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PHOTO : DR DESSIN SAÂD Les contrôleurs aériens ont déclenché, jeudi dernier, un mouvement de protestation pour interpeller les pouvoirs publics sur les conditions de travail qu’ils jugent «très défectueuses» Ils ont provoqué un ralentissement du trafic aérien qui a engendré des retards et des annulations de vols. Hier, une réunion- marathon les a regroupés avec leur employeur. L’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef) a maintenu son appel à une grève d’une semaine renouvelable. L es écoles primaires et les CEM, notamment, renoueront demain avec le débrayage pour le gel de la dernière mouture du statut particulier des travailleurs de l’éducation, dont le ministère est en train de réaliser les dernières procédures pour la signature du décret. C’est le message principal contenu dans le communiqué diffusé par ce syndicat, à l’issue de la réunion, jeudi à Alger, des membres du bureau national avec les présidents des bureaux de wilaya. (Suite page 3) Fatima Arab ÉDUCATION NATIONALE GRÈVE ILLIMITÉE À PARTIR DE DEMAIN LIRE L’ARTICLE DE SALIMA TLEMÇANI EN PAGE 3 LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 28 avril 2012 N° 6546 - Vingt-deuxième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com ÉDITION DU CENTRE El Watan Arts & lettres Lire le supplément en pages 11, 12, 13, 14, 15 et 16 L’art de la «niya» HAMSI BOUBEKEUR, DE BRUXELLLES À ALGER LA SÉCURITÉ LA SÉCURITÉ DES VOLS DES VOLS EN QUESTION EN QUESTION LES AIGUILLEURS DU CIEL DÉNONCENT LA VÉTUSTÉ DES ÉQUIPEMENTS DE CONTRÔLE Perchée à 670 m d’altitude, elle a toutes les allures d’une véritable ville fantôme. Distante de 47 km d’Alger et du chef-lieu de la wilaya de Blida, elle dépend de la daïra de Larbaâ Ces endroits magiques, au lieu d’attirer des touristes, ont servi de gîte aux terroristes La commune de Sohane figure parmi les localités qui ont payé cher la rançon de la paix. Les habitants de Sohane s’installent dans la fatalité DE LA TERREUR INTÉGRISTE AU DÉSINTÉRÊT DES AUTORITÉS LIRE LE REPORTAGE RÉALISÉ PAR ASMA BERSALI EN PAGE 5 REPORTAGE EXPOSITION LIRE EN PAGE 6 Il y a une année nous quittait le professeur Mohand Issad us ur 28 AVRIL 2011-28 AVRIL 2012

El Watandu28avril2012

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jugent «très défectueuses»

■ Ils ont provoqué un ralentissement du trafi c aérien qui a engendré des retards et des annulations de vols. Hier, une réunion-

marathon les a regroupés avec leur employeur.

● L’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef) a maintenu son appel à une grève d’une

semaine renouvelable.

L es écoles primaires et les CEM, notamment,

renoueront demain avec le débrayage pour le gel de la dernière mouture du statut particulier des travailleurs de l’éducation, dont le ministère est en train de réaliser les dernières procédures pour la

signature du décret. C’est le message principal contenu dans le communiqué diffusé par ce syndicat, à l’issue de la réunion, jeudi à Alger, des membres du bureau national avec les présidents des bureaux de wilaya. (Suite page 3) Fatima Arab

ÉDUCATION NATIONALE

GRÈVE ILLIMITÉE À PARTIR DE DEMAIN

LIRE L’ARTICLE DE SALIMA TLEMÇANI EN PAGE 3

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 28 avril 2012N° 6546 - Vingt-deuxième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

ÉDITION DU CENTREEl Watan

Arts & lettres

Lire le supplément en pages 11, 12, 13, 14, 15 et 16

L’art de la «niya»

HAMSI BOUBEKEUR, DE BRUXELLLES À ALGER

LA SÉCURITÉ LA SÉCURITÉ DES VOLS DES VOLS

EN QUESTIONEN QUESTION

LES AIGUILLEURS DU CIEL DÉNONCENT LA VÉTUSTÉ DES ÉQUIPEMENTS DE CONTRÔLE

■ Perchée à 670 m d’altitude, elle a toutes les allures d’une véritable ville fantôme. Distante de 47 km d’Alger et du chef-lieu de la wilaya de Blida, elle dépend de la daïra de Larbaâ

■ Ces endroits magiques, au lieu d’attirer des touristes, ont servi de gîte aux terroristes

■ La commune de Sohane fi gure parmi les localités qui ont payé cher la rançon

de la paix.

Les habitants de Sohane s’installent dans la fatalité

DE LA TERREUR INTÉGRISTE AU DÉSINTÉRÊT DES AUTORITÉS

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REPORTAGE

EXPOSITION

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Il y a une année nous quittait le professeur

Mohand Issad

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El Watan - Samedi 28 avril 2012 - 2

L ’ A C T U A L I T É

BATNAGoudjil «exclut» Belkhadem

Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, ne sera plus, selon Salah Goudjil, à la tête de l’ex-parti unique après la prochaine échéance électorale. En effet,

lors d’une conférence de presse donnée à l’hôtel Chelia, jeudi à Batna, le coordinateur du mouvement de redressement au sein du parti, en marge de la campagne électorale qu’il anime dans la région des Aurès, s’est dit confiant en ce changement au sommet. Revenant sur l’historique de son désaccord avec Belkhadem, Goudjil a expliqué que ce dernier porte sur l’exer-cice de la démocratie au sein du FLN. Selon lui, l’excès de prérogatives dont jouit le secrétaire général doit être remis en cause car «aucun autre responsable à la tête du parti n’a eu autant de pouvoirs», a-t-il dit. Et d’ajoutant qu’«il désigne (Abdelaziz Belkhadem, ndlr) le bureau politique et les conser-vateurs. Il use de cela pour désigner aussi les candidats à la tête des listes et c’est d’ailleurs ce qui s’est passé». A propos des nombreuses revendications que porte le mouvement de redressement, l’intervenant dira qu’elles seront toujours d’ac-tualité une fois les résultats des législatives connus. Cependant, des modifications y seront apportées en fonction de ces mêmes résultats. «Avec les députés issus de nos listes, le FLN sera le premier groupe politique au Parlement, j’en suis convaincu», a-t-il affirmé. Une solution devra alors être trouvée à ce conflit, qu’il qualifie d’«interne au parti».Par ailleurs, M. Goudjil a affirmé que la mouvance islamiste ne sera pas à la tête des suffrages. L’expérience acquise des élec-tions législatives de 1991 en serait garante : «Ce ne sont pas les mêmes conditions ni la même expérience. Il n’y a pas de FIS. Je suis sûr que le score des islamistes ne nous surprendra pas cette fois», a-t-il conclu. Sami Methni

MISSION UE150 observateurs seront déployés

Le chef de la Mission d’observation électorale (MOE) de l’Union européenne, José Ignacio Salafranca Sanchez

Neyra, est revenu hier à Alger, indique, dans un communiqué, l’attaché de presse de cet organe, Miguel Marquez. José Sala-franca visitera la capitale et «se rendra dans plusieurs wilayas où il rencontrera différents acteurs du processus électoral», souligne la même source. «Le 7 mai, 60 observateurs de courte durée seront déployés dans les 48 wilayas du pays. Des obser-vateurs locaux de courte durée, diplomates des pays de l’UE, de Norvège et du Canada, en poste en Algérie, ainsi qu’une délégation du parlement européen, composée de 11 membres, viendront renforcer le dispositif d’observation à partir de dé-but mai. La mission comptera alors 150 observateurs à travers le pays le jour du scrutin», explique M. Marquez. M. Sala-franca a déclaré : «Notre mission est sur le terrain depuis plus de trois semaines. Nous avons déployé nos observateurs dans le pays et ils sont en train de d’examiner attentivement la cam-pagne électorale et la préparation de ces élections. La MOE de l’UE a pour objectif de présenter une évaluation précise, détaillée et impartiale du processus électoral conformément au cadre juridique national et régional et aux normes et trai-tés internationaux signés par l’Algérie. Notre méthodologie prévoit une évaluation minutieuse des éléments-clés de tout le dispositif électoral sans interférer dans le processus en cours. Par conséquent, la mission ne délivrera aucune déclaration et aucun rapport avant le jour du scrutin.» M. Salafranca tiendra une conférence de presse le 12 mai pour présenter «le rapport préliminaire de la MOE». M. B.

MOSTAGANEM Une lourde amende pour le RPR

Une semaine après le début de la campagne électorale et suite aux dépassements constatés, la Commission de

surveillance des élections vient de verbaliser le Rassemble-ment patriotique républicain (RPR). Ce dernier s’est surtout fait remarquer par un affichage sauvage sur tous les supports disponibles à travers la ville de Mostaganem et des villages de la périphérie. Malgré les rappels à l’ordre, les responsables de ce parti ont continué à placarder des affiches, dont certaines de très grand format, sur tous les espaces, au mépris des règles de bienséance et en totale contradiction avec la loi qui a prévu des espaces pour l’affichage. Après avoir intimé l’ordre aux responsables de retirer toutes les affiches placardées en dehors des endroits qui lui sont réservés, la commission a infligé une amende de 150 millions de centimes au responsable du RPR. Malheureusement, mis à part le FFS et quelques formations, la plupart des autres listes engagées ne se sont pas gênées pour placarder leurs affiches sur des surfaces interdites. Yacine Alim

Etat de droit, droits de l’hom-me, libertés individuelles, modernité, justice sociale,

égalitarisme, promotion de la place de la femme. Tels sont les maîtres-mots que les candidats du Front des forces socialistes (FFS) se sont assignés. Le plus vieux parti de l’opposition a tenu, dans l’après-midi d’hier, un mee-ting à la salle Sierra Maestra, à Alger-Centre, durant lequel sont intervenus plusieurs candidats à la députation. Maître Mustapha Bouchachi, tête de liste à Alger, précédemment président de la LADDH, a en-tamé son allocution en dénonçant toutes les injustices dont souf-frent les Algériens, notamment ceux qui tentent de se battre pour revendiquer leurs droits : «Je pense notamment à Abdelkader Kherba, un jeune du Comité des chômeurs qui, parce qu’il a participé à un sit-in des gref-fiers, a été emprisonné et risque aujourd’hui 3 ans de prison.» Me Bouchachi accusera le pou-

voir d’avoir mis en place «une stratégie afin de détruire le pays, les individus, le patriotisme» et d’œuvrer aujourd’hui, notam-ment à travers le code communal et de wilaya, à ôter leurs préroga-tives et leurs pouvoirs à tous les élus du peuple. Et afin de déjouer les desseins d’un régime violent, le FFS «tend la main à tous les Algériens, afin d’aller vers le changement». Le premier secrétaire du parti, Ali Laskri, également tête de liste à Boumerdès, a, quant à lui, insisté sur la ligne inchangée du FFS : «Nous sommes dans l’opposition et nous le resterons toujours, quoi qu’il advienne. Cette décision de participation est stratégique, elle est une ‘nécessité tactique’, com-me l’a expliqué Hocine Aït Ah-med.» Selon l’orateur, la méthode violente, apanage du régime en place depuis 50 ans, a échoué. «Il faut aller vers un mouvement de contestation pacifique pour faire tomber le pouvoir pacifiquement. Car si l’on tombe dans la vio-

lence, il y aura de gros problè-mes», a-t-il expliqué, citant, entre autres, la décennie noire, AQMI et le terrorisme au Sahel. Il a af-firmé qu’il est impératif de réunir

les conditions d’élaboration d’un consensus social et économique et d’instauration d’une Assem-blée constituante souveraine.

G. L.

Amara Benyounès, secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA),

n’a pas l’intention de se conformer à l’injonc-tion de la Commission nationale de super-vision des législatives (CNSEL) du 10 mai prochain de mettre fin aux sports publicitaires diffusés sur la chaîne de télévision Nessma TV. Il vient de signifier cela noir sur blanc à la Commission concernée et «attend sa réponse». «Si on laisse faire les autres, nous continuerons à faire passer nos spots», avertit M. Benyounès. Voilà qui est tranché et annon-cé hier à partir de Béjaïa, lors d’un meeting. Les «autres» sont notamment le FLN et le nouveau parti de Abdallah Djaballah, le Front pour la justice et le développement (FJD).

«Le FLN a utilisé un passage de Qassamen (l’hymne national) comme slogan de campa-gne et personne ne dit rien !» s’est exclamé le patron du MPA. Plus qu’un slogan, il reproche au FLN d’avoir «squatté 50 ans durant la télévision nationale». «A un parti qui a sa té-lévision et loue des espaces publicitaires dans les journaux, on n’a rien trouvé à dire !» s’ex-clame encore le patron du MPA, sans nom-mer le parti de l’islamiste Djaballah dont il s’agit. L’ex-leader d’Ennahda fait tourner les caméras d’une chaîne, El Adala, du nom de son parti, qui émet à partir de Bahreïn. «Nous avons trois chaînes de télévision algériennes qui émettent à partir de l’étranger», rappelle M. Benyounès qui cite aussi Echourouk TV et

Ennahar TV pour illustrer le déséquilibre au bénéfice des islamistes. C’est le candidat du FLN en Tunisie qui a déposé plainte contre le MPA, via la Commis-sion nationale indépendante de surveillance des législatives (CNISEL) qui a saisi l’autre Commission de supervision composée de magistrats. La plainte du candidat du FLN a abouti «en 24 heures», a précisé M. Benyou-nès, qui y voit la main «de l’ambassadeur d’Algérie en Tunisie». «Vous savez tous que l’ambassadeur est membre du bureau politi-que du FLN», a lancé le secrétaire du MPA, qui se demande «quelles prérogatives a cette commission pour légiférer contre un média étranger ?» K. Medjdoub

Louisa Hanoune a animé, hier, un meeting à la salle Djoued Nouredine de Souk

Ahras où elle a tiré à boulets rouges sur les partis de l’Alliance qui, malgré leur échec avéré, estime-t-elle, se recyclent et prennent d’autres formes pour se maintenir au pou-voir. Ce sont ces mêmes formations qui sont favorables à la liquidation des acquis sociaux du peuple algérien et qui cautionnent, selon la première responsable du PT, l’ouverture tous azimuts du marché algérien. C’est dans cette optique que Mme Hanoune plaide en fa-veur de la protection de l’économie nationale

par la mise en place de moyens de restriction aux fins de limiter des importations et créer des postes d’emploi permanents pour les chômeurs. Pour ces derniers, elle préconise des formules autres que celle des contrats temporaires de l’emploi pour les jeunes. «Plus de 20% du peuple vit en dessous du seuil de la pauvreté ; le chômage latent per-siste et le logement est une bombe à retarde-ment», dit-elle. Et d’étayer ses propos par des critiques à l’adresse des groupes d’influence : «Il y a quelques mois, la mafia du sucre et de l’huile

a embrasé le pays et réussi à forcer la main au pouvoir pour obtenir un allégement fiscal ; celle du stockage gère depuis peu le marché des fruits et légumes.» Concernant les partis en lice, elle n’a pas manqué pas de fustiger ceux qui viennent blanchir l’argent mal acquis, ceux qui gèrent la campagne avec des consignes et ceux qui reçoivent des fonds de pays étrangers : «Des partis islamistes re-çoivent des subventions des pays du Golfe.» S’agissant du volet sécuritaire, Mme Hanoune a parlé d’«un projet expansionniste qui cible l’Algérie». A. Djafri

AMARA BENYOUNÈS À BÉJAÏA

«Nous continuerons à diff user nos spots sur Nessma TV»

LOUISA HANOUNE À SOUK AHRAS

«Des partis islamistes reçoivent des subventions des pays du Golfe»

MEETING DU FFS À ALGER

«Une main tendue aux Algériens pour le changement»

● La méthode violente, apanage du régime en place depuis 50 ans, a échoué, selon le presmier secrétaire du FFS, Ali Laskri.

Ali Laskri Mustapha Bouchachi

El Watan - Samedi 28 avril 2012 - 3

L ’ A C T U A L I T É

J usqu’en milieu d’après-midi, une réunion marathon se tenait depuis la matinée d’hier à l’aé-

roport d’Alger, entre le directeur général de l’Entreprise nationale de la navigation aérienne (ENNA) et les contrôleurs aériens. Ces der-niers avaient déclenché la veille un mouvement de protestation contre «les équipements défectueux» avec lesquels ils gèrent le trafic aérien et les conditions de travail au niveau des tours de contrôle. Ils ont fait état «d’une série d’incidents et de pannes techniques» et annoncé qu’«ils ne peuvent plus continuer» à exercer leur métier dans de tel-les conditions. Ils déclarent dans un communiqué : «La déliques-cence de l’outil de travail dûment constatée. Ce stress est aggravé notamment en raison du nombre important des pannes enregistrées quasi quotidiennement au niveau du centre de contrôle régional et de l’ensemble des tours de contrôle depuis plusieurs mois, voire des an-nées (…)» «Ces défections techni-ques, dénoncées à maintes reprises par notre syndicat à la direction gé-nérale mais également à l’autorité de tutelle, notamment la direction de l’Aviation civile et de la météo-rologie, sont dues essentiellement à l’absence de la maintenance, de pièces détachées, de formations co-hérentes, de prospective et surtout par la non-réalisation des projets de développement, notamment ce-lui du plan de développement et de gestion de l’espace aérien qui devait être inauguré en 2004 pour renforcer la couverture du radar nationale et à l’acquisition d’un système de détection par satellite.» Les conséquences quotidiennes de ces «erreurs de gestion stratégi-ques», indique le syndicat, «sont supportées quotidiennement par les contrôleurs aériens. Ces différents problèmes compromettent la sécu-rité des vols, et afin que les aéronefs puissent voler en toute sécurité, les contrôleurs sont contraints de pren-dre des risques réprimés juridique-

ment. De ce fait, le syndicat invite les pouvoirs publics à procéder à l’ouverture d’une enquête adminis-trative et technique afin de définir les responsabilités concernant, à titre d’exemple, la panne inédite du 31 juillet 2011.» D’autres pannes et incidents sont également cités par le Syndicat national des contrôleurs aériens (SNCA) qui, de ce fait, a entamé, jeudi dernier, un mouvement de protestation. Ce dernier consiste à ralentir le flux des vols, de dix mi-nutes, puis de 15 minutes, jusqu’à atteindre 1 heure, puis 1 heure 30 minutes. Ce qui a eu des répercussions assez lourdes sur le programme des vols de toutes les compagnies de transport aérien, qu’ils soient à destination ou de l’Algérie, ou ceux qui transitent par le ciel algérien. Les longs retards ont engendré des annulations de vol, notamment par Air Algérie, provoquant ainsi une situation de crise, d’autant plus qu’hier, le mouvement s’est étendu à tous les aéroports du pays. Dès hier matin, le directeur général de

l’ENNA, M. Daoud, s’est déplacé à l’aéroport d’Alger, où de nom-breux contrôleurs aériens étaient rassemblés. Après plus de 5 heures de discus-sion, les deux parties sont arrivées à un accord, alors qu’une rencontre a été programmée pour demain entre les responsables du Syndicat national du personnel de la circula-tion aérienne (SNPCA) et le DG de l’ENNA. Selon Djamel Aït Abdelmalek, secrétaire général du SNPCA, «le DG s’est engagé solennellement devant tous les contrôleurs aériens à prendre en charge toutes nos revendications relatives à l’accord salarial. Sur les cinq points ayant connu une longue négociation, trois ont été pris en compte, alors que deux ont été rejetés, sans qu’un procès-verbal de non-conciliation ne nous soit donné. Hier, le DG a accepté d’ouvrir le débat sur la question. Pour ce qui est de l’outil de travail, notamment les pannes des radars, il a promis de nous mon-trer tout ce qui a été fait en matière d’investissement dans le domaine.

Nous nous sommes entendus pour que durant la réunion de demain prévue avec lui, tous ces points seront approfondis», explique le secrétaire général du syndicat, qui précise que le mouvement de pro-testation «n’a pas été engagé dans un esprit de confrontation, mais plutôt pour alerter sur une situation préoccupante». Il déclare, en outre, qu’à la lumière des «engagements exprimés», le premier responsable de l’entreprise, «il a été décidé la reprise normale de la régulation du trafic en pro-mettant de faire tout pour juguler le retard accusé dans les programmes de vol des compagnies de transport aérien». Toutefois, il insiste sur la tenue de la réunion de demain qui, d’après lui, «sera décisive étant donné qu’elle est très attendue par les 500 contrôleurs aériens qui exercent en Algérie», indépen-damment de ceux qui relèvent du ministère de la Défense nationale. Hier en fin d’après-midi, le trafic aérien commençait à revenir à une régulation ordinaire.

Salima Tlemçani

MOUVEMENT DE PROTESTATION DES CONTRÔLEURS AÉRIENS

Fortes perturbations, retards et annulations de vols

LE STATUT PROMULGUÉ EN 2011 LES PÉNALISE

Les écoles paramédicales risquent la fermetureLes étudiants des 17 écoles de formation para-

médicale, diplômés d’Etat, revendiquent la reconnaissance de leurs diplômes par la direction générale de la Fonction publique pour accéder au recrutement dans les établissements publics de santé. Ces étudiants et diplômés, encadrés par la Coordination nationale des diplômés des écoles privées de formation paramédicale, ex-pliquent que le ministère de la Santé, qui délivre les autorisations d‘activité aux établissements de formation dans ce créneau, n’a pas répondu aux préoccupations des étudiants ni aux gérants des écoles concernant la promulgation d’un texte pour réhabiliter cette catégorie d’enseignement dans son droit. «Nous ne pouvons pas com-prendre que depuis la promulgation du décret exécutif portant statut particulier des fonction-naires appartenant au corps des paramédicaux, aucune décision du ministère de la Santé ou de la direction de la Fonction publique n’est venue nous réhabiliter dans nos droits au recrutement, malgré nos différentes démarches.» Selon le cri de détresse lancé par la même Coordination, «il

s’agit d’une discrimination à notre égard alors que nous avons reçu et nous recevons toujours une formation de qualité, au moins égale, sinon supérieure à celle dispensée dans les écoles publiques». La Coordination s’interroge aussi sur le silence du ministère de la Santé qui déli-vre lui-même ces diplômes d’Etat. «Nous nous interrogeons sur le fait que nos diplômes sont reconnus partout dans le monde sauf en Algérie, pays qui les délivre», peut-on lire également dans le communiqué. A souligner que le déficit en effectif pa-ramédical est criant au niveau des établis-sements de santé publique. Des centai-nes de postes budgétaires sont reversés à chaque fin d’exercice faute de candidats. Certai-nes sources estiment ce déficit à 75 000 postes.Pour les directeurs des établissements privés de formation paramédicale, cette situation porte préjudice au fonctionnement de ces institutions. Malgré tout le dispositif juridique régissant ces établissements pendant plus de dix ans, grâce auquel une formation de qualité a été dispensés,

et reconnue via le diplôme d’Etat délivré par le département de M. Ould Abbès, le décret de 2011 portant sur le statut à réduit à néant ces efforts et a contraint ces établissement à geler les inscriptions «en attendant la mise en place de ré-formes pouvant se pencher sur cette situation pé-nalisante». Selon le directeur d’un des 17 écoles concernées, «nos établissements sont dans une situation précaire. Ils ne pourront pas tenir un an de plus sans nouvelles inscriptions. Pour le secteur public, les inscriptions sont régulées par le budget alloué par la tutelle». Les directeurs des écoles paramédicales, dans une requête rendue publique, rappellent que la tutelle a laissé pour compte les établissement de formation privés alors qu’elle a annoncé la création de 23 nouveaux instituts publics de formation paramédicale, auquel un décret a été consacré. «Les établissements privés, pourtant dotés de moyens nécessaires et assurant les mêmes profils de formation, ont été laissés pour compte malgré nos différentes lettres demandant l’élargissement de cette mesure.» Fatima Arab

ÉDUCATION NATIONALE

Grève illimitée à partir de demain

Suite de la page 1

Si dans le communiqué, le syndicat se félicite de la mobilisation «sans faille» des différentes catégories de travailleurs

lors de la grève «avertissement» de deux jours (mardi et mercredi derniers), aucun message n’est adressé aux parents d’élèves qui redoutent les retombées de cette action sur l’avancement du programme scolaire de cette année. Le syn-dicat juge plutôt la défaillance du ministère dans la promulgation du décret 315.08 portant sur le statut des travailleurs de l’éducation et dont le gel est la principale revendication de ce syndicat qui relève, dans le texte, «des mesures discriminatoires entre les différentes catégories de travailleurs». «Nous imputons toute la res-ponsabilité au ministère de l’Education natio-nale qui persiste dans sa politique de mutisme concernant les revendications des travailleurs du secteur», écrivent les membres du bureau national du syndicat. Du côté du ministère, aucun signe de la tutelle n’est explicité concernant la grève de ce syn-dicat, hormis un communiqué diffusé mardi dernier concernant les taux de suivi de la grève. Le département de Benbouzid estime que toutes les revendications des travailleurs du secteur ayant suscité des mouvements de protestation ont été satisfaites. Le dossier des œuvres sociales et la révision du statut promulgué en 2008 ont été finalisés en concertation avec les syndicats autonomes, a-t-on expliqué au ministère. F. A.

SANTÉRassemblement des spécialistes devant le ministèreLe Syndicat national des praticiens spécialistes

de santé publique (SNPSSP), qui vient de boucler sa première semaine de grève pour des revendications socioprofessionnelles, a prévu pour demain un sit-in devant le ministère de la Santé. «C’est avec la même détermination que nous entamerons la grève la semaine prochaine, avec le sit-in du dimanche 29, semaine qui sera clôturée par le rassemblement auquel a appelé l’Intersyndicale des praticiens de la santé le 3 mai devant le ministère de la Santé», explique le SNPSSP dans un communiqué rendu public jeudi.Le Syndicat se félicite de la mobilisation des spécialistes autour de leur plateforme de reven-dications, qui a suscité 75% de suivi, et estime que «cette semaine promet d’être décisive, car nos confrères du SNPSP entreront en grève le 30. Les uns comme les autres connaissent l’im-portance d’être ensemble, unis dans l’action». Outre les revendications propres aux spécialistes luttant pour la révision du statut des spécialistes de santé publique et la levée de la discrimination en matière d’imposition, le SNPSSP adhère à la plateforme commune de l’intersyndicale de la santé, qui regroupe le Syndicat national des pra-ticiens de santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des psychologues (Snapsy). L’intersyn-dicale exige, entre autres, le respect des libertés syndicales et du droit de grève ainsi que l’amen-dement des statuts particuliers et la révision du régime indemnitaire. L’intersyndicale compte saisir le Bureau international du travail pour des «dépassements» et autres «anomalies». Les syn-dicats dénoncent aussi les retraits sur les salaires des grévistes et le recours à la justice pour la répression des grèves. F. A.

DE

SS

IN SAAD

Propos recueillis par Mohand Aziri

Votre dernier ouvrage Ben Bel-la-Kafi-Bennabi contre Abane : les raisons occultes de la haine est en passe de devenir un succès de librairie. Ravageur et véhément, son contenu a-t-il induit des échos, de l’establishment notamment ?

Non, pas d’écho pour le mo-ment. Exceptées les déclarations bienveillantes du ministre de l’Inté-rieur, Daho Ould Kablia sur Abane Ramdane. Des déclarations certes bien gentilles mais qui sont biai-sées : on aurait aimé qu’il les tienne avant, lorsque la polémique a éclaté, et non pas dans un contexte électo-ral - comme c’est le cas - avec cet objectif latent d’apaiser la Kabylie. Toutefois, comme déclarations, c’est toujours bon à prendre.

Même lorsque ça vient d’un «MALGache», disciple de Bous-souf, un des assassins de Abane ?

A l’époque, Ould Kablia était jeune, un soldat, et n’avait pas de pouvoir. Maintenant, effectivement, il a pris du grade, il est membre du gouvernement, par son propos, il engage pleinement le gouvernement et le président Bouteflika. Même s’il est sincère, et je pense qu’il l’est, son propos à Tizi Ouzou aurait eu plus de mérite s’il avait été tenu en temps opportun. Par ailleurs, je ne crois pas qu’il ait fait ces déclarations en qua-lité d’ancien membre du MALG. Je ne le pense pas. Le cas contraire, il se doit de faire une rétrospective géné-rale, ce qui s’est passé et non pas se contenter de répliquer aux propos de Ali Kafi. Il doit nommer les choses, qualifier comme il se doit la mort de Abane : un assassinat maffieux avec préméditation.

Vous dites avoir travaillé dix ans sur cet ouvrage. Avez-vous eu accès à des archives inédites comme cel-les du MALG, dont l’association éponyme est dirigée par l’actuel ministre de l’Intérieur ?

Mais que voulez-vous trouver dans les archives du MALG, quand le corps lui-même, celui de Abane,

a été définitivement anéanti. Pen-sez-vous qu’on puisse trouver dans ces archives le procès-verbal d’un assassinat maffieux. Car il s’agit d’un crime maffieux, du genre qui ne laisse pas de traces. Par ailleurs, je ne m’inscris pas dans une démarche d’historien. Je ne suis pas dans mon rôle. Dans mes deux ouvrages, j’ai porté un regard de politologue.

Dans votre dernier ouvrage, vous cassez des mythes, dont le mythe Bennabi, que vous décrivez sous des habits nouveaux : vous déterrez, à ce propos, son passé de «collaborateur» avec les nazis et l’administration capitularde de Vichy. En vous en prenant avec une telle véhémence à la figure de Ben-nabi, n’avez-vous pas l’impression d’avoir trop tiré sur la corde ? Ne craignez-vous pas de choquer, no-tamment, les disciples de Bennabi, un personnage qui non seulement ne se situait pas dans la sphère très immédiate des exécutants de Abane, jouit d’une aura d’intellec-tuel anticonformiste ?

Les idéologues précèdent parfois les assassinats. Nous en avons fait l’expérience dans notre pays. Mais pour répondre à votre question, ça tient à une question de timing. Ce livre devrait sortir, en dernier, après celui traitant des Vérités sur l’assas-sinat de Abane que je compte sortir en décembre prochain. Mais j’ai pré-cipité sa parution pour permettre aux protagonistes encore vivants de pren-dre connaissance de son contenu. Je pense notamment à Ben Bella et Kafi. Je ne voulais pas tomber dans les mêmes travers que ces derniers qui se sont attaqués à des personna-lités qui ne sont plus de ce monde. Pour ce qui est de Bennabi, c’est justement parce qu’il n’était pas dans la sphère immédiate de Abane, mais bien à la lointaine périphérie de la Révolution, qu’il en parle avec beau-coup d’approximation. De la révolu-tion, il en parle comme un néophyte, comme quelqu’un qui n’en sait pas grand-chose ou a-t-il eu seulement quelques échos des héros des maquis aurésiens qui parvenaient jusqu’à lui, en Luat Clairet. Non, Bennabi n’est pas un monument. Il est tout juste un islamiste francophone qui se donne des allures de maître à penser. Par ailleurs, beaucoup d’Algériens ne le connaissent pas sous son vrai visage : ils le découvrent, mainte-nant, comme il est, véritablement. C’est un intellectuel autodidacte, défaitiste, qui s’emmêle les concepts (marxistes et islamistes), manipule des référents théologiques et idéolo-giques, souvent antinomiques, for-cément inconciliables. En définitive, Bennabi n’est pas un intellectuel anticonformiste comme on a bien voulu nous le présenter.

Votre livre est «violent». L’auteur, on le sens, veut rend coup pour coup… Vous mettez en œuvre la loi de talion…

Je ne crois pas qu’il est violent. En fait, je n’ai fait que répondre à des insultes. Je l’ai fait en pre-

nant soin d’argumenter au préalable. C’est là où réside justement toute la différence entre la démarche d’un Bennabi qui qualifie Abane d’«er-reur induite» et d’ «erreur intro-duite de l’extérieur», sans avancer le moindre argument, et ma démarche à moi, qui est au contraire, assez étayée. De quelle preuve dispose un Kafi pour parler de Abane qui, selon lui «n’est ni de gauche ni de droite», l’accusant d’avoir ouvert des «ca-naux secrets» de négociations avec la France ? Aucune preuve. Quand j’évoquais l’implication de Kafi dans la mort de Zighout Youcef, je cite les déclarations de Ben Bella et le livre de Fethi Dib, le patron des services égyptiens. Sans pour autant prendre pour argent comptant ce que ces derniers disent.

Ne pensez-vous pas qu’en s’en-gageant sur cette pente raide, on finira par accuser tous les résis-tants, les plus illustres y compris, d’être des «traîtres» en puissance ? De Messali à Abane, en passant par Ben Bella, Abbas, Boussouf, Bou-mediène, Yacef, Ighilahriz… tous traînent des casseroles… La figure du «héros» pur, irréprochable, au-dessus de la mêlée… n’aura plus sa place, plus de sens, dans l’imagi-naire collectif ?

Oui. C’est ce qui me désole le plus. C’est toujours difficile de s’en prendre à des mythes, à des illusions, d’ôter le couvert sur les parties sombres d’un personnage. Ce n’est pas pour autant descendre trop bas quand on s’avance avec des arguments. Quand des accusations de ce type viennent d’un Ben Bella, elles peuvent être justifiées par la soif au leadership, mais quand ça vient d’un Bennabi !!!

Le colonel Amar Benaouda a «récidivé» récemment, sur les co-lonnes d’un quotidien national, en qualifiant le Congrès de la Soum-mam de trahison, et son premier inspirateur, Abane en l’occurrence, de traître…

Voilà. On est encore dans l’invec-tive rageuse. Benaouda vit reclus à Seraïdi, honni, vomi par la popula-tion. Au point où une association à qui il a voulu faire un don, l’a rabroué et refusé de le prendre. Mais à quoi devrions-nous nous attendre de la part de quelqu’un qui s’est toujours rangé du côté de l’homme fort. Benaouda a été dans le comité central du FLN qui a exclu Abdelaziz Bouteflika, et colporté sur ce dernier quantité d’in-vectives, et qui, 20 ans après, tombe dans ses bras en pleurant. J’aimerais bien que Benaouda nous dise quelles sont ces «fautes» que Abane aurait donc commises pour mériter le sort qu’on lui a réservé ?

A vous lire, on a l’impression que Abane, l’unificateur du mouvement national sous la bannière du FLN, avait réussi à faire l’unanimité contre lui, qu’il était devenu l’hom-me que tous voulaient abattre ?

Pas tous, uniquement les préten-dants au leadership de la Révolution,

comme Ben Bella avec qui il n’a jamais été tendre. Entre les deux hom-mes, aux caractères diamétralement opposés, il y a de la détestation réci-proque. Ali Kafi, quant à lui, ne digère toujours pas son exclusion du Congrès de la Soummam. Il vit ça comme une blessure narcissique profonde.

Curieusement, dans votre livre, vous évacuez les ordonnateurs de l’assassinat de Abane, vous pré-férerez vous appesantir sur des responsables et idéologues de la Ré-volution qui n’ont pas de lien direct avec le meurtre. Pourquoi ?

Parce que ce n’est pas l’objet de ce livre, mais du prochain. Et dans le prochain livre, il y a des vérités dures à entendre.

Vous êtes professeur de médeci-ne, vous exercez à Paris, et vous di-tes dans une interview récente que désormais vous vous consacrerez entièrement à l’écriture. L’écriture de l’histoire, vous en faites presque une affaire personnelle…

Non, non pas du tout : je n’en fais pas une affaire personnelle. Si je m’y intéresse, c’est par sens du devoir. Du devoir de mémoire. Il fallait que j’as-sume cet héritage. C’est une charge excessivement lourde. Croyez-moi, j’ai hâte d’en finir pour m’adonner à l’écriture libre. J’ai hâte de donner une sépulture morale pour Abane, que plus jamais un lâche ne viendra souiller.

Certains vous reprochent de transformer l’histoire de Abane notamment en affaire personnel-le...

Pas du tout. Je ne parle aucu-nement de ma personne dans mes livres. J’y ai complètement évacué le «moi». Ce qui me catalyse, c’est le fait d’établir ou de rétablir les vérités - mes vérités - et devant un enjeu pareil, ma personne est inin-téressante. Je me dis souvent que si Abane était de Mécheria ou autre région d’Algérie, il serait porté au panthéon national.

Votre prochain ouvrage por-tera sur des Vérités sur l’assassinat de Abane. Qu’est-ce que vous y apportez de nouveau, que les histo-riens ont omis de faire ?

Le livre apporte beaucoup d’émo-tions. Un raz-de-marée émotionnel. Parce que j’ai interrogé des per-sonnes parmi les plus proches de la scène où se préparait l’assassinat de Abane.

Il y a des choses inédites, né-cessaires pour situer avec précision les responsabilités. Comme cette histoire de procès-verbal des colo-nels ayant précédé l’élimination de Abane. Le PV existe, mais il a été dressé a posteriori. Ceux qui ont dé-cidé de l’élimination de Abane, sous des prétextes protéiformes, n’ont pas sollicité l’approbation de tous les membres - signataires du dit PV - ils l’ont fait après coup. M. Az.

El Watan - Samedi 28 avril 2012 - 4

L ’ A C T U A L I T É

BÉLAÏD ABANE. Auteur de Ben Bella-Kafi-Bennabi contre Abane : les raisons occultes de la haine

«Abane Ramdane mérite le panthéon national»

comme Ben Bella avec qui il n’a Certains vous reprochent de

U n silence de mort régnait là de notre arrivée dans la commune de Souhane. Perchée à 670 m d’altitude, elle a toutes les allures

d’une véritable ville fantôme. Distante de 47 km d’Alger et du chef-lieu de la wilaya de Blida, elle dépend de la daïra de Larbaâ. Sur les 16 km qui séparent Sohane de Larbaâ, la nature offre, à tra-vers les méandres de la RN8, un féerique paysage et un air des plus purs. Ces endroits magiques, au lieu d’attirer des touristes, ont servi de gîte aux terroristes. La commune de Sohane fi gure parmi les localités qui ont payé cher la rançon de la paix. Otage de ses plaies, elle est aujourd’hui vidée de ses habitants. Si certaines communes se lamentent du nombre croissant de ses habitants, Sohane cher-che désespérément à récupérer les siens.

LES SÉQUELLES DE LA TERREUR

Un enfant en âge d’aller à l’école joue avec un chien errant. Deux hommes échangent diffi cilement quelques mots au café du coin. Quelques jeunes re-groupés autours d’une plateforme de fortune, jouent aux dominos. A part ces quelques personnes qu’on a rencontrées, il n’y a rien. L’ambiance si froide des lieux nous donne des frissons. Malgré la beauté et la sérénité que dégage le paysage, l’inquiétude nous gagne. La mémoire collective et les fantômes des personnes tuées et des fi lles kidnappées et violées imposent une forte émotion. Sohane abrite actuel-lement environ 200 habitants contre 4000 il y a 20 ans. Les 15 dechras formant Sohane étaient enva-hies par les rires des enfants et les espoirs de leurs aînés d’un futur meilleur. Ils ont commencé à quitter les lieux au début de 1995, année d’apparition des premières horreurs. Le massacre du 20 août 1997, où 65 personnes ont été sauvagement assassinées, a fait fuir tout le monde. «Personne ne peut revenir, nous confi e un employé à l’APC. Certains ont pris les dédommagements pour faire une nouvelle vie à Larbaâ. Comme nous tous, ils veulent tourner cette affreuse page.» La décennie noire a causé non seulement la fuite des habitants, mais a aussi mis fi n à tout espoir de relance du tourisme. Avec la chaîne de montagnes qui l’entoure, Sohane pourrait facilement accueillir les amateurs de deltaplanes et les férus d’alpinisme. Malgré les fortes poten-tialités qu’elle recèle, aucune activité, ne serait-ce commerciale, ne s’y déroule. A quelques encablures du chef-lieu de cette commune, il existe un hôtel-restaurant. Son architecture moderne a attiré notre

attention. Menacé, son propriétaire s’est vu obligé de l’abandonner durant une bonne quinzaine d’an-nées. Créé dans les années quatre-vingt, cet hôtel participait à la promotion de Sohane.

LE TOURISME NON ENCOURAGÉ

Il était l’incontournable escale de tous ceux qui em-pruntaient la RN8. Aujourd’hui, son propriétaire, désirant y revenir, a commencé sa rénovation. Tou-tefois, un immense problème l’empêche de rouvrir son hôtel : les raccordements aux réseaux de distri-bution d’électricité et d’eau ont été détruits durant la décennie noire. La demande formulée pour remé-dier à ce problème, faite aux autorités concernées, reste sans aucune suite favorable. «Les conditions de vie dans lesquelles on vit ne favorisent pas le retour des familles migrantes», déclare Samir, chômeur de son état, résidant à Sohane. Il déplore, entre autres, les chutes de la tension électrique, les perturbations dans l’alimentation en eau potable, l’inexistence de gaz de ville et le transport qui fait cruellement défaut. «Il n’y a pas de minibus destiné à la com-mune, explique un homme d’un certain âge. Pour la plupart des transporteurs, Sohane n’est qu’un point de passage obligatoire dans leur trajet de Larbaâ à Tablat, dans la wilaya de Médéa. Ils ne passent même pas par le centre-ville. Ils prennent le détour de Techt sous prétexte du manque de voyageurs.» Pour les chutes de tension, Azli Mustapha, premier

responsable de la commune, déclare que c’est aussi une des conséquences du terrorisme : «Plusieurs câbles ont été coupés et volés. Leur réhabilitation coûte les yeux de la tête. Nous avons pris contact avec les instances concernées ; nous attendons tou-jours leur réponse. Pour ce qui est de l’eau, elle est distribuée selon les capacités locales.»

L’INFRUCTUOSITÉ DES PROJETS POSE PROBLÈME

Pour faire revenir les siens, Sohane a vu le lance-ment de plusieurs projets. Parmi ces derniers, la réalisation de 50 logements ruraux à Ouled Me-saoud, 48 autres sont en cours au cen- tre-ville ainsi que la réfection de plusieurs chemins ruraux. Mais

pour plusieurs raisons, les chantiers avancent à petits pas. «Nous avons un immense problème avec les avis d’appel d’offres infructueux. Les entrepre-neurs nous disent souvent qu’un projet à Sohane revient trop cher et que le bénéfi ce est vraiment insignifi ant, ajoute notre interlocuteur. Cela sans compter le problème du foncier qui appartient dans la majorité au secteur des forêts. Dans le douar de Techt, il nous est impossible de lancer des projets vu que le terrain appartient à un privé. A Sohane-centre, nous avons réussi à trouver une solution. Nous avions plusieurs logements appartenant aux biens vacants. Nous avons casé 18 familles dans un CEM afi n de récupérer le terrain et y lancer le projet des 48 logements sociaux. Cependant, pour des causes d’infructuosité, ce projet est presque à l’arrêt depuis 2008. Les travaux n’ont pas bougé des 60%.» Pour le CEM, une opération de réhabili-tation y sera entamée une fois les familles recasées. Parmi les projets fi gure la réhabilitation de la salle d’accouchement. Même si les travaux sont achevés, elle demeure aujourd’hui fermée en raison du man-que de patientes et de personnel médical. Pour faire revenir aussi les Sohanois, des projets entrant dans le cadre du Programme de développement rural intégré (PPDRI) ont été prévus. Plusieurs jeunes et moins jeunes ont déposé des dossiers. Durant les deux années passées, près de 350 dossiers ont été approuvés. Toutefois, ils ne sont toujours pas lancés en raison du manque de fi nancement. Le blocage est, selon les responsables de la commune, au ni-veau de la conservation des forêts. Les raisons sont jusqu’à nos jours inconnues. Asma Bersali

La route menant à Sohane est désespérément vide

El Watan - Samedi 28 avril 2012 - 5

R E P O R T A G E

DE LA TERREUR INTÉGRISTE AU DÉSINTÉRÊT DES AUTORITÉS

Les habitants de Sohane s’installent dans la fatalité

PHOTO : D. R.

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DÉCÈSLa famille Beldjilali a la douleur de faire part du décès de son cher et regretté

BELDJILALI AMAR Survenu hier, vendredi 27 avril, dans sa 67e année des suites d’une brève maladie.La levée du corps se fera aujourd’hui à partir du domicile familial sis cité Rezki Kahar Bt A (ex-cité Mories) Belouizdad. L’enterrement aura lieu ce jour samedi 28 avril 2012 au cimetière El Kettar (Alger).

«A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»

CONDOLÉANCES

Le directeur et l’ensemble du personnel d’El Watan, très peinés par le décès de

BELDJILALI AMAR,

oncle de leur collègue et ami Beldjilali Youcef, lui présentent ainsi qu’à toute sa famille leurs condoléances les plus attristées. Puisse Dieu accueillir le défunt en Son Vaste Paradis.

Un hôtel abandonné à Sohane

H O M M A G EEl Watan - Samedi 28 avril 2012 - 6

28 avril 2011 - 28 avril 2012

Une année ! Une année déjà depuis que

le professeur ISSAD

MOHAND HASSAN

a été rappelé auprès de Dieu.

Si dans les cœurs et les esprits de sa famille, de son épouse, de ses enfants et petits-

enfants Naïel, Yacine, Meyssa, Ines et Mey, il continue à être toujours là, présent, il l'est

également à travers les divers hommages rendus par ses pairs pour honorer sa

mémoire et rappeler le professeur de droit émérite qu'il fut.

Qu'il repose en paix.

PENSÉE

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BLI

CIT

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IL Y A UNE ANNÉE NOUS QUITTAIT LE PROFESSEUR MOHAND ISSAD

L’hommage des hommes de loiL

e professeur Issad, décédé il y a un an, le 28 avril 2011, aurait certainement apprécié

le geste de ses collègues, confrères et amis. Ses pairs, professeurs émé-rites d’universités algériennes et étrangères, des avocats, magistrats, professionnels du barreau, des ju-ristes de renom ont signé, en l’hon-neur du célèbre juriste engagé, un recueil d’études juridiques d’une valeur scientifique certaine.«L’exigence et le droit», note l’édi-teur (AJED Editions) de cet ouvra-ge – édité avec le soutien de l’uni-versité d’Alger I – était sur le point d’être mis sous presse lorsque la nouvelle de la mort du professeur Issad est tombé telle un couperet. Les initiateurs du projet, Chérif Bennadji (professeur à la faculté de droit d’Alger) et Bencheneb Ali professeur des universités, membre du Credimi (CNRS), an-cien recteur d’académie, ancien professeur à l’université d’Alger et les auteurs de cet ouvrage collectif ont voulu «témoigner des différentes facettes de la vie professionnelle de Mohand Issad : universitaire, avocat, arbitre, conseil, mais aussi citoyen». Le pro-fesseur Bencheneb espère ainsi que le «dédicataire retrouvera dans les différentes contributions quelques-unes des qualités qui furent les sien-nes et ce qui fait toujours lien avec lui : une curiosité continue, sinon une gourmandise pour le droit, un droit qui ne se résume pas aux nor-mes, mais qui embrasse le vivant, un

droit qui dépasse la froide analyse pour être au service de l’humain». L’ouvrage de 541 pages présente 26 études-témoignages signées par un aréopage d’universitaires et valeurs sûres de la communauté de juristes. L’apport et les contributions du pro-fesseur Issad, ses travaux de qualité sur le droit privé, l’arbitrage inter-national ont été mis en valeur par les contributeurs. On retrouvera le

témoignage émouvant de Leïla Aslaoui-Hem-madi, ancien magis-trat à la Cour suprême et ancien ministre, qui dit : «Merci à mon professeur de droit, à mon maître qui me prodiguait de précieux conseils en sa qualité d’avocat lorsque j’exer-çais ma profession de magistrat.» Dans son étude, Chérif Bennadji retracera les minutes de la commis-sion d’enquête – présidée par Mohand Issad – sur les événements de Kaby-lie en 2001 : 126 tués par les gendarmes de la Ré-publique et 2000 blessés. Le professeur Bennadji restitue le contexte dans lequel la commission Is-sad avait évolué, l’hostilité et scepticisme au sein de l’opinion et de la presse, les tentatives d’infiltra-tion et d’orientation des

conclusions de l’enquête (y compris par le président Bouteflika). «Parler d’aventure pour qualifier cette délicate mission est un euphé-misme», observe M. Bennadji. Traité de «mercenaire», de «desperados», de «traître», le professeur Issad avait opposé à ses nombreux détrac-teurs son impartialité, sa rigueur, sa maîtrise du sujet et son tact, autant de qualités dont le profes-

seur avait su faire preuve dans l’accomplissement de sa mission. M. Bennadji jette un pavé dans la mare : nous apprenons ainsi que la commission Issad était statutai-rement «hors la loi». La commis-sion Issad, institué par le président Bouteflika (discours du 30 avril 2001), décision éminemment politi-que, ne fut jamais, à notre connais-sance, traduite dans un texte juridi-que, contrairement à la commission nationale sur l’assassinat du prési-dent Boudiaf instituée par décret lé-gislatif (4 juillet 1992). A rebours du scepticisme local, les conclusions de l’enquête ont, d’après M. Bennadji, surpris par leur «audace» les obser-vateurs nationaux et étrangers et par l’esprit d’indépendance y prévalant. La thèse de la «main étrangère» mise en avant par Bouteflika a été démen-tie et les graves dysfonctionnements des services de sécurité, parasités par des «forces» non identifiées, ont été, par contre, mis en lumière. «Aux termes de la délicate mission qu’il a réalisée, conclut M. Benna-dji, le professeur Issad sera reconnu comme un authentique homme poli-tique, ancré dans la jeune et fragile société algérienne dont il est issu et dont il se réclame. Mais un homme politique iconoclaste.» Dans une interview au quotidien Le Matin (19 décembre 2001), Mohand Issad disait son aversion pour les postes et privilèges : «Je n’aspire à rien et surtout pas être ministre ; tout le monde peut être ministre, mais pas professeur agrégé.» Mohand Aziri

UN HOMME CONNU POUR SES POSITIONSNé le 19 mai 1936, Mohand Issad était titulaire d’un doctorat en droit international (1968) et devient professeur agrégé en droit en 1969. Il était également membre du barreau d’Alger depuis 1964 et avocat agréé près la Cour suprême depuis 1970. Décédé le 28 avril 2011, il avait enseigné dans plusieurs universités aussi bien en Algérie qu’à l’étranger et est l’auteur de plusieurs ouvrages et articles en droit. Ancien président de la Commission de réforme de la justice en 1999, il avait également présidé la Commission d’enquête sur le Printemps noir de Kabylie de 2001 qui avait fait 128 morts. Il avait, dans son rapport, sévèrement mis en cause le pouvoir dans ces événements. Il était connu pour ses prises de position sur les importants débats juridiques qui ont agité le pays ces dernières années, comme la pénalisation de la harga, l’état d’urgence et la séparation des pouvoirs judiciaire et politique. Le 21 décembre 2011, au siège de la Cour suprême, le président de la République, Abdelaziz Boutefl ika, avait présidé une cérémonie de sortie de la 19e promotion d’élèves magistrats, à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire 2011-2012. Cette promotion a été baptisée du nom du défunt Mohand Issad pour lui rendre hommage pour sa contribution aux progrès de la justice en Algérie.

BORDJ BOU ARRÉRIDJ Les proviseurs s’insurgent

Dans un courrier adressé au directeur de l’éducation, dont une copie a été remise à El Watan, les proviseurs des lycées s’insurgent contre la traduction de leur collègue,

le directeur de l’établissement d’enseignement secondaire Ab-dellafi, devant le conseil de discipline pour non-respect de la voie hiérarchique. Ils se sont rassemblés, jeudi dernier devant le siège de la direc-tion de l’éducation, en signe de solidarité avec leur confrère. Les auteurs de la correspondance dénoncent le parti pris de la commission ministérielle chargée de l’enquête tout en évoquant les raisons ayant conduit le proviseur incriminé à saisir directe-ment les autorités locales et nationales. A. D.

Les habitants du quartier Djerram à El Achir bloquent la RN5

Les habitants du quartier Djerram, situé à El Achir, à 10 km de Bordj Bou Arréridj, ont fermé jeudi dernier la RN5 pour

réclamer l’aménagement de leur quartier. Interrogés, des mem-bres de l’association de ce quartier nous ont fait comprendre qu’ils sont revenus à la charge parce qu’ils ont senti que «les autorités locales se moquaient d’eux», puisqu’ils leur avaient promis monts et merveilles sans rien réaliser. Les contesta-taires, dont le mouvement a beaucoup perturbé la circulation, ont expliqué leur impatience par les différents problèmes dont ils souffrent comme le manque de routes, de trottoirs et même d’éclairage. Après l’arrivée des forces de la police et de la gen-darmerie, les protestataires ont été invités par ces dernières à former une délégation qui sera reçu au cabinet du wali. A. B.

JIJEL La fête de la fraise, une tradition qui tient bon

P lusieurs exposants ont pris part, ce jeudi, à la huitième édition de la fête de la fraise, qui a été célébrée à la salle des

expositions de l’hôtel Kotama, en présence du wali, Ali Bedrici, et des autorités locales. Des agriculteurs spécialisés dans la culture de la fraise, des pâtissiers professionnels et des stagiai-res sont venus rivaliser, dans un esprit convivial, pour remporter les prix mis en compétition à l’occasion.. Les recomposes por-tent sur l’attribution de prix aux meilleur producteur du fruit, au meilleurs stand et au meilleur pâtissier. A noter que la culture de la fraise a connu un bond significatif, ces dernières années, passant de 4 ha durant la saison 2001/2002 à 147 en 2010/2011 pour atteindre 159 ha au cours de la campagne 2011/2012. La commune côtière de Sidi Abdelaziz arrive en tête des localités cultivant ce fruit, avec une superficie totale de 64 ha, suivie de celle de Khiri Oued Adjoul avec 47,5. Le rendement, estimé à 45 000 q en 2011, est de 48 000 cette année. Zouikri A.

CONSTANTINEPanique à la cité Djamel Abdennacer

La cité Djamel Abdennacer, plus connue par celle des Ciloc, a connu, jeudi dernier, aux environs de 13h, une panique in-

descriptible causée par un homme de 33 ans qui a tenté de s’im-moler par le feu. Selon des témoins oculaires, le concerné qui a choisi de s’attacher le corps à l’aide d’une corde sur un grillage, situé sur le parcours du chantier du tramway, s’est aspergé de mazout avant d’y mettre le feu. Un automobiliste, suivi d’une foule nombreuse qui a assisté à la scène, a accouru pour le sau-ver, ce qui ne manquera pas d’attirer l’attention d’une patrouille de police de passage dans les lieux. Sauvée in extremis, la victime a été évacuée au CHU où elle a reçu des soins pour des brûlures superficielles, avant de rejoindre son domicile. L’on saura de sources médicales que cette personne, au chômage de-puis des années, souffre de troubles psychiques. R. B.

LA SEACO NOUS ÉCRITSuite à notre article paru dans notre édition de jeudi 26 avril et intitulé Ouled Rahmoun a soif, nous avons reçu les précisions suivantes de la Seaco de Constantine: «Les désagréments que connaissent les habitants de Ouled Rahmoun sont dus aux travaux effectués sur le réseau par les équipes de la Seaco. Ces dernières procèdent au changement des vannes de vidange et à l’installation de macro-compteurs sur une conduite en béton de 930 mm de diamètre. L’alimentation en eau potable de cette zone a été momentanément interrompue. La réalimentation de cette commune sera assurée dès le vendredi 27 avril.» R. R.

El Watan - Samedi 28 avril 2012 - 7

R É G I O N E S T

Une rallonge de 1,36 milliard

pour le Creps

INFRASTRUCTURES SPORTIVES À ANNABA

● Haut lieu de la préparation des athlètes de niveau international dans toutes les disciplines sportives, la structure

est dans un état lamentable.

Le ministre de la Jeu-nesse et des Sports, Hachemi Djiar, a dé-

cidé d’octroyer une ral-longe financière de 1,36 milliard de dinars pour le projet de réhabilitation du centre régional d’éduca-tion physique et sportive (CREPS). Cette décision a été annoncée récemment à Annaba, où il a effectué une visite de travail qui l’a amené à inspecter plusieurs projets et structures relevant de son secteur. Le ministre a exigé de la direction de la jeunesse et des sports une prise en charge effective de la restauration du CREPS, dont la livraison est pré-vue en 2013, et assuré que l’Etat est disposé à lui four-nir tous les moyens, no-tamment les équipements et le matériel pédagogique. Haut lieu de la préparation des athlètes de niveau in-ternational dans toutes les disciplines sportives, par-

ticulièrement les équipes nationales de football et d’athlétisme, le CREPS est malheureusement dans un état lamentable. Juché sur les hauteurs de l’Edough, dans la commune de Sé-raïdi, et implanté sur un terrain de 7 ha dont 3 bâtis, ce centre sportif, créé en 1964, n’est toujours pas re-mis en état d’exploitation. Il n’a été réaffecté à la DJS de Annaba qu’en 2010. Cette dernière, rappelons-le, avait lancé une étude technique pour sa réhabili-tation, estimée à 2 milliards de dinars. La réévaluation de l’opération inscrite ini-tialement avec une autori-sation de programme (AP) de 360 millions de dinars a été accordée au mois de septembre 2011 avec une rallonge de 1 milliard de di-nars. Grandeur et décaden-ce d’un centre qui faisait la fierté de la wilaya et du pays quand les équipes na-

tionales, toutes disciplines confondues, ruaient pour décrocher une réservation pour un stage de prépa-ration. Doté de plusieurs structures et équipements sportifs dont un gymnase de type «C» destiné aux sports collectifs (hand-ball, basket-ball et volley-ball), d’un terrain de football, d’une piste d’athlétisme, d’un second plateau à l’air libre, pour les «sports-co», et d’une piscine couverte, cet ensemble sportif com-prend d’autres structures intégrées que sont, en sus d’un bloc administratif, trois dortoirs de 48 pla-ces chacun, trois salles de cours, un réfectoire, une bi-bliothèque, un amphithéâtre de 198 sièges et des foyers de détente. Aujourd’hui le CREPS, hors service, est livré aux aléas du temps. Appelée à la rescousse, la DJS tente tout pour le réha-biliter. Leïla Azzouz

A mesure que s’égrènent les jours de la campagne électorale, les candidats en lice et leurs états-majors respectifs rivali-

sent d’ingéniosité et multiplient les «prouesses» pour amadouer l’électorat. Des subterfuges les plus ingénieux, jusqu’aux pro-messes les plus farfelues, pratiquement tous les ingrédients sont mis en œuvre pour être dans les bonnes grâces des citoyens dont on brigue les voix, et rien d’autre que les voix. Observateurs aver-tis et citoyens lambda en ont la certitude: «Comme par le passé, une fois le siège douillet de l’APN acquis, nos vénérables députés ne seront plus là pour écouter les complaintes de leurs pairs et mesurer l’ampleur de leurs difficultés quotidiennes. C’est à peine s’ils feront irruption, dans nos chaumières après cinq années grassement rémunérées et assorties de privilèges et de lucre»,

vous diront-ils. Le ton est déjà donné. Des bailleurs de fonds roulant pour certaines formations politiques qui ont la cote sont allés jusqu’à organiser des ripailles et distribuer à tour de bras des lots de médicaments, de la semoule et… de la pomme de terre. Les rabatteurs les plus zélés et les tribuns les plus éloquents sont sollicités dans cette grande kermesse qui s’invite dans notre quo-tidien. La baraka des «Taleb» et des «M’rabtine» est également mise à contribution dans cette cour endiablée aux voix. Et pour cause. «Il y a quelques jours seulement, un festin digne des orgies médiévales auquel ont pris part des centaines de convives, entre sympathisants et militants d’un parti politique, s’est tenu dans une zaouïa de la région», affirment des sources dignes de foi. Qui dit mieux? M. Boumelih

Off ensive tous azimuts

QUELLE CAMPAGNE?

Plusieurs équipements de la wilaya méritent une meilleure prise en charge

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ArcelorMittal célèbre la Journée mondiale de la Santé La Journée mondiale de la santé a été célébrée jeudi dernier, par ArcelorMittal Annaba qui a saisi l’occasion pour évaluer les efforts consentis dans ce domaine. Des progrès ont été accomplis en matière de sécurité grâce à la responsabilisation et à la sensibilisation des travailleurs, mais aussi aux actions de formation dont ils ont bénéficié. Les statistiques font ressortir une baisse significative de la fréquence des accidents entraînant des arrêts de travail, avec 2,24% pour l’année 2010 contre 3,98% enregistrés en 2009. Au complexe, les responsables ne peuvent pas, bien sûr, être satisfaits de ces résultats, du moment que surviennent encore ces malheurs. «Tant que ces accidents se produisent, nous ne pouvons que considérer les résultats comme insuffisants», estiment-ils. Il faut rappeler que l’année dernière, la manifestation s’est déroulée sous le thème «Priorité à valeur», lequel montre la place qu’occupe la stratégie de la santé et de la sécurité dans la politique de ce groupe industriel, dont l’objectif est «pour une entreprise dont la vision est de produire de l’acier en toute sécurité et de manière pérenne, comme il est temps d’évoluer de la notion de priorité à celle de valeur». Il convient de rappeler quel’ex-complexe sidérurgique d’El Hadjar, actuellement ArcelorMittal Annaba, a été secoué à plusieurs reprises par des accidents mortels, notamment au niveau de la fonderie. A. S.

SOUK AHRASUne meute de chiens sème la panique dans la villeIl y a quelques jours, plus de 30 animaux de race canine ont attaqué des citoyens qui se rendaient à la mosquée pour la prière du fedjr, et dont certains ont signalé avoir été victimes de morsures. Cette meute qui rode dans les rues Larbi Benmehidi, Ibn Badis et Amirouche, des artères situées pourtant en plein centre-ville, inquiète les résidants, dont plusieurs ont pris attache avec El Watan pour soulever le problème aux autorités. Tahar qui habite un immeuble de l’une des rues en question, témoigne: «j’ai vu des passants éviter d’emprunter la rue, où j’habite, à cause de la présence de dizaines de chiens errants». Selon des médecins, les risques de la rage, qui peut être transmise à ces animaux par d’autres vivant dans la forêt, tels que le loup et le chacal, augmentent en pareille saison. A rappeler qu’aucune opération locale d’abattage de chiens errants n’a eu lieu depuis des années. A. Djafri

El Watan -Samedi 28 avril 2012 - 7

L’appel de détresse des agriculteurs

MECHDALLAHVOLS DE VÉHICULES À AGHBALOULes habitants des villages Ivahlal, Ighil Ouchekrid et Ighil Azem,

situés dans les hautes montagnes de la commune d’Aghbalou, sont victimes d’actes de vol récurrents de leurs voitures. Tout récemment, trois véhicules ont été subtilisées en peu de temps à Ighil Ouchekrid, Ighil Azem et d’un bus neuf à Ivahlal. «C’est un grand risque de laisser sa voiture dehors, surtout la nuit avec l’ab-sence de l’éclairage public. Des gangs expérimentés peuvent passer à tout moment pour laisser vide la place de votre véhicule, et ce, sans pouvoir faire face tant ces bandes de malfaiteurs opèrent dotés d’armes blanches ou à feu», selon des villageois d’Ivahlal, qui disent qu’il est difficile de connaître leur identité. Ils semblent en tout cas bien organisés et spécialisés dans le vol de voitures. «C’est très dif-ficile de les reconnaître, mais il faut avouer qu’ils connaissent bien les chemins et les raccourcis des villages, mal éclairés de surcroît», ajoutent-ils. De plus, l’absence de trafic routier sur la RN 15 qui mène vers Tizi-Ouzou, notamment de nuit, favorise tout acte de vol des gangs agissant impunément. Les villageois s’interrogent sur ce qui est advenu du rôle des services de sécurité dans leur lutte contre ce phénomène, grandissant dangereusement. Omar Arbane

ATH VOUALI (ATH MANSOUR)LE CHANTIER DU RÉSERVOIR D’EAU À L’ABANDON Le projet de réalisation d’un réservoir d’eau d’une capacité de 50

000 m3 au niveau du village Ath Vouali, dans la commune d’Ath Mansour, à l’est de Bouira, est à l’abandon depuis plus d’une année. Initié par les autorités locales, ce projet est destiné à accueillir l’eau du barrage de Tilesdit en vue de renforcer l’alimentation en eau po-table (AEP) pour les 4.000 habitants d’Ath Vouali. L’entreprise en charge des travaux s’est contentée de la seule réalisa-tion du réservoir et d’une partie de sa conduite principale le reliant au château d’eau du village sur une distance de 2 kilomètres, mais sans pour autant achever les travaux. «Pourtant, il ne reste que 300 mètres pour relier les deux châteaux. Nous avons réclamé aux res-ponsables locaux pour inciter l’entreprise à reprendre les travaux, mais vainement, et aucune explication ne nous a été fournie à ce sujet», déplorent des habitants qui voient dans cette situation une forme de pur et simple gaspillage. Ils interpellent les pouvoirs pu-blics à réagir dans ce contexte pour voir les tenants et aboutissants de cet état de fait. La population du village endure d’ores et déjà une pénurie d’eau potable en cette veille de la saison des chaleurs, faut-il le rappeler. «Nous sommes alimentés en eau une fois tous les 3 jours, et ce, à un très faible débit». Ainsi, les villageois sont désor-mais dans l’obligation de se doter de citernes et de jouer à chaque fois à l’emmagasinement de l’eau avec tous les risques encourus en matière de ces maladies que l’on sait. M. Azzoug

DECHMIA (SOUR EL GHOZLANE)LES PARENTS D’ÉLÈVES RÉCLAMENT DES RALENTISSEURSLes parents d’élèves de l’école primaire Belkahla Nadir, sise au

chef-lieu de la commune de De-chmia, à 60 km au sud de Bouira, réclament la pose de ralentisseurs à proximité de ce groupe scolaire. Les parents, qui se sont déplacés spécialement pour cela au bureau d’El Watan, affirment que leur désir de voir installer ces ralen-tisseurs a été motivé après que deux écoliers âgés de 6 et 7 ans aient perdu la vie, ces dernières semaines, sur cette voie passant à proximité de l’établissement scolaire. Ils y ont été fauchés par des chauffards qui y roulaient à vive allure. Le secrétaire général de la wilaya, ayant récemment effectué une visité dans la région, a été interpellé à ce sujet par des parents, mais sans résultat, déplorent nos interlocuteurs, décrivant le «danger permanent» qui guette sur cette voie les écoliers, particulièrement aux heures de sortie des classes. Depuis, les parents, obligés d’accompagner leurs enfants à l’école, en appellent au premier responsable de la wilaya en vue d’instruire les services compétents, notamment la direction des travaux publics (DTP), pour prendre en charge ce problème qui les préoccupe au plus haut point. A. F.

KABYLIE INFOWILAYA DE BOUIRA

● Depuis la dissolution de l’Office des périmètres irrigués de Bouira, les agriculteurs de la région se sont retrouvés dans le désarroi ● Des rassemblements devant le siège de la wilaya ont été

réprimés par les services de sécurité.

Les agriculteurs de la daïra de Aïn Bessam sont revenus à la charge mercredi matin en se rassemblant

devant le siège de la wilaya de Bouira, après avoir été passés à tabac mardi der-nier au même endroit par des policiers. A travers leur action de protestation, les agriculteurs réclament l’irrigation de leurs terres à partir du barrage Lekhel. Des promesses ont certes été avancées par les autorités, d’autant plus que l’eau pour l’irrigation est disponible, mais sans résultat. Ces fellahs, ayant cultivé une superficie de pommes de terre dépassant les 500 hectares, affirment que si les pouvoirs publics n’interviennent pas dans les plus brefs délais pour répondre à leur préoccupation, toute leur récolte sera compromise. «Nous étions près de 200 agriculteurs durant la matinée de mardi dernier. Nous avons alors ex-posé au chef de cabinet du wali notre problème concernant l’irrigation. Ce dernier nous a promis une réponse dans l’après-midi. Nous nous sommes dit alors que notre problème va enfin trouver solution», rapporte un des ma-nifestants. Mais, pendant qu’ils atten-daient une suite auprès des responsables concernés, avec l’espoir de voir le wali en personne, notre interlocuteur affirme qu’ils ont été surpris par l’arrivée de plusieurs policiers armés de matraques. «Vers 14 heures, aucune réponse de la part du chef de cabinet. A ce moment-là, nous avons demandé à être reçus par le

wali. L’on nous a signifié sur le champ qu’aucun responsable ne veut nous recevoir. Sur ce, d’autres policiers arri-vent et n’ont pas tardé à nous charger et en nous distribuant des coups de pieds. Même un vieux paysan se trouvant parmi nous n’a pas été épargné par la brutalité policière», témoigne un des agriculteurs, qui fait état de plusieurs blessés. Ce dossier de l’irrigation remonte à plu-sieurs mois, rappelle-t-on. Les produc-teurs de la pomme de terre indiquent que leur calvaire a commencé avec la faillite de l’OPIBO (Office des périmè-tres irrigués de Bouira). Cette entreprise

de wilaya, qui a connu d’inextricables problèmes de gestion, s’est lourdement endettée et n’a pas tardé à mettre la clé sous le paillasson. Outre les agriculteurs, les employés de l’Opibo, une trentaine, sont non seulement au chômage, mais ils n’ont pas perçu en plus leurs salaires depuis près de dix mois. Les fellahs n’ont cessé d’écrire aux autorités et de protester dans la rue, mais vainement. L’office national de l’irrigation et de drainage (Onid), qui devrait remplacer l’Opibo dans la gestion de ce secteur n’a pas pu à ce jour résoudre le problème. Ali Cherarak

La déstructuration du secteur pénalise les agriculteurs

Les 30 travailleurs de la société de production du béton moderne (SPDBM), sise dans la ville de Bouira, sont en

grève depuis plus de 6 mois. Ils réclament la prise en charge à partir de janvier 2011 de l’intégralité des droits des travailleurs, ainsi que la réintégra-tion des employés licenciés après la fusion de leur entreprise avec le groupe SOGECOR. Parmi les travailleurs touchés par le licenciement figurent des éléments ayant une expérience allant de 12 à 24 ans. Du jour au lendemain, ces derniers se sont retrouvés livrés à eux-mêmes, ne sachant plus quelle autorité interpeller. Dans leur requête, les travailleurs grévis-tes, considérant les licenciements «abusifs», revendiquent aussi les versements des arriérés de salaires remontant à janvier 2010 et la reconnaissance de leur section syndicale, élue légitimement à la SPDBM. Au lieu d’aller vers l’apai-sement suite à ce mouvement qui perdure depuis des mois,

l’administration a en revanche intenté plusieurs actions en justice contre les travailleurs. Néanmoins, dans son verdict, le tribunal a plutôt donné gain de cause aux grévistes, estimant «légitimes» leurs revendications. Mais au moment où la di-rection de l’entreprise promet la réintégration des employés concernés à partir du 8 mars dernier, la réalité sur le terrain s’est avérée tout autre. En effet, lors d’une assemblée récemment à Alger entre la direction de la SPDBM, la section syndicale et la direction du groupe SOGECOR, un huissier de justice est venu distribuer des décisions de radiation contre des travailleurs grévistes, nous a-t-on confié. Adressant une «mise en demeure» à l’ad-ministration de l’entreprise, l’Inspection du travail, saisie par les employés, estime que «tout licenciement peut être consi-déré comme une violation de la loi et passible de poursuites judiciaires». O. Arbane

Les travailleurs en grève depuis 6 mois

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SOCIÉTÉ DE PRODUCTION DU BÉTON

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Le roman Saless et Noudja de l’écri-vain Brahim Tazaghart vient d’être

traduit en arabe par Ferhat Balouli, un enseignant universitaire. Ce roman a décroché en 2007 le 2e prix du salon in-ternational du livre tenu à Alger. Cette traduction est une première réa-lisée à partir d’un roman en amazigh vers l’arabe. Le travail a duré 2 années sans interruption, selon l’auteur de la traduction, précisant que le choix Saless et Noudja est dicté par son aspect mo-

derne. «J’ai fait un travail de sélection. Ce roman est esquissé par une belle touche artistique, en plus il est sorti de la thématique identitaire archaïque, res-pectant les techniques de la narration». Notre interlocuteur avoue que beaucoup de difficultés ont entravé l’achèvement de sa traduction. L’on cite entre autres le manque de dictionnaire bilingue tamazight/arabe et vice-versa. Il existe un seul dictionnaire de ce genre, d’après l’auteur. M. Balouli indique que son

objectif est d’ordre culturel. «Ce travail a été élaboré pour permettre un rappro-chement entre les Algériens arabopho-nes et berbérophones». Le roman Salas D Noudja est une histoire d’amour entre un jeune et une étudiante en médecine. Leur amour a fait face à l’entrave des parents, notamment de la mère, contre l’union des deux amants. Contrairement à la stéréotypie romanesque habituelle, c’est le père qui intervient pour sauver l’union du couple d’amants. O. A.

Un roman amazigh traduit en arabePUBLICATION

El Watan - Samedi 28 avril 2012 - 7

R É G I O N O U E S T

ÉDUCATION

La grève de l’UNPEF largement suivie à Oran

● Les grévistes pointent du doigt la discrimination quant à la nouvelle mouture du statut spécifique des travailleurs

de l’Éducation, qui va en leur défaveur.

La grève de l’Union na-tionale des personnels de l’Éducation et de la

formation (Unpef) a été large-ment suivie mercredi dernier à Oran. Aux dires d’un repré-sentant local de ce syndicat, «le taux de suivi a été de 67% le premier jour de la grève, alors qu’il a dépassé la barre des 75% !» Les grévistes poin-tent du doigt la discrimination quant à la nouvelle mouture du statut spécifique des tra-vailleurs de l’Éducation, qui va en leur défaveur, et récla-ment «les mêmes droits que les autres catégories d’ensei-gnants». Un rassemblement a même été organisé dans la ma-tinée du jeudi, durant lequel ont pris part des enseignants, des corps communs ainsi que des employés de l’Académie nationale. Ils étaient 200 per-sonnes à s’être rassemblées, pétries de colère, face à un dispositif policier qui a dé-boulé sur-le-champ. «Non à la hogra», criaient-ils en chœur.

«J’ai 26 ans de service, et mon salaire n’égale même pas celui du SMIG, nous dit une employée, c’est une honte !». Certains des travailleurs de l’Académie rencontrés sur les lieux nous ont affirmé que leur salaire ne dépassait pas les 10.000 D.A. «Ce qui est une aberration !»

SPECTRE DU BOYCOTT DES EXAMENS

La grève a été suivie par les enseignants, les surveillants, les directeurs et les corps com-muns. Ce syndicat s’oppose à la nouvelle mouture du statut des travailleurs de l’Education. Un statut qui, de l’avis de l’UNPEF, «consacre une dis-crimination entre les différents corps». L’Unpef agite le spec-tre du boycott des examens de fin d’année scolaire. Un amendement a été fait suite à un mouvement de protestation mené par le Conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique

(Cnapest). Un mouvement qui a réussi à arracher «des acquis non négligeables» au profit des enseignants du secondaire en matière de progression dans la carrière. Ce syndicat ré-clame les mêmes acquis pour les autres catégories d’ensei-gnants, soit une intégration et une progression dans la clas-sification sans condition. Une grande partie des enseignants issus d’autres formations hors spécialité et ceux en fin de carrière, ne disposant pas de diplôme d’enseignement, sont exclus des nouvelles possibi-lités d’intégration et de pro-motion, même s’ils ont suivi toutes les formations qui leur sont offertes. Ce syndicat dé-plore également l’exclusion d’une grande partie des fonc-tionnaires de l’Education des modalités de promotion et de progression dans la carrière, consacrées dans la mouture controversée du statut dont les amendements sont en voie de promulgation. A. E. K. et R. O.

AÏN EL-TURCK Des décisions d’attribution de locaux annulées

Une trentaine de décisions d’attribution de locaux profession-nels du programme présidentiel a été annulée, avant-hier, dans la commune d’Aïn El-Turck. Une décision motivée

par le non-respect des bénéficiaires de leurs engagements. Les bé-néficiaires qui ont été radiés ont été convoqués et mis en demeure plusieurs fois pour occuper les locaux dont ils ont bénéficié. Lancé en 2005, ce programme traîne toujours. Il accuse un retard considérable dans certaines communes. Les communes d’Oran où il y a eu effectivement réalisation et occupation de cette centaine de locaux à même de réduire un tant soit peu l’ampleur du chômage sont vraiment minimes et leur nombre est insignifiant comparativement au nombre global des APC que compte la wilaya. Sur les 2 800 locaux affectés à la wilaya d’Oran, près de 2 000 ont été achevés, les autres sont en cours de construction. Nombreux sont les locaux qui ont été achevés et demeurent désertés par les bénéficiaires pour absence de commodité et non raccordement au réseau d’électricité et/ou au réseau d’alimentation en eau potable. Une situation pénalisante, affirment les bénéficiaires. Certains d’entre eux ont été sollicités pour le remboursement du prêt contracté en vue de l’équipement de leurs locaux. Cherifa K.

Sit-in des anciens militairesrappelés

250 familles réclament un relogement

Les anciens rappelés sous les drapeaux, au nombre d’une centaine, sont sortis récemment dans les rues et ont organisé un sit-in devant le siège de la wilaya pour exiger des droits jusqu’ici non reconnus par les pou-voirs publics. Ils ont expliqué qu’ils ont été mobilisés sous la bannière de l’Armée nationale populaire en 1995 au moment où le terrorisme faisait rage et de nombreuses victimes. Ces rappelés avant d’être mobilisés avaient reçu une formation militaire de quelques mois au Sud avant de rejoindre des affectations dans des régions du Nord touchées par le terrorisme. Brandissant des banderoles où l’on pouvait lire : «Non à l’oubli et à l’ingratitude», ces anciens rappelés réclament aujourd’hui la reconnais-sance de leurs sacrifices afin qu’ils puissent bénéficier de tous les droits. «Ce n’est pas logique que ceux qui ont pris les armes contre leur pays (les repentis) puissent être considérés et bénéficient des avantages de la loi portant réconciliation nationale alors que ceux qui l’ont défendu sont déconsidérés et leurs droits non reconnus», affirme le porte-parole du mouve-ment. Parmi ces droits, les anciens rappelés ont évoqué, notamment, les indemnités financières, la promulgation d’une loi instituant une pension mensuelle et une prise en charge en matière de santé publique. M. N.

Situé à la limite de la commu-ne de Saïda jouxtant la com-mune de Rebahia, le bidonville Tahar Ghazoui a vu le jour du-rant les années 70. Depuis, le nombre de ces habitations de fortune a progressé pour atteindre, selon les dernières statistiques communiquées, plus de 250 baraques. Lon-geant l’oued, sous des pylônes de haute tension, les habitants vivent dans des conditions déplorables et sont exposés à un réel danger d’électrocution. Ameur, père de famille, dé-clare: «L’absence des réseaux d’assainissement et de l’eau nous empoisonnent la vie». Un autre habitant ajoute: «L’en-vironnement malsain dans lequel nous vivons a fait que tous nos enfants sont atteints de maladies». Les habitants de ce bidonville rêvent de bénéficier d’un toit et vivre dans un logement décent doté de toutes les com-modités. S. A.

BÉCHAR

SAÏDA

ÉCONOMIE Une base de données pour l’industrie oranaise

GDYEL L’eau coulera sans arrêt des robinets

À compter de 2014, Oran disposera d’une carte industrielle sous forme d’une banque de données. Celle-ci devra recenser des

informations et des recueils sur l’ensemble des zones industrielles opérationnelles ou en cours de finalisation ainsi que des entités économiques qui sont implantées à travers la wilaya. C’est ce qu’a annoncé le Directeur de la PMI-PME, M. Hamou Benabdellah. Trois zones industrielles seront créées. L’une à l’Est, à proximité du site pétrochimique de Béthioua. Les deux autres zones indus-trielles sont prévues au sud du chef-lieu de wilaya, à Oued-Tlélat, à proximité du tronçon de l’autoroute, et enfin, la troisième à l’ouest, plus précisément à Boutlélis : un nouveau site qui doit regrouper toutes les grandes unités économiques de cette région. L’on saura que la wilaya d’Oran compte actuellement quelque 20 000 PME-PMI, une cinquantaine de grandes entités économiques dont le collectif dépasse les 250 travailleurs et une vingtaine de groupements industriels de plusieurs activités. Une rencontre sous forme de carrefour national sur l’innovation sera organisée par la direction de la PME-PMI dans le courant du mois de novembre prochain. Tegguer kaddour

La future station de pompage d’eau potable de Gdyel dont les travaux de réalisation ont atteint un stade très avancé est

impatiemment attendue par les habitants de cette collectivité qui continuent de subir les désagréments d’une distribution rationnée du précieux liquide. Cette station, dont le débit est estimé à 230 litres/seconde, permettra avec cette forte capacité de fournir l’eau potable jusqu’à l’horizon 2035 et au-delà, estime-t-on de même source. Le taux de réalisation de cet ouvrage hydrique est actuel-lement estimé à 90% et la cadence des travaux se poursuit avec un rythme appréciable, selon ce qui est consigné dans les dossiers de suivi de l’ouvrage. Ces mêmes documents précisent, par ailleurs, que les équipements devant servir à la distribution continue de l’AEP vers les ménages et les zones d’activités de cette daïra et celles d’El Mohgoun ont été installés. Actuellement, les ingénieurs affectés à ce chantier procèdent à des essais techniques dans l’attente «d’ouvrir définitivement les vannes» permettant ainsi à cette daïra de s’aligner avec les villes et villages ayant bénéficié d’une distribution en H 24. Pour l’heure, les ménages, comme pour les unités de production installées dans le périmètre de la daïra, sont alimentés par la station d’Aïn El Bya qui fournit l’eau potable pour Oran et ses environs à partir du barrage de Gargar et de la station de dessalement «Kahrama» de Bethioua, explique notre source. L’alimentation en eau potable de ces communes, qui s’effectue actuellement avec une cadence d’un jour sur deux et parfois un jour sur quatre, avec des plages horaires très limitées, trouve son explication dans la faiblesse de la pression de l’eau qui provient provisoirement dudit barrage et de la station «Kahrama». A. Belkedrouci

Un total de 9 890 branchements particuliers au réseau d’assainissement vont être lancés

en travaux, d’ici quelques semaines, au niveau de la localité d’En-Nedjma (commune de Sidi Chahmi), apprend-on de source de la Direc-tion des ressources en eau de la wilaya d’Oran (DRE). Le projet en question a été scindé en 8 lots comportant chacun la réalisation de 920 à 1 430 branchements à ce réseau, sachant que cette opération représente la 2ème tranche du projet, puisque la réalisation des collecteurs principaux de rejet des eaux usées de cette localité a été déjà achevée. Il y a lieu de signaler que la localité d’En-Nedjma commence à voir les problèmes, en matière d’eau, se dissiper quelque peu, puisqu’une nette amélioration de la distribution de cet élément est à constater : l’eau coule 24 h sur 24 pour tous les foyers raccordés au réseau

d’AEP. Ceci, en attendant l’achèvement du rac-cordement au réseau d’assainissement qui sera finalisé avant la fin 2012, annonce-t-on auprès des mêmes sources d’information. Par ailleurs, il a été affirmé, des mêmes interlocuteurs, qu’un projet de réalisation de réseau d’assainissement s’étalant sur 20 kilomètres linéaires va être lancé prochainement au niveau de la daïra de Boutlé-lis. Cela concernera, entre autres, la réalisation du collecteur des eaux usées de Hchaichi avec rejet vers Bouyakour (commune de Messer-ghine), la réalisation du réseau d’assainissement du centre de Brédeah, centre Sidi Hachem et Haï Wiam. Pour l’heure, un avis d’appel d’offres pour ces opérations a été lancé, en attendant la désignation des entreprises de réalisation et le lancement des travaux, prévus au début du 2ème semestre 2012. A. Yacine

HAÏ NEDJMA

Près de 10 000 foyers seront raccordés au réseau d’assainissement

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Des enseignants ainsi que des travailleurs des corps communs ont pris part à un rassemblement

El Watan - Samedi 28 avril 2012 - 8

I N T E R N A T I O N A L E

PRÉSIDENTIELLE FRANÇAISE

Le quitte ou double de Nicolas Sarkozy

Paris De notre correspondant

Droit de vote des étrangers, immigration, un prétendu «appel de 700 mosquées» à voter François Hollande, un tout aussi

prétendu «appel de Tariq Ramadan à voter François Hollande», accusation de la presse de «terrorisme médiatique». Tout passe. A en-tendre Nicolas Sarkozy, le candidat socialiste serait «communautariste», embobiné par les musulmans, prêt à légaliser tous les immigrés irréguliers… En attendant le débat du 2 mai sur France 2 et TF1, durant lequel les deux candidats seront face à face, Nicolas Sarkozy a choisi l’attaque frontale et l’offensive, se disant déterminé, face à un François Hollande qui se dit confiant, serein et mobilisé. Alors que Nicolas Sarkozy durcit de plus en plus le ton pour s’adresser à l’électorat du FN, les sondages le donnent toujours largement battu au second tour et le malaise grandit à l’UMP. Sa surenchère ultradroitière n’a plus de limi-tes. Nicolas Sarkozy a décidé de poursuivre sa campagne comme il la mène depuis mi-février. Comme il l’avait fait en 2007, sur les conseils du politologue Patrick Buisson, ancien rédacteur en chef de Minute et ancien conseiller de Jean-Marie Le Pen. Pour sa part, François Hollande a estimé jeudi n’avoir «pas besoin de parler comme le Front national» pour tenter d’amener les électeurs de Marine Le Pen à voter pour lui au second tour.Invité de l’émission «Des paroles et des actes» sur France 2, jeudi soir, le candidat socialiste à l’élection présidentielle a déclaré : «Je parle aux Français. Je dois m’adresser à celles et ceux qui vont faire un choix d’un président de la République et qui ne doivent pas se sentir abandonnés, oubliés.» «Je ne suis pas dans une course folle qui conduit les électeurs qui doutent à aller encore vers le Front national.» «Je fais en sorte que sur mes valeurs, mes principes, il y ait un vote d’adhésion.» François Hollande a défini le Front national (FN) comme «un parti autorisé à se présenter et qui conteste un certain nombre de valeurs de la République».Nicolas Sarkozy veut les voix mais pas «les gueules» des électeurs du Front national, a dé-claré pour sa part, hier, Marine Le Pen, qui esti-me que la consigne du président sortant pour les élections législatives – vote blanc ou abstention en cas de duels PS/FN – risque de se retourner contre lui le 6 mai.

«MENSONGES» ET «AMALGAMES»

Nicolas Sarkozy a affirmé, jeudi matin, sur France Inter que trois personnalités musulmanes, dont Tariq Ramadan, lors d’une rencontre-débat à Lyon, avaient appelé à voter François Hollande. Les démentis tombent aussitôt. Tariq Ramadan a affirmé à l’AFP que «jamais» il n’avait appelé à voter François Hollande.Les deux autres personnalités seraient, selon Nicolas Sarkozy, MM. Brakni, représentant du Parti des indigènes de la République et Marwan Muhammad, représentant le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Marwan Mu-hammad a lui aussi déclaré à Rue89 qu’il avait explicitement répondu à des questions de la salle sur ce sujet en déclarant que le choix du vote était une question individuelle, pas communautaire.Dans un communiqué, le Collectif contre l’is-lamophobie en France précise : «Le CCIF a appelé et appelle les Françaises et Français de confession musulmane, premières cibles de politiques et de propos discriminatoires (constat également fait par le dernier rapport d’Amnesty International), à s’exprimer, en jouissant de leur

droit civique le plus élémentaire en démocratie, celui du vote. Il déplore que cette campagne soit prise en otage par des idées d’intolérance et d’extrêmes et refuse farouchement que le prési-dent-candidat s’en prenne à une association qui lutte pour le respect et la dignité des citoyens.» Quant au Parti des indigènes de la République, il précise sur son site que «cette déclaration témoi-gne soit d’une volonté caractérisée de mentir aux électeurs, soit que les services de renseignement de Sarkozy ont les oreilles bien sales. En effet, le meeting de Lyon n’avait aucunement pour objet de donner des consignes de vote mais d’imposer une parole des quartiers dans un débat politique qui se déroule sans eux».De son côté, François Hollande a démenti ces accusations, dénonçant des «amalgames» et des «mensonges» de la part du candidat de l’UMP.Deux députés UMP, Eric Ciotti (Alpes-Mariti-mes) et Franck Riester (Seine-et-Marne), se sont élevés, mardi 24 et mercredi 25 avril, contre «un appel de 700 mosquées» à voter en faveur de François Hollande, dont le Conseil français du culte musulman (CFCM) ne trouve nulle trace. Le président du CFCM, Mohammed Moussaoui a déclaré, mercredi, qu’il ne possédait «aucune information concernant un appel à voter pour un candidat». «Les mosquées et les institutions religieuses doivent observer la stricte neutralité à l’égard des candidats dans le respect des prin-cipes de laïcité», a-t-il ajouté.Abdallah Zekri, président de l’Observatoire de l’islamophobie, rattaché au CFCM, a indiqué, mercredi, que «200 responsables d’associations culturelles ou cultuelles, dont quelques imams, avaient appelé à voter, mais sans désigner de candidat». La semaine précédant le premier tour, plus d’une vingtaine d’imams de la région Rhô-ne-Alpes avaient engagé leurs fidèles à se rendre massivement aux urnes.

PAS DE SUJETS «TABOUS»

Pour Nicolas Sarkozy, il n’y a pas de sujets «tabous». Interrogé, lors d’un déplacement à Longjumeau (région parisienne), mardi, sur la préférence nationale prônée par Mme Le Pen, il a expliqué : «Je suis pour la préférence com-munautaire, mais je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas être pour la préférence nationale.» «Cela ne peut plus durer. A force d’accueillir trop

de monde sur notre territoire, notre système d’in-tégration ne fonctionne plus.» En déplacement en Alsace, Nicolas Sarkozy s’adresse à nouveau aux électeurs du FN: «Si vous ne nous rejoignez pas, vous aurez le droit de vote des immigrés en France», tout en se gardant de préciser que cela ne concernerait que les élections locales.François Hollande a confirmé, mercredi dernier sur France 2, qu’il envisageait pour 2013 sa réforme institutionnelle donnant le droit de vote aux étrangers. Dans son programme, il s’engage à accorder «le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans». L’UMP s’acharne à présenter les Français, dans leur majorité, comme opposés au droit de vote des étrangers aux élections locales. Pourtant, fin novembre 2011, un sondage BVA publié par Le Parisien montrait que 61% des Français adhèrent à l’idée du vote des étrangers pour les élections locales. François Hollande a affirmé que Nicolas Sarkozy «veut faire peur» avec l’immigration «parce qu’il n’a pas d’autres moyens de se faire entendre des Français». «M. Sarkozy est respon-sable de la politique migratoire depuis dix ans, il y a eu 200 000 nouveaux immigrés chaque année, une immigration légale, il veut mainte-nant diminuer de moitié ce chiffre», a-t-il ajouté. «Il s’inscrit en faux par rapport à ce qu’il a fait depuis dix ans», a-t-il déclaré.«Dans une période de crise, que nous connais-sons, la limitation de l’immigration économique est nécessaire, indispensable. Et je veux même lutter contre l’immigration clandestine sur le plan économique», a souligné le candidat socia-liste. «Sur l’immigration économique, chaque année, le Parlement fixera le chiffre en fonction des besoins de l’économie.»François Hollande a également précisé, à propos de la «régularisation au cas par cas» qu’il prône, que «les critères seront beaucoup plus clairs» et «les mêmes dans toutes les préfectures». Le président du Modem, François Bayrou, qui n’a pas encore donné de consignes de vote à ses électeurs, a dénoncé à l’adresse du président sor-tant qu’«aborder la question de l’immigration en validant la thèse du Front national et en préten-dant que les déséquilibres des comptes sociaux étaient dus aux immigrés, c’est un reniement d’un demi-siècle de politique sociale en France.

C’est un reniement du gaullisme aussi bien que des démocrates-chrétiens et humanistes».

LES «VRAIS» TRAVAILLEURS ET LES AUTRES

Ce 1er Mai syndical de 2012 s’annonce très po-litique. Le président-candidat a annoncé, lundi, au lendemain du premier tour de la présiden-tielle, que le 1er mai il organiserait un «très grand rassemblement» autour du «vrai travail». «Le 1er mai, nous allons organiser la fête du Travail, mais la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur, de ceux qui sont exposés, qui souffrent, et qui ne veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que quand on travaille», a déclaré M. Sarkozy à la presse.Jeudi soir, sur France 2, il est revenu sur sa décla-ration qui a provoqué un véritable tollé au sein des syndicats : «J’ai voulu dire ‘une vraie fête du Travail’, c’est-à-dire avec des travailleurs sous statut et des travailleurs dans le privé. J’aurais mieux fait de dire ça comme cela.» «Je n’oppose pas les Français entre eux moi, je ne fais pas le jour du 1er Mai une fête des uns contre les autres», avait déclaré à la presse, François Hollande, en déplacement en Bretagne, répondant à une question à ce sujet.Le 24 avril, la CGT a dénoncé «la provocation» du président sortant, qui «n’a d’autre objectif que de diviser les salariés et de stigmatiser leurs organisations syndicales». Dans cette même dé-claration, la centrale de Bernard Thibault répète que «battre Nicolas Sarkozy en élisant un nou-veau président de la République est nécessaire». «C’est contribuer à créer un contexte plus fa-vorable aux revendications et au progrès social qui nécessiteront toujours des mobilisations syndicales», ajoute-t-elle.Le 1er mai, c’est aussi le jour où Marine Le Pen a prévu de donner sa position personnelle sur le duel entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, lors du traditionnel défilé du parti en l’honneur de Jeanne d’Arc. Le lundi 16 avril, l’intersyndicale (CGT-CFDT-Unsa-Solidaires-FSU) s’est entendue sur l’or-ganisation d’une mobilisation commune pour le 1er mai. FO devrait, comme à son habitude, organiser son propre cortège.

Nadjia Bouzeghrane

● Se plaçant sur une ligne très droitière, voire extrême, Nicolas Sarkozy ouvre des fronts à tout-va et fait feu de tout bois pour discréditer son rival, François Hollande, au 2e tour de l’élection présidentielle du 6 mai, et pour se gagner les voix

des électeurs du Front national, quitte à essuyer des démentis ou à revenir sur ses déclarations pour les corriger.

François Hollande serein,

Nicolas Sarkozy doute...

PHOTOS : D. R.

Le Mali, théâtre dans le passé de plusieurs rébellions touareg, est confronté depuis la mi-janvier à une nouvelle offensive de rebelles

touareg qui contrôlent, aux côtés de groupes islamistes, tout le Nord. Le Mali est engagé officiellement dans une transition depuis que les

putschistes, qui ont renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré (ATT), ont accepté le 6 avril de rétablir l’ordre constitutionnel.

El Watan - Samedi 28 avril 2012 - 9

I N T E R N A T I O N A L E

Ouverts mercredi dernier à Gao, en présen-ce de plus d’une centaine de personnes entre notabilités, chefs des différentes

tribus du nord du Mali et cadres du MNLA, le congrès de l’Azawad a pris fi n hier matin. Selon quelques participants, les débats «ont été houleux» et c’est le chef de l’état-major militaire de l’Azawad, Mohamed Ag Najiim, qui les a ouverts par «un discours qui se voulait d’un côté unifi cateur des composantes de sa communauté, et d’un autre, menaçant à l’égard des récalci-trants». La déclaration fi nale maintient le princi-pe de «l’indépendance» de l’Azawad par rapport au pouvoir central de Bamako et exhorte la com-munauté internationale et l’ONU «à reconnaître aux Azawadis leur droit à l’autodétermination». Cette déclaration repose sur sept points, dont les plus importants «ont été arrachés au forceps». D’abord ces deux appels. L’un lancé aux groupes armés qui activent paral-lèlement au MNLA, notamment Ançar Eddine, Ansar, le Front de libération nationale (FLNA), pour déposer les armes. «Un appel a été lancé à tous les Azawadis armés, bien sûr avec l’appro-bation des notables et les chefs des tribus, les sommant de déposer les armes, maintenant que le territoire a été libéré de la présence malienne. Tout le monde était d’accord sur le principe qu’il ne restera en circulation que les armes détenues par le MNLA et qui servent uniquement pour le maintien de l’ordre. Les autres doivent être restituées. Il est exigé des Azawadis de rejoindre le mouvement dans le cadre de l’instauration du nouvel Etat.» Selon le chef des cinq régions de l’Azawad, Abdelkrim Ag Tayeeb, les congres-sistes se sont par ailleurs «mis d’accord pour l’instauration d’une république, dont les princi-pes seront décidés en commun accord lors d’une réunion à court terme avec les chefs des tribus et les notabilités de la communauté. Des débats sur la question de la charia et de la laïcité ont été très longs et nous avons décidé de réunir les plus importantes et infl uentes notabilités pour décider de la nature de l’Etat de l’Azawad. L’appellation et la Constitution seront un travail de consensus», déclare le responsable. Selon lui, la tenue d’autres réunions est nécessaire dans la mesure où les chefs de certains groupes, comme Ayad Ag Ghaly de Ançar Eddine, n’ont pas pris

part au congrès. «Il y aura une réunion avec l’ensemble des chefs des groupes armés azawa-dis pour les convaincre du dépôt des armes», note-t-il. L’autre appel, souligne le responsable, est destiné aux organisations d’Al Qaîda, qui sont «sommées de quitter immédiatement le terri-toire de l’Azawad». Une action diffi cile à mettre en exécution, eu égard à l’évolution rapide sur le terrain de ces groupes, devenus puissamment armés et extrêmement riches. D’ailleurs, le jour même de l’ouverture des travaux du congrès à Gao, des éléments du Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ont tenté, pour la seconde fois, de faire exploser l’aéroport de Gao, sous prétexte, que le tarmac pouvait être utilisé pour un débarquement militaire. «C’est vrai que quelques éléments se présen-tant au nom d’Al Qaîda ont tenté de franchir Al Bouaba (porte) qui est un peu loin de l’aéroport. Il voulait faire exploser ce dernier, mais les combattants du MNLA les en ont empêchés. Il y a eu quelques altercations avec ces groupes, mais le MNLA contrôle la situation», a déclaré

Abdelkrim Ag Tayeeb. Il précise par ailleurs, qu’en ce qui concerne les groupes de trafi quants, «il a été décidé de les mettre en garde et de les informer que s’ils sont attrapés en fl agrant délit, la loi leur sera appliquée». Le troisième appel est lancé en direction des Maliens qui ont fui les violences au début de la rébellion pour se réfugier dans les pays limitrophes. «Nous avons appelé tous les réfugiés se trouvant en Algérie, Burkina Faso, Niger et Mauritanie à revenir chez eux, maintenant que l’Etat de l’Azawad est né. Nous avons beaucoup insisté sur la nécessité de conjuguer les efforts pour permettre à ces derniers de revenir…», indique notre interlocu-teur. Il souligne également que les congressistes ont appelé le gouvernement malien au dialogue en expliquant : «Nous sommes prêts au dialogue avec Bamako, mais d’Etat à Etat, et non pas d’un gouvernement à une rébellion comme cela a été le cas durant les nombreux soulèvements. Nous avons tenté toutes les options possibles mais après 50 ans de lutte, il n’est plus possi-ble de continuer à être trahis à chaque fois.» Selon lui, les déclarations de la Communauté

économique des chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sur l’envoi immédiat de 3000 militaires au Mali, pour l’aider à résorber la crise du Nord «ne constituent pas un danger pour les rebelles. Nous les attendons de pied ferme. Mais nous savons que Bamako ne peut absolument rien faire. Ses dirigeants n’arrivent même pas à sortir de la crise dans laquelle ils se sont mis. Comment voulez-vous qu’ils puissent gérer une telle armée, sachant que la leur a été laminée». Le responsable conclut en disant que «d’autres réunions avec les chefs des tribus et les notabi-lités auront lieu dans les jours à venir et devront aboutir à la mise en place de nouvelles structu-res de l’Etat de l’Azawad». Interrogé à propos des otages détenus par Al Qaîda sur le territoire de l’Azawad, le responsable affi rme que «le sujet n’a pas été abordé directement lors du congrès. Il a été fait allusion aux enlèvements dont les auteurs seront sévèrement punis par la loi en cas de leur arrestation en fl agrant délit, tout comme pour les trafi quants. Il y a eu un consensus sur cette question, et les notabilités ainsi que les chefs de tribu se sont engagés à tout faire pour que leurs enfants ne soient mêlés ni de près ni de loin par ces actes qui nuisent à l’image de la région et qui sont condamnés par tous». Pour ce qui est des sept otages algériens, enlevés il y a plus de trois semaines à Gao, notre interlocuteur se dit «optimiste», affi rmant : «Rien de nouveau pour l’instant, leur libération est une question de temps.» Même s’il a réussi la tenue du congrès dans des conditions extrêmement diffi cile, le MNLA est aujourd’hui devant un défi . Celui des groupes terroristes d’Al Qaîda, de ceux qui lui sont pro-ches idéologiquement, comme les organisations islamistes armées, mais aussi des grands barons de la cocaïne. Mieux armés et plus riches, ils constituent, un lourd danger auquel il ne pourra faire face, sans l’appui de la communauté inter-nationale en général, et les pays du champ en particulier. Or, ces derniers refusent tous toute idée de partition du Mali et certains, comme le Niger, plaident pour une intervention étrangère au Nord. Ce qui lui laisse une marge de manœu-vre très minime et l’obligera inévitablement, s’il ne veut pas être isolé, de revoir sa position. Salima Tlemçani

FIN DES TRAVAUX DU CONGRÈS DE L’AZAWAD À GAO

Les groupes armés sommés de déposer les armes et Al Qaîda de quitter l’Azawad

● Le congrès de l’Azawad a pris fin, hier matin, avec l’adoption d’une série de mesures ● Les participants ont appelé toutes les organisations armées, dont Ançar Eddine, Ansar et le Front de libération de l’Azawad (FNLA), «à déposer les armes et à rejoindre le cadre établi pour l’indépendance de l’Azawad» ● Ils ont exigé des groupes d’Al Qaîda de «quitter immédiatement» leur territoire et exhorté

la communauté internationale à reconnaître l’Etat de l’Azawad.

LES TROUBLES DANS LE NORD DEPUIS DÉBUT 2012 ◗ JANVIER 2012 :

- 17-18 : attaques de rebelles touareg contre Ménaka, Aguelhok et Tessalit (nord-est), les premières de ce type depuis un accord ayant mis fi n à la rébellion en 2009. Les assauts sont menés par des hommes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), né fi n 2011, et d’autres rebelles, dont des hommes armés rentrés de Libye où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar El Gueddafi , renversé en 2011. - 24 : Le gouvernement affi rme que des mem-bres d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) et des rebelles touareg ont attaqué ensemble Aguelhok.

◗ FÉVRIER 1er : les rebelles touareg entrent dans Ménaka après le départ d’un détachement de l’armée. - 8 : la rébellion affi rme avoir pris Tin Zaouatine (nord-est), frontalière avec l’Algérie. - 24 : le MNLA dément tout lien avec AQMI.

◗ MARS - 11 : les rebelles prennent un camp militaire à Tessalit. - 15 : le président Touré accuse le MNLA de «crimes de guerre» à Aguelhok et confi rme que «l’implication d’AQMI est importante, tout comme celle du groupe (islamiste) Ançar Eddine». – 20 : Ançar Eddine affi rme contrôler Tin Zaouatine, Tessalit, Aguelhok. - 22 : une junte renverse le régime d’ATT, l’accusant d’incompétence dans la lutte contre la rébellion touareg et les groupes islamistes. - 30 : Ançar Eddine, appuyé par le MNLA et des éléments d’AQMI, s’empare de Kidal (nord-est).

- 31 : les rebelles prennent Gao, qui abritait l’état-major régional de l’armée.

◗ AVRIL 1er : le MNLA s’empare de Tombouctou, dernière ville du Nord encore sous contrôle gouvernemental. Le 2, Ançar Eddine prend Tombouctou et en chasse le MNLA. - 6 : Le MNLA proclame «l’indépendance de l’Azawad». «Accord-cadre» junte/Cédéao prévoyant notamment le transfert du pouvoir aux civils. - 8 : création d’un nouveau groupe armé, le Front de libération nationale de l’Azawad

(FLNA), qui affi rme n’être ni sécessionniste ni islamiste. Un groupe dissident d’AQMI, le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), revendique le rapt de sept diplomates algériens à Gao. – 9 : au moins une centaine de combattants du mouvement islamiste nigérian Boko Haram fi gurent parmi les islamistes à Gao (sources concordantes). - 12 : Dioncounda Traoré est investi président et menace d’une «guerre totale et implacable» les rebelles et groupes armés dans le Nord. Rapports sur de «graves violations des droits de l’homme» dans le Nord (ONU). - 20 : le nouveau Premier ministre de transition, Cheick Modibo Diarra, prêt à négocier avec les groupes armés dans le Nord, mais exclut toute discussion «avec le couteau sous la gorge». – 26 : l’Afrique de l’Ouest décide l’envoi de forces militaires. La période de transition est fi xée à 12 mois. - 27 : le FNLA est entré à Tombouctou dont il avait pris la veille le contrôle de deux entrées (sources concordantes).

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OTO

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Membres du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA)

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I N T E R N A T I O N A L E

MALGRÉ LA RÉPRESSION IMPOSÉE PAR LE RÉGIME

Des dizaines de milliers de Syriens ont manifesté hier

Des dizaines de milliers de Syriens ont manifesté hier à travers le pays à

l’appel de l’opposition, malgré les tirs meurtriers des forces gouvernementales, a affi rmé à l’AFP Rami Abdel Rahmane, président de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Deux manifestants ont été abattus à Alep (nord) et dans la région de Damas, tandis qu’un enfant a péri lors de tirs visant à disperser les manifestants à Deir Ezzor (est), a-t-il précisé. Trois membres des forces de sécurité et un déserteur sont également morts hier dans les violences à travers le pays, selon la même source. Dans la région d’Alep, les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles pour disperser les manifestants et ont également procédé à des arrestations, a affi rmé à l’AFP un militant sur place, Moham-med Al Halabi. De nombreux autres défi lés hostiles au pré-sident Bachar Al Assad ont eu lieu dans les localités de cette région, où l’armée a récemment repris ses opérations militaires, a-t-il ajouté. A Hama (centre), récent théâtre de bombarde-ments meurtriers, et dans ses en-virons, d’importants rassemble-ments ont eu lieu, en particulier près des quartiers pilonnés par l’armée en dépit de la présence d’observateurs de l’ONU. «Il n’y a qu’en Syrie qu’un comité

d’observateurs aide les oppres-seurs», dénonçait une bande-role, selon une vidéo diffusée par des militants, en référence à la quinzaine d’observateurs qui a commencé à se déployer dans le pays, conformément au plan de l’émissaire international Kofi Annan. A Homs (centre), des centaines de manifestants ont défi lé dans le quartier d’Al Waër. «Est-ce une mission d’ob-servation du cessez-le-feu ou une mission d’observation du feu ?», interrogeait une pancarte. «Comité Annan, s’il vous plaît, ne venez pas nous voir, vous êtes devenus la source des tueries»,

pouvait-on lire sur une pancarte à Hass (nord-ouest), selon une vidéo mise en ligne par des mi-litants. Militants et ONG ont fait état ces derniers jours de morts et de blessés dans plusieurs villes après le passage d’observateurs de l’ONU. Dans le nord-est kur-de, en particulier à Hassaka et à Qamichli, les manifestants ont scandé leur opposition au régime et leur soutien aux villes tou-chées par de récentes opérations militaires meurtrières. La Syrie est en proie depuis mars 2011 à une révolte populaire sans précédent qui s’est militarisée au fi l des mois face à la répression

meurtrière menée par le régime. En 13 mois, les violences ont fait plus de 11 100 morts, selon l’OSDH.

LA LIGUE ARABE APPELLE LE CONSEIL DE SÉCURITÉ À INTERVENIR

La Ligue arabe va demander au Conseil de sécurité d’agir en Syrie «pour faire cesser les tueries et protéger les civils immédiatement» sans faire réfé-rence au chapitre 7 de la Charte des Nations unies. Le Conseil des ministres de la Ligue arabe a décidé jeudi soir, au terme de sa réunion, de charger le Maroc, membre arabe du Conseil de sé-curité, de demander à l’instance onusienne qui se réunira le 5 mai prochain, «d’intervenir rapide-ment pour faire cesser les tue-ries et protéger les civils».Cette décision a suscité toutefois des réserves de nombre de pays dont l’Algérie, pour qui elle implique l’échec du plan Kofi Annan et de la mission des observateurs qui n’a pas encore débuté au mo-ment où le Conseil des ministres arabes appelle dans le même texte à dépêcher rapidement la mission des Nations unies. Le deuxième motif de réserve concerne l’ambiguïté de la dé-cision en question qui ouvre la voie à l’application du chapitre 7 de la Charte des Nations unies, ont révélé des sources proches de la réunion ministérielle. R. I.

BENGHAZI (LIBYE)

Attaque à la bombe contre un tribunal

TUNISIE

Sit-in de protestation de magistrats

● A Hama (centre), récent théâtre de bombardements meurtriers, et dans ses environs, d’importants rassemblements ont eu lieu, en particulier près des quartiers pilonnés par l’armée

en dépit de la présence d’observateurs de l’ONU.

DANEMARK

Arrestations dans une enquête liée au terrorisme

Trois personnes ont été arrêtées hier à Copenhague dans le cadre d’une enquête liée au terrorisme, ont annoncé les services de renseignement danois

(PET). Ces trois personnes, un Jordanien de 22 ans et un Turc de 23 ans, domiciliés au Danemark, ainsi qu’un Da-nois résidant en Egypte, sont «pour l’instant accusées de possession illégale d’armes automatiques et de munitions pour ces armes, mais sont aussi soupçonnées d’avoir été en train de préparer un acte terroriste», d’après un com-muniqué du PET. Aucune précision sur l’«acte terroriste» envisagé n’a été immédiatement divulguée. Les suspects ont été arrêtés à deux adresses différentes dans l’agglomération de Copen-hague et seront déférés aujourd’hui matin au tribunal de Copenhague en vue d’une mise en détention provisoire, d’après un communiqué de la police de Copenhague. «Des perquisitions ont eu lieu à plusieurs adresses dans le grand Copenhague, en lien avec ces arrestations», ajoute le PET qui fait équipe avec la police de Copenhague sur cette affaire. «Des policiers en gilet pare-balles viennent de saisir trois voitures à Herlev (une banlieue de Copenhague) et une opération de police de grande ampleur est en cours à Valbu», un quartier périphérique de la capitale danoise, affi rme le tabloïd Ekstra Bladet sur son site internet en fi n de matinée. Ces arrestations interviennent alors qu’un procès est en cours au Danemark contre quatre personnes accusées de «tentative de terrorisme» pour avoir voulu massacrer les employés du quotidien danois Jyllands-Posten qui avait publié en 2005 des caricatures de Mahomet.

PRISONS SECRÈTES (CIA)

Le forcing des eurodéputés sur la LituanieUne délégation du Parlement européen a exhorté hier le

gouvernement de Lituanie à continuer d’enquêter sur les prisons secrètes présumées de la CIA sur son sol, au terme d’une visite de trois jours dans ce pays balte. De nom-breuses questions restent encore sans réponse en Lituanie, selon Hélène Flautre, membre de la délégation. «Nous nous interrogeons sur ce qui a été dit par les procureurs, à savoir qu’ils avaient la preuve que personne n’avait été détenu en Lituanie. Cela nous a beaucoup étonnés, car c’est très dif-férent des conclusions de l’enquête parlementaire», a-t-elle déclaré aux journalistes. Concernant les vols d’avions de la CIA, «nous ne savons pas exactement quels étaient les plans de vol, qui était à bord, comment les uns et les autres ont pu être transportés ici ou là et à quelle date», a-t-elle ajouté. «Cela nous incite à poursuivre les investigations en Litua-nie, mais aussi dans d’autres pays européens», a annoncé Mme Flautre. Jeudi, les parlementaires européens ont visité un site qui aurait abrité une prison secrète présumée de la CIA à Antaviliai, à 20 km de Vilnius. Ils ont été reçus par la présidente lituanienne, Dalia Gry-bauskaite, et le ministre lituanien de la Justice, Remigijus Simasius. Les autorités lituaniennes se sont déclarées prêtes à rouvrir l’enquête si de nouveaux éléments étaient décou-verts, tout en rappelant le refus américain de divulguer des informations cruciales pour ce dossier. Une commission parlementaire lituanienne avait conclu en décembre 2009 que la présence de ces prisons entre 2003 et 2006 était «pos-sible». Mais elle avait noté que si deux vols liés à la CIA avaient bien été enregistrés à Vilnius en 2003 et en 2005, et trois autres à Palanga (ouest) en 2005 et 2006, il était impos-sible de dire si des détenus étaient à bord. En janvier 2011, le parquet lituanien a annoncé avoir classé une enquête visant trois anciens chefs des services secrets de ce pays balte, soupçonnés d’abus de pouvoir concernant l’installation de prisons secrètes de la CIA en Lituanie.

Des inconnus ont déclenché hier à l’aube une charge explosive dans un tribunal de

la ville de Benghazi, dans l’est de la Libye, causant de gros dégâts matériels au bâti-ment, mais sans faire de victime, a déclaré à l’AFP une source des services de sécurité. L’explosion a causé un trou de trois mètres de diamètre dans les murs du tribunal situé sur la place Al Chajara, sur laquelle donnent plusieurs bureaux du gouvernement et la Compagnie nationale de pétrole (NOC), selon un journaliste sur place. Elle a aussi endommagé une salle d’audience. Des «inconnus ont piégé le bâtiment» et activé leur charge explosive exactement à

5h (3h GMT)», a précisé à l’AFP la source au sein des services de sécurité. Selon des témoins, l’explosion a été très puissante. «Les habitants (...) ont été très secoués, cer-tains d’entre eux devant être hospitalisés», a déclaré l’un d’entre eux. Le secteur du tribunal a été interdit au pu-blic, selon le journaliste. Sur place, les enquêteurs ont retrouvé des inscriptions en faveur de l’ancien dirigeant Mouammar El Gueddafi , renversé en août et tué en octobre par la rébellion. «Des slogans liés au régime d’ El Gueddafi ont été décou-verts», a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement, Mohammed Al Harizi. L’ex-

plosion est intervenue quelques heures après l’arrivée des membres du Conseil national de transition (CNT, au pouvoir), qui tient ses réunions à Benghazi la dernière semaine de chaque mois. Jeudi, des affrontements ont éclaté dans une prison de Benghazi à la suite d’une mutinerie, faisant au moins un mort et quatre blessés, selon des sources de sécurité. Berceau de la révolte contre El Gueddafi , la ville méditerranéenne de Benghazi a été le théâtre de violences sporadiques depuis le début de l’année, dont un attentat visant des bâtiments gouvernementaux, la profanation d’un cimetière historique et des affronte-ments lors de rassemblements politiques.

Des dizaines de magistrats ont organisé hier un sit-in dans l’en-ceinte de l’Assemblée nationale constituante (ANC) au Bardo,

près de Tunis, pour protester contre le retard pris par le gouvernement à appliquer des réformes garantissant l’indépendance de la magis-trature, a constaté l’AFP. «La révolution ne peut être bien achevée qu’à travers une magistrature indépendante», «Non à la tutelle sur le pouvoir judiciaire», pouvait-on lire sur de grandes banderoles bran-dies par les manifestants portant des brassards rouges, à l’appel de l’Association tunisienne des magistrats tunisiens (AMT). «Nous nous adressons au gouvernement et à l’Assemblée constituante pour qu’ils tiennent leurs promesses et pour qu’ils garantissent l’indépendance de la magistrature», a déclaré à l’AFP Ahmed Rahmouni, ancien président de l’AMT. Les magistrats dénoncent notamment «la lenteur

non justifi ée» dans la promulgation d’une loi portant création d’une instance provisoire indépendante de la magistrature et rejettent la tutelle du ministère de la Justice, selon la présidente de l’AMT, Khal-thoum Kanou. Elle a aussi déploré «la détérioration des conditions de travail dans les tribunaux et la dégradation des conditions matérielles et sociales des magistrats». Selon Mme Kanou, l’AMT rejette «toute mutation dans le corps des magistrats qui sera décidée en dehors de cette instance» ou «sans concertation» avec les représentants de la profession. Cette association est devenue critique durant les dernières années de règne de Ben Ali qui a fui son pays le 14 janvier 2011 sous la pression d’un soulèvement populaire sans précédent. Plusieurs de ses membres parmi lesquels la présidente actuelle avaient subi des pressions, des sanctions et des mutations disciplinaires.

PH

OTO

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Des manifestations organisées hier en Syrie à l’appel de l’opposition

Samedi 28 avril 2012 - 11El Watan

■ À L'AFFICHE Suite : Exposition Hamsi Boubekeur : l'art de la «niya» 12

■ À LA VOLÉE Le Petit Prince/Rym Takoucht/Alger la Blanche/ Allouache/Gutenberg/ Buenos Aires... 13

■ À LA DATE Journée internationale du Jazz 14

■ À LA PAGE BD : «Alger la Noire» de Jacques Ferrandez / Abécédarius 15

■ À LIRE Extraits de «Les Amours d'un journaliste» de Abderrahmane Zakak 16

PAR NADIA AGSOUS

La trajectoire artistique de Hamsi Boubekeur laisse transparaître l’image d’un artiste qui cultive le sens de la diversité et du renouvelle-ment. Il compose. Il chante. Il écrit des contes. Et, depuis plus de dix années, il peint.

Dessine. Trace. Utilise divers matériaux sur une multiplicité de supports.Son intérêt pour la chose artistique commence très tôt. A Béjaïa, sa ville natale, il fréquente le conservatoire de musique dirigé par maître Cheikh El Béjaoui, chantre de la musique arabo-andalouse. C’est à Alger où il poursuit ses études secondaires qu’il découvre le chant polyphonique.En 1979, Hamsi Boubekeur est alors âgé de 27 ans. Sa fibre d’homme libre dans une société qui contrôle, musèle, interdit, emprisonne, le contraint à prendre le chemin de l’exil. C’est d’abord à Paris qu’il se pose pendant quelques mois pour s’installer plus tard à Bruxelles.C’est en tant que chanteur-composi-teur que Hamsi Boubekeur entame son parcours artistique. Sa musique se pré-sente comme une alchimie de mélo-dies issues de sa terre natale et de notes

musicales occidentales. Le mandole, la guitare électrique, le bendir, la batte-rie, la derbouka, le saxophone, la ghaï-ta, le synthétiseur, se mêlent et s’entre-mêlent afin de donner naissance à une mélodie harmonieuse caractérisée par une touche d’originalité. De ses chants, se dégagent avant tout une forte odeur de liberté, d’espoir et bien d’autres va-leurs humaines qu’il porte haut et fort. En sus de ses productions discographi-ques (en 45 et 33 tours…), il devient auteur de musiques de génériques de films, signant notamment celle du do-cumentaire «Kateb Yacine : l’amour et

la révolution» du réalisateur Kamel Dehane. Avide d’explorer, d’expéri-menter et d’innover, Hamsi B. se lance dans la production de contes pour en-fants et réalise un livret 45 tours au profit de l’Unicef, «Si tu veux la Paix, prépare l’enfance», ainsi qu’un livre-cassette intitulé : «Contes berbères de

Kabylie». En 1988, par le fruit d’un pur hasard, il se verse dans le champ de la peinture de style naïf (d’où notre titre, L’art de la «niya», soit de la naï-veté). Il expose dans plusieurs pays et obtient, en 1989, le premier prix du concours international organisé par le Musée d’art naïf de Lasne (Belgique). Dans son vaste appartement qui lui sert aussi d’atelier, une multitude de ta-bleaux, d’assiettes peintes à froid sur céramique, de miroirs et de panneaux de bois décorés, recouvre son espace mural. Doucement, lentement, l’œil se laisse bercer par le souffle du cœur qui transporte dans un ailleurs que le pein-tre se représente lumineux et chaleu-reux. Et voilà que le regard se laisse éblouir par cette peinture figurative du détail, de la minutie, de la simplicité, de la spontanéité. Une représentation picturale qui célè-bre la vie dans ses facettes multiples et met en perspective des motifs inspirés de l’art pictural berbéro-kabyle. Alors que l’œil poursuit le cours de sa contemplation à l’intérieur d’un mon-de sublimé, une kyrielle de portes mul-ticolores ouvrent sur des paysages et des scènes de vie quotidienne d’un es-pace géographique bien déterminé : la Kabylie natale du peintre. Suite page 12«Deux fillettes qu’elle avait entrevues dans

la salle de classe s’avancèrent vers elle. L’une d’elles engagea la conversation : - Comment tu t’appelles déjà ? Que fait ton père ? – Je m’appelle Fella, répondit-elle en éludant la deuxième question. – Tu es indigène ? – C’est quoi indigène ?»

Zahia FarahL’Adieu au Rocher

Pour écrire à Arts & Lettres, bienvenue sur notre adresse email : [email protected]

L’art de la «niya»

ARTS LETTRES

ZESTE D'ÉCRITURE

FRONTON

Adieu trésors !PAR AMEZIANE FERHANI

Quasiment en direct, nous avions assisté au sac du Musée de Baghdad et Interpol court toujours après des milliers de ses pièces archéologiques, héritages précieux de la civilisation mésopotamienne. Nous avions vu exploser les statues de bouddhas géants de Bamiyan, action des Talibans, auteurs, en outre et entre autres, d’un immense autodafé de 55 000 manuscrits rares de la Fondation afghane, dont la plupart relevaient de la civilisation musulmane. Nous avions suivi la tentative de pillage du Musée du Caire, vitrine prestigieuse de la civilisation pharaonique, contrecarrée in extremis par des manifestants et des soldats égyptiens. Et si les sites helléniques de Libye, telle Cyrène, ont été globalement préservés, le fameux Trésor de Benghazi aurait complètement disparu. Environ 8000 pièces d’anciennes monnaies en or, argent et bronze et quelques œuvres uniques au monde !Récemment encore, l’Unesco a lancé un appel à la préservation de Tombouctou, classée au patrimoine mondial de l’humanité, ville dont l’université islamique, au XVe siècle, aurait compté 25 000 étudiants. Et voilà que parviennent d’autres nouvelles inquiétantes de Syrie, comme s’il en manquait. Pillages, fouilles sauvages et destructions touchent des pans entiers du patrimoine de ce pays qui compte plusieurs sites classés mondialement : la vieille ville de Damas, l’une des plus anciennes au monde, les cités de Bosra et d'Alep, l’antique Palmyre, le Krak des Chevaliers, la Citadelle de Salah El-Din El Ayyoubi… Cette formidable panoplie, où se mêlent vieilles cultures d’Orient, monuments gréco-romains, Islam et Croisades, se trouve aujourd’hui menacée. Sur le site d’Apamée, une statue romaine en marbre a été dérobée, la Citadelle de Shaïzar a été dégradée, etc. Gouvernement et opposants se renvoient la balle, s’accusant mutuellement de ces atteintes, agressions ou vols. On aura beau chercher ailleurs que dans le monde musulman, des exemples similaires, on n’en trouvera pas. D’abord, parce que c’est dans ce monde-là, le nôtre, que se concentrent la plupart des conflits actuels et que s’offrent donc des occasions de pillage. Ensuite, parce qu’à l’évidence, viennent se combiner des forces extérieures et intérieures à ce monde. Au-dehors : des collectionneurs véreux, véritables receleurs du passé, qui attisent la demande et enrichissent les thèses de ceux qui prétendent que l’Islam est une religion sans civilisation. Au-dedans : des margoulins de toutes sortes, attirés par le gain et prêts à vendre leur mère, comme on dit familièrement, ainsi que des fanatiques disposés à détruire les legs de l’histoire, y compris certains issus de la culture islamique.Si, comme en Syrie, un gouvernement et une opposition se battent «pour leur pays», comment comprendre qu’ils ne puissent pas s’accorder au moins pour que personne n’agisse «contre leur pays» ? Le pouvoir serait-il le seul trésor qui ait de la valeur de nos jours ?

&&EXPOSITION HAMSI BOUBEKEUR, DE BRUXELLLES À ALGER

A 60 ans, sa première exposition en Algérielui procureune immense émotion.

MAIS ENCORE...

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Ce pays qui brille par ses couleurs chaudes et éclatantes où dominent le rouge, le jaune, le vert… Et voilà que le regard est propulsé au cœur du soleil, de la chaleur et des symboles de l’Algérie. Son Algérie ! Celle qu’il a forgée

au fil des jours et des heures dans les méandres de son exil créateur.Incontestablement, la peinture de Hamsi Boubekeur évoque la fête, la joie de vivre, la nature, la vie rurale, l’entraide, la solidarité, la générosité. Le pinceau à la main, l’imaginaire en mouvement, il fait appel à ses souvenirs d’enfance afin d’apaiser la douleur et la nostalgie qui étreignent son cœur. Le palmier. L’oli-vier. Le cactus. Les villages nichés dans les interstices des montagnes. Les marchés. Les places animées par les hommes. La mer. Les arbres en fleurs. Des hom-mes. Des femmes. Des enfants vêtus de vertus retour-nent la terre de leurs mains belles et nobles. En les peignant, le peintre les immortalise. Et les offre à no-tre regard dans la beauté de son geste créateur.De Bruxelles, l’artiste reconstitue les merveilleux et fascinants visages de l’Algérie. Au cœur de son exil, il tait sa douleur et sa nostalgie par un, deux, trois… coups de pinceau. Le geste créateur ! Le geste salva-teur ! Et la création d’un tableau. Naissance d’une foule de personnages. Des histoires en suspens qui n’ont qu’un seul désir : venir au monde et graver leurs récits sur les deux rives de la Méditerranée, ce pont qui lie et relie les uns aux autres et qui vient nous rap-

peler que la vie est un éternel va-et-vient des humani-tés et des cultures. Et l’artiste donne libre cours à son instinct créateur. Et sa trajectoire artistique poursuit son cours. Dans les années 1995-1996, Hamsi Boubekeur crée l’association «Afous» (la main, en berbère), dans le cadre du projet «Les Mains de l’espoir» qui a reçu, en 2000, le label «Action phare pour la culture de la paix» de l’Unesco. Au fil des ans, cette initiative en faveur de la paix dans le monde a pris une ampleur internationale. Depuis le premier atelier, organisé en décembre 1995 à Molenbeek (Bruxelles), «La Ronde de l’espoir», rebaptisée plus tard «La Ronde univer-selle» a fait du chemin, sillonnant les communes bruxelloises, la Flandre, la Wallonie puis bien d’autres pays : France, Bosnie, Algérie, Hollande, Allemagne, Sénégal… Durant ces ateliers, les participant(e)s étaient invité(e)s à dessiner l’empreinte de leur main sur une feuille et à l’agrémenter librement d’un des-

sin et/ou d’un message de paix. Cette action à visée humaniste a obtenu le soutien et l’adhésion d’un grand nombre de personnalités de par le monde, telles que l’Abbé Pierre, Yasser Arafat…En 1998, Hamsi Boubekeur est sollicité par les auto-rités belges pour décorer la station de métro Lemon-nier à Bruxelles. Le peintre s’inspire du projet «Les Mains de l’espoir» et réalise une œuvre qui se décline sous la forme d’une quarantaine de mains qu’il peint sur des panneaux de multiplex marins qu’il coordon-ne en trois ensembles de cinq mètres de haut accro-chés sur les murs des quais du métro. En décembre 1999, la station Lemonnier, ornementée de ces mains, symboles de métissage et porteuses d’un message de paix, est inaugurée en la présence de hautes person-nalités belges et algériennes. En 2007, des travaux de réfection s’imposent. Les panneaux de bois plaqués sur les murs en ciment sont remplacés par des tôles émaillées. Mais avant d’être sérigraphiées, les mains sont dessinées à l’encre de Chine et ornementées de motifs inspirés de l’art pictural berbère auxquels viennent s’ajouter des dessins créés par le peintre. Ainsi, «une trentaine d’œuvres ont été combinées, re-produites, agrandies dans seize dimensions différen-tes». Le résultat est impressionnant. Au total, trois cents panneaux ont été produits et recouvrent les murs du métro Lemonnier que Hamsi Boubekeur rêve de rebaptiser «la station du bien-être». L’inauguration

de la nouvelle décoration de la station de métro a eu lieu en avril 2009. L’histoire de ce remodelage et de cette transformation a été filmée par Yves Gervais et Stéphanie Meyer à travers leur documentaire «Une Empreinte de la vie» (Belgique, 2009, 42’).En 2005, Hamsi Boubekeur se lance dans la réalisa-tion de bannières, nouvelles créations qu’il intitu-le «Paroles tissées». Ces pièces se déclinent sous forme de longues bandes de papier ornementées de motifs et de dessins géométriques, alternant entre les couleurs et le noir et blanc et toujours inspirés du pa-trimoine pictural berbère que le peintre, devenu gra-phiste, reconfigure au gré de son inspiration et de son imagination. Réalisées à l’acrylique sur du papier spécial, ces longues bandes, qui ne dépassent pas 53 cm en largeur, dénotent l’existence chez le peintre d’une ouverture et d’une volonté d’innover et de re-nouveler son art, tant sur le plan de la forme et du contenu que des supports.En octobre 2009, à Bruxelles, Hamsi Boubekeur se voit promu Officier de l’Ordre de la Couronne pour l’ensemble de son œuvre, une distinction élevée en Belgique.C’est pour la première fois qu’il expose en Algérie, son pays natal. A ce sujet, l’artiste ne cache pas son immense joie car «ce sera la première fois que le pu-blic algérien, qui me suit via la presse, découvrira mes œuvres in situ», affirme-t-il. Bienvenue à toi, l’artiste ! N. A.

À L'AFFICHE

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De Bruxelles, l’artiste reconstitueles merveilleux et fascinants visages de l’Algérie

EXPOSITION HAMSI BOUBEKEUR, DE BRUXELLLES À ALGER

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◗ «Je pense que la vie est là, en face et qu’il ne faut pas être pessimiste. Toute cette vie, toutes ces couleurs, j’ai envie qu’elles sortent de mes œuvres et qu’elles se déversent dans les corps des gens. Dans leur esprit. Dans leur cœur...» ◗ «En fait, j'ai cherché à ''poursuivre'' le travail des artisans en lui donnant une dimension supplémentaire, une destinée nouvelle, bref, un avenir. Aussi, la reprise

des motifs traditionnels n’est-elle nullement passive : elle se double d’une réinterprétation constante, qui donne lieu à la création de variantes imprévues.»

◗ «Cette tendance à la diversification des supports et des matériaux remonte à la période de mon enfance. Je me souviens que lorsque j’étais petit, à l’école, j’aimais beaucoup écrire à la plume. Dans le quartier où je vivais à Béjaïa, en face de

notre maison, il y avait une menuiserie et de temps en temps je fabriquais des petits objets en bois. Et, bien évidemment, il y a le souvenir de la calebasse que j’utilise depuis quelques années comme support pour peindre. Dans mon enfance, il m’arrivait de battre le lait dans ce récipient pour obtenir du petit-lait et du beurre. Je pense que je puise dans tous ces souvenirs au moment où je dois déterminer le choix des thèmes et notamment des matériaux.»

◗ «C’est dans la différence que l’on apprend à mieux se connaître et à découvrir la richesse des autres. Mon public est international, car j’ai veillé à ce qu’il le soit dès le début de ma trajectoire artistique. Je suis parfaitement en accord avec le poète libanais Khalil Djibran, lorsqu’il affirme que ''la terre est ma patrie et l’univers ma famille''. Il est important d’aller vers les autres car, de mon point de vue, c’est là que réside l’universalité.»

Cette première exposition en Algérie de Hamsi Boubekeur aura lieu au Palais de la Culture Moufdi Zakaria (Kouba, Alger) du 8 mai au 2 juin 2012. Comprenant ses bannières intitulées «Paroles tis-sées» ainsi que sa série de toiles «La Terre est mon village», elle regroupera plus de 80 œuvres de l’ar-tiste qui sera présent pour rencontrer le public, les artistes et les médias. Organisée par la Délégation Wallonie-Bruxelles à Alger, avec le soutien du mi-nistère algérien de la Culture, cette manifestation a reçu le concours du Palais de la Culture, de Wallo-nie-Bruxelles-International et de la Loterie natio-nale de Belgique.

CITATIONS DE HAMSI BOUBEKEUR : «ALLER VERS LES AUTRES»

El Watan - Arts &Lettres - Samedi 28 avril 2012 - 13

PEINTURE

Algérie-Espagne L’exposition intitulée «Géoart de l’autre» et regroupant des toiles des plasticiennes Djahida Houadef (Algérie) et Margarida Riera (Espagne) est à nouveau visible à l’Institut Cervantès d’Alger. Les tableaux exposés, qui se distinguent par des couleurs vives et une luminosité propre à la Méditerranée, sont l’œuvre de deux femmes artistes séparées par la grande bleue mais que sa splendeur rapproche. En observant les toiles, réalisées en gouaches et acryliques, le visiteur peut remarquer la sensibilité des deux artistes à la beauté des paysages naturels que recèle la région méditerranéenne, d’où le bleu, fortement présent, et d’autres couleurs éclatantes. (APS). Entrée libre, tous les jours sauf le vendredi.

ENCHÈRES

Le Petit Prince

Le livre français le plus vendu et le plus traduit au monde depuis sa parution en 1943, Le Petit Prince, de l’écrivain et aviateur Antoine de Saint-Exupéry, a connu plusieurs variantes. Le 16 mai prochain, à la maison de vente Artcurial de Paris, un manuscrit autographe d’une de ces variantes sera mis aux enchères. Les experts de la société ont eu une belle surprise en examinant un lot de lettres et documents qu’un collectionneur anonyme leur avait proposés. Au milieu du paquet, se trouvait un brouillon du livre Le Petit Prince, ce que même son propriétaire ignorait. Il s’agit en fait de deux pages de papier pelure très fin couverts d’une écriture pleine de ratures et de renvois. Mais ces deux pages valent leur pesant d’or et même plus puisque les experts ont estimé leur valeur entre 40 000 et 50 000 euros, soit dix fois plus qu’un autographe de l’écrivain. Nous avions rapporté dans Arts & Lettres que Saint-Exupéry, qui faisait souvent escale à Alger, avait écrit une partie de son best-seller dans la soupente de la librairie «Les Vraies Richesses» (ex-rue Charras) que tenait son ami, Edmond Charlot. Inutile de bouger, aucun manuscrit n’y est resté, nous l’avons vérifié !

ACTRICE

Rym Takoucht

Aussi à l’aise sur les planches d’un théâtre que sur un plateau de tournage, Rym Takoucht s’est confirmée comme l’une des meilleures actrices algériennes actuelles. En février dernier, elle a obtenu le Prix Keltoum de la meilleure interprétation au 1er Festival de la production théâtrale féminine à Annaba, avant de briller aux Journées nationales du monologue, en mars, dans Sawad fi el amel (Ténèbres dans l’espoir). Rym Takoucht a joué dans plusieurs longs métrages, Le Thé d’Ania (2004) et Vivantes ! (2006) de Saïd Ould Khelifa, Mascarades (2007) de Lyes Salem, qui lui a permis d’obtenir un prix d’interprétation au Festival de l’Allier, Les Palmiers blessés (2010) de Abdellatif Ben Ammar. Son jeu, très naturel, la rapproche des grandes comédiennes instinctives du cinéma.

PARUTION

Alger la Blanche

L’écrivain algérien, Salah Guemriche, vient de publier un ouvrage intitulé Alger la Blanche, biographie d’une ville (Ed. Perrin, 2012) qui propose un voyage historique, humain et culturel à travers la cité qui a donné son nom à l’Algérie. Evénements et personnages, lieux et traditions, douleurs et joies passent en revue dans ce récit où l’on découvre «Alger dans tous ses états, Alger de tous les états». Parallèlement, Guemriche voit réédité son Dictionnaire des mots français d’origine arabe, préfacé par Assia Djebar de l’Académie française (Seuil, 2007). Publié pour la première fois, en 1971, par Simone de Beauvoir, Salah Guemriche est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages, parmi lesquels Abd er-Rahman contre Charles Martel (Perrin, 2010), essai qui a eu un grand écho en France et ailleurs. Salah Guemriche était présent à la dernière édition du Salon international du Livre d’Alger.

CANNES 2012

Bravo à Allouache

Auteur du film-culte, Omar Gatlato (1976), véritable tournant dans le cinéma algérien, Merzac Allouache se voit sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes avec le film Le Repenti, son 17e long métrage, réalisé avec des moyens modestes. Le précédent, Normal, prix du meilleur long métrage arabe au Festival de Doha-Tribeca, en octobre 2011, a confirmé son souci de sortir des sentiers battus et de prendre des risques créatifs comme pour Les Aventures d’un héros (1978), son 2e film.

À LA VOLÉEBRÈVES… …ET AUTRES NOUVELLES

ANECDOTE

Elégances réciproquesUn jour, à Alger, le peintre M’hamed Issiakhem, ayant oublié son portefeuille chez lui, se trouva fort dépourvu à la fin de son repas dans un restaurant. Il tenta de s’expliquer. Mais le gérant irascible lui exigea, à haute voix, de payer. Un homme se leva et apostropha ce dernier : «Sais-tu à qui tu parles, fabricant d’omelettes ? C’est un honneur que cet homme mange chez toi ; c’est toi qui devrais le payer !». Sur ce, il régla la note d’Issiakhem et sortit. Le peintre se renseigna et lui fit parvenir deux toiles. L’autre se renseigna aussi et fit retourner les toiles au peintre.

Le documentaire «Un poète peut-il mourir ?», hommage à l’écrivain-journaliste Tahar Djaout, assassiné en 1993, sera en compétition au 7e Festival international du film oriental de Genève (FIFOG), prévu du 28 avril au 6 mai, selon l’APS. Seul documentaire algérien retenu dans cette catégorie, l’œuvre en compétition avec neuf autres documentaires pour le Figog d’Or, sera projetée le 4 mai prochain en présence du réalisateur, Abderrazak Larbi Cherif. Trois compétitions (longs métrages, courts métrages et documentaires) sont mises en place : 8 fictions,

10 documentaires et 20 courts métrages sont en lice. Les jurys seront présidés, respectivement, par la réalisatrice et députée tunisienne, Salma Baccar, le réalisateur suisse Daniel Schweizer et le critique de cinéma suisse Rafaël Wolf. Des 436 films visionnés, 100 ont été retenus, dont 33 longs métrages, 20 documentaires et 47 fictions courtes. «Je suis à la fois content et ému par cette sélection. C’est une première participation avec ce documentaire à un festival international aussi important que celui de Genève», a confié le réalisateur.

Genève : documentaire sur Tahar Djaout EXPO

Femmes-pétalesSouhila Belbahar, fille de Blida, est l’une des doyennes de l’art plastique féminin et son univers pictural, proche des jardins de sa ville natale, est transfiguré entre le conte et le rêve. Elle expose jusqu’au 10 mai à la Galerie Dar El Kenz (Cheraga, près de Dar Diaf) ses «Œuvres récentes», soit 34 toiles créées entre 1999 et 2012. On y retrouvera quelques-unes de ses créations de femmes-pétales qui ont fait sa réputation chez les amateurs d’art «naïf». L’artiste aussi mérite d’être découverte.

Le 38e Salon du Livre de la capitale argentine, la Feria del Libro, a ouvert ses portes le 19 avril pour s’achever le 7 mai. Cette immense fête culturelle, créée en 1975, est devenue le premier Salon littéraire d’Amérique du Sud avec plus d’un million de visiteurs (l’entrée est à 20 pesos, soit 3,5 euros). Environ 10 000 professionnels y participent. Cette année, ainsi que le veut la tradition du Salon, l’événement est parrainé et a été inauguré par un écrivain et le choix s’est porté sur l’Argentin Luis Gusmàn. Comme de nombreux salons dans le monde, actuellement, la thématique du salon porte sur l’avenir du livre et l’émergence de nouveaux supports électroniques. Le Salon de Buenos Aires comprend de nombreuses manifestations : un festival international de poésie, un marathon littéraire en ville, des concerts, rencontres...

L’Ecole nationale des arts et industries graphiques de Bir Mourad Raïs (Alger), organise, les 1er, 2 et 3 mai prochains, des portes ouvertes sur le thème de l’art digital. Le grand public, comme les professionnels sont conviés à découvrir cet établissement qui forme des infographistes et spécialistes de l’imprimerie. C’est d’ailleurs le seul, relevant de la formation professionnelle, qui assure une formation de ce type

dans notre pays. Aujourd’hui, plusieurs anciens élèves de l’ENSAIG occupent des places de choix dans les agences de communication, les imprimeries ou les médias. La direction et l’équipe pédagogique s’appliquent à améliorer le niveau pédagogique, à créer une synergie avec le monde professionnel et à diversifier les horizons culturels des futurs techniciens. Accès : par la Cité La Concorde de Bir Mourad Raïs.

BUENOS AIRES

Un immense tango du Livre

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Gutenberg à Bir Mourad Raïs

El Watan - Arts & Lettres - Samedi 28 avril 2012 - 14

Enfant de l’Afrique exilée par l’esclavagisme, le jazz a pris le chemin du monde et retrouvé au passage son continent d’origine. En Algérie, ses racines remontent aux années ’40 et ‘50, ce qui correspond à la période où cet art commence à se

diffuser en Europe. De vieux Algérois racontaient que, lors du débarquement de forces alliées en Afrique du Nord, en 1942, les soldats noirs américains avaient fait connaître le blues aux jeunes Algériens. Certains attri-buent même la découverte du banjo et son adoption par le chaâbi à ces fils du Mississipi ou de l’Alabama. Ce ne serait pas étonnant quand on sait, comme en ont té-moigné quelques personnes, dont notre confrère Krimo Djillali, que le père du genre lui-même, El Anka, était un passionné de jazz. On sait également que d’éminen-tes personnalités algériennes furent de grands connais-seurs de cette musique des musiques. Il s’agit notam-ment de M’hamed Yazid et Mohammed Seddik Benya-hia, fondateurs de la diplomatie algérienne et négocia-teurs des Accords d’Evian. Le premier, d’une culture

impressionnante, possédait à la perfection l’univers du jazz, comme il nous en fit la preuve lors d’une petite discussion. Le second aurait possédé une collection unique de disques vinyles de jazz et son seul vrai loisir consistait à les écouter.L’histoire culturelle moderne de l’Algérie met en avant la progression de cette musique dans la population européenne et notamment dans sa frange la plus aisée et la plus intellectuelle. A Alger, les Français passion-nés de jazz habitaient plus à la rue Michelet ou au Te-lemly qu’à Bab El Oued ou Belcourt. Le milieu estu-diantin fut, comme ailleurs, le fer de lance du genre. C’est dans les bals des lycées Gauthier (auj. Omar Ra-cim) et Fromentin (devenu Descartes et auj. Bouama-ma) et surtout ceux des Facultés et de l’école des Beaux-arts que le jazz se propagea. En 1958, se crée le Jazz-Club Universitaire d’Alger qui devint un quintette qui se professionnalisa et joua à l’hôtel Saint George, à bord du Ville d’Oran, à la Radio, etc. Autre formation d’origine estudiantine, créée en 1959, le Middle Jazz Rythm qui répétait au siège de l’AGEA (Association générale des étudiants algériens), où se trouve aujourd’hui le Restau U Amirouche. Plusieurs forma-tions se créaient à l’époque et, en avril 1961, à la salle Pierre Bordes d’Alger (auj. Ibn Khaldoun), eut lieu le premier et probablement dernier Festival de Jazz. Dans une salle constamment pleine, plusieurs orchestres réu-

nissant 60 musiciens s’adonnèrent au blues, au swing, aux negro spirituals, au be-bop et au jazz. Alger parta-geait cette passion avec quelques grandes villes côtiè-res où se concentraient les élites de la colonisation et, notamment, Oran qui avait pris de l’avance en organi-sant, en septembre 1960, la Semaine du Jazz au Casino de Canastel. Ce monde avait ses temples, comme le club privé créé par un certain Jean Guntz, dans sa villa de la rue Blaise Pascal au Telemly, une cave où «le Tout-jazz algérois se pressait» ou encore le «Club de Droit». Ses grandes figures aussi comme Jean-Chris-tian Michel, clarinettiste, animateur du Jazz-Club Uni-versitaire, qualifié de «Pape du jazz» par la Dépêche Algérienne dans une ambiance déjà people puisque son accident en MG rouge sur la Moutonnière avait été rap-porté. Interviewé chez lui, le 14 mars 1962, alors que la ville est à feu et à sang, il fait part de ses projets d’enre-gistrements et de concerts ! Ce monde-là, assez fermé et snob, fasciné par Boris Vian (plus pour la musique et le look que l’engagement), est parti, emporté par l’his-toire. Il n’en reste plus que des morceaux de vinyles qui témoignent d’un réel attachement au jazz. J-C. Michel, toujours aussi émérite à la clarinette, a poursuivi une carrière internationale entre jazz et musique classique.

Un autre acteur de cette période, Roy Swart’s (Roger Soirat pour l’état civil), doit sortir un CD intitulé 50 ans de jazz : Alger 1962-Marseille 2012, un parcours depuis son premier groupe de jazz à Alger en remon-tant sa carrière internationale. Il rêve de revenir jouer en Algérie qu’il a quittée dans les années ‘70 et de réé-diter sa tournée des années ‘80 : «C’est le pays qui m’a vu grandir, où j'ai passé 23 ans de ma vie et auquel je suis attaché, ainsi que ses habitants les Algériens qui sont des frères pour moi.» A côté de ce monde européen du jazz en Algérie, appa-rurent les pionniers algériens du genre. Y a-t-il eu des passerelles artistiques entre les deux ? Le cosmopoli-tisme et l’esprit d’ouverture, généralement attachés au jazz, ont-ils surmonté le système de ségrégation colo-niale ? A notre connaissance, non, mais il appartient aux musicologues de le vérifier. C’est en tout cas dans les quartiers «indigènes» que naquit le jazz algérien. Une figure importante et encore floue, car il reste à écrire son histoire, émerge, celle de Abderrahmane Chennouf, né en 1931 à Zghara, Alger. Après son certi-ficat d’études, obtenu en 1942, il économise sur la paie des petits métiers auxquels il doit recourir pour s’ache-ter une clarinette à l’insu de son père et payer des cours de solfège auprès d’un certain Silami, professeur juif qui enseignait dans une cave de Bab El Oued. Il réussit au concours d’entrée au Conservatoire municipal d’Al-

ger dont étaient dispensés les jeunes Européens. Il y étudia jusqu’en 1959. Il aurait créé en 1947-48, soit une décennie avant les formations européennes préci-tées, un groupe de jazz, peut-être la première formation algérienne du genre, à la rue des Marais à Belcourt. C’est là que répétait l’orchestre de musique moderne de Haroun Rachid, créé dans les années ’40 et où Boua-lem Hamani jouait. C’est probablement entre ces trois personnages qu’il faudrait situer les sources du jazz al-gérien. Dans le trio, Chennouf apparaît comme le plus résolument jazzman. Il se consacrait pleinement au genre sous un double pseudonyme : Joe Barclay lors des bals européens, pour gagner sa vie et perfectionner sa maîtrise, et El Djazaïr pour ses propres productions. Son orchestre aurait survécu jusqu’à la fin des années ’60. Il y a des recherches passionnantes à mener sur ce personnage et sur d’autres dont nous ignorons peut-être l’existence. Alors qu’arrive le Cinquantenaire de l’Indépendance, il n’est pas inutile de souligner que les musiciens des formations de Chennouf et Haroun Ra-chid participèrent à la première interprétation en public de l’hymne national, au Stade municipal du Ruisseau.Aujourd’hui, l’Algérie s’apprête à célébrer la première Journée internationale du Jazz, décrétée par l’Unesco. Lundi 30 avril, à la salle Ibn Zeydoun d’Alger, aura lieu un concert avec le pianiste de renommée mondiale, Bojan Z. (pour Zulficarpasic) et des jazzmen algériens : les groupes Sinouj et Madar, le trio Kawthar Meziti et les artistes Salim Fergani, Kherdine Mkachiche, Arezki & Ahmed Bouzid. Un programme magnifique, organi-sé par l’AARC et l’OREF et, avec lequel l’Algérie sera l’un des premiers pays à marquer ce nouvel Internatio-nal Jazz Day, en hommage à un genre musical qui a contribué fortement à l’échange culturel mondial. Cet événement interviendra après la programmation de Al-ger Jazz Meeting, dont la nouvelle de la 3e édition (25 au 27 avril) a ravi les mélomanes, vu l’interruption de cette manifestation depuis 2009. A la mi-juin, ce sera encore du jazz avec le troisième rendez-vous de la sai-son musicale de l’AARC, «Des racines et des airs», consacrée aux «jazz d’ailleurs». Et dans la semaine suivante, se tiendra le Dimma Jazz de Constantine, la plus grande vitrine nationale du jazz algérien et inter-national. Créé en 2003 par l’association Limma et, no-tamment, le regretté saxophoniste Aziz Djemame, il est devenu un festival référencé dans le monde.Le jazz recèle dans notre pays de plus en plus de ta-lents. La liste des artistes et formations qui s’y consa-crent ne cesse de s’allonger, révélant un véritable en-gouement des jeunes musiciens. De même, alors qu’on croyait disparu le public du jazz, on se rend compte qu’il compte des passionnés et même des connaisseurs dans les nouvelles générations. On ne peut conclure ce travelling historique sans évoquer ici le 1er Festival Pa-nafricain d’Alger, qui, en 1969, fut aussi une fête mon-diale du jazz avec des figures de proue du genre, tels Archie Sheep, inoubliable dans ses improvisations avec des musiciens targuis, ou Leroy Jones, enfant de New Orléans. Ni oublier la fameuse émission radio, «Jazz d’hier et d’aujourd’hui» de Pierre Chiche et Youssef Omar qui, dans les années ‘60 et ’70, à la Chaî-ne III, contribuèrent à la diffusion de la culture du jazz, œuvre que poursuit aujourd’hui avec talent Adnane Ferdjioui. Assurément, il y a le mot «jazz» dans le nom «Djazaïr». A. Ferhani

Une histoire lointaine à découvrir, un genre qui se développe en Algérie.

À LA DATEÉVÉNEMENT JOURNÉE INTERNATIONALE DU JAZZ

Abderrahmane Chennouf aurait créé, en 1947-48 à Belcourt, un groupe de jazz, peut-être la première formation algérienne du genre

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El Watan - Arts & Lettres - Samed 28 avril 2012 - 15

À LA PAGEABECEDARIUS

Nuit tropicalePAR MERZAC BAGTACHE

On avait tenu à me mettre en garde contre un éventuel «déchaînement climatique» dans cette région de l’Afrique de l’Ouest où je m’étais rendu en reportage. Or, celui-ci, pour une raison que j’ignorais, n’était pas au rendez-vous. La nature paisible, pour autant qu’on puisse parler de

nature en pleine ville, me conviait au contraire à la sérénité et je m’y livrais pleinement en pensant au passage à la fragilité des prévisions humaines. A dix heures du soir, dans la chambre d’hôtel, j’étais déjà sur le point de finir la lecture du roman Week-end à Zuydcote de Robert Merle, Prix Goncourt 1949, qui avait donné le film éponyme d’Henri Verneuil en 1964, avec un Jean-Paul Belmondo exceptionnel dans le premier rôle. Mais je n’avais pas vu le film et je pouvais donc déguster le roman sans images préconçues. Soudain, l’écho d’un bourdonnent lointain me parvint comme un roulement de tambour qui déchirait le ciel. Puis, en un laps de temps d’une brièveté incroyable, ce fut la déferlante cosmique, dirais-je.Contrairement aux normes physico-chimiques généralement admises – du moins telles que je croyais les connaître –, l’éclair ne fit proprement son apparition qu’après coup. Et moi de me demander alors, non sans une certaine appréhension : depuis quand le son allait beaucoup plus rapidement que la lumière ? Une pluie drue et compacte s’abattit soudainement, des trombes d’eau en fait, comme si la puissance divine déversait une bassine astronomique sur la ville, faisant vaciller sous sa violence et son débit inimaginable pour moi, le paysage huileux et glauque qui se présentait devant moi à travers la vitre qui me paraissait trop fragile. Le firmament, peut-être, le cosmos entier, se transforma en un lieu de toutes les batailles assourdissantes que l’homme ait eu à connaître depuis sa présence sur terre. On aurait dit une apocalypse météorologique !Toute cette scène avait coïncidé avec la mort du personnage central du roman que je lisais et la concomitance du déchaînement des éléments naturels au-dehors avec le triste épilogue littéraire qui courait sur les dernières pages et donc en moi, commençait à agir sur moi, favorisée par la fatigue du voyage.C’est à instant même que la crainte commença à s’emparer de moi ! Tout s’était mis à valser comme si le centre de la terre s’apprêtait à éjecter son magma. Mon ami, me disais-je, tu es au septième étage de l’hôtel qui paraît bien solide, et l’Arche sur lequel tu as pris place ne va tout de même pas faire des siennes au point de te livrer au déluge ! Pourquoi n’avoir pas choisi de lire une pièce théâtrale de Wole Soyinka ou un roman de Chinua Achebé, une lecture beaucoup plus apaisante ?Le réceptionniste de l’hôtel auprès duquel je cherchais quelque soutien moral me dit tout bonnement : «Monsieur, chez nous, il n’y a que l’homme qui soit en mesure de troubler notre tranquillité !»Tant bien que mal, j’eus droit à un sommeil syncopé à ravir le plus virtuose de tous les violonistes. A l’aube, une clameur étrange me parvint du rivage avoisinant. La tornade avait disparu. Plusieurs femmes étaient occupées à ramasser les poissons qui s’étaient aventurés avec le flux de la mer sans songer, peut-être, au moment où elle se retirerait.

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Avec son trait particulier et ses dessins pittores-ques, Jacques Ferran-dez continue de revisi-ter l’histoire de l’Algé-

rie à travers la bande dessinée. Son travail reconnu dans le do-maine avec la série Les Cahiers d’Orient, s’inscrit dans une chronologie qui commence par la prise d’Alger en 1830 et semble se prolonger avec ce nouvel album intitulé Alger la noire. Pour rappel, cet album qui vient tout juste de sortir est une adaptation du roman épo-nyme de Maurice Attia, psy-chiatre natif d’Alger et auteur à succès de polars. Jacques Ferrandez n’est pas à sa pre-mière adaptation à partir d’œu-vres littéraires. Nous retien-drons l’album qu’il a consacré à la nouvelle d’Albert Camus, L’Hôte, publié en 2009, qui re-trace l’histoire d’un instituteur perdu dans la campagne algé-rienne à qui on demande de de-venir auxiliaire de la force pu-blique coloniale. L’autre album concerne l’adaptation du ro-

man de Fellag Tous les Algé-riens sont des mécaniciens et qui devient, sous les crayons de Jacques Ferrandez, Le Mé-cano du vendredi (2010).Dans Alger la noire, l’histoire commence le lundi 22 janvier 1962, avec cette atmosphère de peur qui rend la ville blanche anxiogène, accablée qu’elle est par la folie meurtrière de l’OAS de sinistre mémoire. La police découvre deux cadavres sur une plage du centre-ville, tout près du complexe El Kettani d’aujourd’hui. Le jeune hom-me est un Algérien, étudiant en quatrième année de médecine, un certain Mouloud Abbas, et la jeune fille, française, étu-diante en pharmacie, appartient à une famille de pieds-noirs très en vue. Elle répond au nom d’Estelle Thévenot. Les deux inspecteurs qui prennent l’en-quête , Paco Mart inez e t Choukroun, se rendent rapide-ment compte que l’assassin a profité de la situation confuse qui règne à Alger pour faire mettre ce meurtre sur le compte de l’OAS. La succession des planches de la bande dessinée, avec de petites vignettes bien faites, renseigne sur la succes-sion des actions et la course contre la montre à laquelle se livrent les deux enquêteurs. Ils ont envie de dénouer l’affaire rapidement, car chacun d’eux prépare son départ pour la France pour des histoires de mutations. Le père de Mouloud la victime arrive au poste. Il est lui aussi médecin et ne com-prend pas pourquoi on s’en est pris à son fils, brillant étudiant qui n’a jamais eu d’histoires. A sa sortie du poste, le docteur Abbas est froidement abattu. Le cycle de la violence s’em-balle et atteint son point du non-retour.La mère de la victime, Mme Ab-bas, affligée par ce double cri-me, propose d’aider les deux policiers en leur remettant le journal de son fils. Cela peut faire avancer l’enquête. Mais avant d’entreprendre d’autres investigations, Paco Martinez décide d’interroger le père d’Estelle, l’autre victime. M. Thévenot, grand bourgeois, habite un appartement huppé du centre-ville. C’est un para-plégique. Il a perdu l’usage de ses jambes en essayant de ra-mener à la maison son fils, pas-sionné par les quatre généraux de l’armée française en Algérie qui ont tenté un putsch. Une ra-fale dans le dos tirée par les soldats le cloua pour l’éternité sur un fauteuil roulant. Cet homme qui semble résigné sui-te aux épreuves qu’il a traver-sées cache au fond de lui des

secrets lourds à porter. Et, c’est le journal de Mouloud Abbas qui va aider à comprendre la psychologie de cet homme in-fluent du microcosme algérois.D’abord, sa femme Hélène qui a vingt-cinq ans de moins que lui, ne cesse de vadrouiller d’aventures en aventures sans jamais le quitter. Pendant les absences répétées de sa femme, il commet l’irréparable sur sa fille. Cette relation incestueuse horrifie la jeune fille qui trouve en Mouloud le réconfort de l’amitié et de la fraternité. Il devient son confident et le dé-positaire de ce lourd secret. Pour expier ses péchés, le père devient une sorte de voyeur pervers assidu des maisons closes. Sentant sa fille lui échapper comme l’a fait sa femme, il demande à un poli-cier de sa connaissance de la surveiller. Entre-temps, Jac-ques Ferrandez met l’accent sur la détérioration de la situa-tion à Alger. De planches en planches, le chaos est restitué dans toute son horreur. Les dessins décrivant cette réalité sont très éloquents avec une palette de couleurs très variée. L’omniprésence des tons som-bres renseigne sur les drames qui se nouent dans la ville et sur la tension grandissante à l’approche de l’Indépendance. Le policier, qui ne supportait pas de voir la belle Estelle si proche de l’Algérien Mouloud Abbas, charge un légionnaire amnésique d’en finir avec les deux amis. Paco Martinez est dans le désarroi le plus complet car son compère, Choukroun, vient d’être assassiné par l’OAS sous l’instigation du fils Thévenot. Attristé mais non abattu, il continue l’enquête pour arriver à l’assassin et au commanditaire. Suspendu par sa hiérarchie, il ne veut pas en démordre, s’accrochant de plus belle à sa détermination de ré-soudre l’énigme. D’autres em-bûches se dressent sur sa route comme les récriminations de sa fiancée, Irène, qui le pousse sans cesse à abandonner l’en-quête, tandis que sa grand-mè-re , a t te inte d’une forme d’Alzheimer, lui révèle, dans un éclair de lucidité, que son père n’a jamais été un héros de la révolution espagnole. Les graphiques limpides et talen-tueux de Jacques Ferrandez permettent une lecture agréa-ble de cette adaptation qui res-titue le roman dans l’essentiel de sa richesse.

Slimane Aït Sidhoum

Jacques Ferrandez, Maurice Attia : «Alger la noire», Ed. Casterman, 2012.

Deux corps sans vie sur une plage de Bab-El-Oued…Scène de crime : l'histoire.

BANDE DESSINÉE «ALGER LA NOIRE» DE JACQUES FERRANDEZ

Peur sur la ville

De planches en planches, le chaos est restituédans toute son horreur

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El Watan - Arts & Lettres - Samedi 28 avril 2012 - 16

A LIRE

Quelquefois pour amuser le lecteur, je conjugue l’humour, la gouaille, l’abstraction, la poésie, la contrepèterie, le jargon, les truismes et je vais même jusqu’à une obscénité mesurée ou à une impertinence légère dans les épitaphes, les

pastiches et les parodies. Le lecteur sait que c’est par les visages, pas seulement par la bouche, que sortent les graines de vérité. Le lecteur qui sait lire, les gens qui savent écouter, ne résistent pas plus que le roseau qui plie au vent et mon vent, c'est-à-dire mes mots, est parfum en plus que caresse de plume.Enfin, j’adore introduire des mots nouveaux comme mategziztich, matnirviniche, mathafounache, klak boby, etc. Ce sont là des mots inventés et utilisés par les jeunes et qui font partie du vocabulaire algérien contemporain. Dois-je les ignorer ? La jeunesse et son vocabulaire. Là est le rôle de celui qui écrit sur son temps : témoigner. Et je veux témoigner.Pour ne pas qu’ils disparaissent, j’aime introduire éga-lement les maanis ou maânis – les sous-entendus - et des aphorismes de chez nous, du genre :Ya li taayat quedam elbabaayat ou kounek fahemMa yefraq bine lahbabGhir naass ou drahamPar ailleurs et dans un autre domaine, je pose des pro-blèmes réels, que nous tous connaissons. Je ne com-prends pas pourquoi en Algérie on vend des produits avariés plus chers que le produit frais comme par exemple elben et le rayeb qui coûtent plus cher que le lait frais. C’est une réalité d’épicerie.J’arrête, je n’irai pas plus loin, car si j’aborde les mots usités pour la friperie, le portable ou dans les supéret-tes, on n’en sortirait pas, yek. (…)

Au retour, je vis Salima, toujours scotchée à son écran. Un subtil parfum se dégageait de ses cheveux chatoyants, ce qui m’incita à m’approcher pour nourrir de phéromones

mon odorat et satisfaire mes instincts de mâle après avoir satisfait mes sentiments lyriques.- Tu es sur quoi, Salima ?- Réda, tu me fiches la paix, ne me distrais pas.- Bon, bon, merci quand même pour ton musc vapo-reux.C’est à ce moment qu’arriva Warda, un papier dans la main, l’air féroce et l’allure d’une surveillante de ly-cée. - Dis-moi, Réda, c’est quoi ce mot «tactacquant», il n’existe pas dans le dictionnaire.- C’est le marteau-piqueur, Warda, quand il pénètre la pierre il fait tac… tac... tac. Il tactacque.- Mais il n’existe pas sur le dictionnaire.- Et alors ! Je le crée. Les mots du dictionnaire ont bien été créés par les hommes. On fait bien toc toc avant d’ouvrir une porte, tu écris toc toc.- Quand même, tu ne vas pas te mettre à inventer des mots. - Et pourquoi pas ? Frédéric Dard et Léo Mallet inven-taient bien des mots. Boudjedra invente des mots, fofo, pelu, c’est son dada. On a bien inventé ya kho, ya mo, tchipa, trabendo et d’autres. Tu vas me faire plai-sir en laissant mon mot.- Je préfère «le marteau-piqueur vibre», insista la cor-rectrice.- Le marteau-piqueur ne vibre pas : une vitre vibre, un diapason vibre, ton cœur vibre. Les vibrations sont des mouvements oscillatoires rapides. Mon marteau-piqueur fait tac tac tac avec beaucoup de bruit, donc il tactacque. Je maintiens mon mot. Et apprend qu’un homme qui crée des mots, c’est comme une plante qui fait des fleurs.- Tu trouves que tactacquant, c’est beau ?- Il existe des fleurs sauvages, elles sont belles.- Qu’est-ce que tu en penses, Salima, questionna War-da.- Ne me dérange pas, je suis concentrée.

- Bien, faites ce que vous voudrez. Je n’ai jamais vu cela, conclut Warda décampant, boudant et promet-tant : «Déjà qu’on sabote l’arabe, voilà qu’on sabote le français. C’est un comble.»- Surtout n’essaie pas de mutiler mon texte, criai-je.

Pour faire le journal du lendemain, les journalistes s’enferment dans les bureaux afin de pouvoir travailler tranquillement. Ils vivent dans l’urgence, le trac et l’appréhension. Ils ne traînent pas dans les couloirs et n’ont donc pas

la possibilité d’observer les allées et venues. Telle du moins était l’organisation dans les salles de rédaction. Aux Echos, je n’avais donc pas vu passer Grima pour se rendre chez les diplômés. Je voulais l’éviter pour m’éclipser en douce du journal. Manque de pot, en voulant saluer un collègue de la rubrique Politique, je tombai sur lui.- Ton article, Réda ?- Il est en correction chez Warda.- Je l’ai lu et renvoyé. Je n’ai pas apprécié certains passages. Ne te mêle pas de choses que tu n’as pas vé-rifiées ou que tu n’as pas vues. Je t’ai joint une note.- Oui, j’ai vu.-Tu soulèves des problèmes de trafic dans le foncier, d’immeubles construits illégalement et de malversa-tion dans l’affectation de logements. Ce sont des his-toires du passé. Ça ne te regarde pas, je t’ai demandé de couvrir un événement et non de faire le policier.- Les histoires du passé, monsieur Grima, parlent dou-ble. Elles se déploient à grande enjambée. J’ai discuté avec des gens autorisés, des techniciens, un architecte, qui m’ont appris que les effondrements étaient en par-tie dus à une surcharge de La Casbah et à une incohé-rence dans la restauration. Pour ce qui est des loge-ments, j’ai cru comprendre que la Casbah était un vrai

tiroir caisse pour certains. Le rédacteur en chef s’emporta :- Nous ne sommes pas un journal à scandale, ni des rédempteurs. Je me fiche de ce qui s’était passé il y a quarante ans.- Mais, je n’ai aucun compte à régler. J’ai eu seule-ment des informations qui permettent de comprendre ce qui se passe aujourd’hui par la faute de ceux qui ont géré hier. Il fallait voir Da Rezki, le malheureux, à qui on a promis un logement depuis 40 ans, justement. Et la vieille Goussem, qui croit que c’était dû aux trem-blements de terre et la déception des techniciens qui savaient, eux. Nous sommes quand même libres aujourd’hui d’enquêter et de dire ce qui s’était passé. Je veux comprendre comment cela avait pu être, com-ment des maisons qui ont tenu pendant des siècles se sont misent soudainement à tomber au cours d’une courte période, une période où l’on avait beaucoup trafiqué sur les logements et les terrains. Je veux dé-construire, comprendre la mécanique. Et il n’y a pas que ça, nous discutons entre nous les journalistes et les chercheurs de l’université, il paraît que certains pro-moteurs avaient intérêt à ce que les maisons s’écrou-lent pour récupérer des terrains en plein centre. Entre 1970 et 2000, des tas d’affaires avaient éclaboussé les gouvernements de l’époque, les terrains de Bouchaoui, des villas classées, les Galeries, l’aéroport, les halles, le quartier du Ruisseau, sans compter tout ce qui se vendait en offshore et sous le manteau, les bateaux, le trabendo, le métro, l’Onaco, les silos, les locaux, le gros, les faux, les mots… oui les mots se vendaient - aux élections on achetait un oui contre un logement. Les sénateurs graissaient les pattes, les députés utili-saient leur poche, dans les partis on s’entretuait pour des sièges. Nous avons eu des Horace pour la conquête du pouvoir et des Curiace mis au rebut. Oui, il serait

intéressant de les ressortir ces affaires et de les étu-dier. Le président Youcif et son équipe seraient in-téressés, ils ne verront pas d’objection. Et puis, ça ne les regarde pas qu’un journaliste s’occupe de

telle ou telle affaire, la justice est là pour veiller aux intérêts de l’Etat et aux diffamations.- Mais bon Dieu, tu vas lever le voile sur des dossiers brûlants. Galilée avait raison en ce qu’il disait, pour-

tant il s’était rétracté devant ses inquisiteurs. Alors, fais comme lui, ferme-la et laisse la terre tourner.- Oui, mais les planètes tournent autour du soleil. Gali-lée devait être heureux, il connaissait la vérité. Ça lui suffisait. Nous, on ne connaît pas la vérité, c’est pour cela qu’on est malheureux. Je veux être un héliotrope, regarder vers le soleil et non pas m’incruster dans le mensonge nocturne.

A ce moment, Salima vint en courant, surprise de me voir avec Grima :- Oui, qu’est-ce qu’il y a Salima, lui demanda Grima.- On demande Réda au téléphone.

- Va répondre, me dit Grima, tu me rejoins au bureau.Je quittai Grima avec soulagement et je me collai à Salima qui semait son parfum dans le couloir. Elle me mena par le bout du nez, me chatouillant les muqueu-ses.- Oui, allo, c’est Réda.- Réda !J’étais éberlué. Je l’avais complètement oubliée, cel-le-là, avec le charivari de la journée. C’était la fille du métro.- Pas possible ! Tu ne m’as pas oublié.- J’avais promis de téléphoner, voilà, c’est fait.- C’est gentil. Où es-tu ?- Place Audin.- Ecoute, il est seize heures. Le temps de voir mon chef et je te rejoins. Mettons dans une heure, ça te va ?- C’est bon. Je serai au Gouraya, le salon de thé.- A toute !- A plus.

EXTRAITS DU ROMAN D’ABDERRAHMANE ZAKAD

«Les amours d’un journaliste»«

Ancien officier de l’ALN, urbaniste, toujours aussi remuant et enthousiaste à 75 ans, Abderrahmane Zakad est l’auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles : «Trabendo», «Un Chat est un chat», «Les Jeux de l'amour», «Le Vent dans le musée», «Une Enfance dans le M'zab», «Une Femme dans les affaires», «Le Terroriste». Il nous a confié le texte de son prochain roman, «Les amours d'un journaliste», qui doit paraître aux éditions El Kalima (Alger) à l’occasion du Salon international du Livre d’Alger (septembre 2012). Avec sa gouaille habituelle, ce roman met en lignes Réda, journaliste plongé dans de vieilles affaires scabreuses passées aux archives dans une Algérie de 2022 qui a épuisé son pétrole et son gaz. Parallèlement, Réda vit une idylle stimulante avec Lilia, une jeune avocate.

PRÉSENTATION

INEDIT - À PARAÎTRE

amia Messouaki est une jeune cou-turière qui s’est très tôt intéressée

à la tenue traditionnelle féminine, surtout constantinoise. Partant des canons tradi-tionnels admis dans les modèles anciens, elle a créé ses propres prototypes, y ajoute ou enlève un accessoire, en invente d’autres, innove dans la couleur, le mode de broderie, les formes, les tons, etc. «Les femmes ont tendance à revenir aux modèles anciens ; beaucoup comman-dent des gandouras plus classiques, par nostalgie de ce qu’elles considèrent être le savoir-vivre de nos mères et grands-mères», nous confie-t-elle. Elle connaît toutes les étapes à suivre, notamment le

protocole du trousseau de la mariée, les couleurs requises selon la circonstance, etc. En douze ans de travail sans relâche, elle a su se faire une clientèle parmi les dames les plus huppées. Elle fait de tout : de la broderie d’or sur velours, du surpiqué, du perlage sur soie et satin, de la couture. Elle réalise également des gar-nitures de lit, de draps finement brodés, de couvre-lits piqués de fleurs de satin, de coussins et jetées brodés… Bref, elle est infatigable ! Elle avoue travailler sans relâche. «Ce métier, qui est devenu ma passion, exige beaucoup de sacrifices et ma principale qualité est la patience», ajoute-t-elle. Farida Hammadou

e chèche se décline sous la for-me d’un foulard d’environ de 4 à 8 m de long, porté notamment par les Touareg, qui l’enroulent

sur la tête et le visage pour se protéger du soleil et de la nature désertique difficile. Son nom berbère ta’elmost signifie le voile, et ceux qui le portent sont appelés Kel Ta’elmust , plus précisement le peu-ple du voile. Son nom français vient de la ville de Chach en Sogdian, capitale de l’Ouzbékistan. C’est de ce terme que les Anglais ont formé leur mot «sash» qu’ils emploient pour désigner une écharpe ou une ceinture. Anciennement, le mot chè-che désignait une coiffe que les femmes se plaisaient à porter à l’orée du VIIIe siècle. Il prenait naissance sur le front de la femme et se terminait vers le dos. Traditionnellement, l’homme targui ne se sépare jamais de son turban qui le protège à la fois de la chaleur et du froid. Ce turban enroulé sur l’ensemble de la tête est la meilleure manière de dissimuler une émotion. Il se décline sous toutes les formes de couleurs dont, entre autres, le rouge, le jaune et le vert. Cependant, deux couleurs ont une signification particulière et spéciale à la fois. La légende raconte que le blanc est porté pour divulguer un signe de respect ou encore un jour parti-

culier. Le chèche indigo est fait à partir de lin, souvent avec un tissage complexe. Il est porté notamment les jours de froid, car il est plus chaud que le chèche en coton. Sa teinture est à base d’indigo. Celle-ci tend à déteindre sur la peau, donnant au targui le surnom d’«homme bleu». En langue tamasheq, selon les tribus, il prend aussi parfois le nom de taguelmoust ou de litham. Il est à noter que le port du chèche chez les Touareg est obligatoire, dès l’adolescence. Cela fait partie du code d’honneur de l’Ashak qui régit tous les comportements des hommes et des femmes touareg. Le chèche est, aujourd’hui, très prisé aussi bien par les jeunes que par les générations plus âgées. Les fashionnistes peuvent laisser libre cours à l’imagination quant à la façon de le porter, et ce, au gré de l’humeur ou encore de la tendance : franges, couleurs, superpositions… sont autant de manière de s’en servir. «On ne rencontre jamais une personne portant le chèche de la même façon et avec l’habitude et le temps on reconnaît, et ce, même de loin, celui qui vient vers vous, par le port de son chèche», confie Fayçal, un mordu du chè-che. Etudiante en troisième année d’ar-chitecture, Salima avoue que son chèche ne la quitte jamais. «Qu’il fasse chaud ou

froid, je ne peux pas m’en séparer. Je le porte tous les jours que Dieu fait. Même pour les cérémonies», lance-t-elle sur un ton ironique. Une sexagénaire, portant entièrement le voile, estime que le chèche est à mi-chemin du foulard. «Le chèche, dit-elle, est plus long et plus épais qu’un foulard, mais plus léger qu’une écharpe. Il est très pratique, moins volumineux et plus absorbant en cas de chaleur.» Un styliste algérien, qui utilise très souvent le chèche dans ses collections de prêt-à-porter, indique que le chèche a le pou-voir d’être infroissable. A ce propos, il affirme : «Vous pouvez le torsader dans tous les sens, il sera toujours aussi pré-sentable. On le retrouve dans plusieurs matières, en coton, en viscose, et parfois en soie, il vous garde au chaud en hiver et au frais en été». Le chèche traditionnel est carré avec des franges. Néanmoins, on le remarque de plus en plus en forme d’écharpe entortillée. Cette année en-core, le chèche est omniprésent dans les nouvelles collections de vêtements et accessoires 2012-2013. Facile à porter. De grandes maisons de couture offrent des collections de chèches en coton, en polyester et en soie, aux imprimés raffi-nés et aux couleurs chatoyantes.

RM et Sources

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LES DERNIÈRES NEWS

La mode au Centre culturel français à AlgerL’Institut français d’Alger organise, du 29 avril au 3 mai, un atelier consacré à la photo de mode avec une journée off le 1er mai. Au programme : un aperçu du parcours de l’artiste, l’importance du choix des modèles et de l’équipe du photographe, comment éviter les erreurs, les secrets de composition d’une photo, quelques règles élémentaires de photographie, choix des éclairages, photoshop, cours théorique de retouche d’une image de mode avec exemples avant/après retouche, vidéo pratique d’une image retouchée, conseils pour devenir un photographe professionnel ,synthèse d’étude du marché actuel de la photographie, étude des portfolios des participants au workshop, ainsi que des conseils d’amélioration personnalisés. En outre, une conférence portant sur la mode comme objet d’approche pour la sociologie sera animée par Alain Quemin, professeur de sociologie de l’art à l’université Paris-8, l’ Institut d’études européennes, le dimanche 29 avril 2012 de 17 à 19h, à l’Institut français d’Alger. De même qu’un film documentaire, sur Yves Saint-Laurent de David Teboul, sera projeté le mercredi 2 mai 2012 à partir de 15h, à l’Institut français d’Alger. Homme de culture et artiste consommé, Yves Saint-Laurent a été l’un des stylistes de mode les plus influents de ces quarante dernières années. Ses innovations, comme le costume féminin, ont révolutionné la mode. Ce documentaire retrace sa carrière, sa jeunesse heureuse à Oran et ses dernières collections.

La restauration des robes du musée Dior de GranvilleAngélique Durif est une restauratrice ultra douée. Ses doigts

d’orfèvre décortiquent, réparent, retouchent les tissus et textiles endommagés et, notamment, les robes exposées au musée Christian Dior de Granville. En 2011, le musée en a acheté 50. Des robes qui parfois commencent à accuser les ans, et qui ont besoin d’être restaurées avant le stockage ou l’exposition. Il y a 50 restauratrices textiles en France et l’une d’elles se trouve près de Rennes, où elle redonne de l’allure à des robes qui ont déjà bien vécu. Au musée Dior à Granville aura lieu

la prochaine exposition «Stars en Dior. De l’écran à la ville» et sera présentée du 12 mai au 23 septembre 2012, où le 7e art sera à l’honneur et les salons de la villa, Les Rhumbs, deviendront, le temps d’un été, ceux des stars de cinéma habillées en Dior, à l’écran comme à la ville.

La collection origami de Miyake récompensée aux Oscars du designLe 24 avril 2012, le créateur japonais, Issey Miyake, a été récompensé dans la catégorie Mode des prestigieux Design Museum Awards pour sa collection écolo et inspirée des origamis 132 5. Le caractère innovant de la collection de Miyake lui a valu la victoire. Créée à l’aide d’un programme informatique qui transforme des formes géométriques plates en créations 3D, la collection 132 5. comporte des robes pliables à la manière d’un origami. Ce n’est pas la première fois que l’art de l’origami inspire les créateurs. Alexandra Verschueren avait remporté le grand prix de Hyères avec une collection de ce type en 2010. La collection 132 5. de Miyake peut également se vanter d’avoir un côté «vert», puisque les tenues ont été créées à partir de matériaux recyclés, comme le polyester obtenu à partir de bouteilles recyclées. Cette tendance au recyclage est particulièrement forte en ce moment, Paul Smith, Lanvin et Armani l’ont adoptée dans le cadre du Green Carpet Challenge de Livia Firth. Cette dernière a porté une création Armani réalisée à partir de plastique recyclé, lors de la soirée des Golden Globes au mois de janvier.

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LAMIA MESSOUAKI. Couturière et styliste

«Ma principale qualité est la patience»

● Rencontrée dernièrement au centre culturel M’hamed Yazid, dans la commune d’El Khroub, à Constantine, dans le cadre de la Manifestation traditionnelle constantinoise, Lamia Messouaki est une couturière bourrée de talent. C’est du moins ce qui ressort de ses tenues traditionnelles

exposées à cette occasion.

LE PORT DU CHÈCHE

L’étole fashionniste● Se portant aussi bien en hiver qu’en été, par les dames et par les messieurs, le chèche reste un

accessoire chic indispensable dans tout dressing.

Lamia Messouaki

Par : Okba Khiar*

En effet, Bouteflika veut envoyer à la scène internationale l’image qu’il souhaite projeter à l’exté-

rieur du pays. Dans le système international actuel, les élections doivent correspondre à des normes et des standards mini-mums de validité. C’est à l’aune de ceux-ci que seront établies les com-paraisons avec les autres pays et que sera jaugée l’image démocratique du régime par des pays tels que les Etats-Unis, l’Union européenne (UE)...Le président de la République est confronté à la nécessité de demander à l’ensemble du corps électoral de participer massivement et de tran-cher. C’est certes un outil stratégique, mais c’est aussi un test de confiance dans lequel l’ensemble du régime se trouve engagé. Depuis, les Algériens ne peuvent pas ouvrir la presse, regar-der la télévision, écouter la radio sans qu’une référence à l’élection soit faite. Décidément, tout est bon pour inciter les Algériens à aller voter. Après les SMS, les affiches et panneaux élec-toraux, les discours, la mobilisation des artistes, voilà les prêches dans les mosquées qui, autrefois, étaient des lieux où était strictement interdit l’exercice de la politique (apparem-ment uniquement pour certains). «La mosquée ne peut être isolée du dynamisme politique que connaît le pays», a expliqué Ada Fellahi, conseiller auprès du ministre pour les Affaires religieuses !À moins de trois semaines de l’élec-tion, les candidats et leurs états-majors veulent mobiliser les électeurs pour éviter une abstention qui pourrait s’avérer d’une ampleur sans précé-dent. Mais combien seront-ils, ceux qui y croient encore et veulent bien aller voter le 10 mai ? On peut globalement considérer que l’électorat se répartira de façon inéquitable entre quatre gran-des catégories : - la première catégorie, constituée principalement des personnes âgées, composée elle-même de deux parties : la première est constituée par ceux qui ont toujours voté, pour qui le vote constitue un véritable devoir auquel ils ne dérogent que rarement ; quant à la seconde, il s’agit des personnes qui votent beaucoup plus par peur des représailles de l’administration que par conviction d’un acte ou d’un choix délibéré. Cette première catégorie vote généralement pour le parti au pouvoir ;- les militants et leurs proches, sympa-thisants constituent la seconde catégo-rie, votant chacune pour les candidats du parti auquel ils appartiennent ;- la troisième catégorie, peu nom-breuse, est constituée des gens ayant bénéficié récemment de l’aide de l’Etat (logements sociaux, dispositif Ansej…). Cette catégorie vote égale-ment pour le parti au pouvoir ;- la quatrième et dernière catégorie, ce sont les abstentionnistes, de loin les plus nombreux, dédaigneux vis-à-vis de toute manifestation du politique et dont le volume ne cesse de croître.

Le 10 mai se reproduira ce que plusieurs observateurs des médias, du monde politique ou scientifique pronostiquaient avant le scrutin sans grand risque d’être démentis : l’abs-tention aux élections législatives sera particulièrement élevée.C’est devenu une habitude, les élec-tions n’intéressent pas les Algériens. Mais pourquoi devraient-elles les in-téresser ? Est-il vraiment utile de voter sous ce régime, où les élus n’ont qu’une marge de manœuvre symbo-lique ? A quoi sert le vote, pourquoi s’encombrer avec une Assemblée très coûteuse pour les contribuables si le Président peut légiférer par ordon-nance ? En effet, l’abstention n’a pas cessé de progresser au fil des scrutins et concerne tous les types d’élections. Mais les scrutins législatifs sont en-core davantage touchés que les autres.Les Algériens ne se préoccupent plus suffisamment de l’intérêt général, ce qui explique l’abstention. Peut-être ne sont-ils pas entraînés par la dynamique d’un projet politique qui corresponde à leurs aspirations ? Les programmes (la majorité des par-tis se prétendant de celui du Président) sont le plus souvent généraux et peu distinctifs, très peu lisibles pour les électeurs. Tout cela ramène le carac-tère compétitif du scrutin à des généra-lités peu concrètes pour les citoyens.Nous ne voyons pas actuellement de projets chiffrés avec des échéances qui soient offerts par les partis politi-ques. Tous les prétendants cherchent plutôt à sauvegarder leur pouvoir ou à essayer de gagner une place au sein de l’hémicycle (pour les nouveaux) qu’à prendre des initiatives qui pour-raient leur valoir quelques inconvé-nients électoraux. Le militantisme et le dévouement, ces grandes quali-tés sont désormais moins répandues aujourd’hui que par le passé au sein des partis. «Je ne vois pas comment quelqu’un, parmi les 38 listes en présence à Alger, pourrait valablement me représenter.» Ce sont là les paroles d’un jeune, attablé avec trois autres, dans un café pour justifier son choix de s’abstenir le 10 mai.Les chefs de certains partis politiques soumettent les candidats désireux d’être en tête de liste électorale à une contribution financière allant de 100 à 500 millions de centimes. Ceci concerne notamment les formations de Moussa Touati et de Bouguerra Soltani, qui troquent ainsi leur statut de leader politique contre celui de ven-deurs de postes de députés. Les listes de candidats elles-mêmes sont désor-mais composées comme des cocktails propres à entretenir la confusion (que le parti soit de tendance nationaliste, islamiste, affairiste ancien adhérant à un parti politique ou indépendant) : il y a souvent sur les listes dites nationa-listes des hommes islamistes et vice-versa. «C’est mon droit. C’est aussi le mien de leur refuser mon suffrage.»En effet, les jeunes n’y croient plus. Ils ne croient plus aux solutions politi-ques. Les chefs en tête sont, autant que les autres, accusés de rechercher le

pouvoir sans véritablement se préoc-cuper du sort du jeune et de son vécu.La dictature du politiquement correct a débouché sur l’abandon du mérite au profit des quotas régionalistes et des affairistes. Pratiquement tous les partis, qu’ils soient de tendance isla-miste, nationaliste ou démocratique, ont proposé aux électeurs des listes quasi identiques. De quoi inciter les plus blasés ou les plus lucides à rester chez eux !Le nombre important de citoyens qui vont s’abstenir, voter nul ou blanc, confirmeront une nouvelle fois un re-jet massif des institutions dites «repré-sentatives» et des politiques menées depuis plusieurs années par tous les gouvernements, politiques menées au profit des plus puissants, au profit des classes possédantes et dirigeantes. Depuis plusieurs années, une part grandissante de l’électorat est devenue allergique à l’ensemble de la classe politique qui n’a cessé d’apparaître chaque jour plus éloignée des préoc-cupations des citoyens.Peut-on être intéressé par la chose po-litique lorsqu’on possède une licence et qu’on est chômeur depuis plusieurs années, qu’on vit reclus chez ses parents, désœuvré, dépressif et suici-daire, obsédé par son inutilité dans la société et le vide de son existence ?Combien y a-t-il de personnes qui souffrent seules, en silence, de cette

fracture sociale et en supportent seules la violence ? Aujourd’hui, on peut même avoir un travail et être pauvre, on est face à l’explosion de la préca-rité. Que doit-on contester, la politique de l’économie de marché ou simplement la forme libérale de sa régulation ? Mais pourrons-nous nous contenter de dénoncer l’un sans toucher à l’autre ? Le pouvoir d’achat et l’emploi restent au cœur des préoccupations des Algé-riens, comme l’a été en son temps la sécurité.L’abstention est ici une démarche civique : elle vise à rappeler que pour que la démocratie représentative fonc-tionne, il faut que les candidats et les élus aient la volonté de représenter leurs électeurs, non de les trahir.Les hommes politiques, ou les leaders de partis qui se transforment à l’occa-sion des consultations électorales en machine à promesses, désormais, ne font plus recette chez le citoyen.Loin d’être un «non-acte» de démis-sionnaire, l’abstention consciente est un acte responsable de refus d’un sys-tème de domination où le droit de vote constitue l’acte public d’allégeance du plus grand nombre au pouvoir de quel-ques uns. L’histoire récente a montré combien le rituel électoral, qui devait garantir la liberté et les moyens de vie pour chacun d’entre nous, n’a fait que renforcer le pouvoir d’une caste de possédants et l’exploitation de l’im-mense majorité des hommes.Mais qu’en est-il des sondages dans cette période préélectorale ? Lorsque l’on sait que les sondages d’opinion, outre leurs vertus scientifiques pour l’étude des processus électoraux, peu-vent jouer un rôle important pour amé-

liorer la gouvernance en permettant aux «sans-voix» d’exprimer leur point de vue et de peser sur l’orientation des politiques publiques. Leur vocation première est de décrire des tendances.Jusqu’à présent, il n’y a qu’El Watan qui ait eu le mérite de commander et de publier le seul sondage réalisé, qui donnait un taux d’abstention de 38%. Cependant, nous ne pouvons pas nous fier aux résultats de ce sondage. Ses concepteurs, en omettant volontaire-ment de publier le nombre de person-nes interrogées, les ont discrédités. Selon les estimations recueillies ici et là (auprès des rares instituts et bu-reaux d’études), moins d’un tiers des électeurs vont se rendre aux urnes le 10 mai pour élire leurs députés. Ce n’est pas simplement un véritable camouflet infligé aux prétendants à la députation, mais aussi à la classe politique dans son ensemble. Les élections législatives du 10 mai seront marquées beaucoup plus par l’abstention record que par la victoire ou la défaite de la coalition islamiste. Elles montreront une fois de plus le fossé qui sépare l’opinion et la classe politique.Pour la troisième fois consécutive, lors des élections législatives de cette dernière décennie, les électeurs ins-crits sur les listes électorales qui ne se rendront pas aux urnes formeront «le premier parti de l’Algérie».

*Enseignant à l’ENSSP, ayant fait la conception et la réalisation de 126 enquêtes et sondages d’opinion dont 19 publiés par les quotidiens El Watan (8) , Liberté (7) , El Khabar (4).

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I D É E S - D É B A T S

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES DU 10 MAI

Abstentionnistes, le premier parti «Les élections législatives du 10 mai sont comparables au déclenchement de la Révolution de Novembre 1954.» Telles sont les paroles prononcées par Bouteflika lors de son discours à propos de la prochaine consultation, en raison des enjeux qu’elle comporte, dans un contexte international particulièrement sensible, généré par le Printemps arabe.

ÉVOLUTION DE L’ABSTENTION AUX DIFFÉRENTS SCRUTINS

Source : Mhand Kasmi dans Le Soir d’Algérie du 5 avril 2012

El Watan - Samedi 28 avril 2012 - 20

I D É E S - D É B A T S

L’étrange plaidoyer du Premier ministre devant les patrons

Par Ali Mebroukine

Professeur en droit des affaires, ancien collaborateur du président Liamine Zéroual

S’il subsistait encore un doute, le moindre doute, quant à l’absence de visibilité de l’Etat dans la société algérienne (nous

n’osons pas dire la déliquescence de l’Etat, comme le prédit, de façon récurrente, l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, mais nous en prenons, semble-t-il, le chemin), le discours prononcé par Ahmed Ouyahia devant les membres du FCE, le 9 avril, suffirait large-ment à le dissiper. Car enfin, c’est la première fois depuis qu’Ahmed Ouyahia est aux affaires qu’il vient souf-fler aussi osten-siblement sur les braises d’un feu qu’il aura large-ment contribué à allumer, en ne prenant aucune des mesures in-dispensables à la résorption des principaux fléaux qui affectent le pays : délabrement avancé de l’école, indi-gence de la qualité des prestations des princi-paux services publics, notamment ceux de la justice, de la santé et de la culture, aggravation du crime organisé et du grand banditisme, gé-néralisation de la corruption active, instabilité des lois et des règlements (lorsqu’ils ne sont pas frappés d’obsolescence intégrée, autrement dit, sont ineffectifs dès leur publication au JO, comme par exemple la réglementation, pour-tant essentielle, sur les marchés publics), refus obstiné et délibéré de certains clans du pouvoir de mettre l’Algérie sur les rails d’une diversifi-cation de son appareil de production, en amé-liorant notamment les facteurs d’attractivité de notre pays pour les investisseurs nationaux, autant que pour les entreprises étrangères.

L’ABSENCE DE L’ÉTAT

Le régime algérien dispose, en théorie, de tous les leviers pour rompre avec la logique infer-nale de la dépendance à l’égard de l’extérieur qui concerne désormais la totalité des produits primaires, des produits alimentaires, des biens de production et de consommation et des ser-vices. Le RND, entité construite ex cathedra par le régime algérien au milieu des années 1990, pour pallier la déloyauté alléguée de la direction du FLN d’alors, truste aujourd’hui l’ensemble des postes de commandement de l’Etat, avec l’appui d’un FLN relooké, chaque fois que de besoin et l’appoint du MSP. La situation calamiteuse dans laquelle se trou-ve aujourd’hui le pays n’est pas un phénomène

de génération spontanée, elle est le produit de la pseudo-gouvernance des affaires de l’Etat. Depuis 1999, pour ne pas remonter plus haut dans le temps (puisque aussi bien, paraît-il, l’Algérie était alors dirigée par un «président stagiaire»), on relèvera, à titre d’exemple, qu’aucune mesure favorisant la bancarisation des masses astronomiques de monnaie fidu-ciaire qui circulent librement sur le marché n’a été concrétisée, que l’opération lancée, il y a plus d’une année, destinée à évaluer et compta-biliser les signes extérieurs de richesse, afin de les soumettre, le cas échéant, à un impôt sur la fortune ou sur le patrimoine a été abjurée sans autre forme de procès. Ce n’est pas à la société civile de s’emparer de ces questions, encore moins de combattre les fléaux qui minent la co-hésion sociale. Elle ne dispose ni du monopole de la violence légitime (seul apanage de l’Etat et de ses services) ni des outils lui permettant de jouer un rôle d’alerte vis-à-vis des pouvoirs publics, encore que le FCE n’a eu de cesse de proposer, au moins depuis 2006, au gouver-nement, de mettre à sa disposition sa propre expertise, non seulement aux fins de moraliser la vie des affaires, mais également dans le but d’améliorer les performances de l’économie algérienne.

LA MONTÉE DU CRIME ORGANISÉ ET DU GRAND BANDITISME

Sur le chapitre de la moralisation de la vie des affaires, Ahmed Ouyahia est orfèvre en matière de mise en cause de gestionnaires innocents. Dans les années 1996-1997, à l’insu du prési-dent Liamine Zeroual (partisan incoercible de la présomption d’innocence), il a pris la tête d’une croisade contre certains dirigeants d’en-treprise dont la plupart furent innocentés par les juridictions de jugement. Depuis 1999, le nombre de citoyens innocents condamnés à de lourdes peines de prison n’a cessé d’augmenter

et sont particulièrement ciblées les personnes les plus honnêtes et les plus attachées à l’intérêt du pays, comme si leurs bourreaux avaient voulu apporter la démonstration au monde entier que plus un citoyen algérien sert avec désintéressement son pays, plus grandes sont ses chances (au sens mathématique du terme) d’être embastillé pour trahison ou espionnage. Le procès en sorcellerie instruit contre Abane Ramdane, qui n’est rien moins que le père fon-dateur de l’Etat algérien, plus de 50 ans après sa mort, est emblématique à cet égard et en dit long sur les mœurs politiques algériennes. En revanche, les barons de l’informel contre lesquels le Premier ministre se contente de vitupérer, coulent des jours paisibles sous le soleil d’Algérie ou sous d’autres cieux, sauf au cas où ils sont lâchés par leurs parrains, ce qui arrive assez fréquemment, il est vrai.

LE REFUS OBSTINÉ DE PRÉPARER L’APRÈS-PÉTROLE

S’agissant de l’après-pétrole, l’appréciation du Premier ministre serait risible, n’était la gravité des moments que nous vivons. L’auteur de ces lignes a été un des premiers à affirmer que l’Al-gérie ne serait plus exportatrice de brut à l’ho-rizon 2025, alors que le Premier ministre, pré-tendant s’appuyer sur des données objectives, situait le Peak Oil à 2050. Aujourd’hui, il re-prend à son compte le scénario qu’il avait jugé iconoclaste, mais le plus remarquable n’est pas dans l’incohérence intellectuelle de sa démar-che ; il réside plutôt dans la sérénité de mauvais aloi qu’il manifeste sur ce sujet, comme s’il

n’était responsable de rien et que les impérities de son administration ne lui étaient nullement imputables. Surtout, il feint de croire que c’est à l’Etat, et à l’Etat seul, de définir la stratégie de rupture avec le modèle rentier clienté-liste qui fait de l’Algérie un cas à part dans le monde. La mise en œuvre de l’après-pétrole ne fait pas partie de la vocation du FCE ni de la so-ciété civile, fut-elle la plus dynamique et la plus entreprenante. A chaque institution son rôle et ses attributions. Plus près de nous, le ministre des Finances avait justifié le contenu de la loi de finances complémentaire pour 2009 par la nécessité pour l’Algérie de promouvoir tout à la fois une stra-tégie d’indus-trialisation par substitution aux importations et une stratégie d’industrialisa-tion par valorisa-tion des expor-tations (excusez du peu). Mais depuis quand et dans quel autre Etat du monde une loi de finan-ces (ordinaire ou complémentaire) a-t-elle eu pour vertu de porter un projet de développement économique au lieu et place d’un code des investissements et surtout d’une volonté politique qui ne ressort, pour l’instant, d’aucune décision de l’Exécutif ? Et même en admettant le postulat controuvé du ministre des Finances, quel bilan a été fait de la mise en œuvre de la LFC pour 2009 consacrant le «patriotisme économi-que», lorsqu’on sait qu’aucun des 37 textes réglementaires qui eussent dû être pris pour son application n’a été publié au JO, les lois de finance ultérieures ayant posé de nouvelles règles. Plus de trois décennies après la tenue du Congrès extraordinaire du FLN de juin 1980 qui avait décliné le modus operandi de l’après-pétrole, l’Algérie est encore plus dépendante des hydrocarbures que jamais. N’est-il pas déjà trop tard ? Aujourd’hui, l’économie algérienne ne peut se prévaloir d’aucun avantage compa-ratif, quand ce ne serait que par rapport aux autres pays de l’est et du sud de la Méditerranée, comme le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, pour ne rien dire de la Turquie qui fera partie, d’ici 2025, des dix plus grandes puissances économiques du monde. Notre industrie ne fabrique même pas des produits sénescents destinés à satisfaire la demande intérieure la moins exigeante. Rares sont les investisseurs étrangers qui s’intéressent à l’Algérie pour y créer des emplois productifs, de la valeur ajoutée industrielle, transférer les technologies et le savoir-faire, car notre pays, nonobstant le niveau de ses réserves de change, est de moins en moins attractif sur tous les plans. A cet égard, ni le plan complémentaire de soutien à la croissance (2005-2009) ni le plan quinquennal (2010-2014) ne feront de l’Algérie un pays post-rentier. Les synergies positives es-comptées de la politique des grands travaux pour lesquels ont été dédiés quelque 500 milliards de dollars ne sont visibles nulle part. En revanche, des déséquilibres macro économiques majeurs sont à redouter à partir de 2015-2016 à cause de l’explosion des dépenses publiques.

PAS DE «PRINTEMPS ALGÉRIEN» SANS LÉGITIMITÉ DES GOUVERNANTS

Il serait certes trop simple d’accabler les seuls dirigeants du pays, tant la responsabilité de la dé-solation actuelle transcende de loin le périmètre de l’Etat. Mais, quoi qu’on puisse en penser, il y a un préalable incontournable qui est la question de la légitimité de ceux qui gouvernent ce pays. Aussi longtemps que les élites dirigeantes ne se-ront pas perçues comme légitimes par les popu-lations, il sera illusoire de faire repartir l’Algérie du bon pied. Il ne s’agit pas de la seule légitimité

que confère le suffrage universel dans le cadre de la représentation politique consubstantielle aux démocraties libérales (encore faudrait-il que le scrutin dans notre pays soit transparent, ce qu’il n’a été qu’une seule fois depuis l’indé-pendance, c’est-à-dire le 16 novembre 1995, à l’occasion de l’élection de Liamine Zéroual à la magistrature suprême) ; il s’agit de la légitimité que confère originellement, mais aussi a poste-riori, le service de l’Etat, le dévouement pour l’intérêt général, une moralité au-dessus de tout soupçon, une rigueur intellectuelle sans faille, un sens aigu de la justice sociale, la pratique de l’autolimitation pour permettre à l’ensemble des

a u t o r i t é s de l’Etat de fonct ion-ner confor-mément au p r i n c i p e de la sépa-ration des pouvoirs , le souci de répartir équitable-ment, non pas la rente pétrolière, mais les

fruits de la croissance produite par le travail ma-tériel et intellectuel des hommes et des femmes de ce pays. Ce n’est pas un hasard si la généra-tion à laquelle j’appartiens nourrit une nostalgie teintée d’amertume pour la période 1965-1978, pendant laquelle le président Boumediène s’était efforcé de construire un Etat pérenne et d’œuvrer à la prospérité du plus grand nombre. Ce n’est pas un hasard si les jeunes générations se sont spontanément identifiées à Mohamed Boudiaf qui avait su incarner en quelques mois une espérance à jamais meurtrie dans la conscience collective nationale. Enfin, ce n’est pas un hasard si les Algériens, notamment les plus jeunes d’entre eux, étaient majoritairement disposés à voter pour le président Liamine Zé-roual en avril 2009, si celui-ci avait consenti à se présenter à la magistrature suprême. Quant aux élections législatives du 10 mai prochain, le taux massif d’abstention escompté par tous les observateurs augure mal de la représentativité de la future Assemblée nationale, et, partant, du gouvernement qui devrait en être issu. Quant au partage clientéliste de la rente, dont le Premier ministre actuel est un des principaux contributeurs (au sens de maître d’œuvre), il renvoie aux calendes grecques l’indispensable consensus social sans lequel le pays ne pourra jamais mobiliser ses plus précieuses ressources. 50 ans après l’indépendance, l’Algérie res-semble de plus en plus à une sorte de manteau d’Arlequin fait de bribes et fragments : société segmentée, hétérogène, composite, à nouveau encalminée dans les liens primordiaux issus de son histoire médiévale, en proie à une anomie qui se joue de tous les codes sociaux et de l’en-semble des échelles de valeur. Hélas, tout ce ca-pharnaüm se déroule sous le regard indifférent, si ce n’est réjoui, du Premier ministre et de tous ceux qui l’ont créé. A. M.

IDÉES-DÉBATS

À NOS LECTEURSEn raison des contraintes liées à la pagination et pour une meilleure lisibilité des textes, les contributions adressées à la rubrique «IDÉES-DÉBATS» ne devront pas dépasser les 6000 signes, l’équivalent de 4 feuillets saisis en Word. La rédaction sera contrainte de ne pas publier les textes dépassant cette norme. L’exclusivité des contributions est exigée. Une photo de l’auteur et une courte biographie sont souhaitées. A la demande de leurs auteurs, les longues contributions peuvent être publiées dans l’édition électronique d’El Watan. Nous demandons de la compréhension et de la discipline à nos lecteurs.

Le RND, entité construite ex cathedra par le régime algérien au milieu des années 1990, pour pallier la

déloyauté alléguée de la direction du FLN d’alors, truste aujourd’hui l’ensemble des postes de commandement de l’Etat, avec l’appui d’un FLN relooké, chaque fois que de

besoin et l’appoint du MSP.

Notre industrie ne fabrique même pas des produits sénescents destinés à satisfaire

la demande intérieure la moins exigeante. Rares sont les investisseurs étrangers qui

s’intéressent à l’Algérie pour y créer des emplois productifs, de la valeur ajoutée industrielle,

transférer les technologies et le savoir-faire, car notre pays, nonobstant le niveau de ses réserves

de change, est de moins en moins attractif sur tous les plans.

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Par Mezbani S., directeur général

Dans votre édition datée du 7 avril 2012, dans la rubrique «Idées-débats», sous le

titre «Tikjda se meurt», l’auteur de la contri-bution, l’ex-directeur du Parc du Djurdjura a, à travers ses écrits, particulièrement ciblé le Centre national des sport et des loisirs de Tikjda (CNSLT). Le but recherché à travers ce droit de réponse est de rétablir la réalité telle qu’elle est, et d’éclairer davantage les lecteurs d’El Watan sur la réalité de Tikjda, notamment pour la partie qui nous concerne directement, à savoir le CNSL Tikjda, puisque nous sommes directement cités par 1’auteur de la contribution. Une réalité que ce dernier a délibérément occultée, alors qu’en tant qu’ex-directeur du Parc National du Djurdjura (PND), il devrait, normalement, parfaitement maîtriser. Le PND ne se limite pas à Tikjda et ses environs, mais bien à d’autres sites tout aussi importants qu’il ne connaissait que par voie d’information, car ayant négligé sans aucun plan de charges. Nous citerons, entre autres, Aït Ouabane, Tala Rana et Tala Guilef, des zones livrées à l’abandon durant toute la période où l’ex-directeur du PND avait exercé ses respon-sabilités. L’auteur, dont nous saluons - au moins - l’éveil tardif après vingt-huit ans de sommeil, a omis consciemment de citer qu’il avait participé et approuvé, en toute âme et conscience, toutes les délibérations concernant les projets de notre

structure, le CNSL Tikjda, du temps, en effet, où il faisait partie de notre conseil d’orientation. Par-mi ces délibérations, nous citerons, entre autres : la piscine et la salle OMS, approuvées en tant que projets neufs au CNSLT (délibération n° 05, procès-verbal du 25 févriér 1995. A travers ses écrits, il semble que l’ex-directeur du PND n’est pas du tout informé de ce qui se fait sur le terrain à Tikjda. S’agissant, en effet, du collectif bas au sujet duquel s’inquiète l’ex-directeur du

PND à travers sa contribution, nous lui laissons le soin de se rendre à Tikjda et il verra de ses propres yeux que les travaux de remise à niveau de ces «carcasses» sont bel et bien engagés et même plus, ils sont en cours d’achèvement. En solutionnant ce point précis, cela illustre - et par les faits - que le CNSLT n’est pas resté les bras croisés face aux carences écologiques et environ-nementales de Tikjda et ses environs. Ceci, pour les actes concrets. Et nous ajouterons qu’il est

osé de la part de l’auteur d’affirmer que le CNSL Tikjda ne se soucie guère de l’environnement, de la protection d’un site dont nous sommes partie prenante. Ces aspects étant le souci des pouvoirs publics, donc du ministère de la Jeunesse et des Sports, dont dépend notre établissement qui n’a de leçons à prendre de personne. La direction générale du CNSL Tikjda est consciente de la mission qui lui incombe au niveau local et même plus. D’où notre adhésion totale et par les faits à des initiatives opérationnelles et de niveau mon-dial. Telles, notamment, les recommandations is-sues du 7e Congrès mondial du tourisme de neige et de montagne, tenu ce mois-ci, dans la princi-pauté d’Andorre qui incitent à une réflexion plus globale et réaliste sur les nouvelles technologies et perspectives universelles sur le tourisme de montagne. La rencontre internationale sur le tou-risme sportif, une autre initiative du même genre, a été organisée récemment à Bouira et à laquelle le CNSL Tikjda a activement participé et à l’is-sue de laquelle nous avons également bien noté les recommandations pour pourvoir continuer à avancer et à progresser dans nos démarches pour un avenir harmonieux. Ceci, juste pour confir-mer que le CNSL Tikjda est ouvert à toutes les initiatives, qu’elles soient locales ou universelles. Car, nous sommes tenus à œuvrer dans ce cadre exceptionnel qu’est la montagne. D’où le fait que nous déplorons l’attitude et la manière avec les-quelles l’auteur expose une situation qui est loin d’illustrer la réalité du terrain. M. S.

El Watan - Samedi 28 avril 2012 - 21

I D É E S - D É B A T S

BOU SAÂDA, POÉSIE ET HOSPITALITÉ

Pour une transmission du patrimoine par l’école

«A Tikjda, il n’y a pas d’abandon»

Par Abdelhafid Hamdi-Cherif Aïssa Kadri

Il y a quelques jours s’est tenu à Bou Saâda un important col-loque organisé par le ministère

de l’Agriculture et du Développe-ment rural, en partenariat avec la Conférence permanente des villes historiques de la Méditerranée, le Centre national de recherches pré-historiques, anthropologiques et his-toriques (CNRPAH), la fondation Hans Seidel, le réseau euro-méditer-ranéen Strademed et l’institut Ma-ghreb-Europe de l’université Paris 8 Vincennes, Saint-Denis, et portant sur : «Les villes historiques de la Mé-diterranée et leurs territoires. Le cas des zones steppiques et des espaces oasiens : quelle stratégie de déve-loppement durable, rural et local ?» El Watan en a rendu compte. Nous aimerions ajouter quelques éléments concernant le patrimoine immatériel, car cette dimension permet de mesu-rer combien cette ville et cette région peuvent s’enorgueillir d’une richesse et d’une hospitalité qui ne sont pas que des légendes. Non que le site, les monuments ou tout ce qui est économique, agri-cole ou architectural soient moins importants, mais il est difficile de rester insensible devant tant de simplicité et d’humanité. Ces gens sont fabuleux ! Leur générosité ne consiste pas uniquement à offrir des biens, encore que non, elle vous fait du bien. Elle est toute dans cette ouverture et cet accueil qui vous dit : «Venez, faites halte chez nous.» On se sent vraiment apaisés devant

tant de calme, de densité et de pe-santeur…, comparés à la fébrilité caractéristique de nos villes. Quelle émotion devant ce djebel Kerdada chanté par Cheikh Smati, poète de Sidi Khaled dont la légende dit «Ya sama’ kaoul essmati goul amine» (O toi qui entends les paroles de Smati, dis amen), tant sa verve est recon-nue et respectée au titre d’une pa-role sacrée : Et haouel ya kaf kerdada warhal darragt a‘liya jbal ettawaya. Bou Saâda est, comme chacun le sait, mais cela peut valoir pour toute cette région qui va de Biskra jusqu’à La-ghouat, en passant par M’sila, Djelfa, El Ksar…, l’un des centres névral-giques de ce chant que l’on appelle saharien et auquel le grand Khelifi Ahmed a donné toutes ses lettres de

noblesse. Triste coïncidence, cet im-mense artiste disparaissait deux ou trois jours avant l’ouverture du col-loque. L’une des communications de cette rencontre, consacrée au chant «ayieye», lui était d’ailleurs dédiée, en hommage à tout ce qu’il a pu re-présenter. Bou Saâda, comme toute cette zone du Hodna, est aussi un vi-vier d’authentiques poètes, souvent chantés justement dans le «ayieye», que nous avons eu la chance de ren-contrer et avec lesquels nous avons passé des instants inoubliables. Dans une langue que l’on dit populaire, ou dialectale, mais dont la teneur, la hauteur et, osons-le et le classicisme, permettent toute forme d’expression poétique, ils disent leur mode de vie,

mais parlent aussi de Kaïs et Leyla, d’amour et de mélancolie. Oui, cette langue est belle, très belle, d’autant plus belle que, tout en n’étant pas considéré comme littéraire, elle pro-duit une littérature qui ne peut crain-dre aucune comparaison. Et l’on se prend à rêver d’un jour où ces poèmes seraient étudiés à l’école. Car cette langue, authentiquement nationale, aiderait justement à guérir et à dépasser les multiples fractures (imaginaires, mais qui produisent de désastreux effets de réalité) qui affli-gent notre pays : fracture entre une langue dite «populaire» et une autre supposée «classique» ; il n’y a pas plus d’arabe «classique» comme es-sence pure à mythifier ou à combattre que de langue populaire disqualifiée

pour toute création artistique.Fracture entre le sacré et le profane : cette poésie nous donne à lire des textes où une religion apaisée n’interdit pas l’amour ni les préoccu-pations terrestres, et où l’on n’est pas très loin de la sécularisation.- Fracture entre le Nord et le Sud, ou entre ville et terroir : même s’ils va-lorisent leur mode de vie et le chan-tent, ces poètes ne le font quasiment jamais en opposition aux autres. Et s’il arrive parfois de trouver des tex-tes où le Nord et la ville sont un peu moqués ou critiqués, ce n’est jamais ni méchant ni mal intentionné. Ils ne se situent pas dans l’opposition ou l’adversité. Tout en ayant un enracinement local très fort, cette poésie est non seule-ment nationale, mais par ses formes et surtout ses thèmes, elle est dans l’universel, elle nous donne la preuve que l’universel n’est pas le contraire du local, il en est le déploiement. L’universel n’est pas le contraire du particulier, et il n’y a pas d’universel sans enracinement local. C’est donc un vrai patrimoine, riche et fécond dont notre pays dispose et dont il n’a pas le droit de passer à côté. Il faut le valoriser et valoriser un patrimoine, ce n’est pas l’ins-crire dans on ne sait quelle vision paranoïaque qui en fait un objet continuellement attaqué par de fan-tasmatiques invasions culturelles ; valoriser un patrimoine, c’est l’aider à se développer pour qu’il continue à produire, l’éditer, le lire, l’apprendre. En un mot, le promouvoir à travers toutes les institutions de l’Etat, no-tamment l’école, pour se l’approprier et le transmettre aux jeunes géné-rations qui ne peuvent qu’en tirer fierté. A. H-C. A. K.

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Mosquée de Bou Saâda

La station de Tikjda

El Watan - Samedi 28 avril 2012 - 24

J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : FORMATION / NORMALES / ESSAIM / ES / BASES / ACIDE / ISE / RNA / EST / SAALE / NET / TNT / SS / MITOSE / BR / OEN / NEO / ON / ATOUT / SENTENCE. VERTICALEMENT : CONSECRATIONS / ROSSINANTE / OMRA / DALTON / AMIBE / AT / ETAMA / SENTE / IL / SIEN / EON / POETESSE / BOUC / NS / SETTER / TE.

SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS :

SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT : 1.ACCENTUATIONS 2.NARGUILE. OISE 3.AMARINERAIENT 4.BA. IT. MAMAN. EPI 5.ORAL. MATADOR. RE 6.LA. LAI. INERTIE 7.IDEAL. FOI. MALLE 8.SERRERONT. EES 9.AS. EU. ENTRAVE 10.ASSAGI. FEULER 11.TER. ECART. SE. MI 12.SENATS. UT. RIEN 13.BOTANISTE. MANNE 14.OPE. CŒURS 15.LE. CENSE. ASSISE.

VERTICALEMENT : 1.ANABOLISANT. BOL 2.CAMARADES. ESOPE 3.CRA. ER. ARETE 4.EGRILLARDS. NA 5.NUIT. ALE. SEANCE 6.TIN. MI. REACTION 7.ULEMA. FOUGASSES 8.AERATION. IR. TUE 9.AMANITE. TUER 10.ILIADE. NF. SA 11.ENORMITES 12.NON. RTA. RUERAIS 13.SITE. ILEAL. IN 14.PRELEVEMENTS 15.SERIE. ESERINE.

NADIR - PIERRE GAXOTTE

Jeux proposés par gym C Magazine

TTELONGIHCFEEFL

EBRSERPENTIRLOA

TONATEGDAGLABUN

IUOENEMRANENILO

LSIMESSEUITGDAI

ACTOLRIUPOGIURT

RUUTOMNSORBRADA

TLLIPIAETLIMEMN

UAOFTMRNLOBSAUE

EDSAEOIITORSTTR

NEINTDCCNESNEDE

ORIAROEGTALATTE

ECTURRLLCLASROD

UIONIEAROLEODUC

FGEDTHEELLIUOHR

RÈGLE DU JEU Biffer tous les mots de la liste que vous retrouverez dans la grille, en utilisant tous les sens possibles. Les lettres qui n'auront pas été cochées serviront à former le mot défini ci dessous.

DÉFINITIONCauser une souffrance

morale ou physique(10 lettres)

Solution Biffe Tout précédent :

TREMBLOTER

A I G R E U R - A U D I B L E - B L O U S E - BOUSCULADE - CHIGNOLE - CINEMA - DIRECT - DORSAL - EDEN - EMOTIF - FILET - FOULARD - GADGET - GOURDIN - HALTE - HOUILLE - IGNARE - LATTE - LICORNE - MASSACRE - MEPRIS - NATIONAL - NEUTRALITE - ONGLET - OLEODUC - POLE - ROTATIF - SERPENT - SOLUTION - TAMBOUR - TRANSISTOR - UNITAIRE

Biffe Tout N° 3186

Quinze sur N° 3186151 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

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HORIZONTALEMENT : 1.Battements de cœur accélérés. Avant la matière 2.Régénérés. Grande péniche 3.Légumineuse. Etat d'Amérique. Equipe 4.Personne qui soutient les artistes. Théologien. Chemin de halage 5.Verbal. Pagaies. Sombre 6.Trou au visage. Fin de verbe. Essaya 7.Stère. Refus. Fleuve côtier. Démonstratif 8.Petit tour. Obstination 9.Constellation. Manuel de consultation. Canton suisse 10.Fils de. Enfin ! Symbole chimique. Paysan 11.Jubilé. Alla en justice. Obsolète 12.Abréger. Etablisse un lien 13.Sources. Poussée 14.Conteste. Petite quantité d'un liquide. Conjonction 15.Opinions. Page à sensations. Dénivellation.

VERTICALEMENT : 1.Avant-coureurs 2.Assainira. Se dit d'un visage rouge 3.Types. Sur une borne. Sens 4.Ordinateur. Les meilleurs des meilleurs. Tétée 5.Cours de France. Préfixe de nouveauté. Deux lettres pour un facteur 6.Firent feu. Tartem-pion 7.Salut à César. Produit de ferme. Gogo biblique 8.Enve-loppes de graines. Fin de verbe. Ruban d'asphalte 9.Mettre à l'écart. Grugées. Esprit 10.Ont vu le jour. Tristesse 11.En bas de page. Ancienne monnaie chinoise. Baudet 12.Diabolique. Pays 13.Note. Moelleuse 14.Parité. Rouent de coups 15.Distancera. Sapée. C'est-à-dire.

Définitiondu mot encadré

Tout Codé N° 3186

SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspon-dant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

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Oiseau passereau voisin du merle1

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Fléchés Express N° 3186

de cettefaçon

priveraitde chef

planteornementale

sur la rosedes vents

action deprônerrelative

aux repas

disparitions

langue

libred’accèspilier

cornier

Symbolechimique

marquionsd’un trait

vient avantle pas vide

rapt

symbolechimique

reptiles

prononcer

symbolechimiquecarapaced’oursin

long temps

hors chant

fin desoirée

poison

explosif

fin deverbe

gourdin

parihippique

menue

unique

sortile premierarrivé

noir enArabie

populace

bonne carte

bairnippone

SOLUTION N° 3184HORIZONTALEMENTI- METISSAGES. II- ETARQUER. III- TES - ROUE. IV- ER - SAPES. V- ONGULES - ON. VI- RINCER. VII- ITE - SINGE. VIII- SETS - ME - RN. IX- ENTE-RINE. X- ERS - REFLET.

VERTICALEMENT1- METEORISME. 2- ETERNITE. 3- TAS - GNE-TES. 4- IR - SUC - SN. 5- SQUALES - TR. 6- SU - PERIMEE. 7- AERES - NERF. 8- GROS - AG - IL. 9- ERNE. 10- STERNE - NET

HORIZONTALEMENTI- Compréhensible. II- Conjure. III- Pris du plaisir -Temple rupestre égyptien. IV- Personnage de conte - Bas de gamme. V- Sans effets - Bière anglaise. VI- Ar-bre. VII- Copulative - Négliger. VIII- Filet, au tennis -Note d’espoir. IX- Excès. X- Mari - Regarde. VERTICALEMENT1- Femme sotte et bavarde. 2- Etroitesse. 3- Drame jaune - Roue à poulie - Poète chinois. 4- Langage gaélique - Lac des Pyrénées - Ingurgité. 5- Technétium - Qui res-semble à de l’écume. 6- Rôti. 7- Saillie. 8- Grande ouver-te - Possessif. 9- Parfums. 10- Développement - Verte république.

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Mots Croisés N°3185

Par M. IRATNI

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L ’ É P O Q U E

El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse”

au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la publication : Omar Belhouchet

Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse : Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1er

Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 - Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88

Site web : http://www.elwatan.com E-mail : [email protected] PAO/Photogravure : El Watan Publicité - Abonnement : El Watan 1, rue Bachir Attar -

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Tél : 041 41 23 62 - Fax : 041 40 91 66Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés

ou remis à la rédaction ne seront pas rendus et ne feront l’objet

d’aucune réclamation. Reproduction interdite de tous articles

sauf accord de la rédaction.

ON VOUS LE DIT

CENTRE COMMERCIAL ET DE LOISIRS DE BAB EZZOUAR

Le Centre commercial et de loisirs de Bab

Ezzouar est devenu le nou-veau lieu branché des Algé-rois. Ils y vont en famille, en couple ou entre amis pour faire des emplettes, mais aussi pour se res-taurer dans un cadre qui invite à l’évasion le temps d’un week-end. C’est aussi devenu un endroit où les marques aiment à s’affi -cher ou faire de l’événe-mentiel. Ainsi, Samsung Algérie y a planté son décor pour lancer son «Galaxy Note» et pour organiser, pour la première fois en Algérie, le Mois de la pho-to, un festival qui durera de la mi-avril à mi-mai. Au programme, des expositions de photos, animées par des photographes professionnels et amateurs qui pré-senteront leurs «prises», présentation des produits Sam-sung, des workshops ainsi que des conférences destinées aussi bien aux professionnels qu’au grand public. Enfin et surtout, cet événement sera ponctué par l’organisation d’un concours photo par thème. Dès la sélection, l’ensem-ble des photos à exposer sera imprimé en format A3 sans aucune bordure ni encadrement. L’ensemble des photos non sélectionnées pour l’exposition fera l’objet d’un concours

sur internet avec de belles surprises. Avec l’arrivée des appareils photo numériques, et, surtout les téléphones por-tables, tout le monde est de-venu reporter. Un phénomène qui s’est accentué avec les smartphones, dont certains poussent très loin la qualité des images. C’est ainsi que l’on observe une déferlante de jolies photos sur Facebook, qui enchantent autant l’œil qu’elles agacent les photo-

graphes plus «pros», concurrencés sur leur propre terrain. Si les appareils photo numériques ont encore de beaux jours devant eux, force est de constater que nous vivons une véritable «révolution de poche» dans les pratiques photos. Une révolution qui devrait monter en intensité dans les pro-chains mois. L’explosion de la photographie numérique a fait que la capture de l’image à l’aide de l’appareil photo n’est plus que la pre-mière étape du processus de création.La photographie est de nos jours partout : dans un événement festif (mariage, réunion de famille), pour ajouter une dose de fun lors d’une commémoration ou une touche plus élégante lors d’une réunion de travail ou d’un rassemblement. Kamel Benelkadi

Flash sur un festival de la photo

HORAIRES DES PRIÈRES ALGER ET SES ENVIRONS

Fedjr………… 04:11Dohr…………. 12:46

Asser………..16:31 Maghreb……19:39 Icha………....21:08

Le casse-tête du S 12 toujours d’actualité Finalement, le S12 s’est avéré juste un autre document de plus à fournir pour constituer un dossier comme celui du passeport. En effet, pour obtenir un passeport, on vous demande de ramener obligatoirement le S12, le 12 appelé communément l’original et la nationalité. Pour la carte d’identité, le S12 n’est pas encore obligatoire, mais sa fourniture n’annule pas celle du certificat de nationalité. Cette situation a poussé beaucoup de gens à s’interroger sur l’utilité de ce document qui a créé une polémique dans certains endroits. Il y a quelque temps, les responsables du ministère de l’Intérieur, à leur tête l’ancien ministre Zerhouni, avaient présenté ce document comme l’«innovation» qui allait libérer le citoyen de l’enfer de la paperasse. Cela ne semble pas être le cas pour le moment.

Le directeur du FBI à AlgerLe directeur du Bureau fédéral d’investigation des Etats-Unis (FBI), Robert S. Mueller, était à Alger cette semaine, pour y rencontrer des officiels chargés de l’application de la loi, de la sécurité et de la justice, pour discuter des questions d’intérêt commun et des moyens de renforcer davantage les efforts conjoints de lutte contre la

criminalité et les menaces de sécurité. M. Mueller a exprimé sa gratitude envers le gouvernement algérien pour sa coopération continue dans le cadre de la convention sur l’entraide judiciaire en matière pénale signée en 2010, ainsi que son partenariat. Il a également déclaré qu’il attend avec impatience la poursuite de cette collaboration.

Journées algériennes sur les infections fongiquesLes infections fongiques peuvent se manifester à différents endroits du corps. En fonction de la zone infectée, les symptômes peuvent varier considérablement. Les infections fongiques qui se produisent quand des champignons attaquent le corps seront les thèmes des Journées algériennes, qui auront lieu les 28 et 29 avril à Alger. Cette rencontre scientifique, qui est organisée par les laboratoires MSD, regroupera des praticiens spécialistes en hématologie et réanimation du territoire national. Des sommités nationales et étrangères vont encadrer cette formation médicale continue qui portera sur des communications magistrales et des cas cliniques.

Le site web du Sitev sans informations actualisées Le Salon international du tourisme et des voyages (Sitev) ouvre ses portes pour sa 13e édition, du 16 au 19 mai 2012 au Palais des expositions (Safex). L’information tourne en boucle sur le site web de l’Office national du tourisme (ONT) qui nous renvoie vers un autre site web dédié à cet événement. Cependant, on remarque qu’à quelques semaines de son déroulement, l’internaute ne trouve aucune information pertinente ou actualisée. Le www.visitsitev.com publie des informations dépassées et un communiqué de presse de 2010 ! On ne sait pas qui va venir et quel est le programme des journalistes étrangers, qualifiés par certains de «Douyouf el Djazaïr», qui, comme d’habitude, vont bénéficier d’un eductour aux frais de l’Algérie.

5e FESTIVAL DE LA BANDE DESSINÉE À RIAD EL FETH

Placée sous le signe du cinquan-tenaire de l’indépendance de l’Algérie, cette prochaine édi-

tion de la bande dessinée proposera un programme des plus divers et ri-ches à la fois. Lors d’une rencontre informelle, tenue jeudi au restaurant du Grill Room au Bois des arcades de Riad El Feth, la présidente du festival et directrice des éditions Dalimen, Mme Dalila Nadjem, a dé-voilé une partie des grandes lignes de ce rendez-vous. Vu l’engouement du public pour la BD, le festival sera, cette année, prolongé de qua-tre jours. Si cette année l’Algérie sera l’invitée d’honneur, il n’en de-meure pas moins que plusieurs pays étrangers seront présents. Concer-nant cette participation étrangère, la conférencière indiquera : «Nous maintenons une forte délégation étrangère, l’une des marques de fabrique du festival étant de tisser des liens avec une trentaine de pays invités, et parmi eux des pays qui ont accompagné notre mouvement

national, comme Cuba, les USA, la Belgique, mais aussi le Japon dont nous fêtons cette année le cinquante-naire de l’établissement, la Belgique, la Suisse, mais aussi de nombreux grands pays de BD, comme l’Angle-terre, l’Italie... Le Maghreb et le Ma-chrek seront bien entendu présents à travers des artistes marocains, tunisiens, égyptiens, libanais... Ainsi que ceux de notre continent.» Ainsi, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance nationale, une imposante exposition retraçant 50 ans de la BD algérienne sera à l’honneur, sur une superfi cie de 1000 m2. Elle rassemblera sur une scénographie des plus recherchées d’anciens et de nouveaux bédéistes algériens. D’autres espaces seront maintenus, à l’image de la librairie BD, ou encore la bulle de lecture. Les organisateurs ont reconduit les mêmes activités habituelles avec, cependant, un dispatching différent de celui des années précédentes. Les matinées seront consacrées aux acti-

vités de jeunesse et aux ateliers. Les après-midi, à partir de 14h, les inté-ressés potentiels pourront assister à des conférences et à des master class. A 18h, place à l’événement festif où des performances en live, des projec-tions de fi lms d’animation ainsi que des concerts se tailleront la part du lion. De même que des formations en scénario et en fi lm d’animation seront organisées pendant la durée du festival, «mais le FIBDA main-tient sa politique de formations longues, débouchant sur des publi-cations. Une de ces formations est en cours, toujours sous la direction du bédéiste belge et ami du festival, Etienne Schredder, et qui devrait dé-boucher sur différentes publications autour du thème ‘‘Résistances’’», ex-plique la directrice du festival. Il est à noter, par ailleurs, que trois concours de création à destination des talents nationaux, ainsi qu’un concours in-ternational ont été ouverts à tous les bédéistes depuis la mi-avril dernier. Nacima Chabani

L’Algérie à l’honneur● Le 5e Festival international de la bande dessinée se tiendra du 6 au 13 octobre

2012, à l’esplanade de Riad El Feth à Alger.

MAZAL WAQFINENouvelle campagne de NedjmaNedjma et la Télévision algérienne lancent conjointement une campagne nationale de communication intitulée «Mazal Waqfine» (Nous sommes encore debout). Cette initiative met en vedette le peuple avec des stars algériennes de renommée internationale et rappelle les grandes étapes de la glorieuse histoire de l’Algérie. Des moments de grande communion, de victoires et de joies, du premier jour de l’indépendance à aujourd’hui. Le premier d’une série de spots sera diffusé en exclusivité et pour la première fois à la Télévision algérienne jeudi 26 avril, à partir de 19h, avant d’être repris sur d’autres supports de communication.Les artistes algériens y chantent Mazal Wakfine, Nehabek Ya Bladi (Nous sommes encore debout, je t’aime mon pays) dans une extraordinaire symbiose avec une foule heureuse, d’hommes et de femmes de toutes les générations.Une foule qui les entoure et les protège, en reprenant avec eux à l’unisson : «Mazal Waqfine». A ce propos, le directeur général de l’ENTV, Tewfik Khelladi, a déclaré : «La Télévision algérienne se fait toujours un devoir d’accompagner le peuple algérien dans les grands moments de son histoire. Et la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance en est un, particulièrement fondamental. Cette campagne va mettre en relief une valeur essentielle de notre peuple, la solidarité, et adresser le message d’une Algérie forte, d’une Algérie qui progresse et regarde sereinement l’avenir.» Pour sa part, le directeur général de Nedjma, Joseph Ged, a dit : «Nedjma est honorée de participer à cette grande campagne patriotique aux côtés de la Télévision algérienne.»

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Après quatre années jalonnées d’une impressionnante série de victoires,

«Pep» Guardiola, l’entraîneur du FC Barcelone, a annoncé hier son départ du club catalan qu’il a mené depuis quatre ans à des sommets, avant une fin de sai-son 2012 décevante. «Quatre ans comme entraîneur, c’est une éternité. Je suis vidé et je dois me reposer», a expliqué Guardiola, 41 ans, lors d’une conférence de presse, en présence de nombreux joueurs de l’équipe comme Xavi, Iniesta ou Puyol. Josep Guardiola sera remplacé par son actuel adjoint, Tito Vilanova. Il a annoncé qu’il recommencerait à entraîner une équipe, mais pas immédia-

tement, et qu’il avait besoin avant d’une pause pour se reposer. «Pour l’instant, je n’ai pas envie d’entraîner». «Je conti-nuerai bientôt comme entraîneur, mais je ne peux remplir ce vide si je reviens tout de suite. Je n’ai pas envie», a-t-il affirmé. Avec ce départ, la page se tourne sur le palmarès hors pair d’un entraîneur passionné, proche de ses joueurs autant qu’adepte de la discipline, à l’étoile à peine ternie par le cruel double échec de cette fin de saison.

DEUX MAUVAIS COUPS ENCAISSÉS

Le club blaugrana, en mauvaise posture face au Real Madrid, devrait en effet voir

s’envoler le titre de la Liga, après avoir perdu le 21 avril le clasico contre son rival madrilène (2-1). Puis, mardi, le Barça a encaissé un nouveau coup : l’élimination face au club britannique de Chelsea (0-1; 2-2) en demi-finale de la Ligue des champions. Guardiola, de-puis son arrivée au Barça en 2008, aura pourtant mené le club vers des sommets : deux fois vainqueur en Ligue des cham-pions (2009, 2011), deux fois champion du monde des clubs (2009, 2011), trois fois victorieux en Liga (2009, 2010, 2011), il a aussi remporté une Coupe du Roi (2009), deux Supercoupes d’Eu-rope (2009, 2011) et trois Supercoupes d’Espagne (2009, 2010, 2011). Les Barcelonais, sous sa houlette, auront une dernière chance d’enrichir ce palmarès le 25 mai s’ils s’imposent face à l’Athletic Bilbao en finale de la Coupe du Roi. Comme joueur, puis comme entraîneur, Guardiola signe un parcours qui force le respect et l’admiration. Même s’il a connu quelques ratés : une fin de carrière anonyme sur les pelouses (AS Rome, Brescia, le Qatar et le Mexique) et une gestion parfois houleuse de joueurs à fort caractère depuis le banc.

ET APRÈS ?

Mais, à la tête d’une génération excep-tionnelle, qui compte notamment le pro-

dige argentin Lionel Messi, triple Ballon d’Or, il aimait aussi rappeler que sans ses joueurs, il ne serait rien. Dans sa carrière, Guardiola a remporté neuf des 11 Ligas du Barça au cours des deux dernières décennies — six comme joueur, dont quatre avec la «Dream Team» de Johan Cruyff, trois comme entraîneur — et la première Ligue des champions du club catalan (1992). Et il restera comme l’entraîneur qui aura tout remporté en 2009 avec ses joueurs : six titres sur six compétitions. Guardiola est resté muet sur son avenir. La presse a elle évoqué plusieurs destinations, comme le poste d’entraîneur de l’AC Milan ou de l’équipe d’Angleterre. AFP

El Watan - Samedi 28 avril 2012 - 26

S P O R T S

EUROPA LEAGUE Le duel des «Athlétiques» Après les déboires du Real Madrid et du FC Barcelone en Ligue des champions, l’Espagne s’est off ert jeudi un (petit) lot de consolation, l’Europa League, dont la fi nale opposera l’Athletic Bilbao à l’Atletico Madrid le 9 mai. A défaut du clasico rêvé en fi nale de la C1 entre le Real et le Barça, écartés respectivement par le Bayern et Chelsea, l’Europe du football verra «l’At(h)letico» pour le gain de la petite et décriée Europa League. L’Athletic Bilbao a validé au terme d’une rencontre palpitante son billet pour la fi nale de Bucarest, en venant à bout (3-1) du Sporting Portugal qui s’était imposé à l’aller 2 à 1. Le club basque, fi naliste malheureux de la défunte coupe de l’UEFA en 1977, a ouvert la marque dès la 17e minute sur un superbe mouvement conclu par Susaeta, servi en retrait de la poitrine par Llorente. Le Sporting a égalisé par le Néerlandais Van Wolfswinkel (44’) qui a repris de demi-volée un ballon mal dégagé sur corner. Un avantage de très courte durée, puisque l’Athletic est repassé devant sur un nouveau service en or de Llorente pour Gomez (45’+1). A 2-1, les deux équipes étaient à égalité parfaite avant une seconde période où elles se sont neutralisées jusqu’à ce que l’excellent Llorente donne la victoire aux siens à deux minutes du coup de siffl et fi nal. Dans l’autre demi-fi nale, Valence, étrillé 4-2 à l’aller à cause de sa fébrilité défensive, a dominé l’Atletico Madrid, sans marquer à l’image d’un incroyable raté de Soldado (22’) qui aurait pu changer bien des choses. Mais avec son but inscrit à l’heure de jeu, l’attaquant de l’Atletico, Adrian Lopez, a rendu la tâche de Valence insurmontable.A Bucarest, dans deux semaines, l’Atletico qui sera privé de son capitaine Tiago, exclu après une altercation avec Soldado, tentera de reconquérir un trophée qu’il a déjà remporté en 2010, tandis que l’Athletic Bilbao espérera donner une dimension internationale à son palmarès. AFP

VOLLEY-BALLLe NRBBA en demi-fi naleLa formation du NR Bordj Bou Arréridj chez les seniors-garçons s’est qualifi ée brillamment hier, vendredi, pour les demi-fi nales de la 31e édition de la coupe d’Afrique des clubs champions qui se déroule à Sousse (Tunisie) en disposant des Egyptiens de Talaâ El Djeich sur le score de trois sets à zéro. L. H.

APRÈS SON ÉLIMINATION EN LIGUE DES CHAMPIONS EUROPÉENNE

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ÉES SÉTIF Hamar fustige Kerbadj et Lacarne Le président du CSA de l’ES Sétif, Hacène Hamar, a, dans une déclaration à la radio nationale Chaîne I, fustigé hier Kerbadj et Lacarne, respectivement président de la Ligue professionnelle de football et de la commission d’arbitrage, sans pour autant les nommer : «Ce n’est pas normal de reporter une rencontre et de forcer la main à l’ESS et au CRB devant animer la fi nale de jouer. Pour l’intérêt de tout le monde, on aurait dû reporter toute la journée. Pour un penalty siffl é en faveur de l’Entente, des gens qui ont dernièrement remué ciel et terre n’ont rien dit après le match CAB-ESS, où l’arbitre n’a pas sanctionné la faute commise contre Djabou à l’intérieur de la surface de réparation. J’espère que l’arbitre du match de Tlemcen ne viendra pas avec des directives bien déterminées. Pour l’heure, je ne dis rien à propos des manigances des coulisses qui font tout pour nous saboter, mais je dévoilerai tout au moment opportun», dira Hamar. Celui-ci, a à l’instar de Serrar, accompagné l’équipe qui a fait hier le voyage Sétif-Tlemcen à bord d’un avion spécial. Avant de rallier la capitale des Zianides où ils séjourneront jusqu’à lundi, les Noir et Blanc ont eff ectué hier matin un petit galop d’entraînement. Cette séance a été marquée par une altercation verbale entre Belkaïd et son coach Geiger, qui aurait décidé de ne pas compter sur le joueur lors de la fi nale. La décision du Suisse, qui considère que son joueur n’est pas complètement rétabli, n’a pas été du goût de Belkaïd qui s’est «distingué» une nouvelle fois. D’autre par, Geiger qui doit bien gérer la rencontre de Tlemcen qui est un important virage pour la course au titre, va apporter des changements à la composante. Sachant que certains joueurs sont sous la menace d’un troisième carton jaune, alors que d’autres sont exténués par un calendrier les obligeant depuis le 6 avril courant à disputer une rencontre référence tous les trois jours. Kamel Beniaiche

FINALE DE LA COUPE D’ALGÉRIE 20 000 billets pour chaque équipeDans une intervention sur les ondes de la radio nationale, Noureddine Belmihoub, le directeur de l’Offi ce du complexe olympique Mohamed Boudiaf, a annoncé que 40 000 billets seront mis en vente à l’occasion de la 48e édition de la fi nale de coupe d’Algérie, qu’abritera le stade du 5 Juillet, mardi prochain. Le premier responsable de l’OCO indiquera par ailleurs que les billets seront répartis à parts égales entre les galeries des deux clubs qui animeront la fi nale de coupe d’Algérie, à savoir le CR Belouizdad et l’Entente de Sétif, qui auront ainsi 20 000 tickets chacun, et que les responsables des deux formations se chargeront de mettre en vente, puisqu’aucune opération de vente de billets n’est programmée au niveau des guichets de l’enceinte olympique. Une décision prise par les responsables de l’OCO, sur proposition de Mohalmed Raouroua, comme le précisera Noureddine Belmihoub. T.A.S.

AU SOUDAN DEPUIS JEUDI

L’ASO se prépare pour Al Hilal

Arrivée jeudi à Khartoum, la capitale soudanaise, la formation de l’ASO

Chlef se prépare pour le match de ce dimanche, qui la mettra aux prises avec le club local d’Al Hilal, pour le compte du match aller des 8es de finale de la Ligue des champions d’Afri-que. L’équipe, qui a pris ses quartiers dans un hôtel de la capitale, a retrouvé le chemin des entraînements en effectuant deux séances sur la pelouse en gazon naturel du stade d’Oum Dourman où aura lieu la rencon-tre officielle, dimanche à 17h (heure algérienne). Aujourd’hui, les hommes de Saâdi s’y en-traîneront une dernière fois à l’heure du match, en vue de procéder aux derniers réglages avant le jour J. Par ailleurs, on affirme que la préparation se

déroule dans de bonnes condi-tions, et que le groupe s’est bien acclimaté à l’environnement lo-cal. Rappelons que l’effectif est presque au grand complet avec le retour de Ghalem, Segguer, Haddouche, Aouamri, Senouci et Oussalé. Ce dernier, recruté lors du dernier mercato hivernal, est désormais qualifié pour la compétition africaine. Il viendra du coup renforcer le comparti-ment offensif, d’autant que le maestro Mohamed Messaoud manquera à l’appel pour cause de suspension. Toujours est-il que les Chélifiens sont décidés à défendre crânement leurs chan-ces et à revenir avec un résultat positif. La formation d’Al Hilal, adversaire de l’ASO et actuel leader du championnat souda-nais, se présentera pour sa part à ladite confrontation avec un

effectif au grand complet, avec le retour de plusieurs éléments blessés, avec la ferme intention de faire le plein à domicile avant la joute retour, prévue dans deux semaines à Chlef, comme l’indi-quera un dirigeant de la forma-tion soudanaise, dans une décla-ration relayée par l’APS. «Nous sommes pleinement concentrés sur cette double confrontation contre l’ASO, soit le dernier vi-rage avant de passer à la phase des poules. Toute l’équipe est prête pour réaliser un meilleur parcours que celui de la der-nière édition.» Une joute aller de ces 1/8es de finale, qui s’annonce d’ores et déjà déterminante pour le passage à la prestigieuse pha-se de poules, que les Chélifiens ont fixé comme objectif, en attendant le match retour.

Ahmed Yechkour

Les Chélifiens sont prêts pour leur confrontation face à Al Hilal du Soudan

Guardiola quitte le Barça après «une éternité» à la tête du club

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S P O R T S

30e ET DERNIÈRE JOURNÉE DU CHAMPIONNAT NATIONAL DE LIGUE 2

L’USM Bel Abbès retrouve l’élite● USMBA 3 - USMAn 0Victoire facileStade du 24 Février (Sidi Bel Abbès)Arbitres : Meguellati, Boulekrinet, KentacheButs : Hamiche (20’, 51’ s.p), Hamzaoui (79’) USMBAUSMBA : Mouyat, Chikhaoui, Benharoun, Chabana, Boughandja, Mokdad (Benabdelkader 76’), Kebaïli, Hamiche, Dif (Zazoua 64’), Hamzaoui, Boukhari (Kab 2’)Entr. : BenyellèsUSMAn : Ouadah, Amrani, Sedibi (Mouas 86’), Ali Guechi, Kanouni, Herbache, Sisaoui, Seddik, Bouab-dellah, Doghmani, Bouharbit Entr. : Mouassa

C’est fait ! L’USM Bel Abbès a décroché officiel-lement hier son billet pour la Ligue 1 en battant par 3 buts à 0 l’USM Annaba, dans un stade plein à craquer. Dès l’entame, les coéquipiers de Boughan-dja se ruent à l’attaque et sont vite récompensés par un premier but de Hamiche (20’) qui, d’une frappe puissante, trompe la vigilance du gardien Ouadah. Une réalisation qui fera exploser de joie les 60 000 fans des Vert et Rouge qui se sont déplacés tôt le matin au stade du 24 Février où la rencontre s’est disputée à guichets fermés et en présence du président de la Ligue nationale de football (LNF), Hamid Kerbadj. Malgré la sortie prématurée de Boukhari (2’), après s’être blessé, le compartiment offensif maintiendra la pression sur les visiteurs, comme en témoignent les nombreuses occasions ratées par Hamzaoui aux 24’ et 47’. Il faut dire que l’USMAn, amoindrie par l’absence de plusieurs titulaires, n’a pu tenir tête à une formation hyper motivée, se contentant de défendre ses 30 m. Au retour des vestiaires, le rythme baisse d’un cran, notamment après l’inscription du second but par Hamiche (51’) sur penalty. Hamzaoui se chargera de clôturer le score à la 79’ sur une passe lumineuse de Kab, dans une ambiance des grands jours. M. A.

● CABBA 1 - ABM 1 Bordj termine leaderStade du 20 Août 1955 (Bordj Bou Arréridj)Arbitres : Ghorbal, Naceri et SerradjButs : Khiar (77’) CABBA ; Kharbache (28’) ABMCABBA : Kracheni, Khiar, Mekioui, Hemache, Housni, Djerrar, Belatrèche (Abed 46’), Belkheir (Bakhtaoui 46’), Benmassaoud et Mihoubi.Entr. : IftissenABM : Halfa, Soualah, Khenab, Boubakeur, Bassinat, Abaze, Boulaaouidat, Brahim (Triret 84’), Belkacemi, Kharbache (Bichar 75’), RamdaniEntr. : Slimani.Dès l’entame de la rencontre, les Bordjiens se montrent moins agressifs et sans âme. Aucun ef-fort sur toutes les lignes, vu que l’accession était

déjà assurée. A la 28’, sur une faute de la défense, Kharbache se retrouve face à face avec Kracheni et bat le portier bordjien. Après la pause, les Bor-djiens se réveillent et veulent revenir au score. Il a fallu tout de même attendre la 77’ pour que Khiar inscrive le but de l’égalisation. Y. B.

● MOC 3 - ASMO 1Comme une parodie !Stade Chahid Hamlaoui (Constantine)Arbitres : Saâdi, Talbi, Yahi.Buts : Belaïdi (28’), Derbal (40’), Idiou (59’) MOC. Chouti (45’) ASMOMOC : Aïssani, Boulemdaïs, Benayada, Aïche (Idiou 46’), Bendridi, Bourenane, Yazid, Derbal, Belaïdi, Beloufa, Djemaouni.Entr. : Asses.ASMO : Moudjar, Youcef, Hamdi, Chaïb, Benayada, Abrane, Oumamar, Chouti, Amel-Yahia, Belmaaziz, Sirat. Entr. : Bouha.

Crispés par l’enjeu de la rencontre et la menace d’une éventuelle relégation, les Mouloudéens en-tament très mal la rencontre, et ce sont les visiteurs qui font l’essentiel du jeu. A la 28e , Belaïdi est bien servi par Derbal dans la surface de l’adversaire et d’un tir croisé donne l’avantage aux siens. Peu avant la pause, Derbal, d’un joli tir de l’extérieur, corse l’addition, mais Chouti la réduit juste avant la mi-temps. En seconde période, le remplaçant Idiou assomme les Oranais par un troisième but. L. B.

● ESM 2 - PAC 1Le Paradou en DNAStade Med. Bensaïd (Mostaganem)Arbitres : S. Aouina, F. Aouina et BenaïssaAverts. : Meddahi (ESM) ; Harrouche, Kerboua (PAC).Buts : Belahouel (29’), Meddahi (90’) ESM ; Djiad (48’ s.p.) PACESM : Belarbi, Amirouche, Haddad, Djahal, Belahouel, Benali, Meddahi, Barbari, El Amali (Mouffok 89’), Lemouadâa (Tria 52’), Khaled (Guerrab 79’).Entr. : OusmanePAC : Hadjaoui, Tiboutine, Kechamli, Kerboua, Bitat, Djiad, Aggoune, Harrouche, Kheloufi (Ammour 50’), Benachour, Nekkache. Entr. : Lounici

Le Paradou AC a été le grand perdant de cette 30e journée de Ligue 2 en s’inclinant à Mostaganem face à l’ESM sur le score de 2 à 1, et du coup rétrograde en Division nationale amateur (DNA). L’ESM a pu ouvrir la marque à la 29e minute de jeu après une bévue du portier algérois, Hadjaoui. Juste après la pause, Djiad remettra les pendules à l’heure sur un penalty bien tiré. Mais comme se résultat nul ne les arrangeait pas, les poulains de Khaled Lounici se jetteront à l’attaque dans l’es-poir d’aggraver la marque et assurer leur maintien. A force d’essayer, ils se feront piéger par l’excel-lent Meddahi qui parviendra à aggraver la marque, dans l’ultime minute de la partie suite à une action individuelle. A. Taoui

● RCK 2 - USMB 4Sur un air de vacancesStade Benhaddad (Kouba)Arbitres : Karabi, Bazine et MoukarButs : Labraoui (75’) et Allouti (85’) RCK ; Hammia (15’), Melika (35’), Djahel (60’ et 72’) USMBAverts. : Zermane et Madour (RCK)RCK : Benabdelaziz, Bencherifa, Herida, Zermane, Madour, Essaïd, Aït Ali, Banouh, (Labraoui 65’), Ya-houni (Senigra 75’), Oughlis (Sebati 80’), Allouti.Entr. : Hamada USMB : Bouikni, Hammia, Mana, Namani, Defnoun, Benloucif, Belkheir (Boudina 70’), Kerifali, Ledraâ (Belmahi 42’), Melika, (Kabla 65’), Djahel.Entr. : Menad Sur un air de vacances, les deux formations de Kouba et Blida ont profité d’un match sans enjeu pour faire une revue d’effectif. Hammia (15’) et Melika (35’) sur deux frappes lointaines ont réussi à scorer en première période. Au retour des vestiaires, Djahel (60’) et (72’) réussira un doublé. Kouba, de son côté, a réussi à réduire le score par le biais de Labraoui et Allouti. M. Azeb

● JSS 4 - USB 1La fête à BécharStade du 20 août 1955 de BécharArbitres : Bachir, Benmansour et Abid.Averts. : Benchérif 34’ (JSS)Buts : Beldjillali (33’), Terbah (45’), Zaïdi (48’) Fethi (82’) ; Heriet (10’) USBJSS : Séfioune, Mebarki, Terbah, Benmohammed (Bousmaha 60’), Boukamacha, Fethi, Beldjillali, Benchérif (Sadd 47’), Motrani, Zaïdi, Amri (Berrabah 70’).Entr. : BelhafianeUSB : Aloui, Benzaïd, Zebiri, Heriet, Bouzidi (Zer-roukhi 55’), Massiri, Daoud, Belouahem, Kebabi, Rasmel (Mounji 55’)Afaïfia (Rihani 72’).Entr. : Bouguessoula.

C’est la rencontre des deux extrêmes. La JSS a accédé en Ligue 1, et l’USB se retrouve en divi-sion inférieure. Pourtant, ce sont les visiteurs qui ont inscrit le premier but par Heriet (10’). Un but qui a réveillé les locaux, qui sont allés marquer deux réalisations en première période par l’en-tremise de Beldjillali, puis Terbah. Au retour des vestiaires, Zaïdi aggrave la marque à la 48’, avant que Fethi ne corse l’addition à la 82’. A noter que des responsables de l’association «La Radieuse d’ Oran» se sont déplacés à Béchar pour féliciter le président Hmimou et tout le staff de la JSS pour leur exploit. A. Boutaleb

● MSPB 1 – SAM 0Cueilli à froidStade 1er Novembre (Batna)Arbitres : Bichari, Benaroussi, Salaouadji But : Belhadi (2’) MSPBAverts. : Chouati (MSPB) ; Allali (SAM)

MSPB : Sahraoui, Hadjidj (Omrani 76’), Zeghidi, Benmeghit, Belhadi, Boukhlouf, Amrane, Abdel-laoui, Chouati (Allili 49’), Leblalta, Rebgui.Entr. : BendjaballahSAM : Garriche, Bahri, Kechaïri, Allali, Gougui, Mesbah, Adda, Mecherfi (Belbachir 60’), Benayad, Bendiaf, Bouhadi. Entr. : Zemouli

Le MSP Batna, qui a assuré son maintien il y a quelques journées, a joué le jeu face au SA Mo-hammadia, venu à Batna pour sauver sa peau. La formation de l’Ouest du pays a réussi dans sa mis-sion sans gagner. En effet, Boubiya a gagné par 1 à 0, but inscrit dès l’entame de la partie par Belhadi d’un tir puissant, consécutivement à un joli service de Hadjidj. Le SAM a pu toutefois sauver sa peau et se maintenir en Ligue 2 après la défaite du PAC à Mostaganem. A. N.

● MOB 5 - OM 1Les Crabes déçus Stade de l’Unité maghrébine (Béjaïa)Arbitres : Hallalchi, Doulache, Brahim. Buts : Benchaâbane (10’), Akrour (41’), Henider (45’), Toual (s.p. 57’), Nemdil (64’) MOB. Kherroubi (9’) OM.Averts. : Toual (MOB)MOB : Toual (Belaïd 70’), Boulekhmir, Baâouali, Klehnmer, Dehouche (El Orfi 46’), Ferhat, Yaya, Akrour, Henider, Benchaâbane (Nemdil 53’). Entr. : Rahmouni.OM : Benmedour, Deroukdal, Kharoubi, Debieb, Boutnaf, Belhamri, Boussefiane (Djarit 60’), Bacha (Rait 46’), Messaoudi, Benaïssa, Sahraoui (Zer-roukhat 69’). Entr. : Douakh

Le MOB termine la saison avec une large vic-toire, mais ratent l’accession d’un point, suite au succès de l’USMBA. L’O Médéa a ouvert la marque avant de subir la domination des locaux qui ont inscrit cinq buts, mais la fête n’était pas au rendez-vous. Au contraire des émeutes ont éclaté à la fin du match entre certains supporters et les services de sécurité, qui ont utilisé des bombes lacrymo-gènes pour disperser la foule. De son côté, le président Bouchebah a annoncé sa démission de la présidence du club. L. Hama

◗ Ligue 2 (Dernière journée)USMBA - USMAn 3-0 RCK - USMB 2-4 MSPB - SAM 1-0 MOC - ASMO 3-1 JSS - USB 4-1 ESM -PAC 2-1 CABBA - ABM 1-1 MOB - OM 5-1

Classement Pts J 1. CABBA 57 30 2. JSS 56 30 3. USMBA 50 30 ----------------------------------------------------- 4. MOB 49 30 5. USMB 45 30 6. ESM 44 30 7. ASMO 41 30 8. USMAn 40 30 --. MSPB 40 30 10. ABM 39 30 11. O.M 38 30 --. MOC 38 30 13. SAM 36 30 -------------------------------------------------------- 14. PAC 35 30 15. RCK 32 30 16. USB 21 30

◗ Ligue 1 (26e journée) Aujourd’hui (15h) USMH - JSMB CRB - CAB MCO - NAHD JSK - MCS MCEE - CSC WAT - ESS USMA - MCA (reporté) ASK - ASO (reporté)

Bel Abbès en liesseDès le coup de siffl et fi nal consacrant à la fois la victoire de l’USMBA sur son adversaire du jour, l’USM Annaba, et son accession en Ligue 1, les supporters d’El Khadra, gagnés par une joie indescriptible, ont envahi les rues de la ville dans un concert de klaxons assourdissant. Coiff és de hauts-de-forme et vêtus aux couleurs d’El Khadra, les inconditionnels du club de la Mekerra ont défi lé dans les rues et sur les places publiques pour fêter l’accession. Une accession qu’ils attendaient ardemment depuis presque 19 ans. En fait, les festivités inaugurales avaient débuté jeudi soir, veille du match décisif, lorsque de nombreux supporters s’étaient appropriés plusieurs espaces publics de la ville de Sidi Bel Abbès. La fête s’était poursuivie jeudi soir dans la ferveur, jusqu’à une heure tardive, avant de prendre les contours d’une véritable veillée d’armes, où le suspense du match USMBA-USMA Annaba se mêlait à l’espoir de voir leur équipe fétiche se propulser en Ligue 1. Mission accomplie donc pour l’équipe de la Mekerra et son coach Benyelles qui, tel un timonier, a su mener avec assiduité et constance le bateau El Khadra à bon port. M. Abdelkrim

Une affluence record, hier, au stade de Bel Abbès pour fêter le retour d’El Khadra en Ligue 1

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 28 avril 2012El Watan Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com

ALGER ORAN CONSTANTINE OUARGLA15°28°

12°19°

13°31°

22°36°

La secte AssadPar Tayeb Belghiche

L’horreur permanente fait désormais par-tie du quotidien du peuple syrien. Cer-taines nations vivent avec la crise éco-nomique, d’autres avec la sécheresse et

les calamités naturelles. Les Syriens, eux, se sont adaptés à la mort. Le clan des Assad et leurs alliés, après avoir mis le pays en coupe réglée et pillé sans vergogne ses richesses, ont décidé de raser la Syrie de la carte s’ils ne sont plus en me-sure de la dompter, de la contrôler et de la mettre à genoux. Ils ne sont pas fous. Ils obéissent peut-être aux règles d’une secte ésotérique qui puise son inspiration et son mode de conduite à la tristement célèbre «secte des Assassins» créée aux XIe siècle par cheikh Hassen Sabbah, plus connu sous le pseudonyme de «cheikh de la Montagne», dans une région située entre l’Irak et la Perse et qui a «rayonné» sur toute la région proche et moyen-orientale. Sinon, comment ex-pliquer l’acharnement des dirigeants baathistes à massacrer et à détruire consciencieusement des villes qui recèlent des joyaux architecturaux millénaires et patrimoine de l’humanité. Leur cynisme n’a pas d’équivalent. Ils savent que les puissances occidentales, échaudées par leurs échecs en Afghanistan, en Irak et en Libye, n’ont pas envie d’intervenir militairement et ouvrir ainsi un front qu’ils ne seront pas en mesure de gérer et de contrôler. Malgré les appels de l’op-position syrienne, qui résiste avec des moyens dérisoires, elles ne sont pas en mesure d’assister un peuple en danger. Ces appels pathétiques de Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, ne sont d’aucun effet sur les monstres de Damas. Ce Monde arabe, miné par ses séculaires divi-sions, fait preuve de son incompétence et de son impuissance, d’autant que certains de ses membres, comme les monarchies du Golfe, veu-lent transformer la crise syrienne en un terrain d’affrontement entre chiites et sunnites et en une occasion pour tenter d’installer un pouvoir sala-fiste dans la capitale des Omeyyades. Des arriè-re-pensées qui n’ont échappé à personne, d’où la paralysie de ce «machin» appelé Ligue arabe, l’une des organisations parmi les plus parasites et les plus inutiles du monde moderne. La situa-tion en Syrie profite pour l’instant à un seul en-nemi, tapi dans l’ombre et qui attend son heure. Il s’agit d’Israël qui, depuis sa création, a rêvé de faire imploser les pays arabes en une multitude de mini-Etats qui ne pourront pas lui disputer le leadership du Proche-Orient. Son plan est en train de connaître un début de réussite. Le clan Assad est son complice dans cette opération.

COMMENTAIRE

POINT ZÉRO

Par Chawki AmariL’attroupement et le troupeauC

omme les promesses, les réformes sont d’abord destinées à ceux qui veulent bien y croire. Après l’administration, caste auto-immune qui défend ses intérêts de classe et, par

ricochet, le statu quo du régime, c’est la police qui s’installe dans la fonction de rempart contre le changement avec, ironie du sort, l’argent de ceux qui sont régulièrement tabassés. Dernière offensive, une délégation du parti Jil Jadid s’est vu refuser d’embarquer à l’aéroport d’Alger pour tenir un meeting à Jijel. Sans argument ni loi, juste la parole de l’officier de police : «Nous savons qui vous êtes, nous savons aussi que vous allez animer un meeting à Jijel, que l’avion est toujours sur le tarmac, qu’il y a de la place et que nous avons décidé d’annuler votre réservation», selon Jil Jadid. La question autour de ce sombre abus d’autorité conjugué au «nous avons décidé» est comme pour l’administration citée plus haut : s’agit-il d’ordres venus du sommet ou de zèle couvert des policiers ?

Car pendant que nombre d’ONG internationales et structures algériennes continuent d’alerter sur les trop nombreux dépassements et le harcèlement policier, Abdelkader Kherba, représentant des chômeurs, est en prison, le parquet venant de demander 3 ans de prison ferme à son encontre. Le délit officiel ? «Incitation à attroupement.» Cet étrange délit, qui n’existe nulle part ailleurs, traduit bien la lente glissade des interdits : interdit de manifester, puis de s’attrouper puis, fin du fin, d’inciter à s’attrouper. C’est d’ailleurs tout le paradoxe du régime qui considère son peuple comme un troupeau (la police fait office de berger) mais lui interdit de s’attrouper et même d’y inciter, alors que c’est dans la logique du troupeau de s’attrouper. D’ailleurs aussi, du point de vue juridique, les appels quotidiens par médias, mosquées et SMS à voter massivement ne sont-ils pas des incitations à attroupement ?

Une consultation sur les médias, prévue par le gouvernement tunisien à

partir de vendredi, a été boycot-tée par les représentants de jour-nalistes et par la commission en charge des réformes post-révolu-tion. Cette consultation, organi-sée en pleine crise de confiance entre le gouvernement dirigé par les islamistes et les médias doit discuter, pendant deux jours, «d’un cadre juridique» pour la presse écrite et l’audiovisuel. L’Instance nationale chargé des réformes de l’information et de la communication (INRIC), les syndicats de journalistes et l’ONG Centre de Tunis pour la justice transitionnelle ont boy-cotté la rencontre. L’INRIC avait demandé que la réunion soit or-ganisée après la publication de

son rapport, en chantier depuis plusieurs mois et bientôt terminé, visant à établir un état des lieux et proposer des réformes. «La déci-sion unilatérale du gouverne-ment d’organiser cette consulta-tion, sans concertation préala-ble, est une méconnaissance des efforts d’une Instance nationale indépendante dont la mission est de contribuer à la réussite du processus démocratique», a indi-qué l’INRIC dans un communi-qué. Son président, Kamel Labi-di, qui a régulièrement dénoncé «les attaques contre la liberté de la presse» ces derniers mois a, entretemps, remis une copie de son rapport au président Moncef Marzouki. Les propositions contenues dans ce document de-vraient permettre l’émergence d’une «information libre, plura-

liste et honnête», a déclaré M. Labidi à l’issue de son entre-vue avec M. Marzouki. Ces ré-formes sont nécessaires pour «remédier aux effets catastrophi-ques et aux dégâts considérables subis par les médias et les jour-nalistes sous le règne de Ben Ali», l’ancien président chassé par un soulèvement en janvier 2011. Sihem Bensedrine, directrice d’une chaîne de radio et prési-dente du Centre de Tunis pour la justice transitionnelle a aussi demandé le report de la réunion gouvernementale, s’étonnant de la participation de figures emblé-matiques de la propagande sous le régime Ben Ali et de cadres de l’ancienne agence de commu-nication extérieure, objet d’une enquête judiciaire. Le ministre

de la Justice, Noureddine Bhiri, a affirmé, à l’ouverture de la rencontre, que le gouvernement, dominé par le parti Ennahda, voulait «une information im-partiale». Les journalistes sont accusés de dénigrer systémati-quement le gouvernement ou de comploter pour le renverser. A l’inverse, les médias soupçon-nent le parti islamiste de vouloir mettre l’information en coupe réglée. Mercredi dernier, le gou-vernement a fait lever un sit-in de deux mois devant le siège de la Télévision tunisienne observé par des islamistes exigeant «une épuration» de la chaîne, mise symboliquement aux enchères. Jeudi, le Premier ministre, Ham-madi Jebali, a plaidé pour «une réconciliation nationale» en citant notamment les médias.

CONSULTATION SUR LES MÉDIAS EN TUNISIE

Boycott d’une réunion du gouvernement

■ Enlevé mercredi, vers 20h, par un groupe armé, devant le siège de son entreprise de travaux publics sise au village Bouhamdoune, dans la commune de Maâtkas, à 25 km au sud de Tizi Ouzou, Omar Rabahallah, 46 ans, demeure toujours entre les mains de ses ravisseurs. Ces derniers auraient contacté, jeudi, les membres de sa famille, mais on ignore si une demande de rançon a été réclamée. Au village Aït Ali Oumensour, dans la commune de Souk El Thenine, daïra de Maâtkas, la maison familiale de cet

entrepreneur ne désemplit pas. Elle est prise d’assaut, notamment par les habitants du village. «Il y a des citoyens de la région qui viennent depuis jeudi matin pour avoir des nouvelles de l’otage et réaffi rmer leur soutien à sa famille», nous a expliqué un citoyen de la commune de Souk El Thenine qui rappelle que la daïra de Maâtkas ne cesse de subir le diktat des groupes armés qui ont installé dans la région un climat de terreur surtout avec la multiplication des kidnappings. Plusieurs enlèvements ont eu lieu dans

cette région et les autres communes du fl anc sud de la wilaya de Tizi Ouzou. D’ailleurs, plus de dix rapts ont été enregistrés à Maâtkas depuis l’apparition du phénomène en 2005. Ce nouveau kidnapping est le 67e enregistré dans la wilaya de Tizi Ouzou où industriels, entrepreneurs et commerçants sont les proies privilégiées des kidnappeurs. En décembre 2011, un transporteur de la même commune avait été enlevé par un groupe armé. Il sera libéré après 48 heures de séquestration. Hafi d Azzouzi

L’ENTREPRENEUR TOUJOURS ENTRE LES MAINS DES RAVISSEURS

MAÂTKAS (TIZI OUZOU)

■ Aigle Azur annonce de nouvelles promotions pour cet été. Des tarifs attractifs s’appliqueront au départ de la France à destination de toute l’Algérie. Ces liaisons seront assurées en vols

réguliers : Paris, Lille, Strasbourg et Mulhouse à partir de 215 euros ; Bordeaux, Toulouse et Nice à partir de 197 euros ; Lyon à partir de 208 euros et Marseille à partir de 201 euros.

AIGLE AZUR

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DES TARIFS PROMOTIONNELS POUR CET ÉTÉ

Une malencontreuse erreur s’est glissée dans le papier paru dans l’édition de jeudi 26 avril 2012 en dernière page sous le titre : «Un Français, un élu FLN, un cadre de la wilaya et un gynécologue écroués». Il fallait lire «le gynécologue Youssef Matmati» ou lieu de «Mahieddine Matmati». Toutes nos excuses au concerné et à nos lecteurs.

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