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Ecrire, copier, créer ma ville Emeline LAMBERT, collège Youri GAGARINE, MONTIGNY-EN-GOHELLE, académie de Lille Niveaux et entrées du programme Niveau :3 ème Matières concernées : Français / Arts Plastiques Entrées du programme en Lettres : « expression de soi » / « nouveaux regards sur le monde dans la poésie contemporaine ». Entrées des nouveaux programmes en Lettres : en classe de 4 ème : « La ville, lieu de tous les possibles ? » (questionnement complémentaire). en classe de 3 ème : «Visions poétiques du monde ». Entrées du programme en Arts Plastiques : transformer la perception d'un espace par modification de la lumière, des couleurs et intrusion d'effets visuels ou d'objets /exposer les travaux selon différentes modalités (Collage sur le mur extérieur de la médiathèque) / affichage dans les panneaux municipaux de la ville) / exposer son travail dans l'espace public et le mesurer aux dégradations volontaires ou météorologiques. Projet qui peut se définir comme un EPI. Numérique et projet d’enseignement Dans le cadre du projet, le numérique accompagne l'élève dans sa production écrite et plastique. Il est donc un outil exploité dans les deux matières du projet. Supports exploités - Corpus de textes poétiques (choix de textes poétiques qui offrent une vision poétique positive ou fantastique de la ville) « Le bruit des cabarets... » (La Bonne chanson ) de P.VERLAINE / « Urbanisme » de R.QUENEAU / « Enfant de la ville » de Grand Corps Malade / « La Ville » (Les Campagnes hallucinées ) de E.VERHAEREN / poèmes de GUILLEVIC (Ville) / « L'asphalte », nouvelle de S.TESSON proposée en lecture cursive / « Marseille » (Débarcadères ) de J.SUPERVIELLE proposé en évaluation sommative. - Corpus d'oeuvres plastiques (de l'Artothèque-L'Inventaire d'Hellemmes) Jean PATTOU, Sans titre, 1990, lithographie /Aurélie DAMON, Sans titre n°14, 2009, impression numérique / Freddy PANNECOCKE, Eminem's, série Convoitises, peinture à l’huile / Knapfla, Maison, sérigraphie / Jo L'AVATAR, Cage d'escalier, 2004, photomontage / Catherine DUVERGER, Horizons 1, 2004, photographie Objectifs littéraires et culturels En Lettres : - Développer le goût de lire et d'écrire de la poésie. - Faire de sa ville un objet poétique afin de mieux l'appréhender et se l'approprier. - Se mesurer à des œuvres plastiques pour les comprendre et formuler sa réception. - Collaborer avec les structures culturelles locales.

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Ecrire, copier, créer ma villeEmeline LAMBERT, collège Youri GAGARINE, MONTIGNY-EN-GOHELLE, académie de Lille

Niveaux et entrées duprogramme

Niveau : 3ème

Matières concernées : Français / Arts Plastiques

Entrées du programme en Lettres : « expression de soi » / « nouveaux regards surle monde dans la poésie contemporaine ».

Entrées des nouveaux programmes en Lettres :

– en classe de 4ème : « La ville, lieu de tous les possibles ? » (questionnementcomplémentaire).

– en classe de 3ème : «Visions poétiques du monde ».

Entrées du programme en Arts Plastiques : transformer la perception d'un espace

par modification de la lumière, des couleurs et intrusion d'effets visuels ou

d'objets /exposer les travaux selon différentes modalités (Collage sur le mur

extérieur de la médiathèque) / affichage dans les panneaux municipaux de la ville) /

exposer son travail dans l'espace public et le mesurer aux dégradations volontaires

ou météorologiques.

Projet qui peut se définir comme un EPI.

Numérique et projetd’enseignement

Dans le cadre du projet, le numérique accompagne l'élève dans sa production écriteet plastique. Il est donc un outil exploité dans les deux matières du projet.

Supports exploités

- Corpus de textes poétiques (choix de textes poétiques qui offrent une visionpoétique positive ou fantastique de la ville)

« Le bruit des cabarets... » (La Bonne chanson) de P.VERLAINE / « Urbanisme »de R.QUENEAU / « Enfant de la ville » de Grand Corps Malade / « La Ville » (LesCampagnes hallucinées) de E.VERHAEREN / poèmes de GUILLEVIC (Ville) /« L'asphalte », nouvelle de S.TESSON proposée en lecture cursive / « Marseille »(Débarcadères) de J.SUPERVIELLE proposé en évaluation sommative.

- Corpus d'oeuvres plastiques (de l'Artothèque-L'Inventaire d'Hellemmes)

Jean PATTOU, Sans titre, 1990, lithographie /Aurélie DAMON, Sans titre n°14,2009, impression numérique / Freddy PANNECOCKE, Eminem's, sérieConvoitises, peinture à l’huile / Knapfla, Maison, sérigraphie / Jo L'AVATAR,Cage d'escalier, 2004, photomontage / Catherine DUVERGER, Horizons 1, 2004,photographie

Objectifs littéraires etculturels

En Lettres :

- Développer le goût de lire et d'écrire de la poésie.

- Faire de sa ville un objet poétique afin de mieux l'appréhender et sel'approprier.

- Se mesurer à des œuvres plastiques pour les comprendre et formuler saréception.

- Collaborer avec les structures culturelles locales.

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En Arts Plastiques :

- Donner une vision singulière / poétique d'un espace réel (image de la ville) en

utilisant les potentialités d'un logiciel de retouche d'images (GIMP) . Dupliquer,

ajouter, soustraire des parties de l'image pour en modifier l'aspect.

Ressources numériques etoutils informatiques

mobilisés

- Outil Open Office pour le travail d'écriture en français.

- Outil GIMP pour le travail sur l'image en Arts.

Compétences exercées

- Lecture : lire des images et fréquenter des œuvres d'art – élaborer uneinterprétation de textes littéraires.

- Ecriture : exploiter des lectures pour enrichir son écrit.

- Langue : observer et comprendre la structure , le sens et l'orthographe desmots ainsi que les aspects fondamentaux du fonctionnement syntaxique pourles exploiter dans une production écrite personnelle.

- Culture Littéraire et artistique : faire dialoguer des œuvres littéraires dupatrimoine national et des œuvres plastiques contemporaines et régionales –exprimer ses impressions face à une œuvre.

Les étapes du projet

1. Cheminer dans les rues de la ville pour réaliser la photographie du lieu quiservira de support pour le photomontage et le texte poétique.

2. Étude de textes poétiques et exploitation des œuvres de l'Artothèque afin derendre les élèves sensibles aux enjeux littéraires et artistiques. En arts, étude dustreet-art, des œuvres de l'Artothèque et maîtrise du logiciel GIMP.

3. Conduire les élèves à faire par eux-mêmes l'expérience de la poésie et à associerleur texte à leur photomontage.

4. Affichage des travaux des élèves dans la ville.

5. Exposition et atelier ouvert au public.

Pourquoi recourir au numérique ?

Dans le cadre de ce projet, le numérique aide l'élève dans sa production écrite et plastique.Pour l'élève, l'écriture poétique est complexe et se résume le plus souvent à un acte qui lui est étranger ou qui

ne le concerne pas. Le traitement de texte permet d'une part de travailler en différentes strates d'écriture pouraccompagner l'élève dans sa production du texte poétique puisque l'outil permet au professeur d'annoter chaquefichier élève. Ainsi, l'élève revient plus facilement sur son écrit et accepte de le retravailler. Le traitement de texteest aussi exploité pour en développer la dimension créative car il amène à un travail sur la mise en page et à uneréflexion sur la typographie.

Contexte de l’activité

Le point de départ de ce projet est d'abord l’envie de faire découvrir des œuvres aux collégiens. Lors de leurscolarité obligatoire, les élèves sont trop souvent confrontés à des représentations d’œuvres alors que pourcomprendre une œuvre, il faut s’y mesurer. Ensuite, un constat a été fait : les élèves rejettent leur ville et neprofitent pas des structures et manifestations culturelles. La situation des collégiens est d'ailleurs paradoxale car ilsne veulent en aucun cas quitter leur ville et manifestent pourtant une certaine répulsion. Il était donc importantd'amener l'élève à se réapproprier sa propre ville. Enfin, une partie des élèves de la classe ne donnent plus de sens àl'école et perdent toute motivation pour construire leur avenir. Il était essentiel d'ouvrir les portes de l'espacehabituel de la classe afin d'exposer les écrits et productions plastiques des élèves dans l'espace public.

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Un travail d'équipe permettant de mener un projet interdisciplinaire est donc né en partenariat avec lesstructures et intervenants suivants:

- l'artothèque l'Inventaire d'Hellemmes qui prêtent des œuvres dont la thématique est « Espaces urbains, territoireset utopies » (http://linventaire-artotheque.fr/)

- la médiathèque « La Boussole » qui expose les œuvres de l'artothèque afin d'en faire profiter toute la population.

La médiathèque est en demande de ce type de collaboration car elle souffre d’actes de vandalisme et souhaite

mener une réelle réflexion sur la place de la culture dans la commune et la réappropriation de l’espace urbain par la

population.

- les artistes du CLEA (Contrat Local d’Education Artistique) qui prolongent plus tardivement dans l'année le travail

des élèves (http://9-9bis.com/le-clea/)

Le projet se réalise sur une partie du deuxième trimestre - les œuvres de l'artothèque étant prêtées du 10

mars au 26 mars. Un photomontage (s'inspirant de l'oeuvre de Jo l'Avatar) est réalisé par les élèves en arts et un

texte poétique créé en français lui est associé.

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1 Mon petit coin de Montigny...

Objectifs de la séance :

• Amener l'élève à exprimer son point de vue sur sa ville et le justifier.

• Définir un lieu agréable dans la ville et le photographier afin de préparer le support pour le

photomontage.

La séance se déroule en deux temps. Les élèves répondent d'abord en quelques phrases à la question

suivante : « j'aime ma ville, oui, non, pourquoi ? ». Les réponses sont négatives à l'unanimité ! Les justifications les

plus fréquentes sont les dégradations perpétuelles des lieux publics et les querelles de quartiers. La deuxième étape

prend d'autant plus d'importance car les élèves sont face à leurs contradictions : ils n'aiment pas leur ville mais y

traînent constamment. Chaque élève a donc sélectionné un endroit qui pouvait lui être agréable ou qu'il souhaitait

métamorphoser. Une mise en commun est faite sur le plan de la ville afin d'élaborer un parcours dans la ville pour

réaliser les photographies. En parallèle, en arts, les élèves abordent les aspects techniques des différents plans afin

de préparer leur prise de vue.

Lors d'une deuxième heure, il est important de cheminer, avec les élèves, dans les rues de leur ville pour

réaliser les photographies (les deux appareils du collège sont utilisés et les élèves sont autorisés à utiliser leur

smartphone). Ce moment permet aussi de collecter des impressions sensorielles qui pourront servir pour le travail

d'écriture.

Voici quelques clichés qui seront retenus par certains pour le photomontage. Le parc de la ville et le chemin

dit « du cavalier » sont les lieux qui inspirent le plus car associés à leurs « errances ».

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Certains élèves qui n'ont pu réaliser le cliché souhaité utilisent les images issues de Google Earth :

Les photographies sont enregistrées sur le Dossier Commun de la classe et les élèves choisissent alors le clichéqui les intéresse le plus. Ainsi, ce ne sont pas forcément les photographies faites le jour du parcours qui sontexploitées par les élèves.

Photo d'Assia

Photo d'Alexis Photo d'Elias

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2 Un bric-à-brac urbain

A partir de cette séance, il est important de multiplier l'étude de textes poétiques afin de rendre les élèves

sensibles aux enjeux littéraires. En classe, est abordé le fait qu'à partir du milieu du XIXe siècle, la révolution

industrielle bouleverse le paysage urbain et social. Les artistes vont s’approprier ce thème de la ville qui symbolise

alors la modernité. Les poètes vont exprimer leur expérience personnelle de la ville moderne, avec ses attraits et ses

désagréments. L’expression de cette modernité s’accompagne d’une évolution des formes poétiques que les élèves

ont pu apprécier. Les élèves découvrent au fil des séances présentées ci-dessous, les déambulations de Verlaine, la

fantaisie de Queneau, la vision fantastique de la ville industrielle de Verhaeren, la ville-Muse de Grand Corps Malade

ou les rêves urbains de Guillevic.

En parallèle, en arts, les élèves se familiarisent avec le logiciel de retouche d'image « GIMP » et réalisent leur

photomontage.

Supports de travail :

• « Le bruit des cabarets... » de P.Verlaine

• En complément : les embarras de Rome d'Horace (Epîtres II) et de Juvénal (Satires III), les embarras deParis de Boileau (Les Satires, VI).[séance en salle de classe avec TBI]

Objectifs de la séance :

• Lecture analytique du poème de Verlaine où le paysage est état d'âme.

• Révision des expansions du nom.

• Lancer le travail d'écriture.

La lecture analytique est menée à partir d'un échange collectif en classe. Voici ci-dessous, les éléments

relevés par les élèves et reportés par le professeur au tableau. A la suite de cette analyse, l'élève réalise un bilan à

l'aide d'une « boîte à mots » constituée de termes sélectionnés par le professeur en fonction des éléments donnés

pendant l'échange collectif. Les termes sont : image négative / accumulation / personnification / métaphore /

sensations / chute.

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Cette séance permet de débuter le travail d'écriture. Après avoir révisé les expansions du nom, les élèvesélaborent (sur papier) une liste de mots en lien avec leur photographie et associent une expansion du nom pourchacun de ces mots. Voici la copie d'Assia dont la photographie était citée précédemment :

Ci-dessous, les notes de Chloé :

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Les élèves en difficultés semblent vouloir éviter cette étape car il est compliqué pour eux d'adopter uneposition réflexive en écriture. Ils commencent donc déjà à écrire un texte. Mais les idées sont intéressantes.

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3 Fantaisies citadines

Supports de travail :

• Jean Pattou, Sans titre, 1990, lithographie

(oeuvre de l'Artothèque)

• « Urbanisme », R. Queneau

[séance en salle pupitre]

Objectifs de la séance :

• Associer texte et image.

• Découvrir une vision imaginaire de la ville.

• (révision des figures de style)

L'oeuvre de Pattou est un déclencheur pour la lecture analytique du poème de Queneau. Dans un premiertemps les élèves découvrent la lithographie et réagissent librement. La plupart n'ont pas reconnu la pyramide duLouvre. Ensuite, les élèves écrivent leurs réactions dont voici quelques exemples :

« J'ai l'impression que c'est la modernité qui remplace l'ancienneté , comme la construction de la pyramide auLouvre . J'ai aussi l'impression que c'est comme si c'était Paris le centre du monde puisqu'on peut voir des sphinx sou d'autres monuments d'autres pays . J'ai l'impression que l'artiste a représenté Paris en petit et la Pyramide engrand , comme s'il voulait montrer que l'on voit plus la pyramide que le Louvre . » (Assia)

« Cette lithographie est très belle et je pense reconnaître un sphinx (Égypte). A mon avis, il a voulu représenter tous

les monuments importants de chaque pays qui les symbolisent. La pyramide encercle le Louvre donc c'est l'inverse.

Je voudrais y habiter, on dirait un plan d'architecte. » (Elias)

Le poème de Queneau est ensuite donné aux élèves qui sont sensibles au temps des verbes (conditionnel),au rythme, à la ponctuation et au registre de langue employé. L'association du poème à l'oeuvre de Pattou estintéressante car les mêmes procédés d'accumulation et de fantaisies sont employés.

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4 La ville, une Muse

Supports de travail :

• « Enfant de la ville », Grand Corps Malade.

Objectifs de la séance :

• Lecture analytique de la chanson afin de comprendre que la ville est source d'inspiration pour l'artiste.

Le choix du slam s'est imposé naturellement dans le corpus de la séquence. C'est en effet une forme poétiqueque l'élève connaît et pour laquelle il est sensible. Ainsi, il saisit que la poésie ne lui est pas si étrangère ! Pour menerle travail d'analyse, chaque élève relève un vers ou une expression qui lui paraît intéressante et justifie son choix ouexplique le fait de langue observé. Le professeur prend en note sur le texte qui est projeté. Ensuite, une évaluationformative leur est proposée avec des éléments de commentaire à développer.

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5 Un monstre urbain

Supports de travail :

• œuvre d'Aurélie Damon(autre que celle prêtée par l'Artothèque)

• « La Ville » (Les Campagnes Hallucinées)E.Verhaeren.[séance en salle pupitre]

Objectifs de la séance :

• Exprimer ses impressions face à une

œuvre plastique.

• Lecture analytique du poème de

Verharen

La séance permet aux élèves de comprendre que la poésie est image et suggestion et ainsi ils saisissent le

champ des possibles qui se présente à eux pour leur travail d'écriture. La séance débute par un écrit des élèves en

rapport avec l'oeuvre présentée. Le professeur demande aux élèves de poursuivre la citation suivante (extraite du

poème de Verhaeren que les élèves vont découvrir dans un deuxième temps): « Tous les chemins vont vers la ville.

Là-bas, ce sont.... ». Ainsi, même face à une œuvre plastique qui peut paraître complexe, les élèves sont capables de

faire part de leurs impressions. L'idée du monstre apparaît déjà dans certains écrits ce qui permet d'introduire

facilement le poème de Verhaeren.

« Tous les chemins vont vers la ville. Là-bas ce sont des mélanges de couleurs , ce sont des usines , de vieilles routes

désordonnées , de la vie, de la joie , de la peur , de la pagaille, ce sont des oeuvres barbouillées en un coup de

vent... » (Marine)

« Tous le chemins vont vers la ville . Là-bas , ce sont un mélange entre l’urbanisation et la nature . On peut y voir

une femme , un soleil , des montagnes , des immeubles , des arbres . On dirait qu'il y a des visages, on ne fait pas la

différence entre le rien qui entoure l'image et tous les éléments divers au milieu . » (Mélissa)

« Tous les chemins vont vers la ville. Là bas, ce sont les usines, les immeubles, les nuages et la pluie. On peut

distinguer que d'un côté c'est la nature et de l'autre la ville. A gauche on voit des feuilles, des oiseaux,le soleil, les

montagnes , la pluie. Alors qu'à droite on voit des immeubles, des citernes, des sacs plastiques qui volent. A gauche

la nature, à droite la ville. » (Inès)

«Tous les chemins vont vers la ville.Là-bas ce sont de nombreux événements naturels comme la pluie et le beau

temps, la végétation et quelques bâtiments pour l’industrialisation. Je pense apercevoir le soleil, un arc-en-ciel et

plusieurs nuages puis quelques branches d'arbres. On dirait qu'il y a d'un côté la paix et de l'autre le monde du

travail, le monde actuel…» (Margaux)

« Tous les chemins vont vers la ville. Là-bas, la femme qui a une longue robe voit plusieurs bâtiments mais aussi

plusieurs arbres, fleuris. Cette femme voit aussi plusieurs arc-en-ciel où il a des images collées et des hauts

immeubles, un monstre se montre en retournant l'image » (Dylan)

Le poème est ensuite donné aux élèves avec les consignes suivantes :

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1.Surlignez les passages qui, pour vous, se rapprochent de l’œuvre d’Aurélie DAMON et justifiez votre choix.

2.Choisissez un des thèmes proposés ci-dessous et expliquez en quoi il correspond au poème que vous venez de

découvrir. Vous prendrez soin de rédiger un paragraphe correctement construit en vous appuyant précisément sur le

texte (vous développerez au moins deux citations).

• La géométrie

• Un monstre

• Un univers infernal

Encore une fois, l'association de l'image au texte poétique facilite l'analyse et permet aux élèves de dépasser

l'étape de la paraphrase pour entrer dans l'analyse littéraire.

Marine : « J'ai choisi le thème «Un univers infernal» car les vers de cette poésie me rappelle des choses différentes à

la vie courante, des choses affreuses qui font peur qui me rappellent l'enfer , là où personne ne voudrait être par

exemple :

-la ville tentaculaire(14): on imagine une ville avec de géantes tentacules qui se mêlent et nous attrapent

-le fond des brumes(2):du brouillard une ville sombre

-des ponts musclés de fer(7): de grands ponts épais faits de gros fer gris

-les clartés rouges qui bougent(17\18): on imagine des lasers rouges qui sont envoyés partout dans la ville.

Inès :« Entre les mâts touffus dressent des gibets sombres » : Les mâts touffus sont comme la dense fourrure d'un

monstre qui enivre les gens pour les dresser sur des gibets. La ville est comme un paradis maudit. « Dans le vacarme

et la poussière. » Le vacarme et la poussière sont les répercutions des actions du monstre. Il sème la terreur.« C'est

la ville tentaculaire. » Le monstre devrait être un gigantesque calamar qui attrape les gens et les empêche de

partir.(Métaphore) C'est la ville.

Une mise en commun est faite pour aborder les trois thèmes de l'analyse et saisir que la ville est

métamorphosée par le poète qui en propose une vision étrange et fantastique. Les élèves peuvent donc s'en inspirer

pour leur écrit.

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6 Rêves de ville

Supports de travail :

• « Ville », Guillevic

• Jo L'Avatar, Cage d'escalier, 2004, photomontage.

[séance en salle pupitre]

Objectifs de la séance :

• Poursuivre le brouillon du travail d'écriture poétique.

La séance permet de débloquer certains élèves qui ne parviennent pas à écrire en vers. L'oeuvre de Guilleviccomposée de textes poétiques courts est une source d'inspiration. Le poème est associé à une œuvre del'Artothèque pour en faciliter l'analyse.

La deuxième partie de la séance est réalisée en coanimation afin que les élèves perfectionnent leurphotomontage et que le professeur de Lettres puissent vérifier la cohérence du photomontage avec le textepoétique.

Le traitement de texte permet de réaliser une correction personnalisée de chaque écrit d'élève. L'élève

prend davantage en compte les conseils du professeur qui apparaissent sur son fichier. Après l'étude des différents

poèmes de la séquence, nous pouvons constater l'évolution des écrits des élèves qui s'inspirent de ces différents

textes en reprenant certains éléments syntaxiques. Parfois, certains brouillons ne sont que des bribes d'écriture mais

c'est une étape essentielle pour parvenir à l'écriture poétique. Le professeur est alors un guide dans l'écriture et

apporte des aides en annotant le fichier texte créé par l'élève.

Des critères d'écriture sont élaborés avec les élèves afin qu'ils puissent être guidés lors du dernier brouillon.

Des outils tels que des dictionnaires de synonymes ou des dictionnaires de rimes leur sont aussi proposés.

Imaginer la ville

N’ayant plus d’angles droits.

Presque rien que des courbes,

Avec, de temps en temps,

Des bouts de ligne droite.

Pour les arbres, la verticale.

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Travail de Clémence

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Tous les chemins vont vers ma ville,

Là-bas, ce sont des arbres sur les toits

J'aspire leur odeur, …......................(complétez le vers avec un verbe qui exprime le bien-être)

Là-bas, ce sont des allées de galets,

où les citoyens (écrivez la suite du vers en gardant l'idée de convivialité)

Là-bas, ce sont …..(complétez avec l'idée des oiseaux)

qui..... (trouvez un 2ème vers pour les oiseaux)

Là- bas, ce sont les yeux pétillants de l'hôtel de ville,

qui me rappelle que mon cœur est ici.

Travail de Célina :

Ville, ville,

elle est toute petite

mais on s'y sent grand

ses espaces verts

où je peux m'amuser (retravaillez ce vers ou changez de verbe)

les glissades et les cheveux au vent,

les parties de cache-cache (continuez la liste et jouez avec les SENSATIONS)

Finissez le poème avec un vers sur la notion du temps qui est perdu

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Travail d'Elias :

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Une allée de cailloux rouge

et je pense à mon enfance

j'habite ici mais je m'envole là-bas,

où les monuments....(plutôt que d'employer des adjectifs, faites une métaphore)

les fontaines fraîches, de vrais miroirs,

le soleil.......(insérez ici les éléments que vous voulez évoquer sur le soleil)

Là-bas, je retrouve ma famille,

…..............................(faites un vers sur l'émotion ressentie)

les plats explosent en bouche.

Ici et là-bas,

les pays se ressemblent.

Ici et là-bas mon cœur.

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Travail d'Assia :

Travaillant non loin de cette herbe verdoyante,

de nombreuses aides-soignantes

font tout ce qu'elles peuvent

et mettent tout en œuvre

pour prendre soin des plus anciens

qui eux rêvent

d'observer (développez ici les rêves de ces personnes à travers leurs fenêtres qui ne peuvent plus

voyager. Exploitez les animaux de la savane à leur pied que vous avez insérés dans votre

photomontage)

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7 Mise en page après une mise en mot

Cette séance devait être menée avec les graphistes de « L'Atelier tout seul » dans le cadre du CLEA mais pour

des raisons de contrainte d'emploi du temps, ces derniers ne peuvent intervenir qu'au mois de mai. Par conséquent,

une réflexion sur l'aspect figuratif du mot a été menée conjointement en arts et en français. Les élèves ont utilisé le

traitement de texte traditionnel pour mettre en forme leur poème.

Une élève a choisi le calligramme et les autres ont joué sur la disposition des mots et la typographie. Ci

dessous, les textes de Mélissa et d'Elias.

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8 Mon œuvre dans ma ville

1. Affichage des travaux d'élèves dans la ville.

Les élèves qui ont étudié en arts le street-art ont pu en faire directement l'expérience en collant leur

production sur les murs de la médiathèque. Au préalable, le projet avait été présenté en conseil municipal afin

d'obtenir l'autorisation d'afficher sur un lieu public les productions d'élèves. Le choix du lieu pour l'affichage est

symbolique puisque la médiathèque, lieu ouvert à la culture en plein cœur de la ville, est victime d'actes de

vandalisme à répétition. La municipalité a également laissé à disposition les panneaux de la ville. Ainsi, l'affichage

des travaux d'élèves qui fait coexister texte et image amène à une réelle réflexion sur le travail du vivre ensemble et

du respect de l'un et de l'autre. Les élèves ont d'ailleurs redouté d'afficher leurs travaux car ils pensaient qu'ils

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allaient être dégradés. Il n'en fut rien puisque durant les deux semaines d'affichage public, aucune dégradation ne

fut constatée !

Affichage des travaux d'élèves dans les panneaux municipaux

Encollage des textes et des photomontages

Vue d'ensemble de la médiathèque

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2. Exposition ouverte au public et aux classes au sein de la médiathèque.

Le vernissage de l'exposition se déroula le vendredi 11 mars. La présence des élèves même en fin de journée

confirme leur engagement au sein du projet. Ils étaient fiers de présenter leur projet et leurs productions à leurs

parents et professeurs. Ce moment fort a également permis de présenter les œuvres de l'Artothèque au public.

Le lendemain, un atelier d'écriture et d'expression artistique fut proposé au public encadré par les

professeurs responsables du projet dans la médiathèque. Parents et enfants ont pu s'exercer à des activités de

linogravure à partir des œuvres de l'exposition. L'atelier s'est donc organisé en deux temps : les participants

observaient les œuvres de l'exposition et retenaient des mots ou expressions que leur inspiraient les œuvres. Le

choix d'un mot était ensuite fait pour le reproduire avec la technique de la linogravure ou de la sérigraphie.

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BILAN DES USAGES DU NUMERIQUE

Intérêt et enjeux de l’exploitation du numérique

Le traitement de texte permet l'écriture par strates ce qui est encourageant pour l'élève qui accepte plus facilementde revenir sur son écrit et de l'approfondir. Nous pouvons aussi constater qu'ils exploitent davantage les textesabordés dans la séquence, les conditions matérielles l'expliquent sûrement : l'élève écrit sur écran et navigue enmême temps dans son classeur. L'outil est aussi intéressant pour le professeur qui peut réaliser une correction plusprécise et personnalisée sans pour autant qu'elle en devienne chronophage.

Effets sur la gestion de classe

Inscrire le travail dans le cadre d'un projet interdisciplinaire s'ouvrant sur l'extérieur car intégré réellement à la villeamène un réel engagement de l'élève. Les élèves absentéistes ont ainsi retrouvé leur place au fil des séances dans laclasse. Certes, ils n'ont pu rendre un travail abouti mais ils se sont impliqués car ils étaient motivés par le travaild'équipe qui s'était construit au sein de la classe. Quant aux élèves en difficultés, ils ont eux aussi trouvé leur placecar même s'ils ne parvenaient pas à écrire un long poème, ils étaient investis dans leur écrit et se sentaient valoriséscar le travail était affiché en public et le professeur n'était plus le seul destinataire. Soulignons que ces élèves ontréalisé un travail beaucoup plus approfondi pour le photomontage.

Ecueils à éviter

Les impératifs de dates dans le cadre d'un projet sollicitant plusieurs intervenants amènent parfois à se précipiter. Eneffet, le travail sur la rime pour l'écrit de l'élève n'a pu être approfondi. Ainsi, la plupart des textes n'a pas ou peu derimes. Rappelons que cette contrainte d'écriture est source de difficultés pour les élèves.

Dans le cadre d'un projet, il faut prendre en compte toutes les contraintes qu'elles soient matérielles ou financières.Travailler avec différentes structures (ici, l'Inventaire, le CLEA, la médiathèque) demande de prévoir à l'avance leprojet et les séances de travail et de communiquer un maximum avec les partenaires. Ainsi, même si le projet sedéroula de janvier à mars 2016, les entretiens et inscriptions commencèrent dès juin 2015. En effet, l'adhésion pourL'Inventaire-artothèque fonctionne en année civile. De plus, le partenariat avec la médiathèque – cette dernièreayant d'ailleurs pris en charge les aspects financiers – suppose une présentation du projet en conseil municipal etpar conséquent une préparation en amont.

Un exemple d'Enseignement Pratique Interdisciplinaire.

Ce projet peut se définir comme un EPI car:

• il permet de « construire et d'approfondir les connaissances et les compétences par une démarche de projetconduisant à une réalisation concrète » (collective ici) [article 3, BO 22 du 28 mai 2015],

• Il associe deux matières : français / arts plastiques et peut se réaliser, après concertation, pour toutes lesclasses du niveau,

• il se déroule sur une période précise (ici un trimestre),

• il porte sur une thématique interdisciplinaire « culture et création artistique »,

• il contribue à la mise en œuvre du PEAC (et également du Parcours Citoyen pour notre exemple).

Bibliographie / sitographie

- La ville en poésie, anthologie présentée par J. CHARPENTREAU, Folio Junior – Gallimard Jeunesse- Les poètes et la ville, anthologie, Poésie - Gallimard- http://9-9bis.com/le-clea/- http://linventaire-artotheque.fr/- http://www.cdu.urbanisme.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/utopia_cle17cefc.pdf