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Stratégie thérapeutique dans le diabète de type 2 Dr AE Perrin / Dr E Wurtz FMC Saverne 17 novembre 2011

Dr AE Perrin / Dr E Wurtz FMC Saverne 17 novembre 2011

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Stratégie thérapeutique dans le diabète de type 2

Dr AE Perrin / Dr E Wurtz

FMC Saverne 17 novembre 2011

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Feuille de route

« ciao glitazones, Acomplia, Mediator… et les stratégies thérapeutique de 2006 publiées par l’HAS (nouvelles attendues pour 2012) ; dans

l’attente, que faire ? »

Prise en charge thérapeutique DNID de novo : quel traitement de première intention ? Pour quels patients ?

Quelle traitement en 2nde puis 3ème intention (stratégies) ? Quelles sont les associations les plus synergiques ? Préciser les traitements ayant actuellement un bon niveau de preuve dans la prévention de la morbi-mortalité

Place des molécules suivantes : inhibiteurs des alpha-glucosidases, méglitinides : poubelle ?

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Feuille de route

«ciao glitazones, Acomplia, Mediator… et les stratégies thérapeutique de 2006 publiées par l’HAS (nouvelles attendues pour 2012) ; dans

l’attente, que faire ? »

Que penser des dernières molécules (inhibiteurs de la DPP-4, analogues du GLP-1) et quand les utiliser ? Pour quels patients ? Limite d’âge ? Quelles associations ? Pourquoi pas de quadrithérapie par ADO ? Pourquoi pas d’associations à l’insuline ? Pourquoi associations fixes avec max 2g/j de metformine ?

Quand débuter l’insuline ? Comment ? Quelles associations avec ADO ? Combien de temps garder les ADO avec l’insuline ? Quelles insulines ?

Autres molécules à venir ?

Autres cibles pour le traitement du diabète ?

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Feuille de route

«ciao glitazones, Acomplia, Mediator… et les stratégies thérapeutique de 2006 publiées par l’HAS (nouvelles attendues pour 2012) ;

dans l’attente, que faire ? »

Quelques mots sur l’éducation thérapeutique à Saverne

Place de l’auto-mesure glycémique (notamment suite aux changements de remboursements des bandelettes…)

Objectifs glycémiques – HbA1C en fonction de l’âge ?

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Plan

Des recommandations 2006 aux recommandations 2012

HbA1C - Objectifs glycémiques

Stratégies thérapeutiques

Insuline dans DT2

(Molécules à venir. Autres cibles thérapeutiques.)

Auto-surveillance glycémique

Education thérapeutique

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Des recommandations 2006 aux recommandations 2012

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Recommandations HAS 2006

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Quels éléments nouveaux depuis 2006 ?

La thérapeutique› Retrait des médicaments anti-obésité› Retrait de la rosiglitazone› Retrait en France de la pioglitazone› Mise sur le marché des analogues du GLP-1 et des

InhDPP-4

Les résultats des « grandes études 2008 »› ACCORD, ADVANCE, VETERANS› Le suivi à 10 ans post-UKPDS› L’étude STENO-2

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Essais cliniques d’intensification du contrôle glycémique

ACCORD› + 10000 patients ; âge moyen 62,2 ans› DT2 ancien (+ 10 ans d’évolution) et compliqué (AVC = 35 %)› Durée de suivi = 3,5 ans (arrêt de l’étude)

ADVANCE› + 11000 patients ; âge moyen 62,2 ans› DT2 ancien (~ 8 ans d’évolution) et compliqué (maladies CV = 32 %)› Durée de suivi = 5 ans

VADT› ~ 1800 patients, vétérans de l’armée US ; âge moyen 60,4 ans› DT2 ancien (~ 11,5 ans d’évolution) , déséquilibré (HbA1C = 9,4 %)

et compliqué (AVC = 40 %, neuropathie = 43 %, rétinopathie = 62 %)› Durée de suivi = 6 ans

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Essai HbA1c (%) Effets observésTraitement intensif

Décès (%)

Intensif Standard Intensif

Standard

ACCORD 6,4 7,5NS critère principal

IDM non fatals Mortalité cardio-

vasculaire et globale

5,0 4,0

ADVANCE 6,5 7,3

Critère principal Événements

rénauxNS morbi-mortalité cardiovasculaire et mortalité globale

8,9 9,6

VADT 6,9 8,4NS critère principal

NS mortalité globale

10 10Gerstein AC. N Engl J Med 2008;359(24):2545-59The advance collaborative Group. N Engl J Med 2008;358(24):2560-72Duckworth W, N Engl J Med 2009;360(2):129-39

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Effets secondaires

Hypoglycémies : + fréquentes dans le groupe traitement intensif / groupe conventionnel : RR = 2-4 › ACCORD : hypos sévères = 10,5 % groupe intensif vs 3,5

% groupe conventionnel ; relation entre hypos et surmortalité dans le bras intensif n’est pas démontrée :

Excès de mortalité parmi les sujets ayant présenté hypo(s) sévère(s) dans les 2 bras de traitement, mais surtout dans le bras conventionnel

Prise de poids :› ACCORD : + de 25 % sujets sous traitement intensif ont

pris + de 10 kg

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Suivi de la cohorte UKPDS

Etude UKPDS › ~ 4000 patients, DT2 de découverte récente ; âge moyen 54 ans› Durée de suivi = 10 ans

UKPDS Group. Lancet 1998;352:837-53

Mortalité liée au diabète : -10 %(NS)

Mortalité globale : - 6 % (NS)

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Suivi de la cohorte UKPDS

Suivi de la cohorte UKPDS

› Après fin de l’étude (1997) : 3277 patients (78 % cohorte initiale) suivis tous les ans, pendant 10 ans (sans aucune tentative de maintien dans le bras initial de traitement)

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Holman RR. N Engl J Med 2008;359:577-89

Evolution du taux d’HbA1C durant la période de suivi

› Différences d’HbA1C observées pendant la phase initiale de l’étude perdue dès la 1ère année de suivi

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Holman RR. N Engl J Med 2008;359:577-89

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Holman RR. N Engl J Med 2008;359:577-89

› Effets bénéfiques du traitement intensif précoce maintenus, voire amplifiés dans le temps

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Etude STENO 2

› 160 patients, DT2 + microalbuminurie› Prise en charge multifactorielle intensive vs prise en

charge multifactorielle conventionnelle› Objectifs thérapeutiques :

Groupe « prise en charge multifactorielle intensive » HbA1C < 6,5%, PAS < 130 mmHg, PAD < 80 mmHg, CT <

1,75 g/l, TG < 1,50 g/l Groupe « prise en charge multifactorielle conventionnelle »

HbA1C < 6,5%, PAS < 135 mmHg, PAD < 85 mmHg, CT < 1,90 g/l, TG < 1,80 g/l

› Durée de l’étude = 13,3 ans (étude interventionnelle = 7,8 ans + étude de suivi = 5,5 ans)

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Gaede P. N Engl J Med 2008;358:580-91

Evolution des paramètres métaboliques et de la PA durant la phase initiale et la période de suivi

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Estimation du risque de mortalité et d’évenements cardio-vasculaires, en fonction du groupe de traitement

Gaede P. N Engl J Med 2008;358:580-91

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Ce qu’il faut retenir des études 2008

1. Il faut du temps pour démontrer l’effet de l’équilibre glycémique sur les complications macrovasculaires :

résultats des études ADVANCE et VADT proches des observations initiales de l’UKPDS publiées en 1998 / suivi UKPDS à 10 ans : protection cardiovasculaire d’un bon équilibre glycémique apparaît clairement

effet bénéfique d’un contrôle glycémique optimal sur les complications microangiopathiques démontré dans toutes les études

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Ce qu’il faut retenir des études 2008

2. Un équilibre glycémique précoce et intensif est indispensable :

UKPDS : bénéfice à long terme d’un équilibre glycémique strict dans DT2 récemment diagnostiqué et traité de façon intensive

# ACCORD / ADVANCE / VADT : durée d’évolution DT2 entre 8 et 10 ans

Le caractère précoce de l’intervention est donc décisif pour

son efficacité.

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Ce qu’il faut retenir des études 2008

3. Il existe une mémoire glycémique : les complications liées au diabète sont la conséquence de l’équilibre actuel mais aussi de l’équilibre passé et les années perdues ne se rattrapent pas

Etude de suivi UKPDS : incidence des événements liés au diabète est nettement diminuée dans le groupe intensif, même lorsque la qualité de l’équilibre glycémique rejoint celle du groupe conventionnel

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Ce qu’il faut retenir des études 2008

4. Le traitement doit être intensif mais pas trop rapidement incisif : la prudence impose de parvenir progressivement à la normalisation du niveau glycémique

Etude ACCORD : surmortalité dans le bras intensif = baisse de l’HbA1C de 1,4 % en 4 mois

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Ce qu’il faut retenir des études 2008

5. L’objectif d’HbA1C doit être raisonnable et individualisé : doit être déterminé en fonction de l’historique du diabète, des complications, des FRCV associés

ne peut se situer en-dessous de 6 % (ACCORD) doit tenir compte de la durée d’évolution du diabète :

UKPDS : effet bénéfique d’un traitement intensif dès la découverte du diabète

ADVANCE : pas d’effet sur les complications macrovasculaires lorsque la durée d’évolution du diabète > 10 ans

VADT : traitement intensif néfaste pour une durée d’évolution > 12 ans

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Ce qu’il faut retenir des études 2008

6. Il est indispensable d’éviter les hypoglycémies

ACCORD VADT : augmentation significative des événements et de

la mortalité CV chez les patients ayant fait des hypoglycémies

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Ce qu’il faut retenir des études 2008

7. Le contrôle précoce des autres facteurs de risque cardiovasculaires est primordial

› HTA (UKPDS / bras tensionnel ADVANCE) : bénéfice très significatif du contrôle tensionnel sur morbimortalité CV et complications microvasculaires. Objectif : PA < 130/80

› Anomalies lipidiques : bénéfice des statines, en prévention 1aire

et 2ndaire sur la morbimortalité CV, proportionnel à la réduction de LDL-C. Objectifs : LDL-C < 1,30 g/l < 1,0 g/l chez les sujets à risque

› Etude Sténo-2 : résultats très favorables malgré un équilibre glycémique moyen (HbA1C = 7,9 %)

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HbA1C – Objectifs glycémiques

Ynathan DM, Diabetes Care, 2008; 31: 1473

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Objectifs glycémiques – HbA1C

Réduction de l’HbA1C : objectif N°1 de la prise en charge

Intérêt : › Indicateur fiable : dosage standardisé par des techniques

validées› Dosage peu contraignant (jeun non nécessaire) et rapide

voire immédiat (bandelette spécifique)

Limites : › Fiabilité prise à défaut en cas d’anémie ou

d’hémoglobinopathie

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Objectifs glycémiques – HbA1C

Limites :

› Absence de prise en compte de la variabilité glycémique :

équilibre parfait

HbA1C = 7 %

diabète instable + hypoglycémies

› Discordance entre « excellence » des glycémies capillaires à jeun et « médiocrité » de l’HbA1C : vérifier les glycémies post-prandiales

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1. IDF Clinical Guidelines Task Force. International Diabetes Federation, 20052. Haute Autorité de Santé. 20063. American Diabetes Association. Diabetes Care 2008;31 (Suppl 1)4. AACE Diabetes Care Plan Guideline , Endoc Prat 2011, 17, suppl 2

IDF (1) HAS (2) ADA (3) AACE (4)

HbA1C (%) ≤ 6,5 ≤ 6,5 ≤ 7 ≤ 6,5

GAJ (g/l) < 1,08 0,80-1,20 < 1,30 < 1,10

GPP (g/l) + 2h

< 1,40 < 1,80 < 1,80 < 1,40

Recommandations internationales : les objectifs glycémiques

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L’HbA1C doit être déterminé de façon individuelle, en fonction de l’historique du diabète, des complications et des FRCV

Objectif moins strict : HbA1C = 7%-8% ATCD d’hypoglycémie sévère Sujet âgé, espérance de vie courte

HAS 2006 : HbA1 < 8 % patient âgé polypathologique pas d’objectif patient très âgé ou en fin de vie

Complications micro ou macrovasculaires Comorbidités Diabète ancien pour lequel l’objectif est difficile à atteindre malgré un

traitement intensif.

Importance du jugement clinique pour l’évaluation du bénéfice / risque pour chaque patient.

Recommandations internationales : les objectifs glycémiques

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Stratégies thérapeutiques

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L’arsenal thérapeutique dans le DT2 : les « nominés » Insulino-sensibilisateurs :

› metformine› (glitazones : rosiglitazone †, pioglitazone ?)

Insulino-secrétagogues :› sulfamides hypoglycémiants› glinides

Inhibiteurs alpha-glucosidases

Les incrétines :› inhibiteurs de la DPP-4› analogues du GLP-1

Insulines

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Stratégies thérapeutiques

Note de cadrage HAS (septembre 2010) : recommandations seront fondées sur› Nationale Institute for Clinical Excellence.

London : NICE; 2009.› Scottish Intercollegiale Guidelines Network.

Edingburgh : SIGN;2010.

+ mise à jour exhaustive de la littérature sur la période 2009-2011.

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Stratégies thérapeutiques : le palmarès

Etape 1

› Après mesures hygiéno-diététiques si HbA1C > 6,5 % (NICE)› En complément des mesures hygiéno-diététiques (SIGN)

METFORMINE

› Objectif : HbA1C < 6,5 % (NICE)HbA1C < 7 % (SIGN) ou objectif individualisé (NICE

+SIGN)

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Metformine Palme d’or des ADO

- le plus efficace

- le moins coûteux

- le mieux toléré- pas d’hypoglycémies

- pas de prise de poids

- pas de néphrotoxicité

… et le risque d’acidose lactique ?

… et les troubles digestifs ?

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Metformine

Le plus efficace : palme d’or du meilleur acteur dans « UKPDS mon amour »

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Metformine

Le mieux toléré : et l’acidose lactique ??

Abondante littérature visant à innocenter la metformine

« Le coupable idéal » : ATCD « familiaux » : risque d’acidose lactique liée à l’utilisation de phenformine = 1er biguanide

«  Le spectateur innocent » : dans la majorité des cas d’acidose lactique, présence d’autres facteurs (sepsis, hypovolémie, ischémie…) favorisant l’hypoxie tissulaire

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Metformine Le mieux toléré : et l’acidose lactique ??

Diabète = situation « à risque » d’augmentation des lactates et d’acidose lactique, quelque soit la façon dont il est traité

› Etude cas-contrôle [2008] : incidence calculée d’acidose lactique

- 3,3/100000 patients sous MET

- 4,8/100000 patients sous SU

› Méta-analyse [2010] : pas de preuve d’une augmentation du risque d’acidose lactique ou du taux de lactates sous MET en comparaison aux autres ADO

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Metformine Peut-on prescrire la metformine en cas d’insuffisance rénale ?

Oui, dans l’insuffisance rénale chronique stable« Metformine : l’ADO le plus sûr en cas d’insuffisance rénale chronique » [Nephron Clin Pract 2011]

risque de morbi-mortalité dû aux hypoglycémies chez patients traités par SU > risque de morbi-mortalité dû à l’acidose lactique chez patients traités par MET

« Les contre-indications à la metformine devraient êtrecontre-indiquées» [JAMC 2005]

Oui, mais… arrêter impérativement et immédiatement le traitement en cas de pathologie aiguë susceptible d’induire une hypoxie tissulaire (sepsis, déshydratation, infarctus du myocarde, insuffisance respiratoire aiguë…) ou en cas d’insuffisance rénale aiguë

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Metformine et insuffisance rénale

NICE

Discuter la poursuite de MET si creat > 130 umol/l (ou DFG < 45 ml/mn) ;

- diminuer les doses d’1/3 ?

Arrêter MET si creat > 150 umol/l (ou DFG < 30 ml/mn)

Prescrire MET avec précaution chez les patients à

risque de dégradation brutale de la fonction rénale

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Metformine

Le mieux toléré : et les troubles digestifs ??

… un remède : la titration des doses…

500 mg 1 ou 2 x/jour au cours des repas (petit déjeuner et/ou dîner) ou 850 mg 1 x par jour

Après 5-7 jours, en l’absence de troubles digestifs : augmenter les doses à 850 mg 2x par jour puis 1000 mg 2x par jour ; en cas d’apparition de troubles digestifs, revenir aux doses initiales et reporter la titration à + tard

Dose optimale : 850 mg ou 1000 mg 2x par jour. Efficacité observée à doses supérieures à 2500 mg/j modeste.

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Stratégies thérapeutiques : le palmarès

Etape 1

METFORMINE

› Alternative : SULFAMIDES

- en l’absence de surpoids- en cas d’intolérance ou de contre-indications à

MET- en cas de symptômes d’hyperglycémie , si une réponse thérapeutique rapide est

nécessaire

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Etape 2 : en complément des mesures hygiéno-diététiques, traitement à doses maximales et bien suivi

METFORMINE + SULFAMIDES

› Objectifs : HbA1C < 7 % (SIGN)HbA1C < 7,5 % (NICE) ou objectif individualisé (NICE

+SIGN)

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Etape 2 : en complément des mesures hygiéno-diététiques, traitement à doses maximales et bien suivi

METFORMINE + SULFAMIDES

› Alternatives :

+ MET contre-indiquée ou mal tolérée :

SU + THIAZOLINEDIONES en l’absence d’insuff card

SU + inhDPP4

+ SU contre-indiqués ou mal tolérés (si hypos ou risques particuliers liés aux hypos (sujet âgé, professions à risque)

MET + THIAZOLINEDIONES

MET + inhDPP4 (si pb prise de poids)

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Etape 2 :

(NICE) Insulinosecrétagogue d’action rapide (GLINIDES) : pour patients au style

de vie « instable » (« erratic !! »)

ACARBOSE : pour patients incapables de bénéficier d’un autre type de

traitement

Page 48: Dr AE Perrin / Dr E Wurtz FMC Saverne 17 novembre 2011

Etape 3 : en complément des mesures hygiéno-diététiques, traitement à doses maximales et bien suivi : ajouter ou substituer, en particulier en cas d’hyperglycémie marquée, par

(NICE)

METFORMINE + SULFAMIDES + INSULINE

› Objectifs : idem étape 2

› Insulinothérapie de type « bed time » : NPH initialement, ou analogue lent si pb hypos

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Etape 3

(NICE)

› Alternatives :

MET + SU + TZDMET + SU + inh DPP4si traitement insulinique inenvisageable (contraintes prof, sociales, ou obésité)

MET + SU + GLP-1 si traitement insulinique inenvisageable, amaigrissement nécessaire (comorbidités), diabète <10 ans)

(SIGN) : traitement insulinique n’est pas privilégié

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Etape 3

• ne poursuivre inhDPP4 qu’en cas de diminution de

l’HbA1C d’au moins 0,5% en 6 mois (NICE)

• ne poursuivre GLP-1 qu’en cas de diminution de HbA1C d’au moins 0,5 % en 6 mois (NICE) / 1% en 6 mois (SIGN)et amaigrissement d’au moins 3 % du poids initial en 6 mois (NICE)

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Etape 4 : insulinothérapie

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Et les recommandations HAS 2012 ?

Place de la pioglitazone ?

Place des glinides et de l’acarbose ?

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Quelle place pour les inhibiteurs del’alpha glucosidase et les

glinides ? L’acarbose + miglitol

› Inhibition de l’alpha glucosidase = absorption moindre de glucose au niveau de la bordure en brosse de l’intestin grêle

› Amélioration de la glycémie post-prandiale

› En monothérapie, diminution moindre de l’HBA1C par rapport à d’autres ADO? Manque d’études +++

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› Pas de prise de poids, pas d’hypoglycémie

› Effets indésirables digestifs +++

› Étude STOP-NIDDM: l’acarbose réduirait significativement le risque de maladie cardiovasculaire et d’HTA chez l’intolérant au glucose

L’acarbose garde sa place dans le traitement du DNID en monothérapie s’il

est toléré

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Les glinides

› Agissent sur les cellules Béta comme les sulfonylurés

› Demi-vie plus courte. Pic précoce (60 à 90 mn). Durée d’action 4 à 6h

› Amélioration du contrôle glycémique en monothérapie ou en association avec la metformine au prix d’hypoglycémies mineures

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› Pas de différence entre metformine/gliclazide et metformine/nateglinide sur le contrôle glycémique

› Pas de preuve sur leur efficacité à long terme sur la diminution du risque micro ou macro vasculaire

› Plus chers que les sulfonylurés

Les glinides sont intéressants chez le DNID souffrant d’hyperglycémies post prandiales

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L’insulinothérapie chez le diabétique de type 2

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Une perspective thérapeutique logique

Quand débuter?

Quels sont les schémas thérapeutiques possibles?

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Une perspective thérapeutique logique

100

80

60

40

20

0- 12 - 10 - 8 - 6 - 2 0 2 6 10 14

Années

Intolérance

en

glucose

Intolérance

en

glucose

Glycémie

à jeun

élevée

Glycémie

à jeun

élevée

Fonctionnalité des cellules (%)

Adapté de l ’UKPDS. Group. Diabetes 1995; 44 : 1249-1258.

Diagnostic

Passage à l’insuline nécessaire

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Dès que l’objectif glycémique n’est pas atteint sous ADO en terme d’HBA1c

En fonction du profil clinique et glycémique du patient

La trithérapie voire la quadrithérapie ne sont pas un passage obligé !

› Le niveau d’HBA1C indique la «réserve » possible › Persister dans les associations d’ADO peut représenter

une perte de temps +++

Lorsque le patient est prêt› Importance d’évoquer l’évolution possible vers

l’insulinothérapie dès le diagnostic› Rôle de l’ETP +++

Quand débuter ?

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Patient obèse et insulinorésistant

› Proposer un traitement par analogues du GLP 1› Si échec ou intolérance passage à l’insuline avec

maintien des ADO +++› Chirurgie bariatrique si:

Objectif glycémique non atteint Obésité « fixée » Effets secondaires des traitements délétères

En fonction des différents profils cliniques

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Patient en surpoids ayant récemment et spontanément maigri ou de poids normal

Durée d’évolution longue de la maladie› Insulinopénie très probable› Indication à l’insulinothérapie d’emblée

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Intérêt +++ de l’ASG

1. La glycémie le matin à jeun est élevée pour se normaliser en fin de journée

2. La glycémie est élevée quelque soit le moment de la journée en « plateau »

3. La glycémie est normale à légèrement augmentée le matin à jeun et s’élève en cours de journée

4. La glycémie préprandiale est toujours normale mais l’hémoglobine glyquée est médiocre

Les différents profils glycémiques

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Les profils glycémiques du DT2Les profils glycémiques du DT2

TRAITEMENTS contre INSULINO-RESISTANCE

INSULINORÉSISTANT

INSULINOREQUÉRANT

INSULINOTHERAPIEou

INSULINOSÉCRÉTION

7 11 17 heures

Glycémieg/L

1

2

Glycémie nuit

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Il lui faudrait de l’insuline

Tout, sauf les piqûres…

Quand le patient est prêt…

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On est en phase insulinopénique

L’HBA1C n’est pas à l’objectif

Je dois protéger mon patient des complications à venir

LE POINT DE VUE DU MEDECIN : la mise sous insuline est indispensable

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LE POINT DE VUE DU PATIENT

Si je commence l’insuline :

Je ne pourrai plus jamais l’arrêter

Mon diabète est devenu plus grave

Je suis puni d’avoir mal géré ou négligé mon diabète

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LE POINT DE VUE DU PATIENT

Si je reprends en main mon régime, je pourrai y échapper

Ma vie va changer, je ne serai plus libre de mon emploi du temps

Je vais prendre du poids

Je risque de faire des hypoglycémies

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EN RESUME

Les croyances négatives

› Ultime recours / entrée dans la maladie grave

› Irréversibilité / malédiction de la dépendance / contraintes/

douleur de l'injection

› Echec personnel et du médecin pour contrôler la maladie

› Nocivité de l'insuline pour la santé

Les croyances positives

› Efficacité / Sécurité

› Contrôle de la maladie et prévention des complications

› Espoir de se sentir en meilleure forme, espoir de

bénéficier d'une vie meilleure et plus longue

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En préparant le patient dès le début de la maladie› Le diabète est une maladie évolutive› Les résultats glycémiques échappent pour une

grande part au contrôle actif du patient› La culpabilité est déplacée› L’insuline est un moyen thérapeutique pas une

punition› La qualité de vie du patient (physique et

psychique) va s’améliorer

Comment obtenir l’adhésion du patient ?

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Le schéma « bed-time »: une valeur sure

› Insuline intermédiaire: Umuline NPH* ou Insulatard* › Analogues lentes: Lantus* ou Levemir*› 0,2 à 0,5 UI/Kg de poids au repas du soir ou au

coucher› Titration jusqu’à obtention d’une glycémie < 1g/l

Quels schémas thérapeutiques ?

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Résultats identiques pour la réduction d’HBA1C Prise de poids légèrement inférieure sous analogues

lentes : +1Kg Hypoglycémies plus fréquentes avec NPH

› Il faut traiter 8 patients par une glargine pour éviter une hypoglycémie nocturne

› Pas plus d’hypoglycémies sévère avec NPH

Coût analogues lentes > coût NPH en année traitement

NPH à privilégier sauf si risque élevé d’hypoglycémie

Insulines NPH / analogues lentes

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Poursuite de la metformine› Amélioration de l’HBA1C de 0,6%› Moins de prise de poids

Poursuite des sulfamides hypoglycémiants› Amélioration de l’HBA1C de 0,3%› Surveiller les glycémies de fin de journée

Poursuite d’une association metformine/sulfamides› Diminution des besoins en insuline de 46% en moyenne

ADO + insulines

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Glycémie à jeun normalisée/ objectifs d’HBA1C non atteints

› Voir les glycémies post-prandiales +++ Rajouter une analogue rapide au repas le plus

hyperglycémiant Évoluer vers un schéma basal/bolus

› Voir la glycémie préprandiales de fin de journée Si élevée: passer à un schéma à 2 NPH voire 2 prémix et

arrêter le sulfamide

Echec du schéma “bed time”

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Molécules à venir Autres cibles thérapeutiques

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… Déjà sur le marché US

pramlitide, Symlin® (FDA 2005)= analogue amyline, hormone cosecrétée par cellules ß avec

l’insuline : augmente sensation de satiété, supprime sécrétion inappropriée de glucagon en post-prandial

AMM : traitement adjuvant en cas d’échec d’une insulinothérapie optimale

1 étude : efficacité comparable pramlitine + insuline basale vs schéma basal-bolus

: perte de poids

: ballonnements, nausées + vomissements ; hypos (+ INS)

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… Déjà sur le marché US

colevesam, Welchom® (FDA)= chélateur des acides biliaires, utilisé dans le traitement

des hyperlipidémies : amélioration simultanée du contrôle glycémique et

lipidique

: troubles gastro-intestinaux : constipation

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En cours de développement / évaluation

Analogues du GLP-1 d’action prolongée

Etude Duration-4

Elle vise à déterminer l’intérêt de l’exénatide LAR chez des patients DT2 naïfs de tout traitement et dont l’HbA1c est comprise entre 7 et 11% versus metformine, pioglitazone et sitagliptine.

Résultats à 26 semainesExénatide LAR +

PlaceboPioglitazone 45 mg/j + Placebo

Metformine 250 mg/j + Placebo

Sitagliptine 100mg/j + Placebo

HbA1c -1,53 %* -1,63% -1,48% -1,15%

Poids -2,0 kg +1,5 kg -2 kg -0,8 kg

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En cours de développement / évaluation

Analogues du GLP-1 d’action prolongée : 1 injection hebdomadaire, voire mensuelle, perte de

poids, pas d’hypos : troubles digestifs : nausées (+ faible qu’avec la forme

classique d’exénatide)

• Modulateurs sélectifs des PPARs (SPPARMs)= mode d’action comparable aux thiazolinediones mais moins

d’effets 2ndaires (prise de poids)

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En cours de développement / évaluation

• Inhibiteurs du co-transporteur sodium-glucose de type 2 (dapaglifozin, remoglifozin)

= SGLT2 assure 90 % réabsorption glucose (+ Na) au

niveau du tubule proximal : inhibition SGLT2 glycosurie diminution glycémie

: mode d’action indépendant de l’insuline, utilisation possible dans DT1 et DT2, pas d’hypoglycémies, amélioration PA ( excrétion Na)

: polyurie, infections urinaires

Page 82: Dr AE Perrin / Dr E Wurtz FMC Saverne 17 novembre 2011

En cours de développement / évaluation

• Activateurs de la glucokinase= enzyme impliquée dans régulation de balance énergétique

et glycémique : sécrétion d’insuline et utilisation hépatique de glucose

: hypos, prise de poids, stéatose hépatique

• Antagonistes des récepteurs du glucagon : action du glucagon : production hépatique glucose sécrétion insuline + GLP-1 : perte poids, hypos : effets indésirables hépatiques et pancréatiques

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Autres cibles thérapeutiques

Alimentation équilibrée + activité physique régulière

Chirurgie bariatrique :› Métanalyse [Am J Med 2009] : 621 études, >135000 sujets

= rémission complète du diabète dans 78 % cas› Etude de morbi-mortalité [NEJM 2007] :

mortalité liée au diabète : 92 % mortalité liée à insuffisance coronarienne : 56 %

Le fils du diabétologue : « mon papa à moi, il soigne le diabète »Le fils du chirurgien : « mon papa à moi, il guérit le diabète »

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Auto-surveillance glycémique

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Intérêt évident et incontournable dans le diabète de type 1

Controversée dans le diabète de type 2› Nouvelles recommandations HAS pour l’ASG dans

le diabète de type 2› Limitation du remboursement des bandelettes à

200/an depuis avril 2011

Une décision licite?

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Objectif : l’ASG est-elle associée à un meilleur contrôle glycémique dans le diabète de type 2 ?

1286 patients suivis pendant 5 ans 70 % pratiquent l’ASG Moyenne de 4 contrôles / semaine Pas de différence significative en terme d’HBA1c

entre ASG+/ASG- quel que soit le traitement ou le nombre de contrôles

Anxiété et stress majorés chez ASG+

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Objectif : explorer le ressenti des patients concernant l’ASG 18 diabétiques de type 2 Interviews répétées Résultats:

› Désintérêt des médecins pour les résultats, focalisés sur l’HBA1C. Ne disent pas quand diminuer ou arrêter.

› Culpabilité et « auto châtiment » si résultats hauts. Comportement adapté en cas d’hypoglycémie.

› Difficultés d’interprétation. Relation à la nourriture : faut-il arrêter de manger ?

› Questionnement sur l’utilité et la finalité.› Diminution voire arrêt des contrôles dans la frustration et la

culpabilité.

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Des études apportant des résultats contradictoires Chez le diabétique de type 2 non traité par insuline,

elle permet une réduction de l’HBA1C de 0,5% variable selon les patients et le stade du diabète… surtout lorsque l’HBA1C est > 7,5%

La pratique de l’ASG a été associée à une moindre fréquence des complications : simple marqueur de prise en charge active du diabète?

L’ASG a été associée dans plusieurs études à une majoration du stress et de l’anxiété du patient

L’ASG est-elle utile ?

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Combien ça coûte ?

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A permettre des adaptations thérapeutiques A identifier des accidents hypoglycémiques A permettre d’atteindre les objectifs

glycémiques Doit s’intégrer à une démarche d’éducation

thérapeutique +++ Ses modalités doivent être régulièrement

revues +++

L’ASG finalement, à quoi ça sert ?

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Diabète traité par ADO: Si la glycémie à jeun reste > 1,20g : augmentez

dans un mois la Metformine à 2 x 1000 mg/j Si la glycémie post prandiale du petit déjeuner (2 h

après) est régulièrement > 1,50g/l : augmentez dans 1 mois le Novonorm du matin à 2mg

Si la glycémie avant le dîner est régulièrement < 0,70g/l : diminuer le Glibenclamide à 1 cp/j

Si chaque mercredi lorsque vous faites du sport votre glycémie avant dîner est < 0,70g/l : diminuer de 1 cp votre dose de Glibenclamide le matin

Protocoles d’ajustement thérapeutique en fonction de l’ASG

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Diabète traité par insuline : Augmentez de 2UI votre dose de Lantus* du soir

jusqu’à obtention d’une glycémie le matin à jeun < 1g/l

Si vos glycémies post prandiales sont régulièrement supérieures à 1,50g/l : augmenter votre Novorapid* de 1 UI

Protocoles d’ajustement thérapeutique en fonction de l’ASG

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L’auto surveillance doit être réservée à certains diabétiques de type 2 dans certaines situations› Patient insulinotraités› Patients chez lesquels une insulinothérapie est

envisagée› Patients traités par insulinosécréteurs lorsque

des hypoglycémies sont soupçonnées› Patients chez lesquels l’objectif thérapeutique

n’est pas atteint

L’ASG : les recommandations de la HAS

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L’auto surveillance glycémique ne doit être ni systématique ni passive

› Les mesures doivent être susceptibles d’entraîner des conséquences thérapeutiques

› L’ASG doit s’inscrire dans une démarche d’éducation thérapeutique avec fixation préalable d’objectifs

L’ASG : les recommandations de la HAS

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Des dosages en laboratoire sont toujours nécessaires

› HBA1C tous les 3 mois› Glycémie tous les 6 mois

L’ASG : les recommandations de la HAS

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Patient équilibré par son traitement sous ADO, non traité par insulinosécréteurs surtout si :

› Patient incapable d’interpréter ses résultats › Patient anxieux

A qui ne pas proposer l’ASG ?

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Prescrire un lecteur simple d’utilisation et adapté au patient

Faire impérativement noter les résultats des mesures sur un support papier adapté

Définir le nombre et le moment des mesures en fonction des besoins du patient :› 1 cycle de 6 glycémies par semaine› 1 glycémie par jour à un moment différent de la journée› 2 contrôles par semaine

Revoir la nécessité et le rythme des autocontrôles lorsque l’ objectif glycémique est atteint

Comment ?

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Recommandations 2011

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Quelques mots sur l’éducation thérapeutique à Saverne…

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Le parcours du patient diabétique est marqué dès l’annonce du diagnostic par:› Incompréhension› Déni› Révolte› Culpabilité› Frustration …

Autant de causes de mauvaise observance thérapeutique et de baisse de la qualité de vie

Education thérapeutique ou comment bien vivre son diabète

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Des séances d’éducation collectives Un accompagnement patient et bienveillant

prolongé à tous les stades de la maladie vers l’autonomie

Une prise en charge individuelle du patient› En consultation diététique› En consultation IDE

Mise en place pratique d’une insulinothérapie chez le patient « désemparé »

Réponses pratiques sur « la vie du diabétique »

Que peut proposer l’UPS ?

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Vers une approche individuelle +++ fondée sur l’« evidence based medicine »

Des outils thérapeutiques à manier « à la carte » sur la base de « recettes » ayant fait leurs preuves

Une maladie chronique, évolutive dont on ne guérit jamais

L’accompagnement bienveillant du patient et l’éducation thérapeutique sont les clés d’une bonne prise en charge…et du bien être du patient.

Conclusions

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Et maintenant…