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EAU

RESSOURCES ET

MENACES

Chutes dIguau - Argentine

Yacine Barhoumi-Andreani Julien Gaudremeau Benot Gerbe Frdric Khamsing Yoann Rabatel 11 Mai 2004

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L'eau est source de vie, ontologiquement, existentiellement. Bien avant nos dcouvertes rcentes sur les origines de la vie, Anaximandre, philosophe prsocratique, nous enseignait que "les premiers animaux naquirent de l'humidit", intuition (mais tait-ce une intuition ?) confirme, des sicles plus tard, par le pre Teilhard de Chardin, de faon plus affirmative et lapidaire : "La vie est fille des eaux".

Cela pour les origines. Pour le prsent, le quotidien, mme schma : pas de vie possible sans eau.

Pourtant dans un monde o lactualit est faite et dfaite par les puissants mdias audiovisuels, un monde caractris par la suprmatie du journal de 20h, que nous apprend-on sur les problmes principaux de lhumanit ? A en croire les statistiques des thmes traits par les grandes chanes nationales (statistiques certes intrinsques notre groupe), les problmes de leau sont loin dtre la panace mdiatique, dattirer le consommateur audiovisuel et ainsi de linformer, linstruire sur ce problme. Peut-on ds lors le qualifier de fondamental dans lensemble des sujets dactualit qui nous proccupent ?

En grattant sous la crasse informationnelle, lon se rend pourtant compte dune quantit non ngligeable de problmes lis ce thme quelque chelle humaine que ce soit (individu, pays, continent, plante) et reprsentatifs de toutes les chelles de besoins (des besoins primaires comme la consommation et lhygine, des besoins secondaires principalement lis la gestion de leau dans lindustrie jusques aux besoins tertiaires lis aux loisirs hydriques ). Aprs avoir prcis ltat actuel des ressources, nous nous attarderons sur les menaces au niveau de leau sur le plan individuel, industriel, agricole. Nous nous intresserons ensuite sur les menaces politiques et gopolitiques, la guerre de leau . Suivront ensuite quelques solutions dj applicables ou appliques. Nous finirons par un expos de nos avis personnels sur la question, preuves ou contre preuves de notre implication dans ce passionnant sujet dactualit :

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1) Etat actuel des ressources mondiales :

1-1) Donnes statistiques Comme tout le monde le sait, la plante Terre est galement appele plante bleue;

ceci provient du fait que sa surface est recouverte 72% deau. Leau existe en quantit immuable depuis des millnaires, dans le monde nous pouvons en compter 1 400 millions de km3. Cest une quantit phnomnale. Mme si la consommation en eau connaissait un accroissement formidable et que la fusion dun noyau de deutrium avec un noyau de tritium tait matrise, ce qui donnerait une source dnergie propre au monde et quasi inpuisable, il serait impossible de la consommer entirement.

Mais ce nest pas si simple. En effet, cette quantit deau colossale nest pas 100% propre la consommation. La plus grande partie, 97.2% voire 97.5% selon les sources, est de leau de mer et le reste, 2.5% 2.8%, est de leau douce. Cette eau douce est rpartie de la manire suivante :

Les glaciers et neiges ternelles (68%), les lacs et rivires (0.3%), les eaux souterraines (29.9%), et le reste dans les mares, humidit du sol, permafrost

Nous voyons donc quil ny a quun tiers de leau douce utilisable immdiatement,

mais l encore ce nest pas si simple. Sur les 110 000 milliards de m3 que reprsentent ce tiers, 70 000 svaporent en permanence, sur les 40 000 restants 20% sont peu accessibles (montagne, calotte glacire, ) et la rpartition des 80% restants sur le globe est trs ingale. Du fait de la dsertification des rgions arides, ce phnomne de disparit tend s'accentuer.

LAustralie est un exemple de cette mauvaise rpartition : il y a moins de 1% de la population mondiale mais 5% des rserves mondiales en eau douce y sont concentres. Pour le Moyen Orient les chiffres sont exactement linverse de ces derniers.

Nous pouvons galement comparer les diffrents continents au regard de la quantit deau potable rapporte au nombre dhabitant et par an :

Continent Ressources en eau douce (en m3/hab./an) Amrique 24 000 Europe 9 300 Afrique 5 000 Asie 3 400.1

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Et voici une carte donnant plus de prcision :

Il faut distinguer deux types de ressources deau potable, celles qui sont renouvelables et celles qui ne le sont pas. Les eaux considres comme renouvelables sont celles correspondant au cycle naturel de leau, ce sont donc les eaux disponibles dans les cours deau, les rivires, les fleuves, les lacs, les nappes phratiques ou provenant de la pluie. Celles qui ne sont pas renouvelables (ie. celles ayant un temps de rgnration ngligeable devant la dure dune vie humaine) sont celles contenues dans les aquifres de profondeur. Tout comme les ressources en eau douce, les ressources en eau renouvelable sont ingalement rparties sur le globe. Pour nous faire prendre conscience de lampleur de cette disparit il faut souligner lcart norme entre le Kowet et le Canada. Le premier ne dispose que de 10 m3 deau douce renouvelable par an et par habitant, pour le Canada cest dix mille fois plus, ce qui donne 100 000 m3. Un dessin tant plus parlant, voici une carte :

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Ainsi, leau douce accessible ne reprsente que 12 500 milliards de m3 (9 000 immdiatement et 3 500 stocks dans des rservoirs). 1-2) Cycle de leau

Le cycle de l'eau, aliment en nergie par la " machine " thermique solaire, fait

s'vaporer l'eau depuis les continents et les ocans, la fait transiter quelques jours dans l'atmosphre, puis retomber en pluie.

La circulation de leau entre les ocans, latmosphre et les continents est appele cycle de leau. Ce cycle se droule dans une enveloppe superficielle de la Terre appele lhydrosphre. Le cycle de leau dbute par lvaporation de celle-ci principalement des ocans mais aussi des continents. Cette eau transite dans latmosphre o elle rside en moyenne 8 10 jours et retombe sous forme de pluie sur les ocans ou forme de pluie ou de neige sur les continents. Lvaporation de leau partir des continents porte galement le nom dvapotranspiration. Sur les continents, leau svapore directement partir des lacs, des rivires des sols humides mais cette vaporation directe sassocie la transpiration des vgtaux qui renvoie vers latmosphre leau de pluie qui sest infiltre dans le sol. Linfiltration de leau dans le sol sert constituer le stock superficiel alimentant lvaporation directe et la transpiration des vgtaux. Les fortes prcipitations des priodes hivernales engendrent une infiltration profonde qui alimente les nappes souterraines. Sur les continents, les quantits deau qui svaporent (vapotranspiration) sont infrieures aux quantits deau reues par les prcipitations, linverse pour les ocans lvaporation est suprieure aux prcipitations. Lexcdent en eau des continents retourne aux ocans par les rivires, les rsurgences de nappes souterraines et le ruissellement ctier. Le cycle de leau est ainsi quilibr.

Le cycle de leau est donc une histoire immuable qui n'a ni dbut ni fin. L'eau sur la terre se renouvelle en permanence et y circule en un cycle ininterrompu de 21 jours depuis la

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nuit des temps. Sans cesse rgnre et toujours diffrente, l'eau que nous buvons aujourd'hui est donc celle qui a connue l'histoire de la terre...

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2) Les menaces

2-1) Menaces dues la pollution et la surconsommation : Lagriculture, lindustrie et lurbanisation ont fait exploser la consommation deau entranant des rejets de quantits astronomiques deaux uses qui finissent par rendre cette prcieuse ressource impropre la consommation. Le problme avec leau, cest quelle ne se renouvelle pas toujours au rythme o lhomme la salit. En quelques dcennies la croissance dmographique, le dveloppement des industries et de lirrigation ont multipli les usages de leau, faisant ainsi exploser la demande. Le manque d'eau pourrait avoir, si rien ne change, une importante consquence, souligne par l'International Food Policy Research Institute dans un rapport publi en octobre 2002 : "En 2025, la pnurie d'eau pourrait causer la perte annuelle globale de 350 millions de tonnes de production alimentaire soit lgrement plus que la production cralire des Etats-Unis." La qualit de l'eau n'est pas un problme moindre que celui de sa quantit. Dans de trs nombreux pays, les dchets ou les eaux uses sont rejets sans traitement la rivire. Une tude mene sur 116 villes a constat que, en Afrique, seuls 18 % des foyers sont raccords aux gouts et, en Asie, pas plus de 40 %. Cela a des consquences sur la sant en effet de nombreuses maladies sont transmises par l'eau pollue et sur la production agricole, sans parler des atteintes aux cosystmes, de surcrot blesss par la destruction des zones humides et le btonnage des rivires. En outre, l'irrigation entrane souvent une remonte des nappes phratiques, ce qui les condamne terme, et la salinisation des sols. Dans les pays qui nont pas les moyens de lassainir avant de la rejeter aprs utilisation ou pire de la distribuer leurs habitants, elle peut vhiculer de nombreuses maladies et quantit de produits plus ou moins toxiques. Autrement dit, plus la consommation est forte plus sa qualit risque de baisser. On peut distinguer trois phases dvolution de la demande en eau. Tout dabord dans les socits prindustrielles, elle stagne ou crot trs faiblement : cest ce qui se passe actuellement dans lAfrique sub-saharienne o leau est utilise sur des surfaces trs restreintes de cultures irrigues dans le cadre dune agriculture vivrire. En revanche dans les pays en voie de dveloppement et dans ceux qui doivent faire face une pression dmographique grandissante, la consommation en eau crot fortement. Cette phase concerne lAsie du Sud-Est et la Chine. Enfin la troisime phase concerne les socits industrielles dveloppes et se traduit par un ralentissement de la demande en eau grce lutilisation de techniques moins gourmandes. En effet seules des cultures intensives et irrigues peuvent satisfaire la demande alimentaire dune population mondiale en augmentation. Ainsi les surfaces irrigues sont passes de 48 millions dhectares au XX sicle 250 millions aujourdhui et gaspillent par vaporation 60% de leau prleve.

2-1-1)Sur le plan individuel :

A lchelle franaise : Lorsque nous parlons des problmes en eau, des ressources de cette dernire, nous

pensons naturellement aux problmes crs au niveau individuel. Nous allons au cours de ces

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paragraphes nous intresser de prime abord aux problmes sanitaires France, puis de ces problmes lchelle mondiale. Commenons par rappeler la consommation franaise en eau de la France : cette dernire consomme en moyenne 55m 3 deau par an et par habitant. Nous allons prsenter un graphique montrant la rpartition de lutilisation de leau des fins individuelles (hygine, alimentation, loisirs que nous avons qualifis d hydriques )

Il apparat ainsi clair que la consommation deau pour lalimentation reprsente moins 5% de la consommation de leau sur le plan de lindividu (si lon inclut les loisirs tel que jardinage, piscine, etc.). La consommation pour lhygine (et corporelle et linge+vaisselle) varie fortement selon le consommateur. Du bain la douche, de la vaisselle la main au lave-vaisselle. Nous ne sommes intresss ici qu la moyenne de la consommation. Nous allons prsent aborder les problmes sanitaires en France car il faut rappeler quencore 1% de la population de notre pays na pas accs leau potable. Cela est du la pollution de diffrents cours deau en majorit : sur les 275000 Kms de cours d'eau de la France, 5000 Kms sont pollues de faon chronique et la qualit des autres cours d'eau ne samliore pas malgr tous les efforts consentis. En fait, la pollution des cours d'eau n'augmente plus mais la qualit des eaux ne s'amliore pas, on assiste donc a un nivellement. Daprs le professeur Jean-Paul Lefeuvre, professeur au musum dhistoire naturelle et auteur dune tude sur la dgradation de leau en France lagriculture est essentiellement responsable de cette dgradation : Le problme des nitrate est la consquence directe du dveloppement intempestif des levages hors-sol dune part, et de lutilisation massive des engrais pour les grandes cultures dautre part. Lagriculture intensive est aussi lorigine de la pollution des eaux brutes par les pesticides (dsherbants, insecticides, fongicides). Cela touche en particulier lIle-de-France, le Sud-ouest et le Grand Ouest. Laugmentation de ces produits phytosanitaires dans leau est fort proccupante dautant plus quon ne sait absolument pas quelles en sont les rpercussions long terme sur la sant.

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A lchelle mondiale :

Aujourd'hui, une personne sur cinq (soit plus d'un milliard d'tres humains !) n'a pas accs l'eau potable. En l'espace d'un sicle, la population mondiale a tripl, alors que la consommation en eau tait multiplie par 6. De plus les disparits entre les pays sont flagrantes : Illustrons ces dernires par un rapide comparatif entre trois pays : un Nord-amricain consomme en moyenne 700 litres deau par jour, un Europen 200 litres, un Africain 30 litres et un Hatien 20 litres De plus la qualit de leau consomme entre ces diffrents pays varie simplement et de nombreuses pidmies ont encore lieu en Afrique du fait de problmes sanitaires de leau, cholra en particulier : En Afrique, 150 millions de rsidents urbains, soit la moiti de la population urbaine, nont pas daccs adquat la distribution deau; et 180 millions, quelque 60% de la population urbaine, nont pas de systme sanitaire adquat. Larsenic est galement un problme des plus srieux en ce qui concerne les menaces pour leau : Dans un pays par exemple tel que le Bangladesh, on dnombre prs de 300000 morts par an cause des problmes sanitaires dus larsenic. Rsumons ainsi par quelques chiffres alarmants : 2 milliards sont privs d'installations sanitaires. 4 millions de personnes meurent chaque anne de maladies lies au manque d'eau. 6 000 enfants meurent chaque jour dans le monde pour avoir consomm une eau non potable, bien que ces maladies (comme la diarrhe) soient faciles traiter.

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2-1-2) Sur le plan industriel : L'eau est au cur de nombreux processus industriels. Dans l'industrie, l'eau peut tre utilise diverses fins. Elle peut participer au processus industriel proprement dit, tre utilise pour le lavage et l'vacuation des dchets, pour le refroidissement des installations ou pour faire fonctionner les chaudires. Le refroidissement des installations reprsente l'essentiel de la consommation industrielle. Bien entendu, les impratifs de qualit de l'eau diffrent largement en fonction des usages. Pour le refroidissement ou le lavage, une eau peu traite suffit en gnral, alors que de l'eau potable est indispensable la production alimentaire. La fabrication de circuits lectroniques ncessite des traitements spcifiques et plus exigeants que pour une eau destine la consommation. Par exemple, sur le plan franais la production d'nergie occupe une place particulire dans les bilans de consommation d'eau. Elle implique des prlvements trs importants de 19 199 millions de m3 (59 % du total), mais en restitue l'essentiel pour ne reprsenter que 3 % de la consommation nette. A lui seul, le bassin Rhne-Mditerrane-Corse prlve 61 % du volume total prlev pour la production nergtique en France.

2-1-3) Sur le plan agricole : Lagriculture est la principale source de consommation deau en France, essentiellement des fins dirrigation. Lagriculture franaise prlve chaque anne prs de 3 500 millions de m3 deau, soit 11 % des prlvements nationaux et 68 % de la consommation deau. Environ 60 % de ce volume prlev est consacr lirrigation. Les prlvements agricoles ont fortement progress depuis 30 ans, en raison du dveloppement de lirrigation et de lvolution des pratiques agricoles. Cet usage de leau se caractrise des autres usages par deux aspects : - il sagit dune consommation nette, cest--dire que leau prleve nest pas retourne la nature aprs usage, - cette consommation est concentre sur la priode estivale. Entre 1970 et 1997, la France a multipli par trois et demi ses surfaces irrigues passant de 539 000 hectares 1 907 000 hectares (soit environ 6 % des surfaces agricoles). Depuis 1997, on observe une diminution des surfaces irrigues. Ainsi, en 2000, la surface effectivement irrigue tait de 1 575 000 ha, soit 5,7 % de la surface agricole. A lchelle mondiale, il est noter que lagriculture irrigue produit prs de 40% de la production totale alors quelle noccupe en tout et pour tout que 17% de la surface cultive. Un raisonnement simplet pourrait mener la conclusion que ce type dagriculture est beaucoup plus rentable. Mais, et cest un gros mais, lefficacit de cette agriculture nest pas franchement leve. Elle ne culmine qu 40%, ce qui signifie que 60% de leau utilise nest pas du tout absorbe par les diverses cultures ou encore par la terre mais quelle svapore dans latmosphre. Comment utiliser de leau sous forme gazeuse pour des cultures ?

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2-1-4) Solutions Une question se pose : comment alimenter en eau potable la population mondiale toujours plus importante et surtout rpondre la demande des mtropoles tropicales en pleine explosion dmographique ? Des procds de traitement des eaux uses existent mais peu de pays peuvent y accder. Cest pourquoi les chercheurs se mobilisent pour laborer des solutions performantes plus lgres et moins onreuses. En effet les infrastructures ncessaires pour viter la dgradation des conditions de vie et de la qualit de leau sont hors de porte des pays pr-industrialiss et en voie dindustrialisation et actuellement seuls les pays dvelopps possdent les technologies pour obtenir de leau potable partir de ressources trs pollues. Ces techniques produisant une eau chre sont inadaptes aux pays pauvres sauf quand lintrt des populations locales rejoint celui des touristes. Lintrt conomique a ici un impact bnfique sur lenvironnement : une socit franaise a mis au point une armoire eau de la taille dune pompe essence est capable de produire 20m3 deau potable par jour permettant ainsi au population dviter les pidmies de cholra, bilharziose ou dysenterie, tandis que les touristes peuvent y boire en toute scurit. En effet dans les pays tropicaux leau est un puissant vecteur de maladies graves cest pourquoi veiller sa qualit est primordiale. En fait la plupart des pays en voie de dveloppement rechignent encore mettre laccent sur lassainissement et la mise en place de rseau de distribution deau la population : alors que laccs leau potable nest pas encore une ralit, cette question leur apparat souvent comme une charge superflue.

La dsalinisation La technologie existante est lourde. Il existe actuellement 2 procds : la distillation et un procd bas sur des membranes semi-permables. Malgr une rduction des cots du fait des progrs technologiques, le prix de ces mthodes est encore lourd. Dautre part la dsalinisation nest pas sans risque car elle engendre des effets pervers sur lenvironnement par ses rpercussions. En effet elle permet le maintien dune activit agricole ou/et industrielle dans des zones fragiles. Ainsi dans les les Canaries, leau dessale permet daugmenter les capacits touristiques asphyxiant ainsi dautant plus les milieux naturels. Ou alors en Andalousie, dans la rgion dAlmeria (Espagne), les projets de dsalinisation vont servir accrotre les capacits de production de sols dj surexploits. Les avances technologiques sont toujours plus surprenantes et intressantes ainsi de llectricit a pu tre produite partir deaux uses. Une quipe de chercheurs dirigs par Bruce Logan de luniversit de Pennsylvanie a mis au point la pile a combustible microbien . Selon ce dernier, le systme produirait 71 kW partir des dchets de 100000 personnes de quoi alimenter 47 foyers. Et il espre passer 500 kW pour alimenter 330 maisons. Ce procd a un autre avantage qui est de servir lpuration. En effet la dcomposition bactrienne de la matire organique viterait jusqu 80% du retraitement des eaux uses dans les stations. Ce qui devrait permettre de substantielles conomies sur les budgets dassainissement incitant ainsi les gouvernements investir.

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2-2) Problmes politiques et gopolitiques

Si leau napparat pas de prime abord comme un problme fondamental de la socit au sens o lorganisation fonctionnelle de ses membres prime (gestion de conflits, de sources de revenu, de libert dexpression ou de culte pour ne citer que quelques sujets en vogue dans lactualit, sans cesse rcurrents, qui font et dfont la politique) cest tout simplement quil sagit dun sujet connexe dont les enjeux masqus alimentent le cur mme de dbats plus profonds. Comme lon sest complait le rappeler tout au long de cet expos, leau est synonyme de vie depuis des temps immmoriaux, tel point que les ramifications de son emploi ont plus t sujettes dbat que sa possession mme.

2-2-1) Enjeux politiques sous-jacents aux problmes de leau :

Et pourtant, jugez plutt : qui la veille de la guerre dIrak (et encore aujourdhui) se souvenait du sommet de Johannesbourg daot-septembre 2002 ? Des engagements de lUnion pour rduire de moiti le nombre des assoiffs dans le monde? Engagements gnriques qui jusqu' prsent font office de lettres mortes. Du 16 au 23 mars 2003 stait droul Kyoto le 3me forum sur les ressources hydriques. (http://www.world.water-forum3.com/) De quoi y a-t-on parl ? Une interview de Lester Brown1, pre du Worldwatch Institute, devenu prsident du Earth Policy Institute nous apprend que Dans un an, ceux qui produiront le plus de bl auront un contrle gopolitique total. La guerre de l'or bleu changera l'quilibre du monde. Devant des propos aussi apocalyptiques, quelques explications simposent. Les scnarios dessins par les climatologues nous renvoient l'image d'un monde aux fleuves desschs par l'insuffisance des pluies, aux nappes puises par des prlvements excessifs, aux lacs contamins par les dchets. Et quelle angoisse quand on pense l'augmentation des maladies lies au manque d'eau propre. Mais il existe une perspective plus menaante et beaucoup plus proche que lon ne veuille le croire : la faim. Moins d'eau signifie moins d'aliments, et cette quation qui ne tombe pas encore sous le sens changera la carte gopolitique du monde. Attentif depuis toujours lvolution continue et fort peu parallle de l'augmentation de la population et de la disponibilit des aliments, Lester Brown est convaincu que d'ici un an nous assisterons un tournant radical dans le domaine de l'alimentation.

Qu'est-ce qui changera ? Les rapports de force entre ceux qui achtent et ceux qui vendent des crales s'inverseront. Alors qu'aujourdhui ceux qui achtent peuvent choisir, d'ici un an ce sont eux qui seront choisis. La Chine deviendra alors le plus gros importateur de crales du monde et les Etats-Unis dcideront s'ils veulent ou non remplir leurs greniers. Ceux qui tiendront les rnes de l'agriculture auront en main la force politique. Pkin est en train d'adopter des choix nergtiques, pour le moins trs contests, qui interviendront de faon radicale sur le cycle hydrique. Toujours daprs Lester Brown, La construction d'un systme de grandes digues reprsente sans doute un lment ultrieur de proccupation environnemental, mais la situation est dj dramatique aujourdhui : on est en train d'asscher la moiti nord du pays. Il y a trois ans que la Chine consomme ses rserves de crales et celles-ci finiront fin 2004. A ce moment-l, 1.300.000.000 de Chinois arriveront sur le march et entreront en concurrence avec les consommateurs amricains. Et Pkin a l'argent ncessaire pour acheter deux fois toute la rcolte annuelle des Etats-Unis : l'excs de sa balance 1 Un glossaire en annexe (p.30) dtaille les attributs de tous les intervenants qui seront cits.

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commerciale (ie. import/export) avec les Etats-Unis est de 80 milliards de dollars, et ceci est suffisant pour tout acheter.

Face une perspective de ce genre, il est vident que la Chine et tous les pays qui risquent d'tre crass par le manque d'autonomie alimentaire adopteront des contre-mesures. Mais il faut du temps pour redresser l'quilibre hydrique d'un pays. D'aprs une tude de la Banque Mondiale, dans la plaine septentrionale chinoise, il y a un dficit annuel de 37 milliards de tonnes d'eau. Et vu que pour obtenir une tonne de crales il faut mille tonnes d'eau, ce dficit hydrique quivaut 37 milliards de tonnes de crales, somme suffisante pour nourrir 110 millions de Chinois. Ce qui signifie qu'aujourdhui 110 millions de Chinois mangent en utilisant des rserves hydriques non renouvelables, c'est--dire qu'ils privent d'eau leurs enfants. Le dficit hydrique, qui est dj trs grave, deviendra dramatique bien avant qu'on ne l'imagine.

Quand atteindra-t-il donc son paroxysme ? Il sagit l de la question qui donnera le contrle gopolitique de la plante au gouvernement qui saura y rpondre. Toutefois, certains rapports aviss ont dj fait tat de rflexions pertinentes ce sujet. Ainsi, en septembre 2003, le Canada a dclar qu'il n'exporterait plus de crales. Il considre qu'il s'agit l d'une rserve stratgique. L'Australie, peu de temps aprs, a fait la mme dclaration. Et Lester Brown daffirmer : Dans l'immdiat, cette pnurie a t compense par un produit de qualit infrieure, le bl de la Mer Noire. Mais ici, il s'agit seulement d'une bouffe d'oxygne. Il y a de moins en moins d'eau, et vu qu'elle est trs difficile importer, on l'achte sous forme de produit fini : acheter du bl veut dire avant tout acheter de l'eau. Cest bien parce que 70 % de l'eau utilise dans le monde finit dans les champs que le problme hydrique est avant tout un problme agricole.

Quelles sont les zones qui courent le plus de risques ? Dans le monde, on a creus des millions de puits qui ont produit un prlvement d'eau suprieur la ralimentation naturelle de nombreuses nappes. C'est pour cela qu'un nombre toujours plus important de pays a une balance hydrique dans le rouge. Prenons le cas du Ymen, un des plus emblmatiques : le niveau des nappes s'abaisse la vitesse impressionnante de deux mtres par an. Dans le bassin o se trouve sa capitale Sana'a, on en est six mtres par an. A ce rythme, la zone restera sec d'ici dix ans et il devra choisir : ou bien importer de l'eau des dessaleurs installs le long de la cte ou bien transfrer sa capitale. Le gouvernement du Ymen, dans son effort pour trouver plus d'eau, a encourag le sondage des puits jusqu' une profondeur de deux kilomtres, un niveau auquel on arrive, d'habitude, quand on cherche du ptrole, mais a n'a pas servi grand-chose .

Quels sont les autres pays hauts risques ? En Iran, les nappes aquifres s'abaissent une vitesse qui va de 2,8 mtres par an dans la plaine du Cheanaran aux 8 mtres de la ville de Mashad : des villages entiers sont abandonns dans la partie orientale du pays parce que les puits sont sec. La situation est galement trs critique au Mexique, au Moyen Orient, dans tous les pays de l'Asie centrale, en Afrique du Nord. En effet, le Maroc importe la moiti des crales de sa consommation, l'Algrie et l'Arabie Saoudite 70 %, Isral 90 %.

Comment peut-on sortir de ce pige ? Bien que nous rservions toute une partie sur les avis (partags ou non) dminents penseurs, nous choisirons de poursuivre dans la continuit de linterview de Lester Brown, qui affirme sans grande prtention : Le premier secteur qui devra procder une rforme draconienne est l'agriculture. En Chine, en investissant une tonne

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d'eau en crales on obtient un produit qui vaut 200 dollars, en investissant la mme quantit d'eau en activits industrielles le gain est de 14.000 dollars : il n'y a aucune comparaison.

L'agriculture dgage certes moins de bnfices que lindustrie, mais il est pratiquement impensable de pouvoir s'en passer. Nul besoin dtre spcialiste pour alors affirmer quil faille justement la changer. Dans les pays dont la balance hydrique est en rouge on doit pointer, au prix d'un changement de type d'alimentation, sur des cultures qui demandent moins d'eau. Ensuite, il faut travailler l'amlioration des systmes d'irrigation .

Mais les amliorations risquent d'tre annules par le changement climatique produit par la dforestation et par l'utilisation des combustibles fossiles, ce qui rejoint le trs mdiatique dbat sur le rchauffement de la plante et leffet de serre, encore lhonneur en cet t 2003 de canicule meurtrire. Rcemment encore, notre regard se portait sur un chiffre impressionnant : les 15 annes les plus chaudes dans l'histoire de la mtorologie sont concentres sur une troite priode qui va de 1980 aujourd'hui. Mais maintenant, nous pouvons ajouter un autre lment. Les trois annes les plus chaudes appartiennent aux quinze dernires annes : l'volution de ce processus est extrmement alarmante et elle est destine avoir un norme impact ngatif sur l'agriculture. C'est la premire fois depuis que l'espce humaine s'est arrte pour cultiver la terre que le climat assume une instabilit aussi accentue. Il y a 6.000 ans qu'on utilise l'irrigation, et ce processus n'a pas toujours t indolore, comme l'histoire de la Msopotamie l'enseigne, mais durant les cinquante dernires annes l'utilisation des pompes actionnes par des moteurs diesel a boulevers les nappes aquifres qui diminuent nettement en Chine, aux Indes et aux Etats-Unis, les trois plus grands producteurs de crales du monde. Il est temps de repenser radicalement notre rapport avec l'eau.

Avant de doprer une trs intressante description des ractions des diffrents tats du monde, nous pouvons finir en beaut ce compte-rendu de la situation des rserves en eau du globe par quelques chiffres significatifs. Ainsi, daprs un article du Monde (que lon peut lire en intgralit sur http://echanges.outness.net/pages/Earth/water-rarity.htm ), l'International Food Policy Research Institute avait dores et dj affirm dans un rapport publi en octobre 2002 : En 2025, la pnurie d'eau pourrait causer la perte annuelle globale de 350 millions de tonnes de production alimentaire - lgrement plus que la production cralire des Etats-Unis. De plus (toujours daprs le mme article), la croissance de la population mondiale, qui va passer de 6 milliards d'individus 9,3 en 2050, selon la projection des Nations unies, va faire empirer la situation. Dans son Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau, l'Unesco estime que : vers 2050, entre 7 milliards de personnes dans 60 pays (hypothse pessimiste) et 2 milliards dans 48 pays (hypothse optimiste) seront confrontes une pnurie d'eau . Enfin, il y a quelques jours, en ouvrant Le Monde, une petite fentre de Novethic indiquait la consommation d'eau par personne et par an :

au Burkina-Faso : 20 mtres cubes,

en France : 700 mtres cubes,

aux U$A : 2.000 mtres cubes!

Tous ces chiffres, dfaut de persuader lconomie domestique, ne peuvent quinciter ceux qui les lisent y rflchir dans lhypothtique (ou le probable) cas o ils seraient

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confronts des dcisions thiques y faisant rfrence, dans les annes venir dexercice de leur profession dingnieur dans lindustrie

Quant aux ractions des tats du monde face de tels rapports alarmistes, que nous apprend la presse ? Tout le monde sait que la question de l'eau est dj un grave problme dans certains tats des Etats-Unis, le leader du monde libre et dpollu. Dans ce genre de cas o le bon sens, dfaut dtre la chose du monde la mieux partage, recommande fortement des investissements technologiques en vue de lpargne du gaspillage, comme vu dans une prcdente partie et comme il sera vu dans une partie ultrieure, les tats-uniens recourent leur tactique habituelle ; ils achtent. On peut ainsi lire dans le Journal Permanent du 8 mars 2003 "La Patagonie mise aux enchres ?" : Afin de rembourser sa dette au FMI, le gouvernement argentin ngocierait en sous-main la vente de cette rgion et de ses ressources naturelles aux Etats-Unis. Cette rgion dispose en effet d'importantes rserves en ptrole - 75% des rserves du pays - eau douce, et en minraux qui depuis plusieurs annes sont convoites par les entreprises trangres.

De mme, le Monde Diplomatique avait dj soulign plusieurs reprises les vertus de lAmrique en matire des droits de lHomme en particulier dans un article dIgnacio Ramonet sur la Bolivie (cf. Annexe ), mais seul un lecteur attentif aux problmes de leau dans le monde pouvait dtecter parmi la masse des informations le passage suivant : La privatisation de la distribution deau dans la ville de Cochabamba en faveur de lentreprise amricaine Bechtel (lune des grandes bnficiaires du programme de privatisation intgral de lIrak que conduisent actuellement les autorits doccupation) avait donn lieu, en avril 2000, une insurrection et stait solde par le dpart de Bechtel, le recul du gouvernement et la renationalisation de leau. Mis en rapport avec les conclusions que lon peut tirer des analyses prcdentes, une question fondamentale me vient soudain lesprit : au vu de la manire dont Isral s'attribue la plus grande partie des ressources hydriques de la rgion palestinienne et au vu de leurs fort peu dmocratiques allis du continent amricain, et si les U$A s'intressaient tout coup l'eau, dcidant de qui y a droit ou non.... Il y a quelque temps encore, ce genre de rflexion maurait fait rire, mais aujourd'hui...

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2-2-2) Sur les problmes gopolitiques

nous estimons inutile les redites ; affirmer que leau est un bien prcieux dans certaines rgions du monde implique ncessairement des conflits frontaliers pour son contrle, du plus grand fleuve au moindre cours deau en cas de crise due une pnurie. A ce propos, nous proposons une carte des diffrents conflits lis leau. Une chronologie complte des guerres de leau est disponible sur http://www.worldwater.org/conflict.htm . Mais sil est un facteur mconnu de prime abord, ce sont bien les problmes dus aux aquifres. En effet, la solution la crise mondiale de l'eau se cache peut-tre sous terre. Plus de la moiti de la population mondiale dpend dj de rserves souterraines, pompes dans les cavits poreuses des formations rocheuses, appeles nappes phratiques ou aquifres. Ces aquifres s'tendent parfois sur des milliers de kilomtres et emprisonnent une quantit d'eau suffisante pour satisfaire les besoins de toute l'humanit pendant des dcennies.

Comme les fleuves, les aquifres ne s'arrtent pas aux frontires et sont souvent partags par deux ou plusieurs pays. Mais, contrairement aux fleuves, on connat encore trs mal les aquifres partags. Avant toute estimation prcise de leurs capacits et de la qualit de leurs eaux, des investissements importants sont ncessaires rien que pour dterminer les limites de ces "aubaines" souterraines. Les gouvernements n'admettent non plus qu'avec rticence que ces aquifres - dont dpendent souvent leurs populations pour la consommation en eau potable et pour l'irrigation - puissent tre partags par d'autres pays. Le vide juridique qui caractrise le domaine favorise aussi l'incomprhension et les tensions, au point que nombreux experts redoutent une vritable "course au pompage", qui verraient certains pays se

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prcipiter pour utiliser le plus d'eau possible, de crainte qu'un voisin plus puissant ne s'arroge des droits sur un aquifre transfrontalier grce des atouts financiers et techniques. De ce fait, les aquifres transfrontaliers pourraient tre sources de conflits, en particulier dans les rgions arides, o la concurrence pour les ressources en eau va s'intensifier dans les annes venir.

Ainsi, l'aquifre de la Montagne, qui s'tend entre Isral et la Cisjordanie, est au coeur d'un conflit pour l'eau entre les deux gouvernements. Isral consomme environ 85 % de la ressource, alors que l'essentiel des pluies et des eaux de surface qui l'alimentent proviennent du territoire palestinien, depuis lequel les conditions gologiques rendent le captage extrmement difficile et onreux. De fait, l'essentiel des eaux de bonne qualit s'coule naturellement vers Isral o leur accs est plus ais. Les ngociations serres qui se sont droules sur cette question ont t officiellement suspendues aprs le dbut de la seconde Intifada.

2-3) Les avis (controverss) des experts :

A lheure actuelle, tout le monde semble au moins daccord pour reconnatre quil existe, aujourdhui un problme de leau.

2-3-1) Candide ou de loptimisme Malgr cette relative unanimit, il convient dcouter les quelques voix qui slvent

des profondeurs de lopposition : ainsi, la thorie la plus frappante, la limite de la conspiration (voire du ngationnisme) se fait lcho de cette vrit selon laquelle ce problme na pas lieu dtre. Il ne constituerait quun problme politique celui des checs de la gestion publique de la nature , trs localis (voire ponctuel), et face auquel les avances technologiques sauront irrmdiablement faire face : Le progrs technologique est porteur despoir dans la mesure o lpuration des eaux uses et le dessalement de leau de mer sont aujourdhui les deux formes les plus prometteuses pour solutionner les tensions lies leau. . (Prof. Jacques Garello pour lALEPS, cf. http://www.libres.org) Cet argumentaire douteux conclut : Les prvisions alarmistes n'ont [] pas lieu d'tre, si ce n'est pour remettre au got du jour des thories totalement dpasses. La force rside dans la capacit d'inventer, d'innover, de voir avant les autres, d'tre vigilants. Kirzner l'a dmontr et Simon a expliqu que vis--vis des ressources naturelles, l'homme, cest dire sa capacit inventive, est notre dernire chance. Car le drame des modles malthusiens, cest quils raisonnent toujours comme si lhomme regardait arriver les vnements sans jamais ragir, comme si lhomme nexistait pas !

2-3-2) Un ennemi clairement identifi : la privatisation

outrance Sil apparat clair que les ingalits de rpartitions des ressources en eau sont

lorigine du problme, la gestion de cette ingalit semble toutefois problmatique. Ainsi, les

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mmes qui constatent les checs de la gestion publique de la nature sopposent la majorit de ceux qui semblent daccord pour critiquer la tournure qua pris dans les dernires annes le march de leau : la privatisation outrance de ce march entrane clairement une dtrioration de laccs ce produit de premire ncessit.

Comme le font remarquer Franck Poupeau et Philippe Leymarie : Ce march est domin par les deux grandes multinationales franaises, Vivendi - Gnrale des eaux et Suez - Lyonnaise des eaux, qui se sont appropri prs de 40 % du march mondial, et qui monnaient leurs services chacune plus de 110 millions de personnes, dans 100 pays pour la premire, et 130 pour la seconde. Qui plus est, ces contrats de privatisation, sont trs largement soutenus, et mme encourags par la Banque Mondiale, lOMC, ou encore le World Water Council. Or la privatisation de leau est la plupart du temps dnonce en raison des consquences cologiques de lintgration des conomies locales un march unifi , ce qui implique non seulement une orientation des productions vers lextrieur, mais aussi lintensification de lexploitation des ressources naturelles. La militante canadienne Maud Barlow a montr comment les pays baissent les taxes locales et les rgulations environnementales afin de rester comptitifs. (...) Les gouvernements se retrouvent alors avec une capacit fiscale rduite pour rcuprer les eaux pollues et construire des infrastructures pour protger leau ; en mme temps il leur est plus difficile de rguler la prvention des pollutions ultrieures. .

Preuve parmi tant dautre, la privatisation de leau La Paz (Bolivie) (au profit du consortium franais Aguas del Illimani - Lyonnaise des eaux) naura eu pour seules consquences que de voir le prix passer de 2 12 bolivianos (de ~ 0.3 1.8 ) (Bs), les pannes se multiplier du fait du manque de maintenance (leffectif en technicien ayant t divis par deux.) et les frais dinstallation augmenter de 50%.

2-3-3) Des solutions pragmatiques aux solutions institutionnelles Si quelques causes du problme semblent clairement et quasi unanimement tablies,

les solutions y apporter sont loin de faire lunanimit chez les spcialistes. Ainsi, nombreux sont ceux qui tentent de rpondre au problme de faon purement pragmatique, lanant sans cesse de nombreux appels tel ce Il est temps d'apprendre conomiser l'eau lanc tout rcemment encore dans les colonnes du journal Le Monde par Alain Lompech. Dautres en revanche nhsitent pas chercher plus solutions plus complexes : sil en est (comme pour la premire des thories cites) qui considrent les questions hydriques comme rgionales, localises, la plupart des experts qui se sont penchs srieusement sur la question tentent dy apporter une rponse plus globale, plus internationale, en sappuyant le plus efficacement possible sur les bases de cette socit qui a pu faire prolifrer toutes ces ingalits (on ne cherche plus alors dtruire le systme mais continuer en voluant dans le bon sens ).

Riccardo Petrella propose ainsi un fonds mondial coopratif de leau : partant de la simple constatation de linefficacit des pompeux traits internationaux et du dsintrt (ou plutt de labsence de vision dsintresse) des grandes multinationales, il propose une srie de mesures permettant de dvelopper une aide laccs leau :

Un don slevant 0.01% du PIB des pays de lOCDE Une fiscalit spcifique dite 3 centimes : un centime par dollar dpense en

armement, un centime par bouteille deau achete, un centime par mtre cube deau potable consomme.

Lannulation de la dette publique des pays du tiers monde La cration de caisses dpargnes coopratives locales, nationales, puis

internationales.

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Linvestissement partir des conomies ralises sur la meilleure gestion des infrastructures existantes.

Si, sous cette forme, ces propositions paraissent utopistes, elles ont toutefois le mrite

dexister et dmontrent, sil en tait encore besoin, que les propositions de rsolution conomique du problme de laccs leau ne manquent pas. Reste que parmi toutes ces bonnes initiatives manant des pays dvelopps et en particulier du G8, les principaux intresss, savoir les habitants des pays en voie de dveloppement, ny apparaissent quasiment jamais. Preuve en est les nombreux dboires quaura connus Vivendi aux Comores (o la population lasse des interruptions spontanes a dcid de revenir la mthode traditionnelle ), ou La Paz en Bolivie. Pire encore, dans ces deux exemples, Vivendi nhsite pas faire porter le chapeau aux habitants de ces rgions et leurs mauvaises habitudes , leur reprochant (comme ici M. Alvaro Larrea Alarcon, ingnieur du Fonds national de dveloppement rgional) de pas assez consommer : Il est primordial denseigner la population quelle doit saccoutumer payer les factures deau. Une personne grandit sans eau et va aux installations publiques, ou la rivire. Elle est habitue cela, et ne pas avoir deau lintrieur de la maison. Cest une question de culture. Il faut apprendre aux gens se baigner une fois par jour, arroser leurs plantes, laver leur voiture... Bref, tre de bons consommateurs.. Ce dcalage, qui apparat de prime abord comme des plus sarcastiques, peut pourtant apparatre dans de nombreuses dcisions, qui, premire vue, paraissent rflchies. Ainsi le CRDI (Centre de Recherches pour le Dveloppement International) sest-il spcialis dans diffrents programmes daide ayant comme objectif prioritaire, la comprhension des attentes des utilisateurs finaux. Ainsi, on peut constater que les problmes vis--vis de cet accs leau mobilise un nombre non ngligeable de comptences. Chacun, avec plus ou moins dintrt, avec plus ou moins de russite, y allant de sa proposition. Reste qu lheure actuelle, il nexiste pas rellement de mouvement fort et uni qui permettrait une relle avance dans ce domaine si complexe : tant que les diffrentes barrires ne seront pas abattues, et que la plupart des intrts personnels ne seront pas mis de cot toutes ses propositions sporadiques continueront dapparatre comme de simple leurres destins se donner bonne conscience. Et se ne sont pas les ides qui manquent .

Reste que parmi toutes ces bonnes initiatives manant des pays dvelopps et en particulier du G8, les principaux intresss, savoir les habitants des pays en voie de dveloppement, ny apparaissent quasiment jamais. Preuve en est les nombreux dboires quaura connus Vivendi aux Comores (o la population lasse des interruptions spontanes a dcid de revenir la mthode traditionnelle ), ou La Paz en Bolivie. Pire encore, dans ces deux exemples, Vivendi nhsite pas faire porter le chapeau aux habitants de ces rgions et leurs mauvaises habitudes , leur reprochant (comme ici M. Alvaro Larrea Alarcon, ingnieur du Fonds national de dveloppement rgional) de pas assez consommer : Il est primordial denseigner la population quelle doit saccoutumer payer les factures deau. Une personne grandit sans eau et va aux installations publiques, ou la rivire. Elle est habitue cela, et ne pas avoir deau lintrieur de la maison. Cest une question de

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culture. Il faut apprendre aux gens se baigner une fois par jour, arroser leurs plantes, laver leur voiture... Bref, tre de bons consommateurs.. Ce dcalage, qui apparat de prime abord comme des plus sarcastiques, peut pourtant apparatre dans de nombreuses dcisions, qui, premire vue, paraissent rflchies. Ainsi le CRDI (Centre de Recherches pour le Dveloppement International) sest-il spcialis dans diffrents programmes daide ayant comme objectif prioritaire, la comprhension des attentes des utilisateurs finaux. Ainsi, on peut constater que les problmes vis--vis de cet accs leau mobilise un nombre non ngligeable de comptences. Chacun, avec plus ou moins dintrt, avec plus ou moins de russite, y allant de sa proposition. Reste qu lheure actuelle, il nexiste pas rellement de mouvement fort et uni qui permettrait une relle avance dans ce domaine si complexe : tant que les diffrentes barrires ne seront pas abattues, et que la plupart des intrts personnels ne seront pas mis de cot toutes ses propositions sporadiques continueront dapparatre comme de simple leurres destins se donner bonne conscience. Et se ne sont pas les ides qui manquent .

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4) Les avis personnels:

Julien dit (trs hypocritement, dailleurs) :

Il est toujours difficile de donner son point de vue et encore plus de parler de sa conduite vis--vis dun sujet o trs rapidement un jugement est donn sur la personne le profrant, cette dernire pouvant tre vite (trop htivement incontestablement) qualifie de pollueur dans un systme ces plus manichens. Ma situation vis--vis de leau a volu en vue dun respect de plus en plus important de cette dernire, mais je considre encore que notre action personnelle ne joue pas ou fort peu dans le problme gnral hydrique et que limplication personnelle na ainsi pour but que de satisfaire le soi-disant protecteur de leau . Egosme ? Lopinion commune dirait vite quen cas de comportement identique des autres consommateurs,

la situation ne pourrait perdurer (2), mais en fait lon ne peut que constater que laction individuelle en cas dune pollution gnrale est inutile. Elle est ainsi inefficace dans les deux cas. Ainsi je continue voir dans cette protection de leau au sens individuel plus une simagre quune action vritablement utile, ayant principalement pour but de satisfaire lcocitoyen. Lon arrive ainsi la conclusion fort intressante que lcologie chez le citoyen et au niveau individuel na ainsi aucune efficacit, et na quun but dautosatisfaction de ce dernier, qui a le plaisir de croire participer aux efforts cologiques mondiaux. Jai certes t lev dans une logique de prservation de leau mais seuls des motifs conomiques taient la base de cette prservation des ressources hydriques et sil marrive de faire quelques conomies de ce si prcieux lment fondamental, cest videmment non dans le but cologique (nayant pas lme dun cocitoyen et ayant dmontr ci-dessus linefficacit de cette politique individuelle) mais dans un but strictement financier.

De plus des faits avrs dans les actions entreprises du parti cologiste franais me font fortement souponner ce dernier de vouloir, sous des prtextes nayant quhypocritement trait lcologie, rcuprer des parts dlectorat afin de mener une politique socialo communisante la doctrine trange, voire dangereuse, et mamnent tout naturellement me poser la question : pourquoi les verts sont-ils si rouges (digression totale, je cesse) ? Il nempche que les orientations de ce dernier (en particulier les vaticinations de ceux-ci sur les questions dordre nuclaire, domaine o ils nont clairement ralli aucun avis des autorits comptentes en la matire, aucun ponte reconnu) mont rendu suspectes des actions cologiques, au chef daccusation de dissimulations dautres problmes de socit grce ces derniers.

2 Aprs relecture des textes dans un but dharmonisation et dradication dventuelles coquilles, une nouvelle phrase apparut : la situation ne pourrait que perdurer . Lajout de cette conjonction, apparemment si expltive est pourtant lourde de consquences du point de vue du sens. En effet, lauteur admettait comme postulat tablit que la situation actuelle tait relativement positive et allait donc aller en empirant si aucune action ntait entreprise, tandis que le relecteur considrait linverse quelle tait dores et dj perdue et ne pouvait que continuer dans cette voie. Un cheminement de pense nous rvle donc une diffrence axiomatique fondamentale entre les conceptions humanocentriste et naturocentriste. Beau sujet de thse de philosophie !

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Jai bien entendu exagr mes principes lencontre des actions cologiquo-individuelles et je ne suis point un pollueur dintention. Jai seulement analys la question Pourquoi en tant quindividu faire des petites actions cologiques, notamment au niveau de leau , et tach de contrer certaines opinions trop souvent admises communment sans prendre part la rflexion3.

Yacine dit (trs hypocritement aussi ?) :

Elev dans un cadre rupestre et le respect de la nature, jai t trs tt sensibilis aux problmes dconomie dnergie et de non-gaspillage de leau courante, certes plutt pour des raisons conomiques qucologiques, mais il faut croire quayant t trop bien format ces valeurs (somme toutes assez saines si elles ne tombent pas dans lexcs pathologique), lcologie fut certainement un bon substitut idologique pour conserver le statu quo de mes murs.

Quoiquil en soit, je continue donc dattribuer ces questions de socit (comme lconomie domestique de leau) une place des plus

importantes dans la vie quotidienne et reste persuad du rle majeur de limplication civique des populations ds le berceau pour ce qui est dy rpondre de la manire approprie. En effet, si la rhtorique gouvernementale amricaine devait occuper le haut du pav, lducation ne servirait qu engendrer de fort mauvais succdans de citoyens, tous justes bons critiquer des protocoles plantaires reconnus dutilit publique (comme celui de Kyoto), et se soumettre devant des lobbys composs pour la plupart dtres vils, peu scrupuleux, insensibles au devenir de la plante long terme (faute de comptences adquates,certes, mais qui, sans aller jusqu une matrise intellectuelle trs pousse des concepts en jeu, illustrent merveille la citation de Descartes, trop souvent coupe la csure par ellipse, parfois au mpris du contenu fondamental : Le bon sens est la chose du monde la mieux partage, car personne ne se plaint jamais den manquer ), et seulement soucieux du montant de leurs dividendes, quils nauront pas de toute une vie pour dpenser, au dtriment de la logique la plus lmentaire.

Je mets donc dans le mme sac dbats dducation et exemplarit des attitudes civiques et citoyennes, afin de sensibiliser, dfaut de la majeure partie de la population concerne (cest--dire toute !), au moins les futures lites qui auront un jour en main les cls des administrations comptentes et plnipotentiaires ou les responsabilits stratgiques dans les entreprises concernes et aujourdhui combien nocives du fait de lattitude purilement intresse de leurs dirigeants.

3 Remercions donc Julien de stre prt (avec tant de zle, certes) au difficile rle de lavocat du diable.

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Yoann dit (trs hypocritement, etc.) :

Trs peu sensibilis aux questions gnrales denvironnement durant mon enfance et a fortiori celles portant sur leau, cette problmatique ne mest jamais apparue comme digne de futurs dveloppements. Les 80% deau qui prennent part intgrante la composition de mon cerveau de petit occidental ais nauront pas suffit initier, avant lge de 20 ans (avant ce rapport en loccurrence), un embryon de rflexion sur ce qui ne me semblait jusqualors quun simple problme cre par et pour les colos . Sans apport extrieur, il faut en effet bien plus quun intrt n de ses propres proccupations pour oser penser que llment qui occupe la surface de la plante bleue 75% peut savrer rare dans bien des cas.

Passe cette premire vision nave (que lon pourrait presque qualifier de texane), une deuxime surgit immdiatement lesprit : sil faut 20 ans et les alas de la conjoncture pour prendre conscience du problme, que faudra-t-il pour quun milliard dhumains (limitons-nous aux habitants des pays dits dvelopps, les faits se contentant de convertir dhypothtiques incrdules dans les pays dits en voie de dveloppement) en fassent de mme ?

Plus grave encore : quel que soit le temps dveil des cerveaux, une bonne partie de la plante sera sensibilise cet pineux problme, dune manire ou dune autre. Mais chaque interprtation supplmentaire du problme, chaque adhsion un avis communment partag ou non mais ne faisant certainement pas lunanimit (comme lont montr les analyses que nous avons faites), chaque comprhension apportera son lot dapprhensions quant au futur ; pour ma part, il me parat de plus en plus compromis. Il semblera alors beaucoup plus confortable de fermer les yeux vis--vis de sa propre conscience civique.

Enfin, ce problme est caractristique de la politique dite de lautruche , tant les clichs tablis affirment quil aura toutes les chances de ne concerner que les gnrations futures (par futures ils sous-entendent gnralement une chance de plus dune vie, soit quatre gnrations). Et cest l, selon moi, tout lenjeu de lcologie : arriver une situation o ne pas tenir compte de ces problmes ferait de vous un parit de la socit, o limplication civique dans la nature serait la norme, voire o lethnocentrisme serait relgu au rang dantiquit par le biocentrisme, le sylvicentrisme .

A cette fin, jaffirme que la sensibilisation de la population, dfaut de passer par lducation tant les avis divergents pourraient sapparenter de lendoctrinement politique, doit passer par une remise neuf des institutions politiques ayant pignon sur rue : mon rejet des questions environnementales est fortement li un cet obsolte mouvement cologiste franais, aux comptences en nergtique (en particulier en physique atomique) des plus inexistantes, la dmarche dobscurantisme moyengeux pour ce qui est de lapproche des sciences dans lenvironnement, et prsentant clairement et firement ses membres comme diffrents du reste de la population (dans leurs gestes au quotidien par exemple ), donnant presque limage dune lite inaccessible au commun des mortels

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Frdric dit (trs sincrement, lui ):

Pour tre tout fait franc, le seul problme relatif une

quelconque ressource que ce soit dont javais eu connaissance jusqu prsent (avant de me documenter sur leau) tait le ptrole. Ce nest quaprs avoir lu le Science & Vie numro 1020 de septembre 2002 comportant un dossier spcial Terre que jai pris conscience de lampleur des problmes relatifs aux ressources hydriques. Jusqualors la disparit des ressources dans le monde tait la seule donne du problme ma connaissance.

Mes parents mont inculqu un certain mode de vie, de telle sorte que je ne gaspille pas normment deau, tout du moins je lespre, lvaluation des pertes ne pouvant relever que de ma libre

apprciation. Pas de bain, toujours des douches; couper leau lorsque lon se savonne, se brosse les dents; rcuprer leau de pluie ainsi que leau utilise pour laver les aliments afin darroser le jardin et les plantes avec; ne pas laisser une fuite deau sterniser; ne pas jouer avec leau, en particulier certains jeux purils comme les batailles deau (mais nanmoins tolrables lorsque lon est la plage et que cest de leau de mer que lon utilise) et installer un systme de double chasse deau dans les toilettes. Voil des murs mapparaissant comme tout fait naturels.

Je ne prtends ni tre un vert dans lme, ni conomiser une norme quantit deau douce. Mais ce sont des petits gestes qui permettent de prserver la ressource vitale quest leau.

Quant aux problmes politiques (au grand dam des autres membres du groupe qui se sont sentis obligs dexprimer leurs affinits les plus profondes et qui mont grandement incit en faire de mme), je nen ai cure.

Benot dit (trs neutre):

Sans se risquer de longs monologues striles et un rle de moralisateur excessif, jaimerais vous donner quelques conseils pratiques :

Fermez larrive deau au niveau du compteur lors de vos absences prolonges afin dviter toute fuite.

Un robinet qui goutte, cest 4 litres lheure, pensez changer vos joints (quelques centimes deuros).

Ne laissez pas couler leau lorsque vous vous brossez les dents (plusieurs litres sont ainsi gaspills).

Surveillez les fuites en relevant les chiffres de votre compteur. Si ceux-ci voluent alors quaucun nappareil ne consomme

de leau alors il y a une fuite. Utilisez un poussoir 2 dbits pour vos toilettes.

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Prfrez les douches aux bains. Les mitigeurs limitent leau perdue lors du rglage la temprature souhaite. Rcuprez leau de lavage des lgumes pour arroser vos plantes. Lave-vaisselle (de prfrence classe A) :

Son utilisation devient rentable partir dune famille de 4 personnes. Remplissez-le totalement chaque utilisation. Utilisez toujours la touche Eco qui permet un lavage suffisant.

Un mousseur-arateur rduit le dbit du robinet et permet dconomiser jusqu 50% deau.

Au jardin : Arroser le soir, lvaporation en sera rduite. Tenez compte de la mto. Binage et paillage conservent lhumidit du sol.

Pollution : ajouter un minimum de produit vaisselle (quelques gouttes suffisent) et de lessive, et ne jeter pas dans lvier des solvants comme le white-spirit, trs nocifs pour les rivires.

Installez votre cumulus prs de la salle de bain et de la cuisine pour obtenir leau chaude plus rapidement.

Ces conseils non exhaustifs et trs simples dapplication ne sont pas encore entrs dans les

murs. Jespre que lintroduction de lenvironnement dans le parcours scolaire des plus jeunes correspondra un degr de sensibilisation suffisant pour leur inculquer un rflexe cologique. Surtout en ce qui concerne leau car cette ressource parat illimite aux yeux de tout un chacun, sentiment appuy par le nom donn la Terre : la plante bleue. Comme nous lavons vu, le problme nest pas tant la quantit deau que son ingale rpartition et sa qualit. Puisque cette dernire diminue de jours en jours du fait des activits de lHomme (vie quotidienne, industrie et surtout agriculture), les gestes civiques que jai noncs ne sont pas ngliger. En ce qui me concerne, je trie depuis longtemps mes dchets ; quant aux conomies deau, mes efforts tirent leur source 4 dune idologie dominante plus conomique quenvironnementale. Et il est vrai que nos motivations dans ce domaine semblent tre drisoires par rapport au poids de largent qui pse chaque fois plus lourd dans la balance qui le mesure lenvironnement : achat de droits de polluer pour viter les demandes du protocole de Kyoto, etc. Peut-tre faudrait-il une catastrophe cologique de grande ampleur, pourquoi pas un Tchernobyl hydrique, frappant un pays dvelopp pour crer une raction des grandes puissances?

4 Et cela nest en rien un mauvais jeu de mots

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La conclusion d'un travail personnel est toujours une institution sacre, mais elle le

devient encore plus lorsque le travail a t aussi prolifique sur le plan de la rflexion. Ainsi nos avis des plus partags sur la question ont pu se confronter d'une manire des

plus constructives, pour nous permettre d'approfondir nos connaissances sur ce sujet de prime abord si proche du lieu commun, si enclin voquer des clichs et dvelopper une rflexion de caf de commerce, tout cela pour finalement transcender nos diffrends et aboutir une harmonie des plus fcondes, o chacun sans s'tre laiss convaincre par l'autre, a fait voluer son propre point de vue, attitude que l'on ne peut que plbisciter chez de futurs ingnieurs.

Nous pourrons dsormais mieux cerner ce dlicat problme et dcoder dans l'actualit les rfrences masques sa thmatique ; le travail de groupe et les alas qui en font partie intgrante nous ont tout autant apport, ce qui constitue une exprience particulirement intressante pour de futurs ingnieurs amens btir des projets industriels varis.

Quant au problme en lui-mme, aprs avoir longuement analys les avis des pontes en la matire et avoir jug de notre libre apprciation quels avis relevaient de l'hypocrisie et quels autres relevaient du dsintrt et de la volont relle d'amlioration, un mdiocre imbroglio ne serait que superflu. Contentons-nous de rappeler que leau est prcieuse et que les situations de crise depuis Virgile dans les Bucoliques jusqu l'actualit contemporaine ne font quillustrer ce postulat. Nous laissons le futur seul confirmer ou infirmer nos propres prvisions.

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5) ANNEXES :

CONSOMMATION DE LEAU PAR LINDUSTRIE Volumes d'eau ncessaires pour fabriquer une tonne des produits suivants :

Produit Consommation d'eau (en m3 /

tonne) Rayonne de 400 11 000 Acier de 300 600 Papier environ 500 Carton de 60 400 Ciment environ 35 Savon de 1 35 Matire plastique de 1 2

Par ailleurs, il faut :

environ 25 litres d'eau pour produire un litre de bire, environ 100 litres d'eau pour produire un litre d'alcool, environ 10 m3 d'eau pour produire une automobile.

En France, les quatre branches industrielles les plus consommatrices d'eau totalisent les deux tiers de la consommation industrielle avec :

Part en % Chimie de base - production de fibres/fils synthtiques 34,3 %

Industrie du papier et du carton 12,6 % Mtallurgie 7,7 % Parachimie et Industrie pharmaceutique 7,7 %

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CONSOMMATION DE LEAU PAR lAGRICULTURE (ECHELLE FRANCAISE)

Evolution de lirrigation en France superficies en milliers dhectares

1970 1979 1988 1993 1995 1997 2000

Superficies irrigables 767 1 325 1 796 2 417 2 510 2 698 2 633

Superficies irrigues 539 801 1 147 1 468 1 620 1 907 1 575

% d'exploitations quipes

9 % 12 % 13 % 16 % 17 % 17 % 16 %

Source : SCEES - Ministre de lAgriculture De fortes disparits gographiques sont noter dans la pratique de lirrigation. 58 % des surfaces irrigues se situent dans les rgions Aquitaine, Midi-Pyrnes, Poitou-Charentes et Centre. Les travaux rcents d'irrigation sont principalement dvolus la culture du mas, dont la rentabilit augmente sensiblement avec l'irrigation. Une irrigation qui constitue, de par son caractre saisonnier, la principale cause de tension sur la rpartition des ressources. Les besoins en eau des diffrentes cultures varient de faon trs significative, de 2000 20 000 m3 par an et par hectare suivant le climat, le type de culture et le nombre de rcoltes annuelles. Quantit moyenne deau, exprime en litres, ncessaire la production dun kilogramme de : - Mas ensilage : 238 - Mas grain : 454 - Orge : 524 - Pomme de terre 590 - Bl : 590 - Soja : 900 - Riz pluvial : 1 600 - Riz inond : 5 000 - Coton : 5 263 Source : CNRS En France, la rpartition des consommations d'eau entre les diffrentes cultures se fait comme suit : - Mas : 50 % - Fourrages : 9 % - Cultures permanentes : 9 % - Lgumes frais : 8 % - Olagineux protagineux : 7 % - Crales sauf mas : 6 % - Prairies : 2 % - Autres cultures : 9 % Source : SCEES Ministre de lAgriculture Les activits dlevage sont aussi fortement consommatrices deau. On estime la consommation quotidienne deau par tte entre 50 et 200 litres pour le gros btail et entre 10 et 40 litres pour le petit btail.

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BIBLIOGRAPHIE C.I..Eau. Naviguez dans le monde de leau : le cycle de leau, son histoire[en ligne]. Disponible sur : . Simon KIRZNER. Journe mondiale de leau : merci Malthus ! [en ligne]. Mars 2001. Disponible sur : Alain LOMPECH. Il est temps dapprendre conomiser leau. Le Monde. 7 Avril 2004. Egalement disponible sur : Eaux souterraines : les ressources caches de la plante. Les ressources caches de lAfrique [en ligne]. Juin 2002. Disponible sur : . Ignacio RAMONET. Bolivie. Le Monde Diplomatique. Novembre 2003. Page 1. Egalement disponible sur : . Franck POUPEAU. Et leau de La Paz fut privatise. Le Monde Diplomatique. Mai 2002. Page 28 et 29. Egalement disponible sur : . Riccardo PETRELLA. Pour un fonds mondial coopratif de leau. Le Monde Diplomatique. Novembre 2003. Page 17. Egalement disponible sur : . Philippe LEYMARIE. Si tu nas rien donner . Le Monde Diplomatique . Mai 2002. Page 29. Egalement disponible sur : . Comment vaincre la pnurie deau. Comment vaincre la pnurie deau : International Development Research Centre [en ligne]. Novembre 1997. Disponible sur : . Food and Agriculture Organization of the United Nations. Review of Water Resources by country. Rome, 2003, 127p. ISSN 1020-1203. Organisation mtorologique mondiale. Leau et les catastrophes. Genve, Suisse, 2004, 34p. ISBN 92-63-20971-5. Carmen REVENGA, Jake BRUNNER, Norbert HENNINGER, Ken KASSEM, Richard PAYNE. Pilot Analysis of Global Ecosystems. World Ressources Institute, 200, 78 p. ISBN 1-56973-460-7. Illustrations tires de Le Monde, Le Monde Diplomatique, Aquastat (UNESCO), New York Times, National Geographic Avril 2001 et Eau France. HELIOSE. Leau au quotidien. Janvier/Fvrier 2004, 8p. Loc CHAUVEAU. Leau : De sa qualit dpend le sort de milliardsdindividus. Science & Vie n1020, Septembre 2002, page 134 144. De llectricit a pu tre produite partir deaux uses !. Science & Vie n1040, Mai 2004, page 42.

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BIOGRAPHIES Lester Brown pre du Worldwatch Institute,

devenu prsident du Earth Policy Institute

Jacques Garello Professeur lUniversit Aix Marseille III. Prsident de lALEPS : Association pour la Libert Economique et le progrs social

Philippe Leymarie Journaliste Radio France Internationale.

Alain Lompech Journaliste franais.

Riccardo Petrella Conseiller auprs de la Commission Europenne, enseigne l'conomie l'Universit Catholique de Louvain. il prside galement l'Association des "Amis du Monde Diplomatique" depuis sa cration. En 1991, en tant que Directeur du programme de recherche FAST (Forecast and Assessment in Science and Technology), il s'interroge sur l'avenir des petits pays et sur la comptitivit mondiale en gnral et cre, pour en dbattre, le Groupe de Lisbonne qui runit 19 chercheurs rputs ; il en devient Prsident. Il est galement depuis 1992, Prsident de l'Universit Europenne de l'Environnement, dont l'objectif est de contribuer la mise en oeuvre d'un dveloppement durable en Europe.

Franck Poupeau Sociologue au Centre de sociologie europenne. Auteur, entre autre, de sciences sociales & action politique et dUne sociologie dEtat : lcole et ses experts en France

Ignacio Ramonet Directeur et rdacteur en chef du Monde diplomatique Auteur de La Tyrannie de la communication (Galile, 1999).