacer la Province Autonome par la Région comme autorité compétente

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pour le suivi et le contrôle technique des activités de carrières, compte tenu des

dispositions de la Loi nº2004-001 du 17 juin 2004 relatives aux Régions.

Par ailleurs, la définition de la redevance minière est modifiée pour permettre aux

Collectivités Territoriales Décentralisées d’obtenir une mise à disposition rapide de leur

quote-part respective. Ainsi, la redevance minière au sens du Code Minier actuel (2% de

la valeur du produit à la première vente), est scindée en redevance minière (0,60%)

perçue au profit de diverses administrations et autres organismes centraux, et en

ristourne (1,40%) perçue au profit des Provinces Autonomes, des Régions et des

Communes (article 117). En remplaçant la participation des Provinces Autonomes et des

Collectivités Territoriales Décentralisées dans les recettes de la redevance minière par la

ristourne, on prévoit le recouvrement direct éventuel de cette ristourne par les Provinces

Autonomes ou les Régions une fois que les structures décentralisées nécessaires sont en

place.

* L’article 17 du Code Minier est modifié pour prévoir la possibilité de création de

réserves temporaires pour les études environnementales comme il est prévu pour les

études géologiques. Le cas échéant, la réserve sera créée par arrêté interministériel pris

conjointement par le Ministre chargé des Mines et le Ministre chargé de l’Environnement.

En outre, la durée des réserves temporaires pour les études géologiques et

environnementales est modifiée de 18 mois à 24 mois, avec possibilité de prorogation

une fois pour 12 mois, compte tenu de la nécessité d’étudier l’environnement à travers

toutes les saisons de l’année.

Par ailleurs, il est naturel que l’État qui a fait des débours relativement importants

pour la réalisation des études géologiques, puisse établir des restrictions quant aux

catégories de permis miniers octroyables à l’intérieur des périmètres ayant fait l’objet

d’études géologiques ; et les périmètres ayant fait l’objet d’une étude de préfaisabilité

géologique peuvent être attribués par voie d’appel à concourir à l’intention des

exploitants potentiels (article 17-1).

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Enfin, toujours à propos des réserves temporaires, l’encadrement des petits

exploitants (article 18) devrait être justifié par l’objectif de leur faciliter, après leur

formation, l’accès à des permis miniers ; c’est ainsi qu’un nouvel article 18-1 est ajouté au

texte pour autoriser l’octroi à leur intention, d’autorisations exclusives de réservation de

périmètres (AERP).

* La durée de validité d’un permis de recherche « R » est révisée à 5 ans

renouvelable deux fois trois ans (article 33) afin d’éviter le blocage trop longtemps des

périmètres, étant donné que la durée moyenne de l’activité de recherche est en général

de 5 à 8 ans.

* Des modifications sont apportées aux dispositions sur l’orpaillage compte tenu

de la nécessité de limiter la précarité des droits garantis aux personnes occupées à cette

activité : le nouveau concept de « couloir d’orpaillage » (article 2) est créé pour leur

réserver des espaces de travail le long des cours d’eau. Par ailleurs, les dispositions de

l’article 77 sont modifiées de façon à faire bénéficier les Régions d’une quote-part sur le

produit du droit à payer lors de la délivrance de la carte d’orpailleur.

* A l’article 159, la progression des seuils pour les différentes durées de la garantie

de stabilité, est ajustée pour assurer sa cohérence, compte tenu du fait que le seuil

d’éligibilité au régime spécial établi par la Loi nº2001-031 du 8 octobre 2002 sur les

grands investissements miniers est abaissé pour permettre aux compagnies et sociétés

minières « juniors » de bénéficier du régime.

* Face aux multiples abus constatés, il importe de qualifier contravention toute

omission du port des documents utiles pour la circulation des substances minières.

* Enfin diverses modifications et quelques nouvelles mesures d’appoint sont

introduites pour mieux assurer la poursuite des objectifs du Code Minier telles que ce qui

suivent.

Il en est ainsi en ce qui concerne l’activité minière se rapportant aux substances et

minerais radioactifs.

L’article 8 du Code Minier est modifié pour mieux en expliquer la signification, en

précisant que les droits pour faire la recherche ou l’exploitation desdites substances

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s’obtiennent par la voie d’un permis minier comme pour toutes les autres substances

minières ; seulement, le permis minier doit être un permis standard, et il est octroyé sous

réserve d’une convention particulière avec l’État pour assurer la radioprotection, la bonne

gestion des déchets et la sécurité. Il est en plus clarifié que la convention particulière

incorpore les instructions de l’Agence Nationale de Protection et de Sûreté Radiologique

(ANPSR) comme cahier des charges.

Enfin, la procédure pour l’obtention de l’avis de l’ANPSR est prévue de façon à ne

pas décourager l’initiative privée pour découvrir et développer les substances

radioactives.

Dans l’objectif de mieux sécuriser les titulaires de permis face aux brusques

augmentations éventuelles des montants des frais d’administration minière provoquées

par les dévalorisations ponctuelles de la monnaie nationale, l’article 55 est modifié pour

apporter une précision que l’ajustement annuel soit fait par rapport à la valeur moyenne

du droit de tirage spécial entre le 1er janvier et le 31 octobre de l’année précédente.

L’article 57 est modifié de façon à permettre le paiement par virements bancaire

ou postal des frais d’administration minière. En effet, la rédaction initiale ne prévoit que

des paiements « au guichet » du Cadastre Minier, ce qui semble exclure les modes de

paiement autres qu’en espèces.

Le présent Code introduit la possibilité pour l’administration minière de soumettre

à certains travaux de traitement ou de transformation l’exportation de l’or et des fossiles

(articles 148-1 et 148-2).

Tous les montants libellés en FMG sont convertis en Ariary ; les montants des

amendes ont fait l’objet d’actualisation.

Tel est l’objet de la présente Loi.

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RESUME

Nom: RAMAMONJISOA

Prénoms : Fenohasina Annick Olivia

Titre: Investissement Direct Étranger et Développement : liens théorique et empiriques, cas

du Qit Madagascar Minerals

Nombre de pages: 5 3

Tableau: 5

Graphique : 2

Résumé : A Madagascar, comme tous les pays en développement, la promotion des IDE,

notamment ceux dans le domaine de l’extraction minière devient inévitable suite à

l’insuffisance des financements internes. Ces entrées de capitaux sont présentées comme

engins de développement et implicitement de réduction de pauvreté. En effet, les impacts

de grands projets miniers comme le projet QMM sur les finances publiques s’enregistrent

sur les recettes publiques. Du côté des recettes, ces projets apportent à l’État des ressources

additionnelles composées des recettes fiscales, des recettes d’exportation ou encore des

redevances. Mais les résultats empiriques révèlent qu’il n’est pas évident que l’arrivée

massive des IDE dans les activités extractives aura des impacts toujours positifs sur le

développement durable, et cette situation nécessite la prise de conscience des acteurs de

développement.

Mots-clés : IDE, croissance, développement, politique d’attractivité, investissement

minier

Encadreur: Mr. ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy

Adresse de l’auteur : lot VR 2 Mahazoarivo, Antananarivo 101