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N°33 Janvier/Février 2012 Dossier EchoBio M A G A Z I N E echobio.fr Haro sur les risques cardio-vasculaires Soja : vive les protéines végétales ! Intolérance au gluten Au secours la bio ! Espaces verts : stop aux pesticides Isolation : les solutions

EchoBio - Intolérance au gluten au secours la bio

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N°3

3 Ja

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2012

Dossier

EchoBioM A G A Z I N E

e c h ob i o . f r

Haro sur les risques cardio-vasculaires

Soja : vive les protéines végétales !

Intolérance au gluten Au secours la bio !

Espaces verts :stop aux pesticides

Isolation : les solutions

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2012, l’année de la bio C’est le moment des vœux… Pour 2012, que vous souhaiter de mieux que la santé et la vitalité ? Tous les autres désirs en dé-coulent ! Sans devenir égocentrique… Tout est une question d’équilibre, et la bio participe pleinement, dans toutes ses di-mensions, sanitaire, environnementale, humaine…, à atteindre cet équilibre malmené par le contexte si anxiogène !

La solution anti-crise

C’est le moment des bonnes résolutions… D’abord, gare à ne pas se laisser emporter dans le tourbillon vicieux du pessimisme, alimenté au quotidien : crise de la dette des États, montée du chômage, flambée de l’énergie, explosion des cancers et autres maladies neurodégénératives qui touchent chacun d’entre nous, scandales médicaux ou alimentaires… Et la bio malmenée elle aussi, accusée de dérives industrielles, qui se narguent de son éthique. On a vraiment de quoi déprimer !Alors, lecteurs fidèles d’EchoBio, attention aux amalgames, aux raccourcis… La filière bio n’est pas parfaite, certes (il est utile d’en dénoncer les écarts), mais elle est le modèle agricole et de transformation des produits le plus exigeant, le plus sûr et le moins polluant. Elle réclame, aux champs comme à l’atelier, une technicité et des contrôles pointus. Si certains peuvent se risquer, parfois, à prendre leurs aises avec la réglementation et les principes fondamentaux de la bio, il convient d’être vigilant pour les dénoncer.Le succès de la bio ne doit pas être attribué aux Bobos, loin s’en faut ! Il se justifie simplement parce que la bio répond à un be-soin profond des consommateurs, de tous milieux et souvent des plus modestes, qui refusent d’avaler n’importe quoi pour leur santé et celle de la nature… Si certains profitent de l’aubaine pour s’enrichir sans scrupule, la majorité des acteurs de la bio sont convaincus de pouvoir vivre de leur travail dans le respect de leur engagement.Plus que jamais, essayons d’acheter des produits locaux, ren-controns les producteurs, réclamons les origines, et une trans-parence totale sur les ingrédients. Modifions nos habitudes ali-mentaires afin d’éviter les plats cuisinés, préférons les fruits et légumes frais…En cette période de crise, relocaliser l’économie, pour recréer des emplois et du lien social, devient un argument à la mode ! Depuis le temps que les bio défendent cette démarche, il est l’heure de les prendre au sérieux !

Christine Rivry-Fournier

EditoActualitésRégions ............................................4France ...............................................6Planète ............................................. 10Environnement .............................11

Interview ..................................... 12Le médecin Éric Ménat : “comment s’alimenter pendant le cancer”

Reportage ................................... 14Le Sojami : vive les protéines végétales !

Initiative....................................... 16Espaces verts : stop aux pesticides

DOSSIER ................................ 18 à 28Intolérance au gluten• La maladie cœliaque• Le ver est-il dans le blé ?• L’offre agro-alimentaire bio• Les solutions maison• A la table du Café des mots

Art de vivre ................................30Maladies cardiovasculaires : comment limiter les risques ?

Beauté ........................................... 33Algues, sel, eau : le pouvoir des actifs marins

Cuisine ..........................................36L’ortie : un ingrédient qui a du piquant

Habitat ..........................................38Matériaux efficaces pour une isolation au top

Jardin ............................................. 41Japonais et bio, l’harmonie des contrairesNouveautés Produits ....................42à vos agendas ! ...............................46Le coin des livres ............................50

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Tout sur la pomme à ParisD’où vient la pomme ? Du jardin d’Eden… qui se trouve au Kazakhstan, dans les montagnes du Tian Shan. Dans ce territoire reculé poussent en effet des forêts de pommiers sauvages, qui ont développé des résistances exceptionnelles aux ma-ladies, notamment la tavelure, et qui seraient les ancêtres de toutes nos pommes domestiques ! Un académicien kazakh, Aymak Djangaliev, est à l’origine de la pré-servation de ce territoire. Jusqu’au 5 mars 2012, une exposition photographique proposée par la Ville de Paris nous y emmène. Les photographies et le film docu-mentaire Les origines de la pomme ou le jardin d’Eden retrouvé sont de Catherine Peix. À découvrir dans le chai du parc de Bercy, Paris 12e.

www.pariscotejardin.fr

“Si je comprends bien, pour faire un bouquin, tu veux venir bosser bénévolement dans mes vignes… C’est ça ?” Ainsi commence Les Ignorants, une fabuleuse bande dessinée qui emmène son lecteur dans le quotidien d’un vigneron bio et biodynamiste, Richard Leroy, installé en Anjou. Entre travaux de taille, visite d’une tonnellerie, vendanges, le lecteur, même non averti, découvre ce qu’est un vin sans soufre, la biodynamie et la préparation 500, le rôle joué par des levures dans une fermentation, celui du terroir… Voilà qui donne tout simplement envie, après cette plongée, de boire du vin bio… tout en lisant des BD.Étienne Davodeau, Les Ignorants, Récit d’une initiation croisée, Editions Futuropolis, 2011

Un vigneron bio, personnage de BD

ActuAlités Régions

Des pesticides dans l’eauL’Agence de l’eau Rhône-Méditérranée et Corse vient de pu-blier son rapport 2010 sur la qualité des eaux (cours d’eau et nappes). Si la pollution organique d’origines domestique et in-dustrielle s’est réduite, notamment pour les concentrations en ammonium et en phosphates, les pesticides polluent toujours la moitié des nappes au-delà des normes de qualité – et aucune baisse n’est observée. Le glyphosate, qui est la substance active de l’herbicide Round-up®, est retrouvé dans les trois-quarts des cours d’eau. On détecte, dans 60 % des rivières et 45 % des nappes, 6 pesticides interdits d’usage depuis 2003, dont l’atrazine. Au final, 51 % des rivières des bassins Rhône-Mé-diterranée et Corse affichent un bon état écologique… encore loin des 66 % fixés à l’horizon 2015 par le Grenelle de l’envi-ronnement.

Des arboriculteurs bio dans la boîteMagazine multimédia d’exploration de la vallée du Rhône, réunissant à chaque numéro un film documentaire et un livret, Le Milieu du Rhône est réalisé par l’atelier Platane Mobile. Le 8e opus du magazine raconte l’histoire d’une famille d’arboriculteurs bio installée à Loriol-sur-Drôme depuis 4 générations. Découverte des métiers que chacun exerce sur la ferme, des travaux des champs au fil des saisons – taille, éclaircissage, greffage, récolte… –, mais aussi des changements qui s’opèrent sur le territoire : aménagements routiers, implantations industrielles qui modifient le paysage et l’activité agricole… Le tout dans l’idée de mieux connaître cette vallée du Rhône, l’un des axes les plus fréquentés de France et d’Europe et que nous ne faisons souvent que traverser.

www.lemilieudurhone.eu

4 EchoBio / Janvier Février 2012

Comment proposer des produits en restauration collective ? Pour avoir une idée sur la question, on peut vi-sionner un court film documentaire réalisé en Champagne-Ardenne, où la ville de Charleville-Mézières en pro-pose 15 %. Sont abordés dans le film : la conduite de projet et les étapes clés de l’introduction de produits bio lo-

caux, l’approvisionnement, la gestion des surcoûts, les recettes de cuisine al-ternative et les marchés publics. Le film a été réalisé par l’Institut de formation de l’environnement (Ifore) et le minis-tère de l’Écologie en partenariat avec la Fnab et la Frab Champagne-Ardenne. À voir sur : www.repasbio.org

Un film pour les produits bio à la cantine

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En Poitou-Charentes, la bio est une des solutions adoptées pour protéger la ressource en eau potable. Dans la région de Niort, où 7 captages alimentent 100 000 habitants, un dispositif a été engagé dès 2007 pour les protéger, initié par la Région. Depuis 2009, un programme spécifique intitulé “Eau et bio” est développé sur cette zone très agricole de 45 000 hectares. “Adossé au marais poitevin, ce périmètre de production intensive de maïs enregistre sur ses bas-sins des taux de pollution des eaux en nitrates et herbicides élevés”, souligne Olivier Caille, animateur du SMEPDE de la vallée de la Courance, l’un des deux syndicats d’eau potable concernée. Après les phases d’états des lieux et de diagnostics, un plan d’action et de développement de la bio a été lancé, mené par Bio Sèvres et la chambre d’agriculture. Cette initiative a débouché sur la conversion de 16 exploi-tations, sur 1 200 hecta-res, et la préservation de l’outarde canepetière, une espèce en train de dispa-raître. C’est un début. “Il existe une inertie chez les agriculteurs qui hésitent avant de s’engager. Il faut les rassurer, ne pas les stigma-tiser, et ne pas être donneur de leçons”, conclut Franck Michel, adjoint au maire de Niort.

La bio protège l’eau potable

EchoBio / Janvier Février 2012 5

Une couveuse pour tester son activité agricole Tester son projet agricole, démarrer son activité de maraîchage ou d’aviculture même sans avoir trouvé le terrain adéquat : voilà ce que propose, dans la Drôme, l’association Les Compagnons de la Terre. Si elle existe depuis 2006 et exploite depuis 2008 des terres sur la commune de Die, elle s’est récemment installée sur une ferme de 8,5 hecta-res à Eurre. Candidats et candidates y sont les bien-venus ! “Sur ces terres, les personnes conduisent leur projet, de la plantation à la commercialisation, explique Pierre Ulrich, l’animateur. L’association n’intervient ni sur les cultures, ni sur la commer-cialisation.” Les porteurs de projet bénéficient d’un accompagnement et d’un statut juridique qui leur permettent de vendre leur récolte. Ce pas-sage en “espace-test” est limité à 3 ans : au-delà de cette période, les personnes doivent pouvoir voler de leurs propres ailes… si elles trouvent des terres. Tel est aussi le pari de l’association : “Étant présents 2 à 3 ans sur le territoire, en lien avec les autres agriculteurs, visibles auprès des élus et des circuits de distribution, il est probable que les can-didats à l’installation trouveront plus facilement du foncier”, conclut Pierre Ulrich.

Contact : [email protected]

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Selon Météo France, l’année 2011 a été l’une des plus chaudes depuis 1900 dans l’Hexagone. La tempéra-ture moyenne mesurée en France le 26 décembre était de 13,6°C, un niveau rarement atteint ! A l’échelle de la planète, l’Organisation Météorologique Mondiale déclarait en novembre dernier que l’année 2011 avait été la dixième la plus chaude depuis le début des mesu-res en 1850. Tout en ajoutant que “les 13 années les plus chaudes font toutes partie des 15 dernières années écoulées depuis 1997”. La végétation y perd son latin : la truffe par exemple est en train de changer de zones de prédilection, enregistrant un déclin dans les régions traditionnelles comme le Périgord pour monter vers le nord. Selon une étude du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), la maladie du sommeil pourrait menacer des dizaines de millions de personnes supplémentaires d’ici à la fin du siècle. Le réchauffement climatique élargirait la zone d’in-fluence de la mouche tsé-tsé, vecteur de cette maladie. http://france.meteofrance.com

C’est parti pour le défi“Familles à énergie positive” ! Allier convivialité et économies d’énergie, tel est le but du défi “Familles à énergie positive” : des volontaires d’un quartier ou de villages se regroupent pour, ensemble, réussir à réduire de 8 % leur facture énergétique (électri-cité, chauffage…) sur l’année précédente. En Pays-de-la-Loire, le projet, démarré le 1er décembre 2011, est porté par le Conseil Régional et l’Ademe, et animé par les Espaces Info-Energie. Des dizaines de familles, mobilisées par équipe, se retrouvent régulièrement à leurs domiciles pour échanger et être conseillées par un expert indépendant sur les gestes, trucs et astu-ces à adopter au quotidien. “C’est un véritable challenge, très ludique, dans lequel les enfants sont associés. Il nous fait réfléchir à nos habitudes, tout en participant à la lutte contre le réchauffement climatique”, résume une Nantaise engagée dans l’aventure. Faire cuire avec le couvercle, éteindre les appareils en veille, remplir sa machine à laver ou son lave-vaisselle avant de le lancer… sont de nouveaux réflexes à adopter. “Ce challenge se base sur les relevés de consommation et leur comparaison précise, ainsi que sur la connaissance des consommations réelles des équipements grâce à des appareils de mesure que nous prêtons”, indique l’association Alizée à Angers. À la base, l’ini-tiative était européenne, “Energy Neighbourhood”, lancée en 2009. Economiser au moins 8 % d’énergie par an correspond aux objectifs du protocole de Kyoto. En France, la métropole de Chambéry a été pionnière, avec plus de 500 personnes inscrites pour les deux premières éditions. En 2009, les concurrents ont réalisé 11 % d’économie d’énergie et 15 % en 2010, soit 96 317 kilowattheures et 14 tonnes de CO2 économisées. En moyenne, l’économie se monte à 200 € par foyer sur 5 mois.http://www.energyneighbourhoods.eu/http://paysdelaloire.familles-a-energie-positive.fr

Température : 2011, une année record

ActuAlités FRAnce

6 EchoBio / Janvier Février 2012

9 milliards d’êtres humains vivront sur la planète en 2050 : pourra-t-elle tous les nourrir ? Possible, plaide le film Com-ment nourrir l’ave-nir ?, sorti en septem-bre 2011 et réalisé par Jean-James Garreau, docteur en biologie et fondateur de la société Le Sojami (lire en page 14), et Kevin Garreau, cinéaste. Mais à la condition de bousculer nos habitudes alimen-taires et d’envisager un autre modèle agricole : “Nous consommons 25 % de protéines végé-tales contre 75 % de protéines animales, argumente le

réalisateur du film. Cette surconsommation produit des

méfaits sur la santé, l’écologie, l’économie. Il faut inver-

ser le facteur.” Pour Jean-James Garreau, tout est lié :

alimentation, agriculture, santé, environnement, écono-

mie. C’est ce que montre le film, en proposant aussi, de

manière très concrète, des solutions de bon sens. Porté

par l’association loi 1901 Irenis (Institut de recherches et

d’études nature individus sociétés), il est en vente dans les

magasins bio, sur internet, et diffusé dans les cinémas,

un peu partout sur le territoire, parfois à l’occasion de

soirées-débats au cours desquelles Jean-James Garreau

peut intervenir, pour nourrir les discussions.

www.commentnourrirlavenir.com

Un film pour nourrir l’avenir

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Pas de pesticides dans les menus bio !Pas de pesticides dans la bio, on l’espère ! Générations Futures l’a démontré, même si ce n’est que sur un échantillon réduit. Afin de compléter les informations apportées en 2010 sur la présence de pesticides dans les plats destinés aux enfants, l’association a comparé les teneurs en résidus des fruits, légumes et céréales de ces “menus toxiques” avec les mêmes aliments issus de l’agricul-ture bio. Entre juillet et septembre 2010, Générations Futures a en effet fait analyser des aliments non bio composant les repas types (4 repas et un encas) d’une journée d’un enfant d’une dizaine d’années. Les résultats montraient qu’en 24 heures, un enfant était susceptible d’être exposé, uniquement par son alimentation, à pas moins de 128 résidus chimiques, la palme ayant été attribuée aux pesticides avec 36 molécules différentes ingérées en une seule journée dont 17 cancérigènes et perturbateurs endocriniens ! Pour comparer avec la bio et répondre à un certain scepticisme ambiant, une nouvelle enquête a été menée fin 2011. Les résultats sont sans appel en faveur du bio : zéro résidu de pesticides dans les fruits et légumes bio analysés ! Néanmoins, une molécule en résidu de synergisant (piperonyl butoxyde) a été trouvée dans deux échantillons de pain bio à des doses très faibles. “Ce produit est autorisé en bio pour les céréales, uniquement pour le nettoyage des lieux de stockage vides. Il ne doit donc jamais être en contact direct avec les grains”, indique Générations Futures qui souhaiterait voir cette molécule interdite en bio.http://www.menustoxiques.fr

“J’aime la bio” et “Osons la bio” en campagne

Cancer : le nombre de cas progresse toujoursPremière cause de mortalité en France, le cancer continue ses rava-ges : même si la mortalité tend à diminuer, le nombre de mala-des ne cesse de croître. 365 000 nouveaux cas de cancer ont été recensés en France en 2011. Cette tendance générale s’explique, en partie, par l’allongement de l’espérance de vie et l’amélioration du dépistage de la maladie. En partie seulement. Une fois écartée la

part attribuable aux modes de vie (tabac, alcool, exposition solaire, alimentation, etc.) et au vieillis-sement démographique, l’origine reste inconnue pour 95 % des cas. L’argument évoquant les raisons multifactorielles est avancé, mais reste encore flou. D’autant plus que la période de latence avant l’apparition de la maladie est longue, allant jusqu’à plusieurs décennies. Un colloque interna-tional organisé par l’Anses à Paris le 12 décembre a dévoilé que, selon certains professionnels du corps médical, 60 % des cancers pourraient être évités, en limitant

l’exposition à certains cancérigènes. Encore faut-il pouvoir identifier ces substances et leur mode d’action sur l’organisme. Les pesticides sont incriminés, les ondes électromagnétiques sont suspectées…., tout comme le travail de nuit. Il faut aussi rappeler les inégalités sociales et géographiques face à la maladie ainsi que les besoins de recherche et de prévention, notamment au niveau professionnel.http://www.ansespro.fr

ActuAlités FRAnce

8 EchoBio / Janvier Février 2012

Afin de stimuler encore davantage la bio en France, les défenseurs de ce mode de produc-tion se mobilisent et interpellent les candidats à l’élection présidentielle… “3 % des surfaces en bio, c’est beaucoup trop peu, il faut viser 20 % en 2020 et, pour cela, agir efficacement”, estiment-ils. Face aux défis alimentaires, sani-taires et environnementaux, l’association Agir pour l’Environnement soutenue par 27 parte-naires a lancé une campagne de cartes-péti-tions “Développons l’agriculture biologique”, éditée à 120 000 exemplaires. Il s’agit de faire pression sur les politiques, les agences de l’eau et les Safer (Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural). Cette cam-pagne complète celle “Osons la bio” de la Fnab (Fédération nationale de l’agriculture bio), Bio Consommacteurs et Terre de Lien qui militent pour une bio locale accessible à tous. Elle récla-me la création d’un plan national pour l’ali-mentation locale, bio et solidaire comprenant au minimum 20 % d’ingrédients bio à tous les menus dans la restauration scolaire publique, le soutien aux circuits courts dont les “paniers solidaires” et la sensibilisation des citoyens à cette démarche positive. Avec quels moyens ? Le transfert des aides publiques favorables aux agro-carburants !

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Les glaciers alpins fondent comme neige au soleilLe recul des glaciers alpins s’est fortement accéléré lors des 25 dernières années, réduisant l’étendue de la couche de glace à 275 km2 vers la fin des années 2000, soit une perte moyenne de 26 % sur les 40 dernières années. L’étude, réalisée à l’Université de Savoie par Marie Gardent et le glaciologue Antoine Rabatel (Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement), a été présentée lors de la réunion annuelle de l’American Geophysical Union (AGU), tenue à San Francisco en Californie. Elle fait froid dans le dos. À partir de cartes topographiques anciennes et récentes, de photographies aériennes mais aussi d’images satellitaires, les chercheurs ont passé en revue plus de 600 glaciers dans les massifs des Écrins, de Belledonne, de la Vanoise, de l’Ubaye et les Grandes Rousses ainsi que celui du Mont-Blanc. Les nouveaux chiffres font ressortir un recul plus important dans les massifs situés dans le sud des Alpes françaises, comme les Écrins et Belledonne, moins élevés en altitude que le Mont-Blanc. Le massif de Belledonne, d’une altitude inférieure à 3 000 mètres, a vu quasiment tous ses glaciers disparaître. Dans les Écrins, ils se sont réduits trois fois plus que sur le Mont-Blanc. En Autriche, ils ont enregistré cet été leur plus fort rétrécissement depuis la canicule de 2003, en raison notamment de faibles chutes de neige l’hiver dernier, a indiqué l’institut autrichien de météorologie (ZAMG). À ce rythme, les trois-quarts des glaciers des Alpes pourraient disparaître d’ici 2100.http://lgge.osug.fr

23 pays passés au crible du réchauffement

C’est la première étude comparative à grande échelle des consé-quences attendues du réchauffement climatique au cours du XXIe siècle sur les principaux pays de la planète. Publiée le 5 décembre par le minis-tère britannique de l’Énergie et du Chan-

gement climatique, elle a été coordonnée par le Hadley Centre, un centre de recherche sur le climat de référence mondiale. 23 pays – essentiellement ceux du G20, auxquels ont été ajoutées des nations du Sud – ont été passés au crible. L’étude s’est basée sur la littérature scientifique concernant ces États, en s’appuyant sur le rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) de 2007 et sur les travaux parus depuis. Les chercheurs se réfèrent à un scénario (dit SRES A1B) d’évolution des émissions de gaz à effet de serre élaboré par le Giec, sur la base d’un monde en croissance économique rapide, qui compterait 9 milliards d’habitants en 2050, dans lequel le niveau de vie convergerait et où les technologies efficaces éner-gétiquement se diffuseraient largement. Chaque pays a été ana-lysé selon une grille commune s’attachant particulièrement à la sécurité alimentaire, à la production agricole, au stress hydrique et à l’occurrence des sécheresses et inondations.http://www.forclimadapt.eu

ActuAlités PlAnète

Les États-Unis risquent de payer cher le change-ment climatique. D’ici 2050, le pays devrait dépen-ser jusqu’à 2000 milliards de dollars pour maintenir en état ses systèmes d’eau potable et d’épuration et les adapter aux effets du réchauffement global. Les travaux devront être entrepris pour protéger ou surélever les infrastructures contre le risque d’inon-dation, pour construire de nouveaux réservoirs, des usines de dessalement, de recyclage des eaux usées et de traitement des eaux… Le secteur énergétique est également menacé. “Les scientifiques recommandent aux gestionnaires de l’eau de ne plus penser que le climat du futur ressemblera à celui d’hier”, indique Peter Gleick, directeur de l’Institut Pacifique, un cen-tre de recherche à but non lucratif sur le développe-ment durable, basé en Californie. Les défis concernent à la fois les menaces de sécheresses, plus fréquentes dans le Sud-Ouest, et d’inondations et de cyclones violents dans le Nord-Ouest et les grandes plaines du Nord affectant aussi les villes côtières comme New York, Miami, Los Angeles et San Francisco en raison de la haus-se du niveau des mers.

Changement climatique : les USA aussi vont trinquer

10 EchoBio / Janvier Février 2012

Au Brésil, les cultures sont menacéesLe réchauffement prévu sur tout le pays, jusqu’à 3,5°C supplémentaires, et des précipitations moindres sur l’Ama-zonie risquent de provoquer une baisse

de la production de soja, de maïs et de riz sur les terres actuellement exploi-tées. D’où une menace aggravée sur la forêt. De plus, ce pays devrait être

très touché par la hausse du niveau de la mer, 30 % des populations côtières devenant vulnérables.www.metoffice.gov.uk

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Des OGM en France au printemps ? Le 28 novembre dernier, le Conseil d’État a décidé d’annuler le moratoire pris par le gouvernement en février 2008 sur la culture du maïs génétiquement modifié Mon 810, de la société Monsanto (qui avait alors immédiatement attaqué cette mesure française devant le Conseil d’État). La décision du Conseil d’État fait suite à la position prise par la Cour de justice de l’Union européenne, en septembre, qui indiquait que le moratoire ne reposait sur aucun fondement juridique valable. Ainsi, le Conseil d’État a d’abord jugé, sur la forme, que le moratoire français ne s’appuyait pas sur le bon rè-glement européen. Ensuite, il fonde aussi sa décision sur le fond, estimant que le ministère de l’Agriculture n’a pas ap-porté de preuve suffisante d’un risque particulièrement éle-

vé pour la santé ou l’environ-nement. Une nouvelle étude scientifique indépendante sur ces risques serait donc néces-saire. Mais le temps presse. L’Association générale des producteurs de maïs a d’ores et déjà annoncé son inten-tion de semer ce maïs OGM au printemps 2012. D’ici là, le gouvernement, qui a an-noncé vouloir “examiner tous les moyens juridiques pour ne pas cultiver le maïs Mon 810 en France”, aura-t-il le temps, les moyens, et la volonté poli-tique de faire passer un nou-veau moratoire ? Quant au collectif des faucheurs volon-taires, il a annoncé que “s’il le faut, nous retournerons dans les champs de maïs au prin-temps prochain.”

À Durban, pas d’accord contraignantLa conférence climatique de Durban, en Afrique du Sud, s’est conclue le 11 décembre dernier, sans satisfaire les ONG. L’accord finalement signé prévoit que le protocole de Kyoto soit prolongé par une seconde période d’engagement, de 5 à 8 ans. Ce protocole, le seul qui soit contraignant sur la réduction des gaz à effet de serre (GES) pour les pays industrialisés, devait prendre fin en 2012. Il avait pour objectif une réduction de 5,2 % des émissions de GES. Mais les États-Unis ne l’avaient pas ratifié, et il ne concernait pas non plus la Chine et l’Inde. Aujourd’hui, suite à la conférence de Durban, le Canada, le Japon et la Russie ont annoncé leur refus de s’engager pour cette nouvelle période… rendant les objectifs du protocole décidément bien difficiles à atteindre.

La FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’ali-mentation, vient de rendre un nou-veau rapport sur l’état des forêts dans le monde. N o u v e a u t é , ces données p r o v i e n n e n t de techniques d’imagerie satelli-taire, et rendraient compte de manière tout à fait fiable de la réalité du terrain… où la situation reste alarmante : entre 1990 et 2005, près de 10 ha de forêt ont disparu chaque minute. Les pertes net-tes de couvert forestier, partiellement compensées par le reboisement ou l’expansion naturelle, ont totalisé 72,9 millions d’hectares durant ces 15 années. Un chiffre moins important que ce qu’indiquait une précédente étude, parue en 2010 et basée sur diver-ses sources (notamment des rapports issus des pays concernés). Malgré cette note positive, les données satellitaires de la FAO montrent aussi que la défores-tation s’intensifie : en moyenne, 6,4 millions d’hecta-res de forêts ont disparu chaque année entre 2000 et 2005 – une moyenne plus élevée qu’entre 1990 et 2000, où elle s’élevait à 4,1 millions d’hectares par an. Le plus fort taux de déforestation concerne les forêts tropicales d’Amérique du Sud et d’Afrique.

La forêt mondiale toujours en danger

ActuAlitésenviRonnement

EchoBio / Janvier Février 2012 11

Changer de modèle de croissance L’accord signé à Durban prévoit qu’à l’issue du renouvellement du proto-cole de Kyoto, un nouveau cadre juridique soit signé en 2015 pour entrer en vigueur en 2020. Il s’appliquerait alors à tous les pays, mais doit encore être débattu. Il a été défini comme pouvant être “une solution concertée ayant force légale”… formulation qui a fini par faire consensus mais qui reste très imprécise. Quant au Fonds vert, Durban prévoit de le rendre enfin opérationnel. Ce Fonds, dont la création avait été décidée il y a un an à Cancun, servirait à aider les pays en développement face au chan-gement climatique. Reste une question en suspens : comment sera-t-il alimenté ? Il y a urgence, sachant que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une hausse de 47 % de la demande énergétique globale dans le monde d’ici à 2035. Elle réaffirme aussi que les taux de croissance des émissions de CO2 sont très rapides. Peut-on se permettre d’attendre 2020

pour mettre en œuvre des po-litiques visant à les réduire ? Ne faut-il pas réfléchir à une totale remise en question de nos modes de vie et de notre modèle de croissance ? Mais qui commencera ? La Chine, le Brésil, l’Inde, pays émer-gents appelés à suivre la voie des pays riches, ne sont pas enclins à aller dans ce sens.

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12 EchoBio / Janvier Février 2012

inteRview

Basé en région toulousaine, Éric Ménat, médecin diplômé en diététique, maladies de la nutrition et carcinologie clinique (1), considère essentiel de revoir ses habitudes alimentaires lors de traitements contre le cancer.

En matière d’alimentation et de cancer, on évoque souvent les messures préventives. Mais lorsque la maladie est avérée et qu’il faut vivre avec, sur des

périodes très longues, parfois plusieurs années, revoir ses habitudes peut aider à la vaincre, et a minima, apporter un certain “confort” pour mieux traverser les traitements.

Faut-il modifier son alimentation pour tous les types de cancer ?Il est important d’avoir une alimentation équilibrée dans toutes les situations et encore plus en cas de cancer. Si on a eu un cancer, il y a des raisons et elles sont multiples. Parmi elles, des erreurs hygiéno-diététiques peuvent créer un mauvais terrain propice à son développement. C’est prouvé dans un certain nombre de cas. Donc, si on veut agir sur le terrain et mettre toutes les chances de son côté pour renforcer ses défenses et réduire le risque de récidive, des corrections diététiques sont toujours utiles à condition que cela ne devienne ni un carcan, ni une obsession.

Que conseillez-vous aux personnes en traitement lourd type chimiothérapie ?Difficile de répondre en quelques lignes. Cela dépend du traitement et des particularités de chaque personne. En général, pendant une chimiothérapie, il faut une alimentation facile à digérer, en évitant l’alcool et les graisses cuites qui surchargent le foie déjà très sollicité par la chimio. Augmenter les antioxydants (surtout légumes, herbes aromates) et les oméga-3 (poissons et huiles riches en oméga-3) est en général utile à tout le monde. Les jours précédant une chimio, il est conseillé de manger en quantité suffisante, une alimentation saine, équilibrée mais consistante (céréales, légumes secs, protéines maigres). Par contre, le jour de la chimio et éventuellement le suivant, faire une diète paraît nécessaire pour soulager le système

digestif. Consommer seulement des légumes, de la soupe et peut-être 1 ou 2 fruits est une bonne façon de gérer cette période délicate. Pendant la semaine qui suit, il est préférable de manger léger, avec peu de graisses animales. Une alimentation plus végétarienne et sans sucres rapides paraît être une bonne solution. Je donne ces conseils pour des cures de chimiothérapie qui se répètent toutes les 3 semaines. Si une personne doit recevoir une chimio par semaine, elle fera juste 1 ou 2 jours de diète suivi d’une alimentation bien équilibrée mais plus nutritive les autres jours.

Et pour ceux qui suivent une radiothérapie ?Il n’y a pas de conseils diététiques spécifiques ; ceux – généraux – liés au cancer sont tout à fait valables. Par contre, la fatigue liée à la radiothérapie est sournoise. On ne la voit pas venir mais elle peut être importante. Il faut donc manger et se reposer comme si on préparait une course de fond et suivre une bonne hygiène de vie régulière et prudente.

Pourquoi manger bio est-il intéressant ?Avant tout parce que cette nourriture n’apporte pas de pesticides ni autres produits chimiques. Plusieurs études à ce sujet sont très claires. Or, un certain nombre de pesticides et autres additifs sont des hormones qui peuvent stimuler les cellules d’un cancer hormonodépendant.

Comment éviter une rechute ?Activité physique régulière, avoir du lien social, rire, avoir envie de vivre, travailler sur ses émotions et les causes du cancer, avoir envie de faire évoluer positivement son hygiène de vie et en particulier son alimentation.

Éric Ménat, médecin spécialiste de la nutrition

“S’alimenter au mieux pendant le cancer”

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EchoBio / Janvier Février 2012 13

Bref, affronter la maladie plutôt que de la subir ! Ensuite viennent certains traitements complémentaires naturels.

Quels aliments éviter ?Là encore, une réponse complète est impossible en quelques lignes. On se méfie surtout des aliments cuits à haute température (friture, grillades), des mauvaises graisses et surtout les graisses cuites et les acides gras trans (viennoiserie, biscuiterie, pain de mie, chips, certaines margarines…), du lait dans certains cancers, en particulier ceux de la prostate et du sein. Il faut équilibrer le rapport oméga-3/oméga-6 en ingérant plus d’oméga-3, limiter l’alcool à 1 verre de vin rouge maxi par jour et surtout

réduire les sucres en général et en premier lieu les sucres rapides (bonbons, sodas, desserts sucrés, lactés, sucre ajouté, pain blanc…)

Propos recueillis par Martine Cosserat

(1) Le docteur Ménat est auteur d’une dizaine d’ouvrages autour de la nutrition dont le Dictionnaire pratique

de la diététique (Ed. Grancher- Paris, 2006) et le récent Maigrir avec la nutrition comportementale

(Ed Thierry-Souccar, 2011).

Stimuler l’appétit pour enrayer la dénutritionà leur sortie de l’hôpital, rares sont les personnes qui disent avoir apprécié les repas. Force est de constater que, dans ce secteur, la restauration n’est pas forcément la priorité d’autant que le séjour moyen n’est que d’une semaine environ. Pourtant, les cho-ses sont en train de changer.

La façon dont chaque patient s’ali-mente commence à être regardée de près par les équipes soignantes comme paramètre important, condi-tionnant la remise sur pied. Ainsi, la dénutrition, c’est-à-dire la carence en nutriments, est de plus en plus surveillée. Isabelle Aouizerat, phar-macienne diététicienne en région parisienne, le constate : “dans les pathologies telles que le cancer, à des degrés plus ou moins graves, la dénutrition est toujours présente”. Comme la maladie “consomme” une partie des aliments absorbés, les pa-tients maigrissent et le mal devient encore plus dévastateur. C’est pour-quoi, en théorie, les personnes mala-des devraient manger davantage.

Dépistageà la clinique Sarrus Teinturiers à Toulouse, les problèmes d’alimenta-tion sont maintenant dépistés chez tous les patients dès leur entrée, alors qu’auparavant, on les surveillait seulement chez les personnes de plus de 70 ans. “Notre établissement pratique beaucoup la chirurgie. La dénutrition n’est pas favorable à une bonne cicatrisation, alors le maintien des protéines reste indispensable à la

régénérescence tissulaire”, explique Aurélie Cerdan, la diététicienne de la clinique. Pour Isabelle Aouizerat, la dénutrition provoque une diminu-tion de l’espérance de vie, augmente le potentiel de l’infection et entraîne une moindre réponse au traitement. Aujourd’hui, plusieurs outils existent pour l’évaluer, et le poids du patient n’est pas le seul paramètre. On peut être en surpoids et néanmoins dénu-tri car en manque de protéines.

Plan d’actionAprès le diagnostic vient le plan d’ac-tion. Aurélie Cerdan met en place un régime hyperprotidique et hyperca-lorique. Les mets sont enrichis et les apports fractionnés sur la journée. Les quantités réellement ingérées par les patients sont notées par les équipes de soins et évaluées quoti-diennement permettant ainsi un réa-justement des apports alimentaires par rapport aux besoins nutritionnels du patient.Dans certaines phases de la maladie, les patients peuvent présenter une forte inappétence. Il est alors pri-mordial de réactiver leurs sens, par le goût, l’odorat, la vue… Pour cela, la diététicienne de la clinique Sarrus Teinturiers, en collaboration avec les équipes de cuisine, a mis en place une prestation spécifique, “le plateau plaisir”, proposant aux patients des petites quantités, une jolie vaisselle, des formes, couleurs vives, et textu-res variées. Cette prestation, totale-ment personnalisée, est un précieux sésame pour aider certains malades.

Attention au surpoidsAutre problème d’alimentation en cas de maladie grave : le surpoids qui est un facteur aggravant. Par exemple, le risque de cancer du sein post-ménopause augmente de 30 à 50 % en cas d’obésité car il y a fabrication d’œstrogènes dans les tissus adipeux. Une étude montre qu’après un cancer du sein, 41 % des femmes modifient leurs habitudes alimentaires. L’objectif est de retrouver tout simplement une alimentation équilibrée, ce qui permet de perdre du poids. Le risque de récidive baisse lorsque le poids corporel diminue et en cas de pratique d’une activité physique.

Martine Cosserat

Dans certaines phases de la maladie, les patients peuvent présenter une forte inappétence. Il est alors primor-dial de réactiver leurs sens, par le goût, l’odorat, la vue…

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Manger moins de viande et plus de soja : voilà qui ne fait pas encore partie des habitudes alimentaires françaises. Pourtant, pour Jean-James Garreau, créateur des produits Le Sojami, cela pourrait donner un autre visage à la planète, la santé et l’économie.

“Un simple coup de fourchette peut avoir de grosses répercussions sur le monde qui nous environne”, assure Jean-James Garreau, fondateur de la société

Le Sojami, basée à Agen en Lot-et-Garonne. Mettre dans son assiette plus de protéines végétales pourrait-il changer le monde ? C’est l’idée-force de cet ancien chercheur en écologie humaine, qui a développé une technologie unique en France, et même, à sa connaissance, au monde : le lait de soja est lactofermenté, ce qui donne au tofu et autres pâtes à tartiner du Sojami un goût unique et bien relevé. “C’est la technologie fromagère appliquée au lait de soja, explique Jean-James Gar-reau. Par ce procédé de lactofermentation, utilisé depuis des millénaires pour le fromage, la choucroute, le saucisson, etc., on opère non seulement une transformation du produit mais en plus, on assure sa conservation.” Les produits du Sojami ne sont pas pasteurisés, “car les bactéries lactiques sont vivantes. C’est ainsi qu’elles aident notre santé, notamment la digestion.” Résultat, le tofu lactofermenté peut s’affiner… comme le fro-mage !

Un produit uniquePassé du statut de chercheur à celui de chef d’entreprise, Jean-James Garreau travaille en cohérence avec le concept du développement durable. “Notre projet consiste à trouver la meilleure équation entre économie, social et écologie. Alors certes, la notion de “durable” est devenue très marketing. Mais moi, je veux aller plus loin que l’image.” D’ailleurs, son entre-prise vient tout juste d’emménager dans un bâtiment pilote, une “éco-usine” agroalimentaire encore unique en son genre sur le territoire aquitain. Projet de 1,4 million d’euros, financé par la région Aquitaine et le département du Lot-et-Garonne à hauteur de 30 % du montant total, et par Agropole Entreprises (1) pour les 70 % restants, il intègre des panneaux solaires photovoltaïques, un système de récupération des eaux plu-viales, des bardages bois, une chaudière vapeur mixte gaz/biomasse, une gestion technique centralisée du froid, etc.Ainsi, Le Sojami passe d’un bâtiment de 400m2 à 1 000 m2 aujourd’hui, “pour la même consommation électrique”. 10 000 produits en moyenne sortent de l’usine chaque semaine. Au

Le Sojami

Jean-James Garreau a réalisé ses premiers essais de “fromage” végétal, à

base de lait de soja lactofermenté, dans sa cuisine. Il dirige aujourd’hui l’entreprise

Le Sojami.

14 EchoBio / Janvier Février 2012

Vive les protéines végétales !

RePoRtAge

sein d’une gamme qui compte 30 références, on trouve des spécialités à tartiner (les Tartimi), du tofu, des sauces, des flans, des glaces… Des produits présents dans plus de 1 000 magasins bio en France, et un peu à l’export. “Nous avons de bonnes perspectives pour l’avenir. En 2012, nous misons sur une croissance de 30 % de nos ventes. Notre force, c’est notre produit qui est très innovant… mais qui a un défaut de notoriété. Nous avons un gros travail commercial à effectuer.” Sans concurrent direct fabriquant le même type de produit (2), Le Sojami doit se faire connaître, par des animations dans les magasins, en se déplaçant sur les foires et les salons. “D’autant plus qu’avec ce bâtiment, nous entrons dans une nouvelle phase, reconnaît Jean-James Garreau. Nous sommes un peu comme en phase de création d’entreprise, il va falloir trouver une nouvelle rentabi-lité.” Le Sojami emploie actuellement 10 salariés mais pourrait, à terme, accueillir dans ses locaux flambant neuf deux fois plus de personnel.

Le plaisir et la santéL’idée de base de Jean-James Garreau est “simple mais pas simpliste : c’est la revalorisation qualitative et quantitative, dans l’alimentation humaine, des protéines végétales.” Parti du constat que les pays riches consomment, en moyenne, 25 % de protéines végétales contre 75 % de protéines animales, il en a conclu qu’il était nécessaire d’inverser le facteur. “Parce que cette surconsommation de protéines animales a des réper-cussions négatives sur la santé humaine, sur l’environnement, sur l’économie.” Lui-même n’est pas végétarien : “Je ne me situe pas dans ce débat-là, assure-t-il. Je consomme 80 % de protéines végétales. Il s’agit juste de trouver un équilibre.” Estimant que “les sociétés se construisent autour de leur mode alimentaire”, il aimerait qu’existent des études prospectives pour étudier les conséquences, au niveau global, de cette surconsommation de viande. Lui a montré dans son film Comment nourrir l’avenir ? (lire en page 6) ses méfaits sur la santé et sur l’environnement – industrialisation de l’agriculture qui entraîne érosion des sols, pollution, perte de biodiversité dans les variétés culti-vées… Un documentaire qui plaide aussi en faveur de l’action individuelle : “Manger est un acte qui représente un pouvoir

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Le Sojami, qui ne dispose pas en-core des outils pour transformer au sein de l’entreprise les grai-nes de soja en lait, étape néces-saire avant toute transformation vers un produit fini (tofu, pâte à tartiner, glace, etc.), achète en moyenne 3 000 à 4 000 litres de lait de soja bio par semaine. Mais pas n’importe lequel, puis-que celui-ci est issu de graines cultivées exclusivement dans le Sud-Ouest. Le fournisseur du So-jami est l’entreprise Nutrition et Nature, basée à Revel, en Haute- Garonne, qui, depuis 30 ans, tra-vaille à mettre en place une fi-lière française de soja bio dans la région : “Nous connaissons de visu une bonne partie des 250 producteurs qui cultivent le soja transformé chez nous, relate Ber-nard Storup, le directeur. Le plus éloigné du siège de l’entreprise

est installé à 150 km.” Monter une filière de proximité, avec un engagement dans le temps sur les prix et les volumes, accompa-gnée d’un partenariat technique, permet “d’avoir une régularité dans la production, une homogé-néité des lots, et au final une plus grande qualité des produits. C’est aussi dans l’intérêt des produc-teurs, qui peuvent travailler avec une vision à long terme.” Quant aux consommateurs, ils ont à disposition des produits d’ori-gine locale, garantis sans OGM grâce à un cahier des charges et à des contrôles supplémentaires dûs à la certification bio. “Cela nous permet de nous démar-quer, poursuit Bernard Storup. Et c’est nécessaire, surtout en cette période où le soja d’importation concurrence de plus en plus for-tement la filière française.”

Une filière soja de proximité

EchoBio / Janvier Février 2012 15

énorme. Par nos actes alimentaires, nos actes d’achat, nous avons le choix !”, assène-t-il. Inutile cependant de basculer dans le devoir : “Le durable, c’est la santé associée au plaisir : il ne faut surtout pas lui donner une image d’austérité.”

Premiers essais dans sa cuisineJean-James Garreau a lui-même cheminé avant de créer Le Sojami. Après avoir écrit une thèse sur les chevreuils, il joue les globe-trotters pendant 13 ans et voyage dans 33 pays, posant parfois ses valises au travers d’engagements humani-taires et écologiques aux États-Unis, en Afrique, etc. De retour en France, il fait le bilan : “Je comprends alors que c’est depuis les pays développés qu’il faut agir.” Il s’intéresse à la notion de chaîne alimentaire, car, dit-il, “tout est relié : du champ à l’assiette, et même jusqu’au système digestif ”. En 1994, Jean-James Garreau réalise ses premiers essais de “fromage” végé-tal, dans sa cuisine. “Enfant, je regardais mes parents fabriquer du fromage de chèvre. Je m’en suis tout simplement inspiré… Au début, mon “fromage” était un jour doux, un jour acide. C’est ce qu’on appelle des “cultures sauvages” : je ne maîtrisais pas mes ferments.” Il se ré-inscrit alors à l’université, en éco-logie humaine, et se lance dans la recherche appliquée. Il est encore chercheur et n’envisage pas une seconde de devenir chef d’entreprise.Ce sera pourtant son destin : en 1995, il dépose un brevet sur le procédé de lactofermentation du lait de soja avec des souches sélectionnées. Puis il gagne un concours à l’Agropole, à Agen, en 1996. “Ça a tout déclenché : j’ai gagné 50 000 francs, sans lesquels je n’aurais rien pu faire car je n’avais pas de fonds. Ensuite, je suis allé voir les industriels du soja, mais aucun n’a cru dans l’idée de développer un fromage végétal. Du coup, j’ai moi-même mis l’idée en œuvre.” Si les premières années sont difficiles – “pendant longtemps, on est resté les élèves du fond

de la classe” –, Le Sojami poursuit son petit bonhomme de chemin, sans se presser.En 2008, s’est alors faite jour la possibilité d’emménager dans une usine durable – financée par les collectivités locales, en location les 7 premières années et avec option d’achat au bout de cette période. Aujourd’hui, Jean-James Garreau est satisfait : “Je fais ce métier de chef d’entreprise et je ne le regrette pas une seconde : on est étudiant tous les jours.” Il peut aussi se réjouir qu’enfin, le “durable” soit dans l’air du temps. Lors de l’inauguration du bâtiment, le 25 novembre dernier, en présence de nombreuses personnalités politiques de la région, il n’a pas oublié de dire “merci à nos bactéries lactiques”. Ce sont, paraît-il, elles qui “font tout le boulot”.

Myriam Goulette

(1) Agropole Entreprises est une pépinièred’entreprises agroalimentaires.

(2) Habituellement, les produits à base de lait de sojasont simplement caillés puis pasteurisés.

La lactofermentation du lait de soja donne au tofu, aux glaces, aux pâtes à tartiner du Sojami un goût relevé : unique !

Page 16: EchoBio - Intolérance au gluten au secours la bio

Supprimer les pesticides, utiliser des méthodes biologiques, réduire la consommation d’eau… les espaces verts des villes sont en pleine mutation. De Strasbourg à Marseille, les initiatives fourmillent. La création de labels est là pour le prouver.

Quel flâneur urbain n’a pas obser-vé des bordures de trottoirs ou zones pavées habitées par des

plantes sauvages qu’il ne voyait pas auparavant ? Grève des agents muni-cipaux, oubli, laisser-aller ? Pas du tout. Du rond-point au parc, les pratiques évoluent vers plus d’écologie urbaine et de gestion naturelle des espaces verts. C’est même un facteur d’émulation entre villes. Montpellier ou Nantes reçoivent des prix. Paris ou Bordeaux labellisent leurs parcs et jardins. Elles ne sont pas les seules et le principe devrait s’étendre car un nouveau label, EcoJardin®, arrive bientôt.

Paris plante le décor“En 10 ans, l’espace vert regardé est devenu un support d’usage ouvert, cela implique des changements”, explique Nicolas Rialan, directeur de cabinet de Fabienne Giboudeaux, adjointe pari-sienne aux Espaces Verts. Au début des années 2000, la capitale s’est engagée vers des pratiques respectueuses de l’environnement. La réutilisation des déchets verts en paillis, le recours aux insectes auxiliaires ou la mise en place de pièges à ravageurs sont emblémati-ques. Le 15 novembre dernier, le conseil de Paris a adopté son plan “biodiversité”. L’abandon total de l’usage des produits phytosanitaires de synthèse y est un objectif affiché “pour 2020”. D’ailleurs, de nombreux acteurs s’engagent dans ce sens : Réseau Ferré de France (RFF), hôpitaux de Paris (AP-HP), bailleurs, État.

Aménagement urbain

Sous les pavés, de l’herbe !

Produits chimiques : le nerf de la guerreCertaines municipalités ont déjà franchi le cap. “Dès 1999, nous avons tourné la page pour aller vers une gestion écolo-gique”, explique Philippe Croze, direc-teur des espaces verts de Montpellier. Depuis 4 ans, la ville n’utilise plus ni insecticides, ni fongicides, un état de fait qui tient notamment, selon Phi-lippe Croze, à “des élus très réceptifs”, comme la maire et médecin Hélène Mandroux, sensible aux questions de santé. La réduction ou la suppression programmée des produits chimiques

est le déclencheur d’autres pratiques. “Nous avons recours à la binette ou à des herses”, précise Frédéric Auneau, responsable du département “Espaces verts urbains” à Strasbourg, ville qui a stoppé tout désherbage chimique depuis 2008. Tout est fait manuelle-ment. “Les agents passent plus de temps, du coup certaines zones ne sont fauchées qu’une fois dans l’année.”

La délicate question de l’eau“Nous privilégions des plantes médi-terranéennes peu exigeantes sur cer-

initiAtives

16 EchoBio / Janvier Février 2012

Rennes, la pionnièreDès les années 1950, la capitale bretonne développe des zones vertes autour de l’habitat social, préfigurant les éco-quartiers. Moins d’une trentaine d’années plus tard, le directeur des espaces verts de l’époque, Jean Le Ruduler, met en place la “gestion différenciée”. Il s’agit d’appliquer des entretiens différents, selon l’usage et le lieu et parfois, sur un même site. Des prairies mâtinées de flores spontanées peuvent ainsi côtoyer des espaces plus “entretenus”. On s’oriente vers une ges-tion écologique, recourant aux plantes vivaces et endémiques et limitant les pro-duits chimiques. Ces méthodes ont fait école, comme dans le parc de la Tête d’or à Lyon.

Certains espaces verts (ici sur un

toit parisien) sont le moyen

de sensibiliser et transmettre les

bonnes pratiques aux usagers. À Strasbourg, les

produits chimiques sont proscrits dans

les jardins familiaux.

Page 17: EchoBio - Intolérance au gluten au secours la bio

tains ronds-points et jardins”, explique Dominique Sarrailh, à Marseille. “Nos pluviomètres sont reliés à un système de coupure d’arrosage et nous préférons les prairies sèches aux gazons irrigués. De cette manière, la facture d’eau a été divisée par deux”, précise le Montpel-liérain Philippe Croze. Les systèmes d’irrigation “goutte à goutte” sont majoritairement utilisés sur les ponts fleuris de Strasbourg. En outre, si l’arrêt des produits phytosanitaires préserve la santé humaine, la nappe phréatique aussi en bénéficie, sachant qu’à “cer-tains endroits, elle n’est qu’à 5 ou 6 m de profondeur”, précise Frédéric Auneau à Strasbourg.

Des nouveaux labels“La flore spontanée est plutôt bien accep-tée en zones péri-urbaines, moins en centre-ville, dans les jardins classiques du 19e siècle, où les plantes de garrigue peuvent choquer”, explique Dominique Sarrailh, adjoint au directeur des espa-ces verts de Marseille. La plupart des villes font ce constat, d’où la nécessité de communiquer : manuels d’infos, numéro vert, expositions… La labelli-sation est aussi un moyen efficace d’ex-pliquer et de justifier des pratiques, tout en valorisant des équipes qui ont dû se “re-former”. “C’est une concrétisation de nos démarches”, assure Dominique Sar-railh. Espaces Verts Écologiques (EVE®) de l’organisme certificateur Ecocert est le premier label, né en 2006. Il compte aujourd’hui 120 références, de la petite commune à la grande ville, en passant par un hôtel et deux forêts. Bordeaux l’a choisi pour 12 de ses parcs et jardins

depuis 2010. “Pour être cohérents, les candidats doivent avoir une politique environnementale globale, au-delà des sites concernés”, précise Marc de Nale, en charge de la “gestion écologique des territoires” à Ecocert. Mais EVE® n’est plus seul. Le petit dernier, EcoJardin®, co-construit par une quinzaine de par-tenaires publics et privés (1) sortira au printemps prochain (voir encadré).

“Même si nous estimons que notre ville a une démarche écologique, c’est rassu-rant que des labels exigeants le prou-vent”, estiment des Lillois, Christine et Dominique, qui “apprécient l’idée des herbes folles en ville.”

Déjà des effets positifs“Les effets positifs se font déjà sentir”, assure Nicolas Rialan, à Paris, attes-tant le retour de poules d’eau, martins-pêcheurs, canards ou abeilles. Dans la capitale, 300 ruchers se portent à mer-veille, alors que d’autres, en campagne, sont mal en point. Aux portes du cen-tre-ville de Nantes, une des plus gran-des héronnières de France existe sur les berges de l’Erdre. “Entre 2000 et 2010, la ville a diminué de 85 % l’utilisation des “produits phytos”, seuls des cime-tières et terrains de sport en reçoivent encore en faible quantité, c’est peu sur 1000 ha d’espaces verts”, précise Roma-ric Perrocheau, directeur du conser-vatoire de la biodiversité et du jardin des plantes. Les multiples cours d’eaux entretenus de manière écologique et ses 37 m2 d’espaces verts par habitant ont contribué à faire obtenir à Nantes le titre de capitale verte de l’Europe pour 2013.

Frédéric Ripoche

(1) Nantes, Rennes, Paris, Besançon, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Orléans, Groupe Pierre et Vacances Center Parcs,

Plante et Cité…

À visiterwww.ecocert.fr/eve-espaces-verts-

ecologiqueswww.label-ecojardin.fr

www.plante-et-cite.fr

EchoBio / Janvier Février 2012 17

EcoJardin®, un label pour 2012 !“EcoJardin concerne tous types d’espaces verts pour peu qu’ils soient ouverts au public, explique Aurore Micand, ingénieur qui coordonne sa réalisation à Plante et Cité (Angers), structure d’ingénierie de la nature en ville pour les collectivités territoriales et les entreprises du secteur. L’initiative s’inscrit dans le sillage du Grenelle de l’environnement qui vise à réduire de 50 % les traitements chimiques via le plan Ecophyto 2018, mais il va beaucoup plus loin”. EcoJardin® comprend plus de 100 critères d’évaluation, dont 7 rédhibitoires (pas de sol nu, limitation des arrosages, aucun traitement chimique ou produit dangereux pour la faune auxiliaire et l’environnement, la bouillie bordelaise n’est pas autorisée…). Ceux qui souhaitent être labellisés (secteur public ou privé) seront audités par un organisme indépendant. Les autres pourront toujours utiliser le référen-tiel comme guide de bonnes pratiques et s’auto-évaluer.

En 2011, Montpellier est élue capitale française de la biodiversité par Natureparif, agence régionale pour la nature et la biodiversité en Ile-de-France et elle reçoit le 1er

trophée national des espaces verts par les Eco maires.

Le jardin Serge-Gainsbourg, Porte des Lilas à Paris (inauguré en 2010), est géré de façon écologique. D’ici 2014, les 500

espaces verts parisiens doivent être audités en vue d’une labellisation.

Page 18: EchoBio - Intolérance au gluten au secours la bio

Intolérance au gluten

L’intolérance au gluten semble affecter de plus en plus de Français chaque année. Avant d’expliquer cette progression et de dévoiler l’offre alimentaire bio de substitution, regardons comment la maladie coeliaque apparaît.

18 EchoBio / Janvier Février 2012

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Le côté obscur des céréales

Page 19: EchoBio - Intolérance au gluten au secours la bio

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Page 20: EchoBio - Intolérance au gluten au secours la bio

L’intolérance au gluten concerne environ 1 % de la population française, mais seulement 10 à 20 % des cas seraient diagnostiqués.

DossieR

20 EchoBio / Janvier Février 2012

Le gluten se trouve naturellement dans presque toutes les céréales, blé, seigle, orge, épeautre, avoine….

hormis le maïs ou le millet. On en a donc forcément dans les farines, pains, pâtes, pizzas, biscuits, pâtisseries… car son côté élastique et visqueux garan-tit une texture aérée, moelleuse. Il est donc devenu un ingrédient incontour-nable : “Le gluten fait aussi partie de la composition de certaines recettes sans que l’on y pense, comme l’indique l’As-sociation française des intolérants au gluten (Afdiag) : la sauce soja, les pom-mes dauphine et les veloutés, certaines viandes hachées (non pur bœuf), certai-nes saucisses, sauces, bouillons-cubes ou assaisonnements”. La liste est longue parce qu’il est aussi utilisé comme addi-tif pour lier, épaissir (gomme, amidon), émulsifier… (lire en encadré).

La maladieRappelons que le gluten est une com-binaison de protéines. Dans le blé par exemple, ces protéines sont la gliadine et la gluténine. Le mot gluten vient du latin glu qui veut dire colle. Ce meilleur allié de la transformation alimentaire serait-il alors devenu notre pire enne-mi ? C’est ce qu’explique Valérie Vidal,

bionutritionniste (1) : “Comme toutes les protéines, la gliadine et la gluténine sont des assemblages de peptides, eux-mêmes constitués d’acides aminés. Le problème vient de la dégradation com-plète de la gliadine en acides aminés lors de la digestion : ceci nécessite une enzyme spécifique (la dipeptyl-peptidase IV) dif-ficile à produire par l’organisme humain. Les résidus de protéines mal digérées altèrent la muqueuse de l’intestin grêle et contribuent à la rendre hyperperméa-ble (leaky gut syndrome).” Comment comprendre qu’un intestin devenu lisse empêche finalement toute nourriture à le traverser ? En fait, l’intestin comporte naturellement de nombreuses plissures à l’intérieur appelées villosités ; celles-ci permettent aux nutriments de mieux passer dans le sang. Or, l’intolérance au gluten détruit à la longue ces villosités.Dans le cas du blé, la réaction immu-nitaire est dirigée contre la gliadine. Pour l’orge, c’est l’hordéine qui est en cause, et pour le seigle, la sécaline. En outre, “des peptides résiduels se retrou-vent donc non seulement dans le tube digestif à l’origine de symptômes locaux mais aussi dans le sang pouvant entraî-ner des troubles du système nerveux ou du système immunitaire”, poursuit Valérie Vidal.

Les symptômesCette inflammation de l’intestin se signale par différents maux : constipa-tion, diarrhées, douleurs abdominales mais aussi anémie, retard de croissan-ce chez les enfants. Car il existe des degrés d’intolérance au gluten, comme le précise Brigitte Jolivet, présidente de l’Afdiag : “L’allergie au gluten est une réaction immédiate qui peut aller jusqu’à l’œdème de Quicke, mais ce cas extrême est rare. En revanche, l’intolé-rance, appelée aussi maladie coeliaque, est beaucoup plus courante et oblige à un régime strict sans gluten à vie.” Enfin, on peut parler de personnes “sensibles au gluten” chez ceux qui trouvent un confort intestinal en limitant la prise de céréales. Par abus de langage, ces derniers se qualifient parfois “d’intolé-rants au gluten”.Aujourd’hui, l’intolérance au gluten concerne environ 1 % de la popula-tion, “mais seulement 10 à 20 % des cas seraient diagnostiqués”, d’après la Fon-dation Science Digest. Si les femmes sont deux à trois fois plus touchées que les hommes, la maladie cœliaque sur-vient à tout âge. Ce qui est inquiétant, c’est que cette pathologie progresse parmi la population française et euro-péenne.

Comment la repérer ?Il est alors primordial de l’identifier car, comme l’indique Claudia Charbonnel-Pieczak, diététicienne, nutritionniste à Crozon, dans le Finistère, “l’intolérance

Le gluten se retrouve dans le seitan, les viandes, poissons et volaille panés, dans la bière maltée à l’orge et même dans certaines crèmes glacées. Quand il n’est pas utilisé comme ingrédient, il l’est fréquemment comme additif, sous les appellations “agents anti-agglomérants”, “amidon”, “protéines végétales hydrolysées”, “protéines végétales texturées”, “épaississants”, “matières amylacées”, “matières grasses allégées”…

Dans les médicaments, les cosmétiques…Il est aussi employé en dehors de la sphère alimentaire, sous la forme

d’huile de germe de blé dans le rouge à lèvres par exemple. Mais, comme le précise Brigitte Jolivet, présidente de l’Afdiag, “le gluten ne passe pas par la peau. Il n’y a donc aucun risque de se laver la tête avec un shampoing au lait d’avoine, sauf chez les gens qui ont une dermatite herpétiforme, forme der-mique de la maladie coeliaque.” Dans les médicaments, l’amidon de blé est parfois employé comme excipient mais il fait partie des allergènes clairement indiqués. Ceci dit, cette présence ubiquiste est source d’inquiétude. Karine Jaffré en témoigne, elle qui a découvert sa maladie en 2009. “Le gluten est hélas assez courant dans des préparations classiques contre le rhume ou dans certains anti-inflammatoires.”

Du gluten partout

Une assiette de crudités est a priori sans souci pour une personne coeliaque à condition que l’assaisonnement ne contienne pas de gluten.

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Le régime sans gluten impose parfois d’abandonner certaines habitudes comme le pain au chocolat au goûter ou le croissant du dimanche matin.

la plus faible est sans symptôme, en dépit d’une réaction immunitaire importante. Cette forme silencieuse marque pour-tant le début de l’agression.” Ainsi, il existe certaines périodes dans la vie, pendant l’adolescence par exemple, où le gluten sera mieux supporté chez un malade coeliaque qui s’ignore ; mais, en dépit d’une absence de signes exté-rieurs, la paroi intestinale sera en cours de destruction.

Il faut donc se soumettre à un test sanguin pour voir si, hélas, notre organisme fabrique des anti-corps au gluten, source de l’inflammation intestinale. En cas de réponse négative, mieux vaut pousser l’investigation plus loin : seule une biopsie de l’intestin donne le verdict final. Il faut aussi savoir qu’on “ne guérit pas de la maladie coeliaque”, poursuit Brigitte Jolivet, même si, grâce à un régime approprié, tous les symptômes peuvent disparaître.Si un régime sans gluten, à titre préventif, ne modifie en rien la possibilité de développer la maladie coeliaque (lire en encadré), en revanche l’âge auquel on introduit le blé est capital. Yorham Bouhnik, chef du service de gastro-entérologie et assistance nutritive à l’hôpital Beaujon à Clichy, est ferme là-dessus : “Quand le gluten est donné en grande quantité à l’âge de 6 mois, il y a des risques d’allergies.” Et Brigitte Jolivet de compléter : “La seule prévention, c’est l’âge d’introduction du gluten chez l’enfant, c’est vers 6 mois, pas avant 4 mois ni après 7 mois.”

Le couple lait-glutenNombre de personnes intolérantes au gluten ne supportent pas non plus le lait animal et les produits laitiers ; elles décident alors de les éliminer de leur nourriture. S’agit-il d’une “peur-précaution” ou cette relation s’expli-que-t-elle ? Si on met de côté les cas avérés d’allergie au lait, l’intolérance au gluten entraîne également une mau-vaise digestion de ces produits lactés, comme le précise Brigitte Jolivet : “La lactase, qui permet de digérer le lactose contenu dans le lait et les produits lai-tiers, est fabriquée sur les villosités intes-tinales ; quand celles-ci sont agressées, on observe une baisse de lactase et les gens se plaignent de ne pas supporter le lait. Mais, une fois le régime sans glu-ten adopté, normalement, ils peuvent en consommer à nouveau.”En somme, l’intolérance au gluten gagne à être connue car, une fois diagnosti-quée, et avec un régime approprié, la plupart des troubles disparaissent.

Gaëlle Poyade

(1) Lire Echobio n°25.

Régime sans gluten à titre préventif ?Par prévention, faut-il éliminer le gluten de son alimentation ? Yorham Bou-hnik, chef du service de gastro-entérologie et assistance nutritive à l’hôpital Beaujon à Clichy, est tout à fait contre, comme il l’a expliqué sur France Inter le 13 décembre dernier. “Avant de se lancer dans ce régime, il faut absolument faire un diagnostic pour savoir si l’on est intolérant ou pas. Car, si l’on entame ce régime sans la connaissance de son état, les conséquences peuvent être dramatiques. D’une part, si la personne est coeliaque et qu’on ne trouve plus trace de gluten dans son organisme, il devient impossible de diagnostiquer la maladie. D’autre part, à un autre moment de sa vie, à l’occasion d’une gros-sesse par exemple, cette personne peut avoir envie de remanger des produits avec gluten. Elle prendra alors, sans le savoir, des risques très importants.”Mais, quand des personnes se sont rendu compte, par elles-mêmes, que l’ab-sence de gluten leur rendait la santé, elles freinent des quatre fers pour faire le test. Car cela implique de remanger du gluten et donc d’être à nouveau malade, ne serait-ce que pour quelques jours.En conclusion, comme le précise, Brigitte Jolivet, présidente de l’Afdiag, “le test est indispensable et il est pris en charge par la Sécurité Sociale s’il est prescrit par un médecin. Une fois qu’on a vérifié qu’on n’est pas coeliaque, on peut tout à fait supprimer le gluten de son alimentation si on y est sensible”.

Prise en charge financièreDepuis 1996, la Sécurité Sociale rembourse aux coeliaques l’achat de pains, pâtes, farines et biscuits sans gluten à hau-teur de 45 euros/mois pour les adultes ; 33 euros pour les enfants. Dans les faits, tous ne profitent pas de cette aide financière. Pourquoi ? “Pour prouver qu’on est malade, une biopsie de l’intestin grêle via une fibroscopie est nécessaire – une prise de sang n’est pas suffisante”, explique Karine Jaffré, concernée par la maladie. Aussi faut-il nécessairement passer par ce test médical. Mais, une fois seulement. Pas question de remanger du gluten tous les ans pour se prêter à cet examen afin d’observer la réaction immunitaire ! Quand on est reconnu coeliaque, la prise en charge est à vie.

L’Association française des intolérants au gluten (Afdiag) accompagne les coeliaques en leur proposant des ateliers de cuisine.

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Le gluten au champ

Le ver est-il dans le blé ?

Jusqu’au 19e siècle, ce qu’on appelait du “pain” était un amalgame noir, lourd, fait de grains écrasés et agglomé-rés, et qui se conservait des semaines, voire des mois.

Le blé était en effet presque toujours mélangé à d’autres céréales, mais aussi à des haricots et à des noix. Le pain blanc ne s’est généralisé qu’au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. Les boulangers se sont aperçus que leurs clients préféraient les pains mœlleux, croustillants, les croissants et brioches bien gonflés. Or, plus une farine est riche en gluten, plus la pâte est apte à retenir le gaz au cours de la fermentation. Par conséquent, si les espèces de céréales ont d’abord été sélectionnées en fonction de leur rendement, ces dernières ont vu leur teneur en gluten augmentée par croisement entre cultivars. C’est ce qu’a dénoncé le docteur Jean Seignalet en mettant en cause ces “céréales mutées” dans nombre de maladies auto-immunes dont la maladie coeliaque. Dans son ouvrage “L’Alimentation ou la troisième médecine”, il explique que ces céréales dites “modernes” : blé,

seigle, orge, avoine, kamut et épeautre, contenant du gluten, ont été notamment obtenues par sélection, transplantation ou hybridation.Peut-on alors en déduire que les variétés anciennes, qui n’ont pas évolué dans le temps, sont plus pauvres en glu-ten ? Pas vraiment : “A de rares exceptions près, les variétés paysannes s’illustrent par une grande richesse des protéines du grain, le plus souvent 2 à 4 points supérieurs aux variétés commerciales, lit-on dans 5 années d’expérimentations sur les semences paysannes en Pays-de-la-Loire signé et publié en 2011 par la Coordination agrobiologique des Pays-de-la-Loire. “Certaines, comme la Saissette de Provence, dépas-sent les 15 % de protéines (1), pouvant améliorer l’équilibre alimentaire des végétariens”.Toutefois, le nœud du problème ne réside pas dans la quan-tité de gluten mais dans sa nature.

Différents types de glutens“Il y aurait des glutens plus ou moins allergisants, occasion-nant une digestion plus ou moins bonne”, rapporte Bruno Taupier-Létage, de la Commission Qualité de l’Institut technique de l’Agriculture biologique (Itab). Car les pro-téines qui composent le gluten ne sont pas toutes les mêmes, engendrant de multiples combinaisons. Or, seules certaines combinaisons entraînent une réaction de défense de l’or-ganisme. Pourquoi alors ne pas les exclure ? Ce n’est pas si simple car, comme le fait remarquer Gérard Branlard, Directeur de recherches à l’Inra de Clermont-Ferrand, “le gluten, résulte de l’expression d’un grand nombre de gènes, plus de 250 qui codent chacun une protéine. En outre, si on élabore un blé dépourvu de gliadine et de gluténine, il ne serait plus panifiable”, conclut-il. De son côté, la Coordina-tion agrobiologique des Pays-de-la-Loire livre un éclairage complémentaire : “En grande majorité, les blés anciens ont un gluten mou, et un grain très tendre, qualifiés “d’impanifia-bles” par les analyses de laboratoire” tandis que “les variétés modernes ont moins de gluten, mais ceux-ci sont plus soli-

Pour satisfaire la demande des boulangers en farines très panifiables et donc riches en gluten, le blé a été sélectionné sur la notion de “valeur”, critère pour lequel le gluten joue un rôle important. En parallèle, le nombre d’intolérants au gluten a explosé. De là à accuser les variétés modernes de provoquer cette intolérance, il n’y a qu’un pas. Mais est-ce prouvé ?

Suivant les variétés de blé, la quantité de gluten mais surtout sa nature, c’est-à-dire les multiples combinaisons de protéines, changent.

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des et tenaces.” Or, rappelons que, dans le cas d’intolérance, l’organisme ne parvient pas à “casser” le gluten qui, alors, “s’agglutine” sur la paroi intestinale. La bonne nouvelle, c’est que les méthodes de panification peuvent clairement aider à dégrader ce trouble-fête.

Privilégier le levainOn sait que les enzymes protéolytiques aident à digérer le gluten. Or, “une étude a mis l’accent sur le rôle des bactéries lactiques du levain dans la protéolyse […] ce qui réduit consi-dérablement l’agglutination de cellules immunitaires d’origine intestinales. […]. Des patients atteints de la maladie cœlia-que semblent avoir mieux toléré des pains produits avec le levain que des pains à la levure”, explique le compte rendu de la Journée organisée par l’Itab en 2006 sur les allergies alimentaires liées au blé. “Quand la fermentation est lente, les enzymes sont à même de rompre les liaisons, de couper le gluten, explique Gérard Branlard qui conseille un temps de panification d’au moins 4 h, pas 1h30 comme couramment pratiqué dans les terminaux de cuisson. La température de cuisson joue aussi un rôle, poursuit-il, parce que la plupart des protéines résistent à 80 degrés. Il faut donc une cuisson longue et suffisante afin que la mie dépasse ces 80 degrés.” Face à une technologie boulangère de moins en moins encline à dégra-der le gluten, de nombreux boulangers bio, dont certains cultivent leurs propres céréales, renouent avec ces pratiques ancestrales de panification. C’est le cas de Jean-François Berthellot qui a ouvert la voie des variétés anciennes de blé en Lot-et-Garonne, il y a 20 ans déjà (2). Aujourd’hui, non content de semer une trentaine de variétés anciennes, le

paysan-boulanger travaille ces blés d’une autre manière, au champ comme au fournil, afin de régaler ses clients en pains et viennoiseries appétents.Du côté de la recherche, les objectifs semblent changer de cap. Si, pendant longtemps, la capacité technologique des blés a prévalu sur la qualité sanitaire, désormais, quelques chercheurs se recentrent sur la santé alimentaire.

Gaëlle Poyade

(1) La valeur moyenne est autour de 10%.(2) Lire Echobio n°22, mars-avril 2010.

Si le gluten est naturellement présent dans certaines cé-réales, son taux peut être augmenté dans les farines par un rajout volontaire, comme dans bien d’autres prépara-tions alimentaires. Ces “extraits de gluten” ou “isolats du blé” sont regardés de plus près par le Cercle d’investiga-tions cliniques et biologiques en allergologie alimentaire (CICBAA) de Nancy. Comme le souligne sa présidente, le professeur Denise-Anne Moneret-Vautrin, à l’occasion d’un compte rendu publié en décembre 2006, “les pro-cédés de fabrication des isolats modifient l’allergéni-cité naturelle. Ils créent de nouveaux allergènes, mais ils peuvent également augmenter l’allergénicité naturelle”. Certaines personnes réagissent donc exclusivement au gluten rajouté dans un produit. Sans parler d’un probable effet cocktail : séparé de son milieu d’origine – la céréale –, mais associé à d’autres actifs, le gluten ne voit-il pas son impact modifié ?

Qu’en est-il du gluten rajouté ?

La plupart des protéines résistent à 80 degrés, explique le chercheur Gérard Branlard, de l’Inra de Clermont-Ferrand. Aussi le pain doit-il atteindre une température supérieure afin que ses protéines se dégradent correctement.

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DossieR

Produits transformés

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Historiquement, les produits sans gluten ont été hébergés dans les magasins spécialisés. Aujourd’hui, le lien se resserre encore davantage car de plus en plus d’indus-

triels proposent des gammes sans gluten et bio. “Bio et sans gluten, c’est la niche de la niche”, reconnaît Stéphanie Vallée, chef de produit de France Aglut (35 références), pionnière dans le sans gluten en magasin diététique depuis les années 1990 avec la marque Valpiform.

Contaminations croiséesPour éviter tout risque de contamination au moment de la fabrication des produits, des lignes industrielles leur sont dédiées, soit géo-graphiquement, soit dans le temps, à l’aide d’un planning. Si certains professionnels dis-posent d’une usine spécialisée dans le sans glu-ten, comme France Aglut à Compiègne, près de Paris, d’autres sous-traitent cette gamme particulière. Ainsi, Ma vie sans gluten, mar-que du groupe Ekibio qui réunit une douzaine de sociétés dont Euronat, n’est pas fabriquée sur le site historique de Peaugres, en Ardèche. Le risque de contamination apparaît aussi au moment du sourcing. “Nos conditions d’appro-visionnement sont difficiles, poursuit Stéphanie Vallée. Le sarrasin, par exemple, ne pose natu-rellement pas de souci mais il est souvent transformé en farine par des meuniers qui travaillent aussi du blé”. Pour pallier ce problème, “depuis janvier 2009, les aliments courants peuvent également utiliser la mention “Sans gluten” s’ils sont fabriqués dans les mêmes conditions et au même seuil maximal de glu-ten résiduel de 20 mg/kg que les produits diététiques sans glu-ten”, indique l’Association française des intolérants au gluten (Afdiag). Voilà qui explique pourquoi un simple paquet de riz peut comporter cette mention (lire en encadré).De son côté, La Biscuiterie de Provence, fondée dans les années 1990, trie sur le volet ses fournisseurs : “Ils doivent nous indi-quer leurs autres activités afin que nous mesurions s’il y a un risque de contamination croisée”, explique Franck Bédouin, responsable qualité.

Véritable vague sur laquelle surfent nombre d’entreprises, la “mode” du sans gluten ne doit pas faire oublier le sérieux avec lequel elles se doivent de travailler. Et, au vu des difficultés que posent ces fabrications, l’opportunisme n’a pas sa place.

Cher parce que sûrLes faibles volumes ainsi que les exigences supérieures de sécurité expliquent donc un prix de vente relativement élevé. D’autant que certains industriels vont encore plus loin. La farine de riz employée par Nature et Compagnie provient de Camargue où le meunier collaborateur est spécialisé en farines sans gluten. “C’est plus rassurant”, convient Fabrice Fy, son gérant. Quant à la gamme France Aglut, elle est aussi “indemne des 14 allergènes mentionnés dans la loi (1). Il existe très peu de fournisseurs répondant à toutes ces exigences”, expli-

que Stéphanie Vallée.

Une DLC à tenirL’agro-alimentaire bio sans gluten a d’autres défis à relever. À commencer par la Date limi-te de consommation (DLC) car tout produit revendique une absence de conservateurs de synthèse. “Sur l’épicerie, le plus compliqué, c’est le pain, confie Fabrice Fy, de Nature et Compagnie. Vendu sous vide, il ne peut guère aller au-delà 3-4 mois car il devient sec.” “Comme le marché est étroit, nous ne pouvons pas nous permettre de faire du frais”, explique Stéphanie Vallée, de France Aglut. Un pari que tient pourtant Nature et Compagnie avec

des cakes, pizzas, lasagnes, tartes, pâtes à étaler… et une DLC de 15 jours en magasin. “La distribution pose parfois problème car, avec cette date courte, les magasins ont peur de la casse. Comme le rayon frais sans gluten est, en général, indépendant de son homologue version sec, il faut absolument l’animer, en parler aux clients sinon rien ne se passe”, analyse Fabrice Fy.

Plus de goûtBrigitte Jolivet, présidente de l’Afdiag, se souvient encore du “pain en boîte avec une sacrée odeur de levain pas terrible” qu’el-le achetait dans les années 1990. Aujourd’hui, le goût, le plaisir, la saveur sont les préoccupations majeures des industriels du sans gluten. “On essaie de faire des produits sains, naturels, équi-

Nature et Compagnie propose des produits frais sans gluten, comme ces lasagnes à la mozzarella.

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librés”, renchérit Stéphanie Balcon, chef produit de Ma vie sans gluten, d’Ekibio, l’une des 1ères gammes bio dans ce domaine. Cette recherche gourmande invite d’autres entreprises, qui travaillaient déjà avec des produits sans gluten, à “labelliser” leurs gammes. C’est le cas de La Biscuiterie de Provence qui propose, depuis 2008, différents gâteaux au chocolat ou bis-cuits apéritifs (aubergine-thym ; carotte-cumin) bio. Le tout à base de poudre d’amandes qui remplace la farine. C’est la raison de son succès : “Dès le départ, nos biscuits s’adressaient à des gourmands, pas à des intolérants au gluten”, rapporte Franck Bédouin, responsable qualité.

Des plats à partagerCette volonté de produits appétents rompt aussi l’isolement en réunissant, à la même table, les intolérants et les autres. “On sentait que les personnes qui faisaient le régime étaient mises à part, à la cantine, mais pire au sein même de la famille, confie Fabrice Fy. Cela nous a choqués, c’est pourquoi on a sorti des produits bons consommés par l’ensemble de la famille.” C’est dans ce but de convivialité qu’une initiative personnelle a été prise par la sœur d’une personne cœliaque. “Pour son mariage qui rassemblait 150 convives, ma sœur a commandé un repas sans gluten parce que deux personnes étaient allergiques au gluten et au lait, raconte Laure Laffont, intolérante au gluten (2). J’ai pu tout manger jusqu’à la pièce montée ! Cela montre un certain engagement et une responsabilité de la part du traiteur qui répondait, pour la 1ère fois, à une telle demande”.

Gaëlle Poyade

(1) En cas de risque de présence avéré, les industriels ont l’obligation de renseigner, sur les packagings, les 14 allergènes suivants

responsables de 90 % des allergies alimentaires : céréales contenant du gluten (blé…), œuf, sésame, poisson, soja,

crustacés, lait, moutarde, sulfites, fruits à coque, arachide, céleri, lupin et mollusques.

(2) Laure Laffont et Jean Pommier ont signé deux ouvrages collectifs aux Éditions La Plage : Pains et brioches sans gluten ;

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Bien comprendre les mentionsLa présence en gluten est légiférée à l’échelle européen-ne (Règlement européen N°41/2009) :“Sans gluten” : teneur en gluten inférieure ou égale à 20 mg/kg (seuil de quantification sans risque pour un coeliaque).“Très faible teneur en gluten” : teneur en gluten infé-rieure ou égale à 100 mg/kg.Attention, l’expression “Garanti sans gluten” signifie que le gluten ne fait pas partie de la recette du produit. Mais, il peut être présent de manière involontaire, c’est pourquoi les industriels se couvrent en indiquant : “Peut contenir du gluten”.Quant au logo privé “Épi de blé barré dans un cercle”, (propriété de l’Association française des intolérants au gluten (Afdiag) sur le territoire français), il garantit lui aussi un produit fini dont la teneur en gluten résiduel ne peut dépasser 20 mg/kg.

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Adapter ses recettesLes solutions maison

“Manger sans gluten, c’est diversifier les aliments, en découvrir certains, cela n’est pas une punition mais un vrai plaisir”, martèle Nicole Kirch, res-

tauratrice et naturopathe à Aussonne, en Haute-Garonne. Ses plats sont ses meilleurs arguments : qui refuserait de goûter à sa tarte à la banane élaborée à partir de farine de riz, nappée d’un coulis de chocolat et de noix de coco râpée ? Car le riz, le maïs, le millet, le quinoa, le fonio, le sarrasin, les pois chiches, les lentilles, les haricots azuki… peuvent tout à fait remplacer les céréales interdites, consommés tels quels ou sous forme de farine. La maïzena est parfaite dans une béchamel ou une pâte à chou. Le sarrasin, avec son goût prononcé, peut être réservé aux crumbles et aux crêpes. Priméal l’utilise dans son Pain des fleurs, toast incontournable pour réussir un apéro. Si la farine de riz sert souvent de base, en raison de son goût neutre, elle peut aussi être associée à d’autres : le mélange farine de riz, de lentilles et de noix de coco fournit un pain excellent bien que la texture ne soit pas classique. Toutes ces alternatives se trouvent

Cuisiner revient à prendre en charge sa santé, c’est encore plus vrai dans le cas d’intolérances alimentaires. Voici quelques conseils pour modifier ses repas tout en gardant l’appétit.

en magasin bio, parfois en version complète et conditionnées en sacs de 3 à 5 kg.

Les aides culinairesS’il existe des astuces, comme intégrer des œufs battus en neige et du bicarbonate de soude pour bien faire lever le pain, on peut aussi s’aider de préparations coup de pouce. Certaines marques mettent à disposition des aides culinaires, comme de la poudre à lever, du levain de quinoa, de la gomme de guar ou des “tout en un” pour réussir un gâteau en un tour de main. “Nous travaillons sur des produits qui redonnent le goût de cuisiner”, explique Stéphanie Balcon, chef produit de Ma vie sans gluten, marque du groupe Ekibio. Car, le point positif de cette maladie, c’est qu’elle se soigne par l’alimentation. Chacun devient donc acteur de son bien-être.

Gaëlle Poyade

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Au Café des mots

A table tous ensemble

Pourquoi un restaurant sans gluten ? A l’occasion d’une formation en cuisine diététique, j’ai été sensibilisée au sans gluten ; il se trouve que ma fille et moi sommes intolérantes au lait de vache. On a donc proposé une carte sans laits animaux. De son côté, mon mari souffrait de gastro-entérites à répétition et, malgré nombre de régimes, il était incapable de maigrir. Après avoir rencontré un coach en diététique, il a adopté le régime sans gluten.

Qui fréquente votre restaurant ? Des gens qui ont pas mal d’intolérances alimentaires, mais pas seulement. Ce n’est pas une cuisine hôpital ! Nos petits pains, par exemple, sont de vraies gourmandises. La recette change de temps à autre, élaborée même à l’occasion avec de la farine de pois chiche ; des graines de tournesol ou de sésame leur donnent un côté grillé. Nos clients apprécient le Café des mots car ils ne sortent pas avec l’estomac lourd ; les viandes sont agrémentées de sauce mais végétale. On ne travaille que du frais à base d’épices, de légumes, c’est une cuisine saine. Et bio le plus possible. On sert par exemple une bière bio ambrée à la châtaigne.

Pourquoi une carte exclusivement sans gluten ? Le café a été créé en 2009 et n’était, au début, pas 100 % sans gluten parce que le pain nous posait de sérieux problèmes. Il était sec et dur, bref pas terrible. Il nous a bien fallu deux ans pour arriver à une recette satisfaisante, notamment grâce à la farine de quinoa. On a aussi découvert que, à la différence du pain traditionnel qui repose deux fois, une seule levée suffit, à la deuxième, tout retombe. Depuis, nos pains individuels sont beaucoup mieux même s’ils restent toujours très compacts.Pour les allergiques, il ne faut aucun contact avec le blé. La mixité est impossible. Quand, en 2011, nous sommes passés au 100% sans gluten, tout notre batterie de cuisine, ustensiles compris, a été changé car, même après lavage, il peut rester des céréales, par exemple dans les rainures des casseroles.

C’est une cuisine expérimentale ? En quelques sorte, oui. Notre plat fétiche, ce sont les lasagnes de légumes réalisées avec de la farine de maïs et de riz. Mais

nous achetons la pâte à lasagnes en magasin bio. De même, pour l’ins-tant, on ne propose aucune tarte salée car, comme nos farines sont exemptes de gluten, la pâte à tarte s’effrite : il faut faire un puzzle au fond du plat ! C’est trop compliqué à l’échelle d’un restaurant – on fait entre 20 et 30 couverts par jour. De temps à autre, on se rabat sur des pâtes à tarte feuilletée que l’on trou-ve dans le commerce mais comme notre cuisine est sans beurre, ni pro-duits animaux, ce n’est pas simple non plus. C’est notre prochain défi : réussir une pâte à tarte pas compli-quée à faire en grande quantité.

Propos recueillis par Gaëlle Poyadewww.lecafedesmots.fr

Le régime sans gluten ne pose généralement pas de problèmes à la maison. Mais, partout ailleurs – à la cantine, chez des amis ou en vacances – la situation se complique. Pourtant, les restaurants sans gluten et bio sont de plus en plus nombreux. Rencontre avec Marina Manse à l’origine, avec son mari cuisinier, du Café des mots, à Aix-en-Provence.

Carte de France des restaurants sans glutenAucune réglementation supplémentaire ne s’applique aux restaurants anti-allergènes. Cependant, dans ces lieux particuliers, la transparence est plus qu’une éviden-ce et, ici plus qu’ailleurs, le restaurateur est tenu de faire ce qu’il dit et de dire ce qu’il fait. Bien souvent, les gérants de tels établissements, sans gluten, sans lactose, sans œufs, etc. sont eux-mêmes concernés par ces intoléran-ces. Mais, ce n’est pas toujours le cas. Aussi est-il prudent de toujours s’entretenir avec le cuisinier au préalable pour lever toute incompréhension. Le site sortirsansgluten.com, animé par des internau-tes impliqués, référence crêperies, pâtisserie, pizzerias, restaurants rapides ou gastronomiques… adaptés aux intolérants au gluten. Trois niveaux sont précisés, allant du simple plat à la carte tout entière en passant par un menu spécial.

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Christophe Manse, le cuisinier du Café des Mots, à Aix-en-Provence.

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Deuxième cause de mortalité entre 35 et 64 ans en France, les maladies cardiovasculaires tuent dix fois plus que les accidents de la route. Et pourtant, de nombreuses études montrent qu’une alimentation et des habitudes de vie saines réduisent grandement les risques.

Maladies cardiovasculaires

L’avis de Valérie Vidal, Bionutritionniste

Comment limiter les risques ?

Qu’englobe le termemaladies cardiovasculaires ?Une multitude de troubles liés à un mauvais fonctionne-ment du cœur ou des vaisseaux sanguins qui l’alimentent : troubles du rythme cardiaque, athérosclérose, infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral.

Quelles habitudes alimentairesaugmentent les facteurs de risque ?L’insuffisance de fruits et légumes et la consommation exces-sive de graisses sont les principaux facteurs de risques ali-mentaires des affections cardiovasculaires. La consomma-tion de lipides représente actuellement en France 40 % de l’apport calorique global alors qu’en théorie elle devrait être de 30 %. Mais le problème ne se résume pas à la quantité, son point central est le déséquilibre entre les différentes familles d’acides gras. Près de 50 % de graisses consommées sont des graisses saturées alors que nos besoins dans cette catégorie sont de moitié moindres. Cet excès en gras saturés se fait au détriment des graisses mono et polyinsaturées qui jouent des rôles fondamentaux dans l’organisme et dans la protection cardiovasculaire en particulier. Le déséquilibre est encore plus marqué entre les acides gras polyinsaturés oméga-6 et oméga-3. Ce rapport idéalement de 4 oméga-6 pour 1 omé-ga-3, se situe autour de 20 pour 1. Or, les oméga-3 diminuent la tension artérielle, l’agrégation plaquettaire, la viscosité du sang, le taux de triglycérides plasmatique, tandis que l’excès d’oméga-6 favorise les processus inflammatoires.

Quelle est la place du cholestéroldans les facteurs de risque ?Avec un même taux de cholestérol total, on fait 3 fois plus d’infarctus à Lille qu’à Toulouse (étude Moni-ca). Il semble donc qu’il n’y ait pas de rapport direct entre taux de cholestérol et facteurs de risque ! Le Dr Michel de Lorgeril, cardiologue et chercheur de répu-tation internationale, affirme que faire baisser le taux de

cholestérol à l’aide d’un médicament est inefficace en terme de prévention cardiovasculaire. Pire, le fait d’avoir un cho-lestérol bas peut être dangereux ! Il ne faut pas oublier que le cholestérol est une molécule indispensable à l’organisme. Il joue un rôle important dans la structure et la fluidité des membranes de nos cellules. Il est précurseur de la synthèse de molécules indispensables dont de nombreuses hormo-nes, la vitamine D et les sels biliaires. Toutefois, un taux de cholestérol élevé doit être considéré comme le marqueur d’un mode de vie délétère.

Quels sont les aliments à éviter ?Il faut limiter les viandes grasses, charcuterie, produits lai-tiers, beurre, riches en graisses saturées et en acide arachi-donique de la famille des oméga-6. Tout aussi délétère, sinon plus, est la consommation régulière d’acides gras “trans”. Ces derniers proviennent principalement de l’hydrogénation ou du chauffage des huiles et corps gras : on les trouve dans les huiles végétales raffinées, margarines hydrogénées, aliments frits, viennoiseries, biscuits et la pâtisserie industrielle, les pâtes à tarte et à pizza, barres chocolatées, chips, biscuits apéritifs, etc. Sans oublier les fromages dont les plus gras sont, dans l’ordre, brebis, vache et chèvre.

Quelles viandes choisir ?Les volailles concentrent leurs graisses dans la peau. À condition de l’enlever, tous les morceaux seront rela-tivement maigres, avec en tête les escalopes de dinde et les blancs de poulet. Certains morceaux de viande sont moins gras que d’autres : pour le bœuf, les bifteck, rumsteck, faux-filet, filet, steak haché maigre ; pour le porc, les filet, filet mignon, rôti, côtes, jambons blanc et cru maigres. Le veau est une viande peu grasse, à man-ger sans problème à l’inverse de l’agneau et du mouton. Il est préférable d’éviter de poêler, frire et griller les viandes et de privilégier les modes de cuissons à basse température (cuisson vapeur, à l’étouffée, au four dans des plats en terre fermés) et les préparations crues (carpaccio et tartare).

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ARt De vivRe

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ARt De vivRe

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À quelle fréquence consommer la viande ?Les viandes apportent des protéines de bonne qualité à condition de ne pas en abuser. Idéalement, le bœuf ne devrait pas être présent plus de 2 fois par semaine, en alternance avec du veau et du porc (1 à 2 fois) et de la volaille (2 à 3 fois par semaine), le tout de préférence le midi. Le soir, il est préférable de manger du poisson, des coquillages et crustacés et des protéines végétales (légumineuses, tofu, tempeh, etc.).

Comment apporter à l’organisme les bonnes graisses ?Pour un apport équilibré d’oméga-3 d’origine animale et végétale, il est conseillé du poisson gras 2 à 3 fois par semaine : thon, saumon, flétan, anguille, sardine, maquereau, anchois, hareng… À défaut de poisson frais, on peut choisir du poisson surgelé nature. Le poisson doit être consommé cru, mariné, poché, ou cuit à la vapeur. Les fritures et la cuisson au four doivent être évitées car elles détruisent les bons acides gras. Les poissons fumés doivent être consom-més avec parcimonie.Ensuite, il faut chaque jour mettre dans son assiette une cuillerée à soupe d’huile de colza, soja ou noix et complé-ter avec quelques noix ou graines de lin, du pourpier, de la mâche, des épinards…Pour les acides gras mono-insaturés oméga-9, ajoutez une cuillerée à soupe d’huile d’olive pouvant être utilisée en cuisson, plus quelques amandes, noisettes ou graines de sésame.

Y a-t-il d’autres aliments à privilégier ?Tout d’abord, il faut favoriser les fibres solubles, qui ont la capacité de drainer les graisses excédentaires et d’empêcher la réabsorption du cholestérol dans l’intestin. On les trouve dans les flocons et le son d’avoine, l’orge, les légumineuses, de nombreux fruits (figue, pomme, poire, orange, mangue, prune, pruneaux, mûre, cerise…) et légumes (aubergine, artichaut, chou de Bruxelles, brocoli, carotte…). Puis, il y a les aliments riches en substances antioxydantes, reconnues protectrices dans l’apparition de l’athérosclérose, pathologie souvent à l’origine des accidents cardiovasculaires (infarctus du myocarde et AVC). Cela concerne surtout les flavonoïdes, les vitamines A, C, E et le bêta-carotène qui se concentrent dans le thé, les oignons, les pommes, les choux, les fruits et légumes de couleur jaune, orange, rouge, l’huile de germe de blé, les amandes et noisettes, les graines de tournesol, l’avocat, le vin rouge, etc. Bien évidemment, la consomma-tion de vin rouge doit être modérée !

Quel rôle peut jouerla diète méditerranéenne ?La fameuse “étude de Lyon” publiée en 1994 a révélé que les victimes d’un premier infarctus qui avaient adopté le régime méditerranéen ou crétois avaient un taux d’infarc-tus et d’accidents vasculaires cérébraux réduits de 75 %. En comparaison, celles qui avaient suivi un régime globalement pauvre en matières grasses ne connaissaient qu’une réduc-

tion de 25 %. Réduire les graisses n’est donc pas suffisant, mieux équilibrer les apports entre les différents acides gras non plus. Il faut revoir les habitudes alimentaires dans leur ensemble pour un bénéfice allant bien au-delà de la protec-tion cardiovasculaire puisque cette diète a aussi prouvé son efficacité dans le surpoids et l’obésité, la prévention de divers cancers et de la maladie d’Alzheimer.

Pouvez-vous rappeler les principes de ce régime ?C’est un mode alimentaire simple, varié, équilibré et frugal, dont les principes sont : abondance de fruits et légumes frais, ail, oignon, fruits secs, épices, aromates, plantes sau-vages, céréales et pain complets, consommation quotidienne de légumineuses et de noix, très faible quantité de viande rouge, un peu de poulet, des œufs, beaucoup de poisson, des escargots, du fromage frais et des yaourts de bonne qualité, très peu de beurre et de lait. Une consommation limitée d’aliments sucrés et un verre de vin rouge au cours des repas.

Que faire en casd’hypercholestérolémie ?Le plus important est de mettre en place de bonnes habitudes alimentaires pour une prévention cardiovasculaire à long terme. Sans oublier de ne pas fumer, d’éviter les excès d’al-cool, de gérer au mieux son stress et d’intégrer des activités physiques dans son quotidien.La pratique régulière de monodiètes ou de jeûnes de courte durée peut aider à ramener plus rapidement le taux de cho-lestérol à la “normale”.Libre à chacun, en accord avec son médecin, de continuer ou arrêter le traitement médical de l’hypercholestérolémie. Il existe aussi des substances hypocholestérolémiantes natu-relles. Dans certains cas, elles peuvent être un bon relais aux traitements médicaux, notamment chez les personnes anxieuses. Mais attention, la levure de riz rouge largement utilisée à cet effet peut induire les mêmes effets secondaires que les médicaments de type “statines” ; en outre faire baisser le taux de cholestérol de cette façon peut faire oublier de revoir les habitudes de vie qui ont mené à ce déséquilibre.

Qu’apporte la biodans ce mode alimentaire ?La qualité des huiles vierges bio et de leurs très précieux acides gras insaturés sous une forme naturelle et biodis-ponible est incomparable avec celle des huiles raffinées qui n’apportent que des calories vides.Les viandes issues de l’élevage bio sont moins grasses et le rapport entre leurs acides gras saturés et insaturés est légèrement meilleur. Cela est dû au fait que les animaux ne sont pas engraissés et qu’ils bénéficient de suffisam-ment d’espace pour pouvoir bouger. Les magasins bio proposent, de plus, une grande variété de légumineuses, de graines oléagineuses et de céréales complètes.

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EchoBio / Janvier Février 2012 33

BeAuté

La mer regorge d’innombrables richesses, un gisement prometteur mais fragile. Son eau, son sel, son plancton, ses poissons, ses coquilles, ses algues et plantes recèlent de multiples vertus pour la santé, et notamment celle de la peau.

Dotés d’un riche potentiel en principes actifs, les ingrédients marins suscitent un intérêt

grandissant, et une forte mobilisation de la recherche. En cosmétiques, les actifs tirés de l’univers aquatique sur-fent sur la vague des thalassos et autres spa très en vogue. Symbole de nature sauvage et extrême, la mer s’ouvre à la bio, qui refuse ses dérives, pollutions, contaminations et surexploitations. Depuis que la plupart des ingrédients végétaux et animaux issus du monde aquatique peuvent être certifiés bio, selon les règles du cahier des char-ges européen (1) datant de 2009, une gamme de cosmétiques bio à base d’in-grédients marins émerge, et ne cesse de s’élargir. Des thalassos, à l’instar de celle de Pornic, adoptent une démar-che bio et écologique plus globale, incluant des soins et repas certifiés. “Il est prouvé que les bénéfices de la mer sont indéniables, pour le corps et l’esprit, et l’engagement bio rassure sur le respect des ressources et la qualité intrinsèque des produits pour la santé”, résume Marie-Noëlle Veillet-Berry, directrice de la thalasso de Pornic, pionnière de la bio-attitude.

Renforcer les exigencesAbyssal, ce gisement marin doit être plus que jamais défendu, tant il est fra-gilisé, comme le prouvent – hélas – de multiples exemples de marées noires ou autres rejets chimiques… Dans ces conditions, comment être certain de disposer d’ingrédients marins au-des-sus de tout soupçon ? Le récent cahier

des charges bio européen est conçu pour renforcer davantage les exigen-ces : “La bio contribue à garantir des produits à la fois sûrs et de grande qua-lité, en limitant au strict minimum l’in-cidence sur l’environnement aquatique, d’où l’extrême importance à accorder à la qualité des eaux et aux contami-nants”, énonce-t-il. Concrètement, outre de ne pas endommager et de protéger les fonds marins (d’où l’obli-gation d’être conforme à la réglemen-tation ICPE-Installations classées pour la protection de l’environnement), les contraintes visent à imposer des zones de pêche, culture ou récolte, les plus propres possibles (classées en bon état chimique et écologique, et sanitaire A et B en conchyliculture). Les contrôles surveillent que ces sites de production ne se trouvent pas à proximité d’une zone de contamination. De plus, les professionnels ne doivent rien détério-

rer : pour le nettoyage par exemple, ils n’ont recours qu’aux moyens manuels, physiques ou aux substances listées dans le cahier des charges.

Des actifs puissantsPour les algues sauvages, la récolte doit être effectuée “de manière à ce que les quantités prélevées n’aient pas d’incidence significative sur l’état de l’environnement aquatique”, stipule la réglementation bio. Ainsi, afin de leur laisser le temps de se régénérer, des mesures sont imposées, encadrant la technique de récolte, les tailles minimales, les âges, les cycles reproductifs… Pour les algues cultivées, la densité de culture ne doit pas perturber l’intégrité du milieu. “Autre avantage, la bio apporte une traçabilité optimale sur les ingrédients, car toutes les étapes sont contrôlées. Cette approche répond aux attentes du client, qui a besoin d’être rassuré”,

Algues, sel, eau

La laminaire, algue qui prospère dans des conditions hostiles, produit des molécules protectrices tel que l’alginate.

Les richesses salines de la mer MorteChargée de 27,5 % de sel (contre 2 à 4 % pour les mers et océans), la mer Morte est réputée depuis des siècles. Son sel et ses boues sont si imprégnés en mi-néraux, notamment en magnésium, qu’ils soulagent les maladies de peau, comme le psoriasis, l’eczéma, l’acné, et les rhumatismes. Ces propriétés re-connues en font des ingrédients prisés en cosmétique naturelle, sachant qu’en tant que minéraux, ils ne sont pas certifiables en bio.Si ce sel empêche la mer Morte d’abriter flore et faune, il n’exclut pas tou-tes formes de vie, regorgeant d’une kyrielle de microorganismes (plancton, bactéries…). Situé à 422 mètres au-dessous du niveau de la mer, ce lac est alimenté par des sources d’eau de mer et les eaux du Jourdain. Or, son ni-veau baisse, conséquence du manque de précipitations, de l’utilisation du Jourdain pour l’irrigation et de l’évaporation pour en extraire le sel. Le projet d’y amener de l’eau de la mer Rouge ou de la Méditerranée est à l’étude, mais suscite des réticences. L’équilibre de ce patrimoine unique et sa concentra-tion exceptionnelle en sels et minéraux risquent de s’en trouver perturbés.

Le pouvoir des actifs marins

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BeAuté

34 EchoBio / Janvier Février 2012

confirme également Noël Guelennoc, responsable des ventes d’Agrimer. Situé en nord Finistère, ce laboratoire valorise les ressources de cette côte bretonne privilégiée, riche en biodiversité aux confins de la Manche et de l’Océan Atlantique : “exposée aux tempêtes, courants, marées, elle est source de stress pour les algues et les plantes du rivage qui, en actionnant des systèmes naturels d’auto-défenses, développent de puissantes propriétés”. D’ailleurs, 90 % de la récolte française se fait sur le nord de la côte bretonne, réservoir de plus de 800 algues répertoriées mais, pour la grande majorité, aux propriétés spécifiques encore méconnues. Ces végétaux concentrent les éléments de l’eau de mer, – étonnamment proche du plasma humain –, riche de 110 substances nécessaires à la vie, acides gras, minéraux, macro-élements et oligo-éléments.

Protéger les ressourcesPremier parc naturel marin et réserve de biosphère par l’Unesco, la mer d’Iroise, entre l’île de Sein et celle d’Ouessant, brassée à tous vents, fortement oxygénée, abonde en plancton, en faune et en flore variées. En son cœur, l’archipel de Molène regorge d’espèces d’algues, ramassées à marée basse sur l’estran ou plus au large par les goémoniers. “Nous les transformons au plus tard 24 h après la récolte pour préserver leurs principes actifs”, explique Noël Guelennoc. Issues de milieu favorable éligible à la bio, certaines peuvent être certifiées, “mais nous cherchons aussi à en développer la culture, pour ne pas trop altérer les ressources.” Sur la vingtaine de macro-algues brunes et rouges valorisées par le laboratoire Agrimer, laminaire, chondrus, ulve, fucus…, peu disposent encore du label bio. “Nous sommes au tout début de la démarche, mais nous proposons déjà des formulations spécifiques bio pour les marques et pour la thalasso.” Le principal ingrédient bio reste la criste marine issue de culture. Cette plante vivace halophite, adepte des rivages et valorisée en extrait, macérat huileux

Le chondrus crispus, algue rouge appelée aussi varech, mousse d’Irlande, carraghéen, pioka…, est riche en acides gras bénéfiques pour la peau.

ou huile essentielle, contient des composants recherchés, notamment de la vitamine C et huit acides gras, aux propriétés antiradicalaire, raffermissante et régénérante.

Bienfaits de la merSur la presqu’île de Pen Lan en Côtes d’Armor, dans la réserve naturelle régionale du Sillon de Talbert et en zone Natura 2000, le laboratoire Setalg a déjà certifié bio dix variétés d’algues : “A travers les différentes études menées

par notre voisin, le Centre d’Étude et de Valorisation des Algues, nous découvrons leurs potentiels. Car les algues sont exposées à des stress similaires à ceux subis par la peau, dans des proportions souvent bien supérieures, comme les déshydratations régulières en raison des marées, les radiations UV du soleil, l’oxydation, les attaques bactériennes, la variation des saisons, et les chocs contre les rochers…”, détaille Angélique Dueldal, chargée du marketing. De ces stratégies élaborées par ces végétaux pour s’en protéger naissent des molécules qui confèrent aux cosmétiques obtenus des qualités optimales. Par exemple, l ’Ascophylum nodosum, algue brune riche en acide alginique, sodium, iode et fer, offre des propriétés apaisantes, stimulantes, régénérantes et hydratantes. Ainsi, les laboratoires spécialisés formulent pour des marques qui proposent sprays

d’eau de mer, crèmes anti-âge, gommages, masques…, en soins professionnels, et de plus en plus, à utiliser à la maison. Pour profiter chez soi des bienfaits de la mer.

Christine Rivry-Fournier

(1) Règlement CE 710/2009 de la Commission, du 5 août 2009 portant sur la production bio d’animaux

d’aquaculture et les algues marines.

Plante halophite, la criste marine est recherchée pour ses propriétés hydratantes, tonifiantes, raffermissantes…

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L’Aloe vera contient une pulpe aux riches vertus, à condition d’être fraîche, non chauffée, ni irradiée.

EchoBio / Janvier Février 2012 35

BeAutéBRèves

Les vertus de l’Aloe vera sont-elles à la hauteur de leur réputation ? Cette plante “grasse”, de la famille des Aloa-cées, poussant dans les régions chaudes et ari-des, est connue depuis l’Antiquité. Égyptiens, Chinois, Indiens l’utili-saient pour soulager et soigner les brûlures, pro-blèmes de peau, coupu-res, piqûres, entorses… Au 20e siècle, des études sont venues étayer tou-tes ces connaissances

empiriques. Elles ont mis en évidence un concentré de plus de 200 matières actives, notamment issues de sa pulpe. Celle-ci, incolore et translucide, est contenue dans ses feuilles charnues et remplies d’eau. Tous ces composants (18 des 22 acides ami-nés dont 7 essentiels, des acides gras, des sels minéraux, des vitamines A, C, E et toutes celles du groupe B, des enzymes, des polysaccharides…) agiraient en synergie pour conférer à ce “gel” de multiples propriétés médicinales et bénéfiques à la peau, régénérantes et cicatrisantes, notamment contre l’acné ou les psoriasis.

La pulpe d’Aloe vera comporte aussi d’autres substances actives, des antioxydants, des agents anesthésiques, antiseptiques, anti-bactériens, antifongiques, anti-inflamatoires, et des stimulants immunitaires, notamment en raison de la présence d’acéman-nane. Cette richesse en composés actifs serait le résultat d’une stratégie, mise en œuvre par la plante, pour résister à la séche-resse. D’où les différentes qualités de son gel, variant selon les saisons et les zones de production. Un autre de ses composants, l’aloïne, connu pour ses effets laxatifs et source d’amertume, provient non de sa pulpe mais de la sève. “Nous n’employons que la pulpe fraîche, extraite avec précaution de la feuille par pres-

sion à froid, pour éviter toute contamination par l’aloïne et nous procédons à des filtrations afin de nettoyer le jus”, explique Briac Pierrisnard, chargé de production chez le fabricant français de la marque Pur’Aloe. Cette pulpe, labellisée bio, arrive du nord du Mexique par containers frigorifiques hermétiques pour éviter toute altération par oxydation.

Fraîche et bio avant toutCultivée, ramassée et décortiquée manuellement par de petits pro-ducteurs, la plante est label-lisée commerce équitable, dans un secteur où les plantations s’étendent sur des milliers d’hec-tares, dans ce pays d’Amérique Centrale, ainsi qu’aux USA, en République Dominicai-ne, en Espagne…, sou-vent aux mains de puis-santes sociétés. “Le process de transformation est essentiel pour garantir ses propriétés acti-ves, insiste Briac Pierrisnard. Le gel doit être frais, et non en poudre, ni chauffé, ni irradié, et sans conservateur, ce qui est loin d’être toujours le cas.” Évidemment, dans ces condi-tions, il est vivement recommandé de le conserver au réfrigé-rateur 3 à 4 semaines maximum. Incorporé aux cosmétiques, son taux doit être suffisant, idéalement supérieur à 50 % pour procurer une action réelle. Mais pour une fraîcheur optimale de sa pulpe, pourquoi ne pas le cultiver chez soi, en pot, et couper ses feuilles au fur et à mesure des besoins : même s’il n’atteint pas la taille obtenue dans ses zones de cultures privilégiées, l’Aloe vera se plaît aussi en appartement ou dans le jardin à condition de le rentrer aux premières gelées !

C.R-F.

Produite à partir des raquettes déshydratées de figuier de Barbarie, la poudre de nopal (nom mexicain de ce cactus) a la propriété d’absorber les graisses alimentaires. En les fixant, il les élimine naturellement, les empêchant d’être digérées, ce qui participe ainsi à la réduction du cholestérol. Sa richesse en fibres favorise le transit intestinal et diminue la présence de toxines dans le colon. Le nopal serait aussi un hypoglycémiant naturel qui contribuerait à la baisse du taux de sucre dans le sang. Cette plante nationale mexicaine est aussi cultivée en bio dans le bassin méditerranéen, notamment en Tunisie pour l’huile tirée de ses graines, aux propriétés régénérantes et cicatrisantes remarquables.

L’Aloe vera, un produit miracle ?

La poudre de nopal contre les graisses

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L’ortie, une mauvaise herbe ? Débarrassons-la de cette image. Car certains pensent à elle pour fertiliser la terre ou éloigner les nuisibles, et les petites feuilles vertes ont aussi leur place dans nos assiettes

Voilà un ingrédient qui pousse dans un coin de jardin ou au détour d’un chemin en toute discrétion ! Il existe deux sortes d’orties comestibles, et ce sont les variétés

les plus répandues en France : la grande ortie (Urtica dioica) qui mesure plus de 50 cm, et la petite ortie ou ortie brûlante (Urtica urens), qui, elle, mesure moins de 50 cm. Ceci étant précisé, l’une et l’autre possèdent les mêmes propriétés, se cuisinent de la même manière… Et surtout, toutes deux néces-sitent une paire de gants pour être cueillies sans bobo. Si la plante n’a pas poussé dans votre jardin, pensez aussi à vérifier qu’elle n’a pas été victime d’un arrosage de pesticide.Le moment optimal de récolte se situe entre mars et mai, avant la floraison. Par la suite, ce sont les jeunes feuilles qu’il faut cueillir. Pour être conservée, l’ortie peut être séchée ou congelée. Son pouvoir urticant s’efface sous l’action de l’eau ou au séchage, mais le moyen le plus radical, et le plus sûr, reste d’ébouillanter la plante.De nombreuses vertus sont associées à l’ortie. Elle serait à la fois dépurative, diurétique, anti-anémique, astringente, anti-

hémorragique… Elle aiderait aussi à lutter contre l’eczéma. C’est une plante riche en protéines, fer, potassium, silice, magnésium et en vitamines A, B, C et E.À déguster, la feuille d’ortie est proche du légume vert, en particulier de la salade verte. Elle donne en infusion des tisanes d’un joli bleu vert, et peut aussi servir de colorant naturel à certaines préparations. Séchée, elle se conserve dans du sel et aromatise la cuisson des pâtes ou du riz. Les feuilles se cui-sinent de la même manière que celles d’épinard ou d’oseille : l’ortie constitue d’ailleurs un avantageux substitut à ces deux ingrédients. Les adeptes en saupoudrent vraiment partout, du salé au sucré, à la manière d’une épice ou d’une herbe aroma-tique. Libre à vous, donc, d’ajouter cet ingrédient mystérieux dans les préparations de vos cakes salés, pains, brioches ou crêpes. Plus classiquement, l’ortie se prépare en soupe ou velouté, et s’accommode aussi en sauce, gratin, omelette ou soufflé.

Christine Raout

L’ortie

Un ingrédient qui a du piquant

36 EchoBio / Janvier Février 2012

Pour 2 personnes / Préparation 10 mn/Cuisson 20 mn20 à 30 feuilles d’ortie • 150 gr de pain rassis ou dur (un peu moins d’une baguette) • un œuf • 250 ml de lait • 50 gr de fromage râpé • sel • poivre.

1. Couper le pain en fines tranches ou petits morceaux, hacher les feuilles d’orties.

2. Battre l’œuf entier et mélanger au lait et à l’ortie. Ajouter le sel et le poivre.

3. Tremper les tranches de pain dans le mélange et les disposer dans le plat. Recouvrir la première couche d’un peu de fromage, puis continuer. Pour finir, verser le reste du mélange dans le plat et recouvrir du reste du fromage.

4. Enfourner à 180 °C pendant 20 mn.

Pour 4 personnes en accompagnement ou entrée, pour 1 personne en plat principal / Préparation 20 mn/Cuisson 10 mn10 feuilles d’orties • 2 pommes de terre moyennes • une gousse d’ail • un œuf • 2 cs de farine • sel • poivre • huile d’olive.

1. Râper les pommes de terre, écraser l’ail et hacher l’ortie. Mélanger avec l’œuf battu, sel, poivre et un soupçon de noix de muscade.

2. Former des galettes entre 1 et 2 cm d’épaisseur, plus ou moins grandes selon votre dextérité (plus elles sont petites, plus elles seront faciles à manipuler) et les faire cuire dans l’huile à la poêle, à feu doux, en les retournant.

3. Servir en plat principal avec une salade verte ou d’endives.

Si vous avez prévu un peu trop grand ou que vous préférez les pré-parer à l’avance, sachez que les galettes se réchauffent parfaitement au four 10-15 minutes à 160 °C, jusqu’à ce que l’huile de la première cuisson transpire à la surface de la galette.

gRAtin De PAin PeRDu à l’oRtie gAlette De Pomme De teRRe à l’oRtie

cuisine

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BIO BEARN COOP 64000 PAU

LA CLEF DES CHAMPS 67320 DRULINGEN

DISTRIBIO 72000 LE MANS

LA VIE CLAIRE 72013 LE MANS CEDEX 2

NATUREO LE MANS 72650 ST SATURNIN

BIOMONDE EDELWEISS ADH RENT 74230 THONES

LA PLANETE BLEUE 76190 YVETOT

BIOCOOP DU ROUENNAIS 76920 AMFREVILLE LA MIVOIE

NATUREO USD 77250 VERT SAINT DENIS

NATUREO RAMBOUILLET 78120 RAMBOUILLET

NATUREO ORGEVAL 78630 ORGEVAL

BIOCOOP BRESSUIRE 79300 BRESSUIRE

LA PLANETE BIO 81500 LAVAUR

L ECHAPPEE BIO 82700 MONTECH

BIO SENS 85000 ROCHE SUR YON

LA MESANGE BLEUE 88302 NEUFCHATEAU CEDEX

NATUREO CORBEIL 91100 CORBEIL ESSONNES

NATUREO BALLAINVILLIERS 91160 BALLAINVILLIERS

NATUREO EGLY 91520 EGLY

NATUREO FRESNES 94260 FRESNES

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et les hommes.

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pour diffuser plus largement echobio et

vous en faire bénéficer gratuitement.

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38 EchoBio / Janvier Février 2012

HABitAt

Pour isoler la maison, il existe désormais toute une gamme de matériaux différents. Sains, écologiques et pouvant même améliorer la qualité de l’air intérieur. Mais leur efficacité dépend beaucoup de leur mise en œuvre.

Économies d’énergie obligent, l’isolation est devenue un investissement incontournable pour la maison. La réglementation thermique des logements neufs évolue

dans ce sens et prévoit désormais une consommation d’éner-gie primaire inférieure à 50 kWh/m2/an (valeur moyenne pour la France métropolitaine) contre 150 kWh/m2/an pour l’ancienne Réglementation Thermique de 2005. L’intégration d’un nouveau coefficient, appelé Bbio (Besoin Bioclimatique) rend compte de la qualité de la conception et de l’isolation du bâtiment, indépendamment du système de chauffage. L’écoconception des produits d’isolation est également un critère important à prendre en compte tant pour le res-pect de l’environnement que pour la santé des personnes occupant le logement. Mais hormis le label “Ange Bleu” ou “Nature Plus” qui reposent sur une analyse fine du cycle de vie des produits fabriqués en Suisse ou en Allemagne, il n’existe en réalité aucun label capable de vérifier le caractère “naturel” ou “écologique” des matériaux. “Deux produits de la même famille peuvent se révéler totalement différents”, constate Nicolas Pascual, conseiller technique à la Capeb des Pays-de-la-Loire. Ainsi, les différentes laines d’origine animale ou végétale contiennent, la plupart du temps, des fibres polyesters dans des proportions variant de 10 à 30 %. Seule la transparence du fabricant sur la composition de ses produits représente donc un gage de confiance.

Ecoconception des produitsLe choix de l’isolant s’effectue généralement en fonction du support, des objectifs à atteindre en termes d’isolation thermique et phonique, de la configuration des lieux, de l’origine du produit et, bien sûr, du prix que chacun est prêt à payer. Le coefficient lambda représente le pouvoir isolant du matériau. Plus le chiffre est petit, plus le produit est iso-lant. Le chanvre est l’un des grands classiques de l’isolation naturelle. Son pouvoir respirant permet de l’utiliser aussi bien en construction neuve qu’en rénovation pour l’isolation des murs, du toit et du sol. Douce et très agréable à mettre en œuvre, la laine de mouton est également un bon isolant thermique. Elle a l’avantage de pouvoir absorber une grande

Matériaux efficaces

L’installation d’un pare-vapeur assure l’étanchéité à l’air de la maison. Les

liaisons et les points singuliers tels que les canalisations traversant la paroi doivent

être traités avec des produits adhésifs très spécifiques.

L’aménagement des combles nécessite une isolation sous ram-pant qui peut être réalisée avec des matériaux naturels.

Une isolation au top

quantité d’eau (jusqu’à 33 % de son poids) qui permet de l’utiliser même dans des situations très humides. L’isolant en plume est un produit breveté. Il contient en réalité 70 % de plumes de canard, 10 % de laine de mouton et 20 % de fibres polyesters liant l’ensemble. La ouate de cellulose est également un isolant très en vogue. Pour cause, elle présente un excellent rapport qualité/prix lorsqu’elle est posée en vrac par des professionnels (de 15 à 40 euros/m2 pour 200 mm d’épaisseur). Le liège est aussi un excellent isolant thermique et phonique. Il est imputrescible, incompressible, ininflam-

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EchoBio / Janvier Février 2012 39

HABitAtmable et peu propice aux attaques d’insectes et autres ani-maux. Mais son prix, très élevé, le limite généralement à des usages plus spécifiques comme l’isolation des salles de bains, par exemple, ou des planchers pour le confort acoustique. La fibre de bois est également un matériau haut de gamme apte à réduire à la fois les consommations d’énergie liées au chauffage et à la climatisation et à réguler l’hygrométrie du bâtiment. Ainsi, la structure du bâtiment est mieux préservée, de même que la qualité de l’air intérieur. Il existe enfin, depuis peu, des isolants fabri-qués à partir de vieux textiles collec-tés par des associations caritatives. Traités contre les moisissures et les insectes, ils incorporent entre 15 et 20 % de fibres thermofusibles. Les performances sont comparables aux autres matériaux d’isolation pour un prix parfois très attractif.

Isolation par l’extérieurQuel que soit le matériau utilisé, l’Isolation Thermique par l’Extérieur (ITE) reste la solution la plus efficace. Elle est surtout utilisée en rénovation car elle réduit efficacement les ponts thermiques tout en conservant le volume habitable. Mais elle tend également à se développer dans le neuf où son efficacité est aujourd’hui largement démontrée et permet de

répondre aux évolutions de la Règlementation Thermique. Les industriels de l’isolation proposent des produits adaptés aux problématiques de l’ITE. Il s’agit de panneaux de forte densité (>140 kg/m3) suffisamment rigides pour répondre aux contraintes de résistance mécaniques et de durabilité exigées par ce système. Moins sensibles au tassement, ils

assurent une isolation efficace dans la durée. Les panneaux sont directe-ment collés ou fixés mécaniquement sur les parois à l’aide de chevilles conçues pour les matériaux isolants. Ils peuvent ensuite être enduits ou recouverts d’un bardage.

Étanchéité à l’airLorsque la maison est bien isolée, l’essentiel des pertes de chaleur s’ef-fectue par le renouvellement d’air via le système de ventilation. Pour que celui-ci joue pleinement son rôle, il est important de maîtriser les fuites et entrées d’air froid qui se situent au niveau des ouvertures, au passage des canalisations ou au niveau des rac-cords entre les parois. L’étanchéité à l’air peut réduire jusqu’à 20 % la consommation d’énergie. Elle assure

également la pérennité du bâtiment et améliore la qualité de l’air intérieur. L’infiltrométrie, ou “Blower door test” a été mise au point pour vérifier la perméabilité à l’air de l’enve-

Les panneaux de fibre de bois régulent l’hygrométrie et améliorent l’isolation thermi-

que de la maison été comme hiver.

Page 40: EchoBio - Intolérance au gluten au secours la bio

40 EchoBio / Janvier Février 2012

HABitAt

loppe d’un bâtiment. Cette opération peut être réalisée par le professionnel qui viendra poser la ventilation. Idéalement, le renouvellement d’air d’une maison passive ne doit pas dépasser 0,6 fois le volume de la maison. “Une bonne coor-dination entre les différents corps de métier est importante pour obtenir ce résultat”, prévient Christophe Carpentier, gérant de la société Ekohome à Royan. “Les professionnels qui interviendront sur les parois du bâtiment devront notamment prendre soin de ne pas détériorer la membrane d’étanchéité à l’air”. Certains matériaux de construction sont naturelle-ment étanches à l’air. C’est le cas, par exemple, de la brique monomur, du béton cellulaire ou de certains madriers de bois utilisés pour les maisons en bois massif. Les points singuliers, tels que les cheminées, canalisation et autres éléments traversant la paroi, devront cependant être traités avec précaution pour éviter les passages d’air et les ponts thermiques à ces endroits. “Une simple gaine électrique peut être à l’origine de déperditions importantes”, insiste Thomas Dahlent, responsable marketing chez Doerken. Il existe, pour résoudre ce problème, des manchettes de conduit ou des rubans adhésifs souples et élastiques aptes à épouser parfaitement le profil des tuyaux et des câbles.Pour l’isolation des combles ou d’une maison à ossature bois, l’installation d’un pare-vapeur entre l’isolant et le revêtement intérieur est indispensable. Les lès du pare-vapeur doivent

impérativement être collés et non pas agrafés ou cloués. Des accessoires de collage spécifiques sont proposés par les différents fabricants : colles ou bandes adhésives dou-ble face que l’on applique sur les montants en bois. Il est très important de veiller à la qualité des produits adhésifs. Des produits de moins bonne qualité peu-vent contenir des solvants et des résines susceptibles de polluer la zone habitable par des émissions nocives pour la santé. Ils peuvent aussi perdre rapidement leur pouvoir adhésif. Des produits efficaces soigneu-sement installés garan-tiront la pérennité de la maison.

Philippe Guibert

Le Diagnostic de Performance ÉnergétiqueLe Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est obliga-toire pour tous les logements en vente depuis le 1er novembre 2006 et depuis le 1er juillet 2007 pour la location. Ce document, réalisé par un professionnel agréé, est valable pendant 10 ans. Il a pour objectif d’informer le futur propriétaire ou locataire sur la consommation énergétique du bâtiment et ses émis-sions de gaz à effet de serre. Il évalue les caractéristiques du logement et de ses équipements, le bon état des systèmes de chauffage fixes et de climatisation, la valeur isolante du bien immobilier. Depuis le 1er janvier 2011, les étiquettes DPE, ana-logues à celles utilisées pour l’électroménager, sont rendues obligatoires dans les annonces immobilières. Dans le DPE, le futur acquéreur ou locataire trouvera également des recom-mandations de gestion et de comportement permettant de maîtriser sa consommation. Ainsi que d’autres sur des travaux d’économie d’énergie ou de lutte contre l’effet de serre, sans aucune obligation.

L’isolation par l’extérieur est une solution particulièrement efficace pour réduire l’apparition de ponts thermiques.

Les matériaux d’isolation écologique existent sous différents conditionnements et conviennent à toutes les situations.

Sain et respirant, le chanvre doit être correctement mis en œuvre pour conserver ses qualités d’isolant.

Le liège convient particulière-ment aux pièces humides.

Page 41: EchoBio - Intolérance au gluten au secours la bio

Comment ne pas tomber en admiration devant un petit jardin japonais rempli de complexité et de symboles ? Voici quelques clés pour comprendre et penser la réalisation de votre propre jardin japonais… et bio.

Un jardin japonais trouve son harmonie dans l’accord entre le végétal, le minéral et l’animal. Bien sûr, les cou-leurs évoluent au fil des saisons mais, pour résumer,

on pourrait évoquer un dégradé de verts se détachant d’un camaïeu de gris avec, en petites touches colorées, des carpes koï, ces poissons d’ornement aux écailles blanc nacré, jaune ou encore corail, qui vivent dans le plan d’eau. Hormis pour “découper” le jardin du reste de l’espace, l’aménagement intérieur supporte mal les lignes droites dans le dessin, car il constitue une représentation de la nature, très loin d’un jardin à la française ou à l’anglaise. Un jardin japonais doit paraître naturel mais très organisé, très travaillé… et il l’est. Si bien que, même de petite taille, l’espace peut sembler immense par les détours qu’il impose. Les allées sont minérales ou végétales mais ponctuées de pas, ces pierres qui évitent de marcher sur la végétation. Autour, les massifs sont taillés dans des formes arrondies de nuages. Les arbres ressemblent à des bonsaïs qui se seraient échappés de leur pot. Le sol est, lui, recouvert d’une couche végétale, souvent de la mousse.Côté accessoires, on trouve à l’entrée la pierre à ablutions, creu-sée pour recueillir l’eau qui sert aux purifications rituelles, ainsi que les lanternes, en pierre elles aussi, diffusant la lumière divi-ne. Les symboles sont partout. Les grandes pierres représentent des montagnes escarpées. Les ponts, au-dessus d’un ruisseau ou sur un étang, forment un lien entre deux mondes.

Une esthétique à adapterLe jardin japonais semble complexe à créer et à entretenir ; cependant, il est toujours possible de simplifier et d’utiliser là aussi un mode de jardinage respectueux de la nature. Autre avantage, on n’est pas limité par la place : pourquoi pas un jardin miniature ? L’exercice s’y prête parfaitement.Tout d’abord, autant choisir les éléments en fonction de ce qui existe déjà : le paysage autour, les pierres, le gravier, les déni-vellations, mais aussi murs, haies qui, à défaut d’arrière-plan montagneux, serviront de fond au tableau.Le Japon est un pays qui regroupe toutes sortes de climats, du nord sur l’île d’Hokkaido au sud dans l’archipel d’Okinawa.

Alors n’hésitez pas à sélectionner les plantes qui sauront s’adap-ter au vôtre : des plus grands arbres à laisser naturels aux plus petits à tailler pour leur donner une forme originale. Les plus classiques sont l’érable du Japon, le cerisier à branches tomban-tes et différentes sortes de pins qui se prêtent à une taille “gra-

phique”. Ensuite, pourquoi pas d’autres types de conifères, le résistant ginkgo biloba, le noisetier au tronc multiple, ou encore un pommier pour le hanami (traditionnel pique-nique sous les ceri-siers en fleur) du printemps ? Pour les buissons aux formes arrondies, vous pouvez utiliser le romarin, le laurier, la bruyère ou encore le buis.S’il est possible d’aménager un étang ou un petit point d’eau, les carpes koï sont certes très belles mais aussi très coûteuses ; sachez que d’autres espè-ces pourront s’y plaire, notamment les

poissons rouges. Les autres habitués des jardins japonais sont les tortues, les grues, les canards et les hérons. Les oiseaux de passage sont également les bienvenus pour se désaltérer dans les pierres d’ablutions.Si le gravier ne vous tente pas et que la mousse ne colonisera jamais votre espace, vous pouvez opter pour un couvre-sol végétal, esthétique et économique en eau. Enfin, réaliser et surtout entretenir un tel jardin peut exiger beaucoup de travail et de patience, aussi rien ne vous empêche de piocher dans l’esthétique et la symbolique du jardin oriental quelques idées à adapter à votre espace et vos envies…

Christine Raout

Japonais et bio

Sec et zenVoilà sans doute une solution si vous habitez dans une région où l’eau est une denrée rare ou bien si vous ne savez pas vrai-ment que faire d’un coin bétonné parmi la verdure. Appréciez les étendues de gravier qui symbolisent la mer – la forme du ratissage dessine l’onde à la surface de l’eau et les grandes pierres sont les îles. En allant plus loin dans la recherche archi-tecturale, il est même possible d’y inclure un pont. Le végétal manque à votre bonheur ? Associez-y le gravier, paillage minéral, qui préserve l’humidité des plantes car celles-ci sauront puiser en profondeur les ressources nécessaires.

L’harmonie des contraires

41EchoBio / Janvier Février 2012

JARDin

Au jardin japonais du Havre, l’île de la Tortue est représentée entre la rivière Yin et la rivière Yang.

Page 42: EchoBio - Intolérance au gluten au secours la bio

Alcavie pour se régéné-rerLa poudre Alcavie de Jentschura s’intè-gre à l’alimentation, sur les salades, plats de légumes, compotes. Composée entre autres de pollen, fruits, graines de potiron et tournesol, farine de lupin, amandes, etc., Alcavie contient de précieuses substances vitalisantes.www.p-jentschura.com/fr

Les chefs en redemandent !Passionnée de cuisine et auteur du blog chefnini.com, Virginie a confié à Vitabio le secret de quelques-unes de ses recettes personnelles, confection-nées à base du délice de griottes Vita-bio : la cuisse de canard ou la crème brûlée… À goûter !www.vitabio.fr

Une farine sans glutenBiosagesse propose une farine de lupin sans gluten, à utiliser en mélange avec d’autres farines pour les pâtisseries. Très riche en protéines, le lupin, de la famille des légumineuses, renferme aussi des fibres, des vitamines du groupe B et des minéraux.www.lemondeestbio.com

42 EchoBio / Janvier Février 2012

Des chips au maïs

Informations fournies par les fabricants

Pour finir la journée en douceur, voici “Yannoh Sleepy Time”, une nouvelle boisson instantanée, com-posée d’extraits de plantes relaxan-tes (valériane, passiflore, tilleul, cannelle), et de moka. La marque propose également deux autres nouveautés : “Yannoh Good Mor-ning” et “Yannoh After Dinner”.//fr.limafood.com

Un Yannoh avant la nuit

À prendre après un repas trop copieux, les bouchées minceur de Comptoirs et Compagnies opèrent une triple action : grâce à leur synergie d’actifs bio à base de poudre de nopal, de pru-neau ou son de blé, et de gomme d’acacia, elles capturent les graisses, favorisent le transit et aident à restaurer l’équilibre de la flore intestinale.www.comptoirsetcompagnies.com

Bouchées minceur anti-excès

nouveAutés PRoDuits

Une nouvelle marque de produits de la mer surgelés vient de naître : Food4Good. Sept espèces sont pro-posées : 4 d’entre elles sont certifiées MSC-Pêche durable (cabillaud, sau-mon, merlu, colin-lieu), et 3 sont certifiées bio (saumon, bar, dau-rade).www.food4good.fr

Poisson éco-certifié au rayon surgelés

De délicieux gratinsSaint Jean, fabricant de ravioles, quenel-les et pâtes fraîches, propose deux nou-velles saveurs : un gratin de ravioles aux courgettes et un gratin dauphinois, allian-ces de recettes traditionnelles, de savoir-faire artisanal et d’ingrédients de qualité.www.raviole.com

La gamme des chips au maïs Pural s’agrandit. Deux variétés viennent compléter l’assortiment : sel et poi-vre, oignon et crème. À déguster !www.puraliment.com

De la mer à l’enfantP’tit Bobo propose une gamme complète de soins pour les petits, à base d’ingrédients marins : un spray nasal isotonique à base d’eau de mer au pH physiologi-que (riche en oligo-éléments) et sans agent conservateur. Il nettoie en douceur le nez de votre enfant. Un autre modèle est adapté en cas de rhume et un troisième, pour nettoyer les oreilles.www.ptitbobo.com

Page 43: EchoBio - Intolérance au gluten au secours la bio

EB33

Page 44: EchoBio - Intolérance au gluten au secours la bio

Les sept péchés capiteuxClin d’œil savoureux à cette gamme de

savons proposée par Feniqia, tour à tour gourmands, piquants ou suaves. À base

d’huiles d’olive, de coco, d’amande douce et de miel, le savon “envie” mêle des arômes de

cumin, cannelle, amande amère, fenouil et cardamone.

www.feniqia.com

Pour l’hydratation et la protection des peaux fragiles, la crème velours super-hydratante Mosqueta’s est composée d’huile régénérante de rose musquée bio, d’huiles de jojoba, d’avo-cat, de karité et de sésame, et d’extraits végétaux émollients et apaisants.www.mosquetas.com

Une crème velours

Un spray énergisant !Avec ce spray “Pêche d’enfer”, revita-lisez votre journée avec une synergie aromatique active à base de citron, géranium, pamplemousse, etc. À vaporiser sur les points sanguins, dans l’air ou pour imprégner un mouchoir. 4 autres parfums sont proposés, tout aussi malicieux : “Froid de canard”, “Moustic’air”, “Pieds plume” et “De l’air”.www.kartsa.ch

Un spray contreles rhumesClimarome est une préparation prête à l’emploi qui se respire sur un mouchoir ou sur l’oreiller dès les premiers signes de refroidissement. À base d’huiles essentielles de lavande, niaouli, pin, menthe et thym qui

allient leurs vertus antiseptiques et balsa-miques, il protège aussi de la pollution. www.docteurvalnet.com

Voici un baume de rasage hom-me issu du savoir-faire phéni-cien, qui nourrit la peau, la rend douce et souple, et la laisse délicatement parfumée. Sa for-mule, 100 % active et naturelle, est composée d’huiles de coco et d’olive, de miel, d’hydrolat et d’huile essentielle de romarin.www.feniqia.com

Pour passer l’hiver sainement et naturellement, H2Bio propose un concentré de 4 huiles essentiel-les : eucalyptus, romarin, lavandin et menthe, pour purifier l’air, prévenir les signes de refroidissement et dégager les voies respiratoires. À utiliser en diffu-sion, en friction, en inhalation sèche ou humide.www.h2o-at-home.com

Pour un rasage douceur

Essentiel en hiver

Un soin protecteur des lèvresAdapté à la protection des lèvres sensi-bles grâce à l’absence totale d’allergè-nes, le soin des lèvres des laboratoires Mosqueta’s peut être appliqué dès que l’on sent une impression de sécheresse, et en prévention lorsque l’air est sec, par

exemple en mon-tagne.

`

www.mosquetas.com

De l’éthique dans le sacLa marque Marron Rouge, créateur d’accessoires de mode non conformistes issus du commerce éthique, propose deux nouveau-tés : le panier “Marie” et le sac “Jeanne”, fabriqués à partir de cham-bres à air recyclées et de ceintures de sécurité par une ONG indienne.www.marronrouge.com

Un concentré de paradisDans un coffret en bambou, Clairjoie a réuni quelques recet-tes venues de Polynésie pour prendre soin de soi et sublimer sa beauté : un gommage pour le corps au sable blanc, une crème rêvée des Vahinés, un lait pour le corps nourrissant et réparateur et une huile après-soleil.www.clairjoie.com

44 EchoBio / Janvier Février 2012

nouveAutés PRoDuits

Page 45: EchoBio - Intolérance au gluten au secours la bio

NOTRE PHILOSOPHIE

La recherche du 100% bioBiodéal élabore pour vous des produits visant le 100% bio.

Le respect de la natureBiodéal porte une attention toute particulière à la recherche d’emballages plus respectueux de l’environnement, tout en vous assurant des matériaux garantis pour le contact alimentaire.

Le respect des hommesLa Société Biodéal va encore plus loin dans sa démarche. Elle s’engage auprès de groupements de producteurs en contractualisant et en assurant une juste rémunération aux éleveurs. Cette implication participe à la pérennité des exploitations et favorise la conversion vers l’agriculture biologique. Biodéal utilise dans la mesure du possible des ingrédients issus du commerce équitable (Nord-Sud) et s’engage dans une démarche solidaire (Nord-Nord).

NOS MARQUES R BioEn juillet 2011, Biodéal reprend la Fromagerie Roussey. Située en Région Franche-Comté, la Fromagerie Roussey, produit depuis 1943 des fromages à pâtes molles (Munster, Brie, Camembert,…) et à pâtes pressées (Emmental) qui ont forgé sa notoriété. Aujourd’hui, Biodéal et la Fromagerie Roussey allient leur savoir-faire pour proposer aux consommateurs des produits frais dans une recherche du 100% Bio et une démarche de commerce solidaire et équitable.

BiodélineFin 2010, Biodéal dévoile sa nouvelle gamme Biodéline. Une gamme délicieusement lactée…

VilactéeEn 2006, Biodéal crée Vilactée. Vous retrouvez au sein de cette gamme une très grande variété de fromages pour régaler vos papilles.

LactabioDès sa création en octobre 2000, Biodéal s’est engagé avec Biocoop SA Coop pour la commercialisation de ses produits au travers de la démarche « Ensemble pour plus de sens »*. Les produits Lactabio sont commercialisés sous le logo « Ensemble pour plus de sens »* au sein des magasins du Réseau Biocoop, 1er Réseau de magasins Bio en France.

*déposé par Biocoop SA

14, rue Rhin et Danube - 69009 LYON - FRANCE - tél. 04 78 74 10 81 - fax 04 78 74 33 68

Biodéal s’appuie sur son nouveau site de production, La Fromagerie Roussey, et sur ses partenaires durables

pour vous proposer une gamme de produits laitiers biologiques de qualité.

quelques produits...

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Page 46: EchoBio - Intolérance au gluten au secours la bio

Aquitaine64 – Biarritz27 au 29 jan - Eco’Vie

Écohabitat, produits bio, santé, dév. durable. Conf., anim., pédagogie. Payant (6 €). Org : Vents d’Idée. www.salonecovie.com

Basse- Normandie61 – Argentan 10 et 11 mars – Bio sur Orne Produits bio, environnement, bien-être. Conf. et anim. Thème : le jardi-nage. Gratuit. Org : ass. Bio sur Orne. www.biosurorne.org

Bretagne29-Brest27 au 29 jan – Respirez La Vie Bien-être, produits bio, écohabitat. Conf. Payant (5 €). Org : LEO. www.respirezlavie.com 35 – Rennes 20 au 22 jan – Respirez La Vie Bien-être, produits bio, écohabi-tat. Conf. Payant (5 €). Org : LEO. www.respirezlavie.com 29 – Landerneau 10 et 11 mars – Foire bio Produits bio, habitat sain, environ-nement. Conf. Payant (3 €/j). Org : Comité de soutien école Diwan. www.foirebio-landerneau.fr

Centre37 – Montlouis-sur-Loire4 et 5 fév – Naturellement VôtreHabitat sain, médecine douce, produits bio, bien-être. Payant (2 €). Org : Votr’Eve-nement. www.votr-evenement.com

28 – Vernouillet 23 au 28 jan – festival Écofilm Films-débats sur l’écologie et le déve-loppement durable. Gratuit. Org : Ville de Vernouillet. www.vernouillet28.fr

Ile-de-France75 – Paris 15e (Pte de Versailles)2 au 6 fév - Bien-être, médecine douce et thalasso Santé naturelle, bien-être, hygiène et confort. Conf., ateliers. Payant (8 €). Org : SPAS. www. Salon-medecinedouce.com

75 – Paris 17e (Espace Champerret) 20 au 23 jan - Vivez Nature Produits bio (50 %), habitat sain, écologie. Conférences , ateliers . Espace détente. Payant (5 €), entrées gratuites téléch. sur le site internet . Org : Naturally. www.vivez-nature.com

Franche-Comté39 – Dole25, 26 fév – ÉcodéclicProduits bio, écohabitat, bien-être, loisirs verts. Conférences. Gratuit. Org : Concept Expo. www.salonecodeclic.com

Languedoc-Roussillon30 – Nîmes 2 au 5 mars – Sésame Produits bio, bien-être, médecines douces. Conf. Payant (4 €). Org : Goral. www.goral-expo.com

34 – Bédarieux 10 et 11 mars – L’Orbio Produits bio, bien-être, médecines douces. Conf. Payant (3 €). Org : Goral. www.goral-expo.com

Nord- Pas-de-Calais62 – Le Touquet 24 au 26 fév - Habitat et Environne-ment Habitat sain, environnement. Conf. Payant (5 €). Org : MC2 Event. www.habitat-environnement.com 59 – Cambrai 10 et 11 mars – Bio Forum Pro du i t s b io , hab i t a t s a in . Conférences. Gratuit. Org : Nature et Progrès. www.nature-et-progres-npdc.org

Pays-de-la-Loire 72 – Le Mans 2 au 4 mars – Respirez La Vie Bien-être, produits bio, écohabitat. Conf. Payant (5 €). Org : LEO. www.respirezlavie.com

Poitou-Charentes 17 – La Rochelle 24 au 26 fév – Home Eco et Respirez La Vie Bien-être, produits bio, écohabitat. Conf. Payant (5 €). Org : LEO. www.respirezlavie.com

46 EchoBio / Janvier Février 2012

AgenDA

Petit tour de France

des salons et foires bioL’ensemble des foires, salons et festivals bio sur www.echobio.fr

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Page 48: EchoBio - Intolérance au gluten au secours la bio

86 - Dissay11, 12 fév - Vital EthicProduits bio, environnement, bien-être. Conf., animations. Payant (2€). Org : Ass Nature Détente Jardin. Tél. : 05 49 90 09 50.

Provence- Alpes-Côte-d’Azur 13 – Domaine de Sulauze (entre Istres et Miramas) 21 et 22 jan – Rencontres pour l’agro-écologie Vins et autres produits bio. Conf.(5 €), concert (5 €). Org : Domaine de Sulauze. www.rencontres-agroecologie.com

83 – Les-Blaquières-Grimaud 10 et 11 mars – Rencontre Bio Logique Produits bio environnement, bien-être. Conf. Payant (3 €). Org : Asso Bio Logique. www.bio-logiques.fr 06- Grasse 16 au 18 mars – Symposium interna-tional d’aromathérapie Plantes médicinales, aromathérapie.

Ateliers, conf. Thème : la plante au secours de la pollution environne-mentale, un enjeu pour les générations futures. Gratuit. Org : Ville de Grasse. www.aromatherapie.ville-grasse.fr

Rhône-Alpes26 – Die, Vallée de la Drôme et Vercors 27 jan au 4 fév – Rencontres de l’éco-logie au quotidien Associations écologistes. Payant (20 €

pour 8 j). Thème : vivre la transition ; énergétique, économique, sociale. Conférences et débats, ateliers, expos. www.ecologieauquotidien.fr 69 – Lyon Eurexpo 24 au 26 fév – Primevère Associations militantes, produits bio, écologie. Conférences, ateliers. Thème : le temps de l’écologie. Payant (8 €). Org : Primevère. http://primevere.salon.free.fr

Du 27 au 29Janvier

2012Halle d’IratyBiarritz

Le salon de la vie écologique

“Signataire de la Charte Ethique des Foires et Salons Bio”

www.salonecovie.com

VU BIEN VU®

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48 EchoBio / Janvier Février 2012

Espagne Lerida9 au 11 mars – Fira Natura Produits bio, écologie, loisirs verts, ONG. Conférences, ateliers, expo. Payant (5 €). Org : IPCENA. www.fira-natura.org Valencia 2 au 4 mars – Biocultura Produits bio, écologie, citoyenneté. Ateliers, conf. Payant (4 €). Org : Ass Vida Sana. www.biocultura.org

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Voici un ouvrage pratique pour réinventer sa décoration, et la mettre en oeuvre avec des recettes simples : peintures naturelles à la farine, à l’argile, la caséine ; enduits de terre crue, en terre lissée, tableaux décoratifs… ; expressions en papiers, plissés ou en suspension ; patines et cires ; mélanges plâtre et chaux…Je crée ma déco saine et naturelle, avec 25 recettes de peinture et d’enduits, Christelle Auzias et Pascal Gréboval, Terre Vivante, 96 p., 12 €.

Pionnière de la biodynamie au potager par des pratiques en lien avec les rythmes planétaires, l’allemande Maria Thun partage son savoir au quotidien en expliquant une centaine de trucs et astuces, résultat d’un demi-siècle de recherche assidue et pas-sionnée.Mon année au jardin bio-dynamique, 100 trucs et astuces, Maria Thun, Éditions du Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynami-que, 117 p., 16 €.

Rester gourmand sans glutenRiz, châtaigne, sarrasin, quinoa… sont des farines savoureuses à découvrir. Mais tous ces ingré-dients demandent un temps d’adaptation et d’apprentissage. Crumble coco et mangue, tarte meringuée au citron, moelleux chocolat et beurre salé… Cet ouvrage s’adresse à tous, que l’on soit intolérant au gluten ou tout simplement gourmand en quête de douceurs inédites ! Je crée mes desserts sans gluten, Natacha Duhaut, Terre Vivante, 96 p., 12 €.

Jardiner en biodynamie

Ce voyage à travers l’histoire des légumes explore le rapport entre les humains et le jardinage qui aujourd’hui a tendance à se resserrer. Superbement illustré, il dévoile les raisons de cet engouement, ainsi que la redécouverte des espèces anciennes comme le panais ou le topinambour… et offre une série de recettes inédites.Le goût des légumes, du jardinage à l’art culinaire, Ségolène Lefèvre, Éditions Féret, 171 p., 33,50 €.

Les légumes, une histoire extraordinaire

Opter pour une déco naturelle et saine

• Ortie et pissenlit, recettes gourmandes, Anne Brunner, La Plage, 72 p., 9,95 €.• Mon potager en ville, sur cour, terrasse, balcon, Éric Prédine et Franck David, Terre Vivante, 192 p. 19 €.• Produire ses graines bio, légumes et fleurs, Christian Boué, Terre Vivante, 320 p., 37 €.

À lire aussi

EDITIONS FITAMANT2 rue Félix Le Dantec • CS 6202029018 QUIMPER CEDEX tél. 02 98 27 37 66, fax 02 98 27 37 65, e-mail : [email protected]érant, directeur de la publication, Jacques Fitamant

Rédaction :Rédactrice en chef : Christine Rivry-Fournier, e-mail : [email protected] Rédacteurs : M. Cosserat, P. Guibert, C. Raout, F. Ripoche, V. VidalSecrétaires de rédaction : M. Goulette, G. Poyade

Charte graphique : Agence DaussetCrédit photographique : Couv  : Masterfile  ; p4m, p5, p6-11, p13, p15b, p18, p20h, p21h, p22-24, p25h, p27, p33-35 : Fotolia ; p12 :M. Cosserat ; p14, p15h : M. Goulette ; p16-17 : F.  Ripoche  ;  p20b  :  N.  Kirch  ;  p21b  :  Afdiag  ;  p25m  :  Na-ture et Compagnie ; p28 : M. Manse ; p36, p41 : C. Raout ; p38h : Doerken ; p38b : Daemwool ; p39 : Domus/PXD Flex ; p40hg : Pavatex ; p40hd : Domus Chanvriflex ; p40m : Do-mus/Thermoliège Corkisol ; p40b : Isonat.

PublicitéChef de publicité : Isabelle Jaffré2 rue Félix Le Dantec - CS 62020 - 29018 QUIMPER CEDEX,  [email protected] - tél. 02 98 98 01 45Assistante commerciale : Véronique Walliser,  [email protected] - tél : 02 98 27 32 98 Développement, abonnement & diffusion : Sophie-Anne [email protected] - tél : 02 98 98 01 47

Relations abonnés : Élodie [email protected] - Tél : 02 98 27 79 99Tarifs abonnements : 1 an - 21 E (tarif France)Prix au numéro: 3,50 EDépôt légal : janvier 2012ISSN : 1777-8271JANVIER-FÉVRIER 2012

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EchoBioM A G A Z I N E e c h ob i o . f r

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disponible en 32g

Composition : cannelle* badiane*

fenouil* cardamome*

girofle* gingembre*

Mélanger 275g de farine,

5g de poudre à lever, 4 c. à c.

de mélange pain d’épices,

1 pincée de sel dans un

récipient. Faire fondre 250g

de miel et 100g de beurre à feu

très doux, y incorporer 100g

de sucre et 1 oeuf battu. Verser

ce mélange dans le récipient,

mélanger. Remplir le moule.

Cuire à 180° pendant 30min

puis à 150° pendant 20min.

mélange pour CHILI mélange pour TABOULÉ AIL et FINES HERBES mélange RIZ mélange PÂTES mélange GRILLADES

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Riche en Silice naturelle et organique

La silice est un constituant majeur de tous les tissus et possède d’incroyables propriétés anti-oxydantes, régénératrices et reminéralisantes. Notre réserve de silice décroissant au fil des ans, un apport extérieur régulier est nécessaire.

Les silices « organiques » (méthylsilantriol) fabriquées synthétiquement et issues de la pétrochimie ont été interdites en raison de leur nocivité. Elles furent alors remplacées par l’acide orthosilicique stabilisé avec de la choline : seule silice synthétique autorisée aujourd’hui, elle reste difficilement reconnaissable par l’organisme et peut présenter des effets secondaires en cas de surdosage.

Cependant, il existe une forme naturelle d’acide orthosilicique résultant de la transformation naturelle de la silice par les plantes et/ou les diatomées. Cette silice végétabilisée, 100 % naturelle, est la meilleure source de silicium reconnaissable et assimilable par l’organisme et permet une efficacité optimale avec un dosage limité, sans danger.

L’Ortie-Silice de Biofloral est depuis toujours exclusivement composée de cette silice végétabilisée 100 % naturelle (contrairement à d’autres silices dont l’origine n’est pas claire et qui trompent le consommateur). Certifiée BIO, elle est sans ajout de choline, de méthyl ou de molécules de synthèse, sans paraben et sans conservateurs chimiques. Issue d’une part de l’ortie biologique, choisie pour sa richesse en Silice naturelle (jusqu’à 4 %) et pour la bonne assimilation de ses petites molécules, et d’autre part de l’action de diatomées sur des cristaux de sable, l’Ortie-Silice offre les meilleures garanties d’assimilation, sans surcharge, grâce à sa parfaite reconnaissance par l’organisme. Biofloral utilise un procédé de fabrication innovant et 100 % naturel, complété par une dynamisation à l’eau de source volcanique en cascade sur des cristaux, afin d’augmenter encore son efficacité au niveau vibration énergétique.

Conseillée par les plus grands thérapeutes pour sa haute qualité vibratoire, sa concentration idéale et son fort pouvoir d’assimilation, l’Ortie-Silice Biofloral vous apporte tous les bienfaits d’une silice 100 % naturelle et certifiée Bio, pour une utilisation ponctuelle ou prolongée sur toute l’année.

Les indications de la Silice :- Fatigue musculaire, tendineuse, articulaire- Reconstitution cellulaire (peau, cheveux, ongles)- Effet potentialisateur- Effet anti-âge- Rééquilibrage ionique

Retrouvez tous les bienfaits exceptionnels de la Silice naturelle dans notre ligne Soins & Silice : crème visage, crème mains, lait corporel, shampooing, gel douche, beurre de karité.

Existe en bouteilles 1 l et 500 ml, en gels corporels.

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Une fabrication artisanale, 100 % naturelle et certifiée BIO

Seule silice 100 % d’origine végétale et naturelle, certifiée BIO

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À retourner à : BIOFLORAL - le Crouzet - 43260 Saint-Pierre-Eynac - Tél. 04 71 03 09 49 - Fax : 04 71 03 53 09 - www.biofloral.fr - [email protected]

Je désire recevoir gratuitement la documentation et des échantillons BIOFLORAL Je suis : Particulier ProfessionnelNom : ........................................................................................................................................................................................ Prénom : ........................................................................................................................................................................................................................................ Adresse : ........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... CP : .................................................. Ville :....................................................................................................................... Email : ..................................................................................................................................................................................................................................................

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