INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES PREVENTIVES

DRAC-SRA

- 5 SEP. 2005 COESMES (35) COURRIER ARRIVÉE

Lotissement des Rochettes (2e tranche)

Rapport de diagnostic archéologique (Arrêté n° 2005-054)

Sous la direction de Gilles LEROUX

Vue générale aérienne du chantier (ci. G. LEROUX)

RENNES Z A L Î Juin -Août 2005

COËSMES (35), Les Rochettes Lotissement, deuxième tranche

Rapport de diagnostic archéologique

(Arrête n° 2005-054)

Gilles LEROUX

Avec la col laborat ion d e Laurent AUBRY et Arnaud DESFONDS

INRAP Grand Ouest

RENNES

2005

SOMMAIRE

Fiche signalétique Générique de I opération

INTRODUCTION

Localisation du diagnostic Les conditions géographiques Le mode d'intervention archéologique

DESCRIPTION DES VESTIGES ARCHEOLOGIQUES DECOUVERTS

SYNTHESE DES RESULTATS

Répartition et densité des vestiges Nature des vestiges Organisation du site

CONCLUSION

FICHE SIGNALETIQUE

Identité du site:

Site n° : 35 082 0009 Département: Ille-et-Vilaine Commune: COËSMES Lieu-dit ou adresse: Les Rochettes

Coordonnées cadastrales : Année 2003 Section(s) et parcelles : ZD 178p Coordonnées Lambert : x = 318.440 y = 2327.250

Altitude moyenne : 60 m

Propriétaire du terrain : Commune de Coësmes

Autorisation ou décision : 2005-054

Titulaire : Gilles LEROLJX Organisme de rattachement : INRAP Motif de l 'intervention : construction d 'un lotissement Aménageur/maître d'ouvrage: Commune de Coësmes

Surface totale de I intervention archéologique : 13000m2

Date de l'intervention sur le terrain : 30-05-05 au 07-06-05

Résultats:

Côte d 'apparition des vestiges : 0.50 mn sous le sol actuel Chronologie : haut Moyen Age. période moderne Nature des vestiges immobiliers : fossés, fosses, trous de poteaux . Mature des vestiges mobiliers : poteries

Notice sur la problématique de la recherche et les principaux résultats de l'opération archéologique:

Le diagnostic archéologique réalisé sur ! emprise de la seconde tranchée du lotissement des Rochettes à Coësmes a permis de confirmer l'extension présumée vers 1 est et le sud-est de I habitat du haut Moyen Age détecté et partiellement fouillé en 2003. Hormis sa frange nord, au contact de la route départementale 47 la totalité de l'emprise du futur lotissement (13000 m2) est occupée par un réseau fossoyé dense et des alignements de trous de poteaux qui semblent appartenir, de par leur orientation, a I organisation générale du site déjà soulignée lors de la fouille. On notera aussi que le très large fosse dessinant un arc de cercle et caractérisant la première occupation du site, se prolonge logiquement ici. Par ailleurs, la nature et I état de conservation des vestiges, dont la lecture est facilité par la présence du substrat schisteux, est comparable à ceux enregistrés lors de la fouille, mais en les complétant avantageusement.

GENERIQUE DE L'OPERATION

Intervenants scientifiques

Direction scientifique : Gilles LEROUX (chargé d'études, responsable d'opération. INRAP)

Intervenants techniques

Equipe de fouille : Laurent AUBRY (assistant d'études. INRAP)

Dessin (relevés de terrain) : Laurent AUBRY Topographie : Vincent POMMIER (topographe . INRAP) Photographie : Gilles LEROUX D.A.O. : Arnaud DESFONDS (dessinateur. INRAP)

Intervenants administratifs

Commune de Coësmes Michel HEUDE. maire

Service régional de I archéologie de Bretagne Stéphane DESCHAMPS (conservateur régional de l 'archéologie) Anne VILARD-LE TIEC (conservateur du patrimoine) Michael BATT (ingénieur du patrimoine)

INRuAP. Direction interrégionale Grand Ouest Gilbert AGUESSE (directeur interrégional) Michel BAILLIEU (adjoint scientifique et technique)

Entreprise de terrassement : BEAUSSIRE Christophe. Carentan (50)

INTRODUCTION

Le diagnostic archéologique réalisé au début du mois de juin 2005 sur la seconde tranche du lotissement des Rochettes (parcelle 178 p). à Coësmes. répond logiquement à une prescription du Service régional de l 'archéologie de Bretagne. En effet, dès l 'automne 2002. un premier examen archéologique de l 'emprise de la première tranche du futur projet immobilier (5 hectares) des Rochettes avait déterminé la présence d 'un habitat du haut Moyen Age. Celui-ci avait été suivi d 'une fouille préventive au cours du printemps 2003, sur une surface égale à 0.8 hectare. Le site s'était avéré parfaitement structuré tout en répondant à plusieurs phases d 'aménagement au sein desquelles s'intégraient divers bâtiments.

L'opération de 2005 devait vérifier la pertinence de l 'hypothèse selon laquelle l 'habitat médiéval se développait vers l 'est avec la même organisation spatiale. On peut d 'ores et déjà affirmer que nos prévisions étaient exactes. La presque totalité de la surface qui était destinée au diagnostic, c'est-à-dire environ 1 hectare, a livré une densité et une variété de faits archéologiques tout à fait comparables à ce que nous avions étudié au cours de la fouille précédente. De surcroît, les éléments enregistrés à cette occasion viennent compléter le plan établi en 2003 et offrent désormais une compréhension plus fine du site.

Localisation du diagnostic

Le diagnostic archéologique qui a été réalisé au lieu-dit des Rochettes à Coësmes. au début du mois de juin 2005. correspond à la suite logique de l 'étude de l'habitat du haut Moven-Age. engagée lors d 'un premier diagnostic dès l 'automne 2002 et poursuivie par une fouille préventive au printemps 2003. Lout comme cette première opération répondait à la menace de la construction de la tranche initiale du lotissement des Rochettes - aujourd'hui bâtie - l 'opération dont il sera question dans ce rapport répond à la prescription du service régional de l 'archéologie de Bretagne, préalable à la mise en chantier de la seconde tranche du projet immobilier.

Notre intervention poursuit directement, sur le terrain, notre fouille de 2003. Il s'agissait cette fois de diagnostiquer une grande partie de la parcelle 1 78p (section ZD). contiguë vers Lest de l 'emprise de la fouille 2003 et toujours bordée vers le nord par la route départementale 47 (Figures 1 et 2). Si les limites septentrionale et méridionale de l 'extension de l'habitat médiéval ont à nouveau été reconnues, il ne fait aucun doute que l 'aménagement du site se poursuit encore vers l 'est et qu 'a priori le fossé palissadé F. 129. dégagé dans la tranché T. 10. ne constitue pas une clôture de village. Par conséquent, dans l'éventualité de la poursuite de l 'aménagement immobilier du secteur des Rochettes. les parcelles 179. 180 et la suite de 178 p dont le potentiel archéologique semble assuré, devront être soumises à une attention particulière sous la forme probable d 'un nouveau diagnostic.

Figure 1 : localisation du site des Rochettes sur un extrait de la carte I.G.N au 1,25000e 1319 ouest. D'un point de vue topographique, il est situé à mi-pente d'un versant exposé au nord, en bordure du ruisseau des Gadouilles.

Les conditions géographiques du diagnostic

Dans la mesure où notre diagnostic de 2005 sur la parcelle 178p poursuit directement l'investigation engagée depuis 2002 sur l'habitat du haut Moyen-Age des Rochettes. les conditions géographiques d'implantation des vestiges, en même temps que leur appréhension par nos soins, n'ont nullement constitué une surprise. La topographie générale du site correspond au milieu de la pente d 'un versant affecté au nord qui encadre le ruisseau des Gadouilles. Son positionnement entres les courbes de niveau de 60 et 65m N.G.F. a pu lui assurer néanmoins une certaine sécurité vis à vis des crues du cours d'eau, aujourd'hui bien marquées. L'adaptation du site au relief est bien réelle dans la mesure où les fossés orientés est-ouest sont parfaitement parallèles aux courbes de niveaux. Dans le même ordre d'idée, on note que le diagnostic 2005 confirme le développement du site selon ce même axe sur une bande étroite de 80 m de large, c'est-à-dire que l'installation est calée entre le sommet du versant qui l'aurait exposé au vents les plus forts de sud et sud-ouest, et la zone humide drainée par le ruisseau des Gadouilles.

Le socle géologique du secteur appartient au domaine des schistes briovériens. propres au bassin de Rennes. Toutefois, on observe localement l'inclusion d'un important filon mêlant grès et quartz, suivant lui aussi l'axe des courbes de niveaux, ainsi que certaines zones mixtes où l'on note l'influence des schistes ardoisiers d'Angers. Ces données géologiques qui assurent une assise solide et des sols drainants ont constitué un atout pour l'installation de l'habitat médiéval, mais représentent aussi un confort à la fouille.

Le mode d'intervention archéologique

Dans la mesure où notre mission était de réaliser le diagnostic d 'une partie d'un site déjà attesté, il s'agissait avant tout d'évaluer l'extension présumée de l'occupation du site vers l'est et le sud-est et d'atteindre ensuite une vision globale des structures. Pour cette raison également, nous avons limité le nombre des sondages manuels au strict minimum, c'est-à-dire aux faits découverts dans les tranchées T. 10 et 11. prochainement menacés par le creusement du fossé. La nature des nouveaux vestiges s'est d'ailleurs avérée identique à ce que nous avions noté lors de la fouille préventive de 2003.

Pour ce faire, nous avons opté pour la réalisation de tranchées continues de 100 m de long environ et d 'une largeur de 3 m. régulièrement espacées les unes des autres d 'une douzaine de mètres (Photo 1). Au total. 2315 m2 ont été ouverts à l'occasion de ce diagnostic, c'est-à-dire près de 20% de la surface totale du projet immobilier. Six d'entre elles (T. I à T.6) possèdent une orientation est-ouest et assurent la vision transversale du terrain destiné au diagnostic. Deux autres, orientées cette fois selon un axe nord-sud. ont été creusées contre la limite orientale du diagnostic afin de reconnaître les faits éventuels archéologiques destinés, quant à eux. à une destruction imminente par le creusement d'un fossé important prévu dans le cadre de l 'aménagement du lotissement (T. 10 et T. 11 ).Elles ont été complétées par une série de quatre tranchées complémentaires (T.7. 8. 9 et 12) dans la partie centrale du diagnostic, toutes destinées en fait à lever l'incertitude sur un large fossé orienté nord-sud qui s'est finalement avéré être moderne et structurellement lié au parcellaire inscrit sur le cadastre napoléonien (Figure 3).

zone concernée par le diagnostic de 2005 (parcelle 178 p)

Figure 2: Environnement cadastral actuel du site.

Figure 3a: Posisitionnement des principales structures du site des Rochettes (état des connaissances: juin 2005) sur le cadastre napoléonien (section A1),d'après le levé planimétrique actuel.

Figure 3b: Idem après recherche de correspondances (rotation et translation) entre les limites parcellaires du cadastre napoléonien et des principales structures du site médiéval (flèches noires).

Photo 1 Vue aérienne du diagnostic Les tranchées T. 1, 2, 3 et 4 sont déjà creusées En arrière-pian et sur le côté gauche du cliché, on peut constater que la construction des pavillons prévue dans la première tranche du lotissement des Rochettes est déjà bien avancée La route départementale 47 est visible sur le côté droit du cliché. Enfin, on peut noter la présence d'un fossé parcellaire moderne qui apparaît en vert foncé au centre de la parcelle, à la hauteur de la pelle mécanique

DESCRIPTION DES VESTIGES ARCHEOLOGIQUES DECOUVERTS (Figure4)

A l'exception d 'un empierrement d'ailleurs lui-même aménagé en comblement d 'un fossé, la totalité des 172 faits inventoriés dans la zone du diagnostic appartient à la catégorie des structures en creux. Ceux-ci. en effet, sont composés de trous de poteaux, les plus nombreux, de fossés rectilignes en offrant quelques sections curvilignes et de fosses, peu nombreuses et difficiles à interpréter.

Cette présentation prendra la forme d 'un inventaire des plus significatifs d 'entre eux. tranchée par tranchée.

La tranchée T. 1 est surtout remarquable par la présence d 'un tronçon du fossé F. 8 (1 = 3 m), que l 'on retrouvera dans la tranchée 8. et qui correspond au prolongement probable de la structure de ceinture de l'état 1 du site. Son comblement est constitué d 'un mélange de terre et de plaquettes de schiste, comme d'ailleurs la majorité des faits archéologiques relevant de l 'occupation médiévale. La partie orientale de celle-ci laisse surtout place à des regroupements de trous de poteaux, ainsi que des sections de petits fossés dont les orientations peuvent être perpendiculaires. Ces derniers peuvent faire office de limites dans l 'organisation spatiale de l'habitat, voire de sablières basses pour de possibles bâtiments.

La tranchée T. 2 trouve son intérêt dans la mise au jour d 'un fossé palissadé F. 40. lui aussi déjà reconnu lors de la fouille de 2003. Orienté selon un axe ouest-nord-ouest/est-sud-est. il semble bordé d 'une double ligne de poteaux. On retrouve dans sa partie orientale, une forte concentration de poteaux et de petits fossés, semblant prolonger les découvertes de la tranchée 1. On notera l 'alignement des faits 55. 56. 59 et 60. correspondant encore à des poteaux et de possibles traces de sablières basses. Leur orientation est isocline avec l 'organisation générale du site.

La tranchée T. 3 se singularise par la présence d 'une concentration de trous de poteaux, certains offrant même un bel alignement (F. 85. 86. 87 et 88) s 'intégrant parfaitement dans l 'organisation. L'extrémité orientale de la tranchée, avec la mise au jour d 'un bâtiment rectangulaire sur poteaux, sera traitée lors de l 'évocation de la tranchée T. 11.

La tranchée T. 4 montre la même densité de petits fossés, dont les prolongements sont probables avec ceux identifiés dans les tranchées précédentes. On notera encore un regroupement de poteaux, quoique moins fourni, vers l 'est.

Les tranchées T. 5 et 6 n'ont révélé que des tronçons de fossés perpendiculaires, mais dont les orientations restent conformes à l'organisation générale du site.

Les tranchées T. 7. 9 et 12 viennent simplement confirmer la présence d 'un grand fossé moderne orienté nord-sud. et qui a fait l 'objet de recreusement (F. 116. 117. 53).

La tranchée T. 8 revêt un intérêt tout particulier dans la mesure où elle permet de retrouver la suite (F. 118) et le symétrique de l 'angle arrondi formé par le fossé F. 500 de la fouille de 2003. Cette structure représente en effet l'état 1 du site des Rochettes. Le gabarit de l 'angle du fossé reconnu dans cette tranchée 8 est également conforme à ce qui avait été

étudié en fouille, à savoir une largeur proche de 3m ; quant au remplissage, il est constitué exclusivement d'un mélange de terre et de plaquettes de schiste.

La tranchée 10. creusée contre la limite orientale de l'emprise du projet, a essentiellement permis de mettre au jour un fossé rectiligne (F. 129) orienté selon un axe nord-nord-est/sud-sud-ouest (figure 5 ; photos 1. 2. 6 et 7). De ce fait, il semble également s'inscrire dans l'organisation générale du site, mise en évidence lors de la fouille de 2003 et confirmée dans ce diagnostic. Son creusement affecte un profil en cuvette (1 = 1 m ; p = 0.50 m). Son remplissage, essentiellement constitué d 'un mélange schisto-terreux. comporte une lentille fortement cendreuse à son sommet. Cela trahit la proximité relativement immédiate de bâtiments ou d'activités artisanales et domestiques. 11 est lui-même bordé sur son côté ouest par un alignement de trous de poteaux. Bien que ceux-ci soient faiblement ancrés dans le substrat rocheux, ils peuvent correspondre aux traces ultimes d'une plesse. On notera encore, en limite de tranchée, vers le sud. la présence d'un empierrement constitué de petits blocs de grès (F. 127) conglomérés à l 'aplomb du fossé F. 129. Il s'agit vraisemblablement d 'un bouchage (drainant) volontaire du fossé afin d'y aménager un passage (Photos 4 et5). Un phénomène identique avait été observé lors de le fouille 2003.

La tranchée 11 épouse également la limite orientale du projet de lotissement. Sa rencontre avec la tranchée 3 a permis de dégager plusieurs trous de poteaux alignés. Cela nous a incité à y décaper une vignette de 40 m2 environ (Figure 6 ; photos 8 .9 . 10 et 11). Il en résulte la mise au jour d 'un plan de bâtiment rectangulaire quasi complet, comportant déjà 14 poteaux. Son orientation nord-ouest/sud-est montre qu'il est intégré à l'organisation générale du site. Sa découverte porte le nombre de bâtiments clairement identifiés sur le site des Rochettes à 5.

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REÏlERS itteroeoi

Y=327300

parcelle 179

parcelle 180

e-102

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Y=327200 parcelle 178 p

WÊ Tronçons de fossés du haut moyen-âge reconnus

Bâtiment du haut moyen-âge

| j Fossés modernes

rn Caves à pommiers

empierremen| sur fossé

Figure 4: P lan géné ra l d u d i agnos t i c .

F 77-Tranchée 2/2

v paroi légèrement rubéfiée

1 - Sédiment brun foncé (essentiellement cendres et charbons de bois).

| F 76

0

1 - Limon brun foncé avec plaquettes de schiste. 25m

1 - Sédiment brun foncé contenant de très nombreux charbons de bois et quelques blocs de schistes.

2 - Limon brun contenant de nombreuses plaquettes de schiste.

Figure 5: Mise en évidence d'une clôture palissadée parallèle au fossé F. 129, contre la limite orientale du diagnostic (tranchée 10).

Photo 2 : Le fossé F. 129, découvert contre la limite d'emprise orientale

du projet Son comblement est marqué par un remplissage supérieur cendreux. Noter la présence vers le bas du cliché d'un alignement de trous de poteaux correspondant à une pal issade de type "plesse"

Photo 3 : Détail de la coupe transversale réalisée sur le fossé F 129. Il s'agit d'un petit creusement en cuvette Son remplissage, essentiellement constitué de débris schisteux, est tout de même marqué par un comblement terminal fortement cendreux

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Photo 4 : Empierrement F. 127 constitué de petits blocs de grès conglomérés. Noter le parallélisme entre la limite du fossé F 129 (bas du cliché) et celle de cet empierrement vers la haut du cliché. Il s'agit probablement d'un comblement volontaire pour aménager un passage au dessus du fossé

Photo 5 Empierrement F. 127 apporté au comblement du fossé pal issadé découvert contre la limite orientale du projet. Il est identique à celui qui avait été découvert dans la partie occidentale de la zone fouillée en 2003

Photo 6 : Point de rencontre entre les fossés F 129 (arrière-plan) et F. 128 (premier plan). Le second montre un creusement plus important

Photo 7 : Détail du sondage réalisé à l 'aplomb de l'intersection des fossés F 129 et F. 128 Le comblement terreux du fossé F 128 (premier plan) traverse le comblement fortement schisteux du fossé F 129 (visible sur la droite) et indique donc sa postériorité

F162-Tranchée 11

N S

trace d'arrachage

F153-Tranchée 11

N S

Figure 6: Plan du bâtiment sur poteaux découvert au point de rencontre des tranchées 3 et 11.

Photo 8 : Vue d'ensemble de la vignette décapée au point de rencontre des tranchées 10 et 11 Un grand bâtiment sur poteaux, orienté selon un axe nord-ouest/sud-est, y a été dégagé

Photo 9 : Vue rapprochée du bâtiment sur poteaux dégagé au point de rencontre des tranchées 10 et 11 On note, au premier plan, la présence d'un poteau faîtier, ainsi que

deux tierces de poteaux, au second plan. Aucun niveau de sol n'était conservé

Photo 10 : Al ignement de poteaux formant la façade sud du bâtiment découvert au point de rencontre des tranchées 10 et 11

Photo 11 : Détail du creusement du trou de poteau F 144, appartenant à la façade sud du bâtiment. Celui-ci est réalisé dans un sédiment argileux et a été stoppé au niveau du rocher schisteux Son diamètre est de 0,50 m environ

SYNTHESE DES RESULTATS OBTENUS SUR LE DIAGNOSTIC (Figure 7)

Répartition et densité des vestiges

En premier lieu, il convient de souligner que la répartition des vestiges est particulièrement homogène sur la totalité de l 'emprise de la zone accessible au présent diagnostic. En effet, toutes les tranchées sont positives, à savoir qu'elles recèlent systématiquement des faits archéologiques. Toutefois, la nature des vestiges ne présente pas la même régularité. Si la zone centrale du terrain diagnostiqué, c'est-à-dire autour des tranchées 1. 2 et 3. offre une mixité de faits entre les tronçons de fossés et la densité des trous de poteaux, celle-ci tend à s 'estomper au profit des seuls fossés à mesure que l 'on s 'approche de la partie nord de l 'intervention archéologique : ce phénomène s 'amorce dès la tranchée 4 et est porté à son comble dans les tranchées 5 et 6. desquelles les trous de poteaux sont totalement absents. Cela peut aisément s'expliquer, selon nous, par le fait que l 'on approche des marges septentrionales du site archéologique et de ses installations. Cette frange de terrain correspond aussi, et c 'est symptomatique. à une zone qui a été sous l ' influence des fluctuations des crues du ruisseau des Gadouilles et de la présence de la nappe phréatique. Il en résulte un lessivage important des sols d 'où les limons originels ont disparu, pour laisser place aujourd'hui - mais sans doute ce phénomène est-il ancien - à des niveaux d'argile plastique directement issus de la décomposition du substrat schisteux sous-jacent. Il n 'est donc pas étonnant non plus que cet espace marqué par des sols peu stables et fortement humides, n 'ait pas fait l 'objet de construction de bâtiment, et qu'il soit au contraire truffé de multiples fossés destinés eux-mêmes, selon toute vraisemblance, à recevoir les fossés de la zone sud de l'établissement médiéval et en règle générale à assainir cette zone humide.

Nature des vestiges

Même si la fonction de ces fossés reste difficile à déterminer avec précision : certains ont pu participer à la structuration de l'habitat - il semble certain aussi que le rôle assigné à la majeure partie d'entre eux. tous orientés d'ailleurs selon un axe nord-nord-ouest/sud-sud-est. convergeant vers les fossés perpendiculaires présents dans les tranchées 4. 5 et 6. a été l 'assainissement de la zone habitée.

La lecture et l 'interprétation des faits archéologiques relevant de l 'établissement médiéval ne sont nullement contrariées par la présence des faits postérieurs, voire antérieurs. En effet, le sort de ces derniers est vite réglé dans la mesure où l'installation de l'habitat du haut Moyen-Age constitue la première occupation du site. Les faits modernes, quant à eux. correspondent essentiellement à une limite parcellaire dont le tracé nord-sud a fait l 'objet de plusieurs creusements successifs et traverse la totalité de l 'emprise offerte à notre diagnostic et donc visible dans la totalité des tranchées orientées est-ouest. On retrouve une structure qui lui est parallèle, mais de moindre importance, dans la tranchée I : enfin la tranchée 3 a révélé une troisième structure orientée selon un axe est-ouest affectant un tracé quelque peu curviligne.

L'organisation spatiale du site

Les enseignements majeurs apportés par ce diagnostic concernent bien évidemment aussi l'organisation du site et les principales étapes de son évolution.

On notera donc avec intérêt que notre vision du plan du premier état du site, mis en évidence lors de la fouille de 2003 et matérialisé par un important fossé curviligne (F. 8 et 118) (1 = 4 m ; p = 2 m), est désormais complète. Il correspond à un arc de cercle aplati dans sa partie médiane, de près de 50 m de long et orienté selon un axe nord-est/sud-ouest. L'incertitude demeure quant à la nature des faits qui ont pu être mis en place dans cet espace ainsi protégé, mais il est possible que nous y trouvions la demeure du premier habitant du site. De plus, et si l'on se réfère au fait que chaque agrandissement de cet espace primitif, vers l'ouest, a provoqué la construction d'une nouvelle entrée monumentale, nous devons envisager la découverte de la toute première d'entre elles, tant il est vrai que le gabarit du fossé représentait à lui seul un vrai obstacle à la circulation des personnes ou des charrettes.

Le second élément marquant est constitué par l'omniprésence des fossés orientés selon un axe nord-est-/ sud-ouest. Malgré des gabarits différents et une chronologie difficile à déterminer, tous ont pu tenir un rôle dans l'organisation spatiale du site. Celle-ci semble alors correspondre, dans une seconde phase, à une évolution en aire ouverte.

passage aménagé sur fossé

Fossés du haut moyen-âge reconnus (fouille 2003+ diagnostic 2005)

Fossés du haut moyen-âge restitués (diagnostic 2005).

Bâtiments du haut moyen-âge reconnus

| Fossés moderne

n Caves à pommier

Figure 7: Assemblage des plans généraux de la fouille 2003 et du diagnostic 2005.