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Le Carnaval de 2018 a failli se ter m iner sur une échauffourée dont on n‘aurait pu mesurer l’am p leur. Voulant imprimer l’in- discipline qui le caractérise à la fête, Michel Martelly s’était réso- lu à dresser une unité de la Police nationale contre une autre, sans se soucier le moindrement des dégâts que son acte aurait occa- sionnés. Heureusement que la hiérarchie de l’institution a su gar der son calme, l’irréparable a été évité de justesse. En effet, les différentes ban - des qui défilaient dans le con voi carnavalesque, durant les trois jours gras, commençaient à s’ - éloigner en direction de leurs bases respectives, mercredi Deux présidents sur deux con- tinents différents ont défrayé la chronique, la semaine derniè - re, mais le scandale d’OX - FAM, l’organisation non gou- vernementale britannique, a retenu notre attention. Toute - fois, le 13 février, le Guatemala a mis sous les verrous un ex- président dans le cadre d’un scandale de corruption. Et en Afrique du sud, le président, succombant aux pressions de son propre parti, a démission- né le 14 février dans une affaire de corruption. En effet, nous avions rappor - té, la semaine dernière, que le président d’OXFAM, Juan Al - ber t o Fuentes, ancien ministre des Finances du Guatemala, avait été arrêté le 13 février dans un scandale de corruption locale qui n’avait rien ā voir avec les séan - ces d’orgies impliquant des offi- ciels de cette institution opérant en Haïti en 2011, suite au trem- blement de terre de 2010. Mais Alberto Fuentes faisait partie d’une dizaine de grosses légu - mes, incluant d’autres ministres de l’administration du président Al varo Colom se trouvant lui aussi en prison. Selon Matias Ponce, un por - te-parole des Nations Unis (ONU), ces anciens potentats sont accusés de participer à un vas t e complot de détournement de fonds et de fraude lors de l’ - achat d’une flotte d’autobus pour le grand public, sous la prési- dence de Colom, de 2008 ā 2012. Sous les auspices de l’ONU, Par Léo Joseph L’ex-Premier ministre haïtien Laurent Lamothe se démène comme un diable dans un bénitier pour se disculper auprès des auto- rités haïtiennes qui seront appe- lées à traiter les poursuites judi- ciaires susceptibles d’être enga- gées dans le scandale Petro- Caribe. Aggravant encore davan- tage sa situation, le pilote domini- cain du puissant sénateur et mul- timillionnaire Félix Bautista a dénoncé des officiels haïtiens. L’ex-Premier ministre Laurent Lamothe aurait été accusé d’avoir été le bénéficiaire de cargaisons de drogue qu’il a transportées de Colombie et de Panama à desti- nation d’Haïti et de la République dominicaine. Dans un article publié sur les réseaux sociaux, sous la plume d’Emmanuel Roy, un avocat d’ori g ine haïtienne qui faisait par- tie de la petite équipe de campa - gne de Michel Martelly, l’auteur fait état des révélations faites par Luis Alejandro, pilote du puissant sénateur dominicain Félix Bau - tista. Selon M. Roy, le pilote, qui a été arrêté par les autorités domi- nicaines sur présomption d’avoir emmené l’avion du sénateur Bau - tista d’Haïti à Colombie et au Pa - nama, « bien souvent transportait de la drogue pour être distribuée en République dominicaine ou transportée et à Miami ». Possible rebondisse- ment en Haïti de l’affaire Bautista Originellement inculpé pour cor- ruption, le sénateur Bautista, qui a fait ses débuts comme tailleur fabri quant des chemises, a été mis hors de cause par la Cour suprê- me de la République dominicai- ne. Devenu multimillionnaire dont, d’après les autorités domini- caines, la fortune est estimée à USD 500 million $, qu’il a amas- sée dans l’espace de quatre à dix ans, il n’a eu aucune peine à se procurer des avocats chevronnés pour sa défense. D’aucuns préten- dent que ses premiers démêlés avec la justice ont tourné en sa faveur parce qu’ils avaient les «grands moyens ». Mais, le procureur fédéral de la République dominicaine, Fran - cisco Domingo Brito, qui pensait toujours que la fortune amassée par le sénateur Batista était d’ori- gine illicite, restait aux aguets, attendant l’occasion propice pour traîner Bautista, encore une fois, devant la justice. Il semble que M. Brito ait découvert le pot aux roses. Car l‘arrestation de Luis Alejandro, le pilote de Félix Bautista, sous l’ac- cusation d’avoir introduit de la drogue en territoire dominicain, pourrait bien donner les preuves qu’il recherchait pour inculper ce dernier. Cité par Emmanuel Roy, Fran c isco Domingo Brito a dé - claré que le sénateur a fait des ré - vé l ations dans le cadre de son in - terrogation par le juge instructeur spécial Alejandro Moscoso Se - gara. Le parlementaire, écrit Roy, a révélé que des fonds déposés dans plusieurs de ses comptes en banque non identifiés, et dont les origines étaient introuvables pro- venaient du gouvernement haï- tien. Aussi, le sénateur Bau t ista a- t-il révélé que les autorités haï- tiennes ont octroyé à ses compa- gnies de construction un total de 20 contrats avec un coût global d’environ USD 480 millions $, dont seulement 12 ont été ache- vés. Afin de garantir l’attribution de nouveaux contrats à ses socié- tés, le sénateur avait versé des pots de vin, sous forme de finan- cement de la campagne présiden- tielle de Michel Martelly. Ces faits semblent corroborer les révé- lations qu’avait faites, en 2012, la journaliste dominicaine d’investi- gation Nuria Piera selon les- quelles Michel Martelly avait haiti observateur ENglish PagEs : 11,12 VOL. XXXXVIII, No. 7 New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10 21 - 28 fevrier 2018 Kreyòl : Paj 6 Fondé à New York, cet hebdomadaire est édité par la société Haïti-Observateur Group, Inc. www.haiti-observateur.ca Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 812-2820 [email protected] New York: $1,00 Partout ailleurs : 1,50 $ Haïti: 20 gourdes Tél. (718) 812-2820 Lè manke gid, pèp la gaye ! EMPÊTRÉ DANS LE DOSSIER PETROCARIBE Trafic de drogue : Lamothe est accusé par un Dominicain Michel Martelly fait dans la provocation, une bagarre entre policiers évitée LA VERSION 2018 DU CARNAVAL Défilé du `Carnaval 2018, à Port-au-Prince. Le juge instructeur Alejandro Moscoso Segara. Wole Soyinka. L'ex-Premier ministre hai ̈tien Laurent Salvador Lamothe. Suite en page 2 Suite en page 2 Suite en page 3 NOUVELLES BRÈVES Journal 21 - 28 fevrier 2018:hO 2/20/18 2:57 aM Page 1

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Le Carnaval de 2018 a failli seter miner sur une échauffouréedont on n‘aurait pu mesurerl’am pleur. Voulant imprimer l’in-discipline qui le caractérise à lafête, Michel Martelly s’était réso-lu à dresser une unité de la Policenationale contre une autre, sansse soucier le moindrement desdégâts que son acte aurait occa-sionnés. Heureusement que lahiérarchie de l’institution a sugar der son calme, l’irréparable aété évité de justesse.

En effet, les différentes ban -des qui défilaient dans le con voicarnavalesque, durant les troisjours gras, commençaient à s’ -éloigner en direction de leursbases respectives, mercredi

Deux présidents sur deux con-tinents différents ont défrayé lachronique, la semaine derniè -re, mais le scandale d’OX -FAM, l’organisation non gou-vernementale britannique, aretenu notre attention. Toute -fois, le 13 février, le Guatemalaa mis sous les verrous un ex-président dans le cadre d’unscandale de corruption. Et enAfrique du sud, le président,succombant aux pressions deson propre parti, a démission-

né le 14 février dans une affairede corruption.

En effet, nous avions rappor -té, la semaine dernière, que leprésident d’OXFAM, Juan Al -ber to Fuentes, ancien ministredes Finances du Guatemala, avaitété arrêté le 13 février dans unscandale de corruption locale quin’avait rien ā voir avec les séan -ces d’orgies impliquant des offi-ciels de cette institution opéranten Haïti en 2011, suite au trem-blement de terre de 2010. MaisAlberto Fuentes faisait partied’une dizaine de grosses légu -mes, incluant d’autres ministresde l’administration du présidentAl varo Colom se trouvant luiaussi en prison.

Selon Matias Ponce, un por -te-parole des Nations Unis(ONU), ces anciens potentatssont accusés de participer à unvas te complot de détournementde fonds et de fraude lors de l’ -achat d’une flotte d’autobus pourle grand public, sous la prési-dence de Colom, de 2008 ā 2012.Sous les auspices de l’ONU,

Par Léo Joseph

L’ex-Premier ministre haïtienLaurent Lamothe se démènecomme un diable dans un bénitierpour se disculper auprès des auto-rités haïtiennes qui seront appe-lées à traiter les poursuites judi-ciaires susceptibles d’être enga-gées dans le scandale Petro -Caribe. Aggravant encore davan-tage sa situation, le pilote domini-cain du puissant sénateur et mul-timillionnaire Félix Bautista adénoncé des officiels haïtiens.L’ex-Premier ministre LaurentLamothe aurait été accusé d’avoirété le bénéficiaire de cargaisonsde drogue qu’il a transportées deColombie et de Panama à desti-nation d’Haïti et de la Républiquedominicaine.

Dans un article publié sur lesréseaux sociaux, sous la plumed’Emmanuel Roy, un avocatd’ori gine haïtienne qui faisait par-tie de la petite équipe de campa -gne de Michel Martelly, l’auteurfait état des révélations faites parLuis Alejandro, pilote du puissant

sénateur dominicain Félix Bau -tista. Selon M. Roy, le pilote, quia été arrêté par les autorités domi-nicaines sur présomption d’avoir

emmené l’avion du sénateur Bau -tista d’Haïti à Colombie et au Pa -nama, « bien souvent transportaitde la drogue pour être distribuéeen République dominicaine outransportée et à Miami ».

Possible rebondisse-ment en Haïti de l’affaire Bautista Originellement inculpé pour cor-ruption, le sénateur Bautista, qui afait ses débuts comme tailleurfabri quant des chemises, a été mishors de cause par la Cour suprê-me de la République dominicai-ne. Devenu multimillionnairedont, d’après les autorités domini-caines, la fortune est estimée àUSD 500 million $, qu’il a amas-sée dans l’espace de quatre à dixans, il n’a eu aucune peine à seprocurer des avocats chevronnéspour sa défense. D’aucuns préten-dent que ses premiers démêlésavec la justice ont tourné en safaveur parce qu’ils avaient les«grands moyens ».

Mais, le procureur fédéral dela République dominicaine, Fran -cisco Domingo Brito, qui pensaittoujours que la fortune amasséepar le sénateur Batista était d’ori-gine illicite, restait aux aguets,attendant l’occasion propice pourtraîner Bautista, encore une fois,devant la justice.

Il semble que M. Brito aitdécouvert le pot aux roses. Carl‘arrestation de Luis Alejandro, lepilote de Félix Bautista, sous l’ac-cusation d’avoir introduit de ladrogue en territoire dominicain,

pourrait bien donner les preuvesqu’il recherchait pour inculper cedernier.

Cité par Emmanuel Roy,Fran cisco Domingo Brito a dé -

claré que le sénateur a fait des ré -vé lations dans le cadre de son in -terrogation par le juge instructeurspécial Alejandro Moscoso Se -gara. Le parlementaire, écrit Roy,a révélé que des fonds déposésdans plusieurs de ses comptes enbanque non identifiés, et dont lesorigines étaient introuvables pro-venaient du gouvernement haï-tien. Aussi, le sénateur Bau tista a-t-il révélé que les autorités haï-tiennes ont octroyé à ses compa-gnies de construction un total de20 contrats avec un coût globald’environ USD 480 millions $,dont seulement 12 ont été ache-vés.

Afin de garantir l’attributionde nouveaux contrats à ses socié-tés, le sénateur avait versé despots de vin, sous forme de finan-cement de la campagne présiden-tielle de Michel Martelly. Cesfaits semblent corroborer les révé-lations qu’avait faites, en 2012, lajournaliste dominicaine d’investi-gation Nuria Piera selon les-quelles Michel Martelly avait

haiti

observateur

ENglish PagEs : 11,12

VOL. XXXXVIII, No. 7 New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10 21 - 28 fevrier 2018

Kreyòl : Paj 6

Fondé à New York,cet hebdomadaire est édité

par la société Haïti-Observateur Group, Inc.www.haiti-observateur.ca

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Partout ailleurs : 1,50 $Haïti: 20 gourdes

Tél. (718) 812-2820

Lè manke gid, pèp la gaye !

EMPÊTRÉ DANS LE DOSSIER PETROCARIBETrafic de drogue : Lamotheest accusé par un Dominicain

Michel Martelly fait dans laprovocation, une bagarreentre policiers évitée

LA VERSION 2018 DU CARNAVAL

Defile du `Carnaval 2018, a Port-au-Prince.

Le juge instructeur AlejandroMoscoso Segara.

Wole Soyinka.

L'ex-Premier ministre haitienLaurent Salvador Lamothe.

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NOUVELLES BRÈVES

Journal 21 - 28 fevrier 2018:hO 2/20/18 2:57 aM Page 1

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Haïti-Observateur 21 - 28 fevrier 20182

accepté un pot-de-vin du séna-teur Bautista de l’ordre deUSD 2,5 millions $.

Autres avantages ennature offerts àMartelly et LamotheLes autorités judiciaires domi-

nicaines ont précisé que lesénateur Bautista s’est montréd’une grande générosité à l’ -égard du président Martelly etde son Premier ministre Lau -rent Lamothe. Par exem ple,durant la campagne présiden-tielle du chanteur du compas,le parlementaire mettait sonhélicoptère à la disposition deSweet Mickey. Mais après lavictoire aux urnes de ce der-nier, il mettait également unCessna 500 à la disposition dutandem Mar telly et Lamothe.D’autre part, le parlementaireavait également mis unluxueux appartement au servi-ce du président et du Premierministre haïtiens.

Dans les milieux officielsdominicains, on répète qu’àl’occasion de certaines visites à

Santo Domingo, Martelly etLamothe invitaient « des pros-titués » dans cet appartement.C’est pourquoi, dit-on encore,ils ne séjournaient pas dans deshôtels quand ils ve naient envisite en République domini-caine.

L’avocat Emmanuel Roysouligne aussi, citant des auto-rités ju diciaires dominicaines,que Lau rent Lamothe séjour-nait également à cet apparte-ment avec son ex-petite amie,Petra Nem cova, quand lesdeux voyageaient en sem ble àla capitale dominicaine.

Dans son article, Em ma -nuel Roy rapporte aussi que,selon des aveux faits par lesénateur dominicain au juged’instruction Ale jan dro Mos -coso Segara, Félix Bau tustaavait offert des « actions gra-tuites » à ses compagnies cons -tituées en sociétés commercia -les en Haïti, notamment Cons - tructora Hamdon. Dans l’éla-boration de contrats sans appeld’of fres avec Haïti, il est ditque Mar telly, Laurent Lamo -the et leur équipe ont établicom me condition que les fir -mes étrangères qui décrochentdes contrats en Haïti octroientdes actions à des officiels haï-tiens qui doivent être désignéscomme présidents de ces enti-tés. Des 46 compagnies crééespar le sénateur Bautista, Em -manuel Roy fait savoir quecinq d’entre elles sont implan-tées en Haïti.

On retiendra que les socié-tés créées en Haïti par le parle-mentaire dominicain ne sontpas éligibles à participer à l’ap-pel d’ of fres, encore moins à sefaire oc troyer des contrats, en

raison de leur création récente.Ces entreprises ont été lancéesun ou deux ans après le trem-blement de terre du 12 janvier2010. Cela ne les a pas empê-chées d’obtenir des contratsléonins, car étant devenus des

associés des dirigeants haï-tiens.

Il y a de fortes chances qu’ -une parti des millions du fondsPetroCaribe ont été investisdans ces projets, dont certainsd’entre eux, selon le témoigna-ge du sénateur Bautista lui-mê -me, ne sont pas achevés. Rap -pelons que seulement 12 des20 projets octroyés aux com-pagnies du parlementaire do -mi nicain ont été achevés, ditM. Bautista. Voilà qui devraitdon ner à réfléchir à ceux quimènent l’enquête sur l’utilisa-tion du fonds PetroCaribe.

Laurent Lamothe et letrafic de drogueSi des sources proches de l’en-quête sur le « Bateau sucré d’ -Acra » attribuent un rôle auPremier ministre LaurentLamo the au niveau des logis-

tiques, afin que le débarque-ment puisse s’effectuer dansun environnement sécurisé, ilsemble que l’ancien chef de laprimature ait eu son proprecréneau d’exploitation de cettedenrée.

Les révélations du pilote dusénateur Bautista indiquantqu’il transportait la substanceinterdite de la Colombie et duPanama pour le compte desdirigeants haïtiens et son pa -tron, M. Lamothe, quant à lui,avait son propre avion qui fai-sait presque les mêmes trajets.À cet égard, Emmanuel Royconfirme des révélations qu’ -avait faites Haïti-Observa teur,voilà déjà plus de trois ans.L’heb do madaire avait préciséque le Cessna 500 que possé-dait Lamo the faisait la navetteaux Antilles françaises trans-portant de la cocaïne à desclients.

À l’époque, des agents dela Drug Enforcement Admi -nis tra tion (DEA) surveillaientles dé placements de cet engin,qui faisait des escales ponc-tuelles, entre autres, à SaintBar thélemy, Mar tini que, Dési -ra de et Guadeloupe, pour neciter que ces îles. Selon dessources proches de la DEA, lesautorités fédérales sont en pos-session d’une série de docu-ments cartographiques sur cetavion, dont les déplacementsdans différents ponts de la Flo -ride, de la Caraïbe, de l’Amé -rique Latine, et parfois jusqu’ -en Europe, sont régulièrementenregistrés.

Des sources crédibles ontfait savoir que le Cessna 500était, à l’origine, mis à la dispo-sition de Martelly et Lamothe

par le sénateur Bautista. Cessources n’ avaient pu établir siceux-là pa yaient la location etl’entretien. Mais il semble que,par la suite, l’ex-Premierministre haïtien ait acheté cetaéronef, qui a été mis en ventepar M. Lamothe. Des sourcescrédibles proches de ce dernieront laissé entendre que l’appa-reil aurait été vendu pour USD300 000 $. Le prix d’USD 400000 demandé à l’origine a étérévisé à la baisse, afin d’enfaciliter la vente, après que le

Cessna 500 eut été sur le mar-ché durant plus d’un an, fait-onsavoir.

À en croire ces mêmessour ces, Laurent Lamotheaurait remplacé l’avion qu’il avendu par un Golfstream, unappareil de plus grand formatque le précédent.

Toutes ces nouvelles don-nées recueillies sur Lamothe etses alliés ne doivent pas échap-per aux agents de la DEA quidétiennent déjà à son sujetd’importantes informations.Reste à savoir à quoi servironttoutes ces données.

L.J.

EMPÊTRÉ DANS LE DOSSIER PETROCARIBETrafic de drogue : Lamotheest accusé par un Dominicain

L'ex-president haitien JosephMichel Martelly.

Le procureur de Santo Do -min go Francisco DomingoBrito.

Le senateur dominicainFeliex Bautista.

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matin, afin de respecter le motd’ordre concernant l’heurefixée par les autorités pour queprenne fin la fête, soit 3 heuresdu matin. Sauf Sweet Mickey-Michel Martelly et son char,suivis de la foule de ses fana-tiques, qui semblait avoir autrechose en tête. De fait, arrivédevant la Télévision nationale,au niveau de Delmas 33 et 34,il devait demander aux anima-teurs de la station de service àcette heure d’aviser Carrefour,

banlieue sud de Port-au-Prin -ce, qu’il arrive bientôt pourcontinuer la fête. Inutile dedire qu’une telle déclarationfaisait l’affaire des festivaliersqui voulaient faire durer leplaisir.

Des dispositionsprises par la DDOpour maintenir l’ordreLes policiers affectés à laDirection département del’Ouest (DDO) avaient la res-ponsabilité d’assurer la sécuri-té du défilé carnavalesque.

Ayant appris la décision del’ex-président de se dirigervers la Nationale numéro 2,s’éloignant de Port-au-Prince,le directeur général de la PNH,avant d’aller dormir, a vitedonné l’ordre de dresser desbarricades en vue de bloquerl’avance de la foule menée parSweet Mickey vers Carrefour,car à 5 heurs du matin, Mar -telly et sa foule avaient déjàcommencé à danser les sup-plémentaires.

Il faut dire que l’ex-prési-dent avait ses propres agents

de sécurité en la personne despoliciers de l’Unité de sécuritégénérale du Palais national(USGPN) qui prenaient les or -dres, non de la hiérarchie poli-cière, mais plutôt de M. Mar -telly. Aussi, quand le char deSweet Micky est arrivé devantles barricades, celui-ci donna-t-il le signal de franchir. Lespoliciers de la DDO ont dûdégager la voie pour ne pas sefaire passer dessus.

Sur ces entre-faits, le com-mandant de la DDO sur placetéléphona en catastrophe au

directeur général, qui arrivaimmédiatement sur la scène.Sans perdre de temps, il s’estadressé à Martelly en gentle-man, lui disant que le Car na -val est terminé et que le charde Sweet Mickey ne doitavancer plus loin vers Carre -four. Comme l’ex-présidentfei gnait de pas entendre Mi -chel-Ange Gédéon, celui-ci,d’un ton ferme, fit savoir àMartelly que l’ordre déclarantla fin des réjouissances estvenu d’ « autorité supérieure».

Michel Martelly fait dans la provocation,une bagarre entre policiers évitée

LA VERSION 2018 DU CARNAVAL

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Haïti-Observateur 21 - 28 fevrier 20183

poursuit M. Ponce, la «Com -mis sion internationale contrel’impunité au Guatémala »

(CICIG) entreprend, avec lesautorités ju diciaires guaté-maltèques, une campagne quia donné des résultats. Outrecette dernière action, en 2015,le président Otto Perez Mo -lina, ex-général de l’Armée, aété destitué du pouvoir etarrêté avec la vice-présidenteRoxanna Baldetti, qui ont étéemprisonnés quelques heuresaprès leur arrestation.

À noter que CICIG a étécréée le 12 décembre 2006,suite ā un traité signé entrel’ONU et le Guatemala faisant

de l’organisme une entitéindépendante d’ap pui ā l’Offi -ce du procureur général, ā laPolice nationale civile etautres institutions dans leurs

enquêtes sur des cas difficilesdevant être menées avec tact.On veut croire qu’Haïti se

trouve ā un carrefour simi-laire ā celui du Guatemala enmatière d’enquête criminelle.Il n’est jamais trop tard d’ap-prendre des autres pour le plusgrand bien de la nation quisombre dans la corruption etl’impunité.

Presqu’en même temps,Ja cob Zuma, président del’Afri que du sud a fini par ren-dre le tablier, le 14 février,

après des mois de tergiversa-tions. En effet, la veille, sonparti politique, l « African Na -tional Congress » (ANC) luiintima l’ordre de démissionner«immédiatement pour le plusgrand bien de la nation ».Durant ses neuf (9) ans aupouvoir, Zuma a été mêlé àplusieurs cas de corruption,rendant impopulaire l’ANC,le parti du héros de l’indépen-dance, feu Nelson Man deladevenu le premier présidentnoir de l’Afrique du sud, lorsdes premières élections démo -cratiques, en 1994. Après 27ans de prison, Mandela avaitfini par remporter la victoirecontre l’apartheid, cette philo -sophie de ségrégation racialed’une minorité blanche ayantrecours à toutes les méthodesde coercition.

Or, l’impopularité de Zu -ma met en péril la suprématiede l’ANC qui doit aller auxurnes l’année prochaine. Suiteā la démission de Zuma,l’ANC s’est tourné vers CyrilRamaphosa, nommé présidentprovisoire le 15 février. Âgéde 65 ans, Ramaphosa fut un

fidèle adepte de son mentor,Nelson Mandela. Ainsi, voit-on poindre à l’horizon unelueur d’espoir pour l’ANCaux prochaines élections.Dans son premier discours, lenouveau président sud-afri -cain a promis d’ « arrêter lavague de corruption dans nosinstitutions publiques ». S’ -adressant aux législateurs,sous des vivats assourdissants,il eut ā dire : « Nous avons laferme détermination de con-

struire une société basée sur lerespect et l’intégrité, into lé -rante à l’égard de ceux quis’adonnent au sa ccage desressources publi ques, s’organ-isant en corporations de crim-inels en vue de voler les mai-gres ressources des citoyens ».

Ici et lā, une vague anti-corruption renverse les bar-rières qui empêchent l’essordes citoyens vers les cimes dudéveloppement. À quand letour d’Haïti de se défaire du

carcan de la corruption et del’impunité qui gangrènent toutl’appareil d’État ? Que leprocès du fonds PetroCaribesoit le commencement decette détermination citoyenneā démo lir la forteresse de l’im-punité. N’en déplaise ā Jo -venel Moïse qui jure de nepermettre aucune « persécu-tion politique » sous son ad -ministration.

21 février 2018

Entre-temps, en Haïti, lepré sident Jovenel Moïse amanifesté sa déterminationà protéger ceux qui ontdévalisé le fonds Petro Cari -be en publiant, le 16 février,la résolution du Sénat dansl’organe officiel d’État LeMoniteur.

À souligner que cette réso-lution, votée en catimini le 1erfévrier par les sénateurs PH -TK et leurs alliés, en l’absen-ce des sénateurs de l’opposi-tion, confie ā la Cour supé-rieure des comptes et ducontentieux administratif(CS CCA) l’analyse des Rap -ports Beauplan et Lator tue surle plus grand vol organisédans l’histoire de la Répu bli -que d’Haïti des ressources fi -nancières de la nation par desofficiels hauts placés des ad -ministrations gouvernemen-tales, de 2008 ā 2016, savoircel les de René Préval, de Mi -chel Joseph Martelly et de Jo -celerme Privert. À noter quel’administration Martelly-Lamothe/Paul est responsable

de la disparition des plusfortes sommes soustraites desUSD 3,2 milliards $ du fondsalimenté par le brut vénézue-lien.

Toutefois, au niveau de lajus tice, les plaintes des cito -yens contre les transgresseurscontinuent d’être déposées.La dernière en date, soumiselundi dernier, 20 février, parl’avocat André Michel, citecom me plaignant le citoyenMau rice Noël, ex-officier d’ -État civil de la section Nordde Port-au-Prince, ā l’encon -tre des personnalités suivantes: Nonie H. Mathieu, Arol Élie,Michel Joseph Martelly, Joce -ler me Privert, Michel Le -corps, Eustache Saint-Lot,Jean Max Bellerive, HebertDocteur, Laurent SalvadorLamothe, Josefa Gauthier,Jac ques Rousseau, MarieCar melle Jean-Marie, WilsonLa leau, Stéphanie Balmir Vil -ledrouin, Yves Germain Jo -seph, Max Rudolph Saint-Al -bin et consorts « pour corrup-tion et dilapidation des fondsPetroCaribe ».

Rappelons que NonieMathieu était présidente de laCSCCA, qui avait failli ā satâche, tandis que les membresde l’Exécutif se la coulaientdouce aux dépens de Petro -Caribe. Quant ā Arol Elie, ilest indexé dans le rapportLatortue. En tant que mem -bres de cette institution, com-ment pourront-ils analyser desrapports dans lesquels ils sontaussi accuses ? L’air de rien, leprocès PetroCaribe a déjādémarré.

Wole Soyinka est en visiteen Haïti. L’octogénaire nigé-rian est le premier Noir et pre-mier Africain ā obtenir, en1986, le Prix Nobel de littéra-ture. Il est arrivé ā Port-au-Prin ce, le lundi, 20 février, ac -compagné d’une imposantedélégation de gens de lettres etde communications, répon-dant ā une invitation de laseconde édition de « Rencon -tres d’ici et d’ailleurs » qu’or-ganise Laboratorio Arts Con -temporains. Il a été reçu cemê me lundi par le présidentJovenel Moïse. Les 24 et 25février il est attendu au Cap-Haïtien où il compte visiter LaCitadelle Laferrière et le Pa -lais Sans Souci. Né le 13 juil -let 1934, ce grand pionnier dela littérature tenait ā fouler lesol d’Haïti, lā où d’autresNoirs avaient marqué l’histoi-re pour avoir été les pionniersqui ont mis fin ā l’esclavagedes Noirs.

Alvaro Colom, ex-president du Guatemala, en prison.

Cyril Ramaphosa pretants’adresse au Parlement sud-africain.

L'ex-president sud africain Jacob Zuma force de quitter le pou-voir.

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By Rosie Bourget

The official motto of the UnitedStates “In God We Trust”adopt ed in 1956 when the Unit -ed Sta tes Congress passed anact (H. J. Resolution 396)

signed by Presi dent Dwight D.Eisenhower, has changed to “InGun We Trust.”

Considering the death tollWednesday at a Florida highschool where 17 people wereshot to death, one can conclude,just like Iraq and Afghanistan,the American soil has become abattlefield. Yet, despite thesehor rific events occurring overand over, a pattern has emergedafter each mass shooting; lousylaw makers have nothing betterto offer to the families of thevictims but thoughts, condo-lences and pra yers. Althoughthey pretend to be concerned,they have never mentioned guncontrol laws. To avoid bringingthe real issues to the table, theironly excuse lies is blaming allthe deadly massacres that haveoccurred in the United States onmental illness. Politi cians are soknowledgeable about mentalhealth, they now know by heartthe Diagnostic and StatisticalMa nual of Mental Disorders,Fifth Edition (DSM-5). To giveyou a diagnosis, all they have todo is take a good look at you.

A day before Nikolas Cruz’sshooting rampage, the lea dersof the nation’s 17 intelligenceagencies briefed Congress ontheir 2018 worldwide threatassessment. This evaluation de -

tail ed myriad threats to Ame -rica’s na tio nal security fromabroad, na me ly China, Russia,trans natio nal organized crime,and terrorism, but ignored thethreat from within posed byguns. Wednes day’s carnage inFlorida illustrates the problemcaused by this collective failureto see the existential threat pos -ed by guns to schools.

School shooting is a topic ofintense interest in the United Sta -tes. The days of ‘’this is a goodneighborhood/community/ city‘’or “it could never happen here”does not exist anymore. A schoolmassacre can hap pen anywherein America regardless of race,social or economic status.Schools had traditionally beensa fe havens. Never theless, thelast school shooting that tookpla ce on Wednesday afternoon,Fe bruary 14, 2018, at MarjoryStone man Douglas High inPark land has changed Flori -dians’s per ception of schoolsafety. Whi le a handful of peopleat the packed legislative hearingshouted about their SecondAmend ment rights, none of thelawmakers in Wa shington D.C.,including the National RifleAssocia tion (NRA) could pro-vide a reason for a civilian toown an as sault-style weapon.Ma ny things can wait, childrencannot. To them, we cannot say“tomorrow,” the time is now toact.

Those of us who are parentscan only imagine the grief andanger that 17 families in Park -land, Florida, are feeling rightnow. As part of the crisis res -pon se team, I was in Parklandon Thursday providing crisis in -tervention services at the sameplace where the vigil was held;can you imagine how difficultthis was for me to digest as amother? With 17 people dead,the Stoneman Douglas shootingwould be the deadliest for anyhigh school in the United States,surpassing the 15 victims killedat Colum bine High School inLittleton, Colo ra do, on April 20,1999. What have lawmakerslearn ed from the ColumbineHigh School mas sacre and all

the others that have claimed stu-dents’ lives? Are our childrensafe in school? What are the Na -tio nal Rifle Association (NRA)and the law makers doing to pre-vent school violence? Many ofthem missed the chance tomake sure the people killed atSandy Hook Elementary andColum bine High, to name just afew, did not die in vain.

After the Columbine trage -dy there should have been amore concerted effort to shownot only a physical police pres-ence on campus, but also metaldetector devices in all publicschools. Isn’t it about time forlegislators to put their politicaldifferences and personal interestaside and do something aboutschool shooting in the UnitedSates? As long as it remainseasy for malicious people to ac -quire weapons like those usedin Parkland, Las Vegas, Or lan -do, Colorado or San Ber nar di -no, students will die by thedozens.

There have been 18 schoolshootings so far this year, in -cluding the latest one in Park -land, Florida. These devastatingevents are becoming all toocommon in the world we live intoday. It‘s as easy to obtain asemi-automatic military-stylerifle today as it was nearly twoyears ago when Omar Mateenused one to kill 49 people andwounded 58 others on June 12,2016 at an Orlando night club; itremains legal to buy bumpstocks today, just as it was fourmonths ago when Stephen Pad -dock used one to murder 58people in Las Vegas.

The thunderous hail of bul-lets is always followed by thesilence of a nation that cannotbring itself to do anything besi -des offer a litany of thoughts andprayers to the families of thevictims. In competent and mis-guided politi cians need to stopthat nonsense. An AR-15 is notfor hunting, it’s for killing. Ins -tead of sending pra yers all overthe place, do something mean-ingful. Prayer won’t bring thede ceased back, nor will it fix theproblem. But tough gun controllaws will prevent these trage -dies from happening again.Let’s not use what happened atMarjory Stoneman DouglasHigh School as a reason not todiscuss gun violence; but let’sdiscuss the real issue at hand.We must get these assault wea -pons off our [email protected] (Masters of SocialWork)SSW (School Social Worker)

4 Haïti-Observateur 21 - 28 fevrier 2018

HAITI-OBSERVATEUR EN LIGNEEn attendant la construction du nouveau site,l’édition hebdomadaire peut être téléchargée :haiti-observateur.ca

Ensuite cliquez sur ARCHIVES, puis choisissezl’édition courante ou celle désirée.

Rosie Bourget.

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5Haïti-Observateur 21 - 28 fevrier 2018

NOTE DE PRESSELA PREMIÈRE ENCYCLOPÉDIE D’HAÏTILAPREMIÈRE ENCYCLOPÉDIE D’HAÏTIVient de sortir des presses des « ÉditionsAupel » (Canada), le TROISIÈMETOME de l’œuvre colossale préparée parl’ancienne Présidente de la Républiqued’Haïti, 1ère femme Juge et magistrat àla Cour Suprême, maître Ertha PascalTrouillot : « « L’ENCYCLOPÉDIEBIO GRAPHIQUE D’HAÏTI » » .

Une mine de renseignements précieux,cet ouvrage unique, à rigueur scienti-fique, fruit de plus de cinquante annéesd’écriture et de recherches ininterrom-pues, plus de deux siècles d’anthologiehumaine, d’illustres personnages, serévèle une réalisation titanesque, issued’une ardeur presque sacerdotale et

d’une ténacitésans faillepour illustrerle passé histo-rique d’Haïtià travers sesa c t e u r s ,témoins ouassistants quiont forgél’idéal de cecoin de terre.Œ u v r epatiemmentélaborée pour

être livrée dans sa forme achevée :

Présentation parfaite — Haut degamme Reluire soignée .. Incrustationsor .. Signet en tissu et tranchefile ..Tranches de tête, de pied et de gout-tière dorées. Plus une édition de luxe.

« L’Encyclopédie Biographiqued’Haïti », vrai travail de bénédictin, col-lige les personnalités d’Haïti oud’ailleurs dont les travaux ou lesprouesses ont influencé le devenir de lasociété haïtienne.

« L’Encyclopédie Biographique d’Haï -ti » est le tribut des nuits de veille attar-dée, de quêtes incessantes , de fouillesdans les bibliothèques privées et publi -ques, dans les archives nationales ou defamille ; de renseignements ou témoi-gnages, de consultations, de traitementdes données ; d’inscriptions gravées surles stèles des monuments publics et lieuxde repos ; d’interrogatoires incessantes etvérifiables posées aux descendants ; deréférences photographiques puisées àmême les trésors ancestraux ; de visitedes grandes capitales du monde en quêted’informations éparpillées et inédites,ect.

« L’EncyclopédieBiographique d’Haïti» se veut le recueildes gloires, des peines et misères enre-gistrées dans le tissu social, et illustréespar des personnages hors du commun.

« L’Encyclopédie Biographique d’Haï -ti » n’est pas un ouvrage politique. Com -

me le soutient le préfacier du 3èmetome : « Ce n’est pas un annuaire, ni unlivre d’histoire événementielle. Ce n’estpas un panégyrique ni un Who is Who.N’y cherchez aucune malice, car il n’yen a pas ».

L’ouvrage est sans prétention littéraire. Ilrenseigne, informe, rappelle, instruit,réhabilite, honore et vise un futur histo-rique amélioré et positif. Comme touteœuvre humaine, il appelle à s’améliorer,à s’agrandir dans la continuité, par denouvelles silhouettes, de nouvelles fi gu -res emblématiques, de nouveaux entrantstirés dans la vaste galerie nationale.

Que ceux qui brûlent du désir de renaîtreavec le peuple d’ Haïti et son épopéeviennent s’abreuver à la source fécondedes pages glorieuses de son histoiretoutes scellées du souffle épique et appré-cier en hommage posthume à Ernst et enadmiration reconnaissante à Ertha qui,seule, durant des décennies, a parachevéles quatre (4) volumes livrés aujourd‘huià la délectation des lecteurs.

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Adresses :a) E – MAIL :

[email protected]

b) Mme Ertha Pascal Trouillot

GLEN OAKS, N Y 11004 - 0309

BESOIN D’UNE AMBULANCE POURSAUVER DES VIES

La clinique JACQUES VIAU du batey deConsuelito, en République dominicaine, inaugurée le 6mai 2016, commence à fonctionner, avec un équipe-ment trop modeste pour garantir un accueil adéquat dela communauté de façon pérenne.

Il y manque encore un outil important et indispensablepour le transport des malades dont l’état de santé néces-siterait des soins appropriés et urgents. Il est donc d’uneextrême importance que la clinique puisse disposer,dans les meilleurs délais, d’une AMBULANCE

EQUIPEE et digne de cenom. Or, les fonds manquentpour l’acquisition immédiated’un tel équipement qui per-mettrait de garantir le fonc-tionnement, de jour commede nuit et 7 jours sur 7, duservice des urgences de l’éta-blissement.

Actuellement, cette clinique ne dispose que d’unearmoire à pharmacie, de quelques sièges, d’une table deconsultation et d’un dortoir destiné au personnel médi-cal.

La clinique dessert non seulement la communauté dubatey de Consuelito, qui compte une population de24 000 habitants, mais elle est aussi destinée à l’accueildes malades de plus d’une douzaine de bateys avoisi-nants, dans un rayon de quinze kilomètres. Il s’avèredonc indispensable que le service des urgences de la cli-nique puisse disposer d’une ambulance équipée pou-vant assurer, de façon permanente et en toute sécurité,le transport des patients dont l’état de santé nécessiteune prise en charge pour un transport urgent et dans desconditions satisfaisantes.

Dès l’ouverture de la clinique, le personnel médicalassure plus d’une trentaine de consultations par jour auprofit des seuls habitants du batey de Consuelito, quisont en mesure de se présenter à l’accueil par leurspropres moyens. Il va sans dire que ceux qui ne peuventse déplacer restent cloués chez eux, au lit et privés desoins médicaux dont ils auraient besoin de toute urgen-ce.

C’est pour toutes ces raisons que l’ASSOCIATIONHISPANIOLA DEBOUT, seule initiatrice de laconstruction de la clinique « JACQUES VIAU » dansle batey de Consuelito, en République dominicaine,lance un appel pressant aux généreux donateurs poten-tiels, aux fins de recueillir les fonds nécessaires pourl’acquisition d’une ambulance équipée, outil indispen-sable pour le fonctionnement adéquat du service desurgences de cet établissement médical.

Je rappelle que l’ASSOCIATION HISPANIOLADEBOUT est reconnue d’intérêt général par les autori-tés françaises et bénéficie du statut d’entreprise huma-nitaire d’utilité publique.

Par conséquent, les donateurs bénéficieront automati-quement, pour leur don, d’une exonération fiscale àhauteur de 60 %, s’il s’agit d’une société, et de 66 %s’agissant de la donation d’un particulier. Les dons peuvent être adressés à : l’ASSOCIATIONHISPANIOLA DEBOUT

Ertha Pascal Trouillot, avocate.

Ertha Encyclopedie Book Picture

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Selon enfòmasyon nou resevwa,gouvènman an te mete 2 milyondola merisken (2 000 000,00 $)pou finanse sa yo rele Kanavalnasyonal la, sètadi pou madigranan Pòtoprens diran 3 jou. Yo paesplike kijan lajan an separe,donk nou pa konnen kilès ki re -sevwa ki valè epi sou ki bazbagay yo fèt. Kòm prezidan anavèk madanm ni te sou cha SwitMiki a — eskize m, Swit Mimi—, èske se gwoup sa a ki te sotinan loto a e ki te jwenn gwomago a ? Konsa, lòt gwoup yo tesoti ak ti miyèt moso ki te tonbeanba tab.

M pa kwè okenn otorite apbay kras enfòmasyon kijan dis-tribisyon an te fèt. Men kòm pa -wòl la di, Passons! Ēske komiteki te anchaj òganize Kanavalnasyonal la te pase lòd kijan poubagay yo te fèt ? Ēske tout bagayte pase jan sa dwa ? Selon sa ob -sè vatè ki te sou plas di, Lapolispa t aji menm jan ak tout atis ki tenan kòtèj la. Pa egzanp, gengwoup Don Kato a ke yo te blokea youn sèten moman. Sè twouveke se gwoup sa a ki te vin ak kòde ki t ap chante « Bare vòlè, Marevòlè ! » Nou byen konnen ki vòlèyo t ap pale. Vòlè lajan Petwo -Karibe la. Sa pa t fè otorite yople zi, sitou younn nan gwo vòlèyo te gen prezidan de la Repiblikavèk Madanm La Premyè Damsou cha pa l la pandan li t ap voyemonte ak tout vye pawòl ki t apsot nan bouch sal li a.

Men sa pa anyen. Lè Kanavalte sanse fini nan mèkredi vè 3 zènan maten, vrè chèf Kanaval la tedi « Tou dwa, nou pral Kafou ! »Epi tout chèf sekirite l yo te di «Àvos ordres, Excellence ! Sa w disesa k ap fèt ! » Pinga pèsonn vindi m, « O non, bagay konsa pa t

janm di, nou te sèlman la pou nbay sekirite ». Ok ! Men nan baychèf bandi legal la sekirite, noumontre kilès ki vrèmman chèfann Ayiti. Se pa ni prezidan yomet chita sou fotèy boure nan Pa -lè a, ni chèf Polis yo, kit se direk-tè depatmantal, kit se te direktèjeneral. Gen lòt chèf siperyè an -wo yo tout. Se Michèl Jozèf Ma -te li (Michel Joseph Martelly) k

ap tire fisèl yo tout. Se poutèt sa nou bat bravo

pou sitwayen nan Gonayiv akJakmèl ki te di se swa jamè pouokenn otorite bouch sal vin pati-sipe nan Kanaval lakay yo. E yote kenbe pawòl yo, menm lè me -sye Potoprens yo te koupe lajanyo. Se sa nou rele sitwayen kon-sekan. E plis bagay yo ap man-gonmen se plis nou pral wè lòtsitwayen konsekan leve kanpe.Sa pral fèt menm nan Pòtoprenskote lajan fè chen danse. Sa m apdi la a, lajan fè mounn nou pa ta

kwè danse tou. Nou p ap bezwen tann lontan

pou nou kòmanse wè sa m di nousou sitwayen konsekan yo, paskese prèske chak jou nou tandegwoup sesi gwoup sela k ap de -po ze plent nan Tribinal kont ban -di legal. Jan sa prale a peyi a praldivize ant souflantchou k ap obe -yi bandi legal epi sitwayen kon-sekan k ap kanpe djanm. Asire -man, nou wè film sa a deja. Oto -rite ki te konprann yo byen kanpeavèk fòs represyon yo tou pare teoblije kouri pran avyon anvanpèp la te dechèpiye yo. Se pi pitiyo ki toujou ret dèyè pou peye pokase a. M pa bezwen di noutwòp, nou konprann trè byen sam ap di a. Jan yo di pawòl la,Larivyè avèti pa touye kokobe !

Ann tounen sou pawòl priyo-rite a. Jan nou wè l la, priyoriteotorite lakay se depanse pou fèmounn danse, paske lè y ap dan -se konsa yo bliye si yo te menmgrangou. Nan sans sa a, otoritenou yo aji menm jan ak MariAntwanèt (Marie Antoinet te),dènye rèn nan peyi Lafrans, lè yote vin di l : « Pa gen pen pou baypèp la manje ». Li te reponn :«Enben, ba yo gato ! » Li te pasemal, Yo te pase l a lenfinitif, kou -pe tèt li ak giyotin. Men poukisamenm mwen vin ak pawòl pri -yo rite a ? Pandan y ap banbilenan Pòtoprens, pandan prezidan,madanm ni ak tout akolit li yo apmonte desann al an Frans, al annItali pou pran benediksyon lePap, anplwaye anbasad ak konsi-la aletranje pa touche. (An palande sa, jiska prezan gouvènman anpa janm di konbyen lajan pè di -yèm (chak jou) yo bay prezidanak madanm ni lè yo vwayaje ale-tranje. Ēske se menm jan sa tekonn fèt sou Mateli ? Ēske se 20mil dola pou prezidan epi 10 milpou madanm ?

Antouka, bagay yo gravmangrav ! Mounn ki konnen ka dinou ke gen 2 klas anplwaye nansè vis aletranje a, sitou nan anba-sad Wachintonn nan avèk konsi-la yo. Gen anplwaye ministè Afèetranjè, epi gen anplwaye ministèEnteryè. Pa egzanp, se mounn kap travay pou Enteryè ki respon-sab seksyon paspò a. Kivedi seyo ki vrèman rantre anpil lajan.Enben, se sant lajan an ase yopran, men yo pa konn kibò kòb lapase. E sa lakòz anpil twoublay.Anplwaye Enteryè gen 4 mwayo pa touche. Ēske n konprann sasa vle di pou fè 4 mwa san tou -che, sitou nan peyi etranje ? Ki -jan pou yo manje, peye kay, voyetimounn lekòl e menm gen lajantranspò pou y al nan travay ? Senan sitiyasyon konsa anplwayeLeta pran kout ponya e menmfoure men yo kote pou yo pa tafoure l.

M eseye jwenn gwo chèf Ayi -

ti yo pou m mande de ki prevyen.Enposib pou n pale ak yo. Men naprann ke ministè Enteryè di sezonbi l ap chase nan sèvis gou-vènman an aletranje. Anveri te,sou gouvènman Tèt Kale SwitMimi an anbasad ak konsila yo tevin tounen depo. Otorite ann Ayi -ti yo, kit nan Egzekitif, kit nanPalman, te kaze fanmi yo ak zan -mi yo nan youn plas nan anbasadosnon nan konsila. Lè gouvèn-man tranzisyon Joslèm Privè a(Jocelerme Privert) te monte nanmwa fevriye 2016, nouvo chèfyo te voye anplwaye pa yo metesou sa k te la yo. Pa t menm genkote pou anplwaye chita. Donk,plizyè pa t janm met pye nan tra-vay, men yo te resevwa chèk yochak mwa, regilyèman. Sa fè patisa nou rele kòripsyon an.

Donk, otorite Enteryè yo di senan faz chase zonbi yo ye. Se sak fè anpil mounn pa touche. Si sesa k ap fèt vre n oblije bat youn tibravo pou Enteryè. Men otoriteAyiti yo pa ka fè kretyen vivanpeye pou zonbi. Selon sa naprann tout zonbi gen tan degèpi.Enteryè pa ka di li pran tout younlane pou fè netwayaj. Non, me -zan mi, sa se pawòl pou fè ti -mounn dodo. Se depi nan mwafevriye 2017 ke gouvènman TètKale Nimewo 2 a te pran pouv-wa a. Asireman, li pa pran touttan sa a pou met lòd nan dezòd.Atò sa k pase ak tout lajan En -teryè ekonomize depi youn lane a? Ēske lajan pou zonbi aletranjeyo vin sèvi pou rekonpanse zonbiann Ayiti, osnon èske lajan yo tekonn bay zonbi lòtbò dlo al nanpòch otorite ki di y ap chase zon -bi yo? Se kòm si n ta di zonbipeyi ranplase zonbi aletranje. Sepa posib ! Minis Woudòf Sent-Alben (Rudolph Saint-Albin, nap ba w youn ti konsèy. Ou gen 2semèn pou w fè lè nesesè pou wsove lonnè anplwaye ministè aaletranje. E sove lonnè peyi a tou,paske se pa anplwaye yo sèlmany ap pale mal, se non Ayiti menmy ap trennen nan labou. Pa bayprezidan bouch sal nan gwo peyirezon lè l di Ayiti se youn twouK.K siperyè.

N ap fè youn ti pale tou avèkministè Afè etranjè a. Ki rezonminis Antonyo Wodrig (AntonioRodrigue) ka bay pou anplwayeki gen 2 mwa yo pa touche ?Selon sa n konnen, minis Wodrigse mounn serye. Dayè, se limenm ki te denononse sitiyasyonli te jwenn nan anbasad ak konsi-la yo ki te chaje mounn ki pa t apfè anyen. Okontrè, nan mwa melane dènyè, anviwon 2 mwa apreli te pran kontwòl ministè Afèetranjè a, li te di peyi a gen 49

misyon diplomatik aletranje avèkplis pase mil (1 000) anplwaye kikoute Leta 4 milyon 295 mil dola(4 295 000,00 $) chak mwa. Nanmwa daou, lè minis la te parèt de -van Komisyon Afè etranjè Senaa, li te di anviwon 300 a 350 anpl-waye t ap ase pou fè travay la. Lite menm di ke 10 zan de sa, sesèlman 250 anplwaye Afè etran-jè te genyen aletranje.

Nan mwa novanm lane pasea, minis Wodrig te bay jounal LeNouvelliste youn entèvyou ki teparèt le 10 novanm, kote l te di tegen ant 400 e 500 anplwaye kon-traktyèl, kivedi ki pa diplomat, kite pou revoke ou ranvwaye.Sanble travay degrese a te pranplis tan pase sa l te espere. Kan -menm, minis la, ki te pase plizyèlane nan diplomasi a aletranje,konnen sa sa vle di lè anplwayepa touche. Yo pa gen monnonkosnon matant pou lonje men bayo. Yo pa gen pye mango osnonzaboka nan lakou kote yo k abkeyi youn fri pou pase grangouyo. Li lè li tan pou degrese a tefini, epi pou mounn ki la yotouche alè. Si ministè a kontinyeaji konsa ak diplomat aletranjeyo, sa vle di yo pa youn priyori-te. Tandiske se anplwaye sa yo kireprezante peyi a nan peyi koteyo ye a. Jan youn gouvènmantrete diplomat li aletranje sifi pouesplike ak ki klas gouvènman nap boule. Se gouvènman kòrip-syon, dwèt long siperyè.

Sa nou di pou diplomasi ale-tranje a nou ta ka di se menmbagay pou pwofesè lekòl avèkan plwaye lopital Leta yo. Se yomenm ki konn pase plizyè mwasan touche. Men kòm yo annAyiti, souvan gen youn fanmi,os non youn zanmi pou prete yoyoun ti kòb ou menm fè yo younti kado pou yo ka pran souf joukotorite yo sonje yo. Mezanmi,ba gay yo pa ka kontinye konsa.Ēske danse, banbile, pati aletran-je ak gwo delegasyon zanmi oulafanmi, èske se sa ki priyoritegouvènman prezidan JovnèlMoyiz ki di li se chanpyon kontkòripsyon ?

Li lè li tan pou otorite lakayyo sispann pale e pase a laksyon.Li lè li tan pou yo sispann depan-se lajan peyi a pou zanmi akfanmi yo ! Paske lemonn antyeap gade nou, yo wè kisa ki priyo-rite nou. Epi n ap plenyen lèentènasyonal la ap sentre basnou, yo pa vle debouse jan sa tekonn fèt oparavan. Sè ke yookouran kijan nou depanse lajanki rantre nan men nou, yo wèpriyorite n.

Grenn Pwonmennen

6 Haïti-Observateur 21 - 28 fevrier 2018

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7Haïti-Observateur 21 - 28 fevrier 2018

À ce moment, Sweet Mickeydescendit du char qu’il fitabandonner dans la rue avantde s’éloigner des lieux.

D’aucuns se demandent cequi aurait pu arriver si les poli-ciers de la DDO avaient pris ladécision d’arrêter à tout prixl’avance du char de Sweet

Mickey, au risque même dedéclencher un affrontementavec leurs frères d’arme duPalais national.

De toute évidence, le rixequi aurait pu avoir lieu a étéécarté grâce à la décision desagesse prise, dans un premiertemps, par le commandant despoliciers de la DDO; et dansun second, par le directeurgénéral arrivé en trombe surles lieux et s’adressant calme-ment à l’ex-président.

À bien considérer, Martel -ly s’est cru autorisé à afficherun tel comportement, carayant une forte emprise surJovenel Moïse. Ce dernieravait docilement participé auCarnaval en optant pour s’em-barquer à bord du char deSweet Mickey. Par ce geste il

a démontré à tout le mondequ’il prend partie pour Mar -telly dans la controverse quil’oppose à la société autourdes propos orduriers qu’ildébite en public, lors de sesprestations en salle de spec-tacle. Comme dit le proverbe,qui se ressemble s’assemble.Faut-il alors conclure que leprésident Moïse se sent bien

dans sa peau en compagnie deson prédécesseur ?

D’aucuns s’interrogentégale ment sur le comporte-ment de Martelly au Carnaval2018, dans la foulée des prisesde position contre lui par desleaders des villes qui l’ont pra-tiquement éjecté de leurs défi-lés, à cause de ses propos gri-vois et ses gestes indécents enpublic. Et pour cause ! Au lieude profiter de cette occasionpour faire amende honorable,Sweet Mickey s’est montréencore plus choquant.

Tout laisse croire que Mar -telly a une raison qui le porte àafficher un tel attitude. On fini-ra par le savoir, car comme ledit si bien notre vernaculaire `:« Lè ti poul twò cho, malfini kidèyè l ».

Michel Martelly fait dans la provocation,une bagarre entre policiers évitée

LA VERSION 2018 DU CARNAVAL

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Jovenel Moise avec Martelly affublant l'uniforme qui consisteen chemise blanche au Carnaval de Port-au-Prince.

Michel Martelly avec ses fans au Carnaval 2018, à Port-au-Prince.

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8 Haïti-Observateur 21 - 28 fevrier 2018

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Tel est le titre du tome de 656 pa -ges que l’ancien Premier mi -nistre Gérard Latortue, en col la -boration avec des anciens mi nis -tres du gouvernement de tran -sition, a livré au public. Nous lerecommandons chaudement ātous ceux qui s’intéressent ā lanouvelle Haïti régie par des loisvisant le bien-être de la popula-tion bénéficiant de la bonne gou-vernance et tournant le dos ā lacorruption qui gangrène tout

l’appareil gouvernemental.Pour USD cinquante dollars,c’est une aubaine. En guise d’in-troduction, nous vous présen-tons l’avant-propos que voici :

Avant proposL’ex-Premier ministre GérardLatortue a fait école pour avoir étéle premier ā écrire le « LivreBlanc » de son administrationdans lequel les différents ministè -res faisaient le bilan du travail réa-lisé sous leur gestion. Une fa çonde préparer la voie aux au tresappelés ā continuer la tâche. Enprésentant « L’œuvre Législa tivedu Gouvernement de transi-tion (2004-2006) », adressé augrand public, il ne fait que récidi-ver.

Ce livre est comme un ma -nuel d’un État de droit. Consi dé -rant qu’il n’existait pas de Par -lement durant la période intéri-maire pour s’occuper de légiférerpour la nation, le gouvernementintérimaire, tout en s’occupant d’ -administration, jeta aussi les baseslégislatives pour une ré for me enprofondeur de l’État. En ce sens,nous saluons la 50e Lé gis laturequi renoue avec la pra tique de se

pencher sur l‘ éla boration des lois.Assuré ment, nos parlementairestrouveront dans ce livre matièresā réflexion. C’est aussi le momentde souligner que les parlemen-taires ne sont pas nécessairementdes agents de développement,mais des artisans de lois pour ré -gir une nation.

Dès le premier chapitre, M.Latortue laisse percer sa grandepréoccupation : « Ce qui était évi-dent en 2004, l’est encore en

2017 et le sera en 2020, si on nes’attelle pas ā refonder l’État haï-tien sur de nouvelles bases ».Ainsi, au début de son adminis-tration, il a mis l’accent sur lad é c e n t r a l i s a t i o n .« L’administration publique »,écrit-il, « était restée trop long-temps tributaire de régimes poli-tiques centralisateurs, coupés desréalités sociales du pays et distan-te des citoyens ».

Ne se croyant pas le seul no -vateur, M. Latortue salue lespion niers qu’étaient les artisansde la Constitution de 1987 quiavaient proposé « un projet demodernisation de l’Etat et de sonadministration ainsi qu’un projetde restructuration de la sociétéhaïtienne en vue de sa démocrati-sation ». Il s’associe ā cette vi sionen disant que sa « grande am -bition . . . était de restructurer lesdif férentes instances administra-tives et définir leur rôle de maniè-re ā les mettre en situation demieux servir l’ensemble de lapopulation sur toute l’étendue duterritoire national ». Tout ceci re -quiert « un grand consen -sus embrassant tous les sec -teurs non seulement les représen-

tants de la classe politique ». Unvrai visionnaire avec les pieds surterre !

Au second chapitre, M. AndréLemercier, ancien mi nis tre del’Économie et des Finan ces,avance qu’« il a fallu . . . attendrel’intervalle 2004-2006 pour quepuisse être produit le cadre légaldes réformes dont avait besoin lepays. Cet arsenal législatif couvretout aussi bien la gouvernanceéconomique et fi nancière que lalutte contre la cor ruption ». Cesréformes, écrit-il, visaient « lerenforcement des entités publi -ques de collecte des prélèvementsfiscaux et le renforcement desorganes d’élaboration et decontrôle des dé pen ses publi -ques ».

En ces temps où la questionde budget fait la une, il faut médi-ter sur ces paroles du grand ar -gentier du gouvernement : « Unesaine élaboration du budget . . .en vue d’améliorer le bien- être dela population ». Telle était sa pré-occupation et les budgets rectifi-catifs qu’il a cités en disent long.Revenant sur le sujet de corrup-tion, M. Lemer cier rappelle quec’est l’administration intérimairequi avait institué, en 2004, « L’U -nité de lutte contre la corrup-tion », pour se colleter ā ce fléauqui gangrène tout le système gou-vernemental haïtien.

Il affirme que les décrets, lois,conventions et traités visaient lerenforcement « de notre corps so -cial, et ce, dans un seul objectif :mettre notre pays sur la voie du

progrès ». Il souligne qu’il fautdavantage pour y arriver. Il faut« l’éducation et la rééducation denotre peuple pour en faire descitoyens responsables, formés et

informés, engagés ā tous lesniveaux comme acteurs en vue dela naissance de cette nouvelleHaïti qui nous gardera autant quepossible ā l’intérieur de nos fron-tières ». Qui dit mieux !

Entre parenthèses, je vou-drais souligner que le Premier mi -nistre Latortue a prêché d’ -exemple en ce qui concerne lacor ruption. Lors de sa premièrevisite ā Washington en 2004, ilm’avait confié son grand étonne-ment en disant, « Imagine, Ray, lecomptable m’a demandé com-bien me fallait-il pour le perdiem ». A sa réponse sur le barè-

me établi, le comptable lui dit,« C’est ainsi que les choses sefont. On vous donne ce que vousdemandez ». M. Latortue étaittom bé des nues. Alors, avec l’ai-de de feu le ministre Henri Bazin,m’a -t-il dit, il avait statué sur laquestion : mille cent dollars U.S.($1 100,00) de per diem pour lePremier ministre et mille cinqcents ($1 500,00) pour le prési-dent de la République. Apparem -ment, une fois terminée la périodede transition, on était revenu auxmauvaises habitudes. C’est si vraique sous la présidence de MichelJoseph Martelly, il s’octroyaitvingt mille dollars ($20 000,00)de per diem pour lui et dix mille($10 000,00 pour son épouse etson Premier ministre. Il faut ajou-ter aussi que sous le gouverne-ment intérimaire avaient été éli-minés les « comptes spéciaux »de la présidence, de la pri matureet des ministères. Seule ment troiscomptes spéciaux audités demeu-raient pour la présidence, la pri-mature et le ministère de l’Écono-mie et des Finances.

Au chapitre III, l’ambassa-deur Duly Brutus traite de la di -plomatie exercée sous le gouver-nement intérimaire. Il écrit : « Audépart du président Aristide le 29février 2004, Haïti était dans uncon texte international pour lemoins délicat ». Les gouverne-ments de l’Amérique du Nord etla majorité de ceux de l’Amé -rique du Sud reconnaissaient la

9Haïti-Observateur 21 - 28 fevrier 2018

LES LIVRESL’œuvre législative du gouvernement de transitiond’Haïti (2004-2006)

La couverture du Livre

Le rectro du Livre

Suite en page 13

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10 Haïti-Observateur 21 - 28 fevrier 2018

ÉDITORIAL

IIl existe une crise d’un autregenre en Haïti, celle dont onparle peu ou pas du tout. L’ad -ministration Moïse-La fon tantse trouve pris en otage par

l’ex-président Michel Martelly. De -puis la prestation de serment deJovenel Moïse, cette tendance s’estmanifestée dans le choix du person-nel à tous les niveaux de la présenteadministration. Mais cette ingérenceindécente et anticonstitutionnelles’est révélée dans toute sa laideur etsa brutalité le dernier jour de l’édi-tion 2018 du Carnaval. Cet ex-prési-dent de la République n’a hésité uneseule seconde à dresser une unité dela Police nationale contre une autre.N’était-ce un réflexe de sagesse de lapart des dirigeants de l’institution, onne sait quelle échauffourée aurait étéprovoquée.

En effet, presqu’à l’aube, mercre-di matin, exactement vers 5 heu res,le char de Sweet Micky (JosephMar telly), suivi des fans de ce der-nier, est arrivé devant la Té lévisionnationale haïtienne (TNH), sur laroute de Delmas. Là, l’ex-présidentdemanda au personnel de la TNHd’annoncer qu’il mettait le cap surCarrefour. Cela laissait entendre quel’ex-chef d’État n’allait pas obéir aumot d’ordre selon lequel le Carnaval2018 était à sa fin depuis 3 heuresa.m. Aussi son char menait-il sansdésemparer le carnaval personnel deMartelly vers le sud de la capitale, àla grande satisfaction des festivaliersqui ne demandaient qu’à voir se pro-longer la fête. Voilà leur vœu concré-tisé grâce à la décision de l’ancienprésident du pays de passer outre auprotocole établi par les autorités.

Apprenant que M. Martelly ve -nait d’avertir par voie de presse quelui et sa bande seraient bientôt à Car -refour, le directeur général de la Po -lice, avant d’aller se coucher, a vitepris les dispositions pour empêcherque s’installe le désordre au mo mentoù doivent cesser les activités carna-valesques. Mais le convoi de SweetMicky ne tardait pas à arriver devantles barricades de la PNH érigées pré-cisément par des mem bres de laDirection départementale de l’Ouest(DDO) en vue d’empêcher qu’ aucundes groupes de participants au défiléne continue illégalement la fête.Mais, sans autre forme de procès, lechar de Michel Martel ly, dont la sé -curité était assurée par des policiersde l’Unité de sécurité générale duPalais national (USG PN), a tout bon-nement bousculé la barricade poli-cière mise en place par les membresde la DDO donnant carrément à lafoule l’accès à la voie qui mène àCarrefour.

Pris de cours par l’effronterie del’ex-président, et qui n’a pas manquéd’étonner les policiers préposés à lasécurité du défilé, le commandant deceux-ci appelèrent en catastrophe ledirecteur général qui arriva immédia-tement sur les lieux. Faignant, dansun premier temps, d’ignorer l’avis deMichel-Ange Gédéon indiquant que

le Carnaval 2018 a pris fin depuis 3heures du matin, l’ancien président afini par entendre raison lorsqu’il aap pris que l’ordre de rompre lesrangs était venu d’autorités supé-rieures.

À la lumière de ce grave incident,on ne peut oublier le cheminementde Martelly, d’abord en tant quemusicien; ensuite comme chef d’É-tat. Durant la période électorale, onavait beau dénoncer les travers ducandidat Joseph Michel Martelly,énumérant ses grossièretés de langa-ge et ses gestes inconvenants, en susde ses raisonnements vides de sensou franchement offensants, dansl’es poir de convaincre les électeursde son incapacité à diriger le pays.Mais cela n’avait nullement empê-ché qu’il obtienne les clés du Palaisnational. Ceux qui s’imaginaient quetout citoyen qui se respecte serait vitedevenu un polisson amendé, une foisqu’il accède à cette honorable fonc-tion, se sont très vite détrompés. Lechanteur du compas bombardé prési-dent de la République est resté égalau personnage grossier et à l’amu-seur de mauvais goût qu’il a toujoursété.

M. Martelly est le pire chef d’Étatélu, ou arrivé au pouvoir par consen-sus, que le pays a eu, depuis la chutede la dynastie des Duvalier. Non seu-lement il a foulé aux pieds les lois etla Constitution, il a affiché une attitu-de franchement grossière à l’égarddes journalistes qui ont voulu le rap-peler à l’ordre par rapport à ses res-ponsabilités. On n’oubliera pas sesesclandres à la journaliste vedette deRadio Kiskeya, Lilianne Pierre-Paul,et à d’autres ouvriers de la pres se quiont critiqué ses dérives. De mêmeque les propos indignes d’ un gentle-man qu’il a tenus à des femmes jus-tement offusquées par ses parolesqu’elles jugeaient offensantes. Entout cas, chef de l’État usant le langa-ge des bas-fonds ou musicien ordu-rier, les deux personnages se valentidéalement.

Certes, les prédécesseurs de Mar -telly se sont attirés des critiques lé -gitimes, mais aucun d’eux n‘a roulédans le ruisseau comme lui. Demême, ils n’ont pas violé les lois et laConstitution du pays avec tant d’ef-fronterie, ni affiché l’indécence com-portementale insolemment.

Au pouvoir, le président-musicienagit comme s’il est au-dessus deslois. Son quinquennat est rempli dedécisions prises en marge de celles-ci. Par exemple, on peut citer l’élar-gissement de ses amis emprisonnéspour des infractions graves par desjuges d’instruction qu’il a nommésprécisément à cette fin. On peut citerégalement le cas du juge Jean SergeJoseph qui trouva la mort dans descirconstances jamais élucidées. Carce dernier tenait à interroger l’épou-se et le fils aîné du président dans lecadre d’un procès intenté par uncitoyen les ayant accusés de «détournements de fonds publics ».Aussi bien celui de Woodly Éhéard,

dit Sonson Lafamilia. Incarcéré pour« kidnapping, assassinat, trafic dedrogue et blanchiment d’argent », leprévenu fut libéré par le juge instruc-teur Lamarre Bélizaire nommé à ceposte par le président Martelly envue de blanchir son ami.

Sans l’ombre d’un doute, les ins-titutions du pays, particulièrement lajustice, étaient prises en otage parl’ex-président. L’événement du mer-credi 14 février prouve que la prési-dence de Jovenel Moïse est sous lecontrôle de l’ex-président Martelly.Pour avoir opposé des policiers del’USGPN contre ceux de la DDO,afin d’imposer sa volonté sur la ma -nière dont devait se dérouler leCarnaval 2018, Sweet Micky a misen péril la sécurité du pays en mêmetemps qu’il a risqué de provoquerdes affrontements aux conséquencesincalculables entre deux unités diffé-rentes de la Police nationale.

Même dans l’Haïti sous la férulede Tèt Kale, pareil incident ne doitpas rester impuni. Les dirigeants dupays ont l’obligation de faire respec-ter la loi. En se montrant tolérantd’un tel désordre, Jovenel Moïse ou -

vre la voie à une répétition d’au tresincidents qui pourraient se révélerencore plus graves que celui du 14février. Autrement dit, le citoyen quiest constitutionnellement respon-sable des destinés de la nation ne saitquelle forme prendra le prochainaccès de colère de Sweet Micky.

On se souvient d’heureuse mé -moire comment Jean-Bertrand Aris -tide, de sa résidence ā Tabarre dé -nomméee « Palais rose », avait misson successeur au Palais national,René Préval, sous coupe réglée; etune vague d’assassinats politiquess’est perpétrée, dont celui du fameuxjournaliste Jean Léopold Dominique,qui était devenu très critique enversAristide. Le président Préval n’avaitpas pu réagir même quand sa sœur aété attaquée en plein jour, causant lamort de son chauffeur alors qu’elleessuyait de graves blessures pour les-quelles elle devait se faire soigner āCuba. Avec un personnage instablecomme Michel Martelly, il y a toutlieu de craindre que la prise en otagede l’administration Moïse-Lafontantn’entraîne d’autres incidents encoreplus regrettables.

Inacceptable : Michel Martelly se croit au-dessus des lois

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TThere is a different kind ofcrisis in Haiti, one ofwhich very little is said, ifat all. The Moïse-Lafontant administration

is taken hostage by former PresidentMichel Martelly. Since JovenelMoïse’s swearing in, this trend hasmanifested itself in the selection ofhis staff at all levels of government.But it was on the last day of the 2018National Carnival that one experi-enced the ugliness and brutality ofthe situation. Indeed, the interferen -ce was revealed indecently and un -constitutionally. The former presi-dent didn’t hesitate a second in pit-ting one unit of the National Policeagainst another. Were it not for thewise reflex of the leaders of the insti-tution, the worst would have hap-pened.

It was almost dawn Wednesdaymorning, exactly around 5:00 am,when Sweet Micky‘s float, followedby thousands of his fans, arrived infront of the Haitian National Tele vi -sion (TNH,) on Delmas Road.Where upon, Michel Martelly, theformer president, ordered the TNHstaff to announce that he was head-ing to Carrefour, a suburb on thesouthern outskirts of the capital. Thismeant that the former Head of Statewouldn’t obey the order that the2018 National Carnival had come toan end at 3:00 am, as previously an -nounced. So, the float of Martel ly’spersonal carnival headed south, tothe great satisfaction of the festival-goers, who only wanted the party togo on. Their wish was met, thanks tothe decision of the country’s formerFirst Citizen who decided to overridethe protocol established by theauthorities.

When the General Director ofHaiti’s National Police (PNH) heardthrough press reports about Martel -ly’s decision to head to Carrefourwith his crowd, he acted quickly.Before he went to bed, he made ar -ran gements to prevent any con-frontation to take place after all car-nival activities should have stopped.But soon, Sweet Micky‘s convoyarrived in front of the barricadeserect ed by members of the PNH’sDepartmental Directorate of theWest (French acronym DDO) to pre-vent any illegal celebration past thecut off time. With no concern forwhat could have happened, MichelMartelly’s float, whose security wasensured by the PNH unit attached tothe National Palace, jostled thePolice barricade set up by membersof the DDO. The crowd rushed for-ward and headed to Carrefour.

Taken aback by the effrontery ofthe former president, the Police offi-cers in charge of parade security ur -gently called Michel-Ange Gé déon,the PNH General Director, whoarriv ed immediately on the scene.Undeterred, at first, Michel Martellypretended to ignore the warning ofMr. Gédéon, who indicated that the2018 Carnival had ended since 3:00

am. Coming to his senses, Martellyfinally understood that the order hadcome from higher authorities, andbroke ranks. It was already 9:00 am.

This serious incident, whichcould have turned into a tragedy,brings to mind the evolution of Mar -tel ly, first as a musician, then asHead of State. During the electoralpe riod that would bring him topower, the flaws of candidate MichelJoseph Martelly were widely de -nounced. Emphasis was put on hisprofanities and improper gestures, aswell as on his faulty reasoning andoutright offensive attitude. All tocon vince voters that he was unfit torun the country. But that didn’t stophim from getting the keys to theNational Palace. By then most peo-ple thought he would amend hisways as the First Citizen of thenation. It didn’t take long for all tolose their illusion. The vaudevillesinger catapulted president of theRepublic remained equal to himselfby being the rude and crude enter-tainer he’s always been.

Since the fall of the Duvalierdynasty, Martelly has been the worstHead of State elected or who came topower by consensus. He trampled onthe laws and the Constitution anddis played a crude attitude towardsjournalists who attempted to remindhim of his responsibilities. There’sno way forgetting his foul languagewhen mentioning Liliane Pierre-Paul, the star reporter of RadioKiske ya, and other press individualswho criticized his excesses. Makingremarks unbecoming to a gentleman,he has insulted and offended manywomen. It’s no exaggeration to saythat the gutter and filthy languageused by the former Head of Stateshows him for what he is — adepraved human being.

Although the predecessors ofMartelly drew criticism for some oftheir actions, none had wallowed inthe gutter like him. Also, theyhaven’t violated the laws and theConstitution of the country with somuch effrontery, nor displayed inso-lent behavioral indecency like him.

While in power, the president-musician acted as being above thelaw. His five-year term is rife withdecisions flaunting common senseand the laws of the land. For exam-ple, he ordered that his friendsimprisoned for serious offenses befreed by investigative judges ap -point ed precisely for that purpose.His pressure and whatnot on JudgeJean Serge Joseph caused his deathunder circumstances that have yet tobe clarified. For the judge wanted toquestion President Martelly’s wifeand his eldest son in the context of alawsuit by a citizen who accusedthem of “embezzling public funds.”There was also the case of WoodlyÉhéard, nicknamed Sonson Lafami -lia, who was incarcerated for “kid-napping, murder, drug traffickingand money laundering.“ Martelly ap -pointed investigating Judge Lamarre

Bélizaire to clear his friend of all sus-picion.

Undoubtedly, the country’s insti-tutions, especially the justice system,were held hostage by Mar tel ly. Whathappened last Wednes day, February14th, proves that Pre sident JovenelMoïse is under the control of formerPresident Martelly. He went as far asusing National Police officersattached to the Palace who were pro-viding him security to oppose thoseof the DDO unit securing the parade.He was imposing his will on the waythe 2018 Carnival should unfold. Inthe process, Sweet Micky put thecountry’s security at risk. Only thewise decision of the National Policechief saved the day by preventingclashes with unforeseen conse-quences between two different unitsof the National Police.

This had never happened before.Not even during the presidency ofthe first “Bald Headed” administra-tion. Such an incident shouldn’t gounpunished. The current leaders ofthe country have an obligation to up -hold the law. By tolerating Martelly’sbehavior, President Jove nel Moïse

opens the way to a repetition of sim-ilar incidents, some of which may bemore serious than that of February14th. In other words, PresidentMoïse, who is constitutionallyresponsible for the destiny of thenation, has no idea of what formSweet Micky’s next tantrum willtake.

It’s worth mentioning that fromhis so-called pink presidential palacein Tabarre, President Jean-BertrandAristide had kept his successor at theNational Palace, René Préval, underhis control. The latter couldn’t reactto a wave of assassinations that tookplace under his watch. Even his sis-ter miraculously escaped a broaddaylight attempt that resulted in thedeath of her chauffeur and injury toherself that required hospitalizationin Cuba. Also, how can we forget thespectacular assassination of famedjournalist Jean Léopold Dominiquewho had turned critical of Aristide!With an unstable character likeMichel Martelly, it‘s to be feared thatthe hijacking of the Moïse-Lafontantadministration could foster moreregrettable incidents.

11Haïti-Observateur 21 - 28 fevrier 2018

EDITORIAL

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It’s unacceptable for Michel Martelly to put himself above the law

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Par Dan Albertini

Quand se referme la coquille, cequ’elle renferme peut devenircorrosif, même pour la coque. Enpolitique tribale, chaque homme

est un gouvernement, chaquegou vernement est une républi -que, chaque république est unÉtat, chaque État fait sa loi. Sereferme sur lui-même, hélas, s’ -empoisonne. C’est un poisonmor tel. C’est là la guerre deséme raudes qui s’étalent dans unrêve de Juge Lafleur qui devientJudge Lafleur sur le littoral del’exil. L’angélus.

L’angélus a sonné, trois fois troisavant le carillon, personne en ou -tre ne sait si on est le matin, celuidu midi, ou les sept heures desoir, tant la brume nous empêche.Jean-François Millet ne saura lui-même le dire dans ce monde sansglaneuses. Un monde où, aupara-vant, il avait forgé le « mythed’une France éternelle » par lecreu set d’un « passé paysan ».Jean a su décliner de son manié-riste à part s’il ne peint plus, un

homme, entre temps, croupit enprison. Il risque de mourir demanque de soin par son état cri-tique. Jean-René ne sait récupé-rer cet art avec son esthétique dela cruauté dite École de la beau-té. Car il n’est plus. Ce sera unemort politique misérable sans ar -tiste, donc sans atrocité. Le com-missaire du gouvernement est aucourant, mais il a les mains liées,affirme Judge Lafleur. Car, dit-on, Lalo, un autre bas-complicede cet État, a ainsi décidé de sonsort. La mort est au bout du cou-loir, un émeraude est exfiltré, etdoit disparaître. La pièce est endanger tandis qu’on la croit met -tre en danger. Le mal ronge.

Judge Lafleur : « Quand la loin’est plus la loi par les écartsasy métriques de politiciens, onévo que ici deux standards où lemoindre écart est identifié et

sanc tionné par la loi de la con -nec tivité ». Le commissaire Cla -méo a déjà séjourné à Salk-Cité,il y est pour recevoir d’autres dis-tinctions. Le drame, c’est qu’ilest dans la coquille qui se refer-me, il a des dettes et ce pays a dé -jà connu : « procès des tim bres»,« massacre de Raboteau »,«cap’taine Castera Cénéfils »,«Jean-do assassiné », « évasiondu jal Avril », et la liste est longuepour remonter à Pont-Rouge. C’ -est de là la paranoïa de chaqueprésident, de chaque république,de chaque gouvernement. C’estici la guerre des émeraudes, del’émeraude est de la coquille.

Judge Lafleur avait dans letemps émis l’ordonnance de l’in-carcération d’officiers reconnuscoupables, il sait donc mener l’ -en quête et instruire l’instruction.Il avait de ce fait connu et formécertains de la relève avec uneoption : la pincée d’espoir contrechimères, car l’exil est une optioncontre la mort. Éloigné depuis, ilignorait alors qui de cet état étaitle chef. Diaspo.

Diaspo est ce journalistelong temps connu, mais tant mé -connu de l’affaire Code-12H71dont l’ombre pénètre subito pres-

to là où l’onde est prise de vites-se. Il est en fait celui qui a sonnél’angélus, car la pratique remontedes vacances de son enfance lecuré du Christ-Roi, l’oncleRoger, en l’occurrence. Il l’a faitautrefois dans le cas de l’ancienvicaire du bas-du-marché qui secroyait prophète de la bouche desautres. Il a découvert la vie an -térieure de Moye.

Moye est-il celui qu’il pré-tend être ou craint-il de laisserson entourage immédiat le dé -cou vrir, de là des secrets devenussecret d’État ? Que cela peut-ilcacher encore qu’on ne sached’une république où l’on porte lenom de son emploi, c’est-à-diremaître de deux dames, mètdam.

Le commissaire Claméo,devenu commissaire Silencieux,ne répond plus de cette saga quirisque de se traduire en guérillapolitique sous diversion fédéralecontre le « Lone Wolf » de la cor-ruption en république, des pieuxà abattre. Par ce même édit plustard, des émeraudes.

La conscience a livré son ver-dict : « relâchez l’émeraude », lesfaits aussi.

Merci d’y croire !

By Jim Uttley

The last two weeks have notbeen good for Dreamers. In fact,progress on new legislation forDreamers has stalled in the U.S.Senate and hasn’t even gotten offthe ground in the House ofRepresentatives. Unfortunately,our government is too easily dis-tracted.

Then there were a couplema jor distractions — the Russiainvestigations and the tragicmass killing at the high school in

Parkland, Florida. We grieve forthose who lost so much in thatmost senseless evil act. And it istime for everyone from the locallevel up to the White House tocome up with ways to deal withthe wanton use of firearms in thiscountry. Maybe this time, ouryoung people will take up thefight against dangerous weaponsused against innocent people.

When we talk about Drea -mers, we’re referring to theDREAM Act which stands forDevelopment, Relief, and Edu -

cation for Alien Minors. It’s isan American legislative proposalwhich applies to those peoplewho were brought as children tothe United States by their par-ents, most of whom came as ille-gal immigrants. It’s a multi-pha -se process for qualifying alienminors in the United States thatwould first grant conditional res-idency and, upon meeting fur-ther qualifications, would grantthem permanent residency andperhaps eventual citizenship.This Act will be null and dead inMarch.

People who refer to theDreamers may be thinking aboutHaitian immigrants. This may bedue to the fact that PresidentTrump, when speaking aboutimmigration and the Dreamers,mentioned Haiti and El Salvadorin vulgar terms. Because hemen tioned Haiti in connectionwith immigration, some peoplemay think that a large percentageof Dreamers may in fact be chil-dren of Haitian immigrants. Thefact is they are not.

Haiti is not on the list of thetop 15 countries where Drea -mers came from. The top na -tions are: 1) Mexico; 2) El Sal -vador; 3)Honduras; 4) Brazil; 5)Colombia.

We also know that of the ille-gal immigrants coming from allthe Caribbean islands, the Drea -mers only make up 2 percent ofthose offspring of illegal immi-grants.

This does not mean thatamong the immigrants enteringthe U.S. from the top “dreamernations,” we don’t find Haitians.There have been reports of do -zens coming from South Ame ri -ca and up through Central Ame -ri ca before entering the U.S.from Mexico.

Immediately following the2010 earthquake, the UnitedStates began allowing thousandsof Haitians to enter the countryunder the Temporary ProtectiveStatus (TPS) which permittedHai tians whose lives were shat-tered and suffering trauma fromthis horrendous natural disasterto find refuge. Without such

con sideration, most would bedenied legal entry. This contin-ued until 2016 when PresidentOba ma ordered the deportationof Haitians with TPS protectionback to Haiti, claiming that Haitihad improved sufficiently thatthese immigrants could returnand somehow picture up theirshattered lives and once againmake a life for themselves.

In 2017, the media beganreporting on Haitian immigrantsblocked from coming into theU.S. at the San Ysidro Port ofEn try, the world’s busiest cross-ing, near San Diego, California.There was a large outcry aboutthis and the Border Patrol at thiscrossing did allow some Haitianstemporary entrance. There weredozens, if not hundreds more leftin the “pipeline” throughout theAmericas.

President Trump has declar -ed that he is a friend of Haitians(even though he called theirhomeland a “s———- nation”)but his proposal to allow Drea -mers to stay does not show thetrue colors of his immigrationplan. If this administration trulywanted to grant legal status to

Dreamers, it would not havemade it so rigid for those alreadyin the United States.

If the White House and Con -gress are serious about helpingDACA children and reformingimmigration, they would havedone so already. If there is oneword to describe our Congress, itwould be “procrastinators”.With almost every major pieceof legislation whether it behealth care, the budget, tax re -form, government shutdown orDACA and immigration, Con -gress waits until hours before thedeadline to get serious aboutdoing something. It’s time forCon gress to act and for the Pre -sident to sign legislation onbehalf of the Dreamers and re -forming immigration.

Those of you reading thisthat are American citizens, callor write your representatives inCongress. Write the president orcall the White House. Write yourlocal representative. Call yourmayor and city council membersand plead with them to put pres-sure on Congress and the WhiteHouse to act. There is little timeto waste.

1212 Haïti-Observateur 21 - 28 fevrier 2018

La guerre des émeraudesUn film politique en cours

Dreamers in limbo: Will procrastination let them die?Dan Albertini

SUR LA ROUTE DU CINÉMA

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Journal 21 - 28 fevrier 2018:hO 2/20/18 2:57 aM Page 12

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1313Haïti-Observateur 21 - 28 fevrier 2018

Petro Caribe : Uner de la honte du Sénat promulguée par l’Exécutif

la démission d’Aristide et accor-daient un sursis au gouvernementde transition. Mais certains gou-vernements de la Caraïbe (CA RI - COM= Caribbean Com mu nityand Common Market) et ce luid’Hu go Chavez au Véné zue laétaient hostiles vis-ā-vis du gou-vernement intérimaire.

Toutefois, avec des diploma -tes chevronnés ā des postes clés,surtout au sein des organisationsinternationales comme l’ Or ga ni -sation des États américains (OE -A), les Nations Unies (ONU) etl’Union européenne (EU) ainsiqu’ aux ambassades de premierrang comme aux États-Unis d’A -mérique, en République domini-caine, au Canada et en France, onavait fini par renverser la vapeur.La participation du président Bo -

niface Alexandre et du Premierministre Latortue dans des forainternationales et leurs visitesdans certaines capitales en disentlong.

Au chapitre IV, Mme Ade lineMagloire Chancy, ancien ne mi -nis tre de la Condition féminine etdes dDroits des femmes ex pliqueque « dès son installation le gou-vernement intérimaire faisaitcon naître son intention d’accor-der une attention spéciale » aumi nistère qu’elle dirigeait. Ainsi,« la déclaration publique ā cesujet figure dans un document depolitique générale qui date dumois d’avril 2004 ». De la paroleā l’action, le gouvernement pré-para le cadre légal par des décrets-lois visant la protection de lafemme. Et Mme Ma gloire Chan -cy de souligner : « Au jourd’hui,12 ans plus tard, alors qu’uneproposition globale de réforme

du Code pénal se trouve ā l’étudeau Parlement, il sera importantd’analyser l’évolution du cadrejuridique ā la lu mière des acquisconsacrés par le décret du 6juillet 2005 ».

Au chapitre V, Dr. Josette Bi -jou, ancienne ministre de la Santépublique et de la population, sepenche sur ce secteur traité enparent pauvre dans le dernier bud-get du présent gouvernement.Elle écrit : « Pour le secteur de lasanté, huit (8) décrets ont été sou-mis et adoptés en conseil des mi -nis tres. . . . Ils visent tous la mo -der nisation du secteur et de laprotection de l’individu et de lacollectivité ». Méthodiquement,elle s’attarde sur chaque décretpour démontrer leur utilité ainsique leur application.

En conclusion, Dr. Bijouavance : « . . . On peut se rendrecompte que la problématiquesanté était une préoccupationmajeure du gouvernement detransition ». Que ceux qui ont desoreilles pour entendre écoutent lesparoles de cette ancienne ministrequi les interpellent ā prendre ausérieux la santé des citoyensapparemment abandonnés ā leursort.

Enfin, le chapitre VI, le cloude la série, par le Premier mi nis -tre : « Le grand défi après la dé -

mis sion du Président Jean-Ber -trand Aristide », écrit-il, « était dedéfinir une stratégie qui permet-trait de retourner assez rapide-ment ā l’ordre constitutionnel.Car il ne fallait pas que les orga-nismes de défense des droits del’homme nous accusent de ‘rup-ture de l’ordre démocratique’ ».Après tout, « il s’agissait de rem-placer un président régulière-ment élu mais qui s’était écartédes pratiques de l’État de droitpour utiliser la violence et la cor-ruption comme méthodes de gou-vernement ».

M. Latortue explique com-ment le gouvernement intérimai-re a pu gagner le pari en organi-sant des élections libres, démo-cratiques sans exclusivisme. Mê -me le parti Fanmi Lavalas a étéinvité ā participer au Conseil élec-toral provisoire, mais il a refusé. Ilne fallait pas rééditer ce qui étaitarrivé lors des premières électionsaprès la chute de la dictature desDuvalier quand les duvaliéristesétaient bannis de la course électo-rale pour dix ans.

Ainsi, le 7 février 2006 « lesélections s’étaient bien déroulées– dans l’ordre et la paix » avecune participation de plus de deuxmillions d’électeurs, ou 60 % del’électorat d’alors. « Un record departicipation non encore égalé »,

affirme l’ancien Premier ministre.M. Latortue reconnait « que -

même de bonnes élections neconstituent pas nécessairementune garantie de démocratie etque la démocratie n’est pas unegarantie de développement du ra -ble et de croissance économi -que». Alors ā quoi bon la démo-cratie ? Et M. Latortue de ré pon -dre : « Quoi qu’il en soit, il fautreconnaitre que le système démo-cratique est le moins mauvais dessystèmes politiques connus jus-qu’ā présent ».

Pour conclure, il maintientque la démocratie « requiert desdirigeants de pratiquer le princi-pe de la bonne gouvernance, lagestion rigoureuse des ressourcesdisponibles, le respect des droitsfondamentaux de la personne etde prendre l’engagement formelde mettre les intérêts de la nationau-dessus de leurs intérêts per-sonnels ou ceux de leurs partis ».

Bonne lecture !Le livre est disponible sur

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Raymond Alcide Joseph,Ancien ambassadeur d’Haïtiaux États-Unis

Par Claudy Briend Auguste

Le président Jovenel Moïse sem -ble désormais mettre à exécutionune « résolution » du Sénat, toutsimplement quand cela fait sonaffaire. Il avait donné le ton à Pa -ris, l’année dernière, mais la ma -jeure partie des citoyens haïtienscroyaient qu’après son « meaculpa », lors de son discours du1er janvier, aux Gonaïves, qu’ilallait désormais s’efforcer dejouer franc-jeu en 2017, pour lebien-être des institutions du pays.Le constat est triste et lamentabledepuis le coup de force du Sénatd’invalider le rapport de la Com -mission Beauplan sur la dilapida-tion de plus de USD 3 milliards $du fonds PetroCaribe.

Désormais, le président haï-tien vient de prouver qu’il est à latête d’un État corrompu et qu’ilsuffirait de monnayer les parle-

mentaires pour qu’il obtiennetoutes les concessions du Parle -ment, car tous les votes s’achè-tent. Sans égards pour les effets àlong terme sur la classe défavori-sée au moment du rembourse-ment de la dette PetroCaribe, unfonds dilapidé par « résolutionaprès résolution » prise en Con -seil des ministres, de René Prévalà Jovenel Moïse en passant parMichel Martels, envoie ce rapportmourir dans les tiroirs poussié-reux de la Cour supérieure descomptes et du contentieux admi-nistratif où des membres eux-mê -mes sont également mis en causedans le document.

Pour y arriver, c’est l‘aboutis-sement d’une machination, desupercheries, d’un complot déli-bérément orchestré contre lepeuple haïtien qui demande descomptes. Joseph Lambert, le nou-veau président du Sénat, qui perd

toute crédibilité aux yeux des na -tionalistes et patriotes consé-quents, avait réuni cyniquement,à des fins politiques, les sénateurspro-pouvoir, dans le but de délé-gitimer le rapport PetroCaribe, laseule chance d’Haïti de prouverau monde que le pays se dé mar -que de la corruption institutionna-lisée. Croyant maintenant avoirles coudées franches, le présidentMoïse n’a rien à envier avec Ni -co las Maduro pour s’assurer de lacontinuité de PHTK aux timonsdes affaires.

Jovenel Moises’aligne sur la politique de NicolasMaduroMême si le Palais national ne l’apas encore annoncé, ce que, pro-bablement, il fera en dernier res-sort, comme d’habitude, JovenelMoï se ira, en avril prochain, par-ticiper à la VIIIe Assemblée an -nuelle de l’OEA à Lima, au Pé -rou. Ce qui attire notre attention,c’ est son « ami » Maduro quis’est vu déjà refuser l’invitation àce forum, sous prétexte qu’il nemène pas une politique favorableau pluralisme politique et à ladémocratie dans son pays. Maisle président d’Haïti, avec tous lesscandales de pots de vin, de cor-ruption, de blanchiment d’argent,de main mise sur toutes les insti-tutions publiques (UCREF, UL -CC, Justice...), travaillerait-il vrai -ment pour l’avancement de ladémocratie ?

Ce qu’une Assemblée consti-tuante spéciale est à Nicolas Ma -duro, le Parlement haïtien, àmajorité PHTKiste et alliés, l’està Jovenel Moïse. Alors quel’OEA reproche à Maduro l’orga-nisation suspecte et frauduleused’élections à venir en faveur deson parti chaviste au pouvoir, elleaurait oublié que Jovenel Moïsetravaille également sans relâchepour monter son propre Conseilélectoral permanent afin de favo-riser le retour de Michel Martellyau pouvoir, en 2022, contre ventset marrées. Cette politique dedeux poids et deux mesure sem -

ble révolter les consciences cito -yennes quand elles voient dérou-ler sous les pas de l’un des pour-fendeurs de la patrie le tapis rou -ge, tandis que ce privilège est niéà un autre dont les politiques seressemblent et font souffrir autantses concitoyens.Les personnesindexées jubilentL‘administration Moïse-Lafon -tant marque des points aprèss’être assurée de la déroute despartis de l’opposition en Haïtidont le plus grand nombre est à lasolde du pouvoir. Si LaurentLamothe semble se réjouir de lapublication de la « Résolution dela honte du Sénat » dans Le Mo -ni teur, par contre Wilson Laleau,le seul maître à penser au Palisnational, parle à travers JovenelMoïse, ne se rendant pas comptequ’il affaiblit les institutions vita -les du pays. L’empres sement duprésident à publier ce documentfait montre de légèreté au pointqu’on se demande si Jove nelMoïse est vraiment le chef d’Étatd’Haïti et non Michel Mar telly/ -Sweet Micky, pour un secondquinquennat consécutif. L’impo -sition de Sweet Micky sur le par-cours carnavalesque de Port-au-Prince en est un exemple flagrant.

Laurent Lamothe se frotte les

mains et, comme un gamin quicroit encore au Père Noël, envoiedes fleurs aux sénateurs. Pas sivite, lui dit Youri Latortue. Encoreun autre politicien « madré » quijouerait au double jeu avec le rap-port PetroCaribe, prétextant qu’iln’était pas informé de la tenued’une séance secrète et informel-le pour décider du sort final del’embarrassant document deBeau plan qui reste comme unetâche d’huile au collet de Lamo -the, Laleau, Bellerive et autres.Pour très longtemps encore, quoi-qu’ils fassent et disent.

Le processus de poursuitesjudiciaires, dans le cadre de l’af-faire PetroCaribe est mis en bran-le, vu que le dossier se trouvedevant un cabinet d’instruction,malgré l’incertitude qui plane surson suivi sans encombre par rap-port à la compilation des faits etles séances d’interrogatoire. Seulle temps donne raison, car lesHaïtiens sont à un cheveux detout oublier, surtout quand lesbourreaux d’hier se font passeraujourd’hui pour des victimes.Serons-nous à nous plaindre deleur sort, jusqu’à leur confier ànou veau le gouvernail du pays,pour piller davantage la caissepublique ?cba

LES LIVRESL’œuvre législative du gouvernement de transitiond’Haïti (2004-2006)Suite de la page 9

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Par Michelle Mevs

L’après-carnaval est un mo -ment important puisqu’il de -vient période de préparation enprélude au prochain événe-ment de l’année 2019. Dès lemercredi des cendres, on enréclame le bilan et le débat estlancé. D’ores et déjà des déci-sions sont prises par rapport àl’avenir. Même si c’est un mo -ment d’épuisement, tel quel’exprime le fameux dictonlocal «apre bal tanbou lou » (« Après le bal, c’est terrible-ment éreintant » ) tâchons toutde même de récapituler le con-cept du carnaval, particulière-ment quand il s‘est déroulé à lasatisfaction de tous.

Des recommanda-tions aux décideurs Luco Désir, de l’émissionMatin Débat, le directeur d -opi nion radiophonique bienconnu en Haïti et sur les rése-aux sociaux, recommandaitrécemment que le Comité car-navalesque soit permanent do -té d’un mandat de deux annéesapproximativement. Et que lastructure et les normes de cefestival soient pré-déterminéeset codifiées.

Ils sont sans doute nom-breux ceux qui, aux fil desmois, feront des propositionsvalables. De fait, il est certainque travailler à améliorer cetévénement culturel à vocationtouristique ne serait pas la merà boire puisque tant de pays enont déjà fait une expérenceheureuse. Sachons, avant tout,que « Le carnaval a cette pro-priété de se réinventer au fildes années », comme le ditl’historien Olivier Rycke -busch.

Le Brésil, par exemple,pourrait nous servir de modèle.D´au tant plus qu il a su fairedu carnaval une industrie cul-turelle.

Pour plus de clarté, il im -porte de donner des précisonssur ce que constitue une indus-trie culturelle : « (...)

L’ensemble en constanteévolution des activités de pro-duction et d’échanges culturelssoumises aux règles de la mar-chandisation, où les techni-ques de production industriellesont plus ou moins développé-es, mais où le travail s’organi-se de plus en plus sur le modecapitaliste d’une double sépa-ration entre le producteur etson produit, entre les tâches decréation et d’exécution ».(Source Unesco). Au pays,nous pourrions donc ajuster lesprincipes du Carnaval brésilienà nos circonstances et en défi-nir nos objectifs et limites.

Préciser la naturedu carnavaluniversel Qu’est-ce que le carnaval ?

C´est un « (...) court momentoù …triomphe une sorte d’af-franchissement provisoire dela vérité dominante et du régi-me existant —, d’abolitionpro visoire de tous les rapportshiérarchiques, privilèges, rè -

gles et tabous », écrit, en 1970,le critique contemporain Mi -khaïl Bakhtine, spécialiste ducarnaval. Ce qui explique quec’ est un événement universelqui remonte au Moyen-Âgeavec ses traditions; néan-moins, il est op portun de com-prendre, comme nous l’avonsdit plus haut, que cette fête esten constante évolution.

Bien entendu, il en découlequ il s´agit de festival. Repre -nons en la définition. Festival :« Ma nifestation à caractèrefestif, or ganisée à époque fixeet récurrente annuellement,autour d’une activité liée auspectacle, aux arts, aux loisirs,etc., d’une durée de un ou plu-sieurs jours ». Sou li gnons quele carnaval est un rassemble-ment fédérateur par sa na tu remême, mais également po pu -laire et jubilatoire par son fon-dement qu’est la fête baccha-nale de l’avant-carême.

Le carnavalcomme plate-formede revendication politique Aujourd’hui, il y a variationsur le rituel carnavalesque detout pays où se pratique cetteforme de di vertissement. Pournotre part, nous avons constatéla présence de la critique poli-tique comme un facteurmajeur en de nombreux carna-vals organisés dans le mon de.Par exemple, nous apprenonsqu’un sujet d’immigration,bien que faisant particulière-ment partie d’ un thème sensi-ble, devient partie intrinsèquedu fameux carnaval à grandsuccès de Cologne : C´est « lecarnaval des sans pa piers »...Cette année encore, Do naldtrump a été l’objet de dérisionau carnaval italien de ViaReggiano, qui a, d’ailleurs, faitde la satire politique et dont leschars allégoriques ont fait unespécialité.

En Haïti, la politique adominé l’événement en cette

année 2018. Ce qui n´est pashors-nor me, bien au contraire.Haïti n’est pas le seul carnavalà mettre en exèrgue la dénon-ciation politique. Peut-être quele côté satirique où l utilisationdes oeuvres allégoriques n’ont

pas frappé assez fort dans lareprésentation générale de l’é-dition 2018 du Carnaval dePort-au-Prince.

Le carnaval haitien s’expri-me traditionnellement en trois

catégories de parades : Les chars artistiques et

allégoriques; Les camions transportant

les musiciens et suivis de nom-breux fans;

Et les défilés de bandes àpieds avec leur grageoires oubouteilles, tambours, « vak-sin», chantant et dansant àleurs rythmes propres.

À partir de ce qui est dit,no tons que notre Carnaval dePort-au-Prin ce, en Haïti, a faitplace, en majorité, aux défilésde camions décorés de maniè-re désordonnée. Au sommets’installent des groupes demusiciens arborant des t-shirts.En bas, sur la chaussée, la po -pulation de fanatiques à piedsgrouillant, dansant et chantant,mais pas nécessairement tou-jours déguisés.

Cette année, on a observéque le Carnaval de Port-au-Prin ce a démontré un déficitde la magnificence que luipro curait autrefois la parade dechars aux couleurs chatoignan-tes et jeux de lumières hallu-cinantes de beauté. Néan -moins, le plus important, c´estque le festival a beaucoup per -du de sa morgue, de la satired’antan ou encore d´étonnantsmé canismes et de jeux à repré-sentations allégoriques et an -thropomorphiques. Peut-être

est-ce l’insuffisance de ma -téria lité satirique, sardonique,caricaturale, rigolotte, critique,dans ce cadre-là justement quiaurait privé les festivaliers derigolade, de mo querie, de satis-faction, et même de fascina-tion, quand le sujet aurait étéadéquatement traité par lesartis tes et décorateurs.

Il aura donc fallu, au Car -naval 2018, de se contenter dela dimension auditive à partirdes camions : sons et parolessubmergeant l’es pace pu bli queen vue d’attirer le maximumde participants. Alors, lesdénonciations au premier de -gré ont privé la foule des fê -tards de la la bonne humourgénéralement liée à cette gran-de réjouissance populaire.

Il ne faut pas exclure le faitque le Trésor public manquede fonds et que le pays endurela frus tration des scandales decor ruption, notamment parrap port à la dilapidation dufonds Petro Cari be si généreu-sement octroyé par le Vene -zuela à Haïti après le séisme de2010.

Au lieu d´accentuer le rire,la moquerie, la raillerie, ladérision, la caricature, la satire,on aurait plutôt laissé fairedans l offense à Port-au-Prin -

1414 Haïti-Observateur 21 - 28 fevrier 2018

REGARD DE LA FENÊTREL’après-carnaval en Haiti

Une masse humaine compacte a defile durant les jours gras.

Suite en page 15

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1515Haïti-Observateur 21 - 28 fevrier 2018

ce. De sorte que l’utilisation decette fenêtre carnavalesquedivertissante et souvent en -chan teresse a donné librecours à un certain défoulementde violence verbale au premierde gré. Or le verbe peut êtreune arme menaçante pour tousceux qui la rejette.

Des gens qu’on dirait«bien pensant » ont lancé ainsileurs cris de désaccord : «Pé -rio de de trans gres sion oui,mais d’indignité non ! » Enmê me temps, et de son côté,la po pu lation réclame justicecontre la corruption ambiante.Le chanteur et sénateur Anto -

nio Cheramy (de son nomd’artiste Don Kato) en est lechampion au carnaval, attirantla foule la corde à la main pouramarrer les voleurs.

Le Carnaval : Unfestival jouissif Si l’on doit se plaindre du Car -naval haïtien, cette année, ilfaut emprunter une boutade dutexte d’une chanson de l’Écoledu samba Mangueira diffuséelors du récent Carnaval de Riode Ja neiro : « Le péché, c’estde ne pas s’amuser au Carna -val ». Et, quand le ton n’estpas le bon, c´est tout le specta-cle qui en pâtit .

C’est quoi le car-naval typiquementhaï tien ? L’évolution des mœurs, maiségalement du contexte écono-mique et politico-social d’Haï -ti sont sour ce d’inspiration auspectacle carnavalesque. Ledéfoulement en est la principa-le expression.

Et puis, à continuation, enHaïti, l’inconscient collectifmé morise la culture musicalecarnavalesque tel un parfumfortifiant mais en catharsis. Enmême temps, le carnaval té -moi gne dans l’inconscient col -lectif de la résistance contre le

défaitisme et l’injustice socia-le. Tout cela se révèle très inté-ressant. Mais on doit souligneraussi que jamais l’usage demots indignes, de slogans dés-humanisants n’a été au tantvul garisés par un secteur politi-que, autant qu’on en a constatécette année. Cela n’est en au -cun cas un élément du folklo-re national, voire traditionel.Nous savons tous que la trans-gression a toujours été accep-tée, mais elle n’a jamais étédéshumanisante.

Nous nous en voudrions,toutefois, de ne pas mention-ner, à sa juste place, l’intéres-sant Carnaval de Jac mel célé-bré par les photographes detoute provenance qui s’est for-

tement spécialisée au cours desannées en représentations allé-goriques et artistiques dont lesthèmes sont puisés des fondshistoriques locaux.

Des aspects haï-tiens qui méritentdavantage de considérationSoyons en conscients : denombreux aspects de la tradi-tion carnavalesque sont deséléments d’un patrimoineidentitaire à conserver. Néan -moins, d’autres as pects etappropriations valables pou-rraient être étudiés en vue del amélioration de nos carna-vals. L´organisation logistiqueet les formats méritent toutenotre attention en vue de lesactualiser.

De toute évidence, il y aclairement, dans le monde eten Haïti également, des thèmesou messages dits « on » etd´autres dits « off »… Dans cetordre d’idées et dans le monded’aujourd´hui, il n´est pas per-mis d´avilir ou de vilipender lafem me, l homosexuel, ou lejournaliste, de faire du racismedans la sphère publique. Au -cun pretexte ne vaut.

Divertir sur un ton frondeurmais avilissant, de quelquenature que ce soit, est prohibé

sur tous les podiums interna-tionaux, mê me en ces pério-des de renversement des hié-rarchies qu’est le carnaval.

Bien entendu il y a permis-sivité en période carnavales-que sur un sujet ou un autre,pourvu qu il ne soit pas extré-miste ou pernicieux. Car, semo quer méchamment deshomosexuels, s’acharner àlan cer des quolibets à connota-tions sexuelles perverses auxfemmes, clamer des injuresscatologiques et afficher desgestes pornographiques lors del’événement, c’est se lancersur un chemin dangereux.Som me toute, il y a des lignesrouges à éviter.

En tout cas, sans vouloir

faire dans la censure, disonsque tout vocabulaire à conno-tations extrêmistes portantvéritablement at teinte à la dig-nité humaine, mais qui relè-vent également du harcèle-ment d’autrui pour en faire unassassinat de caractère sonttout simplement révulsifs etcondamnables.

La publicité et les sponsors Le carnaval est politique, maisil sert également, surtout étantdon né la grande foule qu’ilattire, de podium publicitaire àbien des égards, en matièrecommerciale ou potentielle-ment destiné à intéresser l’é-lectorat. L industrie culturellegénératrice d’emplois et tri -butaire du tourisme résonnefort dans cette énorme partici-pation de carnavaleux.

Une offre de détaxation aété faite par le président Jove -nel Moïse aux sponsors oucommanditaires. Mais, cetteinitiative est-elle vraiment réa-lisable dans le for mel ? In dé -niablement, la spon sorisationdu secteur des affaires consti-tue un apport réel à un carnavaljoyeux et réussi.

On peut faire le carnavalensemble dans l’exultation etsans antagonisme, laissant à la

saine politique l’occasion dejouer pleinement son rôle.Bien entendu, une polémiquecomme nous la pratiquons, etqui consiste à susciter une sai -ne compétion entre les groupesmusicaux et des exhortationssatiriques concernant les auto-rités ne devrait pas être écartée.Au Brésil, ce sont les écolesde danse et les costumes quirenforcent ce genre de polémi-que dans la compétition. Audemeurant, c’est un million dedollars que remporte le gag-nant du concours qui inspirentla manière d’agir ds partici-pants. Il s’agit d’ne polémiquede fans appuyant leurs idolesde la musique depuis les dé -buts du carnaval en Haïti oc -casionnant de grandes réjouis-

sances populaires. Mais il faut éviter tout

désagrément avec le comitécarnavalesque dont on ne peutque louer les efforts, comptetenu des innombrables diffi-cultées qui jalonnent ses inter-ventions en tant qu’organisa-teur et gestionnaire de l’événe-ment. Reconnaissons dèsaujourd’hui les efforts déplo-yés par ses membres qui ne sesont pas laissé gagner par ledéfaitisme face aux obstacles.Un fait demeure certain : Larécupération ponctuelle des «lamayòt » traditionnel (boîtes àsurprises) nous a étonnés etravis !

16 février 2017

REGARD DE LA FENÊTREL’après-carnaval en HaitiSuite de la page 14

Representation publicitaire du Carnaval 2018 a Port-au-Prince.

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Par Robert Noël

La musique est un langage uni-verselle, dit-on. Elle offre unvaste champ d’exploration etd’exploitation permettant auxartistes de récolter des lauriers desuccès, grâce à leur imaginationfertile et créatrice. Elle permet derenverser toutes les barrières phy-siques et sociales que l’homme acréées. Arly Larivière part à ladé couverte du monde latin. Il ex -plore un chemin qui pourra leconduire vers un nouvel horizonmusical où un plus grand succèsl’attend.

Arly Larivièreexplore un autreuniversAu cours de sa carrière d’artiste,Arly Larivière a produit des al -bums à succès avec son groupeNu Look et tout aussi bien auniveau de ses productions per-sonnelles. Il a même eu le soin deprésenter ses meilleurs tubes« hits » sur compact disc (CD).Aujourd’hui, il travaille sur unprojet à caractère salsa « saborlatino — saveur latine » —, oùses plus grands succès seront re -

pris en espagnol. Il a fait appel àun chanteur très articulé, qui a durythme et du métier. Celui-ci nemange pas les syllabes et ne ditpas « colazón » au lieu de « co -razón », comme l’articulent cer-tains chanteurs.

Après l’audition de l’une deschansons qui seront enregistréessur le CD, on peut dire avec cer-titude que cette nouvelle produc-tion musicale pourra plaire à tousles vrais mélomanes, si les autrespièces sont de la même facture.Rien ne pourra empêcher quel’artiste récolte des lauriers, s’ilmet de bonnes structures en pla -ce. Ce disque va certainementcon duire Arly Larivière vers unautre univers. Toutefois, il a inté-rêt à enregistrer cette œuvre auxÉtats-Unis, à la Bibliothèque duCongrès « Library of Congress »,à Washington, DC, au vœu du« Copyright Act of 1976 ».

On s’attend à ce que certainesgens fassent des critiques au sujetde ce nouvel album, pensant qu’ -Arly Larivière se dévie complè-tement du traditionnel konpadirèk. Les critiques pontentiellesdevraient se garder d’aller tropvite en besogne, puisque NuLook a un nouveau disque fini et

prêt à être mis en circulation. Onimagine que ce seront « las me -yo res canciones de Arly Lari -

vière » — les meilleurs tubesd’Arly Lari vière, que le mondelatin aura l’ op portunité de décou-vrir dans les jours à venir. Ce sonttoutes des musiques déjà con -nues du public haïtien, reprises

dans la langue de Cervantès. Lalangue espagnole utilisée danscette nouvelle production n’enlè-vera pas la saveur ni non plus laqualité de l’œuvre, encore moinsson originalité.

Un autre monde,une autre vision etune autre approcheLes stratégies de promotion et demarketing ne peuvent être lesmêmes que celles utilisées dansle monde konpa direk, puisque lepublic qu’il vise est plus exi-geant. Il est à souhaiter qu’Arlyengage un avocat spécialisé dansle domaine des spectacles, ayantune expérience incontestée àl’échelle internationale. Il seraobligé de garder le même orches -tre et les mêmes musiciens destu dio qui participent à cettegrande réalisation musicale, aucas où il devrait honorer des con -trats pour présenter des spec-tacles en salle ou en plein air, iciet ailleurs.

Les musiques auront non seu-lement une saveur latine « sa borlatino », mais également unestructure musicale qui leur confé-rera une certaine universalité de

lan gage musical. L’harmo niedif fère nettement de celle utiliséedans le genre musical konpa di -rèk. Il ne s’agit plus de « Ti bagayAmazura a ». Nu Look s’occupe-ra de cette affaire, s’il ya lieu derépétition. Le compétiteur immé-diat de Nu Look est plus que prêtet attend encore la deuxième édi-tion. La dimension musicale et lanature de ce nouveau projet, ainsique le marché visé ne sont passimilaires à la forme traditionnel-le, et cela à tous les points de vue.Ce qui fait la valeur de ce nou-veau projet d’Arly Larivière, cesont : le dynamisme musical etl’articulation du chanteur, lesarrangements et les orchestra-tions.

C’est un projet de grandeenvergure qui requiert un finan-cement dépassant le cadre desproductions traditionnelles haï-tiennes. Arly Larivière prend ungrand risque, mais peut-être unrisque calculé. Sans doute il vaprésenter une œuvre musicalebien travaillée. Il ne reste qu’à leféliciter et lui souhaiter du succèsdans cette nouvelle entreprise,puisqu’il est déjà en route vers unnouvel horizon musical. [email protected]

16 Haïti-Observateur 21 - 28 fevrier 2018

Arly Larivière vers un nouvel horizon : Une idée extraordinaire

Arly Lariviere du groupe Nulook

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