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24 La der 24 heures | Lundi 15 mai 2017 Contrôle qualité VC1 Elevé dans le gris-vert, éduqué avec le blues Thomas Lécuyer Après une enfance de brutalité militaire, le cofondateur du Blues Rules a choisi l’art comme exorcisme K Ma mère était fan de rhythm & blues et de soul, elle m’a initié tôt aux labels Stax et Motown H François Barras (texte) Patrick Martin (photo) P arfois, l’intervieweur se félicite d’avoir choisi l’enregistreur plutôt que le calepin, et l’interviewé re- grette d’avoir commandé un plat chaud. Mettez en selle Thomas Lé- cuyer, le voilà qui part au galop — ce sera là le premier et dernier calembour sur son patro- nyme. Une heure n’est pas assez pour résumer une vie comme un roman, mais bien suffisante pour cerner le besoin du presque quadragénaire de se livrer sans fausse pudeur. «Je n’ai pas de problème à parler de mon enfance. On m’a mis dans les mains un jeu merdique mais beaucoup ont connu pire. Aujourd’hui, j’ai un socle avec ma femme et mes enfants, je suis bien. Et tout s’est enchaîné pour m’amener où je suis», philo- sophe le cofondateur du Blues Rules Festival de Crissier, ancien gérant du Lido, aujourd’hui for- mateur en «storytelling» à l’école Polycom. C’est vrai qu’il raconte bien. Son père biologi- que, chassé de l’armée pour insubordination, puis viré par sa femme qui s’entiche d’un autre militaire, un vrai, un gradé. Un méchant. «Fusi- lier commando maître chien», grince Thomas. Une jeunesse bringuebalée dans les valises du beau-père, au gré des garnisons. Une ambiance domestique si brutale que l’adolescent accueille avec joie son placement dans un pensionnat militaire, à Grenoble. «J’ai acquis une grande capacité à la résistance. Dans mes activités futu- res, que ce soit en humour au Lido ou en musi- que avec le Blues Rules, j’ai retrouvé la même fragilité chez 90% des artistes. Et la même néces- sité d’exorciser ces blessures par la communica- tion, quelle qu’elle soit. Quelque chose de déses- pérément festif.» A sa mère, il lui accorde la reconnaissance des oreilles. «Elle était fan de rhythm & blues et de soul, elle m’a initié tôt aux labels Stax et Motown.» Un viatique plus utile que son bac commercial pour entrer dans le monde noc- turne de Lyon. «Je zonais dans un bar, le Soul Café, tenu par deux frères kabyles, Abdou, le gentil un peu rond, et Ali, qui faisait des allers- retours en taule et portait toujours un sabre sur lui. Il avait les dents de devant en métal, bouf- fées par la coke. Les deux étaient fous de soul, on causait des heures. Ils m’ont engagé comme barman, puis comme gérant.» La discipline mili- taire fait place à la vraie vie, aux bastons des pentes lyonnaises, aux filles et leur lot de surpri- ses. «Un jour de 2009, j’ai reçu un message Facebook. «Bonjour, si tu as connu Stéphanie en 1997, et bien tu es mon père!» J’ai ainsi dé- couvert ma fille de 12 ans, Marion. Elle en a 20 aujourd’hui. Sa mère avait essayé de me retrou- ver, mais c’est elle qui a réussi. Elle en avait marre de dire à l’école que son papa était mort.» Publivore Malgré son visage poupin figé dans l’adoles- cence, le Français en a vu beaucoup. Habile narrateur, il continue son autobiographie, Paris succédant à la capitale des Gaules. Toujours une histoire de rencontre, un coup de cœur mêlé à un coup de tête et un sac de sport pour seul bagage. «Dans une radio associative, j’avais in- terviewé Jean-Marie Boursicot, créateur de la Nuit des publivores. Il m’a proposé de travailler avec lui, ça a duré 14 ans.» Après l’ombrageux Ali, le «ronchon» Jean-Marie devient un père de substitution pour le jeune homme, qui n’a pas connu le sien, ou si peu — il est mort en 1997, peu après que Thomas a renoué contact avec lui. «La Nuit était présentée dans une quaran- taine de pays. Je me suis retrouvé en Sibérie, en Mongolie, au Mexique, j’ai appris les coulisses du spectacle en organisant le show parisien télévisé, au Grand Rex.» Mais Internet tue la formule de ce zapping de publicités rares désor- mais disponibles sur YouTube. Jean-Marie Bour- sicot accepte l’invitation du Canton du Jura à accueillir sa collection à Porrentruy… dans une zone inondable. Un tiers des précieuses bobines est saccagé. «Et voici comment nous avons at- terri à Crissier, au Château. Ça se passera de nouveau mal pour Jean-Marie (ndlr: il sera chassé pour loyers impayés en 2013) et j’ai arrêté pour prendre la programmation du Lido. Mais avant ça, j’ai saisi l’occasion de créer le Blues Rules dans les jardins, avec un ami parisien, Vincent Delsupexhe.» Vendredi, le raout de Crissier vivra sa 8e édi- tion, rameutant un public toujours plus nom- breux autour de son authenticité bienvenue dans la masse des festivals lambda, de son cadre familial et de son affiche de qualité invitant des musiciens 100% «made in Mississippi» et des zélotes d’un blues crapuleux et jouissif. Thomas Lécuyer ne résiste pas à la tentation de monter sur scène présenter chaque musicien – sa part d’artiste, sans doute, lui qui ne joue de rien mais ne refuse pas l’étiquette d’«agitateur culturel», qu’il exerce désormais dans l’équipe de pro- grammation du CPO à Ouchy après la fermeture acrimonieuse du Lido. Encore un tournant in- volontaire dans la course de cet homme d’appa- rence calme mais qui s’avoue «tourner à 100 à l’heure», de cette antithèse de bad boy qui con- naît mieux la nuit et la rue que bien des tatoués. Et qui rend hommage à son épouse, figure de rédemption et de paix comme dans la moitié des chansons de blues (dans l’autre, elle jette son mec au fin fond des enfers). «Ce fut un long chemin pour trouver de la stabilité, mais là je suis bien en Suisse.» Comme le Mississippi et ses musiciens déroulant leurs accords immémo- riaux sur ses rives, la vie de Thomas Lécuyer pourrait enfin ressembler à un long fleuve tran- quille. Crissier, Blues Rules, 19 et 20 mai www.blues-rules.com Bio 1977 Naissance le 26 juillet à Toulouse. 1995 Sort du lycée militaire des Pupilles de l’Air, à Grenoble, bac en poche. 1996 Gérant du Soul Café, dans la vieille ville de Lyon, la nuit. Le jour, anime une émission sur Radio Pluriel. 1997 Rejoint à Paris Jean-Marie Boursicot, créateur de la Nuit des publivores, événement annuel diffusé dans trente pays. 2005 Accepte de s’installer à Porrentruy puis à Crissier avec l’équipe de la Nuit des publivores. 2009 Apprend qu’il est père d’une fillette de 12 ans. 2010 Avec Vincent Delsupexhe, crée la première édition du Blues Rules Festival au Château de Crissier. 2011 Ouverture du Lido Comedy Club, à Lausanne. Mariage avec Raphaëlle, naissance de Joséphine. Robin suivra deux ans plus tard. 2016 Rejoint l’équipe de programmation du CPO, à Ouchy. 2017 Huitième Blues Rules Festival au Château de Crissier, les 19 et 20 mai.

Elevé dans le gris-vert, éduqué avec le blues · cence, le Français en a vu beaucoup. Habile narrateur, il continue son autobiographie, Paris succédant à la capitale des Gaules

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24 La der 24 heures | Lundi 15 mai 2017

Contrôle qualitéVC1

Elevé dans le gris-vert, éduqué avec le bluesThomas Lécuyer Après une enfance de brutalité militaire, le cofondateur du Blues Rules a choisi l’art comme exorcisme

K Ma mère était fan de rhythm & blues et de soul, elle m’a initié tôt aux labels Stax et MotownH

François Barras (texte)Patrick Martin (photo)

Parfois, l’intervieweur se félicited’avoir choisi l’enregistreur plutôtque le calepin, et l’interviewé re-grette d’avoir commandé un platchaud. Mettez en selle Thomas Lé-

cuyer, le voilà qui part au galop — ce sera là lepremier et dernier calembour sur son patro-nyme. Une heure n’est pas assez pour résumerune vie comme un roman, mais bien suffisantepour cerner le besoin du presque quadragénaire

de se livrer sans fausse pudeur. «Je n’ai pas deproblème à parler de mon enfance. On m’a misdans les mains un jeu merdique mais beaucoupont connu pire. Aujourd’hui, j’ai un socle avecma femme et mes enfants, je suis bien. Et touts’est enchaîné pour m’amener où je suis», philo-sophe le cofondateur du Blues Rules Festival deCrissier, ancien gérant du Lido, aujourd’hui for-mateur en «storytelling» à l’école Polycom.

C’est vrai qu’il raconte bien. Son père biologi-que, chassé de l’armée pour insubordination,puis viré par sa femme qui s’entiche d’un autremilitaire, un vrai, un gradé. Un méchant. «Fusi-

lier commando maître chien», grince Thomas.Une jeunesse bringuebalée dans les valises dubeau-père, au gré des garnisons. Une ambiancedomestique si brutale que l’adolescent accueilleavec joie son placement dans un pensionnatmilitaire, à Grenoble. «J’ai acquis une grandecapacité à la résistance. Dans mes activités futu-res, que ce soit en humour au Lido ou en musi-que avec le Blues Rules, j’ai retrouvé la mêmefragilité chez 90% des artistes. Et la même néces-sité d’exorciser ces blessures par la communica-tion, quelle qu’elle soit. Quelque chose de déses-pérément festif.»

A sa mère, il lui accorde la reconnaissancedes oreilles. «Elle était fan de rhythm & blues etde soul, elle m’a initié tôt aux labels Stax etMotown.» Un viatique plus utile que son baccommercial pour entrer dans le monde noc-turne de Lyon. «Je zonais dans un bar, le SoulCafé, tenu par deux frères kabyles, Abdou, legentil un peu rond, et Ali, qui faisait des allers-retours en taule et portait toujours un sabre surlui. Il avait les dents de devant en métal, bouf-fées par la coke. Les deux étaient fous de soul,on causait des heures. Ils m’ont engagé commebarman, puis comme gérant.» La discipline mili-taire fait place à la vraie vie, aux bastons despentes lyonnaises, aux filles et leur lot de surpri-ses. «Un jour de 2009, j’ai reçu un messageFacebook. «Bonjour, si tu as connu Stéphanieen 1997, et bien tu es mon père!» J’ai ainsi dé-couvert ma fille de 12 ans, Marion. Elle en a 20aujourd’hui. Sa mère avait essayé de me retrou-ver, mais c’est elle qui a réussi. Elle en avaitmarre de dire à l’école que son papa était mort.»

PublivoreMalgré son visage poupin figé dans l’adoles-cence, le Français en a vu beaucoup. Habilenarrateur, il continue son autobiographie, Parissuccédant à la capitale des Gaules. Toujours unehistoire de rencontre, un coup de cœur mêlé àun coup de tête et un sac de sport pour seulbagage. «Dans une radio associative, j’avais in-terviewé Jean-Marie Boursicot, créateur de laNuit des publivores. Il m’a proposé de travailleravec lui, ça a duré 14 ans.» Après l’ombrageuxAli, le «ronchon» Jean-Marie devient un père desubstitution pour le jeune homme, qui n’a pasconnu le sien, ou si peu — il est mort en 1997,peu après que Thomas a renoué contact aveclui. «La Nuit était présentée dans une quaran-taine de pays. Je me suis retrouvé en Sibérie, enMongolie, au Mexique, j’ai appris les coulissesdu spectacle en organisant le show parisientélévisé, au Grand Rex.» Mais Internet tue laformule de ce zapping de publicités rares désor-mais disponibles sur YouTube. Jean-Marie Bour-sicot accepte l’invitation du Canton du Jura àaccueillir sa collection à Porrentruy… dans unezone inondable. Un tiers des précieuses bobinesest saccagé. «Et voici comment nous avons at-terri à Crissier, au Château. Ça se passera denouveau mal pour Jean-Marie (ndlr: il serachassé pour loyers impayés en 2013) et j’ai arrêtépour prendre la programmation du Lido. Maisavant ça, j’ai saisi l’occasion de créer le BluesRules dans les jardins, avec un ami parisien,Vincent Delsupexhe.»

Vendredi, le raout de Crissier vivra sa 8e édi-tion, rameutant un public toujours plus nom-breux autour de son authenticité bienvenuedans la masse des festivals lambda, de son cadrefamilial et de son affiche de qualité invitant desmusiciens 100% «made in Mississippi» et deszélotes d’un blues crapuleux et jouissif. ThomasLécuyer ne résiste pas à la tentation de montersur scène présenter chaque musicien – sa partd’artiste, sans doute, lui qui ne joue de rien maisne refuse pas l’étiquette d’«agitateur culturel»,qu’il exerce désormais dans l’équipe de pro-grammation du CPO à Ouchy après la fermetureacrimonieuse du Lido. Encore un tournant in-volontaire dans la course de cet homme d’appa-rence calme mais qui s’avoue «tourner à 100 àl’heure», de cette antithèse de bad boy qui con-naît mieux la nuit et la rue que bien des tatoués.Et qui rend hommage à son épouse, figure derédemption et de paix comme dans la moitiédes chansons de blues (dans l’autre, elle jetteson mec au fin fond des enfers). «Ce fut un longchemin pour trouver de la stabilité, mais là jesuis bien en Suisse.» Comme le Mississippi et sesmusiciens déroulant leurs accords immémo-riaux sur ses rives, la vie de Thomas Lécuyerpourrait enfin ressembler à un long fleuve tran-quille.

Crissier, Blues Rules, 19 et 20 maiwww.blues-rules.com

Bio

1977 Naissance le 26 juillet à Toulouse. 1995 Sort du lycée militaire des Pupilles de l’Air, à Grenoble, bac en poche. 1996 Gérant du Soul Café, dans la vieille ville de Lyon, la nuit. Le jour, anime une émission sur Radio Pluriel. 1997 Rejoint à Paris Jean-Marie Boursicot, créateur de la Nuit des publivores, événement annuel diffusé dans trente pays. 2005 Accepte de s’installer à Porrentruy puis à Crissier avec l’équipe de la Nuit des publivores. 2009 Apprend qu’il est père d’une fillette de 12 ans. 2010 Avec Vincent Delsupexhe, crée la première édition du Blues Rules Festival au Château de Crissier. 2011 Ouverture du Lido Comedy Club, à Lausanne. Mariage avec Raphaëlle, naissance de Joséphine. Robin suivra deux ans plus tard. 2016 Rejoint l’équipe de programmation du CPO, à Ouchy. 2017 Huitième Blues Rules Festival au Château de Crissier, les 19 et 20 mai.

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Date: 19.05.2017

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20 minutes Lausanne1001 Lausanne021/ 621 87 87www.20min.ch/ro

Genre de média: Médias imprimésType de média: Presse journ./hebd.Tirage: 111'563Parution: 5x/semaine N° de thème: 215.007

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Le coeur de Crissier vaLe Blues Rules Festival va reprendreses quartiers ce soir et samedi dansle jardin du château du village vau-dois. Les organisateurs sont fiers deproposer de nouveau des artistesaméricains rarement vus en Europe.

pulser avec le bluesIls représentent la moitié de la pro-grammation On pense ici à RobertKimbrough Sr., Crushed Out, MarkMuleman Massey ou Son of Dave. Acoup sûr, Crissier va prendre desairs de Mississippi.

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Date: 18.05.2017

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Dans les jardins de Crissier, le blues pique-nique

Reverend Peyton's Big Damn Band, à découvrir samedi. LDD

FestivalLes tronches du Mississippirencontrent ce week-endles freaks européens dublues pas propre. Idéal

Si les dieux de la pluie et du bongoût existent, ils lâcheront lagrappe au Blues Rules. Il le mérite.Vendredi, la meilleure bastringuemusicale dans un océan de festi-vals standardisés de la merguez au

chapeau de Charlie Winston lancesa huitième édition dans les jardinsdu château de Crissier. Un cadreidéal pour la nature familiale etconviviale du Blues Rules, copiésur les «garden festivals» du Missis-sippi. Là-bas, des musiciens noirs

et blancs, parfois barbus, souventchenus, quittent le porche de leurmaison pour, le dimanche, dérou-ler les mêmes accords dans les jar-dins d'amis et de parents. On croi-rait un cliché, mais les convives de

Crissier semblent droit sortis d'unfilm des frères Coen.

Cette année, les «puristes» duMississippi se nomment Mark Mu-leman Massey, Ms Nicldd et Robert& Cameron Kimbrough. Ces der-

niers sont respectivement le fils etle petit-fils de Junior Kimbrough,cador blues mort en 1998, révérépar Bono, Iggy Pop et les BlackKeys. Autour d'eux, les Améri-cains de Reverend Peyton's BigDamn Band au son «20's»,Crushed Out, Son Of Dave, autantde gangs authentiques à découvriryeux fermés et oreilles ouvertes.Et aussi The Hillbilly Moon Explo-sion, The Marshals, Sergi Estella,Ronan One Man Band, Duck DuckGrey Duck... Tous sur l'herbe!François Barras

Crissier, châteauVe 19 et sa 20 mai (portes 18 h)Loc. Fnac et sur le site du festivalwww.blues-rules.com

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Date: 18.05.2017

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24 heures1003 Lausanne021/ 349 44 44www.24heures.ch

Genre de média: Internet

N° de thème: 215.007Ordre: 1078728 Référence: 65407604

Type de média: Presse journ./hebd.UUpM: 507'000Page Visits: 3'451'036

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Dans les jardins de Crissier, le blues pique-niqueFestival Les tronches du Mississippi rencontrent ce week - end les freaks européens du blues pas propre. Idéal.

Par François Barras Mis à jour il y a 25 minutes

Si les dieux de la pluie et du bon goût existent, ils lâcheront la grappe au Blues Rules . Il le mérite. Vendredi, lameilleure bastringue musicale dans un océan de festivals standardisés de la merguez au chapeau de CharlieWinston lance sa huitième édition dans les jardins du château de Crissier. Un cadre idéal pour la nature familiale etconviviale du Blues Rules, copié sur les « garden festivals » du Mississippi. Là - bas, des musiciens noirs et blancs,parfois barbus, souvent chenus, quittent le porche de leur maison pour, le dimanche, dérouler les mêmes accordsdans les jardins d ’ amis et de parents. On croirait un cliché, mais les convives de Crissier semblent droit sortis d ’un film des frères Coen.

Cette année, les « puristes » du Mississippi se nomment Mark Muleman Massey, Ms Nickki et Robert & CameronKimbrough. Ces derniers sont respectivement le fils et le petit - fils de Junior Kimbrough, cador blues mort en 1998,révéré par Bono, Iggy Pop et les Black Keys. Autour d ’ eux, les Américains de Reverend Peyton ’ s Big Damn Bandau son « 20 ’ s » , Crushed Out, Son Of Dave, autant de gangs authentiques à découvrir yeux fermés et oreillesouvertes. Et aussi The Hillbilly Moon Explosion, The Marshals, Sergi Estella, Ronan One Man Band, Duck Duck GreyDuck … Tous sur l ’ herbe! (24 heures)

Créé: 18.05.2017, 15h12

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Crissier, château

Vendredi 19 et samedi 20 mai (portes 18h)

Loc. Fnac et sur le site du festival

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Date: 26.04.2017

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Ms Nickki and the Memphis Soul Connection Christophe Losberger 21mars 2017 Photos 1

Une fois n ’ est pas coutume, le Daily Rock est allé écouter du blues! La mère (ou grand - mère ?) du rock ’ n ’ roll.Ms Nickki est une américaine pure souche, native du Mississippi, qui a grandi à Holly Springs, près de Memphis,berceau de la musique noire américaine. Elle était accompagnée de ses musiciens français Florian Royo (guitare),Julien Dubois (basse) et Hugo Deviers (batterie), des habitués des scènes européennes de blues avec leurs propresformations ou les musiciens américains qu ’ il accompagnent régulièrement.

Le concert était organisé par le BAG (Blues Association de Genève) au BDG Club à Genève. Ms Nickki nous aentraîné sur les bords du Mississippi avec un show naviguant entre blues classique et soul en passant par le rythm’ n ’ blues, dans un show entraînant et énérgique ! Ceux qui pourraient regretter de ne pas avoir assisté à ceconcert pourront venir à la séance de rattrapage le 20 mai 2017 au Blues Rules Festival à Crissier (près deLausanne).

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Julien Dubois (bass). Ms Nickki & The Memphis Soul Connection @ BAG Thursday, BDG Club, Geneva, 16.03.2017.(c) Christophe Losberger

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Ms Nickki (vocals), Hugo Devier (drum. Ms Nickki & The Memphis Soul Connection @ BAG Thursday, BDG Club,Geneva, 16.03.2017. (c) Christophe Losberger

Ms Nickki (vocals), Florian Royo (guitar). Ms Nickki & The Memphis Soul Connection @ BAG Thursday, BDG Club,Geneva, 16.03.2017. (c) Christophe Losberger

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Ms Nickki (vocals), Florian Royo (guitar), Hugo Devier (drums), Julien Dubois (bass). Ms Nickki & The Memphis SoulConnection @ BAG Thursday, BDG Club, Geneva, 16.03.2017. (c) Christophe Losberger

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Ms Nickki (vocals). Ms Nickki & The Memphis Soul Connection @ BAG Thursday, BDG Club, Geneva, 16.03.2017. (c)Christophe Losberger

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Ms Nickki (vocals). Ms Nickki & The Memphis Soul Connection @ BAG Thursday, BDG Club, Geneva, 16.03.2017. (c)Christophe Losberger

Ms Nickki (vocals), Florian Royo (guitar), Julien Dubois (bass). Ms Nickki & The Memphis Soul Connection @ BAGThursday, BDG Club, Geneva, 16.03.2017. (c) Christophe Losberger

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Date: 26.04.2017

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Florian Royo (guitar). Ms Nickki & The Memphis Soul Connection @ BAG Thursday, BDG Club, Geneva, 16.03.2017.(c) Christophe Losberger

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Florian Royo (guitar). Ms Nickki & The Memphis Soul Connection @ BAG Thursday, BDG Club, Geneva, 16.03.2017.(c) Christophe Losberger

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Hugo Devier (drums), Ms Nickki & The Memphis Soul Connection @ BAG Thursday, BDG Club, Geneva, 16.03.2017.(c) Christophe Losberger

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BAG Blues concert geneve live memphis blues photos

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Date: 28.04.2017

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Blues Rules – Château de Crissier – 19 et 20 mai 2017 Rosa Capelli28 avril 2017 Concerts , Previews

C ’ est l ’ histoire d ’ un mec qu ’ a le blues, pas un p ’ tit blues du samedi soir ou un blues à la petite semaine !Non, un vrai gros blues bien poisseux qui lui colle à la peau. C ’ est qu ’ il en a marre, et on le comprend ! Les tempssont durs, insécurité (poil au nez), mondialisation, pollution (poil aux nichons), crise mondiale, trumpitude,hollandisme, macronisation, terreur sur les villes et à droite toute … Au secours ! Alors oui on le comprend bien cemec qui a le blues, et on est tout content de lui apporter la bonne nouvelle ! Hey mec, sèche tes larmes toutesbleues, en mai y ’ a la huitième édition du Blues Rules Festival ! ‘ Let ’ s boogie, all night long ’ un seul regard sur l ’affiche et on se sent déjà beaucoup mieux ! Allez, va noyer ton chagrin, une petite bière et de la bonne zic ’ y ’ a riende tel pour se requinquer. Le Blues Rules saura apaiser tes angoisses, tu y seras accueilli comme il se doit par TheBlue Spirit Band, un groupe romand au savoir - faire indéniable, qui te distillera une bonne grosse dose de groovede derrière les fagots, juste de quoi panser dignement tes plaies. Tu y trouveras aussi du réconfort avec despointures américaines comme Mark Muleman, Robert Kimbrough Sr. Ou Reverent Peyton Big Damn Band, chaleurhumaine et bonnes vib ’ s (ce dont tu as le plus besoin) seront au rendez - vous. Et puis faut le dire quand même,rien de tel qu ’ un petit coup des impertinents genevois Duck, Duck Grey Duck ou de la classe absolue ethitchcockienne des Hillbilly Moon Explosion pour reprendre goût à la vie. Go Johnny, go !

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Date: 01.04.2017

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Jazz und Blues ennetdes Röstigrabens«Bienvenu» in der Jazz- und Blues-szene der Romandie! Wir blicken mitunserem Autoren Thomas Lecuver inregelmässigen Abständen nach Wes-ten über den Röstigraben. Thomas istInitiant und Produzent des Festivals«Blues. Rules» in Crissier, arbeitet alsSchriftsteller, Journalist und DJ. In deraktuellen Kolumne schreibt Thomaszum Beispiel über das «Fünf-Sterne-Programm» des Cully Jazz Festivals.Wussten Sie, dass die JazzschuleLausanne jeden Monat Konzert mitihren Studierenden durchführt - no-tabene kostenlos? Weiter erfahrenwir beispielsweise, dass die franzö-sische Bluesfrau Nina Van Horn am28. April im Chäteau de Coppet auf-treten wird. (fm)

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Date: 01.04.2017

Jazz Time5430 Wettingen056/ 483 37 37www.jazztime.ch

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Blues Rules Crissier

Zweimal zwei Pässe für das FestivalBlues Rules Crissier vom 19. und20. Mai zu gewinnen.

Blues Rules Crissier Festival19 & 20 MAI 2017

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Date: 01.05.2017

Jazz Time5430 Wettingen056/ 483 37 37www.jazztime.ch

Genre de média: Médias imprimésType de média: Magazines spéc. et de loisirTirage: 8'000Parution: mensuelle N° de thème: 215.007

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Junior Kimbrough inspirierte viele Musikgrössen des Rock'n'Rolls.

Hommageä Junior KimbroughBlues Rules Crissier Festival- Le Blues Rules Crissier Festival

du 19 et 20 mai rend hommage

ä Junior KimbroughFigure emblematique du Blues du Nord

du Mississippi, Junior Kimbrough, estreste longtemps dans l'ombre, celle deson Juke Joint ä Senatobia (MS), avantd'etre une des figures de proue du la-bel Fat Possum Records. Kimbrough estune source d'inspiration pour les grands

noms du Rock'n'Roll, comme Bono deU2 qui avoue aller chaque fois qu'ille pouvait l'ecouter dans son Juke Jointpour s'impregner de la complexite d'unemusique apparemment simple, Iggy Pop

(surnomme Lollipop par Kimbrough), qui

lui proposa de tourner avec lui aux USA,

et reprendra mäme You Better Run avec

ses Stooges en hommage posthume ouencore Dan Auerbach des Black Keys, qui

avoue s'etre mis ä la guitare cause du

bluesman. Source eternelle d'inspiration,

les Daft Punk le reprendront egalementen 2012 pour un defile d'Yves St-Laurent

ä Paris.

Une grande premiere europeenne?Quoi de plus naturel alors de convier äla grande fäte qu'est le Blues Rules, unde ses 14 enfants, Robert KimbroughSr., et un de ses petits fils CameronKimbrough pour une grande premiereeuropeenne? La thematique de cette8eme edition est: (LET'S BOOGIE ALLNIGHT LONG) tiree du titre All NightLong ecrit par Junior Kimbrough. Cesont 14 groupes qui sont attendus sur

la scene du festival, 7 americains, 4 su-isses et 3 pour le reste du monde. Cette

armee encore, des artistes americainsprestigieux feront le voyage en Europepour la premiere fois gräte au BluesRufes Crissier Festival, comme RobertKimbrough Sr, Cameron Kimbrough etMark «Muleman» Massey. Les 4 grou-pes suisses permettent de montrer larichesse musicale de la Suisse, terre

.d'accueil du festival et centre du vieuxcontinent. (pd)

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Das Blues Rules Crissier Festivalvom 19. und 20. Mai ist eineHommage an Junior Kimbrough.

Er war fur viele grosse Musiker desRock'n'Rolls eine Quelle der Inspi-ration. Was liegt naher, als RobertKimbrough als einer seiner 14 Kin-der zusammen Cameron, einem

seiner Enkelkinder, zu einer grossenEuropapremiere nach Crissier einzu-

laden? Sein Konzert wird unter demMotto «Let's Boogie all night lortg»stehen. Im Weiteren werden in Cris-sier insgesamt 14 Bands erwartet,darüber sieben aus den USA, vieraus der Schweiz und drei aus ande-

ren Ländern.

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Hommage an JuniorKimbrough

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Date: 20.05.2017

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Après avoir fait ses armes à La nuit des publivores, ce Français établien Suisse depuis 11 ans a créé et dirige le Blues Rules Crissier Festival

THOMAS LECUYER,BLUFF PT LE RIRE

AURELIE LEBREAU

La musique et le cinéma, deux passions que cultive Thomas Lécuyer depuis l'enfance. Alain Wicht

Portrait »II doit y avoir du chat Thomas Lécuyer, cofondateur et d'un CV. «Tout mon parcourschez ce type-là. En l'écoutant directeur du Blues Rules Cris- professionnel s'est construit surparler de sa vie, on visualise sier,Festival qui s'achève ce soir, des rencontres.» Ses expé-l'académique chute du félin ré- le souligne en riant: il n'a jamais riences, le presque quadragé-tombant toujours sur ses pattes. décroché un job grâce à l'envoi naire les a amassées autour de

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Date: 20.05.2017

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deux passions, la musique et lecinéma. Chacune amenée pardes personnes chères. La pre-mière par sa mère. «J'ai eu mieenfance difficile, élude ThomasLécuyer. Mais ma mère adoraitRay Charles, Johnny Rivers,Claude Nougaro et lorsque nousles écoutions, cela nous rendaitheureux.»

La seconde défricheuse fut sagrand-mère - qui adorait L'armefatale et les films de Spielberg.«Elle figurait parmi les500 abonnés initiaux de Ca-nal+. Son premier décodeur aété installé en 1985, j'avais septans. Et pendant les étés que jepassais chez elle, je regardaisdeux à trois films par jour. C'estlà qu'est née ma boulimie de ci-néma.» Une avidité que cultiveencore aujourd'hui cet hommeélancé, critique pour plusieursmédias romands.

L'interview charnièreD'origine bretonne, ThomasLécuyer naît à Toulouse, dansune famille où l'armée occupeune vaste place. «Outre monpère et mon beau-père quiétaient militaires, mon grand-père et quatre de mes onclesétaient pilotes de chasse.»

Après de nombreux déména-gements, c'est à Lyon que lejeune adulte pose ses valises,passant vite autant de temps auSoul Café, un bar qui ne diffu-sait que du jazz, de la soul et dublues que sur les bancs de l'uni-versité où il étudiait la commu-

nication et la médiation cultu-relle. «Tant et si bien que j'ai finipar devenir gérant de ce café»,se rappelle-t-il. D'un tempéra-ment bouillonnant - «au-jourd'hui encore je demeurehyperactif, très curieux, pas-sionné» -, l'étudiant travailleaussi pour une radio associativedédiée justement aux associa-

tions lyonnaises. A la tête d'uneémission culturelle sur la sta-tion, Thomas Lécuyer réalisel'interview de Jean-Marie Bour-ricot, le créateur de La nuit despublivores, le célèbre festival despots publicitaires qui tournait

«Aujourd'huiencore jedemeurehyperactif,très curieux,passionné»

Thomas Lécuyer

dans le monde entier. «Il étaitpassionnant et je lui ai immé-diatement demandé de travail-ler avec lui. Il m'a dit qu'il n'avaitrien à m'offrir mais j'ai telle-ment insisté que j'ai fini par de-venir son assistant personnel!»

De 1997 à 2011, rencontres,voyages, la vie autour de La nuitdes publivores se révèle palpi-tante. Et lorsque son créateurdécide, pour des raisons finan-cières, de quitter Paris et de dé-placer sa petite entreprise et sacollection d'un million(!) de filmspublicitaires en Suisse, son assis-tant n'hésite pas à lui emboîter le

pas. Direction Porrentruy, où laPromotion économique du can-ton du Jura parvient à attirer lefestival... Mais lorsque les locauxmis à disposition sont inondéspar une crue de l'Allaine, l'équipedéménage en 2009 dans le châ-teau de Crissier, à louer. «Le syn-dic désirait que nous montionsun événement pour valoriser levillage et promouvoir la culture.Mais monter une Nuit des publi-vores dans les jardins de la pro-priété ne nous semblait paspertinent.»

Le temps passe et c'est avecun ami, Vincent Delsupexhe,

q(le Thomas Lécuyer trouvel'étincelante idée. «Nous parta-geons l'amour des publicités ri-golotes, des déguisements, de lalittérature française, du vin etdu blues. Un soir je lui ai dit: etsi nous faisions un festival? C'estainsi qu'est né le Blues Rules!»

Apprendre par l'humourTandis que son compère ar-pente le delta du Mississippipour faire venir des formationsqui, souvent, n'ont jamais quittéles Etats-Unis, Lécuyer s'ap-plique à ne pas dévoyer leconcept de base de leur manifes-tation. «Notre but n'est pas dedevenir riches mais de proposerdes découvertes.» Pas de super-stars grevant le budget (mo-deste), mais une palette d'au-thentiques récipiendaires decet héritage des esclaves afro-américains. «Le blues était unemusique de travail et de souf-france, même si elle débouchesur une incroyable joie, souventlancinante.» Quatorze groupessur deux jours, deux mille festi-valiers attendus, le Blues Rulestient à sa sincérité. Et à sa qua-lité très largement reconnue,

Mais aussi intègre soit-il, unhomme doit vivre, surtoutlorsqu'il est père de trois enfants- deux filles de vingt et six anset un fils de deux ans. «Après14 ans de Publivores, j'ai euenvie d'autre chose et je suisdevenu le directeur artistiquedu Lido à Lausanne pendantcinq saisons.» Epicentre du rire,la salle cartonne, mais a dû fer-mer en attendant sa démolition.Pas de quoi effrayer ThomasLécuyer qui a repris la program-mation humoristique du CPO,toujours à Lausanne, et a éla-boré une formation de storytel-ling pour les étudiants en mar-

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Date: 20.05.2017

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keting et communication enfilière bachelor à l'école Poly-com. Apprenant l'art de la rhé-torique par l'humour, tous s'ap-prêtent à présenter un stand-up.Du rire au blues, le chat retombetoujours sur ses pattes...

Blues Rutes Crissier Festival, (Let'sBoogie) all Night Long, sa 20 mai dès18 h, www.blues-rules.com

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Date: 03.05.2017

Hauptausgabe

Lausanne Cités1000 Lausanne 7021/ 555 05 03www.lausannecites.ch

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Deep & dirty bluesCRISSIER Les 19 et 20 mai, les jardins duChâteau de Crissier vivront aux rythmes du BluesRules Festival pour un weekend festif, dansant, etinspiré du Mississippi, avec 14 groupes à l'affiche.

Depuis 8 années, le Blues Rules Crissier Festival est une invi-tation à danser et une occasion de mettre le blues à l'hon-neur! Le temps de deux soirées les 19 et 20 mai , les jardinsdu Château de Crissier, aux portes de Lausanne,accueillent 14 groupes venus du monde entier.Les Suisses The Hillbilly Moon Explosion, Duck Duck Grey 'Duck, The Blues Spirit Band et One Rusty Band n'Tap donne-ront la réplique aux Nord-Américains Reverend Peyton, Son Iof Dave, Crushed Out et du Mississippi MarkMulemanMassey, et la talentueuse Ms Nickki! Sans oublier les Français de The Marshals etRonan One Man Band, et le trublion catalan Sergi Estella.

Hommage à Junior KimbroughFigure emblématique du Blues du Nord du Mississippi, Junior Kimbrough est restélongtemps dans l'ombre avant d'être une des figures de proue du label Fat PossumRecords. Source d'inspiration pour les grands noms du Rock'n'Roll, quoi de plus natu-rel alors de convier à cette grande fête, un de ses 14 enfants, Robert Kimbrough Sr., et unde ses petits fils Cameron Kimbrough pour une grande première européenne?Danser toute la nuit, prêcher cette musique en explo-rant à la fois ses racines et ses ramifications actuel- À

les, mais également en montrant une façon de lavivre sur le modèle des pique-niques des collines dunord du Mississippi où se réunissent voisins,familles et amis pour passer un bon moment.www.blues-rules.com

Pour gagner 1 pass pour les 2 jours de fête, envoyezLC BLU au 911 ou appelez le 0901 888 021, code 10(1fr.90/SMS ou appel depuis une ligne fixe), jusqu'aulundi 8 mai à minuit. Ou en nous envoyant une cartepostale à Av. d'Echallens 17, 1004 Lausanne.

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Deep & dirty bluesLoisirs 03.05.2017 - 10:02 Rédigé par Rédaction

CRISSIER • Les 19 et 20 mai, les jardins du Château de Crissier vivront aux rythmes du Blues Rules Festival pourun weekend festif, dansant, et inspiré du Mississippi, avec 14 groupes à l’affiche.

Depuis 8 années, le Blues Rules Crissier Festival est une invitation à danser et une occasion de mettre le blues àl’honneur! Le temps de deux soirées les 19 et 20 mai , les jardins du Château de Crissier, aux portes de Lausanne,accueillent 14 groupes venus du monde entier.

Les Suisses The Hillbilly Moon Explosion, Duck Duck Grey Duck, The Blues Spirit Band et One Rusty Band n’Tapdonneront la réplique aux Nord-Américains Reverend Peyton, Son of Dave, Crushed Out et du Mississippi MarkMulemanMassey, et la talentueuse Ms Nickki! Sans oublier les Français de The Marshals et Ronan One Man Band,et le trublion catalan Sergi Estella.

Hommage à Junior Kimbrough

Figure emblématique du Blues du Nord du Mississippi, Junior Kimbrough est resté longtemps dans l’ombre avantd’être une des figures de proue du label Fat Possum Records. Source d’inspiration pour les grands noms duRock’n’Roll, quoi de plus naturel alors de convier à cette grande fête, un de ses 14 enfants, Robert Kimbrough Sr.,et un de ses petits fils Cameron Kimbrough pour une grande première européenne?

Danser toute la nuit, prêcher cette musique en explorant à la fois ses racines et ses ramifications actuelles, maiségalement en montrant une façon de la vivre sur le modèle des pique-niques des collines du nord du Mississippi oùse réunissent voisins, familles et amis pour passer un bon moment.

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Date: 18.05.2017

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REGARD DIRECT

A Crissier, le blues fait sa loiLe Mississippi sort de son lit et revient irriguer Crissier ce week-end. Le BluesRules Festival se targue de prêcher la bonne parole depuis 2008. En invitantdes artistes qui, il est vrai, puisent aux sources de cette musique de pauvreté etde souffrance, mais aussi de résilience et de transcendance. RobertKimbrough Sr, tête d'affiche de l'édition 2017, est l'un des fils de l'illustreJunior Kimbrough. Et Cameron Kimbrough, autre invité, son petit-fils. Le blues

dans le sang. Quant au trio acoustique Reverend Peyton's Big Damn Band(photo DR), il est le chouchou du circuit alternatif étasunien. Les rockersgenevois Duck Duck Grey Duck, l'homme-orchestre catalan Sergi Estellaou encore The Hillbilly Moon Explosion, from Zurich, avec leur rockabillyimpeccable, sont de la partie. RODERIC MOUNIR

Ve 19 et sa 20 mai au Château de Crissier-Lausanne. Billets Fnac, rens. www.btues-rutes.com

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TOUS LES GOÛTS SON T DANS LA CULTURE!

6-THÉÂTREAu 221 de Lausanne,avec «Marciel et lebonheur oblique de laconférence inté-rieure», le metteur enscène Marc Hollognesublime un genre quilui est cher: le ciné-théâtre. Depuis lascène, des acteursdialoguent avecd'autres qui, eux, sontprojetés sur un écran...Une prouesse bluf-fante à voir jusqu'au11 juin! Infos:www.theatre221.ch

BIG8A

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Le Blues RulesCrissier FestivalDésormais installé comme undes meilleurs festivalseuropéens du genre, le BluesRules Festival débuteaujourd'hui avec une affichequi, à la simple lecture desnoms des artistesprogrammés, nous fait déjàtaper du pied en mesure.Au programme ce soir, lesSuisses de Duck Duck GreyDuck et de The Hillbilly MoonExplosion joueront aux côtésde Mark Muleman Massey,tout droit venu du Mississippi.Samedi, énorme soirée dès18 h avec, notamment, SergiEstella, catalan délivrant unblues rock jouissif et ReverendPevton's Big Damn Band.

groupe country bluesdont les concertshauts en couleurtiennent la promessede purs momentsd'exaltation.

- Blues Rules, vendredi 19 mai

et samedi 20 mai.Infos: www.blues-rules.com

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Des ateliers sur la mémoireà l'Université de Lausanne

L'Unil a ouvert ses portesaux écoliers depuis hier etinvite en ses murs le grandpublic dès demain etjusqu'à dimanche afin depercer les mystères de lamémoire dans unetrentaine d'ateliers à la foisdistrayants et redoutablespour les méninges, mis surpied par des scientifiques.Enquêtes, jeux de rôle,bricolage, observationd'animaux divers etexplications de spécialistesferont de ce moment

éducatif un souvenirludique et utile!«Les mystères de l'Unil»,

Lausanne, samedi 20 et

dimanche 21 mai

Infos: www.unitch/mysteres

ALENTOURS Ce week-end, si vous êtes amateurs de musique, desciences, de théâtre, de cinéma ou d'expositions en tout genre, vousn'avez aucune excuse pour traîner sur votre canapé! Six suggestions.

CAROLINE PICCININ

caroline.piccininglematin.ch

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3 The Yelins, un nouveautalent en concert, à Sion

Quand on voit LaurentzLozano, leader de TheYelins, il est difficile de nepas avoir l'image de GaryBrooker jeune (chanteur deProcol Harum) qui noustrotte dans la tête! Ce n'estpas que physique, car avec

«Kaleidopop», un premierEP fraîchement sorti(Escudero Records), il nousinvite à un jubilatoirevoyage temporel dansle rock psychédélique.The Yelins en concert ce soir au

Point 11 de Sion. Infos: www.pointll.ch

L'Afrique sous toutesles facettes, à

invite à (re)découvrir uneAfrique actuelle, riche detoutes ses influences.Outre une expo photoséclairant les cultures enpéril, sont proposésaujourd'hui, entreautres, le film «MaliBlues» et un concert deSam Tshabalala etSibongile Mbambo.Demain, «Les frèresMakouaya et Ignatus»,spectacle pour les petits,ainsi qu'un stage de

«gumboot dance», fontpartie d'une offrefoisonnante.«Afrique plurielle», jusqu'au21 mai à l'Alhambra, Genève.

Infos: www.adem-geneve.com

5 La Riviera vaudoiseouvre ses musées

Dans le cadre de la Nuiteuropéenne des muséeset comme d'autres lieuxen Suisse romande(comme Yverdon -les-Bains), les membres del'Association desmusées de la Rivieravaudoise jouent le jeu etouvrent gratuitementleurs portes! De Chillonà l'Alimentarium, enpassant par le Musée dujeu, de nombreusesactivités serontproposées de 17 h

jusqu'à minuit.Nuit des musées de la Riviera,

ce samedi 20 mai. Infos:www.museesriviera.ch

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Un festival qui donne le bluesMUSIQUE Pour la huitième fois, leBlues Rules de Crissier accueille desrescapés de la mondialisation, desconteurs de génie et des guitaristes duDelta. Petite leçon de terroir américainen deux jours

ARNAUD ROBERT

C'est un beau château crème entre unpré de colza et une bretelle d'autoroute.Chaque année, à pareille saison, il reçoitune meute de sudistes dont certainsprennent pour la première fois l'avion,des troubadours aux dents d'or, des gui-taristes de vertige et des divas aux piedsnus. Le Blues Rules de Crissier, pour lahuitième fois, s'apprête à servir d'am-bassade européenne aux refusés del'Amérique et à ses meilleurs conteurs.Plus qu'un festival, une bonne histoire.

C'est Thomas Lecuyer qui la raconte,lui qui passe le monde entier par le filtred'une bonne chanson blues ou d'unsketch comique. Il évoque en vitesse sonenfance spartiate, l'école militaire, Tou-louse, Grenoble, ce qui, virage aprèsdéviation, l'a conduit à s'installer enSuisse pour collaborer à la Nuit desPublivores dont les bureaux étaientsitués dans le château de Crissier.Lecuyer, pas encore 4o ans, le visagelisse de l'enfant sage qui gonfle secrète-ment des bombes à eau, semble avoirpassé sa vie à se relever des mauvaiscoups qu'elle lui faisait.

Il a tenu le Lido, temple de l'humourlausannois, fermé pour cause de passe-passe immobilier. «Ce n'était pas facile.Mais j'ai trouvé un accord avec la salledu CPO à Ouchy pour y organiser dessoirées. On continue de se marrer.» Le

château de Cris sier, où il a créé le BluesRules, a été vendu à un particulier, ilignore donc si son festival pourra s'ydérouler l'année prochaine. «Franche-ment, on ne sait même pas si le festivalaura lieu en cas de déficit cette année.Tout est très précaire.»

Une mine de fablesThomas décèle le baroque ou même

la part philosophique en toute chose,surtout en les histoires des musiciensqu'il invite au Blues Rules. Comme cellede Mark Muleman Mas sey, natif deClarksdale dans le Mississippi, promisà une carrière de footballeur et à lacheffe des pom-pom girls, mais qui sefait arrêter pour vente de trois ouquatre joints. Dix-huit ans de prison.Le blues lui sauve la peau derrière lesbarreaux. Le récit de sa vie a été consi-gné par la Bibliothèque du Congrès deWashington et il traverse pour la pre-mière fois l'Atlantique à l'occasion duBlues Rules.

Ce festival est une mine de fables etd'odyssées. Thomas Lecuyer l'a fondéavec un autre Français, Vincent Delsu-pexhe, graphiste de profession, chas-seur de bluesmen par vocation. Il suffitd'appeler Vincent si on cherche un trèsvieux guitariste oublié du Delta, un desderniers juke joints où cette musiquesent le coton ou encore la relève du bluesà Muscle Shoals, Alabama. Vincent atant voyagé dans le sud des Etats-Unisqu'ils finiront un jour par mettre uneplaque à son nom à côté de celle d'Alanet John Lomax sur la ligne de train quiremonte jusqu'à Chicago.

Se dire sans pathos

Ainsi, cette année, les deux compèresont dégotté le fils de la légende JuniorKimbrough, Robert, qui lui aussi prendpour la première fois l'avion. Ils fontvenir également un rescapé du groupepop Crash Test Dummies, Son of Dave,qui reprend à l'harmonica un siècle demusique populaire, de la complaintemoite à Daft Punk. Au Blues Rules, il yaura aussi le meilleur de la Suisse quandelle donne un écho à l'Amérique: les

Genevois de Duck Duck Grey Duck etles Zurichois de The Hillbilly MoonExplosion.

Il y a quelque chose de l'ordre du boni-menteur chez Thomas Lecuyer, lui quivient de créer un programme de story-telling pour étudiants en marketing etcommunication du Polycom lausannois,et qui est capable de parler un jour etdemi sans reprendre son souffle. Maiscomme son Blues Rules, il respire lapassion et la sincérité. Le blues enseignel'art de se dire sans pathos. Et ce petitfestival de deux jours, dont on aurait pucroire qu'il n'allait pas survivre à sonpremier été, est sans doute l'une desplus belles histoires de festivals qu'onpuisse conter en Suisse romande.

Il est comme cette photo qui lui sert d'af-fiche cette année. Une image de danseusedont on pourrait croire qu'elle a été priseil y a cinq décennies mais qui est l'oeuvrerécente du photographe Bill Steber, natifdu Tennessee qui arpente depuis vingt ansles terres du blues pour y trouver l'espritplutôt que la lettre. Le Blues Rules croit encet esprit. De résistance...

Blues Rules, les 19 et 20 mai, à Crissier.www.blues-rules.com

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Date: 19.05.2017

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Durant deux jours, le Blues Rules Festival présente les meilleurs musiciens du Delta. (BILL STEBER)

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Date: 20.05.2017

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Musiques actuellesBlues Rules Festival

est encore, temps ce samedi, d'afterfaire un tourdu côté de Crissier, où se déroule La seconde soiréede la 8e édition de l'excellent Blues Ru Les Festival.Celle-ci verra défiler des artistes suisse (One RustyBand n'Tap), espagnol(Sergi Estella) et français(Ronan One Man Band), avant que quatreformationsaméricaines n'emmènent Le public aux racines dublues. A découvrir notamment, The ReverendPeyton's Big Damn Band, trio acoustique venude l'Indiana et se réclamantautant de T-Model Fordque de Blind Johnson. Ou encore RobertKimbrough Sr., fils de David «Junior» Kimbrough,figure majeure du blues du Mississippi.es.G.

CRISSIER. Château. Sa 20 dès 18h. www.blues- rules.com

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Durant deux jours, le Blues Rules Festival présente les meilleurs musiciens du Delta. © Bill Steber

Musiques Scènes

Arnaud Robert Publié jeudi 18 mai 2017 à 19:24, modifié jeudi 18 mai 2017 à 19:24.

Festival

Le festival qui vous donne le bluesPour la huitième fois, le Blues Rules de Crissier accueille des rescapés de la mondialisation, des conteurs de génieet des guitaristes du Delta. Petite leçon de terroir américain en deux jours

C ’ est un beau château crème entre un pré de colza et une bretelle d ’ autoroute. Chaque année, à pareille saison,il reçoit une meute de sudistes dont certains prennent pour la première fois l ’ avion, des troubadours aux dents d ’or, des guitaristes de vertige et des divas aux pieds nus. Le Blues Rules de Crissier, pour la huitième fois, s ’ apprêteà servir d ’ ambassade européenne aux refusés de l ’ Amérique et à ses meilleurs conteurs. Plus qu ’ un festival,une bonne histoire.

C ’ est Thomas Lecuyer qui la raconte, lui qui passe le monde entier par le filtre d ’ une bonne chanson blues ou d ’un sketch comique. Il évoque en vitesse son enfance spartiate, l ’ école militaire, Toulouse, Grenoble, ce qui, virageaprès déviation, l ’ a conduit à s ’ installer en Suisse pour collaborer à la Nuit des Publivores dont les bureauxétaient situés dans le château de Crissier. Lecuyer, pas encore 40 ans, le visage lisse de l ’ enfant sage qui gonflesecrètement des bombes à eau, semble avoir passé sa vie à se relever des mauvais coups qu ’ elle lui faisait.

Il a tenu le Lido, temple de l ’ humour lausannois, fermé pour cause de passe - passe immobilier. « Ce n ’ était pasfacile. Mais j ’ ai trouvé un accord avec la salle du CPO à Ouchy pour y organiser des soirées. On continue de semarrer. » Le château de Crissier, où il a créé le Blues Rules, a été vendu à un particulier, il ignore donc si son festivalpourra s ’ y dérouler l ’ année prochaine. « Franchement, on ne sait même pas si le festival aura lieu en cas dedéficit cette année. Tout est très précaire. »

Une mine de fables

Thomas décèle le baroque ou même la part philosophique en toute chose, surtout en les histoires des musiciens

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qu ’ il invite au Blues Rules. Comme celle de Mark Muleman Massey, natif de Clarksdale dans le Mississippi, promisà une carrière de footballeur et à la cheffe des pom - pom girls, mais qui se fait arrêter pour vente de trois ou quatrejoints. Dix - huit ans de prison. Le blues lui sauve la peau derrière les barreaux. Le récit de sa vie a été consigné parla Bibliothèque du Congrès de Washington et il traverse pour la première fois l ’ Atlantique à l ’ occasion du BluesRules.

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Ce festival est une mine de fables et d ’ odyssées. Thomas Lecuyer l ’ a fondé avec un autre Français, VincentDelsupexhe, graphiste de profession, chasseur de bluesmen par vocation. Il suffit d ’ appeler Vincent si on chercheun très vieux guitariste oublié du Delta, un des derniers juke joints où cette musique sent le coton ou encore larelève du blues à Muscle Shoals, Alabama. Vincent a tant voyagé dans le sud des Etats - Unis qu ’ ils finiront un jourpar mettre une plaque à son nom à côté de celle d ’ Alan et John Lomax sur la ligne de train qui remonte jusqu ’ àChicago.

Se dire sans pathos

Ainsi, cette année, les deux compères ont dégotté le fils de la légende Junior Kimbrough, Robert, qui lui aussi prendpour la première fois l ’ avion. Ils font venir également un rescapé du groupe pop Crash Test Dummies, Son of Dave,qui reprend à l ’ harmonica un siècle de musique populaire, de la complainte moite à Daft Punk. Au Blues Rules, il yaura aussi le meilleur de la Suisse quand elle donne un écho à l ’ Amérique: les Genevois de Duck Duck Grey Ducket les Zurichois de The Hillbilly Moon Explosion.

Il y a quelque chose de l ’ ordre du bonimenteur chez Thomas Lecuyer, lui qui vient de créer un programme destorytelling pour étudiants en marketing et communication du Polycom lausannois, et qui est capable de parler unjour et demi sans reprendre son souffle. Mais comme son Blues Rules, il respire la passion et la sincérité. Le bluesenseigne l ’ art de se dire sans pathos. Et ce petit festival de deux jours, dont on aurait pu croire qu ’ il n ’ allait passurvivre à son premier été, est sans doute l ’ une des plus belles histoires de festivals qu ’ on puisse conter enSuisse romande.

Il est comme cette photo qui lui sert d ’ affiche cette année. Une image de danseuse dont on pourrait croire qu ’ ellea été prise il y a cinq décennies mais qui est l ’ œ uvre récente du photographe Bill Steber, natif du Tennessee quiarpente depuis vingt ans les terres du blues pour y trouver l ’ esprit plutôt que la lettre. Le Blues Rules croit en cetesprit. De résistance.

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Blues Rules , les 19 et 20 mai, à Crissier.

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SAMEDI 20 MAI 2017 MAGAZINE 29

OUTRE-SARINE ARIANE GIGON

Un petit coin supposé discret qui cause un sacré boucanCabinets. «Dormir comme à la maison»: c’est ce que promet, sous forme de slogan, l’hôtel Anker à Lucerne. Il y a d’autres choses que les hôtes peuvent faire comme chez eux: aller au petit coin, par exemple: le res-taurant installé dans l’hôtel, qui a rouvert ses portes en fin d’année derrière, propose des toilettes mixtes.

Or le canton de Lucerne oblige les cafés et restaurants à proposer des cabinets séparés pour femmes et hommes. Seuls les stands sont exemptés de la séparation obligatoire. Mais l’Etat, bienveillant, a donné au tenancier trois mois pour se mettre en conformité avec le

règlement et séparer les lieux d’aisance des dames et des mes-sieurs. Sentant que l’air du temps est à l’ouverture d’esprit – ou à la confusion des genres, selon l’interprétation que l’on en fait – le restaurant n’a ce-pendant pas bougé. Consé-quence: la Municipalité a déposé plainte pénale au Mi-nistère public, qui a décidé une amende.

Entre-temps, un socialiste a déposé un postulat demandant au gouvernement d’adapter la législation dans ce domaine. Un autre restaurant, nommé Coming Soon et spécialisé, comme son nom ne l’indique pas, en cuisine vietnamienne

Lors de l’inauguration de ses locaux à Zurich, mi-janvier, Google a révélé un pictogramme ne manquant pas d’humour. Ariane Gigon

en ville de Zurich, s’est aussi fait connaître pour avoir ins-tallé un «p’tit coin» unisexe, là aussi au mépris de la législa-tion. Mais à Zurich, aucune autorité n’a réagi. Il faut dire que les toilettes multigenres, c’est assez à la mode. Le picto-gramme des cabinets des nou-veaux locaux de Google a été abondamment photographié. Mais Google n’est pas un res-taurant et n’est pas soumis aux mêmes lois.

Pourtant, comme le rappe-lait la NZZ, qui a mené l’en-quête, la chose fait aussi l’objet d’une directive au Secrétariat d’Etat à l’économie, qui indique que les lieux de travail doivent

séparer les toi lettes pour femmes de celles pour hommes «par une paroi allant du sol au plafond».

Lundi dernier, le Parlement cantonal lucernois a accepté le postulat socialiste. Le gouver-nement devra assouplir la révi-sion. L’amende infligée au res-taurant Anker reste donc suspendue. GastroSuisse ap-pelle de ses vœux la suppres-sion de ce règlement, car toutes les contraintes coûtent cher. Mais la NZZ, en bonne gar-dienne de la pensée du moins d’Etat, met déjà en garde: il ne faudrait pas, dit-elle, que les toilettes mixtes deviennent... obligatoires! L

Après avoir fait ses armes à La nuit des publivores, ce Français établi en Suisse depuis 11 ans a créé et dirige le Blues Rules Crissier Festival

K AURÉLIE LEBREAU

Portrait L Il doit y avoir du chat chez ce type-là. En l’écoutant parler de sa vie, on visualise l’académique chute du félin re-tombant toujours sur ses pattes. Thomas Lécuyer, cofondateur et directeur du Blues Rules Cris-sier Festival qui s’achève ce soir, le souligne en riant: il n’a jamais décroché un job grâce à l’envoi d’un CV. «Tout mon parcours professionnel s’est construit sur des rencontres.» Ses expé-riences, le presque quadragé-naire les a amassées autour de deux passions, la musique et le cinéma. Chacune amenée par des personnes chères. La pre-mière par sa mère. «J’ai eu une enfance difficile, élude Thomas Lécuyer. Mais ma mère adorait Ray Charles, Johnny Rivers, Claude Nougaro et lorsque nous les écoutions, cela nous rendait heureux.»

La seconde défricheuse fut sa grand-mère – qui adorait L’arme fatale et les films de Spielberg. « E l l e f i g u r a i t p a r m i l e s 500 abon nés initiaux de Ca-nal+. Son premier décodeur a été installé en 1985, j’avais sept ans. Et pendant les étés que je passais chez elle, je regardais deux à trois films par jour. C’est là qu’est née ma boulimie de ci-néma.» Une avidité que cultive encore aujourd’hui cet homme élancé, critique pour plusieurs médias romands.

L’interview charnièreD’origine bretonne, Thomas Lécuyer naît à Toulouse, dans une famille où l’armée occupe une vaste place. «Outre mon père et mon beau-père qui étaient militaires, mon grand-père et quatre de mes oncles étaient pilotes de chasse.»

Après de nombreux déména-gements, c’est à Lyon que le jeune adulte pose ses valises, passant vite autant de temps au Soul Café, un bar qui ne diffu-sait que du jazz, de la soul et du blues que sur les bancs de l’uni-versité où il étudiait la commu-

nication et la médiation cultu-relle. «Tant et si bien que j’ai fini par devenir gérant de ce café», se rappelle-t-il. D’un tempéra-ment boui l lonnant – «au-jourd’hui encore je demeure hyperactif, très curieux, pas-sionné» –, l’étudiant travaille aussi pour une radio associative dédiée justement aux associa-tions lyonnaises. A la tête d’une émission culturelle sur la sta-tion, Thomas Lécuyer réalise l’interview de Jean-Marie Bour-sicot, le créateur de La nuit des publivores, le célèbre festival de spots publicitaires qui tournait

dans le monde entier. «Il était passionnant et je lui ai immé-diatement demandé de travail-ler avec lui. Il m’a dit qu’il n’avait rien à m’offrir mais j’ai telle-ment insisté que j’ai fini par de-venir son assistant personnel!»

De 1997 à 2011, rencontres, voyages, la vie autour de La nuit des publivores se révèle palpi-tante. Et lorsque son créateur décide, pour des raisons finan-cières, de quitter Paris et de dé-placer sa petite entreprise et sa collection d’un million(!) de films publicitaires en Suisse, son assis-tant n’hésite pas à lui emboîter le

pas. Direction Porrentruy, où la Promotion économique du can-ton du Jura parvient à attirer le festival… Mais lorsque les locaux mis à disposition sont inondés par une crue de l’Allaine, l’équipe déménage en 2009 dans le châ-teau de Crissier, à louer. «Le syn-dic désirait que nous montions un événement pour valoriser le village et promouvoir la culture. Mais monter une Nuit des publi-vores dans les jardins de la pro-priété ne nous semblait pas pertinent.»

Le temps passe et c’est avec un ami, Vincent Delsupexhe,

que Thomas Lécuyer trouve l’étincelante idée. «Nous parta-geons l’amour des publicités ri-golotes, des déguisements, de la littérature française, du vin et du blues. Un soir je lui ai dit: et si nous faisions un festival? C’est ainsi qu’est né le Blues Rules!»

Apprendre par l’humourTandis que son compère ar-pente le delta du Mississippi pour faire venir des formations qui, souvent, n’ont jamais quitté les Etats-Unis, Lécuyer s’ap-plique à ne pas dévoyer le concept de base de leur manifes-tation. «Notre but n’est pas de devenir riches mais de proposer des découvertes.» Pas de super-stars grevant le budget (mo-deste), mais une palette d’au-thentiques récipiendaires de cet héritage des esclaves afro- américains. «Le blues était une musique de travail et de souf-france, même si elle débouche sur une incroyable joie, souvent lancinante.» Quatorze groupes sur deux jours, deux mille festi-valiers attendus, le Blues Rules tient à sa sincérité. Et à sa qua-lité très largement reconnue.

Mais aussi intègre soit-il, un homme doit vivre, surtout lorsqu’il est père de trois enfants – deux filles de vingt et six ans et un fils de deux ans. «Après 14 ans de Publivores, j’ai eu envie d’autre chose et je suis devenu le directeur artistique du Lido à Lausanne pendant cinq saisons.» Epicentre du rire, la salle cartonne, mais a dû fer-mer en attendant sa démolition. Pas de quoi effrayer Thomas Lécuyer qui a repris la program-mation humoristique du CPO, toujours à Lausanne, et a éla-boré une formation de storytel-ling pour les étudiants en mar-keting et communication en filière bachelor à l’école Poly-com. Apprenant l’art de la rhé-torique par l’humour, tous s’ap-prêtent à présenter un stand-up. Du rire au blues, le chat retombe toujours sur ses pattes… L

F Blues Rules Crissier Festival, (Let’s Boogie) all Night Long, sa 20 mai dès 18 h, www.blues-rules.com

«Aujourd’hui encore je demeure hyperactif, très curieux, passionné»

Thomas Lécuyer

THOMAS LÉCUYER, LE BLUES ET LE RIRE

La musique et le cinéma, deux passions que cultive Thomas Lécuyer depuis l’enfance. Alain Wicht