27
DOMAINE PRIVÉ JORDI SAVALL DU SAMEDI 27 MAI AU DIMANCHE 4 JUIN 2006 Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert : www.cite-musique.fr Cité de la musique Président du Conseil d’administration Jean-Philippe Billarant Directeur général Laurent Bayle

DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

DOMAINE PRIVÉ JORDI SAVALL

DU SAMEDI 27 MAI AU DIMANCHE 4 JUIN 2006

Vous avez la possibilité de consulter

les notes de programme en ligne,

2 jours avant chaque concert :

www.cite-musique.fr

Cit

é de

la m

usiq

ue

Président du Conseil d’administrationJean-Philippe Billarant

Directeur généralLaurent Bayle

Page 2: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

AV

AN

T-P

RO

PO

S3

Entretien avec Jordi Savall

Votre Domaine privé est programmé quelquessemaines après le cycle « Métissages » auquel vousauriez pu également contribuer, tant votre démarchemusicale y est assimilable…

Les programmes Orient-Occident, l’Ancienne Espagneet le Nouveau Monde sonnent en effet comme une sortede prolongation dans le contexte de cette saison de la Citéqui s’organise autour des notions de pur et d’impur. J’ai eubeaucoup de plaisir à imaginer un cycle autour de l’idéedes contrastes et métissages. J’ai réfléchi à partir d’uncadre très simple, un schéma circulaire organisé autourdu Sud (Venise…) et du Nord (Brême…), de l’Orient, del’Occident, de l’Ancien et du Nouveau Monde, des batailles(la célébration festive des victoires) et des lamenti(la réflexion), de l’ange (Marin Marais, selon sescontemporains) et du diable (Antoine Forqueray, sonconcurrent à l’époque), du contraste entre l’eau et le feuautour de Haendel. Voilà un bel échange de contrastes avec six programmesfaisant appel à la fois à la musique de chambre, à l’orchestre,à la musique vocale, et qui reflètent un bon panoramastylistique de différentes époques où l’on déclinait déjàl’idée de contrastes.Les musiciens voyageaient beaucoup, ne serait-ce que demanière obligée, à travers les diasporas qui se sont étaléesdans toute la Méditerranée, et cela donne des échangesmusicaux extraordinaires.Dans le programme Orient-Occident, on entend desmusiques qui sont à l’origine des répertoires médiévauxespagnols, déjà « contaminés » dans le bon sens du terme.Il est difficile d’y trouver de la musique pure. Dans lesCantigas d’Alphonse Le Sage, on sent que de nombreusesmélodies sont d’origine ou d’influence arabe ou juive,par leur mode ou leur rythmique.Quand ces hommes et ces cultures furent contraints departir, ils emmenèrent ces musiques avec eux, en mêmetemps que leurs langages et coutumes. Ils perpétuèrent

SAMEDI 27 MAI - DE 15H À 19HForum Jordi Savall

SAMEDI 27 MAI - 20HSud et Nord dans l’Europe de la Renaissance

DIMANCHE 28 MAI - 16H30Battaglie & Lamenti

MARDI 30 MAI - 20HL’Ancienne Espagne et le Nouveau Monde

MERCREDI 31 MAI - 20HMarin Marais et Antoine ForquerayL’Ange et le Diable

SAMEDI 3 JUIN - 20HOrient-Occident : dialogue des musiques chrétiennes, séfaradeset arabo-andalouses du pourtour méditerranéen

DIMANCHE 4 JUIN - 16H30L’Eau et le Feu

BIOGRAPHIES

8

10

14

18

22

26

30

36

SOMMAIRE

Page 3: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

AV

AN

T-P

RO

PO

S5

chrétienne. Cela s’est prolongé à travers les siècles, etcertaines musiques qui sont jouées encore aujourd’huidans les cérémonies religieuses populaires au Mexiqueou au Pérou, par exemple, datent du XVIe ou du XVIIe

siècle (guarachas, villancicos).Nous avons causé beaucoup de douleur à ces peuples quenous avons envahis et conquis ou expulsés de manièrebrutale et injuste. Aujourd’hui, tant d’hommes et defemmes, de l’Afrique du Nord ou de l’Amérique du Sud,sont à nouveau parmi nous. Les injustices passées doiventnous conduire à une réflexion sereine, qui aboutisse àune plus grande compréhension et tolérance dans la vieactuelle. Dans ces époques anciennes, l’idée de l’Europeexistait déjà, beaucoup de musiciens voyageaient, lesmusiques s’exportaient rapidement. Comme tant d’autres,Haendel, compositeur allemand, vivait et exerçait enAngleterre en écrivant une musique dans le style françaisavec des influences italiennes et allemandes. Tout celaest une façon de dire : « Écoutons ces musiques, écoutonsce qu’elles ont encore à dire à notre époque », et de mettrel’accent sur le dialogue entre ces différentes cultures etles échanges entre musiciens de toute l’Europe qui onteu cours avant l’affirmation exclusive des courantsnationalistes.

Comment ces rencontres de civilisations se sont-ellesmanifestées sur le plan de l’instrumentarium ?

Il faut prendre en compte les voyages des musiciens quivenaient de l’Orient aux IXe et Xe siècles et introduisirentdans l’Occident médiéval des instruments que nousn’avions pas. Aujourd’hui, beaucoup de ces dernierscontinuent d’exister dans ces pays sous une formeidentique à celle sous laquelle ils apparaissent dans uneminiature des Cantigas ou des fresques. Dans ces pays,l’évolution n’a pas été aussi radicale qu’en Occident ;nous avons évolué de manière extrême en changeant notresystème (le sentiment de l’harmonie et du contrepoint)alors que les systèmes orientaux sont restés basés surles développements mélodiques et rythmiques.

AV

AN

T-P

RO

PO

S4

ces traditions. On peut en tirer la conclusion qu’un mêmelangage musical existait à la base, malgré des croyanceset des cultures très différentes. Voilà une certaine forme demétissage, mais un métissage qui respecte les différentescultures, pas une globalisation dans laquelle une puissanceplus forte engloutit les autres et annule les différences.Ici, chaque culture conserve son âme et sa personnalité.

L’Espagne semble avoir été au cœur de ces croisementsesthétiques…

Avant même la découverte du Nouveau Monde, on voitjusqu’à quel point l’Espagne pratiquait cette idée demétissage. Les sujets mauresques et les danses africainessont déjà présents dès la fin du XVe siècle et mêmela musique religieuse recueille ces influences sansle moindre problème (dans les ensaladas et villancicos).On constate la même chose en Catalogne, qui accueilledes thèmes mythologiques comme celui de la Sibylle.Personnage visionnaire des anciennes époques gréco-romaines, c’était l’oracle le plus consulté par les hommespolitiques. Les premiers chrétiens ont incorporé ceséléments païens dans la liturgie. Noël était toujoursaccompagné de la Sibylle, qui annonçait la venue de Jésuspour nous sauver mais aussi pour nous juger. Le refrainde la Sibylle que chante le peuple introduit l’égalité entreles hommes : ceux qui sont en haut s’abaissent, tous sontnus devant Dieu et rendent compte. Tout cela dérange et,au XVIe siècle, la papauté impose l’interdiction de chanterla Sibylle, car on s’est aperçu que c’était un message tropfort. Mais, grâce à la volonté populaire, on a continué enCatalogne et à Majorque malgré tout, jusqu’à nos jours.N’oublions pas non plus l’apport musical des matelotsnoirs (voyageant souvent comme esclaves) aux premiersvillancicos ou ensaladas des XVIe et XVIIe siècles ; ce sonten fait les premiers véritables negro spirituals. Tout celareste finalement un échange et un message positif au-delàdes tueries, massacres, maladies… Il y a, dès 1540 etsurtout à l’époque des jésuites, une volonté d’approcherces mondes et de les intégrer à un monde d’inspiration

Page 4: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

AV

AN

T-P

RO

PO

S7

remarquable aux époques baroque et classique. C’est àCouperin que le nom de la formation fait référence :Les Nations. C’est la prémonition d’une Europe de l’artqui n’a pas été inventée hier et qui est la marque des espritséclairés du siècle des Lumières. C’est aussi la réunion desgoûts de ces différentes nations ; sublimées par le charmede la beauté et de la grâce – cette « grâce » dont La Fontainedisait qu’elle était plus belle que la beauté – et parl’intensité de l’émotion qui nous touche profondément, etque Couperin définit si bien en avouant que « de bonne foij’aime beaucoup mieux ce qui me touche à ce qui me surprend ».

Entretien paru dans Cité musiques n° 51.Propos recueillis par Pascal Huynh.

AV

AN

T-P

RO

PO

S6

Cette série de concerts permet d’entendre vosdifférentes formations. Comment ont-elles vu le jour ?

Hespèrion XX a été créé il y a trente ans autour deMontserrat Figueras, Hopkinson Smith, Lorenzo Alpertet des élèves de Bâle (Christophe Coin, Gabriel Garrido,Paolo Pandolfo…). Nous jouions des musiques espagnoles,italiennes, du répertoire pour ensemble de violes… Nousétions dans une approche totalement européenne. Le nomde l’ensemble renvoie aux anciennes péninsules de l’Espagneet de l’Italie, également à l’Occident et à la planète Vénus,enfin au monde magique des Hespérides. Mais nous étionsdéjà conscients que ce que nous voulions faire n’était passeulement d’interpréter la musique ancienne à partir desconnaissances stylistiques de chaque époque et pays, maisde le faire aussi en tant que musiciens d’aujourd’hui, d’oùle chiffre XX et, maintenant, Hespèrion XXI.À Barcelone, nous avons créé en 1987 la Capella Reialavec l’objectif de réunir des chanteurs latins capables deretrouver la chaleur et l’esprit méridionaux. Nous avonsbeaucoup travaillé sur le répertoire des polyphonistes duSiècle d’or et aussi sur Monteverdi. Enfin, le Concert desNations a une histoire particulière ; en 1989, je travaillaisavec passion sur l’œuvre de Charpentier. En tant quevioliste connaisseur des techniques d’archet de l’époque,je voulais aussi expérimenter mon travail dans le répertoireorchestral. L’idée était de développer le travail de recherchesur la naissance de l’orchestre, à l’époque de Louis XIIIet Louis XIV, et de suivre son développement avec Bach,Haendel, Haydn, Mozart et même jusqu’à l’aube duRomantisme (l’Héroïque de Beethoven et J. C. Arriaga).Basé en France, le Concert des Nations se compose demusiciens de toutes origines, mais avec une majoritéd’origine latine, France, Italie, Espagne, Portugal, Belgique,Argentine, sans oublier les musiciens du Nord, Autriche,Angleterre, Norvège, Suisse, Hollande…, tous jouant surdes instruments d’époque. Les champs d’action du Concertdes Nations s’étendent tout naturellement à la musiquefrançaise, mais aussi à toutes les œuvres essentielles quiconstituent l’apogée de ce que l’Europe a produit de plus

Page 5: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

Cantique des cantiques/Arianna SavallYo soy de mi amado

Joan Salvat-Papasseit/ Dóna’m la mà

Berceuse hebraïque (Israël) Noumi, noumi yaldatii – avec Ferran Savall

Musiques de l’instantFerran Savall, chant, théorbe et guitare

Improvisation I/Ferran Savall

Chanson traditionnelle catalaneCançó del Lladre

Miguel de Cervantes/Anonyme séfaradeMarinero soy de amor

Rainer Maria Rilke/Ferran SavallHora Grave

Chanson traditionnelle catalaneEls Segadors

Giovanni Girolamo KapsbergerLa Capona (théorbe)

Improvisation II/Ferran Savall

Chanson traditionnelle catalaneEl Mariner – avec Arianna Savall

Durée du concert : 1h (sans entracte)

PR

OG

RA

MM

E9

SA

ME

DI

27

MA

I -

DE

15

H À

19

H

SA

ME

DI

27

MA

I -

DE

15

H À

19

H

Samedi 27 mai - de 15h à 19hAmphithéâtre

Forum Jordi Savall

15h : ProjectionJordi Savall : la beauté du sonFilm de Didier Baussy-Oulianoff, France, 1995, 50 minutes.

16h : RencontreAnimée par Martine KaufmannAvec la participation de Jordi Savall

17h30 : Concert

Bella TerraArianna Savall, chant, harpe gothique et arpa doppia

Miquel Martí i Pol/Arianna SavallL’Amor

Improvisation sur un thème de Lucas de Ribayaz Tarantelas

Miquel Martí i Pol/Arianna Savall Hi ha un remolí

Omar Jayyam Robaiyyat, Perse, XIIe s./Arianna Savall Apreciemos el instante

Improvisation sur un thème de Santiago de MurciaJotas

Page 6: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

PR

OG

RA

MM

E1

1

II - Hambourg, 1617

William BradeNewe ausserlesene liebliche Branden, Intraten, Mascharaden,Balleten, Allmanden, Couranten, Volten, Aufzüge und frembdeTänze.

Der Koeniginnen Intrada (VII)Intrada Der Jungen Princessinen (IX)Comoedianten Tanz (XXXVII)Courant W.B.E (XLI)Macharada (XXXII)Der Satyrn Tanz (XVIII)

Der Piligrienen Tanz(XLIII)Couranta (XXXIV)Die Wolriechende Violen (XLVII)Robert Batemans Volta (XIV)Ein Schottisch Tanz (XVI)

Turkische Intrada (XX)Courant Der Jungfrauen (XI)Näglein Blumen (XLIV)Mascharad Der Edel Frauen (X)Der Heilig Berg (XV)Der Hexen Tanz (XLIX)

45’

Hespèrion XXIJordi Savall, Phillipe Pierlot, Sergi Casademunt, Imke David,Guido Balestracci, violes de gambePierre Hamon, Sébastien Marq, flûtesJean-Pierre Canihac, Lluís Coll, cornets Daniel Lassalle, Fabrice Milischer, sacqueboutesCarles Cristóbal, bassonXavier Puertas, violoneMichael Behringer, orgue et clavecinXavier Díaz-Latorre, théorbeAndrew Lawrence-King, harpeRolf Lislevand, guitarePedro Estevan, Marc Clos, percussionsJordi Savall, direction

Durée du concert (entracte compris) : 2h

SA

ME

DI

27

MA

I -

20

H

Samedi 27 mai - 20hSalle des concerts

Sud et Nord dans l’Europe de la Renaissance

I - Lyon, vers 1550

Musicque de Ioye – Musica NovaAppropriée tant a la voix humaine, que pour apprendre a sonnerEspinettes, Violons & fleustes.Avec Basses Danses, eleves Pavanes, Gaillardes & Branles.Composées par divers aucteurs Musiciens tresparfaicts & excellents,en leur siecle.On les vend a Lyon chez Jacques Moderne.

Basse danse « Ta bone grace »Tordion 2Pavane 11 « La Bataille »Gaillarde « La Guerra »

Ricercare III (Julio da Modena)Ricercare XV (Julio da Modena)Ricercare XII (Julio da Modena)

Basse danse 14Tordion 15Pavane 14Gaillarde 15

Ricercare XV (Francesco Antonio Costa)Ricercare XIII (Antonio de Cabezón)Ricercare XIV « Da Pacem » (Julio da Modena)

Basse danse 5 « Hellas Amy »Tordion 6 (Anonyme)Pavane 3 « La Gaiette »Branle Simple 22Branle de Bourgoigne 23Branle de Bourgoigne 18 (Claude Gervaise)

45’

entracte

SA

ME

DI

27

MA

I -

20

H

Page 7: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

CO

MM

EN

TA

IRE

S1

3

En termes de chronologie, Segni, qui revendiquait sonprogressisme dans un livre de ricercari intitulésignificativement Musica Nova, meurt en 1561 à Rome,au service du pape Clément VII – soit, à quelques moisprès, au moment où William Brade naît à Londres.Celui-ci, admiré également comme violiste, fut l’undes compositeurs les plus féconds de son époque.Auteur, dans un premier temps, de pavanes et gaillardesdans le sillage de Dowland, il émigre peu après surle continent, où il sera successivement au servicede l’Électeur de Brandebourg et du roi de Danemark,le fastueux Christian IV, avant de fuir les violences dela Guerre de Trente Ans en se réfugiant à Hambourg,ville neutre étrangère au conflit. Durant ces années,il va quelque peu se germaniser dans le style et la forme,mais sans oublier pour cela ses racines insulaires(ses références au masque élisabéthain). À ce titre,il a durablement marqué l’histoire de la suiteinstrumentale où il rejoint le Saxon Hermann Schein,dont le célèbre Banchetto musicale est imprimé la mêmeannée (1617) que son livre de danses exhumé parHespèrion XXI (Newe ausserlesene liebliche Brande, Intraten,Mascharaden, Balleten…, dit le titre). Il s’agit, dans les deuxcas, d’une véritable codification structurelle des Danceriesde la Renaissance tardive où Savall et son collectif, quis’en tiennent aujourd’hui au seul témoignage de Brade,sont irremplaçables.

Roger Tellart

DO

MA

INE

PRIV

É JO

RD

I S

AV

AL

L1

2

Sud et Nord dans l’Europe de la Renaissance

Étape obligée sur la route de la Savoie et de l’Italie, Lyonconnaît au XVIe siècle un essor économique et culturelsans précédent et devient l’un des foyers de l’éditionmusicale en Europe.Conséquence de cette prospérité, la ville prend des couleurscosmopolites, avec l’implantation d’importantes communautéstransalpines et allemandes.Parmi ces immigrants, un nom s’impose : celui de JacquesModerne, né à Pinguento en Istrie et qui fut, après leParisien Pierre Attaingnant, le second éditeur de musiqueen France. Élevé dans le foisonnant décor vénitien et,de ce fait, expert dans toutes les formes de musiquenouvelle, Moderne s’établit libraire à Lyon et donne àimprimer une cinquantaine de livres de musique entre1532 et 1557, qui témoignent de son éclectisme : recueilsde musique polyphonique destinée à l’église (entre autres,des messes et neuf livres de motets), cahiers de chansonset de musique populaire et instrumentale, etc.À la différence d’Attaingnant, qui a surtout célébré l’écolefranco-flamande, Moderne butine librement au hasardde ses goûts, cueillant ici dans le jardin italien, illustrant làles styles espagnol et d’outre-Rhin, comme le montrentles danses du recueil Musicque de Ioye, où puisent largementJordi Savall et les siens.Au-delà, le présent programme tourne à la rencontre entrele sud et le septentrion, les points d’ancrage y étant Venise– à laquelle renvoient tant les origines géographiques deModerne que le choix d’auteurs comme Giulio Segni, ditGiulio de Modène (Julio da Modena), qui eut Le Titienpour ami – et l’Allemagne du Nord, dominée par l’activitémarchande des cités de la Hanse. D’où ce salut appuyé –via William Brade – à Hambourg, qui fait symétrie aurayonnement maritime de la Sérénissime en Méditerranée.Dans ce dialogue Sud-Nord, Hespèrion XXI suit des voiespeu fréquentées. Ainsi mêle-t-il aux basses-danses,pavanes, gaillardes et branles de Musicque de Ioye lessavants ricercari de Segni qui fut, comme compositeur etorganiste virtuose – entre autres, à Saint-Marc de 1530 à1533 – l’un des acteurs les plus en vue de l’école vénitiennedu XVIe siècle.

Page 8: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

PR

OG

RA

MM

E1

5

Claudio MonteverdiLamento d’Arianna (1608)

Luigi Rossi Fantasia « Les pleurs d’Orphée » (vers 1598 - 1653)

Luigi RossiLamento d’Orfeo : « Lasciate averno » (1640)

Andrea FalconieriBattaglia de Barabasso yerno de Satanas (1650)

Giacomo de GorzanisGallarda « La Barcha d’Amore »

Claudio Monteverdi Tirsi e Clori, ballo concertato a 5 (1617)

45'

Maria Grazia Schiavo, sopranoGloria Banditelli, mezzo-sopranoGiuseppe Maletto, ténorFurio Zanasi, barytonDaniele Carnovich, basse

Le Concert des NationsManfredo Kraemer, Pablo Valetti, violonsImke David, lirone et viole de gambeJordi Savall, viole de gambe sopranoSergi Casademunt, viole de gambe ténorGuido Balestracci, viole de gambe bassePhilippe Pierlot, viole de gambe basseMaya Amrein, violoncelle Xavier Puertas, violoneXavier Díaz-Latorre, guitare et théorbeAndrew Lawrence-King, arpa doppiaMichael Behringer, orgue et clavecinJordi Savall, direction

Durée du concert (entracte compris) : 2h

DIM

AN

CH

E 2

8 M

AI

- 1

6H

30

DIM

AN

CH

E 2

8 M

AI

- 1

6H

30

Dimanche 28 mai - 16h30Salle des concerts

Battaglie & Lamenti

Anonyme (Louis XIII) Pavane et Gaillarde pour la petite Guerre (1600)

Claudio MonteverdiGira il Nemico insidioso (1638)

Giuseppe GuamiCanzone sopra la Battaglia a 4 (1601)

Claudio Monteverdi Lamento della Ninfa (1638)

Samuel ScheidtLamento Pavane & Gaillarde Battaglia (1621)

Claudio Monteverdi Il Combattimento di Tancredi e Clorinda (1638)

45'

entracte

Page 9: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

CO

MM

EN

TA

IRE

S1

7

fait exception, qui introduit une grâce pastorale renvoyant auprojet humaniste du Ballet dit « de Florence »).Dans ce registre riche en contrastes, le genre du lamentos’impose, inauguré par le Lamento d’Arianna, seule tracequi nous soit restée de la Favola marittima écrite parle divin Claudio à Mantoue en 1608, le style recitativoy devenant le vecteur d’une psyché en détresse (Théséevient de quitter Naxos, Ariane est abandonnée, Arianene veut plus vivre). D’entrée de jeu, Monteverdi proposeun impérissable modèle (et portrait) qui suscitera biendes échos, tant chez Domenico Mazzocchi que chez LuigiRossi, tous deux stratèges des affetti à Rome.

Roger Tellart

DO

MA

INE

PRIV

É JO

RD

I S

AV

AL

L1

6

Battaglie & Lamenti La représentation de la bataille a été très tôt l’un desthèmes favoris de la musique descriptive. Au départ, il estcommunément admis de faire naître le genre de la chansonpolyphonique avec La Guerre de Clément Janequin, écritepour célébrer (et commémorer) la victoire de François 1er

à Marignan en 1515, nonobstant l’antériorité de pagesfameuses comme la chanson dite de l’Homme armé, au XVe

siècle, vrai pressentiment belliqueux avec sa ferme découpedynamique. Il reste que c’est bien Janequin qui a fixéles schémas réalistes de la battaglia, bientôt partie à laconquête de l’Europe sous son appellation italienne.Son texte et ses rythmes incisifs, épicés d’onomatopéeset de martèlements qui font oublier le statisme du décorharmonique, ont fourni comme un scénario à plusieursgénérations de compositeurs transalpins, espagnols etallemands, épris de la loi d’immitatione, miroir acoustiquede l’ardeur des combattants en l’occurrence.Ainsi l’esprit de la bataille perdure-t-il dans les pagesde Giuseppe Guami, Samuel Scheidt et Andrea Falconieroproposées par le Concert des Nations. Le premier deces trois auteurs, Lucquois d’origine, a travaillé à Munich(sous l’autorité de Lassus), puis dans le milieu vénitien,en complice des Gabrieli, l’influence de ces derniers étantégalement manifeste chez le Saxon Scheidt – qui complèteavec ses contemporains Schütz et Schein la trinité des« S », fondatrice de l’école germanique. Pourtant, en termesde théâtralité, le plus intéressant nous semble le NapolitainAndrea Falconieri, qui fut aussi un luthiste réputé ets’activa à Parme, Florence, Rome, Modène et Gênes, avantde terminer sa carrière en 1656, comme maître de chapelleà la cour parthénopéenne. Précisément, c’est le virtuose dela couleur instrumentale qui est à l’œuvre dans son PremierLivre de Canzone, Sinfonie, Fantasie, Capricci, Brandi (…)pour violons et violes ou tout autre instrument, à 1, 2 et 3 voixavec b. c., où se remarque en particulier une Battaglia diBarabasso yerno de Satanas (Bataille de Barabbas, suppôtde Satan) singulièrement évocatrice.

Puis, de l’affrontement guerrier, le Concert des Nations envient tout naturellement à la théorie baroque des passions oùMonteverdi joue les initiateurs incontournables dans la miseen musique des conflits de l’âme (mais le ballo Tirsi e Clori

Page 10: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

PR

OG

RA

MM

E1

9

MA

RD

I 3

0 M

AI

- 2

0H

Lucas Ruiz de RibayazParadetas (instr.) José MarínCanción : Ojos pués me desdeñaisJosé MarínBaile : Niña como en tus mudanzas

Antonio Martín y CollRomanesca (instr.)Gaspar FernandesMestizo e Indio : Tleycantimo choquiliyaAntonio ValenteGagliarda Napoletana (instr.)Frei Filipe da Madre de DeusNegro a 5 : Antonya Flaciquia Gasipà

45’

La Capella Reial de CatalunyaMontserrat Figueras, sopranoAdriana Fernández, sopranoPascal Bertin, contre-ténorLluís Vilamajó, ténorFrancesc Garrigosa, ténorFurio Zanasi, barytonDaniele Carnovich, basse

Hespèrion XXIJean Pierre Canihac, cornetBéatrice Delpierre, chalmieDaniel Lassalle, trombone ténorLaurent Le Chenadec, bassonJordi Savall, Sergi Casademunt, Imke David, Guido Balestracci,violes de gambeXavier Puertas, violoneXavier Díaz-Latorre, théorbe et guitareAndrew Lawrence-King, arpa doppiaMichael Behringer, clavecin et orguePedro Estevan, percussionsAdela González-Campa, castagnettesJordi Savall, direction

Durée du concert (entracte compris) : 2h

La Capella Reial de Catalunya bénéficie du soutien de la Generalitat de Catalunya.

MA

RD

I 3

0 M

AI

- 2

0H

Mardi 30 mai - 20hSalle des concerts

L’Ancienne Espagne et le Nouveau MondeRencontre de musiques de feu et d’air

Pedro GuerreroLa Moresca (instr.)Mateo FlechaNegrilla a 4 : San Sabeya, gugurumbéLuis del MilàPavana & Gallarda (instr.)Mateo FlechaDindirindin a 4 : Ande pues vuestro appellido

Gaspar SanzJacaras & Canarios (instr.)Du BaillyFolia : Yo soy la locuraJuan HidalgoTono humano : Trompicavalas amor

Joan CabanillesCorrente italiana (instr.)Juan Perez BocanegraRitual formulario : Hanacpachap cussicuinin Anonyme (improvisations)Canarios (instr.)Joan ArañésChacona : A la vida bona

45’entracte

AnonymeTodo el mundo en general – Canto a la Inmaculada Concepción dela VirgenFrancisco Correa de ArrauxoTres Glosas sobre « Todo el mundo en general »Juan Blas de CastroRomance : Desde las torres del alma

Page 11: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

CO

MM

EN

TA

IRE

S2

1

travail de ceux que ne tenta pas l’aventure américaine,il y a les compositeurs qui prirent le risque du voyage,dès le siècle de la conquête, soucieux d’activisme musical,en quelque sorte, afin de mettre en place des institutionsinspirées des modèles déjà existants en Espagne et enItalie. Ainsi les chapelles se multiplieront-elles dansles vice-royautés du Mexique, du Pérou et de la Plata,cependant que les salles de théâtre, calquées, elles aussi,sur les schémas européens, consacreront, au siècle suivant,l’avènement de l’opéra.Parmi ces itinérants, le cas de Gaspar Fernandes tourneà l’exemple. D’origine portugaise, ce musicien est mortau Mexique en 1629, après avoir vécu au Guatemala.Son manuscrit autographe de chanzonetas et de villancicosqui nous a été conservé constitue la plus importante sourceprofane du Nouveau Monde au XVIIe siècle, une minede découvertes heureuses où le musicien populaire lèvele masque. Un rêve innocent s’y profile, marqué du signed’un exotisme qui dit l’apport positif du milieu indiensous les couleurs d’un style colonial déclinant son altéritétant dans l’originalité des mélodies que dans le bonheurdes rythmes. Sans conclure, Fernandes, confronté à unenvironnement stimulant, s’y essaie à un métissage qued’autres reprendront à leur compte jusqu’à la fin de l’èrebaroque, l’indianité n’ayant pas cessé d’être depuis unechance majeure pour la musique hispano-américaine.

Roger Tellart

DO

MA

INE

PRIV

É JO

RD

I S

AV

AL

L2

0

L’Ancienne Espagne et le Nouveau Monde

Les rapports de l’Espagne et du Nouveau Monde nese réduisent pas à une chronique coloniale tumultueuseet sanglante, sur fond d’exactions et de violences. Ce futaussi la réussite singulière d’une fusion, en termes desociétés et de cultures. D’où ce sentiment de complicitéqui, du Mexique à l’Argentine, rend aujourd’hui les latino-américains solidaires, presque malgré eux, d’un patrimoinebien antérieur à leur histoire.Revisitant ce fonds commun, Jordi Savall et son collectifcampent une série de silhouettes musicales qui, parties dela tierra madre, vont à la rencontre d’un univers neuf fait demélanges passionnants, sur la route de tout un répertoire àrecomposer. Le programme proposé par Hespèrion XXI fait se succéderintentionnellement deux écoles. D’abord, les gardiensde l’orthodoxie hispanique, garants d’une traditiontotalement assumée à travers des carrières qui sontrestées circonscrites dans le seul espace ibérique.Une vitrine, en quelque sorte, de tout ce qui a compté(ou presque) dans le concert du Siècle d’Or. Avec, commefigure peut-être la plus significative, Juan Hidalgo,qui toucha à beaucoup de genres et, en collaborationavec Pedro Calderón de la Barca, jeta les fondementsde la zarzuela nationale au XVIIe siècle.Parfois comparé à Lully, Hidalgo, au service de la chapelleroyale, a conduit sans heurts sa carrière, à la différence deJosé Marín, le maître madrilène des tonos humanos (courtespièces chantant surtout les surprises et les peines del’amour profane), qui fut accusé de meurtre et s’enfuit àRome, avant d’être emprisonné pour vol (il mènera dèslors une vie exemplaire).Mais d’autres noms insignes complètent le cortège, telsl’ancêtre Mateo Flecha le Vieux, le pionnier de l’ensalada,le Valencien Luis del Milà, virtuose de la vihuela da manoau XVIe siècle, l’organiste Antonio Martín y Coll qui, auseuil du XVIIIe siècle, s’illustra dans les variationsfameuses de la Folia, ou encore Gaspar Sanz, dont lestablatures de guitare sont précieuses pour la grandequantité de mélodies populaires qui y sont notées.Et puis, sans que leur projet contredise pour autant le

Page 12: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

CO

MM

EN

TA

IRE

S2

3

Marais - Forqueray

Marin Marais, fils de cordonnier, est reçu enfant de chœurà l’église de Saint-Germain-l’Auxerrois. Élève de Lullyet de Sainte-Colombe, il est nommé en 1679 « ordinaire »de la Chambre du roi. Il sera aussi violiste et batteur demesure à l’Académie royale de musique. L’œuvre pourviole de Marais est contenue dans cinq livres publiésde 1686 à 1725. C’est du quatrième (1717) qu’est issucet ensemble de pièces au nom curieux, Suite d’un goûtétranger, qui comprend trente-six numéros aux titresles plus divers et groupés par tonalités, dont certainescomme mi bémol majeur, fa mineur ou fa dièse mineursont difficiles à exécuter sur la viole. Marais s’expliquesur sa démarche : « Ceux qui sont avancés sur la violetrouveront des pièces qui leur paraîtront d’abord d’une grandedifficulté, mais avec un peu d’attention et de pratique, elles leurdeviendront familières. Je les ai composées ainsi pour exercerl’habileté de ceux qui n’aiment pas les pièces faciles, et quisouvent n’ont d’estime que pour celles qui sont d’une difficileexécution ». Cette suite renferme parmi les plus bellespages pour la viole de Marais, tour à tour de caractèrepittoresque comme Le Tourbillon ou tendre commeLa Rêveuse ou Le Badinage. Le Labyrinthe fut-il inspiréau compositeur par celui du parc de Versailles qu’ilconnaissait fort bien ? Voici comment Titon du Tillet décritcette pièce où la fantaisie se donne libre cours dans les sixparties enchaînées (Gayement, Gravement, Vivement, Grave,Gay et Chaconne) : « Après avoir passé par divers tons, touchédiverses dissonances, et avoir marqué par des tons graves, etensuite par des tons vifs et animés, l’incertitude d’un hommeembarrassé dans un labyrinthe, il en sort enfin heureusementet finit par une chaconne d’un ton gracieux et naturel ».Le quatrième livre comprend aussi plusieurs musettes,pièces qui ont la particularité d’être écrites sur des bassestenues, à l’imitation des bourdons de l’instrument quiporte le même nom. Le plus célèbre membre de la famille Forqueray, Antoine, alaissé sa trace dans l’histoire de la musique essentiellementpar son œuvre pour viole. Il était en son temps aussi connupour son caractère, qualifié par le violiste Hubert Le Blancde « quinteux, fantasque et bizarre ». On l’opposait à Marin

ME

RC

RE

DI

31

MA

I -

20

H

Mercredi 31 mai - 20hSalle des concerts

Marin Marais et Antoine ForquerayL’Ange et le Diable

Marin Marais (1656 –1728)Prelude, Muzettes, La Sautillante

François Corbet (1615-1681)Caprice de Chaconne et Folie

Marin MaraisSuite d’un Goût ÉtrangerMarche tartareLa Tartarine & DoubleLes Fêtes ChampêtresAllemande la SuperbeL’ArabesqueLa RêveuseMarcheMuzette

45’

entracte

François Couperin (1668-1733)La Forqueray (clavecin)

Antoine Forqueray (1672 –1745)Portraits MusicauxLa RameauLa DubreuilLa MarellaLa Du Vaucel (Jean-Baptiste Forqueray)La Leclair

35’

Jordi Savall, Basse de viole Barak Norman, Londres, 1697Rolf Lislevand, théorbe et guitarePierre Hantaï, clavecin

Durée du concert (entracte compris) : 2h

Page 13: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

DO

MA

INE

PRIV

É JO

RD

I S

AV

AL

L2

4

Marais qui, disait-on, jouait comme un ange alors queForqueray jouait comme un diable. Mais Forqueray n’ale talent que de la musique. Ayant épousé la clavecinisteAngélique-Henriette Houssu avec laquelle il donne desconcerts chez lui, il se révèle un mari odieux, qui trompeet bat sa femme. C’est avec beaucoup de difficultés quecelle-ci réussit à faire admettre une séparation. Leur filsest également victime de la violence d’Antoine. Et pourtant,en bon fils de ce père indigne, Jean-Baptiste Forquerayprend soin de l’œuvre paternelle. Non seulement il l’édite,mais il la transcrit pour le clavecin. Ainsi, en 1747, alorsqu’Antoine est mort depuis deux ans, Jean-Baptiste publieun livre intitulé Pièces de viole composées par Mr Forquerayle Père, Mises en Pièces de Clavecin par Mr Forqueray le Fils,dédié à la Dauphine Marie-Josèphe de Saxe. Ces piècesrenferment notamment de nombreux portraits en musique,en particulier de musiciens, à commencer par lui-même :« La Forqueray », mais aussi « La Couperin », « La Leclair »,« La Bellemont » (violiste avec lequel jouait souventForqueray), « La Dubreuil » (maître de clavecin)… etquelques proches : « La Bouron » (notaire), « La Buisson »(procureur au Parlement)…

Catherine Cessac

Page 14: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

PR

OG

RA

MM

E2

7

SA

ME

DI

3 J

UIN

- 2

0H

Perse Beshnaw az naï (Fazel Ahmad Naynawäz)Inde Improvisation – Sarod et tabla, Ken Zuckerman (États-Unis)Méditerranée : Grèce, Maroc,Turquie,Albanie, Kosovo, Israël

Gazali – Apoxe noneros

50’

Montserrat Figueras, chantUstad Mahwash, chant (Afghanistan)

Ensemble Radio Kaboul (Afghanistan)Daud Kahn, rebab et sarodMohammad Ilyas Lamha, harmonium et voixGholam Nejrawi, zerbaghaliPrabhu Edouard, tabla et dolakHenri Tournier, flûtes bansuri

Yair Dalal, oud (Israël)Driss el Maloumi, oud (Maroc)Ken Zuckerman, sarod (États-Unis)Dimitris Psonis, santur et morisca (Grèce)

Hespèrion XXIPierre Hamon, flûtesBegoña Olavide, chant et psaltérionArianna Savall, chant et harpeJordi Savall, rebab et vièlePedro Estevan, percussions

Jordi Savall, direction

Durée du concert (entracte compris) : 2h15

SA

ME

DI

3 J

UIN

- 2

0H

Samedi 3 juin - 20hSalle des concerts

Orient-OccidentDialogue des musiques chrétiennes, séfaradeset arabo-andalouses du pourtour méditerranéen

Andalousie Saeta antigua : Ay, no hay precedente Castellón Alba (Antigua invocación) – Rebab et percussion

Israël Al Ol – Yair Dalal, oudAfghanistan Gar konad saheb-e-man (Ustad Sarâhang, Perse)

Turquie Rast « Murassa » (instr.)Rhodes Romance : El moro de Antequera

Iran Chahamezrab (Anonyme, Iran) – Santur et percussionsAfghanistan E zemâ porsan la râcha (Pachto, Afghanistan)

Italie Istampitta : Saltarello (Italie : trecento mss.)Galice Cantiga : Pero que seja a gente (Alfonso X el Sabio)

50’

entracte

Alexandrie Las Estrellas de los cielos – Yo m’enamori d’un ayreArabo-Andalousie San’a del Mizan Btayhi

Maroc Danse de l’âme – Oud et percussionsAfghanistan « Laili Jan »

Italie Lamento de Tristano – Vièle et percussionsMaroc Berceuse Amazigh

Afghanistan Nastaran (instr.)Catalogne Llibre vermell de Montserrat : Polorum regina

Page 15: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

CO

MM

EN

TA

IRE

S2

9

dont les mélodies chantent, au-delà de l’amour humain,le déchirement de l’exil et la nostalgie d’une tierra madreperdue à jamais en 1492.

Aujourd’hui, le projet s’est structuré et étoffé autourde l’ensemble Radio Kaboul qui ajoute la voix spécifiquede l’Orient au chant ibérique d’Hespèrion XXI. Aux violesde Jordi Savall et au soprano de grâce de MontserratFigueras, les artistes de la mouvance Kaboul apportent encomplément un parfum rare d’altérité, gage d’une nouvelleexpressivité. D’ailleurs, un compagnonnage vieux, pourcertains, de plusieurs années (ainsi les luthistes israélienet marocain Yair Dalal et Driss el Maloumi, spécialistesdu oud arabe), a généré une amitié où se ressourcentnaturellement les intervenants et dont témoigne unprogramme fondamentalement œcuménique, si l’on peutdire. Un programme où chacun(e) fait entendre sasensibilité, du chant de l’Afghane Ustad Mahwash, quitourne ici au symbole, au santur du Grec Dimitri Psonis etau sarod de l’Américain Ken Zuckerman, reflet de la voiximmémoriale de l’Inde, où Vishnou, nous dit-on, enseignala musique aux hommes dans un geste de sagesse et debeauté à perpétuer.

Roger Tellart

DO

MA

INE

PRIV

É JO

RD

I S

AV

AL

L2

8

Orient-Occident

Citoyens du monde depuis toujours, Jordi Savall etMontserrat Figueras ont la passion des rencontres entredes musiques venues d’horizons fort différents.Une vocation inscrite, en quelque sorte, dans leurs gèneset dans leur culture (ne sont-ils pas Catalans l’un et l’autreet, à ce titre, fiers de leur spécificité, à côté des Castillans,Basques ou Galiciens ?). Plus exactement, ils étaient depuis longtemps préparéscomme interprètes à ce dialogue entre Orient et Occident.Eux qui ne cessent de revisiter le répertoire médiéval des« Espagnes », au carrefour de trois cultures : la chrétienne,la juive, la musulmane ; l’exemple à suivre étant lachapelle du roi de Castille Alphonse X le Sage, au XIIIe

siècle, où cohabitaient en bonne intelligence des chanteurset instrumentistes appartenant aux trois communautésprécitées.

Dans le sillage de cette vision réconciliatrice, l’idéed’un « concert pour la paix » est donc née fin 2001.Une initiative qui apportait comme une bouffée d’espoirà un monde terriblement malmené par l’invasion del’Afghanistan, suite aux attentats ayant frappé New Yorkle 11 septembre de la même année, et que Savall et sonpetit collectif ne tardaient pas à matérialiser dans deslieux aussi significatifs que Beyrouth ou Vienne.Certes, il entre a priori une bonne part de rêve dansde telles manifestations qui prétendent vaincre l’actuellespirale de violence et de haine par un simple cortèged’harmonies pluralistes. Et cependant, ainsi formulée,l’utopie humanitaire peut s’avérer une arme très efficaceaux mains des pacifistes se découvrant entre eux une vraiecomplicité à partir de traditions divergentes. Dans cet esprit éminemment convivial, chaque artistedécline son identité tout en restant profondémentrespectueux de la démarche spirituelle et musicale des autres acteurs. Aussi bien, Savall et les siens sont des orfèvres dans ce genre d’échanges qui privilégientnon pas les « métissages » complaisants, mais un précieuxbonheur fusionnel à partager. Avec une tendresseparticulière pour les musiciens de la diaspora séfarade

Page 16: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

PR

OG

RA

MM

E3

1

DIM

AN

CH

E 4

JU

IN -

16

H3

0

Le Concert des NationsManfredo Kræmer, concertinoDavid Plantier, violon solo IIDavide Amodio, Santi Aubert, Isabel Serrano, Fabrizio Zanella,violons ISilvia Mondino,Alba Roca, Paula Waisman, violons IIAngelo Bartoletti, Giovanni de Rosa, Natan Paruzel, altosAntoine Ladrette, Maya Amrein, Rebecca Truscott, violoncellesXavier Puertas, violoneMichele Zeoli, contrebasseCharles Zebley, flûte traversièreAlfredo Bernardini,Alessandro Piqué,Vincent Robin, hautboisGuy Ferber, Roland Callmar, René Maze, trompettesThomas Müller, Javier Bonet,Vicent Navarro, corsJosep Borràs, bassonDavid Chatterton, contre-bassonXavier Díaz-Latorre, théorbeMichael Behringer, clavecinPedro Estevan, Marc Clos, percussionsJordi Savall, direction

Durée du concert (entracte compris) : 1h55

DIM

AN

CH

E 4

JU

IN -

16

H3

0

Dimanche 4 juin - 16h30Salle des concerts

L’Eau et le FeuGeorg Friedrich Haendel (1685-1759)

Water Music (1717)

Suite I[Prelude]Minuet I. IIRigaudon I. IIMinuet I. II[Gigue] I. II. BourréeLentementAlla Hornpipe

Suite IIOuverture : Largo – Allegro – Adagio e staccato[Allegro] – Andante – [Allegro]Minuet – AirBourrée – Hornpipe[Aria] – Minuet

55’

entracte

Music for the Royal Fireworks (1749)

Ouverture :Adagio – Allegro – Lentement – AllegroBourréeLa Paix : Largo alla SicilianaLa Réjouissance : AllegroMenuet I – Menuet II – Menuet I

25’

Page 17: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

CO

MM

EN

TA

IRE

S3

3Fêtes nautiqueset célébrationmonarchique

de son temps : musique de clavier, sonates en duo et entrio, suites, concertos, sinfonie, opéras italiens, oratoriosanglais, musique liturgique (en l’occurrence anglicane)…En 1712, le prince de Hanovre hérite de la couronned’Angleterre. Dès lors, sous le règne de Georges Ier, « il caroSassone » (le cher Saxon) devient le véritable musicienofficiel de la nouvelle dynastie régnante. Les deux œuvres présentées ce soir forment, en quelquesorte, des archétypes des « compositions de circonstance »inspirées par la nouvelle maison royale. Leur nature relèveà la fois de la musique de cérémonie, du divertissementet du panégyrique. En effet, les fastes sonores qu’ellesdéploient sont entièrement dévolus à la glorificationde la monarchie anglaise.

Pour ce qui concerne la Water Music, diverses sourcesremontant jusqu’en 1715 évoquent le goût du nouveau roipour de somptueuses promenades en bateau sur la Tamise,donnant lieu à des divertissements musicaux. L’usage étaitalors de disposer des musiciens le long des berges, voirede leur faire escorter le roi dans d’autres embarcations quidevaient alors l’environner. En juillet 1717, un « résident »prussien venu en ambassade à Londres, Friedrich Bonet,relate avec minutie l’une de ces fêtes nautiquesqu’affectionnait tant Georges Ier. Le roi avait remontéla rivière de Whitehall jusqu’à Chelsea, où il allait souperchez Lord Ranelagh. Bonet explique qu’à côté de la barquedu roi « naviguait celle des musiciens, environ au nombre decinquante, qui jouaient de toutes sortes d’instruments, à savoirdes trompettes, des cors, des hautbois, des bassons, des flûtesallemandes [traversières], des flûtes françaises [à bec],des violons et des basses, mais il n’y avait aucun chanteur.La musique avait été composée spécialement par le célèbreHaendel, originaire de Halle, principal compositeur à la Courde Sa Majesté. Le Roi accueillit l’œuvre avec enthousiasme,et demanda même qu’elle fût reprise trois fois, quoiqu’elle durâtune heure à chaque reprise, à savoir deux fois avant et une foisaprès le souper ».Les musiques composées à cette occasion par Haendelfurent ultérieurement publiées sous différentes formes :orchestrale, réduite pour diverses formations de chambre,voire pour le clavecin seul. Une tradition ancienne les

DO

MA

INE

PRIV

É JO

RD

I S

AV

AL

L3

2

Georg Friedrich Haendel : une destinée européenne

Si l’on se souvient aisément que Haendel naquit enAllemagne du Nord (Halle, 23 février 1685) et finit sesjours en Angleterre (Londres, 14 avril 1759), on oublie biensouvent que l’Italie l’accueillit entre-temps plus de troisannées durant, entre 1707 et 1710. Ce séjour lui permitde parachever son « apprentissage » et de confirmer uneréputation grandissante. Ainsi, le chroniqueur romainFrancesco Valesio put mentionner dans son journal, le 14janvier 1707 : « Il est arrivé ici à Rome un Allemand, excellentclaveciniste et compositeur. Aujourd’hui, il a démontré ses talentsen jouant de l’orgue dans l’église de Saint-Jean-de-Latran eten provoquant l’admiration universelle ».Haendel mérite aujourd’hui encore cette « admirationuniverselle » car son œuvre couvre toutes les formes dela musique baroque, tant vocale qu’instrumentale.Il explora tout d’abord dans son Allemagne natale le stylecontrapuntique qui fait la spécificité du goût de sa nation.Venu s’établir à Hambourg en 1703, il est engagé commeclaveciniste au Theater am Gänsemarkt, où il se lie avecReinhard Keiser (1674-1739) et Johann Mattheson (1681-1764), et joue leurs œuvres. C’est là qu’il produit sespremiers opéras, qui revêtent alors une forme « hybride »et s’inspirent autant des modèles français qu’italiens.Durant toute sa jeunesse en Allemagne, Haendel découvreet s’approprie les styles, les formes et les goûts les plusdivers. Par ailleurs, il expérimente les principales formesde la musique instrumentale : toccatas, fugues, suites,sonates pour clavier, musique de chambre, musiqueliturgique luthérienne.Par la suite, durant son séjour italien, il compose de lamusique liturgique catholique, de la musique pour clavier,et découvre le style cantabile du bel canto baroque,composant cantates et opéras italiens. En juin 1710, aprèsmaintes hésitations, il choisit la charge de Kapellmeisterdu Prince de Hanovre, qui a été désigné comme l’héritierde la reine Anne Stuart d’Angleterre. Au mois de décembre,Haendel effectue son premier voyage à Londres, qu’ilrenouvellera un an plus tard pour se fixer définitivementdans la capitale britannique. Dans sa nouvelle patrie, ils’adonne avec un égal bonheur à tous les genres musicaux

Page 18: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

CO

MM

EN

TA

IRE

S3

5

Succession d’Autriche.Le roi confia à Haendel la charge de composer les musiquesde ces cérémonies festives. Elles devaient originellementne faire appel qu’à des instruments « militaires » de pleinair : des vents et des percussions. Le compositeur obtinttoutefois qu’on leur adjoignît des cordes. Cette œuvre,d’une ampleur orchestrale inédite, fut créée le 27 avril1749 devant des milliers de spectateurs, par plus d’unecentaine de musiciens. On avait pour l’occasion réuni,outre des cordes en nombre, neuf trompettes, neuf cors,vingt-quatre hautbois, douze bassons, un contrebasson,six timbales et tambours. Cent un coups de canon avaientouvert la fête, et les fastes sonores haendeliensrehaussèrent avec succès l’éclat des explosions coloréesdans le ciel londonien. Comme pour la Water Music, lesRoyal Fireworks prennent la forme d’une suite composite.Elle est introduite par une ouverture inspirée du modèlelulliste : toutefois, dans sa seconde partie, le traditionnelfugato fait place à un dialogue concertant entre lesdifférents groupes instrumentaux. Ensuite, deux dansesfrançaises (bourrée et menuets) viennent encadrer deuxpièces « de caractère », aux titres évocateurs : La Paixet La Réjouissance. Formes et styles se mêlent ainsiharmonieusement pour figurer, sinon sceller, laréconciliation des grandes nations européennes.

Denis Morrier

DO

MA

INE

PRIV

É JO

RD

I S

AV

AL

L3

4

Les éclatsde la paix des nations

réunit en trois suites d’orchestre, d’ampleur, de formes,de tonalités et d’effectifs différents – nous basons notrecommentaire sur cette tradition.Les deux cors et les hautbois donnent sa couleurparticulière à la longue Suite en fa, qui fait se succéderdix pièces d’une extrême variété de genres et de stylesd’écriture. Une ouverture « à la française » est suivie dedeux mouvements de concerto grosso dans le style de Corelli.Viennent alors diverses danses, mêlant la traditionfrançaise (menuet, bourrée) et anglaise (hornpipe).La Suite en sol est de caractère plus intimiste, voire plusaristocratique. Elle introduit les flûtes, traversières et àbec, tant appréciées des gentlemen anglais. La dimension« courtisane » et galante de l’œuvre est soulignée par sonorganisation particulière, originale et cohérente à la fois.Ici, point d’ouverture, mais cinq danses stylisées sesuccèdent, dans le goût français. L’introduction des trompettes dans la Suite en ré lui confèreun surcroît de solennité. Avec plus d’évidence encore quedans le reste de l’œuvre, le compositeur joue avec briode la spatialisation, en multipliant les jeux d’échoset les dialogues entre les quatre groupes instrumentauxen présence : les trompettes, les cors, les anches et lescordes. Il suscite ainsi une véritable théâtralisation dudiscours orchestral, créant de vifs contrastes, tant entreles instruments qu’entre les systèmes d’écriture.Le contrepoint germanique, le style concertant et lavirtuosité italienne, la pompe et la grâce chorégraphiquesfrançaises alternent, s’opposent et s’entremêlent pour offrirl’une des plus parfaites illustrations de l’esthétiquedes « goûts réunis ».

La Music for the Royal Fireworks (Musique pour les feuxd’artifices royaux) fut composée plus de trente ans aprèsla Water Music. Quoique les effectifs soient assez différents,les deux œuvres participent du même esprit, de la mêmedémarche compositionnelle et en grande partie du mêmestyle, volontairement hybride. Le nouveau roi Georges IIavait ordonné que l’on organisât à Green Park de grandesréjouissances, parées de somptueux feux d’artifices, pourcélébrer la Paix d’Aix-la-Chapelle. Celle-ci avait été signéel’année précédente, mettant un terme à la guerre de

Page 19: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

BIO

GR

AP

HIE

S

37

salue à travers leurs concertset leurs productionsdiscographiques commeles principaux défenseursde tant de musiques oubliées.Jordi Savall est l’une despersonnalités musicales les pluspolyvalentes de sa génération.Concertiste, pédagogue,chercheur et créateur denouveaux projets musicauxet culturels, il se situe parmiles acteurs essentiels del’actuelle revalorisationde la musique historique.Sa participation fondamentaleau film d’Alain Corneau Tousles matins du monde (César dela meilleure bande son), sonintense activité de concerts(environ 140 par an), sadiscographie (6 enregistrementspar an) avec récemment lacréation d’Alia Vox – son proprelabel d’édition – nous prouventque la musique ancienne n’esten rien élitiste et qu’elle peutintéresser, dans le monde entier,un public chaque fois plusjeune et plus nombreux.Comme bien des musiciens,Jordi Savall a commencésa formation à 6 ans au seind’un chœur d’enfants à Igualada(Barcelone), sa ville natale, la complétant par des étudesde violoncelle, terminées auConservatoire de Barcelone(1964). En 1965, il commenceen autodidacte l’étude de laviole de gambe et de la musiqueancienne (Ars Musicae), et seperfectionnera à partir de 1968à la Schola CantorumBasiliensis (Suisse). En 1973,il succède à son maître AugustWenzinger à Bâle, y donnedes cours et des master-classes.Au cours de sa carrière,il a enregistré plus de 160 CD.Parmi les distinctions qu’il

a reçues, mentionnons : Officierde l’Ordre des Arts et desLettres (1988), la Creu de SantJordi (1990), Musicien del’année au Monde de la musique(1992) et Soliste de l’année desVictoires de la Musique (1993),Médaille d’Or des Beaux-Arts(1998), Membre d’honneur duKonzerthaus de Vienne (1999),Docteur Honoris Causa del’Université Catholique deLouvain (2002), Victoire de lamusique pour l’ensemble de sacarrière (2002), en 2003,Médaille d’Or du Parlement deCatalunya et Prix d’Honneur dela Deutsche Schallplattenkritikainsi que divers MidemClassical Awards (1999, 2000,2003, 2004, 2005). En 2006,l’album Don Quichote de laMancha a non seulement étérécompensé dans la catégoriemusique ancienne, mais il aaussi créé l’événement en étantélu « Disque de l’année ».

Hespèrion XXIDans l’Antiquité, on appelait« Hesperia » les deux péninsulesles plus occidentales d’Europe :l’italienne et l’ibérique. En grecancien, hesperio signifiait« originaire de l’une de ces deuxpéninsules ». C’était aussi lenom qui était donné à la planèteVénus quand elle apparaissait lanuit, à l’occident. Unis par uneidée commune – l’étude etl’interprétation de la musiqueancienne à partir d’unpositionnement à la fois originalet actuel – et fascinés parl’immense richesse durépertoire musical hispaniqueet européen d’avant 1800, JordiSavall, Montserrat Figueras,Lorenzo Alpert et HopkinsonSmith fondèrent en 1974l’ensemble Hespèrion XX.

Tout au long de ses trenteannées d’existence et avecla collaboration de grandsinterprètes, cet ensemble asauvé de l’oubli de nombreusesœuvres et de nombreuxprogrammes inédits,contribuant ainsi à uneimportante revalorisation desaspects essentiels du répertoiremédiéval, renaissant et baroque.Depuis sa fondation, HespèrionXX donne de très nombreuxconcerts dans le monde entieret participe régulièrement auxprincipaux festivals de musiqueinternationaux. Aux portesdu nouveau millénaire,Hespèrion continue d’être unoutil de recherche « en direct » –c’est ce qui a été signifié par lechangement de siècle apparuen son nom : « Hespèrion XXI »à partir de l’an 2000. Cetteformation a décidé de ses choixartistiques de manière trèséclectique, les fondant surla recherche d’une synthèsedynamique entre expressionmusicale, connaissancesstylistiques et historiques etimagination créative chez cesmusiciens du XXIe siècle.L’entreprise consistant àreconstruire la richesseexubérante de la musiqued’autres époques,particulièrement celle de siècleslointains (du Xe au XVIIIe), aintroduit un air nouveau dansles propositions actuelles. Grâceau dynamisme et à l’ardeurdes vocations de ses différentséléments, Hespèrion XXI a suconquérir l’Europe des nationsen faisant revivre ses trésorsmusicaux de grande valeur.Avec ce bagage, il a parcourules pays européens, le nouveaumonde, le Proche et l’Extrême-Orient. Les disques et les

DO

MA

INE

PRIV

É JO

RD

I S

AV

AL

L3

6

Samedi 27 mai - de 15h à 19h

Arianna Savall FiguerasNée à Bâle au sein d’une famillede musiciens catalans, AriannaSavall débute la musique dèsl’âge de 7 ans, développanttrès tôt son talent innépour l’improvisation etla composition. En 1992,elle commence ses étudesd’interprétation historique avecRolf Lislevand au Conservatoirede Toulouse. Elle poursuit descours avec Andrew Lawrence-King, Hopkinson Smith et avecses parents Jordi Savall etMontserrat Figueras. En 1996,elle retourne à Bâle pour ysuivre des cours de chantavec Kurt Widmer et de harpeavec Heidrung Rosensweig à laSchola Cantorum Basiliensis.À partir de 1997, elle participeà de nombreux concerts etenregistre avec les ensemblesHespèrion XXI, La CapellaReial de Catalunya,Malapunica, Ricercare Consort,Il Desiderio, KapsbergerEnsembla, La Morra... qu’elleaccompagne sur les scènesd’Europe et du Monde. En tantque soliste, elle offre des récitalsoù elle chante un amplerépertoire et aussi des œuvresdont elle compose la musique,tout en s’accompagnant àla harpe, renouant ainsiavec une tradition millénaire.Son apparition dans l’Orfeode Claudio Monteverdi marqueses débuts dans l’opéra. En2005, elle chante dans Les Vêpresde Monteverdi, avec l’ensembleLa Fenice, sous la directionde Jean Tubery, dans le cadredes festivals d’Uzès et de Lyon.Depuis cinq ans, elle s’intéresseet travaille la musiquecontemporaine avec une jeune

compositrice estionienneHélèna Tulve et interprète sesœuvres en concert. Ses dernièresréalisations discogaphiquessont : Sopra la rosa (édité chezMirare), enregistré sous ladirection de Philippe Pierlot(Ricercare Consort) dans lequelelle interprète des cantatesitaliennes inédites. Ce disque aété présenté aux Folles Journéesde Nantes 2003. Nueve Musiche(édité chez ECM, disquede musique instrumentaleenregistré sous la directionde Rolf Lislevand, dans lequelelle tient un rôle de soliste,vient de paraître. Lux Feminae(édité chez Alia Vox, Mars 2006)enregistré sous la directionde Montserrat Figueras,dans lequel elle participe.Son album Bella Terra (AliaVox) a reçu un très bon accueilde la critique. Il a été présentéen avant-première dans le cadred’un concert au Midem deCannes (Janvier 2003) et en2004 dans le cadre du SfinksFestival. En 2005, Melpomen(édité chez Harmonia Mundi)musique de la Grèce Antiqueest paru.

Ferran SavallNé à Bâle en 1979, FerranSavall débute à l’âge de 7 anssa formation musicale devioloniste et de pianiste, et suitdes cours de chant, de guitare etde théorbe. AÀ l’âge de 15 ans,il commence des études deguitare à l’École Luthier avecle professeur Xavier Coll.Parallèlement, afin de seperfectionner, il suit des coursparticuliers avec Rolf Lislevand,dont il est toujours aujourd’huil’élève. Depuis l’année 2000,il travaille le chant moderneet poursuit ses études de chant

avec Dolors Aldea et PeterJohansen. Durant les années2001, 2002 et 2003, il étudie lesinstruments anciens à l’EscolaSuperior de Música deCatalunya avec le professeurXavier Díaz. Il participe àdivers festivals de musiqueclassique et ancienne entant que membre du quartetAssuranceturix. Actuellementil participe à des jam sessionsdans différents clubs de jazz deBarcelone. Depuis l’année2001, il chante dans l’ensembleZonAzul, qui mêle funk, blues,soul, jazz et flamenco fusión.Il a joué avec Jordi Savall etMontserrat Figueras lorsde plusieurs concerts enAllemagne, en France, auxÉtats-Unis et aussi au Japon.

Samedi 27 mai - 20h

Jordi SavallDans l’univers de la musiqueactuelle, Jordi Savall tientune place exceptionnelle.Depuis plus de trente ans,il fait connaître au mondedes merveilles musicalesabandonnées dans l’obscuritéet l’indifférence : jour aprèsjour, il les lit, les étudie etles interprète, avec sa violede gambe ou comme chefd’orchestre. C’est un répertoireessentiel rendu à tous lesmélomanes curieux et exigeants.Avec la soprano MontserratFigueras, il a fondé troisensembles musicaux,Hespèrion, La Capella Reialde Catalunya et Le Concert desNations, avec lesquels les deuxinterprètes créent un universrempli d’émotions et de beauté,offert à tous les passionnés demusique. Le monde entier les

Page 20: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

BIO

GR

AP

HIE

S

39

jouer basant sa technique surdes sources historiques. Pourobtenir le son approprié aurépertoire des chansons destroubadours, puis des concertsbaroques et de la musiqueactuelle pour harpes anciennes,Andrew Lawrence-King aconstitué une collection uniquede copies modernes des harpesanciennes et des instrumentsqui leur sont proches. En 1992,son talent est reconnu par leErwin Bodky Award de laCambridge Society for EarlyMusic Massachusets, et par sanomination comme professeurde harpe et de continuo àl’Académie fur Alte Musikde Bremen. En tantqu’accompagnateur-continuistede harpe, clavecin, régal, orgueet tambourin, - il a joué avec desEnsembles de premier plan telsque le Roger Norrington’s EarlyOpera Project, Les ArtsFlorissants et HilliardEnsemble. Il s’intéresse aussi àla harpe en tant qu’instrumentsoliste et dans les répertoiresanciens en concerts et pour denombreux disques enregistrésavec l’Ensemble Hespèrion XXIde Jordi Savall, Gothic Voices etCirca 1500. Il a enregistré plusde 80 disques. Après avoir fondél’Ensemble Tragicomedia, il crééun groupe de renom The HarpConsort.

Pedro EstevanEtudes de percussion auConservatoire Supérieur deMusique de Madrid. À Aix-en-Provence (France), percussioncontemporaine auprès de SilvioGualda et percussion africaineavec le maître sénégalaisDoudou Ndiaye Rose ; ceci enmême temps que l’étude de latechnique des Hand-Drums

avec Glen Vélez. Il est membrefondateur de l’Orchestrede las Nubes et du groupede percussions de Madrid.Il a collaboré avec les orchestressuivants : Orquesta Nacionalde España, RTVE, OrquestaSinfónica de Madrid, OrchestaGulbenkian de Lisbonne,Orchestre du XVIIIe siècle, ainsiqu’avec les groupes : Koan,les Sacqueboutiers de Toulouse,Paul Winter Consort, CamerataIberia, AnLeuT Música,Accentus, Sinfonye, EnsembleBaroque de Limoges, The HarpConsort, Ensemble Kapsberger,Orphénica Lyra, Mudéjar, etOrquesta Barroca de Sevilla.Musicien éclectique, ils’intéresse particulièrementà la musique ancienne –Hespèrion XXI, Le Concertdes Nations, Speculum –, et àla contemporaine – Rarafonía.En tant que soliste, il a donnédes concerts avec la Orquestade Cámara Nacional de Españaet avec la Orquesta Reina Sofía.Il a participé aux festivals :Milano-Poesía, Festival of musicde Brisbane, Nafarroako-Jaialdiak ainsi qu’à divers cyclesde musique actuelle avec desprogrammes de percussionexclusivement. Il est intervenudans plusieurs montages dethéatre avec Lluis Pasqual etNuria Espert. Il a composéla musique pour Alesio deI. García May et pour la GrandeSultane de Cervantes, sous ladirection d’Adolfo Marsillach.Il a également été directeurmusical du spectacle LeChevalier d’Olmedo de Lope deVega, dirigé par Lluís Pasqualpour le théâtre de l’Odéon. Il aenregistré pour diverses radioset chaînes de télévision enEspagne, France, Royaume-Uni,

Norvège, Etats-Unis, Canada,Japon et Australie. Il aégalement participé à plusd’une centaine de disques, enparticulier deux ouvrages quilui sont proprement personnels :Nocturnos et Alevosias et El aroma del Tiempo. Il estintervenu dans le disque dePaul Winter qui a obtenu unGRAMMY en 1993.

Dimanche 28 mai - 16h30

Jordi SavallVoir page 36

Maria Grazia SchiavoDiplômée à l’unanimité duConservatoire San Pietro deMajella dans la classe deR. Passaro, Maria GraziaSchiavo débute sa carrièretrès jeune en abordant, outre lerépertoire lyrique, les domainesde la musique de chambre,la musique baroque, les liederet la musique dodécaphonique.Elle a travaillé avec la compagniethéâtrale de Roberto De Simoneen interprétant le rôle-titre deLa Gatta Cenerentola et le rôlede castrat Gizziello dans l’OperaBuffa del Giovedi Santo, jouédans les plus grands théâtresitaliens mais aussi à l’étranger. Lauréate d’une bourse d’étudesdu Conservatoire de Musiquede Naples, elle a remportéde nombreux prix italiens,notamment celui du ConcoursSanta Cecilia de Rome avec unprogramme de cantates de Bach.Elle perfectionne la pratiquede la musique baroque auprèsde Roberta Invernizzi.Elle travaille avec plusieursensembles de musique anciennedont Europa Galante.Elle a participé aux

DO

MA

INE

PRIV

É JO

RD

I S

AV

AL

L3

8

interprétations en directd’Hespèrion XXI ont permisde redécouvrir les chants judéo-chrétiens du répertoire séfarade,le Siècle d’Or espagnol, les Madrigaux de Monteverdiet les villancicos créolesd’Amérique. Parmi tous les CDpubliés, il faut mentionner :Cansós de Trobairitz, El LlibreVermell de Montserrat, DiásporaSefardí, Música napolitana,Música en el tiempo de Cervantes,El Barroco Español, Ostinato,ainsi que les productionsmonographiques surG. Gabrieli, G. Frescobaldi,S. Scheidt, W. Lawes,J. Cabanilles, F. Couperin,J. S. Bach, de même que lesderniers enregistrementsd’A. Ferrabosco et de lamusique du temps d’Isabel Ie,Reine de Castille, Altre Follie,Orient-Occident. Ils sont lesmeilleurs témoignages de ladiversité, du foisonnement etde la ferveur que nous offretoujours Hespèrion XXI.

Michael BehringerNé en 1956, il fait ses premièresétudes musicales à Freibourg.Il étudie ensuite l’orgue etle clavecin à Vienne puis àAmsterdam. Depuis la fin deses études, il est constammentsollicité comme musicienspécialiste du continuoen même temps qu’il exerceson activité de professeur. Il seproduit comme clavecinisteavec de nombreux solistesparmi lesquels Jordi Savall,Reinhard Goebel, Han Tol,et avec divers ensembles, telsqu’Hespèrion XX, la CapellaReial de Catalunya, MusicaAntiqua Koln, le Concert desNations et le Freiburger BarockOrchester. Engagé dans

plusieurs enregistrementsde disques, il a été récompensépar de nombreux prix.Parallèlement à ces multiplesactivités, Michael Behringerdonne des cours de clavecin etde continuo au Conservatoire deFreiburg.

Xavier Díaz-LatorreNé à Barcelone en 1968, XavierDíaz-Latorre termine ses étudessupérieures de guitare auConservatoire Supérieur de lamême ville, avec un premierprix et les félicitations du jury.Par la suite, il étudie auprèsd’Oscar Ghilia au ConservatoireSupérieur de Bâle (Suisse) dontil obtient le diplôme puis à laSchola Cantorum Basiliensisavec Hopkinson Smith. À partirde 1995, sa passion pour lesinstruments anciens l’amène às’intéresser aux répertoiresrenaissant et baroque pour laguitare, le luth et le théorbe. Ils’intéresse tout particulièrementau monde de l’opéra baroqueet participe à de nombreusesproductions telles que : Semele(G.F. Haendel) au Staat Hoperde Berlin, avec l’Akadémie fürAlte Musik dirigée par RenéJacobs. Il participe à l’Orfeo(C. Monteverdi) au ThéâtreGoldoni de Florence, auThéâtre de La Monnaie deBruxelles, au Covent Gardende Londres, au Théâtre d’Aix-en-Provence, au Théâtredes Champs Elysées à Paris,et au B.A.M. de New-York.Il participe à plusieursproductions au Theatro Reialde Madrid avec Jordi Savall etle Concert des Nations et plustard à la Serva Perdona(G. Pergolesi) à Berlin avec leNeumann ensemble, dirigé parThomas Hengelbrock. Il est

régulièrement invité en tant quesoliste de son instrument, dansdes festivals internationaux, enEurope, en Amérique du Nordet du Sud, et en Asie. Il estmaintenant membred’Hespèrion XXI, de la CapellaReial de Catalunya et duConcert des Nations, tous troisdirigés par Jordi Savall. Il s’estpar ailleurs, beaucoup intéresséau répertoire du XVIIIe siècle enayant fondé un groupe La TerzaPractica et au répertoire duXIXe siècle avec un autreensemble appelé Goyesca.Son vif intérêt pour les XVIIIe etXIXe siècles l’a conduit àinterpréter en Espagne en tantque soliste, le Concerto deAranjuez du Maître Rodrigo, quia été unaniment applaudi par lapresse. Il a participé à denombreux enregistrements pourdiverses maisons de disques :Alia Vox, Deutsche HarmoniaMundi, Naïve Auvidis, CorundProductions...

Andrew Lawrence-KingArtiste virtuose et imaginatif,par ailleurs spécialiste ducontinuo, Andrew Lawrence-King est considéré comme l’undes chefs de file parmi lesinstrumentistes de MusiqueAncienne. Sa carrière musicalea débuté comme chef de choeurà la Cathédrale et à l’Égliseparoissiale de Saint-Peter Port àGuernesey, en même temps qu’ilpoursuivait ses étudesd’organiste au Selwyn Collegeà Cambridge. Il part ensuitepour Londres où il étudie lechant et le continuo à l’EarlyMusic Center de Londres. Ilcommence l’étude de la harpetout-à-fait par hasard et enl’absence d’une écolespécialisée, il apprend seul à en

Page 21: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

BIO

GR

AP

HIE

S

41

et a travaillé avec des chefscomme Jordi Savall, RenéJacobs, Andrew Parrot, AlanCurtis et Gabriel Garrido.Il a participé à de nombreuxfestivals en Italie, notammentSettembre Musica (Turin),Festival Roma et Europa,San Maurizio (Milan), Fermo,Trento, Autumno Musicaledi Como, Perugia, Venezia,Cremona, Ravenna, Festivaldel Clavicembalo (Roma), FesteMusicale, Bolognesi… Il s’estégalement produit à traversl’Europe : Utrecht, Anvers,Bruges, La Chaise-Dieu,Beaune, Caen, Stuttgart,Versailles, Metz, Ribeauvillé,Ascona, Lugano, Prague,Segovia, Festival Lufthansa deLondres, Salzbourg, Innsbruck,Opéra Garnier de Paris,Amsterdam, Ambronay,Lisbonne, Berkeley… Après sesdébuts dans le rôle de Marcellodans La Bohème au Théâtre deRieti, il s’est produit à l’Opérade Rome, au Teatro Bellini deCatagna, au Teatro Nuovo diSpoleto, au Lodi, au Massimodi Palermo, à Messine, au Liceude Barcelone, au Theater Basel,au Teatro di San Carlo, au Teatrode la Zarzuela de Madrid, etc.Il a également consacré une partimportante de sa carrièreau répertoire de musiquede chambre, notamment dansle lied allemand. Furio Zanasichante régulièrement pour laradio de la Suisse italienne ainsique pour la BBC et RadioVatican. Par ailleurs, il a publiéplusieurs disques chez NuovaEra, Symphonia, StradivariusDivox, Aris, Bongrovanni,Naxos, Amadeus, K61, Virginet Harmonia Mundi.

Daniele CarnovichNé à Padoue (Italie), DanieleCarnovich suit des étudesmusicales au conservatoirede cette ville où il obtientun diplôme de flûte. Il étudieégalement la compositionet le chant en se spécialisantdans le répertoire baroque.C’est en 1981 qu’il commenceà se produire dans les festivalsde musique ancienne parmi lesplus renommés en Europe,aux États-Unis, au Canada,au Mexique, en Australie,en Nouvelle-Zélande, en Israël…Il y chante avec des ensemblesprestigieux tels La CapellaReial de Catalunya, TheConsort of Musicke, L’EnsembleChiaroscuro, I Sonatori dellaGioiosa Marca, l’EnsembleElyma, le Concerto Palatino,l’Ensemble Daedalus, etc.Il a réalisé de nombreuxenregistrements sous la directionde chefs aussi renommés queJordi Savall, Frans Brüggen,Paul Angerer, Nigel Rogers,Andrew Parrot, Alain Curtis,René Clémencic, etc. En 1986, ildémarre sa collaboration avecHespèrion XXI et La CapellaReial de Catalunya qui perdurejusqu’à ce jour. Toujours avecJordi Savall, il a réalisé unnombre important de disques.Spécialisé dans le répertoire dumadrigal, il débute en 1993 àl’opéra sans le rôle de Caronte del’Orfeo de Monteverdi, au Liceude Barcelone puis au Teatro Realde Madrid. Il a par la suiteenregistré ce rôle pour la BBCà Londres.

Le Concert des NationsInspiré par l’œuvre de FrançoisCouperin Les Nations,qui représente la réuniondes « goûts » mais aussi la

prémonition d’une Europede l’art déjà inventée depuislongtemps et qui porte lamarque du Siècle des Lumières,Le Concert des Nations, le plusjeune des ensembles dirigés parJordi Savall, naît en 1989. Crééedurant la préparation du projetCanticum Beatae Virginede M. A. Charpentier, cetteformation répond à la nécessitéde disposer d’un orchestrejouant sur instrumentsd’époque, capable d’interpréterle répertoire orchestralet symphonique, du baroqueau romantisme (1600-1850).Le Concert des Nations estle premier orchestre qui offreces caractéristiques, composéde musiciens majoritairementoriginaires de pays latins(espagnols, français, hispano-américains, italiens, portugais,etc., sans exclusion bien sûrdes autres nationalités).Tous ces musiciens sontdes spécialistes remarquéscomme les meilleurs pourleur interprétation sur leursinstruments respectifs. Duranttoutes ces années, l’impact desenregistrements et des concertsréalisés dans les principalesvilles et festivals de musiqueautour du monde a imposéLe Concert des Nations commel’un des meilleurs orchestresactuels. Avec des instrumentsoriginaux, cet ensemble estcapable d’aborder un répertoireéclectique et varié allant despremières musiques pourorchestre (l’orchestre de LouisXIII, 1600-1650) jusqu’auxchefs-d’œuvre du romantisme,en passant par les auteursessentiels du baroque et duclassique. Dès ses premiersenregistrements, la volontédu Concert des Nations de

DO

MA

INE

PRIV

É JO

RD

I S

AV

AL

L4

0

enregistrements suivants :Pulcinella Vendicato de Paisiello,Statira de Francesco Cavalli,Coralità e Devotione de FrancescoProvenzale, pour Naïve, et,pour Eloquentia, le Stabat Materde Pergolèse sous la directiond’Antonio Florio. En 2005,elle a chanté au Festivalde Beaune le rôle-titre deLa Partenope de Haendel et,au Festival de Saint-Denis,la Messa per l’Incoronazione diNapoleone de Paisiello puis,à Madrid et à Montpellier,La festa Cinese de NicolaConforto avec Fabio Biondi.Parmi ses projets, citons Bajazetde Vivaldi avec Fabio Biondiau Japon et au Festivalde Montpellier-Radio France,La Vergine dei dolori de Scarlattiavec Rinaldo Alessandriniau Théâtre de la Monnaieà Bruxelles, un récital avecOttavio Dantone et l’AccademiaBizantina à Milan, La BetuliaLiberata de Mozart avec AntonioFlorio et la Cappella de’Turchiniau Festival de Beaune, La Didonede Cavalli avec Fabio Biondià la Fenice de Venise, Dorinadans Le Nozze di Dorinaau Festival de Potsdam, Zerlinadans Don Giovanni sous ladirection de Lorin Maazelà l’Opéra de Valencia, etc.

Gloria BanditelliNée à Assisi, Gloria Banditellia obtenu ses diplômes de chantau Conservatoire de Pérouse.En 1979, elle est lauréatedu Concours du ThéâtreExpérimental de Spolète.Elle fait ses débuts dansles rôles-titres de Cenerentolade Rossini et Didon et Énéede Purcell. Elle s’est ensuiteproduite dans la plupartdes théâtres italiens commeLa Scala (Les Noces de Figaro,

Oberon, Sonnambula, Les Contesdu Tsar Saltan, Otello, L’Occasionefa il ladro, Il Turco in Italia,La Pietra del paragone,Manon, Cenerentola), La Fenice(Lucrezia Borgia, Le Portrait deManon, Orfeo), Teatro Comunaledi Bologna (Linda de Chamounix,Mosé, La Molinara) TeatroMassimo di Palermo(Il Matrimonio segreto).Son activité de concertistel’a amenée à se produiredans de nombreux festivals etassociations musicales en Italiecomme à l’étranger : AcadémieSainte Cécile de Rome,Accademia Chigiana de Sienne,Festival Rossini de Pesaro,Biennale de Musique de Venise,Festival d’Édimbourg, festivalsde Salzbourg, Monte-Carlo,Aix-en-Provence, Montreux…Elle s’est spécialisée dans l’artbaroque et en cette qualitéa chanté dans le cadre demanifestations et concerts pourl’Opéra de Paris, le Théâtredu Châtelet, le Concertgebouwd’Amsterdam, les Musikvereinet Konzerthaus de Vienne, l’AlteOper de Francfort, la NouvellePhilharmonie de Cologne,les théâtres d’Innsbruck,Nancy, Bordeaux, Montpellier,Berkeley, Houston, Madrid, etc.Elle a enregistré pour denombreuses radios (RAI, RadioFrance, BBC, WDR, ORF), etchez Harmonia Mundi, EMI,DECCA, Denon, Columbia,Opus 111, Hungaroton, Astrée,Nuova Era, Bongiovanni,Fonit Cetra, K617, Nightingale,Ricordi, Naxos, Tactus et Arts.

Giuseppe MalettoL’intense activité de chanteur deGiuseppe Maletto l’amène à seconsacrer plus particulièrementà la musique polyphoniqueet à la musique de Claudio

Monteverdi. Il a collaboré,entre autres, avec des ensemblestels que La Venexiana,La Petite Bande, l’EnsembleGilles Binchois, le ConcertoItaliano, Mala Punica,et a participé avec eux àde nombreuses tournées enEurope, aux États-Unis, enIsraël, au Japon et en Argentine.Il a enregistré plus de quaranteCD, dont certains ont reçu desprix importants commele Deutscher Schallplattenpreis,le Prix Cecilia, le Diapason d’orde l’année, le Prix FondazioneCini de Venise et le GrammophonAward. Il se consacre égalementà la direction d’ensemblesvocaux : il a fondé en 1995Cantica Symphonia, structureavec laquelle il a donné denombreux concerts en Italie,en France, en Hollande, en Suisse,en Slovénie et en Estonie : messeIn illo tempore et Vespro dellaBeata Vergine de Monteverdi,Jephte de Carissimi, Odi etAnthem de Purcell, cantatesBWV 4 et 182 de Bach…Giuseppe Maletto a enseignéà l’École de Haut PerfectionnementMusical de Saluzzo, au CoursInternational de MusiqueAncienne de Polizzi Generosa,et il a tenu un séminaire surl’interprétation de Monteverdiau Conservatoire deNovossibirsk (Russie).

Furio ZanasiDepuis le tout début de sacarrière comme baryton, FurioZanasi s’est passionné pour lamusique ancienne, un amplerépertoire qui va du madrigal àl’opéra en passant par la cantateet l’oratorio. Il a collaboré avecdifférents ensembles reconnusinternationalement tels queHespèrion XXI, La Cappellade’ Turchini, Daedalus, Elyma…

Page 22: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

BIO

GR

AP

HIE

S

43

du patrimoine hispanique –technique vocale et polyphonie –mais aussi du patrimoineeuropéen d’avant 1800. Cetteformation se caractérise par savision interprétative de la voixprenant en compte tant la qualitédu son dans son adéquationau style de l’époque que ladéclamation et la projectionexpressive du texte poétique,toujours au service de laprofonde dimension spirituelleet artistique de chaque œuvre.Sous la direction de JordiSavall, La Capella Reial deCatalunya développe uneintense activité de concerts etd’enregistrements et participedès sa fondation aux principauxfestivals de musique du mondeentier. Son répertoire et sesprincipaux enregistrements,publiés en 25 CD, vont desCantigas de Alfonso X el Sabio etEl Llibre Vermell de Montserratau Requiem de Mozart, enpassant par les Cancioneros delSiglo de Oro et les grandsmaîtres de la Renaissance et duBaroque comme Mateu Flecha,Cristóbal de Morales, FranciscoGuerrero, Tomás Luis deVictoria, Joan Cererols, ClaudioMonteverdi, H. I. von Biber et,plus récemment, NarcísCasanovas, El Misteri d’Elx etIsabel I-Reina de Castilla. Il fautsouligner sa participation à labande originale du film JeanneLa Pucelle (1993) de JacquesRivette sur la vie de Jeanned’Arc et aux opéras Una cosarara de Vicente Martín ySoler et l’Orfeo de ClaudioMonteverdi, représentés dansle Gran Teatre del Liceu deBarcelone (en 1991 et 1993).Ce dernier a également étéreprésenté au Teatro Real deMadrid (2000), au Wiener

Konzerthaus (2001), au TeatroReggio di Torino (2002) puis denouveau dans le Liceu deBarcelone reconstruit (en 2001),et enfin enregistré en DVD(BBC-Opus Arte). Depuis 1990,La Capella Reial de Catalunyareçoit le soutien de laGeneralitat de Catalunya.

Montserrat FiguerasMontserrat Figueras est l’unedes références essentielles et laprincipale interprète d’un vasterépertoire vocal des époquesmédiévale, renaissante etbaroque. Née à Barcelone dansune famille de mélomanes,elle collabore dès son plus jeuneâge avec Enric Gispert et ArsMusicae. Elle étudie le chantavec Jordi Albareda et suitdes cours d’interprétationdramatique. Depuis 1966, elleétudie les anciennes techniquesde chant, des troubadoursau baroque, développantainsi un concept très personnelnourri directement aux sourcesoriginelles, historiques ettraditionnelles, en marge desinfluences post-romantiques.À partir de 1967, une unionartistique et humaine s’établitavec Jordi Savall, toutparticulièrement fructueusedans différentes activitéspédagogiques, de rechercheet de création. De cettecollaboration va naîtreune empreinte mutuelle etréciproque, particulièrementévidente dans le développementd’un style d’interprétationnovateur. En réussissant àcombiner une parfaite fidélitéaux sources historiques et uneextraordinaire capacité créativeet expressive, MontserratFigueras et Jordi Savall ontmarqué l’évolution de tout

le mouvement de la musiquehistorique. En 1968, MontserratFigueras termine à Bâle (Suisse)ses études avec Kurt Widmer,Andrea Von Rahm et ThomasBinkley à la Schola CantorumBasiliensis et à la Musikakademie.Dès les années soixante-dix,elle apparaît comme l’une desplus grandes, car dans cettegénération de musiciens, il étaitévident que la musique vocaled’avant 1800 avait besoin d’unenouvelle approche technique etstylistique dans son interprétation,où la beauté et l’émotion dela voix – expression humainepar excellence – récupèrentl’équilibre nécessaire entrele chant et la déclamation,donnant la priorité à laprojection poétique etspirituelle du texte. Entre 1974et 1989, Montserrat Figuerasparticipe à la fondation desensembles Hespèrion XX,La Capella Reial de Catalunyaet Le Concert des Nations.Elle aborde, avec eux et entant que soliste, la récupérationd’un patrimoine exceptionnelet éclectique. Grâce à unemerveilleuse interprétation,Jordi Savall et MontserratFigueras mettent à l’ordre dujour des œuvres injustementoubliées comme le très ancienChant de la Sibylle, les plusrécentes Lux Feminae, NinnaNanna, Misteri d’Elx et Isabel I,sans oublier les légendairesTrobayritz, Llibre Vermell deMontserrat, Romances Sefardíes,Cancioneros del Siglo de Oro,Tonos Humanos del BarrocoHispánico, ainsi que desmonographies dédiées à Milán,Mudarra, Narváez, Guerrero,Victoria, Marín, Merula,Monteverdi, Frescobaldi,Caccini, Charpentier, Mozart

DO

MA

INE

PRIV

É JO

RD

I S

AV

AL

L4

2

faire connaître un répertoirehistorique et de grande qualitéà partir d’interprétations à lafois rigoureuses et vivifiantesest bien évidente : Charpentier,J. S. Bach, Haydn, Mozart,Haendel, Marais, Arriaga,Beethoven, Purcell, Dumanoir.Parmi les dernières productionsse trouvent des œuvres de Lully,Biber, J. S. Bach et Vivaldiéditées par Alia Vox, le labelexclusif de Jordi Savall, quia reçu de nombreusesdistinctions. Le Concert desNations a débuté en 1992avec l’opéra Una Cosa Rara deMartín y Soler, puis avec l’Orfeode Monteverdi, interprétépour la première fois en 1993 etreprésenté de nouveau en 1999,2001 et 2002 au Gran Teatre delLiceu de Barcelone, au TeatroReal de Madrid ainsi qu’àBeaune, Vienne et Metz.En 1995, un autre opéra deMartín y Soler, Il Burbero diBuon Cuore, a été représenté àMontpellier et, en 2000, Celosaun del Ayre matan de JuanHidalgo et Calderón de la Barcafut présenté en version deconcert à Barcelone et à Vienne.Les dernières productionsd’opéra ont été Farnace de Vivaldi,interprété pour la premièrefois au Teatro de la Zarzuela deMadrid (2001), puis à Bordeaux,et édité en CD, et de nouveauOrfeo de Monteverdi enregistréen DVD par BBC/Opus Arte(2002).

Manfredo KraemerNé en 1960 à Buenos Aires enArgentine En 1984, ManfredoKraemer étudie le violon avecFranz-Joseph Maier à l’Écolesupérieure de musique deCologne et la musique dechambre avec le Quatuor

Amadeus. En 1985, il fonde avecd’autres musiciens l’OrchestreConcerto Köln. En 1986, il estmembre de l’ensemble MusicaAntiqua de Cologne, avec qui ilfait un grand nombre de disquessous le label DeutscheGrammophon.. Il participe àde nombreux enregistrementset est invité régulièrement àtravers toute l’Europe, l’Asie,l’Amérique et l’Océanie parles ensembles baroques les pluscélèbres tels que : Les ArtsFlorissants, Les Musiciens duLouvre, Cantus Cölln, AnimaEterna, le Concert des Nations,Hespèrion XXI dirigés par JordiSavall... Il a été aussi dirigépar les plus grands maîtres :William Christie, M. Minkovski,J.V. Immerseel, F. Brüggen,R. Jacobs, G. Garrido entreautres. Membre de l’ensembleMusica ad Rhenum, il travaillerégulièrement avec desorchestres et ensembles diverstels que Les Cyclopes, CapriccioStravagante, Musica Ad Rhenum.Il obtient de nombreusesrécompenses (Diapason d’or,10 de Répertoire et le GrandPrix de l’Académie du disque)avec son ensemble The RareFruits Council pour diversenregistrements dontHarmonia-Artificioso-Ariosaand Sonatae tam Aris quamAulis servientes par H.I.F. Biber.Ces derniers enregistrementsincluent une première mondialeavec Speelstukken du violonistevirtuose et compositeur DavidPetersen, et plus récemmentencore Triosonatas de J.-S. Bach.En tant qu’enseignant, il estactuellement très demandépour des leçons régulières etdes master-classes. Il a enseignéà la Longwy Schoof of Music àCambridge (Mass.,) ainsi qu’à

Amherst (Etats Unis),Vancouver (Canada), Espagne,Allemagne, Corée, et AmériqueLatine. Premier violon duConcert des Nations, ManfredoKraemer est aujourd’huiconsidéré par la presse commel’un des violonistes baroquesactuels des plus intéressants.

Michael BehringerVoir page 38

Mardi 30 mai - 20h

Jordi SavallVoir page 36

La Capella Reial de CatalunyaConvaincus de l’influencedéterminante que les racines etles traditions culturelles d’unpays exercent toujours dansl’expression de son langagemusical, Montserrat Figueras etJordi Savall ont fondé, en 1987,La Capella Reial. C’est l’un despremiers ensembles vocauxdédiés à l’interprétation desmusiques du Siècle d’Or sur descritères historiques qui soientexclusivement composés de voixhispaniques et latines. Cettenouvelle Capella Reial, appeléedepuis 1990 La Capella Reial deCatalunya, est née sur le modèledes célèbres chapelles royalespour lesquelles les grands chefs-d’œuvre des musiques sacréeset profanes de la Péninsuleibérique furent créés. Elle estle fruit de plus de 13 annéesde travail de recherche surl’interprétation dans le cadrede la musique ancienne. AvecHespèrion XXI – fondé en 1973 –,La Capella Reial a pour principalobjectif d’approfondir et d’élargirles champs de la recherche surles caractéristiques spécifiques

Page 23: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

BIO

GR

AP

HIE

S

45

(Rinaldo de Haendel, Beauneet Paris, 1997, directionC. Rousset), Tolomeo (Tolomeode Haendel, Belgique et Hollande,1998 et 2000, directionP. Dombrecht), Amore (Il Ballodelle Ingrate de Monteverdi,Fribourg, 1998), Un Pastore(Orfeo de Monteverdi, Lausanne,1999, direction V. Carrot),Trasimede (Admeto de Haendel,Halle, 1999, direction C. Rousset),Lui (Un songe d’amour,rassemblant divers compositeursfrançais du XVIIe siècle, Tokyo,1999), Amore (L’Aurora ingannatade Giacobbi, Bologne, 2000,direction R. Festa), Tolomeo(Giulio Cesare de Haendel,Amsterdam, 2001, direction M.Minkowski). Il a également crééen 1987 un ensemble de jazzvocal : Indigo. Trois disques ontété enregistrés et l’ensemble aété nominé dans la catégorierévélation de l’année auxVictoires de la musique 1995.Après avoir quitté cet ensemble,Harmonia Mundi l’a invité aparticiper au projet piscicolo-discographique Les Trois Contre-ténors, aux côtés d’AndreasScholl et Dominique Visse.

Lluís Vilamajó Né à Barcelone, Lluís Vilamajócommence ses études musicalesà la Escolonia de Montserrat etles poursuit au ConservatoireSupérieur de musique deBarcelone. Il a étudié le chantavec Margarita Sabartés ettravaille actuellement avecCarmen Martinez. Il estégalement membre de laCapella Reial de Catalunya,Hespèrion XXI, et chante pourAl Ayre español (dir. LopezBanzo). Il collabore avec desformations telles que l’ensembleLa Romanesca (dir. J. M.

Moreno) et Les Sacqueboutiersde Toulouse, avec lesquels ilréalise des enregistrements etdes concerts en Europe, auxÉtats-Unis, au Mexique et enIsraël. En tant que soliste, il ainterprété Les Vêpres deMonteverdi, le Magnificat de J.S. Bach, le Requiem de W. A.Mozart, la Messe de Gloria dePuccini, La Création de Haydn,Le Messie de Haendel, la Passionselon saint Mathieu et la Passionselon saint Jean de J. S. Bach,L’Enfant prodigue de C. Debussy,la Messe en si mineur de J. S.Bach, etc. Il a été dirigé parS. Brotons, Pierre Cao, JordiCasas, Juan José Mena, A. RosMarbà, Andrew Parrot, JordiSavall, M. Valdivieso, LaszloHeltay, R. Alessandrini,E. Ericson, Attilio Cremonesi.Il a par ailleurs réalisé plusieursenregistrements pour Astrée-Naïve, Alia Vox, Fonti Musicali,Sony Classical, HarmoniaMundi, Accord, Discant, Cantus.

Francesc GarrigosaNé à Barcelone, FrancescGarrigosa commence saformation musicale à l’âgede 6 ans, puis intègre, à 10 ans,le Chœur de La Escolania deMontserrat dirigé par IreneuSegarra. Plus tard, il étudie lechant auprès de Xavier Torrà àBarcelone et à la GuildhallSchool of Music and Drama deLondres avec Rudolph Piernay.Depuis ses débuts au GranTeatre del Liceu en 1991, il s’estproduit au Teatro Nacional, auPalau de la Música Catalana, auConcertgebouw d’Amsterdam,au Konzerthaus de Vienne, auRoyal Festival Hall à Londres,au Carnegie Hall de New York,au Teatro Colón de BuenosAires et à l’Opera House de

Sydney. Il s’est produit enconcert avec de nombreusesformations : Orquesta Nacionalde España, Orquesta Sinfónicade Tenerife, Orquesta Sinfónicade Galicia, Orquesta deCadaquès, Israel ChamberOrchestra, Royal PhilarmonicOrchestra, Scottish ChamberOrchestra, Orfeón Donostiarraet Royal Chorus Society. Il ainterprété les rôles de Tamino,Arbace, Basile et Sellem. Il achanté dans de nombreuxoratorios : Le Messie de Haendel,La Création et Les Saisons deHaydn, Elias et Lobgesang deMendelssohn, la Messe en simineur, l’Oratorio de Noël et despassions de J. S. Bach. On l’aégalement entendu dansPulcinella et Les Noces deStravinski ainsi que dans leStabat Mater de Dvorák. Il a étédirigé par des chefs prestigieux :Brüggen, Christie, Dutoit,Frübeck de Burgos, Hogwood,King, López-Cobos, Maag,Marriner, Mas, Pons, Ros Marbàet Jordi Savall.

Furio ZanasiVoir page 40

Daniele CarnovichVoir page 41

Hespèrion XXIVoir page 37

Xavier Díaz-LatorreVoir page 38

Andrew Lawrence-KingVoir page 38

Michael BehringerVoir page 38

Pedro EstevanVoir page 39

DO

MA

INE

PRIV

É JO

RD

I S

AV

AL

L4

4

(Requiem), Sor et également lesopéras de Monteverdi (Orfeo) etMartín y Soler (Il Burbero diBuon Cuore et Una cosa rara).Montserrat Figueras se produitrégulièrement dans lesprincipaux festivals d’Europe,d’Amérique ou d’Orient. Parmiles plus de 60 CD qu’elle aenregistrés, nombreux sont ceuxqui ont reçu de prestigieusesdistinctions – Grand Prix del’Académie du Disque Français,Edison Klasik, Grand Prix dela Nouvelle Académie duDisque et Grand Prix del’Académie Charles-Cros. Ellea été nominée aux GrammyAwards (2001 et 2002) et ellea reçu en 2003 le titre d’Officierdans l’ordre des Arts et desLettres de l’État français.

Adriana FernándezNée à Buenos Aires, AdrianaFernández se consacre dès sonplus jeune âge au chant commesoliste du chœur d’enfants duThéâtre Colón, où elle estdirigée entre autres par PeterMaag : Songe d’une nuit d’été deMendelssohn, Vêpres solennellesd’un confesseur de Mozart et lerôle de l’enfant dans l’opéraL’Enfant et les sortilèges de Ravel.Après avoir obtenu son diplômede chant au Conservatoirede musique de la même ville,elle travaille avec Ernst Haefliger,Philippe Huttenlocher, AldoBaldin, Heather Harper etHelmuth Rilling dans le cadrede l’Académie InternationaleBach à Buenos Aires. Au coursde sa formation, parachevée àGenève auprès d’Eric Tappy,elle obtient le Premier Prix devirtuosité du Conservatoire deGenève. Adriana Fernandez estengagée par Michel Corboz, quilui confie les plus grandes pages

du répertoire : Passion selon saintMathieu, Passion selon saint Jean,Magnificat, Oratorio de Noël,Messe en si mineur et quelquescantates de Bach ; Le Messieet la Passion selon saint Jean deHaendel, le Psaume 42 deMendelssohn, le Stabat Materde Poulenc. Elle se produit avecl’ensemble Vocal de Lausanne,au Japon, aux Pays-Bas,en Espagne, en Israël et enFrance. Elle travaille la mélodiefrançaise, le lied et l’opéra avecBarbara Hendricks, NicolaïGedda et Roger Vignoles dansle cadre de la première Académiede Verbier en juillet 1994. Ellefait partie de l’ensemble Elyma,participe à de nombreusesproductions et à l’enregistrementde la série « Les chemins duBaroque », dédiée au répertoirebaroque latino-américain. Ellechante également Les Vêpresde saint Jean Baptiste de Cerutiet Le Phénix du Mexique de SorJuana Ines de la Cruz, et graveLa Daphne de Gagliano, l’Orfeo,Il Ritorno d’Ulisse in Patria,Il Vespro della Beata Vergine,L’Incoronazione di Poppea deMonteverdi. Elle a participé àplusieurs productions du GrandThéâtre de Genève : Louise deCharpentier, Le Nozze di Figaro,La Damnation de Faust de Berlioz… et a collaboré entre autresavec l’Orchestre de la SuisseRomande, l’Orchestre dechambre de Genève, l’Orchestrede chambre de Lausanne,l’Orchestre du Festival deVerbier, sous la direction deArmin Jordan, John Nelson,Kurt Masur.

Pascal BertinPascal Bertin commencele chant dès l’âge de 11 ansau sein du Chœur d’enfants

de Paris (direction Roger deMagnee), maîtrise avec laquelleil se produira comme solistedans le monde entier et sousla direction de chefs prestigieux(Ozawa, Mehta, Solti). En 1988,il obtient le Premier Prixd’interprétation de musiquevocale baroque au Conservatoirede Paris (CNSMDP) dans laclasse de William Christie.Sa carrière se partage depuisentre différents ensemblesde polyphonie médiévale ourenaissance (Huelgas, MalaPunica, Daedalus, Unicorn,Clément Janequin, A Sei Voci,Gilles Binchois) et l’oratorio oul’opéra baroque, qu’il pratiqueentre autres avec Jordi Savall,Christophe Rousset, PhilippeHerreweghe, Marc Minkowski,John Eliot Gardiner, SigiswaldKuijken, Jean Tubery, KonradJunghänel, Michel Corboz,Thomas Engelbrock, PaulDombrecht, Martin Gester, JeanMaillet, Eduardo Lopez Banzo,Hervé Niquet, Pierre Cao, leConcerto Köln, le FreiburgerBarock Orchester… Depuis1996, il fait partie avec MoniqueZanetti, Yasunori Imamuraet Guido Ballestracci, del’ensemble Fons Musicae dontles premiers enregistrements(airs de cour de Lambert puiscantates de Bononcini) ontété salués par la critiqueinternationale. À la scène,Pascal Bertin a interprété lesrôles de Clovis (La Conversionde Clovis de Caldara, Pariset Soisson, 1995, directionM. Gester), Mercure (Le BalletComique de la Reyne deBeaujoyeulx, Ambronayet Genève, 1997, directionG. Garrido), Oronte (Riccardoprimo de Haendel, Beaune, 1996,direction C. Rousset), Eustazio

Page 24: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

BIO

GR

AP

HIE

S

47

et guitare dans des disquesconsacrés à la musique deJ. S. Bach, Gaspar Sanz etl’école française des luthistesdu XVIIe siècle. Il s’établit ainsicomme l’un des luthistesactuels de référence. Sa curiositél’amène à collaborer avec desinterprètes issus de multiplestraditions musicales : baroque,jazz, flamenco, musiquepopulaire de différentesorigines, musique arabeet orientale et musiquecontemporaine.

Samedi 3 juin - 20h

Jordi SavallVoir page 36

Montserrat FiguerasVoir page 43

Ustad MahwashElle chante pour la premièrefois à la radio en 1968. Elleobtint rapidement un grandsuccès auprès du public. À l’âgede 20 ans elle est devenue élèvede Ustad Sarahang, un des plusgrands chanteurs de musiqueclassique de l’Afghanistan.C’est la première femme enAfghanistan à obtenir le titrehonorifique de « Ustad », en1977. En 1970 elle est sacrée« artiste de l’année » dans sonpays. Elle a chanté lescompositions des plus grandscompositeurs, tels que UstadSarahang, Afizoula Khyâl,Ustad Hachem, Fazel Ahmad,Naina Waz et Chawali Wali.Artiste à la réputationinternationale, Mahwashpossède un répertoire immense,tant classique que populaire,dont plus de 500 chansons ontété enregistrées par la radio etla télévision afghanes.

Mahwash& Ensemble Radio KaboulLe nouveau répértoire deMahwash & Ensemble RadioKaboul est intitulé « GhazalAfghan ». Le répertoireGhazal est composé de chantsclassiques et de chantspopulaires. Le Ghazal està la fois vocal et instrumental.Le vocaliste récite des vers depoètes célèbres tels que Hafez,Maulana Rumi, Bedil, Sahebet autres. Il est égalementfondamentalement romantiqueet l’amour (ishq) dans toutes sesdéclinaisons constitue le sujetprincipal des poèmes. La beautéde ces poèmes réside ainsi dansl’ambiguïté de ces vers : le poètelaisse l’auditoire interpréterle sens du poème selon l’étatpropre de son cœur (hal).En écoutant les vers, l’auditoireest donc touché par l’amourdivin ou l’amour profane. Dansla musique populaire afghane,l’émotion et l’extase spirituellese manifestent à travers la danseet le chant. Les poèmesdéclamés ne sont pas aussisophistiqués et subtiles quedans la forme classique duGhazal, mais le thème principalest aussi l’amour. Bien que lelangage de ces poèmes soit plussimple et naïf, ils véhiculentégalement l’émotion mystique.Les rythmes puissants aussibien que le langage authentiquechanté par des voix « brutes »produisent un effet considérablesur l’auditoire. Afin dedévelopper ce nouveauspectacle, Mahwash et sesmusiciens, qui viennent de paysdifférents, se sont retrouvés àParis pour une semaine decréation. Parmi ces musiciens,certains sont Afghans, ayant collaboré avec Mahwash dansles années soixante au sein de

la radio Kaboul tels que KhalilRagheb et Daud Khan Sadozai.D’autres, comme Henri Tournieret Prabhu Edouard, français,ont été invités par Mahwash etl’accompagnent depuis 2002.

Daud Khan Daud Khan est né à Kaboulen 1955. Il étudie le rubab avecUstad Muhammad Umar, quiétait à cette époque le pluscélèbre maître interprète de lamusique classique et populaireafghane. La connaissance et lapratique du rubab est devenuerare. Seulement quelquesartistes font vivre la traditionmusicale classique du rubab,qui était représentée par UstadMuhammad Umar à Kaboul.Daud Khan tente de préserverce tradition reçue de son maître.Il a également étudié le sarod,instrument qui appartient à lamusique classique hindoustaniauprès du maître Ustad AmjadAli Khan en Inde. Daoud Khanse produit fréquemment enEurope, en duo ou bien pouraccompagné des chanteurscomme ici Ustad Mahwash.Il est à la tête de l’Académiede musique indienne à Cologne(Allemagne) fondée par UstadAmjad Khan.

Ghulam Nejrawi Après avoir étudié le tambourzerbaghali avec son père, UstadMalang, il étudie à l’Universitémusicale de Kaboul, avantd’être engagé à la Radio. Il a fuil’Afghanistan pour Strasbourg,il y a quelques années, avecson père, grand maître despercussions, qui est décédé,peu de temps après son arrivéeen France.

DO

MA

INE

PRIV

É JO

RD

I S

AV

AL

L4

6

Mercredi 31 mai - 20h

Jordi SavallVoir page 36

Pierre HantaïPierre Hantaï est né à Paris en1964. Vers 11 ans, il commencel’apprentissage de la musiqueet prend peu après sespremières leçons de clavecinavec Arthus Haas, décidantalors de se consacrer pleinementà cet instrument. Très tôt,il donne ses premiers récitals,remporte plusieurs prixinternationaux et fonde unensemble de chambre avec sesfrères, Marc et Jérôme Hantaï.Il étudie ensuite durant deuxannées à Amsterdam auprèsde Gustav Leonhardt, sous ladirection duquel il se produit.Membre et soliste de La PetiteBande, il est invité pourdes concerts d’orchestreou de musique de chambrepar Philippe Herreweghe,Jordi Savall ou SigiswaldKuijken. Pierre Hantaï consacredésormais la majeure partiede ses activités à son intensecarrière de soliste. Il joue dansles plus grands festivals etles plus prestigieuses sallestant en Europe qu’aux États-Uniset au Japon. En 1985, il fondepar ailleurs un petit ensembleorchestral qu’il dirige du clavecin,Le Concert Français. Au seinde son importante discographie,mentionnons les enregistrementsunanimement salués par lacritique des Variations Goldberg(Opus 111), des Concertos BWV1052, 1054, 1044 (Naïve),des Toccatas BWV 910, 911, 912et de la Fantaisie chromatique(Virgin-Veritas) de JohannSebastian Bach, des Piècespour clavier de John Bull

(Naïve), de celles de GilesFarnaby (Musidisc-Accord),ainsi que des Partite e Toccatede Girolamo Frescobaldi (Naïve),des Concertos op. 107 de Mozart(Opus 111) ou encore dessonates de Domenico Scarlatti(Naïve). Son premier disquechez Ambroisie/Mirare consacréune nouvelle fois aux sonates deDomenico Scarlatti a reçu unaccueil enthousiaste de la pressespécialisée, lui valant enparticulier les ffff de Télérama.Fin décembre 2002, le premierlivre du Clavier bien tempéré deJohann Sebastian Bach, pour lemême label, a lui aussi étélargement salué à sa parution.

Rolf LislevandNé en 1961 à Oslo, RolfLislevand étudie la guitareclassique à l’Académie deMusique de l’État de Norvège.Parallèlement à sa formationclassique, il se produit en studioet dans de nombreux clubs à laguitare électrique, uneexpérience précieuse del’improvisation qui plus tardmarquera son approche de lamusique ancienne. Il entreensuite à la Schola CantorumBasiliensis où il poursuit sesétudes auprès de HopkinsonSmith et d’Eugène Domboisavant d’être invité par JordiSavall à l’accompagner au seinde ses diverses formations :Hespèrion XXI, La CapellaReial de Catalunya et LeConcert des Nations. Avec lechef espagnol, il acquiert uneparfaite connaissance de lamusique française pour violede gambe du XVIIe siècle ;Montserrat Figueras lui ferapour sa part découvrir lamusique vocale espagnole desXVIe et XVIIe siècles. En 1987,

Rolf Lislevand s’établit àVérone (Italie), où il essaie dereconstituer une manièreauthentique de jouer la musiqueitalienne de la première moitiédu seicento. Il forme l’EnsembleKapsberger et est nommé, en1993, professeur à la StaatlicheHochschule für Musik deTrossingen en Allemagne.Son premier disque, paru en1994 et consacré à la musiquede Hieronymus Kapsberger, estsalué par la critique. Avec lesalbums qui suivent, Encuentro,Codex et Alfabeto, Rolf Lislevandpoursuit l’idée d’une interprétationbasée sur un équilibresubtil entre la recherchemusicologique la plus actualiséeet l’inspiration et la créativitéd’un musicien formé dansla culture musicale européennedu XXIe siècle. Dans ses effortspour rester le plus fidèlepossible au style supposéauthentique de l’époque,il se rend compte que plusieurséléments essentiels àl’interprétation de la musiquedu XVIIe et du XVIIIe ne sontpas fournis par les sourcesactuellement disponibles.Il en conclue que l’absenced’information doit mener nonà la frustration, mais àl’inspiration. Avec l’ensembleKapsberger, Rolf Lislevandpropose une nouvelle approchede la musique instrumentaledu XVIIe siècle. Soninterprétation des œuvres deKapsberger, Santiago de Murcia,Gaspar Sanz et de compositeursmoins diffusés aujourd’hui adonné une nouvelle impulsionà toute une générationd’instrumentistes. Parallèlementà son travail en ensemble, RolfLislevand développe sa visiondu répertoire solo pour luth

Page 25: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

Driss El Maloumi« Au temps de sa splendeur,la théorie musicale était uneaffaire de philosophes, espècequi méprise généralement, àjuste titre, les frontière », notel’écrivain espagnol Rodrigode Zayas. Effectivement,l’Andalousie fut le centred’un bouillonnement culturelméditerranéen, ou juifs,chrétiens et musulmans vivaientdans une tolérance exemplaire.La musique et les musiciensde cette terre se riant desappartenances ethniques oureligieuses, n’hésitaient pas àpuiser dans le patrimoine duvoisin immédiat ou lointain.La civilisation arabo andalouse,héritière de ces vieillestraditions orales de tout temps,plaça la musique en tête des artssuprêmes lui assignant un effetmagique désigné sous le terme« Tarab ». Le luth orient: leOud, ancêtre de tous les luths etde la guitare allait détenir dansla civilisation arabo musulmanetout au cours du haut et bas-moyen âge un prestige inégalé.Avec les califes de Bagdad, cetinstrument connaît son apogée.Il crée des structures conçuespar des savants ( Kindi, Farabi,Ibn Sina, Safiy Al-Din) etillustre les modulation etmélodies improvisées (ZalzalIbrahim, Ishaq Mawsilli). C’estpar le jeu raffiné des Oudistescomme Cherif Muheddine,Jamil Bachir, Salman Chukur,Mounir Bachir, que les publicsont découvert le répertoire decet instrument et l’émoi duTarab. Driss El Maloumi, undes plus doué joueur de l’Oudde sa génération, invité deprestige de plusieurs festivals auMaroc et en Europe, s’est affinéen contact des grands maîtres.Il arrive à assimiler le style dejeu des luths : tribal, berbère,oriental et occidental, en

dépassant le cliché ethnique etacadémique. Driss El Maloumi,dans ses interprétationsenvahies d’une intensenostalgie, rêve sur une longuecomplainte élégiaque sanschercher à la fragmenteren strophes. Envahi parson inspiration, il la pared’ornements sans narcissismescénique. Loin de s’exhiber, cedompteur dominateur du luth,du mode et du modèle, ilillustre spontanément le Oudet le Maquam avec élégance etsincérité. Son jeu qui nous bercesur une rêverie musicaleuniverselle qui n’est tributaired’aucun style sectaire, le plectrenous guide de l’exposition d’unMaquam à une ornementationde taqusim, des flux mélodiquesintarissable aux silencesprofondes. Driss El Maloumi,ce promeneur solitaire de l’Oud,dans son monologue modal libèreavec volupté, une sensibilitéprofonde et féconde d’oùsurgissent une nouvelle nuanceet un nouveau langage nous livrantd’innombrables figures mélodiquesfignolées avec patience.

Ken ZuckermanKen Zuckerman est considérécomme l’un des plus grandsvirtuoses du sarod. Il a étudiéprès de 24 ans sous la directionrigoureuse d’Ustad Ali AkbarKhan et s’est produit à maintesreprises avec le maître Khanen Europe, en Inde et auxÉtats-Unis. Parallèlement à uneintense activité de concertiste,Ken Zuckerman dirige l’Écolede Musique Ali Akbar et estprofesseur à la Musik Akademiede Bâle (Suisse), où il donne descours tant de musique classiquede l’Inde du Nord que demusique médiévale.

Dimitris PsonisDimitris Psonis débute à Athènes,sa ville natale, ses étudesd’analyse musicale, harmonie,contrepoint, musique byzantineet instruments populaires grecs.Il les poursuit à Madrid, oùil obtient le titre supérieurde percussion et de pédagogiemusicale au ConservatorioSuperior de Música. Il suitdes études de pédagogie musicaleavec Mari Tominaga, de vibraphoneavec Gary Burton, de marimbaavec Robert Van Sice et PeterPrommel, et de musiquecontemporaine avec IannisXenakis. Il collabore avecle Coro Nacional de RTVE,avec les orchestres symphoniquesde Madrid, de la Comunidadde Madrid, de Valladolid,et avec l’ensemble de musiquecontemporaine Círculo. Il estmembre fondateur des ensemblesde percussion Krustá, Aula delConservatorio de Madrid,P’An-Ku et Trío de MarimbasAcroma. Il a collaboré avecle Teatro Clásico Nacional sousla direction d’Adolfo Marsillachdans les pièces de théâtreFuenteovejuna et La GranSultana ainsi qu’avec lacompagnie de théâtre DagollDagom dans El gran Mikado.Il a réalisé des enregistrementspour RNE et TVE et enregistréla bande sonore de divers films.Il collabore avec de nombreuxensembles de musiqueancienne : Hespèrion XXI,Le Concert des Nations, Sema,Speculum, Orchestre baroquede Limoges. Il donne des coursde percussion et de pédagogiedans différentes écolesde musique et conservatoires,ainsi que des conférencessur la musique orientale.Il a accompagné de nombreuxchanteurs et musiciens, parmilesquels Elefthería Arvanitaki,Maria del Mar Bonet, Eliseo

BIO

GR

AP

HIE

S

49

Prabhu EdouardDeux fois lauréat de la boursedu Gouvernement indien, il aétudié les tablas à Calcutta avecle Pandit Shankar Gosh, avantd’accompagner de grandsmaîtres comme le Pandit V. G.Jog, Ustad Sabri Khan, Smt.Purnima Sen ou le PanditGirdari Lal Maharaj.

Henri TournierAprès avoir étudié la flûtetraversière avec Roger Bourdinau Conservatoire de Versailles,et avec Fernand Caratgé àl’Ecole normale de musique deParis, Henri Tournier se produitcomme soliste et également ausein de plusieurs formations demusique classique, improviséeet contemporaine (EnsembleDenosjours, Nyssa, duo Hyksos(M.Gastaud), duo flûte etguitare avec M. Llerena,R.Gratien, Compagnie de dansecontemporaine P. Goss).L’improvisation est pour luiuneapproche fondamentale de lamusique. Tout d’abord, il étudiala musique sacrée de l’Inde duSud avec Sundar Rao et avecNageswara Rao. Puis, il s’esttourné vers la musique de l’Indedu Nord qu’il a découverte avecPatrick Moutal et avec PanditMalhar Kulkami. Depuis 1989,il est l’élève du maitre PanditHariprasad Chaurasia, dont ildevient l’assistant auConservatoire de Rotterdam.En participant à de nombreusescréations (Radio France, OpéraBastille), il réussit à intégrer laflûte bansuri au répertoirecontemporain. Il a participé entant que musicien et directeurartistique à la création duConcerto Adi Anant deHariprasad Chaurasia et P.Cueco (Theatre de la ville, Paris1999, Royal Festival Hall,London 2001). Il se produit àprésent avec : Ensemble

Millénarium (Musiqueancienne), Jordi Savall,Hesperion XXI, PrabhuEdouard, Sharmila Sharma,Pierrick Hardy et GuillaumeRoy, Maxime Goetz(Improvisations), RenaudGarcia-Fons (Ensemble demusique de chambre), LuzmilaCarpio (Le chant de la Terre etdes Etoiles). Il a égalementenregistré avec la grandechanteuse pakistanaise, AbidaParween.

Yair DalalNé en Israël en 1955, de parentsémigrés irakiens, Yair Dalal futentouré, dans son enfance, dessonorités des musiques juives etarabes traditionnelles orientaleset poursuivit également uneformation européenne de violonclassique. Par conséquent,ses compétences musicalesvarient de la musique classiqueeuropéenne, au jazz, rock,blues, jusqu’à la musique arabe,folklorique et classique.Ses origines, en tant que l’undes derniers représentants dela musique judéo-arabe d’Irak,lui ont permis de développerce mélange rare de traditionnelet de moderne, de judaïqueet d’arabe, d’oriental etd’occidental. Son immensetalent s’illustre dans ce mélangerare, combinant ces courantsgénéralement conflictuels. Dansla musique de Dalal et de Al Ol,ces styles musicaux souventdissonants résonnent en paix etcélèbrent les traditionsethniques dans lesquels ilsprennent racines. Yair Dalalenseigne, en tant que professeur,dans les institutionsacadémiques, et en tantqu’artiste, est engagé dans lapérennité de la tradition judéo-arabe qui s’est développéependant des milliers d’annéesdans les pays musulmans : ( le

Maquam irakien et la NoubbaAndalouse). Cette tradition futmalheureusement arrêtée deforce, à cause de la situationpolitique. Ses activitésmusicales et sociales l’ontamené vers plusieurs projets :Shalom- Salaam en 1994 et auconcert de gala du Prix Nobelde la Paix en Norvège, le projetAzazme, la conférenceméditerranéenne de la musique,la création de Middle EastSession et plusieurs autrescollaborations musicales, plusparticulièrement entre juifs etarabes. La coopération de YairDalal, avec des musiciensinternationaux de genresmusicaux variés, tels que :Le Maestro Zubin Mehta etl’Orchestre Philharmoniqued’Oslo, la Chorale de GliScapoli, le groupe Bel Canto(Norvege), l’Orchestre deChambre d’Israel, HesperionXXI - Jordi Savall & MonserratFigueras (Espagne), L.Shankar(India/USA), Rony Someck(Israel), Youssef Yacoub, ShemTov (Irak, Israel), MichelBismuth (France), Josi Arnheim- Orchestre PhilharmoniqueIsraélien, Ken Zuckerman(USA, Suisse), musiciens duRadjastan, Armand Amar(France), Le Maestro ShlomoMintz et Amnon Weinstein(Israel), Maurice El Medioni(Algérie/France), Hamza El Din(Egypte/USA) et d’autres.Yair Dalal se produit partoutdans le monde en artiste solisteet avec son ensemble, dans desfestivals de musique ; musiquesdu monde, folk, jazz et classique.Comme l’intemporalitéde la tradition et des rythmesdes compositions de Dalal,la musique est inéluctablementcoalescente, exprimantle partage des traditions,et celui de l’instrumentation,l’immensité du désert, le tempset l’espace et parle de paix.

DO

MA

INE

PRIV

É JO

RD

I S

AV

AL

L4

8

Page 26: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

Parra et Javier Paxariño.Ces dernières années, il s’estconsacré à l’étude et àl’interprétation de la musiqueclassique ottomane et de la musiquepopulaire de Grèce et de Turquie,ainsi qu’à ses instruments : santuret tar iraniens, saz et oud turcs,santuri et lauto grecs et tous lesinstruments à percussion de cetterégion (zarb, riq, bendir…) Il afondé l’ensemble Metamorfósiset, plus tard, Misrab, avec PedroEstevan et Ross Daly.

Hespèrion XXIVoir page 37

Pierre HamonPierre Hamon est reconnudepuis de nombreuses annéescomme un éminent joueur deflûte à bec, mais aussi commeun spécialiste de la musiquemédiévale. Son parcours n’estpas académique. D’abordautodidacte, il se perfectionneauprès de Walter Van Hauw àAmsterdam, tout en débutantune carrière professionnelle ausein des ensembles deGuillaume de Malhaut de Pariset Gilles Binchois. Il joue ou ajoué régulièrement avec desformations de réputationinternationale telles que LesArts Florissants Il SeminarioMusicale, A Sei Voci, EnsembleFitzwilliam»... Depuis quelquesannées, il est régulièrementinvité par Jordi Savall àcollaborer à Hespèrion XXIet au «Concert des Nations». En1989, il participe avec BrigitteLesne et Emmanuel Bonnardotà la Fondation de l’EnsembleAlla Francesca, avec lequelil a fait de nombreuxenregistrements (Opus 111et Virgin Classica) et donnédes concerts un peu partoutdans le monde. Il se produitrégulièrement en solo(programme Lucente Stella,

CD Opus 111) et en duoavec les percussionistesCarlo Rizzo ou Bruno Caillat.Depuis toujours curieux de« musique » – du médiéval aucontemporain, mais aussi desmusiques traditionnelles etextraeuropéennes – et friand derencontres, il a progressivementélargi le champ de sa techniquede souffleur au jeu des flûtesdoubles du Rajasthan, del’association flûte et tambouret de diverses cornemuses.Depuis 1997, il étudie la flûtetraversière bansuri et lamusique indienne auprèsdu grand maître HariprasadChaurasia. Professeur de flûteà bec au CNSMD de Lyon(Conservatoire NationalSupérieur de Musique et deDanse) il a été invité en 1999-2000 et 2000-2001 à enseignerla flûte médiévale à la ScholaCantorum Basiliensis.

Begoña OlavideReconnue internationalementcomme une pionnière de larécupération et l’interprétationdu psalterium, elle obtient letitre le plus élevé dansl’interprétation etl’enseignement de la flûte auConservatoire de Madrid. Puiselle suit des cours despécialisation en Hollande, enYougoslavie et en Espagne. Parailleurs elle s’initie au Marocaux techniques vocales, quanúnet de la théorie de la musiquearabe-andalouse et maghrébine.Elle a travaillé dans diversesproductions de théâtre,de cinéma et de documentairesainsi qu’à l’enregistrementde disques avec différentsensembles de spectaclesmusicaux. En tant que soliste,elle a collaboré avec l’OrchestreNational d’Espagne, The RoyalCollege of Music, OrchestreReina Sofía, Orchestre Baroque,

Orquesta Sinfónica Arbós, etOrchestre Ciudad de Granada,parmi d’autres. Elle a aussitravaillé avec divers ensemblesde musique ancienne : AtriumMusicae, SEMA, Pro MúsicaAntiqua de Madrid et CamerataIberia, pour citer les plussignificatifs. Elle a aussiparticipé à des groupes demusique contemporaine,ethnique ou de fusion, tels queBabia et Alquibla. Elle a fondéle groupe Cálamus qui à unecertaine époque a contribué àrapprocher du panoramaculturel espagnol la traditionarabe-andalouse oublié. Elle aréalisé des tournées à travers detoute l’Europe, dans le modeArabe, aux Etats-Unis, Canada,Amérique Latine, Japon etIsraël. Actuellement ellecollabore régulièrement avecJordi Savall au sein d’HespèrionXXI, et en collaboration avec leluthier Carlos Paniagua, fait desrecherches sur le psaltérion, sestechniques de construction etd’exécution à travers de diversespériodes de l’histoire et elledirige le groupe Múdejar qu’ellea fondé en 1994 spécialisé dansl’interprétation de la musiqueancienne espagnole.

Arianna SavallVoir page 36

Pedro EstevanVoir page 39

Dimanche 4 juin - 16h30

Jordi SavallVoir page 36

Le Concert des NationsVoir page 41

DO

MA

INE

PRIV

É JO

RD

I S

AV

AL

L5

0

Page 27: DU SAMEDI MAI AU DIMANCHE JUIN 2006€¦ · Rainer Maria Rilke/Ferran Savall Hora Grave Chanson traditionnelle catalane Els Segadors Giovanni Girolamo Kapsberger La (théorbe)Capona

MÉDIATHÈQUE

Venez réécouter ou revoir à la Médiathèque

les concerts que vous avez aimés.

Enrichissez votre écoute en suivant la partition

et en consultant les ouvrages en lien avec l’œuvre.

Découvrez les langages et les styles musicaux

à travers les repères musicologiques, les guides

d’écoute et les entretiens filmés, en ligne sur le

portail http://mediatheque.cite-musique.fr

SÉLECTION DE LA MÉDIATHÈQUE

DVD • Jordi Savall joue de la musique française et anglaise du

XVIIe siècle • Les Folies d’Espagne, interprétées par Jordi Savall

CD• Llibre vermell de Montserrat, direction Jordi Savall • Cantica

Beatae Virginis de Tomas Luis de Victoria • Pièces de viole du

cinquième livre de Marin Marais par Jordi Savall et Ton Koopman •

Pièces à deux et trois violes de Marin Marais par Jordi Savall et

Pierre Hantaï • Les Nations de François Couperin• Water Music

et Royal Fireworks de Haendel

SALLE PLEYEL

JOURNÉE D’ÉTUDE

LES VERNIS DE VIOLONSAMEDI 17 JUIN 2006

CYCLE DE CONCERTS

MARDI 12 DÉCEMBRE 2007, 20H

Johann Sebastian Bach : Oratorio de Noël

Les Arts Florissants (chœur et orchestre) •

William Christie (direction)

MARDI 16 JANVIER 2007, 20H

Antonio Vivaldi : Farnace (version de concert)

Le Concert des Nations• Jordi Savall (direction)

Avec Furio Zanasi (Farnace) • Adriana Fernandez (Bérénice) •

Gloria Banditelli (Selinda) • Elisabetta Scano (Gilade) •

Sara Mingardo (Tamiri) • Fulvio Bettini (Aquilio)

VENDREDI 16 ET SAMEDI 17 FÉVRIER 2007, 20H

Jean-Philippe Rameau : Castor et Pollux

(version de concert)

English Baroque Soloists • Monteverdi Choir •

Sir John Eliot Gardiner (direction)

Avec Anders Dahlin (Castor) • Laurent Naouri (Pollux)

ITINÉRAIRES DE BACH ET HAENDEL

CYCLE DE 6 CONCERTS DU MARDI 7

AU DIMANCHE 12 NOVEMBRE 2006

Avec Gustav Leonhardt • Christophe Rousset •

Kenneth Weiss • The King’s Consort et Robert King •

Il Seminario Musicale et Gérard Lesne• Les Folies

Françoises et Patrick Cohën-Akenine

DOMAINE PRIVÉ JOHN ELIOT GARDINER

CYCLE DE 6 CONCERTS

DU SAMEDI 10 AU SAMEDI 17 FÉVRIER 2007

PROCHAINEMENTà la Cité de la musique

Notes de programme : Éditeur : Hugues de Saint Simon • Rédacteur en chef : Pascal HuynhRédactrice : Gaëlle Plasseraud • Secrétaire de rédaction : Sandrine Blondet