Du côté de chez Swann. Proust-verbes + corrigé

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  • 7/27/2019 Du ct de chez Swann. Proust-verbes + corrig

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    Lexpression franaise, page 135

    COMPTENCE GRAMMATICALE. Compltez, avec la forme quiconvient des verbes entre parenthses, le texte ci-dessous.

    Destine un usage plus spcial et plus vulgaire, cette pice, d'o l'on voyait

    pendant le jour jusqu'au donjon de Roussainville-le-Pin, servit longtemps de refuge

    pour moi, sans doute parce qu'elle tait la seule qu'il me ft permis de fermer

    clef, toutes celles de mes occupations qui _______________ (rclamer) une

    inviolable solitude : la lecture, la rverie, les larmes et la volupt. [...] Ma seule

    consolation, quand je montais me coucher, tait que maman _______________

    (venir) membrasser quand je _______________ (tre) dans mon lit. Mais ce bonsoir

    durait si peu de temps, elle _______________ (redescendre) si vite, que le moment

    o je lentendais monter, puis o passait dans le couloir double porte le bruit lger

    de sa robe de jardin en mousseline bleue, laquelle _______________ (pendre) de

    petits cordons de paille tresse, tait pour moi un moment douloureux. Il

    _______________ (annoncer) celui qui allait le suivre, o elle m_______________

    (quitter), o elle _______________ (redescendre). De sorte que ce bonsoir que

    jaimais tant, jen arrivais souhaiter quil _______________ (venir) le plus tard

    possible, ce que _______________ (se prolonger) le temps de rpit o maman

    _______________ (ne pas encore venir). Quelquefois quand, aprs m_______________

    (embrasser), elle ouvrait la porte pour partir, je _______________ (vouloir) la

    rappeler, lui dire _______________ (membrasser) une fois encore, mais je savais

    quaussitt elle _______________ (avoir) son visage fch, car la concession quelle

    faisait ma tristesse et mon agitation _______________ (monter) membrasser,

    _______________ (mapporter) ce baiser de paix, agaait mon pre qui trouvait ces

    rites absurdes, et elle et voulu tcher de men faire perdre le besoin, lhabitude,

    bien loin de me laisser prendre celle de lui demander, quand elle tait dj sur le

    pas de la porte, un baiser de plus. Or la voir fche dtruisait tout le calme quelle

    m_______________ (apporter) un instant avant, quand elle _______________

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    Lexpression franaise, page 135(pencher) vers mon lit sa figure aimante, et me l_______________ (tendre) comme

    une hostie pour une communion de paix o mes lvres puiseraient sa prsence

    relle et le pouvoir de mendormir.

    Extrait de Du ct de chez Swann, de Marcel Proust

  • 7/27/2019 Du ct de chez Swann. Proust-verbes + corrig

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    Lexpression franaise, page 135

    CORRIG.

    Destine un usage plus spcial et plus vulgaire, cette pice, d'o l'on

    voyait pendant le jour jusqu'au donjon de Roussainville-le-Pin, servit longtemps

    de refuge pour moi, sans doute parce qu'elle tait la seule qu'il me ft permis

    de fermer clef, toutes celles de mes occupations qui rclamaient une

    inviolable solitude : la lecture, la rverie, les larmes et la volupt. [...]

    Ma seule consolation, quand je montais me coucher, tait que maman

    viendrait membrasser quand je serais dans mon lit. Mais ce bonsoir durait si

    peu de temps, elle redescendait si vite, que le moment o je lentendais

    monter, puis o passait dans le couloir double porte le bruit lger de sa robe

    de jardin en mousseline bleue, laquelle pendaient de petits cordons de

    paille tresse, tait pour moi un moment douloureux. Il annonait celui qui

    allait le suivre, o elle maurait quitt, o elle serait redescendue. De sorte

    que ce bonsoir que jaimais tant, jen arrivais souhaiter quil vnt le plus tard

    possible, ce que se prolonget le temps de rpit o maman ntait pas

    encore venue. Quelquefois quand, aprs mavoir embrass, elle ouvrait la

    porte pour partir, je voulais la rappeler, lui dire embrasse-moi une fois

    encore, mais je savais quaussitt elle aurait son visage fch, car la

    concession quelle faisait ma tristesse et mon agitation en montant

    membrasser, en mapportant ce baiser de paix, agaait mon pre qui

    trouvait ces rites absurdes, et elle et voulu tcher de men faire perdre le

    besoin, lhabitude, bien loin de me laisser prendre celle de lui demander, quand

    elle tait dj sur le pas de la porte, un baiser de plus. Or la voir fche

    dtruisait tout le calme quelle mavait apport un instant avant, quand elle

    avait pench vers mon lit sa figure aimante, et me lavait tendue comme

    une hostie pour une communion de paix o mes lvres puiseraient sa prsence

    relle et le pouvoir de mendormir.

    Extrait de Du ct de chez Swann, de Marcel Proust