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La température du Centre Hospitalier Peltzer-La Tourelle de Verviers n°7 Juin 2007 Edito Une approche globale du patient L'hôpital ne peut se réduire à un lieu qui concen- tre toutes les technologies de pointe pour dia- gnostiquer la maladie, comme l'endoscopie par capsule ou traiter le corps "malade" comme la tomothérapie. La technique seule ne suffit pas pour appréhender la maladie dont l'anglais distingue les trois formes : l'atteinte organique ou disease, le désordre surtout psychologique ou illness et la perturbation sociale, le malaise qui empêche d'aller à l'école ou au travail, sickness. Ces trois compo- santes de la maladie se retrouvent dans la définition de la santé repri- se par l'organisation mondiale de la santé : un état complet de bien- être physique, mental et social. Dans ce numéro, nous avons voulu vous présenter notre volonté d'appro- cher globalement le patient en réunis- sant autour du thème de l'obésité, l'Unité Médico-psychologique avec ses facettes, l'Antenne Psycho-paramédicale pour les personnes précarisées et les structures de prise en charge des dépendances. L'accompagnement du patient obèse nécessite la prise en compte de ces trois composantes du bien-être. Sans cela, quelles que soient les prouesses techniques de nos confrères méde- cins et chirurgiens, que nous vous présen- tons ici, elles risquent d'être insuffisantes pour recouvrer la santé. Véritable problème de société, la surcharge pondérale touche des patients de plus en plus jeunes. Pour résoudre les problèmes spéci- fiques des "ados" une cellule spéciale a été créée en pédiatrie avec la même philosophie pluridisciplinaire. C'est bien par cette approche multiple que l'hôpital, plateau technique, devient un hôpital humain remplissant son rôle dans la cité, acces- sible à chacun sans aucune distinction sous quelque forme que ce soit. Claude Degauque, Directeur Médical

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La température du Centre Hospitalier Peltzer-La Tourelle de Verviers ● n°7 ● Juin 2007

EditoUne approche globale du patient

L'hôpital ne peut se réduire à un lieu qui concen-tre toutes les technologies de pointe pour dia-gnostiquer la maladie, comme l'endoscopie par capsule ou traiter le corps "malade" comme la tomothérapie.

La technique seule ne suffit pas pour appréhender la maladie dont l'anglais distingue les trois formes : l'atteinte organique ou disease, le désordre surtout psychologique ou illness et la perturbation sociale, le malaise qui empêche d'aller à l'école ou au travail, sickness. Ces trois compo-santes de la maladie se retrouvent dans la définition de la santé repri-se par l'organisation mondiale de la santé : un état complet de bien-être physique, mental et social.

Dans ce numéro, nous avons voulu vous présenter notre volonté d'appro-cher globalement le patient en réunis-sant autour du thème de l'obésité, l'Unité Médico-psychologique avec ses facettes, l'Antenne Psycho-paramédicale pour les personnes précarisées et les structures de prise en charge des dépendances.

L'accompagnement du patient obèse nécessite la prise en compte de ces trois composantes du bien-être. Sans cela, quelles que soient les prouesses techniques de nos confrères méde-cins et chirurgiens, que nous vous présen-tons ici, elles risquent d'être insuffisantes pour recouvrer la santé.

Véritable problème de société, la surcharge pondérale touche des patients de plus en plus jeunes. Pour résoudre les problèmes spéci-fiques des "ados" une cellule spéciale a été créée en pédiatrie avec la même philosophie pluridisciplinaire.

C'est bien par cette approche multiple que l'hôpital, plateau technique, devient un hôpital humain remplissant son rôle dans la cité, acces-sible à chacun sans aucune distinction sous quelque forme que ce soit.

Claude Degauque,Directeur Médical

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focus

Le patient est bien autre chose que la maladie…Les membres de l’unité médico-psycho-logique ont choisi de travailler dans ce domaine particulier de la psychiatrie qu’est la psychiatrie de liaison c’est-à-dire liaison entre le somatique et le psyché. Parce que le patient est bien autre chose que la maladie, qu’un corps mutilé, qu’un dysfonctionnement physiologique, il s’agit d’amener les médecins et le per-sonnel soignant à aborder le patient dans sa globalité en tenant compte tant de sa dimension psychique, que de sa dimen-sion physique.

L’hôpital est donc le lieu de travail qu’ont choisi psychiatres et psychologues, eux qui parcourent ses couloirs et pénètrent dans ses chambres. Ils y côtoient ses occupants : malades hospitalisés, méde-cins, personnel soignant, personnel d’entretien. Ils y rencontrent les patients et leur famille et tentent de replacer la pathologie somatique dans son contexte individuel en s’interrogeant avec leurs malades sur les bouleversements inhé-rents à la maladie, en se référant à une pratique humaniste où le patient rede-vient un sujet qui retrouve un contrôle sur sa vie et pas seulement un objet bénéfi-ciant de la bienveillance d’une médecine de plus en plus sophistiquée où tout se décide pour lui.

L’essence même de leur fonction consiste, lors de la rencontre au plus près de l’autre, à « apprendre à vivre » quelles que soient les épreuves qu’il est amené à traverser.

En pratique, chaque médecin somaticien peut adresser au psychiatre une deman-de d’avis pour ses patients hospitalisés. L’objectif peut être une précision diagnos-tique, une mise au point thérapeutique, voire une prise en charge psychiatrique avec orientation éventuelle vers un ser-vice psychiatrique extérieur.

Par ailleurs, chaque psychologue de l’uni-té médico-psy se voit attribuer un secteur spécifique où il/elle va effectuer ses pres-tations en étroite collaboration avec le psychiatre et le médecin chef du service concerné. Cette intervention va se faire suivant 3 axes distincts : le patient, sa famille et le personnel soignant.

Ces différents secteurs sont les suivants : • Secteur « mère-enfant » : il comporte

l’abord de la souffrance des enfants hospitalisés sous ses différents aspects (troubles psychosomatiques, prépara-tion à la chirurgie, maltraitance, condui-tes suicidaires, …), ainsi que les problé-matiques tournant autour de la relation précoce mère-enfant (pathologie du lien, mère toxicomane, …).

• Secteur « oncologie » : il comporte l’abord des patients cancéreux, quel que soit l’endroit où ils sont hospitali-sés. La psychologue de ce secteur fait également partie de l’équipe mobile de soins palliatifs et participe activement au travail interdisciplinaire organisé par les oncologues, les chirurgiens et les radiothérapeutes.

• Secteur « revalidation » : outre l’abord neuropsychologique déjà développé dans un article précédent, les psycholo-gues collaborent à diverses approches spécifiques (école du dos, consultations pour enfants dans le cadre de la psycho-motricité, prise en charge des assuétu-des via le groupe « La Source », clinique de l’obésité, …).

• Secteur « gériatrie » : il comprend l’éva-luation des troubles cognitifs et l’éva-luation neuropsychologique ainsi que l’approche des nombreux troubles com-portementaux présents chez les patients souffrant d’involution sénile d’étiologies diverses.

• Secteur « urgences » : dans le cadre des urgences, la présence d’un psychiatre est assurée tous les matins samedi com-pris. Du lundi au vendredi, une psycho-logue assure le premier contact avec les patients en situation de crise. Ce travail est réalisé en étroite collaboration avec les médecins urgentistes. Suivant les cas, le patient est soit réorienté vers les consultations en ambulatoire, soit trans-féré en milieu psychiatrique extérieur si son état le nécessite, soit hospitalisé en « lit de crise » au CHPLT pour observa-tion et mise au point thérapeutique.

Au CHPLT, le domaine de la psychiatrie de liaison s’étend également à différentes approches pluridisciplinaires, telles que la clinique de l’obésité, la clinique de la douleur, la prise en charge spécifique des assuétudes, …

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Des psys à l’hôpital général : que viennent-ils donc faire ?Il y a maintenant plus de dix ans que le CHPLT a décidé de mettre en place une unité médico-psychologique composée de psychiatres et de psychologues avec pour objectifs, d’une part la prise en charge des troubles psychiatriques et/ou psychologiques présents chez les patients hospitalisés pour des raisons somatiques et d’autre part, la prise en charge des patients en état de crise se présentant au service des Urgences.

Numéros utiles : Psychiatres : Dr Henri Gilson : 087/21.95.08 • Dr Valérie Lannutti : 087/21.28.79Psychologues : secteur des Urgences : Laurence Caps : 087/21.28.45secteur Centre de Revalidation Fonctionnelle : Laurie Chitussi : 087/21.93.71 - Caroline Laloire : 087/21.25.06secteur Gériatrie : Caroline Laloire : 087/21.25.06 • secteur Oncologie : Sandrine Conradt : 087/21.25.07secteur mère-enfant : Danièle Dropsy : 087/21.28.12 - Marc Melen : 087/21.29.09

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Primun non nocere pourrait être la devise de l'hygiène hospitalière dont la mission est de veiller à ce que le patient ne subisse pas de com-plications, notamment infectieuses, lors de son passage à l'hôpital.

opinions

Depuis Semmelweiss (1818-1892), nous savons que le lavage des mains est la base de la prévention des infections nosocomiales et ce message est à répéter régulièrement : avant et après chaque contact patient, il faut se laver ou se désinfecter les mains.

Cet aspect éducatif est probablement un des rôles les plus connus de l'infirmière en hygiène hospitalière: diffuser les procédu-res établies, en concertation avec le Comité d'Hygiène Hospitalière (CHH). A l'écoute de chacun, inlassablement, elle répond, expli-que, sensibilise le personnel comme les patients. Afin de garder ce contact de terrain indispensable, chaque unité comprend un référent en Hygiène Hospitalière qui assure le premier relais.

L'infirmière en hygiène hospitalière assure également un rôle d'épidémiologiste qui va de l'enquête sur le terrain en cas de pro-blème infectieux à l'analyse des données du laboratoire de microbiologie et maintenant

des données de consommation d'antibioti-ques. Toujours en collaboration avec le CHH et les différents spécialistes, ces analyses permettent d'adapter notre politique aux réalités du terrain que ce soit pour le choix des antibiotiques, les décisions de dépista-ge de certains germes ou de décolonisation de certaines catégories de patients, etc.

Quels défis pour les prochaines années ?Lutter contre l’émergence de bactéries multirésistantes (Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Acinetobacter baumanii, …) et contre leur dissémination est bien sûr une priorité dans la politique hospitalière qui se traduit par la mise en place d'un groupe de gestion des antibio-tiques.

D'autre part, le retour de plus en plus pré-coce des patients à domicile impose la pour-suite des procédures d'hygiène et le respect de ces règles en extrahospitalier: soins à domicile, soins en MR et MRS.

On constate, en effet depuis quelques années, le déplacement en dehors de l'hôpi-tal de ces bactéries multirésistantes (BMR) avec de plus en plus de patients, qui vivent en communauté, porteurs de ces germes nosocomiaux et qui représentent un risque non négligeable pour leurs congénères plus fragiles.

Notez enfin que l’infirmière hygiéniste de l’Institution se tient à votre disposition pour répondre à vos questions concernant vos patients à domicile ou en maison de repos.

En résumé, hygiène hospitalière rime avec une bonne dose d’enthousiasme, de convivialité, de patience, de facultés pour convaincre, enquêter, s’adapter, innover et surtout motiver ! Mais, n’oublions pas que l’hygiène hospitalière c'est avant tout l’af-faire de tous !

De leur association est née l’antenne psy-cho-paramédicale verviétoise. Cette anten-ne dépendant du Relais social urbain de Verviers est constituée de deux psycholo-gues travaillant à temps partiel et d’une infirmière occupée à temps plein. En 2005, s’est associé au projet le Centre Hospitalier Chrétien Sainte Elisabeth. Durant cette même année, plus de 1.649 interventions « psychologiques » et plus de 2.515 prises en charge par l’infirmière ont été effectuées par l’antenne.

L’antenne prend en charge des personnes en grande précarité en leur permettant notam-ment une plus grande facilité dans l’accès aux soins de santé/santé mentale.

Le psychologue :• soutient et suit les usagers qui présentent

un comportement « hors norme » ou un état d’humeur inquiétant ;

• les conseille et les oriente par des entre-tiens qui les aident à affronter les situa-tions de la vie quotidienne, à réfléchir avec eux sur les difficultés rencontrées et sur les possibilités de résolution, ainsi qu’à travailler sur la mise en place d’un projet de vie adapté en concertation avec l’équipe sociale.

L’infirmière :• diffuse de l’information sanitaire ciblée ;• offre une prise en charge rapide et un suivi

de la situation ;• oriente de manière adaptée vers le spé-

cialiste (elle évite ainsi plusieurs passa-ges aux Urgences), ou effectue des soins directs ponctuels limitant ainsi certaines complications.

Le psychologue et l’infirmière sont un lien permanent entre les dispensateurs de soins (médecin généraliste, hôpitaux, centres de planning…), les bénéficiaires et les institu-

tions partenaires facilitant une vue globale de chaque cas et améliorant la qualité de mise en application des traitements propo-sés. Au sein des équipes, ils apportent une connaissance de la maladie, de la maladie mentale et aide le personnel socio-éducatif dans leur prise en charge des usagers. Le psychologue et l’infirmière constituent un relais et un soutien en cas de situation de crise aiguë.

Les collaborations internes et externes au Relais social urbain de Verviers ouvrent l’accès à des aides peu connues de la part des usagers. Les prises en charge permet-tent de gérer les situations de crise et de les utiliser comme moteur de changement pour une évolution positive de la person-ne. L’évaluation faite du bien-fondé de la démarche favorise une meilleure prise de conscience des ressources sociales et per-sonnelles de la personne qui lui permettront de sortir de la précarité.

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L’infirmière en hygiène hospitalière

Numéro utile : Catherine Henrioulle, infirmière hygiéniste : 087/21.94.60

Depuis octobre 2004, le Centre Hospitalier Peltzer-La Tourelle affirme davantage encore son carac-tère social en favorisant l’accès aux soins aux personnes en grande précarité hébergées dans les maisons d’accueil comme L’Accueil, le Dispositif d’Urgence sociale et la Maison Marie-Louise.

Une offre de soins sur le terrain aux plus démunis

Numéros utiles : Sandrine Conradt, psychologue : 087/21.25.07 • Anne Delvenne, coordinatrice Relais social urbain de Verviers : 087/31.03.15 Anne-Françoise Quittre, infirmière : 0494/80.94.28

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Depuis 1994, la philosophie du CHPLT est d’apporter au patient une approche pluri-disciplinaire ainsi qu’un suivi à court et à long terme.

Le patient rencontrera systématiquement et de manière individuelle chaque acteur de l’équipe pour constituer un dossier personnalisé. Le critère d’une démarche spontanée du patient, contrairement à celle renforcée par l’avis d’un spécialiste, est à prendre en compte.Le trajet clinique débutera souvent par la consultation du chirurgien. Suit l’éva-luation de l’infirmière coordinatrice qui oriente le patient vers les autres interve-nants, à savoir : la diététicienne pour une anamnèse alimentaire complète, le psy-chiatre pour un bilan psychodynamique des troubles alimentaires et leurs aspects psychoéducatifs et enfin l’endocrinologue qui, sur base d’une biologie complète, pourra mettre en évidence et traiter les troubles secondaires liés à l’obésité.Afin d’analyser les différentes deman-des, une réunion pluridisciplinaire se

tient chaque mois. Les médecins généralis-tes y sont invités afin d’apporter leur éclai-rage sur cette orientation thérapeutique.Cette concertation permet de proposer aux patients une solution individuelle la plus adaptée à sa situation. La solution proposée sera transmise au patient par l’infirmière coordinatrice : chirurgie bariatrique, ballon intra-gastri-que ou cellule « Mieux Etre ».En fonction de l’état clinique du patient, des examens complémentaires seront réa-lisés (polysomnographie, examen cardio-logique, épreuves respiratoires,…).

« La cellule mieux-être »

Il s’agit d’un groupe de maximum 8 per-sonnes en excès pondéral (BMI entre 30 et 36) encadré pendant trois mois tant au niveau physique, diététique que psy-chologique. La rééducation physique se déroule au CRF deux fois semaine. On y propose au patient un programme person-nalisé établi sur base d’une évaluation du niveau de capacités. L’aquagym, le cardio-training, le step, les exercices au sol…font partie du programme physique proposé, encadré par un kinésithérapeute.L’assiduité est de mise. C’est la raison pour laquelle il est demandé au patient de s’engager dans un contrat avec des objectifs réalistes. L’accompagnement psychologique com-prend des réunions de groupe deux fois par mois sur le comportement alimen-taire, l’image de soi… A la demande du patient, des séances individuelles sont également possibles. Le Ballon intra-gastrique, mis en place sous endoscopie, pour traiter l’obésité, est moins contraignant qu’une gastro-plastie chirurgicale par anneau ou par bypass. Les résultats sont cependant moins constants.

Le ballon est indiqué chez les patients ayant un surpoids sévère, plus précisé-ment avec un IMC (indice de masse cor-porelle) compris entre 30 et 35 kg/m2. On le propose aussi chez les patients avec un IMC supérieur à 40, présentant un risque

chirurgical important suite à leur sur-charge pondérale. La réduction préalable du poids, par un ballon intra-gastrique, peut réduire les risques encourus lors d’une gastroplastie ou d’une autre chirur-gie (orthopédie…).

L’effet ballon est très nettement ressenti, surtout durant les 2 premiers mois, chez 3 patients sur 4. On compte, en moyenne, sur un amaigrissement substantiel de 15 kilos.

Le patient doit habituellement suppor-ter le coût de +/- 900 euros en-dehors des frais d’hospitalisation. Le ballon est garanti pour une période de six mois correspondant à la durée habituelle du traitement.

Le ballon est retiré, par voie endoscopi-que, quand la perte de poids s’est sta-bilisée (habituellement après 6 mois). Celle-ci se fait sous une légère sédation dont les modalités seront décidées par l’anesthésiste.

A long terme, seul un patient sur deux maintiendra la perte de poids acquise au prix d’une alimentation équilibrée et de la poursuite d’une activité physique régulière.

Une équipe dynamique au service du patient en surcharge pondéraleLe caractère épidémique actuel de l’obésité provoque une augmentation considérable des patients demandeurs d’un accompagnement de qualité pour traiter leur surcharge pondérale. L’obésité exclut le patient, le rend hors norme. Sa détresse le pousse à recourir à des solu-tions radicales.

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ètre n°7 - juin 2007 - page cinq

La chirurgie bariatrique

Les techniques chirurgicales ont évolué. On constate la disparition progressive de l’agrafage classique au profit de diffé-rentes techniques : celle de Mac Lean, de l’anneau ajustable sous coelioscopie, du « by-pass gastrique » par voie classique ou coelioscopique.

La technique de Mac Lean est un aména-gement de la technique de Mason consis-tant en la section de l’estomac au niveau de la pose de l’agrafage pour éviter un lâchage. Cette technique peut aussi se réaliser sous coelioscopie.

L’anneau ajustable est la technique la moins invasive. Elle est purement res-trictive et nécessite de la part du patient l’acquisition d’une hygiène alimentaire stricte sous la supervision de la diététi-cienne. Elle impose de supprimer tous les grignotages et de s’en tenir aux quantités alimentaires limitées par l’anneau.

Le « by-pass » gastrique isolé sur anse en Y de Roux est une intervention plus invasive. Elle consiste en la confection d’un petit néogastre anastomosé sur une anse grêle jéjunale. Un court-circuit intes-tinal est réalisé et associe des phéno-mènes de malabsorption alimentaire à une restriction de la capacité alimentaire.

L’intervention, bien que plus agressive au niveau chirurgical, permet d’obtenir d’excellents résultats, notamment dans le cadre de phénomènes d’hyperphagie avec grignotages sucrés.

La durée d’hospitalisation est de 3 jours pour l’anneau sous coelioscopie, de 6 jours pour le « by-pass » en coelioscopie et de 8 jours lorsqu’on pratique une lapa-rotomie.La mutuelle n’intervient pas dans le rem-boursement du matériel. Elle intervient seulement dans les frais d’hospitalisa-tion. Seule l’assurance hospitalisation du patient peut prendre en charge la totalité de la facture, sur base d’un dossier accep-té au préalable.

La diététicienne joue un rôle clé dans l’approche du suivi du patient en obésité. Sa prise en charge est difficile: l’amai-grissement est long et très difficile. On ne s’arrête jamais de faire régime, d’où l’im-portance de la motivation permanente ! Pour avoir un suivi optimal, la connais-sance de l’histoire de l’obésité du patient est primordiale : Depuis quand ? Tentative d’amaigrissement ? Echec ? Motivation ? Objectifs ?…L’anamnèse permet de déterminer le com-portement alimentaire, le contexte fami-lial, social et culturel. De ces informations dépend l’orientation de la prise en charge:

diététique seule ou associée à la pose d’un ballon intra-gastrique, d’un anneau gastrique ou d’un by-pass.L’éducation alimentaire va de l’informa-tion, à l’apprentissage de l’organisation d’une journée, des menus, des achats, de la gestion des évènements, du stress, des fêtes, des vacances en insistant sur l’im-portance de l’activité physique.En perte de poids, rien n’est acquis. La stabilisation dépend de la continuité des efforts. Il est dès lors important de pour-suivre l’accompagnement de la personne en obésité pour éviter toute reprise de poids et éviter l’effet yoyo.

La préoccupation majeure de l’équipe est d’offrir à chaque patient pris en charge de nouveaux objectifs de vie, de nouvelles envies, le retour à une image de soi positi-ve. En somme, une chance de vie nouvelle exigeant un accompagnement intensif du patient et de son entourage.

Numéros utiles :Chirurgie : Dr Cyril Degauque : 087/21.29.44 • Dr Frédéric Lardinois : 087/21.28.54 • Dr Ch-Marie Lavigne : 087/21.28.14 Psychiatrie : Dr Henri Gilson : 087/21.94.73Endocrinologie : Dr Bernard Jandrain : 087/21.25.30 • Dr J.-Christophe Philips : 087/21.22.72 • Dr Marielle Pieron : 087/21.28.38Gastro-entérologie : Dr Marc Van Severen : 087/21.28.04 • Physiothérapie : Dr Françoise Cornet : 087/21.94.01Diététiciennes : Danièle Gengoux : 087/21.94.75 • Bernadette Nissen : 087/21.94.21Infirmière coordinatrice : Claudine Luxen : 087/21.29.17

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Au CHPLT, deux méthodes permettent de mesurer la masse corporelle :• L’impédancemétrie• L’absorptiométrie biphotonique (DEXA)

L’impédancemétrie : pratiquée en consul-tation de diététique, elle est une mesure simple et rapide. Elle utilise la différence de conduction de l’électricité entre le tissu graisseux et l’eau retrouvée en grande partie dans la masse maigre. La mesure de la conductivité permet de déterminer la masse maigre et, par calcul, estimer

la masse grasse à partir du poids corpo-rel. L’impédance varie en fonction de la quantité d’eau et de sa répartition dans le corps, ainsi qu’avec la température corporelle.

L’absorptiométrie biphotonique (DEXA) : basée sur la différence d’absorption des rayons X par les différents tissus, elle permet une mesure directe non seulement da la masse grasse et de la masse maigre mais aussi du contenu minéral osseux. L’examen, réalisé en balayage corps

entier, est indolore et ne dure que quel-ques minutes. Les résultats sont précis et reproductibles. L’examen effectué par le même appareillage que celui qui sert à déterminer la masse osseuse est pratiqué dans le service de Médecine Nucléaire et est facturé 25 euros au patient.

Ces méthodes permettent aussi de suivre l’évolution corporelle et d’apprécier l’ef-ficacité de certains programmes alimen-taires ou d’exercices physiques.

Le reste du grêle, soit près de 6 mètres, est inaccessible à l'endoscopie classique. Les techniques d'examens radiologiques et de médecine nucléaire sont également limitées pour explorer cette région inter-médiaire.

Depuis quelques mois, le service de Gastro-entérologie du CHPLT s'est doté d'une technologie de pointe qui permet d'explorer la totalité du tube digestif : l'endoscopie capsulaire.

Une mini caméra qui voyage dans l'intestinL'endoscopie par capsule consiste en une mini caméra (la capsule) que le patient avale et qui transmet des images à un enregistreur porté à la ceinture. La capsule, de la taille d'une grosse gélule (26x11mm), contient une caméra vidéo, un émetteur radio avec antenne et une batterie. Pendant son parcours digestif, la caméra prend deux photos par seconde. Ces images sont alors transmises à

l’enregistreur. La batterie possède une autonomie de 8 heures, ce temps est suf-fisant dans la plupart des cas pour que la capsule voyage jusqu'au grêle terminal. La capsule disposable est ensuite élimi-née dans les selles. Les images enregis-trées sont chargées sur un ordinateur et analysées, tout à loisir, sur l'écran.

Une excellente tolérance et peu de complicationsL’avantage de cette technique est qu’elle est peu invasive et bien tolérée. Il existe cependant un risque (faible) de rétention de la capsule dans l’intestin à la suite d’une sténose ignorée ce qui pourrait nécessiter une intervention chirurgicale pour extraire la capsule.

L'apport diagnostique de l'endoscopie par capsule est considérable dans la mise au point des saignements digestifs chro-niques, extériorisés ou occultes, avec ou sans anémie chronique après gastroduo-dénoscopie et iléocoloscopie négatives.

La maladie de Crohn, la maladie coelia-que, les tumeurs du grêle et les syndro-mes polyposiques sont d'autres patholo-gies qui pourront être précisées par cette nouvelle approche.

Comme beaucoup de nouvelles technolo-gies de pointe, cet examen a un coût qui n'est pas pris en charge actuellement par la sécurité sociale et une participation de 300 euros est mise à charge du patient jusque fin 2007. Le prix sera ensuite adap-té en fonction du remboursement futur accordé par l’INAMI.

Le Dr Violaine DRION s'est spécialisée dans cette technique afin d'offrir aux patients toute son expertise dans les indi-cations et l'interprétation de l'endoscopie par capsule.

Obésité : comment mesurer la masse graisseuse ?Dans le suivi et le traitement de l’obésité, il est important de connaître la composition cor-porelle et la répartition entre la masse grasse et la masse maigre. Ceci permet de définir une stratégie optimale pour obtenir une perte de poids au détriment de la masse grasse, sans réduction significative de la masse musculaire.

Numéros utiles : Secrétariat de Médecine Nucléaire : 087/21.24.86 • Bernadette Nissen, diététicienne : 087/21.94.21

Avaler une caméra : visualisation assurée et peu inva-sive de l’ensemble de la muqueuse de l’intestin grêleLes méthodes classiques d'endoscopie permettent d'explorer le segment supérieur du tractus digestif par l'oesophago-gastro-duodénoscopie tandis que l'iléocoloscopie explore le gros intestin et la partie terminale du grêle.

Numéro utile : Dr Violaine Drion, gastro-entérologue : 087/21.28.03

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7 au CHPLT

Editeur responsable : C. Degauque, Directeur Médical. Ont collaboré à ce numéro : Ch. Betz, E. Brohon, L. Chitussi, S. Conradt, B. Daron, F. Deblond, Cy. Degauque, V. Drion, B. Fernandez, P. François, D. Gengoux, H. Gilson, C. Henrioulle, D. Jansen, F. Lardinois, Ch.-M. Lavigne, B. Leclercq, C. Lefebvre, G. Lising, C. Luxen, Ph. Magermans, N. Mazoin, M. Muller, Ph. Namur, B. Nissen, J. Tits.

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C’est à venirLe service de Radiothérapie du CHPLT organise le 13 octobre 2007 (dans le patio du CRF à 9 heures) une matinée destinée aux médecins généralistes et spécialistes consacrée aux cancers de la sphère ORL. Les invités : J. Bernier, Professeur de Radiothérapie à l’Université de Genève, P. Moreau, Professeur à l’Universi-té de Liège, le Professeur, M. Awada, Chimiothérapeute à l’Institut Bordet, M. Tomsej, Physicien à l’ESTRO (European Society for Therapeutic Radiology and Oncology) et le Dr Renard du Registre Belge. La matinée se terminera par une table ronde.En collaboration avec la fondation belge contre le cancer, la SMAV et le départe-ment d'oncologie médicale.

C'est utileDépistage de la surdité chez les nouveau-nésUn à deux enfants sur mille sont atteints de surdité lourde, un dépistage précoce permet un développement optimal de l'enfant. Depuis mars 2007, la maternité du CHPLT participe au dépistage néonatal de la surdité. Le test automatique, simple, rapide et totalement indolore est réalisé par une infirmière spécialisée pendant le séjour à la maternité. Si un problème est mis en évidence, le bébé sera examiné par un ORL. Le coût du test est 10 euros.Tout savoir sur le site de la Communauté Française : www.depistagesurdite.be

Bon à savoirEnfin la nouvelle consultation de Pédiatrie ! Des locaux conçus pour les enfants et les parents permettent un accueil chaleureux et personnalisé. Consultation de pédiatrie générale sans rendez-vous de 9 à 12h (tous les jours ouvrables). Consultations spécia-lisées sur rendez-vous (087/21.23.28).

Quelques chiffresL'évolution du CHPLT est encourageante, tant sur le plan des activités qui sont en pro-gression, que sur le plan de la modernisation de ses infrastructures. Pour la deuxième année consécutive, le CHPLT boucle son exercice en positif. 2005 2006Produits d’exploitation .......................101.943.570 ................................... 106.688.160Charges d’exploitation ....................... 102.576.530 ...................................106.398.090Résultat d’exploitation ...........................- 632.970 ......................................... 290.070Résultat financier ....................................- 798.790 .....................................- 1.050.930Résultat courant ...................................- 1.431.760 ....................................... - 760.860Résultat exceptionnel ............................ 1.653.860 .......................................1.234.620Résultat de l’exercice ............................. 222.100 e ....................................... 473.770 e

Bienvenues Dr Caroline De Barsy, médecin spécialiste en médecine nucléaire : 087/21.25.17Dr Frédéric Jolibois, implantologue : 087/21.22.09 (secrétariat rendez-vous)Emmanuelle Troisfontaines, infirmière en chef du service de Gastro-entérologie (G3) : 087/21.28.77Joanna Garot, infirmière en chef du service de Pneumologie (C0) : 087/21.28.06

C’est un succèsLa journée mondiale du rein a attiré plus de 600 personnes !Le 8 mars dernier, le service de Néphrologie du CHPLT organisait à l’Espace Duesberg, dans le cadre de la journée mondiale du rein, une journée thématique en deux temps. L’après-midi était consacrée à l’accueil d’étudiants du secondaire supé-rieur issus de divers établissements de la région. Ils ont été près de 300 à avoir participé à une séance d’information ponctuée de reportages audiovisuels. Le soir, la salle était à nouveau remplie ! Le grand public était invité à assister à la projection d’un film relatant l’ascen-sion du Kilimanjaro par un groupe de patients greffés conduits par le Professeur Pirenne. Témoignages, exposés scientifi-ques, questions/réponses avec la salle, ont permis de mieux faire connaître les maladies rénales, les moyens de les pré-venir mais aussi les solutions pour les traiter efficacement.

Les talents Philippe Namur : médecin-auteur-compositeur Lorsque vous croiserez le docteur Philippe Namur dans son service de Radiologie, parlez lui de musique car en dehors de la médecine, c’est sa passion. Philippe Namur aura largement contribué au suc-cès du spectacle du personnel baptisé « Etre Star Tout Simplement » en compo-sant toutes les musiques et les paroles. C’est un de ces confrères, le docteur Van Severen qui lui a proposé ce challenge après avoir appris qu’il jouait du synthé et de la guitare. Sans aucune partition, il a « dirigé » chaque chanteur et musicien pour parvenir au résultat que l’on connaît. Parmi les projets du médecin/auteur/composi-teur : monter une comédie musicale sur l’histoire de la médecine ! En attendant, il s’est mis au rock et a écrit pour son fils de 11 ans un morceau en anglais pour la fête de fin d’année de son école.

Précision…Dans notre numéro précédent, pour illustrer notre feuillet spécial sur la Pédiatrie, nous avons utilisé une aquarelle de Monsieur Raphaël LIBERT sans mentionner son nom. Voilà une petite erreur aujourd’hui réparée. Cette œuvre dont il est question a été vendue aux enchères dans le cadre de l’« Action Poupées Kiwanis » : « Dessine-moi un sourire, je t’aiderai à guérir … ».

C. De Barsy F. Jolibois

E. Troisfontaines J. Garot