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Développement Durable CAS ÉTUDIÉ NESTLÉ Catherine Azoulay - Prune Duquenoy - Sébastien Guerlin Catherine Haggioannou - Cécile Kastler ISCOM PARIS - GB 1 Mars 2007

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Développement Durable

cas étudié

NestlÉ

Catherine Azoulay - Prune Duquenoy - Sébastien GuerlinCatherine Haggioannou - Cécile Kastler

IsCOM PARIs - GB 1Mars 2007

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sommaire

Introduction p. 3Présentation Nestlé p. 4

I. Les enjeux du secteur agroalimentaire

1) AgricultureOrganismes Génétiquement Modifiés p. 5Pesticides p. 62) Ressources HumainesDélocalisation et conditions du travail p. 7 à 103) Nutrition et santéObesité p. 11Tracabilité p. 1�/13Intoxications alimentaires p. 144) exploitation des ressources naturellesEau p. 15/16Emballages et transports p. 17/18

II. Critique de la stratégie de developpement durable de Nestlé

1) Organigramme p. 192) supports de communicationSite Internet p. �0Rapport de Développement Durable p. �1 à �6Politique de partenariat p. �7/�8

III. Comparatif avec le groupe Danone

1) enjeux p. �9 à 332) supports de communicationRapport de Développement Durable p. 34Politique de partenariat p. 35

IV. RecommandationsStratégie p. 36Recommandations p. 37/38

Conclusion p. 39

Bibliorgaphie et liste des annexes p. 40

Annexes

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introduction

« L’entreprise doit faire des profits, sinon elle mourra. Mais si l’on tente de faire fonctionner une entreprise uniquement sur le profit, alors elle mourra aussi car elle n’aura plus de raison d’être » - Henri Ford

Le développement durable, considéré il y a encore quelques années comme un effet de mode et une alternative au management traditionnel est désormais devenu un enjeu ma-jeur dans le développement des entreprises. Les constats des scientifiques ne laissent plus l’ombre d’un doute sur l’impact de l’activité humaine sur la survie future de la planète.

Qu’est-ce que le développement durable ? La commission Brundtland, en 1987, en donne la définition suivante : « un développement qui permet aux générations présentes de satis-faire leurs besoins sans empêcher les générations futures de faire de même. »Ainsi, les décisions prises actuellement déterminent l’avenir de nos enfants. C’est pourquoi nous avons aujourd’hui une « responsabilité par anticipation » face aux générations fu-tures, une sorte d’obligation en somme, de leur garantir un niveau de ressources suffisant pour combler leurs besoins. Les trois objectifs (appelés piliers) poursuivis par le développement durable sont : · Le pilier économique (création de richesse pour tous)· Le pilier écologique (gestion des ressources)· Le pilier social (équité).

Quel est alors le rôle des entreprises dans le développement durable ? L’idée d’une res-ponsabilité sociale de l’entreprise réside dans son engagement quotidien par le biais de son activité, en adhérent par exemple à des chartes d’engagements définissant la raison d’être de l’entreprise au-delà de la recherche de profit. Il s’agit de l’amélioration de la vie quotidienne par ses activités ou services. Mais au-delà des mots, ce sont les actions qui ma-nifestent la responsabilité sociale, environnementale et sociétale d’une entreprise. Ainsi, cette dernière doit avoir la capacité de répondre de ses actes en rendant des comptes sur ses pratiques et en les évaluant. Plus qu’un souhait de perfection de la part de ses par-ties prenantes (ensemble des publics concernés par l’activité de l’entreprise ou pouvant l’affecter) il s’agit de répondre à une attente d’honnêteté de l’opinion publique car c’est la juxtaposition de leurs points de vue qui détermine la réputation de l’entreprise. Aujourd’hui, l’entreprise bénéficie d’une puissance significative (certaines multinationales sont plus riches que plusieurs états réunis) et a le pouvoir de faire changer les choses plus rapidement que la réglementation.

Pour aborder cette thématique, nous avons choisi d’étudier le secteur de l’agroalimen-taire et les différents enjeux de développement durable auxquels il se trouve concerné. Pour agrémenter notre analyse d’exemples concrets nous avons focalisé nos recherches sur le groupe Nestlé, groupe mondial leader de l’industrie agroalimentaire. En effet, sous le slogan « Good food, good life », Nestlé engorge 56 197 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel (chiffre datant de �004) soit �% du chiffre d’affaires mondial des industries alimen-taires, lui conférant le rôle de plus grande entreprise de ce secteur au monde.

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presentation de l’entreprise

Créée en Suisse à Vevey, en 1867, le groupe rassemble désormais 247 000 employés, ré-partis entre les 80 pays qui fabriquent ses produits vendus dans le monde entier. Le groupe exerce ses talents dans différentes activités :

· Boissons et eaux· Chocolats et confiserie· Préparations culinaires· Nutrition infantile· Nutrition clinique· Glaces· Hors domicile· Export· Surgelés· Charcuterie et traiteur· Produits laitiers frais· Produits pour animaux de compagnie· Nespresso

Son ambition est affirmée : satisfaire les attentes des consommateurs internationaux en ter-mes de « nutrition, de plaisir, de qualité et de sécurité » notamment par le bais de marques globales demeurant adaptées aux goûts locaux (Buitoni, Nestea, Nescafé…). Le groupe souligne également son implication dans l’innovation suscitant la préférence des consom-mateurs, et lui apportant des solutions concrètes en matière de santé et bien être.

Son engagement dans le développement durable : Selon le groupe, son engagement dans le développement durable vise à favoriser, au niveau mondial, l’accès à une alimentation de qualité, sans oublier sa politique de déve-loppement social et économique, tout en luttant pour la protection de l’environnement pour les générations futures. Le groupe a édité son document de référence : Principes de conduite des affaires assurant l’engagement du groupe auprès de l’ensemble de ses parties prenantes sur le long terme, et ce depuis la création du groupe il a plus de 139 ans. Différents items y sont abordés : Droits de l’Homme, du travail, des enfants, de l’environnement, du gouvernement d’entre-prise, de publicité… on y retrouve également les 9 principes énoncés dans le Pacte mon-dial de l’ONU, ainsi que les recommandations de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ainsi le groupe déclare s’engager dans la résolution de problématiques de Nutrition, Obésité (« Ensemble, Mieux Manger, Mieux Vivre ») de ressources humaines et politique interne, (The Nestlé Human Ressources Policy), et bien évidemment de l’environnement (eau, petsicide, qualité de l’air…).

Il nous ait ainsi apparu intéressant d’étudier cette politique engagée de Nestlé, largement relayée par des actions de communication du groupe, et son application réelle dénon-cée par la critique en fonction des enjeux du secteurs. Par la suite nous vous présenterons une analyse comparative entre la politique de développement durable de Nestlé et celle menée par Danone, et nous conclurons par nos recommandations en terme de commu-nication que nous inspire cette analyse.

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i. enJeuX du secteur aGroalimentaire

1. aGriculture

Organismes Génétiquement Modifiés

L’utilisation des OGM dans la production de certaines denrées du secteur de l’agroalimen-taire est l’un des enjeux majeurs que les entreprises travaillant dans ce domaine doivent affronter. Ils sont utilisés aussi bien pour l’alimentation humaine ou animale (par exemple des tomates à mûrissement ralenti) que dans le domaine de l’agriculture, en favorisant l’adaptation de certaines plantes à un environnement peu favorable, que dans l’industrie ou la santé. Ses applications les plus connues demeurent sur les aliments tels que le riz, le maïs, le colza, le soja, la pomme de terre… qui sont depuis quelques années commercia-lisés. Cependant, des normes de traçabilité et d’étiquetage sont importantes concernant les produits contenant plus de 0,9 % d’OGM. Contestés ou revendiqués, la problématique majeure des OGM réside dans la liberté de choisir de consommer des produits dont cer-taines composantes sont transgéniques ou non. Actuellement, les craintes sur la manipu-lation du vivant et le progrès scientifique restent très présentes dans les esprits entraînant un rejet net des OGM en Europe, comme le souligne la multiplication des arrachages des champs de maïs. De plus, la culture transgénique représente un risque certain pour l’agriculture biologique. En effet, on note leur présence non voulue par quelques producteurs dans des denrées alimentaires, les champs n’étant pas des milieux confinés, bien que la science donne à ce phénomène de faibles probabilités. Cette menace réside dans le souhait du 0% OGM largement revendiqué par le bio. En outre, les OGM représentent un risque pour l’environnement. Les organismes améliorés chimiquement sont susceptibles de prendre le pouvoir sur les plantes cultivées ou sauva-ges. Ceci porterait atteinte à la biodiversité, car certaines espèces non modifiées pour-raient disparaître, étant plus sensibles aux parasites les attaquant. Un risque socio-économique se laisse également présagé. Même si les OGM seraient une solution pour pallier la sous nutrition d’une partie de la population, certains pays en voie de développement pourraient souffrir économiquement de ces pratiques. Des brevets protè-gent les récoltes issues d’OGM, ce qui confère à son inventeur la possibilité d’en céder ou non l’exploitation et ainsi d’exercer des pressions, et de ce fait les agriculteurs perdraient leur indépendance face aux semenciers.

LaréponsedeNestlé

En 2003, deux régulations européennes sur la traçabilité et la labellisation des OGM ont été mises en place. Ces lois étendent l’étiquetage obligatoire aux produits issu d’OGM mais n’en contenant pas. Nestlé répond par voie de communiqué que cette nouvelle loi n’atteint pas le groupe puisqu’il s’est engagé auprès de ses consommateurs européens à ne pas leur fournir de produits alimentaires ayant des origines OGM, conformément à leur souhait. La traçabilité et les contrôles qualités sont donc assurés par le groupe et le service consommateurs de Nestlé reste à disposition pour toutes questions relatives à ce problème.

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Critique

En dépit de la politique affirmée de Nestlé sur la « non utilisation » d’OGM dans la fa-brication de produits vendus par le groupe, certaines ONG n’hésitent pas à accuser le leader de l’agroalimentaire de non étiquetage de ses produits contenant des organis-mes génétiquement modifiés. Ainsi, Greenpeace publie annuellement, depuis 1998, un guide sur les OGM dans les marques d’alimentation quotidienne. Partant du postulat que les consommateurs sont contre leur présence, ni dans les champs, ni dans leurs assiettes, Greenpeace lutte pour l’étiquetage des produits en contenant et la limitation de ceux-ci dans l’alimentation. Sachant que 80% des OGM sont destinés à l’alimentation des animaux d’élevage (à partir desquels nos aliments sont préparés), l’organisme se bat contre ceux qui s’introduisent à l’insu des consommateurs dans leurs assiettes. Ce guide vis à donner le choix aux consommateurs d’acheter ou non des produits à bas d’OGM. Il divise les mar-ques et produits en trois catégories : les verts (produits sans OGM), les orange et les rouges, contenant des OGM. Nestlé est cité 13 fois dans ce guide, dans la catégorie rouge par le biais des marques Chocapic, Gloria, Herta ou Lion. De quoi mettre à mal l’honnêteté du groupe sur son engagement européen et son respect de la réglementation européenne. Ainsi, plutot que de communiquer des informations contesatbles, Nestlé devrait souligner les enjeux de l’utilisation d’OGM (des plantes plus fortes pour se développer dans des contextes plus favorables, pour optimiser les ressources, les pratiques agricoles et créer de la valeur ajoutée).

Pesticides

Les produits phytopharmaceutiques, plus couramment appelés pesticides, sont des com-posés chimiques ayant des propriétés toxicologiques qui sont utilisés par les agriculteurs pour lutter contre les animaux ou plantes nuisibles aux plantations. Les familles de pesticides les plus connues sont les insecticides (contre les insectes nuisibles), les fongicides (contre les champignons pathogènes) et les herbicides (contre les mauvaises herbes). Ces substances sont dangereuses pour l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons ou le sol qui nous entoure. En effet, une grande partie des pesticides est dispersée dans l’atmosphère lors de son application, ou par évaporation. De ce fait, ils retombent avec l’eau de pluie sur les pans d’eau directement ou sur le sol qui les absorbe et les draine jusque dans les nap-pes phréatiques. Ainsi, l’utilisation de pesticides est une pollution diffuse contaminant l’en-semble des eaux continentales, de la rivière aux zones littorales, en passant par les eaux souterraines. Des dizaines de milliers de pesticides existent, et même si leur utilisation et leur diffusion sont aujourd’hui réglementées, les risques pour l’écosystème demeurent. Désor-mais, l’enjeu majeur est de lutter contre certaines négligences à l’origine de cette pollution (mauvaises conditions de stockages, applications défectueuses, rejets des excédents sans précautions) et de promouvoir des pratiques pour une agriculture raisonnée par le respect d’un code de bonnes conduites : « utiliser les pesticides à bon escient, au bon moment avec le bon produit » selon l’Union des Industries de la Protection des Plantes (UIPP).

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LaréponsedeNestléNestlé Waters, branche dédiée à l’eau dans le groupe Nestlé, a fondé en 1992 Agrivair, à Vittel en France. Il s’agit d’une société indépendante spécialisée dans le conseil agricole visant à promouvoir les bonnes pratiques du milieu et ainsi à préserver les écosystèmes naturels. Dans cette optique, elle encourage les agriculteurs qui cultivent les terres situées à proximité des sources de Contrexéville et Vittel à ne pas utiliser de pesticides ou de fertili-sants chimiques. Concrètement ses actions ont abouties entre autre à la suppression totale de la culture de maïs, à l’interdiction d’utilisation de produits phytosanitaires, à une fertili-sation azotée raisonnée en priorité avec les déjections animales compostées et à la mise aux normes de bâtiments d’élevage. Ces accords ont été passés suite à des concertations entre Vittel et les agriculteurs, sans introduction de dispositions réglementaires. Des indem-nités ont été reversées aux agriculteurs concernés : financement de la mise aux normes des bâtiments d’élevage, financement de certains investissements spécifiques aux nou-velles cultures, versements d’aides et enfin mise à disposition gratuitement de l’ensemble des services et conseil agronomiques d’Agrivair pour ces agriculteurs. Résultat : la pollution nitrique des eaux respecte la limitation en rigueur. De plus, Nestlé fait un pas de plus dans la mise en place au niveau mondial d’une agricultu-re raisonnée. Le groupe est un membre fondateur de Sustainable Agriculture Initiative (SAI) dont les actions visent à promouvoir cette agriculture responsable, partager les connais-sances utiles, développer les bonnes pratiques d’agriculture et communiquer auprès des décideurs et des consommateurs. Le groupe s’engage donc dans une coopération à l’échelle mondiale et devient partenaire de l’évolution des comportements agricoles.

2) ressources humaines

Délocalisationetconditionsdetravail

La mondialisation touche tous les secteurs de l’économie et conduit de nombreuses entre-prises des pays du Nord à implanter leurs unités de production, loin de leurs sièges sociaux, dans des pays à faible coût de main d’œuvre ou, pour des raisons environnementales, dans des pays où les règles sont moins strictes que dans l’Union Européenne, par exem-ple.La délocalisation est souvent une stratégie des sociétés multinationales.

Les entreprises avancent deux principales raisons à ce phénomène. La première raison avancée par les entreprises est que les délocalisations sont un moyen d’assurer un approvisionnement continu, notamment en matière première. De plus, elles permettent aussi au Groupe d’entretenir une relation de proximité avec les consomma-teurs, d’être plus proche afin de mieux appréhender leurs besoins et comportements. La deuxième raison, qui est véritablement la principale raison à ces délocalisations, obéit à des impératifs de coûts. En effet, les entreprises cherchent l’endroit où ils pourront faire le plus de profits et donc avoir un accès à une matière première moins chère ainsi qu’à une main-d’œuvre à un coup salarial moindre. Nombreuses sont les délocalisations qui obéis-sent désormais à ce seul objectif. Par ailleurs, l’aspect juridique n’est pas négligeable non plus. Les entreprises vont préférer un pays où la réglementation sera moins un obstacle.

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Les délocalisations ont suscité un certains nombre d’inquiétudes pour les pays industrialisés qui voient partir les entreprises. En effet, aujourd’hui beaucoup dénoncent ce phénomène. On peut y voir un facteur aggravant du chômage que connaît l’ensemble des pays indus-trialisés. Beaucoup de français ont peur pour leurs emplois. Selon l’Expansion, 88% des fran-çais pensent que la délocalisation des entreprises françaises est un phénomène grave.

Cependant, ces délocalisations peuvent être un véritable avantage pour les pays qui ac-cueillent ces entreprises, à partir du moment où elles répondent à une charte de bonne conduite et que celle-ci est respectée. En effet, les phénomènes de délocalisation, no-tamment depuis la France vers les pays en voie de développement, sont très nombreux. Ils représentent une opportunité pour ces pays émergeants, dans la mesure où les délocalisa-tions permettent d’accueillir capitaux et investissements indispensables à la dynamisation de leur économie, et ainsi de créer des emplois. Si la charte de bonne conduite n’est toutefois pas respectée, cela peut mener une entre-prise à commettre des fautes, entraînant des répercussions graves sur la santé et le respect des travailleurs locaux.LaréponsedeNestlé

Les faitsEn 2005, Nestlé SA comptent 487 usines dans 84 pays et emploient 253 000 collaborateurs. Il est important de noter que la plupart de ces usines sont délocalisées à l’étranger, puis-qu’en France, Nestlé compte seulement 35 usines et 17 450 collaborateurs.

Dans la brochure de Nestlé France, il est clairement rapporté qu’un des piliers du succès du Groupe vient de « l’efficacité opérationnelle et la recherche de coûts de production compétitifs ». Cela lui assure en effet son succès et son avenir, tout en restant à l’écoute des consommateurs. Mais qu’en est-il du bien-être des employés ?En termes de chartes, d’engagements et de prévention, on trouve sur le site Internet dif-férentes rubriques : le Groupe se qualifie « d’entreprise citoyenne », puisqu’il « contribue à soutenir de très nombreux domaines de la vie sociale et communautaire dans tous les pays où il est présent. » En effet, Nestlé s’est particulièrement préoccupé des domaines les plus proches de son univers, ceux de l’alimentation et de la nutrition (Charte de Mécénat et Charte de qualité nutritionnelle).En matière de conditions de travail et de délocalisation, Nestlé a rédigé « The Nestlé Human Ressources Policy », un rapport sur les principes de conduite et l’état d’esprit sur lesquels les ressources humaines de Nestlé se construisent. Le Groupe y met en avant un dévelop-pement social et économique à long-terme plutôt qu’un profit à court-terme. Il traite des Droits de l’Homme, du travail des enfants, de l’environnement, de publicité, et y intègre aussi les recommandations importantes de l’Organisation Internationale du Travail (l’OIT).

Nestlé conclue en affirmant « contribuer au développement économique durable dans le monde entier. » Il s’agit, selon eux, d’échanges de bons procédés : en échange de l’ap-port par les pays émergeants des matières premières et d’une main d’œuvre peu chère, Nestlé procède à un transfert de technologies, à des programmes d’apprentissage et de formations des employés locaux aux normes internationales, et au paiement d’impôts qui servent à financer la construction d’infrastructures locales.

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Concrètement...Dans le « Nestlé Corporate Business Principles », on trouve de manière plus claire et explicite les engagements de Nestlé en termes de responsabilité sociale. Consciente des enjeux qu’une entreprise multinationale se doit de gérer et contrôler, Nestlé accepte de se rap-procher de grandes institutions comme l’OIT, la Chambre Internationale de Commerce ou encore l’OECD (Organisation for Economic Co-operation and Development Guidelines for Multinational Enterprises), et les utilise en tant que référence de « ligne de conduite ».Toujours dans ce rapport, on trouve beaucoup de principes sur les valeurs de respect et de communication ouverte entre le Groupe et ses salariés ; sur l’acceptation et la liberté des salariés à former des groupes collectifs de revendications et de négociations ; le refus de toutes formes de travail forcé ou exercé sous pression ; l’abolition totale du travail des en-fants ; le respect des lois et des restrictions locales ainsi que la conservation et préservation des ressources naturelles locales. Et ainsi de suite. Je ne peux pas tout retranscrire ici étant donné la densité et la longueur du rapport, par ailleurs rédigé en anglais… Cependant nous comprenons que Nestlé tend à se ranger du coté des ONG et se position-ne comme entreprise responsable et citoyenne, intégrant les principes de développement durable au cœur de sa politique institutionnelle et commerciale.

Critique

Relativement nombreux sur Internet, voici quelques exemples pertinents, démontrant que la multinationale suisse, n°1 de l’agroalimentaire, ne suit pas nécessairement à la lettre ses principes et n’appliquent pas toujours ses engagements.

Nestlé Colombie - 2003Il s’agit dans cet exemple d’un combat entre Nestlé et le syndicat colombien SINAL TRAI-NAL au sujet d’une nouvelle offensive antisyndicale, menée par la succursale brésilienne de Nestlé. Dans cet entretien, Ember Ortiz, président de SINAL TRAINAL, dénonce le Groupe de procéder à des pressions exercées sur leurs salariés affiliés au syndicat brésilien afin de les inciter, forcer si besoin, à résigner leur contrat en échange d’une indemnité. Pendant ce temps là, la direction du Groupe a écarté les dirigeants syndicaux à Bogota, en prétex-tant un problème de santé grave. On a par ailleurs menti aux salariés en leur faisant croire que ces derniers avaient accepté leur proposition de Bogota même.La motivation de Nestlé semble ici vouloir se « débarrasser » des syndicats et des conven-tions collectives de travail, afin de pouvoir négocier et exercer leur influence hiérarchique de manière directe avec les salariés. Pour y parvenir, la multinationale a eu recourt, dans ce cas, à des moyens de chantage, de pression et de mensonges.

Par ailleurs, le syndicat a tenté à plusieurs reprises de rentrer en contact avec la direction Suisse, mais selon Ember Ortiz, « elle s’y est toujours refusée en estimant que c’est à la direc-tion colombienne du groupe de dialoguer avec nous. » Quant à la direction brésilienne, elle « n’a jamais montré la volonté de solutionner le conflit. »Ainsi, le principe de communication ouverte et basée sur l’échange entre l’entreprise et ses salariés ne semble pas être appliqué du tout.

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Nestlé Brésil : Partenariat calculé…A la suite du problème de l’exploitation du parc d’eau de Sao Lourenço, l’activiste brési-lien Franklin Frederick se confie à Le Courrier en janvier 2004. Il dénonce l’entreprise Nestlé de créer des partenariats dans l’unique but de pouvoir par la suite profiter d’appuis gou-vernementaux et locaux. En effet, un dirigeant de la multinationale a proposé au président brésilien Lula que Nestlé devienne partenaire dans le projet « Faim Zéro », ce qui fut ac-cepté. Ainsi, Nestlé bénéficie d’un soutien politique fort et rencontre moins de difficultés à imposer sa manière de faire et sa propre politique.

Nestlé France - 2004 : En Mai 2004, le Groupe annonçait la fermeture de l’usine de Saint-Menet, à Marseille, licen-ciant ainsi 427 salariés. La seule raison fournie aux salariés de l’usine : un taux de rentabilité trop faible.La multinationale pratiquait déjà depuis plusieurs années une politique dite de « rationali-sation » à l’échelle mondiale. Ils ont fermés de nombreuses usines en France pour les délo-caliser dans des pays émergeants comme l’Asie ou l’Amérique du Sud. Ils ont fait de même aux Etats-Unis en fermant près de la moitié des usines implantées là-bas, laissant les familles à leur triste sort.Là encore, nous sommes loin des engagement et valeurs de solidarité que revendique Nestlé dans divers rapport de responsabilité sociale. Il faut rappeler d’autant plus que cet-te année là (en 2004), le Groupe réalisait un chiffre d’affaires au premier semestre estimé à 1,8 milliards d’euros de bénéfices.

Attaque Contre l’empire Nestlé, Co-ouvrage de 8 militants d’Attac-Vaud - Juin 2004L’association altermondialiste, dans sa lutte contre la globalisation par les grosses multina-tionales, s’en prend à Nestlé, « très attachée à son image lisse, d’entreprise modèle, pro-pre mais performante » commente l’une des co-auteurs. Cet ouvrage n’apporte rien de nouveau aux spécialistes mais a pour but d’énumérer les « faux-pas » de Nestlé au grand public. Nestlé, avec près de 200 marques, est omniprésent de manière quotidienne auprès des consommateurs. Selon Attac-Vaud, il était important de dénoncer la multinationale de manière publique.Grâce à des accords politiques successifs, entre autres, dans les années 90 (Accords de Marrakech par Arthur Dunkel (GATT, ex-OMC); Global Compact par Kofi Annan), Nestlé a vu son chiffre d’affaires se multiplier. Le prix du café atteint des prix imbattables… En 1994, Arthur Dunkel devient membre du Conseil d’Administration de Nestlé. Par ailleurs, l’accroissement du Groupe s’appuierait aussi sur les « sacrifices » de ses 250 000 salariés : abandon des conventions collectives, baisses de salaires, licenciements… Ainsi, en 1999, alors que son bénéfice atteint les 4,7 milliards, Nestlé ferme successivement 54 usi-nes, soit 10% de son parc industriel.Encore une fois, on remarque l’écart entre les engagements de Nestlé en matière de res-sources humaines et de gouvernement d’entreprise et ses pratiques réelles. L’une des co-auteurs dénonce : « Les personnes syndiquées sont bien souvent les premières à subir les restructurations. »

D’après les quelques exemples étudiés ci-dessus, et ils ne manquent pas sur la Toile… Il y a un monde entre le discours de Nestlé et ses pratiques gouvernementales, au service du profit mais au détriment de ses salariés.

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3) nutrition et sante

ObésitéL’obésité est depuis quelques années un sujet particulièrement sensible. En effet, pour lutter contre un fléau grandissant, celui de l’alimentation, les états membres de l’OMS ont décidé d’adopter une charte européenne contre l’obésité. L’obésité en France touche 12,4% des adultes et concerne toutes les tranches d’âges comme chiffré ci-dessous dans un article du Monde datant du 17 novembre �006.

L’Augmentation du nombre de personne atteintes d’obésité en France est due à un chan-gement dans l’alimentation :· Part de marché croissante de produits alimentaire à faible coût· Baisse de la consommation de produits frais· Augmentation de la consommation de produits transformés· Chute de la dépense physique

La variété des causes de l’obésité implique de nombreux acteurs dont l’industrie agroali-mentaire qui, à tort ou à raison se trouve souvent mise en cause sur ce sujet.Les entreprises du secteur doivent aujourd’hui prendre en compte la montée de l’obésité au nombre des principaux risques à gérer et mettre en place un plan de communication efficace afin de contrer les accusations dont ces entreprises font trop souvent l’objet.

LaréponsedeNestléNestlé s’est engagé pour lutter contre l’obésité avec la création de Nestlé Nutrition, « Ensemble, prévenons l’obésité des enfants ».Dès le début de sa création, Nestlé voulait favoriser l’accès du plus grand nombre à une alimentation saine et de qualité. Nestlé y a contribué puissamment en mettant au point et en diffusant des méthodes de conservation et de préparation des aliments désormais associées à des marques mondialement connues comme Maggi et Nescafé.Nestlé positionne ainsi la qualité nutritionnelle des aliments en �ème priorité après le goût.

Le groupe s’est engagé à avoir une communication responsable, un étiquetage nutrition-nel clair et va développer la promotion de programmes d’éducation nutritionnelle.De plus, Nestlé a opté pour l’utilisation de messages sanitaires dans ses publicités pour montrer son engagement en faveur d’une meilleur alimentation.

Nestlé met en ligne les principes de communication de son groupe en détaillant de ma-nière précise ses engagements pour une publicité plus claire, plus responsable et plus ras-surante (cf document Nestlé Consumer Communication Principles).En résumé, le document reprend par cibles les principes de communication en s’adressant d’abord à tous les consommateurs, mais aussi et surtout aux enfants.Il reprend point par point le contenu des informations publicitaires, et précise bien que toute publicité doit représenter fidèlement les attraits du produits. Des codes de communication sont attribués à chaque pays, certains mots ne doivent pas être utilisé dans les publicités. D’autres contraintes en ce qui concerne les créations publicitaires interdisent l’ambiguïté entre le réel et l’imaginaire pour promouvoir les produits alimentaire destinés aux enfants.

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Aussi, concernant l’intégration des contraintes liées à l’obésité dans les stratégies de com-munication des grandes marques au niveau des informations nutritionnelles, Nestlé, tout comme Danone, s’est engagé en février 2006 à indiquer la contribution du produit aux apports journaliers recommandés.

Dans sa gestion des Ressources humaines, Nestlé France a mis en place un programme « Bien être » pour les 1� 000 collaborateurs du groupe.

Politique de responsabilité sociétale de NestléAfin de favoriser l’échange et le partage de son savoir-faire, Nestlé France noue des parte-nariats solides dans les deux domaines d’intervention qu’elle privilégie : l’aide alimentaire et nutritionnelle et la recherche scientifique dans le domaine de la nutrition. Cette partie sera développé plus tard dans le dossier (cf. III, 2, Politique de partenariat).

Nestlé face au problème de l’obésité Nestlé est fortement exposé au phénomène de l’obésité avec un grand nombre de pro-duits et de marques où l’on trouve le pire comme le meilleur.

Quelques problèmes rencontrés par Nestlé :- Lait en poudreDes militants accusent Nestlé de mettre en danger la vie des mères et des enfants en bas âge en encourageant la vente de lait pour bébé en poudre dans les pays en voie de dé-veloppement, où l’eau y est souvent polluée. Nestlé est coupable d’inciter les docteurs à recommander l’usage des bouteilles et de distribuer aux mères des échantillons gratuits de substituts de lait. Nestlé rejette les charges, insistant sur le fait qu’elle est une société socia-lement responsable.- En 2004, UFC Que Choisir a attaqué en justice Nestlé Waters pour des allégations trom-peuses inscrites sur l’étiquette de la bouteille d’eau à la pêche de Vittel. En effet, cette eau commercialisée dans une bouteille identique à celle d’une bouteille d’eau minérale classique et portait la mention « riche en calcium » alors qu’une bouteille de 33cl contenait l’équivalent de 4 morceaux de sucre.

Tracabilité

la traçabilité, depuis quand ?Le grand public a découvert la traçabilité lors de la crise de l’ESB (Encéphalopathie Spon-giforme Bovine), appelée aussi crise de la vache folle, et du retrait de la chaîne de distribu-tion de certains produits agroalimentaires, tels que des produits laitiers ou de charcuterie.D’après le règlement 178/�00� publié en avril �00� et applicable à tous les Etats membres au 1er janvier 2005, la traçabilité devient une exigence légale. Elle est imposée à toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution. La traçabilité vise la sécurité des consommateurs et se rapporte aux qualités fondamenta-les et aux attributs concrets du produit.Au-delà de l’exigence légale, la traçabilité devient créatrice de valeur, un facteur d’amé-lioration de la qualité du produit et des services liés. Mais plus précisément, la traçabilité c’est quoi ?

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Que recouvre la notion de traçabilité ?«Elle est l’aptitude à retrouver l’historique, l’utilisation ou la localisation d’un article ou d’une activité, ou d’articles ou d’activités semblables au moyen d’une identification enregistrée» (ISO 840�).Il s’agit donc d’une nouvelle démarche qui consiste à donner la possibilité de retrouver la trace des différentes étapes et lieux de vie d’un produit, depuis sa création jusqu’à sa des-truction. Obligatoire dans le domaine alimentaire et pharmaceutique, elle se développe, sous des formes différentes, dans de nombreux secteurs d’activités.Selon www.educnet.education.fr, identifier et retrouver un produit ou un lot d’articles conduit à distinguer trois composantes de cette notion:· La traçabilité de la matière ou «tracing»: recueillir et archiver les informations sur les caractéristiques du produit grâce au code à barres et à un numéro spécifique s’y ratta-chant. · La traçabilité des flux physiques ou «tracking»: suivre géographiquement et en temps réel le produit et le rapatrier chez le fabricant au plus vite en cas de crise. · La traçabilité collaborative: faire converger les pratiques des différents partenaires (producteurs, transporteurs, distributeurs voire utilisateurs) vers les mêmes exigences de contrôle et de sécurité.

La traçabilité n’est pas une simple démarche qui garantit la qualité, c’est un véritable sys-tème qui valorise la chaîne de production-distribution.

Ce qu’il faut savoir en matière de traçabilitéGTIN - Global Trade Item Number Il s’agit d’un code international et unique identifiant toute unité commerciale. GUSI - Global Upstream Supply InitiativeCe groupe de travail réunit 40 sociétés. Elles préparent le transfert des langages standards de la traçabilité (GS1, XML) à l’univers de l’emballage. SSCC - Serial Shipping Container CodeIl permet d’identifier toute unité logistique (carton ou palette) grâce à un numéro unique au niveau international. C’est un élément clé de la traçabilité.

LaréponsedeNestléNestlé a investi dans le processus de tracabilite afin de pouvoir répondre a la demande de consommateurs de plus en plus exigeants en matière de qualité, d’information et de transparence. Dans ce but, Nestle a mis en place un partenariat avec Symbol, qui aide Nestlé à être en conformité avec la législation européenne pour le suivi de marchandises.« Symbol Technologies annonce que Nestlé, entreprise alimentaire internationale a dé-ployé des terminaux mobiles et des scanners de Symbol dans ses usines de production […]

Nestlé a aussi souscrit le Symbol Service qui donne droit à l’assistance de la société à travers le centre de service de Symbol de Brno, et inclut également une garantie de réparation des équipements dans les trois jours suivant la de-mande », www.editricetemi.com.

De plus, pour certaines de ses marques comme Herta, Nestle a mis en place une charte de qualité visible sur tous les emballages de produits, afin de ras-surer le consommateur.

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Intoxicationsalimentaires

Le terme « intoxication alimentaire » est employé au sens large pour désigner toutes les maladies d’origine alimentaires : les infections, les intoxications et les empoisonnnements alimentaires. Les infections alimentaires sont dues à l’ingestion d’un aliment contaminé par des microorganismes tandis que les intoxications alimentaires et les empoisonnements sont causés par l’absorption d’une toxine préformée ou existante dans l’aliment.

Les intoxications alimentaires sont des maladies qui surviennent suite à la consommation d’aliments ou de boissons contaminés par des microorganismes (bactéries, virus, moisissu-res, algues, parasites) ou leurs toxines. Cette condition est souvent appelée toxi-infection alimentaire ou (TIA).

LaréponsedeNestléNestlé a été confrontée à plusieurs reprises à des attaques de consommateurs, d’organis-mes spécialisés et d’associations concernant la transparence et la qualité de leur produits. Face à ces problèmes, Nestlé a su plus ou moins bien gérer, parfois en retirant les quelques lots concernés du marchés, et dans d’autres cas en supprimant totalement certains ingré-dients de ses produits. Voici quelques exemples...

Nestle, Disparition des smarties bleusNESTLE a en effet décidé de ne plus utiliser de colorants artificiels dans la fabrication de ses smarties. Ceci dans le but de répondre aux exigences croissantes des consommateurs vis à vis des qualités nutritionnelles de leur alimentation, notamment celle des jeunes enfants, principale cible de ces confiseries. Conséquence directe de ce choix stratégique: l’inévitable disparition des smarties de cou-leur bleue puisque cette couleur n’est pas reproductible à partir d’une voie naturelle.

Nestle retire du lait infantile du marchéNESTLE rappelle du lait maternisé susceptible de contenir des traces d’encre dans quatre pays : l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la France. Il s’agit de lait fabriqué aux Pays Bas contaminé par l’encre de l’emballage, substance non dangereuse selon Nestlé. Pour la France, le retrait concerne des briques de lait infantiles 1er et 2e âge de marque «Nidal Novaïa», vendues en grandes surfaces et pharmacies.Suite à l’incident survenu sur du lait infantile de NESTLE (traces d’encre dans le produit), le fabricant des boîtes incriminées, TETRA PAK, a annoncé qu’il n’utiliserait plus la substance chimique en cause.

Retrait de lait Nestlé en suisseBien qu’il n’y ait aucun danger pour la santé, Nestlé procède au rappel de lait pour nour-rissons vendus en Suisse. Il s’agit des laits BEBA 1 portant le numéro de fabrication 4364080611 et la date de péremp-tion 06.�006. Ils pourraient contenir un mélange avec des laits de type BEBA �.Les personnes possédant ce type de lait doivent envoyer le code et la date de péremption apparaissant sur l’emballage à Nestlé Baby Service, CP 5995, 1811 Vevey, afin de rempla-cer le produit.

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4) eXploitation des ressources naturelles

Eau

L’eau est un élément essentiel au fonctionnement de tout écosystème, mais aussi des ac-tivités humaines (agriculture, industrie) et de notre vie de tous les jours (usage domestique, loisirs). Notre bien-être social et économique dépend d’un approvisionnement suffisant en eau de qualité. L’eau douce est principalement utilisée par trois secteurs : l’agriculture (75 %), l’industrie (20 %) et la consommation domestique (5 %). Sa répartition est très inégale selon les régions du monde et, lorsqu’elle ne manque pas, l’eau est souvent polluée, ce qui la rend impropre à la consommation et perturbe le fonc-tionnement des écosystèmes. Dans les vingt prochaines années, on estime à 40 % l’aug-mentation de la quantité d’eau utilisée par l’Homme. “Préserver l’eau” est donc l’un des enjeux majeurs des prochaines décennies et repose sur deux objectifs : éviter le gaspillage d’eau et limiter la pollution.

CausesPollution industrielle : Dans le secteur industriel, l’eau est essentiellement consacrée au net-toyage ou au refroidissement. Elle est polluée par les produits utilisés ou les déchets inhé-rents à la fabrication et est souvent rejetée sans traitement dans la nature. Les produits chimiques se retrouvent ainsi dans les eaux souterraines et de surface.

Conséquences environnementalesSurconsommation et désertification : Les régions arides et semi-arides couvrent 40 % des terres émergées et hébergent �0 % de la population mondiale. 70 % de ces régions sont déjà affectées par la désertification.

Conséquences humainesL’homme peut subsister plusieurs jours sans manger, mais il ne peut pas rester plus de qua-tre jours sans boire. Or, toutes les eaux ne sont pas bonnes à boire. Même une eau d’ap-parence limpide contient toutes sortes de substances, dont certaines peuvent être nocives pour l’organisme humain. L’eau est ainsi le vecteur de transmission privilégié de nombreu-ses maladies. Ainsi, dans les pays en développement, 80 % des maladies sont dues à l’eau, un Africain sur deux souffre d’une maladie hydrique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), chaque année :– 30 millions de personnes meurent des suites d’une épidémie ou d’une contagion due à la pollution des eaux ;– 2 millions de personnes, meurent de maladies diarrhéiques.

LaréponsedeNestlé

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Nestlé au BrésilNuméro un des multinationales de l’eau, Nestlé ne cesse d’augmenter ses parts sur le mar-ché mondial. Mais des voix critiques dénoncent la monopolisation de ce qui devrait être un bien public et ses conséquences sur les communautés locales. Deux multinationales se partagent presque un tiers du lucratif marché mondial de l’eau en bouteilles. Nestlé en contrôle 16,8%, alors que le groupe français Danone en détient presque 14%. Avec son portefeuille déjà riche de marques comme Perrier, San Pellegrino ou Vittel, Nestlé se lance désormais dans le segment des fontaines à eau à domicile et dans les entreprises. Un sec-teur dont la croissance pourrait être de 15 à 20% rien que pour cette année. Et le géant hel-vétique de l’alimentation semble frappé d’une soif inextinguible de nouvelles acquisitions. Au mois de février, il a encore racheté la société russe Clear Water Company ainsi que la marque Powwow, soit le secteur eau du groupe Hutchison Whampoa, basé à Hong Kong. Mais la question de la provenance de l’eau ainsi mise en bouteilles soulève la controverse. Elle a déjà placé Nestlé dans des situations délicates. « Chaque année, nous mettons en bouteilles 0,008% de l’eau douce consommée dans le monde, souligne Frits van Dijk, patron de la division Nestlé Waters. Nous sommes donc un tout petit utilisateur des ressources en eau de la planète. » Mais même si les captages d’eau de firmes comme Nestlé apparaissent globalement négligeables, les effets sur les communautés locales qui dépendent des sources en question peuvent être dévastateurs. C’est du moins ce qu’affirment certaines organisations d’aide au développement. « Il peut y avoir des cas où une multinationale pompe l’eau d’une source ou d’une nappe relative-ment pauvres, ce qui peut être terrible pour la région concernée », souligne Franz Gähwi-ler, de l’association Helvetas. Au nom du Mouvement brésilien de Citoyenneté pour l’eau, Franklin Frederick cite le cas de Sào Lourenço. Selon lui, l’approvisionnement de cette ville d’eau renommée au Brésil a été sérieusement détérioré par l’action de Nestlé, qui remplit ici une partie de ses bouteilles de Perrier. « Il y a trois ans environ, de nombreux habitants de Sào Lourenço ont remarqué un changement de qualité des sources minérales qui les alimentent, ainsi que les villes en-vironnantes », raconte Franklin Frederick. Et d’ajouter que si l’on se met à pomper tellement d’eau que la nature ne peut plus suivre, sa minéralisation va forcément diminuer. « C’est ainsi, poursuit Franklin Frederick, que l’une des sources minérales les plus fameuses de la ré-gion a fini par tarir. Nous avons enquêté et nous sommes arrivés à la conclusion que Nestlé était responsable de la situation. » Une plainte a donc été déposée contre la multinatio-nale pour déminéralisation de l’eau (ce que la loi brésilienne interdit) et les protestations contre la présence de Nestlé se multiplient.

leurs solutionsPour sa défense, le géant suisse affirme tenir compte des impératifs du développement durable. « Il ne faut pas nous voir comme des gens qui prélèvent la précieuse eau fournie par Mère Nature pour la revendre à un prix commercial. Ces opérations ont aussi leur coût », plaide Frits van Dijk. Et le patron des eaux Nestlé de poursuivre : « dans la plupart des pays en développement, y compris en Chine, au Mexique, en Inde et en Thaïlande, nous payons une taxe aux communautés locales, que les autorités utilisent pour améliorer l’ac-cès des populations à l’eau potable. » « En tant que simple entreprise, il nous est difficile de contribuer à résoudre les problèmes d’accès à l’eau potable », conclut Frits van Dijk. Des problèmes qui, on le sait, sont légion. Les Nations Unies estiment à 1,2 milliard le nombre de personnes privées d’eau potable en quantité ou en qualité suffisante. Et nombreuses sont celles qui dépendent de l’eau en bouteilles.

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Lesemballagesetlestransports

les emballagesLes nuisances sont nombreuses et graves pour les habitants et les touristes : propagation de maladies, odeurs nauséabondes, émanation de gaz toxiques, dégradation du paysage, pollution du sol par les infiltrations et de l’air par les fumées des déchets incinérés.Les risques liés à la prolifération des déchets solides sont particulièrement élevés dans les bidonvilles situés à proximité des décharges : le public n’est pas informé des dangers comme des émanations de méthane ou de la présence de déchets toxiques. Actuellement, 5 millions de personnes dont 4 millions d’enfants de moins de 5 ans meurent chaque année de maladies liées aux déchets. Les effets sur la santé et l’environnement prennent la forme d’une contamination de l’eau, de la terre et de l’air sur une superficie étendue. Et une décharge, c’est aussi une mine pour les plus démunis, la possibilité d’une économie parallèle indéniable pour qui veut bien prendre le temps, puisque le tri n’a pas été préalablement fait.

les amorces de solutionsLa croissance de la consommation, l’industrialisation et l’urbanisation s’accompagnent d’une augmentation démesurée de la production de déchets domestiques. La seule solution durable est la réduction drastique de la production des déchets et le développement de produits “propres”, c’est-à-dire recyclables. Il faut aussi limiter le recours aux emballages. Certains secteurs d’activités sont désormais réglementés. Mais c’est un véritable casse-tête pour les entreprises des pays industrialisés : les coûts élevés sont dissuasifs et les populations refusent le voisinage de site de traitement. Avec le renforcement de la réglementation, s’est développé un trafic de déchets toxiques des pays industriels vers les pays du Sud. La convention de Bâle, entrée en vigueur en 1992, a instauré des règles visant le contrôle de la production et du transport de déchets toxiques. Des progrès sont cependant à noter grâce à des campagnes d’informations sur le tri sélectif. En France, chaque année 17 millions de tonnes de matériaux sont récupérés, triés et réutilisés par l’industrie. Mais le recyclage est sans commune mesure avec l’ampleur des tonnages produits. Ainsi, en France, la poubelle de chacun est passée en 10 ans de 320 à 360 kilos par an. À long terme, il faudrait prendre en considération le “cycle de vie” d’un produit de sa fabrication à sa destruction. Au final, les étapes de collecte, traitement, valorisation et confinement devraient aboutir à la quasi-disparition des déchets. Dans les pays nordiques qui ont toujours été en avance sur cette question, actuellement, le tri sélectif est remis en cause et les pouvoirs publics lui préfèrent de plus en plus l’incinération qui permet, dans le même temps, de produire du chauffage.

Nestlé et la pollutionLeurs solutions: Environnement En 2002, Nestlé a encore amélioré sa performance environnementale tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Leurs indicateurs de performance environnementale nous montrent leur engagement pour des méthodes de fabrication durables. Ils indiquent un progrès significatif dans l’éco-efficacité, c’est à-dire la capacité à fabriquer davantage de produits avec moins de ressources et de déchets. Ce progrès a été obtenu grâce à la participation active des collaborateurs de Nestlé aux programmes d’économie d’eau et d’énergie et de réduction des déchets dans le Groupe.

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Dans le secteur de l’emballage, ils ont continué à développer des solutions contribuant à un meilleur environnement, tout en poursuivant nos programmes de réduction des emballages à la source. Les réductions cumulées d’emballage entre 1991 et �00� ont atteint ��4 000 tonnes. Ces programmes, soutenus par la formation et l’éducation, font partie intégrante du Système Nestlé de Management de l’Environnement (NEMS).

le transportNestlé et les transports: «Prix des transports absurdes»En décernant ce trophée au numéro un mondial de l’eau embouteillée Nestlé Waters, l’Initiative des Alpes dénonce le « ballet aberrant » des bouteilles d’eau. Remis pour la deuxième année consécutive, le « Prix des transports absurdes » doit aussi sensibiliser le consommateur. Nestlé Waters est le premier générateur de « cet aberrant ballet » des bouteilles d’eau à travers les Alpes. Environ 1� 000 camions passent chaque année par les montagnes suisses, dénonce l’Initiative des Alpes. Les bouteilles sont acheminées en Suisse de San Pellegrino (I), du sud de la France (Perrier) et des Vosges (Vittel) principalement par camion. « Une bouteille de San Pellegrino parcourt ainsi 43� kilomètres jusqu’au dépôt de Nestlé à Gland. Et souvent plus de 600 kilomètres jusqu’au restaurant ou au magasin », ajoute Christa Mutter de l’Initiative des Alpes. De plus, selon l’association, Nestlé Waters déplace 87% de ses eaux par la route. Mais ce n’est pas la seule : « Henniez distribue 90% de ses produits par la route », explique Christa Mutter.

Réaction de NestléNestlé Waters a réagi après l’octroi du prix. « Nous évaluons le trafic à 6000 importations pour 2003. Nous utilisons le train dans 20% des cas », a déclaré le directeur général André Granelli. « Près de 60% des produits français sont acheminés par le rail, précise-t-il. En revanche, toutes les eaux italiennes sont transportées par camion ».

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i. critiQue de la strateGie de deVeloppement duraBle de nestle

1. orGaniGramme

Sur l’organigramme général de Nestlé, on ne retrouve pas directement un membre ou une cellule attribuée / consacrée au développement durable. En revanche, en approfon-dissant la lecture du Rapport sur le Gouvernement d’entreprise, les rôles des membres de la Direction sont plus détaillés. Ainsi, W. Bauer est responsable des Technique, Production, Environnement et R&D ; et F. Castaner est responsable des Ressources Humaines et des Af-faires Publiques. Bonne nouvelle tout de même : ces deux membres font partie intégrante de la Direction du Groupe et restent, en terme de hiérarchie, assez proche du Conseil d’Administration et du Président. Mais ont-ils réelement conscience des enjeux du déve-loppement durable?

Dans le Rapport sur le Gouvernement d’entreprise, tout y est…

en préambule du RapportNestlé met en avant la décision du Groupe de publier les Principes de gouvernement d’en-treprise afin de satisfaire l’intérêt sur la question des législations et des organisations inter-nationales. Quelques exemples pour illustrer ces engagements : « Nestlé se conforme aux lois en vigueur dans les pays où elle exerce ses activités » ; « s’assure que les normes de comportement […] soient respectées au sein du Groupe, conformément aux Principes de conduite des affaires du groupe Nestlé » ; « Nestlé tient compte de ces recommandations (internationa-les) dans ses politiques ». Le Groupe soutient, « de manière générale », les engagements et recommandations émanant des diverses organisations sectorielles compétentes, sous réserve que celles-ci aient été élaborées et validées par les parties concernées, comme la Charte des entreprises pour le développement durable de la Chambre de Commerce In-ternationales (ICC), les Principes directeurs de l’Organisation de Coopération et Dévelop-pement Economiques (OCDE) et les Principes de gouvernement d’entreprise de l’OCDE.

Concernant sa politique d’informationElle vise principalement les investisseurs du Groupe. La stratégie de communication se base sur des outils à la fois traditionnels (matériel imprimé) et modernes (via le site Internet).Les rapports imprimés :Nestlé publie chaque année un Rapport de gestion « très détaillé » et un Rapport semestriel pour compléter. Ces rapports présentent toutes les affaires réalisées, classées par zones géographiques et par catégories de produits. Parallèlement, le Groupe publie ses résultats financiers, c’est à dire son chiffre d’affaires par semestre et de manière annuelle aussi. Des communiqués de presse trimestriels sont publiés en supplément pour informer et prévenir d’une éventuelle modification (du cours des actions par exemple).

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les programmes de réunionsAfin d’assurer un lien direct avec ses investisseurs, Nestlé organise un programme de réunion avec ces derniers. Par ailleurs, le Groupe a mis en place un programme de « Roadshows », qui consiste à faire la tournée des centres financiers à travers le monde et de participer à des événements de la communauté financière. Ces événements sont l’occasion de discu-ter des résultats financiers récents, des affaires de la Société ou de la stratégie à plus long terme du Groupe. Ces présentations sont diffusées sur le site Internet. Enfin, les investisseurs (actuels ou potentiels) ont la permission de venir au siège à Vevey pour rencontrer des membres de la Direction ou autres responsables des relations avec les investisseurs.

le site InternetDeux sites web font office de relais d’informations : www.nestle.com, site institutionnel du Groupe ; et www.ir.nestle.com, site dédié aux investisseurs. Ils ont pour but de garantir la diffusion « rapide et équitable » de l’information. En effet, rapports, publications et com-muniqués sont disponibles sur le site Internet. Les annonces dites importantes sont aussi re-transmises sur le site, grâce aux nouvelles technologies (podcast par exemple). Enfin, seul moment où le Groupe s’y réfère! les investisseurs peuvent avoir accès, s’ils sont intéressés, à des liens vers des informations sur des domaines tels que l’environnement, le développe-ment durable, les Principes de conduite des affaires du Groupe et la Politique des ressour-ces humaines de Nestlé.

Nestlé S.A. communique fortement auprès des ses investisseurs, cela ne fait aucun doute. Il a même été reconnu pour la qualité de ses relations avec eux puisque le Groupe a reçu le prix « Investor Relations Awards for Best Investor relations »… En revanche, la politique de communication envers les consommateurs des produits Nestlé reste tout à fait en retrait, ou bien se traduit par des « coups » de campagnes marketing et de labels swiss-made faussement éthique !

2. supports de communication

LesiteInternet

Comme pour tous les grands groupes alimentaires, la « homepage » de Nestlé présente tous les produits qu’elle couvre. Néanmoins, on note un ton très ludique et commercial avec tous les bénéfices produits. Nous sommes bien loin du discours institutionnel et pré-ventif de Danone sur la nutrition qui semble tout miser sur la transparence. Ainsi, dès que nous recherchons une information relative au groupe Nestlé sur son site Internet français, un lien nous redirige sur une brève brochure décrivant les activités du groupe ou sur le site général du site, en langue anglaise. Mais l’information française présente sur le site est commerciale (elle traite des produits et marques) plus qu’institutionnelle.

A la recherche du développement durableEn tapant « développement durable » dans la barre d’accès « Nestlé en direct » nous ne débouchons sur aucun résultat. Il faut donc chercher davantage pour obtenir les rensei-gnements relatifs au bien être de tous. A contrario, en tapant les mêmes mots dans la barre d’accès de Danone nous avons im-médiatement accès à 98 résultats qui pour la plupart sont des communiquées de presse.

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Après plusieurs recherches, tous nous renvoient sur le site www.nestle.com/ pour obtenir plus d’information sur l’entreprise elle-même. Là encore, le développement durable n’est pas mis en avant. C’est dans la rubrique « Our responsabilty » que nous trouverons ce qui nous intéresse. Un titre volontairement responsable. Reste à savoir si les informations sont aussi pertinentes que l’appellation de la rubrique.

le fondAvec un total de 11 sous rubriques en page HTML, Nestlé évoque largement ses engage-ments envers notre Terre et l’humanité. Des donations de Nestlé pour AIDS aux problèmes de l’eau, tout y est traité de manière très institutionnelle. Présentés sous forme de brèves, les articles renvoient le plus souvent à un lien plus fourni nous expliquant en anglais les challenges et les buts de Nestlé. On note aussi un effort de document PDF à télécharger, dommage qu’il n’y ai que des versions anglaises. Il est à regretter le détails des programmes avec les actions concrètes misent en œuvre. En effet, rare sont les articles qui nous renvoient à une information détaillée des actions du groupe. Cela peut donner l’impression d’un engagement dénué d’actions concrètes.

LeRapportdeDéveloppementDurable

Dans un premier temps, notons que le rapport édité par Nestlé et intitulé “The Nestlé Sustai-nability Review” est uniquement accessible en ligne en anglais, ce qui, dans une approche mondiale représente une des limites de la transparence de Nestlé en matière de déve-loppement durable. Notons également qu’il a été publié en �00� (version la plus récente disponible), et qu’il est difficilement localisable sur le site Internet du groupe. Par ailleurs, nous avons essayé à de nombreuses reprises de rentrer en contact avec un membre du service communication du groupe Nestlé ou la personne en charge du déve-loppement durable mais l’accueil téléphonique « n’est pas habilité à donner les coordon-nées de ces personnes ni à les mettre en relation ». La transparence chez Nestlé, mythe, ou réalité ?

la formeL’étude de la forme de ce rapport de responsabilité d’entreprise dévoile qu’il n’est pas destiné uniquement aux spécialistes ou actionnaires. En effet, le document alterne photo-graphies et graphiques ou tableaux chiffrés dans une mise en forme aérée et agréable à lire. Des focus sont également réalisés sur les actions du groupe dans différents domaines et différents pays. Il s’agit donc de présenter des actions, de façon synthétique et simple à un public généraliste, et de ce fait peu ciblé. Cette remarque peut donner lieu à une question de fond : à vouloir toucher le plus grand nombre, ne perdons-nous pas en qualité et profondeur de l’information ? Mais le talent de Nestlé est de renvoyer les lecteurs princi-palement intéressés par un des sujets traités sur le document qui y est consacré, par exem-ple : « Environment Progress Report 2000 » dont les résultats sont résumés dans le rapport de développement durable.

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Terminologie spécifique et ton adopté dans le rapport

Le rapport de développement durable est introduit par une définition propre du principe par Nestlé : « the process of increasing the world’s access to highest quality food, while contributing to long term social and economic developement, and preservating the envi-ronment for future generations ». Cette approche met directement en relation la définition officielle du développement durable de la loi Brundtland avec le secteur d’activité de Nestlé, intégrant la qualité de la nourriture comme enjeu principal. Soulignons également que Nestlé indique appuyer sa politique de développement dura-ble sur deux piliers : l’innovation-rénovation et l’efficacité opérationnelle lui permettant de satisfaire les besoins actuels et futurs en assurant la promotion de bonnes pratiques ayant un impact moindre sur l’environnement. En outre, le ton adopté est principalement un ton de valorisation utilisant des exemples d’actions tout à l’honneur de Nestlé. Des phrases types telles que « Nestlé a aidé à aug-menter la qualité et l’hygiène de vie des agriculteurs en Inde » sont présentes tout au long du rapport. Autre élément clef de la valorisation du groupe : chaque action ou constat présenté par Nestlé, dans les différentes parties du rapport servent à alimenter la promesse du groupe : des produits alimentaires sûrs, et de haute qualité répondant aux besoins des consommateurs. De ce fait, l’un des termes utilisés les plus fréquemment sont « l’innovation » pour souligner le caractère pionnier du groupe plus que son engagement effectif (voire même affectif) dans une lutte quotidienne pour préserver l’environnement. En effet, l’en-gagement véritable du groupe est traité en introduction : « nous croyons que les stratégies d’affaires fondées sur la haute qualité des produits peut uniquement être maintenue par des pratiques basées sur des principes de développement durable à long terme» mais peu repris par la suite. Des termes reflétant l’implication du groupe dans un combat man-quent. Cependant, les informations données sont confortées par l’utilisation de graphiques et chiffres donnant des indications précises sur les évolutions auxquelles est sujet le groupe et servent de preuve. Les actions citées par le groupe sont donc justifiées par des discours statistiques. Mais ces données quantitatives se concentrent sur les parties économiques et environnementales. En effet, en tant que tableau de pilotage des actions, et dans le but de mesurer l’étendue et l’évolution de ses actions, Nestlé a développé une série d’indica-teurs (EPI : Environmental Performance Indicators) couvrant les opérations de fabrication des produits. Ces tableaux répondent à la norme ISO 14031 et soulignent de façon graphi-que les économies faites en énergies par le groupe en dépit d’une augmentation de la production, la réduction d’émission de gaz à effet de serre ou dangereuses pour la cou-che d’ozone… En bref, « l’éco-efficience » du groupe.

les trois notions du développement durable : équilibre du traitement, ordre de présentation et organisation.

Les trois piliers fondamentaux du développement durable sont présents dans ce rapport. En effet l’économie, l’environnement et le social se partagent les pages du document. Dans un premier temps, il est intéressant de noter l’ordre de traitement de ces informa-tions. L’économie est développée en premier lieu. Les pratiques visant à la protection de l’environnement occupent le deuxième rang et enfin la démarche sociale et sociétale du groupe termine le rapport. Cet ordre est révélateur de l’importance de type de documents dans le milieu des actionnaires. En effet, ces derniers sont bien souvent intéressés par les actions de développement durable menées par l’entreprise dans laquelle ils investissent, puique cet engagement se traduit en valeur.

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De plus, on remarque qu’un certain déséquilibre règne dans ce document. En effet, la par-tie consacrée au social occupe plus de pages que les deux premières parties réunies. L’en-vironnement serait-il moins important que les sujets très médiatisés actuellement, tels que la communication adressée aux enfants, ou l’écoute des consommateurs ? Cependant, ce jugement est à atténuer par le nombre de parties prenantes relativement importantes auxquelles le groupe doit s’adresser et à leur niveau d’exigence. Enfin, les consommateurs représentent de réelles menaces pour les entreprises aujourd’hui, ayant la possibilité de mener des « class action » et de s’exprimer de façon médiatique. Ils sont largement enten-dus et ont un impact indéniable sur l’image. En cas de crise, ces impacts sont susceptibles de se répercuter sur le cours de la bourse. Concernant l’organisation de chaque rubrique, il est intéressant de signaler qu’elle dé-pend des parties prenantes identifiées par l’entreprise. Elles sont clairement énumérées en introduction du rapport de développement durable. Il s’agit des consommateurs et clients (en distinguant les « enfants consommateurs » des autres), des employés, des fournisseurs (dont agriculteurs) des actionnaires et enfin de la société en général, représentée par des associations de consommateurs et des leaders d’opinion. Nous remarquons que ces parties prenantes peuvent facilement repérer les informations du rapport les concernant directement grâce à une division du sommaire selon leurs centres d’intérêts. En effet, les employés retrouveront les informations sur leur relation avec Nestlé dans « relationship with our employees », les fournisseurs dans « relationships with our supliers and business partners », les consommateurs dans « relationships with our consumers and society » et enfin les ac-tionnaires dans la rubrique « Sustainable economic performance and development ».

Les actions menées par Nestlé à destination des actionnaires visent à protéger le grand nombre de petits actionnaires contre la pression qui pourrait être exercée par le petit nom-bre d’actionnaires détenant un grand nombre d’actions. Il s’agit d’appliquer la loi du « 1 action, 1 voix » dans la limite d’un maximum de 3% du total des actions. Façon également de prévenir le groupe contre des rachats hostiles venant à l’encontre des valeurs sur les-quelles le groupe est fondé. Notons également le pouvoir des actionnaires qui peuvent poser des questions aux réunions de la direction et qui définissent le montant des dividen-des perçues. Par ailleurs, le groupe s’engage à assurer un retour sur investissement à ses actionnaires soulignant ses bons résultats au Morgan Stanley Capital Index et au Morgan Stanley World Blue Chip Stock Index. Les investisseurs sont également traités avec le plus grand égard, recevant annuellement un rapport de management du groupe et étant libres de rentrer en contact quand bon leur semble avec le service des relations investis-seurs pour accéder à des réponses immédiates. Pour conclure, le groupe Nestlé fait partie du Dow Jones Sustainability Index, regroupant 200 entreprises. Elles représentent 10% des compagnies les plus engagées dans le développement durable, et sélectionnées selon leurs bonnes pratiques en la matière.

Concernant les employés, Nestlé diffuse un guide de bonnes pratiques intitulé Nestlé Corporate Principles (cf enjeu des ressources humaines – première partie). Une des gran-des caractéristiques de la politique de Nestlé en matière de relation avec ses employés se traduit par la politique menée dans ses implantations au niveau international. 48 % de ses employés sont situés dans des pays étrangers et le groupe oriente ses investissements éco-nomiques afin qu’ils soient bons pour le pays (qui, au-delà de son activité de fournisseur de matière première devient fabricant de produits finis) et bon pour le groupe.

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Comme précédemment cité (cf les ressources humaines, première partie), cela se concré-tise par le développement des compétences des salariés, des transferts de technologie, le paiement de taxes permettant d’améliorer les infrastructures d’un état et le soutient des entreprises du groupe au cours de crises locales. Les garanties d’un environnement de tra-vail sûr pour les salariés sont développées par le document édité par Nestlé : « Nestlé Policy on Health and Savety at Work », règles applicables dans l’ensemble des sites du groupe. Communication interne et audit interne : Enfin, le site intranet du groupe publie les principes pour que tous les employés puissent y avoir accès et les appliquer, dans tous les pays où le groupe est implanté. Des audits sont réalisés régulièrement par les 25 auditeurs corporate, sous les ordres de la direction de l’auditing, au siège social, pour s’assurer que ces principes sont respectés. De plus, ces audits sont vérifiés par une société extérieure : KPMG.

Pour s’adresser aux consommateurs, Nestlé axe la totalité de ses communications sur la qualité de ses produits et leurs valeurs nutritionnelles. C’est pourquoi le groupe assure la sécurité à ses consommateurs grâce au Nestlé Seal of Guarantee qui impose des critères clefs et rigoureux en matière de qualité et au Quality Management Review. L’écoute du client (numéro de téléphone du service consommateur et adresses locales dans 80 pays) est une règle de base du groupe qui débouche sur l’augmentation des dialogues entre Nestlé et ses consommateurs et une meilleure compréhension de leurs besoins. La publicité est également un canal d’information vers les consommateurs qui est strictement surveillé. Le souhait d’une communication responsable est clairement indiqué, n’induisant pas le consommateur en erreur et n’encourageant pas une consommation dangereuse (cf sujet ci-dessus traité : communication envers les enfants). De plus, le groupe s’implique dans le soutien d’ONG ou association, lui permettant ainsi de s’insérer dans les communautés (cf partie sur les politiques de partenariats)

En matière d’environnement, Nestlé consacre un partie de son rapport au rapport à ses considérations environnementale tout au long de la chaîne de production : matière pre-mière, process de fabrication, outils de mesure et packaging. L’accent est principalement mis sur l’usage de l’eau (cf points traité ci-dessus en première partie du dossier), qui est un enjeu clef pour le groupe qui affirme considérer le management de sa politique de déve-loppement durable spécifique à l’environnement comme un point d’honneur.

le respect des en vigueur et l’adhésion à des pactes

Nestlé souligne l’adéquation de sa politique de développement durable avec les lois ou accords en vigueur par le biais d’actions anecdotiques mais concrètes. Par exemple, pour anticiper le protocole de Montréal, régulant l’utilisation du HCFC lors de la réfrigération des boissons, (substances dangereuses pour la couche d’Ozone), Nestlé s’est lancé dans la re-cherche d’une alternative plus respectueuse de l’environnement, utilisant des réfrigérants naturels. Nestlé adhère également à The United Nations Global Compact, qui guide les principes énumérés dans The Nestlé Human Ressources Management Guidelines tels que : la sau-vegarde des emplois face à une restructuration, la position affirmée de Nestlé contre le travail des enfants. De ce fait le groupe respecte d’autres règlmentations : United Nations Convention on the Rights of the Child, ou ILO Conventions 138 et 182.

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En dépit du fait que Le management du développement durable soit peu traité dans le rapport et les communications du groupe Nestlé, notons tout de même qu’une organisa-tion intitulée « NEMS : Nestlé Environmental Management System » a vu le jour en 1996 et intègre « l’EMTR : Environmental Minimum Technical Requirements » définissant les critères internes de performance environnementale en matière d’énergie, eau, émission atmos-phérique… Le rôle du NEMS est d’assurer l’amélioration de ces performances et la com-patibilité du groupe avec les normes internationales comme ISO 14001, ou celles issues de l’Eco-Management and Audit Scheme (EMAS) de l’Union Européenne. Par contre, le développement durable ne fait pas l’objet d’une direction chez Nestlé Fran-ce. En effet, les responsables du développement durable sont rattachés à un autre service, ce qui en réduit l’impact et l’efficacité. Cela nous permet-il de justifier les manquements auxquels l’entreprise est confrontée en matière de communication de définition précise d’objectifs ? en effet, aucun objectif chiffré n’est actuellement indiqué et les informations datent de plus de quatre an et demeurent difficiles à se procurer. Paradoxalement, Stephan Schmidheiny, l’un des fondateurs du World business council for sustainable development, est l’un des membres du « BOARD ».

Enfin, notons que le rapport de développement durable aujourd’hui analysé (qui est le premier édité par Nestlé) se conclu par une rubrique intitulée « Futur ». Cette conclusion nous ouvre les portes d’une analyse plus approfondie du rapport puisqu’elle en souligne les faiblesses. Ainsi, pour pallier à son manque d’outils de mesures dans le milieu social, Nestlé s’engage à créer des mesures quantitatives dans les différents pays accueillant le groupe, bien que le risque demeure qu’elles soient plus imprécises que dans le domaine environnemental. De plus les principes internes de Nestlé seront diffusés à tous les niveaux du management du groupe (ce qui montre les faiblesses de diffusion actuelle de ce code de conduite et rentre en conflit avec ce qui a été précédemment dit dans le rapport) et les audits seront accentués pour s’assurer du respect de ces bonnes pratiques. Cet œil cri-tique émanant du sein même de Nestlé est fort louable puisqu’il souligne que le groupe a conscience de ses limites actuelles et compte travailler dans une optique de progression et d’amélioration continue de son implication dans le développement durable. C’est ainsi que le groupe traite de son association avec Danone et Unilever dans le SAI (Sustainable Agriculture Initiative) et son souhait de faire évoluer cette structure à une échelle mondiale sur des thèmes plus divers tels que la biodiversité, l’air le bien-être des animaux et des com-munautés rurales.

Rapport de Gestion 2005Le document le plus récent qu’il nous a été possible de consulter sur la politique de dé-veloppement durable du groupe Nestlé est le rapport de gestion 2005. Ce document, disponible en français, se compose de diverses parties : le gouvernement d’entreprise, la responsabilité sociale de l’entreprise, l’alimentation et les boissons, les produits pour la vision, la peau et la beauté, les performances du groupe et les renseignements géné-raux. Dans ce rapport de gestion, seules huit pages sont consacrées au développement durable, la description des actions est de ce fait loin d’être concrète mais reste dans des engagements généraux. Cependant, le rapport de gestion s’accompagne d’un docu-ment annexe centré sur la vision de la responsabilité sociale de l’entreprise telle qu’elle est appliquée en Amérique du Sud. Edité en mars 2006, il nous permet de faire un bilan sur ce qu’est le développement durable pour le groupe Nestlé, et de noter les évolutions depuis �00� et le premier et seul rapport global publié par Nestlé en �00�.

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De prime abord, une question se pose à nous : pourquoi réduire le champs d’investigation de ce rapport à une seule zone géographique au détriment d’une analyse globale ? Il semble que Nestlé se focalise chaque année sur un marché (en �004 il s’agissait de l’Afri-que) de façon à donner des informations concrètes et détaillées sur ses actions et leurs conséquences en matière de responsabilité environnementale, sociale et économique. Ce type de document souligne les bonnes capacités d’adaptation du groupe dans un environnement spécifique, sa conformité avec les lois en vigueur au niveau national et in-ternational, et son implication dans les communautés. Par exemple Nestlé a mis en place un programme de création d’emploi au Brésil ciblant les 16 – 24 ans, majeure partie de la population active touchée par le chômage.

Première remarque importante : ce document officiel est certifié par un cabinet d’audit FSG qui a étudié les pratique du groupe en matière de responsabilité sociale et qui lui a recommandé la mise en place de certaines solutions pour l’avenir. Deuxièmement, Nestlé développe dans ce document un concept qui lui est propre. Il s’agit de la chaîne de création de la valeur partagée par l’ensemble des parties prenan-tes. Cette chaîne se divise en trois piliers : - L’agriculture et l’approvisionnement : améliorer les pratiques d’achat en aidant à aug-menter la situation économique de centaines de milliers de petits producteurs.- La production et la distribution : respecter les normes de sécurité alimentaires et les prati-ques dans l’emploi.- Les produits et consommateurs : investir dans la R&D pour satisfaire les besoins nutritionnels pour la santé et le bien être de tous.

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Ces actions ont pour but de fournir de la valeur aux actionnaires (n’oublions pas qu’il s’agit d’une annexe dans le rapport de gestion annuel) sur le long terme, mais aussi à la société. De plus, cette grille d’analyse développée tout au long du document permet de ne pas isoler les enjeux de développement durable auxquels est confronté le groupe Nestlé de son activité quotidienne. Loin de se noyer dans une grande quantité d’informations, parfois redondantes, comme dans le rapport de développement durable étudié ci-dessus, l’adhésion au Pacte Mondial des Nations Unies fait l’objet d’un focus. Chaque principe y est reprise et renvoie aux pages du document traitant de ces actions.

Notons également que le ton est désormais plus pédagogique. Nestlé apporte la preuve de sa responsabilité sociale et la justifie. Le groupe replace les enjeux dans un contexte global et explicatif qui permet à tous, par le biais de phrases simples et de données quan-titatives précises et judicieuses (telles des graphiques attractifs) de comprendre l’ampleur de l’engagement et sa pertinence. De plus l’insertion d’interviews et de témoignages (di-rigeants, agriculteurs, salariés) crédibilise les informations et personnifie les engagements.

Pour conclure cette analyse soulignons tout de même un bémol : les recommandations réalisées par le cabinet de consulting ressemblent étrangement aux objectifs cités en conclusion du rapport de 2002 : fixer des objectifs précis et mettre en place des outils de mesures clairs sur les progrès accomplis, notamment au niveau social (domaine du déve-loppement des bonnes pratiques agricoles, et de l’avantage de l’éducation nutritionnelle des consommateurs) ; élargir « l’Initiative pour le développement durable des Agriculteurs » dans d’autres domaines. En 5 ans, le groupe n’aurait-il pas eu le temps de tenir les pro-messes auxquelles il s’était engagé ?

Politiquedepartenariat

Le groupe Nestlé présente clairement une politique de mécénat ainsi que de partenariat. C’est un axe que le groupe a choisi afin d’exprimer clairement sa responsabilité et solida-rité à l’égard de la société. La plupart des partenariats que Nestlé a engagé se tournent vers un réel désir de devenir acteur solidaire de la société sur des actions locales et internationales. C’’est la raison pour laquelle Nestlé a élaboré une charte de mécénat. Le groupe se concentre sur deux domaines, l’aide alimentaire et nutritionnelle et la recher-che scientifique. Ces deux piliers constituent le socle de la politique de mécénat de Nestlé France et de son engagement au sein de la communauté.

Initiatives de Nestlé (cf. Chartes de mécénat Nestlé France):

Depuis 2001, Nestlé France s’engage aux côtés du samu social de Paris- soutient la « maraude de nuit adultes » (à la rencontre des sans abris) en donnant des pro-duits (potages, boissons chaudes, produits desydratés). Nestlé France apporte aussi une aide financière destinée à l’achat de matériels pour la mise en œuvre de ses produits.- Projet « famille », Nestlé France apporte au Samu social de Paris une expertise nutrition-nelle, des produits et contributions alimentaires à des mères qui vivent dans une situation de grande précarité.

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soutien à la Croix Rouge Française Nestlé France soutient depuis de nombreuses année la Croix Rouge Française par des contributions financières et des dons de produits (en particulier de nutrition infantile).

soutien par des dons de produits au réseau des banques alimentairesDon de produits au réseau de banques alimentaires. Les produits sont ensuite redistribués par les banques alimentaires aux associations local es qui interviennent dans le domaine du soutien alimentaire aux familles en difficulté.

soutien nutritionnel à l’association Aides Ile de FranceNestlé finance le poste d’une diététicienne qui apporte aide et conseils nutritionnels à des personnes atteintes du sida.

Soutien à la recherche scientifique en nutritionNestlé France encourage la Recherche Scientifique en donnant les moyens aux chercheurs de faire avancer les connaissances dans le domaine de la nutrition : - Les Bourses Nestlé France sont attribuées tous les deux ans à quatre chercheurs ayant présenté un projet d’étude approfondie de recherche fondamentale en nutrition.- Le prix « L’Homme et sa nutrition » récompense tous les deux ans un chercheur confirmé et son équipe pour leur contribution majeure et décisive dans ce domaine.- Nestlé France est partenaire du programme EPODE (Ensemble, Prévenons l’Obésité des Enfants) dont l’objectif est d’enrayer la progression de l’obésité infantile.

Parmi ses engagements, Nestlé est partenaire du programme « Fleurbaix Laventie, Ville Santé » qui consiste à mener des opérations de terrain dans la prévention de l’obésité des enfants. Fort de ce succès, Nestlé apporte son soutien au programme EPODE pour étendre l’expérience de Fleurbaix-Laventie à 10 villes de France.

Avec cette politique de mécénat, le groupe Nestlé développe un mécénat d’initiatives et ne réduit pas ses engagements à des contributions financières ou matérielles. Il favorise l’échange en améliorant l’équilibre nutritionnel des personnes qui en ont le plus besoin.Au travers de ses partenariats Nestlé se positionne ainsi comme un groupe sensible aux problèmes de nutrition, domaine qui fait de lui à la base un groupe performant. L’aide nutritionnelle et la sensibilisation à une bonne alimentation sont les axes majeures de l’engagement de Nestlé, et font partie intégrante de la politique de responsabilité sociale du groupe. Il est important de noter que Nestlé précise, dans sa charte de mécénat que les partenariats sportifs ne font pas partie de la politique de mécénat du groupe.

RéactionsIl nous paraît pertinent de prendre une telle direction en terme de choix de mécénat. Nestlé s’affiche comme une entreprise responsable qui crée de vrais échanges avec des associations dont le but est d’améliorer quotidiennement la vie des gens.

Les acteurs de la politique de mécénat entrent ainsi dans une relation gagnant-gagnant, l’un bénéficiant de matériel et d’expertise pour exercer son activité et l’autre, bénéficiant d’une image d’acteur sensible aux problèmes d’alimentation et de santé auprès du public et des leaders d’opinions.

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iii. comparatiF aVec le Groupe danone

Dans l’optique de comparer les pratiques en matière de développement durable du grou-pe Nestlé et en déceler les manquements, nous avons choisi d’étudier la politique du grou-pe Danone, principal concurrent du groupe suisse, qui est de ce fait confronté aux mêmes enjeux que Nestlé.

1) enJeuX

Agriculture

Un partenariat actif avec les agriculteurs

Dans l’optique de garantir le respect de l’environnement. Les agricultures occupent pour Danone une place à part fournissant les matières premières (lait, farine de céréal, fruits…) et en raison de l’implantation de leurs champs à proximité des 78 sources du groupe. En l’échange de pratiques respectueuses de l’environnement et de la qualité de l’appro-visionnement, Danone offre à aux agriculteurs son soutien et son conseil (notamment en matière de rentabilité de l’exploitation). Les démarches sont clairement évoquées par le groupe au niveau mondial : le DQSE (Danone Qualité, Sécurité, Environnement) qui est un référentiel de qualité répertoriant un grand nombre de critères que les agriculteurs ou éle-veurs s’engagent à respecter. De plus, des techniciens gardent un lien permanent avec ces fournisseurs et les auditent annuellement. Le concept phare développé par le groupe est l’agriculture durable : il s’agit de prouver aux agriculteurs que l’engagement en faveur de l’environnement n’est pas contraire à la rentabilité et apporte de la valeur à leur pro-duction, par exemple : une diminution de l’utilisation d’engrais, d’eau ou de pesticides est vecteur d’une image positive mais également d’économies financières. Des groupes de travail ont également été mis en place pour engager le dialogue et sensibiliser les agricul-teurs à cet enjeu. Danone est également l’un des trois membres fondateur du Sustainable Agriculture Initiative, et y fait directement et très clairement référence sur son site Internet.

RessourcesHumaines

Danone souhaite assurer le respect des droits sociaux fondamentaux et promouvoir une démarche de progrès sociale sur les sites du Groupe.

Cela se traduit par 3 démarches concrètes:La démarche Respect = méthode et outils permettant d’évaluer et de suivre l’application des principes sociaux fondamentaux. Elle est proposée uniquement aux fournisseurs, mais pourrait s’étendre d’ici 2008 à l’ensemble des filiales Danone et être ainsi généralisée.

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Le Danone Way = modèle d’entreprise de Danone pour aider les filiales à intégrer perfor-mance économique et responsabilité, au plus près des réalités locales, partout où le Grou-pe est présent. C’est un guide de référence commun et de proximité. Il est aujourd’hui appliqué par 94% des filiales.Le programme Evolution qui reste à déployer à l’ensemble des salariés de toutes les filiales de Danone.

Exemples d’actions en 2005 au profit des communautés locales:- Formation des usines à l’implication dans l’environnement local- Actions de solidarité menées dans les pays où le Groupe opère

NutritionetSanté

ObésitéDanone se positionne comme un groupe fondant sa réussite sur la qualité de ses produits et sur la satisfaction de ses consommateurs. Il s’engage à fournir une information transpa-rente.

En 2005, Danone adopte une charte Alimentation Nutrition Santé et affirme ses convictions et ses engagements publiquement.

Les engagements de Danone : - Danone s’engage à entretenir une relation permanente avec la communauté scientifi-que- Partage des connaissances avec chaque année de nombreuses conférences organisées par Danone et la diffusion de synthèses scientifiques- Collaboration avec la société civile (échanges réguliers avec les associations de consom-mateurs)

Santé et nutrition étant au cœur de la stratégie de Danone, l’obésité représente pour le groupe français une opportunité à condition de contrôler sa communication pour ne pas détruire la crédibilité de sa marque.Une communication sur les bienfaits nutritionnels de ses produits et la prise de conscience du lien entre alimentation et santé par les consommateurs est donc très bénéfiques au groupe.A l’image d’Actimel qui a su créer une nouvelle habitude alimentaire, d’autres comme Danone ont mis à disposition des consommateurs des suivis nutritionnels sur le web pour personnaliser davantage les conseils diététiques.

En terme de communication, le groupe Danone s’engage à communiquer de manière responsable en matière de santé et de nutrition. Toute communication publicitaire des marques du groupe doit respecter les sensibilités culturelles locales. Elle ne doit pas induire le consommateur en erreur sur les bénéfices liés à la consommation du produit, ne doit pas inciter à une consommation excessive et ne doit pas encourager à l’inactivité ni à une mauvaise hygiène de vie. Danone, dans son appro-che publicitaire, encourage les gens à faire du sport en créant la « Danone Nation Cup », un tournoi de football auquel participent 8 millions d’enfants dans le monde.

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De plus, avec l’Institut Danone, le groupe est très actif pour ce qui est de la recherche en nutrition et met en scène de nombreuses personnalités du monde de la nutrition et de la santé.

TracabilitéetIntoxicationsalimentaires

Le Groupe DANONE améliore constamment ses systèmes de traçabilité. D’un point de vue légal, il y a obligation d’identifier le pack de yaourts (numéro de lot de fabrication). La volonté du Groupe Danone est que l’identification figure sur chacun de ses produits. Pour en garantir la sécurité et la qualité, le Groupe Danone a donc développé une politique volontariste d’identification et de contrôle de ses risques autour de 3 axes :

1 - La mise en place de structures spécifiques chargées de prendre toutes les mesures né-cessaires à la réduction maximale des facteurs de risque en créant au sein du Centre de recherche Vitapole : un Centre de Sécurité des Aliments, un Conseil Scientifique Consultatif et un Centre d’Expertise de l’Eau.

2 - Une démarche de partenariat avec les fournisseurs pour connaître précisément la qua-lité des matières qui entrent dans la composition des produits.

3 - Equipemment d’une « échantillothèque » de ses 5800 producteurs de lait partenaires. Cet outil se présente comme une armoire et est conçue pour conserver de façon op-timale pendant un an une trace de tous les échantillons des aliments secs distribués au bétail. Complémentaire au registre d’alimentation, cette armoire permet de renforcer la traçabilité. L’échantillothèque est étanche et dispose de trois plateaux tournants disposant chacun de quatre godets étiquetés. Tous les aliments secs utilisés au cours d’un mois sont échantillonnés dans des sachets plastiques étanches, identifiés par le producteur et stoc-kés dans le godet correspondant au mois.

ExploitationdesRessourcesNaturelles

l’eau

Les 7� sources d’eau naturelle que le Groupe exploite à travers le monde suivent des prin-cipes rigoureux définis par la charte de protection des eaux de DANONE. - Le premier principe est de ne jamais prélever une quantité d’eau supérieure à ce que la nature peut renouveler, pour assurer un maintien à long terme de la ressource. - Le second principe est de travailler en collaboration avec tous les acteurs locaux (agri-culteurs, collectivités locales, etc.) afin de mettre en place une gestion qui préserve les ressources pour l’avenir. Ainsi chaque source fait-elle l’objet d’une gestion animée par un correspondant local en partenariat avec toutes les collectivités locales et les divers acteurs économiques.

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ConcrètementEn 2005, le Groupe DANONE a ainsi participé à la rénovation de l’ensemble du réseau d’eaux usées de la communauté de communes, à Evian. Il a également contribué à l’em-bauche de gardes forestiers en Espagne, afin de lutter contre les incendies de forêts situées sur les impluviums des sources. Au niveau international, DANONE est un partenaire très actif de la convention Ramsar, qui oeuvre pour la conservation des zones humides, un élément clé de notre écosystème qui filtre l’eau de pluie et réapprovisionne les nappes souterrai-nes.

Critiques et comparatifsNestlé nous présente ses cinq engagements dans son rapport de développement durable. Le géant Suisse prend bien en compte l’utilisation de l’eau en tant que matière première et outils de production. L’intégration de toutes les façons dont ils utilisent l’eau dans le rapport est un très bon point puisqu’ils ne s’arrêtent pas à l’utilisation primaire de cette ressource. En vérifiant si derrière ces objectifs il y a bien des actions, nous apprenons que Nestlé mi-lite largement aux Etats-Unis au travers d’un programme pédagogique (WET) gratuit qui fonctionne depuis maintenant �3 ans. Dommage que ce programme ne se soit pas plus répandu à travers le monde car l’initiative est bonne. Nous devons prendre des habitudes de consommation et d’utilisation de l’eau et cela, Nestlé l’a bien compris avant tout le monde (1984, date de création du programme).Par contre, Nestlé Waters ne respecte visiblement pas un de ses engagements (« S’assurer que nos activités respectent les ressources locales en eau ») à en croire le mouvement bré-silien de citoyenneté pour l’eau qui dénonce un appauvrissement de la minéralisation de l’eau. La nature n’aurait pas le temps de se régénérer. Nestlé se contredit.Les conséquences sont catastrophiques pour la région et la justification énoncée par le président des eaux (Monsieur Van Dijk) apparaît comme particulièrement déplacée lors-qu’il répond que le prélèvement des eaux a TOUT DE MEME UN COUT qui n’est pas négli-geable pour eux. Il répond donc à l’appauvrissement en eau (écologie) par des raisons fi-nancière (sphère économique), nous sommes en plein débat de développement durable où visiblement l’économie prend le dessus sur l’écologie.Danone, quant à lui, axe davantage ses engagements dans le développement durable en mettant en place une gestion qui préserve les ressources. Ses actions sont bien plus pré-ventives que pédagogiques. Ce qui ne l’empêche pas d’agir en étant actif au sein de la convention Ramsar.

les transportsOn trouve très facilement ces quelques informations sur le site Internet de Danone, ce qui est un bon point au niveau de sa transparence. Synthétiquement, nous y apprenons que :• Les transports sont sous-traités en quasi-totalité. En Europe, le fret des yaourts et des bis-cuits est assuré à 95% par camion.Le transport de l’eau y est assuré à 68% par camion et à 3�% par train.• Un produit DANONE (yaourt ou biscuit) parcourt en moyenne, en Europe, 600 km de son lieu de production à son lieu de consommation.• Principaux impacts environnementaux : consommation d’énergie, émissions de gaz à effet de serre, polluants atmosphériques locaux et bruit.

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Comparaison et critiquesNestlé apparaît comme le mauvais élève avec son oscar GreenWash, mais même s’il dé-place 87% de ses eaux par la route, Danone n’est pas si loin avec 68% pour son eau et 95% à des distances égales pour ses yaourts et biscuits. Le groupe Français tire son épingle du jeu en énonçant les impacts environnementaux dans son rapport, cependant, aucun objectif et encore moins de moyen de réduction de ces impacts n’y est annoncé. Il reste donc beaucoup à faire au niveau des transports pour Danone et surtout pour Nestlé.

les emballagesLe Groupe DANONE s’est fixé comme objectif de diminuer de 10% en 10 ans le ratio poids de produit/poids de l’emballage. Un suivi du ratio emballage/poids de produit a été mis en place par les principales filiales en 2001. Pour atteindre cet objectif, le Groupe DANONE effectue un travail sur trois axes :· L’innovation. La conception des produits et des emballages intègre aujourd’hui des com-posantes environnementales. Par exemple, le pôle Biscuits valide un emballage nouveau sur neuf points, dont la capacité des matériaux à être séparés pour les filières de recycla-ge, et l’existence de filières de recyclage. Le centre de recherche Danone Vitapole Daniel Carasso assure une veille technologique sur les nouveaux matériaux, sur leur capacité à intégrer les filières de recyclage et à être bien acceptés par les consommateurs.· La réduction à la source. Le Groupe analyse les possibilités de réduction sans que cela compromette la fonction essentielle de protection du produit et sa capacité à passer dans les lignes de conditionnement. La bouteille d’Actimel, par exemple, est passée de 7,6 à 7 grammes, ce qui a engendré une diminution de 12 000 tonnes des consommations de plastique sur deux ans. · Le recyclage. En 2004, 35 filiales du Groupe contribuent aux programmes de collecte et de valorisation des emballages pour un montant de 80,7 millions d’euros, soit 1,2% du chiffre d’affaires net des filiales concernées. DANONE collabore aux programmes de com-munication et de formation dans 11 pays et assure le financement des systèmes privés « Green Dot » qui permettent aux collectivités locales d’assurer la collecte et la valorisation des déchets ménagers.

Comparaison et critiquesL’emballage est la surface de l’iceberg du développement durable. Chacun peut consta-ter l’importance de ce qu’il jette et tri. En ce sens, les deux entreprises ont pris grand soin d’agir en conséquence.

Si le système de l’éco emballage/éco efficacité soulève encore des polémiques (on pro-duit plus d’emballage avec moins de matière et de déchets), on ne peut pas nier les efforts que font ces deux géants de l’agroalimentaire. D’autant plus que ce problème écologi-que demande l’intervention de beaucoup d’acteurs au sein de l’entreprise : recherche et développement, marketing, industrie et développement durable doivent s’accorder sur le bénéfice consommateur (social), la rentabilité (économie) et l’écologie (développement durable). Nous sommes donc au cœur d’un problème où les solutions ne manquent pas et où les entreprises se sentent, et cela se ressent, impliqués.Enfin, en terme de comparaison de communication, Danone nous informe plus clairement en joignant des chiffres transparents à ses engagements. Il acquiert donc à un statut plus légitime que celui de Nestlé.

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2) supports de communication

RapportdeDéveloppementDurable

Afin d’établir une étude comparative avec Nestlé, il nous a parut pertinent d’étudier le Rapport de Développement Durable de Danone. Celui-ci date de 2005 et est disponible, facilement repérable et téléchargeable sur le site Internet du groupe. Il s’agit du cinquiè-me rapport de développement durable de Danone.

la formeLe rapport de Développement Durable de Danone est visiblement destiné au grand public ; la preuve en est la présentation de ce rapport, un document colore, présenté de façon ludique, avec beaucoup d’images et une mise en page qui permet une lecture rapide et facile. Le rapport est bien structuré, chaque partie suivant logiquement la précédente, ce qui permet au lecteur de bien se repérer et de trouver facilement l’information qu’il recherche. Il est important de remarquer que même si ce rapport est destine au grand public et est présenté de cette façon, il ne perd pas en précision, détail, et pertinence. Il s’agit donc d’un rapport qui fait preuve aussi bien du professionnalisme et de la responsabilité sociale et environnementale de Danone que de sa proximité face a ses publics.

le fondCommençant par une présentation générale du groupe en matière de développement durable, le rapport se poursuit avec la présentation de Danone Way, la politique mana-gériale responsable mise en place par Danone. Comme il est dit dans le rapport, Danone Way est une façon de « faire du business autrement », qui consiste a construire un projet de société en articulant stratégie business et développement durable.

De Danone Way découle donc ensuite une analyse détaillée des cinq piliers de la perfor-mance sociale et environnementale de Danone :1. les Hommes�. l’environnement3. la nutrition4. l’accessibilité5. les communautés localesChaque axe est détaillé dans les pages qui suivent ; une répartition équitable de contenu et de matière entre ces différents thèmes a aborder, ce qui nous permet de supposer que Danone s’engage proportionnellement dans tous ces domaines. En effet, en avançant dans le rapport, on se rend compte que Danone est impliquée dans ces cinq enjeux, a travers ses valeurs fortement ancrées et des objectifs fixés au préalable bien précis. Cette implication se traduit pour chaque enjeu par des actions concrètes et des partenariats.

Dans ce zoom sur les cinq grands enjeux du Groupe Danone, des salariés expliquent par exemple les projets qu’ils mettent en oeuvre sur le terrain, ou comment rechercher des so-lutions innovantes qui articulent objectifs business et développement durable.

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Pour prendre un exemple concret, concernant l’accessibilité, le chapitre s’intitule « La san-té par l’alimentation : concept pour les pays riches ? », et commence par rappeler les objectifs de Danone face a ce thème. Démultiplication des produits de qualité accessi-bles en prix, développement de partenariats avec des ONG sur le terrain et construction d’un nouveau business model en pays émergents sont ceux qui ressortent. Le chapitre se poursuit par des témoignages des responsables des zones Asie-Pacifique ou Afrique du Sud, en reprenant a chaque fois les deux préoccupations de Danone : l’accessibilité au niveau des prix et la distribution. « Nous devons prendre en compte les besoins spécifiques des populations et considérer leurs habitudes de consommation et nous immergeant dans leur quotidien », dit Laurence Tournerie, DG de la Business Affordable Nutrition Acceleration Business Unit.

Terminologie spécifique et ton général du rapportLe rapport de Danone utilise en effet une quantité de mots techniques liés au développe-ment durable. Cependant, ces termes sont expliqués au sein du rapport avec l’utilisation de mots simples, courants, et des définitions compréhensibles par le grand public. Les ton adopté est un ton valorisant tout au long rapport. Danone a comprit l’importance d’incorporer le développement durable et la responsabilité sociale dans sa stratégie, et c’est ce dont elle souhaite mettre en avant a travers le rapport. Le groupe associe les objectifs financiers de vente et d’image a ses principes d’entreprise responsable, afin de répondre aussi bien a une place de marche a gagner qu’aux attentes de consommateurs de plus en plus exigeants en terme de qualité, de transparence, et d’engagement.

Politiquedepartenariat

L’institut Danone est une institution fondée en 1991 qui a pour but de rassembler de nom-breux acteurs du monde de la nutrition et de la santé. La politique de mécénat du groupe s’axe sur de nombreuses actions dans les domaines de la santé, la nutrition et l’éducation. Cet Institut s’est donné pour mission principal le développement harmonieux de l’enfant ? Danone s’installe localement afin de repondre aux mieux aux besoins de population diver-ses et base ses instituts un peu partout.

En 2005 Danone lançait un programme national « Faut que ça bouge » aux côtés de Zinedine Zidane ayant pour but de favoriser l’exercice physique des enfants d’écoles pri-maires.Contrairement a Nestlé, Danone s’affiche sur de nombreux événements sportifs. Partenaire du stade de France, créateur de la « Danone Nation Cup », le sponsoring sportif donne une image dynamique au groupe et prône l’activité.

Parmi ses partenariat figurent une entente récente avec la Fondation Cœurs et artères à laquelle le centre de recherche du Groupe Danone s’est rallié.

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IV. recommandations

Stratégie

Objectifs- Améliorer la communication de Nestlé sur sa politique de développement durable - Amener la communication sur le développement durable directement aux parties pre-nantes pour alléger leur démarche de recherche.- Informer plus clairement les différentes parties prenantes et valoriser l’image de Nestlé.

Cibles et acteurs- Consommateurs (enfants et adultes)- Associations de consommateurs / Leaders d’opinion- ONGs- Employés- Actionnaires- Fournisseurs

PositionnementUne entreprise initiatrice du bien-être de tous, soucieuse de son rôle et de sa responsabilité sociale. « On pense Nestlé, on pense entreprise active et responsable »

Messages et ton approprié- Une entreprise activement responsable face aux enjeux liés à son secteur d’activité- Une entreprise socialement engagée pour garantir le bien-être des générations futures

Tout cela en conservant un ton informatif, pédagogique, et surtout transparent.

Critiquesetrecommandations

Les recommandations apportées ci-dessous touchent l’intégralité de nos cibles et acteurs. Elles sont utiles à tout public.

Après l’étude du groupe Nestlé et de son positionnement en terme de développement du-rable, nous vous proposons quelques recommandations pour améliorer la communication du groupe en matière de responsabilité sociale.

Les recommandations se font de la manière suivante : émission de critiques, et recomman-dations appropriées.

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Communication d’entrepriseNestlé rend consultables de nombreux rapports sur son site, mais ne les classe ni par contenu ni par date. On remarque la présence d’un trop gros volume d’informations, ainsi qu’une dispersion totale, ceci dévalorisant totalement le travail mis en avant par Nestlé. De plus, la plupart des documents sont rédigés en anglais, certains sont partiellement tra-duits. Le public français ne peut donc pas accéder à la totalité des documents.

Nous recommandons la création d’un département de développement durable, qui cen-traliserait les informations, documents et demandes liés aux enjeux de responsabilité so-ciale. L’ensemble des documents serait traduit en différentes langues (selon les pays où le Groupe est implanté). Nous préconisons la création d’un site Internet dédié exclusivement au développement durable sur lequel on retrouverait les documents téléchargeables en ligne. Ceci pour pallier à un manque d’information sur le site français de Nestlé qui ne contient pas clairement de rubrique « développement durable ». En effet, le site de Nestlé France n’est pas clair, et ne présente que l’aspect commercial du groupe plutôt que sa politique gouvernementale. On trouve plus d’informations sur les produits du groupe plutôt que sur l’identité de celui-ci, ses valeurs ses engagements, et la culture de l’entreprise. Afin de créer du trafic et d’informer de son existence, il est bien sûr recommandé de créer un lien visible sur le site web actuel de Nestlé France.

En ce qui concerne le public interne, il est important de fédérer les salariés et de les sensibi-liser autour du développement durable. L’image positive d’une entreprise passe d’abord par ceux qui y travaillent, il est donc indispensable de les rendre actifs et de les tenir in-formés par le biais d’une campagne de communication en interne (affichage, intranet, conférences…).

Communication institutionnelleAfin d’augmenter la visibilité de Nestlé auprès du grand public, il serait intéressant de com-muniquer davantage en institutionnel, et donc sur la marque, ses valeurs et ses engage-ments. Il s’agit de véhiculer une image plus responsable et plus visible de tous.Il y a peu de communication sur le groupe Nestlé, la plupart des spots publicitaires portant sur les produits et les marques et non sur le groupe. A part la signature en fin de spot, aucun signe de reconnaissance ne peut marquer le public ou lui montrer l’existence d’une politi-que de responsabilité sociale de l’entreprise.Nous préconisons alors de mettre en place une campagne publicitaire sur les engage-ments de Nestlé et sa politique de développement durable afin de véhiculer un message important, « Nestlé, entreprise socialement responsable ».

En parallèle à ces actions de communication, il serait pertinent de sponsoriser un program-me court, ou mettre en place un rendez-vous du développement durable en télévision. Il s’agirait d’augmenter la crédibilité de Nestlé concernant son engagement dans le déve-loppement durable auprès du plus grand nombre de personnes, et souligner son souci de créer une conscience collective sur le sujet.

Trouver une icone qui representerai les valeurs de nestle a l’exterieur.Une personne connu du monde de la politique , santé , médiatisée.

Sponsors

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site InternetFaiblesse de la communication actuelle : peu percutante et peu accessible. Les parties prenantes se doivent de recherche l’information dont ils ont besoin au risque parfois de ne pas la trouver. Donc, autre objectif : amener l’information aux consommateurs pour qu’il pense à la res-ponsabilité sociale de l’entreprise lorsqu’ils parlent de Nestlé.Informations sur le site Internet dédié à intégrer à la stratégie de recommandations

les informations à mettre en ligne et leurs structures• Page d’accueil : présentation générale de la politique de développement durable (sous forme d’édito réalisé par un dirigeant). Il sera également possible de télécharger le rapport actuel de développement durable. •Les rubriques: division des informations par enjeux - SOCIAL : Nutrition Santé, Ressources Humaine, Traçabilité - ENVIRONNEMENT : Ressources naturelles, agriculture - ECONOMIQUEDans chaque rubrique sera détaillée la démarche globale de développement durable, les actions prioritaires à mettre en place, la présentation des actions concrètes du groupe et les documents relatifs à cet enjeu (exemple : dans la rubrique RH on trouvera le « business principles »). • Mécénat• Téléchargement (archives regroupant l’ensemble des rapports RSE et autres docu-ments)• Présentation de l’entreprise avec un lien sur le site du groupe• Espace analyste (informations techniques et approfondies sur les indicateurs mesurant les actions d’aujourd’hui et les objectifs pour demain) • Menu récurrent: -Actualités (communiqués de presse, nouvelles actions mises en place) - Contact - Moteur de recherche• Site traductible en différentes langues (anglais, français, espagnol, chinois)

Interactivité / vie du site• Réactualiser le site régulièrement (fiabilité de l’information et crédibilité)• Création d’un espace de discussion type « forum » : dialogue en direct entre la mar-que et les consommateurs pour souligner la transparence de l’entreprise• Possibilité d’inscription à une newsletter pour être tenu informé des actions et rece-voir des preuves de l’engagement de Nestlé dans le bien être de la société.

traitement de l’informationLe site bénéficiera de plusieurs entrées. La première, qui est celle par défaut sera l’entrée grand public. C’est pourquoi l’information devra y être simple et synthétique. En effet, nous mettrons l’accent sur la pédagogie en soulignant les chiffres, preuves de la concrétisation de nos actions. La mise en forme du site sera quant à elle attractive, mais ne devras pas entraver la crédi-bilité du contenu. Concernant la partie dédiée aux analystes, le ton sera plus informatif et les indicateurs nombreux. L’information sera approfondie et précise.

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conclusion

L’étude que nous avons réalisée nous a permis de constater l’importance de la mise en place d’une communication sur le développement durable. En effet, il s’agit de satisfaire un réel besoin d’informations de la part des parties prenantes qui souhaitent avoir des preuves de l’engagement des marques qui font leur vie quotidienne.

La transparence est donc de rigueur, tout comme la preuve, car en matière de dévelop-pement durable les actions doivent remplacer les promesses.

Par ailleurs, les parties prenantes auxquelles un groupe mondial, tout particulièrement, doit s’adresser n’ont pas la même maîtrise du sujet. Les outils doivent donc s’adapter à ces ni-veaux de connaissances et répondre clairement aux questions posées.

C’est en respectant ces contraintes que les marques se créent une valeur indéniable : celle de la responsabilité sociale.

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BilioGrahie

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anneXes

I. Sustainability Review �00�II. Le concept de Nestlé en matière de responsabilité sociale tel qu’appliquée en Améri-que Latine