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DU MEME AUTEUR - Numilogexcerpts.numilog.com/books/9782851570390.pdf · Comme passe l'amour, comme passe le vent. A peine ai-je entrevu l'or pâle de l'aurore Que déjà, lentement,

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  • DU MEME AUTEUR

    Le cardinal Dubois, ministre de Louis XV (Ed. Bateau Ivre).

    Procès Benoist-Méchin (Albin Michel). L'Empire français du Mississippi (A tire d'aile). Les mains de Pilate (Jean-Paul Ollivier). Ce cèdre qu'on abat (Beyrouth).

  • Louis AUJOL

    ODES A LA SOUVERAINE H Y M N E A L A LIBERTÉ

    M Y L O R D

    RÉFLEXIONS

    Illustrations de Charles Kiffer Poèmes dits et enregistrés par Karen

    ÉDITIONS FERNAND LANORE 1, rue Palatine - 75006 PARIS - Tél. 43.25.66.61

  • © Editions Fernand Lanore 1987 2-85157-039-0

  • Souveraines, vous l'êtes qui faites et défaites

    les Rois

  • ECLAIRS

    Pourquoi ma tête Est-elle en fête Ce soir ?

    Pourquoi l'orage Dans ton corsage Gronde-t-il ?

    Pourquoi tes cils Battent-ils Dans le vent ?

    Pourquoi ta hanche S'incline-t-elle Quand je la prends Et ta main tremble-t-elle Si tu la tends ?

    Pourquoi à voix si basse Dis-tu ce mot Qu'aussitôt chasse Ton sanglot ?

    Pourquoi tes joues Sont-elles plus roses Quand on y pose Un baiser doux ?

    Pourquoi es-tu si belle Et si rebelle ?

  • Est-ce la peur Du bonheur ?

    Pourquoi, rétive Te cabres-tu Tandis que la grive S'est tûe.

  • RIEN QUE TOI

    Tête cachée dans la dentelle D'un oreiller de satin bleu, Boucles dorées qui te font belle, Coulée azur de tes grands yeux.

    C'est ton corps qui se dessine Sous le fin drap que tu as froissé, Et dont la ligne se devine. Petit pied, du lit, dépassé.

    Tu ressembles à une chatte Qui se replie pour mieux bondir Et qui tendrait sa jolie patte Pour m'inciter à la saisir.

    Quand s'ent'rouve ta chemise, Apercevant tant de trésors Je m'incline sous la brise Qui me pousse vers le port.

    J'approche puis je m'arrête, Hésitant à les saisir ; Je sais qu'il n'y a de fête Que tant que dure le désir.

    Cependant tu me guettes, Du coin de l'œil tu me souris, Puis tu enfouis ta tête Au creux du coussin fleuri.

  • De l'embrasure de la fenêtre, Sur tes cheveux éparpillés Un rayon glisse et puis pénètre Et j'en demeure émerveillé.

    Puis je ferme les persiennes, De rien que toi je n'ai besoin Afin que mieux tu sois mienne Sans même le soleil pour témoin.

    Annecy 1926

  • PARIS

    A qui on pardonne tout, Ses promesses violées Et ses oublis précoces.

    Paris Où courent les gosses.

    Paris, Mirage vain Vers qui le monde accourt Pour ressentir enfin L'irremplaçable illusion D'exister. A chaque coin de rue on trouve Un bout du Monde, L'abîme et le garde-fou.

    Paris, Où on vient pour penser Et aussi pour oublier. A chacun Paris donne Sa ration de bonheur.

    Paris, Où la terre se dérobe, Où on plaque au sol Le coureur essoufflé.

    Paris, Hâvre de grâce

  • Qui m'a fait tant souffrir, Où j'eus tant de plaisir, Maintenant, berce moi.

    6 décembre 1980

  • SEMPER

    Mon temps a passé comme passe la flamme D'un brandon allumé aux feux de la Saint-Jean Comme passe la vie, comme passent les drames Comme passe l'amour, comme passe le vent.

    A peine ai-je entrevu l'or pâle de l'aurore Que déjà, lentement, la nuit venait à moi Que je sentais plier mon bras jadis si fort A peine ai-je eu le temps de déclarer ma foi.

    A peine ai-je pu ramasser sur la grève un petit caillou blanc pour marquer mon bonheur Que déjà la vague qui ne connaît de trêve Avait effacé mes pas, de très bonne heure.

    Mais pourquoi les choses vont-elles si vite ? Et pourquoi n'y a-t-il de halte qu'à la fin ! Pourquoi n'a-t-on jamais le temps d'une redite Et pourquoi oublie-t-on jusqu'à l'odeur des pins ?

    Pourquoi trop tard les choses viennent Et prennent d'assaut la vie qui fuit Cependant qu'à plus rien on tienne Sauf au long passé qui n'est que nuit.

    Les choses a temps seraient si belles Juste au moment qu'il eut fallu Pour s'enivrer et jouir d'elles Et bien avant que tout soit déchu.

  • A Charles Kiffer

    Jeune de deux années Ce siècle nous vit naî tre au cours d 'un même été Tandis qu 'au hasard se croisèrent nos chemins

    Elle tournai t sa ronde en robe de satin

    Tu peignis les plus belles E t aussi les plus grands Faisant danser les lignes E t nous nous fîmes signe Toute la vie durant

    Tu sais aussi bien embraser la clairière pour fêter la saint Jean que dessiner l'étoile en ses gestes changeants

    Mais tu sais peindre l 'âme saisir le feu follet E t faire rire le t ra i t

    Un jour, pour mon plaisir Je te vis arriver

    un cadre sous le bras comme un jeune rapin Et sans coup férir apparu t ton dessin

    Dans son corsage rouge Elle était là

    avec son beau visage et son cou délicat C'était la souveraine, que voilà.

    11 juin 1987.

  • « Après » c ' e s t q u o i ? Dites-le moi .

    Ce n ' e s t p a s « d e m a i n » D e m a i n n ' e s t r i e n

    « Après » serais-ce u n r êve u n e i l l u s ion d e l a vie b r è v e

    U n m o t qu i n e v e u t r i e n d i r e u n m o t p o u r r i e n u n m o t p o u r r i r e

    E t c e p e n d a n t c ' e s t l ' e s p é r a n c e d ' u n l e n d e m a i n

    c a r s a n s « a p r è s » il n ' y a q u e FIN.

    31 j u i l l e t 1987.

    CouvertureDu même auteurPage de titreCopyright d'origineECLAIRSRIEN QUE TOIPARISSEMPER