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Journal La Muleta n° 78 Edito : un drapeau toujours attractif . Avril 2019 Société Taurine fondée en 1906 Rue de la Paix 13200 Arles www.facebook/LaMuletaArles.com [email protected] L a Muleta sort d'un hiver bien rempli avec son assemblée générale toujours aussi fré- quentée, son bureau reconduit, son gâteau des rois qui, cette année, a connu un regain de participation, un chaleureux Revivre des fanfares à la bodega, une soirée course camarguaise passionnante et instructive, la présentation des carteles de Boujan avec une fréquentation honorable et une soi- rée Curé de Valverde où, même en poussant les murs, nous n'avons pas pu asseoir tout le monde. La temporada 2019 s'an- nonce avec ses toros et ses carteles et déjà nous voilà à prendre les billets pour les 80 muleteros qui iront à la corrida du Curé de Valverde à Istres, puis ce sera Alès où sont an- noncés un défi ganadero Concha y Sier- ra/Albasserada et une corri- da de Couto de Fournilhos. Enfin pour la première fois nous mettrons un car gra- tuit pour Boujan avec quel- ques 30 participants qui iront voir les novillos portu- gais de Veiga Teixeira. Quant à Céret, comme d’habitude, nous ferons le plein pour une journée avec les novillos de Monteviejo et les toros de Saltillo. Si on regarde un peu plus loin, nous investirons la corri- da de Palha pour la feria du Riz ainsi que la NSP de Bouillargues. Bout à bout cela représente pour notre société taurine une aide conséquente pour les mem- bres. Nous sommes dans notre rôle. La feria de Pâques se profile avec sa bodega qui ouvri- ra dès le jeudi 18 avril pour les membres et leurs amis, ses tertulias, sa tienta de Fontvieille où sortiront les va- ches de Valverde avec au paseo : Francisco Montero, novillero de Chiclana (Cadix), Maxime Solera, Baptiste Cissé, et Daniel Giani. Nous organiserons le bolsin chez Tardieu à la Cour des Bœufs, avec le bétail d’Alain Tardieu et les écoles tauri- nes d’Arles, Nîmes, Aire sur Adour . Pendant les rencontres photos, une exposition se tien- dra à la bodega, y seront présentées des publications photos d’éditeurs anglais, français, japonais, suisses, allemands mais aussi une collection inédite de cartes postales taurines brodées issues de la collection de Jean-Marie Donat. Ajoutez à cela un voyage au Portu- gal, à Villafranca de Xira, prévu début octobre pour dé- couvrir patrimoine, gastro- nomie et visites ganade- ras, avec un campo à proximité qui offre un grand choix : Palha, Canas Vigouroux, Oliveira Irmaos, Conde de Murça… A noter que ce voyage a affiché complet très rapidement et a, hélas, refusé du monde. Notre siège a changé de visage, grâce au don d’une tête de Miura datant de 1906 et estoqué par Ma- chaquito à Nîmes et un joli clin d’œil pour l’année de naissance de La Muleta, grâce aussi à deux rares affiches d’Arles datant de 1913 et une bibliothèque riche d’un millier de livres et qui sera ouverte aux membres à l’automne 2019. Il est un ami qui aurait aimé participer à toutes ces acti- vités, comme il le faisait par le passé : Claude Olive, membre du Conseil d’Administration nous a quittés en ce début du mois de mars. Un garçon à l’enviable bon- té, avec qui j’échangeais propos, mails et livres. Le der- nier qu’il m’a prêté : « Ecrits Pacifistes » de Giono. Je n’ai pas eu le loisir de te le rendre, Claude, alors je le garde précieusement ; en souvenir de toi. Yannick JAOUL

Edito : un drapeau toujours attractif . L La Muleta_n° 78 final.pdf“Espérer, c'est toujours continuer à aimer et à croire” Agatha Christie Journal La Muleta n° 78 Page 2 Mano

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  • Journal La Muleta n° 78

    Edito : un drapeau toujours attractif .

    Avril 2019

    Société Taurine fondée en 1906

    Rue de la Paix – 13200 Arles

    www.facebook/LaMuletaArles.com

    [email protected]

    L a Muleta sort d'un hiver bien rempli avec son assemblée générale toujours aussi fré-quentée, son bureau reconduit, son gâteau des rois qui, cette année, a connu un regain de participation, un chaleureux Revivre des fanfares à la bodega, une soirée course camarguaise passionnante et instructive, la présentation des carteles de Boujan avec une fréquentation honorable et une soi-rée Curé de Valverde où, même en poussant les murs, nous n'avons pas pu asseoir tout le monde.

    La temporada 2019 s'an-nonce avec ses toros et ses carteles et déjà nous voilà à prendre les billets pour les 80 muleteros qui iront à la corrida du Curé de Valverde à Istres, puis ce sera Alès où sont an-noncés un défi ganadero C o n c h a y S i e r -ra/Albasserada et une corri-da de Couto de Fournilhos. Enfin pour la première fois nous mettrons un car gra-tuit pour Boujan avec quel-ques 30 participants qui iront voir les novillos portu-gais de Veiga Teixeira. Quant à Céret, comme d’habitude, nous ferons le plein pour une journée avec les novillos de Monteviejo et les toros de Saltillo.

    Si on regarde un peu plus loin, nous investirons la corri-da de Palha pour la feria du Riz ainsi que la NSP de Bouillargues. Bout à bout cela représente pour notre société taurine une aide conséquente pour les mem-bres. Nous sommes dans notre rôle.

    La feria de Pâques se profile avec sa bodega qui ouvri-ra dès le jeudi 18 avril pour les membres et leurs amis, ses tertulias, sa tienta de Fontvieille où sortiront les va-ches de Valverde avec au paseo : Francisco Montero, novillero de Chiclana (Cadix), Maxime Solera, Baptiste Cissé, et Daniel Giani.

    Nous organiserons le bolsin chez Tardieu à la Cour des

    Bœufs, avec le bétail d’Alain Tardieu et les écoles tauri-nes d’Arles, Nîmes, Aire sur Adour .

    Pendant les rencontres photos, une exposition se tien-dra à la bodega, y seront présentées des publications photos d’éditeurs anglais, français, japonais, suisses, allemands mais aussi une collection inédite de cartes postales taurines brodées issues de la collection de Jean-Marie Donat. Ajoutez à cela un voyage au Portu-gal, à Villafranca de Xira, prévu début octobre pour dé-

    couvrir patrimoine, gastro-nomie et visites ganade-ras, avec un campo à proximité qui offre un grand choix : Palha, Canas Vigouroux, Oliveira Irmaos, Conde de Murça… A noter que ce voyage a affiché complet très rapidement et a, hélas, refusé du monde.

    Notre siège a changé de visage, grâce au don d’une tête de Miura datant de 1906 et estoqué par Ma-chaquito à Nîmes et un joli clin d’œil pour l’année de naissance de La Muleta, grâce aussi à deux rares affiches d’Arles datant de 1913 et une bibliothèque riche d’un millier de livres et qui sera ouverte aux

    membres à l’automne 2019.

    Il est un ami qui aurait aimé participer à toutes ces acti-vités, comme il le faisait par le passé : Claude Olive, membre du Conseil d’Administration nous a quittés en ce début du mois de mars. Un garçon à l’enviable bon-té, avec qui j’échangeais propos, mails et livres. Le der-nier qu’il m’a prêté : « Ecrits Pacifistes » de Giono. Je n’ai pas eu le loisir de te le rendre, Claude, alors je le garde précieusement ; en souvenir de toi.

    Yannick JAOUL

  • “Espérer, c'est toujours continuer à aimer et à croire” Agatha Christie

    Journal La Muleta n° 78 Page 2

    Mano a mano sur le bombo .

    Les comptes

    2017 sont bons ! S imon Casas est un homme imaginatif, on ne peut le lui enlever. Après la feria d’Otoño, il a donc poursuivi son idée de tirage au sort pour établir les cartels de la feria de la San Isidro. Au départ, il était annoncé un tirage intégral avec

    des groupes comprenant toreros d’un côté et élevages de l’au-

    tre, pour l’ensemble de la feria de Madrid. Finalement, seules

    dix courses concernées avec pour chacune un torero et un

    élevage. Il est à noter que même si des figuras se sont prêtées

    au jeu (Castella, Ponce, Roca Rey), toutes n’ont pas accepté

    le principe (Juli, Manzanares, Morante), et comme souvent au

    niveau des élevages, l’encaste Domecq est surreprésenté.

    Malgré ce tirage très limité, cela a au moins le mérite de faire

    bouger les lignes et de changer les habitudes. Le seul fait mar-

    quant de ce tirage aura été d’offrir les Adolfo Martin à Roca

    Rey, le reste offrant des affiches convenues. E. Ponce plus

    « chanceux » hérite des Juanpedros même si la notion de

    chance est aléatoire : n’est-ce pas un toro d’Olga Jimenez qui

    le blesse sérieusement à Valencia, lui infligeant une indisponi-

    bilité de plusieurs mois ? Qui pour le remplacer à Madrid ?

    Fallait-il faire revenir El Juli dans un jeu dont il avait refusé les

    règles ? En optant pour cette solution, Simon Casas n’a-t-il pas

    gâché voire peut-être enterré une idée originale et novatrice ?

    Si le chemin du tirage au sort est aveugle, le business taurin,

    lui, n’a pas besoin de canne blanche pour trouver le sien.

    Espérons toutefois que cela ne reste pas lettres mortes, et que

    Simon Casas continue dans ce sens et aille plus loin lors des

    prochaines ferias en augmentant la part de spectacles soumis

    au tirage au sort. On pourrait alors espérer voir des carteles

    aujourd’hui quasiment impossibles, de figuras opposées à des

    élevages d’encastes minoritaires, Castella face aux Saltillo,

    Ponce face aux Cuadri ou Juli face aux Dolorès Aguirre. On

    peut toujours rêver. Par contre, si le nombre d’affiches tirées

    au sort n’évolue pas, on pourrait voir cela comme « l’arbre qui

    cache la forêt », le système restant soumis au diktat actuel du

    mundillo.

    Imaginons un instant que ce concept de bombo fasse son che-

    min, gagne du terrain et devienne la règle. Pour s’en tenir à

    nos arènes, c’est ainsi que nous aurions pu voir à Arles : Andy

    Younès avec Morante et A. Lorenzo sur Garcigrande, T. Jou-

    bert avec Chamaco et Pepe Moral sur Jandilla, Manzanares

    avec Chacòn et Castella sur Palha… mais là il faut avoir beau-

    coup d’imagination.

    Concernant l’ensemble de la San Isidro, on peut déplorer la

    disparition de la semaine torista en fin de feria, et également

    (comme souvent) le manque de diversité des encastes et ce

    même concernant les élevages toristes, avec beaucoup de

    Santa Coloma et l’absence d’élevages comme Dolorès Aguir-

    re, Saltillo, Miura, Pablo Romero. Il y a néanmoins quelques

    cartels intéressants comme celui des Victorino (Luque, Cha-

    còn, de Justo) ou la corrida de Baltasar Iban (Curro Diaz, de

    Justo, Moral). On retiendra également l’affiche avec le seul

    arlésien du cycle, Juan Leal, face aux Pedraza de Yeltes

    (Chacòn et Cortes).

    Bonne temporada à tous.

    Benito et Yannick

    Q uoi de mieux de commencer cette vision de la nouvelle temporada 2019 par une citation pleine d'espoir. Nous aimons tous la corrida et ses émo-tions propres à elle ; voilà pourquoi je me lance dans cet article avec engouement. Nous avons

    clos le chapitre de la saison 2018 par une faena pleine de goût et de style d’Urdiales sur les Fuente Ymbro.

    L'ordre de début de feria s'inverse, Saint Martin de Crau atta-que avant Arles. Le cycle 2019 commence par Saint Martin début avril avec la course de Yonnet d'origine Pinto Barreiros et 3 hommes de combat : Javier Cortès, dont le début de tem-porada en France s’annonce chargé, Thomas Dufau qui com-mence sa saison avec le poids de son oreille à Madrid l'année dernière et Gomez Del Pilar qui est en passe de devenir le nouveau chouchou de Céret. Par ailleurs dans cette même feria nous pourrons suivre Chacón, qui je croise les doigts, fera une saison aussi sérieuse qu'en 2018 avec un Robleño qui a encore des choses à prouver. Quinze jours après Saint Martin, Arles débute son cycle avec un retour ; celui de Chamaco. Vingt ans que le garçon n'a pas produit la moindre faena et il se mesurera le dimanche de Pâques aux taureaux de Jandilla. C'est ainsi que je ne peux que regretter un tel retour car il y a tellement de jeunes toreros qui attendent leur tour pour pouvoir lancer une carrière mais les nostalgiques des années 90 se-

    ront au rendez-vous dans les tribunes pour lancer le fameux Chamacoooooo. Toutefois cocorico ! Le dimanche matin la novillada va mettre en competencia 6 ganaderias françaises et 6 jeunes français dont un pur élève de l'école taurine d'Arles et son passage en piqué : Adam Samira. Enfin pour finir avec le sud-est, du côté d'Alès, 5 jours de fête dans la capitale des Cévennes et sa feria des mange-tripes, des corridas d'émotion où nous verrons 3 Concha y Sierra opposés à 3 Albasserada et des Couto de Fornilhos.

    Dans la foulée d’Alès cette fois du côté du sud-ouest, mi-juin, avec la sérieuse plaza de Vic et des toros de légende : Saltillo, Dolorès Aguirre... Sans oublier Boujan où la bandera portu-guaise flottera pendant deux jours avec des novillos d'A. Silva et de Veiga Teixeira bref passage à Istres pour y voir les Curé de Valverde où Chacòn et Javier Cortès feront le paseo main dans la main. Et pour conclure sur Céret qui nous fera sûre-ment encore une nouvelle fois vibrer par ses toros avec le re-tour de la cavalerie Bonijol.

    Nombreuses anecdotes et souvenirs vont égrener encore cette temporada 2019. Voilà pourquoi ma passion pour la corrida est intacte. Sans nous, les aficionados, la corrida n’existerait plus.

    Frédéric Burle

  • Journal La Muleta n° 78 Page 3

    Soirée Curé de Valverde : les corridas qui changent la vie…

    L e 13 mai 1990, Alès justifie son surnom de « pot de chambre » des Cévennes, et les arènes du Tempe-ras (tempera signifie plus ou moins « terrain dé-trempé ») justifient le leur : elles sont complète-ment inondées. Le paseo est retardé d’une heure, mais les aficionados restés stoïquement sous la pluie ne se font guère d’illusion : vu l’état du ruedo, et compte tenu des monstres un peu rustiques qui attendent, dit-on, dans les chi-queros, la corrida va être annulée. Sauf qu’elle ne l’est pas, et qu’elle est même l’une de ces corridas dont on parle encore, presque trente ans plus tard. L’une de celles, en tout cas, qui changent la vie d’un aficionado « de base », jusqu’alors plus ou moins résigné aux corridettes de feria, et vont faire de lui un aficionado définitivement toriste. C’était l’époque, en effet, où les ganaderos vedettes d’aujourd’hui préparaient leur avenir et jouaient les apprentis-sorciers de la génétique en vue d’obtenir le toro d’usine idéal, celui que nous connaissons : physique irréprochable, mais mental de collaborateur ! En attendant d’hypothétiques résultats, les aficionados devaient bien sou-vent se contenter de toritos qui trottinaient en se marchant sur la langue et finissaient toujours par s’affaler. Tout le contraire des six bisons mal fagotés, avec leur poil d’hiver, leurs pattes en acier trempé et leurs armures de guerre, qui se ruent en piste, ce 13 mai 1990, à Alès, négligeant capotes et cuadrillas pour aller démolir la cavalerie. Peu importe le nombre de pas-ses données ou d’oreilles coupées cet après-midi-là, l’émotion était là, et c’était le toro, et le toro seul qui nous l’avait donnée. La légende française des toros du Curé de Valverde était née.

    S’il est un spectateur lambda dont cette corrida allait changer le plus la vie, c’est bien un certain Jean-Luc Couturier. Boulan-ger de profession, canal industriel, rien ne le destinait, la retrai-te venue, à devenir ganadero. Encore moins l’heureux proprié-taire de l’élevage qui l’avait tant séduit, à Alès. L’histoire du rachat, puis de l’installation des toros du Curé de Valverde à Coste-Haute, entre Maussane et Saint-Martin-de-Crau, est désormais connue, elle est en passe de devenir légende à son tour. Une histoire que Jean-Luc Couturier raconte volontiers, avec ses épisodes rocambolesques au campo, ses crocs-en-jambe administratifs, et ses rebondissements inattendus. Com-

    me le rachat, au passage, des mythiques Concha y Sierra. Sauf que derrière la faconde toute provençale du conteur, et la pointe de folie de l’aventurier, perce le professionnalisme du chef d’entreprise, qui sait où il veut aller, et met tout en œuvre pour y parvenir. Compte tenu de la difficulté de l’entreprise, redonner aux anciens pupilles de feu Don Cesareo Sanchez Martin tout le piquant qui a fait leur réputation, sans trahir leur origine Conde de La Corte, il faut surtout être sacrément pas-sionné. En un mot, sacrément aficionado ! N’oublions pas non plus qu’élever les Concha y Sierra sur le sol français, c’est ni plus ni moins faire office de conservatoire d’un capital généti-que unique, dont l’Espagne ne peut plus (ou ne veut plus ?) s’occuper.

    Le vendredi 8 mars dernier, la Muleta avait convié ses adhé-rents à une conférence autour de Jean-Luc Couturier, sur le thème « La ganaderia Curé de Valverde : construction d’un emblème du torisme ». Reconstruction, devrait-on dire, dont

    les graphismes savants de Julien Aubert nous ont rendu compte, avec la précision de l’informaticien, et la passion du généticien-aficionado pour les en-castes. Mais s’il y a autre chose à retenir d’une telle soirée, au-delà de la convivialité habituelle des conférences-apéro-tapas de La Muleta, c’est sûre-ment son affluence record. Preuve en est que les toros de combat dignes de ce nom, notamment à travers les ganaderos qui les élèvent dans l’unique but de préserver la caste, attireront toujours l’aficio-nado de verdad.

    Jean-Marie LECARPENTIER

    Le samedi 15 juin prochain, dans les Arènes du

    Palio d’Istres, six Couturier de Valverde (…euh !

    Pardon ! six Curé de Valverde) seront combattus en

    mano a mano par Octavio Chacòn et Javier Cortès.

    Pour mémoire, les six toros du Curé de Valverde du

    13 mai 1990 à Alès, à l’occasion de la première

    édition de la Feria des Mange-Tripes, avaient été

    lidiés par José Antonio Campuzano (qui avait coupé

    une oreille), José Luis Galloso et Paco Alcalde.

    Lequel avait apporté sa chaise, sur laquelle il posait

    parfois les banderilles, mais l’avait, ce jour-là, sa-

    gement laissée dans le callejon !

  • Journal La Muleta n° 78 Page 4

    En route pour les As ...

    P our cette soirée du 8 février 2019 consacrée à la course camarguaise, l’ami Max avait choisi un thème original illus-tré par l’intitulé « En route pour les As » dont le but était de mettre en lumière le parcours d’un jeune raseteur ou d’un jeune taureau pour atteindre le Graal de la Fé di Biou, soit le Trophée des As pour les hommes et le Biou d’Or pour les tau-reaux.

    En préambule, nous avons remis le Trophée La Muleta 2018 au jeune raseteur arlésien Loïc Ameraoui, vainqueur du Trophée de l’Avenir qui n’avait pu assister à la Cérémo-nie des Trophées de décembre dernier.

    En guise d’hors d’œuvre et pour illustrer le sujet, Janine Haro nous avait monté un film présentant des courses des 4 niveaux : course de présélection à Fourques suivie des finales de Ligue, de l’Avenir et des As 2018 au cours desquelles les nombreuses actions spectaculaires ont souvent soulevé les cris de l’assistance prise par l’émotion de l’instant.

    Pour animer le débat, Max avait invité Gé-rald Rado, en charge de l’ET d’Arles depuis 1998, Cyril Garcia, ancien raseteur maintenant Conseiller à la Formation auprès de la FFCC et le jeune manadier Raoul Mailhan (Manade Fabre-Mailhan). Tous ont parfaitement développé leur sujet. Cyril Garcia a exposé le cursus des jeunes raseteurs : les cour-ses de présélection sont réservées aux jeunes débutants qui affrontent des taureaux « emboulés » (cornes protégées par un « emboulage ») de 6 à 8 ans, elles sont suivies par les courses de Ligue avec des taureaux cornes nues. Les jeunes y restent 2 ans pendant lesquels ils sont suivis et notés par la Commis-sion sportive de la FFCC qui décide s’ils sont aptes à passer au Trophée de l’Avenir. Ils peuvent y concourir jusqu’à 25 ans maximum, après quoi le raseteur décide s’il se sent en capacité de passer au Trophée des As ou bien s’il se contente de raseter dans le cadre du Trophée Honneur (équivalent à une 2ème

    division).

    Gérald Rado a fait part de sa satisfaction de constater un en-gouement croissant chez les jeunes qui viennent de plus en plus nombreux dans son Ecole Taurine (50 élèves inscrits en 2019), il a aussi dit sa fierté de voir que les arlésiens issus de son Ecole se hissent au plus haut niveau à l’instar bien sûr de Joachim Cadenas et Youssef Zekraoui les derniers vainqueurs des As, mais aussi Vincent Marignan ou en encore Loic Ame-raoui dernier vainqueur de l’Avenir. Il a aussi souligné l’excel-lent travail de Cyril Garcia avec qui il collabore en parfaite har-monie pour le bien des jeunes pousses.

    Quant au manadier Raoul Mailhan, il a insisté sur la difficulté des éleveurs pour faire sortir leurs taureaux jeunes afin de pou-voir optimiser la sélection dans un contexte où il y de plus en plus de manades alors que le nombre de courses de taureaux

    jeunes reste constant . En effet, il faut savoir qu’une manade comme Fabre-Mailhan élève environ 400 bêtes parmi lesquelles seules une quarantaine sera sélectionnée pour les courses. Un mana-dier a besoin de faire sortir un maximum de taureaux jeunes pour suivre leur apti-tude au combat. En cela, il tient à remer-cier les Ecoles taurines, en particulier celle d’Arles, qui viennent s’entrainer dans les manades, permettant ainsi aux manadiers de tester leurs taureaux.

    Les nombreux aficiounas de La Muleta ont une fois de plus apprécié cette soirée, le sérieux des acteurs et la foi qui les anime. La Fé di Biou est toujours bien ancrée dans nos cœurs et ce soir elle était bien représentée par les trois jeunes participants, prouvant ainsi que l’amour des taureaux et la fascination qu’ils susci-tent sont bien intemporels.

    Charly Fidani

    Au centre et de g. à d. :

    Gérald Rado, Cyril Garcia et Raoul Mailhan

    De g. à d. : Loïc Ameraoui, Max Vanel, Yannick Jaoul et Janine Haro

  • Les 5 ans de Toreo Passion

    E st-ce la fraîcheur d'une soirée d'hiver ? Est-ce le buffet dressé au centre de la bodega ? Ou sim-plement l'envie des aficionados de se retrouver en cette période de diète taurine ? Toujours est-il que la soirée du 18 Janvier pour le 5 ème anni-versaire de " Toréo Passion ", practicos de la

    Muleta , a commencé sans le traditionnel quart d'heure Arlé-sien. Les nombreux invités ont rapidement investi la salle . C'est autour d'un verre que Frédéric a remercié les partici-pants, les ganaderos présents : messieurs Tardieu , Gallon , Giraud et la Cravenque et ceux qui ont facilité nos activités .

    Après la resena de la temporada 2018 de " Toréo passion " émaillée de maintes anecdotes et péripéties, Firmin " El profe-sor " conclut les allocutions . La soirée trouva rapidement son rythme. Les Muleteros bien représentés ont relaté avec en-thousiasme et passion leur dernier voyage à Tudela et ont dé-voilé avec envie les contours de la prochaine excursion au Portugal.

    En cette veille de présentation des cartels de la féria de Pâ-ques , les conversations animées laissaient échapper des : " l' on m'a dit " , " de source sûre " , " c'est fait " …Le lendemain après l'officialisation du programme , au jeu des pronostics, personne n'avait le " tiercé " dans l'ordre .Mais que ces moments d'aficion sont savoureux ! La soirée s'est poursuivie dans une agréable ambiance musicale assurée par Laurent .Tout cela a contribué à la réussite de cette soirée amicale et chaleureuse .

    Merci à tous les participants. A l'année prochaine. François Juan

    Journal La Muleta n° 78 Page 5

    Assemblée Générale et Gâteaux des Rois 2019

    C ’est devenu une habitude, nos membres ne zappent pas l’as-semblée générale. Le siège était plein pour écou-ter la lecture des rapports d’ac-tivités, financier et moral de l’année 2018 ainsi que les perspectives 2019 auxquels notre Pré-sident fait référence dans son édito.

    Pour clôturer la soirée, le traditionnel apéro-tapas a régalé l’assistance et tout le monde s’est séparé en rêvant au « bombo » arlésien !

    C ette après-midi domi-nicale du traditionnel Gâteau des Rois a atteint le record de participation de ces dix dernières années. Est-ce la mé-téo ? Est-ce la réputation de l’an-nonceur ? La possibilité de gagner les billets des corridas dont les car-tels avait été annoncés la veille ? D’autres avancent une autre expli-cation : la présence exceptionnelle d’un de nos Présidents d’ Honneur , réputé pas très aficionado « a las tardes de dulce » !

  • Journal La Muleta n° 78 Page 6

    In Memoriam : Claude Olive

    C ’est par un petit matin d’hiver que j’ai connu Claude. Libres de toutes obligations professionnel-les, nous avions pris l’ha-bitude de nous retrouver tous les vendredis à la ganaderia d’Aimé Gallon. Chaque semaine sous l’œil bienveillant de Mi-chel, nous remplissions les seaux de pienso pen-dant que ce dernier, à l’aide du tracteur, char-geait la remorque de bal-les de foin et de paille avant de partir pour Ten-que où pendant plus de dix ans Claude et moi avons joué ensemble un duo de pseudo mayora-les.

    Claude aimait ce campo. Sa préférence allait au premier clos, celui situé à gauche en arrivant à Ten-que par le chemin de Beauchamp. Un grand espace d’herbe, plat et découvert, qu’il faut tra-verser pour atteindre le bois de chênes verts où les taureaux attendent patiemment leur ration quotidienne.

    Avec le temps et sur le long chemin chaotique qu’il faut suivre pour atteindre la magie du campo, nous échangions beaucoup, nous étions devenus complices, amis. Claude était un garçon discret. Il écoutait attentivement et parlait peu. Il avait cette retenue qui empêche de dire ou de faire ce qui peut blesser et qui évite de choquer le goût des autres. Dévoué, il ne rechi-gnait pas à parcourir de nombreux kilomètres depuis Fuveau où il demeurait, pour apporter son aide aux longues journées du campo (prophylaxie, marquage, triage, bouclage …). Je me souviens qu’il avait pris l’habitude de récupérer les ficelles de nylon qui ceinturent les balles de foin. Soigneusement, il les tressait pour réaliser ensuite de solides cordages que nous utilisions pour divers besoins. Certains assurent encore au-jourd’hui, une sécurité supplémentaire à la fermeture des por-tes des clos et je ne pourrais plus les dénouer et les renouer sans avoir une pensée pour lui.

    Membre du Conseil d’Administration de la Muleta, il était tou-jours volontaire pour participer à la mise en œuvre de nos nombreuses activités, les bolsins, la bodega, les lotos, les tro-phées et j’en passe. Il répondait toujours présent quand on avait besoin de lui.

    Ce qu’on savait moins, c’est qu’il était un grand mélomane. Il adorait la musique, toutes les musiques mais il était surtout passionné de jazz et dans ce domaine, il était intarissable et pouvait parler beaucoup. Plus jeune il avait organisé de nom-breux concerts.

    Plus récemment, il avait été un des premiers praticos à rejoin-dre Toréo Passion. Elève appliqué, attentif, sérieux, il avait même surpris notre professeur sur le bon niveau de ses natu-relles qu’il exécutait …naturellement. Naturelles qu’il avait d’ail-

    leurs réalisées de manière très satisfaisante au cours d’une de nos classes pratiques à Sonnailler.

    Claude était aussi discret dans l’expression de sa joie. Alors que tout le monde pouvait s’esclaffer au détour d’ une plaisan-terie ou à la chute d’une histoire, son rire restait insonore mais curieusement on apercevait ses épaules s’animant de légers soubresauts.

    Et puis ses ennuis de santé ont commencé. Ils l’ont d’abord contraint à ne plus pouvoir venir au campo, ensuite à ne plus rejoindre les praticos, enfin à ne plus nous retrouver à la Mule-ta. Pendant de longs mois nous nous sommes appelés au télé-phone, il me demandait toujours des nouvelles de nombreux muleteros, des practicos aussi et des taureaux de « Gallounet ». Au cours de mon dernier appel où je l’avais sen-ti très affaibli, il m’avait demandé de ne plus le contacter et m’avait promis de le faire dés que son état s’améliorerait. Ce fut notre dernière conversation. J’ai encore ses paroles dans ma tête et ma peine est profonde.

    Il repose désormais au cimetière des Camoins à Marseille, non loin de Marcel Pagnol. Je crois qu’ils vont se rencontrer et peut-être écriront-ils ensemble une belle histoire que nous ne connaîtrons jamais. Marcel écrira les paroles et Claude choisi-ra la musique.

    Au campo céleste, Claude repose en paix.

    Ramon

    Claude,« al natural » , le 6 juin 2016 à Sonnailler

  • Page7 Journal La Muleta n° 78

    INFORMATIONS

    La Muleta vous propose d’acheter des places

    pour les Feria de Istres , Alès et Boujan .

    Pour Boujan La Muleta met un car gratuit à disposition.

    départ à 8 h 30 sur le parking du Géant Casino.

    S'inscrire auprès de Martine Ferrier au 06.18.29.53.69

    ou par e-mail : [email protected]

    (l’inscription sera effective après paiement)

    Nous avons le plaisir de vous convier à :

    l’ouverture de la bodega pour la Feria de Pâques 2019

    le jeudi 18 avril 2019 de 19 h à 22 h

    à la bodega de La Muleta

    Vous pourrez déguster des tapas et des boissons au tarif habituel,

    dans une ambiance feutrée et conviviale .

    Soirée réservée aux membres

    de La Muleta et leurs amis

    Le dimanche 19 Mai 2019

    16ème Bolsin de La Muleta

    à la Ganaderia Alain Tardieu

    Mas de La Cour des Bœufs à Mas-Thibert

    9 h : Petit déjeuner offert par La Muleta

    10 h.30 Tienta de 4 vaches par les représentants des Ecoles Taurines de

    Nimes, Adour Aficion et du Pays d’Arles .

    12 h 30 : Apéritif offert par La Muleta

    13 h : Repas tiré du sac

    15 h30 : Mise à mort de 2 becerros par les lauréats

    Cette manifestation est ouverte

    à tous les aficionados

    Participation au Frais de 10 € pour les membres

    et 15 € pour non-membres .

  • Journal La Muleta n° 78 Page 8

    Les activités de La Muleta pour la Feria de Pâques 2019

    Venez partager vos impressions avec des aficionados indépendants

    du vendredi au dimanche

    à l’ intérieur : A partir de 21 h, dans une ambiance musicale et festive

    l'atelier sévillanes de La Muleta vous invite à démarrer la soirée en douceur

    à partir de 23 h.

    Les Fanfares de « Fanfares y Toros »

    Dans la cour, toute la nuit ...

    DJ Florian et sa musique festive et populaire ...

    L a b o d e g a

    L A T I E N T A

    L e s t e r t u l i a s 1/2 h. après chaque corrida

    Au siège : 5, rue Parmentier ARLES

    4 becerras des ganaderias

    Curé de Valverde et Concha y Sierra

    pour les novilleros

    Francisco MONTERO

    Maxime SOLERA

    Baptiste CISSE

    et notre practico Daniel GIANI

    Suivie du traditionnel apéritif dans les arènes, offert par La Muleta

    Lundi de Pâques à 10h00

    dans les arènes de Fontvieille