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Le magazine des musiques de Nouvelle-Calédonie 16 DEC/MARS 2012 Brian Un retour en musique Loremx Paroles de musicien Flamengo Raconte la Jamaïque Cörenod Un espace de parole Gayulaz La musique en héritage INOTUX la voix des jeunes

ENDEMIX N°16

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Numero été 2012

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Page 1: ENDEMIX N°16

Le magazine des musiques de Nouvelle-Calédonie

16

Dec/M

ar

s 20

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BrianUn retour en musique

LoremxParoles de musicien

FlamengoRaconte la Jamaïque

CörenodUn espace de parole

GayulazLa musique en héritage

INOTUXla voix des jeunes

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EditoEn route pour 2012 !

L’année 2011 se termine bien ! Le thermomètre indique de grosses chaleurs ainsi qu’une flambée de nouveaux albums. Je dirais même un carambolage en ce mois de décembre. Et ce n’est pas le public qui va s’en plaindre. Tous les genres sont représentés (kaneka, reggae, rock, folk…) et les productions sont de plus en plus soignées. De quoi mettre sous le sapin de beaux albums bien de chez nous !

Le 2 décembre s’est déroulée la 4e édition filmée des Flèches de la Mu-sique au Centre Culturel Tjibaou. On retiendra longtemps cette superbe soirée et ce décor idyllique. Cette année encore, vous avez pu voir ce spectacle, produit par le POEMART, la SACENC et le Centre Culturel Tjibaou, sur nouvelle calédonie 1ère et une rediffusion est prévue fin décembre. Les Flèches sont une reconnaissance importante pour les créateurs et l’industrie qui les entoure. Les 53 albums en lice pour cette édition démontrent la vitalité du secteur. C’est maintenant un événement incontournable en Calédonie, associé à plusieurs médias de la place et qui nous oblige à montrer le plus beau visage de la musique d’ici. Les nominés et les lauréats 2011 sont désormais connus et à votre disposition, Messieurs les programmateurs…

L’année se termine donc, mais beaucoup de projets d’export sont sur le

feu. Ykson s’apprête à partir pour le Woodford Festival de Brisbane, le plus grand festival d’Australie. Tyssia nous revient de Paris et Sacha est du côté du Canada. Le POEMART aura contribué à plus de 20 projets d’export cette année. Que dire de ce « succès » à l’export ? On notera que les producteurs ou les groupes eux-mêmes s’organisent pour trouver des dates, des lieux, mais surtout soignent de plus en plus leurs productions, en termes artistiques, visuels, scéniques et de contenu.

Le secteur musical tisse de nouveaux liens avec les médias et l’apparition de nouvelles télévisions ne fera qu’accroître la visibilité des artistes. Des grosses marques veulent et surfent déjà sur la musique locale ce qui prouve qu’elle est porteuse d’une image positive. Rien ne sert de courir pour autant ! Il faut avant tout bien se préparer car la gloire d’un soir peut brûler des ailes.

L’année prochaine nous promet encore de belles choses, mais c’est à vous, public du pays, de saisir ces musiques et de soutenir vos créateurs. Bien sûr, Endemix continuera de faire le lien !Merci aux artistes et aux professionnels du secteur qui ont contribué aux différentes interviews cette année. Toute l’équipe d’Endemix se joint à moi pour vous souhaiter de bonnes fêtes et, avant cela, une bonne lecture.

Jean-Marc Ventoume

En couverture :Inotux

Endemix est l’espace d’expression des

artistes mais aussi de ses lecteurs.

Pour réagir, proposer, partager, écrivez-nous à [email protected]

ou à l’adresse suivante : Poemart, 27 Bd de Sébastopol

98800 Nouméa • Tel. : 28.20.74 (ligne directe) / 76.39.25 (Publi-cité). Retrouvez Endemix sur son blog endemix.org avec en bonus

des playlists, news et actualités musicales.

Endemix est la revue trimestrielle et gratuite d’actualité des musiques

de Nouvelle-Calédonie éditée par le POEMART.

• Directeur de Publication : Jean-Marc Ventoume

• Rédaction : Gaëlle Perrier (74 27 02

[email protected]) • Corrections :

Marie-Lise Rousselot• Maquette et réalisation :

Piko Studio • Photographies :

Eric Dell’Erba • Impression :

Artypo - Tirage : 20 000 ex.

Le poemart Pôle Export de la Musique et des Arts de Nouvelle-Calédonie - est une association à but non lucratif créée en décembre 2007. Le Poemart a pour

mission de promouvoir la création musicale locale à l’intérieur et à l’extérieur du

territoire en accompagnant collectivement les artistes et en mettant à leur disposition des outils et un réseau-ressources local et

international. Le Poemart est financé par la Nouvelle-Calédonie.

www.poemart.net

SommaireNews 4, 5

Portraits• Corenod 8, 9• Inotux 12• Nodeak/Brian 13

• Gayulaz 14• Loremx/Blue Hau 15

Dossier• Écrire la musique 6, 7

Parole de pro• Marie-France Auguet 16

Zoom Arrière• Flamengo 17

Ca bouge 18

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NeWS

ExportL’Australie craque pour YksonSuite à une superbe prestation lors du Festival Femmes Funk, Ykson a été in-vité à participer au Woodford Festival dans le Queensland fin décembre.Il sera le seul représentant de la Nouvelle-Calédonie cette année, mais l’organisation espère que dès 2012, le festival sera en mesure d’accueillir plus de Calédoniens.

Tour du monde pour SachaSacha s’est envolé pour une tournée exceptionnelle depuis la fin du mois de novembre. D’abord en Corée du Sud, puis en métropole où il se produire à la maison de la Nouvelle-Calédonie le jeudi 5 janvier. Il se rendra ensuite en Islande, aux Etats-Unis et au Canada afin d’y prendre des contacts pour la sortie de son deuxième album. Enfin, avec ses musiciens, il donnera une série de concert à Vancouver du 8 au 22 février. Marathon métropolitain pour TyssiaEn novembre 2011, Tyssia a décollé pour la France afin de participer au Téléthon sur France 2 et soutenir ain-si des causes qui lui tiennent à cœur. Elle en a profité pour participer au casting du futur nouveau télé crochet de TF1, Voice of France, ainsi qu’à l’émission Chacun son Outre-mer sur France Ô.

Coup de cœur deC’est déjà la fin de l’année et de la deuxième saison de La Bande

Originale. Nous n’aurons qu’un seul regret : ne pas avoir eu le

temps de consacrer une partie de l’émission à Jason Quesnel (But-

ler). Lycéen de 17 ans, ce jeune artiste très talentueux nous promet

de belles aventures musicales. A suivre sans aucun doute...

Coup de cœur de la rédactionRadio BodegaUn concept original, des musiques locales qui se mêlent aux

internationales… La nouvelle radio virtuelle de Solune est un petit

bijou rythmé. Au micro, on retrouve la voix chaude et envoûtante

de Janice, avec des interviews, des interludes, des délires… Radio

Bodega ? Un album à consommer sans modération !

TraditionnelLE LALI Le lali est un tambour d’origine fidjienne, qui a une place importante dans la culture de ces îles du Pacifique. Il était utilisé pour annoncer les naissances, les décès mais aussi les guerres. Aujourd’hui, une version plus petite de l’objet est utilisée comme instrument de musique. Fait en bois, il est joué avec les mains ou avec des baguettes, plus commodes.

Les coups de coeurinternationaux

Manu DibangoPast, present, future

A bientôt 78 ans, Manu

Dibango sort un nouvel

album intitulé Past,

present, future, un disque

vitaminé et ensoleillé qui

est avant tout une histoire

de partage. Saxophoniste

camerounais de réputation

internationale, Dibango

est un maître du jazz afro-

européen. Pour ce nouvel

album, le musicien a convié

une kyrielle d’invités de

tous horizons comme les

rappeurs Passi, Pit Baccardi

ou la chanteuse marocaine

Oum. La musique avec

des œillères c’est pas son

truc, comme il aime à le

rappeler.

Cold PlayMylo Xyloto

Trois ans après Viva la vida or death and all his friends qui avait explosé les records de vente en 2008 avec sept millions d’exem-plaires vendus, le groupe britannique Cold Play est de retour dans les bacs avec Mylo Xyloto. Cin-quième opus du groupe, ce concept album mêle pop, mélodies grandiloquentes et accents électro. A noter aussi : une pointe de RnB, notamment dans le duo aussi surprenant qu’efficace avec Rihanna, sur le titre Princess of China. On aime !

Charlie WinstonRunning still

Il nous avait envoûté

avec son premier

album, Like a hobo…

Charlie Winston revient

sur le devant de la

scène avec Running

Still. Le chanteur

britannique propose

une nouvelle fois des

musiques dynamiques,

enlevées, dansantes où

des textes magnifiques

sont déclamés avec une

voix de velours. On ne

peut qu’aimer, on ne

peut qu’écouter !

ZoomsurTéviTA à L’AuSTRALiAn WoRLd MuSic EXPo dE MELBouRnE

Il l’a fait ! Après avoir été choisi par les organisateurs de l’AWME, Tévita

a réussi à convaincre les foules de son talent, lors du premier soir de

cette rencontre professionnelle internationale. En quelques minutes,

le public – pourtant en plein cocktail d’ouverture de l’évènement – a

été captivé par sa voix envoûtante et chaude. Des tournées à l’étranger

sont en discussion. Tévita, conquérant du monde ? Ce n’est plus qu’une

question de temps.

A suivre...AurorE LECrEN Gagnante de la Nescafé Star

Le 22 octobre dernier, Aurore Lecren a charmé les téléspectateurs de NC 1ère lors de la grande finale de la Nescafé Star. Sa chanson Plusieurs identités, écrite en collaboration avec son père, sa voix, son jeu à la guitare… Tout était réuni pour la faire gagner. En plus d’un million CFP, la jeune fille aura le droit de sortir un single avec les studios Mangrove. On a hâte de découvrir le produit final !

Chroniquesd’ici• oh MAMA !Sandrine Martin, chargée de diffusion pour la société Viv’Art Diffu-sion a représenté le POEMART à Paris lors de la dernière journée d’échanges Zone Franche, puis au MArché des Musiques Actuelles (MAMA). Le 21 et 22 octobre dernier, elle y a rencontré, entre autres, François Bensignor de l’IRMA et Arnold Metrot de Patchwork production (le producteur en France de Soul Sindikate).

• La SAcEnc change de look !Plus dynamiques, modernes et colorés, la SACENC s’est drapée d’un nouveau logo et d’une nouvelle charte graphique. Le site internet est actuellement en refonte et devrait faire son grand lancement au premier trimestre 2012.

• La musique dans les arènesCréées pour les Jeux du Pacifique, les Arènes du Sud à Païta ac-cueillent leurs premiers concerts. Soprano a rempli la salle le 25 et 26 octobre derniers et des chanteurs locaux, tel qu’Ybal Khan, ont pu également les tester. Un mini-zénith à Nouméa ? On en rêvait…

NeWS

FOCUSCréation artistiqueLa direction de la culture de la Pro-vince Sud a dévoilé les gagnants de l’aide à la création artistique. Les lau-réats pour la catégorie « aide à la créa-tion musicale » sont : Jason Quesnel pour le groupe Résistance, Marcel Hnepeune pour le groupe Tymash, Sarah Balet pour le groupe Saraluna et Christophe Ventoume pour le groupe Kapa Kapa.

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DoSsIEr

Est-ce que vous écrivez d’abord vos textes avant de les mettre en musique ou vous avez plutôt la musique en tête et vous adaptez vos textes en fonction ? Ca dépend. En général, lorsque j’écris mes textes, j’ai une petite mélodie qui trotte dans ma tête en même temps et une fois le texte posé, je réfléchis à l’accompagnement musical et j’ajuste la mélodie en fonction. Mais par exemple, pour le dernier album, j’ai d’abord trouvé la musique avant d’écrire les textes. Il n’y a pas de recette réellement, même si le plus souvent, tout commence avec l’écriture.

Quelles sont vos sources d’inspi-ration ? votre vie ? celle de vos proches ?Tout ça à la fois. Quand je vais au ci-néma ou quand je sors d’un spectacle, j’ai souvent une irrépressible envie d’écrire. Ca me stimule énormément. Après, chaque chanson a son histoire en ce qui concerne l’inspiration. Par exemple, J’traîne des pieds est sans doute la chanson qui me représente le plus, qui parle le plus de moi, de cette enfance à la fois heureuse et solitaire que j’ai eue. La femme chocolat aussi me concerne, mais elle parle aussi à toutes les filles. Mathias Malzieu l’a écrite pour moi à force de me voir me lever le matin et me goinfrer de cho-colat en maudissant quelques heures plus tard les trois kilos que j’ai pris. Pour La crêpe au champignon, c’est une femme qui hurlait d’un balcon qui m’a inspirée. Son visage était si inquiétant que j’ai voulu imaginer une histoire, son histoire.

Avez-vous un cadre privilégié pour travailler ?Non, mais j’écris souvent sur de jo-lis cahiers avant de passer à l’ordi-nateur. Par contre, depuis quelques temps, j’avoue avoir craqué pour

l’Ipad. Avec le Garage band, je peux me faire très vite une idée de la mé-lodie ou de l’instrument que je sou-haite intégrer à la chanson. Je n’ai plus besoin d’avoir un musicien en permanence à côté pour savoir si je vais dans la bonne direction. C’est devenu un peu mon brouillon.

Quels sont les auteurs qui vous inspirent ? Paroliers ou écri-vains ? Je n’ai pas d’auteur qui m’inspire par-ticulièrement. Par contre, pendant mes périodes d’écriture, j’écoute beaucoup Brassens. Il a une façon incroyable de faire suivre les mots, un vocabulaire… Ca ne m’inspire pas mais ça me stimule, ça réveille un peu la mécanique. Et puis nous faisons des choses complètement différentes, donc on ne peut pas dire que je m’en inspire.

L’art d’écrire

Huit groupes et chanteurs et huit écrivains/slameurs ont donc pris les chemins de l’école pour apprendre aux côtés de Patrice Guirao l’art de mettre les mots en musique. Pour Laurent Ot-togali, qui prépare un album depuis un an avec Stéphane Fernandez, c’était l’occasion de savoir ce dont il était ca-pable avec les autres, mais aussi d’ap-prendre auprès du parolier vedette des chanteurs français. « On n’a rien créé finalement sur place avec Stéphane, mais l’atelier était avant tout pour apprendre à travailler en équipe. J’ai toujours fait mes textes avant de de-mander à des musiciens de les mettre en musique. Aujourd’hui, j’apprends à écrire en partant de la musique de Stéphane. » Une expérience qu’il considère comme intéressante et sur-tout une tout autre façon d’aborder les mots pour lui. Vu le succès de l’atelier, espérons que la Maison du livre et le Centre d’art réitèreront l’opération l’année prochaine.

Endemix en parlait dans son dernier numéro : le Centre d’art et la Maison du livre organisaient un grand atelier, Pa-roles et musique, afin d’aider les groupes et chanteurs locaux à écrire leurs propres paroles en français. « Il existe énormément de groupes de musique sur le territoire, mais finalement très peu composent leur propres chansons, indique Chris Tatoessian, directeur du Centre d’art. Et dans la minorité, une grande partie écrit en anglais ou en langues vernaculaires. » Soul Syndicate, Dyna, ils sont en effet nombreux à écrire leurs chansons en anglais. Une tendance qui s’explique facilement pour Chris Tateossian : « d’une manière générale, il est bien plus difficile d’écrire en français qu’en anglais, l’anglais étant une langue plus musicale. »

Paroles en l’air

L’atelier Paroles et musique avait pour but de récupérer des artistes sans chan-son et de les associer à des écrivains pour que chacun puisse apprendre de l’autre. Patrice Guirao, parolier de nombreux tubes français et de comédies musicales,

encadrait ce petit monde et expliquait son métier, ses difficultés mais aussi ses nombreuses possibilités. « Il n’y a pas de modèle, argumente-t-il. Ni pour faire cette profession, ni pour écrire des chansons. C’est un état d’esprit. Pour moi, tout peut être source d’inspiration et la vie enrichit constamment cette source. » Et si lui on parle de talent, Patrice n’hésite pas à en rire : « Le talent ? Qu’est-ce que c’est ? Comment le définissez-vous ? Vous ne pouvez pas, je ne peux donc pas parler de talent. » Le plus important pour lui est de ne pas faire les choses en dilettante, il faut savoir s’engager car sans engagement, pas de résultat. « Ce fut l’un des points négatifs de cet atelier, regrette Chris Tateossian, le manque d’assiduité a été l’aspect le plus décevant, même si un gros noyau de participants a suivi de manière régulière les ateliers. » Heureusement, le directeur du Centre d’art apprécie le résultat général des ateliers, à savoir la création d’une dizaine de chansons qui ont pu être jouées lors des FranSoniques. Sans oublier le rapprochement entre musiciens et écrivains qui s’est opéré pendant ces quelques semaines.

Savoir chanter ? Indispensable pour

devenir chanteur. Savoir jouer d’un instrument ?

Obligatoire pour devenir musicien. Mais écrire des

chansons ? Pouvoir mettre des mots sur la musique ?

Ce n’est pas la tâche la plus simple et souvent,

les mélodies se retrouvent orphelines de mots. Qui

écrit les paroles ? Comment ? Quelles

sont les méthodes pour y parvenir ? Endemix se

lance dans la rime et tente de comprendre ce qui se cache derrière les lettres.

Partitionde

mots

Cré

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hoto

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oLIvIA ruIZ« Il n’y a pas de recette pour écrire »

A l’occasion du festival FranSoniques organisé conjointement par la Maison du livre et le Centre d’art, Olivia Ruiz, chanteuse connue pour ses textes drôles et enlevés, a fait le déplacement jusqu’en Nouvelle-Calédonie pour un show gratuit, plein de bonne humeur. Elle nous raconte ses mots, ses rimes, ses paroles.

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INTERViEW !Que s’est-il passé pour Corenod depuis son premier album ? Notre premier album est sorti chez Man-grove en 1998. C’était un hommage à mon frère, Pie. Et puis chacun est parti de son côté. Par exemple, notre guitariste s’est engagé dans l’humanitaire. On était un peu des orphelins après tous ces concerts et ces scènes qu’on a faits ensemble. A l’époque, on s’était vraiment donné à fond pour faire la promo de cet album.

Pourquoi avoir arrêté en si bon chemin alors ? On avait préparé des morceaux mais ça ne s’est pas fait. Ils sont restés dans les cartons. Du coup, je me suis lancé dans la production avec Terre Production et je me suis spécialisé dans la promotion des groupes locaux. J’ai fait pas mal d’évène-mentiel. Ca a duré cinq ans environ. J’ai bossé ensuite beaucoup avec le Mouv’ et quand il a fermé, je me suis dit que j’allais en profiter pour faire le deuxième album : Lever les barrières.

Douze ans entre le premier et le second album. Quelles sont les nouveautés ? Ces douze ans d’absence nous ont permis de pas mal réfléchir sur l’évolution de la musique dans ce pays. Dans le premier al-bum, il y avait une absence d’influence ex-térieure. On faisait vraiment de la musique de chez nous, de Tiga. Pour le deuxième, on a continué de faire du kaneka, mais plus dansant, plus rythmique.

C’est-à-dire ? Les influences de l’album sont très funk, reggae et bien sûr du tchap. Il reste tradi-tionnel, mais on a voulu intégrer un peu de modernité et donc sur un morceau, il y a une modulation de la voix. C’est très léger, je ne voulais pas ce que ce soit grossier, mais je voulais tester pour voir la réaction du public. Si ça marche, le troisième album en aura peut-être plus. Le reste de Lever les barrières est « naturel » mais si on veut que la musique s’exporte mieux, il faut forcément faire évoluer les traditions.

Le groupe a envie de se faire connaître en extérieur visiblement. Il faut bien sûr essayer d’apprivoiser le public mais la priorité sur cet album reste d’apprivoiser ma propre tribu, mon village. Ce sont eux les premiers à faire exister ce disque, très familial finalement.

Lever les barrières est donc un disque familial ? Les quatre membres fondateurs sont tous des musiciens de Tiga : Radical, Uimy à la basse, Gil Iekawé au clavier et bien sûr moi.

Le nom de l’album, Lever les barrières, est plus qu’un nom. C’est un message.Oui et il s’adresse à la population de ce pays. Il faut arrêter de se mettre des bar-rières et comprendre vraiment ce qu’est le destin commun. Après tout, la musique est un moyen de passer des messages. C’est un vrai combat et l’artiste invite les gens à l’y rejoindre. Il s’agit d’un espace de parole et celui qui chante, qui s’exprime, doit être un exemple pour ceux qui l’écoutent.

Comment s’est passé l’enregistrement de l’album ? Des anecdotes ? J’ai failli travailler avec des musiciens japonais pour cet album. Je voulais qu’ils apportent quelque chose de leur pays pen-dant que moi j’amenais ma sensibilité. On a fait la maquette ensemble et j’étais ravi du résultat. On avait même prévu d’en-registrer le CD au pays du soleil levant, mais le tsunami du début d’année a tout remis en cause. On a du annuler, ce qui est vraiment dommage. Cependant, je n’ai pas abandonné l’idée de jouer avec eux et j’aimerais les faire venir pour la promo de l’album.

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cörenod, groupe originaire de Tiga, revient

après douze ans d’absence dans les bacs avec

l’album : Lever les barrières. Kaku Wadewe,

chanteur et leader, se confie sur ce grand

come-back très attendu des fans !

GraNd portrait

“La musique est un espace de parole”

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Amoureux de la musique, voici comme se définit Inotux, un jeune chanteur de Poindimié dont le premier album, Eveil de Conscience, arrive dans les bacs. « Je suis un mordu de reggae actuel international qui mêle un peu reggae et ragga, mais aussi de reggae français et beaucoup de néozélandais. A part ça, j’écoute aussi du kanéka, du zouk love, de la compa, de la country, de la chanson française, du dub, du dancehall (à petite dose) et je commence (j’ai bien dis je commence) à habituer mon audition au Dubstep. Mais je reste quand même très reggae. » Ce sont toutes ces influences qui lui ont donné envie de se pencher sur une partition afin d’apporter sa propre touche à la musique.

Positif et engagéLes dix titres de son album, Inotux les a écrits et composés lui-même. Certains ont même plusieurs années, ayant attendu dans les tiroirs, patiemment, de faire enfin surface. Tandis qu’il vient de finir avec succès sa licence de droit et qu’il s’apprête à partir pour finir ses études en France, le jeune homme compte profiter

des six mois à venir pour vivre son rêve en musique avec des concerts et la promo de cet album. A l’intérieur, les quidams curieux découvriront des mélodies entraî-nantes mais aussi des textes engagés. « Je m’inspire souvent de ce qui me touche personnellement comme l’avenir du pays. Que faut-il faire pour accéder intelligem-ment à l’indépendance ? Quels sont les moyens pour y parvenir ? Après tout, nous sommes une jeune nation et, par rapport aux autres pays, nous venons juste de naître. » Le destin commun, pour Inotux, ce ne sont pas juste des mots sans saveur balancés à toutes les sauces. « Apprendre à vivre ensemble, c’est essentiel. Et je préfère chanter sur des choses qui nous rassemblent, comme l’amour qu’on porte à notre île. » Quand on lui demande s’il est quelqu’un de très positif, sa réponse se trouve dans son sourire.

L’environnement musicalUn de ses autres combats, Inotux le mène pour l’environnement. En plus de chanter pour éveiller les consciences, il compte se diriger en master 2 vers le droit environ-nemental. « J’ai grandi près de la mer, à Poindimié et je compte bien préserver le paysage qui a bercé mon enfance. Notre société de consommation a profondément changé la nature, mais je suis persuadé qu’il est encore temps de la préserver.Je préfère travailler dessus que d’abdiquer, de m’apitoyer sur mon sort ». Tout ça en musique, bien sûr.

PorTrait

Après avoir participé à de nombreuses aventures en

groupe, Anthony Tutugoro aka Inotux se lance en solo et sort son premier album

mi-décembre : Eveil de conscience. Un titre qui en

dit long sur la volonté du jeune chanteur de passer des messages à travers sa

musique.

InotuxLa musique au service des causes

Portraits

Groupe de Maré, nodeak sort pour les fêtes son cinquième album, Uyene. Emmené par son leader Akel Waya, le groupe propose dans cet opus des nouveautés musicales.

Originaire de la tribu de Penelo à Maré, Nodeak est né de l’Association Socioculturelle et Artistique du District de Penelo (ASCADIPE). Au début, le groupe servait avant tout de tremplin socio-éducatif et la musique n’était qu’un prétexte, mais pour Akel Waya, le leader, elle est devenue aujourd’hui essen-tielle. « Il y a eu pas mal d’abandons à mi-parcours, se souvient-il, mais aussi des découvertes de talents. Pour notre dernier album, Uyene, deux anciens musiciens sont revenus, et le reste du groupe est composé de petits jeunes. » Et, chose importante, un saxophoniste,

un yukman et cinq voix pour le chœur sont venus étoffer l’ambiance musicale créée par Nodeak.

un son caractéristiqueLe groupe propose au public depuis 1993 une sensibilité et un aspect mélodique surprenants. « Nous nous ins-pirons des chants traditionnels de Maré mais aussi d’un répertoire religieux à dominante polyphonique, explique Akel Waya. Sans oublier la musique afri-caine, à base de percussions et de jeux vocaux. Toute cette culture d’écoute donne naissance à nos compositions. » Après une pause en 2002 pour sortir son album solo, Akel a repris les chemins des studios en 2006 avec Nodeak pour sortir Wakededa, puis en 2011, Uyene. Ce retour au groupe, le leader ne le regrette pas, bien au contraire. « Ensemble,

on grandit plus vite et musicalement, chacun apporte. C’est à l’image même de la vie, on compose avec les autres. Après, rien n’empêche des artistes ka-nak confirmés de faire cavaliers seuls, » conclut-il.

Pour l’amour de la musiqueC’est la passion pour la musique qui fait vivre le groupe avant tout. Les retrou-vailles pour les répétitions, les rires, les rencontres, les moments intenses vécus lors d’un live… Ces émotions, Akel ne s’en lasse pas : « La musique est un espace fusionnel où nous mettons nos énergies en symbiose pour accoucher de nos sentiments les plus profonds. » Une véritable catharsis pour le groupe qui partage volontiers avec les specta-teurs. A découvrir dans les bacs !

Après plusieurs années en métro-pole, Brian, originaire du sud de Lifou, a profité de son retour sur le territoire pour sortir son premier album, Ma Sheriba. A 29 ans, le chanteur est ravi de pouvoir vivre son rêve musical.

Durant son adolescence, Brian a joué dans quelques groupes, mais jamais en professionnel. Toujours en amateur. Lorsqu’il part en France, son île lui manque terriblement. Il décide alors de coucher sur papier ses idées et de les mettre en musique ensuite. « C’est la nostalgie qui m’a fait écrire mes pre-miers textes », conclut le jeune homme. Sans vraiment y croire, il enregistre trois maquettes et les envoie à ses amis en Nouvelle-Calédonie. Quel n’est pas son étonnement quand des retours lui parviennent de nombreux endroits ! « Mes morceaux étaient sur beaucoup de téléphones portables et dans les voitures aussi. Ça marchait vraiment bien ! »

Alors quand il revient sur le caillou en 2009, il est contacté par le Mouv’ pour un concert, puis par le Centre culturel Tjibaou pour faire la première partie de Gulaan.

une onde poétiqueBrian décide ensuite de se consacrer à son album avant de faire d’autres scènes. Sur les conseils du Mouv’ et du POEMART, il entre en studio pour enregistrer douze titres mélangeant reggae, kaneka et variétés françaises. Des chansons à son image, pleines de poésie et de charme. « Je ne voulais pas faire dans l’écriture facile, raconte Brian, je voulais que mes textes soient poétiques, recherchés. » Pour le jeune chanteur, la musique est avant tout le « moyen le plus facile pour parler de tout, surtout quand on est timide ». Brian sera certainement dans les îles et le Nord cet été pour donner plusieurs concerts. A découvrir, donc, en live mais aussi en digital !

NoDEAKAu pays de Nengone

BriANUn retour en musique

Un album100 %

Poindimié !Chaque élément de l’album a été créé à Poindimé. Amoureux de sa commune, Inotux tenait particulièrement à travailler là-bas pour réaliser son rêve. • La pochette a été faite par une graphiste

de Poindimié• L’album a été enregistré dans le studio

Jèmââ par Fabrice Bougeard• Tous les musiciens sont des enfants de

Poindimié, sauf le batteur qui est de Pouébo.

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PorTrait

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Gayulaz, new Generation, c’est dix passionnés de musique, originaires de la tribu de nang à Lifou, réunis pour former un groupe. Aujourd’hui, ils sortent leur premier album, Adriana. Rencontre avec Wacapo, le leader. depuis quand existe la formation Gayulaz ?Wacapo Taine : La formation Gayulaz a toujours existé et perdurera toujours car cet engouement pour la musique est présent depuis un certain nombre d’années : les Rescapés de Gayulaz et le GZ groupe vers la fin des années 1970 et début des années 80 jusqu’à JJNS et Gayulaz New Generation. Des générations se sont succédées et la plupart des jeunes se sont mis à composer créant un style musical, apparemment assez apprécié.La musique est un héritage que l’on doit s’approprier mais qui doit être également partagé.

votre premier album, Adriana, arrive enfin dans les bacs : pour-quoi avez-vous eu envie de sortir ce cd ?Depuis toujours, la musique est notre passion : nous avons commencé à animer dans les kermesses, les bals.Ce travail mené en amont nous a permis de nous structurer. Et puis, l’objectif de tout artiste, c’est la réali-sation d’un album.

vous l’avez appelé Adriana, pour-quoi ? Nous l’avons appelé Adriana car nous avons voulu rendre hommage à Christian Karembeu - dont la maman est originaire de la tribu de Nang. Mais surtout, nous voulions évoquer son parcours et son comportement exemplaires. Aujourd’hui, tous les jeunes de ce pays rêvent d’avoir un destin à la « Christian Karembeu » : champion de monde et d’Europe de football, un top model pour épouse… Ce parcours atypique, mais également local, prouve qu’avec de la volonté, de la discipline et de l’envie nous pou-vons réaliser de grands projets…Le chemin est long et sinueux, mais le plus important est se surpasser et d’aller au bout de ses rêves…

vos chansons font passer un mes-sage, comme Destin Commun, ou bien rendent hommage, comme Adriana. Pouvez-vous me dire qu’elle est celle qui représente le plus Gayulaz ? A nos yeux, celle qui représente le plus Gayulaz c’est la chanson intitu-lée Liberté, interprété en featuring avec un autre artiste : Paul Wamo, originaire également de la tribu de Gayulaz.Nous sommes libres de vivre nos en-vies, rêves et nos choix. Mais dès que la tribu ou la patrie a besoin de nous, nous répondons présents.

vous les avez écrites à plusieurs mains : vous-même, Paul Wamo et Felix Taine. Quelles sont vos sources d’inspiration ? Nos textes reflètent notre vision, notre vécu et notre analyse personnelle de la société. L’album a été écrit à plusieurs mains afin de démontrer une diversité d’opinions, des vécus divers car c’est la différence, la diversité qui font la richesse de ce monde…

GA ULAZLa musique en héritage

y

LorEMXParoles de musicien !

Portraits

Bassiste reconnu par la profes-sion depuis trente ans, Loremx délaisse son instrument de prédilection et fait le grand plongeon dans l’inconnu avec la sortie de son premier album solo, Melting Pop. Loremx est connu, en Nouvelle-Calédonie, comme bassiste des Trois petits cochons. En France, il a accompagné de grands artistes et a, à son actif, plus de 3 500 concerts. Au-tant dire qu’il connaît sur le bout des doigts son métier. Mais le musicien avait envie de connaître des sensations inédites, de revivre le stress de la nouveauté et il va trouver ce bonheur dans l’écriture de chansons et la sortie de son premier album solo : Melting Pop. Cela fait des années qu’il écrit, mais jamais rien pour lui. Son dernier tube était destiné à l’association qui se bat contre le Sida, Changeons de regard.

« Pour moi, c’est une nouvelle carrière. La basse, je maîtrise, mais chanter mes chansons et les jouer à la guitare, c’est de l’inédit, je vais me mettre à nu et je pense que je vais beaucoup m’amuser », confie-t-il, les yeux rieurs.

un album qui lui ressembleCôté mélodies, Loremx n’hésite pas à mêler les genres comme le jeu de mots de l’album le montre. En véritable amoureux de la musique, le chanteur a su proposer à son public un album éclectique mêlant reggae, bossa nova, hip hop et pop ! Ses textes sont engagés, sans partir dans la politique. « Un artiste est là pour mettre le doigt sur ce qui ne va pas dans la société. J’écris sur ce qui me préoccupe et pour moi, tout le monde peut se reconnaître dans une ou deux phrases de chaque chanson. » Par exemple, Enfermés dehors renvoie à toutes les personnes qui quittent leur deux pièces parisien pour venir en Nouvelle-Calédonie afin de résoudre leurs problèmes alors qu’il leur suffirait de travailler sur eux pour y parvenir. « J’écris toujours sur ce que je connais, ce qui me ressemble. Je me vois

mal écrire une chanson d’amour, je ne serais pas crédible dans ce domaine. » Une chose est sûre : Melting Pop est un album à écouter de toute urgence pour bou-ger les mentalités, mais aussi pour bouger sur la musique !

Ils sont plus d’une quinzaine à croire au chant traditionnel kanak. Ils viennent tous d’Ouvéa et ont décidé de monter un groupe, il y a deux ans, afin de promouvoir cette musique qu’ils aiment tant. Eux, ce sont les Blue Hau et ils reviennent deux ans après leur premier album avec Mauvais temps.

En 2005 naissait Blue Hau, un groupe qui réunit trois générations de musiciens amou-reux de la musique traditionnelle. Après de nombreuses scènes sur les îles et la Grande Terre, les musiciens avaient offert à leur public un premier album en 2009 et avait promis un second deux ans plus tard. « Le but n’est pas d’être commercial, explique Lesse, joueur de ukulélé dans le groupe, nous voulons promouvoir la musique traditionnelle et deux ans, c’est le temps nécessaire pour faire un bon travail. On ne fait pas de la musique à la sauvette. » Et ils sont dix-sept en tout à partager cette passion commune, « Nous ne

sommes pas tous sur scène à chaque fois. En général, il y a deux claviers, un batteur, une choriste, deux guitares, un bassiste, un percussionniste et un ukulélé. On tourne en général. »

voyage musicalSur douze titres, six sont des hommages à la musique traditionnelle. Les autres ont des influences soul, reggae et rock comme le titre Le téléphone. Mais le plus important reste la musique traditionnelle. Comme l’explique le groupe sur sa jaquette : « c’est une sauvegarde de nos souvenirs. Elle fait voyager bien des ethnies et des générations en Kanaky. » Certains morceaux de l’album ont été écrits par des membres du groupe dans les années 1980 et ont été modernisés. « Le but, c’est de faire de la tradition bien sûr avec une mise en valeur dans du ukulélé, de la guitare et des voix, mais nous avons, je pense, réussi à apporter de la modernité dans cet album, avec la batterie et le clavier notamment. » A écouter de toute urgence pour un retour aux sources !

ConcertsBlue Hau sera en concert à Ouvéa les 3, 4 et 5 février pour la présentation de l’album.

Blue HauLa tradition

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Parole de pro

Flamengo n’avait pas sorti d’album depuis Vibes in Paris, il y a douze ans. Alors quand il décide de retourner en studio, il choisit un endroit mythique : Tuffgong aka, le studio de Bob Marley lui-même.Zoom arrière sur une aventure 100 % jamaïcaine qui a fait naître Inna de Yard.Depuis une dizaine d’années, Flamengo avait mis sa carrière de chanteur entre parenthèses afin de se consacrer à son autre métier : la production de concerts. Mais douze ans, c’est long. « J’avais envie de revenir sur scène, de reprendre la route et de retrouver les sensations que m’avait apporté ma tournée européenne », explique le chanteur. Les sirènes du studio l’attirent en leur sein. « J’ai contacté Lorna, la manager de Rita Marley qui a mis tout en place pour qu’on réalise l’album en Jamaïque, dans le studio de Bob Marley, Tuffgong. » Reprendre la musique dans un tel contexte, Flamengo l’avait rêvé. En six mois, plusieurs chansons sont maquettées avant le grand départ. Le but est de donner une nouvelle sonorité à sa musique avec

la touche jamaïcaine. Et c’est une sacrée équipe qui va l’aider à réaliser cette envie : le clavier d’Alpha Blondy, Ras Tea (venu en Calédonie pour préparer les maquettes), Leroy Wallace Horsemouth, le batteur de Pierpoljak, Flabba Holt à la basse et Judith Mowath et Martia Griffith, les choristes de Bob Marley pour les chœurs.

Accueil à la jamaïcaineAvec Jah Fyx son compère de toujours, Flamengo part donc pour Kingston pendant un mois afin de finaliser son dernier né. « On a eu un super accueil, un encadre-ment professionnel et on était vraiment au sein d’une bonne équipe. Alors qu’ils avaient fini d’enregistrer, le bassiste et le batteur revenaient tous les jours pour voir si tout le reste allait. Ils étaient vraiment impliqués et nous ont même proposé de faire la tournée ensemble », se souvient le chanteur, ravi devant une si bonne fortune. Et ce n’est pas fini ! Les deux choristes de Bob Marley, Judith et Martia, acceptent de faire un duo avec lui. « Je ne crois pas aux rêves, je pense qu’il faut les vivre, mais c’est vrai que toute cette aventure s’est passée encore mieux qu’on ne l’imagi-nait. »

Lieu mythiqueMais l’expérience la plus forte pour Flamengo, c’est d’être à Kingston, le fief de son idole. « C’est le pays du reggae, ce n’est pas qu’un mythe, c’est vrai. On a été vraiment inspiré là-bas. J’ai vécu la Ja-maïque, comme un jamaïcain, pas comme un touriste. » Résultat, son album contient même un titre en hommage à cette ville qui l’a si bien accueilli : I Love you Kings-ton. Pour le chanteur, sous l’album Inna de Yard, c’est une belle aventure humaine qui se cache. « A recommencer le plus vite possible ! ».

FLAMENGo Tour 2011 : 16 décembre :Le Bout du Monde17 décembre :

Kava d’or

18 décembre :Chez Mai

22 décembre :Le Bohème

23 décembre :La Mare Ô Diable29 décembre :Le vallon-Dore

marie.me : Marie France Auguet est passée sur le devant de

la scène cette année en sortant son premier al-

bum : marie.me. Elle a composé et écrit chacune

des huit chansons. « Je me suis retrouvée en

Australie pendant une semaine avec du temps

pour écrire. Puis j’ai déroulé le fil naturellement

en demandant à des amis dans la profession si

ça en valait la peine. Ils m’ont dit oui, j’ai donc

foncé. » Les textes de marie.me sont poétiques,

parfois drôles, toujours émouvants. Ils nous en-

traînent dans son univers, nous invitent dans son

monde, sans barrière, sans tabou et avec beau-

coup de sincérité. Sans oublier qu’elle a posé

toutes les guitares sur cet album. A découvrir

rapidement !

LOVEYOUKINGSTON !

“Je voulais créer un espacede parole pour la femme”

Marie-France Auguetorganisatrice du Festival Femmes Funk

comment est né le festival Femmes Funk Family ? une chose est sûre, je ne suis pas passée par les chemins habituels et je n’avais pas beaucoup de relations dans la culture. Mais j’avais envie de créer un évènement car pour moi, la femme n’était pas assez représentée ici. Je voulais lui rendre hommage. Je me suis donc fait une place.

Justement les femmes. Tu les célèbres chaque année désormais. Pourquoi cette envie ? Pour moi, une femme qui s’exprime sur scène représente l’universalité de l’être humain. La nouvelle-calédonie est le pays du non-dit pour les femmes, c’est souvent difficile pour elles de par-ler. Je ne suis pas une intellectuelle, ni une militante. Je voulais juste créer un espace de parole pour la femme, et pour moi, il se situe dans la musique. J’ai donc fait ce que je savais faire : leur donner un micro.

Féministe convaincue ?oui, mais sans être enragée. Aujourd’hui, si tu n’es pas un peu féministe, tu es un paillasson.

Aujourd’hui, le festival accueille aussi beaucoup d’hommes. cette année, Ben l’oncle Soul était à l’hon-neur, par exemple.c’est vrai, mais le festival reste organisé par des femmes qui ont des coups de cœur pour les hommes. on ne veut pas faire une scène masculine au milieu d’un festival féminin. on veut que tout le monde se mélange pour le plaisir du public. La force de Femmes Funk c’est de ne pas être dans la performance, mais dans l’émotion avant tout.

d’un million de budget, le festival en a aujourd’hui 50. Pas trop de pression ?un million, je trouvais que c’était ris-qué pour organiser un festival. J’étais

tétanisée et j’ai d’ailleurs perdu beaucoup d’argent la première année. Aujourd’hui, je suis sereine. nous avons une équipe rodée, nous savons où sont les problèmes, com-ment les régler… on est finalement très structuré dans le bénévolat. Les artistes sont toujours impressionnés par le professionnalisme dont on fait preuve tout en gardant notre accueil chaleureux, presque « pote ».

A part faire plaisir aux calédoniens, que peut apporter un tel festival ?c’est une vitrine dans l’industrie internationale de la musique. Si les artistes sont bien reçus, ils en parleront autour d’eux. Et puis, les artistes locaux que nous mettons en avant peuvent connaître aussi le succès. cette année, Sam cook, l’organisatrice du plus gros festival australien à Brisbane, qui est venue en lien avec le PoEMART, a eu un coup de cœur pour Ykson et lui a demandé de jouer en Australie. c’est un outil qui peut servir à beau-coup de choses, mais il nous a fallu quinze ans pour en faire un si gros évènement et chaque année, nous continuons à l’améliorer.

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Zoom arrière

c’est l’évènement qui cartonne en nouvelle-calédonie depuis 15 ans : le Festival Femmes Funk Family. derrière lui, une équipe bien sûr, mais surtout une femme, Marie-France Auguet. Elle nous explique les dessous d’une telle organisation.

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ça bougeJEU ENDEMIX, 15 TEE-SHIRTS ET 3 CD DE FLAMENGO A GAGNER !

Jeu gratuit, sans obligation d’achat, organisé par le POEMART – Pôle Export de la Musique et des Arts, tél. 28 20 74, [email protected]

Réponds à la question suivante, découpe

le coupon-réponse et dépose-le chez Paco

Disc (galerie commerciale de l’Alma) ou

envoie-le par courrier au POEMART, 27

rue de Sébastopol – 98 800 Nouméa.

Trois tirages au sort, parmi les bonnes ré-

ponses, auront lieu dans le magasin Paco

Disc, les samedis 14 janvier, 29 janvier et

18 février, à 11 heures.

5 tee-shirts et 1 album Inna de Yard de

Flamengo à gagner, à chaque tirage au sort !

Question :Dans quelle ville a été enregistré Inna de Yard, le dernier album de

Flamengo ?

O Paris O Nouméa

O Kingston

Prénom : Nom :

Tél. : Email :

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victoires en Flèche

CATÉGORIE VARIÉTÉ Leevy pour l’album Lien d’amour

CATÉGORIE MUSIQUESDU PACIFIQUEdMP pour l’album Projectile

CATÉGORIE WORLD MUSIC ETNOUVELLESEXPRESSIONSdyna pour l’album Work it out

CATÉGORIE POP / ROCKSacha pour l’album Lines

CATÉGORIE REGGAEThree Kings pour l’album Testify

CATÉGORIE KANEKAdick & Hnatr pour l’album Angais-holaPrix RévélationKarrye

PRIX MEILLEURE VENTE D’ALBUM 2011dick & Hnatr pour l’album Angaishola

PRIX D’HONNEURSaoulo KoLoToLu

PRIX DU MEILLEUR CLIP VIDÉOcollectif des artistes réunis pour Cileje, réalisé par ManuellaGinestre

PRIX DU PUBLIC LES NOUVELLES CALÉDONIENNESYellow Press Toy pour l’album I Hate It

Le Vendredi 2 décembre a eu lieu la cérémonie de remise des Flèches de la

Musique 2011 au Centre Culturel Tjibaou, salle Sissia. Retransmis en direct

sur Radio Nouvelle-Calédonie Première puis en différé sur Nouvelle-Calédo-

nie Première le lendemain, l’événement, organisé conjointement par le POE-

MART, la SACENC et le Centre Culturel Tjibaou, a permis de décerné pas

moins de onze prix, dont voici les lauréats.

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