Eco des Pays de Savoie - Spécial transmission d'entreprise

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L'actu économique hebdomadaire des entreprises et des collectivités - Anticipation la clé du succès

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  • Tmoignages

    Faire voluer la socit, pas la rvolutionner

    PraTique

    Le casse-tte du prix

    avis dexPerTs

    La rentabilit est le critre n1

    Supplment de lHeBdOmAdAIRe eCO deS pAYS de SAVOIe n45 du 11 nOVemBRe 2011

    Anticipationla cl du succs

    Transmission dentreprise

  • Sengager pour ses clients, agir pour les rgions, garder les pieds sur terre. www.lebonsensadelavenir.fr

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  • transmission dentreprise - eCO DES PAYS DE SAVOIE n45 3

    Sengager pour ses clients, agir pour les rgions, garder les pieds sur terre. www.lebonsensadelavenir.fr

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    dItORIAl

    Transmettre. Voil un mot qui tait pass de mode. Aux yeux de beaucoup, il sentait bon le conservatisme, la frilosit patrimoniale, en des temps de progrs, de nouveaut, depuis que les annes 70 avaient clbr linnovation et la rupture avec les gnrations prcdentes. Quavait-on transmettre puisquil convenait de rompre avec le pass et la tradition ? La cration dentreprise tait plus noble que la reprise dune entreprise ! Le crateur tait dans la lumire, et le repreneur dans son ombre !

    Encourager la relve entrepreneuriale est devenu lun des enjeux des plus actuels des Pays de Savoie. Pour lconomie savoyarde, il est tout aussi important de sassurer que les entreprises existantes bnficient dune relve quil importe de crer de nouvelles entreprises !

    Des cdants potentiels restent incertains quant la transmission de leur entreprise ; ils mettent principalement en avant les difficults identifier un repreneur comptent et capable dassurer financirement la reprise. Dautres cdants ont dores et dj assur leur transmission ou sont en voie de la raliser. Enfin certaines entreprises sont juges difficilement transmissibles pour des raisons trs diverses (situation personnelle du dirigeant, particularit de lactivit ou de la localisation, absence de rentabilit). Il sagit dentreprises dont la disparition pourrait nanmoins reprsenter la perte de nombreux actifs sur le territoire. Ce constat nest videmment pas sans incidence sur le maintien des savoir-faire et de centres de dcisions dans les Pays de Savoie, de mme que sur la vitalit du tissu conomique, des territoires savoyards et de lemploi.

    La crise financire et le durcissement de laccs au crdit ont lourdement pes ces deux dernires

    annes sur le march des transactions (commerce et industrie). Toutefois lanne 2010 et le premier semestre 2011 ont vu le nombre de ces transactions crotre sur les deux dpartements.

    Indniablement, il faut saluer la mobilisation de tous les acteurs publics et privs savoyards et rgionaux qui ont tous une approche commune, profitable aux cdants, mais aussi aux repreneurs qui trouveront des entreprises plus saines, mieux prpares, tout autant qu lconomie savoyarde en gnral puisquelle pourrait permettre de prserver des emplois. tat, Rgion, Dpartements, chambres consulaires, partenaires sociaux sont dans loffensive pour accompagner toutes les dmarches de transmission.

    Mais plus encore, les occasions doffrir des arguments pour doper la motivation cder et reprendre, comme des salons, des rencontres, des publications comme celle que vous avez entre les mains doivent se multiplier. Dans la priode de turbulence internationale, nous devons redoubler defforts pour ne pas laisser filer de vritables opportunits de conforter des dynamiques conomiques sur nos territoires.

    Russir une transmission dactivits conomiques, cest permettre lentreprise de relancer une dynamique de dveloppement avec les nouveaux outils numriques, de conforter une politique de formation et doptimisations de comptences des salaris, et co des Pays de Savoie veut jouer son rle humblement aux cts de tous les acteurs !

    Plus que jamais, transmettre

    Ce dossier est un supplment gratuit de lhebdomadaire eco des pays de savoie n45/1170 du 11 novembre 2011. ne peut tre vendu sparment.Impression savoy offset (74) - dit par sopreda 2

    Bruno Chevalletdirecteur des rdactions

    directeur du [email protected]

  • 4 ECO DES PAYS DE SAVOIE n45 - transmission denteprise

    En 2010, Oso a accompagn, sur les deux Savoie, plus de 350 reprises dentreprises (hors transmissions familiales et reprises sur fonds propres). Cela repr-sente une hausse de 30% par rapport 2009. Nous prvoyons une stabilit pour 2011, estime Cyril Goutte-noire, dlgu Oso Rhne-Alpes pour les Pays de Savoie, car traditionnellement beaucoup de cessions in-terviennent au cours du dernier trimestre.Nous sommes revenus un niveau davant-crise. En 2010 toujours,

    lObservatoire de la cration dentreprise de la CCI de Haute-Savoie a enregistr 826 reprises dentreprises (hors secteur agricole), en hausse de 15% par rapport lanne prcdente. 6 538 emplois sont concerns. Le maintien de lemploi sur le territoire est en effet lun des enjeux majeurs de la transmission dentre-prise. Autre enjeu: le vieillissement de la population dirigeante: 18% des tablissements de Savoie ont un dirigeant de plus de 58 ans, ce qui est lgrement su-

    La transmission dune entreprise nest pas un long fleuve tranquille. mais avec une longue et soigneuse prparation, cdants et repreneurs y trouveront leur compte. Le cdant doit rendre son entreprise attractive pour en tirer le meilleur prix sans faire fuir les repreneurs potentiels. or il nest pas facile de dterminer un prix proche de celui du march quand laffectif entre en jeu. Le repreneur doit mener de front la recherche dune entreprise, le montage de son projet et de son plan de financement. et soigner son arrive dans ses nouvelles fonctions. Les dispositifs daccompagnement sont multiples. et fortement conseills. Car lenjeu dune transmission russie, cest aussi la prennit de lentreprise et le maintien de lemploi sur le territoire. dossier ralis par dorothe thnot

    tRAnSmISSIOn dentRepRISe

    Anticipation,la cl du succs

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    prieur la moyenne de la rgion. Un sur cinq dans lindustrie. Selon tous les experts interrogs, cdants et repreneurs doivent se prparer et se faire accompagner pour renforcer les chances de russite de la transmis-sion et assurer la prennit de lentreprise. Un proces-sus qui peut prendre du temps.

    CdanTs : dfinir un jusTe prix

    Lune des priorits des chambres consulaires est dinformer et de sensibiliser les cdants potentiels. la Chambre de mtiers et de lartisanat de Savoie, une partie du fichier transmission est compose dar-tisans qui veulent vendre leur affaire pour motif de retraite. Nous contactons tous les ans les dirigeants de plus de 55 ans, explique Dominique Desbiolles,

    responsable cration, dveloppement, transmission dentreprise, pour nous informer de leurs projets, les renseigner sur les prparations ncessaires une ces-sion et inciter les plus gs se faire rpertorier dans le fichier comme vendeurs. Anticiper lvnement est en effet primordial pour effectuer les modifications fiscales et juridiques ncessaires, et maintenir lacti-vit et les investissements pour bien valoriser lentre-prise. Pour optimiser la valorisation de son bien, le futur cdant doit prsenter une entreprise attirante. Il faut faire un diagnostic sur ce qui est toiletter: les critures comptables, les dettes solder, les bilans, ltat du fichier clients, tablir do lentreprise tire sa richesse, ajoute Bernard Michel, conseiller cration, transmission dentreprise de la Chambre de mtiers et de lartisanat de Haute-Savoie. Cest un travail de prsentation de lentreprise qui peut prendre plusieurs annes.

    Ce diagnostic permettra au vendeur dtablir pour son entreprise un prix proche de celui du march. Quil parte la retraite ou change dorientation pro-fessionnelle, le cdant na pas toujours une vision objective de son bien. Un dirigeant est parfois persua-d que son entreprise vaut de lor, mme si sa rmunra-tion est peu leve, dveloppe Dominique Desbiolles.

    Cela reprsente une vie de travail. Mais, si le mat-riel na pas t renouvel et quil nest pas aux normes, lacheteur devra faire des investissements. Le risque dafficher un prix de vente trop lev est, par ailleurs, de perdre en visibilit. Il faut tablir un prix cono-miquement acceptable pour ne pas rebuter les prten-dants, confirme Bernard Michel. Nous aidons les cdants sortir de laffectif pour tablir une fourchette de prix. Au cdant de mener ensuite la ngociation. Sans compter quun prix trop lev entrane un em-prunt plus lev pour le repreneur et un risque pour la prennit de lentreprise aprs sa reprise. Nous sommes trs vigilants sur une valorisation excessive qui aboutirait un montage financier tendu, prcise Cyril Gouttenoire, dlgu Oso Rhne-Alpes.

    Un dirigeant est parfois persuad que son entreprise vaut de lor.

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  • 6 ECO DES PAYS DE SAVOIE n45 - transmission denteprise

    tRAnSmISSIOn dentRepRISe

    repreneurs : le monTage juridique eT finanCierLe repreneur potentiel doit identifier sa cible. L en-

    core, les avis sont unanimes: anticipation sans prci-pitation. Les sources pour trouver une affaire vendre sont multiples. Citons la bourse de la transmission dOso, lassociation CRA (Cdants et repreneurs daffaires), les CCI. Les Chambre de mtiers ont mis en place la Bourse rgionale des opportunits artisa-nales (BROA), relais de la BNOA (bourse nationale).

    Faut-il jeter son dvolu sur un secteur que lon a dj pratiqu? La russite dune transmission repose

    sur lexprience du repreneur dans le mtier et sur le march vis, estime Cyril Gouttenoire. La comptence mtier prime sur la comptence de manager. Ds quil sagit dun secteur technique, nous dconseillons la re-prise si le candidat na pas la connaissance du mtier. Pour dautres, le repreneur peut pallier cette lacune. Il doit sentourer de collaborateurs ayant ce savoir-faire, explique Philippe Lansard, administrateur du Rseau Entreprendre Haute-Savoie et dirigeant de Lansard nergie, ou les embaucher sil ny en a pas, pour

    avoir un rfrent technique par rapport la clientle et lui donner le temps dacqurir ces connaissances. Si lentreprise est bien structure et que les comptences sont prsentes, il na pas besoin de matriser la technicit du mtier cibl, estime Marc de Buttet, directeurdu Rseau Entreprendre Savoie. Il pourra la faire vo-luer diffremment, voire la redynamiser. Il faut donc diagnostiquer et auditer lentreprise: la connaissance technique et la clientle dpendent-elles de lui exclusi-vement? Le savoir-faire et lhistorique de lentreprise disparatront-ils lors de son dpart ? Sil a dlgu un

    directeur commercial ou technique, quel ge ont-ils? Resteront-ils aprs la reprise?

    ConvainCre les banquesLa recherche de financement est

    bien sr une tape majeure. Cest aussi l que tout peut sinterrompre.

    En 2011, le Rseau Entreprendre Savoie a distingu 14 laurats, dont quatre repreneurs : Cest le plus faible taux de reprise depuis longtemps, insiste Marc de Buttet. Nous avons reu autant de dossiers que dhabi-tude, mais beaucoup nont pas abouti, faute daccord entre les parties ou par dfaut de financement. Une reprise mobilise de plus fortes sommes quune cra-tion dentreprise, car il y a la clientle, le matriel, etc. Il faut donc un apport personnel plus lev et les dos-siers qui ne sont pas bons financirement ne passent

    La russite dune transmission repose sur lexprience du repreneur dans le mtier et sur le march vis.

  • greneLLe de Lenvironnement - ECO DES PAYS DE SAVOIE n13 7

    1 000 jours pour maximiser la valeur de son entreprise en vue dune cession

    tape de Chambrymardi 15 novembre 2011 17H30

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    Le thme des 1000 jours a vocation revenir sur la bote outils de la cration de valeur dans les 3 4 ans qui prcdent la cession effective de lentreprise. Anime par le directeur de la rdaction du magazine Reprendre & Transmettre en prsence de 4 experts et dun chef dentreprise ayant boost la valeur de son entreprise dans la dernire ligne droite, cette confrence abordera notamment :

    - les principales faiblesses qui entranent une dcote de valeur de lentreprise- les principaux leviers damlioration de la valeur

    Groupe Formation EntrepriseBtiment Homre ( ct de la traverse)Savoie Technolac13 avenue du Lac de Constance73381 Le Bourget du Lac Cedex

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    Tour de France de la Transmission dentreprise

  • 8 ECO DES PAYS DE SAVOIE n45 - transmission denteprise

    tRAnSmISSIOn dentRepRISe

    pas. Les conditions doctroi de crdit sont aussi d-crites comme plus svres depuis la crise. Les banques sont plus regardantes et financent moins de projets, re-marqueMarie-Claire Deronzier, conseillre Cration Transmission dentreprise de la Chambre de mtiers et de lartisanat de Haute-Savoie. Normalement, elles requirent 20 25 % dapport personnel. Elles rcla-ment plus dengagement personnel aux repreneurs po-tentiels.Il nest pas rare quelles demandent 30% pour un technicien, jusqu 40% pour une reconversion.

    Pour le candidat, la trilogie expert-comptable/notaire/avocat est souvent sollicite pour prparer le dossier prsenter aux banques. Le montage financier doit tre conomiquement viable : le repreneur doit garder une marge de manuvre et veiller conserver la capacit de rinvestir et de supporter une baisse dactivit. Plusieurs choix sont examiner: rachat du fonds de commerce ou des titres, location-grance, re-prise seul ou avec des associs, quel montage juridique choisir, achat en direct ou via une socit.

    lenTre en fonCTionLa priode de transition entre cdant et repreneur

    doit tre dfinie par avance et contractualise. Selon la loi en faveur des PME de 2005, les dirigeants partant la retraite peuvent signer avec leur repreneur une convention de tutorat. Elle doit tre conclue dans les

    rePreneurs, ny allez Pas en solo !Les dispositifs daccompagnement la reprise sont nombreux, et peuvent rapporter gros. Les experts interrogs conseillent tous aux repreneurs de ne pas en faire lconomie. plusieurs organismes prvoient un soutien financier : les rseaux entreprendre savoie et Haute-savoie et les plateformes initiative proposent, sous conditions, prt taux zro, prt dhonneur pour consoli-der un apport de fonds, garantie de crdit bancaire. Cela peut tre un signal auprs des banques et crer un effet de levier pour lobtention dun financement. La rgion a mis en place un fonds de garantie, idclic transmission, pour les pme de lartisanat, du commerce, de lindustrie, du tourisme ou des services. en co-garantie avec oso, la garantie du prt bancaire peut slever 70 %. par ail-leurs, lemprunt bancaire peut tre renforc par le prate (prt en rhne-alpes pour la transmission dentreprise) doso, de 10 000 240 000 euros, sur 7 ans, dont 2 ans en franchise de capital.Les CCi et les Chambres de mtiers ont instaur des dis-positifs daccompagnement personnalis. nous laidons tudier sa cible et btir son plan de dveloppement, explique ric Barboiron, responsable du service cration transmission dentreprise de la Chambre de mtiers et de lartisanat de Haute-savoie. mais il faut aussi valuer sa capacit reprendre cette entreprise. Les plateformes initiatives, lassociation Cra (Cdants et repreneurs daffaires) et les rseaux entreprendre fonctionnent avec un systme daccompagnement et de parrainage. Le projet du candidat (crateur ou repreneur) doit tre valid par les chefs dentreprises du rseau : ils ont un regard bienveillant bas sur son exprience, mais non complaisant, prcise marc de Buttet, directeur du rseau entreprendre savoie. Le candidat retenu devient laurat. il rencontre rgulirement son rfrent et le rseau, change avec dautres repreneurs et crateurs. Un chef dentreprise accompagne le porteur de projet pendant deux ans, ajoute-t-il, pour prendre du recul, voquer la stratgie, briser la solitude du chef dentre-prise. Un accompagnement la carte, o le repreneur fixe la cadence en fonction de ses besoins. sans oublier que savoie et Haute-savoie tant trs attractives pour les repreneurs originaires du reste de la France, ce systme de tutorat est un moyen dintgration rapide sur un territoire quils ne connaissent pas ou peu.

    Les interlocuteurs du service cration-reprise dentreprise la CMA74.

  • greneLLe de Lenvironnement - ECO DES PAYS DE SAVOIE n13 9

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  • 10 ECO DES PAYS DE SAVOIE n45 - transmission denteprise

    tRAnSmISSIOn dentRepRISe

    60 jours suivant la date de cession de lentreprise. La prestation doit tre dtaille : dure, actions enga-ger, modalits pratiques, ventuellement salaire et remboursement de frais. Elle peut durer de deux mois un an.

    Convention ou non, durant cette priode de cohabi-tation entre les deux parties, le repreneur doit deman-der au cdant de le prsenter ses contacts rguliers (clients, fournisseurs, banquiers) et surtout ses sala-ris. Quelques mois suffiront pour viter les tensions. Les liens avec le cdant peuvent se dgrader rapide-ment, avertit Marc de Buttet. Je recommande de rduire la priode de transition au minimum, car il y a un risque de tlescopage, chacun veut marquer son territoire.

    Aprs signature de lachat, il est conseill au repre-neur de rencontrer rapidement, rassurer si besoin, son personnel. La transmission elle-mme est pour lentreprise un facteur de risque : changement de management, de mthodes de travail, nouvelles rela-tions clients-fournisseurs, nouveaux investissements. Quel que soit son pass, lissue de la transmission, le nouveau dirigeant doit quitter ses habits de repreneur pour endosser ceux de chef dentreprise.

    Le repreneur doit demander au cdant de le prsenter ses contacts rguliers et surtout ses salaris.

    acTion coordonne Pour orienTer les cdanTspour sensibiliser les chefs dentreprises la ncessit danticiper et de prparer la vente future de leur entre-prise, les chambres consulaires et autres organismes professionnels dispensent conseils, diagnostic et accompagnement personnalis. Lenjeu est de valoriser lentreprise avant sa mise en vente, de lestimer sa juste valeur et den tirer le meilleur prix.La Cgpme rhne-alpes a mis en place, en 2010, un programme destin aux futurs cdants, le projet transmetra. par ce biais, le chef dentreprise rencontre les diffrents acteurs de la transmission, notaire, expert-comptable, avocat et un dirigeant qui a dj transmis. Ces trois experts apportent un regard extrieur lentreprise, sans affectif ni intrt personnel, prcise agns Colin, chef de projet transmetra. ils donnent un avis plus libre sur lentreprise. il ne faut pas oublier que lenjeu dune transmission bien prpare et bien mene est la sauvegarde de lentreprise sur le territoire.Cette action partenariale, soutenue par le Conseil rgional rhne-alpes, ltat et leurope, vise permettre aux chefs dentreprises didentifier les diffrents intervenants et processus et la nature de laide quils peuvent leur apporter. Le site internet du dispositif (www.transmetra.fr) propose un autodia-gnostic au dirigeant pour scanner, en 60 questions, les forces et faiblesses de lentreprise : ses projets personnels, ses salaris, lorganisation de lentreprise, sa clientle. il faut, en moyenne, un deux ans de prparation avant une transmission effective, met-elle en garde. il faut vraiment anticiper. nous voyons parfois des dirigeants en bout de course, fatigus ou en mauvaise sant. Leur entreprise sera dautant plus difficile transmettre dans de bonnes conditions.400 chefs dentreprises ont rempli le questionnaire en 2010. tous ne se sont pas dclars cdants. mais linformation passe. 40 ont t reus en commission individuelle, o figure aussi un reprsentant des CCit et des Chambres de mtiers et de lartisanat. Le princi-pal travail porte sur lestimation du bien. pour trouver son futur repreneur, il faut tre visible et afficher le bon prix.

  • AgFiFusion et Acquisition - MAnAgeMent de lA trAnsition

    www.ag2fi.com6 avenue du Pr Flin - 74940 Annecy-le-Vieux - 04 50 64 02 71 - 06 61 87 35 37

    En quoi sommes nous diffrents ?

    Notre champ daction va du Conseil en Fusions et Acquisitions au Management Oprationnel de Transition.

    Cette double comptence nous donne de la crdibilit dans nos deux mtiers :

    - La connaissance intime et oprationnelle de lentreprise sur ces leviers de cration de valeur nous confre une approche de lEvaluation de lentreprise trs pertinente, qui nous permet dtre trs percutants et persuasifs dans les ngociations mener en cas de Transmission.

    - La capacit mettre en uvre les financements ncessaires aprs une mission de pilotage russie constitue une touche finale importante dans la finalisation de notre accompagnement.

    En tant que spcialiste des Fusions Acquisitions : quapporte-t-on concrtement aux chefs dentreprises ?

    - La Valorisation dentreprise constitue ltape o nous mettons en vidence le potentiel de notre client concrtiser ses atouts dans son march.

    - La conduite de sa Transmission va permettre de concrtiser ce potentiel dans les meilleures conditions pour le chef dentreprise et ses actionnaires.Nous adaptons notre accompagnement en fonction du profil de repreneur souhait par notre client (familial ou extrieur).

    - Certains dirigeants nous demandent de les accompagner dans la conception et la mise en uvre de leur Croissance

    Externe. Notre mthodologie va permettre en effet de raliser les acquisitions dont lentreprise a besoin pour crer de la valeur plus rapidement quen croissance organique ou complter celle-ci harmonieusement.

    - Enfin, nous sommes sollicits pour raliser des Leves de Capitaux o notre optimisation de la Valorisation de lentreprise et notre Ingnierie Financire vont prserver la dilution des fondateurs.

    Quel rapport avec le Management de la Transition ?

    - Quand une entreprise est en crise, elle est clairement dans une situation de destruction de valeur.

    Notre mission va consister en connatre prcisment les causes grce un diagnostic complet puis, si notre client nous le demande, nous mettrons en uvre les actions permettant dassurer sa prennit grce une conduite de changement raliste et matrise de sa stratgie et de son organisation.

    - Par ailleurs, toutes les entreprises ne sont pas prtes tre cdes au moment prcis o les dirigeants le souhaitent.

    Notre intervention va donc ici sattacher prparer lentreprise sa transmission selon un plan dactions conduisant la vente de celle-ci dans 2 ou 3 ans, aprs avoir retrouv le chemin dune dynamique de croissance ou damlioration de la rentabilit, ou parfois mme les deux.

    Quel est notre champ daction territorial ?

    Afin dtre proches de nos clients, notre action se veut rsolument rgionale en y

    intgrant la Suisse, mais nous travaillons rgulirement nos rseaux en France ou linternational.

    En ce qui concerne plus spcifiquement le territoire suisse, des opportunits de rapprochement et de croissance externe existent indniablement avec notre rgion, et nous pensons pouvoir y jouer un rle important.

    Pourquoi faire appel Ag2Fi ?

    Parce que nous vous apportons notre expertise et exprience, mais aussi notre passion de lentreprise.Notre dmarche est base sur la transparence et nos rfrences sont toutes consultables.Notre unique objectif est de vous faire russir dans vos projets de transmission, de croissance ou de conduite du changement avec le mme axe directeur :

    Concrtiser votre Cration de Valeur.

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    AgFi

    Olivier Capron, directeur associ AgFi.

  • 12 ECO DES PAYS DE SAVOIE n45 - transmission denteprise

    AVIS dexpeRt

    Quand intervient lexpert- comptable lors dune transmission?

    La mission de lexpert-comp-table est permanente auprs de lentreprise. Il assure un travail de conseil privilgi auprs du chef dentreprise. Une trans-mission est un vnement parmi dautres dans la vie de la struc-ture. Elle se prpare thorique-ment ds sa cration. En ce qui concerne le vendeur, lexpert-comptable intervient dans lesti-mation du bien.

    Quels critres faut-il prendre en compte lors de lestimation?

    La rentabilit est le critre numro un. Le banquier examine la capacit de lentreprise permettre au repreneur de rentabiliser son investissement et rem-bourser lemprunt. Si elle ne dgage pas de bnfices, lentreprise sera difficile vendre. Il faut maintenir laffaire en bon tat : le futur vendeur ne doit pas

    laisser vieillir son entreprise, veiller aux performances du parc machines et intgrer des jeunes dans ses quipes. Un personnel vieillissant annonce le dpart prochain des savoir-faire de lentreprise. Ce sont des lments de valorisation pour rendre une entreprise intres-sant aux yeux dun repreneur potentiel.

    Pour le vendeur, il y a une grande part daffectif.

    Pour le vendeur, cest un traumatisme. Notre rle est de leur faire comprendre que le prix na rien voir avec

    laffectif. La rentabilit est une question financire, quil faut anticiper. Mettre une affaire en vente au juste prix est la garantie dassurer sa visibilit et de ne pas dtourner un ventuel repreneur. Il est vrai que le juste prix est souvent infrieur aux prtentions initiales du cdant.

    La rentabilit est le critre n 1

    Jacques perrier-gustin, dlgu de lordre des experts-comptables pour la savoie

  • Vous accompagnez aussi les repreneurs.Les conseils de lexpert-comptable sont importants

    car il existe de multiples outils juridiques, statuts fiscaux et sociaux. Tous peuvent simbriquer les uns les autres. Il faut donc une tude personnalise dans chaque cas, pour choisir le meilleur outil juridique et le meilleur statut fiscal et social.

    Quelles sont les diffrentes formes de statut juridique?Chaque cas est diffrent et le montage juridique

    doit tre personnalis. Depuis le 1er janvier 2011, un nouveau rgime est disponible pour les petites struc-tures : lEIRL (Entrepreneur individuel responsa-bilit limite). Ce rgime nest pas une forme socitale. Il permet au repreneur de sparer les biens pro-fessionnels et les biens privs, et donc de protger son patrimoine personnel. Ctait particulirement demand par les chambres de mtiers. En revanche, ce nest pas la panace. La fiscalit est parfois moins avantageuse quune EURL (Entreprise unipersonnelle responsabilit limite, qui est une SARL constitue dun seul associ), et tous les textes ne sont pas connus. Je conseille au moins de choisir lEURL pour bnfi-cier dune meilleure protection juridique.

    Et sil sagit dune affaire de plus grande taille?Si lentreprise est plus importante, le repreneur peut

    choisir de constituer une socit de holding, qui ra-chte les actions de la socit cible. Cest cette holding qui contracte le prt et bnficie de la dductibilit des intrts demprunt. Elle est rmunre par la distribu-tion de dividendes. Do limportance de bien tudier la rentabilit de la cible: si lentreprise rachete ne fait pas de bnfices, il ny a pas de dividende pour la hol-ding. Et le mcanisme conomique se grippe.

    Quel rgime fiscal et socialchoisir?L encore, il y a une grande diversit doptions et

    cest du cas par cas. Au niveau fiscal, le repreneur peut choisir de sacquitter soit de limpt sur le revenu, soit de limpt sur les socits. Il faut savoir que dans ce dernier cas, cest un engagement sur le long terme car cest un choix irrversible. Le choix du rgime social d-pendra de la forme de la socit: le futur dirigeant peut senregistrer comme travailleur salari ou non-salari.

    Le cdant aussi doit faire des choix.Il y a plusieurs textes examiner lors de la prpara-

    tion car ils peuvent permettre de faire baisser les taxes. Par exemple, la loi Dutreil permet, sous condition et avec la signature dun pacte dassoci, une exonration de 75% des droits au moment de la transmission de lentreprise. Cette mesure ncessite danticiper car le pacte doit tre sign deux ans avant la transmission. Par ailleurs, les dernires lois fiscales changent la donne et nous devons revoir les montages en cours pour les adapter. En effet, avec la loi sur les plus-values immobilires du 24 aot, il faut dsormais attendre 30 ans, et non plus 15 ans, pour tre totalement exon-r de taxation sur la plus-value. Cela sapplique aussi pour un atelier ou une usine.

    Quel est votre avis sur la cohabitation entre cdant et repreneur?

    La loi a beaucoup assoupli les possibilits de coha-bitation entre les deux parties. Le cdant qui a pris sa retraite peut ainsi cumuler emploi et retraite. Selon la nature de lactivit et de la clientle, laccompagne-ment savre ou non indispensable. Le cdant peut ainsi faire la tourne de ses clients avec son succes-seur pour le prsenter. Mon avis personnel est que cet accompagnement doit tre rduit au strict minimum. Le temps de passer le relais et de transmettre les in-formations ncessaires. Mais il ne faut pas jouer les prolongationscar cela peut gnrer des conflits: le c-dant a ses habitudes de management, le repreneur veut gouverner, les salaris peuvent en jouer ou en ptir.

    Est-il possible de changer de statut juridique aprs la reprise?

    Une transmission rate ou mal prpare est source de dfaillance dentreprise. Cest prjudiciable pour le tissu conomique. Il faut vraiment personnaliser chaque projet. Le lgislateur fournit une multitude doutils choisir selon les objectifs du client. Je mets en garde vendeurs et acheteurs, on trouve sur inter-net de bons outils, mais aussi le pire. Une entreprise mrite un bon dmarrage. Il faut valider et bien dimen-sionner son projet ds le dpart, et mettre en place le bon cadre juridique. Cest une fausse conomie que de se dire: je dmarre petit et on verra. En cas dchec, on na pas de protection juridique. Et un changement de statut juridique cote cher.

    il est vrai que le juste prix est souvent infrieur aux prtentions initiales du cdant.

    transmission dentreprise - eCO DES PAYS DE SAVOIE n45 13

  • 14 ECO DES PAYS DE SAVOIE n45 - transmission denteprise

    Lvaluation de lentreprise cder est une opra-tion dlicate, dun point de vue technique et psycho-logique. Il faut raliser une valuation professionnelle car ltablissement dune fourchette de prix fixera le cadre des ngociations.

    Devant la complexit des mthodes, il est ncessaire de sentourer de conseils dexperts. Citons:

    - la mthode fiscale, pour les fonds de commerce. Cest la plus simple : il sagit dappliquer un coefficient (dtermin par ladministration selon les mtiers) au bnfice ou au chiffre daffaires dgags lors de lexercice prcdent. Ainsi tel magasin est valu entre 65 et 90% de son chiffre daffaires annuel.

    - les mthodes orpheline patrimoniales sont les plus utilises, pour lvaluation dun fonds de commerce comme dune socit. La valeur de lentreprise cor-

    respond la valeur vnale de ses biens moins les dettes de lentreprise.

    - les mthodes de rentabilit : le calcul de la valeur de lentreprise seffectue partir dune exigence de rentabilit de lacqureur, ou bien la valorisation de lentreprise est tablie en fonction de son bnfice ou de son cash-flow.

    Par ailleurs, le cdant peut optimiser le cot fiscal de lopration. Celui-ci dpend:

    pRAtIque

    Pour le cdant, le casse-tte du prix

    devant la complexit des mthodes, il est ncessaire

    de sentourer de conseils dexperts.

  • - du statut juridique de lentreprise : cest un critre important et il peut tre parfois judicieux de modifier le statut juridique de lentreprise avant de la cder, par exemple passer du statut de SARL celui de SA;

    - de limposition sur les plus-values. Les plus-values professionnelles se rapportent aux lments dac-tif : le fonds de commerce, le matriel, le mobilier, les stocks Les plus-values reprsentent le prix de cession auquel on soustrait la valeur dorigine et les amortissements;

    - des droits denregistrement ou de mutation. Sils sont la charge du repreneur, ils peuvent influencer le prix final. Plus ils sont levs, plus le candidat repreneur voudra ngocier.

    Le Pacte Dutreilpermet de bnficier dune exon-ration sur les droits de mutation titre gratuit, jusqu 75%. Il repose sur un engagement de conservation des titres. Nanmoins, les conditions sont strictes et nces-sitent danticiper la transmission car le pacte doit tre sign deux ans avant lvnement.

    La loi de finances rectificative pour 2011 change la donne en ce qui concerne la taxation des plus-values immobilires. Dans le nouveau rgime, il ny a tou-jours aucun abattement pendant les 5 premires annes de dtention, afin dviter les oprations sp-culatives. Aprs 15 ans de dtention, labattement ne sera plus que de 20% contre une exonration totale aujourdhui. Puis, un abattement de 4% par an sera appliqu partir de la 18e anne et jusqu la 24e, 8% de la 25e la 30e anne. Le taux dimposition passera de 31,3% 32,5% en raison dune augmentation de la CSG.

    Enfin, dans le cas dun dpart la retraite, celle-ci est aussi prparer.

    - Il est conseill de sinformer de ses droits, un an avant, auprs de sa caisse dassurance vieillesse et de contrler son relev de compte. Puis, six mois avant le dpart la retraite, adresser une demande de liqui-dation la caisse de retraite en indiquant bien la date de dpart (ceci pour viter de toucher sa retraite ds le premier jour du mois suivant la demande).

    - la date de dpart choisie, fournir la caisse dassu-rance vieillesse un certificat de radiation au Registre

    du commerce et des socits ou au Rpertoire des mtiers. Pour les artisans, industriels ou commer-ants, le cumul emploi/retraite offre la possibilit, sous certaines conditions, de continuer exercer une activit rmunre au sein de lentreprise cde pen-dant 6 mois.

    - Pour lindemnit de dpart: faire une demande la caisse dassurance vieillesse pour obtenir le dossier ncessaire ltude des droits.

    Au final, le prix de cession est toujours le fruit de laccord entre le cdant et le repreneur. Il doit toute-fois correspondre la rentabilit de lentreprise et per-mettre au nouveau dirigeant de respecter son montage financier et de rembourser ses emprunts.

    transmission dentreprise - eCO DES PAYS DE SAVOIE n45 15

    cdanT, ce quil fauT dclarer aux imPTs

    - imposition immdiate sur les bnfices : aprs la cession dun fonds de commerce, les bnfices non taxs de lexercice en cours sont imposables. il doit donc les dclarer rapidement et tablir une dclaration de cessation dactivit, et de tva.

    - imposition sur les plus-values professionnelles.

    - impt de solidarit sur la fortune. Lentreprise vendue nest plus considre comme un outil de travail et le patrimoine dgag peut tre soumis lisF.

    les consquences fiscales

    Pour lenTrePrise

    - Contribution conomique territoriale (Cet) : si la cession dun fonds prend effet le 1er janvier de lanne, le repreneur sera redevable de la Cet. si elle a lieu au cours de lanne civile, cest le cdant qui la paie, pour lanne entire. Lacte de vente peut nanmoins prvoir son remboursement par le repreneur au cdant.

    - dettes fiscales : aprs la vente, ltat peut rclamer des dettes fiscales au titre de la gestion par le prdcesseur. Le contrat prvoit gnralement une garantie de passif pour la prise en charge par le cdant des dettes issues de sa gestion, mme si elles sont postrieures la cession.

  • 16 ECO DES PAYS DE SAVOIE n45 - transmission denteprise

    tmOIgnAge

    Aprs quinze ans dans lin-dustrie du sport, chez Lafuma puis Patagonia, dont il a dirig la filiale Europe jusquen f-vrier 2008, Herv Chabert sest mis son compte. Licenci 40 ans, il avait un capital inves-tir. Et deux options : retrouver un emploi comme salari, La voie la plus facile, explique-t-il, ou reprendre une entreprise. La balance penche rapidement vers la deuxime voie. Il suit un stage de trois semaines Lyon avec lassociation CRA (Cdants et repreneurs daffaires) pour valider son envie de reprise. Et entame ds septembre 2008 ses recherches. Je voulais une entre-prise dans le secteur du btiment. Avec un pre archi-tecte, jai connu ce milieu enfant et je savais que cela me plaisait. Et il y a une grande part de hasard.

    Celui-ci la men Ugine (Savoie) vers la socit Rosset qui venait de connatre de grosses difficults. Avant la signature en dcembre2009, il dcouvre avec son expert-comptable que lentreprise vient de subir de lourdes pertes. 2010 sannonait mal. Hsitations, nouvelles ngociations. Et signature en juin 2010. Jai rachet lentreprise bon compte, reconnat-il. Mais avec le recul, je pense que ctait une folie. Aprs une reprise, il faut prendre rapidement les bonnes dcisions. Or, je navais pas la matrise des codes et du timing du secteur, ni les comptences techniques. Aprs un premier apport de 150000euros, il a d ds

    le dpart remettre de largent. Il a reu le soutien dAlbertville Tarentaise Expansion et du Rseau Entreprendre Savoie, dont il a t laurat en 2010.

    Laccompagnement du cdant a t contractualis sur quatre mois. Jai voulu que cette priode soit courte car cela cote cher, et cest une position difficile. Lun doit cder sa place, lautre sy installer. Jai tout de suite pris son bureau et sa chaise. Pour que ce soit clair, mme concr-tement. Il y avait 23 salaris prsents lors de la reprise. Ils sont actuellement 18, des CDD nayant pas t remplacs. Aprs un retour lquilibre en 2011,

    2012 sannonce correcte avec une bonne visibilit et un carnet de commandes rempli. Herv Chabert cherche recruter deux aides plombiers, sans succs pour lins-

    tant. Pourquoi avoir sign, alors quil savait que lentreprise tait en mauvaise sant ? Sur la base des informations dont je disposais, 2010 ne sannonait pas si mal Mais je navais pas toutes les donnes et je ne lai compris que quelques mois aprs. Par ailleurs, prparer une reprise est

    un processus long. On sapproprie le sujet. Mme si vous avez plusieurs cibles en vue, il devient difficile de changer davis et de recommencer.

    Son conseil

    Ne pas choisir une entreprise en difficult. La premire anne, il faut se concentrer pour apprendre le mtier et mettre ses ides en application. Cest assez difficile pour ne pas avoir se bagarrer avec la trsorerie et les banques. Si lon ne connat pas le secteur, vrifier quil y a une ou deux personnes pour assurer le quotidien technique de lentreprise.

    Reprendre Rosset tait une folie, mais 2012 sannonce une meilleure anne.

    Herv Chabert - rosset

    Jai tout de suite pris son bureau et sa chaise. pour que ce soit clair, mme concrtement.

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  • 18 ECO DES PAYS DE SAVOIE n45 - transmission denteprise

    45 ans, Jean-Luc Brun, ingnieur frigoriste climaticien originaire du Jura, est la tte depuis septembre de la Savoi-sienne du Froid, Montm-lian (Savoie). Il tait directeur commercial France, Maghreb, Afrique de lEst dun fabricant allemand de matriel frigori-fique lorsquil a t licenci 41 ans. Aprs avoir tudi plu-sieurs rachats, qui nont pas abouti, il participe alors un sminaire consacr la reprise dentreprise la CCI de Lyon. Puis se lance la recherche dune PME dans le secteur fri-gorifique.

    Il consulte les annonces, no-tamment auprs des Chambres des mtiers et de lartisanat de diffrentes rgions, o le tissu conomique lui semble soutenu. Pour moi, il y avait trois paramtres respecter, explique-t-il. Il fal-lait que le cdant ait pris la dcision de vendre, quil ait inform le personnel de ses intentions et quil affiche un prix de cession des parts sociales juste. Ses recherches le conduisent en Savoie vers une entreprise que le c-

    dant retrait a cre, il y a 35 ans, et quil souhaite transmettre un professionnel indpendant. Tout va ensuite relativement vite.Ses trois prrequis au rachat sont valids ds ce premier entretien. Lors de sa se-conde visite huit jours aprs, il rencontre le person-nel. Entre-temps, il tudie les liasses fiscales des trois derniers exercices, la DADS (Dclaration annuelle de

    donnes sociales) et diffrents contrats. Au total, entre le pre-mier entretien et la signature du compromis dachat, quatre mois se sont couls. Il faut vraiment tre libre car cela n-cessite tout votre temps et toute votre nergie. La formation et lexprience du repreneur doivent tre lies lactivit de lentreprise. Cest un point important, insiste-t-il.

    Avec neuf salaris actuelle-ment, la Savoisienne du Froid a deux activits : la distribu-tion de produits lectromna-gers, et surtout sa spcialit, la fabrication, linstallation, la maintenance et le dpannage de systmes de rfrigration,

    climatisation et traitement de lair. Jean-Pierre Bal-thazard, le cdant retrait depuis janvier, accompagne son successeur pendant quatre mois en tant que sala-ri. La transmission se fait donc dans la concertation et en troite collaboration : ils ont dailleurs recrut ensemble une charge daffaires spcialise. Cest une entreprise forte renomme, dont le personnel est com-

    ptent. Ce sont ces hommes et ces femmes qui construisent lentreprise. Je ne vais pas modifier ce qui fonc-tionne, conclut Jean-Luc Brun.

    Son conseilMener sa recherche soi-mme et ne pas la dlguer. Faire jouer ses

    rseaux, parmi ses fournisseurs notamment. Choisir soigneusement ses experts comptable, juridique et bancaire. Il faut avoir soi-mme des notions comptables et tre capable de lire une liasse fiscale. Et surtout, soigner la rdaction du compromis dachat. Il est essentiel galement dtablir une relation de confiance avec le cdant.

    Pour Jean-Luc Brun, il faut matriser le processus de A Z

    La formation et lexprience du repreneur doivent tre lies lactivit de lentreprise. Cest un point important

    Jean-Luc Brun et Jean-pierre Balthazard savoisienne du Froid

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    transmission dentreprise - eCO DES PAYS DE SAVOIE n45 21

    Cest un bonheur norme ! Je nimagine pas redevenir salari. Pourtant, je gagnais bien ma vie, mais l, cest mon propre projet. Pierre Oudin a repris la Menuiserie Savoyarde, Marigny-Saint-Marcel (Haute-Savoie), le 1erjuillet 2011. Avec onze salaris, cette entreprise fabrique des portes et fentres en bois massif. Sa situation est idale, proximit du futur Ple bois Savoie/Haute-Savoie.Aprs une carrire dans des groupes internationaux, dans des postes dominante marketing dans lunivers du btiment, il a quitt son employeur en 2010 et a cherch une affaire reprendre. 50 ans passs, on se pose la question de ce quon va faire de ses dix dernires annes de travail, explique-t-il. Je projetais de racheter une entreprise depuis plusieurs annes. Il ma fallu quinze mois, temps plein. Il sest fait accompagner par lassociation CRA (Cdants et repreneurs daffaires) et le Rseau Entreprendre Haute-Savoie, dont il est laurat en 2011. Laccompagnement du Rseau permet de structurer la dmarche et de professionnaliser la recherche dentreprise, lanalyse du dossier et la dcision de la reprendre. Une aide aussi pour btir son business plan et prparer

    largumentaire prsenter aux banques. Il avait les 2/5e de la somme en fonds propres : Il faut vraiment courtiser les banquiers et les convaincre de lintrt du projet.Un processus long que Pierre Oudin aurait parfois

    voulu acclrer. La difficult, cest la diffrence de tempo avec le cdant. Je comptais en jours. Mon vendeur comptait en semaines ou en mois, le temps de mrir son projet de vendre. Le mtier tant trs technique, tous deux conviennent dun accompagnement de trois mois. Lentreprise tait en mauvaise sant financire. Lobjectif de la reprise est de la remettre dans une dynamique de croissance. Mais sans trop de hte, sempresse-t-il de prciser. Attention ne pas dmotiver les quipes en place. Jai demble prcis mes nouveaux collaborateurs que mon objectif tait de faire voluer la

    socit, pas de la rvolutionner. Il y a bien sr la tentation de tout changer trs vite. Mais il faut prendre le temps dcouter, de comprendre lquilibre entre salaris, clients, fournisseurs. Ces trois mois mont permis de voir beaucoup de choses. Et dintroduire quelques changements : mettre des tiquettes sur les produits, faire voluer la rpartition du travail, des runions sur les clients tous les 15 jours.La reprise sest faite par la constitution dune holding. Il nest pas rmunr car il est indemnis par Ple Emploi et bnficie du dispositif Nacre. Comme je nai pas la

    connaissance du mtier, tout prend deux fois plus de temps. Ce sera moins difficile dans quelques mois. Ds son arrive, il a embauch un chef de fabrication. Il cherche actuellement recruter un menuisier professionnel.

    Son conseilRespecter son domaine de comptence. Jai t surpris par la qualit des quipes en place, par leur implication dans le fonctionnement de lentreprise. Le dveloppement passera par lhumain.

    Faire voluer la socit, pas la rvolutionner

    pierre oudin - menuiserie savoyarde

    il faut prendre le temps dcouter, de comprendre lquilibre entre salaris, clients, fournisseurs.

  • 22 ECO DES PAYS DE SAVOIE n45 - transmission denteprise

    tmOIgnAge

    Avant de se mettre son compte en janvier 2011, Loc Bultot, 35 ans, avait dj une vie professionnelle bien remplie. Aprs avoir gravi les chelons dune entreprise de dcolletage de 60 personnes, il la dirige pendant 4 ans avec un associ. Il prend got la direction et aux risques, attrape une envie den-treprendre et de libert. Il quitte la socit en 2010. Javais le rseau, la culture dentreprise et la connaissance du mtier de d-colleteur, explique-t-il. Jai cher-ch une opportunit. Mais nous tions en pleine crise et beaucoup dentreprises taient en mauvais tat.

    Six mois pour identifier sa cible, puis un an pour concrtiser lachat: il devient laurat du Rseau Entreprendre Haute-Savoie en octobre2010.

    Personne ne voulait me suivre, se souvient-il. Mon apport tait insuffisant et je visais le dcolletage, une industrie risque. Je me suis tourn vers mon banquier

    personnel. Sa condition: que je sois nomm laurat. Lappui du Rseau lui permet de faire monter son apport de 10% 25% et de bnficier dun accompa-gnement de trois ans.

    Les tablissements Buat, Marnaz, deviennent NJA Industrie. Avec le cdant, parti en retraite, Loc Bultot a ngoci une priode de transition de trois mois, un temps plein et deux mi-temps. La trans-

    mission a t bien prpare, pr-cise-t-il. Il ny avait pas de vice cach. Lentreprise avait bonne rputation. Nous continuons nous voir. Lquipe en place est prsente depuis longtemps: Il y a dabord eu une phase dobservation. Ils taient in-quiets pour leur emploi. Puis ils ont vu que leur nouveau patron tait jeune et voulait dvelopper leur entreprise. Ils ont adhr mon nergie. Rsultat, en sep-tembre 2011, il a dj doubl son chiffre daffaires (640000 en 2011, contre 350 000 en 2010), quand le business plan prvoyait une croissance de 40%. De nouveaux clients sont dmarchs : le principal client

    reprsentait 70% du chiffre daffaires, il nen repr-sente plus que 35 % pour le mme volume. Nous avons atteint le niveau dactivit qui tait prvu dans trois ans. Or, nous sommes toujours cinq, y compris ma femme et moi, avec 17 machines.

    Fort de cette croissance, il compte embaucher ds 2012, dans un premier temps un jeune en alternance. Puis, ds le deuxime trimestre, un responsable logistique. Jai besoin dtre dcharg de la par-tie production pour me consacrer au commercial et la gestion de lentreprise. Dici trois ans, il a

    prvu de doubler leffectif.

    Son conseilSe faire accompagner et soigner le business modle et le plan de financement.

    Il ne faut pas partir avec une trsorerie a minima et vouloir rduire son emprunt tout prix. Cest le prix de la srnit.

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    Lorsque son pre, Grard Favre-Flix, a cherch vendre son entreprise en 2008, son fils, Nicolas Favre-Flix a considr quil connaissait loutil de travail, le mtier et le secteur. Il lui a fait une proposition de rachat en 2009. Le 1erjanvier 2010, il a pris la direction de la socit du Villaret Saint-Jorioz, anciennement Serrurerie du Villaret. Il a alors 32 ans, a exerc plusieurs emplois dans des grands groupes de la rgion. Jai supprim la serrurerie de lappellation de la socit pour marquer la rupture, explique-t-il. Cela reste lun de nos domaines dactivits, mais elle pse peu dans notre chiffre daffaires. Nous faisons surtout de la construction mtallique et de la ferronnerie dart.

    Avant le rachat, Nicolas Favre-Flix a fait appel la Chambre de mtiers et dartisanat de Haute-Savoie, pour estimer la valeur de lentreprise et expertiser le fonds, et demander conseil. La socit change de statut

    juridique, passant dEURL SARL. Enfin, il sest associ deux salaris de lentreprise, tout en restant majoritaire. Je les connais depuis longtemps, explique-t-il. Cest le moyen de leur donner des responsabilits et de les motiver davantage. Il a une exprience de commercial, une formation en comptabilit, et met rapidement en application ses propres mthodes. Je suis n dans un milieu dentrepreneur. Les discussions familiales tournaient autour de lentreprise. Mon pre grait tout.

    Lui veut toffer le portefeuille clients et fait des choix

    de management diffrents : il sest spar dune personne, a mis en place lintressement, ainsi quune mutuelle. Une manire de couper les amarres. Pourtant, la transition se fait dans la continuit. Le fils tait dj prsent dans lentreprise, six huit mois avant le rachat. Le pre a accompagn la reprise, en particulier pour les devis et le chiffrage. Mon pre a cr cette entreprise, il y a 30 ans. Cest son bb. Il sera toujours le bienvenu. Laccompagnement continue. Il insiste nanmoins sur un point: ses week-ends sont rservs sa vie de famille.

    Lentreprisecompte actuellement cinq salaris. Pour 2011, Nicolas Favre-Flix prvoit une hausse de 30 % du chiffre daffaires par rapport 2010. Le carnet de commandes est rempli jusquau printemps. Je veux faire attention la satisfaction du client. Nous avons du retard sur des devis et des chantiers alors je les tiens informs. Nous devons refuser du tra-

    vail. Nous esprons embaucher une personne. Comme pour lachat de matriels, cela ncessiterait de cher-cher des locaux plus grands. Pour cela il faut du temps et de nouveaux investissements.

    Son conseilLa connaissance du mtier et du secteur est un atout. Dans le cas contraire, le dmarrage prend plus de temps. Moi, je connaissais les salaris de lentreprise ainsi que les confrres de mon pre. Par ailleurs, il souligne le nombre dentreprises artisanales reprendre: Il faut avoir lenvie dentreprendre. Beaucoup dartisans de la gnration de mon pre vont prendre leur retraite. Sans toujours trouver de repreneur. Cela augmente notre charge de travail, ce qui est bien, mais ces entreprises risquent de steindre.

    Le fils rachte au pre la serrurerie familiale

    mon pre a cr cette entreprise, il y a 30 ans. Cest son bb. il sera toujours le bienvenu. Laccompagnement continue.

    nicolas Favre-Flix socit du villaret

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    Une signature reconnue, une quipe professionnelle pour servir lentreprise et ses dirigeants pour bien prparer et russir leur transmission ainsi que pour les accompagner dans tous leurs projets dacquisition ou de croissance externe.

    Au-del de la fonction comptable traditionnellement dvolue la profession de lExpert-comptable auprs de la PME, nous accompagnons nos clients dans toutes les phases de la transmission de lentreprise en leur permettant la fois, tant lacquisition, qu la cession, de mieux ngocier cette importante transition, de matriser plus ef cacement leurs risques et de prendre les meilleures dcisions sur les plans conomiques, scaux, juridiques et patrimoniaux.

    Notre expertise nous permet galement dtre pro-actifs en matire de prvention et de rglement des dif cults auxquelles peuvent tre confrontes autant les entreprises qui cherchent des solutions de transmission, que celles rcemment transmises.Notre prsence rgionale, agrge une grande mobilit et disponibilit de nos quipes, nous permet de nous engager avec ractivit.

    Co dest. Socit dExpertise comptable et de Commissariat aux comptes.Arcopole A. 2 impasse de la Source. THONON LES BAINS. 04 50 71 62 66

    Pour une transmission dentreprise bien huile...

  • 26 ECO DES PAYS DE SAVOIE n45 - transmission denteprise

    tmOIgnAge

    Lorsquil a embauch Laurent Mollet en 2003, ric Muller dirigeait alors lentreprise de peinture en btiment EMP ric Muller Peinture Villaz (Haute-Savoie), quil avait cre en 2002. Il lui a annonc demble quil comptait prendre sa retraite 60ans. Je lui ai dit que je ne ferai pas dannes supplmentaires, se souvient ric Muller. Sil se mon-trait intress et que notre collabo-ration se passait bien, il aurait la priorit sil souhaitait racheter la socit. La vente a t signe en dcembre2010.

    ric Muller a prpar sa transmission un an avant. Sa premire priorit a t de faire estimer la valeur de son entreprise. Il a alors pris contact avec la Chambre de mtiers et dartisanat,

    son expert-comptable et son conseiller juridique. Et compar: Leurs estimations variaient du simple au double, prcise-t-il. Ils ont chacun leur mthode de calcul. Mon expert-comptable connaissait bien lentreprise. La Chambre de mtiers connat le tissu conomique, mais pas la ralit de lentreprise. Je tenais cder lentreprise ce collaborateur et nai pas privilgi le ct financier tout prix. Il fallait que mon collaborateur ait les moyens de se la payer. Et il mimportait dassurer la prennit de lentre-prise. Tous deux tombent daccord sur une priode daccompagnement de neuf mois. Son successeur lui loue les locaux, autre motif pour ne pas demander un prix trop lev.

    Lentreprise emploie une di-zaine de salaris. ric Muller avait aussi prpar la transmis-sion au niveau du personnel : Nous formions un binme, plutt efficace. Aprs mon dpart, il fal-lait quil puisse gnrer le mme chiffre daffaires. Javais donc re-crut une personne en alternance, qui a termin son cursus en juillet et a t embauche. Malgr tout, il fallait aussi quelquun dexpri-ment pour maintenir le chiffre. Sur mes conseils, mon successeur a dbauch quelquun qui prend ses fonctions dbut novembre.

    Il a inform ses clients de son retrait, mais son collaborateur les connaissait dj : une conti-

    nuit immdiate en somme. Laccompagnement sest achev fin aot. La re-

    traite, cest encore tout neuf pour moi. Nous nous voyons beaucoup, Laurent et moi. Mais le tlphone ne sonne plus. Je suis assez fier de ce que jai transmis: jai beaucoup tra-vaill, jai commenc en 1968. Je vais consacrer du temps ma famille.

    Son conseilPrendre plusieurs avis auprs de gens de terrain

    pour estimer la valeur de lentreprise et tablir une fourchette de prix. Finalement, entre mon estimation initiale et le prix rel, il y a une baisse de 20 25%. Autre point: pour cder, il faut se prparer lavance. Cder un collaborateur ncessite de cibler la bonne personne, destimer ses comptences, et cela implique peut-tre de sy prendre un peu plus tt. Il ne faut pas le faire par facilit.

    Un collaborateur qui doit tre oprationnel 100% pour remplacer le partant.

    Il choisit son collaborateur sept ans avant de lui cder son entreprise

    Finalement, entre mon estimation initiale et le prix rel, il y a une baisse de 20 25 %.

    ric muller - emp

  • OSER, CEST PENSER QUE RIENNEST IMPOSSIBLE

    Oser, cest prendre le risque daller plus lOin. Cest croire en soi, en sa capacit construire sa vie. Cest convaincre et raliser ce quoi lon aspire. Parce que oser cest une manire dagir, la Banque Populaire, nous nous engageons tous les jours pour accompagner ceux qui souhaitent prendre en main leur avenir.

    BPC

    E

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  • 28 ECO DES PAYS DE SAVOIE n45 - transmission denteprise

    tmOIgnAge

    Laurence Boisset tait commer-ciale indpendante, son mari, Pierre Boisset, tait cadre dans lindustrie automobile. Ils taient installs depuis trois ans en Sa-voie aprs avoir travaill dans diverses rgions de France. En 2007, ils ont dcid de reprendre ensemble une entreprise. Nous ne connaissions pas particuli-rement le mtier ni le secteur, se souvient Pierre Boisset, mais nous avions lexprience de sala-ris et la maturit, et il tait temps pour nous de prendre notre avenir en main. Je me savais gestionnaire, capable de grer et doptimiser. Il leur a fallu trois mois pour trou-ver leur cible, huit mois pour si-gner lachat. Les bourses daffaires (CCI et Chambre de mtiers et dartisanat) leur donnent loccasion de scruter le march et de le comparer leur cahier des charges.

    Lentreprise CIMS Savoie (Chaudronnerie indus-trielle, mcano-soudure, serrurerie) Aigueblanche employait alors six salaris et ralisait 600000euros de chiffre daffaires. Cest une dmarche de vie com-mune, reprend-il. Nous avons des comptences compl-mentaires et la volont de btir quelque chose deux. Et a marche: un million deuros de chiffre daffaires la premire anne, 1,4 million la deuxime, 1,7 mil-lion la troisime. Nous avons tripl notre activit en trois ans et comptons prsent quinze salaris. la tte de cette SARL, ils ont un statut de travailleurs

    non-salaris. Le cdant les a accompagns pendant un mois et demi. Le baptme du feu est venu rapidement: en trois mois, trois salaris sur six sont partis. Nous avons d recruter trs ra-pidement. En rgle gnrale, nous navons pas de problme pour embaucher. Il faut tre en veille et actifs.

    Pour prparer leur dossier de reprise en 2007, ils ont approch le Rseau Entreprendre Savoie, sont devenus laurats et ont bnfici dun prt dhonneur. Pierre Boisset souligne surtout lappui apport par laccompa-gnement de trois ans et les ren-contres mensuelles avec le club

    des laurats. Autre atout, et de taille : ils sont deux. Nous travaillons ensemble et cest un vrai plus, insiste-t-il. La solitude du chef dentreprise nexiste pas. Nous partageons les soucis, difficults et succs. Limportant

    est de savoir tablir une coupure entre la maison et le travail. Il estime quil leur a fallu trois ans pour matriser la socit (clients, finances, salaris) et trouver une crdibilit vis--vis de la clientle. Pour 2012, des projets sont ma-tures, notamment de croissance

    extrieure, car la production est au maximum des ca-pacits actuelles de lentreprise.

    Son conseiltre conscient de ses comptences comme chef

    dentreprise et ne pas laisser de zone de comptence vide. Cest un mtier complet, qui va de la technique la gestion du personnel. L o il y a une faiblesse, il faut se faire aider. Ctait notre cas sur le juridique, aussi avons-nous pris un conseiller pour tout vrifier, surtout sur laspect RH. Cest un cot qui en vaut la peine.

    Une reprise deux, un chiffre daffaires par trois

    nous travaillons ensemble et cest un vrai plus. La solitude du chef dentreprise nexiste pas. nous partageons les soucis, difficults et succs.

    pierre et Laurence Boisset Cims savoie

  • Adresser une facture acquitteRglement par chque ci-joint virement

    Sopreda 2 - BP 9017 - 74 990 ANNECY Cedex 9 IBAN : FR76 1810 6000 1996 7114 1727 040. Code BIC : AGRIFRPP881

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  • 30 ECO DES PAYS DE SAVOIE n45 - transmission denteprise

    AVIS dexpeRt

    Pourquoi parle-t-on de deuil lorsquun dirigeant cde son entreprise?

    Il est exact de parler de deuil. Dans nos socits, on se prsente par sa fonction. On nexerce pas un mtier, on est son mtier. Cela rend tout changement difficile, de la perte demploi au dpart la retraite. Dans ce dernier cas, le cdant doit faire le deuil de sa faon de vivre. tre chef dentre-prise, cest valorisant. Cela laisse aussi moins de temps pour investir dautres aspects de sa vie, comme la famille ou les loisirs. Si le cdant ne sest pas prpar, quand il perd le support de son travail, il perdra ses bquilles. Cela peut peser sur la reprise de lentreprise.

    Comment peut-il se prparer?Un dpart la retraite santicipe. On voit la retraite

    comme une mise en retrait. Cela peut tre difficile, sur-tout pour des gens qui ont bti leur entreprise et ont lhabitude du contrle. Il faut penser diffremment laprs, trouver un sens sa retraite, cette nouvelle vie, prendre conscience quil ny a pas de mise en re-trait, mais une retraite professionnelle. Cest un travail faire, seul ou accompagn. Un dirigeant pour qui son entreprise est laboutissement dune vie, doit avoir un autre regard sur son pass professionnel pour se repr-senter la vie qui sannonce. Il doit investir dautres as-pects de sa vie pour la rendre apptissante. Et puis, il y a des gens pour qui le travail est une chappatoire. Cest parfois une fuite, consciente ou non, de sa vie person-nelle ou familiale. Il faut tout repenser.

    Quelles prcautions doit prendre le repreneur?La reprise dune entreprise peut gnrer des risques

    psychosociaux parmi les salaris, comme du stress ou de linquitude. Et cela peut engendrer la mfiance, le

    dsinvestissement du travail, et aller jusquau dpart de salaris. Il peut aussi y avoir de la retenue dinformations fondamentales pour le repreneur. En prenant ses fonctions, il doit sappuyer sur les salaris cls de lentreprise. Il doit donc les identifier rapi-dement pour les garder, surtout sil na pas la connaissance du mtier. Cela ne simprovise pas: il est fondamental de leur inspirer confiance pour quils peroivent la continuit entre lancien et le nouveau. Mme si le nouveau di-rigeant a des objectifs ambitieux, il doit viter les changements brutaux, comprendre le fonc-tionnement des salaris avant de

    mettre en application de nouvelles mthodes. Il y a des accompagnements au changement pour aider ces chefs dentreprises. Pris dans la tourmente du changement, ils peuvent perdre leurs bases et leur bon sens, par manque de recul.

    Comment se prmunir de ces risques?Le repreneur doit prendre garde bien cerner le

    contexte dans lequel la reprise intervient: sagit-il dun dpart la retraite, est-ce attendu? Bien vcu? Y a-t-il des problmes dargent? Ce contexte sera prsent dans la relation de confiance que devront construire repre-neur et cdant. Cest ce que percevront les salaris. Il faut donc la travailler: tous deux doivent avoir une vi-sion commune du devenir de lentreprise. Cela permet de tenir le mme discours face aux salaris. Cest rassu-rant pour eux. Lenjeu de la relation entre repreneur et cdant est un transfert de pouvoir et dautorit, de posi-tion et de positionnement managrial. Le cdant doit accepter daccompagner cette transition, tandis que le repreneur ne doit pas perdre de vue la fiert du cdant et respecter ce qui lui est transmis, sans sinterdire de ladapter et le moderniser.

    Le cdant doit investir dautres aspects de sa vie

    virginie Jullin, psychologue du travail, annecy sant au travail.

    la Caisse dEpargne Rhne Alpes,

    les Conseillers Pros sont partenaires

    des entrepreneurs. Ils sont impliqus

    chaque tape de leur dveloppement.

    Ce sont des acteurs part entire de

    leur russite.

    DAVID JOGUET EST ENGAG

    David JOGUETDirecteur dAgence en charge des Clients ProfessionnelsSt-Jean-de-Maurienne, Savoie

    P r o f e s s i o n s l i b r a l e s A r t i s a n s C o m m e r a n t s P e t i t e s e n t r e p r i s e s A u t o - e n t r e p r e n e u r s

    Caisse dEpargne et de Prvoyance de Rhne Alpes - Banque cooprat ive rgie par les art ic les L512-85 et suivants du code montaire et f inancier - Socit anonyme et cooprat ive directoire et consei l dorientation et de survei l lance - Capital de 632 356 720 euros - 42 boulevard Eugne Deruel le 69003 Lyon - 384 006 029 RCS Lyon - Intermdiaire dassurance, immatricul l ORIAS sous le n 07 004 760.

    AffE_230x297 EcoPaysSavoie engag.indd 1 07/11/11 14:20

  • la Caisse dEpargne Rhne Alpes,

    les Conseillers Pros sont partenaires

    des entrepreneurs. Ils sont impliqus

    chaque tape de leur dveloppement.

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    DAVID JOGUET EST ENGAG

    David JOGUETDirecteur dAgence en charge des Clients ProfessionnelsSt-Jean-de-Maurienne, Savoie

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  • 32 ECO DES PAYS DE SAVOIE n45 - transmission denteprise

    pRAtIque

    1 PRPARAtIon PeRsonneLLe tre prt mener la cession son terme. sil sagit dun dpart en retraite, envisager la vie aprs. si cest une reconversion, tudier les perspectives de rebond.

    2 PRPARAtIon De LentRePRIseen dautres termes, la rendre transmissible. maintenir le matriel en bon tat et aux normes, raliser les investissements ncessaires, tablir une stratgie moyen terme pour lui donner un avenir. rendre les comptes et bilans lisibles.

    3 stRUctURAtIon De LentRePRIseelle doit survivre au dpart de son dirigeant, parfois son crateur. recruter et former le personnel comptent pour assurer la prennit du savoir-faire. si les collaborateurs proches sont gs, donc susceptibles de partir rapidement la retraite, prvoir aussi des embauches. si le savoir-faire technique ou le porte-feuille de clientle dpendent exclusivement du chef dentreprise, dlguer et former les collaborateurs ncessaires. ils permettront, durant la priode de transmission, dassurer le quotidien technique et commercial de la socit.

    4 sentoUReR De PRoFessIonneLs Un candidat peut se dclarer parmi les salaris, qui connatra lhistoire et la culture de lentreprise. par ailleurs, lincertitude pourrait dstabiliser le personnel.

    5 oPtImIseR LA FIscALItse rapprocher de son expert comptable ou juridique pour optimiser la fiscalit de la transmission (effets de seuils, taxation des plus-values immobilires, etc.)

    1 se FAIRe AccomPAgneR Ds LA RecheRcheCela permet de gagner du temps et dy voir clair parmi les multiples organismes et aides au financement.

    2 tRe DU mtIeR et/oU connAtRe Le secteUR vIs dfaut, sentourer de professionnels comptents qui ont cette connaissance du mtier et de la culture de lentreprise. Une trans-mission est une priode de fragilit pour lentreprise. Le nouveau dirigeant doit prendre rapidement les bonnes dcisions.

    3 BUDgteR LA RecheRche De LentRePRIse et LA RePRIseLa recherche peut durer plusieurs mois. Le montage des dossiers, les rencontres avec les experts et le cdant ncessitent une grande disponibilit, de temps et desprit. par ailleurs, si le repre-neur nest pas originaire des savoie, prendre en compte le niveau de vie dans ces deux dpartements, notamment pour se loger.

    4 soIgneR LA ReLAtIon Avec Le cDAntsassurer quil va tout faire pour transmettre une entreprise en bon tat. Fixer contractuellement la dure et les modalits de la priode de transition.

    5 vRIFIeR LoRgAnIsAtIon De LentRePRIseet raliser rapidement aprs la reprise un audit social : iden-tifier les hommes cls et fonctions cls dans lentreprise. Y avait-il des candidats la reprise dans le personnel ? Quand le repreneur ne rencontre le personnel quune fois la vente signe, il doit rassurer, simposer et parfois dsamorcer rapidement.

    Pour rsumer, les points clsPour le cdant Pour le repreneur

    VTRAZ-MONTHOUX,

    GAILLARD, ANNEMA

    SSE, COLLONGES-SO

    US-SALVE, VIAN-

    LES-BAINS, SEYNOD, M

    ARIGNIER, REIGNIER,

    CHENS-SUR-LMAN, P

    RINGY, ANNECY-LE-

    VIEUX, SAINT-CERGUES

    , BONS-EN-CHABLAIS,

    VALLEIRY, ARCHAMP

    S, VIRY, TREMBIRES,

    CRUSEILLES, CERCIER,

    SAINT-GERVAIS, AIX-L

    ES-BAINS, VTRAZ-MON

    THOUX, GAILLARD,

    ANNEMASSE, COLLO

    NGES-SOUS-SALVE,

    VIAN-LES-BAINS, SE

    YNOD, MARIGNIER,

    REIGNIER, CHENS-SUR

    -LMAN, PRINGY, AN

    NECY-LE-VIEUX, SAIN

    T-CERGUES, BONS-

    EN-CHABLAIS, VALLEIRY

    , ARCHAMPS, VIRY, T

    REMBIRES, CRUSEILLE

    S, CERCIER, SAINT-

    GERVAIS, AIX-LES-BAIN

    S, VTRAZ-MONTHOU

    X, GAILLARD, ANNEM

    ASSE, COLLONGES-

    SOUS-SALVE, VIAN-

    LES-BAINS, SEYNOD, M

    ARIGNIER, REIGNIER,

    CHENS-SUR-LMAN,

    PRINGY, ANNECY-LE-V

    IEUX, SAINT-CERGUES,

    BONS-EN-CHABLAIS, VA

    LLEIRY, ARCHAMPS,

    VIRY, TREMBIRES, C

    RUSEILLES, CERCIER,

    SAINT-GERVAIS, AIX-LE

    S-BAINS, VTRAZ-

    MONTHOUX, GAILLA

    RD, ANNEMASSE, CO

    LLONGES-SOUS-SALV

    E, VIAN-LES-BAINS,

    SEYNOD, MARIGNIER,

    REIGNIER, CHENS-SUR-L

    MAN, PRINGY, ANNEC

    Y-LE-VIEUX, SAINT-

    CERGUES, BONS-EN-C

    HABLAIS, VALLEIRY, AR

    CHAMPS, VIRY, TREMB

    IRES, CRUSEILLES,

    CERCIER, SAINT-GERV

    AIS, AIX-LES-BAINS, VT

    RAZ-MONTHOUX, GAI

    LLARD, ANNEMASSE,

    COLLONGES-SOUS-SA

    LVE, VIAN-LES-BAIN

    S, SEYNOD, MARIGNIE

    R, REIGNIER, CHENS-

    SUR-LMAN, PRINGY, A

    NNECY-LE-VIEUX, SAIN

    T-CERGUES, BONS-EN-

    CHABLAIS, VALLEIRY,

    ARCHAMPS, VIRY, TR

    EMBIRES, CRUSEILLES

    , CERCIER, SAINT-GER

    VAIS, AIX-LES-BAINS,

    VTRAZ-MONTHOUX, G

    AILLARD, ANNEMASSE

    , COLLONGES-SOUS-

    SALVE, VIAN-

    LES-BAINS, SEYNOD, M

    ARIGNIER, REIGNIER,

    CHENS-SUR-LMAN, P

    RINGY, ANNECY-LE-

    VIEUX, SAINT-CERGUES

    , BONS-EN-CHABLAIS,

    VALLEIRY, ARCHAMP

    S, VIRY, TREMBIRES,

    CRUSEILLES, CERCIER,

    SAINT-GERVAIS, AIX-L

    ES-BAINS, VTRAZ-MON

    THOUX, GAILLARD,

    ANNEMASSE, COLLO

    NGES-SOUS-SALVE,

    VIAN-LES-BAINS, SE

    YNOD, MARIGNIER,

    REIGNIER, CHENS-SUR

    -LMAN, PRINGY, AN

    NECY-LE-VIEUX, SAIN

    T-CERGUES, BONS-

    EN-CHABLAIS, VALLEIRY

    , ARCHAMPS, VIRY, T

    REMBIRES, CRUSEILLE

    S, CERCIER, SAINT-

    GERVAIS, AIX-LES-BAIN

    S, VTRAZ-MONTHOU

    X, GAILLARD, ANNEM

    ASSE, COLLONGES-

    SOUS-SALVE, VIAN-

    LES-BAINS, SEYNOD, M

    ARIGNIER, REIGNIER,

    CHENS-SUR-LMAN,

    PRINGY, ANNECY-LE-V

    IEUX, SAINT-CERGUES,

    BONS-EN-CHABLAIS, VA

    LLEIRY, ARCHAMPS,

    VIRY, TREMBIRES, C

    RUSEILLES, CERCIER,

    SAINT-GERVAIS, AIX-LE

    S-BAINS, VTRAZ-

    MONTHOUX, GAILLAR

    D, ANNEMASSE, COL

    LONGES-SOUS-SALV

    E, VIAN-LES-BAINS,

    SEYNOD, MARIGNIER,

    REIGNIER, CHENS-SUR-L

    MAN, PRINGY, ANNEC

    Y-LE-VIEUX, SAINT-

    CERGUES, BONS-EN-C

    HABLAIS, VALLEIRY, AR

    CHAMPS, VIRY, TREMB

    IRES, CRUSEILLES,

    CERCIER, SAINT-GERV

    AIS, AIX-LES-BAINS, VT

    RAZ-MONTHOUX, GAI

    LLARD, ANNEMASSE,

    COLLONGES-SOUS-SA

    LVE, VIAN-LES-BAIN

    S, SEYNOD, MARIGNIE

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