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Economie du Travail – Licence 3 Rémi Bazillier [email protected] http://remi.bazillier.free.fr

Economie du Travail – Licence 3remi.bazillier.free.fr/ecotravail_ch1.pdf · Economie du Travail – Licence 3 ... travail, élaborées à partir des fichiers de demandeurs d'emploi

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Economie du Travail – Licence 3

Rémi Bazillier [email protected]

http://remi.bazillier.free.fr

Plan du Cours

● Chapitre 1 : L'offre de travail (séances 1-3)● Chapitre 2 : Recherche d'emploi (s. 4)● Chapitre 3 : La demande de travail (s. 5-6)● Chapitre 4 : La formation des salaires (s.7-8)● Chapitre 5 : La macroéconomie du chômage (s.9)● Chapitre 6 : Créations, destructions d'emplois et

chômage (s. 10-11)● Chapitre 7 : Institutions sur le marché du travail et

politiques publiques (s.12)

Introduction : quelques rappels

● Quelques définitions à connaître :– Emploi

– Chômage

– Population active

● Savoir calculer :– Taux d'emploi

– Taux d'activité / Taux de participation

– Taux de chômage

Population active

● La population active regroupe la population active occupée (appelée aussi « population active ayant un emploi ») et les chômeurs.

● La mesure de la population active diffère selon l'observation statistique qui en est faite. On peut actuellement distinguer trois approches principales : au sens du BIT, au sens du recensement de la population, au sens de la Comptabilité nationale

Source INSEE

Taux d'activité

● Le taux d'activité est le rapport entre le nombre d'actifs (actifs occupés et chômeurs) et l'ensemble de la population correspondante.

● Le taux d'emploi d'une classe d'individus est calculé en rapportant le nombre d'individus de la classe ayant un emploi au nombre total d'individus dans la classe. Il peut être calculé sur l'ensemble de la population d'un pays, mais on se limite le plus souvent à la population en âge de travailler (généralement définie, en comparaison internationale, comme les personnes âgées de 15 à 64 ans), ou à une sous-catégorie de la population en âge de travailler (femmes de 25 à 29 ans par exemple).

Taux d'emploi

1975

19761977

19781979

19801981

19821983

19841985

19861987

19881989

19901991

19921993

19941995

19961997

19981999

20002001

20022003

20042005

20062007

20082009

20102011

201254

56

58

60

62

64

66

68

70

72

Taux d'activité et Taux d'emploi

1975 - 2012 (Source: INSEE)

Taux d'activité

Taux d'emploi

Année

%

Le chômage

● Le chômage représente l'ensemble des personnes de 15 ans et plus, privées d'emploi et en recherchant un. Sa mesure est complexe. Les frontières entre emploi, chômage et inactivité ne sont pas toujours faciles à établir, ce qui amène souvent à parler d'un « halo » autour du chômage.

● Il y a en France deux sources statistiques principales sur le chômage : les statistiques mensuelles du Ministère du travail, élaborées à partir des fichiers de demandeurs d'emploi enregistrés par Pôle Emploi et l'enquête Emploi de l'Insee, qui mesure le chômage au sens du BIT.

Demandeurs d'emplois : Catégories Pôle emploi

● La publication des effectifs de demandeurs d'emploi inscrits se fait selon les catégories statistiques suivantes :

● - catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;

● - catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;

● - catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;

● - catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie…), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;

● - catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés).

Chômeur BIT

● En application de la définition internationale adoptée en 1982 par le Bureau international du travail (BIT), un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanément à trois conditions :

- être sans emploi, c'est à dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu'une heure, durant une semaine de référence ;

- être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;

- avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

● Statistiques INSEE

Taux de chômage au sens du BIT (source : INSEE)

Chapitre 1 : L'offre de travail

● La théorie néo-classique : un arbitrage entre travail et loisir– Mais le complément du travail salarié est plus complexe

● Temps consacré à la production domestique (négociations au sein du ménage)

● Fondée sur les modèles de choix de consommateur de la microéconomie traditionnelle

● Permet d'analyser certaines variations de l'offre de travail en fonction des caractéristiques d'un individu, de celles d'un environnement institutionnel (taxes, normes) ou familial

La théorie néo-classique

● Limites :– Néglige le temps et le coût nécessaire à la

recherche d'emploi

– Un individu au temps de travail nul sera perçu comme un inactif :

● Pas de place pour le chômeur, dont le temps est consacré à la recherche d'emploi

– Structure d'information parfaite ( → modèle de prospection d'emploi : chapitre 2)

1. L'arbitrage consommation – loisir : le modèle de base

● Utilité et courbe d'indifférence – U(C,L) avec C, la consommation et L, les loisirs

(1) Chaque courbe d'indifférence correspond à un niveau d'utilité d'autant plus élevé que la courbe est éloignée de l'origine

(2) Les courbes d'indifférences ne se coupent pas. Pas d'incohérence des préférences

(3) La pente d'une courbe d'indifférence à un point donné est le taux de substitution entre la consommation et les loisirs. Il représente la quantité de biens à laquelle un consommateur doit renoncer contre une heure de loisirs supplémentaires pour que son niveau de satisfaction reste inchangé.

(4) L'individu est prêt à sacrifier de moins en moins de consommation contre un accroissement d'une heure de loisir lorsque le temps de travail consacré au loisir augmente. → Courbes d'indifférences convexes (TMS décroissant)

● Le programme d'un agent

– L'agent dispose d'un revenu potentiel Ro obtenu en consacrant l'intégralité de la dotation de son temps à travailler

– Salaire : prix ou coût d'opportunité du loisir

– Optimisation de l'utilité sous contrainte de budget pour obtenir les fonctions de demande de biens de consommation et de loisir

1. L'arbitrage consommation – loisir : le modèle de base

C⩽wh+R

C+wL≤R0=wL0+R

1. L'arbitrage consommation – loisir : le modèle de base

● Le programme du consommateur – Solution optimale : point de tangence entre la droite

de budget AB, de pente w, et la courbe d'indifférence du consommateur

– Augmentation de w : rotation de AB autour du point A

– Augmentation de R : translation vers le haut de cette droite de budget

– Mais l'équilibre (E) doit être à gauche de R

● Le salaire de réserve– Si équilibre au point A (pas intérêt à travailler)

– TMS au point A : salaire de réserve

– → Il ne dépend que de la forme de la fonction U au point A et de la valeur R des revenus non-salariaux.

– Détermine les conditions de participation au marché du travail (pop. active)

● Si w<salaire de réserve → l'agent n'offre pas d'heures de travail

● Le salaire de réserve augmente avec R → effet désincitatif sur le marché du travail

● Le loisir est un bien normal (augmente avec le revenu)

2. L'offre de travail

● Les propriétés de l'offre de travail résultent de la combinaison :– D'un effet substitution– De deux effets revenus

● Effet d'une hausse de w

(1) le revenu Ro ne se modifie pas 

(2) Puis hausse de Ro (→ R1)

● (1) : effet substitution et effet revenu (indirect)– E → E' : effet substitution– E' → E'' : effet revenu indirect– → Hausse de salaire entraîne une baisse du loisir et une

augmentation de l'offre de travail –

2. L'offre de travail

● (2) effet revenu direct : – Hausse du revenu potentiel Ro → R1

– Toute hausse de salaire se traduit par une augmentation de la consommation de loisir → baisse offre du travail

– Cet effet revenu s'oppose à l'effet substitution et à l'effet revenu indirect

● Une augmentation de w a donc un effet ambigu sur l'offre de travail

● L'offre de travail individuelle – Lorsque le salaire s'élève juste au-dessus du

salaire de réserve → Effet substitution > effet revenu → Offre de travail est alors croissante

– Au delà d'un certain niveau de salaire → effet revenu > effet substitution → Offre de travail devient décroissante

– Point de retournement

2. L'offre de travail

2. L'offre de travail

● Contraintes supplémentaires– La contrainte budgétaire est en réalité « linéaire par

morceaux »● Les heures supplémentaires sont majorées (impact sur

w)● Impôt sur le revenu progressif

– Durée légale de travail : absence de flexibilité totale des heures travaillées

● Si L* différent de Lf → l'individu est « contraint »● Problématique identique avec temps partiels

2. L'offre de travail

● Offre de travail agrégée :– Elle s'obtient, pour un niveau de salaire w, en faisant la

somme des heures offertes par chaque individu– Indivisibilités dans les horaires proposées par les

agents implique que l'élasticité de l'offre agrégée est plus grande que l'élasticité de l'offre individuelle

● Salaires de réserve différents pour chaque individu● Flexion du taux d'activité (positive) : une hausse de w attire

des travailleurs sur le marché du travail ● Dans les faits : élasticité de l'offre de travail individuelle faible

tandis que les décisions de participation au marché du travail s'avèrent très sensibles aux diverses incitations (en particulier d'ordre fiscale)

3. La production domestique

● En assimilant le temps non-travaillé à du loisir, le modèle traditionnel néglige l'importance de la production domestique

● Cette production constitue un substitut de revenu au revenu salarié

● La plupart des biens et services produits de manière domestiques peuvent être achetés. – Cuisine → recours à un traiteur ou restaurant

– Ménage → homme ou femme de ménage (...)

3. La production domestique

● Le programme du consommateur– Les biens consommés peuvent être achetés ou produits

de façon domestique

– La dotation totale en temps se décompose en temps de travail salarié, en temps de travail domestique et en loisir

– L'efficacité des tâches domestiques est représentée par une « fonction de production »

C=C D+CM

L0=hM+hD+L

C D= f (hD)

f '>0 , f ' '<0

3. La production domestique ● La contrainte budgétaire

● Revenu potentiel

● Temps de travail salarié

● Nouvelle expression de la contrainte budgétaire

● Comme , le programme du consommateur prend la forme :

CM⩽whM+R

R0=wL0+R

hM=L0−hD−L

CM+wL⩽R0−whD

CM=C− f (hD)

MaxC , L , hD

U (C , L) scC+W L⩽[ f (hD)−whD]+R0

3. La production domestique

● Variables de choix du consommateur :

– Consommation totale, C– Le loisir, L– Le temps h_D consacré à la production domestique

● Revenu total du consommateur :

– Somme du revenu potentiel Ro et du « profit » retiré des activités domestiques

● Valeur optimale de h_D :

● En considérant cette valeur optimale, le programme du consommateur devient formellement équivalent au modèle de base à condition de remplacer le revenu potentiel par :

f ' (hD)=w

R̃0=R0+ f (hD)−whD

3. La production domestique

● Solutions optimales et L définies par :

et

● A l'optimum, le TMS entre la consommation et le loisir est égal au salaire

● L'égalité montre que l'allocation du temps de travail entre activités domestiques et salariée est déterminée par les productivités relatives des deux types d'activité

– (Le salaire représente la productivité individuelle du travail salarié)

C=CM+ f (hD)

U L(C , L)

U C (C , L)=w= f ' (hD) C+wL= R̃0

f ' (hD)=w

L'élasticité de l'offre de travail

● Demande de loisir optimale L* ● Élasticité de l'offre de travail h_M :

– Plus élevée que dans le cas traditionnel

– Peut expliquer pourquoi l'offre de travail des femmes est plus élastique que celle des hommes (si tâches domestiques inégalement réparties au sein du ménage)

● Limites : – Repose sur l'hypothèse d'une désutilité du travail identique

pour les activités salariées et domestiques

4. Les décisions intra-familiales

● La famille agit de manière importante sur les comportements des personnes qui la composent.

● Nécessité d'avoir une théorie qui dépasse le cadre individuel

● Deux développements distincts :– Le modèle unitaire : la famille peut être assimilée à

un agent unique ayant sa propre fonction d'utilité

– L'approche collective : les choix sont individuels. La famille est un cadre particulier qui élargit ou contraint l'espace des choix de chaque individu

Le modèle unitaire

● Fonction d'utilité du ménage : – C : conso totale du ménage

– L1, L2 : désigne le loisir de chaque individu

– Implication : la satisfaction apportée par la consommation de bien dépend uniquement de son montant global (et pas de sa répartition)

● Programme du ménage :

– La distribution des revenus n'a ici aucune importance, seule compte la somme (income pooling)

U (C , L1, L2)

MaxC , L1, L2

U (C , L1, L2)scC+w1 L1+w2 L2⩽R1+R2+(w1+w2)L0

Le modèle unitaire

● Income pooling :– Il ne serait donc pas nécessaire de savoir qui est le

bénéficiaire d'un revenu de transfert au sein d'un couple

– Mais les études empiriques rejettent cette hypothèse :

● Fortin et Lacroix (1997) : cela ne serait vrai que pour les couples ayant des enfants non-scolarisés

– Cette invalidation empirique a conduit au développement des modèles collectifs

Le modèle collectif Chiappori (1988 et 1992)

● Le modèle unitaire ne respecte pas le principe de base de « l'individualisme méthodologique »

● Ici : les décisions prises au sein d'un ménage sont efficaces au sens de Pareto

● Programme de maximisation 

représente un niveau d'utilité (on peut supposer qu'il dépend de paramètres wi et Ri).

MaxC 1,C 2, L1, L2

U 1(C1, L1)sc

U 2(C 2, L2)⩾U 2

C1+C 2+w1 L1+w2 L2⩽R1+R2+(w1+w2)L0

U 2

Le modèle collectif

● Les allocations efficaces sont aussi les solutions de programme individuels dans lesquels chaque personne serait dotée d'un revenu non salarial spécifique et dépendant de l'ensemble des revenus du ménage.

● Programme de l'agent i :

– Avec Φi : une règle de partage dépendant des paramètres wi et Ri et telle que

● Chaque membre du ménage se voit attribuer une fraction de l'ensemble des revenus non salariaux du ménage

MaxC i , Li

U i(C i , Li) scCi+W i Li⩽w i L0+Φi

Φ1+Φ2=R1+R2

Le modèle collectif

● Il est possible d'étendre le modèle collectif en tenant compte des biens « publics » propres au ménage et des productions domestiques de ses membres

● Cette formulation a l'avantage de ne pas adopter a priori l'hypothèse « d'income pooling » (celle-ci est un cas particulier du modèle)

● Cette formulation du processus de décision permet de déduire les consommations privées (le plus souvent non-observables)

● La simple observation des offres de travail et des revenus individuels permet de déterminer les règles de partage au sei des ménages.

● Connaissant ses règles, il est possible d'apprécier les conséquences des politiques publiques sur chaque membre du ménage.

L'effet du travailleur additionnel

● Les modèles de choix intra-familial apportent des précisions intéressantes sur les décisions de participation au marché du travail– Pourquoi certains membres se spécialisent dans la production domestique

tandis que d'autres offrent leurs services sur le marché du travail salarié.

– Les variations du revenu d'un individu auront un impact sur sa propre offre de travail mais aussi sur celle de son conjoint ou des autres membres du ménage

– → Augmentation de l'offre de travail ou décision de participer au marché du travail lorsque le revenu du conjoint baisse

– En principe : baisse du salaire → augmentation offre de travail

– Effet du travailleur additionnel :● Mais de faible ampleur empiriquement● Modèle individuel : relation positive entre le taux d'activité et le salaire moyen. Cet effet

domine l'effet du travailleur additionnel

V. Éléments empiriques sur l'offre de travail

● Formes et élasticité de l'offre de travail – Élasticité de l'offre de travail des femmes (et surtout

des femmes mariées) > à celle des hommes

– La courbe en cloche ? (Blundell et al. 1992)

La courbe en cloche

● Hypothèse de normalité du loisir vérifiée : les individus disposant d'un revenu non-salarial > médiane travaillent moins que les autres

● La courbe d'offre de travail peut présenter un maximum

● Pour des faibles salaires : peu d'offre et l'effet de substitution domine

● Salaires plus élevés : effet revenu global l'emporte

L'élasticité de l'offre de travail

● Utilisation des particularités et modifications des systèmes fiscaux pour évaluer l'élasticité de l'offre de travail (complexe)

● Prépondérance des variations des taux de participation sur celles des heures– Les variations du taux de participation expliquent l'essentiel de

l'élasticité de l'offre de travail

● Elasticité non compensée :– Effet global d'une variation du salaire [Effets substitution et revenu]

– [Elasticité compensée : impact d'une variation du revenu permettant de conserver un niveau d'utilité constant → effet de substitution]

● Effet revenu : – impact d'une variation du revenu sur O. de travail

w / LdL/dw

R0/ LdL/dRO

=(R0/ L)Λ2

Elasticité de l'offre de travail des femmes mariées

Auteurs Echantillon Elasticité salaire non compensée

Elasticité revenu

Cogan (1981) US 0.65 -0.03

Hausman (1981) US 0.45 -0.045

Arrufat & Zabalza (1986)

RU 0.62 -0.06

Blundell et Walker (1982)

RU (un enfant) 0.10 -0.22

Arellano et Meghir (1992)

RU (jeunes enfants) 0.29 -0.40

Source : Blundell (1993)

Elasticité de l'offre de travail des femmes

Source : Evers et al. (2008)

Elasticité de l'offre de travail des hommes mariés

Auteurs Echantillon Elasticité salaire non-compensée

Elasticité revenu

Hausman (1981) US +0.03 -0.98

Ashworth et Ulph (1981)

RU -0.33 -0.62

Blundell et Walker (1982)

RU -0.23 -0.36

Source : Blundell (1993)

Elasticité de l'offre de travail des hommes mariés

Source : Evers et al. (2008)

Meta-Analyse Evers et al. (2008) 209 études traitées

Que retenir ?

● Elasticité revenu de l'O. de travail<0 → loisir : bien normal

● Elasticité par rapport au salaire>0 (pr les femmes) → Effet substitution>effets revenu

● Effets revenus plus importants pour les hommes

● Elasticité salaires beaucoup plus faibles pour les hommes (voire négative).

Que retenir ?

● Les réformes de la fiscalité affectent principalement les décisions de participation des femmes– En moyenne : salaires plus faibles

– Avantage comparatif en terme domestique ? (très discutable...)

● Est-ce en train de changer ? – Heime (2008), Journal of Human Ressources (période

1978-2002)

Une baisse de l'élasticité de l'offre de travail des femmes ?

● Heime (2008), Journal of Human Ressources (période 1978-2002, US)– Elasticité salaires / heures travaillées : - 60% (de 0.36 à 0.14)

– Elasticité revenu / heures travaillées : -70 % (de -0.053 à -0.015)*

– Elasticité salaire / participation au marché du travail : -95 % (de 0.66 à 0.03)

– Elasticité revenu / participation : - 60 % (de -0.13 à -0.05)

● Causes possibles :– Démographie ? (composition proportion femmes mariées, enfants, âge).. NS

– Préférences 

– Composition sectorielle et occupation des femmes : emplois plus « stables » ?

– Garantir l'indépendance financière (augmentation nombre de divorces)

Le cas de la France : Extension de l'allocation parentale d'éducation (APE),

1994● Etude Piketty (1998) : « expérience naturelle »

– A l'époque : allocation 3000FF (450€) pour un conjoint acceptant de s'arrêter de travailler

– 1994 : seuil 2 enfants pour pouvoir en bénéficier (contre 3 enfants auparavant)

– Sous-population mères 2 enfants : groupe « traité »

– Les autres : groupe « de contrôle »

Résultats

– Chute du taux d'activité d'environ 16 % entre 1994 et 1997 expliquée entièrement par l'extension de l'APE

– Au moins 35 % ne se seraient pas arrêtés de travailler sans cette mesure

Les effets de la prime pour l'emploi (PPE)

● cf. Stancanelli & Sterdyniak (2004), « Un bilan des études sur la prime pour l'emploi », Revue de l'OFCE

● PPE : créée en 2001 par le gouvernement Jospin, réformée en 2003 par le gouvernement Raffarin

● Principe : impôt négatif (crédit d'impôt)

– Augmenter le niveau de vie des « travailleurs pauvres »

– Augmenter le gain à la reprise d'emploi pour les sans-emploi non-qualifiés

– 1ère version : favorisait les emplois à temps plein

– 2e version : centrée sur les emplois à temps partiels (au delà de 12h)

Les effets incitatifs de la PPE

● Dans le cas d’un célibataire ou du premier emploi d’un couple, le gain à la reprise d’un emploi était très faible dans le système français avant la réforme puisque celui-ci fait perdre le RMI. Or, il devrait être relativement élevé pour contrebalancer les coûts associés à l’emploi (garde d’enfant, transport, etc.)

● Dans le cas d’un couple où un des conjoints travaille déjà, se pose le problème du gain au travail du conjoint le moins bien rémunéré (la femme généralement). Pour de bas niveaux de salaires, le deuxième emploi réduit certes quelque peu les allocations-logement, rend parfois le ménage imposable, mais le gain à la reprise d’un deuxième emploi est toujours nettement plus important que le gain à la reprise du premier emploi.

● Dans le cas d’une personne déjà active, se pose la question du gain marginal procuré par un revenu additionnel une fois déduit les divers prélèvements, une réduction de ce gain pouvant théoriquement inciter une personne active à travailler moins, soit en travaillant à mi-temps, soit en renonçant à faire des heures supplémentaires.

PINP : prime individualisée et non proratisée

Effets estimés à partir de modèles de simulation

Et depuis...

● Très peu d'études ex-post– Cochard & Junod (2008), Stancanelli (2007) : effets

très faibles sur l'O. de travail (ou non-significatif)

– Stancanelli (2007) : ● Impact négatif et significatif sur l'emploi des femmes mariées● Impact positif et significatif sur l'emploi des femmes en couple

non mariées● Impact non significatif pour les femmes célibataires

– De multiples valorisations de la PPE :● Entre 2001 et 2008 : le montant a doublé pour un SMIC à

temps plein et quadruplé pour les temps partiels● Cela rend encore plus complexe l'évaluation

Le Revenu de Solidarité Active (RSA)

● Le RSA se substitue aux minima sociaux pour les personnes sans emploi (RMI et API) → RSA socle

● Il décroît ensuite linéairement en fonction du salaire perçu (et donc aussi en fonction du nombre d’heures travaillées), pour s’éteindre à un certain seuil (légèrement supérieur à un SMIC à temps plein pour un célibataire sans enfants) pour les travailleurs percevant un faible revenu → RSA activité

● Différent de la PPE et il ne s'y substitue pas (même si le débat sur la fusion du RSA activité et de la PPE refait surface) :

– Le RSA est un dispositif familiarisé dépendant des revenus globaux du foyer et de la présence d'enfants

– Pas de seuil minimum pour percevoir le RSA activité (contrairement à la PPE)

Quels effets attendus ?

● Impact potentiel sur l'offre de travail des faibles revenus (cf. courbe en cloche)

● L'effet dépend du recours au dispositif (problème des individus n'utilisant pas le dispositif

● Les mêmes difficultés d'évaluation (en isolant l'effet du RSA par rapport aux autres politiques)

● Combinaison PPE / RSA