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Education à la NV EDUCATION A LA NON-VIOLENCE - 1 -

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EDUCATIONA LA

NON-VIOLENCE

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INTRODUCTIONCréer un espace pour ce qui est souvent laissé en dehors de la vie scolaire

Un temps pour parler de son vécu, une écoute pratiquée entre enseignants et élèves, mais aussi entre les élèves, un temps pour commencer à identifier les émotions et leur place dans nos vies, un début d'analyse sur nos propres réactions aux conflits et une réflexion sur la place de la coopération à l'école... Je n'ai pas eu tout ceci quand j'étais à l'école primaire. Ce livre 1 propose des outils pédagogiques pour entrer dans ces domaines.

Le point de départ est la conscience de soi. Elle peut être développée par un partage basé sur le vécu. Dans certaines écoles, ce partage est encouragé, mais trop souvent les liens entre la vie familiale, la vie scolaire et ce qui se passe dans le quartier, le village ou la ville sont absents. Le ''cercle de parole'' inspiré de la méthode PRODAS, Programme de Développement Affectif et Social, est une méthode, à la fois structurée et souple, qui permet un dialogue et un approfondissement de la conscience de soi. Cette méthode de prise de parole et d'écoute inclut un certain nombre de règles et comprend trois étapes. D'abord un temps où l'on parle de soi par rapport à un thème spécifique, mais on ne discute pas et on ne répond pas aux autres, ni en se moquant ou en contestant ce qui a été dit, ni en affirmant ou questionnant pour mieux comprendre. On dépose ce qu'on a à dire au milieu du cercle. Dans un deuxième temps, on fait la synthèse de ce qui a été dit : remarques sur les ressemblances et les différences et possibilité pour les participants de dire si une parole les a émus. Dans un troisième temps, on cherche à faire une activité en lien avec ce qui vient d'être vécu, une extension de la découverte.

Ceci n'est qu'une esquisse de la méthode PRODAS. Ces cercles de paroles doivent être faits régulièrement pour que le processus devienne familier. Apprendre le processus est aussi important que ce qui est transmis ou partagé à travers les thèmes choisis.

Comme animatrice ou participante dans des groupes divers, j'apprécie de plus en plus ces temps où la parole est déposée, telle quelle, les autres ayant la possibilité de ''récolter'' parmi ce qui vient d'être dit, ce qui les a touchés. Cette approche n'est pas habituelle et demande beaucoup de discipline, parce que nous sommes habitués à juger ce que nous entendons et à parler pour défendre une opinion ou un choix.

Dans les écoles visitées, j'ai remarqué assez souvent chez les enfants un vrai besoin d'écoute de leurs sentiments. Isabelle Filliozat, auteur de L'Intelligence du cœur (J.C. Lattès, 1997), démarre une école primaire à Paris où l'intelligence émotionnelle aura sa place à côté des ''autres intelligences'' (verbale, 1ogico-mathématique, spatiale, kinesthésique, interpersonnelle...). ''Retrouver ses émotions véritables'', dit-elle ''c'est retrouver sa liberté. A condition de trouver la

1 Pour une éducation à la NON-VIOLENCE. Activités pour éduquer les 8/12 ans à la paix et à la transformation des conflits, Jeanne Gerber, EVO (4, rue d’Anderlecht, 1000 BRUXELLES).Ce livre a été conçu pour être facile d’utilisation lors de séances d’animation, de séances de formation.- Pour chaque chapitre sont présentés :

Les thèmes des modules proposés Les objectifs Une rubrique « préparer le terrain ».

- Pour chaque module : Les activités à réaliser Une rubrique « pour aller plus loin ». Une bibliographie.

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tempérance entre la négation et l’expression incontrôlée, bien loin de nous enchaîner, nos émotions sont les garantes de notre autonomie.'' (L'intelligence du coeur, p. 18).

Les enfants de 5-8 ans appellent souvent un visage fâché ''méchant''. A 8-10 ans, le mot ''fâché'' est bien acquis dans leur vocabulaire. Mais le message qu'ils ont reçu des adultes est que la colère est indésirable et mauvaise. Une fois ce message reçu il n'est pas facile de le neutraliser ou d'accepter la colère comme une émotion importante une émotion liée à l'identité et aux limites de la personne. Une émotion à accepter avant de pouvoir l'exprimer clairement.

Le conflit, comme la colère, est perçu comme ambivalent. Il n'est pas difficile de constater que le conflit fait partie de nos vies. Mais l'accepter objectivement, s'entraîner, d'abord à travers les petites choses du quotidien, à communiquer sans violence (à nous-mêmes ou aux autres), et s'attaquer au problème au lieu d'attaquer la personne, va à l'encontre de beaucoup de ce que nous avons vu et entendu dans nos vies. Une raison d'étudier ou d'analyser le conflit est justement de devenir plus conscients de nos propres actions et attitudes et de ne plus envoyer de double message à propos du conflit. Les enfants reçoivent beaucoup de doubles messages. En voici un exemple :Dans une classe d'enfants de 12 ans, nous parlions d'une situation conflictuelle entre deux élèves (un problème d'utilisation de calculatrices, accessibles au bureau de l'enseignant). Les deux élèves ont chacun raconté leur perspective, leurs sentiments et leurs besoins en rapport avec la situation. Puis ils ont cherché différentes alternatives. Vers la fin de ce processus, l'enseignant a dit aux élèves ''Mais j'avais cru que vous étiez assez grands pour pouvoir utiliser ces calculatrices sans vous disputer'', phrase qui décourageait et minimisait le processus que nous étions en train de pratiquer, et dévalorisait l'effort des élèves pour partager leur vécu réel.

Une idée-clé de ce livre est que le conflit fait partie de nos vies. Nous ne pouvons pas l'éliminer, mais nous pouvons le voir (et nous voir) plus objectivement, et construire des relations et des systèmes plus ouverts et confiants. Certaines personnes (ou des écoles entières) ont refusé le programme sur la résolution des conflits parce ''qu'elles n'avaient pas de problèmes''. Elles ne faisaient pas partie de ces zones à ''haut risque''. Puisque la problématique de conflit n'était pas assez extrême, il n'y avait pas de raison de s'en occuper. Si le conflit pouvait être vu comme une réalité de la vie et non comme une problématique, s'en occuper ferait partie d'un projet de société, ou d'école, et tout le monde pourrait bénéficier d'un apprentissage, et mettre autre chose à la place du statu quo.

Apprendre à faire face aux conflits ne demande pas toujours de se concentrer sur les brouilles et sur ce qui ne va pas. C'est parfois le cas : regarder de près les situations que nous avons vécues, qui ne nous semblent pas claires, où nous nous sommes sentis plus ''suiveurs'' que ''acteurs'' et trouver des ressources en nous-mêmes. Mais regarder de près ce qui fonctionne, l'aide qui nous est utile et nos points forts fait aussi partie de l'apprentissage. Dans une classe d'enfants de 10 ans, nous avons fait un exercice où l'on demandait à un enfant de sortir de la classe pendant que les autres élèves et l'enseignante cherchaient trois points forts de sa personnalité. A son retour, la classe lui présentait ces trois points forts comme une reconnaissance et un cadeau. Suite à cet exercice, cette enseignante, qui avait établi un degré élevé de confiance dans sa classe, voulait chercher un point faible pour chaque élève, afin qu'il évolue dans sa relation avec les autres. Se rendre compte des points faibles peut aussi, donc, faire partie de notre éducation. Mais accentuer les points forts reste encore trop rare dans nos vies et notre éducation. J'ai lu qu'un reproche a plus de poids qu'une félicitation et que les gens se souviennent mieux d'une critique que d'un compliment. En plus, il faut, paraît-il, plus de mots pour décrire des faiblesses que pour décrire des capacités.

Etudier le conflit inclut une attention particulière à ce qu'on apporte de fort et de solidaire, par rapport à soi et par rapport aux autres. L'apprentissage de la coopération est la face pile de la pièce ''conflit''.

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CHAPITRE I. LES AUTRES ET MOILes modules :

1. Chacun est unique "Chasse à l'homme".

2. Nous sommes semblables et différents.

Les différences sont enrichissantes. "Tous différents"

3. Chacun a des points forts. J'ai des capacités et des limites.

"Le lion et la souris" / "La montagne"

Objectifs :

"Trouver sa place". Aider les enfants à prendre conscience de leurs richesses et de leurs points forts. Découvrir les différences et les apprécier (diversité de caractères, de cultures, diversité dans la nature, etc.). Trouver sa place dans le groupe et dans la grande famille humaine.

Préparer le terrain• Ecoutez attentivement ce que disent les enfants. Faites de la place pour ce qui les préoccupe. Vous ferez sentir aux enfants qu'ils sont importants, qu'ils méritent votre attention.• Soyez enthousiaste. Votre enthousiasme pour tout ce qui vit est contagieux, partagez le avec les enfants.• Faites sortir souvent les enfants Saisissez chaque occasion pour leur faire prendre conscience de la valeur de la vie, des besoins des êtres vivants et de notre responsabilité envers notre planète Apprendre n'est pas uniquement une préparation pour l'année prochaine, c'est une découverte quotidienne.• Lisez aux enfants chaque jour. Votre voix est plus importante que n'importe quel enregistrement commercial.• Essayez d'avoir un contact avec les enfants un a un, en dehors de la classe. Un enseignant a choisi d'avoir un moment avec chacun de ses élèves au cours des six premières semaines d'école. Il a servi une collation, a montré une photo de sa famille, a partagé ses intérêts et loisirs...• Soyez conscient de la force et de la faiblesse de chaque enfant. Choisissez des activités qui stimulent et renforcent leurs dons, leurs capacités.• Acceptez les erreurs des enfants comme un élément essentiel du processus d'apprentissage.• Appréciez et exploitez la diversité culturelle des enfants de votre classe.• Essayez autant que possible d'affirmer les capacités de chaque individu. Après avoir entendu maintes fois des déclarations d'élèves : "Je suis nul...", "Je ne comprends pas." "J'abandonne." "Je n'apprendrai jamais les tables de multiplication", un enseignant a mis par écrit une courte description de chaque enfant en relevant un élément unique à chacun. Lorsqu'il a lu ces

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paragraphes à la classe, normalement bruyante et inattentive, les enfants sont devenus silencieux et 100 % réceptifs. Exemple "Quand nous faisons des courses relais, qui voulons-nous dans notre équipe? David, bien sûr. Il court comme une fusée."

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Module I

Idée clé : Chacun est unique

Activités

Jeu: Noms et gestes

Tous debout en cercle. Une personne commence par dire son prénom en l'accompagnant d'un geste. Tous répètent en choeur le prénom et font le même geste. On ajoute un prénom et un geste en procédant de la même manière, reprenant à chaque fois la liste des prénoms précédents avec les gestes. (Si le groupe est nombreux, faire la moitié du groupe et puis commencer une nouvelle série.)

Histoire Zéro, Charles Prayez

Résumé :Venant un jour don ne sait où, Zéro arrive sur la terre et essaie de se repérer face à d'autres qu'il rencontre Balle, Roue, la lettre O, mais il ne sait pas sauter, ni rouler, et il ne fait pas partie de la famille des lettres. Désemparé par leurs moqueries, il se sent "zéro" jusqu'à ce qu'il rencontre "Une". Mais ce n'est pas la fin de l'histoire.

Construite sur une image un peu standard et romantique du couple, ce livre a néanmoins le mérite de bien décrire la lutte interne contre l'attaque externe d'être appelé "nul", avec un jeu de mathématiques en prime.A lire avec une pancarte JSCDA (Je Suis Capable et Digne d'Amour) à construire. Un animateur lit l'histoire et l'autre personnifie Zéro, avec la pancarte et un grand cerceau autour du cou. Ce dernier déchire et recolle des morceaux de pancarte aux moments appropriés dans l'histoire (quand les autres se moquent de lui, ou qu'il se sent nul, quand quelqu'un l'affirme, ou quand il l'affirme lui-même).

Discussion

• Que s'est-il passé avec la pancarte JSCDA?• Qui détruisait la pancarte? Ces remarques abaissantes des autres, les étrangers, des proches, Zéro lui-même).• Pourquoi a-t-on recollé des morceaux sur la pancarte? A quels moments? (des remarques positives des autres, de Zéro lui-même, des moments de prise de décision).• Pourriez-vous penser à d'autres moyens pour ne pas se sentir comme un zéro, pour devenir plus forts quand vous vous êtes sentis blessés?Imaginez cette semaine que chacun de vous portait une pancarte comme celle-ci, chaque jour. A la fin de la journée, ou quand vous vous voyez de nouveau, ceux qui le souhaitent pourraient expliquer brièvement à quoi leur pancarte ressemble. Afficher la pancarte pour le groupe, comme aide-mémoire.

Jeu : Chasse à l'homme

Il y a, par exemple, trois feuilles différentes mais chaque enfant n'en reçoit qu'une qu'il doit remplir en trouvant au moins une personne correspondant à chaque phrase. Par ce jeu, les enfants apprennent à mieux se connaître.

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Trouve quelqu'un qui...1.... n'a pas la télévision à la maison.2.... a son anniversaire le mois suivant ton mois d'anniversaire.3.... sait loucher.4.... a voyagé plus de 3000 km pendant l'été passé.5.... vit dans une famille où personne ne fume.6.... a un animal à la maison (chien, chat, poisson, cheval,...).7.... est nouveau dans cette école.8.... aime les crevettes.9.... dessine avec facilité.10... a plus de 6 frères et soeurs.

Matériel:

• Livre : Zéro, Charles Prayez / Marc Bombaert, 1987.• Pancarte "Je Suis Capable et Digne d'Amour"• Cerceau, scotch (pour recoller les morceaux)• Feuilles "Chasse à l'homme"

Pour aller plus loin...

Discussion:

Apprendre à se connaître• Comment te sentais-tu dans la classe au début de l'année?• Est-ce que cela a changé depuis?

Comment on se sent, comment on réagit face aux moqueries:

Comment réagissons-nous à une remarque telle que "t'es nul" ou des phrases semblables?Inviter les enfants à décrire une situation qu'ils ont vécue, en expliquant comment ils se sont sentis et comment ils ont réagi.

Suggestions de diverses manières de réagir pour ne pas provoquer ou aggraver la situation• Ignorer. En général, les personnes qui disent des choses pareilles veulent attirer l'attention.• Si tu as envie de répondre, n'utilise pas de remarque semblable. Cela renforce la situation agressive.• Répondre en montrant que tu n'es pas ébranlé par cette remarque : "Je ne trouve pas que c'est le cas" ou "Et alors ?" ou bien "C'est pas grave" ou alors "Ca ne fait rien". Si la remarque te remet en question ou t'ébranle, il vaut évidemment mieux ne pas prétendre que ça ne te fait rien.• Tu pourrais être d'accord avec l'autre. "Comment as-tu deviné ?" ou "Tu sais quoi? Tu as raison !"• Utiliser de l'humour "Je croyais que c'était un secret."• Pour ne pas te sentir blessé, tu peux te dire des choses qui sont vraies : "Je sais que ce qu'elle dit n'est pas vrai." ou "S'ils me connaissaient vraiment, ils ne diraient pas ça..." ou bien "Ceci ne doit pas m'impressionner; personne n'est parfait."

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Activité:

De manière régulière, donner du temps à un enfant pour enseigner quelque chose aux autres, par ex. la magie, jongler, le dessin, l'origami, un jeu, un poème, une recette... L'enfant élabore un projet et le négocie avec l'enseignant ou le responsable.

Bibliographie:

Chrysanthème, Kevin Henkes I Kaléidoscope, 1991.Rachid, Maubille Jean / Ecole des Loisirs, 1992.Debbie et les pianos, Goffstein / Gallimard, 1986.Le marchand de problèmes, Hiawyn Oram f Gallimard, 1986.Etoile Noire, Aube Claire. Scott ODeli / Ecole des Loisirs, 1989.

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Module 2

Idée clé : Nous sommes semblables et différents.Les différences sont enrichissantes.

TOUS DIFFERENTS

Activités

Jeu:

Avec des cacahuètes (entières).Placer autant de cacahuètes que d'enfants sur deux assiettes et diviser les enfants en deux groupes. Chaque enfant prend une cacahuète et l'observe attentivement. Puis chacun remet sa cacahuète sur l'assiette. Remuer les cacahuètes sur l'assiette pour qu'elles prennent une nouvelle disposition.Demander à chaque enfant (en passant l'assiette devant eux) de retrouver et reprendre sa cacahuète.

Discussion (pendant qu'on mange les cacahuètes)• Pensais-tu au premier coup d'oeil que les cacahuètes se ressemblent toutes en général?• Arrivais-tu à les distinguer les unes des autres?• Qu'as-tu perçu à propos des ressemblances et différences à travers cet exercice?

Exercice:

Nous allons faire encore un exercice qui nous aidera à voir en quoi nous sommes semblables ou différents. Dans la classe, il y a certainement des personnes que vous connaissez bien. Nous pourrions nous dire (dans le contexte de la classe) : "Je ressemble ou j'ai des goûts semblables à celui-ci mais je me sens vraiment différent de celui-là.". Réfléchissez un moment.Si vous deviez choisir quelqu'un dans la classe qui vous semble être très différent, qui choisiriez-vous? (garder en tête le prénom de la personne choisie pour le jeu suivant).

Jeu d'appartenance:

On se met debout si on correspond à la description.• Yeux bleus - Yeux bruns - Yeux verts - autre• Préférence de saison: été - hiver - printemps - automne• A pris un petit-déjeuner ce matin• Nationalité de ce pays - nationalité d'un autre pays• Ne porte pas de lunettes• Est venu à l'école: à pied - en voiture - en tram - en métro - en bus - en vélo• Vit avec un seul parent - deux parents - un adulte autre qu'un parent• Aime l'école - n'aime pas l'école• Aime faire les choses lentement• Prépare parfois les repas à la maison ou aide à les faire• Aime manger de la glace (si ce n'est pas le cas pour tous, on ajoute le suivant)• A plus de 9 ans (pour terminer tous debout)

La personne à laquelle vous aviez pensé s'est-elle parfois levée en même temps que vous?Même si nous sommes différents, est-il possible de trouver tout de même des points communs?

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Par nos ressemblances, en prenant des points de repères différents, nous appartenons à beaucoup de groupes variés et fluctuants.

Liaison:

Mais que faire lorsque nous nous sentons vraiment très différents de l'autre? Arrivons-nous à nous mettre dans la peau de l'autre? A quoi est-ce que cela sert, d'essayer de se mettre à la place de l'autre? (Questions à poser pour réfléchir, pas nécessairement pour avoir des réponses, mais pour introduire le texte suivant.).

Histoire : Xisel : la rencontre, tiré de Regards Pluriels

Demander aux enfants de se mettre dans la peau de Xisel avant de commencer la lecture.

"Xisel recula, épouvanté. La créature était grotesque. Toute petite, elle ne devait pas mesurer le tiers de sa taille. Elle se tenait à la verticale, sur deux membres articulés, qui lui servaient à se déplacer. Deux autres membres, comme des bâtons, saillaient de ses flancs et s'achevaient par cinq petites baguettes à chaque extrémité. Ces "baguettes" pouvaient se plier afin de saisir un objet, comme la sacoche que la créature tenait actuellement. Au sommet du corps, à l'intérieur d'un casque avec une visière semi-transparente, il vit une tête percée de plusieurs orifices. L'orifice du bas remuait continuellement lorsque la créature s'adressait à lui par l'intermédiaire du micro-traducteur. Xisel ne s'en étonna pas, car on l'avait prévenu que ces créatures s'exprimaient en émettant des sons. Le haut de la tête constituait la partie la plus laide, car il était à moitié recouvert de poils noirs. Xisel savait pour l'avoir appris de ses instructeurs, que le reste du corps était protégé par une combinaison spatiale. lise demanda si le reste du corps était aussi velu que le haut de la tête, et eut une grimace de dégoût à l'idée de tous ces poils. La créature était hideuse, mais Xisel contrôla son premier mouvement de recul. Il était ici pour faire les premiers pas d'un échange fructueux avec une autre intelligence. C'était le premier humain qu'il rencontrait".

Distribuer les feuilles avec le texte et réfléchir aux questions suivantes

• De qui est-il question dans l'histoire?• Que peut-on déduire de l'apparence physique de Xisel? (trois fois plus grand que l'autre, n'émet peut-être pas de sons pour communiquer ou sait faire autrement, n'a pas de poils sur le haut de sa tête, n'avait peut-être pas de combinaison spatiale...)• Relever les mots du texte qui évoquent le dégoût dans les pensées de Xisel (grotesque, laide, hideuse) et dans ses gestes (...Xisel recula, épouvanté, grimace).• Comment peut-on dépasser la peur ou le rejet que l'on peut ressentir devant l'étrangeté de l'autre? Chercher dans le texte d'abord : ("Xisel contrôla son premier mouvement de recul", "on l'avait prévenu que ces créatures...').• Qu'est-ce qui pousse ces deux êtres à se rapprocher?" ("faire les premiers pas d'un échange fructueux").• Faire une liste de tous les avantages qui peuvent découler d'une telle rencontre (par exemple Xisel pourrait apprendre que l'autre n'a pas de poils sur tout le corps moins de dégoût).

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Suivi

Images de différences et de ressemblances

Montrer les images de visages de personnes venant de cultures différentes dans le monde. Il y a de magnifiques images dans Il y eut un soir, il y eut un matin de Hans Samsom et Laura Rous / Ed. Brunnen Verlag Bâle. De nombreuses revues ou livres de bibliothèque offriraient d'autres possibilités.Les illustrations des yeux et des nez dans Cinq milliards de visages de Peter Spier (pages 11-12) sont amusantes.

Montrer pages 42-43 dans Cinq milliards de visages, Peter Spier I Ecole des Loisirs."Parfois c'est réconfortant d'être semblable aux autres, mais si tout le monde était semblable, quelle sorte de monde aurait-on ?"

Matériel:

• Tif et la boîte magique• Images de visages de personnes venant de cultures différentes dans le monde• Livres Le tunnel, Cinq milliards de visages• Cacahuètes et assiettes• Texte "Xisel" pour les enfants

Pour aller plus loin...

Réflexion:

• Pourquoi est-il parfois difficile de t'entendre avec ceux qui sont différents de toi? (On peut réfléchir sur la situation du frère et de la soeur dans le livre Le tunnel ou "Xisel" pour démarrer la discussion.)• Pourquoi les différences sont-elles importantes pour la vie en commun?• Dans la nature, à quoi servent les différences? (Formes de feuilles pour recueillir la pluie; odeurs et couleurs pour attirer ou chasser les insectes et les oiseaux)

Pour approfondir l'idée du temps qui passe et qui mène au changement, il est possible d'utiliser comme point de départ le livre Ronde annuelle des marteaux piqueurs ou la mutation d'un paysage, Jorg Müller / l'Ecole des loisirs, 1974, livre qui montre l'évolution réelle d'un coin de campagne en un carrefour d'une grande ville.

Activités : liées aux thèmes de différences, ressemblances, appartenances et changements• Mon orange (pomme ou kiwi). Une orange par enfant (en groupes de dix de préférence).Chacun a une orange devant lui qu'il peut observer en détail pendant une minute. Ensuite, on mélange toutes ces oranges et chacun doit retrouver la sienne. Tiré de Education aux droits de l'homme. Fortat et Lintanf, Chronique sociale - EVO

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• Partage sur le thème "J'ai un ami différent de moi..." Diviser la classe en groupes de quatre à cinq enfants et laisser chacun prendre la parole à tour de rôle pendant deux minutes (ceux qui écoutent n'interrompent pas et ne posent pas de questions). Il s'agit de parler d'un ami différent de soi, de le décrire, de dire en quoi il est différent.• Faire un "brainstorming" sur les différents groupes auxquels les enfants appartiennent. Faire une liste au tableau (exemples : la classe, l'école, filles/garçons, un voisinage, un pays, une équipe sportive, les scouts, une religion, un groupe linguistique...). Inviter des enfants à produire un modèle individuel, une sorte de graphique qui représente les différents groupes auxquels il ou elle appartient, qui sont signifiants pour lui ou elle.

Bibliographie:8-10 Cinq milliards de visages, Peter Spier I Ecole des Loisirs, 1992.

Le tunnel, Anthony Browne / Kaléidoscope, 1989.Un pays loin d'ici, Nigel Gray / Gallimard, 1988.Des pieds et des mains, Masayuki Yabuuchi et Masao Kawai / Archimède, 1995.L'ami indien, Jean Touvet / Ecole des Loisirs, 1990.La différence, Jacques Fijalkow / Magnard, 1993.Le livre des maisons du monde, Theodore Kalopissis / Gallimard, 1986.La pelle mécanique ou la mutation d'une ville, Jôrg Mtiller / Ecole des Loisirs, 1976.Des enfants comme moi, Barnabas et Anabel Kindersley f Gallimard, 1996

10-12 Les deux moitiés de l'amitié, Susie Morgenstein / Rageot, 1989.Le voyage de Mémé, Gil Ben Aych / Bordas, 1982.Anne ici, Sélima là-bas, Marie Ferraud / Casterman, 1993.Tous pareils, tous différents, Albert Jacquard / Nathan, 1991.Regards pluriels : 38 activités sur les préjugés, la discrimination, le racisme et

l'exclusion. Oxfam, 1993.Culture, socialisation et groupes sociaux, Jacques André / Erasme, 1993.Tous différents tous égaux : kit pédagogique / Conseil de l'Europe, 1995.

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Module 3

Idée clé : Chacun a des points forts.J'ai des capacités et des limites.

LA MONTAGNE AUX TROIS QUESTIONS

Activités

Histoire: La montagne aux trois questions,

Conte vietnamien raconté par Béatrice TanakaRésumé: "Il était une fois un jeune étudiant très malheureux. On devinait pourquoi: II était laid."Ainsi débute ce conte où le héros entreprend son voyage vers la Montagne et où le Ciel rencontre la Terre pour demander aux trois génies pourquoi il est si laid. Sur le chemin, il rencontre un vieil homme avec une fille muette, un ermite, et une carpe dans un torrent, et tous le supplient de poser des questions, en arrivant à la montagne, pour eux aussi. Prêt à répondre à leurs demandes, il affronte le long voyage, mais une fois arrivé au sommet, il sera déçu. Mais au voyage de retour...

Suggestion : Apprendre ce conte par coeur et le raconter à la classe - ajouter de la musique et des objets et inviter les enfants à participer à certains moments de l'histoire; ou inviter des enfants à jouer l'histoire et ensuite à jouer pour d'autres classes dans l'école.

Discussion :- Qu'as-tu aimé ou pas aimé dans cette histoire?- Les contes parlent souvent des obstacles, des difficultés, des épreuves qu'on doit affronter. Quelles difficultés le jeune étudiant a-t-il rencontrées? Quelles capacités avait-il? Quelles limites?

Exercice : j'ai des capacités et des limites

Donner des feuilles blanches aux enfants, les inviter à dessiner un arbre, plante, fleur etc. de leur choix en dessinant les racines aussi bien que les branches.Ecrire sur ou parmi les racines : "Confiance en la vie". Ecrire dans la partie qui mène vers les branches : "Capacités" et "Limites".Sur les différentes branches, feuilles ou pétales, ils écrivent quelques-unes de leurs capacités et de leurs limites personnelles. En bas de page, ils inscrivent une difficulté qu'ils aimeraient surmonter. Après, en groupes de deux ou trois, ou tous ensemble, ils partagent ce qu'ils ont inscrit sur leur feuille et montrent leur dessin.Idée empruntée de Une morale du bonheur, Peggy Noordhoff-Snoeck / CEDIL

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Pour aller plus loin...

Activité:

"L'élève de la semaine" :Tout au long de l'année, choisir chaque semaine un(e) élève pour être "l'élève de la semaine". Il pourrait être tiré au sort une semaine à l'avance (mettre tous les prénoms dans une boîte), ou on pourrait choisir celui dont l'anniversaire est le plus proche.Au début de l'année, choisir (éventuellement avec l'aide des enfants) des éléments que vous aimeriez inclure dans cette activité.

Voici quelques idées :• afficher au mur une photo de l'élève quand il était bébé et une autre photo (polaroïd?) prise en classe en vue de cette semaine, ou laisser l'empreinte d'un doigt.• le prénom pourrait être écrit avec des adjectifs qui commencent par les lettres de son prénom. En profiter pour introduire la notion d'anagramme.• il pourrait choisir un animal qu'il aimerait être, un aliment préféré, ou un livre qu'il aime spécialement et le noter près des photos. (On pourrait imaginer un tableau dont les cases seraient remplies par les enfants eux-mêmes lorsque c'est leur tour. Prévoir des symboles : ex. un chat pour l'animal qu'il souhaiterait être, une pomme pour l'aliment préféré, un livre.., qui n'auraient qu'à être complétés.)• "l'élève de la semaine", ou quelqu'un d'autre, pourrait inventer une rime ou un poème pour accompagner son prénom.• cet élève pourrait enseigner quelque chose aux autres.• il pourrait inviter un membre de sa famille à l'accompagner à l'école pour une activité spécifique.• "l'élève de la semaine" pourrait avoir une responsabilité spéciale dans la classe pendant sa semaine.

Jeu:

Un élève pense à un de ses camarades. Les autres enfants lui posent des questions pour essayer de deviner qui il a choisi: si cette personne était un animal, quel animal serait-elle (ex. d'une réponse : un cheval), si elle était un légume, une voiture, un jouet, un vêtement...?

Littérature

Etudier la version de Jean de La Fontaine de la fable du lion et de la souris.Faire connaissance avec d'autres contes où les héro(ine)s affrontent des obstacles, vivent un voyage initiatique, font face à leurs capacités et à leurs limites. Inviter un conteur dans la classe pour parler de son métier.Etudier l'utilisation de la parole orale et de la lecture dans son trajet historique.Faire des recherches ensemble pour répondre aux questions suivantes : A quel moment dans l'histoire les humains ont-ils commencé à écrire leur histoire?Pour quelles raisons? Quand est-ce que la parole écrite est devenue appréciée comme plus "sûre" que la parole dite? Dans certaines sociétés et communautés aujourd'hui la tradition orale est encore pratiquée. Avec quel effet? Avec la télévision, le cinéma et l'informatique à notre disposition, est-ce que les contes "dits" ont encore quelque chose à nous offrir? Y a-t-il une différence, pour vous, entre une histoire "lue" et une histoire "entendue"?

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Bibliographie:

Nora et le mouton glouton, Ichakawa, Satomi / Ecole des Loisirs, 1993.Cinq nouvelles histoires de Ranelot et Bufolet, Arnold Lobel / Ecole des Loisirs, 1980.John, Rose et le Chat, Jenny Wagner / Deux Coqs d'Or, 1985.Histoire d'un géant/Histoire d'une souris, Casterman, 1984,L'invité des trois amis, Helme Heine / Gallimard, 1984.La toile de Charlotte, E.B. White / Ecole des Loisirs, 1982.Sagesse Sagesses : Hommage d'Afrique à Jean de La Fontaine, Bénin '95, Alphone et Julien Yèmadjè (portfolio tiré d'une exposition d'affiches) / Coopération Franco-Béninoise Opération Lecture PubliqueContes en f, Béatrice Tanaka / Messidor La Farandole, 1985.Les jardins de la Fille-Roi: Contes d'Eurasie, Luda / Hatier, 1987.Les fous, Hamadi / Rose des vents, 1993.Le conte improvisé : méthodes et techniques pour être un conteur écouté, Charles et Bernadette Bru / DeBoeck, 1997.Une morale du bonheur, Peggy Noordhoff-Snoeck / Cédil, Bruxelles, 1993

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CHAPITRE II. LES ÉMOTIONS ET LE CORPS

Les modules:

4. Comment je me sens... / Roue des sentimentsNos émotions sont importantes.

5. L’humeuromètre / La journée de MargotMa colère : qu’est-ce que j’en fais?

6. Le corps parleLe corps parle. Je l’observe. Je l’écoute.

Objectifs:

Prendre conscience de ses émotions et de la manière dont elles s’expriment.Voir et découvrir que sur ce plan, chacun fonctionne différemment.Apprendre à être attentif à ce que l’autre ressent. Examiner sa colère.Se rendre compte du langage du corps.

Préparer le terrain:

• Prendre du temps régulièrement pour que les enfants partagent leurs sentiments. Accepter ce qu’ils disent sans porter de jugement.• Faire savoir aux enfants qu’ils ne sont pas seuls avec leurs sentiments.• Etre attentif au langage corporel des enfants. Certains enfants ne savent pas exprimer leurs sentiments.• Autoriser les enfants en colère à sortir et se calmer dans un coin “pour décompresser”. Ce “coin” pourrait être aménagé de manière agréable avec quelques objets pour se distraire ou s’occuper.• Idée d’une activité pour clôturer calmement la fin de journée: Lecture silencieuse (10 à 15 minutes). Chacun, l’enseignant inclus, peut amener un livre de son choix et s’installer à n’importe quel endroit de la classe pour lire...• Décrire ses propres sentiments directement peut aider à éclaircir des situations. Utiliser le mot “je”, citer une émotion ou une métaphore pour l’identifier.• Lorsque quelqu’un exprime un sentiment envers toi, si tu peux, répond par un sentiment.• Gérer ses émotions, surtout sa colère, est l’un des aspects les plus difficiles dans les négociations. Réfléchir sur sa propre colère : l’analyser, essayer de la comprendre. Identifier les événements et les comportements d’autrui qui provoquent cette colère. Ceci permet de se dégager de situations où d’autres “tirent les ficelles”. Si vous exprimez souvent la colère, vérifier que vous exprimez aussi d’autres émotions.• Jusqu’à 80 % de notre communication se fait sans mots. C’est le langage du corps et les contextes (culture, vécu personnel etc.) qui donnent aussi tout un sens à la communication. Se rendre compte

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de cette réalité est un premier pas vers une meilleure compréhension de notre comportement et de celui des autres. Le domaine du “non-dit” est très “parlant”.• Les messages non-verbaux devraient être conformes aux messages verbaux.

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Module 4Idée clé : Nos émotions sont importantes

LA ROUE DES SENTIMENTS

Activités

Les émotions font partie des conflits. Nous essayerons d’identifier diverses émotions dans des situations de conflit à l’aide de “la roue des sentiments”. Les enfants travailleront en groupes de trois personnes. Chaque groupe recevra une feuille avec une “roue des sentiments” et des haricots secs. L’adulte présentera une des situations décrites dans la feuille et invitera les enfants à discuter au sein des groupes sur ce que ressent la personne qui vit la situation.Ensuite, les enfants placeront les haricots dans la roue sur le mot ou les mots qui conviennent dans ce cas-là.Tiré de Teaching Peace, Ruth Fletcher/ Harper & Row, 1986, p. 20.Adapté en français par la bibliothèque Anatoth.

Quand toutes les situations ont été lues et discutées, aborder les questions suivantes:• Qu’avez-vous remarqué en faisant cet exercice?• Dans ton groupe, est-ce que tout le monde était toujours d’accord sur ce que la personne ressentait? Pourquoi ou pourquoi pas?• Est-il toujours possible de savoir comment les personnes se sentent à travers ce qu’elles disent?Nous n’avons pas toujours envie de partager nos sentiments, mais parfois ça aide de les exprimer et cela peut permettre de clarifier une situation.

Comment nous exprimons nos émotions est lié à notre culture, à notre famille et à notre personnalité. En Occident, dans la démarche de résolution des conflits, on souligne l’importance d’identifier ses propres émotions et de les exprimer clairement lors d’un conflit.

Situations de conflits: (Tiré de Teaching Peace, Ruth fletcher/Harper & Row, San Francisco,1986)

• Julien parle avec sa soeur: “Youssef m’a prête’ un CD de Maurane. J’ai dû l’oublier dans le bus hier, je n ‘arrive plus à le retrouver. Je ne sais pas quoi faire. J’aimerais le lui dire, mais c’est impossible, il me tabasserait sûr et certain !”Comment Julien se sent-il?

• Les enfants reviennent du cours de gym et font la queue au robinet pour se rafraîchir. Le prof demande à Fatima d’aller chercher une feuille sur son bureau. Lorsque Fatima revient, les autres ne veulent plus lui laisser reprendre sa place dans la file.Comment Fatima se sent-elle?

• A midi, dans le réfectoire, François revient à sa place à table et découvre sa tartine inondée de coca. A côté, deux autres élèves rigolent.Comment François se sent-il ?

• Frédéric est à la maison un soir en train de lire une revue. Son petit frère entre et veut prendre la revue. Frédéric ne veut pas la lui donner et son petit frère hurle. La mère intervient et donne la revue au petit frère. “Tu te mets toujours en colère contre moi, jamais contre lui” dit Frédéric.Comment Frédéric se sent-il?

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Tiré de Teaching Peace, Ruth Fletcher / Harper & Row, San Francisco, 1986, p. 20.Adapté en français par la bibliothèque Anatoth.

• Raoul et deux de ses amis jouent au basket dans la cour. Raoul rate le panier parce que l’un d’eux lui fait un croche-pied. Il shoote dans le ballon et l’envoie sur le toit.Comment Raoul se sent-il

• Sur le chemin de l’école, Sylvie est arrêtée par une fille plus âgée qui veut lui prendre son argent.Comment Sylvie se sent-elle?

• Christine et Véronique sont de très bonnes amies. Un jour, Christine envoie un petit mot à Véronique. Le prof surprend Véronique avec le papier en main et lui fait une remarque.Comment Christine se sent-elle?

• Suzanne vient de rentrer de l’école. En faisant la lessive, sa mère a trouvé des cigarettes dans la poche d’une veste de Suzanne. La mère de Suzanne n’est pas d’accord qu’elle me et n ‘est pas contente que Suzanne fasse ceci derrière son dos.Comment Suzanne se sent-elle?

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• “Nahotchan sortit à pas feutrés de la tente, courut vers une touffe d’herbe et s’accroupit pour faire pipi. Les insectes s ‘arrêtèrent aussitôt. Elle se releva et regarda le ciel où plein d’étoiles scintillaient.Les insectes “Tzi... Tzi... Tzi..” se remirent à chanter. “Oh! Une étoile filante à travers le ciel comme une flèche.”Comment Nahotchan se sent-elle?

• Ahmed vient de marquer un but.“Quel but!” lui dit Robin en lui donnant une grande claque dans le dos. “Tu leur en as mis plein la vue à ces minables !’Comment Ahmed se sent-il?

• Mercredi après-midi, à l’académie de musique:“Clé de fa, clé de sol, gammes majeures et mineures.., quel casse-tête, je n’y comprends rien, j’abandonne!”Comment cette personne se sent-elle?

Décrire vos sentimentsPour négocier et communiquer clairement, il vaudrait mieux décrire vos sentiments au lieu de les exprimer indirectement.Chaque numéro en bas correspond à une situation. Lire les phrases et essayer d’imaginer la situation. Puis, avec ton partenaire,• mettre un “Oui” devant une phrase où les sentiments de celui qui parle sont décrits,• mettre un “Non” devant une phrase qui évoque un sentiment, mais indirectement, sans vraiment le décrire.Quand en duo vous êtes d’accord avec les réponses, mettez-vous avec un autre duo et comparez vos réponses jusqu’à ce que vous soyez tous les quatre d’accord.

1 …… a. Ne conduis pas si vite! Ralentis tout de suite! …… b. J’ai peur quand tu conduis si vite.2 …… a. Est-ce que c’est absolument nécessaire de mettre ton poids sur mon pied?

…… b. Avec ton caractère vicieux, ça ne te dérangerait pas si j’étais boiteux à vie?…… c. Ca m’énerve beaucoup d’avoir ton poids de 90 kilos sur mon pied.

3 …… a. Je suis ravi d’avoir gagné au loto. …… b. Quelle journée incroyable!4 …… a. T’es un chou, quel service! …… b. Je suis très contente pour ton coup de main.5 …… a. Tout le monde aime danser avec toi.

…… b. Quand je danse avec toi, je me sens détendu et élégant.6 …… a. Si tu ne peux pas faire un effort pour mieux ranger après avoir cuisiné, je déménage! …… b. Je n’ai jamais de ma vie vu une cuisine dans un tel désordre! …… c. Cela me trouble très fort que tu ne lèves pas le doigt pour nettoyer après avoir mis du désordre.7 …… a. Ceci est un livre très intéressant.

…… b. Ce livre me passionne.8 …… a. Je ne me sens pas assez compétent pour contribuer de manière significative à la vie du groupe.

…… b. Je ne suis pas assez compétent pour contribuer de manière significative à la vie du groupe.

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Commentaire sur le n° 8 : Souvent on n’arrive pas à distinguer entre un sentiment et la situation réelle. Une personne peut se sentir incompétente mais agir avec compétence / ou au contraire, se sentir compétente mais agir sans compétence. La maturité dans le domaine émotionnel laisse la personne libre. Elle sait qu’elle peut agir en compétence, même si elle se sent incompétente. Elle sait qu’il y a une différence entre les sentiments et l’agir, et que les deux ne vont pas toujours ensemble.Exercice adapté de Teaching Students to be Peacemakers, Johnson and Johnson/ Interaction Book Company, Edina, Minnesota, 1991, p. 368

Jeu : Course relais émotionnelle

(dans une grande salle ou dehors)Matériel : 3 bois, 3 fruitsDiviser le groupe en trois équipes qui se tiennent chacune en file à une petite distance du bol.Au signal, le premier joueur de chaque équipe prend un fruit en main, court au bol, met le fruit dans le bol, et mime un sentiment. Dès que son équipe a correctement deviné de quel sentiment il s’agit, il reprend le fruit, court au point de départ, croque dans le fruit et le passe au joueur suivant.. Après le jeu, revoir ensemble quels sentiments ont été mimés et demander si quelqu’un peut mimer un sentiment qui n’a pas été illustré.

Matériel:

• Feuilles enfants “La roue des sentiments” (assez pour les groupes de 3)• Haricots secs• Feuilles de situations de conflit (pour les groupes de trois)• Feuille “Décrire vos sentiments”• Bols et fruits pour le jeu relais

Pour aller plus loin...

Emotions et culture:

Bien que tous les humains aient des émotions et des sentiments, les diverses cultures les mettent en valeur de façons différentes. Voici un exemple provenant d’un des peuples indiens d’Amérique du Nord:

Dans la culture des Navajos, un bébé est surveillé constamment jusqu’à ce qu’il rie pour la première fois. Ce rire de départ marque la naissance de l’enfant comme une entité sociale. La personne qui a provoqué le rire de l’enfant est désignée pour organiser une célébration en l’honneur du bébé.Quelle place est donnée aux sentiments dans la culture où vous vivez ? Quelle importance donnez-vous aux sentiments et aux émotions ?

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Activités

Ecriture créative. Feu et eau

Les enfants prennent une feuille de papier. La moitié de la classe écrit sur sa feuille “Je suis feu”. L’autre moitié écrit “Je suis eau”. Chacun continue en décrivant en quoi il se sent feu ou en quoi il se sent eau. Regrouper alors ceux qui ont écrit à propos du “feu” par groupes de quatre; de même pour l’eau.Partager ce qu’ils ont écrit et regarder les points communs et les différences.Inverser le feu et l’eau. Même scénario. Question finale: En quoi suis-je feu? En quoi suis-je eau?

Cercle de parole, partage sur les thèmes:

“Une fois où j’ai eu de la difficulté à accepter mes sentiments” et “Une fois où j’ai accepté les sentiments d’un autre.”

Recherche de vocabulaire

Essayer de trouver en classe, trois à cinq mots qui forment un sous-groupe pour chacune des émotions principales : la joie, la tristesse, la peur, la colère. Inventer des phrases qui incluent les mots, ou les illustrer en saynètes. (Les éditions Labor (Bruxelles) ont publié deux livres : Dictionnaire des sentiments et Dictionnaire des émotions qui pourraient être utiles pour la recherche du vocabulaire.)

Bibliographie:• Comment te sens-tu?, Aliki / Flammarion, 1984.• La boîte à musique, Jean-Michel Defromont / Ed. Science et service, 1984.• Le chant des baleines, Dyan Sheldon / Pastel, 1990.• La naissance de Célestine, Gabrielle Vincent / Duculot, 1987.• Le cheval qui sourit, Chris Donner / Ecole des Loisirs, 1992.• Goldie et ses poupées, MB. Goffstein / Gallimard, 1986.• Broutille, Claude Ponti / Ecole des Loisirs, 1991.• Le petit dragon aux yeux rouges, Astrid Lindgren / Duculot, 1986.• Les mystères de Harris Burdick, Chris van Allsburg / Ecole des Loisirs, 1985.• Les enfants Tillerman : c’est encore loin, la maison?, Cynthia Voigt / Flammarion, 1986.• L’enfant du dimanche, Gudrun Mebs I Gallimard, 1986.• Leïla, Sue Alexander / Centurion, 1986.• Le royaume de la rivière, Katherine Paterson / Ed. de l’amitié, 1985.• Le haricot, Edmond Séchan / Ecole des Loisirs, 1984.• Dictionnaire des émotions, Labor, 1993.• Une morale du bonheur, Peggy Noordhoff-Snoeck / Bruxelles CEDIL, 1993.• Saïd et Sophie, Ursula Kirchberg / Centurion Jeunesse, 1983.

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Module 5Idée clé : Ma colère : qu’est-ce que j’en fais ?

L’HUMEUROMETRE

Introduction

Chaque jour nous travaillons et jouons avec d’autres personnes. Souvent tout va bien. Mais parfois nous sommes dans des situations qui nous énervent ou qui nous fâchent. La tension monte et c’est le début d’une vraie bagarre. Montrer « l’humeuromètre » (un grand modèle qui ressemble à un thermomètre, avec un ruban rouge qui monte et descend – à fabriquer par vous ou par les élèves).

Activités

Histoire: La journée de Margot

(à raconter en utilisant un ballon)Un des sentiments qui revient très souvent lors d’un conflit est? La colère.Ecoutons l’histoire de Margot.Il est 7h30 du matin. Margot se réveille en sursaut. Elle est en retard. “Zut”, dit-elle. “J’ai encore oublié de régler mon réveil hier soir” (gonfler un peu le ballon). Vite elle se lève et cherche son tee-shirt rose... qu’elle trouve en dessous d’un tas de linge sale. Elle donne un coup de pied dans la pile de vêtements (gonfler encore un peu le ballon).Margot arrive à l’école stressée et irritée. La sonnerie retentit, Margot entre en classe. “Contrôle de géographie”, annonce le professeur. “Ah zut”, se dit Margot, “j’ai complètement oublié de réviser ma géo !” En plus, sa mère l’avait avertie que si elle avait une mauvaise note à ce contrôle, elle ne la laisserait pas partir en week-end à la montagne avec son père ! Margot mordille le bout de son bic. (gonfler le ballon)A la récré, Sylvie sa meilleure amie lui demande comment s’est passé le contrôle de géo. “Occupe-toi de tes oignons”, lui répond Margot. (gonfler le ballon)En rentrant de l’école, elle trouve son petit frère Daniel assis devant la télévision. Margot s’installe confortablement à côté de lui. “Maman a dit que c’était ton tour de préparer le repas ce soir”, lui dit Daniel. “Qu’est-ce qu’on va manger, j’ai faim !”. Margot se lève d’un bond. “C’est toujours moi qui dois tout faire dans cette maison. Tu ne t’occupes jamais de rien.” (gonfler le ballon)En colère, Margot va à la cuisine, ouvre l’étagère et prend un paquet de spaghettis. Elle arrache rageusement le papier et les spaghettis s’éparpillent par terre. A ce moment, sa mère entre dans la pièce. (faire éclater le ballon)

Discussion- Avec qui Margot est-elle vraiment fâchée?- Combien de personnes ont senti sa colère?- Quelle sorte de conversation imagines-tu entre Margot et sa mère?Introduire les termes “frustration” (ce qu’on ressent quand on n’a pas ce qu’on veut) et “bouc émissaire” (exprimer notre colère contre quelqu’un qui n’a rien à voir avec la raison réelle de notre colère).

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Discussion- Pour toi, l’humeuromètre varie-t-il selon la situation? Pourquoi?- Est-ce que tout le monde réagit de la même façon?- Que faites-vous lorsque vous êtes fâchés? Est-ce que cela aide la situation ou la complique? (Ressentir la colère est normal, mais nous pouvons choisir ce que nous faisons...)

Le texte “comment te sens-tu, Aliki” : Un éclat

Jouer une situation qui se passe dans une classe entre deux enfants. Lire ou réciter le texte en faisant monter le ton de la voix de plus en plus (après chaque trait) en gonflant le ballon au fur et à mesure. Le ballon éclate à la fin.“Qui m’a piqué mes crayons /je savais que c’était toi / tu me piques toujours mes affaires sans me demander/quel culot/je te pique tes affaires moi / je parie que tu as même cassé toutes mes pointes / s’il y a une chose qui m’agace c’est que l’on me pique mes affaires sans demander / je parie même que ça t’est égal ! “/

Que nous montre le ballon dans ce jeu de rôle?

Demander aux enfants d’imaginer un ballon de colère à l’intérieur d’eux. Est-ce que ton ballon (symbolique) a plutôt tendance à éclater ou reste-t-il gonflé en toi sans que tu l’exprimes?Qu’est-ce que tu fais ou tu pourrais faire pour dégonfler le ballon? (Une suggestion a été donnée dans le poème “Mon humeur change”.)Comment te sens-tu dans ton corps quand tu es fâché? Que pouvons-nous faire quand nous sommes en colère pour nous détendre et détendre notre corps?

Clôturer la séance avec la suggestion que pendant la semaine à venir les enfants observent leurs propres ballons ou humeuromètres pour voir comment ils font et comment ils pourraient faire autrement.

Matériel:

• Humeuromètre• Feuilles enfant “L’humeuromètre”• Texte “Un éclat” du livre : Comment te sens-tu, Aliki• Ballon gonflable

Lire l’histoire une deuxième fois. Aux moments où il faudrait gonfler le ballon, poser les questions suivantes :- Que veut Margot?- Qu’est-ce qui trouble Margot?- Qui devient le bouc émissaire de Margot?- Comment Margot aurait-elle pu exprimer positivement sa colère?Lorsque les enfants suggèrent des idées pour que Margot exprime sa colère afin qu’elle ne grandisse pas en elle, laisser sortir un peu d’air du ballon pour qu’il n’éclate pas à la fin de l’histoire.adapté de Teaching Peace, Ruth Fletcher/Harper and Row

Question libre : Est-il déjà arrivé qu’une personne explose en face de toi sans raison apparente?

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Pour aller plus loin...

La colère:

Le “déclencheur” engendre une réaction physique et émotionnelle du corps. La réaction du corps monte jusqu’à un point culminant. Dès que le corps se détend, nous nous calmons.A ce moment, si quelque chose d’autre réenclenche la colère, elle sera plus forte qu’auparavant. (Parfois, quand quelqu’un explose lors d’un événement qui nous semble insignifiant, il se peut qu’il réagisse à un événement antérieur.) Si rien n’interrompt l’étape de récupération, la personne se calme, se sentant souvent légèrement déprimée.La capacité ou qualité de jugement est inversement proportionnelle à la montée de la colère.Traduit de Conflict Mediation For A New Generation: Training Manuel, Community Mediation Center Harrisonburg, Virginia.

Isabelle Filliozat, dans son livre L’intelligence du coeur / J.C. Lattès, 1997, dit que la colère est liée à notre identité. Il est donc très important de reconnaître sa validité (dans l’autre aussi bien que dans nous-même) et d’essayer de comprendre le message qu’elle essaie de faire passer.

Activités

Chacun imagine et dessine ce qu’il pourrait faire lorsqu’il est en colère (un endroit ou une personne à qui parler).

Demander aux enfants de mimer à tour de rôle une façon de montrer sa colère, sans mots. Essayer de voir la diversité dans la manière de montrer sa colère mais peut-être aussi les similitudes, muscles raidis, par exemple. Montrer qu’on peut décider de relaxer ses muscles dans les moments de tension.

Bibliographie:

• Polichinelle et moi, Elzbieta / Pastel, 1991.• Non!, Annik Desmier / La Farandole, 1982.• Ping et pong les pingouins, Gangloif / Mijade, 1993,• Les photos, Patricia MacLachlan / Gallimard, 1992.

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Module 6Idée clé : le corps parle. Je l’observe. Je l’écoute.

Activités

Exercice: Ouvert et fermé

1) Demander à quelques enfants d’imaginer une forme ouverte avec une main et une forme fermée avec l’autre. Montrer au reste du groupe.2) Demander à d’autres enfants (en suivant dans le cercle par exemple) d’imaginer un geste ouvert et un geste fermé et de les montrer.3) Attribuer un numéro de 1 à 3 à chaque membre du groupe. Les 1 se mettent par terre. Les 2 s’assoient sur des chaises. Les 3 restent debout. Dans ces positions, chacun adoptera une forme ouverte (Réfléchir et choisir sa position avant de regarder les autres).4) Demander à tous de changer simultanément d’une forme ouverte à une forme fermée.Puis, demander que les 1 commencent avec une position fermée, les 2 une position ouverte, les 3 une position fermée. Observer les mouvements des deux sens en même temps.tiré et traduit de Playing With Fire, Training for the creative use of conflict, Nic Nine et FionaMacbeth / Leicester : Youth Work Press, 1992.

• Comment vous sentiez-vous dans les positions ouvertes? les positions fermées?• Quand utilisez-vous les positions ouvertes? les positions fermées?• Qu’avez-vous remarqué chez le groupe pendant l’exercice?

Discussion :

Quelle position prenons-nous en classe? Dans la salle de gym?Pouvez-vous mimer un geste religieux? Un soldat? Une mère? Un petit enfant? Un vieillard? Un chanteur d’opéra? Un malade? Un balayeur de rue?(Que les enfants miment ces situations ou personnages.)Que constatons-nous à propos des positions ouvertes et fermées?

Exercice à deux:

En cercle. Le premier va au milieu et prend une position de statue. Le deuxième se place par rapport au premier. Le premier retourne à sa place dans le cercle. Le deuxième invente une autre position. Le troisième se place par rapport au deuxième et ainsi de suite...Comment sommes-nous influencés par la position du corps des autres?

Exercice sur deux textes: Petit Arbre et Little Britches

Petit ArbreExtrait de Petit Arbre, Forest Carter / Hachette Stock, 1984. Pages 186 à 187.

Petit Arbre, un garçon de 6 ans, perd ses parents dans un accident et va vivre avec ses grands-parents qui habitent dans les collines et ont gardé les traditions indiennes d’autrefois. Ici, il s’agit d’un dialogue entre Petit Arbre et son grand-père à propos des rencontres entre l’indien et l’homme blanc et de leurs façons de se saluer. (“How” veut dire “Comment”)

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“Grand-père disait que l’Indien levait sa main ouverte en signe de paix, pour montrer qu’il n’était pas armé. Pour Grand-père, c’était logique, mais le reste du monde trouvait ça tordant. Grand-père disait que l’homme blanc faisait la même chose quand il serrait la main de quelqu’un, sauf qu’il était faux jeton, qu’en secouant la main de celui qu’il appelait son ami, il essayait de faire tomber une arme de sa manche. Grand-père n’aimait pas beaucoup serrer les mains, car, comme il disait, il n’aimait pas qu’on essaie de faire tomber une arme de sa manche alors qu’il s’était présenté en ami. C’était mépriser complètement la parole de quelqu’un.Quant aux gens qui disaient “How !“ et éclataient de rire quand ils rencontraient un Indien, Grand-père disait que c’était une histoire qui remontait à deux cents ans environ. Il disait que, en ce temps-là, chaque fois qu’un Indien rencontrait un Blanc, ce dernier commençait par lui demander : “Comment vas-tu ?“ ou “Comment va ta tribu ?“ ou “Comment ça va pour vous ?“ et ainsi de suite. D’après Grand-père, les Indiens Ont fini par se dire que le sujet de Conversation préféré de l’homme blanc, c’était comment; et alors, comme il était poli, il avait décidé de dire seulement comment et de laisser l’enfant de putain choisir le comment dont il avait envie de parler.Grand-père disait que ceux que ça faisait rire se moquaient d’un Indien qui essayait de faire preuve de courtoisie et de considération.”

Little BritchesTraduit de l’anglais, de Ralph Moody, NY : W.W. Norton & Co., 1962, p.90 à 92.(Grace est la soeur de Little Britches)

La famille de Little Britches (“Little Britches” veut dire “Petite Salopette”) s’est installée récemment dans une ferme à l’ouest des Etats Unis, pays de cow-boys, d’Indiens et de rodéos. Un soir ils reçoivent la visite de deux voyageurs, un homme blanc qui s’appelle M. Thompson et un Indien, TwoDog. C’est la première fois que Little Britches voit un Indien de près. Au repas du soir, M. Thompson explique comment, il y a des années, TwoDog et lui sont devenus “frères de sang”. TwoDog lui avait sauvé la vie, et par un rituel ils ont promis des liens de loyauté pour toujours. TwoDog n’aime pas les maisons et est resté dehors et c’est Little Britches qui lui a apporté son repas. Maintenant, tout le monde s’est couché pour la nuit, mais Little Britches reste réveillé...“Je me mis à penser à TwoDog assis près de la grange même si nous étions au mois de juin, les nuits étaient encore très fraîches. Après un moment, lorsque je fus certain que Grace dormait, j’enfilai ma salopette et attrapai une couverture. Je bougeais sans faire de bruit et je ne m’entendais pas moi-même tellement les ronflements de M. Thompson étaient sonores. Je retins mon souffle en ouvrant la porte. Mais j’avais à peine posé la main sur la poignée que M. Thompson se dressa dans son lit et demanda : “Qui va là ?“ Je lui répondis que j’allais apporter une couverture à TwoDog. Il se recoucha et ronflait déjà lorsque je refermai la porte.En arrivant près de la grange, je remarquai que TwoDog était assis dans la même position que celle dans laquelle je l’avais laissé après le repas. La lune était haute dans le ciel à l’ouest, au-dessus des montagnes et je pouvais voir que ses yeux étaient ouverts et qu’ils regardaient toujours au-delà du champ de haricots. Je lui tendis la couverture et il la prit. D’un mouvement rapide, il l’enroula autour de ses épaules afin de ne laisser dépasser que sa tête. Cela faisait comme une tente.Il ne dit pas un mot et je ne voulais pas le quitter, alors je m’assis une nouvelle fois à côté de lui. Je suppose que je m’assis là parce que je pensais encore à l’histoire de M. Thompson et que je souhaitais moi aussi être frère de sang de TwoDog comme l’était M. Thompson. TwoDog ne me regarda pas, mais il jeta la couverture sur mes épaules, de manière à ce que nous soyons les deux sous la même tente.Mon grand-père était sourd et, avant sa mort, j’aimais utiliser le langage des signes avec lui. Je pensais que je pourrais communiquer avec TwoDog par des signes. Alors je levai mes sourcils, joignis mes mains et posai mon visage contre elles. Puis je jetai un regard au loin en direction des montagnes. TwoDog sut que je lui demandais où il dormait - où était sa maison - de la même

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manière que Grand-Père aurait compris. Il tendit le bras en direction de l’espace en V creusé par la rivière du Dindon qui coulait de la montagne. Puis utilisant son index, il suivit le sentier qui s’enfonçait dans la montagne et montait, il m’indiquait que son campement était sur les hauteurs.TwoDog et moi restâmes à parler avec nos mains jusqu’à ce que la lune plonge et se glisse derrière les montagnes. Puis il posa à nouveau sa main sur ma jambe : trois fois lentement comme il l’avait fait juste après souper. Je savais que ça voulait dire que je devais aller me coucher, alors je le quittai. Je restais encore longtemps éveillé, songeant à toutes les histoires qu’il m’avait racontées avec ses mains”.

Questions par rapport aux textes:• Quel rapport voyez-vous entre ces textes et les exercices que nous avons fait sur “le corps parle”?• As-tu déjà vécu un moment de communication sans paroles avec quelqu’un d’une culture différente que la tienne?• L’Indien (le grand-père) et l’homme blanc dans le texte de Petit Arbre interprétaient les gestes de salutation différemment dans leurs cultures respectives. Peux-tu citer d’autres exemples de gestes qui sont interprétés différemment selon des cultures différentes? Si non, dans la vie quotidienne et dans les médias, fais des observations pendant une ou deux semaines sur ce sujet. Explore les salutations dans les cultures différentes.

Pour aller plus loin...

• Inviter quelqu’un qui connaît le langage des sourds à venir dans la classe.

• Visionner une partie ou l’intégralité du film “Au pays des sourds”, réalisateur Nicolas Philibert - France, 1993 - 99’ - v.o.s.t. français. Dans ce film, Jean-Claude, Abou, Claire, Karine et d’autres, sourds depuis les premiers mois de leur vie, racontent comment ils voient le monde, un monde où le regard et le toucher prennent une autre dimension. Une bonne partie du film se passe en silence, mais les bruits et la musique prennent aussi leur place.Disponible en location de vidéo à : Libération Films asbl, rue Dupont 67, 1030 Bruxelles

• Découper des images dans des revues qui, à travers le corps ou le visage, montrent des sentiments et des émotions. Les afficher ensemble au mur. Ensuite, élargir pour inclure les images plus abstraites qui font penser aux sentiments (le feu, des objets, certains paysages...)

• Les enfants pourraient faire un “portrait-silhouette” d’un ami.Accrocher une grande feuille blanche au mur. Faire asseoir la personne dont vous voulez dessiner le profil devant cet écran. Utiliser un spot assez puissant pour que l’ombre du profil apparaisse sur la feuille. Contourner l’ombre ainsi obtenue. La peindre en noir.

• Amener un appareil photo instamatic. Chaque enfant choisit une émotion et compose son visage en fonction de son choix. S’assurer de la variété des émotions choisies parmi les enfants. Une façon de choisir des émotions serait de travailler à partir d’équipes de trois. Laisser les équipes expérimenter des expressions de visages ensemble, s’entraidant à trouver les meilleures qu’ils savent faire. Ensuite) prendre les visages des enfants en photo. Les afficher et laisser la classe deviner quelles étaient les émotions exprimées.

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Jeux:

• Se relierEn cercle. Deux personnes se mettent au milieu, face à face. Elles ferment les yeux, se mettent paumes contre paumes et puis laissent tomber les bras.Chacune fait deux pas en arrière, se tourne 3 fois en cercle complet et ensuite les deux essaient de se remettre paumes contre paumes.Variante : Choisir une partie du corps à l’avance que les deux essaient de retrouver au lieu des paumes (tête, pied, épaule...) Plusieurs paires pourraient faire le jeu au même temps. C’est rigolo à observer, donc, faire l’activité en groupe même s’il n’y en a que deux qui jouent.

• Pas les dentsUn joueur se tient à une courte distance de deux autres joueurs. Il lance une chaussette nouée ou un essuie et ils l’attrapent entre eux sans utiliser leurs mains.Variante: Les deux se tiennent dos à dos. L’un des deux ferme les yeux.Commentaire : Un moyen de permettre à deux enfants actifs qui ne s’entendent pas bien de trouver un équilibre.Deux jeux précédents traduits de Everyone Wins: Cooperative Games and Activities.Sambhava et Josette Luvmour / New Society Publishers, 1990.

• Claquement des mainsDeux personnes se mettent face à face. Ils entrent en contact par un claquement des mains levées, face à face, chacun essayant de bien garder sa propre stabilité. Le contact est bref, doux ou plus fort, avec des possibilités de stratégies différentes (par ex. retirer les mains au dernier moment au lieu d’avancer les mains). Dès qu’un pied d’un joueur bouge, la partie est finie et on recommence.Commentaire : Permet de tester sa stabilité, son agressivité, et sa façon de répondre à l’autre. L’objectif est de tester sa propre force et stabilité, tout en jouant. Avec les enfants, bien encadrer l’activité. Faire une démonstration à l’avance et observer (ou inviter d’autres enfants à être observateurs) si vous pensez qu’il faudrait plus de sécurité.

Bibliographie:

• Des mots avec les mains, Marie-José Armengaud / Toboggan-Magazine, Milan,1985.• Terrible, Alain Serres / Ecole des Loisirs, 1992.• Basile boude, William Steig / Kaléidoscope, 1991.• Mademoiselle tout-à-l’envers, Philippe Corentin / Ecole des Loisirs, 1988.• Mon éléphant, Anke de Vries / Pastel, 1996.• Aux limites du corps, Jeftrey Crelinsten. D’après le film “Extrêmes Limites” / Gamma, 1994.• Plus de gym pour Danny, Helen Young / Flammarion, 1984.• Le théâtre, Peter K. Alfaeoger / Le Chat Editeur, 1980.• Tête à queue, Bénédicte Guettier / Ecole des Loisirs, 1993.

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CHAPITRE III. LA COMMUNICATION:UN OUTIL-CLÉ

Les modules:

7. “L’écoute”.Je communique : j’écoute l’autre.

8. “Le message je”.Je communique : j’utilise le message je.

ObjectifsDistinguer les tâches respectives de ‘dire” et “écouter” (l’émetteur et le récepteur). Expérimenter ces deux positions et prendre conscience de l’importance de l’écoute, Prendre conscience des “messages je”, une communication où on parle de soi sans attaquer l’autre.

Préparer le terrain:

• “Contrairement à ce que croient beaucoup d’adultes, les enfants ne souhaitent pas toujours de réponse à leur question... mais attendent une véritable écoute de leurs interrogations et de leurs inquiétudes.” p. 63• “Il faut le savoir, la demande la plus répandue au monde est celle d’une écoute, pas celle d’une réponse.” p. 126• “Communiquer, c’est mettre en commun, soit nos différences, soit des ressemblances, à partir de deux besoins fondamentaux : celui d’être reconnu (avec la part de mystère qui m’habite même quand elle reste inaccessible) et celui d’être entendu (sans que l’autre m’identifie ou m’enferme tout entier dans ce que j’exprime).” p. 19Citations tirées de “T’es toi quand tu parles jalons pour une grammaire relationnelle”, Jacques Salomé / Albin Michel, 1991.• Nous faisons tous et toutes des choix quant au contenu et au niveau de profondeur de ce que nous communiquons aux autres. Dans le contexte personnel, un moyen d’accéder à un niveau plus profond de dialogue est de se demander : “Pourquoi suis-je en train de parler de ceci ?“ Cette question peut nous amener à être plus clair, direct et précis sur nous-même et dans la relation. Dans la même mouvance, si quelqu’un nous parle de quelque chose et que nous ne savons pas pourquoi nous sommes les récepteurs de cette information, nous pouvons lui demander pourquoi il nous en parle. Dans le contexte d’informations et d’actualités, nous voyons qu’une sélection est faite par les médias. Les journalistes sont comme les pompiers, prêts à aller sur les lieux d’incendie, mais quittant rapidement les lieux pour transmettre l’information à tous. Le contenu de leur communication se réduit à faire connaître l’existence d’incendies. La plupart du temps ils ne disent pas comment tel incendie aurait pu être évité ni comment les rescapés refont leur vie après le désastre.

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Module 7

Idée clé : Je communique, j’écoute l’autre.

Histoire: Le grillon, Rona Leventhal

Suggestion: Histoire à raconter accompagnée d’un bruit de grillon et des pièces de monnaie dans la poche à jeter au moment propice.

Un jour, j’allais manger avec une amie. C’était midi et nous marchions dans une rue très animée. Nous étions entourées de tous les bruits de la ville. Des voitures klaxonnaient, on pouvait entendre des bruits de pas sur le trottoir et des gens parler de tous côtés. Au milieu de ce vacarme, mon amie se tourna vers moi et me dit: “J’entends un grillon !““Impossible!” ai-je répondu. “Comment veux-tu entendre un grillon au milieu de tout ce bruit. C’est ton imagination. De plus, je n’ai jamais vu de grillon en ville““Non vraiment, j’entends un grillon! je vais te montrer !“ Elle s’arrêta un moment, puis me fit traverser la rue et s’approcha d’un grand bac en ciment dans lequel était planté un arbre. Et là, sous les feuilles, il y avait un grillon!“Ça alors !“ lui dis-je “tu dois avoir une ouïe surhumaine. Quel est ton secret ?““Non, mon ouïe est comme la tienne. Il n’y a pas de secret. Vraiment. Regarde, je vais te montrer !“Elle plongea alors sa main dans sa poche et en retira une poignée de pièces de monnaie qu’elle jeta sur le trottoir. Et au milieu du vacarme de la ville, toutes les têtes, dans un rayon de 10 mètres, se tournèrent pour voir d’où provenait ce bruit d’argent.“Tu vois” dit-elle “tout dépend de ce à quoi tu prêtes l’oreille !“

Exercice: Rendez-vous au zoo

(tiré de Conflict Resolution : An elementary School Curriculum / Community Boards, San Francisco, CA, 415/552-1250, 1991).But: illustrer et découvrir qu’il n’est pas facile de bien écouter et que l’écoute passe par une sélection de ce qui est important.• Demander trois volontaires estimant qu’ils écoutent correctement. Les faire sortir de la classe et leur dire que lorsqu’ils reviendront, ils devront écouter un message avec beaucoup d’attention et être prêts à répéter ce qu’ils auront entendu. Les autres enfants seront spectateurs.• Lire le message une première fois aux “spectateurs”. Faire entrer le premier volontaire et communiquer ensuite le message.

Message : “Rendez-vous au zoo”Entre par la grille de devant. Passe devant le tigre blanc.Puis tu verras les singes qui crachent, ne t’approche donc pas trop près d’eux.Passe devant la cage aux ours et tu me verras près des chameaux.

• Appeler le deuxième volontaire. Demander au premier enfant de donner les renseignements au deuxième. Lorsque c’est fait, appeler le troisième enfant.Le deuxième lui transmet alors le message. Lorsque le troisième a entendu l’information, il la répète au groupe entier.• Relire les indications originales. Demander d’abord aux trois volontaires comment ils ont vécu l’exercice. Puis demander aux enfants de comparer le message original et celui donné par le troisième enfant.

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Questions:• Comment les indications ont-elles changé du début à la fin?• Qu’est-ce qui fait qu’il est difficile de se souvenir correctement des renseignements?• Qu’auraient pu faire les volontaires pour être certains d’avoir bien compris l’information? (reformuler ce qu’ils avaient entendu pour vérifier s’ils ont repris l’essentiel)• Dans une situation réelle, quelles auraient été les conséquences?

Refaire le jeu “Rendez-vous au zoo”, mais à partir d’un texte créé par les enfants.Celui qui écoute peut poser des questions ou vérifier ce qu’il a entendu.

Accentuer le fait que l’écoute n’est pas une capacité à mémoriser ce que l’autre dit, mais que la personne sélectionne ce qui est important et essentiel dans un message et le vérifie chez celui qui parle.

Jeu: Formes géométriques

Les enfants sont tous placés par deux, dos à dos. Chacun a reçu un set identique de formes géométriques. L’un des enfants compose un tableau à l’aide de tous les éléments dont il dispose. Lorsqu’il a terminé, il essaie de transmettre à l’autre les indications nécessaires pour que le deuxième puisse composer à son tour le même tableau.Consignes:• la composition doit être contenue dans la feuille de papier blanc qui délimite ainsi le cadre.• Le premier enfant donne des indications, le deuxième compose le tableau comme indiqué, seulement en écoutant, sans parler ou poser de questions.On compare ensuite les deux essais. Dans un deuxième temps, on inverse les rôles et celui qui écoute peut poser des questions.

Discussion :- Qu’avez-vous senti et pensé en faisant ce jeu?- Comment cela s’est-il passé au niveau du processus, en dehors du résultat?- Comment as-tu perçu les indications de ton partenaire?- Etait-ce plus facile lorsque tu pouvais poser des questions ou lorsque tu pouvais vérifier ce que l’autre voulait dire?- Aviez-vous mis votre feuille de papier (cadre) dans le même sens? (Parfois tout peut être vu différemment à cause d’un élément de base, d’une différence de perspective).

Mettre en valeur les éléments suivants :• Présence de deux éléments : l’émetteur et le récepteur. L’émetteur doit être le plus clair possible, en essayant de se mettre dans la peau du récepteur.• Dans une situation de conflit, le récepteur doit écouter attentivement et sélectionner ce qui est le plus important dans le message.• L’importance de la reformulation pour s’assurer d’avoir bien entendu (compris) le message, surtout en situation de conflit où des sentiments forts sont présents.

Matériel:

• Sets de formes géométriques (en suffisance pour le nombre d’enfants)• Feuilles de papier blanc (“cadres”)• Pièces de monnaie et bruit de grillon (pour l’histoire du grillon)

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Pour aller plus loin...

Jeux:

• Les enfants se mettent en cercle. L’un d’eux, les yeux bandés, s’assied au milieu du cercle avec un bâton à côté de lui. L’enseignant, ou un autre enfant, désigne silencieusement quelqu’un pour aller récupérer le bâton sans que l’enfant aux yeux bandés ne l’entende. S’il entend des pas, il montre la direction de laquelle provient le bruit. Si c’est juste, celui qui a essayé de prendre le bâton revient à sa place et un autre est désigné et le jeu continue. Lorsque quelqu’un du cercle réussit à attraper le bâton, il prend place au milieu et c’est à son tour d’avoir les yeux bandés.

• Enregistrer des bruits quotidiens : l’eau du robinet, une scie, un piano, des pieds qui courent, un chien qui aboie, des pièces de monnaie qui tombent, quelqu’un qui siffle, etc. Faire passer cet enregistrement. Ceux qui écoutent identifient les bruits.

• Pratiquer la reformulation: Exercice Trios d’écouteTiré de Conflict Resolution : An Elementary School Curriculum / Community Boards, San Francisco, CA, 415/552-1250, 1991.a) Expliquer que souvent, même quand une personne essaie d’écouter, il se peut qu’elle n’entende pas correctement ce que l’autre a dit ou qu’elle l’interprète mal. Pour éviter ceci, il est utile de reformuler dans ses propres mots ce qu’on pense avoir entendu, pas tout ce qu’on a entendu, mais l’essentiel.b) Introduire le jeu des “trios d’écoute” pour pratiquer cette reformulation. Chaque personne peut parler, mais pas avant avoir répété (dans ses propres mots) ce que l’autre a dit (et l’autre est d’accord avec la reformulation). Former des groupes de trois. Deux parlent sur un sujet choisi. La tâche du troisième est de s’assurer qu’avant que quelqu’un ne parle, il redise ce que l’autre a dit.c) Illustrer le processus brièvement. “A” et “B” discutent, et “C” observe et s’assure qu’il y a reformulation.d) Chaque partie de discussion dure deux minutes. Quelques sujets de discussion:- Si tu pouvais avoir un souhait, qu’est-ce que ce serait et pourquoi?- Si tu pouvais être une célébrité, qui est-ce que tu serais et pourquoi?- Si tu pouvais changer quelque chose dans ton école, que changerais-tu et comment?e) Discussion en plénière- Comment as-tu vécu l’écoute de ton partenaire et pourquoi?- Comment est-ce que son attitude d’écoute t’a influencé?Comment te sentais-tu?Est-ce que c’est plus facile ou plus difficile de parler à quelqu’un qui fait l’effort d’une écoute active? Pourquoi?

Bibliographie:• La communication, Aliki / Kaléidoscope, 1993.• Les cinq sens, Ardley I Bordas, 1992.• Zoum et les autres, Laurence Delaby / Flammarion, 1980.• Nestor, Hector, Victor et Fred, James Stevenson / Ecole des Loisirs, 1979.• Un tigre dans la théière, Betty Yurdin / Flammarion, 1986.• Des animaux pour toute famille, Randali Jarreli / Ecole des Loisirs, 1988.• Le nain dans la tête, Christine Ndstlinger / Ecole des Loisirs, 1992.• La force du berger, Azouz Begag / La joie de lire, 1990.• Il était une fois les mots, Messidor / La Farandole, 1981.

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Module 8

Idée clé : Je communique, j’utilise le « message je »

But : Aider les enfants à comprendre que les accusations et les “phrases tu” contribuent souvent à l’escalade du conflit, et que le “message je” où on parle de soi peut faciliter le dialogue et la recherche d’une solution.

Le “message je” est un moyen de communiquer ce qu’on ressent et ce qu’on veut sans attaquer l’autre personne. Le “message je“ offre la possibilité de défendre ce que tu penses être juste et équitable. Ce n’est pas un “je” égoïste ou individualiste, mais un “je” qui montre que c’est toi qui est responsable et qui souligne une pensée, une attitude ou un sentiment qui t’appartient en propre.Le “message je” est un moyen d’attaquer le problème, pas la personne.

Exercice:

Prendre comme exemple un dialogue entre Etienne et David : “T’es chiant. Tu as encore pris mon stylo. Fais gaffe à toi.” Expliquer les cinq étapes d’un “message je”1) Dire le nom de l’autre (pour avoir son attention, pour montrer du respect).2) Expliquer les faits (une façon d’attaquer le problème).3) Dire comment tu te sens (ce sera clair pour l’autre, il entendra).4) Dire pourquoi tu te sens ainsi et ce dont tu as besoin.5) Faire une demande (cela donne la possibilité à l’autre de faire quelque chose, de réagir, sans se sentir rabaissé).

……………………………….. , (le nom de l’autre personne)quand …………………………(les faits)je me sens …………………… (le ressenti)parce que …………………….. (les besoins)J’aimerais ……………………. (une demande spécifique et proportionnelle aux faits cités auparavant)

Convertir le message d’Etienne à David en un “message je” (situation “convertie” plus loin - voir “Le message je”, cartes de situations).

Demander aux enfants de se mettre par groupes de deux pour s’entraîner avec les situations suivantes ou en inventant des situations de leur choix. Ensuite, ils partagent leurs trouvailles à la classe, d’abord en jouant un dialogue de la manière “normale ou spontanée” (qui n’est pas nécessairement plus spontanée, mais révèle plutôt un automatisme), puis en utilisant le “message je”. Les autres enfants écoutent et donnent leurs suggestions éventuelles.Suggestion : découper les 8 situations, les coller sur un fond cartonné et les plastifier pour les distribuer

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Le”Message je”

Le “message je” explique ce que je veux, ce que je pense ou comment je me sens. Lorsque j’utilise le “message je”, je parle pour moi-même, pas pour les autres.Voici quelques exemples. Ces phrases incluent bien sûr toujours le mot “je” :- J’aime jouer au foot- Aujourd’hui je suis fatiguée- J’aimerais bien aller au cinéma avec toi ce soirVoici des phrases qui n’illustrent pas le “message je”:- Tu m’énerves!- Elle se croit la meilleure.

Trouve les “messages-je” ci-dessous et coche-les avec une X Je suis tellement en colère aujourd’hui que je pourrais enfoncer une porte! Garder les petits? Pourquoi me le demandes-tu toujours? Sors de ma chambre! Maman, il ne veut pas me rendre mon jeu ! J’espère que je n’aurai pas è passer cet examen demain Laisse-moi tranquille! Pourquoi ne ranges-tu pas ton bazar? Tu passes tout ton temps avec les autres et tu m’ignores complètement Le samedi j’aime faire la grasse matinée Je veux être certaine que tu as bien compris Tu as tous les privilèges ici, uniquement parce que tu es le plus grand! Tu ne pourrais pas laisser quelqu’un d’autre être capitaine pour une fois? Laisse-moi jouer avec ton jeu vidéo Je suis trop crevé Tu m’énerves quand tu piques mes affaires.

Qui s’exprime ?Il est plus facile de trouver des solutions aux conflits lorsque chacun s’exprime en son nom propre,en étant “possesseur légitime” de ses pensées, ses sentiments et ses désirs. Le but de l’exercice suivant est de distinguer dans chaque phrase qui parle : la personne parle-t-elle pour elle-même, pour quelqu’un d’autre ou pour personne?

Lis chaque phrase et met un :- E si dans la phrase la personne parle pour elle-même- G si dans la phrase la personne parle en général (ou au nom de personne)- A si dans la phrase la personne parle pour quelqu’un d’autre

__Tout le monde aime le prof.__Je t’aime bien !__On dit que tu es sympa.__Nous pensons que cette chanson est très chouette !__Personne n’aime les maths !__Pierre trouve que tu es bizarre.__La plupart des gens seraient fâchés si on leur faisait une chose pareille.__A regarder ta tête, je peux voir que tu n’es pas en forme aujourd’hui.

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”messages je” traduit de Teaching Peace, Ruth F1eicher / Harper and Row”qui s’exprime” traduit de Teaching Students to be Peacemakers, Johnson

Parfois nous avons envie de defender nos droits sans savoir ce qu’il faut dire ou ce qu’il faut faire.Quand nous sommes fâchés ou blessés, nous voulons nous venger.Voici un moyen de communiquer équitablement : le « message-je ».Dis le nom de l’autre personne Etienne,Dis les faits : quand tu as pris mon stylo sans me le demanderExprime comment tu te sens : j’étais très frustré en le cherchantExplique pourquoi (tes besoins) : et je n’ai pas pu terminer mon devoir.Dis ce que tu voudrais : Demande-le moi d’abord. Essaye d’être conscient de ton corps et de ce que tu exprimes sans mots Si possible, discute du problème seul avec la personne concernée, pas devant tout un groupe.

1.En entrant à l’école, Michel fait tomber tes livres

Michel : « Je blaguais, c’est tout ! Qu’est-ce qui te prend ?

Toi : « Michel, quand …… (les faits) Je me sens……… (le ressenti) Parce que ………. (les besoins) J’aimerais ……… (une demande)

2.Au moment « vidéo » tu t’assieds à côté de Jacqueline qui dit :

Jacqueline : « Oh non, pas toi ! »Toi : « Jacqueline, quand…… (les faits) Je me sens……… (le ressenti) Parce que ………. (les besoins) J’aimerais ……… (une demande)

3.Tu montres ton bulletin à ton père et il fronce les sourcils en voyant que les notes ne sont pas excellentes.

Toi : « Papa, quand …… (les faits) Je me sens……… (le ressenti) Parce que ………. (les besoins) J’aimerais ……… (une demande)

4.Le terrain à l’école est boueux et Julie et Shabhaz te font tomber à la récréation. Ils rient en voyant ton pantalon sale.

Toi : « Julie, Shabbaz, quand…… (les faits) Je me sens……… (le ressenti) Parce que ………. (les besoins) J’aimerais ……… (une demande)

5.Tu reçois un 2 sur 10 sur ton contrôle de math . et tu as des larmes aux yeux. Féliz le remarque.

Féliz : « Bébé ! »Toi : « Féliz, quand …… (les faits) Je me sens……… (le ressenti) Parce que ………. (les besoins) J’aimerais ……… (une demande)

6.En jouant au foot tu rates la balle. Thierry est dans ton équipe.

Thierry : « Imbécile ! Tu ne sais rien faire ! »Toi : « Thierry, quand …… (les faits) Je me sens……… (le ressenti) Parce que ………. (les besoins) J’aimerais ……… (une demande)

7.Ton ami lance une boule de papier à travers la pièce. L’institutrice se fâche sur toi.

Toi : « Madame, quand…… (les faits) Je me sens……… (le ressenti) Parce que ………. (les besoins) J’aimerais ……… (une demande)

8.Tu sors au supermarché avec ta grand-mère pour acheter des biscuits. Elle n’est pas contente quand elle voit que tu as mis ton pull « Dragon Ball ».Elle : « C’est atroce ! Mets-en un autre ! »Toi : « Jacqueline, quand…… (les faits) Je me sens……… (le ressenti)

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Parce que ………. (les besoins) J’aimerais ……… (une demande)

Pour aller plus loin...

”Le message je” est un moyen pratique pour séparer les sentiments et les faits et ainsi arriver à clarifier le vrai problème. La formule peut paraître trop structurée ou artificielle au début, mais avec de l’entraînement elle peut devenir moins laborieuse et naturelle. Adapter le langage pour le faire sien. Essayer d’utiliser le “message je” pour mieux comprendre les situations et tes réactions.Tiré de Playing with Fire de Nic Fine et Fiona Macbeth

Comme parent ou enseignant, essayer de faire passer en quoi le comportement d’un enfant pose problème et empêche parfois le groupe d’évoluer convenablement. Révéler vos propres sentiments par rapport à la situation. Faire une demande précise et possible à réaliser.

“Dans l’échange il y a une libre circulation de quatre possibilités :• Oser demander (demandes directes et ouvertes)• Oser donner (pas seulement ce qui me fait plaisir, mais surtout ce qui peut être reçu par lui)• Oser recevoir• Oser refuser (savoir dire “non” permet souvent d’apprendre à dire de vrais oui)La plupart des relations scolaires - parce qu’il y a ignorance profonde chez nombre d’enseignants et d’enseignés de l’existence même de ces quatre repères: demander, donner, recevoir, refuser - sont donc fondamentalement déséquilibrées. Il y a trop souvent chez l’enseignant une majoration du demander et du donner associée à une minoration du recevoir.A cela correspondent chez les enfants une minoration du demander et une majoration du recevoir... La relation scolaire actuelle ne propose pas de temps, d’espaces ou de lieux suffisants pour le retour de l’influence de l’autre... celle de l’enfant vers les adultes qui l’entourent. Des conduites de fuite, de soumission et d’opposition ouvertes ou larvées seront le prix à payer pour ce déséquilibre.” p. 31

“L’enseignant relationnel sera celui qui saura créer des temps d’interinfluences mutuelles, celui qui osera et acceptera de se laisser influencer par l’enfant. Non seulement par son comportement, mais par son savoir, son savoir être et son savoir devenir.” p. 33

Idées et passages tirés de T’es toi quand tu parles : Jalons pour une grammaire relationnelle,Jacques Salomé / Albin Michel, 1991.

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CHAPITRE IV :LE CONFLIT ET NOS RÉACTIONS

Les modules:

9. Le conflit, qu’est-ce que c’est? Le conflit fait partie de nos vies.

10. Réactions aux conflits Nous réagissons aux conflits de manières différentes. Nous identifions des obstacles à la résolution des conflits. Feu rouge.

Objectifs:

Se rendre compte, plus objectivement, des différentes sortes de conflits autour de soi. Commencer à être plus attentif à ses propres réactions au conflit.Reconnaître certaines façons de réagir qui font obstacle à la communication et à la transformation des conflits.

Préparer le terrain:

• Rester calme autant que possible. Les enfants ont besoin de savoir que vous êtes responsable et que vous ne contribuerez pas, vous aussi, à leur agitation.• Etre un modèle de communication est un défi pour un enseignant. Les classes surpeuplées ont tendance à générer plus de problèmes. Parfois à cause du manque de temps, l’enseignant doit assumer une position d’autorité.• Identifier le problème sans accuser, celui qui accuse enseigne aux enfants à faire de même.• Si un enfant est incapable de contrôler son comportement, le laisser un moment en lui faisant savoir que vous êtes prêt à l’écouter quand il sera calme.• Qui commence une bagarre? La personne qui embête une autre? La personne qui frappe la première ou celle qui frappe en retour? On peut enseigner que la bagarre commence quand on frappe en retour... Mais qu’il existe d’autres alternatives aux coups.• En analysant des réactions aux conflits parmi les enfants dans la classe, rester attentif que chacun parle pour soi et que chacun reste aussi descriptif que possible (en contraste au “prescriptif” ou moralisant où on blâme, où on demande un autre comportement sans la participation authentique de la personne elle-même).• Un vocabulaire qui peut être utile est le langage des sports collectifs “règles de jeux”, “fautes”, “entraînement”. Pour s’amuser et jouer ensemble, il faut des règles. Les “fautes” sont liées à la présence de l’arbitre qui assure une zone de sécurité dans le jeu, gère les affrontements, et rappelle les limites. Les fautes ne sont pas permises parce qu’elles peuvent interrompre, bloquer ou faire dévier le jeu. Un entraînement est nécessaire pour laisser de côté les habitudes de communication ou d’action qui attaquent l’autre ou le fuient, et pour acquérir de nouvelles façons d’agir. Ce langage sportif peut être appliqué aux disputes et à notre façon de réagir; il peut nous apprendre à mieux les gérer.

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Module 9

Idée clé : Le conflit fait partie de nos vies

LE CONFLIT   : QU’EST-CE QUE C’EST   ?

Activités

Brainstorming autour du mot “conflit”:

A quels autres mots pensez-vous quand vous entendez ce mot? (Les écrire au tableau)

Le conflit et ses causes dans nos vies:

• Pourquoi les enfants de votre âge se disputent-ils les uns avec les autres?• Pourquoi les adultes se disputent-ils?• En petits groupes, ou ensemble au tableau, faire des listes :

Pourquoi on se disputeEnfants Adultes

• Voir s’il y a des ressemblances et des différences entre disputes d’enfants et disputes d’adultes;• Réfléchir et trouver

• 3 conflits entre individus • 3 conflits entre groupes• 3 petits conflits (le quotidien) • 3 grands conflits (le long terme)• 3 conflits à la maison • 3 conflits à l’école

Etude de la feuille “Pourquoi étudier les conflits?”

Laisser les enfants regarder la feuille un moment en silence.Ensuite, utiliser les questions suivantes pour découvrir cette feuille.- Que lisez-vous au milieu de cette page?- Où voyez-vous des lignes principales? (les quatre branches). Lire les phrases au bout des branches dans les quatre coins.- Quelle image a attiré ton attention?- Quelle phrase a attiré ton attention?- L’un des deux visages à gauche de la page exprime-t-il ce que tu as ressenti lors d’un conflit récent - lequel et pourquoi?- Peux-tu imaginer ton thermomètre monter (comme à droite sur la page) ou ne monte-t-il pas facilement?- Regarder la branche “Pour connaître les besoins réels”. Peux-tu donner un exemple d’une situation où deux souhaits opposés peuvent être tous les deux positifs? Peux-tu donner un exemple où tous les deux seraient négatifs?- Peux-tu donner un exemple où un conflit amène une transformation positive?- Si tu choisissais une chose sur cette page que tu aimerais essayer de faire autrement que tu le fais actuellement, qu’est-ce que ce serait ? (exemple : ne pas mettre le conflit dans une boîte).

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TIR A LA CORDE

But : “imager” le conflit, et la façon dont nous y sommes impliqués.

Jeu : Tir à la corde

Diviser la classe en deux. Prendre un représentant pour chaque côté. Les faire tirer chacun à un bout de la corde. Discuter : qu’est-ce qui a déterminé le gagnant? (la force physique)

Prendre les mêmes deux enfants qui ont fait le tir à la corde et les enrouler par la corde.

Discussion : Si on résout un conflit par un tir à la corde, qu’est-ce que le gagnant gagne? Le perdant accepte-t-il la situation? Le problème est-il réellement résolu? Lier les deux enfants ensemble pour symboliser l’implication de chacun dans le conflit.Montrer une corde avec un noeud au milieu. La corde représente la relation entre deux personnes. Le noeud symbolise un conflit : la relation est “embrouillée”. Couper d’un côté du noeud pour illustrer la résolution du conflit. Un bout a toujours un noeud et l’autre bout est plus court qu’auparavant. (On peut se référer de nouveau à l’affiche “Pourquoi étudier le conflit ?“ : deux visages, l’un content, l’autre pas). Par contre, si on prend une autre petite corde avec un noeud, on peut défaire le noeud, délier le conflit, et personne ne reste avec un gros noeud ou un bout rétréci.Phrases-clés : Dans une situation de conflit, nous sommes liés ensemble à un problème commun qui doit être résolu : ce n’est pas “toi contre moi” mais “nous sommes ensemble dans ce problème, comment en sortir?”Le plus fort dans un conflit n’est pas forcément celui qui a raison et le gagnant ne gagne pas toujours en utilisant des moyens justes.

Jeu de coopération :

Reprendre les deux enfants qui ont participé ~u tir à la corde, les asseoir dos à dos reliés par leurs coudes et leur demander de se relever sans poser les mains par terre. A faire en contraste au jeu : tir à la corde. (Il vaut mieux être à peu près de la même taille. Pousser dos contre dos au lieu d’essayer de “soulever” l’autre en tirant vers l’avant.)

Mettre un conflit sous enveloppe

Demander à chacun de décrire en quelques lignes un conflit qu’il ou elle vit actuellement (qui et quoi - les faits). Mettre les récits sous enveloppe et les regarder quelques mois plus tard. (A l’attention de l’animateur : le but est de voir l’effet du temps sur les conflits : l’affaire est-elle réglée? Quelle a été l’évolution?...)

Matériel:• Livres : La brouille, Il était une fois deux monstres et Yakouba.• Feuille enfant “Pourquoi étudier le conflit ?“• Une corde longue pour le jeu• Deux petites cordes avec un noeud et des ciseaux• Enveloppes et petits papiers

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Pour aller plus loin...

• Collectionner des images de conflits. Demander aux enfants d’amener des images de conflit. Les regrouper selon les sortes de conflits qu’ils représentent (par ex. : conflit intérieur d’une personne, conflit entre deux personnes, conflit entre groupes).

• Rassembler des articles de journaux actuels ou historiques sur les conflits qui ont été réglés positivement syndicats-patronat, juges et tribunaux, l’ONU, groupes de quartier, mouvements non-violents.

• Réfléchir au concept “gagnant-perdant”.a) Laisser parler chaque enfant une minute sur “Une fois j’ai perdu et ou “Une fois j’ai gagné et...”. Ne pas interrompre la personne qui parle ni poser de questions : on écoute simplement.b) Au tableau, trouver des exemples et faire 3 listes de situations gagnant-perdant, perdant-perdant et gagnant-gagnant (situations au niveau interpersonnel mais aussi international).

• Les amis et les ennemis peuvent évoluer dans le temps. Etudier l’histoire de votre pays en recherchant ses pays “ennemis” et “amis” et les changements ou évolutions entre ces deux pôles. Quels sont les signes concrets entre pays “amis”? Quels sont ceux des pays “ennemis”? Comment un pays “ennemi” devient-il “ami”?

• Réfléchir aux moyens de convertir un ennemi (Ou quelqu’un qu’on n’aime pas) en ami. Travailler en petits groupes puis récolter les réponses.

• Rassembler des photos dans différentes revues, les étaler sur une table dans la classe et laisser les enfants choisir l’image d’un ennemi. Laisser à chacun le temps d’expliquer son choix.

Jeu: Le noeud infernal

Les enfants et l’animateur forment une ronde. L’animateur invite tous les joueurs à transformer le cercle en noeud infernal, constitué de multiples noeuds. Pour réaliser un noeud, chacun agit à sa guise : enjambe un autre enfant, passe sous ses bras, s’enroule autour. La seule consigne étant de ne pas se lâcher les mains. Lorsque plus personne ne peut se mouvoir et donc former des noeuds supplémentaires, l’animateur propose à tous les joueurs de démêler ce noeud, pour reformer le cercle initial, en veillant à ce que les participants gardent toujours les mains liées. Techniquement, ceci est toujours possible, mais parfois, si on s’y prend par le mauvais bout au début, cela devient vraiment difficile. Le jeu nécessite des déplacements progressifs et non tous azimuts.Variante : Inviter deux enfants à sortir avant que le groupe ne fasse le noeud. En revenant, c’est à eux ensemble à défaire le noeud.

Bibliographie:

•La brouille, Claude Boujon / Ecole des Loisirs, 1989.• Noir et blanc, Sabadel / Cerf, 1975.• Pourquoi?, Popoz / Nord-Sud, 1995.• Qui a volé les tartes? Janet Ahlberg / Gallimard, 1990.• Le dragon de la montagne, Hans Baumann / Fleurus, 1979.

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• Ping et Pong, Sylviane Gangloff / Mijade, 1993.• Le jour où le soleil nuit, scénario de Billy, Baiwir et M’punga / Théâtre musical possible 1991.• L’Indien du placard, Lynne Reid Banks / Ecole des Loisirs, 1989.• Il était une fois deux monstres, David McKee / Flammarion, 1986.• Yakouba, Dedieu / Seuil,1994.• L’automate et son fils, Russeli Hoban / Gallimard, 1987.• Ronya, fille de brigand, Astrid Lindgren / Livre de Poche, 1984.• Le redoublant, Claire Mazard / Nathan, 1992.• Le penseur mène l’enquête, Christine Nôstlinger / Flammarjon, 1988.• Et si on faisait la paix ? Meunier et Vermissen / Unicef, 1994.• Comment la violence vient aux enfants, Marie-Claude Boisbourdain / Casterman,1883.• Chahuts : ordre et désordre dans l’institution, Patrick Boumard / Armand Colin, 1993

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Module 10/Feu Rouge

Idée clé : Nous réagissons aux conflits de manières différentes.Nous identifions des obstacles à la résolution des conflits.

REACTIONS AUX CONFLITS

Activités

Introduction :

Nous allons parler de notre manière de réagir en situation de conflit. Nous allons d’abord réfléchir seul, puis nous partagerons nos attitudes avec une autre personne. Pour la deuxième partie nous ferons ensemble un jeu de rôle qui s’appelle « l’Aquarium ».

Feuille enfant: Face au conflit

L’exercice dure approximativement 25 minutes: 10 min. de travail individuel, 7 min. de partage à deux, 7 min. en séance plénière.Expliquer la différence entre la manière de réagir et comment on se sent. Donner des exemples. Rappeler le vocabulaire des sentiments utilisés avec la “roue des sentiments”.Les enfants remplissent leur feuille. Puis, avec un partenaire, ils discutent de leurs réponses en essayant de voir les différences et les ressemblances dans leurs réactions. Chaque groupe de deux formule et partage avec les autres une conclusion à laquelle il a abouti dans la discussion.

Feuille enfant: Obstacles à la résolution de conflit

(Approximativement 20 min.)Demander à six enfants de lire chacun une description et vérifier que tout le monde comprend.Demander aux enfants de proposer un problème (conflit de groupe) réel, ou à défaut, donner un problème. aux six enfants, par ex. : La classe joue au foot dans la cour pendant la récréation. Quelqu’un shoote et le ballon passe par-dessus le mur de l’école. Plus de ballon. Tout le monde a encore envie de jouer. Qu’est-ce qui se passe?Choisir six volontaires et les faire s’asseoir en cercle. Chuchoter à chacun d’eux un des types de comportement décrit (ou donner une carte d’animal, caché, comme consigne). Expliquer que les six vont jouer le conflit choisi. Expliquer qu’ils sont dans “l’aquarium” et que les autres peuvent se mettre en cercle autour d’eux comme spectateurs.Pendant la discussion, les enfants à l’extérieur de “l’aquarium” ont la tâche de deviner qui joue quel type de comportement.

Discussion: (approx. 10 min.)- Qui a joué quel rôle?- Quel effet avait chaque sorte de comportement sur la discussion et la décision prise?

Si on a le temps, jouer avec six autres personnes dans “l’aquarium”.

Rappeler encore l’image de la petite corde avec un noeud pour expliquer que bien souvent les attitudes décrites précédemment sont une manière de resserrer le noeud plutôt que de le dénouer.

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FACE AUX CONFLITS

Réponds à chaque question aussi honnêtement que possible. Le but de cet exercice est de voir comment tu réagis lors d’un conflit.

Le conflit Ce que je fais Ce que je ressens

Quelqu’un insulte ma mère

On m’accuse alors que je n’ai rien fait

Quelqu’un me pousse ou me frappe sans raison

Quelqu’un me vole mon bic, mon goûter ou mon argent

Quelqu’un m’insulte ou se moque de moi

Quelqu’un me demande de faire quelque chose que je n’ai pas envie de faire

Quelqu’un raconte à mon propos des choses qui ne sont pas vraies.

Matériel :

Feuilles enfant « face au conflit » et « obstacles à la résolution des conflits »Petites cartes « animaux » pour jeu de rôles (facultatives).

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Pour aller plus loin...

Cinq réactions possibles aux conflits (ici en terme de buts recherchés et de la relation)1. Fuir (battre en retraite) : Renoncer aux buts et à la relation.2. Contraindre (forcer) : Les buts priment aux dépens de la relation.3. Atténuer : On renonce aux buts pour maintenir la relation à un niveau aussi haut que possible.4. Faire un compromis: Abandonner une partie des buts et sacrifier une partie de la relation pour

arriver à un accord.5. Confronter : S’assurer que tous les deux, vous et l’autre, réalisent leurs buts et maintiennent la

relation à un niveau aussi haut que possible on essaye de résoudre les tensions et les sentiments négatifs.

Chacune de ces façons de réagir convient pour des situations différentes. Il faut apprendre à choisir consciemment entre elles.

Pour réfléchir : Quelles réactions sont les plus présentes au sein de l’école? Lesquelles sont les plus employées par l’administration, par les enseignants, par les enfants? Il est important d’être conscient de vos réactions au second plan aussi bien que de votre réaction dominante. Votre réaction au second plan est celle que vous aurez tendance à utiliser lorsque vous devenez anxieux ou quand vous vous sentez contrarié.Si j’interviens comme une tierce personne en cas de dispute Mon intervention va-t-elle dans le sens du comportement souhaité, ou est-elle centrée sur la

personnalité ou le caractère de la personne concernée? (J’attaque le problème, pas la personne). Est-ce que je donne à l’autre les moyens de réussir ou est-ce que je l’influence en lui expliquant

pourquoi il a raté? Est-ce je communique à l’autre la confiance que j’ai qu’il peut réussir la prochaine fois?

Activités

• Rédiger un règlement de classe. Ceci met l’accent plus sur “comment nous voulons vivre ensemble” et moins sur les comportements dits “négatifs”. Les enfants ont besoin de savoir quel comportement on attend d’eux. Ils ont aussi besoin de prendre part à l’élaboration des règles auxquelles ils doivent se tenir. Lors des premiers jours d’école, aidez les enfants à mettre sur pied des règles pour une vie de classe harmonieuse. Lorsqu’une idée est suggérée et qu’elle est acceptée par toute la classe, écrire cette règle sur une affiche et revenir régulièrement à l’affiche pour que ces règles soient vraiment respectées.Alex, en 5e primaire pose la question : “Pourquoi dois-je suivre les règles de jeu si tous les autres ne les suivent pas ?“ Comment lui répondrais-tu?

• Discuter en petits groupes ou avec la classe entière à quel “animal” on s’identifie le plus souvent (cf. feuille enfant avec les animaux “Obstacles à la résolution des conflits”). Aller plus loin et identifier quelle sera la réaction dominante et quelle sera la réaction secondaire. Cette dernièreapparaît quand on est plus énervé ou mal-à-l’aise. Une autre façon de procéder serait pour chaque enfant d’écrire un paragraphe sur ce thème, puis le partager en petits groupes.

Vous pourriez aussi choisir une approche moins structurée par un cercle de partage sur les thèmes tels que « Une fois où j’ai répondu à une situation comme un hérisson… » ou « Une fois où j’ai réagi comme le kangourou » etc.

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Obstacles à la résolution de conflits :

traduit de Teaching Peace, Skills for Living in a Globa Society, Ruth Fletcher, Harper & Row, Publishers, San Francisco, 1986.

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• Les enfants pourraient interviewer quelqu’un de leur famille ou un autre adulte sur leurs façons de réagir au conflit, en montrant la feuille d’animaux et en posant quelques questions. Revenir et partager les résultats des interviews en classe.

• Choisir un problème propre à la classe ou à l’école et faire le jeu de rôle en “aquarium”, en assignant des rôles d’obstacles à la résolution du conflit à six enfants, les autres enfants étant spectateurs.

Jeu : course d’obstacles

Créer une course d’obstacles. Relier un groupe d’enfants entre eux par une corde et chronométrer leur parcours. Chronométrer les autres groupes d’enfants et voir quels sont ceux qui ont le mieux coopéré pour faire la course dans les plus brefs délais.

Bibliographie:

• Mimi perd sa place, Pascale Bougeault / Ecole des Loisirs, 1993• Nestor, Hector, Victor et Fred, James Stevenson / Ecole des Loisirs, 1979• Longue-nuque et Pied-de-foudre, Helen Piers / Centurion, 1982• Les photos, Patricia MacLachian / Ecole des Loisirs, 1992.• Le 12 juillet, Joan Lingard / Flammarion, 1983.• Balaabilou, J.M.G. Le Clezio / Gallimard, 1980.• La zizanie, Goscinny / Dargaud, 1989.

Nous avons parcouru quatre grands concepts:les autres et moi, les émotions et le corps, la communication, le conflit et nos réactions.Nous sommes à mi-chemin dans notre parcours de module.Maintenant, nous allons reprendre ce que nous avons appris pour l’intégrer dans un processus pour transformer le conflit.

Feu rouge-orange-vertLa page suivante, ”Feu rouge-orange-vert”, qui servira lors des six thèmes prochains sous le concept: transformer des conflits, étapes et stratégies.Le “feu rouge-orange-vert” décrit des étapes à suivre en commençant par le moment de crise, le déclenchement d’un conflit.

Le module 10 était lié au « feu rouge » - s’arrêter pour se rendre compte de comment nous réagissons au conflit, respirer pour être en contact avec notre propre corps, prendre du temps pour réfléchir avant d’agir.

Il est nécessaire d’introduire la feuille « feu rouge-orange-vert » avant le module 11 pour faire la transition entre le module 10 et le concept « transformer des conflits » qui va suivre.

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Quand : Tu es prêt à frapper Tu veux t’enfuir ou tu t’en fous Tu vas fondre en larmes suite à

une moquerie ou une agression

1) S’arrêterRespirerRéfléchir avant d’agir

2) Exprimer le problème :faits, sentiments, besoins Imaginer des solutions Evaluer les conséquences des solutions

3) Choisir et essayer la meilleure solution (tous gagnants ou grandis).

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CHAPITRE V. TRANSFORMER DES CONFLITS : ETAPES ET STRATEGIES

Les modules:

1) Nous avons des perspectives différentes. Ensemble nous découvrons le problème. “Que vois-tu ?“ Feu orange.

2) Les besoins influencent le comportement. “Le comportement, les besoins”. Feu orange.

3) Nous Imaginons autant de solutions que possible. Stratégies et recherche de solutions.” Feu orange.

4) Je suis responsable de ce que je dis et de ce que je fais. “Le pantin : Ni marionnette, ni robot”. Feu orange.

5) Mes décisions ont des conséquences pour d’autres. “Décisions et réactions en chaîne”. Feu orange.

6) Nous choisissons ce que nous voulons essayer pour le futur. “Risquer la paix” - Feu vert.

Objectifs :Se rendre compte que nous avons des perspectives différentes et que nous avons besoin les uns les autres pour comprendre le problème. Distinguer entre les faits, les sentiments et les pensées pour mieux les exprimer et les entendre lors des disputes. Voir l’importance de l’imagination pour élargir le choix de solutions lorsque les problèmes se posent. Essayer et ‘jouer” différentes stratégies pour résoudre des disputes interpersonnelles quotidiennes. Se rendre compte qu’on n’est pas uniquement contrôlé par les autres ou par les circonstances, on peut trouver ses propres forces pour agir. Prendre conscience de nos responsabilités dans les prises de paroles et les décisions.

Préparer le terrain:

• II vaudrait mieux commencer par s’appliquer à soi-même les stratégies et le processus permettant de transformer les conflits. On peut difficilement enseigner ce que l’on n’a pas appris.

• N’essayer pas de raccourcir le processus de transformation de conflit pour arriver à une entente très vite. Ne pas obliger les enfants à s’embrasser ou à se serrer la main s’ils ne le veulent pas. C’est leur apprendre l’hypocrisie.

• “L’intégration sociale d’un enfant ainsi que son équilibre sont en équation directe avec le nombre d’alternatives perçues par l’enfant dans une situation particulière et avec sa capacité de prédire les conséquences de ces alternatives.”

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Kids Can Cooperate, Elizabeth Crary.

• Parmi les possibilités d’intervention d’une tierce personne en cas de dispute, il y a celles-ci :1) Ignorer2) Restructurer l’environnement3) Influencer les comportements. Pour que ce soit constructif, on peut se poser les questions suivantes

a) Mon intervention va-t-elle dans le sens du comportement souhaité ou est-elle centrée sur la personnalité ou le caractère de la personne concernée?b) Est-ce que je donne à l’autre les moyens de réussir ou est-ce que je le remets dans le comportement d’échec en mettant l’accent sur ce qui est négatif? Est-ce que je communique à l’autre la confiance que j’ai qu’il peut réussir la prochaine fois?

4) Offrir des choix5) Encourager une négociation directe entre les personnes concernées. Que la solution vienne d’eux au lieu d’une tierce personne.Toutes ces façons conviennent ou peuvent être nécessaires dans des situations différentes.

• Offrir les choix: “En enseignant aux enfants qu’ils ont réellement un choix quant à leur façon de réagir, je les aide aussi à choisir : ou bien rendre un coup ou bien rendre une gentillesse... Lorsqu’un devoir est terminé à notre satisfaction mutuelle, je donne à l’enfant le choix entre deux centres d’études ou deux activités différentes. Pendant l’éducation physique, l’enfant peut choisir d’y participer s’il le veut, et il en va de même pendant les autres activités périscolaires.”

Pour une Education Non-violente, Donna Maria Atol / Montargis : Non-violence Actualité, 1994.

• Les conflits des enfants de 6 à 12 ans sont parfois l’occasion pour eux d’expérimenter la force de leur propre pouvoir. Voici deux affirmations (offertes de la part de l’adulte) adaptées à ces cas-ci

• Tu as le droit de ne pas être d’accord.• Tu n’as pas besoin de souffrir ou d’être agressif pour trouver une réponse à ce dont tu as besoin.

• Etapes pour transformer un conflit (un résumé en d’autres mots du procédé “feu jaune-vert”, de la perspective d’un médiateur - tierce personne)

• Etablir les données relatives à chaque enfant (pas seulement “l’agresseur“, ni seulement “la victime”).• Définir le problème (en incluant les sentiments et les besoins de chacun).• Susciter des alternatives (éviter de suggérer trop d’idées soi-même).• Evaluer les conséquences de ces alternatives (ne pas juger les idées, mais évaluer les conséquences. C’est le nombre d’alternatives qui mène à des solutions, pas le nombre de “bonnes idées”).• Demander de choisir une solution et de s’y tenir.• Fixer une échéance pour voir si cela marche.

• Etre attentif aux chaînes de réactions qui se produisent au sein de la classe ou d’un groupe : les mini-groupes qui se forment, les amitiés, les dépendances, les situations qui se répètent. Inviter les enfants à être pleinement conscients de ces chaînes, dans ce qu’elles ont de positif et de négatif. Voir s’il y des chaînes que tout le monde veut renforcer, ou d’autres que tous aimeraient briser, ou changer.

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Module 11/Feu Orange

Idée clé : Nous avons des perspectives différentes.Ensemble nous découvrons le problème.

QUE VOIS-TU   ?

Exercice de dessin

Distribuer les feuilles “Que vois-tu?” à tous les enfants. Les laisser observer les lignes du dessin pendant un moment pour qu’elles suscitent une image dans leur imagination. Ensuite, chacun reproduit cette image avec des crayons de couleurs ou des feutres en incorporant les lignes déjà présentes sur la page.Encourager un travail indépendant et le silence pendant la séance de dessin (prévoir éventuellement de la musique pour le temps pendant lequel les enfants dessineront). Après 10 à 15 minutes, demander aux enfants de partager leurs illustrations (avec un petit commentaire).Discuter avec les enfants.Qu’avez-vous observé au cours de cet exercice?Parler des ressemblances et de la diversité des dessins (s’il y en a !). Remarquer qu’en partant du même point de départ, on peut obtenir des résultats différents.

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Pour aller plus loin...

“Il est rare que quelqu’un ait vraiment tort. C’est plutôt que chaque personne se concentre sur différentes facettes de la vérité et que ces facettes s ‘articulent, une fois rassemblées, pour donner une meilleure idée de la réalité.”

Robert Theobald

“Si une personne ne sait pas vers quel port elle navigue, aucun vent n ‘est favorable.”Sénèque

Définir le problème:

• Parfois, les personnes qui se disputent ne savent pas ce qu’elles veulent réellement et il faut chercher pour définir le problème avec précision. Comme la citation de Sénèque l’indique, si on ne sait pas quel est notre vrai besoin, on ne peut pas l’exprimer ou trouver un moyen de le combler.• Etre précis et objectif en expliquant les faits. Exemple plutôt “Ce qu’elle vient de nous dire n’est pas vrai” au lieu de “Elle ment tout le temps”.• Il faut séparer la position prise des intérêts sous-jacents. Prenons le cas de X et Y qui veulent tous les deux l’orange. Leur position : je veux l’orange. Mais pour qui la veulent-ils? X parce qu’il veut le jus. Y parce qu’il veut la pelure pour faire un gâteau. D’habitude, les intérêts sont multiples, et pas si facilement rangés l’un à côté de l’autre. Mais si on cherche, il y a plus de possibilités pour satisfaire les intérêts propres qu’on imaginerait. Lorsque tu prends position, fais une liste des besoins, des peurs, des blessures, des désirs qui soutiennent ta position. Parfois, nous voulons garder l’information et ne rien partager sauf ce qui soutient notre position. Mais plus nous réunironsd’informations ensemble, plus la solution trouvée sera appropriée.

Activités:

• Regarder un objet familier (téléphone, chaussure, boîte...) sous un angle inhabituel : de dessous, de dessus, de l’intérieur, à l’envers et le décrire. (Ceci pourrait se faire par écrit comme exercice d’expression ou l’objet pourrait être dessiné, dans le cadre du cours de dessin).

• “La soupe”Se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre.Matériel : un gobelet d’eau, une cuillère et une serviette pour chaque enfant. Pour ce jeu de rôle, les enfants se placent par groupes de deux (A et B). Les A sont aveugles, ils ferment les yeux et attendent. Les B vont chercher le gobelet d’eau, la cuillère et une serviette et sont chargés de donner à manger “la soupe” aux A qui ont très faim. Après environ cinq min., on inverse les rôles.

Lorsque chacun a joué les deux rôles, on discute- Comment vous sentiez-vous dans la peau de la personne aveugle?- Comment vous sentiez-vous dans la peau de la personne qui aidait l’aveugle à manger?- Vous êtes-vous sentis frustrés? Pourquoi? Quand?- Etiez-vous embarrassés à un moment ou un autre? Pourquoi? Quand?

Remarques : Dans ce jeu de rôle, deux scénarios sont possibles. Selon le premier, B donne la “soupe” à A cuillère par cuillère; Selon le deuxième, B met le gobelet de “soupe” dans la main de A et la cuillère dans l’autre le guidant éventuellement pour les premiers essais.

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95 % des participants agissent selon le premier scénario. Ceux qui agissent selon le deuxième scénario ont déjà appris que chaque personne a besoin d’indépendance et doit être encouragée à faire ce qu’elle est capable de faire.Refaire éventuellement le jeu de rôle en “faisant avec” plutôt qu’en “faisant pour”.Se souvenir de cela lorsqu’on est avec des personnes handicapées, mais aussi avec n’importe quel être humain. Chacun a des difficultés avec l’une ou l’autre chose. Si les autres “font pour” nous, cela ne va pas résoudre notre problème, mais si quelqu’un “fait avec” nous, nous aurons plus de confiance et d’assurance pour faire la même chose seul une prochaine fois.

• Proverbe tibétain à mémoriser:

J’ai regardé au loinJ’ai vu quelque chose qui bougeaitJe me suis approchéJ’ai vu un animalJe me suis approchéJ’ai vu un hommeJe me suis encore approchéEt j’ai vu que c’était mon frère.

Bibliographie:

• Illusions optiques, Yvette Pitaud / Hatier, 1986.• Comment la terre est devenue ronde, Mitsumasa Anno / Ecole des Loisirs, 1982.• L’histoire d’une souris, L’histoire d’un géant, Annegert Fuchshuber / Casterman, 1984.• Lucien et le chimpanzé, Marie-Christine Helgerson /.Flammarion, 1988.• Le train d’El-Kantara, Jacques Delval / Flammarion, 1987.• Les poules, John Yeoman / Gallimard, 1993.• Zoom, Istvan Banyai / Circonflexe, 1995.• Carte du monde / projection Peters.

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Module 12/Feu Orange

Idée clé : Nous avons des perspectives différentes.Ensemble nous découvrons le problème.

LE COMPORTEMENT, LES BESOINS

Le comportement

Souvent les enseignants et les parents font des commentaires sur notre comportement. Parfois ils n’en sont pas satisfaits ou d’autres fois notre comportement leur cause des ennuis. Lorsque notre comportement est en « collision » avec notre famille, nos amis ou d’autres élèves de la classe, nous nous trouvons frustrés, fâchés ou agressifs…« Comportement » veut dire (dans tes mots à toi) :

……………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………

« Ce n’est pas ma faute. Je suis comme ça, c’est tout ! »

Que penses-tu ?Notre comportement est inné (on est né avec) ou est-il acquis (c’est quelque chose qu’on apprend) ? Pouvons-nous changer notre comportement ?

Mettre une « X » dans la colonne qui décrit le mieux le comportement

Comportement Acquis InnéRonger ses onglesBaillerAider quelqu’unViserCligner de l’oeilFaire des graffitisManger correctementSe bagarrerEcrire des chansonsEternuerInsulterMentirS’arrêter aux feux rouges

Etait-il difficile de choisir acquis ou inné pour certains comportements ? Pourquoi ?

………………………………………………

………………………………………………

Quelle influence les sources ci-dessous ont-elles eu sur l’évolution de ton comportement ?

Peu beaucoup1 2 3 4 5

La familleL’écoleLa religionLes amisLes BDLes jeux vidéosLes livres oules journauxLe cinémaLa télévisionLa musique

Inscris les trois sources qui t’ont le plus influencé.

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Y a-t-il d’autres influences qui ne sont pas mentionnées ici ?

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Tiré de Creative Solving for Kids, Grades 5-9, Fran Schmidt and Alice FriedmanIntroduction : Ecrire les mots “comportements” et “besoins” au tableau. Les relier pour illustrer la relation qui existe entre les deux.Nous allons réfléchir à la relation entre comportements et besoins. Nous allons d’abord réfléchir sur ce qu’est le comportement. Puis nous parlerons des besoins fondamentaux et nous repérerons les besoins de divers personnages dans des textes. Nous explorerons le lien entre nos propres comportements et nos besoins.Demander à un enfant de lire à voix haute le premier paragraphe du premier cadre, puis les introductions des deux autres cadres. S’assurer que tous ont compris les consignes.Les enfants complètent leur feuille.

Discussion- Quelques-uns partagent leur définition au “comportement”.- Lire une définition du dictionnaire : “Ensemble des réactions, observables objectivement, d’un organisme qui agit en réponse à une stimulation venue de son milieu intérieur ou du milieu extérieur” (Petit Larousse)- Revoir les réponses “acquis-inné” sur le comportement et revenir à la question “Pouvons-nous changer notre comportement ?“ (oui, avec le désir, la volonté, la stratégie, l’entraînement, l’aide des autres...)- Partage des réponses sur les trois sources qui t’ont le plus influencé.

Jeu: Mimer le mensonge

Tout le groupe est en cercle, une personne est au milieu. Celle-çi commence à mimer une activité (grimper sur une échelle, par ex.). L’un des joueurs demande “Anne, que fais-tu?” La personne du milieu invente alors une activité qui vient spontanément à son esprit mais qui n’est pas ce qu’elle mime actuellement : “Je passe l’aspirateur”. Le joueur qui a posé la question vient alors prendre la place du milieu, mime l’activité citée auparavant (passer l’aspirateur). Le joueur suivant demande : “Paul, que fais-tu?”... et ainsi de suite. A jouer assez rapidement et spontanément.

Traduit de Playing with Fire, Training for the creative use of conflict,Nic Nine and Fiona Macbeth/Leicester Youth Work Press, 1992.

Histoire: L’homme de la fosse aux ours

Résumé:Cette narration, d’un observateur discret, nous laisse deviner... Le lieu? Berne, en Suisse. Le nom du héros? Nous ne le saurons pas jusqu’à la dernière page. Ce qui a changé dans la vie de ce vieil homme qui connaissait la solitude comme beaucoup de ceux du même âge? C’est suggéré dans les dernières pages, bien que, comme le narrateur nous le dise : “Il ne faut pas espérer plus d’un miracle dans un seul récit.”Au fur et à mesure que l’histoire progresse, nous apprenons que cet homme était entraîneur dans un club sportif, et qu’un jour il se donne un nouveau travail : l’entraînement des ours dans la fosse auxours de la ville, pour qu’ils apprennent à danser et à faire des cumulets. Et nous voyons qu’un jour, pour sauver sa vie, c’est lui qui suivra les commandes de l’ourse.

Discussion:- Qu’avez-vous aimé ou pas aimé dans cette histoire?- Qu’est-ce que le gardien d’ours a découvert à propos du comportement des ours? Comportements et réponses aux besoins:

• aiment grimper - ajouter un arbre

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• père ours préfère vivre à part - tanière indépendante• oursons aiment jouer

- Quel comportement acquis a été enseigné par l’homme, l’entraîneur?• se mettre debout - tournoyer - le cumulet

- Vers la fin de l’histoire, qui est-ce qui donnait des indications pour un comportement voulu?• l’ours - rôles inversés - proverbe “chacun à son tour est à la fois élève et professeur”

- En quoi la vie du vieil entraîneur est-elle proche de celle de l’ours?• L’ennui, la solitude, le temps qui est long, l’attente et l’observation de ce qui se passe autour de soi.

Les rencontres entre l’homme et les ours permettent une rencontre entre l’homme et les autres personnes autour de lui.

Les besoins

Tout autour du monde les humains ont les mêmes besoins fondamentaux. Le Docteur Abraham Maslow, un psychologue, estime que le comportement des personnes est en rapport direct avec les besoins qu’ils ressentent. Maslow a classé ces besoins dans l’ordre de leur importance.

1. Physiologiques : manger, boire, respirer, faire de l’exercice, se reposer, se loger, se vêtir, avoir des relations sexuelles.2. Sécurité : se sentir à l’abri des menaces, des dangers présents et futurs. Vivre dans un environnement sûr, ordonné, stable, prévisible.3. Appartenance et amour: donner et recevoir de l’affection, de l’amitié et de l’amour. Avoir des contacts intimes et enrichissants avec d’autres.4. Estime : de soi par soi, se sentir fort, compétent, indépendant; de soi par rapport aux autres, être respecté, reconnu, apprécié.5. Actualisation : utiliser et développer tout notre potentiel, devenir, s’améliorer, se réaliser.

Distribuer la feuille, expliquer comment est construite la pyramide, éventuellement la reproduire au tableau. Lire les textes ci-dessous et demander à des groupes de quatre ou cinq enfants de repérer, pour chaque texte, les besoins selon la pyramide de Maslow (chaque groupe d’enfants ne se concentre que sur l’un des éléments de la pyramide).

Textes

La Toile de Charlotte, E.B. White

p. 39 : ‘Wilbur bâilla et se rendormit. Dans ses rêves il entendit à nouveau la voix qui disait : “Je serai votre amie. Dormez, vous me verrez demain matin.”p’ 42: “Wilbur vit enfin la créature qui lui avait si gentiment parlé. Accrochée en haut de l’encadrement de la porte il y avait une grande toile d’araignée et, suspendue au sommet de la toile, la tête en bas, il vit une grosse araignée grise. Elle était à peu près de la taille d’une boule de gomme. Elle avait huit pattes et agitait l’une d’elles vers Wilbur en signe de bonjour amical... “Je

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m’appelle”, dit l’araignée, “Charlotte.”p. 44: “Une mouche avait rampé le long de l’auge de Wilbur, s’était envolée puis empêtrée dans le bas de la toile de Charlotte.. ..La mouche battait furieusement des ailes, essayant de casser les fils et de s’échapper... “Regardez comment j’enveloppe cette mouche... D’abord, je plonge sur elle. Ensuite je l’enroule.” Wilbur observait, pétrifié d’horreur. Il n’en croyait pas ses yeux et bien qu’il détestât les mouches, il était désolé pour celle-ci. “Voilà !“ dit Charlotte. “Maintenant je l’assomme pour que ce soit plus commode. Elle ne sent plus rien maintenant. Et voilà un excellent petit-déjeuner... Bien sûr, je ne les mange pas vraiment. Je les bois - bois leur sang. J’adore le sang.”“Ne dites pas ça !“ protesta Wilbur. “S’il vous plaît, ne dites pas des choses pareilles !““Pourquoi pas? C’est la vérité et je dois dire la vérité. Ce régime de mouches et d’insectes n’est peut-être pas idéal mais c’est ainsi que je suis faite.” Charlotte était immobile et surveillait la mouche avant de la manger. Wilbur s’allongea et ferma les yeux... “Bon”, pensa-t-il, “j’ai une nouvelle amie, très bien. Mais que l’amitié est hasardeuse! Charlotte est féroce, brutale, rusée, assoiffée de sang - tout ce que je déteste. Comment vais-je pouvoir l’aimer, même si elle est jolie et, bien sûr, intelligente ? ” Wilbur souffrait des doutes et des craintes que l’on éprouve toujours devant un nouvel ami. Il découvrirait, le moment venu, qu’il s’était trompé sur Charlotte sous ses airs audacieux et cruels, elle avait le coeur tendre et allait se montrer loyale et généreuse jusqu’à la mort.

Mon pays perdu, Huynh Quang Nhuong

p. 25 : Mon cousin vivait chez nous depuis sa petite enfance, parce que ma tante était morte en le mettant au monde et que mon oncle avait été tué au cours d’une chasse au sanglier. Mes parents l’aimaient comme un fils et tenaient à lui donner la meilleure éducation possible. Ils l’envoyèrent en classe dans une excellente école de la plaine, mais il ne se plut pas à l’école, si loin de la jungle où il était né. Mes parents finirent par comprendre combien il était malheureux là-bas. Alors mon cousin revint vivre avec nous.

Le journal de Zlata, Zlata Filipovic

Mercredi 23 oct. 91: A Dubrovnik, c’est la guerre pour de bon. De terribles bombardements. Les gens sont dans des abris, sans eau, sans électricité, le téléphone est coupé. A la télé, on voit des images horribles. Papa et maman sont très inquiets...Jeudi 5 mars 92 : Mon Dieu! Ca couvait à Sarajevo. Dimanche un petit groupe de civils armés a tué un invité lors d’un mariage et blessé un prêtre. Lundi, il y avait des barricades partout dans la ville. Il y en avait mille! Nous n’avions pas de pain.Dimanche 12 avril 92 : Les obus pleuvent sur les nouveaux quartiers de la ville. Tout est détruit ou brûle, les habitants sont dans des abris.Mardi 14 avril 92: Les gens quittent Sarajevo. L’aéroport, la gare, la gare routière sont noirs de monde. J’ai vu des adieux déchirants à la télé. Des familles, des amis se séparent... (on) ne sait pas quoi faire - rester ou partir. Ni l’un, ni l’autre n’est une solution.7 mai 92: Aujourd’hui, on a tiré un obus ou une bombe dans le parc juste à côté de la maison. Le parc où je jouais, où l’on se retrouvait pour s’amuser avec les copines. II y a eu des tas de blessés.... NINA, ELLE, EST MORTE. Un éclat lui a fracassé le crâne. Une petite fille si gentille. On était ensemble à la garderie, et au parc, on jouait souvent toutes les deux. Nina, je ne la reverrai jamais plus - non, ce n’est pas possible. Nina - onze ans, victime innocente d’une guerre stupide. Je ne comprends pas pourquoi elle est morte. Elle n’avait strictement rien fait.Vendredi 5 juin 92 : L’électricité est coupée. Depuis plusieurs heures déjà, et nous craignons pour

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le contenu du congélateur. Ce sont nos réserves, les dernières, Il ne faut surtout pas les laisser perdre. Il y a de la viande, des légumes, des fruits. Comment faire?Mardi 7 juillet 92 : Hier, avant-hier, et le jour d’avant, l’eau était coupée. Aujourd’hui, elle a été rétablie vers 8h30. Il est maintenant 10h30, et il ne coule plus qu’un mince filet. Nous avons rempli tout ce que nous avons pu, et nous devons épargner ce précieux liquide. Dans cette guerre, il faut tout épargner, et l’eau, et la nourriture.

Ronya, fille de brigand, Astrid Lindgren

p. 29 : Parfois, Mattis et les autres parlaient des brigands de Roka et Ronya se souvenait qu’elle devait aussi se méfier d’eux, mais elle n’en avait jamais rencontré aucun... « Roka et ses brigands sont tous des crapules », dit Pierre le Chauve. Et tout le monde approuva.Heureusement que les brigands de Mattis ne sont pas comme ça! se dit Ronya. elles les observa l’un après l’autre. Assis autour de la table, ils avalaient goulûment leur soupe. Certes, ils étaient barbus, sales, bruyants et grossiers. Mais que personne ne les traite de crapules devant Ronya! Pierre le Chauve, Tiegge, Pélié, Fiosok, Jutis, Joen, Labbas, Knotas, Turre, Tiorm, Sturkas et Petit-Pirou étaient tous ses amis. Ils se seraient jetés dans le feu pour elle, elle le savait. ‘Dans mon château, au moins, on est en sécurité, dit Mattis. Comme le renard dans son terrier et l’aigle sur son rocher. ”

L’armoire magique, C.S. Lewis

p. 63 : Oui, rentrons! dit Lucie. Oh! Edmond, je suis contente que tu aies pénétré, toi aussi, à Narnia! Les autres seront bien obligés d’y croire à présent, puisque nous y avons été tous les deux. Comme cela va être amusant!Mais en lui-même, Edmond pensait que ce ne serait pas aussi amusant pour lui que pour elle. Il serait obligé d’admettre, devant les autres, que Lucie avait eu raison, et il était certain que les autres se rangeraient tous du côté des faunes et des animaux; or, lui avait adopté le parti de la sorcière. Il ne savait pas ce qu’il dirait, ni comment il garderait son secret, quand ils parleraient tous ensemble de Narnia.Dis-moi, Edmond! s’exclama Lucie, tu as vraiment une mine affreuse... Tu te sens mal?Je vais très bien! répondit Edmond, mais ce n’était pas vrai. Il avait très mal au cœur Alors viens! dit Lucie, cherchons les autres! Pierre, Susanne! Tout est vrai! Edmond l’a vu aussi. Il existe un pays que l’on peut atteindre en passant par l’armoire. Edmond et moi y sommes entrés tous les deux! Allez, Edmond... Raconte-leur tout! Jusqu’à cet instant, Edmond s’était senti malade, et boudeur, et vexé parce que Lucie avait raison, mais il n’avait pas encore décidé ce qu’il allait faire; il décida tout à coup d’agir de la façon la plus méchante possible : il décida de “laisser tomber” Lucie. Edmond prit alors un air très supérieur, comme s’il était beaucoup plus âgé que Lucie (en fait, ils n’avaient qu’un an de différence), puis il ricana doucement et dit :Oh oui! Lucie et moi avons bien joué : nous avons fait semblant de croire que toute son histoire d’un pays imaginaire dans l’armoire était vraie. Juste pour nous amuser, bien entendu! Mais, en réalité, il n’y a rien dans l’armoire!Lucie jeta un seul regard à Edmond et s’enfuit de la pièce en courant.

Petit Arbre, Forrest Carter

p. 90 : Une fois, j’ai passé tout un après-midi à la chasse aux punaises. Je les ai apportées à Grand-

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mère, parce que je savais qu’elle aimait beaucoup les odeurs douces. Elle mettait toujours du chèvrefeuille dans le savon qu’elle fabriquait. Elle a été presque plus emballée que moi par les punaises musquées. Elle a dit qu’elle n’avait jamais rien senti d’aussi doux et qu’elle ne comprenait pas comment elle avait fait son compte pour ne jamais s’apercevoir de l’existence des punaises musquées. Le soir, à table, elle en a parlé à Grand-père avant que j’aie pu le faire et elle lui a dit que c’était la première fois qu’elle sentait cette odeur. Grand-père en est resté comme deux ronds de flan. Je lui ai fait sentir les punaises et il a dit qu’il avait vécu plus de soixante-dix ans sans jamais se douter qu’une odeur pareille pouvait exister. Grand-mère a dit que j’avais bien fait, parce que ce qu’il faut quand on trouve quelque chose de bien, c’est partager avec la première personne venue; comme ça, le bien se répand sans qu’on puisse dire où il s’arrêtera. Ce qui est vrai....p. 197: J’ai dit à Grand-père que je souhaitais presque dormir toutes les nuits au sommet de la montagne. Il a dit que lui aussi. Moi et Grand-père, on s’est réveillés à l’aube. Il n’y a rien de tel que le lever du jour vu du sommet d’une haute montagne. Sur cent cinquante kilomètres, les crêtes des montagnes dépassaient, telles des îles, du brouillard qui flottait plus bas. Au-dessus de la crête la plus éloignée, à l’autre bout du monde, une traînée rose est apparue soudain en travers du ciel, tel un coup de pinceau de plusieurs millions de kilomètres de long... Le soleil a transformé le brouillard en un océan rose qui se soulevait et ondoyait à nos pieds. Le soleil nous a frappés en plein visage, moi et Grand-père. Le monde était né une nouvelle fois.

Reprendre la feuille enfant : De quoi a-t-on besoin?Lire ensemble à partir des astérisques. Laisser les enfants écrire leurs réponses aux questions en bas de la feuille. Partager ensemble.

Lien avec “feu orange”

“Exprimer le problème: faits, sentiments, besoins”. Il n’est pas toujours facile d’identifier les besoins. S’exercer à les identifier dans les petites situations quotidiennes avant de prendre les situations plus complexes.

Matériel:

• Deux feuilles enfants: “le comportement ?“ et ‘De quoi a-t-on besoin ?“• Textes à lire, plus livres d’où ils ont été extraits, si c’est possible• Livre L’homme de la fosse aux ours

Pour aller plus loin...

Les besoins fondamentaux restent les mêmes partout, mais dans des cultures différentes ce ne sont pas les mêmes besoins qui sont exprimés. Cela dépend de ce qui est déjà développé ou pas. Selon Charles Rojzman, un sociologue, si, entre cultures, on n ‘écoute pas les peurs fondamentales de l’autre, on ne peut pas discuter vraiment des besoins. Ceci est vrai sur le plan personnel: tant que tu n ‘auras pas pu exprimer tes peurs réelles, et avoir l’impression que tu as été entendu, tu ne pourras pas reconnaître tes besoins fondamentaux, ni comprendre les besoins fondamentaux de l’autre. D’après Charles Rojzman

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“Il reste à prouver que l’être humain est seulement un être de besoins”. Jean-François Thirion mentionne du DESIR et du SENS qui ne sont pas repris dans la théorie de Maslow. Thirion dit que la motivation d’un jeune “apprenant” dépend de trois paramètres:1) sécurisation 2) valorisation 3) stimulation.S’il y a trop peu d’un de ces éléments, l’élève peut devenir agressif (p. 99)

Faire face à l’agressivité en milieu scolaire, par Jean-François Thirion/les Editions d’Organisations, 1992

“Les recherches montrent que plus de 85 % du comportement des membres d’une organisation est dû à l’organisation et à la structure de celle-ci et non à la personnalité des individus qui la constituent.”

Coopération in the Classroom, Johson, Johnson et Holubec /Minnesota, Interaction Book Company, 1993

Exercices:

Une analyse des espaces de rencontre pour voir s’ils répondent aux besoins des jeunes.Tiré de: La Démocratie, la Tolérance: Contre les Exclusions, Dossier pédagogique, CNAPD, 1993.

Quels espaces pour se rencontrer? (tableau à remplir individuellement)Depuis ton réveil, souviens-toi de tes rencontres.

Qui ? Où ? Pas d’échangeSi échangeNon verbal Verbal A quel sujet?

• Par petits groupes, échanger sur les résultats de chaque tableau en observant les liaisons qui peuvent être faites entre le lieu et les colonnes qui suivent.Ex. Tram bondé : pas d’échange ou échanges agressifs• Donner en groupe les conclusions de chaque sous-groupe en travaillant en deux colonnes:

• conditions propices à l’échange • conditions défavorables

Les rencontres organiséesVoici un repérage de neuf lieux de rencontres organisées sur initiative publique ou privée. Compléter le tableau par groupes ou individuellement.Lieux Brève description J’y vais J’y vais pas Pourquoi ?Centre sportif

Parc public

Maison de jeunes ou de quartier

Manifestation

Centre artistique ou académique

Discothèque

Salle vidéo

Local de mouvement de jeunes

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Salle de classe

• Sous forme de tableau de synthèse, pointer la fréquentation de chacun des lieux.• Observer les lieux les plus fréquentés• En déterminer les causes.L’exercice complet comprend une troisième étape: créer un espace qui réponde aux besoins des jeunes (sous forme d’un plan de maison), Consultez le livre si vous êtes intéressé.

Vidéo

“Sans Domicile fixe” : le regard de trois S.D.F. sur leur environnement.“Toit du monde” Centre socioculturel, 31 rue des Trois Rois, 86000 PoitiersTél. : 49.41.13.40.

Bibliographie:

Ronya, fille de brigand, Astrid Lindgren / Librairie Générale Française, 1984.Petit arbre, Forrest Carter / Hachette Stock, 1984.Le journal de Zlata, Zlata Filipovic / Robert Laffont, 1993.Mon pays perdu, Huynh Quang Nhuong / Flammarion, 1984.L’armoire magique, C.S. Lewis / Flammarion, 1980.La toile de Charlotte, E.B.White / Ecole des Loisirs, 1982.Le temps des villages, Azouz Begag / La joie de lire, 1993.Viens chez moi, j’habite dehors; Elsie / Albin Michel, 1994.La pièce secrète, Uri Shulevitz / Kaléidoscope, 1995.Graines d’hommes, dirigé par Patrick Bernard / ANAKO, 1992.L’homme de la fosse aux ours, Jörg Steiner et Jörg Millier, Ecole des Loisirs, 1988.

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Module 13/Feu Orange

Idée clé : Nous imaginons autant de solutions que possible.

STRATEGIES ET RECHERCHES DE SOLUTIONS

Exercices : L’importance de l’imagination

• “Une tasse qui est tout sauf une tasse”Inviter les enfants à mimer, à tour de rôle, autre chose~avec une tasse (par ex. la placer sur la tête comme un chapeau). Les autres dans le groupe devinent de quoi il s’agit.Face à un problème, tout comme avec cette tasse, nous pouvons imaginer toutes sortes de solutions. Les études ont montré que, en grandissant, nous perdons beaucoup de notre créativité et de notre imagination. Nous devons exercer notre imagination pour ne pas la perdre.Face à un conflit, plus nous pouvons imaginer de solutions, plus nous aurons de chance de trouver quelque chose qui réponde aux besoins de toutes les personnes impliquées. Dans un premier temps, pour laisser libre cours à l’imagination, ne rien rejeter de ce qui est suggéré - tout est accepté et mis sur une liste.

• Faire des dessins collectifs qui évoluent:Une première personne dans le groupe dessine une figure, suggère une image, trace un signe qui peut avoir ou non une signification. Le second utilise le signe du premier comme élément d’une autre figure ayant une signification différente. Idem pour le troisième qui entre en jeu, non pour compléter le dessin des deux premiers, mais pour en modifier la direction, la transfigurer. Le résultat final est souvent un dessin où ne se fixe aucune forme mais où chacune glisse vers la suivante dans une sorte de mouvement perpétuel de combinaisons. Ex : Le premier dessine l’ovale d’un oeil. Le second interprétant différemment cet ovale, lui fait des pattes de poule. Le troisième fait naître une fleur à la place de la tête, etc. Il y a des surprises et des découvertes à chaque pas, dans un mouvement qu’Umberto Eco appellerait peut-être “les va-et-vient de la signification”.

Tiré de Grammaire de l’imagination, Giovanni Rodari/ Messidor, 1979.

Introduction aux stratégies:

Introduire le mot “stratégie”.Définition.: “L’art de coordonner des actions, de manoeuvrer habilement pour atteindre un but” (Petit Larousse). Exemples : milieu sportif -l’entraîneur avec son équipe, les détectives lorsqu’ils ou elles enquêtent, les scientifiques dans leurs recherches, les enfants qui veulent quelque chose de leurs parents... Toutes ces personnes utilisent des stratégies. Nous avons aussi besoin de stratégies pour transformer le conflit.

Histoire : La petite souris, le gros ours et la belle fraise bien mûre

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Résumé: La petite souris cueille la belle fraise et essaie, de tous ses moyens, de la protéger du gros ours affamé. A la fin, savoir exactement qui mange la moitié de la fraise que la souris ne mange pas n’est pas très clair, mais, au moins, ce n’est pas le gros ours!Illustré par de magnifiques gros plans, ce livre simple souligne l’importance de l’imagination pour trouver des possibilités, des stratégies, en situation de conflit.

Enumérer les stratégies essayées par la sourisEnumérer des stratégies ou solutions pour une ou deux des situations suivantes (sans les évaluer)• Deux enfants veulent utiliser l’ordinateur de la classe au même moment.• Ton frère et toi, vous voulez tous deux être près de la fenêtre dans la voiture.• Un élève plus âgé menace de te casser la figure après l’école.• Ta petite soeur n’arrête pas de t’embêter.• Tu as prévu d’aller au cinéma avec un ami, tes parents ne sont pas d’accord.Faire des listes aussi longues que possibles au tableau.L’important est de comprendre que : Plus on peut imaginer de possibilités différentes d’agir, plus on aura de chance de trouver une zone d’entente.

Montrer la roue (version agrandie de la page suivante: “Stratégies pour la résolution des conflits”). Expliquer les différentes stratégies avec l’aide de la feuille que l’on aura distribuée à tous.

Puis:• Reprendre une situation citée plus haut, un enfant fait tourner la roue et essaie d’appliquer la stratégie indiquée. Faire tourner par un autre enfant.Changer de situation et continuer...• Laisser les enfants choisir ou prendre une situation actuelle et laisser un enfant choisir sur la roue une des stratégies qui conviendrait et l’expliquer.

Discussion• Pourquoi faut-il parfois demander de I’aide? (quand il y a vraiment du danger).• Dans quelles situations peut-on éviter ou ignorer ce qui se passe? (quand ce n’est pas vraiment important).

Conclusions:

Pourquoi utiliser des stratégies?On peut choisir, on se rend compte qu’il y a différentes possibilités, on perd moins de temps à long terme, on ne se bat pas sans réfléchir... Ce n’est pas l’adulte qui décide toujours. Ces stratégies ne viennent pas sans entraînement (comme dans les sports ou les études).

Quelle stratégie?Quand on veut résoudre un conflit, il est important de se rappeler que:Les deux parties ont des émotions et il est difficile de communiquer quand on est fâché, quand on a peur ou qu’on a mal.Les deux parties ont un problème; toutes les deux doivent essayer de le résoudre.Toutes les deux ont leur propre perspective et ni l’une ni l’autre n’ont 100 % raison ou 100 % tort.Tout le monde ne te prend pas comme cible. Résous les conflits comme avec un ami, pas comme avec un ennemi.

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Beaucoup de conflits peuvent être résolus en utilisant des stratégies très simples. Tu utilises déjà certaines de ces stratégies. Il est important de se rendre compte de la gamme de stratégies qui sont devant toi et d’apprendre à choisir entre elles selon la situation. Ces stratégies peuvent devenir une “seconde nature” si tu les utilises souvent.

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Tour de rôleTout le monde gagne.

Faire un compromisLes deux parties acceptent de perdre quelque chose mais les deux gagnent quelque chose.

HumourRire peut faire tellement de bien. On peut rire du problème mais pas se moquer d’une personne.

S’excuser“Excuse-moi” ne veut pas dire “J’ai tort”. Ca montre à l’autre que tu regrettes la façon dont lasituation s’est développée.

Demander de l’aideOn peut parfois compter sur d’autres pour nous aider à prendre une juste décision : des amis, des parents, des enseignants ou d’autres responsables.

EviterParfois, ça ne vaut pas la peine de discuter. Laisse l’autre faire comme il veut.

Remettre à plus tardPour résoudre le conflit, attends jusqu’à ce que tu sois plus calme et que tu y voies plus clair.

ChanceLa chance décide du sort. Les deux parties sont prêtes à accepter le résultat.

PartagerLes sentiments de l’autre prennent une place plus importante que les choses.

Traduit de Creative Conflict Solving for Kids, Grades 5-9, Fran Schmidt and Alice Friedman/Grace Contrino Abrams Peace Education Foundation, Miami Beach, Florida, 1985.

All Rights Reserved. Reprinted by Permission.

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Pour aller plus loin...

L’imaginaire:

“...L’imagination, pour Rodari, n’est pas une évasion, une fuite, un refuge hors du réel, mais un regard différent sur le réel, une subversion des idées reçues par le biais de l’insolite, un recul critique vis-à-vis du réel en tant que matière brute, en tant que ‘donnée immédiate de la conscience’, - et par là même un moyen de le remettre en question, de le modifier. L‘imagination est une énergie transformatrice, une usine qui transforme la réalité, la décante, l’épure, l’enrichit, comme on transforme une matière première en produit fini...” (p. 20)

Grammaire de l’imagination, Gianni Rodari/ Messidor, 1979

Ce livre offre maintes idées pour “comment créer des histoires” et pour l’écriture créative et imaginative pour enfants : à partir d’un seul mot (ciao) ou à partir des binômes insolites (lumière - souliers) choisis au hasard; à partir de “Qu’arriverait-il si...” (un crocodile frappait à votre porte) ou des préfixes (minigratteciel ou superallumette); à partir des “erreurs créatrices” (poison frais), des devinettes, ou des histoires connues et détournées...

Stratégies:

“Une perte à long terme est ressentie lorsque l’adulte présente lui-même les choix à un enfant alors que celui-ci pourrait les découvrir lui-même. Ceci tout simplement parce que l’adulte ne prend pas le temps de laisser la découverte à l’enfant. Gain à court terme, perte à long terme.”

p. 21 Kids Can Cooperate, Elizabeth Crary

“Chez les Manlanga, l’un des groupes de l’ethnie Kongo au Zaïre, un esprit de négociation et de médiation existe à plusieurs niveaux. Le “kinzoni” est une de ces approches, un réseau structuré pour assurer une bonne circulation de l’information entre les antagonistes et les acteurs de la réaction sociale (le “kinzoni’9. Le “kinzoni” agit selon le proverbe suivant: “Nous ne sommes pas le “kibaku” (couteau) mais le “ntumba” (aiguille)”. La première préoccupation des acteurs est de sauvegarder les bonnes relations d’échange de biens et de services, de protéger les relations de bon voisinage. Ils apportent le “ntumbu”, l’aiguille, pour raccommoder le tissu social déchiré. La logique de l’aiguille n ‘est pas la justice tranchante, mais la négociation et la réconciliation.”

tiré de “Pratique ancestrale en Afrique”, Nsimba Masamba / La médiation.Non-violence Actualité, 1993.

Activités:

• Demander aux enfants de tenir un journal “d’observation des conflits” pendant une semaine. Dans ce journal, ils noteront quel était le problème, quelles étaient les personnes impliquées et quelles stratégies ont été utilisées pour trouver une solution.

• Recherche de solutions:• Parler de nouveau de l’importance de réfléchir au plus grand nombre de solutions possibles, lors d’un conflit. Souvent nous pensons que la solution est soit “A” soit “B”, et ni

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l’une ni l’autre ne conviennent aux deux parties. Peut-être existe-t-il des solutions “C”, “D”, “E”, et “F”,Prendre une situation de conflit connue ou vécue par la classe et faire un “brainstorming” de possibilités de solutions. Dans un premier temps, il est important de noter les idées et de ne pas les évaluer.• A discuter : je ne peux pas changer ni contrôler ce que fait l’autre, mais je peux décider ce que je vais faire.

• Jeu de confiance : Le labyrinthe humain. Par groupe de deux, un participant a les yeux bandés. Son partenaire le dirige par des signaux convenus, par exemple par des tapotements sur l’épaule, à droite (tourner à droite), à gauche (tourner au gauche) au dos (tout droit) et plus bas dans le dos (stop). Quand le guide siffle, l’aveugle s’arrête. Les autres participants forment un labyrinthe humain avec des chemins à suivre. On peut aussi utiliser des obstacles si le nombre de joueurs n’est pas suffisant. Les scénarios peuvent être plus élaborés : le guide peut jouer le rôle d’un capitaine qui dirige son navire dans un port ou d’un contrôleur aérien qui achemine un avion pour qu’il atterrisse sans dommage sur la piste et pour qu’il se déplace lentement vers son garage parmi d’autres appareils déjà au sol.

tiré de Jeux coopératifs pour bâtir la paix, tome II, Masheder / Université de la Paix, 1993.

Bibliographie:

• La petite souris, la belle fraise bien mûre et le gros ours affamé, Don et Audrey Wood / Bias, 1988.• Le roi, les souris et le fromage, Nancy et Eric Gurney / Ecole des Loisirs, 1975.• Attention, Corbeau!, Ulf Nilsson / Centurion, 1985.• Un sac de billes, Joseph Joffo / Hachette, 1985.• Bouffe-boeuf et bang!, Béatrice Tanaka / Vif Argent, 1985.• Le zoo sans éléphant, Ren Saïto / Ecole des Loisirs, 1.986,• Anya, Michael Morpurgo / Gallimard, 1992.

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Module 14 / Feu Orange

Idée clé : Je suis responsable de ce que je dis et de ce que je fais.

LE PANTIN / NI MARIONNETTE, NI ROBOT

Mime marionnette :

Demander deux volontaires pour un mime. Les p1acer face à face. L’un jouera le marionnettiste, tenant les fils dans ses mains et l’autre jouera la marionnette, attachée aux fils, réagissant aux gestes du marionnettiste. Laisser le marionnettiste manipuler sa marionnette pendant un petit moment.Echanger les rôles. Demander comment ils se sont sentis. (Jouer à deux : un marionnettiste dictateur et une marionnette manipulée puis finalement épuisée. Coupez les fils. Que fait la marionnette?)

L’enseignant robot:

Pancarte avec l’inscription “ROBOT” suspendue au cou de l’enseignant. “Vous allez pouvoir donner des ordres à notre robot. Le robot exécutera certains ordres mais pas tous. Retenez bien les ordres que vous donnez pour vous en souvenir à la fin du jeu. Essayez de vous souvenir quels étaient les ordres exécutés par le robot. Nous en reparlerons ensemble.”L’enseignant exécutera les ordres mécaniques tels que : avancer, reculer, marcher, s’asseoir... mais n’exécutera pas les ordres relatifs aux sentiments ou basés sur une expérience humaine plus complexe : rire, pleurer, traduire une phrase d’une autre langue, réagir lors d’un accident...

L’animateur doit s’assurer qu’il y ait des ordres variés en en ajoutant quelques-uns si nécessaire. Par ex:• Riez.• Retiens la lampe qui va tomber!• Montre-nous ta couleur préférée.• Raconte-nous un de tes rêves.

Débat sur les différences entre un robot et un être humain. Robot : sentiments? réflexion? possibilité de choix? satisfaction d’un travail bien fait? imagination?Question finale : Auriez-vous envie de vivre comme un robot?

Exercice adapté de Dring! Dring! Faites la paix Et faites passer, Paula Peters / Humania, p. 33.

Qui me contrôle?

Discussion :- Qui contrôle les mouvements d’une marionnette?- Qui contrôle le comportement d’un robot?- A quel âge une personne devient-elle responsable de son propre comportement?

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Histoire: Le vacarme

Lire l’histoire et deux enfants “jouent” Samir et Mohammed.Samir et Mohammed sont assis face à face dans le réfectoire. Ils ont terminé leur repas. Il faut attendre encore quelques minutes avant de sortir. Samir chuchote quelque chose à l’oreille de Mohammed. A un signal convenu, ils se mettent à faire sonner leur cuillère sur un verre. D’autres ici et là se joignent à eux, puis d’autres encore pris dans l’excitation du moment. Bientôt le vacarme est complet. Le surveillant hurle : “Silence !”. Il se dirige dans la direction de Samir et Mohammed.- “Mohammed, qu’est-ce qui se passe ?“- “C’est Samir qui a commencé, ce n’est pas de ma faute!”, répond Mohammed.

Discussion:- Que pensez-vous de la réponse de Mohammed? Se voit-il comme une marionnette ou un robot?- Entendez-vous souvent la phrase “Ce n’est pas ma faute !“ ou “C’est pas moi !“. A quels moments?- Faire un rapide “brainstorming” de situations actuelles où les gens se comportent comme des marionnettes.

Introduire l’idée-clé : Je suis responsable de ce que je dis et de ce que je fais.

Histoire : Tu seras libre

Une histoire vraie où il s’agit de quelqu’un qui, même dans une situation où il semble qu’il n’y ait plus de choix, une situation de prisonnier, choisit comment il va agir.

Dans la lointaine Sibérie, au nord de la Russie, il y avait un camp où l’on envoyait aussi bien les prisonniers politiques que les criminels les plus endurcis. Les prisonniers de ce camp étaient condamnés à de lourds travaux.

Turkela, un des prisonniers, était un jeune finlandais. Il était ouvert et sympathique avec tout le monde. Même quand les choses allaient très mal, il semblait toujours garder espoir.

Ivan, un criminel violent, était particulièrement intrigué par Turkela. Ivan était très amer. Il avait eu une enfance dure. Mais petit à petit, Ivan commença à faire confiance à Turkela. Ils devinrent des amis.

Pendant les longues nuits d’hiver, alors que la neige tombait en rafales et que le vent soufflait violemment autour du camp, Turkela et Ivan conversaient. Ivan cherchait un sens à sa vie. Il se sentait prisonnier de son passé, tout comme il se sentait prisonnier dans le camp. Il n ‘arrivait pas à croire que le futur pourrait être différent. Turkela lui disait: “Tu peux être libre de ton passé. Je te connais comme quelqu’un de loyal, de sincère...”

Après le long hiver, le printemps arriva. Le camp connut une période d’agitation. Il y eut des bagarres entre détenus et gardiens. Les prisonniers finirent par se révolter et refuser de travailler.

La punition fut rapide et terrible. Des soldats furent envoyés au camp. Les détenus furent mis en ligne, et chaque fois que l’on comptait dix détenus, le dixième devait s’avancer pour être fusillé.

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Turkela se trouvait juste derrière son ami. Pendant que le décompte s’effectuait, Turkela calcula rapidement et se rendit compte qu’Ivan occupait la dixième place. Il restait à peine quelques secondes. Turkela prit le bras de son ami et murmura “Tu seras libre”, et il échangea sa place avec celle d’Ivan.

L’instant suivant, Turkela cria : ‘Dix” d’une voix forte et claire, et fit un pas en avant. Turkela fut exécuté. Mais Ivan fut profondément bouleversé par ce que Turkela avait fait pour lui. Sa vie a pris une nouvelle direction à cause de ce moment et de cet ami.

Adapté de Bonnes Nouvelles de Par le Monde, Cornelia Lehn

Réflexion : A quel âge une personne devient-elle responsable de son propre comportement? Si nous sommes responsables de notre comportement, nous sommes libres de le façonner ou de le changer à notre façon. Nous pouvons être prêts à accepter des critiques sans entrer dans un comportement réactif ou défensif, et nous saurons choisir et agir en conséquence.

Matériel:

• Tif• un pantin• pancarte “Robot”• histoire : “Tu seras libre”

Pour aller plus loin...

Changement de comportement:

“Les habitudes ne peuvent être jetées par la fenêtre du premier étage. Elles doivent être cajolées et descendre l’escalier une marche à la fois.”

Mark Twain

Feu orange

Raconter les faits, lors du procédé “Feu orange”, n’est pas toujours clair ou facile. Le “message je” responsabilise chaque acteur et donne à chacun, celui qui est vu comme “victime” et celui qui est vu comme “agresseur” une occasion de s’exprimer. Avec le “feu orange”, les tierces personnes risquent moins de donner toute leur attention à l’agresseur en dépit de la victime, ou de s’occuper de la victime sans donner une attention à l’agresseur.

Activités

• Fabriquer un pantin.

• Etudier le cerveau comme thème en science...

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• Exploiter le thème de la marionnette ou du robot.Inventer un jeu avec des robots. Une course relais de robots? Un jeu au cours duquel les robots utiliseraient toute leur énergie et devraient être touchés par quelqu’un (un libérateur?) pour avoir à nouveau du courant. Essayer de fixer des règles précises et un moment ou un but pour la fin du jeu.

• Histoire: “Le bain” de Sept histoires de souris, Arnold Lobel

Résumé: Une souris, sale, prit un bain. L’eau coula... et avant qu’elle ne devienne propre, l’eau inonda toute la ville.Parler de la responsabilité et de la citoyenneté. Poser les questions suivantes :- Que voulait la souris?- Est-ce que ce qu’elle voulait était bon pour elle? Pour les autres?- Que voulaient les autres souris?- Quel était le problème?- A qui doit-on penser si on veut être responsable au sein d’un groupe?

Jeu: L’Ours de Poitiers

But: L’ours doit réveiller les bûcheronsDéroulement: L’animateur désigne un ours qui sort de la salle. Les autres, les bûcherons, vaquent à leurs occupations dans la forêt. Soudain, le grognement de l’ours retentit. Les bûcherons se jettent immédiatement par terre et simulent la mort; c’est leur seule chance d’échapper à l’ours. L’ours tente alors de les ramener à vie en les secouant. Le moindre signe de vie trahit le bûcheron qui est dévoré (l’animateur joue le rôle d’arbitre et détermine la reprise de vie).Il se transforme alors en ours et sort de la salle avec le premier ours. Les bûcherons reprennent leur travail, soudain l’ours... et ainsi de suite.Le jeu se termine lorsque tous les bûcherons sont transformés en ours.Remarques : L’animateur fera enlever les montres et les lunettes et proscrira les chatouillements et les hurlements dans les oreilles. En fonction du nombre de joueurs, il pourra désigner un ou plusieurs ours.Intérêt du jeu : Ce jeu favorise l’apprentissage de la maîtrise de soi (les bûcherons doivent s’efforcer de rester insensibles et on constate que la peur hypersensibilise). Il permet aux enfants d’expérimenter une technique de résistance passive.

Tiré de : Jouons Ensemble: 40 jeux de groupe pour les 6 - 12 ans, n° 1.7Montargis Cedex : Non-Violence Actualité, 1988.

Bibliographie:

• L’empereur en herbe, Demi / L’Atelier Rouge et Or, 1992.• Frédéric, Leo Lionni / Ecole des Loisirs, 1975.• Itouma et la Forêt Trahie, Hamsi Boubeker / l’Harmattan, 1993.• Les chaussures rouges, Imme Dros / Pastel, Ecole des Loisirs, 1992.• La demoiselle aux lupins, Barbara Cooney / Flammarion, 1983.• Mission Terre: au secours de la planète, “Action 21” pour les jeunes / Les Fonds de Coopération au Développement, 1994.• Les enfants Tillerman, Cynthia Voigt / Flammarion, 1986.• Le nez de la reine, Dick King-Smith / Gallimard, 1992.• Les chapardeurs, Mary Norton / Ecole des Loisirs, 1979.• Le Veilleur, Hilda van Stockum / Hachette, 1991.

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Module 15 / Feu Orange

Idée clé : Mes décisions ont des conséquences pour les autres.

DÉCISIONS ET RÉACTIONS EN CHAÎNE

Introduction

Mettre des petits carrés de papier dans un récipient d’eau colorée. Demander à un enfant de laisser tomber un haricot sec dans l’eau et observer ce qui se passe. Comment le haricot a-t-il influencé les morceaux de papiers?Les décisions que nous prenons agissent sur d’autres personnes de la même manière que le haricot sec a agi sur les morceaux de papier.Certaines décisions sont simples : comment vais-je m’habiller aujourd’hui?Vais-je manger une poire ou une pomme?D’autres décisions sont plus difficiles : Est-ce mieux d’aller à l’école en voiture ou en bus? Qui vais-je inviter chez moi? Dirais-je le secret de mon ami à quelqu’un d’autre ou vais-je le garder pour moi?

Histoire: Le roi et la loutre

Il était une fois, un roi qui était très sage; si sage qu’il pouvait parler et comprendre le langage de toutes les bêtes de la terre. Pour donner l’exemple aux êtres humains qui se bagarraient sans cesse, il décréta la Paix entre toutes les bêtes.“Paix entre toutes les bêtes! Paix entre toutes les bêtes!Le roi décrète! Paix entre toutes les bêtes!”

“A mort, l’assassin! A mort, à mort, à mort l’assassin !“ s’écria la loutre. “C’est la faute de la belette. Elle a tué mes enfants, mes petits. Je suis sortie de la rivière en leur portant un repas tout frais (je leur apportais des petits crabes bien tendres... ils adorent les petits crabes bien tendres...) et j’ai trouvé mes enfants piétinés par la belette, sur la berge, mes enfants, mes pauvres petits...! Elle a brisé notre contrat de paix! Nous nous étions pourtant tous mis d’accord pour le respecter. La paix est morte! La mort parade en reine chez nous! Justice, justice! Que justice soit faite !“.

Lorsque les autres animaux entendirent ce que la belette avait fait aux enfants de la loutre, ils s’exclamèrent en choeur:“Qu’on amène la belette devant le roi !“.“Oh roi !“ dit la belette lisse, “ce que la loutre dit est vraimais mon coeur n’avait point de malice lorsque j’ai fait ce que j’ai fait!J’ai entendu battre le tambour du pivert qui résonnait d’un cri de guerre!Je ne voulais point de mal aux enfants de cet animal.Ce tambour me pénétrait toute entière, je les ai piétinés en allant à la guerre !“.“Qu’on amène le pivert devant le roi!“

“Oh roi !“ susurra le pivert,

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“le mal n’était pas dans mes intentions, il ne faut pas s’en faire,j’étais simplement en récréation!Mais j’ai vu le scorpion aiguiser son dard... J’ai pris peur (j’en rêvais le soir!)et j’ai donc fait pour tous, par amour, rouler à grands battements mon tambour !”.

“Qu’on amène le scorpion devant le roi !“ On introduisit avec son arme la bête.“Oh roi, je n’ai point commis d’offense”, (son dard était dressé au-dessus de sa tête)“j’aiguisais simplement mon outil, quoiqu’on pense,j’avais vu la tortue se glisser dans sa carapace,elle semblait activer son système de défense.Je fis simplement ce que font ceux de ma race!”

“Qu’on amène la tortue devant le roi !““Oh roi!” fit la tortue “je n’voulais aucun mal,mon armure est ma défense, ce n’est point banal,j’y entrais en voyant le crabe sortir ses pincesil fonçait menaçant, l’affaire n’était point mince!”.

“Qu’on amène le crabe devant le roi !“.“Oui, j’avoue, j’avoue que c’est moi. J’ai foncé en furie, que dira donc la loi?J’étais prêt pour la guerre, il n’y a point d’erreur,j’avais vu la loutre plonger vers ma demeure et prendre mes enfantsqu’j’avais laissés un instant”.

Le roi se tourna vers la loutre et dit : “Tu cries justice et pourtant c’est bien toiqui es cause de toute cette triste affaire, qui semble avoir mis le feu à cette guerre.

Qui sème dans son champ la graine de la mort récoltera la même graine en plus fort!Paix entre les bêtes! Paix !“

Traduit de Spinning Tales, Weaving Hope /p.171, éd. Brody, Philadelphia, PA : New Society Publishers, 1992.

Raconter l’histoire, éventuellement en l’animant avec des objets ou des images sur chapeaux pour chaque animal (porter, puis déposer devant le roi). Puis avec l’aide d’une corde ou d’un tuyau et des cartes avec les noms des animaux qu’on fixe sur la corde avec des pinces à linge au fur et à mesure que les questions suivantes ont des réponse, montrer que les divers événements de cette histoire forment un cercle. (cf. illustration plus loin).« Nous pouvons remonter à la scène du crime et poser des questions comme un détective » (ainsi, nous remontons le cercle à l’inverse). Poser les questions suivantes, à partir de la loutre qui revient de la chasse :

- Qui a vu la loutre à la chasse (le crabe)- Qu’a fait le crabe ?- Qui a vu le crabe charger ? (la tortue)- Qu’a fait la tortue ? (a mis son armure)- Qu’a fait la tortue? (a mis son armure)- Qui a vu la tortue mettre son armure? (le scorpion), etc.

Donc, c’est la loutre qui a de fait tout commencé par sa chasse.

Cette histoire révèle une chaîne de réactions.La loutre revient chez elle avec de petits crabes

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La belette a piétiné ses enfants en partant à la guerre.La belette est partie à la guerre à cause du...Bruit de tambour du pivert, etc.

Questions:• Est-ce que les enfants de la loutre auraient pu être sains et saufs si un des autres personnages dans l’histoire avait réagi différemment?• Est-ce que ces animaux ont été victimes de la situation ou responsables de la situation?• Peux-tu te rappeler d’un incident où tu as été un maillon dans une chaîne?• Est-ce qu’une rumeur entraîne une réaction en chaîne?• Peux-tu parler d’une fois où une rumeur t’a influencé ou t’a fait mal?

Activité:Briser la chaîne

En petits groupes, de trois à quatre, les enfants découpent des bandes de papier de 20 cm de long et cinq cm de large (ou amener des bandelettes préparées). Ils décrivent un conflit. D’abord, ils choisissent la situation (les personnes, les faits) et les écrivent sur une carte à part.. Par exemple : “Plusieurs enfants se bousculent pour enlever leurs animaux sculptés de l’étagère pour le peindre. Gilles tend sa main pour sa girafe, au même moment Pierre essaie d’atteindre son éléphant. La girafe de Gilles tombe par terre et se casse.” Ensuite, ils écrivent le dialogue qui a lieu pendant la situation, accompagné par des gestes, en inscrivent une phrase sur chaque bande (les énumérer pour faciliter la tâche suivante qui est de faire de chaque bande un maillon de la chaîne).Par exemple, pour la situation citée plus hautGilles : “Regarde ce que tu as fait!”Pierre : “C’était ta faute, imbécile!”Gilles : “Ne m’appelle pas imbécile” (il s’approche de Pierre)Pierre : “Je peux t’appeler ce qu’il me plaît! (s ‘agrippe à la chemise de Gilles)Gilles : “Essaie!” (saisit la chemise de Pierre)Pierre : “Essaie de m’en empêcher!” (pousse Gilles par terre)Gilles : ‘Mon frère t’aura plus tard!”Ils attachent les bandelettes ensuite en chaîne, du début jusqu’à la fin. Chaque groupe peut lire ou, s’il le préfère, jouer son histoire et les autres enfants réfléchissent à quels moments du dialogue ou des gestes on pourrait briser la chaîne.

Histoire: Face à face à Pangaea Creek

A l’ouest, dans un grand village appelé Pangaea CreekLa vie était dure pour les doux et les timides.

Dans cette petite ville vivaient deux hors-la-loi si vilsQue d’un seul regard, ils pouvaient faire verdir les caméléons.

L’un nommé Jack disait : “Cette ville est à moiEt le premier qui ose dire le contraire, je l’envoie six pieds sous terre”.

L’autre appelé Frank disait “Cette ville, c’est mon affaireCelui qui dira le contraire, a intérêt à faire le poids”.

Ils se retrouvèrent alors face-à-face par une nuit sombre et froidePour montrer à la mort qui des deux n’avait pas tort.

Les 200 habitants de la ville s’alignèrent le long de la ruePour voir lequel des deux allait mourir vaincu.

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Jack avança d’un pas, Frank fit de mêmeSouriant, Jack montra un petit couteau tiré de sa botte.

Frank regardait, il souriait sans être effrayé le moins du monde.Il sortit à son tour un poignard avec une lame de 15 cm de long.

Jack avança encore, grinçant des dents,Il dégaina une épée de son étui de cuir noir.

Voyant cela, Frank sourit. Il se promit de survivreEt sortit un revolver de son ceinturon.

Entre les deux, la distance devenait de plus en plus courteLes villageois se raidirent attendant que parte le premier coup.

Mais Jack n’avait pas fini. Il n’était pas encore au bout de son chapitreIl tira de sa chemise trois bâtons de dynamite.

Il alluma la mèche et dit d’une voix sifflante“OK, monsieur hors-la-loi, voyons ce que tu as dans le ventre

Mais Franck n’eut pas un moment d’hésitation. Il n’avait rien à perdreIl sortit quatre bâtons de dynamite et alluma la mèche.

Ils étaient là nez à nez tenant les explosifs, mains levéesEt les 200 villageois priaient pour ne pas mourir cette nuit-là.

Il y en avait des grands et des petits, des gros aussi.Des hommes et des femmes. Ca aurait pu être moi, ça aurait pu être toi.

C’étaient des connaissances ou des voisins, mais tous savaient bienQu’avant le lever du jour, leur vie tournerait court.

Et tout ça, juste parce que deux hors-la-loi têtus et aveuglesN’avaient pas pu mettre fin à leur cupidité et dire au revoir au passé.

Mais les mèches se raccourcissaient. Alors que la fin approchait,Aucun des deux hors-la-loi ne montrait de l’émoi.

Ils étaient juste là à se regarder dans le blanc des yeux.Dans la ville quelque part, quelqu’un se mit à pleurer.

Soudain, alors que 200 villageois priaient dans la pénombreJack leva la main et éteignit la mèche.

Il lança ses bâtons de dynamite sur le solEt cria à tous ceux qui étaient alentour

“Si une âme survit, elle pourra direQue c’est Frank qui a mis fin à la vie de tous les villageois”.

Frank devint pâle, il regarda autour de luiLes parents, les enfants, tous ceux qui vivaient au village.

Et les parents et les enfants tremblaient, les yeux exorbitésLeurs genoux étaient mous. Ils semblaient faibles et terrorisés.

Il souffla lui aussi sa mèche et jeta ses bâtons de dynamite.Il se tourna en disant: “Ecoutez bien, bande de paysans.

Si vous voulez la paix, eh bien je l’ai commencée”.Et il jeta son colt à ses pieds.

Jack regardait étonné. Il lança son épée au sol.Pour les villageois, ce son avait un avant-goût de paradis.

Puis les deux jetèrent leurs munitions. Les poignards et les couteaux.Les villageois applaudirent à l’unisson. La vie commençait à nouveau.

Maintenant les deux hors-la-loi sont hors de vue. Partis sans laisser de traceCes deuxhors-la-loi qui commencèrent la course pour la paix à Pangaea.

Pangaea Creek prospère et tout le monde sait maintenantQu’on laisse son flingue à la maison quand on traverse cette ville.

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Cela juste parce que deux hors-la-loi qui se rencontrèrent ici il y a longtempsEurent tous deux la sagesse de dire simplement “non”.

Traduction de l’histoire “Showdown at Pangaea Creek” du livre Spinning Tales Weaving Hope /éd. Brody Philadelphia, PA : New Society Publishers, 1992.

Animer, raconter l’histoire ou faire jouer l’histoire par les enfants. Introduire les termes : escalade et désescalade. Dessiner une image au tableau d’un escalier montant et descendant. Utilisant cette image, poser les questions suivantes :Dans cette histoire, qu’est-ce qui a été à la base de l’escalade?Qu’est-ce qui a provoqué sa progression?Qu’est-ce qui s’est passé pour que la désescalade commence?

Feu orange : Evaluer les conséquences des solutions

Prendre une situation de conflit à l’école, dans la rue ou à la maison, une situation ou au moins un des enfants est impliqué. Ce serait possible de reprendre une des situations du thème “Nous imaginons autant de solutions que possible”, avec la liste des solutions déjà proposées. C~te étape du “Feu orange” consiste en une évaluation simple des solutions selon un classement en trois groupes : Exemple d’une situation : deux enfants se disputent le droit de jouer avec le ballon.• les solutions dans lesquelles chaque personne dans le conflit obtient ce qu’elle veut ou ce dont elle a besoin (un enfant joue avec le ballon pendant 10 minutes, et l’autre joue avec pendant 10 minutes)• les solutions dans lesquelles seulement une personne obtient ce qu’elle veut ou ce dont elle a besoin, (par exemple, un enfant s’enfuit au loin avec la balle)• les solutions pour lesquelles personne n’obtient ce qu’elle veut ou ce dont elle a besoin , (par exemple, l’enseignant prend le ballon et dit aux enfants de trouver autre chose à faire)Mettre des colonnes aux tableaux : + + + - - -Placer les solutions énumérées dans les colonnes appropriées. Choisir la meilleure solution, qui répond le mieux aux besoins de chacun.

Montrer l’image suivante et accueillir les commentaires des enfants :

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Actualquarto n° 490, 11/02/1993, p. 115 (“une violence qui se transmet...”)

Matériel:

• récipient d’eau colorée et morceaux de papier• Tuyau + panneaux avec les noms des animaux + pincettes.• dessin humoristique tiré d’Actualquarto• papier ou bandelettes préparées pour les petits groupes

Pour aller plus loin...

• Lire les livres Et ils suivirent la Grande Ourse (une histoire du mouvement clandestin pour aider les esclaves noirs aux Etats-Unis à s’échapper vers le nord et la liberté) ou Baraquement 18, Lit 22 (une histoire basée sur des faits réels : dans un camp de concentration, lors de la deuxième guerre mondiale, les femmes fabriquaient des jouets pour les enfants du camp), et discuter : Est-ce que dans ces histoires il existe une chaîne d’événements positifs? Après, discuter: Quelle sorte d’action existe déjà dans l’école qui représente une chaîne positive? Quelle sorte d’action pourriez-vous prendre pour commencer une chaîne d’événements positifs dans le cadre de la classe? Dans le cadre de l’école?

• Découper des articles de journaux relatifs à un problème de pollution et essayer de mettre les événements qui ont contribué à ce problème dans leur ordre d’apparition (cause-effet, cause-effet...). Peut-on continuer la chaîne d’événements pour essayer de trouver quelques solutions au problème? Peut-on trouver un moment dans la chaîne d’événements où le problème aurait pu prendre une autre tournure?

• Retracer l’histoire d’un objet qui se trouve à la poubelle. Par exemple : l’autobiographie d’une feuille de papier en partant d’une graine d’arbre jusqu’au dépôt de déchets. Dans ce cas, comment les événements seraient-ils différents si le papier était recyclé?

• Chercher des images d’une ou deux “chaînes” dans la nature : le cycle d’eau, ou l’éclosion d’un papillon, ou la fertilité d’une forêt qui se rétablit après un incendie. Les afficher pour se rappeler de la force constructive dans la nature.

Bibliographie:

• Où est maman?, Diane Goode / Pastel, 1992.• Et ils suivirent la Grande Ourse..., Jeannette Winter / Ed. Françoise Deflandre, 1993.• La maison que Jack a bâtie, Yeoman et Blake / Gallimard, 1994.• Baraquement 18, Lit 22, WiId et Vivas / Casterman, 1991.• 50 trucs faciles pour embellir la terre, John Javna / JC Lattès, 1991.

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Module 16

Idée clé : Nous choisissons ce que nous voulons essayer pour le futur.

Récapitulation

Sans regarder la feuille « Feu rouge-orange-vert », essayer de la reconstituer ensemble en classe au tableau.Feu rouge : Exercice de relaxation. Se mettre debout. Tendre lentement ses muscles, d’en haut jusqu’en bas. D’abord le visage (fermer très fort les yeux, faire une grimace), puis raidir les muscles de son cou, ses épaules, ses bras et ses mains, la poitrine et le dos, le torse, les Iambes, les genoux, les pieds, les orteils. Puis, dans le sens inverse, tout détendre lentement (orteils, pieds, genoux, jambes...). Pour terminer, respirer plusieurs fois lentement en essayant de se détendre autant que possible. Recueillir les remarques des enfants après l’exercice.Feu orange : Faire un bref tour de table en invitant chacun à dire un “message je” pour décrire comment il se sent au moment même ou comment il s’est senti à un moment donné récemment..Inclure au moins le sentiment et le besoin je me sens ou je me suis senti parce que

……………………………………………………………………..  (le besoin)

Si quelqu’un parle d’un moment dans le passé il peut commencer par les faits quand

…………………………………………………………………….. 

Le feu vert

Le feu vert est l’étape quand les personnes, impliquées dans une dispute, choissent ensemble une solution pour le futur et la mettent en oeuvre. Avec le feu vert, les protagonistes sortent tous gagnants ou tous grandis. Ils ont pu suivre un processus ensemble au lieu de voir quelqu’un d’autre décider de leur sort.Ils ont choisi une solution où tous les deux ont des besoins satisfaits : + +

Rath, Harmin et Simon, en Tribes - Jeanne Gibbs / Center Source Pub. Santa Rosa, California ont décrit un processus en sept étapes pour “résoudre des problèmes”. Ces étapes reprennent le feu orange et le feu vert. Leur schéma est le suivant

Tête Choisir: 1. en toute liberté2. au sein d’une gamme de possibilités3. après avoir évalué les conséquences de chaque possibilité

Cœur Valoriser: 4. être content ou fier du choix5. être prêt à affirmer le choix en public, devant les autres

Pieds Agir: 6. prolonger le choix7. répéter le choix, pour qu’il fasse partie de votre vie

La solution mise en place lors de l’étape feu vert peut être mise par écrit et signée ou rappelée plus informellement, mais il est important de fixer un moment dans le futur (dans une semaine, dans quelques semaines) pour voir si la solution a été respectée et pour la réévaluer si c’est nécessaire.

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LA PAIX

La paix est plus que l’absence du conflit. Le texte qui suit décrit la paix de plusieurs façons.

Brainstorming sur le mot “Paix”

Mais d’abord, à quoi pensez-vous quand vous entendez le mot “paix”?Ecrire le mot au tableau et mettre toutes les associations faites par les enfants à partir de ce mot.

Texte: la paix

Avoir ce dont on a besoin.

Avoir la possibilité d’être différent et laisser cette possibilité aux autres.

Lorsque je veux quelque chose, et que l’autre veut autre chose,il se peut qu’une troisième chose soit meilleure pour les deux.

Ily a des choix qui mettent la paix en danger et il y a des choix qui construisent la paix.

Pour parvenir à la paix, il suffit parfois qu’une seule personne fasse le premier pas.Mais elle doit peut-être prendre un risque.

C’est parce qu’il y a tant de souffrances dues à la violence et à la guerre qu’il vaut la peine de faire des efforts pour la paix.

Il y a une paix intérieure qu’on peut nourrir, même face à la souffrance, à la peur et au danger. Beaucoup de philosophies et de religions parlent de cette paix. Il y a un lien entre cette paix intérieure et la paix dans le monde.

Tiré de Peacetimes. Katherine Scholes / Dragons World, 1989.

Laisser chacun lire silencieusement. Poser des questions de réflexion Quelle phrase aimes-tu et pourquoi? Y a-t-il une phrase que tu ne comprends pas ou avec laquelle tu n’es pas d’accord? Si tu devais illustrer la phrase “Avoir ce dont on a besoin”, que mettrais-tu dans le dessin? Peux-tu donner un exemple, dans ton vécu, de la troisième phrase? Peux-tu donner un exemple, dans la société, d’un choix qui met la paix en danger? d’un choix

qui construit la paix?Suggestion : En groupes de deux ou trois personnes, chaque groupe prenant une phrase, les enfants pourraient illustrer le texte et l’afficher dans la classe.

La paix et “les rencontres”

Une partie importante de la paix est la rencontre avec l’autre, et souvent l’autre est différent de soi. Voici un exercice et une histoire pour démarrer une réflexion sur “les rencontres”.

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Exercice: Point d’intersection

Un exercice en paires. Il faut un espace assez grand (terrain en plein air ou salle de gym).Consignes : Une personne dans la paire va commencer à marcher sur un espace pas trop grand (pas plus de deux mètres carrés) en délimitant une forme en marchant (par exemple, un cercle, un rectangle, un triangle). Le deuxième dans la paire, une fois qu’il voit ce que le premier est en train de faire, va marcher pour former une autre forme qui touche, à un point, la forme de l’autre. Dans un premier temps, chacun continue dans sa forme, faisant son propre parcours, en regardant la forme de l’autre aussi bien que la sienne, et en faisant attention au point d’intersection. Dans un deuxième stade, on peut entrer dans la forme de l’autre. Dans un troisième stade, brièvement, on retourne chez soi. Dans un quatrième stade, laisser le choix libre, on reste chez soi ou on entre dans la forme de l’autre par le point d’intersection. Rester toujours conscient du point d’intersection entre les deux formes.Après : récolter les constatations des participants. Comment se sentaient-ils en marchant dans leur forme? Que pensaient-ils ou ressentaient-ils en s’approchant des points d’intersections? Comment ont-ils vécu le changement de marcher dans la forme de l’autre ou de voir l’autre entrer dans la leur?

Histoire: Madame, t’es vieille

Résumé : En rentrant sur son skate, il tombe, et c’est alors qu’il rencontre Millie, une vieille femme avec qui, ordinairement, il n’aurait jamais échangé de paroles. Ce n’est pas aujourd’hui qu’il la découvre gentille, ou qu’il la comprend. Mais il commence à voir le monde de sa perspective, et quand c’est le tour de Millie de tomber...Ce livre cinématographique, sur une rencontre entre générations, reste beaucoup dans le non-dit, mais montre comment une seule rencontre peut changer la perspective que l’on a du monde pour toujours.Suggestion : Cette histoire peut être raccourcie en laissant certaines phrases de côté, tout en faisant attention à ne pas perdre la saveur du texte.

Rap : Tu es toi, je suis moi

Voici un rap à faire ensemble, accompagné par des instruments de percussion (tambourin, maracas, bloc en bois...). Avec les plus jeunes, possibilité de faire des gestes avec le refrain : (debout en cercle)Tu es toi (on tourne la tête sur un côté, face à l’autre)Je suis moi (on tourne la tête dans le sens inverse, vers l’autre personne à côté de soi, face à face) et ensemble (on s’entrecroise les coudes de chaque côté) on fait le poids (pied droit croisé devant le pied gauche, la pointe du pied touche le sol). Ou inventer vos propres gestes.

Tu es toi, je suis moi et ensemble on fait le poids.Sors ton problème, donne lui viemais sans bagarre et sans crispartage-le, n ‘aie pas peur,ouvre tes oreilles et ton coeur.

Tu es toi, je suis moi et ensemble on fait le poids.Fais pas l’sourd, écoute plutôt

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alors j’te donnerai un tuyau:pas d’excuses, pas d’insultes et pas d’menacesne cherche pas d’coupable à ta place.

Tu es toi, je suis moi et ensemble on fait le poids.Derrière toi c’est le passéça sert à rien d’l’rallumer,se venger c’est pas malinsors ton cerveau, pas tes mains.

Tu es toi, je suis moi et ensemble on fait le poids.

From Fighting Fair (vidéo) traduit et adapté par Véronique Goussard et Rik Jellema

Pour aller plus loin...

“Avant d’avoir terminé votre petit-déjeuner ce matin, vous avez déjà eu recours à des ressources ou produits d’une bonne moitié de la planète. Notre univers est structuré de cette façon... Nous n‘aurons pas de paix sur notre terre jusqu’à ce que nous reconnaissions cette réalité de l’interdépendance dans le monde.”

Martin Luther King

Exemples:

• Radio : assemblée et montée à Taiwan. Les travailleurs gagnent 1,33 FF (8 FB ou 0,2 euros) l’heure• Café du Guatamala : le revenu annuel des deux tiers de la population est de 225 FF (1350 FB ou 33,75 euros)• Chaussures: caoutchouc de Thaïlande : Revenu annuel des Thaïlandais :3170 FF (19000 FB ou 475 euros)• Ananas des Philippines : 50 % des enfants en dessous de quatre ans manquent sérieusement de protéines

Discussion : Thème “les rencontres”

A partir du livre, Madame, t’es vieille, discuter de rencontres inattendues vécues par les enfants. Chacun pourrait commencer son récit par “Une fois j’ai rencontré quelqu’un qui... “ Partager les récits les plus intéressants avec une autre classe. Inviter des parents à raconter des récits sur le même thème.

lnvitation sur le thème: risquer la paix

Inviter un représentant de l’ONU, un objecteur de conscience ou quelqu’un qui travaille dans une organisation non-violente ou une organisation pour le développement pour partager son vécu sur ce thème. Préparer des questions que les enfants aimeraient poser à cette personne. Prendre des notes et écrire un article à envoyer à d’autres classes dans l’école.

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Bibliographie:

• Madame, t’es vieille, Orban / Syros, 1995.• Dessine-moi la paix: la guerre vue par les enfants de l’ex Yougoslavie / Ed. du Chène, 1994.• Cahiers du quart monde: oser la paix / Quart monde, 1992.• Les voyageurs de la paix, Suzanne Prou / Messidor, la farandole, 1984.• Et si on faisait la paix? dossier de l’élève, Meunier I UNICEF, 1994.• Et si on faisait la paix? livre de l’enseignant / UNICEF, 1994.

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CHAPITRE VI.LA COOPERATION – LA SOLIDARITE

Les modules:

17) “Comparer la coopération et la compétition“. Coopérer, c’est ne laisser personne de côté. Coopérer, c’est faire un tout avec tous.

18) “Jouons ensemble”. Les jeux peuvent nous rendre solidaires.

19) “Avis de recherche” / “Passer à l’action”. Nous découvrons des artisans de la paix. Nous pouvons combattre l’injustice et agir pour la paix là où nous sommes.

20) “Evaluation / Félicitations”. Je revois ce que j’ai appris. Nous évoluons.

Objectifs :

Développer un esprit de coopération, apprendre à travailler et jouer ensemble.Elargir son horizon, découvrir des personnes qui ont osé réagir dans des situations d’injustice.Voir qu’on peut agir pour la paix là où on se trouve.Faire un bilan de son évolution par rapport aux relations et aux conflits.

Préparer le terrain : Coopérer• “Dans la classe idéale, les enfants apprennent de diverses manières: en coopérant avec les autres, en compétition- dans la stimulation et la joie, et en travaillant indépendamment. L’enseignant décide quelle structure il faut mettre en oeuvre, mais la structure la plus importante à utiliser est la coopération.”

Traduit de Cooperation in the classroom, Johnson, Johnson and Holubec / Minnesota,Interaction Book Company, 1993.

• Analyser les pourcentages de temps que les enfants passent à apprendre individuellement, en compétition, et en coopérant. Essayer d’équilibrer ces trois approches ou de favoriser la coopération. Discuter de cet équilibre avec vos collègues.• Comme équipe pédagogique, énumérer les façons dont vous coopérez ensemble et les façons dont vous êtes en compétition. Voir si vous êtes satisfaits de cet équilibre.• “Une pédagogie des liens. La pédagogie classique a mis l’accent sur la répartition : division des disciplines, devoirs, leçons, cours, examens, les maîtres, les enfants, un programme obéissant à un développement logique, une pédagogie pour les maîtres, une morale pour les enfants : la disciplineet l’effort. La pédagogie que nous préconisons insiste au contraire sur les liaisons : les enfants ont des ressources pédagogiques personnelles. Il faut les aider à les découvrir pour qu’ils deviennent des pédagogues à l’égard d’eux-mêmes et vis-à-vis de leurs camarades. Les maîtres ne doivent pas

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demeurer enfermés dans la compétence du spécialiste; ils ont à s’ouvrir à une pédagogie générale et cependant précise, qui concerne toutes les matières d’enseignement.” p. 81

Extrait de Une pédagogie de l’entraide, Antoine de la Garanderie /Lyon, Bruxelles: Chronique sociale - EVO, 1999.

Jouer : Les jouets? C’est nous“Dans les jeux nouveaux, c’est le joueur qui est l’élément principal. Chacun découvre à quel point il est possible de s’amuser à travers des jeux simples, dans une atmosphère de coopération.” p. 30-31“Le jeu n’est pas seulement une façon de rire mais d’approfondir et de stimuler la pensée créatrice, en particulier quand l’imagination et les idées du joueur en font partie. Les gens se sentent motivés pour dépasser leurs limites. Cette énergie créatrice peut alors être utilisée pour résoudre des problèmes d’ordre personnel et professionnel à la fois.” p. 161

Extraits de Jeux nouveaux, Dale N. Lefevre / Le Souffle d’Or, 1988.

Solidarité:• La solidarité commence en osant intervenir dans les situations injustes quotidiennes. Les enfants de 8 à 12 ans sont très, très sensibles aux injustices et au concept de la justice. Encouragez leurs questions et faites attention à leurs soucis dans ce domaine. Les aider à voir que la justice n’est pas toujours la même chose que l’égalité. Que souvent l’égalité pure n’existe pas. La vraie justice prend en compte les différences entre les personnes.

• Les droits humains sont souvent sur l’agenda de nos jours. En effet, respecter les droits est très important, au niveau personnel, dans la société et dans le monde. Mais parfois ces droits deviennent des demandes, et la vraie personne, avec ce qu’elle a à offrir, est effacée. Voici un extrait d’un livre qui raconte l’approche d’un local d’accueil pour les sans-abri à Paris :“Souvent, on n’accueille qu’une partie de l’homme. On confond lieu d’accueil et salie d’attente. On demande à des gens qui doivent se reconstruire de se diviser en morceaux. (...) Ici, à la Moquette, on ne donne rien. C’est un endroit pour être, pour échanger, être en relation. Cela ne va pas de soi. Quand ils viennent, le premier jour, ils demandent. Le deuxième, ils exigent. Le troisième, c’est un droit. Le quatrième, ils gueulent. Et on répond : Toi aussi, apporte ! qu’est-ce que tu apportes? Quand ils finissent par se sentir bien, ils apportent de l’amitié à d’autres, de la relation. Les gars ici se rencontrent autrement, parce qu’ils échangent sans besoin.”

Entretien avec Pedro Meca, tiré de Viens chez moi, j’habite dehors, Elsie / Albin Michel, 1994.

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Module 17

Idée clé : Coopérer, c’est ne laisser personne de côté.Coopérer, c’est faire un tout avec tous.

COMPARER LA COOPERATION ET LA COMPETITION

Buts :

Distinguer entre coopération et compétition. Découvrir quelques atouts et faiblesses de ces approches. Chercher des possibilités pour que l’ambiance de la classe soit plus coopérative.Ecrire deux grands “C” au tableau, Compléter un C - par “oopération” et inviter les enfants à trouver un autre mot qui commence par ‘c” et qui désigne une idée opposée à la coopération.Etablir des listes sur la coopération et la compétition (quelles sortes d’activités faites-vous en coopération? et en compétition ?).

Deux histoires : La soupe mexicaine, La soupe aux pierres

La soupe mexicaine

Marna va au marché. Ce soir, pour le souper, elle va préparer quelque chose de spécial: de la soupe mexicaine à la Marna! Le meilleur de tout ce qu’il faut: les meilleures pommes de terre et les meilleurs piments, l’ail, le meilleur, le céleri le meilleur.

Elle rencontre Maria, devant son école et lui demande de ne pas rentrer trop tard parce qu’il y aura de la soupe mexicaine. Maria se réjouit, puis demande s ‘il est possible de ne pas mettre de pommes de terre dans la soupe: “les gens de la ville ici ne mangent pas de pommes de terre ça fait grossir!”. “D’accord” dit Marna, “il y a assez de bonnes choses dans ma soupe, je ne mettrai pas de pommes de terre”.

Au marché, elle choisit les meilleurs légumes, il ne lui manque plus que les piments.

Chez l’épicier, elle rencontre Antonio, il y travaille après l’école pour se faire un peu d’argent de poche. “Chic! de la soupe mexicaine” dit Antonio, “mais, Marna, pourrais-tu faire la soupe sans piments? Ici les gens ne mangent pas autant de piments! S’il te plaît, ne met pas de piments dans la soupe!”“D‘accord” répond Marna, “il y a assez de bonnes choses dans ma soupe. Je mettrai plus d’autres ingrédients. Ce sera tout de même une très bonne soupe!”

“Hé, Marna, Marmacita !” Ce sont Juan et Manuel qui l’appellent. Ils accourent vers elle. “Tu es allée faire des courses? J’ai faim. Qu’as-tu acheté?” demande Manuel en jetant un coup d’oeil dans les sacs : “des tomates et du céleri, des oignons et de l’ail... De la soupe mexicaine! miam! Mais Marna, s’il te plaît, ne met pas d’oignons dans la soupe. Les gens d’ici ne mangent pas autant d’oignons. Pourrais-tu essayer de faire la soupe mexicaine sans oignons? S’il te plaît, Mamacita !“

“Manuel a raison” dit Juan, “je crois qu’il y a d’autres manières de faire la soupe mexicaine. S’il te plaît Mamacita, ne mets pas de tomates dans la soupe!”

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“De la soupe mexicaine sans tomates et sans oignons ?“ Marna réfléchit un instant puis, voyant les visages anxieux des deux garçons, elle acquiesce et continue son chemin.

Elle entendit encore la voix de Manuel crier de loin : “Mamacita, tu fais la meilleure soupe mexicaine du monde!”.

Dans sa cuisine, à la maison, Marna déballe ses achats et pose tout sur la grande table. Pas de pommes de terre, pas de piments. Elle pousse les tomates de côté : pas de tomates, pas d’oignons. Elle s’assied et regarde ce qui reste. A ce moment, Rosie entre dans la cuisine.

“Bonjour, Marna, j’ai entendu dire que tu allais faire une soupe mexicaine ce soir? Mais s’il te plaît, ne met pas d’ail. J’étais invitée hier par mon petit ami dans un restaurant chic et il n’y avait pas d’ail dans la soupe. S’il te plaît, ne met pas d’ail” et elle embrassa Mania.

A ce moment, Marna entendit plusieurs voix crier: “Marna, nous sommes rentrés”... et tous se précipitèrent à la cuisine, Papa portant la petite Juanita sur ses épaules. “J’ai entendu dire que tu allais faire une soupe mexicaine ce soir” dit Papa. Marna ne répondit rien, mais ses yeux lançaient des éclairs. “Ta soupe est la meilleure soupe du monde!” dit encore Papa.

“Je parie que tu veux que je ne mette pas de céleri dans la soupe, tu veux que je fasse ma soupe sans céleri ?““Le céleri ?“ dit Papa “Qu’est-ce qu’un peu de céleri? Quelle différence si tu en mets ou si tu n’en mets pas?”.

“Assez!” dit Marna. “Laissez-moi seule. Je vous appellerai l’ Et en remuant les bras, sans écouter les protestations, elle les chassa tous hors de la cuisine.

Rosie, Manuel, Juan, Antonio, Maria, Papa et le bébé Juanita s’en allèrent au salon sur la pointe des pieds.La cuisine était silencieuse, puis on entendit fredonner, puis des bruits de casserole et d’assiettes et de cuillères. Le fredonnement se changea en chanson. Marna chantait une chanson joyeuse, une chanson de la montagne. Au salon, tout le monde se mit à sourire. Marna chantait.

“A table! Le repas est prêt!”“Mmm miam!” dit tout le monde en se mettant à table devant les bols de soupe fumants.Mais que se passe-t-il?- “Ca ne ressemble pas à la soupe mexicaine!” dit Maria en regardant son bol.- “Ca n’a pas l’odeur de la soupe mexicaine” dit Antonio en reniflant son bol.- “Ca n’a pas le goût de la soupe mexicaine!” dirent Juan et Manuel en léchant leur cuillère.- “Ce n’est pas de la soupe mexicaine!” dit Rosie “ce n’est rien d’autre que de l’eau chaude!”

Toute la famille se tourna vers Marna. Elle souriait et chantonnait.- “La soupe qui est dans vos bols est juste celle que vous m’avez demandée. J’ai fait la soupe comme ma famille l’a souhaitée!:j’ai laissé de côté les pommes de terre que Maria ne voulait pas,j’ai laissé de côté les piments qu’Antonio ne voulait pas,j’ai laissé de côté les tomates que Juan ne voulait pas,j’ai laissé de côté les oignons que Manuel ne voulait pas.

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Pour Rosita, je n ‘ai pas mis d’ail et pour Papa, je n ‘ai pas mis le céleri (le petit rien qui ne fait pas de différence!).C’est la nouvelle recette de la soupe mexicaine. C’est si simple et si facile: il n ‘y a qu’à laisser de côté tous les ingrédients”.

Traduit et adapté de Mexicali soup,Kathryn et William D. Hayes / Parents’Magazine Press. New York

La soupe aux pierres

Il était une fois un village qui ressemblait à beaucoup d’autres villages. Des maisons simples. Des jeunes, des vieux. La journée pour travailler, la nuit pour se reposer et les fêtes pour rire et pleurer. La vie dans ce village n’était ni meilleure ni pire que dans d’autres villages. Jusqu’à ce qu’arrive la guerre. et avec elle, son cortège de peur, de méfiance et de faim.Oui, ces jours-là tout le monde avait faim. Et vint le jour où personne n ‘eut plus rien à préparer, pas même un petit quelque chose à se mettre sous la dent.

Ce jour-là, la vieille Anna se réveilla avec une idée qui nageait dans sa tête comme un poisson qui monte une rivière. Elle souriait toute seule, parce qu’elle savait ce qu’il fallait faire pour vaincre la peur, la méfiance et même la faim. Au moins pour une journée.Elle cherche sa plus grosse marmite, se rend sur la place, au milieu du village, allume un bon feu et installe sa marmite. Certaines têtes apparaissent aux fenêtres, curieuses. Que fait la vieille Anna? Qu’est-ce qui la pousse à cuisiner dehors à la vue de tout le monde? Et qu’a-t-elle trouvé à préparer ces jours-ci?

Anna cherche de l’eau et la verse dans sa marmite. Quelques personnes sortent sur le pas de leur porte pour voir ce qu’elle va préparer maintenant. Elle ramasse tranquillement 3 grosses pierres, les place doucement dans sa marmite et commence à tourner le tout lentement avec une grosse cuillère, en murmurant avec contentement. Les observateurs n ‘en peuvent plus de curiosité. L’un s’approche. “Que fais-tu, Anna ?“‘Mais, je fais de la soupe. De la soupe aux pierres.”“Comment? De la soupe aux pierres !““Oui, c’est très bon.., tu vas voir. Ne sens-tu pas déjà l’odeur agréable? Bien sûr, elle sentirait encore meilleur avec un peu de céleri. Mais...”“Si ce n ‘est que ça,” répond l’interlocuteur, “je vais t’en chercher... J’en ai juste un peu qui reste au potager.” Anna sourit et continua à tourner lentement sa cuillère.Un deuxième villageois, curieux, vint tout près. “Que fais-tu, Anna?”“Je prépare de la soupe. De la soupe aux pierres.”“Tu rigoles, une soupe aux pierres!”“Oui, c’est très bon. Ne sens-tu pas déjà l’odeur alléchante. Bien sûr, ce serait bien d’avoir un peu d’oignon, mais je n’en ai plus chez moi.”“Si ce n ‘est que ça, je vais t’en chercher, je crois qu’il en reste quelques-uns à la cave chez moi.”. Après avoir ajouté le céleri et l’oignon, Anna sourit et continua à tourner lentement sa cuillère.

Arrivent quelques enfants. ‘Mais, Anna, que fais-tu, ici au milieu de la place?”“Comme tout le monde a faim, moi aussi, je prépare de la soupe. Et puisqu’il n’y pas plus un morceau de nourriture dans tout le village, je fais de la soupe aux pierres. C’est toujours une bonne recette.”“De la soupe aux pierres! On peut goûter?”“Bien sûr que oui. Seulement, elle serait encore meilleure si on y ajoutait une ou deux pommes de terre, ou une carotte, mais...”

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“Si ce n ‘est que ça - nous savons où Pierre le grincheux cache quelques pommes de terre, dans l’abri derrière sa maison, et chez nous il y a encore quelques carottes. Allons-y...”Et Anna, vite ravitaillée en pommes de terre et carottes, sourit et continue à tourner lentement sa cuillère.

La vapeur de la soupe commence à se répandre tout doucement autour de la place. Les enfants se rapprochent et font un petit cercle autour du feu. “De la soupe aux pierres!” ils s’étonnent. Puis c’est le tour de Pierre le grincheux qui, ricanant, arrive avec un os de mouton, avec tout juste un peu de viande attachée: “J’entends dire que tu fais de la soupe aux pierres... ma soupe préférée!” dit-il en jetant un clin d’oeil à la vieille Anna.Et il jeta l’os dans la marmite.Et voilà comment le village d’Anna, qui n‘était ni meilleur ni plus mauvais que tous les autres villages dans la région, eut de quoi manger ce jour-là, un jour de guerre, un jour “de chacun pour soi”. Et Anna sourit, et continua à tourner sa cuillère, lentement, dans la grosse marmite de la soupe aux pierres.

Discussion :- Quelle histoire as-tu aimé le plus?- En quoi sont-elles semblables?- En quoi sont-elles différentes?

Suggestion : Raconter “La soupe mexicaine” avec des accessoires : un panier, les légumes mentionnés.Raconter “La soupe aux pierres” avec des accessoires une marmite, trois pierres et une grosse cuillère.

Introduire la notion de coopération. (Phrase idée-clé)

Texte: Machine à écrire

(Rétroprojecteur ou feuilles individuelles) Lire le texte ensemble. Remplacer les lettres par leur vrai équivalent si c’est nécessaire.

Y avez-vous pensé?Il n’y a pas dx dxfaut à cxttx machinx, sauf unx touchx qui fonctionnx mal. Lxs quarantx-cinq autrxs touchxs fonctionnxnt trxs bixn, mais cxttx sxulx xt uniqux touchx qui fait dx faut provoqux unx sxrixusx diffxrxncx, vous nx trouvxz pas?

Ainsi vous pourrixz vous dirx par xxxmplx qux vous xtxs sxulxmxnt unx unitx xt qux cxla nx fait donc pas la diffxrxncx sxlon qux vous coopxrixz ou non. Mais cxttx facon dx voir xst xrronxx; lxs autrxs ont bxsoin dx vous, ils comptxnt sur vous!

La prochainx fois qux vous pxnsxrxz nx pas xtrx important, rappxlxz-vous cxttx machinx à xcrirx.

Xn xffxt, %mag %nxz qux dxux touclixs fonct %onnxra %xnt mal...

Xt qux d %rx s’ %l y xn &v&%t tro %s; vo %rx qu&;rx s %mul; &nxmxn;?

En fait, nous sommes complémentaires et interdépendants.Education à la Paix, p. 127 Fortat et Linfanf /Chronique Sociale – EVO

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Pour aller plus loin...

• “Une pédagogie de la coopération comprend cinq éléments:1. interdépendance constructive: tâche et but bien définis par le groupe2. responsabilité individuelle et responsabilité de groupe3. face-à-face : soutien pour la tâche académique mais aussi pour la personne.Discussion du concept et de la manière de résoudre le problème, partage de ses connaissances avec les autres, Jien entre ce que l’on a appris dans le passé et 1 ‘apprentissage actuel4. acquisition d’outils pour le travail en petits groupes : comment animer un groupe (prises de décisions, communication, établir la confiance, gérer les conflits...)5. analyse du processus de groupe : quelles sont les actions qui aident ou qui bloquent le travail du groupe? Que faut-il continuer, que faut-il changer? Evaluer (le groupe réalise-t-il ses buts ?)“

Traduit de Cooperation in the classroom,Johnson, Johnson and Holubec/ Minnesota, Interaction Book Company, 1993.

Jeux:

• Jeu de lettres : Prendre la forme d’une lettre avec son corps, seul ou en groupe. Les autres devinent de quelle lettre il s’agit.

• Faire circuler des ballons d’un drap à un autre. Utiliser de vieux draps. Choisir un endroit spacieux (cour de récréation, par exemple). Former des groupes. Chaque groupe d’enfants tient un drap ouvert et tendu et on passe des ballons remplis d’eau (ou une balle) d’un drap à l’autre. Combien de fois peut-on passer le ballon d’un drap à l’autre sans le faire tomber?

• Créer un livre : “Certaines choses ne peuvent pas se faire tout seul”. Chaque enfant réfléchit à une activité pour laquelle on a besoin de quelqu’un d’autre. Puis, il décrit cette activité en une phrase et fait un dessin pour l’accompagner. Exemples faire une fête, jouer au foot, manipuler un bateau...

• Peindre avec de la ficelle. Faire un tableau à deux. Chaque enfant reçoit une ficelle de 60cm de long et choisit une couleur de peinture. Chaque paire d’enfants reçoit une large feuille de papier. Chaque ficelle est trempée dans l’une des deux couleurs. L’un prend sa ficelle pleine de couleur qu’il pose sur une moitié de la feuille de papier pour former un dessin. L’autre plie le papier en deux et appuie dessus tandis que le premier retire sa ficelle. L’action est répétée en changeant de rôle. Faire deux dessins pour que chacun ait un exemplaire.

• Réfléchir ensemble par rapport au texte “machine à écrire” et l’idée de n’exclure personne. Chaque enfant réfléchit à des situations dans l’école où il s’est senti exclu ou a vu que quelqu’un d’autre a été exclu. Dès qu’il a trouvé une situation, il la décrit en une ou deux phrases sur un papier. Ramasser les papiers, en lire un et réfléchir sur les manières dont on pourrait inclure cette personne ou changer la situation. Continuer avec un autre papier.

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Activité : Apprendre ensemble des concepts par induction

Une procédure pour apprendre, sur n’importe quel sujet, des concepts choisis. On donne quelques sous-éléments d’un concept et les enfants doivent deviner de quel concept il s’agit. Les enfants travaillent à deux en coopération.

• Dessiner deux ou trois cadres (boîtes vides) au tableau. Les intituler : boîte 1, boîte 2, selon le nombre de concepts que l’on voudra leur faire trouver.• Inscrire un premier sous-élément du concept dans chaque boîte.• Expliquer aux enfants comment utiliser la procédure : formuler, expliquer, écouter, créer.• Ajouter un deuxième sous-élément dans chaque boîte. Les enfants ne doivent pas exprimer à voix haute leurs découvertes. Chaque paire doit elle-même découvrir les concepts représentés.• Lorsqu’une paire a trouvé le concept pour la boîte, elle écrit une définition pour cette boîte. Puis, toujours par deux, les enfants réfléchissent à d’autres sous-é1éments que l’on pourrait ajouter à cette boîte.

La méthode coopérative consiste à:• Formuler une réponse individuellement.• Expliquer, partager ta réponse avec ton partenaire.• Ecouter la réponse de ton partenaire.• Créer une réponse supérieure à vos formulations initiales à travers les associations de pensées et la synthèse des idées.

Critère : Chaque enfant doit être capable d’identifier le concept représenté par chaque boîte.Responsabilité individuelle : Un membre dans chaque paire sera choisi par hasard pour expliquer les réponses.Comportements attendus : Explications, écoute et synthèse par tous les enfants.

Exemples pour les concepts « coopération », « compétition » et « travail individuel »- La réussite du groupe

entier est célébrée- motivation pour aider les

autres- …

- ce qui vénéficie à un individu n’a pas d’importance pour les autres

- travailler uniquement pour sa propre réussite

- …

- essayer de faire mieux que les autres

- on accentue le succès de l’un et l’échec de l’autre

- …

Pour les concepts « bouillir et « geler » :- Les molécules bougent

plus vite- 100° (à pression

normale)- …

- Les molécules bougent moins vite

- 0° - l’eau commence à se

solidifier- …

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Activité : la coopération au travail

Objectifs:Cet exercice permettra aux enfants:- d’identifier les approches coopératives d’adultes au travail- d’observer si la coopération est importante pour le travail- de réfléchir comment la coopération peut être utile pour résoudre des conflits.

Interviewer deux adultes à propos de leur travail. Inscrire leurs réponses aux questions suivantes.

Nom ………………………….. Emploi ……………………………………………………. 1. Avec combien de personnes travaillez-vous dans votre situation de travail?2. De quelles façons devriez-vous coopérer les uns avec les autres?3. Qu’est ce qui se passerait si vous ne coopériez pas avec vos camarades de travail?

Déroulement:Demander aux enfants d’énumérer des situations où les adultes doivent coopérer dans leurs lieux de travail. Penser aux adultes qu’ils connaissent (parents, voisins, les adultes dans le contexte de leur école, les commerçants...). Noter les idées au tableau. Conserver cette liste.

Distribuer les feuilles pour les interviews. Expliquer que chaque enfant doit interviewer deux adultes à propos de la coopération au travail. Les personnes choisies peuvent être un parent, ou des adultes de l’entourage des enfants.Donner trois jours aux enfants pour compléter leurs interviews.

Par groupes de quatre, laisser les enfants partager les résultats de leurs interviews. Leur demander de regrouper les activités coopératives qui se ressemblent et en compter la fréquence dans chaque catégorie qu’ils créent. (Exemple de catégories : fabriquer un produit, prendre une décision, vendreun produit, communiquer avec des clients, rendre un service...)

Chaque petit groupe fait alors un rapport aux autres. Pendant ce temps, inscrire les différentes catégories de coopération trouvées par les enfants au tableau. Comparer cette liste à celle établie avant les interviews.

Discussion- Quel est l’aspect positif de la compétition? Quelles en sont les faiblesses?- Quelles activités sont à la fois compétitives et coopératives? Quelle approche est la plus forte dans ces activités? Pourquoi?- Sous quels aspects cette classe ressemble-t-elle aux lieux de travail d’adultes?Des suggestions pourraient-elles être empruntées des lieux de travail d’adultes pour rendre la classe plus coopérative? Rester précis dans les suggestions.

Bibliographie:• Charivari chez les fourmis, Elinor J. Pinczes / Flammarion, 1995.• La rue est à tous, Kurusa / Flammarion, 1982.• Pilotin, Lionni / Ecole des Loisirs, 1973.• Pourquoi pas moi?, Ken Brown / Gallimard, 1990.• L’arbre à voile, Chotomska / Flammarion, 1980.• Le cheval qui sourit, Chris Donner / Ecole des Loisirs, 1992.• Une pédagogie de l’entraide, Garanderie / Chronique sociale, EVO, 1999.

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Module 18

Idée clé : Les jeux peuvent nous rendre solidaires.

JOUER ENSEMBLE

JEUX POUR UN ESPACE MOYEN

Zip, zap, zop :Les joueurs sont assis en cercle, face au centre. Quelqu’un commence et met une main à plat sur la tête, un doigt pointé et dit “Zip”. C’est le tour de celui qui se trouve dans la direction indiquée par le doigt. Il peut, soit répéter le geste de la première personne et répéter “Zip”, soit changer de direction en plaçant son autre main à plat sous le menton dans la direction d’où venait “Zip” et dire alors “Zap”. Il existe une troisième possibilité : la deuxième personne peut aussi pointer quelqu’un dans le cercle et dire: “Pop”, et la personne désignée prend le relais.Si une personne se trompe, elle n’est pas éliminée, mais tout le monde dit “oh !“ et cette personne doit reprendre le jeu.Ce jeu est très drôle lorsqu’on garde un bon rythme, mais il vaut mieux aller lentement au début jusqu’à ce que tout le monde ait compris.

Jeux Nouveaux (p.42 et 43).

Energie:Frapper dans les mains en direction de la personne à côté et faire passer ce geste en pulsions, tour autour du cercle, variant entre les tours qui avancent très vite et des tours plus lents. Puis, ajouter un tapement de la main contre un pied (levé et croisé devant l’autre pied) dans le sens opposé et faire passer les deux gestes, frappement de mains et tapotement de pied, autour du cercle en même temps.Après, passer un bruit de voix d’une personne à l’autre autour du cercle (ex: “Ooo...”) en variant l’intensité de la voix. Ensuite, une personne peut se mettre au milieu du cercle. Elle suscite des réponses des autres, une à la fois, en s’approchant de quelqu’un et en faisant un bruit auquel l’autre répond par le même bruit, ou par un bruit de son choix. Quand la personne au milieu ne se sent pas satisfaite de la réponse, ou ne veut plus être au milieu, elle cède sa place à l’autre.

La danse de La Ba Do :Former un cercle où chacun pose son bras sur les épaules de ses voisins. Puis faire un pas de côté sur la droite et ramener le pied gauche un demi-temps après. Enfin chanter sur une mélodie familière (« Savez-vous planter les choux ? » ou autre) en scandant le rythme avec vos pas. A mi-chemin dans le chant, changer de direction (vers la gauche dans le cercle). Pour terminer, on dit « hey » en soulevant le pied droit vers le milieu du cercle. Cela fait, celui qui anime le jeu peut demander au groupe : « Savez-vous danser le La Ba Do ? ». Le groupe répond « Oui ! ». Après quoi, le meneur continue en disant : « Mais avez-vous dansé le La Ba Do les mains sur la tête ?“. Le groupe répond : “Non !’ puisqu’il ne l’a pas encore fait. “Essayons”, dis l’animateur en mettant ses deux mains sur la tête.Après, c’est le tour de quelqu’un d’autre dans le cercle de suggérer un nouveau geste pour la danse, toujours en prenant la parole par la phrase “Savez-vous danser le La Ba Do ?“ Groupe: “Oui”. Puis, “Mais, avez-vous dansé le La Ba Do en sautillant?” Groupe ‘Non”... On peut continuer le processus

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avec d’autres options, comme le doigt sur le nez, les mains sur le ventre, les genoux pliés, etc. Vous pouvez continuer cette danse aussi longtemps que les joueurs ne se lassent pas.

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Oxo humain:Placez neuf chaises dans la salle en forme de carrés “Oxo”.Formez deux équipes, qui se placent en file, sur deux côtés opposés du carré à neuf chaises.La personne en tête de file de l’équipe “A” se met dans une des chaises et place ses bras devant elle en forme de “O” ou de “X”. Ensuite, la personne en tête de file de l’équipe “B” se met dans une chaise et place ses bras en forme de “O’ ou de “X”. Chaque équipe, alternativement, ajoute une personne jusqu’à ce qu’une équipe ait fait une ligne droite de “X” ou de “O”, horizontalement, ver-ticalement ou diagonalement dans le carré de chaises. L’équipe reçoit donc un point. Les joueurs se remettent en file en gardant l’ordre original. Consigne importante : ce jeu se joue sans remarque ou commentaire entre joueurs. La coopération ne consiste pas à donner des idées ou des conseils, mais à se retenir et avoir confiance dans le choix de chacun pour le bien de l’équipe et à accepter les choix des autres sans juger ou rouspéter. Décider à l’avance de combien de “parties” vous allez jouer. Encouragez le respect du silence et le respect du choix de chaque joueur.

JEUX AVEC UN GRAND ESPACE

Papier-caillou-ciseaux en équipe :Les joueurs se répartissent en deux équipes et s’alignent face à face. Chaque équipe possède un camp, placé environ 5m derrière elles. Une limite indique le milieu entre les deux camps. Chaque équipe se réunit et décide quel « signe » faire (papier, caillou, ciseaux). L’équipe qui perd doit se dépêcher de rentrer dans son camp. L’équipe qui gagne essaie d’attraper les joueurs de l’autre équipe. Les joueurs touchés font alors partie de l’autre équipe.Signes : caillou = poing fermé

papier = main ouverteciseaux = deux doigts en V

• le caillou écrase les ciseaux = le caillou gagne• les ciseaux coupent le papier = les ciseaux gagnent• le papier peut recouvrir le caillou = le papier gagneMatériel: de quoi délimiter les camps et la ligne centrale

Dragon-ballon:Tous les participants forment un grand cercle. Deux personnes au milieu sont le dragon. La première, qui est la tête du dragon, reste debout. La deuxième, la queue du dragon, se penche et met ses mains sur les hanches de la première personne. Les personnes lancent le ballon à travers le cercle, le passant de l’un à l’autre, mais en visant le derrière de la deuxième personne (la queue du dragon). Il ne faut pas tenir le ballon en main plus de trois secondes. Celui qui arrive à toucher la queue du dragon avec le ballon devient la nouvelle queue du dragon. La queue “atteinte” devient la nouvelle tête du dragon.Variantes : Avoir plus qu’un dragon. Utiliser deux ballons à la fois. Varier la superficie du cercle.Commentaires : Avertir du danger de collisions s’il y a plus qu’un dragon. Excellent pour extérioriser son agressivité. Les joueurs peuvent s’apercevoir que dans le cercle, passer le ballon aux autres facilite la tâche de toucher le dragon. Après le jeu, demander les commentaires des joueurs : comment c’était d’être la tête ou la queue du dragon / comment c’était de lancer le ballon.

Traduit de Everyone Wins: Cooperative Games and Activities,Sambhava et Josette Luvmour / New Society Pub. 1990.

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Balle en l’air : un jeu argentinDeux équipes de + ou - 15 joueurs, sur un périmètre d’environ 24 mètres de côté.

Un camp est désigné le long d’un des côtés du périmètre.Les membres de l’équipe A se placent en ligne dans le camp, prêts à courir.L’équipe B se place en cercle, en laissant environ un mètre entre chaque joueur (cf. dessin).Au signal, les joueurs de l’équipe A se mettent à courir le plus vite possible autour de l’équipe B. Au même signal, l’équipe B commence à faire circuler le ballon dans le cercle en le passant par-dessus la tête au voisin de derrière. Lorsque le joueur reçoit la balle, il compte à haute voix.Après avoir effectué un tour autour de l’équipe B, l’équipe A rejoint

son camp, toujours en courant. Lorsque le dernier équipier entre dans le camp, l’équipe crie “stop” et l’équipe B doit arrêter de faire circuler le ballon (en terminant toutefois la passe commencée, si c’est le cas). Le nombre de passes est relevé. Puis les deux équipes échangent leur place et le jeu continue. L’équipe gagnante est celle qui arrive à faire le plus de passes.Matériel: un bon ballon + de quoi délimiter un camp.

Pour aller plus loin...

La particularité des jeux de coopération:• Ils s‘adressent à tous : vieillards et enfants, familles et célibataires, handicapés physiques et mentaux, policiers et prisonniers...• Comme le but n ‘est pas de gagner, aucun joueur ne se trouve confronté à la peur de perdre.• Un jeu de coopération est amusant pour celui qui le connaît déjà et aussi pour celui qui le découvre.• Les règles ne sont pas immuables, on peut à tout moment les modifier.• Ils ne requièrent pas de matériel, ou peu.• Ils peuvent être utilisés en tout lieu, le joueur étant l’élément principal (des jeux calmes ont été utilisés lors de guerres dans des abris anti-atomiques, pour aider à apaiser la terreur et libérer les tensions).

Jeux nouveaux, Dale N. Lefèvre / Le souffle d’or, 1988

Réflexion - partage:

• Thèmes pour un cercle de partage:“Ce que j’aime/j’aime pas dans les jeux coopératifs”“Ce que j’aime/j’aime pas dans les jeux compétitifs”

Dans les jeux coopératifs, personne ne perd. Dans la vie, en réalité, est-il toujours possible de ne pas perdre? Faut-il apprendre à perdre?

• Réflexion, discussion sur “Apprendre à être perdant’. S’inspirer de ce court texte :“Il n ‘y a pas quatre façons de traiter quand on a affaire aux Fidler. Tu perds, tout va très bien. Tu égalises, bon, passe encore. Mais si t’as le malheur de gagner, crois-moi, ça commence à barder. Des mauvais perdants ces gens-là! Envieux et jaloux avec ça!”

Tiré de L’homme aux oeufs, Janni Howker.

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Activité : Création d’un extra-terrestre

Diviser la classe en groupes de quatre à cinq enfants. Donner à chaque groupe une boîte remplie d’objets divers et de la colle. Expliquer aux enfants qu’ils vont pouvoir créer des extra-terrestres avec les objets de la boîte. Le règlement est le suivant : tous les objets de la boîte doivent être utilisés; chaque personne dans le groupe doit participer à la création.Avant de commencer, lire un récit de science fiction pour stimuler l’imagination des enfants. Lorsque tout le monde a terminé, partager. Exposer les créations dans la classe.Matériel : objets divers (boutons, couvercles de boîtes, petites boîtes, boîtes d’oeufs, morceaux de tissus, bois, etc.), colle, histoire en rapport avec l’espace ou récit de science-fiction.

Bibliographie:

• Jeux coopératifs pour bâtir la paix, Mildred Masheder / tome I, Namur, Université de Paix, 1989• Jeux coopératifs pour bâtir la paix, Mildred Masheder / tome II, Namur, Université de Paix, 1993• Jouons ensemble: 40 jeux de groupe pour les 6-12 ans / Non-violence Actualité, Montargis, 1988• Jeux nouveaux, Dale Lefevre / Le Souffle d’Or, 1988• Jeux et violences, J.-M. Baudlet et P. Spapen / Bruxelles, MIR-IRG, 1984

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Module 19

Idée clé : Nous découvrons des artisans de paix. Nous pouvonscombattre l’injustice et agir pour la paix là où nous sommes.

AVIS DE RECHERCHE / PASSER A L’ACTION

Introduction :Nous allons découvrir quelques héros ou artisans de la paix aujourd’hui. Pour commencer, voici deux questions: 1) Quand je dis le mot “héros”, à qui pensez-vous? 2) Que fait un héros?Nous allons voir en quoi les artisans de paix agissent comme les héros dont vous avez parlé, et en quoi ils agissent différemment.Certaines personnes, lorsqu’elles ont vu ou vécu des choses injustes, ont choisi de combattre de façon non-violente. Ces personnes pourraient être appelées des “artisans de paix”. Pourriez-vous identifier quelqu’un comme “artisan de paix”? Connaissez-vous Gandhi, qui a lutté pour la libération de son pays, mais sans être soldat, sans utiliser la violence? Nous allons découvrir quelques autres personnes, comme Gandhi, qui ont lutté pour la justice sans utiliser la violence.

Activité: Qui suis-je?

Travailler en quatre petits groupes pour trouver les noms des personnes allant de pair avec la description. Chaque groupe reçoit la feuille de textes plus deux noms. Après avoir lu les textes, chaque groupe doit trouver à quelle description correspondent les noms qu’il a reçus.

Vérifier les réponses avec toute la classe p~r le processus suivant. Inviter chaque groupe à lire deux descriptions et à découper et coller les noms et les textes ensemble sur une affiche intitulée :Avis de recherche - artisans de paix

Qui suis-je?

• J’ai choisi d’être avocat et j’ai travaillé en Afrique de Sud. J’ai commencé un mouvement de non-violence active en Inde pour aider le peuple à gagner son indépendance vis-à-vis de l’Angleterre. Le symbole de la communauté où j’ai vécu était le rouet et je savais filer avec ce rouet moi-même. J’ai essayé d’abolir les injustices visant des personnes appelées les “intouchables’ en Inde. Qui suis-je?

• Après la Deuxième Guerre Mondiale, il y avait beaucoup de réfugiés. Avec d’autres, j’ai ouvert quatre maisons pour les personnes âgées, réfugiées ici en Belgique. Par la suite, nous avons construit sept villages pour des familles entières de réfugiés, en France, en Autriche, en Allemagne et en Belgique. Un de ces villages se trouve près de Bruxelles : Fridtjof Nansen. J’ai aidé à fonder l’Université de Paix à Namur. Qui suis-je?

• J’étais la plus jeune de vingt enfants. J’ai travaillé dans les champs de coton pendant 30 ans. A l’âge de 45 ans, j’ai décidé que quelque chose devait changer etje suis allée à la maison communale de ma ville et j’ai demandé le droit de voter. La loi autorisait les noirs à voter, mais la ville ne les laissait pas faire. Les blancs n’ont pas dit “d’accord” tout de suite. D ‘autres noirs se

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sont joints à moi pour demander le droit de vote. J’ai perdu ma maison, je suis allée en prison, j’ai subi des menaces, j’ai été malade... Mais je n ‘étais pas découragée. Je me suis dit: “Si je tombe, je tomberai d’un mètre soixante-quatre en avant pour la lutte de libération.” Qui suis-je?

• Je suis né à Jérusalem. J’ai fondé le Centre Palestinien pour la non-violence. Le Centre a travaillé pour réunir les familles séparées par les frontières, frontières qui avaient bougé durant les conflits entre les palestiniens et les israéliens. Un de nos projets a été de replanter des arbres sur la terre des fermiers palestiniens là où l’armée israélienne les avait arrachés. Je pense que les Palestiniens et les Israéliens doivent apprendre à se voir avec un regard neuf. Qui suis-je?

• J’ai vécu à Alost en Belgique il y a cent ans. J’étais prêtre et je parlais le flamand. J’ai lutté pour que les enfants et les femmes ne doivent plus travailler de si longues heures et j’ai soutenu les mineurs et d’autres ouvriers. Au cause de cela, je n’ai plus eu le droit de présider la messe au sein de l’église. Qui suis-je?

• J’étais la fille qui courait le plus vite dans ma classe de 5e. Et puis je suis tombée malade. J’avais attrapé la leucémie (maladie mortelle) à cause de la bombe atomique qui est tombée sur ma ville (Hiroshima) alors que je n ‘avais que deux ans. Pendant mon séjour à l’hôpital, j’ai écrit des lettres à ma classe et ces lettres ont été rassemblées dans un livre qui s’appelle Kokeshi. Dans l’espoir de guérir, j’ai plié 644 grues en papier pendant que j’étais à l’hôpital. Après ma mort, une statue me ressemblant a été érigée dans le Parc de la Paix à Hiroshima et chaque année, le 6 août, des milliers de grues pliées sont posées tout autour pour demander que plus jamais on ne lance des bombes atomiques dans le monde. Qui suis-je?

• Après avoir soigné mon père qui était gravement malade, j’ai décidé de devenir infirmière. J’ai été invitée à venir en Belgique (j’habitais en Grande Bretagne) à Bruxelles pour diriger une des premières écoles d’infirmières dans un hôpital qui porte aujourd’hui mon nom. Pendant la Première Guerre Mondiale, j’ai accueilli et insisté pour que nous soignions tous les soldats : les Allemands, les Belges, les Anglais. Les Allemands n’ont pas apprécié que nous soignions des soldats autres que les leurs et j’ai perdu ma vie à cause de ceci. La nuit avant de mourir j’ai dit : “Le patriotisme n’est pas suffisant. Il faut n’avoir de haine ou d’amertume pour personne.” Qui suis-je?

• J’habite en Algérie ou j’ai enseigné les mathématiques. Je lutte pour les droits des femmes et récemment, je suis venue en Belgique où j’ai parlé de mon expérience dans quelques écoles. En Algérie, je dois me cacher : je vis quelques jours dans une maison, puis je change d’endroit pour ne pas être découverte. Qui suis-je?

Réponses, du premier texte au dernier :Mohandas GandhiDominique PireFannie Lou HamerMoubarak AwadAdolphe DaensSadakoEdith CayelKhalida Messaoudi

A la fin, essayez ensemble de répondre à la question suivante : ces personnes possèdent-elles certaines qualités ou caractéristiques?

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Ajouter d’autres personnages à l’affiche en cherchant dans les journaux d’aujourd’hui.Passer à l’action là où nous sommes:

Voici quelques projets qui ont été réalisés par des classes d’écoles.• se joindre à une action pour protéger l’environnement,• rassembler des légumes par classe, faire de la soupe et la distribuer aux sans-abri,• échanger des textes tirés de son journal personnel avec ceux de personnes âgées d’un home (trouver un rythme régulier, par ex. une fois par semaine ou une fois par mois),• construire des niches pour oiseaux et créer un parcours dans le voisinage pour l’observation de ces oiseaux,• adopter une vitrine dans un bâtiment abandonné (par une demande aux autorités locales ou aux agents immobiliers), créer chaque mois différents étalages centres sur des thèmes spécifiques avec des buts pédagogiques,• adopter un policier par enfant les enfants écrivent des lettres pour se renseigner sur ce que font les policiers,• campagne pour collectionner des pièces de 1 franc ou 5 francs et donner cette somme pour un projet précis (en Irlande, une école a utilisé l’argent ainsi récolté pour acheter et planter des arbres, l’Irlande étant le pays le moins boisé en Europe)

La classe s’intéresserait elle a entreprendre ce genre de projet ou s’implique-t-elle déjà dans ce type d’action ? Les enfants pourraient demander directement a la commune quels sont les besoins locaux pour voir ce que la classe pourrait réaliser pour répondre a l’un de ces besoins? Le maire serait il prêt a recevoir la visite de quelques enfants qui se présenteraient avec des questions ou des propositions précises?

Matériel

• Feuilles enfant “Qui suis je?” (assez pour les petits groupes)• Noms découpés pour accompagner les textes• Grande affiche “Avis de recherche - artisans de paix”

Pour aller plus loin...

“On ne peut pas changer tout ce à quoi nous sommes confrontés, mais on ne peut rien changer si on ne le confronte pas.”

James Baldwin

Activités

1. Créer un tableau intitulé “quelqu’un qu’il vaut la peine de connaître”. Les enfants amènent des photos de personnes qui leur semblent intéressantes et, en quelques phrases, expliquent qui elles sont.

2. Inviter des personnes pour parler de leur expérience de vie ou de travail infirmière, policier, écrivain, conducteur de bus... ou inviter des personnes qui travaillent plus spécifiquement dans la lutte contre les injustices, quelqu’un qui travaille avec les “sans-abri”, quelqu’un de l’Université de Paix à Namur, du Centre Gandhi, d’Oxfam, d’Amnesty International...

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3. Rechercher les noms des rues dans le voisinage. Y a-t-il des noms de personnes connues? Qui sont ces personnes et qu’ont-elles fait? Certaines rues portent-elles le nom d’artisans de paix? La classe pourrait elle aussi choisir un symbole ou baptiser un lieu avec le nom d’un artisan de paix (une salle de l’école, un couloir, un tableau, une statue...).

4. Agir... au sein de l’école. Demander aux enfants de faire une “tempête de cerveau” sur les injustices à l’école. Ecrire cette liste au tableau. Choisir une situation qui semble importante et possible à améliorer. Suivre le processus suivanta) Quel est le problème? (rester le plus précis possible)b) Qui est la personne responsable ou qui a l’autorité pour amener un changement?c) Comment pourrions-nous nous mettre en contact avec cette personne ou organisation?d) Comment pouvons-nous rechercher les faits et réalités concrets qui se trouvent derrière les avis différents par rapport à ce problème?e) Comment pourrions-nous convaincre les personnes responsables qu’il faut un changement?f) Si elles ne répondent pas, quelles sont les alternatives à notre disposition?g) Pourrions-nous inviter d’autres à se joindre à nous pour amener un changement?

5. Recherche sur un artisan de paix :Albert Schweitzer Harriet Tubman Adolfo Perez EsquivelAlbert Einstein Dorothy Day George FoxDag Hammarskjöld Emma Lazarus Amnesty InternationalAndrei Sakharov Mère Thérèsa Bertrand RussellDietrich Bonhoeffer Henry Thoreau Mairead CorriganLéon Tolstoï Mathilde Wrede Jean et Hildegaard GossEisaku Sato Dom Helder Camara Martin Luther KingTs’ao Sung UNICEF Ecole Instrument de Paix (Genève)Comité International de la Croix Rouge

Questions :Comment s’appelle cet artisan de paix?A quelle époque vivait-il ou vivait-elle?Enumérer les événements importants de la vie de cette personne.Qu’est-ce que cette personne a fait pour amener une situation plus jus te et équitable pour tous?Quelles méthodes étaient utilisées par cet artisan de paix?De quelle manière cette personne a-t-elle montré son courage?Pourquoi se souviendra-t-on de cette personne?

Bibliographie:• Histoires d’Hier et d’Aujourd’hui, Cornelia Lehn / Flavion-Florennes “Le Phare”, 1990.• Les droits de l’homme et la non-violence, Nathalie Bailleux / Nathan, 1988• Mission Terre : Au secours de la Planète “Action 21” pour les jeunes / Nations Unies, Peace Child International, Le Fonds de Coopération au Développement, 1994• A Calcutta avec Mère Teresa, Marchon et Herrenschmidt / Centurion, 1983• Martin Luther King, Marchon et Millet / Centurion, 1985• Albert. L’enfance d’Einstein, Lepsky et Cardoni / Genève, Télédition SA, 1985• Djabibi, Rascal / Ecole des Loisirs, 1992• Cacao Connection / Frères des hommes.• Résistances Civiles : les leçons de l’histoire / Non-Violence Actualité, dossier n° 11, 1989.• La Non-Violence Active : une force au service de la paix / Mouvement International de laRéconciliation, 1995.

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• Village Nord-Sud / l’asbl Le Coron, rue du Cerisier n°20, 7033 Cuesmes (Belgique) 065/841901(à visiter).

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Module 20

Idée clé : Je revois ce que j’ai appris. Nous évoluons.

EVALUATION / FELICITATIONS

Jeu de ballon :

Les participants se mettent en cercle. L’un lance le ballon à un autre en l’appelant par son prénom. Celui-ci le lance à un autre, toujours en disant son nom. On ne passe pas le ballon à une personne qui l’a déjà eu. Faire un circuit complet jusqu’à ce que tout le monde ait eu le ballon en main.Maintenant, refaire le même circuit dans le même ordre. Puis essayer dans l’ordre inverse. Pour les 10-12 ans, on peut introduire un deuxième ballon (d’une autre couleur et d’une autre texture) et faire un deuxième circuit. Essayer de faire les deux circuits en même temps.

Un peu comme ces circuits de ballon, aujourd’hui nous allons revoir et parcourir ce que nous avons fait ensemble par rapport à “l’autre et moi”, “la communication”, “le conflit”, et “la coopération”. Nous allons regarder en arrière, nous allons fêter le présent, et nous allons regarder vers le futur.

Revoir toutes les idées clés

sur l’affiche que vous avez faite ou sur la feuille.

Tours de cercle:

Chacun dit une activité, histoire, exercice, jeu qu’il a aimé.Chacun dit une chose qu’il n’a pas aimée.

Lettre à soi:

Inviter chacun à écrire une lettre à lui-même, avec la date, une salutation, etc.Contenu de la lettre :1) Se féliciter pour un effort fait par rapport à une des idées clés. Essayer d’être précis.2) S’encourager pour le futur pour un autre élément (par ex. une meilleure écoute - être précis de

nouveau : où et avec qui? / faire plus attention au feu rouge quand je suis en colère / avoir plus confiance dans mes points forts, en énumérer quelques-uns...).

Cette lettre peut éventuellement être partagée avec la classe - ou gardée pour soi.(Ecrire une lettre à vous-même, également.)

Féliciter quelqu’un d’autre:

Au choix:

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Oralement : Placer un panier de petits objets au milieu du cercle (jolis cailloux, fleurs, billes, gommes de différentes couleurs).Inviter une personne à venir chercher un objet, l’offrir à quelqu’un et féliciter cette personne pour une action dans la vie du groupe, ou un effort qu’elle a entrepris pour accepter une autre perspective, exprimer ses sentiments, coopérer...Participez vous-même, assurez-vous que tout le monde a reçu un objet.Expliquer que ces objets sont un signe que nous changeons, nous évoluons.

Par écrit : Placer une feuille A3 par terre ou sur le bureau de chaque personne. Chacun écrit son nom en grands caractères au milieu de la feuille, avec un marqueur de couleur.Ensuite, les enfants circulent et écrivent un commentaire positif sur les feuilles des autres. Ceci peut rester général, ou être un commentaire sur un effort que l’autre a fait pour mieux communiquer, trouver une solution à un conflit, inclure un autre dans un jeu, etc.Participer et vérifier que toutes les feuilles ont un minimum de commentaires.

REFLEXION ET CONCUSION

Ce ne serait pas très sain si nous ne voyions le monde qu’à travers des lunettes qui analysent le conflit. A travers l’histoire, entre les peuples, au sein des familles, il y a des conflits! Il est aussi important de se pencher sur les émotions qui nous habitent et parfois ne nous épargnent pas, de décoder notre communication avec l’autre, de prêter attention au noeud des problèmes, d’analyser nos réactions et de faire des efforts pour évoluer dans nos attitudes et nos comportements, ce qui donne souffle à la vie est un mouvement plus lent à l’intérieur de nous et autour de nous, et est moins facile à cerner que les problématiques qui nous sautent aux yeux.Encourager les uns les autres, oser dire plus souvent ce que nous apprécions chez les autres et ce que nous cherchons auprès des autres, faire des rencontres nouvelles qui vont au-delà des appréciations superficielles, imaginer des choses nouvelles même si la vie ne nous a pas donné beaucoup de raisons d’y croire - ceci est parfois plus important que d’essayer de “remédier” à la chose qui ne fonctionne pas. Il s’agit de prêter plus d’attention aux canalisations tout autour de l’organe, qu’à l’organe même. De se concentrer plus sur l’entraide que sur les conflits. De passer plus de temps à imaginer un autre futur (et surtout de donner aux jeunes des occasions de le faire, ainsi qu’aux jeunes et adultes ensemble).Voici un dernier exercice, pour vous-même et pour les enfants

Exercice: Ligne du temps personnelle

Individuellement, chacun trace une ligne horizontale sur une feuille, en s’arrêtant à mi-chemin. Sur cette ligne le point gauche représente sa naissance et le point d’arrêt à mi-chemin représente le présent. Chacun écrit quatre événements importants dans sa vie sur la ligne (naissance d’un frère ou d’une soeur, déménagement, début d’une activité ou d’une amitié, maladie etc.).Ensuite, chacun continue une ligne qui part du moment présent (en continuant horizontalement). Ils inscrivent quelques événements qu’ils aimeraient voir arriver dans le futur comme adolescent ou adulte.Après, à deux, expliquer sa ligne personnelle à l’autre. En groupe, réfléchir sur le futur. Croient-ils que les événements qu’ils ont inscrits sont très probables dans leur futur ou peu probables?Que voient-ils de nécessaire pour favoriser leurs réalisations? Que faut-il renforcer, créer?

Education pour le développement humain: un outil pour un apprentissage global,

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Susan Fountain / De Boeck, 1996.

Matériel:

• Deux ballons de taille, couleur ou texture différentes• L’affiche idées clés• Petits objets (un par enfant) pour l’échange de félicitations

Bibliographie:

Le Nakakoué, Claude Ponti / Eco1e des Loisirs, 1997.Zénobie, Claude Ponti / Ecole des Loisirs, 1997.Le merveilleux cheval mongol, James Aidridge / Hachette-Stock, 1977.Il était une fois, demain..., Jacqueline et Claude Held / La Farandole, 1983.Zahra, Evelyn Kuhn / Flammarion, 1989.

IDEES CLES - AFFICHE

Chacun est unique.

Nous sommes semblables et différents. Les différences sont enrichissantes.

Chacun a des points forts. J’ai des capacités et des limites.

Nos émotions sont importantes.

Ma colère, qu’est-ce que j’en fais?

Le corps parle. Je l’observe. Je l’écoute.

Quand je communique, j’utilise le “message je” et j’écoute l’autre.

Le conflit fait partie de nos vies.

Nous réagissons aux conflits de manières différentes.

Feu rouge - orange - vert:Je m ‘arrête, je respire, je réfléchis.Nous avons des perspectives différentes - Ensemble nous découvrons le problème.Les besoins influencent le comportement.Nous imaginons autant de solutions que possible.Je suis responsable de ce que je dis et de ce que je fais.Mes décisions ont des conséquences pour d’autres.Nous choisissons ce que nous voulons essayer pour le futur.

Coopérer - c’est ne laisser personne de côté.

Les jeux peuvent nous rendre solidaires.

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Nous pouvons combattre l’injustice et agir pour la paix.

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