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Valse des entraineurs Les coachs sur un siège éjectable N° 04 du 27 décembre 2008 au 09 janvier 2009 50 DA

el djadel N°04

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hebdomadaire algéeien

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Valse des entraineurs

Les coachs sur un siège éjectableN° 04 du 27 décembre 2008 au 09 janvier 2009 50 DA

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El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

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El Djadel édité par l’EURLMIDI LIBRE au capital social de 12.000.000 D.A.

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Directeur de la publication Ahmed ben Alam

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La reproduction de tout articleest interdite sans l’accord dela rédaction. Les manuscrits,photographies ou tout autre

document et illustration,adressés ou remis à larédaction ne seront pas

rendus et ne feront l’objetd’aucune réclamation.

N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

4 Libre ton. Par Ahmed ben Alam

5 A l’affiche.

6 Les maux qui inquiètent Ouyahia8 La mére de toutes les batailles13 Entretien avec M. Aboudjerra Soltani16 Un Barack Obama français ?

Ce n’est pas demain la veille

20 Le sommet de l’Opep à Oran34 NTIC: Une nouvelle «toile» de fond

36 Reveillon dans le Sud algérien

38 Entretien avec Sofiane Dani42 Sélection telé

46 Les Coaches sur un siège éjectable49 Psycho-test

Sommaire

Evénement

Economie

Destination

Culture

Sport

Valse des entraineurs

Les coachs sur un siège éjectable

N° 04 du 27 décembre 2008 au 09 janvier 2009 50 DA

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El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

Madoff, champion toutes catégories

Libre Ton…

Par Ahmed Ben Alam

Bye, bye 2008, bienvenue 2009.L’année qui s’achève n’a pas étéfacile, loin s’en faut. La criseéconomique est l’une des plusgraves que le monde ait

connues depuis 1929. Et l’on dit déjà,c’est du moins l’avis du DG du Fondsmonétaire international, qu’en 2009, lacrise sera encore plus aiguë.

Avec un prix du pétrole qui est des-cendu à moins de 40 dollars le baril, lesrentrées en devises du pays vont consi-dérablement baisser. Cela ne semble pasdécourager le gouverne-ment qui présente, pourles 5 prochaines années,un plan public d’investis-sement de 150 milliardsde dollars, soit l’équiva-lent du plan quinquennalde développement 2005-2009.

Faut-il s’en féliciter ? On sait que trop d’Etat

dans l’économie, ça tuel’économie. On a eu à levérifier dans le passé.Dans le même temps, lacrise des subprimes amis en évidence cette autre chose trèsimportante : l’absence de l’Etat estaussi nocive que sa trop grande pré-sence.

Livrée à la Bourse et aux spéculateurs,l’économie réelle a subi les contrecoupsdes agiotages et des opérations douteu-ses, comme celles de Madoff, championtoutes catégories de l’esbroufe à grandeéchelle.

Il a non seulement arnaqué les ban-ques qui ont pignon sur rue, commeNatexis, mais aussi des personnalitésdu show business, comme StevenSpielberg et quelques organisationscaritatives de New York.

Et l’on voit aujourd’hui le président

Bush lui-même, champion du libéra-lisme, voler au secours des banques etdes firmes automobiles : GénéralMotors, Ford et Chrysler.

Quant à Barak Obama, on connaît sonplan de sauvetage de l‘économie et sonprogramme de création de 2 millionsd’emplois.

Volontarisme ? Oui. Vision keyné-sienne de l’économie ? Encore oui, maisl’Algérie s’était déjà engagée dans cettevoie en lançant les grands chantiers quesont l’autoroute Est-Ouest, le métro, larénovation des chemins de fer et toutesles autres infrastructures dans la santé,

l’éducation et l’hydrau-lique.

Nul ne songerait àremettre en cause untel programme ambi-tieux sauf à faireremarquer qu’encoreune fois, ce sont desinfrastructures clefs enmain dans lesquelles letransfert de technolo-gies est quasiment nul.

Il serait donc bonque le secteur desPME-PMI puisse avoirau moins les miettes

de ce qui est en train de se faire. Dominique Strauss-Kahn, encore lui,

encourage les gouvernements à mettreen place des plans de sauvetage encoreplus ambitieux.

L’Algérie n’a pas attendu un tel appelpour s’y atteler, mais encore une fois, etle Premier ministre lui-même l’a reconnudevant les députés, cela se fait parfois,sinon très souvent, au détriment de latransparence dans la gestion des denierspublics, d’où la nécessité de mener unelutte sans merci contre la corruption,l’abus de biens sociaux, le blanchimentd’argent et toutes formes de détourne-ment.

A. B. A.

On sait que trop d’Etatdans l’économie, ça tuel’économie. On a eu à le

vérifier dans le passé. Dansle même temps, la crise dessubprimes a mis en évidence

cette autre chose trèsimportante : l’absence de

l’Etat est aussi nocive que satrop grande présence.

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El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009A l’afficheFootball

Le révisionnisme de Platiniuelle mouche a bien pu piquerMichel Platini, secrétaire géné-ral de l’Union européenne defootball (UEFA) et ex-star de

l’équipe de France des années 80 ? Eneffet, dans un entretien accordé à notreconfrère arabophone El Chourouk, il a,sans sourciller, justifié l’arrangementconclu entre l’Allemagne et l’Autrichepour faire éliminer notre équipe natio-nale, lors de la coupe du monde espa-gnole de 1982. Pour mémoire, aprèsavoir battu les Allemands 2-1, lors de lapremière rencontre du tournoi, créantune énorme surprise, ainsi que lesChiliens par le score de 3-2 lors de latroisième, et malgré la défaite face àl’Autriche (2-0), les Verts étaient dansune excellente posture pour accéder audeuxième tour et les coéquipiers deSchumacher sur la sellette. Finalement,l’Algérie a été privée d’une qualificationamplement méritée, suite à une parodie

de match entre les cousins « germains »allemands et autrichiens, s’étant soldépar un nul qualificatif pour les deuxéquipes. Rappelons que c’est suite à cetarrangement, qui a scandalisé l’opinionsportive internationale, que les ultimesmatchs des groupes sont tous et danstoutes les compétitions joués à la mêmeheure.

Cette sortie de Michel Platini sonne,aujourd’hui, comme un pied de nez à lamorale et à l’éthique sportives. Emanantdu premier responsable du footballeuropéen, elle s’apparente même à uneforme de révisionnisme scélérat.

Aurait-il adopté la même position sic’était une équipe du vieux continentqui en avait été victime ? Pas sûr !Espérons seulement que Platini nesonge pas à briguer la présidence de laFIFA, sinon, les équipes africaines n’ontqu’à changer de planète.

Parti des travailleursEst-ce le tempsdes moissons ?

S ans en faire une condi-tion sine qua non de saparticipation aux pro-

chaines présidentielles,Louisa Hanoune réclame latenue d’élections législativesanticipées. « Nous n’avons pasdit qu’elles doivent se tenir avantl’élection présidentielle, mais qu’onouvre des perspectives dès mainte-nant », a-t-elle déclaré à la finde la réunion de la coordina-tion des jeunes de son parti,estimant que son « parti estprêt à retourner aux urnes ».

La porte-parole du PTserait-elle à ce point remon-

tée contre les parlementairesqui ont voté le relèvementspectaculaire de leur traite-ment, qu’elle compte ainsirégler ses comptes avec euxet les priver de cette renteprovidentielle ? Ou bienalors, sent-elle que c’est lemoment opportun pour ren-tabiliser politiquement sesprises de position à ce sujeten profitant du discrédit desautres formations, notam-ment celles de l’Alliance, quin’ont pas mis autant de zèledans l’offuscation ? Surtoutque le temps favorise l’oubli.

Revoilà la bête

Ql

A près la profanationde quelque 500 tom-bes du carré musul-

man du cimetière Notre-Dame de Lorette, prèsd’Arras, dans le nord de laFrance, quelques joursauparavant, c’est au tour dela mosquée de Saint-Priest,dans la banlieue de Lyon,de connaître un assaut desadeptes de l’islamophobienourris à la mamelle se l’ex-trême droite. En effet, cetédifice religieux quiaccueille des fidèles pacifi-ques a été partiellementincendié en début desemaine.

La communauté musul-mane, l’opinion démocrateet les partis républicainsont dénoncé unanimement« cette montée du racisme et del’islamophobie ».

Le ministère del’Intérieur a, de son côté,assuré « que tous les moyensnécessaires, notamment de policetechnique et scientifique, sontmis en œuvre pour retrouver auplus vite les auteurs de cet actelâche ». Mais est-ce seule-ment une question demoyens policiers ? S’agit-il

juste d’un groupuscule àneutraliser pour que cessece type d’agressions ? Ledoute est franchement per-mis. Le problème semblebien plus profond et prendracine dans cette incapacitéchronique des gouverne-ments successifs à traduiresur le terrain les beaux dis-cours sur la générosité de laRépublique.

Est-il en effet compati-ble de louer les bienfaits dumodèle d’intégration à lafrançaise et de stigmatiser,dans les faits, les immigrés,notamment d’originemaghrébine ? Il y a assuré-ment dissonance. Et c’estun doux euphémisme.

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Evènement El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

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Corruption, fraude, évasion fiscale…

Ces maux qui inquiètentOuyahia Jamais peut-être celui quis’est présenté devant lesdéputés comme «uneexception dans le systèmealgérien» du fait qu’«il est leseul revenant», n’a été aussicru ni aussi franc dans sesdéclarations. Même si, commeà l’accoutumée et de par saparfaite maîtrise du verbe, cetribun hors-pair a réussi dansson exercice à noyer lesquelques vérités dites dansl’immensité d’un tableau partrop reluisant de la situationglobale qui prévaut enAlgérie.

Tarek Benhadjar

A hmed Ouyahia, qui réagissait àune foultitude de questionne-ments et autres interpellations

des députés, dont certains étaient fort àpropos par ailleurs, n’a pu en effets’empêcher de livrer lui aussi unconstat sans fioriture aucune.

Corruption, fraude, évasion fiscale,méfaits de la bureaucratie, les politi-ques initiées dans le domaine de l’in-vestissement, l’OMC , l’UE, les hydro-carbures, les exportations hors hydro-carbures, l’exercice de la responsabilitéau niveau local… bref autant de plaiessur lesquelles a mis le doigt le Premierministre. Pour ceux qui ne connaissentde l’homme que sa facette de responsa-

ble, ce ton est franchement nouveau carjamais, en tout cas depuis qu’il est auxpremières loges de l’exercice du pou-voir, soit un peu plus de 12 annéesmaintenant, Ouyahia ne s’est départi dela placidité qui sied parfaitement aucommis de l’Etat qu’il est et qui, parvoie de conséquence, l’astreint à unecertaine obligation de réserve..

Haro sur la corruption C’est que ce jeudi 18 décembre et

du haut du perchoir de l’APN, lePremier ministre qu’il est et qui a étépar deux fois Chef de gouvernementavant la révision constitutionnelle du12 novembre, n’a pas fait dans le demimot lorsqu’il a fustigé la corruptionqui, a-t-il reconnu, « s’est considéré-

ment étendue ». D’aucuns ont estiméque par ce brusque réveil, Ouyahia n’afait que défoncer une porte déjà grandeouverte. L’Algérie occupe, il est vrai,une place très peu honorable au bas duclassement que réalise périodiquementTransparency international, une ONGqui fait de la lutte contre la corruptionune raison d’être. Ceci est malheureu-sement une vérité tellement visible quemême les Algériens, dans une largeproportion, ont fini par intégrer cettedonne dans leurs mœurs quotidiennes,même si cette évidence n’absout pointcette ONG des soupçons de partialitéqui pèsent autant sur elle que sur d’au-tres ONG aussi qui font exagérément etexpressément dans le deux poids deuxmesures. La corruption, ce mal endémi-

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que qui ronge le pays de bout en bout,a effectivement une telle proportionque toute ambition de le contrer risque de s’avérer une mission périlleuse.Autant dire, pour les Algériens quifont les frais de cette insidieuse prati-que au quotidien, que cette ambitionest similaire à des travaux d’Hercule.D’où le scepticisme ambiant quant à lacapacité des gouvernants à soulagerles souffrances des Algériens qui n’ontque par trop souffert de ce fléau, dontles principaux auteurs bénéficient tou-jours de l’impunité totale alors quequelquefois cependant, des lampistessont envoyés derrière les barreaux. Etde plus, ce scepticisme est amplementjustifié puisque fortement adossé auxinnombrables expériences déjà vécuesdans un passé autant lointain querécent. Combien de fois des responsa-bles à tous les niveaux de la pyramide,tambour battant de surcroit, n’ont-ilspas professé leur volonté de débarras-ser le pays de ce mal ? Alors quandOuyahia, tout Premier ministre qu’ilest, y met son grain de sel, rares sontceux qui croient vraiment en la véra-cité de cette énième profession de foi.Pourtant, Ahmed Ouyahia a tellementappuyé sur les mots pour dire tout leravage que provoque ce fléau et d’au-tres phénomènes encore, que d’aucunsont cru déceler une bien nouvellevolonté de l’Etat de frapper fort cettefois ci. Il est vrai que Ahmed Ouyahiaa inscrit sa déclaration dans uncontexte global où il a aussi fait casd’un autre mal endémique tout aussipréjudiciable au pays que la corrup-tion : l’évasion fiscale. Cette dernièreest d’ailleurs, dans une certainemesure, intimement liée au premierfléau cité. Souvent, en effet, pouréchapper à ses obligations envers lefisc, il suffit de faire jouer ses connais-sances auprès des directions desimpôts, moyennant bien évidemmentune ‘ « ch’kara » de liasses de billetset le tour est joué. Des milliards dedinars sonnants et trébuchants sontalors injectés dans le marché informelet c’est le Trésor public qui en pâtit.Ouyahia, comme pour appuyer sespropos, est allé jusqu’a donner quel-ques chiffres d’affaires traités par lajustice. Et c’est par centaines, voirepar milliers que les dossiers de corrup-tion, d’évasion fiscale, de dilapidationde deniers publics et de détournementssont traités par les tribunaux pays.

Ahmed ouyahia, qui a reconnu quela «guerre» que livre l’Etat pour endi-guer le fléau, n’a pas encore atteint

tous ses objectifs, sans en donner lesraisons ni les obstacles sur lesquelsont buté les efforts des pouvoirspublics, n’en a pas moins montré de ladétermination à aller de l’avant danscette action de salubrité publique.Pour ce faire, il a annoncé, sur un tonpéremptoire, la prochaine promulga-tion de nouvelles mesures à même decontribuer avec efficience dans cetteimplacable lutte contre la corruption etl’évasion fiscale.

Quelles nouvelles mesures ?A-t-on vraiment besoin d’initier de

nouvelles mesures ? La question esttoute justifiée dès lors que tout un cha-cun sait parfaitement que les lois exis-tant dans le pays, nombreuses qu’ellessont, sont peu ou prou appliquées. Nefaudrait-il pas d’abord et avant toutcommencer par là ? Est-ce une nou-velle fuite en avant d’Ahmed Ouyahiaet de son gouvernement pour ne pasavouer l’impuissance de l’Etat à jugu-ler ces fléaux ? D’ailleurs, deuxannées après l’entrée en vigueur de laloi 06/01 du 20 février 2006 relative àla prévention et la lutte contre la cor-ruption, son application n’est pasencore effective. Le gouvernement n’apas, ainsi, mis en place l’organismepublic qui devait prendre en charge lalutte contre ce fléau. L’Algérie a demême fait l’impasse sur la journéeinternationale de lutte contre la cor-ruption, célébrée le 9 décembre passé.Le Premier ministre a abordé cetteproblématique devant les députés carces derniers, du moins une partie d’en-tre eux, dont certains sont affiliés auxpartis de l’Alliance présidentielle, ontmis en garde les autorités contre la

montée en puissance de la corruptionet de tous les autres maux qui gangrè-nent l’économie nationale en particu-lier et le tissu social en général. Cetappel pressant des élus du peuple, quien vérité se font le relais de la voxpopuli, semble avoir parfaitement étécompris et saisi dans toutes ses dimen-sions par les décideurs et ce, au plushaut sommet de l’Etat. Ouyahia n’a-t-il pas annoncé que de nouvelles mesu-res seront prises à l’effet de contenircette expansion dramatique à beau-coup d’égards. Sans doute que cesnouvelles dispositions s’inscriventdans ce que le Premier ministre a qua-lifié d’indispensables reformes que lespouvoirs publics comptent mettre enœuvre à l’avenir. Car il a admis lanécessité de réviser centaines disposi-tions juridiques en vue de permettre àl’administration et à la justice d’enrayerla fraude, l’évasion fiscale la corruptionetc.

Il en a même appelé à la collabora-tion des élus et, pour ce faire, il a tancéles responsables locaux qui refusentd’ouvrir leurs bureaux tant aux éluslocaux qu’aux députés et sénateurs quise sont plaints de certains comporte-ments négatifs de ces responsables quileur ferment la porte au nez et refusentde collaborer avec eux alors qu’ils sontdûment mandatés par la population.

A l’adresse des walis et des chefs dedaira, dont certains dirigent leur cir-conscription comme un bien privé etauxquels il compte adresser dans lesdélais les meilleurs des directives à cepropos, il a lancé : «Laissez les travail-ler» après avoir donné l’exemple entendant publiquement sa main aux élusdu peuple. T. B.

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Lutte contre la corruption

Par Rachid Ikhenoussène

En effet, la justice algérienne a eu àrevenir sur l’affaire BCIA, par le tru-chement du jugement en appel des

deux frères Kharroubi, Chakib Toufik etBadreddine, sous le chef d’inculpation decomplicité de dilapidation de denierspublics, dans une des nombreuses ramifi-cations de «l’affaire mère».

Cette dernière, qui a connu un mégaprocès, très médiatique, en février 2007,portait sur le détournement de la sommeglobale exorbitante de 13,2 milliards dedinars.

Elle a mis en cause une cinquantainesd’accusés aux profils hétéroclites : ban-quiers, hommes d’affaires, petits commer-çants, courtiers…

Des verdicts sévères ont été prononcés,dont des peines de 10 ans de prison ferme,la plupart par coutumace, les principauxprotagonistes étant, à ce moment là, enfuite hors du territoire national.

NégligencesL’autre affaire qu’a eu à juger, en pre-

mière instance, le tribunal correctionnel dela capitale de l’Ouest, est l’affaire dite dusiège de la Cour d’Oran. Il s’agit, selon lestermes de l’accusation, de «négligencemanifeste ayant entraîné la perte dedeniers publics» et de «défaillance dansl’exécution d’engagements imposés par lecode de l’urbanisme» dans la constructiondu nouveau siège de la cour en question.Trois responsables ont été identifiés parl’enquête judiciaire diligentée par le par-quet sur ordre du ministre de la Justice : lesous directeur près le ministère de laJustice chargé des infrastructures, le maîtred’œuvre ayant réalisé l’étude du projet etun important fonctionnaire de laDirection du logement et des équipementspublics (DLEP) de la wilaya d’Oran. Anoter que les négligences relevées dans cedossier ont induit la dilapidation de plu-sieurs milliards de centimes et la perte d’untemps précieux évalué en années de retard.

Un voile de la pudeurCes deux affaires, bien que symptoma-

tiques, sont certainement loin d’êtreexhaustives de l’étendue du phénomène dela corruption et de son corollaire, le laisser-aller, dans notre pays. A titre illustratif, unéconomiste spécialiste des questions deprivatisation, Nasreddine Sadi, a révélé quele plan de développement lancé à l’orée dela présente décennie par les pouvoirspublics s’est soldé par un énorme gâchis.Il a révélé que sur ce programme, «seulement25% des objectifs ont été réalisés, alors que la tota-lité des crédits alloués a été consommée». Soit75% des actions envisagées ont été avor-tées. Et ainsi, entre pots de vin, gaspillageet gestion anachronique, 5,25 milliards dedollars se sont évanouis sur les sentierstortueux de l’immoralité politico-économi-que et de la mauvaise gouvernance.

Si à l’époque du parti unique, la corrup-tion était discrète et enveloppée du voilede la pudeur, aujourd’hui, elle est publique,tentaculaire. Presque ostentatoire. Elle est

Evènement El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

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Le retour, récemment, devant la Cour d’Oran de deux affaires ayant fait coulerbeaucoup d’encre et de salive, a ravivé dans le débat public la lancinante question

de la corruption et de la prévarication dans notre pays.

La mère de toutes

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aggravée par unsentiment d’impunité et ce,même si certaines affaires atterrissent mal-gré tout sur les pupitres des juges.

A ce titre, l’affaire Khalifa est révéla-trice de cet état de fait. Le procès de la plusimportante affaire de détournement dedeniers publics de l’histoire de notre paysa finalement conduit à la condamnationde quelques lampistes, tel le caissierMohand Akli, alors que d’importants res-ponsables semblent être définitivementpassés au travers les mailles du filet.

Cet état de fait n’est évidemment pasde nature à rétablir la confiance, largemententamée, entre gouvernés et gouvernants.Tout comme elle n’est pas de nature àredorer le blason de notre pays, régulière-ment épinglé par TransparencyInternational. Dans son dernier rapport,cette ONG positionne l’Algérie à la 92eplace.

Avec une note de 3,2 sur 10, elle est àla traîne y compris dans le Monde arabeoù elle occupe le peu enviable 10e rang sur18. Elle se situe derrière la Tunisie, 62e etle Maroc, 88e.

Le sceau de la confusionPour la sixième année consécutive,

l’Algérie enregistre un score médiocre quitémoigne de profonds dysfonctionne-ments à différents échelons de l’Etat.

Les voyants du niveau de corruptionqui gangrène les administrations publiqueset de larges pans de la classe politique,sont au rouge depuis déjà de nombreusesannées. Cette situation constitue un vérita-ble épouvantail aux opérateurs économi-

ques étran-gers désireux

d’investir dansnotre pays et un frein

considérable à l’ouver-ture du marché algérien sur le monde.

Comment faire pour remédier à cet étatde fait ? Quelles sont les mesures à mêmed’endiguer le phénomène ? Selon les spé-cialistes de la question, seul une doubleaction au plan répressif et politique est àmême de venir à bout du fléau.

Sur le plan du droit, notre pays s’estdéjà doté d’un outil juridique, à savoir la loin°06/01 du 20/02/2006 relative à la pré-vention et à la lutte contre la corruption.Cette loi qui a le mérite d’exister est

encore difficilement applicable dans uncontexte judiciaire qui peine à conquérirtoute son indépendance, en dépit desencouragements itératifs du premiermagistrat du pays.

Tout comme le contexte politique mar-qué du sceau de la confusion consécutive-ment aux années de fer et de feu, ne garan-tit point toutes les conditions de transpa-rence adéquates. Car, comme l’expliquel’économiste Klitgaard dans sa célèbreéquation, c’est le monopole du pouvoirmoins la transparence qui produit la cor-ruption.

Ainsi, une plus grande ouverture deschamps politique, médiatique et syndicalsont les conditions sine qua non pourmener une lutte efficace et productivecontre la corruption et restaurer la fron-tière nécessaire entre la logique adminis-trative d’intérêt général et la logique éco-nomique d’intérêt privé.

Et c’est là, pour notre pays, la mère detoutes les batailles. Saint Juste disait :« Les institutions sont la garanti du gou-vernement d’un peuple libre contre la cor-ruption des mœurs, et la garanti du peupleet du citoyen contre la corruption du gou-vernement ».

R.I .

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les batailles

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Pages-détente : appuyer dessus n’est pas la meilleure façon de la faire régner !Texte : Abderrahmane LOUNÈS Noirs dess(e)ins et é«bull»itions de Yacine

Hommage à Abdellah Mohia (1950-2004).Plus connu sous le nom de : Muhend UyehyaÀ Mohia, le porte-parole d’une civilisation mena-cée, un hommage simple, à l’image qu’il était.«C’est faire revivre un homme que d’évoquer sonnom», disaient les anciens Égyptiens (proverbecité par Boukhalfa Amazit).Pour s’y retrouver dans sesdifférentes activités,ses proches reconnais-sent que Mohia, leplus célèbre desinconnus, avait uncerveau à tiroirs,qu’il ouvrait un à unselon les besoins.Et pourtant, iln’était pas com-mode.Ses adaptations-traductions, aussibien poétiques quedramatiques sont descréations littérairessavoureuses, écritesdans une languepoétique quiallie la maî-trise du

verbe à la satire socio-politique. Son théâtre,fait de questionnements et de constats désespé-rés sur la condition humaine, ne rêve pas dechanger le monde, nous le soulignons : il est émo-

tion, dérision et humanisme avant tout. Dèsle départ, il inscrit son oeuvre dans

l’absurdité de la situation, renfor-cée par un remarquable travail

sur les dialogues. Trouvailleslangagières originales, jeuxde mots appropriés, ques-tions-réponses déjan-tées, etc.

Qim di lehna, a cheikhMohia ! (Repose en paix

Maître Mohia !)«Nous ne pouvons plus rienpour lui et il pourra encorebeaucoup pour nous», remar-quait René Char, après lamort de Paul Éluard.Ceci est valable pour Mohia.Jugez-en.

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CHOIX DE TEXTES…l C’est l’histoire d’un émigré qui, aprèsavoir travaillé ici et là, décide un jour derentrer au pays. Il erre à Tizi-Ouzou, neconnaissant personne et étant lui-mêmeinconnu de tous. Et il broie du noir. Ilentre dans un café, boit une gorgée dethé, repousse son verre : le thé n’est passa préoccupation majeure. Il paie, sort etallume une cigarette ; non, ce n’est pasça non plus… Il la jette aussitôt. Il n’y aque celui qui est peiné à pouvoir parlerdu fardeau.

Les idées noires bouillonnent dans satête. Son cœur frémit. Ah ! il se sou-vient. Il se souvient de certaines parolesqu’on lui avait dites étant jeune : «Toi, tute retrouveras enchaîné.» N’avait-il pas été

condamné ce jour-là ? Ici et ailleursc’était l’échec, comment lutter encore ?Mais oui ! C’est oncle Mouhouche l’au-teur de ces paroles ! Le jeteur de sorts !Il se rappelle ses vieux parents morts etenterrés durant son absence, son frèretué pendant la guerre, et tous les autres,qui sait ce qu’ils sont devenus. Il jette sacigarette aussitôt allumée. «Je vais allervoir oncle Mouhouche.» L’oncleMouhouche lui ouvre la porte sans lereconnaître.

«Bonjour oncle Mouhouche !» et il lui tordle cou. On l’emmène menottes aux poi-gnets. Il boit du thé, fume une cigaretteet dit : «Maintenant advienne que pourra…»

…ET QUELQUESSAILLIESl Je m’étonne que tous lesAlgériens apostrophent leurschiens en français et jamais entamazight ou en arabe. Les chiensd’Algérie n’entendraient-ils que lalangue de Molière ?

Dédicace d’une de ses œuvres :À la mémoire de Ammi Hsen deLavalloirs-Perret, même si toutcela est dérisoire…

l À un jeune venu lui dire qu’ilétait prêt à mourir pour tama-zight, Mohia répond : «Tu serasun Homme quand tu sauras vivrepour tamazight.» (Cité parBENHAMADOUCHE Mohamedplus connu sous son nom de poèteet de producteur-animateur deradio Ben Mohamed ou, plus sim-plement, Ben).

l Les affaires de la Cité sontgrandes et nous si petits.

l L’homme que vous prenez pourmoi n’est pas moi (cité parAbdennour Abdesselam).

l À chacun sa philosophie :Tout le monde a entendu parler deces jeunes coqs que Boumedièneenvoyait dans les campagnes pourinstruire les paysans. Boumedièneétait un cerveau qui pensait etmesurait ses actes. Les paysanssont des gens amorphes et ontbesoin d’être guidés.Donc, ces jeunes rendent visite àun paysan qui possède un lopin deterre; les temps sont durs : uneannée de labours, une année dejachère. Ils lui annoncent leur pro-jet de l’instruire.

Le paysan leur répond :l De quoi allez-vous m’entretenir ?Que pouvez-vous faire pour moi ?…Nous, si Dieu nous envoie la pluie,nous labourons, sinon nous ne fai-sons rien… Il n’y a pas d’autre voie.

l Que vient faire Dieu avec lapluie? L’eau vient de la mer, elles’évapore et se transforme en nua-ges qui sont poussés par le vent ;quand l’air se refroidit, ces nuagestombent sous forme de pluie.

l Ah bon ?… Et la grêle, c’est vosmères qui la passent au crible ?

l Entre hier et aujourd’hui : Des musi-ciens ambulants avaient autrefois un âne.Ils le battaient à qui mieux mieux. Unjour, il mourut. Et que firent-ils ? Il ledécoupèrent, le dépécèrent et firent desa peau un tambour. Un jour quelqu’unleur demanda : - Qu’est-il advenu de votre âne ?Ils lui répondirent :- L’âne est mort, mais il en reçoit bienplus maintenant que de son vivant.

l Un homme d’âge moyen épousadeux femmes, l’une jeune et l’autreplus âgée. La première avait hontecar elle estimait que son mari étaittrop vieux pour elle, de sorte qu’ellearrachait le moindre cheveu blancqu’elle lui trouvait.La seconde épouse, au contraire, leconsidérait trop jeune pour elle etlui enlevait tous ses cheveux noirs.

De poil blanc en poil noir, elles lerendirent chauve.

Traduit par Ali Sayad

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FranceYazid Sabeg nommé «commissaire à la diversité»

Y azid Sabeg, 58 ans, indus-triel français d'origine algé-rienne, a été nommé «com-

missaire à la diversité et à l'égalitédes chances» par le présidentNicolas Sarkozy. «Il travaillera enétroite coordination avec le Déléguéinterministériel à l'égalité des chancesdes Français d'outre-mer dont l'expé-rience sera précieuse», a expliqué leprésident. «Il procèdera à des consul-tations approfondies avec tous lesacteurs», a t-il précisé.

Parité, mode d’emploi

L a dernière mouturede la loi fondamen-talisme a consacré le

rôle de la femme dans lesinstitutions élues, en sonarticle 32 bis. Néanmoins,pour être traduite dans lesfaits, cette dispositions dela Constitution doit êtreappuyée par une nouvelleloi. Sans attendre que leParlement soit saisi par legouvernement, un groupede femmes députées a prisl’initiative de déposer unprojet de loi au niveau du

bureau de l’Assembléepopulaire nationale.

Comme dit l’adage :«On n’est jamais mieuxservi que par soi-même»,et les femmes algériennes,qui ont combattu pourl’indépendance de ce pays,en savent quelque chose.

Non seulement il s’agitpour ce groupe de fem-mes d’obtenir un groupeparlementaire au niveaude l’Assemblée populairenationale, mais aussi unquota de 30% au niveau

de toutes les instancesélues du pays. Les partispolitiques, dont le dis-cours démagogique n’ou-blie jamais de caresser lesfemmes dans le sens dupoil, ont pourtant faitsemblant de regarder lebout de leur chaussurepour ne pas voir cetteaspiration des femmes àêtre représentées dans lesassemblées où se prennentles décisions, qui très sou-vent les concernent aupremier chef.

N é à Guelma en Algérie, Yazid Sabegdirige aujourd'hui la SSII CSCommunication et Système.

Spécialisée dans les servi-ces informatique pour lemilieu de la défense, l'en-treprise compte 3.800salariés.

Familier des pouvoirspolitique et financier,Yazid Sabeg est membrede l'Institut Montaigne etdu conseil d'administra-tion de l'Institut de rela-tions internationales et

stratégiques. Il est aussi Chevalier de laLégion d'honneur et de l'ordre national duMérite.

Faut-ilsupprimer lapeine de mort ?

A peine l’idée lancée par Said Sadi,leader du RCD, qu’elle est relayéepar Farouk Ksentini, qui dirige

une institution rattachée à la présidencede la République, la CNCPPDH, etqu’elle est reprise au vol par Me MiloudBrahimi : la campagne pour la suppres-sion de la peine capitale est au cœur dela polémique. Pourquoi ? Parce quecheikh Abderrahmane Chibane, autoritémorale reconnue, a déclaré qu’une telleidée va à l’encontre des principes de l’is-lam, religion de l’Etat algérien en vertude l’article 2 de la loi fondamentale dupays. Et le cheikh de citer deux versetsde la sourate El Baqara : dont celui-ci :« ô croyants, vous avez dans les quissasune organisation saine de votre quoti-dien et cela si vous craignez Dieu ».Supprimer la peine de mort ? Une idéequi fait son chemin.

En arabe dans le texteKarim Djoudi retourne à l’école

A près HamidTemmar, quiavait fait un

stage de languearabe à Beyrouth audébut des années 80,c’est autour deKarim Djoudi,ministre desFinances, de se met-tre à l’apprentissagede la langue d’ElMoutanabi. Alorsque Temmar n’a enfait pas réussi à amé-liorer son niveau enarabe, Karim Djoudi

est plus chanceux.Les puristes consta-tent qu’il maîtrise deplus en plus la gram-maire de la langueofficielle del’Algérie. On rappel-lera que HamidTemmar était obligéde s’exprimer enanglais lors desséminaires et autrescolloques organisésau Sheraton avec leshommes d’affairesoriginaires des paysdu Golfe.

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El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009 A l’affiche

Heureux en affaires

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El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009 Entretien

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Entretien avec Aboudjerra soltani

«Il n y a pas de contrainteen religion !»

Aboudjerra Soltani a succédé à MahfoudNahnah à la tête de cette formation qui a

rejoint l’Alliance présidentielle auxcôtés du RND et du FLN. Cette mission

n’est pas une mince affaire. Leparti a hésité, pendantlongtemps, par exemple, sur laquestion de la révision de la

Constitution ; il est vrai queles tensions internes y sontpour quelque chose. Lasuccession reste aussi lourdeque difficile, notammentpour assurer la cohésionface aux multiples clivageset surtout aux appétits desjeunes loups qui aspirent àla responsabilité. Commentmodérer les ambitions desuns et des autres sansexclure ou mettre en

danger la cohésion du parti ?Aboudjerra Soltani ne donnepas l’impression d’unhomme ébranlé par les

difficultés internes de sonparti. Tout au long de

l’entretien, il nous parle, sansesquive, des sujets abordés, aveccette impression volontaire d’un

homme qui n’a rien à cacher.Son credo, l’ouverture et lejuste milieu.

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Entretien El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

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Entretien réalisé par M. Saou

El Djadel : où en est le partipar rapport aux conflitsinternes qui le traverse ? Lapresse a parlé souvent de criseavec risque d’éclatement dansun parti réputé pourtant poursa discipline...

A.B. Soltani : le quatrième congrèss’est tenu en présence des représentantsdes militants des différentes régions et del’émigration ; le problème est posé par lesanciennes directions qui contestent lerésultat du congrés: nous leur avons pro-posé de venir poser les problèmes au seindes instances, c'est-à-dire à l’intérieur du

madjles echoura conseil (consultatifNDLR). Le problème émane d’un groupeminoritaire qui n’accepte pas de se retrou-ver en dehors de la direction. Il refused’admettre le jeu démocratique, c’est pour-tant ce groupe qui a élaboré les textes ducongrès.

Ce conflit a eu desconséquences sur la cohésion devotre formation. Est-ce qu’iln’a pas affecté le moral desmilitants ? Oui. Au début, les gens se posaient des

questions, s’interrogeaient, puis, par lasuite, ils ont fini par comprendre.

Qu’en est-il du sens ou desmotivations de la participationde votre parti à l’appelcommun à un troisième mandatdu Président Bouteflika. Le MSPn’aurait-il pas pu participeravec son propre candidat auxprochaines présidentielles?Quand on a analysé les choses, on s’est

dit que le résident a beaucoup fait ! Etpuis si un nouveau arrive, il va tout refairedepuis le début ! En soutenant lePrésident, nous avons agi dans l’intérêt dupays ; un nouveau mandat, c’est uneopportunité pour achever ce qui reste deson programme et du parcours de dixannées de réalisations.

Ce parcours, comme vous ledites, est-il totalement positif ?Le chef de l’Etat lui-même parled’erreurs...Pour tout vous dire, entre 2004 et 2008,

l’accent a été mis sur le quantitatif au détri-ment du qualitatif, or nous voulons allervers la qualité, mais surtout pour des réali-sations qui durent ! Nous voulons poserdes problèmes : celui des libertés publi-ques dans le cadre du dossier de la récon-ciliation, celui des jeunes pour plaider enfaveur de l’ouverture d un débat libre sanstabou où la parole sera donnée aux jeunespour qu ils formulent eux mêmes leurspréoccupations et leur vision des choses.Pour évoquer librement tous les problè-mes, celui des harragas et le reste !

Dans quel cadreferez-vous ces propositions ?Vous savez, nous faisons chaque année

une évaluation de la situation que nousprésentons à l’opinion. Ce travail estactuellement en préparation, en commis-sion. Le moment venu, il sera connu. Nospropositions seront formulées dans cecadre si les pouvoirs publics veulent bienen tenir compte.

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El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009 Entretien

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Quelle analyse faites-vous de lasituation économique etsociale? D’aucuns la jugentpréoccupante ? La disponibilité financière a favorisé de

nouvelles attentes des citoyens. Il y a desproblèmes et nous savons que les moyensexistent pour les prendre en charge. Lasolution est à la portée des pouvoirspublics. L administration et certains de sesagents ne jouent pas leur rôle et dans cer-tains cas ils créent des problèmes artificielsavec des complications de paperasse et debureaucratie aux citoyens, comme cesquestions de photo de hidjab pour le pas-seport etc... La communication est faibleentre la population et les pouvoirs publicset ceci alimente les tensions. Il faut direégalement que le mouvement associatif nejoue pas son rôle. Il fait de la politique.

La prix du baril en chute librequel est votre commentaire ? Cette chute est due au fait que les

industries qui consomment beaucoupd’énergie ont baissé leur demande et celainflue directement sur le marché par unebaisse de la demande.

C’est inquietant, vous netrouvez-pas ? Vous savez, nous avons des disponibi-

lités financières, de quoi importer pendanttrois années. En parlant de cela, je doisvous dire que la crise financière ne noustouche pas directement, car notre systèmefinancier n’est pas connecté au systèmeinternational. En revanche, la crise écono-mique qui entraîne une baisse des besoinsen pétrole nous touche, car elle influe surla baisse du prix de ce produit qui estessentiel dans la structure de nos exporta-tions

Que pensez-vous desnouveautés introduites dans laConstitution, notammentconcernant la situation de lafemme ?Cette question touche surtout la cul-

ture de la société qui est appelée à faire uneffort, avec le temps, pour dépasser lesmentalités et admettre un meilleur statutde la femme dans la société. Je pense quec’est une chose positive. Une meilleureprésence au sein des instances élues, APCAPW, APN ? Je pense qu’on se dirige versun système de quotas autour de 25 pourcent à réserver aux femmes dans lesassemblées élues. Bien entendu, concer-nant les postes de responsabilité, la possi-bilité existe de nommer des femmes, maiscela est une autre chose.

La mouvance islamique sedéfinit souvent par rapport àsa qualité ou non de modéréeou extrémiste, etc... Commentvous définissez vous et surtoutquelles sont vos références ?Nous faisons la part des choses, entre

la technologie et l idéologieNous sommes attachés aux valeurs, à

notre identité de musulman, aux constan-tes de la nation (islam religion d Etat),nous sommes ouverts sur le monde, noussommes pour la science et la technologietant qu’elle sert l’homme.

Nous sommes contre le fait d’imposerquelque chose à qui que ce soit. Imaginezle monde comme un bateau et les passa-gers comme symbole des peuples et lescommunautés de différentes cultures etcroyances : les gens doivent s’accepter etapprendre à vivre ensemble, dans le res-pect de tout le monde. C’est cela la coexis-tence et le dialogue entre les croyances etles religions..

Vos références idéologiques ?Le Coran et la tradition (la sunna) sont

nos préceptes. Il y a également laDéclaration du premier Novembre, l’as-sociation des oulémas et les penseurs.

Comme Malek Bennabi... Il en fait partie . Notre philosophie,

c’est celle du juste milieu et de la modéra-tion !

Nous concevons nos rapports dans lerespect de l’autre ! Nous sommes pourl’échange et le dialogue. Dialogue entre lesreligions, les cultures et les civilisations.On dit bien qu’il n y a pas de contrainte enreligion !

Citez- moi trois thèmes quivous intéressent le plus dansl’actualité internationale ?La paix dans le monde, tout le monde

en parle, mais tout le monde est occupé àfaire la guerre ! Vous avez la Palestine ;l’Irak., et puis l’Afghanistan. La guerredomine partout au nom de la paix et de lasécurité nationale ! Vous avez, cetteconception bizarre que certains ont deleur sécurité nationale : elle ne fait pasdans le bon voisinage, mais plutôt dansl’adversité. Vous avez par exemple lathéorie vite enterrée du Projet du grandmoyen orient avec cette idée d’imposer ladémocratie à d’autres pays … mais voilaqu’après l échec en Irak, en Palestine, enAfghanistan. On l oublie maintenant.

Il y a aussi l’économie et le développe-ment ! Après 12 ans depuis la conférencedes Nations Unies sur la paix et dévelop-pement, le monde est de plus en pus pau-vre et de plus en malade, comme le sida,notamment en Afrique. Vous avez les pro-blèmes alimentaires, au moment où lespays riches consacrent plus d’intérêt auxcultures destinées a la fabrication des bio-carburants et ce détriment des besoins ali-mentaires des plus pauvres ! Cela estinquiétant ! Dans un monde unipolairemais qui voit l émergence graduelle desautres pôles Vous voyez qu’un payscomme la somalie est oublié !

Entretien réalisé par M. Saou

Notre philosophie, c’est celle du justemilieu et de la modération . Nous

concevons nos rapports dans le respectde l’autre. Nous sommes pour l’échange

et le dialogue. Dialogue entre lesreligions, les cultures et les civilisations.

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Evènement El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

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Les immigrés et la politique

Un «Barack Obamafrançais»,

La présidentielleaméricaine étant

passée la frénésie laisseplace aux vérités. L’effet médiatique

aidant, les Françaisissus de

l’immigration se sontmis à rêver, le temps

de l’électionaméricaine, d’undestin similaire.

En clair, un BarakObama est-il possible

en France ?

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El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009 Evènement

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Par notre correspondant à Paris Mounir Cheriffa

O bama a-t-il cassé les barrières ouincarne-t-il seulement le rêveaméricain qui ne saurait se

concrétiser ailleurs qu’aux Etats-Unis ?Mais, la dure réalité de la société fran-çaise rattrape souvent les illusions.S’exprimant sur le sujet, DominiqueSopo de SOS Racisme a indiqué : « Lesuccès d’Obama devrait inspirer les responsablespolitiques français quant à la possibilité deconcilier l’honnêteté du discours politique et lacapacité de soulever des rêves et des espoirs fon-dés sur le vivre-ensemble et sur le progrès pourtous ». Mais force est de constater quecette déclaration s’apparente beaucoupplus à de vœux pieux et pour cause, l’es-poir reste mince face à l’hypocrisie despolitiques français qui, sommetoute,

compromet touteschances de changer lesmentalités quant à l’ac-cès des Français issusde l’immigration à despostes de décision.Sarkozy a constitué ung o u v e r n e m e n t«black, bleu beurre» enintroduisant FadélaAmara, Rama Yade ouencore Rachida Dati.Mais ce geste aurait puêtre louable et honnêtes’il n’était pas dénuéd’hypocrisie et de cal-culs politiciens dont afait preuve Sarkozyvisant à édulcorer sonimage ternie aupara-vant par l’affaire dukarcher et la révolte descités et régler par làquelques comptes avecla gauche.

Cette gauche, juste-ment, a, dans cecontexte, failli. Elle quia fait de la lutte contre

le racisme son cheval de bataille n’a passu ou n’a pas voulu concrétiser ses bon-nes paroles sur le terrain. En cela, elle asa part de responsabilité dans la révoltedes cités intervenue en 2005 en ce sensqu’elle n’a rien fait, elle aussi, pour facili-ter l’accès des Français issus de l’immi-gration aux postes de responsabilité.C’est dire que le problème de l’exclusionethnique est bien plus profond. C’estdonc un problème qui dépasse les cliva-ges idéologiques gauche-droite.

Le conservatisme des partis à l’origine des blocages

Pour Fadéla Amara , ministre chargéede la Ville, d’origine algérienne, nomméepar Sarkozy, « le blocage incombe aux partispolitiques ». Elle indique toutefois que«l’opinion publique française est prête à accorderson suffrage à des candidats issus de l’immigra-

tion en France, mais la difficulté vient des partispolitiques». Soutenant le même avis,Rama Yade estime que «les partis politiquesfrançais se sont refermés sur eux-mêmes».

«Si on veut un Obama français, il faudraitqu’il soit candidat d’un des deux grands partis,à savoir l’UMP ou le Parti socialiste», aestimé Rama Yade. Avertissant par làmême qu’il y avait «un recul» en France dela représentation des minorités visiblesen politique : «Pour moi, il y a un recul.C’est le conservatisme des partis qui l’explique.Les partis se sont refermés sur eux-mêmes.Mais ça vaut autant pour les personnes issues del’immigration que pour les femmes ou pour lesjeunes», a-t-elle indiqué.

La secrétaire d’Etat aux droits del’Homme a précisé qu’elle n’avait «pasencore songé» à ce rôle pour elle-même.

Et puis quand bien même elle songe-rait à le faire, que décideraientt lesFrançais ? Sans dénigrer leurs capacités,il est toutefois difficile d’ôter cette éti-quette qui colle à la peau d’un politiqueissu de l’immigration qui réussit, tant ilest vrai qu’il est tout de suite taxé d’arabeou de noir de service. C’est malheureux,mais c’est une réalité.

En avril 2005, les cités ont flambé dufait de la colère des jeunes exaspérés parune chape insoutenable de racisme. Lesjeunes ont crié leur ras-le-bol, ils ont étéentendus, mais est ce qu’ils ont été écou-tés pour autant? Ce mouvement a boule-versé l’ordre établi et les idées reçues.

Du coup, l’on voit plus de noirs etd’arabes à la télé, mais ça a tout l’air d’unos donné à un chien qui aboie que degestes honnêtes.

La gauche à fait un lifting ou unrelooking d’urgence en introduisant desgens de couleurmais là encore, il est dif-ficile de ne pas y voir un pur calcul poli-ticien.

La gauche ne l’a pas fait pour lesbeaux yeux des jeunes issus de l’immigra-tion mais uniquement dans le but derécupérer cette révolte et par là même,enfoncer Sarkozy, lui qui a voulu «nettoyerla France de la racaille».

ce n’est pas demain la veille !

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Un racisme profondément ancrédans la société

Les Français, sont-ils prêts à élire unFrançais issu de l’immigration aux plushautes fonctions ? Déjà qu’ils ont eu dumal à élire une femme.

Que dire alors d’un Noir ou d’unArabe? Si dans l’absolu les Françaisacceptent l’idée de donner leurs voix à uncandidat issu de l’immigration, il resteque dans les faits, les choses ne sont pasaussi faciles que dans les sondages, enraison du sentiment de racisme sour-nois, mais bien réel, ancré dans la sociétéfrançaise.

D’après des témoignages recueillisauprès de jeunes issus de l’immigrationsur les chances d’accès à la politique, ilscrient tous leur désillusion. Et pourcause, «un Noir peut encore se voir refuser un

appartement en location, même lorsqu’il a untrès bon boulot et un bon salaire. En cela, ce nesont pas les politiques qui louent les apparte-ments, mais bien les citoyens lambda. LesArabes et les Noirs se font voir refuser l’entrée àune discothèque. En France (contrairementaux USA), un Noir est encore considéré commepas capable de faire un travail intellectuellementexigeant. C’est ce qui explique les difficultésd’accès pour les Noirs et les Arabes aux métierstrès qualifiés (Banque d’Affaires, Conseil enStratégie....), alors que ce ne sont pas les talentsqui manquent», soutiennent-ils.«Nombreux sont les jeunes issus de l’immigra-tion diplômés des meilleures écoles (Centrale,Mines, Ponts, Telecoms, Supelec, ENSTA....)qui finissent par quitter la France pour Londresou les USA, face à toutes ces difficultés. LesUSA ont dépassé ce problème depuis au moins20 ans. Des Noirs ont depuis déjà longtempsaccédé à des postes de P-DG de très grandesentreprises (American Express, AOL....). UnNoir P-DG de BNP Paribas par exemple, c’estimpensable en France, même dans 20 ans !»,ajoutent-ils sur un ton amer.

«Avant de penser à voir un président fran-çais basané, encore faut-il que la France com-mence d’abord par intégrer ses Noirs diplômésdans le tissu économique, leur faciliter l’accès aulogement au même titre que les Français de sou-che», affirme pour sa part Malik, un ingé-nieur de l’Ecole nationale supérieure desTélécommunications & Diplômé deSciences Po Paris.

Onde de chocCela dit, même si elle ne fait pas

encore des émules en France, l’électionde Barak Obama aux Etats Unis a permisde provoquer une onde de choc en cesens qu’elle a fait prendre conscience auxhommes politiques français, de droite

comme de gauche, que les Etats-Unisont une longueur d’avance sur l’Europeet en particulier sur la France, un paysd’immigration. Voulant réagir à la hâte,Sarkozy a nommé un préfet noir, d’ori-gine camerounaise.

Pierre N'Gahane est le premier préfetnoir de la République française issu del’immigration. Mais là encore, ce geste,aussi honorable soit-il, reste pour lemoins dénué, hélas, de toute honnêteté.

A croire que ce n’est qu’après l’élec-tion d’Obama que les dirigeants français,au premier chef Sarkozy, ont enfin dai-gné prendre conscience qu’il y avait descompétences issues de l’immigration quiattendaient seulement d’être sollicitées.Invitée à donner son avis sur cette nou-velle, Fadéla Amara défendant son gou-vernement, dira « on n’a pas attenduObama pour le faire », mais voilà, il setrouve que ça tombe pile une semaineaprès l’élection de Obama. Quel timing !

En habile politicien qu’il est, Sarkozyopte pour l’ouverture ou ce qu’il appelle courtoisement « discriminationpositive », mais seulement quand il y arévolte dans l’air. Il nomme Amara,Dati, Yade, il ordonne aux chaînes télé de« faire dans la couleur » pour calmer unpeu la grogne populaire.

Une sorte de soupape de sécuritépour le Président Sarkozy. Ainsi, l’adageselon lequel « de peur de se faire traiter deraciste on finit par l’être » se confirme. Pourtoutes ces raisons là, le « Yes We can »,slogan de Obama durant sa campagneprésidentielle n’est pas près de se réaliseren France. En, somme, ce n’est pasdemain la veille que l’on verrait unObama en France.

M.C

Evènement El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

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Rachida Dati Rama Yade Fadéla Amara

Dominique Sopo de SOS Racisme

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.

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Découverte de deux nouvelles espèces dedinosaures dans le Sahara

U n homme de 40 ans, originairede Sidi Bel Abbes, a tout sim-plement répudié sa femme

après avoir eu vent de son admirationpour Mohanad, héros du feuilletonturc à grand succès «Nour», diffusésur la chaîne satellitaire saoudienneMBC. Ainsi, la dame en question

aurait confié à sa voisine, lors d’uneconversation qui a connu des fuites,qu’elle «souhaitait passer une nuit avecl’acteur même en rêve car elle était amoureusede lui». Une violente dispute a opposéla femme éprise de Mohanad et sonmari jaloux, à la suite de laquelle il ademandé le divorce.

Des chasseurs de dinosaures ont décou-vert, dans le Sahara, à la frontièrealgéro-marocaine, les restes fossilisés

de deux nouvelles espèces de dinosauresgéants qui vivaient là il y a 100 millions d’an-nées. Une équipe de paléontologues a , eneffet, exhumé les restes fossilisés d’un bec de

ptérosaure (un dinosaure volant)et un os de plus d’un mètre delong provenant d’un sauropode,une famille de dinosaures herbi-vores. Les premières analyses,réalisées sur place, indiquentqu’il s’agit probablement dedeux nouvelles espèces. Les res-tes de ptérosaures sont particu-lièrement rares. Leurs os, adap-tés au vol étant légers et fragiles,ne se conservent pas bien.«Tomber sur un bec» de ptéro-saure représente donc unedécouverte de premier plan. Demême dans cette région déserti-que du Sahara, les sauropodessont tout aussi rares.

El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009 Contrefeux

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MœursMohanad à l’origined’un divorce

Trafic de drogueDes saisies de plusen plus importantes

L’ Algérie est devenue une plaquetournante du trafic de drogue.C’est un phénomène nouveau

pour notre pays qui ne lésine pourtantpas sur les moyens répressifs pour lejuguler. Récemment, les garde-frontièresde la wilaya de Tindouf ont réussi àmettre la main sur un groupe de narco-trafiquants en possession de 8,6 tonnesde kif et de tout un arsenal de « guerre». Un fusil mitrailleur avec 470 cartou-ches, 4 pistolets mitrailleurs avec 16

chargeurs et 901 cartouches, 1 télé-phone satellitaire et 1 appareil GPScomposaient leur équipement pourmener à bon port leurs différentes opé-rations.

Ils ont été pris en embuscade à 65km à l’est de Hassi Lekhbi. Les garde-frontières sont parvenus à immobilisertrois véhicules et arrêter deux trafi-quants. Mais plusieurs d’entre eux ontréussi à prendre la fuite à bord du qua-trième véhicule.

Abus sexuelssur mineursUn phénomèneen expansionE n marge de la deuxième édition des

Journées nationales de médecine légaletenues du 16 au 18 décembre à la

faculté de médecine d’Annaba, des chiffresahurissants ont été rendus publics sur lesabus sexuels sur mineurs. Ainsi, pour la seulewilaya de Sétif, 16.766 cas ont été recensésces deux dernières années. Depuis le débutde l’année en cours, on compte officielle-ment 800 victimes. Plus de 2.000 cas sont,par ailleurs, restés sans plainte. En outre,Annaba enregistre chaque semaine trois vic-times connues. Agées de 3 à 15 ans, ces vic-times sont, pour la plupart, psychologique-ment profondément traumatisées, d’oùl’idée, émise lors de ces journées d’étude, dela création de cellules d’écoute à l’échellenationale, animées par des pédopsychiatreset des psychologues, dans le but de lever levoile sur ce phénomène tabou dans la sociétéalgérienne. L’accent a été également mis surle renforcement de la législation, tant auniveau préventif qu’au niveau répressif car,selon les spécialistes réunis à Annaba, cephénomène, qui a connu une évolution mar-quée durant la décennie noire, ne cesse deprendre de l’ampleur en l’absence de touteprise en charge institutionnelle et associative.

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El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009É conomieLe sommet de l’Opep à Oran

Dégringolade et électrochoc

Le baril de pétrole brut a chuté à moins de 34 dollars le 19 décembre2008, à New York, au plus bas depuis quatre ans et demi. Cette chute

vertigineuse des prix (-77% en cinq mois) intervient deux joursseulement après la plus forte baisse de ses quotas de production jamais

décidée par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole.

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É conomieEl Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

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Par S. Belhocine

L'Opep a décidé, à l’issue de la151ème réunion extraordinaired’Oran, une baisse historique de

sa production de 2,2 millions debarils/jour pour enrayer la dégringoladedes cours des hydrocarbures. Avec cettenouvelle baisse de son offre, le cartelaurait ainsi taillé 4,2 millions de barils parjour sur son niveau de production deréférence de septembre dernier, qui étaitde l’ordre de 29,5 millions de barils/jour.La nouvelle réduction drastique va entreren vigueur le premier janvier 2009.L'aggravation de la crise financière mon-diale et la baisse drastique des prix du

brut ces derniers mois ont quasimentprovoqué un électrochoc au sein del'Organisation des pays exportateurs depétrole (OPEP) qui avait décidé de tenirune réunion urgente de ses pays mem-bres le 24 octobre prochain, au lieu du 18novembre 2008. La situation du marchépétrolier s'était brusquement aggravéeavec des prix en dessous de 68dollars/baril et l'annonce d'une haussedes réserves américaines. Ces deux élé-ments, combinés à la chute vertigineusedes indices boursiers sur fond de chuted'empires financiers, ont incité l'OPEP àtenir le plus tôt possible sa réunion extra-ordinaire pour examiner l'état du marchéet apporter les correctifs nécessaires

pour faire remonter les prix du brut etcalmer les inquiétudes du marché.

L’Arabie saoudite plaide pour 75 dollars

En septembre dernier à Vienne,l'Opep avait déjà décidé de réduire quel-que 520.000 barils par jour de sa produc-tion afin de soutenir les cours du brut.Malgré cette décision, les prix conti-nuaient leur dégringolade à des niveauxinquiétants pour les pays exportateurs depétrole. Pire encore. L’impact du graveralentissement économique mondial aprovoqué une baisse de la demande et aconduit à une pression à la baisse sansprécédent sur les prix. Les cours pour-raient baisser à des niveaux qui compro-mettront les investissements requis pourgarantir l'approvisionnement énergiqueadéquat à moyen et long terme, s’estinquiétait, alors le cartel. Lors de la149ème conférence ministérielle extraor-dinaire tenue le 10 septembre à Vienne,l'OPEP avait décidé de réduire de520.000 barils par jour sa production debrut pour empêcher la chute du brut.Une autre réduction de production de1,5 million de barils par jour a été déci-dée lors de la réunion ministérielle précé-dente tenue le 24 octobre à Vienne.Toutefois, les deux réductions n'ont pasréussi à stabiliser les prix de brut. Aucours des cinq derniers mois, les prix debrut ont connu une chute sur le marché,

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depuis le record historique d'environ147 dollars par baril le 11 juillet.L'Arabie saoudite, le premier exporta-teur de pétrole du monde, a indiqué queles prix de 75 dollars par baril sont équi-tables.

Cet espoir est partagé par le ministrealgérien de l’Energie et des Mines et pré-sident en exercice de l’Opep, ChakibKhelil. « Nous espérons avec cette nouvelleréduction que les cours de pétrole vont se stabili-ser dans une fourchette de prix entre 70 et 80dollars », a annoncé Chakib Khelil, prési-dent en exercice du cartel, dans un pointde presse à l’issue de la réunion extraor-dinaire d’Oran.

Intérêts des uns et des autresIl a espéré que cette réduction subs-

tantielle va assurer un équilibre entrel’offre et la demande et permettra d’éli-miner l’excédent des réserves mondiales,estimées actuellement à 57 jours au lieude la moyenne habituelle de 52 jours.Chakib Khelil a assuré que l’Opep estdésormais résolue à stabiliser les prix del’or noir, quitte à recourir à d’autresréductions dans les prochains mois.

Le lendemain de l’annonce de cetteimportante réduction, le marché a réagi àsa manière. Une nouvelle chute du barildu pétrole est enregistrée sur le marché.Une chute qui ne réjouit ni les paysconsommateurs et encore moins les paysproducteurs qui voient ainsi leursespoirs d’atteindre au moins le seuil des70 dollars, s’envoler. Les intérêts des unset des autres qui se sont imbriqués sem-blent avoir donné à réfléchir à tout lemonde.

Des prix du baril de l’or noir trop basn’est de l’intérêt de personne et compro-met l’avenir de l’économie mondiale.C’est dans cette perspective que se sontréunis, vendredi soit le surlendemain dela réunion d’Oran , vingt-sept pays pro-ducteurs et consommateurs de pétrole àLondres à l'invitation du Premier minis-tre britannique, pour tenter de trouverun moyen de stabiliser les prix dupétrole, qui semblent échapper à toutcontrôle.

La volatilité des prix de l'or noir «n'est dans l'intérêt de personne», a affirméGordon Brown, dans son discours d'ou-verture. « Les fluctuations sauvages des prixdu marché affectent les pays dans le mondeentier et font du tort tant aux pays producteursqu'aux consommateurs », a-t-il déclaré.

La conférence de Londres avait étéconvoquée en juin dernier, dans le pro-longement d'une conférence similaire àDjeddah, en Arabie saoudite. Entre-temps, le paradigme s'est inversé.

DésinvestissementAlors qu'il s'agissait à Djeddah de

trouver un moyen de calmer l'envoléedes prix, qui avoisinaient les 140 dollarsle baril, c'est désormais leur chute quipose problème. Des prix trop bas pour-raient décourager les producteurs depétrole d'investir dans de nouveauxmoyens de production et créer les condi-tions d'un nouveau choc pétrolier lors-que la croissance reviendra, craignent eneffet les participants à la conférence. «Pour les producteurs, les prix actuelsinfligent des dégâts à l'industrie et mena-cent les investissements présents et àvenir », a ainsi affirmé le ministre saou-dien du pétrole Ali Al-Nouaïmi. Mais ilsemble que les réactions des pays pro-ducteurs et pays consommateurs soientarrivées un peu tardivement, car malgréleur engagement à travailler de concert,les deux parties ne semblent pas plus en

mesure aujourd'hui plus qu'hier de stabi-liser les prix. Et ce n’est pas les effetsd’annonce qui vont calmer les marchésdu brut. « L'Opep continuera de réduiresa production « jusqu'à ce que les prix sestabilisent », a pourtant répété le prési-dent du cartel Chakib Khelil vendredi 18décembre à Londres, sans parvenir àenrayer la baisse des cours.

Les opérateurs de marché doutent dela capacité de l'Opep à appliquer sespropres décisions de baisse de produc-tion, une chose qu'elle a rarement faitpar le passé lorsque les prix chutaient. Laproblématique de la discipline au sein del’Opep revient comme toujours sur letapis bien qu’il ait consensus au sein del’Opep sur la nécessité d’appliquer à lalettre les décisions d’Oran. De côté-là, iln’y a rien à craindre. Les organisateurs dela 151e réunion extraordinaire de l’Opep

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É conomieEl Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

à Oran n’avaient d’ailleurs rien laissé auhasard. Tous les ministres de l’Energieavaient parlé d’une seule voix le jour dela réunion d’Oran en mettant de côté leshabituelles chicaneries dans le souci derassurer les marchés qui doutent encorede la capacité de l’Opep à freiner l’hé-morragie des cours du pétrole. ».

Chakib Khelil a bien répété qu’il estde l’intérêt des pays membres de respec-ter strictement cette nouvelle réduction,précisant que l’effondrement des coursdes hydrocarbures a mis en péril lesinvestissements dans le secteur pétrolier,d’où cette décision de serrer au maxi-mum les vannes. Les membres de l’Opepespèrent que cette réduction substan-tielle aura un impact réel sur le marchépétrolier. Le cartel vise en premier lieu,avec cette nouvelle réduction, à avoir unimpact psychologique pour apaiser lescraintes des marchés. Il faudra attendreencore quelque temps pour voir.

Des cours volatilsTout de même, une légère lueur d’es-

poir de voir la tendance s’inverser et lesprix reprendre des couleurs pour lesmois prochains. En effet du côté desexperts présents à la réunion d’Oran, onavance que cette nouvelle tendance à labaisse est conjoncturelle.

« Les cours resteront volatils au cours de cemois à cause de l’importance de l’excédent desréserves mondiales et de la récession économiquequi affecte les économies des pays de l’OCDE», ont-il assuré.

Ces mêmes experts s’accordent à dire

que la réunion extraordinaire d’Oranavait lancé un message fort au marché.Le signal est ignoré par le marché dubrut d’où la sortie médiatique du prési-dent de l’Opep à Londres en marge dela conférence entre pays producteurs etconsommateurs de pétrole.

« Nous poursuivrons cette réduction jusqu'àce que les prix se stabilisent », a-t-il déclaréà la presse. Malgré ces déclarations, lesprix du pétrole brut restaient déprimés.Vers 13H00 GMT le vendredi 19décembre, le baril de "light sweet crude"pour livraison en janvier perdait encore

2,04 dollars à 34,18 dollars à New York,où il arrive en fin de contrat, après avoirtouché un plus bas depuis le 2 avril 2004à 33,44 dollars. A Londres, le baril deBrent de la Mer du Nord pour livraisonen février gagnait juste 11 cents à 43,47dollars.

Que faut-il faire pour enrayer cettespirale infernale. Personne n’est enmesure d’avancer la moindre idée dansun monde gagné par «la folie». Des pers-pectives assez sombres pour tout lemonde se dessinent à l’horizon.

S . B.

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Portrait El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

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Par Saïd BOUCETTA

I l a été l’un des principaux artisans de ladécision de l’Opep de réduire laproduction de pétrole de l’ordre de 4,

2 millions de barils par jour. Chefd’orchestre de la conférence ministérielled’Alger, Chakib Khelil espérait sans douteclore son mandat à la tête du cartelpétrolier sur une grande victoire. Mais lachute continue du prix du brut donne unedésagréable impression de fin en point desuspension d’une présidence algérienneque le ministre de l’Energie aurait sans

doute souhaitée plus ancrée dans lesmémoires.

Arrivée à la tête de l’Organisation despays exportateurs de pétrole le 2 janvierdernier, il inscrit sa mission au service dudialogue. Chakib Khelil qui a toujoursplaidé en faveur d’un prix « négocié» dupétrole, histoire de sauvegarder lesintérêts des pays producteurs, commeceux des pays consommateurs, a connudurant sa présidence tous les scénariipossibles. De 147 dollars le baril, l’or noira chuté, tiré vers le bas par la criseéconomique mondiale, jusqu’en dessous

de 34 dollars. Une situation qui appelait àl’urgence d’une action concertée au seinde l’Opep, en tout cas, très éloignée d’unquelconque dialogue entre producteurs etconsommateurs de pétrole.

Quelque peu frustré de n’avoir pas eul’occasion d’approfondir le dialogue tantsouhaité, Khelil s’est tout de mêmerattrapé en plaçant l’Opep sur unetrajectoire assez intéressante qui a aboutià une série de baisses spectaculaires de laproduction et créé une sorte d’unionsacrée de toutes les nations pétrolières,membre de l’Opep ou pas. Un scénario

Chakib Khelil

Un ministre,quatre vies

Considéré comme l’un des hommes du président de la République, ChakibKhelil ne s’est jamais départi de son profil de technocrate. Il doit cette

rectitude dans la gestion de sa carrière de ministre à une riche carrière quifait dire aux observateurs qu’en 69 ans d’existence, Khelil a vécu quatre

vies. Parcours d’un ministre pas comme les autres.

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difficilement imaginable, il y a à peinequelques années. L’objectif que s’estassigné le président de l’Opep, à savoirpréserver les revenus des pays membresde l’Opep tout en garantissant la sécuritédes approvisionnements énergétiques deséconomies mondiales, n’aura pas étéatteint. Mais le ministre algérien s’est toutde même rattrapé par une bonne gestionde la crise. Une demi victoire qui, en cestemps de grandes tensions, vaut quandmême son pesant d’or et les collègues deKhelil retiendront au moins que sous laprésidence de l’Algérie, l’Opep asauvegardé l’essentiel : son unité.

Un autre bon point pour un hommequi, en 69 ans d’existence, a vécu quatrevies. D’abord brillant étudiant dans laTexas A&M University où il décroche sondoctorat en ingénierie pétrolière en 1968,Khelil entame une carrièreprofessionnelle dans la Mecque dupétrole, les Etats-Unis. Cette vie qui,même s’il n’en parle pas en public a sansdoute été bien remplie, prend fin en 1973,où il retourne au pays pour dirigerjusqu’en 1976 le programme Valhyd, unecontraction de l’expression « valorisationdes hydrocarbures ». L’intermède algérienest suivi dès 1980 par une fonction deconseiller pétrolier à la Banque mondialeoù il gravit les échelons de laresponsabilité pour terminer sa carrière àl’international, vers la fin des années 1990,en tant chef de département du secteurénergétique d'Amérique latine. Il prend saretraite de la Banque mondiale en 1999pour devenir conseiller du président de laRépublique, avant de se voir confier lelourd portefeuille des Energies et desMines.

Il savait qu’en acceptant un poste deministre et à plus forte raison, « ledépartement nourricier » de l’Algérie, ilallait être exposé à un feu nourri de l’ailegauche de l’opposition. Cela n’a pas tardé.Cible privilégiée de la présidente du Partides travailleurs, qui l’a rendu le principalresponsable de la crise financière vécuepar l’Argentine, il a réussi à travers la loisur les hydrocarbures à créer une sorted’union sacrée contre lui. Les partis degauche appuyés par la puissante UGTAqui a pris le risque d’une « historique »grève générale dans le but de bloquer leprojet de loi, ont « diabolisé » ChakibKhelil qui, du coup, devient l’homme desAméricains. Paradoxalement, sa brillantecarrière aux Etats-Unis et à la Banquemondiale était brandie comme la preuvede son incompétence à gérer le secteurdes hydrocarbures en Algérie. « La saintealliance » anti-capitaliste a réussi a faireadmettre à l’opinion nationale qu’unministre ayant fait un crochet par les USAétait, de facto, suspecté d’intelligence avec

l’ennemi. Mais Khelil qui a fait les fraisd’un « lynchage » politique savammentorchestré, n’a pas baissé les bras pourautant. Il est descendu dans l’arène pourdéfendre sa loi, en recourant notamment àla location d’espaces publicitaires dans lapresse, pour s’assurer de la bonnecompréhension de son discours. Adopté àl’arraché par l’APN, la loi sur leshydrocarbures n’a néanmoins pas connuune application sur le terrain. La victoirede Khelil n’aura été que théorique,puisque la loi a connu un amendementmajeur.

Dans sa quatrième vie, la loi n’aura pasété le seul combat du ministre. Il y eud’abord la réorganisation de Sonatrah, ladynamisation du secteur lui-même enportant la production à près de 2 millionsde barils par jour, alors qu’elle stagnait en1999 autour de 750.000 barils jour. Uneprogression quasi spectaculaire, à l’origine

des centaines de milliards de dollarsengrangées par l’Algérie en quelquesannées.

Homme de son siècle, Khelil n’a pashésité à mettre l’Algérie sur la voie desénergies renouvelables en favorisant lacréation d’une entreprise spécialisée dansle domaine, avec en prime un véritablecahier de charges et des projets concrets,notamment la centrale mixte gaz-solaire,première du genre dans le monde, quiverra le jour en 2012.

Pionnière dans le secteur de l’énergiesolaire, l’Algérie ne pense pas moinsdévelopper le nucléaire. Le président de laRépublique a confié le dossier à ChakibKhelil qui le met en œuvre avec la mêmeassurance que les autres missions déjàaccomplies. Ça sera peut être la cinquièmevie de Khelil.

S . B .

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Entretien avec M. Khelifati Hassen, P-DG d’ALLIANCE Assurances

«Nous sommes à l’écoute du client 24H SUR 24»

Bill

al B

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l Pionnier de l’assistance automobile

Il y a des secteurs dont on pense qu’ils sont saturés et que touta été fait. Il suffit pourtant d’un peu d’imagination, de volontéet de … compétence pour comprendre qu’il y a encore beaucoupà faire. Il n’y a pas de chasse gardée ni de situation acquise.Ainsi en est-il du secteur des assurances, marqué pendantlongtemps par l’esprit du monopole et une bureaucratisationrampante. En créant ALLIANCE Assurances, Hassen Khelifati amontré la voie à suivre.

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Entretien réalisé par Ahmed Ben alam

El Djadel : Présentez-nous M.Khelifati Après avoir suivi un cursus à l’Ecole

supérieure de commerce d’Alger, j’y aipassé un DES en bancassurances, avantde décrocher un MBA avec l’UQAM deMontréal, en coordination avec l’INSIMd’Alger. Je suis marié et père de deuxenfants. Après avoir fait un bref passagedans le milieu bancaire, précisément auCrédit populaire d’Algérie (CPA), j’airejoint le secteur privé pour travaillerdans une entreprise familiale deconstruction et de promotion immobi-lière. Et c’est par un pur hasard que je mesuis retrouvé à mettre en place un projetde création d’une compagnie d’assuran-ces bien que cela s’est vite mû en profon-des études et réflexions sur les meilleuresvoies et moyens adéquats pour y parve-nir. Le projet est devenu réalité depuismaintenant trois années.

Pourriez-vous, M. Khelifati, nousprésenter ALLIANCEAssurances?

ALLIANCE Assurances a été crééeen 2004, agréée le 31 juillet 2005, maisn’a produit son premier contrat d’assu-rance qu’à l’amorce de l’année 2006.Depuis cette date, les résultats de la com-pagnie sont allés crescendo Comme l’at-testent d’ailleurs nos chiffres durant nostrois premières années d’activité. Notrechiffre d’affaires est de 320 millions dedinars en 2006, puis 932 millions dedinars en 2007, et pour cet exercice 2008,nous escomptons un chiffre d’affairesoscillant entre 1,6 et 1,7 milliard dedinars sur un objectif initial de 1,4 mil-liard.

Votre réseau ? Bien que nous n’ayons encore que

trois années d’existence, notre réseau estdéjà constitué de 85 agences employant350 collaborateurs au niveau national.Nous sommes les pionniers de l’assis-tance automobile en Algérie. Dans cecadre, nous avons créé en septembre2006 la filiale Algérie Touring Assistance(ATA), en partena-riat avec

le Touring Club d’Algérie (TCA). C’estun service spécialisé dans le dépannageauto 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7.Nous gérons pas moins de 45.000contrats d’assistance automobile. Nousavons quelque 250.000 clients particu-liers et quelques milliers de clients corpo-rate (entreprises, PME/PMI, etc.) parmilesquelles Société Générale, Toyota, CocaCola, Groupe Tahkout (transport univer-sitaire), IVAL, SOVAC, Housing Bank,CSCEC (Chine), etc.…

Parlez-nous du métierd’assureur, comment est-ilpratiqué en Algérie ? On peut dire que c’est un métier rela-

tivement nouveau dans le cadre social quiest le notre. Avant l’indépendance, il yavait des compagnies travaillant seloncertaines normes, avec quelque 450 délé-gations opérant au niveau national. Puisvint l’indépendance du pays qui a vul’instauration du monopole et lesmanagers des compagnies se sontcomportés comme des adminis-

trations.

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Depuis quelques années, les compa-gnies commencent à prendre consciencede leurs missions qui consistent àconseiller les clients sur les produits etservices offerts, en tentant d’offrir tou-jours une meilleure qualité de services.

Ces missions font apparaître une nou-velle difficulté, celle de trouver de labonne ressource humaine. Cela nousamène à déployer de grands efforts dansla formation et la mise en place de pro-grammes de mise à niveau. De ce fait, onpeut dire que même si le métier est unpeu pénible, il n’est néanmoins guèreimpossible. C’est vrai que la concurrencese fait davantage sur les prix que sur leservice, mais notre but c’est la recherchede la fidélisation du client et la création

d’une valeurajoutée

profitable de part et d’autre. Noustenons beaucoup plus à travailler dans laformation, le conseil et la fidélisation.

Et les résultats sont là : sur nos troispremiers exercices, nous avons un tauxde renouvellement de contrats à hauteurde 98% . Ce qui est source de grandesatisfaction à la fois pour nous et pournos clientes et clients.

Quelles sont vos innovations ? Il y a d’abord le fait que nous sommes

la seule compagnie disposant d’une ligne«écoute client» fonctionnant H 24 et 7jours/7 (au numéro 021 379 379). Nousrecueillons par ce biais les doléances desclients et toutes informations utiles, desorte à intervenir sur site quel que soit leniveau du problème.

Parlez-nous de M.Khelifati, ses loisirs,ses goûts, sa viefamiliale, ses lectures,sport, cinéma…

(Sourire). Je dois d’abord dire que mafemme me harcèle pour aller faire dusport. Mais vous connaissez les contrain-tes d’un manager dont le souci d’effica-cité dans le travail est présent en perma-nence. Par contre, quand je suis à l’étran-ger, j’en profite pour aller voir les derniè-res sorties de l’art cinématographique.Mes films préférés restent ceux traitantdes biographies des personnalités politi-ques et historiques. J’ai une grande pas-sion pour la lecture. Là aussi, ce sont lesbiographies politiques et économiques. Jelis également des revues spécialisées.Quant à la presse nationale, j’en fais unelecture le matin ou le soir.

Je regarde la télé algérienne, surtoutdurant le mois de Ramadhan, commetout le monde.

Pour ce qui est des loisirs en famille, jedirais que notre environnement n’enoffre pas beaucoup. Hormis quelquesrares endroits où l’on peu aller en famille.Quand cela est possible, on va à l’étrangerpour se changer les idées.

Côté activité, je commence la journéetrès tôt le matin, dès la prière de l’aube. Jene quitte pas le bureau avant 21 heures.Vous voyez qu’il est difficile de se trouverdes créneaux pour ses passions lorsquel’on quitte son bureau le soir…

Parfois, cela se prolonge par des séan-ces de travail lors des dîners et des récep-tions. Je suis le premier représentant del’Entreprise, et à ce titre j’essaie de conci-lier famille et travail. C’est un vrai chal-lenge. J’ai créé une entreprise, il faut luidonner des assises solides.

L’un des derniers livres que j’ai lus,c’est celui d’Obama, L’Audace d’espérer.

Vous le voyez, mes hobbies ne diffè-rent point de celles de la majorité desAlgériens.

l Le produit assistance automobileconsiste en le dépannage et leremorquage par des professionnels, sur n’importe quel point du territoire national.

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Quels sont les produits phareque vous proposez auxAlgériens ?Je reviendrai à dire qu’en premier lieu

il y a le produit assistance automobile etqui consiste en le dépannage et le remor-quage par des professionnels, sur n’im-porte quel point du territoire national.Nous avons mis en place une plateformepour sécuriser le client, surtout en casd’accident.

Lorsque nous sommes arrivés sur lemarché, nous nous sommes posé la ques-tion : pourquoi l’assistance auto existepartout ailleurs dans le monde, y comprischez nos voisins (Maroc et Tunisie), saufen Algérie ? Pour bien réussir dans cetteopération, nous avons sollicité l’assis-tance technique d’une compagnie étran-gère, Mutuaide assistance (filiale deGroupama). Mis à part cela, tout lemanagement est assuré par de jeunesAlgériens qui donnent pleine satisfaction.

L’autre produit est celui que nousavons lancé en 2008. Il s’agit de packagedestiné aux particuliers, notamment lesprofessions libérales (assurance auto,habitation, et multirisque profession-nelle). Nous consentons jusqu’à 50% deréduction via ce pack. C’est un produitbaptisé Rahet el bal (esprit tranquille).

Notre innovation ne s’arrête point là.Nous sommes, en effet, en train de testerun produit «santé locale» en direction decertaines entreprises étrangères. Nousassurons la prestation de remboursementdes frais médicaux et frais cliniquesnotamment privées, en déconnexiontotale avec le système de sécurité sociale(la CNAS et la CASNOS). C’est unecomplémentarité de santé. La personnepeut, dans le même temps, se faire rem-bourser par sa sécurité sociale. Nousoffrons une certaine qualité de services,en prenant les frais au réel.

Parmi les autres innovations, on peutciter, pour l’année 2008, l’assurancevoyage Schengen, ou visa, que nous lan-çons en partenariat avec le numéro Unmondial en la matière, MondialAssistance, coûtant 40 % moins cher quece qui se pratique sur le marché national.Ce produit avait été lancé avec l’opéra-teur espagnol Mapfre assistance. Dans cechapitre, et après avoir été déçus par uneexpérience tentée avec la plateforme deMapfre basée à Tunis, et du fait des nom-breuses réclamations, nous nous sommestournés vers Mondial Assistance, un lea-der international dans le domaine de l’as-sistance.

Ainsi et depuis 2008, le taux de récla-mation est passé de 5 % par semaine à0% en huit mois. On constate qu’il y aune prise en charge réelle du client. Celadit, il y a aussi d’autres produits en matu-

ration que nous comptons lancer aubénéfice de nos clients et du potentielassurable dans notre pays.

Par exemple, nous travaillons sur lesvoies et moyens d’améliorer notre sys-tème de remboursement sinistre demanière raisonnable, sans pénaliser ni leclient ni la compagnie. Cela passe par unecentralisation (traitement au niveaurégional par le renforcement quantitatifet qualitatif de nos cadres régleurs desinistres) avec plus de célérité, et desscanners et une gestion électronique desdocuments sont prévus à ce propos.L’objectif étant de parvenir à des délaisd’indemnisation les plus courts possibles(n’excédant en aucun cas les 30 jours).

L’autre innovation est celle qui per-met à nos clients d’avoir un devis gratuitsur Internet, concernant certains pro-duits : assurance automobile, assurancehabitation, assurance catastrophe natu-relle, assurance voyage. Ces devis sontpossibles sur l’adresse www.allianceassu-rances.com.

On parle beaucoup de la réformefinancière et bancaire. Quelssont, selon vous, les obstaclesqui empêchent cette réformed’aboutir ? Je vous parlerai du volet réforme des

assurances. Cette dernière a débuté en1995. Elle avait permis la création decompagnies privées. Puis, il y a eu unedeuxième série de réformes en 2006,levant certains obstacles à l’installationde compagnies étrangères. Actuellement,l’UAR (Association des compagnies d’as-surance et de réassurance) et le Ministèredes Finances planchent sur certains tex-tes se rapportant aux conditions régle-mentaires d’agrément des Agents géné-raux d’assurance. Sur ce dernier point, laréglementation existante est basée surl’ancienneté et l’expérience et non sur lacompétence. Il s’agit d’alléger, le pluspossible, la réglementation pour ouvriraux jeunes universitaires la possibilité detravailler sous la coupe des compagnies.

Un deuxième texte en préparation estrelatif aux objectifs réglementés. Noussouhaitons avoir plus de souplesse pouraller investir d’autres créneaux, notam-ment l’immobilier, plutôt que sur lesbons du trésor, ne rapportant que 0,4 %de revenus.

Il nous semble que la tutelle a prisconscience de l’urgence de traiter le voletréforme de la meilleure manière possibled’autant que l’Algérie est à une moyenned’une agence d’assurances pour 28.000habitants alors que la norme internatio-nale à ce sujet est d’une agence pour5.000 habitants seulement.

Pour ce qui est de la réforme dans lesecteur bancaire, on peut dire qu’elle

avance, même si ce n’est pas au rythmesoutenu et souhaité. Pendant longtemps,on a attendu la privatisation du CPA,mais elle a été reportée. Si elle avait étéengagée, elle aurait levé cette barre psy-chologique de moins 51 %. En effet, ilest constaté que dès que le privé passe lecap des 51% des parts de marché, le pro-fessionnalisme et le dynamisme s’instal-lent de fait, comme c’est le cas, par exem-ple, dans les secteurs de la téléphoniemobile et de l’agroalimentaire. Celaaurait eu un impact important sur lamodernisation du système bancaire. Celaétant dit, il y a eu un certain nombred’avancées considérables, notamment latélécompensation (en 2 ou 3 jours), lacarte bancaire, le système RTGS.

Pour l’instant, l’essentiel est de direque les choses évoluent dans le bon sens,même si ce n’est pas au rythme souhaité,et que tôt ou tard on aura un systèmebancaire et financier valable et très fiable.

Quelles sont les répercussionsde la crise financièreinternationale sur l’Algérie ? Il y a des spécialistes qui peuvent don-

ner leur avis. En tant que chef d’entre-prise, je dirais qu’elle a des répercussionscertaines sur l’Algérie. Avec un baril depétrole à moins de 40 dollars et la réces-sion qui s’est installée dans de nombreuxpays, il est certain que l’Algérie est d’oreset déjà touchée à travers les recettespétrolières et la gestion des importations

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(une facture avoisinant les 40 milliards dedollars). Si la crise dure deux ou trois ans,est-ce qu’on peut soutenir un investisse-ment de 200 milliards de dollars ? Jepose la question…

Même si notre système est décon-necté du système boursier mondial, nousne manquerons pas d’être affectés, sur-tout à travers le programme d’investisse-ment, qui risque d’être retardé si la criseest appelée à perdurer. Selon les spécia-listes, si l’Algérie parvient à prioriser sesinvestissements, elle peut traverser cettecrise avec le moins de casse possible.L’Algérie est l’un des rares pays aumonde qui ont maintenu un programmed’investissement, en garantissant un cer-tain PIB pour l’Algérien.

La Foire économiquemaghrébine a eu lieu à Alger, laprochaine aura lieu à Tripoli. Leséconomies maghrébines sont-elles condamnées à se tourner ledos ? Je dirais que non, parce que mis à part

le volet politique, nous sommes condam-nés, tôt ou tard, à nous entendre et àconcrétiser l’intégration. L’Europe a étéconstituée par les entreprises. Il faut allervers le Maghreb des entreprises.Actuellement, au-delà des foires et autresmanifestations du genre, il y a des pro-blèmes fondamentaux. Nos entreprisesse plaignent de ne pas avoir les mêmesfacilités que les Tunisiens ou les

Marocains. Il n’y pas de réciprocité.Nous souhaitons dépasser les problèmespolitiques, mais avec un prolongementvers l’Egypte. Je pense que le Maghreb sefera. Quand ? Je ne sais pas. La Foireéconomique maghrébine a été une réus-site, malgré la faiblesse de la participa-tion.

Le débat sur les IDE n’est-ilqu’une polémique de plus, oubien ou est-ce un débat de fond? Etant membre du FCE, je dirai que le

débat doit être placé sur le terrain écono-mique. Aucun pays au monde n’aconstruit son économie sur les IDE. Jepense que le discours du Présidentdevant les Maires et les élus locaux adressé le constat.

Il y a la sonnette d’alarme tirée par ledocteur Lamiri sur le danger des trans-ferts des dividendes tirés des investisse-ments directs étrangers en Algérie. C’estune nouvelle forme d’endettement denotre pays. On parle de quelque 50 mil-liards de dollars de dividendes à l’horizon2015. C’est énorme et dangereux pourles générations futures. Le discours duPrésident de la République sonnecomme un avertissement. Il s’agit main-tenant de donner la priorité à l’entrepre-neur algérien, seul à même de développerréellement le pays.

Le FCE a rencontré le Premier minis-tre Ahmed Ouyahia, et nous sommesd’accord que le développement ne peut

se faire qu’autour de l’entreprise algé-rienne privée. Un pays ne peut être déve-loppé que par ses enfants. Les IDE n’ontqu’un objectif, celui de la rentabilité et dutransfert des dividendes. Leur appétit estgargantuesque. Le débat est lancé.L’appel a été entendu autant par lePrésident de la République que par lePremier ministre. Ce dernier a promis deprendre les mesures législatives et régle-mentaires nécessaires. Nous avonsconfiance. L’objectif n’est pas de vivreen autarcie, mais de prendre consciencequ’un IDE qui ne produit pas un pro-gramme d’exportation n’a pas le droit detransférer les dividendes.

Les investisseurs algériens ont-ils un poids réel dansl’économie? Quels sont les secteurs où ils peuvent jouerun rôle ? Je dirais que tous les secteurs peuvent

être investis par les Algériens. Il y a troispréalables. D’abord, un soutien franc etmassif de l’Etat algérien. On voit ce quise passe en Europe face à la crise : l’Etatfait tout pour soutenir son économie.Ensuite, il s’agit de mettre en place unepolitique de crédit incitative. Enfin, il y ale volet fiscal. Je souhaite la mise en placed’un soutien fiscal et bancaire, tout enappliquant la loi dans toute sa rigueurpour punir les dépassements.

En Algérie, nous avons des capitainesd’industrie qui ont réussi : je citerai M.Rebrab (Cevital), M. Haddad (ETRHB),M. Tahkout (Transport), et tant d’autresconnus ou qui le sont moins. Dans lestechnologies de pointe, je citerai le cas del’EEPAD, qui fait du bon travail. Il y ena d’autres qui ne demandent qu’un sou-tien de l’Etat, dans la mesure où ils netransfèrent pas de dividendes hors denos frontières.

Certes, il y a encore des secteurs quirestent fermés, comme le secteur ban-caire et aérien mais l’espoir est grand devoir les choses tourner et faire tournerl’économie algérienne à un rythme plussoutenu.

De tout cela, il ressort que l’opérateuralgérien est en mesure de faire beaucoupde choses, d’autant plus que le secteurbancaire est en surliquidité. N’oublionspas que la banque a vocation à prendredes risques. Il s’agit par conséquent dedépénaliser l’acte de gestion. Nos ban-quiers ont peur d’aller derrière les bar-reaux. On doit être souple tout en appli-quant la loi. Exercice difficile mais guèreimpossible. Il ne faut perdre de vue quemalgré toutes les difficultés, le secteurprivé algérien crée plus de 80% de lavaleur ajoutée nationale hors secteur deshydrocarbures.

A B. A.

Bill

al B

.

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Sonatrach 45 milliards de dollarsd’investissements

L e groupe Sonatrach maintient ses investissements de 45 mil-liards de dollars entre 2008 et 2012, mais pourrait geler cer-tains projets pétrochimiques en maturation si les prix du

pétrole continuent de baisser, selon son P-DG Mohamed Meziane.Le programme d'investissement 2008-2012 d'un montant de 45 mil-liards de dollars sera consacré à 66% à l'amont pour développer denouveaux champs pétroliers et gaziers.

Le reste du programme est destiné aux activités aval du groupe.Ces investissements seront réalisés par Sonatrach ou en associationavec des compagnies étrangères. M.Meziane a toutefois indiqué queles projets pétrochimiques qui ne sont pas encore attribués "pour-raient être gelés" si les prix du pétrole continuent de baisser.

Parmi ces projets figure la réalisation en partenariat avec leconsortium émirati Dubal-Moubadala d'une usine d'aluminiumd'une capacité de 700.000 tonnes à Beni Saf (extrême ouest), a ditM. Meziane.

El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009Business

IDELes Français à l’épreuve de laconcurence chinoise

Société Générale Algérie

Objectif, 100 agences

L’ ambassadeur de France enAlgérie, Xavier Driencourt,semble fortement préoc-

cupé par la position des entreprisesfrançaises en Algérie qui ne cessentde perdre du terrain ces dernièresannées. Cela se fait au profit d’autresentreprises étrangères venues de tout

bord pour s’installer sur le marché algérien. Par cestemps de crise financière internationale, la destinationAlgérie attire de plus en plus d’investisseurs étrangers,notamment les asiatiques qui cherchent à profiter plei-nement de la stabilité de l’économie nationale et de ladisponibilité d’un matelas financier de 200 milliards dedollars. Après la dernière offensive des Chinois quiviennent de lancer des projets de partenariat pour lemontage des véhicules légers et lourds en Algérie et lespromesses fermes des Japonais, Indiens et des Iraniens,la position des entreprises françaises dans le marchéalgérien risque d’essuyer de sérieux revers.

Le diplomate français tire la sonnette d’alarme. Ilestime que les investisseurs français doivent changer destratégie économique en investissant dans des projets àlong terme, faute de quoi, ils risquent de rater le trainqui est déjà en marche. Xavier Driencourt a appelé lesentreprises françaises à « s’investir durablement en Algérie» et à « ne pas se contenter de vivre sur les acquis ». «L’Algérie d’aujourd’hui est un pays dynamique et actif. Ce n’estplus l’image du pays d’il y a quelques années. Les entreprisesfrançaises doivent s’y investir durablement», a affirmé le diplo-mate français en marge d’une rencontre d’information« spéciale Algérie », organisée par le MEDEFInternational (Patronat) à l’intention des chefs d’entre-prise et investisseurs français.

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S ociété Générale Algérie (SGA)élargit progressivement sonréseau dans notre pays et

développe ses activités de banquede détail. C’est ce qui est annoncépar les responsables de la banquealgérienne, filiale du groupe françaisSociété Générale. Alors que leurnombre ne dépassait pas 8 agences àfin 2004, la banque afficheaujourd’hui 53, dont une exclusive-ment consacrée à la grande entre-prise. Présente dans 13 wilayas, cettebanque devient d’année en année,un peu plus proche de ses clients.“Une quinzaine d’agences sont en attente

d’agrément”, a annoncé le présidentdu directoire M. Gérald Lacaze.L’objectif est d’atteindre 80 agencesà fin 2009 et 100 agences à fin 2010.La bonne santé de SGA s’afficheaussi au travers de deux autres indi-cateurs de 416 employés en 2004,l’effectif de la banque a triplé, pas-sant à 1.200 en novembre 2008. Au-delà du réseau, la Société GénéraleAlgérie ce sont aussi 200.000 clients(183.000 particuliers, 8.000 profes-sionnels et TPE, 8 000 PME et 100grandes entreprises. Le total d’enga-gement est estimé à 130 milliards dedinars.

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El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009É conomie

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NTIC

Une nouvelle«toile» de fond

Par Rachid Ikhenoussène

Sous l’impulsion des Nouvelles tech-nologies de l’information et de lacommunication (NTIC), un nou-

veau paradigme civilisationnel est entrain de naître sous nos yeux, en ce sensoù l’humanité passe progressivementd’une société industrielle à une société del’information.

Le processus que l’on observe révolu-tionne totalement la production desconnaissances et leurs modes de diffu-sion. Il bouleverse les relations de travailet leur organisation. Il instaure de nou-veaux besoins de consommation et parconséquent, réoriente en profondeur laproduction des biens. Plus, il changeradicalement le fonctionnement mêmede l’Etat, du fait de l’inéluctable mondia-lisation induite par le caractère transna-tional des réseaux d’échange. Et tout celaentraîne de nouvelles représentationsmentales et sociales. Le philosophe fran-çais Gérard Ayache parle, à cet effet,«d’hypermonde», alors que son confrère, etnon moins compatriote, MichelFoucault, pour exprimer les change-ments en cours, avance le concept «d’hy-permodernité».

Les NTIC produisent des effets capi-taux sur l’activité économique. Ils per-mettent de réaliser des gains de produc-tivité importants et partant de stimuler lacroissance. Ils influencent également larecherche scientifique et technique, enpermettant de réaliser indirectement denouvelles découvertes qui ont, en retour,un effet sur l’économie. Elles donnentnaissance à un nouveau marché (TV,

téléphonie mobile, musique, servicesdivers…) et favorisent l’émergence duphénomène de l’économie du don. Lasanté, les loisirs et la culture connaissentégalement de sensibles mutations sousl’impulsion de ces nouvelles technolo-gies.

Le monde, du moins dans ses sphèresavancées, a pris conscience des bénéficesà tirer des NTIC. Certains pays ontœuvré dans le sens de l’adaptation deleur économie à la nouvelle réalité. Dansle classement annuel établi par le Forum

économique mondial, selon son indice«Network Readiness Index» des Etatstirant le plus parti des NTIC, et pourl’année 2007, le Danemark arrive en tête,suivi de la Suède, de Singapour et de laFinlande.

En Algérie, la situation est contrastée.Si pour la téléphonie mobile l’avancée estréelle, passant de 54 mille abonnés en2000 à 27 millions en 2008, pour l’accèsà Internet, le retard est abyssal. Il l’estmême par rapport à nos voisins du

En Algérie, la situation est contrastée. Si pour la téléphonie mobile l’avancée est réelle,passant de 54 mille abonnés en 2000 à 27 millions

en 2008, pour l’accès à Internet, le retard est abyssal.

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É conomieEl Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

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Maghreb. Ce retard est quelque peu sur-prenant d’ailleurs. L’Algérie a été, faut-ille rappeler, l’un des tous premiers pays«connectés» du Monde arabe. Dans lesannées 80 déjà, certaines universités etinstituts de recherche étaient raccordés àdes réseaux américains et européens.Aujourd’hui, on estime le nombre de noscompatriotes qui se connectent réguliè-rement à près de 4 millions, soit quelque10% de la population. Alors que le nom-bre d’abonnés réels, et qui répondent à ladéfinition d’internautes telle que l’enten-dent les organismes internationaux detélécommunications, lui, n’était que de250 mille à la fin de l’année 2007. Ceretard s’explique essentiellement pardeux raisons. Primo, l’insuffisante télé-densité pour la téléphonie fixe : seule-ment 3 millions d’abonnés. Secundo, lafaiblesse de l’informatisation, dont letaux de pénétration n’excède pas 1,06%(contre 2,35% pour le Maroc et 5,63%pour la Tunisie), à en croire une étude duPNUD, dont les résultats ont été publiésen octobre 2007. Par ailleurs, sur les 6millions d’ordinateurs promis auxAlgériens dans le cadre de l’opérationOusratic, seulement 200 mille ont étéréellement acquis, les banques ayantdécouragé plus d’un avec leurs taux d’in-

térêt prohibitifs. Face à ce constat decarence, le gouvernement a fait part de sadétermination à engager des travauxd’Hercule dans le secteur. Il compte,pour ce faire, engager un plan quinquen-nal dénommé Stratégie e-Algérie 2013.Ce plan s’appuie sur la densification de latéléphonie fixe, qui devrait atteindre untaux de pénétration de 22% en 2010,grâce notamment au providentiel WLL ;ainsi que sur le lancement d’une opéra-tion Ousratic bis, cette fois-ci avec des

taux d’intérêts modérés, partiellementbonifiés par l’Etat. Les autres mesurescomprises dans cette stratégie consistenten l’introduction massive des NTIC dansles secteurs de la justice, la santé, l’ensei-gnement supérieur, l’emploi, les impôts,l’état civil, le foncier et les transports. Cesouffle de modernité introduira égale-ment des procédés nouveaux tels le e-banking, le e-éducation et le e-com-merce.

Toutefois, aborder Internet, commeprincipal vecteur des NTIC, et son déve-loppement, sous le seul prisme desmoyens matériels, reviendrait en quelquesorte à parler d’un instrument de musi-que sans partition à exécuter. C’est pourcela qu’il y a aussi une pertinence cer-taine à engager une réflexion et desactions sur le contenu. Comment faireexister sur ce réseau mondial «l’homoalgérianus» dans ce qui fait son identité,sa culture, son quotidien, ses aspirations,ses rêves, ses élucubrations ? C’est là, unautre programme.

Celui qui permettra peut-être aux jeu-nes de ce pays de se connecter sur autrechose que les obsessions métaphysiquesdes charlatans de tout bord. Celui quidessinera à leur existence une nouvelle«toile» de fond.

R.I.

l Comment faireexister sur ce réseaumondial «l’homoalgérianus» dans cequi fait son identité,sa culture, son quotidien, ses aspirations, ses rêves, ses élucubrations ?

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Destination El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

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Par Hakima L.

D epuis quelques années maintenant,cette oasis est devenue la Mecquedes touristes étrangers et nationaux

pour célébrer le réveillon. En effet,Timimoun, cette ville touristique, draine,en cette période de l’année, un importantflux de touristes venus des quatre pointscardinaux de la planète. Timimoun setrouve être la plus belle oasis du Saharaalgérien, située à 1.400 kilomètres au Sud-ouest d’Alger. Elle est au centre d’unenuée d’oasis ou ksourqui constituent larégion du Gourara. Environ 300.000habitants vivent dans cet Eden terrestre sisentre le plateau du Tademaït et la lisière

sud-ouest du Grand Erg occidental.A cette occasion, le premier tour

operator en Algérie, l’ONAT, propose desproduits à la carte. Séjour en hôtel classé,en camping ou en bivouac, c'est selon labourse et l'amour de l'aventure. Pour ceuxqui ont choisi d'accueillir la nouvelle annéeentre les palmiers et les dunes deGourrara, dans la wilaya de Timimoun, unséjour de rêve et de magie est auprogramme. La wilaya de Timimoun estréputée pour son architecture néo-soudanaise, ses couleurs ocre, rouge etrose indigo, ses châteaux berbères, sesseguias, ses dunes au sable fin, sonimmense palmeraie et son coucher dusoleil. L'hospitalité de ses populations et

ses fêtes religieuses ont rehaussé sacélébrité. Les touristes découvriront lasplendeur des oasis parsemées autour de lasebkha et la grandeur des ksourmajestueusement dressés aux pieds desgrandes dunes d'erg occidental. Timimounou la vallée des ksour est une compositiondes richesses touristiques de la Saoura. DeTimimoun commence le périple de ladécouverte des ksour.

De Tinerkouk, région réputée pour sontapis, l'expédition marquera une halte auplateau de M'guiden, réservoir d'eau de larégion. L'itinéraire emprunte les lits desgrands oueds asséchés, voie d'accès la plusfacile pour découvrir les merveilles duSahara.

L’oasis rouge du Sahara algérien vient de renouer timidement avec le tourismenotamment à l’occasion des fêtes de fin d’année.

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El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009 Destination

Un dîner-réveillonSur le chemin du retour, les touristes

pourront cueillir des roses de sable en pleinsebkha.

Pour le 31 décembre, il est prévu uneescapade luxuriante de Temanan et de BenMehlal. Le dîner-réveillon sera animé pardes groupes folkloriques locaux.

En l'espace de six jours, soit du 27décembre au 1er janvier 2009, Tamanrassetse parera de ses plus beaux atours pourrecevoir ses visiteurs.

Les touristes qui choisirons cettedestination vivront un véritable retour à lanature. Car, mis à part les deux nuitées del'arrivée et du départ, le reste de ce séjour sedéroulera en bivouacs.

Sacs à dos et gourdes en bandoulière,les touristes visiteront le Tassili du Hoggaret Tagrera, un site naturel de roches et desable enchanteur. A la nuit tombée, ilspourront contempler un ciel constellé. Entraversant des sites merveilleux, lestouristes découvriront l'Atakor qui porteles pics volcaniques du Hoggar, et lemythique Assekrem. Au cours de cevoyage, les chanceux pourront mêmecroiser des gazelles Dorcas. C'est le Tassilidu Hoggar avec ses masses rocheusesgrises et son sable roux qui offrel'hospitalité à Tagrera ou à Youfhaket. ATamanrasset, capitale de l'Homme bleu, ilest prévu une visite du marché, du musée etl'incontournable Bordj du père deFoucault.

Terre d’émotionsLoin des pistes carrossables, cette

expédition fera découvrir des paysagesgrandioses. Cette traversée prend la piste dehaute montagne, avec un parcours parseméde pitons et d'aiguilles proches de l'irréel.Le Hoggar est la terre d'aventures etd'émotions. Ces contrées exceptionnelles etfascinantes conjuguent l'immensité ausilence. Avec ses massifs impressionnants,le Hoggar est porteur de messages decivilisation.

Pour célébrer l'avènement de la nouvelleannée, à l'hôtel ou en camping, c'est selon,un succulent méchoui est au menu. Le toutsera agrémenté par une musique bien du

terroir. Baptisé Perle du Tassili, cettetroisième destination conduira les touristesaux fins fonds de l'Algérie, Djanet ou leparadis sur terre. Durant ces cinq jours dece voyage, les hôtes de cette région du Sudadmireront le surprenant site formé derochers multiformes et de sable fin,Tikoubaouine et se promèneront dans l'ergAdmer. Arrivés aussi loin, les touristes nerentreront pas chez eux sans voir lesfameuses gravures rupestres, notamment lacélèbre Vache qui pleure. Après un bivouacde quatre jours, le groupe lèvera le cap versl'auberge de la ville où un somptueux dînersera organisé en leur honneur.

Tourisme à la carteInterrogée sur le programme spécial fin

d'année, Mme Salikha Baamara Benrais,directeur par intérim de la Directioncommerciale de l'ONAT, a répondu : "Pourcette occasion, les expéditions dépendentde la demande. C'est du tourisme à la carte.

L'ONAT garantit aux touristes le transfertde l'aéroport à l'hôtel, l'hébergement etl'assistance. Nous garantissons égalementl'accompagnement circuit, soit unchauffeur/guide." Implanté à travers leterritoire national, l'Office national duTourisme dispose de 30 agences, dont 8bureaux principaux de réceptifs, d'uneflotte de transport moderne (autocars etvéhicules tout terrain) et d'un personnelqualifié assurant un service professionnel.

Mme Baamara a indiqué aussi que desvoyages à l'étranger sont aussi prévus dansle programme spécial fin d'année.

De ce fait, les destinations les plusprisées restent le Maroc, la Tunisie ,L'Egypte et la Turquie. "L'hébergement sefera dans des hôtels 3, 4 et 5 étoiles». Il estégalement prévu des excursions pourdécouvrir la beauté des sites et monumentsde ces pays. Telle une perle, Tassili Ajjer,situé dans la wilaya de Illizi, brillera de millefeux pour recevoir ses hôtes. H . L .

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Location de zeribasTous les moyens matériel et humain sontmobilisés à cet effet.

«Toutes les unités hôtelières, campings et villages touristiques,implantées dans cette région de l’extrême Sud-est du pays,notamment à Djanet, Illizi, Bordj El Houes et Ihrir, sont finprêtes à accueillir les touristes», a indiqué le représentant del'association des agences de voyage locales, M. ZegriAhmed. Dans les localités de Bordj El Houes, Ihrir, etTadrart (plateau du Tassili), une grande affluence detouristes est attendue. Pour cela, des manifestationsculturelles sont prévues en cette période, dont desexpositions de l’artisanat traditionnel et des métierspropres à la région. Des excursions et visites guidées surles sites touristiques de Tadrart et Issendilène sontégalement prévues au programme.

Des troupes folkloriques et artistiques localesanimeront ces soirées.

«Ces moments de fêtes constituent aussi une source d'activités bénéfiques pour leshabitants de ces régions à travers la location de zeribas, de voitures et la vente de produitsd’artisanat.» H. L.

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Culture El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

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Sofiane Dani

«Mon côté un peufou ressort quand jefais de l’animation»Rencontré en marge dutournage de l’émission«Dzair Show»,l’animateur culte destalk shows dans latélévision algériennenous a ouvert le cœuret nous a parlé de sa

nouvelle expériencedans ce genred’émission, de sarupture avec «SarahaRaha», du publicalgérien et biend’autres choses.

Propos recueillis par Lamia Brahimi

EL Djadel : Il y a des gens quidisent que Sofiane Dani est népour être animateur, est-ce quevous rejoignez ces propos ?Sofiane Dani : on m’a déjà dit ce

genre de propos. Ce que je peux vousdire, c’est que je m’éclate en faisant monmétier. Je le fais très naturellement, puis-que Sofiane à l’écran est le même queSofiane de la vie courante. Même moncôté un peu fou ressort quand je fais del’animation. Avec ménagement, certes !

Vous dites que vous vous éclatezdans votre métier. Quels sont lesautres domaines qui vous éclatent ?Les matchs de foot. Je suis un fou

dingue de ce sport. Je joue moi-mêmedes matchs. Quand je suis en visite dansun pays étranger, je ne rate pas l’occasiond’aller voir ses stades.

Vous avez fait les deuxexpériences : radio et télévision.Laquelle des deux préférez-vous?

La radio est partout dans le monde lavraie école de formation pour un anima-teur. L’avantage avec la télévision, c’estle support image et ceci nous faciliteénormément le travail. Je n’ai pas defranches préférence,s mais je pense qu’ilest élémentaire de se former à la radioavant de faire de la télévision.

Dans une émission comme lavotre, qu’est-ce qui garantit laréussite : le talent de l’animateurou la bonne préparation ducontenu ?C’est un tout. Le talent et la prépara-

tion sont deux ingrédients nécessairespour réussir n’importe quelle émission.L’un ne va pas sans l’autre. Toutefois, lapréparation demeure tout de même trèsimportante. On ne peut pas me permet-tre de compter sur mon talent pour faireune émission. Les choses ont, fort heu-reusement, beaucoup évolué en Algérie:on n’est plus au stade des émissionsimprovisées qu’on avait l’habitude devoir. Les émissions d’aujourd’hui sont

minutieusement préparées. En ce quiconcerne «Dzair Show», on est toute uneéquipe qui travaille sur la préparation ducontenu. Le jour du tournage, le dérou-lement de l’émission est écrit noir surblanc. Le talent, lui, joue un rôle sur leplateau : avoir la bonne réplique, savoirrebondir sur les questions, gérer et orien-ter son dialogue, mettre à l’aise son invitésont tous des aspects qui relèvent dutalent de l’animateur. L’expérience aussiest un autre élément important. En cequi me concerne par exemple, il est évi-dent que beaucoup de choses ont changéen moi par rapport à mes débuts.

Par exemple…Je pense avoir beaucoup mûri par

rapport à ma première expérience.Quand on est jeune, on se permet defaire des choses qu’on n’oserait pas faireen prenant de l’âge. Maintenant, je réflé-chis beaucoup plus avant de faire quoique ce soit. Je pense aussi que lorsquej’ai commencé, j’avais beaucoup plusd’assurance, je dirais même une sorte de

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prétention dans mon travail. Avec letemps, je me suis rendu compte que j’aides choses à apprendre chaque jour queDieu fait. C’est le genre de constat quivous procure beaucoup d’humilité.

Les fidèles de «Dzair Show»ont dû remarquer aussi une«maturation» de l’émission.En plus du côté artistique,vous toucher au culturel.Pourquoi ce choix ? Lorsque j’ai débuté ma carrière dans

le talk show (avec Saraha Raha), je tra-vaillais avec un producteur qui avait unecertaine ligne éditorialiste et moi j’avaisune autre. A un certain moment, on s’estséparé. Si ce que je fais aujourd’hui estplus consistant, c’est parce que j’ai laliberté de suivre ma propre ligne.Actuellement, je travaille avec un pro-ducteur très professionnel, ce qui medonne un certain espace et une certaineliberté que je n’avais pas auparavant.

Votre programme propose dudivertissement instructif.N’est-il pas difficile deconcilier divertissement etinstruction ? Il est vrai que la conciliation des deux

peut s’avérer parfois difficile. Nousessayons cependant d’assurer les deux.

Il est difficile de comparer untalk show algérien à un talkshow européen ou américain.On a l’impression qu’à latélévision algérienne il a plusde tabous. Commentexpliquez-vous cela ? Le problème n’est pas dans la télévi-

sion algérienne, mais dans la société. Unrien peut choquer la société algérienne.La télévision est contrainte de suivre ceque demande la société.

Pourtant, lorsqu’il s’agit d’unechaîne étrangère, ce rien estbeaucoup mieux accepté.N’est-ce pas unecontradiction?Je vous rejoints sur ce point. Il existe

une certaine dualité dans la mentalité desAlgériens qui arrivent à tout accepter desmédias étrangers et presque rien desmédias algériens. Je ne pense pas que jesois en mesure de trouver le pourquoi dela chose, je pense qu’un sociologue estmieux placé que moi pour le faire.

Le talk show en Algérie estune sorte de promotion de laproduction artistique,pourquoi cela ? La différence entre l’Algérie et les

pays occidentaux, c’est que dans cespays, il y a abondance d’activités culturel-les. Chaque jour que Dieu fait, il y a dessorties de films, de livres, de pièces théâ-trales, de spectacles… Et cette actualitéculturelle a son public. Ceci permet à cespays de faire même des talk shows quoti-diens. Ni l’un ni l’autre n’existe enAlgérie. L’actualité culturelle est quelquechose de très rare. Ce qui fait qu’on n’aque le choix de se rabattre sur l’actualitéartistique.

Le décor de «Dzair Show»esttrès particulier. Sur quellebase avez-vous choisi seséléments ?Il faut savoir que certains standards

existent pour tout ce qui concerne ledécor du talk show. Le bureau et la chaisesont le squelette du décor de l’un desgenres de talk show partout dans lemonde.

«Dzair show» ne déroge pas à la règle.Elle ne fait que suivre cette tendance.Thierry Ardisson a adopté le mêmedécor pour la nouvelle saison de sonémission «Salut les terriens» parce qu’il acompris qu’il est important de suivre latendance. Il faut se conformer à ce qui sepasse dans le monde.

L.B.

Bill

al B

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Les trois questions qui dérangent :

Quelle est votre réponse auxpersonnes qui estiment queSofiane Dani est agressif enversses invités ? Je ne suis pas agressif. J’avais com-

mencé l’animation télévisée avec ungenre de talk show qui consiste à êtredirect et franc du côté de l’invitécomme du côté de l’animateur. Les gensn’arrivaient pas à comprendre cela.

Quel était votre sentiment lapremière fois que vous avez vuTayeb sur la table de «SarahaRaha» ? J’ai maudit le jour de ma naissance.

Voir Tayeb à cette place était uneépreuve très dure. C’est moi qui ai faitl’adaptation du concept de «SarahaRaha». Après six mois que mon nomparaissait au générique comme concep-

teur et animateur, le producteur a acca-paré mon adaptation du concept,comme s’il était le sien. C’était commesi on m’avait pris mon enfant et inscritau nom de quelqu’un d’autre. Très long-temps après, j’avais un grand mal àregarder la télévision algérienne. Je nel’avais plus même dans mes listes dechaînes pour un bon bout de temps.

Votre crâne commence à sedégarnir. Un commentaire ? C’est clair que ça m’a beaucoup

dérangé. Mais j’ai estimé que c’était nor-mal après des années et des années degel. Fort heureusement, la coupe raseest devenu tendance et qu’elle me vabien, autrement, ça aurait été un vraiproblème.

L.B.

l Agressif SofianeDani ?Lui estime qu’ilest plutôt directet que c’est cegenre de talkshow qui lui dicte un telcomportement.

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SELECTION

Robin desBois, princedes voleurs20H50 - 23H20

Durée : 150 mn.Genre : Film - Aventure Origine : EU. 1990. Stéréo.Réalisation : Kevin Reynolds.Scénario : John Watson et PenDenshamDistribution : Kevin Costner (Robindes Bois), Morgan Freeman (Azeem),Mary Elizabeth Mastrantonio(Marianne), Alan Rickman (le shérifde Nottingham).Musique : Michael Kamen.

Résumé : Les croisades ne réussissent pas àRobin de Locksley. Prisonnier desInfidèles, il parvient néanmoins às'échapper grâce à l'aide d'Azeem, unMaure qui lui doit la vie sauve.L'Angleterre ne lui vaut rien non plus.

A peine a-t-il foulé le sol natal qu'il seheurte au cadavre de son père, penduau fronton de son château détruit. Lecruel shérif de Nottingham a profitéde l'absence des Locksley et de la cap-tivité du roi Richard pour mettre lepays en coupe réglée et piller la popu-lation. Robin se retire alors dans laclandestinité. Au coeur de la forêt deSherwood, il constitue une bande dehors-la-loi et entreprend de redresserle cours de son destin...Notre avis Kevin Costner est un très séduisantdans ce film d'aventures qui réunittous les ingrédients pour plaire auxspectateurs.

Les Mille etune Nuits20H40 - 22H30Durée : 110 mn.Genre : Film - Comédie Origine : Fra. 1990. Stéréo.Réalisation : Philippe de Broca.Scénario : Philippe de Broca etJérôme Tonnerre

DistributionThierryLhermitte(le roiShara),GérardJugnot(JimmyGenious),StéphaneFreiss(Aladin),VittorioGassman(Sindbad).

Musique : Gabriel Yared.Résumé :Un astrologue surdoué, condamné àl'exil dans le XXe siècle pour avoirdéfié Allah, revient à Bagdad en l'anmille pour sauver la belleShéhérazade de la mort

Jeudi25 Décembre

Vendredi 26 Décembre 21h00 - 22h20

29e Festival mondialdu cirque de demainDurée : 80 mn.Genre : Divertissement - Cirque Résumé :Créé en 1977, le Festival mondial du cirque dedemain présente chaque année les numérosde jeunes artistes du monde entier. Partenairede longue date de la manifestation, Arte pro-pose de découvrir les meilleurs moments del'édition 2008, qui accueillait pour la premièrefois des acrobates tanzaniens, une équilibristearménienne et un fildefériste colombien. Entout, 26 numéros, répartis en deux program-mes, étaient en compétition. Avec des perfor-mances d'équilibre, de jonglage, de trapèzeballant, de trapèze volant, de main à main, decontorsion, de banquine, de diabolo, de mâtchinois, d'acrobatie comique, de clowns, decadre russe ou de planche coréenne.

NCIS : enquêtesspéciales20H50 - 21H30

Titre : En eaux trou-bles.Durée : 40 mn.Genre : Série -Policière Origine : EU. 2004.Stéréo.Distribution : MarkHarmon (Leroy Jethro

Gibbs), Sean Murray (Tim McGee), MikeStarr (Monroe Cooper), Sasha Alexander(Caitlin «Kate» Todd).Résumé :Bryan McAllister, riche héritier, a disparudepuis déjà deux ans lorsque le NCISapprend qu'un célèbre détective, MonroeCooper, pense avoir retrouvé son corps dansune voiture coulée au fond d'un lac. Unerécompense est prévue pour celui qui trou-vera le meurtrier. Cooper entend bien résou-dre cette affaire et empocher ainsi la dotation,quitte à coopérer avec Gibbs.

Coup de cœur

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DE LA SEMAINESamedi27 Décembre

Coup de cœur

Die Hard 4 :retour en enfer22H30 - 00H34

Durée : 124 mn.Genre : Film - Action Origine : EU. 2007. Stéréo.Réalisation : Len Wiseman.Scénario : Mark BombackDistribution : Bruce Willis (John McClane),Timothy Olyphant (Thomas Gabriel),Justin Long (Matt Farrell), Maggie Q. (MaiLihn).Musique : Marco Beltrami.

Résumé :L'inspecteur John McClane est maintenantséparé de son épouse et vit seul à Brooklyn.Très préoccupé par les fréquentations deLucy, sa fille, il passe ses soirées à la suivrelorsqu'elle sort en galante compagnie. Biensûr, ce petit manège n'est pas du goût de lajeune fille, excédée. Mais lorsque le départe-ment d'Etat l'appelle pour appréhender un

hacker qui habite à deux pas de chez sa fille,McClane est contraint d'abandonner sa sur-veillance. Bientôt, il arrive au domicile dujeune pirate informatique, Matt Farrell.Mais il constate très vite qu'un commandoest venu pour l'exécuter. Disposant de trèsgros moyens, les tueurs ne reculent devantrien pour éliminer Farrell. McClane tentealors de comprendre le mobile de ces assas-sins suréquipés...Notre avis Ne boudons pas notre plaisir de retrouverl'inspecteur McClane dans une nouvelleaventure. Bruce Willis a certes vieilli, maisl'action est toujours aussi spectaculaire, effi-cace et divertissante.

La Musique de l'amour20H45 - 22H20

Titre : Robert et Clara Schumann.Durée : 94 mn.Genre : Téléfilm - Biographie Origine : Fra. 1995. Stéréo.Réalisation : Jacques Cortal.Scénario : Sean Allen et Stephan ArngrimDistribution : Thomas Langmann (RobertShumann), Isabelle Carré (Clara Wieck),Ivan Chvedoff (Schunke), Sasha Likov(Wensel).Musique : Robert Schumann.Résumé :La rencontre de deux pianistes virtuoses,Robert Schumann et Clara Wieck, leur pas-sion commune pour la musique et la nais-sance de leur amour.

Au nomd'Anna

Durée : 135 mn.Genre : Film - Comédie senti-mentale Origine : EU. 2000. .Réalisation : Edward Norton.Scénario : Stuart BlumbergDistribution : Ben Stiller (JakeSchram), Edward Norton (BrianKilkenney Finn), Jenna Elfman(Anna Reilly), Anne Bancroft(Ruth Schram).Musique : Elmer Bernstein.Résumé :

Deux amis, l'un prêtre, l'autrerabbin, voient leur amitié boule-versée par le retour au bercail deleur amie d'enfance, devenue unesuperbe jeune femme.

Dimanche 28Décembre 20h50 - 23h05

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Té lé El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

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SELECTIONLundi29 décembre

20h50 - 22h55

La Marche de l'empereur20H50 - 22H15Durée : 85 mn.Genre : Film - Documentaire Origine : Fra. 2004. Stéréo.Réalisation : Luc Jacquet.Scénario : Luc JacquetMusique : Emilie Simon.

Résumé :L'histoire du cycle de reproduction des man-chots empereurs vaut d'être racontée, car ellemélange tour à tour drame, détermination,aventure et amour quelque part dans la régionla plus isolée et inhospitalière de la planète:l'Antarctique. Il y a d'un côté, au nord de lamer de glace, l'océan et ses succulents pois-sons, de l'autre, au sud, la banquise désertiquemais stable où les poussins peuvent être pro-tégés. Entre les deux, les manchots parcou-rent des centaines de kilomètres à la recher-che de nourriture à rapporter à leurs petits quiont faim. Sur une musique d'Emilie Simon,les voix de Romane Bohringer, Jules Sitruk etCharles Berling donnent une personnalité auxmanchots...Notre avis Construit comme un film, un merveilleuxdocumentaire animalier dans lequel les man-chots sont assimilés à de véritables personna-ges, chacun avec ses traits de caractère propre.

Mardi

Errol Flynn, le diable de Tasmanie22H40 - 23H35Durée : 54 mn.Genre : Docu-info - Cinéma Origine : Aus - All. 2006. Stéréo.Réalisation : Simon Nasht.

Résumé :Errol Flynn est né en Tasmanie en1909. Une île vite trop petite pour cediable d'homme qui enchaîne lespetits boulots, pas tous très avouables,avant d'entamer une carrière aucinéma et de débarquer à Hollywooden 1934. Devenu célèbre du jour aulendemain avec le merveilleux«Capitaine Blood», tourné en 1935,Flynn incarne pour la Warner le par-fait aventurier. Dirigé essentiellementpar Michael Curtiz et Raoul Walsh, ilvoit sa carrière décliner à la fin desannées 40. Il meurt en 1959, usé parles excès, l'alcool et la vie ardente qu'ila menée. Les témoignages de ses filles,ainsi que ceux de sa dernière compa-gne, du réalisateur Vincent Shermanet de ses biographes dressent son por-trait.

Scary Movie 2

22H30 - 23H55Durée : 85 mn.Genre : Film - Comédie Origine : EU. 2001. Stéréo.Réalisation : Keenen Ivory Wayans.Scénario : Dave Polsky, Craig Wayans,Alyson Fouse et Greg GrDistribution : Shawn Wayans (RayWilkins), Anna Faris (CindyCampbell), Marlon Wayans (ShortyMeeks), Tori Spelling (Alex).Musique : Mark McGrath.

Résumé :Une étudiante et ses amis s'installentdans une vieille maison hantée pourles besoins d'une expérience scientifi-que pour le moins étrange.Notre avis Une parodie totalement déjantée desfilms fantastiques et d'horreur.Comme dans le premier volet, le meil-leur alterne avec le pire!

30 Décembre

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DE LA SEMAINEMercredi31 Décembre

Rome :grandeur et décadenced'un empire

20H45 - 21H35Titre : Le dernier empereur.Durée : 49 mn.Genre : Docu-info - Histoire Origine : EU Stéréo.Résumé :La lutte entre le général romain Oreste etle chef germain Odoacre se solde par lavictoire de ce dernier et la chute défini-tive de l'empire romain.

Le siècle des hommes20H50 - 21H40

Titre : Réactions en chaîne.Durée : 49 mn.Genre : Docu-info - Histoire Origine : Fra - GB - EU. 1996. .Réalisation : Philippe Grandrieux.Résumé : De l'espoir à l'angoisse, la grande aven-ture du nucléaire, depuis la fin desannées 40 et la guerre froide, jusqu'à lacatastrophe de Tchernobyl en 1986.

USS Alabama

20H50 - 22H40Durée : 110 mn.Genre : Film - Suspense Origine : EU. 1995. Stéréo.Réalisation: Tony Scott.Distribution : Denzel Washington (l'offi-cier en second Ron Hunter), GeneHackman (le commandant FrankRamsey), Matt Craven (le lieutenant RoyZimmer), George Dzundza (le chef debord).Musique : Hans Zimmer.

Résumé :Aux commandes d'un puissant sous-marin nucléaire, deux officiers que toutoppose jouent le sort du monde sur leursnombreux différends personnels.Notre avis Un film à grand spectacle, une épatanteépopée abyssale, de l'action, de lamorale, et surtout, un duel magistralentre Denzel Washington et GeneHackman. Un bonne production.

Bande desauvages

20H50 - 22H25Durée : 94 mn.Genre : Film - Comédie Origine : EU. 2007. Stéréo.Réalisation : Walt Becker.Scénario : Brad CopelandDistribution : Tim Allen (DougMadsen), John Travolta (WoodyStevens), William H. Macy (DudleyFrank), Ray Liotta (Jack).Musique : Teddy Castellucci.

Résumé :Dentiste aisé de Cincinnati, DougMadsen s'ennuie. Et il constate que pourses amis, le quotidien ne s'avère guèreplus trépidant: Bobby, apprenti écrivain,ne supporte plus ni sa femme ni sonmétier. Quant à Dudley, il demeure inva-riablement célibataire, et même le dyna-mique Woody semble ne plus rien avoirà conquérir dans la vie. Afin de rompreavec la monotonie, Doug propose à sesamis quinquagénaires comme lui de par-tir à l'aventure. Et pour revivre le bonvieux temps de leur jeunesse, rien de telqu'un périple à moto à traversl'Amérique profonde. Mais abandonnerle confort s'avère plus difficile queprévu. Notamment lorsque les quatrecompères arrivent dans un bar servantde repaire à un gang de bikers...

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Entre démission et limogeage Valse des entraîneurs de football

Les coachs sur un siège éjectableLe championnat national de football serait devenu très boulimique enentraîneurs. À la fin de la 15e journée de la Division1 de football, 14

entraîneurs sur les 17 des équipes qui forment ce championnat del'élite nationale ont déjà jeté l'éponge ou ont été limogés.

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Par Amel Benhocine

C e nouveau phénomène inquiètede plus en plus les responsablesdu monde footballistique, vu

que la cadence actuelle du limogeagedes coachs a atteint le rythme d'unentraîneur par journée jouée. A quel-ques exceptions près, l'entraîneur defootball national est désormais incon-fortablement installé sur un siège éjec-table. Qu'il perde deux matches desuite, qu'il ne soit plus apprécié par cer-tains joueurs, ou par les supporters quimanifestent violement leur méconten-tement, et le voilà remercié ou poussévers la porte de sortie de force ou àl'amiable. Quelques faux pas suffisentpour créer une véritable crise au seindes clubs de football.

Ces fusibles qu'on fait sauterRien que pour le début de cette sai-

son 2008-2009, quelques clubs ont déjàconsommé jusqu'à trois entraîneurs.

Le système est simple puisqu'ilconsiste à trouver un fusible pour expli-quer la panne dont est victime uneéquipe et ce fusible ne peut être quel'entraîneur. Si cette stratégie a portéses fruits chez certaines équipescomme le MSP Batna qui est en trainde retrouver des couleurs avec l'arrivéede Kamel Mouassa, d'autres forma-tions, à l'image du MC Alger, n'arriventpas à se retrouver malgré le départ ducoach irakien, Ameur Djamil. Il fautdire que le nouvel entraîneur françaisAlain Michel fait de son mieux pourredresser la barre. «Le changement d'en-traîneur est devenu une mode chez nous. Maispersonnellement, je ne peux pas juger unentraîneur en deux ou trois matchs, il fautpatienter pour voir le résultat. Tout travailvient avec la durée. Mais il faut savoir que desfois, les entraîneurs jettent l'éponge et quittentleurs équipes par leurs décrets » estime leprésident du MCA, Sadek Amrous. Parailleurs, le nouveau sociétaire de la D1,le RC Kouba qui a été intégré en tantque club supplémentaire après son brasde fer avec la FAF, a vu défiler à sabarre technique trois entraîneurs (AïtDjoudi, Cherif El Ouezzani,Hammouche) avant son premier matchen retard face au MC Saïda (0-0), dis-puté le 10 novembre sous la conduitedu nouvel entraîneur, Mihoubi.

Des méthodes qui changentLe champion d'Algérie en titre, la JS

Kabylie, de son côté, a vu le départ pré-cipité de son entraîneur roumain,Alexandre Moldovan, juste après le

début de la saison. Même sort pour sonsuccesseur, Younès Ifticen, suite à quel-ques résultats négatifs enregistrés à TiziOuzou. «Ces changements ne nous arrangentguère vu que chaque nouvel entraîneur imposeune nouvelle méthode de travail, dès son arri-vée. Les joueurs sont très affectés par ces cham-boulements car ils sont faibles moralement»avoue l'attaquant kabyle, MohamedDerrag.

Quelques exceptionsSeuls l'USM Harrach, le NA Hussein

Dey, l'USM Alger, la JSM Béjaïa, et l'ASKhroub, ont, jusqu'à présent, dérogé àce nouveau phénomène du football enAlgérie, préférant jouer la carte de la sta-bilité dans un championnat qui aconsommé 25 entraîneurs depuis lecoup d'envoi, donné le 7 août dernier.Pour sa part, le président du club duNAHD, Mohamed Toumi, ne veut aucu-nement entendre parler d'un change-ment au niveau du staff technique, puis-que son entraîneur, Nour Benzekri, jouitentièrement de sa confiance malgré lesderniers faux pas.

De son côté, l'entraineur de la JSMB,Djamel Menad regrette amèrement lasituation actuelle. « Ce n'est pas normal delimoger un entraîneur en deux ou trois semai-nes. Le coach doit d'abord s'imposer, maitriserson effectif et appliquer sa méthode de travail,ce qui demande du temps » s'indigne-t-il.Slimane Raho, l'international setifienestime que cette solution est loin d'êtrele remède parfait et pense que la stabilitéau sein d'un staff technique est la clé detoute réussite, comme c'est le cas al'équipe nationale qui retrouve ses cou-leurs sous la houlette de Rabah Saâdane.« Le niveau de jeu des clubs n'est pas stable, vuque leurs barres techniques sont mouvementées.Le seul souci du public maintenant ce sont lesrésultats» précise-t-il. Selon le capitainesetifien, un entraineur doit disposer d'untemps nécessaire pour construire uneéquipe homogène et compétitive.

Les raisons du chamboulementCe phénomène est souvent expliqué

ou justifié par les mauvais résultats.Dans la majorité des cas, c'est pour«fuir» l'hystérie des supporters que lesdirigeants limogent leur coach. Quand ily a un mauvais résultat, c'est l'entraîneurqui paye souvent à la place des autres.Seulement, les conséquences s'avèrentpar la suite beaucoup plus graves, sur-tout quand le club n'atteint pas le déclicpsychologique tant attendu. Commentun entraîneur peut-il mener un groupealors que ce n'est pas lui qui avait effec-tué la préparation d'intersaison ? D'unautre côté, il suffit que l'entraîneurremette en cause une ou deux stars duclub pour qu'une polémique soit déclen-chée. «Parmi les raisons principales de ce phé-nomène, dont l'entraineur est victime, ce sont lesmedias d'abord qui mettent, souvent, le feu auxpoudres. Il y a aussi la pression des joueurs,comme ceux qui menacent de tout quitter parcequ'ils sont marginalisés ou mal aimés de leurcoach» souligne, Azzeddine Ait Djoudii,entraîneur de l'ESS.

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Un fléauIl faut dire que cette instabilité est

exacerbée par le comportement de cer-tains entraîneurs qui ne sont animésque par le seul souci d'empocher lemaximum de gains. Il y a des coachsqui, le contrat signé, commencent àchercher des justificatifs pour partir.

C'est pour cela qu'il est indispensa-ble de proposer et signer des contratsqui protègent les intérêts des deux par-ties. «Ce fléau est principalement dû à l'in-fluence et la gestion de la rue des affaires desclubs. En Algérie, ce sont les supporters quiimposent leur loi aux responsables de club quiaccèdent à leur demande en limogeant X ou Y.Pour moi, cette valse des entraîneurs a aggravédavantage le mal qui ronge le football» a-t-ilprécisé Mohamed Toumi.

Cette confusion a poussé certainsdirigeants à limoger l'entraîneur afin demasquer la mauvaise gestion, ou pourtempérer les ardeurs des supporters quipouvaient s'en prendre à eux

Une mesure pour freiner cetteinstabilité

Il est a signalé qu'à partir du pro-chain mercato, c'est-à-dire avec le débutde la phase retour du Championnatnational des divisions une et deux, lesclubs n'auront plus le droit de recruterplus de deux entraîneurs par saison.Une décision prise par le bureau fédéralde la Fédération algérienne de football(FAF), cet été 2008, afin de mettre unterme à l'instabilité des barres techni-ques qui règne au niveau des clubs.Ainsi, les dirigeants des équipes n'au-ront plus droit à plus de deux entraî-neurs par saison.

Les changements des barres techni-ques sont récurrents chez nous commedans tous les pays, à la seule différenceque sous d'autres cieux, les indemnitésde départ sont plus conséquentes carles contrats sont rigoureusement res-pectés par les deux parties.

Ailleurs, les coachs signent descontrats de plusieurs saisons. Raressont ceux qui se séparent de leur stafftechnique quelques mois seulementaprès l'entame du travail.

Jamais moins de six moisC'est pour cela que la FAF a tenté

d'imposer deux coachs seulement parsaison, pour freiner cette logique quiconsiste à changer d'entraineurs aprèschaque contre performance. A ce pro-pos, des règlements généraux amendéscet été évoquent la question, précisé-ment dans l'article 81, où il est men-tionné : «Pour l'exercice de leurs fonc-

tions, les entraîneurs de club des divi-sions nationales une, deux et inter-régions, doivent disposer d'une licence

délivrée par la fédération après avis dela direction technique nationale.

Pour les entraîneurs des autres divi-sions, les licences doivent être délivréespar les ligues concernées après avis deleurs directions techniques. En tout étatde cause, toute qualification d'unentraîneur ne saurait être inférieure àsix (6) mois, de même qu'aucunelicence ne peut être délivrée à un entraî-neur au profit de plus de deux clubs parsaison sportive.»

M.Guidoum avait tenté d'yremédier

Il faut rappeler que, l'ancien ministrede la Jeunesse et des Sports, M. YahiaGuidoum, avait essayé d'y remédier endressant un statut d'entraîneur danslequel il impose des contrats de deuxans au minimum.

Seulement, cette décision avait crééune véritable polémique. Entraîneurs etdirigeants de clubs, ont refusé cettenouvelle réglementation.

D'un coté, les présidents ont estiméqu'un club est dans son droit de limo-ger un entraîneur quand celui-ci faitpreuve d'incompétence ou si les résul-tats ne suivent pas, alors que des coachsont indiqué qu'ils n'accepteront pas depayer les frais d'une situation dont ilsne sont pas responsables. S'il estlimogé, il est dans son droit de chercherun autre employeur.

Ce qui fait que ce nouveau texte n'ajamais été appliqué. «Tant qu'il y a pasde statut pour entraineurs de football,ces derniers ne seront jamais protégésen Algérie » précise, de son coté,Djamel Menad.

Un métier usantL'application stricte de cette nou-

velle mesure pourrait, en quelques sor-tes, limiter ce phénomène et permettreaux entraîneurs d'accomplir leur tâchedans une ambiance sereine loin detoute menace de limogeage au premierfaux pas. « Les contrats paraphés à cha-que engagement ne sont pas fiables,puisqu'ils protègent pas les droits desentraîneurs. Notre métier devientusant» témoigne M. Ait Djoudi.

Il est clair que dans le championnatnational, l'entraîneur est souvent assi-milé à un fusible que l'on change, sanstrop de regards sur le travail qu'il a faitauparavant.

Alors, il faut s'attendre a ce que lechampionnat d'Algérie enregistre, d'icila fin de la saison, un record dans ladémission et l'éviction des entraîneurs.

A. B.

Sport El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

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El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009 Psychotest

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1) Lorsque vous vous préparez le matin,la chose que vous n'oubliez jamaisa- De vous rasez de très prèsb- De vous gominer les cheveux c- De mettre de l'eau de toiletted- De vous tailler le bouc

2) Dans votre armoire, on trouvegénéralementa- Des chemises et jean Dolce &Gabanab- Des survêtements et des basquettesc- Des pantalon classiques et des crava-tesd- Des chapeaux et des chaussures encuire3) Lorsque vous sortez avec vosamis le soir, vous vous habilleza- Simplement, avec pantalon et T-shirtb- Sporty, avec jean et basquettesc- Classique, costume et cravated- Excentrique, tunique indienne et jeandélavé

4) La coupe de cheveux quevous adopterez cettesaison ressemblerai àcelle de a- Léonardo Di Caprio,toujours gominé avecsoinb- David Bakam,longs comme courts,ils sont le symbolede l'homme sportifqui à du stylec- GeorgeClooney, mêmedans les "urgen-ces" il est toujoursbien coifféd- Bob Marley"Troie", long etébouriffés

5) Le look de starque vous voudriez leplus adopter seraicelui de:a- Léonardo Di Capriob- Thierry Henry(équipe de france defootball)c- Prince William du

Royaume Uni d- Bob Marley

Par Yasmine Z.

On sait que le style,c’est l’homme.

Alors qu’êtes-vous vraiment ?Basket ou cravate ? George Clooney

ou cheb Khaled ?

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Psychotest El Djadel N°04 du 27 décembre 2008 au 9 janvier 2009

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6)Quel marque de parfum de créateur vous aimez le plusa- Hugo Bossb- Adidasc- Yves Saint Laurentd- Gucci

7) Quel personnage de film rêvezvous d'êtrea- James Bond

b- Rocky Balboac- Super Mand- Harry Poter

8) La couleur que vous portezle plusa- Blancb- Bleuc- Noird- Rose

Si vous avez unemajorité

de réponses A :

Classique Chic commeDi CaprioVous savez mettre vosatouts en valeur en portantdes vêtements dont les for-mes régulières révèlent votretaille masculine. ChemiseBlanche, Polo et Mocassin.Quelle classe ! Cet hivervous serez, une fois de plusla star chic de votre cartier.Vous assumez totalementvotre corps masculin savezce qui lui va le mieux.Epicurien, vous aimez labonne chère, la bonne nour-riture et vous profitez de lavie pleinement.

Vous avez unemajorité

de réponses B :

Sportive attitude Vous vous sentez mieuxdans un survettement quedans un jean serré. Vousvoulez toujours mettre envaleur vous attributs en glis-sant sur vous un débardeurou un body. Mais le soucic'est que vous avez toujoursle même style, alors que lechangement pourrai vousapporter beaucoup debonne choses. Vous verrezque lorsque vous ferez untour dans les magasins pourrepérer les nouveautés quivous iraient, vous serezétonné du potentiel quevous avez.Si ça ne vous convient pas, ily'a toujours la solution dumélange des styles.

Si vous avez unemajorité

de réponses C :

Beau gosse au naturelSelon vous, la mode c'est deporter des vêtements danslesquels vous êtes à l'aise.Alors vous préférez sortiravec le même jean pendantdes années que tester le der-nier pantalon slim à la mode.Fouiner dans toutes les bou-tiques pour trouver le der-nier look tendance est pourvous une activité insensée àlaquelle ce serai une grandeperte de temps de s'y adon-ner.Cela n'empêche, vous avezdu goût et savez ce qui peutvous aller sans pour autantvous transformer en unepersonne que vous n'êtespas.

Vous avez unemajorité

de réponses D :

Original avant tout Vous adorez attirer l'atten-tion de ceux qui vous entou-rent. Vous aimez quand çaBling bling quand vous mar-chez, alors vous misez surles accessoires. Collier enargent, anneaux, et grossemontre, avec ça vous étéssur de ne pas passer ina-perçu. Vous êtes finalementun homme enfant, fière deson corps, mais pas encoremature pour l'assumer telqu'il est. Toutefois, vous nepourrez pas toujours voushabiller avec des t-shirts lar-ges capable de vêtir deuxpersonne, et ça vous lesavez, alors pourquoi ne pasessayer un style plus soft.

Résultats

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