2
Les deux principales causes de désor- dres sont : Une erreur de dimensionne- ment de louvrage Les poussées sur le mur résultent: de la poussée due aux terres en place et aux remblais sur le mur. Cette poussée dépend des caractéristiques du sol (densité, cohésion et angle de frottement interne) et de la hauteur des terres à soutenir ; de la poussée due à la présence d’eau. La réalisation d’un système de drainage vertical et horizontal et d’éva- cuation (grâce à des barbacanes) sus- ceptible de s’accumuler le long de la paroi permet de limiter ces efforts ; de la poussée due à des surcharges éventuelles : véhicules, stockage, … Constitué d’un mur et d’une fondation, l’ouvrage de soutènement est consi- déré comme autostable. Cela signifie que le mur doit être suffisamment lourd pour résister sans déformation excessive aux différentes poussées. La prise en compte des chaînages dans le calcul de la stabilité n’est pas autorisée (cf. DTU 20.1 Partie 4). En revanche, des raidisseurs (poteaux en béton armé incorporés dans l’épaisseur du mur) ou des contreforts peuvent s’avé- rer nécessaires. Les caractéristiques de la semelle (dimensions, ferraillage) doi- vent également être calculées en pre- nant en compte les poussées. L action de leau L’absence, la mauvaise conception ou le mauvais fonctionnement des systèmes de drainage et d’évacuation des eaux de ruissellement sont une cause fré- quente de sinistre. En s’accumulant derrière la paroi, les eaux de ruissellement exercent sur celle-ci une poussée hydrostatique, qui vient s’ajouter à celle déjà exercée par le terrain sec. Or, aucun mur de soutè- nement, prévu pour être autostable et calculé pour résister à la seule poussée des terres, n’est capable de résister à des pressions hydrostatiques. Remarque : Relevant d’un cas particu- lier,la présence d’une nappe phréatique n’est pas abordée dans cette fiche. 2. Le diagnostic Effondrement de murs de soutènement en maçonnerie Fondations et infrastructures Fiche A.4 Destinés au maintien de massifs de terre de faible hauteur (moins de 2 m en général), ces petits ouvrages annexes de pavillons sont généralement construits en maçonnerie, très souvent sans l’aide d’un bureau d’études. La stabilité des murs de soutènement en maçonnerie (blocs de béton, briques pleines, pierres, béton banché non armé) est assurée par leur propre poids (on parle de « mur-poids »). Pour maintenir son équilibre, le poids du mur doit permettre de contrebalancer (voir schéma 1) : - la poussée des terres ; - les poussées hydrostatiques si les terres sont mal drainées ; - les surcharges d’exploitation éventuelles (passage et stationnement de véhicules, …) ; - les chocs éventuels. Une épaisseur insuffisante de la paroi ou une mauvaise évacuation des eaux de ruissellement peuvent entraîner des fissurations ou le bombement du mur, son basculement partiel (voir schéma 2), voire son effondrement. Enfin, suivant la pente générale du terrain surplombant l’ouvrage, le risque de grand glissement doit également être évalué. Reproduction interdite sans autorisation des éditeurs ©2013 Agence Qualité Construction, Fondation Excellence SMA 1. Le constat

Effondrement de murs de soutènement en maçonnerie212.85.131.55/fileadmin/medias/mallettes-pedagogiques/CCC_BTP_2014...Or, aucun mur de soutè-nement, prévu pour être autostable

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Page 1: Effondrement de murs de soutènement en maçonnerie212.85.131.55/fileadmin/medias/mallettes-pedagogiques/CCC_BTP_2014...Or, aucun mur de soutè-nement, prévu pour être autostable

Les deux principales causes de désor-dres sont :

Une erreur de dimensionne-ment de l’ouvrageLes poussées sur le mur résultent :• de la poussée due aux terres enplace et aux remblais sur le mur. Cettepoussée dépend des caractéristiquesdu sol (densité, cohésion et angle defrottement interne) et de la hauteur desterres à soutenir ;

• de la poussée due à la présenced’eau. La réalisation d’un système dedrainage vertical et horizontal et d’éva-

cuation (grâce à des barbacanes) sus-ceptible de s’accumuler le long de laparoi permet de limiter ces efforts ;

• de la poussée due à des surchargeséventuelles : véhicules, stockage, …

Constitué d’un mur et d’une fondation,l’ouvrage de soutènement est consi-déré comme autostable. Cela signifieque le mur doit être suffisammentlourd pour résister sans déformationexcessive aux différentes poussées. Laprise en compte des chaînages dans lecalcul de la stabilité n’est pas autorisée(cf. DTU 20.1 Partie 4). En revanche,des raidisseurs (poteaux en bétonarmé incorporés dans l’épaisseur dumur) ou des contreforts peuvent s’avé-rer nécessaires. Les caractéristiques dela semelle (dimensions, ferraillage) doi-vent également être calculées en pre-nant en compte les poussées.

L’action de l’eauL’absence, la mauvaise conception ou lemauvais fonctionnement des systèmesde drainage et d’évacuation des eauxde ruissellement sont une cause fré-quente de sinistre.

En s’accumulant derrière la paroi, leseaux de ruissellement exercent surcelle-ci une poussée hydrostatique, quivient s’ajouter à celle déjà exercée parle terrain sec. Or, aucun mur de soutè-nement, prévu pour être autostable etcalculé pour résister à la seule pousséedes terres, n’est capable de résister àdes pressions hydrostatiques.

Remarque : Relevant d’un cas particu-lier, la présence d’une nappe phréatiquen’est pas abordée dans cette fiche.

2. Le diagnostic

Effondrement de murs desoutènement en maçonnerie

Fondations et infrastructures

Fiche A.4

Destinés au maintien de massifs de terre de faible hauteur (moinsde 2 m en général), ces petitsouvrages annexes de pavillons sont généralement construits enmaçonnerie, très souvent sansl’aide d’un bureau d’études.

La stabilité des murs desoutènement en maçonnerie (blocs de béton, briques pleines,pierres, béton banché non armé)est assurée par leur propre poids(on parle de « mur-poids »).Pour maintenir son équilibre,le poids du mur doit permettre de contrebalancer (voir schéma 1) :- la poussée des terres ;- les poussées hydrostatiques si les

terres sont mal drainées ;- les surcharges d’exploitation

éventuelles (passage etstationnement de véhicules, …) ;

- les chocs éventuels.

Une épaisseur insuffisante de laparoi ou une mauvaise évacuationdes eaux de ruissellement peuvententraîner des fissurations ou lebombement du mur, sonbasculement partiel (voir schéma 2),voire son effondrement.

Enfin, suivant la pente générale du terrain surplombant l’ouvrage,le risque de grand glissement doitégalement être évalué.

Reproduction interdite sans autorisation des éditeurs©2013 Agence Qualité Construction,Fondation Excellence SMA

1. Le constat

A-EXE 13/08/13 7:32 Page 7

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Effondrement de murs de soutènement en maçonnerie

Fiche A.4

• Dans la mesure du possible, faireréaliser une étude de sol (ou complétercelle pour les fondations).

• Faire intervenir un bureau d’études« structure» pour le dimensionnementde l’ouvrage, y compris :- vérification des surcharges même

non permanentes (passage ou sta-tionnement de véhicules, aménage-ment de terrain (remblai) effectuéultérieurement, ...),

- vérification du risque de glissement.

• Apporter un soin particulier à la réali-sation du drainage (positionnement parrapport aux fondations, pente, orienta-tion des fentes du drain, présence degéotextile, remblaiement par couchessuccessives…) et des barbacanes afind’éviter l’accumulation d’eau sur la faceinterne de la paroi.

• Prévenir le maître d’ouvrage des limi-tes de l’ouvrage de soutènement etdes risques en cas de non respect desconsignes minimales (entretien des bar-bacanes et du drain, interdiction de sur-charger l’arrière du mur).

• Utiliser des murs préfabriqués peutéviter bien des désordres.

3. Les bonnes pratiques

• Eurocode 2 :Calcul des structures en béton.

• Règles BAEL 91 :Règles techniques de conception et de calcul des ouvrages et constructionen béton armé suivant la méthode des états limite.

• DTU 13.11 :Fondations superficielles.

• DTU 13.12 :Règles pour le calcul des fondations superficielles.

• NF DTU 20.1 – Parties 1 et 4 :Ouvrages en maçonnerie de petits éléments.NB : L’annexe de la partie 4 de ce dernier document traite de la conception du drainagenécessaire contre le mur.

Agence QualitéConstruction29, rue de Miromesnil75008 Paris

Reproduction interdite sans autorisation des éditeurs©2013 Agence Qualité Construction,Fondation Excellence SMA

4. À consulter

�M

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Ligne

de gli

ssemen

t

Diagrammedes contraintes

sur le sol

« Tiers central »

Résultante générale

TRIANGLEDE COULOMB

Basculement

Schéma 1 : schéma simplifié des sollicitations d'un mur-poids

Barbacane

Résultantede poussée

Poids de l’ouvrage

Barbacane

Résultantede poussée

Poids de l’ouvrage

Schéma 2 :Cas de basculement de paroi

Angle defrottement

interne

Le massif sera stable si : � � �

Joint demortier

« faiblard »

Efforts dus à la terre

�� Pour en savoir plus

www.qualiteconstruction.comwww.smabtp.fr

Mise

en

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s: M

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eix

L’essentiel

• Faire intervenir un bureau

d’étude de structure et vérifier

le ferraillage sur chantier par

rapport aux plans.

• Bien drainer et évacuer les eaux

de ruissellement.

• Entretenir drains et barbacanes.

Fondation Excellence SMA114, avenue Émile Zola75739 Paris Cedex 15

A-EXE 13/08/13 7:32 Page 8