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N°7013 - Vingt-quatrième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com POINT DE VUE OPPOSITION À SAADANI AU FLN LES CONTESTATAIRES HAUSSENT LE TON L ’ambassadeur du Maroc, Abdallah Belkeziz, qui a finalement écourté son séjour à Rabat, a été soumis hier à la «question» au niveau du ministère des Affaires étrangères, dans le sillage de la grave violation des locaux du consulat d’Algérie à Casablanca. (Suite page 2) Hassan Moali Un communiqué ferme a sanctionné, hier, la réunion des membres du comité central du FLN qui s’était tenu la veille à Alger, à leur tête Abderrahmane Belayat, Abdelkrim Abada, des moudjahidine et plusieurs cadres siégeant au sein du CC. B. NOUIOUA INQUIÉTUDES AU SUJET D’UNE DÉPRÉCIATION DU DINAR LIRE EN PAGE 4 LIRE L’ARTICLE DE SAÏD RABIA EN PAGE 3 Les jeunes recrutés dans le cadre du dispositif du préemploi demandant à être intégrés, de manière permanente, dans leur poste de travail, ont été réprimés hier devant le Palais du gouvernement. Ils menacent de multiplier les actions de protestation dans les prochains mois. LIRE L’ARTICLE DE RABAH BELDJENNA EN PAGE 7 ILS DEMANDENT LA PERMANISATION DES JEUNES DU PRÉEMPLOI RÉPRIMÉS LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANT À TUNIS MOURAD SELLAMI EN PAGE 11 TUNISIE Le Dialogue national au point mort PUBLICITÉ LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 4 novembre 2013 ÉDITION DU CENTRE PHOTO :D. R. PHOTO : B. SOUHIL L’AMBASSADEUR DU MAROC CONVOQUÉ AU MAE Rabat «regrette» mais ne s’excuse pas… RETROUVEZ VOTRE SUPPLÉMENT ÉCONOMIE EN PAGES 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19 ET 21 POI D ANCIEN GOUVERNEUR DE LA BANQUE CENTRALE D’ALGÉRIE

EL-WATAN du 04-11-2013

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N°7013 - Vingt-quatrième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

POINT DE VUE

OPPOSITION À SAADANI AU FLN

LES CONTESTATAIRES HAUSSENT LE TON

L ’ambassadeur du Maroc, Abdallah Belkeziz, qui a fi nalement écourté son séjour à Rabat, a été soumis

hier à la «question» au niveau du ministère des Affaires

étrangères, dans le sillage de la grave violation des locaux du consulat d’Algérie à Casablanca. (Suite page 2) Hassan Moali

● Un communiqué ferme a sanctionné, hier, la réunion des membres du comité central du FLN qui s’était tenu la veille à Alger, à leur tête Abderrahmane Belayat, Abdelkrim Abada, des moudjahidine et plusieurs cadres siégeant au sein du CC.

B. NOUIOUA

INQUIÉTUDES AU SUJET D’UNE DÉPRÉCIATION DU DINAR

LIRE EN PAGE 4

LIRE L’ARTICLE DE SAÏD RABIA EN PAGE 3

■ Les jeunes recrutés dans le cadre du dispositif du préemploi demandant à être intégrés, de manière permanente, dans leur poste de travail, ont été réprimés

hier devant le Palais du gouvernement. Ils menacent de multiplier les actions de

protestation dans les prochains mois.LIRE L’ARTICLE DE RABAH BELDJENNA EN PAGE 7

ILS DEMANDENT LA PERMANISATION

DES JEUNES DU PRÉEMPLOI RÉPRIMÉS

LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANT À TUNIS MOURAD SELLAMI EN PAGE 11

■ TUNISIE

Le Dialogue national au point mort

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L’AMBASSADEUR DU MAROC CONVOQUÉ AU MAE

Rabat «regrette» mais ne

s’excuse pas…

RETROUVEZ VOTRE SUPPLÉMENT ÉCONOMIE

EN PAGES 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19 ET 21

POI

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ANCIEN GOUVERNEUR DE LA BANQUE CENTRALE D’ALGÉRIE

Suite de la page 1

Dans une déclaration du mi-nistère des Affaires étran-gères rendue publique au

terme de cette audition, il a été rap-pelé à l’ambassadeur du royaume du Maroc la «demande pressante» formulée, vendredi dernier, au-près du chargé d’affaires de son ambassade pour obtenir le «plus rapidement possible» des expli-cations circonstanciées sur «la violation inacceptable des locaux consulaires algériens à Casablan-ca et la profanation impardon-nable de l’emblème national, le jour même de la célébration du déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er Novembre».Et comme on pouvait s’y attendre, l’envoyé du roi n’a pas été chargé de présenter les excuses de son gouvernement pour le grave préju-dice moral et symbolique causé à l’Algérie. Abdallah Belkeziz s’est contenté, hier, d’exprimer les «re-grets de son gouvernement», sou-ligne la déclaration du ministère des Affaires étrangères. L’ambassadeur a informé le dépar-tement de Ramtane Lamamra que le ministre des Affaires étrangères du royaume du Maroc s’était entre-tenu avec l’ambassadeur d’Algérie à Rabat le jour même de la viola-tion de l’enceinte consulaire algé-rienne pour «condamner cet acte inadmissible». Il a aussi assuré que le mis en cause, ce désormais tris-tement célèbre fauteur de troubles, Hamid Enaânaâ, l’homme par qui le scandale est arrivé, a agi seul et qu’il est aux arrêts en attendant d’être présenté, le 20 novembre, devant le procureur. Suffisant pour éteindre le feu de la colère en Algé-rie ? Pas sûr.

DES «REGRETS» MAIS PAS D’EXCUSES

Pas certain aussi que l’aveu d’un «acte inadmissible» par l’ambas-sadeur non assumé publiquement et encore moins assorti d’excuses, comme l’exigent les usages di-plomatiques en pareilles circons-tances, fasse retomber la tension.Autant dire que cette plaidoirie

du représentant du Maroc n’a pas vraiment convaincu les res-ponsables algériens qui lui ont signifié que l’Algérie «n’accorde pas de crédit à la thèse de l’‘‘in-cident isolé’’ et encore moins au ‘‘fait divers’’». M. Lamamra et ses collaborateurs en veulent pour preuve «des éléments visuels de preuve entourant le double forfait perpétré par un individu faisant partie d’un groupe de manifes-tants hostiles à l’Algérie et à ses hauts responsables». Une façon de signifier, presque diplomatique-ment, que l’Algérie est quasiment convaincue que le coup était pré-médité, voire commandité. Il est donc clair que le ministère des Affaires étrangères ne compte pas s’arrêter en si bon chemin dans sa volonté de se faire justice après la provocation de Casablanca. Signe de cette volonté de tirer cette affaire au clair, le MAE a demandé officiellement à l’ambassadeur marocain que les autorités algé-riennes soient associées, «selon

une forme appropriée et conformé-ment à la pratique internationale», à l’enquête pour déterminer les faits et s’assurer que les suites appropriées ont été engagées après cet incident «particulièrement grave».

LA RESPONSABILITÉ DU MAROC ENGAGÉE

A l’appui, le MAE a rappelé à l’ambassadeur que les auto-rités marocaines ont, en vertu de «l’article 31 de la Conven-tion de Vienne sur les relations consulaires», l’obligation spéciale de prendre les «mesures néces-saires pour protéger les locaux consulaires et empêcher qu’ils ne soient envahis et que la paix du poste consulaire ne soit trou-blée ou sa dignité amoindrie». La déclaration du MAE suggère ainsi que l’Algérie pourrait être amenée à se plaindre auprès de l’ONU. Le département de Ram-tane Lamamra n’a pas manqué de souligner à l’ambassadeur «toute

la responsabilité du gouvernement marocain» dans la création du «climat de tension et d’escalade» qui prévaut actuellement. Il lui a également réaffirmé la «nécessité d’une prise de position claire et sans équivoque de sa part quant à l’impératif du respect des sym-boles de l’Etat algérien en toutes circonstances». L’ambassadeur du Maroc, qui n’était pas en mesure de répondre aux demandes algé-riennes, a pris note, d’après nos sources, le temps d’en référer à son gouvernement. C’est donc une «fin et suite» de cette mini-crise diplomatique entre Alger et Rabat, surtout que le souverain alaouite a commis une entorse tout aussi grave aux us diplomatiques en manquant à son devoir de pré-senter les vœux de circonstance au peuple algérien à l’occasion du 1er Novembre. Au lieu de ce geste de détente, il a hélas préféré tirer un feu nourri contre l’Algérie et son emblème avant de se tirer à… Abu Dhabi. Hassan Moali

El Watan - Lundi 4 novembre 2013 - 2

L ’ A C T U A L I T É

L’AMBASSADEUR DU MAROC CONVOQUÉ AU MAE

Rabat «regrette» mais ne s’excuse pas…

L’ambassadeur du royaume du Maroc, Abdallah Belkeziz, a été convoqué, cet après-midi, au siège du ministère des Affaires étrangères où il lui a été rappelé la demande pressante formulée vendredi dernier auprès du chargé d’affaires de son ambassade pour obtenir le plus rapidement possible des explications circonstanciées sur la violation inacceptable des locaux consulaires algériens à Casablanca et la profanation impardonnable de l’emblème national, le jour même de la célébration du déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er Novembre.L’ambassadeur a exprimé les regrets de son gouvernement et a indiqué que le ministre des Affaires étrangères du royaume du Maroc s’est entretenu avec l’ambassadeur d’Algérie à Rabat le jour même de la violation de l’enceinte consulaire algérienne pour «condamner cet acte inadmissible».Il a été rappelé à l’ambassadeur que l’Algérie n’accorde pas de crédit à la thèse de l’«incident isolé» et encore moins au «fait divers», et ce, sur la base d’une analyse rigoureuse des éléments visuels de preuves entourant le double forfait perpétré par un

individu faisant partie d’un groupe de manifestants hostiles à l’Algérie et à ses hauts responsables. Dans ce contexte, les autorités algériennes demandent à être associées, selon une forme appropriée et conformément à la pratique internationale, à l’enquête pour déterminer les faits et s’assurer que les suites appropriées ont été engagées à la suite de cet incident particulièrement grave.Il a été également fait observer à l’ambassadeur, M. Belkeziz, que les autorités marocaines ont, en vertu que l’article 31 de la Convention de Vienne sur les relations consulaires, l’obligation spéciale de prendre les mesures nécessaires pour protéger les locaux consulaires et empêcher qu’ils ne soient envahis et que la paix du poste consulaire ne soit troublée ou sa dignité amoindrie.Le ministère des Affaires étrangères, qui souligne toute la responsabilité du gouvernement marocain dans la création du climat de tension et d’escalade qui prévaut actuellement, réaffirme la nécessité d’une prise de position claire et sans équivoque de sa part quant à l’impératif du respect des symboles de l’Etat algérien en toute circonstance. Alger, le 3 novembre 2013.

DÉCLARATION DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

RÉACTIONS

L’ONEC DÉNONCE UN ACTE CRIMINEL Le secrétariat national de l’Organisation des enfants de chouhada a dénoncé, hier dans un communiqué, l’atteinte au drapeau national survenue au Maroc le jour de la célébration du 1er Novembre. L’organisation de Tayeb El Houari a qualifié cet acte de «criminel». Elle exige des autorités marocaines de «punir sévèrement les auteurs» et de «présenter des excuses aux autorités algériennes». L’ONEC estime que les agresseurs et auteurs «de cet acte d’agression ont été poussés par le makhzen et ses alliés». Celle-ci interpelle les autorités algériennes à prendre «toutes les mesures pour mettre fin à ces agissements vils».

R. N.

RASSEMBLEMENT À MAGHNIAHier matin, des dizaines de jeunes, représentant des associations de quartier, de village et des droits de l’homme (section locale) ont observé un sit-in à la sortie de la ville, à proximité du complexe touristique La Tafna, sur la route d’Oujda, pour dénoncer l’attaque du consulat d’Algérie à Casablanca, vendredi dernier. «L’Algérie est un pays souverain et l’attaque de notre consulat à Casablanca est une agression caractérisée, un acte abject. Nous tenons à dénoncer fermement ces agissements de lâches du makhzen et nous continuerons à soutenir la cause du Sahara occidental», clamaient en substance les manifestants pacifiques. Ayant demandé une autorisation pour se rendre sur le tracé frontalier et observer leur sit-in, les jeunes citoyens ont été dissuadés par le chef de la daïra de Maghnia, d’où leur décision de se rassembler à la sortie de la ville. «Nous ne brûlerons pas l’emblème du Maroc et ne prononcerons pas des obscénités à l’égard du pays voisin. Nous sommes ici pour exprimer notre mécontentement à la suite de la violation de notre consulat et la profanation de notre drapeau par des illuminés à la solde du makhzen…», ont tenu à préciser les manifestants. C. Berriah

«DES ATTAQUES TRAÎTRESSES ET DES VOCIFÉRATIONS DU MAKHZEN», DÉCLARE LE CNASPS Le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) a qualifié hier de «provocation irresponsable» la violation du consulat général d’Algérie à Casablanca (Maroc). «Il s’agit de déboires répétés, de la cécité politique de sa diplomatie (Maroc) et de son incohérence», explique le comité dans un communiqué. Le CNASPS a, en outre, qualifié la campagne politico-médiatique du Maroc contre l’Algérie «d’attaques traîtresses et de vociférations du makhzen» qui sont, a-t-il affirmé, «des voix hurlantes partisanes contre l’Algérie et de l’agressivité gratuite d’une certaine presse marocaine». «La politique d’obstruction du Maroc, l’appel du roi à la mobilisation lors de son dernier discours, ont poussé le makhzen et ses relais à porter atteinte aux symboles de l’Algérie, à l’emblème national», a souligné le comité. Pour le CNASPS, «l’entêtement et l’intransigeance de la force coloniale marocaine» font que le Maroc «n’est pas disposé à se conformer à la légalité internationale et à coopérer avec les instances onusiennes». Il s’agit, a-t-on souligné dans ce communiqué, «d’obstacles dressés par le Maroc est ses alliés devant la création d’un mécanisme de surveillance et de protection des droits de l’Homme, sous l’égide de l’ONU, au Sahara occidental occupé». Qualifiant cette situation d’«immorale», le CNASPS a condamné «vigoureusement cette provocation». Le CNASPS a rappelé, dans ce cadre, que «l’Algérie, fidèle à son histoire, continuera à assumer ses responsabilités afin que prévale le règlement dicté par la légalité internationale, consacrant le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». N. A.

El Watan - Lundi 4 novembre 2013 - 3

L ’ A C T U A L I T É

Quel ton aussi grave que celui du communiqué qui, hier, a sanctionné la

réunion des membres du comité central du Front de libération nationale avant-hier à Alger, à leur tête Abderrahmane Belayat, Abdelkrim Abada, d’anciens moudjahidine et plusieurs cadres siégeant au CC. Qualifiant la réunion, qui a eu lieu le 29 août dernier à l’hôtel El Aurassi, de «pièce de théâtre et un com-plot contre le parti» qu’ils ont décidé de récuser, les membres du comité central réunis avant-hier affirment leur «engagement sans faille à remettre en cause et à faire échouer tout ce qui a dé-coulé de cette rencontre qui avait propulsé Amar Saadani au poste de secrétaire général du FLN». Selon eux, «c’est une transgres-sion pure et simple des statuts du parti, des textes qui le régissent, voire de la loi organique qui régule l’activité des partis poli-tiques». En plus du non-respect des lois, soutient la même source, ceux qui ont propulsé Amar Saa-dani à la tête du FLN ont utilisé «le mensonge, la tromperie, la

terreur et la corruption pour venir à bout de la résistance des membres du comité central et de détourner ainsi leur volonté». Signé par Abderrahmane Belayat, le communiqué parvenu hier à notre rédaction révèle toute la «déception des membres du co-mité central quant à la situation dangereuse que vit le parti suite à une série de fractures dues aux luttes qui ont pollué l’environne-ment politique et le militantisme depuis le 9e congrès en mars 2010». Ils dénoncent, indique la même source, «les décisions et les positions prises au nom du parti». Faisant allusion aux décla-rations de son secrétaire général, Amar Saadani, les membres du comité central ne manquent pas de souligner que ce dernier «a même osé évaluer et juger des étapes décisives et des institu-tions sensibles du pays», allusion faite aux déclarations portant sur «l’éloignement du DRS de la vie politique». Pas seulement : les membres du CC récusent «l’implication du parti dans des alliances et des réunions en pas-sant outre les prérogatives des

instances du FLN et la volonté de ses militants». Les contesta-taires de Amar Saadani et de son groupe appellent les membres du comité central à adhérer à leur cause et leur demandent «de boycotter toute initiative visant à organiser une réunion du CC au grand dam des statuts et des règlements du parti». Selon eux, «ce qui a découlé de la réunion du 29 août dernier est un précé-dent grave dans la vie du FLN». Aujourd’hui, affirme la même source, «il s’agit d’effacer les effets de cette rencontre et empê-cher ses initiateurs de rééditer le même scénario». «L’objectif, sou-lignent les rédacteurs du commu-niqué, est de revenir à la légiti-mité». Les contestataires de Amar Saadani, qui saluent «la décision juste et équitable du Conseil d’Etat qui avait déclaré caduque la rencontre d’El Aurassi», celui-ci n’a pas encore statué sur leur recours, appellent «les militants et les cadres du parti à faire face aux aventuriers, aux corrom-pus et les opportunistes». «Ils félicitent aussi toutes les bonnes volontés et les forces sincères

de la nation, à leur tête l’Armée nationale populaire (ANP) et les services de sécurité qui ont construit la gloire de l’Algérie, et ont servi le pays dans toutes les circonstances en assurant sa sta-bilité.» Selon une source proche des contestataires, contactée hier, «il faut s’attendre à d’autres ini-tiatives dans les prochains jours». L’objectif, indique-t-elle, est de remettre le FLN à ses militants, autrement dit le départ de Amar Saadani, du secrétariat général du parti et ceux qui l’y ont placé Celui-ci n’a pas manqué d’ail-leurs de réagir, prenant connais-sance certainement de la réunion des membres du comité central avant-hier à Alger, par le biais d’un communiqué dans lequel il confirme la réunion du CC, le 16 novembre prochain, avec un seul ordre du jour : l’adop-tion de la liste des membres du bureau politique du parti. Saadani donne l’impression de devancer la tempête en multipliant les sorties pour s’affirmer comme le vrai patron du FLN. Ses contes-tataires le laisseront-il faire ?

Saïd Rabia

ILS DÉNIENT À SAADANI LE DROIT DE PARLER AU NOM DU PARTI

Les contestataires du FLN haussent le ton

● L’objectif des protestataires n’est autre que le départ de Amar Saadani du secrétariat général du parti.

ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE«Les conditions ne sont pas tout à fait réunies», selon Louisa Hanoune

Les conditions nécessaires pour la tenue d’une élec-tion présidentielle «ne sont pas tout à fait réunies», a lancé la cheftaine du Parti des travailleurs, Louisa

Hanoune, hier lors d’un point de presse conjoint avec le secrétaire général du FLN, Amar Saadani. «Nous aspirons à améliorer et réunir les conditions permettant une élec-tion présidentielle qui ne soit ni contestée ni contestable», a-t-elle souhaité, réitérant «la nécessité de réviser les lois votées en 2012». Mme Hanoune qui s’est entretenue pendant une heure avec le secrétaire général de l’ex-parti unique, Amar Saadani «dans le cadre des concertations politiques», a exclu l’idée d’un front avec les soutiens de Bouteflika pour la prochaine élection présidentielle. «Nous avons évoqué la question des conditions dans lesquelles se tiendrait l’élection présidentielle où nous avons réaffirmé le droit de chacun de se présenter, y compris le président Bouteflika s’il le souhaite. Nous sommes contre l’exclu-sion. Pour le moment, il (Bouteflika) n’a pas informé de sa décision. Mais nous n’avons pas évoqué l’idée d’un front pour soutenir un quatrième mandat», a-t-elle précisé. De son côté, Amar Saadani, intronisé à la tête du FLN suite à un coup de force, a placé les consultations avec le Parti des travailleurs dans le cadre d’«un accord autour du ren-forcement du front intérieur, d’assainissement de l’action politique et de construction d’institutions solides». Mme Hanoune et M. Saadani ont également exprimé leur soutien à l’officialisation de la langue amazighe : «Nous avons clairement exprimé notre position en faveur de l’officialisation de la langue amazighe.» Par ailleurs, les deux chefs, qui disent assumer «plusieurs dénominateurs communs», ont largement évoqué la tension diplomatique entre Alger et Rabat. «L’Algérie et le Maroc sont deux Etats frères, mais l’attaque du consulat d’Algérie à Casa-blanca n’honore pas le Maroc car elle touche à un des symboles de l’Algérie. Nous dénonçons cet acte et nous appelons au calme car l’escalade n’arrangera pas les deux pays», a commenté Saadani. H. O.

POINT DE VUE

Inquiétudes au sujet d’une dépréciation du dinar

Par B. Nouioua (*)

Il a été compris des déclarations du ministre des Finances que le dinar allait faire l’objet d’une dépréciation. Pour rassurer, la Banque centrale

(BC) a indiqué que les ajustements appliqués de temps à autre au dinar se font dans des marges étroites et font partie de la gestion courante de la monnaie nationale par rapport aux principales devises. Ces ajustements sont dus essentiellement aux fluctuations des taux de change du dollar amé-ricain et de l’euro. Les éclaircissements fournis le sont pour répondre à certaines interrogations du pouvoir et surtout pour essayer de limiter les confu-sions et les spéculations. La stabilité de la monnaie nationale (le dinar) sur le plan aussi bien interne qu’externe constitue la fonction principale de la BC. Toutefois, il se trouve que quelles que soient les mesures prises par la BC, quelle que soit leur justesse pour assurer cette stabilité, elles restent insuffisantes pour atteindre ne serait-ce qu’en partie l’objectif visé. Elles restent insuffisantes si elles ne sont pas accompagnées d’actions allant dans le même sens et qui sont du ressort exclusif du gouvernement. En l’absence d’une politique budgétaire rigoureuse établie en concordance avec la politique monétaire suivie par la BC, de circuits commerciaux bien organisés, de lutte menée par les pouvoirs publics avec détermination contre les marchés informels, les spéculations, les fraudes, la corruption, etc., les efforts déployés par la BC pour préserver la valeur du dinar s’avèrent vains. Il en est de même si des dispositions législatives et réglementaires ne sont pas promulguées par les autorités pour réduire la masse énorme de billets de banque et de pièces métalliques de monnaie en circulation (la circulation fiduciaire) – qui s’élevait, fin 2012, à 2997,2 milliards de dinars (soit 26,7% de la masse monétaire M2) – favorise les trafics et présente une menace constante sur la stabilité des prix. Sa réduction peut se réaliser en imposant

l’utilisation, à travers les circuits bancaires et financiers, des moyens de paiement modernes tels que les chèques, les virements, les cartes bancaires, etc. Cela contribuera à limiter les paiements en espèces et leurs inconvénients. L’augmentation des dépenses budgétaires courantes (42,8% en 2011), la désorganisation des circuits commerciaux ainsi que les spéculations et les dysfonctionnements des activités économiques sont en grande partie à l’ori-gine du développement de l’inflation, dont le taux s’est élevé à 8,9% en 2012. Or, c’est l’inflation, c’est-à-dire la hausse des prix, qui mine la valeur de la monnaie et provoque sa dépréciation sur le plan interne et sur le plan externe.1) Sur le plan interne, la population sait bien com-bien les prix des produits non subventionnés et des services ont augmenté. A titre d’exemple, le prix du kilo de viande qui variait, il y a trois ans, entre 600 et 700 DA, se situe à l’heure actuelle entre 1400 et 1500 DA. Habituellement, les dépréciations du dinar résultent d’une gestion hasardeuse de la monnaie par la BC lorsqu’elle laisse accroître la distribution des crédits à l’économie et à l’Etat d’une manière inconsidérée notamment. C’est ce qui augmente la masse monétaire et la monnaie en circulation, lesquelles pèsent sur les prix et favorisent ainsi l’inflation. Ce n’est plus le cas dans notre pays depuis l’intervention de la hausse du prix du baril de pétrole, prix qui est passé progressivement de 17,91 dollars en 1999 à 100 dollars en 2008 et à 113 dollars en 2011. De ce fait, les recettes très importantes en dollars provenant de l’exportation des hydrocarbures sont devenues l’élément essentiel de la création monétaire et de son expansion. La monnaie créée par la BC en contrepartie de l’achat des dollars engendrée par l’exportation des hydrocarbures profite essentiel-lement à Sonatrach et à l’Etat grâce aux impôts et taxes perçus dans ce cadre. La fiscalité pétrolière représente les deux tiers des recettes budgétaires de l’Etat. Les abondantes dépenses effectuées par

Sonatrach et l’Etat du fait de ces importantes res-sources inondent l’économie de liquidités. Les ac-tions menées par la BC pour résorber ces liquidités au moyen de l’utilisation de différents instruments (reprise des liquidités des banques, constitution auprès d’elles de réserves obligatoires, etc.) n’ont qu’un effet limité sur l’excès de liquidités qui est devenu structurel depuis 2002, alimente l’infla-tion, laquelle entraîne la dépréciation du dinar. Ainsi donc, la dépréciation du dinar est certaine sur le plan interne et ampute le pouvoir d’achat des citoyens, notamment ceux qui disposent de peu de moyens. Mais cette dépréciation est due à des facteurs qui ne relèvent pas directement de la BC.2) Sur le plan externe, la BC s’efforce, après les désastreuses dévaluations du dinar, durant les an-nées 1990, de maintenir dans une certaine mesure le dinar stable par rapport aux monnaies étran-gères. Son taux par rapport à ceux des principales devises est flottant, mais de manière contrôlée. En conséquence, sa valeur fluctue, mais dans une marge relativement étroite. Il n’est pas rattaché à une monnaie étrangère déterminée (le dollar ou l’euro par exemple) de sorte que son taux reste fixe par rapport à cette monnaie. Il en est ainsi en ce qui concerne les monnaies des pays du Golfe qui sont liées au dollar et ont de ce fait leur taux de change invariable par rapport à cette devise. Quant à la valeur du dinar, elle est déterminée à partir d’un panier de monnaies étrangères où prédominent le dollar et l’euro. Lorsque le taux de change de ces deux monnaies notamment fluctue (à la hausse ou à la baisse) il influence automati-quement le taux de change du dinar. Ces derniers jours, le taux de change de l’euro vis-à-vis du dollar a augmenté et est passé de 1,28 à 1,38 dollar. Cette augmentation a engendré une baise du taux de change du dinar par rapport à l’euro, lequel équi-vaut à l’heure actuelle à 109,90 DA. Le dollar vaut de son côté 81,48 DA. Il est à signaler que l’euro a déjà valu 109,04 DA en 2009 et que le dollar a déjà,

en 2012, valu 82,09 DA. Par ailleurs, la BC calcule ce qu’elle appelle le taux ce change effectif réel du dinar à partir d’une formule établie par le FMI et utilisée par la plupart des pays. Pour arrêter ce taux, la formule intègre les fondamentaux (c’est-à-dire les aspects essentiels qui caractérisent l’économie de notre pays, y compris le différentiel d’inflation). Il est normal que la BC recoure à des instruments considérés comme fiables et utiles pour détermi-ner de manière plus objective le taux effectif réel du dinar tout en veillant à le maintenir proche de son niveau d’équilibre. Mais il importe de ne pas être prisonnier d’une formule, quelle que soit son efficacité. La détermination du taux de change est à faire à la fois avec flexibilité en fonction de l’offre et de la demande sur le marché interbancaire des devises et d’une manière pragmatique qui prenne en considération les objectifs qu’on veut atteindre en fixant le taux en question. Dans les circonstances actuelles et grâce à l’exis-tence d’un niveau élevé des réserves de change et d’un niveau très bas de la dette extérieure, la politique suivie par la BC pour assurer une cer-taine stabilité du dinar en le laissant fluctuer dans une marge relativement étroite, en relation avec les variations des taux de change des principales devises, paraît adaptée et judicieuse. Toutes ces dernières années, le taux du dollar américain par rapport au dinar a varié entre 73,80 et 82,09 DA et celui de l’euro a varié entre 91,05 et 109,90 DA. Ce qui crée des difficultés à l’économie algérienne, c’est l’existence du marché parallèle des devises qui est une véritable plaie et, d’autre part, l’absence d’action efficace pour mettre fin aux multiples dysfonctionnements et pour engager une stratégie visant le développement économique et social. Une telle stratégie doit tendre à promouvoir les investis-sements productifs notamment et à mobiliser tous les moyens en assurant leur bonne utilisation pour atteindre les objectifs fixés. B. N.

(*) Ancien gouverneur de la BCA

L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Lundi 4 novembre 2013 - 4

AHMED BENBITOUR À JIJEL

Pour une refondation de l’Etat

L ’ancien chef de gouvernement et candi-dat à l’élection présidentielle de 2014,

Ahmed Benbitour, a prôné, lors d’une conférence tenue samedi à la bibliothèque communale de Jijel, une refondation de l’Etat, des institutions et de l’école à travers la mise en place d’un nouveau mode de gouvernance qui tranchera avec le système autocrate et paternaliste en vigueur depuis l’indépendance du pays. Il a toutefois fait remarquer qu’il ne suffit pas de changer des hommes pour s’assurer cette réforme fondamentale. Lors de cette conférence organisée par la maison d’édi-tion Dar Kitab El Ghad et ayant pour thème «Les bouleversements économiques dans le monde et leurs répercussions sur l’économie algérienne», le conférencier a soutenu le passage par une double transition écono-mique et politique. L’orateur a débuté son intervention par le rappel des différentes étapes ayant conduit à la présente mainmise du secteur des ser-vices (communication et informatique) sur l’industrie qui auparavant avait supplanté le système féodal. Il s’étalera longuement sur «la déliquescence» qui caractérise le pays, et qu’il lie aux «phénomènes de corrup-tion, l’allégeance au maître du moment et le dysfonctionnement des institutions». La transition politique et économique post-évé-nements de 1988 n’a pas débouché sur une réelle démocratie ni une véritable économie

de marché. La feuille de route de Benbi-tour table sur une période de cinq ans pour «stopper la crise, construire les fondements de l’Algérie, de la paix, de la justice et de la prospérité». La première démarche, dira-t-il, passe par la prochaine élection prési-dentielle qui peut être l’occasion de bâtir le changement souhaité et mettre inexorable-ment le pays sur les rails de la paix durable et donner la chance à un candidat d’être élu par le peuple sur la base d’un programme. Pour la première fois dans l’histoire, ajou-tera-t-il, il y a une possibilité que le chan-gement se fasse de manière pacifique dans l’intérêt des tenants du pouvoir et du pays. Parmi ses engagements, il parlera de la promotion des compétences pour lesquelles il dira créer «un haut commissariat au niveau de la présidence de la République qui sera chargé de promouvoir les compé-tences nationales dans le pays ou résidant à l’étranger». En conclusion, le conférencier affirmera que désormais les sociétés, à cause du désespoir, peuvent se tourner vers la vio-lence et l’anarchie. Il est nécessaire de ce fait de revoir toute chose. Le monde a besoin d’un nouveau genre de dirigeants qui pour-ront être en phase avec le village mondial d’aujourd’hui. A la fin, il affirmera que sans changement de mode de gouvernance, on se dirigera tout droit vers des conséquences fâcheuses. Fodil S.

C’est face à un hémicycle clair-semé que le ministre des Fi-nances, Karim Djoudi, s’est

efforcé hier de répondre aux préoccu-pations des députés. Vulnérabilité de l’économie nationale aux chocs ex-ternes, fragilité des équilibres budgé-taires, transparence de la gestion des finances publiques, contrebande, fis-calité, encadrement du commerce sont autant de sujets traités par les élus au cours de 128 interventions sur lesquels l’argentier du pays devait apporter des précisions. La transparence des comptes de l’Etat a d’ailleurs suscité beaucoup d’intérêt de la part des députés, d’autant que le prix de référence du baril de pétrole, fixé à 37 dollars tandis que celui-ci se négocie à plus de 100 dollars sur les marchés, sème toujours le doute sur la gestion des ressources de l’Algérie. A ce propos, Karim Djoudi a rappelé le fait que les ressources non budgé-tisées sont versées dans le Fonds de régulation des recettes (FRR) créé en 2000 pour préserver les équilibres budgétaires contre tout retournement du marché pétrolier. Il précise ainsi que les ressources du FRR devraient atteindre, à la fin de l’exercice en

cours, 7200 milliards de dinars, ce qui représente 40% et une capacité de couverture du déficit budgétaire non compensé sur quatre années. Aussi a-t-il insisté sur la gestion de ressources, affirmant que les flux du

FRR sont non seulement sous la loupe de l’Inspection générale des finances, mais font aussi l’objet d’un contrôle a posteriori par la Cour des comptes et d’un rapport présenté dans le cadre de la loi de règlement budgétaire au

Parlement. Karim Djoudi, qui a pré-cisé que la couverture des déficits par les décaissements du FRR ne s’opère qu’en dernier recours, a également évoqué la problématique des capacités de l’économie nationale à absorber l’important plan d’investissement pu-blic en cours. Selon lui, la faiblesse des capacités d’absorption a un impact sur le taux de consommation des autorisa-tions de programme et des crédits de paiement. Celles-ci n’auraient atteint qu’un taux de 65% ces dernières années et 41% jusqu’à août 2013.

LE DINAR S’EST RÉAPPRÉCIÉ

Acculé par les critiques de toutes parts, le ministre des Finances s’est fait violence pour répondre une nou-velle fois aux questions à propos de la chute de la valeur du dinar. Karim Djoudi, qui a accusé hier, en marge de la plénière, les spéculateurs du marché informel de la devise d’alimenter la polémique sur la dévaluation du dinar, a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une dévaluation qui ne peut être in-duite que par décision gouvernemen-tale, mais d’une simple dépréciation suivant les fluctuations du marché. Il en veut pour preuve la légère apprécia-

tion de la monnaie nationale, laquelle est passée ces derniers jours de près de 113 DA à un peu plus de 110 DA pour un euro. Le premier argentier du pays a également indiqué, lors de son passage à l’hémicycle, que la dépréciation n’est que conjoncturelle. Il précise d’ailleurs qu’en dehors des perturbations sur les marchés des de-vises, la valeur du dinar se détermine via certains fondamentaux à l’image du panier de devises de référence ou encore du différentiel d’inflation avec les principaux pays partenaires. A propos d’inflation justement, Karim Djoudi a mis en avant les efforts entrepris par le gouvernement pour limiter l’envolée de l’indice des prix à la consommation, à l’image de la sub-vention des produits de base et énergé-tiques, ainsi que les mesures de lutte contre la spéculation via l’encadre-ment des marchés de gros. Le ministre a aussi évoqué le rôle des autorités monétaires pour l’absorption des sur-plus des liquidités via la création du Fonds de régulation des recettes pour la maîtrise des ressources, ainsi que les outils de reprise de liquidités large-ment usités par la Banque d’Algérie.

Melissa Roumadi

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L ’ A C T U A L I T É

DES RESSOURCES DE 7200 MILLIARDS DE DINARS

Le Fonds de régulation des recettes peut couvrir 4 ans de défi cit budgétaire

AMARA BENYOUNÈS S’EXPLIQUE SUR L’USAGE DU DROIT DE PRÉEMPTION

«Michelin Algérie a bradé le foncier»L ’ouverture du capital de Michelin Algérie

au groupe privé algérien Cevital est pour l’heure bloquée. En cause, l’usage du droit de préemption par le gouvernement algérien. Déci-sion qui a d’ailleurs étonné plus d’un, d’autant qu’il s’agissait d’une transaction permettant à une entreprise algérienne de récupérer des actifs étrangers. Chose qui a d’ailleurs poussé le ministre du Développement industriel et de la Promotion des investissements à s’expliquer hier devant l’hémicycle sur l’usage du droit de pré-emption à l’encontre de Cevital. M. Benyounès a expliqué que la motivation principale du gou-vernement, et à sa tête le Premier ministre, est le prix de cession du foncier industriel. Le ministre a indiqué que le gouvernement n’intervient pas dans les cas de transactions entre partenaires, mis à part dans deux cas de figure : lorsqu’il

s’agit de la disparition de l’activité industrielle ou lorsque le prix de cession des actifs est jugé trop bas. Or, précise-t-il encore, pour le dossier Michelin Algérie-Cevital l’activité industrielle pneumatique a totalement disparu, l’unité de Bachdjerrah est fermée, tandis que les travail-leurs ont été licenciés. Et d’ajouter qu’après la fermeture, il restait la gestion du problème du foncier. L’unité de Bachdjerrah, rappelle-t-il, dis-pose de 15 hectares d’actif foncier au cœur de la capitale. Selon Amara Benyounès, les actifs ont été cédés à Cevital pour 1,7 milliard de dinars. Ce qui induit une cession du foncier à un prix moyen de 11 000 DA le mètre carré. Or, explique-t-il encore, «tout le monde sait que le prix du foncier à Alger est 20 fois plus cher».

PAS DE POLITIQUE À EL HADJAR

Le foncier industriel, il en était justement ques-tion dans l’intervention du ministre du Redres-sement industriel et de la promotion de l’inves-tissement. Celui-ci a estimé que le foncier est le principal obstacle à l’émergence de nouveaux investisseurs. Il rappelle à ce propos que son département se penche sur le développement de 49 nou-velles zones industrielles et entend multiplier la création de zones nouvelles. Une initiative susceptible d’alléger la pression sur le foncier, mais loin de solutionner le problème. Dans ce sens, un énième groupe de travail sera installé, dès la semaine prochaine, pour se pencher sur le problème du foncier. De même que le ministre

a posé le problème de la faiblesse du contrôle des véhicules, en l’absence d’un laboratoire spécifique. Rappelons dans ce contexte que le projet de laboratoire national des essais traîne depuis près d’une décennie. Enfin, Amara Benyounès a dressé un tableau des opérations de partenariat concrétisées, insistant notamment sur le cas ArcelorMittal-Sider. Une intervention qui a pour seule finalité de prévenir et d’adres-ser un message clair aux trouble-fête sévissant au sein du complexe d’El Hadjar. Le ministre a

ainsi indiqué que le gouvernement interdit désor-mais l’accès au complexe à toute personne en dehors des travailleurs, des syndicalistes et des gestionnaires. Et d’ajouter qu’il est désormais «interdit de faire de la politique à l’intérieur d’El Hadjar». Il faut néanmoins savoir que l’instabi-lité et les conflits sociaux au sein du complexe sidérurgique sont loin de connaître leur épilogue, notamment à l’orée de la création d’un syndicat autonome franchement opposé au syndicat d’entreprise affilié à l’UGTA. M. R.

Karim Djoudi, ministre des Finances, à l’APN

CONDOLÉANCES

Omar Belhouchet et M e Khaled Bourayou, profondément aff ectés par le décès de la mère de leur ami Farid Derrouiche, président de chambre à la cour de Tizi Ouzou, présentent à ce dernier leurs sincères condoléances et l’assurent de leur profonde sympathie.

«A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»

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L ’ A C T U A L I T É

CIRCULAIRE CONCERNANT LES COURS DE SOUTIENDe la «sensibilisation» à défaut de «fermeté»

Le ministre de l’Education nationale pourra-t-il vraiment tenir sa «promesse» de fermeté à l’égard du «business» né

autour des cours de soutien ? Ceux qui appe-laient à des mesures «coercitives» restent, pour l’heure, sur leur faim. Car il s’agit plus de «sensibilisation» du corps de l’enseignement que de «régulation» ou d’encadrement. En marge de la réunion «d’évaluation» tenue hier et aujourd’hui, avec les cadres et les directeurs du secteur, Abdelatif Baba Ahmed en appelle, dans une circulaire, à la responsabilité et à la conscience de tous les acteurs de la «commu-nauté éducative». La circulaire, datée du 30 octobre dernier, envoyée à l’ensemble des di-recteurs de l’éducation des différentes wilayas, fait d’ailleurs clairement dans la conciliation. Le ministère de l’Education nationale «préfère ne pas être dans l’obligation de sanctionner sévèrement les contrevenants à ces principes», prévient même la note, qui énumère une série de «dispositions» à mettre en œuvre dans une optique de sensibilisation et de pédagogie. «Ces mesures s’imposent dans le but de veiller à la crédibilité du système éducatif et de l’éga-lité des chances, protéger l’éthique de l’ensei-gnement et préserver sa gratuité», explique-t-on. Il est ainsi rappelé à tous qu’il est interdit d’exercer une quelconque activité rémunérée au sein de l’établissement. La tutelle demande aux directeurs d’«inviter» les enseignants à n’exercer aucune sorte de pression sur leurs élèves dans le but de les forcer à s’inscrire à des cours particuliers. Il revient d’ailleurs à ces mêmes directeurs et inspecteurs d’être des «exemples», raison pour laquelle il leur a formellement été interdit de s’adonner à cette pratique. Et le ministère de rappeler que «donner des cours particuliers est une manière non autorisée de gagner de l’argent, car cela n’est rien moins qu’un cumul de deux fonctions, interdit par la loi, d’autant plus lorsque cette activité est pratiquée dans des locaux anarchiques et des espaces non adaptés». Par ailleurs, il est demandé l’ouverture des établissements publics en dehors des heures de cours, et ce, afin de prodiguer des cours de rattrapage, de soutien et de révision, ou encore «d’encourager les élèves, tout particulière-ment ceux en classe d’examen, à organiser des séances de révision en groupe restreint». Les directeurs de l’éducation doivent ainsi convo-quer les inspecteurs et directeurs d’établisse-ment et mettre en place les directives idoines pour porter la sensibilisation à tout le corps éducatif, du directeur à l’enseignant en passant par l’élève et ses parents. De même, il est conseillé l’organisation de «conférences» au sein même des éta-blissements pour inculquer aux enfants «la confiance en soi» ou encore que «le savoir prime sur les résultats des examens». Par souci de sécurité, il revient aussi aux direc-teurs «d’expliquer aux parents d’élèves qu’ils doivent refuser d’inscrire leurs enfants à des séances qui se tiennent dans des endroits non adaptés et non salubres». G. L.

ILS DEMANDENT LA PERMANISATION

Des jeunes du préemploi réprimés devant le Palais du gouvernement

SECTEUR DE LA PÊCHE ET DES RESSOURCES HALIEUTIQUES

Crédits sans intérêt pour les jeunes investisseurs

Des jeunes, ayant été recrutés dans le cadre des disposi-tifs du préemploi (DAS et

ANEM) et du filet social, venus de plusieurs wilayas du pays pour exiger des pouvoirs publics leur intégration dans des postes perma-nents, ont été réprimés, hier, lors d’un sit-in pacifique devant le Palais du gouvernement. Ils étaient près de 70 jeunes du Comité national des travailleurs du préemploi et du filet social, affiliés au Syndicat national autonome des personnels de l’admi-nistration publique (Snapap) à avoir pu passer à travers les mailles de la police et atteindre le siège de cet édifice public, mais ils ne tarderont pas à être dispersés et réprimés par les forces de l’ordre. Bilan : des blessés et une quarantaine de jeunes, selon Habib Ahmed, membre du bureau national du Snapap, arrêtés et acheminés vers les commissariats d’Alger. D’autres, un peu plus d’une cen-taine, ont été refoulés aux portes de la capitale, précise notre interlocu-teur, reçu à notre rédaction en com-pagnie de cinq collègues. «Notre action est pacifique, nous voulions

juste demander à dialoguer et exiger notre intégration dans des postes d’emploi permanents», s’énerve son collègue, Aïssa Abdelkader, lui aussi membre du bureau national du Snapap. La colère gronde au sein cette catégorie de travailleurs, surex-ploités et au salaire dérisoire : entre

5000 et 15 000 DA. Ils ne cachent pas leur intention de radicaliser leur mouvement de protestation, au cas où «les pouvoirs publics ne daignent pas répondre à nos doléances». Ces travailleurs demandent l’intégration sans condition de tous les travail-leurs diplômés recrutés dans le

cadre du préemploi et du filet social dans des postes permanents, l’ou-verture d’un dialogue avec les pou-voirs publics, le droit à la retraite, l’annulation de la politique du tra-vail précaire et l’attribution d’une prime aux chômeurs diplômés. Ils réclament également «la prise en compte des années d’exercice à l’expérience professionnelle et le gel des concours de recrutement de la Fonction publique jusqu’à régularisation de la situation des contractants». «Nous demandons une décision politique du chef de l’Etat pour notre intégration avant qu’une catastrophe ne survienne», menace l’un d’eux, surexcité. Pour ce faire, les travailleurs du préem-ploi, qui sont officiellement près de 6000 à l’échelle nationale (officieu-sement plus de 9000), ne comptent pas baisser les bras. Ainsi menacent-ils de multiplier les actions sur le terrain dans les deux prochains mois, voire de «prendre une position politique par rapport à la prochaine élection présiden-tielle» si les pouvoirs publics conti-nuent à leur tourner le dos. Rabah Beldjenna

Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques lance de nouvelles mesures

incitatives pour promouvoir l’investissement productif via un système d’accompagnement au profit de jeunes investisseurs et ce, en accordant des lignes de crédit sans intérêt. C’est le ministre du secteur, Sid Ahmed Ferroukhi, qui en a fait l’annonce hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne. «Ces crédits, parmi d’autres mesures phares, sont bonifiés à un taux d’intérêt zéro», a-t-il annoncé, selon le compte rendu de la Chaîne III. Les dispositions sont, selon le mi-nistre, incluses dans le projet de la loi de finances et seront applicables dès le vote de la LF 2014, prévu le 12 novembre. Parmi les décisions phares qu’aurait prises le ministre, la création d’un fonds national de la pêche pour l’accompagnement des opérateurs du secteur et pour répondre aux nouvelles donnes du terrain que suggère le programme de relance, à savoir la modernisation des conditions sociopro-fessionnelles, l’amélioration des outils de travail et le développement de la flottille. Selon M. Ferroukhi, «les dispositifs de l’incitation directe ont été parachevés (avec l’Ansej et l’Angem) concernant les investisseurs déjà engagés mais en difficulté ; la tutelle penche sur les mesures incitatives indirectes avec la CNAC pour per-mettre aux jeunes investisseurs de s’impliquer sans risques». La flottille s’élève, rappelle-t-on, à 4500 unités, toutes embarcations confondues,

auxquelles sont annexés plus de 50% d’inves-tisseurs dans les petites activités. Dans le même ordre d’idées, dans une déclaration à l’APS, Ha-mid Benderradji, chargé des relations extérieures au ministère de la Pêche et des Ressources ha-lieutiques a indiqué que «sur le plan économique et social, la pêche artisanale est une activité qui génère plus d’emplois mais n’a pas, jusqu’à présent, été convenablement prise en charge au niveau politique en raison notamment de la non-organisation des professionnels activant souvent dans des zones enclavées».

L’AQUACULTURE COMME SOLUTION

Le ministre a en outre rassuré que les stocks de pêche ne connaissent aucun effondrement. M. Ferroukhi dit s’être appuyé sur les dernières évaluations faites sur les petits pélagiques. «La ressource est là. Il n’ y a pas d’effondrement des stocks», a-t-il précisé. Ce constat s’appuie sur les dernières évaluations de la ressource effec-tuée par le bateau de recherche algérien Grine Belkacem, qui réalise deux recensements par an, a expliqué M. Ferroukhi sans donner de chiffres sur le stock évalué. Sur une biomasse estimée à 600 000 tonnes, le stock pêchable ne dépasse pas les 220 000 tonnes/an, mais l’Algérie ne produit, en moyenne, que 110 000 tonnes annuellement. Pour préserver cette ressource et répondre à la demande croissante de poisson, les pouvoirs

publics misent sur l’aquaculture qui devrait assurer une production de 70 000 à 80 000 tonnes par an dans les cinq prochaines années. «Au niveau mondial, un poisson sur deux provient de l’aquaculture. Chez nous, il y a des possibilités de développer l’aquaculture marine», a affirmé le ministre, soulignant la nécessité d’accompa-gner les opérateurs qui veulent investir dans ce domaine. A propos du prix de la sardine qui fait souvent l’objet de spéculation, M. Ferroukhi a expliqué que la disponibilité de cette espèce de poisson sur le marché répond au principe de l’offre et de la demande, lequel tient compte des périodes d’abondance et de baisse. La pêche du poisson bleu augmente durant la période de juin à novembre. Le prix de la sardine s’affiche alors entre 200 et 250 DA. Le ministre a souligné que le programme de réhabilitation des ports et abris de pêche, pour lequel le gouvernement a dégagé une enveloppe de 7 milliards de dinars, allait contribuer à améliorer la production qualitative-ment et quantitativement. «Un travail est mené actuellement en collaboration avec le ministère du Commerce pour améliorer les circuits de com-mercialisation de ces produits», a-t-il indiqué. Le ministre a fait état dans ce sillage des moyens matériels existants. Le secteur de la pêche fait travailler près de 70 000 personnes et dispose d’une flottille de 4500 unités toutes embarcations confondues auxquelles sont annexés plus de 50% d’investisseurs dans les petites activités. R. S.

● Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques estime «abordable» le kilo de sardines à 250 DA.

Rassemblement des jeunes du préemploi devant la Maison de la presse en mars 2013

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ALGER INFO

SUR LE V I F 2 4 H E U R E S LE PIÈGE

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PARKINGS À GUÉ DE CONSTANTINE : 15 COOPÉRATIVES OPÉRATIONNELLES

Dans le cadre des opérations visant à éradiquer l’anarchie régnant dans l’espace urbain, les autorités locales de Gué de Constantine ont attribué 15 autorisations d’exploitation de parkings. En dépit de cette nouvelle organisation, les gardiens autoproclamés de parkings n’ont toujours pas cessé d’imposer leur diktat. A quelques mètres du siège de l’APC, des jeunes se sont accaparés de toute une rue pour en faire un parking gardé. Ils obligent les automobilistes qui viennent régler leurs problèmes administratifs à l’état civil ou aux contributions à s’acquitter des frais de stationnement. «A chaque fois que l’on vient au siège de l’APC, des jeunes nous obligent à payer 50 DA de frais de stationnement, ce qui est une

aberration», assurent des automobilistes. «La rue, exploitée illégalement, est délimitée par des blocs en béton installés par les responsables de l’APC. Ces remparts constituent une entrave aux déplacements des automobilistes et encouragent les jeunes à faire de la rue un parking», poursuivent-ils.

PRÉCISIONSuite à l’article «Collège El Khansa de Hussein Dey, le calvaire des candidats libres au bac» inséré dans El Watan en date du 3 novembre 2013, je tiens à préciser qu’afin de postuler à l’inscription au bac 2013, il est indispensable de suivre un enseignement à distance et de fait après validation du dossier, le préposé doit ensuite constituer le dossier du bac.Et ceci du 1er au 31 octobre 2013.

C’est devenu une coutume, car tous les candidats affluent à l’inscription les 3 derniers jours, engendrant cet état de fait, et cela malgré la bonne organisation et préventions requises.Pour ce qui est des mandats, nous ne pouvons procéder à leur octroi qu’après vérification des conditions et du dossier afin de ne pas pénaliser les candidats à un payement précipité, sans droit.Pour le tas de pièces cité, ce n’est que la constitution du dossier, sans plus. Le directeur, S. B.

ÉRADICATION DE L’HABITAT PRÉCAIRE

Rien n’arrête les spéculateurs ● Le programme de 18 000 logements sociaux, dont a bénéficié la capitale, a favorisé

l’arrivée de nouveaux occupants.

Pour prévenir les piétons du danger, seule une plaque de signalisation recouvre le trou béant dans la chaussée.

HORAIRES DES PRIÈRES Alger et ses environs

LUNDI 4 NOVEMBRE 2013

Fadjr……..… 05:40Chorouk..... 07:13Dohr………… 13:20 Asser……….. 15:27Maghreb……17:59Îcha……....... 19:13

BORDJ EL BAHRI TRAVAUX D’ASSAINISSEMENT À L’ARRÊT À AZUR ET MER Les habitants du lotissement Azur et Mer (extension)

dans la commune de Bordj El Bahri, n’en finissent pas de subir les méandres d’une situation qui dure depuis septembre 2012. Une entreprise, chargée de réaliser les travaux du réseau d’assainissement au niveau des venelles et rues du lotissement, a abandonné le chantier après avoir creusé des tranchées de plusieurs mètres de profondeur. «L’entreprise a lancé les travaux durant quelques semaines seulement, puis a arrêté le chantier en laissant les ruelles du lotissement dans un état lamentable», affirment les habitants. En plus d’avoir excavé tout le lotissement, l’entreprise a éventré les anciennes canalisations générant des fossés d’où s’exhalent des odeurs nauséabondes. «Actuellement, notre quartier res-semble beaucoup plus à un champ de bataille qu’à un lieu d’habitation», déplorent les résidants, qui affirment avoir pris attache à maintes reprises avec les responsables locaux afin de trouver une solution au problème. «Les travaux ont repris pen-dant une semaine pour s’arrêter net. On ne sait d’ailleurs pas pour quelles raisons», assurent-ils. Outre le problème posé par ces travaux, le lotissement est dépourvu de commodités devant répondre aux besoins des habitants, particulièrement en matière de revêtement en bitume des rues, de raccordement au réseau de l’eau potable et d’éclairage public. «Nous nous sommes rapprochés du président d’APC, qui nous a promis de régler ces problèmes dans les plus brefs délais, mais nous attendons toujours», disent-ils dépités. K. S.

MARCHÉ DE VOITURES D’EL HARRACH LA ROUTE TOUJOURS ENCOMBRÉE Le marché hebdomadaire de voitures d’El Harrach pose

toujours problème. Les ambulances trouvent d’énormes difficultés à rejoindre l’hôpital Z’mirli. Transportant des malades, ces véhicules peinent à se frayer un chemin entre les files de voitures qui se forment sur plusieurs kilomètres. Les marchands informels qui étalent leurs marchandises à même la chaussée créent, eux aussi, des bouchons durant tous les vendredis matins. Les autorités locales avaient pris, dans un passé récent, des dispositions qui avaient facilité pour une certaine durée le déplacement des ambulances et des bus de transport en commun. Cependant, l’incivisme des propriétaires de voitures qui préfèrent vendre leur véhicule en dehors du mar-ché et l’occupation illicite des trottoirs et de la chaussée par les marchands informels créent une congestion permanente. «Tous les vendredis, c’est le même scénario qui se répète», fulmine un habitant des Trois Caves, un quartier qui se trouve aux abords du marché, et d’ajouter : «Les autorités locales sont appelés à accé-lérer la délocalisation de ce marché qui pose toujours problème, particulièrement pour les ambulances de l’hôpital Z’mirli». K. S.

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Le commerce des bidonvilles ne s’arrête jamais. Les sites de baraque-ments ont vu l’arrivée de nouveaux

occupants. Le nombre de familles dans les nouveaux sites aurait augmenté de 25 à 35% par rapport à 2007, date du dernier recensement, assure une source à la wilaya d’Alger. «Le nombre de baraques, qui était de 40 000 en 2007, frôle actuellement les 60 000. Les diffé-rents programmes de relogement attirent de plus en plus de familles, qui viennent la plupart du temps de l’intérieur du pays. Les sites, qui n’étaient pas concernés par les dernières opérations de résorption de l’habitat précaire (10 000), ont vu s’installer de nouveaux venus. Le site d’El Kerrouche (Réghaïa), par exemple, l’un des bidonvilles les plus importants à Alger, comptait 950 baraques. On en recense aujourd’hui plus de 1500», indique notre interlocuteur. Autre verrue, le bidonville tentaculaire de Haï Remli, dans la commune de Gué de Constantine, comptait 2700 baraques en 2007. «Un bon millier de familles ont rejoint les anciens occupants de ce site. Le recensement a été arrêté à 2007 familles. Actuellement, on en compte 3500 si ce n’est plus», nous assure notre interlocuteur. Des sources locales parlent, par contre, de plus de

6000 familles. Pourquoi les autorités ont-elles étaient incapables d’arrêter ce flux continu de populations venues de l’ inté-rieur du pays ? Les APC, à qui revient «la gestion» des sites, sont montrées du doigt. «L’une des prérogatives du président d’APC est de promulguer un arrêté de démolition et l’appliquer en réquisition-nant la force publique. La réalité est tout autre. Les maires, qui ont d’autres soucis, laissent faire, s’ils ne favorisent pas le plus souvent le commerce des baraques. De nouveaux venus sur leur territoire, ce sont des nouveaux électeurs dont ces élus auront besoin le moment venu. Le plus étonnant, par contre, c’est la passivité des gendarmes du coin qui ferment l’œil et laissent faire ces gens par paresse ou autre chose», s’indigne une source locale à l’APC de Oued Smar. Le commerce juteux des baraques fleurit dans plusieurs communes. A la périphérie de la capitale, les services de gendarmerie ont démantelé récemment un réseau transcommunal spé-cialisé dans ce trafic. Le groupe proposait des arrêtés d’attribution de logements à des occupants ou favorisaient l’ins-tallation de nouvelles familles contre le paiement de sommes faramineuses, 150 millions de centimes. Le programme de 18 000 logements sociaux, dont a béné-

ficié la capitale, a «favorisé» l’arrivée de nouvelles familles qui espèrent bénéficier de logements dans la prochaine opération, devant être lancée avant la fin de l’année en cours. Des mouvements de protesta-tions sont signalés lors des opérations d’actualisation des dossiers. A Bordj El Kiffan, Bourouba, Gué de Constantine, des individus, nouvellement installés, ont exigé leur inscription sur les listes. D’autres, qui assurent avoir toujours habité les sites, souhaitent la révision de celles déjà faites. «Les PV, confectionnés au niveau des daïras par les commissions au sein desquelles la population est repré-sentée, ne sont pas rédigés dans la séréni-té voulue. Le travail est très ardu. Le taux d’avancement des opérations n’est que de 25%. D’où la décision de rapporter l’opération de relogement. Les familles ont connu des changements. L’éclatement familial est très important. Il serait de 5%. La wilaya ne négligera pas et n’ignorera pas cet aspect», signale notre source à la wilaya. Qu’en est-il des «nouveaux débar-qués» ? La wilaya n’aurait pas décidé de les déloger manu militari. «Les nouveaux venus seront dirigés vers le fichier natio-nal et leur cas sera étudié comme tous les autres demandeurs», précise notre source. Nadir Iddir

Le commerce des baraques s’intensifie depuis 2007

Une petite tournée à pied dans les quartiers et les rues de Morsott, la plus

ancienne commune de la wilaya de Tébessa, suffit pour constater l’état piteux dans lequel vivent ses habitants. Des cités entières sont dépourvues des plus simples commodités. Elles ressemblent à tout sauf à des ensembles ur-bains où un être humain peut vivre décemment. La commune de Morsott était pourtant promue, rappelons-le, au rang de com-mune mixte, avec Sétif et d’autres encore durant l’époque coloniale, hélas, aujourd’hui, elle est clas-sée parmi les plus pauvres de la wilaya de Tébessa; elle ne fonc-tionne qu’avec la subvention de l’Etat. Distante d’une trentaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, la commune, également chef-lieu de daïra, dont dépendent deux communes, n’a pas eu une grande part des fameux injazettes» (réali-sations) excepté quelques projets infimes qui se comptent sur les doigts d’une seule main : un mar-ché dont le taux d’avancement est de 90%, et un centre d’enfouisse-ment technique. Le reste, que des projets inscrits qui n’ont pas en-core connu de lancement. «Dans le cadre du PCD, la commune n’a bénéficié, cette année, que de 30 millions de dinars», a déclaré le P/APC, Amor Fassekh. Mis à part la chaussée du tronçon de la RN16 traversant la ville, qui est en bon état, aucun quartier de cette

ville, qui compte plus de 20 000 âmes, n’échappe à la dégradation avancée des routes. Le réseau routier est désastreux, accusant un déficit en matière d’entretien, notamment celui des cités Sidi Abdallah et Geni.

PAS DE ROUTES, PAS D’EAU

Au niveau de certaines artères datant de plus de trente ans, le bitume a complètement disparu, au grand dam des usagers. «Nous souffrons beaucoup de l’impra-ticabilité des routes ; le réseau routier est déplorable à cause de la nonchalance des responsables de la wilaya, et à leur tête les P/APC qui sont passés par la com-mune», s’indigne un habitant du

quartier Géni. «Des 13 quartiers de la commune, 3 seulement se-ront rénovés dans le cadre du programme initié par la wilaya et qui consiste en la réfection de 309 cités à travers la wilaya de Tébessa», nous dit le maire. Autre bémol de taille, les habitants souf-frent toujours de pénuries d’eau potable. Ainsi tous les quartiers sont touchés par ce manque qui, selon le P/APC, incombe à l’Al-gérienne des eaux. Il y a lieu de signaler que de nombreuses actions de protestation ont été me-nées cet été par les citoyens pour protester contre le manque de ce liquide précieux, mais jusque-là aucune mesure n’a été prise pour définitivement résoudre ce pro-

blème. «La commune a bénéficié récemment d’une enveloppe de 6 millions de dinars pour renfor-cer l’ancien forage qui alimente certains quartier en eau potable, mais c’est insuffisant», a ajouté le P/APC

LES JEUNES LIVRÉS À EUX-MÊMES

La frange juvénile est complète-ment anéantie. Ce sont carrément des laissés- pour compte. Ils n’ont pas de travail ; ces jeunes, entre débrouille, désespoir et crainte de l’avenir, n’ont trouvé de mieux que se déplacer vers le chef-lieu pour y faire n’importe quelle besogne. Ajouté à cela le manque d’infrastructure sportives et cultu-relles, sauf une seule maison de jeunes qui risque de s’effondrer d’un moment à l’autre. Ce qui rend le quotidien de ces jeunes invivable. La seule alternative à cette rude réalité, c’est le café. «Je travaille comme tâcheron avec un maçon», nous dit Mohcene, diplômé en informatique. Quant à Mohamed Naceur, licencié en biologie depuis plus de 4 ans, il rêve d’un poste de laborantin dans un établissement hospitalier. «J’ai postulé pour un poste à l’hôpital Haoum Ali, récemment inauguré, mais jusqu’à présent je n’ai pas eu de réponse», a-t-il assuré. Le chômage demeure le plus grand souci des jeunes de cette com-mune à vocation agricole.

Lakehal Samir

BORDJ BOU ARRÉRIDJ Des habitants de Z’Razria réclament le gaz naturel

Les habitants du village de Z’Razria, dans la com-mune d’El Euch, 30 kilomètres au sud de Bordj Bou Arréridj, sont sortis dans la rue, hier, pour protester

contre le manque de commodités dont ils souffrent. En réaction aux atermoiements des pouvoirs publics concer-nant la satisfaction de leurs doléances, les protestataires ont bloqué durant plusieurs heures le principal tronçon de la RN45 qui relie Bordj Bou Arreridj à M’Sila. Les mani-festants réclament principalement le raccordement de leur village au gaz de ville et une disponibilité des bouteilles de gaz butane, avant l’hiver. A. B.

JIJELCampagne sur les risques des accidents domestiques

En prévision de la saison hivernale, les services de la Protection civile de la wilaya de Jijel ont lancé, hier,

une campagne saisonnière sur les risques des accidents domestiques. Au menu, figure, à l’ouverture de cette cam-pagne, une exposition à l’unité secondaire de la Protection civile sur les moyens d’intervention spécialisés au cours de laquelle des dépliants et de brochures ont été distribués au public. Les différentes unités de ce corps ne sont pas en reste dans cette sensibilisation, puisque un programme a été concocté pour prodiguer des conseils de prévention sur ces risques. Cette campagne qui se poursuivra tout au long de l’hiver, notamment à travers les établissements scolaires, se dérou-lera en collaboration avec la direction de la santé et de la population (DSP) et de la direction de distribution (DD) relevant de la société de distribution de l’est (SDE), un organisme régional faisant partie du groupe Sonelgaz. A noter que durant l’année 2012, les services de la Protection civile ont enregistré 49 interventions dans des cas d’intoxi-cations au monoxyde de carbone, des brûlures domesti-ques et des explosions dues à des fuites de gaz. En 2011, le nombre de ces interventions s’est arrêté à 28. Zouikri A.

CONSTANTINETrente-huit blessés dans un accident deux minibus

Un minibus type Sonacome a percuté de plein fouet, hier vers 10h, un mur de soutènement au centre de

la cité Benchergui, à Constantine, faisant 38 blessés dont l’âge varie entre 2 ans et 66 ans, a-t-on appris après de la cellule de communication de la Protection civile. Les vic-times ont été transportées par les sapeurs-pompiers à l’hô-pital El Bir et au CHU Dr Benbadis. Selon les déclarations du chauffeur, les freins du véhicule auraient subitement lâché. Une enquête a été ouverte pour déterminer la cause réelle de cet accident. Yousra Salem

OUM EL BOUAGHIDeux morts et huit blessés dans trois accidents

En l’espace de trois jours, vendredi, samedi et dimanche, trois accidents se sont produits sur trois axes routiers

de la wilaya d’Oum El Bouaghi. Selon le bilan de la Pro-tection civile, ils ont fait deux morts et causé des blessures à huit personnes. L’accident qui s’est produit vendredi à 17 h 35 sur l’axe routier menant du chef-lieu de wilaya à Ksar Sbihi, a fait deux morts, K.H. et K.A. (19 et 46 ans), et provoqué des blessures à deux autres personnes ( 5 et 23 ans) appartenant tous à la même famille. Le véhicule léger de marque Faw s’est renversé après avoir dérapé. Le jour suivant, un second accident a eu lieu le même jour à minuit sur la RN 10 près de la localité de Bir Djedida. Une voiture de marque Cherry s’est renversée. Bilan : deux blessés graves, S.S. et S.H. (25 et 30 ans) ont été admis à l’hôpital d’Oum El Bouaghi. Le troisième s’est produit hier sur la RN 80, entre F’Kirina et Aïn Beïda. Une Renault Logan est entrée en collision avec une Fiat Uno, faisant 4 blessés, des femmes âgés entre 16 et 35 ans. L. B.

El Watan - Lundi 4 novembre 2013 - 8

R É G I O N E S T

Le mal-vivre au quotidien● Cette commune qui était pourtant promue au rang de commune mixte avec Sétif et d’autres

encore durant l’époque coloniale, se trouve aujourd’hui classée parmi les plus pauvres de la wilaya.

Les bénéficiaires des logements ruraux de la cité du 1er Mai, relevant de la commune

d’El Bouni, sont en colère. Dans une lettre adressée à notre rédaction, les résidents dé-noncent la situation lamentable dans laquelle se trouvent leurs logements. «Dès la réception de nos logements ruraux, nous étions choqués de leur état de dégrada-tion et de la qualité douteuse des matériaux avec lesquels ils ont été construits. Des fenê-tres et portes en bois de palette, l’absence de

réseau de canalisation d’eaux usées, d’élec-tricité et d’AEP… sont, entre autres, les insuf-fisances que nous avons remarquées. A l’arrivée de l’hiver, la situation s’aggravera, sans doute, davantage», déplorent une dizaine de familles de cette nouvelle cité. «A ces pro-blèmes, disent les plaignants, s’ajoutent ceux des nombreux immeubles construits autour de notre cité, et qui rendent notre quartier inaccessible». Ils affirment avoir dénoncé, à maintes reprises, cette situation auprès du pre-

mier responsable de la daïra d’El Bouni, mais en vain. Les nombreuses promesses n’ont jamais été tenues. «Devant cette situation qui demeure sans solution, nous avons décidé de recourir au langage de la rue. Nous allons engager prochainement une série de sit-in devant la wilaya de Annaba pour sensibiliser le nouveau wali sur notre cas dans l’espoir qu’il le prendra en charge», ajoutent-ils dans la même requête. Leila Azzouz

ANNABALogements dégradés, résidents en colère à El Bouni

Le climat est plutôt aux contestations à l’APC de Souk Ahras où les travailleurs de la commune menacent encore une fois de recourir

aux moyens musclés pour faire valoir leurs droits. Ils montent encore une fois au créneau pour demander le droit à la gestion des œuvres so-ciales, bloqués par l’administration de la commune sur ordre du maire depuis l’installation de l’exécutif communal. «Est-il concevable de voir les fonds des œuvres sociales hypothéqués pour des considérations purement subjectives ?» s’est demandé un membre de la section syndicale affilié à l’UGTA, avant de relater les différentes étapes qui avaient précédé ce blocage que les protestataires imputent au P/APC, lequel aurait usé de sa position et celle de son frère, membre de l’union de wilaya de l’UGTA pour tenter d’imposer une liste nominative devant composer la commission des oeuvres sociales. «Les textes sont clairs quant aux prérogatives du maire dans de telles conditions, or nous assistons à un déni de droit flagrant et un piétine-ment manifeste des textes légaux qui limitent son rôle et celui de l’ad-ministration de tutelle au seul droit de regard qui ne saurait imposer un

partenariat d’intérêt quand il s’agit d’un syndicat majoritaire reconnu comme tel sur les registres officiels du maire», a ajouté un employé de la commune. Contacté hier par téléphone, Yacine Kaneche, le secrétaire général de l’APC de Souk Ahras, a déclaré ceci : «Nous avons au sein de la commune deux sections syndicales l’une affiliée à l’UGTA avec 570 adhérents et une autre chapeautée par le SNAPAP avec 310 adhé-rents. Nous avons vainement tenté de rassembler les deux franges en une seule commission, en tenant compte du principe de la relativité, et ce, sur la base d’un travail de concertation avec le P/APC, soit 6 membres UGTA et 3 membres SNAPAP. L’arrêté sera remis aux repré-sentants des travailleurs la semaine prochaine et s’il y a refus, libre aux éventuels protestataires de s’adresser à la Chambre administrative pour défendre le bien-fondé de leur refus.» Il y a environ un mois, les travailleurs de la commune ont littéralement paralysé les services pendant une journée à cause de plusieurs reven-dications, y compris celle de la régularisation du dossier des œuvres sociales. A. Djafri

SOUK AHRASCrise dans la gestion des œuvres sociales

de l’APC

Le manque d’eau potable est l’autre insoutenable souffranceP

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COMMUNE DE MORSOTT (TÉBESSA)REPORTAGE

El Watan - Lundi 4 novembre 2013 - 8

R É G I O N O U E S T

CRISE DU CARBURANT À TLEMCEN

Les mesures de rationnement seront

allégées● Le ministre promet d’alléger la mesure de plafonnement

de l’approvisionnement à 500 DA pour les véhicules utilitaires et 2 000 DA pour les camions.

La lutte contre le trafic du carburant dans la wi-laya de Tlemcen n’a pas

apporté les fruits escomptés. En ce sens que, malgré la quasi-éradication des hallaba, le gasoil et l’essence ne sont pas toujours totalement dis-ponibles dans les stations-ser-vice. Interpellé sur cette situa-tion, jeudi à Tlemcen, lors de l’installation du nouveau wali, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a reconnu que «il ne faut pas pénaliser toute une population si des personnes commettent des in-

fractions». Il a tenu à rassurer : «Le nouveau wali est appelé, dans un délai d’une semaine, à mettre en place une stratégie pour alléger ces procédures.» Refusant d’être entraîné sur le sujet qui secoue actuellement les relations entre l’Algérie et le Maroc, M. Tayeb Belaïz dira subtilement : «L’Algérie, en tant qu’Etat souverain, a le droit de défendre son écono-mie en dehors de toute consi-dération politique ou autre…» Il précisera qu’une nouvelle stratégie sera adoptée pour alléger les procédures afin

d’alléger les mesures et (re) normaliser la situation dans cette wilaya frontalière. Il faut préciser que pour lut-ter contre le trafic du car-burant, les pouvoirs publics ont décidé, au mois de juin dernier, de plafonner l’appro-visionnement à 5 00 DA pour les véhicules utilitaires et 2 000 DA pour les camions et en réduisant les quotas des stations-service. Au lieu de 14 000 litre/j, des stations, pour la plupart, ne reçoivent que 7 000 litres une fois tous les deux ou trois jours. C. Berriah

RELIZANE Les avocats en colère

MAGHNIA

2 quintaux de kif saisis

MASCARA Ouizert, un village sous la menace des inondations

BÉCHARUne surveillante dément avoir frappé une collégienne

Ouizert, une localité rurale distante de 12 km du chef-lieu de la commune d’Oued Taria, est de plus en plus menacée d’isole-

ment. Étroit et caractérisé par des nids de poule, l’unique chemin qui la relie à l’extérieur risque d’être coupé à la circulation par les crues de l’oued de Saïda. «Nous craignons que l’unique chemin aura le même sort de l’ancienne route qui est inondée par les eaux du barrage de Ouizert», nous dira un septuagénaire, Hadj Bensouag en l’occurrence. Les citoyens que nous avons rencontrés ce samedi 26 octobre 2013, n’ont pas caché leur colère quant au retard accusé dans la réalisation d’un ouvrage d’art sur oued Saïda pour assurer le désenclavement de la localité d’Ouizert. «L’élargissement de la route étroite, menant vers Oued Taria, est également une préoc-cupation de la population. La situation actuelle de la route cause des accidents de la circulation», dit un autre habitant, B. Benali, âgé de 50 ans. Dans ce contexte, une source nous fait savoir qu’«un appel offres a été lancé récemment par les pouvoirs pu-blics pour le lancement des travaux de réalisation d’un ouvrage d’art sur Oued Saïda au droit de la localité de Ouizert.» Paral-lèlement, d’autres citoyens ont évoqué le problème de surcharge dans les bus destinés au transport scolaire. Selon leurs dires, deux bus seulement assurent le transport des élèves des paliers moyens et secondaires vers les CEM et autres lycées du chef-lieu de la commune d’Oued Taria. L’absence du transport urbain, perturba-tion dans l’alimentation en eau potable et l’insalubrité due au non ramassage des ordures ménagères sont, en outre, des problèmes que les citoyens d’Ouizert, à 52 km du chef-lieu de la wilaya de Mascara, continuent de rencontrer. Abdelouahab Souag

Suite à la publication dans notre édition du 30 octobre dernier d’un article rapportant qu’une surveillante au CEM Rahimi

Haï Badr de Béchar a frappé une collégienne à l’intérieur de l’établissement, cette dernière nous a transmis sa version des faits: «J’ai effectivement interpellé, dans le cadre de mon travail de surveillance, la fille en question accompagnée d’un garçon pour lui demander des explications sur une attitude me parais-sant anormale. La fille a refusé d’obtempérer, chose inadmis-sible dans un collège et je ne l’ai jamais frappée, consciente des instructions de la tutelle sur la maltraitance des enfants. D’ail-leurs, comment pourrais-je frapper une élève de 13 ans avec un moignon alors que je suis handicapée physique amputée de bras gauche ? Aussi, j’ai l’intention de protester contre la délivrance du certificat médical portant 4 jours d’incapacité à l’élève par le médecin», affirme la surveillante. M. N.

Un autre baron vient de tomber dans les filets de la police d’Oran, avec en sus une impor-

tante quantité de kif traité, plus de 2 quintaux. Hier, le kif saisi, la somme de 75 millions de cts revenus de ce trafic ainsi que quatre véhicules, des téléphones portables et un micro portable ont été exposés dans la cour du siège de la Sûreté de wilaya d’Oran. Le baron et cinq de ses com-plices ainsi qu’une femme étaient également là, le dos tourné à cette quantité de kif saisie, une grosse affaire élucidée par la brigade de lutte contre le trafic des stupéfiants relevant du service central de la police judiciaire. Le chef de ce service, le commissaire principal Djamel Bensoltane a soutenu que «le baron arrêté faisait l’objet de 04 mandats d’arrêt pour son implication dans différentes affaires toujours de trafic de stupéfiants à travers le territoire natio-nal». Il a ajouté que «le principal mis en cause dans ce réseau», soit le baron, «était le maillon de liaison entre les barons marocains et ceux des autres wilaya du pays et de pays outre-mer». Ce baron était aussi mis en cause dans les plus

importantes affaires de saisie de kif à travers le territoire national, notamment au Sud. Il était très futé et se servait de fausses pièces d’identité pour ses déplacements. Son arrestation est le résultat d’une enquête minutieuse qui a dépassé les frontières de la wilaya d’Oran. En fait, il a été arrêté dans la localité frontalière Maghnia. Dans cette commune, les éléments de la brigade des stups ont perquisitionné quatre villas avant de tomber sur la marchandise prohibée, les 2 quintaux. C’est aussi à Maghnia que les autres membres de ce réseau international de trafic de stupéfiants ont été arrêtés. Les sept mis en cause, âgés entre 26 et 50 ans, ont été présentés à la justice, hier, sous les chefs d’inculpation d’as-sociation de malfaiteurs et de trafic international de stupéfiants. La brigade des stups de la Sûreté de wilaya d’Oran a saisi, depuis le mois de dé-cembre 2012 à ce jour, plus de 10 tonnes de kif traité. La plus importante affaire est celle des 23 quintaux saisis au mois de décembre 2012. Le baron de l’affaire des 02 quintaux était impliqué dans cette affaire. Hafida B.

Les assises de la cour criminelle de Relizane ainsi que celles des tribunaux de la wilaya ont été boycottées par les avocats, décidés, semble-t-il, à durcir leur action. «Nous avons alerté

le procureur général sur l’attitude du procureur de la République du tribunal de Oued R’hiou, le mercredi dernier, mais, depuis, aucune suite à notre doléance n’a été prise», a lancé un des avo-cats présents au sit-in tenu ce dimanche devant le siège de la cour de Relizane, qui ajoutera : «Nous dénonçons l’attitude du procu-reur de la République adjoint vis à vis du corps de la défense en déchirant de sa lettre de constitution». Cet incident n’a pas laissé indifférents les avocats qui sont allés jusqu’à demander le départ du procureur de la République et de ses adjoints avec en sus une poursuite judiciaire. Contactés à ce sujet, le président de la cour et le procureur général ont tous deux exprimé leur étonnement vis-à-vis de ce boycott. «Le dimanche dernier, jour de l’incident, si incident il y a, on a reçu moi et le président, ici dans mon bureau, les délégués des avocats et on a parlé de leurs problèmes, notamment celui de leurs pour-suites mais ils n’ont à aucun moment évoqué ce cas», a déclaré le procureur général qui ajoutera : «Le mercredi dernier, nous avons été surpris par la paralysie du tribunal de Oued R’hiou». Et d’ajouter : «Nous avons alors alerté la tutelle et nous avons tenté à plusieurs reprises de prendre attache avec le bâtonnier délégué et le bâtonnier régional mais tous nos essais sont restés sans suite.»Tout en affirmant que «tous les services au niveau des tribunaux établis sur le territoire de la wilaya sont fonctionnels», le président de la cour dit «ne pas comprendre la décision des avocats qui nuira, selon lui, à leurs mandants». Issac B.

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Le réseau des narcotrafiquants démantelé par la police

8,5 kilogrammes de kif traité saisis

Deux sœurs retrouvées après une fugue

Le sang se fait rare

Sur investigations d’élé-ments du secteur opération-nel militaire de Tiaret, deux personnes circulant à bord d’un véhicule de type Renault ont été filés puis arrêtés avec en leur possession, 8,8 kilogrammes de «kif traité». Les deux mis en cause ont été remis aux gendarmes de Rechaiga. Ils ont été enten-dus puis présentés devant le magistrat instructeur près le tribunal de Ksar-Chellala, 116 kilomètres à l’extrême est de Tiaret. A. F.

Le 22 octobre dernier, une dame s’était présentée au siège de la sûreté d’El Bouaiche pour faire état de la disparition subite de ses deux fillettes âgées de 03 et 14 ans. Les intenses recherches effectuées par les enquêteurs judiciaires ont révélé que les deux mi-neures qui avaient déserté leur domicile de leur plein gré vivaient, en fait, dans des conditions sociales pénibles, des conditions qui les ont poussées précisé-ment à faire une fugue. Alors qu’elles erraient dans les rues de la ville de Sidi Bel Abbès, les fillettes avaient été recueillies par une dame attentionnée qui s’est empressée de les prendre en charge (hébergement, nourriture, etc.) avant de les aider à regagner leur domicile. M. H.

La célébration de la journée nationale du don du sang a été l’occasion de faire une halte sur cette opération dont les résultats ne sont pas à la mesure des espé-rances de tous. Ainsi, les deux journées qui ont marqué cette célébra-tion, sous la houlette de la direction de la Santé et de la Protection civile, ont permis de recueillir une centaine de flacons et selon le docteur Ali Djoudi, responsable de ce service, «la campagne de sensibilisation, qui se fait tambour battant tout au long de l’année, a permis de recueillir, depuis janvier dernier, seulement 1000 flacons». Ce chiffre est insignifiant par rapport aux donneurs potentiels et les besoins en sang se font de plus en plus pressants tant la demande est grande et quotidienne aussi bien au niveau des hôpitaux que sur le terrain. Ali Ben.

TIARET

SIDI BEL ABBÈS

TISSEMSILT

El Watan - Lundi 4 novembre 2013 - 9

3500 nouveaux cas chaque année en Algérie

TIZI-OUZOUDES RECOMMANDATIONS POUR PROTÉGER L’ENVIRONNEMENT

A l’issue des travaux des assises sur «les états gé-néraux» du secteur de l’environnement, tenus la

semaine passée à Tizi Ouzou, des recommandations ont été émises pour améliorer, voire solutionner définitivement le problème de l’insalubrité dans la région. En dehors de quelque nouvelles proposi-tions pratiques émises, le document de 10 pages, qui comporte une centaine de solutions, insiste sur l’application pure et simple des missions de base des directions comme celles de la DTP (direction des travaux publics), la DUC (direction de l’urba-nisme) et les services de voiries communales qui ont été réitérées à cette occasion. Néanmoins, sur le plan sectoriel, face aux opposions qui bloquent les projets de CET (centres d’enfouissement tech-nique) et autres décharges contrôlées, et en vue de localiser d’autres sites de stockage et de traitement des déchets, les participants ont proposé de «redy-namiser l’opération de choix de sites de décharges contrôlées dans le cadre d’une commission ad hoc en engageant un processus de concertation avec les comités de villages et les riverains». Par contre, le gros du travail est recommandé aux communes qui devraient, au préalable, être dotées de moyens humains et matériels. Ainsi, il est propo-sé «d’examiner les reliefs accidentés non cultivés et formant des dépressions qui pourront être comblés par des dépôts de matériaux solides et par la suite rentabilisés». Les grandes villes comme Draâ El Mizan, Boghni, Azazga, Draâ Ben Khedda et Ouaguenoun, doivent être dotées d’EPIC (établissements publics à carac-tère industriel et commercial) à même de sous-trai-ter avec le privé, qui sera chargé de la collecte et du transport, de la construction et/ou de l’exploitation de décharges contrôlées, ainsi que des activités de valorisation (centre de tri, recyclage, compostage), tout en mettant à pied d’œuvre des moyens et des dispositifs de nettoiement, comme ceux de la for-mule «Blanche Algérie». Les APC sont chargées également de réhabiliter les anciens dépotoirs des villages avant de les transfor-mer en déchetteries, dont la gestion serait confiée à des comités de villages ou à des associations écolo-giques, en partenariat avec les communes, pour en faire des sites pourvoyeurs de matières premières à l’industrie de recyclage et de valorisation des déchets, précise-t-on. Au lieu d’encourager les deux propositions précédentes, les participants à cette rencontre ont proposé, sous le chapitre du secteur de la réglementation, de «réglementer et fixer les points de consommation de boissons alcoolisées, et réduire ou même interdire la vente de boissons à emporter, et ce, pour contraindre, contrôler et discipliner les consommateurs». Ceci afin de régler le problème des bouteilles et des canettes de bières jetées dans la nature par d’incorrigibles personnes. Dans les zones urbaines, il est fait «obligation aux propriétaires de terrains situés à l’intérieur du tissu urbain, de les clôturer, et verbaliser tout contreve-nant à cette mesure». Disparue depuis longtemps, la fonction d’agents de nettoiement et des concierges à l’intérieur et au niveau de toutes les cités ou des lieux communs de résidence, sera reconduite. Aussi, la possibilité de procéder au «recouvrement de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM)» sera appliquée. En outre, l’université de Tizi Ouzou n’a pas été mise à l’écart puisque «les sociologues seront associés à la réflexion pour connaître davantage les causes véritables qui ont conduit à ces errements et d’une manière générale à ces actes d’incivisme pour y remédier en conséquence». Nordine Douici

KABYLIE INFO

● Lors d’un colloque sur la greffe d’organes organisé le week end dernier à Tizi Ouzou, les spécialistes ont déclaré qu’il est nécessaire de développer le prélève-

ment d’organes sur cadavre.

Le nombre de transplanta-tions rénales reste toujours insuffisant en Algérie, ont

indiqué les intervenants au col-loque sur la greffe d’organes qu’a abrité, mercredi et jeudi derniers, la faculté des sciences humaines et sociales de l’uni-versité Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. «Il y a eu seulement 930 transplantations rénales depuis 1986. C’est très peu dans un pays où on enregistre environ 3500 nouveaux cas d’insuffisants rénaux chaque année», a précisé le professeur Malika Benhalima du service immunologie du CHU Mus-tapha d’Alger, qui a souligné également l’inexistence d’une véritable politique de greffe d’organes en Algérie. Elle a préconisé, dans ce sens, la mise en place d’un plan d’action pour remettre sur orbite l’agence de la greffe. Selon le même pro-fesseur, parmi les 12 centres de greffe existant à l’échelle natio-nale, certains ne sont même pas opérationnels depuis leur création. Ils sont dépourvus d’équipements et d’infrastruc-tures nécessaires. «Dans notre pays, le problème de donneurs d’organes ne se pose pas, car il y a une solidarité et il n’y a

plus de tabou. Mais, il faut une compatibilité entre le donneur et le receveur de l’organe», a fait remarquer le Pr Benhalima qui note, par ailleurs, que la transplantation représente 2% du traitement de l’insuffisance rénale. De son côté, Pr Debzi estime que le donneur vivant ne peut pas régler le problème. «Il faut développer le prélèvement sur cadavre», a-t-il souhaité. Le Pr Hammoudi de la fa-culté de médecine d’Alger a, pour sa part, souligné dans son intervention que la greffe

cadavérique ne peut pas se faire sans laboratoire anatomique. «Comment faire la greffe alors qu’en Algérie, il n’y a pas de dissection anatomique depuis 1976 ? La religion n’a jamais interdit l’anatomie humaine», a-t-il souligné. Enfin, Dr Mahmoud Bouda-rène, psychiatre, a donné une communication intitulée : «La transplantation d’organes : un indicateur du niveau culturel et du développement d’une société». Il a, en outre, expli-qué que la greffe d’organes

rencontre d’énormes difficul-tés en Algérie en raison, selon lui, «d’un manque de volonté politique, un système de santé à bout du souffle». Notons que jeudi dernier, les travaux de ce colloque se sont poursui-vis à l’auditorium du campus universitaire de Tamda, avec, entre autres, la communica-tion de Saïd Chibane, ancien professeur en ophtalmologie et ancien ministre. Le colloque a été également appuyé par des témoignages d’un hémodialysé et d’un greffé. Hafi d Azzouzi

930 transplantations rénales ont été effectuées en Algérie depuis 2006

Ouverture d’un service des urgences médicales

Un service d’urgences médicales est ouvert depuis vendredi dernier, 1er No-

vembre, au niveau de l’établissement public de santé de proximité (EPSP) d’Azazga (30 km au nord de Tizi Ouzou). L’ouverture de ce service s’est déroulée en présence du directeur de la santé et de la population (DSP) de la wilaya, du chef de daïra et du P/APC d’Azazga et des deux responsables de l’EPH et de l’EPSP. L’établissement est situé en contrebas de la RN 12, en direction de Ya-kouren, à mi-chemin entre la ville d’Azazga et l’hôpital Meghnem Lounes. Ce service d’urgences ouvert pour alléger l’EPH et sou-lager la population, a pour rôle d’accueillir et de prendre en charge les malades et les bles-sés qui se présentent d’eux-mêmes ou sont amenés par les services de secours. Il répond par des soins adaptés et dans les meilleurs délais à l’urgence sous toutes ses formes. Selon le Docteur Rehani du service des urgences de l’EPSP, de nombreux patients secourus rentrent chez eux avec un traite-ment d’appoint. Pour les cas plus sérieux, le service des urgences assure l’orientation vers un service d’hospitalisation ou de consultation afin d’assurer la continuité des soins et le suivi médical de la personne soignée. Selon notre interlocuteur, pour la seule journée de samedi dernier, soit au 2e jour de l’ouverture du service, 80 consul-tations ont été enregistrées dans ce service entre 9 et 16 heures. Deux cas seulement ont nécessité une orientation vers l’hôpital

pour compléments d’examens. Le service des urgences qui est ouvert 24/24 et 7/7, est composé de 3 salles de consultations médicales, de 2 salles d’observation, d’une salle de soins et d’une salle de plâtre. Pour le personnel, la couverture sanitaire est assurée par 4 médecins durant la journée en jumelage avec le Samu et 2 autres durant la nuit en plus d’un surveillant médical et de 2 infirmiers. Concernant le matériel médical, et en atten-dant l’installation de l’imagerie médicale (Radio Rx), les moyens d’exploration et d’intervention de première urgence sont

disponibles. Outre une ambulance équipée d’unité de réanimation mobile, le service est doté d’un électrocardiogramme (ECG), d’un aspirateur, d’un aérosol, d’un laryngoscope et d’un défibrillateur. Une bonne hygiène est remarquée dans cet établissement dirigé par Dr Mellak. Reste à réparer la chaussée menant à la polyclinique, dont les crevasses peuvent mettre en danger les malades trans-portés par leurs proches, qui ne connaissent pas forcément l’état de ce chemin creusé en plusieurs endroits. Un aléa qui interpelle les autorités communales. Kamel Kaci

INSUFFISANCE RÉNALE

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Bureau de TIZI OUZOUBoulevard Amena Mahieddine, Lotissement Hasnaoua. N°1 (axe école paramédicale - stade du 1er Novembre).

Tél./Fax : 026 21 76 86

El Watan - Lundi 4 novembre 2013 - 9

Les transporteurs dénonçent l’anarchie et l’insécurité

ORAN INFORÉSEAU DU GAZ 68 AGRESSIONS ENREGISTRÉES EN 10 MOIS

PÊCHE ET AQUACULTURE LE «SIPA 2013» AURA LIEU DU 6 AU 9 NOVEMBRE

CINÉMATHÈQUE CYCLE DE FILMS RÉVOLUTIONNAIRES

SORTIE DU NOUVEAU WALI SUR LE TERRAIN

L’entreprise en charge de deux trémies mise en demeure

«68 cas d’agressions sur ouvrages dangereux de gaz naturel ont été enregistrés par les Services de la Direction de Dis-tribution de l’Ouest (SDO), ex-Sonelgaz, et ce, du premier janvier à ce jour». C’est ce qu’a indiqué la chargée de com-munication de la SDO de Médiouni. Ces accidents seraient provoqués, selon notre interlocutrice, par des entreprises qui utilisent des moyens rudimentaires (pioches et autres) au lieu de la perceuse recommandée pour ce type de travaux. Ceci, souligne-t-elle, nonobstant les grillages avertisseurs déposés sur les sites. Ces agressions ont été enregistrées aux quartiers des Amandiers, El Makarri (ex-Saint-Eugène), Bir El Djir et notamment à Mdina Djedida où plusieurs travaux y sont effec-tués. Ce qui a suscité de ce fait, relève-t-elle, la panique auprès des citoyens. Notre interlocutrice a également indiqué que des correspondances ont été adressées à ces entreprises afin de les sensibiliser sur la nécessité de faire appel à l’assistance d’un agent de la SDO avant l’entame des travaux. Un agent qui leur indiquera dès lors l’emplacement exact du réseau, leur évitant de ce fait ce genre d’accidents aux graves conséquences, conclut-elle. Hadj Sahraoui

L a 5ème édition du Salon International de la Pêche et l’Aqua-culture (SIPA- 2013) aura lieu cette année à Oran du 6 au 9

novembre prochain. Sous le thème «Ensemble vers une pêche responsable économique et intégrée», cette nouvelle édition, qui est consacrée aux ressources halieutiques au profit des professionnels du secteur et les gens de la mer, se tiendra au niveau du Centre de Conventions d’Oran. Celui-ci va constituer, durant les quatre jours dans la capitale de l’Ouest du pays, d’après les organisateurs qui relèvent de la Chambre Algérienne de la Pêche et de l’Aquaculture (CAPA), un privilège et une aubaine pour la promotion des activités qui sont liées à la pêche et le développement des filières de l’aquaculture et des fruits de mer ainsi que les aspects de la transformation et la construction navale des petits métiers relatifs à l’aquaculture. La cinquième édition du SIPA 2013 est un forum de rencontres et de contact ainsi qu’un espace pour la mise en place des actions d’échanges pour ce qui est du domaine de l’élevage de l’aquaculture, d’expériences ou de partenariat ou des opportunités d’affaires entres les opérateurs et professionnels nationaux et les invités étrangers à ce Salon International. T. K.

L a Cinémathèque d’Oran abritera, jusqu’au 14 novembre prochain, un cycle de films sur la Guerre de libération

nationale intitulé «Promotion du Cinéma National» et ce, à raison d’une séance à 15 heures chaque jour. A l’affiche de cette manifestation commémorative cinématographique figure 7 longs métrages dont certains ont été réalisés dans la période de la fin des années 1960. Il s’agit de «Les Enfants de la Casbah» (1963), «La Bataille d’Alger» (1966), «Le Vent des Aurès» (1966), «L’opium et le bâton» (1969), «Patrouille à l’Est» (1971), «Les portes du Silence» (1987) et enfin «Harraga Bleues» (2013). Le coup d’envoi de ce cycle a été donné hier par la projection du film algéro-italien «La Bataille d’Alger» de Gillo Pontecorvo. T. K.

H ier matin, le nouveau wali d’Oran a effectué une

visite d’inspection aux grands chantiers de travaux publics de la wilaya d’Oran, à savoir ceux relatifs à la réalisation des quatre trémies. Les chan-tiers, qui provoquent chaque jour que Dieu fait la colère des automobilistes, soit ceux de la réalisation de la trémie de la cité El Emir Abd El Kader et de la trémie de l’ENSET, ont également suscité l’indi-gnation du wali. Il a, sur-le-champ, adressé une mise en demeure à l’entreprise chargée de ces deux projets. En fait, l’entreprise est la même et elle partageait son matériel et ses ouvriers entre les deux projets. Ceci a d’ailleurs été relevé par

les automobilistes et passants par les deux projets. «Com-ment peut-on donner deux projets d’une si grande impor-tance à la même entreprise ?», s’interrogent les automo-bilistes. En fait, les bouchons qui se créaient avaient donné le temps aux automobilistes de regarder le logo de l’entreprise sur les engins et les gilets des ouvriers, et de déduire donc qu’il s’agissait de la même entreprise. «Si au moins cette entreprise avait les capacités humaines et matérielles pour assurer ces deux chantiers, nul n’aurait eu à dire un mot, mais le fait est que le retard est monstre et il durera encore puisque la saison hivernale est là et les pluies ne tarderont

pas à venir et à ralentir en-core plus le projet», constatent les automobilistes. Le même constat a été fait par le nou-veau wali d’Oran, M. Zalane Abdelghani. Il a demandé à l’entreprise de renforcer les deux chantiers et a même préconisé d’engager une autre entreprise pour accélérer les travaux. Rappelons qu’il était question que les trémies du rond-point de l’ENSET et de celle de la cité de l’Emir Abdelkader soient opération-nelles au mois d’août dernier. Selon nos sources, la trémie de la cité Emir Abdelkader a déploré du retard à cause de la découverte d’une nappe phréatique de trois mètres de profondeur. Ceci indique que

l’étude géologique n’a pas été faite dans les normes. Rap-pelons également que l’ex-wali d’Oran avait imposé un délai «maximal» de 6 mois pour la livraison d’une trémie, quels qu’en soient l’emplace-ment, la consistance physique, les caractéristiques géotech-niques du sol, les contraintes de déplacement des réseaux et autres. On en est à près de 10 mois du lancement des travaux des trémies mais aucune n’a été livrée dans sa totalité. Hier, le wali a souligné l’importance de l’aménagement des alen-tours des trémies, un chapitre bien loin selon la cadence actuelle des travaux pour des chantiers qui valent chacun 40 milliards. Hafida B.

Face à l’insécurité, le manque de stations et surtout l’anarchie qui règne dans le secteur, les transpor-

teurs privés qui assurent les dessertes à Aïn El Bia ont organisé un mouvement de protestation avec un arrêt de travail jeudi dernier pour attirer l’attention des autorités locales. Ils ont fait part de leurs problèmes vécus au quotidien en insistant sur l’inexistence de passerelles pour pié-tons pour traverser l’axe de l’autoroute, qui est situé à proximité de ces sites d’habitations. Déjà, les accidents de la circulation, ces derniers temps, ont fait quatre morts dont des femmes qui voulaient traverser ce

tronçon. D’ailleurs, l’Association des vil-lages «Salem» ainsi que les représentants d’habitants desdits villages ont rendu visite à la rédaction locale du journal pour exprimer leur calvaire. Ils ont indiqué par la voix de leur président Mr Amerri Rachid, qu’à maintes reprises, ils sont exposés à des problèmes qui portent atteinte à leur cadre de vie, à l’environ-nement, déjà agressé par la présence de décharges sauvages et des chiens errants ainsi que des rongeurs, l’insécurité pour les occupants, notamment pour les jeunes qui ne disposent pas de structures socio-culturelles sachant que ces sites, avec une population de plus 25 000 habitants,

ne sont pas pourvus de centres de santé ni d’un poste et même pas le gaz de ville avec des coupures d’eau qui peuvent durer des éternités. Ils n’ont pas cessé, depuis 1989, d’attirer l’attention des responsables locaux et des gestionnaires, notamment les respon-sables de l’entreprise Sonatrach, de ces sites d’habitations. Toutes les démarches et les correspondances sont restées à ce jour sans suite, sachant que ces zones d’habitations enregistrent, de jour en jour, des dégradations malgré leur implanta-tion dans des zones industrielles pétrochi-miques Arzew et Bethioua, les plus nan-ties du pays d’Algérie. Tegguer Kaddour

● Les transporteurs activant à Aïn El Bia ont organisé un mouvement de protestation où ils ont dénoncé, notamment, l’inexistence de passerelles pour piétons pour traverser l’axe de

l’autoroute, qui est situé à proximité de sites d’habitations.

Fajr 06h01Dohr 12h47Asr 15h43Maghreb 18h06Isha 19h27

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Les étudiants souffrent du manque de transport

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El WatanBureau d’Oran

AÏN EL BIA

El Watan - Lundi 4 novembre 2013 - 9

De la besogne en vue

SÉTIF INFO

● Vrai, ce n’est nullement une affaire d’une seule personne, tout un chacun est appelé à s’acquitter de sa tâche.

D’innombrables chantiers, et pas des moindres, attendent le nou-veau wali de Sétif, Mohamed

Bouderbali, ayant assumé les mêmes fonctions à Oum El Bouaghi, Aïn Temouchent et Skikda. Avec un tel capital expérience, le nouveau pre-mier responsable de la wilaya, qui s’est engagé lors de son installation, à faire de l’investissement productif et réel une priorité, peut relever le défi . Comme une hirondelle ne peut faire le printemps à elle seule, l’implication effective de tout un chacun est plus que souhaitée. D’autant plus que l’agenda des Hauts-Plateaux sétifi ens, en ma-tière de programme complémentaire, -le reste à réaliser (RAR)-, est incom-mensurable. Lancé depuis des années par le président de la République, le projet du dédoublement de la voie fer-rée Sétif-El Gourzi (Constantine) sur 118 km, avance à pas de tortue. Pour diverses raisons, l’homologation de la piste de 2900 mètres de l’aéroport est à chaque fois renvoyée aux calendes grecques. Ayant fait couler beaucoup d’encre, les chantiers du théâtre de ver-dure et de l’annexe de la bibliothèque nationale ne voient toujours pas le jour. Tout comme le pôle urbain de Chouf Lekdad. L’éradication des bidonvilles d’Ouled H’chich et Chouf Lekdad, où des centaines de familles vivotent dans des conditions inhumaines, est un autre dossier épineux qui attend le nouveau wali. Celui-ci devra fouetter le secteur de l’habitat en hibernation. Sachant que pas moins de 57 679 logements, -dont 7430 (logement public locatif), 2206 (logement sociaux participa-tifs) 3990 (logements promotionnels aidés), 10000 (logement location ven-te-AADL), 6236 (logement location vente Assur/Immo), 5000 (logement promotionnel public LPP) ainsi que 22 817 aides au logement rural-, somno-lent dans les tiroirs. Ainsi, 60,06% d’un programme de 96 021 unités (apparte-ments, s’entend) «patientent» au grand dam de 96 000 familles. Le point mort enregistré par cette région de bâtisseurs, n’a pas échappé au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a mis en garde les responsables du secteur, à savoir les directeurs du logement et de l’OPGI, mis désormais devant leurs responsabi-lités. A l’instar du premier responsable de la DEP (direction des équipements publics) qui n’est pas exempt de tout re-proche, ces derniers doivent mettre les

bouchées doubles pour non seulement rattraper le retard mais renfl ouer les plans de charges de nombreuses entre-prises du bâtiment au bord de la faillite. Le retard enregistré dans la livraison de nombreux établissements scolaires, risque de compromettre fortement la prochaine rentrée scolaire, notamment au niveau des grands centres urbains où les classes sont surchargées. Pour mesurer le calvaire des malades hospi-talisés ainsi que le désarroi des profes-sionnels de la santé publique, une virée au CHU, est souhaitée et demandée par aussi bien le patient que le praticien. L’évaluation de la situation de l’aéro-port «malmené» s’impose. L’ouverture du dossier de ce vieillot transport en commun (urbain et suburbain) dont l’âge dépasse les 20 ans ferait du bien aux usagers et à son environnement asphyxié. L’inscription d’une double voie Sétif-Bougaâ est l’aspiration lé-gitime de la population du nord de la wilaya dépourvue de bon nombre de commodités de la vie moderne ; elle ne peut être continuellement éludée. Si la région est travailleuse par excellence, l’investissement productif fait hélas face à des croche-pieds. Sur les 6158 dossiers déposés, seulement 88 arrêtés d’attribution ont été établis. Soit 1,42% de la demande. C’est insignifi ant, di-riez-vous. Les 536 projets retenus ne représentent que 8,70% des dépôts. Un tel chiffre est en deçà des espérances des opérateurs économiques bénéfi -

ciant pourtant de l’appui des pouvoirs publics ne ménageant aucun effort pour attirer aussi bien les investisseurs na-tionaux qu’étrangers. Fustigé et pointé du doigt la semaine dernière par Sellal, le Calpiref de Sétif ne doit désormais plus être un frein devant les ambitions des uns et les aspirations des autres. La wilaya qui a obtenu la validation de 10 nouvelles zones d’activité, doit, avant d’exploiter la nouvelle superfi cie de 468 ha, remettre de l’ordre dans les an-ciennes zones économiques d’activité (ZEA), sachant que les zones d’activité de Sétif et Ouled Saber où de nombreu-ses parcelles sont inexploitées, font pitié. La situation de l’actuelle zone industrielle n’est guère reluisante. La remise en service de Kherset Youcef, la mine de Aïn Azel, une région à pro-mouvoir, est une urgence et priorité à la fois. Tout comme la lutte contre les délais de réalisation, l’autre bête noire de bon nombre de projets structurants. Inscrit le 30 août 2005, le CAC (centre anticancer) n’est pas fonctionnel à 100%, soit 8 ans après. L’hôpital mère et enfant n’échappe pas aux «lenteurs», la pieuvre, principal ennemi du dé-veloppement local. Bref, Mohamed Bouderbali a assurément du pain sur la planche, il va au fi l du temps avoir une idée précise sur les attentes et besoins des populations des 60 communes de la wilaya où la répartition des richesses et des programmes ne se fait toujours pas équitablement. Kamel Beniaiche

D’ÉPINEUX DOSSIERS SUR LE BUREAU DU NOUVEAU WALI

OUVERTURE DE DEUX NOUVEAUX POINTS DE GARDE

Dans le but d’assurer une prise en charge plus large et d’améliorer le cas échéant les prestations sanitaires à travers toute la wilaya,

deux points de garde permanents ont été récemment ouverts. Le pre-mier se trouve à la polyclinique de Beïda Bordj, et le deuxième à la polyclinique de Draâ Kebila. Trois autres points assurant les activités de soins H24, seront bientôt opérationnels au niveau des polyclini-ques de Kasr El Abtal, Ras El Maa et El Hidhab. Cette décision a fait beaucoup de contents chez les citoyens qui ne seront plus dans l’obli-gation de se déplacer, en cas d’urgence, notamment la nuit, vers les centres hospitaliers des grands centres urbains. L’ouverture des deux polycliniques de Béni Aziz et Amoucha, vise à diminuer la forte pres-sion que subissent les établissements hospitaliers appelés à améliorer leurs prestations, décriées depuis belle lurette. Benabdallah A.

TALA IFACENUNE COMMUNE EN MAL DE DÉVELOPPEMENT

La malvie s’installe cahin-caha à Tala Ifacen où les habitants sont toujours en quête d’une prise en charge de leurs préoccupations

connues depuis des lustres par les responsables à différents niveaux. Les chemins desservant les 23 villages de la commune, sont devenus, au fil du temps, impraticables. Les tronçons reliant Ouled Saâdi, Beni Abdallah, Azazga et Ouled Yahia, au chef-lieu de commune, sont complètement défoncés, rendant le déplacement des plus dif-ficiles. Ne se limitant pas uniquement à la dégradation des chemins, les désagréments de la population de Tala Ifacen, dépassent le cadre de la route. Le squelettique quota de logements octroyé à la commune de plus de 20 000 habitants, est l’autre casse-tête chinois, sachant que la der-nière dotation en habitat rural, se résumant à 70 aides contre 1600 de-mandes, est le moins qu’on puisse dire, insignifiante. Les jeunes sont abandonnés à leur sort. L’absence d’espaces de jeu et de loisirs, tel un terrain de proximité, accentue les difficultés de la masse juvénile du coin. L’autre problème épineux est sans conteste l’alimentation en gaz naturel. La population d’une région où l’hiver est rude, attend toujours un geste salvateur. B. A.

BASKET-BALLL’UNION BUTE SUR UN GRAND CHABAB

Après une belle série de 6 victoires consécutives, le cinq de l’USS vient d’être stoppé net par un CS Constantine maître de son art.

Tétanisés par l’enjeu, les partenaires de Berbagui sont complètement passés à côté de leur sujet. L’identité et le métier de l’adversaire, un sérieux prétendant au sacre final ? ont joué en défaveur des Sétifiens qui s’inclinent lourdement, et ce, par 72 à 55. Soit avec un écart de 17 points. Ayant assisté à un très beau spectacle, offert par deux bonnes formations, le nombreux public qui s’est dé-placé à la salle du 8 Mai 1945, n’a pas été trop affecté par le revers de ses protégés appelés à croiser le fer, ce samedi, à Alger ,avec le GSP, un autre gros morceau. Leila Benani

6e ÉDITION DE LA CHANSON SÉTIFIENNE UNE MANIFESTATION CONFINÉE DANS L’ANONYMAT

Le coup d’envoi de la 6ème édition du festival local de la musique et de la chanson sétifienne a été donné samedi en fin d’après-midi

au niveau de la maison de la culture Houari Boumediene. La mani-festation durera jusqu’au 9 du mois en cours. De nombreuses vedet-tes de la chanson sétifienne, tels que Cheb Aâras, Zoubir Belkhir, Djamila, Houria Mahjoub, Nasreddine Horra, Cheb Soltane, Cheb Khalas et bien d’autres, ont confirmé leur participation. En marge de la cérémonie d’ouverture le commissariat du festival a honoré les artistes Boudhraâ Lahcen, Bourouba Abdallah, Zyadna Kamel, Bizi Kouider, la famille de Benchayeb et Lamri Mizaghcha pour leurs contributions à la promotion du chant sétifien. Vingt-quatre concurrents, présélectionnés parmi 76 candidats, sont en lice pour le premier prix du festival. Des journées d’étude et des conférences sur la chanson sétifienne seront organisées parallèlement à la compétition. Reste à connaître maintenant le produit proposé par les « invités » qui se sont conten-tés lors des dernières éditions du «réchauffé» qui ne permet pas à la chanson sétifienne d’avancer. Ne faisant rien pour donner un autre souffle à ce patrimoine qui patauge, le commissariat du festival n’a pas jugé utile de donner à la manifestation une médiatisation à sa dimension. D’autant plus qu’aucune campagne publicitaire digne du nom n’a été à ce propos engagée. D. B. / K.B.

L ’association des neurologues libé-raux de l’Est algérien (ANLEA),

vient d’organiser, les 6ème journées na-tionales de neurologie libérale sous le thème «Neuropédiatrie». De nombreux spécialistes ont débattu sur les grands enjeux et questionnements scientifi-ques des maladies de l’enfant d’origine cérébrale et vertébrale. Des docteurs et professeurs algériens et français avaient participé à cette rencontre. Des prati-ciens, comme le Pr. Dominique Parain (CHU de Rouen) et son collègue le Pr. Norbert Khayat (CHU de Besançon),

avaient mis l’accent sur la nécessité de la prise en charge des malades souffrant de céphalée et d’épilepsie. Le Pr. Marie Do-minique (hôpital R-Salengro de Lille) avait, quant à elle, abordé l’importance de l’électro-encéphalogramme (EEG) dans le diagnostic des épilepsies chez les enfants et les néonataux. Les spé-cialistes présents avaient aussi échangé leurs points de vue sur d’autres sujets et pas des moindres tels que la sclérose en plaques, la myotonie, l’autisme et les ac-cidents vasculaires cérébraux (AVC).

Dounia Bendief

La neuropédiatrie en débat

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LE GROUPE CARREFOUR AUJOURD’HUI DANS LA CAPITALE DES HAUTES PLAINES

Une importante délégation du groupe Carrefour (chaîne de grandes surfaces) est attendue aujourd’hui à Sétif où elle doit discuter avec le patron du Park-Mall (El Aâli) sur la possibilité d’ouvrir une grande surface au cœur de la capitale des Hauts-Plateaux, un carrefour économique de premier plan. L’on apprend que les représentants de l’enseigne précitée feront le déplacement à bord d’un avion spécial. K. B.

I N T E R N A T I O N A L EEl Watan - Lundi 4 novembre 2013 - 10

NIGERIA

K Au moins 30 personnes ont été tuées dans une attaque armée visant un

cortège nuptial à Borno, un Etat du nord-est du Nigeria, a indiqué hier un responsable de la sécurité. Selon un responsable des forces de sécurité, la plupart des victimes rentraient, samedi, d’une cérémonie de mariage dans l’Etat d’Adamawa. Le marié, des membres de sa famille et des amis fi gurent parmi les victimes, a-t-il précisé. Aucun groupe armé n’a revendiqué la responsabilité de l’attaque dans l’immédiat. Néanmoins, les forces de sécurité du pays soupçonnent le groupe rebelle Boko Haram, actif dans la région. Les attaques de Boko Haram et leur répression sanglante ont fait au moins 3600 morts depuis 2009, selon l’ONG Human Rights Watch. Ses membres ont attaqué des églises, des mosquées, les forces de sécurité et des écoles, notamment dans le nord et le centre du Nigeria.

USA-ALLEMAGNE

K «Les programmes massifs d’espionnage des services de renseignement menacent

la liberté d’opinion et les sociétés ouvertes», a écrit Edward Snowden dans un texte publié hier par Der Spiegel. L’ancien analyste des services américains, qui est poursuivi dans son pays pour être à l’origine des fuites sur la NSA, estime que la surveillance massive constitue un problème mondial qui demande une réponse mondiale. «De tels programmes ne sont pas seulement une menace contre la vie privée. Ils menacent la liberté d’opinion et les sociétés ouvertes», a-t-il ajouté dans ce texte publié en allemand par le magazine. Sous le titre «Un manifeste pour la vérité», Der Spiegel ajoute que Snowden a écrit ce texte le 1er novembre à Moscou et qu’il a été envoyé au siège du magazine via un canal crypté.

BRÈVES ILS ONT ÉTÉ TUÉS SAMEDI À KIDAL DANS LE NORD DU MALI

Indignation après l’assassinat de deux journalistes de RFI

Paris (France)De notre bureau

Tristesse et désolation régnaient hier dans les locaux de Radio France Internationale (RFI) et

au siège de France Médias Monde (FMM) qui regroupe également la chaîne de télévision France 24 et la radio Monte Carlo Doualya. Personne ne pouvait croire à la mort de Ghislaine Dupont et Claude Ver-lon, deux journalistes chevronnés, rompus aux terrains difficiles et aimés et respectés par l’ensemble des gens de la profession. Hier, les réactions de journalistes de RFI et des autres médias étaient on ne peut plus tristes et empreintes de colère et d’indignation. Personne ne pouvait expliquer ce qui s’est passé et les raisons qui ont conduit à leur assassinat. Les audi-teurs, notamment ceux du continent africain où la radio est très écoutée, n’ont pas manqué de poster des centaines de réactions sur la plate-forme aménagée à cet effet par RFI. Certains ont estimé qu’en tuant les deux journalistes, c’est la liberté de la presse qu’on a assassinée et c’est une voix de l’Afrique, parmi tant d’autres, qui s’est éteinte. Pour Tébilé Bramé, président du parti malien Renaissance nationale, «il est illusoire de croire que la situa-

tion s’est stabilisée au nord du Mali. L’assassinat des deux journalistes français vient nous le rappeler avec froideur». Exprimant sa tristesse et sa colère, il a ajouté que «c’est la li-berté et la démocratie qu’on a tuées à Kidal», accusant des groupes terroristes, sans les nommer, d’être derrière cet «abject assassinat».

QUATRE JOURNALISTES DE RFI TUÉS EN 10 ANS

Au siège de RFI, hier matin, les cœurs étaient lourds et les visages fermés et tristes. «Tout le monde est en deuil», a indiqué Bruno Daroux, directeur de la rédaction. Et d’ajouter : «En dix ans, nous avons perdu quatre journalistes, un en Afghanistan, un en Côte d’Ivoire et maintenant deux autres au Mali.» Sa collègue Nicole Champeaux a expliqué qu’elle ne pouvait pas croire que les chaises de ses deux amis (assassinés) reste-ront désormais vides, martelant, en même temps, que «des pays et des régions entières disparaissent de la carte du monde quand les journa-listes n’y vont pas». Loin d’être découragés, les jour-nalistes de RFI sont tous déci-dés à poursuivre leur travail, à aller au Mali et dans les autres pays difficiles. A France 24, voisine avec RFI, l’ambiance était aussi

empreinte de tristesse et de cha-grin. Marc Saikali, directeur de la rédaction, a jugé qu’un «journaliste n’est pas fait pour mourir mais pour témoigner de la souffrance des autres». Sur le plan politique, une réunion au sommet a eu lieu, hier matin, autour du président Hol-lande pour tenter de comprendre les raisons exactes de cet assassinat et les démarches à entreprendre pour punir les responsables.

MARIE-CHRISTINE SARAGOSSE INDIGNÉE

Du perron de l’Elysée, Laurent Fabius, ministre des Affaires étran-gères, a confirmé que Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été «froidement exécutés à 12 km de la ville de Kidal. L’un par deux balles, l’autre par trois», ajoutant que «les corps des deux victimes gisaient à même le sol, à côté d’un véhicule aux portières fermées». Laurent Fabius a accusé des groupes terroristes, que la France combat, d’être derrière ce «lâche assassi-nat». «En tuant les deux journalistes de RFI, les terroristes ont commis un double crime : un premier crime contre des humains froidement exé-cutés et un autre contre la liberté de la presse et la démocratie.» Il a ensuite indiqué que la France allait

sécuriser davantage la région du nord du Mali et les autres zones d’Afrique, où se trouvent les ressor-tissants français, pour les protéger encore plus.Pour sa part, Marie-Christine Sara-gosse, présidente de France Médias Monde (FMM) et qui a était reçue aussi par le président Hollande avec la directrice de RFI, Cécile Mégie, a condamné l’assassinat des deux journalistes de RFI. «Les deux journalistes étaient en mission à Kidal. L’armée a fait son travail. Si je suis en colère aujourd’hui, c’est contre ces ter-roristes qui refusent d’accepter les journalistes comme témoins des événements sur le terrain. RFI est plus qu’une radio en Afrique, c’est une institution. En tant qu’hommes et femmes des médias, nous devons continuer notre combat pour la liberté de la presse qui n’est pas encore devenue un acquis pour tout le monde», a-t-elle déclaré. Au siège de France Médias Monde, c’est la tristesse. Plusieurs journalistes et cameramen campaient à l’entrée de l’immeuble, à Issy-les-Moulineaux (banlieue ouest de Paris) à l’affût d’une décla-ration ou d’une nouvelle informa-tion. Le sigle de RFI a été barré d’un trait noir en signe de deuil. Yacine Farah

N ouvelles révélations sur la mort des deux journalistes français de Radio

France Internationale (RFI), Ghislaine Dupont et Claude Verlon, samedi à Kidal, dans le nord du Mali. Joints par téléphone, des témoins oculaires font état des circonstances dans lesquelles les deux journalistes ont été tués en re-venant sur des détails assez surprenants. «Ils ont tenté d’avoir des entretiens avec de nombreux notables, notamment l’amenokal de Kidal, mais en vain. Ils ont pris attache avec Ambéry Ag Rissa, un notable de la tribu des Imgad, qui habite en plein centre-ville. Lorsqu’ils sont sortis de chez lui, leur voiture était garée juste derrière celle d’Ambéry. Les deux assaillants, dont le visage était couvert d’un chèche, ne voulaient pas entrer à l’intérieur de la maison d’Ambéry. Ils attendaient que les jour-nalistes en sortent pour les embarquer à bord d’un 4x4 de couleur beige, sans plaque d’immatriculation, conduit par un troisième homme qui avait mis le moteur en marche. Un autre véhicule similaire, avec à son bord deux hommes enturbannés surveillaient de loin la scène. A peine sont-ils montés dans

le 4x4 (qu’ils avaient loué auprès du maire de Tessalit), que deux hommes, le visage masqué d’un turban, leur ont intimé l’ordre de ressortir. Mon fils était à quelques mètres seulement. L’unité de l’armée française n’était pas loin. Elle a été informée au moment où les ravisseurs embarquaient les deux jour-nalistes…», révèle notre source. Et de préciser : «L’action était très rapide. Il était 13h35, lorsque les deux véhicules avaient pris la direction de l’est de Kidal, en empruntant la route de Tin Inssako.» Sous le couvert de l’anonymat, de peur de représailles, notre interlocu-teur précise que cette route mène au Niger, «lieu où se rencontrent sou-vent contrebandiers et terroristes». La même source affirme avoir obtenu des informations «fiables» qui permettent de reconstituer les circonstances de la mort des deux journalistes. «En fait, le véhicule qui transportait les deux jour-nalistes s’est arrêté à 27 km de la ville, alors que celui qui assurait l’escorte a continué sa route. Nous ne savons pas pourquoi. Est-ce qu’il est parti récupé-rer du carburant ? Est-ce qu’il attendait

ceux qui devaient prendre les otages ? Rien n’est sûr. Ce qui est certain, c’est qu’une trentaine de minutes plus tard, un hélicoptère de l’armée française a survolé l’endroit. Les ravisseurs et les otages étaient déjà sortis du véhicule. C’est alors que l’hélicoptère a tiré plusieurs salves en leur direction, tuant sur le coup les trois ravisseurs ainsi que les deux otages», raconte notre source. Selon elle, personne ne peut être sûr de l’identité des auteurs, mais certains évoquent une «commande» qu’auraient pu exécuter des groupes armés, des contrebandiers surtout, au profit des terroristes. «Ici tout le monde sait que les Français représentent une lourde monnaie qu’il est facile d’échanger contre d’impor-tantes sommes d’argent. Il est probable que les journalistes aient été enlevés par des contrebandiers. Ces derniers devaient les revendre par la suite à un groupe terroriste qui, lui, négocierait leur libération contre une rançon», sou-ligne notre interlocuteur. En tout état de cause, ce témoignage permet de com-prendre les informations fournies hier par le chef de la diplomatie française,

Laurent Fabius. Tout d’abord, il met un terme aux rumeurs selon lesquelles les deux journalistes ont été égorgés par leurs ravisseurs en disant : «Ils ont été tués par balles par les groupes terro-ristes que nous combattons», précisant : «Ils ont été assassinés froidement. L’un a reçu deux balles, l’autre trois balles.» Lors d’une réunion de crise consacrée à cette affaire et présidée par le chef de l’Etat, François Hollande, Laurent Fabius a souligné : «Les assassins, ce sont ceux que nous combattons, c’est-à-dire les groupes terroristes qui refusent la démocratie et qui refusent les élec-tions (…) Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été kidnappés par un petit commando et emmenés hors de Kidal. Leurs corps ont été retrouvés à 12 km (...) à quelques mètres de la voiture fermée à clé, il n’y avait aucun impact de balle sur la voiture.» Des détails importants qui rejoignent le témoignage de notre source. Ce qui rappelle étrangement la bavure de l’ar-mée française, au cours de l’été 2011, lorsqu’une unité militaire avait pour-chassé les ravisseurs de deux otages français et mitraillé leurs véhicules,

tuant tous les occupants (y compris les otages). Peut-on mettre cette affaire dans la case «pertes et profits» de la guerre contre le terrorisme au nord du Mali ? Pour nombre de spécialistes des questions sécuritaires, cela va de soi. «Il n’est pas question pour l’Etat français, qui venait de dépenser plus de 20 millions d’euros pour la libération des quatre otages détenus par des ter-roristes depuis plus de trois ans, de re-prendre à zéro une autre négociation et de payer une nouvelle rançon, d’autant que ces derniers jours, le gouvernement est au centre de lourdes critiques», explique une source sécuritaire au fait de la situation au Sahel. Pour notre interlocuteur, «en s’installant militaire-ment dans la région, la France a ouvert la boîte de Pandore. Le terrorisme sera de plus en plus fort et les populations locales de plus en plus exclues et sous-développées faute de sécurité et de stabilité. Les unités militaires présentes sur le terrain, qu’elles soient françaises, africaines ou maliennes, ne pourront rien faire, si ce n’est multiplier les bavures dont les victimes se compteront surtout parmi les civils». S. Tlemçani

Des témoins avancent la thèse d’une «bavure militaire» ● Des témoins oculaires locaux affirment que les deux journalistes avaient été embarqués par trois hommes

armés, enturbannés, à bord d’un 4x4 beige sans immatriculation.

I N T E R N A T I O N A L EEl Watan - Lundi 4 novembre 2013 - 11

ENNAHDHA VEUT LÂCHER LE GOUVERNEMENT MAIS PAS LE POUVOIR

Le Dialogue national au point mort en Tunisie

TunisDe notre correspondant

Le Dialogue national en Tuni-sie s’est donné 36 heures de prolongations pour trouver un

nouveau chef de gouvernement. Le nouveau deadline expire aujourd’hui en cours de journée. Une véritable épreuve de force est déclenchée. «Ce sera ou Mohamed Ennaceur ou Ahmed Mestiri, ou quelqu’un d’autre qui soit en mesure de faire l’unanimité autour de lui», a précisé le porte-parole du Dialogue national, Hassine Abbassi. Une question se pose d’elle-même sur la volonté réelle des islamistes d’Ennahdha de lâcher le pouvoir. C’est tout l’avenir du Dialogue natio-nal en Tunisie qui est actuellement en jeu derrière ce bras de fer pour le choix du futur chef du gouver-nement. Il ne s’agit pas en effet de choisir entre Mohamed Ennaceur et Ahmed Mestiri, mais, plutôt, de mesurer la capacité de la classe poli-tique tunisienne à trouver des com-promis viables et, par conséquent, de donner un signal convaincant à la population et aux partenaires de la Tunisie concernant l’efficacité de ce processus en cours. Il est utile de souligner que le début des débats au sein de la commission du parcours gouvernemental était prometteur. Des éliminations successives d’une quinzaine de candidats ont été ef-fectuées selon des critères établis par l’Assemblée générale des partis politiques présents. La situation s’est compliquée lorsqu’il a été question, mercredi soir, d’éliminer Ahmed

Mestiri en raison du «manque de dynamisme, alors que le poste de chef du gouvernement nécessite des journées de travail de 16 heures», comme le soulignent des sources du Front populaire. «Il n’y a pas lieu de faire des comparaisons avec Béji Caïd Essebsi, car la situation de mars 2011 n’est pas celle de novembre 2013», poursuivent les mêmes sources. «En 2011, les élec-tions se présentaient dans une am-biance festive, alors qu’aujourd’hui, c’est une situation de pleine crise, sans parler de la lutte contre le terro-risme», précisent les mêmes sources. Or, ce n’est pas l’avis des islamistes d’Ennahdha. D’où le blocage.

LA VISION D’ENNAHDHA

En effet, après une vingtaine d’heures de débats, vendredi et samedi, Rached Ghannouchi n’a proposé en concession qu’Ahmed Mestiri comme chef de gouverne-ment, Mohamed Ennaceur comme adjoint chargé du dossier sécuri-taire et Jalloul Ayed comme adjoint chargé du dossier économique. Il a refusé la proposition de nom-mer Ahmed Mestiri à la fonction de conseiller principal auprès de Mohamed Ennaceur. C’était la plus diplomatique des propositions en provenance d’Ennahdha. Une pareille proposition a été déjà avancée par Ennahdha en août der-nier, juste après la première ren-contre entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi à Paris. Elle consistait alors à placer un nahd-haoui au poste de chef de gouver-nement et deux personnalités de

l’opposition pour l’assister. Le nahd-haoui d’aujourd’hui, c’est Ahmed Mestiri. Les deux autres person-nalités sont plutôt indépendantes. Nous ne sommes donc pas sortis de l’auberge. C’est certes mieux que les propos de l’ex-chef de gouver-nement, Hamadi Jebali, qui dit : «Mestiri ou personne !» Le pire, c’est qu’Ennahdha et Etta-katol parlent de porter le différend à l’ANC pour arbitrage, ce qui signifie un dérapage par rapport à la légiti-mité consensuelle dans le cadre du Dialogue national, promise lors de la dernière interview de Rached Ghan-nouchi, écartant de facto le pouvoir incontournable de l’ANC. Or, selon les échos parvenant du Dialogue national, la mission du futur gouver-nement ne serait pas encore définie.

ATTRIBUTIONS ET QUESTIONS

Si l’on se réfère à la feuille de route du quartette, le prochain gouvernement aura des préroga-tives complètes dans son exercice du pouvoir. Il va exercer selon un programme établi par le Dialogue national et validé par l’ANC. Sa mission consiste, certes, à préparer les échéances électorales. Mais il va exercer toutes les prérogatives de gouvernance, comme les destitutions et les nominations. Lesdits pouvoirs complets ont été confirmés dans les propos de Rached Ghannouchi et Ali Laârayedh, en rapport avec ledit gou-vernement. Mais au fur et à mesure que l’on avance dans la réalisation de ce gouvernement, ses tâches se réduisent. «Pourquoi exige-t-on un tel dynamisme de la part du chef du

gouvernement, alors qu’il n’aura qu’à appliquer les programmes qui lui sont transmis ?», auraient dit avant-hier les représentants d’Enna-hdha pour défendre la candidature de Mestiri. Hamma Hammami leur aurait répliqué que «le prochain gouvernement aura les mêmes attri-butions que les précédents. Du coup, son chef devra répondre aux mêmes critères de compétences et de dyna-misme». Une telle polémique renvoie sur la dénomination «gouvernement d’élections», utilisée par Ennahdha à un certain moment, en parlant de ce prochain gouvernement. Une telle nomination pourrait insinuer des limitations dans ses prérogatives et il s’agirait, essentiellement, des desti-tutions et des nominations. Certaines rumeurs parlent du désir d’Ennahdha de garder les ministres de la Justice et des Affaires étrangères, ainsi que l’attachement des islamistes à ne pas revenir sur les nominations des hauts cadres des ministères de l’Intérieur et de la Justice.Le bras de fer sur la nomination d’Ahmed Mestiri ou de Mohamed Ennaceur cache donc une lutte entre deux possibles scénarios de gouver-nance. Alors que Mestiri pourrait se limiter à une tâche restreinte strictement aux échéanciers électo-raux, Ennaceur pourrait chercher à assumer complètement son rôle de tête de l’Exécutif. D’où les réserves d’Ennahdha qui veut lâcher la chaise du chef de gouvernement, tout en gardant le pouvoir. Le quartette parviendra-t-il à sauver sa feuille de route ? Mourad Sellami

Actuellement en désaccord avec Riyad sur le dossier syrien, les Américains tiennent à tout prix,

visiblement, à sortir au plus vite de la crise leurs relations avec l’Egypte afin, de toute évidence, garder intacte leur influence au Proche-Orient. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a ainsi affirmé hier que son pays était déterminé à continuer à travailler avec l’Egypte, lors de sa première visite chez le grand allié arabe des Etats-Unis depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par l’armée. M. Kerry est arrivé au Caire pour une visite de quelques heures, à la veille du procès du chef d’Etat déposé, avec pour objectif de resserrer les liens entre les Etats-Unis et l’Egypte, alliés de longue date, bousculés par le coup de force contre le premier président élu démo-cratiquement et la répression meurtrière

de ses partisans qui a suivi. Les Améri-cains n’avaient pas caché, se rappelle-t-on, leur opposition concernant la manière avec laquelle a été géré l’après-Morsi et le traitement réservé aux isla-mistes. Le mécontentement américain s’est traduit, entre autres, par le gel partiel de son aide, essentiellement militaire. Ce qui a soulevé le courroux de l’Egypte peu habituée à ce type de traitement. En octobre, le «recalibrage» de l’aide à l’Egypte – 1,5 milliard de dollars par an, dont 1,3 milliard d’aide militaire – avait en effet jeté un froid sur les relations entre les deux pays. En riposte, l’Egypte avait affirmé désor-mais vouloir «élargir (ses) options» pour «servir ses intérêts nationaux». Comprendre par là que Le Caire était prêt à demander de l’aide aux Russes, les concurrents des Etats-Unis dans la région. Pour calmer le jeu et éviter un

tel scénario, M. Kerry a tenu à affirmer que Washington, «ami» et «partenaire» de l’Egypte, «s’engageait à travailler ensemble et à poursuivre la coopération avec le gouvernement par intérim», lors d’une conférence de presse au Caire aux côtés de son homologue égyptien Nabil Fahmy. Concrètement, cela veut tout simplement dire qu’il cautionne désormais le nouveau régime égyptien.Le chef de la diplomatie américaine a présenté, par ailleurs, au gouverne-ment égyptien des arguments qui pour-raient convaincre le général Al Sissi, le nouvel homme fort de l’Egypte, de tourner très vite la page de la crise. Estimant que «les relations américano-égyptiennes ne peuvent être résumées à l’assistance», M. Kerry a ajouté que «l’assistance américaine directe au peuple égyptien continuerait pour aider à lutter contre le terrorisme».

En somme, du côté de Washington, on est prêts, à nouveau, à ressortir le carnet de chèques. Et l’idée semble avoir fait mouche. M. Fahmy qui avait récemment qualifié de «tendues» les relations égypto-américaines a ainsi dit «croire, après les entretiens avec le secrétaire d’Etat américain, qu’il y a de bons indicateurs montrant que nous cherchons à reprendre ces relations de façon positive». Bref, entre les deux pays, les choses semblaient hier être sur le point de rentrer dans l’ordre. La preuve, M. Kerry devait même ren-contrer le président par intérim, Adly Mansour, ainsi que le chef de l’armée, le général Abdel Fattah Al Sissi qui, jusque-là, avait tout fait pour éviter les responsables américains. Leurs discus-sions porteront entre autres sur la tran-sition politique promise par la feuille de route rédigée par les militaires et

ses avancées afin de déterminer quand «il sera possible de lever le gel (de la livraison) de certains équipements», a indiqué un haut responsable du dépar-tement d’Etat. M. Kerry doit aussi plaider, a-t-il ajouté, pour que la transi-tion – qui prévoit un référendum sur une nouvelle Constitution, actuellement en cours de rédaction, puis des élections législatives et présidentielle d’ici mi-2014 – soit «viable», «démocratique» et qu’elle «inclut toutes les parties». Il faut voir maintenant si les Egyptiens sont toujours aussi enclins à suivre à la lettre, comme par le passé, … le papier à musique américain. A préciser que la capitale égyptienne était la première étape d’une tournée de 12 jours qui doit mener M. Kerry en Arabie Saoudite, en Israël, dans les Territoires palestiniens, en Jordanie, aux Emirats arabes unis, en Algérie et au Maroc. Z. C.

SAHARA OCCIDENTALLe Maroc réprime une manifestation à Boujdour occupée

Les autorités marocaines ont réprimé, samedi soir, une manifestation pacifique, organisée par des dizaines de citoyens sahraouis devant

la préfecture de Boujdour occupée, pour protester contre l’organisation, dans cette ville, d’un festival financé par les recettes des richesses maritimes de la région, a indiqué hier l’agence de presse sah-raouie (SPS). Citant le ministère des Territoires occupés et des communautés, SPS précise que les citoyens ont dé-noncé à travers cette manifestation «les tentatives de l’occupant visant à effacer l’identité sahraouie à travers l’organisation, à Boujdour, d’un festival illégal pour lequel une enveloppe de plus de 120 millions de dirhams de recettes générées par les richesses maritimes de la région a été consacrée, sachant que la population de cette ville souffre de marginalisation et de pauvreté sans bénéficier des richesses de son pays». «Les manifestants font partie des marginalisés sahraouis titulaires de diplômes et des activistes dans le mouvement associatif des jeunes de Boujdour rejetant les politiques et les plans colo-niaux», a ajouté la même source. Cette interven-tion s’est soldée par plusieurs blessés parmi les participants et l’arrestation de l’un d’eux avant d’être libéré. Pour réprimer cette manifestation, les autorités d’occupation ont mobilisé des dizaines de voitures d’intervention rapide et des forces auxiliaires. Elles ont également fait venir des citoyens maro-cains pour participer au festival, selon la même source. Par ailleurs, une manifestation pacifique a été organisée, jeudi dernier, dans la ville d’El Ayoun occupée pour dénoncer la décision injuste relative au transfert arbitraire du cadre sahraoui Tayeb Sayad vers une ville marocaine. Ont participé à cette manifestation pacifique des activistes dans le mouvement associatif, des syndicalistes et des cadres sahraouis scandant des slogans soutenant Tayeb Sayad et d’autres dénonçant les campagnes de transfert arbitraire et la politique d’expulsion des cadres sahraouis sans motif juridique. (APS)

LE SECRÉTAIRE D’ÉTAT AMÉRICAIN, JOHN KERRY, HIER AU CAIRE

Les Etats-Unis se réconcilient avec l’Egypte

El Watan ÉCONOMIEDu lundi 4 au dimanche 10 novembre 2013 Supplément hebdomadaire n°394 - Email : [email protected]/Tél. - Fax : 021 65 58 66

El Watan ÉCONOMIEAPRÈS LE DOGME DES PRIVATISATIONS

Salaires en Algérie De fortes disparités par secteurs et par catégories.

P. II-III

Industrie pharmaceutiqueUn exemple à suivre

P. IV

SOMMAIRE

ChroniqueAli Hached, ou le brillant avenir non conventionnel de l’Algérie pétro-gazière

P. V

IDE ou projets de partenariat Du nouveau ! P. VIII

PUBLICITÉ

REVOILÀ LA TENTATION DU TOUT-PUBLIC ! P. VI-VII

En dépit de la hausse des salaires des dernières années

De fortes disparités par secteurs et par catégories

II L’ACTUALITÉ El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 novembre 2013

Par Samira

Imadalou Ces trois dernières années ont été particulièrement marquées sur le plan social par des augmentations

salariales importantes dans le secteur pu-blic. Parallèlement à la révision du Salaire national minium garanti qui est passé de15 000 DA à 18 000 DA en 2012 et pour faire face au mécontentement des travailleurs et freiner la cadence des mouvements sociaux déclenchés en 2011 et 2012 dans différents secteurs, les pouvoirs publics après des séries de négociations avec les syndicalistes ont revu les salaires à la hausse. Com-ment ? En jouant sur plusieurs paramètres, notamment sur les primes et les indemnités, même si le salaire de base reste la princi-pale composante de la rémunération brute totale avec une moyenne de 64,4% en 2012. Les principaux indicateurs de l’enquête de l’ONS (Office national des statistiques) se résument en effet par une évolution du salaire net mensuel de l’ordre de 8,2% en 2012 par rapport à 2011 avec des évolutions par secteur d’activité plus importantes pour les industries extractives (+15%), les acti-vités financières (+12%) et les transports et communications (+11,6%).Globalement, le salaire net moyen en 2012 était de 31 800 DA. Il était de l’ordre de 45 000 DA dans le secteur public et d’envi-ron 25 700 DA dans le secteur privé, soit

une différence de près de 70% entre les deux secteurs.Cependant, les disparités restent impor-tantes. Même si de manière globale tous les travailleurs ont bénéficié de la hausse des salaires, le niveau diffère d’un sec-teur à un autre. Ainsi, ce niveau reste relativement élevé pour les activités pétro-lières (production et services d’hydrocar-bures) et financières (banques et assu-rances) avec respectivement 85 900 DA et 50 000 DA, tandis que les secteurs de la «construction» et de l’«immobilier et ser-vices aux entreprises» se distinguent avec des salaires inférieurs à la moyenne, soit respectivement 23 700 DA et 25 400 DA, selon la même source. Et ce, d’autant que les écarts de salaires selon la qualification sont dans certains cas relativement importants. Ainsi, le salaire des agents de maîtrise dans les activités liées aux hydrocarbures est de 82 400 DA contre 26 600 DA dans le secteur de la «construction». Aussi, les cadres sont beaucoup plus rému-nérés que le personnel de maîtrise et d’exé-cution avec de grands écarts dans certaines activités. Exemple, un cadre perçoit, selon l’ONS, 1,9 fois le salaire net moyen global, presque le double, alors que le personnel d’exécution n’en perçoit que 74%. La qua-lification du salarié, le secteur juridique, la

taille de l’entreprise ainsi que les spécificités de rémunération sectorielles des entreprises de certains secteurs sont en effet les éléments les plus discriminants du niveau des salaires, a révélé l’enquête de l’ONS. Une enquête jugée incomplète par les experts qui s’interrogent sur d’autres aspects portant justement sur la rémunération, mais aussi sur les conditions dans lesquelles sont effectuées ces enquêtes, lesquelles laissent plusieurs zones d’ombre qui pourraient renseigner davantage les analystes et les pouvoirs publics entre autres sur les raisons de cette discrimination, notamment entre les salaires perçus par les travailleurs dans le secteur public et ceux du privé. Un privé qui tarde à passer aux conventions collec-

tives et à assurer de meilleures conditions socioprofessionnelles à leurs employés, mais surtout à contribuer à la création d’emplois à l’exception des grandes entreprises privées qui ont réussi à se frayer une place de taille sur le marché national de l’emploi. «Même les multinationales se sont alignées sur le privé algérien et n’offrent pas des salaires à la hauteur des travailleurs contrairement à ce qu’elles font dans les autres pays du Maghreb», regrette un expert financier pour qui le problème est beaucoup plus profond qu’on le fait croire. «Quand on habitue le secteur privé à l’assistanat, que peut-on attendre de lui en matière d’emplois et de création de richesses ?», s’interroge-t-il amèrement. S. I.

Nacer-eddine Hammouda. Statisticien-économiste et directeur de recherches au CREAD

«Les résultats présentés par l’ONS restent partiels»

Quelle lecture faites-vous des résul-tats de la dernière enquête de l’ONS sur les salaires ?

Les résultats présentés restent partiels

et plus particulièrement pour le secteur privé (le privé étranger et le secteur mixte font-ils partie du champ d’enquête ?). Pour une meilleure lisibilité, il aurait été préfé-rable de préciser les effectifs concernés par l’enquête. Il faut savoir que plus de la moi-tié des salariés déclarés relève du secteur de l’administration. De plus, il ne faut pas occulter le salariat dans le secteur informel et qui n’est pas négligeable. D’autre part, on aurait aimé qu’il y ait une distinction entre les salariés permanents et ceux ayant des contrats à durée déterminée. Le regrou-pement du secteur des hydrocarbures avec les autres industries extractives cache une très forte hétérogénéité dans le cas algérien. Concernant les évolutions et à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance, une série d’enquêtes sur une longue période éclairerait mieux le débat, d’autant que l’enquête sur les salaires est une des plus anciennes que réalise l’organisme central des statistiques, et ce, malgré une inter-ruption d’une quinzaine d’années. Cette

interruption était justifiée par un faible taux de réponses de la part des entreprises et l’existence d’une source administrative plus exhaustive, à savoir les déclarations de salaires que font l’ensemble des entre-prises auprès de la CNAS. L’exploitation de cette source permettrait de disposer de l’ensemble de la distribution des salaires et non plus uniquement des salaires moyens qui cachent de très fortes disparités (secto-rielles, gendorielles, spatiales, génération-nelles, etc.).

Les salaires ont augmenté dans le sec-teur public, mais parallèlement les prix ont suivi la même tendance…

Il aurait été préférable de mesurer les évolutions aussi bien à prix courants qu’à prix constants. En effet, l’évolution des salaires est à lier avec l’évolution de la productivité du travail, par contre l’évolu-tion du pouvoir d’achat d’un salaire est à corréler avec l’évolution des prix relatifs du travail et des biens de consommation.

Comment remédier à une telle situa-

tion de manière à éviter une poussée inflationniste, notamment avec la dépré-ciation du dinar ?

Il faudrait distinguer entre l’inflation par les coûts (travail, capital, consom-mations intermédiaires) et celle liée à la demande.

Dans le contexte algérien, il faudrait tenir compte de la nature rentière de notre économie. L’amélioration des termes de l’échange que nous avons connue depuis le début des années 2000 aurait dû se traduire par une amélioration du pouvoir d’achat du dinar et non pas par l’augmentation des salaires.

L’augmentation des salaires devrait être liée exclusivement à la croissance écono-mique. Les syndicats devraient négocier le partage des fruits de la croissance. En effet, annuellement, des chiffres sont avancés sur notre croissance économique (globale ou hors hydrocarbures), c’est à ce moment qu’il faudrait la répercuter sur la rémunéra-tion du facteur travail. S. I.

Nacer-eddine Hammouda, statisticien, économiste et chef de la Division développement humain et économie sociale au CREAD (Centre de recherche en économie appliquée au développement) qualifie les résultats de l’enquête de l’Office national des statistiques de partiels, puisqu’elle occulte plusieurs segments, notamment le salariat dans l’informel. Il estime également que l’augmentation des salaires devrait être liée exclusivement à la croissance économique et que les syndicats devraient négocier le partage des fruits de la croissance.

R1- Rapport du salaire moyen de la section au salaire moyen global toutes sections confonfues

Tab 2 : Salaires nets moyen mensuels e rapports à la moyenne par qualification en 2012- Secteur public national -

R1- Rapport du salaire moyen de la section au salaire moyen global toutes sections confonfues

Tab 3 : Salaires nets moyen mensuels e rapports à la moyenne par qualification en 2012- Secteur privé national -

R1- Rapport du salaire moyen de la section au salaire moyen global toutes sections confonfues

Tab 1 : Salaires nets moyens mensuels en rapport à la moyenne par qualification en 2012- Secteur public et privé national -

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L’ACTUALITÉ III El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 novembre 2013

Selon la dernière enquête de l’ONS, les salaires sont beaucoup plus impor-tants dans le secteur public par rapport au privé. Qu’avez-vous à dire sur ce point ?

Nous sommes pour la convergence dans les salaires. Il ne s’agit pas de mettre en compétition les deux secteurs. Cela étant, vous savez très bien que le gouver-nement, en 2011 et 2012, a été extrême-ment généreux avec les fonctionnaires et les responsables du secteur public. Il a donné non seulement des rallonges du point de vue salaires, mais des rappels importants en volume.

Mais le privé ne suit pas…Le privé continue de rémunérer la

force du travail par rapport à son utilité, à

son chiffre d’affaires et à sa productivité.

L’Etat n’a pas de contraintes d’efficacité

et n’a pas de grille de salaires particulière,

mais avec le temps il va y avoir une cer-taine osmose. Il y a des travailleurs qui vont quitter leur emploi dans le privé pour aller vers le public et je pense qu’il y aura un facteur d’équilibre. Mais il faut garder présent à l’esprit qu’il ne s’agit pas d’ali-menter une inflation.

Justement, l’inflation reste élevée…La façon de combattre l’inflation c’est

de faire évoluer les salaires dans le respect de l’inflation programmée ou des gains de productivité. Donc, l’Etat a rendu un mauvais service à l’économie sauf dans des situations de rattrapage pour certaines catégories. La masse de salaires qui a été augmentée dans des proportions un peu anormales a désavantagé un peu l’écono-mie, puisqu’il y a eu un effet inflationniste.

Cela étant, il faut rappeler que le sec-teur public a commencé à connaître une certaine hémorragie et l’augmentation des salaires a permis de maintenir un peu les effectifs. On l’a vu dans le domaine des banques et chez Sonatrach. Il y a eu des déperditions de cadres qui ont été voir ail-leurs. Il était opportun qu’il y ait une aug-mentation des salaires pour maintenir les effectifs. Car tout le monde aujourd’hui

s’arrache la ressource humaine qualifiée. Ce qui est dommageable, c’est d’avoir généralisé les rappels. Ce qui a donné lieu à un volume de salaires distribués importants, qui a mis à mal les équilibre financiers du pays.

Des distributions sans impacts sur le pouvoir d’achat…

Le problème ne réside pas dans le pou-voir d’achat, mais dans la consommation. Il n’y a pas d’offres sur le marché. Nous sommes en face d’une inflation de la demande avec une rareté de la production locale. Donc, on s’étonne que les importa-tions prennent l’ascenseur.

Avec la dépréciation du dinar, com-ment voyez-vous la situation ?

La dépréciation du dinar aura comme conséquence de limiter les importations et corriger le pouvoir d’achat. En gros, l’Etat reprend d’une main ce qu’il a concédé un ou deux ans plus tôt de l’autre main. La hausse des salaires dont on parle va être corrigée par la parité du dinar. Donc, je dirais qu’il faudrait qu’il y ait une poli-tique économique globale dont les poli-tiques salariales et monétaires seraient des éléments. S. I.

«L’Etat a rendu un mauvais service à l’économie en augmentant en masse les salaires»

Réda Hamiani. Président du Forum des chefs d’entreprise (FCE)

Pour Réda Hamiani, président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), l’Etat n’a pas de contraintes d’efficacité et n’a pas de grille de salaires particulières à respecter, contrairement au privé qui continue de rémunérer la force du travail par rapport à son utilité, à son chiffre d’affaires et à sa productivité.

Les résultats de l’enquête sur la consommationdes ménages en attente

Quand l’infl ation rattrape les salairesL’enquête de l’Office national des

statistiques (ONS) sur les salaires relancée depuis quelques années

et qui relève une augmentation des rému-nérations des travailleurs aurait pu donner un peu plus d’éclairage, de visibilité et de détails si elle était suivie par les résultats de l’enquête sur la consommation des ménages lancée depuis plus de deux ans, précisément au cours du mois d’avril 2011. Cette enquête tarde à être dévoilée pour différentes raisons. Certains parlent de lenteurs au niveau de l’ONS, alors que d’autres avancent des difficultés de collecte d’informations. Il y a même ceux qui doutent de la volonté de l’ONS à rendre publics ces résultats, comme nous l’a souligné un expert : «Il y a sûrement des choses à cacher, sinon pourquoi mettre tant de temps pour donner les résultats d’une enquête aussi impor-tante que celle de la consommation des ménages ?», nous dira un statisticien. Et de surcroît, une enquête considérée comme l’un des outils nécessaires pour la mise en place d’une politique socioécono-mique dans une période où beaucoup de changements se sont opérés en matière de consommation chez la famille algérienne. «Le couffin de la ménagère ne se limite pas à quelques produits, comme c’était le cas auparavant. Le changement des habitudes alimentaires des Algériens a fait que de nouveaux produits se sont imposés au fil des ans sur la table des Algériens», nous dira ce statisticien pour qui la mesure de l’inflation passe aussi par le suivi de l’évo-lution des prix de ces nouveaux intrants. Par exemple, le yaourt qui n’était pas

primordial il y a quelques années est for-tement consommé aujourd’hui et a vu son prix passer de 8 DA à 13 voire 15 DA en l’espace de quelques années. Même constat pour une série d’autres produits. En dehors du pain, du lait, de l’huile et du sucre dont les prix sont subventionnés par l’Etat, le reste des aliments connaît régulièrement des hausses injustifiées des prix, alors que ceux des fruits et légumes fluctuent sans aucune explication convaincante. Ceux d’autres produits de base chez la famille algérienne ne cessent d’atteindre les cimes. C’est le cas pour les légumes secs (exemple les haricots blancs cédés entre 200 et 250 DA cette année, contre 170 DA en 2012), le café, les produits détergents, les œufs, les viandes (rouges et blanches) et les pois-sons. La sardine n’est pas vendue à moins de 200 DA le kilo (durant les périodes d’abondance) actuellement contre 100 DA entre 2000 et 2010. Cela, pour illustrer la hausse fulgurante des prix, une hausse qui pèse de plus en plus sur le pouvoir d’achat des Algériens et qui rend nul l’effet des augmentions salariales opérées. «Ce qu’on nous donne d’une main, on nous le reprend de l’autre main», cette phrase revient comme un leitmotiv chez les consomma-teurs, las d’attendre la mise en place d’ou-tils de régulation sur un marché qui reste soumis au diktat des spéculateurs et dans une période où les prévisions en termes d’inflation sont largement dépassées.

DÉPRÉCIATION DU DINAR ET DÉSORGANISATION DU MARCHÉ, SOURCES DE L’INFLATION

Les experts sont d’ailleurs formels à

ce sujet : «La forte hausse des prix à la consommation est induite par les longs circuits de distribution». Ce qui profite sur-tout aux différents intermédiaires. Au final, le désengagement de l’Etat dès 1987 sans mise en place d’instruments de régulation efficaces n’a pas permis une meilleure or-ganisation des marchés, bien au contraire, il a engendré une spirale inflationniste avec un pic de 8,9% en 2012. Au cours de l’année 2012, les consomma-teurs algériens avaient, pour rappel, lour-dement ressenti l’effet de la hausse des prix sur le marché. Ils avaient été d’autant plus affectés par l’envolée spectaculaire des prix des produits agricoles. En 2012, ce ne sont pas les produits impor-tés qui avaient poussé l’inflation vers le haut, mais plutôt ceux en provenance du marché national. La situation risque de s’amplifier avec la dépréciation du dinar et l’absence de moyens pouvant justement assurer la limitation de ce phénomène inflationniste. Le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Mohamed Laksaci, avait relevé ce point en février dernier recon-naissant clairement que la capacité de la Banque à juguler l’inflation restait limitée. Pourquoi ? «Ce phénomène dépend plus de l’organisation des marchés internes que des facteurs monétaires», avait-il expliqué dans ce cas. Mais quand les deux facteurs se conjuguent comme c’est le cas actuellement (désorganisation du marché et dépréciation de la valeur du dinar), les conséquences risquent d’être plus lourdes sur le porte-monnaie de la ménagère.

S. I.

L’UGCAA pour une politique salariale liée à la croissance économiqueLa poussée inflationniste s’explique essentiellement, selon l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), par l’absence d’une politique économique à long terme et par la circulation d’une masse monétaire importante sur le marché parallèle. Deux phénomènes conjugués à la faiblesse de la production nationale et à la récente dépréciation du dinar. Ce qui risque selon l’UGCAA de peser très lourd sur l’économie nationale et sur les consommateurs. Dans ce contexte, l’Union n’a pas manqué d’appeler la Centrale syndicale à ne plus demander l’augmentation des salaires. «L’augmentation des salaires n’a rien apporté aux travailleurs. Au contraire, l’augmentation du SNMG représente l’une des causes principales de cette inflation qui ronge aujourd’hui le pouvoir d’achat des travailleurs. Il faut lier la politique salariale avec le taux de croissance, à l’encouragement de la production nationale et la création d’emplois dans les secteurs productifs», a souligné le porte-parole de l’Ugcaa, Boulanouar El-Hadj Tahar, ce samedi lors d’une sortie médiatique.

IV L’ACTUALITÉ El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 novembre 2013

Redressement de l’industrie pharmaceutique

Un exemple à suivre

La récente dévaluation du dinar, car c’est de cela qu’il s’agit, a alimenté l’actualité de toute la semaine et continuera proba-

blement à entretenir des débats de plus en plus animés. Il est normal que les citoyens s’inquiètent en ces périodes d’incertitudes. Chacun y va de ses explications. A partir de dizaines de questions qui m’ont été posées par la presse, j’ai pu détecter de grandes confusions dans les analyses et les explications fournies. Les commentaires des pouvoirs publics ont rajouté au trouble. Certes, il n’est pas permis à tout citoyen de comprendre les causes, les mécanismes et les conséquences attendues d’une dévalua-tion. Mais des efforts de simplifications auraient dû être menés afin de toucher le plus grand nombre. Non seulement les raisons invoquées demeurent floues, mais les objectifs également. En effet, que signi-fie «contrecarrer les futurs chocs» ? De quels types de chocs parlons-nous et par quels mécanismes une dévaluation peut les amortir ?

LES EXPLICATIONS APPROXIMATIVES

Certaines explications sont sûrement l’œuvre de non-économistes. Elles sont proches de ce que l’on pourrait appeler du «charlatanisme économique». J’en don-nerai deux, mais on en trouve des masses. Une première explication du genre spécule que l’on a dévalué parce que la Banque centrale a émis des dinars sans contrepar-tie en or ou en devises étrangères. Cette

interprétation est en décalage de plusieurs décennies. Depuis l’avènement des taux de change flottants (à peu près en 1973), aucun pays n’est tenu de mobiliser de l’or ou des devises pour émettre une monnaie nationale. Par ailleurs, l’Algérie détient un record de réserves en monnaies étrangères et aurait pu émettre beaucoup plus de dinars que ce qu’elle a en circulation actuellement. L’explication est fantaisiste est n’est en rien proche du réel. Une seconde expli-cation consiste à dire : au lieu de taxer les importations, ce qui va être combattu par le lobby des importateurs et les partenaires internationaux, on procède à la dévalua-tion du dinar. Ce qui obligera les importateurs à payer la devise plus cher et donc décourager l’im-portation. Certes, le plus souvent l’objectif d’une dévaluation est de réduire les impor-tations et encourager les exportations. Mais il y a beaucoup d’autres outils pour le faire. La plupart des nations modernes uti-lisent des normes nationales, établies par un comité d’experts locaux, afin de limiter les importations sans donner l’impression d’être un pays protectionniste. La substi-tution d’une dévaluation à une taxe n’est qu’une conjecture. Mais il est vrai que l’objectif d’une dévaluation est de réduire les importations.

DES INQUIÉTUDES RÉELLES OU EXAGÉRÉES ?

Il y a de nombreuses explications bizarres qui circulent. Le citoyen moyen est per-du. Par ailleurs, des analyses alarmistes inquiètent de nombreuses personnes. Le

premier est la conséquence sur l’inflation. Il est vrai que certaines inquiétudes sont réelles. Les patrons d’entreprises verront les matières premières et les équipements importés plus chers. Mais il faut négocier, au sein de la tripartite, des mécanismes compensatoires comme des taux d’intérêts moins élevés, des réductions de taxes, etc.

L’INFLATION TROUBLE LES CITOYENS

En premier lieu, les produits de première nécessité ne seront pas concernés. Les biens et services produits en Algérie se-ront, en grande partie, épargnés. Les loyers qui constituent pour les citoyens mondiaux une dépense importante sont isolés. Mais les autres types de produits et services im-portés connaîtront une hausse. Un calcul très approximatif et très pessimiste arrive-rait à un taux d’inflation supplémentaire de 1,5 à 2% par an sur deux à trois ans. Ce qui

est loin d’être catastrophique par rapport aux gains que l’on peut tirer si certaines conditions sont réunies. Techniquement, on dévalue le plus souvent pour booster les exportations et réduire les importations. Pour notre cas, c’est surtout la réduction des importations qui est le grand enjeu. Les exportations algériennes sont décon-nectées de la logique des taux de change, le marché des hydrocarbures n’est en rien lié à la valeur du dinar. Mais, marginalement, cette opération peut donner un coup de pouce aux exportations hors hydrocar-bures. Les prix des biens et des services algé-riens vont baisser de 10% par rapport aux monnaies étrangères. Certes, ce n’est pas conséquent. Mais les professionnels du management n’ignorent pas qu’un gain de 10%, dans des marchés compétitifs, n’est pas négligeable dans la lutte féroce que se livrent les firmes. Mais l’encourage-

ment à l’export doit toucher beaucoup de domaines : crédits, foncier, professionna-lisation du management, développement humain et d’autres paramètres qui renfor-ceraient cette mesure. La dévaluation du dinar est partiellement destinée à booster les exportations mais surtout à réduire les importations. La dévaluation jouerait à fond pour réduire les importations si les politiques nationales rendaient l’offre élastique, c’est-à-dire qu’elle réponde rapidement à toute oppor-tunité de marché. Mais là encore, faudrait-il qu’on ait un appareil productif réactif : c’est-à-dire que les banques, les entreprises et les administrations mettent rapidement des dispositifs qui vont prendre toutes les niches de marchés qui deviennent compé-titifs, suite à la dévaluation. Cela n’est pas gagné à ce niveau-là. Mais au-delà de ces considérations, il est utile de rappeler que le taux de change parallèle est de 50% décalé par rapport au taux de change officiel et que le taux d’inflation en Algérie a été supérieur à ceux des pays industrialisés depuis plus de six ans. Tous ces éléments nécessitent des ajustements. Le déficit du budget va se réduire car chaque dollar qui entre dans les caisses de l’Etat induit dorénavant 10% de recettes en plus en dinars. Même si les subventions des produits de première nécessité vont être plus conséquentes, au final le déficit budgétaire va se réduire. Et c’est un autre avantage de la dévaluation pour l’Etat. Les conséquences finales de l’opération dépendront de l’efficacité de l’appareil de production à jouer son rôle. A. L.

PH. D. en sciences de gestion

Le fl ux de conjectures sur la dévaluation du dinar

Par Nordine Grim

P arce qu’il avait bénéficié de mesures gouver-nementales destinées à protéger la production

locale de médicaments, le secteur de l’industrie pharmaceutique a réussi à opérer, en à peine dix années, un redressement spectaculaire. Il est aujourd’hui le secteur où l’on investit le plus dans la promotion de nouveaux moyens de production. Les grands groupes pharmaceutiques internatio-naux sont nombreux à convoiter le marché algé-rien, non pas pour y écouler leurs produits, mais pour en fabriquer sur place. A lui seul, le site de Sidi Abdellah se prépare à accueillir une dizaine de complexes pharmaceutiques dont certains sont déjà opérationnels ou en chantier. Il faut dire que l’industrie du médicament qui a fait son apparition dès le début des années 1990 a très tôt bénéficié de mesures de régulation qui l’ont rapidement mise sur rail. On citera le cas d’un article de la loi sur la Monnaie et le Crédit de 1990 qui fait expressément obligation aux importateurs de produits pharma-ceutiques d’investir dès la troisième année d’exer-cice dans la production locale de médicaments. C’est ainsi qu’une trentaine d’importateurs ont dû se lancer avec l’aide multiforme de laboratoires pharmaceutiques internationaux, dans la produc-tion de médicaments génériques qui couvre au-jourd’hui une part non négligeable de la demande nationale. Un moment perturbé par une décision gouvernementale intempestive prise en 2003 à l’effet de mettre fin à la protection de la production nationale et à l’obligation d’investir dans la fabri-cation locale de médicament, l’industrie nationale du médicament n’a commencé à reprendre des couleurs qu’à partir de 2008 à la faveur de l’abro-gation de cette maladroite directive et l’instaura-tion de mesures de protection concernant environ 130 médicaments fabriqués en Algérie. Nouvellement élu à la présidence de l’Union na-tionale des opérateurs en pharmacie (UNOP) qui regroupe une trentaine d’entreprises, Abdelouahed Kerrar nous apprend que grâce à ces mesures de régulation «la valeur de la production nationale de médicaments qui atteint aujourd’hui le milliard de dollars a été multipliée par 10 au cours de ces dix dernières années. L’Algérie est ainsi parvenue à produire plus que le Maroc et la Tunisie».

Il n’y a pas d’effets sans causes, tient-il à préciser, en nous informant que la production pharma-ceutique est la seule activité industrielle à avoir été soumise dès le départ à un cahier des charges rigoureux, établissant un lien direct entre la libéra-lisation de l’importation de médicaments et l’obli-gation d’investir à terme dans leur fabrication, avec en contrepartie l’interdiction d’importation des médicaments fabriqués localement. Le président de l’UNOP demeure convaincu que cette mesure de régulation qui a, comme l’attestent les bilans chiffrés, porté ses fruits pourrait servir d’exemple à d’autres secteurs ou filières indus-trielles actuellement en crise par défaut de pro-tection contre les importations qui concurrencent leurs produits et les dissuadent d’augmenter leurs capacités de production. Il est, affirme-t-il, per-suadé que l’expérience du secteur pharmaceutique national pourrait être une source d’inspiration pour d’autres secteurs d’activité économiques, étant convaincu que «l’établissement d’une liai-son claire entre régulation des importations et satisfaction des besoins nationaux constitue un puissant levier pour stimuler l’investissement et accroître, en conséquence, la production locale». Fort de sa longue expérience dans le domaine très complexe du médicament, Abdelouahed Kerrar nous affirme, non sans conviction, que «cette démarche offre un bon compromis entre l’actuelle libéralisation commerciale débridée qui étouffe dans l’œuf tout projet de développement de la production locale, et les tentations malsaines et contreproductives de retour au verrouillage bureaucratique de l’importation». Il ajoute à juste raison qu’«une garantie de marché est la plus significative des incitations à l’investissement car elle vaut largement mieux que toutes les autres mesures de soutien, y compris celles des exonéra-tions fiscales. Cela vaut, y compris pour les inves-tisseurs étrangers pour lesquels ce type de mesure serait un signal fort». Ayant cherché à avoir l’avis sur une possible extra-polation de cet heureux exemple de redressement industriel au moyen de la régulation, nous avons interrogé le patron de la société Dékorex-Novo-plast, une entreprise activant dans l’industrie plas-tique (emballages, produits parapharmaceutiques et d’entretien). Considéré comme l’un des plus

anciens industriels algériens, Larbi Ouahmed est d’emblée acquis à cette forme de régulation sous forme de protection, conditionnée par l’exigence d’efforts supplémentaires d’industrialisation que l’Etat est en droit d’exiger de tous les entrepre-neurs ayant bénéficié d’une telle mesure. Il précise toutefois que les entreprises des autres filières industrielles ont le désavantage d’être moins bien organisées que celles du médicament technique-ment bien accompagnées par les laboratoires pharmaceutiques internationaux et dont la qua-lité des produits est acquise dès lors qu’elle reçoit l’agrément du ministère de la Santé. «Les autres filières industrielles mises à rude épreuve par une ouverture commerciale débridée, un climat des affaires délétère et une constante instabilité juri-dique n’ont, malheureusement, jamais eu le temps de mieux s’organiser, de lancer de nouvelles lignes de production ou tout simplement de mettre à ni-veau leurs équipements de production qui ont fini par vieillir et, souvent même, par être déclassés», tient-il à souligner. Le marché informel, l’impor-tation de produits contrefaits, les maladresses des banques et la généralisation du Credoc auraient, selon ses estimations, causé la fermeture d’environ 40 000 entreprises de production tout au long de ces 5 dernières années et la casse serait en train de se poursuivre, nous apprend, quelque peu dépité, notre interlocuteur. Bien qu’arrivant un peu tard, estime-t-il, la mesure de protection de nos marchés locaux est certes bonne en soi, mais elle n’a de chance d’atteindre le résultat escompté que si elle est accompagnée de tout un train de mesures visant à valoriser l’acte de produire en assurant notamment le fonction-nement optimal des unités de production et, bien entendu, la protection de leurs marchés contre toutes formes de concurrence déloyale. Outre la protection de nos marchés locaux, Larbi Ouahmed souhaiterait en outre que «l’Etat assiste du mieux possible les fort nombreuses entreprises algé-riennes sérieusement ébranlées par les mesures lé-gislatives et réglementaires inappropriées qui leur furent imposées fréquemment, notamment durant ces 5 dernières années. L’Etat, est-il convaincu, devrait assumer à titre de réparation de préjudices subis, ne serait-ce qu’une part de leurs passifs.»

N. G.

Djezzy et Condor Electronics lancent l’Algerian Developers Team

Dans le cadre du développement du partenariat local, Djezzy et Condor Electronics, deux compagnies leaders en Algérie, chacune dans son domaine d’activité, profitent du Dev Fest organisé par l’équipe du Google Developers Group pour annoncer officiellement le lancement de l’Algerian Developers Team (communauté de développeurs algériens). Ce sera la première initiative technologique en Algérie pour établir un écosystème qui va adopter les développeurs de nouvelles technologies, organiser des concours dans les universités, sponsoriser des événements IT, offrir des stages et des formations dans ce domaine. Cet investissement mutuel sur le savoir, une valeur d’avenir, ne manquera pas de créer un meilleur environnement pour encadrer et booster de nouveaux projets innovants et créatifs en collaboration avec les développeurs algériens et les jeunes entrepreneurs. Il permettra aussi aux deux parties, tout en ayant plus de visibilité et d’impact dans le secteur, de s’inscrire dans l’innovation dans la mesure où les deux entreprises seront les premières à s’engager dans une initiative aussi importante et généreuse pour diffuser largement la technologie en Algérie, pour qu’elle soit disponible partout et en permanence. Cette alliance aura, à n’en pas douter, des retombées bénéfiques sur le développement du secteur des NTIC, déjà à la pointe de l’innovation dans notre pays. Il reste à souhaiter que d’autres partenariats aussi féconds voient le jour dans différents secteurs porteurs en Algérie.

CHRONIQUE V El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 novembre 2013

> UN 3e ÂGE PÉTROLIER TEND LES BRAS À L’ALGÉRIE. C’EST LE GRAND SLOGAN DE LA SEMAINE DERNIÈRE. Inauguré par l’annonce d’une méga découverte de pétrole par le ministre

de l’Energie himself. Et clôturé par un plaidoyer flamboyant de son principal conseiller annonçant la dominance des énergies fossiles dans le monde et en Algérie pour les 50 prochaines années. Disons-le tout de suite, le FFS s’est brûlé les ailes le week-end dernier. En donnant aux représentants officiels seuls la parole lors de la matinée inaugurale de jeudi dernier. Conséquence, un discours béat d’optimisme sur le potentiel fossile de l’Algérie. Qui a atteint son point d’orgue dans la brillantissime intervention de Ali Hached, un lobbying de haute voltige pour ne surtout pas engager de transition énergétique — nécessairement coûteuse et indécise — au moment où se précise un bel avenir ... pétro-gazier pour l’Algérie avec l’avènement des hydrocarbures non conventionnelles. Le FFS a pris, sous l’impulsion d’un ancien cadre de retour, Mohand Amokrane Cherifi, une méritoire initiative en organisant ce premier débat national sur la «reconstruction d’un consensus énergétique national». Mais la pellicule du film a été fortement imprégnée par le premier flash du jour. Grand potentiel fossile, pas de peak oil mondial dans un proche horizon : le «consensus» est tout trouvé, il n’est même pas à reconstruire, il faut remplacer le fossile conventionnel déclinant par le fossile non conventionnel. Face à ce point de vue depuis toujours aux manettes du secteur de l’énergie en Algérie, les approches alternatives ou tout juste plus nuancées, ont dû se contenter des sessions de rattrapage. Le docteur Abderrahman Mebtoul en charge de parler de la transition énergétique s’est inquiété de savoir comment l’Algérie allait, elle, produire en 2030, 40% de son électricité à partir de sources renouvelable. L’ancien ministre de l’Energie, Nourredine Aït Laoussine, a tiré une conclusion prudentielle du tableau de perspectives de l’industrie pétro-gazière mondiale : préserver les ressources gazières algériennes en modulant les exportations. Cela esquisse un contrepoint de vue, mais ne fait pas pencher la balance dans le débat. Le train du modèle énergétique hyper-carboné et cher est lancé. Le FFS lui a offert, peut-être à son corps défendant, une gare de correspondance, à l’hôtel Marsa de Sidi Fredj. Personne ne l’en blâmera, il fallait bien rendre les idées plus audibles. C’est fait.

> EN ATTENDANT CE 3e ÂGE PÉTROLIER, LES NOUVELLES NE SONT PAS BONNES. C’est en gros à cela qu’aurait pu ressembler l’amorce d’un contre-discours au modèle

énergétique proposé par les autorités du secteur ce week-end. Première mauvaise nouvelle, la demande énergétique domestique s’accroît beaucoup plus vite que le taux de renouvellement des réserves prouvées. Et ce n’est que le début d’une tendance lourde. Que faut-il faire ? Réduire l’intensité énergétique, comme le font depuis 30 ans et de plus en plus vite les pays de l’OCDE. Seul moment où Ali Hached est sorti de son paradigme carboné. Il a déploré que le niveau de 6% du PIB en subventions des produits énergétiques soit insoutenable. Il faut augmenter le prix des carburants. Le gasoil en priorité. C’est la recommandation du premier conseiller du ministre, mais le gouvernement n’a jamais rien proposé de tel dans ses lois de finances depuis 2003. L’Algérie est un des plus grands gaspilleurs mondiaux d’énergie. Et ne bouge pas sur ce front névralgique. Deuxième mauvaise nouvelle, l’offre de gaz conventionnel algérienne, c’est-à-dire celle du gaz qui permet une vraie marge de profit pour Sonatrach et ses associés, est en danger. D’abord sur l’amont. La déplétion de Hassi R’mel s’est accélérée ces deux dernières années. Le plateau de production de 80 milliards de m3 par an (1998-2006) est descendu en dessous des 60 milliards de m3 par an. Ce ne sont pas les nouveaux gisements en développement qui vont compenser la perte. Ensuite sur l’aval. Le marché européen subit la déflation américaine et les excédents d’offres russes et bientôt qataris en GNL. En un mot, la vente de gaz à l’Europe rapportera moins les dix prochaines années en prix et en volume. Troisième mauvaise nouvelle, le potentiel algérien en cours de développement est exagéré par la communication officielle. Dans le cas de la dernière découverte d’un géant à Hassi Toumiet dans le bassin de Amguid Messaoud, le docteur Mebtoul a déclaré : «Le ministre de l’Energie a commis un impair» en parlant d’un taux de récupération de 50% sur un gisement de pétrole de sable. Un point de vue que les cadres de Sonatrach, en grand nombre à la convention organisée par le FFS, n’ont «pas combattu». Le consensus énergétique proposé en devient plus limpide. Faire un troisième âge pétrolier avec les ingrédients du second âge, celui des années 1990. Chercher plus loin sur l’immense domaine minier algérien, avec de nouveaux acteurs partenaires, de nouveaux gisements à développer. Sauf que cette fois, nous passons à un

autre pétrole et à un autre gaz. Dont l’extraction est un défi en coût et en préjudice environnemental. Ali Hached, dans son élan extatique au profit de l’avenir pétro-gazier algérien, pronostique un bond technologique dans le captage du carbone qui rendra caduc le principal argument contre le développement de l’énergie fossile dans le monde. Sauf dans la pollution par les transports. Qui n’est pas la plus mince. Il voit même, dans ce cas, le retour au fuel pour faire tourner les centrales électriques, là où il a été abandonné. Sur le modèle du retour au charbon pour produire de l’électricité depuis le renchérissement du coût des hydrocarbures. Retour vers le futur en version auto-reverse. Les sources carbonées sont déjà fortement concurrencées dans les modèles de transition énergétiques des pays de l’OCDE. Principalement par les sources renouvelables. Ali Hached, très à l’aise dans le benchmark coût, aurait pu dire un mot sur la compétition en Algérie dans 15 ans entre le kilowattheure d’origine carbone, et le même kilowattheure d’origine solaire concentré.

> MAIS QUE FAIT SID AHMED FERROUKHI DANS CE GOUVERNEMENT DE BUREAUCRATES ? Il existe un ministre réformateur dans le gouvernement de Abdelmalek Sellal. Je l’ai

découvert à l’antenne de Souhila El Hachemi ce dimanche matin. Il est en charge de la pêche et parle comme un ministre social démocrate scandinave qui veut protéger à la fois les fjords et les professionnels de la mer. Dans le jargon de ce ministre, souvent aperçu en tenue de pêche à la télévision, des expressions que redoute la bureaucratie gouvernante : «créer des chemins de facilités pour les acteurs du secteur», «élargir le cadre incitatif pour les investisseurs», «renforcer les aides directes plus faciles à suivre pour l’administration», «décentraliser au niveau local le traitement des dossiers d’investissement dans l’aquaculture pour réduire les délais», «intégrer la filière en impliquant les acteurs», «faire en sorte que les métiers de la pêche récupèrent de la marge et commandent des services à l’industrie». Sid Ahmed Ferroukhi évoque même un appui de la FAO, au moment où son gouvernement boycotte avec «civisme» la coopération avec les organismes multilatéraux, notamment la Banque mondiale dans la gestion des projets. Le ministre de la Pêche organise cette fin de semaine un premier salon international à Oran dédié à la filière. Espérons qu’il n’appelle pas à un quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika. Il nous ferait regretter d’en avoir dit autant de bien.

Ali Hached, ou le brillant avenir non conventionnel de l’Algérie pétro-gazière

La semaine Eco d’El Kadi Ihsane

VI DOSSIER El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 novembre 2013

Après le dogme des privatisations

Revoilà la tentation du tout-public !

191

68

30

29

Opérations de privatisation lancées entre 2003 et 2008.

69 Opérations de reprise par les travailleurs.

Privatisations totales, 13 partielles, 9 joint-ventures et 20 ventes d’actifs à des acheteurs privés jusqu’à 2007.

privatisations ont été finalisées en 2008.

Joint-ventures et 83 ventes d’actifs à des acheteurs privés.

CHIFFRES-CLÉS

E ntre la volonté de nationaliser, de privatiser ou de créer des partenariats, l’Etat ne sait plus sur quel pied danser. La privatisation menée sous Tem-

mar a été «un échec total», de l’avis de quasiment tout le monde. Sur plus de 1200 entreprises publiques proposées à la privatisation, à peine un tiers a été repris dans un pro-cessus conduit «n’importe comment», où l’on a privilégié «le copinage» et «le bradage», dixit l’économiste Camille Sari. D’autres, comme l’ancien syndicaliste au complexe d’El Hadjar et aujourd’hui député à l’Assemblée populaire nationale, Smaïn Kouadria, y voit une opération de «corrup-tion à grande échelle» qui a donné naissance à ceux qu’on nomme aujourd’hui «les nouveaux milliardaires». En clair, un ratage qui justifie, selon certains, la récente reprise par l’Etat de la majorité dans le complexe d’El Hadjar. Pour M. Kouadria, «la raison est économique : les emplois ont été réduits de moitié en dix ans (de 10 500 à 5300), les départs en retraite n’ont pas été remplacés, il n’y pas eu de création de nouveaux postes, ni d’investissements, des unités ont été fermées et aujourd’hui l’Algérie importe 10 milliards de dollars par an de produits sidérurgiques». Il s’agit donc «d’augmenter les capacités pour réduire la facture». Mais pour Amar Takjout, secrétaire général de la fédération nationale des travailleurs des textiles et cuirs, la question n’est pas uniquement économique, mais aussi «politique et sociale» qui ne souffre d’aucune «contradiction» avec le fait que le pays prône l’économie de marché. «Privatiser ne signifie pas ne plus avoir de responsabilité sur l’économie du pays. Quand il y a menace sur les emplois et la cohésion sociale, il est de la responsabilité de l’Etat d’intervenir pour aider l’entreprise à reprendre sa place sur le marché, en attendant de la céder par la suite». Le réengagement de l’Etat dans une entreprise ini-tialement privatisée dans une conjoncture où elle a encore les moyens de le faire est-il pour autant gage de réussite ? L’une des raisons ayant conduit au mauvais fonc-tionnement des gros complexes industriels par le passé était leurs effectifs pléthoriques. La privatisation ayant conduit à un dégraissage conséquent de ces effectifs. Mais pour l’éco-nomiste Sari, «l’Etat n’a pas été un bon gestionnaire par le passé». Dans ce cas, reprendre, «pourquoi faire ?» «C’est de l’argent jeté par la fenêtre».

DROIT DE PRÉEMPTION

Les mêmes interrogations se posent au sujet de Djezzy et de Michelin Algérie, deux dossiers pour lesquels l’Etat est déterminé à faire jouer son droit de préemption. C’est une question de «souveraineté», commente un certain écono-miste. Smaïn Kouadria y voit simplement une application de la loi qui stipule «que le repreneur doit solliciter les pou-

voirs publics et demander leur accord pour aller négocier la reprise des actifs». Dans le cas de l’alliance Michelin Algérie-Cevital, «ça a été des négociations clandestines auxquelles les pouvoirs publics n’ont pas été associés». L’action de l’Etat s’explique aussi par le fait qu’il y a eu «toute une mobilisation au niveau des travailleurs et du syndicat de l’entreprise Michelin Algérie qui ont rédigé une lettre au président de la République pour le sensibiliser à leur situation. L’Etat s’est dit prêt à régler les 1,7 milliard de dinars plus les 10% du droit de préemption» que réclame Michelin. Le ministre de l’Industrie, Amara Benyounes, a justifié la décision de l’Etat par la volonté de préserver «l’activité industrielle qui risque de disparaître» et aussi par le fait que le prix de la transaction «est sous-évalué».Cevital, qui avait également montré son intérêt par le rachat de Djezzy, se verrait à nouveau débouté puisque dans le cas de Michelin, le groupe de Rebrab avait prévu de transformer le site industriel en d’autres activités. D’aucuns se demandent, cependant, pourquoi l’Etat qui continue à appeler le privé national à l’investissement et au partenariat dans le secteur industriel ne lui cède pas la place quand l’occasion de présente. Pour certains, comme le syn-

dicaliste Amar Takjout, «il n’y a pas de grands groupes pri-vés industriels. Il ne faut pas se leurrer, nous avons surtout de grands groupes d’importateurs». L’économiste Camille Sari considère quant à lui que le secteur privé est «à favori-ser», car «le lobby des importateurs n’est pas constitué par des industriels privés, mais plutôt par un réseau de mafieux proche du pouvoir, qui relève de l’économie parasitaire». Au final, le partenariat qu’il soit avec le privé national ou étranger reste une option à considérer, selon notre interlocu-teur «à condition que l’Etat reste minoritaire». Il faut faire «cela avec discernement : ne pas donner carte blanche aux spéculateurs, sans punir tout le monde». A défaut de privatisations, il semble que l’Etat soit juste-ment désireux de privilégier de plus en plus le partenariat. Les récents appels lancés l’été dernier par le ministère du Développement industriel et de la Promotion de l’investis-sement et allant dans ce sens conforte cette option. Et, afin d’avoir l’avis de la tutelle, nous avons tenté de joindre le ministère du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement pour plus de précisions, mal-heureusement notre requête est restée sans suite. S. B.

Par Safia Berkouk

L e complexe d’El Hadjar dans lequel l’Etat vient de reprendre la majorité pourrait faire des émules

tant les entreprises publiques privatisées au profit de repreneurs considérées comme n’ayant pas tenu leurs engagements contractuels ne manquent pas. La loi de finances complémentaires 2010 dans son article 76 a déjà averti que «les actifs des entreprises privatisées peuvent être repris par l’Etat dans le cas où il est établi le non-respect des engagements souscrits dans la convention de privatisation». Selon Amar Takjout, secrétaire général de la fédération des travailleurs des textiles et cuirs, «El Hadjar peut ser-vir d’exemple pour d’autres entreprises comme celles de la pétrochimie qui sont en difficulté». L’Etat «peut et a les moyens de le faire», mais pas uniquement. «Une struc-ture de l’Etat peut le faire, comme un conseil de wilaya qui peut prendre des participations dans une entreprise locale en difficulté pour préserver l’emploi». Des exemples comme ceux d’El Hadjar existent, selon Smaïn Kouadria, ancien secrétaire général du Conseil syndical d’ArcelorMittal, qui s’interroge sur «les brique-teries, les laiteries, les entreprises du BTP, les galeries… qui ont été bradées, sans qu’il y ait reprise des activités

ni des investissements». Il y a le cas de l’ENGI (Entre-prise nationale des gaz industriel) privatisée au profit de l’allemand Linde. La production de l’ENGI «couvrait les besoins de tous les hôpitaux. Aujourd’hui, après dégrais-sage des effectifs, baisse d’activité et baisse de la produc-tion, on importe du gaz industriel, alors qu’on en expor-tait». Accusée de délaisser le marché algérien au profit de l’exportation, l’entreprise allemande s’était défendue que l’exportation ne représente que 2% de son activité.Idem pour l’entreprise Céramique Guelma qui «était le plus gros complexe de porcelaine en Afrique avec 600 000 unités/an» avant d’être reprise par l’entreprise ita-lienne ETER Italia (détentrice de 54,5% des parts aux côtés de promoteurs algériens qui se sont retirés depuis 2 ans). Actuellement, l’entreprise tourne avec 120 employés (290 en 2007) qui «n’ont pas touché leur salaire depuis huit mois, alors que la matière première est abondante». D’autre part, l’Etat «est en négociation avancée avec ETER en vue de la prise de participation par le biais d’une augmentation de capital social par le Fonds natio-nal d’investissement. On parle également de «Fertial pour laquelle l’Etat essaye de faire appliquer la règle des

51/ 49». Une entreprise détenue à 66% par les Espagnols de Villa Mir, accusés notamment de «surconsommation d’énergie et de non-tenue de certains engagements», selon une information publiée en juillet dernier par Maghreb Emergent.Selon M. Kouadria, l’Etat doit «avoir le contrôle de toutes les entités économiques stratégiques», d’autant que dans le contexte actuel «la relance industrielle est une urgence nationale» et devient une question de «sou-veraineté» et que «les meilleurs investissements sont publics, même si on a besoin de savoir-faire national ou étranger».Reste cependant à déterminer ce qui relève du stratégique (en dehors des hydrocarbures) et ce qui n’en relève pas. Car, pour notre interlocuteur, «l’Etat ne doit pas reprendre toutes les entreprises mais la majorité». La réponse au chômage et à la croissance économique se trouve dans «la reprise des entreprises qui ont été privatisées et la réouverture des entreprises qui ont été fermées». C’est une question «de stabilité économique et sociale». Ce n’est pourtant pas l’avis de tout le monde car «si la renationalisation n’a pas fonctionné dans les pays de l’Est, elle ne fonctionnera pas en Algérie», estime l’économiste Camille Sari. S. B.

D’autres entreprises privatisées sont en diffi cultéEl Hadjar pourrait faire des émules

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L’usine Michelin Algérie à Bachdjarrah

DOSSIER VII El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 novembre 2013

L’Etat nationalise et veut exercer son droit de préemption sur certaines entreprises. Existe-t-il un intérêt économique derrière cette démarche ?

Aucun intérêt, ni politique ni social et encore moins économique, car cela ne découle d’aucune stratégie murement réfléchie. D’ailleurs, les activités que vous citez relèvent du domaine concurrentiel, elles ne revêtent pas un caractère stratégique comme le seraient les hydro-carbures ou le nucléaire. Oui, l’Etat aurait eu raison d’intervenir s’il s’agissait d’entreprises en voie de faillite afin de les redresser et les remettre ensuite sur le marché selon la formule bien connue de «nationalisation-dé-nationalisation». Mais on est encore loin de cet état d’esprit qui devrait conduire les affaires économiques du pays. L’Etat aurait dû reprendre Khalifa et aurait ainsi sauvegardé des milliers d’emplois et un transport aérien des plus performants. Ce travers lui a quand même servi de leçon en reprenant Tonic Emballage mais sans plus, sans aller loin dans la logique du redressement. Je pense que cela a été fait dans le cadre d’une logique fermée, sans vision, uniquement par rapport au principe de la formule bête et méchante des 49/51%. On aurait dû, pour briser bien des tabous, encourager le privé natio-nal, résident ou non résident, les quelques capitaines de l’industrie que nous avons, à intervenir dans le processus d’accumulation du capital. Or, outre le coût que de tels scénarios de reprise par l’Etat, par l’entremise d’entre-prises publiques, peuvent faire subir au Trésor public, cela déteint sur l’image de marque du pays et envoie un mauvais signal aux investisseurs potentiels. L’instabilité chronique du droit des affaires est la pire des choses qui puisse arriver à un pays.

Cela signifie-t-il que la question de la privatisation est complètement abandonnée, ou est-ce juste une conjoncture ?

Oui, ce n’est qu’une conjoncture, la crise écono-mique mondiale aidant, qui fait qu’aujourd’hui la pri-vatisation est devenue taboue chez nous. On lui préfère le partenariat, le mariage forcé, tout en maintenant à l’entreprise son statut d’entreprise publique en vertu du principe qui la définit comme celle dont l’Etat détient plus de 50% du capital. Et la boucle est bouclée, car comme chacun le sait, l’entreprise publique n’est pas maîtresse de sa gestion ni de son sort, quelles que soient par ailleurs les instructions que l’on peut donner ou les changements juridiques que l’on peut introduire pour la doter d’une autonomie. L’Etat en demeure en dernier ressort le propriétaire, et on connaît la suite.

Pensez-vous que le cas de ces entreprises pour-rait engendrer d’autres démarches similaires dans d’autres secteurs ?

Non, je ne pense pas, car il n’y a plus grand-chose à se mettre sous la dent. L’imbécillité de la chose revient à la fameuse formule 49/51% appliquée tous azimuts, sans discernement, pendant que d’autres pays déroulent le tapis rouge y compris pour les délocalisations et inves-tissents à l’étranger. Savez-vous que nous n’avons même pas de délégations économiques à l’étranger ? Je crois que notre pays est en train de rater de nombreuses occa-sions de faire un saut dans l’avenir. On est en train de gérer notre économie comme le ferait une vieille arrière-grand-mère, sans prendre de risques. On se préoccupe plus du moment que de l’avenir, tout en nous gargarisant de notre fonds factice de régulation des recettes plein à craquer et de sa contrepartie en réserves de change.

Entre la règle du 51/49, la renationalisation et le ra-chat, sommes-nous en train de revenir au tout-public ?

On ne s’imagine pas assez les conséquences liées à la disposition des 49/51% qui semble aujourd’hui régir dans ses fondements toute l’économie nationale. Certes,

la loi n’est pas rétroactive, mais tout investisseur étran-ger qui viendrait s’intéresser au rachat d’une entreprise de droit algérien tombe de facto sous son coup, assorti de plus d’un droit de préemption qu’on laisse à l’initia-tive d’une administration de lever ou d’exercer. Il est vrai que cette formule ne s’applique pas aux Algériens résidents. Il nous est donné par ailleurs de constater que les rares Algériens qui ont les capacités de racheter de grosses boîtes, et qui se comptent pourtant sur les doigts d’une seule main, n’ont pas, pour des raisons inavouées, ce privilège. Nous sommes toujours à l’ère de la pro-priété non exploiteuse, bannie pourtant ailleurs à l’ère de la mondialisation. Mais ce n’est pas la seule raison et il ne convient pas d’en exposer ici les vrais tenants et aboutissants.

Contentons-nous de dire que l’Algérie se veut léga-liste en jouant à l’excès au juridisme. Je ne sais pas si cette position rigide de la formule 49/51% est la bonne, appliquée sans discernement de secteurs, applicable même à des TPE, est de nature à contribuer au déve-loppement de notre pays. D’ailleurs, chez nous, c’est le tout-systématique qui prime, si ce n’est pas blanc c’est noir. Chacun sait que le tout-public est contreproductif. Il n’a pas fait ses preuves. De plus, il ne peut pas réussir dans un monde aujourd’hui globalisé, sans frontières économiques. L’expression selon laquelle «je rachète Sider pour sauvegarder des emplois» relève d’une ère révolue. L’économie ne peut se développer que par la concurrence et la compétition. Sans cela, et par la ges-tion de l’Etat, on retombe forcément dans des voies sans issues, le gaspillage d’un côté et la pénurie de l’autre. L’Etat a toujours été un piètre gestionnaire, il ne peut en être autrement. On devrait donc laisser la nature jouer son rôle, tout en reconnaissant à l’Etat un rôle de stratège et de régulateur. S. B.

Exit les privatisations, l’Etat veut faire jouer le plus en plus l’option du partenariat. «Il

y aura des reprises, l’exercice du droit de pré-emption et de nouveaux projets de partenariat pour divers secteurs économiques, mais plus de privatisations qui se sont arrêtées en 2008 après le constat d’échec fait par le président de la République», explique Smaïn Kouadria, ancien secrétaire général du Conseil syndical d’ArcelorMittal. De plus en plus orienté vers l’option du partenariat, le gouvernement a lancé durant l’été dernier et par le biais du ministère de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entre-prise et de la Promotion de l’investissement (appellation valable lors du passage de Cherif Rahmani par ce département) un premier appel au partenariat national et étranger pour le déve-loppement du secteur industriel. Il s’agissait de promouvoir «un partenariat industriel produc-tif» en vue de «relancer l’outil de production et développer l’investissement» dans le cadre de ce qui a été appelé «la nouvelle ambition indus-trielle et technologique». Les Sociétés de gestion des participations ont donc été invitées à «rentabiliser un ensemble d’actifs utiles à l’activité industrielle par la réalisation de partenariats avec des opérateurs nationaux ou internationaux relevant du secteur privé». Cela passerait par la création de nou-velles entreprises sous forme de sociétés par actions. Il s’agit, selon le ministère, de «renta-bilisation des actifs inexploités, patrimoines» des entreprises publiques. C’est notamment le cas pour la SNVI, dont l’appel vise la réalisa-

tion d’une activité ciblée et positionnée dans la filière Mécanique et Automobile. Pour la SGP Transolb, l’appel porte sur la création d’une activité de transformation indus-trielle en partenariat avec l’entreprise publique Metanof dans la wilaya de Tlemcen.Au total, 7 SGP et entreprises publiques éco-nomiques non affiliées sont concernées par cet appel, à savoir les SGP : IPRS, Transolb (transformation sidérurgiques), EST/SUD/EST, Indelec, Cojub, industries manufacturières et la SNVI. Par ailleurs, dans le cadre de la même ambition industrielle qui tend à pro-mouvoir des filières industrielles stratégiques, un second appel a été lancé, mais cette fois il s’agissait d’un appel «à projets industriels» concernant 18 filières (textile-habillement, cuirs, bois, produits électriques, produits sidé-rurgiques…). L’appel cible les opérateurs économiques nationaux et étrangers, publics ou privés, qui sont porteurs de projets en Algé-rie, que ce soit des projets «industriels ou de soutien à une filière», et qui souhaitent le réaliser «seuls ou en partenariat». Les opéra-teurs intéressés se voient offrir plusieurs types d’aides : financière (bonification sur des crédits d’investissement, subventions à l’emploi..), fiscale (abattement sur l’IBS et l’IRG dans les Hauts-Plateaux...), exonérations de charges sociales, appui pour l’accès au foncier… Dans le secteur des textiles qui fait partie des cibles du ministère, des actions sont menées pour renforcer aussi bien le partenariat que l’investissement et la filière turque semble pour

le moment la plus prisée. Un projet de «prise de participation dans deux unités de textiles à hauteur de 39%», est en train d’être fina-lisé avec une entreprise turque. Un autre projet d’investissement de plus grande envergure est en cours de réalisation (50% finalisé à hauteur de 50%) dans la zone industrielle de Relizane. Il y sera question d’un complexe intégré, «d’une construction industrielle qui va de la filature,

confection, tissage, finissage, en passant par la réalisation d’un centre de formation», précise M. Takjout. Le ministère de l’Industrie souhaite à terme permettre l’émergence de groupes industriels «publics et privés qui puissent être concurrentiels sur le plan international».Actuellement, le secteur industriel ne repré-sente que 5% du PIB national. S. B.

Nouvelles ambitions industrielles

Le partenariat, nouveau mot d’ordre du gouvernement

Hocine Amer Yahia. Expert en entreprises

«L’Etat a toujours été un piètre gestionnaire»

Appel à candidature SPA privée exerçant dans secteurs travaux publics à Tizi Ouzou et production de matériaux de construction à Boudouaou, recrute

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TABLEAU DE BORD VIII El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 novembre 2013

Le montant de l’enveloppe financière allouée au développement humain dans le programme quinquennal 2010-2014, selon le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed Benmeradi.

PRODUITS DE BASELE CHIFFRE DE LA SEMAINE

BANQUE D’ALGÉRIE

BOURSE D’ALGER

■ CAFÉ r

La tonne de robusta pour livraison en janvier valait 1457 USD vendredi à 11h00 GMT. Sur le ICE Futures US à New York, la livre d’arabica pour livraison en décembre valait 105,05 cents.

■ SUCRE rLa tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 488 USD à Londres. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 18,34 cents.

■ CACAO r

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1689 livres,. A New York, la tonne pour livraison en décembre valait 2653 USD.

■ CÉRÉALES

Les cours des produits agricoles ont reculé à Chicago sous le poids d’une offre très abondante, notamment pour le maïs.

■ BLÉr

Le boisseau de blé pour échéance en décembre s’établissait à 6,6950 USD vendredi.

■ MAÏS r

Le boisseau de maïs pour livraison en décembre, le contrat de référence sur le marché, s’échangeait à 4,2650 USD.

■ SOJA r

Le boisseau de soja pour

livraison en novembre, le contrat le plus échangé, valait 12,7600 USD.

■ MÉTAUX DE BASE q

Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont terminé la semaine en hausse. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 7289,25 USD vendredi à 12h00 GMT, l’aluminium valait 1871 USD la tonne, le plomb valait 2202,50 USD la tonne, l’étain valait 22.925 USD la tonne, le nickel valait 14,668 USD la tonne et le zinc valait 1960,75 USD la tonne.

■ MÉTAUX PRÉCIEUX

L’or et l’argent ont atteint des plus hauts en un mois et demi avant d’être pénalisés en fin de semaine par la hausse du dollar.

■ OR r

Sur le London Bullion Market, l’once d’or a terminé à 1306,75 USD au fixing du soir.

■ ARGENT r

L’once d’argent a clôturé à 21,75 USD.

■ PLATINE/PALLADIUM q

Sur le London Platinum and Palladium Market, l’once de platine a fini à 1453 USD. L’once de palladium a clos à 737 USD.

DEVISES

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont accéléré leur baisse vendredi en fin d’échanges européens, toujours plombés par l’abondance de l’offre aux Etats-Unis, premier consommateur d’or noir et le raffermissement du dollar. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 106,84 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2 dollars par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance perdait 1,29 dollar, à 95,09 dollars, après être tombé dans l’après-midi à 94,66 dollars, un plus bas depuis le 26 juin.

L’euro a accentué sa baisse face au dollar vendredi, après avoir plongé la veille, miné par les mauvais chiffres sur le chômage et les craintes de déflation en zone euro, tandis que le billet vert restait soutenu par un regain d’optimisme aux Etats-Unis. Vers 14h00 GMT, l’euro valait 1,3484 dollar, son niveau le plus faible depuis mi-octobre. La monnaie unique européenne reculait également face au yen, à 133,19 yens, alors que le dollar se reprenait légèrement face à la monnaie nippone, à 98,73 yens. La livre britannique montait quant à elle face à l’euro, à 84,62 pences pour un euro, mais baissait face au dollar, à 1,5939 dollar pour une livre.

Les cours plombés par l’off re américaine

Le chômage et la défl ation en Europe minent l’euro

Valeur du 28 octobre 2013

Cotations du 22/10/2013

(*) Les titres de capital sont cotés en dinars(**) Les titres de créance sont cotés pied de coupon en pourcentage de la valeur nominale

Devises MonnaiesCours

Achat Vente

81.4942112.3235131.7823

83.60099,134.0731

78.42771,505.86131,279.06271,376.9401

22.186821.7289

288.986549.8688

9.9708

1 USD 1 EUR1 GBP

100 JPY 100 CHF

1 CAD 100 DKK 100 SEK

100 NOK 1 AED 1 SAR

1 KWD 1 TND 1 MAD

81.5092112.3686131.8279

83.65929,140.8770

78.47231,506.27761,280.48391,377.8920

22.192121.7340

289.347550.370010.0325

US DOLLARSEURO POUND STERLING JAPAN YEN SWISS FRANC CANADIAN DOLLAR DANISH KRONE SWEDISH KRONA NORWEGIAN KRONE ARAB EMIRAT DIRHAM SAUDI RIYAL KUWAIT DINAR TUNISIAN DINAR MAROCCAN DIRHAM

Titre de capital * Cours acheteur Cours vendeur

AUR -- 390,00

SAI -- 560,00

ALL -- 745,00

ROUI -- 405,00

Titres de créance** Cours acheteur Cours vendeur

Sonelgaz -- 100*

Spa Dahli -- 90*

* Nous reprenons les cotations de la semaine du 28 octobre au 3 novembre 2013 du fait qu’il n’y pas eu de données actualisées par de la Bourse d’Alger et la Banque d’Algérie.

100milliards de dollars

C’est sous un décret exécutif de quatre articles, mais non moins pertinent, que des précisions sont apportées sur les modalités

de recours aux financements nécessaires à la réalisation des inves-tissements étrangers directs ou en partenariat. C’est en référence au septième alinéa de l’article 4 bis de l’ordon-nance n° 01-03 du au 20 août 2001, modifiée et complétée, relative au développement de l’investissement, que ce nouveau décret exécutif définit les modalités de recours aux financements néces-saires à la réalisation des investissements étrangers directs ou en partenariat. L’article 4 de l’ordonnance traitant du développement de l’investissement précise, sous son septième alinéa, que les finan-cements nécessaires à la réalisation des investissements étrangers, directs ou en partenariat, à l’exception de la constitution du capital, sont mis en place, sauf cas particulier, par recours au financement local. L’ouverture était donnée à un texte réglementaire qui pouvait préciser, en tant que de besoin, les modalités d’application de ces dispositions. Ce texte réglementaire tombe bien à propos car, dans l’intervalle, une note du 9 décembre 2010 de la Banque d’Algérie mettait «les scellés» sur les apports en compte courant en ne tolé-rant plus les avances de trésorerie entre filiales de groupes étran-gers et leur société mère. Mieux encore, cette note demandait aux banques de la place d’inviter les sociétés concernées à transformer leurs dettes, issues d’avances de trésorerie, en capital avant le 31 décembre 2010. Cette instruction de fait avait pris de court de nombreuses entre-prises qui se sont trouvées avec une trésorerie piégée, avec parfois des sommes trop importantes pour justifier une capitalisation. Il faut cependant rappeler que sous sa portée la plus large, la note du 9 décembre 2010 de la Banque d’Algérie mettait un frein au finance-ment de l’exploitation de filiales d’entreprises étrangères, qui sans pour autant être investisseurs, finançaient leurs cycles d’exploita-tion, au moyen d’avances de trésorerie qui allaient en boucle dans le financement des importations payées obligatoirement au moyen de crédits documentaires. Comme les avances de trésorerie n’étaient

pas systématiquement consacrées à la réalisation d’investisse-ments, la note de la Banque d’Algérie portait un frein à l’endette-ment externe contracté au moyen d’emprunts inter-compagnies. Le décret exécutif n°13-320 publié au Journal Officiel n°48 du 29 septembre 2013 comble ainsi un vide et apporte les précisions nécessaires en matière de financement de l’investissement étranger direct.

RAPPORTER LA PORTÉE DE CE TEXTE AUX SEULS INVESTISSEURS AU SENS DU CODE DE L’INVESTISSEMENT

Il faut effectivement rappeler que la notion d’investissement est rapportée aux seules activités économiques de production de biens et de services et que la possibilité de recours aux apports en compte courant ne devra profiter qu’aux investisseurs et seulement dans le contexte de la réalisation de leur investissement. L’article 2 du décret exécutif n° 13-320 permet désormais les apports en compte courant d’associés, dans les sociétés créées dans le cadre d’un investissement étranger direct ou en partenariat, sous condition qu’ils ne soient pas rémunérés et que leur remboursement n’aille pas au-delà de trois ans à compter de la date de réception des fonds. L’interdiction de rémunération était déjà consacrée par les pratiques bancaires, puisque sous l’orientation de la Banque d’Algérie, les conventions de prêts d’actionnaires, lorsqu’elles étaient admises, ne pouvaient plus contenir de clause d’intérêt. La diversification de la source de financement de l’investissement étranger direct, permettant les apports en compte courant, constitue un signe de flexibilité à l’adresse des investisseurs, puisqu’elle constitue une dérogation, limitée dans le temps, au principe du financement local. En effet, le financement se trouve limité à une durée de trois ans, car passé ce délai les apports devront être trans-férés au capital de la société. Cette contrainte conduira les investis-seurs étrangers directs à formuler un ordonnancement approprié de la mise en place des financements par compte courant, intimement liées aux capacités des projets à générer la trésorerie nécessaire au remboursement des prêts d’actionnaires, au risque de surcapitaliser leur entreprise. En tout état de cause, l’incorporation au capital social de ces apports en compte courant, dans la forme prescrite par le code de commerce, devrait logiquement garantir une éligibilité

au rapatriement, en cas de retrait de l’investisseur, puisque le texte renvoie au respect de la législation en vigueur. Le décret exécutif apporte également, de façon indirecte, une base aux éléments comptant au titre des rapatriements en devises, vers l’Algérie, à titre de tout apport au titre des investissements et pouvant compter dans la nécessaire balance en devises excédentaire exigée des investis-sements étrangers directs ou en partenariat pour toute la durée de vie du projet, même si en pratique cette obligation reste difficile à cerner.

POSSIBILITÉ DE RECOURIR AU FINANCEMENT LOCAL

Dans la pratique, sous la contrainte de ne pas avoir pu contracter des emprunts d’actionnaires, de nombreux investisseurs ont eu recours, jusqu’à présent, à des emprunts auprès d’institutions financières de droit algérien, avec le plus souvent des garanties de la société mère, relayées par des banques internationales. Cette pratique devrait continuer à avoir cours et ne devrait pas connaître de limi-tation, même si le troisième article du décret exécutif 13-320 du 26 septembre 2013 précise qu’en cas de recours à un financement local, l’entreprise créée dans le cadre d’un investissement direct ou en partenariat peut bénéficier, et conformément à la législation en vigueur, de garanties financières émises par les institutions finan-cières multilatérales. Il se trouve qu’il existe une nuance d’impor-tance entre les banques internationales et les institutions financières multilatérales, car ces dernières relèvent plus d’accords de coopé-ration entre Etats et dans un environnement d’organisations inter-nationales. Si la terminologie a été choisie à dessein, cela signifie que la possibilité de transférer les primes et commissions au titre des garanties, prévue sous le même troisième article, ne pourrait se faire qu’en faveur d’institutions financières multilatérales. Au final, si ce nouveau décret apporte de la diversification aux sources de financement des investissements directs étrangers, il reste dans le même sens du conservatisme en matière de gestion de la dette externe, puisqu’il permet les emprunts d’actionnaires pour le financement des investissements sans possibilité de les rémunérer et ne réserve la rémunération des garanties souscrites à l’étranger pour des emprunts contractés localement qu’aux seules institutions financières multilatérales. S. H. A.

IDE ou projets de partenariat : du nouveau !Par Samir Hadj Ali

Expert-comptable

El Watan - Lundi 4 novembre 2013 - 22

C U L T U R E

PLANCHES

El Khalidoun, frères d’«âmes»■ Trois comédiens. Une cause juste contre l’injuste colonialisme. Un destin commun. Un décor planté sobrement. Tels sont les comparses de El Khalidoun. Les planches de la salle El Mougar ont résonné. Et pour cause ! Au rythme des trois coups…de théâtre étrennant la toute fraîche et émoulue pièce intitulée El Khalidoun ( Les immortels), et ce, pour le plus grand bonheur des amateurs du 4e art. El Khalidoun, une production de l’Office national de la culture et de l’information ( ONCI), est une pièce écrite par Remila Tassadit et mise en scène par Souad Sebki. Elle traite, sans galvaudage ni manichéisme aucun, ou encore sans complexes, un thème historique relatif à la Révolution de Novembre 1954, la guerre de Libération nationale,et ce, en langue arabe académique, avec un regard humain. Un huis clos réunissant trois comparses : Houria, incarnée par Souad Sebki ( ayant mis en scène El Khalidoun), Samy (Yazid Sahraoui) et Mohamed ( Hamid Chaâbouni). Trois jeunes révolutionnaires préparant une opération clandestine, un attentat à la bombe contre un officier français qu’ils qualifient de «sanguinaire ». Evoluant dans un décor dépouillé, intime et intimiste, voire spartiate, de la «planque» de leur réseau dormant du Front de libération nationale (FLN), entre deux répliques au cordeau, les trois «fidayine » (combattants urbains), hésitent à un moment donné. Un cas de conscience. L’hypothèse des éventuels dommages collatéraux, les pertes humaines, celles de civils, d’innocents. Et puis, s’ensuit une joute oratoire et dialectique. Et l’opération capote contre toute attente. Samy lâche un mot : «trahison». A l’endroit de ses frères (et sœurs) d’armes et d’âmes…et conscience. Un mot fort, trop fort pour Souad. Ne supportant guère cet affront et autre affrontement contre et contraire à sa conviction et son serment. Elle s’affranchit. Son plan B à elle. Elle devient kamikaze en se «blastant» sans en référer à ses supérieurs. Alors, qu’elle devait être «poseuse» de bombes. Mohamed et Samy, bouleversés, la rejoignent à leur corps défendant, les armes à la main. Dans cette pièce, il y a de l’amour, la fraternité, un côté humain et humaniste exhibé par un jeu de rôles de grande justesse. «El Khalidoun , une sorte de reconnaissance pour les sacrifices des martyrs et par laquelle j’ai voulu tout simplement dire que notre révolution ne s’est pas seulement faite de feu et de sang, mais de beaucoup d’autres choses encore. C’est ce que vous découvrirez dans cette pièce… », présentera Remila Tassadit, auteure du texte El Khalidoun. Souad Sebki ayant signé la mise en scène, étayera : «Il n’a pas été facile de résumer tous ces faits historiques en une heure de temps, c’est pour cela que l’on s’est plus focalisé sur la force de la performance et l’emploi des techniques cinématographiques sur scène(réalisés par la Masba.Dz.) pour apporter plus d’esthétisme à ce travail, dont les seuls juges seront bien évidemment le public et les spécialistes du monde du théâtre.»

K.Smaïl

DÉBAT AUTOUR DE L’ÉCRITURE DRAMATIQUE AU SILA

«L’exhibition de la parole»

CLIN D’ŒIL À SONY LABOU TANSI AU SILA

Sauvegarde des manuscrits de l’écrivain congolais

L ’espace Panaf du Sila a accueilli une table conférence consacrée à la sauvegarde et à la

conservation des manuscrits de l’écrivain congo-lais, Sony Labou Tansi, décédé en juin 1995. A côté de Mukala Kadima Nzuji, modérateur congolais de la rencontre, le chercheur français anthropologue en littérature, Nicolas Martin Gra-nel, a partagé son analyse sur le sujet en question. Nicolas Martin Granel œuvre depuis des années déjà à la sauvegarde des manuscrits de Sony Labou Tansi. Il essaye de trouver des inédits pour ensuite les numériser. Le chercheur a rappelé à l’assistance, fort nombreuse, comment il a été amené à se lancer dans ce travail de préservation. Coopérant à Brazzaville, il s’était lié d’amitié avec Sony Labou, et ce, jusqu’à sa mort. En 1997, le Congo renoue avec la guerre civile, Nicolas Martin Granel doit impérativement rega-gner son pays d’origine. A défaut de prendre ses affaires personnelles, il fourre dans son sac ses propres écrits et quelques photocopies et cahiers originaux de Sony Labou Tansi. Au cours de la même année, il réussit à publier, avec le journa-liste Bruno Tilliette, un premier volume d’iné-dits, L’autre monde de Sony Labou Tansi. En 2003, il entame une nouvelle campagne d’inven-taire en retournant au Congo. Cinq ans plus tard, il passe à la phase de la numérisation. L’Institut

des textes et manuscrits modernes français met en place une équipe, «Manuscrits francophones». Après un autre séjour d’un mois au Congo, Nico-las Martin Granel découvre de nouveaux textes qu’il inventorie et scanne. L’orateur indique que tous les livres de Sony Labou Tansi sont précé-dés d’une préface. Tous ces textes sont bardés d’adresse et d’avertissements : façon singulière d’écrire et de parler aux amis lointains. Il révèle également l’existence de 500 pages d’interviews qui n’ont pas été encore publiées. «Sony était assoiffé de liberté. Toute son œuvre respire cette liberté», précise-t-il. De son côté, le modérateur, Mukala Kadima Nzuji, a affirmé qu’a travers les écrits de Sony Labou Tansi, il a découvert un écrivain fleuve qui n’a pas arrêté d’écrire tout le long de sa vie. Il avait également une âme de poète. Des étudiants français ont travaillé sur sa poésie. «Sony ne se définissait pas comme un écrivain engagé, mais comme un écrivain engageant. Il se plaisait à répéter que son métier est homme et que sa fonction est révoltée. Sony a toujours voulu réussir sa propre voie. Il a butiné un peu partout pour créer son propre langage.» Certains illustres universitaires ont reproché au regretté écrivain congolais de plagier. Il s’en défendait en disant que sa littérature est tropicale. D’où ces œuvres puissantes qui sont devenues

universelles. Il a bousculé la langue du Congo en créant ses propres expressions. Ces œuvres sont enracinées dans les murs de la société africaine. L’intervenant a soutenu qu’il est difficile de par-ler de Sony Labou Tansi. «Il avait une méfiance envers les universitaires. Il était hostile à tout ce qui émanait des universitaires. Il leur repro-chait d’être des reproducteurs à défaut d’être des créateurs», indique-t-il. Et d’ajouter : «Le rapport de la langue est bousculé, dès 1968, avec la remise en question de la négritude. Il introduit des tournures de langue dans son roman. Ses six derniers romans se construisent à l’éclatement et l’articulation de la langue. Sony a apporté un autre type de regard de la littérature africaine.» Pour rappel, Sony Labou Tansi est né en 1947, au Congo. Ancien professeur d’anglais au collège Tchicaya-Pierre, à Pointe-Noire. Depuis 1979, il s’est imposé, progressivement, comme l’un des leaders d’une nouvelle génération d’auteurs francophones d’Afrique noire par ses romans et son théâtre. Il a obtenu le Grand prix de l’Afrique noire pour L’anté-peuple, le prix francophonie de la Société des auteurs et compositeurs drama-tiques pour l’ensemble de son œuvre, et le prix Ibsen, décerné par le Syndicat professionnel de la critique dramatique pour sa pièce Antoine m’a vendu son destin. wNacima Chabani

● Le théâtre est d’abord un langage, un mouvement, une création. Pas une langue !

L a conférence porte un curieux titre : «Archéologie du Moi en souffrance : écrire pour le théâtre ?» Les inter-

venants sont des passionnés de l’écriture et du quatrième art. Habib Tengour, Aziz Chouaki et Mustapha Benfodil étaient ensemble, samedi soir, au 18e Salon international du livre d’Alger (Sila), dans l’espace réservé au «littératures», au pavillon central du Palais des expositions des Pins maritimes, pour parler de leurs expériences respectives. Assis autour de Noureddine Azouz, qui a modéré le débat, les trois auteurs ont dressé un état des lieux assez large de la création théâtrale en Algérie, ses pesanteurs historiques, ses blo-cages et ses perspectives. Habib Tengour a évoqué sa rencontre avec Ould Abderrahamne Kaki à Mostaganem, dans les années 1960. «A l’époque je voulais écrire pour le théâtre. J’avais lu tous les livres de la bibliothèque municipale sur le théâtre de l’absurde, la tragédie grecque. Kaki a lu mes textes, il

m’avait dit que les personnages parlaient beaucoup. Il avait ajouté que le théâtre c’est le mouvement, et m’avait conseillé d’écrire en arabe populaire. Je ne pouvais pas écrire en arabe, donc, je me suis concentré sur la poésie», s’est rappelé Habib Tengour, soulignant que Kaki est le fondateur du théâtre moderne algérien. Il a avoué que son obsession a toujours été de travailler sur la langue d’écriture et a évoqué le cheminement d’une adaptation en France d’un de ses romans, L’épreuve de l’arc (paru en 1990), pour les planches, avec l’aide d’Alain Raïs. «J’ai travaillé avec ce dramaturge et poète français. C’était une première expérience. Plus tard, nous avons monté un autre texte : Traverser, traitant de la question de l’exil. En fréquentant les comédiens et les gens du métier, j’ai compris que je pouvais écrire des pièces en français, sans que cela soit du français, pour évoquer la réalité algérienne en réfléchissant en Algérien», a-t-il affirmé, préci-sant qu’il ne fallait pas nécessaire-ment s’exprimer en arabe dialectal

pour raisonner en Algérien. Habib Tengour a écrit une pièce de théâtre, Captive sans éclats, pour souligner le drame des femmes dans l’Algérie des années 1990 (la pièce est publiée aux éditions APIC à Alger). L’auteur a souhaité une traduction du texte pour que la pièce soit montée. «Ecrire, c’est se confronter à des auteurs. Pour moi, c’était Homère, Joyce, Hugo, Shakespeare…Le théâtre est pour moi une autre façon de travailler la poésie», a-t-il sou-ligné. Aziz Chouaki, qui a écrit une vingtaine de pièces pour le théâtre français, a estimé que l’écriture romanesque est plutôt horizontale, alors que l’écriture dramatique est verticale. «Le passage de l’écriture romanesque à l’écriture théâtrale est pour moi une exhibition, une mise en avant de la parole», a-t-il dit. Il a rappelé avoir commencé par l’écriture de romans avant de passer au théâtre. Pour lui, il est néces-saire de doter le théâtre algérien de moyens pour traduire les textes. Mustapha Benfodil a, pour sa part, estimé qu’il est important d’accéder à une certaine forme d’universalité

dans l’action théâtrale, la nationa-lité des metteurs en scène ou de la langue important peu. «L’art est d’abord langage. Il faut d’abord maîtriser la dramaturgie. La langue n’est qu’une technique. Et puis, la théâtralité du texte doit être appa-rente. Savoir quand et où on peut parler de théâtre», a-t-il affirmé. Mustapha Benfodil est auteur de plusieurs pièces, comme Clandesti-nopolis et Zizi dans le métro. Habib Tengour a relevé que le public du théâtre a changé en Algérie. «Le pu-blic de Kaki et de Alloula résonnait au chiir al malhoun. Aujourd’hui, le melhoun, ça ne dit rien au public. Les jeunes Algériens ne sont plus dans ce rapport à l’arabe populaire porté par cette forme de poésie. Les jeunes sont imprégnés de la langue arabe classique. Cheikh Hamada ne leur dit rien. Il y a eu des ruptures historiques. Nous sommes dans une société urbaine avec des rapports individualistes. La langue n’est pas la même», a analysé Habib Tengour. Selon lui, les jeunes qui doivent écrire sont tenus de penser le théâtre autrement… Fayçal Métaoui

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Débat sur la théâtralité des mots, un art majeur

U ne commu-nication a été animée par Was-siny Laredj, écrivain et

Inaâm Bioud, écrivaine et directrice de l’Institut supé-rieur arabe de traduction, à l’occasion du Salon inter-national du livre d’Alger. D’emblée, Inaâm Bioud rappelle les propos tenus après les événements du 11 septembre, selon lesquels les 19 personnes ayant fomen-té les attentats étaient des «Arabes». La perception de cette région du monde a changé dès le début de ce siècle. «Mais que signifie le fait d’être Arabe ? Est-ce une identité, une croyance ? », interroge Inaâm Bioud. Certes, les 22 pays arabes ont tous leurs particularités. Bien sûr, ils ont en com-mun l’unité géographique et une langue dont chacun pré-sente une variante spécifique. Mais comment expliquer que cette appartenance eth-nique soit aujourd’hui rejetée dans certains pays ? Pour-quoi ne sommes-nous pas fiers d’être «Arabes»? Les deux conférenciers tentent d’apporter quelques éléments de réponse. Inaâm Bioud précise que les pays arabes connaissent aujourd’hui la modernisation, mais pas la modernité. «Celle-ci, glisse-t-elle, doit atteindre les mentalités.» «Eu égard à la désillusion qui prédomine, il est difficile d’imaginer nos sociétés dans cinquante ans. Notre avenir se décide en dehors de nos murs. Quel projet de société propose-t-on aux jeunes? Comment

appréhender les contradic-tions qui traversent nos so-ciétés ? Comment passer de la modernisation à la moder-nité ? », lance-t-elle. Pour Wassiny Laredj, l’arabité est un concept culturel et non pas ethnique. Le problème consiste, selon lui, dans la situation actuelle du Monde arabe. Les prémices de ce que Laredj peine à nommer «révolutions» n’augurent, d’après lui, rien de bon pour les pays arabes. «Je crois encore que les pays arabes sont (ont été) dirigés par des dictatures archaïques mais un régime moyenâgeux c’est bien pire», assène-t-il. Pour approfondir sa réflexion, il remonte aux accords Sykes-Picot qui ont redessiné la carte du Monde arabe, inter-disant ainsi la formation de conglomérats. «L’Arabe qui se déplaçait librement de Jérusalem à Damas a vu ain-si l’édification de nouvelles frontières», souligne-t-il. Les révolutions arabes sont,

d’après Laredj, une suite lo-gique de la dislocation du Monde arabe, entamée après la Première Guerre mon-diale. Les printemps arabes ne seraient, à ses yeux, qu’un plan «Sykes-Picot bis» dont le but est de remodeler la carte du Moyen-Orient. «Il faut reconnaître, admet-il, que les pays du Monde arabe ont préparé le terrain parce qu’ils ne sont pas parvenus à régler leurs problèmes.» Et puis, il y a ces minorités qui, dans chaque pays arabe, se sentent de plus en plus refoulées». «Quand un Kurde vit sous l’égide d’un pays qui se nomme ‘‘République arabe syrienne’’ se sentira-t-il Syrien ?», interroge Was-siny Laredj. Et d’enchaîner : «Comment veux-tu que je sois fier d’être Algérien alors que tu ne reconnais pas mon histoire.» Nacer Djabi, socio-logue et modérateur du débat, fait remarquer que «l’ara-bité est aujourd’hui rejetée en Algérie, alors qu’elle consti-

tuait un slogan dans la guerre d’indépendance». Inaâm Bioud définit l’arabité par ce «sentiment d’être chez soi dans les autres pays arabes», en précisant que c’est notre «diversité qui nous unit». «Comment transformer cette appartenance ethnique en appartenance citoyenne», interroge-t-elle. Elle plaide pour l’édification d’un es-pace de citoyenneté arabe dans lequel les visas et autres encombres administratives seraient bannis. La directrice de l’Institut arabe de tra-duction relève une certaine hypocrisie dans l’application de la langue arabe. «Qu’on choisisse une langue, plaide-t-elle, n’importe laquelle, mais qu’on l’applique sans hypocrisie.» Il est essentiel, souligne l’écrivaine et la tra-ductrice Inaâm Bioud, de départir la langue arabe de son caractère sacré, qu’elle devienne enfin une langue de vie utilisée au quotidien. Amel Blidi

El Watan - Lundi 4 novembre 2013 - 23

C U L T U R E

CONFÉRENCE TENUE PAR WASSINY LAREDJ ET INAÂM BIOUD

De la diffi culté d’être «Arabe» aujourd’hui

● C’est quoi être Arabe ? Pourquoi les pays arabes peinent à entrer dans la modernité ? Quel avenir pour les peuples du Monde arabe ? Ce sont là quelques questions soulevées, le samedi 2

novembre, lors d’une conférence sur le thème «Etre Arabe et survivre au XXIe siècle».

BLOC-NOTES■ Cinéma 1er Festival maghrébin du cinéma*Salle El MougarDu 3 au 8 novembre 2013Le 4 novembreA l’affiche13h-15H30Documentaires : Un bus nommé désir, Papa Noël, Margelle, Selma)Longs métragesLes chevaux de Dieu (Maroc)Le repenti ( Algérie)*Cinémathèque algérienne2, rue Larbi Ben M’hidi-AlgerLe 4 novembre à 14hDocumentaire Ibn Khaldoun, (Algérie)A 16h Maudit soit le phosphate, (Tunisie)■ SALON DU LIVRESalon international du livre d’AlgerPins maritimesDu 31 octobre au 9 novembre 2013Stand Sedia Pavillon centralMardi 5 novembre à 14hVente-dédicace du bédéiste Mohamed Bouslah autourde la nouvelle de Mohamed Dib, Terres interditesRencontres littéraires Pavillon central Cet après-midi 15h. Rencontre : «Littérature de l’intime, graphie du corps» Invités : Nouredine Saâdi et Amin Zaoui Mod : Rachida Moncef Demain : 15h Rencontre : « Emigrés, réfugiés, exilés : la reconnaissance par la littérature » Invités : Soad Al Sanoussi (Koweit), Suzanne El Kenz (Palestine/Algérie) Mod : Hamid Abdelkader 17h Rencontre : « De l’autre côté du miroir » Invités : Kamel Daoud et Salim Bachi (Algérie) Mod : Omar Zelig Stand APIC Dimanche 3 novembre à partir de 16hDenis Labay le Noirs en blanc (roman, 2013), Akli Tadjer ( Les N’tajer du Tassili (roman, 2013) et Sarah Haidar Virgules en trombe (roman, 2013) signeront leurs ouvrages Demain à 16h

Salah Benlabed Le dernier refuge (roman, 2013) et Youcef Tounsi Les noces du retour (nouvelles, 2013) signeront leurs ouvragesStand Algérie News Editions Socrate NewsRencontres Ikhwane Safa’aCet après-midi à partir de 15hRencontre débat avec Amine Zaoui autour de son dernier roman Nouzhat Al Khatir paru chez les éditions Al Ikhtilaf, 2013.Modération : Hmida Ayachi, écrivain et journalisteDemain à 15hRencontre- débat avec Sarah Haïdar autour de son dernier roman Virgules en trombe, paru chez les éditions Apic, 2013.Modération : Sara Kharfi, journalisteStand Casbah-Editions Cet après-midi à 14 h Les auteurs Karim Younès ( Aux portes de l’avenir…), Omar Chaâlal ( Le Proscrit) et Ali Bencherit ( La pratique des droits de l’homme en Algérie 1830 à 1962) signeront leurs ouvrages. Espace esprit panaf Cet après-midi14h -15hCheminementsGabriel Okoundji, poète (Congo),Présenté par Kangni Alem (Togo), romancier. Modérateur : Mukala Kadima -Nzuji (Congo) 15h30- 16hA des mots, des voixLecture de textes : Gabriel Okoundji par Gabriel Okoundji 16h30- 17h30Clin d’œil à la littérature mauritaniennePrésenté par Nicolas Martin Granel (France), Chercheur anthropologue en littérature AfricaineModérateur : M’Bareck Ould Beyrouk (Mauritanie), journaliste et écrivain 17h30- 18hSéance dédicaceM’Bareck Ould Beyrouk (Mauritanie), Le griot de l’émir, roman, Editions Elyzad, Tunisie.Gabriel Okoundji, Au matin de la parole, entretien, Editions Apic, AlgérieZ-Hã (Elise Coulibaly Ouattara), Sali, roman, Les Editions Sankofa & Gurli, Burkina Faso.

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Un questionnement existentiel

République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère des Ressources en EauSociété de lʼEau et de lʼAssainissement dʼOran

SEOR-SPARECTIFICATION NOTICE

After tender for restricted national and international invitation to bid N°26/SEOR/2013; published in the newspaper «El Watan» in the date of 29/10/2013 relating to project of :

«Execution and completion of wastewater discharge system for the low part of ORAN city. »An error was inadvertently appeared on the extraction specifi cations, you must read the sum of ten thousand Algerian dinars (10 000, 00 DA) instead of four thousand Algerian dinars (4000, 00DA), the rest of the text does not change.

GENERAL ADMINISTRATION

El Watan - Lundi 4 novembre 2013 - 24

J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : RIGORISME / MERISIER / DURETE / RE / LIT / PT / ETA / ATOUT / ATELE / MO / ENROLE / EU / EE / OST / AI / OU / ADN : TIRET / OU / SEL / RIEUR / SEDAN / XE VERTICALEMENT : SIMULTANEITES / GERIATRE / ILE / GORET / EO / OR / RIT / ALLOUERA / MISE / TEES / TIN / SI / PO / TA / AMERTUME / DOUX / ERE / TOURNURE.

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LIAASUBODRULEMA

ISSLNTPIAATARRE

SSNIIIPSFRANGEE

AAETNUIREIFITON

NNSETEROUPILLER

ETRSREIRELAVACT

RÈGLE DU JEU Biffer tous les mots de la liste que vous retrouverez dans la grille, en utilisant tous les sens possibles. Les lettres qui n'auront pas été cochées serviront à former le mot défini ci dessous.

DÉFINITIONPersonne qui confesse ses péchés (8 lettres)

Solution Biffe Tout précédent :LIMAÇON

AOUT - ARBALETE - ATOME - BRASIER - BRUTALITE - CAVALERIE - CIRE - DEFECTION - DIPHTERIE - ELITE - ERRATA - FLORISSANT - FRANGE - GARDE - GEOMETRE - HERISSON - HERNIE - IDOINE - MALADE - NASILLER - NOTIFIER - OBUS - OPINER - PROCUREUR - RAPPEL - ROUPILLER - SENSATION - STUPIDITE - TABATIERE - TORSADE - VENERABLE - ULEMA.

Biffe Tout N° 3652

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Dard barlelé et acéré emmanché dont on se sert pour la pêche.

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SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

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HORIZONTALEMENT : 1.Simplement 2.Bien dévelop-pées. Effectifs 3.Ouvrage vitré. Ingurgité. Rappel. Queue de souris 4.Terme de tennis. Pécheresse. Tour symbolique. Urne 5.Item. Impératrice. Première femme 6.Guère épais. Figé 7.Renard du Nord. Un des sept péchés capitaux 8.Marque l’égalité. Astucieuse. Lettre grecque 9.Quotient de psy. Chiffre romain. Appela à comparaître. Sied 10.Rend moins lourd. Reniflas 11.En ville. Bouquinent. Poissons 12.Singe. Philosophe chinois. Pouffé 13.Marque. Curées 14.Monnaie. Petit chat. Axe sur une carte 15.Demi-glossine. Patte. Défalqueras.

VERTICALEMENT : 1.Phase de la Préhistoire. Pot de laboratoire 2.Rudesse. Note. Microbe 3.Cache. Ile des Cyclades. Flaque 4.Page de canard. Passés sous silence. Sans plus attendre 5.Personnages d’acteur. Souplesse 6.Grugé. Spacieux. Sur la rose des vents. Mis pour moitié 7.Conduite débauchée. Conteste 8.Monnaie roumaine. Ville de Moldavie. Ecoute 9.Préposition. Explosif. Actinium. Sonde 10.Uniforme de combat. Ingénieur allemand 11.Repère de géologue. Recueillir des aumônes 12.Facilement irritable. Compte rendu 13.Réfléchi. Confessions. Titane. Futur officier 14.Sable mou-vant. Cours d’eau 15.Crochet d’étal. Petit cube. Bases.

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SOL. QUINZE SUR 15 PRECEDENTS : HORIZONTALEMENT : 1.COLLECTIONNEURS 2.HOUILLE. NU. TRIO 3.ISE. ROCADES 4.NP. ARPEGE. SES 5.OOLITHE. SERF 6.IR. BU. UV. SIROTE 7.SE. OBERER. VIRIL 8.DUEL. RETAPEE 9.ROUX. ARBUSTE. RI 10.INN. IV. EN. IRE 11.ETENDES. IROISE 12.SA. IO. AVOINE. NS 13.RAVIRIONS. SEVE 14.TITAN. NUS. SIL 15.DO. LEVES. BRUTES.

VERTICALEMENT : 1.CHINOISERIES. TD 2.OOSPORE. ONTARIO 3.LUE. DUNE. AT 4.LI. HIBOUX. NIVAL 5.ELU. TUBE. IDOINE 6.CL. AH. ELAVE 7.TERREUR. SAINE 8.OP. VERBE. VOUS 9.ONCES. REUNIONS 10.NUAGES. TS. RIS 11.DERIVATION. OR 12.ETE. FRIPERIES 13.URSS. ORE. ES. EST 14.RI. ENTIER. ENVIE 15.SOTS. EL. IN. SELS.

montagne de

Thessalie

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Fléchés Express N° 3652

SOLUTION N° 3651HORIZONTALEMENTI- PATRIARCHE. II- OBLIGATION. III- ID - EN -ALUN. IV- SIR - AN. V- SQUARES - AI. VI- AUTREFOIS. VII- RE - ACCES. VIII- DRAINS - ASE. IX - IMITER. X- SIRE - ETETE.

VERTICALEMENT1- POISSARDES. 2- ABDIQUER. 3- TL - RUT - AIR. 4 - RIE - ARRIME. 5 - IGNARE - NI. 6- AA - NEFASTE. 7- RTA - SOC - ET. 8- CILS - ICARE. 9- HOIU - ASES. 10 - ENNUI - SENE.

HORIZONTALEMENTI- Qui est de la nature du sucre. II- Extraordinaire - Coin rocailleux. III- Possessif - Avarié. IV- Passages sur courant - Déterminant - Pronom. V- Fin du jour - Fatigant. VI- Ecrasées complètement. VII- Enfouir. VIII- Tuméfaction - Cours qui murmure. IX- S’esclaffe - Irrite. X- Préposition - Terrain de mésentente - Bol vivifiant.

VERTICALEMENT1- Bizarre. 2- Amphibien - Ville de Serbie. 3- Apprécié - Qui ne peut choquer. 4- Cycle universitaire sanctionné par un diplôme. 5- Dame qui fait le pavé - Localiser. 6- Crack - Cavité naturelle dans une montagne. 7- Engendrée. 8- Con viendra - Rappel -Vieux chauffeur. 9- Catégoriques - Favorisé. 10- D’une mer antique - Regimber.

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Mots Croisés N°3652Par M. IRATNI

La destination Dubaï by Emirates Suite à la publication dans notre édition de jeudi de l’offre de la promotion d’Emirates pour Dubaï en classe économique, la compagnie précise que le prix est de 47 300 DA au lieu de 4700 DA, tel que mentionné par inadvertance. Cette offre est valable du 30 octobre 2013 au 22 novembre 2013 pour des dates de voyages du 30 octobre 2013 au 31 mars 2014 (Périodes exclues : Noël et Nouvel an). Avec des centres commerciaux incroyables, des boutiques de luxe et des restaurants et bars chics, Dubaï est une oasis internationale qui séduit aussi bien les entrepreneurs que les aventuriers et les amateurs de détente. Que vous alliez à Dubai pour affaires ou en vacances, les opportunités de découverte ne manqueront pas.

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L ’ É P O Q U E

ON VOUS LE DIT

El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse” au capital social de 61

008 000 DA. Directeur de la publication : Omar Belhouchet

Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse - Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1er

Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 - Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88

Site web : http://www.elwatan.com E-mail : [email protected] PAO/Photogravure : El Watan Publi-

cité - Abonnement : El Watan 1, rue Bachir Attar - Place du 1er Mai - Alger. Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62

Fax : 021 67 19 88. R.C : N° 02B18857 Alger. Compte CPA N° 00.400 103 400 099001178 - Compte

devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084 ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour

de Sidi Yahia, Hydra. Tél :023573258/59

Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC- Imprime-rie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.

Diff usion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est : Société de distribution El Khabar.

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Fax : 041 40 91 66

Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés

ou remis à la rédaction ne seront pas rendus et ne feront l’objet d’aucune réclamation. Reproduction interdite

de tous articles sauf accord de la rédaction.

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Coup dur pour les nombreux fans algériens et maghrébins montréalais de Zahouania.

Ils devront mettre une croix sur le concert de la chanteuse prévu dimanche dernier au Club Soda dans le cadre du Festival du monde arabe.L’événement vient d’être annulé en raison de l’absence de la reine du raï qui ne s’est pas présentée à l’aéroport d’Alger pour embarquer dans l’avion avec les musiciens qui devaient l’accompagner. L’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) qui soutient son déplacement au Canada a dû annuler le départ de la délégation algérienne. Elle la rend même responsable de cette situation.Toutes les tentatives de joindre la chanteuse pour avoir sa version des faits sont restées vaines. Il est difficile, toutefois, de croire que l’absence de Zahouania à l’aéroport est due à un problème de réveil ou une simple histoire d’avion raté. L’AARC et la chanteuse doivent une réelle explication aux nombreux fans qui ont acheté les billets, la salle pouvant accueillir jusqu’à 1000 personnes.

Les fans de la chanteuse l’attendaient depuis son concert à Montréal en 2005. Jointe par téléphone la semaine dernière, l’interprète de J’en ai marre était très enthousiaste à l’idée de rencontrer ses fans. Elle avait même promis un concert digne de celui de 2005. «Le public était chaleureux et accueillant, avait-elle affirmé à El Watan. Un public qui a toujours la nostalgie du pays», et qui connaît tout le répertoire de celle qui a scandalisé, en 1987, avec son tube Beraka chanté avec le regretté Hasni. Elle vient tout juste de terminer une série de concerts en France et en Belgique. Elle devait être à Marrakech après son passage «avorté» à Montréal. La venue de Zahouania, si elle était visible dans les médias québécois, aurait pu participer à changer un tant soit peu la perception du public de la femme musulmane : soumise, austère et cachant un projet d’islami-sation du Québec ! Une perception renforcée par le débat et le climat islamophobes actuels déclenchés par le projet de charte des valeurs québécoises. Samir Ben

FESTIVAL DU MONDE ARABE DE MONTRÉAL

FESTIVAL INTERNATIONAL DU THÉÂTRE DE BÉJAÏA 

Réquisitoire contre la dictature

Annulation du concert de Zahouania

L a compagnie La maison d’art théâtral vient de faire son premier voyage en Algérie pour rendre compte de ce qu’a été

l’oppression de l’ancien régime. Les Egyptiens sont venus avec leurs bagages lourds, chargés d’une «Zinzana li koul mouaten» (Une cellule pour chaque citoyen), une pièce au sujet émi-nemment politique présentée dans la soirée du vendredi 1er novembre au Festival international du théâtre de Béjaïa, et pour la première fois dans notre pays. Aziz Kamel Farah, le person-nage principal, campé par le vétéran Abde-rahim Hassan, ne se doutait pas, «ghalbane» qu’il est, qu’un jour il se retrouverait derrière les barreaux à cause du… chat de son fils. Père de trois enfants, Aziz est accusé d’être derrière une tentative d’assassinat du Premier ministre égyptien. La scène est à la limite de l’absurde : le chat a attaqué le convoi ministériel. L’accusation n’est qu’un prétexte pour régler le compte à celui qui a refusé de marcher dans la combine des détenteurs du pouvoir. Aziz Kamel Farah sait trop de choses à propos d’une affaire d’armes et de corruption impliquant de

hauts responsables du régime en place. Son «ami» Magdi, «candidat pour un poste important», est venu acheter son silence. Vainement. Témoin gênant, accusé de vouloir renverser le régime, Aziz est jeté en prison avec un statut de détenu politique que lui ont valu les griffes d’un chat. Magdi a ainsi la voie libre pour conquérir Sabra, la femme de son «ami têtu». Toutes les manœuvres entreprises sont pour le compte d’un pouvoir occulte, le vrai pouvoir symbolisé par un «Bacha» que l’on ne voit pas. Après 20 ans de geôle, Aziz est amnistié par un décret qui prend effet sous huitaine au moment où éclatent des manifestations dans la rue. «Si je m’évade, je deviendrai Président ?» s’interroge-t-il, laissant les avertis voir une illusion au cas du président égyptien destitué. Aziz retrouve sa liberté et une famille déstabilisée. Les barreaux derrière lesquels chacun a dépeint une tragique réalité sont enfin servis à des membres du public de la salle qui sont repartis avec une «Zinzana li koul moua-ten». K. Medjdoub

«Drabki» et fraudeur On le savait «drabki», on sait maintenant qu’il est également fraudeur. C’est ce que nous apprend le professeur Mohamed Hennad à propos de Amar Saadani, l’actuel secrétaire général du FLN dans l’entretien publié dans notre édition d’hier. «…Non seulement il s’est permis une inscription

à la faculté des sciences d’Alger, mais il a aussi tenté de réussir ses modules à sa manière, c’est-à-dire avec des examens VIP conçus spécialement pour lui», a affirmé le professeur Hennad. Ce dernier a déclaré qu’il a assumé ses responsabilités en tant que professeur à la faculté des sciences politiques en dénonçant la tentative de fraude de Saadani et a adressé des lettres au président de la République, ainsi qu’à trois chefs de groupe parlementaire. Il n’a reçu évidemment aucune réponse. Pour le Pr Hennad, entendre Saadani parler de la modernisation de l’Etat algérien, «je sens que la fin du monde est proche».

Dispositif sécuritaire discret aux abords du consulat à Sidi Bel AbbèsAprès l’attaque du consulat d’Algérie à Casablanca, menée jeudi dernier par des activistes marocains, un dispositif sécuritaire plutôt discret a été déployé autour du consulat du Maroc à Sidi Bel Abbès, ville située à 450 km à l’ouest d’Alger et à 180 km d’Oujda. Des véhicules de police et des agents en civil se sont déployés en fin de journée aux abords de la représentation diplomatique, où la situation était calme, a-t-on constaté. «Nous avons pris toutes les précautions nécessaires pour assurer la sécurité du consulat, même si aucun signe d’hostilité n’a été relevé après l’incident de Casablanca», a confié une source sécuritaire.

Un garde-frontière retrouvé mort par balle à MaghniaHier, au niveau du cantonnement de Akid Abbas, à quelques encablures du tracé frontalier (12 km de Maghnia), le corps d’un garde-frontière a été retrouvé, une balle dans le ventre. Tout de suite, une enquête a été enclenchée par les services de sécurité de Maghnia. Selon les premières informations en notre possession, il s’agirait d’un suicide, le gendarme se serait donné la mort avec sa propre arme. Le corps de la victime a été évacué vers le service de médecine légale de l’hôpital Chabane Hamdoune de Maghnia.A l’heure qu’il est, nous ignorons l’identité du GGF et le mobile de son geste. Ce décès est entouré d’un grand secret. Une enquête est en cours.

16:35 Quatre mariages pour une lune de miel17:25 Bienvenue chez nous18:20 Une famille en or19:05 Le juste prix20:00 Journal20:40 Nos chers voisins20:50 Nom de code: Rose22:45 Nos chers voisins23:35 New York Unité Spéciale

16:10 Des chiffres et des lettres16:50 Harry17:30 Slam18:10 Questions pour un champion19:00 19/20 20:00 Tout le sport20:15 Plus belle la vie 20:45 Tout peut changer22:50 Grand Soir 323:45 Les mots comme des pierres00:10 Les misérables02:05 Magnificat

15:40 Body of Proof16:20 Les reines du shopping17:35 Un dîner presque parfait18:45 100 % mag19:45 Le 19.4520:05 Scènes de ménages20:50 Le meilleur pâtissier23:10 Le meilleur pâtissier, à vos fourneaux !00:25 Enquête exclusive02:10 M6 Music

17:45 On n’demande qu’à en rire18:25 Jusqu’ici tout va bien19:25 N’oubliez pas les paroles19:50 Parents mode d’emploi20:00 Journal20:45 Castle22:55 Mots croisés00:00 Histoires courtes00:55 Vivement dimanche prochain01:50 Thé ou café

18:05 Zapping18:10 Le Before du grand journal18:45 Le JT19:05 Le grand journal20:00 Le grand journal, la suitel20:55 Lilyhammer21:40 Lilyhammer22:30 Spécial investigation23:25 L’oeil de Links23:55 Reality00:05 Le journal des jeux vidéo00:30 Dexter

15:20 New York police judiciaire16:10 Preuve à l’appui17:05 Preuve à l’appui17:55 Preuve à l’appui18:45 Sans aucun doute19:50 Alerte Cobra20:50 Le choc des Titans22:40 Batman Begins00:00 Les 100 plus grands...02:00 Fan des années 8003:45 Les nouvelles filles d’à côté

16:05 Les anges de la téléréalité 517:50 Si vous voulez mon avis18:10 Stars & vérités19:40 L’île desvérités 320:10 L’île des vérités 320:45 Tellement people : la saga23:25 Le mag00:25 L’île des vérités 301:00 Le Dussart du soir01:30 Poker Night

16:30 Pokémon XVI17:00 Inazuma Eleven : 17:30 La légende de Chima18:00 Team Galaxy18:25 Monster High18:30 Victorious19:00 In ze boîte19:35 Merlin20:35 Gulli Mag20:45 Petits secrets et gros mensonges22:25 Les frangines0:00 G ciné00:15 Les Parent02:25 Ratz02:50 Magic

16:25 La grande migration 17:20 X:enius17:45 Dans tes yeux18:15 Sun City, Arizona19:00 Campagnes de rêves19:45 Arte journal20:05 28 minutes20:50 The Big Lebowski22:40 A Serious Man00:40 Le chat02:05 Le dernier témoin02:50 Philosophie

15:10 Le tour du Cervin15:40 Une famille chez les papous16:35 Vu sur Terre17:45 C dans l’air19:00 C à vous20:00 C à vous la suite20:10 Dr CAC20:15 Entrée libre20:40 Isabelle disparue22:35 Fiction22:40 C dans l’air23:40 Dr CAC23:45 Avis de sorties

● La révolution égyptienne n’a pas fini de féconder les arts dans le pays du Nil.

El Watan - Lundi 4 novembre 2013 - 31

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CFABechirene au Caire … et des interrogations

La présence de l’arbitre assistant inter-national, Choukri Bechirene, au sémi-naire des arbitres organisé par la CAF

au Caire en prévision du CHAN 2014 qui aura lieu en janvier prochain en Afrique du Sud, soulève beaucoup d’interrogations. Sa participation est un non-sens, dans la mesure où ce genre de séminaires sont réservés aux arbitres internationaux qui vont officier durant le CHAN 2014. Choukri Bechirene, lui, ne sera pas retenu pour le rendez-vous sud- africain, au motif qu’il n’aura pas le grade d’international en janvier prochain. La Commission fédérale des arbitres (CFA) l’a déchu de cette qualité en août dernier. La question est de savoir pourquoi la CFA a communiqué le nom de Bechirene, sachant pertinemment que la CAF ne le retiendra pas pour la compétition continentale à venir.Un mystère que seule la CFA peut lever ! Par le passé, le président de cet organe, Belaïd Lacarne, avait agi autrement avec trois arbitres dans des cas presque similaires. Berber (arbitre international), suspendu en Algérie, a été écarté du tournoi final de la CAN 2002 suite à une correspondance de la CCA, à l’époque, adressée à la CAF. Il a été remplacé sur la liste par un autre arbitre algérien de même rang. Le second cas est celui de Belkadi, inscrit sur la liste FIFA pour la Coupe du monde dames en Azerba-djian. Elle n’a pas eu le bonheur d’arbitrer en Coupe du monde après la correspon-dance que la CFA a adressé à la FIFA pour lui signifier que l’arbitre algérienne était suspendue. Mohamed Benarous (arbitre as-sistant international) a vécu la même mésa-venture. Suite à son échec au test physique, la CFA a informé la CAF qu’il ne pouvait pas arbitrer un match ou participer à une compétition. Il a été remplacé par Choukri Bechirene. A travers ces cas, Belaïd Lacarne donne de la consistance aux critiques qui se cristallisent sur son «parti pris flagrant en faveur de certains arbitres qu’il porte dans son cœur. En contrepartie, de nombreux arbitres ont toujours été victimesde sa politique qui divise plus qu’elle n’unit les chevaliers du sifflet», déplore un ancien arbitre internation. Yazid Ouahib

LIGUE DES CHAMPIONS D’AFRIQUE Les Pirates concèdent le nul à Al Ahly

L’équipe sud-africaine Orlando Pirates a concédé un nul à domicile (1-1) face au club égyptien d’Al Ahly, tenant du titre, en finale

aller de la Ligue des champions d’Afrique, samedi à Johannesburg. Les Pirates, titrés en 1995, ont certes conservé leur invincibilité à la maison en C1 cette saison mais ils auront fort à faire lors du match retour contre les Egyptiens, lesquels détiennent le record continental de victoires (7 sacres). A l’issue de cette deuxième manche, le 10 novembre au Caire, le vainqueur recevra la prime de 1,1 million d’euros allouée au champion et sera qualifié pour le Mondial des clubs (11-21 décembre au Maroc). Al-Ahly a assumé son statut de grandissime favori en ouvrant le score grâce à un coup franc de son légendaire milieu, Mohamed Aboutrika (14), menant jusqu’au temps addition-nel, et le but égalisateur du latéral gauche des «Buccaneers», Thabo Matlaba (90+3), est mérité au vu de la physionomie de la partie. Les Pirates pourront également se remonter le moral en repensant à leur large succès au Caire face à ces mêmes Egyptiens (3-0), le 4 août der-nier lors de la phase de poules de cette C1. AFP

MO BÉJAÏA L’eff et Amrani redresse la situation

Les Crabes du MO Béjaïa ont réussi un pré-cieux succès, avec une prestation héroïque,

samedi dernier face au désormais ex-leader, l’ES Sétif, en s’imposant logiquement sur le score de 2 à 0. Un succès salvateur, qui a permis aux Béjaouis d’augmenter leur capital points et surtout de rejoindre l’USMH et le CABBA avec 11 points, bien qu’ils soient tous relégables. Les camarades de Semani ont livré leur meilleur match de la saison jusque-là, en réussissant une belle victoire, enchaînant par la même occasion leur troisième match sans défaite. Le coach, Amrani, semble avoir bien cerné son groupe, étant donné que son travail commence déjà à porter ses fruits avec sept points en trois rencontres, ce qui est encourageant pour l’avenir. L’ex-coach de l’ASO n’a pas caché sa joie à la fin de la rencontre. Il a déclaré : «Je pense qu’on vient de réussir une belle victoire qui est d’une grande importance pour la suite de la compé-tition, dans la mesure où cela va nous servir de motivation supplémentaire pour aller chercher encore des points qui nous permettront de sortir de cette mauvaise situation. Notre succès est mérité, surtout que nous avons dominé notre adversaire. Les joueurs étaient déterminés à empocher les trois points, vu qu’aucun faux pas n’est désormais permis à domicile. Toutefois, je tiens à saluer la prestation de mes joueurs et l’on doit penser aux prochains matches pour récolter les points nécessaires et terminer la phase aller au milieu du tableau.» Enfin, on notera que le sélectionneur national, Vahid Hallilhodic, était présent au stade de l’Uni-té maghrébine pour superviser certains joueurs.Selon les informations en notre possession deux éléments du MOB ont attiré son attention. Rehal et Yaya, qu’il aurait notés sur son calepin. L. Hama

BOTOLA dans les kiosques

L’hebdomadaire sportif BOTOLA, 100% Foot, présente dans sa dernière édition, un dossier explosif sur le COA qui a fêté son cinquantenaire et se demande à quoi sert cet organisme. La 11e journée de L1 est passée au crible avec en bonne place un face-à-face entre Zemmamouche et Nessakh à la veille du match MCO-USMA à Oran. Comme toujours, La Troisième Mi-temps est truff ée d’infos inédites. Sur le plan international, Ribery Billal est sous le feu des projecteurs pour un ballon d’or, tout comme l’attaquant de Liverpool Luis Suarez dont le portrait est sulfureux.

CS CONSTANTINE

Le ras-le-bol de Garzitto

Après la précieuse vic-toire à l’arraché réus-sie samedi soir face au

CRB dans un Hamlaoui archi comble, le CSC s’empare du fauteuil de leader avec un écart de deux points sur l’ESS. Une mini-consécration pour les grands efforts fournis par les coéquipiers de Maïza et le staff technique. Le seul bémol réside dans la déclaration à la fin de match du coach Diego Garzitto. Ce dernier a annoncé qu’il y a une personne précise qui s’im-misce dans son travail et ses choix, le Franco-Italien faisait allusion à Mohamed Boulha-bib. Il faut dire que ce dernier a un tempérament qui change

d’un jour à l’autre, soutenant un jour son entraîneur et l’atta-quant le lendemain pour ses choix de joueurs. Suivant la logique des choses, «Soussou» n’est pas habilité à parler du travail de Garzitto du moment que seul le président intéri-maire du club, Yacine Fersadou en l’occurrence, a les préroga-tives d’exiger des explications à l’entraîneur, sauf que Fersa-dou ne semble pas très inté-ressé par ce genre de pouvoir et préfère rester dans l’ombre de Boulhabib. Alors, ce der-nier profite de ces largesses pour fustiger publiquement Garzitto. Boulhabib a même dépassé les bornes en cachant la licence du joueur émigré,

Samir Henaïni. Un geste dé-placé et anti-professionnel qui avait pour but de priver Gar-zitto des services du joueur en question pour la rencontre de samedi dernier face au CRB. Le geste de trop, selon le coach jurassien qui a demandé une période de réflexion avant de statuer sur son avenir à la tête de la barre technique du CS Constantine et sur laquelle on pourra être édifié dès ce soir, à l’occasion de la séance de reprise des entraînements où il y a de fortes chances de voir le technicien faire faux bond, ce qui signifiera que le CSC est dans l’obligation de se cher-cher un nouvel entraîneur.

Abderrahmane Henine

MC ORAN

Solinas, convoqué par la direction, exige du renfort au mercato

La défaite, la quatrième cette saison, du Mouloudia

d’Oran face au MC El Eulma a fait comprendre à l’entraîneur en chef des Hamraoua, l’Italien Gianni Solinas, qu’un renfort de qualité est plus qu’indispen-sable à l’ouverture du marché de recrutement hivernal. L’an-cien coach de Béjaïa et Sétif estime que son équipe souffre d’un blocage psychologique et surtout de manque de caractère lors de ses matchs à l’exté-rieur. Faute d’une présence de joueurs d’expériences et d’un banc de touche bien garni, le Mouloudia a du mal à pallier à cer-taines absences, à l’image de Djamel Bouaïcha qui revient progressivement à la compétition. «Les conditions psychologique et physique des joueurs ne sont plus les mêmes qu’en début de saison ; c’est pourquoi on a du mal à rééditer la prestation de Sétif durant laquelle on est parvenus à revenir avec le point du match nul. L’absence de certains joueurs et le manque de confiance ont fait qu’on laisse filer des points en dehors de nos bases», explique le coach du

Mouloudia qui renvoie tou-tefois la balle aux dirigeants pour renforcer l’équipe à par-tir de la mi-décembre, date de l’ouverture du marché de transfert hivernal. «Cela fait plusieurs semaines que j’ai demandé aux dirigeants de penser à un renfort de qualité cet hiver. L’équipe a besoin de joueurs d’expérience et de qualités dans les trois com-partiments. J’ai d’ailleurs orienté les responsables à propos du profil des joueurs

qu’on devra engager.» Cela se passe au moment où la direction du club compte convoquer l’entraîneur pour se présenter devant la commis-sion technique à partir de cet après-midi à l’hôtel le Méridien afin de décortiquer la défaite d’El Eulma mais aussi pour préparer le match contre l’USM Alger, prévu pour ce samedi, où la vic-toire sera impérative. A rappeler que le MCO a rétrogradé à la 11e place du classement à un point seulement du dernier reléguable, le MO Béjaïa, vainqueur de l’ESS au terme de la 10e journée du championnat de la Ligue 1. A. M.

Rien ne va plus entre Garzitto et Boulahbib

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 4 novembre 2013

AllégeancePar Omar Berbiche

COMMENTAIRE

L'ex-douanier anticorruption Rachid Aouine interpellé par la police

Rachid Aouine , l ’ex-douanier anticorruption et membre de la Coordination nationale de défense

des droits des chômeurs (CNDDC) à Oued Souf, est actuellement entre les mains de la police à Ouargla. Il a été arrêté hier matin pour avoir manifesté pacifiquement devant l’Ecole régionale des douanes de Aïn Beïda, pendant que s’y tenait une cérémonie de sortie d’une promotion de 512 agents de contrôle et de surveillance présidée par Mohamed Abdou Bouderbala, directeur général des Douanes. Cette arrestation n’a pas seulement touché ce douanier mais également trois autres personnes venues le soutenir dans cette ultime tentative d’attirer l’attention du patron des Douanes sur son

cas. Limogé pour avoir dénoncé des manquements dans la surveillance de l’exportation de gaz vers la Tunisie à partir de l’usine d’El Borma, daïra relevant de la wilaya de Ouargla frontalière de la Tunisie, en 2011, il aurait remarqué la surveillance discontinue des agents qui signaient de surcroît des documents élaborés en leur absence. Rachid Aouine, en mission d’inspection, avait constaté à l’époque que lesdits agents étaient sous-formés et peu enclins à appliquer les standards en matière de contrôle des hydrocarbures. Il est victime de pressions et d’intimidations, puis d’une révocation du corps des Douanes, malgré les conclusions d’une commission de l'Inspection générale des finances dont les

missionnaires ont conclu aux mêmes constatations faites par le douanier. Interpellé hier devant l’école qui l’avait formé pour protéger l’économie nationale, Rachid Aouine subit encore une fois les conséquences d’une décision qu’il a mûrement réfléchie avant de décider de dénoncer les irrégularités qu’il a jugées graves. Après deux procès dont il est sorti blanchi, il criait hier son souhait de réintégrer son poste et qu’une enquête soit ouverte sur les exportations de gaz en Tunisie. La réhabilitation n’est pas pour demain puisque M. Bouderbala, qui n’a pas voulu l’entendre, est reparti à Alger à la mi-journée, alors qu’Aouine était auditionné par la police. Houria Alioua

OUARGLA

ALGER ORAN CONSTANTINE OUARGLA14°25°

14°24°

9°24°

14°31°

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Par Chawki AmariMoi, Yasmina, président(e) A

li Benflis, Soufiane Djilali, Ahmed Benbitour, il manquait une femme et quelques hirondelles d'El Mouradia pour assurer un peu de parité dans un monde

à moustaches. Heureusement, Yasmina Khadra vient d'annoncer sa candidature à la présidentielle. Sauf que pour les connaisseurs, ce n'est pas une femme mais un homme, et pas n'importe lequel puisque c'est le directeur du Centre culturel algérien à Paris, un genre d'émigré d'Etat. Mais pour ceux qui connaissent la littérature, ce n'est pas qu'un directeur de maison de jeunes, c'est surtout l'écrivain algérien le plus lu et le plus traduit au monde. Alors, un président écrivain ? Pourquoi pas, dans l'Olympe des infortunes, à l'image du président écrivain tchèque Vaclav Havel, mais qui, à l'inverse de Khadra, a fait de la prison pour son opposition. Bonne idée quand même, Yasmina Khadra Président (et Mohamed Moulessehoul vice-Président), ça changerait des présidents qui n'ont pas été à l'école ou des présidents militaires, le jour

devant des choses à la nuit. Sauf que, là aussi, Yasmina Khadra a une autre casquette, il est officier de l'ANP et les Algériens risquent de ne pas apprécier, après la dépréciation du dinar, d'avoir été gouvernés par des colonels (Boumediène et Chadli) et un général (Zeroual) pour finir par un commandant. Alors, à quoi rêvent les loups mégalos ? Yasmina Khadra a pour lui l'honnêteté, l'intelligence et le talent, mais cumule trop de fonctions : émigré, directeur de la culture, écrivain et militaire. Surtout, les Algériens n'aiment pas trop les intellos, préférant les hommes à poigne comme Llob, qui tire avant d'écrire. Posture et imposture des mots ? Yasmina Khadra nous apprend qu'il a été «le concepteur du plan de lutte antiterroriste dans l’Oranie». Tout va bien alors, les anges peuvent ne pas mourir de nos blessures. Reste l’élection. Yasmina Khadra a 7 millions de lecteurs. Mais combien d'électeurs ?

POINT ZÉRO

On savait depuis longtemps que la pratique politique en Algérie avait perdu toutes ses vertus. A force de compromissions et d’actes d’assujettissement au pouvoir dominant. Le

soutien au régime en place par la clientèle du pouvoir, sur des bases à la fois clanique, régionaliste, de tentation maladive du pouvoir et des privilèges qui s’y rattachent, ne s’embarrasse plus des règles éthiques de l’exercice de la politique dans son sens noble et civique. Lorsque ce soutien devient inconditionnel et objet d’odieux marchandages, à l’instar de ce que nous renvoie le champ politique national avec ces hommes politiques qui s’achètent et se vendent à vil prix – quelques portefeuilles ministériels, des sièges au Parlement… – à chaque mercato politique, cela sort du cadre de la politique pour prendre carrément des postures d’allégeance d’inspiration monarchique. On ne s’engage pas pour un programme politique, pour soutenir un candidat, par conviction, pour des idées, pour un projet de société partagé, mais pour la plus-value que cela peut rapporter en termes d’accès aux postes et aux privilèges. L’une des retombées de cette infantilisme politique qui caractérise de larges pans de la classe politique algérienne ou qui s’en réclame – la jonction entre l’affairisme et la politique a créé une caste de caméléons politiques qui ont «bazardisé» la politique – est ce nomadisme qui est une autre spécificité toute algérienne que l’on observe dans nos institutions élues et dans les repositionnements de nos hommes politiques en faveur des hommes forts du moment au sein du pouvoir. Les exemples pullulent, en effet, de ces repentis de la politique, anciens et nouveaux en politique, émargeant, pour certains d’entre eux, dans des formations de l’opposition, d’autres ayant servi d’autres pouvoirs, quittant les formations qui les ont vus souvent naître et grandir, reniant principes et idéaux pour lesquels ils ont milité pour venir frapper sans le moindre état d’âme aux portes des tenants du pouvoir en place. La création du Rassemblement national démocratique (RND) qui avait vu le parti du FLN, alors en pleine déconfiture, se vider de ses cadres au profit d’un nouveau parti créé par le pouvoir pour prendre la place du FLN, a montré le vrai visage hideux de beaucoup de nos hommes politiques qui ont présidé aux destinées du pays et qui ne comptent pas abdiquer de sitôt, même à l’âge de la retraite largement entamée. Que reste-t-il de la politique lorsqu’un chef par intérim d’un parti, Abdelkader Bensalah du RND, faisant fi des règles élémentaires de l’éthique politique et du respect de la volonté de la base militante, en vient à déclamer sa flamme à Bouteflika pour un quatrième mandat en dehors des structures organiques du parti, en l’occurrence le congrès, seul habilité à se prononcer sur le choix du candidat à la magistrature suprême ? Le marais politique algérien n’a jamais dégagé d’odeurs aussi nauséabondes qui prennent le citoyen à la gorge. Lorsque l’on met en parallèle les images retouchées du Président à la télévision lors de ses rares apparitions politiquement programmées, montrant cliniquement un homme dont la carrière politique est manifestement derrière lui et non devant lui, et les appels bruyants de soutien à un quatrième mandat de Bouteflika de la part des partis du pouvoir et de ses satellites, on ne peut que s’inquiéter quant à l’avenir de l’Algérie que l’on joue à la roulette… belge.