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Elections : ces contraintes qui plombent le calendrier de la CENI La Commission Électorale Natio- nale Indépendante (CENI) a publié le calendrier électoral assorti des contraintes le 05 novembre der- nier. Jugé incohérent par certains, irréaliste par d’autres, ce chrono- gramme alimente la chronique poli- tique. L ’opposition congolaise et la So- ciété civile rejettent le présent chronogramme. Elles accusent la CENI de rejeter en bloc l’ac- cord du 31 Décembre 2016 et de vou- loir tirer les choses en longueur. Samy BADIBANGA, Premier ministre hono- raire, député de l’UDPS et président de la plateforme politique dénommée COURANT PROGRESSISTE, propo- sait en octobre dernier un calendrier plus court à la CENI. Découpler la sé- quence des élections afin de privilé- gier la présidentielle au 28 décembre 2017. Dans l’hypothèse où le bureau de la CENI favorise l’accord de la Saint- Sylvestre. Après publication du récent calendrier, cet élu de Mont-Amba appelle à des discussions techniques sur ledit calendrier au regard de son aspect contraignant. BADIBANGA sollicite par ailleurs que les parties prenantes au processus électoral arrivent à produire un calendrier plus consensuel. Des positions divergentes La nouvelle société civile (NSC) pense, elle, que le calendrier publié, assorti des contraintes, procède d’une démarche unilatérale de la CENI. Elle n’aurait pas consulté toutes les parties prenantes. Jonas TSHOMBELA, son coordonnateur, oppose à la CENI un calendrier alternatif, qu’il qualifie de plus réaliste et crédible, fixant la pré- sidentielle entre Juin et Juillet 2018. Il exhorte tous les acteurs politiques à participer à cette reflexion. Delly Sessanga se veut plus précis. Le président du Parti ENVOL propose à la Centrale électorale un calendrier qui prévoit la présidentielle au 30 Juil- let 2018. Soit quatre mois avant la date prévue par la CENI. Les résultats de la présidentielle tombent le 07 Août 2018. Le Parti suggère aussi de dé- coupler la présidentielle aux élections législatives et provinciales. Le calendrier électoral publié par la CENI s’étale donc entre Novembre 2017 et Février 2020. Soit plus de 1500 jours dès sa mise en œuvre. Sans parler des contraintes légales, financières, logistiques, politiques et sécuritaires. Certains doutent de la volonté de la Centrale Électorale à or- ganiser les élections même en 2018, vu son caractère contraignant. Quand la CENCO s’invite au débat La Conférence épiscopale natio- nale du Congo (CENCO) a mis à la disposition des Congolais et autres partenaires, depuis ce lundi 20 no- vembre 2017, un rapport sur l’opé- Alors que certaines sont en pleine conception, d’autres par contre sont déjà dispersées par les forces de l’ordre. C’est le cas des manifesta- tions du 15 novembre dernier à l’appel du mouvement Lutte pour le change- ment (LUCHA) pour protester contre le calendrier rendu public par la CENI. Les activités ont été paralysées dans plusieurs villes du pays à l’appel d’or- ganisations de la société civile. Les partis politiques, principale- ment ceux du Rassemblement de l’opposition projettent des manifesta- tions dans les semaines à venir. Ceux de la majorité présidentielle pensent eux aussi leur emboiter le pas. Une situation de confusion à la- quelle revient le rapport de la CENCO qui indiquent que les manifestations publiques organisées par les partis politiques de l’opposition, des organi- sations de la société civile (OSC) ain- si que des mouvements citoyens ont été étouffées. Le rapport recommande notamment aux autorités congolaises d’observer le régime d’information relatif à la liberté des manifestations publiques consacrées par la constitu- tion de la RDC et exhorte les organi- sateurs des manifestions publiques à veiller au respect des règles relatives à la liberté de ces manifestations. Le doute persiste Au sujet de la sécurité, la centrale électorale demande à la MONUS- CO et au gouvernement congolais d’assurer la paix sur tout le territoire national afin de favoriser le bon dé- roulement du processus électoral. C’est l’un de plus grands goulots d’étranglement d’autant plus chaque semaine, de nouvelles incursions des groupes armés sont signalés, princi- palement dans les provinces de l’Est du pays. L’insécurité a également été la principale cause du retard connu dans l’opération d’enrôlement dans les Kasaï. Pour réduire l’impact des contraintes politiques, la CENI ex- horte tous les acteurs politiques à participer volontairement à la mise en œuvre du calendrier. Ce qui est loin d’être le cas à ce jour. L’opposition prétend que la CENI favorise le glis- sement du président Joseph Kabila. Alors qu’elle n’avait pas réussi à les organiser 2016, la Centrale électorale renvoie les élections en 2018, soit 2 ans après la fin officielle du deuxième et dernier mandat constitutionnel du Chef de l’Etat. Organiser les élections, c’est aussi doter la CENI des moyens financiers nécessaires. Le budget alloué aux élections reste jusqu’alors non adop- té. C’est également réussir l’adop- tion de la loi portant organisation des élections présidentielle, législatives et provinciales par l’Assemblée na- tionale dans les meilleurs délais. La CENI ayant fixé le délai-buttoir au 30 novembre prochain. Prisca LOKALE ODIA & KAMA KABASELE Page 1 IFASIC - ACTUALITE.CD - TOP CONGO FM HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT D’ÉDUCATION CIVIQUE JDC Spécial Elections du 24 au 30 novembre 2017 Une nouvelle expérience On peut penser que nous sommes dignes de confiance. Malgré un environnement pas toujours propice à la réalisation des projets d’excellence, l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC), la principale institution qui dispense les enseignements en journalisme et communication en RDC, Actualité. cd et Top-Congo FM, deux médias privés classés meilleurs dans leur catégorie ont pu concrétiser une idée innovante : mettre en œuvre une co-production de qualité, un journal comme on n’en trouve pas sur la place de Kinshasa. Financé par une subvention accordé à l’IFASIC par le Ministre-Président des Gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles au travers de Wallonie-Bruxelles International, le projet «Journal du Citoyen » est redevenu une réalité. Consacré à la production d’un contenu journalistique de qualité autour du processus démocratique et électoral en RDC, le JDC new look va se décliner pendant quelques mois en trois versions. Le traditionnel papier que vous avez sous la main (IFASIC), le plaisant sonore radiophonique (TOP- CONGO FM) et l’innovante version en ligne (ACTUAILITE.CD). A la manœuvre, une équipe de coordination formée des professionnels de terrain et des enseignants de l’IFASIC et qui ont pour rôle d’encadrer en tout une trentaine d’étudiants en journalisme, véritables bénéficiaires du projet en terme de possibilités d’apprentissage et de travail en situation réelle. Ainsi, il est possible de penser que le JDC sera capable d’accompagner efficacement le processus démocratique en RDC. Bon vent. La Direction Billet ration d’enrôlement des électeurs en RDC. Ils ont fait de pertinentes obser- vations avant de proposer des recom- mandations pour sauver le processus électoral. Les prélats catholiques constatent que la CENI n’a pas enrôlé les Congo- lais de l’étranger en même temps que ceux de Kinshasa, alors qu’elle avait promis que cela devrait se passer au même moment. Aussi, l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs n’était pas intégrée dans un calendrier électoral ou dans un chro- nogramme d’activités publié par la CENI. Suite à l’absence de cette boussole, l’opération d’inscription des électeurs n’a pas bénéficié d’une programma- tion efficiente concernant les inter- ventions des autres parties prenantes au processus électoral. La CENI est appelée à publier les listes électorales provisoires des électeurs par Centre de Vote (CV) et par Bureau de Vote (BV) pendant trente jours à l’issue de l’opération d’inscription (des élec- teurs) pour permettre à tout électeur, tout candidat et tout parti ou regroupe- ment politique de les consulter et faire valoir ses réclamations éventuelles Au moins 56 personnes ont été tuées lors des manifestations pu- bliques de ces cinq derniers mois en RDC, indique la CENCO. Elles ont été tuées par balles, par gaz lacrymogène et quelques policiers tués par les ma- nifestants. Ce rapport réalisé par la «Com- mission Justice et paix», une struc- ture technique de la CENCO, relève également que les manifestations et réunions publiques organisées par les partis politiques de la Majorité présidentielle (MP) ainsi que celles organisées par les partis politiques de l’opposition parties prenantes au gou- vernement se sont déroulées en toute quiétude. Un calendrier qui soulève des manifestations La RDC est confrontée à une vague des manifestations depuis la publica- tion du récent calendrier de la CENI.

Elections : ces contraintes qui plombent le calendrier de ...ifasic.cd/wp-content/uploads/2017/11/Jdc-Spécial...Delly Sessanga se veut plus précis. Le président du Parti ENVOL propose

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Page 1: Elections : ces contraintes qui plombent le calendrier de ...ifasic.cd/wp-content/uploads/2017/11/Jdc-Spécial...Delly Sessanga se veut plus précis. Le président du Parti ENVOL propose

Elections : ces contraintes qui plombent le calendrier de la CENILa Commission Électorale Natio-

nale Indépendante (CENI) a publié le calendrier électoral assorti des contraintes le 05 novembre der-nier. Jugé incohérent par certains, irréaliste par d’autres, ce chrono-gramme alimente la chronique poli-tique.

L’opposition congolaise et la So-ciété civile rejettent le présent chronogramme. Elles accusent la CENI de rejeter en bloc l’ac-

cord du 31 Décembre 2016 et de vou-loir tirer les choses en longueur. Samy BADIBANGA, Premier ministre hono-raire, député de l’UDPS et président de la plateforme politique dénommée COURANT PROGRESSISTE, propo-sait en octobre dernier un calendrier plus court à la CENI. Découpler la sé-

quence des élections afin de privilé-gier la présidentielle au 28 décembre 2017.

Dans l’hypothèse où le bureau de la CENI favorise l’accord de la Saint-Sylvestre. Après publication du récent calendrier, cet élu de Mont-Amba appelle à des discussions techniques sur ledit calendrier au regard de son aspect contraignant. BADIBANGA sollicite par ailleurs que les parties prenantes au processus électoral arrivent à produire un calendrier plus consensuel.

Des positions divergentesLa nouvelle société civile (NSC)

pense, elle, que le calendrier publié, assorti des contraintes, procède d’une démarche unilatérale de la CENI. Elle n’aurait pas consulté toutes les parties prenantes. Jonas TSHOMBELA, son coordonnateur, oppose à la CENI un calendrier alternatif, qu’il qualifie de plus réaliste et crédible, fixant la pré-sidentielle entre Juin et Juillet 2018. Il exhorte tous les acteurs politiques à participer à cette reflexion.

Delly Sessanga se veut plus précis. Le président du Parti ENVOL propose à la Centrale électorale un calendrier qui prévoit la présidentielle au 30 Juil-let 2018. Soit quatre mois avant la date prévue par la CENI. Les résultats de la présidentielle tombent le 07 Août 2018. Le Parti suggère aussi de dé-coupler la présidentielle aux élections législatives et provinciales.

Le calendrier électoral publié par la CENI s’étale donc entre Novembre 2017 et Février 2020. Soit plus de 1500 jours dès sa mise en œuvre. Sans parler des contraintes légales, financières, logistiques, politiques et sécuritaires. Certains doutent de la volonté de la Centrale Électorale à or-ganiser les élections même en 2018, vu son caractère contraignant.

Quand la CENCO s’invite au débatLa Conférence épiscopale natio-

nale du Congo (CENCO) a mis à la disposition des Congolais et autres partenaires, depuis ce lundi 20 no-vembre 2017, un rapport sur l’opé-

Alors que certaines sont en pleine conception, d’autres par contre sont déjà dispersées par les forces de l’ordre. C’est le cas des manifesta-tions du 15 novembre dernier à l’appel du mouvement Lutte pour le change-ment (LUCHA) pour protester contre le calendrier rendu public par la CENI. Les activités ont été paralysées dans plusieurs villes du pays à l’appel d’or-ganisations de la société civile.

Les partis politiques, principale-ment ceux du Rassemblement de l’opposition projettent des manifesta-tions dans les semaines à venir. Ceux de la majorité présidentielle pensent eux aussi leur emboiter le pas.

Une situation de confusion à la-quelle revient le rapport de la CENCO qui indiquent que les manifestations publiques organisées par les partis politiques de l’opposition, des organi-sations de la société civile (OSC) ain-si que des mouvements citoyens ont été étouffées. Le rapport recommande notamment aux autorités congolaises d’observer le régime d’information relatif à la liberté des manifestations publiques consacrées par la constitu-tion de la RDC et exhorte les organi-sateurs des manifestions publiques à veiller au respect des règles relatives à la liberté de ces manifestations.

Le doute persisteAu sujet de la sécurité, la centrale

électorale demande à la MONUS-CO et au gouvernement congolais d’assurer la paix sur tout le territoire national afin de favoriser le bon dé-roulement du processus électoral. C’est l’un de plus grands goulots d’étranglement d’autant plus chaque semaine, de nouvelles incursions des groupes armés sont signalés, princi-palement dans les provinces de l’Est du pays. L’insécurité a également été la principale cause du retard connu dans l’opération d’enrôlement dans les Kasaï.

Pour réduire l’impact des contraintes politiques, la CENI ex-horte tous les acteurs politiques à participer volontairement à la mise en œuvre du calendrier. Ce qui est loin d’être le cas à ce jour. L’opposition prétend que la CENI favorise le glis-sement du président Joseph Kabila. Alors qu’elle n’avait pas réussi à les organiser 2016, la Centrale électorale renvoie les élections en 2018, soit 2 ans après la fin officielle du deuxième et dernier mandat constitutionnel du Chef de l’Etat.

Organiser les élections, c’est aussi doter la CENI des moyens financiers nécessaires. Le budget alloué aux élections reste jusqu’alors non adop-té. C’est également réussir l’adop-tion de la loi portant organisation des élections présidentielle, législatives et provinciales par l’Assemblée na-tionale dans les meilleurs délais. La CENI ayant fixé le délai-buttoir au 30 novembre prochain.

Prisca LOKALE ODIA & KAMA KABASELE

Page 1

IFASIC - ACTUALITE.CD - TOP CONGO FM

HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT D’ÉDUCATION CIVIQUE

JDC Spécial Elections du 24 au 30 novembre 2017

Une nouvelle expérience

On peut penser que nous sommes dignes de confiance. Malgré un environnement pas toujours propice à la réalisation des projets d’excellence, l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC), la principale institution qui dispense les enseignements en journalisme et communication en RDC, Actualité.cd et Top-Congo FM, deux médias privés classés meilleurs dans leur catégorie ont pu concrétiser une idée innovante : mettre en œuvre une co-production de qualité, un journal comme on n’en trouve pas sur la place de Kinshasa. Financé par une subvention accordé à l’IFASIC par le Ministre-Président des Gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles au travers de Wallonie-Bruxelles International, le projet «Journal du Citoyen » est redevenu une réalité. Consacré à la production d’un contenu journalistique de qualité autour du processus démocratique et électoral en RDC, le JDC new look va se décliner pendant quelques mois en trois versions. Le traditionnel papier que vous avez sous la main (IFASIC), le plaisant sonore radiophonique (TOP-CONGO FM) et l’innovante version en ligne (ACTUAILITE.CD).

A la manœuvre, une équipe de coordination formée des professionnels de terrain et des enseignants de l’IFASIC et qui ont pour rôle d’encadrer en tout une trentaine d’étudiants en journalisme, véritables bénéficiaires du projet en terme de possibilités d’apprentissage et de travail en situation réelle. Ainsi, il est possible de penser que le JDC sera capable d’accompagner efficacement le processus démocratique en RDC. Bon vent.

La Direction

Billetration d’enrôlement des électeurs en RDC. Ils ont fait de pertinentes obser-vations avant de proposer des recom-mandations pour sauver le processus électoral.

Les prélats catholiques constatent que la CENI n’a pas enrôlé les Congo-lais de l’étranger en même temps que ceux de Kinshasa, alors qu’elle avait promis que cela devrait se passer au même moment. Aussi, l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs n’était pas intégrée dans un calendrier électoral ou dans un chro-nogramme d’activités publié par la CENI.

Suite à l’absence de cette boussole, l’opération d’inscription des électeurs n’a pas bénéficié d’une programma-tion efficiente concernant les inter-ventions des autres parties prenantes au processus électoral. La CENI est appelée à publier les listes électorales provisoires des électeurs par Centre de Vote (CV) et par Bureau de Vote (BV) pendant trente jours à l’issue de l’opération d’inscription (des élec-teurs) pour permettre à tout électeur, tout candidat et tout parti ou regroupe-ment politique de les consulter et faire valoir ses réclamations éventuelles

Au moins 56 personnes ont été tuées lors des manifestations pu-bliques de ces cinq derniers mois en RDC, indique la CENCO. Elles ont été tuées par balles, par gaz lacrymogène et quelques policiers tués par les ma-nifestants.

Ce rapport réalisé par la «Com-mission Justice et paix», une struc-ture technique de la CENCO, relève également que les manifestations et réunions publiques organisées par les partis politiques de la Majorité présidentielle (MP) ainsi que celles organisées par les partis politiques de l’opposition parties prenantes au gou-vernement se sont déroulées en toute quiétude.

Un calendrier qui soulève des manifestations

La RDC est confrontée à une vague des manifestations depuis la publica-tion du récent calendrier de la CENI.

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A l’affiche

Contraintes politiques et sécuritaires: le goulot d’étranglement

RDC : zoom sur ces contraintes qui minent le processus électoral

Les ravages du phénomène Kamwina Nsapu, une illustration

Les tensions vécues lors des scrutins présidentiels de 2006 et de 2011 doivent servir de leçon aux dirigeants congolais. Car, la CENI déclare vouloir offrir aux Congolais des élections démocra-tiques, libres, apaisées et transpa-rentes. Le phénomène Kamwina Nsapu qui a non seulement troublé la sécurité dans l’espace kasaïen, mais aussi perturbé le processus électoral, notamment l’enrôlement des électeurs dans trois provinces du pays (Kasaï-Oriental, Kasaï central et Kasaï), doit interpeller le Gouvernement congolais et la MONUSCO.

A part la région du Kasaï qui a été secouée par le phénomène Kamwina Nsapu, la partie Est du pays, où opèrent plusieurs groupes armés locaux et/ou étrangers depuis plus de vingt ans, reste le ventre mou de la République Dé-mocratique du Congo. Les élec-tions générales de 2006 et 2011 étaient organisées au moment où les éléments des Forces Armées de la RDC (FARDC) et ceux de la MONUSCO combattaient, dans le Kivu et le Nord-Katanga, les diffé-rentes factions Maï-Maï et autres miliciens venus de certains pays voisins de la RDC

Deborah MANGILI

C’est depuis le 5 novembre dernier que la Commission Elec-torale Nationale Indépendante (CENI) a rendu public le chrono-gramme de différents scrutins. Il en découle que la très attendue élection présidentielle aura lieu le 23 novembre 2018 et le nou-veau Président de la République élu prêtera serment le 12 janvier.

Pour que la présidentielle ainsi que les élections lé-gislatives nationales, pro-vinciales, urbaines, muni-

cipales et locales se tiennent dans

de bonnes conditions, la CENI a identifié un certain nombre des contraintes qui devraient être éva-cuées au préalable. Les contraintes politiques et sécuritaires comptent parmi les plus virulentes.

Le calendrier électoral s’inscrit dans le principe de rationalisation, tel que recommandé par l’Accord signé le 31 décembre 2016 entre la Majorité Présidentielle et l’Op-position. Les contraintes liées aux questions politiques et sécuritaires restent les plus redoutées. Elles peuvent paralyser le processus électoral si elles ne sont pas maî-trisées.

A ce sujet, le Gouvernement congolais et la Mission des Na-tions Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) ont la lourde charge de maîtriser des éventuels troubles, en tâchant de localiser des éventuels perturbateurs du pro-cessus électoral.

Sécurité, une question de souveraineté

Pour Jean-Pierre Kayembe, Di-recteur des informations techniques au groupe de presse L’Avenir et proche de la Majorité Présidentielle, «la sécurité est une question de souveraineté. Elle renvoie à un pro-cessus électoral apaisé, ainsi qu’à une session de liberté. Liberté des acteurs politiques de battre cam-pagne dans n’importe quel coin de la République, liberté des électeurs en ce qui concerne leur choix».

La question sécuritaire en RDC dépasse, en effet, les efforts gou-vernementaux, fait remarquer Jean-Pierre Kayembe, «Nous ne sommes pas en mesure de réali-ser les élections sans l’apport des forces onusiennes, a affirmé ca cadre de la Majorité Présidentielle. Malgré la dévotion de l’Armée et celle de la Police congolaise de veiller sur l’ensemble du pays, cer-taines zones reculées sont sous la surveillance de la MONUSCO, no-tamment à Masisi, dans la province du Nord-Kivu ».Focus

l’Assemblée nationale par le Premier ministre Bruno Tshibala.

L’autre acte attendu de la CENI dans cette rubrique, c’est la promul-gation de la loi portant organisation des élections présidentielle, législa-tives, provinciales, urbaines, munici-pales et locales. Celle-ci, indique la Centrale électorale, doit tenir compte du calcul du quotient électoral pour la répartition des sièges.

Renflouer les caisses de la CENILa deuxième catégorie des

contraintes est liée à l’aspect finan-

C’est depuis le 5 novembre der-nier que le calendrier électoral ne fait plus mystère en RDC. En le publiant, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a tenu, en même temps, à brandir les «contraintes». Ces préalables qui, selon la Centrale électorale, doivent vite trouver solution, de peur qu’ils ne minent le processus électoral en cours.

Pour mettre en application son calendrier afin de conduire effectivement les Congolais aux urnes, la CENI devrait

écarter, de son chemin, toutes ces contraintes qu’elles regroupées en quatre volets. Il s’agit notamment des contraintes légales, des contraintes financières (organisation des scru-tins), des contraintes logistiques, ainsi que des contraintes politiques et sécuritaires.

Les principales lois à adopterAu niveau légal, la Centrale électo-

rale épingle sept contraintes. La plus cruciale est celle qui est liée à l’adop-tion, au niveau de deux Chambres du Parlement, de la Loi électorale révi-sée, texte le plus attendu à ce jour, soulignent les spécialistes en matière électorale. Selon le chronogramme de la CENI, cette loi était attendue au plus tard le 30 novembre. Le projet de loi y afférent a été déposé le 20 novembre au bureau du Président de

cier. C’est l’un des aspects qui peut tout bloquer. Car, depuis plusieurs mois, le bureau de la CENI évoque le manque de moyens financiers pour mettre la machine électorale en branle.

Par rapport à cette contrainte, la Centrale électorale devra, au plus tard le 30 novembre, «actualiser le plan de décaissement des fonds pour la prise en charge des opérations électorales présidentielle, législa-tives, provinciales, urbaines, munici-pales et locales».

Au niveau des contraintes logis-tiques, la CENI attend du Gouverne-

Page 2 JDC Spécial Elections du 24 au 30 novembre 2017

ment, des moyens financiers pour, non seulement l’achat des matériels et équipements électoraux, mais aus-si la mise à la disposition de la Cen-trale électorale des moyens adéquats pour le déploiement des matériels électoraux. Ces moyens doivent tom-ber dans les caisses de la CENI au plus tard le 17 janvier 2018.

Maîtriser des éventuels troubles

De toutes les contraintes, celles liées aux questions politiques et sé-curitaires sont celles les plus redou-tées. A ce sujet, le Gouvernement congolais et la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) ont la lourde mission de maîtriser des éventuels troubles, mais surtout de localiser des éven-tuels perturbateurs du processus électoral.

De la part des partis politiques et des acteurs de la Société civile, la CENI attend un engagement et une volonté politique dans l’accompagne-ment du processus électoral, à l’instar de toutes les parties prenantes. Ce travail doit se faire de façon perma-nente de la part des parties ciblées.

La tenue des élections en RDC aux dates prévues dans le calendrier élec-toral est liée aux solutions qu’attend la CENI par rapport aux contraintes listées sur sa feuille de route.

Joseph KIVUNDU

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Croyez-vous à la tenue des élections en 2018 ?l

Delly Sessanga : «Le calendrier proposé par l’ENVOL ramène l’élection présidentielle en juillet 2018»

Le chronogramme des élections, publié par la CENI, est loin de faire l’unanimité. Adoubé par la Majorité présidentielle, ce calendrier est rejeté par l’Opposition radicale qui, à travers le parti Envol, propose plutôt un calendrier alternatif. Président de ce parti et auteur de cette initiative, le député Delly Sessanga explique le bien-fondé de sa démarche. Au JDC, le Coordonnateur de la plate-forme Alternance pour la République (AR) et membre du Comité des sages du Rassemblement/Limete se dévoile.

Votre parti, l’Envol, propose un calendrier alterna-tif qui fixe la présidentielle au mois de juillet 2018, contrairement au chronogramme de la CENI. En quoi ce calendrier est-il différent de celui de la CENI ?

Notre calendrier est différent parce qu’il compile au maximum le délai. Il est proche des exigences de l’Accord du 31 décembre 2016 qui avait politi-quement prolongé le mandat des institutions, alors qu’elles n’étaient plus viables après décembre 2016. Il est clair qu’aujourd’hui, on ne peut plus prendre les risques de repousser la tenue des élections en 2018. Au niveau de l’ENVOL, nous estimons qu’il y a lieu de faire l’économie de temps sur certaines activités liées au processus électoral. Notre calendrier alternatif est élaboré, en tenant compte des expériences vécues lors des élections de 2006 et 2011.

Parmi les préalables aux élections, la CENI évoque des contraintes politiques, sécuritaires et finan-cières. Avez-vous tenu compte de ces éléments dans votre calendrier alternatif ?

Nous avons tenu compte de ces contraintes, mais nous croyons qu’elles sont faites pour être gérées. La CENI ne doit toutefois pas les ériger en obstacles pour empêcher les Congolais de se choisir librement leurs dirigeants. Dans notre document, nous indiquons la voie à suivre pour élaguer les contraintes. Car, quand on élève les contraintes en obstacles, on empêche la tenue des élections. Mais, lorsqu’on les considère comme des défis qui peuvent être gérés, il est possible d’organiser l’élection présidentielle en juillet 2018.

Quelles sont les étapes que votre parti juge inu-tiles et qu’on peut élaguer dans le calendrier pu-blié par la CENI ?

Pour notre parti, les élections locales devraient être organisées par le Gouvernement qui sera issu des élections qui seront organisées prochainement. Aussi, nous estimons qu’il est possible que certaines options soient levées, notamment des circonstances légales en ce qui concerne la répartition des sièges, dont les mesures peuvent être prises par ordonnances-loi

Micro baladeur

A coeur ouvert

«Oui, mais à condition que les contraintes énoncées soient décantées»

Oui, j’y crois, mais à condition que les contraintes énoncées par la Commission électorale nationale indépendante soient décantées. Il faudra notamment se doter de la Loi électorale, trouver du finance-ment pour l’organisation des scrutins

a toutefois brandi des contraintes qu’elle n’avait jamais évoquées en 2011. Toutes ces tergiversations de la Centrale électo-rale, en ce dernier mandat du président en exercice, sont de nature à avantager le pouvoir. Je suis donc convaincu que la Ceni n’a pas la volonté de nous amener aux élections n

«C’est clair qu’il n’y aura pas élections en 2018»

C’est clair et net qu’il n’y aura pas élections en 2018. Le calendrier publié par la CENI, c’est juste pour apaiser la population et la commu-nauté internationale. C’est la poli-

La Commission Electorale Nationale Indéoendante (CENI) a publié, le 5 novembre 2017, le calendrier électoral. Celui-ci pré-voit, par exemple, la tenue des élections présidentielle, législa-tives nationales et provinciales le 23 décembre 2018. Les Kinois croient-ils à la tenue des élections en 2018? Réactions.

et assurer la sécurité au pays. Le calen-drier électoral est déjà là. Cependant, il est important que la classe politique et tout le peuple congolais, tant à l’interne qu’à l’externe, puisse se l’approprier. Les élections pourront alors avoir lieu. Pour l’instant, seul l’avenir nous le dira si ces élections vont avoir lieu ou pas n

«Non, parce que notre gouvernement ne respecte pas ses engagements»

Je ne crois pas à la tenue des scrutins en 2018, parce que notre gouvernement ne respecte pas ses engagements. La Ceni a certes publié le calendrier élec-toral, sous pression de l’ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique à l’ONU. Elle

Pierre Mukuna Biselele, 25 ans motocycliste, Bandalungwa

Marcelin Nsangela, 29 ans, pharmacien, Lingwala

Jacques Kitenge, 24 ans, étudiant, Ngaliema

Suzanne Kabeya, fonctionnaire, 29 ans, Kinshasa

tique du pouvoir, en complicité avec la direction de la Centrale électorale. Vous verrez qu’en 2018, la CENI évoquera d’autres contraintes pour que le président de la République reste en place n

«Je crois aux élections, parce que l’enrôlement est presque fini»

Je crois aux élections en 2018, parce que l’enrôlement est presque fini sur toute l’étendue du pays. Ensuite, nous avons maintenant un calendrier électoral que la Ceni a déjà publié. Cela me rassure. Je suis convaincu qu’il y aura sûrement les élections l’année prochaine n

Propos recueillis à Kinshasa par Agnès KAYEMBE

Page 3 JDC Spécial Elections du 24 au 30 novembre 2017

« Pour notre parti, les élections locales devraient être organisées par le gouvernement issu des urnes»,

affirme Delly Sessanga. (Photo Tiers)

Pourquoi l’ENVOL n’a-t-il pas associé toutes les forces politiques et sociales acquises au change-ment dans l’élaboration de ce calendrier ?

Le Rassemblement, qui exigeait la publication du calendrier, est composé non seulement des plates-formes, mais aussi des partis politiques, voire des per-sonnalités. L’autonomie des partis politiques, la capa-cité des propositions de différentes forces politiques n’est pas anéantie par le fait de pouvoir être une idée du Rassemblement. En ce moment, le Rassemble-ment vient de publier, à l’issue de ces deux jours de Conclave, un communiqué qui indique clairement que le calendrier publié par la CENI n’est pas conforme à la Constitution et à l’Accord du 31 décembre. La posi-tion du Rassemblement n’est donc pas différente de celle défendue par l’ENVOL.

Votre parti s’oppose à l’enrôlement des Congolais de la diaspora. Ne craignez-vous pas qu’on vous accuse de multiplier des obstacles pour retarder la tenue des élections ?

Nous défendons cette thèse parce que, dans le contexte actuel, l’enrôlement des Congolais de la diaspora risque de devenir un obstacle à la tenue effective des élections. Nous voulons donc que cette contrainte listée par la CENI ne bloque le processus électoral. Cependant, Nous rassurons cependant nos compatriotes de la diaspora que nous ne les écartons pas. Mais, nous tenons d’abord à l’alternance politique en RDC. Nos compatriotes de l’extérieur useront de leur droit dans l’avenir.

Que pense faire l’ENVOL si le calendrier publié par la CENI n’est pas respecté ?

Après que la CENI a publié le calendrier électoral, personne ne connaît les moyens qu’elle dispose pour concrétiser sa promesse. Au niveau de l’ENVOL, nous sensibilisons les uns et les autres pour que la tenue des élections soit considérée comme un exercice normal dans un pays qui se veut démocratique. Si la CENI ne remplit sa mission, il reviendra à la population congolaise de se mobiliser pour exiger la tenue des élections. C’est le combat actuel du Rassemblement qui consiste à amener la Majorité Présidentielle à res-pecter l’Accord signé le 31 décembre 2016. Interview réalisée

par Clément DIBWE

Page 4: Elections : ces contraintes qui plombent le calendrier de ...ifasic.cd/wp-content/uploads/2017/11/Jdc-Spécial...Delly Sessanga se veut plus précis. Le président du Parti ENVOL propose

La publication du calen-drier électoral par la CENI a suscité des réactions di-verses de la part des par-

tenaires extérieurs de la RDC. Ainsi, les Etats-Unis, les Nations Unies, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la France et la Belgique se sont prononcés.

Les USA qui avaient envoyé Nikki Haley, ambassadrice à l’ONU, pour échanger avec le président Joseph Kabila, l’Op-position et la Société civile sur l’état d’avancement du pro-cessus électoral en RDC, était le premier partenaire à réagir. Ainsi, dans un communiqué publié le 6 novembre, Wash-ington a salué la publication du calendrier électoral par la CENI. «Avec l’annonce de la date du 23 décembre 2018 pour la tenue de la présidentielle, la RDC a fait un pas important vers la réalisa-tion de son premier transfert pa-cifique et démocratique du pou-voir», indique ce communiqué.

Pour Briant Neubert, porte-

parole pour l’Afrique du dépar-tement d’Etat américain, « il incombe à la CENI, au gou-vernement, aux dirigeants des partis d’opposition, aux orga-nisations de la Société civile et au peuple congolais de tra-vailler ensemble pour que les échéances électorales publiées par la CENI soient respectées et que toutes les actions et décla-rations restent dans le cadre de la constitution de la RDC et de l’accord de la Saint-Sylvestre de décembre 2016 ».

L’UE et l’UA approuvent... L’un des principaux parte-

naires extérieurs de la RDC, l’Union Européenne considère que « ce calendrier ouvre le cycle des élections en RDC». Ainsi, appelle-t-elle les diffé-rentes parties prenantes au pro-cessus électoral à « dialoguer pour aplanir tous les différends qui contrarieraient sa bonne application ». Par ailleurs, elle assure qu’elle travaillera avec

Calendrier électoral : réactions plutôt compréhensives des partenaires

les acteurs et ses partenaires pour contribuer à atteindre cet objectif qu’est l’organisation des élections.

De son côté, Moussa Faki Ma-hamat, le président de la Com-mission de l’Union Africaine, a indiqué que son institution a pris note avec satisfaction de la pu-blication du calendrier électoral pour les scrutins jumelés, prési-dentiel, législatifs et provinciaux prévus pour le 23 décembre 2018. Il rappelle que l’UA a constamment appelé à la publi-cation rapide d’un calendrier crédible et aussi consensuel que possible.

... la France aussiConnu comme étant l’un des

pays occidentaux qui font pres-sion sur le régime de Kinshasa pour obtenir la convocation des élections dans le délai, La France a, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, pris acte de la publication du calendrier électoral par la CENI. Paris a même promis d’envoyer

A chaudActualites

Le calendrier électoral publié, le 5 novembre 2017, par la Com-mission Electorale Nationale Indépendante (CENI), a été

favorablement accueilli par les cadres et membres de la Majorité Présiden-tielle (MP).

Aussitôt après la publication du calendrier électoral, le camp politique qui soutient le président Joseph Kabi-la n’a pas tardé à réagir. «La Majorité Présidentielle fonde l’espoir que cette décision tant attendue par le peuple congolais contribuera à lever tout malentendu préjudiciable au sujet et autour du processus électoral», a déclaré André-Alain Atundu, le porte-parole de la MP.

Pour Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale et Secrétaire

Le «oui collectif» des membres de la MPExécutif de la MP, le calendrier élec-toral publié le dimanche 5 novembre 2017 est un signal fort pour la tenue des élections. «Le calendrier électo-ral est là, le décor est planté. Vive-ment les élections», pouvait-on lire sur le compte Twitter du Speaker de la Chambre, quelques minutes après la publication du calendrier électoral.

Un grand bond en avant

«Devant ce torrent de commen-taires, de prises de position parfois irrationnelles et de tentatives de remise en cause de l’indépendance de la CENI pourtant consacrée par la Constitution et les lois de la Répu-blique ; tout en réaffirmant le principe de la liberté d’opinion reconnue à

tous les Congolais, le Gouvernement entend faire sa part pour que ce ca-lendrier réaliste, élaboré par la seule instance habilitée en tenant compte de toutes les exigences et contraintes qui ont été rappelées de manière honnête et transparente soit scrupu-leusement respecté», a tranché Lam-bert Mende, ministre de la Communi-cation et des Médias, et porte-parole du Gouvernement.

Secrétaire général du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), Henri Mova Sakani, a souligné que la publication du calendrier électoral est «un grand bond en avant qui appelle l’implica-tion de tous les acteurs politiques».

Pridia MAYINDOMBE

une équipe d’experts pour ap-puyer la préparation des élec-tions.

L’OIF promet d’accompagner la CENI

Quatre jours après la publica-tion du calendrier électoral, le président de la CENI, Corneille Nangaa, avai reçu une délé-gation de l’Organisation Inter-nationa de la Francophonie, conduite Pascal Couchepin, Envoyé spécial de la Secrétaire Générale pour la région des Grands-Lacs.

«Nous avons dit aux dfiri-geants de la CENI du respect pour le travail qui a été accompli pour que l’enrôlement se passe bien. Ensuite, nous avons aussi renouvelé l’offre de créer un comité d’experts qui sera là non pas pour contrôler la CENI qui a ses compétences et n’a pas à être contrôlé, mais pour être un relai avec la Communauté inter-nationale et, en particulier, être le témoin de ce qui se passe sous la conduite de la CENI... La République Démocratique du Congo peut compter sur l’OIF, car le grand peuple congolais fait partie de la Francophonie», a déclaré Pascal Couchepin, à l’issue de son entretien avec Corneille Nangaa.

Glody PINGANAYI

DiffusionApolinaire KALALA

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Pridia MAYINDOMBEPrisca LOKALE

Thérèse MBALAYIYannick KAMA KMY

L’EQUIPE

Aussitôt publié par la Com-mission Electorale Natio-nale Indépendante (CENI), le dimanche 5 novembre, le

calendrier électoral a été rejeté par les animateurs du Rassemblement des forces politiques et sociales ac-quises au changement (Rassop).

Pour les membres de l’aile radi-cale de l’Opposition, le calendrier rendu public par la CENI ne respecte pas les prescrits de la Constitution, mais surtout de l’Accord politique si-gné le 31 décembre 2016, au centre Interdiocésain, à Kinshasa, entre les délégués de la Majorité Présiden-tielle et ceux du Rassop.

« Ce calendrier sonnera le glas de ce régime malfaisant, l’heure est venue de chasser Joseph Kabila », a écrit Félix Tshiseekedi, président du Rassop, sur sin compte twitter. Vivant en exil depuis plus de deux ans en Belgique, Moïse Katumbi,

L’Opposition rejette le calendrier électorall’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga et candidat déclaré à la prochaine présidentielle a réagi en ces termes : « Ce régime prédateur veut prolonger instabilité et la misère du peuple. Nous n’acceptons pas ce calendrier fantaisiste ».

Dans leur déclaration publiée le 7 novembre, le Mouvement de Libéra-tion du Congo (MLC) et la plateforme Front pour le Respect de la Consti-tution (FRC) ont indiqué que que «le calendrier présenté par la CENI viole à la fois la Constitution de la Répu-blique, les lois électorales et l’Accord du 31 décembre 2016 ». Pour le parti de Jean-Pierre Bemba, « le docu-ment publié par la centrale électorale n’est pas consensuel et revêt un ca-ractère frauduleux et mensonger ».

Pour sa part, ENVOL, le parti di-rigé par le député Delly Sessanga, membre du Comité des sages du Rassop, a, dans un communiqué

non seulement rejeté le document publié par la CENI, mais proposé un calendrier alternatif. « Conscient de la nécessité d’amener le pays vers la tenue des élections pour une alternance démocratique, l’ENVOL présente un calendrier alternatif réa-liste pour lequel il lance un appel au soutien du peuple congolais, de la classe politique et les forces vives de la Nation afin d’obtenir le change-ment des animateurs des institutions dans un bref délai », a déclaré Serge Tshimanga, Secrétaire national et Rapporteur du parti.

En rejetant la feuille de route ren-due publique par la CENI, les anima-teurs du Rassop, eux, proposent la mise en place d’une transition poli-tique « sans Kabila ». Cette position est également épousée par le mou-vement citoyen Lutte pour le change-ment (Lucha).

Thérèse MBALAYI

JDC Spécial Elections du 24 au 30 novembre 2017Page 4