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FORMATION PROFESSIONNELLEe
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RH
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Le BookGuide des professionnels des ressources humainesGuide des professionnels des ressources humaines
En partenariat avec :
202032eédition
www.etsglobal.org
LA RÉFÉRENCE MONDIALE POUR L’ÉVALUATION
DES NIVEAUX D’ANGLAIS
LA RÉFÉRENCE MONDIALE POUR L’ÉVALUATION
DES NIVEAUX D’ANGLAIS
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À la hauteur de vos ambitions
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Le B
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Extrait du Book FocusRH
En partenariat avec
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Sommaire
Focus RH : Formation professionnelle
2 Édito : Les nouvelles compétences du manager 2025
3 Réforme de la formation professionnelle : où en est-on ?
5 L’AFEST : une pédagogie à privilégier
7 Immersive learning et réalité virtuelle chez Schneider Electric
9 Coach : un métier reconnu qui a su évoluer
11 Organisation apprenante et learning academy
13 La fin des compétences ?
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Édito Formation professionnelle Édito Formation professionnelle
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Les nouvelles compétences du manager 2025
À l‘aube de cette nouvelle décennie, quatre défis majeurs et passionnants se dressent devant le manager :
• La mondialisation des économies et des entreprises ainsi que leur financement accélèrent le rythme des changements structurants en entreprise ;
• Les mutations technologiques auxquelles nous sommes confrontés bouleversent nos organisations, le travail des collaborateurs et créent de nouveaux métiers ;
• Les évolutions dans les revendications sociales des nouvelles générations orientent le management vers plus de responsabilités et d’autonomie données au collaborateur ;
• Une échéance écologique majeure qui nous amène collectivement à considérer les ressources comme rares et précieuses.
Dans un tel contexte, perçu comme anxiogène par un grand nombre d’entre-nous, le manager 2025 devra se transformer en leader du changement, pilier de la transformation en entreprise. Pour remplir cette mission, il devra acquérir ou développer des compétences nouvelles qui lui permettront de comprendre, décider et déployer le changement.
Le manager 2025 devra être curieux de son environnement et capable de comprendre l’impact d’un changement sur les ressources et activités de l’entreprise ou de son service.
Il devra positiver le changement en transformant les menaces en opportunités.
Fort de cette analyse, il devra faire preuve d’un esprit de synthèse affirmé et d’une capacité forte de décision, teintée d’audace et de frugalité.
Congruent plus que cohérent, il devra maîtriser ses émotions et comprendre celles de ses collaborateurs pour conduire le changement.
Pour incarner la transformation, il devra être dans l’action et faire preuve d’exemplarité et d’agilité.
Plus que jamais, et dans un monde qui a besoin de sens, les compétences managériales de demain sont majoritairement comportementales.
Joël VAN TROYS Directeur Consultant – CEPI ManagementResponsable du Parcours Responsable Opérationnel
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Réforme de la formation professionnelle : où en est-on ?Depuis la promulgation de la loi Avenir professionnel, responsables RH et formation ont du – et doivent encore – s’adapter aux évolutions apportées par ce nouveau cadre. La mise en application de cette loi a commencé en janvier 2019, et continue jusqu’en 2021.
CE QUI A CHANGÉ EN 2019Depuis l’an dernier, il
y a une nouvelle gou-
vernance de la forma-
tion professionnelle
avec France compétences. Les OPCA se
sont transformés en OPCO (Opérateurs de
Compétences). L’action de formation a été
redéfinie pour laisser plus de souplesse aux
entreprises qui peuvent aujourd’hui utiliser
de nouveaux formats pédagogiques, comme
l’AFEST (Action de Formation En Situation de
Travail) par exemple. Simplifié, le plan de for-
mation est devenu le plan de développement
des compétences, mais maintient toujours
l’obligation d’employabilité des salariés.
Avec cette réforme, des dispositifs ont donc
évolué, certains ont pris fin et d’autres sont
nés. Le CIF et la période de professionnalisa-
tion ont disparu. Cette dernière a été plus ou
moins remplacée par la Pro-A, la reconversion
ou promotion par l’alternance. Elle permet au
salarié d’atteindre un niveau de qualification
supérieur à son niveau actuel, mais a encore
Jean-Pierre Willems
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du mal à s’imposer pour l’instant. Le CIF a,
quant à lui, été enterré pour céder sa place au
projet de transition professionnelle (ou CPF de
transition) dont l’objectif est de financer une
action de formation certifiante « aux salariés
qui souhaitent changer de métier ou de profes-
sion », précise la loi Avenir. Ce dispositif est,
depuis 2020, géré par Transitions pro (rempla-
çant les Fongecif).
Et le CPF (compte personnel de formation) ?
Ce fruit de la réforme 2014 a été monétisé
en 2019 pour laisser la liberté à chacun de
bénéficier d’actions de formation. Depuis, une
appli a été lancée le 21 novembre dernier pour
permettre aux actifs de consulter le montant
de leurs droits, géolocaliser des organismes,
lire les avis laissés par les autres apprenants…
et surtout supprimer l’intermédiation.
CE QUI PASSE EN 2020Le CPF est désormais entièrement pris en
charge par la Caisse des Dépôts. L’appli CPF et
le portail web connexe évoluent au printemps
pour donner la possibilité aux entreprises
d’abonder directement via le site Moncompte-
formation.gouv.fr si elles le souhaitent.
Dans le volet des obligations sociales, la ges-
tion des parcours, et l’entretien professionnel
plus précisément, font figure de points clés. Il
faut rappeler que cet entretien est obligatoire
au moins tous les 2 ans, et que le premier
bilan doit avoir lieu courant 2020, et ensuite
tous les 6 ans. Les entreprises d’au moins 50
salariés ont donc jusqu’au 31 décembre 2020
pour se mettre en conformité avec le nouveau
cadre réglementaire.
Si, notamment, vous n’avez pas encore mis
en place au moins une formation dite « non-
obligatoire », il est donc plus que temps de
s’y atteler ! Il est par contre plus difficile (voire
impossible) de rattraper votre retard sur les
entretiens professionnels. Pour rappel, une
pénalité de 3 000 € devra être versée à chaque
salarié concerné sur son CPF en 2021, si ces
obligations sociales n’ont pas été respectées.
« Dans les faits, il sera compliqué pour les DI-
RECCTE (Directions régionales des entreprises,
de la concurrence, du travail et de l’emploi) de
contrôler chaque entreprise. Si une entreprise a
pris du retard au démarrage de la loi mais qu’elle
a montré sa bonne volonté de mise en confor-
mité, il n’est pas certain qu’elle soit redressée »,
remarquait Jean-Pierre Willems, consultant
expert en droit de la formation professionnelle,
lors d’une conférence.
A VENIR POUR 2021La Caisse des Dépôts ouvrira un portail dédié
aux entreprises pour leur permettre de verser
les abondements et payer les pénalités le cas
échéant. De son côté, l’URSSAF collectera, au
titre de l’année en cours, la contribution unique
à la formation professionnelle qui sert à finan-
cer l’alternance, le plan de développement des
compétences, le CPF, la formation des deman-
deurs d’emploi et le CEP (Conseil en Evolution
Professionnelle).
Les organismes de formation et CFA bénéfi-
ciant d’un financement public ou mutualisé
devront être certifiés « Qualiopi ». Cette certifi-
cation qualité est délivrée après un audit réa-
lisé sur la base du référentiel national unique.
Pour les CFA existants à la date de publication
de la loi, cette exigence devra être remplie au
1er janvier 2022.
Yasmina HADDOU-ESSOM
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L’AFEST : une pédagogie à privilégier ?Aujourd’hui reconnue par la loi Avenir, la modalité de formation professionnelle qu’est l’action de formation en situation de travail (AFEST) devrait très rapidement se développer dans les pratiques, d’autant qu’elle peut s’appuyer sur les nouveaux outils digitaux, comme le confirme Noria Larose, directrice de l’agence de formation digitale Nell & Associés.
DANS QUEL CADRE PRIVILÉGIER UNE ACTION DE FORMATION EN SITUATION DE TRAVAIL ?L’AFEST est indiquée
quel que soit le secteur d’activité, le métier ou
la taille de l’entreprise. Elle vient compléter les
dispositifs existants et réactiver la formation
au sein des plus petites entreprises.
QUELS EN SONT LES AVANTAGES POUR LES ENTREPRISES ?L’AFEST a un impact positif pour l’entreprise
à différents niveaux. Elle lui permet de former
plus facilement ses salariés, et pour un coût
réduit : ils sont mobilisés moins longtemps et
acquièrent des savoir-faire sur le lieu et sur
le temps de travail. L’entreprise répond ainsi
plus aisément à son obligation de former. Elle
accompagne également mieux ses collabo-
rateurs dans le développement des compé-
tences et le maintien de l’employabilité. Cela
se traduit par un cercle vertueux : une marque
employeur plus attractive, l’amélioration de la
qualité des produits et services offerts, des
gains de productivité et l’accroissement de la
satisfaction des clients.
En s’appuyant sur un binôme composé d’un
apprenant et d’un référent (lui-même dûment
formé), l’AFEST permet aussi de valoriser les
managers et de créer un climat de dialogue
et de confiance entre managers et collabora-
teurs. Et lorsque le maintien et la préservation
des savoir-faire sont clés pour l’entreprise,
l’AFEST offre un joli terrain de transmission.
Il existe beaucoup d’entreprises qui peinent
aujourd’hui à trouver des formations externes
idoines sur des savoir-faire rares et spéci-
fiques. L’AFEST permet de s’y substituer.
ET POUR LES SALARIÉS ?L’AFEST consacre la transmission des com-
pétences. Elle apporte donc une reconnais-
sance à la fois aux experts qui détiennent
un savoir spécifique, et aux salariés qui sont
formés ainsi. Centrée sur l’opérationnel,
l’AFEST a immédiatement des effets sur
l’efficacité et la qualité du travail de la per-
sonne formée. L’apprenant observe par lui-
même sa montée en compétences et prend
conscience des nouvelles évolutions possibles.
Noria Larose
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Enfin, l’AFEST facilite l’accès à la formation
des personnes qui ne bénéficiaient pas ou très
peu de formations. Et son format, plus concret
et opérationnel, sur le mode du learning by
doing, avec l’observation par le manager,
l’analyse de sa pratique et l’échange, répond
mieux aux attentes d’un salarié qui aurait des
réticences à aller en formation : il a le droit à
l’erreur et peut s’exprimer.
PENSEZ-VOUS QUE LES APPRENTISSAGES SOIENT PLUS « EFFICACES » EN SITUATION DE TRAVAIL ?Dans le cadre de l’AFEST, les apprentissages
sont observables en situation de travail. Il est
donc simple d’évaluer l’action de formation.
Néanmoins, elle reste une modalité parmi
d’autres. Pour être efficace, elle requiert un
diagnostic préalable et un travail préparatoire.
On résume souvent l’AFEST à deux phases : la
mise en situation et la réflexivité. C’est oublier
la phase cruciale de préparation, au cours de
laquelle on définit le cadre et les conditions de
mise en œuvre, on accompagne les acteurs
mobilisés et on élabore le scénario pédago-
gique. L’appui de consultants en ingénierie
de formation assure la construction d’une
démarche structurée et efficace.
QUELLE PLACE POUR LE DIGITAL DANS UNE AFEST ?Chaque dispositif AFEST est spécifique à un
contexte. Pour un de nos clients, l’INHNI, dont
le nombre de salariés à former est massif (40
à 50.000 salariés par an), nous avons conçu
et mis en place un des premiers dispositifs de
formation digitale « AFEST ». Nous avons créé
un parcours de 9 modules permettant de for-
mer et d’évaluer les agents de service au poste
de travail sur des temps courts, adaptés au
rythme et aux situations professionnelles. Les
managers, préalablement formés, dispensent
ces formations sur site à l’aide d’une tablette.
Nous avons constaté que les managers et
les apprenants étaient très satisfaits de cette
modalité qu’ils jugent attrayante, valorisante
et efficace. Nous avons pensé l’ensemble
du dispositif spécifiquement pour ce mode
d’apprentissage et pour cet environnement de
travail. Nous sommes donc convaincus que le
digital est tout à fait approprié dans les AFEST,
sous des formats variés. K
Propos recueillis par Yasmina Haddou-Essom
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Immersive learning et réalité virtuelle chez Schneider ElectricL’immersive learning est un mode d’apprentissage assez récent, mais qui séduit de plus en plus d’entreprises en France. Monoprix, GRTgaz, Danone… et bien d’autres s’y sont déjà mises, tout comme Schneider Electric qui utilise la formation virtuelle depuis 2017.
T é léporter les apprenants dans des
environnements ou des situations, voilà
comment on pourrait définir l’immersive lear-
ning. Cet apprentissage par immersion se fait
par le biais de la réalité virtuelle ou de la réa-
lité augmentée. « La réalité virtuelle (VR) per-
met d’être transporté dans un environnement
dans lequel on ne se trouve pas physiquement,
avec des casques notamment qui permettent
de créer une sensation d’immersion totale »,
explique Aurélie Truchet, co-fondatrice d’Up-
tale, start-up proposant des expériences de
formations immersives grâce à la VR. La
réalité augmentée est un peu différente dans
la mesure où « il s’agit plutôt de superposer des
éléments virtuels dans un environnement réel ;
par exemple, d’ajouter des indications de main-
tenance sur une machine avec des lunettes »,
complète l’experte.
UNE APPROCHE DISRUPTIVE DE LA FORMATIONDans les deux cas, ces techniques d’immer-
sion permettent aujourd’hui de proposer à
grande échelle de la formation expérientielle,
par la pratique et la mise en situation en
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milieu sécurisé et contrôlé. Des arguments
qui ont notamment convaincu un des masto-
dontes de l’industrie, Schneider Electric. Le
groupe, qui emploie en France 16 400 salariés
sur plus de 80 sites, en forme chaque année
10 000. Présentiel, e-learning, serious games,
tutoriels vidéo… l’entreprise utilise déjà tout
un panel de modalités d’apprentissage. Alors
quid de l’immersive learning ?
MISE EN PLACE DE PROJETS PILOTES« Nous avons travaillé sur plusieurs types d’ex-
périence, relate Brigitte Peltier, VP Learning
Development. On a d’abord testé l’immersive
learning dans le cadre d’une « Formation Safety »
auprès de nouveaux ouvriers d’usines. Equipés
d’un casque VR, ce module consiste en une
visite virtuelle qui permet en même temps de
se former à nos normes et règles de sécurité.
Ce mode d’apprentissage a l’avantage de facili-
ter l’onboarding, mais aussi de renforcer notre
marque employeur. » L’autre module pilote de
Schneider Electric était consacré à la gestion
de crise et consistait à se mettre « dans la peau
d’un directeur de site. »
Après des premiers tests concluants, l’entre-
prise a donc décidé de déployer progressive-
ment cette nouvelle façon d’apprendre avec
d’autres modules, qu’elle peut elle-même
créer et personnaliser sans connaissances
techniques, par le biais d’une plateforme
comme celle proposée par Uptale, et qui
mesure de surcroît l’impact des formations.
« L’objectif est d’utiliser la réalité virtuelle dans
différents contextes et auprès de différents col-
laborateurs, poursuit Brigitte Peltier. Peu de
salariés ont été concernés jusqu’à aujourd’hui
mais nous souhaitons étendre ce mode de
learning. Notre priorité à l’heure actuelle est de
former l’ensemble de nos ouvriers. »
S’IMMERGER POUR MIEUX APPRENDRE« Ce qui nous a particulièrement intéressés avec
la réalité virtuelle, remarque Brigitte Peltier,
c’est qu’on réussit à capter 100 % de l’attention
des apprenants… ce qui est souvent loin d’être le
cas avec d’autres modalités pédagogiques ! » Les
mises en situation étant interactives et pou-
vant être agrémentées par de la reconnais-
sance vocale, « cela génère aussi des émotions.
Tous ces paramètres ont un véritable impact
sur la mémorisation, et donc sur l’efficacité
de l’apprentissage. » Pendant ces formations
virtuelles, « les apprenants ont également le
droit à l’erreur, ajoute Aurélie Truchet. Ils se
retrouvent par conséquent dans un environne-
ment d’apprentissage serein, ce qui permet aux
entreprises d’obtenir, in fine, de bons résultats. »
Plus engageante qu’une formation classique,
la formation immersive a en outre l’avantage
d’être plébiscitée par de plus en plus de sala-
riés, curieux d’expérimenter la réalité virtuelle
ou augmentée. Un bémol toutefois : faire
appel à ces technologies requiert des inves-
tissements (achat de casques VR notamment)
ainsi que la mise en place d’infrastructures
ad hoc. Malgré ces freins, on reste convaincu
chez Schneider Electric de l’intérêt de cette
nouvelle modalité de formation dont l’usage
s’avère pertinent aussi bien dans des environ-
nements industriels et lignes de production,
que pour des problématiques liées à la QHSE,
aux fonctions commerciales, ou encore à
l’intégration de nouveaux salariés. K
Yasmina HADDOU-ESSOM
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Coach : un métier reconnu qui a su évoluer Lorsqu’il est apparu, le coaching a connu une rapide expansion. Depuis, le métier s’est professionnalisé rassurant de fait les entreprises qui souhaitent faire appel à un coach, pour leurs salariés ou dirigeants.
E ntretien avec Claudine Deslandres,
responsable communication d’ICF
(International Coach Federation) France,
pour évoquer comment évolue aujourd’hui le
coaching dans l’Hexagone.
Comment le métier de coach évolue-t-il depuis ces dernières années ?
L e m é t i e r s e
professionnalise. De-
puis 2016, le titre de
Coach Professionnel
est inscrit au RNCP :
il implique d’avoir suivi
une formation et ac-
quis une certification.
Les coachs sont certifiés par l’école qui leur
a dispensé la formation et s’ils le souhaitent,
ils peuvent accéder à la certification ICF. Les
3 niveaux de certification (ACC, PCC et MCC)
jalonnent l’évolution de la pratique et le degré
de maturité des coachs. Certains clients
placent la certification ICF comme une exi-
gence préalable à toute intervention dans
leur entreprise. L’adhésion totale à notre
code de déontologie est indispensable, afin
de protéger les intérêts de nos clients. Il est
capital d’échanger avec ses pairs, d’appar-
tenir à un groupe de co-vision ou de partage
de pratique, de continuer à mettre à jour ses
connaissances et de se faire superviser.
Est-ce que, selon vous, le coaching s’est « décomplexé » dans les entreprises ?Recourir à une prestation de coaching s’effec-
tue désormais ouvertement. Le coaching est
perçu comme l’accompagnement d’un désir,
d’un projet, d’une volonté de dépassement de
soi ou comme une aide à une prise de déci-
sion délicate, et non plus comme une sorte de
moyen de pallier des faiblesses supposées.
Les dirigeants ont compris que leurs mana-
gers, collaborateurs ainsi qu’eux-mêmes ont
besoin d’être accompagnés dans une relation
de grande valeur pour révéler les ressources
de chacun, au service du collectif. Une des mis-
sions du coaching est de permettre aux équipes
de mieux se connaître, décoder leur mode de
fonctionnement afin de co-construire l’avenir.
Est-il toujours réservé au top management ?Le coaching est accessible aussi au middle
management, ainsi qu’aux non-cadres. Les
entreprises ont pris conscience des bénéfices
qu’elles pouvaient en tirer en matière de
développement personnel des collaborateurs,
de fluidité du management et d’amélioration
Claudine Deslandres
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des relations interpersonnelles. Des exemples
concrets : accompagner un changement de
poste, aider au positionnement dans le cadre
d’une promotion interne, intégrer un manager
qui doit encore prendre la dimension d’un nou-
veau poste, décoder et faciliter les relations en
équipe… Nous sommes aussi contactés par
certains dirigeants de TPE, artisans commer-
çants, créateurs d’entreprise et bien entendu
des particuliers en phase de reconversion ou
d’évolution professionnelle.
Quid du coaching en ligne ? Les solutions de visioconférence offrent main-
tenant des conditions de confort qui sont tout
à fait compatibles avec une conversation de
coaching. Tant que le cadre est posé, que le
client est à l’aise, que l’échange est fluide
et que le coach est présent et attentif aux
réactions de son client, le coaching en ligne
permet une grande souplesse : par exemple
d’échanger avec des personnes qui autre-
ment ne seraient pas accessibles, pour cause
d’éloignement géographique ou d’horaires
décalés par exemple. Si c’est l’essence même
de l’échange (la relation individualisée de
coaching entre deux être humains) qui est
remplacé par quelque chose d’automatisé,
alors on ne parle pas de la même chose.
Le fait de se rencontrer en présence apporte
une dimension supplémentaire qui procure au
coach un éventail de possibilités plus large,
comme l’utilisation de l’espace, la manipu-
lation d’objets, le coaching en marchant, qui
peut faciliter les prises de conscience pour le coa-ché. K
Propos recueillis par Yasmina Haddou-Essom
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Créd
it pho
tos : A
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be Sto
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Parcours Responsable OpérationnelFormation diplômante Niveau II RNCP (Bac+3)140 heures de formation | 15 jours de présentiel en temps alterné | Démarrage en juin 2020 Pour managers ou cadres opérationnels, en poste ou en devenir.
Un programme dynamique pour développer son initiative et sa responsabilité, donner du sens et prendre de la hauteur.
Parcours Leader StratégiqueFormation diplômante Niveau I RNCP (Bac+5)161 heures de formation | 23 jours de présentiel en temps alterné | Démarrage en octobre 2020Pour membre de CoDir, manager d’une Business Unit ou chef de projet stratégique
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Organisation apprenante et learning academyGrâce au digital learning, construire une organisation apprenante est à la portée de toutes les entreprises, qui pourront en passer par une Learning Academy pour donner une cohérence aux innovations et pratiques du digital learning.
L’organisation ap-
prenante, c’est
l’organisation qui réu-
nit des individus pour
qui apprendre est
devenu une seconde
nature.
C’est parce que la
majorité de ses membres considèrent qu’ap-
prendre est un devoir/plaisir individuel étroi-
tement imbriqué au travail que l’organisation
apprenante peut émerger. Mais celle-ci ne se
cantonne pas au résultat passif des engage-
ments individuels d’apprentissage.
Au contraire, elle peut les renforcer en agis-
sant sur divers leviers : l’ouverture du cata-
logue des formations au plus grand nombre,
l’allégement du workflow d’inscription, le
temps laissé aux collaborateurs pour s’auto-
former, l’accompagnement des salariés dans
leur apprentissage continu, une relation faci-
litée avec les experts etc.
A L’OUEST, RIEN DE NOUVEAU…La notion d’organisation apprenante n’est
pas nouvelle : on se souvient d’un livre
signé par Yves Cannac, ancien président
de la Cegos, il y a une trentaine d’années.
Mais les outils manquaient alors pour lui
offrir toute sa mesure, à l’exception des
PME/TPE où le fondateur inspire directe-
ment des collaborateurs encore proches.
Le digital learning lui donne une nouvelle et
puissante actualité : les contenus de forma-
tion sont à portée de tous à tout moment,
notamment en « piqûre de rappel » sur les
connaissances requises pour une tâche en
cours.
Des contenus disponibles à coût réduit : le
catalogue des formations étant l’antithèse de
la pile Wonder, il ne s’use que si l’on ne s’en
sert pas. S’en servir, c’est même au contraire
l’enrichir des commentaires et des contribu-
tions auxquelles il peut donner lieu lors les
échanges entre les apprenants (« social lear-
ning »), des savoirs ainsi co-construits.
LA LEARNING ACADEMY : SUPPORT DE L’ORGANISATION APPRENANTEMais le digital learning a son côté obscur :
il peut transformer le salarié-apprenant en
zappeur avide de toute nouveauté (ressource,
applications etc.) même dans un lointain
rapport avec son projet professionnel ou sa
performance opérationnelle.
Hérité des usages privés du smartphone, du
web, voire des séries TV, ce zapping ne saurait
résoudre seul la question du sens. Pour jouer
Michel Diaz
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pleinement son rôle dans le développement de
l’organisation apprenante, il lui faut un cadre
général aussi souple que possible.
C’est aux learning academies qu’il appartient
souvent de donner ce sens, en apportant aux
salariés des outils, des contenus, des modali-
tés pouvant créer de l’engagement apprenant,
en lien avec les métiers et la stratégie de
l’entreprise, et les évolutions de compétences
et de comportement nécessaires pour s’adap-
ter à la transformation digitale des métiers et
des postes.
« PAS UNE UNIVERSITÉ D’ENTREPRISE »Une learning academy n’est pas une univer-
sité d’entreprise trop ancrée dans le modèle
de l’éducation, même si rien n’empêche que
cette learning academy propose aussi des
modalités présentielles ou live - sous réserve
qu’elle s’empêtre pas à gérer des salles de
formation. Son lieu physique, si elle en dis-
pose, ressemblerait plutôt à la Digital Factory
qu’Air France a lancé l’an dernier.
En revanche, une learning academy est for-
cément virtuelle. Elle se présente comme
un portail d’où rayonnent des formations
enrichies et des recommandations individua-
lisées… ainsi que toute une série de services
apportés par les hommes et les femmes qui
sont à la manœuvre. K
Michel Diaz est directeur associé de Féfaur, cabinet de conseil indépendant en stratégie Digital
Learning.
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La fin des compétences ?Les compétences sont-elles détrônées par les talents, dont on nous dit le plus grand bien ? Après avoir pris le pas sur les connaissances, les compétences connaîtront-elles le même destin ? Les talents sont-ils le nouvel eldorado de l’évaluation sociale ?
L e s u j e t e s t
délicat car il y
a quasiment autant
de définitions que
d’auteurs. Alors, que
peut-on en déduire ?
La connaissance a eu
les faveurs du début
du siècle : on a même parlé « d’économie de
la connaissance », comme le proposait la Stra-
tégie de Lisbonne. La connaissance suppose
un savoir constitué socialement, alors qu’une
société de la connaissance est une émanation
des technologies de l’information. A savoir
constant, la société de la connaissance est la
démocratisation de ce savoir.
Or, le temps a mis en évidence le fait que la
rupture était beaucoup plus forte qu’on ne
l’avait imaginé car la transmission change,
mais la constitution du savoir aussi. Le conte-
nu et le contenant s’inventent en se faisant :
on parle de médiologie sociale.
Stéphane Diebold
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Faute d’un savoir reconnu, il fallait réintroduire
la connaissance dans le monde pour percevoir
sa réalité opérationnelle. La compétence est
une connaissance en œuvre, contextualisée.
David McClelland, psychologue américain et
ancien professeur à l’université de Harvard,
parle de performances, de succès du savoir…
Faute de pouvoir comprendre le savoir, on en
recherche les effets. Ce qui n’est pas sans
poser quelques difficultés.
COMMENT INSTITUTIONNALISER L’EFFICACITÉ ?Institutionnaliser l’efficacité, créer des réfé-
rentiels de compétences qui s’adaptent au
monde qui bougent… La mise en réalité est
un bon indicateur dans un monde stable. Mais,
dans un monde de rupture, l’important n’est
pas ce qui est, mais ce qui change. L’antici-
pation du changement a permis aux talents
de devenir un référentiel. Le talent introduit
la notion de compétence possible. Le talent
est une compétence prospective, un pari sur
l’avenir grâce à des paramètres de person-
nalité permettant d’assurer une meilleure
prédictibilité des réalisations futures… Que
peut-on en dire ?
La recherche d’un dictionnaire social est
importante pour pouvoir porter un projet poli-
tique car, à trop élargir la base de la définition,
on risque de perdre en opérationnalité (« qui
trop étreint, mal étreint »). Un consensus mou
assure un consensus de transition. Les algo-
rithmes de prédictibilités sont de plus en plus
pertinents, et pourraient ouvrir de nouvelles
façons de penser les compétences futures.
Avec ou sans cette remarque, il est à noter
que l’évaluation classique se fait à partir d’un
référentiel « top-down ». Demain il sera pos-
sible d’envisager un référentiel « bottom up ».
En effet, la data sociale s’ouvre, et l’obsoles-
cence des données nécessite de plus en plus
de laisser la main aux usagers des métiers.
L’expertise collaborative - ou expertise du par-
tage - introduit une autre façon de penser les
rapports sociaux au sein des entreprises qui
répondent bien à l’opérationnalité nouvelle.
L’ENTREPRISE « CRÉATRICE DE TALENTS »La seconde remarque est qu’on ne naît pas
talentueux, on le devient… C’est tout le rôle
de l’entreprise que de qualifier ses collabora-
teurs. L’avenir ne se prévoit pas : il se prépare.
Plus que jamais, dans un monde en perte de
visibilité, il est nécessaire de dessiner des
grands projets, de faire des paris sur l’avenir
afin de permettre aux connaissances, aux
compétences et aux talents de se préparer…
L’entreprise n’a donc pas vocation à devenir
chercheuse de talents avec des systèmes
d’évaluation présents, mais créatrice de
talents : créatrice des talents de demain.
Les systèmes d’évaluation ne sont qu’au ser-
vice d’un projet. Autrement dit, le thermomètre
évalue mais ne soigne pas. Si le thermomètre
autorise un questionnement légitime, il ne
faut pas oublier que c’est le malade qui est
essentiel. K
Stéphane Diebold est le président fondateur de l’AFFEN (Association Française pour la Formation
en Entreprise et les usages Numériques)
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