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Non content d’essuyer une oppo- sition de plus en plus agressive par rapport au dossier Petro Cari - be, l’administration Moïse-La- fon t ant se trouve confronté au mécontentement populaire dont l’ampleur ne cesse de grandir. Si bien que le Palais national a du lâcher ses chiens d’attaque, Rudy Hériveaux et Lucien Jura. En effet, l’atmosphère poli- tique prend de plus en plus l’allu- re d’un soulèvement concerté, tant la population est en colère contre son président qui ne sem - ble avoir la moindre idée com- ment apaiser ce peuple. Puisque à force d’entendre le président Jovenel Moïse lui débiter ses mensonges, il ne veut plus écou- ter ses discours qualifiés à l’avan- ce de « manti ». C’est bien l’expé- rience qu’a faite le chef de l’État, à l’occasion de la commémora- tion de la fête du drapeau, le 18 mai, à l’Arcahaie. C’est un événement rare, en Haïti, de voir et d’entendre des gens parmi l’assistance répondre insolemment au président pen- dant qu’il fait son discours. Tout au long de l’allocution de M. Moïse faisant état de ses réalisa- tions et exposant les projets qu’il compte réaliser, des personnes, de toute évidence, plantées à dess- sein, à plusieurs points de l’assis- tance, répétaient avec agressivité : « mensonge » « manti », « on en a assez ». Peut-être que Jovenel Moïse avait déjà perdu son cool, face à une telle manifestation de colère et d’opposition pour entendre des slogans lancés par des jeunes qui disaient « Karavan nan pran pan ! » et d’autres quolibets répétés ça et là dans la foule. Au train où vont les choses, le chef de l’État sera forcé d’amener sa propre foule sur les lieux où il compte prendre la parole pour éviter d’être ainsi verbalement malme- né par les mécontents de toutes sortes qui se multiplient semaines après semaines. Les manifestations se multiplient Les mécontents de la situation du pays, qui se trouvent dans tous les haiti observateur ENglish PagEs : 11 VoL. XXXXVIII, No. 19 New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10 23 - 30 mai 2018 Kreyòl : Paj 6 Fondé à New York, cet hebdomadaire est édité par la société Haïti-Observateur Group, Inc. www.haiti-observateur.ca Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 812-2820 [email protected] New York: $1,00 Partout ailleurs : 1,50 $ Haïti: 20 gourdes Tél. (718) 812-2820 Lè manke gid, pèp la gaye ! LE CLIMAT POLITIQUE EN PLEINE DÉCOMPOSITION Le régime tèt kale confronté à une grogne grandissante NOUVELLES BRÈVES It happens tonight, May 23 at the Brooklyn Historical Society LA DEA ET LE TRAFIC DE DROGUE EN HAÏTI Le Congres U.S. touché concernant des allégations de corruption Le dossier « Bateau sucré » d’Acra fait-il l’objet d’une attention spéciale ? Dossier corruption : La Malaisie et l’Ētat de New York font histoire DANS L’INDUSTRIE HÔTELIÈRE Kalico Beach : Accord avec Hilton incertain; le sort d’Ibo Lélé en doute Des créances douteuses tribord et bâbord, les menées souterraines de Martelly HAPPENNINGS Le 9 mai courant, le peuple ma - lais a fait histoire en élisant le chef de gouvernement le plus âgé au monde, pour faire face ā la corruption. En effet, Mahathir Bin Moha - mad, 92 ans, a remporté la victoi- re aux urnes, mettant fin au régi- me de Najib Razak, 64 ans. Mohamad, appuyé d’une coali- tion composée même d‘anciens Par Léo Joseph Les récentes transactions ayant abouti à un accord d’exploitation en franchise de Kalico Beach par la chaîne d’hôtels américaine Hilton ont toutes les chances “Celebrating Haitian History,” during this month of “Haitian Heritage,” the Brooklyn His- torical Society is hosting a panel featuring two Haitian-American speakers: Renown journalist Gar ry Pierre-Pierre, founder of the Haitian Times , the on-line newspaper which he founded in 1999; and professor and scholar Dr. Carole Charles, who has writ- ten extensively on Haiti. Tanaël Joachim, a Haitian-American comedian, will moderate the event. The speakers will deal with Haitian history, including Déjà plus de trois ans depuis le débarquement, au Terminal Varreux, à Chancerelles, au nord de Port-au-Prince, du bateau pan- améen le Manzanares, qui trans- portait une cargaison mixte de sucre et de drogue, le dossier avance lentement, jusqu’à ce qu’il soit arrivé en Cassation, près de trois ans plus tard. Ce cas, qui implique Marc Antoine Acra et consorts, le plus gros scandale de stupéfiants enregistré en Haïti, avait suscité des critiques, tant à l’égard de la justice haïtienne que pour la Drug Enforcement Administration (la brigade fédé- rale anti-drogue, accusées, sinon de corruption, du moins d’agir Suite en page 2 Suite en page 2 Suite en page 3 Suite en page 12 Suite en page7 Dr Mahathir Bin Mohamad Newkird-Toussaint L'Ouverture Boulevard. Le président hai ̈tien Jovenel Moi ̈se. Luis Alberto Moreno, le président de la Banque inter- américaine de développe- ment. Journal 23 - 30 mai 2018:hO 5/23/18 4:29 aM Page 1

ENglish PagEs : 11 Kreyòl : Paj 6 hait i observateur...sables du bureau de la DEA, à Port-au-Prince, auraient mal géré l’intervention de « dénonciateurs » locaux, dont la

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Page 1: ENglish PagEs : 11 Kreyòl : Paj 6 hait i observateur...sables du bureau de la DEA, à Port-au-Prince, auraient mal géré l’intervention de « dénonciateurs » locaux, dont la

Non content d’essuyer une oppo-sition de plus en plus agressivepar rapport au dossier Petro Cari -be, l’administration Moïse-La -fon tant se trouve confronté aumécontentement populaire dontl’ampleur ne cesse de grandir. Sibien que le Palais national a dulâcher ses chiens d’attaque, RudyHériveaux et Lucien Jura.

En effet, l’atmosphère poli-tique prend de plus en plus l’allu-re d’un soulèvement concerté,tant la population est en colèrecontre son président qui ne sem -ble avoir la moindre idée com-ment apaiser ce peuple. Puisque àforce d’entendre le présidentJovenel Moïse lui débiter ses

mensonges, il ne veut plus écou-ter ses discours qualifiés à l’avan-ce de « manti ». C’est bien l’expé-rience qu’a faite le chef de l’État,à l’occasion de la commémora-tion de la fête du drapeau, le 18mai, à l’Arcahaie.

C’est un événement rare, enHaïti, de voir et d’entendre desgens parmi l’assistance répondreinsolemment au président pen-dant qu’il fait son discours. Toutau long de l’allocution de M.Moïse faisant état de ses réalisa-tions et exposant les projets qu’ilcompte réaliser, des personnes, detoute évidence, plantées à dess-sein, à plusieurs points de l’assis-tance, répétaient avec agressivité :

« mensonge » « manti », « on ena assez ».

Peut-être que Jovenel Moïseavait déjà perdu son cool, face àune telle manifestation de colèreet d’opposition pour entendre desslogans lancés par des jeunes quidisaient « Karavan nan pran pan! » et d’autres quolibets répétés çaet là dans la foule. Au train oùvont les choses, le chef de l’Étatsera forcé d’amener sa proprefoule sur les lieux où il compteprendre la parole pour éviterd’être ainsi verbalement malme-né par les mécontents de toutessortes qui se multiplient semainesaprès semaines.

Les manifestations se multiplientLes mécontents de la situation dupays, qui se trouvent dans tous les

haiti

observateur

ENglish PagEs : 11

VoL. XXXXVIII, No. 19 New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10 23 - 30 mai 2018

Kreyòl : Paj 6

Fondé à New York,cet hebdomadaire est édité

par la société Haïti-Observateur Group, Inc.www.haiti-observateur.ca

Haïti-ObservateurP.O. Box 356237

Briarwood, NY 11435-6235Tél. (718) 812-2820

[email protected] York: $1,00

Partout ailleurs : 1,50 $Haïti: 20 gourdes

Tél. (718) 812-2820

Lè manke gid, pèp la gaye !

LE CLIMAT POLITIQUE EN PLEINE DÉCOMPOSITION

Le régime tèt kale confronté àune grogne grandissante

NOUVELLES BRÈVESIt happens tonight, May 23 at theBrooklyn Historical Society

LA DEA ET LE TRAFIC DE DROGUE EN HAÏTILe Congres U.S. touché concernantdes allégations de corruptionLe dossier « Bateau sucré » d’Acrafait-il l’objet d’une attention spéciale ?

Dossier corruption : La Malaisie et l’Ētat deNew York font histoire

DANS L’INDUSTRIE HÔTELIÈRE

Kalico Beach : Accordavec Hilton incertain; lesort d’Ibo Lélé en douteDes créances douteuses tribord et bâbord,les menées souterraines de Martelly

HAPPENNINGS

Le 9 mai courant, le peuple ma -lais a fait histoire en élisant lechef de gouvernement le plus âgéau monde, pour faire face ā lacorruption.

En effet, Mahathir Bin Moha -mad, 92 ans, a remporté la victoi-re aux urnes, mettant fin au régi-me de Najib Razak, 64 ans.Mohamad, appuyé d’une coali-tion composée même d‘anciens

Par Léo Joseph

Les récentes transactions ayantabouti à un accord d’exploitation

en franchise de Kalico Beach parla chaîne d’hôtels américaineHilton ont toutes les chances

“Celebrating Haitian History,”during this month of “HaitianHeritage,” the Brooklyn His -torical Society is hosting a panelfeaturing two Haitian-Americanspeakers: Renown journalistGar ry Pierre-Pierre, founder ofthe Haitian Times, the on-linenewspaper which he founded in1999; and professor and scholarDr. Carole Charles, who has writ-ten extensively on Haiti. TanaëlJoachim, a Haitian-Americancomedian, will moderate theevent. The speakers will dealwith Haitian history, including

Déjà plus de trois ans depuis ledébarquement, au TerminalVarreux, à Chancerelles, au nordde Port-au-Prince, du bateau pan-améen le Manzanares, qui trans-portait une cargaison mixte desucre et de drogue, le dossier

avance lentement, jusqu’à cequ’il soit arrivé en Cassation,près de trois ans plus tard. Ce cas,qui implique Marc Antoine Acraet consorts, le plus gros scandalede stupéfiants enregistré en Haïti,avait suscité des critiques, tant à

l’égard de la justice haïtienne quepour la Drug EnforcementAdministration (la brigade fédé-rale anti-drogue, accusées, sinonde corruption, du moins d’agir

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Suite en page7 Dr Mahathir Bin Mohamad Newkird-Toussaint L'Ouverture Boulevard.

Le president haitien JovenelMoise.

Luis Alberto Moreno, lepresident de la Banque inter-americaine de developpe-ment.

Journal 23 - 30 mai 2018:hO 5/23/18 4:29 aM Page 1

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Haïti-observateur 23 - 30 mai 20182

secteurs de la vie nationale, maisqui se montrent de plus en plusagressifs au sein des couchesdéfavorisées, somme toute plustouchées par le chômage et lespénuries.

La dernière en date des mani-festations est celle des ouvriers dela sous-traitance, à la SONAPI, àPort-au-Prince, sur la Route del’aéroport. Les ouvriers ont aban-donné leurs chantiers pour des-cendre dans la rue et exiger unsalaire de 1 000 gourdes avec ac -compagnements sociaux; tout enindiquant qu’il s’agit d’une grèved’avertissement. Ce qui impliqueune montée en flèche du mouve-ment de contestation si leursdemandes ne sont pas satisfaites.

Dans la ville des Cayes (dansle sud), voici à peine une semaine,les populations, notamment desjeunes, étaient entrés en grèvecontre l’administration Moïse-Lafontant. Des centaines de pan-cartes avec la mention « AbaJovnel » « Nou pa p kite yo volèlajan PetwoKarib la » étaient re -

mar quées. Même chose à Mira -goâ ne (Nippes), à Léogâne(Ouest) ou à Carrefour (banlieuesud de la capitale. Les protesta-taires étaient aussi mobilisés auxGonaïves (Artibonite), à Port-de-Paix (Nord-Ouest). Même auTrou-du-Nord, considéré le fiefde Jovenel Moïse, la populations’est mobilisée contre le gouver-nement central.

Dans plusieurs zones du pays,notamment au Cap-Haïtien, dansle Nord, les lycéens sont entrés engrève pour exiger que les profes-seurs reprennent les cours. Cesderniers s’éloignent des écoles,car attendant les arriérés de salai-re qu’a promis les autorités dePort-au-Prince et qui se font enco-re attendre.

Jovenel Moïse peine àtrouver la solutionD’aucuns diraient que JovenelMoïse se trouve dans « une situa-tion inextricable ». La grogne necesse de grandir par ce que M.Moïse n’a pas les moyens de sapolitique. C’est-à-dire qu’il n’apas les fonds nécessaires pourfinancer les projets qu’il a annon-

cés, y compris le paiement desarriérés de salaires dus aux ensei-gnants, aux policiers et à d’autresfonctionnaires et employés del’État. Il n’a pas les moyens parceque la communauté internationa-

le lui tient la dragée haute, à causedu problème de la corruption.Mais encore et surtout à cause del’affaire PetroCaribe et du problè-me d’inculpation du président dela République pour blanchiment

d’argent, un crime transnational.Jovenel Moïse est pris dans

une souricière, étant forcé d’avan-cer en place, faute de moyenspour concrétiser ses programmes.Mais s’il pouvait s’abstenir defaire des promesses qu’il ne peutpas tenir, peut-être qu’il finiraitpar avoir un répit. Mais encore,comme dit le proverbe « ventreaffamé n’à point d’oreilles ».Jovenel Moïse est en train desubir les conséquences des incon-séquences de ses prédécesseursqui ont dévalisé le fonds Petro -Caribe.

En effet, les projets qui ont étéprogrammés pour être financésavec l’argent tiré de ce fondsn’ont pas été réalisés. Pourtant lepays reste devoir restituer ces mil-lions volés. Ce qui a provoqué unmanque à gagner, causant un grostrou dans le budget. Les prédéces-seurs de Jovenel Moïse, mais sur-tout son mentor et prédécesseurimmédiat Michel Martelly, sa -vaient se rabattre sur le fondsPetroCaribe pour boucher destrous dans le budget. Mais celui-ci n’existe plus.

Maintenant les millions de

Petro Caribe n’étant plus dispo-nibles; le Venezuela ne pouvantfaire montre de générosité, car cepays est économiquement auxabois; et la communauté interna-tionale refusant de voler au se -cours des voleurs du fonds Petro -Caribe, comme elle le faisait au -paravant, Jovenel Moïse ne saitvraiment à quel saint se vouer.

Bien que l’Union européenneait promis un appui budgétaired’USD 94 millions $, il est enco-re trop tôt de savoir si le décaisse-ment de ces fonds va se faire demanière opportune pour sauverJovenel Moïse de la grogne deson peuple. Surtout que les pro-messes faites par Luis AlbertoMoreno, le président de la Ban -que interaméricaine de dévelop-pement (BID), tardent à seconcrétiser dans les faits.

Tous ces faits semblent expli-quer la mise en garde lancée àJovenel Moïse par VincentDegert, l’ambassadeur de l’Unioneuropéenne en Haïti prévenant lechef d’État haïtien de « ne pasfaire de dettes » sur la promessed’aide de l’UE.

L.J.

LE CLIMAT POLITIQUE EN PLEINE DÉCOMPOSITION

Le régime tèt kale confronté àune grogne grandissante

Vincent Degert, l'ambas-sadeur de l'UE en Haiti.

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LA DEA ET LE TRAFIC DE DROGUE EN HAÏTILe Congres U.S. touché concernant des allégations de corruptionLe dossier « Bateau sucré » d’Acra fait-il l’objet d’une attention spéciale ?

avec débonnaireté dans le dossierqui n’a toujours pas abouti à laconclusion que de droit. L’affairepourrait prendre une toute autreallure avec l’implication du Con -grès américain, intéressé à vou-loir que soit lancée une enquêtesur le fonctionnement du bureaude la DEA en Haïti.

En effet, le Comité de sur-veillance et de réforme du gou-vernement vient d’adresser unecorrespondance à l’inspecteurgénéral du Département de laJustice (DOJ) concernant desallégations de fautes profession-nelles commises par le personnelde la DEA sur place en Haïti.

Dans les milieux proches duCongrès américain (la Chambrebasse), on laisse croire que cettelettre constitue la réaction de cet -te institution, suite à des plaintesreçues de personnes non identi-fiées estimant que des respon-sables du bureau de la DEA, àPort-au-Prince, auraient mal gérél’intervention de « dénonciateurs» locaux, dont la contributiondans la lutte contre la drogue enHaïti constitue un atout formi-dable. Ce qui a, au fil des vingtdernières années — et mêmeplus —, aidé la DEA à capturerplus d’une trentaine de dealersqui ont été jugés, condamnés à laprison, en sus d’être frappésd’amendes qui s’élèvent à plusde USD 30 millions $, dit-ondans les milieux autorisés de lajustice américaine.

Dans la lettre, signée dudéputé Trey Gowdy, républicain,président du Comité de sur-veillance et de réforme du gou-vernement, un républicain; et dudéputé Elijah E Cummings,démocrate du Maryland assurantla présidence pour ce parti auComité, portant la date du 14 maicourant, adressée à Michael

Horowitz, inspecteur général duDépartement de la Justice, invitece dernier à enquêter sur des allé-gations de mauvaise gestion et defautes professionnelles potentiel-lement graves au bureau de laDEA en Haïti.

Le document précise que «Enraison du caractère sérieux deces allégations, nous demandonsque votre bureau fasse une révi-sion de cette situation ».

Des sources proches de cesdeux députés fédéraux ont sug-géré que cette intervention de

MM. Gowdy et Cummingspourrait être déclenchée par l’af-faire Bateau sucré d’Acra, ayantdébarqué la plus importante car-gaison de stupéfiants jamaisenregistrée dans les annales dutrafic de drogue en Haïti. Pour -tant le dossier traîne depuis déjàplus de trois ans, alors que lesnoms de personnes liées à cettecargaison de plus de 60 tonnes decocaïne, d’héroïne de marijuanadissimulées parmi les sacs conte-nant plus de 600 tonnes de sucre,courent les rues. Signalons quecette commande avait été faitepar Marc Antoine Acra pour lecompte de la société du groupe,l’ANABATCO.

Suivant l’enquête qui avaitété menée autour de cette affaire,plus d’une douzaine d’hommesd’affaires proches du régime tètkale dirigé par Michel Martellyavait mis ensemble leurs res-sources en vue de financer l’a -chat de cet important chargementde stupéfiants et d’assurer letransport de la marchandise jus-qu’à Port-au-Prince.

À l’époque de la saisie duManzanares, en avril 2015, lesautorités policières haïtiennes etdes agents de la DEA avaientprécisé que la brigade fédérale delutte contre les stupéfiantsavaient indiqué que le navirepanaméen était constammentsous surveillance, depuis le portd’embarquement des marchan-dises, en Colombie, jusqu’enHaïti après avoir fait escale auVénézuela, une tactique de diver-sion.

Présentement au moins deuxhommes, qui feraient partie del’équipe de dockers du TerminalVarreux, le wharf où le « Bateausucré » avait débarqué sa cargai-son, se trouvent encore en prison,tandis que Acra et ses associés

vaquent à leurs occupations, at -tendant le verdict final de la pro-cédure d’appel.

Inculpé pour trafic de droguepar le juge d’instruction Berge O.Surpris, Marc Antoine Acra avaitinterjeté appel. Mais comprenantla précarité de son cas, il s’enfuiten République dominicaine où ilpassa plus d’une année avant deretourner en Haïti sur la pointe

des pieds pour être présent à uneséance sur son cas à la Cour decassation. L’affaire Bateau sucréest encore pendant, puisque laplus haute instance judiciaire dupays n’a pas encore rendu sonverdict définitif.

Voilà ce qui indigne nombrede personnes proches du dossieret qui s’estiment déroutées par ceprocédé qui fait traîner le dossieren longueur.

Reste à savoir quel impactcette intervention du Comité desurveillance et de réforme dugouvernement aura sur l’affairedu Mansanares.

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Le congressiste Trey Gowdy.

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adversaires, a mis fin non seule-ment au pouvoir de Razak, quidirigeait le pays depuis 2009,mais il a aussi renversé l’ordredes choses, déroutant le Front na -tional qui a gouverné cette an -cien ne colonie britannique de -puis son indépendance, en 1957,soit une soixantaine d’annéesd’hégémonie.

Le thème de la campagne deMohamad déroulait autour destrois milliards cinq cents millions

de dollars (3 500 000 000.00 $)qui ont été détournées de la cais-se de l’Ētat, dont sept cents tren-te-un millions (731 000 000,00 $)ont atterri dans des comptes pri-vés du Premier ministre Razak.Par exemple, un collier en dia-mant pour Mme Rosmah Man -sor, l’épouse du Premier ministreRazak, a coûté la bagatelle devingt-sept millions trois centsmille dollars (27 300 000,00 $).On ne s’attardera pas sur lesyachts luxueux de la famille nisur ses multiples possessions,notamment des immeubles degrand prix, au pays même et ail -leurs. À souligner, cependant,que le département de la Justiceaméricaine a conclu qu’une fortepartie des 3,5 milliards de dollarsvolés a été lessivée via des insti-tutions financières aux Ētats-Unis.

Le nonagénaire nouveauPremier ministre Mohamad apromis de combattre la corrup-tion et les corrupteurs de tout aca-bit, ā commencer par Najib Ra -zak, qui est interdit de laisser laMa laisie. Le lendemain de sonin vestiture, le nouveau Premierministre a ordonné une perquisi-tion de la maison de Razak. Eneffet, dans son discours d’investi-ture, dans la soirée du 10 mai,Mohamad annonçait déjā la cou-leur, en disant : « Vous savez bienle désordre ambiant dans cepays. Il faut nous pencher sur cedésordre aussitôt que possible.Les principes d’un Ētat de droitseront appliquées avec une extrê-me rigueur. Si Najib a enfreint laloi, il devra faire face aux consé-quences ».

On notera que Mohamad futPremier ministre durant plusd’une vingtaine d’années, de

1981 ā 2003, et qu’il avait soute-nu la campagne de Najib Razak āla Primature en 2009. Mais,s’adressant aux électeurs récem-ment, il a dénoncé l’avarice decelui qui le considérait commeson mentor. « La plus grande bé -vue que j’aie commise de mavie», a-t-il dit, « c’est d’avoir jetémon dévolu sur Najib ». Bienqu’il ait été considéré un autocra-te, lors de son passage ā la Pri -mature, Mohamad n’a jamais étéaccusé de voleur de fonds pu -blics. Est-ce pourquoi même desanciens opposants ont mis de

côté leur inimitié pour l’embras-ser comme héros de l’anti-cor-ruption sous la bannière d’unenouvelle coalition : « Alliance del’espoir ».

Il est opportun de faire lacomparaison avec ce qui se passeen Haïti par rapport aux 3,8 mil-liards de dollars qui ont disparudu Fond PetroCaribe. Mais lepré sident Jovenel Moïse, contrai-rement à Mahathir Bin Moha -mad, qui a rompu avec ses asso-ciés d’antan devenus des corrom-pus, est resté solidaire des cor-rompus de sa famille politique,responsables des déprédationsqui ont appauvri davantage lesplus démunis d’une nation enquête d’un aller mieux.

À New York, l’ex-président del’Assemblée del’état trouvé coupable de corruptionSheldon Silver, 74 ans, réputécomme l’un des législateurs lesplus influents de l’État de NewYork, a été trouvé coupable, unedeuxième fois, le 11 mai courant,d’avoir empoché plus de quatremillions de dollars (4 000 000,00$) dans des combines de corrup-tion. Ayant investi ses millions, ilaurait ajouté un autre million āson magot. Lors de sa sentence,prévue pour le 13 juillet pro-chain, il pourrait écoper d’unlong séjour en prison.

Silver, un démocrate, a été éluen 1976, comme représentantd’un district de Manhattan, āl’Assemblée de l’État, ā Albany,la capitale de New York. En2015, avant qu’il ait été accusé de

corruption, il était considéré,avec le gouverneur Mario Cuo -mo et le leader du Sénat DeanSkelos, comme faisant partie dutrio le plus influent de tout l’Étatde New York. À souligner queDean Skelos a, lui aussi, été trou-vé coupable, en 2015, de corrup-tion, mais son jugement a étérejeté en 2017.

En 2015, un jury avait trouvéSilver coupable et une sentencede 12 ans de prison lui a étéimposée. Ayant interjeté appel, etjuge fédéral a rendu un verdict ensa faveur l’année dernière. Lemagistrat indiquait qu’il man-quait de précision sur la défini-tion de corruption donnée au jurylors du premier jugement. Reve -nant à la charge, les procureurs,parmi eux Tatiana Martins, assis-tante de l’attorney général, leprocureur en chef, a avancé quele jury avait, cette fois, accès ā«une montagne d’évidences ».

On attend le 13 juillet, quandla sentence de Sheldon Silversera prononcée, pour savoir quelsort attend le puissant législateur.Il avait utilisé l’influence de sonposte d’élu pour rançonner ceuxqui voulaient passer ā côté de laloi dans le brassage d’affairespersonnelles qui les rapportaientdes millions de dollars, millionsont ils laissaient tomber des miet -tes aux législateurs sans scrupule.

Ce qui nous fait penser auxparoles de Vincent Degert, l’am-bassadeur de l’Union européen-ne en Haïti, lors de la fête del’Europe, le 9 mai écoulé, ā l’hô-tel Montana, ā Port-au-Prince.Parlant de corruption et cité parLe Nouvelliste du 10 mai, il eut ādire : « Au delā des mots, desstratégies et des plans d’action,notre expérience nous enseigne,toutefois, que les mises en exa-men, inculpations et condamna-tions doivent faire partie d’unarsenal crédible et dissuasif ».De plus, il faut, dit-il, « un pou-voir judiciaire efficient et indé-pendant des deux autres pou-voirs, capable de dire le droit etde rendre une justice impartiale».

Sans aucun doute, d’aucunsdiraient qu’il s’agit d’ « immix-tion » dans les affaires internes dela « République corrompue d’ -Haïti » par un ambassadeur euro-péen. Il y a plus de deux se mai -nes depuis que cet « affront » aété infligé à une administrationqui se dit souveraine. Qu’attendle gouvernement haïtien pour dé -clarer persona non grata l’am-bassadeur Degert qui dit la véritésans fioriture ?

Une déclarationfaite en privé deve-nu une condamna-tion de l’adminis-tration Trump« Cela ne fait rien, d’ailleurs il semeurt ! » (“It doesn’t matter, he’sdying anyway!”). Telle est la dé -claration de Kelly Sadler, pro-noncée le 10 mai par devant unevingtaine de ses collègues fonc-tionnaires au département desCommunications, ā la Maison-Blanche. C’était sa réaction vis-ā-vis du sénateur John McCain,

qui s’opposait ā la nomination deGina Haspel comme directrice dela Central Intelligence Agency(CIA), parce qu’elle était dunombre de ceux qui endossaientla politique de torture de prison-niers clés sous l’administrationdu président Gerge W. Bush. Entout cas, elle assumait le poste àtitre intérimaire depuis le 26 avril,

quand le directeur Mike Pompeoa pris les rennes au Départementd’Ētat. À souligner que le 17 mai,Mme Haspel, 61 ans, a reçu l’ap-probation du Sénat, 54 pour et 45contre, devenant ainsi la premiè-re femme ā occuper cette hautefonction.

Selon le principe bibliqueselon lequel que tout ce qui se diten privé, dans l’intimité de lachambre, sera proclamé sur lestoits des maisons, la déclarationde Ms. Sadler a vite fait le tour del’Amérique, pour ne pas dire dumonde. Sur toutes les chaînes detélévison, ā la radio, dans lesjournaux ā grand tirage et sur lesréseaux sociaux, la boutade deMs. Sadler faisait la une durantplusieurs jours.

Il faut comprendre qu’elle

s’attaque ā un héros américain,pilote naval fait prisonnier durantplus de cinquante ans, lors de laguerre de Vietnam. Sénateur del’Arizona, depuis 1986, JohnMcCain a été réélu six fois, et en2008 il était le porte- étendard duParti républicain aux présiden-tielles face au sénateur BarackObama, qui allait écrire une paged’histoire : le premier Noir ā êtreélu président de la Républiqueétoilée.

Il en ressort que le sénateurMcCain est un opposant notoiredu président Donald Trump,républicain comme lui, mais quifait ā sa guise, piétinant les prin-cipes du parti. Donc, pour Ms.Sadler et bien d’autres fonction-naires ā la Maison-Blanche, ilfaut dénigrer le sénateur atteintd’un cancer cérébral mortel. «Cela ne fait rien, d’ailleurs il semeurt! »

Les réactions fusent detoutes parts contre l’administra-tion Trump qui n’a pas présentédes excuses au sénateur et ā safamille. Le dimanche 13 mai, surla chaîne CBS, au programme

Fa ce ā la Nation, le sénateurrépublicain Lindsey Graham, dela Caroline du Sud, a expriméson dégoût quant au traitementmalveillant de son collègue répu-blicain et insisté pour que laMaison-Blanche présente desexcuses au sénateur McCainainsi qu’ā sa famille. De son côté,le sénateur Bernie Sanders, de

Vermont, un indépendant prochedes démocrates, candidat ā la pré-sidence aux élections de 2016,apportait a exprimé sa sp;odarotéā la famille du sénateur sur lachaîne CNN, tout en fustigeantl’administration Trump.

D’autres personnalités poli-tiques des deux partis se sont faitentendre dans le même sens.Toute fois, il revenait ā Mitt Rom -ney d’enfoncer le clou. Candidatau Sénat, ancien gouverneur duMassachussetts et candidat répu-blicain malheureux en 2012, faceau président Obama, M. Romneya déclaré, le12 mai : « JohnMcCain fait la grandeur del’Amérique. père, grand-père,pilote naval, prisonnier de guer-re, qui a gardé l’honneur, [il est]un homme d’État incomparableet redoutable. Ceux-lā qui semoquent de cette grandeurd’âme ne font que s’humiliereux-mêmes ainsi que leurs com-plices qui se taisent ». Sans citerde nom, il pointait du doigt leprésident Trump qui, lors de lacampagne électorale, en 2016,avait insulté le sénateur McCain.Lors d’une prestation au sommetde l’organisation « Family Lea -der ship », ā Ames, dans l’Étatd’Iowa, M. Trump avait lancé : «Il n’est pas un héros, (…) unhéros parce qu’il a été capturé ?J’aime les gens qui n’ont pas étécapturés ». À coup sûr, le prover-be français est à l’ordre du jour :« Le poisson pourrit par la tête !»

Dans le dossierPetroCaribeLe juge Paul Pierre s’est déportéde la connaissance du dossierPetroCaribe. Dans un communi-qué de presse, en date du 14 maicourant, l’avocat André Michel aconfirmé que sous fortes pres-sions des dilapidateurs des 3,8milliards de dollars, le juge nepeut plus continuer ā faire sontravail. D’ailleurs, il est en «désaccord » avec le commissairedu gouvernement qui, lui, avaitdemandé de se déclarer « incom-pétent » dans cette affaire. SelonMe Michel, « l’histoire retiendraque le juge Paul Pierre s’estdéporté de l’affaire PetroCaribepour avoir refusé de pactiseravec les corrompus ».

Le dossier ayant été ache-miné au greffe du Cabinet d’ins-truction, il reviendra au doyenBernard St. Vil de procéder sui-vant les règles, savoir désigner un

Haïti-observateur 23 - 30 mai 20183

NOUVELLES BRÈVESDossier corruption : La Malaisie etl’Ētat de New York font histoireSuite de la page 1

Suite en page 7

L'ex-senateur Dean Kelos (à droite) laissant le tribunal en com-pagnie d’un de ses avocats.

Najib Razak et son epouse Rosmah Mansor.

L'ex-senateur Sheldon Silver.

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Page 4: ENglish PagEs : 11 Kreyòl : Paj 6 hait i observateur...sables du bureau de la DEA, à Port-au-Prince, auraient mal géré l’intervention de « dénonciateurs » locaux, dont la

Par Rosie Bourget

Caméra de surveillance, cyberprotection, fuite de données, etc.Encore inexistants, il y a quel -ques années, Youtube, Snap chat,

Instagram, WhatsApp, Twit -ter…, font à présent partie denotre quotidien. Nous partageonstous massivement des photos etdes vidéos 24 heures sur 24 et 7jours sur 7 et nous sommes sub-mergés par un flot d’images surtout et n’importe quoi : nous-mêmes, nos enfants, notre famil-le, notre école, notre lieu de tra-vail, notre paroisse, notre mouve-ment de jeunesse. La vie privéecomporte plusieurs volets : laprotection du domicile, la protec-tion de l’image, de l’intimité(san té, sexualité, opinions poli-tiques, passé judiciaire, etc.) et lerespect des choix de vie.

L’usage de l’ordinateur etd’internet facilite votre vie auquotidien : grâce à eux, les entre-prises et la fonction publiquepeu vent fournir des services demeil leure qualité. Mais cetteavancée technologique comportequelques sacrifices. Vous dévoi-lez des informations personnelleset vous devez renoncer à bien deségards à votre vie privée. Dansune société qui a introduit l’inter-net, les cartes d’identité électro-niques, les cartes de paiement, lescaméras de surveillance et lesGPS, il est possible d’enregistrervos moindres faits et gestes. Ceque vous achetez à l’aide de votre

carte de paiement, l’endroit d’oùvous appelez avec votre portable,d’où vous utilisez votre GPS, lessites web que vous visitez, enbref, tout ce que vous faites, peutêtre retracé. Même lorsque vousêtes extrêmement prudent quantà la transmission de vos donnéespersonnelles, il est de plus en plusdifficile de savoir qui, précisé-ment, dispose de celles-ci.

Dans notre société du 21esiècle, les informations sont unbien précieux. Et, comme tousles autres biens précieux, ellesdoi vent être protégées. Il fut untemps où protéger les donnéesétait relativement simple. Cha -que organisation possédait sonpropre réseau informatique fer -mé que quelques simples mesu -res suffisaient à sécuriser. Unebonne serrure à l’entrée du localinformatique, un bon programmeet un dispositif de secours quoti-dien, et l’affaire était dans le sac.Mais, les choses ont changé etcette époque est bel et bien révo-lue. Les nouvelles technologiesde l’information ont provoqué unvéritable raz-de-marée. Au -jourd’ hui, tout le monde oupresque est connecté à internet etla communication se déchaîne.La salle d’informatique d’antans’est transformée en un gigan-tesque réseau qui exige desmesures de protection nettementplus complexes.

Il n’existe aucune entrepriseou organisation au monde, qu’el-le soit privée ou publique, qui nerassemble, compile et traite desdonnées dans son propre systèmeinformatique. Les institutions pu -bliques collectent des donnéespour calculer votre pension, vousimposer correctement ou encorevous rembourser vos frais médi-caux. L’entreprise ou l’organisa-tion dans laquelle vous travaillezrassemble des données vous con -cernant pour calculer et payervotre salaire. Les grands maga-sins enregistrent des données survotre comportement d’achat parle biais de leurs cartes client envue de mieux y adapter leuroffre…

Porter atteinte à la

dignité des autrespar le biais de l’in-ternetAvec l’Internet, chaque personnedispose d’un formidable outil dediffusion rapide et touchant unlarge public. Les moyens decom munication du web (sites,blogs, réseaux sociaux, fora, pla-teformes diverses afin d’apportersa contribution) permettent deséchanges à grande échelle et peu-vent être aussi l’occasion de déni-grer publiquement quelqu’un, dele mépriser, de l’insulter, voire depublier des contenus à caractèrechoquant, avilissant pour cettepersonne, en portant atteinte à sesdroits. Par exemple, un élève dé -cide de se moquer d’un autre dumême établissement scolaire enprenant des photos de lui à soninsu avec son téléphone portable.Il modifie, déforme l’image cap-tée pour la rendre injurieuse àl’égard de la personne représen-tée, puis la publie sur un réseausocial avec des commentaires dé -gradants. La photo déformée per-met d’identifier la personne, aumoins pour les élèves fréquentantle même établissement. L’auteurde la publication s’est rendu cou-pable d’une infraction de presse.

Harcèlement virtuelRecevoir fréquemment des mes-sages d’une quelconque person-ne nous incitant à communiquernos données personnelles, àcéder de l’argent, ou nous mena-çant de représailles, c’est être vic-time d’un cyber harcèlementqu’il faut dénoncer à ses proches,à son entourage, et à la police.Les injures, la diffamation, la dif-fusion d’images détournées deleur contexte, le harcèlementmoral, les agressions physiquesfilmées, le chantage à l’égardd’un individu pour extorquer del’argent, etc. sont autant d’infrac-tions pénalement sanctionnéesqui s’appliquent aussi surInternet, peu importe la personnequi en est à l’origine.

De quelle manièrepeut-on s’endéfendre ?Conservez les traces des « cyber-attaques » dont vous êtes vic-times : courriels, billets, photos,films commentaires postés sur unblog, un forum de discussion, unréseau social... Ce sont autant detraces permettant à des enquê-teurs de se faire une idée de lapiste à suivre pour chercher lespreuves nécessaires afin decaractériser l’infraction. Cepen -dant, ces éléments ne peuventconstituer de preuves matériellesen eux-mêmes, car ils sont beau-coup trop faciles à falsifier. Pourdisposer de traces ayant valeur depreuves, vous pouvez recourir àun constat d’[email protected]

4 Haïti-observateur 23 - 30 mai 2018

HAITI-OBSERVATEUR EN LIGNEEn attendant la construction du nouveau site,l’édition hebdomadaire peut être téléchargée :haiti-observateur.ca

Ensuite cliquez sur ARCHIVES, puis choisissezl’édition courante ou celle désirée.

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5Haïti-observateur 23 - 30 mai 2018

NoTE DE PRESSELA PREMIÈRE ENCYCLoPÉDIE D’HAÏTILAPREMIÈRE ENCYCLoPÉDIE D’HAÏTIVient de sortir des presses des « ÉditionsAupel » (Canada), le TROISIÈMETOME de l’œuvre colossale préparée parl’ancienne Présidente de la Républiqued’Haïti, 1ère femme Juge et magistrat àla Cour Suprême, maître Ertha PascalTrouillot : « « L’ENCYCLOPÉDIEBIO GRAPHIQUE D’HAÏTI » » .

Une mine de renseignements précieux,cet ouvrage unique, à rigueur scienti-fique, fruit de plus de cinquante annéesd’écriture et de recherches ininterrom-pues, plus de deux siècles d’anthologiehumaine, d’illustres personnages, serévèle une réalisation titanesque, issued’une ardeur presque sacerdotale et

d’une ténacitésans faillepour illustrerle passé histo-rique d’Haïtià travers sesa c t e u r s ,témoins ouassistants quiont forgél’idéal de cecoin de terre.Œ u v r epatiemmentélaborée pour

être livrée dans sa forme achevée :

Présentation parfaite — Haut degamme Reluire soignée .. Incrustationsor .. Signet en tissu et tranchefile ..Tranches de tête, de pied et de gout-tière dorées. Plus une édition de luxe.

« L’Encyclopédie Biographiqued’Haïti », vrai travail de bénédictin, col-lige les personnalités d’Haïti oud’ailleurs dont les travaux ou lesprouesses ont influencé le devenir de lasociété haïtienne.

« L’Encyclopédie Biographique d’Haï -ti » est le tribut des nuits de veille attar-dée, de quêtes incessantes , de fouillesdans les bibliothèques privées et publi -ques, dans les archives nationales ou defamille ; de renseignements ou témoi-gnages, de consultations, de traitementdes données ; d’inscriptions gravées surles stèles des monuments publics et lieuxde repos ; d’interrogatoires incessantes etvérifiables posées aux descendants ; deréférences photographiques puisées àmême les trésors ancestraux ; de visitedes grandes capitales du monde en quêted’informations éparpillées et inédites,ect.

« L’EncyclopédieBiographique d’Haïti» se veut le recueildes gloires, des peines et misères enre-gistrées dans le tissu social, et illustréespar des personnages hors du commun.

« L’Encyclopédie Biographique d’Haï -ti » n’est pas un ouvrage politique. Com -

me le soutient le préfacier du 3èmetome : « Ce n’est pas un annuaire, ni unlivre d’histoire événementielle. Ce n’estpas un panégyrique ni un Who is Who.N’y cherchez aucune malice, car il n’yen a pas ».

L’ouvrage est sans prétention littéraire. Ilrenseigne, informe, rappelle, instruit,réhabilite, honore et vise un futur histo-rique amélioré et positif. Comme touteœuvre humaine, il appelle à s’améliorer,à s’agrandir dans la continuité, par denouvelles silhouettes, de nouvelles fi gu -res emblématiques, de nouveaux entrantstirés dans la vaste galerie nationale.

Que ceux qui brûlent du désir de renaîtreavec le peuple d’ Haïti et son épopéeviennent s’abreuver à la source fécondedes pages glorieuses de son histoiretoutes scellées du souffle épique et appré-cier en hommage posthume à Ernst et enadmiration reconnaissante à Ertha qui,seule, durant des décennies, a parachevéles quatre (4) volumes livrés aujourd‘huià la délectation des lecteurs.

FAITES VOTRE COMMANDE, TO -MES I ; 2 ; 3 ; 4 ; OFFREZ ENCADEAUX POUR : ANNIVERSAI-RE, FIANÇAI LLES, MARIAGE,NOU VEL AN, GRADUATION, SOU-VENIR DE FA MIL LE, BIBLIO THÈ -QUE PRIVÉE, UNIVERSITAIRE,CON COURS DE TOUT GENRE, PRI -ME D’EXCELLENCE, PRÉSENT ÀUN VIP, COLLECTIONNEUR, CA -DEAU PRÉSIDEN TIEL, DIPLOMA-TIQUE OU CONSULAIRE. En toutesoccasions, OFFREZ OU PROCUREZ-VOUS UN CADEAU DE CLASSE,UN CADEAU ROYAL, appeler : «EN -CY CLO PÉDIE BIOGRAPHIQUE D’ -Haï ti ». Le tome 4, déjà sous presses,sera bientôt disponible.

Voici les voies et moyens :

PHONE : 347 – 697 – 9457

Adresses :a) E – MAIL :

[email protected]

b) Mme Ertha Pascal Trouillot

GLEN OAKS, N Y 11004 - 0309

BESoIN D’UNE AMBULANCE PoURSAUVER DES VIES

La clinique JACQUES VIAU du batey deConsuelito, en République dominicaine, inaugurée le 6mai 2016, commence à fonctionner, avec un équipe-ment trop modeste pour garantir un accueil adéquat dela communauté de façon pérenne.

Il y manque encore un outil important et indispensablepour le transport des malades dont l’état de santé néces-siterait des soins appropriés et urgents. Il est donc d’uneextrême importance que la clinique puisse disposer,dans les meilleurs délais, d’une AMBULANCE

EQUIPEE et digne de cenom. Or, les fonds manquentpour l’acquisition immédiated’un tel équipement qui per-mettrait de garantir le fonc-tionnement, de jour commede nuit et 7 jours sur 7, duservice des urgences de l’éta-blissement.

Actuellement, cette clinique ne dispose que d’unearmoire à pharmacie, de quelques sièges, d’une table deconsultation et d’un dortoir destiné au personnel médi-cal.

La clinique dessert non seulement la communauté dubatey de Consuelito, qui compte une population de24 000 habitants, mais elle est aussi destinée à l’accueildes malades de plus d’une douzaine de bateys avoisi-nants, dans un rayon de quinze kilomètres. Il s’avèredonc indispensable que le service des urgences de la cli-nique puisse disposer d’une ambulance équipée pou-vant assurer, de façon permanente et en toute sécurité,le transport des patients dont l’état de santé nécessiteune prise en charge pour un transport urgent et dans desconditions satisfaisantes.

Dès l’ouverture de la clinique, le personnel médicalassure plus d’une trentaine de consultations par jour auprofit des seuls habitants du batey de Consuelito, quisont en mesure de se présenter à l’accueil par leurspropres moyens. Il va sans dire que ceux qui ne peuventse déplacer restent cloués chez eux, au lit et privés desoins médicaux dont ils auraient besoin de toute urgen-ce.

C’est pour toutes ces raisons que l’ASSOCIATIONHISPANIOLA DEBOUT, seule initiatrice de laconstruction de la clinique « JACQUES VIAU » dansle batey de Consuelito, en République dominicaine,lance un appel pressant aux généreux donateurs poten-tiels, aux fins de recueillir les fonds nécessaires pourl’acquisition d’une ambulance équipée, outil indispen-sable pour le fonctionnement adéquat du service desurgences de cet établissement médical.

Je rappelle que l’ASSOCIATION HISPANIOLADEBOUT est reconnue d’intérêt général par les autori-tés françaises et bénéficie du statut d’entreprise huma-nitaire d’utilité publique.

Par conséquent, les donateurs bénéficieront automati-quement, pour leur don, d’une exonération fiscale àhauteur de 60 %, s’il s’agit d’une société, et de 66 %s’agissant de la donation d’un particulier. Les dons peuvent être adressés à : l’ASSOCIATIONHISPANIOLA DEBOUT

Ertha Pascal Trouillot, avocate.

Ertha Encyclopedie Book Picture

Journal 23 - 30 mai 2018:hO 5/23/18 4:29 aM Page 5

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Pou mounn ki li Bib yo e menmlòt ki tande pale de Bib la, men kipa janm manyen l, gen de gwoverite ladan l ke nou ka aplike nanlavi chak jou. Jan sitiyasyon an apdewoule nan peyi nou an, sanblese pawòl ki te sot nan bouch Jezi-Kri menm ki ka koresponn avèksa m ap li nan jounal, nan rezososyo yo epi sa n ap tande nanradyo. Menm televizyon lakay tebay koze a.

Nan Levanjil Lik la, chapit19, vèse 37 a 40 (19:37-40), noujwenn kote youn bann mounnansanm ak disip Jezi yo t ap palebyen fò alega Jezi kòm si se younmounn espesyal, ki plis ke mounnmenm. Yo te menm di : « Beni -swa Wa sa a ki vini nan nonLetènèl ! Lapè nan syèl la e la -glwa pou ou piwo pase syèl la ! »Sa pa t fè Farizyen yo plezi. Kòmnou konnen, Farizyen yo se tegran Nèg save nan kesyon relijy-on, ki konprann yo pi fò pase toutmounn. Donk, yo pa t ka akseptepou mounn yo mete youn nonmnan menm nivo ak Pè Letènèl.Alò yo rele Jezi, yo di l : « Mèt la,fòk ou rale zòrèy disip ou yo ! »Youn fason pou Farizyen yo te dimounn yo t ap blasfème, paske yopase non Letènèl nan betiz. EpiJezi te reponn yo, li di : « Koute sam ap di nou, si mounn sa yo tarete bouch be, wòch t ap pranpale byen fò sanz atann ! »

Mezanmi, gen youn diskoumwen li nan jounal Le Nouvel -liste, nan dat 17 me a, ki fè m kou -manse ak nou jan nou wè l la a.Mounn nou pa ta atann pou dipawòl yo, men se yo menm k aplage gwo verite atè. Asireman noutande pale de Mesye Danyèl JeraWouzye (Daniel Gérard Rou -zier), ki se pwopriyetè E-Powernan Pòtoprens, bò Site Solèy. Seyounn nan konpayi prive yo kivann elektrisite bay gouvènmanan, ki li-menm revann bay piblikla. Se menm Mesye Wouzye sa ake Michèl Mateli (Michel Martel -

ly) te prezante an premye kòmPre mye minis li nan lane 2011 lèl te pase kòm prezidan an. MenPalman pa t dakò. Vwala ke nanfèt Chanm de komès ameriken anki rele AMCHAM, nan dat 16me, Mesye Wouzye te bay youndiskou ke tout mounn ta dwetande, tèlman li lage verite atè.Malerez-man, m pa ka bay toutdiskou a an franse jan l te bay li a.

Men, m pral bann moso, ase pounou satisfè.

Alapapòt, li di se ak Ayisyenparèy li ki gen gwo biznis l appale. Epi li koumanse : « Rendreā César ce qui est ā César ! »(Bay Seza sa k pou Seza). Sanblemsye konn Bib li, paske se nanLevanjil Matye, chapit 22:21 noujwenn pawòl sa a ki te sot nanbouch Jezi sou kesyon peye taksbay otorite ki opouvwa. Nan epòksa a se Seza, ki te wa nan tout peyiki te anba kontwòl Wòm (Rome),sa yo rele an franse : « Empire ro -main ». Donk, se Jezi menm ki difòk tout mounn peye taks pouotorite yo gen lajan pou fè peyi yomache. Epi la tou, Msye Wouzyedi gwo bacha tankou l yo : Papran pretèks di ke otorite yo pa

sèvi ak lajan taks nou yo jan sadwa, se poutèt sa nou pa vle peyetaks. Afè kijan yo sèvi ak lajannou an se youn lòt kesyon, mennou-menm fò n peye taks nou.Men koze a. Gwo zouzounn annAyiti ranje zafè yo sou lè kote poubay sèten mounn ti grapiyay anbatab, pandan y ap ranmase lajannan gwo panyen. N a tounen sousa pi devan.

Antan ke bon diplomat,Mesye Wouzye salye anbasadrisEta-Zini an, Madan Michèl (Mi -chèle) Sison, bon jan diplomat. Lidi li p ap okipe lòt la k ap voyetout vye pawòl monte, paske lirekonnèt enpòtans peyi nou,paske li voye youn bon reprezan-tan l ann Ayiti. Epi li renmèsyepèp ameriken an ki louvri bra lbay plis pase youn milyon Ayi -syen ki debake lakay yo akòzmove sitiyasyon nan pwòp peyi

yo. Nou wè jan msye entelijan, ligrafouyen prezidan ameriken ansan l pa site non l. Bravo, diplo-mat Wouzye !

Epi li rantre sou gwo zou -zounn parèy li yo : « Nou pa be -zwen pè ! Non nou pa bezwen pèpran responsablite nou jan sadwa. Menm si nou wè nou poukont nou nan pran responsablitenou, se pou n pran l. Pinga noupè parèt jan nou dwe parèt la,aklè nèt al kole». Sa n tande a,Mesye Wouzye met verite atè. Lidi peyi a an detrès. Depi 50 an,Ayiti ap degringole desann. Sakretyen vivan pa fè pou krazepeyi a, se siklòn ki vin fè dega payo. Nou koupe anviwon 4 milyontòn pye bwa chak lane pandan nap replante sèlman 500 mil tòn.Kouman pou Ayiti pa vin tounenyoun dezè ! Kontrebann lakòzpeyi a pèdi kat san milyon dola(400 000 000 $) chak lane nankonmès ki pase nan fwontyè sanokenn kontwòl. E kilès k ap bene-fisye de konmès sa yo ? Biznis -mann ann Ayiti k ap fè lajan pan-dan y ap pote tchanpan nan peyia, tankou tout vye bagay plastiksa yo ki gaye toupatou lè gen gwolapli.

Se pa ayè ni avanyè ke y appale de youn sitiyasyon ki pa kakontinye jan l ye a. Prezidan Bò -no (Louis Borno), ki te opouvwaant lane 1920 a 1930, anba oki pa -syon ameriken nan, te deja de -nonse jan bagay yo t ap fèt. Li di: « Se pa posib pou akote youn elit(boujwa) alèz nèt al kole, gen la -mas ki pa gen okenn espwa, ki pawè anyen devan yo ». Bagay yopa ka kontinye konsa. « Po -pilasyon sa a, ki ajenou, p ap retekonsa, yo p ap rete tankou zonbi.Yo pral reveye pou yo mande noumenm ‘’lelit ‘’ (boujwa) sa n fèkon sa. Nou pral oblije bay bonjan esplikasyon ». Atansyon, lèmsye pale de “ lelit ”, se pa sèl-man mounn sa yo ke nou relebou jwa milat. Gen “ lelit eko no -

mik, politik, sosyal e menm reli-jye». Kivedi se tout mounn sa yok ap jwi sou do malere k ap potechay la nan peye taks san yo pajwenn anyen an retou.

Mwen pa ka rantre nan toutdetay Mesye Wouzye met atè yo,men fò m di nou kesyon lagrikiltia, ki reprezante venn-senk pousan (25 %) nan lajan peyi a rantrechak lane, ki anplwaye swasann-sis pou san (66 %) popilasyon an.Pandans tan, otorite yo (senatèe,depite, Premye minis, prezidan),ki fè separasyon lajan peyi a, sèta-di bidjè a, bay sèlman senk pousan (5 %) pou lagrikilti. Alò, noukonprann pouki sa nou te de non -se dènye bidjè a ke nou te releyoun « bidjè kriminèl ». Vwala keMesye Wouzye dakò ke bagay yopa ka kontinye konsa.

M ap m ban nou kèk lòt tidetay nan diskou a. Lamajoritemounn ap charye dlo nan bokitosnon nan kalbas sou tèt yo, tan-diske dlo lapli ankantite ap gas -piye. Nan dlo lapli ase Ayiti genplis pase senk san swasant (560)plis dlo nou bezwen pou sèvi.Kivedi dlo lapli ap gaspiye, tan-diske nou te ka ranje pou n genlak dlo jan Frè Franklen Aman(Franklin Armand) fè anpil kotedepi l te koumanse sa nan zònHench gen trant (30 an de sa. Genuit (8) milyon Ayisyen sou douz(12) milyon ki dòmi chak swanan fè nwa, paske pa gen elek-trisite. Senk (5) milyon nan fènwa lajounen kou lannuit, paskeyo pa konn li ni ekri. Katre venpou san (80 %) Ayisyen oblije vivak 2 dola vèt pa jou. Andeyò sa pimal, se katre ven dis pou san (90%) ki gen 2 dola a. Karant pousan (40 %) ti mounn pa gen swenlasante e trant pou san (30 %) pajanm vaksinen. Katre ven twapou san (83 %) jèn yo ki diplomekouri kite peyi a, menm sa ki terive lè mounn Divalye yo te obli-je yo kouri kite peyi a. Toutfwa,Ayiti chanpyon kòm peyi sal,peyi fatra. Gade ozalantou nou,sitou mounn ki abite nan gwo viltankou Pòtoprens avèk Okap-Ayi syen, se pil fatra ki sèvi n kòmadrès. Nou di « gen youn premyepil fatra, youn dezyèm, sou twa -yèm nan, gwo gwo pil la, enbenkay adwat la se kay la sa ». Ēsken pa wont ?

Epi tou, Mesye Wouzye ditout richès peyi a nan men de pousan (2 %) sèlman. Nou tandekoze ? Si Ayiti jan l ye a, se pasketi gwoup ki gen prèske tout lajanpeyi a nan men yo, sa MesyeWouzye rele « lelit » la, fè konplopou toupizi malere. Pa gen lòtfason pou n esplike sa. Wi, yomete ansanm ak politisyen visyek ap pran kòb anba tab pou fè peyia pi mal pase jan l ye a. Sa se younkrim.

Menm si tout bagay parètkòm si pa gen espwa, nou kapabchanje sa. Mesye Wouzye di «Fòk nou fè youn bagay istorik ».

Menm jan zansèt nou yo te arivefè youn tèt ansanm gen de sankenz (215) lane de sa, la a nanLakayè kote otorite yo sot fete fètdrapo a. Apre bagay sa a te fèt, sis(6 ) mwa, jou pou jou, nou te batgwo lame franse NapoleyonBona pat la (Napoléon Bonapar -te). Yo te kraze rejim esklavaj la.Enben, Mesye Wouzye di se sa kpou fèt ankò, « une conspirationde gens de bonne volonté ». Setout mounn ki gen lanmou poupeyi a e ki konstate jan bagay yoap fèt la, di non, epi « mete tèt yoansanm », « fè youn konplo »kont sa k pa bon an, epi bay le -monn antye youn lòt egzanp desa ki ka fèt lè n travay ansanm.Kòm gwo pawòl sa a ki nandrapo nou an : L’Union fait laforce.

Avèk tout teknik modèn kigenyen, avèk gwo pwogrè ki fètnan anpil domèn, Mesye Wouzyedi ke nan di (10) zan nou k aratrape tout senkant (50) lane nousot pèdi yo. Epi li tounen akpawòl li te koumanse a : « Nou pabezwen pè reve de youn bèl avni.Nou pa bezwen pè chanje e fèbagay yo youn lòt fason ». Fòknou rive nan youn sitiyasyon kote« lalwa aplike pou tout mounnmenm jan, san distenksyon. Lè saa peyi a pral ofri bon jan sekirite,tout bagay pral anfòm, n apkapab gen bon pwofi de travaynou, e mounn aletranje ka vinenvesti lakay nou ». Se « nou toutansanm ki pou fè l, se pa okennsovè k ap di se mwen sèl. . . .»

Mwen tande e mwen li sa lòtmounn di alega diskou DanyèlWouzye a. Yo di msye pa ka vinfè mounn la leson. Dayè, li fè patide pwoblèm nan, gwo boujwatankou tout lòt yo. Mwen menmmwen di sanble mounn yo patande ke msye di « menm si nouwè nou pou kont nou ap pranresponsablite n . . . ou pa bezwenpè ». Kivedi, msye deja di l appran responsablite l, menm si lkanpe pou kont li.

Epi tou, fòk nou tande sapawòl Bib la di sou kesyon an.Nan Sòm chapit 8, vèse 2, nou li :« Ak bouch timounn, menm tikètkèt nan tete ou etabli glwa w,pou w ka konfonn advèsè w yo,pou w fè lennmi ak tout rebèlfèmen bouch yo ». Men se OliverWendell Holmes, mounn Boston,ekriven, avoka, medsen, papa lòtOliver Wendell Holmes Jinyò kite arive jij Tribinal Lakou SiprèmOzeta-Zini, ki bay youn esp-likasyon byen klè de pawòl kiparèt nan Sòm la. Se nan lane1859, sa gen 159 lane de sa, ke lte ekri : « Se pa sèlman nanbouch ti mounn, menm ti kètkètnan tete, men se nan bouchmounn sòt ak save ki gen twounan manch, nou ka jwenn pi bonklas leson ». Sèl sa nou ka di seAMĒN !Grenn Pwonmennen23 me 2018

6 Haïti-observateur 23 - 30 mai 2018

KreyòlGRENN PWONMENNEN

Gérard Daniel Rouzier.

Si yo pa pale, ti bebe,osnon wòch va pale

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“g the contribution of Haitians toAmerica’s greatness, and thepresence of Haitians in the Unit edStates, those on Tem porary Pro tectedStatus (TPS) included. Be theretonight, at 6:30-8:00 pm, 128Pierrepont Street (be tween Clintonand Henry streets.) Nea rest subwaystation: Borough Hall. There’s a feeof $5.00 for non-members of theSociety. For information: 718-222-4111; www.brooklynhistoricalsoci-ety.com.

Sunday, May 27, will be a busy dayfor Haitians, Haitian-Ame ricansand friends of Haiti.At 1:00-5:00 pm., Primevère cele-brates its 40th anniversary at theBrasserie Créole in Queens, fea-turing former Hai tian PrimeMinister Gé rard Latortue. Mr.Latortue led the transition govern-ment in Haiti from March 9, 2004 toJune 9, 2006 with President BonifaceAlexandre as Chief of State. He willaddress “The problem of Coo -peration in the International Aid toHaiti.” For more than 30 years, thespeaker was a high official of theUnited Nations In dus trialDevelopment Or ga ni zation(UNIDO,) having been ProjectManager in Togo and the Ivory Coastfor 10 years promoting ownership ofsmall and medium enterprises by thenationals. He ended up at UNIDO’s

headquarters in Vienna, Austriawhere he held several senior posi-tions. He’s an acclaimed economistwho taught for about 10 years at theState University of Haiti and at theInter-American University of PuertoRico. A buffet will be served at 1:00-2:30 pm, followed by the address ofthe P.M. who will also sign hisrecently published book: L’OeuvreLégisla tive du Gouvernement detransition d’Haïti (2004-2006.)There’s a contribution of $50.00.Brasserie Créole is at 227-02 LindenBou levard, Cambria Heights, N.Y.,11411. For reservations, call: 516-485-5022; 516-292-9684. Checksshould be made at the order ofPrimvère. Consider ing that the mailwon’t arrive in time for Sunday, pay-ment in check or cash can be made atthe venue.

Still in Queens, on Sunday, at6:00 pm, it’s the performance ofthe play Zatrap: HAITITRAU-MA, by Jean-Claude Eugènewho’s also the director. For thosewho may have forgotten who isJean-Claude Eugène, they’ll defi-nitely remember him for his sig-nature song CECILIA (“LeveSesilya!”), that song about themisery of a poor mother who hasto wake up early to take the trainto go to work. No, life in Americaisn’t that easy. That song domi-nated the airwaves in the 1970s.Now to the play. Director Eugènetakes us back to 1806, only two

years after Haiti declared its inde-pendence following 12 years ofguerrilla warfare and the pitchedBattle of Vertières on November18, 1803 where the rag tag armyof former slaves defeated thesea son ed troops of Napoléon Bo na -par te. Mr. Eugène writes: “[It’sOctober 1806] The newly constitutednation of Ayiti navigates a verytreacherous path between unlimitedhope and great ap prehension. Jean-Jacques Des sa lines, now EmperorJac ques Premier, faces the dilemmaof attending to the conflicting needsand expectations of the land’s differ-ent social groups.”

With demands made of the Em -peror from various quarters and“mis trust . . . creeping among thegene rals and within the em peror’sown entourage, . . . he choo ses toignore the recommendations of hisinner circle.” Attempting a “processof reconciliation with the [disgrun-tled] citizens of the south” led by themulatto Alexandre Pétion, theEmperor “rides right into a dead-ly trap with a feeble escort of 20men.” And, as we know the Em -pe ror is assassinated. “Has thecurse of Dessalines’ blood trans-formed Ayiti’s destiny into avicious maze?” Mr. Eugène does-n’t answer the question. “Al -though centered around Des sa -lines’ assassination,” he says,“the play considers the plight ofthe peasant class represented bythe dancers who express themasses’ moments of joy, appre-hension, confusion, disillusionand hope!”

See you at the Queens Theatre

Sunday, 6;00 pm., at 14 UnitedNations Ave. South, FlushingMeadows Corona Park, Queens,N.Y., 11368. There’s a $30.00 feeand tickets are available onEventbrite. For additional infor-mation: 202-643-1639.

Back to Brooklyn. on Sunday at6:30 pm., it’s the MIPo annualevent.Making the Impossible Possi ble(MIPo) will hold its 7th Gala atBRIC Arts Center, 647 FultonStreet in Brooklyn, 11217. In itsseven years of existence, MIPOhas made the impossible possiblefor many students who havereceived scholarships to followtheir dream and become valuableassets to their community. Theevent promises to be as excitingas previous ones with scrump-tious hors-d’œuves, a meal toremember and good music. Ra -dio personality G. K. Williamswill be host with entertainmentprovided by Artis tique SoundBand, Jules Legacy Dancers andDJ Esalar.

With a list of top notch hon-orees, there will be plenty occa-sions to meet and greet: Dr.Isabelle Barrière, Associate Pro -fessor at LIU-Brooklyn & YeledV’ Yalda; Maria Castaneda, Se -cre tary Treasu rer, 1199 SEIU;Ho norable Yvette D. Clarke, USCon gress mem ber; Dr. Hum -phrey Crook en dale, Dean,Metropolitan Col le ge of NewYork; Samuel Eu gène, Inspec -teur, Super inten dent of Schools,Northern Region of Haiti;

Melshay Gattis, Execu tiveDirector, YMCA; Ernest Michel,M.D., Internist, Owner of L’EauLa Plus Pure d’Haïti/PureAmanzi; David Morisset, Esq.,Chairman of HABNET; NelsonMoses, Ph.D., CCC-SLP, Pro fes -sor, Director SLPDC, LIU, Broo -klyn; Alvin C. Vanessa Ogar,Esq., Administrative Law Judge(ALJ); Dr. Marcelin Wat ler, Pro -gram Director & Training Spe -cia list, ACS; Joël Widmaier,Artist and Composer, ProductionDirec tor of Radio Métropole,Pre sident of Haiti Jazz Foun -dation; Dr. Elizabeth Wilson-Anstey, As sistant Dean forDiversity & Student Life, WeillCornell Medi cine, and DonaldÉtienne, DJ Esalar. General d -onation: $100. 00; VIP: $150.00.Reserva tions at Even brite. Forinformation: 347-731-4722; 347-523-2196.

Last Friday, May 18, in obser-vance of Haitian Flag Day,Assemblymember RodneyseBichotte and other Assembly -members, as well as Haitians ofall stripes gathered on Nos -trand Avenue at Newkirk, inBroo klyn, not far from Ms.Bichotte’s office, to officiallyco-named Nostrand AvenueTous saint L’ou verture Boule -vard. Mean while, she contin-ues to soldier on for a “LittleHaiti” designation of a largerswath of the Flatbush area,home to a large Haitian popula-tion.

7Haïti-observateur 23 - 30 mai 2018

autre magistrat pour instruirel’affaire. Mais on peut com-prendre déjā que tout juge dési-gné pour continuer l’instructionse trouvera sous les mêmes pres-sions qui ont porté le juge Pierreā jeter l’éponge. Dire que l’am-bassadeur Vincent Degert, le re -présentant de l’Union européen-ne en Haïti, avait, dans un dis-cours, le 9 juillet, ā l’hôtel Mon -tana, ā Port-au-Prince, appelé āl’indépendance du judiciairepour enrayer la corruption. Et se -lon ses dires, la lutte contre la cor-ruption fait partie des « priorités» du président Jovenel Moïse.

L ’admin istrat ionMoïse-Lafontant :Annonce prochained’une hausse duprix des produitspétroliersDes deux côtés, le mal est infini.Ayant promis au Fond monétaireinternational (FMI) que le gou-vernement ne compte plus sub-ventionner le coût ā la pompe de

la gazoline, l’administrationMoï se-Lafontant, par l’intermé-diaire du ministre de l’Économieet des Affaires économiques,Jude Alix Patrick Salomon, a an -noncé que le prix de l‘essenceconnaîtra une hausse, d’ici mi-juin, même avant la Coupe mon-diale, qui débute le 14 juin pourterminer le 15 juillet. Le nouveauministre de la Culture et de l’In -formation, Guyler C. Delva, a, luiaussi, apporté son soutien ā lahausse du prix des produits pétro-liers.

Entre-temps il y a un lever deboucliers contre toute hausse ā unmoment de crise économiquegénéralisée. Alors, sur les réseauxsociaux, on répète les paroles ducandidat Moïse ā la présidenceen 2016 : « Se mounn ki rayi pèpla, ki pa konn mizè pèp la, ki vleogmante pri gaz la ». Décla ra -tion du candidat contre le gouver-nement de transition du présidentJocelerme Privert. Et l’ex-séna-teur Edo Zeny de joindre sa voixaux protestataires, allant jusqu‘ādire : « Si li monte pri gazolinnan, prezidan Jovnèl ap tonbe ». Pierre Quiroule II23 mai 2018

NOUVELLESBRÈVESDossier corruption : LaMalaisie et l’Ētat deNew York font histoireSuite de la page 3

It happens tonight, May 23 at theBrooklyn Historical Society

HAPPENNINGS

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9Haïti-observateur 23 - 30 mai 2018

Par Michelle Mevs

« La force de l´amour fera de cemonde ancien un monde nou-veau». Ainsi va l’énoncé en chai-re de l’évêque-président de l’É-glise épiscopale, l´Afro-Améri -

cain Michael Curry, dans sonpuis sant sermon nuptial du 19mai, à la Chapelle Saint Georgesde Windsor, à Londres, Angleter -re.

Meghan et Harry se sont dit«oui », le 19 mai 2018, pour leplus grand bonheur des citoyensbritanniques, américains et desmédias des deux cotés del´Atlantique.

Le mariage d´amour deMeghan Markle, l’actrice de cou-leur, l´exotique métisse d’origineafro-américaine, à Harry, le petit-fils de la reine d´Angleterre de lafamille « blanche » de la maisonroyale Windsor est un événementfort et unique à biens des égardsouvrant sur des perspective heu-reuses.

Dans l´ordre normal deschoses, ce mariage n´est pas vrai-ment important, Harry n’étantque sixième en ligne du trône, ilne saurait représenter directe-ment un élément de défi à l’ordremonarchique traditionnel ni à la

politique anglaise. De ce fait, TheGuardian, journal républicain,dans son récent éditorial com-mente : « Les mariages royauxne sont pas constitutionnellementimportants en tant que tels. Il nefait pas au mariage et au couplede faveurs pour surcharger une

journée heureuse avec trop depoids historique ou de significa-tion culturelle. Dans cet esprit,nous devrions néanmoins célé-brer beaucoup de choses à pro-pos de la mariée et du marié.Mme Markle est Métisse, Améri -cai ne, divorcée et femme de car-

rière. Ce ne sont pas des attributssans précédent dans la familleroyale britannique, mais ils peu-vent fournir de nouveaux pointsde connexion pour la monarchie,à mesure qu’elle évolue vers lemilieu du 21e siècle ».

Qui sont les époux ? Je com-mence par dire ce qui les a réunis:La famille de Meghan et celle deHar ry sont des dysfonction-nelles. On en rencontre ainsidans l’Amérique d’aujourd’hui,comme en Angleterre, classemo yen ne et royauté compris.mais également un goût communpour les actions caritatives et l’ai-de au prochain, disent les époux.

Harry est le second fils dePhilippe, lui, héritier au trône d -An gleterre divorcé de la trèsregrettée Diana Spencer, lamaman de Harry et de William.Meghan est actrice et fille deTho mas Markle, opérateur lu -mière de télévision, divorcée deDoria Raglan, prof de yoga etassistante sociale. Deux piliersdans leur vie : Le prince Philippepour Harry et Doria, sa maman,pour Meghan.

Harry, un petit fils qui permetà la monarchie d’être en phaseavec une nouvelle génération. SiHarry, 6e au trône d’Angleterre,ne sera pas roi, il est aussi unesprit libre et jouit, dit-on, de la

préférence de sa grand-mère Eli -zabeth, reine régnant sur le trôned’Angleterre. Il a déjà purgé sonadolescence « bad boy» pour seconvertir, ces dernières années,en « chouchou » de la presse et dela population. La famille deHarry est une bien traditionnelleet conservatrice famille royale etson carcan peut souvent peser surles individus.

Doria Raglan, Afro Améri -caine, la maman de la mariée, estun instructeur de yoga et tra-vailleuse sociale aux États-Unis.

Meghan, l’aînée de Harry detrois années, est une battante quia su se construire une bonne édu-cation. « Bi-racial », divorcée,fémi niste et femme de carrière,elle détient un diplôme universi-taire de Northwestern, à Chicago,en diplomatie, mais s’est recon-vertie en actrice de série à grandsuccès et de longue durée :«Suit».

Un lourd héritage afro-améri-cain : Arrière petite-fille d’escla-ve, Meghan fait son entée dans lafamille la plus célèbre et la plusfermée d´Angleterre. Le couple atenu à démontrer son intérêt dansleurs héritages culturelles en joi-gnant le Cardinal de Canterbury,l’árchevêque-président de l’Égli-se épiscopale américaine. AnnaNorth de Vox en parle ainsi : « Entant que personne qui partage àla fois l’américanité de Markle etson héritage en tant que person-ne de couleur, la présence del´évêque Michael Curry au ma -ria ge est symptomatique de lafaçon dont Markle et Harry tra-vaillent publiquement pour affir-mer son identité dans le maria-ge».

Un sans faute pour la mariéequ’elle a été, le 19 mai : naturel-le, moderne, ravissante reflétantune image ou la simplicité estmise en avant. La mise en beau-té de la sublime Meghan Markleest classe. Elle a opté pour unesomptueuse robe blanche deGivenchy signée Clare WaightKeller dont elle a assumé per-sonnellement les frais. Une robefourreau d’une grande simplici-té, mais d’une exceptionnelleélégance et — noblesse oblige— la couronne de diadèmeornée de diamants empruntés desbijoux de la couronne portée surchignon bas et voile de dentellelongue.l. Maquillage léger, maislumineux, Meghan est représen-tation idéale au goût des plusnobles. .

À l’œuvre ici : « Un vent defraîcheur et de modernité gla-mour qui souffle sur uneAngleterre forte de cette monar-chie anglaise intemporelle, unpays en plein surmenage poli-tique dû au Brexit ». C’est uneoccasion en or visant au raffer-missement de l´emprise royaleface aux pays du Common -wealth et de la prospérité de la “firm”, de sa permanence. Et toutceci la famille royale anglaise saiten bénéficier.

Au delà des retombés pourl’Angleterre, c’est une ouvertureau monde de toute société mon-diale en un moment post-racial.Événement tout en symbolesforts œuvrant à la naissance

d’un monde nouveau, le mondede créolité et multiracial d -Édouard Glissant.

La monarchie est un théâtrede pouvoir. Quand elle est prise

à bras de corps par « la force del’amour » entre un Blanc, fils dePhilippe d´Angleterre et une jeu -ne femme de couleur, fille d´unpère « looser » nord-américainde la classe moyenne : Les

tabloïds (la presse populaire) s’enemparent et abritent l’incertitudesur la présence de son père à lacérémonie néanmoins sans par-venir à ternir l´image de Me -ghan Markle.

C´est à la Chapelle SaintGeorges, à Windsor, que s´estcélébrée, le 19 mai courant, lacé rémonie religieuse. dans unpar fait mélange de pure traditionbritannique ancestrale truffée depoints forts de la culture afro-américaine. L‘événement lanceun message fort, celui de l’ac-ceptation d’un monde nouveau,un monde post-racial.

Afua Hirsch écrit, le 20mai, dans The observer : Lemariage de Meghan Markle estune emphase du « blackness »ou négritude : « (...) on se sou-viendra de ce mariage royal.Quand Oprah Winfrey est entréedans la chapelle du château deWindsor, une vedette de la télévi-sion a plaisanté sur le fait que

pour certaines personnes, c’étaitle moment où la vraie reine estarrivée. La présence de Winfreylui rappelait que, entre elle et

Meghan Markle, la mariée dontelle était venue assister au maria-ge, les deux femmes les plus célè -bres du monde aujourd’hui sontpeut-être d’origine africaine». Si

le mariage de Meghan Markle estune célébration de la négritude,dans son pays, les États-Unis d’ -Amérique la politique de Trumpn’est pas pour ainsi dire unexemple d’appréciation de la

race noire dont de nombreuxpays d´Afrique et celui d‘Haïtisont commentés par le présidentcomme un monde de latrine ou«shit-hole » !

Afua Hirsch poursuit dans

son article en disant : « Lors de cemariage royal, les gens noirstalentueux étaient plus que desparures. Markle a utilisé sonmariage pour présenter ses nou-veaux pairs à la ‘’ blackness ‘’.Le violoncelliste adolescent,

Sheku Kanneh-Mason, a étéentouré de fleurs alors qu’il révé-

REGARD DE LA FENÊTRE « Just married ! »TOUR EN CARROSSE DORÉ DES NOUVEAUXMARIÉS POUR SALUER LES FOULES

Suite en page 14

Meghan et sa mere, Doria Raglan.

Le baiser nuptial.

La mariee Meghan Markle,ravissante et heureuse.

Charlotte d'Angleterre, lapremiere reine noired'Angleterre.

Serena Williams et son mari .

Tour en carosse doree des maries pour saluer les foules.

L'archeveque et president de l´eglise episcopale des Etats-Unis,le Rev. Michael Curry (Getty image).

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10 Haïti-observateur 23 - 30 mai 2018

ÉDITORIAL

LLe patron de E-Power, unedes sociétés fournisseusesdu courant électrique à l’ -Électricité d’Haïti (EdH),dans un discours pro noncé

à la Chambre de commerce haïtiano-américaine (AM CHAM), le 16 mai2018, fait le procès des élites haï-tiennes les avertissant que la grandemajorité du peuple, les déshérités dusort, qu’elles ont exploités, réduits àun état d’infrahumains et dépouillésde tout, finiront par se réveiller pourdemander des comptes. Mais parcrain te de blesser certaines suscepti-bilités, Daniel Gérard Rouzier s’estimposé une certaine retenue, préfé-rant dénoncer avec véhémence, prin-cipalement les gens de sa classe.Puis que les réformes qu’il préconisedans son discours ne peuvent susciterles changements dont il rêve avecsimplement les méthodes qu’il meten avant.

En effet, point n’est besoin des’at tarder sur les propos élogieuxadressés à l’ambassadrice américai-ne, Mme Michèle Jeanne Sison, parRouzier, se prononçant en ces ter -mes, car, là, il fait dans la politique,mais surtout dans la diplomatie, his-toire de souligner, comme conditionposée d’avance, l’amitié qu’il voueaux États-Unis d’Amérique. Aussi,dès le début de son allocution, rassu-re-t-il le chef de la mission diploma-tique américaine en Haïti de son ami-tié, et son pays de la reconnaissancequ’il énonce au nom du peuple haï-tien, pour ses bienfaits, au pays engé néral, et sa générosité envers lesex patriés haïtiens, en particulier, ac -cueillis sur son territoire pour raisonshumanitaires.

S’adressant aux élites haïtiennes,il a recours à son grand-père, le pré-sident Louis Borno (1920-1930),dont il cite les phrases suivantes : « Iln’est pas possible, disait-il, qu’à côtéd’une élite civilisée jusqu’au raffine-ment, vive une masse triste, à peinetouchée des lueurs du progrès. Nous,de l’élite, nous sommes injustes etcruels. Nous n’avons pas rempli nosdevoirs envers ce peuple qui peinesous le soleil et la pluie pour fairevivre le pays. C’est lui qui paye pres -que tous les impôts. Un fossé emplid’ombre la sépare de nous. Il faut lecombler et l’illuminer, pour notrebon heur, notre paix et la conjonctionféconde des forces. Jetez un regardsur la terre natale, voyez en quel étatse trouvent notre outillage économi -que, nos écoles, nos ponts, nos rou -tes, nos hôpitaux. Les procédés decul ture sont arriérés et périmés.Notre sous-sol attend encore le coupde pioche pour livrer ses trésors ».

La réalité que dénonçait le prési-dent Borno n’ont fait qu’empirer aufil des ans, avec cette différence quecette « élite civilisée jusqu’au raffi-nement » n’existe plus, cédant sa pla -ce à une classe presqu’inculte, mora-lement et socialement en banquerou-te. Il faut reconnaître que le galvau-dage constaté à tous les nivaux de lavie nationale s’est précipité de

manière vertigineuse depuis le passa-ge du grand-père de M. Rouzier surcet te terre. Car ceux qui sont nés enHaïti et/ou qui y ont vécu, de l’épo -que de ce dernier jusqu’aux années60, se souvenaient encore d’un paysdoté d’élites à la hauteur de leur mis-sion; et de hauts fonctionnaires, par-lementaires et pilotes de nos institu-tions respectueux de leur serment, deleurs engagements aussi bien que dela Constitution et des lois. On en veutpour preuves nos institutions quifonctionnaient comme sur des rou-lettes quasiment jusqu’à la fin desannées 50. Les sexagénaires encorevivant en savent long.

Certes, quand bien même l’Étatn’aurait à sa disposition des budgetss’ exprimant en milliards de dollarsaméricains, comme ces temps-ci,tous les ministères remplissaientleurs missions à merveille; les ruesde la capitale et des villes de provin-ce étaient d’une propreté exemplaire;l’État se portait effectivement garantdes vies et des biens; et tous les ser-vices gouvernementaux, indistincte-ment, étaient au rendez-vous, selonleurs compétences. L’Exécutif por-tait l’entière responsabilité de gérerles affaires publiques; le Parlementde promulguer les lois; et la Justiceétait strictement confinée dans sajuridiction, totalement indépendantedes deux autres pouvoirs, qui se gar-daient d’empiéter sur son terrain.

Le thème central du discours dupatron d’E-Power porte sur l’élitedes affaires n’ayant pas payé de ta -xes — ou trop peu — à l’État. Il pré-sente un bilan abrégé de ce qui ne vapas dans ce domaine, comme pourin diquer que les manquements cons -tatés seraient automatiquement recti-fiés si les autorités avaient pu collec-ter les taxes et impôts dus à l’État. M.Rouzier a bel et bien tiré la sonnetted’alarme sur l’appauvrissement del’État qu’il attribue justement au nonpaiement des taxes par les nantis, leshommes et femmes de sa classe.Nonobstant les motifs de son inter-vention ou ce que cache cette sortiequi, tout en causant l’émoi dans cer-tains milieux, déclenche l’indigna-tion dans d’autres. Certains croientidentifier des velléités politiques in -dé centes, prêtant des intentions mê -me sordides à ce fils du pays esti-mant le moment venu de ne plus tairece qu’il porte dans son cœur depuislongtemps. Par contre, il est clairqu’il n’a pas été assez loin dans sesdénonciations de ceux qu’il juge res-ponsables des maux d’Haïti. Car, s’ilpointe un doigt accusateur sur ceux àqui il impute le gros manque à ga -gner enregistré dans les recettes del’État, il se retient pour ne pas citerles vrais responsables, qui sont sim-plement les dirigeants eux-mêmes.

Certainement, c’est un secret dePolichinelle que les hommes du pou-voir sont devenus les associés desgens d’affaires, leur octroyant fran-chises douanières qui leur permet decontourner les guichets de la Douaneet de la Direction générale des im -

pôts (DGI). Dans nombre de cas, onentend la disparition de containersremplis de marchandises sans laisserde traces. Alors que, dans d’autrescas, les importateurs de la diasporase voient gruger par les douaniers, unprocédé, dirait-on, qui permet de ré -cupérer les pertes subies par l’Étatsous forme d’exonérations illégales.Dans certains cas, l’Exécutif placeses propres agents aux frontières ter-restres de la République, afin d’assu-rer la traversée sans encombre leurspropres containers et ceux de leurs «amis », ou d’imposer des tarifs arbi-traires à d’autres. C’était, par exem -ple, le cas de Michel Martelly pla-çant son conseiller Calixte Valentin àla frontière de Malpasse. Rappelonsque, lors d’une altercation avec uncommerçant, ce dernier l‘avait som-mairement abattu. Après un brefséjour en taule, Valentin fut relâchésous les ordres du Palais national.Dans le même contexte, au niveau dela DGI, des agents se comportent ende véritables courtiers, négociant lestaxes et impôts dus considérable-ment à la baisse. Au bout de tellesopérations, les bénéficiaires de cescombines partagent leurs profits avecleurs soi-disant bienfaiteurs. Pour -tant, aucune enquête sérieuse n’a ja -mais été diligentée par les autorités,sinon à titre de persécution politique.

Nous ne devrions avoir peur dedénoncer ces pratiques, surtout quedes gens d’affaires du pays, au vu etau sus de tout le monde, font du«traitement multitâche » en affaires,exploitant deux, trois ou mêmequatre entreprises à la fois, leur per-

mettant de construire des fortunescolossales. Dans un pays où tropsou vent les autorités donnent dansl’arbitraire, pourquoi l’État ne sedonne-t-il pas les moyens de vérifierle chiffre d’affaires des gros négo-ciants ? Quand on voit la liste desmultimillionnaires d’Haïti, on nepeut s’empêcher de conclure qu‘ilsn’ont pas contribué leur quotepartéquitable au Budget de la Républi -que. En tout cas, les grosses légumesen affaires sont rarement l’objetd’audit de la part de la DGI, excepté,si d’aventure, ils ont des démêléspolitiques avec le pouvoir. Et celafinit toujours en queue de poisson,laissant les citoyens totalement dansl’ignorance du résultat d’une telleopération.

Incontestablement, M. Rouzierfait des dénonciations judicieuses.Quand bien même il se serait imposéune certaine retenue, pour éviterd’at tirer sur lui la foudre des déci-deurs, il donne matière à réfléchirvéritablement sur les vraies causesd’évasion fiscale, qui constitue unvrai fléau. Au même titre que la cor-ruption et autres crimes régulière-ment dénoncés, dans la mesure oùelle prive l’État de ressources indis-pensables au développement dupays. Il y a donc de quoi aller au-delàdes dénonciations du PDG d’E-Poser. Une mobilisation des secteursclés de la vie nationale doit être dé -clen chée de toute urgence, afin demet tre fin à cette pratique qui ne ces -se d’enfoncer Haïti dans l’abîme dela pauvreté et du sous- développe-ment.

Bravo, Daniel Rouzier ! Mais il fautaller encore plus loin pour sauver Haïti

Haïti-ObservateurP.O. Box 356237Briarwood, NY11435-6235Tél.(718) 812-2820

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IIn a speech at the Haitian-Ame -rican Chamber of Com mer ce(AMCHAM) May 16, the bossof E-Power, one of the compa-nies supplying electricity to

Électricité d’Haïti (EdH), warns theHaitian elites about doomsday. Thevast majority of the people, the un -derprivileged that they have exploit-ed, reduced to an infrahuman statusand stripped of everything, willeventually wake up to demand ac -countability. But for fear of hurtingcertain egos, Daniel Gérard Rouzierheld back his tongue, preferring tovehemently denounce the people ofhis class. Indeed, the reforms headvocates in his speech can’t bringabout the changes he dreams aboutsimply with the methods he envis-aged.

No need to dwell on the laudatoryremarks addressed to the Ame ricanam bassador, Mrs. Michèle Jean neSi son, by Mr. Rouzier. He’s playingpolitics, even diplomacy, by empha-sizing his friendship toward theUnited States of America. He praisesthe head of American diplomacy inHaiti and expresses gratitude onbehalf of the Haitian people to theU.S for the goodwill and the gen-erosity shown to Haitian expatriateswho, for humanitarian reasons, arewelcomed in her country.

Addressing the Haitian elites, heturned to his grandfather, PresidentLouis Borno (1920-1930), quotingthe following: “It’s impossible thatnext to a civilized and refined elitedwells a sad mass, hardly touched bythe gleams of progress! We, the elite,are unjust and cruel. We have not ful-filled our duties to these people whostruggle under the sun and rain tokeep the country afloat. They payalmost all the taxes. A shadowy ditchseparates them from us. It must befilled and illuminated for our happi-ness, our peace and the fruitful ac -com modation of forces. Take a lookat our native land, see how our eco-nomic tools, our schools, our brid -ges, our roads, our hospitals arewant ing. Cultural processes areback ward and outdated. Our subsoilis still waiting for the pickaxe todeliver its treasures.”

The reality that President Bornodenounced definitely has worsenedover the years. The “civilized andrefin ed elite” he mentioned no lon -ger exists, giving way to an almostuncultured class, morally and social-ly bankrupt. There’s no way missingthe degradation at all levels of natio -nal life. Yea, a vertiginous descenthas been observed since those wordswere spoken by Mr. Rouzier’s grand-father. Those who were born in Haitiand/or lived there, from the time ofBorno till the 1960s, can still remem-ber a country with an elite worthy oftheir mission. Senior officials, parlia-mentarians and managers of our ins -ti tutions were respectful of theiroaths and their commitments andbowed to the Constitution and thelaws. As proof, until the end of the

1950s our institutions functionedrather well. Citizens who are in their60s and still alive know of what weassert.

While the State didn’t have budg-ets of billions of US dollars, as it isnow, the ministries fulfilled theirmissions perfectly. The streets of thecapital and of other cities far awaywere examples of cleanliness. TheSta te effectively acted as guarantorof lives and properties. Indistinctly,government services fulfilled theirtasks, to the measure of their compe-tence. The Executive branch had fullresponsibility for managing publicaffairs, Parliament for enacting laws,and the Judiciary was strictly con-fined to its jurisdiction. It was com-pletely independent from the othertwo branches of government, whichdidn’t encroach on its integrity.

The central theme of Mr. Rou -zier’s speech targeted the businesselite who have paid little or no tax tothe State. That’s an abbreviated as -sess ment of what is wrong with thecountry, as if to indicate that theshortcomings he’s noted would berectified by proper collection oftaxes due to the State. For sure, Mr.Rouzier has sounded the alarm onthe impoverishment of the State,attributing it precisely to non-pay-ment of taxes by the wealthy menand women in his class. Notwith -standing the reasons for his sortie, orwhat’s hidden behind it, there’s nodoubt that Mr. Rouzier has causedgreat emotion in some circles, whiletriggering indignation in other quar-ters. Some point to indecent politicalaspiration on his part at a time whengovernance is shaky. They lend sor-did intentions to this son of Haiti,who feels that the time has come tono longer keep quiet about what he’skept buried in his heart for a longtime. On the other hand, it’s clearthat he hasn’t gone far enough in hisdenunciations of those he considersresponsible for Haiti’s ills. Whilepointing his finger at those to whomhe attributes the huge deficit record-ed in State’s revenues, he holds backby not mentioning the political lead-ers, who are also responsible for thebrigandage.

After all, it’s an open secret thatthe men and women in power beco -me partners of the business folks towhom they grant exemptions thatallow them to circumvent the coun-ters of Customs and cheat the Gene -ral Direction of Taxation (Frenchacro nym DGI), the equivalent of theU.S Internal Revenue Service. Often,we hear about the disappearance ofcontainers filled with goods withoutleaving a trace. In other situations,im porters from the Diaspora arecheat ed by customs officials whorevise upward their tax bills. It’s as ifthey are recovering from the Dias -pora losses incurred by the Statefrom illegal exemptions. In some ca -ses, the Executive assigns its ownagents at the borders with the Domi -nican Republic to ensure smooth

passage for the containers of their“friends” while imposing arbitraryta ri ffs on others. A clear case wasthat of Michel Martelly assigning hisadviser Calixte Valentin at the Mal -passe border entry. We rememberthat during an altercation with a trad-er, Valentin had summarily shot himdead. And after a brief time in deten-tion, he was ordered released by theExecutive branch. In the same vein,at the DGI, special agents behavelike brokers, negotiating consider-ably down the amount of taxes owed.After such operations, the beneficiar-ies of these schemes share the profitswith their so-called benefactors. Yet,the authorities have failed to carryout any serious investigation in suchabnormalities, except in cases ofpolitical persecution.

We shouldn’t be afraid to denoun -ce these practices, especially inregards to the business folks and oth-ers who are involved in “multitask-ing.” They operate two, three, evenfour companies at a time, allowingthem to build colossal fortunes. Ar -bitrariness is the hallmark of the au -thorities, depriving the State of themeans to check on the turnover ofthe business folks? Looking at thelist of Haiti’s multimillionaires, one

can easily conclude that they haven’tcontributed their fair share to the taxbase. Of course, the bigwigs in busi-ness are rarely audited by the DGI,except if they are involved in a polit-ical dispute with the government.Still, those cases usually fizzle out,leaving the citizens totally in the darkas to the outcome of such operations.

Notwithstanding the restraint im -posed on himself, Mr. Rouzier un -questionably has made judicious de -nu nciations. Understandably, heavoids the wrath of the decision-makers. Nonetheless, his remarks arefood for thought when consideringthe causes of tax evasion, indeed areal scourge. It rises to the level ofhigh corruption and other crimes reg-ularly denounced. Undoubtedly, theState is deprived of resources indis-pensable to the development of thecountry. We must, however, gobeyond the denunciations of the E-Power CEO. Key sectors of nationallife must be mobilized urgently toput an end to the grand theft prac-ticed by those who systematicallywithhold their due to the State. Bytheir action, they continue to driveHaiti into the abyss of poverty andunderdevelopment.

11Haïti-observateur 23 - 30 mai 2018

EDITORIAL

Haïti-ObservateurP.O. Box 356237Briarwood, NY

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Bravo, Daniel Rouzier! But we must go further to save Haiti

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d’avorter. Cette incertitude, quiplane sur ce marché, et bien d’au -tres raisons, auraient déjà sabordéles plans des propriétaires del’hôtel Ibo Lélé de sauver leurentreprise en faillite. Parallèle -ment, Michel Martelly s’agitecomme un diable dans un béni-tier pour torpiller l’affaire qui aété conclu en vue de l’acquisitionde l’hôtel des sœurs Beaussan, enproie à maintes tracasseriesfinancières.

En effet, selon les respon-sables de Kalico Beach, il existeun « accord de concession », de -puis janvier 2017, avec le groupehôtelier américain «Double Treeby Hilton ». Cette in formation aété diffusée le 10 août 2017 parAnmwe News citant Haiti PressNetwork en date du 10 août 2017

On ignore présentement lestatut de cet « accord », qui était,de toute évidence, provisoire, à

en croire Anmwe News, qui avaitsouligné : « Avec la signaturepro mise de cet accord, les nou-veaux responsables comptent dé -penser 15 millions de dollarsamé ricains pour restructurerKaliko Beach en construisant 2nouveaux bâtiments aux abordsde la plage au standard interna-tional pour attirer plus de tou-ristes en offrant un confort plusadapté, un espace plus attra -yant». Citant Fritz Paret, identifiécomme étant un des « respon-sables » de Kalico Beach, le mê -me organe de presse rapporte lespropos de ce dernier : « L’établis -se ment compte offrir une imagede qualité et un espace offrantplus de confort et de loisirs à laclientèle ainsi qu’un nouveau spaen pleine construction qui seramis à la disposition des clients ».

Anmwe News rapporte égale-ment la déclaration de MyrlandeAfriani, une autre responsable deKalico Beach, se félicitant du fait

que « la restructuration, une gas-tronomie très variée incluant toutsera offerte aux touristes et auxclients ».

Dans le cadre de cet accordavec Hilton, les patrons de Kali -co ont exprimé la nécessité derendre leur établissement confor-me aux normes internationales.À cette fin, 65 nouvelles cham -bres seront ajoutées aux 55 déjàen existence, indiquant, de sur-croît, que deux nouveaux bâti-ments seront construits sur cettepropriété.

Dans la mesure où l’inaugu-ration du nouveau Kalico Beachserait projeté pour la fin de cetteannée, comme l’ont indiqué lespropriétaires, les travaux vontbon train depuis plus de douzemois, ces derniers se félicitant decréer de nouvelles opportunitésd‘emplois. Et ils pensent qu’unetelle initiative dissuadera lesjeunes de s’expatrier en quête demieux-être ailleurs.

De toute évidence, les cen-taines de situations qu’aura éven-tuellement créées, tout au plus,Kalico Beach opérant sous con -trat de franchise avec la grandechaîne américaine, ne pourrontac cueillir tous les candidats à l’ -émigration. Témoin : Quand bienmême les Haïtiens seraient, enquelque sorte, découragés parl’accueil dont ils sont l’objet auChili et au Brésil, ou ailleurs, enAmérique Latine, ils ne se rési-gnent pas pour autant à resterchez eux, car toujours à l’affutd’op portunités offertes par d’au -tres destinations.

« Un lien à l’avenir »avec Kalico, dit Hilton Interrogé concernant l’accordconclu avec l’hôtel de Fritz Paret,un porte-parole de Hilton a

donné une réponse laconique.S’exprimant au nom de cettegrande société, Karla Visconti,directrice des Communicationsde l’‘entreprise pour l’Amériquelatine et la Caraïbe, a répondu : «Hilton n’est actuellement pasprésent en Haïti. Comme cer-tains l’ont signalé, nous sommesen pourparlers avec le proprié-taire de Kaliko Beach Club ausujet de la création d’un lien avecla propriété à l’avenir. Nous sui-vons les étapes nécessaires envue d’une conversion relative àune propriété Hilton, mais nousn’avons rien à annoncer aujour-d’hui ».

Questionnée également surl’incident survenu le 5 février2017, lors d’une descente poli-cière, à Kalico, pour délivrer plusd’une douzaine de mineures quiétaient kidnappées pour en fairedes esclaves sexuelles, Mme

Visconti n’a été on ne peut plusdirecte.

Dans sa réponse communi-quée via internet, elle a déclaré :« Plus généralement, Hilton con -damne toutes les formes de traitedes êtres humains et d’exploita-tion commerciale. Le bien-être,la sécurité et la sûreté de nosinvités et des membres de l’équi-pe seront toujours notre premièrepensée, et nous travaillons pournous assurer que toutes les pra-tiques et les normes sont confor -mes aux règles strictes de sécuri-té et de sûreté ».

Kalico Beach peut-ilsauver Ibo Lélé ?Il semble que l’accord de mise enfranchise de Kalico Beach avecla chaîne Hilton ait donné espoiraux propriétaires de l’hôtel Ibo

1212 Haïti-observateur 23 - 30 mai 2018

DIPLOMATIE INTERNATIONALE & SOCIÉTÉBravo Maduro à Caracas mais sans ovation debout

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Par Dan Albertini

Entre (). En admettant DonaldTrump président, sait-il respec-ter le gouverneur élu, le citoyenet même l’étranger qui est dansses portes ou aux portes desdoua nes ? Le mauvais exemplecons taté à North Andover, MAest légion au sein même des ins-titutions. Fermons ().

Caracas, cela va dans la mê -me logique que Jérusalem face àla Palestine, à défaut de solutionmitoyenne il faut savoir occuperl’espace pour gérer la paix. Abs -ten tionniste, l’opposition doit as -sumer après le scrutin du 20 mai.Les évêques feraient mieux sepré occuper des problèmes deprê tres homosexuels pédophilesqui ravagent le culte chrétien ca -tholique au pays, car ils sont malplacés pour parler de légitimitépolitique. Le Guate ma la n’a-t-il

pas agi autrement, Bogota idem,en remportant le scrutin à leurmanière. Il ne peut y avoir d’asy-métrie politique internationaledans la gestion de la gouvernan-ce globale. Il revient, malgrétout, à Caracas de s’éloigner del’onéreuse Moscovite grandemarchande d’armes désuètes auprix du neuf, sans raisonner surson bassin d’appartenance.Bolivaris me, ça ne doit être cerouble dé guisé.

Capriles Radonski. Imagi -nons le scénario. À la manièreforte de Donald Trump sanction-nant, à tort et à travers, l’inc.étran gère sur le sol américain.Ceci se passe dans un monde oùla ltée Américaine est défenduepar le bras de la CIA grande re -cherchiste de deal ailleurs. Hen -rique Capriles Radonski, de soncôté, grand patron de média vé -né zuélien (Ultimas Noticias,Cinex, el Mundo, etc.) se croyanttout permis, tente d’acheter le

Times par le bras financier del’une de ses entreprises conglo-mérées. Deviendrait-il alors leLatino à barrer avec la même fer-veur connue dans les négocia-tions de l’ALENA avec le Mexi -que et le Canada, mieux, despuits de pétrole stratégiques, àcau se d’une folle dépense d’unfiston du Texas qui mettrait enpéril l’héritage familial. DCaurait-il de suite bloqué le dealopéré par le bras de NASDAQen matière d’actions privilégiéesvendues ? Si c’était un Cubain,Capriles aurait toute une hardede diplomates sur le dos, scrutanttous ses actifs, évaluant toutesses entreprises, barrant tous sesfaisceaux afin de récupérer souspression un bien national dans cemonde de libéralisation écono-mique et de globalisation. Pékindoit en savoir long à ce titre. Ca -priles alors, se battrait-il pour cedroit ou, céderait-il à la panique ?Si el Mundo publiait contre DT,

demain alors !Alors, le Vénézuela est-il un

État souverain ou un Américainpossède-t-il ce droit de la Reined’Angleterre refusé par la révo-lution des patriotes américains,sur Caracas ?

Remontons maintenant àl’ascendance Radonski. NicMaduro peut-il, dans ce mondeconnu, investir sans risque aucunen Pologne, posséder par unealliance naturelle, posséderparmi les entreprises vitales dupays, sans en être inquiété ?Grand initié de Thémis qu’il est,Capriles irait-il défendre ce droitafin de certifier le principed’égalité des droits contre l’as-pect vital d’une économie ditelibérale ?

Concluons. Capriles serait-ilprêt à quitter le Vénézuela pours’établir à Varsovie, lorgnant uneéventuelle succession Radonskiau point de devenir ce Latinoleader politique polonais, le

Canada lui-même lui seraitfermé parce que Latino ou res-semblant aux Autochtones victi-misés.

C’est ainsi que l’erreur de ladiplomatie canadienne est d’ou-blier. Se laver de l’intérieur seraitmieux. Car, les affaires de cor-ruption et de racisme systémi -ques remontent bien plus loinque le scandale des comman-dites de l’école libérale associéere nou velée. Ottawa cache tant cepro blème réel des agressions se -xuelles subies par les Autoch -tones et les Noirs pénalisés parles tours de passe financièred’anciens ministres et de mairesdans des affaires de collusion,tout cela sous la loupe onusiennede l’observatoire sur le racismesystémique. H Capriles dans cepays resterait ad nauseam, unVéné zuélien immigrant.Bravo, Maduro, malgré tout,mais sans ovations debout.

DANS L’INDUSTRIE HÔTELIÈREKalico Beach : Accord avec Hilton incertain; le sort d’Ibo Lélé en douteDes créances douteuses tribord et bâbord, les menées souterraines de MartellySuite de la page 1

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1313Haïti-observateur 23 - 30 mai 2018

Lélé de se débarrasser d’uneentreprise hôtelière dont les infra-structures ne répondent plus auxnormes du 21e siècle. C’était, entout cas, l’espérance que faisaitmiroiter aux propriétaires de cethôtel en détresse puisque, FritzParet, de son côté, peine à finan-cer la reconstruction de sa proprepropriété pour se conformer auxexigences de Hilton, en sus defaire face aux échéances régu-lières des ses lourdes dettesenvers les banques et les institu-tions d’État, suite à l’achat deKalico Beach aux D’Adesky et àcelui de l’acquisition.

Si initialement M. Paret avaitpu effectuer des paiements par-tiels à l’Électricité d’Haïti (EdH),à la Direction générale des im -pôts (DGI) et à la Banque centra-le, ainsi qu’aux sœurs Beaus san,en vue d’éponger la dette con -tractée et héritée de la transactiond’achat d’Ibo Lélé, la situation nesemble pas aussi belle qu’elleparaissait être au départ. Ou bienque s’imaginaient les proprié-taires de Kalico Beach. Maisaussi des propriétaires d’IboLélé.

En effet, Paret et son groupesont forcés d’investir dans lareconstruction de son hôtel (Ka -lico Beach), situé à Mont rouis,sur la route Nationale numéro 1,au nord de la capitale, dont lesrecettes ne semblent pas suffirepour payer toutes les échéances.Avec l’achat d’Ibo Lélé, FritzParet a non seulement assumé lesdettes de ce dernier, mais il estégalement redevable envers lessœurs Beaussan. Mais les chosespourraient se compliquer autre-ment pour lui, puisqu’un frèreBeas san, qui s’était longtempsex patrié, aurait pointé le bout dunez, sans doute après avoir apprisla « consommation » de la tran-saction entre Kalico Beach et IboLélé.

Présentement, le propriétairede Kalico Beach a raté au moins

deux paiements aux sœursBeaus san; et rien n’autorise àcroire que la situation va s’amé-liorer, alors que les créanciers deces dernières, mis en attente parla vente d’Ibo Lélé à Paret, sontimpatients.

Qui joue franc jeudans la vente d’IboLélé ?Les conditions dans lesquelles aété conclue la vente d’Ibo Lélé,ne permettent pas de voir clairdans cette transaction. Selon desinformations provenant de sour -ces fiables, Fritz Paret se met autra vail pour rendre profitablel’hôtel des sœurs Beaussan enver tu d’un accord dont les termesne lui sont pas nécessairementfavorables.

En effet, au prime abord, lespropriétaires d’Ibo Lélé négo-ciaient avec un groupe d’investis-seurs russes de New York quiauraient proposé un montantd’environ USD 3,1 millions $.Mais les premiers auraient plutôtopté pour conclure avec Paret surla base d‘environ USD 5 millions$. Cette décision semble avoir étéfavorisée par l’association propo-sée de Hilton avec Kalico Beach.C’est pourquoi, en sus de lasomme demandée à Fritz Paret,le propriétaires d’Ibo Lélé au -raient retenu un pourcentage deleur propriété qui serait de 10 %.Celui-ci serait tenu d’effectuerdes versements réguliers en sé -questre chez le notaire, jusqu’aupaiement de l’intégralité du prixd’achat, avant d’obtenir les titres.

Mais, entre-temps, on ap -prend que, à court d’argent, lessœurs Beaussan se seraient misesà rogner sur la somme en sé ques -tre. Une opération réalisée avecl’assentiment de M. Paret. On sedemande comment va se conclu-re définitivement ce marché si lesconditions ne sont pas stricte-ment respectées.

Grès kochon an k ap

kwit kochon an ?Plus d’un an depuis Fritz Paret apris les commandes d’Ibo Lélé,rien n’a vraiment changé en ter -mes de réservations. Car le «nou -veau propriétaire » n’a pas lesressources nécessaires pourchan ger l’aspect physiques del’hô tel et améliorer la qualité duservice, sans négliger de men-tionner d’autres raisons qui per-sistent à tenir à distance lesclients.

En effet, si, tant bien que mal,des améliorations cosmétiques,comme, par exemple, la peinturede l’extérieur sont remarquées, àl’intérieur, les chambres restenttoujours en état de délabrement etl’immobilier vétuste. L’opération« découvrir Saint Pierre pourcouvrit Saint Paul », sous formede transfert du mobilier d’unechambre à une autre, ne vaut enrien l’acquisition de nouveauxameublements toujours néces-saires en pareille circonstance.

De cette manière, on pourraitdire que l’effort que tente présen-tement Frtz Paret pour rendrel’hôtel opérationnel équivaut à «Grès kochon an k ap kwit kochonan ». On n’a pas besoin d’êtregrand clerc pour savoir qu’un telprocédé ne peut se substituer à del’ « argent neuf ».

Un marché dont leschances ne rassurentguèreÀ moins qu’un autre « preneur »intervienne pour sauver lesmeubles, ce marché ne rassureguère quant à son éventuel suc-cès. Car, au bout du compte, FritzParet sera forcé de lâcher prisepour concentrer exclusivementses efforts et ressources sur lestravaux de reconstruction deKalico Beach, en vue d’attirer legroupe Hilton.

Quant aux propriétaires d’IboLélé, ils se trouvent confrontés àdes défis de taille, si d’aventureils sont acculés à la décision derécupérer leur propriété.

En effet, les trois sœurs Beau -

ssan sont coincées financière-ment, non parce qu’elles sont dé -munies, mais en raison du faitque, selon des sources dignes defoi, leurs comptes en banque sontgelés.

Par exemple, c’est le cas deTamara, l’épouse de Will Diman -che, ex chef de la Circulation,dont les démêlés avec la justiceauraient abouti au gel d’uncompte en banque en résidence àl’étranger comportant un soldede plus de USD un million $.

Interrogé sur l’origine de cet -te somme, il aurait répondu auxautorités qu’elle lui aurait été prê-tée par son « beau-frère » (Ma -dsen), qui se trouverait, par ail -leurs, en conflit avec des parents,dans le cadre de l’exécution dutestament de leur père.

Automatiquement, les révéla-tions de Dimanche, apprend-on,aurait causé des problèmes auxépoux Madsen dont les mouve-ments de leurs comptes en ban -que seraient l’objet d’impedi-menta, car concernés par une en -quête, en vue de déterminer lavéracité des faits avancés parWill Dimanche.

Quant à la troisième sœur,Elza Beaussan Noël, l’épouse del’ex-commissaire de policeGoodwork Noël, lui-même citédans le procès de Guy Philippecomme ayant fait partie del’équipe de trafiquants de droguequi militait dans ce domaine enHaïti.

Plus important encore, l’hôtelIbo Lélé se trouve sur la listenoire, mettant ses propriétairesdans une situation où ils ne peu-vent avoir accès à leurs comptesen banque non plus. Cela est dûau fait que des enquêtes ont révé-lé que, au fil des ans, des baronsde la drogue notoires, tels queÉliobert Josmé (Eddy One),Jacques Beaudouin Kétant, etc. yont séjourné régulièrement. Il estrapporté également que, dans lecadre de fonctionnement d’IboLélé, les propriétaires auraient ef -fectué des dépôts en banque dont

les montants dépassent les recet -tes de l’hôtel ayant hébergé trèspeu de clients.

Qu’en est-il du fac-teur Martelly ? Quant à l’ex-président Michel

Martelly, il a au moins une bonneraison de faire des mamours àFritz Paret, au détriment de cettespéciale amie et farouche partisa-ne qu’est Elza Beaussan. Sedémenant pour se débarrasser desa luxueuse villa située sur laCôte des Arcadins, afin de lamettre à l’abri des saisies éven-tuelles que pourraient susciter desactions judiciaires, dans le cadrede l’affaire PetroCaribe, SweetMickey ne se gêne pas de tenterde couper l’herbe sous les piedsde son ex-ministre de la Cultureayant également servi d’exutoireà ce dernier pour détourner lesfonds publics. Des personnes quipassent pour être informées desnégociations sur la vente de l’hô-tel Ibo Lélé ont révélé que Mar -tel ly joue pieds et mains pourconvaincre Paret de laisser tom-ber l’affaire avec les sœursBeaussan.

Dans ce cas, il semble queMichel Martelly soit le dignehéritier de Papa Doc qui a popu-larisé la boutade « (...) la recon-naissance est une lâcheté ».

Le traitement de ce texte sebase partiellement sur des infor-mations fournies par Fritz Paret,qui n’a, toutefois, pas voulucontinuer l’interview, ayant pré-texté la nécessité d’un face-à-face. Quant à Elza Beaussan, ellea répondu à l’appel téléphoniquede l’auteur. Mais quand ce der-nier s’est identifié, elle a immé-diatement raccroché le télépho-ne. Après s’être entretenu avecM. Paret, Léo Joseph a expédiéun texte à Mme Beaussan l’ex-hortant à avoir un entretien aveclui, mais, jusqu’au moment demettre sous presse, elle n’a pasdonné signe de vie.

L.J.

DANS L’INDUSTRIE HÔTELIÈREKalico Beach : Accord avec Hilton incertain; le sort d’Ibo Lélé en douteDes créances douteuses tribord et bâbord, les menées souterraines de MartellySuite de la page 12

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1414 Haïti-observateur 23 - 30 mai 2018

lait la profondeur du talent qui afait de lui le premier Noir à rem-porter le prix du jeune musiciende l’année de la BBC. La chora-le Gospel du Royaume a chantéla soul classique Stand By Me:une chanson d’amour, certes,mais qui est devenue célèbre ausein du mouvement des droitsciviques, transformée en bandesonore de protestation et d’unitéface à l’injustice raciale ».

L’un des moments les plusattendus était le sermon prononcépar le pasteur noir Michael Curry,chef de l’Église épiscopale desÉtats-Unis, connu pour ses prisesde position contre le racisme etpour les droits des homosexuels.

Afua Hirsch écrit le concer-nant : « S’il y avait eu des doutesquant à l’expérience culturelleque Curry apporterait au service,les invités à la cérémonie reli-gieuse (ils) ont été répondus ra -pi dement et de manière décisivepar la surprise du public engénéral. Le pasteur américainMichael Curry capté l’attentiondu monde avec un puissant ser-mon de mariage royal... tandisque les caméras montrent desvisages étonnés… de ce qu´un ‘’un révérend noir en train de prê-cher à la royauté britannique ausujet de la résilience de la foipendant l’esclavage ». Mais en -core, notons les mots symptoma-tiques du Guardian dans son édi-torial du 19 mai pour qualifierl’événement : « Le mariage d’au-jourd’hui aura certainement songlamour, sa couleur et sesfoules».

Parlons de la foule et des invi-tés : « Six cents invités assistaientà l’office célébré par l’arche-vêque de Canterbury, JustinWelby. En l’absence du père de lamariée, le prince Charles laconduit à l’autel. Le témoin dumarié est son frère, William, dontdeux des trois enfants, George etCharlotte, figurent parmi les six

garçons et filles d’honneur.Tandis que 600 invités assistaientà la cérémonie à l’intérieur de lachapelle, 2 640 autres — repré-sentants de chaque région, en -fants des écoles et d’associationscaritatives, employés de la famil-le royale et de leurs propriétés —étaient massés à l’extérieur »,selon Le Monde. Et, qui sont ces« people » et cette « gentry »britannique traités en invités pré-férentiels ? Citons en quelques-uns : l‘acteur Idris Elba et sacom pa gne Sabrina Dhows sontarrivés parmi les premiers avecOprah Winfrey. Ils étaient suivisde peu par le chanteur JamesBlunt. Très remarqué, la présen-ce de Serena Williams, fine etélégante dans une robe saignanteet celle du joueur de rugby JonnyWilkinson. Des collègue du setde « Suit » et certains amis pro -ches de Meghan, telle que l’actri-ce Abigail Spencer. Amal etGeor ge Clooney et le couple Vic -toria et David Beckham y sontentrés en vedettes. Côté Midd -leton, il y avait la sœur de KatePippa Middleton, qui a fait unearrivée remarquée. Sarah Fer gu -son a suscité l´intérêt. Sans ou -blier le chanteur ami de la défun-te Diana le musicien Elton John.De la gentry de nombreux amiset proches du prince Philippe.

On l’a bien remarqué, la clas-se des politiciens locaux n’ontpas été conviés à ce mariage prin-cier. On n’y a pas vu le Premierministre anglais Theresa May,par exemple. Non plus le coupleOBama dont l´ex-président en -tretient une relation cordiale avecHarry, interviewé par lui pour laBBC. Et surtout pas de DonaldTrump, qui, en 2000, avait décla-ré qu’il aurait « couché avec laprincesse Diana sans hésita-tion», mais seulement après untest HIV, ajoutant : « Elle étaitfolle, mais c’est un détail sansimportance ».

On peut déjà percevoir queMerkel est un atout de représen-tation face aux 53 pays du

Commonwealth britannique si cen´est que cela. Elle pourrait avoirun fort impact sur l’avenir de laroyauté anglaise pour ce qu’elleest et représente. Une atout d’in-telligence, de culture trans-racia-le et du glamour. Elle serait capa -ble d’assumer son rôle de repré-sentation diplomatique intelli-gemment et avec grande dignité.Elle saura également mettre sansdoute à profit la majesté que luiconfère par ricochet le titre denoblesse choisi par la reine.

La reine disait justementavant le mariage, samedi matin,que le prince Harry était fait ducde Sussex, faisant automatique-ment de Meghan Markle laduchesse de Sussex, une foisleur union célébrée. L’ex-actriceaméricaine ne deviendra cepen-dant pas « princesse Meghan »pour autant, en raison de ses ori-gines roturières, car seules lesfemmes de sang royal peuventporter le titre de princesse suivide leur prénom. Le prince Harrydevient également comte deDumbarton (Écosse) et baron deKilkeel, une petite ville depêche.

Autres temps autres mœurs !Oh cet âge nouveau, quand lesprinces amoureux se marientavec des journalistes. LetiziaOrtiz, reine d´Espagne en est uneillustration et les princes desafro-descendants... MeghanMar kle a tout pour mettre lafièvre dans les cœurs de ses nou-veaux compatriotes du Royau -me Unis britannique; néan-moins, n’oublions pas les lutteset les souffrances passées,quand seuls les protocoles et lesprincipes ancestraux prévalaient:Celle de princesse Margaret, deDiana Spen cer, de SarahFerguson et pas des moindres,celles de l’Américaine divorcéeMadame Wallis Simp son. Detoutes celles qui ont pavé lavoie royale offerte aujourd´hui àMeghan Markle.

À combien s’élève la facturede de l’événement ? Selon le

quotidien Le Monde : « Le coûttotal du mariage a été évalué à32 millions de livres (36,6 mil-lions d’euros) par le site Bride -book. L’essentiel de cette sommea été consacré aux mesures desécurité, qui sont financées parle contribuable britannique ».

De plus, « Le gâteau à 50000 livres (57 260 euros), lesfleurs 110 000 (126 000 euros) etle buffet 286 000 (327 600euros), ont été financés par lafamille royale ».

D’aucuns pensent que cettecérémonie aura un impact mini-me sur l’économie du pays.«Cependant le sentiment de co -hésion nationale à partir duthè me d´un mariage d´amourprin cier a tout son poids dans labalance ».

Sans l’ombre d’un doute leshôtels et restaurants ont réaliséde gros profits des séjours desvisiteurs étrangers.

Par ailleurs, Le Monde rap-porte encore les faits suivants :«On estime cependant que cetteannée le public a consommé en -tre 40 et 70 millions de livres (46à 80 millions d’euros) en pro-duits liés à l’événement, depuisles mugs jusqu’aux posters etautres souvenirs.

« Des produits dérivés à pro-fusion, un “business” florissant :De nombreux commerçants ten-tent de surfer sur le mariage ro -yal. La pâte salée Marmite venddes pots à l’effigie des mariés, etle KFC de Windsor propose despou lets rôtis rappelant que Har -ry a fait sa demande à Meghanen préparant un tel plat. Un bras-seur a créé une bière combinantdu houblon américain et du bri-tannique, ainsi qu’une touche delevure de Champagne. Enfin despréservatifs ‘’ Joyaux de la cou-ronne ‘’ sont présentés dans uncof fret souvenir qui, ouvert, joules hymnes américain et britan-nique et révèle un portrait desmariés accompagné de la légen-de ‘’ Your prince will come ‘’, cequi peut signifier aussi bien ‘’Votre prince viendra ‘’ que ‘’Votre prince jouira ‘’ ».

Pour mémoireÀ cette occasion il me plaît derevenir à l´histoire et signaler desfaits passés sous silence pendantdes siècles.

Reine Charlotte d’An gle -ter re, portrait de 1863; la princes-se Sophie Charlotte est née àcette date en 1744. Elle fut la pre-mière reine noire d’Angleterre.En tant que princesse de Meck -lenburg-Strelitz, Sophie Charlot -te descendait directement d’unebranche africaine de la Maisonroyale portugaise, Margarita deCastro y Sousa. Six lignes diffé-rentes peuvent être tracées depuisla princesse Sophie Charlotte jus-qu’à Margarita de Castro y Sou -sa. Elle a épousé George III d’ -An gleterre le 8 septembre 1761,à la chapelle royale du pa lais StJames, à Londres, à l’âge de 17ans, devenant la reine d’An gle -terre et d’Irlande. Les conditionsdu contrat de mariage étaient :«La jeune princesse se joint àl’église anglicane et se marie se -lon les rites anglicans, et ne s’im-plique jamais dans la politique ».Bien que la reine s’intéresse à cequi se passe dans le monde, enparticulier à la guerre en Améri -que, elle remplit son contrat demariage. Le couple royal a euquinze enfants, dont treize ontsurvécu jusqu’à l’âge adulte.Leur quatrième fils aîné étaitEdward Augustus, duc de Kent,qui a plus tard engendré la reineVictoria. La reine Charlotte a faitde nombreuses contributions à laGrande-Bretagne telle qu’elle estaujourd’hui, bien que les preuvesne soient pas évidentes ou bienmédiatisées. Sa lignée africainedans la famille royale britanniquen’est pas de notoriété publique.Les portraits de la reine avaientété réduits à la fiction des Roismages noirs, jusqu’à ce que deuxhistoriens de l’art suggèrent queles caractéristiques africainesdéfinies des peintures provien-nent de sujets réels, et non del’esprit des peintres. (sourcehttps://aaregistry.org/story/englands-first-black-queen-sophie-charlotte-born/

Haïti : Accès à l’information depoids, le traitement de l’informa-tion et d‘archivage des docu-ments de la nation. L´histoire doitêtre racontée, du moins, elledevrait l’être au plus près de lavérité; et les documents officielsde la nation devraient être archi-vés pour l histoire.

Par Michelle MevsLe secret des affaires menées ausein de l’État haïtien est une pra-tique courante. Le droit de savoir(droit à l’information) de la popu-lation, [celle qui subit les consé-quences des mauvaises décisionsgouvernementales] est minime.Les médias en sont le relai, maiss’ils n’ont pas accès aux dossiersdes´affaires officielles, commentpeuvent-ils arriver à jouer leurpartition d´éclaireur les citoyens?

António Guterres, secrétairegénéral de l’ONU, déclare, le 3mai 2018, à l’occasion de la jour-née mondiale de la liberté de lapresse : « Je demande aux gou-vernements de faire davantagepour que la liberté de la pressesoit respectée et les journalistesprotégés. En soutenant la libertéde la presse, nous défendonsnotre droit à la vérité ». Cela dit,nous nous proposons de dégagerl essentiel.

Que le gouvernement haïtienfasse un effort pour : Soutenir la liberté de la presse; Protéger les journalistes.Les agences de presse en Haïtisont-elles satisfaites de l’accèsqu’ elles ont à l’information con -cernant Haïti et sa politique éco-nomico-sociale et diplomatique ?

On peut lire sur twitter le judi-cieux commentaire de@RenaudCamus en date du 25avr. 2018 que nous reprenons ici :« Les journalistes confondent laliberté de la presse et leur degréde popularité dans les différentspays. Ça n’a évidemment rien àvoir….»

Nous sommes également decet avis, car les grandes écoutesqui font de certains leader d’opi-nion en Haïti des stars les devien-nent par leur tâche qui consiste àposer les bonnes questions et àobtenir des réponses valables.

À titre d’exemple, de nom-breuses questions qui demeurentsans réponse : Le président Jove -nel Moïse a-t-il jamais réponduvalablement à l’inquiétude de lapopulation quand à sa promessede fournir de l’électricité 24/24 aupays ? Mais le plus important :Qui en sont les financiers et quelsen sont les termes contractuels ?Quel est le montant des arriérés

de salaire que l’État haïtien doit-ilaux fonctionnaires à ce jour ?Lors de sa rencontre récente avecle président du Chili à Lima, Pé -rou, le président Jovenel Moï sea-t-il informé la population sur lateneur de son entretien sur lamigration des Haïtiens ? Que ditnotre président sur l’avenir desHaïtiens par rapport au TPS, auxÉtats-Unis ? Et, quelle politiqueHaïti va-t-il engager concernantl’ avenir de notre population endias pora ? À quel point sont lesrelations haïtiano-dominicaines ?

Les agences de presse enHaïti sont-elles satisfaites de lasé curité de la vie des journalistes,particulièrement ceux qui tra-vaillent en tant que pigistes ou tra-vailleurs indépendants ? Repre -nons ici les termes du Nouvelliste: « l’actualité est marquée par ladisparition depuis le 14 mars2018 de Vladimir Legagneur, unphotographe parti en reportage etqui n’en est jamais revenu ».Nous poursuivons en rappelantqu’ aucun rapport de police n´aélucidé à cette date cette dispari-tion. Si Le Nouvelliste précisedans son texte : « Le gouverne-ment haïtien, même s’il n’est mêléen aucune façon à la disparitionde Vladimir Legagneur, doit toutfaire pour que les autorités

constituées rendent compte deleurs démarches pour faire lalumière sur cette affaire ».

Alors, une question d’impor-tance surgit de ce qui précède :Quelles sont les preuves dont dis-pose Le Nouvelliste pour dire quele gouvernement haïtien, mêmes il n´est mêlé en aucune façon àla disparition de Vladjimir Lega -gneur...? Les discours de haine etles attaques contre la presse del´ex-président Michel Martellyseraient-ils passés aux oubliettesde l’histoire. Et que dire du bloca-ge et des informations détour-nées, de moyens que possède legou vernement qui emploie unearmée de journalistes porte-paroles à sa défense ? L héritierdu pouvoir PHTK, l actuel prési-dent Jovenel Moïse, aurait-il faitpopularité auprès de la presse acontrario de son prédécesseur ?On sait déjà que les États aux am -bitions autoritaires ont fait de lahaine de la presse leur apanage.

Il est important de noter que lahaine des journalistes constitue unphénomène qui touche « desdémocraties aussi différentes queles Philippines (133e), avec leprésident Duterte qui prévientqu’être journaliste ne préservepas des assassinats, qu’en Inde(138e) où des armées de trolls àla solde des partis politiquesappellent à la haine des journa-listes, ou les États-Unis où

Donald Trump les qualifie d’en-nemis du peuple, une formule pri-sée par Staline » (Le Point).

La sécurité des tra-vailleurs de la pres-se existe-t-elle? Elle interpelle à partir de la dis-parition du photojournalisteVladimir Legagneur, à GranRavin, le 14 mars, quand aucuneassurance n’est facilitée aux jour-nalistes indépendants. Les risquesqu’ils assument sont les leurs etsans appels. Pire encore, sont-ilsassurés de ne pas être la cible detous les partis qu ils dérangentdans leurs tractations secrètesavec les ghettos par leurs relationsillicites avec les chefs de gang ?

Pour la vérité et l´histoireCombien de fois n’avons-nouspas entendu ces belles paroles àl’antenne en Haïti ? En dépit desbelles promesses, cette phrasepourrait s´avérer creuse de sensquand aux affaires du pays. Ellesne servirait qu´à chercher àconvaincre un auditoire qui, sansle savoir, s’en trouverait abreuvéede détails sans importance et decontre-vérités.

Une presse gloussanted’avoir obtenu de haute lutteaprès la chute du régime Duvalier

REGARD DE LA FENÊTRE

Pour la vérité et pour l´histoire

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en 1986, la liberté de la presse, dela parole, le droit d’émettre sesémissions d’analyses et celui dubrassage des idées, tandis que lesgouvernement successifs, de 86 ànos jours, se jouant de tous,s’adonnent à des notes de pressesdont les contenus sont de peud’importance, mais favorables àeux seuls.

L’idéologie du parti gouverne-mental, son plan, son programme,ses engagements contractuelslocaux et internationaux avec lesgrands fournisseurs, son position-nement diplomatique, ses orienta-tions et décisions économiques aupays…, rien de tout cela ne passela muraille érigée par les hautsdirigeants gouvernementaux quientretemps se sont arrogé le droitd’engager le pays dans la voie dela corruption. Notons une certaineautosatisfaction et aucune intransi-geance de la presse pour obtenir cequi leur revient de droit : l’infor-mation de poids et de droit la plusimportante, celle qui engage lanation. Nous sa vons déjà que lesecret est le re vers de la médaillequ’est l’information. Le 3 mai,c’était la journée de la presse, et lesmédias, leurs associations fortsatisfaites d’avoir pu obtenir dehaute lutte la liberté de la presse,depuis 86, ne savent pas à datedire les limites qui leur est fixéespar le pouvoir en place, ni récla-mer ni obtenir l’information, lalourde, l importante !

Il est certain que l‘accès à lavraie information, celle qui enga-ge l’avenir des citoyens et des gé -nérations avenir restent inacces-sibles au journalistes, qu ils soientles grandes stars de l an ten ne ouindépendants . Et c´est assez sur-prenant que en dehors de ToutHaïti aucun média n’en fasse soncheval de bataille.

Aucun document de l´ÉtatHaïti, qu il s´agisse de la dilapida-tion des fonds PetroCaribe ou descontrats de sécession d’électricitéou de services à l État n´a surgi dela presse. C´est dire qu´elle n´y apas eu accès.

Haïti et la liberté de lapresse à l international« Haïti vient de perdre sept placesdans le classement annuel deReporters sans frontières sur laliberté de la presse. Cela faisaitdes années que ce baromètre étaitstable en Haïti. Pour la premièrefois, le pays régresse fortement àcause particulièrement d’uneproposition de loi adoptée par leSénat haïtien qui, sous couvert deprotéger contre la diffamation lesautorités, risque de bâillonner lapresse et même les expressions dela liberté de parole sur les ré -seaux sociaux » (Source Le Nou -vel liste) Et ajoutons que plus ré -cemment par la disparition dujournaliste VladJimir Legagneur,à Gran Ravin.

La presse internationaleLe dernier rapport de Reporters

sans frontières dresse un portraitsombre de l’état de la liberté de lapresse à travers le monde. Cetteliberté fondamentale est en reculdans plusieurs pays où les médiasfont l’objet de nombreuses atta -ques de la part des dirigeants poli-tiques. Selon l’organisation, 65journalistes ont perdu la vie enexerçant leur métier l’année der-nière.Le traitement de l’in-

formation en Haïti Récemment, le lundi 7 mai 2018,sur la plateforme de l analystepolitique à forte écoute GuerrierHenri, le journaliste jugea bond’interviewer le chef de gang no -toi re Bougoy de Gran Ravin eten seconde partie de son émis-sion il reçut St Cyr secrétaired´État de la Sécurité métropoli-taine.

Notre avis : Tandis que lechef de gang Bougoy déversaitsans restriction les informationssur le mode de fonctionnement dece secteur et de cette populationqui vit en ghettos, le secrétaire dela Police se gardait bien d’appor-ter des solutions à ces bataillesen tre chefs de gangs pour le con -trôle des territoires.

Quelles réactionsa dégagé l’inter-vention du chef degang Bougoy à laradioEn effet, une partie du public pré-tend que ces « vendeurs de micros» utilisent les bandits pour faire lebuzz. Or une autre partie del´audience s’est réjoui fort decette interview explicative de lacorruption en cours entre le pou-voir, les hommes politique et lesghettos afin de s’assurer de leursvotes et supports populaires éli-minant en même temps leurcapacité de nuisance.

Bougoy, le chef de gang,déclare que les enjeux de la poli-tique sont responsables de leuragissements, etc… qu ils sont lesinstruments du pouvoir... sansoublier qu’il mentionneMartelly...

Ces interviews de Bougoy etd’Arnel ont déclenché une forteréaction du ministre de l’Intérieuret de la Sécurité publique, JeanRoudy Aly invitant le parquet àmettre en marche la machinejudiciaire contre auteurs et com-plices de ce qu’il qualifie dedélits.

La réponse de l‘Agence haïtien-ne de presse (AHP) ne s’est pas faitattendre. Venel Remarais de l’AMIHdénonce les amalgames du ministrede la Justice en date du 11 mai 2018sur Rezo Nodwes : « Port-au-Prince,vendredi 11 mai 2018 ((rezo nod -wes.com)) La décision du titulairedu ministère de la Justice et de laSécurité publique, Roudy Aly, detaxer des journalistes et médias decomplices des bandits pour avoir osé‘’ tendre leurs mi cros ‘’ à des indivi-dus qualifiés de bandits par leministre, a suscité des réactionsdiverses parmi les membres du sec-teur de la presse. En attendant uneréaction officielle de l’Associationdes médias indépendants d’Haïti(AMIH), son président, GeorgesVenel Remarais, a estimé que le nou-veau ministre de la Justice est allévite en besogne, en faisant des amal-games, puisqu il demande la colla-boration des médias et des journa-listes, pendant qu’il instruit les com-missaires de les poursuivre, sansexposer ses preuves. De plus, selonRemarais, le mi nistre incrimine ‘’ laplupart des médias dans ses dénon-ciations, pendant qu’il affirme quec’est dans les émissions libre tribuneque les journalistes donneraientquasi-quotidiennement la parole aux‘’ bandits ‘’, alors que seulement uneinfime partie des mé dias hébergentdes émissions de ce genre. Tout enaffirmant que l’AMIH ne sauraiten aucun cas appuyer un médiaou un journaliste qui se feraitclairement complice de bandits

notoires et clairement identifiéscomme tels, Remarais, égalementpropriétaire de la radio Solida -rité, appelle le ministère de laJustice à être direct et à dire clai-rement son objectif. GeorgesVenel Remarais promet, parcontre, la collaboration de sonorganisation dans tout ce quiconcerne le respect de la libertéde la presse et d’information etaussi de la déontologie du métierde journaliste ».

Profil de la pressepopulaire haïtienneNous nous référons aujourd’huiaux limites à l’accès à informa-tion que confronte la presse haï-tienne, de quelques faits actuelstandis que la « vérité ou l impor-tance des faits relatés » sont loind’être intégrales. Que les espacesnarratifs de la presse haïtiennesont surchargés, tandis que ceuxdu pouvoir en place en Haïtidépendent de la machine de mar-keting gouvernementale, tout cecidonne une idée du champsd impacte de la presse haïtienne :697 stations de radios en Haïti,dont 347 sont illégales, dit ledirecteur de CONATEL. C´étaiten 2016. Une cinquantaine dansla région métropolitaine.

La presse en Haïti est enmajorité radiophonique. Nousapprenons par Jean MarieAltema, le directeur général duConseil national des Télécom mu -nications (CONATEL) : « La réa-lité aujourd’hui c’est que nous avons

beaucoup de radios, beaucoup sontdans une situation régulière et léga-le, mais il y en a beaucoup d’autresqui sont dans une situation irréguliè-re et illégale » précisant que « surl’ensemble du pays, on dénombre697 stations de radio rien que sur labande FM, dont 347 sont illégales ».

Nous ne pouvons éviter dereprendre un poste fb du de l’artistehaïtien bien connu Ralph Allen dontl’acuité à ce sujet est exemplaire. Ilpose les questions suivantes, comptetenu des circonstances actuelles : Lapresse serait-elle complice desvoleurs, comme l accuse le ministrede la Justice ? En même temps, nepourrait-on pas supposer qu‘il estplus commode pour l’État haïtiende condamner la presse, qui prend lapeine d’interviewer les chefs degang que d´attraper les mafieux ?

Un fait surprenant : Le banditnotoire, alias « Tèt Kale » ayant étédéclaré non coupable faute depreuves convaincantes par un juge,voilà que le commissaire du gouver-nement juge autrement et le faitmettre sous verrous. Une telle dis-cussion au sein de la Justice pro-voque toute une série de questionne-ments : Comment reconnaître quisont les « vrais bandits » des fauxpuisque la justice elle-même prenddes positions antagonistes à leurégard, quant à leur jugement. (desorte que : quel bandit est légal qui nel’est pas ?)

Quand il ne s’agit plus de res-treindre l’accès à l’information, maisd’attaques meurtrières contre le droitau débat, à l’analyse des faits pourfaire obstacle à la justice, il est alorsopportun de se mobiliser.

On connaît le litige existant entrele chef d´État Jovenel Moi se, héritier

du parti PHTK, dont la majorité desaccusés dans les rapportsPetroCaribe étaient de hauts fonc-tionnaires et mem bres de certainssecteurs proches du gouvernementMar tel ly et par ailleurs les grou pesde société ci vi les, par ti politiques,parlementaires qui s’intéressent à ceque cet te affaire suive son cours enjustice. Tandis que la majorité de lapopulation haïtienne réclame unesuite judiciaire aux accusationsPetroCari be, l’attaque meur trière duCafé Trio du Cap-Haïtien, où setenait un exposé-débat sur le dossier,fait craindre la radicalisation desagents pro-corruption et anti-démo-cratiques. C´est dire les dangers queconfrontent les membres de la pressequand ils se mêlent de vérité dansl histoire.

D´autre part, ne faudrait-il pasvérifier où sont passés les documentsde la nation ? exiger qu ils soientclassés aux archives nationales pourpasser au domaine publique ?Pourrait-on penser que les chefs degouvernement en partance accapa-rent des dossiers, des documents del’État pour en faire leurs archivespersonnels et en garder des pans ausecret ? La question est intéressante.Sait-on seulement si tous les docu-ments officiels, ne seraient-ce queceux d’un passé récent, sont gardésaux Archives nationales, sinonconfiés à une institution pour enassurer leur survivance contretoute mainmise non autorisée ?Mais encore, l’histoire réclamedes sources, des références. Unenation n’a-t-elle pas besoin de samémoire pour faire le bilan d’er-reurs à corriger et à évoluer dansle bon sens? M.M.

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Par Robert Noël

À l’occasion de la fête du dra-peau haïtien, Miami était en ef -fervescence. La communautéhaï tienne se montrait prête à par-ticiper au Compas festival 2018,peu importe le prix. Cette réjouis-sance populaire marquait la 20èédition de cet événement cultureltraditionnel. Il faut souligner quela formation Klass ne faisait paspartie des groupes musicaux quidevaient participer à l’animationde cette fête. Cela était dû au fait

que le comité organisateur n’ -avait pas programmé Klass auxsoirées organisées en prélude aufestival.

À chacun ses intérêts Sachantqu’une telle possibilité de partici-per aux soirées-préludes n’étaitpas considérée, Klass, ne voulantpas être inactif, ce soir-là, voulaitanimer une soirée dansante, cevendredi 18 mai, la veille duCom pas festival. Ce qui n’a pasplu aux organisateurs de la tradi-tionnelle festivité musicale. Legroupe Klass et le comité respon-sable du festival n’ont pas putrouver un terrain d’entente, quiaurait donné droit à cette forma-tion musicale d’animer ce bal,comme c’était prévu.

Il n’est pas question de qui atort ou raison, mais on doit seposer les questions suivantes :une telle exigence était-elle uneclause du contrat ? D’après uneformation musicale qui a partici-pé à ce festival 2018, les groupesne détiennent aucun contrat légald’engagement. Quel est donc lemobile qui a poussé les organisa-teurs du Compas Fest à prendreune telle position et disposition,imposant une telle restriction augroupe Klass, l’interdisant d’ani-mer une soirée n’ayant aucun

rapport avec le comité en ques-tion ? Klass n’a pas fléchi face àcette contrainte, et son manager,Hervé Bastien, a décidé d’agirselon les intérêts du groupe dontil dirige la destinée.

Certains disent que Klass aété exclu du Compas festival,mais sans analyser les faits. D’ -au tres, au contraire, pour donnerun caractère plus compliqué etsombre à ce dossier, avancentque Klass a été malhonnêtementexpulsé du Compas festival2018. Et si l’on demande auxmem bres du comité organisateur

du Festival, ils ne le formulerontpas ainsi, avec un tel esprit deméchanceté. Ils ont toujours étéde bon commerce avec Klass. Onose croire qu’ils auront le soind’ajouter d’autres clauses à uncontrat légalement signé et nota-rié, qui seront discutées entre lesdeux parties, préalablement auFestival 2019.

Chacun a une mission bienspécifique sur cette terre de vani-té. Il y a des gens qui ne sont bonsque pour créer et nourrir la dis-corde, oubliant que de tels inci-dents arrivent souvent en busi-ness : la mésentente entre con -trac tants et contractés — Genmoun ki la pou gate pati, paske

yo renmen fè ti dife boule. Legroupe Klass a pris le risque et aréussi dans ses démarches.

Certains s’inquiétaient pourKlass, pensant qu’il ne pourraitréussir la soirée dansante, consi-dérant la grande renommée duCompas festival, qui est à sa 20eédition. Pour qu’une organisationexiste pendant tout ce temps, cen’est pas chose facile. Surtoutdans la communauté haïtienne oùla division, l’hypocrisie et lajalousie font la loi et dominent lesfaibles d’esprit. Personne ne peut

ignorer un tel accomplissementdes organisateurs du CompasFest.

On ne saurait laisser passerune telle occasion sans présenternos félicitations à ces courageuxentrepreneurs qui ont aussi pris lerisque qui accompagne une telleinitiative : organiser une festivitéd’une telle envergure. Des impré-vus comme la pluie ou autresphénomènes naturels peuventtout gâcher. Dans de telles situa-tions, il faut qu’on envisage uneautre alternative instantanément.Car depuis le weekend du 12

mai, les prédictions météorolo-giques avaient annoncé unesemaine pluvieuse sur Miami etses environs. C’était un peu in -quié tant. Ces prédictions ont étécon firmées et cela n’avait pasem pêché que les gens sortentpour aller danser Klass. Klass aaussi pris un grand risque, nonseulement à cause du Festival,qui devait avoir lieu le lende-main, mais également à cause dutemps qui s’annonçait pluvieux.

Mais, il faut souligner que lerisque de Klass était moindrepuis que la soirée dansante se te -nait dans un espace couvert. Ondit souvent que l’Haïtien a tou-jours peur de la pluie. Le contrai-re a été prouvé, puisque les gensont fait le déplacement en grandnombre, sous une pluie torren-tielle. Un esprit de fête avait vrai-ment animé les gens qui étaientvenus de tous les coins des États-Unis, de certaines villes du Cana -da, d’Haïti, tout aussi bien del’Afrique et de l’Europe. Klass abien profité de cette affluence.Tout cela a aussi joué en faveurde Klass. Il a fait un bon coup, ondirait même un coup de maître.On peut dire qui ne risque rienn’a rien, comme l’entend l’ada-ge; et l’on peut ajouter, encoreune fois, que celui qui n’a rien nepeut rien risquer.

Oui, Klass a drainé la grandefoule au Tatiana Night Club, àHal landale Beach, Floride, ceven dredi 18 mai 2018. Au fait,Klass n’avait pas réellement be -soin d’un nouvel album pourl’instant. Mais vu la conjoncturerenforcée du marché konpa dirèkpar les nouvelles productions desgroupes musicaux, commeVAYB, Kreyòl La et Zenglen, laformation Klass a jugé bon d’af-ficher sur les réseaux sociauxVeye sa w pral wè a et Pale poutèt ou, deux nouvelles composi-tions. C’est bien une stratégiepour faire ressentir sa présence

sur la scène HMI et rappeler à sescompétiteurs que le champ n’estpas libre. Gen je k ap gade.

Ces deux chansons font ques-tionner la nature de la compéti-tion aujourd’hui, qui prend uneautre forme. Certains critiquent lefait que Klass a produit seule-ment deux chansons, alors qued’autres groupes offrent plus quedix (10) ou onze (11) morceaux.Klass a, au cours de cette soirée,à Tatiana Night Club, donné unavant goût de Veye sa w pral wèet Pale pou tèt ou, une façon dejouer avec l’esprit des invitéspour voir leur réaction. Li bayyon ti goute. Et les morceauxLajan sere, M ap marye et Ranjechita w ont encore fait danser lesjeunes et les moins jeunes, aucours de cette soirée.

L’espace était plein à craquerbien avant minuit. Pourtant,Klass ne partageait pas l’afficheavec un autre groupe, comme aété le cas dans d’autres clubs, cemême soir, dans la même ville.Et à 1 h 30 a.m, la file indienne degens au dehors se prolongeaitmalgré la pluie. Incroyable, mais

vrai ! Et le samedi 19 mai, Klassétait en double affiche avec legroupe « 5 Lan » à Fort Lauder -dale. Une autre soirée réussie. Oncroit que Klass, après avoir réali-sé une étude du marché, a fait cequi est dans ses intérêts. Si unetelle décision l’aide, si l bon pouli, il a fait le bon choix. Ne vou-lant pas gaspiller un disque de dix(10) chansons, Richie et ses col-lègues musiciens, ont choisi lemoyen le plus sûr pour éviter que

cela n’arrive à Klass cette fois-ci.Et les bootleggers n’auront pasenvie ni intérêt à contre-façonnerdeux musiques pour les vendreau marché parallèle à un dollarcinquante (US 1,50 $). Cela nedit pas que les groupes qui ontpro duit un album de treize (13)ou de onze (11) chansons sontvoués à l’échec. Dépendant dunombre de chansons produits, unplan spécifique de promotion etde marketing doit être envisagéen conformité aux

principes régissant de telsprocessus. À la lumière d’un telprincipe, le personnel de Klassdoit entreprendre une promotionet un marketing au rabais. On nesaurait ignorer l’impact psycho-logique des deux nouvelles com-positions de Klass sur ses fans.Elles ont aussi attiré la curiositédes gens qui avaient fait le dépla-cement à Tatiana Night Club.

Tout compte fait, cette soiréea été une grande réussite. HervéBastien, le manager de Klass, asuffisamment de matière et depreuves pour alimenter ses fanfa-ronnades habituelles — Li pral fè

dyolè nèt. L’action renforce etcor robore la parole. Le managerl’avait prévu l’ayant signalé aucours d’une interview qu’il avaitaccordée à la radio, la semaineécoulée, disant : « Je suis impa-tient, je devais être déjà à TatianaNight Club aujourd’hui même ».

On ne saurait laisser passercette occasion sans présenter nossincères compliments à Klass etlui souhaiter du succès [email protected]

La formation Klass : Une soirée dansante réussie à laveille de la 20e édition du Compas festival de Miami

Klass a TatianaNight Club, unesoiree reussie le18 mai 2018(photo.

La foule qui attenddevant Tatiana NightClub alors que la salleest deja pleine a cra-quer.

Klass a TatianaNight Club, aH a l l a n d a l eBeach, Floride(photo Klass). Take out & Catering

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